Le Nautilus

Page 1


NAUTILUS_MEP38X24.indd 4

12/06/2017 18:20


Sommaire Vingt mille lieues sous les mers

7

Le Nautilus, véhicule extraordinaire

17

Les aventures du capitaine Nemo

29

Jules Verne

8

La disposition du Nautilus

18

Le périple sous-marin

30

Le calmar géant

32

Jules Verne, Hetzel et les « Voyages extraordinaires »

8

Fiche technique du Nautilus

18

Les inventions de Jules Verne

9

Descriptions dans le roman de Jules Verne

18

L’héritage de Jules Verne

La genèse de Vingt mille lieues sous les mers

9

La chambre des machines

19

Les abysses au

La fin du Nautilus

19

Poulpe ou calmar

32

L’attaque du Nautilus

33

10

L’univers sous-marin

10

Les ancêtres du Nautilus

24

La création du capitaine Nemo

11

Des sous-marins archaïques

24

Les sources de Jules Verne

25

Les personnages de Vingt mille lieues sous les mers

38

26

La chasse sous-marine

39

S’éclairer sous la mer

39

Conseil

13

Absurdités techniques et scientifiques

26

Ned Land

13

Inepties chronologiques et physiques

27

La vie à bord

27

Le Nautilus, une arme singulière

27

L’indépendance coule dans ses veines

14

Le seigneur des mers

14

Les origines ethniques de Nemo

15

NAUTILUS_MEP38X24.indd 5

38

L’équipement de plongée du capitaine Nemo

12

14

Sortir du Nautilus : l’équipement

32

38

Le professeur Aronnax

Le capitaine Nemo, seigneur du royaume sous-marin

le grand inconnu

Le scaphandre autonome

12 Incohérences et fantaisies

XIXe siècle :

Les adaptations cinématographiques et télévisuelles

42

Annexes

46

Bibliographie des « Voyages extraordinaires »

47

Autres publications de Jean-Marc Deschamps

47

Musées dédiés à Jules Verne

47

12/06/2017 18:20


La genese de Vingt mille lieues sous les mers Après avoir emmené ses lecteurs dans les airs avec Cinq semaines en ballon, au centre du globe avec Voyage au centre de la Terre et dans l’espace avec De la Terre à la Lune et Autour de la Lune, Jules Verne choisit la mer comme élément de son nouveau périple, qu’il intitule provisoirement « Le Voyage sous les eaux ». Ce choix logique et naturel s’impose à lui par souci de continuité avec ce que lui et son éditeur se sont proposés de faire : promener les lecteurs sur tout le globe et leur enseigner les connaissances du moment, essentiellement scientifiques, par une lecture plaisante adaptée à la famille. Car l’enseignement de l’époque reposait sur l’Église, qui privilégiait le culte plus que la culture scientifique.

Pour celui qui allait devenir propriétaire de trois bateaux à voile (les Saint Michel I, Il et III ; le premier n’était qu’une chaloupe à bord de laquelle il commença la rédaction de son ouvrage des Eaux, alors que le dernier était un steam-yatch à vapeur de trente-cinq mètres de long, en métal), il était évident que le monde sous-marin recelait assez de merveilles pour se plonger dans la rédaction de ce qui deviendra une véritable œuvre majeure dans la collection des « Voyages extraordinaires » : Vingt mille lieues sous les mers, titre définitif du roman.

Verne doit alors faire face à de nombreux écueils. Le sous-marin d’abord, dont la conception doit être irréprochable car l’histoire se transforme vite en huis clos avec seulement quatre

Portrait de George Sand par Nadar.

Le capitaine Nemo et Pierre Aronnax étudiant dans le magnifique salon.

