LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE
Saumons VOLUME 35, NUMÉRO 3 • AUTOMNE 2012
illimités 94
La saison de pêche 2012 Les meilleurs nœuds…
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L’aquaculture
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Numéro 94 Photo couverture : Fosse Gorge (secteur 7) de la rivière York Photo de Jean-Guy Béliveau Revue officielle de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique et de la Fondation François de Beaulieu-Gourdeau, dont le siège social et le secrétariat sont au 42-B, rue Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Téléphone : 418 847-9191 • Télécopieur : 418 847-9279 secretariat@saumon-fqsa.qc.ca | www.fqsa.ca Éditeur et rédacteur en chef: Ghyslain Provençal Comité de rédaction : André A Bellemare, Bernard Beaudin, Gérard Bilodeau, Yvon Côté, Pierre Manseau, Gilles Shooner, Richard Sirois et Sylvie Tremblay. Publicité : Ghyslain Provençal Tirage : 4 000 copies Convention Poste-publications 40063917 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À : FQSA, 42-b, Racine, Québec (Québec) G2B 1C6 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada Adhésion FQSA : 40 $ (hors Canada ajouter 15 $) • La Fédération ne s’engage pas à publier tous les écrits qu’elle reçoit. • Si cela est jugé pertinent, la Fédération se garde le droit de répondre à tout propos. • La Fédération ne publiera pas les propos qui sont jugés diffamatoires, qui contiennent des erreurs, qui sont fondés sur des opinions racistes ou qui pourraient inciter à la violence. • Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs. • Dans cette revue, la forme masculine n’est utilisée que pour alléger les textes. LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FQSA Président : Yvon Côté Secrétaire : David Veilleux Trésorier : Georges Malenfant Vice-présidence à la pêche sportive : David Saint-Laurent, V.P. • Bas-Saint-Laurent et Gaspésie : Dial Arsenault • Côte-Nord : Gilles Poirier • Montréal : François Chapados, Lyne Trudeau, Berchmans Rauzon • Québec et Saguenay : Gilles L. Duhaime, Sylvie Tremblay Vice-président aux affaires autochtones : Jean-Marie (Jack) Picard Vice-présidence à la gestion des rivières : Michel Ouellet, V.P. • Rive sud : Marco Bellavance et Paul M. Leboutiller • Rive nord : Georges Gagnon et David Basile Représentant de la FPQ : Dominic Dugré Gestionnaires : 2 postes vacants Vice présidence aux finances et affaires corporatives : Jean Boudreau Délégués externes : • FSA : Charles Cusson • Maryse Saint-Amant • Étienne Saint-Laurent • Améllie Thériault
Sommaire
4 Mot du président 5 From the president 6 Mot de l’éditeur 9 La saison de pêche 2012 16 Ma folle journée de pêche 18 Mentorat 2012 21 Les meilleurs nœuds 26 Portrait d’un ex-administrateur de la FQSA 28 La mouche fétiche de Claude Hamel 32 Introduction sur le saumon atlantique d’élevage
16
36 Hommage à Monsieur Fernand Guimond 38 Le saumon... Comment et pour qui? 42 La rivière Sainte-Anne 46 La « salmonite aiguë »
Directeur général : Michel Jean Présidents honoraires : Bernard Beaudin, Jean-Pierre Mailhot, Jean Racine, André Vézina
Index des publicités Air Médic................................................................................ 31 Alain Mercier........................................................................... 12 Andrew Giffin.......................................................................... 35 Auberge de la Matapédia........................................................ 17 Avalon.................................................................................... 37 Camp Bonaventure................................................................. 20 Chalets du bout du monde..................................................... 51 Coin du moucheur.................................................................. 63
48 Le bar rayé 52 Vidéo à la pêche... Quel appareil choisir? 54 Projet « Les eaux curatives » 56 Gastronomie 58 La truite de Paul
Fondation de la Faune du Québec............................................ 7 Hydro Québec........................................................................ 64 L’Ami du moucheur................................................................... 7 L’union fait la force FQSA.......................................................... 2 Magasin Latulippe................................................................... 41
60 La mouche Possum Special 62 Babillard
Pierre Bahamas...................................................................... 51 Pourvoirie Corneille................................................................. 53 Pourvoirie Lac Robidoux........................................................... 6 Produits UNI........................................................................... 31 Salmon Lodge.......................................................................... 8 Saumon Québec..................................................................... 20 TFO........................................................................................ 41 Torrent...................................................................................... 8
LE CONSEIL DES GOUVERNEURS 2011 MEMBRES CORPORATIFS Hydro-Québec Camp de pêche de la rivière Moisie inc. Corporation de pêche Sainte-Marguerite inc. MEMBRE INDIVIDUEL M. John E. Houghton
42
32
Mot du président
Photo : Marcographie
REMANIEMENT MINISTÉRIEL ET PLAN DE GESTION DU SAUMON…
Une question de cohérence! M
ère Nature nous avait gâtés en 2011. Les saumoniers se disaient : « Voilà, la situation est en voie de rétablissement; le retour aux belles années est à nos portes ». Eh bien non, pas encore! Il est bien possible que les changements climatologiques à l’échelle de l’Atlantique Nord continuent d’influencer encore annuellement, et de manière difficilement prévisible, les stocks de saumons. La prudence demeure donc de rigueur en ce qui concerne la gestion et l’exploitation de cette ressource naturelle. C’est en quelque sorte la toile de fond qui sous-tend la mise à jour du Plan de gestion du saumon actuellement en cours de révision chez les biologistes de Faune Québec. L’actuel plan de gestion de l’exploitation du saumon a déjà 12 ans. Il est nécessaire de l’ajuster aux réalités actuelles du contexte environnemental et socioéconomique dans lequel se déroule le cycle vital de cette espèce, afin d’en assurer la conservation et aussi d’en permettre une utilisation rationnelle et durable. Au plan biologique, certains des aspects qui seront traités dans ce plan de gestion sont les suivants : le potentiel de production des rivières est-il correctement évalué? Le modèle de recrutement intergénérationnel est-il encore valable? Les actions de gestion de l’exploitation doivent-elles être modifiées? Les interventions par ensemencement de saumons ou par réhabilitation de l’habitat sont-elles les bonnes et sontelles faites correctement? Au plan socioéconomique, les grands enjeux sont les suivants : devant les faibles retours de saumons et le vieillissement des saumoniers qui se répercutent nécessairement sur la fréquentation des rivières à saumon, comment l’État peut-il venir appuyer une majorité d’associations gestionnaires de rivière à saumon en situation financière difficile? Combien de temps ces associations seront-elles encore en mesure de s’acquitter du mandat de gestion publique qui 4 Saumons illimités
leur a été délégué par le gouvernement du Québec? Les coûts de protection devenant de plus en plus une charge onéreuse, l’État sera-t-il en mesure d’appuyer ses mandataires dans l’accomplissement de leur mission publique? Si le Québec peut s’enorgueillir d’avoir un modèle de gestion exemplaire, la base de ce modèle c’est la délégation de gestion à des organismes du milieu. Dans la plupart des cas, ce sont des associations à but non lucratif, quelques fois ce sont des entreprises de pourvoiries ou des Conseils de bandes autochtones. Ces organismes prennent en charge une grande partie des coûts de protection, ils recueillent des statistiques de pêche nécessaires aux analyses biologiques et ils défendent « leurs rivières » contre les agressions à l’habitat du saumon. Si une majorité de ces délégataires ne sont plus en mesure de s’acquitter de leurs mandats de gestion, est-ce que le modèle de gestion québécois « rivière par rivière », pourra encore tenir la route pendant longtemps? Souhaitons que le transfert de Faune Québec vers le Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs permettra de consolider et moderniser les bases, actuellement ébranlées, du système de délégation de la gestion de la pêche du saumon mise en place en 1980 par le ministre Lucien Lessard et de la gestion « rivière par rivière », implantée en 1984, par le ministre Guy Chevrette. Si ce vœu se réalise, le remaniement ministériel fait par la première ministre du Québec, aura pris tout son sens, en ce qui concerne le secteur Faune, car il en va de la conservation de ce patrimoine écologique qu’est le saumon atlantique.
Yvon Côté, président
MINISTERIAL RESHUFFLING AND THE SALMON MANAGEMENT PLAN...
A question of coherence!
M
other Nature really spoiled us in 2011. Salmon anglers were saying, this is it, the situation is finally recovering; the return to the heydays is at our doorstep. Well no, not yet! It is very well possible that climatological changes on the scale of the North Atlantic continue to influence, and in an unpredictable manner, salmon stocks from one year to the next. Caution remains foremost when it comes to the management and exploitation of this natural resource. This is in some sorts, the background premise in the updating of the Salmon Management Plan presently under revision by Wildlife-Quebec biologists. The current salmon management and exploitation plan has been in place now for 12 years. It is more than time to adjust it to the present day realities of the environmental and socio-economic context within which this species completes its life cycle, in order to assure its conservation and to permit a rational and sustainable use of this resource.
becoming more and more an onerous burden to support. Will the state be able to support these delegated managers in carrying out their public mission? Quebec can indeed boast of having an exemplary salmon management model. However, this model is based on the delegation of management to local organisations. In most cases, these are non-profit associations, and sometimes outfitter enterprises or First Nation band councils. These organisations assume a large part of the costs of protecting the river, compiling fishing data necessary for biological analysis, and defending « their river » from habitat aggressions. If a majority of these organisations are no longer able to fulfill their management mandates, can the Quebec «river by river» management model still be maintained in the long run?
At the biological level, some of the issues to be addressed in this management plan are as follows; is the production potential of rivers correctly evaluated? Is the inter-generational recruitment model still valid? Should exploitation management policies be modified? Are the techniques used in salmon stocking and habitat restoration still adequate and are they being undertaken properly ?
Let’s hope that the recent transfer of Wildlife-Quebec to the Ministry of Sustainable Development, Environment , Wildlife and Parks will result in the much needed consolidation and modernisation of the core principals of the salmon fishing management delegation system, established in 1980 by minister Lucien Lessard, and the « river by river » management concept, implanted in 1984 by minister Guy Chevrette. If this does indeed happen, then the ministerial reshuffling by the premier of Quebec will make perfect sense, in regards to the wildlife sector, since it will ensure the conservation of this ecological heritage, the Atlantic salmon.
At the socio-economic level, the principal issues are the following: faced with low salmon runs and an ever-aging salmon angler population, which necessarily affects the attendance on salmon rivers, how can the state come to support a majority of Salmon river manager- associations that are in difficult financial situations? How much longer will these associations be able to fulfill their mandate for the public management of rivers that has been delegated to them by the Quebec government? The cost of river protection is
Yvon Côté, president Saumons illimités 5
Mot de l’éditeur
mais...!
Les années se suivent, Photo : Louise Poulin
La saison de pêche 2012, quoi en dire? Principalement qu’elle fut fort différente de celle de 2011. Comme quoi, les années se suivent mais ne se ressemblent pas, n’est-ce pas? Cette année encore, Saumons illimités a fait appel à des experts « saumoniers » pour vous présenter ce qui s’est passé, d’une région à l’autre du Québec, lors de la saison de pêche 2012.
Dans le présent numéro, vous trouverez plusieurs articles, tous aussi intéressants les uns que les autres, notamment sur l’aquaculture, la présence du bar rayé dans la Baie-desChaleurs et le Mentorat 2012. Également, vous pourrez bénéficier d’un autre article de Pierre Dion, encore une fois très étoffé, sur les meilleurs nœuds avec le fluorocarbone.
6 Saumons illimités
Par ailleurs, nous vous faisons connaître l’immense implication d’un grand saumonier, Monsieur Claude Hamel, administrateur de la FQSA de 2003 à avril 2012. De plus, découvrez la mouche fétiche de Claude Hamel; enfin, le SECRET est dévoilé... et vite à vos étaux de montage! Bref, un numéro plein d’articles intéressants qui accompagneront vos soirées d’hiver. Bonne lecture! Vos commentaires ou suggestions sont les bienvenus à l’adresse courriel suivante : ghyspro@videotron.ca Ghyslain Provençal
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La saison de pêche 2012
quoi en penser ?
Saumons illimités a fait appel à des experts saumoniers qui nous décrivent ce qui s’est passé lors de la saison de pêche 2012, dans chacune des régions du Québec.
Région de la Baie-des-Chaleurs Par Michel Jean
La saison de pêche au saumon 2012 est terminée et déjà plusieurs pêcheurs sont à leur étau en préparation de la saison 2013. Tous espèrent que cette nouvelle saison apportera de meilleures conditions de pêche que celles qu’ils viennent de connaître.
Comment pouvons-nous qualifier cette dernière saison? De manière générale, en regardant l’ensemble des données des rivières, car les statistiques officielles du ministère ne sont pas encore disponibles, et en se basant sur les observations des pêcheurs, on constate que le saumon est arrivé tôt en début de saison. On constate aussi une diminution des montaisons sur l’ensemble des rivières en comparaison avec 2011. Il y a certainement deux éléments qui ressortent de la saison 2012 : la sécheresse qui a affecté les débits de manière substantielle et le faible nombre de madeleineaux. De manière plus particulière, regardons la saison pour différentes rivières de la Baie-des-Chaleurs. La Grande Cascapédia a été l’exception qui confirme la règle. Le nombre de captures en 2012 (1548) a été supérieur à la moyenne annuelle des dix dernières années (1375).
quand même acceptable pour la pêche. Elle a aussi connu le plus fort achalandage de son histoire selon l’information que nous avons obtenue. Les montaisons sont inférieures d’environ 20 % à la moyenne des 5 dernières années. Pour ce qui est des captures, 2012 se situe aussi sous la moyenne de ces dernières années. Fait intéressant, le nombre de saumons adultes, lors du décompte de fin de saison, était légèrement supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Ce sont les rivières Pabos et Grande-Rivière qui ont connu les diminutions de montaison les plus importantes. Celles-ci étaient de l’ordre de 60 %. Il va sans dire que ces diminutions se sont répercutées sur les captures. À la lumière de ces informations, on peut qualifier l’année 2012 comme une année très moyenne pour certaines rivières et d’année à oublier pour d’autres. Tout ce qui nous reste à souhaiter c’est que 2013 soit une meilleure année.
La rivière Bonaventure s’en est bien tirée au cours de cette dernière saison. Malgré la sécheresse, le débit est demeuré
Saumons illimités 9
Région de Rimouski Par Marco Bellavance
La saison 2012 au Bas-Saint-Laurent n’a pas été des plus faciles, autant pour les pêcheurs que pour les saumons. Toutefois, ces derniers en ont vu d’autres et, au moment d’écrire ces lignes, ils savourent enfin le retour à un débit d’eau favorisant leurs déplacements, en vue du grand rendezvous! Certains doivent déjà être en train de préparer le nid qui servira à perpétuer l’espèce et, par ricochet, l’activité qui nous rassemble. Voyons comment s’est déroulée cette saison très différente de la précédente. Si en juin et jusqu’à la mi-juillet, la plupart des rivières présentaient un débit favorisant la montaison et la pêche, la situation s’est détériorée par la suite. Le bas débit des rivières, combiné à un été chaud, a fait en sorte que la situation est devenue critique par endroits, la température de l’eau approchant dangereusement la limite de survie du saumon.
RIVIÈRE OUELLE Les conditions étaient telles que la rivière Ouelle, malgré le premier tiers de la saison prometteur, a dû être fermée à la pêche près d’un mois d’avance, soit dès le 4 août. Les habitués de la rivière auront tout de même eu le temps de connaître de bons moments et le saumon sera de retour l’an prochain.
RIVIÈRE RIMOUSKI Rimouski était fort probablement le meilleur endroit au Québec pour prendre ses vacances familiales en 2012, tellement la pluie se faisait rare et les nuages absents. La montaison totale en amont du barrage de Boralex est de l’ordre de 385 saumons, dont 179 grands. À cela, nous devons ajouter les 43 captures effectuées en aval du piège de capture et 6 mortalités, ce qui donnerait une montaison totale de 434 saumons. Francis Rouleau me mentionne qu’à ce chiffre, le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune ajoute 8 % pour tenir compte des saumons qui demeurent en aval du piège. D’ailleurs, il me dit avoir observé plusieurs saumons qui n’ont pu franchir les deux chutes donnant accès au piège, en raison du faible débit en fin de saison. Les madeleineaux sont revenus en moins grand nombre que les
10 Saumons illimités
années passées (249), mais la situation n’est pas aussi préoccupante qu’elle peut l’être ailleurs. Les effectifs de grands saumons représentent la deuxième meilleure cohorte des 6 dernières années, indiquant que nous aurons encore une bonne déposition d’œufs, garants d’un avenir intéressant pour la pêche! Malgré un moins grand nombre de madeleineaux en rivière et des conditions de pêche exécrables durant la deuxième moitié de saison, les captures ont tout de même été en quantité intéressante. En finissant la saison avec 93 madeleineaux capturés (2e meilleure année) et 33 graciations, nous pouvons qualifier la saison 2012 pour la Rimouski dans la moyenne, mais les montaisons de grands saumons comme très bonnes.
RIVIÈRE MITIS Mon ami David St-Laurent m’a fait part de ses commentaires sur la rivière Mitis. Les montaisons se sont terminées assez tôt cette année, le dernier saumon ayant franchi la passe migratoire le 16 août. Un total de 918 saumons, dont 560 grands sont montés. La pêche a été très bonne en début de saison pour devenir plus difficile par la suite, en raison de la température élevée de l’eau. Le bilan est tout de même très bon, comme en font foi les 274 captures et les 58 graciations, ce qui est comparable aux années normales pour la rivière. Il est important de souligner l’excellente participation des administrateurs et bénévoles de la Mitis à l’activité de Mentorat en septembre. Un gros merci à Jacques Lévesque et à son équipe!
RIVIÈRE KEDGWICK Sur la rivière Kedgwick, Simon Lemay de la pourvoirie Le Chasseur, me disait que la saison 2012 a été bonne en comparaison avec les années normales. Bien que le rapport de pêche n’est pas terminé, il situe le prélèvement global autour de 25 saumons. La montaison hâtive des saumons au printemps et une offre d’hébergement améliorée, ces dernières années, ont fait en sorte que les mois de juin et de juillet ont été très fréquentés. De plus, les chasseurs d’orignal qui fréquentent la pourvoirie ont la possibilité de pratiquer la
pêche au saumon durant leur séjour de chasse. Cependant, les conditions défavorables de septembre ont grandement limité cette possibilité cette année. Il se dit tout de même très satisfait de la saison malgré la détérioration des conditions de pêche, à partir de la mi-juillet.
CONCLUSION En conclusion, nous espérons tous que l’année 2013 sera meilleure, bien que la plupart ont pu tirer leur épingle
du jeu, en profitant des bonnes conditions de pêche du premier tiers de saison et en adaptant leur technique par la suite. La faible montaison de madeleineaux observée à certains endroits ne semble pas avoir touché la région du Bas-St-Laurent dans les mêmes proportions qu’ailleurs. Toutefois, considérant que les saumons bas-laurentiens partagent probablement les mêmes aires d’alimentation en mer, cette situation devra être suivie de près lors du retour des dibermarins l’an prochain.
