L'Écho des pacages n°2 JOURNAL DE LA FÊTE DE LA MONTAGNE LIMOUSINE
SAMEDI 26 SEPTEMBRE 2015 - 2 H 30
« PLUS NOUS NOUS ÉLOIGNONS, PLUS NOUS NOUS RAPPROCHONS » La présidente de l'une des plus grandes communautés de communes d'Europe, Big South Europa (Grand Sud Europe) nous a fait l'honneur de sa présence pour inaugurer la fête de la Montagne limousine. Un beau discours. Mais on n'a pas tout compris. (lire page 2)
Ça va cogiter dur aujourd'hui
AGRICULTURE : échanges d'expériences entre agriculteurs à 14h, puis à 16h : l'engraissement, les nouveaux débouchés et la valorisation (place de la Terre) ASILE : À 14h une rencontre avec des réfugiés des centres d'accueil de demandeurs d'asile d'Eymoutiers et de Peyrelevade autour du thème : Quel accueil pour les réfugiés ? INTERNET : À 16h un état des lieux des infrastructures Internet sur la Montagne. LIEUX COMMUNS : À 18h30, rencontre et échanges avec ces "lieux communs" du plateau qui animent la vie locale (bars restaurants, sites agricoles, espaces de vie sociale...).
Hier soir : Combi ouvre le bal
Le discours qu'on n'attendait pas
La présidente de la communautés de communes Grand Sud Europe a découvert avec plaisir notre fête. Elle y a délivré un message d'avenir. Le voici pour celles et ceux qui ont raté son intervention.
M
adame le maire,
Mesdames et messieurs les conseillers municipaux, Mesdames et messieurs les conseillers départementaux, Mesdames et messieurs les conseillers régionaux, Mesdames et messieurs les conseillers intercommunaux, Mesdames et messieurs les conseillers supra-territoriaux,
C
hers amis,
Tout d'abord je voudrais vous dire merci. Merci de m'avoir invitée à cette manifestation qui, pour la première fois depuis mon élection à la présidence de la nouvelle communauté de communes Grand Sud Europe, me donne l'occasion de venir découvrir votre belle région. Vous le savez, notre nouvelle communauté de communes Grand Sud Europe (Big South Europa), est née de la fusion de trois communautés de communes : Nord Espana, AquitaineGrand Languedoc-PACA et Plaine du PôVenezia. Cette fusion n'est pas le fruit du hasard. Elle est née du besoin pressant que tous nos territoires ressentent de s'unir pour mener dans les conditions optimum d'efficacité et de productivité la grande bataille des territoires.
Il est fini le temps où l'on pouvait encore penser son avenir à l'échelle de 600 ou 800 communes. Nous avons acté ce passage à l'intermodularité des espaces qui oblige aujourd'hui à penser global pour agir global. Nous savons qu'il nous faut davantage mutualiser, hier avec nos voisins régionaux, aujourd'hui avec nos voisins nationaux. Nous devons
reconfigurer les linéarités monocéphales de nos architectures territoriales pour atteindre les impacts performatifs d'une démocratie spatio-régénérative. Ce projet, notre projet, est un défi, un challenge, que nous devons relever. Mais c'est aussi une chance pour des espaces comme les vôtres, qui, sans leur relation symbiotique avec la métropole, ne seraient plus, malheureusement, que des déserts.
Mais vous le savez aussi bien que moi et en lisant le programme de votre fête, j'ai tout de suite compris que votre Limousin Mountain avait intégré tous les enjeux du monde de demain. Je vois beaucoup de choses, je ne comprends pas tout, mais ce n'est pas grave, l'essentiel c'est que, vous, vous me compreniez. Et je crois que vous me comprenez. Chers amis, et je voudrais terminer par cela, le plus important c'est la relation que nous entretenons ensemble, vous et Grand Sud Europe – Big South Europa. Et si vous me permettez je voudrais faire un retour en arrière. À l'époque votre plateau de One Thousand cows appartenait à une région qui s'appelait le Limousin – j'explique pour les plus jeunes qui n'ont pas connu cela. C'était une toute petite petite petite région, toute riquiqui. Elle a fusionné avec deux autres régions, et comme on l'a dit à l'époque cela lui a permis de devenir plus forte, plus attractive et plus proche de ses habitants.
