Magazine Saumon 91

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LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE

Saumons vOLUME 34, NUMéRO 3 • AUTOMNE 2011

illimités 91

10 millions $ pour le saumon

Le lancer Spey

700$ / 5 €

Convention Poste-publications 40063917

Une saison 2011 exceptionnelle


le Coin du Moucheur La boutique spécialisée en pêche à la mouche

Articles de pêche, mouches, matériel de montage, vêtements, entretien et réparation Marchand autorisé Hardy and Greys | Détaillant des cannes Scott / Lamiglas / Neptune | Bagagerie Fishpond 418 524 4000 | www.lecoindumoucheur.com | richard-rioux@sympatico.ca 4675, 4e Avenue Est, Québec (Québec) G1H 3N5


Numéro 91 Photo couverture : Mario Viboux

4 Mot du président

Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@saumon-fqsa.qc.ca www.saumon-fqsa.qc.ca

5 From the president

Éditeur et rédacteur en chef: Ghyslain Provençal Comité de rédaction : André A Bellemare, Bernard Beaudin, Gérard Bilodeau, Yvon Côté, Marc-Antoine Jean, Pierre Manseau, Gilles Shooner et Richard Sirois. Photos et illustrations : Marc-Antoine Jean Publicité : Marc-Antoine Jean Tirage : 4 000 copies Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 10 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes. LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FQSA Président : Yvon Côté Secrétaire : André Baril Trésorier : Georges Malenfant

7 Mot de l’éditeur 8 Souper bénéfice 11 10 millions $ sur 10 ans 14 Les rivières du Grand Gaspé 20 Saison de pêche 2011 27 Histoire de pêche et d’amour

Vice-présidence à la pêche sportive : Claude Hamel, V.P. • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : François Chapados, Lyne Trudeau, Berchmans Rauzon • Québec et Saguenay : David Saint-Laurent, Sylvie Tremblay

30 Le lancer Spey... ici pour rester!

Vice-président aux affaires autochtones : Jean-Marie (Jack) Picard

36 À Gaspé on assure la relève !

Vice-présidence à la gestion des rivières : Michel Ouellet, V.P. • Rive sud : Marco Bellavance et Paul M. Leboutiller, administrateurs à l’Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski • Rive nord : Georges Gagnon, directeur général de la Société d’aménagement de Baie-Trinité Jacques Laroche, administrateur CGRSE Représentant de la FPQ : Dominic Dugré Gestionnaires : 2 postes vacants Vice présidence aux finances et affaires corporatives : Vacant Délégués externes : • CIRSA : Gilles L. Duhaime • FSA : Charles Cusson • Maryse Saint-Amant • Améllie Thériault

Sommaire

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39 Mouche fétiche 40 L’exploration pétrolière dans le golfe St-Laurent 42 Gastronomie 43 Opinions du lecteur

Directeur général : Michel Jean Présidents honoraires : Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina

Index des publicités Air Médic ............................................................................... 26 Auberge de la rivière Matapédia ............................................. 53 Avalon.................................................................................... 38

45 L’Escoffier 48 Saveurs de la Madeleine 53 Babillard

Camp Bonaventure .................................................................. 6 Chalets du bout du monde .................................................... 23 Fondation de la Faune du Québec ........................................... 6 Hydro Québec ....................................................................... 56 L’union fait la force ................................................................. 10 Le Coin du Moucheur .............................................................. 2 Vêtements FQSA ................................................................... 55 Pourvoirie des lacs Robidoux ................................................. 54 Salmon Lodge ....................................................................... 26 Saumon Québec.................................................................... 44 Temple Fork Outfitters ............................................................ 54

LE CONSEIL DES GOUVERNEURS 2011 MEMBRES CORPORATIFS Hydro-Québec Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. MEMBRE INDIVIDUEL M. John E. Houghton

48

30


Mot du président

QUELLE SAISON DE PÊCHE

extraordinaire !

Les dictionnaires donnent comme synonymes du mot «extraordinaire» les termes suivants: étonnant, exceptionnel, merveilleux, épatant, miraculeux et autres. Tous ces vocables s’appliquent bien à la saison de pêche 2011. Certes, la dernière saison de pêche est étonnante parce que l’abondance des saumons nous a tous surpris! Depuis les deux dernières années, un timide redressement de la situation des stocks du saumon se manifestait. Toutefois, personne n’avait prédit l’abondance soudaine des remontées de cette année et, encore moins les résultats de pêche. De toute évidence, 2011 s’avère exceptionnelle! Dans plusieurs rivières, les remontées ont augmenté de 20 à 40% par rapport aux dernières années. Dans certaines rivières, c’est même du jamais vu depuis au moins 30 ans. Merveilleuse et épatante décrivent bien la qualité de pêche de l’été 2011! Le saumon était au rendez-vous et les conditions étaient favorables, d’où les bons succès de pêche. La saison 2011 a redonné le goût à de nombreux pêcheurs soit de reprendre la pêche du saumon, soit d’intensifier la pratique de leur activité préférée. Mais peut-on parler de saison miraculeuse ? Oui et non. Miraculeuse, oui, la saison 2011 l’a été jusqu’à un certain point parce que les résultats observés n’étaient pas prévus par la science. L’explication biologique de cette situation n’est pas disponible actuellement. On peut penser que, dans la grande boîte noire que constitue le milieu marin, il a pu se produire des changements ayant affecté positivement l’abondance du saumon et son état de santé. De fait, outre l’abondance accrue du saumon, les pêcheurs rapportent un coefficient d’embonpoint des saumons plus élevé que normalement. Pour l’instant, ces phénomènes demeurent inexpliqués et ça, c’est le miracle et le mystère! 4 Saumons illimités

Le dicton ne dit-il pas : « On récolte ce que l’on sème. » ? La saison 2011 ne peut pas tenir uniquement du miracle. Elle représente aussi le résultat de deux décennies d’efforts de conservation, visant à maintenir au niveau optimal l’abondance des saumons reproducteurs en rivière. Ainsi, lorsque les conditions de vie océanique s’améliorent, les stocks de saumons peuvent rebondir rapidement et produire des remontées extraordinaires en rivière. Plusieurs facteurs ont contribué au rebondissement exceptionnel des populations de saumons en 2011, soit: les efforts consentis à l’échelon international pour maintenir au plus bas niveau les prélèvements de saumons sur les côtes du Groenland, l’élimination des pêches commerciales au Québec et dans tout l’est du Canada, ainsi que l’imposition de mesures restrictives aux pêcheurs sportifs. Ces dernières mesures incluent la fermeture totale de certaines rivières à la pêche, la diminution des quota quotidiens et saisonniers ainsi que l’imposition de la remise à l’eau des grands saumons sur la totalité ou des parties de saisons de pêche. La morale de cette histoire : gardons les doigts croisés pour s’attirer la chance, mais il serait prématuré de libéraliser les mesures de gestion de la pêche sportive. En effet, on ne sait pas si les résultats observés en 2011 indiquent l’amorce d’une tendance à l’augmentation des stocks de saumons ou s’ils reflètent simplement une variation momentanée à la hausse. Ceci dit, les saumoniers ont eu un bel été !

Yvon Côté, président


WHAT AN EXTRAORDINARY

fishing season!

For the word « extraordinary » dictionaries list the following synonyms: remarkable, exceptional, wonderful, amazing, miraculous and so on. All these terms can truly be used to describe the 2011 fishing season. For sure, the latest fishing season was indeed remarkable because the abundance of salmon really surprised us all. During the two previous seasons, the situation of salmon stocks had begun to show a somewhat modest recovery. However, no one had predicted the suddenly abundant salmon runs, and even less so, the ensuing great fishing results of this year. In all evidence, 2011 is exceptional. In many rivers salmon runs increased by 20 to 40 % compared to recent years. For certain rivers, a similar situation hasn’t been seen for at least 30 years. Wonderful and amazing aptly describes the fishing quality during the summer of 2011! The salmon were at the rendezvous and conditions were favourable, which translated inevitably into fishing success. The 2011 season reignited the desire of many anglers, either to begin salmon fishing once again, or to practice their favourite activity even more often. But can we really say the season was miraculous? Yes and no. Miraculous, yes, the 2011 season was definitely so to a certain extent, in the sense that the observed results were simply not foreseen by science. The biological explanation for this situation is not yet available. We can imagine that in the opaque black box that constitutes the marine environment, changes could have occurred that positively affected both salmon stock abundance and fish condition. In fact, in addition to the increased abundance of salmon, anglers also reported that the weight coefficient of salmon was noticeably higher than usual this summer. For the moment, this phenomenon remains unexplained, and therein lays the aspect of a miracle and mystery!

Doesn’t the saying go « We harvest what we sow »? The 2011 season cannot be attributed solely to a miracle. It also represents the results of two decades of conservation efforts to constantly maintain the number of salmon spawners in rivers at their optimal levels. As such, whenever oceanic life conditions do improve, salmon stocks are able to rebound rapidly and produce extraordinary runs in rivers. Many factors contributed to the exceptional upsurge in salmon population abundance in 2011, notably: the efforts undertaken on an international scale to maintain salmon harvest off Greenland’s coasts at the lowest levels possible; the elimination of the commercial fishery in Quebec, and throughout Eastern Canada; as well as imposing restrictive measures on anglers. These later measures include completely closing certain rivers to fishing, reducing daily and seasonal limits, as well as imposing mandatory live release of large salmon for part, or all of the season. The moral of this story: let’s keep our fingers crossed for good luck, but it would undoubtedly be premature to ease up on sport fishing management measures at this time. In fact, we really do not know if the results observed in 2011 indicate the beginning of an increasing trend in salmon stocks or if it simply reflects a momentary and passing blip. With all this said and done, what a summer salmon anglers had this year!

Yvon Côté, president Saumons illimités 5


La carte Nature VISA Desjardins de la Fondation de la faune du Québec

BELLE ET FUTÉE ! La carte Nature : un moyen futé d’aider la faune Devenez détenteur de la carte Nature VISA Desjardins en 2011 et recevez : • Une carte-cadeau de 20 $ du Magasin Latulippe, spécialiste du plein air, de la chasse et de la pêche. Achats au magasin ou en ligne à : www.latulippe.com • Un abonnement gratuit d’un an (4 numéros) au magazine Nature sauvage Demandez votre carte Nature dès aujourd´hui en visitant www.fondationdelafaune.qc.ca/aide/carte_nature/ ou contactez-nous au 1 877 639-0742 Visa Int./ Fédération des caisses Desjardins du Québec. Usager autorisé.

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Mot de l’éditeur

L’abondance 2011

fut sans contredit l’année de l’abondance! Les statistiques à ce jour sont préliminaires mais, pour la grande majorité des rivières, les montaisons ainsi que les captures de saumons ont été à la hausse. Souhaitons qu’une telle situation se poursuive et qu’elle favorise un accroissement du nombre de pêcheurs de saumons. La FQSA espère vivement développer une relève, et quoi de mieux que l’abondance connue cette année pour inciter ceux ou celles qui n’ont jamais pêché le saumon à vivre cette expérience extraordinaire. Dans ce numéro, nous vous présentons, à la page 20, un survol de la saison de pêche 2011, région par région. Salmo salar a fait vivre des émotions et des moments inoubliables à beaucoup de pêcheurs, à la grandeur du Québec, et nous en sommes très heureux. Nous vous présentons également, à la page 11, les détails relatifs au sujet d’une entente majeure et historique concernant la mise en valeur des rivières à saumon de la Côte-Nord du Québec. Finalement, en marge de ces sujets, nous ajoutons deux nouvelles chroniques au magazine. La première vous fait découvrir la mouche fétiche d’un pêcheur réputé. La seconde, portant sur la gastronomie, vous dévoile un secret culinaire qui vous saura vous combler. Croyezmoi, je l’ai testé personnellement et c’est délicieux! Bonne lecture! Vos commentaires et suggestions sont les bienvenus, à l’adresse courriel suivante: ghyspro@videotron.ca. Ghyslain Provençal

ERRATUM Dans le dernier numéro (90) du magazine Saumons illimités, une malencontreuse erreur s’est produite. En effet, à la page 12, on voit une photo de monsieur Jean-Paul Duguay remettant le Salar qui porte son nom à monsieur David Basile. Le nom de monsieur Duguay ayant été omis, nous tenons à lui adresser nos plus sincères excuses, tout en lui exprimant notre grande reconnaissance pour sa précieuse contribution à la cause du saumon. Ghyslain Provençal, éditeur

Saumons illimités 7


LE 26e SOUPER-BÉNÉFICE DE LA FQSA

comble les attentes! Par Ghyslain Provençal

Le vendredi 21 octobre dernier, avait lieu le

De gauche à droite M. JeanGuy Desjardins, président de Fiera Sceptre, société d’investissement, M. Serge Simard, ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune et M. Yvon Côté, président de la FQSA

26e souper-bénéfice annuel de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. L’événement s’est tenu au Théâtre Capitole, sous la présidence d’honneur de Monsieur Jean-Guy Desjardins, président de Fiera Sceptre, société d’investissement. Les fonds amassés au cours de cette soirée permettront à la FQSA de poursuivre sa mission de conservation du saumon atlantique et de son habitat ainsi que sa mise en valeur par le développement de sa pêche sportive. 8 Saumons illimités

P

lus de 340 convives ont assisté à la soirée et la participation des nombreux collaborateurs, partenaires, commanditaires et convives a permis d’amasser pas moins de 180 000 $. Ceci fait du souper de 2011 l’un des plus importants de notre histoire, relevant ainsi le défi que s’était donné Monsieur Desjardins, dans son discours de bienvenue. Le Ministre d’état aux Ressources naturelles et à la Faune, Monsieur Serge Simard était également présent lors de la soirée. Lors de son discours, il a fait mention de l’annonce imminente d’une aide de 10 millions de dollars, pour la mise en valeur des rivières à saumon de la Côte-Nord.

Nous tenons à souligner la participation de plusieurs peintres qui soutiennent la Fédération depuis de nombreuses années. Mentionnons d’abord Monsieur Marcel Fecteau, de Chesterville, qui a offert la pièce maîtresse de l’événement, une huile sur toile intitulée Rivière de la Côte-Nord. Des lithographies à tirage limité à 50 ont été tirées de cette œuvre et sont disponibles auprès de la FQSA. Étaient également présents Messieurs Jacques Hébert, Raynald Leclerc, Tex Lecor, Louis Tremblay et St-Gilles, ainsi que Madame Louise Martineau. Soulignons encore la très forte représentation des Premières Nations à l’événement, témoignant de la qualité des liens unissant la FQSA aux nations autochtones du Québec.


MERCI À NOS COMMANDITAIRES Agence Gravel

Hôtel Belle-Plage

Andrew Giffin

Hôtel Clarion

Annie Marcoux, salon jade

Hydro-Québec

Association de conservation de la vallée du Gouffre

Impression DPI

Association de la rivière Ste-Marguerite

Près de 350 convives étaient présents au souper bénéfice

M. Serge Simard, ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune, faisant état d’une annonce imminente de l’octroi de 10 m$ pour la mise en valeur des rivières à saumon de la Côte-Nord.

Association de protection de la rivière aux Rochers Association de protection de la rivière Moisie

L’Atelier du moucheur La Capitale, assurances générales La Sagamité La Scala Trattoria

Association des pêcheurs sportifs de la rivière Rimouski

Le Continental

Avalon Axor Bob Bissonnette Body Shop Laurier Camp Bonaventure Camp de pêche de la rivière Moisie Chez Magnan Claude Bernard

Le Coin du moucheur Le Temps des Cigales Les Pourvoiries du Québec Louis Tremblay Louise Martineau Lyne Trudeau Magasin Latulippe Malenfant-Dallaire Marcel Fecteau Marcographie inc.

Compagnie Cap-Nord

Michel Ouellet, RBC Dominion valeurs mobilières inc.

Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis

Ministère des Ressources naturelles et de la Faune

Corporation de gestion de la rivière les Escoumins

MSP Musique

Corporation de gestion de la rivière Saint-Jean-Saguenay

Pourvoirie Destination le Mirage

Pêcheries Manicouagan

Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia

Pourvoirie Hipou

Créations Garno-Joncas

Pourvoirie Le Chasseur

Croisières AML

Pourvoirie Moisie-Nipissis

Denis Desrosiers

Raynald Leclerc

Dial Arsenault Diffusion SMW

Regroupement pour la restauration des trois rivières Pabos

Entreprises Essipit

Rio-Tinto Alcan

Fairmont le Manoir Richelieu

Ristigouche Salmon Club

Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec

Salle Albert-Rousseau

Fédération du saumon atlantique

Sépaq

Fiera Sceptre

Société d’aménagement de Baie-Trinité

Fondation de la famille Claudine et Stephen Bronfman

Société de gestion de la rivière Grande-Rivière

Fondation de la faune du Québec

Société de gestion de la rivière Madeleine

Fondation de la truite mouchetée

Tex Lecor et Max Gros-Louis

Jacques Hébert

Association des pêcheurs sportifs de la rivière Bonaventure

Bushnell

C’est monsieur Marcel Fecteau, de Chesterville, qui a offert la pièce maîtresse de l’événement, une huile sur toile intitulée, Rivière de la Côte-Nord.

Jacques Gérôme

Pourvoirie La Corneille

Sanuk

Fondation pour la conservation du saumon atlantique

Société de gestion de la rivière Matane

Fourrures Yves Moussette

Station Touristique Stoneham

François Côté

St-Gilles

François Juliano

Tex Lecor

Fumoir Grizzly

Théâtre Capitole

Génivar

Torrent

Gérard Boulanger

Vignobles ile de Bacchus

Gilles Shooner

Ville de Causapscal

Groupe Dufour

Zec saumon Godbout (Les castillons)

Société de gestion des rivières de Gaspé

Groupe Le Massif

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L’union fait la force En devenant membre de la FQSA vous recevrez gratuitement le magazine Saumons illimités, unique publication francophone sur le saumon atlantique. Vous recevrez également le Guide sur les réseau des rivières à saumon du Québec. Vous pourrez également bénéficier de nombreux avantages offerts par nos partenaires. En devenant membre de la FSA vous recevrez le magazine Atlantic Salmon Journal, publiée quatre fois par année. Vous Photo : Jean-Guy Béliveau

encouragerez aussi la cause saumon en soutenant un centre de recherche sur le saumon au Nouveau-Brunswick et un secrétariat permanent au service et à la défense du saumon sur les plans national et international.

Économisez 20 $ Saviez-vous que pour le coût minime de 60 $ par année vous pouvez adhérer au membership conjoint FQSA/FSA et bénéficier des avantages des deux fédérations ? La Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA) et la Fédération du saumon atlantique (FSA) sont deux organismes voués à la conservation et la mise en valeur du saumon atlantique et de son habitat, ainsi que des rivières à saumon dans une perspective de développement durable.

Donnez-nous un soutien de poids, donnez-nous votre appui !

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10 millions $

sur dix ans

Programme de mise en valeur des habitats du saumon des rivières de la Côte-Nord du Saint-Laurent Par Yvon Côté

Photo : Mario Brissette

À titre de président de la FQSA, c’est avec beaucoup de plaisir que je vous présente les principaux éléments d’une entente majeure et historique entre notre Fédération, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune et Hydro-Québec. Cette entente touche un important programme de mise en valeur des habitats du saumon des rivières de la Côte-Nord du Saint-Laurent. Voici le contexte et l’objet de cette entente.

Rivière Natashquan Saumons illimités 11


Membres du comité directeur: de gauche à droite, Lynda Tremblay du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Pierre-Michel Fontaine du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Yvon Côté président de la FQSA, Normand Traversy de la FQSA à titre de coordonnateur du programme et JeanChristophe Guay d’Hydro-Québec

LA CONDITION 9 DU DéCRET = 10 MILLIONS $ Le décret 530-2009, édicté par le Gouvernement du Québec le 6 mai 2009, énonce 22 conditions associées à la délivrance d’un certificat d’autorisation du projet d’aménagement du complexe hydro-électrique de la rivière Romaine. Globalement, ces conditions visent à atténuer ou à compenser selon le cas, certains des impacts de la réalisation de ce projet sur les milieux naturels et les espèces floristiques et fauniques du bassin hydrographique de la rivière Romaine. Neuf des conditions du décret touchent au saumon atlantique, soit les conditions 3 à 9. L’une d’elles, la condition 9, énonce qu’Hydro-Québec doit réserver une somme de 10 millions $ afin de financer un programme visant à compenser les impacts résiduels du projet sur les diverses espèces de salmonidés du bassin versant de la rivière Romaine. On entend par impacts résiduels, des impacts potentiels mais difficilement identifiables au moment de l’autorisation du projet. Le choix du saumon atlantique, comme espèce à privilégier dans le cadre d’un programme de compensation, est lié à la haute valeur écologique et socio-économique de celle-ci dans le contexte biogéographique de la Côte-Nord du Saint-Laurent.

en place d’un tel projet. En effet, en matière de saumon, la Fédération s’est acquise une expertise et un savoir-faire qu’elle a développé tout au long de son existence, depuis 1984. En effet, de 1990 à 1996, la FQSA est intervenue comme partie prenante aux côtés du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, du Bureau fédéral de développement régional - Québec, de l’Office de Planification et Développement du Québec et de la Fondation de la Faune du Québec dans le cadre du Programme de développement économique du saumon (PDES). La FQSA agissait alors à titre d’agent de formation et de relayeur d’information entre les autorités gouvernementales et les gestionnaires de rivières à saumon, bénéficiaires de ce programme. Plus tard, en 2003 et 2004, la FQSA a été retenue par la Société de la Faune et des Parcs du Québec comme intervenante du secteur saumon, dans le Programme Emploi-Jeunesse qui visait à développer l’expertise de jeunes diplômés en matière de gestion du saumon, tout en mettant sur pied un programme d’emploi au sein des organismes gestionnaires de rivière à saumon.

Il est prévu que les modalités de ce programme soient établies par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), en concertation avec le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et Hydro-Québec.

Puis, en juillet 2010, le MDDEP convoquait une rencontre réunissant le MRNF, Hydro-Québec et la FQSA. À l’occasion de cette réunion, la Fédération a eu l’opportunité de présenter un document de travail exposant ses vues sur l’orientation et la gestion d’un tel programme. Ce document concordait avec les termes de la condition 9 du décret ainsi que les autres documents produits par le MDDEP, à l’occasion de l’analyse environnementale du projet hydro-électrique de la rivière Romaine. Cette proposition, toute imparfaite qu’elle était au départ, a eu l’heur de plaire aux autorités gouvernementales qui, de facto, ont invité la Fédération à titre de membre actif du groupe de travail chargé de l’élaboration du programme de compensation.

Ainsi, en janvier 2010 des représentants du MDDEP ont approché la FQSA pour obtenir ses commentaires sur la mise

L’élaboration du programme a nécessité plusieurs séances de travail, avant d’en arriver à une proposition finale, signée

UN APPEL AUX COMPéTENCES RECONNUES DE LA FQSA

12 Saumons illimités


ObJECTIFS, DURéE ET STRUCTURE DU PROGRAMME Le Programme de mise en valeur des habitats du saumon de la Côte Nord (PMV Saumon Côte Nord) poursuit cinq objectifs : (1) Contribuer à la consolidation ou à l’expansion des populations existantes de saumon atlantique sur la Côte Nord; (2) Créer et améliorer la productivité des habitats du saumon atlantique; (3) Favoriser la participation des communautés locales et des organismes gestionnaires de rivières; (4) Acquérir des connaissances nécessaires à la planification et au suivi de la performance des projets; (5) Protéger la ressource saumon. Une priorité sera accordée aux rivières de la Minganie, à l’exclusion du bassin versant de la rivière Romaine. Le programme, d’une durée de dix ans, a été initié en 2011 et devra être complété en 2021. Le Programme est dirigé par un Comité directeur composé d’un représentant de chacun des quatre signataires : MDDEP, MRNF, Hydro-Québec et FQSA. Le Comité directeur se fera assister par un comité scientifique ou toute autre forme de comité ad hoc, selon le besoin. Les bénéficiaires du Programme sont tout organisme associatif, privé ou communautaire, les communautés autochtones et les organismes gouvernementaux par exemple les municipalités.

le 25 juillet 2011 par les autorités compétentes des quatre membres du groupe de travail. Tout au long du processus d’élaboration du programme, la FQSA a joué un rôle déterminant tant au plan clérical que pour soutenir la réflexion des membres du groupe de travail.

Un aspect intéressant de ce programme est qu’il comprendra une réserve pour entretien de 500 000 $ qui sera placé en banque et dont les intérêts seront capitalisés. Ce montant servira, même après la fin du Programme, à entretenir les équipements majeurs qui auront été mis en place.

TYPES DE PROJET ADMISSIbLES ET bUDGET

L’administration du Programme coûtera 1,3 millions $ c’està-dire, 13% du montant total à administrer.

Le PMV Côte Nord est un programme de subvention pouvant financer 100% des coûts de réalisation d’une activité. Il comprend diverses catégories de projets. La première catégorie se compose de projets dits majeurs, comme l’aménagement de passes migratoires ou autre intervention lourde permettant de créer de nouveaux habitats à saumon. Une somme de 5 millions $ est réservée à cette catégorie de projets, soit la plus importante du Programme. Une seconde catégorie, appelée projets communautaires, comprend les projets plus modestes, d’une somme maximale de 50 000 $, et pour lesquels un budget de 2,5 millions $ a été réservé. Le Programme comprend également un volet scientifique admissible aux institutions universitaires et gouvernementales, pour un budget de 700 000 $.

RôLE DE LA FQSA La Fédération participera à la direction du Programme puisqu’elle en est l’un des signataires. En outre, la FQSA est chargée de l’administration de ce Programme. Un coordonnateur, engagé pour administrer le PMV Côte Nord, disposera des services de secrétariat et de comptabilité disponibles à la FQSA. Il veillera, entre autres, à maintenir le lien entre le Comité directeur, le comité scientifique et les organismes bénéficiaires. Cette entente constitue une belle et grande nouvelle pour le saumon atlantique et la Fédération est très fière d’en assumer le leadership ! Note : Pour plus de détails sur cette entente nous vous invitons à consulter le site internet de la FQSA. www.fqsa.ca

Saumons illimités 13


Les rivières du

Grand Gaspé:

Des rivières exceptionnelles grâce à des gens engagés Par Gérard Bilodeau

Tout saumonier qui se respecte doit, au moins une fois dans sa vie, pêcher le saumon dans l’une ou l’autre des rivières du grand Gaspé. En effet, la Saint-Jean, la York et la Dartmouth jouissent d’une solide réputation auprès des saumoniers québécois et étrangers. Ces rivières qui prennent leur source dans les Chic-Chocs, se déversent dans la baie de Gaspé après avoir traversé des montagnes majestueuses et accueilli les eaux froides et tumultueuses de ruisseaux, offrant ainsi aux saumons Gérard Bilodeau

qui les fréquentent des habitats de grande qualité.

P

as surprenant que ces rivières aient été, à un moment de leur histoire, sous la gestion de clubs privés dont les membres ont investi temps et argent pour les découvrir, y aménager des camps et jouir des plaisirs de la pêche dans un contexte d’exclusivité. Aujourd’hui, la Société de gestion des rivières de Gaspé gère l’accès public de la pêche dans ces rivières, dont les modalités peuvent être connues en consultant le site internet de cet organisme. C’est grâce à des personnes dévouées et visionnaires que ces rivières sont devenues peu à peu accessibles au public. Je vais donc vous présenter trois personnes qui ont joué, à leur façon, un rôle déterminant dans le développement de la pêche sportive dans les rivières du grand Gaspé, tout en y intégrant la conservation de l’espèce et le développement de la relève.

14 Saumons illimités

Mais avant de vous les présenter, voici une brève description de chacune de ces rivières :

LA SAINT-JEAN Elle se distingue de ses sœurs par la limpidité et la couleur vert émeraude de ses eaux. Dans sa partie amont, se trouve le prestigieux Pavillon de la rivière Saint-Jean qui exploite une cinquantaine de fosses que 6 à 10 pêcheurs peuvent se partager selon le moment de la saison. Ce secteur haut de gamme comprend tous les services : guides, pêche en canot, hébergement et expérience culinaire unique. Sur le site internet du pavillon, on peut lire que le Canadian Fly Fisher Magazine, publié en avril 2008, mentionne que la Saint-Jean fait partie des plus belles rivières du monde.


Photo : Marcographie

Fosse Bluff sur la rivière St-Jean

C’est une expérience unique qui attend le saumonier. J’ai eu la chance d’y pêcher il y a plusieurs années, à l’invitation du gouvernement du Québec qui avait alors la responsabilité de gérer la rivière. Je me revois sur le bord de la fosse Big Indian où se prélassaient plus de deux cent saumons (selon les guides) et des dizaines de truites de mer de grande taille. Avant de lancer ma sèche, un des guides m’a dit que la fosse n’avait pas été pêchée depuis une semaine. À la première passe, une truite de mer géante engloutit ma sèche. La fois suivante, trois saumons se précipitent pour saisir l’Oiseau brun qui dérivait dans le courant. Inoubliable !!! La pêche en aval peut être pratiquée dans deux secteurs, eux aussi à accès contingenté mais dont le prix est accessible à toutes

les bourses. Il y a de très belles fosses à explorer. Un saumon d’une quinzaine de livres qui avait ramassé rageusement ma Rusty Rat a livré tout un combat à la fosse Flat Rock vers la fin de juin, il y a de cela quelques années. Ce saumon, d’une vigueur exceptionnelle, m’a fait passer par toute la gamme d’émotions. La Saint-Jean est une des deux rivières témoins que les scientifiques du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec utilisent, depuis 25 ans, pour assurer le suivi des populations de saumons et effectuer des recherches. Selon les statistiques annuelles publiées pour l’ensemble de la Saint-Jean, le taux de succès moyen pour les saisons 2007 à 2010 atteint 0,32, un résultat parmi les meilleurs au Québec. Saumons illimités 15


Photo : Steve Pelletier

Fosse White house sur la rivière York

LA YORK J’ai surtout pêché la York du début de la saison jusqu’à la mijuillet. Je vous l’avoue : c’est ma rivière préférée. Pourquoi ? En raison de la taille de ses saumons et des paysages majestueux qui l’entourent. Mais probablement aussi parce que j’y ai vécu des moments inoubliables, dans les années quatrevingt et début quatre-vingt-dix, alors que la pression de pêche n’avait rien de comparable à celle d’aujourd’hui.

passionnés de pêche du saumon. Leur enthousiasme est contagieux. Le travail qu’ils font pour faire connaître et aimer la pêche du saumon mérite d’être souligné. Avec des amis de Gaspé, ils assument un véritable leadership dans le développement de la relève.

La distibution des secteurs de pêche non contingentés sur tout le parcours de la rivière permet au saumonier malchanceux lors des tirages au sort (à l’automne ou à celui de 48 heures) de tirer son épingle du jeu durant presque toute la saison.

Chaque année, surtout en début de saison, de très gros saumons sont capturés dans la rivière York. La pêche se pratique à pied partout. Toutefois, quand l’eau est très haute comme on a connu au début de juin dernier, l’utilisation d’une canne à deux mains devient nécessaire pour couvrir la fosse de façon optimale.

C’est sur le bord de cette rivière que j’ai rencontré Geneviève Fournier et son conjoint Dave Adams, deux jeunes gaspésiens

Le taux de succès moyen des 5 dernières années est de 0,16 sur l’ensemble de la rivière.

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Rivière Dartmouth

LA DARTMOUTH Cette rivière aux humeurs changeantes quand de fortes pluies surviennent, se pêche facilement à pied tout au long de son parcours. Le secteur des « Falls » est un « must » pour celui qui veut pêcher dans un environnement dont les paysages sont à couper le souffle. Je ne me lasse pas d’y pêcher. Je me surprends parfois à passer de longues minutes à contempler les gorges immenses qui bornent la rivière.

