Devenir femme - Etre soi

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CLAIRE DE SAINT LAGER



INTRODUCTION « Aimer, c'est avoir confiance, c'est être ouvert au monde, c'est se sentir libre. Aimer, c'est avant tout faire la paix avec soi et la vie. » Géraldyne Prevot-Gigant

Ce livre t’a peut-être été offert, prêté, confié. Ou bien a-t-il éveillé ta curiosité mais tu te demandes ce que tu vas y trouver, ce qu’il pourrait t’apporter. Pourquoi un livre à l’heure où l’information se glane partout ailleurs, sous des formats divers, plus efficaces, plus divertissants ? Ce livre a été pensé comme un rendez-vous avec toimême, un temps offert pour aller à la rencontre de la femme que tu es et que tu deviens. L’adolescence est une période riche en transformations, en changements, en secousses parfois. Ce peut être une période inconfortable, au cours de laquelle chacune cherche de nouveaux repères et se trouve sans cesse confrontée à bon nombre d’injonctions contradictoires : « Sois belle ! Sois indépendante ! Sois forte ! Sois combative ! Sois sage ! Sois sympa ! Sois douce ! Sois désirable ! Choisis ton camp ! Exprime-toi ! Ne la ramène pas ! Fais des efforts ! N’en fais pas trop ! Assume-toi ! Change ! Sois plus... Sois moins... etc. ! »

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Cette période peut amener beaucoup de confusion sur notre identité, nos désirs, nos croyances. Alors que, petites filles, nous étions spontanées et confiantes, à l’adolescence le doute nous assaille : doute sur nousmêmes, sur notre valeur, sur nos choix... L’avenir apparaît comme incertain. On entend parfois les adultes se plaindre « des jeunes », de leurs modes, de ce qu’ils ne savent plus dire ou faire. Il arrive aussi que ces mêmes adultes ne parviennent pas à répondre à nos questions essentielles. On entend également tout et son contraire sur le fait d’être femme : pour certains, c’est un fardeau, pour d’autres, un combat, un défi, une lutte, pour quelques rares personnes, c’est une joie et une grâce ! Aucun climat anxiogène ne devrait cependant étouffer cette voix qui nous appelle à vivre pleinement… Ce livre n’a pas été pensé tout à fait comme un manuel. Car il n’y a pas de recette pour être toi. Devenir femme est une aventure dont tu es la seule héroïne. Mais ce livre peut être une ressource pour te lancer dans la vie, pour en affronter les défis, pour en savourer pleinement toutes les joies. Un livre comme une voix qui se fait l’écho des femmes qui nous ont précédées, te permettant de devenir, à ton tour, passeuse pour celles qui suivront. Un livre comme une interrogation, car la vie n’a pas toujours de sens immédiat, ni de sens interdit, ni de sens obligatoire. La vie a le sens que tu lui donnes, car tu portes en toi une dimension créatrice.

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Un livre comme un espoir, celui que tu puisses y trouver un élan pour oser, pour croire en toi, pour réaliser tes rêves. Un livre comme un combat, celui qui restaure la dignité de la femme, celui qui dénonce ce qui lui porte atteinte. Un livre comme une fête pour célébrer la joie d’être femme, en rire avec légèreté. Un livre comme une richesse faite de la diversité de nos visages et de nos personnalités. Un livre comme un émerveillement devant le mystère d’être femme et le respect que cela impose. Ce livre est là pour te rappeler qu’il est bon d’avoir 15, 17 ou 20 ans, pour te redire qu’être jeune est une chance et que l’avenir t’appartient. Tout est à construire et tu as, en toi, toutes les ressources pour t’épanouir ! Ce livre est là pour t’accompagner à la rencontre de toi-même, à aimer ce que tu découvres de toi. Ce livre est là pour t’autoriser à te révéler et à rayonner de cette joie d’être femme !

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INTRODUCTION

Un livre comme un trésor dans lequel ont été thésaurisés des clés, des idées, des intuitions, des savoirs, des témoignages inspirants.



Embrasser mon féminin « La femme est le rayon de la lumière divine. » Rûmi



CHAPITRE 1

La puissance du féminin ! « Il reste à la femme de reprendre possession de sa royauté intérieure. » Paule Salomon


Dans ce chapitre, nous te proposons de :

-› a pprofondir les notions de femme, féminin et féminité -› d écouvrir comment le féminin a été célébré à travers le temps et les cultures

-› découvrir ton féminin

« On ne naît pas femme, on le devient », écrivait Simone de Beauvoir en 1949. Elle entendait par là que la biologie ne suffit pas pour définir une femme ; notre identité s’élabore par l’éducation et ce qui nous est transmis. Ce manifeste féministe a fait couler beaucoup d’encre, il porte une vérité profonde. Être femme n’est pas nécessairement une évidence, c’est quelque chose qui se découvre et s’élabore. Je suis l’héritière des femmes qui m’ont précédée et m’aident à me représenter le féminin.