Plus tard, nous avons voulu faire mieux et nous avons fusionné dans la grande région Aquitaine-Grand-LanguedocPACA. Et là nous avons été encore plus forts, encore plus attractifs, et surtout encore plus proches des habitants. Et maintenant avec Grand Sud Europe – Big South Europa, nous sommes encore une fois plus forts, plus attractifs et plus proches de vous. Oui, c'est merveilleux, plus nous nous éloignons et plus nous nous rappochons !
Vive Big South Europa ! Vive la Limousin Moutain ! Vive Tarnac !
« Faire mentir les déménageurs du territoire » Les organisateurs de la fête ont accueilli le public avec un discours-profession de foi.
A
insi commence la première fête de la Montagne limousine... Mais d'une certaine manière cette fête n'est pas la première. Elle s'inscrit dans la liste qui commence à être significative des fêtes, rencontres ou autres manifestations qui depuis pas mal d'années marquent la vie sur le Plateau de Millevaches ou la Montagne limousine. Des fêtes pour affirmer que les habitants de la Montagne veulent réfléchir et agir sur le pays dans lequel ils vivent. Comment le disait déjà un des organisateurs des Fêtes du Plateau des années 1980 : « Ce n'est pas le tout d'avoir des programmes, ce n'est pas le tout d'avoir des gens qui font des projets. Il faut qu'il y ait un peuple qui se lève, il faut qu'il y ait une conscience commune qui se fasse ! »
Cette fête se veut la manifestation de cette conscience commune. Il y a
six mois seulement qu'a eu lieu une première réunion, à l'initiative d'habitants de Tarnac qui étaient prêts à ce que leur commune accueille cette fête. La préparation de cette fête a mobilisé depuis une centaine de personnes et en mobilisera durant ces trois jours bien plus. Ils sont là pour nous faire manger, danser, parler, discuter, échanger, pour nous réjouir ensemble et mieux se connaître. Corrézien, creusois ou haut-viennois, peu importe, le peuple de la Montagne se défie des frontières administratives et politiques. Il a même un peu de mal à s'y retrouver. Grande Région, Com com en mutations, PNR, Pays, Départements... Tout cela est un langage qui ne colle pas vraiment à l'autoportrait que se fait d'elle-même la Montagne limousine. Un habitant de Tarnac propose : Les tourbières, le pré, les moutons, l'arbre, l'étang, les montagnes, le ciel : un autoportrait. C'est déjà mieux ! On peut continuer :
Des associations, des coopératives, des agriculteurs,
des travailleurs dans la forêt, des réfugiés hier et aujourd'hui, des villages où l'on se croise : un second autoportrait.
Des résistants, la langue occitane, une tradition d'accueil et de révolte, les maquis, « Maudite soit la guerre » : un troisième autoportrait. Et puis, beaucoup de questions, des questions qui sont à l'origine et au cœur de cette fête : Comment être plus autonome pour sa santé ? Comment sortir des impasses d'une agriculture qui oblige toujours à grossir et à travailler de plus en plus pour des résultats qui ne bougent pas ? Comment mieux vivre en harmonie avec notre forêt ? Comment bien accueillir de nouveaux habitants, ceux qui fuient les guerres dans leurs pays, ceux qui aspirent à vivre mieux ici ?
