À LA RENCONTRE DES OISEAUX
17 randos pour les observer en pleine nature
LES RANDONNÉES
DÉCOUVERTE DU MARAIS
AUDOMAROIS, PARADIS DES OISEAUX D’EAU
HAUTS-DE-FRANCE | ZONE HUMIDE
6,9 kilomètres | Difficulté *
Saint-Omer, ville assez grande du Pas-de-Calais, se situe à l’extrémité est du Parc naturel régional des caps et marais d’Opale, à la frontière du département du Nord et au sud d’une sous-région nommée le Marais audomarois C’est une vaste zone assez plate, originellement constituée de milieux humides Très tôt l’humain a aménagé cette région en drainant les terres via des réseaux de fossés pour être en mesure d’y pratiquer l’agriculture et pour en extraire de la tourbe, alors utilisée comme combustible
> PRÉSENTATION DU SITE
Les paysages observés aujourd’hui sur le site sont donc issus de l’appropriation humaine de ce territoire humide. L’agriculture y est particulièrement développée, en particulier le maraîchage. L’eau est omniprésente : canaux, fossés, plans d’eau… Du fait de l’élévation très faible par rapport au niveau de la mer, ces secteurs sont en première ligne face à l’élévation de ce niveau. Il est possible que des territoires redeviennent durablement inondés, se transformant de nouveau en marais.
Cette histoire locale confère aux paysages un caractère singulier : des milieux globalement très ouverts avec peu d’arbres, des parcelles agricoles parfois très étroites, un réseau très dense de petits canaux (voir photo page 29), de fossés et de chemins d’exploitation. Et une urbanisation ou s’entremêle un habitat diffus et de petits bourgs. Le Marais audomarois est un milieu exceptionnel, reconnu internationalement pour sa biodiversité.
> En tant que Réserve de Biosphère, statut reconnu par l’UNESCO et qui confère au territoire la responsabilité d’innover dans les manières de favoriser la biodiversité dans les activités humaines.
> En tant que site reconnu par la convention de Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale notamment au regard des populations d’oiseaux qui les fréquentent.
> En tant que site du réseau européen Natura 2000.
En 2008, l’État a transformé en « Réserve naturelle nationale des étangs du Romelaëre » un ancien site d’extraction de la tourbe transformé en plan d’eau, bordé de zones humides et de roselières. Cette réserve protège une centaine d’hectares et est composée d’une mosaïque de milieux dans lesquels s’épanouissent une grande diversité d’espèces, dont certaines assez exceptionnelles ou peu communes. Tant parmi les plantes, les poissons que les oiseaux !
> INTÉRÊTS ORNITHOLOGIQUES
Évidemment, les oiseaux d’eau seront particulièrement à l’honneur. Néanmoins, ce n’est pas le seul intérêt de ce secteur géographique. Au cours de votre itinéraire vous passerez dans des habitats favorables aux espèces anthropophiles (qui aiment les humains) telles que l’hirondelle de fenêtre qui fait ses nids sous les gouttières et les corniches, l’hirondelle rustique, le martinet noir, le pigeon biset, ou le moineau domestique.
Bien sûr, vous croiserez aussi des espèces communes : différentes mésanges, merle noir, rouge-gorge. Plus étonnant, un couple de faucons pèlerins fréquente la cathédrale de Saint-Omer, sur un nichoir installé à l’occasion de la rénovation du bâtiment. Néanmoins, il ne semble pas que le couple s’y reproduise chaque année.
Concernant les oiseaux d’eau, tout le cortège des oiseaux communs se reproduit dans le secteur : foulque macroule, gallinule poule-d’eau, cygne tuberculé, grèbe huppé. Le grand cormoran se reproduit en nombre.
Plusieurs espèces de canards tels que le canard colvert, le canard chipeau, le canard souchet, et des échassiers comme le héron cendré, le butor étoilé ou le blongios nain fréquentent la zone, notamment pour s’y reproduire. Des petits passereaux des milieux humides sont également là : la rousserole effarvate, le bruant des roseaux, la cisticole des joncs.
Outre l’intérêt pour la reproduction, ce secteur est très important pour la migration et en période hivernale.
Attention, plusieurs de ces espèces sont assez sensibles au dérangement et, pour certaines, dans un état de conservation assez fragile. Veillez à vous montrer discret et pas trop entreprenant dans vos observations.
