LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE
Saumons VOLUME 33, NUMÉRO 2 • ÉTÉ 2010
illimités 87
700$ / 5 €
Convention Poste-publications 40063917
LE CONGRÈS ANNUEL DES SAUMONIERS
Les résultats du championnat de montage de mouches
29.04.10 - SAUMONS ILLIMITÉS_Layout 1 29/04/10 3:59 PM Page 1
Numéro 86 Photo couverture : Marc Antoine-Jean Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@saumon-fqsa.qc.ca www.saumon-fqsa.qc.ca Éditeur : FQSA Coordonnateur : Marc-Antoine Jean, majean@saumon-fqsa.qc.ca Collaborateurs : Gérard Bilodeau, Pierre Manseau, Richard Sirois, Michel Jean, Gilles Shooner, Bernard Beaudin. Tirage : 4 000 copies Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 10 $) Abonnement au magazine Saumons illimités 25 $ (hors Canada ajouter 10 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes.
4 Mot du président
6 From the president
10 Congrès des saumoniers
Sommaire
ÉCHO DES RÉGIONS
SECRETS DE SALMO
16 Construction du barrage sur la Trinité
26 Plonger dans l’inconnu
LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FQSA Président : Yvon Côté Secrétaire : André Baril Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : Claude Hamel, V.P. • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : Yannick Chuit, François Chapados, Marc Dancose • Québec et Saguenay : David St-Laurent, Michel Ouellet Vice-président aux affaires autochtones : Jean-Marie Picard Vice-présidence à la gestion des rivières : Pierre-Paul Turcotte, président de la Société de gestion de la rivière Matane • Rive sud : Marco Bellavance et Paul Morris Leboutiller, administrateurs à l’Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski • Rive nord : Georges Gagnon, directeur général de la Société d’aménagement de Baie-Trinité poste Denis Lavigne, directeur général de l’Association protection rivière Aux Rochers Vice présidence aux finances et affaires corporatives : Jean-Claude Villeneuve Représentant de la FPQ : Dominic Dugré Représentants gestionnaires (2) : Ronald Desbiens, Saumon de la rivière Malbaie, vacant Délégués externes : • CIRSA : Gilles L. Duhaime • FSA : Charles Cusson • CIFQ : Vacant • Relations extérieures : Pierre Tremblay
22 Hommage à Paul Leblanc 40 Gaspésie, le royaume du saumon
Directeur général : Michel Jean Présidents honoraires : Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina
Index des publicités
32 Les bonzes de Matane
52 Babillard
Air Medic....................................................................................... 20 L’Atelier du moucheur ............................................................... 25 Camp Bonaventure .................................................................... 21 La Capitale . ................................................................................. 35 Chez Pierre Bahamas....................................................................8
36
ÉCHOS DE FRANCE
Fondation de la faune du Québec............................................. 21 Fondation Saumon...................................................................... 56 Grand concours de remise à l’eau............................................ 15 Hydro-Québec................................................................................9 Latulippe..........................................................................................2 Pourvoirie Etamamiou................................................................ 25 Pourvoirie des Lacs Robidoux.................................................. 25 Salmon Lodge.................................................................................8 Saumon Québec.......................................................................... 51
HISTOIRES DE PÊCHE 44 Trois générations de pêcheurs
Société de gestion de la rivière Matane.................................. 34 Souper bénéfice.......................................................................... 53 Temple Fork Outfitters................................................................ 35 UNI.................................................................................................. 51
LE CONSEIL DES GOUVERNEURS 2008-2009 MEMBRES CORPORATIFS Hydro-Québec Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. Fondation Blairmore MEMBRE INDIVIDUEL M. John E. Houghton
47 L’Ado sur la Trinité
54 Championnat de montage de mouches
Mot du président
Les mots-clés en écologie humaine
C
hacune de nos activités entraîne un impact sur l’environnement, c’est notre empreinte écologique. Chacun de nous peut être affecté par les activités de son voisin, c’est l’interdépendance des communautés d’êtres vivants dans l’écosystème. Notre planète Terre est devenue le village global, c’est le résultat de l’accroissement exponentiel de la démographie humaine et de la mondialisation des marchés. Malgré tout cela, nous avons le droit de bénéficier des richesses de « Mère Nature » pour satisfaire nos besoins, c’est même une nécessité absolue pour assurer notre développement et notre survie. Toutefois, ce faisant, notre responsabilité est de laisser aux générations futures la possibilité de grandir et de s’épanouir à même les richesses naturelles de ce grand écosystème que constitue la biosphère afin que nos descendants puissent exercer, à leur tour, leurs propres choix de développement. C’est l’aspect durabilité de l’expression « développement durable » et c’est aussi l’interrelation des générations d’humains qui sont alors en cause. Développement durable, diminution de l’empreinte écologique, maintien de la biodiversité, utilisation polyvalente des ressources du milieu, partage des richesses naturelles, approche prudente et simplicité volontaire… voilà autant d’expressions, de mots-clés qui doivent désormais faire partie du vocabulaire et du comportement de ce grand primate social que Desmond Morris a baptisé « The human animal » et que René Dubos a qualifié de
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« So human an animal ». Eh oui! cet animal tellement humain qui s’est affranchi de tous les mécanismes de contrôle que la nature a mis des milliers de millénaires à élaborer doit maintenant les recréer à sa façon, par son intelligence, parce que l’Homme demeure, pour l’avenir prévisible, une espèce inféodée à la biosphère. Tous ces concepts relatifs à l’écologie moderne orientent les prises de position de la FQSA et le comportement individuel des saumoniers. En matière d’environnement la FQSA a toujours placé la conservation de la ressource saumon au premier plan de tous les dossiers où le développement industriel, agricole et urbain pouvait poser une menace à la conservation du saumon. Mais la FQSA reconnaît également que les ressources de notre milieu peuvent être revendiquées, à juste droit, pour de multiples usages. C’est pourquoi l’utilisation polyvalente des ressources du milieu et leur développement durable font aussi partie des principes écologiques de notre organisation. Et la FQSA n’hésite pas à s’opposer lorsqu’un projet de développement va à l’encontre de ses valeurs environnementales. Ce fut le cas, notamment, avec l’expansion de l’industrie porcine (sous sa forme actuelle) dans l’est du Québec, avec l’aquaculture de salmonidés en milieu ouvert dans la baie de Gaspé, ou encore, avec l’implantation d’un site d’enfouissement sanitaire en bordure de la rivière Mitis. Dans d’autres occasions, la FQSA s’est montrée ouverte à quelques
formes de développement, mais sous certaines conditions. Nous pensons, entre autres, au dossier de l’exploitation forestière et au dossier de l’hydro‑électricité qui a été débattu lors de notre dernier congrès. En se positionnant de la sorte, la FQSA se veut un organisme de conservation tout en demeurant lucide et ouvert au développement durable, reflétant ainsi l’éventail très diversifié de ses membres et les réalités intrinsèques de chaque dossier.
écologique et, surtout, pourquoi n’ajusterions-nous pas tout de suite quelques-unes de nos habitudes de vie ou de nos gestes afin de réduire notre impact sur les ressources de la planète? De tels outils de calcul sont disponibles sur internet. Tous nos petits gestes, cumulés sur des centaines, voire des milliers et des millions de personnes, peuvent accomplir plus qu’une prise de position intempestive et sans lendemain contre ceci ou cela.
Cela dit, une grande part des responsabilités en matière de conservation de notre environnement incombe individuellement à tous les saumoniers, dont les faits et gestes quotidiens peuvent laisser des empreintes importantes à l’environnement et, par conséquent, avoir un impact sur notre milieu de vie. Dans une économie de marché, les consommateurs bien informés ont le pouvoir d’influencer positivement la production des biens et des services, donc d’imposer leur volonté aux producteurs et aux développeurs afin de minimiser leur impact sur la planète.
Dans cette ligne de pensée et pour revenir à notre activité préférée, pourquoi nos membres n’accepteraient-ils pas de limiter volontairement leurs captures (gardées) de saumons à trois prises par année comme il a été suggéré lors de la dernière réunion générale annuelle des membres de la FQSA? Ce serait une belle contribution à la conservation de cette ressource avant même que les lois et les règlements nous y obligent.
Pourquoi chacun de nos membres ne ferait-il pas, tout d’abord, sa propre recherche sur internet pour s’enquérir de la définition exacte des mots-clés mentionnés précédemment? Nous avons tous la responsabilité de nous former un jugement cohérent en matière d’écologie humaine, et pas seulement sur un ou quelques aspects de notre vie et de notre environnement. Pourquoi chacun d’entre nous ne calculerait-il pas le poids de son empreinte
Il faut y penser, la planète Terre a besoin que chacun d’entre nous pose des gestes concrets pour préserver son intégrité. Saurons-nous, en fin de compte, démontrer la sagesse que notre dénomination « Homo sapiens » laisse supposer que nous possédons?
Yvon Côté, président
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From the president
Key words of human ecology
A
ll our activities have an impact on the environment, it’s our ecological footprint. Each one of us may be affected by our neighbours’ actions; it’s all part of the interdependence of living communities in the ecosystem. Our planet Earth has become a global village, a result of the exponential growth of the human population and the globalisation of markets worldwide. In spite of it all we do have the right to benefit from Mother Nature’s richness to satisfy our needs; it is an absolute necessity in order to ensure our development and our survival. However, this being said, our responsibility is nevertheless to ensure that future generations will also have the opportunity to develop and flourish from the same natural resources of the different ecosystems that make up the biosphere and to be able, in their time, to make their own development choices. Essentially this is what sustainability is really all about and it concerns and involves the interrelationship of human generations.
Sustainable development, reducing our ecological footprint, preserving biodiversity, multiple use resource management, sharing natural resources, adopting a cautionary approach, and voluntary simplicity are now popular expressions, key words that have become part of the vocabulary and behaviour of this large social primate that Desmond Morris referred to as « the human animal » and that Rene Dubois further qualified as the « so human an animal ». Ah yes, this so human animal that has
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essentially freed itself from all the control mechanisms that Nature had put into place over the eons, must now recreate them in its own way and through its intelligence, since man will undoubtedly remain, in the foreseeable future, a formable subservient species of the biosphere. These modern concepts of ecology continually challenge both the FQSA, in refining its principles and position and salmon anglers, in their individual attitude and behaviour. In environmental matters the FQSA has always placed salmon resource conservation in the forefront of every issue where industrial, agricultural or urban development may have posed a threat to salmon conservation. The FQSA also acknowledges that the resources in our immediate environment could be claimed, and rightly so, for multiple-use purposes. This is why the multipleuse management of our resources and their sustainable development are an integral part of the ecological principles of our organisation. On several occasions the FQSA has objected outright to certain types of development, such as the expansion of the porcine industry (under its present form) in Eastern Quebec, the proposed salmonoid aquaculture in Gaspe Bay, and the establishment of a dump site next to the Mitis River. On other occasions however the FQSA has been receptive to certain types of development under specific conditions, such as with the issues concerning forest exploitation
and hydroelectricity which were debated at our latest convention. By its stated positions and decisions, the FQSA demonstrates that it is a responsible conservation organisation, rational and favorable to sustainable development, reflecting the diversified composition of its membership as well as the intrinsic realities involved in each issue. However, a large part of the responsibility in matters relating to the conservation of our environment still depends on the individual actions and commitment of each and every salmon angler in their daily lives. In effect, in a market economy, well informed consumers have the power to influence the production of commodities and services, and therefore can impose their will on both producers and developers whose actions may be detrimental to our way of life. Why don’t all our members first undertake their own research on the internet to inquire on the real meaning and significance of these aforementioned key words? We all have a responsibility to form our own coherent opinion on human ecology, not just on one or some limited aspects of our lives and the immediate environment, but a more comprehensive and global one. Why don’t we all calculate the weight of our ecological footprint and above all why don’t we immediately adjust our life styles and actions in order to reduce our impact on the planets resources? These calculation models are widely available on the internet. Every small gesture, cumulating by the hundreds, by
thousands and millions of people can accomplish much more than some untimely stance against this or that without really accomplishing any lasting effect or consequence. In this line of thought, and to get back to our preferred sport, why don’t our members voluntarily limit their number of salmon captures (kept) to three annually as was proposed at the last annual general assembly of FQSA members? It would be a great and timely contribution towards the conservation of this resource well before the imposition of any regulatory measures that would oblige us to do so. It’s time to seriously think about it, planet Earth needs for each one of us to undertake concrete steps to preserve its integrity. Will we, ultimately, demonstrate the wisdom that our designation of Homo sapiens suggests that we have?
Yvon Côté, president
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Congrès
Le congrès annuel des saumoniers de la
FQSA Par Marc-Antoine Jean
Les 27 et 28 mars derniers avait lieu le Congrès annuel des saumoniers de la FQSA. L’événement, sous le thème « La sauvegarde des rivières à saumon dans la perspective du développement hydro-électrique des rivières nordiques » s’est déroulé à l’hôtel Clarion à Québec. Cette année le congrès a revêtu un caractère tout particulier, puisqu’il s’insère dans le cadre du Colloque international organisé par la FQSA.
La journée de samedi fut entièrement consacrée à des ateliers portant sur les projets de construction de barrages hydroélectriques par rapport à la conservation du saumon atlantique. Ces sont des conférenciers tels Philippe Nazon pour le compte du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), Matthieu Chanseau de France, Gilles Shooner, biologiste conseiller en environnement, Richard Verdon d’Hydro-Québec, Mélanie Dionne, biologiste au MRNF ainsi que Jacques Perron du Ministère du Développement durable et des Parcs. Ce sont plus de cent personnes qui ont assisté aux conférences pendant la journée. La journée s’est terminée par un cocktail et un banquet sous la présidence d’honneur de monsieur Serge Simard, ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune. Plus de 120 personnes étaient alors présentes. Au cours du banquet, des reconnaissances ont été remises à des personnes et des organismes qui se sont distinguées et démarquées dans le monde du saumon. Le makhila d’honneur fut remis par les membres du conseil d’administration de l’Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski à Contact Nature rivière à Mars, notamment, pour tout le travail que l’organisme a effectué depuis le fameux déluge du Saguenay en 10 Saumons illimités
1996. Le Salar conservation fut remis à monsieur André Côté de la rivière Betsiamites, le Salar éducation au CIRSA, le Salar partenariat attribué à monsieur André Tanguay de la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia, et un Salar remis par l’exécutif de la Fédération pour la promotion de la pêche sportive fut remis à monsieur Claude Hamel. La plus haute distinction, la médaille François-deBeaulieu-Gourdeau/Uitshitun a été remise à monsieur Gérard Bilodeau pour souligner ce qu’il a accompli dans sa vie pour la promotion de la pêche à la mouche et pour la défense du saumon de l’Atlantique. C’est André A. Bellemare, très bon ami de Gérard, ainsi que co-auteur avec ce dernier du livre Le saumon de l’atlantique paru en 1988 aux éditions Sentier Chasse et Pêche, qui eut la tâche de faire la présentation du prix et de son récipiendaire. Lors de l’assemblée générale annuelle des membres de la FQSA, trois femmes, soit Sylvie Tremblay, Amélie Thériault, et Maryse Saint-Amant, furent élue au sein du conseil d’administration de la Fédération. Très important également, les administrateurs de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, réunis en conseil d’administration lors du congrès, ont adopté deux
PLUS DE CENT PERSONNES ÉTAIENT PRÉSENTER LORS DES CONFÉRENCES
résolutions. Ils ont adopté la position suivante concernant le dossier de l’hydro-électricité sur la Côte-Nord : Concernant la satisfaction des besoins énergétiques du Québec, notamment par la filière hydro-électrique, le Gouvernement doit désormais miser davantage sur la gestion de la demande en investissant dans l’éducation de la population à l’économie d’énergie sur une base individuelle, favoriser l’émergence et le financement de projets visant l’efficacité énergétique, encourager et soutenir le développement des énergies vertes renouvelables et davantage compatibles avec la préservation de l’environnement.
