L’Écho n°5 des pacages JOURNAL DE LA FÊTE DE LA MONTAGNE LIMOUSINE VENDREDI 23 SEPTEMBRE 2016
QUE LA FÊTE COMMENCE ! TOUT LE PROGRAMME PAGES 4 & 5
« Pourquoi La Nouaille ? Il ne se è passe jamais rien à La Nouaille ! »
Pour faire mentir cette habitante qui s’étonnait que la deuxième fête de la Montagne limousine ait lieu dans sa commune, réponse de Jean-Marie Caunet, de La Nouaille, en page 2.
L’agriculture en débat è
Rendez-vous à 10h samedi matin pour débattre de l’avenir de l’agriculture sur la Montagne. Un avenir qui passe par la maîtrise du foncier et la mise en place de filières courtes. Lire page 6.
Buvez et mangez à la santé de la fête ! è
Mais comment est financée cette fête ? Avec beaucoup d’énergie gratuite et d’huile de coude bénévole, sans subventions ni mécénat... Par contre les recettes des buvettes et des grillades-frites sont intégralement versées à l’organisation. Donc n’hésitez pas à payer votre tournée !
Radio Vassivière sur la fête 24h sur 24 è
La radio ouvre son antenne vendredi avec une émission sur le thème : Pourquoi et comment construire une vie commune sur le territoire ? Lire page 2.
Le mystère du clocher de l’église è L’Écho des pacages : pourquoi n° 5 ? è
Début de notre feuilleton historico-policier que vous retrouverez dans chaque numéro de l’Echo des pacages. Lire page 3. L’Écho des pacages est le seul quotidien qui ne sort que 4 jours par an... Il est né à Tarnac, lors de la première fête de la Montagne. Un numéro avant la fête, puis trois numéros pendant la fête, cela fait quatre numéros. On reprend donc les choses où on les avait laissées et on vous annonce tout de suite que le n°6 sortira samedi matin, le n°7 dimanche matin et le n°8 dimanche après-midi. Vous êtes les bienvenus pour y participer !
Du côté de La Nouaille Pourquoi La Nouaille ?
Par Jean-Marie Caunet Pourquoi la fête de la montagne limousine à La Nouaille? Après la première cuvée de la Fête de la Montagne limousine, à Tarnac en 2015, nous avons (deux élus de la commune) été sollicités pour que notre commune de La Nouaille soit le nouvel accueillant de la fête de la montagne limousine. Notre réponse n’a pas été spontanée, ce genre de manifestation ne s’improvise pas (bien que j’ai eu parfois l’impression d’une improvisation pour cette édition...) et demande réflexion. Ce choix a été discuté en conseil municipal. La Nouaille à la différence de Tarnac, n’a pas une aussi importante population jeune de nouveaux Limousins, ni la «promo» «Tarnac» (merci Michèle) et n’est pas situé sur un axe routier important. En préparant cette fête, nous avons découvert des gens de Faux qui n’avaient jamais eu l’idée de venir chez nous ! Je pense aussi que nous bénéficions d’une image de commune figée ou il ne se passe jamais rien. C’est bien dommage car il se passe toujours quelque chose dans une commune (je pense que c’est une question de populations et de centres d’intérêts). Si nous revenons au pourquoi de la fête ici, c’est aussi parce que nous sommes sur la partie nord de la Montagne, dans le département de la Creuse. Comme partout dans ce pays la population est assez âgée et compte peu de nouveaux Limousins (c’est mieux comme terme que néo-ruraux et dans les «néo» il y a pas mal de gens d’autres campagnes...). C’est aussi une commune qui a encore pas mal d’agriculteurs. Pour faire bref, c’est une commune finalement très représentative des communes de la Montagne limousine et plus largement des communes du Limousin. Les paysans de La Nouaille sont fiers de vous accueillir chez eux... Que la fête commence !
