Magazine Saumon 93

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LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE

Saumons Volume 35, numéro 2 • ÉTÉ 2012

illimités 93

Congrès 2012

Tout sur les avançons!

700$ / 5 €

Convention Poste-publications 40063917

La rivière Laval... à découvrir!

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Numéro 93 Photo couverture : Fosse Whitehouse (secteur 12) de la rivière York Photo de Jean-Guy Béliveau Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@saumon-fqsa.qc.ca | www.fqsa.ca Éditeur et rédacteur en chef: Ghyslain Provençal Comité de rédaction : André A Bellemare, Bernard Beaudin, Gérard Bilodeau, Yvon Côté, Pierre Manseau, Gilles Shooner, Richard Sirois et Sylvie Tremblay. Publicité : Ghyslain Provençal Tirage : 4 000 copies Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 15 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes. Le conseil d’administration de la FQSA Président : Yvon Côté Secrétaire : David Veilleux Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : David Saint-Laurent, V.P. • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : François Chapados, Lyne Trudeau, Berchmans Rauzon • Québec et Saguenay : Gilles L. Duhaime, Sylvie Tremblay Vice-président aux affaires autochtones : Libre Vice-présidence à la gestion des rivières : Michel Ouellet, V.P. • Rive sud : Marco Bellavance et Paul M. Leboutiller • Rive nord : Georges Gagnon et David Basile Représentant de la FPQ : Dominic Dugré Gestionnaires : 2 postes vacants Vice présidence aux finances et affaires corporatives : Jean Boudreau Délégués externes : • FSA : Charles Cusson • Maryse Saint-Amant • Étienne Saint-Laurent • Améllie Thériault

Sommaire

4 Mot du président 6 From the president 8 Mot de l’éditeur 10 Congrès 2012 14 La rivière Laval… à découvrir! 16 Performance des nouveaux matériaux pour avançons 22 Portrait d’un guide 27 Décès d’une grande saumonière, Claire Hudon de Rimouski 28 Canne switch vs canne à deux mains 32 Portrait d’un administrateur de la FQSA

28

34 Chronique d’une remontée nordique 38 Aux témoins de nos vies 42 Mystérieuses mortalités de saumons en Gaspésie 45 La mouche fétiche

Directeur général : Michel Jean Présidents honoraires : Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina

Index des publicités Air Médic.................................................................................. 9 Alain Mercier........................................................................... 41 Andrew Giffin.......................................................................... 51 Avalon.................................................................................... 13

48 La conservation du saumon : entre la rivière et la table! 50 Un barbecue pour la pêche 52 Opinion du lecteur

Camp Bonaventure................................................................. 17 Chalets du bout du monde..................................................... 47 Fondation pour la conservation du saumon atlantique............. 60 Fondation de la Faune du Québec............................................ 9 Fumoirs Mouski...................................................................... 26

54 Défi 100% féminin 56 Gastronomie

Hydro-Québec........................................................................ 25 L’Ami du moucheur................................................................. 21 L’Atelier du moucheur............................................................. 57 La Capitale, assurances générales.......................................... 37 La saumonière........................................................................ 26

57 Soirées « Séquences saumons » 58 Babillard

42

Le Coin du moucheur............................................................. 59 Magasin Latulippe..................................................................... 2 Pierre Bahamas...................................................................... 47 Pourvoirie Lac Robidoux........................................................... 8 Salmo nature.......................................................................... 37 Salmon Lodge........................................................................ 23 Saumon Québec..................................................................... 17 TFO........................................................................................ 41 Torrent.................................................................................... 23

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Le conseil des Gouverneurs 2011 Membres corporatifs Hydro-Québec Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. Membre individuel M. John E. Houghton

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Photo : Marcographie

Mot du président

Les enjeux

liés au futur de la pêche sportive du saumon

À

l’échelle du Québec, le saumon est une espèce locale par rapport à l’omble de fontaine qui est dit ubiquiste parce qu’on le retrouve dans toutes les régions de la province. Les rivières à saumon sont, chez nous, un cas d’exception. Wikipédia estime que plus de 4 500 rivières sillonnent le Québec, alors que le saumon ne colonise que 3 % d’entre elles, toutes situées à la marge des côtes maritimes de l’est et du nord du Québec. Abondante localement, l’espèce peut être classée de rare à l’échelle du Québec. En outre, le COSEPAC, comité canadien qui établit le statut des espèces fauniques et floristiques, a classé les populations du Québec méridionnal dans la catégorie « espèce à statut préoccupant », voire en voie d’extinction dans le cas des rivières de l’île d’Anticosti. Au plan de la conservation, dans ses limites territoriales, le Québec fait figure de champion par l’ensemble des dispositions limitatives qui encadre l’exercice de la pêche sportive de cette espèce. La principale cause à la faiblesse des stocks de saumons est ailleurs : c’est le taux anormalement élevé de mortalité naturelle de nos populations de saumons, lors de leur séjour d’engraissement en mer, un phénomène qui échappe totalement à tout contrôle humain.

La Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) dont la double mission est de contribuer à la conservation de la ressource saumon et de favoriser le développement de sa pêche sportive à des fins d’intérêt public et comme levier de développement économique régional se trouve ainsi coincée entre l’arbre et l’écorce. En effet, le potentiel de développement de la pêche sportive du saumon est nécessairement conditionné, d’une part, par le nombre de rivières à saumon, mais aussi, d’autre part, par l’état des stocks de saumons. Les pêcheurs réagissent à l’abondance des populations de saumons. Plus il y a de saumons une année donnée ou dans une rivière donnée, plus il y a de pêcheurs et inversement. En 2010 et en 2011, les remontées ont été quelque peu meilleures que durant les années précédentes. Immédiatement, le nombre de saumoniers a augmenté de même que leur effort de pêche. Depuis une vingtaine d’années, le nombre de saumoniers s’est stabilisé autour de 13 000, dont 80 % de Québécois et 20 % d’étrangers. Au début des années 1980, alors que l’abondance des saumons en rivière était plus grande, il y a eu jusqu’à 22 000 saumoniers. Si un jour tout va bien pour le saumon dans nos rivières, le nombre de saumoniers pourrait atteindre 25 000, mais probablement pas beaucoup plus compte tenu du nombre limité de rivières à saumon.

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Photo : Geneviève Roy

Toutefois, cela pourrait tout aussi bien ne jamais se concrétiser, pas par défaut de saumons en rivière, mais par défaut de pêcheurs sur les abords des rivières. En effet, malgré l’augmentation lente, mais continuelle de la population québécoise, le nombre de saumoniers n’a pas augmenté entre 1985 et aujourd’hui. En fait, en 1981, 60 % des pêcheurs de saumons étaient âgés de 25 à 34 ans. En 1993, 60 % des pêcheurs étaient âgés de 35 à 44 ans. Dix ans plus tard, en 2003, 60 % étaient âgés de 45 à 54 ans. Il n’y a pas de données plus récentes, mais tout laisse supposer que 60 % des saumoniers sont maintenant âgés de 55 à 75 ans. En fait, depuis 30 ans il n’y eut que très peu de recrutement de jeunes pêcheurs. Les pêcheurs de saumons sont, en grande partie, des baby-boomers de l’après-guerre. Quand cette cohorte de pêcheurs ne sera plus en mesure de pratiquer cette activité, si rien n’est fait maintenant pour infléchir la tendance, le risque est très grand qu’il y ait un effondrement de la population des saumoniers québécois. Après la conservation de la ressource, voilà donc l’enjeu principal qui confronte la FQSA. Si les saumoniers québécois abandonnent la pêche sportive du saumon, qui sera là, au nom du bien commun, pour protéger les rivières à saumon contre des développements industriels intempestifs,

contre des opportunités de développement strictement économique plus lucratives que la pêche du saumon? On pourra aussi dire adieu aux zecs et aux réserves de rivières à saumon comme on les connaît aujourd’hui. Les gestionnaires de la pêche dans ces rivières n’auront d’autres choix que de modifier leur mission sociale en entreprise à vocation économique, pour rentabiliser leurs opérations et maintenir les emplois qui y sont liés. Les saumoniers, les gestionnaires de rivières publiques, tous doivent s’unir, maintenant, pour favoriser l’émergence d’une relève. Déjà, la FQSA a lancé le Programme Mentorat/ Jeunesse/Découverte pour initier de nouveaux pêcheurs, jeunes et moins jeunes, les femmes, dangereusement absentes des rangs des saumoniers, et pour leur faire découvrir une ressource faunique unique, de belles rivières et une activité de plein air extraordinaire. Il faut innover, créer des opportunités de pêche et développer une nouvelle génération de saumoniers.

Yvon Côté, président Saumons illimités 5

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Photo : Marcographie

From the President

Issues related

to the future of salmon sport fishing

O

n the scale of Quebec, salmon is a local species compared to the ubiquitous speckled trout which is found in all regions of the province. Salmon rivers are, here in the province, an exception. Wikipedia estimates that of the more than 4,500 rivers that crisscross Quebec, only 3% of these are colonised by salmon, all of which are located along the marine coasts of Eastern and Northern Quebec. Locally abundant, the species is nevertheless considered rare overall in Quebec. Moreover the COSEWIC, the Canadian committee that assesses the status of wildlife species, classified the Quebec southern populations in the “species of concern� category, and even, in the case of the rivers on Anticosti Island, in danger of extinction. In terms of conservation, Quebec is a champion with regards to the overall restrictive provisions that govern the practice of sport fishing of this species. The principal cause for low salmon stocks is elsewhere: it is the abnormally high natural mortality of our salmon populations while in their oceanic feeding grounds, a phenomenon that is completely outside human control.

The Quebec Federation for the Atlantic Salmon (FQSA) of which the dual mandate is to contribute to the conservation of the salmon resource and to promote the development of the sport fishery for the general public and as a lever for regional economic development, is in effect, caught between the tree and the bark, so to speak. In fact, the potential for the development of the salmon sport fishery is necessarily conditioned, on one hand by the number of salmon rivers, but also on the other hand, by the state of the salmon stocks. Anglers respond to the abundance of salmon populations. The more salmon in a given year or in a particular river, the more fishermen, and vice versa. In 2010 and 2011, salmon runs were somewhat better than in prior years. Immediately, the number of salmon anglers increased, as well as their fishing effort. During the last twenty years or so, the number of salmon anglers has stabilised around 13,000, of which 80% are Quebecers and 20% are from outside of the province. In the early 1980s, when salmon abundance in rivers was greater, there were up to 22,000 salmon anglers. If one day everything improves for the salmon in our rivers, the number of salmon anglers could eventually reach 25,000, but probably not much more, considering the limited number of salmon rivers available.

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Photo : André-A. Bellemare

However, this also may very well never come about, not because of the lack of salmon in the rivers, but by the absence of anglers along the river banks. In fact, in spite of the slow but steady increase in the general human population, the number of salmon anglers did not increase accordingly between 1985 and to-day. In 1981, 60% of salmon anglers were between 25 and 34 years old. By 1993, 60% were between 35 and 44 years old. Ten years later, in 2003, 60% were between 45 and 54 years old. There are no recent data available, but we can easily surmise that 60% of anglers are now between 55 and 75 years old. In fact, during the last 30 years there has been very little recruitment of younger anglers. The majority of salmon anglers are, in large part, post-war baby boomers. When this aging cohort of anglers can no longer practice this activity, if nothing is done now to reverse the trend, the risk is great that there will be a collapse of the Quebec salmon angling community. After resource conservation, herein is the main issue confronting the FQSA. If Quebec salmon anglers abandon the salmon sport fishery, who will be there, on behalf of the common good, to protect salmon rivers from inopportune industrial development, from strictly economic development

projects much more lucrative than simply salmon fishing? We might as well say goodbye to the ZECs and salmon river wildlife reserves as we know them to-day. Sport fishing managers on these rivers will have no other choice but to deviate from their social mission to a more economic oriented enterprise in order to maintain profitability and preserve associated jobs. Salmon anglers, public river managers, everyone must unite now to foster the emergence of a new generation of anglers. The FQSA has already launched the Mentoring/Youth/ Discovery Program to initiate new recruits, the young and not-so-young, women, dangerously absent from the ranks of salmon anglers, and to introduce them to a unique wildlife resource, beautiful rivers, and an extraordinary outdoor activity. We must innovate, create fishing opportunities and develop a new generation of salmon anglers.

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Mot de l’éditeur

Photo : Louise Poulin

Enfin...

la saison de pêche commence!

Pour beaucoup d’entre nous, l’hiver a été long à rêver de ces moments magiques où nous serions en contact, du moins on l’espère, avec Salmo salar. Au moment où vous lisez ces lignes, la saison de pêche est amorcée pour la majorité des rivières. Les mouches sont montées, l’équipement est prêt ou presque et l’adrénaline est « dans le plafond ». Nous nous remémorons la bonne saison de pêche connue en 2011, en souhaitant qu’elle soit aussi généreuse en 2012.

Nous vous faisons également découvrir une rivière reconnue pour ses gros saumons : la rivière Laval, à Forestville. Nous vous présentons aussi deux personnages dédiés au saumon, chacun à sa façon, soit un guide réputé et un administrateur de la FQSA.

Dans le présent numéro, deux articles fort intéressants traitent de l’équipement de pêche au saumon. Un texte fait d’abord ressortir les différences entre les deux types de cannes « Spey », soit la régulière à deux mains et la canne « switch ». L’autre texte expose une analyse très articulée sur tout ce qui touche les avançons. Très instructif!

Bref, un numéro plein d’articles qui sauront vous captiver.

Par ailleurs, un reportage sur le dernier congrès de la FQSA vous présente, entre autres, ceux et celles qui ont été reconnus pour leur implication exceptionnelle en 2011.

Bonne lecture et bonne pêche à tous! Vos commentaires ou suggestions sont les bienvenus à l’adresse courriel suivante : ghyspro@videotron.ca Ghyslain Provençal

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LA FONDATION DE LA FAUNE DU QUÉBEC

PARTENAIRE DES CHASSEURS, DES PÊCHEURS & DES TRAPPEURS

VINGT-CINQ ANS DE COLLABORATION AVEC LES ORGANISMES FAUNIQUES, C’EST DU CONCRET : g g g

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7 000 hectares de ravages aménagés pour le cerf de Virginie. 1 000 plans d’eau améliorés pour la truite mouchetée. 500 projets réalisés au bénéfice de l’orignal, du caribou, du lièvre, de la gélinotte huppée, de la sauvagine, de la perchaude, du doré, du saumon. 4 500 hectares d’habitats fauniques de grande valeur protégés. 180 000 jeunes initiés à la pêche. 34 guides pratiques pour réaliser des aménagements fauniques.

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Le Congrès annuel de la FQSA

Les 14 et 15 avril derniers se tenait le Congrès annuel des membres de la FQSA. L’événement, sous le thème « 2011 une année exceptionnelle : Parlons saumon », se déroulait à l’hôtel Clarion à Québec. Texte par Ghyslain Provençal et photos de Marc-Antoine Jean

Les ateliers et conférences La journée du samedi était consacrée à la présentation de plusieurs ateliers et conférences reliés au thème du Congrès. En avant-midi, les ateliers ont porté sur l’état des stocks, l’historique du développement de la pêche au Groenland, l’impact de la remise à l’eau des saumons ainsi que le développement de la population de saumons sur la rivière aux Rochers. En après-midi, les congressistes ont été informés

distinctions ont été remises à différents intervenants du monde du saumon. Pour la FQSA, il s’agit d’un moment privilégié pour reconnaître concrètement les personnes ou organismes qui se sont distingués par leur travail et leur implication pour la cause du saumon atlantique.

La plaque honorifique Françoisde-Beaulieu Gourdeau

sur le potentiel gazier du golfe St-Laurent, l’utilisation du

La plaque honorifique François-de-Beaulieu Gourdeau a été

golfe par le saumon, le réseau de télérepérage des mammi-

remise, quelques jours avant le congrès, à :

fères et des poissons du golfe du St-Laurent et, finalement,

• Monsieur Serge Simard, ministre délégué aux Ressources

l’aquaculture du saumon en eau salée.

La reconnaissance

naturelles et de la Faune Cette distinction lui a été accordée pour souligner ses actions dans le milieu faunique. Monsieur Simard a doté le secteur

En fin de journée, les participants étaient invités à un cock-

de la faune d’un sous-ministériat et il a créé un Fonds pour la

tail suivi d’un banquet. Au cours de la soirée, plusieurs

relève, prélevé à même l’augmentation des coûts des permis.

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Il est également reconnu par la FQSA pour sa volonté de rassembler les forces vives du saumon à l’intérieur d’une seule fédération.

Monsieur Serge Simard, ministre délégué aux Ressources naturelles et de la Faune recevant la plaque François-de-Beaulieu-Gourdeau. Il est entouré à gauche de Monsieur Michel Jean, directeur général de la FQSA et à droite de Monsieur Yvon Côté, président de la FQSA.

Salar Pierre Tremblay, catégorie promotion : • Monsieur David Saint-Laurent

Monsieur David Saint-Laurent, récipiendaire du Salar Pierre Tremblay, catégorie promotion. Il reçoit son trophée de Madame Sylvie Tremblay (fille de Pierre) au centre, et de Monsieur Yvon Côté, président de la FQSA à gauche.

