Magazine Saumon 100

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M AG AZ INE

SAUMON LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE Éd

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10 Convention poste PUBLICATION - 40063917

7.00$ CAN / 5.00€

Volume 37 / No 3 Automne 2014

100

30 ANS D’ACTIONS POUR LE SAUMON PÊCHE AU SAUMON EN ISLANDE


S OMMA I RE

SOMMAIRE

Automne 2014 Saumon Numéro 100 Crédit photo: Dominique Danvoye

Table des matières Message du président

5

From the president

6

Mot de l’éditrice

8

30 ans d’actions pour le saumon!

10

Les actualités de la FQSA

12

Le lancer ovale (et ses variantes)

18

Hooké en Ungava

24

La pratique de remise à l’eau volontaire

28

Déclubage des rivières à saumon

30

La rivière des Escoumins

32

Rivière de la Corneille

36

Interception des saumons atlantique

40

Pêche au saumon en Islande

43

Le mentorat de la FQSA

46

Quelques nouveautés pour 2015

48

Rendez-vous avec St-Gilles

50

Galerie des membres

53

Action ! Saumon

54

Babillard

56

Concours

58

Une vue subaquatique sur le saumon de l’Atlantique

8

3

30 ans d’actions Pour le saumon!

NUMÉRO 100

4

12

Technique de pêche Le lancer ovale (et ses variantes)

18

Histoire de pêche Hooké en Ungava

43

Le mentorat de la FQSA: Un franc succès depuis 8 ans !

Le conseil des Gouverneurs Membres corporatifs : Hydro-Québec Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. Membre individuel : M. John E. Houghton

Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François-de-Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6

Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@fqsa.ca | www.fqsa.ca Éditrice et rédactrice en chef : Josée Arsenault Comité de rédaction : André A. Bellemare, Jaquis Gagnon, Jean Boudreault, Yvon Côté, Pierre Manseau, Gilles Shooner, Richard Sirois et Bernard Beaudin. Publicité : Josée Arsenault Design : Fokus Outdoor Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 15 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes.

Le conseil d’administration de la FQSA

Index des publicités

Président : Jean Boudreault Secrétaire : Michel Jean Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : David Saint-Laurent • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : François Chapados, Lyne Trudeau, Christian Kirouac • Québec et Saguenay : Sylvie Tremblay et Gilles Duhaime Vice-présidence aux affaires autochtones : David Basile Vice-présidence à la gestion des rivières : Michel Ouellet • Rive sud : Paul M. LeBoutillier et Martin Lefrançois • Rive nord : Georges Gagnon et Normand Bissonnette Vice présidence aux finances et affaires corporatives : David Veilleux FGRSQ : 2 postes vacants Représentant de la FPQ : Dominique Dugré Représentantes « Femmes » : Marie-Claude Landry, Maryse St-Armand Représentante « Jeunesse » : Amélie Thériault Représentant FSA : Charles Cusson Présidents honoraires : Yvon Côté, Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina Directeur général : Frédéric Raymond

Air Médic : Auberge de la rivière Matapédia : Avalon : Camp Bonaventure : La Capitale Assurances générales : Coin du moucheur : David Veilleux : Desjardins : Dominique Danvoye : Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs : Fondation de la faune : Devenez membre FQSA : Gaspé Fly co : Hydro Québec : Magasin Latulippe : Pierre Bahamas : Pourvoirie Falls Gully : Productions LeCamp : Réserve faunique Matane : Rivières Mitis : Salmon Lodge : Université Laval :

35 63 7 53 52 56 6 2 61 17 57 62 27 C4 52 35 54 34 27 55 61 53

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M E SSAGE DU PRÉSIDE N T

4 LE MAGAZINE SAUMON

MESSAGE DU PRÉSIDENT Le virage éco-responsable de la FQSA

Jean Boudreault, Président de la FQSA Photo : Marc-Antoine Jean

Bonjour à tous! Quelle saison 2014 ! Bien qu’elle ait commencé difficilement avec de faibles remontées, les saumons sont finalement arrivés dans nos rivières québécoises. L’impact sur les remontées est tout de même significatif, car environ 60% de nos grands saumons sont revenus en rivières cette année. Était-ce simplement une mauvaise année ? Est-ce que les changements climatiques, les phoques, les pêches au Groenland ou autres perturbations étaient en cause ? Il est encore trop tôt pour porter des conclusions sur le sujet. La FQSA fera un bilan sous peu avec les représentants du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Conscient de la situation, votre fédération a réagi rapidement devant cet état de fait. Le 15 juillet dernier, la FQSA a soumis aux autorités une lettre leur recommandant d’obliger, pour l’ensemble des rivières du Québec, la remise à l’eau des grands saumons afin de préserver les populations alors très réduites. Il fallait s’assurer du maintien des seuils de conservation des rivières. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a donc émis une note modifiant le règlement obligeant, par le fait même, la graciation des saumons adultes pour tout le Québec du 1er aout au 30 septembre. Notre réaction comme pêcheurs et comme gestionnaires de protéger la ressource a été remarquable et remarquée dans l’ensemble des provinces de l’Atlantiques ainsi qu’à l’international.

Qu’adviendra-t-il en 2015? Je n’ai malheureusement pas de boule de cristal pour vous rassurer sur les montaisons à venir, mais à titre de précaution et comme le Ministère n’a pas encore déposé son Plan de gestion du saumon au Québec, le Conseil d’administration de la FQSA a recommandé la remise à l’eau des grands saumons pour la saison 2015. Une résolution a donc été transmise aux autorités gouvernementales qui devront statuer rapidement sur ce point.

Votre Fédération devient éco-responsable! En tant qu’organisation soucieuse de la qualité de l’environnement, il était tout à fait logique de développer une approche éco-responsable au sein de la FQSA. En ce sens, le souper-bénéfice 2014 n’a généré aucun gaz à effet de serre, puisqu’ils seront compensés par la plantation d’arbres à la forêt Montmorency, près de Québec. Toutes les actions de la Fédération seront revues et traitées de façon à réduire notre empreinte écologique. À cet effet, un rapport annuel sera rédigé et déposé lors de chacune des assemblées annuelles. Ce rapport fera le bilan des réductions réalisées, de la modification des processus d’opération et de l’atteinte des objectifs que nous nous seront fixés. Le magazine que vous vous apprêtez à lire est en ligne droite avec cette démarche. Tout le papier est fait de matières recyclées. Même la page couverture n’est pas composée de papier glacé, ce type de papier est très polluant. Nous avons donc décidé d’utiliser un papier peut-être moins flamboyant, plus sobre, mais beaucoup plus écologique. Bonne lecture!

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MESSAGE FROM THE PRESIDENT FQSA becomes eco-responsible!

5

Hello to all! What a 2014 season! Although it started out slowly with notably weak runs, salmon did finally arrive in our Quebec rivers. The impact of the runs is nevertheless significant, only approximately 60% of large salmon returned to the rivers this year. Was this simply a bad year? Are climatic changes, predatory seals, the Greenland fishery, or perhaps other perturbations the cause? It is still too early to conclude on this matter. In the coming months the FQSA will provide a summary of the situation, in conjunction with the representatives

Well aware of the worrisome situation that was unfolding, your Federation reacted quickly. Last July 15, the FQSA submitted a letter to the authorities urging them to immediately impose live-release of large salmon on all Quebec rivers, in order to preserve the much reduced populations. It was imperative to ensure that the conservation threshold limit of the rivers be maintained. Forthwith, the Ministry issued a regulation ordinance making live-release of large salmon mandatory throughout Quebec, from August 1 to September 30. Our reaction, as anglers and river managers, to protect the resource was remarkable and remarked throughout the Atlantic provinces, as well as internationally.

What will happen in 2015? Unfortunately I don’t have a crystal ball in order to reassure you about future salmon runs, but as a precautionary measure and since the Ministry has not yet submitted its Salmon Management Plan in Quebec, the FQSA Board of directors has recommended mandatory live-release of large salmon in 2015. A resolution to this effect has been transmitted to the government authorities, who should adjudicate rapidly on this matter.

from the Ministry of Forests, Wildlife and Parks.

Your Federation becomes eco-responsible! As an environmental organization it was altogether logical to develop an eco-responsible approach within the FQSA. In this regards, the 2014 Benefit Supper did not generate any greenhouse gas, since it was compensated by planting trees in the Montmorency Forest, near Quebec city. All actions of the Federation will be reviewed and reorganized in order to reduce their environmental footprint. To this effect, a yearly report will now be complied and presented at each annual assembly. This report will summarize the reductions realized, the changes made to operational procedures and the level at which the objectives that will be proposed are achieved. The magazine that you are now reading is a direct example of this process. The paper used is all recycled material. Even the cover page is no longer a glossy format; this type of paper being more toxic and not very eco-friendly. Instead we have chosen to use a paper type that is certainly not as flashy and more toned down, but a lot more ecological. Have pleasant reading !

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NUMÉRO 100

Photo : Michel Jean


MO T DE L’ ÉDIT RIC E

MOT DE L’ÉDITRICE 6 LE MAGAZINE SAUMON

LE MAGAZINE SAUMON, 100E ÉDITION ! C’est avec une grande admiration pour mes prédécesseurs et une curiosité sans pareille pour le monde du saumon que je prends le relais du Magazine Saumon. Cette édition revêt un cachet particulier pour la FQSA puisqu’il s’agit de sa 100e édition!

Josée Arsenault, Éditrice du Magazine Saumon et responsable des communications, FQSA Photo : Christian Auger

Je tiens à souligner le travail incroyable des différents éditeurs du magazine, qui ont su transposer leurs talents et leurs connaissances afin de vous informer sur le saumon et sa pêche sportive. Cet ouvrage, si consciencieusement réalisé à chaque parution, se veut aussi un outil de sensibilisation à la conservation de cette ressource. C’est également une occasion pour les membres de la FQSA de partager leurs histoires de pêche ainsi que leurs opinions sur des sujets d’actualité!

le Mentorat ou le souper-bénéfice de la FQSA. Mentionnons également l’appui exceptionnel de bénévoles, tant au niveau de la rédaction que de la correction des textes, qui fait une énorme différence!

Ce qui devrait surtout vous impressionner dans ce magazine, c’est l’implication et le sentiment d’appartenance des lecteurs, qui cherchent à aider la Fédération par leur contribution bénévole dans l’organisation d’activités telles qu’Action! Saumon,

En vous remerciant de votre intérêt pour la FQSA, je vous rappelle que vous pouvez nous suivre sur Facebook, Twitter et sur notre site Web fqsa.ca.

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Dans ce numéro, nous avons ajouté une nouvelle chronique à la suite de commentaires très pertinents de nos lecteurs. Vous trouverez donc une section portant sur les nouveaux équipements pour 2015 ainsi que des articles portant sur la gestion des rivières à saumon et un regard sur une étude récente portant sur la pratique de la remise à l’eau chez les pêcheurs de saumon atlantique du Québec.

Je vous souhaite une agréable lecture !


2014


3 0 A NS DE L A FQSA

30 ANS D’ACTIONS POUR LE SAUMON! 8 LE MAGAZINE SAUMON

250 000$ pour la protection du saumon à partir de ses propres fonds. Texte de Josée Arsenault

03 Depuis près de 10 ans, la FQSA contribue, en collaboration avec le ministère responsable de la faune, au Fonds de protection des rivières à saumon. Au cours de cette période, la FQSA a investi plus de 250 000$ dans les activités de protection que chaque gestionnaire doit assumer.

La Fédération québécoise pour le saumon atlantique entame actuellement sa 30e année d’actions pour le saumon. Cela a été souligné le 17 octobre dernier à l’occasion de son souper-bénéfice où nous avons fait le lancement officiel du logo «30 ans de la FQSA». Afin de partager avec vous les accomplissements des individus qui ont contribué activement à la conservation et à la mise en valeur du saumon, nous vous présenterons, dans les trois prochaines parutions du Magazine Saumon, 30 faits marquants de la FQSA depuis sa création.

La Fédération québécoise pour le saumon atlantique voit le jour en 1984 ! 01

Investir dans la relève pour perpétuer la pêche au saumon. 04

La création de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique est une résultante de la fusion de l’Association des pêcheurs sportifs de saumons du Québec (APSSQ) et du Regroupement national des organismes du saumon atlantique (RNOSA). Cette union a permis au dossier saumon de se démarquer dans le secteur faunique au Québec en tant que dossier prioritaire et d’être traité de façon toute particulière par les organismes gouvernementaux.

Depuis 30 ans, la FQSA contribue à bon nombre d’initiatives visant à recruter des nouveaux adeptes de la pêche au saumon. Clinique de lancers, école de pêche, sensibilisation dans les écoles, activité d’initiation, vidéo promotionnelle ne sont que quelques exemples d’actions qui ont été supportés ou organisés par la Fédération pour perpétuer cette aventure.

La FQSA s’associe au 400e de la Ville de Québec par la réalisation d’un livre

Votre contribution pour le saumon.

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05 Ce livre intitulé Le Saumon : 400 ans d’histoire et de passion au Québec brosse un tableau des multiples liens qui se sont tissés entre l’homme et une espèce au comportement migratoire incroyable, le saumon atlantique.

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À l’aube de son 30e anniversaire, la FQSA a amassé à ce jour près de 3.5M$ grâce à diverses levées de fonds, dont son fameux souper bénéfice. Grâce à votre générosité, ces montants ont permis notamment de protéger la ressource, d’offrir le programme éducatif Histoire de saumons à plus de 40 écoles au Québec et d’investir, avec les gestionnaires de rivières, dans l’organisation d’activités visant à assurer une relève à la pêche au saumon. 3.5M de fois merci !


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09

06 La FQSA a été un acteur crucial pour l’obtention et la mise en œuvre du Programme de développement économique du saumon (PDES). Ce programme a injecté 27.5M$ au Québec pour le développement des rivières et de la pêche sportive du saumon. Il demeure aujourd’hui le plus important investissement pour une espèce faunique au Québec. Les contributeurs ont été le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada à parts égales soit 12M$ chacun et 3,5M$ provenant des communautés locales qui seront les promoteurs des projets.

Des participants et des conférenciers du Québec, des Maritimes, de la Colombie-Britannique, des États- Unis, des communautés Innus du Québec, de la Suède et du Groenland ont traçé un portrait le plus fidèle possible de l’ensemble des prélèvements de saumons en mer et des problématiques qui y sont reliées. Ces nouvelles connaissances ont permis à la FQSA de préciser son action sur les pêches commerciales, au Québec et ailleurs, qui influencent nos populations de saumons

La remise à l’eau, comment la réussir ?

Programme Mentorat / Découverte de la FQSA

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10 Soucieux de préserver la ressource et de fournir les meilleures façons de faire aux pêcheurs pour pratiquer la remise à l’eau, la FQSA a produit différents outils pédagogiques. Ceux-ci sont reconnus et utilisés par une panoplie d’intervenants du milieu de la pêche au saumon tels que les gestionnaires de rivières, les guides et les formateurs. Mieux faire, pour mieux préserver !

Depuis 2007, la FQSA offre annuellement un programme de mentorat consistant à jumeler un mentor expérimenté à des initiés afin de favoriser l’éducation et le transfert des connaissances envers les nouveaux pêcheurs de saumon. Cette initiative a été orchestrée par M. Pierre Manseau.

Les congrès : une occasion pour s’exprimer ! 08 Axés sur du contenu scientifique et rigoureux, les congrès annuels de la FQSA permettent à tous les intervenants intéressés par le saumon atlantique de connaître et de débattre de l’état de la ressource, des avancements en recherche ainsi que de proposer des solutions novatrices pour développer la pêche sportive. Les congrès sont également des occasions de souligner la contribution de certaines personnes ou organisations pour l’apport à l’éducation, la conservation et la promotion du saumon atlantique.

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NUMÉRO 100

Le Colloque international intitulé “Saumon atlantique: les prélèments en mer…réalités et solutions”.

27,5M$ d’investissement pour le saumon.


10 LE MAGAZINE SAUMON M. Yvon Côté, M. Jean-Pierre Mailhot, M. Jean Racine, M. Bernard Beaudin, quatre des cinq anciens présidents de la FQSA

LES ACTUALITÉS DE LA FQSA

30 ANS, ÇA SE FÊTE ! Texte de Frédéric Raymond Photo de Fokus Outdoor Photo : Marc-Antoine Jean

Le 17 octobre dernier, se déroulait au théâtre du Capitole de Québec la 29e présentation du souper-bénéfice de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) sous la présidence d’honneur de Mme Pauline D’Amboise, secrétaire générale et vice-présidente Gouvernance et Responsabilité sociale du Mouvement Desjardins. Sur le thème, 30 ans d’actions pour le saumon, cet évènement était l’occasion de célébrer les 30 ans de la Fédération et d’amasser des fonds pour mener à bien les projets soutenus par sa fondation. Au cours de la soirée, M. Jean Boudreault a notamment souligné l’importance et la contribution bénévole inestimable de ses 5 prédécesseurs à la présidence de la FQSA : messieurs André Vézina, Jean Racine, Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot et Yvon Côté. Grâce à leur engagement et leur persévérance, la Fédération est maintenant l’organisme reconnu en matière de conservation et de mise en valeur du saumon atlantique.