Et demain, comment on continue à faire la fête, à susciter la rencontre, à avancer ensemble ? Nous avons besoin de lieux pour nous retrouver, pour nous connaître, pour faire ensemble, pour s’apprendre mutuellement, s’entraider…
À travers cette fête et les suivantes, nous espérons nourrir de nouveaux élans, de nouvelles aventures pour les années qui viennent, qui fassent vivre et grandir cette idée un peu folle : sortir ce petit pays et nous -mêmes de la spirale de déclin que toutes les institutions lui promettent à demi- mots. Bref, faire mentir tous les cyniques, tous les fatalistes, tous les économistes, tous les technocrates, tous les déménageurs du territoire…
SANTÉ SUR LA MONTAGNE LIMOUSINE :
TROIS INITIATIVES
MilleSoins : les médecins de la montagne s'organisent
Si rien ne se passe, les médecins et les infirmiers seront très bientôt aussi rares que les kinés et les dentistes sur la montagne limousine. MilleSoins parviendra-t-il à renverser la vapeur ?
D
ans les années 2000, la situation est aussi simple qu'inquiétante. Les enfants nés dans le baby boom de l'après-guerre vont prendre leur retraite. Double peine pour le système de santé : d'un côté la population vieillit et va demander plus d'attention sanitaire, de l'autre, nombre de médecins, infirmiers, dentistes et kinés de cette génération vont cesser d'exercer. La situation va être d'autant plus critique pour les territoires déjà peu fournis en professionnels de santé, et peuplés d'habitants déjà vieillissants, plutôt pauvres et exerçant des métiers à risques (bûcheronnage, bâtiment...).
Cela implique de mailler la montagne de maisons médicales et d'équiper les cabinets d'un même logiciel qui permette aux professionnels de se remplacer facilement et de mettre en partage certaines informations afin de mieux se coordonner autour des patients. Il serait aussi possible, plutôt que de multiplier les visites à domicile pour les maladies chroniques, de regrouper certaines consultations (tel jour dans telle commune) et de mettre en place des séances "d'éducation thérapeutique" individuelles et collectives afin de rendre les patients plus autonomes dans leur maladie.
Sur la montagne limousine, les médecins, infirmiers et kinés font leurs 70h et des centaines de kilomètres de visites à domicile, sans compter le travail administratif et le tout isolés de leurs collègues. Ainsi, face à la détresse de certains, un noyau dur de professionnels s'est créé pour réfléchir, tisser des liens et s'organiser car ce ne sont pas les paysages qui suffiront à attirer de nouvelles têtes.
Si on ajoute à cela une coordination des formations
continues des professionnels, qui permettrait à chacun d'entre eux de se spécialiser (gynéco, personnes agées, diabète...) et d'en faire profiter les autres, des réunions pluriprofessionnelles sur la prise en charge d'une maladie voire d'un patient, c'est une petite révolution qui s'opérerait au bénéfice de la qualité des soins et de l'intérêt des métiers de santé pour celles et ceux qui les exercent. Et pourquoi pas, à terme, devenir un pôle universitaire qui pourraient accueillir régulièrement des étudiants et, qui sait, leur transmettre le goût du soin à la campagne.
I l faut maintenant associer
l es patients et l es habitants au processus
C'est dans ce contexte qu'Antoine Prioux finit sa thèse de pharmacie sur
l'organisation des soins sur le Plateau de Millevaches. L'enfant de Peyrelevade a bien l'intention de s'installer sur la montagne mais ne se résigne pas à vivre dans un désert médical. Il est aussi bien conscient, que pour les jeunes professionnels de santé de sa génération, l'important est de pouvoir maintenir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle (et donc être remplacés), de travailler en lien avec d'autres pour s'épanouir dans leur métier. Le voilà donc parti, entre autres, avec les "vieux" médecins de Royère, Faux, Peyrelevade et Bugeat dans l'aventure MilleSoins. Il s'agit, ni plus ni moins, de penser et d'organiser, pour les vingt prochaines années, "une offre de soin" de qualité sur la montagne limousine. Les obstacles sont nombreux. Le modèle un médecin = une commune n'est plus soutenable mais perdure dans les esprits, les frontières départementales compliquent l'organisation des soins (notament des gardes), et la culture de la médecine libérale (liberté d'installation, rémunération à l'acte...) ne pousse pas vers les démarches collectives. Cela n'arrête pas notre petit groupe qui, bon an mal an, avec le soutien de l'agence régionale de la santé, du PNR et d'élus locaux, réalise un diagnostique sanitaire du territoire. Le but : élaborer un projet de santé adapté. Il en ressort la nécessité, pour être aux plus proche des habitants, de garder plusieurs sites plutôt que de centraliser les soins, et de repenser la prise en charges des personnes atteintes de maladies chroniques (en forte concentration sur notre territoire).
