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INNOVATIONS MONTAGNE : DÉJA LÀ ET À VENIR
transport public. Si seulement les gens n’avaient pas à trimbaler tout leur matériel ! », relève l’expert, qui imagine la commercialisation d’un forfait, incluant le matériel et le transport. « En Autriche, et à Verbier, en Suisse, des vestiaires et casiers à skis se trouvent à côté des caisses et au départ des télécabines. En Corée du Sud, dans une station proche de Séoul, les gens arrivent, se changent car ils ont leur casier, et retournent en ville. » Autre sujet problématique pour Laurent Vanat, les gouffres énergétiques, « ces immeubles des années 1970 qu’il vaudrait parfois mieux détruire et reconstruire ».
PASS ET PRÉVENTES
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Aux Etats-Unis, le ski reste élitiste. Le groupe Vail Resorts a été le premier à mettre en place un système de pass saison donnant accès à une trentaine de stations à prix accessible, à des réductions sur l’hébergement, la restauration, les cours de ski, la location de matériel... « Il existe aussi le Magic Pass en Suisse. Des petites stations gérées indépendamment se sont réunies autour d’un pass unique pour encourager la pratique du ski auprès d’une clientèle jeune et locale », signale Kaline Osaki. Val Cenis a adopté la tarification dynamique pour booster l’achat anticipé. Les pré-ventes et forfaits saison aux capacités limitées, incitant à acheter à l’avance, deviennent une tendance lourde qui arrive en France et se confirme en Suisse, annonce Laurent Vanat. Ces capacités limitées, justement, seraient-elles la réponse à une surfréquentation des pistes ? « Une enquête de satisfaction française révèle que les usagers considèrent qu’il y a trop de monde sur les pistes. L’Autriche et la Suisse ont mis en place des mesures pour limiter la fréquentation et bien gérer les flux. N’aurait-on pas intérêt à revenir à un modèle plus raisonnable ? », s’interroge Kaline Osaki.
S’il y a du bon chez chacune des stations, « aucune ne fait tout bien », tranche Laurent Vanat. La station idéale n’existe pas, et les modèles ne sont pas tous réplicables. Aucune montagne ne se ressemble, et c’est très bien ainsi.
Projet de recherche européen sur les transitions des territoires de montagne
Emmanuelle George, Chercheure, travaille au montage d’une candidature au programme Interreg Espace Alpin avec d’autres pays européens alpins : la Suisse, l’Italie, l’Autriche, la Slovénie. Cette étude concerne les transitions des stations et des territoires touristiques de montagne, problématiques partagées par l’ensemble de ces pays. Si le projet est retenu, la mission devrait démarrer à l’automne prochain. « L’idée est d’obtenir une diversité de situations : des stations plus ou moins vulnérables, avec des niveaux de prise de conscience différents. Et dans tous les cas, des territoires volontaires, prêts à se lancer dans ce dispositif associant recherche et acteurs de terrain », indique la chercheure. Une fois constitué, ce réseau de stations européennes permettra un partage d’expériences, la recherche de solutions transposables, adaptées à chaque territoire, en vue de les mettre à disposition des acteurs de stations comme porteurs de politiques publiques.» Emmanuelle George mène déjà des travaux similaires à l’échelle du département de l’Isère. Elle entend bien articuler les deux programmes qui peuvent se nourrir l’un de l’autre.
EMMANUELLE GEORGE, CHERCHEURE
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INNOVATIONS MONTAGNE DÉJÀ LÀ ET À VENIR
Agile, flexible, notre écosystème est un formidable vivier d’où jaillissent des innovations essentielles à la montagne de demain. Mobilité, outils digitaux, transition énergétique, modélisation de l’enneigement futur ou encore intelligence artificielle et connectivité, les évolutions et nouvelles avancées technologiques préfigurent déjà la montagne du futur. Panorama innovations, au pluriel.
Textes : Cécide Ronjat - Illustrations : Anne Bosquet
En matière de motorisation hybride, le mix diesel/électrique tourne déjà depuis 10 ans. Pourtant, pour relever le défi de la transition et accompagner les domaines skiables vers la neutralité carbone visée en 2037, les constructeurs continuent d’innover. Dameuses électriques pour le nordique et le ski indoor, dameuses à hydrogène pour les gros travaux alpins : défis et calendrier des échéances.
#Dameuses hybrides
aujourd’hui, dameuses à hydrogène demain, quelles sont les vraies échéances dans le domaine…
À gauche : Prinoth Leitwolf und Husky CleanMotion Dans son dossier de presse 2021/2022, Domaines skiables de France rappellent que 95% des émissions de gaz à effet de serre des domaines skiables sont liées à l’usage des dameuses fonctionnant au gasoil. Le modèle énergétique est pourtant en passe de changer avec les dernières avancées des constructeurs sur les motorisations alternatives. « Notre groupe ne se contente pas de parler de protection de l’environnement, il adopte des mesures concrètes avec […] le lancement de dameuses neutres en CO2 », déclarait en décembre 2020 Anton Seeber, président du groupe HTI (Prinoth). Dans le même temps l’allemand Kässbohrer annonce des motorisations alternatives prêtes pour une fabrication en série à un coût abordable, sans parler du biocarburant HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) livré dès 2022 avec toutes les dameuses Pistenbully.