J’ai une relation particulière avec cette rivière puisque j’y ai capturé mon premier saumon en 1977. Grâce aux judicieux conseils de Lionel Adams, la fosse Stony Brook a été le théâtre de ce moment unique dans la vie d’un saumonier : j’étais connecté pour la vie ! Le succès de pêche moyen dans la Dartmouth atteint 0,13 pour les cinq dernières années.

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DES GENS ENGAGéS Jean-Paul Duguay Originaire de Pabos, Jean-Paul Duguay s’établit à Gaspé en 1951. Travailleur acharné et saumonier passionné, ce comptable de profession maintenant retraité, a consacré une bonne partie de sa vie à la cause du saumon. Jean-Paul s’est impliqué, et il l’est toujours actuellement, dans des organismes voués à la conservation du saumon. Il a aussi joué un rôle clé dans le développement de la pêche sportive du saumon dans sa communauté.

Enfin, Jean-Paul a créé la Fondation du saumon du grand Gaspé dont il est toujours le président après 15 ans. « Tous les fonds que nous recueillons sont investis dans des projets structurants au profit du saumon », me dit-il fièrement. Au sujet de l’avenir, Jean-Paul Duguay me souligne que ses préoccupations concernent essentiellement les conditions en mer. Les possibilités de reprise de la pêche commerciale par le Groenland et les effets du réchauffement climatique méritent particulièrement son attention. Par ailleurs, Jean-Paul constate que les rivières de Gaspé offrent un habitat exceptionnel au saumon et les conditions nécessaires pour s’y reproduire et se développer. En appui, il m’indique que le taux de déposition des œufs a atteint une moyenne de 140% au cours des dernières années, dans les trois rivières de Gaspé. L’œuvre de Jean-Paul Duguay est tellement considérable que la Fédération québécoise du saumon atlantique a créé le Salar Jean-Paul Duguay, catégorie conservation.

David McCallum

Jean-Paul Duguay

Engagé dès le début dans la prise en charge des rivières du grand Gaspé par les gens du milieu, Jean-Paul succède à Georges Cabot comme président du conseil d’administration de la société de gestion des rivières York et Dartmouth en 1980. Il occupera cette fonction pendant huit ans. Faisant équipe avec les administrateurs, les employés de la société et les gens du milieu, il démontre hors de tout doute la capacité de la communauté à prendre en charge la gestion d’une rivière, tout en assurant son accessibilité à tous les saumoniers de la province et d’ailleurs. Au fil des années la rivière Saint-Jean s’est ajoutée et la société est devenue Société de Gestion des Rivières du Grand Gaspé. Parmi les gens qui ont apporté leur contribution, Jean-Paul me souligne celle de Jacques Gagnon qui a occupé la présidence de la Société de gestion durant les années quatre-vingt-dix.

David McCallum, de Gaspé, pêche le saumon depuis plus de 20 ans; ça fait même partie des activités familiales. Mais, ça fait plus de 40 ans qu’il pratique la pêche à la mouche. Évidemment, le saumon et la truite n’ont plus de secret pour lui. Cet homme d’affaires a été président du conseil d’administration de la société de gestion pendant 9 ans et administrateur pendant 14 ans. Encore aujourd’hui, il agit comme administrateur. C’est le goût de développer qui a incité cet entrepreneur régional à travailler bénévolement comme administrateur. « J’avais aussi le goût de redonner au milieu, de m’impliquer socialement » précise-t-il.

Jean-Paul a été un des membres fondateurs de la Fédération québécoise du saumon atlantique et responsable de la région de la Gaspésie pendant plusieurs années. De 1992 à 1996, il a représenté le Canada à l’Organisation pour la conservation du saumon de l’atlantique nord (OCSAN). David McCallum 18 Saumons illimités


Sans aucune hésitation, il m’indique que sa plus grande fierté est l’instauration de la graciation obligatoire des grands saumons (63 cm et plus) dans la rivière Saint-Jean, à partir de 1997. « Nous avons été les premiers à prendre le virage au Québec », me dit-il fièrement, « et en plus, on a fait la preuve que c’est viable économiquement, malgré le septicisme affiché par plusieurs personnes à cette époque ». D’ailleurs, il mentionne que l’année qui vient de se terminer a été la meilleure sous tous les plans : captures, ventes de droits d’accès et impacts économiques dans le milieu. La construction d’un nouveau pavillon dans le secteur amont de la Saint-Jean en 2004 est une autre source de fierté pour David McCallum. C’est là que sont hébergés et restaurés les saumoniers pêchant dans le secteur amont. « C’est une source de revenus importante pour notre organisation ». David est tellement confiant dans la réputation de ce secteur qu’il s’est fixé comme objectif que la prestigieuse revue Forbes le reconnaisse parmi les trois meilleurs au monde. Quand on aborde l’avenir, David McCallum réaffirme sa croyance dans la graciation des prises. Pour lui, c’est une orientation incontournable contribuant au maintien des populations de saumons en nombre suffisant. « L’été dernier, mon père âgé de 80 ans a gracié 23 saumons. Pour quelqu’un de sa génération, ça représente tout un cheminement et aussi un exemple à suivre… Pour le bénéfice du saumon et de la jeune relève », de conclure David.

Jean Roy Natif de Pabos, Jean Roy habite maintenant Gaspé. Il est le directeur général de la Société de Gestion des Rivières du Grand Gaspé. Dès sa prime jeunesse, il prend contact avec le saumon puisque la rivière Petit Pabos se trouve à quelques minutes de marche de la maison familiale. Durant les années soixantedix, au cours de ses études universitaires, il travaille comme guide sur la Grande-Rivière à l’époque où un club privé possédait les droit de pêche. C’est là qu’il a acquis la conviction que la pêche du saumon doit être davantage accessible. Il a occupé un siège d’administrateur au conseil de la Société de gestion pendant 14 ans pour ensuite devenir directeur général, poste qu’il occupe depuis 9 ans. Jean Roy est un homme de conviction. Parmi ses réalisations, il est particulièrement fier d’avoir instauré, la carte de tirage

Jean Roy

et la non- transférabilité des réservations, assurant ainsi une accessibilité équitable et davantage transparente. Sur le plan de la conservation, Jean Roy, à l’instar de David McCallum, me souligne que l’instauration de la graciation obligatoire dans la rivière Saint-Jean fut une excellente décision, ayant contribué hors de tout doute à maintenir le haut niveau de qualité de la pêche. Fort des résultats sur la St-Jean, la graciation obligatoire a aussi été introduite sur la York et la Dartmouth, pour une certaine période de temps en début de saison. Enfin, les améliorations apportées aux infrastructures (poste d’accueil et pavillon de la Saint-Jean) soulèvent un sentiment de fierté non seulement au sein de son équipe mais aussi dans l’ensemble de la population. Jean Roy me révèle que l’impact économique dans le milieu généré par la pêche du saumon dans les rivières de Gaspé atteint 5 millions de dollars, tous services confondus. La Société de gestion des rivières de Gaspé est le deuxième plus gros employeur dans le domaine de l’offre touristique, étant devancé par le parc national de Forillon. Pour l’avenir, Jean Roy gardera la conservation du saumon au centre de ses préoccupations. Ainsi, il suivra de près l’analyse de certains cas de mortalité rapportés l’été dernier. La relève le préoccupe, non seulement pour la pêche, mais aussi pour l’implication bénévole dans la société et dans sa gestion. Au cours de notre conversation, il m’a appris que la société avait instauré la gratuité pour les jeunes saumoniers de 21 ans et moins; pour l’été dernier, cela a représenté 500 jours pêche. Voilà un geste qui mérite d’être applaudi et reproduit ailleurs au Québec.

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LA SAISON DE PÊCHE 2011...

wow!

Nous pouvons affirmer que l’année 2011 fut exceptionnelle pour la pêche du saumon atlantique ! Pour le confirmer, voici les commentaires de saumoniers qui nous décrivent, région par région, la qualité de pêche obtenue lors de la dernière saison.

Région du Saguenay Par Boris Tremblay

Le printemps semblait tardif, avec beaucoup de pluie et du froid tout au long des mois d’avril et mai. Cependant, dès l’ouverture le 15 juin, les trois rivières du côté sud du Saguenay ont commencé à produire. RIvIèRE-à-MARS La Rivière-à-Mars a eu le meilleur début de saison depuis la réintroduction du saumon, dans les années 80. Les conditions d’eau, superbes tout le mois de juin, et une montaison soutenue de «deux ans de mer» ont contribué à ce succès. Dès le début juillet, les premiers madeleineaux se sont présentés et, déjà, la quantité de grands saumons en rivière laissait présager une grande année. Les conditions d’eau exceptionnelle des mois d’août et septembre ont permis aux pêcheurs de poursuivre et de terminer la saison en beauté, dans les secteurs en amont de la rivière. La montaison de madeleineaux fut plus qu’acceptable, ce qui porte à prévoir le meilleur pour cette petite rivière urbaine, au cours des prochaines années.

RIvIèRE ST-JEAN La rivière St-Jean est celle qui a connu le départ le plus lent. Une montaison de très gros saumons, un peu moins mordeurs que les «2 ans de mer», explique sans doute la 20 Saumons illimités

situation. Dès le début juillet, les choses se sont replacées avec une montaison excédant les 500 saumons, pour une rivière où l’accès à la pêche du saumon est limité à seulement 15 kilomètres. Ça fait du saumon au kilomètre! Une courte période d’étiage a ralenti le succès de pêche au début août, mais les choses se sont vite replacées. Une semaine de pluie diluvienne, en août, a toutefois rendu la rivière impraticable, affectant ainsi le succès de pêche. Bref, une saison exceptionnelle comme il ne s’était pas vu depuis 1985! Et le meilleur reste à venir!

RIvIèRE PETIT-SAGUENAY Dès les premières lignes à l’eau, les saumons de la PetitSaguenay ont répondu. La fosse de la chute a «donné» à chacun des 15 derniers jours de juin. Le faible achalandage sur la Petit-Saguenay a affaibli les statistiques, mais la montaison fut comme pas mal partout exceptionnelle. Comme chaque année, cette petite rivière a eu une bonne montaison de madeleineaux mais, belle surprise, avec une très bonne quantité de très


RIvIèRE SAINTE-MARGUERITE

juillet, les résultats furent excellents pour les chanceux détenteurs de perches dans ce secteur. La montaison ne s’est pas terminée à la mi-juillet comme d’habitude; elle s’est plutôt maintenue jusqu’à la première semaine d’août. La suite fut exceptionnelle, pour les mois d’août et septembre. En observant la quantité de saumons présents dans les grandes fosses de rétention à fin de la saison, il est facile d’imaginer une montaison de plus de 800 saumons. La Sainte-Marguerite a repris ses titres de noblesse.

Le mois de juin sur la Ste-Marguerite fut, à ma connaissance, le meilleur depuis que les statistiques de pêche sont tenues. Dès la mi-juin, le saumon était présent dans toutes les fosses importantes de la rivière. La même situation que les autres rivières fut observée, en ce qui a trait aux conditions de pêche; niveau d’eau moyen à haut et température parfaite. Bien que seul le secteur 4 ait donné des captures au mois de

En conclusion, cette année fut un pur rafraîchissement pour tous les pêcheurs du Saguenay, habitués à travailler très fort pour des résultats très modestes. Probablement que des conditions de pêche similaires ne se représenteront pas chaque année. Mais la montaison de madeleineaux laisse envisager de belles années de montaisons à venir!

gros saumons. La pluie abondante dans ce secteur a maintenu le niveau élevé et, à quelques reprises, la pêche fut même impraticable. Malheureusement, dès le mois d’août, les pêcheurs désertent la rivière, ce qui a pour effet de faire baisser les statistiques de captures. En résumé, pour finir avec une note positive, les pêcheurs sur cette rivière ont vécu un été record!

Région du Bas-Saint-Laurent Par Marco Bellavance

LA RIvIèRE OUELLE N’étant pas très familier avec la rivière Ouelle, j’ai recueilli les propos de mon ami Luc Martin, administrateur au sein de la Société de gestion de la rivière Ouelle. La saison s’est très bien déroulée dans l’ensemble, avec des conditions d’eau qui ont favorisé la pêche. Le saumon était au rendez-vous, comme en fait foi le début de saison qui s’est amorcé en grand, lors de la période de graciation (15 au 30 juin), alors que 15 remises à l’eau ont été enregistrées pour une quarantaine de jours de pêche. Le mois de juillet a également vu un bon nombre de pêcheurs avoir du succès. Les conditions de pêche se sont momentanément détériorées au début d’août, mais elles sont redevenues très acceptables rapidement. La fréquentation s’est essoufflée légèrement vers la fin de la saison, laissant amplement d’espace à ceux qui voulaient tenter leur chance. Il s’est capturé 57 saumons au total (30 petits et 27 grands), pour 346 jours de pêche. En ajoutant les 15 remises à l’eau, la saison a été très bonne. À ce niveau, Luc mentionne que pour la rivière Ouelle, il s’agit d’une bonne saison et que, si la fréquentation n’avait pas fléchi vers la fin, les résultats seraient encore

meilleurs car les conditions de pêche des deux dernières d’août sont redevenues très bonnes (la rivière ferme le 31 août). Des jeunes et des femmes sont venus pêcher la rivière et plusieurs ont commencé à explorer le secteur non-contingenté, y faisant d’agréables découvertes. Le développement des accès de ce secteur et le rajeunissement des infrastructures existantes deviendront d’ailleurs une priorité. Luc se disait également très satisfait par le regain d’intérêt envers la rivière de la part des gens du coin. Il semble y avoir émergence d’une belle énergie qui pourrait bien donner de bons résultats dans l’avenir. La rivière Ouelle pourrait nous réserver de belles surprises dans les prochaines années.

LA RIvIèRE RIMOUSKI Concernant la rivière Rimouski, la montaison 2011 fut tout simplement extraordinaire. Il est passé 581 saumons dans le piège de capture, soit 108 de plus que le précédent record atteint l’an dernier. De ce nombre, 243 (42%) sont des grands saumons, ce qui est excellent ! Les montaisons étaient à toutes fins pratiques complétées à la fin août, soit environ deux semaines plus tôt que Saumons illimités 21


la normale. Du côté des captures, la rivière étant en remise à l’eau, 84 grilses ont été capturés. En y ajoutant les 81 remises à l’eau déclarées, la saison 2011 est la meilleure depuis que les statistiques de capture sont officiellement comptabilisées. Le débit de la rivière s’est maintenu sous la moyenne des 5 dernières années durant une bonne partie de la saison, mais les conditions de pêche sont demeurées tout de même très acceptables, particulièrement pour le secteur amont. La hausse du débit en fin de saison n’a pas rendu les conditions de pêche aussi difficiles que celles qui prévalaient dans la Baie-des-Chaleurs. Cela a simplement rendu la pêche très bonne dans des fosses qui normalement le sont un peu moins.

LA RIvIèRE MITIS La rivière Mitis, un peu à l’image des autres rivières, a connu une très bonne saison, avec d’excellentes montaisons, soit 1271 saumons. Elle s’est toutefois déroulée plus rapidement qu’à la normale. De fait, à la mi-août, 97% de la montaison était réalisée, soit un bon mois en avance. La pêche a suivi un peu la même tendance alors que 97% des captures et remises à l’eau avaient été effectuées à la fin août. Le plus faible nombre de captures en septembre est fort probablement dû à une faible fréquentation puisque, habituellement, la fin septembre offre des belles conditions de pêche sur la Mitis.

Par contre, le bilan de captures est excellent, le mois de juillet ayant été particulièrement bon. Il s’est capturé 405 saumons (322 grilses et 83 grands) auxquels on ajoute 53 remises à l’eau. Des fosses habituellement peu achalandées ont été très pêchées cette année, comme la fosse des 3 Inconnus qui a généré sa part de captures, dont quelques belles pièces.