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L’animateur de la soirée, Louis Champagne, comédien réputé et saumonier mordu, a su captiver son public jusqu’à la toute fin avec son humour enchanteur et sa passion pour la pêche. Par ailleurs, la prestation de Marc Déry a donné un ton particulièrement convivial à la soirée. Les commentaires des participants sont unanimes : « L’ambiance et les opportunités d’affaires étaient au rendez-vous! » De plus, cette soirée se voulait carbo-neutre, c’est-à-dire que les gaz à effet de serre générés par cet événement seront compensés par la plantation d’arbres. Nous remercions l’Université Laval et particulièrement la Forêt Montmorency pour sa collaboration à la tenue de cet événement responsable. Encore cette année, plus d’une centaine de prix étaient mis à l’encan et les 390 personnes présentes, conscientes des besoins pour la conservation et la mise en valeur de la ressource, ont été très généreuses. À cet effet, nous sommes très fiers de souligner que nous avons amassé près de 150 000 $ au cours de cette soirée. Rappelons, qu’il s’agit de la principale source de revenus de la fondation. Merci infiniment à tous les participants, les commanditaires et les bénévoles!


Prix de présence lors du souper-bénéfice

Mme Pauline d’Amboise, présidente d’honneur, Mme Sylvie Tremblay, gagnante du 500$ de Fonds SociéTerre Desjardins et M. Jean Boudreault, président de la FQSA

MERCI À TOUS NOS COMMANDITAIRES ! Desjardins Westjet Fondation de la faune Auberge des 3 canards Restaurant La Crémaillère Pêche au doré Bruno Morency Loop Canada Le Capitole de Québec Lyne Trudeau Les Capitales de Québec Max Gros-Louis Fondation de la truite mouchetée Hôtel Clarion Montego Restigouche Salmon club Auberge de la rivière Matapédia Avalanche Fairmont, Le Manoir Richelieu Le Massif Simms Dial Arsenault Raynald Leclerc La Tempête Château Bonne Entente Parc national de la Jacques-Cartier Zec de la rivière Nouvelle TVA Alain Bogdan Agence Gravel Pascal René Claude Bernard Submersion-Images BC Design Contact nature Rivière-à-Mars Coop Zone Buff Guideline Canada Restaurant le Louis-Hébert Restaurant le Viva Restaurant le Brigantin CHOI IBM Canada Daniel Duval

Sexton & Sexton Marie-Eve Bruneau La cache à Maxime Jon Eggleston Oakley Station touristique de Pin rouge Cellunivers Atelier du Moucheur Mouches Neptune François Juliano Josée Fecteau Zec Québec Pourvoiries Québec Boutique Salmo Nature Rio Tinto Alcan Zec Pabos Jean Boudreault Rouge et Or Université Laval Association de la rivière Ste-Marguerite Magasin Setlakwee, mode et style de vie Gallery Factory Épices de cru Hooké Flying Fisherman Boutique Ami du moucheur Derek Deyoung Fédération du saumon atlantique Michel Ouellet RBC Gestion d’actif Gaspé Fly Laurier Ste-Foy Restaurant le Continental Restaurant le Cosmos Restaurant la Traite La Trattoria la Scalla G-Loomis Corporation du saumon de la rivière Malbaie Yves Moussette Pourvoirie de la Ferme du Petit-Moulin Chez Pierre Bahamas Société d’aménagement de Baie-Trinité

Guylain Raymond Essipit Zec des rivières Godbout et Mistassini Société Cascapédia inc. Zec de la rivière Matane Hôtel Belle-Plage Le Coin du Moucheur, Richard Rioux Latulippe Sage Hardy, David Bishop Avalon Jacques Hébert Salmon Lodge SEPAQ Remparts de Québec Louise Martineau Québec Sporting Association de protection de la rivière Moisie Tex Lecor Pavillon St-Jean Micmac Camp Marcel Fecteau Camp Bonaventure Middle Camp Grizzly Hydro-Qubec La Forestière des Trois Couronnes Corporation de gestion des rivière Matapédia et Patapédia Camp de la Haute-Madeleine Pourvoirie La Corneille Gilles Côté Louis Tremblay Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec Association de la rivière Petit-Saguenay Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs Association des pêcheurs sportifs de la Petite-Cascapédia Corporation de gestion de la rivière St-Jean-Saguenay Centre de villégiature au pied d’Édouard Société de gestion de la rivière Madeleine Corporation de gestion de la rivière Escoumins Société de gestion de la rivière Grande-Rivière Gilles Shooner WWW.FQSA.CA | SAUMON


TEC H NIQU E DE PÊC HE

TECHNIQUE DE PÊCHE

LE LANCER OVALE (ET SES VARIANTES) 12 LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Jean-Pierre Martin Photos de Jimmy Voyer Instructeur certifé: Wulff school of fly fishing www.jepechealamouche.com

Dans le numéro d’hiver 2011 du magazine Saumons illimités, j’ai présenté un article expliquant les principes du lancer à la mouche. Ces principes du lancer sont des notions assez abstraites, mais voici la suite de cet article qui traite concrètement de lancer et plus particulièrement du lancer ovale et de ses applications.

Voici un résumé des principes du lancer et des éléments de G.B.S. (Gros Bon Sens) tel que je les ai développés avec le temps. Les références à ces notions seront signalées lorsqu’elles s’appliqueront dans la description des lancers.

La grande majorité des pêcheurs lance toujours de la même manière, peu importe les circonstances. Or, il y a une grande variété de situations de pêche et un seul lancer ne peut toutes les couvrir.

2e principe : Le mouvement désiré est une accélération progressive suivie d’un arrêt plus ou moins net selon la boucle désirée.

1er principe : La soie doit être sous tension avant et pendant le lancer.

3e principe : La soie va reproduire la trajectoire du bout de la canne. 4e principe : Générer et utiliser l’énergie juste, et ce, de façon optimale

Le premier réflexe lorsqu’on est confronté à une limite de performance ou d’habileté est souvent de penser à se procurer un nouvel équipement, mais une solution simple et surtout moins onéreuse est à la portée de tous : élargir le répertoire de lancers. Le lancer ovale arrive en tête des techniques que tous pêcheurs devraient maitriser. Ce lancer méconnu est non seulement la solution idéale à bien des problèmes que les saumoniers rencontrent, mais représente la façon la plus simple d’apprendre et de perfectionner le lancer à la mouche. La plus grande difficulté est d’accepter de sortir de ses habitudes et d’expérimenter autre chose.

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Éléments • Lancer de façon à ce que la mouche soit sous le vent de GBS • Tirer sur la canne plutôt que pousser • Utiliser la longueur de soie optimale

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LA PLUS GRANDE DIFFICULTÉ EST D’ACCEPTER DE SORTIR DE SES HABITUDES ET EXPÉRIMENTER AUTRE CHOSE.

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Lancer ovale c. lancer vertical

Le lancer roulé

Le lancer vertical classique (overhead) est celui que l’on voit la majorité du temps sur nos rivières. Si les pêcheurs l’utilisent presque exclusivement, c’est généralement parce que c’est le seul qu’ils connaissent. Il a bien servi les saumoniers et son utilité est reconnue, mais comparé au lancer ovale, il arrive au second rang. En effet, le lancer ovale est plus facile à apprendre et à maitriser, plus utile en situation de pêche et, avec ses nombreuses variations, on accède à toute une variété de lancers, dont les fameux lancers spey.

Il y a deux types de lancers roulés : le lancer roulé statique et le lancer roulé dynamique ou « switch cast ». Le premier est le lancer roulé classique que tout le monde connait. Le deuxième sera abordé après le lancer ovale.

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SENTIR LA TENSION SUR LA SOIE EST UN ÉLÉMENT ESSENTIEL POUR BIEN EXÉCUTER UN LANCER

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Une des principales causes de difficulté du lancer vertical est la perte de tension sur la soie vers l’arrière. Ce manque de tension généralement causé par un mauvais départ déclenche l’action réflexe d’accélérer et de mettre plus de force dans le lancer dans le but de reprendre le contrôle. C’est une réaction automatique qui s’observe autant chez le lanceur expérimenté que chez le débutant. Il s’ensuit toute une série de corrections qui, si elles permettent de sauver le lancer, ne contraignent pas moins la performance et la facilité d’exécution. Le résultat en fin de compte est rarement positif. Sentir la tension sur la soie (1er principe) est un élément essentiel pour bien exécuter un lancer. Or, dans le lancer ovale, la soie reste sous tension du début jusqu’à l’étape de la présentation. Ce détail (tension constante) est important parce qu’il permet d’apprendre à sentir et à maitriser cet élément clé, ce qui facilitera l’apprentissage de tous les autres lancers.

Il est possible d’obtenir une boucle étroite avec les lancers roulés et ovales

Le lancer roulé classique nous permet de pêcher lorsqu’il y a un manque d’espace derrière. Son utilité est indéniable et grandement sous-estimée. En effet, la plupart des pêcheurs ne l’utilisent que lorsqu’ils n’ont pas le choix. Deux raisons expliquent ce phénomène. Premièrement, peu de gens sont en mesure de l’exécuter correctement. Au départ, la distance qu’il est possible d’atteindre avec ce lancer étant limitée, le lancer roulé devient souvent une solution de dernier recours. Deuxièmement, on oublie ou ignore tout ce qu’on peut développer à partir de cette technique. Un des avantages importants du lancer roulé est qu’il représente la façon la plus simple d’apprendre non seulement le lancer ovale, mais tous les autres lancers. Le fait que la première partie du lancer se fasse au ralenti, on n’est pas confronté au problème de mettre trop ou pas assez d’énergie dans le mouvement. On a le temps de corriger la trajectoire au besoin et de bien se préparer pour le lancer avant, mouvement qui est semblable pour tous les lancers. Enfin, le lancer roulé est le lancer à faire lorsqu’on a un vent de dos (GBS no. 1). Plus il vente, plus il est facile et performant.

Exécution correcte Je suis convaincu que d’apprendre à lancer à la mouche en commençant avec le lancer vertical est un non-sens ou à tout le moins un apprentissage à la dure. La séquence logique serait plutôt celle-ci : lancer roulé, lancer ovale et, finalement, lancer roulé dynamique. Chacun de ces lancers essentiels représente une étape vers la maitrise du lancer à la mouche. En fait, il s’agit de trois variations d’un même mouvement, ce qui facilite encore une fois l’apprentissage. Une fois que l’on maitrise ces trois lancers, à moins d’être un adepte des compétitions de lancers de distance extrême, le lancer vertical perd de son intérêt.

Voici quelques notions qui permettent de bien exécuter le lancer roulé : •

Amener la main qui tient la canne doucement à la hauteur des yeux dans un mouvement circulaire sur le côté. On pourrait monter la main directement, mais la trajectoire courbe est préférable : elle dégage et éloigne la soie et ce mouvement circulaire sera utile plus tard pour les lancers ovales et « switch ». La mouche ne quitte pas l’eau dans cette première étape.

Une bonne habitude à développer est de lever le scion de la canne au départ avant de faire le déplacement latéral. Cette action va avoir une importance pour la suite, car la hauteur à laquelle on lève va influencer l’emplacement de la soie retombe » sur l’eau (l’ancrage) lors des lancers roulés dynamiques. WWW.FQSA.CA | SAUMON


TEC H NIQU E DE PÊC HE

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Abaisser la canne en tirant jusqu’à un angle de 45°. Cette action de tirer la canne vers le bas est beaucoup plus efficace que le mouvement de pousser vers l’avant (GBS no : 2). L’arrêt à 45° est important pour projeter la soie vers l’avant et non vers l’eau.

Un principe à respecter dans le lancer roulé est d’avoir la cible dans le prolongement d’une ligne droite entre la mouche sur l’eau et la boucle arrière. Lorsque ces trois éléments ne sont pas en ligne, il y a une perte d’efficacité.

Une fois que le lancer de base est compris, l’étape suivante consiste à intégrer des variations qui rapidement deviendront indispensables. Une grande partie du plaisir de lancer consiste à jouer avec toutes ces possibilités.

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Le lancer ovale

LE MAGAZINE SAUMON

Ce lancer n’est pas nouveau, il a été popularisé en Europe à partir des années 30 par Hans Gebetsroither et le lanceur de distance belge Albert Godart, d’où l’appellation « Belgian cast ». Aux ÉtatsUnis, presque toutes les célébrités l’ont utilisé. Lee Wulff, dans la vidéo tournée vers la fin de sa vie Lee Wulff on the Beaverkill, utilise presque exclusivement ce lancer. La gestuelle du lancer ovale est identique à celle du lancer roulé. Il n’y a qu’une petite variation de la vitesse d’exécution dans la première étape du lancer (4e principe). On n’apprend pas deux lancers, mais bien une seule et unique technique que l’on développe. En mettant légèrement plus d’énergie dans le mouvement, la soie quitte l’eau totalement lors du lancer arrière. La soie voyage sous le scion de la canne dans le lancer arrière et au-dessus pour le lancer avant. Le bout de la canne, et par conséquent la soie, trace un ovale (3e principe). Voilà une façon simple, mais tout à fait exacte de décrire et d’exécuter ce lancer. Garder la soie sous le scion nécessite moins d’énergie dans le lancer et permet une exécution plus lente. Parmi les avantages du lancer ovale, on a déjà mentionné que la soie reste sous tension durant tout le lancer. À cause de la grande boucle arrière, le mouvement est beaucoup plus fluide et il n’y a pas de « passage à vide » entre le lancer arrière et le lancer avant. La transition se fait tout en douceur, ce qui élimine la tendance à forcer le mouvement, rend le lancer très agréable et facilite grandement l’apprentissage.

Main à la hauteur des yeux

Notons au passage que ce lancer n’a pas son pareil pour lancer des grosses mouches lourdes. Un argument qui à lui seul vaut tous les autres : avec le lancer ovale, la mouche suit la pente de la grève derrière soi et lorsqu’elle change de direction en arrière, elle monte plutôt que de descendre. Qui n’a pas brisé sa mouche ou plutôt ses mouches sur les roches derrière? Avec le lancer ovale, adieu ces frustrations et ce temps perdu à changer des mouches abimées. Dans le même thème, le nombre de mouches perdues dans les arbres peut être grandement réduit. Plutôt que de faire l’ovale dans un plan vertical, on le fait dans un plan oblique en revenant en avant du côté du revers. Cette simple petite variation au lancer ovale, si on ralentit le mouvement, peut nous permettre de prospecter dans les espaces très réduits. Et, puisque la mouche reste dans les airs, ce n’est pas un lancer roulé ou « spey ». Une fois le lancer ovale compris, on peut y intégrer les variations décrites dans le lancer roulé. À celles-ci, on en ajoute quelques autres :

Main abaissée à 45°

Lancer du revers. Il y a des situations où le lancer du revers est la meilleure option et parfois, la seule. Noter que le revers se fait très bien en tirant sur la canne alors que c’est totalement inefficace en poussant.

Avec ou sans traction. Le lancer roulé est l’outil idéal pour apprendre à faire une traction sur la soie. Sur le lancer avant, on a tout le temps pour bien sentir et synchroniser le mouvement.

Varier les angles. Parmi tous les plans possibles, le lancer roulé à l’horizontale est particulièrement utile pour lancer avec un vent de face (1er GBS)

• Varier la vitesse d’exécution • Ajouter une traction vers l’arrière • Faire une boucle en V (« V-loop »)

La boucle en V?

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Dans le lancer roulé statique, une fois que la canne est en position levée et prête à faire le lancer avant, la soie à l’arrêt forme un D d’où le nom boucle en D. Dans le lancer ovale, la boucle vers l’arrière va être plus allongée, mais va garder le nom de boucle en D à cause de la grande courbe dans la soie. On peut modifier cette boucle pour lui donner plus d’énergie. Si le mouvement vers l’arrière est continu (sans arrêt), elle sera ronde.

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Lancer roulé dynamique ou « switch cast » Dans la première phase du lancer roulé statique, la soie ne quitte pas l’eau. Dans le lancer ovale, elle quitte l’eau complètement. Le lancer roulé dynamique se situe exactement entre les deux. La soie sort de l’eau, mais y retombe un court instant juste avant de faire le lancer avant. C’est ce qu’on appelle l’ancrage. Le mouvement est semblable aux deux premiers lancers, on ne fait que varier l’intensité du lancer arrière. À moins d’avoir un fort vent de dos, le lancer roulé dynamique est la seule façon de faire un lancer roulé de longue distance.

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Par contre, si on fait un arrêt, elle sera plus ou moins pointue selon la netteté de cet arrêt. On l’appelle alors boucle en V. Cette boucle est plus dynamique et favorise la flexion de la canne lors du lancer avant. Dans l’exécution du lancer ovale, il est important d’obtenir une bonne trajectoire dans la première phase du lancer. Parfois, la boucle arrière n’est pas en ligne droite avec le lancer avant. Cette situation souvent indésirable peut toutefois devenir un avantage lorsque vient le temps de faire un changement de direction en lancer ovale. La description de ce mouvement étant assez complexe, les lecteurs sont invités à visionner la vidéo prochainement accessible sur le site Web de la FQSA à fqsa.ca.