Pourquoi et comment construire une vie commune sur le territoire ? Vendredi 23 septembre à 17h30, Radio Vassivière propose un magazine spécial réalisé en direct. Des habitants discuteront de pourquoi et comment construire une vie commune sur le territoire. « Nous sommes le territoire. » Voilà la devise de la fête de la Montagne limousine. A Radio Vassivière, nous avons eu envie de réunir des habitants impliqués localement pour discuter de cette idée-là. Sauf contreordre, il y aura autour de la table Stéphane Grasser, directeur de la Scic d’habitat et urbanisme L’Arban et accompagnateur de randonnée, de Gentioux, Jérôme Orvain, éleveur à Vidaillat et conseiller régional EELV de la Nouvelle Aquitaine, Pomme Boucher, habitante de Felletin et responsable de l’association Quartier Rouge etRémy Cholat, habitant 2
d’Eymoutiers et salarié de la coopérative Ambiance Bois. En quoi la fête de la Montagne est-elle un élément facilitateur : pour créer du lien entre les gens ? Pour se compter ? Pour se faire connaître ? Peut-on réellement espérer construire ensemble une vie commune sur ce territoire ? Si oui, avec quels moyens ? Comment un territoire, rural et montagneux, peut-il réellement prendre son destin en main dans une économie mondialisée où les règles du jeu sont décidées à Bruxelles ? Le territoire n’a pas d’entité administrative
autre qu’un PNR, qui n’a pas les moyens d’interdire quelque chose, et des communes qui ne peuvent agir que sur les routes, l’école et les poubelles… Quels moyens sont à notre disposition ? Il y a, malgré le peu de moyens, des utopies en marche depuis très longtemps sur le plateau. Mais, entre notre situation reculée, à l’abri des délinquances, et nos alternatives, est-ce qu’on ne se coupe pas du monde ? Comment dès lors faire société avec le reste des habitants de la région, du pays et de l’Europe ?
UN CLOCHER QUI CLOCHE... Il y a un truc qui cloche à La Nouaille. Tous les visiteurs du bourg le remarquent et s’en étonnent : l’église est en deux morceaux... Il y a d’un côté le bâtiment proprement dit (la nef), et de l’autre, comme s’il voulait se la jouer perso, le clocher. Oui, à La Nouaille, le clocher est séparé de son église. Nous lançons dans ce premier numéro de l’Echo des pacages une grande enquête pour essayer de trouver la clé de ce mystère... Première hypothèse : le syndrome du tunnel sous la Manche.
Boire nuit à l’architecture Premier élément de notre enquête : l’église, comme le clocher, date de la fin du 12° siècle (bien que l’inventaire des monuments historiques ne soit pas très clair sur le sujet puisqu’il propose aussi le 16° siècle, hypothèse que nous ne retiendrons pas ici). Dit autrement, les deux bâtiments ont sans doute été conçus ensemble et au même moment. Cela est d’autant plus étrange... Pourtant, tel le SherlockHolmes de l’architecture, nous n’avons pas besoin de plus d’éléments pour découvrir la vérité.
sur le sol qui avaient vite disparu avec le pietinement des ouvriers et le va et vient des villageois qui venaient compter les points. Lorsqu’au bout de quelques jours les murs du clocher atteignirent une hauteur raisonnable et le mur du chevet fut quasi monté, il fallut se rendre à l’évidence : les premiers comme le second n’étaient guère alignés... Comme il n’était pas question de reconnaître une éventuelle erreur de chaque côté, chacun persista sans se poser plus de questions.
Lorsqu’il fut évident qu’on allait à la catastrophe, À La Nouaille les Au bout de 3 le curé intervint, mais siècles il fallut maçons du bas du bourg trop tard et fit arrêter (qui allaient faire leurs se rendre à les travaux. Le clocher chantiers vers Paris) et l’évidence : le était construit et les ceux du haut du bourg clocher et l’église trois premières travées (qui préféraient se rendre ne pourraient de l’église aussi... Il à Lyon) entretenaient une pas être réunis y eut, négociations, rivalité que le conseil de conférences et procès fabrique qui décida de la sur procès pour savoir construction de l’église, pris de soin qui avait dévié du plan originel. de ne pas réveiller en faisant le choix L’affaire dura ainsi trois siècles. Au consensuel de confier la construction bout de cette longue période il fallut de l’église aux deux équipes. La chose se rendre à l’évidence, le clocher et était