
9 minute read
Culture
CULTURE L’IMPORTANCE DU SON ET DE LA MUSIQUE DANS LA CULTURE AFRICAINE

Advertisement
La musique et la danse ont toujours joué un rôle essentiel dans la capacité des individus à communiquer et à célébrer des événements, avec un éventail de sons annonçant des cérémonies importantes.
En Afrique, la musique est une activité sociale à laquelle presque tout le monde participe. La musique met en avant les valeurs africaines, avec diverses traditions accompagnées d’une mélodie. De nombreux événements importants sont célébrés en musique, qu’il s’agisse d’un mariage, d’une naissance ou d’un rite de passage. Il existe des chants pour chaque événement marquant : chants de travail qui accompagnent les travaux champêtres, chants de louange et de critique, et des chants qui racontent l’Histoire. Par conséquent, la musique est souvent jouée en plein air, dans les rues, les cours ou les places de village.
Les chanteurs africains utilisent une grande variété de sons. Au cours d’une même prestation, un chanteur peut passer d’un ton ouvert et détendu à un ton plus tendu et plus serré. Les chanteurs peuvent parfois chuchoter, fredonner, grogner, jodler, crier et même imiter des bruits d’animaux. La musique traditionnelle africaine est souvent collaborative et nécessite une coopération coordonnée, dans laquelle les participants appartiennent à des “circonscriptions”qui ne sont pas similaires mais
Le niveau de hauteur du son détermine la signification dans de nombreuses langues africaines, tandis que les mélodies et les rythmes de la musique forment généralement les textes des chansons. Le rythme et les sons percussifs sont fortement mis en avant dans la musique africaine. Plusieurs motifs différents sont joués en même temps et répétés à l’infini.
L’un des sons les plus familiers est l’ululation, un gémissement ou un cri aigu formé avec la bouche et la langue qui change entre deux ou trois notes, et qui est utilisé pour montrer l’émotion lors d’une cérémonie. La musique africaine combine également les aspects de la danse et de la pratique d’instruments qui sont imbriqués dans le tissu de la vie. . La danse a de nombreuses formes d’expression, de narration et de plaisir à travers le continent, indépendamment des danses traditionnelles. Voici quelques-uns des styles de danse populaires en Afrique : il n’est pas pratique de séparer la musique de la danse ou du mouvement corporel. Le corps humain lui-même est souvent utilisé comme un instrument de frappe. Les claquements de mains, de pieds, de cuisses ou de poitrine sont également courants.
Dans toute l’Afrique, il existe quatre catégories distinctes d’instruments de musique :

les tambours, les instruments à vent, les instruments à sons propres et les instruments à cordes. Le tambour africain (appelé le cœur de la communauté) est l’instrument le plus important car il reflète les humeurs et les émotions des personnes et son rythme maintient les danseurs ensemble.
Les types d’instruments de musique diffèrent d’une région à l’autre au sein d’un même pays, mais tous ont une forme standard d’expression
musicale. L’étroite relation entre la musique, la danse, la parole et finalement la vie sociale rend souvent difficile l’établissement d’une distinction très stricte entre musique profane et musique sacrée. Il existe cependant des genres qui appartiennent plus précisément au domaine sacré (musiques rituelles, musiques d’initiation) que d’autres (berceuses, complaintes), même si ceux-ci s’y rattachent aussi d’une certaine manière.
Musique profane

On rencontre ainsi des types de musique, relativement détachés du sacré mais semblables par le genre (chant de travail, musique de divertissement, berceuses, complaintes) et parfois même une structure musicale (la rythmique et les tournures mélodiques des chants d’enfants) qui se retrouve un peu partout dans le monde. Certaines de ces musiques sont jouées dans la solitude pour endormir un enfant, pour exprimer la mélancolie ou tout simplement pour divertir. La musique et la danse sont souvent associées au point que l’une ne peut pas exister sans l’autre, tel ce divertissement des femmes Balari du Congo qui chantent en s’accompagnant elles-mêmes d’une suite rythmique composée à partir d’un ensemble de percussions, , d’entrechocs et de résonances exclusivement corporels, obtenus au cours d’une sorte
de danse des mains jointes, , doigts écartés. La danse est exécutée en position assise : dans un mouvement vertical de va-et-vient, les deux mains jointes viennent percuter sur la tranche supérieure, tantôt contre le menton, tantôt contre le front. Au cours de cette danse, les doigts s’entrechoquent à chaque percussion contre le genou, le menton ou le front. Tandis qu’une seule femme chante véritablement, le jeu rythmique est obtenu au total par la combinaison de la danse des deux mains jointes et de claquements de langue. Le choc des mains jointes contre le menton provoque le vibrato de la voix. Il est impossible de citer les multiples occasions au cours desquelles, la musique naît de ces danses embryonnaires que sont les gestes répétés du travailleur ou de ces femmes qui, par exemple, pilent le mil à plusieurs autour d’un même mortier en faisant danser les pilons qui percutent les uns après les autres en un rythme organisé. Les gestes du cultivateur, du piroguier engendrent des rythmes qui, comme les percussions des pileuses de mil, se métamorphoseront en musique et danse...

Musique sacrée
La musique rituelle représente en Afrique un domaine élaboré, strictement organisé, un des plus riche de l’ensemble des manifestations musicales. A la musique rituelle se rattachent les musiques de cour, là où se développèrent des royaumes (Dahomey, Mossi, Mali, Congo). L’initiation des garçons ou des filles donne lieu à d’importantes manifestations musicales représentant souvent les aspects les plus remarquables, les plus élaborés et les plus fidèlement transmis du répertoire musical de chaque société africaine.