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Boucle en D

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Ce qui empêche le lancer roulé d’être efficace à moyenne et longue distance, c’est le fait que plus il y a de soie dans l’eau, plus il y a de succion sur la soie. Presque toute la puissance du lancer sert à sortir la soie de l’eau et il ne reste plus beaucoup d’énergie pour propulser la soie vers l’avant. Si on ajoute le fait que la soie est immobile au départ donc qu’elle a peu d’énergie, on atteint rapidement la limite. Avec le lancer roulé dynamique, on règle ces deux problèmes.

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LES QUELQUES DIFFICULTÉS DE CE LANCER N’ONT D’ÉGAL QUE LE PLAISIR QUE L’ON RESSENT LORSQU’IL EST RÉUSSI.

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D’une part, comme la boucle arrière est en mouvement, elle possède une énergie cinétique plus grande, ce qui facilite le lancer avant. D’autre part, la résistance de la soie sur l’eau est réduite au minimum. Il n’y a que la mouche, le bas de ligne et peut être un peu de soie qui tombe sur l’eau. La principale difficulté de ce lancer est justement de bien placer cet ancrage. Son exécution demande une bonne maitrise des principes du lancer et particulièrement du 4e principe. La hauteur à laquelle on va lever la canne au départ, combinée à l’intensité du lancer, va influencer l’emplacement où le bas de ligne va retomber. Idéalement, cet ancrage devrait se situer à une longueur de canne du pêcheur. Boucle en V

Étant donné que le synchronisme doit être assez précis, ce lancer est de niveau intermédiaire. Heureusement, les habiletés que l’on a acquises en pratiquant les deux premières étapes (roulé et ovale) facilitent la transition et tout le temps que l’on a consacré à apprendre à diminuer et à bien doser l’énergie prend toute son importance. Les quelques difficultés de ce lancer n’ont d’égal que le plaisir que l’on ressent lorsqu’il est réussi. Comme pour le lancer ovale, on peut le faire avec ou sans traction, avec une boucle en D ou en V, du côté de la canne ou du revers.

Boucle en V haute

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Tous ces lancers s’exécutent très bien du revers, ce qui est parfois la meilleure option.

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Pratique Une façon simple de pratiquer le lancer roulé dynamique est, comme le propose Simon Gamesworth dans son livre Single hand Spey casting, de faire un double lancer roulé. On commence par faire un lancer roulé classique, ce qui est à la portée de tous. Une fois que l’on est rendu à l’étape de l’arrêt à 45°, plutôt que projeter la soie en avant, sans arrêter la canne, on refait un deuxième lancer. On revient à la position main haute dans un mouvement circulaire. La mouche et le bas de ligne vont revenir vers l’arrière et se déposer sur l’eau devant soi. Aussitôt que le contact est fait, on repart pour une projection avant complète (avec ou sans traction, du revers, avec une boucle en D ou en V selon le désir).

Si on fait ce lancer en modifiant l’emplacement de l’ancrage pour changer un peu la direction, on entre de fait dans le spey sans douleur et sans même s’en apercevoir. Le lancer spey est simplement un lancer roulé dynamique avec un changement de direction. L’intérêt pour les lancers spey est grandement justifié. Une fois que l’on comprend son utilité, il devient indispensable. Mais pas besoin d’acheter un nouvel équipement parce que tous ces lancers s’exécutent avec une canne à une main. Les cannes à saumon ayant un pommeau de combat, on peut même utiliser les deux mains. Une fois l’aspect technique compris, on peut investir dans l’achat d’une canne plus longue si le cœur nous en dit. La popularité des lancers spey sera peut-être utile afin de reconnaitre l’importance du lancer ovale parce que la différence entre les deux est minime et, surtout, parce que la pratique du lancer ovale en est le meilleur entrainement.

L’objectif désiré : un beau lancer.

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10 août - Ça fait 5 mois qu’on attend ce moment-là. En mars dernier, un ami nous propose LE voyage. Celui auquel on rêvait, celui qu’on espérait, mais qu’on ne croyait pas voir arriver si vite : partir dans la baie d’Ungava pour pêcher le saumon et l’omble chevalier, dans ce territoire lunaire où les montagnes de roche et les vallées sont ponctuées de rivières où coule une eau cristalline. En d’autres mots, un voyage qui restera longtemps ancré en nous pour sa qualité de pêche, bien sûr, mais aussi pour ses paysages et ses rencontres.

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H I ST OIRE DE PÊCH E

20 LE MAGAZINE SAUMON

ON PART LÀ, POUR VRAI, DANS QUELQUES HEURES ON SERA DANS LE « » GRAND NORD, DANS UN TERRITOIRE INCONNU PIS ON S’EN VA PÊCHER.

Texte de Phil Laperrière Photo de Fokus Outdoor

Case départ. La semaine précédant le départ, on s’affaire aux derniers préparatifs : rassembler le matériel de caméra et faire et refaire l’inventaire de notre gréement de pêche. Mais on a une contrainte majeure : le poids. Pour les 4 gars de la tribu Hooké, l’équipement de caméra, nos effets personnels et le matériel de pêche, on a droit à 1250 livres. Faites le calcul et ça monte vite.

8h00, on est assis. Il y a 9 places dans l’avion. Tout le monde retient son énervement, on sent la fébrilité. On part là, pour vrai, dans quelques heures on sera dans le Grand Nord, dans un territoire inconnu pis on s’en va pêcher. La vie peut parfois avoir des allures de science-fiction.

On se donne donc rendez-vous chez Phil la veille du départ pour revoir les bagages ensemble. On pèse et on calcule, toujours en priorisant le matériel cinématographique. On a la chance d’aller làbas, au pays de Nanook, pour faire un film. Donc au final, on part avec le minimum d’effets personnels. Une fois le tout pesé, on se fait une bouffe et on commence déjà à rêver à demain. Fred sort son coffre de mouches pour le voyage. Il en a une centaine. On est confiants. Des mouches pour l’omble chevalier, qu’on se disait…

Au loin, on entend les hélicoptères qui seront notre moyen de transport pour les dix prochains jours. On croit rêver. On se regarde, les quatre, et je dois l’avouer, on ne croit pas trop à ce qui se passe en ce moment. Le voyage vient de commencer pour vrai, là. On charge les hélicoptères, on prend place. Direction Rapid Lake au camp Barnouin.

11 aout - Rendez-vous à l’aéroport de Québec pour le vol direction Kangiqsualujjuaq, rivière George. On commence à charger l’avion. Le commandant vient nous voir : « Les gars, on a un problème, vous avez trop de bagages, on est limite en poids, mais en volume ça ne rentre pas ». On se regarde, les yeux ronds, la mâchoire affaissée. En deux secondes, on décharge l’avion sur le tarmac, on vide nos valises, on laisse des choses à Québec, mais on garde tout l’équipement de caméra… Moins de t-shirts, moins de paires de bas… on garde l’essentiel. SAUMON | WWW.FQSA.CA

L’avion se pose sur une piste de terre, dans le milieu d’un « nulle part » magnifique. Un aéroport désert où il n’y a pas d’employés. On vide l’avion et on attend.

La demi-heure qui sépare l’aéroport et le camp Barnouin est spectaculaire. On vole au ras des montagnes. Dany, le pilote, fait une manœuvre incroyable avec sa machine et fait dérober sous nous la chute de la rivière Barnouin puis, plonge dans le canyon. On est comme des enfants. Sortie de nulle part, une chute d’une centaine de mètres finit sa course dans un canyon. Et au bout de ce canyon : le camp. Le camp donne sur un lac à l’embouchure de la rivière Barnouin. Il y a une dizaine de chalets et la cafétéria. Bref, un super camp dans un super lieu. Ça fait une heure qu’on est arrivés et c’est déjà le temps de partir pêcher. On jase avec Alain, on lui montre nos mouches, confiants. « Ça ne vaut rien ça, à ce temps-ci de l’année, c’est ça que ça te prend. » Il sort une nymphe sur un hameçon no 10, une petite affaire de mouche. Fred part à rire… jaune. On est crampés, mais surtout on prend conscience qu’on ne connait rien ici, qu’on est loin et que les conseils d’Alain sont précieux.

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Derek et Phil sortent leur matériel pour monter des mouches en vitesse et sous les conseils d’Alain, ils s’affairent, montant assez de mouches pour cette première sortie de pêche. On part en hélicoptère. Pas évident de pêcher l’omble chevalier, on n’est pas trop habitués à la technique de la nymphe. Ça nous prendra quelques heures pour s’adapter. Pour cette première sortie de pêche, pas de prise, mais un super spectacle. Tandis qu’on pêchait, un ours noir est venu rôder. Dans le Nord, la présence d’humains signifie la présence de nourriture pour les animaux, et dans un territoire aussi hostile, ils ne peuvent laisser passer les occasions de se nourrir. On sort donc de la rivière pour l’observer. L’ours tourne autour, on le perd de vue derrière les roches et il ressort de l’autre côté, un poisson à la gueule. Il s’était pêché un omble. Ce sera notre tour… demain. Pendant quelques jours, on a sillonné le territoire. Au parc des Monts Torngat, au Labrador, on s’arrête sur les rivières, on pêche, toute une aventure ! Ce qu’on voit est à couper le souffle. Jamais on ne s’était imaginé que le Nord du Québec était aussi beau avec ses fjords, ses falaises, ses icebergs. Bref, on boit tout ce qui nous entoure, l’énergie est bonne et la pêche aussi. Alain nous aligne sur la bonne technique pour l’omble chevalier et ça donne des résultats, mais on est loin de ce qu’on s’était imaginé. Il faut que la mouche soit lente et rebondisse au fond de la rivière. On est constamment en train de contre-amender et il faut rester très concentré pour sentir la prise, car c’est subtil. Mais quand ça part, boum, c’est parti. On a eu la

chance de vivre quelques fois ce moment qu’on attend tous. Ce moment où on n’est pas certains que la canne plie et que tout à coup, bang, il n’y a aucun doute, on vient de s’accrocher. Un matin, on voit au loin 3 points blancs sur une petite ile le long du continent. Ça y est, le moment de la rencontre tant attendue est arrivé. Une famille d’ours polaires se nourrit à même une carcasse de béluga. Le spectacle est magnifique. Apercevoir des ours polaires dans leur habitat naturel est une chance incroyable. On est tous silencieux, et du haut des airs, Hugo, le caméraman, fait le plein d’images et vient de réaliser un rêve. On est estomaqués par la grosseur de ces bêtes et la beauté qui s’en dégage. Nous entrons dans un canyon et les hélicoptères se posent sur le bord d’une rivière magnifique. L’eau est turquoise et la rivière doit faire au maximum cinq mètres de large. On doit marcher une heure pour se rendre à destination pour le diner. On reste à l’affut des ours polaires. Arrivés, on s’assoit à côté d’une chute de trois mètres et le spectacle commence. On voit au fond de l’eau des centaines d’ombles chevaliers tournoyer, puis l’un d’eux s’élance vers la chute. Rapidement, ce sont des dizaines de poissons qui tentent de franchir le pas. Le spectacle est renversant. Fred, assis sur le bord pour prendre quelques images, reçoit même sur lui un gros spécimen de près de 10 livres. On passe plus d’une heure à regarder ces poissons sauter. La pêche est plutôt tranquille jusqu’à 13h00. Ça ne bouge pas beaucoup, car il fait trop chaud, près de 26 degrés. Puis tout à coup, il commence à y avoir de l’action. Phil a des tirettes, mais le poisson ne prend pas la mouche. Pendant plus de 30 minutes, il pêche la même fosse, change de mouche, et bang, il s’accroche. Un beau mâle. Le bal est parti, Fred s’accroche, Derek aussi. Finalement, une journée qui a commencé plutôt lentement s’est terminée avec beaucoup de remises à l’eau. WWW.FQSA.CA | SAUMON

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On a donc passé cinq jours à alterner entre observation du paysage en hélicoptère et pêche sur différentes rivières, c’était simplement parfait. Ours polaires, migration d’ombles chevaliers, aurores boréales et chants inuits ont fait de notre séjour à Barnouin un moment inoubliable ! Ensuite, direction pêche au saumon à Helen’s Falls sur la rivière George, là où Sammy nous attend dans son camp. La migration du saumon dans la rivière George est tardive. Habituellement, le fort de la migration se passe au mois d’aout. Nous sommes donc dans le pic et avons beaucoup d’espoir de nous reprendre, car la pêche au saumon n’est pas extraordinaire cet été. Mais Sammy nous rassure : « Ici, ça va se passer si vous m’écoutez ». On est crinqués. C’est en chaloupe qu’on part du camp pour se rendre au secteur de pêche. Un secteur de près de deux kilomètres où plus de dix fosses sont alignées. Arrivés sur le site, on analyse la rivière et on essaie de voir les fosses. On est, on doit l’avouer, un peu déstabilisés. Avec une aussi grande rivière, on s’attendait à de grosses fosses, à pouvoir sortir nos cannes spey et s’amuser à lancer loin. Il n’en fut rien. Dans cette rivière, les fosses sont petites et très près du bord. Il faut souvent pêcher en amont dans les contrecourants. Sammy nous aligne : « Les gars, ici on pêche avec des mouches foncées pis des hitch (une demi-clé SAUMON | WWW.FQSA.CA

juste en bas de la tête de la mouche avec l’avançon), il faut que la mouche drift sur l’eau, vous verrez le museau du poisson prendre la mouche ». « Attendez, ne ferrez pas tout de suite, laissez-le partir et ensuite ferrez ! Si vous faites ça, ça va bien aller. » « Ah oui, pêchez court, car souvent ils sont à deux pieds du bord ! » On part, chacun met une mouche conseillée par notre guide et fait son hitch. Les courants sont atypiques, ça nous prend un bon moment pour comprendre la dynamique de la rivière. Bang ! C’est parti. Fred s’accroche, c’est un grisle et il a du gaz. Chacun s’est accroché plusieurs fois, la pêche est bonne, le lieu hallucinant et Sammy est derrière nous comme un entraineur de hockey. On rit, c’est le voyage d’une vie ! Le seul hic du voyage est la chaleur. Étrangement, pendant qu’il faisait 9-10 degrés à Québec, il faisait entre 25 et 30 degrés dans la baie d’Ungava, ce qui n’aidait pas la pêche, mais qui incitait les éclosions de mouches noires. Parlez-en à Hugo, patient derrière la caméra à attendre la prise, entouré de milliers de mouches noires qui lui donnaient de l’amour. Et justement, la prise, on l’a eue. Oh ! que oui! Phil pêchait dans une petite fosse où il faut que lancer précisément la mouche dans le coin, juste avant la chute… bon ok, on vous épargne les détails, mais toujours est-il qu’on ne croyait pas qu’à cet endroit il aurait pu y avoir un aussi gros saumon. Après cinq lancers, ça part. Le poisson va se poser au fond de la rivière, signe que c’est un gros. Après quelques coups de tête, il saute. Quelle bête ! Frais et argenté avec un ventre blanc comme la neige des glaciers. Il retourne au fond. Quelques coups de tête, la ligne se déplace dans l’eau : « Les gars, il va sauter. Hugo, t’es prêt ? ». Et il sauta. Wow, tellement wow que Phil est assommé et ne fait pas correctement sa salutation. Il arriva ce qui devait arriver. Il reçut la mouche au visage, comme si le saumon voulait lui dire : « Tiens mon gars, la prochaine fois reste concentré, bye !»

