L’écho des pacages n°7

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L’écho n°7 des pacages journal de la fête de la montagne limousine DI manche 25 septembre 2016

La patate ! IL FALLAIT AVOIR LA FRITE POUR ÉPLUCHER TOUTES LES PATATES DE LA FÊTE...

è La Nouaille : l’école en danger

C’est un feuilleton que l’Éducation nationale sait trop bien faire durer... L’existence de l’école à La Nouaille est menacée. Une pétition circule. Lire page 2.

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Nuit du pain : politique de la miette Ils ont pétri pendant 13h dans la nuit de vendredi à samedi, défournant leur dernière miche à 5h hier matin. Le temps de discuter de leur travail. Lire page 6 et 7.

è Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre

Des rencontres et des échanges autour et avec des réfugiés qui vivent désormais sur la Montagne se sont déroulés durant toute la journée de samedi. Compte-rendu et impressions page 3.

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Agriculture : le débat Ils étaient près de 50 hier matin à débattre de l’avenir de l’agriculture sur la Montagne limousine. Foncier, filières, prix, transmission des exploitations… tout a été passé en revue. Lire page 5.


Autour des réfugiés Environ soixante participants sont venus se rencontrer autour de la question de l’accueil des réfugiés sur le Plateau.

Comment résoudre le casse-tête de l’activité et du travail ? Comment accompagner les migrants à s’auto-organiser dans leur lutte ?

posent un programme de 2 ans, incluant des cours d’italien et la participation à plusieurs ateliers collectifs (construction, tissage, vannerie...).

Ils sont originaires du Congo, de Côte d’Ivoire..., venus d’Ussel, Tulle ou encore Tours, ou bien d’Eymoutiers, Faux-la-Montagne, Saint-Martin-le-Chateau, Meymac ou d’ailleurs sur le Plateau, membres d’associations comme le Planning Familial, le MAS (Montagne Accueil Solidarité) ou la CIMADE de Peyrelevade et d’Eymoutiers, de la Maison des Droits de l’Homme de Limoges, de Pivoine, de la Ferme du Moulin de Larchat, des comédiens du spectacle Espagne 36...

Il y a aussi la préoccupation que la solidarité soit à la fois envers les personnes en difficulté déjà présentes sur le territoire, et aussi vers les nouveaux arrivants. Et la résistance au discours ambiant sur la migration qui véhicule des idées fausses. Il y a l’idée qu’il faut nous saisir de toutes ces questions, et trouver des solutions de débrouille en dehors des institutions, parce que la politique menée par l’Etat n’est pas favorable à l’accueil. Et aussi qu’il nous faut mobiliser les élus pour qu’ils s’engagent et soutiennent les habitants.

Après la projection du film, une discussion s’engage en présence de la réalisatrice, dans l’idée de mieux comprendre cette expérience pour

Il y a des groupes d’habitants ou des associations à la recherche de réseaux, de contacts, d’expériences pour accueillir, ou accueillant déjà chez eux des familles dites « déboutées du CADA », c’est-à-dire dont la demande de statut de réfugié a été refusée. Voici quelques unes des questions qui les traversent : Comment trouver de l’argent ? Comment trouver des logements, faire qu’ils soient mis à disposition par les particuliers ou par les communes ? Que faire des logement vides des bourgs ? Comment participer à des réseaux locaux, nationaux, internationaux, pour mieux se connaître, réfléchir ensemble, mieux connaître ce qui se fait ailleurs ?

L’après-midi, le film « Un paese di Calabria » est projeté, racontant l’expérience d’accueil de migrants sur la commune de Riace, depuis plus de 20 ans. Riace fait partie d’un réseau de communes solidaires italiennes – le RECOSOL. Aujourd’hui, plus de 300 communes de ce réseau accueillent des migrants. Elles pro

Il n'y a pas d'étrangers sur cette terre... à La Nouaille non plus ! Du débat sur l’accueil aux rencontres diverses, je tire déjà un petit bilan. J’en ai vu de toutes les couleurs ! Même vu un « vert », quelques « rouges », et un peu plus tard un verre de rouge, mais pas de quoi finir complètement noir. Il est beaucoup question des réfugiés sur notre plateau, et dans des termes réconfortants. Des liens de toute sorte, et beaucoup d’humanité. Des témoignages plus intimes, on en manque. Parce que les élus, les travailleurs sociaux, les bénévoles, des « institutionnels », on n’en manque pas; c’est tant mieux. Mais tout çà, sent quand même le monopole de la parole, non  ? Alors, comme nous avons beaucoup d’ami(e)s venu(es) d’ailleurs parmi nous, je vous présenterai demain une famille kosovare - surprise. Beaucoup voudraient bien rester chez nous, avec des papiers, ou sans, et même déboutés. Quand un élu dubitatif annonce « mais on rêve ! ». Eh bien oui, c’est d’ailleurs sûrement un peu çà pour beaucoup dans cette fête. « Faire des choses

Dernière rentrée pour l’école de La Nouaille ?