L’ÉLECTRIQUE DÈS CET HIVER
L’électrique c’est pour cet hiver. La PistenBully 100 E de Kässbohrer est quasiment prête pour son tour de piste. Entièrement électrique, 0 émission, silencieuse, 200 chevaux, 3 heures d’autonomie : la machine est taillée pour les petits domaines nordiques et les centres de ski indoor. Les batteries électriques rajoutent quelques 800kg embarqués et visent une charge complète en 5 à 6 heures. « Nous sommes sur les dernières phases de développement avec des machines de démonstration modèle 0 dès cet hiver et une commercialisation dans la foulée. » explique Didier Bic, directeur général de Kässbohrer ESE. Pour la Husky eMotion développée par l’italien Prinoth dans le cadre de son projet Clean Motion, les échéances suivent : « La machine de démonstration sera disponible à l’hiver 2022/2023 et prête pour la commercialisation en série en 2023/2024 » confirme Renaud Vezier directeur des opérations Prinoth France. Sous le capot, 270 chevaux
entraînés par un moteur électrique, une puissance de batterie de 190 kWh et une autonomie de travail de 3 heures. Même si la batterie rajoute 700kg pour 0.5m3 d’encombrement « on constate une progression de 20% sur la puissance et le couple par rapport à la version thermique. » poursuit Renaud Vezier.
L’HYDROGÈNE À HORIZON 2025
Quant à l’hydrogène, l’horizon est un peu plus lointain même si les prototypages entrent déjà en phase de test. C’est le cas de la Leitwolf H2Motion, à entrainement pile à combustible et moteur électrique. « Les tests ont démarré. On est sur une machine de 400Kw, équivalent 544 chevaux, avec 7 réservoirs de 67L d’hydrogène gazeux à haute pression, pour une autonomie de 4 heures. Une batterie tampon fait le lien entre la pile à combustible et le moteur électrique. Pour le reste on a conservé le système hydraulique classique de la machine » explique le directeur des opérations de Prinoth France. Sur la balance, 2 tonnes supplémentaires et une consommation moyenne de 10kg d’hydrogène par heure. Du coté de Kässbohrer, la motorisation hydrogène est aussi d’actualité. Elle s’appuie sur le fonctionnement du modèle hybride PistenBully 600 E+ rétrofité. « On a l’avantage d’avoir déjà la motorisation électrique, reste à remplacer le moteur thermique par une pile à combustible. On conserve toute la chaine cinématique actuelle et les performances ne changent pas. » Alourdie de 3 tonnes, l’engin atteindrait pourtant une autonomie de 7 à 8 heures.
Dans tous les cas, l’utilisation de l’hydrogène reste étroitement liée aux avancées régulières de la recherche. « Le projet hydrogène est à affiner, il y a plusieurs pistes, trancher et prendre la bonne décision n’est pas facile » confirme Didier Bic. Puis restera la question essentielle de l’approvisionnement. La station à hydrogène de Chambéry, intégrée au projet Zero Emission Valley (ZEV) de la région Auvergne Rhône-Alpes (20 stations), produit 40kg d’hydrogène par jour, là où 5 dameuses de type Prinoth Leitwolf H2Motion en consommeraient 400kg/jour. Si le maillage s’organise progressivement en vallée, le défi reste entier pour les territoires d’altitude. « J’ai l’habitude de dire à mes clients : dès que tu as l’hydrogène en station, j’aurais la dameuse » ajoute Didier Bic. Pour soutenir l’équipement des domaines skiables, Kässbohrer a imaginé une solution de production in situ : « un modèle basé sur l’achat packagé de 3 dameuses et d’une petite station de production. Bien sûr c’est un investissement conséquent qui implique toute la station, mais cela permettrait d’amorcer la transition énergétique. » conclut le directeur général de Kässbohrer ESE.
PAROLE D’EXPERT L’hydrogène en question
ANNE-SOPHIE BANSE, Transport I Numérique, ADEME
Comment produit-on de l’hydrogène renouvelable bas carbone ?
« Il y a différentes manières de produire le vecteur énergétique hydrogène : électrolyse, vaporeformage, pyrogazéification. Pour être bas carbone et renouvelable, l’hydrogène doit être produit par électrolyse utilisant de l’électricité issue de sources renouvelables, comme l’éolien et le photovoltaïque, ou celle du réseau à la condition qu’elle soit garantie renouvelable. En résumé, l’intérêt environnemental de l’hydrogène dépend du mode de production et tous ne se valent pas. »
Y a-t-il encore des verrous à lever ?