L’univers sous-marin George Sand, célèbre romancière qui avait aussi pour éditeur Pierre-Jules Hetzel, ne s’y est pas trompée. Elle a envoyé à Jules Verne, qui lui avait offert quelques-uns de ses livres, une lettre de remerciement dans laquelle elle écrit : « Je vous remercie, Monsieur, de vos aimables mots mis en deux saisissants ouvrages qui ont réussi à me distraire d’une bien profonde douleur et à m’en faire supporter l’inquiétude. Je n’ai qu’un chagrin en ce qui les concerne, c’est de les avoir finis et de n’en avoir pas encore une douzaine à lire. J’espère que vous nous conduirez bientôt dans les profondeurs de la mer et que vous ferez voyager vos personnages dans ces appareils de plongeurs que votre science et votre imagination peuvent se permettre de perfectionner. » 10

NAUTILUS_MEP38X24.indd 10

12/06/2017 18:22


Le periple sous marin Le voyage débute le 8 novembre 1867 à midi. Durant près de sept mois (et non dix comme l’affirme Jules Verne), Aronnax et ses compagnons seront les témoins d’événements extraordinaires.

☛☛ Le 17 novembre 1867 , le capitaine Nemo a invité le professeur pour une partie de chasse sous-marine dans les forêts de l’île Crespo. Le professeur et ses amis revêtent pour la première fois le scaphandre qui leur permet de respirer librement sous l’eau (voir page 38). ☛☛ Le 27 decembre 1867 , le Nautilus croise les îles de Vanikoro où s’est perdu le navigateur français Jean-François de Lapérouse. ☛☛ Le 14 janvier 1868 , le capitaine Nemo passe le détroit de Torres, entre la Papouasie (Nouvelle-Guinée) et l’Australie. Le sous-marin, en partie échoué sur un récif à cause de la marée basse, est alors attaqué par des « sauvages » (voir la gravure page 27). ☛☛ Le 19 janvier 1868 , le professeur Aronnax accompagne le capitaine Nemo pour une deuxième excursion sousmarine. Il assiste en réalité à l’enterrement d’un membre d’équipage – blessé à mort durant une manœuvre du Nautilus – dans le cimetière de corail sous-marin créé par le capitaine. ☛☛ Le 29 janvier 1868 , le capitaine Nemo invite le professeur Aronnax à l’accompagner pour visiter une culture perlière sur l’île de Ceylan (Sri Lanka), sur le banc de sable de Manaar situé dans l’océan Indien. ☛☛ Le 9 fevrier 1868 , le Nautilus arrive dans la mer Rouge. Le capitaine et son équipage chassent un rare dugong dont Verne dit que son espèce sera bientôt éteinte. Aronnax apprend l’existence d’un passage sous-marin reliant la mer Rouge à la Méditerranée. Ceci avant que le canal de Suez ne soit creusé. ☛☛ Le 11 fevrier 1868 , le Nautilus franchit « en moins de vingt minutes » l’isthme de Suez par l’Arabian tunnel, un tunnel sous-marin connu du seul capitaine. ☛☛ Le 13 fevrier 1868 , Aronnax fait connaissance avec un plongeur apnéiste, Nicolas, dit « le pesce », du cap Matapan (île grecque de Scarpanto). C’est le seul homme, en dehors des membres de son équipage, avec qui Nemo entretient une relation.

Rencontre avec Nicolas dit « le pesce ».

☛☛ Le 16 fevrier 1868 , le Nautilus a traversé la Méditerranée en 48 heures. Le 18 février, le submersible franchit le détroit de Gibraltar, entre le Maroc et l’Espagne. Le 19 février il est face à la baie de Vigo,