Folie Fripes vous rhabille à prix libre

La menace se précise. La mobilisation peine à s’organiser.

La friperie associative de Faux-la-Montagne vous propose ses fringues sur la fête. Nous avons posé trois questions à une de ses bénévoles.

La fermeture du regroupement pédagogique LaNouaille/St-Yrieixla-Montagne/Saint-Marc-à-Loubaud se précise, selon Julie Aït Sassis, déléguée de parents d’élèves devenue experte en décryptage de courrier de l’éducation nationale. Par ailleurs conseillère municipale à Saint-Yrieix, elle ne décolère pas envers l’attitude fermée de l’éducation nationale et désespère du manque de mobilisation autour de cette question. «On verra bien», se voit-elle souvent rétorquer quand elle l’évoque autour d’elle. L’enjeu est pourtant de taille : dés la rentrée 2017, les écoles de La Nouaille et Saint-Yrieix pourraient purement et simplement fermer, et leur vingtaine d’élèves être réorientée vers Vallière pour les uns, Saint-Quentin-la-Chabanne pour les autres.

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Alors Julie lance une pétition pour sensibiliser largement, bien au-delà des parents, car la fermeture d’une école touche tous les habitants. Une école, c’est une petite communauté avec ses élèves, ses parents, ses enseignants, sa cantinière... Mais une communauté qui rayonne autour au travers des paysans qui alimentent la cantine, des jeunes qui cherchent à s’installer dans des bourgs vivants. Avec les regroupements, on allonge les temps de transports d’enfants qui n’ont parfois que deux ans, on perd en qualité relationnelle et éducative, et on coule encore un peu plus les bourgs. Si cela vous touche, allez voir Julie sous son barnum «éducation durable» dans la cour de l’école.

s’en inspirer. Il en ressort une différence essentielle sur le droit de travailler en Italie pour les migrants et pas en France, mais aussi que le RECOSOL a su faire preuve d’une forte capacité d’improvisation et d’une grande liberté d’agir !

Depuis combien de temps existez-vous ? Folie Fripes est née en 2013 à Faux-la-Montagne. C’est donc notre quatrième année. Nous avons un local à Fauxla-Montagne qui ouvre une fois par mois pendant l’année (un samedi après-midi) et deux fois par semaine pendant l’été. De plus, nous participons parfois à d’autres manifestations comme cette année à la Fête de la Montagne.

ensemble, çà permet de discuter plus facilement » proclame un panneau près de la mairie. Mais PARLER, est-ce faire ? Un participant à un débat me disait « ils sont … chiants ! » Et justement, ce monsieur est un militant inébranlable « de l’humain ». Donc, il FAIT, comme le MAS, ou la CIMADE, et de nombreux amis à leur échelle. Au-delà des différences de culture, de religion et d’origine, ou de méthode, qu’est ce qui nous réunit, si ce n’est un pas vers l’autre ? Je vais emprunter à Maxime Le Forestier [vu au débat sur la forêt] ce titre et ces quelques mots, qui évoquent tant de choses : « On est tous nés quelque part », et pour élargir, « quand ne claironnera plus personne, au nom du bien du mal, des rois ou de dieu, on pourra faire un tour de terre, sans pleurer, sans vomir, sans se fermer les yeux ». Il n’y a pas d’étrangers sur terre, ou alors, sommes-nous tous des étrangers ? Enfin ce serait bien si, sur le Plateau, personne de se sentait étranger.

Pourquoi avoir créé cette friperie ? Pour créer une activité de plus sur la commune et contribuer ainsi à la dynamique du village. Nous sommes 5 à 6 bénévoles et les gens qui viennent aiment parce que ce n’est pas cher et que c’est sympa. En plus ils disent que nos vêtements sont bien triés et que ce que nous proposons est plutôt de bonne qualité.