Les trophées Salar sont décernés aux personnes ou organismes qui se sont démarqués par leur engagement envers la ressource saumon. Voici les lauréats pour chaque catégorie :

Le Salar est remis à Monsieur Saint-Laurent, d’abord pour ses nombreuses implications comme membre ou administrateur à la FQSA, mais aussi pour l’organisation de six soirées des saumoniers à Thetford Mines. Ces rencontres débordent maintenant les frontières de cette région puisque des pêcheurs de saumon provenant de partout au Québec y participent.

Salar Jean-Paul Dubé, catégorie éducation/information : • Musée de la pêche à la mouche de Montréal

Salar Jean-Paul Duguay, catégorie conservation : • La Corporation du bassin de la Jacques-Cartier

Les trophées Salar

Le Salar Jean-PaulDubé, catégorie éducation/information a été remis à Monsieur Mario Comeau, représentant du Musée de la pêche à la mouche de Montréal. Il est accompagné de Monsieur Yvon Côté, président de la FQSA.

Cet organisme se mérite le Salar pour avoir vulgarisé avec succès l’histoire de la pêche à la mouche au Québec, dans le cadre de sa mission d’informer, d’éduquer et de conserver notre patrimoine halieutique.

Monsieur Antoine Bourque, représentant de la Corporation du bassin de la Jacques-Cartier, récipiendaire du Salar Jean-Paul Duguay, catégorie conservation. Il reçoit son trophée de Monsieur Yvon Côté, président de la FQSA.

Ce Salar leur est décerné pour leurs nombreuses activités de restauration, de conservation et de mise en valeur de la ressource piscicole, et plus particulièrement le saumon atlantique du bassin versant de leur rivière, depuis leur fondation en 1979. Saumons illimités 11

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Salar Napoléon-A Comeau, catégorie prix de l’exécutif de la FQSA : • Monsieur Tom Callaghan, du Ristigouche Salmon Club

Cette distinction leur est octroyée pour l’ensemble de leurs réalisations dans le développement régional et la prise en charge de la gestion de la rivière de leur milieu par des gens du milieu, et ce malgré plusieurs périodes très difficiles, notamment le déluge de 1996. C’est pour le travail acharné des gestionnaires de cette rivière que Le Makhila d’honneur leur convient merveilleusement bien.

La médaille François-de-BeaulieuGourdeau/Uitshitun Cette médaille représente le plus haut mérite décerné par la FQSA à une personne s’étant illustrée de façon exemplaire pour la défense du saumon au Québec. Cette haute distinction a été remise à : • Monsieur Pierre-Paul Turcotte Monsieur Tom Callaghan, lauréat du Salar Napoléon-A Comeau, catégorie prix de l’exécutif. Il reçoit son trophée de Monsieur Yvon Côté, président de la FQSA.

Monsieur Callaghan mérite pleinement ce Salar pour ses nombreuses implications dans la cause du saumon atlantique et pour son soutien indéfectible à la FQSA.

Le Makila d’honneur Le Makhila d’honneur est une canne honorifique remise à un organisme de gestion d’une rivière ayant accompli un travail remarquable dans son milieu. La canne a été remise à : • La Corporation de gestion de la rivière Saint-Jean-Saguenay

Au centre, Monsieur Pierre-Paul Turcotte, récipiendaire de la médaille François-de-Beaulieu Gourdeau/Uitshitun. Il est entouré à gauche du président de la FQSA, Monsieur Yvon Côté et à droite de Monsieur Michel Jean, directeur général de la FQSA.

Cette reconnaissance souligne les nombreux accomplissements et innovations de Monsieur Turcotte pour la promotion de la pêche à la mouche et pour la défense du saumon de l’Atlantique. Ses nombreuses années à la présidence de la Société de gestion de la rivière Matane ont contribué à conserver la notoriété de cette rivière-école, accessible à tous et à prix avantageux. Que ce soit comme administrateur de la rivière Matane ou à la FQSA, son engagement pour le saumon a été significatif et digne de mention.

Monsieur Gaétan Bouchard, président de la Corporation de gestion de la rivière Saint-Jean-Saguenay, recevant le Makhila d’honneur des mains de Monsieur Richard Firth, représentant de la Corporation de Gestion des Rivières Matapédia et Patapédia. 12 Saumons illimités

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La rivière Laval...

à découvrir!

Par Julie Tremblay, Directrice des opérations, Zec de Forestville et Rivière Laval Photos : Association de chasse et pêche de Forestville

Départ de Québec... Quatre heures de voiture, sur la route 138. Arrivés à Forestville, on remarque le poste d’accueil de la Zec de Forestville et de la Zec de la rivière Laval. Deux zecs gérées par le même organisme : une très connue et l’autre qui gagne à le devenir, soit la rivière Laval. L’auteure, Julie Tremblay

C

ette dernière est en effet peu fréquentée du grand public, qui lui préfère souvent des rivières plus achalandées. Plusieurs vont même jusqu’à la traverser sur la route 138, sans même la remarquer. La clientèle est en grande majorité locale, à l’exception de quelques vrais mordus de la pêche à la mouche, qui s’arrêtent à Forestville le temps d’une journée de pêche sur la Laval, avant de reprendre leur route. C’est que ces saumoniers connaissent la réputation historique de la rivière Laval et qu’ils rêvent de pouvoir eux aussi, dire qu’ils ont un jour capturé un grand saumon sur cette rivière!

taux de succès élevé : les pêcheurs qui ont la chance de capturer un saumon sur la Laval l’ont bien mérité et ont souvent dû travailler très fort.

La qualité plus que la quantité

Une fois la saison de la pêche au saumon terminée (15 août), les pêcheurs à la mouche peuvent continuer de s’adonner à la pêche à la truite de mer, très fructueuse sur cette rivière. La pêche y est permise du 16 août au 15 octobre, ce qui permet d’étirer un peu le plaisir jusqu’au début de l’automne.

La rivière Laval a longtemps été considérée comme la rivière produisant les plus gros saumons. Encore aujourd’hui, elle impressionne avec sa population de saumons, dont le poids moyen double presque celui des spécimens habituellement capturés dans les autres rivières nord-côtières. On ne vient donc pas sur la rivière Laval pour la quantité, mais plutôt pour la qualité de ses saumons. De plus, les pêcheurs peuvent à leur guise repartir avec leur trophée, puisque la remise à l’eau des grands saumons n’y est pas obligatoire. Cependant, ne vous attendez pas à un

Lors de la dernière saison de pêche, la rivière a cependant connu un regain, à l’instar des autres rivières qui l’entourent : 20 saumons ont été capturés (2 madeleinaux et 18 rédibermarins), en 203 jours/pêche. Ce qui lui a valu un taux de succès de 0,10, son meilleur taux depuis les vingt dernières années.

La truite de mer en abondance

Pêche très prolifique l’année dernière : 735 truites de mer ont été capturées, pour un taux de succès moyen de 2,3 captures par jour/pêche. Pendant la période de la truite de mer, la rivière demeure ouverte pour la pêche dans les secteurs 1 et 2 et le quota est de cinq. On y prend de très beaux spécimens, jusqu’à plus de trois kilos (7 livres). Le poids moyen varie selon les saisons, entre une et deux livres.

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Planifier son séjour

Fosse Gérard Paquet : Fosse en l’honneur de Gérard Paquet, président fondateur de l’organisme, qui était un grand amateur de la rivière Laval.

La rivière Laval est sujette à de fortes fluctuations, selon les conditions climatiques. Son lit glaiseux lui fait prendre une coloration très foncée après une grosse pluie, ce qui peut la rendre impraticable pendant parfois quelques jours. Il est donc bon de prévoir un plan de rechange lorsqu’on planifie un séjour sur la rivière Laval, ou encore en profiter pour visiter quelques lacs de la Zec de Forestville.

Les secteurs de pêche La rivière Laval prend sa source au lac Laval, situé sur la Zec de Forestville. Longue de 42 kilomètres, elle est divisée en six secteurs. Le secteur 1 est accessible par la route 138 et compte 29 fosses. La fosse du Vieux Pont et la fosse de la Ligne de transmission y sont, entre autres, très populaires. Les secteurs 2 et 3 sont accessibles par une route secondaire, à partir de la route 138. Les deux secteurs se pêchent entièrement à gué, par un sentier pédestre récemment réaménagé, et comprennent respectivement 15 et 10 fosses. La fosse des Sports, la fosse des Cèdres et la fosse de la Sauterelle sont parmi les plus appréciées. Le secteur 4 est particulier : il s’agit du Lac-à-Jacques, un bassin naturel situé dans ce secteur, qui comprend une population de grands brochets. Ce secteur étant peu pêché, certains mordus s’en donnent à cœur joie et y capturent des brochets de bonne taille, à la mouche bien entendu. Depuis maintenant trois ans, la zec organise un tournoi de pêche au brochet, dans le cadre de la Fête de la pêche. Pour l’occasion, la pêche au saumon est fermée dans ce secteur et le lancer léger y est donc permis. Le secteur 5 est accessible par la route 385 menant à Labrieville. Les saumons y sont souvent bien visibles, mais plus difficiles à faire mordre, ce qui constitue un beau défi pour les pêcheurs. Ce secteur comprend 10 fosses, dont certaines sont cependant difficiles d’accès puisqu’aucun sentier pédestre n’est aménagé. Finalement, la pêche est interdite dans le secteur 6, nommé sanctuaire à saumon. Un petit chemin donne cependant accès à un très beau point de vue sur la rivière. Seul le secteur 2 est contingenté. Cependant, même si vous n’avez pas participé au tirage au sort, des places sont presque toujours vacantes. Pour un séjour de dernière minute, il y a fort à parier que la rivière Laval pourra vous accueillir, même dans son secteur contingenté.

Il faut aussi savoir que la rivière Laval est peu développée et a conservé son état sauvage. Vous n’y trouverez donc pas d’installations pour vous accommoder (aucun bloc sanitaire). Seuls les secteurs 2 et 3 sont longés par un sentier pédestre rustique. En contrepartie, vous êtes assurés d’y trouver une fosse (et souvent même tout un secteur!) ou vous serez seul à pêcher pour la journée. La zec fait la location de petits chalets, de style cabines, sur la route 385. Ils peuvent loger jusqu’à quatre personnes et sont très abordables; une nuitée n’y coûte que 45 $. Les journées de pêche sur la rivière Laval sont, elles aussi, des plus abordables : soit 21 $/jour à 29 $/jour selon les secteurs, encore moins si vous êtes membres. Un forfait annuel est aussi disponible, à 105 $ pour la pêche au saumon, et à 105 $ aussi pour la pêche à la truite de mer. Hébergement disponible au Lac-aux-Pins

Enregistrement et renseignements La Zec de la rivière Laval est gérée par l’Association de chasse et pêche de Forestville, aussi gestionnaire de la Zec de Forestville. Le poste d’accueil, pour les deux zecs, est situé sur la route 138, à Forestville. Une fois enregistré, vous devrez faire quelques kilomètres avant d’accéder à la rivière Laval. Les coordonnées de l’organisme sont les suivantes : Association de chasse et pêche de Forestville 41 Route 138 Ouest, Forestville (Québec) G0T 1E0 Tél. : 1 888-587-0112 www.zecforestville.zecquebec.com zecforestville@globetrotter.net Bienvenue chez nous! Saumons illimités 15

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Performances des nouveaux matériaux pour avançons : mythes et réalités Par Pierre Dion Photos de Stéphanie Dion En 2011, j’avais très hâte à mon premier voyage de pêche au saumon, prévu le 29 juin à Matane. Comme chaque année, il y avait de nouvelles mouches et de nouveaux « gadgets » que je voulais essayer. Après deux jours de pêche, j’étais ravi de mes Tiger Ghost montées durant l’hiver, car elles m’avaient permis de ferrer deux saumons. J’ai cependant été un peu déçu du fluorocarbone que j’utilisais pour la première fois comme matériel de pointe tippet, parce qu’il s’est rompu en fin de combat avec un saumon. « Bah! Ça va entrer dans le bagage d’expérience... » que je me dis « et j’examinerai ça de plus près L’auteur Pierre Dion

quand je serai de retour à la maison ».

J

amais auparavant mes pointes Maxima Chameleon ne m’avaient laissé tomber dans des circonstances semblables. Comme les voyages suivants allaient se dérouler dans la région de Charlevoix, je suis revenu naturellement à mon avançon Maxima, à cause de sa teinte qui se marie bien aux eaux cuivrées des rivières de ce côté du fleuve. Durant les semaines suivantes, mon matériel a bien tenu le coup sur des saumons en une dizaine d’occasions, et la confiance en moi un peu ébranlée en début de saison a pu se replacer. Par curiosité, je suis revenu au fluorocarbone pour terminer la saison, mais le même cirque s’est reproduit et j’ai dû renoncer à la photo d’une belle femelle de 10-12 lb que j’ai pu au moins effleurer un instant avant qu’elle ne reparte avec un « piercing ».

confus, je me lance alors sur Internet pour vérifier les informations, les revues de produits et les tests des fabricants. J’en profite pour consulter les autres saumoniers sur le forum de la FQSA affilié avec Québec Pêche afin de connaître leurs expériences avec les nouveaux matériaux pour avançon. (http://www.quebecpeche.com/forums/index.php?/ forum/31-fqsa-le-coin-des-saumoniers/). Différentes marques d’avançons.

Passons aux tests! La saison étant close, j’avais maintenant le temps de vérifier la valeur de ce nouveau matériel. Avec un appareil de pesée à poisson, j’ai testé la résistance de 5 bobines différentes (Seaguar GMX, 8, 10, 12, 15 et 20 lb). Tous les fils ont cédé à environ 50 % de la résistance prévue ?!? Je rapporte tout ça au détaillant et il me les remplace gracieusement. Nouveaux tests avec du matériel tout frais... mêmes résultats!?! Par contre, tous mes fils Maxima résistent à plus de 100 % de leur valeur nominale, même ceux achetés il y a 5-6 ans. Tout 16 Saumons illimités

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On peut voir qu’il existe beaucoup plus de produits sur le marché aujourd’hui qu’il y a 15 ans. À l’époque, j’avais testé quelques nylons de différents fabricants, mais le Maxima se distinguait des autres par sa résistance à la rupture et à l’abrasion, et il était moins têtu à dévriller que les autres. Alors, je l’ai adopté pendant toutes ces années. De nos jours, les avançons en fluorocarbone semblent avoir surmonté les faiblesses qu’on leur trouvait au début (nœuds qui glissaient ou qui rompaient), mais les prix restent encore élevés. Néanmoins, ils gagnent de plus en plus de faveurs sur le marché à cause de plusieurs autres avantages intéressants : invisibilité sous l’eau, densité supérieure au nylon (cale plus), résistance aux UV et à l’absorption d’eau, etc. Mais pratiquement, qu’en est-il vraiment? Je suis un peu sceptique... c’est dans ma nature, et on ne change pas facilement de vieilles habitudes (ou de préjugés).

Le plus important pour la plupart des pêcheurs étant la résistance en fonction du diamètre, je décide de m’y attaquer en premier. Comme j’ai la chance de travailler dans un laboratoire d’essais de certification, j’ai eu accès à des instruments calibrés de haute précision pour vérifier les prétentions des produits sur le marché. J’avais déjà du matériel de Maxima, Seaguar et Scientific Angler, et les saumoniers du forum de pêche m’ont gracieusement fourni le reste des produits. Durant mes premiers essais, j’ai trouvé beaucoup de variances dans les résistances. Les nœuds se rompaient beaucoup plus souvent que le fil et j’ai dû réaligner les essais, en optant pour une méthode sans nœud qui consistait à enrouler sur plusieurs tours les extrémités des échantillons sur les mandrins de l’appareil à tension. Mes résultats et d’autres données intéressantes tirées de la littérature sont inclus dans le tableau suivant :

Résultats DIAMÈTRE (pouce)

RÉSISTANCE (lb)

PRODUIT Listé

Testé

Listée

Testée

RÉSISTANCE ULTIME (1000 psi)

DENSITÉ (eau=1)

INDICE COÛT RÉFRACTION ($/25 m) (eau=1.33)

NYLON (aussi appelé polyamide ou mono) Maxima Chameleon Maxima Ultragreen

0,009

0,0105

6

7,85

93

0,013

0,0155

12

15,0

83

0,012

0,0140

10

13,3

86

0,013

0,0152

12

16,5

91

1,14

4-5 $ 1,58

1,15

4-5 $

FLUOROCARBONE (symbolisé par PVDF, polyvinylidene fluoride) Tortue

0,0098

0,0103

10

10,2

122

1,81

Maxima

0,006

0,0064

3

3,9

122

1,82

0,008

0,0088

9,2

7,5

122

0,011

0,0120

16,5

15,3

135

0,009

0,0091

8

7,3

115

0,010

0,0111

13

12,05

122

0,009

0,0098

10

9,9

131

0,011

0,0120

15

14,3

126

0,005

0,0055

3,3

3,25

133

0,007

0,0077

6,6

6,75

141

Seaguar GSM

Rio Fluoroflex+ Airflo Sightfree G3 Froghair Vision Prisma

0,0096

0,0102

10,3

10,4

127

Scientific Angler (SA)

0,008

0,0085

7,8

7,4

133

0,009

0,0099

9,8

9,3

121

12 $

12-13 $

14 $

1,95

1,42

10 $

12-13 $ 1,91

7,50 $ 10-11 $

COPOLYMÈRE (parfois appelé supernylon) 0,0087

0,0095

11

9,9

140

0,0098

0,0108

14

11,6

127

Vision Extreme

0,0083

0,0083

9,7

8,6

159

Vision Nano

0,009

0,0096

10,6

8,9

122

5 $

SA Freshwater

0,009

0,0092

10,5

9,6

145

4-5 $

STROFT

5 $ 1,14

1,54

4 $

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variété de nœuds disponibles. C’est un sujet tellement vaste que je propose qu’il soit couvert dans un autre article. Pour l’instant, je peux vous rassurer. Il y a des nœuds bien adaptés au fluorocarbone et au copolymère, mais ils sont un peu plus élaborés que nos bons vieux nœuds genre Turle, Chirurgien, Perfection, Clinch et cie. Allez voir sur Internet quels sont les nœuds qui remportent les honneurs dans les « Knot Wars » du North American Fishing Club. L’auteur procédant à ses tests.

