Fugues Juillet 2024

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Réal LEFEBVRE real@fugues.com

Alain LEMIEUX (Annonces classées) pa@fugues.com

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RÉDACTEUR EN CHEF

Yves LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

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Andréa ROBERT LEZAK andrea@fugues.com

CORRECTION/RÉVISION

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Photographe : Andréa ROBERT LEZAK

Modèles : Sylvain ROLANDO, Téo et Miguel LOPEZ

Montage graphique : Éric PERRIER

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Denis-Daniel BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

Julie VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com

Philippe GRANGER pg.philippegranger@gmail.com

Benoît MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

Robert GAREAU robertgareauastrologue@gmail.com

Samuel LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

Steven ROSS steven.ross.com@outlook.com

Ainsi que Chantal CYR, Logan CARTIER Olivier DE MAISONNEUVE et Serge FISETTE.

PHOTOGRAPHES

Serge BLAIS, Pascal FOREST et Andréa ROBERT LEZAK AVIS LÉGAUX

Toute reproduction, adaptation ou traduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs et ne sont pas nécessairement les opinions du magazine. Fugues n’est pas responsable des manuscrits, visuels, dossiers électroniques et photos qui lui sont soumis. Le matériel non sollicité envoyé demeure la propriété de Fugues. La parution du nom ou de la photographie d’un individu dans cette publication n’implique nullement une définition de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. L’exactitude de toute information fournie dans les annonces relèvent de la responsabilité des annonceurs. L’éditeur se réserve le droit de publier ou non tout matériel fourni par les annonceurs et/ou auteurs. La version imprimée et les versions numériques de FUGUES rejoignent plus de 330 000 personnes chaque mois (167 000 lecteurs pour la version imprimée et plus de 160 000, pour la version numérique). Dorénavant, le tirage imprimé de Fugues variera (selon les mois) entre 22 000 et 27 000 exemplaires (le magazine est disponible dans plus de 180 lieux de distribution au Québec).

DÉPÔT LÉGAL ISSN 0831-1625

Bibliothèque nationale du Canada, Bibliothèque nationale du Québec et Archives gaies du Québec.

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FUGUES est publié 11 fois par année : 10 numéros mensuels réguliers (de février à novembre, inclusivement), 1 édition double (Décembre / Janvier).

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AOÛT 2024

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Tombée rédactionnelle : 9 juillet 2024

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Matériel publicitaire : 15 juillet 2024

Sortie : 24 juillet 2024

SEPTEMBRE 2024

TOMBÉES

Tombée rédactionnelle : 13 août 2024

Réservation publicitaire : 16 août 2024

Matériel publicitaire : 19 août 2024

Sortie : 28 août 2024

OCTOBRE 2024

TOMBÉES

Tombée rédactionnelle : 10 sept. 2024

Réservation publicitaire : 13 sept. 2024

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Sortie : 25 sept. 2024

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4 | FUGUES.COM
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OLIVIER CORNEAU

À SURVIVOR QUÉBEC

PAGE 42

« Je suis allé aux Philippines avec des plans clairs, mais quandtu arrives sur place, tu es surpris par la vulnérabilité, la faim et la fatigue... »

TESTS D'ITSS RAPIDES 50 FIERTÉ MONTRÉAL 80

MAXENCE GARNEAU

LE FLAMBOYANT « FIDÈLE » DE L’ÉMISSION LES TRAÎTRES

PAGE 40

« Comme on n’a pas accès aux confessionnaux comme les téléspectateurs, on ne sait pas quelle est la vraie nature des gens... »

Sommaire

juillet 2024 | no 480

CHRONIQUES / FICTION

08 Au-delà du cliché / Samuel Larochelle

10 Par ici ma sortie / Denis-Daniel Boullé

12 Où sont les lesbiennes / Julie Vaillancourt

14 Sonny Issues / Frédéric Tremblay

16 Place au Village / André C. Passiour

78 Newsmakers / Richard Burnett

112 Horoscope / Robert Gareau

ENTREVUES / ACTUALITÉS / VILLAGE

18 Premier anniversaire de la manifestation « J’aime mon Village » : où en est-on ?

20 Se donner les moyens pour le Village

24 Voici les lauréats de la première édition du prix Action LGBTQ+

26 Les JO de Paris, encore plus queer que Tokyo?

34 Entrevue avec Alexe Frédéric Migneault

36 Entrevue avec Fabrice Nguena

38 Entrevue avec Théodore Pellerin

40 Entrevue avec Maxence Garneau

42 Entrevue avec Olivier Corneau

MTL EN ARTS

28 Dany Turcotte, porte-parole du Festival Mtl en Arts

30 Entrevue avec Miguel Lopez / Garçon Bonbon

31 Entrevue avec Maïa Faddoul / Maïa Fadd

32 Entrevue avec Sylvain Rolando / Oh Mon Doux

33 Entrevue avec Téo / Théo Le Roux

CONSOMMATION / BIEN VIVRE

44 Que faire si vous êtes témoin d’une thérapie de conversion

46 AFFAIRES / Antonio Ortega

50 DÉPISTAGE / Lilium Diagnostics

52 Alcools

56 Au volant

52 Alcools

55 Un Club-house de toilettage pour tous les chiens dans le Village

COMMUNAUTAIRE

58 HISTOIRE | juillet en 40 ans de Fugues

59 Des « Portes ouvertes festives » pour les aîné.e.s de la communauté LGBTQ+

60 HISTOIRE | Pierre Salducci

62 Liste des groupes LGBTQ+

64 Des nouvelles d’Espace LGBTQ+

65 Équipe Montréal : sports et loisirs

QUOI FAIRE / GUIDE ARC-EN-CIEL

72 5 raisons de visiter Mont-Tremblant cet été!

74 Un été mémorable à La Ronde !

76 La fierté Acadie Love 2024, sous le thème TOUSTES

80 18 ans de Fierté Montréal :

81 Des soirées thématiques pour tous les goûts une programmation riche et audacieuse

86 Michel Robidas l'infatigable créateur

88 Le nouveau Queer Cinéma Club de Montréal

90 Interview With the Vampire, saison 2

91 Vigil, saison 2 : duo de choc en VF !

91 Queer par nature : quand le naturel vient au galop !

92 Full House

92 La Géante, le théâtre musical

94 Un nouveau chef à la tête de l’Orchestre de la francophonie

95 NOUVEAUTÉS livres

98 Aimé Chartier célèbre ses 80 ans au bar Le Cocktail

98 Lumières sur la nuit avec la nouveau festival Ctrl+Art

100 Le Cabaret OH LA ! LA !

102 Projections au parc de l’Espoir durant Fierté Montréal

104 Lieux LGBTQ+ de rencontres

PETITES ANNONCES

66 Immobilier

67 Annonces classées

PHOTOS

108-110æ Fugues y était

DEPUIS 1984

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6 | FUGUES.COM
MICHEL ROBIDAS  86

Éric Bruneau et Paul Mescal m’ont fait changer de bord

Je suis généralement contre l’idée que les hétéros interprètent des personnages homosexuels, mais deux acteurs sont en train de me faire changer d’idée. La façon dont jouent Paul Mescal, dans le film AllofUsStrangers, et Éric Bruneau, dans la série InMemoriam, est une leçon pour tous les straights qui essaient sans succès de nous représenter à l’écran.

Puisque la première phrase de ma chronique a certainement fait monter plein de monde dans les rideaux, commençons par un résumé de ma posture initiale. Dans un monde idéal, où les injustices en société n’existeraient plus, on pourrait affirmer que n’importe quel acteur devrait pouvoir jouer un gai, peu importe son orientation sexuelle, parce que son travail est de se glisser dans la peau d’autrui. Pourtant, cette idée ne passe pas le test du réel pour deux raisons.

La première : il existe encore une homophobie extrêmement dommageable dans l’industrie du cinéma et de la télévision. Les acteurs gais prennent un risque en affichant publiquement leur orientation sexuelle : cette simple information peut convaincre plusieurs personnes en position de pouvoir — et dans le grand public — qu’ils ne sont pas crédibles pour jouer les hétéros. Ce qui peut les mener au chômage ou les cantonner à des rôles queers qui, même s’ils sont plus diversifiés qu’avant, n’offrent pas encore les nuances des personnages hétéros. Donc, moins de défi.

Sachant que leur carrière peut plafonner ou décliner s’ils sont ouvertement gais, plusieurs acteurs se concentrent sur les rôles d’hétéros en tentant de cacher les traits de leur homosexualité en auditions durant les portions hors personnage, ce qui les rend moins naturels que leurs collègues, donc moins intéressants. Et s’ils font un aussi bon travail qu’un acteur hétéro, ils seront parfois mis de côté, parce que leur popularité est moins grande ; popularité qui, ne l’oublions pas, est largement alimentée par les portions de vie privée qu’on partage dans les magazines, sur les réseaux sociaux et sur les tapis rouges ; trois milieux où les acteurs gais dans le placard filtrent plus que les hétéros le contenu qu’ils partagent.

Évidemment, certains acteurs queers jouent des rôles d’hétéros avec succès et semblent contredire tout ce que je viens d’écrire. Pensons à Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother), Cynthia Nixon (Sex and the City), Luke Evans (The Hobbit), Jodie Foster (The Silence of the Lamb) ou Jonathan Bailey (Bridgerton). Mais n’oublions jamais que l’argument des exceptions ne sera jamais aussi fort que l’écrasante quantité de queers dans le placard d’hier à aujourd’hui.

Deuxième raison soutenant mon opinion initiale : les hétéros qui jouent des homos sont rarement crédibles. Soit parce que certains détails de leurs personnages offrent une représentation stéréotypée qu’ont laissé passer les scénaristes, réalisateurs, producteurs, diffuseurs ou patrons de studios qui n’ont pas assez de personnes queers dans leur entourage pour avoir une vision nuancée des communautés arc-en-ciel. Soit parce que les straights sont incapables de reproduire l’attirance intangible qui doit se dégager entre deux partenaires. La fameuse chimie nécessaire

entre deux personnes qui jouent des partenaires amoureux ou sexuels.

Quand je regarde un film et que je vos deux acteurs se donner un bec sur la bouche sans ce je-ne-sais-quoi qui ne me donne pas l’impression que deux amis ont perdu un pari et qu’ils doivent s’embrasser durant un party de frat boys , je suis déçu. Quand la représentation des ébats sexuels entre deux hommes ne dépasse pas la mécanique hautement chorégraphiée et que je ne suis pas traversé par la moindre pulsion de désir qui redéfinirait la forme de mes sous-vêtements, je suis frustré.

Cela dit, deux magnifiques exceptions sont apparues dans mon champ de vision récemment. L’hiver dernier, le film All of Us Strangers m’a cassé en deux. Pas seulement en raison de son scénario ultra touchant, mais grâce à la complicité spectaculaire qui unit Andrew Scott, un acteur queer au talent stupéfiant, et Paul Mescal, un acteur hétéro en voie de devenir l’une des plus grandes vedettes de sa génération (on le verra sous peu jouer dans la suite de Gladiator). En plus de faire preuve d’une vulnérabilité vertigineuse dans son personnage, Mescal n’a pas peur de vivre de réels moments de tendresse avec Scott. Leur complicité dans le film et lors des entrevues promotionnelles saute aux yeux de quiconque les regarde.

Éric Bruneau m’a laissé une impression similaire dans In Memoriam. Bien entendu, des milliers d’homosexuels ont gloussé à l’idée que le bel adonis joue l’un des nôtres, mais Bruneau prouve à nouveau qu’il est bien plus qu’une belle gueule ! Sa sensibilité fait du bien à l’âme. Sa façon de toucher Thomas Antony Olajide, qui interprète son copain, est empreinte de sincérité. Et ses scènes de rapprochements dans une salle de bain avec l’acteur Samuël Côté sont un bijou d’intensité sexuelle. Au-delà de leur talent indéniable, Éric Bruneau et Paul Mescal semblent avoir une chose en commun : ils sont assez solides dans leur masculinité et dans leur identité pour assumer leurs émotions et aller jusqu’au bout de leur proposition d’acteurs. Et pour cette raison, j’ai un immense respect pour eux.6

8 | FUGUES.COM
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com Chronique Au-delà du cliché PHOTO : SANDRA LAROCHELLE PHOTOGRAPHE ON A BESOIN DE VOUS VOUS AIMERIEZ COLLABORER À FUGUES COMME PIGISTE? Contactez-nous à redaction@fugues.com en nous faisant parvenir des articles publiés.

Dans les moments importants qui ont marqué l’histoire de Fugues, un fait divers a marqué l’année 1998. Et qui a fait couler beaucoup d’encre. À l’automne de cette année, un jeune homme anglophone est retrouvé dans une rue de Montréal en sous-vêtement. Il ne se souvenait de rien, ni de son identité, ni de la raison de sa présence à Montréal. La seule chose dont il se souvenait, c’est qu’il était gai.

Bien évidemment, la police ne sachant que faire de celui qu’on allait appeler bientôt l’amnésique de Montréal, on le remet aux mains de l’organisme Gay Lines. Un bénévole avait alors accepté de l’héberger malgré les réserves de plusieurs personnes de son entourage. Était-il vraiment amnésique ou ne jouait-il pas la comédie ? Est-ce qu’il pouvait être dangereux ? Chacun y allait de sa propre interprétation fondée sur ses propres phantasmes.

Pour Fugues, nous avions rencontré James Brighton, le prénom et le nom qu’on lui avait donné. Certes, cela ne lui disait rien, mais il trouvait que peut-être cela lui évoquait quelque chose, peut-être le nom d’une personne qu’il avait connue, croisée, peut-être son nom, et qu’il avait

choisi d’endosser. Assis au restaurant, nous avions découvert avec une curiosité à peine contenue, l’Amnésique de Montréal, en compagnie du bénévole de Gay Lines. Une conversation qui, de notre part, ne se voulait pas trop intrusive, genre interrogatoire, tentant de calmer dans un même temps notre curiosité insatiable.

Très vite, nous avons été convaincus que James Brighto n n’était pas un simulateur. James répondait tranquillement à nos questions, laissant cette étrange impression qu’il ne semblait pas trop désemparé par ce qu’il vivait. Nous apprendrons plus tard que lorsqu’il était seul dans l’appartement du bénévole, il effectuait des recherches sur Internet, espérant comme par miracle tomber sur une information, un fait, n’importe quoi qui lui permettrait de rapiécer sa mémoire défaillante.

Il n’était pas le seul à faire ce type de recherches. Sa photo, avec des demandes d’information, avait été envoyée aussi bien aux États-Unis qu’en GrandeBretagne, puisque James disait qu’il était peut-être anglais. Les bénévoles de Gay Lines se démenaient pour aider James à retrouver sa véritable identité, à défaut de retrouver sa mémoire.

C’est lors d’un talk-show américain qui avait repris cette histoire en diffusant sa photo que le voile allait se lever sur ce mystère. James s’appelait Matthew Honeycutt, avait 25 ans, était né dans une famille pentecôtiste conservatrice du Tennessee. Selon cette famille, James/Matthew avait quitté son domicile en volant la carte de crédit de son frère. Et puis, on apprenait qu’il n’en était pas à sa première « fugue » ni à ses premiers épisodes d’amnésie plus ou moins longs.

Pour la police, plus aucun doute, James/Matthew est entré illégalement au Canada. Accompagnée par les services d’immigration et des médias, la police est venue arrêter en pleine nuit l’Amnésique de Montréal à l’appartement du bénévole de Gay Line, un peu secoué par un réveil brutal. Un petit show médiatique bien orchestré, qui laissait entendre que la police n’avait jamais cru à l’amnésie de James/Matthew.

Bien sûr, il a été rapidement relâché avec des conditions à respecter et l’on a demandé à sa famille de venir le chercher en apportant des preuves de son identité.

Lors de la controverse à laquelle il participait, sa mère et son frère ont confirmé que James/Matthew souffrait bien d’une rare forme d’amnésie, l’amnésie dissociative. Simplement, plus la personne s’éloigne de chez elle, de lieux habituels, plus ses souvenirs s’estompent jusqu’à disparaître. Comme ce n’était pas le premier épisode dissociatif qu’il vivait, sa famille ne s’était pas plus inquiétée que cela de sa disparition, et avait encore moins alerté les autorités pour le retrouver.

Identité retrouvée, un passé aussi, mais raconté par la famille et les proches ; le seul mystère pour lequel on n’a toujours aucune réponse, c’est ce qui s’est passé entre son départ du Tennessee et cette nuit où il s’est retrouvé presque nu dans un stationnement du centreville.

Denis Langlois, le réalisateur de L’Escorte et de Danny in the Sky a trouvé l’histoire si intéressante qu’il a décidé d’en tirer un film, L’Amnésie — L’Énigme James Brighton, sorti en 2005. Denis Langlois a rencontré James/Matthew et ses proches pour concevoir le scénario, avançant des hypothèses qui auraient pu conduire ce dernier à vouloir inconsciemment changer de vie, entre autres en raison de traumatismes subis dans sa jeunesse et au début de sa vie d’adulte. Une histoire d’amour douloureuse, ou encore des séances d’exorcisme (thérapie de conversion) orchestrées par sa famille, dont son frère, et bien sûr on ne peut éviter l’interprétation de l’homophobie prégnante distillée dans son éducation pentecôtiste. Là encore, comme en témoigne le film en se fondant sur les entrevues effectuées par Denis Langlois , des zones d’ombre subsistent sur les causes de cette amnésie. Denis Langlois a encore des contacts épisodiques avec James/Matthew et confirme qu’il ne se souvient toujours de rien, ni de sa vie avant ni du comment il a pu se retrouver à Montréal.

Enfin presque. Il n’avait pas oublié qu’il était gai.

Pour celles et ceux qui voudraient voir le film L’Amnésie — L’Énigme James Brighton de Denis Langlois

https://f3m.ca/film/amnesie-lenigme-james-brighton/ f3m.ca 6

10 | FUGUES.COM
On peut tout oublier… sauf son homosexualité DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com Chronique Par ici ma sortie ON A BESOIN DE VOUS VOUS AIMERIEZ COLLABORER À FUGUES COMME PIGISTE? Contactez-nous à redaction@fugues.com en nous faisant parvenir des articles publiés.

Chronique Où sont les lesbiennes

À Provincetown !

Les lesbiennes sont à Provincetown, mais pas à n’importe quel moment de l’année. Retour sur mon récent Memorial Day Weekend à Provincetown.

D’entrée de jeu, dire que j’adore la région est pratiquement un euphémisme. Cela fait bientôt quatre ans que j’y vais annuellement. Le périple a commencé avec mon ex et mon chien (alors un chiot à l’époque). Nous avions loué une voiture et étions parties visiter Cape Cod. Quelle belle région ! J’avais entendu parler de Provincetown, comme étant LA ville gaie de la côte est. Je n’ai pas été déçue, mais quand on dit « ville gaie », c’est vraiment dans le sens de joyeux et d’homosexuel. Il y avait peu de femmes dans les rues. Cela dit, l’amour de la ville pour les chiens, littéralement une « dogtown », m’a d’autant plus séduite : ma chihuahua Jazz, alors un chiot d’à peine 2 lb, a fait tourner toutes les têtes dans les rues. Une vraie vedette. (Conseil no 1 : si ton chien est plus hot que toi, t’en servir pour attirer les regards…)

Si bien que l’année suivante, mes parents désiraient visiter la région avec les chiens (ma mère a le jeune frère de Jazz : Charlot). Du coup, nous sommes partis en voiture à Provincetown, avec les deux chiens. Mon père a fait le même constat que moi : « Il y a vraiment beaucoup d’homosexuels ici ! » Oui, papa ! Notre périple nous a mené.e.s à Martha’s Vineyard, un endroit que j’adore, non seulement parce que Jazz a pris le traversier, mais aussi pour l’histoire du tournage de Jaws. Chaque fois que quelqu’un me demandait le nom de mon chien Jazz, avec mon accent québécois, les gens entendaient Jaws. À mourir de

rire. D’ailleurs, cette belle petite mâchoire de 4 lb est retournée à Provincetown l’année suivante, alors que j’ai fait le périple, cette fois, avec ma meilleure amie et son mari. Encore une fois, la lesbienne célibataire allait voyager avec un couple d’hétéros. (Conseil no 2 : si tu veux cruiser, ne pars pas avec des couples d’hétéros mariés.)

Cette année, lasse de me rendre dans LA ville gaie et de ne voir que des gais, j’ai accepté l’invitation d’une amie et de sa blonde qui désiraient visiter Provincetown lors du Memorial Day Weekend, un long congé chez nos voisins du Sud. Au menu, plusieurs évènements pour se retrouver entre filles, que vous soyez célibataire ou entre amies. Bon, je n’y allais pas tant pour cruiser, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas se rincer l’œil… L’évènement phare de notre séjour fut la croisière du Freedom Boat Party qui partait du Macmillan Pier à 11 h le samedi. Il y avait des centaines et des centaines de lesbiennes sur ce bateau ; de toutes les formes et les couleurs, c’était beau à voir ! Cela dit, au-delà de la musique, il manquait de l’animation. Pourquoi de l’animation est-elle nécessaire ? Parce que les lesbiennes, ce sont des personnes qui se tiennent en clans. Vous avez le même phénomène au Québec et partout sur la planète.

Elles sortent entre amies, en petits groupes hermétiques. Bien sûr, j’étais avec des amies, mais intégrer un autre groupe, sur un tel bateau, sans « l’intervention  divine » de l’animation ou d’activités, par exemple, est réservé aux personnes ultras sociables. Heureusement, une de mes amies possède cette qualité : elle avait déjà socialisé avec un groupe de lesbiennes à l’hôtel, qui s’est retrouvé sur le bateau. Sinon, elle nous a présentées à un couple d’Afro-Américaines qui fumaient sur le bateau. Honnêtement, si vous ne fumez pas et que vous êtes plutôt réservé, comme moi, lors d’un évènement de la sorte, ne pensez pas aller à la pêche… Le jeu de

mots étant facile, il reflète tout de même une réalité du milieu ; ici comme ailleurs, le milieu lesbien est hermétique, quasi impénétrable. Je suis certaine qu’une croisière gaie se déroule autrement…

Sinon, après trois heures sur ce bateau, il était temps de revenir les deux pieds sur terre. Au menu, un Burlesque Show (The Lez Vixens), parce que les lesbiennes adorent le burlesque, suivi d’un Pool & Dance Party. Sauf que, pendant qu’il faisait 30 degrés à Montréal, il en faisait la moitié moins sur la côte est américaine… ceci, annexé au fait qu’on est toutes tombées dans le rouge en même temps, a mis en péril notre baignade. C’était donc aussi à l’eau pour le Mega Pool Party du dimanche. Cela dit, notre « douze fois par année » ne nous a pas empêchées d’aller mettre les pieds à la mer ; la plage d’Herring Cove du parc national est si belle que cela vous fait même oublier vos jours les plus rouges.

Et que dire d’une ride en Pedicab, la première flotte de cyclo-pousse détenue et exploitée par des LGBT, pour vous ramener le soir à votre hôtel ? Plaisir garanti ! Il en est de même pour l’air marin de Provincetown, les fish and chips et la petite rue commerciale avec ses boutiques et ses galeries d’art, qui vous transportent au sein d’une petite aire protégée, un environnement où vous vous sentez chez vous, bien qu’ailleurs. Je crois que c’est pourquoi j’aime tant cette petite ville côtière de moins de 4000 habitants. Lors du périple MontréalProvincetown, j’ai l’habitude de m’arrêter en chemin pour couper la route de près de huit heures en deux. Si Woodstock et Saratoga Springs étaient mes destinations de prédilection, nous avons choisi, cette fois, Boston et Salem. Juste au-dessus de Boston, cette ville du Massachusetts est célèbre pour le procès des sorcières de 1692… Quoi de mieux comme destination pour une gang de lesbiennes féministes ? 6

Si vous désirez visiter la région, mai-juin est probablement le meilleur moment puisqu’outre le Memday PTown : Memorial Day Weekend pour femmes, la Provincetown Pride se déroule du 31 mai au 2 juin et la Boston Pride Week se tient du 1er au 9 juin. Pour les évènements spécifiquement lesbiens visitez https://www.provincetownforwomen.com/ et https://www.lesbiannightlife.com/

Aussi, du 14 au 20 octobre 2024 se tiendra le 40e anniversaire du Women’s Week à Provincetown. https://womensweekprovincetown.com/

12 | FUGUES.COM
JULIE VAILLANCOURT
julievaillancourt@outlook.com
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Fiction Sonny Issues

Ça prend un Village

Comme toujours au moment de l'année où les terrasses et les piétons reprennent le contrôle de la rue SainteCatherine Est, les cinq amis du groupe d'origine – auquel Julian et Yan sont désormais solidement soudés – sont attablés à boire et à discuter. Plus leur noyau dur s'étend, plus il est difficile à rassembler; et déjà qu'il fallait passablement d'efforts pour en rameuter cinq, sept en exigent encore plus. Ils ont cependant fini, à force de raboutage d'agendas, par se trouver un moment libre commun.

C'est l'occasion de faire un retour sur les évènements survenus au cours des mois qui se sont écoulés depuis leur souper de Noël. Sylvain raconte la rencontre avec José, l'ex de Julian, et ce dernier insiste sur les flammèches que ce choc a créées. Osman, toujours égal à lui-même, leur parle de ses baises passagères et des anecdotes les plus cocasses impliquant tant ses élèves que leurs parents. Nick et Nico abordent du bout des lèvres leur expérimentation psychédélique… et Nico avoue encore plus timidement que la substance l'a fait évoluer dans sa réflexion sur sa volonté de paternité. Quant à Yan et Richard, ils rapportent leur débat sur la meilleure manière de fonder une famille : adoption ou mère porteuse? Ce dernier

questionnement surtout, parce qu'il touche des cordes sociopolitiques sensibles, met le feu au poudre de leurs échanges.

«Non, mais vraiment, je me demande ce que l'institution familiale serait sans les gais, défend Yan. Même si j'ai abandonné mon idée de porter mes propres enfants, je l'ai quand même défendue assez longtemps pour faire réfléchir solidement quelques personnes.» «Bah! lui répond Richard d'un ton badin, si c'étaient pas les gais, les hétéros seraient quand même forcés d'évoluer, vu leur reproduction de plus en plus tardive et l'infertilité croissante… Tu devrais être bien placé pour le savoir, non, M. le Docteur?» «Reste que je suis d'accord avec lui, intervient Sylvain. La contribution des gais à la famille est souvent sous-estimée. Même quand ils ne font pas le gros travail de parentalité, ils mettent l'épaule à la roue quand même. On dit que ça prend un village pour élever un enfant, non? Dans notre cas, ça prend le Village, avec un grand V!» «Le Village avec un grand V, comme la vitesse grand V à laquelle les enfants sont introduits aux choses sexuelles en venant assister en famille au défilé de la Fierté, tu veux dire? ironise Julian. Je ne suis pas certain que ce soit si nécessaire que ça. Très peu pour Léanne, en tout cas…»

«Encore le catholique qui sort chez le Latino! s'exclame Osman. Même mes origines musulmanes sont moins complexées que ça; c'est dire! Est-ce qu'il a son chapelet au pied du lit pour égrener quelques prières avant de s'occuper de ta graine?» «C'est pas une affaire de catholicisme. J'ai juste les valeurs à la bonne place. Que les enfants soient exposés aux drag queens, je suis pour; aux puppies, pas tellement…» «Bon, bon, bon, intervient Sylvain pour essayer de ménager la chèvre et le chou. On accepte les gais ou on les accepte pas; et si on les accepte, on accepte tout ce qu'ils impliquent en termes d'expérimentation amoureuse, sexuelle, familiale… j'oublie des catégories?» «Vu leurs tendances à coucher entre amis, on peut ajouter "amicale" à la liste, je crois!»

«N'empêche, reprend Yan, c'est pas juste une question de défilé de la Fierté. Regardez toutes les familles qui marchent sur la Sainte-Catherine Est piétonne et qui s'exposent à ça sans occasion spéciale. C'est beau à voir, non? Et je pense aussi au soutien qu'on va s'offrir mutuellement quand un, en fait, deux d'entre nous vont

devenir parents. Imaginez à quel point ce p'tit-là va être gâté! On va l'avoir attendu tellement longtemps, au point de plus trop oser y croire. Les trucs de guncle qu'on fait pour nos propres familles, ça va être rien à côté de tout ce qu'on va faire pour lui. Né par des gais, pour des gais, avec des gais, entouré de gais… Y'aura pas plus ouvert à la diversité sexuelle que ça!»

«J'aime tellement pas le terme "guncle", lâche Nico d'un ton tranchant. Ça fait soit comme si l'oncle gai avait abandonné l'espoir d'avoir des enfants, soit comme si ses neveux ou nièces étaient juste des coups de pratique, soit comme si c'était une sous-générativité. Je pense pas qu'il y en ait qui soient inférieures aux autres. Il y en a de plus petites, en termes d'engagement, en termes d'impacts, c'est sûr. Mais il n'y a pas de petites catégories en termes de transmission à l'avenir. Chaque geste compte.» «Et même les vieux gais amis avec de jeunes gais vivent leur générativité de cette façon-là, complète Nick. Surement avec un gain esthétique au passage, mais qui n'aime pas avoir de beaux amis pour agrémenter la conversation? N'empêche, c'est juste une autre manière de redonner. Je suis sûr que beaucoup d'entre eux auraient voulu naitre plus tard, à une époque où c'était plus envisageable, d'être gai et d'avoir des enfants. Ils peuvent bien se rattraper de l'inégalité des générations en enculturant la suivante, non?»

Sylvain comme auteur, Osman comme pédagogue apprécient particulièrement le jeu de mots grivois; les autres ne l'attrapent pas tous, mais ceux qui le font le rient un moment. Plusieurs d'entre eux se rappellent de gais qui, à l'âge qu'ils avaient en faisant leur connaissance, seraient peut-être pères de nos jours; mais qui, ne l'ayant pas été, ont participé à les faire évoluer et les faire grandir, comme amis, comme amants, comme collègues et à tant d'autres titres. Par la force des choses, sans que qui que ce soit l'ait proposé, ils finissent par faire une minute de silence pour ce Village qu'il faut pour élever des enfants… du moins des enfants dont l'homosexualité a été mal intégrée dans leur vie. Et si les enfants des pères homoparentaux d'aujourd'hui n'ont plus besoin demain de ces grands-pères adoptifs, et que ceux-ci n'existent plus… qui s'en plaindra? Certainement pas les sept convives qui, après un soupir collectif, trinquent au Village et à l'été. 6

FRÉDÉRIC TREMBLAY frederic.tremblay9@gmail.com
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Chronique Place au village

ZÏLON : LÉGENDE URBAINE

Une exposition pour rendre hommage au père du « street art » montréalais

En collaboration étroite avec la Société de développement commercial du Village (SDC), on pourra se promener sur Atateken, côté ouest, entre les rues Sainte-Catherine et Robin et admirer des œuvres du graffiteur, dessinateur et peintre Zïlon. Du 27 juin au 1 er  octobre, 22 œuvres, des reproductions, seront présentées au public. Cette exposition est le fruit de la recherche et du travail acharné de Simon DuPlessis, le commissaire de cette exposition et ami personnel de l’artiste durant une bonne quinzaine d’années.

À un an presque jour pour jour du décès de Raymond Pilon, alias Zïlon, mort à 67 ans, il sera agréable de déambuler sur la rue Atateken et de regarder les créations vibrantes de cet artiste multidisciplinaire minutieux, que certain.e.s surnommaient le « Cocteau des ruelles », en référence à l’artiste français Jean Cocteau

Pendant plus de 40 ans, Zïlon a créé et exposé ses œuvres sur des murs, dans des galeries d’art, lors d’événements et de soirées endiablées dans des bars, entre autres. Il était en fait le premier artiste du « street art » à Montréal. Tellement, qu’on ne comptait plus le nombre de murales qu’il a dessinées au cours de tant d’années. En plus de contribuer par son art à la lutte contre le VIH-sida dans laquelle il était impliqué.

« Dans le temps des Fêtes, j’étais avec des ami.e.s et, en faisant une rétrospective de l’année, on s’est remémoré la disparition de notre ami Zïlon, évoque le poète Simon DuPlessis. Bien sûr, on a parlé de Zïlon lui-même, de sa personnalité, mais on a jasé aussi qu’il faudrait faire quelque chose pour lui rendre hommage. Dans la communauté LGBTQ+, beaucoup de gens se souviennent encore des soirées où il dessinait en direct et aussi de ses dessins dans les toilettes qui étaient devenus sa marque aussi en quelque sorte. Je collabore au Festival Mtl en Arts depuis plusieurs années, donc je trempe dans le milieu des arts et je me suis

dit : pourquoi ne pas consulter la SDC du Village et leur proposer un événement sur les œuvres de Zïlon ? De là est née l’idée de cette exposition sur Atateken. Comme on dit, je suis arrivé au bon moment ! »

Simon DuPlessis rend donc visite à la directrice générale de la SDC, Gabrielle Rondy, dans les premiers jours de janvier 2024 pour lui en parler. « Je voulais lui proposer quelque chose pour l’espace de l’ancienne Galerie Blanc [devenue la place du Village], entre Wolfe et Atateken. Finalement, Gabrielle, très enthousiaste, me propose plutôt de faire quelque chose sur la rue Atateken même ! Elle me propose aussi de l’organiser. Ce serait un projet porté par la SDC du Village, avec le financement de l’arrondissement de Ville-Marie et en partenariat avec le Festival Mtl en Arts. Que demander de mieux ? J’étais à la fois excité et nerveux puisque c’est la première fois que je m’occupe d’un tel projet », dit Simon DuPlessis.