FEMME, FÉMINITÉ, FÉMININ Il faut distinguer trois mots qui sont souvent confondus, les mots « femme », « féminité » et « féminin ».

G Être femme : c’est mon identité. Je peux dire que

« je suis une femme », c’est-à-dire que je me reconnais comme appartenant au sexe féminin. C’est aussi ma dimension incarnée, parce que je suis née avec un corps de femme, je porte des caractéristiques biologiques spé-

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G La féminité correspond à un ensemble de compor-

tements extérieurs. Ces comportements s’apprennent et peuvent d’ailleurs correspondre à des stéréotypes. Ils sont souvent liés à mon contexte culturel. La féminité est valorisée dans les rapports de séduction notamment, les hommes étant souvent attirés par la féminité. Mais la féminité n’émane pas toujours de mon intériorité. Je peux accentuer ma féminité par les vêtements, des bijoux, des accessoires ou par certaines attitudes. Cela peut m’aider à me sentir « féminine » mais cela ne définit pas mon identité.

G Le féminin est une essence, c’est-à-dire qu’il corres-

pond à une dimension intérieure de l’être humain. En effet, dans toutes les traditions culturelles, spirituelles et philosophiques du monde, on associe certaines valeurs au féminin et certaines autres valeurs au masculin. Si certaines valeurs sont associées au féminin et d’autres au masculin, ce n’est pas parce que seules les femmes possèdent les valeurs féminines ou les hommes les valeurs masculines. Mais c’est parce que, culturellement et traditionnellement, les femmes étaient les représentantes de ces valeurs du féminin dans la société, alors que les hommes représentaient les valeurs du masculin. Ces valeurs n’ont

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cifiques (ex. : au niveau des chromosomes [23ème paire], de mes organes génitaux internes et externes…) qui me différencient de l’homme. Au niveau du squelette, ce qui permet de distinguer un homme et une femme, c’est bien souvent la forme du bassin qui est un peu différente, pour rendre possible l'accouchement.


pas vocation à être opposées mais, au contraire, à être vécues ensemble. Un être humain s’épanouit et est complet quand il s’autorise à vivre de façon harmonieuse ces valeurs. Lorsqu’une même intuition se retrouve dans différentes cultures, on considère que c’est une constante anthropologique et que donc cela dit quelque chose de profond sur la nature humaine. FÉMININ Intériorité, spiritualité, intelligence du lien, relation, émotion, intuition, désir, réceptivité, amour, art, beauté, ouverture, passion, intimité, instant présent… MASCULIN Extériorité, action, parole, conquête, vie sociale, religion, force, intellect, compétition, hiérarchie, règle et lois, plans et stratégies, efficacité, affirmation...

G Dans les sociétés occidentales, les valeurs du féminin ont été un peu oubliées ou plutôt considérées comme moins importantes que les valeurs du masculin. Cela a créé un grand déséquilibre entre les hommes et les femmes, et un sentiment parfois inconscient d’infériorité chez les femmes. La survalorisation du masculin est paradoxalement récente dans l’histoire plurimillénaire de l’humanité. Cela n’a pas toujours été le cas et il est important de le savoir.

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G Les toutes premières divinités qui ont été adorées étaient des divinités féminines. Pendant des millénaires, Dieu avait un visage féminin. On trouve la trace de cette dévotion aux déesses féminines dans des sociétés très anciennes. Représentant la déesse mère, la Vénus de Willendorf, par exemple, est une statuette retrouvée en Autriche au début du XXe siècle ; elle daterait d’environ 22 000 ans av. J.-C.

G Si les premières divinités étaient des femmes, c’est justement parce que les femmes incarnent une forme de puissance mystérieuse, notamment par leur capacité à donner la vie. On considérait que les femmes étaient au plus près des secrets de la vie (naissance, sexualité, mort, vie éternelle) et c’était à elles qu’était confié le rôle de médiatrices avec la divinité.

LES TENTES ROUGES G La pratique des tentes rouges – qui revient à la mode aujourd’hui – est inspirée des antiques rassemblements de femmes, notamment au Moyen-Orient ou en Amérique latine. Les femmes d’un même village ou d’une même communauté se retrouvaient alors au moment de leurs règles mais aussi à chaque grand événement féminin (premières règles, mariage, grossesse, accouchement, ménopause, décès) et venaient prendre un temps ensemble pour échanger, transmettre leurs expériences, leurs rituels, les secrets de la vie et du féminin.