Position a. Toutes les rivières à saumon doivent bénéficier d’une protection particulière ; b. Les rivières à saumon doivent être classées dans l’une ou l’autre des deux catégories suivantes : une catégorie patrimoniale où le développement hydro-électrique est interdit ou une catégorie à développement durable où le développement hydro-électrique peut être autorisé dans les limites de la conservation et du développement durable de la ressource saumon ;
LA PRÉSENTATION DE M. CHANSEAU SEMBLAIT PARTICULIÈREMENT INTÉRESSÉS LES MÉDIAS DE LA CÔTE-NORD
c. Tout promoteur autorisé à réaliser un projet hydro-électrique doit être tenu de contribuer à la mise en valeur de la rivière concernée et de sa ressource saumon ; d. Aucun projet de développement hydro-électrique ne doit être autorisé sur un tronçon de rivière déjà colonisé par le saumon (ce qui inclus notamment les projets de dérivation), ni aucun projet comportant une dégradation de l’habitat ou de la ressource saumon et, dans le cas où un projet est envisageable, s’il ne fait pas l’objet d’une volonté des gens du milieu ;
M. YVON CÔTÉ, PRÉSIDENT DE LA FQSA LORS DE SON DISCOURT D’OUVERTURE DU BANQUET
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Congrès e. Tout projet de développement hydro-électrique doit être assujetti à des audiences publiques. Ils ont également adopté la résolution de tenir un concours de remise à l’eau « La graciation, un geste pour la conservation » dont voici les principales lignes :
Objectifs Accentuer les efforts de conservation en favorisant la remise à l’eau des prises de saumon sur une base volontaire.
Modalités 1. Est éligible : tout pêcheur titulaire d’un permis de remise à l’eau faisant parvenir par la poste à la FQSA une photocopie de son permis de pêche avec remise à l’eau saison 2010 ou tout pêcheur faisant parvenir à la FQSA par la poste un minimum de quatre coupons (scellés,tags) non utilisés, détachés de son permis de pêche régulier saison 2010. Dans ce dernier cas le maximum de coupons admissibles sera 6, puisque le septième est requis pour maintenir le permis légalement valide. 2. Est inéligible : tout pêcheur qui s’inscrit au moyen d’un permis de remise à l’eau après avoir fait l’acquisition d’un permis régulier.
PLUS DE 120 PERSONNES ONT PARTICIPÉ AU BANQUET
M. SERGE SIMARD, MINISTRE DÉLÉGUÉ AUX RESSOURCES NATURELLES ET À LA FAUNE
LES GENS DE LA RIVIÈRE À MARS RECEVANT LE MAKHILA D’HONNEUR DES GENS DE LA RIVIÈRE RIMOUSKI. ILS POSENT TOUS ICI EN COMPAGNIE DE M. YVON CÔTÉ ET DE M. SERGE SIMARD
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3. Tout pêcheur ne peut s’inscrire au concours qu’une seule fois, soit avec une copie d’un permis de remise à l’eau saison 2010 soit avec un minimum de quatre coupons provenant d’un permis régulier saison 2010. 4. Chaque coupon (scellé, tag) détaché du permis régulier saison 2010 donne droit à une chance de gagner (maximum 6 chances). Chaque photocopie de permis avec remise à l’eau saison 2010 donne droit à 7 chances de gagner. 5. Les photocopies de permis et les coupons détachés du permis régulier devront être acheminés par la poste à la FQSA le plus tôt possible après l’achat du permis 6. L’inscription au concours prendra fin le 15 juillet 2010. Le sceau de la poste fera foi de l’admissibilité au concours. Tout courrier postal relié à l’inscription à ce concours devra quant à lui être reçu à la FQSA au plus tard le 12 août 2010 avant 23H59. 7. Toute correspondance postale relative à l’inscription à ce concours devra être acheminée dans une enveloppe suffisamment affranchie et adressée à :
L’ORGANISATION DU CONGRÈS, UNE AFFAIRE DE FEMMES; AMÉLIE DUSSAULT, GENEVIÈVE CAMPAGA ET GENEVIÈVE FONTAINE-SÉGUIN ONT TRAVAILLÉ D’ARRACHE-PIED POUR FAIRE DE CET ÉVÉNEMENT UNE RÉUSSITE.
FQSA Concours GRACIATION/CONSERVATION 42 B, rue Racine, Québec (Québec) G23B 1C6 8. Chaque enveloppe ne devra contenir qu’une seule série de scellés ou seulement une copie de permis de remise à l’eau pour une seule personne 9. Toute inscription à ce concours devra fournir de façon lisible les informations suivantes (préférence en caractères manuscrits majuscules ou en caractères dactylographiques): Prénom et nom de famille Numéro d’adresse civique, rue, avenue, boulevard, route Ville Province de Québec Code postal 10. Le tirage des deux gagnants du concours aura lieu le 1er septembre 2010 au bureau de la FQSA.
BENOÎT MERCIL DE LA FONDATION DE LA FAUNE DU QUÉBEC REMETTANT LE SALAR À JULIAN DODSON DU CIRSA
11. Les gagnants au concours devront donner l’autorisation à la FQSA de valider leur permis auprès du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune. 12. Les noms des gagnants paraîtront sur le webzine Québec Pêche le 10 septembre 2010
Prix 1. Un séjour de deux jours pour deux personnes à la pourvoirie Camp Bonaventure ; guide, hébergement, nourriture et droits de pêche compris à une date pour la saison 2011 à convenir avec le gestionnaire de la pourvoirie 2. Un équipement de pêche comprenant une canne G. Loomis GLX Native Run de 9 pieds pour une soie 8, un moulinet G. Loomis Current 7/8 et une soie Airflo Ridgeline SALAR REMIS À LA RIVIÈRE DES BETSIAMITES PAR MONSIEUR SERGE SIMARD
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Congrès
LE CONGRÈS OFFRANT DE VIVES SCÈNES DE FRATERNITÉ. ANDRÉ TANGUAY RECEVANT LE SALAR PARTENARIAT PAR YVON CÔTÉ
DIAL ARSENAULT DE BONAVENTURE EN COMPAGNIE DE PIERRE TREMBLAY LE SALAR REMIS PAR L’EXÉCUTIF DE LA FQSA A ÉTÉ REMIS À CLAUDE HAMEL
MONSIEUR GÉRARD BILODEAU (DEUXIÈME À PARTIR DE LA GAUCHE) RECEVANT LA MÉDAILLE FRANÇOIS-DE-BEAULIEU-GOURDEAU/UITSHITUN DE M. SERGE SIMARD ET DE YVON CÔTÉ. C’EST ANDRÉ A. BELLEMARE (À GAUCHE), AMI DE LONGUE DATE DE GÉRARD QUI A FAIT LA PRÉSENTATION À LA FOULE.
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LES NOUVEAUX VISAGES AU CA DE LA FQSA : AMÉLIE THÉRIAULT, SYLVIE TREMBLAY ET MARYSE SAINT-AMANT.
CONCOURS Remettre vos prises à l’eau n’aura jamais été aussi payant ! À gagner : Un séjour de pêche au Camp Bonaventure de deux jours pour deux personnes pour la saison 2011 ainsi qu’un ensemble G.Loomis GLX Native Run avec moulinet G.Loomis Current et soie AirFlo | Visitez le www.saumon-fqsa.qc.ca pour de plus amples renseignements
Echo des régions
RECONSTRUCTION DU BARRAGE DE
Baie-Trinité Par Jean-François Bellemare Chef du service des projets, Direction des barrages, Centre d’expertise hydrique du Québec
Un des chantiers importants de la Côte-Nord en 2009 fut sans doute celui de la reconstruction du barrage de Baie-Trinité.
Historique Le barrage de Baie-Trinité, localisé dans la municipalité de Baie-Trinité, sur le territoire de la MRC Manicouagan dans la région administrative Côte-Nord, est situé à environ 200 m de l’embouchure de la rivière de la Trinité. Cette structure de retenue fait partie du parc des barrages exploités par le gouvernement du Québec dont le mandataire est le Centre d’expertise hydrique du Québec. Un premier barrage avait été construit en 1930 par la compagnie St-Laurence Paper Ltd. Dans les années 1960 ce barrage a été transféré à la compagnie Domtar qui s’est retirée du site en 1976. Au cours de la même année, le barrage a été légué au gouvernement du Québec qui a réalisé sa reconstruction. Le premier barrage servait à la manutention et au traitement du bois de drave. Arrivé au barrage, le bois était contrôlé par des estacades et acheminé à un écorceur. Une conduite forcée avait été installée à partir du barrage pour
LE PREMIER BARRAGE DE 1930
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fournir de l’eau à une centrale électrique qui alimentait l’usine d’écorçage et les résidences des travailleurs. Après la reconstruction du barrage, en 1977, la vocation du barrage avait changée. Une prise d’eau avait été installée dans le barrage pour alimenter la municipalité de Baie-Trinité en eau potable. Une passe migratoire en bois avait également été installée pour la montaison du saumon atlantique et des activités de cueillette de données scientifiques et de comptage du poisson empruntant la passe ont été entreprises. Quelques trente années plus tard, le barrage en bois avait atteint sa vie utile lors de l’ouverture d’une brèche dans ce dernier en 2008. Après consultations avec les partenaires de la région, du MRNF, et de spécialistes dans le domaine du saumon, le CEHQ entreprit à l’automne 2008 les étapes de conception visant la reconstruction d’un nouveau barrage. La nouvelle structure en béton comprenant un long déversoir de 93 mètres allait être équipée d’une
LE BARRAGE DE 1977
nouvelle passe migratoire d’une conception semblable à celle qui existait déjà.
Reconstruction Début juin 2009, un contrat fut octroyé à l’entrepreneur de Baie-Comeau Entreprises R & G St-Laurent inc. à la suite à un appel d’offres public. Le chantier se mit en branle rapidement en raison de l’ampleur de la tâche et d’un calendrier particulièrement contraignant. Avec la construction d’un canal d’amenée, des batardeaux et la mobilisation au chantier d’une usine portative pour la production de quelque 3000 m3 de béton, les travaux furent effectués efficacement. Le canal de dérivation fut dimensionné de manière à assurer un écoulement efficace de l’eau et le passage des différentes espèces de
poissons, avec la mise en place de marches et de fosses de repos. Le suivi de la montaison des poissons a été réalisé par le MRNF. Le nouveau barrage possède des vannes permettant l’ajustement des débits d’eau dans la passe migratoire ainsi que dans la section d’appel d’eau. Une cage de capture intégrée au canal ainsi que d’autres équipements mécaniques facilitent le comptage des saumons et l’acquisition de données scientifiques. La mise en eau du nouveau barrage eut lieu au début de décembre 2009, grâce à l’excellente collaboration de tous; de l’entrepreneur R & G St-Laurent inc., de la ZEC Trinité, des partenaires gouvernementaux des directions régionales de la Cote-Nord du MDDEP et du MRNF, ainsi que de la municipalité et des citoyens de Baie-Trinité.
LA CONSTRUCTION DU BARRAGE SUR LA RIVIÈRE DE LA TRINITÉ Photos : David Verreault AVANT LA CONSTRUCTION DU NOUVEAU BARRAGE IL A NÉCESSITÉ LA MISE EN PLACE DE BATARDEAUX
UN PLAN DE CIMENT A ÉTÉ INSTALLÉ SUR PLACE PAR L’ENTREPRENEUR AFIN DE TRAVAILLER AVEC PLUS D’EFFICACITÉ
LE BARRAGE DE 1931 À LA SUITE DE LA BRÈCHE OUVERTE DANS LE BARRAGE EN 2008, LA RIVIÈRE AVAIT REPRIS SON COURS ORIGINAL
AFIN DE DÉTOURNER LA RIVIÈRE LORS DE LA CONSTRUCTION ON CANAL DE DÉRIVATION À DU ÊTRE CONSTRUIT
MISE EN PLACE DE L’ASSISE DU BARRAGE SOUS LE NIVEAU DE BASE DE LA RIVIÈRE
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Echo des régions Je mords à la mouche
LE REMPLISSAGE EN AMONT DU BARRAGE ET LE CÔTÉ AVAL
L’AVANCEMENT DE LA STRUCTURE PRINCIPALE DU BARRAGE ; EN AMONT À GAUCHE, EN AVAL À DROITE MISE EN PLACE DU MUR LATÉRAL QUI DÉLIMITE LA PARTIE OUEST DU BARRAGE
VUE PLUS LARGE AVEC LE DESSUS DU BARRAGE.
DÉTAIL DE LA PASSE MIGRATOIRE ; LES POISSONS SONT ATTIRÉS PAR LE COURANT CRÉÉ DANS LE BAS ET REMONTENT ENSUITE DANS LA PASSE POUR JOINDRE LA RIVIÈRE EN AMONT DU BARRAGE.
DÉTAIL DES BLOCS DE DISSIPATION D’ÉNERGIE. UNE FOIS LA MISE EN EAU FAITE, ILS SERONT COMPLÈTEMENT SUBMERGÉS
LA MISE EN EAU EN DÉCEMBRE 2009
LE CHEMIN QUE PARCOURENT LES SAUMONS EN ARRIVANT DE L’AVAL JUSQU’À LA PASSE MIGRATOIRE.