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Phil était déçu, vraiment déçu de n’avoir pu le prendre dans ses mains. Mais puisqu’on pratique la remise à l’eau, il y serait retourné de toute façon. Mais là, la tribu Hooké voulait des gros saumons, on cherchait le 20 livres minimum et ce sera la mission du reste du voyage. Derek sort une sèche sur une fosse hallucinante. On est sur un gros rocher, on pêche le ciré devant, et on voit les poissons. Il y en a un gros, très gros de « parqué » au fond. Derek dépose sa mouche, il monte et aussitôt redescend. Il réagit, il y a de l’espoir. Derek continue ainsi à travailler le saumon un bon moment. Le saumon bouge, réagit, mais ne la prend pas. Il est midi, le guide nous fait signe de partir diner. Derek est déçu, il le voulait celui-là… Après le lunch, Fred pêche une fosse pas évidente. « Fred, si le poisson prend la mouche, garde-le proche, car s’il part dans le rapide, c’est terminé », conseille Sammy. Un lancer, deux lancers, trois lancers : Fred prend un gros. Il tente de le garder près du rivage, mais le colosse décide de prendre le large. Fred se fait dérouler comme on a rarement vu ça. Il décide de descendre la rivière en courant, Phil l’accompagne. Cette séquence est surréelle, on se croyait dans un film d’action, Phil prenait Fred pour lui faire traverser les roches. - Fred : « OK, le saumon est entre deux rapides, il ne bouge plus. »

- Phil : « Essaie de le ramener, t’as rien à perdre » - Fred : « Je pense qu’il est décroché, c’est juste le poids de la soie dans les rapides » On tire sur la soie pour vérifier, Fred roule son moulinet et tout à coup, on voit un dos rouler dans le rapide ; il est encore là ! On descend donc plus bas, et ça dure 20 minutes de course dans les rochers à essayer de le ramener ! Le saumon reprend le large et se lance dans une autre série de rapides, mais pas n’importe quels rapides ; on ne passerait jamais là en canot, ni même en kayak tellement c’est violent. On descend en courant, on arrive à un endroit plus tranquille. Fred mouline, il sent la tension, puis paf ! plus rien. On venait de perdre un deuxième gros poisson. Tout de même content de ce qu’on venait de vivre, on remonte la rivière, mais il ne se passe plus rien, nos chances sont passées. Le lendemain promettait d’être une bonne journée. Phil avait eu sa chance sur un gros, Fred aussi, c’est au tour de Derek de commencer. Il s’installe sur la 9. Pendant qu’on relaxe tout près, on entend Fish on ! On prend les caméras et on court rejoindre Derek. « Les gars, je pense qu’il est gros » On filme tout le combat et Derek avec son poisson en main. Enfin un gros ! Ça fait quelques semaines que nous sommes revenus et ce qui nous reste en tête de ce voyage, c’est la qualité de pêche, bien sûr, mais surtout les rencontres qu’on a faites. Des gens passionnés, comme nous autres, des paysages plus beaux que les plus beaux qu’on s’imaginait, mais d’abord et avant tout le plaisir de pouvoir partager ça avec des chums. Le voyage d’une vie vous dites ? Assurément ! Merci Dan! WWW.FQSA.CA | SAUMON


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LA PRATIQUE DE REMISE À L’EAU VOLONTAIRE CHEZ LE PÊCHEUR DE SAUMON ATLANTIQUE AU QUÉBEC 24 LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Rémy Lambert PhD Professeur titulaire Université Laval

Les membres de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) sont très sensibles aux questions de remise à l’eau et à l’importance de politiques assurant une saine gestion de cette pêche. Ils sont près de 80 % à pratiquer de façon volontaire la remise à l’eau. De plus, près de 80% des pêcheurs membres de la FQSA sont «D’accord» ou «Totalement d’accord» à réduire le nombre de saumons qu’il serait possible de conserver. Lorsqu’interrogés sur ce nombre limite, il semble que si on devait limiter le nombre de grands saumons à 3, plus de 92% de ces pêcheurs ne s’y opposeraient pas, même si plusieurs seraient d’accord à ce que cette limite soit moindre. C’est ce qui ressort d’une étude récente effectuée à l’Université Laval en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles du Québec (à l’origine le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec) et la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA). L’étude de l’Université Laval a aussi permis de tracer le profil type du pêcheur membre ou non membre

de la FQSA, de même qu’il a été possible d’identifier les caractéristiques sociodémographiques des pêcheurs de saumon au Québec qui pratiquent de façon volontaire la remise à l’eau. C’est dans les années 70 que la remise à l’eau devient une pratique importante dans la pêche récréative au niveau mondial. Plusieurs études se sont attardées à la compréhension des attitudes et du comportement des pêcheurs par rapport à la remise à l’eau. Le nombre d’années d’expérience et l’importance que les pêcheurs portent à la pêche dans leur mode de vie, le revenu des ménages, le niveau d’éducation, la fréquence de pêche et le nombre de poissons capturés sur une période d’un an sont autant de facteurs qui influencent la pratique de la remise à l’eau. L’étude effectuée à l’Université Laval a permis d’identifier les principaux facteurs et caractéristiques sociodémographiques qui expliquent la pratique de la remise à l’eau chez les pêcheurs de saumon atlantique au Québec. Pour ce faire, les chercheurs se sont tournés vers une méthode d’analyse faisant intervenir des techniques avancées d’analyse économétrique, soit la régression logistique. Cette technique permet de faire ressortir l’influence que peut exercer une variable, par exemple l’âge du pêcheur, sur son attitude face à un phénomène quelconque, par exemple la remise à l’eau volontaire. Sur la base de l’enquête effectuée auprès des pêcheurs de saumon atlantique au Québec en 2013, deux groupes de pêcheurs ont été identifié. Le premier, composé de pêcheurs qui ont déclaré pratiquer » Photo : Mouche

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Les résultats des analyses montrent que l’âge, le fait d’être résident ou non du Québec, le fait d’être membre de la FQSA, le niveau de revenu familial et le fait de posséder un certificat de chasseur, sont des variables qui expliquent la pratique de la remise à l’eau volontaire. En ce qui concerna les va-

riables de perception, le fait que le répondant perçoive un impact sur la pratique de la remise à l’eau à travers la pratique suivante : «Pour la préservation de la ressource, certaines rivières sont en remise à l’eau obligatoire des grands saumons, jusqu’à ce qu’un nombre suffisant de ceux-ci aient remonté la rivière. Par la suite, les gestionnaires de ces rivières peuvent définir un contingent (quota) de saumons que les pêcheurs peuvent garder.», a un impact sur la pratique de la remise à l’eau. Il en est de même pour les variables d’opinion suivantes : «le répondant déclare être en faveur de l’obligation d’utiliser des hameçons simples sans ardillon si la remise à l’eau des grands saumons est obligatoire» et le fait d’être «intéressé à se procurer un éventuel permis saisonnier autorisant son détenteur à ne conserver que les madeleineaux». Finalement, le fait d’utiliser un guide de pêche et l’utilisation d’un certificat de chasseur influencent la probabilité de remise à l’eau volontaire. De façon plus détaillée, les résultats montrent que plus on avance dans l’échelle des âges, moins élevée sera la probabilité d’observer la pratique de la remise à l’eau volontaire chez le pêcheur de saumon

Figure 1. La probabilité de remise à l’eau selon l’âge du pêcheur

Figure 2. Probabilité de remise à l’eau selon le niveau de revenu familial du pêcheur

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(toujours ou à l’occasion) la remise à l’eau de façon volontaire (70,3% des répondants), et le deuxième, les pêcheurs qui ont déclaré ne jamais pratiquer la remise à l’eau de façon volontaire (29,7% des répondants). Face à ces comportements opposés l’étude a permis d’identifier les facteurs sociodémographiques, de même que les variables de perception et d’opinion qui différencient ces deux groupes. Plusieurs variables étaient à la disposition des chercheurs, mais seulement celles qui étaient significatives d’un point de vue statistique ont été retenues.

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atlantique. Autrement dit, les plus jeunes pêcheurs ont tendance à pratiquer plus fréquemment la remise à l’eau de façon volontaire. Nos analyses montrent que la probabilité de voir un pêcheur de la catégorie des 18 à 24 ans pratiquer la remise à l’eau est de 93%, alors que cette probabilité passe à 74% dans le cas des 75 ans et plus. La figure 1 illustre l’évolution d’observer la probabilité de remise à l’eau selon l’âge du pêcheur. L’autre variable d’importance concerne la classe de revenu familial. La figure 2 illustre l’évolution de la probabilité de remise à l’eau selon le niveau de revenu familial du pêcheur. Selon les résultats obtenus, plus on s’élève dans l’échelle des revenus, moins élevée sera la probabilité d’observer la pratique de la remise à l’eau de façon volontaire. Autrement dit, les pêcheurs appartenant à des classes élevées de revenu familial ont tendance à pratiquer de façon moins importante la remise à l’eau de façon volontaire. Les analyses montrent que la probabilité de voir un pêcheur de la catégorie de revenu familial de 100 000 $ et plus, pratiquer la remise à l’eau, est de 82 %, alors que cette probabilité passe à 89 % dans le cas de la classe des 100 00$ à 29 999$. Nos analyses montrent également que le fait d’être membre de la FQSA accroît la probabilité de voir un pêcheur pratiquer la remise à l’eau de façon volontaire. Ainsi, la probabilité de voir un pêcheur pratiquer la remise à l’eau de façon volontaire est de 88% pour un membre de la FQSA et de 82% pour un non-membre. Ce comportement a aussi été observé lorsque le pêcheur est membre de la FSA. Les répondants qui se sont déclarés résidents du Québec ont une probabilité plus faible que les non-résidents de pratiquer la remise à l’eau volontaire. Ainsi, la probabilité de voir un résident pratiquer la remise à l’eau volontaire occasionnellement ou toujours est de 76% comparativement à 98% pour un non-résident. Les pêcheurs qui possèdent un certificat de chasseur de la province de Québec ont une tendance moindre à pratiquer la remise à l’eau. L’analyse révèle que la probabilité de voir un pêcheur possédant un certificat de chasseur pratiquer la remise à l’eau se situe à 82% comparativement à 86% pour les pêcheurs sans certificat de chas-

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seur.Les pêcheurs qui sont favorables à l’achat d’un éventuel permis saisonnier autorisant son détenteur à ne conserver que les madeleineaux sont plus enclins à pratiquer la remise à l’eau. Les répondants à cette question avaient le choix de réponses suivant (1) «Pas du tout intéressé», (2) «Peu intéressé», (3) «Intéressé» et (4) «Fortement intéressé». Il a été possible de montrer que les pêcheurs fortement intéressés par ce permis présentent une probabilité de pratiquer la remise à l’eau de 93%, contre 88% pour les pêcheurs qui se sont dit seulement intéressés, 80% pour les pêcheurs un peu intéressés et 69% pour les pêcheurs qui ont déclaré n’être pas du tout intéressés par ce permis. Les pêcheurs qui ont déclaré utiliser les services d’un guide ont plus tendance à pratiquer la remise à l’eau. Le choix de réponses pour cette question était le suivant : (1) «Toujours», (2) «Souvent», (3) «Quelque fois» et (4) «Jamais». Les analyses montrent que la probabilité de voir un pêcheur pratiquer la remise à l’eau de façon volontaire lorsque celui-ci utilise «Toujours» les services d’un guide est de 89% contre 87% pour les pêcheurs qui déclarent utiliser «Souvent» les services d’un guide, de 84% pour ceux qui ne les utilisent que «Quelques fois» et 81% pour ceux qui n’en font «Jamais» usage. Les pêcheurs qui sont favorables à l’obligation d’utiliser des hameçons simples sans ardillon si la remise à l’eau des grands saumons est obligatoire ont une probabilité plus élevée de pratiquer la remise à l’eau volontaire. Le choix de réponses de cette question était le suivant : (1) «Tout à fait en désaccord», (2) «En désaccord», (3) «D’accord» et (4) «Totalement d’accord». Une analyse montre que la probabilité d’observer la pratique de la remise à l’eau lorsqu’un pêcheur est «Tout à fait en désaccord» avec cette pratique est de 78%, contre 81% pour les pêcheurs qui sont en «Désaccord», de 84% pour les pêcheurs qui sont «D’accord» et 87% pour ceux qui sont «Totalement en accord». Finalement, le fait que le répondant perçoive la pratique suivante adéquate : «Pour la préservation de la ressource, certaines rivières sont en remise à l’eau obligatoire des grands saumons, jusqu’à ce qu’un nombre suffisant de ceux-ci aient remonté la rivière. Par la suite, les gestionnaires de ces rivières peuvent définir un contingent (quota) de saumons que les pêcheurs peuvent garder.», a un impact négatif sur la pratique de la remise à l’eau. Le choix de réponses de cette question était le suivant : (1) «Totalement inadéquate», (2) «Inadéquate», (3) «Adéquate», (4) «Totalement adéquate». Les analyses montrent qu’un pêcheur qui considère cette pratique «Totalement inadéquate» a une probabilité de pratiquer la remise à l’eau de 92%, contre 88% pour un pêcheur qui la considère seulement «Inadéquate», de 84% pour «Adéquate» et 78% pour celui qui la considère «Totalement adéquate». Les lecteurs qui veulent en savoir plus sur les résultats de cette étude sont invités à consulter la référence suivante : https://www.create.ulaval.ca/analyse-des-pratiques-de-pechechez-le-pecheur-de-saumon-atlantique-au-quebec.


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UN PEU D’ H IST OIRE

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1980 : DÉCLUBAGE DES RIVIÈRES À SAUMON ET CRÉATION DU RÉSEAU DES ZEC-SAUMON

LE MAGAZINE SAUMON

LA FIN COURONNE L’ŒUVRE Texte de Yvon Côté, Biologiste retraité du gouvernement du Québec, spécialiste du saumon atlantique

Le 22 décembre 1977, Yves Duhaime, ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche annonçait la fin définitive du régime de location des terres publiques à des fins de chasse et de pêche. Il annonçait par la même occasion la création d’un réseau de zones d’exploitation contrôlée (ZEC) sur l’ensemble du Québec, exception faite des rivières à saumon. Le ministre Duhaime, de ses propres mots, admettait que le dossier des rivières à saumon était « plus délicat » et nécessitait encore réflexion. Néanmoins, le ministre réalisait en très large part l’engagement du Parti québécois pris à l’occasion de l’élection générale de 1976 qui le portait au pouvoir. En fait, derrière cette habile expression du ministre se cachait deux réalités, l’une politique et l’autre scientifique. En ce qui a trait à la dimension politique, on peut penser que de puissants lobbies ont pu se manifester pour défendre les intérêts de l’establishment privé très présent, on le sait, sur les rivières à saumon. Sur le plan scientifique, il faut avouer que les biologistes du ministère ne maitrisaient pas bien, à ce moment, l’état de situation des populations de saumon des rivières louées à bail. La gestion de leur exploitation avait justement été déléguée à des intérêts privés depuis une centaine d’années. Il y eut donc dès 1978 des inventaires de rivières et des évaluations de rattrapage faites pour établir les balises éventuelles d’une exploitation scientifiquement fondée et préparer la suite au dossier du déclubage. Le 10 avril 1980, le député péquiste Lucien Lessard, ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, prononce, à l’Assemblée nationale, un discours important intitulé  « Politique de gestion des rivières à saumon ». Le discours de M. Lessard tournait autour de cinq principes de gestion assortis d’un plan d’action précis dont les éléments principaux sont les suivants. SAUMON | WWW.FQSA.CA

La participation des citoyens à la gestion de la ressource par la création de comités locaux d’aménagement (un peu ce que sont aujourd’hui les tables faune ou les conseils de bassin, mais spécifiquement pour le saumon). Cette proposition ne fut jamais mise en application, l’accent ayant été mis sur la création des ZEC-saumon.

L’amélioration de l’état de la ressource, ce qui se traduisait différemment selon les régions. En Gaspésie et au Bas-St-Laurent, instauration d’un projet-pilote sur la base de normes d’exploitation favorisant la préservation du nombre de saumons reproducteurs requis pour assurer une production maximale. Sur la Côte-Nord, mise sur pied d’un programme d’acquisition de connaissances nécessaires à une gestion rationnelle.

Le développement du potentiel saumon en consolidant les équipements du Ministère sur des rivières comme Mitis et Madeleine, en appuyant le projet de développement de la rivière Jacques-Cartier, en examinant la possibilité de développer le potentiel de la rivière Portneuf, sur la Côte-Nord; en se mettant à l’écoute de tout projet nouveau de développement sollicité par les citoyens, et en réaffectant la production des saumoneaux des stations piscicoles vers six rivières cibles.

L’abolition des clubs privés sur six rivières: soit la York, la Grande-Rivière, Grand Pabos, la Bonaventure, la Sainte-Marguerite et la Godbout. Cette ouverture nouvelle au public devait permettre une offre de 3 500 jours-pêche pour l’ensemble des saumoniers.

Concernant ce dernier point, il faut dire que l’annonce du ministre Lessard en Assemblée nationale a été moins élaborée que le programme d’action qu’il instaura au cours des mois suivants. De fait, progressivement pendant cinq ans, les baux cesseront d’être renouvelés pour satisfaire à l’augmentation de la demande publique pour l’accès aux rivières à saumon qui croissait annuellement de 3 000 jours-pêche. »


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DE 1980 À 1983, LE NOMBRE DE PÊCHEURS DE SAUMONS ALLAIT PASSER DE QUELQUE 11 000 À 20 000.

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Parallèlement, l’exploitation de la pêche du saumon allait être gérée sous la formule des ZEC, comprenant toutefois des modifications pour tenir compte de la réalité « plus délicate » du saumon pour reprendre l’expression du ministre Duhaime. Certaines des modalités d’exploitation s’inspiraient de la pratique des clubs privés, comme l’exis-

tence de sanctuaires de pêche sur certains tronçons de rivière et le contingentement de certains secteurs pour éviter la surexploitation de zones sensibles. Par contre, en accord avec l’esprit des ZEC, des secteurs non contingentés allaient être créés pour absorber la pression de pêche qui allait grandissante. La tarification aux usagers allait aussi être ajustée selon le type de secteurs de pêche, ce qui était en rupture de ban par rapport aux principes de tarification des autres ZEC, du moins à l’époque. Afin d’attribuer de façon équitable l’accès aux places de pêche des secteurs contingentés, on institua des tirages au sort, disposition parfaitement conforme à l’esprit des ZEC. Mais on installa aussi la règle dite de 20% qui permettait aux associations d’allouer 20% des perches des secteurs contingentés, hors tirage, à un prix à déterminer en assemblée générale, pour des fins de financement. Cette dernière disposition a permis à certaines zecs d’établir des partenariats lucratifs avec des clubs privés ou avec des entreprises de pourvoirie à droit non exclusif qui opéraient à proximité des rivières à saumon, ce qui a contribué à maintenir dans les autres secteurs une tarification plus abordable pour l’ensemble des pêcheurs. Bref, la déclaration en chambre de Lucien Lessard en 1980 marquait véritablement la fin du régime de location des rivières à saumon publiques à des clubs privés. Le ministre venait de tourner la page à un épisode de l’histoire du saumon au Québec qui aura duré 100 ans. Du même souffle, il donnait le ton à la modernisation des pratiques de gestion sur les rivières à saumon. Son collègue Guy Chevrette, quelques années plus tard, allait emboiter le pas à cet égard en implantant le système de gestion encore en vigueur au Québec, comme on le verra au cours d’un autre article de cette série.