LA RIvIèRE KEDGWICK La rivière Kedgwick prend sa source dans la réserve Rimouski et passe sur le territoire de la pourvoirie Le Chasseur, avant de filer au Nouveau-Brunswick pour rejoindre la Restigouche, reconnue pour ses gros saumons. La pourvoirie exploite un tronçon d’une quinzaine de kilomètres, comportant 10 fosses principales. La pêche y est dépendante d’un niveau d’eau suffisant pour obtenir des conditions gagnantes et faciliter la montaison du saumon. Cette année, les conditions d’eau ont été bonnes à peu près toute la saison. Simon Lemay, gestionnaire du territoire, parle d’une saison tout simplement exceptionnelle, la meilleure en 13 ans d’opération. Il rapporte que les captures se situent autour de 70 saumons. Jusqu’à cette année, la meilleure saison avait été celle du « Déluge du Saguenay », alors que 35 saumons avaient été capturés, c’est dire à quel point la saison 2011 a été exceptionnelle !

Région de Charlevoix Par Jacques Bouchard

Quelle belle saison nous avons eue ! Jamais je n’ai vu autant d’action sur la rivière du Gouffre, que ce soit au niveau des captures, des remises à l’eau ou même des saumons perdus. Aux dernières nouvelles, plus de 150 madeleineaux ont été enregistrés et environ le double de grands saumons a été remis à l’eau. Il est toutefois difficile d’évaluer les montaisons car la barrière de comptage n’était pas opérationnelle. Selon les dirigeants de la rivière, il y aurait eu une montaison autour de 800 saumons. Je pêche la rivière du Gouffre depuis plusieurs années et, selon les résidents que je côtoie chaque saison, l’année 2011 aura été la meilleure. La saison de pêche 2008 avait aussi été exceptionnelle, mais jamais comme 2011 ! Plusieurs facteurs ont contribué à ce succès. D’abord, le niveau de l’eau s’est maintenu assez haut pendant tout l’été et, par le fait même, l’eau est restée froide. De plus, la remise 22 Saumons illimités

à l’eau obligatoire des grands saumons exigée depuis 2002 commence, je pense, à porter fruit. Bien que je ne pêche pas souvent la rivière Malbaie, elle semble aussi avoir eu de bonnes montaisons. Au niveau des captures et des remises à l’eau, ce serait plus du double qu’en 2010.


Région de la haute Gaspésie (YORK, DARTMOUTH, ST-JEAN) Par Dave Adams

Pour l’ensemble des rivières de Gaspé, la saison 2011 fut exceptionnelle. Plusieurs raisons ont contribué au succès de beaucoup de saumoniers provenant des quatre coins du globe. La saine gestion effectuée par les employé(e)s de la Société de Gestion des Rivières de Gaspé, épaulée par des gardiens de rivières impliqués, a bonifié l’exercice de cette activité qu’est la pêche du saumon atlantique en Gaspésie. De plus, le fait d’avoir une période de remise à l’eau et une période où l’on peut capturer du saumon sauvage fait le bonheur de la grande majorité des pêcheurs de saumon. La remise à l’eau des grands géniteurs sur la belle petite rivière Dartmouth est une mesure de conservation appliquée l’an passé, en raison de la fragilité de celle-ci dans ses montaisons. En dépit de cette nouvelle façon de faire, une nette augmentation s’est fait ressentir dans la fréquentation de cette rivière en 2011.

depuis bien des années. Plus de 4 800 saumons ont remonté les cours d’eau de la pointe de la péninsule. Ce sont surtout les rivières York et Dartmouth qui ont subi les augmentations les plus remarquables (2 400 saumons sur la York et 1 300 saumons sur la Dartmouth). Une telle montaison représente pour la région de Gaspé une augmentation d’environ 25% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, ce qui est énorme.

Le facteur principal de l’excellente saison de pêche 2011 a été la présence en grand nombre de Salmo Salar dans nos rivières. L’été dernier fut sans aucun doute l’un des meilleurs

On sait tous que le cycle de vie du saumon est assez complexe et possède plusieurs étapes difficiles à contrôler, surtout en mer. Y aura-t-il une reprise des pêches commerciales sur les

à deux pas de vos rivières préférées!

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populations indigènes ? La remise à l’eau en début de saison donne-t-elle des résultats ? On ne peut souhaiter que cette tendance à la hausse se maintienne encore pour de nombreuses années. Nous pourrons alors affirmer que les efforts de tous les intervenants concernés n’auront pas été vains. Bien sûr, il y a Salar qui était en abondance, mais il ne faut pas oublier que les conditions météorologiques ont été des plus favorables aux pêcheurs de saumon, et ce, presque toute la saison. La fréquence des averses de juin à septembre

a su conserver le débit et la température d’eau à des niveaux exceptionnels. Avec la combinaison de ces facteurs, on peut dire que la région de Gaspé a eu droit à toute une saison de pêche. À Gaspé, le plaisir de pratiquer la pêche à la mouche dans une rivière accessible à gué repose sur la bonne compagnie et l’attitude sportive des gens qui nous entourent. Dans notre région, le respect grandissant voué au roi des rivières par le pêcheur de saumon est digne de mention.

Région de la Gaspésie Par Claude Hamel

La saison de pêche 2011 est terminée et les saumons peuvent enfin, sans être dérangés par les pêcheurs, se concentrer sur leur raison d’être en rivière. Ils le méritent bien, car ils ont fait vivre aux saumoniers une saison que beaucoup n’hésitent pas à qualifier d’exceptionnelle. Les statistiques de montaisons et de captures du ministère ne sont pas encore disponibles pour l’ensemble des rivières, mais déjà on sait qu’un bon nombre d’entre elles ont connu une année record. Certaines ont peut-être même dépassé les données de 1980, considérée comme une grandiose année phare dans l’histoire de la pêche au saumon au Québec. Il faut dire aussi que si la température n’a pas été clémente pour les campeurs, elle a par contre beaucoup contribué au bonheur des saumoniers. Plusieurs rivières se sont démarquées durant la saison. C’est le cas de la Bonaventure, qui a connu sa meilleure saison depuis longtemps. La Cascapédia, elle, a connu sa meilleure saison en 30 ans et peut-être même de tous les temps, profitant possiblement de l’accord conclu avec les autochtones et de la plus grande popularité de la graciation volontaire des grands saumons depuis plusieurs années. Mais sur la Matapédia, où les remises à l’eau des grands saumons capturés sont pourtant moins nombreuses, les données de captures sont tout aussi étonnantes, voire supérieures à celles de la Cascapédia. Bref, une autre année phare dans le cas de cette rivière aussi. Plus au nord, la Sainte-Anne a connu elle aussi une année record, tout comme la Rimouski, une rivière en reconstruction qui semble en voie de faire la barbe à certaines des rivières de la Gaspésie pourtant plus fréquentées par les pêcheurs. Sans fracasser des records, d’autres rivières de la région ont aussi connu et offert aux pêcheurs une saison on ne peut plus 24 Saumons illimités

mémorable. C’est le cas, entre autres, de la Matane qui a vu bien au-delà de 3000 saumons remonter ses eaux, des chiffres tout à fait étonnants quand on les considère dans le contexte des inondations destructrices de 2007. La saison 2011 n’aura pas été seulement mémorable pour l’ensemble des rivières de la région, mais aussi pour les pêcheurs novices. En effet, un grand nombre d’entre eux ont été « baptisés » cette année, profitant des bonnes conditions pour rejoindre les rangs des gens atteints comme on aime le dire de « saumonite » aigüe. Ce fut aussi dans certains cas l’année des secteurs à accès public. Sur la Bonaventure, par exemple, des fosses du secteur A redevenues publiques après un période de privatisation ont été les plus productives de la rivière. Comme il faisait bon d’y être! Les associations gestionnaires auront aussi tiré avantage de la manne, puisque les pêcheurs ont profité, comme les prédateurs dans la nature, du passage de troupeaux plus volumineux pour prendre part à la fête. On a même vu des saumoniers « disparus » refaire leur apparition sur des fosses qu’ils ne fréquentaient plus depuis un certain temps. Les guides ont aussi fait des affaires en or, car il en a manqué à plusieurs endroits, tellement la demande fut forte. Nul doute que de généreuses entrées d’argent afflueront dans les coffres des Zecs et réserves en vue des prochains tirages pré-saison. Même chose pour les carnets de réservations des clubs et pourvoyeurs. Vivement 2012!


Région de la Côte-Nord Par Frédéric Lévesque

à l’instar de la majorité des régions du Québec, la pêche sportive au saumon fut excellente sur la Côte-Nord. Le nombre de captures et le succès de pêche ont explosé ! Il y a longtemps qu’on n’a connu une si belle saison, hormis la météo qui était exécrable. à Port-Cartier, il y a eu six jours d’ensoleillement seulement, entre le 12 juin et le 12 juillet, et il faisait froid. En revanche, il y a eu souvent des journées où plusieurs pêcheurs étaient «connectés» en même temps ou qui ont réalisé plus d’une capture. À l’instar de la majorité des régions du Québec, la pêche sportive au saumon fut excellente sur la Côte-Nord. Le nombre de captures et le succès de pêche ont explosé ! Il y a longtemps qu’on n’a connu une si belle saison, hormis la météo qui était exécrable. À Port-Cartier, il y a eu six jours d’ensoleillement seulement, entre le 12 juin et le 12 juillet, et il faisait froid. En revanche, il y a eu souvent des journées où plusieurs pêcheurs étaient «connectés» en même temps ou qui ont réalisé plus d’une capture. Cela s’explique d’abord par le fait que les montaisons ont été particulièrement bonnes et qu’elles ont augmenté de façon significative, dans la plupart des cours d’eau en 2011. La rivière aux Rochers, par exemple, a enregistré une montaison record de plus de 1600 saumons. Il semble que le taux de survie en mer ait fait un bond de 1 % ce qui a contribué à l’accroissement des remontées d’environ 30 %. Pas banal me direz-vous, voire même spectaculaire ! Les biologistes jubilent, il y a si longtemps qu’ils attendaient un tel miracle. Imaginez ce que cela pourrait donner pour la ressource et la pêche à l’avenir si la tendance se maintient ! Cela promet avec la prolongation de la route 138 jusqu’à Blanc-Sablon et

l’avènement du Plan Nord qui viendront améliorer l’accessibilité dans l’est de la région au cours des prochaines années. En second lieu, les pluies abondantes ont maintenu les niveaux d’eau plus élevés que d’habitude, faisant en sorte que les températures sont demeurées fraîches partout. Résultat : le saumon était non seulement plus abondant mais aussi plus mordeur, et ce, au grand plaisir des «sportmen» dont plusieurs ont atteint leur limite saisonnière de sept captures. Cela sans compter les nombreuses remises à l’eau qui vont en s’accroissant. Depuis une quinzaine d’années, la remise à l’eau des captures est pratiquée de plus en plus dans la région. Qui l’aurait cru…! Bien qu’obligatoire pour certaines rivières en situation préoccupante ou en restauration, elle est majoritairement volontaire plutôt qu’obligatoire, à un point où plus de la moitié de tous les saumons capturés dans la région sont remis à l’eau vivants depuis environ cinq ans. Vétérans et nouveaux adeptes, sortez vos cannes, il y a peutêtre enfin un peu d’espoir. Assisterait-on à une nouvelle ère de prospérité pour l’industrie? Espérons qu’il ne s’agit pas encore d’un pétard mouillé que dame nature nous a réservé.

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Une histoire de pêche...

et d’amour! Texte et photos de Serge Plourde

L

e tirage au sort de novembre 2010 a vu ma conjointe, Ruth, décrocher le 135e rang du tableau des gagnants sur la rivière York. Comme elle n’a jamais pêché le saumon, je m’occupe de réserver une journée dans un secteur tranquille à deux perches. Spruin Rock sera la première fosse où mon amour trempera ses mouches, le 16 août 2011. À quatre jours de notre mariage, cette petite pause dans l’organisation des célébrations fera, j’espère, grand bien à la future épouse.

Nous avions déjà parlé de faire du « camping-bazou », c’est-àdire de faire dodo dans mon véhicule. Nous convenons que c’est l’occasion d’en faire l’expérience. Le secteur 8 se pêche préférablement lorsque le niveau d’eau est moyen ou bas. Spruin Rock et Offie, deux fosses de rétention, gardent un bon nombre de saumons mais la rivière York étant ce qu’elle est, il y a toujours un petit trou quelque part qui cache un ou deux saumons. La météo prévoit que, tout comme l’été que nous n’avons pas eu, le ciel pleurera.

La fosse Spruin rock sur la rivière York à Gaspé

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sourire éclatant n’a rien d’équivalent pour leurrer un saumon; la preuve : Geneviève Fournier de Gaspé. Une rumeur dit qu’avec un tel sourire, les mâles (poissons) viennent se « beacher » tout seuls. Lever du jour gris, surpris de voir que nous l’avons devancé. Que voulez-vous, il n’y a pas de coq en forêt !

L’auteur, Serge Plourde et sa nouvelle épouse Ruth

Lundi le 15 août, j’utilise une partie de ma journée à préparer celle du lendemain. 18h45 sonnent le départ; nous voulons voir la fosse avant que le jour tombe. Trente minutes plus tard, on arrive à la fosse Spruin Rock : une eau couleur thé vert juste assez infusé, une rivière qui coule avec un bon débit, une fosse en demi-lune où le roc est omniprésent et des saumons, de majestueux saumons. Cordés dans le pied de la fosse en deux lignes, tels des soldats, une vingtaine sont présents et ça saute un peu partout ailleurs dans la fosse. La lune, presque pleine, est cachée par une « doudou » de nuages. On s’installe pour le « camping-bazou », mais il fait chaud dans l’auto. On s’organise pour que les mouches restent à l’extérieur, tout en assurant une climatisation. Nous sommes quand même confortables. On frappe à la porte... c’est le dodo; il s’occupe de mon amour en premier. Couché le long de ses courbes, son souffle est calme et apaisant. Demain, Ruth mon amour, nous taquinerons ensemble le roi de nos eaux. Couché également le long des courbes de la rivière, le bruit de son courant me détend. Demain, la York mon autre amour, nous montrerons à ma future épouse ce qu’est la pêche au saumon. J’avoue que je me sens un peu infidèle. L’une d’elles, je l’épouse dans quatre jours. L’autre, notre union dure depuis 28 ans déjà. Mais la York est compréhensive, je ne suis pas le premier à lui proposer un ménage à trois. On frappe à nouveau à la porte... c’est à mon tour d’aller au dodo; bonne nuit mes amours! Ma montre est réglée pour un lever à 4 heures. Cette journée, qui paraissait si loin, est maintenant à quelques heures près.

LE GRAND JOUR EST ARRIvé ! Dix minutes avant l’heure prévue, c’est l’éveil sous une pluie qui ne pouvait, paraît-il, être évitée. Quelques pelures de vêtements plus tard, nous ressemblons à des pêcheurs de saumon. Équipement et glacière sont apportés sur le bord de la fosse où le petit déjeuner suit; même la brosse à dents est du voyage. Un 28 Saumons illimités

Mon amoureuse me laisse débuter la pêche, histoire de voir le « prof » que je suis en pleine démonstration de lancers. Dans la lumière matinale, la soie glisse sur l’eau de la rivière comme ma main sur la peau de Ruth, flattant l’ensemble de la fosse du bout des doigts, en douceur. Je suis le tout du regard, avec l’espoir d’une réaction; mais la rivière se laisse désirer. « Encore des flattes ! » qu’elle nous dit. On change de mouche, avec l’espoir de trouver celle qui nous fera vivre des émotions. Quelques passes à la noyée ne donnent aucun résultat. Ma blonde se débrouille quand même assez bien avec ses lancers et je tente de lui faire corriger ses petits travers. « Onze heures/une heure, pause et on laisse tomber... Pas trois heures ! ». Ça finit en spaghetti, mais ce n’est pas grave; moi aussi, j’ai vécu ça.