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2009, L’ANNÉE DE CONSTRUCTION DU NOUVEAU BARRAGE SUR LA RIVIÈRE TRINITÉ
UN NOUVEAU DÉPART POUR LA RIVIÈRE
Trinité
Par Georges Gagnon, directeur général de la Société d’aménagement de Baie-Trinité
L’an dernier, le taux de fréquentation du secteur contingenté de la rivière Trinité a été désastreux, en raison de la brèche dans l’ancien barrage survenue à l’été 2008. Le secteur 2 quant à lui n’a été que partiellement affecté, si bien que la qualité de pêche de ce secteur ne s’en est que très peu ressentie; selon les habitués, les prises y furent même plus nombreuses qu’à l’habitude. Il ne faut pas oublier que les données de montaisons sur la rivière Trinité pour 2006, 2007 et 2008 ont montré une progression constante, la seule exception étant l’année de reconstruction du barrage (2009), où le saumon n’a pas été entièrement comptabilisé en passe migratoire. Peut-être que le nouveau barrage annonce un certain renouveau pour cette magnifique rivière. Grâce à la rudesse de son relief et ses vallées érodées par les millénaires d’un flot continu, la belle rivière de la Trinité coule encore dans les veines de tout pêcheur qui lui a donné sa chance. Sa beauté naturelle et son cachet rustique, ses saumons de l’Atlantique et ses nombreux ombles de fontaine anadromes vous feront encore et encore apprécier l’une des plus belles petites rivières du Québec. La Trinité compte 67 fosses réparties dans deux secteurs – le contingenté et le non contingenté. La taille des fosses varie de petites à moyennes. On y pêche à gué seulement et une section pour la descente de canot est disponible, de la fosse du 9 milles à la fosse du Barrage. La rivière est facilement accessible par la route 138, étant donné que celle-ci longe le secteur 1 et une partie du secteur 2 sur une distance de onze kilomètres. Un chemin forestier récemment aménagé assure de manière carrossable l’accessibilité à l’autre partie du secteur 2 sur toute sa longueur jusqu’au pont du 22 milles. Bien sûr, le niveau d’eau de la rivière demeure toujours entre les mains de dame Nature. La Trinité augmente rapidement durant de fortes pluies et peut descendre aussi facilement en dessous des moyennes normales en période de canicule. Le joyau de la rivière est certainement son secteur 1. Cette section de rivière contient six fosses nommées – les fosses y étant numérotées de 1 à 6. Cinq de ces six fosses sont réservées au tirage au sort d’avant-saison, et la sixième est allouée par tirage au sort 48 heures à l’avance. L’aménagement de ces fosses permet aux pêcheurs de profiter de tables à pique-nique et de passerelles d’accès en bois. Cette section de la rivière contient aussi la nouvelle passe migratoire permettant l’observation de saumons. Aussi, on y trouvera du saumon atlantique du début juin jusqu’à la dernière
montaison vers le début août, de même que des truites de mer, obligées de passer par là pour accéder à l’amont de la rivière. Pour pouvoir se rendre dans les fosses du secteur 1, la route 138 vous permettra d’accéder aux fosses 1 à 6. Les coûts associés à la pêche journalière du secteur contingenté sont de 49,89 $ pour les membres de la Zec et de 77,19 $ pour les non-membres. La SABT dispose de dix chalets sur le bord du golfe du St-Laurent à l’embouchure de la rivière Trinité, offrant une vue magnifique sur la baie. Sur place, les préposés s’assurent de répondre aux besoins de la clientèle. Les chalets peuvent accueillir de quatre à six personnes, et sont munis de poêles, frigidaires, literie, chaudrons et vaisselle. La SABT. dispose également de quarante sites de camping aménagés, dotés des trois services et des blocs sanitaires avec laveuse-sécheuse. Les sites ont 50 % d’ombrage. Alors, bienvenue chez nous, bonnes vacances et bonne pêche! Georges Gagnon Saumons illimités 19
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PAUL LEBLANC La plaque François-de-Beaulieu-Gourdeau est une marque de reconnaissance qu’attribue la Fédération québécoise pour le saumon atlantique à un individu ou à une corporation afin de souligner sa contribution exceptionnelle à la cause du saumon atlantique. Par Yvon Côté, François Chapados, Yannick Chuit et Pascal Bonischot Photos par Marc-Antoine Jean
PLUSIEURS PERSONNES S’ÉTAIENT RÉUNIES LE 2 MAI DERNIER POUR LE BRUNCH PRINTANIER DE LA FQSA AU RESTAURANT TAVERNE CHEZ MAGNAN
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À la différence des autres prix que décerne la FQSA, cette distinction n’obéit à aucune norme d’attribution autre que celle du « Coup de cœur » à l’égard de la personne ou de la corporation honorée. Le nom de Paul Leblanc, à qui nous rendons hommage, nous a été suggéré par François Chapados ; « Paul, c’est le “Monsieur saumon” de Montréal, et la Boutique Salmo Nature, qu’il opère, c’est le rendez-vous incontournable de tous les saumoniers de Montréal, toutes catégories de pêcheurs confondues ».
Paul Leblanc, l’homme Acadien d’origine, il immigra tôt, au cours de sa vie, au Québec. De Tracadie, Nouveau-Brunswick, à Saint-Aubert, Québec, où il allait s’installer, il passa d’abord par la vallée de la Matapédia. À l’arrêt du train dans cette municipalité, il vit un premier contact avec les pêcheurs sportifs de saumon et se dit qu’un beau jour, il allait à son tour la pêche à la mouche. Jusque-là, la pêche, pour lui, avait été synonyme de pêche au homard et de pêche à l’anguille qu’il avait pratiquée à titre d’aide pêcheur dans son Acadie natale. Peu de temps après avoir croisé les saumoniers de la Matapédia, il s’initia à la pêche sportive du saumon sur la Matane, la Sainte-Anne et la Godbout. Petit à petit, ses occupations professionnelles l’amenèrent à remonter le fleuve depuis Saint-Aubert, où il s’était d’abord installé, jusqu’à Montréal, où il apporta avec lui sa nouvelle passion pour la pêche du saumon. À Montréal, il fit la connaissance de pêcheurs à la mouche fort connus à l’époque, notamment, Jacques Gauthier, les frères Houle, John Cuco, Serge Vincent et bien autres. À son arrivée dans la métropole du Québec, la pêche sportive n’était pour lui qu’un loisir de fins de semaine et de vacances estivales. En effet, il a d’abord pratiqué différents métiers pour gagner sa vie. Il a alors travaillé comme menuisier, comme cuisinier, comme gardien de parc et, petit à petit, ses diverses expériences l’ont rapproché de ce qui allait devenir le centre de sa vie professionnelle : la pêche sportive à la mouche. À partir du début des années 1980, il s’intéressa très sérieusement à la pêche à la mouche au point de créer sa propre entreprise de vente de produits de pêche. Puis, à partir de 1984, s’enchaîna une série ininterrompue d’engagements personnels et professionnels dans le monde de la pêche sportive.
Paul Leblanc, monteur de mouches et auteur Paul a été intronisé au Temple de la renommée des monteurs de mouches du Canada à l’occasion du Forum annuel de la pêche à la mouche de Granby et a reçu le prix JeanGuy-Coté de l’année 2009. Il a créé plusieurs mouches telles que la El-Tigre qui, soit dit en passant, a été utilisée en 2010 comme modèle imposé lors du Championnat
QUELQUES PERSONNALITÉS SE SONT JOINTES À LA PARTIE AFIN DE RENDRE HOMMAGE À PAUL LEBLANC
international de montage de mouches à saumons de la FQSA. Incidemment, Paul a aussi été juge lors de ce prestigieux événement. Il a créé la très belle mouche Pas-de-l’Île et bien d’autres comme la Orange Grey Ghost , la Black Domino et la Lady Step. Il a enfin popularisé la Paul et Paul smelt en compagnie de Paul Laramée et a créé la Hazel en hommage à sa conjointe. J’ai même appris que Paul a inspiré, chez d’autres monteurs, la création d’une mouche : la Badmington muddler. Cette mouche a été créée par Claude Pagé, mais celui qui l’a inspiré, c’est Paul Leblanc, à l’occasion d’un gag. Il y a longtemps déjà, l’ami Paul avait suivi un cours de montage de mouches donné par Paul Jorgensen à sa résidence. Sur un mur de la pièce où se donnait le cours se trouvait une raquette de tennis. À la blague, quelqu’un avait demandé à Paul Jorgenson si c’était avec ce genre d’instrument qu’il traquait ses saumons. Le récit de ce gag par Paul a inspiré Claude Pagé, qui a créé la Badmington muddler, dont la forme rappelle celle d’un moineau de badminton. Saumons illimités 23
PAUL LEBLANC RECEVANT DE YVON CÔTÉ LA PLAQUE FRANCOIS-DE-BEAULIEU-GOURDEAU, EN COMPAGNIE DE MARIO COMEAU ET DE PASCAL BONISCHOT
Paul est aussi auteur de livre. En effet, il a apporté sa collaboration au très beau livre La pêche à la mouche au Québec, rédigé en collaboration avec Hélène André Bizier et Jacques Cerf. Finalement, pour couronner le tout, Postes Canada a reconnu son talent de monteur de mouches en lui demandant de monter une Dark Montreal pour une série de timbres.
Paul Leblanc, saumonier La FQSA a reconnu Paul Leblanc comme pêcheur émérite puisqu’elle en a fait l’un de ses mentors bénévoles pour l’apprentissage de la pêche du saumon lors de son activité de mentiorat de 2009. À titre de pêcheur, il a été cofondateur des Moucheurs du Montréal Métropolitain et du Musée de pêche à la mouche de Montréal. Voilà donc une implication bénévole dans des organismes liés à la promotion de la pêche et à la conservation des ressources halieutiques.
Paul Leblanc et la Boutique Salmo Nature Paul Leblanc est actuellement le propriétaire d’une très renommée entreprise de produits de pêche à la mouche : la Boutique Salmo Nature qui est devenue un passage obligé de tous les saumoniers de la région de Montréal
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et même d’ailleurs. La Boutique Salmo Nature est référée par Québec Pêche, les produits UNI, la pourvoirie MoisieOuapatec, la Fédération du saumon atlantique et par de nombreux pêcheurs qui participent à plusieurs groupes de discussions sur Internet. Bref, Paul Leblanc est un pêcheurqui n’hésite pas à partager ses connaissances, un maître monteur qui contribue au développement de cette activité et un mentor à l’égard de la jeunesse. Il est co-auteur d’un livre sur la pêche à la mouche, il a produit des vidéos. Il exploite une boutique de matériel de pêche réputée partout au Québec et même ailleurs. En somme, Paul a contribué et contribue encore de façon exceptionnelle au développement de la pêche à la mouche et à celle du saumon. Il est devenu une référence en la matière. Sa boutique est un point d’arrêt incontournable à Montréal et les conseils de Paul sont recherchés de tous les saumoniers de la région. Pour toutes ces raisons, la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, en association avec les Moucheurs du Montréal Métropolitain et le Musée de la pêche à la mouche de Montréal, est heureuse de décerner à Paul Leblanc la plaque François-de-Beaulieu-Gourdeau. Nous le remercions de son implication soutenue dans la promotion de la pêche à la mouche.
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Plonger dans l’inconnu Par Thomas F.Moffat Adaptation de l’anglais par Éric Chevrette | Article paru dans Atlantic Salmon Journal, volume 58, no. 3
LA FSA ET LA RENAISSANCE DE LA TECHNOLOGIE DE TRAÇABILITÉ. Lorsque le saumon atlantique quitte nos rivières, il pénètre dans une zone que nous connaissons peu. L’océan Atlantique Nord est une région dont la taille avoisine celle de la lune, couvrant 10 % de la surface de la Terre. Sous plusieurs aspects, nous en savons moins sur cet océan que sur la lune : la majeure partie de l’Atlantique nous demeure invisible et nous ne l’avons que très peu visité, alors que la surface du satellite peut à tout le moins être visuellement étudiée.
La recherche sur le saumon atlantique en région océanique est destinée aux cœurs solides : c’est là une histoire d’hommes et de femmes affrontant la mer. Le déploiement d’équipements scientifiques doit se faire au bon moment, où les eaux grises ne sont pas trop écumeuses, où le brouillard et les icebergs demandent une vigilance extrême, et où un brin de chance interviendra à point nommé après une planification méticuleuse. Dans l’ombre, des chercheurs acharnés de la Fédération du saumon atlantique ont joué un rôle majeur dans l’ouverture d’un champ de recherche particulièrement riche, un champ qui s’étend maintenant en un réseau mondial afin de comprendre le fonctionnement du monde océanique. Et cela aura mené au développement de technologies extraordinaires. La prémisse simple est la suivante : la migration du saumon atlantique sauvage peut-elle être suivie et étudiée, et les éléments clés de mortalité, de vitesse et de comportements
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sociaux peuvent-ils être quantifiés grâce à l’utilisation de miniémetteurs implantés dans le poisson? La réponse est oui. Mais la vision s’est élargie, et il est maintenant évident que la technologie peut être utilisée pour explorer les fondements physiques de la vie océanique, de même que les interactions des populations. L’histoire débute au début des années 1990. À l’époque, il était devenu évident que le saumon atlantique sauvage connaissait une mortalité excessive chez ses tacons, lors de la migration en océan vers les eaux nourricières. Conjointement avec le ministère des Pêches et des Océans et l’entreprise de technologie VEMCO, la FSA a dès lors développé et raffiné un système complet d’équipement sophistiqué de suivi océanique. Les objectifs de la FSA étaient clairs dès le départ : déterminer les modèles de migration des saumoneaux et saumons adultes, et déterminer les périodes, raisons et endroits des mortalités. Des études apparentées ont également cherché à évaluer les pertes de saumoneaux en eaux douces et
Photo : ASF Research
dans les estuaires, dont la baie de Passamaquoddy, la baie des Chaleurs et la baie de Miramichi. D’autres études ont aussi voulu déterminer entre autres l’efficacité des passages en aval des barrages, identifier les habitats et zones d’alimentation d’importance, déterminer l’impact des oiseaux, des phoques et d’autres prédateurs, et mettre en corrélation les déplacements du poisson avec des variables environnementales, dont les courants et les températures des eaux. Comme plusieurs chercheurs, Fred Whoriskey et sa dévouée équipe de biologistes, de travailleurs de terrains, d’étudiants diplômés et de stagiaires, travaillent dans un confort limité, dans des conditions difficiles et dans un environnement impitoyable. Au printemps, lorsque les saumoneaux se déplacent, la météo peut être imprévisible. Les eaux avoisinent le point de congélation. Les photos ne reflètent pas toujours la réalité, puisqu’il est difficile de prendre des photos lorsque les vents sont violents, et il y a rarement du temps pour attraper l’appareil lorsqu’il faut éviter les icebergs du détroit de Belle Isle.