Et ici, l’idée d’occuper la rue Atateken a plu à l’arrondissement et à la SDC parce que cela comportait un aspect de pouvoir tenir d’autres expositions publiques. « Il s’agissait d’instituer quelque chose de plus permanent et de voir au-delà de l’exposition sur Zïlon, précise-t-il. Le but était de réutiliser les structures qui avaient servi auparavant à la SDC, mais en les modifiant selon les nouvelles normes de l’arrondissement, pour qu’elles servent pour les années à venir. »

De là, une demande de subvention au développement économique de l’arrondissement de Ville-Marie a été faite « dans l’optique de la revalorisation de la rue Atateken », spécifie-til. « Je me suis embarqué dans quelque chose que je ne connaissais pas, que je n’avais jamais fait encore, donc je me suis entouré de gens qui connaissaient mieux ça que moi et qui m’ont guidé dans les demandes de subventions, les règles à suivre, etc. », indique humblement celui qui a monté pourtant, il y a quelques années, l’événement « L’Émmental expiré », avec des auteur.e.s et artistes durant les célébrations de Fierté Montréal.

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« Les gens ont été très réceptifs à l’idée d’une exposition sur Zïlon. La collaboration de la SDC du Village a été fantastique dès le départ. Zïlon a marqué bien des soirées dans les bars du Village, je suis content que cette exposition puisse avoir lieu dans le Village même », dit-il.

Mais attention, ce n’est pas dans l’optique d’une « rétrospective » de Zïlon. « Cela va donner une bonne idée au public des différents médiums utilisés par Zïlon, que ce soit de l’encre, des pastels, des acryliques, etc. Ce sont différents styles de Zïlon que les gens pourront voir ici », poursuit Simon DuPlessis. On retrouvera donc des panneaux de 3 pi x 4 pi.

Le tout, dans des teintes de noir, rouge, gris et blanc, qui sont des couleurs utilisées très souvent par Zïlon, alors que le graphisme reste simple et sobre pour mettre en évidence les œuvres elles-mêmes.

D’une part, il y a des reproductions, mais il y a également des portraits de Zïlon réalisés par l’artiste et photographe Jean Chaîney, un autre grand ami de l’artiste décédé. « Jean Chaîney avait plein de clichés de Zïlon captés dans des événements, des soirées, etc., explique-t-il. Il y a là de beaux portraits de son visage, on voulait montrer cet aspect-ci aussi de la vie de Zïlon. Il y a là quelque chose de plus intime en quelque sorte. Mais encore là, ce n’est pas une rétrospective de sa vie ou de sa carrière, c’est plutôt un hommage à la personne qu’on a connue, qui était notre ami. » Et c’est une exposition approuvée par la succession de Zïlon. On y verra par la même occasion des textes d’hommage à l’artiste par certain.e.s de ses ami.e.s les plus proches : le grand artiste Armand Vaillancourt, l’animatrice Geneviève Borne, l’artiste peintre Cédric Taillon (avec un beau texte très senti), l’artiste Éric Godin , l’ex-agente de Zïlon France Cantin, l’artiste, agente et organisatrice Kat Coric, les artistes bien connu.e.s dans la communauté LGBTQ+ que sont Yvon Goulet et Patricia Klimov, ainsi que Sterling Downey (le conseiller municipal du district Desmarchais-Crawford à Verdun et artiste graffiteur lui-même et organisateur du festival graffiti Under Pressure de Montréal). « Iels ont toustes été ravi.e.s de pouvoir collaborer à cette exposition, continue Simon DuPlessis. Iels tenaient à lui rendre hommage. Cela m’a beaucoup conforté dans mes idées de faire quelque chose pour perpétuer la mémoire de Zïlon puisque, presque un an après sa mort, on n’avait encore rien réalisé en ce sens. »

« Nous voulions que l’exposition se prolonge jusqu’au 1 er  octobre pour que cela puisse s’inscrire dans la programmation des Journées de la culture (27, 28 et 29 septembre) et donc que cela fasse partie de ce circuit », dit Simon DuPlessis.

« Ce que j’ai appris dans ce projet-là, c’est en partie ce que Zïlon m’a appris aussi : ce travail d’organisation — parce que cela ne paraissait pas, mais il était organisé — mais aussi ce travail de minutie, du sens du détail qu’il avait, dit-il. C’est une belle façon de lui rendre hommage, je trouve. Même mort, il continue de m’en montrer ! »

Zïlon : légende urbaine est donc une exposition hors norme et qui sort des sentiers battus parce que ce n’est pas ce à quoi on s’attendrait si c’était présenté dans une galerie d’art, par exemple. Il y aura là un petit quelque chose d’intimiste et un regard un peu personnel sur Zïlon posé par plusieurs ami.e.s de l’artiste.

« C’est le premier projet d’une série et qui jette les bases d’un certain hommage à la mémoire de Zïlon. Nous restons ouvert.e.s aux collaborations futures », de conclure Simon DuPlessis. 6

PLACE AU VILLAGE EST RENDU POSSIBLE GRÂCE À LA COLLABORATION DE LA SDC DU VILLAGE. 1211, rue Sainte-Catherine Est, Montréal QC. H2L 2H1 | 514 529.1168 villagemontreal.ca | facebook.com/villagemontreal
GRAFFITI AEROSOL SUR MUR Simon DuPlessis et Zïlon
Premier anniversaire de la manifestation « J’aime mon Village »  : où en est-on ?

Le 4 juillet 2023, près de 1000 participant.e.s marchaient dans le Village en direction des bureaux de l’arrondissement de Ville-Marie à la Place Dupuis. Ces personnes voulaient sensibiliser les politicien.ne.s aux nombreuses problématiques qui touchent le Village depuis quelques années déjà et qui se sont amplifiées : vente et consommation de drogues dures, itinérance, insécurité, incivilités, agressions, etc. Que reste-t-il de cette initiative citoyenne en 2024 et quels sont leurs projets ? Nous avons rencontré les instigateurs de cette manifestation, qui n’ont pas l’intention de lâcher le morceau.

« Nous sommes en contact avec la Ville de Montréal, nous avons rencontré Robert Beaudry (responsable de l’urbanisme au comité exécutif et conseiller municipal de Saint-Jacques) », explique Christian Généreux, cofondateur de J’aime mon Village. « Nous avons aussi rencontré les responsables des postes de quartier 21 et 22 du SPVM (respectivement Krisztina Balogh et Guillaume Théberge ), ainsi que les gens de la Société de développement commercial du Village (SDC) et de la Corporation de développement communautaire Centre-Sud (CDC), etc. On a appris que la Ville va allonger la période des interventions avec leurs diverses équipes d’intervention pour mieux encadrer les personnes en situation de crise et aussi pour renforcer la sécurité en ciblant davantage les revendeurs de drogues dans le Village. D’autre part, il semblerait que beaucoup de choses aient été faites, notamment en lien avec le CIUSSS, pour des interventions sur le terrain et des équipes de policiers et de travailleurs sociaux (pour l’itinérance, entre autres). Nous avons parlé aussi aux gens de la nouvelle Association citoyenne du Village de Montréal, soit l’association des résidents du secteur. La création d’une association de ce genre est une bonne chose, cela provenait du plan stratégique de l’an dernier. On voit donc que cela avance dans la bonne direction et

que les gens se parlent. Nous avons proposé à la Ville de faire une sorte de tableau de bord des initiatives pour suivre les avancées des nombreuses initiatives. Cela va contribuer à contrer la désinformation et montrer que les choses bougent. Si la Ville accepte cette proposition-là, cela contribuera à changer le narratif négatif et à montrer qu’il y a des choses qui se font. »

« Nous suivons la situation depuis un bon bout de temps déjà », enchaîne Kat Coric , cofondatrice de J’aime mon Village. « On a ciblé les ministères parce que c’est là que résident les champs de compétence et le financement. Pourquoi est-ce que le Québec ne pourrait pas devenir un exemple en matière de problématique d’itinérance ? Le problème est très large et il faut s’en occuper. Pourquoi les gens se retrouvent-ils dans les rues, quels sont les problèmes qui les ont menés à la rue ? En Finlande, on adresse ce type de problématique avec plusieurs mesures qui semblent fonctionner, pourquoi ne pourrait-on pas s’en inspirer ici ? Il faudra plus d’implication du gouvernement du Québec qui détient le financement. On a besoin de l’argent du Québec et du fédéral pour appuyer la Ville dans diverses initiatives. » L’argent est en effet le nerf de la guerre, comme on dit. La Ville et l’arrondissement, de même que la police, ont beau vouloir mettre en place des mesures, il reste que celles-ci ne seront pas suffisantes pour tout régler et il faut développer une stratégie coordonnée en vue de remédier à l’itinérance. Lorsqu’on parle de logements sociaux, par exemple, cela crève les yeux que le financement de telles habitations devra venir de Québec et d’Ottawa. « On ne fait que cautériser l’hémorragie en ce moment », soutient Christian Généreux.

J’aime mon Village entend interpeller directement le premier ministre François Legault afin de créer un comité interministériel pour la cause du Village et que les ministères puissent ainsi faire les liens entre eux pour agir plus efficacement. « Nous suivons la détérioration de la situation et nous nous rendons compte qu’il s’agit d’un problème très vaste et très complexe. Nous devons examiner le problème dans sa globalité et planifier […]. Plusieurs [des] ministères suivants devraient s’asseoir ensemble et […] discuter autour d’une table ronde pour coordonner une stratégie : les Affaires municipales et l’Habitation, l’Éducation, la Famille, les Finances, la Justice et évidemment la Santé et les Services sociaux, sans compter la Sécurité publique, le Tourisme, le Travail, etc. », croit Kat Coric. Pour l’heure, l’objectif est simple : interpeller le gouvernement provincial afin d’octroyer plus de ressources aux groupes communautaires, à la Ville, à la police, et pour financer des logements sociaux, etc. « Dans cette optique, on essaie présentement de rencontrer les attachés politiques des ministres », poursuit Christian Généreux. « S’il n’y a pas de réponse à nos demandes de rencontres, on planifie de créer une pétition pour demander au gouvernement de mettre en place un comité interministériel. »

« Il y a un gros problème d’itinérance — et il ne faut pas oublier que n’importe qui peut devenir itinérant, Christian, moi, tout le monde — et lorsqu’on devient itinérant, on est plus vulnérable à la consommation de drogues vendues sur la rue, des drogues qui sont la cause de bien des psychoses et de certains comportements agressifs, lorsque les personnes sont en crise », de dire Kat Coric. « D’autre part, les gens à faibles ressources financières ont de plus en plus de difficulté à se loger. Je le vois près de chez moi, le centre d’hébergement du Chaînon, depuis la pandémie, il se crée une file d’attente aux portes, sauf qu’il n’y pas de place. Ces femmes se retrouvent donc à la rue. Cela me brise le cœur », dit-elle. Avec la collaboration du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et de l’Habitation, « il serait possible de s’asseoir ensemble pour faire des projets d’habitation dans le secteur du Village, d’impliquer des firmes d’architectes et de créer peut-être des concours d’architecture pour mousser ces projets pour construire des logements pour ceux qui en ont besoin et je crois qu’il y a moyen que tout le monde travaille ensemble », conclut-elle. Les responsables de l’initiative J’aime mon Village, un an après la manifestation, ne restent pas les bras croisés et s’activent pour défendre ce secteur où bien des problématiques semblent se concentrer…6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | https://www.facebook.com/jaimemonvillagemontreal

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Se donner les moyens pour le Village

Itinérance, sécurité, consommation de drogues, constructions de logements et pas seulement sociaux, revitalisation de la rue Sainte-Catherine dans sa partie Village, les sujets ne manquent pas lorsqu’on a la chance de parler avec le conseiller municipal de Saint-Jacques et membre du comité exécutif de la Ville responsable de l’urbanisme et de l’itinérance.

Lesdossierssontnombreuxetl’onpeutsentiruneimpatiencedanslapopulationquihabite dansetautourduVillageetquialesentimentqueriennechange.

ROBERT BEAUDRY : C’est un peu normal quand on est en situation de crise comme on peut l’être actuellement à Montréal: crise sociale, crise du logement, crise des opioïdes. Personne n’est insensible à la vulnérabilité qui est dans la rue et des fois les résident.e.s comme les commerçants subissent les contrecoups de ces vulnérabilités-là. Quand on parle de transformations profondes d’un secteur, c’est bien certain que ce sont des choses qui vont se faire, cela s’inscrit dans le temps. Je pense que depuis le début du mandat de Valérie Plante, plusieurs initiatives ont été prises, et la Ville doit continuer ses actions et les multiplier. Mais je le dis et le répète, c’est collectivement que l’on doit monter d’un niveau face à la croissance de la vulnérabilité, face à la croissance de la vente et de la consommation de drogues, face à la croissance de l’itinérance. Quand on a mis en place la stratégie collective — et je pense te l’avoir dit dans une entrevue précédente — on ne voulait pas que ce soit un plan uniquement « Ville de Montréal » parce qu’il nous aurait manqué des morceaux, en termes de juridiction, en termes de coûts, mais aussi en termes de prise en charge pour que tout un chacun s’investisse et qu’on obtienne des consensus pour aller ensemble dans le même sens. On a eu des consensus sur les enjeux de sécurité, sur le développement culturel,

sur le développement commercial, donc on continue notre soutien pour l’activation de la rue Sainte-Catherine, on veut aller plus loin bien évidemment.

UnexempledecetteactivationseraitlacréationdelaplaceduVillage... ROBERT BEAUDRY : La place du Village va devenir un endroit avec une forte programmation. Pas une programmation qui soit gérée par la Ville, mais qui soit déployée par nos partenaires communautaires du milieu. Un lieu pour offrir, par exemple à RÉZO, à Spectre de rue ou à d’autres organismes, la possibilité de proposer des activités ponctuelles ou régulières.

On a lancé lors de l’inauguration de la place du Village la création d’un fonds d’initiative locale de 500 000 $. Et on interpelle les partenaires privés et les entreprises privées qui souhaitent changer les choses dans le Village pour profiter de cette occasion. Il y a un fonds qui est créé, on cherche des partenaires qui pourraient mettre l’épaule à la roue, c’est-àdire en participant financièrement, pour des appels à projets, à partir de septembre. On a approché des institutions financières qui sont fort intéressées.

Il y aura un comité pour les appels à projets, des projets communautaires, des projets d’entreprise, des projets qui pourraient être liés, par exemple, à l’embauche d’agents d’accueil, d’agents d’entretien, à un café solidaire, [à du soutien pour une] initiative pour avoir un marché sur rue. Les solutions ne peuvent pas venir uniquement de la Ville. Elles doivent venir aussi de la communauté et ce sont souvent là que se trouvent les meilleures idées. Mais en gardant en tête les axes décidés par le Forum du Village, qui sont : identité, développement social, sécurité.

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Initiativespubliques,privéesoucommunautaires,maiscesinitiativesneviennent-ellespas pallierledésengagementdesautoritésprovincialesetfédéralessil’onparledesécurité oudedrogues?

ROBERT BEAUDRY : En fait, pendant des années dans le Centre-Sud, le réseau communautaire a pallié le manque de présence du réseau de la santé pour la population en situation d’itinérance, d’extrême pauvreté et d’exclusion. Il y a aujourd’hui une telle pression que le réseau communautaire n’a plus les moyens d’offrir des services adéquats ou mieux adaptés à la situation d’aujourd’hui. Je ne pense pas qu’avec le fonds d’initiative locale on vient pallier les manques, bien au contraire, je pense que c’est faire levier avec ces initiatives, mais il n’est pas exclu que ces initiatives puissent être financées par les autres ordres de gouvernement.

On a une belle relation avec le ministre responsable des Services sociaux du Québec, Lionel Carmant, sur le dossier de l’itinérance. Sur la sécurité, bien sûr que nous sommes préoccupés, le fait de savoir que les équipes mixtes, policiers couplés à des intervenants sociaux, devraient être coupées comme cela a été annoncé, pour moi c’est préoccupant. Et ce n’est pas juste avec Lionel Carmant, qui doit s’investir, mais [avec] tout le gouvernement si on veut éviter que la rue soit l’hôpital ou le logement, comme le dit la mairesse de Montréal. Cela doit devenir l’une des priorités du gouvernement, comme c’est la priorité de la Ville : [la] création de nouveaux logements, la prise en charge dans des ressources 24/7 d’une population vulnérable. Si des personnes consomment des drogues dans l’espace public, c’est qu’elles n’ont aucun lieu pour consommer en toute sécurité. Et cette situation crée de l’insécurité pour les résident.e.s et les commerçant.e.s. Le réseau de la santé doit financer le réseau communautaire comme on finance nos hôpitaux, parce que sinon c’est la rue qui devient l’hôpital. Cela prend des ressources réparties sur le territoire pour les centres d’accueil, c’est-à-dire des endroits où on va accepter la personne comme elle vient, intoxiquée ou non, avec son chien, son ou sa conjoint.e, ses enfants parfois. Au bas mot, on a à Montréal 1 600 places en refuge l’été et 1 800 en hiver.

C’est très peu. Et il faut aussi construire pour stopper l’hémorragie des gens qui se retrouvent à la rue. Le logement est une finalité, pas les refuges. On doit travailler avec le gouvernement. On a eu une première bonne nouvelle sur les évictions de personnes âgées, mais il faut les multiplier. De notre côté, on a stoppé les transformations de maisons de chambres. On les a achetées pour les transférer [en] OBNL pour une meilleure gestion. Les maisons de chambres sont souvent le dernier rempart avant l’itinérance et aussi des lieux de consommation, mais sans aucune supervision. Leur fermeture implique qu’il y aura de plus en plus de consommateurs dans l’espace public.

Enattendantdeslieuxd’accueiloudeslogementspourcespersonnesendétresse,onvoit deplusenplusd’actesviolentscommisleplussouventpardespersonnesintoxiquées. ROBERT BEAUDRY : Les personnes consomment des substances de plus en plus impactantes au niveau cognitif, qui font en sorte qu’elles ont des épisodes de désorganisation totale pouvant amener de la violence et amenant ce sentiment d’insécurité dans la population. Nous travaillons avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et il y aura plus de policiers à pied et à vélo dans le secteur du Village, mais aussi en vue de contrer la criminalité, c’est-à-dire les vendeurs de drogue, autour des stations de métro Beaudry et Papineau. Je fais une différence entre les consommateurs de drogue et la criminalité, c’est-à-dire, les revendeurs. On est en discussion avec le SPVM pour tenter de résoudre ce problème. On a l’aide cette année de la STM et de ses constables spéciaux qui interviendront non seulement dans les stations, mais aussi à la périphérie des stations Beaudry et Papineau. Nous avons une très bonne collaboration avec le directeur du SPVM, Fady Dagher.

Quelleaideapporterauxconsommateursquisepiquentouinhalentdanslarue,avonsnousassezdepersonnelqualifiéensantéetentravailsocialpouréviterqu’ilsconsomment danslarue?

ROBERT BEAUDRY : Actuellement, il y a l’organisme Cactus et le bus l’Anonyme et c’est à peu près tout. Il faudrait beaucoup plus de centres d’injection répartis à l’échelle de la Ville, mais cela ne fait pas encore consensus, les résident.e.s n’ont pas envie d’avoir des centres près de chez eux et cela se comprend. Mais on doit trouver des lieux sécurisés pour ces personnes-là, et cela relève du domaine de la santé publique. Des lieux pour accueillir des personnes qui décompensent si on parle de toxicomanie, mais aussi pour celles avec des problématiques de santé physique ou mentale. Je reprends encore les propos de Valérie Plante : la rue n’est ni un hôpital ni un logement.

Parlonsjustementalorsdulogement,deconstructionsaussibienderefuges,quede logementssociauxouabordables?

ROBERT BEAUDRY : Québec a annoncé 400 unités pour une population plus vulnérable. On est en train de travailler avec eux pour l’émergence de projets. Il faut rappeler qu’il y a de beaux projets qui sont nés dans le secteur du centre-ville près du Village. Je pense par exemple sur la rue Atateken avec 54 studios de logements pour hommes vulnérables, en collaboration avec la SHDM et La Maison du Père. On a inauguré récemment le Cristin de l’ Accueil Bonneau , qui peut accueillir jusqu’à 258 résident.e.s. Il faut accélérer cette construction-là, c’est pour cela que nous achetons des terrains et des maisons de chambres en faisant jouer le droit de préemption, des logements, en fait, que l’on préserve de la spéculation. Ces maisons de chambres seront gérées par des OBNL et réservées à des populations dans le besoin.

Il y a aussi le développement immobilier autour de la tour Radio-Canada, on a réservé des terrains pour des logements sociaux. Ce sont des montages financiers complexes. Et il faut rappeler encore une fois que la Ville ne finance qu’une seule partie des projets puisque 90 % du financement vient du gouvernement du Québec. Si on pense aussi au Fonds d’acquisition québécois (FAQ), c’est le gouvernement du Québec qui le gère à 100 %. On met en place un comité sur les populations très vulnérables qui n’ont pas accès au logement ni aux services avec le réseau de la santé, le réseau communautaire, des experts dans le but de regarder à l’international des modèles de construction plus rapide dont on pourrait s’inspirer pour la construction de logements.

Robert Beaudry

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Ilyaaussidegrandschantiersenvuedanslesmoisquiviennentetquivontretarderla revitalisationdelarueSainte-Catherine.

ROBERT BEAUDRY : Par quoi on commence (Rires.) ?

LetoitdelastationdemétroBerrietleparcÉmilie-Gamelin.

ROBERT BEAUDRY : On commence donc par les chantiers d’aménagement urbain, dont le chantier de la STM effectivement, il va se déplacer vers le parc Émilie-Gamelin. Ce n’est pas l’entièreté du parc Émilie-Gamelin qui sera mis à mal, uniquement sa partie nord, un triangle au coin [des rues] de Maisonneuve et Berri. Bien sûr, la grande partie des arbres matures seront affectés. On en profitera pour réaménager le parc pour le rendre encore plus accessible, plus ouvert, comme on a fait avec la place du Village, et [pour] qu’il puisse [y] avoir aussi de l’animation. Ces travaux ont commencé au mois de juin.

LestravauxsurlarueSainte-CatherinedansleVillage.

ROBERT BEAUDRY : Si tout va bien, il[s] devrai[en]t commencer en juin 2025 et on en profite pour réfléchir à [quel type de] rue on veut, avec des groupes de résident.e.s pour requalifier la rue. Une rue piétonnière à l’année longue ou piétonnière plus longtemps durant l’année, etc. ? On termine la collecte des données et on pense dévoiler dans les prochains mois ce à quoi ressemblera la rue Sainte-Catherine après les travaux, mais aussi les différents tronçons de fermeture de la rue, entre quelle rue et quelle rue. Ce sont des travaux majeurs et onéreux d’infrastructure souterraine, mais ils sont nécessaires. On va bonifier considérablement la surface, car nous visons la qualité dans la mise en valeur du Village.

Tout comme on est en train de réfléchir à quelque chose d’envergure pour rendre hommage aux communautés 2SLGBTQ+, qui se situera sur la place du Village. L’amélioration de la rue Sainte-Catherine ne peut se faire qu’en partenariat avec les premiers et premières concerné.e.s, c’est pour cela que l’on se réjouit de la création de l’Association citoyenne du Village de Montréal. Valérie Plante, depuis son premier mandat, a souhaité un plus grand engagement des citoyen.ne.s de la Ville de Montréal, et [elle veut] donc […] favoriser les consultations avec la création de forums, ou encore récemment en dégageant de l’argent pour un fonds d’initiatives locales, [afin] que tout le monde soit partie prenante et pas seulement les autorités, pour améliorer la qualité de vie dans Montréal.

Malgrélestravauxàvenir,lesirritantsactuels,vousrestezoptimistesetêtesconvaincuque lequartiern’estpasentraindépérir?

ROBERT BEAUDRY : Bien sûr que non. Je parlais avec la SDC du Village, et des commerces sont intéressés à venir s’installer dans le Village, et une dizaine ont vu le jour cette année et d’autres prévoient de s’y installer. Car il y aura de plus en plus de résident.e.s dans le quartier quand on pense aux constructions de l’Esplanade Cartier, de la tour au-dessus du magasin Maxi qui va s’ouvrir au coin Sainte-Catherine et Papineau. Concernant ce qu’on appelle le carré de l’ancien Da Giovanni, le promoteur a aujourd’hui tous les papiers signés pour commencer les travaux.

Vousnousdemandezdoncd’êtreunpeupluspatient.e.setd’êtreplusengagé.e.saussi?

ROBERT BEAUDRY : Pas seulement, mais je souhaiterais que l’on remarque plus les changements, même s’ils ne sont pas aussi spectaculaires qu’on le souhaiterait, [qu’ils] s’inscrivent dans la durée pour éviter de revivre des crises, et qu’ils démontrent que la mairesse, la Ville en général, est consciente et ne cesse de multiplier les initiatives pour améliorer la situation.  6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | https://montreal.ca/ville-marie

Robert Beaudry et Valérie PLante

« L’amélioration de la rue Sainte-Catherine ne peut se faire qu’en partenariat avec les premiers et premières concerné.e.s, c’est pour cela que l’on se réjouit de la création de l’Association citoyenne du Village de Montréal... »

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VOICI LES LAURÉATS DE LA PREMIÈRE ÉDITION DU PRIX ACTION LGBTQ+

Le GRIS-National, regroupement des 5 GRIS du Québec, a remporté le tout premier prix Action LGBTQ+ du gouvernement, dans la catégorie Milieu de vie en confiance, ce lundi 3 juin. Pour sa part, Dominique Dubuc a reçu le prix dans la catégorie Hommage.

Lors d’une cérémonie en présence des finalistes et des lauréats, qui s’est tenue lundi 3 juin au Musée de la civilisation, Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine, chargée de la lutte contre l’homophobie et la transphobie, a honoré les lauréats pour leur contribution à faire du Québec une société plus ouverte et accueillante à l’occasion de la première édition du prix Action LGBTQ+.

En remettant une distinction à  Dominique Dubuc dans la catégorie Hommage et une au réseau national du GRIS dans la catégorie Milieu de vie en confiance, Martine Biron a déclaré : « Je tiens à féliciter l’ensemble des finalistes et lauréats de cette première édition du prix Action LGBTQ+. Je salue votre engagement à défendre les droits des personnes LGBTQ+. Vous êtes des modèles rassembleurs pour toute la population québécoise. Le gouvernement du Québec continuera d’être à vos côtés pour poursuivre les efforts nécessaires à l’atteinte de l’égalité. »

Catégorie Hommage : Dominique Dubuc

Professeure de biologie au cégep de Sherbrooke,  Dominique Dubuc  (portant le nœud papillon sur la photo) est engagée dans la lutte contre l’homophobie et la transphobie depuis plus de 25 ans. Elle a été membre fondatrice de l’Association des mères lesbiennes –  aujourd’hui la Coalition des familles LGBT+ – et présidente du Conseil québécois LGBT de 2011 à 2013.  Dominique Dubuc est sollicitée comme formatrice et conférencière, autant au Québec qu’à l’international, pour son expertise et ses nombreuses réalisations novatrices. Ce sont les raisons pour lesquelles elle reçoit le prix Action LGBTQ+ dans la catégorie Hommage.

Catégorie Milieu de vie en confiance : GRIS-National Pionnier et référence en matière de démystification des enjeux LGBTQ+, le GRIS-National est le regroupement des cinq groupes de recherche et d’intervention sociales (GRIS) depuis

plus de 30 ans sur l’ensemble du territoire québécois. Avec plus de 400 bénévoles, il joint chaque année plus de 37 000 personnes. Le prix Action LGBTQ+ vient donc souligner le travail remarquable de ces organismes et bénévoles pour sensibiliser les jeunes aux réalités LGBTQ, ainsi que leur engagement envers la diversité et l’inclusion.

Rappelons que le GRIS a été fondé à Montréal, il y a 30 ans. En effet, c’est en 1994 que le Comité d’intervention sociale de Jeunesse Lambda est devenu le Groupe de Recherche et d’Intervention Sociale sur les réalités gaies et lesbiennes, un organisme communautaire qui a pour mission de démystifier les orientations sexuelles et les identités de genre par la méthode du témoignage. À la suite de la création de l’organisme montréalais, des initiatives similaires ont suivi à Québec en 1997, dans Chaudière-Appalaches en 1998, dans la Mauricie et le Centre-du-Québec en 2008 et en Estrie en 2014.

À l’échelle nationale, le GRIS sensibilise les jeunes d’aujourd’hui à la diversité sexuelle et des genres pour en faire les leaders de demain en matière de lutte contre l’homophobie et la transphobie. «Avec la très grande richesse de son réseau de partenaires, il œuvre dans plusieurs milieux de vie, dont les milieux scolaires, pour les rendre plus adaptés aux personnes LGBTQ+ », a rappelé la ministre. «En raison de la feuille de route impressionnante des réalisations du GRIS-National, le prix Action LGBTQ+ dans la catégorie Milieu de vie en confiance lui est décerné.»

Le prix Action LGBTQ+ constitue la première et la principale distinction gouvernementale québécoise qui souligne les réalisations contribuant à faire du Québec une société plus ouverte pour les personnes LGBTQ+.

Parmi les autres finalistes, il y avait le Néo, Jonathan Riverin, Calacs Ouest-de-l’île et Revenu Québec. Le prix Action LGBTQ+ s’inscrit dans la foulée de la Politique québécoise de lutte contre l’homophobie et du renforcement du milieu communautaire et des réseaux de soutien aux personnes LGBTQ+ du Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2023-2028, lancé le 14 décembre 2023. 6

CHARLES GAGNÉ redaction@fugues.com

INFOS | https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/gouv/ homophobie-transphobie/PL-plan-action-homophobie-transphobie-2023-2028-BLCHT.pdf

https://www.quebec.ca/gouvernement/politiques-orientations/lutte-homophobie

24 | FUGUES.COM ACTUALITÉS | PRIX

QUARTIER DES SPECTACLES

1588, BOUL. SAINT-LAURENT

Les Jeux olympiques de Paris, encore plus queer que Tokyo?

Les très attendus Jeux olympiques de Paris débuteront à la fin du mois. Si au moment d’écrire ces lignes, il est encore difficile d’effectuer un recensement précis des athlètes LGBTQ+ qui seront en compétition dans la Ville Lumière, il est fort à parier que ce chiffre atteindra – voire dépassera - le sommet atteint à Tokyo.

Rappelons que les Jeux olympiques de Tokyo ont été les plus queer de tous les temps, avec au moins 186 athlètes ouvertement LGBTQ+ recensés pour ces derniers Jeux olympiques d’été, ce qui représente un chiffre encore plus grand que tous les précédents Jeux olympiques réunis. Plusieurs se réjouiront du retour du plongeur britannique Tom Daley, qui défendra son titre olympique au 10 m synchronisé lors de ses cinquième Jeux olympiques, un record pour un Britannique, lui qui vient tout juste d’atteindre la trentaine. Cette fois, le père de deux enfants ne sera pas aux côtés de Matty Lee, blessé, mais plutôt Noah Williams . En athlétisme, la sensation Sha’Carri Richardson fera son premier passage aux Jeux olympiques, après avoir été suspendue lors de sa qualification aux Jeux olympiques de 2020 en raison de son dépistage anti-dopage qui a détecté des métabolites de THC, causés par la consommation de cannabis de l’athlète.

Toujours en athlétisme, la « reine du triple saut », la Vénézuélienne Yulimar Rojas, est attendue de pied ferme à Paris, elle qui a remporté l’argent à Rio, puis l’or à Tokyo, là où elle avait battu le record olympique dans cette discipline. Sera aussi présent le rameur néo-zélandais Robbie Manson, interviewé il y a quelques mois par Fugues, qui avait attiré l’attention de quelques médias en créant un compte OnlyFans afin de pouvoir subvenir à ses besoins financiers. En aviron, la médaillée d’or Emma Twigg – elle aussi une néo-zélandaise! – défendra son titre à la capitale française, elle qui a accueilli un fils – Tommy – avec sa femme Charlotte. L’équipe féminine de basketball des États-Unis aura une présence particulièrement queer aux prochains Jeux olympiques, avec au moins quatre athlètes présentes : Chelsea Gray (qui en sera à ses deuxièmes JO), Brittney Griner (qui en sera à ses troisièmes JO), Jewell Loyd (qui en sera à ses deuxièmes), Breanna Stewart (qui en sera à ses troisièmes JO) et Diana Taurasi (pour qui Paris sera ses sixièmes JO!).