ENFIN DE L’ACTION ! L’heure de la sèche a sonné. Mon amoureuse connaît un peu plus de difficultés avec ses lancers et elle me remet la canne. Puis... l’artificielle touche l’eau; quelques saumons bougent mais un seul, de très bonne taille, attaque la mouche. C’est LE moment tant attendu! Mon amoureuse est témoin du spectacle. La gueule du poisson s’ouvre et se referme. À ce moment, je vois ma mouche dans l’eau; il l’a ratée. Ça y est, le couple de pêcheurs affiche un sourire pétillant, à l’haleine fraîche. Wow! Quel spectacle, quel trip! Le cœur est au bord de me sortir du corps et d’aller courir sur les roches, tellement l’adrénaline l’a fouetté. Je retire ma mouche et j’attends que le poisson reprenne sa place. J’offre à mon amour de l’essayer, mais ni elle ni moi n’avons réussi à faire lever ce saumon à nouveau. Le moment de l’exploration est venu. La petite passerelle de bois mène les amoureux de l’autre côté de la grosse roche. « Sur le pont – de Spruin Rock – on y passe, on y passe… ». Nous constatons la présence de saumons dans le rapide et le trou un peu plus bas, mais nos plus beaux lancers ne parviennent pas à convaincre les poissons. Nous revenons à la fosse principale, histoire de mieux repartir plus tard, car la toujours souriante Geneviève a fortement suggéré à mon amoureuse de ne pas oublier d’aller dans le secteur du ruisseau. Nous revoilà repartis. Au premier tournant de la rivière, nous apercevons le ruisseau un peu plus loin. Cependant, il semble


n’y avoir rien de très intéressant à première vue. Par contre, un peu en avant, il y a une « run » où Ruth est à l’aise de lancer une artificielle. J’en profite pour prendre des photos de ma future épouse avec, en arrière-plan, mon autre amoureuse. Elles sont belles, mes amours! Malheureusement, les résultats sont négatifs. Il pleut toujours à un rythme régulier, le temps est frais, mon amour a froid. Ce n’est franchement pas une journée idéale pour un baptême de pêche. Nous continuons notre route et nous arrivons au ruisseau. Consultation de couple : « Ça doit être là, ouais faut sortir pas mal de ligne; je vais essayer à partir d’ici ». La tiger ghost est partante pour une baignade et je lance. Coups d’œil successifs entre mon amoureuse et ma mouche, et on relance, et on recommence, et on allonge. C’est la grande valse de la soie.

CETTE FOIS-CI çA Y EST ! Un peu en haut de la sortie du ruisseau, avec passablement de soie allongée pour bien couvrir la fosse de mes attentions, la mouche touche l’eau et commence sa dérive. Il ne faut que quelques secondes pour que la soie se tende. « J’EN AI UN! », que je dis à ma conjointe mais elle regarde vers le bas de la rivière, contemplant la nature dans toute sa beauté. Je répète un peu plus fort et, cette fois, j’attire son attention. Le mou, presque immédiat dans la soie, m’indique que c’est un grilse. Amoureuse et poisson s’approchent de moi. Je laisse la canne à la première.

J’avais prodigué des conseils à Ruth en cas d’une capture et je l’avais prévenue que, si elle devait combattre un saumon, mon débit verbal serait assez rapide merci... et ce fut le cas! Encore une fois, je regarde successivement mon amour et le poisson. Ce dernier s’approche et s’éloigne, comme un chien qui veut nous sentir mais qui recule au moindre mouvement de notre part. La soie monte rapidement vers la surface, le roi saute et il salue la fée. De son côté, en abaissant la canne, mon amoureuse rend hommage à sa majesté et moi, fidèle sujet de tous, j’admire. Lentement, le saumon se laisse gagner. Quatre minutes plus tard, le saumon est finalement assez près pour que je soulève l’épuisette, mettant ainsi un terme au spectacle. Ruth est toute souriante et je vois la fierté sur son visage. C’est maintenant le moment des félicitations et du retour à Spruin Rock. Nous remontons le courant main dans la main. Fidèle à mon habitude, je remercie le bon Dieu pour cette capture et cette fois, j’ajoute Geneviève dans mes remerciements.

LA RELèvE A-t-elle eu la piqûre du saumon ? Je ne sais pas mais il y avait une étincelle dans ses yeux. Qui sait, peut-être qu’une nouvelle saumonière est née, ce que je souhaite de tout cœur. Depuis quelques années, j’ai enseigné à trois personnes, soit ma fille, mon ami Benoit et Ruth, un peu de mon savoir sur ce que je qualifierais du plus noble des loisirs. Trois personnes en qui j’ai semé la graine de la pêche au saumon.

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L’auteur, David bishop

LE LANCER SPEY…

ici pour rester ! Photo : Marc-Antoine Jean

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Par David Bishop

A

u fil des dernières années, la plusieurs d’entre vous ont probablement remarqué le nombre grandissant de pêcheurs à la ligne qui utilisent une canne Spey ou à deux mains, sur les rivières du Québec, de l’Ontario et des Maritimes. Si ce type de pêche, connu par la majorité des gens sous le nom de « Spey », est relativement récent au Québec, sa popularité est sans cesse grandissante depuis déjà plus d’une vingtaine d’années dans l’Ouest canadien. La cause de sa migration lente vers l’Est reste inconnue, mais une chose est certaine : les pêcheurs ont adopté cette technique pour de bon. Alors que l’intérêt porté à cette technique de lancer à deux mains s’accroît, il semble opportun d’expliquer en quoi consistent la pêche en Spey et ses différents lancers, ainsi que de voir l’équipement adéquat selon le style choisi. Commençons par vanter les mérites de cette technique pour vous inciter à l’adopter, ou du moins l’essayer si ce n’est encore fait!

LES AvANTAGES DU LANCER SPEY Dans l’Est, la pêche en Spey est de plus en plus populaire auprès des pêcheurs au saumon atlantique et au steelhead, et ce, en raison de plusieurs facteurs. D’abord, la canne à deux mains permet au pêcheur de couvrir une plus grande surface sur l’eau, avec plus d’efficacité et d’efficience que la canne à une main. Ensuite, l’apprentissage du lancer à deux mains est assez facile, surtout si l’on connaît déjà la technique à une main. Finalement, les gens s’y intéressent davantage, car une fois qu’ils acquièrent la méthode, ils peuvent effectuer de très longs lancers leur permettant de pêcher à des endroits dont l’accès leur était auparavant impossible. D’ailleurs, une bonne partie du plaisir est de lancer de longues boucles serrées pendant les longues journées de pêche qu’exige souvent la capture de ces poissons. Non seulement la canne Spey offre-t-elle l’avantage d’effectuer de plus longs lancers sans déployer autant d’efforts, mais elle permet de propulser de plus grosses mouches plus facilement, et en bien moins de coups qu’une canne à une main. Et bien des personnes veulent passer à la canne à deux mains pour la simple raison qu’elle fatigue moins les bras et les épaules que la canne à une main. Pour ceux qui souffrent de problèmes d’épaule ou de coude, vous vous rendrez certainement compte que le fait de vous servir de vos deux mains réduit l’impact sur votre corps et vos membres. Pour franchir la même distance, vous devez effectuer possiblement trois ou quatre faux lancers avec une canne à une main contre un seul lancer avec la Spey. Pensez-y : vous économiserez ainsi plus d’un tiers, voire la moitié du travail! Votre curiosité est piquée? Poursuivez donc votre lecture… Saumons illimités 31


TROIS STYLES DE LANCER Il existe en principe trois styles de lancer Spey : la première et la plus ancienne de ces « écoles », soit la traditionnelle; la deuxième, appelée scandinave ou « en main basse » (underhand cast) puisque l’accent est mis sur la main inférieure; et la troisième, dite skagit. Dans tous les cas, la canne est tenue à deux mains. C’est donc le type de soie qui les distingue. Nous tenterons d’entrer davantage dans les détails, mais prenez note qu’aucune règle n’impose l’utilisation d’un seul type de soie avec une canne en particulier.

LE STYLE « TRADITIONNEL » Le style traditionnel est mieux adapté aux longues cannes, soit celles de 13 pieds et plus, et aux soies à fuseau de longueur moyenne (mid-spey) à longue (long fuseau ou long belly). Vous pouvez utiliser certains bas de lignes en poly (polyleaders) intermédiaires ou à bout plongeant, mais ce dernier type convient probablement mieux aux styles scandinave et skagit quand on en fait un usage régulier. La technique traditionnelle est particulièrement appropriée sur les grandes rivières, où vous avez un peu d’espace derrière vous. Bien qu’en style traditionnel, la soie ne se trouvera jamais complètement derrière lors du lancer, le mouvement n’est pas aussi serré ou compact que le lancer skagit ou scandinave. Habituellement, les cannes traditionnelles sont à action lente ou modérée. Pour maximiser leur performance dans nos rivières, la longueur idéale devrait se situer entre 13 et 15 pieds. Les poignées avant et arrière sont aussi généralement plus longues que sur les cannes scandinaves. Quoiqu’on puisse effectuer de longs lancers et couvrir de grandes superficies d’eau grâce à la canne traditionnelle, on peut plus difficilement l’utiliser avec des têtes plongeantes, comme il a été mentionné plus haut. Mieux adaptée aux lancers avec des soies à fuseau de longueur moyenne (midbelly), cette canne peut toutefois propulser les têtes de lancer typiques aux cannes de type scandinave, tant qu’elle est utilisée avec un bas de ligne en poly. Certains trouvent la poignée longue plus confortable que celle de la canne scandinave : choisissez donc le type de canne en fonction de la poignée et de l’action que vous préférez puisqu’elles peuvent toutes lancer les têtes scandinaves!

LE STYLE « SCANDINAvE » Le lancer scandinave ou en main basse est agréable et plutôt simple à maîtriser. Il s’agit sans doute du style idéal pour la plupart de nos rivières, qu’elles soient petites ou grandes, 32 Saumons illimités

David Bishop en pleine action avec sa canne à deux mains

surtout celles dont les berges sont hautes ou qui sont bordées par de nombreux arbres. En raccordant des têtes plus courtes à une soie de raccordement (running line) pour effectuer les lancers et présenter la mouche, le pêcheur n’a pas à décrire un mouvement aussi large que le style traditionnel, ce qui lui permet de lancer dans un espace très confiné. Ces cannes sont habituellement à action modérée ou rapide. Tout comme les traditionnelles qui peuvent également lancer des soies scandinaves, la plupart des cannes de style scandinave peuvent propulser les soies à moyen ou à long fuseau. Rappelez-vous donc que votre choix de canne ne devrait pas être dicté par le type de canne que vous utiliserez, mais plutôt par la vitesse d’action que vous préférez quand vous pêchez avec votre canne à une main. Les poignées des cannes scandinaves sont généralement plus courtes et larges à l’avant, et plus courtes à l’arrière que celles des cannes traditionnelles puisque la main qui occupe la position inférieure sur la canne est la plus active lors du lancer. Les cannes scandinaves sont généralement conçues pour lancer des têtes courtes ou moyennes, avec ou sans bas de ligne poly, malgré qu’elles fonctionnent parfaitement avec ce genre de bas de ligne. Notez que si en ce qui a trait à l’action et aux poignées, les cannes scandinaves se distinguent à peine des traditionnelles,


elles sont toutefois différentes sur deux points. D’abord, elles requièrent une pression beaucoup plus forte de la main inférieure pour effectuer le lancer, et deuxièmement, les soies ne sont en fait que des têtes de lancer, ce qui facilite l’arraché et l’allongement de la ligne lors du lancer. À partir de mon expérience comme pêcheur et guide sur nos rivières de l’Est, je dirais que la longueur parfaite de la canne pour la pêche en style scandinave se situe entre 12 pieds 6 pouces et 13 pieds 6 pouces, 13 pieds constituant un bon compromis si vous n’en possédez qu’une seule. Les cannes plus courtes, par exemple entre 11 pieds 6 pouces et 12 pieds, sont agréables à lancer sur les petites rivières; cependant, elles ont du mal à propulser les têtes scandinaves de longueur moyenne ou les soies de fuseau traditionnel moyen (mid-spey). Si vous optez tout de même pour une canne moins longue, la portée de votre lancer et la taille de la mouche que vous propulsez seront limitées.

LE STYLE « SKAGIT » La troisième école de lancer spey, la skagit, a été inventée dans l’Ouest canadien et américain. Elle est née du besoin de déposer de grosses mouches lourdes en profondeur dans les eaux à débit élevé, lors de la pêche au steelhead. Très efficace dans les rivières de la côte Ouest, où les mouches plombées sont permises et les grandes rivières aux eaux rugissantes constituent la norme, le style skagit est plus ou moins intéressant dans l’Est, à moins que vous ne pêchiez qu’avec des soies plongeantes.

En général, les soies skagit sont beaucoup plus lourdes que les soies à fuseau moyen (mid-spey), les soies à long fuseau et les têtes scandinaves. Vous pouvez utiliser les soies skagit flottantes, mais elles sont plus encombrantes et plus bruyantes lorsqu’elles se posent sur l’eau que les autres types de soie. Par ailleurs, le style de lancer est moins délicat que le scandinave ou le traditionnel. Au lieu d’utiliser principalement les lancers Spey simples (single Spey) ou (Snap T), le style skagit, habituellement plus brusque et beaucoup plus ancré dans l’eau, exige souvent un « perry poke », une sorte de faux lancer sur l’eau, précédant le véritable lancer avant, particulièrement avec les têtes ou les bas de ligne assez plongeants. Cette technique risque de faire plus de tourbillons, faisant craindre à certains que cela n’effraye les poissons dans les eaux très claires. Pour ma part, je n’adhère pas à cette théorie, mais respecte le choix d’utiliser systématiquement des soies flottantes avec les cannes scandinaves ou traditionnelles munies de soies à fuseau moyen (mid-spey) sur nos rivières. Le choix de l’action, en regard de la soie et de la canne, peut s’avérer complexe pour certains à cause de leur grande variété. En deux mots, cette décision n’a pas vraiment d’importance. Les cannes à action rapide ou lente lanceront toutes les sortes de soie; toutefois, celles à action rapide sont plus compatibles avec les soies scandinaves ou skagit, tandis que les cannes à action lente sont mieux assorties aux mid-spey. En fait, c’est à vous de sélectionner l’action et la poignée que vous préférez, mais nous y reviendrons plus tard. Saumons illimités 33


LE CHOIX DE L’éQUIPEMENT LES CANNES Notez que les cannes Spey sont parfaites pour la pêche à la mouche noyée, mais pas à la mouche sèche. Dans la plupart des cas, elles sont trop longues pour bien ancrer l’hameçon lors du ferrage, en plus de ne pas présenter la mouche aussi bien ni aussi facilement que la canne à une main. Mis à part cet inconvénient, il s’agit de la canne idéale pour la pêche au saumon ou au steelhead. Voici ce que je recommande comme marche à suivre lorsque vous choisissez la configuration de votre première canne à deux mains. Comparez d’abord, côte à côte, une canne scandinave munie d’une poignée scandinave et une traditionnelle à poignée traditionnelle. Vous remarquerez presque toujours une différence : les poignées scandinaves ont tendance à être courtes et plus larges, tandis que les traditionnelles sont plutôt longues et minces. Un nombre croissant d’entreprises agencent la poignée des cannes selon chaque style de lancer, bien qu’elles n’y soient pas tenues. La poignée courte de la canne scandinave aide à descendre la main supérieure pour effectuer un lancer en main basse, tandis que la longueur de la traditionnelle permet de maintenir une plus grande distance entre les mains pour un mouvement complet en traditionnel. Déterminez donc la poignée et l’action que vous préférez. Je suggère une canne à action modérée ou modérée-rapide pour votre première canne à deux mains. Une fois votre choix arrêté, définissez la taille de la rivière dans laquelle vous pêcherez. Pour les petites et les moyennes, optez pour une longueur entre 12 pieds 6 pouces et 13 pieds 6 pouces. Si vous pensez plutôt pêcher dans de grandes rivières, vous feriez mieux de choisir une canne mesurant soit 13 pieds, 13 pieds 6 pouces ou 14 pieds. Certains aimeront également la distance qu’ils peuvent franchir avec des cannes entre 14 pieds 6 pouces et 15 pieds, mais je vous conseille tout de même d’en sélectionner une moyenne ou une plus petite pour votre première expérience. Si vous voulez investir dans une canne haut de gamme dès le départ, allez-y, puisque vous vous habituerez à votre instrument au fur et à mesure que vous vous améliorez. Rappelez-vous cependant que vous n’avez pas forcément à dépenser beaucoup d’argent pour obtenir une première canne de qualité. Pour ceux qui ne savent pas si ce type de pêche leur plaira, je vous recommande de parler à un 34 Saumons illimités

vendeur qui s’y connaît en la matière pour trouver une canne correspondant à votre budget. Vous pouvez vous en procurer une à moins de 200 $, comme vous pouvez opter pour un modèle de qualité supérieure à 1100 $. Sachez qu’il existe également d’excellents modèles oscillant entre 350 $ et 650 $.