simple, l’une commencerait l’église ne pourraient pas être réunis. l’église par un bout (côté chevet, près de la route actuelle), la deuxième C’est alors, au XV° siècle, que par l’autre bout et par le clocher. l’on termina l’église en rajoutant les On traça sur le sol les marques qui 4° et 5° travées qui, en s’approchant devaient indiquer l’emplacement de du clocher, rendaient d’autant plus l’édifice final, et l’on fêta joyeusement criant le décalage. Bref, ce que les la signature du contrat dès le soir à ingénieurs du XX° siècle réussirent coups de rasades et de tournées qui sous la Manche en faisant en sorte se finirent tard dans la nuit. L’alcool que les deux tunnels entrepris coula à flots dans les gosiers. simultanément depuis la France et l’Angleterre se rejoignent à quelques La conférence des non-alignés centimètres près au milieu du Le lendemain, les deux Channel, les maçons de La Nouaille équipes, encore légèrement éméchées n’y arrivèrent pas avec leur église... se mirent au travail, rivalisant La concurrence loyale et non faussée d’empressement et de prouesse (si ce n’est par quelques bouteilles pour montrer laquelle seraient la de trop) est ainsi à la source de cette plus rapide, la plus efficace et donc énigme architecturale. la meilleure. Chacune travailla sans Dans le prochain n° : une autre hypothèse. se soucier de l’autre, sans se soucier plus que cela des indications tracées 3
TOUT AU LONG DE LA FÊTE
Les concerts la nuit
Bars, buvettes, petite restauration, confiserie, biscuits, confectionnés par des producteurs locaux. Musiciens ambulants
LE PROGRAMME
Autour de la Mairie : • Sauvegarde de la langue limousine Collecte de récits de vie, en occitan, dans la Librairie Occitane • À la rencontre des habitants de La Nouaille • Radio Vassivière - Ateliers radio et retransmission en direct des discussions • Le Cinéma permanent de Télé Millevaches : Projections en continu des magazines de l’année • Collecte d’entretiens sur les sensations du temps qu’il fait sur le Plateau de Millevaches. Avec PAN! et AGP. Animé par Stéphanie Eligert. • Atelier de Géographie populaire • Le Planning Familial • Atelier réparation doudous, apportez vos doudous • CRESS Limousin : ateliers de co-construction, jeux coopératifs de stratégie, de réflexion, d’habileté, physiques, etc. • Jeux pour petits et grands
Autour de l’Eglise : • Repas de Samedi et Dimanche Grillades et frites au bénéfice de la fête, Cuisine du Monde par des personnes réfugiées, Plats végétariens, salades, soupes... • Espace détente : un coin avec des canapés, et une offre de café et biscuits du plateau, et des smoothies préparé par des jeunes du coin. • Des activités sur le thème de la mobilité durable pour un week-end sur les chapeaux de roues! Randonnées en vélos électriques, réparation de vélos, animation d’un jeu pour les 8-12 ans (le samedi à 11h et 14h)
Dans le champ des concerts et à la forge : • Des concerts la nuit de Samedi • Démonstration travaux du bois par des charpentiers • Expositions plantes, arbres, miel... • Le coin des Artistes, du FabLab de Croze, travail de forge et atelier de réparation (Emmenez vos appareils en panne !), du travail de métaux, de pochoir et de cuivre. • Mur de la Mort exhibition moto sur paroi et concerts • Les Michelines : sérigraphie en direct (apportez vos T-shirt) • Malika, coiffeuse de la mort (prix libre)
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VENDREDI23 23SEPTEMBRE SEPTEMBRE VENDREDI • 14h et toute la nuit : La Nuit du Pain - Atelier de fabrication de pain au levain avec des boulangers et du blé de la Montagne – Eglise • 17h30 – 19h : Pourquoi et comment construire une vie commune – Salle des fêtes • 18h Atelier chants de lutte du pays Limousin ou d’ailleurs – Eglise • 19h Pizzas des Malabronzata – Eglise • 19h apéro concert avec “Pas tout seul” ballade française - blues/ noise - Champ des concerts • 20h Mur de la Mort performance moto sur paroi verticale (tarif 5 €) Champ des concerts • 20h Concert bal dansant Luc Escoubeyrou – Eglise • 21h Performance casse gueule carte blanche à Xavier Kim - Champ des concerts • 22h Mur de la Mort exhibition moto sur paroi verticale (tarif 5 €), suivi d’un concert de Krüt – trio élastique et sauvage à tendance rock Champ des concerts SAMEDI24 24SEPTEMBRE SEPTEMBRE