« La production d’électricité renouvelable en amont est encore un verrou organisationnel. En aval, il faut aussi être capable de garantir les usages à hauteur de 50% de l’écosystème. L’hydrogène vitrine ne nous intéresse pas, là où l’électricité fonctionne. Ensuite, pour être considéré comme mature, un projet hydrogène doit s’intégrer dans un écosystème « production/distribution/usages » lié, qui peut faire appel à une gouvernance public/privé pas toujours évidente. Enfin, il y a le problème du coût, coût du véhicule et coût de l’énergie. Sans un nombre important d’acteurs investis sur l’hydrogène, les coûts ne diminueront pas. D’où l’intérêt de l’engagement des pouvoirs publics pour aider au démarrage de la filière. »
Où en est la filière justement ?
« En région AURA, on pose les premières pierres de l’hydrogène avec le gros projet ZEV. Sur les 20 stations de recharge prévues, celle de Chambéry est active, mais petite. Il y en aura 5 autres en 2022. Il y a des volontés politiques d’aller sur ce vecteur. Mais il faut trouver des usages et avoir des voitures. Jusqu’à présent, nous n’en n’avons pas suffisamment. C’est un frein. On peut supposer qu’entre 2022 et 2026, on aura un premier maillage territorial. Petit à petit, les usages vont se développer, et le marché en produira de nouveaux, notamment les poids lourds ».
A quand l’hydrogène en montagne ?
« Je pense que les territoires de montagne feront partie de la fin du 1er maillage. A partir du moment où la chaîne production/ distribution/usage se met en place, ça pourrait aller vite. L’écosystème de montagne est actif et innovant. A l’Alpe d‘Huez, la Plagne, les Ménuires, les Deux Alpes, les discussions sont déjà engagées. La montagne doit aussi prendre en compte la saisonnalité de son activité (les dameuses ne tournent pas l’été) pour bien dimensionner les projets. Mais ces hubs de montagne assez contraints géographiquement pourraient être de bons territoires d’expérimentation. »
#Intelligence artificielle comment l’utiliser dans l’économie montagnarde
Assistants vocaux, recommandations personnalisées sur les plateformes vidéo : on l’utilise au quotidien sans s’en rendre compte. Si l‘intelligence artificielle (IA) n’a pas encore gagné les territoires de montagne, ses applications seraient pourtant multiples. Le point avec Mathieu Poissard, directeur marketing de Néovision, société grenobloise spécialisée en IA.
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?
« Ce sont des programmes informatiques qui aident à automatiser et résoudre des problèmes à haut niveau de complexité algorithmique, notamment des tâches que les humains accomplissent avec leurs fonctions cognitives. Loin d’être de la science-fiction, l’IA fait partie de notre quotidien : filtres de réalité augmentée sur les réseaux sociaux, GPS et prédiction du temps d’arrivée, etc. Concrètement on parle de traitements de données, de reconnaissance visuelle et vocale. Les smart cities l’utilisent pour l’éclairage automatique ou les véhicules autonomes, l’industrie pour la maintenance prédictive, et le secteur de la santé pour les prédiagnostics. Mais, pour utiliser l’IA, il faut des données, c’est sur ce point qu’il faut commencer à travailler en montagne. »
Peut-on imaginer l’IA comme une aide à l’amélioration de l’expérience touristique en montagne ?
« Oui, c’est le rôle des chatbots sur les sites web par exemple. Il faut imaginer le chatbot comme un arbre de décisions pour répondre avec interaction aux questions classiques, maintenir un contact client 24h/24 et faciliter la recherche d’information. Si on va plus loin, on peut utiliser la reconnaissance vocale pour les traductions automatiques à destination des clients étrangers, d’autant qu’on capte désormais le ton et l’émotion dans un discours. Côté reconnaissance visuelle, on fait déjà du comptage sur les sites fréquentés et on est capable de détecter des chutes de personnes. On peut même prendre une photo au lieu de poser une question. En mixant chatbot, reconnaissance visuelle et vocale, on aboutit à des guides virtuels, des sortes d’assistants personnels pour toute la durée du séjour. »
L’IA a donc tout son rôle à jouer dans la connaissance et la satisfaction client ?
Complètement. Aujourd’hui les clients laissent énormément d’informations sur Internet. Avec l’extraction et l’analyse sémantique de ces contenus, on a tout ce qu’il faut pour les connaître. Dès lors, on peut personnaliser les offres de séjour et pousser des campagnes commerciales ciblées. De même en regroupant des données relatives à la météo, les dates et la durée des séjour, les préférences client, on aboutit à de la tarification dynamique très pertinente.
En termes de gestion, d’une station, d’un domaine, quels seraient les usages de l’IA ?