LES MOULINETS Vous devriez probablement investir dans un moulinet à saumon à grand tambour, ou de grande capacité, pour votre canne à deux mains. En raison de sa longueur, ce type de canne est plus lourd que celles à une main, d’où le besoin d’avoir un moulinet pour équilibrer le tout. Pour ce faire, assurez-vous de faire votre choix une fois la soie et la ligne de réserve passées dans le moulinet. Tout bon vendeur devrait en avoir un à portée de main pour équilibrer la canne de votre choix. Le prix d’un moulinet pour canne Spey peut s’élever à 150 $ ou plus, mais vous en trouverez certainement un que vous pourrez également fixer à votre canne à une main entre 250 et 395 $.

LES SOIES J’ai déjà décrit quels types de soie sont offerts : les moyens ou les longs fuseaux traditionnels, les têtes scandinaves et les skagit. Ils trouvent tous leur utilité mais, après bien des essais, les têtes de lancer (shooting head), préférablement de type scandinave, constituent le choix le plus judicieux pour le néophyte et pour le genre de rivières que nous avons. Il s’agit d’un type très polyvalent que vous pourrez trouver dans toute une gamme de longueurs. Les têtes flottantes et intermédiaires se lancent très bien et supportent une bonne variété de bas de ligne poly ou de têtes plongeantes.

LES bAS DE LIGNE Après avoir choisi votre configuration de canne, moulinet et soie, vous devez sélectionner les bas de ligne, en fonction du type de soie que vous utiliserez. Si vous avez une soie à fuseau moyen (mid-spey) ou à long fuseau, optez pour un bas de ligne d’une longueur au moins équivalente à votre canne. Vous pouvez légèrement dépasser ce seuil. Si vous choisissez une configuration de type scandinave, optez plutôt pour un bas de ligne d’une fois et demie la longueur de la canne. Vous pouvez y aller avec un bas de ligne un peu plus court, par exemple entre 14 et 15 pieds;


cependant, avec une soie scandinave flottante, vous devriez privilégier les plus longs. Bien entendu, si vous utilisez des bas de ligne poly ou à bout plongeant, optez pour un bas de ligne court, comme vous le feriez avec une canne à une main avec une tête plongeante. Lorsque vous utilisez une soie flottante skagit, votre bas de ligne doit généralement être aussi long que la canne. La même règle par rapport aux bas de ligne courts s’applique à l’utilisation d’accessoires plongeants avec votre soie skagit.

L’APPRENTISSAGE Peu importe la configuration que vous aurez choisie, je vous recommande fortement de prendre le temps de suivre un cours d’introduction au lancer Spey, ou du moins d’acheter

un DVD explicatif. Le lancer à deux mains est relativement facile à apprendre, comparativement à celui à une main. Toutefois, vous feriez mieux d’apprendre correctement les techniques de base, avant de développer de mauvaises habitudes. Enfin, pour partir du bon pied, je vous encourage à consulter les nombreux livres et sites Internet intéressants traitant du lancer Spey, qui détaillent davantage les différents styles et multiples configurations de soie. Je vous garantis une chose : une fois que vous aurez testé cette technique, vous constaterez certainement à quel point la canne à deux mains facilite le lancer et améliore l’efficacité de la pêche! Faites plier vos cannes et crier vos moulinets!

Démonstration par David Bishop d’un long lancer Spey Saumons illimités 35


À Gaspé

on assure la relève!

Texte et photos par Geneviève Fournier et Lise Nadeau

La passion pour la pêche au

LE RÊvE

saumon est contagieuse; elle

prendre lorsqu’on est attiré

La Société de Gestion des Rivières du Grand Gaspé et deux passionnées de pêche au saumon, Geneviève Fournier et Lise Nadeau, se sont penchées sur cette question. Désireuses de transmettre leur passion, Geneviève et Lise rêvent de former un jour une école qui permettrait de démystifier la pêche au saumon et de mettre en valeur son accessibilité. Parallèlement, la Société de Gestion des Rivières du Grand Gaspé, soucieuse de stimuler une relève de pêcheurs, s’intéresse à l’idée des deux futures formatrices. C’est ainsi que commence à se dessiner le concept de l’école de pêche York-Dartmouth-Saint-Jean.

par ce sport et qu’on ne

LA RéALITé

se transmet très souvent d’un saumonier d’expérience à un débutant. Mais comment s’y

connaît personne pour nous y initier ?

Dès lors, la Société de Gestion des Rivières du Grand Gaspé, en collaboration avec G-Loomis, Simms et Saumon Quebec, commence l’élaboration du projet, prépare la promotion de l’évènement et se dote de l’équipement

Micheline Proulx et Roger Quenneville, deux pêcheurs d’expérience de Gaspé qui ont accompagné les élèves durant cette belle aventure!

Martin Bunton à gauche et Kevin Plante à droite, deux jeunes pêcheurs dynamiques faisant partie des bénévoles. Ils ont été très généreux de leurs conseils!

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Les élèves en pleine pratique


nécessaire. De leur coté, Geneviève et Lise bâtissent le plan de cours et commencent à rassembler des bénévoles. Il en résulte rapidement une école de pêche offrant un parfait équilibre entre l’exploration des rivières, les conseils techniques et la pratique de lancers. Dès le début de l’annonce du projet, les inscriptions pour la première édition 2011 sont complètes et l’école de pêche York-Dartmouth-Saint-Jean possède déjà quinze ensembles de cannes Cross Current et de moulinets East Fork, de G-Loomis, ainsi qu’une vingtaine de paires de bottes Simms. L’école de pêche offre une formation d’une fin de semaine débutant le vendredi avec une partie théorique qui porte sur la vie du Saumon Atlantique, l’équipement, les nœuds, les mouches, la lecture des rivières et les techniques de lancers. Le samedi et le dimanche se passent en rivière afin de permettre la pratique des lancers et de discuter d’éthique, d’environnement et des techniques de combat. Les formatrices, ayant à cœur la remise à l’eau, informent aussi sur la bonne façon d’effectuer cette technique.

Les 12 élèves qui ont pris part à cette première édition provenaient des quatre coins de la province. Ils étaient visiblement ravis, comme le démontrent leurs commentaires. «J’ai trouvé l’idée d’une école de pêche géniale!» «Pour ma part, je trouve que la méthode utilisée est excellente; on nous donne juste assez de théorie pour bien comprendre, sans nous assommer, et beaucoup de pratique.» «Le fait de pratiquer avec différentes personnes nous permet d’obtenir plus d’informations et de trucs afin de parfaire notre apprentissage et d’être encore meilleurs!». «Tout le monde y allait de conseils et d’encouragements. Je recommencerais demain matin avec la même gang et avec la même méthode!» La Société de Gestion des Rivières du Grand Gaspé est heureuse de répondre au mandat qu’elle s’est imposée, soit de former une relève de pêcheurs à la mouche et de rendre la pêche au saumon davantage accessible, tout en mettant en valeur l’esprit d’entraide qui règne dans la communauté de pêcheurs de Gaspé. Fières du résultat, Geneviève et Lise sont maintenant convaincues qu’un rêve peut devenir réalité. Lorsqu’on suit sa passion tout est possible! Enfin, c’est avec plaisir que nous annonçons qu’une suite est prévue pour 2012, avec deux sessions d’initiation et une session pour les pêcheurs d’expérience qui désirent parfaire leurs connaissances.

Photo : Jean-Guy Béliveau

De plus, des pêcheurs d’expérience de la région se joignent à l’équipe bénévolement pour accompagner et partager généreusement leur savoir avec les élèves durant les deux jours de pratique. Nous désirons donc remercier les bénévoles suivants qui ont apporté leur soutien à cette première édition: Martin Bunton, Pascal Joncas, Alain Leblanc, Éric Mauger, Michel Poirier, Kevin Plante, Micheline Proulx, Roger Quenneville et Dany Smith.

UNE RÉUSSITE TOTALE!

Les élèves et quelques-uns des bénévoles.

Les formatrices Lise Nadeau à gauche et Geneviève Fournier à droite.

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La mouche fétiche DE MARIO VIBOUX

Ce streamer a été créé en 1999 par Mario Viboux, directeur de la Maison des Jeunes Point de Mire. Il y a fondé un programme d’initiation à la pêche à la mouche pour les jeunes, qui connaît un succès retentissant. À l’origine, cette mouche a été conçue pour leurrer les gros poissons et elle s’est avérée particulièrement productive avec salmo salar. Elle a à son actif plusieurs beaux saumons de la Gaspésie et de la Côte-Nord. Son haut fait d’armes est un saumon de 35 livres, capturé dans la rivière Aux Rochers. La VSQB s’avère surtout efficace en fin de journée ou par temps sombre, en lui donnant beaucoup de mouvement. Comme monsieur Viboux le dit : « Il ne faut surtout pas hésiter à la stripper, même si on vous dit de ne JAMAIS stripper une mouche à saumon... »

TOILETTE Hameçon : Mustad 79580 (ou équivalent), # 2 à 8 Fil : Uni noir 8/0 Queue : Fibres d’une plume de faisan doré Corps : Fil lamé plat argent Gorge : Poils blancs d’une queue de chevreuil Aile : Flashabou « pearl » recouvert de poils d’une queue de chevreuil teinte bleu poudre, de quelques fibres de Kristal Flash jaune et d’une pincée de poils d’une queue de chevreuil teinte en jaune Crête : Quelques fibres d’une plume de queue de paon Joues : 2 plumes de flanc d’un malard teintes orange vif Épaules : 2 plumes de coq de Sonnerat (optionnel) Tête : Recouverte de laque noire

Photos : Marc-Antoine Jean

Mario Viboux

La vSQb

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L’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent :

UNE NOUVELLE MENACE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE Par Danielle Giroux, Attention FragÎles et Sylvain Archambault, SNAP Québec

L

e 29 septembre 2011, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) remettait au ministre de l’Environnement du Canada un rapport accablant sur la situation du saumon atlantique. Selon le COSEPAC, la majorité des populations de saumons du golfe du Saint-Laurent seraient en situation préoccupante tandis que la population de l’île d’Anticosti serait même en voie de disparition. Le rapport du COSEPAC fait état de nombreuses menaces pesant sur le roi des poissons et l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent pourrait bientôt s’ajouter à cette longue liste de menaces. En effet, l’industrie pétrolière avec son cortège de relevés sismiques, de plateformes de forage ou de pipelines pourrait bientôt s’implanter au cœur du golfe du Saint-Laurent. Encore vierge de cette industrie, le visage du golfe serait alors à jamais transformé. Le golfe du Saint-Laurent est un milieu de vie essentiel pour le saumon atlantique en migration entre ses rivières natales et la haute mer dans l’Atlantique Nord. Que ce soit comme juvénile (smolt), alors qu’il entreprend sa première migration vers la mer, ou comme adulte alors qu’il revient frayer dans sa rivière d’origine, le saumon traverse le golfe du Saint-Laurent en empruntant les « autoroutes » que constituent le chenal Laurentien et le chenal d’Esquiman. La santé du golfe du Saint-Laurent est donc critique pour le saumon à plusieurs étapes de son cycle de vie.

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Première phase de l’exploration pétrolière, les levés sismiques avec leurs ondes sonores de forte puissance, peuvent avoir un impact direct sur les saumons en migration, notamment au niveau des gênes de leurs organes auditifs. Par la suite, les forages en haute mer, que ce soit pour l’exploration ou l’exploitation des hydrocarbures, impliquent des risques de déversements majeurs avec des impacts sur la qualité des eaux et sur les milieux côtiers tels que les estuaires des rivières à saumon. Les courants antihoraires extrêmement complexes du golfe et le caractère semi-fermé de cette petite mer intérieure rendent le golfe du Saint-Laurent particulièrement fragile à tout incident majeur. À Terre-Neuve-et-Labrador, un projet de forage exploratoire au gisement potentiel Old Harry, situé en plein chenal Laurentien, à moins de 80 km des Îles-de-la-Madeleine, est actuellement en cours d’évaluation environnementale. En effet, la compagnie Corridor Resources, détentrice des permis exclusifs d’exploration, espère bien pouvoir entreprendre un premier forage exploratoire dès 2012. Au Québec, dans la portion québécoise du golfe, les activités d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures sont sous moratoire depuis 1998. Celui-ci pourrait toutefois être levé en 2013, en tout ou en partie, à la fin du programme d’évaluation environnementale stratégique (ÉES2) actuellement en cours.


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La Tabatière

HavreSaint-Pi

Rappelons qu’en 2010, le gouvernement du Québec a décrété une « interdiction permanente » sur l’exploration et l’exploitation gazière et pétrolière dans la portion de l’estuaire et du fleuve SaintLaurent en amont de l’île d’Anticosti. Le restant du golfe, tout aussi sensible, ne devrait-il pas jouir de la même protection? La Coalition Saint-Laurent, qui a pris naissance aux Îles-de-la-Madeleine il y a plus d’un an, réclame un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures

Port au Choix

Natashquan

Sept-Îles Détr oit de Ja

Port-Menier

Interdiction permanente

Détroit d’Ho ngu

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Corner Brook

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Baie-Comeau

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Sainte-Annedes-Monts

Rimouski

Moratoire

Gasp

Rivièredu-Loup

Stephenville

Golfe du Saint-Laurent

Old Harry

New Richmond

Tadoussac

Burgeo

Bathurst

Summerside Charlottetown

Mer du Labrador

Baie d’Hudson

Encore une fois, ce sont les frontières administratives tracées par l’homme qui sont responsables du morcellement de l’évaluation des impacts de cette industrie. Aucune évaluation portant sur l’ensemble du golfe n’est actuellement envisagée. Le golfe est pourtant reconnu comme un joyau abritant des écosystèmes complexes, riches et uniques qui sont déjà largement fragilisés. Cette mer semi-fermée, six fois plus petite que le golfe du Mexique, est partagée entre cinq provinces, dont de nombreux utilisateurs jouissant de ses ressources renouvelables.

BlancSablo

Tracé de 1927 du Cons

Dé tro it d eB ell eI sle

Le rapport préliminaire produit par la firme d’ingénierie Genivar a été rendu public le 3 octobre dernier et fait l’objet d’une consultation publique jusqu’au 2 décembre 2011. Le rapport semble ouvrir la porte à cette industrie dans 57 % de la partie québécoise du golfe où la sensibilité du milieu a été jugée « faible », une analyse déjà vivement critiquée par des scientifiques et de nombreux groupes. Le processus de consultation publique fait également l’objet de nombreuses insatisfactions, notamment parce qu’il n’est pas possible pour la population de s’exprimer sur la pertinence de lever ou non le moratoire dans le golfe.