> DESCRIPTION DE LA RANDONNÉE
CARTE TOPO ADAPTÉE
2303SB - WORMHOUT
DÉPART / ARRIVÉE
N 50.775214° / E 2.298355°
Cette promenade démarre sur le stationnement de la Grange Nature à Clairmarais, environ 2 km au nord-est de Saint-Omer. Aucune difficulté particulière pour s’y rendre. En transport en commun, vous pouvez vous rendre jusqu’à la gare de Saint-Omer. La ligne de bus n° 5 vous offre la possibilité, en semaine, de vous rendre jusqu’à la mairie de Clairmarais. De là vous aurez 800 m de marche pour vous rendre à la Grange Nature. Sinon, de la gare, à pied ou à vélo, vous devrez parcourir 4,2 km qui pourraient être mis à profit pour de belles observations !
LE PARCOURS
1/ Prendre la route du Romelaere vers le sud-est. Après le cimetière, prendre à gauche puis toute de suite à droite. Poursuivre tout droit sur environ 530 m, puis prendre à droite.
2/ Poursuivre sur 1 900 m (sur le parcours du GR®) puis prendre à gauche. Continuer sur 1 000 m. Au croisement, prendre en face.
3/ Poursuivre sur ce chemin sur 1 600 m environ jusqu’au carrefour des Huit-chemins.
4/ Prendre le quatrième chemin en partant de la droite (direction Nord-Est). Après 1 000 m de ligne droite, le chemin tourne à droite puis à gauche et rejoint une route. La prendre vers la droite sur 170 m puis prendre la route à gauche.
5/ Continuer sur 350 m et tourner à gauche dans le petit hameau.
6/ Poursuivre tout droit pendant 1 300 m (en laissant toutes les routes et chemins) puis tourner à gauche.
7/ Continuer 1 400 m sur cette petite route (en laissant les autres chemins et routes aux croisements que vous rencontrez) et tourner à angle droit sur la droite.
8/ Après 275 m prendre à gauche à un croisement.
9/ 630 m après, à une ferme, tourner à gauche. Puis, 150 m après, prendre à droite.
10/ Poursuivre ce chemin sur 1 200 m environ (en continuant tout droit aux intersections).
11/ Vous rejoignez un PR. Le suivre sur 1 500 m environ et rejoindre le stationnement.
Prolonger votre découverte
Pour en découvrir encore plus sur les trésors naturels de la région, vous pourrez prolonger cette promenade au sein de la Réserve naturelle nationale qui propose son propre réseau de sentiers. Vous aurez également accès à « La Grange Nature », la maison de la nature du département du Pas-deCalais, gérée par le syndicat mixte EDEN 62. Là, des expositions, des animations et une boutique dédiées à la nature régionale vous sont proposées.
12/ Traverser de nouveau le Zieux, au moyen du bac à chaîne, puis tourner à gauche, jusqu’à la rue du Romelaere et rejoindre le parking de la Grange Nature.
Petits oiseaux des roselières
Au cœur des marais et des zones humides, se trouve un écosystème particulièrement riche et diversifié : les roselières. Ces milieux constituent des havres de vie pour plusieurs espèces d’oiseaux. Les roseaux fournissent une protection contre les prédateurs et offrent des sites de nidification sûrs.
De plus, la végétation dense et luxuriante est une source abondante de nourriture, notamment en termes d’invertébrés aquatiques. Les roselières jouent donc un rôle essentiel dans la conservation des oiseaux.
Parmi les espèces les plus emblématiques des roselières, nous retrouvons les rousseroles. Ces petits passereaux sont connus pour leur chant et leur agilité dans les hautes herbes. C’est d’ailleurs plus souvent le bruit qu’elles font qui trahit leur présence. Il est par ailleurs très difficile de les identifier à la vue. La rousserole effarvatte, avec son plumage brun strié et son bec pointu, est l’une des espèces les plus répandues. Elle construit son nid dans les roseaux, créant un véritable dédale de tiges entrelacées. La rousserole verderolle, quant à elle, arbore un plumage vert olive et se distingue par son chant puissant. Elle est souvent observée en train de chercher activement sa nourriture, composée principalement d’insectes aquatiques et d’araignées, parmi les roseaux et les végétations environnantes. Ces rousseroles sont de véritables acrobates, se déplaçant avec agilité et discrétion au sein des roselières.
