pour les enfants LES GRANDS
Fleurus
CLASSIQUES DE MON ENFANCE
Contes extraits des titres originaux :
Le più belle fiabe illustrate per i più piccoli, Le più belle fiabe illustrate dei fratelli Grimm, Le più belle fiabe illustrate di animali, Le grandi fiabe illustrate classiche © 2015, Edizioni EL S.r.l., Trieste Italy © 2016, Edizioni EL S.r.l., Trieste Italy
Dans la même collection :
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Fleurus Illustrations de couverture : Thierry Manès Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sarah Malherbe Édition : Anna Guével, assistée de Léa Bernardin Direction artistique : Élisabeth Hébert, assistée de Maïté Dubois Mise en pages : Pauline Sorel Direction de la fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Axelle Hosten © Fleurus, Paris, 2018, pour l’ensemble de l’ouvrage. ISBN : 978-2-2151-3450-3 MDS : 652712 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. » Matériaux neufs seulement N° de permis : QC-007309 Contenu : Mousse de polyuréthane
N° d’édition : J18010 Achevé d’imprimer en décembre 2017 par Toppan Leefung, en Chine Dépôt légal : janvier 2018
Les plus beaux
contes illustrés pour les enfants racontés par
Roberto Piumini et Stefano Bordiglioni traduits de l’italien par
Maya Morando
Fleurus
Roberto Piumini raconte
Le Chat botté
D’après Charles Perrault Illustrations de Franscesca Chessa
Un vieux meunier, sur son lit de mort, appela ses trois fils. « À toi, l’aîné, je laisse le moulin, ditil. À toi, le deuxième, je laisse l’âne. À toi, le troisième, je laisse le chat. » Le troisième fils éclata en sanglots. Il regarda le matou et dit : « Mes frères, avec le moulin et l’âne, pourront gagner leur vie ! Mais moi, que ferai-je avec ce chat ? Je ne peux que le manger, et avec sa peau, faire un manchon pour me chauffer les mains ! »
Le chat, qui avait tout entendu, s’exclama : « Que de vilains projets ! Fais-en plutôt des grands ! – Des grands projets ? Lesquels ? – Procure-moi une bonne paire de bottes et donne-moi un sac qui ne soit pas troué. » Le plus jeune fils, sachant combien le chat pouvait être malin, lui fit confectionner des bottes et lui donna un sac. L’animal enfila les bottes, prit le sac et partit. Une fois dans les bois, il mit de l’herbe fraîche au fond du sac et attendit qu’un lapin entrât dans le piège. Puis il resserra le lacet du sac, chargea la proie sur son épaule et s’en alla.
Il se rendit au palais royal et demanda à être reçu par le roi. Devant le trône, il sortit le lapin et dit : « Votre Majesté, le marquis de Carabas te fait don de ce gibier, pris sur ses terres. – Remercie-le de ma part », dit le souverain. Le chat se rendit dans un champ de blé, mit dix grains dans le fond du sac et captura deux perdrix, puis il retourna au palais. « Le marquis de Carabas partage avec toi ces perdrix. – Ce présent est bienvenu, dit le roi. Remercie le marquis de ma part. »
Pendant trois mois, le chat porta du gibier, en disant que le marquis de Carabas le lui envoyait, et chaque fois le roi remerciait. Un jour, en passant par la cour, les oreilles bien ouvertes, il entendit que le souverain et sa fille se préparaient pour une promenade au bord de la rivière. « Maître, fais ce que je te dis, conseilla le chat au troisième fils. Va au bord de la rivière à l’emplacement que je t’indiquerai, retire tous tes vêtements et prends un bain. » Le jeune homme obéit. Le roi passant sur la rive, le chat se mit à crier : « À l’aide, à l’aide, le marquis de Carabas se noie ! »
Le roi, entendant ces cris, envoya trois gardes repêcher le jeune homme dans la rivière. « À l’aide, à l’aide ! cria encore le chat, qui avait caché les vêtements sous une pierre. On a volé les habits du marquis ! » Le roi fit se déshabiller le noble le plus élégant de sa suite et donna ses vêtements au jeune homme. « Quelle chance de te rencontrer, marquis de Carabas ! dit-il. – Cette chance est toute pour moi, Votre Majesté ! » répondit le jeune homme en regardant la princesse. Et comme il était beau garçon, la princesse lui fit les yeux doux.