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LA DÉESSE MÈRE


LES PREMIÈRES RÈGLES › Au Nigéria, on considère que la jeune fille qui a ses ménarches1 favorise la fertilité. Ce jour-là, elle arpente tous les champs du village et laisse couler sur la terre quelques gouttes de son sang menstruel pour bénir le sol et garantir d’abondantes récoltes2. › Au Japon, on célèbre « la première floraison » de la jeune fille par un repas de fête (fleurs et pommes confites rouges sur la table).

› Les jeunes filles apaches sont saupoudrées du pollen de l’étamine de fleurs, lequel représente leur fertilité en plein épanouissement et il y a une longue cérémonie de quatre jours lors de leurs premières règles.

LA TRANSMISSION DU FÉMININ G Si certaines familles ont gardé l’habitude de se retrouver entre femmes pour transmettre les secrets du féminin, ces pratiques d’initiation ont été abandonnées depuis plusieurs siècles en Occident. On peut considérer qu’à partir de la fin de l’époque médiévale, on expliquait très peu aux jeunes filles l’expérience par laquelle elles passaient à la puberté. Ce qui relevait du féminin était devenu tabou ! Il arrivait que les jeunes filles découvrent l’existence de la sexualité uniquement au moment de leur nuit de noces, de façon parfois traumatisante. 1. Les ménarches sont les premières règles. 2. Source : www.lafleurcurieuse.fr/decouverte/les-menstruations-symbole-de-

vie-et-dinterdit/

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source de conflits intérieurs. C’est comme si, pendant des siècles, les femmes avaient intériorisé qu’être une femme était dangereux ou « sale ». Les femmes indépendantes ont parfois été considérées comme des sorcières.

G Ainsi, comment a-t-on basculé du culte de la déesse mère à la chasse aux sorcières ? C’est complexe et délicat à dater. Mais on peut considérer qu’il y a eu, dans l’histoire, un basculement qui s’est étalé sur plusieurs siècles – voire millénaires – des sociétés matriarcales où les valeurs du féminin dominaient, aux sociétés patriarcales où les valeurs du masculin dominent – comme c’est encore le cas aujourd’hui !

EMBRASSER MON FÉMININ G Embrasser mon féminin, c’est aller à la recherche de la « déesse » qui est en moi – parfois engloutie sous les décombres complexes de l’histoire de l’humanité. Il s’agit de m’interroger sur ce que veut dire pour moi être femme. Il s’agit de venir interroger les représentations que j’ai des femmes et du fait d’être femme, et de retrouver un lien positif avec les valeurs du féminin, c’est-à-dire ne plus les considérer comme inférieures ou secondaires. Faire ce chemin, c’est incarner de façon unique cette fierté et cette dignité d’être femme…. Embrasser mon féminin est un chemin de réconciliation avec la femme et avec toutes les femmes.

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G Or, tout ce qui est tabou, chargé de non-dits, est


« La femme est royale et solaire par essence » (Paule Salomon). Et si je m’autorisais à le croire à mon tour ?

Mon rituel

CÉLÉBRER LA FEMME ! Je prends le temps d’évacuer mes croyances négatives sur les femmes. Je peux noter sur un papier tout ce que je ressens de négatif par rapport au fait d’être femme : • ce que je trouve injuste dans la condition féminine (inégalités, violences contre les femmes, pression à la beauté…) • ce que j’entends régulièrement de négatif sur les femmes (comme « les femmes sont jalouses, sont vénales… ») • ce que je perçois comme une infériorité dans le fait d’être une femme. Je célèbre le fait d’être femme. Je peux noter sur un papier tout ce que je ressens de positif par rapport au fait d’être femme : • tout ce que le fait d’être une femme me permet d’expérimenter (ex : être mère… etc.) • tout ce que j’entends et perçois de positif des femmes • toutes les valeurs féminines qui me paraissent essentielles pour le monde. Je peux créer mon rituel en déchirant la liste qui est négative et en illustrant sur un beau papier une valeur du féminin que je choisis (par exemple dans celles citées page 14) et que je m’engage à déployer dans ma personnalité !

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e --------------Je prends le temps d’interroger mes représentations de la femme et du féminin... ➙ Quelle vision ai-je de la femme ? ➙ C ette vision est-elle positive ou négative ? ➙ Comment suis-je venue au monde ? Étais-je désirée ? Mes parents désiraient-ils une fille ou un garçon ? Comment s’est passée ma naissance ? ➙ Si je reprends le tableau des valeurs du masculin et du féminin : qu’est-ce que je ressens ? Est-ce que j’ai le sentiment que les valeurs féminines sont « moins bien » que celles du masculin ou le contraire ? ➙ Est-ce que je considère que c’est une chance d’être une femme ? Suis-je fière d’être une femme ? Si ces questions ne sont pas évidentes, cela n’a rien d’anormal. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, c’est une façon de prendre la température, de faire l’état des lieux sur ce que je perçois de la femme et du féminin.



