Micro-aventure à la rencontre des oiseaux

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À LA RENCONTRE DES OISEAUX

17 randos pour les observer en pleine nature

ARNAUD BOUCHENY
3 SOMMAIRE Préambule 5 Introduction 7 Qui sont les oiseaux ? 8 Reconnaître les grands groupes d’oiseaux 10 Observer les oiseaux lors de vos promenades 12 Créer vos propres randonnées 22 LES RANDONNÉES 25 Découverte du Marais audomarois, paradis des oiseaux d’eau 26 Les anciennes ballastières de Villers-Semeuse 32 Mer, dunes et falaises à Vauville 38 Parenthèse nature dans le Vexin français 44 Immersion vosgienne au col du Wettstein 50 Les sommets des Monts d’Arrée et le lac Saint-Michel 56 La forêt de Fontainebleau : un bijou de biodiversité à deux pas de Paris 62 Entre sel et dunes : aux portes de Guérande 68 Au cœur de la campagne poitevine 74 Découverte du bocage bourguignon 80 Les trésors des Causses du Quercy 86 De forêts en rochers, au cœur de la montagne ardéchoise 92 Le vallon de Laverq et les Eaux-Tortes 98 Le marais d’Orx : là où la nature reprend ses droits 104 Dans le massif de Plantaurel 110 Le tour de la presqu’île de Giens 116 Détour par la réserve naturelle de Biguglia 122

LES RANDONNÉES

DÉCOUVERTE DU MARAIS

AUDOMAROIS, PARADIS DES OISEAUX D’EAU

HAUTS-DE-FRANCE | ZONE HUMIDE

6,9 kilomètres | Difficulté *

Saint-Omer, ville assez grande du Pas-de-Calais, se situe à l’extrémité est du Parc naturel régional des caps et marais d’Opale, à la frontière du département du Nord et au sud d’une sous-région nommée le Marais audomarois C’est une vaste zone assez plate, originellement constituée de milieux humides Très tôt l’humain a aménagé cette région en drainant les terres via des réseaux de fossés pour être en mesure d’y pratiquer l’agriculture et pour en extraire de la tourbe, alors utilisée comme combustible

> PRÉSENTATION DU SITE

Les paysages observés aujourd’hui sur le site sont donc issus de l’appropriation humaine de ce territoire humide. L’agriculture y est particulièrement développée, en particulier le maraîchage. L’eau est omniprésente : canaux, fossés, plans d’eau… Du fait de l’élévation très faible par rapport au niveau de la mer, ces secteurs sont en première ligne face à l’élévation de ce niveau. Il est possible que des territoires redeviennent durablement inondés, se transformant de nouveau en marais.

Cette histoire locale confère aux paysages un caractère singulier : des milieux globalement très ouverts avec peu d’arbres, des parcelles agricoles parfois très étroites, un réseau très dense de petits canaux (voir photo page 29), de fossés et de chemins d’exploitation. Et une urbanisation ou s’entremêle un habitat diffus et de petits bourgs. Le Marais audomarois est un milieu exceptionnel, reconnu internationalement pour sa biodiversité.

> En tant que Réserve de Biosphère, statut reconnu par l’UNESCO et qui confère au territoire la responsabilité d’innover dans les manières de favoriser la biodiversité dans les activités humaines.

> En tant que site reconnu par la convention de Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale notamment au regard des populations d’oiseaux qui les fréquentent.

> En tant que site du réseau européen Natura 2000.

En 2008, l’État a transformé en « Réserve naturelle nationale des étangs du Romelaëre » un ancien site d’extraction de la tourbe transformé en plan d’eau, bordé de zones humides et de roselières. Cette réserve protège une centaine d’hectares et est composée d’une mosaïque de milieux dans lesquels s’épanouissent une grande diversité d’espèces, dont certaines assez exceptionnelles ou peu communes. Tant parmi les plantes, les poissons que les oiseaux !

> INTÉRÊTS ORNITHOLOGIQUES

Évidemment, les oiseaux d’eau seront particulièrement à l’honneur. Néanmoins, ce n’est pas le seul intérêt de ce secteur géographique. Au cours de votre itinéraire vous passerez dans des habitats favorables aux espèces anthropophiles (qui aiment les humains) telles que l’hirondelle de fenêtre qui fait ses nids sous les gouttières et les corniches, l’hirondelle rustique, le martinet noir, le pigeon biset, ou le moineau domestique.

Bien sûr, vous croiserez aussi des espèces communes : différentes mésanges, merle noir, rouge-gorge. Plus étonnant, un couple de faucons pèlerins fréquente la cathédrale de Saint-Omer, sur un nichoir installé à l’occasion de la rénovation du bâtiment. Néanmoins, il ne semble pas que le couple s’y reproduise chaque année.

découverte du marais audomarois, paradis des oiseaux d’eau 27

Concernant les oiseaux d’eau, tout le cortège des oiseaux communs se reproduit dans le secteur : foulque macroule, gallinule poule-d’eau, cygne tuberculé, grèbe huppé. Le grand cormoran se reproduit en nombre.