Ancien ministre péquiste, Lucien Lessard

Photo : Archives nationales du Québec WWW.FQSA.CA | SAUMON

29 NUMÉRO 100

L’annonce du ministre Lessard permit l’émergence d’un engouement phénoménal pour la pêche du saumon à partir des années 1980 jusqu’en 1984. L’un des grands responsables de la popularité croissante de la pêche du saumon auprès du large public fut le journaliste André-A. Bellemare dont une grande part des chroniques de l’époque portait sur la pêche du saumon. De 1980 à 1983, le nombre de pêcheurs de saumons allait passer de quelque 11 000 à 20 000. Les saumoniers en herbe avaient tout à apprendre. André-A. Bellemare, avec quelques autres, dont feu Gérard Bilodeau et Gilles Aubert, était devenu le conseiller et le maitre à penser dans ce domaine.


NO S RIV IÈRES

LA RIVIÈRE DES ESCOUMINS 30

DE SES DÉBUTS JUSQU’À DEMAIN…!

LE MAGAZINE SAUMON

Texte et photos de Yves Demers Directeur général Corporation de gestion de la rivière à saumons des Escoumins

Selon les écrits de l’époque, la rivière des Escoumins possédait une importante population de saumon atlantique. En 1845, les frères Nazaire et Charles Têtu, ainsi que leurs cousins, Félix et Jean-Frédéric Boucher construisent un moulin à scie. Le premier chantier commence ses opérations au cours de l’automne 1845. Au cours des années qui suivent, l’industrie du bois de sciage cède la place à l’exploitation du bois de pulpe. En 1846, des barrages sont érigés sur la rivière Polette, un important affluent, pour faciliter le flottage des billes de bois. Le saumon atlantique dans la rivière des Escoumins est déjà en péril. En 1901, la compagnie Saguenay Lumber Company construit le premier barrage sur le tronçon principal à quelques centaines de mètres de l’embouchure. Ceci met un terme à la montaison du saumon dans la rivière. Au cours de la décennie de 70, de grands efforts sont déployés pour la restauration de la population de saumon, mais beaucoup de contraintes majeures, le flottage du bois entre autres, mènent ces tentatives à l’échec. Ce n’est que durant les

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années 80 que les saumons peuvent réintégrer la rivière. Depuis, la population connait des hauts et des bas. En 2013, le vieux barrage et sa passe migratoire sont détruits et le cours d’eau finit par retrouver sa forme d’origine. Aujourd’hui, un seuil facilement franchissable permet aux saumons d’accéder à l’eau douce de la rivière. Plusieurs recherches, études et suivis ont été faits sur ce cours d’eau depuis qu’une première organisation, le Comité d’action et d’aménagaement de la rivière à saumon des Escoumins (CAARSE), s’est donné comme objectif de refaire de la rivière des Escoumins une rivière à saumon. Aujourd’hui, bien que le potentiel souhaité de reproducteurs ne soit pas encore atteint, la petite rivière a déjà fait ses preuves en attirant chaque année de plus en plus de pêcheurs et en offrant une qualité de pêche acceptable et même excellente en certaines années. La Corporation de gestion de la rivière à saumon des Escoumins (CGRSE), qui gère la pêche et l’habitat du saumon, a poursuivi le travail de la CAARSE. Elle a été très active et elle a conduit des études diverses pour restaurer l’habitat et mieux connaître le comportement des saumons. Un règlement interdisant la pêche sur le plus productif des affluents a été adopté récemment, la réfection de la passe migratoire du Grand Sault a été réalisée en 2013, une cage de capture pour cette même passe est en voie d’être construite et sera opérationnelle en juin 2015. La réfection de la rive de deux sections problématiques de la rivière sera réalisée à l’automne de cette année, la surveillance des activités illicites sur toute la longueur de la »


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rivière accessible au saumon a été améliorée, des sentiers ont été refaits et sont maintenant bien entretenus. Deux terrains de campings sauvages sont maintenant offerts et, dès le printemps prochain, la CGRSE verra à la gestion quotidienne du nouveau terrain de camping municipal. Ceci diversifiera la provenance de ses revenus, diversification dont elle a grand besoin pour sa survie. Les saumons peuvent maintenant remonter le courant jusqu’à une chute infranchissable située à 35 km en amont sans aucun obstacle. Le braconnage a été à toutes fins pratiques éliminé et les pêcheurs remettent les grands saumons à l’eau depuis plusieurs années. Malgré l’arrêt des ensemencements par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour des raisons politiques, l’avenir semble prometteur. La Corporation a aussi revampé son image corporative et a modernisé ses moyens de gestion et d’administration. On peut dorénavant affirmer que tous les éléments sont en place pour que la rivière des Escoumins devienne bientôt une destination de pêche de choix.

Dans son plan de marketing, la rivière des Escoumins mise beaucoup sur la vente d’une expérience. Elle préconise donc le partenariat avec les autres entreprises de l’endroit qui offrent elles aussi des expériences locales uniques. Les croisières aux baleines, l’ornithologie, les sentiers pédestres et de vélo, la pêche en lac, la chasse… autant de services qui attirent des pêcheurs de toutes catégories. Il faut noter que le village offre de plus en plus de services aux visiteurs et l’administration a pris le virage du développement touristique pour le plus grand bien des pêcheurs.

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ON PEUT DORÉNAVANT AFFIRMER QUE TOUS LES ÉLÉMENTS SONT EN PLACE POUR QUE LA RIVIÈRE DES ESCOUMINS DEVIENNE BIENTÔT UNE DESTINATION DE PÊCHE DE CHOIX.

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La rivière est divisée en quatre secteurs. Deux sont contingentés et deux sont publics. L’un d’eux, le secteur de la Baie, offre la pêche à la truite de mer dans l’estuaire de la rivière et les trois autres offrent la pêche au saumon. Chacun d’eux a son heure de gloire selon le temps de la saison. Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site Web de l’organisme au www.rivieredesescoumins.com.

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NO S RIV IÈRES

RIVIÈRE DE LA CORNEILLE 32

UNE BEAUTÉ QUI SE CULTIVE

LE MAGAZINE SAUMON

Texte: Louis Denault-Plourde Productions LeCamp Photo: Mouche

La pourvoirie La Corneille, nichée dans l’embouchure de la rivière éponyme, est un lieu d’exception. Le passage de l’équipe de production du Camp en Pourvoirie dans ce joyau naturel québécois, en plein cœur de l’archipel des iles Mingan, fut une autre belle occasion de le confirmer. Ce fut aussi l’occasion de constater les nombreux changements qui y ont été apportés et qui sont prévus, notamment grâce à l’enthousiasme du propriétaire de l’endroit, Charles Huot, et de son équipe. Il faut dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis que M. Huot a fait l’acquisition de la pourvoirie, en 2009; beaucoup de saumons sont passés, aussi, mais c’est une autre histoire… D’énormes efforts ont été déployés pour insuffler un vent de fraîcheur à l’endroit, déjà reconnu depuis plusieurs dizaines d’années comme un paradis naturel de la pêche à la mouche. À cet égard, l’intérieur et l’extérieur des chalets et les passerelles de bois les reliant, sur l’île, ont été refaits, de même que la plupart des nombreux quais et camps jalonnant les 20 kilomètres de rivière à droits de pêche exclusifs qui forment le territoire de la pourvoirie. Outre, ces considérations esthétiques, qui font de La Corneille et de son atmosphère distinctive une référence en termes d’accueil et d’hébergement, c’est le paradigme de responsabilité écologique et de respect de la nature empreignant les lieux qui en impose. En effet, additionnée à la conversion à l’énergie renouvelable solaire et éolienne des équipements, une attention soutenue est portée à la préservation du territoire, à sa mise en valeur, et, surtout, à la gestion de la ressource saumon qui s’y trouve. La Corneille, depuis cinq ans, se veut la pointe avancée d’une conscience environnementale qui, allant de pair avec la démocratisation de la pêche à la mouche et la popularité qu’elle gagne, particulièrement chez les jeunes d’ici, prend de plus en plus de place sur nos rivières à saumons.

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Une action significative Le projet de la Corneille, donc, réside dans une proportion considérable dans le fait d’œuvrer pour la survie et la pérennité du saumon atlantique, une ressource dont, malgré la précarité, on entend peu parler sur le devant de la scène, et ce, au grand dam de la richesse de nos cours d’eau. Cela débute par l’encouragement de la graciation des saumons pris dans la rivière, une suggestion qui figure d’ailleurs sur la page d’accueil du site Web de la pourvoirie. La vision d’ensemble, cela dit, est poussée bien au-delà des mots. M. Huot n’a pas hésité à en appeler au programme d’aide financière pour la mise en valeur des habitats du saumon atlantique de la Côte-Nord, issu des retombées économiques du projet d’aménagement hydroélectrique de La Romaine, pour l’aider à mener à bien certains de ses nombreux projets. Ce programme, le même que celui qui a appuyé les travaux de grande envergure réalisés pour la réfection de la passe migratoire Katchapahun, sur la rivière Moisie, l’année dernière (Daniel Girard en a parlé dans ce magazine, automne 2013), et tant d’autres, fut mis sur pied en 2011, suite à une entente signée entre Hydro-Québec, la FQSA, et feu les ministères du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, ainsi que des Ressources naturelles. Dès lors, M. Huot y soumit un premier projet de surveillance par caméra de la rivière qui, une fois accepté, permit de débloquer les fonds nécessaires pour établir un réseau efficace de vidéosurveillance sur l’ensemble exploité du cours d’eau.

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Ce que l’on sème L’ampleur de tels travaux est certaine, et les ressources qu’ils mobilisent sont considérables. En ce sens, il est impressionnant et enthousiasmant de voir des acteurs privilégiés du monde du saumon atlantique tels que les pourvoyeurs combattre sur plusieurs fronts pour, d’une part, préserver d’excellents critères de qualité et, d’autre part, concentrer une précieuse énergie sur la gestion du territoire et de la ressource. Tout cela dans une perspective de développement durable et de mise en valeur du patrimoine naturel, si riche, que l’on possède au Québec. Si certains tendent à affirmer que la jeunesse porte en elle les germes d’un renouveau dans la pratique et la promotion de la pêche, les échos de la Corneille sont la preuve que conscience et dévouement n’ont pas d’âge. M. Huot et son équipe, dans cette optique, incarnent le gage d’un avenir prometteur pour les pêcheurs de saumon d’aujourd’hui et pour la relève.

En conclusion Si vous voulez profiter, en images, de la beauté unique de la pourvoirie et voir les gens qui lui donnent vie en action, ne manquez pas la prochaine saison du Camp en Pourvoirie, qui débutera en mars 2015. Suivez-nous dans l’aventure et découvrez la Corneille, son personnel authentique et dévoué, sa cuisine délicieuse aux accents locaux et ses saumons combatifs que nos lentilles n’ont pas manqué d’immortaliser! Que d’images à couper le souffle s’annoncent! Sur ce, au nom de l’équipe du Camp en Pourvoirie, je vous : « À à la saison prochaine et bonne pêche! »

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La lutte au braconnage à court terme servit donc de fondation à l’édifice des réalisations à venir¸ la plus imposante d’entre elles étant sans contredit l’aménagement de la chute du lac Tanguay et son abaissement d’environ 7 degrés d’inclinaison. Cette opération permettra d’ouvrir l’accès à cinq fois plus de territoire de fraie pour les saumons de la rivière de la Corneille. Véritable travail de Romain qui consiste en le dynamitage d’une partie de la chute et en l’aménagement d’un chenal reliant les trois paliers du seuil pour assurer aux saumons un accès sécuritaire (dans un secteur où les marchandises ne peuvent arriver que par hélicoptère, ou par freighter), la planification de cet effort de guerre fait suite à de nombreuses études scientifiques destinées à mieux comprendre la rivière et ses particularités sur le plan, entre autres, de la fraie et de la productivité de l’habitat. Qui plus est, succèdera au remodelage de la chute la pose de filets en amont et en aval de cette dernière dans l’optique d’un contrôle plus direct et d’un recensement prévu des stocks, en collaboration avec le ministère. Le 6 août dernier, le début des travaux, dont la durée est estimée à une semaine, a mobilisé une équipe considérable de dynamiteurs, biologistes et autres experts parmi lesquels, évidemment, le pourvoyeur à l’origine de l’initiative était sur place.


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G E ST ION DES RIVIÈRES

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INTERCEPTION DES SAUMONS ATLANTIQUE D’ORIGINE QUÉBÉCOISE LORS DE LA MIGRATION MARINE

LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Julien April Biologiste Ph.D. Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs Photos de Denise Deschamps

Le saumon atlantique anadrome dépend des rivières pour la reproduction et de l’océan pour la croissance. Lors de sa migration qui le mène à parcourir jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres, le saumon atlantique peut franchir les eaux territoriales de différents pays et atteindre les eaux internationales. La gestion efficace de cette espèce nécessite donc une coopération internationale. L’Organisation pour la conservation du saumon de l’Atlantique Nord (OCSAN) joue un rôle majeur à cet effet. Cette organisation regroupe les gestionnaires des pays concernés ainsi que les représentants des pêcheurs et de l’industrie de l’aquaculture du saumon. En fonction de l’état des stocks, l’OCSAN convient de ce que sera l’importance des surplus récoltables et de leur partage, le cas échéant. De fait, l’OCSAN n’a pas de réel pouvoir décisionnel

Village de Sisimiut, Groenland

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sur chacun des pays. Cependant, ceux-ci respectent habituellement les engagements qui y sont pris et se conforment aux décisions entérinées par celle-ci, en outre pour une question d’image et dans un contexte où les pays membres de l’OCSAN ont souvent entre eux plusieurs autres ententes ou négociations en cours. Le Québec participe régulièrement à ces rencontres à titre de membre de la délégation canadienne. Alors que le saumon atlantique est généralement pêché dans sa rivière natale, certaines pêcheries sont effectuées à des endroits qui font en sorte que les captures peuvent provenir de différentes rivières et donc de différentes populations. On parle alors de pêcherie de type mixte. Parmi ces pêcheries mixtes, deux sont effectuées par des pays étrangers et affectent les populations de saumon d’origine québécoise. Il s’agit des pêcheries du Groenland et de Saint-Pierreet-Miquelon. En fait, puisque ces territoires ne possèdent pas de rivières permettant le maintien de populations de saumon de tailles significatives, ils pêchent quasi exclusivement les saumons qui ont vu le jour dans les rivières appartenant à d’autres pays. »


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Groenland Caractéristiques de la pêcherie

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DURANT LES ANNÉES 1970, LES GROENLANDAIS ONT PÊCHÉ UNE QUANTITÉ DE SAUMONS COMPARABLE À CELLE DES CANADIENS, SOIT ENVIRON 2 000 TONNES PAR ANNÉE.

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La pêcherie mixte du Groenland est particulièrement médiatisée puisqu’elle génère des volumes de débarquements qui ont énormément varié dans le temps. En effet, durant les années 1970, les Groenlandais ont pêché une quantité de saumons comparable à celle des Canadiens, soit environ 2 000 tonnes par année. La quantité de saumons pêchés au Groenland a par la suite connu une baisse importante et presque constante jusqu’au début des années 2000. Ainsi, aussi peu que 9 tonnes de saumons ont été déclarées en 2002 et en 2003 par le Groenland. Durant les mêmes années au Canada, et bien que la pêche commerciale était désormais complètement fermée, les Canadiens pêchaient environ 150 tonnes de saumons par année. Toutefois, alors que les Canadiens, comme la majorité des autres pays, ont continué à réduire leurs pêches, les débarquements du Groenland ont ensuite commencé à augmenter. En 2013, 47 tonnes de saumons ont été pêchées par ce pays et 136 tonnes par le Canada, dont environ 37 au Québec. Il faut noter que la quasi totalité des individus capturés sur les côtes du Groenland sont destinés à revenir en rivière sous forme de grands saumons, et ce, pour la simple raison que les saumons destinés à revenir sous forme de petits saumons fréquentent peu ces eaux côtières.

le gouvernement du Groenland a permis pour la première fois que jusqu’à 35 tonnes de saumons soient transportées vers des usines de transformation de leur contrée. Selon le gouvernement du Groenland, cette pratique est compatible avec une pêche de subsistance puisqu’aucune exportation n’est permise. Pour les autres pays membres de l’OCSAN, la transformation en usine du saumon atlantique sauvage capturé dans un contexte de pêche de subsistance représente un dangereux précédent qui ne devrait pas se poursuivre. À la suite de la réunion annuelle de l’OCSAN au printemps 2014 et devant la pression internationale, le gouvernement du Groenland a annoncé que le quota destiné aux usines de transformation serait réduit de 5 tonnes. Somme toute, la consommation de saumon par habitant est demeurée faible en 2013. En effet, en supposant que les quelque 57 000 habitants se sont également partagé 47 tonnes de saumons, la consommation moyenne annuelle s’est établie à 0,8 kg de saumon par habitant.