L’analyse de l’historique des flux de personnes va nous permettre de prédire les prochains flux, dans des conditions similaires. De là, on peut anticiper les temps d’attente, adapter le nombre de navettes à faire tourner, le personnel ou encore optimiser la consommation d’énergie de la station. Même chose sur le domaine skiable. Avec un bon historique sur la production de neige, on pourrait identifier les paramètres optimaux pour savoir comment et combien produire cette année. Ensuite, il y a des applications évidentes sur la maintenance prédictive des remontées mécaniques ou même la sécurité sur les pistes en détectant les chutes et en prédisant les comportements dangereux.
Bluecime, intelligence artificielle et sécurité des télésièges
Le Système Intelligent de Vision Artificielle par Ordinateur (SIVAO) de Bluecime, détection des défauts de fermeture du garde-corps à l’embarquement des télésièges, évolue. Le traitement des images par l’intelligence artificielle permet non seulement de savoir si le gardecorps est fermé, mais aussi de compter le nombre de personnes sur un siège, puis prochainement de déterminer s’il s’agit d’un enfant ou d’un adulte, et enfin d’analyser son comportement. Un croisement de données pour toujours plus de sécurité, bientôt aussi capable de fournir des informations essentielles sur le cycle d’exploitation des remontées mécaniques (optimisation énergétique et maintenance prédictive).
#Mobilité douce/Autonomie
le point sur l’existant et la recherche
Avec 57% des émissions de gaz à effet de serre (Les Echos 06/02/2020), le transport est le cheval de bataille des stations de ski. Lors des Etats Généraux de la transition du tourisme de montagne en septembre dernier, le secrétaire d’Etat chargé de la Ruralité Joël Giraud annonçait un financement de 10 millions d’euros sur 2 ans pour l’ingénierie des projets innovants de transports en altitude.
L’ASCENSEUR VALLÉEN, UN PROJET BIEN CÂBLÉ
Il fait l’actualité et les projets se multiplient. L’enjeu ? La décarbonation des territoires, une meilleure gestion des flux touristiques et la désaturation du trafic routier sur les 100 derniers kilomètres. Dans son Plan Montagne II, le président de la région AURA surenchérit même sur le Plan gouvernemental Avenir Montagne en octroyant 20 millions d’euros au soutien de projets d’ascenseurs valléens. « Pour moi, c’est la conception de la montagne de demain. On veut éviter ces cortèges d’embouteillages, de pollution des voitures » explique Laurent Wauquiez. Pour l’heure, le funiculaire électrique des Arcs 1600 rallie BourgSaint-Maurice en 7 minutes. En Oisans, l’Eau d’Olle Express connecte désormais le village d’Allemond à la station d’Oz-en-Oisans en 8 minutes contre 20 par la route. Et d’autres projets sont en cours, de Magland à Flaine, de Bozel à Courchevel, de Aime à La Plagne. On mise aussi sur l’arrivée d’une télécabine entre Grenoble et Chamrousse, une liaison fixe nécessaire visant à termes la succession de la Bastille.
Au-delà du déplacement de personnes, l’ascenseur valléen a un rôle à jouer dans le transport de marchandises. Le Funiflaine, opérationnel dès l’hiver 2025, compte bien répondre aux enjeux de la logistique propre en montagne. Le projet intègre des quais d’embarquement réservés au fret, aménagés dans les gares de départ et d’arrivée, à usage des métiers de service comme la blanchisserie. L’objectif : réduire le trafic routier de 500 camions par an.
NAVETTES AUTONOMES, ROBOTS ET VÉLOS CARGO
En station, la mobilité horizontale prend le relais de la mobilité verticale, notamment via les navettes électriques autonomes. A l’initiative du projet, déjà testé à Val Thorens,
THIBAUT LOUBERE NEOZ SOLUTIONS
il y a la PME drômoise Bertolami menée par Benjamin Beaudet. Aujourd’hui électrique et autonome, « Beti » fonctionnera demain à l’hydrogène via une pile à combustible. « Nous avons mis à profit les confinements de l’année 2020 pour adapter l’agilité et l’autonomie de nos navettes. La motorisation à hydrogène nous permettra de tourner 20h au lieu de 10 en électrique ». Et l’entreprise va plus loin en conceptualisant un réseau de mobilité autonome par robots livreurs « L’idée serait de créer des hôtels de marchandises à l’entrée des stations puis d’assurer les livraisons intramuros avec des robots électriques capables de transporter 400kg de charge. » explique Benjamin Beaudet.
L’assistance robotique au service de la transition des territoires de montagne est justement l’un des chevaux de bataille de Jérôme Fauchet, CEO de TAUR. « La robotique va faire naitre de nouvelles perspectives en montagne. Il y a des usages à s’approprier pour les exploitants, les socioprofessionnels et même les secours. » Dans le principe, les robots autonomes TAUR assureraient la livraison de charges lourdes, jusqu’à 500kg, depuis un hub de marchandises en dehors de la station : courrier, essence et énergie, denrées alimentaires, linge pour les hôtels. « On imagine même des livraisons en robot à chenilles pour les terrains difficiles ou enneigés ». De fabrication française, autonome même en zone blanche, bientôt à hydrogène grâce au partenariat avec Pragma Industries, le robot TAUR aurait une autonomie de 5 à 6 heures. « C’est une solution pensée pour répondre au défi du dernier kilomètre dans les stations piétonnes. Nous prévoyons une première démonstration de la solution en 2023 » conclut Jérôme Fauchet.
