Rapport annuel Fedustria 2022 - 2023

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RAPPORT ANNUEL 2022 – 2023 fedustria 2022 2023
FEDUSTRIA RAPPORT ANNUEL 2022-2023
CONTENU
VERBATEX
©
04 CHIFFRES 2022 10 PRÉSIDENTS 12 RÉTROSPECTIVE & PERSPECTIVES 20 TEXTILE ‒ GROUPES DE PRODUITS 44 AMEUBLEMENT & BOIS ‒GROUPES DE PRODUITS 82 FOCUS SUR LE SOCIAL 88 CONJONCTURE INDUSTRIE TEXTILE 100 CONJONCTURE INDUSTRIE AMEUBLEMENT 112 CONJONCTURE INDUSTRIE BOIS 118 ORGANES DE DÉCISION 124 SERVICES ET PERSONNES DE CONTACT 74 ukraine et énergie DOSSIER

chiffres 2022

© SOFABED

chiffres-clés 2022

*estimation sur une base annuelle Chiffre d'affaires mrd €* TOTAL 12,0 TEXTILE 5,0 BOIS & AMEUBLEMENT 7,0 Taux d'exportation* 70 % 75 % 65 % Solde de la balance commerciale mrd €* +1,6 +2,4 -0,8 Investissements mio €* 498,5 175,7 322,8 Valeur ajoutée* prix réels - mrd € 2,5 1,2 1,3 Entreprises nombre d'établissements données 30/06/2022 1.666 571 1.095 Emploi nombre de travailleurs données 30/06/2022 36.237 18.514 17.723 Petites entreprises < 50 travailleurs 91,4 % 87,0 % 93,6 % 5 Fedustria - chiffres 2022 INVESTISSEMENTS en mio € - * données provisoires Source : déclarations TVA, SPF Économie Industrie textile Industrie bois et ameublement 2007 2010 2015 2019 2020 2022* 197,5 206,3 120,0 209,9 120,6 231,6 180,3 210,8 145,8 199,7 175,7 322,8
6 Fedustria - chiffres 2022 EMPLOI nombre de travailleurs Source : ONSS Industrie textile Industrie bois et ameublement 200020072010201920202022 44.978 24.920 30.970 24.311 24.217 21.384 19.246 18.013 18.706 17.549 18.514 17.723 importations et exportations et solde balance commerciale en mrd € - * données provisoires Source : ICN ImportationsExportationsSolde balance commerciale 2000201020202022* 19801990 3,2 3,7 0,5 5,9 7,4 1,5 9,6 13,0 3,4 11,0 13,7 2,7 16,5 13,4 18,1 14,6 1,6 1,2
D'AFFAIRES en mio € - * données provisoires
déclarations TVA,
Économie Industrie textile Industrie bois et ameublement 2015 2019 2020 2021 2022* 4.704,5 4.897,9 4.398,3 5.291,8 4.049,8 5.121,6 4.649,0 4.983,7 6.252,6 7.034,2
CHIFFRE
Source :
SPF
7 Fedustria - chiffres 2022 ©
WEAVERS
Prestige VALEUR AJOUTéE BRUTE
en mio € - * estimations Source : ICN Industrie textile Industrie bois et ameublement 2000 2007 2010 2019* 2020* 2022* 1.150,0 1.195,0 1.250,0 1.300,0 1.808,1 1.455,5 1.501,6 1.733,4 1.100,0 1.250,0 1.200,0 1.300,0
ASSOCIATED
à prix réels

DESTINATION DES EXPORTATIONS

Textile / Bois & Ameublement

France 25,0 %

Allemagne 17,0 %

Pays-Bas 12,5 %

Italie 5,2 %

Autres UE-27 20,2 %

Royaume-Uni 5,8 %

Europe occid.

hors UE 2,7 %

Europe de l'Est 0,6 %

Amérique du Nord 3,0 %

Amérique du Sud 0,6 %

Source : ICN

Afrique 1,8 %

Proche

Moyen-Orient 1,0 %

Océanie 0,6 %

Extrême-Orient 3,9 %

8 Fedustria - chiffres 2022
© JORI

IMPORTANCE RELATIVE DES GROUPES DE PRODUITS Bois & Ameublement

Chiffre d'affaires total 2022 = 7 milliards €

32 % Panneaux à base de bois

33 % Industrie de l'ameublement

Textile

16 % Emballages

15 % Éléments de construction

4 % Autres ouvrages en bois

Source : déclarations TVA, SPF Économie

Chiffre d'affaires total 2022 = 5 milliards €

40 % Textile d'intérieur

44 % Textiles techniques

10 % Textile d'habillement

4 % Ennoblissement

2 % Production de fils

Source : quotes-parts estimées par Fedustria sur la base de la valeur ajoutée

9 Fedustria - chiffres 2022

PRÉSIDENTS

Image positive

Pour une fédération à valeur ajoutée !

Le début de l’année 2022 se présentait comme une année d’espoir pour la normalisation de la situation du marché.

La crise du coronavirus était pratiquement derrière nous et les turbulences concernant les marchés des matières premières et de l’énergie ainsi que les chaînes logistiques ont commencé à se normaliser. Jusqu’à ce que Poutine en décide autrement, malheureusement…

10 Fedustria - PRÉSIDENTS
© STUDIO DANN – Jan Desmet et Frank Veranneman

Ce fut une situation inédite et inconnue pour tous, tant pour le marché, les entreprises membres, l’organisation professionnelle que la société. Nous devons endurer tout cela, mais la façon dont nous y faisons face nous différencie des autres. C’est pourquoi il appartient à chacune et chacun d’entre nous, au sein de chaque organisation/entreprise et de chaque domaine, de trouver des solutions et, surtout, pas de boucs émissaires. C’est pour cela que nous sommes des entrepreneurs. Nous ne cherchons pas des problèmes, mais bien des solutions. Et c’est exactement pour cette raison que nous voulons être, en tant que fédération, un modèle de soutien pour toutes les entreprises membres.

Au cours de l’année écoulée, nous avons, Frank et moi-même, assumé la présidence de l’organisation professionnelle. Nous tenons à exprimer une fois de plus nos remerciements envers notre prédécesseur, Francis Verstraete. Son engagement durant une période inédite et unique de notre vie, à savoir la pandémie, a été remarquable.

En 2023, nous disons au revoir à Fa Quix, directeur général de Fedustria depuis plusieurs décennies. Il a d’abord dirigé Fébeltex et a été l’inspirateur de la fusion avec Febelbois. Depuis 2007, il était le dirigeant incontesté de la nouvelle fédération, Fedustria. Nous tenons donc à le remercier pour son engagement indéfectible en faveur de notre fédération. Sa plume acérée et sa rubrique ‘Mise au point’ dans notre bulletin d’information Fedustria News resteront à jamais gravées dans nos mémoires.

Fin 2022, Karla Basselier a été nommée CEO de la fédération. Il ne fait aucun doute qu’en tant que jeune dirigeante dynamique et politiquement avisée, elle apportera un vent nouveau au sein de la fédération, mais toujours en mettant l’accent sur vous en tant qu’entreprise membre. Lors de la préparation de la succession, nous cherchions clairement quelqu’un avec un regard nouveau afin de construire une fédération moderne, dynamique et influente, tout en conservant les forces du passé et en innovant là où c’est nécessaire.

Nous souhaitons nous consacrer, avec l’ensemble des collaborateurs de l’organisation professionnelle, à défendre vos intérêts de la meilleure façon possible, partout et à tout moment. Un nouveau plan stratégique pour l’avenir est en cours de préparation ; il définira le chemin que notre fédération suivra, à court comme à long terme. Nos secteurs sont au cœur de ce plan. Après tout, notre industrie manufacturière est essentielle en raison de son innovation, de ses connaissances, de sa formation, de sa créativité et de sa circularité. Le plan d’action ‘jeunes’ doit renvoyer une image plus moderne et plus attrayante de nos secteurs.

Nous restons attachés à notre propre expertise afin de continuer à guider et à faire avancer nos entreprises membres autant que possible. Nos entreprises membres et leur satisfaction sont au centre de nos préoccupations. Nous continuons également à encourager activement toutes les entreprises de nos secteurs à s’affilier à Fedustria. Non pas pour l’adhésion elle-même, mais pour la valeur ajoutée que nous pouvons vous apporter en tant qu’entreprise membre. C’est là notre force.

Nous vous remercions pour votre confiance, nous comptons sur votre engagement actif pour contribuer à la construction d’une image positive de nos secteurs et nous vous souhaitons d’entreprendre avec succès en 2023 !

11 Fedustria - PRÉSIDENTS

Fa Quix

Directeur général

1996 - 2023

Après une carrière de près de 42 ans au sein de l’organisation professionnelle, dont 26 ans et demi en tant que directeur général, Fa Quix a pris sa retraite le 1er mai 2023. À cette occasion, l’équipe de communication de Fedustria a eu un long entretien avec lui.

Pourquoi cet intérêt pour le secteur, puisque vous ne venez pas du tout d’une famille d’entrepreneurs ?

Fa Quix : En effet. Mon père était comptable salarié et ma mère femme au foyer, elle s’occupait de notre famille de six enfants. Ils m’ont encouragé à étudier à l’université. C’est ainsi que j’ai commencé mes études d’économie [remarque : en 1979, Fa Quix a obtenu un diplôme d’économiste à la Faculté d’Economie et des Sciences commerciales de la KU Leuven]. J’y ai appris le fonctionnement de notre économie occidentale, l’importance des entreprises dans la création de richesse, avec le rôle majeur de l’industrie manufacturière. Grâce au cercle étudiant Ekonomika, j’ai également eu la chance de participer à des visites d’entreprises. Par exemple, nous nous sommes rendus chez le constructeur automobile Ford à Genk, chez le sidérurgiste Sidmar, devenu ArcelorMittal, à Zelzate. Nous avons également effectué des visites d’entreprises à l’étranger, par exemple à Amsterdam, Berlin et Hambourg.

12 Fedustria - RÉTROSPECTIVE & perspectives

L’industrie m’a immédiatement fasciné. Ma thèse portait également sur l’industrie : l’évolution de l’industrie métallurgique aux XIXe et XXe siècles, sous la direction du professeur d’histoire économique Herman van der Wee, un nom connu, dont l’assistant à l’époque était l’actuel ministre Frank Vandenbroucke. À l’époque, j’étais donc intéressé par l’industrie du métal et non du textile (rires).

Comment avez-vous rejoint la fédération textile de l’époque, Fébeltex ?

Fa Quix : J’ai d’abord passé un an comme assistant à la KU Leuven auprès du professeur Mark Eyskens, l’année où il était Premier ministre (1980). Je devais souvent enseigner à des étudiants de première année, même si je n’avais que 23 ans à l’époque. C’était une bonne expérience d’apprentissage, mais j’ai surtout retenu de cette année-là qu’une carrière universitaire n’était pas mon truc. Trop de théorie. Je voulais être plus proche de la réalité de l’entreprise. J’ai donc postulé pour un poste d’économiste junior chez Fébeltex, et je l’ai obtenu. Grâce à ma thèse consacrée au secteur métallurgique, j’avais appris l’existence de l’organisation professionnelle Fabrimetal (aujourd’hui Agoria) ; je pensais qu’il serait intéressant de travailler pour une telle organisation. J’ai donc été très heureux de commencer chez Fébeltex le 1er octobre 1981.

Pourquoi trouv(i)ez-vous si intéressant de travailler pour une organisation professionnelle ?

Fa Quix : Pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, l’angle sectoriel est fascinant : vous voyez ce qui se passe, bouge, vit dans tel ou tel secteur, mais aussi dans les divers groupes de produits, chacun ayant des défis et des dynamiques différents. En d’autres termes, vous apprenez à connaître à fond la diversité d’une industrie. Et vous pouvez agir pour les entreprises. Vous essayez d’influencer la politique sous toutes ses facettes afin de créer un environnement (plus) favorable aux entreprises pour que celles-ci puissent accroître leur capacité à créer de la richesse. Cependant, une organisation professionnelle ne fait pas que cela – bien qu’il soit très important d’influencer la politique – ce qu’on appelle le ‘lobbying’. Moi je préfère parler de ’défense des intérêts’. Nous nous effor-

çons également de fournir aux entreprises les meilleures informations possible, de manière ciblée et pertinente, afin qu’elles sachent où elles en sont. Par exemple, une nouvelle loi qu’elles doivent appliquer et la manière de procéder. Enfin, une organisation professionnelle veut également conseiller et assister ses entreprises membres dans tous les domaines où elles le jugent nécessaire : du point de vue social, bien sûr, mais aussi sur le plan juridique, en matière de réglementation environnementale, de règles commerciales, de promotion des exportations, … Ainsi, représenter les intérêts, fournir des informations et des services aux membres, telles sont les trois tâches essentielles d’une organisation professionnelle. Chez Fedustria, les entreprises membres viennent au premier plan.

15 Fedustria - TERUGBLIK
© SYMPHONY MILLS

Fa Quix : Bien sûr que non. Je pouvais compter sur une équipe compétente que j’ai d’ailleurs contribué à constituer. Après tout, tout dépend des talents avec lesquels vous pouvez travailler. Je suis très fier de mon équipe. C’est une garantie pour les entreprises membres de pouvoir compter sur des conseillers de grande qualité. D’ailleurs, je pense que les entreprises, et certainement les nombreuses pme de Fedustria, devraient faire encore davantage appel à leur organisation professionnelle. En premier lieu. Parfois, nous sommes appelés en tant que ‘deuxième avis’ après que les entreprises ont fait appel à un consultant coûteux et qu’elles ont constaté qu’il ne comprenait pas leur activité aussi bien que Fedustria. C’est pourquoi je dis à nos membres : contactez toujours votre organisation professionnelle en premier lieu. Souvent, cela suffira à résoudre le problème. Et il n’y a pas que Fedustria qui peut aider les entreprises membres. Citons aussi les deux centres technologiques : Centexbel (pour le textile) et Wood.be (pour le bois et l’ameublement) et les deux centres de formation sectoriels Cefret et Woodwize.

Ce poste vacant à l’époque, en 1981, s’explique par le fait que le gouvernement fédéral avait promulgué un ‘plan textile’, un plan d’aide gouvernemental destiné à sortir l’industrie textile de la profonde crise des années 70. Un membre de la direction de Fébeltex est devenu directeur général de l’Institut du textile et de la confection belge (ITCB), qui devait mettre en œuvre le plan textile. Pourrait-on maintenant ressusciter ce plan comme une forme de politique industrielle ?

Fa Quix : On parle beaucoup en ce moment en Europe et dans notre pays d’une ‘politique industrielle’. Mais qu’entend-t-on exactement par là ? Après tout, il y a toujours le risque de voir apparaître de grands projets de subventions comme c’est le cas actuellement en Europe. Mais nos entreprises en voient-elles la couleur ? Sur les quelque 750 milliards d’euros du fonds de relance annoncé par l’UE après la pandémie de coronavirus, nos entreprises n’ont encore rien vu. Et ne verront rien non plus. Souvent, ces politiques de soutien sont là pour donner aux gouvernements les plus pauvres des ressources supplémentaires par exemple pour améliorer leurs infrastructures, ou pour aider les très grandes entreprises censées permettre la transition numérique et écologique. Beaucoup de nos entreprises se trouvent également dans ce dernier cas, mais elles ne reçoivent pas d’argent du gouvernement pour cela. Et voulons-nous une telle politique de subvention ? Cela crée toujours une distorsion de la concurrence. Ce qui se passe ces derniers temps dans l’Union européenne m’inquiète. Les États membres peuvent fournir des aides pour aider leurs entreprises à traverser la crise énergétique, et pour ce faire les règles relatives aux aides étatiques ont été assouplies.

©
VERDON
Vous ne pouviez pas faire cela seul, n’est-ce pas ?

Nous constatons que des pays comme l’Allemagne et la France, qui ont des ‘poches pleines’, s’engagent pleinement dans cette voie. Cela donne à leurs entreprises un avantage concurrentiel, et ce au sein du marché intérieur ! Alors que ce marché intérieur est précisément l’un des piliers fondamentaux de la construction européenne et doit garantir des conditions de concurrence équitables.

Mais à l’époque, le Plan Textile l’autorisait.