Où trouvez-vous les vêtements ? On nous en donne, on en trouve parfois par lots bradés sur internet. Mais nous travaillons aussi avec l’Association d’entraide du plateau, à Peyrelevade, ou la ressourcerie Court Circuit de Felletin. Ils nous font passer les vêtements qu’ils récupèrent et nous, nous les trions. Nous gardons les plus beaux pour la friperie, le reste retourne dans les filières de recyclage.

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RENCONTRE AVEC... ...Suzanne Braun et Avenir Forêt Les membres d’Avenir Forêt (Société Civile à but non commercial) se sont donnés comme objectif d’acquérir collectivement des forêts et de les gérer de façon écologique. Pas de coupes rases mais débardage à cheval, préservation des chemins, régénération naturelle, diversification des espèces… Des interventions pédagogiques dans les écoles relaient leur propos. avenir.forêt@gmail.com

Agriculture : friches en vue Ils étaient près de 50 hier matin à débattre de l’avenir de l’agriculture sur la Montagne. Foncier, filières, prix, transmission des exploitations… tout a été passé en revue.

...Olivier Martin et la Biscuiterie du plateau Le but premier de cette association née en 2008 à Faux-laMontagne était de « faire ensemble des gâteaux conviviaux (et bons si possible !) ». Après avoir testé cuissons et recettes et en avoir ingurgité des kilos, il a bien fallu songer à les vendre, les biscuits... Circuit court, quand tu nous tiens, en avant les dépôts chez les copains et les marchés : Champs Libres, Eymoutiers, Faux, Gentioux. Peu à peu le biscuit prend ses aises, installe son propre laboratoire à Faux, puis en 2014 ouvre un salon de thé, dont le nom à consonance latine « Le Volubilis » et grimpante titille les papilles, mais pas que… Ici, on mange des gâteaux, on boit du thé ou du jus de gingembre, on emprunte des livres, on tricote, on joue, on expose ses œuvres, on regarde le magazine de Télé Millevaches ou on ne fait rien du tout. Mais ensemble !

...Pierre-Alain Caunet et Gioux Patrimoine C’est la préservation et la mise en valeur du patrimoine (bâti et naturel) qui anime les membres de cette association. C’est par le biais de rencontres, Journée Nature en juin et randonnée en juillet et de publications composées de collectes de témoignages et d’archives, enrichies de leur connaissance du terrain, qu’ils font connaître la richesse et l’histoire du patrimoine local. www.gioux-patrimoine.org - 05 55 66 91 71

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L’état des lieux du vieux monde connu depuis plus de trente ans). a été vite dressé. Le modèle éconoOn imagine qu’un réseau de commique et social de la très grande munes actives sur la question et majorité des exploitations de la utilisant tous les leviers à leur dispoMontagne est à bout de souffle. La sition pourrait mener une politique ferme de 150 ha en bovin ne fait foncière intéressante et fructueuse. non seulement plus recette mais est Autre proposition, la collectivisation de surcroît intransmissible. La baisse de la propriété des terres pour reméde la consommation et la hausse des dier au barrage financier à l’installaimportations de viande couplées à tion de jeunes agriculteurs: achat en l’augmentation des coûts de proGFA mutuel ou via la société fonduction rendent les exploitations cière Terres de lien par exemple. déficitaires et laissent les paysans dans l’impasse. A la tête de parfois Le nouveau monde, ce serait plusieurs centaines d’hectares, ils aussi de valoriser les productions cherchent à vendre à bon prix pour sur place à l’image des producteurs s’assurer un complément à la (très) de chanvre. Le projet de filière petite retraite de la sarrasin s’inscrit aussi MSA. Petite révolution dans cette démarche : Les communes, dans le milieu, certains regrouper des producjusqu’alors peu conseillent même à teurs de sarrasin afin présentes sur leurs enfants de réfléd’atteindre des volumes la question, chir à deux fois avant justifiant d’investir pourraient avoir de reprendre l’activité dans des ateliers de un rôle central tant l’avenir est incertransformation (décorde par leur tain. Ils insistent forteticage, bière, whisky, connaissance du ment sur la nécessité de thé, pâtes…) et une terrain maîtriser son prix de commercialisation vente et ne considèrent mutualisée. A partir de plus comme loufoques les projets de là, tout est ouvert : coopérative de fermes plus petites aux productions producteurs qui fait les investissediversifiées (petits fruits, légumes, ments et salarie des gens, porteurs brebis, oeufs, lait, céréales pour de projets indépendants… En plus l’alimentation humaine…). C’est à de garder la valeur ajoutée sur la ce moment que le nouveau monde a Montagne, on imagine ce qu’un tel pointé son nez dans la discussion. développement pourrait apporter comme activités, comme nouveaux Il y a d’abord l’idée de retrouver habitants, comme vie. des ressources foncières financièrement accessibles. Les communes, Ce foisonnement d’idées ne va jusqu’alors peu présentes sur la pas sans points de vigilance : ne pas question, pourraient avoir un rôle idéaliser les communes qui parfois central de par leur connaissance font le jeu du système, ne pas tomdu terrain : repérage des terres en ber dans la monoculture de profriche, transparence sur les ventes, ductions rentables, ne pas recréer constitution de réserves foncières. de grosses structures en aval de la Elles ont par exemple tout récemproduction qui imposeraient leurs ment repris en gestion les biens de conditions aux paysans. section qui représentent des surfaces considérables. Elles peuvent, de Un paysan prévient : «si rien droit, s’approprier les «biens sans n’est fait, on pourrait assister au maître» (terres sans propriétaire retour de la friche».