Plusieurs espèces de canards tels que le canard colvert, le canard chipeau, le canard souchet, et des échassiers comme le héron cendré, le butor étoilé ou le blongios nain fréquentent la zone, notamment pour s’y reproduire. Des petits passereaux des milieux humides sont également là : la rousserole effarvate, le bruant des roseaux, la cisticole des joncs.

Outre l’intérêt pour la reproduction, ce secteur est très important pour la migration et en période hivernale.

Attention, plusieurs de ces espèces sont assez sensibles au dérangement et, pour certaines, dans un état de conservation assez fragile. Veillez à vous montrer discret et pas trop entreprenant dans vos observations.

> DESCRIPTION DE LA RANDONNÉE

CARTE TOPO ADAPTÉE

2303SB - WORMHOUT

DÉPART / ARRIVÉE

N 50.775214° / E 2.298355°

Cette promenade démarre sur le stationnement de la Grange Nature à Clairmarais, environ 2 km au nord-est de Saint-Omer. Aucune difficulté particulière pour s’y rendre. En transport en commun, vous pouvez vous rendre jusqu’à la gare de Saint-Omer. La ligne de bus n° 5 vous offre la possibilité, en semaine, de vous rendre jusqu’à la mairie de Clairmarais. De là vous aurez 800 m de marche pour vous rendre à la Grange Nature. Sinon, de la gare, à pied ou à vélo, vous devrez parcourir 4,2 km qui pourraient être mis à profit pour de belles observations !

LE PARCOURS

1/ Prendre la route du Romelaere vers le sud-est. Après le cimetière, prendre à gauche puis toute de suite à droite. Poursuivre tout droit sur environ 530 m, puis prendre à droite.

2/ Poursuivre sur 1 900 m (sur le parcours du GR®) puis prendre à gauche. Continuer sur 1 000 m. Au croisement, prendre en face.

3/ Poursuivre sur ce chemin sur 1 600 m environ jusqu’au carrefour des Huit-chemins.

4/ Prendre le quatrième chemin en partant de la droite (direction Nord-Est). Après 1 000 m de ligne droite, le chemin tourne à droite puis à gauche et rejoint une route. La prendre vers la droite sur 170 m puis prendre la route à gauche.

5/ Continuer sur 350 m et tourner à gauche dans le petit hameau.

28 LES RANDONNÉES

6/ Poursuivre tout droit pendant 1 300 m (en laissant toutes les routes et chemins) puis tourner à gauche.

7/ Continuer 1 400 m sur cette petite route (en laissant les autres chemins et routes aux croisements que vous rencontrez) et tourner à angle droit sur la droite.

8/ Après 275 m prendre à gauche à un croisement.

9/ 630 m après, à une ferme, tourner à gauche. Puis, 150 m après, prendre à droite.

10/ Poursuivre ce chemin sur 1 200 m environ (en continuant tout droit aux intersections).

11/ Vous rejoignez un PR. Le suivre sur 1 500 m environ et rejoindre le stationnement.

Prolonger votre découverte

Pour en découvrir encore plus sur les trésors naturels de la région, vous pourrez prolonger cette promenade au sein de la Réserve naturelle nationale qui propose son propre réseau de sentiers. Vous aurez également accès à « La Grange Nature », la maison de la nature du département du Pas-deCalais, gérée par le syndicat mixte EDEN 62. Là, des expositions, des animations et une boutique dédiées à la nature régionale vous sont proposées.

12/ Traverser de nouveau le Zieux, au moyen du bac à chaîne, puis tourner à gauche, jusqu’à la rue du Romelaere et rejoindre le parking de la Grange Nature.

découverte du marais audomarois, paradis des oiseaux d’eau 29

Petits oiseaux des roselières

Au cœur des marais et des zones humides, se trouve un écosystème particulièrement riche et diversifié : les roselières. Ces milieux constituent des havres de vie pour plusieurs espèces d’oiseaux. Les roseaux fournissent une protection contre les prédateurs et offrent des sites de nidification sûrs.

De plus, la végétation dense et luxuriante est une source abondante de nourriture, notamment en termes d’invertébrés aquatiques. Les roselières jouent donc un rôle essentiel dans la conservation des oiseaux.

Parmi les espèces les plus emblématiques des roselières, nous retrouvons les rousseroles. Ces petits passereaux sont connus pour leur chant et leur agilité dans les hautes herbes. C’est d’ailleurs plus souvent le bruit qu’elles font qui trahit leur présence. Il est par ailleurs très difficile de les identifier à la vue. La rousserole effarvatte, avec son plumage brun strié et son bec pointu, est l’une des espèces les plus répandues. Elle construit son nid dans les roseaux, créant un véritable dédale de tiges entrelacées. La rousserole verderolle, quant à elle, arbore un plumage vert olive et se distingue par son chant puissant. Elle est souvent observée en train de chercher activement sa nourriture, composée principalement d’insectes aquatiques et d’araignées, parmi les roseaux et les végétations environnantes. Ces rousseroles sont de véritables acrobates, se déplaçant avec agilité et discrétion au sein des roselières.