Fa Quix : C’était une époque différente, non comparable à la nôtre. Les politiques sectorielles étaient encore possibles. Même si, à ce moment-là, la Commission européenne surveillait le gouvernement belge, précisément parce que ce Plan Textile pouvait donner un avantage concurrentiel aux entreprises textiles belges. C’est pourquoi, en 1983, la Commission européenne s’est opposée à la poursuite de cette politique sectorielle et les entreprises textiles sont revenues aux ‘règles normales’ de subventionnement alors en vigueur en Belgique (la ‘loi d’expansion’). En fait, les entreprises me disent rarement qu’elles souhaitent un tel mécanisme de subvention. Au gouvernement, elles disent : ‘Donnez-nous un cadre favorable aux entreprises et, ensuite, laissez-nous tranquilles pour que nous puissions faire des affaires’. Dans la pratique, cependant, je constate le contraire : les gouvernements rendent tout plus compliqué, avec des exigences toujours nouvelles, ce qui complexifie sans cesse les affaires, surtout dans l’industrie.

Mais en fin de compte, ce Plan Textile nous a permis d’avoir encore aujourd’hui une industrie textile importante dans notre pays, alors que ce n’est plus le cas aux Pays-Bas par exemple, qui n’ont ‘rien’ fait pour leur secteur textile.

Fa Quix : Oui, et c’est parce que ce Plan Textile partait de quelques principes solides tels que : back the winner et ‘un franc pour un franc’. Ce dernier principe signifie que les entreprises devaient investir autant de ressources dans leurs affaires que ce que les gouvernements leur accordaient. Après tout, même entre les entreprises textiles elles-mêmes, il existait une surveillance étroite pour s’assurer que leur concurrent belge ne recevait pas d’aide illicite. Mais la relance de l’industrie textile dans les années 80 est également due à deux autres facteurs : la ‘Reaganomics’ et les politiques de relance du gouvernement Martens V. Aux États-Unis, Ronald Reagan a été élu président en 1980. Sa politique économique, la ‘Reaganomics’, visait principalement à renforcer le volet ‘offre’ de l’économie, c’est-à-dire la production. L’économie américaine a connu une forte reprise et le cycle économique international a rebondi. Nos entreprises pouvaient en bénéficier, car elles sont orientées vers les exportations. Et puis, enfin, il y a eu la politique de relance du gouvernement Martens V, qui était ‘spec-

taculaire’, surtout si on la compare aux fades ‘réformes’ que ce gouvernement a introduites, par exemple sur les retraites et l’accord sur le travail, qui ne changent rien de substantiel. Mais au début des années 1980, de véritables mesures ont été prises : notre monnaie, le franc belge, a été dévaluée de 8,5 % en février 1982, ce qui a donné une impulsion supplémentaire à nos exportations. Cependant, comme une dévaluation entraîne toujours des effets inflationnistes, des mesures drastiques ont également été prises à l’échelle nationale : blocage des prix et saut d’index pour briser la spirale salaires-prix. Et cela a réussi. Je pense que ces deux décisions politiques, la ‘Reaganomics’ et la politique de relance de Martens V, ont davantage contribué au boom de l’économie belge en général et de notre industrie en particulier que le Plan Textile. J’entends principalement par là : fournir un environnement favorable aux entreprises, qui soit simple et clair. Et les entrepreneurs, eux, feront ce qu’ils font le mieux : faire des affaires et créer de la richesse.

15 Fedustria - RÉTROSPECTIVE & perspectives

Vous avez beaucoup parlé de l’industrie textile, mais Fedustria comprend aussi trois autres industries : l’industrie de transformation du bois, de l’ameublement et le commerce d’importation de bois. Ce qui s'applique aux textiles, s’applique-t-il également à elles ?

Fa Quix : Bien sûr. J’ai effectivement un passé textile, mais en 2007, Fébeltex a fusionné avec Febelbois. Certains ont trouvé ce choix étrange, encore actuellement, pourtant ce n’est pas le cas. Le directeur général de Febelbois, Guy Van Steertegem, et moi-même nous entendions bien. Nous avions constaté que, par exemple au sein du Conseil d’administration de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), nous défendions presque toujours les mêmes points de vue et que nous nous soutenions mutuellement. En d’autres termes, ce que je vous ai dit à propos de l’industrie textile est également valable pour l’industrie du bois et de l’ameublement. Et c’est logique : ce sont des industries manufacturières composées principalement de nombreuses pme familiales. Celles-ci présentent à peu près les mêmes caractéristiques : des entreprises manufacturières, employant de nombreux travailleurs, orientées vers l’exportation et soumises à une concurrence internationale féroce. En outre, elles doivent relever des défis similaires, par exemple en matière de coûts salariaux, de relations de travail, d’environnement, … Pour Guy et moi, la poursuite de la coopération intégrée était la prochaine étape logique et un accord de coopération en a découlé, suivi d’une fusion complète en 2007.

Et après 15 ans, quelle est votre évaluation de la fusion de Fébeltex et Febelbois pour former Fedustria ?

Fa Quix : Tout à fait positive. Cette fusion s’est avérée visionnaire et tournée vers l’avenir. Nous avons atteint les trois objectifs, à savoir un pouvoir de lobbying plus fort – plus fort ensemble que séparément – le maintien d’une équipe de qualité, et enfin : les synergies. Sur ce dernier point, la fusion nous a permis de réduire structurellement d’environ 30 % les coûts de l’organisation professionnelle. Donc sans perte de qualité, mais avec une incidence plus importante. Atteindre ces trois objectifs nécessitait bien sûr une attention constante. Je pense d’ailleurs que nous devons maintenant poursuivre sur cette voie. Le 4 mai 2022, Fedustria a signé un accord de coopération avec l’organisation professionnelle inDUfed (production de papier, transformation du papier et industrie du verre). Je pense que nous devons franchir de nouvelles étapes d’intégration dans les années à venir.

16 Fedustria - RÉTROSPECTIVE & perspectives
© MAPE KITCHEN AND INTERIOR

Regrettez-vous certaines choses dans votre carrière ?

Fa Quix : Parfois, je me dis : ça aurait pu être mieux. Et il y a la frustration due au peu d’écoute de l’industrie et de ses chefs d’entreprise de la part des ‘politiques’. Nous ne devons pas nous décourager et devons continuer à pousser nos dirigeants à poursuivre leurs efforts en faveur de l’industrie. Car je dis toujours : pas de prospérité durable sans une industrie florissante ! De plus, vous devez apprendre à accepter que les choses et les gens ne sont pas parfaits.

Vous êtes connu comme un fervent défenseur de l’industrie, un ambassadeur enthousiaste des entreprises manufacturières. Mais compte tenu des crises de ces trois dernières années, restez-vous aussi enthousiaste et optimiste aujourd’hui ?

Fa Quix : Oui. Lorsque j’ai commencé à travailler pour la fédération du textile il y a plus de 40 ans, les autres diplômés me demandaient régulièrement ce que j’allais bien pouvoir chercher dans une industrie qui allait bientôt disparaître. Ce préjugé m’a été lancé à la tête tout au long de ma vie professionnelle et j’ai dû le réfuter à chaque fois. Ce n’était pas difficile, d’ailleurs. J’ai simplement énuméré une série d’entreprises qui ont réussi et qui réussissent encore. Et puis leurs yeux se sont ouverts : ‘Ah, c’est aussi du textile !’, entendais-je dire chaque fois que je parlais par exemple de textiles techniques – qui représentent aujourd’hui déjà la moitié de la valeur ajoutée de l’industrie textile belge. Ou bien quand je parlais des textiles d’intérieur. Ou encore, après la fusion avec Febelbois, quand je citais des entreprises spécialisées dans l’ameublement où le design et l’orientation client sont centraux, comme les fabricants de cuisines, les spécialistes du confort de sommeil, ou les entreprises de panneaux en bois, les fabricants et réparateurs de palettes, la construction en bois (charpente), … Comme la plupart de nos entreprises travaillent en B2B, elles ne sont pas très connues du grand public, et comme vous le savez : ‘l’inconnu est mal aimé’. En outre, nos entreprises industrielles sont plus fortes et mieux armées contre les crises aujourd’hui qu’elles ne l’étaient dans les années 70 et 80.

17 Fedustria - RÉTROSPECTIVE & perspectives
© FRAKO - Evenbeeld

Que voulez-vous dire, que nos entreprises sont plus fortes et mieux armées aujourd’hui qu’en 1980 ?

Fa Quix : Dans les années 1970, au cours de ce que j’appelle aujourd’hui la première crise énergétique – qui concernait le pétrole – les entreprises n’étaient pas préparées à une explosion des coûts qui, soit dit en passant, était beaucoup plus importante à l’époque qu’à présent. Le milieu des années 1970 a connu des années d’inflation supérieure à 15 %, une spirale salaires-prix, et en même temps l’émergence de la première grande concurrence des pays à bas salaires à laquelle nos entreprises n’étaient pas préparées. Et il ne faut pas oublier non plus que c’était l’époque de la production de masse sans trop d’innovation en matière de produits, alors que les consommateurs n’aimaient plus cette ‘homogénéisation’. Il fallait donc passer d’entreprises axées sur le volume à des entreprises axées sur le client. Toutes les entreprises, tant s’en faut, n’ont pas réussi à opérer ce revirement. Pour vous donner une idée des ravages causés par la crise pétrolière des années 1970 : en huit ans, de 1973 à 1981, période au cours de laquelle les deux crises pétrolières se sont succédé, pas moins de 32.000 emplois ont disparu dans l’industrie textile. C’est presque deux fois plus qu’il y a d’emplois au total aujourd’hui, quarante ans plus tard.

18 Fedustria - RÉTROSPECTIVE & perspectives
©
ROM

Et pourquoi notre industrie est-elle plus forte et mieux armée aujourd’hui qu’il y a 40 ans ?

Fa Quix : Il y a peut-être moins d’entreprises aujourd’hui, mais celles qui sont encore là – et il y en a encore environ 1.600 dans les industries du textile, du bois et de l’ameublement, ce n’est pas rien – ont prouvé qu’elles pouvaient gérer les crises. Certaines sont même devenues des acteurs mondiaux. Bien sûr, il y a encore des victimes de temps en temps et les entreprises doivent parfois réorganiser leurs activités, ce qui est, pour une part, un signe de vitalité. Cependant, la plupart sont vraiment solides et résistantes aux crises. C’est aussi ce que j’appelle le paradoxe de l’industrie : en gros, les secteurs industriels se réduisent, mais en même temps, nous n’avons jamais eu autant d’entreprises prospères. Qualité élevée, spécialisation, excellence de la production, innovation et durabilité sont nos grandes forces. Cela affermit ma conviction que notre industrie aura toujours un avenir ici.

Karla Basselier

Karla Basselier succède à Fa Quix comme nouvelle CEO de Fedustria

Karla Basselier, qui a rejoint l’organisation le 1er novembre 2022, succédera à Fa Quix en tant que CEO. Au cours des six premiers mois, elle a accompagné Fa Quix pour se familiariser avec les dossiers et nouer les contacts nécessaires, tant avec les entreprises membres qu’avec les autres acteurs clés. Le transfert formel des pouvoirs a eu lieu le 15 mars 2023. Karla Basselier peut compter sur une équipe solide, avec Filip De Jaeger à ses côtés à la direction générale.

Karla Basselier (42 ans) vit à Gand et a occupé diverses fonctions au cours de sa carrière, tant dans le secteur privé que public. Après une carrière aux Affaires étrangères, elle a travaillé pendant près de dix ans comme responsable des affaires extérieures et publiques pour la fédération de l’industrie du diamant, l’AWDC. Elle s’est concentrée sur l’innovation, les pratiques commerciales éthiques et la durabilité. Jusqu’en septembre 2022, elle était chef de la politique générale du cabinet du vice-premier ministre et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.

Le Conseil d’administration est convaincu que Karla Basselier contribuera à faire de Fedustria une organisation professionnelle influente et tournée vers l’avenir, au service des entreprises de l’industrie du textile, du bois et de l’ameublement et du commerce d’importation de bois en Belgique.

19 Fedustria - RÉTROSPECTIVE & perspectives

Entreprises 150*

* Les groupes d'entreprises sont considérés comme une seule entreprise

Emploi

8.500

Chiffre d'affaires

1.900

Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires

94 %

textile d'intérieur

Évolution de l'activité en 2022 en volume

-8 %

Part de la valeur ajoutée du secteur

40 %

20 Fedustria - textile d'intérieur
© MIRABEL SLABBINCK

Le textile d’intérieur produit en Belgique jouit d’une excellente réputation et est prisé dans le monde entier.

Le groupe de produits Textile d’intérieur comprend les tapis (tissés, tuftés, feutre aiguilleté, sets de bain, …), les tissus d’ameublement (plats, velours, unis, jacquard, imprimés, …), les tissus de décoration, les tentures, les revêtements muraux, le linge de maison (linge de cuisine, de table, de lit et de bain), le coutil à matelas, la passementerie, …

© BEKAERTDESLEE
© LIGNE PURE

L’industrie textile belge repose sur deux piliers majeurs : les textiles techniques et le textile d’intérieur. Ce dernier s’est imposé comme le bastion du textile belge depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans aucun autre pays européen, le textile d’intérieur n’est aussi important pour le secteur textile. La Belgique est ainsi le premier fabricant de l’UE de revêtements de sol textiles (carpettes, moquettes, paillassons, chemins d’escalier, sets de bain, …), et par ailleurs, notre pays s’impose également dans d’autres produits de revêtement de sol, comme le parquet, le stratifié et le vinyle.

Les entreprises belges actives dans le domaine du textile d’intérieur réalisent ensemble un chiffre d’affaires total de 1,7 milliard d’euros. Plus de 70 % de ce chiffre est imputable aux fabricants de revêtements de sol textiles, un quart l’est aux entreprises qui fabriquent du coutil à matelas ou des tissus pour sièges et de décoration. Avec un chiffre

d’affaires de 1,2 milliard d’euros réalisé par quelque 60 entreprises, le secteur belge du tapis occupe la deuxième place dans le classement mondial, derrière les États-Unis.

Mais les Belges sont également des acteurs de renommée mondiale dans le secteur des tissus pour matelas. Outre la production en Belgique, les grandes entreprises de ce segment ont également des sites de production sur tous les continents. Leurs clients sont généralement de grands groupes de literie, qui sont eux-mêmes dispersés au niveau international. Le fait de produire à proximité du client constitue souvent une nécessité.

Le secteur des tissus pour sièges et de décoration compte environ 40 pme qui réalisent un chiffre d’affaires de quelque 100 millions d’euros et emploient quelque 800 collaborateurs. Le segment du linge de maison réalise un chiffre d’affaires d’environ 40 millions d’euros, avec entre autres un acteur clé le tissu éponge.

22 Fedustria - textile d'intérieur
© ANNABEL & CALCUTTA HOME FASHION GROUP
23 Fedustria - textile d'intérieur
© CLARYSSE © MODULYSS®
24 Fedustria - textile d'intérieur © B.I.C.-CARPETS

En collaboration avec l’AWEX et FIT, respectivement les agences wallonne et flamande à l’exportation, Fedustria assiste les entreprises du textile d’intérieur dans leurs efforts d’exportation. Cela se fait notamment sous la forme de participations collectives à de grands salons professionnels internationaux, tels que Domotex (Hannovre). Heimtextil (Francfort) demeure également un important salon professionnel international. Fedustria continue aussi à soutenir les entreprises dans leurs actions sur l’important marché britannique. Au mois de septembre, Fedustria co-organise également le salon Decosit pour les tissus d’ameublement et de décoration à Brussels Expo. Le prochain salon se tiendra les 5 et 6 septembre 2023. De nouvelles perspectives pourraient bien se présenter avec la réouverture de la Chine depuis le mois de décembre 2022.

Bien que la pandémie de coronavirus ait fortement bouleversé le calendrier des salons de 2020 à 2022, des salons ‘physiques’ continuent d’être organisés pour le textile d’intérieur. En effet, la possibilité de présenter et de toucher physiquement les nouvelles collections et le contact direct avec les clients demeurent essentiels. Et cela reste le meilleur moyen de rencontrer des clients potentiels.

25 Fedustria - textile d'intérieur
L’importance des salons professionnels
© BELGIAN MATS
© DE WITTE LIETAER INTERNATIONAL TEXTILES NV
© EXCLUSIVE WOVEN AND DEVELOPPED FOR LF TRADING - Laurien De Grande

Les défis en matière d’exportation dus au Brexit

Le Royaume-Uni était et reste le plus grand débouché pour les fabricants belges de textiles d’intérieur. C’est toujours le cas après le Brexit (2021), même si la part du Royaume-Uni continue de baisser régulièrement. Comme le Royaume-Uni est un acheteur important de moquettes, de coutil à matelas tissé et de tissus pour sièges belges, Fedustria a suivi de très près les évolutions liées au Brexit.