Aujourd'hui, les maisons de santé sont sorties de terre, le logiciel est sur les rails et de nouvelles têtes apparaissent. Reste, dans tout ce dispositif, et pour achever la révolution, à re-définir la place des habitants, patients ou non. On sait comment la médecine peut être autoritaire et, du haut de son savoir expert, être peu soucieuse de la parole et des demandes des patients. Antoine Prioux, fort de sa participation à des réseaux nationaux de santé participative, est convaincu, comme les autres professionnels du pôle, de la nécéssité d'associer les patients et les habitants au processus.
PRÉSENTATION
CE MATIN À
10 HEURES A LA SALLE DES
FÊTES
Bientôt un planning familial à Peyrelevade
Un lieu d'information, d'écoute, et d'échange ouvert à toutes et tous sur les sexualités, la contraception, l'avortement, les violences... C'est l'histoire d'une dizaine de femmes qui cherchent à mieux
connaitre leur corps, notamment l'anatomie et le fonctionnement du sexe et de l'appareil génital féminin. Chemin faisant, elles s'intéressent aussi à l'histoire et la diversité des moyens de contraception. Par ailleurs, elles constatent les difficultés d'habitantes de la montagne aux prises avec la médecine officielle des femmes à l'occasion de visites chez le gynéco, d'avortements, d'accouchements... Les relations sont souvent compliquées, et parfois douloureuses, stigmatisantes, humiliantes voire traumatisantes. Pas si étonnant dans une société où le sujet est accaparé par des spécialités médicales (gynécologie, obstétriques), en outre écrites et dispensées surtout par des hommes.
Au bout de quelques mois, leur vient l'idée de ne pas garder tout cela pour elles, d'en faire profiter d'autres femmes et hommes. A l'occasion d'une formation sur la contraception, ouverte à tout le monde, un nom s'invite sur la table : le planning familial. Quelques recherches plus tard, un petit groupe de 8 femmes et 2 hommes, qui se retrouvent dans les valeurs (féminisme et éducation populaire) du Mouvement français pour le planning familial décident de travailler à l'ouverture d'un planning familial sur la montagne limousine.
L'association fait sa première apparition publique lors du festival de
films-documentaires Bobines rebelles 201 5 (sur le thème "féminisme de lutte"), le groupe s'agrandit. La mairie de Peyrelevade leur promet des locaux dans la maison des associations (près du CADA). La composition du groupe est variée (des comédiennes, une infirmière, des éducatrices, une médecin...) et chacun se forme à l'accueil et à l'écoute. La proximité du CADA est prise en compte : le 1 7 octobre, une femme du planning d'Angers viendra faire une intervention sur des thèmes spécifiques aux demandeurs d'asile (excision, mariage forcé, viols de guerre...).
En plus d'une permanence hebdomadaire qui démarrera cet automne, le "planning familial 1 9" (c'est son nom), proposera des interventions de prévention et d'éducation à la sexualité et à l'égalité entre hommes et femmes.
Contact : pf.plateau@millevaches.net
Aïe, mon voisin ne va pas bien
Les initiés les appellent "le groupe psy" ou bien "le réseau". Eux se cherchent un nom depuis des mois, en vain. En attendant, ils tâchent de sortir la folie du tabou qui la recouvre et de soutenir des personnes en souffrance.