Dans le pack des solutions innovantes de mobilité douce, on note aussi le déploiement des vélos cargo. Ses usages en montagne sur la mobilité intra-station ou inter-sites sont doubles : logistique pour le transport de marchandises et touristique pour le déplacement de personnes. Pour Julien Curtet de Neoz Solutions, il s’agit avant tout de lever les freins culturels et politiques à l’usage du vélo cargo en montagne. « Nos vélos cargo à assistance électrique peuvent porter des charges de 25 à 300kg, sur des pentes de 15 à 20%. Une motorisation à hydrogène est en cours de développement pour donner plus de couple. Ils sont complémentaires à d’autres solutions de mobilité douce. »
LE TRAIN À L’ASSAUT DE LA MONTAGNE
Homologué route, capable de grimper des pentes de 15%, le train électrique solaire sur roues de la société Mobilité Plus comporte une locomotive et des wagons, pour une capacité de 75 personnes. Alimenté par une batterie lithium placée dans la cabine conducteur et des panneaux solaires sur le toit, il affiche une autonomie de 150 à 180km. La solution intéresse les stations, comme le confirme Jordan Ré, directeur technique de Tignes : « Le train électrique fait partie d’un panel de solutions pour décarboner notre mobilité. Nous mènerons un test en 2023 aux Brévières. L’idée est de favoriser la piétonisation du centre village en remplaçant les voitures par le train électrique et en extériorisant le stationnement. L’expérimentation pourra, à termes, être généralisée à d’autres quartiers. »
De son côté, Railcoop, première entreprise ferroviaire sous statut coopératif de France, travaille au déploiement de lignes Province/Province dont certaines liaisons dans les Alpes. Retardée de 6 mois, la première ligne voyageurs Bordeaux/ Lyon devrait néanmoins être mise en service dès 2023. L’année suivante, l’entreprise entend bien développer un axe Thionville/Grenoble desservant, entre autres, les gares d’Aixles-Bains, Chambéry et Montmélian. La société a également notifié auprès de l’Autorité de régulation des transports son intérêt pour une exploitation, au plus tard à horizon 2026, d’une ligne Annecy/Marseille passant par Grenoble et les Alpes du Sud. « Le train est un maillon essentiel de la transition écologique. Nous avons de plus en plus de sociétaires dans la région de Chambéry, cela nous permet d’ores et déjà d’identifier un besoin de remaillage dans les Alpes, et peut-être même d’initier un cercle de réflexion local. » explique Ludovic Grandjacques, chargé du processus capacitaire de Railcoop, et de compléter « la desserte des vallées alpines par les trains de nuit est également un sujet d’intérêt pour Railcoop. »
MOONBIKE, le scooter des neiges 100% électrique monte en puissance
Lancée en 2018, il aura fallu 2 ans de R&D à la société Moonbikes pour mettre sur le marché ses scooters des neiges électriques. Côté fiche technique : un ski à l’avant, une chenille à l’arrière, un mini poids de 87kgs, un système de propulsion permettant d’atteindre les 42km/h, et 1h30 d’autonomie. «Il a la maniabilité du vélo et la puissance d’une petite moto», résume Nicolas Muron, président fondateur. L’objectif est clair : révolutionner la mobilité en montagne. L’engin tourne déjà sur une douzaine de stations et ne compte pas s’arrêter là puisque l’entreprise vient de lever 4.5 millions d’euros pour atteindre les 5000 unités d’ici à 2025 et croître à l’international.
DAT’MOUNTAIN, MONITORING ÉNERGIE ET PROCESS DES DOMAINES SKIABLES
DAT’MOUNTAIN de la société Dative est un logiciel d’intelligence artificielle et de monitoring, dédié aux exploitants de domaines skiables. Il permet de collecter des données énergie et process en temps réel afin d’optimiser le pilotage des domaines. Concrètement, il croise les données de consommation et de production d’énergie pour piloter intelligemment les ressources. Il s’appuie sur les données météo et flux de personnes pour prédire l’affluence, optimiser l’exploitation, diminuer l’attente et la densité de skieurs sur les pistes.
UPILOT DE POMA, SIMULATEUR 3D DE FORMATION À L’EXPLOITATION ET LA MAINTENANCE DE TÉLÉCABINE
UPilot® est une plateforme numérique de formation au transport par câble. Elle met à disposition des apprenants des modules interactifs de e-learning et des outils d’évaluation. L’outil permet de digitaliser ses parcours de formation en mixant ses propres contenus à ceux proposés par UPilot® afin de personnaliser les expériences de formation. Accessibles en ligne, la formation s’appuie sur des supports vidéo, web, PDF et quiz, mais aussi un simulateur 3D de télécabine.