Région de la Côte-Nord SAISON DE PÊCHE DÉCEVANTE DANS LES RIVIÈRES DE LA CÔTE-NORD Par Frédéric Lévesque
À l’instar de la majorité des régions du Québec, la pêche sportive au saumon fut médiocre sur la Côte-Nord au cours de la saison 2012. Fonte rapide de la neige au printemps, montaison hâtive des saumons et sécheresse sont les qualificatifs que l’on peut employer pour résumer la saison. Le nombre de captures et le succès de pêche ont chuté alors qu’ils avaient explosé en 2011. Le niveau d’eau dans la plupart des rivières était déjà en étiage dès la mi-juin, après quoi il y a eu une bonne pluie à la fin du mois ce qui contribua à améliorer le succès de pêche au début juillet, puis, la désolation : eau basse et peu de madeleineaux… La rivière aux Rochers a enregistré une montaison ordinaire d’un peu plus de 900 saumons, ce qui est bien en deçà du record de 1 624 saumons enregistré en 2011. Normalement, il y a environ 35 % à 40 % de madeleineaux dans cette rivière. Il n’y en avait pratiquement pas en 2012. La baisse fut encore plus marquée dans la rivière de la Trinité qui compte habituellement de 75 % à 80 % de madeleineaux. Il est remonté environ 575 saumons en 2012 comparativement à 1 266 en 2011 et, contrairement à l’habitude, on a recensé peu de madeleineaux en 2012. Dans la Moisie, la pêche n’a été bonne en aval qu’un court moment puisque les saumons ont pu franchir facilement le Rapide du « 12 Mille » tôt en début de saison et ont migré rapidement en amont de la
rivière. À Rivière-Saint-Jean (Côte-Nord), les saumons étaient abondants dès l’ouverture et la pêche fut bonne tout le mois de juin malgré le bas niveau de l’eau. Deux facteurs expliquent les piètres résultats de pêche de la saison 2012 dans les rivières à saumon de la Côte-Nord. D’abord la sécheresse et les conditions de pêche qui ont été difficiles dès la mi-juin. Puis, l’absence de madeleineaux après qu’une bonne pluie très attendue eut fait gonfler les cours d’eau à la fin du mois de juin. L’eau trop haute ou trop basse, on le sait, ce n’est pas très bon pour la pêche. L’absence quasi totale de madeleineaux en juillet n’augure rien d’encourageant pour l’an prochain. En effet, comme il existe un certain lien entre la montaison de madeleineaux d’une année donnée et les saumons âgés de deux ans en mer (dibermarins) l’année suivante, on peut s’attendre à une faible montaison de dibermarins en 2013. Comme je l’ai pressenti l’an passé, dame nature nous a encore réservé ses surprises et procuré une mauvaise saison de pêche en 2012. Seule consolation, comme la pêche fut médiocre, beaucoup de grands saumons ont été laissés sur les frayères ce qui assurera une bonne déposition d’œufs et pourrait apporter de formidables montaisons au cours des prochaines années.
Saumons illimités 11
Région de la Haute-Gaspésie Par Pierre Manseau
Si la saison 2012 a été très différente de celle de 2011, d’une manière générale, on ne peut toutefois la qualifier de décevante du côté nord de la Gaspésie.. Photo : Serge Ferland
RIVIÈRE SAINTE-ANNE En ce qui concerne la Sainte-Anne, alors que depuis quelques années, des montaisons plus hâtives que la normale étaient observées, celles-ci ont réellement pris leur envol durant les derniers jours de juin, ce qui correspond grosso modo à la normale. Le nombre de très grands saumons (plus de 18 lb) a été légèrement inférieur à ce que la belle Gaspésienne nous a habitués depuis cinq ou six ans. Par contre, le nombre de dibermarins était au rendez-vous en abondance. Les madeleineaux étaient en quantité légèrement inférieure à la normale, pour une montaison globale somme toute légèrement au-dessus des moyennes historiques. La qualité de la pêche s’est quant à elle maintenue constamment de bonne à excellente, la rivière ayant été exempte d’étiage sévère grâce à de fréquentes averses dans les monts Chic-Chocs.
RIVIÈRE MADELEINE Sur la Madeleine, la montaison s’est avérée plus hâtive qu’à la normale, avec déjà près de 400 saumons montés au début juillet. Généralement, en raison du franchissement de la longue passe migratoire, les montaisons sont plus tardives. La rivière a par contre subi des conditions de pêche difficiles une bonne partie
de l’été, mais les quelques averses et variations de débit ont permis aux pêcheurs de retrouver le sourire avec des périodes plus productives en fin de saison. En général, là aussi la montaison est substantiellement inférieure à 2011, mais conforme à la moyenne des cinq dernières années.
RIVIÈRE CAP-CHAT Sur la Cap-Chat, la saison a réellement débuté à la fin juin et la montaison s’est maintenue sous les normales la majeure partie de l’été. La qualité de la pêche s’y est rapidement détériorée, en raison du très bas débit de la rivière et d’une température élevée. Mais le fait marquant de cette saison 2012 demeure la crue éclair du 15 août dernier, provoquée par un événement climatique majeur au-dessus du Mont Logan. Cet événement a de plus entraîné des glissements de terrain et occasionné le transport d’une quantité importante de sédiments à la rivière. À ce moment, quelques fosses ont été substantiellement modifiées et quelques embâcles majeurs ont dû être démantelés. Un décompte effectué après cette crue a révélé la présence de seulement 160 grands saumons et de 40 madeleineaux. Un suivi étroit devrait être apporté durant les prochaines saisons, afin d’évaluer l’incidence de cet événement.
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Région de Charlevoix Texte de Jacques Bouchard
L’an passé, lorsqu’on m’a demandé d’écrire un commentaire sur la pêche à la rivière du Gouffre et à la rivière Malbaie, je me suis empressé d’accepter. Quoi de plus facile d’en parler quand le succès est au rendez-vous! En 2012, la saison fut tout autre... Photo : Jacques Simard
Ce que je peux dire, c’est que nos saumons se sont présentés très tôt en juin et en grand nombre. Aussi, le niveau d’eau était acceptable, mais sans plus. Donc, les saumoniers qui ont eu la chance de pouvoir y aller en juin se sont « connectés » régulièrement. À la mi-juillet, les niveaux d’eau ont lamentablement baissé et la température de l’eau fut élevée. Ces facteurs ont contribué grandement à détériorer les conditions, jusqu’au point où la direction de la rivière du Gouffre était sur le point de fermer la rivière... du jamais vu à ma connaissance.
Malgré tout, les captures de madeleinaux (90) ont été dans la moyenne des années précédentes ainsi que les remises à l’eau. De plus, j’ai constaté pendant mes excursions de cet été qu’il y a beaucoup plus de jeunes sur la Gouffre que les années passées. La relève s’effectue, ce qui démontre l’augmentation de l’intérêt de la pêche au saumon qui semble s’accentuer d’une saison à l’autre. La Malbaie, quant à elle, semble avoir connue une montaison en bas de la moyenne des années précédentes. Elle aussi fut très basse et chaude.
Région de la Pointe de la Gaspésie Par Dave Adams
Encore cet été, un bon nombre de saumoniers et saumonières ont mis le cap sur la pointe de la péninsule gaspésienne, et ce, dans le but d’y taquiner le saumon atlantique sur l’une ou l’autre de nos trois magnifiques rivières. Photo : Geneviève Fournier
Fait marquant de 2012 : une montaison extrêmement hâtive. J’ai observé la présence de saumons frais, très haut en rivière, avant même l’ouverture de la pêche, au mois de mai. Quelques chanceux ont donc pu bénéficier de très bonnes conditions de pêche tôt en saison, mais une majorité d’entre eux s’est heurtée à des conditions d’étiage hâtif et une montaison de saumons plutôt moyenne. Malgré tout, les seuils établis par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) ont été aisément dépassés. On peut donc espérer un bon taux de déposition d’œufs. La cuvée 2012 de grands saumons et de madeleineaux à Gaspé a été légèrement sous la normale des dernières années sur les trois rivières, mais ce sont davantage les conditions météorologiques qui ont brouillé les cartes, cet été à Gaspé, plutôt que la quantité de saumons fréquentant nos rivières.
Autre élément important de la saison 2012 : la Saprolegnia (lésions cutanées chez les saumons), qui était présente dans les eaux de la rivière York. Évidemment, cette maladie a rendu l’activité de la pêche au saumon encore plus difficile, et ce, durant environ deux semaines. Disparu de la rivière Saint-Jean trois années après son apparition, le champignon atteint maintenant les saumons de la York pour une troisième saison. Si l’on suit la tangente empruntée par sa voisine, la Saint-Jean, ce serait néanmoins la dernière année où la York serait affectée par ce phénomène. Par mesure préventive, la Société de Gestion des Rivières du Grand Gaspé, avec le MRNF, a dû exiger la graciation sur toutes ses rivières dès le début septembre. Il demeure difficile de bien juger la saison 2012, en raison des fortes hausses de montaisons et de captures constatées en 2011, mais un retour à la normale serait peut-être le terme le plus juste pour décrire la dernière saison à Gaspé. Saumons illimités 13
Région Matane-Matapédia Par David Saint-Laurent
C’est avec plaisir que je vous présente un rapport sur trois rivières de la région que j’ai fréquentées cette année, soit la Matapédia, la Causapscal et la Matane. En bonus, j’ai conclu ma saison de pêche comme mentor à l’activité de mentorat de la FQSA, qui s’est déroulée dans cette région en 2012. Merci aux gestionnaires participants pour le bel accueil lors de cette 6e édition remplie de succès! Photo : Jean-René Parenteau
RIVIÈRE CAUSAPSCAL Le 9 juin fut ma première journée de pêche de l’année, en compagnie de mon ami Yves Vincent (Pout! Pout! Pout! St-Hubert BBQ) et de Guylain Raymond (le nouveau Richard Adams). Résultat : un beau doublé de saumons de 14 lb chacun. Wow! 2012 aura été une bonne cuvée sur cette rivière! Les saumons étaient présents en mai et les captures dans le secteur 2 ont été les mêmes qu’en 2011 soit près de 95 incluant les remises à l’eau. Le total des captures pour la rivière s’élève à 130. Il est à noter que la saison de pêche sur la Causapscal s’étend du 15 mai au 15 juillet. La rivière est donc passée à côté de la grosse vague de chaleur, mais elle a été basse tout l’été. Elle a subi la perte de quelques saumons pendant la grosse période d’étiage dans la fosse de rétention (site le Marais). En résumé, c’était quand même la troisième plus grosse saison depuis 2004. En 2012, La Causapscal a vu sa pression de pêche augmenter de 10 % par rapport à 2011 à la suite d’une augmentation de la vente de cartes pour le tirage du 1er novembre.
RIVIÈRE MATANE La montaison fut en dessous des standards habituels qui sont entre 2 500 et 2 700 saumons. Près de 2 300 saumons ont franchi la passe migratoire en 2012. Comme pour la majorité des rivières, la Matane n’a pas été épargnée et son niveau d’eau est demeuré très bas. Quelques coups d’eau ont sauvé les meubles ici et là durant la saison. On a même dû procéder à la remise à l’eau des grands saumons dès le 1er septembre pour le secteur 5 (Pont Amqui en montant), afin de protéger les géniteurs. Et, à partir du 15 septembre, ce secteur est devenu sanctuaire pour le reste de la saison. Compte tenu des conditions difficiles, il y a eu une baisse de pêcheurs, surtout lors des vacances de la construction. Certains y allaient quand même, car c’est le seul moment où ils peuvent s’y rendre; d’autres écourtaient leur séjour en 14 Saumons illimités
finissant ça sur un terrain de camping ou quelque part sur une plage, compte tenu d’un bon taux de change américain.
RIVIÈRE MATAPÉDIA Cette rivière a été la plus sévèrement touchée par son niveau d’eau. Dès le début de la saison, on savait qu’elle serait « dans le trouble » pour maintenir un niveau respectable. Ce printemps hâtif, avec une semaine en mars où il a fait 20 degrés pendant 5 ou 6 jours, combiné au décollement des glaces à la mi-avril et au peu de neige au sol, aura contribué à ce lent début de saison. Une baisse de 20 % de droits de pêche vendus, en comparaison avec 2011, représente un bon 1500 jours/pêche de moins pour l’économie du coin. Pour le pêcheur aventurier, ce fut le temps d’explorer ou de mieux lire le lit de la rivière, la structure des fosses avec tous ses repaires, roches et petits trous ici et là, car en temps normal on ne voit pas tous ces indices, l’eau y étant plutôt foncée. Je conserverai de très bons souvenirs de la Matapédia lors de mon passage au mentorat, car un de mes «poulains, Yves Robichaud y aura capturé son premier saumon à vie, à la fosse Cordonnier. Alain Marcoux, mon autre poulain, a tout sur pellicule pour prouver la chose. Ils étaient accompagnés à ce moment-là du mentor Alain Gagné. Le saumon a été estimé à près de 25 lb, de quoi rendre «fou» mes deux dauphins. La remise à l’eau du trophée a été exécutée par Yves Robichaud, nouveau pêcheur maintenant atteint de cette maladie incurable qu’est la pêche au saumon. Félicitations et bienvenue à ces deux nouveaux membres en règle de la FQSA! P.-S. Une bonne note aussi pour Alain Marcoux qui a ferré son premier saumon la veille, sur la Mitis, en ma compagnie. Un grand saumon, qu’Alain n’a pas salué, après deux sauts en dehors de l’eau. De plus, il a trop maintenu de tension sur la soie. Vous connaissez donc la fin de cette histoire vécue... Merci et au plus vite la saison 2013!
Région du Saguenay PORTRAIT D’UNE SAISON À OUBLIER Par Boris Tremblay
Un mot peut résumer la situation du Saguenay cet été : canicule. Dès la deuxième semaine de juillet, la chaleur et la sécheresse se sont installées dans la région pour y demeurer avec nous toute la saison.
RIVIÈRE À MARS La meilleure journée fut probablement le 15 juin, à l’ouverture. Le saumon était présent bien avant que la saison s’amorce. La montaison de juin nous faisait rêver à une saison record, mais hélas, comme ce fut le cas partout au Québec, le manque de madeleineaux et les conditions ont vite fait de miner le bon début de saison. La rivière fut fermée une grosse semaine à la fin de juillet. En août, la rivière à Mars a quand même bénéficié de plusieurs orages, ce qui a rétabli les conditions de pêche sans toutefois apporter de nouveaux poissons. Pendant deux semaines, ce fut la meilleure rivière du Saguenay. Montaison de 350 saumons pour la saison avec 250 grands saumons, ce qui en fait une année tout de même acceptable et qui la place dans la moyenne « forte » des cinq dernières années.
RIVIÈRE SAINT-JEAN SAGUENAY C’est possiblement la rivière la plus stable de la région dans les dernières années. Le saumon y était bien présent, mais encore là, la chaleur est venue jouer les rabats-joie. Le secteur 3 était plein à craquer, avec des concentrations de plus de 75 saumons dans plusieurs fosses. La température de l’eau a même atteint, une journée donnée, les 26 degrés Celsius. Les gestionnaires ont dû, eux aussi, fermer la rivière pendant près de deux semaines. Comme c’est le cas dans les dernières années, la rivière Saint-Jean fut encore la plus affectée par le manque d’eau. Les pêcheurs n’ont même pas profité d’un début de saison hâtif, car la rivière était déjà en étiage à l’ouverture.
RIVIÈRE STE-MARGUERITE 100 saumons relâchés au 30 juin, personne n’avait jamais vu ni entendu parler d’un record comme ça. D’ailleurs, peu de
pêcheurs ont profité de ce début de saison incroyable. À un certain moment, il y avait plus de saumons relâchés sur la Sainte-Marguerite qu’il y en avait de capturés sur la Matapédia. La situation s’est ensuite détériorée pour nous donner le pire mois de juillet jamais vu, et encore pire au mois d’août. Un étiage dramatique que même les anciens ne peuvent témoigner avoir vu en plus de soixante années d’expérience. La rivière fut fermée elle aussi pendant deux semaines à la fin juillet. Les conditions d’eau se sont replacées en début septembre, mais les saumons étaient très difficiles, peut-être dû à la dure période estivale. Peu de madeleineaux et très peu de gros saumons de 25-30 livres pour cette saison 2012. Une montaison avoisinant les 600 saumons, constituée en majorité de 10-12 livres, ce qui est dans la moyenne des dernières années.
RIVIÈRE PETIT-SAGUENAY Je l’ai gardée pour la fin. Que s’est-il passé sur la PetitSaguenay? Environ 80 saumons estimés en montaison et 30 captures au maximum. Les mots nous manquent, comme les gens de la place, pour décrire la situation cet été. Quelques madeleineaux seulement, ce qui laisse envisager un bien sombre avenir. On souhaite de tout cœur que la situation se redresse pour cette belle petite rivière de cascades.
CONCLUSION En conclusion, une saison très difficile pour nos quatre rivières. La couleur teintée et le faible débit rendent la pêche difficile par temps chaud et c’est ce qui a prévalu pendant toute la période de pointe. Souhaitons que ce ne soit pas une image de ce qui nous attend avec les changements climatiques. Souhaitons tous que les madeleineaux manquants aient décidé de revenir en dibermarins. Saumons illimités 15
Anne Pelchat, en compagnie de son père Stéphane Pelchat.
Ma folle
journée de pêche Texte de Anne Pelchat, 13 ans Photos de Marie-Claude Landry
Le cadran sonne à 5 heures du matin. Nous avons à peine le temps de déjeuner que nous partons à la pêche, ma mère, mon père et moi. C’est ma première journée de pêche au saumon. Deux mois auparavant, mes parents m’ont amenée au forum Spey de Sherbrooke où j’ai appris les rudiments des lancers spey sous l’œil averti de l’équipe de la Maison des jeunes de Verdun.