Ils sont à peine dix et partagent De-là se tissent des liens avec une attention particulière à tout ce qui des professionnels (psychiatres, touche à la folie : qui décide de la frontière entre la folie et la normalité ? Comment les fous sont-ils considérés, pris en charge, enfermés par la société ? Ils se sont aussi tous retrouvés, un jour
psychologues infirmiers psy) et, plus tard, avec d'autres thérapeutes, non reconnus par la faculté, qui travaillent sur les plans énergétiques ou émotionnels, avec la nutrition et les plantes aussi.Il y a d'un côté l'envie de mettre la folie sur la place publique, de la sortir de ses lieux de rélégations pour questionner là où elle nous dérange, ce qu'elle a à nous dire. Pour cela, le groupe a organisé des projectionsdébats avec des documentaires et des fictions. De l'autre, il y a une pratique, soutenir ici et maintenant des personnes en souffrance, des amis et des voisins surtout, des amis d'amis parfois.
Souvent il s'agit de coordonner un groupe de soutien autour de la ou l'autre, à soutenir une amie, un voisin qui n'"allait pas bien". Au point qu'à l'automne 201 2, ils organisent à Faux-la-Montagne "Trois jours autour des souffrances psychiques". Trois jours où, avec la centaine de participants venus de tous horizons, ils refont l'histoire de la psychiatrie, s'interrogent sur les médicaments, les psychothérapies, les lieux d'accueil, l'hopital...
personne à partir de son réseau social et/ou familial, auquel s'ajoutent des thérapeutes si la personne le souhaite. Cela peut aussi mener à informer des patients sur leurs droits dans une institution psychiatrique pas toujours encline à les respecter.Le petit groupe se voit tous les mois pour partager sur les soutiens en cours, explorer un thème ou discuter sur un texte. Il n'a pas d'existence officielle. Il se murmure qu'il préparerait de nouvelles rencontres publiques pour l'année prochaine. A suivre.
Pieds nus ça donne de la force ! C'est la formule de Bernat Combi qui a ouvert hier soir le cycle des concerts en se débarrassant de ses chaussures au début de sa prestation.
Les titres auxquels vous avez échappé "L'Echo des pacages" s'est d'abord appelé "Le Fêtard" – trop
pochtron a dit le comité de censure de la fête. Puis "Le Festif" – pas assez sérieux ! Il a failli devenir "Le Broutard enchaîné" – Noooonnn ! Trop négatif. Alors "Le Broutard déchaîné" ? - Bof. C'est comme ça qu'on finit par s'appeler "L'Echo des pacages"...
Ministère de la Sécurité Mercredi dernier une quinzaine de personnes s'affaire à monter
deux immenses barnums, l'un place de la Terre, l'autre sur les berges de l'Enclose. Jeudi matin la commission de sécurité passe et décrète que les barnums ne sont pas aux normes. En brulant, la bâche plastique s'égoutterait sur le public. Même si les deux immenses barnums sont ouverts sur les quatre côtés et que le public est quasi dehors la commission est intraitable : "Les musiciens peuvent jouer dessous, mais le public ne doit pas y aller". Sympa pour les musiciens. Fin de l'histoire : vendredi une petite troupe démonte l'ensemble. Faire et défaire c'est toujours travailler.
Journaliste : un dur métier Même à l'Echo des pacages les conditions de travail sont difficiles... Notre rédacteur en témoigne.
Art contemporain L'artiste John William Botherus a démailloté l'église de Tarnac.
Ceux qui voulaient voir son oeuvre, annoncée dans notre premier numéro seront donc déçus. Qu'ils se rassurent ! L'artiste taiwanais Hong Kong Wai a réalisé une installation particulièrement saisissante, "Jail Church", où l'église, incarcérée dans un engrillagement métallique, suggère l'emprisonnement de la civilisation traditionnelle dans la modernité. Il fallait y penser !