La rousserole turdoïde est adaptée aux habitats mixtes. Elle peut être observée aussi bien dans les roselières que dans les buissons et les buissons adjacents aux zones humides.
Les roselières abritent également d’autres espèces d’oiseaux, tels que le bruant des roseaux, la locustelle tachetée et la gorgebleue à miroir. Le bruant des roseaux se distingue par son chant flûté et peut être aperçu en train de chanter du haut des roseaux, affirmant ainsi son territoire. La locustelle tachetée, quant à elle, est connue pour ses notes mélodieuses et son plumage brun tacheté qui lui permet de se fondre dans le milieu. Elle niche également dans les roselières, construisant ses nids en forme de coupe parmi les tiges de roseaux. Enfin, la gorgebleue à miroir, avec ses reflets bleutés et son chant caractéristique, est une visiteuse estivale des roselières.
Rousserole effarvate
Gorgebleue
à miroir
Bruant
des roseaux
LES ANCIENNES BALLASTIÈRES DE
VILLERS-SEMEUSE
GRAND-EST | ZONE FLUVIALE
6 km | Difficulté *
La Meuse reste un fleuve français relativement méconnu en France, du fait, sans doute, qu’il se jette dans la mer du Nord au niveau de Rotterdam, aux Pays-Bas. C’est pourtant un fleuve européen extrêmement important d’une longueur de plus de 900 km et qui a contribué à l’essor économique de plusieurs régions de Belgique, de France et des Pays-Bas Logée entre des méandres de la Meuse, la ville de Charleville-Mézières signe l’entrée du fleuve dans son parcours ardennais, plus encaissé, après une traversée du nord-est de la France au milieu de plateaux essentiellement agricoles
> PRÉSENTATION DU SITE
La promenade qui vous est proposée vous invite dans une diversité de milieux tous très impactés par les activités humaines : vous passerez ainsi au milieu de zones agricoles, traverserez le quartier de Semeuse, celui de Lumes et longerez à plusieurs reprises le fleuve ainsi que des plans d’eau. Ceux-ci témoignent de l’ancienne activité d’extraction de matériaux destinés à produire du ballast. En effet, le fleuve Meuse charrie depuis des millénaires des matériaux plus ou moins grossiers provenant de l’amont. Sur cette zone leurs dépôts (appelés alluvions) ont été exploités. Ce qui a consisté essentiellement à creuser des trous pour récupérer sable et graviers. Ces trous se sont naturellement remplis d’eau car ils sont situés sous le niveau de la nappe d’eau qui accompagne la Meuse.
Aujourd’hui une grande partie de la zone est reconnue d’intérêt écologique. En effet, les ballastières abandonnées, les bras morts de la Meuse et les prairies humides offrent un milieu dans lequel s’épanouissent de très nombreuses espèces. Parmi elles, plusieurs espèces animales et végétales sont assez remarquables. Notamment plusieurs espèces de libellules menacées dans le Grand-Est, des reptiles et amphibiens dont la coronelle lise, qui est une sorte de couleuvre, le triton crêté ou le pélobate brun (voir la photo ci-dessous), un petit crapaud qui est l’un des amphibiens les plus menacés. Et évidemment des oiseaux. À ce niveau, le site est important toute l’année.
Ce guide propose aux amoureux de la nature et des oiseaux 17 boucles de randonnées réparties sur l’ensemble de la France, pour découvrir des paysages très différents et un vaste panel d’espèces d’oiseaux. Le promeneur pourra piocher des idées de balades parmi une sélection à la fois variée et inattendue : un lac breton qui accueille des grèbes huppés, un col vosgien peuplé de chouettes, une roselière du Pas-de-Calais qui sert de havre de paix à une multitude de petits oiseaux, une réserve naturelle corse fréquentée par différentes espèces de hérons… Avec également des conseils et des astuces sur le matériel à emporter, les techniques d’observation et les bonnes attitudes à adopter dans des milieux naturels qu’il faut préserver !
Arnaud Boucheny est écologue. Il est surtout passionné de nature ! Ses diverses expériences en formation, en association de protection de la nature et en entreprise ont toujours tourné autour de l’écologie et de la conservation de la biodiversité. Outre l’observation des oiseaux, ce qu’il préfère, c’est comprendre le fonctionnement des milieux naturels, sur le terrain et avec ses étudiants !