N
ous nous dirigeons vers la fosse 23 de la rivière des Escoumins. Armée de ma canne spey de 11.9 pieds, mon père me réexplique un peu les bases des lancers spey. Il me laisse seule quelque temps et revient pour voir mes progrès. La matinée passe et il ne se passe rien, aucune touche, ni saut... rien! Alors, nous changeons de fosse. Nous nous rendons à la fosse 19. On fait la même chose. Nous faisons notre rotation, mais il ne se passe toujours rien! Je suis un peu déçue. Nous rentrons au chalet pour manger et nous reposer. Vers 4 heures, nous retournons à la rivière, pas question d’abandonner! Les heures passent et… toujours rien. Vers 7 heures, nous retournons à la fosse 23, convaincus de la présence de poissons. Vers 7 h 15, un peu « tannée », je décide de prendre une pause et retourner sur la grève avec ma mère. Cinq minutes plus tard, mon père nous crie qu’il 16 Saumons illimités
a vu un saumon « rouler » dans la fosse et me demande d’y retourner. Je prends mon équipement et j’embarque dans la rivière avec ma mère qui me tient par la ceinture pour ne pas que je parte dans le courant! Je me positionne pour lancer ma mouche, une black dose no 6, là où mon père m’indique. Après le premier lancer, je sens une boule se former dans mon ventre. Dès que la mouche atteint l’endroit visé, le saumon s’élance sur ma mouche!! Ah, quelle sensation!!! Le saumon fracasse la surface de l’eau, mais ne prend pas la mouche. Mon père, qui est à quelques mètres de là, a tout vu! La boule dans mon ventre grossit et mon cœur bat très fort. Je relance une autre fois... sans succès. Nous nous sommes levés tôt, j’ai combattu le fort courant toute la journée avec mes 70 livres mouillées, je suis fatiguée et je suis en train de me dire que ça ne peut pas être fini. Mon père me dit de laisser une pause au poisson. Sage conseil d’un ancien guide de pêche au saumon de la rivière George.
vient me rejoindre pendant que ma mère, toute énervée, court chercher la caméra. D’un coup, ma soie se met à dérouler à 100 km à l’heure! Cette dose d’adrénaline me donne la force de continuer, car je suis déjà épuisée! Mon père est là, derrière moi, mais ne fait qu’assurer mon équilibre et voir à ce que je tienne ma canne haute. Ma mère, elle, continue à prendre des photos… À cet instant, le poisson saute et je le salue avec ma canne. Wow! Je capote!!!
Un petit baiser avant le retour à l’eau
Nous en profitons donc pour changer ma mouche. Ma nouvelle mouche? Une black bear green butt no 10. Je retourne dans le courant, toujours avec ma mère qui me retient par la ceinture! Je refais quelques lancers et lors d’une dérive, mon père aperçoit ma soie s’arrêter puis tranquillement remonter le courant. C’est alors qu’il me crie : « Tu as un saumon! Vite, lève la canne! » Le saumon n’a pas brouillé l’eau, ni appliqué de tension sur ma soie, je n’avais rien senti! Ça y est, j’ai un saumon au bout de la ligne!!! Mon père
Après 15 minutes de combat, à jouer au yoyo avec ma ligne, j’aperçois une barre argentée. Ma mère prend le relais derrière moi et mon père s’avance dans l’eau. Il prend doucement mon bas de ligne, le tire vers lui et réussit à agripper la queue du saumon. Enfin, je vois MON poisson!! Il est tellement gros et il se débat dans les mains de mon père. Je lui répète sans arrêt : « Ne le lâche pas, ne le lâche surtout pas! » Je réussis à prendre sa queue, à le tenir et un, deux, trois… CHEEZE!!! Après le traditionnel baiser d’adieu, je remets lentement sa tête dans le courant afin qu’il reprenne ses esprits et le laisse repartir tranquillement vers la fosse. J’ai fait ma première remise à l’eau! Je suis vidée, mais tellement heureuse! En sortant de la rivière, mon père me dit : « Tu dois toujours être attentive et pêcher avec la conviction que tu vas en prendre un à tous les lancers. Tes efforts et ta patience ont été récompensés. »
Saumons illimités 17
Le Mentorat 2012 :
une grande réussite! Par Amélie Dussault
Début décembre 2011, Pierre Manseau m’envoie le document de travail pour le Mentorat 2012, afin de préparer notre entretien téléphonique avec les gestionnaires des rivières Mitis, Matane et Matapédia. Ce document contient un petit historique de l’activité Mentorat depuis ses débuts, en 2007. Je suis impressionnée de voir le chemin parcouru depuis quelques années seulement. Amélie Dussault Photo : Marc-Antoine Jean
UN PEU D’HISTOIRE L’idée avait germé sur Québec-Pêche, par un « post » : « Avec qui rêveriez-vous de pêcher? » et l’activité s’était déroulée de façon plutôt informelle en 2007, sur la Matapédia, avec 42 participants incluant les guides et mentors. La formule était gagnante et le succès immédiat appelait à réitérer l’expérience l’année suivante. Après avoir travaillé à mieux baliser les objectifs et à structurer l’activité, celle-ci avait lieu en 2008 sur les rivières Mitis et Rimouski, avec 72 participants. Depuis, l’événement s’est promené du Saguenay à la pointe de la Gaspésie ainsi que sur la Côte-Nord, pour revenir en 2012 dans le secteur de la vallée de la Matapédia, en ajoutant la rivière Matane à nos découvertes. Comme preuve de l’efficacité du mentorat pour susciter la relève à la pêche au saumon, Pierre me donne une information peu banale : pour la première fois cette année, un de nos mentors, Jacques Bouchard, est un initié du Mentorat 2006. Cette activité s’avère excellente pour déclencher la passion de la pêche au saumon. Des sondages montrent, en effet, que 60 % des nouveaux initiés sont retournés eux-mêmes à la pêche l’année suivante.
MENTORAT 2012 Cette année, du 21 au 23 septembre 2012, près de 140 personnes avaient rendez-vous au Sélectôtel d’Amqui, pour cette activité 18 Saumons illimités
d’initiation à la pêche au saumon. L’événement a permis à des pêcheurs peu expérimentés d’être épaulés par des mentors chevronnés, pour ainsi parfaire leurs connaissances et techniques de pêche au saumon. Ils ont aussi eu l’opportunité de découvrir les secrets de magnifiques rivières, en compagnie de guides locaux également impliqués dans l’événement. Comme depuis quelques années, la Maison des jeunes Point de Mire de Verdun était présente pour initier à la pêche au saumon, des jeunes de la région visitée. Ce sont les « ados » de la Maison des jeunes de Causapscal qui ont eu ce privilège en 2012. Après leur journée du samedi bien remplie à faire l’apprentissage de notions variées telles que la biologie du saumon, le lancer à la mouche et le montage de mouche, ils ont pu mettre leurs nouvelles connaissances en pratique le dimanche, en se rendant pêcher les eaux du Restigouche Salmon Club, rien de moins! De leur côté, les participants adultes n’étaient pas en reste puisque les 36 participants inscrits dans la catégorie « mentorat » ont eu la chance d’être accompagnés par des mentors chevronnés, reconnus au Québec pour leurs qualités de pêcheurs, mais surtout de pédagogues. Quant aux 36 participants de la catégorie « découverte », ils ont pour leur part bénéficié des services de guides locaux qui leur ont fait découvrir les secrets de leurs rivières. Chacun des participants était assuré de visiter deux rivières différentes pendant la fin de semaine. De plus, cette année, pour combler nos rêves les plus fous,
Samedi le 22 septembre, Simon Côté de Sherbrooke a eu la piqûre pour la pêche au saumon sur la rivière Matapédia, en compagnie de son mentor, Pascal René Photo : François Jutras
Samedi le 22 septembre, sur la rivière Mitis; de gauche à droite, Alain Paré, Martine Jean, Sylvie Robidoux, le mentor Gérard Bilodeau, Claude Laurin et Alexandre Dionne, guide sur la rivière Mitis Photo : Serge Ferland
Salmo salar était au rendez-vous! Il y eut beaucoup d’action sur les trois rivières visitées, avec plusieurs belles captures de petits et grands saumons. Le résultat est d’autant plus satisfaisant que nous avions beaucoup d’appréhensions concernant la qualité de pêche, vu le peu de précipitation et les conditions d’eau qui ont prévalu une bonne partie de l’été. J’ai même reçu quelques appels en août de participants qui se demandaient si l’activité allait bel et bien avoir lieu. Selon les dires des mentors présents depuis les débuts, l’édition 2012 est celle où le succès de pêche a été le meilleur. Comme quoi, Salmo salar nous réserve toujours des surprises.
Dimanche le 23 septembre, au Restigouche Salmon Club, Michel Jean, directeur général de la FQSA, au centre à l’arrière, est en compagnie « d’ados » de la Maison des jeunes Point de Mire de Verdun et de la Maison des jeunes de Causapscal
Un banquet s’est tenu le samedi soir, au Sélectôtel d’Amqui où tous purent se raconter leurs aventures, relater leurs captures et leurs histoires de pêche, toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Les représentants des organismes de gestion des rivières, qui avaient été invités à la soirée, ont pu s’adresser aux pêcheurs. Plusieurs items de pêche ont été attribués lors d’un grand tirage et je remercie nos commanditaires qui ont fait plusieurs heureux durant cette soirée.
UN GROS MERCI! L’activité a fait ses preuves au niveau de la richesse de l’enseignement et de l’expérience particulière que les participants en retirent. Mais ce sont également, et surtout, la rencontre et l’implication de personnes de qualité, dynamiques et dévouées à la cause qui font la particularité de cette formation. D’ailleurs, cette activité ne serait pas possible dans le format et aux coûts actuels, sans la participation de bénévoles extraordinaires que je tiens à remercier. Parmi eux, Pierre Manseau, coordonnateur de l’activité, les mentors et les guides qui fournissent leur temps gracieusement pour accompagner les participants sur les rivières et, enfin, l’équipe de la Maison des jeunes de Point de Mire de Verdun qui initie les jeunes de la région à la pêche au saumon. Les gestionnaires des rivières Matapédia, Matane et Mitis nous ont aussi offert un support et une collaboration exceptionnelle à la planification de cet événement. Un gros merci aussi à Benoit Bayard de Québec Pêche média. Je remercie enfin les participants pour leur enthousiasme et leurs bons commentaires. Vos encouragements nous rendent fiers de faire ce travail et nous procurent une motivation accrue à poursuivre cette activité. Surveillez les annonces pour le Mentorat 2013 sur Québec Pêche et sur notre site Internet. Je vous donne donc rendez-vous l’an prochain, mes amis, pour une 8e édition!
Photo : Maison des jeunes Point de Mire de Verdun
Saumons illimités 19
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nœuds
Les meilleurs Texte de Pierre Dion
PARTIE 1 : AVEC LE FLUOROCARBONE
Dans la dernière édition de Saumons illimités, je concluais un article en insistant sur l’importance d’utiliser les nœuds appropriés avec les avançons, en fluorocarbone ou autres matériaux. Dans le présent article, je vous rapporte le fruit de mes recherches documentaires et de mes essais sur la résistance des nœuds avec le fluorocarbone. Dans le prochain numéro du magazine, le même sujet sera traité pour les autres matériaux d’avançons. Pierre Dion
D’abord, pour bien se situer, rappelons un instant quels étaient les résultats rapportés dans l’article précédent : • La résistance des nylons les plus populaires sur le marché (Maxima Chameleon et Ultragreen) fait de 83,000 à 93,000 psi; • Celle trouvée pour un large éventail d’avançons dans la catégorie du fluorocarbone fait de 115,000 à 141,000 psi; • Et enfin, résultat étonnant dans une catégorie méconnue, les copolymères (ou supernylons) obtiennent 122,000 à 159,000 psi. Je crois qu’il serait utile de rapporter ici les résultats d’une étude semblable, publiée cet été par le réputé magazine Fly Fisherman (http://www.flyfisherman.com/2012/05/07/2012tippet-shootout/#axzz22cMOAiLn). À ±5 % près, nous obtenons les mêmes résistances dans les 3 catégories d’avançons. De
plus, nous faisons sensiblement les mêmes commentaires sur d’autres propriétés moins quantifiables (visibilité sous l’eau, flexibilité, absorption d’eau, densité, élasticité). C’était rassurant pour moi d’être tombé sur les mêmes résultats, sinon j’aurais été gêné de vous revenir avec ceux qui vont suivre. À l’été 2011, j’ai perdu deux saumons à cause de mes nœuds de mouche. Lorsque j’ai testé la résistance de mon fluorocarbone, je me suis aperçu que les nœuds que j’utilisais jusqu’alors rompaient à 60 % de la résistance du fil. Je vous assure que j’ai fait mes devoirs cet hiver, j’ai « trouvé-pratiquétesté » de nouveaux nœuds, et c’est ce que j’ai appliqué sur mes mouches. Malgré ça, à deux reprises encore, j’ai perdu de beaux saumons en début de saison cette année, mais cette fois, j’avais négligé de soigner les nœuds de raccordement (entre l’avançon et la pointe). On ne se le répétera jamais assez : toujours vérifier TOUS ses nœuds... Saumons illimités 21
LA LITTÉRATURE J’ai d’abord cherché des articles qui traitent de la résistance des nœuds les plus connus des pêcheurs à la mouche et des nœuds les plus appropriés avec le fluorocarbone. Malheureusement, les commentaires étaient plus souvent subjectifs (du genre « ce nœud ne m’a jamais lâché ») que quantitatifs. La meilleure source qu’un membre de Québec Pêche m’a fournie fut d’abord « Knots, their construction and testing », de Richard Nightingale, Atlantic Salmon Chronicles, Ed. 2000. L’auteur a fait 800 tests pour vérifier la résistance d’environ 25 types de nœuds, dont 500 avec du Maxima Chameleon, car c’était le matériel de prédilection des saumoniers (à l’époque, il faut préciser). Une petite partie du chapitre est consacrée au fluorocarbone. Concernant les nœuds, voici les remarques importantes de l’auteur :
où il a écrit son livre (1995-1999), ce matériau n’était probablement pas encore assez « fiable ». Mais, on peut maintenant trouver de bonnes recommandations sur les forums de pêche et sur les sites des manufacturiers. J’ai ensuite trouvé une série d’articles sur une compétition de résistance de nœuds avec le fluorocarbone dans la série « Knot War » de la North American Fishing Club. Les nœuds testés donnaient de 90 % à 100 % de résistance. J’étais enfin rassuré de pouvoir faire quelque chose de bon avec le fluorocarbone. Quand j’ai voulu reprendre leurs tests, je me suis aperçu que les meilleurs nœuds étaient compliqués à attacher et, comme Nightingale l’avait déjà mentionné, les résultats étaient très variables, car j’obtenais aussi des notes de 80 %. Pour moi, un bon nœud se doit d’obtenir au moins 90 % de façon constante. Cela me permet d’utiliser un avançon plus fin et plus souple, ce qui me permet de présenter des mouches mieux animées.
• Un bon nœud doit être facile à construire correctement; • Utiliser le nombre de tours appropriés pour le matériel utilisé ou pour la grosseur de fil utilisé. Trop de tours, vous ne pourrez pas bien serrer le nœud. Trop peu, le nœud va glisser plus facilement; • Prendre soin de bien former les enroulements (coils) adjacents les uns aux autres afin qu’ils s’alignent parfaitement au serrage; • Le fait de « coussiner » un nœud le rend plus fort; les nœuds à plusieurs brins sont effectivement plus forts. Exemple, le nœud en 8 est relativement faible sur un brin, mais il est plus fort si on ajoute un brin passant au centre de chaque boucle (j’ai pu vérifier ça, avec une amélioration du Turle de 60 % à près de 100 %); • Tous les nœuds devraient être lubrifiés avec de la salive ou de l’eau avant le serrage final. Certains manufacturiers recommandent du baume à lèvres qui tiendrait mieux et glisserait mieux (du rouge à lèvres serait-il aussi efficace?!); • Plus le nœud est compliqué, plus il y a de déviation dans les résultats de résistance.
CATÉGORIES DE NŒUD
Concernant le fluorocarbone, Nightingale n’a fait que 100 tests répartis sur 15 nœuds. Il n’a pas obtenu de résultats très satisfaisants et il explique cela ainsi : « ... la difficulté avec le fluorocarbone est le glissement (coefficient de friction très faible) et sa dureté (coefficient d’élongation très faible), donc les nœuds glissent plus facilement, et les enroulements mordent moins bien. Les meilleurs nœuds avec le fluorocarbone semblent plus compliqués à construire... » L’auteur ne recommandera que deux nœuds de mouche et ces résultats plutôt maigres s’expliquent peut-être parce que, à l’époque
Les nœuds de boucle
22 Saumons illimités
Avec le fluorocarbone, je me suis aperçu que tous les types de nœud sont importants à réussir. J’ai répertorié plus d’une trentaine de nœuds dans la littérature, et j’ai dû tester la plupart d’entre eux pour en faire une bonne appréciation. Tout ça peut paraître assez déroutant au premier regard, c’est pourquoi j’ai trouvé bon de répartir les nœuds les plus connus en quatre catégories principales : • Les nœuds de boucle (Chirurgien, Perfection, Figure 8, …) • Les nœuds de raccordement ou tippet knots (Baril, Chirurgien, Albright, ...) • Les nœuds qui montent devant la mouche (Clinch, Davy, Palomar, …) • Les nœuds qui se barrent derrière l’œillet de la mouche (Turle simple, double, amélioré, …).
LES NŒUDS LES PLUS CONNUS VERSUS LES NŒUDS LES PLUS RÉSISTANTS Certains les utilisent pour joindre l’avançon à la soie, mais ce n’est pas critique dans ce cas, car le gros bout d’un avançon et l’extrémité d’une soie font de 20 à 30 lb de résistance. Certains raccordent une pointe (tippet) à l’avançon en boucle à boucle; c’est là que c’est critique. Les nœuds de boucle les plus connus sont présentés au tableau suivant. Dans chaque cas, j’ai inscrit la résistance que j’ai obtenue dans mes premiers essais avec le fluorocarbone :
Chirurgien (simple, double, triple) Celui-ci est simple, il a donné 60 % Il donne 70 % lorsqu’on double le passage dans la boucle et 80 % lorsqu’on le triple
Perfection 75 %
Figure 8 80 %
Seaguar 90 à 100 % Faire 3 torsades complètes
Note : On voit que la résistance augmente lorsqu’on ajoute des tours au nœud de base. Cela a l’effet de le « coussiner », ou de réduire la concentration de contrainte (stress riser) sur la première boucle. Mais, comme l’indique Nightingale, il y a une limite à jouter des enroulements, car le nœud glisse alors mal et se serre mal.
Les noeuds de raccordement (tippet knot). À force de changer de mouche, ou lorsque la pointe est éraflée, on doit ajouter une nouvelle pointe à l’avançon et c’est ce type de nœud qu’on utilisera (mis à part le boucle à boucle, que je ne trouve pas « efficace », soit dit en passant). Les principaux nœuds couramment utilisés sont présentés dans le tableau qui suit. Encore ici, la résistance obtenue lors de mes premiers essais avec le fluorocarbone est indiquée :
Baril (Blood knot) 80 % (voir note 1)
Chirurgien double 75 à 80 %
Albright 75 à 95 % (voir note 2)
Baril simple 92 % Appelé ainsi dans la littérature, mais je le trouve compliqué
Note 1 : Le nœud Baril est plus approprié lorsque la différence de diamètre entre les deux brins n’excède pas 0.002 à 0.003 po. Si c’est le cas, on peut alors essayer le nœud Baril amélioré où le brin le plus petit est doublé en repliant son extrémité sur ellemême (voir ci-bas). Note 2 : Le Albright est conseillé lorsque la différence de diamètre entre les brins est de plus de 0.004 po. À 0.010 pouces de différence et plus, le Double Albright serait plus indiqué. Mais, dans les deux cas, je trouve ces nœuds un peu difficiles à réussir de façon constante.