Les entreprises belges de textile d’intérieur se sont adaptées du mieux qu’elles ont pu, en garantissant globalement la poursuite de nos exportations, en dépit des formalités administratives supplémentaires, des retards et des coûts inévitablement plus élevés. Toutefois, l’effet indirect du Brexit reste la principale préoccupation, notamment l’affaiblissement de l’économie britannique et la baisse du pouvoir d’achat des Britanniques ordinaires. Ces derniers dépensent désormais moins pour aménager leur maison, et leur tâche n’est pas facilitée par la crise énergétique de 2022.

27 Fedustria - textile d'intérieur © DE POORTERE FRÈRES SA

Fedustria, en collaboration avec les douanes, les sociétés de transport, l’UWE, la FEB, l’AWEX, … a veillé à ce que la charge administrative pour les entreprises membres soit aussi faible que possible, notamment grâce à un traitement entièrement électronique. Les entreprises ont également été invitées à utiliser les différents ‘fonds Brexit’ qui prévoient des moyens pour répartir davantage leurs exportations d’un point de vue géographique.

28 Fedustria - textile d'intérieur
©
© OMEXCO
LAVA TEXTILES
29 Fedustria - textile d'intérieur © LIBECO HOME
© Marthe Hoet - MC THREE

Entreprises 76

Emploi

7.300

Chiffre d'affaires

2.400

Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires

70 %

TEXTILEs TECHNIQUEs

Évolution de l'activité en 2022 en volume

+2 %

Part de la valeur ajoutée du secteur

30 Fedustria - TEXTILEs TECHNIQUEs
44 % © FEELDS

AGROTECH*

Textiles pour l’agriculture, l’horticulture et la pêche : toile de paillage, toile de protection pour serres, fils pour la pêche, …

BUILDTECH*

Textiles pour le bâtiment et les constructions légères : matériaux d’isolation, protection antisolaire, textile pour roofing, …

GEOTECH*

Géotextiles : toile pour travaux routiers, hydrauliques ou de terrassement, toile d’étanchéité, toile de filtrage des eaux, …

INDUTECH*

Textiles pour applications industrielles : bandes transporteuses, cordes d’isolation pour wagons de four tunnel (industrie briquetière), feutre de laine par exemple pour presses d’impression, …

MEDTECH*

Textile médical : gaze hydrophile pour pansement, bandes de soutien, linge d’hôpital, couches (bébés, incontinents), bas thérapeutiques, chasubles pour chirurgiens, …

MOBILTECH*

Textiles pour véhicules : ceintures de sécurité, tissus pour airbags, revêtement de l’habitacle de la voiture, tissus pour pneus, moquette pour autobus, avions et bateaux, …

PACKTECH*

Textiles pour le transport et l’emballage : canevas/toile de bâche, sacs pour la poste/le linge/la monnaie, filets pour cargaison et conteneur, …

PROTECH*

Textiles pour la protection et la sécurité : matériaux ignifuges, tissus imperméables, …

SPORTTECH*

Textiles pour les applications sportives : gazon artificiel, toile pour parachutes et/ou ballons, pour voiliers, tissus pour sacs de sport, sacs à dos, vêtements de sport, …

*copyright Messe Frankfurt

31 Fedustria - TEXTILEs TECHNIQUEs
Les textiles techniques sont le moteur de la croissance de l’industrie textile belge : ils proposent des solutions précieuses pour chaque défi majeur.
© IFG CRESCO/PHORMIUM

Cela peut vous surprendre, mais les textiles actuellement produits en Belgique sont essentiellement technologiques. Nous les appelons ‘textiles techniques’. La moitié de la production textile belge se compose de textiles techniques. L’autre moitié se compose de textiles pour l’aménagement intérieur (tapis, tissus d’ameublement, tissus pour rideaux, revêtements de matelas, …) ; seule une petite proportion de textiles est destinée à l’habillement.

Et comme son nom l’indique, ce sont précisément les propriétés techniques intrinsèques qui définissent le produit textile technique et lui confèrent une plus-value. Cela résulte bien souvent d’une combinaison entre la chimie et le textile. Dès lors, le textile devient fonctionnel, par exemple ignifuge, imperméable, lumineux, isolant thermique, … C’est cette combinaison

astucieuse du tissu et de la chimie qui est le grand moteur du développement des textiles techniques. Et les applications sont quasi ‘infinies’.

Les textiles techniques donnent un coup de pouce à la nature et aux espaces publics, parfois de manière visible, mais souvent de manière invisible. Presque invisibles, par exemple, sont les textiles destinés à renforcer les accotements, les digues, les autoroutes, les écluses et les voies ferrées, également appelés géotextiles. Ou la toile de filtration et de drainage, le textile pour les plantations verticales sur les bâtiments (la végétation dans la ville), et l’agrotextile, tel que la toile de paillage, et même la toile qui réfléchit la lumière du soleil dans la culture fruitière et viticole, la toile pour la climatisation dans les serres.

32 Fedustria - TEXTILEs TECHNIQUEs
© BONTEXGEO
© BEXCO

Les textiles techniques visibles sont, par exemple, les protections contre le soleil ou le gazon artificiel pour les terrains de sport. Et n’oublions pas le textile destiné aux applications médicales, comme les masques, le matériel de protection et les équipements pour les prestataires de soins ou les combinaisons chirurgicales stériles pour le bloc opératoire. Songeons également aux vêtements de sport pour les athlètes de haut niveau. Mais les textiles techniques se retrouvent aussi sur le vaste marché des vêtements de sport de loisirs.

Les textiles techniques sont également utilisés dans les voitures, les avions et les bateaux (de croisière). Ces textiles ne sont pas non plus toujours ‘visibles’, comme les airbags et le tissu insonorisant sous le capot, mais aussi le ciel de toit, les tapis de coffre, les sièges de voiture, les ceintures de sécurité, … et n’oublions pas les protections antisolaires. Et last but not least : les vêtements de sécurité et de protection. Par exemple, les textiles de sécurité qui sont réfléchissants, ou résistants aux coupures, au feu ou aux produits chimiques. Les textiles techniques sont également utilisés dans les vêtements de travail et de protection des ouvriers de production, des pompiers, des motards, … Sans oublier les gilets pare-balles des soldats et des policiers. D’autres textiles techniques servent, par exemple, de joints dans des applications industrielles et domestiques, comme les fours, les poêles et les chaudières. Et citons aussi les cordages pour le transport maritime.

34 Fedustria - TEXTILEs TECHNIQUEs ©
HELIOSCREEN

La connaissance et la coopération, les forces motrices

Le plus grand atout des textiles techniques est donc bien l’intensité de connaissance des produits. Cette connaissance est le fruit de la recherche et du développement tout d’abord des entreprises, mais souvent en collaboration avec des centres de connaissance spécialisés, comme le centre technologique textile Centexbel, et des hautes écoles et universités. Depuis 2019, le groupe de travail Textiles Techniques est à nouveau actif au sein de Fedustria, en collaboration avec Centexbel. Son objectif est de renforcer le réseau d’entreprises actives dans le domaine des textiles techniques et de promouvoir l’échange de connaissances relatives aux nouveaux développements et nouvelles innovations.

Destinés à l’exportation

Près de deux tiers des textiles techniques produits en Belgique sont destinés à l’exportation. Les entreprises trouvent soit elles-mêmes leurs débouchés, soit en participant à des salons spécialisés en fonction des produits spécifiques qu’elles fabriquent (produits médicaux, transport, sécurité et protection, …). Au niveau mondial, la biennale Techtextil de Francfort est la plus grande en son genre. Après une longue interruption due à la pandémie de corona, ce salon a pu à nouveau avoir lieu en 2022 (du 21 au 24 juin). Fedustria y a organisé un stand collectif avec 15 entreprises participantes, et un même nombre d’entreprises textiles environ étaient présentes avec leur propre stand. Le stand collectif de Fedustria a connu un vif succès et fut the place to be pour de nombreux visiteurs.

35 Fedustria - TEXTILEs TECHNIQUEs
© SEYNTEX
36 Fedustria - Textile d’habillement Tissage Bonneterie Chiffre d'affaires Emploi Entreprises Évolution de l'activité en 2022 en volume Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires Part de la valeur ajoutée du secteur 11 20 1.000 300 280 135 90 % 60 % -19,5 % -15,0 % 10 % + ©
Textile d’habillement
PANTY’S CETTE

Le groupe de produits Textile d’habillement comprend les tissus et les étoffes de bonneterie pour : vêtements de loisirs, de sport, de pluie, de nuit, de travail, sous-vêtements, articles de mode, doublures, produits finis de bonneterie tels que vêtements pour bébés et enfants, joggings, chandails et autres survêtements, collants, bas, chaussettes et T-shirts.

la chaîne

du textile d’habillement.

Dans le domaine de la transition vers une économie circulaire, le secteur collabore avec les entreprises et dans le cadre de Circular Wallonia (la stratégie wallonne pour l’économie circulaire). En effet, les fabricants belges de textile d’habillement misent fortement sur la transition vers des solutions plus circulaires, sur la base de fibres recyclées.

‘L’économie circulaire’ ne se limite pas au recyclage, qui en est évidemment un élément important. Mais d’autres aspects sont à coup sûr aussi importants pour le textile d’habillement. Songeons à l’allongement de la durée de vie par une utilisation appropriée des matériaux ou par un entretien, une réparation et une réutilisation adéquats des vêtements. Dès lors, les partenariats avec, par exemple, les entreprises d’entretien des textiles ou les entreprises de confection chargées de réparer les vêtements ou les tissus d’habillement, sont essentiels.

37 Fedustria - Textile d’habillement
Le textile d’habillement et l’économie circulaire
‘La diligence raisonnable’ devient un facteur déterminant dans l’ensemble de
de valeur

Explorer de nouveaux horizons

Le centre de compétence textile Centexbel joue un rôle clé dans la diffusion des connaissances auprès des entreprises textiles, en particulier auprès des pme. Dans ce contexte, une ‘Exploration d’horizon Textile d’habillement’ est organisée chaque année. Elle fait le point sur les innovations, les brevets, les normes, l’étiquetage et la législation directement ou indirectement liés à l’habillement. Les projets de recherche de Centexbel sont aussi chaque fois expliqués. Ce n’est pas un hasard si l’édition 2022 a été consacrée à la circularité et à la durabilité. L’accord technique néerlandais, NTA 8195 Textile circulaire, a été abordé et pourrait plus tard servir

de base à une norme européenne (NEN). Les exigences et les catégories sont définies dans ce NTA 8195. Un autre excellent exemple est le nouvel outil ‘Impact and Waterfootprintcalculator’ de STeP by Ökotex, une primeur en 2022.

Centexbel collabore également avec le FTILab+ de HOGENT (Haute école de Gand) pour développer les connaissances autour des innovations. Cela inclut entre autres la recherche sur le potentiel de la culture du chanvre pour les applications textiles (vêtements). La fibre de chanvre présente de nombreux atouts sur le plan écologique, économique et régional.

TEXTILES
© CONCORDIA

Une concurrence plus équitable

Grâce à une politique de diligence raisonnable, l’objectif est de mettre en place, tout au long de la chaîne de valeur, des processus qui permettront de déceler les risques de violation des droits de l’homme et de la réglementation environnementale et de prendre des mesures pour y remédier. Dans le cadre de l’éventuelle introduction de politiques européennes dans ce domaine, le secteur du textile d’habillement est, en raison de son caractère mondial, l’un des secteurs qui fera l’objet d’une attention particulière.

Pour Fedustria, une condition importante dans le domaine de la diligence raisonnable réside dans l’absence de réglementation fit-to-all, et dans la promulgation d’une réglementation spécifique au secteur. De plus, il ne faut pas perdre de vue la spécificité des pme. Si la diligence raisonnable est appliquée de manière réaliste, elle ne sera pas uniquement bénéfique pour les personnes

et l’environnement, mais elle engendrera également une concurrence plus équitable au-delà de toutes les frontières. La directive européenne sur la diligence raisonnable était initialement annoncée pour l’automne 2021. Toutefois, vu son importance majeure, il convient de ne pas se précipiter et la proposition initiale a dû être révisée en profondeur. Une approbation est attendue au printemps 2023. Fedustria coopère de manière constructive et prend des initiatives pour y préparer nos entreprises et les guider.

Le groupe de produits Textile d’habillement suit également avec beaucoup d’attention d’autres initiatives européennes, comme par exemple les accords de libre-échange que l’UE négocie avec l’Inde, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, … La concurrence déloyale provenant principalement de la Chine, mais aussi de la Turquie, est également régulièrement signalée aux autorités belges.

39 Fedustria - Textile d’habillement © WWW.NILORN.COM

Entreprises 40*

à façon 13 intégrées 27

* Uniquement les entreprises de 10 travailleurs ou plus

Emploi

940

à façon 500 intégrées 440

Chiffre d'affaires

168

Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires

20 %

Évolution de l'activité en 2022 en volume

+5,3 %

Part de la valeur ajoutée du secteur

4 %

ENNOBLISSEMENT

Le groupe de produits

Ennoblissement

• lave, blanchit, teint et enduit divers articles textiles (fils, tissus, tapis, articles de bonneterie, articles non tissés, …) ;

• les rend antisalissants, irrétrécissables, ignifuges, … et applique des enductions.

40 Fedustria - ENNOBLISSEMENT
© TARKETT NV – Ronald Smits

L’activité d’ennoblissement textile est soit intégrée dans une entreprise textile, soit réalisée par des sous-traitants indépendants spécialisés (ennoblisseurs à façon). L’ennoblissement textile permet d’ajouter de la couleur et des fonctionnalités supplémentaires à un produit textile.

Meilleures techniques disponibles

et

Le BREF Textile est le document européen de référence décrivant les meilleures techniques disponibles (MTD) pour l’industrie textile. En d’autres termes, ce document décrit les techniques (y compris les seuils d’émission) que les entreprises textiles doivent mettre en œuvre pour réduire leur impact sur l’environnement. Le BREF Textile est donc le document de référence des pouvoirs publics pour évaluer les conditions environnementales des entreprises textiles. Le BREF existant datait de 2003 et nécessitait donc une révision. Après un processus de révision de près de quatre ans, les nouvelles conclusions sur les MTD pour l’industrie textile ont été publiées au Journal officiel de l’Union européenne le 20 décembre 2022. Les entreprises doivent se conformer à ces nouvelles dispositions dans un délai maximal de quatre ans à compter de cette date. Fedustria et Centexbel ont coopéré de manière intensive et constructive tout au long du processus de préparation.

Produits chimiques indispensables à l'ennoblissement textile

Les prix de l’énergie ont connu une hausse sans précédent en 2022, en partie en raison de l’invasion russe de l’Ukraine. L’incertitude quant à l’approvisionnement suffisant en gaz a fait exploser les prix du gaz naturel et de l’électricité. Les entreprises d’ennoblissement, telles que les teinturiers, consomment beaucoup d’énergie en raison de la nature de leurs activités et ont donc été confrontées, davantage que la moyenne de l’industrie textile, à ces coûts énergétiques élevés, qu’elles ne pouvaient pas répercuter intégralement. Certaines entreprises ont donc été contraintes de réduire ou de cesser temporairement leurs activités.

Les produits chimiques sont indispensables afin d’apporter de la couleur et des propriétés spécifiques aux textiles. Le règlement européen REACH restreint toutefois de plus en plus leur utilisation. De nombreuses restrictions affectent le secteur textile. Il s’agit notamment de la proposition de restriction des sensibilisants cutanés sur les textiles. Toutefois, toutes les substances ne sont pas pertinentes pour le secteur textile. La liste excessivement longue des substances impose aux entreprises du secteur des coûts inutiles en matière de tests. L’industrie textile demande donc instamment que la restriction soit limitée à une liste de substances pertinentes pour le secteur. De même, de nouvelles substances ne peuvent être ajoutées qu’après évaluation de leur pertinence pour l’industrie textile.

41 Fedustria - ENNOBLISSEMENT
Les entreprises d’ennoblissement textile consomment beaucoup d’énergie en raison de la nature de leurs activités
sont donc plus vulnérables aux prix élevés de l’énergie
La hausse des prix de l’énergie frappe durement les entreprises d’ennoblissement

Entreprises 4

Emploi

185

Chiffre d'affaires

n.d.

Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires

60 %

Production de fils

Évolution de l'activité en 2022 en volume

+9,3 %

Part de la valeur ajoutée du secteur

2 %

Le groupe de produits Production de fils comprend la préparation et la production de fils de filaments (polyester PES et polyamide PA), de fibres et fils de polyamide PA, polyester PES, polypropylène PP, …, et de fils (purs et mélangés) de coton, laine, lin,

42 Fedustria - Production de fils
© SOIERIES ELITE

Une niche spécialisée

Au sein de l’industrie textile belge, l’activité de filature constitue un créneau petit mais spécialisé, avec une quote-part d’environ 2 %. Les fils sont produits soit par des filatures indépendantes, soit par des filatures intégrées (qui appartiennent à un groupe textile et qui produisent des fils pour leurs propres entreprises de tissage). Les filatures de type coton représentent le plus grand groupe dans la production totale de fils en Belgique (sans l’extrusion). Les fils constituent une étape intermédiaire indispensable dans la chaîne de valeur textile. Les principales fibres utilisées sont le coton et le polyester, bien qu’un large éventail de fils synthétiques soit également produit.

Focus sur l’économie circulaire

Le développement de l’économie circulaire est également mis en exergue dans la production de fils. L’économie circulaire a le vent en poupe tant pour améliorer l’indépendance en termes d’approvisionnement en fibres que pour réduire l’utilisation de matières premières primaires. Les clients, qu’il s’agisse du marché privé, des autorités publiques ou des consommateurs, font pression en faveur de produits écologiques et durables. Pourtant, le recyclage des vieux matériaux textiles en nouvelles fibres pouvant être de nouveau filées demeure un défi majeur. Il est surtout difficile d’obtenir des fibres d’une qualité au moins équivalente, de façon à pouvoir parler d’une véritable économie circulaire dans le textile. La recherche et le développement sur le recyclage des déchets textiles, par exemple, progressent et donnent déjà de bons résultats dans le cas des déchets de production (rai-

sonnablement ‘homogènes’), mais le traitement des déchets textiles post-consommation est beaucoup plus difficile. En la matière, l’apport du centre de technologie textile Centexbel est indispensable.

La recherche sur le filage de ‘nouvelles fibres’ bat également son plein. La recherche sur l’utilisation de la fibre de chanvre en est un exemple. Cette fibre affiche de grandes qualités écologiques. Le FTiLab+ de la HOGENT (Haute école de Gand), notamment, participe activement à cette recherche.

Et pendant tout ce processus de transformation écologique, les producteurs de fils belges doivent également rester compétitifs face aux fournisseurs de fils comme la Turquie et la Chine qui ne respectent pas les mêmes règles du jeu.

43 Fedustria - Production de fils
Les fils sont une étape indispensable de la chaîne de valeur du textile. La spécialisation et la durabilité sont ses atouts.

L’industrie de l’Ameublement comprend une grande variété de groupes de produits, allant des salles à manger, chambres à coucher, cuisines, créations outdoor, meubles de bureau… aux sièges comme les salons, les fauteuils ou les chaises, en passant par les matelas, les boxsprings, les objets de design et les créations décoratives.

Emploi

9.763

Chiffre d'affaires

2.300

Les fabricants de meubles connaissent leur clientèle par cœur, ce qui explique leur succès sur leur segment du marché.

44 Fedustria - AMEUBLEMENT
AMEUBLEMENT
part des exportations dans le chiffre d'affaires
Entreprises 722 -14 % Évolution de l'activité en 2022 en volume 57 % Taux d'exportation
du chiffre d'affaires du secteur
33 % Part
© BULO - Tijs Vervecken

Les exportations, une force motrice

Pendant la pandémie de Covid-19, la majorité des contacts clients se sont déroulés en ligne. L’organisation de salons de l’ameublement, de meetings commerciaux et d’autres événements internationaux était pratiquement impossible. Mais l’année 2022 a vu la reprise progressive des salons, ainsi que la relance des voyages de prospection. Et heureusement, car près de 60 % de la production belge de meubles est vendue à l’étranger.

©JATI & KEBON

BelgoFurn

BelgoFurn, la division de Fedustria chargée de la promotion des exportations, aide les entreprises belges de l’ameublement à prospecter des clients à l’étranger et à trouver de nouveaux débouchés. Dans ce cadre, elle organise chaque année de nombreuses initiatives avec l’aide de l’AWEX et de l’agence flamande à l’exportation Flanders Investment and Trade (FIT).

46 Fedustria - AMEUBLEMENT ©
GOMMAIRE
© PASSE PARTOUT

Rester à l'écoute du marché européen

L’EFIC, l’European Furniture Industries Confederation, défend les intérêts de l’industrie de l’ameublement en Europe. En tant que membre fondateur de cette organisation, Fedustria est étroitement impliquée dans toutes les activités organisées. Depuis 2020, de nombreuses entreprises européennes de l’ameublement sont confrontées à une pénurie de matières premières, de pièces et de produits semi-finis, ce qui – associé à la hausse des prix des conteneurs et des matières premières – a eu pour effet de perturber la production et de prolonger les délais de livraison. L’EFIC et Fedustria n’ont donc de cesse d’appeler les autorités de l’UE à adopter une approche coordonnée et à créer des conditions de concurrence équitables. Soulignons aussi que l’augmentation du handicap salarial pèse sur la compétitivité de la Belgique au sein de l’Europe.

47 Fedustria - AMEUBLEMENT
©
© DÔME DECO - Hugo Thomassen
MAGNITUDE

L'incertitude après des années fastes

Les années ‘corona’ de 2020 à 2022 ont été marquées par plusieurs confinements. De nombreux ménages y ont vu une occasion inattendue de rénover ou d’embellir leur logement. Cette situation a largement bénéficié au secteur belge de l’intérieur. Mais avec la réouverture des frontières à l’été 2022 et la reprise de l’horeca, le consommateur a préféré dépenser son argent en voyages et en sorties, et non plus en meubles et en objets de décoration intérieure. De plus, l’incertitude géopolitique actuelle et la crise de l’énergie rendent le consommateur très réticent à investir dans des biens de consommation durables, comme les meubles.

48 Fedustria - AMEUBLEMENT
© VIKA

Belgian Design Showrooms et stands collectifs belges

En 2020, le premier Belgian Design Showroom a ouvert ses portes à Toronto, la capitale canadienne du design. Il s’agit d’une collaboration unique entre des entreprises belges complémentaires, réunies dans un seul et même showroom. Cette coopération leur permet d’assurer leur présence à long terme sur le marché canadien. Plus d’informations : www. belgiandesignshowroom.com. La quête de nouveaux horizons d’exportation pour 2023 a mis le MoyenOrient et les États-Unis dans notre ligne de mire. L’ambition est de déployer cette formule gagnante dans ces régions ou ailleurs.

Après une participation collective très réussie au Salone del Mobile à Milan, un pavillon de groupe a été installé à Stockholm en février 2023. Le marché scandinave, caractérisé par un fort pouvoir d’achat, est encore riche en opportunités pour nos entreprises belges. D’autres salons intéressants, devant contribuer à l’extension et à la diversification géographique de nos exportations, sont en cours d’examen.

© ETHNICRAFT
© VELDA

La Bible du Meuble – Édition 2023

Début 2023 a été publiée une nouvelle édition de la Bible du Meuble, l’instrument de base pour la promotion collective du secteur de l’ameublement en Belgique et à l’international. Les présentations individuelles d’un riche éventail de fabricants et de marques, assorties de superbes photos de produits et de réalisations, dotent les acheteurs belges et étrangers d’un bel aperçu de ce que nos producteurs ont à offrir dans le domaine de l’ameublement. Cette Bible du Meuble et du Design sera distribuée par le biais de la presse professionnelle internationale, par publipostage et lors de différents salons et événements en Belgique et à l’étranger. De plus, BelgoFurn investit chaque année dans des outils de promotion numérique complémentaires. Cf. www.belgofurn.com, également consultable via www. belgianfurniture.be. Et suivez aussi @ belgianfurniture sur Instagram, LinkedIn et Facebook.

© VARAM © BOONE INTERNATIONAL

Économie circulaire

Au printemps dernier, la Commission européenne a lancé une proposition de Ecodesign for Sustainable Product Regulation, abrégée ESPR. Avec cette proposition, l’Europe veut s’assurer que les biens mis sur le marché de l’UE sont produits de manière plus écoresponsable et s’inscrivent dans un processus circulaire et écoénergétique. Une prochaine étape consistera à formuler des exigences spécifiques aux produits (pour les meubles et matelas, par exemple). A l’instar de la fédération sectorielle européenne EFIC, Fedustria voit cette initiative comme une opportunité, à condition qu’elle ne se transforme pas en carcan. Les entreprises doivent avoir la liberté de choisir leur propre feuille de route vers l’économie circulaire.

51 Fedustria - AMEUBLEMENT
© MATHY BY BOLS © IDEA © G. DESMET SKILLED IN SHAPING

En 2022, le groupe de travail mixte Fedustria-Navem (commerce de meubles) a poursuivi son travail sur l’intégration de l’e-business dans la chaîne de valeur. L’objectif est de s’associer à un partenaire professionnel en solutions logicielles pour développer une plateforme sectorielle unique, sur laquelle les fabricants et négociants de meubles pourraient greffer leurs logiciels existants et partager leurs données en ligne en toute sécurité (catalogues de produits numériques, commandes, confirmations de commandes et, à terme, avis d’expédition, factures, …). Des essais menés par Fedustria et les entreprises membres de la Navem doivent permettre de résoudre les derniers détails techniques de cette plateforme en ligne.

52 Fedustria - AMEUBLEMENT
E-business – Développement de la plate-forme sectorielle pour l'échange des données numériques entre fabricants de meubles et détaillants
© DRISAG

© EXTREMIS

© EUROCHAIR PROJECTS

53 Fedustria - AMEUBLEMENT

Entreprises 223

Emploi

3.165

Chiffre d'affaires

1.068

Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires

15 %

Évolution de l'activité en 2022 en volume

-30 %

Part du chiffre d'affaires du secteur

15 %

ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION EN BOIS

Dans la construction et la rénovation, le bois s’impose comme une solution de choix : en plus d’être bon pour le climat, il a des effets positifs sur le corps et l’esprit des résidents.

54 Fedustria - ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION EN BOIS
© CABBANI BY DECOSPAN

Le groupe de produits Éléments de construction en bois englobe la production industrielle de portes, de fenêtres, de parquet, de charpentes lamellées collées, de charpentes de toit, la préservation du bois, les constructions à ossature bois et les constructions en bois.

Pendant la pandémie de Covid-19, l’utilisation du bois a connu un essor extraordinaire. Ce vif engouement a été initié entre autres par les déclarations d’Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et du New European Bauhaus. Mais la reconnaissance de la capacité du bois à stocker du carbone, et la conscience que ce matériau ne peut servir de source d'énergie qu’après sa toute dernière (ré-)utilisation, n’ont fait qu’accentuer cette popularité. Outre l’ossature bois classique, on voit l’émergence de nombreuses autres méthodes de construction, telles que le CLT, le bois massif empilé et l’assemblage poteaux-poutres.

© CONSTRUCTIONS DEWAELE
55 Fedustria - ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION EN BOIS
La construction en bois en plein essor

Un projet de construction ou de rénovation ?

Optez pour le bois !

La construction en bois offre de nombreux avantages par rapport à la construction traditionnelle : il s’agit d’un mode de construction sec et (plus) rapide. En effet, une partie du processus se déroule en atelier, où les modules de construction sont préfabriqués avant d’être transportés vers le chantier. Le trafic de chantier et les déchets de construction s’en trouvent considérablement réduits, ce qui inscrit d’emblée le bois dans une démarche écologique. Grâce à ses vertus isolantes, le bois permet de construire des parois plus fines et, ainsi, d’agrandir l’espace intérieur – un intérieur où le bois trouvera aussi une multitude d’applications.

©
THEUMA DOORS & FRAMES

Les bâtiments en bois assurent une meilleure isolation thermique et acoustique, sont écoénergétiques, ignifuges… et offrent encore bien d’autres avantages : ils créent un climat intérieur idéal, avec un effet positif sur la santé humaine (moins de risques d’allergies, moins de stress) et sur les performances de travail et d’apprentissage.

57 Fedustria - ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION EN BOIS
Les bâtiments en bois sont bons pour les personnes et pour la santé
© QUICK-STEP, UNILIN
58 Fedustria - ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION EN BOIS
© DE COENE PRODUCTS

Marquage CE pour tous les produits de construction

Le marquage CE garantit qu’un produit satisfait à une norme européenne harmonisée et constitue un passeport pour ce produit au sein du marché intérieur européen. Aujourd’hui, le marquage CE est obligatoire pour : les panneaux, les charpentes de toit, la construction à ossature bois, le bois trié, la menuiserie extérieure, les planchers en bois, les poutres composites, les éléments de toiture et les bardages en bois. Mais ce n’est toujours pas le cas pour les portes intérieures ignifuges.

Fedustria continue à œuvrer pour un marché européen unique pour tous les produits de construction, basé sur le marquage CE. La piste de la reconnaissance réciproque est un piège à éviter. L’adoption de règles supplémentaires et/ou différentes pour chaque État membre entrave la libre circulation des biens et constitue en fait une forme de protectionnisme inapproprié.

59 Fedustria - ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION EN BOIS
© CARPENTIER

Entreprises 33

Emploi

3.273

Chiffre d'affaires

2.284

Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires

69 %

Évolution de l'activité en 2022 en volume

-20 %

PANNEAUX À BASE DE BOIS

Part du chiffre d'affaires du secteur

Les panneaux en bois jouent un rôle majeur dans la transition d’une construction traditionnelle vers une construction biosourcée et circulaire.

60 Fedustria - PANNEAUX À BASE DE BOIS
32 % © PRINT ACOUSTICS BY TRIPLACO

Les panneaux à base de bois jouent un rôle important dans l’économie circulaire : ils sont majoritairement fabriqués à partir des produits résiduels du secteur de la scierie et de la sylviculture, ou de grumes non sciables, ou encore de bois de recyclage.

Disponibilité de la matière première bois

La disponibilité de la matière première bois reste l’un des grands défis des fabricants de panneaux à base de bois. 2022 nous a rappelé que la situation peut vite basculer. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine, et la crise énergétique qui en résulte, ont profondément bouleversé le marché du bois. Par conséquent, les centrales électriques étrangères recourent à nouveau de manière accrue aux déchets de bois recyclables. Fedustria n’a de cesse d’inciter les décideurs politiques à respecter le principe de la mise en cascade et de signaler que la combustion subventionnée de la matière première bois ne constitue pas une solution durable.

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© UNILIN PANELS

Wood4Bauhaus

Les panneaux en bois jouent un rôle majeur dans la transition d’une construction traditionnelle vers une construction biosourcée et circulaire. Ce rôle est confirmé par l’Europe. Dans son plan d’action pour une économe circulaire, l’Europe renvoie au potentiel du bois dans la construction, soulignant qu’il agit comme un puits de carbone à long terme. À cet égard, plusieurs fédérations sectorielles et centres d’expertise européens ont fondé l’alliance Wood4bauhaus, une plateforme de partage des connaissances et de promotion de l’utilisation du bois dans la construction.

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© MAESTRO BY DEPRO PROFILES © FINASPAN – TKartel

Innovation & Sécurité

Le secteur des panneaux à base de bois n’est pas seulement un modèle d’économie circulaire, c’est aussi un secteur qui ne cesse d’innover et d’aller toujours plus loin dans le recyclage des déchets de bois.

La production de panneaux en bois requiert plusieurs matières premières. La combinaison de ces matières premières garantit un produit final optimal, largement conforme aux normes de construction et aux réglementations strictes en matière de climat intérieur.

Assemblée générale de l'EPF, Gand

En collaboration avec Unilin et West Fraser/Norbord, Fedustria a accueilli l’Assemblée générale annuelle de l’European Panel Federation (EPF). Cet événement s’est déroulé du 29 juin au 1er juillet 2022 dans le centre-ville historique de Gand. Avec plus de 150 participants, l’édition 2022 a remporté un vif succès. La rencontre, riche en réunions informatives, a été couronnée de longs moments de réseautage lors de la réception de bienvenue à l’hôtel de ville gantois et lors du dîner de gala dans le décor de l’Oude Vismijn.

Malgré l’incertitude ambiante, le secteur veut assumer son rôle de figure de proue de l’économie circulaire, en portant une attention particulière à l’humain et à l’environnement. Cette volonté a été symbolisée par le tintement d’une cloche en bois, qui a ouvert une nouvelle ère de durabilité dans le secteur de la construction, de l’intérieur, de l’ameublement et des emballages, ainsi que sur les autres marchés.