Des nouveaux visages feront aussi leur apparition pour ces Jeux olympiques, et ce, dans une multitude de disciplines. Gardez donc un œil – par exemple – sur le grimpeur australien Campbell Harrison, le nageur américain Nick Albiero et le nageur britannique Daniel Jervis Le Canada ne manquera pas non plus d’athlètes LGBTQ+ au sein de son équipe olympique. À l’instar de l’équipe américaine de basketball féminin, l’équipe féminine de soccer du Canada aura aussi son lot de joueuses LGBTQ+, alors que la présence de Kailen Sheridan et Kadeisha Buchanan semble – notamment - assurée, elles qui avaient aussi joué aux JO de 2020. Il semblerait aussi que Quinn, première athlète non binaire à avoir emporté l’or à des Jeux olympiques, fera un retour sur le terrain.

D’ailleurs, la présence (… ou l’absence?) d’athlètes trans et non binaires sera probablement à nouveau remarquée cette fois-ci. Les JO 2020 avait marqué la participation de la première athlète transgenre à des JO, avec la présence de l’haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard (qui a depuis pris sa retraite).

Les débats se sont multipliés depuis, et ont fait couler beaucoup d’encre auprès de différentes organisations et de différents médias. En 2021, le Comité international olympique avait renoncé à mettre en place des directives uniformes pour l’ensemble des athlètes transgenres et non binaires, laissant la décision entre les mains des différentes fédérations internationales. Certaines fédérations internationales, comme celles d’athlétisme, de cyclisme et de natation, ont annoncé que les personnes athlètes féminines trans ne pourront pas compétitionner au niveau élite si leur transition n’a pas eu lieu avant leur puberté. Des décisions qui ont été dénoncées par certains groupes, et qui, dans le cas de la natation, se retrouvent même présentement devant la justice.

En outre, il importe de noter que la représentation LGBTQ+ aux JO ne s’illustre pas uniquement sur le terrain, mais également en coulisse, alors que le nombre d’entraîneurs ouvertement LGBTQ+ croît lui aussi. Notons ainsi par exemple la présence de Cheryl Reeve et de Curt Miller comme entraîneurs de l’équipe américaine de basketball féminin. Des athlètes paralympiques ouvertement LGBTQ+ seront aussi bien évidemment à Paris. C’est le cas par exemple de la capitaine de l’équipe canadienne de base Cindy Ouellet , de la cycliste française Marie Patouillet, de la rameuse britannique Lauren Rowles et de la pararameuse australienne Nikki Ayers, qui agira comme aussi ambassadrice à la Maison des Fiertés de ces Jeux. Parce que Paris aura, à l’instar des éditions précédentes, sa Maison des Fiertés. Le concept, lancé en 2010 lors des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver, avait connu certaines complications, notamment en raison de la pandémie. En 2014, la Maison avait dû être érigée ailleurs qu’à Sotchi en raison des lois locales.

Selon le comité organisateur, la Maison des Fiertés aura trois principaux objectifs : « sensibiliser sur l’inclusion des personnes LGBTI+ dans le monde du sport », « offrir un lieu de célébration des performances des athlètes LGBTI+ » et « laisser en héritage au mouvement sportif international une approche plus inclusive concernant les personnes LGBTI + dans le sport ». En entrevue avec le média LGBTQ+ Outsports, le Comité international olympique a indiqué que les athlètes pourront partager leur fierté et brandir le drapeau LGBTQ+ en dehors de cinq moments et lieux « protégés » de toute sorte d’ « expression » : sur le terrain, dans le village olympique, lors de la cérémonie d’ouverture, lors de la cérémonie de clôture et lors des cérémonies de remise des médailles.6

PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com

INFOS | https://olympics.com/fr/paris-2024/ https://pridehousefrance.com/fr/accueil/

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PORTE-PAROLE DU FESTIVAL MTL EN ARTS

Dany Turcotte

Pour sa 25e année, le Festival Mtl en Arts, qui se déroulera du 27 juin au 1er juillet, sur la rue Sainte-Catherine, principalement entre les rues Atateken et Papineau, a invité l’humoriste et animateur Dany Turcotte à devenir son porte-parole pour ainsi souligner le quart de siècle de cette importante manifestation d’art visuel dans le Village.

Dany Turcotte est surtout reconnu pour son rôle de « Fou du roi » dans l’émission Tout le monde en parle, de 2004 à 2021, mais il a également été l’animateur d’une autre émission de télé, soit La petite séduction (de 2005 à 2017) et est un ex-membre du Groupe sanguin. En 2023, donc tout récemment, il crée le documentaire Le dernier placard – Vieillir gai dans lequel il participe à interviewer des personnes LGBTQ+ vieillissantes, et ce, en collaboration avec la Fondation Émergence. Depuis 2005, il est l’un des porte-paroles de Gai écoute, qui est devenu Interligne en 2017. Et pour ceux et celles qui ne l’ont pas lu, il publiait dans La Presse du 26 mai dernier tout un texte bien senti intitulé « Zombieville », où il aborde la question des drogues dures que sont les opioïdes à Montréal et de leurs effets néfastes sur les personnes dites « vulnérables ».

Mais pourquoi est-il devenu porte-parole de cette 25e édition de Mtl en Arts ? « C’est un festival que je vois d’année en année et depuis plusieurs années déjà, dit-il. J’aime beaucoup le Village aussi. C’est un festival qui démocratise l’art, un festival qui remplit le Village par la beauté de l’art, par ses artistes nombreux, par leurs œuvres d’art. C’est intéressant de pouvoir côtoyer les artistes, de pouvoir leur parler. On connaît tous les problèmes vécus par le Village en ce moment, mais le festival a contribué à rendre la rue piétonne et à améliorer ainsi le Village. Je fréquente ce festival depuis 25 ans maintenant. Et ce n’est pas rien, ce festival attire près de 100 000 visiteurs dans le Village. Il y en a certains qui ont un peu peur des arts visuels, qui ne savent pas trop ce que cela signifie, donc Mtl en Arts contribue à rapprocher les artistes et les arts visuels de la population. Et lorsqu’on se promène, on voit clairement qu’il y en a pour tous les goûts. Si les œuvres de tel artiste ne te plaisent pas, tu vas peut-être aimer ce que te présente l’artiste du kiosque suivant. […] J’ai eu un conjoint,

Alexi-Martin, c’est un artiste-peintre de l’Estrie, il pouvait rester des heures et des heures à regarder le ciel, les nuages, qu’il transposait ensuite en peinture. Il y a beaucoup de subtilité et de lumière dans ses œuvres. C’est grâce à lui que je regarde encore les nuages, que j’ai appris à aimer les nuages, leurs formes, leur luminosité en quelque sorte. […] »

« En fin de compte, j’ai accepté d’être porte-parole de Mtl en Arts pour l’amour du Village, pour l’amour du festival [qui rend ainsi] l’art accessible à tout le monde, note Dany Turcotte Ils m’ont appelé et j’ai trouvé que c’était pas rien, ça, 25 ans, après tout, de faire de l’art comme ça dans la rue, de faire des activités artistiques, de voir des artistes à l’œuvre, d’attirer des familles, des personnes LGBTQ+, etc. On voit les difficultés que connaît le Village, mais le festival vient contribuer à embellir le Village par l’art. On sait aussi que le Village est en pleine évolution, qu’il y a de l’avenir, nous avons de la chance [les personnes LGBTQ+] de vivre dans une société qui évolue aussi, dans un pays ouvert aux réalités LGBTQ+, surtout comparé à ailleurs dans le monde où les droits se dégradent. Les Villages LGBTQ+ sont presque tous tombés dans le monde en partie à cause des applications de rencontres et, d’un autre côté, l’ouverture de la société, alors que les LGBTQ+ peuvent se rencontrer n’importe où maintenant. Et c’est très bien, c’est ce qu’on désirait, c’est ce pour quoi des gens comme Laurent McCutcheon [le défunt fondateur de la Fondation Émergence et d’Interligne] que j’ai rencontré se sont battus. Je rends hommage à des gens comme lui et à tous ceux qui se sont battus pour nos droits. […] Lorsqu’on regarde le bar Le Renard (dans le Village) où tout le monde se mélange, c’est çà maintenant le Village et c’est bien parce qu’on a la chance d’avoir encore un Village. Est-ce qu’il est comme autrefois ? Non, il évolue et il va continuer d’évoluer avec la construction d’édifices sur les stationnements de Radio-Canada, l’ancien terrain où était DaGiovanni, etc. Cela fait qu’il y aura de nouveaux résidents, cela contribuera à revitaliser le Village. […] ». Il a accepté cette offre, également, parce qu’« au moins 40 % des artistes sont issus de la diversité et j’appuie ça […] », souligne-t-il.

Dany Turcotte mentionne qu’il ne faut pas oublier que si on a des piétonnisations aujourd’hui, c’est en partie grâce au Festival Mtl en Arts – auparavant connu sous le nom de Festival des arts du Village – qui a insufflé l’idée de ces rues piétonnes lorsqu’il a fait fermer la rue

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Mtl en arts
Dany Turcotte

pendant quelques jours pour la tenue de cet événement au début des années 2000. « Cela, en partie, a servi de modèle pour les autres piétonnisations d’aujourd’hui. C’était une première à l’époque ! », lance-t-il.

Et y aura-t-il des apparitions de Dany Turcotte cet été lors d’événements ou de soirées ? Eh bien non ! Dany Turcotte se consacre à l’écriture. Il y aura tout d’abord sa biographie qui sera lancée au mois de septembre, aux Éditions La Presse. « Mais je suis aussi en train de travailler sur un roman, c’est très excitant parce que c’est toi qui inventes tout, c’est toi qui décides de tout, tu joues à Dieu presque ici. C’est quelque chose de complètement nouveau pour moi. Je suis très content », dit-il. Ce premier roman de Dany Turcotte devrait sortir cet automne.

« Je travaille tous les jours, 2 à 3 heures par jour, souligne Dany Turcotte. Cela m’occupe à plein temps. Pour moi, l’écriture est quelque chose de solitaire. Mais j’ai toujours écrit tous mes textes. J’écrivais mes petites fiches lorsque j’étais à Tout le monde en parle. Je crois qu’il faut profiter de la vie parce que j’ai vu beaucoup de mes amis partir. Je suis heureux comme ça. J’ai quitté Tout le monde en parle parce que j’étais malheureux. Maintenant, je vis en étant heureux avec l’écriture. »

En attendant, on pourra voir Dany Turcotte lors du lancement de Mtl en Arts, le 26 juin prochain, de 18 h à 22 h, au parc de l’Espoir (coin Sainte-Catherine et Panet). Cet événement inaugural rassemblera les partenaires, les artistes participant.e.s et les ami.e.s du festival. Au programme, des animations et de la musique pour agrémenter la soirée. Le public sera invité à se joindre aux festivaliers et festivalières à compter de 20 h.6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

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Mtl en arts : portraits d’artistes

Miguel Lopez

Garçon Bonbon - Illustrateur

PourquoiparticiperauFestivalMtlenArts?

MIGUEL LOPEZ : Participer au Festival Mtl en Arts offre une occasion unique de présenter son travail à un public diversifié, y compris des amateurs d’art, des collectionneurs et d’autres artistes. Ce festival est l’une des plus grandes expositions d’art en plein air dans la ville de Montréal, offrant une exposition et des possibilités de réseautage importantes. De plus, il est visité par de nombreuses personnes qui habitent à Montréal, ses alentours et des visiteurs de différents pays, augmentant la visibilité internationale de mon art.

Commentest-cequetonarttoucheenparticulierlacommunautéLGBTQ+?

MIGUEL LOPEZ : Mon art et mes personnages sont assez variés, colorés et différents comme la communauté. C’est pour cela que j’essaie d’illustrer le quotidien, en capturant des moments simples, des moments rigolos, ainsi que des événements spéciaux qui reflètent la communauté LGBTQ+ et sa culture.

Commentest-cequetudéfinistonartettacréationetdepuiscombiendetempsest-ce quetucrées?

MIGUEL LOPEZ : Je définis mon art et ma création comme une exploration constante de formes, en jouant avec la dynamique et l’expression corporelle pour donner vie à mes personnages et à mes scènes, aussi en m’inspirant par des concepts et des couleurs joviales, à travers lesquels je cherche à exprimer ma vision, mes émotions et mon inspiration dans la communauté LGBTQ+, que ce soit à travers l’art digital ou mes œuvres sur toile.

Je fais de la peinture et de l’illustration depuis plusieurs années, mais c’est en 2019 que mon art, comme « Garçon Bonbon », a franchi une étape décisive dans mon parcours artistique. C’est à ce moment que j’ai pu affirmer mon identité artistique, développer un style distinctif et me consacrer davantage à la communauté LGBTQ+.

Est-cequec’estimportantpourtoideprésentertacréationdansunautrecontextequ’une galeried’art?

MIGUEL LOPEZ : Oui, c’est important pour moi de présenter mon art dans des contextes variés, en dehors des galeries d’art traditionnelles. Je crois que l’art a le pouvoir de transcender les limites physiques et de toucher un public plus large en se manifestant dans des espaces non conventionnels, comme en plein air.

Dans ce cas, je peux partager mon travail avec des personnes qui pourraient ne pas fréquenter habituellement les galeries d’art, contribuant ainsi à rendre l’art plus accessible et inclusif pour toustes. De plus, cela offre des opportunités uniques d’échanger et d’interagir avec le public, permettant ainsi de discuter avec les passants, de rendre mon art plus accessible pour le monde de tous les jours et de créer de belles opportunités de discussions sur l’art. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | https://www.instagram.com/garcon.bonbon

30 | FUGUES.COM Mtl en
arts

Maïa Faddoul

Maïa Fadd - Designer graphique et illustratrice

PourquoiparticiperauFestivalMtlenArts?

MAÏA FADDOUL : J’ai découvert le festival il y a plusieurs années et j’ai toujours eu envie de me joindre à la fête. Je trouve que ce festival incarne l’essence de Montréal, mêlant culture, art et performances de manière conviviale et sans prétention. Cette approche inclusive et authentique me parle beaucoup et correspond à ma vision de l’art accessible à tous.

Commentest-cequetonarttoucheenparticulierlacommunautéLGBTQ+?

MAÏA FADDOUL : À mes yeux, la représentation et l’inclusion dans l’art sont des choses très importantes, surtout dans l’art public. Je trouve important de refléter la diversité des expériences et des identités, en tentant de mettre en lumière les moments de bonheur, de résilience et d’amour dès que j’ai la chance dans mon travail.

Commentest-cequetudéfinistonartettacréationetdepuiscombiendetempsest-ce quetucrées?

MAÏA FADDOUL : Je suis illustratrice depuis 10 ans et je décris mon travail comme coloré, jovial et imprégné de mes origines latino-arabes. J’intègre souvent des messages politiques et féministes dans mes œuvres, car il est crucial pour moi de refléter ces valeurs dès que j’en ai la chance. Mon objectif est de maintenir un résultat joyeux et porteur d’espoir — et surtout, faire sourire :)

Est-cequec’estimportantpourtoideprésentertacréationdansunautrecontextequ’une galeried’art?

MAÏA FADDOUL : La démocratisation de l’art est essentielle pour moi. Dans une ville vibrante et multiculturelle comme Montréal, l’art est omniprésent et c’est une des choses les plus uniques qu’on a. Ayant grandi ici, j’ai vraiment été façonnée par les festivals artistiques. Nous avons la chance de valoriser les artistes locaux dans des espaces publics accessibles et j’en suis très reconnaissante.6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

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Sylvain Rolando

PourquoiparticiperaufestivalMtlenArts?

SYLVAIN ROLANDO : J’ai un lien très particulier avec Mtl en Arts. En 2022, c’était mon tout premier marché, mes premiers retours positifs, mes premières ventes. Encore aujourd’hui, je reçois des commentaires de gens ayant vu mes dessins à ce festival, pour dire à quel point la visibilité est importante. De plus, un lieu qui célèbre l’art sous toutes ses formes, dans la rue au cœur du village, c’est unique. La présence queer est notable parmi les artisans, au grand bonheur des passants ! Quel autre festival d’arts visuels engage une drag queen pour te faire une entrevue, en direct sur scène ?

Commentest-cequetudéfinistonartettacréationetdepuiscombiendetempsest-ce quetucrées?

SYLVAIN ROLANDO : J’ai quitté ma job d’ingénieur en biotechnologies en 2017 pour revenir à mes premiers amours : le dessin et l’animation. En octobre 2021, j’ai lancé le projet Oh Mon Doux. Je l’ai fait au début, et je le fais encore aujourd’hui pour moi. Ça m’a pris trois ans de psychothérapie pour me rendre compte que j’ai souffert d’un manque de représentations positives (né dans les années 90 en France, ce n’était pas toujours facile !)

Dessiner la tendresse entre hommes GBTQ+ me fait du bien. J’adore représenter ce sentiment doux et électrique : deux mains qui se touchent, une étreinte (et un peu de sensualité chaude parfois). J’aime accentuer cette douceur avec mes techniques : aquarelle (traditionnelle ou digitale), couleurs vives, papier crème et floral. Je préfère la tendresse et la vulnérabilité à la compétition et à l’égo, souvent associés à la masculinité classique. (Aussi, pour les curieux et les curieuses : il y a un petit cœur caché dans tous mes dessins !)

Commentest-cequetonarttoucheenparticulierlacommunautéLGBTQ+?

SYLVAIN ROLANDO : Depuis que nous essayons enfin de voir la masculinité sous d’autres angles, je pense que le thème de la tendresse entre hommes attire les regards. La qualité des dessins aide aussi ! (Les cours d’anatomie de l’école montréalaise Syn Studio m’ont beaucoup aidé.) Il y a aussi le fait que je mette mon art au service de la communauté. C’est très important pour moi d’engager mon art. Entre autres, j’ai notamment collaboré avec REZO pour des affiches de santé publique, [j’ai] fait des illustrations éditoriales pour Club Sexu, les couvertures du Podcast Chemstory pour l’UDEM/Qollab (que je recommande vivement !) et enfin [j’ai] monté le projet Nuances Queers. Je pense que toutes ces raisons font que mon art touche la communauté LGBTQ+ (pis même les straights).

Est-cequec’estimportantpourtoideprésentertacréationdansunautrecontextequ’une galeried’art?

SYLVAIN ROLANDO : Dans une galerie d’art, on touche un cercle restreint de personnes. Généralement, les gens sont déjà avertis, parfois convaincus, parfois critiques, ce qui est très intéressant. Cependant, en exposant dans la rue avec Mtl en Arts, on capte l’attention de tous les passants : des gens qui sortent du travail, qui vont au métro, qui n’auraient pas eu le temps ou l’idée d’aller dans une galerie d’art. C’est magique ! J’adore voir des réactions spontanées face à mes dessins. Un moment qui m’a beaucoup touché : une maman prend son garçon dans ses bras lors de Puces Pop, à hauteur de mes dessins, et lui dit « Regarde, ce sont deux hommes qui s’aiment et c’est correct. » MISSION ACCOMPLIE !6

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32 | FUGUES.COM Mtl en arts

Téo

Théo Le Roux - Illustrateur, muraliste et Motion Designer

quetucrées.

TÉO : Je fais de l’illustration depuis maintenant 3 ans, et cela fait 1 an que je suis illustrateur muraliste indépendant. C’est toujours quelque peu difficile à définir son travail, finalement c’est peut-être plus facile pour quelqu’un de l’extérieur que l’artiste ahah. Mais un mot qui correspond bien avec mon travail serait le mot «ludique». J’aime créer des visuels qui touchent une large démographique et qui portent des valeurs d’éducation. Transmettre et échanger font partie entière de ma démarche. Que ce soit à travers des ateliers dans les écoles, les festivals, ou former de jeunes artistes en herbe, l’échange est au cœur de ma mission. Bon, aussi, mettre plein de couleurs partout, c’est quand même plus sympa.

Estcequec’estimportantpourtoideprésentertacréationdansunautrecontextequ’une galeried’art.

TÉO : Oh oui très clairement, mais d’ailleurs je ne suis pas très présent en galerie d’art. Non pas parce que je ne veux pas, mais je pense que mon travail prend plus de sens dans l’espace public. J’ai tout mon respect pour les artistes qui travaillent pendant des mois sur des expositions. Personnellement je connecte plus avec l’idée que du monde, qui m’est inconnu, puisse connecter avec mon travail dans l’espace public. Que quelqu’un qui passe, par hasard, à un coin de rue, se sente bienvenue dans le quartier avec une murale. J’aime cette connexion spontanée que créé l’art urbain. La rue est une très belle galerie d’art, une peu moins blanche et accessible à tous. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

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CRÉDIT

Le prix de la diversité (et de l’adversité)

Alexe Frédéric Migneault n’en a que faire de la célébrité. Cette personne non binaire aura toutefois fait couler beaucoup d’encre en novembre dernier, alors qu’iel a décidé d’effectuer une grève de la faim à Québec afin que le marqueur X puisse être inscrit sur sa carte de la RAMQ.

Si l’on peut désormais demander le marqueur X sur les actes de naissance ou de mariage depuis 2022, l’inscription du X sur des documents d’autres organismes comme la RAMQ et la SAAQ aura pris plus de temps. En mars dernier, Québec a confirmé que le marqueur X pourra être inscrit auprès de ces organismes, seulement quelques mois après que le gouvernement a indiqué qu’il souhaitait attendre le rapport final du Comité des sages sur l’identité de genre — donc pas avant hiver 2025 — avant de prendre une décision à ce sujet.

En mars dernier, il avait toutefois été affirmé que certains problèmes persistaient, dont l’alphanumérisation des données des personnes demandant le marqueur X auprès de la RAMQ, le sexe biologique des patient.e.s étant considéré comme une donnée importante.

Qu’est-cequit’aincitéàfaireunegrèvedelafaim?

ALEXE FRÉDÉRIC MIGNEAULT : Ce n’est peut-être pas génial comme histoire, parce que je n’ai pas vraiment de parcours admirable ou de réflexion deep à apporter. C’était vraiment juste une détresse, un appel à l’aide. J’étais à court de moyen et je sentais que j’avais fait

tout ce qu’on m’avait dit que je pouvais faire. J’avais contacté toutes les personnes qu’on m’avait dit de contacter, j’avais usé toute ma patience, j’avais payé pour mes soins, je n’avais plus d’argent pour continuer à payer. J’avais fait de mon mieux pour continuer à fonctionner. Puis il n’y avait rien, rien, rien qui débouchait. Je sentais que, dans le fond, il n’y avait que moi que ça affectait. Je sentais que personne ne me croyait quand je leur disais que c’était urgent, que ça avait besoin d’être implanté, que la loi c’était la loi, pis que moi aussi je méritais d’être protégé par la loi autant que les autres personnes. Une grève de la faim était donc le moyen le plus agressivement passif auquel j’ai pu penser pour justement forcer la main des personnes qui sont en position de changer les choses.

Es-tusatisfaitdeschangementsrécemmentapportésparlegouvernement?

ALEXE FRÉDÉRIC MIGNEAULT : Non, vraiment pas. Je suis très, très en colère parce qu’il n’y a aucune excuse qui a été présentée. J’estime qu’on nous manque énormément de respect en mettant sur la place publique la validité de nos droits dans un débat qui a déjà eu lieu en Cour et qu’on a gagné en Cour supérieure. Comment ça se fait qu’on se batte encore, alors que la loi a même été amendée et que la décision n’a pas été portée en appel ? Il y a un lien de confiance énorme qui a été brisé. Et les organismes publics ne semblent pas du tout tenir à cœur le fait de nous assurer que nos informations vont être corrigées.

Je le sais, on leur apprend que ça existe, qu’il y a des personnes qui ne sont pas des hommes et des femmes. On le sait que ça s’insère dans un système qui est vieux et qui est complètement socialement dépassé par ses attentes, par son infrastructure, pis qu’il faut apporter des corrections partout. Et que c’est lourd et c’est lent. Mais l’affaire c’est que ce n’est pas mon problème, ce n’est pas moi qui l’ai fait comme ça. Je n’ai jamais demandé ça, ce n’est pas ma job, je ne suis pas payé pour. Il n’y a pas de raison qu’on me regarde encore des heures en disant : « Oui, mais je ne sais pas quoi faire ».

Ya-t-ilunmessagequetuaimeraistransmettreauxpersonnesnonbinaires?

ALEXE FRÉDÉRIC MIGNEAULT : Ce serait un message d’amour. J’aimerais tendre les bras pour leur offrir un câlin à qui en veut. Parce que c’est aussi une lutte. Il y a des personnes qui sont plus chanceuses que d’autres. Je me considère quand même moyennement chanceux, juste parce que j’ai encore quelques personnes autour de moi. Mais je sais qu’il y a énormément de solitude et je pense que parfois on sent tellement qu’on n’a pas de place nulle part, qu’on se demande si on mérite de l’amour. Mais c’est tellement une erreur de penser ça. On est tellement des êtres aimables, on est tellement des êtres créatifs et des êtres colorés. Nos luttes sont valides, nos luttes sont utiles.

Etqu’aimerais-tudireauxpersonnesLGB+,auxpersonneshomosexuellesetbisexuellesqui nouslisent?

ALEXE FRÉDÉRIC MIGNEAULT : Je leur conseillerais peut-être de continuer à regarder ce qui se passe pour les personnes non binaires. Parce que si, nous, on a la liberté d’essayer toutes sortes de choses, pourquoi pas les personnes LGB aussi ? Si, justement, nous, on peut se redéfinir complètement dans la société, alors je pense que ça ouvre la voie pour que le reste des gens — qui peut-être sont cantonné.e.s à certaines conventions sociales, dans un souci justement d’éviter la confrontation, de forger sa propre place sans trop de barrières — [puissent aussi se redéfinir]. J’espère que, quand les droits des personnes trans non binaires vont être émancipés, ça va ouvrir des nouvelles portes encore plus grandes aux personnes LGB qui nous ont précédé.e.s et qui ont surtout été les premières personnes sur le front jadis pour défendre nos droits, pour aimer qui elles aiment, pour être qui elles sont. On est vraiment ensemble là-dedans. On est une grande famille.6

PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com

34 | FUGUES.COM ENTREVUE | ALEXE FRÉDÉRIC MIGNEAULT
PHOTO: RADIO CANADA
105E02

Fabrice Nguena fait briller les Afroqueers

Lancé au Québec et dans plusieurs pays européens depuis un mois, le livre AfroQueer (Écosociété) fait le portrait de personnes queers afrodescendantes des milieux sportif, culturel, communautaire, militant, intellectuel et politique, afin que les communautés noires et queers se réapproprient leur fierté et leurs histoires. Fugues s’est entretenu avec son auteur : Fabrice Nguena.

Veux-tuteprésenterauxpersonnesquilisentlemagazine?

FABRICE NGUENA : Je suis né en Suisse de parents camerounais et j’ai grandi au Cameroun, en Afrique. Je suis arrivé à Montréal en 2007 et j’ai travaillé dans les assurances dans une autre vie. Parallèlement, j’ai toujours été militant pour les droits humains, militant LGBTQ+ et plus précisément afroqueer. J’ai été impliqué dans l’organisme Arc-en-ciel d’Afrique qui n’existe plus malheureusement. J’ai aussi été à GRIS-Montréal et je travaille actuellement avec la Fondation Émergence.

Dans le livre, j’ai noté une phrase magnifique disant que «le pouvoir de façonner noshistoiresreposesurlacompréhensiondecequenoussommesentantquesujets historiques».Àquelpointlespersonnesafroqueersneconnaissent-ellespassuffisamment leurhistoireselontoi?

FABRICE NGUENA : Pas seulement les personnes afroqueers, mais les personnes noires colonisées en général, parce que notre histoire a été effacée quand les colons sont arrivés en Afrique. Après des siècles, les gens oublient que les sociétés africaines étaient inclusives et bienveillantes. Les Africains ont oublié que l’homophobie n’existait pas en Afrique. C’est la colonisation avec la religion monothéiste et les lois comme le Code civil de Napoléon chez les francophones et la loi anglaise, qui se sont installés en entraînant avec eux l’homophobie.

D’ailleurs, en Afrique du Sud, lorsque l’ANC, le parti de Nelson Mandela, a pris le pouvoir il y a 30 ans, ils ont décolonisé la Constitution, ce qui a entre autres permis la décriminalisation de l’homosexualité, car ça ne correspond pas à leurs valeurs. En Afrique, on respectait les libertés individuelles. Aujourd’hui, on doit absolument déconstruire ces préjugés coloniaux.

TucitesJamesBaldwinquiaditdevoir«vomirtoutescessaletésqu’onm’avaitdites sur moi». Comment les personnes afroqueers intègrent-elles une vision négative d’elles-mêmes?

EFABRICE NGUENA : lles se retrouvent prises dans deux systèmes d’oppression : le racisme et les queerphobies. Nous avons assimilé des idées négatives sur nous pendant des siècles. À l’école, on lisait des ouvrages produits par l’Occident et nous avons avalé ces idées négatives par l’éducation et même par nos parents. On en venait à détester notre queerness, la couleur de notre peau, la texture de nos cheveux et des caractéristiques propres à notre culture. Maintenant, on doit décoloniser nos esprits. Ça va prendre du temps. Il va falloir écrire notre propre histoire, celle avant la colonisation, comme le font plusieurs peuples autochtones. On est dans un point de bascule. Aujourd’hui, les gens sont fiers de dire qu’ils sont noirs pour revendiquer une identité particulière.

Tufaisleportraitdepersonnesd’horizonstrèsdifférents quisontactivesdanslesport,lesarts,lemilieucommunautaire,lemilitantismeetlapolitique.Quelleestla valeurdecettereprésentation?

FABRICE NGUENA : Le but du livre est d’offrir des modèles qui n’existaient pas dans la communauté noire francophone queer. Les anglophones noirs ont la chance d’avoir les James Baldwin et Audre Lorde, mais ils sont très rares en français. On a pourtant besoin de se lire pour acquérir la fierté dont on parlait. J’ai voulu diversifier les professions des personnes dont je parle pour montrer qu’on peut être noirs, LGBTQ+ et accéder à tous nos rêves.

Tu expliques aussi comment ces personnes ont appris à utiliser leur voix.

LFABRICE NGUENA : L’un des éléments qui m’a poussé à écrire ce livre est la marginalité des personnes afroqueers, non seulement quand elles vivent en Occident, mais également en Afrique. Souvent, les hommes politiques disent que l’homosexualité n’existe pas dans leurs pays. Ils refusent de la voir. Au fond, les gens ne sont pas invisibles, mais on ne les voit pas. Leurs voix ne sont pas inaudibles, on ne les écoute pas.

Commentexpliques-tuleconceptdeladoublediscrimination?

FABRICE NGUENA : J’ai vécu le racisme jusque dans mon travail et j’ai porté plainte à la Commission des droits de la personne. Je suis queer et j’ai vécu l’homophobie, même à Montréal. On subit cette double discrimination de plein fouet en Occident. En Afrique, c’est encore plus fort. L’année dernière, 12 pays ont renforcé leurs lois pour criminaliser davantage. L’Ouganda a une loi qui va jusqu’à la peine de mort.

Ilyadeladiscriminationdelapartdeplusieurspersonnesblanchesethétéroscisgenres, maiségalementauseindescommunautésnoires.BayardRustinévoqued’ailleursune certaine hypocrisie de plusieurs personnes noires envers d’autres personnes noires, particulièrementlesafroqueers.Commentsevitcettesituation?

FABRICE NGUENA : C’est une double trahison. Bayard Rustin a défendu les Afro-Américains, il est monté en première ligne pour se battre pour les droits civiques pour tous, mais en raison de son homosexualité, il a été effacé du récit afro-américain. Tout comme James Baldwin, car il était afroqueer assumé. Ce n’est que maintenant qu’on est en train de les réhabiliter. C’est pour cette raison qu’à la fin du livre, je m’adresse aux communautés noires : je leur dis qu’on ne peut pas lutter contre le racisme et le colonialisme en matinée, et rendu le soir, discriminer les personnes queers, les femmes ou les personnes albinos de nos propres communautés. 6 SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | AFROQUEER, de Fabrice Nguena, Édition écosociété, 2024. https://ecosociete.org/livres/afroqueer

36 | FUGUES.COM ENTREVUE | FABRICE NGUENA

514.388.3868 Fax: 514.388.3620 alaflamme@notarius.net notaireandrelaflamme.com

Fleury Est, suite 105 Montréal, H2B 1L1

Me PHILIPPE FORTIN Notaire Philippe.fortin@notarytogo.ca 3800-A, rue St-Hubert, Montréal, H2L 4A5 Tél : 514.908.2222 fax : 514.908.2232 Immobilier Copropriété Succession Testament Mandat Nous nous déplaçons Accessible aux fauteuils roulants 008E15 Steve Samson NOTAIRE TESTAMENT • MANDAT MARIAGE • IMMOBILIER 1760 rue Atateken, Montréal 514 596-1731 | notairesamson.com 008E19 008E16 Me André Laflamme NOTAIRE Immobilier, Testament, Mandat, Tél.:
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2409,

Théodore Pellerin

Devenir Jacques de Bascher, ce dandy proche de Karl Lagerfield

ENTREVUE | THÉODORE PELLERIN
38 | FUGUES.COM
Théodore Pellerin CRÉDIT PHOTO : DISNEY +

Fidèle à son habitude, l’acteur Théodore Pellerin brille outre-mer, alors qu’il incarne cette fois Jacques de Bascher, un dandy français qui entretient une relation à la fois forte et ambigüe avec l’icône de la mode Karl Lagerfeld, dans la série française BecomingKarlLagerfeld, disponible sur Disney+. En fait, la série aurait aussi pu s’appeler BecomingJacquesde Bascher, tant le personnage incarne un rôle important dans la série, mais aussi dans la vie du célèbre créateur qui a travaillé pour Chloé, Fendi et Chanel.