en Espagne. Aronnax comprend que le capitaine Nemo puise dans les épaves les trésors qu’il redistribue aux insurgés grecs faisant face à la pression de l’Empire ottoman. ☛☛ Vers le 20 fevrier 1868 , le capitaine Nemo emmène le professeur Aronnax sur les ruines sous-marines de l’Atlantide et découvre de nouvelles espèces animales inconnues des scientifiques. ☛☛ Le 21 fevrier 1868 , le capitaine fait découvrir à ses hôtes des houillères sous-marines cachées à l’intérieur d’un volcan sous-marin éteint et dont le pic s’élève à peine au-dessus des eaux. Là, Nemo extrait du charbon pour le fonctionnement des piles qui alimentent le Nautilus en électricité. ☛☛ En tre le 22 fevrier et le debut mars 1868 le submersible entre dans la mer des Sargasses et descend jusqu’au cap Horn. ☛☛ Le 14 mars 1868 , le capitaine fait la route vers le sud, en direction des mers australes. C’est là que le lecteur découvre la haine que voue le capitaine Nemo à l’espèce des cachalots. Il se livre alors à un véritable carnage avec l’éperon de son Nautilus. Cet épisode peut sembler indigne d’un homme tel que le capitaine Nemo, mais il faut pardonner à Jules Verne des modes de pensée qui étaient ceux des hommes du xixe siècle. ☛☛ Le 21 mars 1868 , jour de l’équinoxe, le capitaine Nemo conquiert le pôle Sud en se frayant un chemin sous les glaces ! ☛☛ Le 22 mars 1868 , le Nautilus est bloqué sous un iceberg. Tout le monde s’équipe en scaphandre pour se dégager de la glace. Le 27 mars, le sous-marin réussit à se libérer en perçant la glace comme un bélier. ☛☛ Le 1 er avril 1868 , le Nautilus se retrouve en Terre de feu, un archipel du continent sud-américain. ☛☛ Du 4 au 12 avril 1868 , le Nautilus longe la côte est de l’Amérique du Sud. Le 16 avril 1868 il arrive en vue de la Martinique et de la Guadeloupe. ☛☛ Le 20 avril 1868 , aux abords des Bahamas, un calmar de 8 m de long apparaît à travers les vitres du salon du Nautilus et effraie Conseil.

30

NAUTILUS_MEP38X24.indd 30

12/06/2017 18:12


☛☛ Le 1 er mai 1868 , le Nautilus reprend le chemin vers le nord en empruntant les courants du Gulf Stream situés dans l’océan Atlantique. Le capitaine Nemo présente au professeur son manuscrit écrit en plusieurs langues et signé de son vrai nom, qu’Aronnax ne peut encore identifier. Cela fait 7 mois déjà que lui et ses compagnons sont les hôtes forcés du capitaine. Le lecteur peut entrevoir la psychologie de Nemo lorsqu’il s’attache sur la plate-forme de son sous-marin pour braver une tempête terrible. Malmené par les éléments déchaînés autour de lui, il affronte des vagues de 15 m de hauteur !

Que sont devenus le capitaine Nemo et l’équipage du Nautilus ? Ont-ils survécu ? La révélation est donnée dans L’Île mystérieuse qui parut en 1874. Le lecteur y apprend tout du célèbre capitaine… Quant au professeur Aronnax, de retour en France, il publiera son livre relatant son expérience à bord du Nautilus : Vingt mille lieues sous les mers !

☛☛ Le 17 mai 1868 , au large de Terre-Neuve et par 2 800 m de profondeur, Conseil prend un câble télégraphique sous-marin, reliant l’Europe au Nouveau Continent, pour un serpent de mer ! Le 25 mai le Nautilus se trouve par - 3 836 m sur le lieu où le câble s’était rompu durant son installation. ☛☛ Le 30 mai 1868 , le Nautilus arrive à Land’s End en Angleterre. ☛☛ Le 1 er juin 1868 , par 833 m de profondeur, Nemo examine l’épave du Marseillais dont on apprend qu’il fut originellement baptisé Le Vengeur. Un navire de guerre arrive alors sur les lieux et tire sur le Nautilus. Nemo laisse éclater sa colère quand Ned Land agite un mouchoir blanc, espérant être recueilli à bord. ☛☛ Le 2 ou le 3 juin 1868 , après avoir joué au chat et à la souris, le timonier de Nemo précipite le Nautilus sur le bateau qui l’attaque et le coule. En voulant entrer dans sa chambre, le professeur Aronnax passe devant celle du capitaine et aperçoit le portrait d’une femme et de deux enfants. La famille de Nemo. ☛☛ Le 4 ou le 5 juin 1868 , le professeur Pierre Aronnax, Conseil et Ned Land volent le canot fixé sur la plate-forme du Nautilus et échappent de peu à un énorme maelström situé entre les îles Féroë et Loffoden (orthographe choisie par Jules Verne). Ils se retrouvent dans une cabane de pêcheur, sains et saufs, mais ils ne pourront quitter les îles Loffoden que lorsqu’un bateau se présentera, tant cet endroit est isolé. Le Nautilus coincé dans les glaces.