Photo : Tom Moffatt
DÉPLOIEMENT : FRED WHORISKEY LUTTE CONTRE LE COURANT DE MARÉE POUR ATTACHER UN RÉCEPTEUR VR2 À LA CHAÎNE D’UNE BALISE DE LA GARDE CÔTIÈRE, PRÈS DE L’ENTRÉE DE LA BAIE DE PASSAMAQUODDY (CI-DESSUS). APRÈS AVOIR TÉLÉCHARGÉ À UN ORDINATEUR LES DONNÉES DE DÉPLACEMENTS DES SAUMONS VIDES DANS LE CHENAL ET VERS LA MER, JONATHAN CARR DÉPLOIE À NOUVEAU UN RÉCEPTEUR ET SON FLOTTEUR DANS LES EAUX DE MARÉE DE L’ESTUAIRE DE LA MAGAGUADAVIC.
Les dangers sont partout et sont pratiquement toujours imprévisibles. Mais avec les années, l’équipement a sans cesse été amélioré. « La technologie a continué à avancer », a confié Fred Whoriskey, vice-président à la recherche de la FSA. « Les récepteurs sont devenus plus fiables. Ils peuvent aller plus en profondeur et capter des signaux sur plusieurs fréquences. Pour ce qui est des étiquettes, la longévité des piles a été améliorée, leur taille a été réduite, et des capteurs environnementaux de profondeur et de température ont été développés. Des prototypes d’étiquettes sont maintenant disponibles, du type « cartes professionnelles », étiquettes qui peuvent être apposées sur de grands animaux et qui peuvent servir autant d’émetteur que de récepteur. » Il semble s’être écoulé beaucoup de temps, mais ce n’est que depuis 1993 que la technologie nous permet de placer des étiquettes acoustiques sur les poissons de plus petite taille, comme les saumoneaux. À l’époque, les populations
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Photo : ASF Research
Secrets de Salmo
INGE MULDER, CHERCHEURE INVITÉE ORIGINAIRE DES PAYS-BAS, TRANSCRIT DES DONNÉES CHIRURGICALES DES SAUMONS ATLANTIQUES VIDES AUXQUELS DES ÉMETTEURS ONT ÉTÉ IMPLANTÉS.
de saumons des rivières se déversant dans la baie de Fundy subissaient des ravages et personne ne parvenait à en expliquer les raisons. Un traçage acoustique a permis de suivre le poisson de son départ de la rivière jusqu’à la baie, et éventuellement au-delà. Les premiers poissons étiquetés ont été ceux de la rivière Sainte-Croix, et l’une des restrictions était celle de la taille considérable de l’équipement. La FSA comme le ministère des Pêches et des Océans désiraient des étiquettes plus petites, et avec le temps, VEMCO, l’entreprise basée à Halifax qui produit les émetteurs et les récepteurs qui sont utilisés aujourd’hui, a répondu à la demande. Les étiquettes n’en demeuraient pas moins d’assez grande taille lorsqu’utilisées pour déterminer le taux de survie des poissons du fleuve Saint-Jean en descente au-delà de Mactaquac. À l’époque, les hydrophones devaient être descendus sur le côté du bateau afin de capter les signaux. La FSA a demandé des récepteurs qui pourraient demeurer en un seul endroit, et VEMCO a développé la série VR2. Aujourd’hui, les étiquettes ont encore vu leur taille réduite et, autre facteur d’importance, les piles ont une plus grande longévité. Les récepteurs ont également été améliorés, et bien que le modèle de récepteur utilisé par la FSA soit encore de la série VR2, le plus récent modèle de Halifax est 28 Saumons illimités
le VR3, la plus grande amélioration étant que le récepteur peut demeurer en place lorsque les données sont téléchargées par hydrophone. D’autres modèles permettront un téléchargement par satellite directement vers un modem de bureau. Le biologiste Jonathan Carr travaille depuis 1992 sur la rivière Magaguadavic à l’une des plus longues études continues d’une rivière de la baie de Fundy. Son travail a tiré avantage des améliorations apportées à la technologie de traçage. En plus d’étiqueter les saumoneaux, il place également des étiquettes acoustiques sur des saumons vides d’élevage de seconde génération issus d’un programme de banques de gènes vivants (BGV). Ces poissons proviennent de stocks reproducteurs de saumons sauvages capturés sur la rivière Magaguadavic à la fin des années 90. Les saumons vides étiquetés et relâchés en amont de la ligne extrême des eaux de marée doivent franchir un barrage hydroélectrique récemment construit avant de pouvoir entrer en mer. Le barrage est un obstacle important non seulement pour les saumons, mais aussi pour les autres poissons anadromes, comme le gaspareau et l’anguille d’Amérique, des espèces pour lesquelles Carr a effectué un suivi acoustique. Ce suivi a permis
Photos : ASF Research
à Carr d’associer le comportement et les voies de migration des poissons au barrage avec des données hydroélectriques et environnementales. L’objectif est de trouver une solution permettant d’offrir une passe migratoire des plus sécuritaire et des plus efficace pour contourner le barrage. Bien que le barrage Saint-Georges soit à l’heure actuelle un obstacle majeur pour la passe de poissons, le suivi acoustique a donné un indice positif voulant que la restauration de la migration des saumons soit possible dans la baie de Fundy. Lorsque Carr a fait ses débuts, suivre le saumon dans la baie était déjà tout un défi, et suivre le poisson audelà de la baie relevait pratiquement de la science-fiction. Aujourd’hui, la taille réduite des étiquettes et la plus grande longévité des piles (principalement grâce à des améliorations électroniques), associées à des améliorations aux équipements de suivi ont donné des résultats très intéressants. Par exemple, en 2008, l’un des trois saumons vides ayant survécu au passage du barrage a pu être localisé par la nouvelle ligne de récepteurs de Halifax, alors qu’il se dirigeait en mer. Ce poisson a été détecté par la ligne au même moment que les saumoneaux dotés d’étiquettes acoustiques provenant du sud-est du Maine. Au printemps 2009, Carr a libéré trente saumons vides élevés en captivité et 11 saumoneaux (à l’origine libérés comme alevins et tacons dans la rivière à partir du programme de BGV) reliés par émetteurs en aval du barrage. Les données initiales des lignes de récepteurs de Passamaquoddy déployés par la FSA ont montré que le saumon suivait des voies de migration normales. Il est sans doute trop tôt pour l’affirmer avec certitude, mais si les problèmes des rivières de l’extérieur et de l’intérieur de la baie de Fundy peuvent être réglés (et donc quand ils le seront), ce pourrait bien être les poissons des banques de gènes vivants qui repeupleront la Magaguadavic. L’envergure et l’ambition du projet de recherche de la FSA sont grandes, mais malheureusement, les budgets sont limités. Il s’agit de faire plus avec moins. À partir de St-Andrews, l’équipe de la FSA s’est déployée sur les rivières où les saumoneaux doivent être recueillis et étiquetés au printemps et au début de l’été. Le travail débute au sud et suit les changements de saison vers le nord. Sur la rivière Miramichi, Keelan Jacobs, étudiant de deuxième cycle à l’Université McGill, supervise l’étiquetage et la remise à l’eau des saumoneaux et saumons vides. En étroit partenariat avec la Miramichi Salmon Association, les réseaux de récepteurs sont placés dans la rivière, à la ligne extrême des eaux de marée, dans l’estuaire et à son embouchure. La FSA a également déployé des réseaux de récepteurs à la ligne extrême des eaux de marée, et à travers la portion extérieure de la baie des Chaleurs. Ceux-là permettront de suivre les poissons étiquetés de la Restigouche. Les saumoneaux de cette rivière sont étiquetés en association avec les brigadiers de la nation autochtone Listuguj, qui aide à entretenir le réseau à la ligne extrême des eaux de marée.
À ROCKY BROOK, SUR LE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE DE LA MIRAMICHI, LES SAUMONS ATLANTIQUES SONT RÉCOLTÉS GRÂCE À UNE ROUE À SAUMONEAUX POUR ÊTRE MESURÉS ET PRÉPARÉS AU VOYAGE VERS UNE TENTE CHIRURGICALE OÙ LES ÉMETTEURS SERONT IMPLANTÉS (EN HAUT). LES SAUMONEAUX SONT ENSUITE RETOURNÉS À L’EAU AVEC GRAND SOIN, OÙ ILS COMMENCERONT LEUR MIGRATION VERS LES EAUX NOURRICIÈRES DE LA HAUTE MER. LES CHERCHEURS DE LA FSA RELÈVENT UN RÉCEPTEUR VR2 À L’AIDE D’UN TREUIL POUR CASIERS À HOMARDS AFIN DE TÉLÉCHARGER LES DONNÉES DE SAUMONEAUX ET SAUMONS ÉTIQUETÉS (CI-DESSUS).
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Photo : Tom Moffatt
Photo : Teledyne Webb Research
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Secrets de Salmo
LE PLANEUR MARIN WEBB SLOCUM EST TESTÉ EN EAUX CALMES (EN HAUT), POUR ENSUITE ÊTRE DÉPLOYÉ DANS L’OCÉAN (AU CENTRE). QUELQUE PART DANS LA MER DU LABRADOR, LE PLANEUR POURRA CAPTER LE SIGNAL D’UN SAUMON SEMBLABLE À CELUI QUE JONATHAN CARR REMET À L’EAU (À DROITE). CAYLELH ROBERTSON VÉRIFIE LE SIGNAL D’UN SAUMONEAU QUI S’APPRÊTE À COMMENCER SON PÉRIPLE EN MER (CI-DESSUS).
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Le personnel des Premières nations contribue également à étiqueter les saumoneaux de la rivière Cascapédia. La nation Gesgapegiag a aidé à placer les récepteurs à la ligne extrême des eaux de marée et dans l’estuaire intérieur. Les poissons qui y sont étiquetés seront également détectés par le réseau de la baie des Chaleurs. En Nouvelle-Écosse, les poissons de la rivière Margaree et de West River/Sheet Harbor sont en train d’être étiquetés. Eddie Haldyard, étudiant au troisième cycle à l’Université Dalhousie, supervise le travail sur la West River, ce qui aidera à tester l’efficacité du projet de chaulage visant à minimiser l’impact des pluies acides qui affectent toutes les rivières à saumon de la côte orientale de la portion continentale de la Nouvelle-Écosse. Avec le léger redoux de la température au printemps dernier, Marylise Lefèvre, étudiante de second cycle à l’Université Acadia, a supervisé l’étiquetage de saumoneaux sur la rivière Saint-Jean, située sur la rive nord québécoise. La FSA travaille avec la Station de recherche des îles Mingan pour déployer un réseau côtier encerclant la sortie de la rivière, ainsi qu’à l’est et l’ouest de la rivière, afin de déterminer la direction empruntée par les saumoneaux quittant la rivière et entrant dans l’océan. À ce jour, les chercheurs ont échoué à détecter les saumoneaux de cette rivière dans le détroit de Belle Isle, ce qui est surprenant lorsqu’on tient compte des rapports précédents sur les saumoneaux des rivières de la côte septentrionale de cette région. À la mi-juin, Whoriskey en était rendu à étiqueter des saumoneaux du ruisseau Western Arm, situé sur la péninsule septentrionale de Terre-Neuve. La météo y était exécrable, mais son équipe et lui ont pu profiter d’une période plus clémente pour couvrir en largeur les 11 km du détroit de Belle Isle dans le but de déployer une très importante ligne de
Tom Moffatt est un ancien du St. Croix Courier et a été le coprésident canadien de la St. Croix International Waterway Commission. Il gère le site Web de la FSA, parmi ses tâches à titre de membre de l’équipe des communications de la Fédération.
Photo : Tom Moffatt
vingt-deux récepteurs VR2. À la fin du mois de juillet 2009, vingt et un de ces récepteurs ont pu être récupérés, les données ont été téléchargées, et les appareils ont été remis à l’eau, ce qui a permis d’enregistrer soixante poissons. Même si le projet de la FSA ratisse large, ses données seront également incorporées à une plus large initiative – l’Ocean Tracking Network (OTN). Les données sur le saumon de la FSA seront ajoutées aux renseignements prélevés de milliers d’animaux marins étiquetés à travers le monde – des poissons aux oiseaux, en passant par les ours polaires – que l’OTN suit grâce à la technologie de télémétrie acoustique. L’association de la technologie aux efforts d’hommes et de femmes nous aura permis de mettre le pied sur la lune. L’exploration des océans n’est en rien différente. En septembre, la FSA contribuera au lancement d’un balayage des planeurs Slocum dans la mer du Labrador. Ces sousmarins inhabités ont été baptisés en l’honneur de Joshua Slocum, le premier homme à avoir fait le tour du monde en solitaire. Né en Nouvelle-Écosse, Slocum a passé pratiquement toute son enfance sur l’île Brier. Le planeur marin Slocum est aussi profilé qu’un missile de croisière, et il ne possède pas de propulseur. Il se déplace en ajustant sa flottabilité selon un profil vertical en dents de scie, et peut être en mer à se déplacer en toute liberté durant un mois. En se déplaçant dans la mer du Labrador, il aura à son bord une enregistreuse VR2 miniature ainsi qu’un petit émetteur. Les informations de tout poisson étiqueté qu’il rencontrera seront alors enregistrées. À ses débuts, la FSA a commencé le traçage dans l’espoir que la technologie se développerait et permettrait de suivre le saumon à la sortie de la rivière, dans la baie de Fundy et éventuellement dans l’Atlantique Nord. Le rêve était de prolonger le suivi dans le détroit de Belle Isle, dans le détroit de Cabot entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve, et au-delà du plateau continental est de la Nouvelle-Écosse. Les réseaux de récepteurs sont maintenant installés dans le détroit de Belle Isle et au large de Halifax, et les projets sont bien avancés pour permettre d’établir un réseau dans le détroit de Cabot. Tels de vrais explorateurs, l’équipe de recherche de la FSA repousse déjà la technologie sur de nouveaux terrains. Le balayage du planeur Slocum amène le projet de traçage dans les aires océaniques d’alimentation. La technologie se développe et les données entrent à flots. L’analyse rigoureuse et la synthèse de ces données ont présentement lieu. Les nouvelles idées et notre compréhension des mystères de la mortalité et de la migration en mer du saumon atlantique pourraient en être affectées pour toujours…
COMMENT SUIVRE UN POISSON - Le saumon sauvage est récolté grâce à une roue à saumoneaux, les saumons vides par la pêche, en portant une attention particulière afin de minimiser la fatigue et le stress. - Des émetteurs acoustiques miniatures sont insérés; après avoir récupéré, les poissons sont remis à l’eau. - L’émetteur transmet un signal de 69 kHz propre au poisson, sur une portée de plus de 0,5 km. - Les émetteurs des juvéniles mesurent approximativement 2 cm de longueur, et transmettent un signal durant de deux à trois mois; les émetteurs des adultes mesurent 4 cm et émettent un signal intermittent pendant un maximum de trois ans. - Les plus grands émetteurs peuvent fournir des informations de température et de pression. - Les récepteurs (voir la photo de la page 23) sont ancrés au fond de la rivière ou le fond océanique. - Les lignes de récepteurs sont déployées sur les détroits ou dans les rivières. Par exemple, vingt-deux récepteurs sont utilisés dans le détroit de Belle Isle, entre Terre-Neuve et le Labrador. - Les récepteurs sont récupérés ou les données sont téléchargées, par hydrophone ou satellite. Saumons illimités 31
TROIS PIONNIERS DE LA
Matane Par Marcel Bélanger et Pierre-Paul Turcotte
La rivière Matane, comme plusieurs rivières du Québec, a contribué aux développements économique et social des populations riveraines. Poste de traite à son embouchure, chemin d’eau pour le développement des territoires de l’intérieur jusqu’à la Baie des Chaleurs, voie de flottaison pour le bois des papetières et source d’approvisionnement en saumons à l’époque où s’y pratiquait une pêche dite de subsistance par les communautés locales, elle constitue aujourd’hui l’un des principaux attraits touristiques de la municipalité. La passe migratoire du barrage Mathieu D’Amours et l’observation des pêcheurs à la mouche sur les fosses no 1 et no 2 contribuent à retenir de nombreux touristes de passage. Toutefois, ce développement n’aurait pas été réalisé sans le concours de visionnaires, comme les trois pionniers auxquels nous rendons hommage dans le présent article. Ces notables protagonistes du développement durable de la pêche sportive sur la Matane sont : Messieurs Roger Desjardins, Georges Maul et Bermont Turcotte.