CHAPITRE 2

La transmission du féminin ! « Ô femme ! Ô femme ! Tu es un abîme, un mystère et celui qui croit te connaître est trois fois insensé. » George Sand


Dans ce chapitre, nous te proposons de :

-› d écouvrir comment s'élabore l'identité féminine -› a pprofondir le lien entre la mère et la fille -› t'interroger sur les femmes de ta lignée -› relire ton héritage féminin pour garder le meilleur -› découvrir les liens entre féminité et maternité

Devenir femme n’est pas un chemin tout tracé. L’identité féminine se construit à partir de sa propre histoire, chacune est invitée à se l’approprier de façon singulière. Sur ce chemin, les femmes de ma lignée vont tenir une place importante.

DEVENIR FEMME G Il n’existe pas de recette, de kit ou de boîte à outils qui me permettrait d’affirmer : « Oui, ça y est, je le sais, je suis une femme. »

G Ma féminité se situe aussi bien dans ma nature

(données physiologiques) que dans mon histoire puisque mon identité se construit dans un contexte familial, géographique, historique, éducatif. C’est donc quelque chose qui est à la fois :

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− transmis par ma famille et ma culture notamment ; − en construction : à travers ce que je vais faire de ma vie,

la façon dont je vais être inspirée au-delà de mon histoire familiale, les choses que je vais découvrir, mes relations amicales ou amoureuses.

G C’est un processus lent, complexe et propre à chaque femme !

G Depuis que je suis petite, je peux me demander (plus ou moins consciemment) ce que cela veut dire « être une femme ». Car c’est effectivement quelque chose de mystérieux, à accueillir, à découvrir et à construire. C’est à l’image du sexe de la femme, tourné vers l’intérieur et donc invisible en partie.

LE LIEN MÈRE-FILLE G La première femme dans ma vie, c’est ma mère. Et même si la relation est tendue ou inexistante (dans le cas d’un deuil par exemple), cette femme a une place importante dans la façon dont je me sentirai femme.

G Dans la petite enfance, la mère est le premier repère d’attachement et d’identification. Au tout début de la vie, il y a même une indifférenciation des corps puisque le bébé pense ne faire qu’un avec sa mère, dont il est complètement dépendant. Et cette dépendance primaire laisse des traces… c’est ce qui rend la relation à la mère si unique et incomparable.

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− donné à ma naissance ;


G Avec le temps, le rôle de ma mère sera de me per-

mettre de comprendre que j’ai une identité propre et que je peux être autonome. En aérant la relation, en alternant des moments d’absence et de présence, en ne répondant pas à tous mes désirs (ou caprices), ma mère me permet de prendre conscience de l’altérité : « Je suis différente de ma mère. »

UN LIEN COMPLIQUÉ À L’ADOLESCENCE G À l’adolescence, les relations mère-fille peuvent se tendre, dans un climat où alternent amour et rejet/haine. C’est une phase normale : en pleine recherche de son identité, une jeune fille peut osciller entre vouloir s’identifier à son premier modèle de femme – sa mère – et en même temps s’en distinguer le plus possible pour être autre. Il y a à la fois une excitation et une angoisse à devenir femme.

G La puberté, c’est le moment où, peu à peu, la rela-

tion mère-fille peut se transformer en relation de femme à femme.

G Pour que ce nouvel équilibre se mette réellement en place dans une relation saine et ajustée, quelques pièges sont à éviter : − la fusion : elle conduit à l’indifférenciation et à la confu-

sion des générations. La dépendance à l’autre ne conduit ni à l’autonomie, ni à la liberté d’être soi. Avoir une rela-

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− le copinage : ma mère ne peut pas être ma meilleure

amie et je ne suis pas la confidente de ma mère. Une relation de confiance ne signifie pas de tout partager de son intimité et de son jardin secret ;

− l’idéalisation ou la haine : je peux idéaliser ma mère

(en pensant qu’elle est exceptionnelle et donc indépassable) ou, au contraire, la rejeter et lui trouver tous les défauts. Cette ambivalence de sentiment m’indique un besoin de « couper le cordon ». Cela peut se faire avec bienveillance, sans tomber dans la culpabilité ou la rivalité.

G Ma mère doit accepter de « se laisser doubler » par moi car je deviens, à mon tour, une femme dans la fleur de l’âge. Et, en tant que fille, je dois aussi accepter de « doubler » ma mère pour m’émanciper de ses désirs, pour accéder aux miens et donc à mon propre destin de femme. Dans le cas contraire, dans un sens comme dans l’autre, le risque serait de vivre nos vies de femme par procuration.

G Mon père, lui aussi, joue un rôle très important dans la transmission et la construction de mon identité féminine ! Il permet justement à la relation mère-fille d’être aérée et m’encourage grâce à sa parole et son regard à devenir femme (voir 6e partie, chap. 2 ).