« MA STATION DANS MA POCHE », L’APPLICATION MOBILE D’ORANGE
L’application « Ma station dans ma poche » digitalise les services de la station : présentation des activités, plans des pistes, achats de forfaits, webcams, infos pratiques, accès et transport… D’autres prestations peuvent s’ajouter comme les pass touristiques ou le click & collect. Adaptée aux spécificités des territoires de montagne, Ma Station dans ma Poche accroit la visibilité et améliore la relation client. Une solution qui a déjà convaincu la station de Montgenèvre.
#Outils digitaux focus sur notre sélection
API-K PRO, SÉCURITÉ ET GÉO-POSITIONNEMENT
Sécurité des professionnels de la montagne, recherche de personnes en détresse, géo-positionnement engins & véhicules, sécurisation des zones sensibles, traçabilité des groupes, connexion des équipements : voilà les fonctionnalités de la balise API K Pro. Sa nouvelle interface de visualisation devient même plus ergonomique et plus intuitive pour les exploitants.
MOBILE FLOW BY SKIDATA, FORFAIT SUR SMARTPHONE
Le forfait 100% digital sur smartphone Androïd et Apple. Avec l’application « Mobile Flow » de SKIDATA (téléchargeable sur Google play et Apple store), l’autorisation d’accès est automatiquement reconnue au tourniquet des remontées mécaniques. Pas besoin de réseau Wi-Fi ou internet, le système peut même fonctionner en mode avion, grâce à la technologie Bluetooth. Pour Guy Tessereau, directeur général de SKIDATA France : « Notre objectif est toujours de rendre le parcours client plus facile. Avec le forfait sur le téléphone portable, il est encore plus simple de profiter du ski. »
EPICMIX APP, PRÉDICTION DES TEMPS D’ATTENTE AUX REMONTÉES MÉCANIQUES
L’américain Vail Resort propose depuis décembre dernier une nouvelle version d’EpicMix Time, dans son application EpicMix. Elle fournit une prévision des temps d’attente aux remontées mécaniques sur une journée complète, avec actualisation toutes les 15 minutes. La technologie s’appuie sur une compilation de données : historique des temps d’attente, flux de skieurs en temps réel, temps d’attente aux autres remontées du domaine, météo, jour et période de la saison. Dans son dernier rapport sur le climat, le GIEC projetait une hausse des températures de +1.5°C à +4.4°C d’ici à 2100, selon les scénarios d’émissions de GES. Pour objectiver l’enneigement futur et aider les domaines à la prise de décision, Météo France et la Compagnie des Alpes (CDA) ont développé des outils de modélisation.
Innover pour s’adapter. L’écosystème de montagne montre encore une fois son agilité en développant des outils de projection de l’évolution de l’enneigement, avec des perspectives allant jusqu’à la fin du siècle, pallier par pallier. L’objectif : donner des clés de lecture, factuelles et scientifiques, pour aider les domaines à prendre les bonnes décisions en termes d’investissements et de stratégie touristique. Il s’appelle CLIMSNOW pour Météo
France et IMPACT pour la CDA, deux outils mais des visées communes pour accompagner les domaines vers la transition climatique.
TOUT SAVOIR DE CLIMSNOW
CLIMSNOW est né des compétences partagées de Dianeige, l’INRAE et Météo-France, un consortium alliant les performances de la recherche scientifique appliquée et les expertises de l’ingénierie touristique en stations de montagne. Abouti en 2020, il s’appuie sur des chaînes de modélisation travaillées depuis 2014 par Météo France. Depuis la création de l’outil, 97 stations en ont bénéficié, des Alpes aux Pyrénées. A la question, comment ça marche, Carlo Maria Carmagnola, chercheur Météo France, CNRS, Centre d’Études de la Neige, explique : « CLIMSNOW se sert des observations nivo-météorologiques et du réseau de mesures de Météo-France pour faire un état de l’art puis développer des projections climatiques selon 3 scénarios d’émissions de gaz à effet de serre (réduction après 2050, stabilisation ou forte progression). Les données tournent sur un supercalculateur puis nous permettent d’estimer, à différentes échéances et jusqu’en 2100, les évolutions de l’enneigement. »
#Les outils de modélisation climatologique et d’aide à la décision
Pour comprendre la complexité, et la puissance des calculs, il faut savoir que la chaîne de modélisation tient compte de l’évolution de la neige naturelle bien sûr, mais aussi des effets du damage et de la production de neige de culture (selon la période, le type d’enneigeur, la température ou encore la vitesse du vent), de la pente et de l’orientation des pistes. « Les massifs sont traités individuellement, et au sein de chaque massif, on prend en compte explicitement la pente, l’orientation et l’altitude, avec huit orientations différentes, plusieurs pentes différentes et également des altitudes par bandes de 300 mètres. » explique Carlo Carmagnola.