ROGER DESJARDINS Premier directeur du bureau du Ministère de la Chasse et de la Pêche localisé à Matane, M. Roger Desjardins s’est employé au développement de la Réserve Matane et de la rivière Matane à des fins d’exploitation sportive. C’est en 1949 que, sous sa gouverne, la Matane fut déclarée première rivière publique au Québec. Par la suite, dès le début des années 1950, avec la collaboration de l’Association des chasseurs et pêcheurs de Matane (ACPM) présidée par le docteur Valmont Lapierre, il entreprit la localisation, la numérotation et la désignation de l’ensemble des fosses sur tout le parcours de la rivière. C’est particulièrement avec le concours de M. Bermont Turcotte, alors secrétaire-trésorier de l’ACPM, que furent baptisées la majorité des fosses : Bécatron, Lebreux, Quoc, Snell, Panier, Cap Seize, Grand Tamagodi, Ruisseau Gagnon… autant de noms encore évocateurs aujourd’hui pour les pêcheurs qui les affectionnent. L’une des principales qualités qu’on puisse attribuer à M. Desjardins, c’est son souci de la consultation. Ainsi, avec l’aide des pêcheurs locaux et de leurs représentants regroupés dans l’ACPM, il sera parvenu à cibler les problèmes reliés 32 Saumons illimités
ROGER DESJARDINS
au braconnage et à certains comportements délinquants de pêcheurs mobilisant les fosses les plus productives. Dès lors fut envisagé le système de rotation en faisant appel, comme stratégie d’implantation, à des pêcheurs locaux réputés, tels que Raymond Philibert, qui allaient pouvoir influencer ceux qui enviaient leurs succès de pêche. Déjà se dessinait l’idée de définir, au bénéfice des pêcheurs sportifs, les termes d’un code d’éthique de pêche au saumon sur la Matane. Reconnu comme un fonceur et un visionnaire, on doit à Roger Desjardins et à ses collaborateurs l’installation du premier
observatoire de la passe migratoire en plein centre-ville de Matane. On lui doit aussi d’avoir su influencer les pêcheurs locaux en faisant la promotion de règles de conduite sportive et en mettant en place certaines réglementations sanctionnées par le ministère. Plus tard, une fois à la retraite, il avait la responsabilité d’approuver l’imposition de scellés sur les captures, mesure qu’il considère encore aujourd’hui comme étant la décision la plus efficace pour contrer le braconnage et pour favoriser l’élaboration de statistiques de pêche sur la Matane. Dans son sillage, d’autres fervents de la pêche et du développement de sa pratique dans un contexte favorable au maintien de la ressource saumon se sont illustrés. Et ils continuent d’influencer les actuels administrateurs de la Société de gestion de la rivière Matane en se présentant aux Assemblées générales annuelles. C’est, jusqu’à ce jour, le principal résultat des efforts de démocratisation déployés par Roger Desjardins. Les pêcheurs de la Matane voudront bien le saluer aujourd’hui.
BERMOND TURCOTTE
BERMONT TURCOTTE Lors de la préparation du présent article, les informations d’abord recueillies lors de l’entrevue avec M. Desjardins, puis complétées par Pierre-Paul Turcotte, nous obligent maintenant à reconnaître l’influence que M. Bermont Turcotte a eue sur l’évolution des pratiques de conservation et de pêche sur la Matane. Malgré sa petite taille, Bermont, de regrettée mémoire, est considéré comme un géant de la Matane. Il a influencé une quantité impressionnante de pêcheurs sportifs du Québec venus tenter leur chance sur notre rivière. Notons qu’au cours des années 50, les Américains étaient reconnus comme étant les meilleurs pêcheurs de l’époque. C’est leur présence sur la Matane qui a permis à M. Turcotte d’observer (en cachette) leurs techniques et leurs façons de faire, de s’en inspirer et, ensuite, de partager son savoir à son entourage. M. Turcotte n’était pas avare de ses conseils et de ses encouragements. Sa grande satisfaction : partager et faire partager sa passion et sa conviction que la pêche au saumon représentait tout un potentiel économique pour la région de Matane. Agissant, à la fin des années 40 et au cours des années 50 et 60 comme secrétaire-trésorier de l’Association des chasseurs et pêcheurs de Matane, Bermont Turcotte fut l’un de ceux qui participèrent aux décisions qui ont mené la rivière Matane à acquérir la notoriété de rivière à exploitation démocratique. En 1972, Roger Desjardins et lui imaginèrent que le public apprécierait certainement de voir les saumons gravir la passe migratoire. Profitant donc de la reconstruction du barrage Mathieu-D’Amours, ils firent construire un observatoire vitré d’où on pouvait voir les saumons escalader l’échelle migratoire. Cet observatoire est l’ancêtre du poste d’observation actuel, où jouent aux vedettes autour de 2 500 saumons chaque saison. L’influence de Bermont Turcotte s’est exercée sur le plan local, mais aussi sur le plan national et international. En 1963, en tant que guide, il participe à un premier film visant à faire la promotion de la pêche sportive au saumon. Le film était réalisé par le « flying fisherman », M. Gadabout « Roscoe Vernon » Gaddis. Plus tard, en 1967, c’est l’Office national du film qui produisit « Comment vit le Canadien », dont une partie s’intéressait à la
pêche au saumon. Ce film, où Bermont Turcotte et Jean-Marie Côté se partagent la vedette, fut présenté en 1970 à l’Exposition internationale d’Osaka. En février 1974, Bermont acceptait l’invitation de la Fondation internationale du saumon de l’Atlantique en agissant comme analyste à une conférence sur la pêche illégale du saumon atlantique. Au-delà de cette renommée, ce que les pêcheurs d’ici retiennent de l’homme, c’est sa grande générosité et son désir d’initier de nombreux adeptes à la pêche sportive. Pour l’aider à atteindre son objectif, il fut appuyé par d’autres pêcheurs locaux dont Jean-Marie Côté, Michel Bernatchez, Raymond Pelletier, sans oublier Jacques Gauthier et Jean-Marc Côté, tous deux instigateurs de l’école de pêche sur la Matane.
GEORGES MAUL Nous avons mentionné la présence d’Américains sur la Matane… Avouons que ces pêcheurs étaient le plus souvent les invités ou les recrues de M. Georges Maul qui, dès les années 1960, s’était établi à Saint-René de Matane pour y exploiter une boutique d’articles de pêche, située à deux pas de l’Hôtel Métropole. Lui-même pêcheur émérite, il aura conseillé, guidé et abrité un grand nombre de ses compatriotes. Sa connaissance de l’ensemble des fosses et ses habilités à les exploiter dans le respect de la ressource auront servi d’exemple positif pour les pêcheurs locaux. Par ailleurs, on se souvient de lui comme une référence en tant que monteur de mouches. Il excellait également dans la lecture des conditions de pêche sur la Matane et même sur la Matapédia, où il se permit quelques escapades avec ses compatriotes et avec son bon ami Jean-Marc Côté, responsable des souvenirs ici relatés. Saumons illimités 33
Bénévole de vocation, il est membre du c.a. de la Sogerm depuis avril 1998.
DÉPART DE PIERRE-PAUL TURCOTTE Nous tenons à rendre hommage au président sortant de la Sogerm, M. Pierre-Paul Turcotte. C’est d’ailleurs
GEORGES MAUL À DROITE
MARCEL BÉLANGER ET PIERRE-PAUL TURCOTTE
Aussi réputée auprès des amateurs, sa boutique de pêche devint vite un lieu de rencontre et d’approvisionnement de matériel spécialisé provenant de partout dans le monde (ÉtatsUnis, Angleterre, Australie, Pays-Bas, etc.).
CONCLUSION En conclusion, la reconnaissance de la contribution de ces trois pionniers de la Matane envers l’exploitation raisonnée d’une des principales ressources économiques de notre localité devrait inspirer les gestionnaires actuels et futurs dans la poursuite d’objectifs de développement durable. Merci messieurs d’avoir modelé le futur et vive la pêche sportive sur la rivière Matane !
PRÉSIDENCE DE LA SOGERM Lors de la dernière assemblée régulière du conseil d’administration de la Société de gestion de la rivière Matane, c’est M. Marcel Bélanger qui a été désigné comme successeur de M. Pierre-Paul Turcotte à la présidence de l’organisme. Jeune retraité, M. Bélanger a consacré sa vie active au service de sa communauté en tant qu’animateur socio culturel au Cégep de Matane de 1973 à 1980 puis comme agent d’information et organisateur communautaire au CLSC de Matane, de 1980 à 2006.
le deuxième mandat qu’il complète comme président. En effet, de 1991 à 1996, il y siégeait à titre de président fondateur. Il revenait à ses fonctions en avril 2006 jusqu’en avril dernier. C’est récemment sous sa gouverne, après les efforts des présidents antérieurs, MM Mario Ouellet et Daniel Blanchard, que fut adoptée officiellement le règlement interdisant l’utilisation des soies plongeantes (calantes) sur la rivière Matane. Multipliant les entrevues avec les médias et participant à des émissions télévisées, il a fait et continuera de faire figure de grand ambassadeur de la Matane. Son influence s’est aussi fait sentir sur plusieurs conseils d’administration dont celui de la FQSA. Le monde du saumon reconnaîtra en Pierre-Paul un homme de parole et de ponctualité sur qui il arrivera certainement qu’on puisse encore compter.
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Administration de la SOGERM 286, rue Saint-Jérôme, Matane (Québec), G4W 3A9 Tél.: (418) 562-7560 Téléc. : (418) 562-7560 34 Saumons illimités
Accueil à la passe migratoire au barrage Mathieu-D’Amours 260, rue Saint-Jérôme Matane (Québec) Tél.: (418) 562-7006
Échos de France
L’OBSERVATOIRE DES POISSONS MIGRATEURS A
Vichy
Par Julie Delfour, Patrick Martin et Jocelyn Rancon (Conservatoire national du saumon sauvage).
LES PASSES À POISSONS EN CHIFFRES
Hauteur du barrage : 6,50 m Création : 1963 Rénovation : 1995 En rive droite : Longueur de la passe à bassins successifs à fentes verticales : 120 m (22 bassins) En rive gauche : 4 prébarrages suivis d’une passe à ralentisseurs suractifs; 3 volées à plans inclinés de 2,5 m de largeur
Le patrimoine naturel de l’Auvergne est d’une grande richesse avec, notamment, une grande biodiversité dans la rivière Allier : poissons sédentaires et poissons migrateurs, dont l’emblématique saumon atlantique (Salmo salar). L’Observatoire des poissons migrateurs est ainsi devenu un lieu de rencontre pour les amoureux de la nature et pour ceux qui souhaitent mieux connaître les poissons et les secrets de leurs rythmes de vie.
LE PLAN D’EAU DE VICHY En 1963, Vichy, cité thermale historique, achève la construction d’un barrage sur l’Allier. Construit sous le pont de l’Europe, il a pour vocation de proposer à ses habitants, aux sportifs accomplis ou aux simples touristes, un vaste plan d’eau de loisirs. Mais, pour les poissons migrateurs empruntant la rivière afin de se rendre sur leurs lieux de reproduction (dans le haut Allier), un barrage de 6,50 m de haut représente un obstacle infranchissable. Ce qui est synonyme de loisirs pour les uns peut rapidement devenir au tour de force pour les autres…
LES PASSES À POISSONS Afin de faciliter la remontée des poissons migrateurs et, en particulier, celle des saumons, deux passes à poissons ont été intégrées au barrage, et ce, dès sa construction : une en rive droite, l’autre en rive gauche. Le principe est d’attirer les PASSE À BASSIN EN RIVE DROITE, VUE VERS L’AMONT
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poissons à l’entrée des passes et de les inciter à y pénétrer en empruntant une voie d’eau s’écoulant sur un radier en pente muni de ralentisseurs. Celui-ci est divisé en trois volées séparées par deux bassins de repos. Une fois à l’intérieur, ils progressent vers l’amont à leur rythme, sortent de la passe, puis continuent leur périple vers leurs lieux de ponte.
LA RÉNOVATION : LE GRAND CHANTIER Simple et efficace, le système a bien fonctionné pendant plusieurs années. Mais les extractions massives de granulats dans le lit même du cours d’eau (interdites depuis 1981) ont fortement surcreusé le lit de la rivière au fil des ans, rendant très difficile l’accès aux deux passes pour les grands migrateurs. C’est pourquoi, en 1988, la ville de Vichy a lancé une vaste concertation pour améliorer l’ensemble du dispositif de franchissement. En partenariat avec l’EPALA, le ministère de l’Environnement et l’Agence de l’eau, celle-ci a abouti en 19951996, à la construction de la passe à poissons actuelle et de l’Observatoire des poissons migrateurs (rive droite), à l’amélioration de l’accès à la passe ancienne (rive gauche) et au renforcement du radier du pont-barrage.
L’OBSERVATOIRE DES POISSONS MIGRATEURS L’Observatoire est bien plus qu’un simple dispositif favorisant la libre circulation des poissons migrateurs. « C’est un endroit magnifique et un outil particulièrement utile, d’un point de vue scientifique et pédagogique », souligne Patrick Martin, directeur du Conservatoire national du saumon sauvage. Non seulement il est le lieu de suivi des migrateurs, mais il est aussi un relais utile pour le repeuplement des rivières de l’axe Loire-Allier en plus d’être un média ludique tourné vers le grand public afin de le sensibiliser aux enjeux de la protection des espèces.