Saumons illimités 23
Baril amélioré 85 à 95 % Résultat inconsistant
Chirurgien triple 85 à 95 % Résultat inconsistant
Double Albright 80 à 95 % Je le trouve compliqué à nouer
Double Uni 93 % Je le trouve compliqué à nouer
Les meilleurs résultats que j’ai obtenus dans cette catégorie de nœuds furent les suivants :
Orvis tippet knot ≈ 100 % Comme le Figure 8, mais un enroulement de plus à la fin
Seaguar
≈ 100 %
Faire 3 torsades complètes
Les noeuds devant la mouche. Je désigne ainsi les nœuds qui se referment devant l’œillet. Je m’en sers surtout pour attacher une mouche sèche.
Clinch (nœud cuiller) - 80 à 90 % 6 tours m’ont donné 80 %, 7 tours m’ont donné 90 %
Clinch amélioré 80 à 90 % inconstant ne glisse pas toujours bien
Davy 75 %
Palomar 80 à 95 % Je réussis plus souvent 80 % que 95 %
16∕20 94 % 3 tours
Pitzen 88 % 2 1/2 tours (voir note)
Orvis 95 %
Non Slip 95 % Nœud qui favorise une mouche bien animée
Note : Le 16∕20 (3 tours) serait plus approprié avec du fil de 8 lb, le Pitzen (2½ tours) glisse mieux avec du 10-12 lb et le Crawford (comme les précédents, mais 2 tours seulement) donnerait un nœud qui glisse bien avec du 15 lb.
24 Saumons illimités
Les nœuds derrière la mouche (guiding knot). Ce sont les nœuds qui se referment derrière l’œillet, ils sont très efficaces pour bien présenter les streamers, je les emploie aussi pour attacher les mouches noyées. Le plus connu est le Turle et j’ai testé quelques variantes.
Simple Turle 60 % Le nœud glisse
Double Turle 80 % Le nœud glisse
Turle amélioré 80 %
Double Turle barré 99 % Mais le nœud plat au début est difficile à compléter
Double Turle barré 99 % Mais le nœud plat à la fin est difficile à compléter
Pour résumer cette première partie de recherche, voici un tableau qui présente bien les résultats obtenus avec le fluorocarbone. CATÉGORIES DE NOEUDS
RÉSULTATS OBTENUS AVEC DU SEAGUAR GRANDMAX
Boucle
Chirurgien double 70%
Chirurgien triple 80%
Perfection 75%
Figure 8 80%
Orvis 90-100%
Seaguar 90-100%
Tippet
Baril 7 tours 80%
Chirurgien double 75-80%
Chirurgien triple 85-95%
Albright 75% Albright double 95%
Orvis 90-100%
Seaguar 90-100%
Devant mouche
Clinch 60%
Davy 75%
Palomar 80-95%
Orvis 95%
Derrière mouche
Turle simple 65%
Double Turle 80%
Turle amélioré 80%
Je suis content de ce que j’ai pu trouver jusqu’à maintenant. Il existe donc des nœuds qui procurent une excellente résistance avec le fluorocarbone et j’ai bon espoir de pouvoir utiliser ce nouveau matériau à bon escient. Mais, il me reste quelques points d’insatisfaction à résoudre : • Comment réussir le nœud Seaguar (voir note) pour la boucle ou pour joindre une pointe (tippet) à l’avançon de façon rapide et efficace ? Torsader trois fois la boucle, puis y passer les brins suivants, je n’y arrive pas facilement ! • Pour les nœuds devant ou derrière la mouche, je trouve le Orvis et le Double Turle barré un peu difficile à nouer,
Non slip mono loop 95% Double Turle barré 99%
surtout pour réaliser les barrures. Alors, y aurait-il moyen de faciliter la fabrication de ces nœuds ? • Tous ces nœuds ont été développés il y a un bon bout de temps, à une époque où il n’existait que le nylon, alors n’y aurait-il pas de nœuds développés plus récemment pour les nouveaux matériaux d’avançon ? Je me suis attaqué à ces questions aussi, et j’ai pu trouver des réponses très intéressantes, mais je dois m’arrêter ici pour l’instant. J’espère que je peux suffisamment piquer votre curiosité pour que vous veniez découvrir la suite dans le prochain numéro !
Note : Comme en témoigne la littérature la plus récente, Seaguar a donné son nom au nœud de boucle et au nœud de jonction illustrés plus haut. Mais j’ai retrouvé chez moi une vieille boîte à mouches qui date de 25 ans et dont le couvercle illustre quelques bons « vieux » nœuds. Surprise, on y retrouve le nœud en question, il s’intitulait à l’époque « Improved loop knot » !! Saumons illimités 25
Portrait d’un ex-administrateur de la FQSA
Claude Hamel...
un grand saumonier Par Ghyslain Provençal Dans le dernier numéro de Saumons illimités, nous annoncions qu’un article serait consacré, à chaque parution, à la présentation d’un administrateur de la FQSA. Dans ce cas-ci, nous rendons hommage à un administrateur qui a quitté récemment le conseil d’administration. Son implication a été telle que nous ne pouvions passer sous silence l’ensemble de son œuvre au sein de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA).
C’est en 2003 que Claude a commencé à s’investir à fond de train pour la FQSA. Il a d’abord occupé le poste de secrétaire-exécutif pendant trois ans et, par la suite, celui de vice-président à la pêche sportive jusqu’à son départ au printemps 2012.
SES MOTIVATIONS Outre la conservation et la protection Photo : Georges Hébert de la ressource, la principale motivation de Claude pour s’impliquer à la FQSA est la promotion de l’accessibilité et la démocratisation de la pêche au saumon pour les pêcheurs moyens. Selon lui, tous les éléments pour favoriser l’accessibilité doivent être mis en place afin d’accroître la relève. De plus, son arrivée au conseil d’administration de la FQSA coïncidait avec la période de turbulences où un groupe de gestionnaires de rivières à saumon voulait former leur propre fédération. Il était très important pour lui de travailler, en équipe, à sauver l’intégrité de la FQSA afin de maintenir pêcheurs et gestionnaires de rivières unis, dans la défense de la même cause, la conservation du saumon et la sauvegarde des rivières à saumon, plutôt que de diviser les forces vives des partisans de cette cause. 26 Saumons illimités
SES RÉALISATIONS Voici un RÉSUMÉ de son implication bénévole : • Avant même son arrivée au conseil d’administration, Claude s’est « tapé » en 2003 un nombre incalculable d’heures de bénévolat pour la préparation d’un imposant sondage d’opinion, l’analyse des résultats et la rédaction du rapport. • Il s’est investi tout autant à la rédaction du « Mémoire sur la gestion du saumon atlantique au Québec », en 2004. Travailleur d’équipe, Claude a particulièrement apprécié travailler avec le comité responsable de ce dossier. • Il a fait partie de tous les comités importants, notamment celui dédié à l’augmentation du membership de la FQSA. • Il a procédé à une analyse étoffée sur l’avenir de la pêche sportive au Québec, en faisant ressortir l’importance de développer la relève, en raison du vieillissement de la population de pêcheurs au saumon. • Il a contribué au développement de la relève par différentes actions. Ainsi, il a donné des conférences sur les techniques de pêche, pour en améliorer le succès. Également, il a initié des dizaines de novices, dont plusieurs parmi eux ont pu capturer leur premier
Saumon déjoué et gracié par Claude Hamel
Le maître en action
Photo : Gérard Bilodeau
Photo : Gérard Bilodeau
saumon. Il a aussi agi comme mentor dans le cadre du programme « Mentorat » de la FQSA, et ce depuis le début de cette activité. • Il a été directeur du Championnat mondial de mouches à saumons de la FQSA, de 2008 à 2010. Son approche de montage par « thèmes » a connu un vif succès, particulièrement lors du 400e anniversaire de la ville de Québec. • Il a fait récemment une analyse très élaborée, digne d’une « thèse de doctorat » comme disait son ami Pierre Manseau, sur tout ce qui touche les engins de pêche au saumon. • Comme si ce n’était pas suffisant, en plus de toutes ces activités à la FQSA, il a été administrateur pendant 6 ans à l’Association des pêcheurs sportifs de saumon de la rivière Rimouski (APSSRR). Feuille de route impressionnante n’est-ce pas? Au-delà de tout cela, Claude est l’un des quelques maîtres pêcheurs de saumon au Québec. Il possède une connaissance fine du comportement du saumon et des techniques pour déjouer le roi de nos rivières. En outre, il sait vulgariser ses connaissances comme très peu de pêcheurs savent le faire. Rien ne lui fait plus plaisir que de répondre aux questions que lui posent les pêcheurs novices; il n’est jamais avare de commentaires. Où peut-on le rencontrer? Essayez la Bonaventure.
RECONNAISSANCE À la lecture de toutes ses réalisations, on comprend tout de suite que Claude ait obtenu en 2010 le Salar Pierre Tremblay pour la promotion de la pêche sportive.
UN MESSAGE DE CLAUDE D’abord, il félicite et appuie pleinement son successeur à la vice-présidence pêche sportive, David Saint-Laurent. Il se réjouit aussi de la présence accrue des femmes et des jeunes au sein du conseil d’administration. Son message principal s’adresse à tous les pêcheurs de saumon à qui il demande de faire plus que de simplement s’occuper de leurs réservations de pêche, mais aussi de s’impliquer activement dans la cause du saumon et de soutenir les activités de la FQSA. La Fédération québécoise pour le saumon atlantique remercie énormément Claude Hamel pour son intégrité, son travail d’équipe, sa loyauté et son immense implication pour tout ce qui touche cette grande richesse qu’est le saumon.
Saumons illimités 27
La mouche fétiche de Claude Hamel
La « Watch out! »
Énorme saumon capturé par Claude Hamel avec une « Watch out ! » Photo : Pierre Manseau
L’auteur pêche le saumon depuis 25 ans et le fait pratiquement à temps plein depuis qu’il a pris sa retraite en 1996. Il monte ses propres mouches et a été primé d’or à deux reprises dans la catégorie « ailes en poils » du Championnat mondial de montage de mouches à saumon de la FQSA.
L
a mouche que je vous présente aujourd’hui est une oeuvre de Daniel Duval de Québec, un saumonier et artisan-monteur de mouches à saumon de très grand talent. Il s’agit d’une mouche de type Spey, pleinement contrastée, bien équilibrée et qui parade dans l’eau comme la plus belle des princesses le ferait à la cour du roi saumon. Sans la permission de Daniel, je me serais vu dans l’obligation de refuser l’invitation de partager le secret de ma « p’tite fétiche », n’étant pas du genre à me livrer à des fausses représentations.
L’AVANTAGE DE LA « WATCH OUT! » Le mot fétiche a une double connotation de porte-bonheur, donc d’un objet qui nous porte chance, mais aussi d’une entité dont la popularité a duré dans le temps – un film culte par exemple. Côté porte-bonheur, je dois à la mouche nommée mon plus gros saumon à vie Photo : David Quenneville capturé en 2011 (une femelle estimée à 35 livres ou plus, graciée même si le lieu de capture permettait de la conserver). Pour « faire une histoire courte », je dois aussi Claude Hamel
28 Saumons illimités
à cette mouche plus de 75 pour cent de mes captures annuelles de saumons dans toutes les rivières fréquentées (eaux claires ou foncées). C’est la mouche que j’attache à mon bas de ligne dans les moments clés d’une journée de pêche, par exemple tôt le matin, sur l’heure du midi, après le coucher du soleil et... à tout moment entre ces périodes! C’est très certainement celle avec qui je m’empresse de faire équipe le plus souvent quand j’arrive dans une nouvelle fosse ou lorsqu’un saumon m’a fait la grâce d’une ou plusieurs levées sur une autre mouche, sans daigner la prendre. Vous dire le nombre de fois où j’ai passé pour un « king » dans les rotations, alors que mon seul mérite n’aura été que de présenter, disons correctement, au moment le plus opportun ce que je considère comme étant la mouche la plus « hot » au monde. Et je ne suis pas le seul à le penser. Je sais bien, comme vous, que toutes les mouches échouent plus souvent qu’elles ne réussissent (dans le cas contraire, 100 pour cent des saumons en rivières se feraient prendre), mais la « Watch out! » est selon moi celle dont le taux d’insuccès est le plus bas de toutes les mouches que j’ai pu attacher à mon bas de ligne. Et j’en ai essayé pas mal, particulièrement au cours des quinze dernières années. Ouvrez une boîte à mouches dans laquelle se retrouve cette mouche un peu avant le lever du soleil ou 15 minutes après son coucher
et vous comprendrez ce que « hot » veut dire : la mouche est littéralement en feu en de tels moments et sa luminosité vous sautera aux yeux – pêcheur sans verres fumés s’abstenir! Vous constaterez aussi que les saumons aptes à se laisser tenter ne pourront guère résister à la mouche en de pareilles occasions, la prenant avec un abandon souvent surprenant.
mémoire, la mouche n’avait pas de gorge ni de collerette. Elle était en la possession de Martin Després, un pêcheur de saumon redoutable, qui l’avait obtenue par commande personnelle auprès de Daniel Dufour.
UN PRÉCIEUX SECRET... ENFIN RÉVÉLÉ! Je pense bien que le présent article permettra également à la « Watch out! » de réaliser pleinement sa vocation de mouche fétiche (dimension de la popularité dans le temps). En effet, je sais d’expérience qu’ils se comptent par plusieurs dizaines les saumoniers qui attendent presque désespérément depuis plusieurs années de découvrir enfin les secrets de la « p’tite verte ». C’est que la parure de la mouche, voire même son nom n’ont été connus jusqu’ici que par un petit groupe d’individus. Des « initiés » en quelque sorte, qui ont eu le privilège d’être amis de son principal artisan-monteur et d’autres amis qui dès le départ demandèrent l’exclusivité en l’acquérant commercialement de son auteur. Ils seront donc nombreux ces saumoniers à accueillir enfin la révélation d’un secret vieux de plus d’une décennie, même si ce même secret devenait de plus en plus difficile à garder bien hermétiquement en raison des quelques exemplaires de cette mouche perdue par des propriétaires imprudents ou malchanceux, puis retrouvés sur les berges de la « Bonie » par d’autres pêcheurs-monteurs capables de la reproduire.
LA DESCRIPTION DE LA « WATCH OUT! » Rendons d’abord à César ce qui lui revient en signalant que la « Watchout! » prend ses origines dans le génie créatif du Grand maître monteur Daniel Dufour, un résidant de la vallée de la Matapédia dont la réputation dépasse nos frontières. Considérant le côté prolifique de Daniel Dufour, il se peut qu’il y ait eu plus d’une version de la mouche d’origine, dont je ne sais si elle avait un nom. En tout cas, je sais d’expérience que la mouche qui inspira initialement Daniel Duval lui fut montrée pour la première fois il y a quinze ans environ, lors d’une sortie de la Confrérie des saumoniers du Québec qui eut lieu à l’hôtel Métropole à Matane. J’étais du nombre. De mémoire, c’était une mouche montée sur un hameçon double, dont le corps était composé de bandes successives de soie floche de couleur noire et vert fluorescent (les bandes vertes étaient prolongées d’une sorte de voile plutôt court rabattu vers l’arrière à la manière d’une Rusty Rat), une aile de poils noirs surmontée par une très fine pincée de poils de couleur blanche ou gris-blanc, et une tête noire. De
Photo 1 Photo : Daniel Duval
C’est ce modèle initial et surtout une autre version plus sophistiquée du Grand maître monteur (voir photo 1) que Daniel Duval adapta et raffina dans le style Spey, lui ajoutant un hackle de corps caractéristique, une gorge faite d’une plume de malard enroulée et rabattue vers le bas et l’arrière, ainsi qu’une aile en plumes d’épaule d’oie de couleur noire. Il utilisa lui aussi des fibres de paon plutôt que de la soie floche noire, un geste heureux considérant que ce matériel reflète très bien la lumière UV polarisée dont, semble-t-il, se servent les salmonidés dans le processus d’identification des proies (voir Thomas J. Sholseth, How Fish Work. Fish Biology & Angling, 2003). Si je ne m’abuse, c’est Martin Després et Daniel Duval qui ensemble, choisirent de nommer la résultante « Watch out! », pour signifier le danger dans lequel les saumons se retrouvaient quand on leur présentait cette mouche (Daniel Duval pense que Martin Després avait possiblement donné le nom de « Killer » à la mouche de l’autre Daniel, indiquant que l’appellation « Watch out! » était de la sorte conséquente avec le modèle de la mouche d’origine). La « Watch out! » a subi plusieurs autres transformations depuis sa première adaptation de la mouche de Daniel Dufour : ainsi, le malard a fait place à la poule de Guinée pour la gorge (et sa couleur a changé au gré des saisons), l’aile en plumes d’épaule d’oie a acquis une sorte de sousaile en poils d’ours noir pour mieux résister aux assauts du lancer overhead, des plumes de poitrine de canard huppé se sont ajoutées en guise de joues (ayant elles-mêmes remplacé les plumes de coq de sonnerat initiales) et, enfin, quelques brins courts de matériel brillant UV perlé (Flash UV Pearl) ont été placés sur le dessus de l’aile, puis de chaque côté des voilures – ces quelques brins ajoutent une couleur bleutée qui compense en partie la disparition Saumons illimités 29
« Watch out! »
PARURE DE LA
Photo 2 Photo : Daniel Duval
récente sur le marché de la soie floche de marque Griffith, qui était sans égal côté luminosité (voir photo 2, correspondant à une version de 2009). Le montage de la « Watch out! » n’est pas aussi facile que le fin montage retrouvé aux photos 2 et 3 puisse le laisser croire – par exemple, l’enroulement des fibres de paon doit se faire d’une façon déterminée pour produire le meilleur résultat et c’est la même chose pour les voiles de soie floche. La pose de l’aile en plumes n’est pas facile non plus pour le commun des mortels, mais s’apprend avec de l’aide experte. Cela dit, on peut très bien, comme je tends à le faire pour les besoins de la pêche, monter la mouche avec seulement une aile en poils (notamment avec du renard Arctique Fox) et ça fonctionne très bien. La couleur des matériaux de la « Watch out! » est aussi un élément clé de sa productivité et ce sont des tonalités/luminosités qu’on retrouve difficilement dans toute dans les boutiques. Or, c’est justement un domaine tatillon dans lequel Daniel Duval est passé maître au cours des dernières années.