Sydney

Moncton Port Hawkesbury

Fredericton Pictou

Océan Atlantique

Antigonish

Truro Saint John

Québec

Kentville

Montréal Océan Atlantique

Old Harry Interdiction permanente Sous moratoire et en consultation (ÉES2)

0

52 km

Halifax

Voies de migration du saumon Limites interprovinciale Rivières à saumon

dans l’ensemble du golfe du Saint-Laurent. Cette coalition interprovinciale réunit 65 groupes et plus de 3 100 individus, autochtones et non autochtones, issus de tous les secteurs d’activités (pêche, tourisme, élus, ONG, etc.). La demande de moratoire reçoit l’appui de nombreux groupes des Premières Nations dont l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), le Mi’gmawei Mawiomi Secretariat (MMS) et l’Atlantic Policy Congress (APC) of First Nation Chiefs Secretariat. La Coalition Saint-Laurent demande notamment au gouvernement de réaliser une véritable étude d’impact sur l’ensemble du golfe du Saint-Laurent, d’œuvrer à une réelle gestion intégrée de ses ressources et de consulter adéquatement les communautés des cinq provinces du golfe sur le choix d’implanter ou non cette lourde industrie des hydrocarbures. Car en bout de ligne ce sera l’ensemble des communautés côtières qui aura à assumer le risque et les impacts inhérents aux activités pétrolières. Plus que jamais, la voix des communautés et des utilisateurs du golfe doit se faire entendre dans toute décision concernant son avenir, en gardant à l’esprit que le projet Old Harry ne sera jamais que la pointe de l’iceberg. N. B. : La FQSA développe actuellement sa position sur ce sujet. www.coalitionsaintlaurent.ca www.ees.gouv.qc.ca/consultation.asp www.cnlopb.nl.ca/environment/corridorresinc.shtml Saumons illimités 41


Gastronomie

Saumon fumé sur poire caramélisée, chapeauté de crème sure et compote d’abricot Texte et photos de Gilles Shooner Un délice en perspective! Vous serez en effet agréablement surpris de cette composition originale, reconstituée après un souper d’adieu chez nos amis Marc et André-Louis de la Maison d’Agathe de l’Île Verte. Une façon très agréable d’aborder le saumon fumé à froid, différente du classique saumon accompagné d’huile, d’oignon, de câpres, de poivre et de citron. Une entrée facile et vite préparée, digne des disciples d’Escoffier!

INGRéDIENTS (POUR 4 PERSONNES) • • • • • • •

1 grosse poire Bartlett, non pelée et pas trop mûre 1 c. à soupe de beurre 1 bloc de 250 g de saumon fumé Pincée de sucre d’érable râpé (ou sirop d’érable) 1 c. à thé de crème sure Ciboulette 1 c. à thé de compote d’abricot ou de coing

Gilles, le Chef, Shooner

PRéPARATION Couper la poire en deux et enlever le cœur, en creusant délicatement à l’aide d’une petite cuillère à pomme parisienne. Pour chaque demi-poire, à partir du côté entaillé, couper deux tranches d’environ 5 mm d’épaisseur. Faire fondre vivement le beurre dans une poêle antiadhésive. Y déposer les quatre tranches de poires. Cuire des deux côtés, sans les abîmer, en surveillant jusqu’à l’obtention d’une caramélisation moyenne. Tailler le saumon fumé en petits dés (comme pour un tartare). Déposer chaque tranche de poire au centre d’une assiette et y entasser le saumon, sur une hauteur d’environ 5 cm. Parsemer ce monticule de saveur d’une pincée de sucre d’érable finement râpé ou, à défaut, d’une goutte de sirop d’érable. Surmonter l’appareil d’une cuillère à thé de crème sure, sur laquelle il n’est pas interdit de laisser encore une fine traînée de poudre de sucre d’érable et quelques brins épars de ciboulette délicatement ciselée. En marge de ce montage, ajouter une cuillère à thé de compote d’abricot ou de coing. Servir avec un Sauvignon blanc frais de la Nouvelle-Zélande. Appétissant n’est-ce pas? 42 Saumons illimités

Bon appétit!


Opinions

du lecteur

PROTECTION DU GOLFE DU SAINT-LAURENT ET DE LA MIGRATION DU SAUMON ATLANTIQUE Par Quentin Condo Chers représentants de la conservation du saumon atlantique, Je me présente, Quentin Condo, membre du Conseil de bande des Micmacs de Gesgapegiag en Gaspésie au Québec. J’habite au bord de la rivière Cascapédia, nage dans son estuaire, canote dans sa baie et y travaille comme guide. Je siège également à son conseil d’administration, où je m’efforce de prendre des décisions judicieuses pour tout ce qui touche au saumon atlantique et à l’industrie de la pêche, qui soutient fortement nos petites communautés. La rivière Cascapédia crée 140 emplois pour les habitants de Cascapédia-Saint-Jules et la communauté autochtone de Gesgapegiag. Les industries de la pêche et du tourisme sont le rouage indispensable de l’économie gaspésienne, tout comme celles de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve, du Labrador, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard, de certaines régions de la Nouvelle-Angleterre et du Maine. L’Islande, la Russie, l’Écosse et bien d’autres pays partagent un intérêt commun avec notre peuple de ce côté de l’Atlantique, soit la pêche à la mouche au Salmo salar, le roi des poissons. Les personnes qui visitent ces régions pour y pêcher cette espèce ont donné des millions et des millions de dollars pour appuyer la recherche sur le saumon atlantique sauvage et assurer sa conservation. Or, les efforts déployés par tous ces individus, ces entreprises, ces associations et groupes de recherche et de protection de l’environnement risquent aujourd’hui de tomber à l’eau! Les gouvernements fédéral du Canada et provincial du Québec prévoient explorer et exploiter les réserves de pétrole et de gaz au large du golfe du Saint-Laurent. La région qu’ils entendent forer est la route empruntée

par TOUS les saumons atlantiques en migration de la côte est de l’Amérique du Nord. Une telle action détruirait l’écosystème fragile du golfe du Saint-Laurent qui abrite plus de 2000 espèces d’animaux et de poissons. La bande de Gesgapegiag s’est alliée à d’autres organisations pour demander un moratoire complet sur ces projets, jusqu’à ce que d’autres recherches aient été menées et que les personnes touchées par le forage aient été consultées. Nos collaborateurs sont : la Coalitition Saint-Laurent, la Save Our Seas and Shores Coalition, la Fondation David Suzuki, tous les Chefs de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (AFNQL), tous les Chefs des Premières nations au N.-B., en N.-É., à l’Î.-P.-É. (APC) et les Chefs micmacs en Gaspésie (MMS). Plus de 65 organismes se sont joints à la Coalition Saint-Laurent. Unissons-nous pour protéger ce qui nous est sacré. Si nous ne mettons pas fin aux activités que le gouvernement tente de mener à terme, nous leur aurons permis de détruire un magnifique écosystème, l’un des derniers libres de forage dans le monde. Un nombre impressionnant de personnes ont déjà trop investi de temps et d’argent dans la conservation du saumon atlantique. Il faut passer à l’action, et non croiser les doigts en espérant que les choses se placent d’elles-mêmes! Je suis père de cinq fils qui auront un jour à leur tour des enfants, des petits-fils à qui j’espère ne jamais devoir raconter la disparition du saumon atlantique, comme l’a fait mon grand-père pour la morue. Je vous en prie, aideznous à protéger nos ressources pour les générations futures.

Paix et amitiés, Quentin Condo Saumons illimités 43


OUI POUR LA GRACIATION, MAIS…! Par Lyne Trudeau Dans le numéro d’été 2011 du magazine Saumons illimités, les articles portant sur la graciation m’informent, mais me rendent perplexe. 1) Premièrement, ces articles sont très techniques. Un nouveau pêcheur de saumon peut croire que ce sport est très compliqué et que la graciation est extrêmement difficile à réaliser. On devrait faire attention à ne pas trop complexifier la graciation, si on veut en faire la promotion.

2) Deuxièmement, ces articles mettent l’accent sur la supposée fragilité du saumon atlantique. Nous voyons très souvent des émissions de télévision, des vidéos ou des films sur la pêche où différentes espèces de poissons sont remises à l’eau. Ces poissons sont souvent exposés à l’air pendant plusieurs secondes et, lorsque remis à l’eau, ils démontrent malgré tout une grande vitalité. Selon mon guide Pierre d’Amours, biologiste, ainsi que mon ami saumonier, le médecin Marc Dancose, le saumon ne fait pas exception à cette observation. Ils m’appuient dans mon opinion que le saumon n’est pas plus fragile que les autres espèces de poisson. Vive les saumons et les saumones! D’une saumonière membre de la FQSA depuis plusieurs années.

ERRATUM Dans le dernier numéro (90) de Saumons illimités, un article sur les mouches tubes, signé par M. André Vézina, est présenté à la page 48. Cet article aurait dû être publié sous la rubrique « Opinions du lecteur ». De ce fait, le texte n’engage que l’auteur et il ne reflète pas la position de la FQSA. Concernant les engins de pêche, la FQSA a fait plusieurs recommandations, dans son mémoire publié en 2004 sur la gestion du saumon atlantique au Québec, notamment sur l’usage des hameçons triples et des soies calantes. L’utilisation des mouches tubes à l’époque n’a pas été examinée car elle ne posait pas de problèmes en particulier. Par ailleurs, pour poursuivre sa réflexion sur le sujet et à la suite d’un mémoire présenté par M. André Vézina au conseil d’administration de la FQSA, un comité de travail a été mis en place pour examiner l’ensemble des éléments touchant les engins de pêche dont l’utilisation des mouches tubes. AVIS : LES OPINIONS ÉMISES DANS LA RUBRIQUE « OPINIONS DU LECTEUR » N’ENGAGENT QUE LEURS AUTEURS ET NE REFLÈTENT FGRSQ-26-2_Saumonill_ete2011.qxd:DemiPage coul FRAN 5/5/11 8:17 PM Page 1 AUCUNEMENT LA POSITION DE LA FQSA.

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L’Escoffier

LA MOUCHE À SAUMON DES GASTRONOMES Par Bernard Beaudin Ex-président de la FQSA, président directeur général de la Fondation de faune du Québec de 1996 à 2006, auteur et co-directeur du livre Le Saumon, 400 ans d’histoire et de passion au Québec

L’auteur lors d’une sortie de chasse. Fin gastronome, il a créé une recette de rillettes d’outarde, publiée par la Fédération des Chasseurs et Pêcheurs du Québec.

E

n septembre 2010, j’ai participé à un séjour de pêche au saumon sur la rivière Matane, pour initier des amis français soit Jean-Pierre Biffi, président international de l’Ordre des disciples d’Escoffier et son ami JeanPaul Périé, trésorier du chapitre parisien des Escoffiers.

S’ils sont amis, ils sont surtout de grands chefs qui exercent leurs talents à Paris. Jean-Paul est un grand passionné de la pêche à la mouche et du montage de mouches. C’était sa toute première expérience de pêche au saumon, tout comme Jean-Pierre qui, en plus, s’initiait au lancer. Ce dernier a su maîtriser cet art, grâce à sa dextérité de chef qui lui a permis d’acquérir très rapidement les habiletés nécessaires, pour rendre son séjour de pêche très agréable.

HISTOIRE DE LA CRéATION DE LA MOUCHE «ESCOFFIER»

Les parisiens ont surtout une relation gastronomique avec le saumon.

Ce qui a le plus intrigué nos amis, grands experts de la gastronomie, c’est la large variété de mouches à saumon, très colorées et ressemblant rarement à des imitations de bestioles ou de poissons. L’idée m’est venue de leur proposer la création d’une mouche aux couleurs de l’Ordre de la plus grande organisation gastronomique au monde.

Quelques mois plus tard, j’ai soumis un dessin à mon ami André Vézina, premier président de la FQSA et auteur du chapitre sur les mouches à saumon dans le livre «Le saumon, 400 ans d’histoire et de passion au Québec». André a choisi les matériaux et monté une superbe mouche Escoffier.

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Jean-Paul Périé, Bernard Beaudin, Jean-Pierre Biffi et la mouche

Les couleurs de la mouche regroupent celles de trois écharpes des catégories de membres de l’Ordre. Bleu : pour les épicuriens (ex : Bernard Beaudin, Alain Gauthier) Rouge : pour les chefs cuisiniers (ex : Jean-Pierre Biffi, JeanPaul Grappe) Vert : pour les artisans (fromagers, viticulteurs, etc...) André et moi sommes convaincus que cette mouche sera très efficace ! Comme elle n’a jamais été utilisée, faites-nous savoir si vous avez eu du succès avec l’Escoffier.

CONSéCRATION DE LA MOUCHE C’est lors d’un récent séjour de vacances en France en compagnie de ma conjointe que, le 22 septembre 2011, la mouche Escoffier a été consacrée officiellement mouche à saumon de l’Ordre international des disciples d’Escoffier, par son président Jean-Pierre Biffi en présence de Bernard Beaudin et Jean-Paul Périé, à la résidence de ce dernier en banlieue de Paris. Le tout s’est déroulé dans l’esprit Escoffier, soit dans la bonne humeur et autour du foie gras, des gougères, des pailles au romarin, de filets de Saint-Pierre, d’oie confite, de fromages du terroir et d’une tarte aux noix de la région d’origine de Jean-Paul, qui a cuisiné le tout à la manière d’un grand maître. Le champagne, les beaux crus de rouge et de blanc ont arrosé les plats.

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La gastronomie commence par la qualité des aliments qui serviront aux recettes. Au Québec, nous faisons l’envie de bien des pays qui n’ont pas cette richesse de gibiers et de poissons sauvages. Une partie de la grande gastronomie se fait avec ces gibiers et poissons sans OGM, sans antibiotiques, sans hormones et qui s’alimentent de façon naturelle. Si vous avez la chance de garder vos saumons sans nuire à la conservation, ce qui est possible au Québec, dites-vous que vous avez un poisson à la chair exceptionnelle qui dépasse en qualité tout saumon d’élevage. Donnez-lui une destinée gastronomique digne du roi de nos eaux ! Pour vous procurer la mouche, vous pouvez la commander à l’Atelier du Moucheur à Rimouski qui m’en a fabriqué de superbes. Ou demandez à votre fournisseur préféré de la monter à partir de la photo et de la description de sa toilette.

TOILETTE DE LA MOUCHE ESCOFFIER Par Bernard Beaudin et André Vézina Ferret : Tinsel fin oval or Queue : Plume de crête de faisan doré Bout : Soie floche rouge vif Côtes : Tinsel large oval or Corps : Laine bleue royale Aile : Un tiers en poil de queue de chevreuil rouge, avec deux tiers de poil de queue de chevreuil vert irlandais par-dessus Joue : Plume de coq de sonnerat Collerette : Hackle jaune longues barbes enroulé selon la méthode palmer Tête : Fil noir


AUGUSTE ESCOFFIER Georges-Auguste Escoffier, né à Villeneuve-Loubet le 28 octobre 1846 et mort à Monte-Carlo le 12 février 1935, était un chef cuisinier, restaurateur et auteur culinaire français. Ce «roi des cuisiniers» et «cuisinier des rois» a modernisé et codifié la cuisine française. Chef le plus célèbre de son temps, Auguste Escoffier a définitivement imposé la connaissance de la cuisine française au niveau international, tant par celle pratiquée dans ses restaurants que par son travail d’écrivain culinaire, prolongeant ainsi et dépassant l’œuvre d’Antonin Carême et de Jules Gouffé. Cependant, en modifiant l’ordonnance des menus, la préparation des mets, en limitant leur richesse, en éliminant la farine des sauces au profit des fonds et des glaces de viande, en modifiant la structure de travail dans les brigades, il a innové et il se trouve à la base de la transformation de l’art culinaire depuis 1918. Il a réussi à faire partager très largement sa conception de cet art, soit la recherche de la perfection dans la préparation et du plaisir de l’esprit lors du repas. Il a fait œuvre d’écrivain influençant les générations suivantes. Il a également développé le concept de brigade de cuisine, en rationalisant la répartition des tâches dans l’équipe et en veillant à l’image de marque du cuisinier (propre, méticuleux, non-buveur, non-fumeur et ne criant pas). Il a inspiré la création de l’Ordre des disciples d’Auguste Escoffier. Pour en savoir plus : Auguste Escoffier – Wikipédia

ORDRE INTERNATIONAL DES DISCIPLES D’AUGUSTE ESCOFFIER L’Ordre international des disciples d’Auguste Escoffier a été créé en 1954. L’association véhicule l’esprit Escoffier, soit l’égalité entre toutes les catégories de membres, la transmission des connaissances en matière de cuisine et de gastronomie ainsi que le soutien d’œuvres caritatives. Il y a des membres et des chapitres dans plus de 20 pays, regroupant environ 20 000 membres.

Le développement de l’Ordre est récent au Québec, où il regroupe 50 membres. L’avenir s’avère très prometteur, car les Québécois sont de grands amateurs de bonne cuisine, en ces terres d’Amérique du Nord .