Origine des poissons La pêcherie mixte du Groenland se fait à même les populations de saumon des pays bordant l’Atlantique nord, y compris l’Europe. Toutefois, la majeure partie des poissons capturés est d’origine nord-américaine. En effet, environ 82 % des captures proviennent du Canada et des États-Unis. Selon de récentes analyses génétiques, de tous les saumons d’origine nord-américaine, environ 33 % proviennent de la région de la Gaspésie, 27 % de la région des Maritimes, 15 % du Labrador et 10 % de la Côte-Nord. Le reste des captures, qui représente 15 %, est réparti parmi les autres régions nord-américaines. À l’aide de ces résultats et en utilisant les débarquements de saumons de 2013 au Groenland, qui représentent 47 tonnes ou environ 14 200 saumons, il est possible d’estimer le nombre de saumons capturés au Groenland et provenant de chacune de ces régions du Québec. Pour la Gaspésie, c’est environ 3 840 saumons qui auraient été capturés avant d’atteindre leurs rivières natales et pour la CôteNord, c’est environ 1 160 saumons. Pour ces mêmes régions, respectivement environ 4 860 et 1 535 saumons ont été capturés en rivière par la pêche sportive et la pêche d’alimentation en 2013, soit des valeurs supérieures à celles rapportées au Groenland.

Au Grœnland, la pêche aux saumons atlantiques est faite principalement de façon artisanale, à l’aide de petites embarcations et de filets maillants. Quelques pêcheurs utilisent toutefois des embarcations de plus de 6 m et des filets de dérive. La pêche est effectuée à moins de 12 milles nautiques des côtes, dans leurs eaux territoriales. La saison de pêche débute le 1er août et se termine le 31 octobre. Les saumons capturés doivent être enregistrés auprès des autorités locales et un suivi des captures est aussi effectué par des inspecteurs envoyés par divers pays membres de l’OCSAN. Depuis 1998 et en vertu d’une entente de l’OCSAN, aucune pêche commerciale et aucune exportation ne sont autorisées. Les pêcheurs peuvent conserver leurs prises pour leur consommation personnelle ou les vendre au marché local et aux restaurants pour assurer la subsistance de leurs communautés souvent isolées. En 2012, WWW.FQSA.CA | SAUMON

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Saint-Pierre-et-Miquelon Caractéristiques de la pêcherie La pêcherie mixte de Saint-Pierre-et-Miquelon génère moins de volume de débarquement que celle du Groenland, mais tout comme pour cette dernière, le volume de débarquement est en augmentation quasi constante depuis une douzaine d’années. En effet, les captures de saumons sont passées de 1,9 tonne en 2002 à 5,3 tonnes en 2013. Le nombre de permis récréatifs a aussi augmenté de façon quasi constante entre 2002 et 2013, passant de 42 à 64. Quant au nombre de permis professionnels, il est demeuré presque constant en avoisinant typiquement une dizaine de permis. En effet, il existe deux types de pêcheurs de saumon à Saint-Pierre-et-Miquelon, devant tous se procurer un permis. Les pêcheurs professionnels peuvent utiliser trois filets de 360 m. Ces derniers ont la possibilité de vendre leurs captures. Les pêcheurs récréatifs peuvent utiliser un filet de 180 m et n’ont pas la possibilité de vendre leurs captures. Outre le nombre et la taille des filets, seule la saison de pêche s’étendant du 1er mai au 31 juillet limite l’exploitation. En effet, malgré les efforts diplomatiques du Canada et des États-Unis, la France n’a toujours pas fixé de contingent. Selon les données disponibles, la pêche récréative aurait permis en moyenne la capture de 23 saumons par pêcheur en 2013. Un de ces pêcheurs récréatifs aurait capturé à lui seul 79 saumons. En ce qui concerne les pêcheurs professionnels en 2013, le nombre moyen de capture de saumons par pêcheur est de 108. Enfin, tout comme au Groenland, la pêche est effectuée en zone côtière et aucune exportation de saumon n’est permise. En supposant que les quelque 6 000 résidents de Saint-Pierre-et-Miquelon se sont également partagé 5,3 tonnes de SAUMON | WWW.FQSA.CA

saumon atlantique sauvage, la consommation moyenne par habitant est d’environ 0,9 kg. Selon le rapport fourni par la France, les résidents de Saint-Pierre-et-Miquelon importent environ 16 tonnes de saumon atlantique d’élevage pour combler leurs besoins.

Origine des poissons Avec un volume de débarquement annuel de 5,3 tonnes dont la majeure partie provient de seulement quelques régions, la pêcherie mixte de Saint-Pierre-et-Miquelon touche significativement certaines populations québécoises. Effectivement, selon une analyse génétique récente, 37 % des captures proviendraient de la Gaspésie et de l’île d’Anticosti, 34 % de Terre-Neuve, 22 % des Maritimes et 7 % de la Moyenne et de la Haute-Côte-Nord, du Saguenay et de la Capitale-Nationale. Selon ces chiffres et considérant le débarquement de 2 125 saumons en 2013, 786 saumons proviendraient de la Gaspésie et de l’île d’Anticosti et 149 saumons, de la région comprenant la Moyenne et la Haute-Côte-Nord, le Saguenay et la Capitale-Nationale. Pour ces mêmes régions, respectivement environ 5 180 et 1 460 saumons ont été capturés par la pêche sportive et la pêche d’alimentation sur le territoire québécois en 2013.

Impact potentiel des pêcheries mixtes sur les montaisons de 2014 au Québec Alors que les montaisons de saumon ont été particulièrement faibles en 2014, il est justifié de se demander si les pêches du Groenland et de Saint-Pierre-et-Miquelon peuvent en grande partie expliquer le déclin observé. Différents éléments indiquent que ce n’est probablement pas le cas. Premièrement, l’abondance de saumon au Québec en 2014 semble avoir chuté de beaucoup plus que d’environ 10 %, c’est-à-dire le taux d’exploitation estimé du Groenland

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Village de Sisimiut, Groenland

Conclusion »

et de Saint-Pierre-et-Miquelon sur les populations québécoises. Deuxièmement, alors que les pêcheries du Groenland et de Saint-Pierre-et-Miquelon touchent plus particulièrement certaines régions du Québec, de faibles montaisons de saumon ont été observées de façon généralisée dans la province. Enfin, il semble que le déclin des grands saumons en 2014 puisse avoir été causé par le même phénomène qui a causé le déclin des petits saumons en 2013. En effet, il existe une relation entre le nombre de petits saumons en montaison pour une année donnée et le nombre de grands saumons en montaison l’année suivante. Bien que cette relation soit en partie obscurcie par la multitude de facteurs influençant la survie des saumons, elle indique très fortement que le moment le plus critique pour la survie du saumon en migration a lieu durant la première année en mer. Cette relation a été particulièrement marquée au cours des deux dernières années. Or, le Groenland, qui est responsable de la majorité des débarquements de saumons d’origine québécoise, capture quasi exclusivement des individus destinés à revenir en rivière sous forme de grand saumon. Le Groenland, tout comme Saint-Pierre-et-Miquelon en raison de l’origine et du volume des débarquements, n’aurait donc pas pu causer l’important et généralisé déclin de petits saumons observé en 2013, lequel apparaît s’être traduit par une faible abondance de grands saumons en 2014. Tel que l’indique une multitude d’études, les changements dans l’écosystème marin ont certainement joué un rôle beaucoup plus important que les pêcheries de type mixte sur les montaisons de saumons des dernières années.

Le saumon atlantique peut être apprécié de différentes façons. Il peut notamment être perçu comme une icône culturelle, une source de plaisir, une ressource alimentaire et un produit de grande valeur économique. Par conséquent, il n’est pas toujours aisé de déterminer un ordre de priorisation entre ses utilisateurs. Néanmoins, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune du Québec indique clairement que la ressource halieutique doit être répartie selon l’ordre de priorité suivant : 1- le stock reproducteur; 2- la pêche à des fins d’alimentation; 3- la pêche sportive; 4- la pêche commerciale. Il n’en demeure pas moins que l’établissement de seuils permettant de déterminer si une population est dans un état permettant l’un ou l’autre des types de capture demeure sujet à débat. L’impression de posséder une ressource peut aussi compliquer son partage. En effet, alors que les Québécois pourraient prétendre que les saumons nés au Québec leur appartiennent, les Groenlandais pourraient prétendre qu’aucun grand saumon ne se reproduirait au Québec si ces derniers ne pouvaient utiliser les côtes du Grœnland pour assurer leur croissance phénoménale. Une chose demeure certaine, c’est que chacun des utilisateurs est appelé à se questionner sur son impact sur cette espèce rendue fragile, et ce, afin d’en assurer la conservation et la mise en valeur à long terme. En effet, même si les changements dans l’écosystème marin semblent actuellement constituer la principale contrainte au redressement des populations de saumon, considérant qu’il est peu probable de pouvoir agir efficacement sur ce plan à court terme, nous avons le devoir d’agir là où nous le pouvons. La sauvegarde du saumon atlantique sauvage passe donc inévitablement par la rationalisation des captures. Dans ce contexte, l’établissement et le respect de contingents adéquats pour les pêcheries du Groenland et de Saint-Pierre-et-Miquelon représentent un enjeu de premier plan. De notre côté, une réflexion s’impose également quant à nos contingents de pêche afin d’assurer une meilleure survie de nos poissons reproducteurs, en nombre suffisant pour garantir la pérennité de ce grand migrateur qui a marqué notre histoire et notre société.

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À L’ INT ERNAT IONAL

PÊCHE AU SAUMON EN ISLANDE 40

SUR LA RIVIÈRE BLANDA

LE MAGAZINE SAUMON

Texte et photos de Richard Godin alias « Ciel Bleu » dans le Forum de la FQSA

Lors d’un voyage effectué en juillet 2014, j’ai eu la chance de pêcher sur une des rivières les plus productives d’Islande, la rivière Blanda. Voici le récit d’une rencontre avec les saumons islandais, avec des techniques et avec un mode de gestion différents.

Les préparatifs L’Islande est un paradis pour la pêche au saumon. On y retrouve plus de cent rivières à saumon et les prises annuelles pour la pêche sportive sont passées de 20 000 en l’an 2 000, à plus de 70 000 en 2010. Vingt de ces rivières offrent des rendements exceptionnels et sont fréquentées par des pêcheurs venant de partout sur la planète. Pour avoir la possibilité d’accéder aux meilleures rivières d’Islande, comme la Blanda, il faut établir le contact avec les gestionnaires des rivières longtemps à l’avance. Dans mon cas, les contacts ont commencé en aout 2013. À la même période, livres, DVD et recherches sur l’internet occupaient une bonne partie de mon temps. Car pour profiter à plein d’une telle expérience, il faut choisir la rivière en fonction de ses attentes, de son budget, et déterminer les périodes propices. On peut aussi

en profiter pour faire le tour de l’ile, l’Islande présente des attraits touristiques exceptionnels.

Des techniques différentes La pêche au saumon en Islande se distingue aussi par les techniques qui y sont employées. On y pêche, selon les rivières, avec des mouches très petites (# 18!) jusqu’aux mouches tubes, lestées avec trépieds (oui, c’est permis en Islande). La Blanda étant une large rivière à fort courant, on y utilisait donc l’artillerie lourde. Une canne à deux mains est essentielle. Je pouvais compter sur ma canne Hardy Zenith, 12 pieds et 6 pouces #7 même si une période d’adaptation a été nécessaire – surtout lors de périodes de forts vents (merci d’ailleurs à Martin Levasseur et Raynald Ménard pour les bons conseils). Un bout polyleader calant de 15 pieds était nécessaire, puis j’utilisais un bas de ligne de 20 livres. En Islande, on pêche aussi « à la sèche », mais pas comme au Québec. Là-bas, la « sèche » fait référence au « riffling hitch ». Le « Hitch » se pratique avec de petites mouches tubes en plastique ou sur de grosses « Sunray Shadow » sur tube en plastique ou en aluminium. Cette technique est des plus spectaculaires car les saumons viennent littéralement sauter sur la mouche. Et pourtant, cette technique est peu pratiquée au Québec.

Le « Hitch » à l’islandaise : Lancer sa mouche et la faire dériver à la surface (c’est simple !). Si la mouche cale, soit elle est trop lourde, soit il faut accélérer sa dérive pour la maintenir en surface. Si elle fait « gicler » de l’eau en dérivant, il faut la ralentir. La mouche doit donc faire un sillon en V, sans éclabousser l’eau ni caler. À la fin de la dérive, on peut aussi « stripper » la mouche. Cette technique peut s’utiliser tout le long d’une fosse, même dans de forts courants. Un court mais excellent vidéo est publiée sur le Web : « Riffling hitch in short » par Nils Jorgensen. C’est aussi une bonne technique pour localiser les saumons dans une fosse, puisque ceux-ci viennent attaquer la mouche en surface. Autre différence technique, comme la rivière Blanda est à fort courant, sur la recommandation de notre guide, il fallait ajuster la tension sur le frein de nos moulinets presqu’au maximum et pas question de saluer le saumon! Il fallait les combattre en pleine tension – ce qui a occasionné quelques remises à l’eau à distance (préférable cepen» dant à voir partir la soie dans la mer du Groenland!).

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Un mode de gestion différent

Le déroulement de la pêche

La qualité de la pêche au saumon en Islande repose sur sa législation. En effet, en Islande, le nombre de perches par rivière est limité afin d’obtenir un taux de succès équivalent à 100 saumons par perche par saison, c’est-à-dire environ un par jour par pêcheur. Si au fil du temps, le rendement d’une rivière diminue, le nombre de perches sera réduit. Par contre, si le rendement augmente ... on n’augmentera pas le nombre de perches mais plutôt le prix des droits de pêche! L’Islande dépend beaucoup du tourisme et la venue de pêcheurs de l’étranger y contribue grandement. Ce mode de gestion assure à l’Islande un apport économique très important. Il faut aussi mentionner que les droits riverains sur les rivières appartiennent très largement aux fermiers qui possèdent des terres le long des rivières. Ceux-ci doivent offrir aux pourvoyeurs l’accès aux rivières lors d’encans qui se tiennent périodiquement. Plus une rivière est productive, plus le prix à l’encan sera élevé. Les pourvoyeurs et les fermiers ont donc tout intérêt à protéger les rivières et la ressource saumon et cela se fait notamment en limitant le nombre de perches.

La période de pêche est limitée à 12 heures par jour. L’Islande étant située près du cercle arctique, en juillet, il y fait soleil 20 heures par jour! – on doit donc imposer une limite aux pêcheurs.

Comparaison : Blanda (Islande) versus Bonaventure (Québec)

Bien sûr, si vous espérez pêcher sur une des meilleures rivières, en période de pointe des montaisons, il faut s’attendre à payer un montant substantiel. Le coût de la vie en Islande est très élevé. Mais si c’est le rêve de votre vie, sachez que les pourvoyeurs peuvent vous prendre en charge dès votre arrivée à l’aéroport et vous y ramèneront à la fin de votre séjour. Le prix peut varier de 200 euros par jour à plus de 1 000 euros par jour sur certaines rivières. C’est évidemment élevé – mais il faut prendre en compte que le taux de succès moyen des rivières en Islande est cinq fois supérieur à celui du Québec. En 2013, les pêcheurs du secteur #1 de la Blanda ont récolté en moyenne 6,5 saumons par jour !

Rivière Bonaventure Fréquentation

Prises

Taux de succès

Secteur Contingentés

2 583

900

34%

Secteur Non-contingentés

3 562

652

18%

Au Québec, nous avons connu récemment la venue de l’algue Didymo ... L’Islande a depuis longtemps mis en place des mesures pour protéger ses rivières contre l’introduction d’espèces invasives. En effet, il est impératif de faire stériliser son équipement de pêche et d’avoir une preuve signée par un vétérinaire autorisé pour passer aux douanes à l’aéroport. Si ce n’est pas fait, le service est offert (moyennant des frais) directement à l’aéroport.

Combien coûte un voyage de pêche en Islande ?