Un observatoire scientifique… L’Observatoire est, en premier lieu, un outil de recherche sur les poissons migrateurs de l’axe. Il permet un suivi régulier de leurs populations grâce à une station scientifique implantée dans ses murs. Des caméras automatiques filment en permanence les deux passes. Aucun poisson n’échappe à leur vigilance! Réalisé depuis 1996, le comptage montre que les saumons oscillent en moyenne entre 500 et 600 individus par an, parfois davantage. Et ils sont loin d’être les seuls « locataires » de la passe. Entre sa mise en service et aujourd’hui, plus de deux millions de poissons ont déjà été observés, parmi lesquels on trouve 34 000 représentants des espèces migratrices qui fréquentent l’Allier : saumons atlantiques, grandes aloses, truites de mer, lamproies et anguilles.
… à vocation technique L’Observatoire permet également de participer aux programmes de repeuplement en saumons de la rivière Allier. Entre les mois de mars et de mai, les techniciens de la salmoniculture de Chanteuges (en haut Allier) se rendent à Vichy pour y capturer des géniteurs. Une cage en forme de nasse a été construite à cet effet afin de piéger les saumons lorsqu’ils franchissent la passe. Une fois attrapés, ces derniers sont conduits à la salmoniculture, où ils contribueront à faire naître et grandir les futurs représentants de l’espèce. Depuis 2004, la gestion et l’animation
LES POISSONS SONT À PORTÉE DE MAIN
COUPLE DE POISSON
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Échos de France à une vitre, entourée de milliers d’ablettes et d’une multitude d’autres espèces habituées des lieux…
VICHY À L’ÉCOUTE DE SA RIVIÈRE
L’OBSERVATOIRE A POUR MISSION D’ÉDUQUER ET DE SENSIBILISER ADULTES ET JEUNES ENFANTS
Depuis la réalisation de l’Observatoire, la ville de Vichy et les 23 communes formant la Communauté d’agglomération VichyVal-d’Allier poursuivent une politique de mise en valeur de la rivière et de ses abords. En 2006, la ville de Vichy a entrepris la transformation de la rive droite du plan d’eau en réduisant la circulation routière au profit d’une « voie verte » : un vaste lieu de promenade s’étalant sur 1,5 km. Elle a également pour projet de créer, sur le site même de l’Observatoire, une « Maison de la rivière Allier » qui serait un centre de ressources, d’information et de rencontres sur les thèmes liés à la préservation d’une des dernières rivières sauvages de France.
de l’Observatoire ont été confiées par la ville de Vichy à l’Association saumon sauvage, basée à Chanteuges, marquant ainsi l’alliance entre deux hauts lieux touristiques de la rivière Allier impliqués dans sa restauration.
DU CÔTÉ DES PÊCHEURS… TÉMOIGNAGES
… et pédagogique
« J’ai toujours eu plaisir à être au bord de l’eau, à voir des poissons. La passion du saumon est venue plus tard. Au début, j’allais voir les pêcheurs de saumons à Saint-Rémy-en-Rollat, j’avais 44 ans. J’en ai pris quatre en onze ans de pêche. Le premier, je l’ai pris après à peine une demi-heure. Il pesait quatorze livres. Après ça, j’ai eu la piqûre! »
Enfin, l’Observatoire a pour mission d’éduquer et de sensibiliser les adultes et les jeunes enfants à la nécessité de préserver un patrimoine naturel unique et inestimable. Une longue salle vitrée, équipée de gradins, construite sous le niveau de l’Allier, permet d’observer la faune aquatique en temps réel. Installé derrière quatre grandes vitres, le public observe l’incessant ballet des poissons. Jean-Claude Chavaillon, qui a géré durant de nombreuses années l’Observatoire, disait : « Ici, les poissons sont en liberté et nous, dans l’aquarium... En fait, les saumons regardent les hommes qui les observent ». Ce lieu unique en France connaît auprès d’un public enthousiaste un intérêt croissant et accueille chaque année près de 4 000 visiteurs. En immersion dans la rivière, les visiteurs s’émerveillent en découvrant les poissons qui se donnent rendez-vous dans cet aquarium grandeur nature… Parmi les saumons, ils ont parfois la chance d’apercevoir une lamproie « ventousée »
SAUMON ET LAMPROIE MARINE
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Guy, pêcheur depuis 1971 La passion du saumon
L’Observatoire « J’y viens régulièrement depuis qu’il a été rénové. J’aime revoir ces beaux poissons, ça me rappelle les moments passés au bord de l’eau. C’est aussi l’occasion de retrouver une bande de copains, des vieux pêcheurs de Haute-Loire et du Puy-deDôme. On se retrouve là, pour discuter, se raconter nos pêches, nos meilleurs souvenirs. Et on se renseigne sur le nombre de poissons passés, les espèces, leur taille. J’aime aussi voir des gens qui ne connaissent pas les saumons pour leur en parler, leur expliquer. C’est bien qu’ils puissent voir la beauté de ces poissons ».
Maurice, pêcheur depuis 1937 La passion du saumon « C’est un poisson magnifique, et ça fait toujours quelque chose de voir un saumon. On ne s’y habitue jamais. Quand on me parle de saumon, même aujourd’hui, je deviens fou! J’ai 78 ans et je pêche depuis 73 ans. Mon premier saumon, je l’ai pêché en 1970, il faisait sept kilos. C’est resté pour toujours gravé dans ma mémoire. C’est là que j’ai attrapé la “saumonite”! Quand un saumon est au bout de la ligne, le cœur travaille, tout travaille. Il y a même des pêcheurs qui en ont fait des syncopes, j’en ai connu un… Certains en meurent, d’autres sont prêts à laisser leur femme pour un saumon! »
L’Observatoire « Même si je ne le pêche plus, j’ai quand même gardé la passion du saumon. Depuis que je suis à la retraite, je viens ici presque tous les jours. J’ai même assisté aux travaux de la nouvelle échelle à poissons en 1996. Ici, on voit toutes sortes de poissons, et on fait son enquête : température, date, nombre de saumons passés… On retrouve des amis, on parle de pêche avec les anciens, on se raconte nos pêches en Norvège, au Canada, en Russie… Je trouve ça très bien aussi pour apprendre le cycle du saumon, car beaucoup de gens du coin ne savent même pas qu’il y en a dans leur rivière! On n’apprend pas ça à l’école, alors c’est bien de pouvoir se rendre compte en venant ici ».
L’ENTENTE ENTRE LE MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE ET LE CONSERVATOIRE NATIONAL DU SAUMON RECONDUITE POUR 5 ANS Les occasions de rencontres et d’échanges franco-québécois ont été nombreuses au cours des trente dernières années entre les spécialistes ou les représentants des organismes en matière de faune aquatique. Ces occasions de partager son expertise ont été chapeautées tantôt par la commission permanente de coopération franco-québécoise, tantôt par l’office franco-québécois de la jeunesse et elles se sont déroulées lors de programmes d’échanges de fonctionnaires entre la France et le Québec ou lors d’entente spécifique visant des thématiques particulières telles que le saumon atlantique. Ainsi, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a entretenu des échanges fructueux au cours des cinq dernières années avec le Conservatoire national du saumon (CNSS). La richesse de ces échanges a été remarquée, puis soulignée au printemps 2009 par le « Prix de la coopération franco-québécoise », décerné à M. Yvan Turgeon du MRNF et à M. Patrick Martin du Conservatoire national du saumon sauvage. Cette distinction a été remise lors du souper-bénéfice annuel de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique en présence des invités d’honneur M. Jean-Charles Bou, vice-consul général de France à Québec, et M. Alain Cloutier, sous ministre au ministère des Relations internationales du Québec.
VISITE DE LA DÉLÉGATION QUÉBÉCOISE À L’OBSERVATOIRE DE VICHY LE 13 MAI 2010 Jessy Dynes, chef du service de la faune aquatique au Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Jean Louis Guillamon, de l’Association protectrice du saumon (APS), Jean Allardi, président de l’Association internationale de défense du saumon (AIDSA) et président de l’Association française d’ichtyologie, Thimoté Parouty de l’Association LOGRAMI, Patrick Martin, directeur du Conservatoire national du saumon, Michel Jean, directeur général de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), Joel Herbach, directeur de l’urbanisme de la ville de Vichy, Patrick Martin, directeur du Conservatoire national du saumon.
DÉLÉGATION QUÉBÉCOISE À VICHY
SIGNATURE DE L’ENTENTE PAR M. PATRICK MARTIN, DIRECTEUR DU CONSERVATOIRE NATIONAL DU SAUMON ET M. JESSY DYNES, CHEF DU SERVICE DE LA FAUNE AQUATIQUE AU MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE.
Perspectives d’avenir : Des échanges récents entre les responsables de deux organismes liés au domaine ont conduit à l’identification de sujets liés à la conservation et à la gestion des populations de saumons atlantiques pour une coopération renouvelée lors des prochaines années. Ceux-ci concernent, notamment, la traçabilité de la production ensemencée, l’acquisition et le transfert d’expertise pour la gestion de la production piscicole ainsi que les méthodes d’acquisition de connaissances scientifiques sur le saumon. Les partenaires signataires de l’entente s’engagent à développer une collaboration scientifique et technique dans ces domaines en favorisant le transfert de connaissance ainsi que la diffusion d’outils et de méthodes développées par chacune des parties. Saumons illimités 39
La
Gaspésie, le royaume du saumon, le paradis du pêcheur sportif
Photo : Gérard Bilodeau
LA RIVIÈRE MATAPÉDIA, PRÈS DE SA CONFLUENCE AVEC LA RESTIGOUCHE.
par Yvon Côté
« Paroillement y a force belles prairies et bonnes herbes et estancq où il y a force saulmons [ ]. Nous nommames ladite baye la baye des Chaleurs ». Jacques Cartier, 1536. La péninsule gaspésienne, aussi nommée la « Gaspésie touristique », couvre un immense territoire, plus de 30 000 km2, du Québec méridional. Elle est entourée au nord et à l’est par les eaux du Golfe du Saint-Laurent, puis au sud par celles de la Baie des Chaleurs. L’axe formé par les rivières Mitis et Matapédia la délimite de la masse continentale à l’ouest. Les nombreuses rivières de la région prennent naissance dans les monts Chic Chocs, l’un des traits dominants du paysage gaspésien. Les rivières du versant nord, généralement courtes se déversent dans le Golfe du Saint-Laurent. Celles du versant sud, plus longues, s’écoulent en pente plus douce vers la Baie des Chaleurs. Formées de cascades dans leur partie supérieure, les rivières de la Gaspésie présentent un profil plutôt régulier 40 Saumons illimités
sur leurs cours moyen et inférieur, ce qui les rend navigables en canot et, aussi, accessibles à la migration des saumons qui y viennent frayer annuellement. Leurs fonds, variant de graveleux à caillouteux, parsemés de galets et de blocs transportés par les glaciers il y a 10 000 ans et remaniés à la faveur des épisodes de grandes crues, constituent un habitat idéal pour le Saumon atlantique qui en a fait son royaume au Québec.
Quelques notes d’histoire A l’arrivée de Jacques Cartier sur le continent américain, les Iroquois du Saint-Laurent fréquentaient les rivières du nord de la péninsule jusqu’à Gaspé, lieu de leur rendez-vous pour les « grandes pêches annuelles ». La Baie des Chaleurs constituait
Crédit : Steve Pelletier
LA GRANDE-RIVIÈRE
le domaine des Micmacs comme en témoignent les noms de plusieurs rivières qu’ils fréquentaient telles la Matapédia, la Restigouche, la Cascapédia, vocables provenant de leur langue. Puis, les Français établirent des seigneuries au pourtour de la péninsule pour y faire la pêche de la morue et du saumon et, aussi, la traite des fourrures avec les Amérindiens. Les seigneuries de Matane, de Percé, de Port-Daniel, pour n’en nommer que quelques-unes, doivent leur création à la présence des rivières à saumon avoisinantes. A l’abolition du régime seigneurial en 1854, les pêcheursagriculteurs établis tout autour de la péninsule continuèrent de pratiquer la pêche au filet le long des côtes maritimes. Ceux dont les sites de pêche se trouvaient à proximité des embouchures des rivières à saumon obtenaient davantage de succès à cause de la concentration du mouvement migratoire des saumons à l’approche de leurs rivières natales. Vers la fin des années 1980, la pêche commerciale du saumon a été abolie, les populations de saumons montrant
des signes de diminution et la pêche sportive, beaucoup plus lucrative pour l’économie de la région, prenant de l’ampleur. Devant ces faits le Gouvernement a alors procédé à l’achat des privilèges de pêche ou même, dans certains cas, des droits ancestraux de pêche détenus par les descendants des premiers colons gaspésiens.
Une nouvelle page s’écrit Dès la fin du XIXe siècle, de riches pêcheurs sportifs, de l’establishment américain et canadien, à la recherche d’exotisme et de grande nature, avaient pu obtenir, sur la plupart des rivières gaspésiennes, des baux de location pour y pêcher le saumon. Ce fut l’époque des clubs privés de pêche au saumon. La location des rivières du domaine de l’État à des fins strictement privées fut abolie en 1980 au profit du droit public, une décision politique et historique que l’on a nommée la démocratisation des rivières à saumon. Certains clubs privés de pêche persistent de nos jours. En effet, ils se situent sur des terrains privés jouissant de droits privés de Saumons illimités 41
pêche autrefois consentis sous le régime seigneurial. Sur le domaine public, les clubs de pêche furent remplacés parfois par des pourvoiries publiques de pêche au saumon, dans quelques cas par des réserves de pêche au saumon et le plus souvent par des zones d’exploitation contrôlée (Zecs) gérées par des associations locales de pêcheurs. La « Gaspésie touristique » accueille, bon an mal an, environ 8 000 pêcheurs de saumon, les saumoniers, comme ils plaisent à se nommer. Annuellement ces pêcheurs pratiquent 40 000 jours-pêche dans les rivières de la région. Cette activité occasionne, en région, un impact économique de 16 millions $ et la création de 75 emplois directs (équivalent temps complet) chez les organismes gestionnaires auxquels s’ajoutent les emplois soutenus indirectement dans les entreprises locales de service. La majorité des pêcheurs (80%) sont des Québécois qui proviennent en large part (65%) des grandes régions urbaines du Québec. L’autre 20% sont des citoyens d’autres provinces canadiennes, des États-Unis et même d’Europe. Quand on demande aux saumoniers de nommer, parmi les rivières québécoises, celles de leur choix, neuf des dix premières mentions obtenues sont des rivières gaspésiennes. La Gaspésie, c’est un véritable paradis de la pêche au saumon.