Destinataires de l’étude, formalisée dans un rapport papier très fourni, les domaines ont alors toutes les clés pour objectiver la viabilité, secteur par secteur, projeter des choix d’investissements structurants en équipements neige de culture ou amorcer une transition de l’offre touristique. « L’un des points les plus intéressants c’est que globalement les 3 scénarios sont en phase à projection 2050. Ce qui va se passer dans 30 ans est déjà piloté par les choix du passé. Les décisions d’aujourd’hui auront un impact dans 3 décennies, d’où l’intérêt de choisir avisement. » conclut Carlo Carmagnola.
IMPACT EN QUESTION
IMPACT, son nom dit tout de son objectif : quel est l’impact du changement climatique sur l’évolution de l’enneigement en station ? Développé en 2020, IMPACT répond d’abord à un besoin d’objectivation. « Il y a beaucoup de discours sur l’avenir du ski face au changement climatique mais rien de factuel. IMPACT est né d’un besoin d’objectiver
Nombre de jours avec une épaisseur de neige naturelle damée supérieure à 30 cm (tenant compte de la fonte)
Neige de culture
Nombre d’heures de froid cumulées < -4°C
Neige naturelle
Nombre de jours avec une épaisseur de neige naturelle damée supérieure à 30 cm (tenant compte de la fonte)
< 20 jours
10 à 20 jours
> 10 jours Neige naturelle
Nombre de jours avec une épaisseur de neige naturelle damée supérieure à 30 cm (tenant compte de la fonte)
< 20 jours
10 à 20 jours
> 10 jours
Neige de culture
Nombre d’heures de froid cumulées < -4°C
< 100h
100 à 200h
> 200h
Le rendu impact
Une visualisation pédagogique en 3D à disposition des stations
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Neige de culture scientifiquement les choses pour aider les gestionnaires de Nombre d’heures de froid cumulées < -4°Cdomaine à prendre des décisions. » précise Loïc Bonhoure, < 100h directeur général adjoint de la Compagnie des Alpes.
100 à 200h Déjà dupliqué sur les 10 domaines skiables gérés par la CDA, IMPACT s’appuie sur les données météorologiques de Météo > 200h France (limite pluie/neige, précipitation et température), puis implémente ses propres data, seuils et critères sur la production et l’exploitation de la neige de culture, l’exposition des versants et l’altitude. La modélisation prend en compte 2 scénarios réalistes de progression des émissions de GES, selon une hausse des températures de +2 et +4°C. L’analyse se personnalise enfin massif par massif, par maillage zone de 75m x 75m, et peut s’appuyer sur l’historique de l’enneigement des domaines pour valider la fiabilité de ses projections. « C’est de la modélisation confrontée à la connaissance de l’historique et de l’exploitant » complète Loïc Bonhoure. Résultat : une visualisation 3D du domaine, mois par mois, où le code couleurs vert/orange/rouge projette la viabilité de l’enneigement sur 4 périodes de 20 ans jusqu’à la fin du siècle, en spécifiant les pires années et les années médianes. « C’est un outil très visuel qui donne des clés pour l’aménagement futur du domaine : quel besoin en eau, quels investissements en neige de culture et en infrastructures téléportées si le retour ski aux pieds n’est plus possible ».
Gestionnaire de domaine skiable, la CDA a compulsé toutes ses connaissances pour produire un outil au plus proche des besoins terrain des exploitants et des aménageurs. Déjà pertinent pour modéliser l’enneigement futur et le dimensionnement en équipement de neige de culture, IMPACT a récemment intégré un nouveau module de calcul d’impact économique sur le chiffre d’affaires du domaine skiable.
Deux outils pour une prise de conscience essentielle : « ce qui me semble important c’est que tout le monde s’empare du sujet climatique et qu’on objective le changement », conclut Loïc Bonhoure.
#Qualité des réseaux / 5G / Fibre
le chaînon qui ne doit pas manquer !
Avec la mise en place du « New Deal Mobile » en janvier 2018, le déploiement de la fibre et l’arrivée de la 5G : la connectivité des territoires s’accélère, notamment au profit des zones peu denses. En montagne, c’est un chaînon indispensable à la transition. Etat des lieux.