Premier constat : les diamètres indiqués sur les bobines sont presque tous sous-évalués de 10 % en moyenne par les manufacturiers (Maxima 15-20 %) et les résistances indiquées sur les bobines sont presque toutes surévaluées de 10 % en moyenne, sauf pour Maxima qui les sous-évaluent de 20 % à 40 %. Autre remarque sur un point qui ne figure pas au tableau : j’ai testé des fils Maxima qui dataient de 10 ans, et leur résistance était encore intacte. Explication : Maxima ajouterait certains additifs qui conféreraient une résistance au vieillissement et aux rayons UV.

Résistance à la rupture Au début, le but de ma démarche était de trouver les fils les plus résistants sur le marché. Comme aucun produit ne semble respecter de standard en diamètre ou en résistance, le meilleur critère d’évaluation devient la résistance ultime qui équivaut à la résistance mesurée (lb), divisée par la section du fil (po2); les résultats sont exprimés en milliers de lb/po2 (ou kpsi). On peut voir que les nylons font de 83 à 93 kpsi, les fluorocarbones de 115 à 141 kpsi, et les copolymères de 122 à 159 kpsi. Ces résultats rejoignent assez bien ceux que j’ai trouvés dans la littérature. Effectivement, nous pouvons maintenant compter sur des matériaux plus résistants que le bon vieux Maxima. Mais attention, il y a aussi d’autres propriétés importantes à regarder. Je reviendrai plus loin sur la densité spécifique et l’indice de réfraction. Remarquez que, dans la dernière colonne, j’ai aussi relevé le prix dans chaque catégorie de fil.

Résistance des nœuds Le deuxième critère le plus important, selon moi, est la résistance des nœuds. Je m’en suis bien rendu compte au début des tests quand les nœuds cédaient avant le fil, en glissant ou en cassant. C’était particulièrement fréquent avec les fluorocarbones et les copolymères. Ce facteur n’est pas facile à analyser à cause de la

Résistance à l’abrasion et aux chocs Je n’ai pas fait d’essai sur ces points et je partagerai simplement ce que j’ai trouvé dans la littérature. Selon des tests de la Quest Outdoors (http://www.questoutdoors.net/gear/articles/ftest/), un nylon Maxima Chameleon aurait résisté pendant 30 minutes à une épreuve d’abrasion (le fil est mis sous tension tout en le frottant contre un tambour rotatif abrasif), un copolymère SA Freshwater pendant 7½ minutes, et plusieurs fluorocarbones pendant 6 minutes. Pour les chocs, le Maxima Chameleon a survécu aux tests 5 fois sur 6, le SA Freshwater 3/6, le fluorocarbone Frog Hair 3/6 et le fluorocarbone Seaguar 4/6. La palme d’or va donc ici au Maxima Chameleon.

Invisibilité sous l’eau Ceci est relié à l’indice de réfraction du matériel. Le fil serait plus invisible quand son indice se rapproche de celui de l’eau. À ce titre, le fluorocarbone serait le plus invisible, théoriquement. En pratique, les opinions sont très partagées. Selon certaines sources, on ne verrait pas de différence en termes de captures lors de tournois où on teste tous les types de fil, mais d’autres sources affirment le contraire. Pour ma part, il y a des conditions où mes fils de fluorocarbone semblent complètement disparaître sous l’eau, et d’autres où ils sont quand même bien visibles...?? Un facteur important serait aussi le diamètre du fil. Pour une résistance donnée, plus un fil est fin, plus il serait discret. Un autre point important selon moi serait la teinte du fil. Le Maxima Chameleon est de teinte ambrée comme les eaux des rivières au nord du fleuve, le Maxima Ultragreen serait probablement approprié sur certaines rivières gaspésiennes, et les fluorocarbones ou copolymères clairs le seraient dans les eaux très limpides. Mais qu’en pensent les saumons? Quelle est leur vision là-dessus?

Densité Le fluorocarbone se distingue des nylons et des copolymères par sa densité plus élevée (1.8 à 1.9; eau = 1.0), ce qui lui Saumons illimités 19

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Au centre de la photo, l’appareil est un dynamomètre utilisé pour mesurer la force à la rupture. À droite, l’outil est un micromètre servant à mesurer les diamètres.

conférerait une certaine vitesse de plongée et qui favoriserait son usage avec des mouches noyées et streamers. Pour la pêche à la sèche, en patineuse (trottinette et skating fly) ou en mouche glissée (riffling hitch), le nylon et le copolymère seraient plus appropriés, leur densité étant de 1.1 à 1.2. Certaines sources réputées ont mis en doute ces prétentions et j’ai voulu vérifier tout ça avec des tests dans ma baignoire. J’ai utilisé une pompe d’aquarium pour créer un courant stable simulant celui d’une rivière (0,5 m/sec sur mon chrono) et j’ai attaché un streamer no 4 au bout de pointes de 10 lb test par 3 pieds de longueur, en fluorocarbone et en copolymère. Résultat : chaque mouche plongeait exactement à la même profondeur (angle de plongée de 20°)! J’ai débranché la pompe et j’ai ensuite testé mes pointes avec des mouches sèches no 6. Je simulais l’action d’un pêcheur qui dépose sa mouche à intervalle de 5 à 10 secondes et j’ai continué ce jeu pendant plus de 10 minutes. Résultat : les mouches flottaient encore relativement bien à la fin de l’exercice et, pendant tout ce temps, le fil en fluorocarbone n’a jamais coulé sous l’eau, pas plus que celui en copolymère. Explication : la tension de surface a maintenu également les 2 fils à flot. Pour que le fluorocarbone coule, ça prendrait probablement des fils beaucoup plus gros…

Absorption d’eau Des études indiquent que les nylons peuvent absorber entre 3 et 10 % d’eau; cela réduirait leur résistance jusqu’à 20 % et augmenterait leur souplesse de 25 %, donc leur élasticité aussi. Les fluorocarbones absorberaient moins de 1 % et ne perdraient pas de résistance. Chez Stroft, on n’indique pas combien leur copolymère peut absorber d’eau, mais, selon un test, il perdrait 6 % de résistance après 5 heures d’immersion. J’ai voulu vérifier ça aussi et j’ai trempé du nylon Maxima, du copolymère SA et du fluorocarbone SA pendant 24 heures dans l’eau. Résultat : le nylon avait grossi de 4 % en diamètre, le copolymère de 3 % et le fluorocarbone de moins de 1 %.

La perte de résistance fut respectivement de 13 %, 12 % et 0 %. Jusqu’ici, ça confirme ce qu’on trouve dans la littérature. Cependant, après avoir laissé sécher ces fils pendant la nuit, le nylon et le copolymère avaient retrouvé leur résistance initiale!! Finalement, je ne m’inquièterais pas trop pour mes pointes Maximum, car elles ne prennent jamais l’eau plus de 8 heures par jour, et elles ont le temps de bien sécher entre mes sorties.

Dégradation aux rayons UV J’ai indiqué plus tôt que de très vieux fils Maxima Chameleon semblaient n’avoir rien perdu de leur vigueur d’antan. Cela serait attribuable à des additifs ajoutés, justement à cet effet. Il en serait autrement pour certains autres nylons qui perdraient jusqu’à 20 % de résistance après 100 heures d’exposition. Avouons que nos fils de pointe ne doivent pas demeurer sur nos lignes assez longtemps pour voir cette détérioration. La mise en garde doit être plus applicable aux fils pour lancer léger. De son coté, le fluorocarbone serait résistant aux UV, mais aussi à des produits chimiques tels l’essence, l’acide, le DEET… Quand même intéressant!

Élasticité et sensibilité Ici, les goûts peuvent différer d’un pêcheur à l’autre. Certains préfèrent un fil élastique pour amortir le ferrage ou les coups durs lors des combats; d’autres préfèrent un fil raide pour bien sentir les touches. En théorie, les fluorocarbones et les copolymères sont plus raides et transmettraient donc mieux les touches. Mais, en pratique, le résultat ne peut pas seulement dépendre du tippet. En effet, tandis qu’une pointe de 3 pieds peut s’étirer de 3 pouces, l’avançon de 8 pieds ou le polyleader de 15 pieds peuvent, pour leur part, s’étirer aussi de 3-4 pouces durant le même effort, et la soie sortie sur 30-40 pieds va s’étirer de 15-20 pouces en plus! En définitive, ce n’est pas un critère valable pour les moucheurs, comme ça le serait pour les adeptes du lancer léger.

Mémoire On entend par là le phénomène de vrilles que le fil présente lorsqu’on le sort de la bobine ou du moulinet. Dans la littérature (lire publicité), le fluorocarbone serait plus « amnésique » que les 2 autres. Pour ma part, j’ai trouvé qu’ils se dévrillaient tous assez bien lorsque je les étirais, mais le fluorocarbone me semblait un petit peu plus coopératif.

Nouvelle catégorie de fil En cours d’exercice, j’ai croisé des informations sur une 4e catégorie de fil très étonnante, un type de gel-spun

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polyéthylène, symbolisé par UHMWPE. Cette fibre est manufacturée sous le nom de Dyneema ou de Spectra. Pour la pêche, Stroft offre le modèle GTP et Berkley le Nanofil. En résistance, il est imbattable, de 300,000 à 400,000 lb/po2!!! De plus, il a très peu de mémoire, il est souple (car tressé puis enrobé), mais très raide (élasticité seulement à 4 %), très résistant à l’abrasion et très léger (densité de 0.95, le plus léger des 4 catégories). Côté désavantages, son apparence laiteuse le rendrait moins invisible, les nœuds seraient difficiles à réussir et de faible résistance (57 % selon Stroft). Sur le forum des saumoniers de la FQSA, j’ai eu l’impression que ce fil n’était pas encore utilisé couramment. Peut-être aurons-nous plus de commentaires un jour?

appris et ça me sera très utile. Mais dans tout ça, le point le plus instructif, c’était les nœuds. La place nous manque pour l’instant, il faudra que j’y revienne éventuellement.

Comme vous avez pu voir, il y en a pour tous les goûts, à vous d’en juger et de faire vos choix. Les fluorocarbones et les copolymères seraient plus résistants en tension que les nylons, mais les nylons seraient plus résistants aux chocs et à l’abrasion. Les fluorocarbones seraient plus invisibles et moins sensibles aux produits chimiques ou à l’absorption d’eau. Mais là s’arrêtent selon moi toutes les autres prétentions de la publicité; les avantages reliés à la densité, à la durabilité, à l’élasticité ou à la sensibilité seraient surfaits selon mon analyse et mes tests.

Pour terminer, j’aimerais partager humblement que je ne recherche pas les équipements les plus performants pour me rapporter plus de poissons (je gracie plus de 90 % de mes prises de toute façon). J’ai plutôt besoin d’avoir confiance en mon matériel et je préfère celui que je peux utiliser de façon optimale. Je ne me contenterai pas de lancer à 40 pieds quand mes cannes peuvent accomplir le double, et je n’aime pas que mes nœuds « pètent » à 5 lb quand le fil est réputé en faire 10. J’aime pêcher « fin », j’aime quand mes mouches sont bien présentées et animées, alors je ne vais pas utiliser du 13 lb ou du 16 lb avec des mouches de format no 6 ou no 8. Je n’ai pas besoin de résistance très élevée et je désire interrompre plus facilement un combat avant qu’il ne s’éternise en rompant à la mouche, sans utiliser de force abusive. Je ne veux pas pêcher trop « fin » non plus et risquer de perdre toutes mes mouches. Ce ne serait pas plus éthique si les saumons se ramassaient avec plein de quincaillerie sur la gueule en fin de saison...!? L’idéal serait peut-être de pouvoir compter sur des hameçons qui s’ouvrent à une tension appropriée quand on veut pratiquer la graciation et tenter de minimiser les risques pour le saumon! Ça pourrait être le sujet d’un autre débat.

Je vous avoue que toute la démarche a été assez laborieuse, mais combien intéressante. Personnellement, j’ai beaucoup

Vous pouvez me rejoindre sur le webzine Québec Pêche, dans le coin des saumoniers, et mon pseudonyme est Riviera.

Conclusion

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Portrait d’un guide Photo : Danielle Castonguay

Guylain Raymond, l’homme aux deux passions Par Ghyslain Provençal

Outre ses occupations professionnelles, Guylain Raymond consacre beaucoup d’énergie à deux activités qui le passionnent. Tous les étés, il guide des pêcheurs au saumon sur la rivière Matapédia et, pendant l’hiver, il agit comme entraîneur de hockey. Que ce soit comme guide de pêche ou entraîneur, on lui reconnaît des compétences de haut niveau. J’ai eu le plaisir d’interviewer monsieur Raymond.

E

n plus d’avoir guidé des pêcheurs de saumons depuis 35 ans, il a été entraîneur-chef d’une équipe professionnelle de hockey à Rouen en France, puis entraîneur-chef de l’équipe « L’Océanic de Rimouski » dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Q. : Quels sont les points de similitude entre un guide de pêche et un entraîneur? Pour moi, le plaisir d’enseigner et la stratégie sont les points communs à ces deux activités. Jamais je ne me rends sur

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Fig 1.

Fig 2.

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Photo : Georges L Spector

Guylain Raymond en action

Photo : Benoit Renaud

Photo : Benoit Renaud

Guylain graciant un saumon

Guylain transmettant ses instructions à son client

la rivière avec un client, sans avoir un plan de match. Et j’applique le même principe au hockey. De plus, j’adore enseigner. J’éprouve beaucoup de satisfaction à développer la compétence d’un joueur de hockey ou d’un pêcheur.

époque, j’ai aussi commencé à m’impliquer comme entraîneur de hockey. Toutefois, j’ai toujours continué à guider sur la Matapédia, pendant mes vacances d’été. Pas question d’abandonner ma passion pour la pêche au saumon!

Q. : Quand avez-vous commencé à pêcher le saumon?

Maintenant, je suis directeur des loisirs à Causapscal, de septembre à avril, et guide de pêche au saumon pendant tout l’été, de mai à août.

J’ai commencé à pêcher le saumon à l’âge de 11 ans. C’est Léonard Boily de Causapscal qui m’a enseigné tous les trucs et astuces pour capturer le roi des poissons. J’ai eu la piqûre immédiatement puisque, à ma première sortie de pêche avec M.Boily, j’ai capturé un beau « 11 livres ».

Q. : Et comme guide de pêche? J’ai débuté comme guide dans le secteur public de la Matapédia à 15 ans et, à 17 ans, je guidais dans le réputé secteur Glen Emma. J’ai accompagné des centaines de pêcheurs tout en ayant l’opportunité de guider quelques clients réputés, dont des ministres, des artistes et des joueurs de la Ligue nationale de hockey. J’ai travaillé dans ce secteur jusqu’à l’âge de 23 ans.

Q. : Pourquoi avez-vous arrêté de guider à 23 ans? Parce qu’être guide est un travail saisonnier et que je voulais ajouter des cordes à mon arc. J’ai obtenu, à 24 ans, le poste de directeur des loisirs de la ville de Causapscal. À cette

Q. : Selon vous quelles sont les qualités requises pour être un bon guide? Un bon guide est passionné par son métier. Il doit travailler pour son client. Bien sûr, il connaît sa rivière, mais il aime également enseigner et communiquer avec le client. Pour moi, capturer un saumon représente un bonus. À défaut d’en capturer un, si la relation guide-client a été cordiale et si le client a le sentiment que le guide a travaillé pour lui, eh bien... mission accomplie!

Q. : Que souhaitez-vous de vos clients lorsque vous les guidez? J’aime que ceux-ci soient à l’écoute de mes conseils. Tout ce que je veux, c’est que le pêcheur qui m’accompagne vienne en contact avec le saumon. Le client doit savoir profiter de ma connaissance très approfondie de la rivière et de ses secrets. N’oubliez pas... je suis un « coach » et un stratège! Je sais où je m’en vais. C’est au client d’en profiter.