SAMEDI • 9h30 Une invitation botanique pour tous les curieux de la nature. Venez échanger sur le paysage et la botanique au cours d’une promenade Départ devant la Mairie • 10h Foncier et Agriculture Rencontre débat : Le foncier en question et un zoom sur la structuration de filières Salle des fêtes • 10h Accueil des Réfugiés sur le Plateau Rencontre débat : Réunion avec les acteurs sociaux et solidaires de la région - Jardin de l’église • 10h-18h en continu - Activités autour de la laine (pompons, tricotins, branchages colorés, tissages, fanions...) pour parents et enfants avec Les P’tits Bouts - Mairie Jardin • 11h Animation d’un jeu pour les 8-12 ans sur le thème de la mobilité durable - Eglise • 11h à 12h30 : atelier de cartographie pour les enfants (RDV au stand de l’atelier de géographie populaire) - Mairie Jardin • 11h Formation paysanne en Bolivie. Présentation autour du projet de formation paysanne dans les Andes Boliviennes Mairie Médias
• 12h Les Mokets : concert autour des repas (prix libre) – Eglise • 13h-17h : Atelier de cartographie tout public – Mairie Jardin • 14h Danse Folklorique : Spectacle des Veilhadours des Bruyères. Valses, scottishs, mazurkas – Eglise • 14h Animation d’un jeu pour les 8-12 ans sur le thème de la mobilité durable - Eglise • 14h Mouvement social et les nouveaux espaces de paroles – Discussion - Mairie Médias • 15h La Boum des Enfants - Salle des fêtes • 15h Démonstration de débardage à cheval - Fontaine St Pierre en face de la forge • 15h Projection du film « Un paese di Calabria » (1h30) : Riace est un village de Calabre en Italie qui accueille des migrants depuis presque 20 ans,suivi d’un débat avec les réalisatrices et les acteurs sociaux et solidaires de la région - Mairie Médias • 16h Performance casse gueule, carte blanche à Xavier Kim - Champ des concerts • 17h Atelier chants de lutte du pays Limousin ou d’ailleurs – Eglise • 17h30 Petit choeur de Faux et La Villedieu : Chorale (30 min) – Eglise • 18h Abolir la propriété et partager les revenus, chiche ? Un débat sur la possible expérimentation concrète d’un partage des revenus et de la propriété avec des personnes volontaires. Utopie ? Mairie Médias • 18h Mur de la Mort - exhibition moto sur paroi verticale (tarif 5 €) Champ des concerts • 18h-22h Laboratoire de l’imaginaire - Projections d’images et de sons susceptibles de déployer un imaginaire commun au Plateau- Dans la grange à l’entrée du champ des concerts • 20h Mur de la Mort - Exhibition moto sur paroi verticale (tarif 5 €) suivi d’un concert de Vicky Williams (poético rock au kilo) Champ des concerts • 20h Bal Dansant Los Demenaires – Eglise • 20h30 Spectacle « Espagne 36 » Du passé, faisons notre rage ! Tarif libre - Salle des fêtes • à partir de 22h Les concerts de la nuit (voir en haut de dernière colonne).
Champ des concerts • 22h00 Sang Contest concert de punk acoustique • 23h Mur de la Mort - exhibition moto sur paroi verticale (tarif 5 €) • 23h45 Joujou disco-rock • 1h Rien Virgule musique rituelle d’un autre monde • 2h Vinny Van Malass (Acidhouse)
DIMANCHE DIMANCHE25 25SEPTEMBRE SEPTEMBRE • 9h-12h Marché des Producteurs Marché des producteurs locaux de légumes, fruits, pain, miel, confitures, fromage, etc... Derrière l’église • 9h30 Une invitation botanique pour tous les curieux de la nature. Venez échanger sur le paysage et la botanique au cours d’une promenade Départ devant Mairie • 10h-18h Activités autour de la laine (pompons, tricotins, branchages colorés, tissages, fanions...) pour parents et enfants avec Les P’tits Bouts - Mairie Jardin • 10h-12h30 Penser la forêt de demain débattre et échanger,avec des professionnels expérimentés et acteurs de la forêt en Limousin, sur les bonnes approches et bonnes pratiques autour de la gestion raisonnée et durable de parcelles boisées sur le territoire du Plateau Millevaches. Salle des fêtes • 11h-12h30 Rencontre autour de la restauration du patrimoine local, pourquoi ? Comment ? Mairie Médias • 11h à 12h30 : Atelier de cartographie pour les enfants ( RDV au stand de l’atelier de géographie populaire) - Mairie Jardin • 11h apéro musical avec Little Peanuts (blues autonome) - Champ des concerts • 11h30-12h Atelier de signes des bébés avec l’Association Les P’tits Bouts - Mairie Jardin • 12h Oiseaux de Passage