La rousserole turdoïde est adaptée aux habitats mixtes. Elle peut être observée aussi bien dans les roselières que dans les buissons et les buissons adjacents aux zones humides.

Les roselières abritent également d’autres espèces d’oiseaux, tels que le bruant des roseaux, la locustelle tachetée et la gorgebleue à miroir. Le bruant des roseaux se distingue par son chant flûté et peut être aperçu en train de chanter du haut des roseaux, affirmant ainsi son territoire. La locustelle tachetée, quant à elle, est connue pour ses notes mélodieuses et son plumage brun tacheté qui lui permet de se fondre dans le milieu. Elle niche également dans les roselières, construisant ses nids en forme de coupe parmi les tiges de roseaux. Enfin, la gorgebleue à miroir, avec ses reflets bleutés et son chant caractéristique, est une visiteuse estivale des roselières.

30 ZOOM ORNITHO

Rousserole effarvate

Gorgebleue

à miroir

Bruant

des roseaux

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LES ANCIENNES BALLASTIÈRES DE

VILLERS-SEMEUSE

GRAND-EST | ZONE FLUVIALE

6 km | Difficulté *

La Meuse reste un fleuve français relativement méconnu en France, du fait, sans doute, qu’il se jette dans la mer du Nord au niveau de Rotterdam, aux Pays-Bas. C’est pourtant un fleuve européen extrêmement important d’une longueur de plus de 900 km et qui a contribué à l’essor économique de plusieurs régions de Belgique, de France et des Pays-Bas Logée entre des méandres de la Meuse, la ville de Charleville-Mézières signe l’entrée du fleuve dans son parcours ardennais, plus encaissé, après une traversée du nord-est de la France au milieu de plateaux essentiellement agricoles

> PRÉSENTATION DU SITE

La promenade qui vous est proposée vous invite dans une diversité de milieux tous très impactés par les activités humaines : vous passerez ainsi au milieu de zones agricoles, traverserez le quartier de Semeuse, celui de Lumes et longerez à plusieurs reprises le fleuve ainsi que des plans d’eau. Ceux-ci témoignent de l’ancienne activité d’extraction de matériaux destinés à produire du ballast. En effet, le fleuve Meuse charrie depuis des millénaires des matériaux plus ou moins grossiers provenant de l’amont. Sur cette zone leurs dépôts (appelés alluvions) ont été exploités. Ce qui a consisté essentiellement à creuser des trous pour récupérer sable et graviers. Ces trous se sont naturellement remplis d’eau car ils sont situés sous le niveau de la nappe d’eau qui accompagne la Meuse.

Aujourd’hui une grande partie de la zone est reconnue d’intérêt écologique. En effet, les ballastières abandonnées, les bras morts de la Meuse et les prairies humides offrent un milieu dans lequel s’épanouissent de très nombreuses espèces. Parmi elles, plusieurs espèces animales et végétales sont assez remarquables. Notamment plusieurs espèces de libellules menacées dans le Grand-Est, des reptiles et amphibiens dont la coronelle lise, qui est une sorte de couleuvre, le triton crêté ou le pélobate brun (voir la photo ci-dessous), un petit crapaud qui est l’un des amphibiens les plus menacés. Et évidemment des oiseaux. À ce niveau, le site est important toute l’année.

les anciennes ballastières de villers-semeuse 33

Ce guide propose aux amoureux de la nature et des oiseaux 17 boucles de randonnées réparties sur l’ensemble de la France, pour découvrir des paysages très différents et un vaste panel d’espèces d’oiseaux. Le promeneur pourra piocher des idées de balades parmi une sélection à la fois variée et inattendue : un lac breton qui accueille des grèbes huppés, un col vosgien peuplé de chouettes, une roselière du Pas-de-Calais qui sert de havre de paix à une multitude de petits oiseaux, une réserve naturelle corse fréquentée par différentes espèces de hérons… Avec également des conseils et des astuces sur le matériel à emporter, les techniques d’observation et les bonnes attitudes à adopter dans des milieux naturels qu’il faut préserver !

Arnaud Boucheny est écologue. Il est surtout passionné de nature ! Ses diverses expériences en formation, en association de protection de la nature et en entreprise ont toujours tourné autour de l’écologie et de la conservation de la biodiversité. Outre l’observation des oiseaux, ce qu’il préfère, c’est comprendre le fonctionnement des milieux naturels, sur le terrain et avec ses étudiants !

MDS : VA08688 14,95 € TTC
www.vagnon.fr

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