UNE COUVERTURE MOBILE 4G EN CONSTANTE PROGRESSION EN MONTAGNE
Le New Deal Mobile établit un accord historique entre le gouvernement, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques, des Postes et de la distribution de la Presse (ARCEP) et les opérateurs de téléphonie, en rupture avec les précédents programmes d’aménagement numérique. Imaginé pour assurer une couverture mobile de qualité dans les zones non ou mal couvertes, il oblige les opérateurs à l’installation de 5000 nouveaux sites 4G, à un rythme de 600 à 800 par an. À fin octobre 2020, plus de 2 000 zones à couvrir étaient identifiées sur l’ensemble du territoire par les collectivités et arrêtées par le Gouvernement, dont plus de 600 sur des communes de montagne*
« En 2021, le New Deal Mobile a produit 10 fois plus de sites en 5 fois moins de temps que les précédents programmes. »
DIDIER CHAMINADE, DÉLÉGUÉ RÉGIONAL ORANGE POUR LA RÉGION ALPES 4 ans après sa mise en œuvre, le New Deal Mobile fait état d’avancées substantielles, portant le taux de couverture 4G nationale de 45 % début 2018 à 76 % mi-2020. En montagne au 30 septembre 2020, la part de la population couverte variait de 92% à 97% selon les opérateurs, quand la part du territoire couvert oscillait entre 68 et 79%*. Un an après, à fin novembre 2021, Orange annonçait couvrir de 97 à 99.7% de la population en 4G dans les Alpes. Même proportion pour Bouygues Telecom avec 99% de couverture de population dans les 70 stations de ski de la région Centres, Alpes. En 2021, SFR et l’Association Nationale des Elus de la Montagne signaient un accord de partenariat portant sur la couverture numérique des territoires de montagne, les zones blanches, la fibre optique et la 5G.
FIBRE, LA COUVERTURE FIXE GAGNE DE L’ALTITUDE
L’ARCEP note également dans son rapport 2021 sur les Territoires Connectés, une nette progression du déploiement des réseaux FttH (Fiber to the home) dans les zones de montagne, de l’ordre de 40% par an. Un tiers des locaux de la zone de montagne étaient raccordables au FttH à la fin du 3ème trimestre 2020. Bouygues Telecom officiait fin novembre 2021 l’ouverture de 1600 foyers raccordables à l’Alpes d’huez, 3000 aux Deux Alpes et bientôt d’autres en Savoie et Haute-Savoie. Partout les opérateurs s’appuient sur les réseaux d’initiative publique des collectivités pour commercialiser leurs offres fibres, réduire la fracture numérique et rendre plus attractifs les territoires peu denses.
« Altice France déploie le FttH en fonds propres dans les Alpes-de-Hautes Provences, et les Hautes-Alpes, et en partenariat avec les collectivités dans les Pyrénées-Atlantiques, l’Isère, la Vallée de Chamonix Mont-Blanc et la Corse. »
CYRILLE-FRANTZ HONEGGER, DÉLÉGUÉ RÉGIONAL CENTRE-EST SFR/ALTICE FRANCE
5G, DÉBIT ET INSTANTANÉITÉ
C’est un véritable bon des performances que promet la 5G. « Niveau débit et instantanéité, c’est un facteur 10 par rapport à la 4G » rappelle Julien LAIR, directeur Régional Réseau Centre, Alpes et Méditerranée de Bouygues Telecom. Côté calendrier, l’ARCEP rappelle que les opérateurs devront déployer 3 000 sites en 2022, 8 000 sites en 2024, 10 500 sites en 2025 sur les fréquences de la bande 3,4 3,8 GHz, dont 25% en zones peu denses comme les territoires de montagne. Opérée à partir des sites 4G existants, la 5G, déployée prioritairement dans les zones de forte densité, gagne déjà de l’altitude avec le raccordement de l’Alpes d’Huez, 1ère station 5G, puis de Morzine, Tignes, Val d’Isère, Isola 2000, Montgenèvre, les Arcs et Chamonix à l’hiver 2021, confirme Didier Chaminade pour Orange. Via Bouygues Telecom, la 5G s’invite à La Plagne, Megève et Morzine, avec une ouverture technique opérationnelle à l’hiver 2021.
Loin d’être une escalade technologique, la 5G vient au secours de son prédécesseur. Les 40% d’accroissement annuel du volume de données transmises projettent la saturation de la 4G dans les 12 à 18 prochains mois, en zones de très forte densité. « C’est une révolution silencieuse qu’il faut absorber pour assurer la continuité de service » confirme Didier Chaminade d’Orange. Si les territoires de montagne, peu denses hormis en saison, sont peu concernés, la 5G est néanmoins importante pour accompagner la transition.
LA CONNECTIVITÉ, MAILLON DE LA TRANSITION
Visites virtuelles, sites web et applications pour renforcer l’expérience touristique, le wifi partout pour l’information et la sécurité du domaine, les smart grids pour réduire les consommations énergétiques, ou encore le télétravail, la télémédecine, l’intelligence artificielle, l’IoT (internet des objets) : la connectivité en montagne est un chaînon essentiel. Le développement de nouveaux usages et les mutations sociétales invitent les territoires d’altitude à travailler sur la qualité de leurs réseaux. Et les opérateurs sont au rendez-vous. « L’inclusion numérique pour tous fait partie de notre politique RSE » rappelle Didier Chaminade pour Orange, quand Julien Lair de Bouygues Telecom complète « l’aménagement numérique du territoire est un engagement fort. »
« La 5G va permettre de nouveaux usages, et ce que l’on ne voulait pas en territoire de montagne, c’était d’être exclus de ces usages. »
JEANINE DUBIÉ, PRÉSIDENTE DE L’ANEM