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tion trop fusionnelle avec sa mère n’est pas sain pour devenir femme ;


ET DANS LES CONTES › Dans les contes traditionnels pour enfants, le thème de la relation mère-fille est exploré. Mais, en général, on trouve deux figures maternelles : d’un côté une mère décédée — dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’elle était très aimée — ou une fée marraine, et d’un autre côté une marâtre (belle-mère) avec qui la relation est conflictuelle. Ces deux personnages symbolisent en fait un seul double visage maternel représentatif des sentiments amour-haine présents dans la relation mère-fille.

› Le conte de Blanche-Neige en est un bel exemple : la relation entre Blanche-Neige et la reine, sa belle-mère, symbolise cette tension qu’il peut y avoir dans la relation mère-fille au moment de l’adolescence lorsque le féminin de la jeune fille s’épanouit et que sa beauté s’exprime. « Miroir, miroir… Qui est la plus belle ? »

CONNAÎTRE SA MÈRE ET LA COMPRENDRE G Mieux connaître ma mère permet de mieux la comprendre. Il est intéressant de prendre le temps de se renseigner et de lui poser des questions ! − Quelle place ma mère occupe-t-elle dans sa fratrie

et quel rôle y a-t-elle ? − Quelle est et quelle a été sa relation avec sa propre mère et sa grand-mère ? − Quelle relation avait-elle avec son père ? − Comment évoque-t-elle ses souvenirs de famille en tant que jeune fille ? − Comment a-t-elle été accueillie en tant que fille puis en tant que femme ?

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G Le lien entre les femmes d’une même lignée est très

important. Il est fou de se dire que l’ovule dont je suis issue était déjà formé lorsque ma mère était dans le ventre de ma grand-mère. Il y a donc une transmission invisible du lien entre les femmes.

G Chaque famille a ses valeurs autour du féminin,

ses secrets, ses figures féminines fortes, ses rituels… Cet héritage familial me vient de ma mère mais aussi de mes grands-mères, de mes tantes, de mes aïeules. Cet héritage peut être conscient ou inconscient mais, quoi qu’il en soit, il colore toujours mes représentations du féminin et aura un impact dans la construction de mon identité féminine. Ma lignée maternelle est particulièrement importante dans la transmission transgénérationnelle (entre les générations) du féminin. Comment était la relation entre mon arrière-grand-mère et ma grand-mère, entre ma grand-mère et ma mère ? Qu’est-ce qui a été transmis à chacune d’entre elles sur le fait d’être femme : de la peur, de la joie, de l’angoisse, de la fierté, de la moquerie…? Quelles sont les valeurs portées par les femmes de ma lignée ?

G Parfois, cet héritage est une richesse, un trésor à

chérir. Je peux en faire l’inventaire et être reconnaissante pour cette constellation familiale féminine et ce qu’elle m’a transmis pour me construire en tant que femme.

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LA TRANSMISSION ENTRE FEMMES


Mais, parfois, l’héritage peut être encombrant ; il est alors important de savoir ce que je veux réellement en garder, de faire le tri pour tracer ma propre route, créer mon propre sillon, emprunter mon propre chemin… pour plus de liberté et de confiance afin d’oser être moi et d'oser être femme.

G Et si j’ai perdu ma mère ou que la relation est difficile ? Si j’ai évolué dans un milieu très masculin ? Je peux choisir, dans mon entourage, des figures féminines et maternelles positives (une tante, une marraine, une enseignante, la mère d’une amie, une voisine…). D’autres femmes me permettent d’accéder au féminin, avant tout grâce à ce qu’elles sont et à la qualité de notre relation.

Mon rituel

LES FEMMES DE MA LIGNÉE

Je prends le temps de visualiser ma constellation familiale féminine dans un atelier créatif. 1. Je prends une grande feuille Canson. 2. Je colle ma photo au centre de cette feuille. 3. Autour de ma photo, je colle des photos des figures féminines de ma famille ou je les dessine : celles que j’ai connues et celles que je n’ai pas connues (ma maman, mes sœurs, mes tantes, mes grandsmères, mes arrière-grands-mères…). 4. Je prends le temps de noter ou de dessiner les valeurs fortes qu’elles m’ont transmises sur les femmes et que je souhaite garder pour ma propre vie de femme.