Découverte des ruines sous-marines de l’Atlantide. 31

NAUTILUS_MEP38X24.indd 31

12/06/2017 18:12


Le calmar geant Le combat de l’équipage du Nautilus contre le calmar géant est un épisode incontournable et emblématique du roman. Mais cette scène se fait surtout l’écho du manque réel de connaissances en biologie marine à l’époque de Jules Verne. Entre poulpe et calmar, on devine que l’auteur a cherché son inspiration dans les récits populaires de monstres.

Les abysses au xixe siècle : le grand inconnu De la faune et de la flore abyssales, Jules Verne ne dit pas grandchose. C’est tout juste si le professeur Aronnax raconte avoir vu de nouvelles espèces aux abords des ruines sous-marines de l’ancienne cité de l’Atlantide. Il faut comprendre que les connaissances sur ces êtres abyssaux faisaient d’avantage partie du domaine des fantasmes que des faits scientifiques avérés, principalement en raison du manque de moyens technologiques au moment où Jules Verne entreprit la rédaction de son œuvre. Il en était ainsi des connaissances sur le calmar et sur les poulpes géants, que les zoologistes considéraient comme mythiques. Dans le roman, Aronnax fait état de témoignages sur l’existence de ces êtres cauchemardesques que la culture populaire a assimilés au légendaire kraken, créature issue des légendes scandinaves et capable d’engloutir des bateaux. Il évoque « un autre évêque, Pontoppidan de Berghem, [qui] parle également d’un poulpe sur lequel pouvait manœuvrer un régiment de cavalerie », sans pour autant attester de leur réalité. On s’en tient donc à la légende, jusqu’à ce que Conseil aperçoive un « calmar » géant à travers l’une des deux vitres du salon du Nautilus. Ou bien est-ce un poulpe de grande dimension ? Cette confusion des genres, accentuée par les illustrations originales qui oscillent entre les deux espèces, est vérifiable par les termes employés par l’auteur, même si le chapitre XVIII qui y est consacré est intitulé « les poulpes ».

Poulpe ou calmar

Bien que Verne parle de calmar, c’est bien un poulpe qu’observent Nemo et ses invités.

En 1802, le naturaliste Pierre Dénys de Montfort a publié une Histoire naturelle générale et particulière des mollusques, dans laquelle figure une illustration de poulpe géant dont on peut penser qu’elle a inspiré Jules Verne.

Verne écrit bien dans le roman : « C’était un calmar de dimensions colossales, ayant huit mètres de longueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la direction du Nautilus. Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes glauques. » Mais plus loin, il précise que le monstre a huit bras. Or, il y a une différence entre un calmar, qui a un corps allongé et possède dix bras dont deux plus longs et préhensiles et un poulpe dont le corps est plus rond et dont les huit bras sont en étoile et de

la même longueur. Le premier est un décapode, le second un octopode, mais tous deux sont des céphalopodes ! Le fait que l’animal « marche » à reculons et qu’il ait un corps fusiforme privilégie la piste du calmar, même s’il n’a que huit tentacules. Le poids de cet animal est estimé par Aronnax entre vingt et vingt-cinq mille kilogrammes, autrement dit entre deux tonnes et deux tonnes et demi.

32

NAUTILUS_MEP38X24.indd 32

12/06/2017 18:12


NAUTILUS_MEP38X24.indd 37

08/06/2017 15:37


NAUTILUS_MEP38X24.indd 41

12/06/2017 18:10


Les adaptations cinematographiques et televisuelles Le Français Jules Verne et l'Anglais Herbert George Wells furent les premiers auteurs à intéresser des réalisateurs, peu de temps après l'invention du cinématographe par les frères Lumière, en 1895. Le Voyage dans la Lune réalisé par Georges Méliès en 1902, considéré comme le premier film de science-fiction, mélange habilement deux œuvres des auteurs les plus en vogue du moment : De la Terre à la lune (1865) de Verne et Premiers hommes dans la Lune (1901) de Wells. Dès 1907 Méliès réalise la première adaptation libre inspirée de Vingt mille lieues sous les mers, une parodie racontant les délires d'un pêcheur qui aurait aperçu un monstre marin. Il existerait un film plus fidèle au roman, datant de 1905 et réalisé par Wallace Mc Cutcheon, mais il n'en subsiste aucune trace aujourd'hui.