Commentt’estupréparépourinterpréterlepersonnagedeJacques? THÉODORE PELLERIN : Il y avait tellement de ressources, il y avait tellement de choses à lire. Il fallait comprendre l’univers, comprendre le monde de la mode, les mécanismes de pouvoir qui sont en jeu… Jacques, c’est quelqu’un qui a existé, mais ce n’est pas une icône qui fait partie de la culture populaire et que tout le monde connait la voix, les manières… Il y avait une espèce de liberté à ne pas avoir à calquer une idée connue de tous. En même temps, il y a les ressources disponibles sur comment il vivait sa vie, qu’est-ce qu’il lisait, qu’est-ce qu’il écoutait comme musique. Jacques, c’était un grand lecteur. Pour moi, la recherche la plus intéressante, c’était de lire les livres qu’il lisait lui, et de comprendre ce dans quoi il se projetait, et quels personnages le fascinait. C’était quand même un érudit, et c’était quelqu’un qui voulait écrire. C’était aussi quelqu’un qui, dans son incapacité à écrire et à créer faisait de lui-même un personnage. [Par exemple, dans les œuvres de Thomas Mann], c’est beaucoup des intellectuels qui passent leur vie à être enfermés et à lire et qui finissent par rencontrer la jeunesse et la beauté et à être en émoi en se disant que là est la grâce. Jacques c’était un être de la nuit. C’était un être de fête, de sexe et d’excès. Mais ce n’était pas par dépit ou par addiction, c’était une philosophie de vie qu’il avait. Il y a ces choses-là qui me permettent de comprendre ça sur lui. J’ai aussi parlé à des gens qui l’ont connu un peu. Ça c’était un cadeau énorme.

Enquelquesorte,t’es-turetrouvédanscepersonnage?

THÉODORE PELLERIN : Toujours. Je pense que c’est ça le but de jouer. Et c’est à ça que la recherche sert : créer assez de lien avec le personnage pour que la chose soit tangible et que quand tu arrives sur le tournage tu te sentes vivant. Après ça, les liens sont souvent flous, ne sont souvent pas si clairs. Je ne pourrais pas dire : « Je me suis vraiment retrouvé dans cet aspect-là de lui ». Et ce n’est même pas nécessairement des liens avec ma vie, c’est plutôt : est-ce qu’il y a quelque chose qui me touche? Est-ce qu’il y a quelque chose qui résonne? Je ne pense pas que l’idée c’est de dire : « Moi j’ai vécu ça » ou « Moi je pense ça ».

As-tu fait face à des défis pour interpréter Jacques de Bascher? Il y en avait plusieurs. Un des aspects qui me faisait un peu peur c’était ce grand confort-là en société que Jacques avait et ce plaisir-là qu’il avait à être vu et à être regardé, et cette confiance-là qu’il allait être vu. Je me disais : « Comment je peux faire pour me sentir comme ça? » J’ai des moments, des soirées où je me trouve cute, mais lui j’ai l’impression qu’il avait constamment cet état-là qui émanait de lui. C’est là que les costumes entrent vraiment en jeu et que la création physique du personnage vient créer quelque chose que tu ne peux pas vraiment avoir naturellement. Ça donne tellement une autre image de soi, un autre rapport de ce que tu représentes dans l’espace ces costumes-là que ça m’a donné ce qu’il fallait. Alors que, dans la vie, c’est pas du tout quelque chose qui m’appartient, cette confiance-là, cette force de caractère, ce genre de narcissisme un peu débordant.

Etdevoirfairel’accentfrançais?

THÉODORE PELLERIN : J’avoue que ce n’est pas quelque chose auquel je pensais tant que ça. Faire des accents en anglais, c’est plus de travail, mais en français ça va. Ça faisait déjà 7

mois que j’étais à Paris parce que je tournais Franklin, où je jouais le marquis de Lafayette, donc il y avait déjà un moment où j’étais bien entouré.

JacquesdeBascherétaitassezouvertementhomosexuel,maisn’estjamaisdevenul’auteur qu’ilasouhaitéêtre.Penses-tuquel’homosexualitédeJacquesdeBascherl’abloquédans soncheminementprofessionnel?

THÉODORE PELLERIN : Je ne pense pas. Je pense qu’il avait un inconfort face au jugement de son père. Sa grande sœur, Anne, était homosexuelle. Je ne sais pas comment les gens faisaient pour être aussi affirmés à cette époque-là alors que c’était tellement homophobe et même illégal. Mais je pense que ça faisait même partie du charme que l’homosexualité avait pour lui. Je pense que c’était totalement un provocateur et quelqu’un qui voulait être remarqué. Je ne pense pas que c’était quelque chose qui jouait tant que ça dans la honte. Ou sinon de manière très souterraine.

Quand il était dans la marine, il jouait à des jeux qui étaient de coucher avec le plus d’hétérosexuels possibles. Il réussissait. Il y avait une initiation à la marine où tous les gars devaient se mettre nus et faire toutes sortes de chose. Je pense que ça peut être traumatique pour beaucoup, mais pour lui c’était absolument génial. Il y a plein d’histoires de lui qui se fait arrêter par la police, et finalement il réussit à ramener le policier chez lui. C’était quelqu’un de complètement anormal. Il avait un pouvoir d’attraction surdimensionné. Il y avait peutêtre d’autres choses qu’il voulait cacher. Il aurait préféré être de la noblesse plus haute.

Travaillersurunesériesurlemondedelamodet’a-t-ilattiréourépugnédecetunivers?

THÉODORE PELLERIN : Je trouve que c’est un monde qui est très très dur. Je pense que je peux être attiré par les belles créations, les beaux vêtements. Mais je ne pense pas être attiré par l’industrie de la mode. Je pense que je serais très malheureux d’essayer d’être là-dedans. Je préfère être chez moi et lire des livres. J’admire quand même les artistes qui touchent à leur époque, qui la voient, qui la racontent en vêtement. Il y a des photographies de mode que je trouve géniales et qui racontent des histoires intéressantes. Mais je ne serais pas capable de survivre. 6

PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com

INFOS | BECOMING KARL LAGERFELD sur https://www.disneyplus.com https://www.instagram.com/theodorepellerin

CRÉDIT PHOTO : DISNEY +

Maxence Garneau

Maxence Garneau le

flamboyant

«

fidèle » de l’émission

Les Traîtres

Maxence Garneau fait partie des 20 premières personnes à participer à la version québécoise du phénomène mondial LesTraîtres, animé chez nous par Karine Vanasse. Si nous sommes légion à croire que les fidèles ne décelaient pas les mensonges de Michel, les réactions explosives d’Axel et les comportements parfois erratiques de Marie-Josée, Maxence vient nuancer la situation en entrevue.

Quelesttonparcoursprofessionnel?

MAXENCE GARNEAU : Je suis un petit gars du Lac-Saint-Jean qui rêvait de travailler dans le milieu de la télévision. À 17 ans, je suis arrivé à Montréal. J’ai étudié en télé à l’UQAM. En 2018, j’ai commencé à travailler comme recherchiste sur différentes productions :

La semaine des 4 Julie, Qui sait chanter, L’amour est dans le pré, À table avec mon ex, Le fabuleux printemps de Marie-Lyne, Dans l’œil du dragon, etc.

PourquoilaproductiondesTraîtrest’a-t-elleapproché?

MAXENCE GARNEAU : L’équipe cherchait des personnes capables d’établir de bons liens dans une game sociale et de bien lire les gens pour déceler les mensonges. On m’a approché en pensant que, en tant que recherchiste, j’avais un pouvoir de persuasion, car on essaie sans cesse de convaincre les gens de participer à nos idées.

Quellesétaienttesmotivationspourvivrecetteaventure?

MAXENCE GARNEAU : La veille qu’on m’appelle, j’avais commencé à regarder deux épisodes de la version américaine. J’étais complètement accroché, mais quand je

40 | FUGUES.COM
ENTREVUE | MAXENCE GARNEAU
CRÉDIT PHOTO : ÉRIC MYRE

regardais les participants, je pensais ne jamais être capable de faire ça. Le lendemain, l’équipe m’a appelé ! Je pensais qu’elle me voulait comme recherchiste sur l’émission, mais non, c’était pour que j’y participe. J’ai été déboussolé par cette offre ! Je pensais que la vie m’envoyait un signe. Il faut aussi savoir que l’émission a été tournée à l’été 2023 et que ma résolution cette année-là était d’arrêter d’être freiné par la peur de ne pas réussir. Donc, j’ai dit oui à la vie !

Àquoiressemblaitlequotidiendutournage?

MAXENCE GARNEAU : Chaque épisode correspond à une journée de tournage. On se réveille, on retrouve les autres au déjeuner et on découvre qui a été « tué » durant la nuit. On discute dans le manoir pour se mettre à jour, avant de se retrouver en voiture, comme des huis clos pour se vider le cœur quand on est avec des gens en qui on a confiance, afin de se rendre aux missions physiques ou cérébrales. On revient au manoir avec un peu de temps pour jaser et en début de soirée, c’est la table ronde. Puis, on retourne dans nos chambres pendant que les traîtres se réunissent.

Tuvaspeut-êtremedirequec’estfaciledejugervosperformancesdel’extérieur,mais commentçasefaitqueçavousaprisautantdetempspourlesdémasquer?

MAXENCE GARNEAU : C’est difficile pour nous ! Grâce au montage, les gens voient un condensé de nos journées avec plein d’éléments mis bout à bout qui semblent très évidents, alors qu’on vit ça pendant presque 12 heures : on se lève tôt et on finit tard. Au début, on a 20  personnes à analyser et on ne peut pas avoir des yeux partout. On ne voit pas toutes les interactions, toutes les faces et tous les mensonges. J’avoue que le mensonge de Michel sur sa fille handicapée lui a permis de me manipuler émotivement.

QuandAxelpèteunecocheauneuropsychologue,jetrouvaisçahumainementincohérent.

MAXENCE GARNEAU : Ouin, mais on est dans une bulle où tout devient un peu incohérent. On ne connaît pas les gens à l’extérieur du jeu. Et comme on n’a pas accès aux confessionnaux comme les téléspectateurs, on ne sait pas quelle est la vraie nature des gens. On les connaît juste dans le jeu. Moi, j’avais des doutes sur Mathieu, le neuropsychologue, parce que je trouvais qu’il dirigeait les discussions, qu’il essayait de m’imposer sa façon de penser et qu’il savait comment nous manipuler, mais je ne savais pas qu’il était de même dans la vie de tous les jours. Comme il nous mentait sur sa profession, on ne savait pas qu’il était neuropsy. Si j’avais su, j’aurais peut-être pensé que c’était normal qu’il s’exprime ainsi.

Àquoiressemblaitvotreniveaud’anxiété?

MAXENCE GARNEAU : En tant que fidèle, chaque matin commence avec beaucoup de stress. Tu attends qu’on vienne te chercher pour déjeuner, sans savoir si tu as été tué ou non. Tu fais les cent pas. Plus l’aventure avance, plus ça devient stressant, car tu ne sais plus à qui faire confiance. On se trompe, on élimine des fidèles, nos suspicions s’avèrent dans le champ, alors tu entres dans une paranoïa et tu as peur que certaines personnes quittent, car celles avec qui tu t’entends bien sont comme tes repères dans le jeu. C’est brûlant !

Tuasmaintenantunagent.Est-cequeçasignifiequetuveuxtravaillerdevantlacaméra?

MAXENCE GARNEAU : Effectivement, je veux utiliser cette vitrine-là comme tremplin. Ce n’est pas nouveau chez moi. C’est mon rêve d’enfance. Je me plais beaucoup dans mon travail de recherchiste. Mais pendant la pandémie, j’avais recréé les looks de Céline Dion sur les médias sociaux. Ça me changeait les idées quand on était confiné. Finalement, ça m’a apporté une certaine visibilité médiatique. J’ai réalisé quelques entrevues et ça m’a fait comprendre que j’avais quelque chose à dire. J’avais un peu enfoui mon désir d’être à l’avant.

Queveux-tuexprimer?

MAXENCE GARNEAU : Dans ma création de contenu sur les réseaux sociaux, ça m’arrive de raconter des anecdotes avec le fait que j’ai des traits androgynes et [que] des fois […] je rentre dans les toilettes des hommes en me faisant dire « madame, vous n’êtes pas du bon

Les Traîtes / Noovo.ca

côté ». En gros, je trouve que les sujets queers n’ont pas assez de visibilité dans nos médias. J’aimerais faire de la chronique et de l’animation en développant des projets en lien avec la queerness, parce qu’il y a un grand manque d’éducation. Je le ressens dans plusieurs commentaires que je reçois. J’ai envie que les jeunes des prochaines générations puissent trouver des modèles diversifiés qui leur ressemblent.6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | https://www.noovo.ca/emissions/les-traitres https://www.instagram.com/maxencegarneau

Le peintre Olivier Corneau a (vraiment) survécu à Survivor Québec

Plusieurs personnes ont découvert Olivier Corneau à SurvivorQuébec grâce à sa personnalité colorée, ses chapeaux nature, la mort qu’il a frôlée et son élimination surprise. Pourtant, bien d’autres connaissaient Olicorno, le peintre qui a mis au monde des tableaux gigantesques vendus dans 15 pays.

Pourquoivoulais-tuparticiperàSurvivorQuébec?

OLIVIER CORNEAU : Parce que je vivais une transition. J’étais copropriétaire d’une galerie d’art, j’avais beaucoup de responsabilités et j’allais dans une direction beaucoup plus adulte. Avec Survivor , j’ai vu l’occasion de faire le changement dont j’avais besoin pour retrouver ma spontanéité, ma liberté et mon plaisir, afin de me sentir moins contraint à une image sérieuse.

Tusouhaitaispasserinaperçupournepasêtreciblé,maisçan’apasfonctionné.Comment expliques-tuça?

OLIVIER CORNEAU : Chassez le naturel et il reviendra au galop ! Pourtant, je me suis préparé pendant des mois. J’ai suivi des formations, un coaching, une thérapie en profondeur et participé à des retraites de méditation silencieuse. Je suis allé aux Philippines avec des plans clairs, mais quand tu arrives sur place, tu es surpris par la vulnérabilité, la faim et la fatigue. Le naturel revient comme si tu n’avais pas eu de préparation. Ensuite, les choses bougent en fonction des interactions avec les autres personnes et quelles parties de ta personnalité sont utilisées dans la dynamique de groupe.

Peux-tunousracontertonexpérienced’empoisonnementalimentaire?

OLIVIER CORNEAU : On a mangé ce qu’on pensait être du manioc, mais c’était probablement une plante appelée badjang. Mon expérience a été extrêmement violente. Si j’avais eu une réaction allergique et que ma gorge avait enflé, j’aurais pu mourir. J’avais d’énormes brûlures et un immense inconfort. J’ai été sous surveillance une dizaine d’heures à la clinique. Il fallait que je respecte les règlements de Survivor, donc pas de nourriture en extra ni de confort supplémentaire ; rien qui aurait pu m’avantager par la suite. J’ai reçu le traitement minimal pour assurer ma sécurité et que je puisse retourner légitimement sur le jeu. Je suis un vrai survivant de Survivor.

TuasdemandéàAndrédedireàtonchumquetul’aimes.Àquelpointas-tucraintdene past’ensortir?

OLIVIER CORNEAU : J’étais certain que je mourrais… Quand on se tient devant la mort, on retourne à un état animal : ce n’est ni grandiose ni spectaculaire. C’est vulnérabilisant et ça nous oblige à déployer toute notre humilité.

Tuasétééliminétôtparuneéliminationsurprise.Quepenses-tudetonaventure?

OLIVIER CORNEAU : J’ai eu la malchance de tomber dans une craque entre deux éliminations qui offraient des deuxièmes chances : avant moi, Desneiges a changé d’équipe ; après moi, Audrey a accédé à l’exil. Moi, j’ai vécu une injustice qui m’a rendu très triste. Surtout quand j’ai constaté que les épreuves après mon élimination misaient sur la résistance à la douleur. J’étais déjà dans un tel état de douleur en raison de ma condition médicale que j’aurais gagné ces épreuves. Ensuite, j’ai vu ma tribu s’affaiblir d’épisode en épisode et perdre les épreuves. C’était difficile à regarder. À partir de la fusion, j’ai pu en profiter avec du recul.

42 | FUGUES.COM ENTREVUE | OLIVIER CORNEAU
Olivier Corneau et Marc-André Poliquin

Tuespeintredepuisdesannées,maistuasd’abordobtenuunbacenadministrationdes affairesauHEC.Pourquoicechemin?

OLIVIER CORNEAU : Je savais que j’étais un artiste et que je voulais me gérer moi-même, alors j’ai vu ce parcours comme le meilleur moyen pour lancer ma carrière d’entrepreneur. L’art était quelque chose de facile pour moi, alors que la gestion m’était inconnue. Donc, je me suis lancé dans les études qui allaient m’offrir ce qui me manquait. Ça s’est avéré une très bonne idée. En tant qu’artiste, ce qui m’aide à me démarquer et à en vivre depuis 12 ans, c’est ma capacité à m’administrer, à générer des ventes et mener une carrière en constante croissance, sans subvention.

Commentexplores-tulesliensentrel’artetlascience?

OLIVIER CORNEAU : Je puise mes inspirations dans plusieurs lectures scientifiques sur l’astrophysique ou la physique quantique. J’aime digérer ces idées et voir comment ça ressort sur une toile. Le cosmos est pour moi une métaphore sur la mort. Quand je fais des nébuleuses, c’est le plus grand spectacle d’une mort, car il s’agit de la mort d’une étoile qui explose. Visuellement, c’est extraordinaire. C’est dans ces phénomènes cosmiques que les particules nécessaires à notre vie humaine ont été créées. Pour moi, peindre la nébuleuse, c’est raconter la complexité de la vie et le côté vaste, à la fois terrifiant et inspirant de l’univers.

Parlantdevastitude,laplupartdetesœuvressontimmenses.

OLIVIER CORNEAU : J’aime faire des projets qui testent mes limites et ma patience. Après la création, il y a une énorme difficulté à trouver les bons collectionneurs, car la taille des pièces est surdimensionnée. Je me mets des bâtons dans les roues en créant des toiles qui n’entrent pas chez le consommateur moyen. Mais quand j’arrive dans un lieu (un musée, une bâtisse gouvernementale ou une grande entreprise), et que je tombe sur une œuvre monumentale, je sais quelle émotion je ressens et c’est ce que je cherche à reproduire avec mon propre travail.

TuesencoupleaveclecomédienMarc-AndréPoliquin,dontj’aidéjàfaitleportraitdans Fugues.Àquelpointest-cenourrissantd’êtreencoupleavecunartiste?

OLIVIER CORNEAU : On a la chance de n’être en compétition dans aucun domaine. On a en commun la sensibilité artistique. J’ai plus l’aspect entrepreneurial et prise en charge de mon destin. Mon chum a davantage l’aspect communautaire et la création en groupe. On est deux pôles opposés à l’intérieur d’une même sphère et ça nous permet d’avoir deux angles de vue vraiment intéressants qui se nourrissent.

Quellessonttesaspirations?

OLIVIER CORNEAU : J’ai envie d’être un représentant des arts visuels dans une sphère publique, en utilisant la télévision, la radio et le divertissement pour amener les gens à voir et comprendre l’art visuel, qui est souvent froid ou hermétique, et qui semble hors d’accès alors qu’il ne l’est pas tant que ça. 6

INFOS | http://www.olicorno.com https://www.instagram.com/olicorno/ https://www.noovo.ca/emissions/survivor-quebec

Bien s'entourer pour célébrer la beauté du corps et de l’âme
44 | FUGUES.COM BIEN VIVRE | AFFAIRES
ANTONIO ORTEGA
CRÉDIT PHOTO : ANTONIO ORTEGA

En toute simplicité, Antonio Ortega s’identifie comme « humain ». Un être qui vit avec un homme, mais qui est d’abord amoureux d’une âme complice. C’est également un couturier de renom dont les créations font tourner les têtes lors de défilés en Europe, sur la scène musicale et dans les rues de Montréal. Rencontre avec un entrepreneur inspirant que Desjardins appuie depuis 20 ans.

Piqûre pour la haute couture

Dès ses huit ans, Antonio sait qu’il vivra de l’art. Il se passionne pour la peinture, la sculpture, la danse et le théâtre. Il feuillette des magazines de mode et fabrique ses premières pièces. « Tôt, j’ai réalisé tout ce que je pouvais transmettre à travers ma pensée et mes mains », explique le créateur.

Il étudie le stylisme au Mexique et perfectionne sa technique auprès des communautés autochtones. Il développe ses talents au sein d’une grande entreprise à Mexico, où il dirige un atelier produisant des costumes pour le cinéma et la scène. Mais il se rend vite compte que la sécurité d’un emploi rémunéré, ce n’est pas pour lui. Ou du moins, qu’il lui faut plus que ça.

« Plutôt que de chercher de l’eau dans le désert, je voulais être celui qui en donne. Je souhaitais devenir la source où d’autres s’abreuvent. »

Il s’envole pour Paris et y poursuit ses études. Il est convaincu qu’il finira tôt ou tard par fonder sa propre entreprise, alors pourquoi attendre plus longtemps ? Une nouvelle griffe voit le jour.

Créer l’authenticité humaine

Antonio Ortega connaît une ascension fulgurante depuis son arrivée à Montréal, en 2003. Il manie aujourd’hui ciseaux et ruban à mesurer afin de concevoir des pièces uniques pour des artistes de la scène et des groupes de musique. Il développe des collections exclusives pour de grandes marques. Des individus ont aussi recours à ses services tout simplement pour se sentir bien, élégants et attirants dans des vêtements à leur image.

« Ma mission est de dessiner et de créer, de donner une authenticité à l’être humain, à la personne et au corps », résume-t-il. Il s’amuse autant à donner vie à des œuvres éphémères complètement délirantes pour des événements internationaux que des vêtements durables et méticuleusement faits à la main, conçus pour être portés au quotidien.

Embrasser la différence

Le couturier se montre reconnaissant d’avoir baigné toute sa vie dans le milieu artistique, une industrie généralement accueillante des gens de tous horizons. C’est plutôt en sortant de ce cadre qu’il a parfois l’impression d’être perçu différemment, de se voir assigner une étiquette ou une lettre. « J’assume pleinement qui je suis en tant que personne et j’en suis fier. À un point tel que les gens l’oublient, et ça devient alors une façon de m’imposer pacifiquement. »

Lors des défilés, l’artiste se montre sensible à la différence en habillant des corps plus variés que les stéréotypes et les standards de beauté habituels. Si on voit désormais davantage

CRÉDIT PHOTO ANTONIO ORTEGA
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ORTEGA
CRÉDIT
: ANTONIO

de mannequins de différents âges et de différentes identités, c’est grâce à des gens de vision comme lui qui font évoluer les choses. « On a une voix ; utilisons-là », ajoute le couturier.

L’immense valeur de l’art

L’art contribue directement à la vitalité économique et à la fierté locale. La musique, le cinéma, l’écriture, la culture, la mode, la scène et d’innombrables autres moyens d’expression reflètent l’identité d’un peuple. Comme le fait Desjardins, les entreprises ont tout à gagner à s’associer aux artistes qui sont prêts à laisser parler une partie de leur âme dans chaque œuvre.

« Nos créatrices et nos créateurs ont du talent. Ayez le courage d’aller chercher leur vision pour concevoir quelque chose d’unique, d’authentique, qui fera rayonner la ville. Voire, tout le pays. »

Desjardins : un partenaire sur qui on peut compter

Les défis à surmonter — qu’ils soient de nature financière, organisationnelle ou personnelle — font partie de l’entrepreneuriat, surtout lorsqu’on part de zéro. « Mais c’est très gratifiant de réussir à bâtir ce dont on a toujours rêvé », ajoute le couturier. L’industrie de la mode est ponctuée d’urgences, de délais serrés et de transactions internationales à effectuer, sans possibilité de reporter un soir de première.

Heureusement, Antonio reconnaît en Desjardins un partenaire d’affaires réactif et agile qui l’accompagne depuis ses débuts.

« C’est vraiment très facile et rapide de communiquer avec Desjardins, rapporte l’entrepreneur. Je me sens bien épaulé et mes prestataires de services sont payés à temps. »

Antonio Ortega souligne également la solidarité de Desjardins vis-à-vis les entrepreneurs qui, comme lui, ont été sévèrement ébranlés par la pandémie. « Je savais que je pouvais compter sur leur appui pendant que mon entreprise traversait une période difficile », raconte-t-il. Rappelons que l’institution financière avait alors instauré différentes mesures d’allègement et accompagné sa clientèle d’affaires dans l’obtention de l’aide financière du gouvernement fédéral.

L'importance de l'équité, la diversité et l'inclusion chez Desjardins Desjardins est convaincus que la diversité de genre, d'origine, de culture, de religion, d'âge, d'expérience, d'orientation sexuelle et de capacités est une richesse. D’ailleurs, de plus en plus de recherches démontrent qu’une plus grande diversité peut améliorer le rendement des sociétés. Pour l’institution financière, un milieu de travail équitable, diversifié et inclusif lui permet de mieux répondre aux besoins de ses membres, de sa clientèle, de ses équipes et des communautés dans lesquelles nous œuvrons. 6

ÉQUIPE DE LA RÉDACTION redaction@fugues.com

INFOS | https://www.desjardins.com

https://www.desjardins.com/content/dam/pdf/fr/particuliers/epargne-placements/ etudes-economiques/canada-femmes-emploi-revenu-richesse-7-mars-2024.pdf https://www.desjardins.com/qc/fr/a-propos/communaute/equite-diversite-inclusion.html

46 | FUGUES.COM BIEN VIVRE | AFFAIRES
CRÉDIT PHOTO ANTONIO ORTEGA

Que faire si vous êtes témoin d’une thérapie de conversion

Les thérapies de conversion sont criminelles au Canada depuis le 7 janvier 2022. Mais cela ne veut pas dire qu’elles ont cessé d’avoir lieu depuis cette date. Savez-vous c’est quoi une thérapie de conversion? Que pouvez-vous faire si vous la voyez ou en entendez parler? Voici comment dénoncer la situation, soutenir la personne ciblée et prendre soin de vous comme témoi

Les thérapies de conversion sont des interventions organisées qui visent à :

• rendre l’orientation sexuelle d’une personne hétérosexuelle, son identité de genre cisgenre ou son expression de genre conforme au sexe qui lui a été assigné à sa naissance,

• réduire ou réprimer les attirances ou comportements non hétérosexuels d’une personne ou son expression de genre si elle n’est pas conforme au sexe qui lui a été assigné à la naissance,

• réprimer l’identité de genre non cisgenre d’une personne.

Est exclue toute intervention ayant pour but d’accompagner une personne dans l’exploration, le développement, l’acceptation ou l’affirmation de son orientation sexuelle, identité de genre ou expression de genre, quelle qu’elle soit.

Dénoncer la situation à la police ou au Directeur de la protection de la jeunesse

Les thérapies de conversion sont maintenant criminelles. Vous pouvez donc dénoncer cette situation à la police. La police pourrait enquêter sur les personnes qui pratiquent des thérapies de conversion ou qui incitent les autres à les suivre. Sachez que la personne qui subit une thérapie de conversion ne peut pas être accusée d’un crime, même si elle a consenti à cette thérapie ou l’a demandée.

Toute personne peut dénoncer une situation à la police à tout moment. L’organisme Échec au crime vous offre même la possibilité de le faire de façon anonyme. Mais il n’y a pas d’obligation de le faire si vous n’êtes pas à l’aise ou préférez laisser ce choix à la personne qui s’est confiée à vous, par exemple.

Si la thérapie de conversion concerne une personne mineure, vous pouvez aussi faire un signalement au Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ). Le DPJ pourrait enquêter et intervenir pour protéger une personne mineure si cette situation compromet sa sécurité ou son développement.

Soutenir une personne ciblée par une thérapie de conversion Vous pouvez jouer un rôle important dans le bien-être d’une personne qui a subi ou qui subit encore une thérapie de conversion. C’est l’un des constats d’une étude publiée en 2022

par des recherchistes en santé de quelques universités canadiennes, incluant l’Université de Montréal.

Avant tout, vous pouvez accueillir la personne pour tout ce qu’elle est, lui offrir votre écoute et lui démontrer qu’elle peut être elle-même en votre compagnie. Ceci peut aider la personne à s’accepter comme elle est, à se sortir de sa thérapie de conversion si ce n’est pas déjà fait et à commencer sa guérison.

Bénéficier du soutien et du modèle des personnes LGBTQ+, comme vous, peut aider la personne à visualiser son avenir en tant que personne LGBTQ+. C’est d’autant plus essentiel si la personne est rejetée par sa famille ou communauté d’origine quand elle quitte la thérapie de conversion.

Vous pouvez informer cette personne qu’elle a plusieurs options pour aller plus loin si elle le souhaite. Des organismes comme Équijustice offrent de la médiation gratuite qui pourrait aider la personne à dialoguer avec sa famille d’origine ou des membres de sa communauté d’origine. Elle pourrait porter plainte à l’ordre professionnel de la personne responsable si cette dernière est psychologue ou sexologue, par exemple. Elle pourrait demander un montant d’argent à la personne responsable pour compenser les conséquences néfastes de la thérapie de conversion.

Si la thérapie de conversion a eu lieu depuis le 7 janvier 2022, elle pourrait également porter plainte à la police ou demander un montant d’argent au Programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).

Prendre soin de vous comme témoin

Si vous êtes membre des communautés LGBTQ+, être témoin d’une thérapie de conversion peut vous faire vivre différentes émotions. L’organisme Interligne offre une écoute active et un service d’aide et de renseignements adaptés aux personnes LGBTQ+. Pour joindre son équipe d’intervention par téléphone ou par texto, vous pouvez composer le 1 888 505-1010, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 6

COLLABORATION SPÉCIALE Cet article a été réalisé par Éducaloi grâce à la participation financière du ministère de la Justice du Québec.

INFOS | https://www.educaloi.qc.ca

48 | FUGUES.COM BIEN VIVRE | THÉRAPIE DE CONVERSION

L'ÉMISSION DE RADIO Témoignages de vie

ÉmissionaniméeparAlexSarraf,psychopédagogue, auteurdulivreintituléLapsychologiepourapprécier l'humain(Béliveauéditeur,2017)etconférencier, estdiffuséesurlesondesdeRadioWebphré (https://radiowebphre.com)jusqu'àl'été2025.

Voici les 3 cases horaire hedomadaire : lundi 18h, mardi en fin de soirée à minuit (12h am) et mercredi midi (12 pm). Cette émission de radio centrée sur l'être humain est diffusée sur les ondes de CKZW, Radio Shalom Montréal 1650 AM (Officiel) https://radio-shalom.ca les dimanches entre 20h et 21h, et à CJMD 96,9 FM (la radio de Lévis) https://969fm.ca/ pour la saison estivale ; juillet et août 2024.

Si vous avez une histoire de vie inspirante à raconter en tant que personne appartenant à la communauté LGBTQIA+, svp communiquez avec l'animateur de radio Alex Sarraf au courriel suivant : alexsarraf341@gmail.com.

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LILIUM DIAGNOSTICS

Obtenez vos résultats le jour même maintenant disponible

Lilium Diagnostics se spécialise dans les tests diagnostiques. Rapide, novatrice, précise et économe, l’entreprise se démarque notamment par sa capacité à délivrer des résultats de test le jour même, se vantant même d’avoir les résultats les plus rapides de tout le Canada et les meilleurs prix garantis pour les tests de laboratoire privé au Québec. Lilium fournit des reçus détaillés à ses clients, qui peuvent réclamer jusqu'à 80 % du coût des tests à leurs assureurs privés.

Lilium se démarque aussi par son engagement à réinvestir plus de 90 % de ses profits dans la recherche et le développement (que ce soit pour de nouveaux tests diagnostiques ou pour l’exploration de cures pour des maladies). Elle assure également être une option écologique et explique notamment qu’elle utilise jusqu’à 90 % moins de plastique que sa compétition.

Quelsgenresdetestspeut-onyfaire?

Lilium offre une panoplie de tests, dont ceux pour le dépistage d’ITSS incluant chlamydia, gonorrhée, trichomonase, VIH, syphilis, herpès et ce, sans avoir besoin d’apporter une prescription. On y trouve également un dépistage de la variole simienne, par écouvillonnage de la gorge ou par prélèvement direct sur une lésion (si lésion il y a).