« Nous sommes fatigués de marcher, dit le roi. Monte dans le carrosse, et continuons notre promenade ensemble. » Le jeune homme s’installa et ne lâcha pas des yeux la princesse, qui le frôlait avec son pied. Pendant ce temps, le chat courait en avant du carrosse. Dès qu’il vit des paysans qui faisaient les foins, il leur dit : « Si vous ne répondez pas au roi que ces champs appartiennent au marquis de Carabas, vous le regretterez ! » Le carrosse passa, et le souverain demanda : « Bons hommes, à qui appartient cette terre ?
– Au marquis de Carabas ! » répondirent les paysans. Le chat continuait sa course, et rencontrant des moissonneurs, il leur dit : « Si vous ne répondez pas au roi que ce blé appartient au marquis de Carabas, vous serez griffés aux yeux toutes les nuits ! » Peu après, le souverain passa et demanda : « À qui appartiennent ces beaux champs de blé ? – Au marquis de Carabas ! » répondirent les paysans. Le chat courait toujours, et ainsi manigança-t-il une dizaine de fois, si bien que le roi fut émerveillé par toutes les terres que possédait le marquis de Carabas.
À force de courir, le chat atteignit un grand château habité par un ogre richissime. Il demanda à être reçu pour présenter ses hommages et le géant vaniteux accepta. « On dit que tu peux te transformer en n’importe quel animal, lança le chat. – Tout à fait ! répondit l’ogre. Pour te le prouver, je deviendrai l’animal que tu choisiras ! – Es-tu capable de devenir un lion ? » Sitôt dit, sitôt fait, l’ogre se transforma en lion et le chat bondit sur l’armoire en simulant l’épouvante.
« Me crois-tu, maintenant ? demanda l’ogre en reprenant son aspect. – Je te crois et je ne te crois pas, répondit le chat en descendant de l’armoire. – Et pourquoi ? – Parce que se transformer en un gros animal est chose facile. Tandis que se transformer en un animal petit comme une souris me paraît plus compliqué. – Ah vraiment ? » rétorqua l’ogre. Et sitôt dit, sitôt fait, il se transforma en petite souris. Mais il n’eut même pas le temps de remuer la queue : le chat lui sauta dessus et le dévora tout cru.
Entre-temps, le carrosse du roi était arrivé. Le chat courut à la porte et s’inclina. « Vous êtes les bienvenus au château du marquis de Carabas, Votre Majesté, Princesse ! – Marquis, ce château est-il vraiment le tien ? demanda le souverain, ébloui. – Oui, s’il le dit ! » répondit le jeune homme avec malice, avant de donner la main à la princesse pour l’aider à descendre. Ils visitèrent le palais et entrèrent dans une grande salle où était dressée la plus somptueuse des tables.
À la fin du repas, le roi demanda : « Marquis de Carabas, voulez-vous épouser ma fille ? – Seulement si elle le désire aussi, Votre Majesté, répondit le jeune homme. – Je le désire plus que tout ! » déclara la princesse. On prépara les noces, qui furent superbes et tous vécurent heureux dans ce château. Quant au chat, il continua de chasser les souris pour se divertir un peu.
Le Chat botté Le Rossignol de l’Empereur de Chine Sinbad le marin L’Oiseau d’or Aladin Le Loup et le Chien Tarzan Le Petit Poisson et le Pêcheur
Dans la même collection : 13,90 € France TTC www.fleuruseditions.com