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Le pain, c’est la base Il est 14h vendredi, la nuit du pain est ouverte. On commence la chauffe véritable. Ça faisait quelques semaines que Jean-Marie tentait, par petits feux, de réveiller doucement ce four endormi depuis plus de quarante ans au cœur du bourg, au pied de l’église. Ils sont cinq boulangers de cette Montagne a s’être donné rendez-vous pour faire du pain ensemble, toute la nuit, pour le plaisir et au bénéfice (entre autres pécunier) de la fête de la Montagne. Ce soir-là, il valait mieux avoir une tendinite qu’une extinction de voix. Comme à la pétanque tout le monde y va de son commentaire. Nous avons toute la nuit pour discuter, et pas seulement boulange.

devenus des molécules si grosses et si complexes que le gluten n’est plus adapté à notre métabolisme. Le sujet est désormais à la mode, mais le gluten en lui-même n’est pas forcément en cause. « Encore faut-il savoir de quel gluten on parle ! » insiste Nico. Le gluten qu’il est allé rechercher dans les variétés anciennes convient mieux à notre intestin grêle, les blés anciens sont plus digestes. C’est aussi une manière de lutter contre l’accaparement des semences par des industriels comme Bayer et Monsanto.

Frasage et façonnage

Nico, le métier par les deux bouts

Vers 17h, les flammes forment des nappes de feu qui lèchent la voûte du four qui a entièrement blanchi. On enlève la cendre, qu’on glisse sous la sole. Le four est un peu trop chaud, la farine lancée sur la sole noircit trop vite. Le test est simple : « Tu balances de la farine, tu comptes jusqu’à dix et la couleur qu’a prise la farine sera

Nico fait d’ordinaire du pain pour les Quatres roux, à Gentioux. Il a voulu prendre le métier par les deux bouts et s’est lancé dans la production de ses propres céréales. Pour retrouver la qualité qui lui semblait nécessaire, il lui a fallu aussi retrouver des variétés de blés anciens. Cette année, il a récolté du blé de Millevaches et il m’explique que depuis le milieu du XIXe siècle, les besoins industriels ont complètement dénaturé les semences. Un détail qui a son importance car, à l’heure actuelle, les céréales représentent tout de même les 2/3 des calories et la moitié des protéines de notre alimentation. Les protéines du son (l’enveloppe du pain) ne sont plus utilisées que pour nourrir les animaux. Le germe du blé (matière grasse) est rejeté également et les protéines du blé moderne sont

celle du pain à la sortie du four. » Alors, on attend. Comme on ne connaît pas le four, on met un petit coup de thermomètre laser. Nous redescendons à 280°c sur la sole et 305°c sur les parois. C’est bon les gars, on y va… Avant ça, il y avait eu tout le travail de frasage (mélange homogène des ingrédients), de pliage de la pâte et, encore plus tard, de façonnage. Pendant les pauses, on continue à causer des parcours atypiques des uns et des autres (d’ailleurs pas si atypiques que cela sur cette Montagne).