La naissance des jumeaux est accompagnée par des musiques spécifiques. De nombreuses manifestations musicales et chorégraphiques ont lieu au cours des funérailles. Chez les Babinga de la République Centrafricaine, on jouait une certaine musique avant la chasse à l’éléphant, et une autre après que l’éléphant ait été tué. Les sociétés secrètes d’hommes ou de femmes ont aussi leur musique rituelle. Au Cameroun, chez les Toupouri, les jeunes hommes boivent du lait de vache destiné en principe à rendre fort et à embellir. Formant une
véritable société provisoire au sein même de la société à laquelle ils appartiennent, les buveurs de lait mènent une vie particulière et ont droit à certaines libertés qui leur seraient refusées en temps normal.
Ils se manifestent lors des fêtes villageoises (en chantant et en dansant). Leurs chants, appris et mis au point lors des veillées sont accompagnés par d’énormes tambours.

Les récoltes, les semailles, la pêche, la chasse donnent souvent lieu à des manifestations musicales importantes. La musique semble alors jouer un rôle de médiateur entre les hommes et les dieux ; elle détient le pouvoir d’attirer les premières pluies, de conjurer le mauvais sort, d’introniser un chef, de transformer les enfants en hommes adultes.
Musique professionnelle
La plupart des musiques dont il a été question précédemment étaient le fait de gens -chasseurs, cultivateurs, initiés, enfants, etc. pour qui la musique ne constitue pas l’activité principale. Il ne faudrait pas croire pour autant que ces musiques ne nécessitent qu’un apprentissage sommaire: s’il est vrai que les enfants apprennent à chanter en écoutant faire les autres, les jeunes hommes en cours d’initiation se sont entraînés pendant des mois à apprendre chants et danses; certains d’entre eux, parmi les plus doués, peuvent être admis à tenir les rôles de solistes ou d’instrumentistes.

Dans la société des adultes, il en va de même : n’est pas chanteur principal ou tambourinaire qui veut. L’appartenance à telle ou telle famille peut être exigée pour jouer certains instruments sacrés. La société reconnaît les qualités musicales de tel ou tel, dont la voix ou la virtuosité instrumentale sont jugées particulièrement remarquables. Il existe cependant en Afrique de l’Ouest et dans les régions islamisées d’Afrique centrale et orientale, de véritables musiciens professionnels qui ne vivent pratiquement que de leur art. Ces professionnels, qu’il est convenu d’appeler griots, sont constitués en castes fermées au sein desquelles se transmet de génération en génération un savoir très étendu, portant non seulement sur la musique, sur l’art de jouer de certains instruments et de chanter, mais aussi sur l’Histoire, l’art de flatter, de vanter les mérites des familles et des hommes, d’amuser et de distraire. Véritables dépositaires de la tradition orale, les griots sont parfois attachés à la cour d’un monarque, d’un chef ou encore d’un groupement professionnel (griots de chasseurs, griots de bouchers), parfois indépendants et voyageurs, ils vont de village en village exercer leur métier de musiciens et de louangeurs. Les instruments de musique qu’utilisent les griots sont caractéristiques en ce sens qu’ils ne se rencontrent pas en principe entre les mains de non-griots : harpe-luth « kora » et xylophone (Guinée, Sénégal, Mali), vielle monocorde, flûte oblique, hautbois conique, longues trompettes, tambours d’aisselle (Nigeria, Tchad, Niger).
Il arrive que certains griots soient en même temps forgerons (Touareg). Il arrive aussi que des aveugles ou infirmes deviennent musiciens professionnels sans pour autant être considérés véritablement comme des griots. La musique, comme la langue, la religion, l’organisation sociale, représente une des bases importantes de toute société traditionnelle en Afrique. Exceptionnellement isolée de tout contexte religieux et social, elle s’intègre admirablement aux divers aspects de la vie traditionnelle. N’importe qui ne joue pas n’importe quelle musique à n’importe quel moment avec n’importe quel instrument n’importe où. Il est des musiques qui ne se jouent que tous les quinze ans, d’autres qui sont associées uniquement à telle cérémonie ou à tel genre d’activités (récoltes par exemple), d’autres qui ne peuvent être entendues que part les hommes. Chaque membre de la société traditionnelle apprend à danser, à chanter les musiques qui lui reviennent selon son sexe, son appartenance à telle ou telle classe d’âge, sa fonction sociale.
Il est difficile de généraliser tant est vaste et diversifié l’univers traditionnel africain. C’est ainsi par exemple qu’on rencontre des musiques jouées exclusivement par des professionnels (Afrique de l’Ouest), d’autres jouées uniquement par des chasseurs (Malinké)...

Il existe des musiques qu’on joue pour soi-même, pour appeler le bétail, endormir un enfant, pour s’adresser aux dieux ou pour séduire. Dans l’ensemble, la musique apparaît comme un langage aux vertus exceptionnellement puissantes dont on ne doit pas user inconsidérément...
Il existe des musiques qu’on joue pour soi-même, pour appeler le bétail, endormir un enfant, pour s’adresser aux dieux ou pour séduire. Dans l’ensemble, la musique apparaît comme un langage aux vertus exceptionnellement puissantes dont on ne doit pas user inconsidérément... Au regard de l’Afrique, la musique est faite pour être vécue. L’analyse apparaît comme inutile, voire sacrilège...
FYT