CONCLUSION J’ai accepté avec la permission de son auteur de révéler enfin le secret de la « p’tite verte » aux lecteurs de Saumons illimités, une mouche de pêche de type Spey montée par un gars qui connaît vraiment son affaire. La « Watch out! », comme toutes les mouches que produit ce monteur, est une mouche bien contrastée qui parade bien droite dans le courant au lieu de tourner de côté ou de virer à l’envers comme bien d’autres mouches de type Spey en vente commercialement. Elle est aussi bâtie solidement, ce qui n’est pas le cas souvent des mouches du genre vendues en commerce. Elle vaut donc son pesant d’or. Pour plus de renseignements sur les exigences dans l’art de monter ce genre de mouches pour la pêche, j’encourage les lecteurs à consulter le site de Fabri-mouches qui dédie une page au montage de Daniel Duval (http://www.fabri-mouches. com/daniel_duval/index.html). 30 Saumons illimités
Photo 3 Photo : Daniel Duval
Hameçon : Daiichi 2051 (et variantes) Fil : Blanc pour le corps et noir pour la tête Ferret : Tinsel oval argent, fin ou moyen, selon la grosseur de la mouche Cul : Soie floche de couleur chartreuse prolongée en voilure (expression de Daniel Duval) rabattue vers l’arrière Queue : Krystal Flash de couleur chartreuse Corps : En alternance, fibres de paon enroulées en trois bandes progressivement plus larges et floche chartreuse (ou vert fluorescent) enroulée aussi en trois bandes progressivement plus larges, prolongées chacune par une voilure de la soie floche (brossée) et, sur les côtés, quelques brins de brillant UV perlé (UV Pearl Flash) Hackle de corps : Plume de (substitut de) héron de couleur noire Aile : Pincée d’ours noir flanquée de franges de plume d’épaule d’oie de couleur noire, ondulant près de la hampe Crête : Quelques brins de brillant UV perlé plutôt courts Gorge : Plume de poule de Guinée de couleur vert fluorescent enroulée en collerette et rabattue vers l’arrière Joues : Plumes de poitrine de canard huppé de couleur vert fluorescent Tête : Fil noir et laque claire
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Cages d’élevage du saumon Photo : Fédération du saumon atlantique (FSA)
Introduction
sur le saumon atlantique d’élevage Par Fred Whoriskey
Présentement directeur général de l’Ocean Tracking Network à l’université Dalhousie de Halifax, Fred Whoriskey a étudié les interactions entre saumons sauvages et saumons domestiques durant les nombreuses années où il était vice-président de recherches scientifiques à la Fédération du Saumon Atlantique (FSA). Fred Whoriskey Photo : Université Dalhousie
D
e tout temps, les communautés côtières ont tiré leur subsistance de l’océan et, de cette dépendance, sont nées leurs cultures et leurs compétences uniques. Jusqu’à récemment, les gens gagnaient leur vie principalement par la pêche ou le transport des marchandises. Mais les nouvelles technologies et les nouveaux matériaux ont grandement favorisé l’accès aux ressources marines. Des hydroliennes installées pour extraire l’énergie des marées à l’exploitation des nappes de pétrole et de gaz et des mines aux quatre coins des fonds marins, les activités sont nombreuses et diverses. La pêche elle-même est pratiquée dans des régions et à des profondeurs qui n’avaient jamais été possibles auparavant et l’aquaculture est devenue l’une des principales formes de commercialisation des océans. 32 Saumons illimités
L’HISTOIRE L’histoire de la pisciculture est longue. Les Chinois s’adonnent à l’élevage de poissons en étang depuis des millénaires et ce type de culture a survécu jusqu’à nos jours, sous diverses formes à travers le monde et pour diverses espèces : carpes, silures, salmonidés et autres. L’impact de ce type d’élevage est toutefois généralement faible, car les établissements sont souvent modestes et ne cultivent qu’une seule espèce ou parfois un petit nombre d’espèces à des densités relativement faibles. L’histoire de la salmoniculture est tout autre et plus contemporaine. Ayant débuté en Norvège vers la fin des années 1970,
avec le nombre total de saumons pesant 4,5 kg ou plus qui remontent toutes les rivières d’Amérique du Nord, soit un maximum de 200 000 individus et nous obtenons un rapport saumons d’élevage/saumons sauvages de 310:1.
INTERACTIONS ENTRE SAUMONS SAUVAGES ET D’ÉLEVAGE
Employés à l’œuvre Photo : Fédération du saumon atlantique (FSA)
l’élevage du saumon atlantique s’est depuis répandu à travers le monde, de l’Atlantique au Pacifique. La Norvège et le Chili dominent la production mondiale, et certains pays tels que le Vietnam ont, étonnamment, emboîté le pas. Au Canada, la salmoniculture se pratique sur les côtes Est et Ouest, la priorité étant donnée au saumon atlantique, avec toutefois un élevage restreint du saumon du Pacifique sur la côte Ouest. Le saumon atlantique se prête à la commercialisation pour diverses raisons. L’espèce est populaire auprès des consommateurs et perçue comme un produit haut de gamme. Mais, chose plus importante, au moment où l’industrie prenait son essor, le saumon atlantique avait été l’objet de nombreux efforts de restauration dans les écloseries depuis une centaine d’années, et le processus souvent difficile d’adapter une espèce sauvage à l’élevage domestique avait été élaboré.
CROISSANCE PHÉNOMÉNALE DE L’ÉLEVAGE Le nombre de saumons atlantiques élevés chaque année est faramineux. Selon le rapport 2011 du groupe de travail du CIEM pour le saumon de l’Atlantique Nord, la production mondiale aurait atteint environ 1,4 million de tonnes en 2010, une croissance phénoménale si l’on considère que l’industrie n’avait que 25 ans. La Norvège a généré 67 % de cette production, soit plus de 916 434 tonnes. Le Chili tenait la deuxième place cette année-là avec 81 000 tonnes (soit 6 %), malgré une production réduite de moitié. L’industrie chilienne a récemment été assaillie par des problèmes de maladies, desquels elle commence seulement à se remettre. L’ouest et l’est du Canada ont produit respectivement 71 000 tonnes (5 %) et 38 957 tonnes (3 %). En supposant que les poissons sont récoltés lorsqu’ils pèsent environ 4,5 kg (10 lb), on estime à 62 millions le nombre de spécimens produits annuellement sur la planète. Comparons cela
Dans l’est de l’Amérique du Nord, la salmoniculture s’est développée à une époque où la pêche incontrôlée dans les eaux internationales au large du Groenland constituait une grande menace pour les effectifs nord-américains de saumon sauvage. On espérait qu’une abondance de poisson domestique frais, douze mois par année, réduirait la valeur de vente du saumon sauvage. Certains groupes de conservation du saumon sauvage ont favorisé la croissance de l’industrie par mesure de conservation et, de fait, l’élevage du saumon a réussi à saper la demande pour le produit sauvage. Malheureusement, l’expansion imprévue de la salmoniculture a été telle que de nouveaux problèmes sont apparus. Sur la côte Est, la majorité des établissements piscicoles se retrouvaient initialement dans la région de Quoddy dans la baie de Fundy, une région côtoyant à la fois le NouveauBrunswick et le Maine, et capable de fournir l’expertise scientifique nécessaire ainsi qu’un accès facile aux marchés américains. Mais, encore plus fondamental, les conditions de la mer y étaient favorables à l’élevage et offraient un minimum de risques pour les éleveurs : vagues d’une hauteur modeste, marées de forte amplitude pour amener l’oxygène et évacuer les déchets, conditions hivernales propices par l’absence de glace. Déjà à cette époque, les populations de saumons sauvages dans la baie de Fundy étaient considérablement réduites, et, avec l’essor de l’industrie, elles ont été, officiellement et officieusement, déclarées en voie d’extinction. Dans un tel contexte, tout impact néfaste de l’élevage sur le saumon indigène serait particulièrement problématique.
L’IMPACT DE L’AQUACULTURE SUR LES SAUMONS SAUVAGES Concernant cet impact, deux grandes questions épineuses doivent être résolues : celle des maladies et celle des évadés des fermes qui peuvent entrer en compétition avec les individus sauvages ou se croiser avec eux.
Les saumons évadés des fermes Les scientifiques savent que les saumons atlantiques demeurent fidèles à leur rivière natale et y reviennent frayer. Chaque rivière est donc peuplée de spécimens qui, au fruit
d’une longue évolution, lui sont devenus spécifiques et se sont adaptés aux conditions qui y règnent. L’industrie, elle, a besoin de poissons qui prospèrent dans des cages; elle poursuit donc des programmes où les caractères génétiques présentant un avantage pour la pisciculture sont sélectionnés. Au tout début, les poissons utilisés pour l’élevage provenaient soit d’un stock sauvage issu d’une seule rivière et qui avait été soumis à une sélection expérimentale au fil de plusieurs générations, soit de divers stocks sauvages qui avaient d’abord été croisés puis avaient subi eux aussi une sélection portant sur plusieurs générations. Sur la côte Est nord-américaine, la première approche a été privilégiée et le stock utilisé venait de la rivière Saint-Jean au NouveauBrunswick. En Europe, par contre, l’industrie a employé des stocks issus de rivières multiples.
s’accroît, il est fort probable que le nombre absolu d’évasions augmente aussi.
Mais peu importe son origine, lorsqu’un poisson d’élevage s’échappe d’une ferme et s’accouple avec un saumon sauvage, il peut provoquer un phénomène d’introgression génétique et diminuer les chances de survie d’une population indigène par la modification et l’affaiblissement de son patrimoine génétique.
Les éleveurs luttent contre les maladies en adoptant des pratiques saines et en ayant recours à la médecine vétérinaire. La vaccination contre plusieurs pathogènes particulièrement virulents est systématique et les médicaments permettent de traiter les poux de mer ainsi que certaines infections bactériennes, mais non les infections virales. Il y a toutefois des limites à l’utilisation de produits chimiques. La résistance du pou de mer à Slice, la première substance employée pour les combattre, est devenue problématique dans le monde entier. Enfin, la diffusion des médicaments dans les milieux aquatiques peut avoir des conséquences inattendues sur d’autres espèces; ainsi les remèdes contre les poux peuvent tuer les homards et les crabes.
Ainsi, l’un des critères de sélection pour l’élevage est une croissance rapide qui nécessite un métabolisme élevé et une nourriture abondante. Des études ont montré que les jeunes hybrides issus d’un croisement entre saumons domestiques et sauvages se montrent plus téméraires en présence de prédateurs et ont un taux de mortalité plus élevé dans la nature. Les évadés des fermes ont aussi tendance à se reproduire dans les mêmes frayères que leurs congénères sauvages, mais plus tard dans la saison et, par conséquent, ils peuvent détruire les premiers nids. Même si les spécimens domestiques ne s’accouplent qu’entre eux, leur progéniture est en compétition avec les saumons sauvages pour la nourriture et l’espace vital. Sélectionnés pour une croissance accélérée, ces jeunes prennent du poids rapidement et supplantent la souche indigène, réduisant ainsi sa production dans la rivière. Purs ou hybrides, les poissons d’élevage ne reviennent qu’en nombre minime de l’océan pour frayer et la perte de stock sauvage est totale. En dernière analyse, la solution idéale, celle où tout le monde (éleveurs et écologistes) est gagnant, consiste à ne pas laisser les saumons s’échapper des fermes. La conception des cages et les procédures d’exploitation se sont grandement améliorées au fil des ans. Mais une baisse du taux d’évasion ne suffit pas. Les populations indigènes ont tellement été décimées qu’un seul saumon domestique en liberté est une source d’inquiétude et puisque la production industrielle 34 Saumons illimités
Les maladies La deuxième grande question épineuse est celle des maladies. Les cages marines contiennent des centaines de milliers de saumons dans un espace limité. Cette densité de population, beaucoup plus élevée que celle qui existe dans la nature, est un terrain propice à la propagation des infections bactériennes, virales et parasitaires. Le pou de mer, Leopeoptherius salmonis, est l’espèce de pou qui nous inquiète le plus. Les saumons sauvages contractent les mêmes maladies que les saumons domestiques et la transmission des germes se fait souvent par l’eau. Par conséquent, une ferme contaminée peut infecter un stock indigène.
Les pratiques préventives Parmi les pratiques recommandées pour réduire le stress, préserver les défenses immunitaires et éviter l’usage des médicaments chez les poissons, on note une diminution de la densité dans les cages, un apport continu d’eau fraîche riche en oxygène et une nourriture de bonne qualité. Certaines conditions d’élevage (les périodes de canicule par exemple) échapperont toujours à notre contrôle; nous devons donc prévoir l’apparition de maladies et de parasites et l’installation de nos établissements salmonicoles loin des rivières à saumon et loin des parcours migratoires. La salmoniculture a des conséquences qui sont fâcheuses pour certaines espèces, mais ne semblent pas affecter aussi gravement le saumon sauvage. Durant le cycle de production, les particules résiduelles d’aliments en grain et les matières fécales se déposent sous les cages et étouffent littéralement le fond de la mer, y tuant ainsi la faune benthique. Cette « empreinte benthique » se circonscrit généralement aux abords de la ferme et, puisqu’elle est localisée, on voit
difficilement comment elle aurait un impact sur le saumon sauvage. Au Canada atlantique, les établissements salmonicoles doivent alterner les sites d’exploitation et introduire une période obligatoire de mise en jachère pour permettre au sol marin de récupérer, au moins partiellement. Un des avantages indirects potentiels de la jachère, à la fois pour les poissons domestiques et sauvages, est qu’en présence de germes infectieux, elle peut briser la chaîne de contagion et diminuer l’incidence des maladies. Concentrée jusqu’à présent dans la baie de Fundy, l’industrie tente maintenant de disperser ses fermes le long de la côte atlantique et d’y favoriser la mise en jachère. Le pôle de cette croissance est le sud de Terre-Neuve, mais de nouveaux sites sont aussi à l’étude en Nouvelle-Écosse. L’expansion a suscité une vive inquiétude chez les écologistes qui travaillent à la conservation du saumon sauvage en Nouvelle-Écosse en particulier et, dans une moindre mesure, à Terre-Neuve. D’après une étude récente de l’état des populations sauvages du saumon atlantique par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, tous les stocks indigènes néo-écossais, du sud-est de l’île du Cap-Breton à la frontière du Nouveau-Brunswick, devraient être inscrits sur la liste des espèces en voie de disparition. C’est cette précarité qui motive les défenseurs du saumon. Dans un monde idéal, les éleveurs exerceraient un contrôle total sur leur environnement et pourraient empêcher toute interaction avec les poissons sauvages. Une telle maîtrise est
impossible avec les cages marines, mais pourrait se réaliser avec des cuves terrestres. Ce type de salmoniculture réussit bien, mais le coût d’investissement dans les installations est, relativement aux cages marines, exorbitant et, de ce fait, prohibitif pour les entrepreneurs.
L’AVENIR DE L’AQUACULTURE L’océan constitue le principal atout économique et l’avantage concurrentiel des communautés côtières. Les pressions pour développer l’aquaculture en cages marines vont continuer d’augmenter et, en conséquence, le danger d’interaction entre saumons d’élevage et sauvage va lui aussi s’accroître. Nous allons devoir gérer ce risque. En Islande et dans certaines parties de la Norvège, la salmoniculture est limitée à certaines régions côtières, circonscrites de façon à protéger les stocks indigènes, richesse naturelle irremplaçable. Cette approche n’a pas été adoptée en Amérique du Nord. Nous devrons donc améliorer sans cesse les opérations des fermes actuelles pour réduire encore plus leur impact sur le saumon sauvage en effectuant, par exemple, des inspections et des évaluations régulières des procédures pour prévenir les évasions. Nous pourrions également diminuer la densité des saumons dans les cages, ce qui réduirait le stress et les risques de maladies. Certaines entreprises plus écologiques suivent déjà tous ces principes; leur saumon est plus dispendieux que celui des établissements aux pratiques moins « vertes ». Il nous reste à convaincre le public qu’il vaut la peine de payer plus cher pour un produit écolo.
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Hommage à
Monsieur Fernand Guimond Texte de André Tanguay Président des conseils d’administration Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia Fondation Richard Adams inc.
Monsieur Guimond, originaire de Sainte-Irène dans la Vallée de la Matapédia, apprend en février 2010 qu’il est atteint d’une maladie grave. Bien secondé par son épouse Denise, ses trois enfants, Marie-Claude, Michel, Patrick et sa famille, il lutte énergiquement, mais le 13 août dernier, il nous quitte sereinement.
D
urant toute cette période, il a été un exemple de positivisme et de courage. Au centre de traitement à Rimouski, il est celui qui encourage et qui déride son entourage. Le moral est bon et cette force de caractère est celle qui se retrouve tout au long de sa vie : les défis étaient le lot de ses ambitions… Bien qu’il ait donné beaucoup de temps dans les domaines forestier, éolien et salmonicole, c’est dans le domaine du saumon qu’il aura été actif jusqu’à la fin de sa vie.