A la découverte de La Nouaille Dans les rues vous avez peut-être remarqué 24 petites photos qui représentent des détails photographiés dans La Nouaille. Le jeu est de découvrir où ils se situent... Autant dire que les Nouaillauds ont beaucoup plus de chance de trouver que les autres. Mais même pour eux, ça ne va pas être facile ! Les réponses seront affichées dimanche à 16h. Et vous pouvez retrouver toutes les photos sur internet à l’adresse suivante : http://annick.baillet.perso.sfr.fr

Au-delà du pain Des années auparavant, Nico avait travaillé pour Jaguar à la fabrication de pièces plastiques. Ensuite, il avait créé une entreprise avec Isa, sa compagne, et puis, comme beaucoup, il avait tout laissé tomber, passé quelques temps à aller voir ailleurs avant de s’établir à Gentioux où il continue à travailler avec Isa. La passion de la boulange, il l’avait attrappé au Pain levé où travaille notre deuxième larron, surnommé Kub. Comment décrire le Pain levé ? Entre le modèle associatif, l’arban (les travaux collectifs que les anciens de la Montagne pratiquaient) et les ferments d’une « Commune » (organisation directe d’une vie politique et matérielle commune à l’échelle, ici, d’un territoire). Kub participe avec une grosse vingtaine de personnes à la production de 80 kilos de pain hebdomadaire. Après les fournées, le pain est laissé au fournil et chacun vient prendre ou acheter le pain selon le type de rapport que chaque personne entretient avec le collectif. Le Pain levé n’est pas un collectif de vie, encore moins une communauté, c’est autre chose qui dépasse largement la question du pain, même si, comme chacun sait, le pain, c’est la base. L’argent qui, lui, ne se mange pas, est réinvesti dans d’autres outils collectifs qui permettent de faire du bois de chauffage en plus des fagots, une caravane qui permet d’aller proposer une restauration évènementielle et d’autres outils encore. En dehors de cela, Kub fait tout un tas d’autres choses.

Tracasseries administratives Ahahah, ça y est, c’est le moment de défourner, petite montée d’adrénaline pour ces passionnés… Magnifique, délicieux, la couleur est belle, on se dit quand même que, sans que ce soit gênant, il manque un peu de sel. On va corriger. Mich, notre troisième boulanger, a de nombreuses activités. Pendant un temps il proposait du pain cuit à l’ancienne sur le marché de Felletin. On

l’aimait bien, son pain, mais toutes les tracasseries administratives ont fini par le décourager. Difficile en effet de faire rentrer tout le bestiaire du Plateau dans une case (Avec des amis, on se disait qu’habiter vraiment un territoire, c’était se rendre ingouvernable). Mich connaît par cœur tout son pays, il n’est pas inquiet, il saura toujours se débrouiller, l’animal.

Aller au bout de son produit Pierre, le dernier des boulangers, est venu avec son ami Jérôme qui vient de plus en plus souvent l’aider. Lui, il travaillait jusqu’il y a peu dans la restauration, mais de plus en plus, il pense à la boulange. Quel plaisir quand même d’aller jusqu’au bout de son produit, d’aller jusqu’au bout de sa passion et d’aller, comme Pierre à Meymac, récolter tous les dimanches les compliments et les encouragements des amateurs. Jérôme pense de plus en plus au Plateau. À Poitiers où il vit, ça n’a rien à voir. Ici les gens se filent sans arrêt des coups de main, on n’est pas dans la concurrence, ce n’est pas l’argent qui est au centre des relations. On plaisante en se disant qu’avec l’argent, ici, on n’est pas emmerdé... parce qu’il n’y en a pas ! Mich, qui est celui qui connaît peut-être le mieux le pays, n’est pas vraiment d’accord, le Crédit agricole non plus je crois. Bon il est 5h30 du matin, Mich est tout noir de cendre et on l’aperçoit à peine s’éloigner. Kub et Louis, le jeune voisin de la Ribière, sont rincés… Demain la fête va vraiment commencer.

Ni Vinci, ni ailleurs !

Un tract circule sur la fête... Pour un tag dans un parking de Vinci à Limoges, suite à une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, un habitant de la Montagne a été condamné à verser 17 329 euros à Vinci et 1 050 euros de dommages et intérêts pour trois policiers (ajoutez-y 127 euros de frais de justice et 4 mois de prison avec sursis). Ceci est-il bien raisonnable ? Et par ailleurs, pourquoi une seule personne écoperait-elle pour une action qui a réuni plus d’une centaine de manifestants ? Des actions de soutien vont être organisées sur la Montagne dans les jours et semaines qui viennent. Pour aider ou en savoir plus envoyer un mail à l’adresse suivante : 17000eurospouruntag@riseup.net

Pédalez électrique !

Samedi, sur la fête, on pouvait tester le vélo électrique sur un parcours de 1,5 km (dont une bonne côte). Ces vélos appartiennent au parc naturel régional qui les prête gratuitement pendant 15 jours à qui veut essayer ce moyen de déplacement. À partir de l’année prochaine, le parc mettra à disposition des communes volontaires 3 vélos pendant six mois pour qu’elles les proposent à leur population. Si votre commune est intéressée contactez le parc. Ce dernier compte également mettre en place en 2017 un vrai service de location de vélos électriques.