Limite de prises par jour : 2 grisles/jour et remise à l’eau des grands saumons

Rivière Blanda

Secteur Contingentés Secteur Non-contingentés

Fréquentation

Prises

Taux de succès

400

1 600

400%

1 000

432

43%

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J’ai comparé une de nos principales rivières, la Bonaventure à la Blanda (données de 2011) :

La protection des rivières

Limite de prises par jour : 2 madeleineaux/jour et remise à l’eau des grands saumons

On peut voir, particulièrement dans le secteur #1 de la Blanda, que le nombre de perches est limité à quatre par jour pour 100 jours de pêche et que le nombre de prises est tout simplement spectaculaire! Mais cela se fait évidemment au dépend de l’accessibilité. WWW.FQSA.CA | SAUMON

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À L’ INT ERNAT IONAL

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42 LE MAGAZINE SAUMON

Il est aussi possible d’y aller et de pêcher sur une des nombreuses autres rivières à un prix beaucoup plus modique. La qualité de pêche est peut-être moindre que sur les rivières primées, mais elle peut se comparer à celle des rivières du Québec. Plusieurs rivières offrent aussi une pêche à la truite de qualité exceptionnelle. Bien sûr, il n’y a pas que le nombre de prises qui compte. Les rivières d’Islande présentent des paysages extraordinaires, coulant souvent dans le fond d’un canyon, entourées de champs de lave et de chutes pittoresques. Sur ces rivières « secondaires », il n’est pas obligatoire d’utiliser les services d’un guide. Mais comme partout ailleurs, un guide vous fera découvrir la rivière et les techniques à employer beaucoup plus rapidement.

Lax-a Angling Club Lax-a Angling Club est le plus important pourvoyeur offrant des séjours sur les rivières d’Islande. Il opère sur une douzaine de rivières, dont les plus importantes sont les Ranga (Est et Ouest), Blanda, Laxa A Asum, Nordura et Svarta. Il offre le service complet incluant le transport à partir de l’aéroport, le guide, l’hébergement et les repas. Il est aussi possible de résider de façon autonome (« self catering »). Mais surtout, l’équipe de Lax-a vous accompagne dans tous les préparatifs nécessaires à un voyage mémorable. Elle répondra à toutes vos questions et vous conseillera sur le choix de la rivière, l’équipement (les mouches !), etc. Cette équipe peut aussi adapter votre voyage (partage de demi-journées, combo saumon-truite, etc.).

Pêcher en Islande – Pays de volcans et de glaciers Un voyage de pêche, même dans un paradis comme l’Islande, demeure une aventure sur laquelle la nature peut avoir une grande influence. L’Islande est l’endroit au monde où on trouve le plus de volcans, et plusieurs rivières prennent leur source de la fonte des glaciers. Cela donne des paysages spectaculaires, mais peut aussi causer des désastres naturels. Au moment d’écrire ces lignes, un volcan, le Bárðarbunga, était sur le point d’entrer en éruption. Il faut donc, avant d’entreprendre un tel voyage, se renseigner adéquatement sur vos couvertures d’assurances (en cas d’annulation) ou bien connaître votre tolérance au risque! Vous pouvez toujours me contacter pour obtenir plus de détails. Références : • • • •

« Fire & Ice – Fly fishing through Iceland » de Adrian Latimer – un excellent livre pour découvrir les rivières d’Islande. www.angling.is – un site Web pour connaître les statistiques des rivières et tout ce qui entoure la pêche en Islande. DVD : « Cracking the code » d’Henrik Mortensen. DVD : “Saumon Passion – une saga islandaise” d’Arni Baldursson.

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RE L È V E

LE MENTORAT DE LA FQSA: UN FRANC SUCCÈS DEPUIS 8 ANS !

43 NUMÉRO 100

Texte de Josée Arsenault Photos de Fokus Outdoor

Au fil des années, le programme de Mentorat a permis à plus de 400 personnes de s’initier aux joies de la pêche au saumon, de faire la rencontre de gens passionnés, de découvrir de nouvelles rivières, de se créer un réseau de contacts et d’amis ainsi que de partager avec des pêcheurs aguerris des connaissances acquises au fil des années. Les mentors, au nombre d’une cinquantaine, ont quant à eux eu l’occasion de démontrer que le monde du saumon n’est pas aussi « fermé » que certains le prétendent, en transmettant généreusement leurs trucs, habiletés, mais surtout, leur passion pour le saumon et sa pêche. Ainsi, on observe sur nos rivières un nombre accru de saumoniers issus de ce programme, qui à leur tour, transmettent leur savoir et leur amour de ce sport à leurs proches.

« Le programme Mentorat n’a pas fait de moi un meilleur pêcheur, mais il m’a fourni l’occasion d’échanger avec des passionnés, de visiter de belles rivières que je ne connaissais pas et de découvrir un monde qui, même s’il s’avère complexe, se veut assurément très stimulant. « L’élément le plus précieux que ce programme m’a légué, toutefois, s’avère les solides amitiés que j’y ai nouées. Amitiés qui ne démentent pas après toutes ces années. » « J’ai aussi eu l’occasion de mettre en pratique des conseils de grands mentors comme Claude Hamel et Pierre Manseau grâce aux contacts initiés par le programme Mentorat. Ces deux-là constituent un réservoir unique de connaissances et ne sont surtout pas avares quand vient le temps de les partager. Ils ont su insuffler une bonne dose de confiance à ce pêcheur qui a bien failli tout abandonner il y a un peu plus de six ans. » Louis Ménard Participant au Mentorat 2008

Ce qu’ils en disent;

« J’y ai rencontré des gens super sympathiques, des vrais passionnés à l’esprit de camaraderie sans pareil »

« ...ce genre d’activité est essentiel pour maintenir un bassin de pêcheur et surtout les éduquer convenablement sur l’éthique de la pêche. Depuis 2007, je participe aux tirages au sort et j’effectue chaque année 2 à 3 sorties au saumon au lieu d’aucune. Mes connaissances sur cette pêche se sont améliorées et surtout j’ai pu initier ma conjointe grâce aux connaissances acquises. Maintenant, dans un certain sens, je donne au suivant avec grand plaisir. »

« J’ai appris à voler de mes propres ailes et je fais en moyenne 3-4 voyages par année. J’ai initié ma conjointe et ma fille ainsi que quelques amis qui sont à leur tour tombés en amour avec cette pêche enrichissante. Les connaissances transmises par mon premier mentor sont encore gravées dans ma mémoire et me serviront sûrement encore pour longtemps. Le mentorat m’a permis d’acquérir des connaissances de plusieurs pêcheurs, connaissances que j’aurais pris une éternité à développer par moi-même. » Marc Therrien Participant au Mentorat 2009

Benoit Renaud, Participant au Mentorat 2007

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RE L ÈV E

44 LE MAGAZINE SAUMON Roberto Licciardello

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« Depuis notre participation au premier Mentorat, en 2007, nous sommes d’assidus pêcheurs de saumon, et laissons voler nos mouches au-dessus de plusieurs rivières de la péninsule gaspésienne chaque été. » « Nous pouvons affirmer que notre participation au mentorat a fait de nous de meilleurs pêcheurs de saumon et inculqué les bonnes façons de faire. Maintenant, à notre façon, nous transmettons à chaque saison nos connaissances à un ou deux nouveaux pêcheurs. » Dolorès Bélanger et Pierre Brière Participant au Mentorat 2007

« J’ai eu la chance de participer au “mentorat” de la FQSA en 2007. Le mot “chance” est un bien petit mot compte tenu de l’impact que cette activité a eu sur la suite de mon parcours personnel à la pêche au saumon. Sans vraiment le savoir, cette incroyable opportunité allait changer du tout au tout ma vison des choses et surtout m’amener dans une aventure des plus passionnantes. » « Les mentors qui m’ont pris en charge sur les rivières Rimouski et Mitis pour m’enseigner les principes de bases de la pèche au saumon ont été d’une patience et d’une gentillesse dont n’est d’égal que leur professionnalisme. » « Depuis cette fameuse sortie “mentorat”, je prends invariablement la route de la Côte-Nord ou de la Gaspésie à 5 ou 6 reprises pendant la saison sachant fort bien que je rencontrerai des gens avec qui j’aurai l’occasion de partager ma plus grande passion ! » André St-Pierre Participant au Mentorat 2007

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« ...j’avais le goût de transmettre ma passion dans le cadre d’une journée organisée comme l’activité mentorat... » « On sent la grande camaraderie qui existe au sein de notre communauté. J’ai dans le passé côtoyé de très grands saumoniers et était heureux de faire humblement partie de ce groupe sélect cette année. » « J’ai vu des néophytes s’outiller en une journée et développer une technique qui leur permet d’apprécier la pratique de ce beau sport qu’est le nôtre. J’ai vu leur sourire de satisfaction. J’ai vu se créer des liens d’amitié. » Claude Bellemarre Mentor au Mentorat 2014

« Quand nous avons commencé à pêcher à la mouche il y a de ça quelques années, le rêve ultime, c’était le saumon! Même si nous étions encore débutants, nous nous sommes inscrits pour la première fois en 2013, à Gaspé. Nous étions tellement excités et nous avons été impressionnés... comme des enfants! » « Lors du mentorat, j’ai pris confiance et démystifié plusieurs éléments de la pêche au saumon. En plus de mettre en pratique quelques techniques et partager de bons moments, nous avons pu observer et taquiner beaucoup de saumons, poisson que nous côtoyions enfin pour la première fois. Puis, nous avons eu la chance d’être de la cohorte

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de 2014, dans la Baie-des-Chaleurs. Dans les deux cas, nous avons été accompagnés de mentors exceptionnels. Pour chaque pas dans l’eau, chaque nœud, chaque mouche, chaque lancer, chaque saumon... Ils étaient là. » « Le mentorat est non seulement enrichissant sur le plan des connaissances, il l’est tout autant sur le plan humain. J’en sais aujourd’hui davantage sur le saumon, son habitat et les dangers qui le poursuivent. Également, nous avons appris comment l’approcher, tenter de le comprendre et le pêcher tout en le respectant. Les précieux conseils des professionnels qui nous ont accompagnés m’ont aussi permis d’améliorer grandement ma technique, de me fier à mon instinct et de me détendre pour mieux en profiter. » « Lors des regroupements matinaux et du banquet, c’est le moment de souffler un peu puis de se créer un réseau de gens avec qui partager notre passion (et des histoires de pêche!). » « Merci à la FQSA, à monsieur Pierre Manseau et à tous les gestionnaires de rivière de nous offrir cette incroyable aventure! Je vous dédierai assurément mon premier saumon, que je gracierai avec amour. Vous êtes en train de former une relève drôlement passionnée! » Maxime-Florence Monette-Drevillon Participante au Mentorat 2013-2014

« Lors de la mise sur pied de ce programme, on recherchait une façon efficace et novatrice de permettre à de nouveaux pêcheurs de s’initier et surtout apprécier la pêche au saumon, au point d’en faire une activité régulière dans le futur. Par l’accompagnement avec des figures reconnues du milieu, dans un cadre simple de franche camaraderie, il s’agissait avant tout de transmettre une passion, qu’à leur tour, chacun des participants voudraient partager. Après toutes ces années, je crois pouvoir affirmer mission accomplie. Dans l’espoir que ce concept se propage et se poursuive de longues années encore... » Pierre Manseau Instigateur du projet et mentor depuis 2006

Maxime-Florence Monette-Drevillon et Pascal Mathieu

Caroline Beauchamp Mourant

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ÉQUIPEMENTS

QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR 2015 Abel

Airflo

Le réputé fabricant de moulinets américain Abel met en marché un nouveau système de freinage scellé sans entretien. Pour 2015, trois formats (SD 4/5, SD 5/6 et SD 6/7) seront disponibles, alors que les plus grands formats seront ajoutés durant l’hiver 2015/ 2016. Ce nouveau système est conçu par un assemblage multi-disques d’aluminium de première qualité et de Rulon.

Airflo lance une nouvelle soie spécifiquement conçue pour les marchés du Québec et des Maritimes, la Switch. Cette soie flottante disponible dans les formats allant de #3 à 8 utilise la toute nouvelle technologie « SuperDry High » pour un maximum de flottaison. La tête semblable à celle de la classique Scandi varie d’une longueur de 31’ à 34’ selon le poids de celle-ci. Offerte seulement en soie de pleine longueur, elle est vendue accompagnée d’un Poly Leader flottant de 10’.

Simms

Hodgman

Du côté de chez Simms, notons la mise en marché du nouvel imperméable G4 Pro. La nouvelle mouture nous présente un vêtement dorénavant 15% plus léger que l’ancienne version jumelée à une plus grande imperméabilité et une plus grande résistance. Offrant le rangement de 9 poches pratiques, les composantes « Dry Cuff » au poignet et le Gore Tex Pro-Shell, Simms vous garantit que vous resterez au sec durant vos longues journées de pêche.

Hodgman fait un retour en force avec les nouvelles bottes H5. Dotées de la technologie « V-Tech », ces bottes à membrane respirante à 3 épaisseurs (5 au fessier et aux jambes) sont conçues pour garantir leur imperméabilité, pour le plus grand confort du pêcheur exigeant. De plus, Hodgman innove pour produire la première botte réellement 4 saisons en intégrant un système d’isolation amovible appelé « Core INS removable insulation system».

Guideline

Sage

Guideline annonce la mise en marché d’une nouvelle série de cannes à une main dans sa ligne LXi. Conçues pour les pêcheurs voyageurs, ces nouvelles cannes 5 sections sont offertes dans les formats plus imposants et destinées aux espèces sportives telles que la truite de mer, le saumon et la steelhead.

Sage ajoute en 2015 une nouvelle série de cannes, la Accel. Offerte en version une main, switch et Spey pour des soies #3 à #9, es cannes de cette série sont fabriquées selon la technologie de Sage « Generation 5 ». D’une très grande légèreté, la Accel permet au moucheur de bien sentir la charge sur la canne, pour un meilleur contrôle du lancer.

Orvis

Fishpond

Orvis ajoute cette année à son catalogue de produit une soie texturée, la Hydros 3D. Graduellement disponible en 8 profils différents en 2015, cette soie offre un coefficient de friction minimal dans les anneaux, une faible mémoire et une flottabilité supérieure.

Fishpond introduit un nouveau sac étanche, le « Westwater Roll Top Backpack ». Fabriqué du matériel exclusif à Fishpond, le Cyclepond, ce sac totalement submersible est facilement ajustable et répondra aux besoins des pêcheurs les plus exigeants dans les conditions extrêmes.

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Photo : Mouche

Hardy

Tim Rajeff

Hardy lance son nouveau venu dans sa gamme de moulinets, le Ultralight SDS (Sealed Drag System), un moulinet léger à tambour ultra-large. Conçu à Alnwick en Angleterre et mis à l’épreuve dans les conditions de pêche en eau salée les plus exigeantes, le SDS est offert en 3 formats. Son esthétique soignée et sa durabilité ajoutent aux qualités exigées par les vrais pêcheurs en eau salée, tout en offrant une option attrayante pour les cannes Spey modernes utilisées pour la pêche au saumon.

Tim Rajeff offre cette année une nouvelle série de cannes, la Boost de Echo. Offerte pour les soies 2 à 12, ces cannes d’action rapide allient un excellent rapport qualité/prix sans sacrifier la performance. Tant dans la version dédiée à la pêche en eau douce ou dans la version pour l’eau salée, si vous recherchez une canne abordable permettant une grande vélocité dans vos lancers et de belles boucles serrées, la Boost sera sans doute une canne à considérer.

Scientific Anglers Parmi les nombreuses nouveautés offertes par Scientific Anglers en 2015, notons la toute nouvelle série de soies spey UST, pour Ultimate Scandi Taper. Cette soie est offerte en différents types de flottaison, soit flottante ou plongeante en pleine longueur, double densité et triple densité. Les double et triple densité offrent des options de plongées graduelles alliant des combinaisons telles qu’intermédiaires/ plongeante densité 2/plongeante densité 3 en pointe. Un produit intéressant qui devrait en séduire plusieurs.

Ross Reels Ross Reels lance de son côté le nouveau moulinet Animas. Fabriqué aux États-Unis d’aluminium anodisé en 2 tons, il est doté d’un système de freinage doux et puissant, avec une faible inertie de départ. Très léger, offert en 6 formats différents et 2 couleurs, il est conçu tant pour l’eau salée que l’eau douce. La conversion gaucher/droitier est simple et facile à accomplir.

G.Loomis

Rio

G.Loomis innove avec sa nouvelle PRO4x ShortStix. Ces nouvelles cannes ‘’spécialisées’’ sont conçues pour le Bar Rayé et le Bluefish. Une canne plus courte, plus légère qui se charge rapidement, conçue pour les nouvelles générations de soies à tête courtes. Permettant de développer une grande vitesse de soie, elles sont en mesure de permettre des longs lancers même avec des grosses mouches.

RIO annonce le lancement de la nouvelle soie « In Touch RIO Gold ». Inspirée de la populaire RIO Gold, la « In Touch Rio Gold » est tricolore et dotée d’une tête de longueur totale de 47’ (sur une soie 5) caractérisée par une longue section arrière. Elle devrait faciliter le contrôle de la distance et la précision des lancers.