Infection qui se propage rapidement dans la région de Montréal, le Mycoplasma genitalium peut aussi être détecté chez Lilium. En fait, Lilium est le premier laboratoire à disposer d'un panel de tests RT-PCR pour les infections à mycoplasmes et à Ureaplasma. Ses services de dépistage vont toutefois au-delà des ITSS. Un panel de tests nutritionnels incluant la vitamine D, la B12, le magnésium, les protéines et plus. Des tests de dépistage d’infections urinaires avec test de sensibilité aux antibiotiques, d’infections respiratoires, de streptocoques ainsi que de la mononucléose sont tous disponibles sur place sans avoir besoin d’une prescription préalable. Toute personne qui se présente avec une ordonnance d’un professionnel de la santé peut, bien sûr, réaliser tous les tests demandés ainsi qu'un large éventail d'autres tests de laboratoire.

au Québec!

Lilium,est-ceseulementpourledépistage?

Non! Lilium se spécialise non seulement dans le dépistage, mais aussi dans le soin des ITSS. En fait, Lilium a parmi ses objectifs de supporter la santé sexuelle dans la communauté en général. L’entreprise estime qu’il est important – surtout en amont des célébrations estivales! – de réduire les temps d’attente avant un traitement. En moins de 12 h, une personne peut donc se trouver non seulement avec un résultat de diagnostic, mais aussi avec la marche à suivre afin de traiter son infection. De quoi diminuer le stress, d’accélérer le processus de guérison et de réduire les risques d’infection communautaire.

Lilium,c’estoù?

Lilium Diagnostics a deux cliniques, situées dans la grande région de Montréal. L’une se situe à la Cité de la Biotech, à Laval, alors que l’autre se situe à Montréal, dans le centre commercial Alexis Nihon, proche de la station Atwater.

Commentsefait-ilqu’ilsaientlesrésultatsaussirapidement?Commentaussiexpliquerla compétitivitédeleursprix?

Il faut comprendre que la plupart des cliniques n’ont pas leur propre laboratoire. Lorsque vos échantillons sont prélevés dans ces cliniques, ils sont ensuite envoyés dans des laboratoires – comme celui de Lilium – ce qui justifie à la fois les délais, mais aussi les frais qui vous sont accordés.

Lilium coupe donc dans les frais et les délais en proposant ses propres cliniques privées. De surcroît, son investissement dans des nouvelles technologies, son développement d’outils d’automation et leur équipe spécialisée leur permettent d’être efficaces en termes de rapidité et en termes d’opérations, et de tester au-delà de la capacité moyenne.

Tout cela, sans affecter la qualité des services rendus. En fait, cela fait maintenant quelques années que Lilium est reconnue pour son offre de tests haut de gamme, une réputation qu’elle a cimentée pendant la pandémie. Par ailleurs, l’entreprise dispose bien évidemment de toutes les certifications internationales, fédérales et du Québec nécessaires – et rigoureuses – à la pratique qu’elle exerce.

50 | FUGUES.COM BIEN VIVRE | DÉPISTAGE

La confidentialité est aussi importante aux yeux de Lilium. En centralisant tous ses services en un seul et même lieu, l’entreprise estime que les communications se font beaucoup plus directement, ce qui permet d’éviter les partages de données à l’externe, les avantageant à ce niveau, comparativement à la plupart des cliniques.

CommentLiliumest-elleuneoptionplusécologique?

Si Lilium utilise jusqu’à 90 % moins de plastique que ses compétiteurs, c’est notamment grâce à cette rapidité des examens et cette centralisation des ressources. Les ressources nécessaires pour la préservation et le déplacement des échantillons étant beaucoup plus restreintes, Lilium fait preuve d’une économie environnementale notable.

Par exemple, lorsque Lilium a constaté que les deux seules options pour conserver et stabiliser les échantillons de tests PCR avaient d'importants impacts environnementaux –l’une des options standard produisant beaucoup de CO2 et de déchets, et l'autre option utilisant des produits chimiques hautement toxiques – Lilium a décidé de travailler avec des partenaires technologiques américains afin de mettre au point sa propre solution non toxique faible en CO2

Aussi, lorsqu’on en vient aux prises de sang, la plupart des cliniques collectent plusieurs fioles de sang, qui sont ensuite envoyées dans différents laboratoires. Chez Lilium, tout est administré dans la même bâtisse, il n'est donc pas nécessaire de collecter plusieurs échantillons. De plus, les vieilles technologies utilisées par la plupart des laboratoires nécessitent une quantité de sang plus importante que celle requise par les équipements de pointe les plus récents. Lilium donne comme exemple un patient à qui l’on avait demandé de fournir plus de 30 fioles de sang pour de nombreux tests prescrits par son médecin. Chez Lilium, ce patient n’a eu besoin de fournir que 2 fioles de sang. Il va sans dire que cette réduction a aussi un large bénéfice environnemental.

Lefutur?

Lilium est une étoile montante au Québec. Utilisatrice des plus récentes technologies elle développe et valide en permanence de nouveaux tests, ce qui aide à réduire les prix sur le marché tout en et en fournissant des résultats de tests plus rapides et plus précis. Ses efforts

en matière de respect de l'environnement sont rares dans le domaine, notamment en appliquant les principes économiques de base de la réduction des coûts par la diminution des déchets. L'entreprise vient même d'ouvrir un laboratoire aux États-Unis, où elle a obtenu des licences d'exploitation en vue de son expansion. Ses tests de laboratoire sont par ailleurs utilisés dans le cadre de plusieurs études cliniques et recherches en raison de la précision des résultats. Il est rare qu'une entreprise québécoise du secteur de la santé soit en mesure de s'implanter aux États-Unis et d'y être compétitive ; en général, c'est l'inverse qui se produit. Mieux encore, cette entreprise québécoise est 100 % locale. 6

ÉQUIPE DE LA RÉDACTION

redaction@fugues.com

INFOS | Site web : https://www.liliumdiagnostics.ca Courriel : info@liliumdiagnostics.com T. : 514-341-8908

Photo 2 : Laboratoire de Lilium à Laval, Québec (Lilium a également une clinique à l'intérieur du bâtiment).

Photo 3 : Lilium dispose de 11 laboratoires à son siège social de Laval, au Québec. Fait historique : la porte à gauche sur la photo est l'entrée du laboratoire BL3 où le premier médicament contre le VIH, le 3TC (également connu sous le nom de lamivudine), a été mis au point. On dit que ce médicament a sauvé des millions de vies et que le SIDA est passé d'une condamnation à mort automatique à la possibilité d'une maladie gérable. Ce laboratoire de microbiologie est désormais l'un des 11 laboratoires où l'équipe de Lilium effectue son travail.

Photo 4 : Un des laboratoires de chimie analytique de Lilium.

Photo 1 Photo 1 : Clinique Lilium située au 1500 Av. Atwater. Photo
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Des bouteilles gorgées d’été

OLIVIER DE MAISONNEUVE

SOMMELIER CONSEIL

Animation de dégustation de vins à votre domicile ou en entreprise

438 881-7276 • www.vinsconseil.com

CERRO ANON RESERVA

BODEGAS OLARRA, DOCA RIOJA (ESPAGNE) 2018

CODE SAQ: 14479905

2305$

Un rouge espagnol classique, gorgé de fruits et de bois, à apprécier en été ? Oui ! Avec un nez vraiment aromatique, on pourrait s’attendre à un vin gourmand et probablement assez lourd, mais non, c’est plein de fraîcheur, et si vous le laisser au frigo pour un petit 30 minutes, il sera encore plus agréable quand le mercure montera. Il est délicieux avec des saucisses grillées, ou des côtelettes d’agneau aux fines herbes.

Pour nos ami.e.s végés, les plats avec champignons feront la fête avec ce savoureux assemblage.

LE RABAULT ROSÉ

JOSEPH MELLOT, AOP SANCERRE (LOIRE, FRANCE) 2023

CODE SAQ : 12228539   3075$

Un rosé de classe et d’élégance. À base de pinot noir, il a un joli nez de fruits rouges, tout en finesse. En bouche, ça commence délicatement avec un délicieux acidulé, puis ça fait le dos rond et ça finit avec une certaine texture, qui donne l’illusion d’avoir une perle sur la langue. Vraiment, élégant et harmonieux, ce sont les deux premiers mots qui me viennent spontanément à l’esprit. Très sec, mais pas austère, c’est une des stars de cet été.

PINOT GRIGIO

HENRY OF PELHAM, VQA PÉNINSULE DU NIAGARA (ONTARIO) 2021

CODE SAQ : 15179218 17$

Tiens, pour célébrer le Canada, je vous suggère de découvrir ce pinot gris de viticulture raisonnée de notre province voisine. J’ai trouvé son nez estival, avec des notes de melon d’eau et doucement herbacées. Sa bouche est tendrement fruitée et ronde, avec une touche minérale et une aimable acidité, en finale. Servi frais, c’est un bon apéro, mais il aime bien jouer avec la nourriture, comme un ceviche, un schnitzel avec citron et fines herbes, ou un filet de porc à l’érable.

52 | FUGUES.COM
CONSOMMATION | ALCOOL
OLIVIER

CARTE POSTALE

ROSÉ, GRANDS CHAIS DE FRANCE, AOP

COSTIÈRES-DE-NÎMES (RHÔNE, FRANCE)

CODE SAQ : 15316454   1395$

L’image parfaite du petit rosé estival ! C’est un assemblage de syrah, avec un peu de grenache noir. J’aime particulièrement son nez bien fruité et rehaussé de quelques notes florales. Super agréable à déguster, il est bien sec et il a une jolie texture. J’aime son petit côté floral et une certaine note presque d’orange sanguine. Et il a une finale assez persistante, très harmonieuse. Bref, pour le prix, c’est un choix judicieux pour se faire plaisir.

ADOBE RESERVA

VINEDOS EMILIANA, DO VALLE DEL RAPPEL (CHILI) 2023

CODE SAQ : 15316631 1395$

Une autre super aubaine savoureuse. Un rosé biodynamique à base de syrah, qui m’a charmé. Son nez déjà est agréablement floral. Mais en bouche, la magie opère encore plus. C’est bien fruité et sec, plein de fraîcheur et avec une amertume super intégrée, qui lui donne du relief. Aussi savoureux qu’équilibré, il mérite une étoile d’or dans son cahier. Autant à l’apéro qu’à table, il a de quoi plaire.

O
OLIVIER

PASTELLO

ODART ET CIE, IGP TERRE SICILIANE

(SICILE, ITALIE) 2023

CODE SAQ : 15264658 1495$

Eh oui, un bon rosé bio à base de nerello mascalese, cépage typique planté près de l’Etna, et embouteillé au Québec ! Il y a une partie de l’équipe qui est québécoise et qui voulait minimiser l’impact du transport du vin vers notre marché. Le nez est tout de suite accrocheur, avec ses parfums de fleurs, de melon, et de girofle. La bouche est aérienne et texturée, avec des arômes de cerise, de melon et un soupçon de pêche. Servi frais, c’est comme mettre l’été dans votre verre. Points bonis pour l’étiquette.

GABRIELLE ROSÉ VIGNOBLE RIVIÈRE-DU-CHÊNE, IGP VIN DU QUÉBEC, 2023

CODE SAQ : 10817090 1735$

Dans le style de rosé gourmand, voici un classique québécois qui est bien réussi en 2023. Vérifiez bien l’année à la SAQ, car il reste du 2022 et je préfère le 23. Le nez est agréablement fruité, avec des éclats de pêche et de fraise et une touche fleurs de jardin. La bouche est juteuse et fruitée, avec une note de cantaloup, tout en étant basse au niveau sucre. C’est un super rafraîchissement à siroter sur la terrasse ou dans la cour, après une grosse journée, ou pendant que le repas cuit sur le barbecue.

BARBOTINE LIMONADA SPIRITUEUX ALCHIMIA, EMBOUTEILLÉ AU QUÉBEC

CODE SAQ : 15029412 390$

Quelle belle offre estivale ! Un frais délice qu’on peut savourer à même le sac. Ça goûte bon la limonade, ni trop sucrée ni trop acide, et l’alcool est bien intégré. Attention, c’est une gâterie qui disparaît dans le gosier à une folle vitesse. Faites des réserves dans le congélateur.

LE PIVE GRIS

VIGNOBLES JEANJEAN, AOP SABLE DE CAMARGUE (LANGUEDOC, FRANCE) 2023

CODE SAQ : 11372766 1750$

Le rosé petit chouchou de bien des Québécois.e.s, été après été, vient d’entrer dans les ligues majeures. En effet, il passe d’une IGP à une AOP, ce qui signifie des règles d’élaboration plus strictes et une reconnaissance de la typicité de son origine. Je le trouve particulièrement réussi, en 2023, avec un nez bien fruité évidemment, mais aussi avec une touche de toast Melba et un effluve de poivre blanc. J’aime aussi sa bouche toujours pimpante et sa touche saline, en finale, si caractéristique. Seul ou à table, y a du plaisir dans le verre. Merci, Brigitte, et bravo à l’équipe !

LIQUEUR POMELO DISTILLERIE CIRKA, ORIGINE QUÉBEC (MONTRÉAL)

CODE SAQ : 15357336 39$

Une autre proposition fruitée de cette distillerie que j’affectionne. C’est joliment texturé, hyper savoureux et harmonieusement amer. C’est comme un mélange de pamplemousse confit et de pulpe de pomelo, avec une finale poivrée et un petit kick d’alcool. Pourra faire un super ingrédient de sangria, ou pour faire un paloma, ou juste avec un trait de soda, sur glace.

54 | FUGUES.COM CONSOMMATION | ALCOOL
Un Club-house de toilettage pour tous les chiens dans le Village

Cela fait déjà quelques mois que du papier brun recouvrait les vitrines de l’ancien café Troisième Tasse qui a rendu l’âme il y a plus d’un an maintenant. En effet, on rénovait de fond en comble le local pour en faire une boutique spécialisée en toilettage pour chiens. Les propriétaires de toutous seront heureux d’apprendre qu’ils n’auront pas à aller loin pour un tel service. Pour Catherine Tessier-Gaussiran et Salomon Naroditsky, un couple de passionnés et d’amoureux des chiens, c’est un rêve devenu réalité. Le commerce ouvrira d’ici la fin de juillet.

« Nous avons un esprit très humaniste, très communautaire, très amical et très avenant, nous aimons les animaux et les chiens en particulier, c’est la philosophie que nous voulons insuffler ici. C’est plus qu’un simple service de toilettage pour chiens que nous voulons offrir », explique Catherine Tessier-Gaussiran, la copropriétaire.

Service de toilettage, dressage de chiens, pension (lorsque les gens sont en vacances), transport pour le toilettage si besoin, etc., les services sont nombreux chez Club-House TLC (pour Tous Les Chiens). « On désire que ce soit un ‘’one stop shop’’ dans notre boutique, poursuit-elle. On va vendre aussi de la nourriture pour chiens. Ce sera du haut de gamme, que de la qualité. Il va y avoir des produits naturels, des suppléments, etc. On aimerait éventuellement offrir nos propres produits maisons. » Cinq employés en tout composent le personnel de ce nouveau commerce.

« Tout l’environnement ici est ‘’stress free’’ pour les chiens, c’est pour ça que tout est à aire ouverte, les chiens ne sont pas mis dans une cage qui causera chez eux de l’anxiété ou de la peur, et ils peuvent se promener comme ils veulent, librement dans l’espace. Encore là, l’emphase est mise sur le bien-être des animaux, nous voulons qu’ils soient traités le mieux possible », souligne Catherine Tessier-Gaussiran.

Catherine a toujours été une amoureuse des chiens, elle a été dans un service de toilettage pendant quelques années avant de faire de la pension pour chien à domicile pendant près de neuf ans maintenant. « J’ai toujours adoré les chiens. J’ai été élevée dans une famille où on aimait les animaux », dit-elle. Et Salomon, lui, a travaillé plusieurs années dans une entreprises de produits pour chiens, donc il connaît les rouages de cette industrie. Nous avons une grosse passion pour les chiens, ils nous donnent beaucoup d’amour. À la base, nous sommes simplement deux personnes fondamentalement amoureuses des chiens et nous voulons contribuer à leur bien-être !»

« M. Gadoury (le propriétaire) veut nous aider, il veut que nous ayons du succès, il est génial », lance Salomon Naroditsky avec un large sourire. « Michel Gadoury est très bon pour nous, il est très coopératif à ce que nous voulons faire et développer ici », renchérit Catherine Tessier-Gaussiran. « Il est impressionné par notre projet, il vient voir l’avancement des travaux et il est toujours surpris de la transformation du local. »

Salomon Naroditsky a visité 5 000 lieux où l’on vend de la nourriture pour chiens dans le cadre de son travail dans l’industrie de nourriture canine, il connaît bien ce domaine-là. « J’ai visité tant d’endroits que je sais ce qu’il faut faire et ne pas faire. Presque partout, faire de l’argent semble être le premier objectif. Ce n’est pas notre philosophie», souligne le conjoint de Catherine et qui s’occupera de l’administration.

Ici, même le logo est amusant et comporte deux chiens, un Boston terrier et un berger malinois belge aux noms de Max et Maïka ! Il y aura aussi une murale avec des chiens qui ont quitté ce monde…

Sur la mezzanine, on retrouvera un espace de détente pour les chiens après le toilettage, il y a de petits matelas aménagés aux nombreuses fenêtres pour leur permettre de dormir s’ils le désirent. Une porte mène vers une terrasse, sorte d’enclos extérieur, où les chiens pourront s’amuser en sécurité. « M. Gadoury nous permet d’utiliser une partie du toit pour faire une terrasse, dit Maïka. Il effectue des travaux pour que tout soit mis à niveau. Il est vraiment très, très coopératif et est très enthousiaste avec notre projet! »

Occasionnellement, les propriétaires organiseront des activités de levées de fonds pour l’organisme RAD (Rescue All Dogs), qui est un groupe à but non lucratif destiné à secourir les chiens qui ont été négligés, maltraités, abandonnés ou qui se retrouvent dans des refuges qui ont recours à l’euthanasie. Cet organisme de Montréal et Vancouver a déjà secouru des chiens, également, aux États-Unis et au Moyen-Orient. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | Les heures d’ouvertures seront du lundi au vendredi, de 9h à 18h, et samedi de 10h à 17h.

Club-House TLC (pour Tous Les Chiens/ATD (All The Dogs) 1800, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. Tél. 514-778-CLUB (2582) @atdclubhouse (aussi sur Instagram et Facebook)

Taxe d’immatriculation et véhicules abordables

Les villes souhaitent miser sur le développement du transport en commun et diminuer ainsi la circulation des voitures en ville, les autos en solo, les congestions avec des avenues et les rues bloquées pendant des heures lors des heures de pointe. Mais plus de transport en commun demande de l’argent. Alors les automobilistes du Grand Montréal verront en 2025 la taxe d’immatriculation passer de 59 $ à 150 $.

Les automobilistes du Grand Montréal, c’est-à-dire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), devront mettre la main au portefeuille pour payer leur taxe d’immatriculation qui atteindra désormais 150 $, ceci dans le but d’aider à financer le transport en commun dans la région. Pas sûr que cette mesure fera le bonheur de celles et ceux qui n’ont pas d’autres choix que d’utiliser leur auto pour se déplacer.

En revanche, peut-être une bonne nouvelle : le ministre Pierre Fitzgibbon a décidé d’abolir le prix plancher de l’essence. Le Québec était une des rares juridictions à imposer un prix plancher. Les détaillants pourront ainsi baisser leur prix à la pompe en jouant sur la concurrence. Bien sûr, la nouvelle a été bien accueillie par la Fédération canadienne des contribuables qui réclamait cette abolition depuis longtemps.

Des petits véhicules électriques abordables

On le sait, après l’application des subventions fédérale et provinciale, il est difficile de se procurer un véhicule électrique en dessous de la barre des 40 000 $. Un frein important quand on veut multiplier le nombre de ce type de véhicules sur nos routes.

Les constructeurs ont eux aussi compris qu’il fallait développer la technologie en la rendant plus abordable. Deux d’entre eux promettent pour la fin 2024, début 2025, des autos 100 % électriques dont le prix de base avoisinerait les 30 000 $.

Le premier modèle annoncé proviendra du constructeur Jeep. Après avoir proposé des modèles hybrides, Jeep passe au tout-électrique et a dans ses cartons les projets d’un modèle dont le prix serait sous la barre des 30 000 $. Un tout nouveau modèle, ou un modèle existant électrifié. Le directeur de Stellantis (qui regroupe 14 marques dont Dodge, Ram, Chrysler, Fiat, Peugeot et Citroën) n’a pas encore fait son choix et les hypothèses vont bon train. Certains pensent qu’il pourrait s’agir de la Citroën e-C3, rebadgée sous la bannière Jeep. Cependant, le modèle ne serait pas adapté au marché nord-américain en raison de ses dimensions trop petites et surtout de sa faible autonomie. D’autres pensent que ce sera le Jeep Compass de nouvelle génération, qui pourrait troquer son réservoir d’essence pour des batteries. De plus, le Jeep Compass est construit à Brampton en Ontario. Les coûts liés au transport des matériaux pour sa fabrication seraient de fait moins élevés.

Le second modèle abordable viendrait d’un constructeur qui a été pionnier dans la production à grande échelle de véhicules électriques, le Coréen Kia. Le EV3 devrait rencontrer un grand succès. Le EV3 ressemble au grand Kia EV9 qui aurait rétréci au lavage, avec un objectif pour le constructeur de ne pas sacrifier l’espace et l’autonomie. Tout un défi. En matière de taille, il se compare à son cousin le Niro, mais visuellement il s’en démarque totalement. Rappelons que le designer mondial de la marque est un Montréalais, Karim Habib, qui signe tous les modèles électriques de la marque. Et sur le plan esthétique, c’est réussi. La première version à apparaître sur le marché canadien sera munie d’un rouage à traction et pourrait atteindre 480 km d’autonomie. Ce n’est pas si mal. Une version à rouage intégral devrait suivre plus tard. Le constructeur a voulu rendre l’intérieur plus convivial, plus confortable, en embarquant toute la technologie aussi bien pour les aides à la conduite que pour le système d’infodivertissement ou encore les différentes prises pour recharger les appareils électriques.

En attendant, quel est le petit véhicule électrique le plus abordable sur le marché actuellement ?

56 | FUGUES.COM CONSOMMATION | AU VOLANT

Il s’agit du Chevrolet Equinox EV. Annoncé avant son lancement il y a deux ans au prix de 35 000 $, il s’est détaillé à un peu plus de 40 000 $. Disponible en traction avant avec 400 km d’autonomie, ou en payant un plus cher avec rouage intégral et 350 km d’autonomie, il reste un choix tout à fait raisonnable pour se lancer une première fois dans le merveilleux monde du véhicule électrique.

À moins que, peu restreint par des questions financières, vous ayez des envies de vous faire remarquer au volant d’un monstre ! Vous pourrez dans ce cas vous procurer le Hummer EV. Et, contrairement aux propriétaires de l’ancienne génération, on ne pourra pas vous accuser de polluer à outrance nos villes et nos campagnes. Le Hummer a une vocation tout-terrain et sa version à batteries ne lui a pas fait perdre ses qualités de baroudeur. Et, curieusement, il est équipé de la même technologie que le Chevrolet Equinox, une cellule de batterie associée à trois moteurs de base, mais adaptée à ce monstre de plus de quatre tonnes. Même si la puissance atteint 1 000 chevaux, le mastodonte peut se montrer rapide, mais attention : sur une distance ne dépassant pas les 500 km. En ville, le Hummer bénéficie de roues arrière directionnelles, un plus pour se faufiler dans les petites rues. Attention, certaines versions du Hummer arborent une jolie couleur de gris, mais pour ne pas abîmer ce joli revêtement on ne peut utiliser les produits habituels pour nettoyer son auto ou encore passer le Hummer dans un lave-auto. Il faut se procurer un shampooing spécial pour la bête. Mais quand on peut s’offrir un véhicule dont les prix s’échelonnent de 105 000 $ et 157 598 $ et qu’on a à cœur de protéger la précieuse peinture, on peut se permettre cet extra. 6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

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JUILLET EN 40 ANS DE FUGUES

Les célébrations de la Fierté gaie au Québec !

C’est une tradition dorénavant bien établie que l’été soit conjugué avec les célébrations de la Fierté gaie. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas et la volonté de mettre en place un tel événement au Québec s’est faite au rythme de nombreux jeux d’essais et d’erreurs.

À la suite des émeutes de Stonewall survenues à New York du 27 au 28 juin 1969, le projet d’organiser un défilé pour commémorer l’événement se met en branle aux États-Unis. C’est le samedi 27 juin 1970 que la première Fierté gaie voit ainsi le jour à Chicago, puis à San Francisco et le lendemain, à New York et Los Angeles.

À l’époque, l’événement est connu sous le nom de Christopher Street Liberation Day puisque le bar où s’est allumé le baril de poudre de la révolte, le Stonewall Inn, était situé sur une artère portant ce nom. Plusieurs autres formes suivent ensuite — plus particulièrement Gay Libération et Gay Freedom — jusqu’à ce que Gay Pride, traduite par Fierté gaie en français, s’impose finalement dans les années 80.

Au Québec, dès 1970, les grands quotidiens — La Presse, La Tribune, Le Soleil, Le Droit, La Voix de l’Est et Montréal-matin — portent un regard curieux sur l’événement. Bien souvent, la mention se limite toutefois à une simple photographie ou à un entrefilet qui mentionne le défilé, sous le couvert d’une rubrique de type « curiosité » : « Le droit des homosexuels : 20 000 manifestants marchent dans New York » (Montréal-matin, 29 juin 1970).

Il faut cependant attendre la fin des années 70 pour qu’un événement semblable se déroule au Québec. C’est ainsi qu’en juillet 1979, Le Berdache annonce en grande pompe la tenue de la Gairilla, nom alors donné aux célébrations montréalaises de la Fierté (« La semaine de la Gairilla », Le Berdache, juillet 1979). Des slogans rassembleurs sont même associés à certains défilés : « Sortons ensemble ! » constitue ainsi le cri d’appel de l’édition de la Gairilla de 1980 (« Sortons ensemble ! : marche de fierté gaie et lesbienne : 21 juin 1980 », Le Berdache, juin 1980).

Cette appellation ne marquera cependant pas l’imaginaire populaire puisque dès 1981, on retrouve le Gai-e-lon-la ( « Communiqué III : la Gai-e-lon-la ... au carré Dominion », Le Berdache, juin 1981), qui combine Fierté gaie et célébrations de la fête nationale du Québec.

Les organisateurs tentent ainsi de concilier la période de célébration américaine de la Fierté gaie, à la fin juin, avec le calendrier très chargé des fêtes nationales du Québec (le 24 juin) et du Canada (le 1er juillet).

Malgré la volonté des organisateurs, l’événement ne perdure cependant pas et une marche du désert débute, qui ne prendra fin qu’en 1993. Dans l’intervalle, il n’y a cependant pas absence complète de célébration puisque les associations universitaires LGBT prennent le relais pour organiser des manifestations gaies sur leurs campus respectifs. C’est le cas de l’Université de Montréal en 1981 (« Un kiosque gai à l’Université », Le Berdache, novembre 1981), de l’Université Laval en 1982 (« La semaine gaie à l’Université Laval », Le Berdache, mai 1982) et des universités Concordia et McGill en 1983 (« Semaine de visibilité gaie et lesbienne, McGill et Concordia », Sortie, décembre 1983).

Ces événements prennent, jusqu’à un certain point, le relais du vide laissé par la disparition d’un événement public rassembleur. Dès janvier 1985, les différentes universités québécoises se concertent même pour organiser, à travers tous les campus, une semaine d’activités : « Semaine des gais et lesbiennes » (Le Petit Berdache, janvier 1985); « Semaine nationale gaie 86 : se connaître, se reconnaître » (Le Petit Berdache, janvier 1986). Parallèlement à cela, dans le Village, de petits défilés ont lieu sur la rue Saimte-Catherine, organisés par les commerçants. Fugues participera d'ailleurs à la plupart de ces défilés qui attiraient entre 500 et 1000 personnes, durant le weekend le plus près de la Saint-Jean Baptiste.

C’est en 1993, sous l’impulsion de Puelo Deir et de Suzanne Girard, qu’une nouvelle itération — Divers/Cité — remet la fierté gaie à l’avant-scène et s’impose rapidement comme un événement majeur (« Divers/Cité : une célébration de la fierté », juillet 1994 ; « La fierté à un nom... Divers/Cité » , juillet 1995). Dès le départ, et afin de se distancier des fêtes nationales, la tenue de la Fierté montréalaise se déplace du mois de juin à la fin juillet ( « Divers/Cité : du 28 au 31 juillet » , août 1994) puis au début août. À partir de 2007, l’organisation des festivités sera ensuite prise en charge par l’organisme Fierté Montréal.

Dès la seconde moitié des années 90, on assiste également à la mise en place progressive de festivités dans diverses autres régions, avec la Ville de Québec en tête de lice, qui lui donne le titre de fête Arc-en-ciel. On s’assure cependant de ne pas se cannibaliser l’un et l’autre, en optant pour des célébrations en septembre : « Une première à Québec : la fête Arc-en-ciel » (septembre 1996). Même son de cloche du côté d’Ottawa-Hull : « Foule record au défilé de la fierté d’Ottawa-Hull » (août 1996), ainsi que d’autres régions du Québec : « La fierté gaie sur la Côte-Nord » (juillet 2000).

Très rapidement, la Fierté gaie montréalaise gagne les faveurs du public et passe du statut quasi confidentiel de sa première édition, en 1993, à l’événement majeur qu’on lui connaît maintenant, qui inclut un vaste volet culturel et génère des revenus touristiques importants : « Fierté gaie et lesbienne : plus de 400 000 personnes sont attendues » (juillet 1998); « Tourisme gai : des retombées économiques de 40 millions de dollars pour les fêtes de Divers/Cité » (janvier 2001) ; « Les célébrations de la fierté : tout ce qu’il faut savoir pour ne rien manquer de Divers/Cité » (août 2000).

Alors que les personnalités publiques y étaient tout d’abord assez rares, la popularité de l’événement en fait bientôt une destination où il fait bon d’être vu : « Divers/Cité — Les personnalités publiques au défilé : ils étaient là » (septembre 1999). Graduellement, certains groupes historiquement plus réfractaires aux réalités LGBTQ se joignent également à l’événement : « Policiers et pompiers gais : une sortie officielle » (août 1999). C’est d’ailleurs l’occasion pour plusieurs regroupements et associations de faire la promotion de leurs activités respectives lors des Journées communautaires : « Divers/Cité — Le village communautaire : une vitrine pour les groupes » (septembre 1999).

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HISTOIRE | FUGUES

Et, à l’instar des touristes qui visitent la Belle Province (« Tourisme gai : Montréal, ville ouverte ! », juillet 1999), les Québécois.e.s se font également un plaisir de combiner tourisme et célébration de la Fierté dans leurs choix de vacances à l’étranger : « Célébration de la fierté [à travers le monde] » (juillet 1995) ; « Gay Paris : Europride 97 — Eurosalon — Eurogames » (juin 1997) ; « Les marches de la fierté gaie et lesbienne à travers le monde » (juillet 1998). Ailleurs dans l’actualité de juillet

En juillet 1869, le Evening Star signale l’arrestation d’hommes surpris en pleine drague (« Juvenile morality », 2 juillet, p. 2) et célèbre même une raclée « bien méritée » à l’encontre de l’un d’eux (« Served him right », 17 juillet, p. 2) dans ce qui était alors un haut lieu de la drague masculine montréalaise : le Champ-de-Mars.

Le 29 juillet 1886, La Presse relate tous les détails de l’arrestation d’une femme qui s’est révélée être un homme (« Un homme-femme ») qui, pour ce crime « atroce », fut condamné à 5 $ d’amende (soit, environ 150 $ de 2024) ou un mois de prison. Le Montréal qui chante de juillet 1916 nous présente une photo de la chanteuse parisienne Flavy D’Orange, ainsi que la partition « Dites-moi si vous avez un cœur? » interprétée alors que, comme elle a l’habitude, elle personnifie un homme sur scène. Toujours fidèle à sa tradition d’intolérance, le Ici Montréal du 21 juillet 1962 se rengorge : « Laveur de planchers, Leduc avait un faible pour les petits messieurs : il écope de deux ans de bagne, où il pourra exercer son métier ». De son côté, le Flirt & Potins du 12 juillet 1969 rappelle que « L’amour paternel est lié à l’homosexualité chez la femme ». Le 18 juillet 1970, il présente l’angoissant fait vécu de la semaine : « Je suis un homme d’affaires marié et j’adore porter des dessous féminins en soie et en dentelles ».