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Q. : Vos mouches préférées? Il ne faut « surtout pas le dire à personne », mais mes mouches préférées sur la rivière Matapédia sont la Black dose et la Black bear green butt. Que ce soit tôt le matin, en plein jour, par temps clair ou non, et le soir, ces deux mouches « prennent du saumon ». Et, comme mouche sèche, rien ne bat la bomber crevette.

Q. : Avez-vous des conseils à donner aux saumoniers? Mes conseils pour améliorer le succès de pêche se résument à deux points. Premièrement, en arrivant près d’une fosse, prenez toujours le temps de bien lire et d’observer la rivière. Ensuite, établissez la meilleure stratégie en conséquence. C’est beaucoup mieux que pêcher n’importe comment et avec n’importe quoi. Deuxièmement, soyez patients. Stratégie et patience, voilà le secret!

Q. : En terminant, avez-vous un message à adresser aux pêcheurs?

100, rue St-Luc Causapscal G0J 1J0 Tél. : 418-756-3545 télécopieur : 418-756-3745 Courriel : lasaumoniere@globetrotter.net Site web : www.lasaumoniere.com Clientèle de pêcheurs établie depuis six (6) ans & Bienvenue à vous aussi…. Cuisine entièrement équipée est à votre disponibilité Congélateur qui attend vos nombreuses prises… Statistiques de la CGRMP & météo à votre disposition quotidiennement Internet haute vitesse Vue spectaculaire de la Ville & de la fosse (98) Les Fourches À 2 minutes du marché d’alimentation & tables gastronomiques Bilingual services Membre : CGRMP-FSA-FQSA

Pour moi, la pêche au saumon est un moment privilégié pour entrer en contact avec la nature. Je souhaite que les pêcheurs la respectent et l’apprécient. Contrairement à nous, en région, les gens de la ville n’ont pas souvent l’occasion de vivre dans la nature et ils ont avantage à en profiter au maximum. Un autre message concerne les conditions de pêche, très variables d’une saison à l’autre, et même d’une journée à l’autre. Les conditions sont parfois difficiles et le saumon n’est pas toujours au rendez-vous. On peut trouver toutes sortes de raisons pour expliquer nos insuccès, que ce soit le braconnage, les filets à l’embouchure, les phoques, l’eau trop ceci ou trop cela, etc. Je suggère plutôt de rester positif, de s’ajuster à la rivière comme elle est, au moment où nous y sommes, d’établir notre stratégie et de profiter pleinement de l’instant présent. Merci à Guylain Raymond de s’être généreusement prêté à cette entrevue! Si vous désirez recourir aux services de ce guide aux deux passions, son numéro de téléphone est le 418 756-3599.

CHAQUE SAUMON APPORTÉ POUR FUMAGE DONNE DROIT À UNE CHANCE DE GAGNER DEUX (2) JOURS DE PÊCHE INCLUANT L'HÉBERGEMENT (2 NUITÉES) SUR LA RIVIÈRE SAINTE-ANNE (FOSSE PRIVÉE)

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Décès d’une grande saumonière,

Claire Hudon de Rimouski Texte et photo par André Vézina, partenaire de pêche et ami de Claire

À

l’aube d’une nouvelle saison de pêche au saumon, la communauté des pêcheurs et pêcheuses de saumon du Québec a perdu l’une des plus ferventes adeptes de cette activité sportive de haut niveau. En effet, notre amie Claire Hudon a perdu son dernier combat contre une maladie insidieuse et sans pitié, le cancer. Elle aura lutté avec toute son énergie jusqu’à la fin. Claire était une passionnée non seulement de la pêche sportive du saumon, mais aussi dans la vie et dans la communauté où elle vivait et travaillait, avant d’engager un combat contre cette cruelle maladie qu’est le cancer. Pour ceux qui connaissaient Claire, vous savez qu’elle a mis toutes ses énergies et sa détermination dans le combat qu’elle a mené contre le mal qui l’a finalement emportée. Elle ne s’est jamais découragée, même si parfois elle pouvait douter de l’issue du combat. À la pêche au saumon, Claire était une véritable passionnée. De plus, elle avait une très grande éthique dans la pratique de la pêche sportive et l’idée ne lui serait jamais venue de tricher et d’utiliser des moyens à la limite de la légalité. Tout au contraire, Claire avait un profond respect pour le saumon atlantique et pour la pratique de son sport préféré, de sa passion. C’est pourquoi elle recherchait toujours la perfection dans ses lancers allant jusqu’à faire deux ou trois faux lancers pour être sûre que la mouche arriverait de la bonne façon à l’endroit voulu. Claire incarnait la recherche de la perfection dans les techniques et approches de pêche. J’en suis sûr, elle aura été et sera un modèle pour bien des pêcheurs et pêcheuses. Claire, en plus d’être une passionnée de la pêche au saumon, était très joviale et enthousiaste dans sa communauté et sur les rivières qu’elle fréquentait. Elle connaissait beaucoup de monde et elle était très connue. Certains, la connaissant moins, l’appelaient « la Madame de Rimouski » alors que pour tous ceux qui la connaissaient c’était « Claire ». Claire a été une de mes partenaires de pêche au saumon ces dernières années. J’ai rarement vu une personne avec autant d’engagement, de ténacité et de détermination dans la pratique

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Claire Hudon, parfaitement heureuse pendant ce moment magique où elle est en contact avec un saumon

de la pêche sportive du saumon. Elle laisse un grand vide auprès de moi et de ma conjointe avec qui elle avait tissé des liens d’amitié. Claire était une personne attachante et elle laisse dans le deuil un très grand nombre d’amis pêcheurs de saumon. Elle avait aussi deux autres passions, sa fille Émilie et son petitfils Alexis. Elle voulait que son petit-fils devienne lui aussi un grand pêcheur de saumon. Nous le souhaitons vivement pour perpétuer sa passion et son engagement envers le saumon. La photo ci-dessus nous montre Claire dans toute sa fougue et sa passion lorsqu’elle était connectée avec un saumon. Cette scène a été captée le 8 juillet 2011, à la fosse Petite Matane sur la rivière Matane. Elle venait de ferrer un très grand saumon, avec une mouche que je lui avais donnée quelques instants auparavant. Malgré toute l’aide de son ami Jean-Claude Plourde, elle n’a pas réussi à garder ce magnifique saumon, qui a cassé le bas de ligne et est parti avec la mouche miraculeuse (un saumon avait été capturé quelques minutes auparavant avec cette mouche baptisée depuis « la tigresse »). L’expression sur son visage témoigne mieux que tous les mots de cet article de la passion et de l’enthousiasme de Claire. Nous nous souviendrons tous de Claire, car elle restera toujours dans notre cœur de saumonier.

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Photo : Mike Lazarus

Canne switch Photo : Trevor Drew

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L’auteur David Bishop

canne à deux mains Par David Bishop

tique. La tête à pêcher plutôt qu’à pelleter, je réfléchis depuis

personne à l’autre. Je ne prétends pas avoir la science infuse, mais j’espère tout de même vous éclairer quant aux différences et aux avantages de chacune d’entre elles. Mon but ultime est de vous aider à effectuer le meilleur choix possible lorsque vous achèterez une (ou plusieurs!) nouvelle canne.

un bon moment déjà à la façon d’aborder l’un des sujets les plus chauds de notre petite communauté : la distinction entre la canne à deux mains, la « Spey », et la canne « switch ». La réponse paraît peut-être évidente, et pourtant, elle varie d’une

Comme je l’ai mentionné dans mon dernier article pour le magazine Saumons illimités à l’automne 2011 (numéro 91), la canne à deux mains ou Spey (terme que j’utiliserai

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Photo : An-Marie Baillargeon

A

vec des températures ayant atteint plus de 25 °C dans l’Est du Canada, en avril dernier, bon nombre de passionnés ont commencé à penser à l’imminente saison de pêche au saumon atlan-


dorénavant) a été conçue et, au départ, principalement utilisée dans les hautes berges d’Écosse et du RoyaumeUni, où le peu d’espace pour lancer derrière soi a forcé les pêcheurs à mettre au point la technique Spey. Cette approche consiste essentiellement à présenter ses offrandes aux poissons au moyen d’un lancer qui n’utilise pas d’espace derrière le pêcheur. Pour ce faire, celui-ci effectue une manœuvre très semblable au lancer roulé (roll cast), l’eau servant toujours de point d’ancrage pour propulser la mouche vers l’avant, mais le mouvement est beaucoup plus dynamique. Au fil des années sont nés plusieurs styles de lancer Spey : le traditionnel, le Dee, le Scandinave (underhand), le skagit et l’hybride. En fait, il doit exister dix lancers différents avec la canne Spey, mais ce sujet nécessiterait un article à lui seul.

Quelle est donc cette fameuse différence entre la « vraie » canne Spey et cette nouvelle switch dont tout le monde parle? Avant de vous en donner mon interprétation et ma définition, il faut savoir que, en Europe et au Royaume-Uni, ces deux types de cannes se nomment « Spey » ; là-bas, elles sont seulement classées selon leur longueur. Le terme « canne switch » viendrait de Bob Meiser, un fabricant de cannes sur mesure de l’Oregon. En gros, sa définition de la canne switch est la suivante : « La switch est une canne à deux mains courte, pour la pêche à la mouche, qui présente l’option d’être utilisée à une main si le lanceur le désire ou si les conditions l’exigent. » Je tenterai, pour ma part, de compléter sa définition en l’adaptant aux besoins de la pêche au saumon atlantique dans nos rivières de l’est du Canada. Tenez compte du fait que mes conseils s’appliquent au choix de canne pour ce type de poisson en particulier, et non à d’autres espèces.

Photo : An-Marie Baillargeon

Photo : Mike Lazarus

Avant de poursuivre, sachez que même si l’on associe généralement le lancer Spey à la canne à deux mains, il est toutefois possible d’utiliser la canne à une main, plus courte que la première, pour effectuer ce lancer. Et même si l’on exécute habituellement le lancer Spey avec ces longues

cannes, beaucoup de gens optent pour le lancer conventionnel (overhead casting). Ce sera à garder en tête lorsque nous reviendrons aux caractéristiques et aux avantages des deux types de cannes.

David Bishop, quelques instants avant de gracier un saumon capturé avec sa canne Spey Saumons illimités 29

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pas derrière le pêcheur. La plupart de ces cannes ont une soie numéro 7 ou plus. Elles peuvent être utilisées avec une soie flottante, plongeante, à tête plongeante ou intermédiaire. Il y a plusieurs styles de lancers possibles avec la canne Spey, les plus populaires étant le style traditionnel, le Scandinave (ou en main basse dit underhand) et le skagit, le pêcheur pouvant choisir le style le plus avantageux selon le contexte. Selon ma définition, la canne switch mesure entre 10 pi 6 po et 11 pi 6 po et dispose d’une poignée avant et d’une autre arrière. Elle sert surtout, mais pas exclusivement, à la pêche à la mouche noyée avec une soie variant entre les numéros 4 et 8. En fonction de l’action de la canne et de ce pour quoi elle a été conçue, la canne switch permettra habituellement au pêcheur d’effectuer des lancers de type Spey, mais restera suffisamment légère pour exécuter des lancers traditionnels à une main lorsque cela peut être à son avantage.

À gauche = modèle switch au centre = modèle hybride ou scandinave à droite = modèle traditionnel

Les différences Afin de mieux comprendre les différences, définissons d’abord les types de cannes pour la pêche à la mouche. Il y a, à la base, deux familles : les cannes à deux mains et celles à une main. Elles se distinguent par la disposition des poignées. Le premier type a une poignée supérieure et une inférieure tandis que le deuxième n’a qu’une poignée supérieure. C’est tout simple. Selon cette distinction, à mes yeux, la switch est donc une canne à deux mains. Après tout, la majorité des pêcheurs utilisent leur switch avec les deux mains la plupart du temps! Regardons de plus près maintenant les caractéristiques de chacune de ces cannes. Selon ma définition, la canne Spey est munie d’une poignée avant et d’une autre arrière et doit être maniée avec les deux mains. Elle mesure 12 pi 6 po ou plus, et est surtout utilisée pour la pêche à la mouche noyée qui s’ancre à l’eau et ne se déplace

En ne tenant compte que de ces deux définitions, les cannes switch sont plutôt séduisantes! Toutefois, il ne faut pas se leurrer! Je crois effectivement qu’elles ont leur place, mais il ne faut pas se précipiter au magasin pour en acheter une avant de savoir quelle espèce de poisson et quelle taille de rivière nous avons en vue. La prochaine question est de savoir si l’on planifie de pêcher à une ou deux mains. Si la réponse est une main, cet article ne vous concerne pas et vous feriez mieux de retourner à votre bonne vieille canne! Croyez-moi, vous venez d’économiser quelques centaines de dollars! Si par contre la réponse est deux mains, vous trouverez en page suivante les avantages et désavantages des deux types de canne.

Les pour et les contre de la canne Spey Maintenant que nous connaissons mieux les deux types de cannes, on peut facilement dresser une liste des pour et des contre de chacune. Avant de prendre une décision, je vous conseille fortement de les lire attentivement puisqu’il y a bien des nuances qui pourraient influencer votre choix final, surtout si vous pensez utiliser votre canne presqu’exclusivement pour la pêche au saumon atlantique.

Avantages de la canne Spey : 1. Les cannes de 12 pi 6 po à 14 pi permettent facilement des lancers sur de longues distances; 2. Le pêcheur peut choisir le type de soie (flottante, à tête plongeante, intermédiaire et plongeante) en fonction du style de lancer sélectionné; 3. Le pêcheur peut choisir parmi une multitude de lancers (par exemple le lancer traditionnel);

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4. Choix idéal pour les débutants afin de maîtriser le lancer Spey; 5. Contrôle et amendement exceptionnels de la soie; 6. Couverture d’une surface plus grande de l’eau par rapport à une canne plus courte; 7. Excellent outil pour lutter rapidement et efficacement contre le poisson; 8. Possibilité de lancer même avec des dégagements arrière limités (berges hautes ou encombrées).

Désavantages de la canne Spey : 1. Limitée au lancer à deux mains, même pour le lancer traditionnel; 2. Option inappropriée pour la pêche à la mouche sèche; 3. Difficulté accrue pour manipuler le poisson si l’on pêche seul; 4. Plus lourde que la majorité des cannes courtes (selon le fabricant).

Les pour et les contre de la canne switch : Avantages de la canne switch : 1. Possibilité de lancer à une main; 2. Plus légère que la canne Spey; 3. Adéquate pour la pêche à la mouche sèche, mais pas aussi efficace que les cannes à une main; plus la switch est longue plus il est difficile de pêcher à la sèche; 4. Choix de plusieurs types de lancers; 5. Formidable pour pêcher à deux mains dans les petites rivières; 6. Possibilité de lancer même avec des dégagements arrière limités (berges hautes ou encombrées).

Désavantages de la canne switch : 1. Lancers moins longs qu’une véritable canne à deux mains, même si on s’en sert principalement comme telle; 2. Apprentissage du lancer Spey plus difficile pour les débutants; mieux adaptée aux initiés de la technique à deux mains; 3. Difficulté accrue à manipuler les poissons quand on est seul, surtout avec les cannes très longues; 4. Choix limité du type de soie; 5. Outil inapproprié pour la pêche avec de grosses mouches dans les grandes rivières.

Conclusion Bien que les deux types de canne me plaisent, je préfère (en ce qui a trait à la pêche au saumon atlantique dans l’est du Canada, c’est-à-dire, la plupart des rivières) la canne à deux mains plus longue. Mon raisonnement est simple : cette dernière est plus facile et plus efficace que les petites switch. En effet, pêcher avec une canne switch, qui est plus courte et dont la soie est plus légère, sur de grosses rivières à saumon s’apparente à utiliser une canne pour truite à la pêche au saumon. Vous vous amuserez pendant un certain temps, mais très rapidement, vous chercherez une canne plus efficace. Les switchs peuvent toutefois être utilisées sur de plus petites rivières ou, lorsque les eaux sont moins hautes, sur les grandes rivières où l’on utilise habituellement de petites mouches. Elles ont leur place sur le marché, c’est indéniable, mais je ne crois pas qu’elles puissent remplacer ni la canne à une main, ni la Spey traditionnelle pour l’instant! En fin de compte, le choix devra être fait en fonction de vos préférences, du lieu de pêche et de l’espèce de poisson pêché. Pour ma part, en ce qui a trait à la pêche au saumon atlantique, je suis convaincu que les cannes à une main sont l’outil idéal pour la pêche à la mouche sèche, puisqu’elles sont plus légères et plus maniables, et les cannes à deux mains, parfaites pour la pêche à la mouche noyée en raison des distances qu’elles peuvent atteindre et du meilleur contrôle de la soie. Une chose est sûre, j’adore lancer. Si vous voyez une canne switch qui me permet de le faire aussi bien qu’avec une canne à une main ou à deux mains, vous me l’apporterez! En attendant, lorsque vous me trouverez en rivière, ce sera avec une canne Spey de 12 pi 6 po à 14 pi à la main lorsque je pêche à la mouche noyée, ou une canne à une main de 9 à 10 pi sur la rive pour lancer à la mouche sèche! En terminant, veuillez prendre note que mon article concerne surtout la pêche au saumon atlantique sur nos moyennes et grandes rivières dans l’Est du Canada, mais retenez bien que les cannes switch peuvent se révéler très utiles et agréables dans les petites rivières pour les saumons, les truites, les truites steelhead et les achigans à petite bouche. Par ailleurs, je crois que la plupart des pêcheurs apprendront plus facilement à manier une canne à deux mains que les switchs, plus courtes. La switch devrait donc être la troisième canne à acheter dans l’évolution du pêcheur à la mouche.