Pendant ce temps, à Véracruz Du fait de l'absence d'une connection internet, notre correspondant à Véracruz n'a pas pu nous fournir d'informations du Mexique.
Sarrasin : Prenez-en et mangez-en tous Pendant la fête, dans sa remorque rouge, l'association Le Pain levé
prépare des galettes avec du sarrazin poussé sur le Plateau. Goutezles, salées ou sucrées, les bénéf sont pour l'organisation de la fête.
Quatre questions à Télé Millevaches
- Votre lettre d'information parle de "sortir ce petit pays de la spirale de déclin que toutes les institutions lui promettent à demi-mots. Bref, faire mentir tous les cyniques, les fatalistes, les économistes..." En quoi Télé Millevaches joue un rôle làdedans ?
La phrase est en fait tirée du texte de présentation de la fête de la Montagne Limousine, mais on s’y retrouve complètement ! Quand Télé Millevaches a été fondée en 1986, c‘était vraiment avec cette volonté d’être un outil au service d’un mouvement de reprise en main du pays par lui même, à une époque ou l’exode rural était souvent présenté comme une évolution naturelle et sans retour. Il y avait cette idée assez forte que c’était aux gens d’ici de faire en sorte qu’il soit encore possible (et joyeux !) de « vivre au pays ». L’idée d’une Télé-brouette qui se déplaçait dans les villages et qui était faite par et pour les gens d’ici était une des réponses, une manière aussi de créer du commun.
- Télé Millevaches propose pendant la fête des ateliers pour apprendre à tourner des vidéos, y compris avec son smartphone ! Comment se déroulent-ils ?
L’idée est en fait assez simple : on avait décidé que notre prochain magazine porterait sur la fête de la montagne limousine. Et puis à force de réfléchir à comment on pouvait rendre compte de tout ce qui allait se passer sur ces trois jours un peu fous, on a fini par se dire que le mieux serait encore de faire en sorte que ce soient les participants à la fête qui puissent eux-mêmes en rendre compte. On a donc réfléchi à une forme d’atelier/laboratoire audiovisuel ouvert à tous. On met à disposition notre matériel (caméras, micros, ordinateurs) et
nos savoir-faire pour accompagner les personnes qui souhaitent s’essayer à la vidéo sous toutes ses formes et explorer toutes les facettes de la fête. On peut participer sur les trois jours ou juste pour une heure. L‘atelier commence dès 16h le vendredi, mais il est possible de nous rejoindre n’importe quand entre 10h et 18h le samedi, et entre 10h et 17h le dimanche. N’hésitez-pas à pousser la porte de la boulangerie (place des médias) ou se trouve notre repaire.
- Qu'est-ce que le "vidéomaton mobile" ?
Comme son nom le laisse deviner, c’est une version vidéo du fameux photomaton. On entre dans la cabine, on tire le rideau, on ajuste son siège, on appuie sur le bouton, et on a trente seconde pour donner son avis, chanter une chanson en occitan, lire un texte, pousser un coup de gueule, ou même ne rien faire. La cabine se déplacera dans différents lieux de la fête. Rendezvous derrière le rideau !
-Vous parlez aussi d’un cinéma permanent, ça consiste en quoi ?
Au départ, il y a eu ce constat que les thématiques qui traversent la fête (agriculture, territoire, accueil, réfugiés) étaient les mêmes que Télé Millevaches explore de puis presque trente ans. On a donc réfléchi à une programmation qui irait piocher dans nos archives de quoi faire écho aux débats prévus au cours de ces trois journées. Et puis on s’est dit que ça serait encore mieux si la salle de projection pouvait servir à tous ceux qui avaient des films à partager. On a fait un appel à idées, et la programmation a vite été bouclée pour les deux jours. Ça se passe sous le marabout, place des médias.
À TARNAC LES FÊTES SE PRÉPARENT EN DUO CHERCHEZ L'INTRUS
http://fete.montagnelimousine.net