La magie des rivières gaspésiennes
Crédit : Steve Pelletier
LES EAUX OPALESCENTES DE LA BONAVENTURE, FOSSE GRAND BLACK
42 Saumons illimités
Le Règlement de Pêche du Québec reconnaît une vingtaine de rivières à saumon en « Gaspésie touristique ». Ce sont les rivières où la pêche du saumon est dite « structurée » et où seule la pêche à la mouche artificielle est autorisée comme mode de pêche. Qu’ont-elles de magiques ces rivières pour attirer les saumoniers de par le monde ? Les pêcheurs sportifs apprécient la beauté des paysages entourant les rivières à saumon, la quiétude en forêt, le bruit de l’eau qui s’écoule sur les fonds caillouteux, bref le contact avec la nature. Mais tout cela se trouve sur toutes les rivières à saumon. En effet, qui dit rivière à saumon dit qualité du milieu ambiant, peu importe la région. Les rivières à saumon de la Gaspésie fascinent parce qu’on y voit le saumon. L’eau des Chic Chocs est d’une exceptionnelle limpidité, telle la Bonaventure, la Petite Cascapédia, la Grande-Rivière, les rivières Pabos, la SaintJean, la Sainte-Anne et j’en passe. L’eau y est « claire comme du gin » disent les anglo-saxons. Dans d’autres cas elle est légèrement colorée comme celle de la Cascapédia, de la York ou de la Matane, mais elle demeure néanmoins translucide, la présence du saumon s’y détecte aisément. En Gaspésie on chasse le saumon avant de le pêcher : on le localise d’abord, puis on étudie ses mouvements, ses réactions et alors on sort la canne à moucher. Pêcher à l’aveuglette, connaît pas ça, disent les guides gaspésiens. Le calibre des rivières de la Gaspésie est à dimension humaine, ni trop grosses ni trop petites. Un vieil ami, pêcheur-globetrotteur, me disait un jour : elles ont été faites pour être pêchées ces rivières gaspésiennes. Enfin, elles font partie d’un formidable circuit touristique, celui de la péninsule gaspésienne, récemment qualifiée de 3e plus belle destination touristique au monde par le fameux National Geographic Magazine dans son édition d’octobre 2009.
Chacune des rivières gaspésiennes diffère de sa voisine, possède sa personnalité propre. Chacune se laisse découvrir. Allons-y. Sur le versant nord des Chic Chocs, la réputée Matane, aussi dite la rivière école. Elle a initié de nombreuses générations de saumoniers à la pêche du saumon. Elle a, en outre, une double personnalité. S’écoulant calmement en milieu agroforestier, elle devient soudainement agressive, en amont, dans la réserve de Matane. La Cap-Chat et la Sainte-Anne, les sœurs jumelles. Sans être identiques, elles sont bien les filles des Monts Jacques-Cartier, Albert et Logan et présentent des traits typiques de famille : l’amont en cascades, une cataracte à mi-chemin et, sur une cinquantaine de kilomètres, se déploie un merveilleux parcours de pêche du saumon jusqu’à la mer. J’y ai fait mes pêches de fin d’été pendant des années. La Madeleine, la sauvagesse, l’indomptée dans laquelle « le saumon ne se comporte pas comme dans les manuels de pêche ». Il faut être sportif pour s’y aventurer. Sur la pointe de la Gaspésie, coulent les trois rivières de Baie de Gaspé, la Dartmouth, la York et la Saint-Jean. Incroyable, à quelques kilomètres seulement les unes des autres, elles totalisent plus de 150 km de parcours de pêche à saumon. C’est la Mecque du saumon. Tout saumonier qui se respecte doit y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie. Sur le versant sud, se drainant dans la Baie des Chaleurs, on découvre tout d’abord la Grande rivière et les trois rivières Pabos, probablement les plus limpides de la Gaspésie avec un substrat aux cailloutis des plus colorés. C’est à s’y tromper, dans certaines fosses (l’habitat du saumon adulte en rivière), les saumons sont comme suspendus dans l’air, tellement l’eau y est limpide. Puis la Port-Daniel, rivière à montée tardive où le saumon s’y présente à l’embouchure dès le mois de juin, tout comme à la petite rivière Malbaie près de Percé, puis il attend patiemment le mois d’août avant de s’aventurer en amont vers les frayères. La Bonaventure, une rivière SaintJean en « grand format ». Même type de rivière, même type de saumon, mais quel parcours à découvrir en canot sur plus de 120 km depuis le lac du même nom jusqu’à la Baie des Chaleurs ! C’est le rendez-vous annuel de la plus importante communauté de saumoniers-vacanciers du Québec. La Petite Cascapédia, renommée tout autant pour ses saumons que pour ses truites de mer géantes, tout comme la Nouvelle. Ce sont deux rivières aux eaux très froides, toutes deux caractérisées par un tronçon principal plutôt court, résultant de la confluence de deux tributaires majeurs s’écoulant, dans chaque cas, parallèlement l’un à l’autre depuis leur naissance loin dans les Chic Chocs. La Cascapédia, la mère des rivières à saumon de la Gaspésie. Elle abrite des saumons géants, les plus gros au Québec. C’est une rivière à montée hâtive, les saumons y remontent dès la fin du printemps, début été. Tout saumonier rêve de venir y relever le défi du combat d’une vie. La Matapédia, la majestueuse, où tout devient possible : la pêche en canot ou à gué, avec une canne courte ou longue, avec guide ou sans guide, en secteur contingenté ou en secteur public, à coût modique ou à coût élevé. C’est LA vallée du saumon. Enfin la Patapédia, où l’on peut vivre une
Crédit : Steve Pelletier
La grande virée
RIVIÈRE SAINTE-ANNE, FOSSE PETIT ISLET
aventure de trois jours en pleine solitude, sans voir âme qui vive, lors de la plus belle descente en canot que je connaisse.
Êtes-vous partant ? « La pêche au saumon, c’est hors de prix, et la pêche à la mouche c’est difficile ! » Voilà ce qu’on dit. Faux dans les deux cas. Une journée de pêche au saumon ne coûte pas plus cher qu’une journée de golf et à peine plus qu’une location de deux heures sur un court de tennis. Pêcher à la mouche s’apprend en deux, trois heures, mais peut devenir un art qu’on pratique et perfectionne toute une vie durant. Et puis il y a des guides de pêche au saumon pour vous initier. À ceux que l’aventure intéresse, je conseille la visite de trois sites Internet, celui de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), celui de la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ) et celui de Saumon Québec. Sur le site de la FQSA se trouvent les coordonnées pour obtenir le Guide sur le réseau des rivières à saumon du Québec, lequel contient toute l’information sur les coûts, les secteurs de pêche, les dates de saison, les modalités de réservation, etc. Vous pourrez vous y abonner à la revue Saumons illimités LE magazine des saumoniers et vous inscrire à une activité d’initiation à la pêche du saumon, le mentorat. Sur le site de la FPQ, on trouve la liste des pourvoiries qui offrent la pêche du saumon. Sur le site Saumon Québec on obtiendra de l’information pour toutes les rivières à saumon, notamment les Zecs-saumon, et on pourra y commander le Guide des rivières à saumon de la Gaspésie et on vous facilitera l’accès aux rivières. Alors, non, il n’y a plus d’excuse ! Les rivières gaspésiennes et leurs saumons vous attendent. Bonne pêche, bon été. Saumons illimités 43
Histoires de pêche
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générations à la pêche Par Antoine Belzil
Les pêcheurs sont reconnus pour leur sens débridé de l’exagération. C’est bien connu. Mais, je vous assure que l’histoire de pêche au saumon que j’ai vécue l’été dernier lors d’un voyage avec mon oncle Charles Poulin et mon grand-père Richard Poulin, ne pêche pas par cet excès ! Dans cette histoire que je vous rapporte ici, je vous parle d’émerveillement et de vérité !
Dans ce trio de générations, mon grand-père est un mordu du saumon et, de surcroit, mon oncle est aussi mon parrain.... c’est comme si nous étions quatre pêcheurs... Vous pouvez imaginer la pression que je subissais ! Mon permis de conduire fraichement obtenu m’autorise à prendre le volant de la belle voiture de mon grand-père. Fier comme Artaban, gonflé à bloc, je pilote avec une assurance qui, visiblement, n’attire aucun commentaire positif pas plus que d’encouragement de la part de mes compagnons de voyage. La confiance règne, ça valorise mes 17 ans! Finalement, mon oncle Charles prend la relève à la fin de l’autoroute Jean Lesage, puis nous conduit jusqu’au gite La Guimontière situé à Saint‑Angèle de Mérici. C’est là que nous dormirons. Histoire de terminer la journée sur une note à saveur salmonicole, vers 15 h, notre guide Marcel nous amène sur la rivière Mitis. Rien qui emballe mes mentors, 44 Saumons illimités
qui m’expliquent que le contexte des eaux basses et chaudes n’est pas du tout favorable à la capture du poisson convoité. Mine de rien, diplomatiquement, ils profitent de la situation pour me prodiguer quelques conseils élémentaires en vue de parfaire mes lancers à la mouche. Cela m’évitera de devoir me confondre en excuse pour leur demander de l’aide... Je m’applique à faire exécuter les arabesques prescrites à ma soie, et je réussis même quelques bons lancers sans trop de difficultés. Mon grand-père me souriait avec une fierté non déguisée. On aurait dit qu’il y avait comme une sorte d’hérédité dans l’air... J’exultais ! La météo de la fin de la journée conditionne notre programme du lendemain : le prétexte de la pluie, trop peu et trop tard pour satisfaire les orientations immédiates de notre programme, motive notre choix de rester un peu plus longtemps au lit. Avant de sombrer dans un sommeil réparateur,
LA PREMIÈRE IMPRESSION LAISSÉE PAR LE HOLLIDAY INN DE DIAL, ÉGALEMENT CONNU SOUS LE NOM DE PATIO.
mon aïeul lance un clin d’œil complice à mon oncle Charles et m’annonce solennellement que, demain, pour célébrer mon premier voyage de pêche au saumon, nous irions diner au Holiday Inn tenu par Dial Arsenault sur la Bonaventure... Rien de moins ! « WOW ! Quelle chance, pensai-je en me glissant délicieusement sous les draps frais ! J’ai hâte de franchir le portique de ce genre d’immeuble que j’ai souvent reluqué à Québec, mais sans jamais y être entré. » Arrivés à Bonaventure sur les coups de midi, on se dirige bizarrement au Super Marché de la place pour acheter trois énormes T-bones. Je me questionne : Pourquoi cette bouffe alors que grand-mère Josette nous a préparé amplement de plats pour notre séjour ? Je cherche partout la fameuse enseigne du Holiday Inn que j’imagine bâti sur le bord de la mer, quelque part à côté de l’église... J’ai faim... terriblement faim. Grand‑père demeure muet, feignant l’indifférence vis-à-vis mon anxiété bien palpable. En direction de la ZEC, nous bifurquons soudain à gauche pour emprunter un chemin de terre. N’y tenant plus, j’exprime ma surprise « ... ben là, on va certainement arriver par en arrière de l’hôtel ! » Mon oncle sourit et me rassure : « Tu ne perds rien pour attendre.Ne t’énerves pas. C’est le seul Holiday Inn du genre en Amérique du Nord à offrir un pareil environnement. Du jamais vu ! » Au tournant de la route apparait une curieuse de cabane, un genre d’abri de polythène ; « C’est quoi ça ? osai-je demander. La cabane du gardien ? » « Non, me répond mon oncle, c’est celle du propriétaire du Holiday Inn ! » Je suis estomaqué. Se mêlent alors en moi des sentiments de frustration et de stupéfaction auxquels s’ajoutent, comme un survoltage, des pointes d’une indicible joie alimentée par la surprise d’avoir été littéralement berné par mes compagnons qui
riaient à gorge déployée. L’accueil éclatant et spontané du propriétaire Dial Arsenault suffit pour me faire oublier instantanément la mauvaise température sans pour autant faire disparaitre cette envie de manger un bœuf qui me tenaille depuis notre arrivée à Bonaventure. À 17 ans c’est comme ça. La surprise de notre arrivée non annoncée ne désempare pas le proprio. Les homards gisant dans l’évier, les plus gros que je n’ai jamais vus, étant réservés à ses invités, Dial nous prépare en un tournemain, sur le charbon de bois, des langues de morue comme amuse-bouches. Puis, on attaque les fameux steaks. De purs délices. Ensuite, nous quittons nos amis pour la rivière Pabos Nord. Le camp qu’on nous a réservé est luxueux et d’une propreté sans équivoque. Le succulent souper de grand‑mère nous fait oublier la frustration de ne pouvoir pêcher faute d’avoir les droits de pêche requis. Mon sommeil hanté par des légions de saumons, qui tournaient autour de mon lit en me narguant d’un coup de queue au passage, fut si intense que je ratai le lever discret de mon grand-père qui exécutait, à 5 h du matin, sa première séance de pêche de la journée. Après le déjeuner qui a suivi son retour vers 6 h 30, nous nous sommes dirigés vers la fosse principale de la rivière. Les saumons très visibles, dans une eau trop chaude et trop basse, ne réagissent cependant pas à nos diverses tactiques pour les faire bouger. Mouches sèches ou mouillées, rien n’y fit. Une ankylose totale que même notre après‑midi rempli de promesses ne semblait pas vouloir diminuer. De façon à profiter davantage de notre séjour, j’accepte l’invitation de mon grand-père d’aller visiter le rocher Percé, situé à une quarantaine de kilomètres de notre camp, laissant mon oncle à sa passion. Saumons illimités 45
Histoires de pêche
L’ACCUEIL RÉSERVÉ PAR SON PROPRIÉTAIRE LAISSE DES SOUVENIRS MÉMORABLES AUX VISITEURS.