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PORTRAIT D’UN ADMINISTRATEUR DE LA FQSA

François Chapados... Un leader et un rassembleur! Texte de Ghyslain Provençal et photos de Pierre Sénécal

Le conseil d’administration de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique se compose de 25 administrateurs qui se dévouent à la cause du saumon atlantique. Certains y siègent depuis très longtemps et constituent en ce sens des liens historiques précieux en rapport avec l’évolution de cette organisation de gens passionnés par la conservation et le développement de la ressource saumon qui marque le pas au Québec en ce domaine depuis plus de 25 ans . Par ailleurs la présence annuelle de nouveaux éléments au sein de ces administrateurs portent la promesse sereine d’une continuité pour cet organisme. Au cours des prochaines parutions du magazine Saumons illimités, les lecteurs auront l’occasion d’apprendre à mieux connaître ces personnes qui, le plus souvent, travaillent dans l’ombre pour dynamiser l’association et en assurer la saine gestion.

L

e présent article se consacre à Monsieur François Chapados, un des pionniers de la FQSA, qui œuvre comme administrateur depuis plus de 20 ans. Afin de vous présenter diverses facettes de cet homme dévoué, Saumons illimités a obtenu la collaboration spéciale de trois présidents et d’un directeur général qui ont eu le plaisir de le côtoyer. Il s’agit de Messieurs Bernard Beaudin, Yvon Côté, JeanPierre Mailhot et Gilles Shooner. De plus, François Chapados a été invité à nous communiquer ses grandes priorités.

Son parcours et ses grandes priorités François Chapados occupe actuellement un des trois postes de représentant de la région de Montréal au CA de la FQSA. Son implication comme administrateur a débuté en avril 1991. Depuis ce temps, il a exercé un leadership important

à la FQSA, particulièrement dans sa région. En effet, dès 1992, il a fondé le chapitre de Montréal de la FQSA, afin de rassembler les saumoniers de cette région et de donner une « voix » aux pêcheurs à l’intérieur de la FQSA. L’implication de François Chapados dans la cause du saumon repose sur trois idéaux : • La conservation et la protection de la ressource; • L’accessibilité à la pêche pour les saumoniers à budget plus limité; • La coopération entre les pêcheurs et les gestionnaires.

L’appréciation de ses collègues Bernard Beaudin, qui était président de la FQSA au moment où François a accédé au conseil d’administration, le décrit comme la personne ayant développé de façon significative

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le membership de la FQSA à Montréal, tout en défendant avec vigueur l’accessibilité des pêcheurs montréalais à la pêche sportive du saumon. Jean-Pierre Mailhot, qui a succédé à Bernard Beaudin à la présidence de la FQSA, ajoute que François, en plus de bien représenter les gens de Montréal, est un grand défenseur de la Gaspésie, sa région d’origine (il est natif de Chandler). Il soulève également que les soupers-bénéfice de la région de Montréal ont été organisés de main de maître par François Chapados et que les résultats ont toujours été à la hauteur. Il précise que François a été, pendant de nombreuses années, le maître d’œuvre de la « journée du saumonier » dans la région de Montréal et que cette activité était fort appréciée des membres. L’actuel président de la FQSA, monsieur Yvon Côté, souligne la précieuse collaboration de François à la réorganisation, en 2004, de la structure réglementaire et légale de la FQSA. Il soulève également le leadership et l’implication de François dans des dossiers majeurs, tels que la problématique de l’accessibilité aux rivières du Québec pour les pêcheurs québécois versus les non-résidents du Québec ainsi que le dossier de l’exploitation forestière dans le secteur de la rivière Cascapédia.

Gilles Shooner, ex-directeur général de la FQSA décrit François comme la personne symbolisant la stabilité. Ses relations avec la FQSA, la FSA et la FGRSQ sont excellentes. Il dit de lui qu’il est un fin négociateur et un bon stratège, toujours à la recherche de compromis et d’équilibre. François, selon Gilles, est un homme d’action et d’émotion.

Distinctions Face à ces nombreuses réalisations et à toute cette implication, il n’est pas surprenant que François Chapados ait obtenu un trophée « Salar » pour la région de Montréal en 1995 et qu’on lui ait attribué en 1999 la médaille François-de-BeaulieuGourdeau/Uitshitun, remise à une personne qui s’est illustrée de façon exemplaire pour la défense du saumon au Québec. La Fédération québécoise pour le saumon atlantique remercie au plus haut point Monsieur Chapados pour son leadership et son apport incommensurable à la cause du saumon atlantique. Nous souhaitons compter sur lui pendant encore de nombreuses années!

François Chapados aux prises avec un saumon Saumons illimités 33

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Chronique d’une

remontée nordique Par Julie Simone Hébert, biologiste

Photo : Vincent Brodeur

Julie Simone Hébert est responsable de la gestion de la faune aquatique sur le territoire du Nunavik et de la gestion des pêches commerciales et des espèces menacées pour la région du Nord-du-Québec, à Chibougamau, d’où elle est originaire. L’auteure, Julie Simone Hébert

Baie d’Ungava, Kuujjuaq, matinée froide de juin – Un pêcheur pose son filet dans l’estuaire du Koksoak. Il espère ramener pour lui et sa famille de l’omble de fontaine et du corégone qu’ils saleront et puis sècheront. Il sera aussi témoin de l’arrivée de Samakulluk, le saumon de l’estuaire. Plus haut, sur la rivière, un pourvoyeur prépare son camp. Le moucheur est fébrile, le grand saumon reviendra! Le saumon atlantique, emblème de survie, de force, de combativité, d’endurance, de pouvoir et de raffinement. Encore plus senti dans un contexte nordique, où plusieurs mystères persistent, où les différences en font une exception. Quatre grandes rivières de notre région : aux Feuilles, Koksoak, à la Baleine et George accueillent d’importantes populations de saumons atlantiques anadromes, qui migrent vers des eaux plus riches pour s’engraisser et revenir afin de perpétuer l’espèce. Rivières à saumon Rivières à saumon

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(Région 10) 2012 Production : réservés, Ministère des Ressources et de Note : Le présent document n'a aucune portée Diffusion : dula Faune © naturelles Gouvernement légale. (Région 10)droits Québec, tous

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Photo : Julie Hébert

Roger Le Jeune et Gilles Shooner, le 30 décembre 2011, se remémorant leurs péripéties nordiques et exprimant leur amitié, sous le regard admiratif de l’auteur lors de la prise de la photo.

1979-1984 — On s’intéresse spécifiquement au saumon du système Koksoak alors que la Convention de la Baie-James et du Nord québécois réserve un traitement de faveur à cette espèce. Le Groupe d’étude conjoint Caniapiscau-Koksoak prend vie, rassemblant une équipe impressionnante de biologistes, tels que messieurs Yvon Côté du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec (MLCP), Gilles Shooner et Roger Le Jeune, experts-conseils et Gaétan Hayeur de la société Hydro-Québec. Ces scientifiques travaillent de

Photo : Réjean Dumas

1959 — Roger Le Jeune est l’un des premiers biologistes nordistes québécois à avoir fréquenté assidûment les régions de l’Ungava où dominent les salmonidés, tant le long des côtes marines qu’au cœur de cette immense portion du pays. En 1959, au cours d’un voyage initiatique, il pique fièrement son drapeau fleurdelisé devant sa tente, ouverte sur la taïga de cette région qu’il découvre et que l’on nomme maintenant Nouveau-Québec. Il œuvre sans interruption sur ce nouveau territoire, en période d’eau libre, jusqu’en 1972. D’abord pendant 5 ans, au ministère de la Chasse et de la Pêche puis pour le compte du ministère des Richesses naturelles à la Direction générale du Nouveau-Québec créée le 8 avril 1963. Il apprend rapidement les rudiments de la langue inuite et, en plus de coordonner l’introduction du bœuf musqué dans la région à partir d’un noyau de bêtes importées des Îles Ellesmere, il y supervise le développement de l’industrie de la pourvoirie et des pêches commerciales, notamment celle du saumon de l’Ungava et de l’omble chevalier du fleuve George. Par la suite, au cours de la première moitié des années 70, il dirigera les travaux du Centre d’Études nordiques dont plusieurs furent orientés afin d’acquérir des connaissances sur l’écologie et la biologie des salmonidés nordiques. Notons au passage que ce n’est qu’en 1998 que la pêche commerciale concernant les populations de l’Ungava fut fermée pour des raisons de conservation suite au déclin généralisé et encore inexpliqué des stocks de saumon atlantique au Québec.

NDLR : Paul Beauchemin qui a beaucoup travaillé dans le Nord du Québec, notamment sur le projet caribou. Cette photo illustre l’importance d’établir de bons contacts avec les populations locales. M.Beauchemin est en train de faire une démonstration à de jeunes inuits sur la façon de procéder pour retirer la peau d’un castor.

concert avec la Société Makivik et découvrent des particularités de la biologie du saumon du Koksoak qui ébranle la présomption selon laquelle le cycle vital du saumon pouvait, dans les régions nordiques, être considéré, à peu de choses près, identique à ce qu’il était plus au sud. En effet, en plus du cycle vital qui diffère, notamment au niveau des stratégies de reproduction, de nouveaux types de saumons sont confirmés, dits estuariens et mixtes, soutenant ainsi l’hypothèse du chercheur et pionnier, Geoffrey Power (Université de Waterloo), qui relatait l’existence possible de cette forme en 1969. Les saumons estuariens effectuent leur croissance dans l’estuaire de la rivière et viennent frayer en eau douce, sans jamais séjourner en mer. Le type mixte partagerait plutôt son temps en mer puis en estuaire, ou vice-versa, avant de retourner frayer en rivière. 1981-1995 — La Direction régionale du Nouveau-Québec du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec s’aventure de nouveau dans les eaux de l’Ungava afin d’assurer un suivi et la gestion de cette ressource. La Société Makivik est déjà très active et coordonne le suivi de la pêche d’alimentation du Koksoak. Une équipe dynamique et solide, bien ancrée dans le milieu, engagea des biologistes et techniciens tels que messieurs Marc Allard, Réjean Dumas, Tom Boivin, Allen Gordon, Alex H Gordon, Peter May et Moses Koniak, qui partageront de nouveaux objectifs établis avec l’équipe de Louis Roy, biologiste au ministère. Ces objectifs sont de consolider les suivis de l’exploitation, d’évaluer les effectifs, d’établir un monitorage biologique des captures pour suivre l’évolution des stocks et enfin d’acquérir des connaissances sur les saumons à la Baleine et George. Monsieur Roy et son équipe ont développé des projets et acquis des connaissances nouvelles qui forment aujourd’hui, avec les travaux de Le Jeune, Power, de la Société Makivik et du Groupe d’étude conjoint Caniapiscau-Koksoak, les principales sources d’informations disponibles sur le saumon de l’Ungava. Saumons illimités 35

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2011 — Après avoir passé plusieurs semaines à Kuujjuaq et à Québec où se trouvent trois des rares spécialistes de la lecture d’écailles des saumons de l’Ungava, Alexandra Riverin, technicienne de la faune à la Direction de l’expertise du Nord-du-Québec du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, est prête. Elle se penche sur son binoculaire après avoir minutieusement nettoyé et monté des écailles de saumon de l’Ungava entre deux lames. Elle lira l’âge d’environ 2 500 saumons, provenant des quatre rivières, entre 1990 et 2010. Ces écailles font partie d’une collection unique de structures amassées par les pourvoyeurs et le ministère au fil des ans. Une expertise prend forme, poursuivant les travaux de gens du ministère tels que Imre Babos et Micheline Garceau. La Société Makivik assurera, conjointement avec la Direction de l’expertise du Nord-du-Québec, la bonne lecture de ces écailles. Les analyses que je ferai par la suite, en tant que biologiste responsable de ce dossier, nous permettront de mettre à jour et de développer nos connaissances des différents types de saumon de l’Ungava, notamment au niveau de la relation entre le poids, la longueur et l’âge du poisson, le cycle de la migration et celui de la reproduction. Chibougamau, soleil du printemps — Alexandra éteint son binoculaire et prépare ses lames pour la journée qui suivra. Je termine la rédaction de ce texte. Le grand saumon remontera, bientôt, pour nous aussi.

Des mystères persistent En 2002, un biologiste ayant participé à l’avancement des connaissances sur le saumon de l’Ungava, M. Jean Robitaille, signait un texte dans le magazine Saumons illimités intitulé Rivière des secrets (numéro 62, pages 9 à 11). Les différentes stratégies reproductives et de cycle de vie des formes marine, estuarienne et mixte étaient alors bien présentées. L’article répondait aussi à des questions qui avaient été soulevées en 1979 par le réputé pêcheur Lee Wulff qui avait alors expérimenté la rivière Delay au mois de juin et s’enthousiasmait devant ces saumons présents à ce moment de l’année, plus de 300 km en amont et présentant un comportement d’alimentation inhabituel en eau douce. Les connaissances actuelles nous permettent de croire que les femelles qui entrent en rivière après un séjour en mer remontent vers les aires de fraie et s’y reproduisent l’année même de leur arrivée. Certaines peuvent redescendre vers la mer le printemps suivant pour se reconditionner alors que d’autres restent en eau douce, s’y alimentent pendant l’été avant de frayer une seconde fois. Pour leur part, des mâles semblent entrer en

rivière avec des organes reproducteurs qui n’ont pas encore amorcé leur maturation et doivent séjourner une année complète en eau douce avant de frayer. Lee Wulff enviait les jeunes gens qui auraient à travailler sur la rivière Delay et qui ajouteraient de nouvelles connaissances afin de résoudre les mystères de ces saumons nordiques, dissimulés au fond de la rivière sans repos, la Rivière des secrets. Nous avons espoir que les travaux que nous débutons permettront d’en connaître davantage sur ces stratégies particulières de reproduction et de migration, et cela, pour les quatre rivières de l’Ungava.

Enregistrement du saumon : le cas de l’Ungava La pêche sportive du saumon dans le Nord-du-Québec se fait majoritairement par l’entremise des services d’un pourvoyeur, disposition obligatoire pour les non-résidents. Des carnets du pêcheur, distribués aux pourvoyeurs par le ministère, permettent aux pêcheurs d’enregistrer leurs prises sur le site même. Le poids, la longueur et un prélèvement d’écailles sont alors demandés. Les carnets et les échantillons sont ensuite retournés aux responsables du dossier à la Direction de l’expertise du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, à Chibougamau. Depuis 2011, les pêcheurs résidents du Québec qui n’utilisent pas les services d’un pourvoyeur peuvent enregistrer leurs saumons en appelant au numéro sans frais suivant : 1 855 491-3780. Le nom du pêcheur, son numéro de permis de pêche au saumon et son numéro de téléphone doivent être laissés sur une boîte vocale téléphonique. Un responsable communique ensuite avec le pêcheur afin de connaître les dates et le lieu de pêche de même que le poids et la longueur du saumon. Il est aussi possible de procéder à l’enregistrement des prises de saumon atlantique du Nord-du-Québec au bureau local de la protection de la Faune de Kuujjuaq. De plus, pour pêcher dans les rivières à saumon situées dans les terres de catégorie III de la zone 23, le titulaire d’un permis de pêche sportive pour résident doit s’enregistrer au préalable en indiquant les dates de pêche et les lieux prévus de son séjour de pêche. Afin de permettre aux pêcheurs de respecter cette obligation, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a mis à leur disposition à l’été 2011 le numéro téléphonique sans frais suivant : 1 866 237-2442. Nous espérons que ces nouvelles mesures permettront de simplifier les procédures d’enregistrement et d’assurer une gestion efficace de la pêche aux saumons dans l’Ungava.

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nos vies

Aux témoins de Texte et photos de Jérôme Lebreton

C’est en écrivant à ma nièce, Julia, que l’évidence a glissé hors de moi. La chute ne fut point douloureuse, une plume qui glisse de l’âme à la vie. Et je lui ai écrit : « Je te fais la bise et je t’invite à lire mon prochain message qui te racontera une partie de mes aventures à la recherche du plus gros poisson d’Argentine ». Jérôme Lebreton, « trout bum » et auteur de l’article

E

t pourtant, ce voyage avait vraiment mal débuté. Je suis arrivé au Chili par un matin de pleine lune. Il faisait à peine clair lorsque nous avons fait notre approche finale au milieu des sommets andins, noirs et intimidants. J’étais pas mal perdu, remettant en question ce voyage. La transition était difficile; le mental qui vous emmène dans des sentiers de broussailles, ça grafigne. Trois jours d’éraflures avant de trouver ici, en Argentine, la réponse au pourquoi de cette aventure. Ce que j’avais imaginé dans mon salon, il me fallut le rencontrer sur le bord de la rivière Malleo. Seul, perdu au milieu d’une multitude de bras de la rivière, la nuit avait gagné le désert tout autour. Par la porte de ma

tente restée ouverte entraient des milliers d’étoiles du ciel austral. Dans cette simplicité, tout prend une saveur incroyablement piquante. La truite fario de l’après-midi, cadeau de bienvenue de Malleo, le repas frugal pris à la lumière de la chandelle et le ciel. De quoi réveiller une âme perdue. À ce moment, comment ne pas rire aux éclats?