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LE FÉMININ DANS MA CULTURE G Chaque pays, chaque région a ses traditions. Certaines d’entre elles se perdent car la transmission du féminin est quelque chose de très charnel, ce n’est pas un savoir intellectuel. En Occident, nous avons eu tendance à mettre de côté les rituels au profit de la raison, délaissant ainsi la richesse de connaissances que l’on redécouvre maintenant peu à peu (les vertus des plantes, l’importance d’être reliée au corps, l’influence de la lune sur le cycle féminin…). Mais, en Orient, en Asie comme en Afrique, les jeunes filles continuent d’être initiées à des rituels féminins : gestes rituels, maquillage, massage, soins naturels, bains, hammam… Ces pratiques ancestrales donnent une couleur singulière au féminin selon les cultures. Je peux aussi prendre le temps de considérer ce que ma culture transmet implicitement du féminin. C’est, par exemple, l’élégance à la française, la poésie et la littérature, le café entre femmes… Je peux aussi imaginer créer mes propres rituels, ceux que je souhaiterai peut-être transmettre à mes filles, un jour.

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Ce petit rituel créatif permet de faire mémoire de cette lignée de femmes qui m’ont précédée et de prendre conscience de leur impact dans ma vie de femme.


ÊTRE FEMME OU ÊTRE MÈRE ? G Avec la puberté, l’apparition du cycle féminin nous indique la possibilité de donner la vie et de devenir mère.

G En effet, devenir femme et devenir adulte, c’est en puissance pouvoir vivre ces deux dimensions de la femme : la féminité et la maternité. − La féminité, c’est ma dimension sociale, scolaire/pro-

fessionnelle, amicale et amoureuse. Je suis une femme désirante et désirable. J’ai aussi une personnalité unique. − La maternité, c’est ma fécondité et ma capacité à accueillir

la vie. Que je veuille un enfant ou non, mon corps sexué me rappelle, tous les mois, cette capacité à laisser passer la vie, de la puberté (début des menstruations) à la ménopause (fin des menstruations). Je suis une femme créatrice !

G La spécificité de la femme, c’est également qu’elle

vit ces deux dimensions dans un même espace : le bassin. Le sexe de la femme est le lieu où elle peut à la fois ressentir du plaisir (dimension féminine et érotique) – le vagin – ET donner la vie (dimension maternelle) – l’utérus. Ces deux versants sont anatomiquement très proches et étroitement liés (par un col : le col de l’utérus).

G Rayonner de la joie d’être femme, c’est vivre ces deux dimensions complémentaires en soi, de façon harmonieuse. Il y a des moments pour donner et des moments pour recevoir. C’est un équilibre à trouver.

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e ---------------

Je peux prendre un moment d’introspection sur mon héritage familial. Celui-ci participe à la transmission et à la construction de mon identité féminine. Voici quelques questions à explorer. MA MÈRE ET MOI ➙ Comment qualifierais-je la relation que j’ai avec ma mère (apaisée, joyeuse, câline, d’égale à égale, indépendante, fusionnelle, conflictuelle, envahissante, rivale, intéressée, sans contact, dans le mensonge, évitante, pudique…) ? FAMILLE ET SOCIÉTÉ ➙ Dans ma famille, quelles représentations m’ont été transmises sur le féminin et le masculin ou sur l’homme et la femme ? Y a-t-il des valeurs, des croyances morales, culturelles ou religieuses qui m’ont été transmises ? Est-ce que je me sens libre d’oser devenir une femme unique et singulière ? LES FEMMES DE MA VIE ➙ Qu’est-ce que je veux garder comme un héritage de valeurs positives dans ma construction en tant que femme et pour lesquelles je peux dire merci ? De quoi je voudrais me défaire ? ➙ Quelles sont les autres femmes qui m’inspirent ? ➙ Quels sont les rituels féminins dont j’aimerais m’inspirer dans mon chemin de femme ?



CHAPITRE 3

Un nouveau féminisme ! « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. » Olympe de Gouges


Dans ce chapitre, nous te proposons de :

-› c omprendre le féminisme -› évoquer quelques repères historiques -› discerner quelles sont les valeurs à défendre -› penser une société dans laquelle les relations hommes-femmes seraient harmonieuses

L’idée d’égalité entre les hommes et les femmes est très ancienne. Cette croyance profonde est le creuset du féminisme, même si les mots « féministe » et « féminisme » sont assez récents, puisqu’ils apparaissent dans la langue au XIXe siècle seulement. Le féminisme est né de la nécessité, pour les femmes, d’être reconnues d’égale dignité avec les hommes, et d’avoir les mêmes droits dans des contextes culturels où l’homme dominait l’espace public, politique, économique et même familial.

G Le féminisme n’a pas d’âge, ni de frontière : il s’adresse à TOUTES les femmes de ce monde, petites et jeunes filles comprises. Il est évolutif : ses combats ne sont pas les mêmes selon les lieux et époques. Il vise la promotion sans condition des droits et des intérêts de la femme, dans la société et plus largement dans le monde. Il s’attelle à faire disparaître les inégalités et les injustices touchant ces dernières, que ce soit dans le champ de l’espace privé (celui du couple et de la famille)

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LES PRÉMICES DU FÉMINISME G Olympe de Gouges (1748-1793) est considérée comme l’une des pionnières de l’émancipation féminine. Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, écrit sur le modèle de la Déclaration des droits de l’homme, elle marque une première étape de réflexion en faveur des droits civils et politiques des femmes. Il faudra néanmoins attendre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle pour qu’une revendication engagée de la part des femmes se manifeste de façon plus concrète.