À notre retour, alors que le soleil se rapprochait de l’horizon, quelle surprise de voir mon oncle nous accueillir avec un sourire narquois qui en disait long. À son palmarès : deux grands saumons remis à l’eau et un troisième échappé après une bataille épique. On pourrait croire qu’il nous mène en bateau, mais il nous raconte son aventure, nous explique avec quelle hardiesse il est allé explorer, en utilisant un quad, un secteur de la rivière très peu fréquenté, car difficilement accessible. Contraint d’abandonner le quad pour continuer à pied vers la fosse miracle, il avait ensuite perdu son chemin pendant un bon moment, puis il était revenu de peine et de misère vers le camp en longeant la rivière hors de tout sentier ! Ouf ! Que la bière avait été bonne ! J’aime croire que mon oncle n’avait pas exagéré les détails de son épopée. Son récit passionné m’avait captivé, mais on m’avait souvent dit de faire attention au discours des vieux pêcheurs qui souvent mentent vrai... Mais, c’est quand même le fils de mon grand-père, ce qui impose un respect certain... Enfin, quand il m’a demandé de l’accompagner sur un second quad afin de retrouver son véhicule laissé en place auparavant, tous mes soupçons se sont effacés. Cette première journée de pêche allait se terminer avec la capture d’un madeleineau faite par le tenace oncle Charles. La seconde journée de pêche, quoique moins palpitante que la précédente, fut néanmoins agrémentée par la visite 46 Saumons illimités
d’ami de mon grand-père, le dentiste Jules Quesnel, qui fut intimement lié au développement de la Zec. Il me donna des conseils pour maximiser mes chances de capture, mais en vain. Mes efforts acharnés n’ont pas suffi. Faut dire que mon grand-père n’a guère été plus chanceux, ce qui m’a consolé un peu. Vers la fin de l’après-midi, je reçois un appel pressant, par walkie-talkie, de mon oncle qui me dit d’accourir au plus vite jusqu’à la fosse sise non loin de la mienne. Il me prie de venir prendre la relève sur sa perche pour ramener un saumon qu’il venait de piquer. Je ne me fais pas prier et j’accours. Mais, hélas, la guigne à mes trousses, dès que j’ai eu la perche entre les mains, je commets l’erreur stupide de saisir la soie au moment même où l’acrobate de saumon fait une rapide et inattendue irruption hors de l’eau. Ce fut la fin de mon expérience de pêche pour la saison. Aux dires des experts, ce saumon devait peser au moins 7 kilos. Il a donc bénéficié d’une remise à l’eau plus hâtive que prévu. Cela me console. Et le voyage de retour fut sans histoire. Je garde de cette aventure en Gaspésie un souvenir impérissable. J’en reviens avec le sentiment profond d’avoir attrapé la piqure de la pêche au saumon, et cela, grâce à l’amabilité et à la patience de mes deux compagnons, qui se sont assurés de la relève générationnelle de leur sport favori. Je suis fier de leur dire qu’ils ont réussi leur mission ! Merci à vous deux.
Un
ado
sur la
Trinité Par David Saint-Laurent
Nous sommes à l’été 1984, le 1er juillet, jour de la fête du Canada. Je suis en compagnie de mon frère, de mon père, et de deux amis de ce dernier. Depuis quelques jours déjà, nous sommes hébergés dans les magnifiques chalets en bois rond situés sur le bord du fleuve Saint-Laurent, à l’embouchure de la rivière de la Trinité. Beau décor!
En ce beau matin frais, tous les espoirs sont permis, même si la pêche est difficile. Mon père avait décidé que nous pêcherions à la fosse du Barrage. Et en chemin, il avait annoncé que j’aurais le privilège de passer la première mouche de notre trio familial. « Appuie sur le champignon! », lui ai-je dit, lui qui soulignait souvent à quel point la première rotation dans une fosse pouvait être payante. Quel bonheur d’y arriver enfin! Première voiture à se garer dans le stationnement ce matin-là, nous enfilons veste et bottes et nous rendons à la fosse. Et ça bouillonne de partout là-dedans! J’installe un muddler Minnow pour faire ma rotation et sans trop de conviction, je m’approche du
pied de la fosse. Mon frère est derrière moi, surveillant les mouvements des saumons entre nous deux. Il est vraiment motivé et souhaite de l’action au bout de sa canne. De mon côté, je jette régulièrement des coups d’oeil en sa direction pour voir sa technique et la précision de ses lancers, jusqu’à en oublier mon propre lancer. Je continue donc à progresser vers le ciré, avec toujours cette nonchalance de l’ado en moi. C’est qu’à 14 ans, on sait tout! Mais je suis quand même surpris de sentir ma soie rentrer sous l’emprise d’une eau peu profonde - je pêchais relativement carré pour couvrir la fosse au maximum. Vu mon état d’esprit, et comme je regardais mon frère au même Saumons illimités 47
Histoires de pêche
À LA SUITE DE MON ARTICLE DANS LE DERNIER NUMÉRO DE SAUMONS ILLIMITÉS JE TENAIS À PARTAGER AVEC VOUS CES IMAGES DES MES ENFANTS CHARLES ET JADES, EN COMPAGNIE DE GUILLAUME LORD. PEUT-ÊTRE L’UN D’ENTRE EUX POURRA-T-IL VOUS RACONTER, DANS QUELQUES ANNÉES, LA FAÇON DONT IL EST RESTÉ ACCROCHÉ…
48 Saumons illimités
la bête. Prenant la relève, mon père a pu sortir un beau 10 livres tout blanc, qui avait bien failli rester avec les roches, parce que j’avais vraiment tout fait pour le perdre… Qui n’a pas déjà dit à un confrère dans une histoire de pêche que son nom était écrit sur le poisson? Eh bien, vous en avez la preuve aujourd’hui, car sur le dos du saumon, il était écrit : « David Saint-Laurent ». Cette histoire se veut un petit rappel. Faites bien attention, car il pourrait vous arriver à vous aussi de rester accroché au fond de la rivière. Mais qui sait ce que réserve la suite…
moment, je décide malgré tout de lever ma canne pour effectuer mon ferrage, un réflexe, sans toutefois me soucier de savoir si je ferrais un saumon. Il n’y a eu aucun bouillon et tout est demeuré immobile pendant une minute. Et ce fut une longue minute. Que croyez-vous que l’ado a fait? Il est resté là à attendre que ça bouge? Il a changé de position pour se placer en amont – comme je me trouvais vers le pied de la fosse et puisque salmo aurait pu en sortir? Il a crié : « Papa! Viens m’aider, je vais le perdre! » ou « Papa, qu’est-ce que je fais? » Non. Aucune de ces réponses. Pour moi, la solution la plus simple était de croire que j’étais accroché au fond de la rivière, autant en raison de ma technique que de la profondeur de l’eau. Je décide alors de faire des lancers roulés vers l’amont pour me dégager du fond et récupérer ma mouche en poils de chevreuil. Je sors même quelques pieds de soie pour m’exécuter de belle façon, sous les regards amusés du frère et du père. Ma technique est parfaite. J’amande vers l’amont, sans toutefois me décrocher du fond, et après quelques essais infructueux, je sors davantage de soie. Après tout, un hameçon double n’est pas facile à sortir du fond d’une rivière... Puis, je décide de rembobiner le tout, avec le sentiment de ne pas l’avoir du tout, ce matin-là... Quelle ne fut pas ma surprise de voir que, après toutes ces tentatives, ma soie avait changé de place! Non seulement elle n’était plus coincée, mais elle s’est mise à bouger d’elle-même vers l’amont! Incroyable, mais vrai : la roche au bout de la soie venait de se transformer en saumon! Le combat pourrait maintenant avoir lieu. Après vingt minutes de lutte, j’étais exténué; j’avais tellement déployé d’efforts à me décrocher qu’il ne me restait plus d’énergie. J’ai donc demandé à mon père de sortir le poisson à ma place. L’ado s’avouait vaincu par Saumons illimités 49
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Photo : rivière Bonaventure
Babillard La FQSA, en partenariat avec le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, G.Loomis et la pourvoirie Camp Bonaventure, tiendra lors de la saison de pêche 2010 un concours de remise à l’eau. Les gagnants seront connus le 1er septembre 2010. Pour plus d’infirmations veuillez joindre Amélie Dussault au 418 847-9191, poste 6, ou secretariat@saumon-fqsa. qc.ca. Vous pouvez aussi visiter le site web de la FQSA www.saumon-fqsa.qc.ca.
En 2010, la Sépaq fête ses 25 ans. Pour se faire elle lance le grand Concours 25e qui se déroulera du 3 mai au 24 octobre 2010. Plusieurs prix dont un certificat-cadeau hebdomadaire de 1 000 $ de la Sépaq et un grand prix ; un séjour à l’Ile d’Anticosti. Visitez le www.sepaq.com/25ans pour plus de détails.
La Fédération des pourvoyeurs du Québec vous invite à son tournoi de pêche en pourvoirie annuel qui se tient du 23 avril 2010 au 30 septembre 2010. Pour vous inscrire ou de plus amples informations nous vous invitons à visiter le site web du tournoi au www.letournoidepeche.com.
L’Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure inc. tiendra deux sessions de cours de pêche à la mouche les 4-5-6 juin 2010 ainsi que les 27-28-29 août 2010. Pour informations : Tél. : 418 534-1818 ou 1 888 979-1818 ou apsb@globetrotter.net
Zec de la Rivière Laval - Tournoi de pêche au brochet au Lac-à-Jacques (secteur IV de la Rivière Laval) le 13 juin 2010. Exceptionnellement, pour cette activité, la pêche au lancer léger sera permise. Chalets à louer à proximité. Pour plus d’informations : 1 888 587-0112
La FQSA tiendra son activité annuelle de mentorat sur les rivières de Gaspé ainsi que les rivières Pabos les 4, 5 et 6 septembre 2010. Pour plus d’informations veuillez joindre Amélie Dussault au 418 847-9191, poste 6.
52 Saumons 52 Saumons illimités illimités
L’Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure inc. invite tous ses membres à initier un ami ou un parent à la pêche au saumon. Les 4, 5 et 6 septembre 2010, les droits d’accès à la rivière Bonaventure pour les secteurs non-contingentés (A-C-D) seront gratuits pour les membres et leurs invités. Pour informations : Tél. : 418 534-1818 ou 1 888 979-1818 ou apsb@ globetrotter.net
Le souper-bénéfice annuel de la Fédération du saumon atlantique aura lieu à Montréal le 15 septembre 2010. Aussitôt disponibles, les informations seront disponibles sur le www.asf.ca.
Les Moucheurs du Montréal Métropolitain (MMM) vous invitent à une soirée portes ouvertes au local des MMM, vendredi le 24 septembre 2010 à 19h à 21h30. Le local est situé au 7110, 8e Avenue à Montréal. Début des cours et ateliers dès octobre.
Pour devenir membre des MMM, une association sans but lucratif faisant la promotion de la pêche à la mouche, s’ inscrire aux activités exclusivement réservées aux membres communiquez avec l’ association via le Mouch-O-Phone 514 721-8695 ou sur notre site Internet au www.moucheurs-mtl-metro.org
Le XXVe souper-bénéfice annuel de la FQSA aura lieu le vendredi 24 octobre prochain au Théâtre Capitole à Québec. Les détails suivront sous peu. Vous pourrez toujours nous joindre au 418 847-9191 pour plus de renseignements.
XXVe SOU PE R-BÉNÉFICE 29 octobre 2010 La Fédération québécoise pour le saumon atlantique tiendra, le vendredi 29 octobre 2010, son XXVe souper-bénéfice annuel au Théâtre Capitole. L’événement se déroulera sous la présidence d’honneur de monsieur Jean Simon, président de Rio Tinto Alcan métal primaire – Amérique du Nord Inscrivez cette date à votre agenda. En attendant, nous vous souhaitons une excellente saison de pêche ! Pour informations: Amélie Dussault | 418 847-9191, poste 6 ou secretariat@saumon-fqsa.qc.ca
Les résultats du
championnat international
de montage de mouches à saumon FQSA Texte : Marc-Antoine Jean | Photos : Alain Charrette
Cette année encore l’édition d’été du magazine Saumons illimités est heureuse de vous présenter les photos des gagnants à la 27e édition du Championnat international de montage de mouches à saumon de la FQSA. Encore cette année ce n’est pas moins d’une cinquantaine de pièces provenant du Canada, des Etats-Unis et d’Europe qui nous étaient présentées et qui se faisaient une chaude dispute pour obtenir leur place sur le tableau des médailles. Cette année le cours des événements se produisant chez nous nous a en quelques sortes dicté le cadre thématique. Le Canada était en effet le pays hôte, du 12 au 28 février 2010, des 21e Jeux olympiques d’hiver à Vancouver. C’est pour cette raison que le thème « Une brillante performance » fut choisi pour les catégories de création de cette édition-ci du championnat, qui obtinrent quand même un bon succès cette année puisque les catégories imposées à ailes en plumes et à ailes en poiles furent abolies, ces dernières étant tombées dans la désuétude lors des deux dernières éditions. La seule catégorie imposée sur fut conservée fut celle destinée aux 54 Saumons illimités
monteurs de la relève. Je tiens d’ailleurs à souligner la participation massive des jeunes monteurs de la maison des jeunes Point de Mire de Verdun. Cette participation nous est arrivée tel un vent de fraîcheur et est porteur d’espoir pour l’avenir du montage de mouche à saumon au Québec. Parmi les faits saillants cette année soulignons l’exclusivité québécoise au podium dans la catégorie La relève et la domination de monsieur Brian Van Erem, monteur américain, dans la catégorie Spey/Dee par la qualité de ses Dees. Notons aussi la seconde place attribuée à la Fierté Canadienne de Raphaël Ruel-Magnan qui a également gagné un séjour de pêche à Salmon Lodge sur la Cascapédia lors du tirage au sort fait parmi les gagnants lors du dernier congrès des saumoniers de la FQSA. Encore cette année la présence finnoise se fait sentir dans le tableau des médailles par la présence de deux jeunes monteurs finlandais. Les règlements pour l’édition de 2011 seront en préparation sous peu et seront communiqués le plus rapidement possible.
LISTE DES GAGNANTS 2010 ARGENT
BRONZE
CRÉATION AILES EN POILS
OR
RAPHAËL RUEL-MAGNANT – FIERTÉ CANADIENNE, QUÉBEC
LLOYD LUTES – THE COMET, MONCTON (N-B)
ANTI KARHAPÄÄ – THE FINNISH LION, FINLANDE
JOEL RAUTIAINEN – THE GAME, FINLANDE
BRIAN VAN EREM – NOELLE PIKUS PACE, GREEN BAY (USA)
BRIAN VAN EREM – GEORGIA, GREEN BAY (USA)
BRIAN VAN EREM – SNOW ANGEL, GREEN BAY (USA)
LYNE TRUDEAU – L’ESPOIR, MONTRÉAL
PATRICK MCKINNON, QUÉBEC
SABRINA BARNES, NOTRE-DAME- DEL’ÎLEPERROT
JONATHAN DURAN, VERDUN
LA RELÈVE – EL TIGRE
CRÉATION SPEY
CRÉATION AILES EN PLUMES
JOEL RAUTIAINEN – WINTER LIGHTNING, FINLANDE
Saumons illimités 55
Vous nagez
à contre courant?
Nous pouvons vous faciliter la vie. La Fondation pour la conservation du saumon atlantique est un organisme de conservation bénévole et indépendant qui a été créé grâce à une subvention unique de 30 millions de dollars du gouvernement du Canada. Chaque année, entre le 1er novembre et la mi-décembre, nous lançons un appel de propositions de financement pour des projets innovateurs et pratiques. Ces derniers sont réalisés par des groupes communautaires voués à la conservation des populations sauvages du saumon atlantique et de leurs habitats.
Visitez notre site Web afin d’obtenir plus d’information sur la marche à suivre pour demander du financement www.salmonconservation.ca • www.conservationdusaumon.ca
La Fondation pour la conservation du saumon atlantique
506 455 9900 480, rue Queen, bureau 200 Fredericton (N.-B.) E3B 1B6