À gauche, Fernand Guimond recevant une plaque de reconnaissance de André Tanguay Photo : Guylaine Michaud, CGRMP
Dans la Vallée de la Matapédia, il a fait partie du groupe de gens qui ont obtenu la gestion de la ressource salmonicole en 1992. C’est avec un intérêt indéfectible, un esprit d’équipe régional et un désir de bien gérer Salmo Salar que Fernand a contribué au développement régional des MRC d’Avignon et de la Matapédia. À l’annonce de l’implantation de méga porcheries, monsieur Guimond a accepté de présider le comité provisoire de mise en place du conseil de bassin versant de la rivière Matapédia, aujourd’hui nommé l’Organisme de bassin versant Matapédia-Restigouche. Jusqu’en mai dernier, Fernand était administrateur au sein des conseils d’administration de la Corporation de gestion des rivières Matapédia et Patapédia et de la Fondation Richard Adams. Pendant ces vingt années, il a été nommé « le sage » sur les deux conseils d’administration. Il savait amener des solutions, de bonnes idées, de bons commentaires, toujours guidé par ses connaissances et son jugement étonnant. Il était un grand rassembleur et un administrateur de qualité fort apprécié de tous. Au fil des ans, l’implication de monsieur Guimond a été reconnue. À la FQSA, il a reçu un Salar; au Conseil de gestion de bassin versant Matapédia-Restigouche, il a reçu le trophée Terres et Rivières Durables; et en 2010, il a hérité du prix Richard Adams de la Fondation du même nom. Cette année, en 2012, alors qu’il était encore actif, la CGRMP lui annonce que son 36 Saumons illimités
Centre de découverte, au Site des Chutes et Marais sur la rivière Causapscal, se nommera désormais ‘’Centre de découverte Fernand Guimond’’ en son honneur. En plus d’être un saumonier fort impliqué pour la cause du saumon, Fernand était un amant de la nature. Il aimait faire de l’aménagement sur ses lots et il manipulait habilement sa scie mécanique et sa débroussailleuse. Le ski de fond, la raquette, la pêche à la truite, le camping sauvage et tout récemment la chasse, meublaient ses temps libres. Comme pêcheur de saumon, il aimait fréquenter les rivières de la région et celles de la Baie des Chaleurs, mais sa préférée fut celle de la Patapédia et tout spécialement, la descente de trois jours. Eh oui! Cet excellent époux, ce bon père de famille, cet excellent collaborateur, ce gestionnaire chevronné, ce protecteur de Salmo Salar, cet homme au sens de l’honneur très développé, cet artisan de la relève des pêcheurs de saumon, ce bénévole fort impliqué, nous a quittés à regret. Pour l’avoir personnellement accompagné avec ses proches jusqu’à ses derniers moments, il a été un exemple de persévérance, de ténacité et de courage et il nous a laissés de belles leçons de vie… À nous de les propager ! Salut Fernand…
Le saumon... Comment et pour qui? Par Martin Poisson
La canne à moucher en main depuis l’âge de 11 ans et saumonier depuis plus de 30 ans, Martin Poisson est guide de pêche professionnel sur les rivières Bonaventure et Matane. Le rythme cardiaque « au plancher », les cris de joie accompagnant la larme à l’œil, l’émotion à son comble... voilà les réactions du pêcheur qui représentent la meilleure rémunération du guide, lorsque M. Saumon s’attaque à une mouche présentée de la bonne façon. Le saumon atlantique en rivière, c’est un rêve réalisable pour qui veut bien s’y mesurer. Martin Poisson, guide de pêche professionnel Photo : Pourvoirie Destination le Mirag
COMMENT S’Y PRENDRE ? La pêche à la mouche est la seule méthode permise au Québec pour la capture du saumon en rivière. Nul besoin d’être un professionnel du lancer à la mouche pour tenter de se mesurer à la bête, car c’est la « parade » de présentation de la mouche qui déclenche, en grande partie, l’attaque ou l’indifférence du saumon, face à l’intrusion de la mouche dans sa « bulle ». Les courants sont donc vos alliés quand on parle de pêche au saumon. Par ailleurs, que dire de la fameuse « chance du débutant » qui est fréquemment et, surtout, due à une présentation non conventionnelle? Il en résulte régulièrement une attaque aussi rapide que soudaine d’un saumon qui dormait dans la fosse depuis déjà bien des heures. Rien ne vaut un guide compétent pour vous initier adéquatement dans ce monde merveilleux de la pêche au saumon. Sa réputation et son expérience sont les garanties que vous irez à la « bonne école ». Qui dit « enseignement » dit aussi « capacité par le guide » à bien vulgariser le langage saumonier. Il sera en mesure de vous expliquer les techniques nécessaires pour avoir du succès à la pêche au saumon et ainsi, l’initié pourra par la suite, intégrer le tout selon son style, ses outils et son expérience. 38 Saumons illimités
La chance du débutant pour Mickey, 14 ans; il est accompagné de son oncle et de son guide Photo : Pourvoirie Destination le Mirage
Positionnement du saumon dans la fosse sur les structures rocheuses Photo : Martin Poisson
QUELQUES PETITS TRUCS Plusieurs chanceux ayant déjà eu l’occasion de se mesurer à Salar, sans avoir eu la chance de « ferrer », ont malheureusement eu droit à des commentaires du genre : « Les conditions d’eau ne sont pas bonnes ; peu de saumons en rivière ; tu ne lances pas assez long ; etc. ». En réponse à leurs probables interrogations, je donne quelques trucs non négligeables qui auraient probablement changé les choses : • Théorie validée de mon ami Claude H. Bernard, le saumon « preneur » se situe dans 1 à 2 mètres d’eau, avec un courant de surface supérieure à 4 km/heure (le pas de marche d’un homme) et est souvent collé sur une masse rocheuse équivalente à une boule de quille. L’avez-vous repéré dans la fosse ?
Martin Poisson qui « écoute le silence » Photo : Andrew Giffin
• La parade de la mouche noyée que l’on a décidé de présenter est-elle assez rapide ? Ou bien doit-on changer pour une mouche sèche ? Saumons illimités 39
« L’expérience » se rencontre; tous les deux en sortiront grandis Photo : Nathalie Bérubé
• À notre arrivée, avons-nous été silencieux ou bruyants ? A-t-on fait bouger le fameux prospect dans la fosse ou bien, est-il complètement dans sa bulle et fin prêt à défendre son territoire ?
dans les années 70, et la mise en place d’organismes responsables de la gestion de ce patrimoine faunique ont ouvert les portes à quiconque recherche la réalisation de ce vieux rêve qu’est la capture d’un saumon à la mouche.
• Où a été faite ma présentation initiale? À 1 mètre en avant du saumon, comme il se doit pour la présentation de la noyée, ou sur son dos pour la sèche? Le guide m’a-t-il indiqué l’approche à prioriser ou bien, « Vas-y mon vieux ! » sans plus?
Le débutant ou la débutante aura avantage à choisir un bon guide pour son initiation et, le cas échéant, saura profiter au maximum des précieux conseils de ce dernier, afin de gagner de l’autonomie pour ses futures sorties de pêche.
• La luminosité, à l’heure où vous pêchez, a quel effet dans la fosse ? La découpe ombragée faite par les arbres dans une fosse est souvent déterminante. En effet, le passage de la mouche à cet endroit fait en sorte que, tout d’un coup, une mouche contrastante « éclate en couleur » à son arrivée au soleil et agit comme un déclencheur d’attaque très efficace. • Finalement, le saumon a-t-il réagi, ne serait-ce que d’un simple mouvement de queue, à l’approche de l’offrande ? Si vous êtes observateur et que vous répondez par l’affirmative, sachez que 80 % du travail est accompli. Il ne reste qu’à être patient et inventif.
POUR QUI ? Bien que peu accessible par le passé, cette activité halieutique est maintenant à la portée de tous les pêcheurs désireux de tenter l’expérience. L’abolition des clubs privés, réalisée
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Quant à l’expert, un guide lui fournira les outils pour raffiner les techniques déjà assimilées, car malgré certains succès passés, rien ne vaut l’expérience « terrain » d’un passionné quand les conditions de pêche ne sont pas optimales.
CONCLUSION Pour conclure, « l’expérience saumon » est avant tout un moyen de s’imprégner dans une nature d’une beauté incomparable où l’expression « écoutez le silence » trouve tout son sens. Le glissement de la soie sur l’eau cristalline et le son du ruissellement de la rivière sont les ingrédients qui détendront vos sens jusqu’à ce que le seigneur de nos eaux décide du moment opportun pour vous faire vibrer. Le seul danger dans tout ça, c’est d’être atteint à tout jamais de la « salmonite aiguë ».
Bon voyage de pêche !
La rivière Sainte-Anne Premier article sur l’une des rivières à saumon de la Haute-Gaspésie
Je suis en amour! Par Pierre Manseau Quel endroit magique! Les Chic-Chocs. La Sainte-Anne. Je ne sais trop si je suis tombé en amour avec cette rivière en raison de ses montagnes majestueuses ou de son eau limpide qui coule, tantôt entre crans escarpés, tantôt sur de gros cailloux ronds, tantôt en cascades violentes et remous tumultueux, tantôt dans le cours lent et sinueux d’une fosse profonde. Peut-être est-ce l’air toujours pur et frais qu’on y respire, ou encore son abondante faune terrestre, ailée et aquatique. Ses champignons et fruits sauvages. Un gîte tout près de la rivière, là où l’on s’assoupit au son des rapides. Peu importe la raison… Je suis en amour! Et depuis plus de 30 ans maintenant… comme une relation avec une muse, qui ne pourrait cesser sans un déchirement laissant une blessure profonde et douloureuse… Pierre Manseau Photo : Boris Tremblay
L
a Sainte-Anne, au fil des années, m’a offert tellement de belles sensations. Que ce soit en fin juin avec une eau rapide et puissante, et des saumons parfois peu nombreux, mais combien fringants… ou encore au milieu de juillet, quand la majeure partie de la montaison s’effectue et que les artificielles, sèches ou noyées sont souvent violemment gobées… Également, en août lors d’un changement de débit après une pluie et de l’entrée de nouveaux arrivants, ou en septembre alors qu’à la faveur d’un refroidissement de la température, les gros mâles deviennent 42 Saumons illimités
de plus en plus agressifs, prêts pour leurs ébats automnaux, enflammés comme la couleur des grosses mouches orange qu’on emploie alors. Oui… je suis en amour!
DES SECTEURS POUR TOUS LES GOÛTS Dans son parcours aval, la Sainte-Anne offre une diversité de fosses qui répond à toutes les aspirations. On pourra y vivre intensément un gobage de sèche lancée sur des saumons facilement visibles sur le pied de Wilson, ou y ressentir une
Lever de soleil à la fosse Patate
Pêcheur en action au pied de la fosse des Pins
Photo : Pierre Manseau
Photo : Pierre Manseau
secousse brusque et surprenante à la noyée à Patate. Le choix parmi une quarantaine de fosses que ne se partagent jamais plus de 14 pêcheurs nous permet en tout temps de nous trouver une zone de pêche qui correspond à ce qu’on recherche, peu importe le débit, en toute quiétude. Les plus fréquentées sont habituellement Bouleau, Patate, Castor/ Petit Castor, Phyllis, Petit Islet, Pins et Wilson, mais plusieurs autres fosses moins connues offrent habituellement d’excellentes chances de faire contact avec Salmo Salar. Selon ma perspective, il s’agit d’un des meilleurs rapports qualité/prix au Québec, toutes rivières confondues. Le secteur amont à gué, là où on retrouve l’impressionnante Cap-Seize, fosse magique où, en général, on aperçoit facilement de gros saumons, comme en suspension dans un aquarium… Quelques heures de pêche en sèche à vue, lorsque le saumon est actif dans cette spectaculaire fosse, demeurent un moment qui marque à vie. Plus en amont, Batture, facile à pêcher et généralement occupée par plusieurs saumons, Madame, une vraie carte postale, et Malcom sont les fosses majeures du secteur. Le décor lorsqu’on arrive au bout du sentier qui conduit à Malcom est dans mon esprit la scène la plus belle de toutes les rivières à saumon d’ici… Une fosse alimentée d’un rapide en cascade
qui frappe une falaise, le tout blotti humblement au pied du majestueux Mont Albert, souvent parsemé de taches de neige même en début juillet… de quoi se croire sur la côte Ouest et ses Rocheuses. Simplement féérique! Tout ça dans une quiétude et une exclusivité procurée par un contingent de seulement deux pêcheurs par jours! Le secteur amont canot, là où on retrouve les plus importantes fosses de rétention de la rivière, telles que Cartier, Roger Pelletier, Islet 2, la Cachée, Petit Sault, Cèdre et la célèbre Grande Fosse, photographiée maintes fois par de nombreux touristes profitants du belvédère et observatoire de l’endroit… Un secteur où le parcours de pêche se fait dans de magnifiques canots fabriqués par les artisans locaux, manœuvrés de mains de maître par Gilbert, Jacques, Réjean et Renaud, les expérimentés guides du secteur tous descendants eux-mêmes de guides de la Sainte-Anne.
LES SERVICES Destination Chic-Chocs, organisation gestionnaire mandatée pour l’exploitation de la Sainte-Anne, offre différents services de haute qualité pour agrémenter les séjours. Ainsi, si le service de guide est obligatoire pour le secteur amont canot, Saumons illimités 43
Petit Sault Photo : Pierre Manseau
L’HÉBERGEMENT Diverses options d’hébergement de grande qualité sont également offertes lorsqu’on fréquente la Sainte-Anne. Le complexe du Petit-Sault offre un confort en forêt inégalé, avec ses petits chalets de bois rond tout équipés (quand je dis tout, c’est tout) offerts aux pêcheurs du secteur amont à gué. Les réservations peuvent être effectuées lors de la confirmation du secteur de pêche. L’hébergement du secteur amont canot est d’ailleurs sur ce même complexe. La localisation de ces chalets constitue également une option intéressante pour les saumoniers qui fréquentent les branches de la rivière Cascapédia. Il faut en effet environ 45 minutes pour atteindre les fosses de ce secteur, soit moins de temps qu’il n’en faut à partir de New Richmond ou de Saint-Jules... L’auteur avec un gros « buck » de fin septembre capturé dans la « Grande fosse », accompagné du guide Matthieu Vanhoutte, de Destination Chic-chocs Photo : Serge Ferland
Dans le secteur aval, l’organisme offre le chalet de la Vieille École, chalet également tout équipé. Il peut aussi dépanner le
il en va autrement pour les deux autres parcours offerts. Par contre, une équipe de guides qualifiés comme Matthieu, Steeve ou David peuvent en tout temps être réservés pour une journée ou la durée du séjour. Les clients du secteur amont canot profitent, à même leur forfait, d’un hébergement en plan européen pour la durée de leur séjour. Mais ils peuvent en tout temps demander un service de restauration sur place, dans une salle à manger spectaculaire au cachet exclusif. La gastronomie qu’on y sert, œuvre d’un traiteur local, est habituellement composée de produits de la mer et du terroir régional avec une touche à faire rougir les plus grands chefs des tables réputées des grands centres! 44 Saumons illimités
Les chalets du Petit Sault Photo : Pierre Manseau
Le plaisir de la table au Château Lamontagne n’est pas que gustatif, il est aussi visuel, comme le démontre ce spectaculaire homard Photos : Destination Chic-Chocs
retardataire dépourvu avec le chalet du Gardien juste à côté (moins équipé que les autres types d’hébergement offerts). Quelques emplacements de camping sont également disponibles sur le même site. Par contre, pour qui désire réellement se gâter, le Château Lamontagne est sans contredit l’endroit tout désigné. Construite en 1874, cette magnifique bâtisse récemment rénovée et surplombant la mer offre une expérience simplement époustouflante! La cuisine du chef Jérôme Paquet, mariant les produits locaux et les saveurs du monde, saura aussi séduire les plus fins palais. Pour le secteur aval, il est également possible de louer quelques chalets appartenant à des propriétaires riverains. Les préposés à l’accueil de Destination Chic-Chocs pourront sur demande vous suggérer quelques options.
RÉSERVATIONS Les trois secteurs de la rivière Sainte-Anne sont tous contingentés. Dans le cas des secteurs amont à gué et canot, les perches sont toutes attribuées lors du tirage au sort du 1er novembre. Pour le secteur aval, huit perches sont disponibles lors de ce même tirage et les six autres par un tirage au sort réalisé 48 heures avant la journée de pêche. Mais il est opportun en tout temps de vérifier auprès du poste d’accueil. Parfois des forfaits peuvent être mis en disponibilité et, souvent, des perches non réclamées après le tirage 48 heures sont également disponibles.
AUTRES ACTIVITÉS Sainte-Anne-des-Monts offre aussi plusieurs activités pour ceux qui souhaitent étirer leur séjour. Exploramer offre des activités
qui visent la sensibilisation à la préservation et à la reconnaissance du milieu marin du Saint-Laurent. Différentes activités de vulgarisation scientifique sont offertes par son musée, son parc aquarium ou lors d’excursions en mer. s’ajoutent également une panoplie d’autres activités éducatives et pédagogiques. À la fin du mois de juillet, le quai de Sainte-Anne-des-Monts est littéralement envahi par les pêcheurs pour le Festival du Maquereau. Au-delà de la pêche, une foule d’activités sont offertes telles que le lancer de précision sur bouée en mer, un concours de pêche pour le plus gros maquereau capturé, un méchoui, des soirées musicales, etc. Le Festival du maquereau à peine terminé, la ville se met dès la mi-août au rythme du Festival du bois flotté, alors que la sculpture sur bois flotté est la trame de fond d’une semaine festive.
UNE RÉGION SIMPLEMENT GÉNIALE Vraiment, cette partie de la Gaspésie m’a séduit. Pour qui n’a pas encore connu Sainte-Anne-des-Monts, ses montagnes, sa rivière et sa vie estivale, c’est un rendez-vous incontournable. Ai-je mentionné que je suis en amour? Au moment d’écrire ces lignes, l’attente des résultats de tirage au sort hante littéralement mes pensées, au point d’en faire de l’insomnie. Aurai-je, une fois encore, l’opportunité de vivre cette passion l’été prochain? Ou devrai-je étirer le supplice, dans l’espoir d’une journée chanceuse par le tirage quotidien? Quoi qu’il en soit, je vous souhaite aussi, comme moi, de tomber sous les charmes de la belle Sainte-Anne! Saumons illimités 45
La « salmonite aiguë » :
Une maladie à propager! UN PEU D’HUMOUR AVEC UN FOND DE VÉRITÉ
Texte et photos de Jacques Émond, Rivière-du-Loup
L’auteur pratique la pêche au saumon depuis plus de 35 ans et est coauteur du livre « Guide pratique du pêcheur de saumon », publié en deux éditions (1985 et 1987). Jacques Émond
S
i vous cherchez dans un dictionnaire médical, vous ne trouverez sûrement pas la définition ni la description de la « salmonite aiguë ». Cependant, vous avez peutêtre déjà entendu ou vu ces deux mots. Cette maladie est directement reliée à notre roi de l’eau douce qu’est le saumon. Avec le temps, on a découvert que la pêche sportive de ce poisson pouvait causer la « salmonite aiguë » chez celui ou celle qui la pratique. Il s’agit d’une maladie virale qui peut être contagieuse et dont la contamination s’opère essentiellement sur les bords de certaines de nos rivières. L’incubation est variable d’une personne à l’autre, selon les réussites ou les expériences agréables dans la pratique de la capture sportive du saumon. La « salmonite aiguë » est très souvent incurable, mais chez certaines gens, on observe une guérison temporaire suivie quelque temps plus tard, d’une rechute. Chez la majorité des personnes infectées, la maladie atteint son paroxysme entre le 1er juin et le 30 septembre de chaque année. Durant les autres périodes de l’année, le virus est dans un état de latence avec des soubresauts occasionnels. Les symptômes ou signes provoqués par une « salmonite » sont, entre autres : • une obsession vis-à-vis la pêche au saumon tellement forte, voire même impossible à repousser; 46 Saumons illimités
• un engouement pour toute information qui a trait au saumon et à sa pêche; • un besoin de perfectionner sa façon de pêcher sportivement; • des investissements dans des achats de matériel; • une planification annuelle de voyages de pêche; • des nuits de sommeil écourtées en période de pêche; • des manifestations de grandes jouissances lorsque le saumon est « piqué »; • un discours quotidien ou hebdomadaire relié à la pêche au saumon. Si vous avez ces symptômes, le diagnostic est clair; vous êtes infecté(e). Il peut également arriver que la « salmonite aiguë » occasionne des complications, de bénignes à graves, telles que : des marottes, de la prétention, de l’éloignement saisonnier, des oublis importants, des crises saisonnières, une passion excessive, des excès financiers, des répétitions gestuelles, des conflits conjugaux… Traitement : Aucune prescription médicale ou pharmacologique n’existe. Cependant, la « salmonite » peut disparaître suite à l’observation de certaines pratiques ayant un effet antibactérien. Ces
Un pêcheur souffrant de « salmonite aiguë »
pratiques, provoquant des « écoeurites », sont le braconnage, le « jiggage », les ventes illégales du saumon, la pêche commerciale, les comportements non sportifs de pêcheurs, les coupes de bois le long des rivières, la baisse des stocks de saumons causée par la pollution et la surabondance de prédateurs, les coupures financières des gouvernements dans la pêche sportive du saumon et la réglementation démesurée au détriment du pêcheur. Toute personne ayant la « salmonite aiguë » doit donc se préoccuper de la contagion de cette maladie pour qu’elle devienne une épidémie. Il existe des sociétés dont la mission est de subventionner la recherche sur les maladies et de mettre sur pied des programmes d’éducation et de prévention de maladies. On n’a qu’à penser à la Société du cancer, de diabète, de l’arthrite, à l’Institut de Cardiologie... Hé bien! Nous avons nous aussi pêcheurs, une société qui agit non pas pour vaincre cette maladie, mais pour la propager et pour lutter contre les « écoeurites » : la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA). Pour répandre la « salmonite », un geste à poser est d’inviter tout pêcheur de saumon actuel à devenir membre de cette fédération. Il existe aussi d’autres moyens de propagation : promouvoir la pêche à la mouche auprès d’amis proches et de la population en général, leur faire découvrir salmo salar à travers des expériences agréables en leur transmettant tous les microbes nécessaires pour qu’ils puissent attraper cette
maladie tonifiante et plaisante (ce qui est assez rare pour une maladie). En agissant de la sorte, on aura encore plus de gens infectés pour protéger la pêche sportive du saumon et entreprendre des actions auprès de nos élus afin d’influencer les politiques gouvernementales. Cette maladie en plus d’être une ressource économique pour nos régions est aussi, cela peut paraître paradoxal, une activité de prévention santé. En effet, la pêche que fait la personne affectée par la « salmonite aiguë », est une habitude de vie qui, contrairement au tabagisme, occasionne des effets bénéfiques sur le reste de l’organisme. Effectivement, une fois infecté, le malade lors de sa pratique dans un milieu où il est en harmonie avec la nature, oublie tout, devient dans son for intérieur rempli d’une détente, d’un bien-être et d’une soupape aux éléments stressants qu’aucun médicament « antistress » ne peut égaler. Elle peut même devenir dans certains cas une thérapie de réadaptation suite à un événement bouleversant ou tragique. C’est par conséquent dans ce sens, un outil de prévention santé permettant à l’État de diminuer les coûts consacrés aux traitements des autres maladies La « salmonite aiguë » représente donc une maladie qui a des propriétés curatives et lucratives qu’il faut propager afin de préserver celui qui en est la cause et pour sauvegarder son milieu : salmo salar.