Dans un tout autre registre, le 25 juillet 1981, Le Lundi présente un article relativement étonnant pour l’époque sur la relation de couple de Claude Lavallée et Maurice Lecault  : « Claude et Maurice : le premier anniversaire d’un mariage “gai” ».6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

Les journaux La Presse, La Tribune, Le Soleil, Le Droit, La Voix de l’Est et Montréal-matin sont disponibles sur BAnQ numérique (https://numerique.banq.qc.ca/) Le Berdache est disponible sur le site des Archives gaies du Québec (https://agq.qc.ca/le-berdache/)

Note : Lorsqu’une référence ne précise pas le titre du périodique associé à un article, c’est qu’il s’agit de Fugues et lorsque le mois n’est pas mentionné, c’est qu’il s’agit de juillet.

DES

« PORTES

OUVERTES

FESTIVES » POUR LES AÎNÉ.E.S DE LA COMMUNAUTÉ LGBTQ+

Le samedi 6 juillet prochain, de 12 h à 17 h, en partenariat avec Fierté Montréal, on vous attend au parc Charles-S.-Campbell (mieux connu simplement sous le nom de parc Campbell) pour un événement des plus joyeux où les aîné.e.s de la communauté sont invité.e.s pour quelques heures de plaisir. Le tout est organisé par le groupe Aînés et retraités de la communauté gaie (ARCG).

Rafraîchissements et collations pour tout le monde, danse en ligne en plein air et nombreux kiosques d’informations à visiter cette journée-là. « C’est une activité qui est ouverte à tout le monde pour célébrer l’été. On s’attend à environ 80 personnes. C’est un événement qui peut être très agréable pour les aîné.e.s, que cette sortie au parc Campbell », indique Jesse Goyer qui est adjointe administrative à l’ARCG.

Venez discuter avec Céline Massicotte, l’invitée spéciale de cette journée-là ! Les sujets de discussion qui seront abordés au kiosque avec l’équipe de l’ARCG et de Cerveaux Entr'AÎNÉS : la maltraitance et la bientraitance, l’âgisme, bien vieillir chez soi, les proches aidants, etc. « Merci à toi, Céline, tu contribues à répandre du bonheur autour de toi et c’est toujours la fête quand tu es là », de dire Jesse Légaré de l’ARCG. https://www.50aines.ca

À noter qu’en cas de pluie, cette festivité se déroulera à l’intérieur, dans le « chalet » de ce parc.  L’ARCG, pour ceux et celles qui ne le savent pas, existe depuis 2001 pour soutenir les aînés et les retraités de 50 ans et plus par l’entremise d’activités diverses, été comme hiver. On y compte environ 350 membres annuellement. Il s’agit d’un organisme à but non lucratif dont la mission est de regrouper des hommes gais de 50 ans et plus afin de les aider à briser leur isolement, à maintenir leur autonomie, leur équilibre de santé physique et mentale, leur participation sociale active et leur maintien dans la communauté. Telle est, en résumé, la mission que s’est fixée l’ARCG.  Brunch du dimanche, randonnées pédestres, soupers communautaires, pique-niques, conférences sur la cybersécurité, sorties au resto, au musée, au cinéma, en kayak, etc., cabane à sucre, soupers du temps des Fêtes et plus encore, ce ne sont pas les activités qui manquent ici pour plaire à tout un chacun. Il y en a vraiment pour tous les goûts, comme on dit. Il y a aussi les rencontres Entre-nous, simplement pour se rencontrer et discuter dans une ambiance détendue de divers sujets.   6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | Donc, à ne pas oublier, le 6 juillet de 12 h à 17 h au parc Campbell (1251, rue De Champlain, Montréal). https://www.arcgmontreal.org

Flavy D’Orange

Pierre Salducci

Né à Rouen (France), en 1960, Pierre Salducci (Vuillemin) s’installe au Québec en 1989. Il y séjourne durant 15 ans et devient citoyen canadien : « Le fait de vivre à Montréal, affirme-t-il, m’a rendu très militant, alors que je ne l’étais pas du temps où je vivais en France1 . »

Ce militantisme l’amène à œuvrer activement au sein de plusieurs associations gaies et dans la lutte contre le sida. Il est notamment directeur du Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal (CCGLM), membre et animateur de l’Association des lesbiennes et des gais de l’Université du Québec à Montréal (ALGUQAM), et intervenant chez Action Séro Zéro (qui est devenu RÉZO). Dans le témoignage qu’il livre à Mireille Bertrand pour le recueil L’Obstacle d’une différence. Paroles de gais, réflexions et confidences, il précise : « Grâce à mon homosexualité, j’ai été amené à réfléchir très tôt à certaines notions comme les rapports majorité-minorité, l’injustice, les rapports de force et le pouvoir, le statut des minorités, etc. Je crois que ça a fait de moi un être plus conscientisé 2 . »

En parallèle à son action communautaire, c’est dans le domaine de la culture que Pierre Salducci se fait surtout connaître, à la fois comme attaché de presse, rédacteur, romancier, essayiste, critique littéraire, webmestre, évaluateur de scénarios de films à la SODEC et chroniqueur pour des émissions de radio et de télévision.

Il a travaillé dans plusieurs maisons d’édition, dont XYZ et les éditions Stanké où, de 1998 à 2001, il fonde et dirige la collection L’Heure de la sortie, qui se spécialise dans la littérature gaie. Il y publie des auteurs importants comme Jean-Paul Daoust (Le Désert rose) et, en 1999, coordonne la parution d’Écrire gai, un recueil regroupant plusieurs auteurs. La même année, il réédite Derrière le sang humain en donnant le véritable nom de l’écrivain, Robert Pelchat. Dans sa Présentation, il souligne le côté « précurseur » de l’auteur et la dimension avant-gardiste du roman paru dans les années 503.

Toujours dans le domaine de l’écriture, il est cofondateur du premier Festival des littératures homosexuelles, de même qu’il crée et anime les rencontres littéraires Des livres et des Hommes, permettant à plusieurs auteurs de mieux faire connaître la littérature homosexuelle actuelle. En 2003, il met sur pied l’organisme international L’Union des écrivains gais avec l’objectif de diffuser la littérature à thématique gaie. Il agit également à titre de rédacteur en chef de la-reference.info, un cybermagazine sur la littérature gaie et lesbienne.

Toutes ces activités ne l’empêchent pas de s’adonner lui-même à l’écriture en réalisant de nombreux romans, essais, biographies et recueils de nouvelles, dont : Souvenirs inventés ; Retour sur les années d’éclipse ; Journal de l’infidèle, ou, Le présent à tout prix ; Nous tous déjà morts ; Ma vie me prend tout mon temps ; et, en 2002, Un condamné à vivre s’est échappé, un entretien avec l’écrivain Yves Navarre.

En 2005, il retourne en Europe et ouvre son agence littéraire visant à aider des auteurs à publier leurs livres. Puis, il part s’installer à Gran Canaria (îles Canaries), une île gay friendly au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. En plus d’agir comme rédacteur en chef du site ICI GRAN CANARIA et éditeur du guide gay local DUNAS MAP, il est à l’origine du « Dunas festival, un festival socio-culturel gay axé sur les livres et la création en général 4. »

Enfin, il renoue avec son ancienne expérience d’enseignant en lançant le site www.coachinggay.com, un service de coaching en ligne dédié aux gais : « Mon objectif, précise-t-il, n’est pas de rendre les gens plus riches ou plus performants, mais de les rendre plus heureux et plus épanouis. C’est la dimension humaine qui m’intéresse 5. »

C’est cette dimension et bien d’autres que l’on pourra découvrir sur ce héros de notre histoire en consultant aux Archives gaies du Québec le Fonds Pierre Salducci, comprenant des photographies ainsi que des documents textuels et audios.6

SERGE FISETTE serge.fisette@videotron.ca

NOTES :

1. Richard Chartier, « Rencontre avec Pierre Salducci », in Chronique littéraire, mars 2003 : www.lemarginal.com/litterature006.html (consulté le 28 mars 2022)

2. Mireille Bertrand, « Entretien avec Pierre Salducci », in L’obstacle d’une différence, paroles des gais, réflexions et confidences, Montréal, Québec Amérique, 2006.

3. Pierre Salducci, « Présentation. Le roman d’un précurseur », in Robert Pelchat, Derrière le sang humain, Montréal, Les Éditions internationales Alain Stanké, 1999, p. 12.

4. http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Pierre%20Salducci/fr-fr/ (consulté le 29 mars 2022).

5. Rencontre avec Pierre Salducci (coachinggay.com), le coach bien-être pour les gays : https://www.jock.life/2020/11/20/interview-pierre-salducci-site-coachinggay-com-coachgay/ (consulté le 28 mars 2022).

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T. 450-780-2813

ÉMISS-ÈRE

T. 450-651-9229 #24 emiss-ere.ca

JAG — ORGANISME LGBT+

T:. 450 774-1349/1 800 774-1349 lejag.org

OUTAOUAIS / OTTAWA

PROJET ENTRE HOMMES

T. 819-776-2727 ou 1 877 376-2727 lebras.qc.ca

MAX OTTAWA

T. 613-701-6555 maxottawa.ca

RIMOUSKI

FLIQR facebook.com/FliQr

Groupe queer féministe

MAINS BSL - LGBT+

T. 418-722-7432 facebook.com/mainsbsl

SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN

DIVERSITÉ 02

T: 581-447-2211 diversite02.ca

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

GROUPE GLBT-LGBT

T. 514-464-9555, Ian Ouellet ou T. 438-274-4986, Christian White SHERBROOKE

ENTRE-ELLES SHERBROOKE

T. 819-580-7460, Sophie entre.elles.sherbrooke@gmail.com

GROUPE DE DISCUSSIONS POUR HOMMES GAIS

T. 819-823-6704.

IRIS ESTRIE

T. 819-823-6704 irisestrie.org

PARTOUT AU CANADA

COORDINATION LGBT D’AMNISTIE INTERNATIONALE CANADA FRANCOPHONEE

T. 514-766-9766 ou 1-800-565-9766

Facebook.com/Réseau-LGBTAmnistie-International EGALE CANADA

T. 1-888-204-7777

PARTOUT AU QUÉBEC

FIERTÉ AGRICOLE

T. 450-768-6995 fierteagricole.org

RÉSEAU DES LESBIENNES DU QUÉBEC

T. 438-929-6928 rlq-qln.ca

ÉCOUTE

PARTOUT AU QUÉBEC

INTERLIGNE 1-888-505-1010 interligne.com Écoute téléphonique et clavardage

SUICIDE suicide.ca

NARCOTIQUES ANONYMES 514-249-0555 naquebec.org Écoute 24h/24

CAEO QUEBEC caeoquebec.org Écoute / ressources en anglais.

IMMIGRATION

MONTRÉAL

AGIR MONTRÉAL agirmontreal.org

GA’AVA info@gaava.org

HELEM-GROUPE LGBT LIBANAIS

T. 514-806-5428 montrealhelem.net

LEGIT-QUÉBEC 514-907-5366 Aide pour les conjoints de même sexe et l’immigration.

AU-DELÀ DE L’ARC-EN-CIEL

T. 514-527-4417 Lutte contre l’homophobie au sein des communautés immigrantes.

JEUNES / FAMILLE

MONTRÉAL

ALTER HÉROS alterheros.com

L’ALTERNATIVE lalternative.ca

Ass. LGBTQ+ UDM

PÈRES GAIS DE MONTRÉAL (APGM)

T. 1 855-237—2746 apgmqc.wordpress.com

L’ASTÉRISK

T. 514-523-0977 coalitionjeunesse.org

COALITION DES FAMILLES LGBT T. 514-878-7600 familleslgbt.org

COMITÉ FAMILLE ET QUALITÉ

DE VIE DES GAIS ET LESBIENNES

T. 514-521-4993

847, rue Cherrier, #201

CONCORDIA QUEER COLLECTIVE

T. 514-848-7414

FONDATION ÉDUCATION

ÉMOTIONNELLE LOVE (FEEL)

T. 438-992-8542 feelvie.blogspot.ca

GRIS – MONTRÉAL

T. 514-590-0016 www.gris.ca

JEUNESSE, J’ÉCOUTE

1-800-668-6868 Aide et écoute 24/7, les 5 à 20 ans. jeunessejecoute.ca

JEUNESSE LAMBDA

T. 514-528-7535 25 ans etjeunesselambda.com

LGBTQ YOUTH CENTER WEST ISLAND

T. 514-695-0600 lgbtq2centre.com

PARENTS D’ENFANTS GAIS

T. 514-282-1087

PROJET 10

T. 514-989-4585 p10.qc.ca

QUEER MCGILL

T. 514-398-2106 queermcgill.org

RÉPITSS-UQAM

T. 514-987-3000, #4041 320, rue

Ste-Catherine Est, local DS-3125

QUÉBEC

ARCO IRIS

T. 418-658-5389

Asso étudiante du Cégep Ste-Foy.

COALITION DES FAMILLES LGBT

T. 418-523-5572

L’ACCÈS

T. 418-523-4808 Pour 14-25 ans.

GROUPE GAI UNIVERSITÉ LAVAL

T. 418- 656-2131 ggul.org

GRIS – QUÉBEC

T. 418-523-5572 grisquebec.org

PÈRES GAIS DE QUÉBEC

T. 418-572-7273, Marc

CHAUDIÈRE-APPALACHES

GRIS CHAUDIÈRE-APPALACHES T. 581-225-8440

GRANBY

DIVERS-GENS

T. 579-488-8004 170, St-Antoine Nord, local 107, Granby divers-gens@hotmail.com

SHERBROOKE

GRIS ESTRIE

T. 819-434-6413 grisestrie.org

ASSOCIATION LGBTQ DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE glebus@usherbrooke.ca

LANAUDIÈRE

LE NÉO

T. 450-964-1860 ou 1 800 964-1860 le-neo.com

LONGUEUIL

AMALGAME

T. 450-651-9229 #24, 1-888-227-7432

462, Boul. Sainte-Foy

MAURICIE

GRIS-MAURICIE/CENTRE-DU-QC

T.819-840-6615 ou 1 877 745-0007 grismcdq.org

L’ACCÈS

T. 819-376-1721 #2529, Trois-Rivières OUTAOUAIS / OTTAWA

JEUNESSE IDEM T. 819-776-1445 ou 1-877-776-1445

SANTÉ

MONTRÉAL

CENTRE D’AIDE AUX PERSONNES ATTEINTES DE L’HÉPATITE C T. 514-521-0444 ou 1-866-522-0444

CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE

T. 514-683-4588

CENTRE DE RESSOURCES ET D’INTERVENTION EN SANTÉ ET SEXUALITÉ

T. 514-855-8991

PROJET TRAVAILLEURS DU SEXE

T. 514-521-7778 # 224 T. 514-529-7777

RÉZO

T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org

STELLA (TRAVAIL DU SEXE) T. 514-285-8889

SUICIDE-ACTION MONTRÉAL

T. 514-723-4000 ou 1-800-Appelle

62 | FUGUES.COM COMMUNAUTAIRE | LISTE DES GROUPES LGBTQ+
POUR TOUTES MODIFICATIONS: INFO@FUGUES.COM

SPIRITUALITÉ MONTRÉAL

BELIEVE

believe@mail.com discussion LGBTQ+ sur la spiritualité.

COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE

SAINT-PIERRE-APÔTRE

T. 514-524-3791 1201, Visitation

FOI ET FIERTÉ

T. 514-866-0641 110, rue Ste-Catherine E.

QUÉBEC

GROUPE CHRÉTIEN GAI

T. 418-656-2189

SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS

T. 418-623-4086, Ginette Lauzon

TRANS

PARTOUT AU QUÉBEC

AIDE AUX TRANS DU QUÉBEC

T. 1-855-909-9038 #2 atq1980.org Écoute téléphonique 24h/24

OUTAOUAIS / OTTAWA

TRANS OUTAOUAIS

T. 343-202-5006 transoutaouais.com

ESTRIE

TRANSESTRIE

T. 873-989-1289 transestrie.org

SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS

T. 579-488-8004 diversgens.org

VIH/SIDA MONTRÉAL

ACCM

T. 514-527-0928 accmontreal.org

COCQ-SIDA

T. 514-844-2477 cocqsida.com

FONDATION L’ACTUEL

T. 514-270-4900 lactuel.org

FONDATION QUÉBÉCOISE DU SIDA

T. 514-315-8839 fqsida.org

MAISON D’HÉRELLE

T. 514-844-4874 maisondherelle.org

MAISON DU PARC

T. 514-523-7420 maisonduparc.org

MAISON PLEIN CŒUR

T. 514-597-0554 maisonpleincoeur.org

PORTAIL VIH/SIDA DU QC

T. 514-523-4636 ou 1-877-Portail 3330, rue Jarry Est

GAP-VIES

T. 514-722-5655 gapvies.ca

RÉZO

T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org

RÉSEAU DE LA SANTÉ SEXUELLE DES SOURDS DU QUÉBEC

T. 438-476-7260 rsssq.org

QUÉBEC

MIELS

T. 418-649-1720 miels.org

BEAUCE

ASSOCIATION BEAUCERONNE

D’INTERVENTION SUR LE SIDA

T. 418-227-6662

CÔTE-NORD

ACTIONS SIDA CÔTE-NORD

T. 418-962-6211 ou 1 888 611-7432 macommunaute.ca

ESTRIE

LA RÉPLIQUE ESTRIE

T. 819-348-2670 archedelestrie.org

LAVAL / LAURENTIDES

CENTRE SIDA AMITIÉ

T. 450-431-7432

SIDA-VIE LAVAL

T. 450-669-3099

MONTÉRÉGIE

ÉMISS-ÈRE

T. 450-651-9229 ou 1 888 227-7432

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OUTAOUAIS / OTTAWA

B.R.A.S.

T. 819-776-2727 1-877-376-2727 lebras.qc.ca

RIMOUSKI

MAINS

T. 722-SIDA 1-888-844-7432 trocbsl.org

SAGUENAY

MIENS (À CHICOUTIMI)

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VICTORIAVILLE

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MAURICIE

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FÉTICHE

MONTRÉAL

PHOENIX DE MONTRÉAL Club Cuir Latex phoenixmtl.com

BLUF MONTRÉAL Club Cuir bluf.com/local/montreal

MONTRÉAL JACKS Club de J/O montrealjacks.com

SPORTS ET LOISIRS

MONTRÉAL

NON MEMBRES D’ÉQUIPE MONTRÉAL BALLE LENTE LES PHÉNIX

T. 514-451-9114, Alex. ballephenix.com

LES BOLIDES (QUILLES)

T. 514-214-6763, Benoît Nault lesbolides.org

CHŒUR QUÉBÉCOIS

T. 514-253-4479, Jean-François. Chœur mixte LGBTQ+ et hétéros.

CURLING – LES PHÉNIX

T. 514-250-7155 lesphenix.wordpress.com

HOCKEY LES DRAGONS montrealdragons.org

LOISIRS DIVERSIONS algi.qc.ca/asso/loisirsdiversions Pour femmes de 40 ans+

LES LUDOVORES

T. 514-528-8424, Christian Facebook.com/Les-Soir-Ludovores

QUEER TANGO MONTRÉAL Facebook.com/groups/ 180504178641634

QUILLES LES FAUVES

T. 514-527-7187, Yves Fontaine

QUILLES LES GAILLARDS

T. 514-231-9249, Pascal

QUILLES LAMBDA

514-259-7781, Robert

QUILLES DES RENOUVEAUX

T. 514-771-6721, Richard Bégin SOCCER FÉMININ

T. 514-622-3025, Sonia Latreille

STUDIO DANSE ARC-EN-CIEL

T. 514-438-764-5737

QUÉBEC

GALOPINS QUÉBEC

Groupe de marche/course LGBTQ+ galopins.quebec@yahoo.com

HORS-SENTIERS – QUÉBEC

T.418-440-3885 randonnée et plein air.

LIGUE QUILLES VOLTE-FACE 418-802-4901, Guy Carrier

VOLLEY-BALL QUÉBEC

T. 418-204-9669 volleyquebec@yahoo.ca

OUTAOUAIS / OTTAWA

GROUPE DES GAIS FRANCOPHONES DE L’OUTAOUAIS

Facebook.com/groups/ gaisfrancophonesoutaouais

OTTAWA KNIGHTS

T. 613-237-9872 #2038

RAWDON

LIGUE VENDREDIS GAIS BOWLING T. 450-834-2700

RIVE-SUD MONTRÉAL

LIGUE DE QUILLES MIXTES

T. 450-928-0981, Alain

SAINT-JEAN SUR-RICHELIEU

LOISIRS POUR FEMMES GAIES

ST-JEAN-SUR-RICHELIEU

T. 514-927-7190

SAGUENAY LAC-SAINT-JEAN

ASS. DES GAIS ET LESBIENNES

SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN aglslsj.algi.qc.ca

JOLIETTE

LIGUE DE QUILLES LGBTQ ET AMI.E.S T. 450-756-7012, Joliette

equipe-montreal.org info@equipe-montreal.org facebook.com/equipemontrealLGBT.

AÉROBIE À PIEDS LEVÉS apiedsleves.wordpress.com Facebook-instagram : À Pieds Levés

BADMINTON G-BLEUS gbleus.com Facebook.com/Gbleus officiel

BALLE-MOLLE MAXIMA info@maximamontreal.com

CHŒUR GAI DE MONTRÉAL T. 514-933-2942 Chœur hommes Facebook.com/ choeurgaidemontreal

CHORALE TRANSMASC/ MOC CHOIR OF MONTREAL QC facebook.com/Chorale Transmasc choraletransmasc@ equipe-montrreal.org

CURLING - LES FOUS DU ROI T. 514-629-7184, Denis Roy roy.denis@hotmail.com

DANSE COUNTRY-CLUB BOLO T. 514-849-4777 clubbolo.com

DODGEBALL LGBT DE MONTRÉAL LES RATONS CHASSEURS facebook.com/lesratonschasseurs

LES DRAVEURS, BATEAU-DRAGON info.draveurs@gmail.com.

ENSEMBLE - COLLECTIF THÉÂTRAL LGBTQIA+ T. 438-835-6282 jeff3478@hotmail.ca

ENSEMBLE VOCAL DIVERTISSON divertisson.com

ENSEMBLE VOCAL EXTRAVAGANZA Chœur mixte info@extravaganzavocal.org

ENSEMBLE VOCAL GANYMÈDE T. 514-525-8527 Chœur hommes evganymede.com

ENSEMBLE VOCAL LES NANAS T. 514-481-2545 Chœur femmes

FOOTBALL FÉMININ BLITZ DE MONTRÉAL montrealblitz.ca facebook.com/montrealblitz

GALOPINS COURSE MARCHE T. 514-503-6905 info@galopins.ca facebook.com/galopinsmontreal

GROUPE SOCIAL FÉMININ LES CHOUETTES leschouettes.ca

JUKE FC Instagram.com/juke.collective soccerforqueers@gmail.com

LIGUE DE FOOTBALL AUSTRALIEN DU QUÉBEC cuellar.chris@gmail.com facebook.com/AFL.Quebec

NATATION & WATER-POLO À CONTRE-COURANT info@acontrecourant.qc.ca Entraînement pour tous les niveaux de performance.

MONTRÉAL GAYMERS T. 514-700-6332, facebook.com/MTLGaymers info@mtlgaymers.com

OUTSQUASH outsquash.com

PLEIN AIR HORS SENTIERS T. 450-433-7508 ou 418-440-3885 horssentiers.ca

RUGBY ARMADA MTL RFC armadamontreal.com facebook.com/armadamontreal

LES SHAMROCKS DE MONTRÉAL montrealshamrocks.com

SOCCER LGBT+ MONTRÉAL soccer-lgbt-montreal.ca

TENNIS LAMBDA tennislambda.org

CLUB DE TENNIS DE L’ÎLE-DES-SŒURS. tennislambda@gmail.com

VOLLEYBALL BORÉAL T. 514-813-5737, Allan 514-880-6525, Manuel) volley-boreal.net facebook.com/Volley Boreal

YOGA GAI ZONE MTL yogagaizonemtl.wixsite.com/yogi

Des nouvelles

d’Espace LGBTQ+

L’Espace LGBTQ+ a pris un moment pour nous tenir informé.e.s des changements récents au sein de sa mission, ainsi que des avancées concernant le projet de complexe communautaire et culturel LGBTQ+.

Du nouveau à la direction générale Marie-Michèle Monssen, qui a déjà siégé au conseil d’administration d’Espace LGBTQ+, est la nouvelle directrice générale de l’organisme. Son parcours professionnel est éclectique et varié, allant de l’intervention directe à la politique, en passant par la création de contenu en sexologie. Depuis plusieurs années, Marie-Michèle se consacre à la gestion des organismes à but non lucratif (OBNL). C’est une passionnée de la vie, du social et de la justice sociale. Avec un baccalauréat en sexologie et des études en administration publique, elle possède une solide formation qui enrichit son approche multidisciplinaire. Marie-Michèle apporte une vision renouvelée et une énergie débordante pour continuer à promouvoir les valeurs de justice sociale et d’inclusion qui sont au cœur de la mission d’Espace LGBTQ+.

Nicolas Bourgeois, qui dirige le Collectif autonome des Carrefours emploi du Québec depuis 2021, est le nouveau président du conseil d’administration d’Espace LGBTQ+. La nouvelle vice-présidente, Désirée Nore Duchesne, ainsi qu’Amai Moïse Doucet, Jean Boutin et Antoine Bélisle-Cyr se sont ajouté.e.s comme administrateur.trice.taire.s du CA.

Quelques avancées en bref au cours des derniers mois Avec la firme Entremise, Espace LGBTQ+ a mené des consultations pour évaluer le potentiel de mutualisation des usages au sein du bâtiment.

Les partenaires d’Espace LGBTQ+, Écobâtiment et BC2, ont finalisé la vision de développement durable (Écobâtiment) et le Plan d’autochtonisation (BC2) d’Espace LGBTQ+.

En février, Espace LGBTQ+ a participé aux Rencontres action jeunesse, lui permettant de sensibiliser plusieurs élu.e.s au projet de complexe communautaire.

À la suite des consultations, les architectes du projet, de la firme Rayside Labossière (basés et très actifs dans le quartier Centre-Sud) finalisent les plans qui seront présentés à l’arrondissement d’ici la fin de l’été.

Par ailleurs, le projet a été sélectionné par l’ESSA pour obtenir du financement dans le cadre du projet PARC. Ce financement permettra d’effectuer des analyses cruciales pour le développement du bâtiment, notamment en ingénierie et en patrimoine. Rayside Labossière

se consacre à l’architecture sociale, à l’urbanisme communautaire, au design contemporain et au développement durable. Son dévouement à la justice sociale amène l’équipe à soutenir les projets de ses partenaires au-delà de la portée ordinaire d’une pratique architecturale, visant ainsi à promouvoir le développement social et communautaire. Chaque fois, elle tente de faire jaillir du cœur du projet l’âme et le rayonnement des actions et des personnes qui l’animent. Elle instaure et rétablit l’harmonie entre l’édifice, le quartier, l’occupant et le passant. On a bien hâte de découvrir ce que proposera la firme pour l’Espace LGBTQ+

Espace LGBTQ+ a établi des partenariats avec plusieurs firmes :

• Poincaré effectuera une analyse de capacité portante pour évaluer les travaux nécessaires à l’ajout de la mezzanine, un élément clé du projet immobilier.

• Héritage Montréal entreprendra une analyse sur l’historique du site et du quartier.

• Aire commune utilisera les résultats de l’analyse historique pour renforcer notre image de marque, ce qui nous aidera dans la recherche de financements.

• Meilleur Monde mettra en place des outils de cohabitation, comme une plateforme de réservation des locaux partagés, facilitant ainsi la vie de nos futurs locataires.

Ces développements témoignent de l’engagement de l’équipe d’Espace LGBTQ+ à intégrer les principes de développement durable et d’autochtonisation dans le projet, tout en impliquant activement la communauté et en établissant des partenariats stratégiques pour assurer le succès de ce projet de développement immobilier. 6

CHARLES GAGNÉ redaction@fugues.com

INFOS | https://www.espacelgbtqplus.org

64 | FUGUES.COM COMMUNAUTAIRE | ACTUALITÉS

Équipe Montéal en bref

POSTE DE SECRÉTAIRE

Équipe Montréal est à la recherche d’un·e secrétaire pour son conseil d’administration. Si le défi vous intéresse, contacter : info@equipe-montreal.org

RETOUR DE LA CARTE DE MEMBRE

Équipe Montréal reviendra dès l’automne prochain avec une carte de membre donnant des rabais dans divers commerces du Village, du Plateau et de la rue Wellington à Verdun. Nous vous tiendrons informé des commerces qui offriront des rabais au fur et à mesure de nos négociations.

T-SHIRT À VENDRE À PRIX RÉDUIT

Comme Équipe Montréal a changé son logo, nous avons un inventaire de t-shirts avec l’ancien logo. Si vous désirez en acheter. SVP, nous contacter à info@equipe-montreal.org.

GANYMÈDE, UN CHŒUR RICHE DE SA TRADITION D’INCLUSION !

Toujours très actif dans le milieu LGBTQ2+, l’Ensemble vocal Ganymède participera cet été aux activités du festival Fierté Montréal lors d’une Célébration de la fierté communautaire à la cathédrale Christ Church au centre-ville de Montréal, le 4 août à 16 h et lors de la Journée communautaire du 10 août, rue Sainte-Catherine, au cœur du Village.

Ce sera le moment pour l’Ensemble d’amorcer son recrutement pour la prochaine saison 2024-2025. Ainsi donc, si vous vous sentez l’envie irrésistible de chanter, voilà l’occasion idéale. Venez nous entendre dans le Village le 10 août et consultez evganymede.com pour plus d’informations et pour vous joindre à nous à la rentrée de septembre.

Par ailleurs, en vue de son souper-bénéfice annuel lors duquel se tient un encan silencieux, l’Ensemble est toujours à la recherche de tableaux ou d’œuvres d’art. Vous êtes artiste et vous souhaiteriez faire don d’une de vos œuvres ou vous déménagez et manquez d’espace pour exposer votre collection ? Un don à l’Ensemble vocal Ganymède serait fort apprécié. Pour plus d’informations, communiquez avec nous à : info@evganymede.com

CLUB BOLO

Les 6, 13 et 27 juillet, de 15 h à 17 h, le club Bolo vous initiera à la danse country sur la rue Sainte-Catherine. Venez en grand nombre !

Prendre note que nous prendrons relâche pour la saison estivale concernant les cours de danse. La rentrée pour la session d’automne 2024 est prévue à partir du 6 septembre.

Dans l’intervalle, n’hésitez pas à participer à nos activités et à consulter notre site Web pour tous les détails ou la page Facebook du Club Bolo. Venez expérimenter le plaisir de la danse country à l’ASCCS (Association sportive et communautaire du Centre Sud – Montréal) - Centre Yvon Deschamps.

514-849-4777 / info@clubbolo.com / www.clubbolo.com

SOLEIL, PLEIN AIR, TENNIS !

Tennis Lambda propose cet été une gamme d’activités exceptionnelles. Que vous préfériez le simple ou le double, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Chaque dimanche jusqu’au 29 septembre, ça se passe au parc Louis-Riel (près du métro Cadillac) de 12 h à 15 h. Le double est à l’honneur ! Vous pouvez jouer pendant 2 ou 3 heures (niveau 2,5 et +). Coût : 7 $. Les jeudis, jusqu’au 3 octobre, on joue en simple, toujours au parc Louis-Riel de 19 h à 21 h. Coût : 10 $. Il y a aussi la ligue compétitive en simple jusqu’au 1er octobre, où les joueuses/joueurs peuvent se lancer des défis et grimper dans le classement!  YollandeGaroche est une autre activité appréciée de nos membres : deux fois pendant l’été, le temps d’une journée, 16 joueurs de différents niveaux s’affrontent afin de mettre la main sur le gros trophée rouge tant convoité ! Prochaine édition : le dimanche 3 août !

Pour plus de détails et/ou pour vous inscrire, consultez le site Web : tennislambda.com ! Enfin, mettez à votre agenda la 30e édition de la Coupe de la Reine, tournoi sanctionné par le Gay and Lesbian Tennis Alliance (GLTA), qui se déroulera au Club de tennis Île-des-Sœurs du 30 août au 2 septembre. Venez encourager nos joueuses et joueurs locaux ! 6

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5 raisons de visiter Mont-Tremblant cet été!

Vous recherchez une destination vacances infiniment exaltante? Découvrez 5 raisons qui font de Mont-Tremblant votre lieu de prédilection pour décrocher du quotidien et profiter pleinement de la saison estivale!

Infiniment nature!

Bien que la région soit facilement accessible en voiture à partir de la métropole, Mont-Tremblant propose un cadre absolument époustouflant où la nature et les grands espaces sont omniprésents. Paisibles lacs, vastes rivières, montagnes et forêts luxuriantes, campagnes verdoyantes… rien ne manque pour vivre un dépaysement complet et profiter d’environnements grandioses.