LA PREMIÈRE VAGUE FÉMINISTE : 1850-1945 G Cette première vague met l’accent sur la dimension politique du féminisme. Les femmes, au même titre que les hommes, revendiquaient alors le fait de prendre part à la vie civile et politique et d’exercer les mêmes métiers que les hommes. Le mouvement des Suffragettes, par exemple, réclamait le droit de vote en Angleterre.

G Les Première et Seconde Guerres mondiales ont mis en évidence le rôle, l’action et l’implication positive des femmes dans un contexte où de nombreux hommes ne pouvaient plus intervenir. En France, cette prise de

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ou dans le champ de l’espace public (celui de la politique, de l’économie, de la sphère culturelle, sociale ou encore juridique).


conscience collective a débouché sur le droit de vote des femmes en 1944.

LA DEUXIÈME VAGUE FÉMINISTE DANS LES ANNÉES 1960 G La deuxième vague se focalise davantage sur des débats d’ordre social comme celui de la sexualité, la contraception, la place de la femme dans la famille, les violences conjugales, le viol. Les revendications portées par le mouvement féministe des années 1970 se traduisent, en particulier, par la loi sur le droit à l’avortement (1975) après de fortes mobilisations. Les femmes militent pour avoir le choix de devenir mères ou non et souhaitent accéder à une sexualité libre sans craindre de tomber enceinte.

DEPUIS LES ANNÉES 2000 G Les femmes se battent pour une égalité complète des sexes. Il s’agit de consolider les droits déjà acquis, de les faire connaître et d’inviter les femmes à s’en servir plus facilement sans avoir peur d’être montrées du doigt et sans prendre le risque de subir des actes d’intimidation, de harcèlement ou de chantage. Deux thématiques ressortent particulièrement aujourd’hui :

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témoignages sur les agressions et le harcèlement sexuels abondent. Ces vagues de dénonciation touchent à leur apogée en 2017 avec les mouvements #Balancetonporc et #MeToo, invitant les femmes à révéler le nom de leur agresseur ainsi que le contexte de leur agression ;

− partage des tâches (dans la sphère privée) : les femmes

revendiquent une meilleure répartition des tâches ménagères et éducatives. On parle de « charge mentale ». Si les femmes travaillent et sont libres de différer une naissance, elles n’ont pas, pour autant, renoncé au désir d’être mères. Pour que cela devienne possible, les hommes n’ont plus d’autres choix que de participer à la vie du foyer. Les rôles de chacun sont ainsi redéfinis, non sans difficultés. En cherchant un équilibre nouveau entre leur rôle de femme et de mère, les femmes incitent les hommes à revoir leur façon d’être pères et hommes.

G Il y a cependant des sujets de discorde entre les différents courants féministes et le mouvement n’est pas véritablement uni. Les sujets du voile islamique et de la prostitution, notamment, font débat. Par ailleurs, les droits des femmes varient d’un pays à l’autre : dans certains pays, ils sont bafoués (pratique de l’excision , mariages forcés, absence de scolarisation des petites filles…).

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EMBRASSER MON FÉMININ

− lutte contre « la culture du viol » : entre 2007 et 2017, les


PRIX NOBEL DE LA PAIX › Malala Yousafza est née en 1997 au Pakistan. À 11 ans seulement, elle dénonce sur les réseaux sociaux la violence des talibans à l’égard des jeunes filles qui désirent aller à l’école. Attaquée en 2012 pour ses idées, elle devient un symbole de résistance pour l’éducation des filles dans son pays. Elle reçoit, en décembre 2014, le prix Nobel de la paix, ce qui fait d’elle la plus jeune lauréate de cette distinction.

UNE ÉMANCIPATION APAISÉE ? G Ces différents mouvements, débats, combats et revendications ont véritablement contribué à l'émancipation des femmes. Si, en France, nous avons désormais une meilleure reconnaissance de nos droits, la possibilité de faire des études, de choisir ou non d'être mère, de ne plus être sous la tutelle masculine, de participer à la vie politique, économique et sociale, c’est bien parce que des milliers de femmes ont osé faire entendre leur voix avant nous, parfois au risque de leur vie.