Le bar rayé :
de plus en plus présent dans la baie des Chaleurs Par Michel Legault Biologiste, Direction de la faune aquatique, ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs
et Valérie Bujold Biologiste, Direction de l’expertise de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, ministère des Ressources naturelles
Depuis quelques années, un nombre grandissant de bars rayés sont observés et capturés dans la baie des Chaleurs par les pêcheurs sportifs et leur présence suscite beaucoup de questions. D’où proviennent-ils? Quel est l’impact potentiel de cette présence sur les autres populations de poissons de la Baiedes-Chaleurs, plus particulièrement le saumon atlantique? Est-ce que la pêche sportive au bar rayé est envisageable à court ou à moyen terme? Michel Legault
Valérie Bujold
Photo : Vanessa Cauchon, MDDEFP
Photo : Alain Lehoux, MRN
L’objet de cet article est de faire connaître les informations qui sont actuellement disponibles sur la présence du bar rayé dans la baie des Chaleurs et quelles sont les volontés du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP).
UN PEU DE BIOLOGIE Le bar rayé (Morone saxatilis) est une espèce typique des estuaires et du littoral de la côte est de l’Amérique du Nord, dont la répartition géographique s’étend du fleuve SaintLaurent, au nord, à la rivière Saint John dans le nord-est de la Floride. Le bar est un poisson anadrome, c’est-à-dire que sa reproduction s’effectue en eau douce. Une fois éclos, les juvéniles dévalent vers les eaux saumâtres ou salées pour s’y alimenter et croître pendant quelques années avant d’atteindre la maturité. Les bars des eaux canadiennes peuvent mesurer près d’un mètre de longueur. 48 Saumons illimités
Au cours de leur première année de vie, les bars rayés s’alimentent principalement d’invertébrés, puis de poissons à mesure qu’ils gagnent en taille. Les bars se déplacent en groupes, pourchassant les bancs de poissons. Les espèces qu’on trouve dans les contenus stomacaux varient selon les endroits et les saisons. Les principales proies des bars sont les spécimens juvéniles de clupéidés, soit différentes espèces d’alose et le gaspareau.
ORIGINE DES BARS RAYÉS DE LA BAIE DES CHALEURS Au Canada, il existe présentement trois populations indigènes de bar rayé dans trois secteurs distincts, soit la population de la baie de Fundy (rivières Saint-Jean, Annapolis et Shubenacadie), la population du sud du golfe du Saint-Laurent (rivière Miramichi) et la population récemment réintroduite de l’estuaire du Saint-Laurent (voir figure 1). La disparition de la population
Figure 1. Localisation des rivières fréquentées par le bar rayé appartenant aux trois populations de bar rayé dans trois secteurs distincts, soit la baie de Fundy (rivières Saint-Jean, Annapolis et Shubenacadie), le sud du golfe du Saint-Laurent (rivière Miramichi) et l’estuaire du Saint-Laurent
de l’estuaire du Saint-Laurent a été constatée à la fin des années 1960. Toutefois, des travaux de réintroduction de l’espèce ont été amorcés en 2002, appuyés par la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP) qui est un des partenaires majeurs de ce projet. Un suivi de l’évolution de la réintroduction a permis de confirmer que les bars rayés survivent et grossissent bien dans le fleuve Saint-Laurent et semblent occuper une aire de distribution comparable à celle de l’ancienne population qui s’étend du lac Saint-Pierre à Kamouraska. La bonne nouvelle est que la capture, en 2008, de jeunes de l’année, alors qu’aucun ensemencement n’avait été effectué, confirme que la reproduction naturelle du bar rayé s’est amorcée. Des travaux effectués en 2011 ont d’ailleurs démontré clairement que le bar rayé se reproduit dans le secteur du bassin de la rivière du Sud à Montmagny. Il est peu probable que les bars rayés qui fréquentent la baie des Chaleurs proviennent de l’estuaire du Saint-Laurent. Des campagnes de marquage de bars rayés de l’ancienne population de l’estuaire du Saint-Laurent ont permis d’établir que les individus fréquentaient principalement un tronçon d’environ 300 km situé entre le lac Saint-Pierre et Kamouraska et
que cette population était isolée de celles de la côte atlantique. Une étude amorcée en 2010, sur les déplacements des adultes de la population réintroduite, démontre aussi que les individus demeurent dans ce même tronçon du fleuve Saint-Laurent. Par contre, il est connu que les bars rayés de la population du sud du golfe du Saint-Laurent qui se reproduisent dans la rivière Miramichi fréquentent la baie des Chaleurs, leur aire d’occupation s’étendant jusqu’à Percé. Des études de marquage et des travaux récents de suivi à l’aide d’émetteurs acoustiques démontrent la fidélité des bars rayés de la région du golfe du Saint-Laurent à la rivière Miramichi, le seul site de reproduction confirmé de l’espèce dans cette région. La population du sud du golfe du Saint-Laurent a connu une fulgurante augmentation de ses effectifs au cours des dernières années, pour atteindre en moyenne 50 000 reproducteurs entre 2006 et 2010. Il est ainsi fort probable que la présence de plus en plus sentie du bar rayé dans la baie des Chaleurs soit due à cette situation. Une étude est actuellement menée par le MDDEFP et l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) afin de confirmer cette hypothèse. Saumons illimités 49
Bien qu’aucune recherche sur l’alimentation du bar rayé n’ait établi que le saumon atlantique était la composante principale de la diète de l’espèce, il existe deux études qui ont démontré que le bar rayé exerçait une prédation sur les saumoneaux lors de leur migration printanière vers l’eau salée (rivières Narraguagus et Merrimack, Nouvelle-Angleterre). De plus, des analyses statistiques ont révélé que l’abondance du bar rayé aurait un impact négatif sur les retours de saumons adultes dans trois des quatre principales rivières de la Nouvelle-Angleterre (rivières Connecticut, Penobscot et Sainte-Croix). Selon les informations disponibles, la présence du bar rayé dans la baie des Chaleurs est principalement observée à partir du mois de juillet. Pour les rivières de cette région du Québec, la période de migration des saumoneaux atteint habituellement son apogée dans la deuxième moitié du mois de mai. Ainsi, au moment où le bar rayé fait son apparition dans les estuaires, les saumoneaux auraient déjà entrepris leur migration vers leurs lieux d’engraissement que sont les eaux du Labrador et du Groenland. Il est donc fort probable que l’impact de la présence des bars rayés dans la baie des Chaleurs sur les populations de saumon atlantique est négligeable. Toutefois, le MDDEFP prévoit documenter l’utilisation par le bar rayé des estuaires des rivières à saumon de la baie des Chaleurs et évaluer l’impact que pourrait avoir cette espèce sur les populations de salmonidés indigènes.
EST-CE QUE LA PÊCHE SPORTIVE AU BAR RAYÉ EST ENVISAGEABLE? Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a déterminé, dans son évaluation de 2004, que la population de bar rayé du sud du golfe du Saint-Laurent était menacée et celle de l’estuaire du Saint-Laurent, disparue. Actuellement, il est donc interdit de capturer un bar rayé à la pêche sportive ou commerciale au Québec et au NouveauBrunswick. Les poissons capturés accidentellement doivent être immédiatement remis à l’eau de façon à maximiser leurs chances de survie. À cet effet, une campagne est en cours en Gaspésie afin d’informer les pêcheurs de l’obligation de remettre à l’eau les bars rayés capturés accidentellement, sous peine de poursuites (voir figure 2 - affiche). Le COSEPAC effectue actuellement une deuxième évaluation de la situation du bar rayé au Canada à laquelle participent les spécialistes du MDDEFP. Les résultats de cette nouvelle évaluation devraient être connus prochainement. 50 Saumons illimités
BAR RAYÉ
PÊCHE INTERDITE Photo : Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs
IMPACTS POTENTIELS SUR LES POPULATIONS DE SALMONIDÉS
REMETTEZ-LES À L’EAU! La pêche du bar rayé demeure fermée pour des raisons de conservation dans tout le golfe du Saint-Laurent, y compris à cet endroit. Cette fermeture s’applique aussi bien aux pêches récréatives que commerciales. Toute personne prise en train de pêcher le bar rayé, ou en possession de bar rayé capturé dans les eaux du golfe, sera poursuivie en vertu de la Loi sur les pêches. Merci de rapporter toute activité de pêche illégale aux autorités en composant le numéro de SOS Braconnage (1 800 463-2191) ou par courriel au centralesos@mrnf.gouv.qc.ca. La collaboration de tous est requise afin que le bar rayé continue de se rétablir et retrouve son plein potentiel dans le golfe.
Toute personne qui capture un bar rayé doit le remettre sur-le-champ dans l’eau où il a été pris de manière à le blesser le moins possible, s’il est encore vivant. Si l’hameçon a été avalé, coupez l’avançon et relâchez le poisson. Même si le poisson est en mauvaise condition ou mort, il est obligatoire de le relâcher.
Figure 2. Affiche informant les pêcheurs de la réglementation en vigueur pour le bar rayé en Gaspésie
Il est possible qu’à la lumière de ces résultats les autorités responsables de la gestion de cette population du sud du golfe du Saint-Laurent, soit Pêches et Océans Canada, permettent une exploitation de celle-ci dans les provinces maritimes touchées. Un plan d’exploitation propre à cette population serait alors élaboré. Il pourrait conséquemment s’ensuivre une modification de la réglementation qui permettrait l’exploitation du bar rayé, selon les modalités prévues dans le plan d’exploitation, dans la portion québécoise de la baie des Chaleurs. Il faut toutefois comprendre que cette démarche prendra encore quelques années. Dans cette perspective, l’étude amorcée par le MDDEFP et l’UQAC, dont l’objectif est de déterminer l’origine des bars rayés fréquentant les secteurs de la côte de la péninsule gaspésienne, devrait permettre d’appliquer localement la réglementation de pêche sportive appropriée en fonction de la population touchée et de son statut. Le MDDEFP suit de près la situation du bar rayé dans la baie des Chaleurs. Les choix de gestion relatifs à cette espèce devront être faits sur des bases scientifiques et en concertation avec tous les intervenants concernés.
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Vidéo à la pêche...
Quel appareil choisir? Texte et photo de Pierre Juneau
Pierre Juneau est vidéaste depuis plus de 25 ans. Il collabore au tournage d’émissions de plein air à la télévision, tout en étant assistantproducteur de films DVD. Étant lui-même un passionné de pêche, à toutes les espèces de poissons, il a fait un nombre incalculable de vidéos sur des scènes de pêche. Pierre Juneau Photo : Raphaël Ruel Magnan
D
epuis quelques années, de nouveaux appareils photo numériques sont arrivés sur le marché. Ceux-ci sont faciles à transporter et ont tous la possibilité, en plus de prendre de belles photos, de faire de la vidéo en HD. Les pêcheurs aiment de plus en plus filmer ou se faire filmer lors de leur combat avec un saumon ou en présence d’une autre scène intéressante. Les réseaux sociaux et leur facilité de partage ont créé un engouement pour la « pêche-reportage » (photo et vidéo).
VOUS VOULEZ DÉVELOPPER LA VIDÉO? Les questions qui se posent sont les suivantes. Pour faire de la vidéo, est-ce qu’on achète un appareil photo ou un appareil vidéo? Devrions-nous sélectionner un type d’appareil particulier? Quel type d’utilisateur sommes-nous? Sommesnous avant tout un photographe ou plutôt un vidéaste?
APPAREIL PHOTO Vous pouvez aller vers des caméscopes de type « compact », mais ces appareils ne vous offriront pas de bonnes performances photo. De nos jours, les fabricants offrent des appareils photo compacts qui, en plus de faire de belles 52 Saumons illimités
photos, résistent aux chocs et à l’eau, tout en permettant de faire de la vidéo HD de qualité, même sous l’eau. La taille de votre appareil dépendra du type de photographe que vous êtes. Vous voulez quelque chose de compact que l’on peut utiliser à la volée rapidement? Des fabricants ont ce type d’appareil pour vous. Le choix est grand, faites des comparatifs en magasin. Éléments à vérifier lors de l’achat - Faites des essais : • Qualité de filmage en basse lumière près du sol (certains appareils ont une image plus claire). • Qualité de filmage vers des fenêtres extérieures, pour vous assurer d’avoir une gestion rapide et efficace du contre-jour. • Résultats lors de déplacements rapides en filmant (l’image doit être fluide). • Maniabilité de l’appareil dans vos mains. • Sensibilité à la lumière de certains appareils (un avantage si vous pêchez très tôt le matin ou très tard le soir). • Vitesse que prend l’appareil à se mettre en marche : 1, 2 ou 3 secondes? (très important pour éviter de perdre des scènes).
• Délai entre deux photos : 1 seconde ou 2 secondes? (visez la meilleure rapidité). • Accès au menu de l’appareil et grandeur de son écran (évitez les écrans trop petits). Pour les situations de pêche sur le terrain, pensez à vous procurer un petit trépied flexible à bras articulé, afin de pouvoir fixer l’appareil. Il vous rendra de bons services, car ces appareils ont tous de petits problèmes de pixellisation et d’image floue en cas de mouvement en faible lumière. Les grandes marques telles Pentax, Sony, Panasonic, Canon, offrent toutes des modèles qui pourront vous plaire, et ce dans différentes gammes de prix.
APPAREIL VIDÉO Lorsque l’on s’intéresse davantage à la vidéo qu’à la prise de photos, les appareils de type sport comme les Gopro, Contour, Ion Air Pro sont des produits qui vous donneront une plus grande maniabilité en mouvement, grâce à leurs accessoires tels que : ceinture pour le corps, support pour la tête, pour poignée de vélo, etc.
Le vidéaste avec ses outils de travail
Ces appareils n’ont pas tous des écrans de visionnement et d’ajustement pour les modes photo; ainsi, la revue de nos photos ou vidéos est moins rapide. La qualité du son est variable selon les modèles et les fabricants. Par contre, ces appareils sont très résistants et moins d’options s’offrent dans les menus, ce qui permet une plus grande facilité d’utilisation pour certains pêcheurs. Les appareils Reflex sont des appareils très performants, mais ces appareils sont aussi plus lourds et l’apprentissage de leur manipulation s’avère très difficile. Ils ne sont surtout pas conçus pour les intempéries et les chocs. Donc, si vous n’avez pas de caméraman ou de photographe attitré, oubliez ce type d’appareil. Prenez le temps de définir vos besoins avant de vous procurer un appareil compact vidéo ou photo pour vos sorties de pêche. Au plaisir de visionner vos vidéos sur les réseaux sociaux!
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À PROPOS DE NOUS ET QUI NOUS SOMMES Texte de Gervais Jeffrey, directeur provincial
Le projet « Les Eaux Curatives par la Pêche à la Mouche du Canada » est la filiale francophone du « Project Healing Waters Fly Fishing Canada Inc. ». En 2009, j’ai accepté de prendre le poste de directeur provincial pour le Québec. Gervais Jeffrey Photo : Ryan Edwards
C
e projet a pour but de faciliter la réadaptation des militaires québécois qui furent blessés, physiquement ou psychologiquement, lors des différents déploiements auxquels le Canada a participé. Le fait de leur enseigner la pêche à la mouche et l’art du montage de mouches les aide à reprendre confiance en eux et à créer ou recréer des liens avec la nature. La pêche est reconnue comme un calmant naturel et plusieurs d’entre nous se servent de cette activité pour échapper à nos routines quotidiennes; cela nous permet de relaxer et de refaire nos forces. Le projet vise les mêmes buts.
son imagination, en créant une mouche spéciale pour le projet. Cette mouche se veut emblématique et les couleurs adoptées sont fort significatives pour ces hommes et ces femmes qui ont beaucoup donné et qui, maintenant, souffrent et se sentent seuls. En effet, le vert, l’argent, le brun-rouge et le orange symbolisent respectivement l’armée, la valeur, le sang versé et le courage. Le nom de cette mouche est aussi très significatif pour eux. En effet, elle fut nommée La Courcelette en leur honneur, comme le nom du village qui existait avant que la Base de Valcartier soit construite.