comme montrer des scaphandriers arpentant librement les fonds marins, alors qu’ils ne sont ni reliés par un tuyau les alimentant en air, ni équipés de l'appareil Rouquayrol-Denayrouze, ou l'attaque d'un poulpe géant dont l'enveloppe fut réalisée en toile rendue étanche pour que l'air comprimé injecté fasse bouger les tentacules ! Paton pensa demander l'aide de la Marine américaine mais fit finalement construire une sorte d'esquif représentant la plate-forme du Nautilus, qui était une sorte de submersible munie d'un périscope, dispositif qui n'avait pas encore été inventé au moment où Verne entreprit la rédaction de son aventure. Pour les plans larges, un modèle miniature du sous-marin fut utilisé sur lequel on peut distinguer une des vitres du salon !

1916

Affiche pour le film de Stuart Paton.

C'est en 1916 que fut produite aux USA la première vraie adaptation réalisée par Stuart Paton, qui mélange Vingt mille lieues sous les mers et L'Île mystérieuse. Allen Holubar prête ses traits à un Nemo très prince indien, précédant de 90 ans celui qui apparaît dans le film La Ligue des gentlemen extraordinaires. L'histoire originale est tout de même trahie par l'adjonction de la fille du capitaine. Néanmoins, les décors et les effets spéciaux sont soignés grâce, notamment, aux prises de vues sous-marines réalisées aux Caraïbes par les frères Williamson, qui avaient construit une sorte de caisson muni de vitres et relié à un tuyau placé sous la coque d'un bateau et par lequel les techniciens passaient. Cette sphère était immergée à une dizaine de mètres sous la surface des eaux. Mais le film fait état d'autres prouesses,

Image tirée du film de 1916, avec Allen Holubar en capitaine Nemo.

42

NAUTILUS_MEP38X24.indd 42

12/06/2017 18:10


1929 Bien que le titre soit Mysterious Island, ce film américain sorti en 1929 et réalisé par Maurice Tourneur est une adaptation non fidèle de Vingt mille lieues sous les mers dans lequel le chef d'une bande de malfrats russes torture le comte Dakkar, interprété par Lionel Barrymore, pour lui arracher les secrets de son fabuleux sous-marin. On y découvre une civilisation d'hommes-poissons de petites tailles, interprétés par des nains !

1954 C'est en 1954 qu'est produite par les studios Disney et réalisée par Richard Fleisher la meilleure et la plus fidèle adaptation du roman de Verne. James Mason donne une interprétation phénoménale du capitaine Nemo et Kirk Douglas fait un Ned Land truculent. Bien que Conseil (Peter Lorre) soit plus vieux que son équivalent du roman, il compose un tandem crédible avec son maître, le professeur Aronnax, joué sobrement mais justement par Paul Lukas. Le directeur artistique Harper Goff réussit à convaincre Walt Disney de produire non pas un documentaire animé mais un long-métrage avec des comédiens en chair et en os, une première pour les studios d'animation. Goff lui soumit sa propre vision du Nautilus : un véhicule fantastique, sorte d'hybride entre un poisson, un crocodile et un requin, pourvu de rostres inspirés de la faune aquatique ! Le phénomène steampunk tient ici ses sources. Le décorateur Emile Kuri compléta magistralement le travail de Harper Goff en créant des décors somptueux de l'intérieur du Nautilus, qui sont aujourd'hui encore une référence visuelle. Le submersible créé par Harper Goff est, devenu le mètre étalon en matière de design, puisque tous les Nautilus qui suivront intégreront les fameux rostres. On peut affirmer qu'il y a un avant et un après Disney !

Les parcs Disneyland proposent aujourd’hui des attractions autour du Nautilus, inspirées du travail de Harper Goff et d’Emile Kuri. 43

NAUTILUS_MEP38X24.indd 43

12/06/2017 18:10



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.