Nucléaire : toujours non merci ! Le transfert des déchets radioactifs par AREVA de l’ancienne mine d’uranium de Darnets vers Millevaches est toujours d’actualité en septembre 2016. Depuis un an, le préfet de la Corrèze n’a apporté aucune réponse aux questions posées par l’association La Loutre fluorescente qui s’est mobilisée contre ce projet. Restons vigilants ! 6

La maréchaussée était de la fête

Hier, les gendarmes sont venus faire une petite visite à La Nouaille. Nos amis de la maréchaussée avaient manifestement une idée bien précise puisqu’un des organisateurs les a surpris en train de photographier le stand de soutien à la ZAD de Notre Dame des Landes. Après que celui-ci leur ait gentiement fait comprendre qu’on n’avait pas envie de ça ici, ils sont partis.

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Portraits…. Balade au fil des rencontres J’ai croisé des « néos » et même des « archéo-néos », et des natifs, et plus j’avançais, plus je me sentais chez moi. Tenez, Olivier et son « Volubilis », çà vient d’où ? Çà sent un peu le Romain, non ? Et vous savez bien que nous qui avons des ancêtres gaulois, les Romains nous posent problème. Un peu plus loin, on entend les airs irlandais de nos chanteuses « Mockets », je ne me moquetterai pas de l’orthographe. Et juste en face, nos amis de Namur et leurs gauffres, avec leur accent à couper au couteau, je trouve que çà nous fait un air d’Europe. Voilà enfin une bonne chose de Bruxelles. Et les gens d’IPNS – Inévitables Ploucs Non Sédentaires – ont-ils vu ce concurrent bas-corrézien, appelé « La Trousse » ? Enfin des canards qui ne nous sont pas étrangers. Depuis qu’on a un président « du coin », ils ont un max de subventions, et de la couleur, et des photos partout. Au fait, savez-vous lire ? Les mauvaises langues diront « sur le Plateau pas trop »… Et pourtant ici, y a de quoi lire partout : des pancartes « la buvette, c’est chez nous » (est-ce vraiment une invitation ?), ou « trop de forêt, on veut des prés pour nos vaches »…

Yves le communiste libertaire, du naturaliste (j’ai pas dit « naturiste ») avec le magazine La Cardère – très chouette, comme la Hulotte - et les éditions de La Maiade, très chouette aussi, que du beau. Çà sent un peu le rebelle, tout çà, non ? Justement, les amis de CRS (cherchez vous même le sens) nous proposent un spectacle complet autour du chant. Ils vont nous causer de la guerre civile espagnole, et de la suite, et des idées généreuses que nous ont laissées les Républicains (pas ceux de Sarko hein !). Et pour finir, des gens d’ici – natifs donc – mais revenus depuis peu – donc néos ? savez-vous ce qu’ils retiennent de la Fête ? Le jus de pommes, le tourtou de blé noir, les belles maisons – merci les maçons creusois - le miel et les confitures. Çà me rappelle un élu qui disait : « tu sais, sur le Plateau, y a boire et à manger ». Vous comprenez çà comment vous ?

Vous pouvez trouver de l’occitan, avec l’IEO, du subversif avec Jean-

La fête est finie, vive la prochaine ! La photocopieuse de la mairie de La Nouaille nous ayant lâchés, ce numéro 7 de l’Echo des pacages sera le dernier de cette année... Mais ce n’est pas une machine qui arrêtera la dynamique qu’entretient cette fête, moment de retrouvailles, de rencontres, d’échanges. Beaucoup de monde est venu à La Nouaille et selon les comptages précis de Christine, spécialiste de la question l’année dernière à Tarnac, la fête de cette année a reçu autant de visiteurs que celle de 2015. Beaucoup de personnes nous ont dit : « C’est à cette fête que je retrouve des gens que je ne vois qu’une fois par an ! » Des habitants nombreux et divers se sont croisés et l’occasion n’est pas si fréquente. Chacun est pris sur ses activités, rencontre toujours un peu les mêmes personnes, et se retrouver aussi nombreux et dans la diversité des profils côtoyés sur la fête, est un moment rare qui donne de l’énergie. Alors à suivre ! Une rencontre de bilan de la fête aura lieu dans les prochaines semaines, il sera annoncé sur le site de la fête : http:// fete.montagnelimousine.net 8


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