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© PLACABOIS

972

Le groupe de produits Emballages en bois produit des caisses, des palettes, du bois d’arrimage et des tambours pour câbles. Outre les produits de dimensions normalisées, comme les palettes EPAL, ce secteur fournit aussi beaucoup de produits sur mesure. Ainsi, des entreprises conditionnent de manière sécurisée de grandes machines et leurs pièces détachées, les manutentionnent et les expédient, et produisent des palettes aux dimensions des marchandises à transporter. Etant donné que le bois est le matériau réutilisable par excellence, de nombreux réparateurs de palettes usagées et d’emballages d’occasion font également partie de ce sous-secteur.

1.113

Le Green Deal européen entend favoriser et promouvoir la circularité et la recyclabilité des produits, en portant une attention particulière aux emballages. Or, le matériel d’emballage en bois répond parfaitement à chacune de ces deux thématiques. Non seulement les emballages sont produits à partir d’une matière première naturelle et renouvelable (c.-à-d. le bois) mais, grâce à la réutilisation et à la réparation, les palettes bénéficient aussi d’une durée de vie plus longue. Ces processus ont lieu dans des pools ouverts ou fermés, ou dans des systèmes spécifiques orientés client. À cela s’ajoute que ‘le bois oxygène’ : le carbone du CO₂ est piégé dans le bois. Le bois reste disponible comme matière première pour ensuite à nouveau être transformé en panneaux, par exemple.

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EN BOIS
EMBALLAGES
EN BOIS
Chiffre d'affaires
Emploi Entreprises 59 -12,5 % Évolution de l'activité en 2022 en volume 40 % Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires 16 % Part du chiffre d'affaires du secteur Palettes et emballages en bois – Un rôle central dans le Green Deal

La disponibilité des matières premières reste tendue

En 2022, la disponibilité de la matière première bois a confronté les fabricants de palettes et d’emballages en bois à de nouveaux défis. Après une forte demande de bois pendant la crise sanitaire, accompagnée d’une hausse des prix, l’année 2022 a été marquée par une réduction de l’offre. Pour cause : les restrictions à l’importation et à l’exportation depuis la Russie et la Biélorussie en raison de l’invasion russe en Ukraine. La situation a également pesé sur la disponibilité des clous.

Cette période a néanmoins connu une demande élevée de palettes et d’emballages en bois. Les marchandises doivent, après tout, être transportées. Ainsi, les palettes et emballages en bois restent un maillon indispensable de la chaîne logistique mondiale.

Congrès FEFPEB

Le changement climatique, la circularité et la durabilité figuraient aussi en tête de l’agenda du Congrès de la FEFPEB, la fédération européenne du secteur, qui s’est tenu fin septembre 2022 à Florence. Plusieurs intervenants, parmi lesquels le CEO d’EPAL International, ont souligné la place privilégiée du bois et des emballages et palettes en bois dans ces défis. D’autres aspects, tels que la certification de la gestion forestière durable, la diligence raisonnable, le recyclage et l’économie circulaire, ont également été abordés.

© PGS GROUP
Dans la chaîne logistique mondiale, les palettes et emballages en bois sont gages de qualité, de sécurité et de durabilité.
divers OUVRAGES
© Artiteq - EUROLIJSTEN 66 Fedustria - divers OUVRAGES en bois 271 Chiffre d'affaires 550 Emploi Entreprises 58 +25 % Évolution de l'activité en 2022 en volume n.b. Taux d'exportation part des exportations dans le chiffre d'affaires 4 % Part du chiffre d'affaires du secteur
en bois

Le bois est un matériau très polyvalent, utilisé dans d’innombrables applications. Le groupe Divers ouvrages comprend tant la production de petits objets en bois (par ex. en bois tourné) que celle d’équipements de jeu, de cadres et de moulures, de brosses et de pinceaux, d’instruments de musique, de cercueils, …

Il y en a pour tous les goûts

Avec la matière première bois, les entreprises de production spécialisées fabriquent un large éventail d’articles sûrs et utiles.

Nous avons tous déjà rencontré à un moment ou un autre des produits de ce groupe très divers : nos (petits-)enfants adorent les équipements en bois des aires de jeux, les mélomanes aiment jouer d’un instrument de musique en bois, nous utilisons des pinceaux et des brosses à des fins artistiques ou hygiéniques, nous décorons notre intérieur avec des cadres et moulures en bois, et à la fin d’une vie, c’est ‘le dernier meuble’ qui fait son apparition.

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WALFILII.COM
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Des produits sûrs et de première qualité

Pour les fabricants d’équipements de jeu, la sécurité est un enjeu primordial. Elle figure en tête des priorités du groupe Recreabel, qui s’attache aussi à nouer une solide collaboration avec les services d’inspection du SPF Économie. Actuellement, l’accent est mis sur le remaniement des arrêtés royaux relatifs à la sécurité des terrains de jeux et des équipements. Les fabricants de brosses et de pinceaux proposent un large choix de produits : brosses pour l’hygiène personnelle, brosses de ménage, brosses et rouleaux de peinture, brosses techniques pour des usages spécifiques tels que le contact avec des denrées alimentaires ou des machines techniques. En misant résolument sur la sécurité, l’innovation et la garantie d’une qualité supérieure, les fabricants belges continuent de se démarquer de l’offre en provenance de pays moins chers.

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PDC BRUSH NV
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© EUROPLAY
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70 Fedustria - commerce d’importation de bois commerce d’importation de bois 700 Chiffre d'affaires 600 Emploi Entreprises 38
En utilisant du bois issu de forêts gérées durablement, nous contribuons à leur préservation.
© INTERHOLCO BELGIUM - Hermpac

Le groupe Commerce d’importation de bois réunit les importateurs de bois ainsi que les agents chargés de l’achat dans le monde entier et de l’importation de bois brut ou semi-fini. Certaines entreprises exercent aussi des activités de transformation du bois et sont souvent les sous-traitants des producteurs de bois et d’ameublement, de la construction et du commerce de bois spécialisé.

Impact du conflit russo-ukrainien sur le marché du bois

Le conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine a fortement redéfini le marché du bois. Ainsi, il n’est plus possible d’importer du bois et des produits en bois depuis la Russie, la Biélorussie et les territoires ukrainiens occupés. Outre les séries de sanctions adoptées par l’Union européenne, le groupe d’experts de l’EUTR (règlement bois) a jugé que la mise en œuvre de la diligence raisonnée est compromise pour ces pays et territoires. Aussi Fedustria appellet-elle ses membres à respecter cette interdiction et à s’abstenir de pratiques telles que les importations via des pays tiers.

Les systèmes de certification FSC et PEFC ont également suspendu leurs activités dans les régions précitées. Tout porte donc à croire que les répercussions de ce conflit s’inscriront dans la durée.

© IMAGEO
71 Fedustria - commerce d’importation de bois

Durcissement du cadre international

En 2022, l’Europe a élaboré un nouveau cadre réglementaire pour lutter contre la déforestation mondiale : l’EU Deforestation Initiative. Cette nouvelle réglementation ne portera pas seulement sur le bois et les produits en bois, mais aussi sur d’autres produits de base, comme l’huile de palme, la viande bovine, le café, le cacao, le soja et le caoutchouc, et leurs produits dérivés. Avec cette initiative, l’Europe entend éviter que les consommateurs ne contribuent à la déforestation ou à la dégradation des forêts quand ils achètent l’un des produits (de base) susmentionnés. Son objectif est de protéger les forêts dans le monde entier. Quoi qu’il en soit, l’initiative s’accompagnera d’une extension des obligations de diligence raisonnée pour toutes les entreprises de la filière bois.

Fin novembre 2022, le Panama a accueilli la Conférence des Parties à la CITES. À l’occasion de celle-ci, plusieurs essences de bois très populaires sur le marché belge ont été inscrites à l’Annexe II de la CITES. Cela signifie concrètement que le commerce de ces essences reste autorisé, mais qu’il sera assorti de lourdes démarches administratives. Il s’agit du padouk, de l’afzelia et du khaya (avec un délai de mise en œuvre de seulement trois mois), ainsi que de l’ipé et du cumaru (avec un délai de mise en œuvre de deux ans).

Ce durcissement des cadres sera le grand défi des années à venir. Dans ce contexte, Fedustria continue de souligner l’importance d’une sylviculture durable. Car en utilisant du bois issu d’une gestion durable, nous contribuons à la préservation des forêts.

Rencontres internationales

Le salon bisannuel ‘Le Carrefour du bois’ s’est déroulé du 1er au 3 juin 2022 à Nantes. Le 1er juin, Fedustria y a organisé un moment de réseautage pour tous les exposants belges. En 2022, le calendrier des rencontres internationales affichait aussi la Conférence internationale annuelle sur les résineux (mi-octobre 2022 à Copenhague) et la Conférence internationale bisannuelle sur les feuillus (fin octobre 2022 à Lyon).

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© VANDECASTEELE HOUTIMPORT

73 Fedustria - commerce d’importation de bois

FOCUS SUR LA GUERRE EN UKRAINE ET LA CRISE ÉNERGÉTIQUE

La production va-t-elle revenir ici après la pandémie, la crise logistique, la crise énergétique et la guerre en Ukraine ?

Pendant la crise du coronavirus (2020-2022), il est apparu clairement que la Belgique et, par extension, l’Europe, étaient devenus très dépendantes de l’Extrême-Orient pour un certain nombre de produits stratégiques tels que les masques buccaux et des équipements médicaux spécifiques. Les chaînes d’approvisionnement internationales ont évolué ces dernières décennies au point qu’une certaine forme de redistribution internationale du travail a eu lieu. En Europe, ‘nous’ fabriquons des produits différents de ceux qu’ils fabriquent ‘eux’ en Asie, et les chaînes d’approvisionnement sont extrêmement interconnectées. Nous importons par exemple beaucoup de matières premières, de produits semi-finis et de pièces de l’Extrême-Orient, mais nous exportons par exemple aussi beaucoup de machines, de produits chimiques et d’autres articles de haute qualité.

Mais lorsqu’il y a un pépin, comme lors de la pandémie du coronavirus, un problème majeur d’approvisionnement se présente. Il a donc été suggéré, notamment par nos autorités, de ramener en Europe une partie de la production, notamment de biens stratégiques, et donc de les fabriquer à nouveau ici.

74 Fedustria - ukraine et énergie

Masques buccaux

La ‘panique’ autour des masques buccaux en est une bonne illustration. Au printemps 2020, les entreprises ont été appelées et encouragées à la hâte à produire ici des masques buccaux et d’autres équipements de protection médicale. Cela n’a pas été évident, mais certaines entreprises ont pourtant franchi le pas et ont produit des masques en tissu et des masques chirurgicaux, ainsi que des couches de base en textile en tant que produits semi-finis. Dans certains cas, cela s’accompagnait de la promesse d’un achat garanti par les gouvernements, pour compléter leurs ‘stocks stratégiques’ avec des produits locaux.

Quelle est la réalité après coup ? Les gouvernements ont rarement tenu ces promesses, et certainement pas pour les quantités espérées. Et la plupart des entreprises ont déjà arrêté leur production parce qu’elles ne pouvaient pas concurrencer les importations asiatiques (principalement chinoises) à bas prix.

Il en va de même pour nos entreprises du textile, du bois et de l’ameublement. Les enquêtes corona de Fedustria ont sondé à plusieurs reprises les entreprises pour savoir s’il n’était pas préférable pour leur approvisionnement de chercher des fournisseurs (de matières premières, matériaux, pièces, …) plus près pour éviter les interruptions logistiques en provenance d’Asie. Les réponses à cette question étaient claires : même pas une entreprise sur dix ayant répondu à l’enquête ne l’a envisagé. Et même si c’était le cas – chercher des fournisseurs plus près –, le succès était rarement au rendez-vous. Une alternative ne pouvait que rarement, voire jamais, être trouvée en Europe ou dans les environs immédiats (par ex. dans l’UE, en Afrique du Nord, en Europe de l’Est en dehors de l’UE, au Moyen-Orient). Parfois, l’intention était présente, mais une solution équivalente ou qualitative ne pouvait être trouvée à proximité.

Souhaits et réalité

Dans l’enquête corona menée par Fedustria en date du 5 mai 2021, une question portait sur l’éventuelle intention des entreprises de rapatrier – le cas échéant – une partie de leur production de l’étranger. A savoir, le reshoring. Premier constat : près de sept entreprises sur dix ne sont pas concernées. En d’autres termes : elles ne produisent pas dans des pays lointains. Donc, la grande majorité des entreprises produisent ici, en Belgique ou en Europe, et non en Asie ou dans des pays lointains.

Parmi les trois autres entreprises sur dix, la moitié (16 % du nombre total d’entreprises) répond par la négative. La pandémie et ses conséquences logistiques douloureuses ne constituent donc pas un motif justifiant le rapatriement de la production. Les 15 % restants se répartissent entre ‘oui’ et ‘je ne sais pas’. Ce ‘oui’ est formulé par 8 % des entreprises. Si ce chiffre n’est pas nul, il ne représente pas non plus une écrasante majorité. De plus, il s’agit de ‘prévisions’. A ce moment-là, cette idée semblait effectivement séduisante pour plusieurs entreprises, compte tenu des problèmes d’approvisionnement. Toutefois, la marge entre la ‘prévision’ et la ‘décision effective’ est encore considérable. Et ce pas sera-t-il véritablement franchi lorsque cette crise logistique sera conjurée ? Il y a peu de signaux concrets indiquant que c’est le cas.

75 Fedustria - ukraine et énergie
Reshoring ou nearshoring ? Cette pandémie de Covid n’entraînera pas davantage un retour massif de la production en Belgique ou en Europe occidentale

Dual sourcing pour les matières premières et les produits semi-finis

Une image légèrement différente se dessine quand on examine les réponses à la question afférente aux achats plus proches de produits semi-finis, de matières premières ou de composants. Les réponses se répartissent en trois groupes plus ou moins équivalents. Un bon tiers des entreprises (38 %) n’ont encore pris aucune décision ou ne se sont pas encore prononcées. Mais pour un tiers d’entre-elles, la réponse est clairement ‘non’ : elles ne prévoient pas de rapatrier une partie de la chaîne de valeur en amont, à savoir les matières premières et les produits semi-finis. Et/ou elles n’ont pas l’intention de se pencher sur la problématique.

Mais également un (petit) tiers des entreprises (29 %) l’envisagent : elles prévoient de s’approvisionner à proximité ou recherchent même activement des matières premières ou des produits semi-finis qu’elles pourraient se procurer plus près. Cela signifie qu’une entreprise sur trois poursuit une stratégie de dual sourcing : l’approvisionnement actuel en provenance de l’Extrême-Orient, par exemple, ne disparaît pas, mais est complété par un circuit d’approvisionnement alternatif, plus proche du site de production en Belgique ou en Europe. Précisément pour éviter d’être de nouveau confrontées à l’avenir à des problèmes de livraison résultant d’une perturbation de la chaîne logistique internationale. La plupart des opportunités se situent dès lors dans les pays d’Europe centrale et de l’Est, tant au sein de l’UE qu’en dehors de celle-ci.

Crise énergétique / Guerre en Ukraine

La crise énergétique n’a fait qu’aggraver la situation de la production en Europe. Étant donné que la crise énergétique en 2022 est principalement une crise européenne, et que la production ici devient trop coûteuse en raison de la flambée des prix du gaz et de l’électricité, les entreprises ont remis en question leurs activités et leur stratégie. Outre les économies de coûts, l’efficacité énergétique accrue et les réductions de production, les entreprises ont également cherché à s’approvisionner en dehors de l’UE. Dans l’industrie textile, la production en Europe de certains fils synthétiques, par exemple, est devenue trop coûteuse en raison des coûts énergétiques élevés. La production textile propre a été arrêtée dans une entreprise sur quatre (provisoirement, espérons-le) et l’approvisionnement s’est fait davantage en dehors de l’Europe (notamment en Turquie, mais aussi en Asie).

76 Fedustria - ukraine et énergie

Quel est l’impact de la crise énergétique de 2022 sur les entreprises du textile, du bois et de l’ameublement ?

Fedustria a mené une enquête rapide sur la crise énergétique auprès de ses entreprises membres les 30 et 31 août 2022. Toutes les entreprises ayant participé à l’enquête ont indiqué que la part des coûts énergétiques dans leur chiffre d’affaires a fortement augmenté en une année. En moyenne pour le premier semestre 2022 par rapport au premier semestre 2021, cela représente environ un doublement de la facture d’électricité, et une multiplication par trois de la facture de gaz.