L’aventure Et l’aventure commença. Une fois entré dedans, il faut s’abstenir de chercher toute issue. Il faut se laisser entraîner. À peine de retour de mon escapade à Malleo, je pris quelques heures pour préparer de nouveau mes sacs et partir rejoindre des amis qui étaient au lac Paimún. Je sautais d’un autobus

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froide du Lago Paimún. Je ne pus retenir un fou rire et un grand cri de joie. Je venais de passer plus de quatre heures en plein soleil, la fatigue ralentissait mes mouvements, l’orage menaçait. En un instant, les kilomètres de nuages noirs que les Andes chiliennes avaient pris le temps de préparer en secret venaient d’envahir l’horizon. Des éclairs livides traversaient le ciel, il était temps; je quittais donc mon poste pour regagner le campement.

La pêche recommence

Coucher de soleil sur la Boca de la rivère Chimehuin. «La ultima hora» , l’heure ultime... La meilleure.

à l’autre, trapéziste de la pêche. Le colectivo (autobus local) était bondé. Assis sur mon sac, entre les rangées, j’écrivais. Le chemin était cahoteux, la lecture n’en serait que plus drôle. Après une heure de route, nous atteignîmes la Boca del Chimehuin, la source de cette rivière à la décharge du lac Huechulafquen. Je fis une prière en passant, attendant d’y plonger les mains. Je redevenais l’enfant dans le magasin de bonbons. Je jubilais. Tout ce paysage, pour moi seul ! Le lendemain matin, le vent s’était levé, emportant avec lui les derniers soupirs de la nuit. « Aujourd’hui encore, le soleil argentin ne nous laissera aucun répit. », pensais-je. Je me tenais au bord d’une fosse abyssale. Mon regard se perdait dans l’eau cristalline, une chute vertigineuse vers l’ombre. La falaise dans mon dos nous observait, moi et cet abîme familier, millénaire. Mon ami Camil était là, non loin. Il scrutait l’eau sans relâche, à la recherche du plus gros poisson, lui aussi. Et à cet instant, une ombre en mouvement m’apparut. Une grosse truite fario ! Incroyable, elle était là, elle glissait à cinq mètres de moi, deux mètres sous la surface. Ma mouche sèche se déposa sur l’eau et immédiatement la truite se dirigea dans sa direction, tout en montant vers la surface. L’excitation était à son comble. Le petit pêcheur, celui du magasin de bonbons; il jubilait encore. Quant à l’autre, il respirait calmement. J’étais prêt. Elle approchait au ralenti, elle était à quelques centimètres, ça allait brasser ! Elle allait finir par sauter dessus. Non ! Elle rebroussait chemin ! Aussi calmement qu’elle était venue, elle repartait. Je la regardais disparaître, quelques mètres plus bas, dans l’eau sombre et

Deux heures plus tard, l’ogre avait abandonné le ciel encore couvert et le vent se maintenait dans une direction opportune. L’invitation était évidente, instinctivement, je me levais. Le temps de me rhabiller, de survoler les berges de galets multicolores et je me retrouvais adossé à la falaise, face à l’abîme. Comme un cérémonial, la pensée présente, Camil là-bas, moi ici, je me penchais vers le bleu sans fin. Comme mes yeux s’habituaient à la lumière, deux ombres m’apparurent. Dans un réflexe de doute, je m’avançais au maximum. Les deux ombres alors immobiles filèrent vers les profondeurs. Le temps était venu de tenter de nouveau ma chance. Cette fois, j’optais pour une technique un peu différente de celle du matin. Une soie calante et une mouche noyée, au lieu de ma soie flottante et de la mouche sèche. Comme je décidais de me déplacer de quelques mètres pour changer l’angle de

Le soleil se lève sur la falaise et l’abîme du lac Paimún. Saumons illimités 39

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mon lancer, je laissais ma ligne à l’eau, lui tournant le dos. Ma mouche continua alors son trajet sous-marin. Soudain, je sentis une pression sur ma canne. Je me retournais. Tout indiquait que je n’étais pas accroché dans le fond. Non, la pression devenait plus forte, les brins s’arquaient encore alors que j’étais immobile. Je ferrais. Vite ! Il fallait rembobiner la soie qui traînait à mes pieds. Et que le ballet commence ! Son instinct et le mien envahirent la vallée, liés par la nature sauvage... une rencontre. La truite se lança vers le large. La soie se déroula, le moulinet chanta, chanta encore et encore... Un bref instant pour penser et la seule pensée qui me vint fut une question : « Va-t-elle s’arrêter ? ». Mon regard suivait la soie qui disparaissait vers les profondeurs, ignorant tout du paysage environnant. La canne pliait, le temps se figeait. Enfin, elle décida de s’arrêter. Instantanément, je me mis à mouliner pour la ramener vers le bord. Elle se révolta, la foudre jaillit du lac par deux fois pour plonger vers l’abîme. Ouah ! « Ne pas la perdre, surtout, ne pas la perdre. » Ma soie se dirigea alors droit vers la falaise sous-marine à mes pieds. La truite disparaissait parfois sous ce qui me paraissait être une corniche. Instinctivement, j’éloignais ma ligne du bord, les bras tendus, la canne vers le large. La roche risquait de trancher mon bas de ligne, ce qui libèrerait la truite. Chacun forçant de son côté, ce n’était plus seulement la rencontre de nos instincts, mais bien celle de nos habiletés physiques.

Mon geste devait être juste et précis, assez énergique pour ne pas déclencher une rebuffade qui aurait pour effet de casser mon bas de ligne et assez ferme pour sauver ma pêche. Et aujourd’hui, je sauvais ma pêche. Elle était là, la belle fario avec laquelle je me débattais depuis quelques minutes. Voilà, je tenais le coucher de soleil argentin dans mes mains : étoiles rouges, étoiles noires, robe aux paillettes argentées, dorées et orangées en dégradé. Je prenais le temps de la photographier et surtout, de la regarder, pour ne pas oublier, jamais. Pour ne jamais oublier l’invisible. Enfin, je la laissais glisser vers les profondeurs du Paimún, un peu de son instinct en moi et un peu du mien en elle. Ma canne à la main, je filais le long de la baie, ma pêche était finie. J’exultais ! Je sautais de joie et je ne retenais pas mes cris. Je flottais, les galets défilaient sous mes pas, sans bruits. La magie de la pêche était une fois de plus venue à ma rencontre. Seul témoin de cette scène, le volcan Lanín, bienveillant. Jérôme Lebreton, «trout bum» et fondateur de Mystik Angler, accompagne des passionnés lors de voyages de pêche. Depuis longtemps, la pêche est pour lui un mode de vie qu’il aime partager. De Charlevoix, en passant par la Colombie-Britannique, la France ou l’Argentine, cette passion n’a pas de frontière. jeromelebreton@mystikangler.com mystikangler.com

L’auteur, avant la remise à l’eau d’une arc-en-ciel sur le lac Paimún.

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Mystérieuses mortalités de saumons en Gaspésie

La cause demeure inconnue Par Valérie Bujold, biologiste M. Sc., ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Direction de l’expertise de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

Photo : Alain Lehoux, MRNF

Peut-être avez-vous entendu parler des mortalités de saumon qui ont affecté les rivières du secteur de Gaspé depuis 2009? Voici un résumé de la situation et les initiatives mises en œuvre afin de tenter de trouver la ou les causes de ces mystérieuses mortalités.

L’auteure, Valérie Bujold

Le diagnostic

Mais qu’est-ce qui cause des lésions cutanées chez les saumons de la rivière Saint-Jean? Après avoir écarté plusieurs hypothèses (déversement chimique, algue toxique, agent

Photo : Marcel Castilloux de la SGRG

C’est en juin 2009 que l’on observe les premiers saumons couverts de taches blanchâtres, sur la rivière Saint-Jean en Gaspésie. En fin de saison, le taux de mortalité est estimé entre 15 et 20 % de la montaison de l’année. Le même phénomène se répète en 2010. L’analyse de saumons morts, par le Centre québécois sur la santé des animaux sauvages de l’Institut vétérinaire de l’Université de Montréal à St-Hyacinthe,

a permis de déterminer que la cause de mortalité était une nécrose dermique jumelée à une infection fongique du genre « Saprolegnia sp ». Ce champignon, que l’on retrouve à l’état naturel dans les cours d’eau, est très opportuniste pour infecter des lésions cutanées.

Apparence externe d’un saumon présentant une infection fongique du genre « Saprolegnia sp ». Ce saumon a été observé sur la rivière York à l’été 2011. 42 Saumons illimités

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L’embâcle de la rivière Saint-Jean

Photo : Maxime Boivin, UQAR

Afin de tester cette hypothèse, un projet de télémétrie a été réalisé en 2010, une collaboration entre la Société de gestion des rivières de Gaspé (SGRG) et le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF). Les résultats ont démontré que 55 % des saumons marqués n’ont pas immédiatement localisé, dans l’estuaire, le petit chenal secondaire constituant l’unique voie d’accès à la rivière (les autres chenaux étant tous encombrés par l’embâcle de bois). Les saumons ont plutôt dû explorer l’estuaire pendant un certain temps pour le trouver, subissant ainsi potentiellement un stress. Ce petit chenal d’accès à la rivière se divisant, à un point, en deux voies distinctes de même longueur, soit une voie dégagée et une voie présentant un embâcle, les saumons avaient donc le choix.

Aperçu d’une section de l’embâcle de bois de la rivière Saint-Jean (Gaspésie).

Une différence significative a été observée au niveau de la durée moyenne du trajet pour les saumons : 45 minutes par la voie dégagée et presque 24 heures par la voie avec un embâcle. Le passage à travers une section encombrée de débris ligneux semblait donc ralentir la trajectoire des saumons en migration et entraînerait possiblement leur confinement. Il a également été constaté que l’embâcle et la configuration de la rivière empêchent les saumons adultes d’effectuer un retour en estuaire, une fois en rivière. Ainsi, même si l’embâcle ne peut être identifié comme la cause des mortalités, il semble donc que sa présence sur la rivière

Saint-Jean représente un obstacle aux déplacements des saumons pouvant potentiellement générer du stress ou des blessures physiques. De plus, l’évolution de l’embâcle de la rivière Saint-Jean, dans le temps, est préoccupante et relativement imprévisible. Suite aux pluies importantes de l’automne 2010, la progression de l’embâcle a été accélérée et ce dernier atteint maintenant le chenal principal. Des spécialistes ont proposé des solutions afin d’assurer le passage des saumons à long terme et éviter les risques potentiels d’inondation des infrastructures avoisinantes. Un comité consultatif, composé de plusieurs intervenants régionaux (la SGRG, le MRNF, la ville de Gaspé, Pêches et Océans Canada, le ministère de la Sécurité civile, l’Université du Québec à Rimouski, la Municipalité régionale de comté, etc.), analyse ces propositions, afin de trouver une solution permanente à cette problématique particulièrement complexe.

Photo : Marcel Castilloux , SGRG

viral ou bactérien, etc.), la raison de ces infections n’a pu être déterminée sans équivoque. Les regards se sont alors tournés vers une source potentielle de stress et de blessures : l’important embâcle de bois localisé dans l’estuaire de la rivière Saint-Jean depuis plusieurs années, et maintenant estimé à plus de 1.5 km.

Saumons se déplaçant sous des débris ligneux dans le secteur de l’embâcle de bois de la rivière Saint-Jean (Gaspésie).

Mortalités sur d’autres rivières à saumon Pour la saison 2011, la SGRG a mis en œuvre les recommandations du comité consultatif afin d’assurer la montaison des saumons en migration à travers le secteur de l’embâcle, par l’entretien d’une voie de passage et la mise en place de filets déflecteurs afin d’orienter les saumons vers cette brèche. Aucune mortalité n’a été observée sur la rivière Saint-Jean en 2011. Mais, à la surprise générale, ce fut sur la rivière York que plus de 210 grands saumons ont été retrouvés morts. Les saumons présentaient les mêmes symptômes que ceux observés en 2009 et 2010 sur la rivière Saint-Jean. Suite à Saumons illimités 43

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Photo : Alain Lehoux, MRNF

collaboration avec les gestionnaires de ces rivières à saumon, le MRNF a fait le suivi de la situation. Dans certains cas, nous avons pu constater que les poissons étaient morts avant d’avoir frayé.

Saumons femelles morts retrouvés sur la rivière York avant la fraie, à l’automne 2011.

Quelques hypothèses ont été suggérées, comme le niveau d’eau exceptionnellement bas des rivières de la région à l’automne 2011 ayant potentiellement affecté les mouvements des saumons qui se préparent pour la reproduction, mais aucune cause n’a formellement été identifiée. Toutefois, les montaisons de saumons dans les rivières ayant été relativement élevées en 2011, ces mortalités ne mettent aucunement en péril les populations de saumons de la Gaspésie.

l’analyse des saumons morts de la rivière York, il s’est avéré que la cause de mortalité était la même, soit une infection de type Saprolegnia. Toutefois, comme plusieurs d’entre vous le savent, il n’y a pas d’embâcle sur la rivière York… Alors, retour à la case départ... Qu’est-ce qui peut bien causer des lésions cutanées aux saumons de la rivière York permettant au champignon de s’installer et d’entraîner leur mort?

En terminant, sachez que la consommation d’un poisson présentant une infection de type Saprolegniase n’est pas dangereuse pour la santé humaine quoique, à première vue, le poisson est nettement moins appétissant. Cette problématique de mortalités de saumons sans cause apparente est particulièrement complexe. En résumé, on « nage » dans l’inconnu !

Dans certaines rivières dans le monde, le phénomène a été observé depuis les 40 dernières années : des saumons arrivent de la mer en bonne forme et sans lésions apparentes et, après leur entrée en rivière, développent sans raison des nécroses dermiques qui s’infectent par la suite par des agents fongiques du type Saprolegnia, entre autres. Ce phénomène appelé la nécrose dermique ulcérative (NDU) est connu, mais il ne s’agit que d’une description de symptômes cliniques; les causes et l’origine de ce phénomène n’ayant pas été étudiées, elles sont pratiquement inconnues.

Plan d’action

L’observation de saumons avec des « plaques blanches » est relativement commune, surtout en période automnale. Toutefois, il semble que le nombre de cas d’observations et de mortalités a été plus important l’automne dernier pour plusieurs rivières à saumon de la Gaspésie dont la Cascapédia, la York, la Dartmouth, la Bonaventure et la Restigouche. En

Afin de poursuivre les efforts pour tenter d’identifier les causes potentielles de mortalité, la Direction régionale de l’expertise de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine ainsi que le Service de la biodiversité et des maladies de la faune de Faune Québec du MRNF, élaboreront un plan d’action, en collaboration avec la SGRG, en prévision de potentielles mortalités durant la saison estivale 2012. Ce plan d’action inclura, entre autres, un protocole de suivi de paramètres environnementaux critiques pour les salmonidés (température, oxygène, transparence de l’eau, etc.) et, s’il y a lieu, l’échantillonnage plus intensif de tissus de poissons affectés à des fins d’analyse. Bien sûr, l’objectif est d’amasser le plus de données possible afin de pouvoir, un jour, dire que nous avons élucidé le mystère de la cause de ces mortalités de saumon, ce poisson qui est une des plus grandes richesses fauniques de la belle région de la Gaspésie.