En 2011, nous avons commencé le programme sur la base de Valcartier avec 12 participants qui furent ravis d’apprendre les rudiments de la pêche à la mouche. Forts de cette première expérience, nous récidivons pour 2012. Pour cette deuxième année, nous avons décidé d’inclure le montage de mouches. Le programme complet a duré 12 semaines, incluant notre dernière sortie qui a eu lieu encore une fois dans la merveilleuse forêt Montmorency appartenant à l’Université Laval. De plus, cette année, Benoit Renaud a mis à profit son talent et 54 Saumons illimités
La Courcelette Photo : Benoit Renaud
Nos deux guides, Daniel Godbout et Jacques Bouchard sur la Rivière du Gouffre, 2012
Orest Bajib faisant une passe et Philippe Deguise en attente Photo : Gervais Jeffrey
Photo : Gervais Jeffrey
Le programme est orienté sur la pêche à la mouche et nous ne pêchons pas seulement la truite. Pour la première fois cette année, nous avons fait une sortie au saumon. En effet, le 24 août dernier, deux excellents guides, soit Daniel Godbout et Jacques Bouchard nous ont fait découvrir une rivière qu’ils connaissent bien : la belle rivière du Gouffre. Donc, le 24 au matin, tout le monde se donne rendez-vous chez moi afin de faire route ensemble vers le poste d’accueil « Motel Maison Chez Laurent », de SaintUrbain dans Charlevoix. Une fois l’enregistrement, les droits d’accès et les permis complétés, Daniel et Jacques commencent à nous faire connaître cette magnifique rivière. Les lieux et aménagements que l’Association de Conservation de la Vallée du Gouffre (ACVG), a réalisé afin de faciliter les accès aux fosses, sont formidables. On peut constater que l’argent que nous payons en droit d’accès est investi à bon escient. Pour ceux qui ne connaissent pas cette rivière, elle gagne à être connue. Nous retrouvons à chaque fosse, une table à pique-nique, un abri, des chaises et un appui-cannes. Le tout est pensé pour le confort du pêcheur. À certains endroits, l’ACVG a construit des passerelles pour traverser la rivière de façon sécuritaire. Lors de notre journée, Daniel et Jacques nous ont fait connaître plusieurs fosses que je ne nommerai pas, par crainte de me tromper. Nous avons eu la chance de voir des saumons dans celles-ci. L’eau étant basse et chaude, Monsieur Saumon ne fut pas coopératif pour un sou. Ce ne fut pas grave, car les participants ont beaucoup apprécié leur expérience et, grâce à nos deux guides chevronnés, nous avons appris plusieurs techniques de pêche, nouvelles pour nous. Nous avons eu beau leur présenter des mouches noyées, sèches ou patineuses, Salmo Salar resta collé au fond de sa fosse. Il ne daigna pas bouger, sauf pour nous faire un beau pied de nez lors de notre départ.
De gauche à droite, à l’avant Jacques Bouchard, Gervais Jeffrey, Marc Lamontagne. À l’arrière Philippe Deguise, Orest Bajib, Daniel Godbout.
Daniel et Jacques, grâce à leur patience et à leur dévouement, nous ont fait découvrir cette belle rivière. Nous avons eu une excellente journée et la piqûre est déjà en place pour une récidive l’an prochain. Toutefois, nous choisirons alors une date afin que Monsieur Saumon soit plus coopératif et que les participants décident de faire le saut dans le monde du saumon. Un merci spécial encore une fois à Daniel et à Jacques pour leur dévouement et pour nous avoir fait découvrir la Gouffre. Le programme ne pourrait pas exister sans les volontaires qui s’impliquent et sans les dons que nous recevons qu’ils soient monétaires ou en équipements. Nous sommes un organisme à but non lucratif enregistré à Revenu Canada et nous pouvons remettre des reçus de charité à nos donateurs. Pour toute information ou tout commentaire sur ce projet, vous pouvez me rejoindre à mon adresse courriel : gervaisjeffrey@hotmail.com Saumons illimités 55
Marie Claire à l’œuvre Photo : Gilles Shooner
Gastronomie
Le pâté au saumon de Marie Claire Texte de Gilles Shooner et Marie Claire Simard
C’était un samedi soir à l’île Verte, un peu comme une habitude, une tradition... chez nos voisins et amis de la résidence Hébert/Simard. Au menu : un pâté au saumon. Je n’ai jamais mangé un pâté au saumon aussi délicieux, sans l’arrière-goût de rance qui trahit la fraîcheur douteuse du produit vedette utilisé ou le fait qu’il s’agit d’un produit issu de l’industrie du « cannage »! Voici donc cette recette, concoctée par la chef Marie Claire, inspirée de celle de sa grande amie Louise. Un bijou de repas, sans autre prétention que celle de plaire et que vous vous enorgueillirez d’avoir préparé à votre tour.
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Le fameux pâté au saumon de Marie Claire
Appétissant n’est-ce pas ?
Photo : Alain Hébert
Photo : Alain Hébert
LE PÂTÉ AU SAUMON (6 personnes)
LA SAUCE BÉCHAMEL
• Pocher un filet de saumon d’environ 750 g, très frais, sans la peau et sans la chair brune sous-jacente, dans du vermouth blanc (ou un vin blanc sec) avec une échalote sèche finement hachée. • Défaire la chair en morceaux. • Cuire al dente 3 pommes de terre moyennes coupées en cubes dans de l’eau salée. • Égoutter et incorporer à la chair de saumon. • Ajouter à l’appareil une béchamel épaisse*, de l’estragon frais, du persil et de la ciboulette émincée, un peu de muscade, sel et poivre. • Tapisser une assiette à tarte d’une abaisse de pâte brisée. • Verser le mélange et le recouvrir d’une autre abaisse avec ouvertures en surface. • Badigeonner la surface avec un jaune d’œuf et quelques gouttes de lait. • Enfourner 45 minutes à 400°F.
• • • • •
* Afin que le pâté se tienne bien, la béchamel devra être très épaisse. Vous pourrez l’épaissir avec un peu de fécule de maïs, le cas échéant.
4 c. à soupe de farine 4 c. à soupe de beurre 1 tasse de lait Le vin de pochage du saumon (environ ½ tasse) ½ tasse de crème à 15 % ou 35 %
PRÉPARATION DE LA SAUCE BÉCHAMEL :
• Dans une casserole à fond épais, fondre le beurre à feu doux. • Ajouter la farine en remuant sans arrêt et cuire de 1 à 2 minutes jusqu’à ce que le roux soit à peine doré. • Ajouter lentement le lait en fouettant constamment la préparation, pendant environ 3 minutes, jusqu’à ce que le roux soit dissous. • Cuire à feu doux, en remuant de temps à autre, de 15 à 20 minutes pour épaissir la sauce. • Ajouter la crème et bien fouetter. • Si la sauce présente des grumeaux, la fouetter avec un pied-mélangeur quelques secondes ou simplement fouetter énergiquement avec un bon fouet. Assaisonner d’une pincée de noix de muscade râpée, de sel et de poivre de Cayenne. Délicieux servi avec des betteraves jaunes et une salade de chou. Accompagner d’un vin d’Alsace bien frais.
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Un panorama de la zone où on capture des arcs-en-ciel Photo : Gilles Ouellette
La truite de Paul Par Gilles Ouellette, biologiste
Lundi, fin de journée de juillet, sur la Nouvelle, une soie se balade au gré de la dextérité du pêcheur-moucheur pour déposer un streamer de sa fabrication au bon endroit et y débusquer une truite de mer. Gilles Ouellette Photo : Curtis Page
C’
est Paul Coburn de Miguasha qui aura l’œil juste et le plaisir de voir son lancer bien récompensé. Un poisson affamé se darde sur cette proie, la gobe et se voit ferré par la ruse du pêcheur. Suivent 10 minutes de combat pour cette prise qui fait courber la canne et raidir la soie. Le poisson fait monter l’adrénaline de notre pêcheur qui se garde en équilibre sur un fond de rivière plein de gros cailloux glissants. « Une truite, pour sûr! » se dit Paul, en rapprochant d’une main d’expert sa prise. Mais surprise! Il ne s’agit pas d’un omble de fontaine anadrome, notre truite mouchetée de mer, mais plutôt d’une agressive truite arc-en-ciel de plus de 40 cm.
l’âge par observation des anneaux de croissance sur un petit os appelé otolithe. L’analyse génétique des tissus nous dévoilera la provenance géographique de ces truites arc-enciel. Proviennent-elles du Québec, du Nouveau-Brunswick, des Maritimes? On ne sait pas encore. Quelle surprise pour nous, scientifiques de la Nouvelle, l’arcen-ciel de Paul est une femelle de plus d’un kilo. Elle s’est également reproduite, car on lui décèle des œufs résiduels qu’elle n’a pas pondus au printemps. Elle les garde et les réabsorbera dans ses tissus, un phénomène que les biologistes appellent « récupération d’énergie ».
Paul savait que les ARNistes (Amis de la Rivière Nouvelle) étaient en cours de réalisation d’un projet de recherche biologique pour mieux comprendre l’invasion de l’arc-en-ciel dans la Nouvelle. Déterminer son impact sur l’abondance de la truite de mer et du saumon est un défi.
Cette femelle aura perdu beaucoup de poids durant la fraie printanière. Elle serait sûrement retournée dans la Baie-des-Chaleurs. C’est en séjournant probablement dans la riche zone côtière de l’estuaire de la Ristigouche qu’elle pourra revenir continuer son invasion de la rivière à la fin de l’été.
Il me contacte et par la magie, l’aide et la rapidité d’Internet, mon ami et collègue ARNiste François Lavigne récupère la tête et les viscères du trophée de Paul. La tête nous livrera
Il faut savoir que cette espèce fut aussi introduite au Québec, qu’elle voyage en milieu marin côtier et qu’elle s’adapte facilement aux nouvelles conditions de vie.
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Truite arc-en-ciel de 24 cm Photo : François Lavigne
Nouvelle et nous comptons sur la coopération des pêcheurs (voir encadré en bas de page). Merci Paul de ta contribution scientifique précieuse pour la Nouvelle ! Pêcheurs de la Nouvelle, si vous voulez en savoir davantage sur la situation et la biologie de la truite arc-en-ciel dans la rivière, contactez-nous et devenez membre du mouvement ARNiste. http://lesamisdelarivierenouvelle.weebly.com/ arn2011@hotmail.ca ou lesarnistes@yahoo.com Gilles Ouellette, Vice Président ARN, 762-Rte Girard, Nouvelle, Québec GOC 2E0
Conformément à son mandat de vulgarisation scientifique, l’ARN a mis en place durant l’été 2012 un concours local pour aider la recherche en cours au MRNF sur cette espèce. Cette initiative visait à obtenir la collaboration des pêcheurs qui capturaient des truites arc-en-ciel. Au moment d’aller sous presse, l’ARN a obtenu des pêcheurs 15 échantillons de poissons dont la taille variait de 10 à 21 cm et pesait de 13 à 113 gr.
Un pêcheur sur la rivière Nouvelle Photo : Gilles Ouellette
Elle pourrait envahir le territoire de la truite de mer et du saumon des rivières en Gaspésie. Elle manifeste une compétition agressive pour l’espace de reproduction (les frayères) et d’alevinage (les zones de croissance des juvéniles). L’information provenant de la truite de Paul et celles des pêcheurs de cette région de la Baie-des-Chaleurs contribuent à une meilleure compréhension du phénomène. Biologiste et techniciens bénévoles travaillent actuellement au rétablissement de la population de la truite de mer de la rivière
Dans ces échantillons, nous avions des juvéniles qui montraient des taches de taconnage, donc la preuve que l’espèce se reproduit dans la Nouvelle et que nous devons être vigilants. Certains pêcheurs signalaient que des arcs-en-ciel sont dans la Nouvelle depuis longtemps. Reste à savoir la provenance génétique (Québec ou NouveauBrunswick) et l’âge exact des spécimens. Nous avons remis nos échantillons au MRN et les biologistes ont confirmé qu’ils nous reviendront avec des précisions sur ces questions d’ici le printemps. Ce travail de cueillette fut réalisé par un bénévole de l’ARN, Félix Litalien, pêcheur de 16 ans.
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Photo : Marc-Antoine Jean
La mouche
Possum Special Par Michel Jean | Collaboration spéciale d’Angleterre
Nos magnifiques rivières à saumon suscitent l’intérêt des pêcheurs non seulement du Québec, mais également au niveau international. J’ai ainsi eu le plaisir de connaître deux d’entre eux, lors d’un voyage de pêche l’été dernier. L’un d’eux m’a alors confié la « recette » d’une mouche de sa fabrication avec laquelle ils ont eu un grand succès! Michel Jean
P
ermettez-moi de vous présenter cette nouvelle mouche nommée «Possum Special». Cette mouche a été créée par monsieur Bryan Russell, qui réside en Angleterre, pour pêcher les eaux cristallines des rivières de la Baie des Chaleurs en 2012.
Elle a été faite en l’honneur de son copain, John Oliver dont le surnom est « Possum ». Ce surnom lui a été attribué lorsqu’il résidait aux États-Unis, à un endroit nommé « Possum Valley ».
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Alors que John était en visite chez Brian en décembre 2011 et qu’ils discutaient de leur prochain voyage de pêche, sur les rivières Bonaventure et Grande Cascapédia, Brian demanda à « Possum » qu’elles étaient ses couleurs préférées. Il lui répondit : « Bleu, vert et noir ». Ainsi, pendant les courtes et froides journées de février 2012, Brian, inspiré par ces couleurs, donnait naissance à la « Possum Special ». Lors de leur premier voyage sur la rivière Bonaventure, en 2012, à la deuxième journée de pêche, Jackie, l’épouse de
« Possum », prit un très beau saumon avec la mouche. Cette même journée, Bryan captura aussi un saumon avec cette mouche. La journée suivante, « Possum » attrapa lui-même deux saumons. La « Possum Special » leur permit ainsi de prendre quatre saumons, lors de ce voyage. La semaine suivante, sur la rivière Cascapédia, la mouche leur permit également de prendre deux autres poissons. Ceci fit dire aux guides que la mouche serait une mouche adéquate pour la pêche d’automne.
PARURE DE LA « POSSUM SPECIAL » Hameçon : Toute grosseur Tag : Tinsel bleu holographique Queue : Poil de chèvre Nayat* vert ou poil similaire Corps : Tinsel vert holographique Côte : Fil métallique argent Gorge : Même poil que la queue Première aile : Poil de chèvre Nayat bleu Deuxième aile : Poil de chèvre Nayat noir Troisième aile : Poil de chèvre Nayat vert * On recouvre les ailes de fibres de Krystal Flash bleu Tête : La tête est recouverte de poli à ongle vert
* Le Nayat est un membre de la famille des moutons tibétains. C’est un poil fin, plus doux que du « bucktail » et qui a du corps.
The fly
“Possum special” Special collaboration from England
Our magnificent salmon rivers spark interest among fishermen; not only from the Province of Québec but from all around the world. I got to meet two of them during a fishing trip last summer and one of them gave me the “recipe” for a fishing fly he created and with which he had great success to catch salmon! Allow me to present you the all new fly, the ‘Possum Special’. This fly was created by Mr. Bryan Russell, from England, for fly-fishing in the crystalline waters of the Baie-desChaleurs in 2012. It was created in honor of John Oliver, nicknamed “Possum” after the place where he lived, Possum Valley, in the United States. Back in December 2011, while John was visiting Bryan, their discussion turned to the topic of their upcoming 2012 fishing trip to the Bonaventure and Grande Cascapedia rivers and Bryan inquired as to what were Possum’s favorite colors, to which Possum responded, “blue, green and black”. During the short, cold days of February 2012, Brian, inspired by those colors, created the “Possum Special”. During their first trip, on the Bonaventure River, on the second day of fishing, Possum’s wife, Jackie, caught a beautiful salmon with the fly. That same day, Bryan also caught a salmon with it. The next day, Possum caught two! Thanks
to the Possum Special, they caught four salmon on that trip. The next week on the Cascapedia River, they caught two more! This inspired the guides to remark how the lure would be appropriate for the fall fishing season.
CONFECTION Hook : Any size Tag : Holographic tinsel blue Tail : Nayat hair green or anything similar Body : Holographic tinsel green Rib : Silver wire Troat : Same hair as the tail First Wing : Light Blue Nayat hair Second Wing : Black Nayat hair Third Wing : Green Nayat hair * Overlay on wing a few fibers of blue Krystal Flash Head : Varnish with green nail polish
*Note : the Nayat is a member of the Tibetian sheep family : It’s wool fine with body and softer than bucktail. Saumons illimités 61
Babillard FONDATION DE LA FAUNE DU QUÉBEC Encan faune et nature 2013 : des surprises et du plaisir ! Entre le 14 février et le 7 mars 2013, naviguez sur fondationdelafaune.qc.ca/encan et obtenez des forfaits de pêche, de chasse, de villégiature et des produits pour vos activités de plein air à des prix incomparables ! Aucune taxe à payer sur vos achats !
Pour les pêcheurs en herbe L’Encan faune et nature est réalisé par la Fondation de la faune du Québec, en collaboration avec ses partenaires du milieu faunique, dont la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. Tous les bénéfices de cette activité seront investis dans des projets d’initiation à la pêche sportive pour les jeunes de 9 à 12 ans, dans le cadre du programme Pêche en herbe (plus de 198 000 jeunes formés depuis 1998). Du 15 février au 7 mars 2013, visitez l’Encan régulièrement et misez sur la relève ! fondationdelafaune.qc.ca/encan
FORUM DE GRANBY 2013 Le Forum de Pêche à la Mouche Québec-Maritimes, qui se tient chaque année la première fin de semaine de février à Granby, vous convie au prochain rendez-vous des pêcheurs à la mouche, les 2 et 3 février 2013. Encore cette année, le hall d’exposition sera des plus intéressant. Il y aura 16 monteurs émérites de calibre international, une trentaine de kiosques de manufacturiers, des détaillants d’accessoires de pêche à la mouche, des associations de pêcheurs à la mouche, des pourvoiries et des gestionnaires de rivières à saumons. Aussi, plusieurs animateurs d’expérience présenteront des ateliers des plus enrichissants. Pour de plus amples informations sur le contenu du Forum, veuillez consulter le site web à l’adresse suivante : http://www.forumpechealamouchegranby.ca/
62 Saumons illimités
FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE POUR LE SAUMON ATLANTIQUE (FQSA) Veuillez prendre note que le prochain congrès et l’assemblée générale annuelle de la FQSA se tiendront respectivement les 13 et 14 avril 2013, à Québec. L’endroit exact et le programme vous seront transmis ultérieurement. Pour toute information, veuillez communiquer au 418 847-9191.
MOUCHEURS DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN (MMM) Nos activités • Toujours très populaires, les vendredis de montage libre à 19 h et les jeudis des MMM à 10 h, au Centre Saint-Mathieu situé au 7110 8e avenue, Montréal. • Soirée amusante : vins et fromages, vendredi le 14 décembre 2012 à 19 h, au centre Saint-Mathieu. • Soirée portes ouvertes dans la grande salle du Centre Saint-Mathieu, le vendredi 11 janvier 2013, de 19 h à 21 h 30. Aussi, venez nous voir au kiosque de l’Association des MMM, au : • Forum Pêche à la mouche Québec-Maritimes, les 2 et 3 février à Granby; • Salon de la Pourvoirie, du 31 janvier au 3 février, au Palais des congrès à Montréal; • Salon Camping Chasse et Pêche, du 21 février au 24 février, à Place Bonaventure, Montréal. Pour toutes informations et inscriptions sur nos cours de montage et ateliers, voir notre site Internet: moucheurs-mtl-metro.org
le Coin du Moucheur La boutique spécialisée en pêche à la mouche
Abel Reels | Hardy and Greys | Scott | Neptune Echo | Lamiglas | Fishpond | Wulff | Airflo 418 524 4000 | www.lecoindumoucheur.com | richard-rioux@sympatico.ca 4675, 4e Avenue Est, Québec (Québec) G1H 3N5