Il existe de très grandes différences, d’une part entre les quatre grands sous-secteurs, et d’autre part entre les entreprises, même au sein d’un même sous-secteur. Il est clair que, parmi les 4 principaux sous-secteurs, les entreprises textiles disposant de leur propre ennoblissement/teinturerie ont été les plus durement touchées, relativement deux fois plus que les autres entreprises textiles et que les entreprises du bois, et même quatre fois plus que les fabricants de meubles

Le fait que l’industrie manufacturière soit devenue non rentable en raison des prix élevés de l’énergie (fin août 2022) a été constaté pour une entreprise sur deux, deux tiers d’entre elles étant des entreprises textiles et un tiers des entreprises du bois et de l’ameublement. En conséquence, une entreprise sur quatre prévoyait de devoir arrêter temporairement des lignes de production avant la fin 2022 (enquête réalisée à la fin août 2022, donc).

La moitié des entreprises (principalement textiles) dépendent du gaz pour le processus de production. Elles n’étaient/ne sont pas préparées à une éventuelle restriction/coupure de l’approvisionnement, à quelques exceptions près. C’est logique : les entreprises ne peuvent pas passer en un claquement de doigts à une autre source d’énergie.

Une partie de la solution réside dans la production de leur propre énergie renouvelable, surtout sous la forme d’énergie solaire et de combustion de leur propre bois. Cela leur permet de réduire leur dépendance énergétique ainsi que le coût de la facture énergétique finale. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire : 20 % des entreprises qui sont dans ce cas, disent qu’elles ne remarquent à peine la différence, voire pas du tout. En outre, les entreprises qui souhaitent produire (davantage) d’énergie renouvelable doivent parfois surmonter des obstacles majeurs (par ex. de longues procédures d’autorisation…).

77 Fedustria - DOSSIERS Part du coût de l’énergie dans le chiffre d’affaires (en %) - Moyenne Avant la crise énergétique Fin août 2022
nturerie
nturerie Industrie transformatrice du bois Industrie de l’ameublement 5,19 2,09 2,55 1,43 8,80 4,90 4,68 2,24
Entreprises textiles disposant de leur propre ennoblissement/tei
Entreprises textiles ne disposant pas de leur propre ennoblissement/tei

Non seulement l’industrie manufacturière, mais également l’importante industrie chimique à forte consommation d’énergie fait les mêmes réflexions. BASF, la plus grande entreprise chimique d’Europe, a annoncé qu’elle allait geler ses investissements en Europe, et vise pleinement l’Asie (projet d’investissement en Chine de pas moins de 10 milliards d’euros). Des annonces similaires sont faites chez Solvay, par exemple, qui s’intéresse entre autres aux États-Unis.

La ‘désindustrialisation’ tant redoutée n’est pas du défaitisme, mais devient ainsi peu à peu une réalité. Et puis il ne faut pas minimiser la réaction en chaîne que cela entraîne. Si la chimie de base devait s’éloigner d’ici, par exemple, nos entreprises qui en sont des acheteurs devront s’approvisionner encore plus en dehors de l’Europe. Cela augmente notre dépendance, et le risque de volatilité de l’approvisionnement ainsi que des prix. Les fournisseurs disent déjà qu’ils vendent plus cher ici (au kilo, par ex.) parce que les volumes en Europe sont devenus ‘trop petits’. Nous observons donc qu’il se produit l’inverse de ce qu’on avait espéré : au lieu du reshoring, davantage de risques de délocalisation.

C’est en fait l’histoire de la poule et de l’œuf. Comme l’industrie en Europe diminue par rapport à l’Asie, l’industrie chimique et d’autres activités migrent aussi en partie, ce qui, à son tour, porte préjudice à notre industrie manufacturière ici sous la forme d’une offre plus limitée et de prix plus élevés, ce qui affecte encore plus le tissu industriel. Et cela signifie parfois aussi que l’on nous propose ici des produits semi-finis qui sont moins adaptés au marché européen. Ce qui incite plutôt les entreprises à aller s’approvisionner et/ou produire en Extrême-Orient. Ou en Amérique.

La crise logistique ayant été contenue dans le courant du second semestre de 2022, avec des tarifs de conteneurs substantiellement inférieurs, qui ont retrouvé plus ou moins le niveau d’avant la pandémie, cela a évidemment aussi réduit la nécessité de produire ou s’approvisionner à nouveau en Europe.

La guerre en Europe

La guerre en Ukraine a relancé quelque peu le débat sur les approvisionnements alternatifs, car le commerce avec la Russie n’était et n’est plus possible dans de nombreux cas (pour toutes sortes de raisons). Mais cela n’a pas eu non plus de conséquences substantielles pour le reshoring ou le nearshoring. Les résultats de l’enquête du 1er juin 2022 relative à l’Ukraine montrent également qu’une alternative n’existe pas directement en Europe. Heureusement, cela ne concerne que 10 % des entreprises (mais pour lesquelles le défi est de taille, voir ci-après – extrait de l’enquête de Fedustria du 15 juillet 2022).

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Nearshoring – Approvisionnement, production, exportations plus proches ? – Conséquences de la guerre en Ukraine

Nouveaux canaux d’approvisionnement afin de réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie, de la Biélorussie ou de l’Ukraine par exemple :

28 % des répondants à l’enquête de Fedustria du 15 juillet 2022 indiquent rechercher activement de nouveaux canaux d’approvisionnement plus proches, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Russie, de la Biélorussie ou de l’Ukraine. Mais… seuls 6 % d’entre eux y sont parvenus en grande partie ; 22 % ont déclaré que cela s’avère très difficile et/ou beaucoup plus coûteux. Ces résultats sont comparables à ceux de l’enquête rapide précédente de Fedustria du 19 janvier 2022.

69 % des entreprises participantes ne le font pas, car elles n’en ont pas besoin (63 %), ou car c’est impossible (les matières premières ne sont pas disponibles ailleurs) (4 %), ou car cela ne fonctionne pas, ou n’en vaut pas la

peine (2 %). 2 % des entreprises ne sont pas (encore) décidées.

Sont considérées comme des régions d’approvisionnement alternatives, par exemple à la Russie, l’Ukraine ou la Biélorussie : en premier lieu, les pays d’Europe centrale et de l’Est membres de l’UE (61 %), suivis par l’Asie (30 %) et l’Europe de l’Est hors UE (26 %). Ce top 3 diffère de celui de la précédente enquête rapide du 19 janvier 2022 dans la mesure où l’Asie occupe désormais la deuxième place après l’Europe centrale et de l’Est (dans l’UE).

13 % considèrent la Turquie comme une potentielle région d’approvisionnement alternatif. Les importateurs de bois sont également touchés par les sanctions de l'UE à l'encontre de la Russie et de la Biélorussie.

Nouveaux marchés d’exportation afin de réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie, de la Biélorussie ou de l’Ukraine par exemple :

21 % des entreprises participantes ont déclaré qu’elles recherchaient activement de nouveaux marchés d’exportation plus proches afin d’être moins dépendantes, par exemple de la Russie, de la Biélorussie ou de l’Ukraine. Mais… seulement 1 % d’entre elles y sont parvenues en grande partie ; 20 % ont déclaré que cela s’avérait très difficile.

77 % des entreprises participantes ne le faisaient pas et ne le font pas, car elles n’en ont pas besoin (70 %), car cela ne fonctionne de toute façon pas, ou n’en vaut pas la peine (5 %), ou car c’est impossible (2 %).

Etaient considérées comme des régions d’exportation alternatives, par exemple à la Russie, l’Ukraine ou la Biélorussie : en premier lieu, les pays d’Europe centrale et de l’Est membres de l’UE (47 %), suivis par l’Europe de l’Est hors UE (35 %) et l’Asie (29 %).

12 % considèrent la Turquie comme une potentielle nouvelle région d’exportation. Sont cités en plus : les Etats-Unis (cités 3x), et ont chaque fois été cités une fois : l’Amérique latine, le Brésil, le Mexique, le Canada, la Chine, certains pays d’outre-mer.

CONCLUSION : Pour la grande majorité des entreprises membres de Fedustria, ni la Russie ni l’Ukraine ne sont des fournisseurs importants ou des marchés majeurs (cela vaut pour environ 90 % des entreprises). Mais pour une entreprise sur dix, c’est exactement le contraire : pour elles, la Russie et/ou l’Ukraine sont tout simplement très importantes en tant que fournisseurs et/ou débouchés. Ces entreprises sont touchées par la guerre et/ou par les sanctions. Il n’est pas évident de trouver des alternatives.

79 Fedustria - DOSSIERS

Les coûts salariaux augmentent plus vite en Belgique

Tôt ou tard, cette crise énergétique sera endiguée. Au printemps 2023, les prix du gaz avaient à nouveau baissé de manière spectaculaire à des niveaux plus normaux, même si l’on ne sait toujours pas s’ils retourneront un jour aux niveaux de prix bas de la dernière décennie. Mais l’inflation incontrôlée qui s’en est suivie a entraîné une inflation du coût de la main-d’œuvre qui, en Belgique, en raison du système d’indexation automatique des salaires, a déjà entraîné un désavantage concurrentiel supplémentaire pour les entreprises belges. En deux ans, entre octobre 2021 et octobre 2023, les coûts salariaux dans l’industrie belge du textile, du bois et de l’ameublement augmentent de quelque 17 %.

Le handicap du coût salarial d’environ 10 % que la Belgique avait déjà par rapport à ses trois voisins (Allemagne, France et Pays-Bas) augmente ainsi encore pour atteindre 16 %. Donc en deux ans, le handicap du coût salarial s’est encore creusé de six points de pourcentage. Non seulement parce que dans les pays voisins, il n’existe pas d’indexation automatique des salaires, mais aussi parce que les ajustements salariaux y interviennent beaucoup plus tard, par exemple seulement l’année suivante, et aussi seulement après des négociations sociales entre syndicats et employeurs, qui se terminent toujours par des compromis. Il est déjà clair qu’en Allemagne, ces négociations salariales ne mèneront même pas à une compensation complète de l’augmentation de l’inflation dans ce pays. En France aussi, où l’inflation est restée beaucoup plus basse qu’en Belgique, les coûts salariaux vont augmenter moins vite qu’en Belgique.

Vers une crise de la compétitivité

Il en résulte une grave crise de la compétitivité. De plus en plus d’entreprises manufacturières belges suspendront leurs investissements en Belgique et, si possible, iront s’installer dans des pays où les coûts de l’énergie et/ou de la main-d’œuvre sont nettement inférieurs. Le Portugal, mais aussi des pays d’Europe centrale comme la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque sont en lice. Mais ce sont surtout des pays hors UE qui retiendront l’attention d’investisseurs belges. Cela n’est cependant que rarement voire jamais une option pour les nombreuses pme que compte notre pays et qui produisent exclusivement en Belgique. Elles n’ont pas de sites à l’étranger et ne voudront ou ne pourront pas délocaliser. Elles devront donc, par nécessité, s’approvisionner encore davantage dans des pays étrangers bon marché. Par exemple les tissus d’ameublement et les meubles sont des produits pour lesquels la tendance actuelle à acheter des produits à l’étranger sera renforcée.

80 Fedustria - ukraine et énergie

Renforcer les atouts de notre industrie manufacturière avec une politique industrielle adéquate

La mondialisation a entraîné le recul de l’industrie manufacturière en Belgique et en Europe occidentale. Mais en 2023, quelque 1.600 entreprises du textile, du bois et de l’ameublement sont pourtant encore actives en Belgique. Elles ont prouvé qu’elles pouvaient résister aux crises. Certaines sont même devenues des acteurs mondiaux. En même temps, des victimes tombent encore de temps à autre : en effet, les exigences sont élevées pour réussir ici dans la production industrielle. C’est aussi le paradoxe de l’industrie : globalement les secteurs industriels se réduisent, mais en même temps, il n’y a jamais eu autant d’entreprises prospères.

Di

fférents facteurs expliquent ce succès : une qualité élevée et constante, la spécialisation, l’excellence dans la production, l’innovation, le développement de produits et la durabilité, mais par exemple aussi de nouveaux modèles commerciaux (comme le leasing au lieu de la vente directe). Une politique industrielle adéquate doit renforcer les atouts de notre industrie manufacturière dans son ensemble. Cette politique doit être basée sur trois piliers : l’approfondissement du marché intérieur, l’encouragement de l’innovation et de la R&D, et des accords de libre-échange gagnant-gagnant et qui créent donc davantage d’opportunités d’exportation pour nos entreprises européennes. Une telle politique industrielle adéquate doit être menée tant au niveau européen et belge qu’au niveau régional.

CONCLUSION

Les décideurs politiques parlent souvent et volontiers de la fin de la mondialisation et du retour de la production en Europe ou du moins plus près de chez nous (nearshoring et reshoring). Cependant ces mêmes gouvernements sont incohérents et n’achètent pas ces produits chez nous, mais continuent à s’approvisionner dans des pays étrangers bon marché (par ex. des masques buccaux de Chine). Pire encore, les crises successives ont montré que le reshoring ou le nearshoring n’est souvent pas possible. Au contraire, la crise énergétique, qui est surtout une crise européenne, et la crise de la compétitivité qui en découle font que la production des grandes entreprises en particulier se fera justement davantage en dehors de l’Europe occidentale, et qu’en outre davantage d’entreprises s’approvisionneront dans des pays connaissant des coûts de production nettement plus bas pour l’énergie et la main-d’œuvre, notamment. Plusieurs enquêtes de Fedustria confirment ces résultats. Notre industrie n’est pas vouée à l’échec pour autant : elle possède de nombreux atouts, mais reste vulnérable. Une politique adéquate vis-à-vis de l’industrie, tant au niveau européen et national qu’au niveau régional, doit être la réponse des dirigeants.

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FOCUS SUR LE SOCIAL

Pour les entreprises, 2022 fut une année turbulente. Citons en particulier la flambée des prix de l’énergie, les conséquences de la guerre en Ukraine, l’emballement de l’inflation, la hausse du handicap salarial, la pénurie de maind’œuvre et le raz-de-marée de nouvelles réglementations.

82 Fedustria - SOCIAAL
© VERILIN - Seppe Nobels door Alexander D'hiet
Malgré leurs préoccupations persistantes, les entreprises restent en quête de nouveaux talents.

Indexation

automatique des salaires

En 2022, l’inflation a poursuivi sa tendance à la hausse pour atteindre le pic inédit de 12,27 % en octobre. Malgré la décrue, elle se monte à 6,6 % en février 2023, ce qui reste bien trop élevé. Ainsi, en plus des factures d’énergie vertigineuses, les entreprises subissent une explosion des coûts salariaux. Les indexations salariales automatiques battent tous les records : dans la période d’octobre 2021 à octobre 2023, les salaires de nos secteurs industriels augmenteront d’environ 17 %.

Un handicap salarial qui se creuse

Le gouvernement fédéral a pris des mesures, certes modestes, pour atténuer la forte augmentation des coûts salariaux. Néanmoins, à la fin de cette année (2023), notre handicap en matière de coûts salariaux par rapport à nos trois grands voisins s'élèvera à environ 16 %.

Résultat : l’avantage compétitif des entreprises belges fond comme neige au soleil. Les premières conséquences (pertes d’emploi) se sont malheureusement fait sentir dès l’automne 2022.

Alors que de nombreuses entreprises se trouvaient (et se trouvent toujours) en mode survie, elles ont été submergées par un raz-de-marée réglementaire inédit. Ces obligations, coûts et charges administratives supplémentaires vont de pair avec une série de nouveaux droits pour les travailleurs. Le ‘deal pour l’emploi’, qui a connu une genèse difficile, a enfin été traduit dans la loi du 3 octobre 2022 portant des dispositions diverses relatives au travail. Malgré les grandes ambitions du gouvernement fédéral – atteindre un taux d’emploi de 80 % à l’horizon 2030 –, il est frappant de constater que le deal pour l’emploi ne contient aucune mesure propre à booster ce taux. Vous avez dit occasion manquée ?

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© BERRYALLOC
Un raz-de-marée de nouvelles réglementations

Retour au travail

La désignation de coordinateurs ‘retour au travail’ d’une part, et la modification des parcours de réintégration des malades de longue durée de l’autre, sont deux initiatives qui visent à accompagner plus de malades de longue durée dans leur retour sur le marché du travail.

En collaboration avec le SPF ETCS, les centres de formation sectoriels Cefret/ Cobot (textile) et Woodwize (bois et ameublement) préparent une offre de services au profit des entreprises en vue d’éviter le décrochage de leurs travailleurs pour cause de risques psychosociaux.

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© NEYT NV © SOLID BINNENDEUREN

Du chômage temporaire ‘corona’ au chômage temporaire ‘énergie’

Le système du chômage temporaire a encore joué un rôle majeur en 2022. L’année a démarré avec le régime souple de chômage temporaire pour force majeure corona (/Ukraine) et s’est clôturée sur le chômage temporaire pour raisons économiques destiné aux entreprises à forte intensité énergétique. Le premier régime a été appliqué pendant une période quasi ininterrompue de plus de 2 ans et a pris fin le 30 juin 2022 ; le second a été instauré le 1er octobre pour une durée de 6 mois. Ces régimes ont aidé bon nombre d’entreprises à garder leurs travailleurs à bord au fil des crises successives.