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La mouche fétiche de Gilles L. Duhaime

La Green Highlander Texte et photos de Gilles L. Duhaime

L’auteur est membre du Conseil d’administration de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique depuis 25 ans. Il a été président fondateur du Centre Interuniversitaire de recherche sur le saumon atlantique et est présentement vice-président de la Corporation de pêche Sainte-Marguerite. Il pêche le saumon depuis 35 ans et apprend encore… L’auteur, Gilles Duhaime

L

orsque Bernard Beaudin m’a contacté pour m’offrir une page dans la revue Saumons illimités sur ma mouche fétiche, tout de suite m’est apparue cette traditionnelle mouche à saumon qui m’a procuré tant de « sûr-prises », la Green Highlander. Je m’en rappelle comme si c’était hier; il y a de ça pas moins d’une bonne trentaine d’années. Ça se passait sur la Sainte-Marguerite, dans la fosse Glass, lors de ma première expérience à la pêche au saumon. Tôt ce matin-là, au milieu du mois d’août, j’étais assis dans le canot avec Normand, guide de pêche travaillant pour le compte du Club où j’avais été invité. Il me tendit sa boîte remplie de mouches classiques en plumes, toutes pêle-mêle, et me demanda d’en choisir une belle pour la première « drop ». Quelle merveille que de visionner cet arc-en-ciel de plumes dans la boîte en alu! J’en ai tâté et viré plusieurs, mais mes yeux revenaient sans cesse sur la même que, finalement, je choisis et lui remis. « Ah! C’est une Green Highlander, une bonne mouche pour icitte », me lança-t-il avec enthousiasme. Une numéro 6 attachée en vitesse et lancée tant bien que mal (…je commençais) vers un saumon qui venait tout juste de crever l’eau, à droite de la grosse roche brune au milieu de la fosse. Au quatrième lancer, un gros remous et ça raidit. Après un court combat et beaucoup de hi!, de ha! et de oups!, un beau 15 lb se ramassa dans le filet (dans le temps, on pouvait conserver nos saumons). C’est à cet instant même

que j’ai eu, comme on dit, la piqûre et la Green Highlander est devenue à jamais mon leurre préféré. Cette mouche aurait été conçue par un certain Monsieur Grant, originaire de Elchies, ville sise le long de la fameuse rivière Spey en Écosse. La littérature sur cette mouche à saumon est abondante et, croyez-le ou non, on spécule encore sur la fameuse couleur « verte » du matériel qui orne l’avant du corps de la mouche. On peut utiliser du dubbing synthétique, du duvet de fourrure de phoque ou encore de la laine mohair brossée, teinte en vert, foncé, forêt, olive ou autre. La meilleure description de cette partie du corps lue et vue, à ce jour, Photo 1, Green Highlander classique serait composée de laine mohair de couleur « vert olive » sale. C’est d’ailleurs cette couleur que vous pouvez inspecter sur la photo (Photo 1) d’une classique Green Highlander montée par le célèbre monteur américain, Ron Alcott. Il m’en avait fait cadeau lors d’une visite à un de nos congrès de Québec. Saumons illimités 45

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Photo 2, Green Highlander à plumes

Certains clubs privés au Québec qui utilisent encore aujourd’hui des mouches à plumes ont la Green Highlander dans les coffres des pêcheurs et elle est souvent accompagnée de la Jock Scott et de la Silver Doctor. J’en conserve moi-même précieusement une série dans ma boîte à mouches et j’en ai souvent une épinglée sur ma veste. Une photo de cette mouche, modifiée et adaptée pour la pêche, apparaît sur la photo ci-contre (Photo 2). C’est une mouche « universelle » et une excellente « dépanneuse ». Quand il n’y a rien qui fonctionne…, je sors une Green Highlander et elle a causé plus d’une « sûr-prise ». Je ne compte plus les prises sur la Sainte-Marguerite (branches principale et nord-est). La mouche m’a aussi bien servi sur la Bonaventure, la Madeleine ainsi que sur la Grande-Rivière et la Matapédia. La meilleure anecdote s’est passée sur la rivière Shannon en Irlande. Quelques jours de vacances, après un voyage d’affaires, m’ont donné l’occasion d’aller pêcher, sur invitation, sur cette rivière très renommée. Je vous passe les détails pour simplement vous souligner que, sur les 14 pêcheurs placés sur les différents « beats » (secteurs de rivière comprenant plusieurs fosses à saumons), j’étais le seul équipé d’une canne de 9 pieds, soie 9, les autres ayant tous des 12, 14 ou 16 pieds (à deux mains) et utilisant de grosses mouches. J’avais apporté quelques boîtes de mes mouches favorites et gagnantes, mais mon « gillie » (guide en Irlande et en Écosse) n’en a pas trouvé une à son goût. Il attachait ses propres mouches à ma ligne et de grosses à part ça. Quand j’ai un guide…, c’est lui qui mène et… des fois…, j’écoute. Nous étions donc dans cette fosse qui, nous a-t-on dit, est considérée comme la meilleure de notre « beat ». Il y avait du saumon, mais aucun n’était intéressé à prendre les mouches de mon « gillie ». Il guidait mon compagnon à gué et j’en ai profité pour aller explorer un peu plus haut dans cette longue fosse. Je montais donc tranquillement quand, à trente pieds de moi, au large, j’aperçus un beau dos noir qui creva l’eau. Je remarque l’endroit et continue ma montée. J’arrête et le dos tourné, je cherche dans une de mes boîtes LA MOUCHE pour cette rivière. Je me dis l’Écosse, ce n’est pas très loin de l’Irlande et puis s’il y a un peuple au monde qui aime le VERT, c’est bien les Irlandais et pourquoi pas les saumons irlandais itou. Une Green no 4 est attachée discrètement à mon bas de ligne. Je l’embrasse et c’est parti… mon kiki.

Photo 3, Green Highlander à poils

Parure de la Green Highlander (Photo 3) Hameçon : Partridge 2 à 10

Fil : Noir 6/0 Ferret : Tinsel oval argent, moyen Cul : Soie floch jaune dorée

Queue : Plume de crête de faisan doré

Touffe : Plume d’autruche noire

Côtes : Tinsel oval argent, moyen

Corps : 1/3 soie floch jaune, 2/3 soie floch ou dubbing vert olive

Hackle : Vert palmé et rasé sous la hampe

Aile : 10 fibres de pèlerine de faisan doré, recouvertes de quelques poils de queue de chevreuil jaune et brun

Colet : Hackle vert

Tête : Laque noire

J’ai commencé assez loin pour bien préparer l’approche. Petits pas « français » vers l’aval et deux lancers à chaque arrêt. Rendu à l’endroit précis, j’avais le souffle court et des plus petits pas… et soudain QUEUFLOKK KAFLOKK! Tout’un coup et ça part c’taffère-là! « What the hell is going on? » cria le « gillie ». « Salmon… maann and a big one too ! », lui criai-je à mon tour. « Take your time, I’am cominn ». Et ce fut un bon combat d’une vingtaine de minutes. Mon « gillie » avait peur que je perde le saumon avec ma tite canne et me pressait de rentrer le saumon. On le sauva, car là-bas la remise à l’eau, ça n’existait pas. Le plus comique de l’histoire, c’est que ce fut le seul saumon qui s’est capturé sur cette rivière ce jour-là. Pendant la soirée (party) qui suivit au club après la pêche, tout le monde venait me voir pour me féliciter de cette pêche « miraculeuse »… avec une canne de 9 pieds en combattant un saumon de 15 livres. Confectionner une mouche à plumes requiert de l’adresse et beaucoup de matériaux, aujourd’hui difficiles à trouver en raison des lois et règlements qui gouvernent l’utilisation des plumes des oiseaux d’espèces protégées. Des substituts doivent être utilisés et la similitude avec l’originale est difficile à rencontrer. Toutefois, j’ai eu quand même de bons résultats avec la mouche à poils que j’ai montée et qui est montrée sur la photo ci-dessus (Photo 3). La parure y est décrite. Essayez-la… Succès garanti!

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La conservation du saumon :

entre la rivière et la table ! Par Dre Guylaine Séguin, vétérinaire au ministère des Ressources naturelles et de la Faune

Photo : Guylaine Séguin

Vous avez enfin pris votre saumon tant convoité? Toutes nos félicitations! Maintenant qu’il est dans votre puise, comment avez-vous prévu préserver la qualité et la saveur de sa chair jusqu’à votre table? Afin de faire honneur à ce poisson, voici quelques conseils qui contribueront à faire de votre expérience un succès… sur toute la ligne! L’auteure, Guylaine Séguin

1) Effectuez une éviscération rapide du saumon après sa mort

C’est pourquoi nous vous recommandons de vous diriger vers le poste d’enregistrement immédiatement après la capture, afin d’effectuer l’éviscération du saumon tout de suite

Photo : CQSAS

En éviscérant votre prise le plus rapidement possible, vous préserverez la qualité de sa chair en limitant les migrations parasitaires et la contamination bactérienne. Comme tous les autres poissons sauvages, le saumon atlantique peut être naturellement porteur de pathogènes qui sont susceptibles de présenter un risque pour votre santé, ou qui peuvent tout simplement gâcher votre expérience gourmande. Lors de la mort du poisson, certains parasites, comme le ver Anisakis sp. ou le ver Diphyllobothrium sp., peuvent entamer une migration vers la chair (un peu comme s’ils souhaitaient « abandonner le navire »), ce qui augmente les risques qu’ils se retrouvent plus tard dans votre assiette. De plus, l’intestin des poissons se décompose très rapidement après la mort (en quelques heures à peine à la température de la pièce), ce qui libère des bactéries qui contaminent alors la chair.

Saumon contaminé par le ver Anisakis sp.

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après son enregistrement. Pour éviter que la chair se dessèche à la suite de l’éviscération, placez votre prise dans un sac de plastique étanche, dont l’air est retiré au maximum.

2) Gardez le poisson au frais en tout temps Le froid permet de préserver la qualité de la chair de votre saumon, principalement en limitant la prolifération bactérienne post mortem. C’est pourquoi nous vous recommandons de mettre votre poisson au frais aussitôt que possible après sa capture. La meilleure technique consiste sans contredit à placer votre prise dans une glacière remplie de glace. S’il est impossible d’avoir accès à une glacière, l’eau froide peut aussi être une solution pour garder votre prise au frais (soit à même la rivière, soit dans un contenant rempli d’eau froide que l’on remplace régulièrement). Par contre, si votre poisson est éviscéré, un contact direct avec l’eau pourrait modifier la texture de sa chair. Pour éviter ce problème, utilisez encore une fois un sac de plastique étanche, dont l’air est retiré au maximum.

S’il vous est impossible d’enregistrer et d’éviscérer le poisson immédiatement après sa capture, tel qu’il est recommandé au point 1, il est d’autant plus important de le mettre sur la glace rapidement après sa mort. La contamination de la chair par des parasites ou des bactéries provenant des viscères sera alors ralentie.

3) Empressez-vous de mettre votre poisson au réfrigérateur ou au congélateur à votre retour L’emballage sous vide est idéal pour éviter que la congélation n’abîme la chair d’un poisson éviscéré.

4) La façon la plus sécuritaire de manger du poisson sauvage demeure de le faire cuire complètement La température interne doit atteindre 63 °C. La chair devrait alors se défaire aisément à la fourchette et ne plus présenter de zone d’apparence translucide. Nous vous souhaitons une excellente saison de pêche!

Photo : Véronique Leclerc

Des pêcheurs heureux

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la pêche!

Un barbecue pour

Photo : Lucie Blanchet

Par Bernard Beaudin

L’auteur a été président de la FQSA et président-directeur général de la Fondation de la faune du Québec. Il pêche depuis 35 ans et il est membre de l’Ordre international des disciples d’Escoffier. L’auteur, Bernard Beaudin

U

n voyage de pêche au saumon, ça représente d’abord pour moi des vacances et qui dit « vacances » dit « plaisir gastronomique ». Après toutes ces années de pêche, je connais, dans tous les coins du Québec, des chalets et des motels équipés de cuisinette. C’est une condition essentielle pour mon hébergement. Comme vous le savez, nous mangeons souvent à des heures impossibles pour des restaurateurs, c’est-à-dire très tôt le matin et très tard le soir, si Salmo salar a fait le capricieux durant la journée. La bouffe que nous cuisinons avec des produits achetés localement est la meilleure. Poissons, crustacés, agneau, fromages et bien d’autres aliments sauvages ou élevés et cultivés dans ces régions du Québec méritent d’être bien apprêtés, foi d’Escoffier! Mais fréquemment, dans ces hébergements, il manque un barbecue ou bien il est de mauvaise qualité. C’est un moyen de cuisiner essentiel durant la belle saison de pêche. Pour cette raison, j’apporte le mien qui est de bonne qualité et qui cuit à merveille. Mais que choisir comme barbecue?

Les BTU La British Thermal Unit (unité thermique qui pourrait s’exprimer en joule), souvent invoquée comme LA principale qualité, n’est pas la seule caractéristique d’un bon BBQ, et loin de là. Selon moi, ce qui compte en premier, c’est la surface ou grille de cuisson. Précisons-le tout de suite, la fonte est supérieure à toute

Ce Weber est équipé d’une lampe qui s’allume et s’éteint automatiquement en soulevant le couvercle et en le refermant. C’est un ajout très utile.

autre matière. Elle accumule plus de chaleur et en perd moins au contact des aliments. Pour saisir une viande comme il se doit, la fonte est idéale.

Distribution de la chaleur Les brûleurs, qui sont des tubes de venturi, doivent être en acier inoxydable de qualité, perforés de petits trous et protégés de l’introduction d’araignées ou d’autres insectes, comme les perceoreilles. Le brûleur doit parcourir la plus grande surface possible sous la grille de cuisson, pour chauffer toute la surface. De plus, la flamme doit être à l’abri des retombées de gras liquide qui s’enflamment et brûlent les aliments. Il s’agit là d’une caractéristique très importante.

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Quelle déception quand vous allumez votre BBQ et que le tube est obstrué par de petites bêtes, qu’il est 22 h, que vous avez faim et ne pourrez pas faire cuire vos côtelettes d’agneau du Bas-Saint-Laurent!

Légèreté et durabilité Le seul matériau qui répond à ces deux qualités tout en résistant à de fortes chaleurs est l’aluminium. Les coquilles de barbecue, faites de ce produit du Québec, répondent à ces exigences.

Cette compagnie américaine a un site internet très bien fait, où l’on trouve tous leurs produits, pièces et équipements. (www.weber.com) À Québec, on en trouve chez Home Dépot et Réno Dépot, au coût de 150 $ à 180 $. C’est plus cher que les autres petits poêles, mais pour réussir une vraie bonne cuisson, il n’y a pas mieux sur le marché à ma connaissance. Bonne pêche et bonne bouffe!

Source de propane Je ne vous recommande pas le charbon de bois qui prend beaucoup trop de temps à chauffer. Mais votre BBQ portable devrait pouvoir être alimenté par de petites bouteilles de gaz ou une bouteille standard de 20 lb. En conséquence, votre poêle doit avoir une valve avec régulateur afin d’accueillir les deux sources d’alimentation. Un tube souple avec adaptateur se trouve facilement sur le marché pour le relier à une grosse bouteille.

Mon choix Sur le marché des barbecues à Québec, ceux de la marque Weber fournissent un produit qui répond à mes exigences. J’ai choisi le plus petit, le modèle Q100, léger, performant, compact et durable. C’est un produit haut de gamme, très bien fait sous tous ses aspects. Il possède un allumeur automatique, un contrôle de chaleur de haute précision et un très bon récupérateur de graisse de cuisson, entre autres.

Remarquez la viande qui a été saisie à la perfection par la grille en fonte; vous ne ferez pas bouillir vos viandes avec ce barbecue.

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Opinion

du lecteur

Réaction à l’article de Brigitte Blais et André Bélisle, par Jean-Sébastien Bernier, biologiste, T.P.

Gaz de schiste et saumons… Compatibles ou non? (Hiver 2012)

C

’est avec intérêt que j’ai lu l’article de Brigitte Blais et d’André Bélisle, intitulé Gaz de Schiste et saumons… compatibles ou non? publié dans votre édition de l’hiver 2012. À l’heure où les Québécois se posent plusieurs questions sur les effets possibles de l’extraction du gaz, toutes les réflexions sur ce sujet s’inscrivent dans une démarche nécessaire, éducative et démocratique. Mais, j’ai été piqué de constater que les auteurs dénoncent les pratiques de l’industrie gazière à l’aide d’exemples et de chiffres qui sont erronés, amplifiés ou simplement hors contexte. Il en ressort du texte un sentiment d’indignation envers la ressource gazière, un sentiment mal avisé que je ne souhaite pas à mes collègues saumoniers. Par exemple, les auteurs s’inquiètent que la quantité d’eau nécessaire au forage d’un puits (environ 15 000 m3) puisse engendrer un impact important sur les habitats du saumon, à cause de l’effet cumulatif des 20 000 puits, supposément requis pour rendre l’opération intéressante économiquement. Tout d’abord, le fait est que tous ces puits ne se foreront pas en même temps et plusieurs, en phase d’exploration, ne nécessiteront pas de fracturation. Aussi, il faut savoir que 15 000 m3 représente le volume d’eau de 6 piscines olympiques; c’est une très faible fraction du débit quotidien moyen d’une rivière, soit le tiers de 1 % (exemple : pour une rivière

à 50 m3 par seconde = 4 320 000 m3 par jour, soit environ 0,35 % de son débit quotidien). Il est évident que de nombreuses rivières au Québec peuvent fournir de l’eau pour plusieurs forages par jour, à certaines périodes, de manière sécuritaire pour la faune aquatique et ses habitats. Ce n’est pas une raison pour gaspiller l’eau, mais l’approvisionnement en eau n’est certainement pas un enjeu à considérer pour la protection du saumon, dans le contexte du Québec. Enfin, ne sous-estimons pas le travail de contrôle du MDDEP à l’égard des normes à respecter. La qualité de l’eau est un enjeu plus important du point de vue du saumon. Toutefois, ce n’est pas au niveau de la gestion des résidus de forage (eau et boues) que le risque réside, comme le suggère l’article. Sachons que dans la pratique actuelle, les ingénieurs utilisent principalement des produits d’origine naturelle (souvent modifiés) et voient à ce que la qualité des résidus n’excède pas les critères d’admissibilité exigés par les quelques usines québécoises aptes à les traiter. Les expériences albertaines dans le domaine des forages sont notables : l’érosion des sols et le relâchement de matières en suspension, associés à la densification des chemins d’accès et les nombreux ouvrages de franchissement des cours d’eau (ponts et ponceaux), sont les enjeux principaux pour la protection des habitats du poisson. Rien à voir avec les propos tenus dans l’article.