concert autour des repas (prix libre) - Eglise • 13h-15h Internet/Surveillance : atelier discussion - Mairie Médias • 13h30 TéléMillevaches projection magazine : Les abeilles : une mort pas si mysterieuse que ca ! suivi d’une discussion à 14h autour de l’Abeille noire - Mairie Médias • 14h Buffalo ce n’est ni un concert, ni une lecture, c’est une tuerie... Champ des concerts • 15h Démonstration de débardage à cheval - Fontaine St Pierre en face de la forge • 15h Atelier “Café Zouk famille”, expression corporelle parentsenfants, animé par Laura Greaves avec l’association Les P’tits Bouts (1h) Mairie Jardin • 15h Nous sommes le territoire Rencontre débat : Quel pouvoir(s) pour les habitants? Ici comme ailleurs, comment prendre place ? Salle des fêtes (Voir texte page 8). 18h Fin de la fête. Démontage, rangements …
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Zoom sur quelques élé ments du programme Débat. Le foncier et l’agriculture Samedi 24 septembre, 10h-12h30, Salle des fêtes. Chaque année, environ 30 millions d’hectares de terres agricoles souvent très fertiles sont achetés à travers le monde par des grandes compagnies ou des États. C’est l’équivalent de la totalité de la superficie agricole de la France ! Lorsque les Qataris achètent un club de foot, nous sourions. Quand c’est le gouvernement serbe qui exproprie ses petits paysans pour vendre les meilleures terres céréalières du pays à des États pétroliers, on envie de hurler…
Comment réagir ? Comment agir sur le foncier agricole ? À partir de l’expérience et du témoignage de certains, venez débattre avec nous. Pour lancer la discussion nous aborderons l’action de certaines collectivités de la Montagne, nous écouterons les paysans parler de leurs désirs, nous reparlerons de la Acheter ou propriété collective, de louer de la terre Terre de liens, etc. pour s’installer
relève souvent du parcours du combattant a plutôt
Sur la Montagne, la forêt cultivée a pris une place qui, dans certains villages, laisse une portion congrue à l’agriculture et ces dernières décennies ont vu un agrandissement et une spécialisation des exploitations sans précédent. Aujourd’hui acheter ou louer de la terre pour s’installer relève souvent du parcours du combattant et pourtant les candidats sont nombreux et motivés.
En fin d’atelier nous aborderons la question des filières courtes. En effet, si dans les débats sur l’agriculture les questions de l’accès au foncier, de l’installation, de la diversification des productions, des circuits courts reviennent souvent, on parle plus rarement de l’importance de structurer des filières courtes. Pourtant, ce type de démarche peut participer à la création de richesse sur le territoire et à la relocalisation de l’économie. Nous aborderons cette question des filières courtes à travers deux exemples : le chanvre et le sarrasin.
La Nuit du Pain Une rencontre autour du pain sur le plateau... les mains dans la pâte. Vendredi, de 14h jusqu’au bout de la nuit, tout le monde est invité à participer.
Ils seront cinq boulangers, venus de Combresols, St Médardla-Rochette, Faux-la-Montagne, Gentioux et St-Quentin-la-Chabanne, à s’activer autour de l’ancien four banal de La Nouaille. Ils partagent tous une certaine idée de la boulange et veulent travaillent autant leurs champs (culture d’anciennes variétés de céréales) que leurs moulins et leurs recettes de pain au levain. Vendredi, à partir de 14h, ils entameront un marathon qui les conduira jusqu’au petit matin. Pour l’occasion, la farine sera moulue à Gentioux et proviendra pour moitié de blés anciens cultivés à Gioux par la boulangerie des Quatre-Roux. Objectif de la Nuit : sortir, en quatre fournées, 120 kg de pain pour accompagner les grillades de samedi et dimanche. Il sera aussi possible d’en acheter. Les bénéfices seront pour la fête. Ce sera aussi l’occasion de partager un moment autour du pain avec toutes celles et ceux qui voudront mettre la main à la pâte et à la braise. Et de redonner vie au four de la Nouaille qui n’a pas vu la flamme depuis... Depuis quand d’ailleurs? Ceci est un appel : toute personne qui se souvient avoir vu le four en activité est invité à se présenter à la rédaction de L’Echo des Pacages, derrière l’école, pour le raconter. A vos souvenirs... 6
Donnez-vous des frissons !