© BALTA HOME
© MECAM GROUP

En 2020, un projet lancé en collaboration avec le Cefret a permis de modifier et de moderniser la description du champ de compétence de la commission paritaire pour l’industrie textile. Le 26 mai 2021, grâce à l’approche constructive du SPF ETCS et des syndicats, la commission paritaire de l’industrie textile a pu rendre un avis unanime à ce sujet, suivi de la publication de l’AR du 13 octobre 2022. A la faveur de cette nouvelle description de compétence, les entreprises textiles bénéficient d’une meilleure protection dans le giron du secteur textile.

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Textile – Mise à jour de la description du champ de compétence de la commission paritaire pour l’industrie textile
© STYLDECOR © NEVES - Fabricant belge de rangements et portes coulissantes sur mesure

La recherche de personnel compétent reste un énorme défi pour les entreprises. Le marché du travail est marqué par une vive concurrence, non seulement des autres secteurs mais aussi des pouvoirs publics. Si les employeurs sont réputés ‘chercher la perle rare’, ce n’est plus le cas depuis longtemps dans nos filières. Au contraire, les entreprises sont conscientes de la nécessité de former les nouvelles recrues sur le terrain.

L’offre de formations techniques pour les entreprises textiles en Wallonie a été renforcée ainsi que les efforts pour les demandeurs d’emploi en coopération avec le Forem. En outre, de plus en plus d’entreprises textiles flamandes se tournent vers les cours de formation du Cefret pour leurs collaborateurs francophones. Un nouveau projet Interreg (en collaboration avec le Nord de la France) pour les secteurs du bois et du textile est en cours de préparation pour 2024-2028. Pour intéresser les jeunes à la formation et à l’emploi dans les secteurs du bois, une nouvelle campagne a été lancée et une participation à l’initiative World Skills est en cours. Afin d’attirer les jeunes vers les emplois dans l’industrie textile, les actions en cours sous la bannière ‘Dingue de textile’ se poursuivent.

En partenariat avec les autorités européennes, fédérales, régionales et provinciales, Fedustria poursuit ses efforts soutenus dans les domaines de la formation continue, du recrutement de jeunes talents (notamment issus des filières STEM), de l’articulation entre enseignement et industrie, de la formation en alternance, de l’inclusion et de la lutte contre la discrimination, du travail faisable, …

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Pénurie persistante sur le marché du travail
© EVAN

Industrie textile conjoncture 2022

© CREATUFT

L’année avait bien commencé avec une hausse du chiffre d’affaires de 12,6 % en valeur au cours du premier trimestre 2022. Cependant, à partir du deuxième trimestre 2022, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui s’en est suivie ont mis un terme brutal à la reprise amorcée après la crise du coronavirus. Sur les 9 premiers mois de 2022, le chiffre d’affaires textile a progressé de 7,2 % par rapport à la même période en 2021, pour atteindre 3,7 milliards d’euros. Alors que les prix à la production ont augmenté de 13,1 %, la production en volume a diminué de 5,9 %.

Le chiffre d’affaires est supérieur de 12,2 % au niveau pré-corona en termes de valeur (9 m 2022 vs 9 m 2019). L’activité textile en volume en 2022 était elle inférieure d’environ 3 % à ce qu’elle était avant la pandémie de coronavirus.

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L'activité textile touchée par la crise de l'énergie
© OSTA

Tous les groupes de produits ont vu leur chiffre d’affaires augmenter au cours des 9 premiers mois de 2022. La filature (y compris la préparation des fibres de lin), l’ennoblissement textile et les textiles techniques ont progressé de plus de 10 %. Dans le cas du tissage, des tapis et de la bonneterie, par contre, l’augmentation du chiffre d’affaires est restée très limitée (entre 1 et 2 %). En volume, la hausse a été beaucoup plus limitée ou les ventes ont même fortement diminué, par exemple pour le tissage (-19,5 %), les entreprises de tapis (-7,8 %) et pour les fibres et fils synthétiques et artificiels (-14,7 %). Un certain nombre d’entreprises ont procédé à des fermetures temporaires, parfois même définitives, de lignes de production au cours du second semestre 2022.

75 % du chiffre d’affaires textile belge provient des exportations. En 2022 (chiffres sur 11 mois), les exportations textiles ont augmenté de 4,2 % par rapport à la même période en 2021. Les importations textiles (y compris le transit et hors vêtements tissés et tricotés) ont augmenté de 10,7 %. L’excédent de la balance commerciale textile belge s’élevait à 2,1 milliards d’euros. Les exportations des deux principaux groupes de produits sont restées stables : textiles techniques -0,8 % (part des exportations de 34 %) et textile d’intérieur -0,2 % (part des exportations de 29 %).

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© GREEN STREET FABRICS
Les exportations textiles ont connu une hausse

Environ 65 % des exportations textiles totales sont destinées à l’UE. Les livraisons y sont restées stables (+0,9 %). Toutefois, cela cache des évolutions divergentes entre les États membres. Sur le marché français, principal marché d’exportation avec une part de 18,0 % du total des exportations textiles belges, les livraisons textiles ont diminué de 1,8 %. Les exportations vers l’Allemagne, deuxième marché d’exportation avec une part de 14,3 %, ont augmenté de 5,3 %, et celles vers les Pays-Bas, troisième marché d’exportation avec une part de 9,7 %, ont augmenté de +2,1 %.

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© RAGOLLE® RUGS
Le marché intérieur est le principal débouché
© PASSION HOME LINEN BY TWENTHE
GROUP

Les exportations en dehors de l'UE ont augmenté

Les exportations textiles hors UE ont augmenté de 10,8 %. Le principal marché d’exportation hors UE est le Royaume-Uni (10,1 %), où les livraisons textiles sont restées quasi stables en 2022 (+0,9 %). Toutefois, les exportations textiles vers le Royaume-Uni ont chuté de 31,8 % au cours de la période 2015-2021. Les déboires du Brexit, le covid, le malaise économique et certainement un taux de change livre/euro beaucoup moins favorable sont les raisons pour lesquelles les exportations textiles vers le Royaume-Uni sont aujourd’hui à un niveau inférieur à celui d’avant le référendum sur le Brexit.

En revanche, les exportations vers la plupart des régions en dehors de l’UE se sont fortement accrues. Nos exportations ont augmenté vers la Suisse (+22,1 %) et vers la Turquie (+34,0 %). Vers l’Amérique du Nord, les exportations ont augmenté de 11,0 %. Toutefois, cette évolution résulte de la hausse des exportations vers les États-Unis (+14,8 % ; part de 3,6 %) et d’un recul vers le Canada

(-7,4 % ; part de 0,6 %). Les exportations vers l’Amérique du Sud ont augmenté de 12,8 %, mais ne représentent que 1,3 %. Les exportations textiles vers le Moyen-Orient (part de 1,6 %) et l’Extrême-Orient (part de 8,2 %) ont également augmenté de 13,1 % et 39,2 % respectivement. Sur le marché africain (part de 3,6 %), nos livraisons textiles ont augmenté de 3,1 %. L’Europe de l’Est (part de 1,2 %) a connu une forte baisse de 32,4 % due à la chute des exportations vers la Russie (-36,8 %), la Biélorussie (-78,7 %) et l’Ukraine (-42,2 %). Les exportations textiles vers l’Océanie (part de 0,9 %) ont baissé de 2,9 % (Australie +0,4 % et Nouvelle-Zélande -20,1 %).

Du côté des importations, la Chine reste le plus important fournisseur de textiles avec une part de 13,3 % (à l’exclusion des vêtements tissés et tricotés). Les importations chinoises ont augmenté de 10,6 %. Nos livraisons textiles au marché chinois ont augmenté de 45,0 %, mais leur part est restée limitée à 4,7 %

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© GREENSHADE BY FLOCART

Le taux d’utilisation des capacités de production a baissé pour atteindre une moyenne de 68,3 % en 2022, contre 71,7 % en 2021 (pré-corona 73,6 % en 2019). Les entreprises textiles ont néanmoins investi environ 176 millions d’euros en 2022, ce qui correspond presque au niveau de 2019 (180,3 millions d’euros). Il s’agit principalement d’investissements de rationalisation et de remplacement, ainsi que d’investissements liés à l’environnement et aux économies d’énergie.

L'emploi a connu une légère hausse

A la mi-2022, 18.514 travailleurs étaient employés dans l’industrie textile, soit une hausse de 1,1 % par rapport à la mi-2021. Toutefois, avant la crise du coronavirus, 19.246 personnes travaillaient encore dans l’industrie textile.

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© NTGRATE®
Les investissements ont augmenté malgré un taux d'occupation plus faible
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© ITC © SQUID BY LAMPE TEXTILES

La crise énergétique n’a pas encore été jugulée, bien que les prix de l’énergie aient baissé depuis le pic de l’été 2022. En outre, l’inflation incontrôlée, due à la crise de l’énergie, a entraîné une inflation du coût de la main-d’œuvre par le biais du système d’indexation automatique des salaires en Belgique. La courbe conjoncturelle de l’industrie textile indiquant la confiance des entreprises suggère que la production diminue également au premier trimestre 2023.

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DANS L’INDUSTRIE TEXTILE (À L’EXCLUSION DE LA CONFECTION) Série dessaisonalisée et lissée Série dessaisonalisée et brute Source : BNB, mars 2023 10 0 -10 -20 -30 -40 -50 2018 20192020202120222023
La crise de l'énergie se transforme en crise de la compétitivité
COURBE SYNTHÉTIQUE DE CONJONCTURE
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© GRANDECO WALLFASHION GROUP

© SLOTS

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© TAPIBEL

Évolution du chiffre d'affaires par groupe de produits

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En millions d'eurosEn volume 9 m 2021 9 m 2022 *9 m 22/21 *9 m 22/21 * Fils (y compris la préparation)260,1325,6 25,2 % 9,3 % Tissus394,4402,6 2,1 % -19,5 % Ennoblissement textile109,1122,0 11,8 % 5,3 % Tapis1.031,41.048,0 1,6 % -7,8 % Fibres synthétiques et artificielles et fils de filament 335,7336,1 0,1 % -14,7 % Tissus de bonneterie40,341,12,0 %n.d. Textiles techniques et autres1.294,41.439,611,2 %n.d. Industrie textile ** 3.465,4 3.715,07,2 %-5,9 % * Données provisoires Source : SPF Économie, déclarations TVA ** Industrie textile nace 13 + 20.60
© TEXLA NV - Lamination and cutting

conjoncture 2022

Industrie de l'ameublement

© VAN HOECKE

La crise de l'énergie jette un froid sur le chiffre d'affaires

Dans l’industrie de l’ameublement, le chiffre d’affaires n’a augmenté que de 1,2 % en valeur au cours des 9 premiers mois de 2022, après une hausse de 9,9 % en 2021. En raison de l’augmentation de 15,2 % des prix à la production, le chiffre d’affaires en volume a diminué de 14,0 %. La tendance à la rénovation intérieure, amorcée pendant la pandémie de coronavirus, s’est interrompue avec la fin de la pandémie. En outre, l’incertitude liée à la guerre en Ukraine et à la crise de l’énergie a incité les consommateurs à la retenue. Par rapport à la période précédant la pandémie de coronavirus, les ventes de meubles en 2022 ont augmenté de 9,3 % en valeur, mais ont diminué de 12,3 % en volume.

Le mobilier de bureau et de magasin est le seul groupe de produits de l’industrie de l’ameublement qui a progressé à la fois en valeur (+25,8 %) et en volume (+3,9 %) au cours des 9 premiers mois de 2022. Les meubles de cuisine ont encore assez bien résisté (+8,1 % en valeur et -3,1 % en volume). Le mobilier d’habitation a été touché : -15,7 % en volume pour un chiffre d’affaires quasi stable. En revanche, les matelas et sommiers ont enregistré une baisse de 35,8 % en valeur et de 38,7 % en volume.

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© VIPACK
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© BLIJ INTERIEUR - Jan Verlinde © PR-LIVING

La confiance des consommateurs remonte progressivement la pente

La confiance des consommateurs a atteint un niveau historiquement bas en septembre 2022, tant en Belgique que dans l’UE. L’effondrement a été encore plus important que lors de la crise du coronavirus. À partir d’octobre 2022, le moral des consommateurs belges et européens s’est amélioré très progressivement. De manière générale, le consommateur belge s’est montré plus positif que le consommateur européen moyen. Mais il faudra un certain temps avant que la confiance des consommateurs ne revienne à un niveau tel qu’ils ouvrent à nouveau leur porte-monnaie en toute sérénité.

©
REVOR

A la mi-2021, la confiance des entrepreneurs dans l’industrie de l’ameublement a atteint son niveau le plus élevé depuis la crise du coronavirus. Depuis lors, un déclin s’est amorcé. Fin 2022, la confiance des entrepreneurs est tombée bien en dessous de son niveau le plus bas du milieu des années 2020, en pleine pandémie de coronavirus. On est donc passé d’un niveau élevé à un niveau (très) bas.

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© JARITEX
La confiance des entrepreneurs est au plus bas
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COURBE SYNTHÉTIQUE DE CONJONCTURE DANS L’INDUSTRIE DE L’AMEUBLEMENT Série dessaisonalisée et lissée Série dessaisonalisée et brute Source : BNB, mars 2023 10 20 0 -10 -20 -30 -40 -50 -60 201820192020202120222023
© ROYAL BOTANIA

Les exportations de meubles (transits compris) ont baissé de 5,9 % au cours des 11 premiers mois de 2022. 89 % des exportations de meubles sont destinées au marché de l’UE, et ont connu une baisse de 5,8 %. Les livraisons à la France, de loin le plus important marché d’exportation avec une part de 38,4 %, ont reculé de 3 %. Sur le marché néerlandais (23,9 %), deuxième marché d’exportation, et sur le marché allemand (13,9 %), troisième client, les livraisons ont baissé dans les mêmes proportions (7,8 %).

Le Royaume-Uni, principal marché d’exportation en dehors de l’UE (2,7 %), a acheté moins de meubles (-16,4 %), après une forte augmentation en 2021. Sur le marché américain, avec une part de 2,3 %, deuxième marché d’exportation en dehors de l’UE,

davantage de meubles ont pu être livrés : +14,5 %.

Les importations de meubles ont baissé de 12,6 %, après avoir augmenté de 30,2 % en 2021. Il convient de noter la baisse des importations en provenance de Chine (-3,8 %). Avec une part de 27,9 %, la Chine reste pourtant le principal fournisseur – et par conséquent un fournisseur dominant – de meubles sur notre marché. Les importations de meubles en provenance des Pays-Bas (part de 14,1 %) et de l’Allemagne (part de 11,9 %) ont chuté respectivement de 9,1 % et 21,6 %. La Pologne est le quatrième fournisseur le plus important, avec une part de 7,9 %, mais qui a également diminué en 2022 : -13,7 %.

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Les importations et exportations de meubles sont en baisse
© BEKA
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© CONFORTLUXE © MOMENTS FURNITURE NV

Le taux d’occupation de la capacité de production a chuté de 86,5 % en 2021 à 82,3 % en 2022, mais est resté supérieur au niveau de 2019 (81,1 %). Les investissements ont augmenté pour la deuxième année consécutive : +6,5 % au cours des 9 premiers mois de 2022.

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© HEERENHUIS © LIEVENS MEUBELFABRIEK - Lenzer
La baisse du taux d'occupation n'a pas empêché les investissements

L'emploi s'est maintenu

En 2022, 9.763 travailleurs étaient employés dans l’industrie de l’ameublement, soit quasi le même niveau qu’en 2021.

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© MICHELDENOLF NV

Les prix élevés de l’énergie et des matières premières, ainsi que la hausse rapide des coûts salariaux due à l’accélération de l’inflation, pèsent sur l’activité économique. En outre, la crise énergétique, qui n’a pas encore été totalement conjurée, a entraîné une crise de la compétitivité. Du côté de la demande, les consommateurs restent prudents quant à l’achat de biens de consommation durables tels que les meubles, et la conjoncture de la construction n’est pas non plus favorable.