Dans ce cadre unique qui fait la réputation des Laurentides, vous aurez la chance de vous adonner à une foule d’activités en plein air comme le golf, la randonnée, la baignade, les loisirs aquatiques de toute sorte, l’escalade, et plus encore. Et si l’envie vous prend d’admirer la voûte céleste, sachez que la région de Mont-Tremblant se trouve à l’abri de la pollution lumineuse et s’impose donc comme un endroit de prédilection pour admirer les aurores boréales, surtout en cette année exceptionnelle.

Infiniment sportif!

Destination prisée des athlètes de haut niveau, Mont-Tremblant dispose d’infrastructures sportives de calibre international pour réaliser vos entraînements. Que vous soyez adepte de vélo de route ou de montagne, de course à pied, de trail running, de natation ou de triathlon, vous ne manquerez de rien pour vous dépasser et repousser vos limites!

Grâce au Centre d’information régional IRONMAN® Mont-Tremblant (CIRIM), vous accéderez notamment à un service personnalisé ainsi qu’à toutes les cartes des parcours officiels du IRONMAN®. Vous pouvez même y tenir votre propre camp d’entraînement!

Et si l’envie vous prend de vous inscrire à une compétition sportive inoubliable, sachez que la région est l’hôte du IRONMAN 70.3 et du IRONMAN 5i.50 Mont-Tremblant, du Demi-marathon de MontTremblant et du Mont-Tremblant 29029 Everesting.

Infiniment spectaculaire!

En plus des nombreuses compétitions sportives, Mont-Tremblant s’impose comme une destination de choix pour vivre au rythme de nombreux événements culturels incontournables. Pensons notamment aux populaires rassemblements extérieurs que sont les Rythmes Tremblant et les Rythmes Tremblant New Country, le Festival international du blues de Tremblant, le Festi Jazz de MontTremblant, le Week-end folk, Salsa Tremblant ainsi que la Fête de la musique de Tremblant avec Angèle Dubeau.

Le choix ne manque assurément pas pour vous en mettre plein la vue… et les oreilles!

Infiniment local!

Amateurs de produits frais et locaux, sachez que la région de Mont-Tremblant est idéale pour visiter quelques fermes maraîchères, microbrasseries, miels, pâtisseries et marchés. Vous aurez l’occasion de rencontrer des producteurs qui cultivent avec passion les fruits et les légumes d’ici, ainsi que des produits boréaux. Planifiez votre itinéraire et partez à la découverte de lieux inusités, souvent à l’écart des circuits touristiques. Vous aurez la chance d’apprécier la face cachée et moins explorée de la région.

GUIDE ARC-EN-CIEL | EXPÉRIENCES
72 | FUGUES.COM

Parmi les adresses de prédilection, mentionnons notamment les Serres Arundel, la Ferme aux Petits Oignons, la Microbrasserie Saint-Arnould, le Petit rucher du Nord ainsi que le populaire Marché d’été de Mont-Tremblant.

Infiniment relaxant!

Envie de vous détendre et de déconnecter du quotidien? Offrez-vous des moments de relaxation ultime en visitant les spas luxueux et dépaysants de la région. Le très chic Spa Sans Sabots, le relaxant Spa Scandinave, l’intimiste Moment Spa de l’hôtel Fairmont ou le thérapeutique Amerispa… À Mont-tremblant, vous aurez assurément l’embarras du choix.

De quoi profiter d’une parenthèse hors du temps afin de repartir vraiment revigoré!

En été, la région est très populaire. Planifiez votre séjour dès maintenant en réservant votre hébergement, votre emplacement de camping, vos sorties au resto et vos activités. 6

ÉQUIPE DE LA RÉDACTION redaction@fugues.com

INFOS | Partagez vos excursions et découvertes avec nous.

Mentionnez-nous sur Instagram : @tourismemonttremblant

Rendez-vous sur https://www.mont-tremblant.ca

Un été mémorable à La Ronde !

La Ronde vous ouvre ses portes pour une nouvelle saison de sensations fortes et de divertissements. Fidèle à elle-même, elle est de retour avec au programme plusieurs événements aussi amusants les uns que les autres ainsi que plusieurs belles nouveautés.

Que la fête continue avec l’International des feux Loto-Québec Du 27 juin au 1 er août se tiendra la 38 e édition de l’International des feux Loto-Québec. Le ciel montréalais sera illuminé par huit feux d’artifice, dont six dans le cadre de la compétition internationale des feux. Six pays et leurs équipes d’artificiers viendront présenter leurs feux dans le but de remporter le prix tant convoité : le Jupiter d’or.

Innovation cette année, des lasers s’invitent dans le spectacle. Sept des huit feux présentés incluront dans leur prestation cinq minutes de laser qui s’entrelaceront avec la trame sonore et les feux, de quoi amener le spectacle à un autre niveau. Une pratique écoresponsable que l’International des feux Loto-Québec est fier d’intégrer avec la firme québécoise Laser-Quantum.

Étant une compétition internationale et un incontournable de l’été, les spectacles débuteront à 22 heures, beau temps mauvais temps.

• 27 juin : Hommage aux Boy et Girl Bands

• 4 juillet : Japon : Le plus grand spectacle HANABI et leurs musiques de films

• 7 juillet : Italie : Medley Chansons Italiennes

• 10 juillet : Autriche : Conçu au paradis

• 14 juillet : Mexique : Fête des émotions

• 20 juillet : Canada : Voyage épique

• 27 juillet : France : Crépusculaire

• 1er août : La Finale des Étoiles Loto-Québec : Hommage à Coldplay

Pour une expérience éblouissante, rendez-vous directement à La Ronde. Des places assises donnant sur le lac des Dauphins vous offrent la meilleure vue du spectacle avec tous les reflets lumineux projetés sur l’eau. La musique, quant à elle, est parfaitement synchronisée avec les feux d’artifice, ce qui vous plongera dans une ambiance magique.

Nouveautés et autres événements

DinoParc

C’est un nouveau monde peuplé d’immenses dinosaures articulés qui prennent vie dans un univers surdimensionné. Plus de 15 spécimens pouvant atteindre jusqu’à 15 mètres prennent place dans une forêt où fleurs, plantes et insectes sont gigantesques. Un nouvel univers où tout est disproportionné et qui émerveillera les enfants.

LaGare–StationBurgers

Laissez-vous inspirer par les galettes de bœuf AAA, les accompagnements savoureux et 20 options de garnitures pour concevoir le burger de vos rêves. Profitez de l’ambiance feutrée de la toute nouvelle salle à manger climatisée et chauffée pour vous délecter de votre repas en bonne compagnie.

Affogato–CaféetBarlaitier

Le nouveau café et bar laitier Affogato est l’endroit tout désigné pour accompagner tous les moments de votre journée au parc. Vous pourrez commencer votre journée avec un délicieux café spécialisé et une des délicieuses viennoiseries cuites sur place. Profitez d’une pause du soleil pour vous rafraîchir avec une grande sélection de gelatos et de limo-thés.

ChezDino

Votre restaurant préféré a lui aussi été envahi par des Dinosaures. Plusieurs options de repas thématiques sont disponibles pour les explorateurs (petits et grands). Laissez-vous convaincre par la poutine Volcanozor ou le Burger T-Rex pour vous donner le courage d’affronter ces créatures gigantesques

SaveursExtrêmes

Du 12 au 28 juillet, venez tester vos papilles gustatives avec le festival Saveurs Extrêmes. Passez de l’épicé au suret, finissant par le sucré dans tous ses excès. Des défis gourmands prendront également place pour l’occasion.

BroueetBouffe

Tous les week-ends de septembre, dégustez une variété de créations culinaires uniques mettant en vedette des produits de saison. Au menu : forfaits dégustation, camions de rue, animation et musique.

LeFestivaldelaFrayeuretlaFêtedesCitrouilles

Ces deux événements feront leur retour en octobre, transformant La Ronde sous le thème d’Halloween tout le mois. Dès 17 h, des avertissements signaleront le passage de la Fête des Citrouilles à une soirée d’épouvante. Ce festival est recommandé pour les enfants de 12 ans et plus, les monstres restant à l’extérieur du Pays de Ribambelle. 6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | Les billets d’un jour et passeports sont en vente sur https://www.laronde.com. Réservez vos places pour assister à l’International des feux Loto-Québec dans les gradins ! Restez informés des nombreuses offres d’accès disponibles tout au long de la saison. Les détenteurs de passeports reçoivent également des récompenses mensuelles, améliorant encore plus leur expérience sur le site.

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La fierté Acadie Love 2024, sous le thème TOUSTES

Le Rendez-vous de la fierté Acadie Love qui célèbre la diversité avec toute une série d’activités culturelles colorées comprenant un volet éducatif est de retour, du 11 au 14 juillet, à Caraquet au Nouveau-Brunswick.

Le cri d’appel cette année est Toustes, le nouveau mot inclusif combinant les deux formes existantes « tous » (masculin) et « toutes » (féminin). Par son utilisation Acadie Love désire rendre le langage plus neutre et inclure les personnes de genres non binaires ou celles qui ne s'identifient pas à un genre spécifique, sans privilégier un genre sur l'autre!

La mobilisation des membres des communautés 2ELGBTQIA+et de la population alliée depuis leurs débuts en 2017, a permis à l’équipe locale d’Acadie Love d’organiser des ateliers, des conférences et des activités culturelles qui ont eu du succès auprès d’un large public. Ces activités portent sur des questions sur la lutte contre les thérapies de conversion, l’accès aux soins de santé pour les personnes transgenres, la possibilité pour les personnes ainées de vivre leur identité en résidence, la vie familiale des familles homoparentales, et bien d’autres sujets qui se retrouvent sur leur page Facebook.

La programmation détaillée de 2024 n’est pas encore complètement dévoilée, mais on sait déjà que Mathieu Dufour — aka MATH DUFF pour ses 240K abonné.e.s d’Instagram — sera de passage pour la première fois au Nouveau-Brunswick dans le cadre du Rendez-vous de la fierté Acadie Love!

Billets en vente sur le site Web de la Billetterie Accès : https://billetterieacces.tuxedobillet.com/main/math-duff

Durant les Rendez-vous de la fierté Acadie Love, il sera possible d’admirer les œuvres de François Gaudet à la Galerie Constellation Bleue - Bernard Jean. L’expo RÉvangéline Trail, présentée à Baie-Sainte-Marie, est profondément ancrée «dans l’héritage acadien et le tragique héritage de la déportation, explique l’artiste. «Chaque autoportrait est façonné avec humilité, accueillant les influences externes et les forces de la nature pour les façonner physiquement. Ces éléments, au-delà de mon contrôle, jouent un rôle vital dans l'évolution continue de l'œuvre, incarnant une métaphore de survie et d'identité. »

Gardez l'œil ouvert pour découvrir la fabuleuse programmation de l'édition 2024 et toutes ses merveilles à ne pas manquer ! 6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | Le Rendez-vous de la fierté Acadie Love, du 11 au 14 juillet 2024 à Caraquet, Nouveau-Brunswick https://acadielove.ca / https://www.facebook.com/acadielove

GUIDE ARC-EN-CIEL | EXPÉRIENCES
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Mathieu Dufour

Newsmakers Arts & Icones

Atif Siddiqi blazes trail as Tranie Tronic

Tranie Tronic is the stage name of Montreal multi-disciplinary artist Atif Siddiqi who has blazed a trail for nonbinary performers for more than 30 years.

Siddiqi grew up in Pakistan and Bangladesh before studying fashion design in Los Angeles and fine arts in Montreal where in the 1990s Siddiqi immersed themself in Montreal’s burgeoning and cutting-edge music and queer scenes.

Their work revolves around gender identity, justice, personal transformation and metamorphosis, and includes the long-form experimental documentary M! Mom, Madonna and Me, as well as audio recordings of Amethyst’s Universe and Tranie Tronic’s new orchestral electro pop album Transgression and its lead single “Love The Police” which were inspired by the night Siddiqi was drugged, robbed and assaulted at their Montreal residence by a man they met online in March 2018.

We recently sat down for a candid Q&A which has been edited for length and clarity.

WhatwasitlikegrowingupasanonbinaryteenagerinKarachi,Pakistan,andthen inDhaka,Bangladesh?

ATIF SIDDIQI : I left Pakistan in 1981 at age 11 to live in Dhaka for three-and-a-half years because my Dad was a defense attaché at the Embassy of Pakistan, a decade after the 1971 Bangladesh War of Independence. I lived there from the ages of 11 to 15, and it was there that I came into my sexual awakening and realization about my sexual orientation. But I stayed closeted like teenagers did at that time. I only came out in Los Angeles when I turned 18.

That was in 1988. How did that happen?

ATIF SIDDIQI : I had school friends who also lived in the same condo complex. Thanks to one of the girls, I came out because she had a crush on me and I had to tell her, and she told everybody. Then I came out to my mom and in 1992 I came out to my dad.

Whatwasthereactionofyourparents?

ATIF SIDDIQI : It took a lot of time for them to come around.

Somenewsstorieshavemistakenyoufortrans. ATIF SIDDIQI : I am nonbinary. I’ve always been nonbinary. But back in the 80s and 90s, I labeled myself as androgynous because these new terms did not exist. We only had the option of being gay or transsexual which was the term people used for anybody wanting to transition. We didn’t have all this other vocabulary invented in the 21st century. I go by he, she, they – anything goes. But call me they in this interview.

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CRÉDIT PHOTO : WILLIAM SMITH
Atif Siddiqi

YoufamouslydressedasafemaleforaphotoshootinKarachiin1992.

ATIF SIDDIQI : Back then Pakistan was still pretty closeted, not what it is today. I did this queer-positive photo shoot with a very well-known hairstylist and designer who is still very supportive of the LGBTQ community. The public reaction to the media coverage was scandalous. People from all over the country wanted to know who I was and threatened the hairstylist and designer. It was pretty crazy.

WhenyoumovedtoMontrealin1993,howdidyoudealwithracismwithinthequeer community.

ATIF SIDDIQI : I didn’t date anyone. Those were celibate years. I felt rejected. When I was desired, it was the older man, young boy kind of thing. I was exotified. And I took it personally, like I did in Los Angeles where the culture was “straight-acting gay white male seeking gay white male, no fats, no femmes.”

TranieTronicmadeherdebutinthesummerof2004atDivers/Cité,Montreal’soriginal Pridefestival.Howdidyoucomeupwithyourstagename?

ATIF SIDDIQI : I was dating this guy who was into racing cars and a tronic transmission – or tronic tranny – is a car part. Back then we used to call anybody who was transgender tranny as well. That’s the term people used and I thought it was a great play on words to change the spelling and call myself Tranie Tronic. I called my debut album Transmission. Some trans people that didn’t like it, but otherwise people have been fine. Tranie Tronic debuted at Divers/Cité where I performed on the electroclash Sex Garage stage. It was fun. I think we had a sense of community and being part of a larger music scene.

Despitethiscommunity,yourprofessionalopportunitieswerestilllimited.

ATIF SIDDIQI : I quickly learnt that I wasn’t going to have mainstream success as an artist. I was put in that box of South Asian queer artists. My possibilities were to perform in gay clubs or in South Asian festivals. Which is why I went from performing live to making videos which moved my work internationally.

Youhavealwaysfeltoutsideofdragculturebutwerefeaturedina2018episodeoftheCBC seriesCanada’saDrag.

ATIF SIDDIQI : I told them I was not a drag queen but they were like, “No, no, we love that. We want to have you part of the series anyway!” So I said okay.

Youcontinuetocreateimportantwork.Whatwastheinspirationbehindyournewalbum Transgression?

ATIF SIDDIQI : My father died in 2016 and two years later I was assaulted by a guy I met online. It was a huge trauma for me, I needed to express myself, and so I wrote this album.

Theassaultdirectlyinspiredyoursingle“LoveThePolice.”Hastherebeenanyresolution toyourdossier?

ATIF SIDDIQI : None. The police did the minimum they had to do for this case. But I have moved on. I was in the studio yesterday working on a dance song. It is therapeutic to get on the dancefloor and release one’s anger and frustration.

Youareanonbinarypioneer.Howdoyoufeelaboutbeingcalledalivinglegend?

ATIF SIDDIQI : I’ll take it!

You’veearnedit.

ATIF SIDDIQI : And I’m not done. I’m working on a short documentary for Montreal’s Image+Nation queer film festival and I have potential live performances coming up in the fall. I’m looking forward to performing in front of a live audience again.6

INFOS | The Transgression album by Tranie Tronic is now available. https://www.tranietronic.com.

RICHARD BURNETT richard@bugsburnett.com
CRÉDIT PHOTO : WILLIAM SMITH

Quoi faire festival

Pour les 18 ans de Fierté Montréal : une programmation riche et audacieuse

Le Festival Fierté Montréal célèbre son 18 e anniversaire du 1 er au 11 août prochain avec une programmation majeure et plus audacieuse que jamais. Afin de vous aider à tirer le meilleur de cette édition inédite, le directeur, programmation et développement artistique du festival, Chris Ngabonziza, propose un tour d’horizon de l’offre extérieure gratuite de ce véritable foisonnement artistique.

« Nous avons entrepris énormément de choses pour la programmation de notre 18e anniversaire, notamment l’ajout d’un troisième site au cœur du Quartier des spectacles, lance d’entrée de jeu Chris Ngabonziza. Nous voulions bonifier le premier week-end du festival tout en trouvant une façon de revenir vers la ville et de se rapprocher du Village. On espère que les communautés vont apprécier cette disposition! »

Pôle urbain : diversité au cœur du Quartier des spectacles

Pour la toute première fois, Festival Fierté Montréal brillera au cœur du centre-ville. Épicentre de la vie culturelle montréalaise, le Quartier des spectacles accueillera des artistes queer de la relève et des communautés racisées à l’esplanade Tranquille au coin des rue SainteCatherine et Clark.

Pour Chris Ngabonziza, représenter toute la pluralité des communautés demeure l’objectif du point de vue de la programmation : « Le défi est toujours de faire rayonner toutes les

communautés, et à ce niveau, la programmation de cette année est extrêmement diversifiée, avec un peu de tout pour tout le monde. Il y en a même pour nos alliés, donc on est très fiers! »

Mission accomplie puisque l’esplanade Tranquille mettra en lumière la panoplie de cultures qui compose les communautés queer. La culture asiatique sera à l’avant-plan le 1er août dans le cadre d’une performance artistique en hommage aux arts martiaux. Celle-ci sera suivie d’Afro drag, mettant en vedette des artistes drags afro-descendantes. Le 2 août, ce sera au tour des cultures latine et sud-asiatique de prendre d’assaut le Quartier des spectacles lors des spectacles Pikete et Bloc Bollywood. Lucky Love et Marilyne Léonard enflammeront la scène Loto-Québec le samedi 3 août alors que les femmes de la diversité sexuelle et de genre seront à l’honneur le 4 août pour clôturer le week-end sous le signe de la danse avec FeminiX. En effet, le premier week-end de la Fierté se terminera avec un T-Dance pour la première fois cette année, avec aux platines nulles autres que les DJs Mistress Barbara, Kris Tin et Lady McCoy.

Le chef d’orchestre de la programmation explique que cette idée est venue de la communauté elle-même et que le nouvel événement ramène le T-Dance à ses origines: « cette nouvelle formule pour FeminiX nous a été suggérée par les femmes de la communauté, nous avons donc choisi de terminer le premier week-end avec un gros party. Il ne faut pas oublier que les femmes ont joué un grand rôle dans l’émergence des T-Dance, l’événement est donc une façon pour elles de se le réapproprier. »

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Pôle Village : des nouveautés pour le cœur de la Fierté Activité phare de Fierté Montréal, le Défilé se terminera dans le Village cette année encore, sous le thème À nous l’arc-en-ciel, le dimanche 11 août. De leur côté, les journées communautaires, d’une envergure encore plus importante, se tiendront les 9 et 10 août. Nouveauté, le Village sera le théâtre d’une programmation artistique déambulatoire durant toute la durée du festival. Chaque jour de 16 h à 20 h, il sera donc possible de voir des numéros de cirque, de danse ou encore d’opéra mobile vous divertir sur la rue Sainte-Catherine. Les Jardins Gamelin seront aussi aux couleurs de la Fierté du 1er au 11 août grâce à une programmation queer en collaboration avec le Partenariat du Quartier des spectacles.

Pôle olympique : la démesure des grands événements

Dès le 8 août, l’Esplanade du Parc olympique accueillera sur la Scène TD les grands spectacles gratuits qui font accourir chaque année des milliers de festivaliers. ImmiX ouvre le bal avec des artistes de renom dont Marjo, Mitsou, Elisapie, Sarahmée et Pierre Kwenders qui partageront la scène avec des artistes de la relève. Aux yeux de Chris Ngabonziza, ce spectacle devenu un incontournable propose une rencontre artistique unique à Fierté Montréal : « La genèse de ce show était d’en faire une histoire québécoise typiquement montréalaise! Des artistes connus et établis, qui sont de grands alliés de nos communautés, partagent la scène avec la relève queer. Cette rencontre serait absolument impossible dans un autre monde que Fierté Montréal et ça suscite beaucoup d’enthousiasme! »

Nouveauté cette année, une fusion majestueuse entre les deux plus grands shows de drag de Fierté Montréal, MajestiX et Drag Superstars, sur une même scène, le vendredi 9 août. Drag Superstar étant déjà reconnu comme le plus grand rassemblement de drags en Amérique du Nord, la nouvelle fusion donnera lieu au plus grand spectacle de drags jamais présenté. MajestiX, animé par Barbada, mettra en scène la royauté des drags locales et sera suivi par D rag Superstars , animé par Rita Baga , qui réunira un éventail d’artistes des différentes franchises de RuPaul’s Drag Race. En plus de proposer pour la première fois un spectacle à deux animatrices, la soirée a été déplacée au vendredi afin notamment de permettre aux visiteurs de l’extérieur de Montréal d’y assister. Le directeur de la programmation de Fierté Montréal est extrêmement emballé à l’idée de cette nouvelle formule : « Ce sera une grosse, grosse fête de l’art de la drag! Le dernier numéro de Barbada sera le premier numéro de Rita Baga, créant une réelle fusion entre les deux spectacles! »

Le 10 août, la Scène TD s’illumine avec l’incontournable Mundo Disko, sous la direction artistique du légendaire montréalais Christian Pronovost, mettant en scène les stars de renommée internationale Crystal Waters et France Joli. « Mundo Disko est devenu un classique de Fierté Montréal, donc on fait ça en grand cette année, partage Chris Ngabonziza. Ce sera le gros événement du samedi, donc on fera en sorte que ça résonne! »

Comme Fierté Montréal ne serait pas Fierté Montréal s ans une clôture sur des notes de musique dance, le toujours très attendu Méga T-Dance fera vibrer les milliers de festivaliers le dimanche 11 août. Élément nouveau cette année, les DJs feront danser les mélomanes jusqu’à la toute fin de la soirée. La plus grande piste de danse en ville mettra d’abord en vedette deux favoris de la scène locale, les DJs Diskommander et Ian Jackman DJ Mohammad (Texas) et Kitty Amor (Londres) s’empareront ensuite des platines pour terminer le festival sur un grand wow. 6

STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com

INFOS | Fierté Montréal, présenté par Groupe Banque TD en collaboration avec Loto-Québec, se tiendra du 1er au 11 août 2024. Pour tous les détails à propos de la programmation, on peut visiter le fiertemontreal.com

DES SOIRÉES THÉMATIQUES POUR TOUS LES GOÛTS

En plus de la pléiade de concerts et d’activités extérieures gratuites, Fierté Montréal propose une multitude de spectacles en salle et d’événements thématiques qui en offrira de toutes les couleurs aux communautés 2SLGBTQIA+ et à leurs alliés. Survol de quelques-uns des événements à mettre à l’agenda entre le 1er et le 11 août prochain. Place des Arts

1eraoût-LumièredesNations: La soirée d’ouverture du festival mettra en lumière les cultures autochtones. Co-produite par le Cercle Indigiqueer et Fierté Montréal, elle présentera une myriade d'artistes autochtones et bispirituels qui prendront d'assaut la Cinquième Salle de la Place des Arts pour une expérience inoubliable.

5et6août–Ciseaux: Succès critique et public lors de sa création en 2022, cette pièce de théâtre documentaire festive et décomplexée par (et avec) Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau ravive la mémoire lesbienne et sera présentée à la Cinquième Salle.

Le Club Soda 1eraoût–Supernature: Le collectif Supernature accueille sa plus grande battle de Whacking.Waacking de l'année. Né dans les années 70 dans les clubs queer, noirs et latinos de Los Angeles, le Whacking. Waacking est une danse flamboyante et extravagante qui puise ses origines dans le funk, le disco et la house. Rendez-vous pour une explosion d'énergie contagieuse avec DJs et performances qui rythmeront la soirée du début à la fin.

2août–Laylit: Après une année exceptionnelle de soirées partout en Amérique du Nord, Laylit est de retour à Montréal pour l'un de ses plus grands événements. Au menu : une nuit absolument électrique mettant en vedette DJs, danseurs et drag queens d’ici et d’ailleurs, mais tous issus de la communauté arabe/SWANA.

3août–Fantasme: Une soirée d'euphorie sensuelle et de plaisirs saphiques mettant en vedette Lust Cove, Sweet Like Honey et Blush.

Quoi faire festival

Le National

2août–Desgagsetdespaillettes: Une soirée d'humour queer animée par la tordante Mona de Grenoble accompagnée d’une troupe flamboyante d'artistes prêts à vous divertir au rythme de leurs gags débordants de paillettes. Se succéderont notamment sur scène : S am Cyr, Tranna Wintour, Coco Belliveau, Anne-Sarah Charbonneau, Saad Fennich, Charlie Morin, Maxime-Ève Gagnon, Jessica Chartrand et Justine Philie.

Société des Arts Technologiques

3août–Pleasuredome: Homopop, Fierté Montréal et la SAT vous donnent rendezvous dans la Satosphère pour une décadente odyssée disco et house avec les DJs Tommy Hart et West End Gays. Ne ratez pas le premier passage à Montréal de Tommy Hart, prince des nuits de Mexico. Prestations par Aizysse Baga, Mirage, Komodo et Extra. Code vestimentaire : corps brûlants (mesh, cuir, sports, lycra, peau).

9août–Unikorn: Plongez dans l'univers flamboyant et audacieux de la scène queer montréalaise mettant en vedette les prochaines légendes internationales THELIMITDOESNOTEXIST (Brooklyn) et Gia Woods (Los Angeles). UNIKORN promet une expérience électrisante mêlant rave, concert et spectacle de drag, inspiré de la culture club kid.

10août–AngesetDémonsBearPlayground: Une soirée envoûtante en partenariat avec BEAR-IT. Le Dôme de la Satosphère se transformera en un monde mystique où anges et démons se rencontrent dans une ambiance électrisante. Aux platines : les DJs Massimo PARAMOUR (Londres) et TRND (Montréal). Que vous préfériez la lumière ou l'obscurité, exprimez-vous en vous parant de vos plus belles tenues d'anges ou de démons.

Le Belmont

10août–MPU: MPU booste le queerness au max pour son édition LOUD & PROUD. Une soirée haute en couleur avec une distribution all stars et des prestations à couper le souffle incluant Venus (Canada’s Drag Race 4), Black Peppa (Drag Race UK 4) Kiki Coe, Sami Landri et notre hôte légendaire: Barbada. Les DJs Frantastik, Jeffany et PØPTRT vous gâteront avec les hymnes queer les plus dansants!

Le Monastère

2,3,9et10août–CabaretdelaFierté: Dans un lieu singulier avec son atmosphère électrisante, entrez en communion avec les artistes et découvrez le cirque montréalais à l’état pur. Plongez au cœur de la créativité et du génie de dix artistes de nos communautés de Montréal et d’ailleurs. Une célébration haute en couleur, en musique et en performances spectaculaires. 6

STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com

INFOS | Fierté Montréal se tiendra du 1er au 11 août 2024. Pour tous les détails à propos de la programmation, on peut visiter le fiertemontreal.com

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Michel Robidas L'infatigable créateur

Pendant de nombreuses années, il a créé des costumes extravagants pour la télé et la scène. Il a habillé les plus grandes personnalités dont Diane Dufresne et Julie Snyder. Aujourd’hui, il accepte de se mettre à nu et de parler de lui. Portrait de Michel Robidas, un créateur pas comme les autres.

Attablé à la foire alimentaire de la Place Versailles, il me raconte toutes ces années à créer des costumes avant de s’arrêter et de résumer son parcours ainsi : « Quand je travaille, je suis encore le p’tit gars qui veut bricoler. C'est fou comme je suis pas loin de ce p’tit gars-là! »

À 73 ans, Michel Robidas n’a pas fini de nous impressionner. Ses créations pour Julie Snyder et Diane Dufresne font l’objet d’expositions cet été et cet automne. Il sera aussi styliste pour le spectacle Beau Dommage symphonique, mis en scène par Michel Poirier. « Je pense que je vais arrêter quand je vais être malade ou trop fatigué ». Michel Robidas: l’infatigable créateur!

L’enfant

Déjà enfant, il adorait le bricolage. Il aimait créer des poupées pour les sœurs de ses amis, m’avoue-t-il. Il se rappelle du temps qu’il passait, avec sa mère, à magasiner tissus et patrons. « Quand j'étais petit, je m'asseyais à côté d'elle quand elle cousait. je la regardais faire. J'aimais cette idée de voir quelque chose de plat qui se transforme en trois dimensions, qui bouge, qui vit. C'était de la magie à mes yeux ! J'ai appris ça de ma mère, de bien travailler », me dit-il en me montrant une photo récente de lui et sa mère, maintenant âgée de 95 ans.

L'aîné d’une famille de cinq enfants se rappelle des célébrations de l’Halloween dans le quartier de son enfance, Rosemont: « J’aimais pas ça passer l’Halloween. Je préférais décorer chez moi et donner des bonbons. Et t’avais intérêt à avoir un beau costume si tu voulais que je te donne des bonbons! » s’exclame-t-il en riant.

À l’école ? « J'étais bon dans tout ce que j'aimais mais poche… dans tout ce que j’haïssais! Ça faisait des bulletins très moyens. » Amoureux de littérature, des arts, de géographie et d’histoire, Michel détestait les mathématiques et la science. « Mon père était un gars de sport et j’avais moins d'affinités avec lui » se souvient-il. J'étais beaucoup plus près de ma mère parce qu'on avait des intérêts communs, comme la littérature. »

C’est à l’âge de 18 ans que Michel annonce à ses parents qu’il désire aller étudier en couture. L’orienteur scolaire le décourage. Mais voilà qu’après une année de cégep en sciences et lettres, Michel décroche et s’inscrit… en couture. « Je voulais être Yves Saint Laurent. » C’est le début de sa vie professionnelle.

Vie amoureuse

Alors qu’il commence son premier emploi dans une compagnie de vêtements pour enfants à Dorion, il se fait montrer la porte de la maison familiale. La raison? Sa mère avait découvert des lettres d’amour dans son bureau. « Elle était fâchée. Elle m'a dit: “Tu vas devoir quitter la maison” ». Et de qui provenait ces lettres? De son amoureux qu’il avait rencontré à Montréal: Douglas Léopold . « C'était avant qu'il soit connu, qu’il se fasse appeler Coco Léopold. Il était beaucoup plus jeune. Il était vice-recteur du département de musique à l'Université McGill. »

Michel ne s’en cache pas, à cette époque, il avait des chums, des blondes. C’était dans l’air du temps! « Je suis de la génération faites l'amour, pas la guerre. » La chanson qui illustre bien ça, c’est celle de Jean-Pierre Ferland: Swingnez votre compagnie. Michel chantonne: Les hommes aux hommes, les femmes aux femmes. Les hommes aux deux, les femmes aux trois. Quand j’dirai go,mélangez-vous et puis swingnez votre compagnie.

En 1973, il se marie avec son amoureuse du moment. Sa mère lui demande le matin des noces: « Pourquoi tu te maries? », connaissant le passé de son fils. Michel ne regrette pas sa décision. De cette union, naîtront deux filles. Aujourd’hui, Michel est fier de dire qu’il est grandpapa de cinq petits-enfants.En 1980, le couple se divorce. Aujourd’hui, il est en couple

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: RENÉ ANGÉLIL, JULIE SNYDER, CÉLINE DION ET MICHEL ROBIDAS PHOTOS : MICHEL ROBIDAS
PHOTOS

depuis plus d’un an avec son amoureux, Danny. C’est d’ailleurs en voyant une photo du couple sur Facebook que l’idée m’est venue d’approcher Michel pour lui proposer cette entrevue. Question de faire un retour sur sa vie personnelle et professionnelle.

Habiller les stars

« Ce qu’on entendait vers la fin des années 80, c’est que c’était un signe de réussite pour un chanteur ou une chanteuse au Québec d'avoir été habillé par Michel Robidas » avouet-il sans fausse modestie.

Michel fait ses débuts comme habilleur et ensuite assistant puis finalement dessinateur à Radio-Canada, de 1974 à 1996. Il travaille sur différentes séries (Duplessis, Laurier, Montréal P.Q.), sur des variétés musicales (avec Diane Dufresne, Céline Dion et bien d’autres) et aussi pour les revues de fin d’année, les fameux Bye! Bye!