Scott Scott annonce le lancement de sa nouvelle série de cannes, la Radian. Fabriquée dans les ateliers de Scott à Montrose, Colorado, la Radian allie puissance et finesse. Cette canne 4 sections ultra-légère d’action rapide est offerte dans différentes longueur pour les formats de soie 4 à 9. WWW.FQSA.CA | SAUMON


RE NCONT RE AVEC DES ARTIS TES D’ICI

48

RENDEZ-VOUS AVEC ST-GILLES

LE MAGAZINE SAUMON

Texte de Josée Arsenault

« La vie est une grande exploration : plus on explore, plus on apprend à connaître nos différences, et plus on revient vers nos racines une fois nos recherches terminées. »

organismes œuvrant pour la protection et la mise en valeur des différentes ressources halieutiques et cynégétiques. Il trouve son inspiration entre autres à travers des paysages fabuleux de montagnes, de forêts et de rivières, entre autres.

- St-Gilles

St-Gilles est l’un des peintres paysagistes les plus influents de sa génération. Au jeune âge de 23 ans, St-Gilles présentait déjà sa première exposition durant laquelle étaient présentées quelques 40 oeuvres, aquarelles et dessins, à la Maison de la Francophonie à Québec. Cet événement se déroulant sous la présidence d’honneur de M. Francesco Iacurto, fut un grand succès, toutes les pièces réalisées par St-Gilles ont trouvé preneurs le soir même.

Peintre dégageant une grande finesse, voyageur téméraire et individu d’une grande prestance, St-Gilles est l’un des rares peintres à explorer le Canada afin de créer des tableaux sur place, dans les endroits les plus inspirants et aussi très souvent les plus inaccessibles! Ainsi, depuis 1999, il s’est donné pour défi, tout à fait unique, de sillonner le pays, pour peindre l’ensemble des provinces et des territoires canadiens. Son souci pour la conservation de la faune ne fait aucun doute de par son implication auprès de plusieurs

Ce qui me captive le plus chez cet artiste, c’est la précision dans chacun de ses tableaux, il y met tellement de détails qu’il s’agit d’une découverte à chaque coup d’œil. À partir d’un nombre incalculable de croquis et de dessins issus de ses voyages, il retrouve des détails des maisons, des bateaux ou de certaines particularités de la nature!

Photo : Marc-Antoine Jean SAUMON | WWW.FQSA.CA


49 NUMÉRO 100

St-Gilles. Première neige, Rivière aux Feuilles, Ungava, QC. 40 x 50 pouces


GA LERIE DES MEMB RES

GALERIE DES MEMBRES

Vous avez de belles photos à partager ? 50

»

Un tirage sera effectué à la parution de chaque numéro parmi tous les membres ayant fourni une ou des photos pour la galerie-photos. Que votre photo soit publiée ou non, vous êtes éligible au tirage. Le gagnant se verra accorder un renouvellement gratuit de sa carte de membre de la FQSA.

LE MAGAZINE SAUMON

Comme nouveauté, la FQSA veut réserver une partie du magazine pour donner de la visibilité à ses membres. Que ce soit pour présenter une belle capture, une scène spectaculaire, spéciale ou même humoristique, la galerie de photos est pour vous. Il suffit de mentionner votre nom, celui de la rivière où la photo a été prise et de l’expédier par courriel à l’adresse suivante :

»

communication@fqsa.ca

Carte de membre gratuite !

Participez en grand nombre ! À la suite de la parution du dernier numéro de juin la gagnante de la carte de membre est Madame Gabrielle Lafleur, de la région de Montréal. Félicitations!

IMPORTANT 1

Nous ne pouvons garantir que toutes les photos seront publiées.

2

Indiquer le nom de la personne qui a pris la photo afin de mentionner à qui va le crédit-photo.

3

Envoyer la photo en format JPEG avec la plus grande résolution possible.

4

Le participant permet à la FQSA d’exploiter et d’utiliser à toutes fins chacune des photographies soumises.

Envoyez-nous une photo de votre dernière aventure et vous pourriez apparaître dans le prochain numéro du Magazine Saumon !

Pêcheur

SAUMON | WWW.FQSA.CA

Simon Fredette

Rivière

Grande-Rivière, Secteur 3

Photo

Denis Bélanger


51 NUMÉRO 100

Pêcheur

Simon Côté

Pêcheur

Rivière

Rivière Patapédia secteur 2

Ghyslain Provençal

Rivière

Photo

Ste-Anne

Pierre-André Hould

Photo

Alain Paré

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MARDI 21 OCTOBRE 2014 - SAUMONS ILLIMITÉS

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PARUTION 1ER DÉCEMBRE

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NOUVEAUTÉ 2015! Longueur de 9’, 4 sections. Soie #8. Construction graphite. Technologie «Génération 5». Action moyenne. Tube inclus.

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53 NUMÉRO 100

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OP INION DU L EC T EUR

OPINION DU LECTEUR 54

LA REMISE À L’EAU

LE MAGAZINE SAUMON

Murray Palevsky Membre de la FQSA

Je suis un saumonier de longue date et jusqu’en 2005, à chaque année, j’ai toujours gardé un saumon ou deux pour la table. Il y a maintenant 10 ans que je n’ai pas tué un saumon et je ne regrette pas ma décision. Le temps n’est-il pas arrivé que le Québec adopte un changement dans les règlements concernant la prise du saumon? Pourquoi gardons-nous les saumons sauvages pour la table tandis que toutes les indications tendent vers le fait que les populations sont en décroissance et ciblées par tous? Nous avons le privilège d’être entourés par les meilleures rivières au saumons en

Amérique du Nord. Ne serait-il pas le moment de démontrer nos capacités de leadership à cet égard? Le Québec reste une province écolo qui devrait servir d’exemple pour le monde entier. Alors pourquoi les règlements permettent à chaque pêcheur de garder sept géniteurs? Si nous n’agissons pas maintenant, les ressources ne demeureront plus telles qu’elles sont pour la relève. Qui sait, si nous adoptions la graciation, notre exemple pourrait contribuer à un moratoire total de la pêche au saumon commerciale en haute mer ainsi que la pêche au filet par les autochtones aux embouchures de nos rivières. Le saumon a besoin de notre protection.

AVIS : Les opinions émises dans la rubrique « Opinion du lecteur » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la FQSA.

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AC T ION   ! SAUMON

LES SOIRÉES « SÉQUENCES SAUMON » CHANGENT DE NOM

NUMÉRO 100

Texte de David St-Laurent Vice-président pêcheur, FQSA

Cet article a pour but de faire une mise au point sur l’utilisation future du nom « Séquences saumon ». À partir de 2007, lors des premières soirées de visionnement de vidéos de pêche au saumon à Thetford Mines, il n’y avait pas de nom particulier pour cet évènement. En 2012, un groupe de Rimouski a créé le même genre de soirée qui fut baptisée « Séquences saumon » par les organisateurs. Avec l’accord du responsable du comité organisateur, ce nom a été utilisé dans les années suivantes pour toutes les autres soirées au Québec. En 2014, le groupe de Rimouski a décidé d’enregistrer le nom « Séquences saumon » officiellement, comme organisme à but non lucratif au Registre des entreprises du Québec. Ils désirent garder leur entière autonomie et par conséquent utiliser le nom « Séquences saumon » de façon exclusive. Nous respectons la décision du groupe de Rimouski et nous leur souhaitons beaucoup de succès dans le futur.

Une activité officielle de la FQSA Les soirées « Action! Saumon » deviennent maintenant une activité officielle de la Fédération. En plus d’encourager le développement de ces soirées partout au Québec, la FQSA va épauler toutes les équipes dans l’organisation et contribuera à la mise en œuvre de cette belle activité. Un comité est en place pour définir un cadre opérationnel souple et efficace en guise de soutien à tous les comités organisateurs. Les endroits et les dates des soirées « Action! Saumon », 2015 seront annoncées sous peu sur le site Web ainsi que sur la page Facebook de la FQSA. En attendant, amis pêcheurs, commencez à préparer vos montages vidéo (incluant des bloopers) pour nos rencontres hivernales entre passionnés de pêche au saumon. Au plaisir de se rencontrer!

Nouveau nom Étant donné cette situation, un nouveau nom a été déterminé pour toutes les autres soirées de visionnement de pêche au saumon au Québec, le voici :

« Action! Saumon » Nous croyons que cette nouvelle identité sera porteuse d’énergie et d’enthousiasme.

SAUMON | WWW.FQSA.CA

55

Rivière Mitis

Une rivière à découvrir! Information (418) 775 775--5151 www.rivieremitis.com


BA B IL L A RD

Saumon

Babillard 56 Un Phénix de l’environnement LE MAGAZINE SAUMON

pour le projet de la conservation du saumon de l’Agence Mamu Innu Kaikusseht En septembre dernier, un Phénix, plus haute distinction environnementale au Québec, a été remis à l’Agence Mamu Innu Kaikusseht, dans la catégorie «projet en éducation et sensibilisation». Ce projet représente plus de 80 entrevues dans le cadre d’une collecte d’informations sur les traditions innues, qui ont engendré 7 portrait-diagnostics et un rapport d’analyse globale du saumon dans les communautés. Puis, près de 500 jeunes ont été rejoints par les ateliers sur l’écologie, les menaces à la survie du saumon et, le partage de connaissances traditionnelles avec les ainés. Par la suite, ils ont produit plusieurs milliers d’exemplaires d’un documentaire innu-aimun sur les pratiques de pêche et de gestion du saumon dans les communautés innues de la Côte-Nord ainsi que d’un dépliant bilingue de sensibilisation sur la conservation du saumon. Par ailleurs, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, a remis la « Bourse du ministre » d’une valeur de 10 000 $ à l’Agence Mamu Innu Kaikusseht.

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Forum de pêche à la mouche Québec-Maritimes

Le Forum de pêche à la mouche Québec-Maritimes qui se tient chaque année, la première fin de semaine de février à Granby vous convie au prochain rendez-vous des pêcheurs à la mouche, qui se tiendras le 7 et 8 février 2015. Encore cette année, le hall d’exposition sera des plus intéressant, il y aura 16 monteurs émérites de calibre international, une trentaine de kiosques de manufacturiers, des détaillants d’accessoires de pêche à la mouche, des associations de pêcheurs à la mouche, des pourvoiries et des gestionnaires de rivières à saumons. Aussi, plusieurs animateurs d’expérience présenteront des ateliers et conférences des plus intéressants. Le Forum de Pêche à la Mouche Québec-Maritimes est la plus grande foire de pêche à la mouche de langue française en Amérique du Nord, et est également 100% mouche. Pour de plus amples informations sur le contenu du Forum. Veuillez consulter le site web à l’adresse suivante : http://www.forumpechealamouchegranby.ca/


57 NUMÉRO 100

Pêche à la mouche - Un premier Maître Instructeur au Québec!

L’École de pêche à la mouche Modulus est fière d’offrir les services du premier Maître Instructeur Certifié au Québec! Le 25 août dernier, le propriétaire et chef instructeur de l’École de pêche à la mouche Modulus, M. Jean-François Lavallée s’est mérité la prestigieuse certification de Maître Instructeur certifié (Master Certified Instructor – MCI) de la Fédération Internationale de pêcheurs à la mouche (International Federation of Fly Fishers - IFFF). Monsieur Lavallée devient donc le premier instructeur au Québec à obtenir cette certification et le douzième seulement au Canada. Pour plus d’informations consultez le www.modulusflyfishing.ca .

dePuis 1987 grâce à vous et à nos donateurs : g

ET AUx TRAPPEURS dU QUébEc !

g

Près de 75 millions $ investis pour connaître, protéger et aménager les habitats de faune dans toutes les régions du Québec, plus de 2 000 organismes promoteurs de projets soutenus.

Lorsque vous achetez votre permis de chasse, de pêche ou de trappage, une contribution est remise à la Fondation de la faune, qui l’investit dans des projets fauniques. Ensemble, nous unissons nos efforts pour une faune abondante et diversifiée, éléments essentiels de la biodiversité du Québec.

LA FAUNE

© Manon Malenfant / QCn 2006

© Daniel Dagenais/QCn 2011

NOTRE MISSION, NOTRE PASSION

© Clare WaDe

MERCI AUx chASSEURS, AUx PêchEURS

Jean-François Lavallée


C ONC OU RS

CONCOURS : 58

VOTRE SAISON DE PÊCHE EN IMAGES!

LE MAGAZINE SAUMON

Pour la saison de pêche 2014, la FQSA a organisé un concours pour permettre aux amateurs de pêche de partager leurs photos! Ainsi, grâce à la générosité des magasins participants, les gagnants de ce concours se sont vus attribuer l’un des trois prix de 200$ chez Latulippe, l’Ami du moucheur ou Salmo nature. Merci à ces commanditaires qui encouragent grandement la relève! À présent, nous sommes fiers de vous annoncer les gagnants de ce concours. Nous tenons à souligner qu’il y avait de très belles photos de paysages, de mouches, de pêcheurs, de familles et surtout, de superbes saumons! Des images de plusieurs rivières du Québec nous ont été transmises, ce qui nous prouve qu’il y a eu de l’action dans l’ensemble des régions de rivières à saumon! Merci d’avoir participé en si grand nombre!

Le prix Choix du public : Simon Tremblay

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Crédit photo : Boris Tremblay

Rivière : Ste-Marguerite


59 NUMÉRO 100

Le prix Relève : Quentin Condo

Le prix Coup de coeur du jury : Benoît Laurin

Crédit photo : Quentin Condo

Crédit photo : Claude Hamel

Rivière : Cascapédia

Rivière : Bonaventure, Fosse Grand Black

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P LAC E AU PHOT OGRAPHE

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UNE VUE SUBAQUATIQUE SUR LE SAUMON DE L’ATLANTIQUE

LE MAGAZINE SAUMON

Texte et photo de

Dominique Danvoye

C’est dans les eaux froides de la fin octobre que j’ai fait leur rencontre pour la première fois. Je réalisais un reportage sur la fraie des saumons. Je me souviendrai toujours de ce moment! J’étais plongé dans l’eau froide depuis près d’une heure, à ne voir que des cailloux, lorsque 2 gros mâles reproducteurs sont apparus au centre de mon champ de vision. Cela s’est produit dans tout juste un mètre d’eau, caméra en mains et palmes aux pieds, à tenter de me déplacer dans le courant puissant de la rivière. L’action s’est passée en quelques secondes, si vite! Ils sont apparus à 3 mètres de moi en remontant le courant dans ma direction. Ce n’est qu’au dernier moment, juste avant de fracasser leur gueule crochetée dans mon masque qu’ils ont bifurqué vers la gauche. L’instant suivant, ils avaient disparu dans l’eau de la rivière Matapédia rendue turbide par les dernières précipitations. Dire que j’ai eu peur serait exagéré! Par contre, la surprise était grande. Je ne m’attendais pas à voir des bêtes d’une telle taille...

À partir de ce jour, j’ai été frappé d’un grand intérêt pour les saumons. J’ai voulu les voir dans leur milieu naturel à plusieurs reprises. J’ai cette chance de pouvoir ramener hors de l’eau autant de saumons que je le souhaite! Ce sont mes prises de vue que je rapporte. Parfois des images littéralement réalisées au sein d’un banc de plusieurs centaines de saumons. Avec les années, j’ai appris à côtoyer les saumons parfois d‘aussi près que quelques centimètres. Mes plongées m’ont permis de faire des rencontres de grande proximité avec les saumons. Celles-ci sont gravées dans mon esprit et figurent parmi mes plus belles rencontres avec la faune subaquatique. J’ai décidé de produire un livre afin de partager ces majestueuses rencontres avec ceux qui n’ont pas eu cette chance d’observer le roi des rivières depuis son milieu naturel, soit sous la surface de l’eau… Ce livre d’images sous-marines et de textes, traite uniquement du saumon de l’Atlantique. Les photos présentent des saumons en liberté dans les rivières du Québec. Le livre est un extrait de nature à l’état pur! Bonne lecture et appréciation des photographies!

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ÉCHAPPEZVOUS AU SALMON LODGE HISTORIQUE ET VENEZ VIVRE 100 ANS DE TRADITION Nous avons comme spécialité la pêche à vue au saumon atlantique sur les rivières sauvages que sont la Cascapédia, la Petite Cascapédia et la Bonaventure. Un hébergement et une cuisine exceptionnels, des guides professionnels et un service impeccable sont le label de qualité d’un séjour au Salmon Lodge.

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L’UNION FAIT LA FORCE 40.00$

LA FQSA EN ACTION

En devenant membre de la FQSA, vous recevrez gratuitement le Magazine SAUMON (Unique publication francophone sur le saumon atlantique)

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Vous recevrez également le Guide sur les réseaux des rivières à saumon du Québec. Vous pourrez également bénéficier de nombreux avantages offerts par nos partenaires.

60.00$

Production du Magazine Saumon (3 parutions/année)

Contribution au Fonds d’aide à la protection des rivières à saumon

En devenant membre de la FSA, vous recevrez le magazine Atlantic Salmon Journal,

Participation aux soirées Actions! Saumon

Site Web fqsa.ca et médias sociaux

Organisation du congrès annuel portant sur diverses thématiques du saumon

(Publié quatre fois par année)

Représentation auprès des différents paliers décisionnels gouvernementaux

Développement du programme éducatif : Histoires de saumon

Initiation aux techniques de pêche à la mouche par les activités Mentorat

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JE REJOINS LES RANGS ! 10.00$ Étudiant

Une personnes âgée de moins de 24 ans et titulaire d’une carte étudiante.

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