G Aujourd’hui, le féminisme a beaucoup évolué. Si l’égalité des sexes et la dignité des femmes sont reconnues comme des valeurs incontournables à défendre et promouvoir, celles-ci sont parfois pensées de façons arbitraires : l’homme peut être perçu comme un ennemi de la femme et la maternité, comme un frein à son épanouissement et à sa liberté. C’est cette vision

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G En 2007, Yvonne Knibiehler, féministe, historienne spécialiste de l’histoire des femmes et de la maternité, évoquait déjà dans une interview au journal La Croix qu’il était urgent de repenser le féminisme « comme un humanisme qui viserait le développement de la personne humaine sans oublier qu’elle est sexuée. Et sans haine de l’autre sexe ». Pour elle, l’alliance entre les hommes et les femmes est nécessaire : « Je ne crois pas qu’on puisse faire s’épanouir les femmes aux dépens des hommes, ce serait dangereux. Il faudrait épanouir les femmes sans abattre le masculin » (La Croix, 27 avril 2007, propos recueillis par Nathalie Lacube).

POUR UN NOUVEAU FÉMINISME ? G Aujourd’hui, le féminisme ne peut être pensé autrement que dans une perspective future : quel monde et quelle vision du monde voulons-nous laisser à nos enfants ? Que souhaitons-nous leur transmettre des rapports hommes-femmes et de la dignité de chacun, au-delà des luttes de pouvoir ? Comment devenir une femme digne et fière d’être femme, pour donner envie

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EMBRASSER MON FÉMININ

réductrice qui fait dire à Emma Watson : « Plus je parle de féminisme, plus je réalise que la lutte pour les droits des femmes est trop souvent associée à la haine des hommes. S’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est que cela doit cesser. »


à ses enfants, garçons ou filles, d’être bien dans leur vie et heureux de vivre ensemble ?

Mon rituel

ZOOM SUR L’EMPOWERMENT FÉMININ

Cette notion désigne le processus par lequel une femme cherche à s’autonomiser et à s’émanciper, en prenant conscience de ses compétences, de sa valeur et de sa capacité à se mettre en mouvement pour réussir, être heureuse et, d’une certaine façon, changer le monde. Elle devient responsable de sa vie et capable d’aider les autres femmes à prendre leur place.

RITUEL D’EMPOWERMENT

1. Je me remémore un moment où je me suis sentie « puissante », à ma place, reliée à mes valeurs, à celle que je suis et à celle que je souhaite devenir. 2. Je fais la liste des sentiments que j’ai ressentis à ce moment-là : confiance, fierté, puissance, paix, joie... 3. Je me relie à ce souvenir en fermant les yeux et en respirant profondément. 4. Je donne un nom à cette étape importante de ma vie de femme. 5. Je note dans mon carnet ou sur une feuille le nom et la date de cet événement. Je sais alors que je peux le retrouver dans mon carnet dans les moments où je doute pour me donner du courage.

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➙ Est-ce que je connais trois noms de femmes engagées ou militantes ayant marqué l’histoire du féminisme ? ➙ Quels sont les combats féministes qui me semblent incontournables ? (L’éducation des filles dans les pays en développement, la fin de l’excision, l’émancipation de la tutelle masculine, la lutte contre les violences faites aux femmes, contre les publicités sexistes...) ➙ Quel rôle ai-je envie de jouer dans la société, plus tard ?



TABLE DES MATIÈRES Introduction......................................................................................5 1ère partie – Embrasser mon féminin.................................................9 Chapitre 1 – La puissance du féminin.............................................11 Chapitre 2 – La transmission du féminin.........................................21 Chapitre 3 – Un nouveau féminisme...............................................33 2e partie – Mon corps, être vivante !.............................................43 Chapitre 1 – Ressentir.....................................................................45 Chapitre 2 – Mon corps de femme.................................................55 Chapitre 3 – Mon sexe ...................................................................63 Chapitre 4 – Mon cycle ..................................................................77 Chapitre 5 – Prendre soin de mon corps.........................................95 3e partie – M’épanouir..................................................................111 Chapitre 1 – Découvrir ma personnalité........................................113 Chapitre 2 – À l’écoute de mes désirs .........................................123 Chapitre 3 – Vivre mon aventure...................................................135 4e partie – Me révéler...................................................................149 Chapitre 1 – À la rencontre de la beauté .....................................151 Chapitre 2 – Dévoiler ma beauté..................................................163 Chapitre 3 – M’exprimer...............................................................175 5e partie – Mes relations...............................................................191 Chapitre 1 – Seule, à deux, à plusieurs... .....................................193 Chapitre 2 – Ma famille ................................................................201 Chapitre 3 – Mes amis...................................................................211 6e partie – Ma vie amoureuse.......................................................223 Chapitre 1 – Un désir de romance................................................225 Chapitre 2 – L(es) homme(s) dans ma vie......................................235 Chapitre 3 – Ma vie affective.........................................................245 7e partie – Ma vie intérieure.........................................................259 Chapitre 1 – Me recevoir... ...........................................................261 Chapitre 2 – Me donner…............................................................269 Conclusion....................................................................................280



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