Horva l
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N° 5 • Mai 2020
Un 1er mai de reconquête de nos acquis
Le 1er mai est la fête des travailleurs : le rappel de leurs luttes et des grandes avancées sociales qui ont été obtenues par le monde du travail. Cette année il aura été marqué par le Coronavirus.
C
ette pandémie touche les travailleurs du monde entier. Chez nous, comme dans de nombreux pays, les gouvernements ont mené des politiques d’austérité qui ont durement attaqué les acquis des travailleurs et leur protection sociale. Dans la situation de crise que nous traversons, nous nous rendons compte de l’importance d’avoir un système de protection sociale fort. À l’occasion de ce 1 mai, nous voulons rendre hommage aux travailleurs de toute la filière agroalimentaire, qui alors que le pays était à l’arrêt, ont continué à travailler afin que la population puisse trouver dans les magasins tout ce dont elle avait besoin. Les travailleuses de l’aide à domicile ont permis, quant à elles, de maintenir l’aide et le lien social au sein er
d’une population fragilisée sans toujours avoir les moyens de protection nécessaires. Enfin, nous avons une pensée pour les travailleurs de l’Horeca et du tourisme qui ont été les premiers confinés et qui seront vraisemblablement les derniers à sortir de la crise avec de terribles répercussions sur l’emploi et sur leur pouvoir d’achat. Ce 1er mai 2020 est un 1er mai SOLIDAIRE, un 1er mai de mobilisation pour la protection de notre système social, un 1er mai de reconquête de nos acquis attaqués par la droite et le patronat. Tangui Cornu et Alain Detemmerman, Co-Présidents de la FGTB Horval
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Secteur alimentaire
Nous ne sommes pas des héros ! Aujourd’hui les médias, le monde politique et les fédérations patronales célèbrent les travailleurs des secteurs essentiels comme des héros. Mais les travailleurs de l’industrie et du commerce alimentaire ne sont pas des héros !
Non, ils ne vont pas travailler en chantant, la fleur au fusil prêts à se sacrifier pour la nation. Ils vont travailler la peur au ventre ! Ces travailleurs produisent des denrées alimentaires, les stockent et les livrent dans les supermarchés parce que c’est leur travail ; un travail pas toujours bien payé, mais indispensable. On aurait pu imaginer que si les organisations patronales considéraient les travailleurs comme des héros, la reconnaissance financière allait suivre. Naïfs que nous sommes… Le discours patronal a inspiré le gouvernement Wilmès : les travailleurs bénéficieront d’heures défiscalisées si elles sont supplémentaires. Quelle générosité, merci ! En industrie alimentaire, après de longues discussions, les interlocuteurs sociaux ont réussi à proposer plusieurs textes de référence : un texte sur la distanciation, un guide sectoriel précisant les mesures à prendre pour la protection des travailleurs, deux documents qui placent la concertation en première ligne. Le secteur a également demandé à Fedris de reconnaitre le Covid-19 comme maladie professionnelle.
Le Fonds social intervient par un complément pour les travailleurs en chômage et est en négociation pour octroyer un complément en cas de Covid-19. En commerce alimentaire, les choses sont différentes ! Les négociations ont échoué au niveau sectoriel pour octroyer une prime aux travailleurs ; seules quelques grandes entreprises ont eu des négociations qui ont abouti. À ce jour, le secteur ne voit pas la nécessité de proposer un texte d’encadrement, ni de faire pression sur Fedris pour faire reconnaitre le Covid-19 comme maladie professionnelle. C’est inacceptable ! Nous ne pouvons nous contenter d’un discours angélique qui prétend que les employeurs sont responsables et prennent les mesures nécessaires ! Pour la FGTB Horval, la priorité reste et restera la santé des travailleurs ! Au fait, savez-vous que 75 % des entreprises contrôlées n’étaient pas en ordre avec les mesures de protection des travailleurs ? Le secteur de la distribution est vanté comme étant le grand gagnant de la crise, mais les gagnants sont-ils les travailleurs ou les actionnaires ?