La prochaine cérémonie d’intronisation aura lieu en mars 2012, chez Magnan à Montréal. Si vous désirez rejoindre l’Ordre, Au Québec, le président est Alain Gauthier, président directeur faite connaître votre intérêt en faisant parvenir votre CV gastrogénéral du restaurant-taverne Magnan, à Montréal, et le vice-pré- nomique à Alain Gauthier, président des disciples d’Escoffier, à sident est Jean-Paul Grappe, chef cuisinier et auteur. Jean-Paul l’adresse suivante : alain.gauthier@magnanresto.com Grappe, originaire de Dijon en France, œuvre comme cuisinier depuis 1956. Il a enseigné la cuisine spécialisée à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), de 1984 à 2006. Pierre-Paul Turcotte, Il est l’auteur de plusieurs ouvrages culinaires : Gibier à poil et à plume : découper, apprêter et cuisiner Champignons La cuisine traditionnelle du Québec Petits fruits rouges Basilic, Thym, Coriandre et autres herbes Poissons, mollusques et crustacés : les connaître, les choisir, les apprêter, les déguster

1er président de la Société de gestion de la rivière Matane, ex viceprésident de la FQSA et probablement le seul membre des Escoffiers de Matane. Alain Gauthier, président des Escoffiers du Québec et saumonier passionné !

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Saveurs de la Madeleine On dit souvent que le monde est petit et, à travers ce petit monde, on trouve la façon d’affirmer que Québec c’est petit, de sorte que peu importe les groupes socioculturels dans lesquels je me trouve, le monde du saumon finit toujours

Texte et photos de Marc-Antoine Jean

T

out a commencé lorsque j’ai amorcé les préparatifs pour mon BBQ annuel d’été. Cette année, je ne voulais pas m’encombrer de la tâche de préparer la nourriture pour 50 personnes; alors, un ami à moi m’a référé un de ses amis traiteur, Sothea Deng, ses amis l’appelant tout simplement Soto. Après quelques conversations téléphoniques avec lui, on en convient d’un menu pour cette fête qui a eu lieu le premier juillet dernier.

par revenir vers moi. L’été dernier, j’étais loin de me douter qu’une expérience culinaire avec un ami photographe allait me mener à ma plus belle expérience de pêche au Camp de la Haute Madeleine, où j’ai finalement pris mon premier saumon (il était temps!).

L’un des chalets de la pourvoirie de nuit 48 Saumons illimités


Le trouvant fort sympathique, je lui ai demandé s’il allait être présent lors de la soirée et il me répondit par la négative. Il avait un contrat tout l’été dans une pourvoirie de pêche au saumon en Gaspésie, soit le Camp de la Haute Madeleine. Connaissant déjà un peu le propriétaire puisque son fils est l’un de mes amis, et ayant maintenant un lien d’affaire avec le chef cuisinier, j’aurais été bien fou de ne pas aller là-bas, surtout que peu de temps après je recevais une invitation formelle. Et c’est ainsi que, le 29 juillet, je me rendis pêcher la rivière Madeleine à la pourvoirie le Camp de la Haute Madeleine.

LE CAMP Dès mon arrivée, en ce superbe après-midi d’été, Soto était là pour m’accueillir et j’en profitai pour faire sa connaissance. Étaient également présents mes hôtes, monsieur Laurier Lavoie et son épouse Mariale, deux êtres extrêmement charmants. Comme le souper n’était prévu que bien plus tard dans la journée, Soto me guida lui-même jusqu’à mon chalet. La pourvoirie est composée essentiellement de trois chalets en bois rond et d’un lodge principal situé en surplomb, lequel est accessible par un grand escalier de bois. Les chalets sont tous confortablement aménagés avec salon et cuisine, et équipés de lits douillets au 2e étage. L’on retrouve même, dans les salles de bain, des trousses contenant tous les accessoires et produits de toilette que les clients auraient pu par mégarde oublier. S’ajoutent à tout cela quelques facilités, remises et autres, l’ensemble étant bien situé sur la berge du lac du Diable. Il y a également un héliport adjacent où Laurier garde son Robinson pour les besoins de la pourvoirie. On retrouve au rez-de-chaussée du bâtiment principal une grande aire ouverte comprenant la salle à manger, le salon et la cuisine (une grande cuisine). La place est décorée sobrement et avec goût, incluant quelques artéfacts rappelant les plaisirs de la pêche au saumon. C’est l’endroit où nous nous retrouvions chaque soir après la pêche, pour prendre l’apéro alors que Soto préparait le souper, dans sa «plus que grande cuisine» partageant l’aire ouverte avec le salon et la salle à manger. Le lodge est muni d’une agréable terrasse à l’extérieur où un gazebo protège les visiteurs des quelques moustiques qu’il pourrait y avoir pendant le repas du midi. On retrouve également un immense BBQ que le chef utilise de façon très judicieuse (c’est-à-dire souvent). En bas de la terrasse, ce dernier a même aménagé un petit fumoir à chaud.

L’intérieur du lodge Saumons illimités 49


PARLONS-EN DU CHEF !

Carré d’agneau

Sothea Deng, dernier arrivé dans l’équipe du Camp de la Haute Madeleine, est un chef cuisinier de Québec possédant dans la Vieille Capitale une entreprise de traiteur à domicile haut de gamme, Cook’ning. Cambodgien d’origine et québécois de cœur, ses expériences culinaires ainsi que sa passion l’ont amené à voyager en Amérique et en Europe afin de peaufiner son art. C’est ainsi que ses péripéties ont amené ce jeune père de famille de 28 ans à devenir cette année le chef de la pourvoirie. Nul doute que sa venue donne un argument de poids supplémentaire pour vouloir y aller, combinant les plaisirs de la pêche et de la gastronomie, lors d’un séjour inoubliable. Pour le chef, l’une des choses les plus importantes dans la réalisation de son art est la qualité des ingrédients avec lesquels il travaille. Pour cette raison, il a sur place son fumoir ainsi qu’un petit potager où il peut cueillir légumes et herbes fraîches. Il s’est également assuré d’être capable de s’approvisionner avec tous les produits dont il aurait besoin et qu’il trouverait dans la Capitale. C’est ainsi que, lors du premier souper, j’ai été reçu avec un «quatre services» : flanc de porc BBQ, salade de pieuvre et pesto, carré d’agneau au romarin, et comme dessert, un quatre-quarts au foie gras avec confit de pêches et macarons. Ajoutons aussi les rouleaux de printemps au thon rouge, filets de morue aux amandes, et autres délicieux plats de mon séjour, toujours bien accompagnés avec un bon vin.

Le dessert : quatre-quarts au foie gras et pêches caramélisées

ET IL FAUT bIEN PÊCHER UN JOUR, NON ? La rivière Madeleine est une petite rivière qui se déverse dans le golfe Saint-Laurent, au nord de la Gaspésie, soit à 90 kilomètres à l’Est de Sainte-Anne-des-Monts. C’est une petite rivière à l’allure sauvage qui coule sur quelque 150 kilomètres, prenant sa source dans les montagnes. Quoique son lit soit relativement sombre, l’eau qui y coule est plutôt claire.

Maxime, mon guide

50 Saumons illimités

Mon premier matin de pêche, nous nous sommes rendus dans le secteur 1 de la rivière, secteur contingenté exclusivement réservé aux clients du Camp de la Haute Madeleine, à l’exception du dimanche où il est utilisé pour les besoins de la Société de gestion de la rivière Madeleine. Mon guide, Maxime Fournier a son camp aux abords de la fosse Bassin du secteur 1, c’est d’ailleurs là que nous avons lancé nos premières mouches. Le temps était parfait pour la pêche : pas de vent et un ciel couvert annonçant une très légère pluie.


Soto en action

Maxime est un jeune guide, n’ayant même pas trente ans, employé par la pourvoirie. C’est un homme simple, amoureux de nature et des grands espaces, ayant fait ses classes comme guide au saumon sur la rivière Delay, dans le nord du Québec. C’est d’ailleurs à cet endroit que Laurier Lavoie a fait sa connaissance il y a quelques années. Il lui a par la suite offert d’aller travailler avec lui. Malgré son jeune âge, il guide avec beaucoup de sagesse et il connaît bien son coin de rivière. J’étais un peu rouillé dans mes lancers, premièrement parce que je ne suis encore qu’un débutant, mais aussi parce qu’il s’agissait de mes premiers jours de pêche de l’été. Il m’a fallu une bonne heure sur la rivière avant de me remettre à lancer avec aisance, encouragé par les bons conseils de mon guide. Vers la fin de l’avant-midi, ayant déjà essayé une Black Bear Green Butt et une Green Highlander, il décida de m’installer une Stonefly noire au corps vert. Il n’en fallut pas plus pour que, quelques lancers plus tard, un poisson s’en empare ! Mon premier combat ! Selon ses estimations, j’avais quelque chose comme «un 10 livres» accroché à ma soie mais, comme j’oubliais de le saluer lors d’un saut, il arriva à se décrocher... Je fis la baboune bien entendu ! Il restait encore une Stonefly dans la boîte à mouches de Maxime et il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu’un poisson vienne s’y accrocher... 12 livres de bonheur ! Combat extrême, sueurs dans le dos, cris d’excitation, il était encore accroché. « Ramène-le ici ! », dit mon guide en agrippant le leader. J’étais fou comme un balai ! La veille lors du souper, Mariale, l’hôtesse, me disait justement : « Ce serait donc agréable que ton premier saumon soit pris au Camp de la Haute Madeleine; ça ferait quelque chose de beau à écrire. ». Nous nous demandâmes s’il fallait prendre l’épuisette ou l’appareil photo en premier. Ni l’un ni l’autre

ne fut fait finalement, et le saumon retourna dans sa rivière (la remise à l’eau étant obligatoire dans ce secteur de la rivière). En allant dîner, l’expérience de l’avant-midi fut notre principal sujet de conversation. Dans le camp de Maxime, Sothea était venu nous porter un réconfortant repas chaud. L’après-midi se déroula dans le calme, sans aucune action supplémentaire, la conscience en paix et l’esprit relax, avec bonne humeur; point de capture mais, ce n’était tellement pas grave. La vie est belle !

UNE SORTIE DE PÊCHE AvEC SOTO Ma deuxième journée de pêche se fit dans le secteur public 3, par une magnifique journée ensoleillée, en compagnie de Soto qui avait son avant-midi libre et Alain, un guide expérimenté de la rivière qui travaille à la fois pour le Camp et pour la ZEC. Nous avons passé la plus grande partie de la journée à la fosse Bébé qui est relativement longue et facile à pêcher à gué. Nous n’eûmes aucune action mais ce n’était pas grave. J’en ai profité pour apprendre le lancer à la sèche et pour regarder des becsscies courir sur l’eau, petite vie paisible quoi. J’occupai une grande partie de mon après-midi à faire de la photographie (il faut bien les illustrer ces articles-là !). Je me suis donc promené sur plusieurs parties de la rivière avec mon guide, tombant même à l’eau une fois (non ce n’est pas sur photo !).

COMME TOUTE bONNE CHOSE A UNE FIN Mon départ était prévu pour le lendemain. Un autre groupe de pêcheurs était arrivé dans la journée, d’autres gens reçus, d’autres fantastiques repas, d’autres rocambolesques histoires de pêche, une toute nouvelle aventure à naître ! Saumons illimités 51


La fosse du Bassin, secteur 1

Ce soir-là, le nombre de convives, d’histoires et de bouteilles s’était multiplié. Il était temps de faire le point sur mon agréable séjour avec mes hôtes. Les rires et la bonne humeur étaient de la partie; après tout, un premier saumon ça doit se fêter ! Nul doute que des premiers saumons il s’en prendra d’autres ici et nul doute qu’ils seront bien célébrés. Dans la joie de la soirée, nous avons même eu droit à quelques airs de piano, habilement joués par nul autre que notre hôte, monsieur Laurier Lavoie, pharmacien de profession, à l’âme épicurienne et au cœur artiste. Le lendemain, je devais quitter, mais c’est fort certain que je retournerai séjourner au Camp de la Haute Madeleine, là où le temps semble s’arrêter pour nous laisser le temps de vivre. Québec devait être ma destination de retour mais, sur un coup de tête, ce n’est pas le chemin que j’ai pris. NON ! Dans l’euphorie de mon séjour, j’étais en route pour Bonaventure rejoindre la famille; j’avais tant de choses à raconter ! Et aussi, une rivière à pêcher avec mon père. 52 Saumons illimités

La pourvoirie vue des airs


Babillard La Fondation de la faune du Québec vous invite à préparer votre saison 2012 ! Du 15 février au 15 mars, magasinez sur www.fondationdelafaune.qc.ca/encan, et obtenez des forfaits de pêche, de chasse, de villégiature, et des produits pour vos activités de plein air à des prix incomparables ! Plus de 100 lots offerts ! Inscrivez-vous dès maintenant !

Les Moucheurs du Montréal Métropolitain (MMM) vous invitent à plusieurs activités intéressantes, en décembre 2011 et janvier 2012. 1) Rencontres hebdomadaires, toujours très populaires : Les jeudis des MMM, à 10h00 et les vendredis de montage libre, à 19h00. Centre Saint-Mathieu, 7110, 8e avenue, Montréal. Apportez vos étaux, vous êtes les bienvenus. 2) Amusante soirée Vins et fromages : pour les membres et leurs conjoints; plusieurs prix de présence; vendredi, le 16 décembre 2011, à 19h00, dans la grande salle du Centre Saint-Mathieu. 3) Soirée portes ouvertes, vendredi, le 13 janvier 2012, à 19h00. Grande salle du Centre Saint-Mathieu. 4) Kiosque de l’Association des MMM, lors de divers événements :

Salon de la Pourvoirie, du 26 au 29 janvier 2012, au Palais des Congrès de Montréal Salon Camping Chasse et Pêche, du 23 au 26 février 2012, à la Place Bonaventure. Pour toutes informations et inscription sur nos cours de montage, voir notre site Internet: moucheurs-mtl-metro. org ou contacter Mouche-O-Phone 514 721-8695.

L’Association de protection de la rivière Moisie tient à vous informer que son souper bénéfice aura lieu samedi le 11 février 2012 à 17h30, à la salle de réception du Carrefour La Baie, à Sept-Îles. « Notre souper est un événement d’envergure et c’est grâce à votre appui que nous pourrons atteindre les objectifs de la soirée. Nos artistes invités, Messieurs Gaston Lepage et Patrice l’Écuyer, ainsi que la charmante Louise Laparé, animeront la soirée avec leur humour communicatif. » Pour toute information, veuillez communiquer par téléphone au numéro 418 962-3737 ou à l’adresse courriel aprm@globetrotter.net

Forum Québec Pêche, les 4 et 5 février 2012, à l’hôtel Castel de Granby.

VENEZ DÉCOUVRIR LE SEUL POURVOYEUR DANS LA VALLÉE DE LA MATAPÉDIA • Auberge et Spa • Cuisine et produits du terroir • Membre de FPQ • Pêche au Saumon et à la truite Situé seulement à 5 minutes du secteur Glen Emma À quelques pas d’une des rivières les plus productive de la Gaspésie 726 Chemin du Rang A Routhierville, Québec G0J 2A0 418 756-3174

www.aubergedelarivierematapedia.com

• Guidage et École de pêche • Chasse à l’Ours Noir, Orignal et Petit • Gibier sur un territoire exclusif

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NOUVEAU POUR LA SAISON 2012 PÊCHE DU SAUMON NOIR SUR LA RIVIÈRE CASCAPÉDIA - DU 1er AU 31 MAI

Pêche exclusive* dans le secteur principal de la rivière cascapédia et dans la branche du lac secteur D1 du 4 juin au 30 septembre * Nous sommes le seul pourvoyeur membre de la Fédération des pourvoiries du Québec à offrir ce type de forfait

Réservez rapidement, les perches sont limitées à 6 par jour

PÊCHE AU SAUMON ATLANTIQUE SUR LES RIVIÈRES BONAVENTURE, PETITE CASCAPÉDIA & CASCAPÉDIA CONTACT : Gérard Gonzalez | 888 441 2555 | 418 392 5544 info@lacsrobidoux.com | www.lacsrobidoux.com


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