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© SERAX - Rudolph by Vincent Van Duysen
La crise de la compétitivité pèse sur la croissance de l'activité
En millions d'eurosEn volume 9 m 2021 9 m 2022 *9 m 22/21 *9 m 22/21 * Chaises et sièges, meubles de salle à manger, salle de séjour, chambre à coucher, salle de bain, jardin et terrasse 686,4692,7 0,9 % -15,7 % Meubles de bureau et de magasin 335,6422,1 25,8 % 3,9 % Meubles de cuisine 351,9380,3 8,1 % -3,1 % Matelas et sommiers283,9182,3 -35,8 % -38,7 % Industrie de l'ameublement **1.657,81.677,41,2 %-14,0 % * Données provisoires Source : SPF Économie, déclarations TVA ** Industrie de l'ameublement nace 31 Évolution du chiffre d'affaires par groupe de produits 111 Fedustria - CONJoNCTURe Industrie ameublement ©
&DEZ.

Industrie de la transformation du bois

2022
conjoncture
© DEKNUDT FRAMES

Au cours des 9 premiers mois de 2022, le chiffre d’affaires de l’industrie de transformation du bois a augmenté de 18,4 % par rapport à la même période en 2021. Toutefois, cette situation résulte d’une baisse de 20,4 % du volume de production et d’une hausse des prix à la production (+38,8 %) due à l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. Par rapport au niveau pré-corona, le chiffre d’affaires a augmenté de 45,5 % en valeur (9 m 2022 vs 9 m 2019), mais a diminué de 12,3 % en volume avec une augmentation des prix à la production de pas moins de 57,8 %.

Tous les groupes de produits, à l’exception des éléments de construction, ont connu une augmentation du chiffre d’affaires en valeur au cours des 9 premiers mois de 2022. Dans les emballages (principalement les palettes), le chiffre d’affaires a augmenté de plus de la moitié (+53,0 %). Compte tenu de la hausse des prix à la production, cela équivaut cependant à une baisse de 12,2 % du volume de production. Le chiffre d’affaires des panneaux a augmenté de 18,1 %, mais l’activité en volume a diminué de 20,2 % (hausse des prix à la production de 38,3 %). Le groupe des autres ouvrages en bois a été le seul groupe de produits du bois à augmenter à la fois en volume (+25,9 %) et en valeur (+39,2 %) (hausse des prix à la production de +13,3 %). Les éléments de construction ont baissé à la fois en volume (-31,6 %) et en valeur (-5,1 %), avec une hausse des prix de 26,5 %. L’industrie du bois et en particulier les éléments de construction ont subi les répercussions de la baisse de l’activité de construction due à la crise de l’énergie.

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© ENGELS – Studio Vedette
La hausse des prix du bois gonfle le chiffre d'affaires

COURBE SYNTHÉTIQUE DE CONJONCTURE

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DANS L’INDUSTRIE DU BOIS Série dessaisonalisée et lissée Série dessaisonalisée et brute 20 30 10 0 -10 -20 -30 -40
: BNB, mars 2023 201820192020202120222023
Source

Environ 45 % du chiffre d’affaires des produits du bois sont réalisés par le biais des exportations, qui ont augmenté de 13,6 % au cours des 11 premiers mois de 2022. 84 % de ces exportations de bois sont destinées au marché de l’UE, où les livraisons ont augmenté de 12,1 %. Le marché français, avec une part de près d’un tiers des exportations de produits du bois, est le marché d’exportation le plus important et a progressé de 3,3 %. Les exportations vers les Pays-Bas, deuxième marché le plus important avec une part de 19,7 %, et vers l’Allemagne, troisième marché avec une part de 15,6 %, ont augmenté respectivement de 13,4 % et de 20,1 %. Globalement, une augmentation a été enregistrée sur tous les marchés, à l’exception de l’Europe de l’Est. La guerre en Ukraine et les sanctions commerciales contre la Russie et la Biélorussie ont perturbé les flux commerciaux : les exportations vers l’Europe de l’Est ont chuté de 34,2 % et les importations en provenance de cette région de 17,0 %.

Les importations totales de produits du bois ont augmenté de 8,6 %. La Chine, le premier fournisseur de produits en bois de notre pays avec une part de 32 %, a livré 2,4 % de plus.

115 Fedustria - CONJoNCTURe Industrie TRANSFORMATION DU BOIS
© HULASOL ET KOLLECTIV NEGATIV © INNOBA
Les exportations ont augmenté

Investissements et emploi au niveau supérieur

Certaines entreprises ont temporairement fermé des lignes de production en raison des coûts élevés de l’énergie. Cela se traduit par une baisse du taux d’utilisation des capacités de production qui est passé du niveau historiquement élevé de 88,8 % en 2021 à 81,1 % en 2022. Néanmoins, les entreprises du bois ont continué à investir massivement (+36,8 % au cours des 9 premiers mois de 2022), en particulier dans des machines plus performantes qui sont en même temps respectueuses de l’environnement et de l’énergie. L’emploi a augmenté de 209 travailleurs en 2022 pour atteindre 7.960 personnes, soit +2,7 % par rapport à 2021.

© GARDECO OBJECTS © GROUP THYS

Évolution du chiffre d'affaires par groupe de produits

En millions d'eurosEn volume 9 m 2021 9 m 2022 *9 m 22/21 *9 m 22/21 * Panneaux à base de bois1.442,61.703,7 18,1 % -20,2% Éléments de construction 851,5807,7 -5,1 % -31,6 % Emballages (e.a. palettes)504,3771,8 53,0 % -12,2 % Autres ouvrages en bois139,3193,9 39,2 % 25,9 % Industrie du bois **2.937,7 3.477,118,4 %-20,4 % * Données provisoires Source : SPF Économie, déclarations TVA ** Industrie du bois nace 16.2
117 Fedustria - CONJoNCTURe Industrie TRANSFORMATION DU BOIS © EXTERIORLIVING

organes de décision

Structure

Fedustria est une asbl. Etant donné que nous avons un profond respect pour une gestion correcte, le rôle des organes de décision est clairement défini.

118 Fedustria - organes de décision © TER MOLST

Assemblée générale

L’Assemblée générale est l’organe le plus important de l’asbl Fedustria. Elle se compose de toutes les entreprises qui sont membres de l’asbl Fedustria. Toutes les entreprises qui sont actives en Belgique dans la production de textile ou de produits en bois ou de meubles, ainsi que les entreprises du commerce d’importation de bois, peuvent devenir membres effectifs de l’asbl Fedustria. Elles disposent toutes d’une voix à l’Assemblée générale.

Conseil d’administration

Présidence

La fédération est dirigée par la présidence (président et vice-président). Son mandat est de trois ans. Le président est un représentant à tour de rôle du secteur du textile et du secteur du bois et de l’ameublement. Lors de l’Assemblée générale de Fedustria du 4 mai 2022, Jan Desmet de l’entreprise Decospan a repris le flambeau de la présidence, au nom de l’industrie du bois et de l’ameublement, et a succédé ainsi au chef d’entreprise textile Francis Verstraete (Groep Masureel Veredeling). Le nouveau vice-président pour le textile est Frank Veranneman (Veranneman Technical Textiles, appartenant au Groupe Sioen).

Le Conseil d’administration de l’asbl Fedustria prend toutes les décisions importantes de l’organisation professionnelle. Il est composé de manière très large afin d’avoir une représentation suffisante pour la prise de décision. Les deux secteurs désignent chacun vingt représentants : vingt chefs d’entreprise du secteur textile et vingt du secteur du bois et de l’ameublement (voir composition en p. 122-123). Le Conseil d’administration compte également des membres suppléants.

Afin d’assurer une gestion souple de la fédération, ce Conseil d’administration est divisible, soit de manière sectorielle en une section pour le textile et une section pour le bois et l’ameublement, soit de manière régionale, ce qui permet aux entreprises membres wallonnes (Fedustria Wallonie) et flamandes (Fedustria Flandre) de décider de manière autonome dans les matières qui les concernent.

119 Fedustria - organes de décision
© VAN LANDSCHOOT

Collèges consultatifs

A côté de cela, on compte également deux importants collèges consultatifs : un collège pour les matières sociales et un collège pour les affaires économiques. Ils donnent un avis au Conseil d’administration. Le Conseil demeure responsable des décisions finales.

Direction journalière

La direction journalière est aux mains du directeur général (CEO) et du directeur général adjoint (COO) qui sont également responsables de l’organisation interne, de la gestion du personnel et de la gestion du budget.

Le Bureau se charge de la gestion journalière, veille à ce que les décisions prises soient exécutées, et prépare également les réunions du Conseil d’administration. Le Bureau est composé de représentants de dix entreprises membres, c’est-à-dire cinq chefs d’entreprise issus du secteur textile et cinq chefs d’entreprise issus du secteur du bois et de l’ameublement, dont le président et le vice-président.

Le directeur général (CEO), le directeur général adjoint (COO) et le directeur des Affaires sociales assistent aux réunions du Bureau mais ne jouissent pas du droit de vote (voir composition en p. 121).

Groupes de produits

Pour les spécificités des produits, des groupes (par produit) peuvent également être constitués (p. ex. meubles, panneaux en bois, textile d’intérieur, éléments de construction en bois, ennoblissement textile, ossature bois, importation de bois, …). Ils peuvent prendre des décisions, mais uniquement dans les dossiers qui se rapportent spécifiquement au produit en question. Au sein de Fedustria, on compte une vingtaine de groupes de produits (d’importance diverse). Vous trouverez un aperçu de tous les groupes de produits dans ce rapport annuel.

120 Fedustria - organes de décision © RECOR BEDDING
Bureau

Composition du Bureau (au 3/5/2023)

Pour l'industrie du bois et de l'ameublement

• Jan Desmet, président Decospan

• Thomas Brusselle

Vogel Import & Export

• Luc Meers

Mecam

• Peter Van Hoecke

Halux / Van Hoecke

• Bert Vandenkendelaere

Unilin

Pour l'industrie textile

• Frank Veranneman, vice-président

Veranneman Technical Textiles (Sioen)

• Erik Deporte

Associated Weavers Europe

• Jean-François Gribomont

Utexbel

• Julie Lietaer

European Spinning Group

• Francis Verstraete

Groep Masureel Veredeling

Font également partie du Bureau sans droit de vote

• Karla Basselier, CEO

• Filip De Jaeger, COO

• Marc Blomme, directeur des Affaires sociales

121 Fedustria - organes de décision
© MEUBELFABRIEK THEUNS

Composition du Conseil d'administration (au 3/5/2023)

REPRésentants – bois & meubles

• Altripan

Koen De Witte *

• Bauwens

David Lano *

• Caisserie Belle-Vue

René Crommen *

• Cras

Hendrik D’hont

• De Coene Products

Pascal Vanderhaeghen

• Decospan

Jan Desmet

• Dux International

Laurence De Poot

• Engels

Christophe Engels

• Foresco

Jan Ponnet

• Halux / Van Hoecke

Peter Van Hoecke

• Ilwa

Johan Illegems

• Keuleers

Dirk Keuleers

• Lefevere Group

Ludovic Billiet

• Mape Sandrine Van Buggenhout

• Mecam

Luc Meers

• Meubar

Steven Verraes

• Meubelfabriek Theuns

Elke Theuns

• Moments Furniture

Benoit Thevelin

• Perfecta

Anthony Vanderschelden

• Unilin

Bert Vandenkendelaere

• Unilin - Spanolux

Veronique Hoflack *

• Veldeman Group

Valerie Veldeman

• Vogel Import & Export

Thomas Brusselle

• West Fraser

Bert Heylen

• West Fraser

Kris Vanherteryck *

* membres suppléants

122 Fedustria - organes de décision
© ILWA Cuisines & Armoires sur mesure

REPRésentants – textile

• Associated Weavers Europe

Erik Deporte

• Astenjohnson

Hubert Cremer *

• B&T Textilia

Thierry Van Damme

• Balta Industries

Marc Dessein

• Beaulieu International Group

Pieter-Jan Sonck

• Beaulieu International Group

Wim Coppens *

• Beaulieu International Group

Caroline De Clerck *

• BekaertDeslee

Hans Dewaele

• Belgotex

Luc Blommaert *

• Bexco

Rudi Labeau

• Concordia Textiles

Carl Baekelandt

• Creatuft

Igor Mennes

• European Spinning Group

Julie Lietaer

• Gevaert Bandweverij

Laurens Vasbinder

• Groep Masureel Veredeling

Francis Verstraete

• Helioscreen

Luc Janvier

• Iwan Simonis

Curt Bossuyt

• Lano

Joe Lano

• Libeco-Lagae

Raymond Libeert

• Maes Mattress Ticking

Aurélie Maes

• Osta Carpets

Luc Claeys

• Seyntex

Arthy Seynaeve *

• Sioen Industries

Michèle Sioen *

• Utexbel

Jean-François Gribomont

• VdS Weaving

Guy Van den Storme

• Veranneman Technical Textiles (Sioen)

Frank Veranneman

• Verstraete & Verbauwede

Stefaan Verstraete *

* membres suppléants

123 Fedustria - organes de décision
© EUROPEAN SPINNING GROUP

SERVICES ET PERSONNES DE CONTACT

Vous trouverez les coordonnées de nos collaborateurs

via www.fedustria.be

DIRECTION GÉNÉRALE

Karla Basselier CEO

Filip De Jaeger COO

Roseline Dehaen Assistante de direction

ADMINISTRATION

Dirk Arnoes Comptable

Bruno Debeuf Informaticien

Magda Brabant Logistique Anderlecht

COMMUNICATION

Katja De Vos Coordinatrice Communication

Nathalie Lopez Assistante Communication

Fabiana Di Mauro Assistante Communication

GROUPES DE PRODUITS

Daphne Renier Textile d'intérieur et Textiles techniques

Kris Van Peteghem Textile d'habillement et Filatures

Bruno Eggermont Ennoblissement textile

Kevin Snyders Ameublement et BelgoFurn

Katja De Vos Articles de literie et Ameublement

Filip De Jaeger Panneaux à base de bois, Importation bois, Brosses et pinceaux, et Ameublement

Ingrid Hontis Panneaux à base de bois, Importation bois et Articles de literie

Piet Vanthournout Construction en bois et Portes

Pascal Dewandeleer Emballages en bois

Marleen Lenaerts Secrétariat

124 Fedustria - SERVICES ET PERSONNES DE CONTACT

ENVIRONNEMENT, ÉNERGIE ET TECHNIQUE

Ingrid Hontis

Coordinatrice Environnement, Énergie et Technique

Bruno Eggermont Conseiller Environnement et Énergie

Piet Vanthournout

Conseiller Environnement et Technique

Guy De Muelenaere Conseiller Environnement et Énergie (Wallonie)

SOCIAL

LOBBYING

Marc Blomme Directeur

SERVICESAUXENTREPRISES

Ronny Arryn

Maryline Albers

Griet Bonami

Conseiller social (Flandres orientale et occidentale)

Conseillère sociale (Flandres orientale et occidentale)

Conseillère sociale (Flandres orientale et occidentale)

Pascal Dewandeleer Conseiller social (Anvers, Brabant flamand, Limbourg, et Wallonie)

SOCIAL-JURIDIQUE

Yves Cammaert Conseiller social

FORMATIONETENSEIGNEMENT

Wim Van Goethem

ÉCONOMIE

Coordinateur Formation et Enseignement

FÉDÉRAL

Sylvie Groeninck Conseillère économique

Frederik Jocqué

Guy De Muelenaere

Kris Van Peteghem

Elizabeth De Wandeler

Conseiller juridique

RÉGIONAL

Conseiller économique (Wallonie)

Conseiller économique (Flandre)

EUROPEETINTERNATIONAL

Coordinatrice Politique européenne et internationale

Marleen Lenaerts Secrétariat

© KEULEERS & CO © HILDING ANDERS BELGIUM NV © HAEZEBROUCK NV

où fedustria est-elle localisée ?

FEDUSTRIA BRUXELLES

ANDERLECHT

Allée Hof-ter-Vleest 5/1

1070 Bruxelles

FEDUSTRIA GENT

SINT-DENIJS-WESTREM

Poortakkerstraat 96-98

9051 Gent

Itinéraire via le site web.

RÉDACTION EN CHEF

Katja De Vos

Fa Quix

RÉVISION DES TEXTES

Roseline Dehaen

Didier Mommaerts

Fabiana Di Mauro

DONNÉES CHIFFRÉES

Sylvie Groeninck

CRÉATION GRAPHIQUE

Nathalie Lopez

TRADUCTION FRANÇAISE

Oneliner Translations bvba

ÉDITEUR RESPONSABLE

J.F. Quix

Allée Hof-ter-Vleest 5/1

1070 Bruxelles

COLOphON

Fédération belge de l’industrie textile, du bois et de l’ameublement

Allée Hof-ter-Vleest 5/1

1070 Bruxelles

www.fedustria.be

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