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Un dernier exemple d’inquiétude non fondé de la part des auteurs de l’article est l’effet du réchauffement de l’eau par le pompage d’eau pour des forages. N’oublions pas que le permis provincial pour pomper de l’eau dans une rivière à des fins industrielles prévoit déjà des modalités strictes pour la protection des poissons, notamment des périodes d’exclusion, des seuils de fermeture (arrêt de pompage) et le maintien de débits naturellement retrouvés en condition normale. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter outre mesure au sujet d’activités de pompage d’eau pour des forages gaziers, à moins de douter déraisonnablement des compétences de l’État en matière d’émission des permis et de contrôle.

par l’intermédiaire de programmes incitatifs d’intendance, de protection et de mise en valeur, comme c’est déjà le cas avec l’hydroélectricité, le tourisme durable, etc. Elle peut aussi apporter des emplois dans les secteurs des services connexes, une avenue à étudier sérieusement dans le contexte actuel.

Autre chose à garder en tête, au niveau des risques de cancer et de maladies pulmonaires pour les résidents du voisinage : l’état du Wyoming vient de diffuser les résultats d’une étude sérieuse de la prestigieuse société Sierra Research Inc. à l’effet que les nombreux champs de forage du comté de Sublette aux États-Unis n’engendrent pas de risque important pour la santé. Pourtant, il y a plus de 10 000 puits gaziers actifs dans ce comté seulement, tous concentrés au sud de Marbleton et Boulder, en plein coeur des vallées poissonneuses de Big Sandy River et New Fork River.

Enfin, l’industrie gazière doit nous convaincre du bien-fondé de son odyssée au Québec. Pour y arriver et s’appuyer sur une démarche scientifique, elle doit explorer, donc acquérir des connaissances empiriques locales sur les gisements, comme la qualité du gaz ou la quantité disponible et les contraintes associées à son extraction, son transport, etc. Si on ne permet pas aux compagnies gazières de franchir cette première étape visant à bien connaître la ressource et les effets pouvant être engendrés, on ne pourra ni comprendre les véritables enjeux socio-environnementaux, ni juger de la pertinence de l’exploiter. On ne devrait pas condamner le futur de cette industrie sur des suppositions non fondées ou des élans de paranoïa, comme le font malheureusement de trop nombreux activistes actuellement au Québec. Il faut se le rappeler, les compagnies gazières qui possèdent un permis d’exploration ne peuvent pas produire, ni exploiter, tant qu’un permis spécifique pour le faire ne leur est pas accordé.

Aussi, dans les grandes villes américaines, la conversion des autobus vers le gaz naturel diminue les problèmes de smog de manière évidente. C’est le cas de Los Angeles, New York, Houston, Atlanta, Boston, Washington et San Diego, pour ne nommer que celles-ci, où au total plus de 4500 autobus au gaz naturel y circulent actuellement : une solution rapide et réaliste au smog urbain… en attendant que la technologie nous propose d’autres alternatives encore moins polluantes. En bref, les auteurs ne véhiculent pas un message basé sur des faits réels et véridiques. Soyons objectifs! Le gaz représente une option énergétique potentiellement moins polluante que plusieurs hydrocarbures (mazout, diesel, charbon) dont la combustion est à l’origine de l’acidification de nos lacs et forêts. Stratégiquement utilisée, cette ressource a un fort potentiel d’atténuer rapidement certains impacts sur la qualité de l’air, particulièrement ceux des secteurs industriels souvent gourmands en hydrocarbures. En outre, l’activité économique qui y est associée peut certainement apporter un coup de pouce à la ressource saumon

Par ailleurs, l’industrie du gaz vit actuellement un virage technologique au niveau des procédés d’extraction et méthodes de forage (lubrifiants, filtration des eaux de rejet, agents de fracturation, contrôle des émanations, etc.), lesquels visent, notamment, à améliorer les performances environnementales des projets.

Pour tout développement, il y a lieu d’être vigilant en tant que société, ainsi qu’en tant qu’individu, pour identifier les enjeux environnementaux sensibles et réagir promptement afin d’empêcher les faux pas; mais aussi ne manquons pas de garder une approche scientifique, rationnelle et honnête dans nos compréhensions et nos réflexions.

AVIS : Les opinions émises dans la rubrique « Opinion du lecteur » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la FQSA. Saumons illimités 53

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Défi

100 % féminin Louise, Suzanne et Hirlse, soyons fières, car nous avons relevé le défi d’une journée d’initiation à la pêche au saumon pour les femmes, animée exclusivement par des femmes! C’est avec Lucie Bégin et Ann Smith que notre équipe d’accompagnatrices s’est complétée, pour cette troisième édition sur la rivière Saint-Jean-Saguenay. L’auteure, Sylvie Tremblay

Texte par Sylvie Tremblay et photos par Michel Desjardins

Et que dire de cette journée! Quand Ann Smith, une guide de renommée internationale, me dit : « J’étais honorée qu’on me demande d’être une des vôtres », je n’en crois pas mes oreilles! « J’en devais une à mes amies, ajoute-t-elle, et cela m’a amenée jusqu’ici! » Venue de Gaspé, elle a parcouru 600 km pour participer à cette journée d’initiation et elle arrive avec la voiture remplie d’équipements à prêter : des bottes aux mouches, en passant par les cannes! Toutefois, elle se dit un peu inquiète de pêcher cette rivière qu’elle ne connaît pas et qui est couleur thé plutôt que cristalline comme celles de Gaspé… Immédiatement rassurée par ses amies Louise Laparé et Suzanne Beaudet, cela nous permet de la taquiner un peu! Soutenir les petites rivières et l’intégration des femmes à la pêche, Ann le fait depuis plus de deux décennies, mais prendre un congé en pleine saison de pêche, c’était une première en 23 ans. C’était un p’tit bonheur… non un grand bonheur quand Valentine, une fille de l’île d’Orléans, a remis à l’eau son premier saumon. Alors que Louise initie la mère de Valentine, un peu plus loin dans la fosse, Valentine est concentrée à appliquer les judicieux conseils préalablement reçus. Elle ne pense qu’à bien quadriller la fosse, garder sa canne baissée quand elle se prend dans le fond… Elle mouline pour se

Le groupe sur l’heure du midi Rangée du haut : Michelle Arnaud, Hirlse Dufour, Sylvie Boivin, Lydia Girard-Tremblay, Michel Desjardins DG de la rivière St-Jean-Saguenay, Micheline Roy, Lucie Bégin, Suzanne Beaudet, Valentine Lavoie-Bel, Véronique Mallet, Sylvie Tremblay Rangée du bas : Suzanne Boivin, Catherine Duchesne, Louise Laparé, Francoise Verhas, Sylvie Lavoie, Ginette Tremblay, Ann Smith, Thérèse Bilodeau

déprendre, mais tout à coup le fond lui saute en pleine face, c’est un saumon! « J’ai un saumon AAAH! Qu’est-ce que je fais? » Bien sûr, Louise est accourue, lui a rappelé de saluer le saumon qui saute encore et encore, l’a soutenue et

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restée en contact, pêcheront ensemble au cours de la prochaine saison. Ginette, une de mes protégées, est venue me saluer au kiosque de la FQSA dans un récent salon de plein air. Elle préparait sa prochaine saison et l’espoir de capturer un saumon est toujours présent. D’ici là, elle participera au souper bénéfice de la Corporation de gestion de la rivière Saint-Jean-Saguenay. Valentine ou quand un rêve se réalise

encouragée jusqu’à ce qu’il se calme, s’approche et que ce magnifique spécimen d’environ 70 cm soit libéré suivant les règles de l’art! Capturer un saumon à sa première journée de pêche, c’est mémorable… L’euphorie passée, elle tremblait, pleurait et était prête pour un deuxième. En fin d’après-midi, elle prend une truite. Jamais elle n’avait pris une aussi grosse truite. Vite, elle la remet à l’eau, car c’est un saumon qu’elle veut! La salmonite a fait son œuvre, Valentine a prolongé son séjour, elle est retournée pêcher le saumon aux quinze jours et elle a même cassé sa canne. Mais, depuis qu’elle a senti la soie vibrer et vu Salmo danser, elle est accro.

Notre défi 100 % féminin est non seulement atteint, mais rehaussé de sa première remise à l’eau. En août prochain, Louise Laparé, marraine de l’événement, et Suzanne, sa partenaire de pêche, arriveront en coup de vent entre deux tournages, mais seront tout aussi dynamiques. Ann prendra une fin de semaine de congé pour une deuxième saison consécutive, afin d’initier d’autres femmes!!! Hirlse, Lucie et moi serons aussi de la partie, car comme le dit si bien le directeur général de la rivière St-Jean-Saguenay, Michel Desjardins, « Moi je garde mon équipe de rêve! » Espérant que 2012 vous apporte autant de joie et de surprises!

À peine 45 minutes s’étaient écoulées, depuis le début de cette initiation à la pêche à la mouche, et un rêve s’était réalisé pour Valentine. Louise, tout aussi impressionnée, ne se gênait pas pour vanter sa protégée à l’heure du dîner, alors que nous étions toutes rassemblées. Pour l’équipe de la rivière, c’était au-delà de leurs espérances et pour les participantes, tout devenait possible. Cet engouement, c’est ce qui ramène Suzanne à l’évènement chaque année. Elle vous dira que c’est transmettre du bonheur. « J’oublie tout à la pêche alors que partout ailleurs, je suis préoccupée du bien-être de ma famille… Là, j’arrive à ne penser qu’à la meilleure stratégie du moment! » Tout au long de l’année, elle fait le décompte des jours qui la mènera à sa première sortie de pêche, elle rêve de rivières et s’imagine essayant sa nouvelle canne ou tout autre achat fait lors d’événements-bénéfice.

Hirlse, en pleine action et les deux soeurs, Suzanne et Sylvie Boivin

À la journée d’initiation, j’étais avec Ginette et sa filleule de 20 ans; Louise était en compagnie d’une mère et sa fille; Hirlse a coaché deux sœurs et Suzanne était avec une « veuve » de la pêche qui souhaite accompagner son amoureux… La pêche au saumon est-elle vraiment une question de passion ou davantage une histoire d’amour? En témoignage de l’intensité vécue lors de cet événement, Ann et une des femmes qu’elle a initiées avec laquelle elle est

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Gastronomie

Saumon en papillote sur BBQ

Texte de Sothea Deng et photos de Marc-Antoine Jean

Sothea Deng, chef cuisinier à Québec, possède une entreprise de traiteur à domicile haut de gamme, Cook’ning. Cambodgien d’origine et Québécois de cœur, ses expériences culinaires ainsi que sa passion l’ont amené à voyager en Amérique et en Europe afin de peaufiner son art. Avec la saison estivale qui commence et par surcroît l’utilisation des barbecues, je vous propose une excellente recette de saumon en papillote. Un régal pour vous et vos invités! L’auteur, Sothea Deng

INGRÉDIENTS

PRÉPARATION

(Pour deux personnes)

Pour simplifier la tâche, je suggère de préparer la recette d’avance en prévision de votre BBQ. Couper la patate douce en deux portions et emballer dans une feuille d’aluminium. Mettre au four pendant 1 h 30 min à 400 °F. Mariner le saumon dans la bière pendant 1 h 30 min. Couper les poivrons, la courgette et l’oignon grossièrement (morceaux de 1 pouce x 1 pouce). Incorporer aux légumes, un peu d’huile d’olive, du sel et du poivre au goût. Bien mélanger les légumes et les emballer dans une feuille d’aluminium. Hacher l’ail et le thym. Retirer le saumon de la bière et éponger avec un essuie-tout. Retirer aussi la portion de patate douce du four. Badigeonner le saumon d’huile d’olive. Saler et poivrer au goût et rouler délicatement le saumon dans l’ail et le thym hachés. Emballer le saumon dans l’aluminium. Mettre les trois papillotes (saumon, patate, légumes) sur le BBQ à feu moyen pendant 3 minutes de chaque côté.

400 g de saumon frais 2 courgettes 1 poivron rouge 1 poivron vert 1 gousse d’ail 1 oignon 1 bière blanche 1 patate douce 3 branches de thym Sel et poivre Huile d’olive

Bon appétit!

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Retour sur la soirée

« Séquences Saumon » Texte et photos de Benoît Lacasse

L

e samedi 17 mars dernier se tenait la première édition de « Séquences Saumon » à l’Hôtel Navigateur de Rimouski. En collaboration avec la FQSA et plusieurs autres commanditaires, cette activité se voulait une soirée de visionnement de vidéos de pêche au saumon projetés sur grand écran. Une soixantaine de mordus se sont réunis en cette journée de la St-Patrick, afin de partager et de visionner des séquences vidéo avec plusieurs autres passionnés. Le comité a d’ailleurs été agréablement surpris de l’engouement des saumoniers. Plusieurs se sont même déplacés de l’extérieur de Rimouski, afin d’assister à la première de l’événement.

Après révision des commentaires, nous constatons qu’unanimement l’intérêt et la satisfaction sont élevés; nous pensons donc répéter l’activité. Bien entendu, afin d’assurer la pérennité de l’activité, le comité « Séquences Saumon » compte sur vous et vos images, indispensables pour une prochaine édition! À tous, nous vous souhaitons une excellente saison de pêche et de capture d’images. Au plaisir de vous revoir en grand nombre!

Au programme, une conférence technique sur le combat avec Salmo salar, en situation de remise à l’eau, a été donnée par Claude Hamel. Suite à cette conférence des plus intéressantes, convives et amis ont pu échanger autour d’un copieux repas du restaurant la Cage aux Sports, à même l’hôtel Navigateur. Venait ensuite le clou de la soirée avec la projection des séquences obtenues des pêcheurs. Pas moins de 18 vidéos d’une durée approximative de quatre minutes ont été présentés sur un écran géant combiné à un système audio qui n’a laissé personne indifférent. Littéralement, l’assistance a été conquise par des images à couper le souffle, mais aussi par la qualité des montages. La soirée s’est terminée sur une note festive, avec le tirage de plusieurs prix de présence.

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Plaque remise à Claude Hamel par « Séquences saumon » et la FQSA en guise de remerciements pour le travail pédagogique qu’il réalise auprès des pêcheurs. Claude Hamel est entouré à gauche de Benoît Lacasse de « Séquences saumon » et à droite de Michel Jean, directeur général de la FQSA

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Babillard MOUCHEURS DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN (MMM) Bienvenue à tous, soirée « portes ouvertes » aux MMM, vendredi le 21 septembre 2012 de 19 h à 21 h 30 au 7110, 8e Avenue, Montréal. Venez rencontrer notre CA, nos instructeurs et d’autres membres et partagez vos histoires de pêche. Nous serons présents pour vous donner toute l’information sur notre club, nos activités, nos cours et nos sorties de cet automne. Au plaisir de vous rencontrer! Pour toute information complémentaire ou pour devenir membre de l’association des Moucheurs du Montréal Métropolitain, voir notre site Internet : www.moucheurs-mtl-metro.org ou nous joindre par téléphone sur le MouchO-Phone, au 514 721-8695.

DEUX CONCOURS À LA POURVOIRIE LE CHASSEUR Dans le cadre du lancement de notre blogue, de notre page Facebook et de notre compte YouTube, nous vous invitons à participer à deux concours. Ceux-ci sont accessibles uniquement sur le web et les médias sociaux. Partagez l’information et bonne chance à tous!

Concours no 1 : Gagnez un séjour de pêche à la truite d’une valeur de 690 $! Détails du concours : • Séjour de pêche à la truite, pour 4 personnes • Incluant : hébergement pour 3 nuitées (chalet no 2), droits de pêche et chaloupes • Dates du séjour : Du 13 au 16 juillet 2012 • Valeur de 690 $ • Tirage le 30 juin 2012 Pour participer, abonnez-vous à notre Infolettre et devenez adepte de notre page Facebook.

Concours no 2 : Partagez vos expériences et vous pourriez gagner un forfait de pêche pour 4 personnes d’une valeur de 1 333 $ Détails et conditions du concours : • Séjour de pêche à la truite, pour 4 personnes • Incluant : hébergement en auberge pour 2 nuitées, droits de pêche, chaloupes, repas et literie • Valeur de 1333 $ • Tirage le 1er décembre 2012 • Ce prix sera valide pour la saison 2013 • Non applicable comme crédit pour une réservation déjà effectuée • Non transférable • Vous acceptez que vos commentaires et photos soient possiblement diffusés sur notre blogue et divers comptes de médias sociaux Pour participer, il faut s’inscrire à notre infolettre et partager vos expériences à l’aide d’un formulaire sur notre blogue. Lien Internet menant aux deux concours : http://pourvoirielechasseur.ca

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