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TECH INNOVATION TECH 237 ACTES 2 : DRONE AFRICA

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William est bachelier à quinze ans et titulaire d’un double-diplôme de la Haute Ecole de Commerce (HEC) de Yaoundé et de l’École Supérieure de Commerce (ESC) de la Rochelle à 18 ans.

À 20 ans, titulaire d’un MBA, il est le plus jeune diplômé en Stratégie et Intelligence économique de l’École de guerre économique de Paris. Il n’a pas de background technique, mais est un passionné de robotique. William Elong développe en 2015 Drone Africa, et propose des services liés aux drones en Afrique dans le tourisme, l’agriculture, la météorologie, la cartographie, …

Il propose trois drones phares : 1. Algo, un drone à voilure fixe, avec une portée de 20 km et une autonomie de plus de 45 minutes ; 2. Logarithm, un drone hexacoptère; 3. Sanaga, un drone terrestre.

En proposant Algo à environ 10 000 dollars, il souhaite gagner des parts de marché face à la concurrence de américains et israéliens. La caméra, le radar ou les caméras multispectrales embarquées proposent des images en haute définition pour la cartographie, la prise de vue aérienne, l’agriculture. Son cœur de métier étant les logiciels embarqués.

Pour « briser le complexe d’infériorité des jeunes Africains vis-à-vis de l’étranger » et être rentable, il positionne ses drones sur un marché à forte valeur ajoutée. Plus de 70% de la valeur de ses drones provient des ressources humaines et logicielles.

“Notre principale difficulté, comme c’est le cas pour toute jeune entreprise, c’est le besoin de cap-

itaux”. En se confiant ainsi à SciDev.Net, William Elong, le directeur général de Will & Brothers réitère une préoccupation qu’il avait déjà exprimée en février 2018, à l’occasion de la présentation officielle des drones “made in Cameroon” au gouvernement camerounais. Après une première levée de fonds de 184 millions de FCFA en octobre 2015, il réalise le closing d’une deuxième levée fonds de 2 millions d’euros, soit 1,3 milliard de francs CFA auprès d’investisseurs allemands, ainsi qu’un bailleur de fonds institutionnel afin de rivaliser à armes égales avec les grands fabricants occidentaux, avec pour ambition affichée de devenir “l’une des meilleures du monde”.

DES AMBITIONS INTERNATIONALES

Face à la concurrence internationale, le PDG d’Algo Drone reste confiant, d’autant que plusieurs de ses concurrents ont déposé leurs bilans pour, suppose-t-il, avoir mis d’énormes moyens financiers sur l’aspect matériel alors que la bataille se situe au niveau de l’intelligence artificielle.

« J’ai vu des drones fabriqués par les Occidentaux, lors d’un salon à l’étranger. Je peux vous assurer que certains grands fabricants emploient le même matériel que nous utilisons dans notre usine de montage à Douala », relate-t-il.

Et de nuancer : « La seule différence entre eux et nous, c’est l’accès aux capitaux pour la recherche et le développement, puis le marketing. C’est justement ce que nous voulons obtenir en allant à l’étranger, pour que nous puissions rivaliser à armes égales avec nos concurrents. » Avec l’ouverture de deux succursales en France et aux ÉtatsUnis, pour la conquête des marchés européen et américain, William Elong poursuit le développement de son entreprise : « Nous voulons entrer sur le marché international. Localement, la première levée de fonds nous a permis d’obtenir les résultats escomptés : prendre des locaux, recruter des ingénieurs camerounais, acheter du matériel pour monter nos drones à Douala, etc. Désormais, nous pensons que

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nous devons rapidement aller à l’international. Et je suis convaincu que nous pouvons devenir les meilleurs au monde d’ici cinq ans. »

VALEUR AJOUTEE

La force de son entreprise est de savoir s’adapter aux besoins du client, en proposant des drones sur mesure au tarif minimum de 600.000 F.CFA (915 euros), sans compter les coûts supplémentaires liés à la personnalisation de l’engin. Soit 25 fois moins cher que ses concurrents. Ce, avant qu’il ne décide un changement de modèle économique en se « positionnant sur des projets à

forte valeur ajoutée ».

Selon les calculs de l’entrepreneur, le marché africain de drones civils représente 80 milliards de dollars et l’offre reste en dessous de la demande « d’où l’urgence d’en tirer grand profit ». Pour y parvenir, le jeune entrepreneur et son équipe optent pour la fabrication du modèle Algo Drone dont l’unité est vendue au moins à 10.000 dollars. Soit un prix très inférieur à celui de ses concurrents américains et israéliens, fait savoir l’entreprise. Ce drone comporte une caméra embarquée qui transmet les images en haute définition et peut aussi transporter des radars et des caméras multispectrales. Il peut être utile, entre autres, pour la cartographie, la prise de vue

aérienne, l’agriculture. En effet, le cœur du marché n’est pas le drone en lui-même, mais les logiciels embarqués. La partie matérielle du drone représente moins de 30% de sa valeur alors que plus de 70 % sont consacrés aux ressources humaines et logicielles. Un repositionnement technologique et économique que le jeune entrepreneur explique aussi par des raisons de sécurité et de rentabilité. Les drones Made in Cameroun avec intelligence artificielle embarquée, espère William Elong, vont « briser le

complexe d’infériorité des jeunes Africains vis-à-vis de l’étranger ».

Rostand FOTSING

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