LE MUR DE LA MORT est à La Nouaille Imaginez un haut cylindre de bois cerclé de fer, ceint d’une armature métallique, le tout coiffé d’un chapiteau. D’une terrasse tout en haut du cylindre perchée, vous verrez que ce qui se passe là-dedans dépasse toute logique : 4 types chevauchant des appareils de type mécanique vont grimper sur la paroi verticale, sans aspérité, lisse et dure et exécuter les acrobaties les plus vertigineuses juste sous vos yeux ! Vendredi à 20h et 22h et samedi à 20h et 23h (tarif 5 €)
La Nouaille. Où manger ? Cette année les galettes de sarrazin sont à l’honneur. Mais grillades, pizzas et quelques surprises seront aussi de la partie. Pour qui aime les galettes de sarrazin, manger ne sera pas un souci. Pas moins de quatre cantines en proposeront pendant la fête. Mais chacune à sa manière. La Dzin Dzin Popotte (caravane orange des 1970s) les prépare avec des achards mais annonce aussi qu’ils vont «tester des trucs», la Carriole des Milleplats (roulotte jaune et verte) les essaie avec de la ratatouille tandis que le Pain levé (remorque touge) promet, sans en dire plus, des «garnitures originales». Le Jardin des Lunes ne sra pas en reste, mais il restait injoignable à l’heure où nous mettions sous presse. Pas de panique pour les allergiques aux galettes, vendredi soir l’équipe des Malabronzata va envoyer ses célèbres pizzas et le Pain levé une soupe vietnamienne (phô). Samedi et dimanche c’est le feu d’artifice : carril de légume et riz basmati à la Carriole des Milleplats, chorba (soupe marocaine) au Pain levé le soir et cuisine du monde par le MAS (association de soutien aux réfugiés de Peyrelevade et d’ailleurs). Les amateurs de viande ne seront pas en reste avec les assiettes grilladefrites du samedi au dimanche préparée par l’équipe de la fête. Spéciale dédicace aux éleveurs du plateau qui ont fourni les brebis pour les grillade et à l’équipe de la Nuit du pain qui approvisionnera les assiettes en déliceuses tranches de pain au levain cuit au feu de bois. Tout cela pour aider à financer l’organisation de la fête. Dans un autre genre, Le Volubilis proposera des biscuits, du café, du thé, de la tisane, du chocolat chaud maison, du jus d’ananas au gingembre préparé sur place, du jus d’orange et de la limonade à l’ancienne.
Et pour les enfants
C’est dans la cour de l’école, que les enfants trouveront de quoi, jouer, lire, colorier... Le Café des enfants d’Eymoutiers, Cadet Roussel de Faux-la-Montagne, les P’tits Bout de Peyrelevade se sont associés pour équiper un coin sympatique et adapté à tous les âges : yourte à kapla, jeux d’extérieurs, tapis, coussins, livres (aussi pour les parents)... En se promenant près de l’église, on pourra aussi tomber sur l’atelier permanent de réparation de doudou de Michèle de Viam, ou du salon de coiffure, heu pardon, de «structures capillaires» d’Anne Marie de Bugeat, pour des coiffures enfantines tout en volumes et accessoires. Une habitante de la Nouaille ne sera pas en reste avec sa proposition de maquillage et prêt de costumes.
Et ne manquez pas les ateliers de cartographie pour les enfants (sam. et dim. à 11h, stand de l’atelier de géographie populaire). Laurie-Anne Estaque, une artiste de Felletin, proposera as enfants de faire la carte de leur vie avec leurs lieux, leurs événements, leurs moments importants... A noter aussi deux productions des P’tits Bouts : l’atelier de signes des bébés pour communiquer avec son enfant avant même qu’il ne parle (dim. 11h30) et le «café zouk famille» qui rassemblera : parents et enfants autour de l’expression corporelle (dim.15h). Sans oublier le succès de l’année dernière : la boum (sam.15h, salle des fêtes).
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« Nous sommes le territoire » Ici comme ailleurs comment prendre place ? « Commencer, c’est à partir de l’instant où vous vous êtes dressé et mis debout, savoir sur quelle terre sont campés vos deux pieds, quel ciel vous avez au-dessus de la tête, quels sont les gens et les choses qui vous entourent, tout ceci formant ce qu’on peut appeler, au sens large, un lakou. Terre, ciel, choses et gens, rentrent en rapports mutuels et ont existence pour l’homme par la parole. C’est dire combien la parole pour l’homme est essentielle, combien il doit veiller à ce qu’elle demeure vivante, chargée, irriguée sans cesse par le flux constant de ces rapports. Veiller qu’elle ne s’use et ne se dégrade en se transformant en simple outil de communication. Voilà donc la source où nous nous abreuvons et sur laquelle il nous faut veiller. » Monchoachi, poète Martiniquais
Lors de l’assemblée finale de la fête de la Montagne limousine de La Nouaille (Dimanche 25 septembre à 15h) nous voudrions revenir aux fondamentaux. « Le plateau », « la montagne », ont connu ces dernières années diverses expériences d’assemblées de territoire, des plus institutionnelles comme le comité syndical du Parc, qui regroupe tous les élus de la Montagne, aux plus informelles et combatives comme le Comité Montagne ou encore l’Assemblée Populaire du Plateau. A l’échelle plus locale encore, les habitants ont inventé toutes sortes de formes pour se rencontrer discuter, coopérer, se mobiliser sur tel ou tel « sujet » de la vie locale (assemblées de village, associations, fêtes des voisins, réunions publiques...).
singulier qu’il soit, cet esprit entre en résonance avec le monde et avec toutes les secousses qui le traversent. Le Monde se rappelle toujours à nous contre toute tentation de « devenirbulle » et nous voulons lui faire la place qu’il mérite...
Les dernières années ont vu, partout dans le monde, une vague sans précédent de mouvements populaires contre les formes établies du pouvoir et les états policiers. Ce retour des peuples face aux oligarchies ne se fait pas sans heurts. Répression, guerres mettent tout un tas de « réfugiés » sur les routes et les mers qui mènent aux portes de l’Europe et parfois jusqu’ici, bien souvent au risque d’y perdre la vie… Très récemment encore, Pendant la fête l’année de très nombreuses personnes ont passée, les débats, sur la réforme pris les rues et les places de France territoriale imposée par le gouvernede toute sorte de manières dans les ment, sur l’arrivée des demandeurs villes mais aussi dans beaucoup de d’asile, sur l’avenir agricole du plavillages (y-compris près d’ici) pour teau, avaient encore réusignifier leur immense ni beaucoup de monde. fatigue des promesses Une idée se Toutes ces expériences non tenues, des éléments bien que de nature et retrouve en de langages stéréotypés, d’objectifs bien diffé- écho d’un du petit théâtre de la porents se croisent régulitique classique (moubout à l’autre lièrement au détour de vement contre la loi tratelle initiative, de telle des plateaux vail, « Nuits Debouts »). mobilisation. La Fête de limousins : Ce qui se cherche dans la Montagne limousine « l’avenir doit tous ces moments est est, parmi ces occasions, un retour à la parole peut-être la plus emblé- s’écrire ici » publique, partout où elle matique. S’y croisent, a été confisquée par des s’y rencontrent parfois experts auto-proclamés au détours d’un spectacle ou d’une et des professionnels du discours. buvette, toute sortes de gens d’ici autour de cette recherche commune : Il était important pour quelle vie voulons nous ici, et quels nous de donner place, au cœur moyens nous donnons nous pour y de la fête, à cet élan de reprise en arriver ? main populaire de la vie publique. Cela nous semble, à défaut d’avoir Une idée se retrouve en des solutions clés en mains et des écho d’un bout à l’autre des plateaux « hommes providentiels », la meillimousins : « l’avenir doit s’écrire leure manière de répondre, pratiici ». Il y a des expériences de la vie quement, à la captation des colères particulières à ce territoire, une hisaccumulées par une ou l’autre de ces toire singulière, on n’y vient jamais entreprises électorales qui spéculent tout à fait par hasard, et cela, cet sur nos peurs et nos inquiétudes. « esprit des lieux » en quelque sorte, Cette fête, et plus particulièrement échappe à tous les aménageurs du cette assemblée finale, veut être le lieu territoire, à tous les experts en « rud’une telle parole où s’entremêlent ralité profonde ». Et il faut toute l’amles désirs, les colères, les idées des plitude de trois jours de rencontres et habitants et des habitantes de notre de fête pour donner à voir, à sentir, petit coin du monde, pour nourrir cet esprit qui ne rentre dans aucune notre devenir commun et passer, de brochure, dans aucun travail univermille manières, à l’action dans les sitaire, dans aucun discours… Tout mois et les années qui suivent. 8