« Mon métier a pu combiner mes trois passions: la littérature, les arts visuels et la mode. Faire des costumes, c’est un mélange de tout ça! Parce qu' au départ, tu travailles sur des textes qui t'inspirent. Ensuite, tu dessines les maquettes des costumes, ce sont comme des tableaux. Finalement, tu fais le vêtement. Cette partie, c'est le métier de la mode pour moi », explique-t-il avec autant de passion qu’il avait à se remémorer les moments passés à côté de sa mère qui cousait.

En 1996, les coupures budgétaires à Radio-Canada l'incitent à quitter son poste : « J'avais 46 ans, et là, tout ce qu'on m’offrait à Radio-Canada, c'était d'habiller des lecteurs de nouvelles pour les 20 prochaines années. »

Julie Snyder

En 1997, il retrouve Julie Snyder à l’émission Le Point J (TVA), animatrice pour qui il avait créé plusieurs costumes alors qu’elle animait L’enfer c’est nous autres (Radio-Canada). « T’as beau avoir des idées, ça prend des gens qui vont les mettre en valeur ». Julie est une de ces muses.

D’ailleurs, une exposition de la collaboration entre Michel et Julie se tient au Centre d’art DianeDufresne à Repentigny jusqu’au 29 septembre 2024. « Il y a un certain temps, Julie m'a donné un coup de fil, car elle voulait se débarrasser des costumes qu’elle avait encore. Et presque au même moment, la directrice du Centre d'art Diane-Dufresne me demandait si j’aimerais faire une exposition sur le thème des costumes de Julie. »

Au moment de l’entrevue, Michel travaillait à mettre la touche finale à l’exposition Michel Robidas pour Julie Snyder – 30 ans de costumes fous se veut ludique, drôle et créative.

Replonger dans ses anciennes créations comporte une part de surprise: « Je l'avais habillée comme un feu de la Saint-Jean à L’enfer c’est nous autres. Julie portait une robe de feu et de bûches. Quand j’ai revu le costume, je me suis dit, que ca faisait … Jeanne d'Arc au bûcher. Mais au moment de la création, personne n'a jamais pensé à ça. » Cette robe lui a même inspiré un atelier qu’il animera durant l’exposition: comment restaurer un costume. Attendez-vous à recréer des bûches en feu!

Diane Dufresne

En parallèle de cette exposition, le créateur collabore à une autre expo qui plonge dans la carrière de Diane Dufresne, la grande dame de la musique et de la scène qui célébrera du même coup son 80e anniversaire en 2024: Diane Dufresne : L’exposition immersive Aujourd’hui, hier et pour toujours.

La première fois qu’il travaille avec la diva québécoise, c’est pour l'émission musicale Follement vôtre, diffusée en 1986. Par la suite, de nombreux projets ont réuni les deux artistes. « On a vécu une fusion ensemble, un amour professionnel. Je l'étonnais, elle m'étonnait. On a vraiment eu des années de folie ensemble! »

L’exposition commencera le 13 septembre à l’Arsenal, à Montréal. Michel revisitera, entre autres, la robe théâtre qu’il avait créé pour le spectacle Top secret. La robe symphonique deviendra quant à elle un décor. Michel Robidas parle de cette exposition comme une expérience immersive à ne pas manquer qui soulignera les 65 ans de carrière de la diva.

La suite

L'infatigable designer avoue avoir ralenti son rythme de travail depuis qu’il a emménagé en 2011 dans sa maison sur le bord d’un lac à Saint-Gabriel-de-Brandon, dans Lanaudière. « J'ai diminué en partant de Montréal. C'était ça le but : ne plus faire de séries où je dois être sur un plateau tous les jours. Je voulais juste faire des trucs ponctuels, au théâtre et à la télévision parfois. »

Et c’est dans son coin de pays qu’il a découvert une grande et belle communauté artistique qui s’est développée autour de la galerie Yves Louis-Seize, à Saint-Gabriel. Le créateur a aussi développé une autre passion avec les années: la peinture. Le p’tit Michel bricoleur n’est pas loin encore une fois… « Ce que j'aime le plus de ma vie, c'est de toujours être dans des univers différents. Ça, j'adore ça! » 6

PATRICK BRUNETTE redaction@fugues.com

INFOS | Exposition « Michel Robidas pour Julie Snyder – 30 ans de costumes fous » Du 18 juin au 29 septembre 2024, le Centre d'art Diane-Dufresne, Repentigny

Diane Dufresne : L’exposition immersive Aujourd’hui, hier et pour toujours Du 13 septembre au 13 octobre 2024, l’Arsenal, Montréal

PHOTOS JULIE SNYDER ET MICHEL EN 1998, CRÉDIT PHOTO MICHEL ST-DENIS PHOTOS MICHEL
AMOUREUX
ET SON

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Le nouveau Queer Cinéma Club de Montréal

Le Cinéma Moderne était plein à craquer lors des premières séances du Queer Cinéma Club de Montréal, les 15 mai et 20 juin dernier, alors qu’étaient projetés TheHours et Cruising.Tous les mois, l’organisateur Jeremie Romain (soutenu par Image+Nation) présentera des classiques du cinéma LGBTQ+, des œuvres grand public et des films indépendants.

Commentas-tueul’idéed’organisercettesoiréemensuelle?

JEREMIE ROMAIN : Ça fait longtemps que je veux organiser un événement récurrent. J’ai participé aux débuts des soirées Mec Plus Ultra : j’étais DJ et je trouvais ça vraiment cool. Ensuite, je voulais lancer ma propre soirée, mais ça n’a jamais adonné. Un jour, j’ai arrêté de boire de l’alcool, alors je ne participais plus au nightlife. J’ai alors pensé faire quelque chose en lien avec ma passion pour le cinéma. Avant Noël, j’ai discuté avec un ami qui a lancé le Queer Cinema Club de Toronto, il y a deux ans. Je lui ai expliqué que je voulais reproduire le concept, mais changer de nom.

Qu’a-t-ilrépondu?

JEREMIE ROMAIN : Qu’il souhaitait depuis longtemps faire une filiale à Montréal et à Vancouver. Il suggérait que je fasse ma propre affaire, sans participer à la programmation. Et de conserver le nom si j’en avais envie. J’ai alors contacté le Cinéma Moderne, un petit cinéma sur Saint-Laurent que j’aime beaucoup. Leur programmation était déjà très diverse. Ils ont trouvé ça très cool. Je leur ai montré une programmation potentielle et on est parti de là.

À quoi ressemblent les soirées ?

JEREMIE ROMAIN : Idéalement, je veux accompagner la projection du film avec une introduction ou une période de questions/réponses avec des artistes, mais je n’ai pas réussi à avoir d’extras pour la première. J’ai harcelé le manager de Nicole Kidman pour avoir une vidéo d’introduction de trois minutes dans laquelle elle souhaiterait la bienvenue à la projection et expliquerait ce que veut dire le film pour elle, comme c’est souvent le cas à Toronto. Un jour, on pourrait aussi ajouter une performance durant la soirée ou la projection d’un court métrage dont le thème est lié au film.

Çat’afaitquoidesentirl’engouementpourlasoirée?

JEREMIE ROMAIN : La première séance a été sold out en moins de 24 heures et la deuxième

s’est remplie assez vite aussi ! Les gens me contactaient en DM sur Instagram pour me remercier ou pour s’impliquer. Plein de gens me disaient qu’on avait besoin de ça. Je ne m’attendais pas du tout à recevoir cette belle énergie. Dans la vie, je suis quelqu’un d’un peu négatif et pas sûr de moi-même, donc chaque fois que je fais quelque chose qui fonctionne, ça me surprend un peu.

Envisages-tudéjàd’organisertasoiréedansuneplusgrandesalle?

JEREMIE ROMAIN : Je suis super reconnaissant que le Cinéma Moderne ait embarqué. La direction ne charge pas pour louer la salle. C’est vraiment une collaboration. Je me sentirais mal d’aller ailleurs. En ce moment, on fait deux séances le même soir. Peut-être qu’on pourrait faire plus de séances.

Commentchoisis-tulesfilms?

JEREMIE ROMAIN : Je veux montrer mes coups de cœur parmi les classiques de films LGBTQ+ ou des classiques aimés par la communauté, sans qu’il y ait toujours un personnage queer. J’ai commencé avec de gros titres pour que les gens embarquent rapidement, mais vers la fin de l’année je veux présenter une œuvre plus obscure des années 1960. Je vais également choisir un film queer thématique pour Halloween. Et montrer des films qui ont été des premières, comme la première fois qu’on a vu un personnage lesbien au cinéma.

Tusemblesvouloircréerplusqu’unesimplesoiréedeprojection.

JEREMIE ROMAIN : Oui, en plus de permettre aux gens de faire des découvertes cinématographiques, je veux que les gens se rencontrent, parlent de cinéma, deviennent ami.e.s et que, si les gens reviennent mois après mois, tout le monde dans la salle se connaisse par son nom.

Quelssonttesplusgrandscoupsdecœurqueersdetouslestemps?

JEREMIE ROMAIN : C.R.A.Z.Y. (2005), How to Survive a Plague (2012), Paris Is Burning (1990), The Rocky Horror Picture Show (1975), Victim (1961), sans oublier 120 Battements par minute (2017), And the Band Played On (1993), Dog Day Afternoon (1975), The Hours (2002), Maurice (1987).6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | https://www.instagram.com/qccmtl/

88 | FUGUES.COM PHOTO : FOURNIE PAR JEREMIE ROMAIN

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Interview With the Vampire, saison 2 : plaisirs de la chair et catacombes !

À l’automne 2022, AMC frappait fort en offrant une relecture à la fois sanguinolente, intelligente, sexuellement débridée et mordante (le jeu de mots est intentionnel) des deux premiers titres de la Chroniquedesvampires d’Anne Rice. Les attentes étaient donc très grandes pour la suite et le défi est remporté haut la main !

La première saison d’Interview With the Vampire se terminait alors que Lestat (Sam Reid) affrontait un funeste destin et que Louis (Jacob Anderson) et Claudia (Delainey Hayles dans la saison 2) fuyaient vers l’Europe afin de découvrir leur semblable et de briser l’isolement auquel les confinait une relation toxique autour de leur créateur. Les personnages se trouvent ici plongés au sein d’une Europe qui émerge lentement de la Seconde Guerre mondiale, au cœur d’une réalité qui s’avèrera pour eux à la fois cruelle et enivrante !

En effet, l’univers sophistiqué auquel Lestat les avait habitués ne trouve pas vraiment son équivalent outre-Atlantique, à l’exception du Théâtre des Vampires où, en plein cœur de Paris, réalité et fiction s’entrelacent. Les spectateurs et spectatrices, avides de sensations fortes, ne se doutent pas que l’on se joue d’eux et que le billet de spectacle pourrait les conduire à occuper un rôle surprenant, celui de plat principal. À l’instar de la saison précédente, l’action se décline en plusieurs périodes temporelles : 1) le présent où le journaliste Daniel Molloy (Eric Bogosian) interview Louis (Jacob Anderson) et Armand (Assad Zaman) ; 2) le passé où Louis et Claudia explorent la société vampirique européenne de l’après-guerre ; 3) le passé reculé d’Armand et de Lestat, à travers un 18e siècle où la société vampirique émerge progressivement de l’ombre. Même si Lestat n’est techniquement plus le protagoniste de la saison, cette construction illustre avec éloquence que, même absent, il demeure le pivot central des actions et des pensées de plusieurs. Ses apparitions se révèlent d’ailleurs toujours un plaisir incommensurable en raison de sa flamboyance, de ses réparties cinglantes et de son imprévisibilité extrême. Alors que les vampires du 18e siècle se terrent au fond de cryptes lugubres, Lestat s’épanouit et prospère sur la scène des théâtres où il multiplie farces et galipettes et séduit à qui mieux mieux. Il entraîne ainsi une révolution chez ses congénères d’outre-tombe, qui réalisent qu’ils ne sont pas la progéniture maudite de Satan qui doit demeurer cachée. Lestat amène des idées nouvelles puisqu’il se fout littéralement des questions de morale et de théologie pour simplement embrasser le plaisir d’être : il propose ainsi un concept de « fierté vampirique », qui flirte allègrement avec le pendant moderne de fierté gaie et ne fait qu’accentuer les liens de la série avec les réalités LGBTQ.

Il multiplie également sa présence dans les scènes d’après-guerre puisque même si Louis est convaincu de sa mort, il demeure assailli de visions où ce dernier le nargue : mais quelle est la cause de ces apparitions ? Le fruit de son esprit tourmenté par la culpabilité, un lien télépathique puissant qui le lierait à son créateur miraculeusement toujours en vie ou un peu des deux ?

De son côté, Claudia voit en cette communauté de vampires la possibilité de se dissocier du corps de préadolescente dont elle est prisonnière depuis des dizaines d’années. Ses rêves se briseront rapidement alors qu’elle se voit condamnée à incarner une fillette sur scène. Il faut d’ailleurs souligner une très ingénieuse utilisation des technologies audiovisuelles de lanterna magica pour recréer les effets visuels impressionnants de l’époque. Assad Zaman livre quant à lui une performance spectaculaire dans le rôle d’Armand, alors que son personnage révèle un passé tragique tout en alternant entre despotisme et romantisme. Il semble également bien cacher ses cartes dans un double jeu aux intentions troubles, mais quelles sont-elles exactement ? Qui cherche-t-il à protéger : Louis ou lui-même ?

Le journaliste Daniel Molloy se révèle toujours aussi rafraîchissant, alors qu’il ponctue les entrevues de remarques sardoniques, n’hésitant pas à ramener les pendules à l’heure et à déconstruire la tendance qu’ont Louis et Armand à embellir le passé. Il se fait ainsi un malin plaisir à leur rappeler qu’au-delà du vernis dont ils cherchent à se parer, ils demeurent des bêtes sanguinaires. Par ailleurs, qu’est-ce que ce projet de « grande conversion » qui est murmuré dans l’ombre ? Cette seconde saison demeure tout aussi spectaculaire et bouleversante que la première et chaque nouvel épisode est donc attendu avec trépidation. Sa conclusion amènera-t-elle le retour de Lestat ? La chronologie des romans ne peut qu’orienter dans cette direction sans qu’on puisse cependant déterminer quelle forme celle-ci prendra. Demeure cependant le plaisir indéniable de savourer une œuvre télévisuelle hors pair !

Petite rupture d’immersion francophone

Comme la saison 2 se déroule majoritairement en France, on pouvait craindre que le problème, déjà présent dans la précédente, s’en trouve décuplé. De fait, si ce n’était de la présence de sous-titres anglais, certains passages en français demeureraient parfois incompréhensibles, avec une exception notable pour Assad Zaman et Roxane Duran. La prononciation des autres acteurs, qu’ils soient principaux ou secondaires, entraîne bien souvent une rupture d’immersion, ne serait-ce qu’en raison d’un accent à couper au couteau.

90 | FUGUES.COM

Ce n’est pas catastrophique et certains m’accuseront de chipoter, mais il n’en demeure pas moins qu’on décroche à chaque fois du récit pour tenter de décoder ce qui s’est dit. Il s’agit donc manifestement d’un cas où, paradoxalement, le doublage français ne peut que bonifier l’écoute. À ce sujet, il faut noter que pour une raison inexplicable, la version française de la saison 1 n’est toujours pas disponible au Québec sur des plateformes de diffusion en ligne. Elle est cependant présente sur le DVD ou le Blu-Ray vendu en Amérique. 6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les huit épisodes de la saison 2 d’Interview With the Vampire sont disponibles sur AMC et à l’achat sur diverses plateformes. https://www.youtube.com/watch?v=4wT4QihIavo

VIGIL, SAISON 2 : DUO DE CHOC EN VF !

QUEER PAR NATURE :

QUAND LE NATUREL VIENT AU GALOP !

Au printemps dernier, la seconde saison de cette excellente série a pris d’assaut les ondes avec son redoutable duo d’inspectrices des forces policières écossaises confrontées à un complot impliquant l’armée britannique et des drones meurtriers. C’est maintenant l’occasion de la savourer dans la langue de Molière !

Amy Silva (Suranne Jones) et Kirsten (Rose Leslie) sont partenaires tant sur le plan professionnel qu’amoureux et la seconde est même enceinte jusqu’aux yeux. La petite routine du couple est brutalement interrompue alors qu’une démonstration de drones armés se solde par une sanglante hécatombe. Mais qui a pris le contrôle du drone et pour quelles raisons les meurtres ont-ils été commis ? S’agit-il d’une attaque terroriste visant à saborder les relations entre le Royaume-Uni et le Wudyan, ce pays fictif du Moyen-Orient pour qui l’arme est développée ? Les deux femmes se lancent dans une enquête haletante entre l’Écosse et le Wudyan où un groupe terroriste tente de renverser le pouvoir en place. Évidemment, l’omerta généralisée des forces armées ne fait que compliquer une enquête déjà bien alambiquée. Amy se retrouve par ailleurs plongée au cœur d’un pays dont la feuille de route en matière des droits de la personne est tout sauf honorable, en particulier au regard des communautés LGBTQ. L’enquête révélera ainsi au grand jour de nombreux secrets et amours interdites, dont une histoire passionnelle entre deux soldats. Bien que moins anxiogène que la première saison, ce nouvel opus manie avec efficacité un arsenal de tensions, de révélations inattendues et d’enjeux interpersonnels. 6

bmingo@videotron.ca

INFOS | Les six épisodes de la saison 2 de Vigil sont disponibles, en français, sur Illico. https://www.youtube.com/watch?v=gZ9RiLyak1o Vigil, saison 2 (bande-annonce anglaise)

Mouflons d’Amérique et pingouins gais, lions et flamants roses bisexuels, primates pansexuels, poissons-clowns qui changent de sexe et champignons multigenres ne sont que quelques-unes des nombreuses espèces présentées au cœur de ce fascinant documentaire sur la diversité de la sexualité animale.

Traduction de Queer Planet, cette production originale de la chaîne américaine Peacock présente des images rarement ou encore jamais vues au petit écran : l’intimité et la sexualité queer des animaux. En effet, au-delà de l’acte sexuel, le documentaire porte également son regard sur la tendresse, les caresses, la vie de couple et l’homoparentalité de ces derniers. Des scientifiques et experts de renom prennent la parole et présentent les diverses espèces afin de bien en comprendre les comportements. C’est ainsi que l’on apprend que chez les lions, les mâles se déplacent en coalition, formant ainsi une cellule de protection et d’affection. Vous n’aviez sans doute jamais vu un trouple de lions en pleine action et le documentaire ne nous en cache rien. Même chose du côté des girafes mâles, où le necking consiste en des coups de tête qui, bien que violents en apparence, constituent les préliminaires d’une relation sexuelle. Chez les girafes, le quart des accouplements se fait d’ailleurs entre représentants de sexe masculin. Chez les macaques femelles du japon, l’intimité est la clé des relations sociales, notamment au cœur des sources d’eau chaude où elles se massent langoureusement, et si elles ont le choix entre une relation sexuelle avec un mâle ou une femelle, c’est bien souvent la seconde qui l’emporte.

Chez les hippocampes, on est en couple pour la vie et c’est le mâle qui accouche. Chez les hyènes, les femelles sont plus massives que les mâles et sont dotées d’un clitoris surdimensionné qui sert à la fois pour uriner, copuler et accoucher. Il ne s’agit ici que de quelques exemples puisque des relations homosexuelles sont observées chez plus de 1 500 espèces et ce nombre ne fait qu’augmenter. Chez les manchots empereurs, 23 % des couples sont homosexuels : ces derniers forment une cellule familiale stable qui élève les œufs abandonnés par leurs congénères. Pourquoi ne parle-t-on jamais de cette réalité alors qu’elle est si abondante ? Simplement parce que les documentaristes, certains scientifiques, les réseaux de télévision ou les censeurs se refusent à choquer les « chastes » yeux et oreilles du public en présentant des images qui vont à l’encontre du discours dominant autour d’une règle hétéronormative absolue. Bref, que l’homosexualité n’est en fait que le fruit de sociétés humaines décadentes et donc, tout sauf naturelle : on ne peut donc la retrouver dans le monde animal ! Il s’agit cependant de comportements documentés depuis très longtemps et qui peuvent enfin faire une sortie bien méritée du placard scientifique. 6 BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Le documentaire Queer par nature est présenté dans un doublage français d’une très grande qualité sur Crave. https://www.youtube.com/watch?v=GikfSszcBHE

Quoi faire musique

Full House

Juillet à Montréal est synonyme de festivals et de dancefloor en plein air un peu partout. C’est aussi synonyme de rendez-vous ensoleillés en plein air entre ami.e.s. Que vous vous rendiez au Camping Plein Bois ou à la plage d’Oka, voici quelques chansons à mettre en arrière-plan pour animer vos journées. Comme suggéré par le nom de la chronique, je vous liste trois nouveautés et deux succès à réentendre pour compléter votre FULL HOUSE. Bon mois de juillet n’oubliez pas votre écran solaire !

Trois sorties récentes à découvrir

RitaBaga–C’esttoi

Ceux et celles qui connaissent notre chère Rita personnellement savent à quel point elle aime la musique house. Pas étonnant, donc, qu’elle ait lancé un tout premier extrait radiophonique électro-pop à l’occasion de la dernière Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Intitulée C’est toi, la chanson est un hymne dansant à la différence, à la réalisation de ses rêves et à l’acceptation de soi. Écrit par Rita et composé en collaboration avec Laurence Nerbonne, l’extrait propose une musique

LA GÉANTE

Le théâtre musical sur la 1 re  icône queer québécoise

Avant Michel Tremblay, Clémence Desrochers, André Brassard, Marie-Claire Blais, Michel Marc Bouchard, Jean-Paul Daoust et plusieurs autres figures légendaires issues de la diversité sexuelle, il y a eu Rose Ouellette. Un petit bout de femme capable de soulever des montagnes, de faire rire les foules et de marquer l’histoire, tout en aimant une femme en secret. C’est tout ça et bien plus qui sera raconté dans LaGéante (dès le 11 juillet à Joliette), le théâtre musical écrit par Geneviève Beaudet, avec une mise en scène par Jade Bruneau, qui jouera également l’amoureuse de Rose, Gertrude, longtemps tenue dans l’ombre.

Aulieud’adapterunecomédiemusicalenéesurBroadwayoudansleWestEnd,vousosez unefoisencorecréeruneœuvreoriginale.Pourquoi?

JADE BRUNEAU : Au Québec, on a tendance à se diminuer en se comparant avec l’international ou en regardant les productions sur Broadway. On fait beaucoup d’adaptations de shows qui viennent d’ailleurs. C’est super, mais en ce moment, plus que jamais, avec les enjeux de financement du milieu culturel, il y a un travail à faire pour revaloriser la place de la culture locale. Il ne faut pas sous-estimer la capacité de la langue québécoise à susciter le grandiose, même sans d’immenses moyens pour créer les décors.

Quelleestlachargedetravaild’unecréation?

JADE BRUNEAU : Le travail s’est échelonné sur deux ans, à partir du moment où Geneviève a eu son idée de génie jusqu’à la première. C’est probablement un record ! On relève le défi grâce à une profonde amitié et une collaboration qui traversent le temps, avec un vocabulaire commun et des sensibilités similaires, parce que si on se compare à Broadway, un show comme Hamilton s’est écrit sur 10 ans !

GENEVIÈVE BEAUDET : C’est un énorme défi de partir de rien. Au départ, j’ai réfléchi aux personnages et à comment on allait raconter l’histoire. Rapidement, Jade, Simon FréchetteDaoust et la gang du Théâtre de l’Œil ouvert ont embarqué dans le projet en lisant les textes, en donnant leurs commentaires et leurs idées. Puis, la compositrice s’est jointe au projet. Ensuite, les autres membres de l’équipe de conception ont suivi, avant de lancer les répétitions.

Geneviève,qu’est-cequit’inspiraitparticulièrementchezRoseOuellette?

GENEVIÈVE BEAUDET : Comme on voulait mettre de l’avant une femme québécoise, après avoir écrit sur La Corriveau, j’aurais pu piger dans n’importe quelle année entre la Conquête et aujourd’hui. Un jour, je me suis mise à lire sur Rose Ouellette et j’ai eu une illumination ! Elle a été la première femme à diriger deux théâtres institutionnels en Amérique du Nord, une des premières à populariser l’art de l’improvisation, des décennies avant la LNI, et elle a eu une histoire d’amour secrète, qui était néanmoins acceptée par le milieu artistique. Tout ça après avoir grandi dans le Faubourg à m’lasse dans une famille pauvre, avec énormément de frères et sœurs qui sont mort.e.s en bas âge. Elle a quitté l’école assez jeune pour travailler à la factory. Selon moi, elle représente bien l’histoire de nos ancêtres canadiens francophones.

Àl’annonceduspectacle,plusieurspersonnesontapprisquelaPouneavaitétéencouple avecunefemme.

JADE BRUNEAU : C’est important de préciser que nous ne l’avons pas sortie du placard. Dans les années 1990, Yves P. Pelletier a fait un formidable documentaire sur son histoire, dans lequel sa petite-fille Kathleen Verdon a dévoilé au public que sa grand-mère était homosexuelle. Aujourd’hui, plusieurs personnes pensent que la discrimination des LGBTQ+ n’est plus un enjeu, mais ça existe encore. Évidemment, pour nous, c’était important d’en

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électro-pop énergique aux influences qui vous ramènent au cœur des années 80 et 90. Lancée sous l’étiquette de la maison de disques de Maxime Landry, la chanson envoûtante a tous les ingrédients pour être le ver d’oreille de l’été dans le Village.

FredEverything–Love,Care,Kindness&Hope

Le 24 mai dernier, le DJ montréalais Fred Everything lançait son tout dernier album, Love, Care, Kindness & Hope, un opus électronique aux sonorités résolument jazz. Difficile de dire quelle chanson nous plaît le plus, mais on a un gros faible pour Never et Moonrise, qui s’écouteront parfaitement en se prélassant tout l’après-midi sur le bord de la piscine. Pour ajouter à cette excellente nouvelle, Defected Records a annoncé en mai que le DJ québécois ferait partie des artistes qui prendront part à son événement spécial du 6 juillet prochain au Piknic Electronik. En plus de Fred Everything , on comptera parmi les têtes d’affiche présentes à cette édition spéciale les DJ MK, Noizu, Juliette Mendoza et See Me Not.

KygoetHayla–WithoutYou

Alors que vous pensiez que l’été ne pouvait pas être plus hot, Kygo et Hayla ont sorti une nouvelle collaboration le 31 mai dernier, un véritable hymne estival. La chanteuse récemment devenue célèbre grâce à sa performance captivante sur Where You Are, de John Summit, apporte la chaleur de sa voix à ce nouvel ajout au répertoire de Kygo. La nouvelle chanson du virtuose de la musique dance pourrait bien devenir une favorite de votre playlist cet été. La nouvelle piste tombe à point puisque Kygo sera de passage au Centre Bell le 20 septembre prochain, c’est donc le temps de vous mettre dans l’ambiance avant le jour J !

Deux succès à réécouter LaurenceNerbonne–Ondanseencore Après avoir dominé les palmarès radio avec son premier single Rainbow suivi du succès Cowgirl, un duo country rap avec Mitsou, Laurence Nerbonne a lancé en mars son plus récent album, Le ciel est beau, regarde les nuages. L’album pop aux rythmes festifs et ensoleillés est le quatrième opus de l’auteure-compositrice, réalisatrice et beatmaker québécoise. Parmi les 11 nouvelles chansons, on compte On danse encore, une pièce légère et entraînante aux sonorités électroniques comme on les aime. Les fans de l’artiste multidisciplinaire pourront la voir un peu partout au Québec cet été, dont à Gatineau et à Brossard.

FISHERetAatig-TakeItOff

Il y a un an, le DJ et producteur primé aux Grammys FISHER, dévoilait son nouveau simple Take It Off avec Aatig, un air d’été parfait qui vous oblige à… tout enlever. Combinant une basse chargée de funk, des synthés enlevants et la voix accrocheuse d’Aatig sur un groove profond et palpitant, la chanson est instantanément addictive. Ce n’est pas une surprise de la part du DJ australien, qui nous a offert des tubes à succès comme le remake de World Hold On (Bob Sinclar) et la récente Somebody, un remix parfaitement réalisé de la pièce de Gotye. 6 STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com

parler. En plus, la conjointe de Rose, Gertrude, a été dans l’ombre, car on parlait d’elle comme la secrétaire. Pourtant, elle a tenu la main à Rose Ouellette à chaque étape de son ascension. Sans elle, Rose n’aurait pas eu la même vie. Elles étaient comme René et Céline. On voulait donc revaloriser son legs.

Quelleestlatramenarrativeduspectacle?

GENEVIÈVE BEAUDET : Je raconte son enfance, son adolescence et les débuts de sa vie d’adulte assez rapidement. Ensuite, on suit la trentaine d’années durant lesquelles elle a été directrice du Théâtre Cartier et du Théâtre National. Le spectacle se concentre sur ces années-là, donc bien peu sur la Rose Ouellette que je connaissais : celle très âgée qui participait à des sketchs de Bye Bye. Ce n’est pas non plus un show biographique. Je me suis inspirée de faits réels et de son autobiographie, mais je me suis laissé une belle liberté dans la création de certains personnages.

PourquoiavoirchoisiGabrielleFontainepourinterpréterRose?

JADE BRUNEAU : Sa petitesse, sa rousseur et son physique lui donnent un casting impeccable pour le personnage. Gabrielle est un rayon de soleil qui n’a pas besoin d’inventer la légèreté de Rose Ouellette. Elle possède aussi ce petit côté poétique qui appartient à un autre monde. Je voulais que la distribution incarne la poésie du spectacle et la signature musicale qui n’est pas du tout dans l’imitation de Olivier Guimond, Rose Ouellette ou Juliette Petrie, même si on les parsème comme des épices partout dans le spectacle.

Quelleestvotrepositionfaceàlalégitimitédesinterprètesqueersounonqueerspour jouerdespersonnagesLGBTQ+?

JADE BRUNEAU : C’est une question délicate. Tu es le premier qui me la pose. Je suis contente. Merci ! On a épluché le bottin de l’UDA avec beaucoup d’ouverture. Pour faire du théâtre musical, l’interprète qui peut jouer, chanter et danser est déjà complexe à trouver. Ajoutons à cela les enjeux de casting physique. Si on avait pu avoir une Gabrielle Fontaine queer, on l’aurait sûrement choisie. Au sein de la distribution, il y a plusieurs personnes qui sont queers dans différents rôles, même si ce ne sont pas ceux de Rose Ouellette ni de Gigi. C’était surtout

important pour nous de valider qu’on présentait quelque chose de juste et que ce soit porté par des gens qui comprennent l’importance du message.  6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | LA GÉANTE — Théatre musical original du 11 juillet au 10 août 2024 au Centre culturel Desjardins de Joliette du 15 au 24 août à l’Espace culturel Le Carré 150 de Victoriaville https://www.lageante.ca

Geneviève et Jade Rose et Gertrude

Un nouveau chef à la tête de l’Orchestre de la francophonie

L’Orchestre de la francophonie et son cofondateur, Jean-Philippe Tremblay, viennent d’annoncer le retour de Simon Rivard à la direction de l’ensemble pour la saison 2024. Pour le jeune chef, qui avait eu l’occasion de diriger la formation en 2017, c’est un retour significatif : « C’est un immense honneur pour moi de prendre le flambeau de l’Orchestre de la francophonie cet été, affirme Simon Rivard. En tant qu’ancien participant et ami de longue date de cette organisation, j’ai un attachement profond à ses valeurs et à sa mission. »

Après 22 saisons à la direction de l’Orchestre de la francophonie, Jean-Philippe Tremblay souhaite désormais explorer de nouvelles avenues. Il poursuivra cependant sa collaboration à titre d’administrateur au sein du conseil d’administration, en plus d’appuyer la direction pour assurer une transition harmonieuse et planifier la croissance de l’organisation qu’il a cofondée.

Un chef qui monte Simon Rivard compte parmi les chefs d’orchestre les plus recherchés sur la scène musicale canadienne, comme en témoigne sa nomination récente en tant que directeur musical de l’Edmonton Opera. La saison prochaine, le chef dirigera de nouveau l’Orchestre symphonique de Montréal et l’Orchestre symphonique de Québec, en plus de faire ses débuts au Toronto Summer Music Festival et à l’Opéra de Montréal, dans La bohème de Puccini. Au Edmonton Opera, il présentera Die Fledermaus de Strauss, Bluebeard’s Castle de Bartók et Aquarius: Songs of the Stars. Il se réjouit également de collaborer avec The Happenstancers, un ensemble de chambre établi à Toronto, dans le cadre de projets allant de la musique baroque à la musique moderne expérimentale. De 2018 à 2022, Simon Rivard a occupé le poste de chef en résidence de l’Orchestre symphonique de Toronto, où il a été mentoré par le directeur musical Gustavo Gimeno et le chef lauréat Sir Andrew Davis. Depuis 2019, il fait partie d’Equilibrium Young Artists, un programme de mentorat pour musiciens en début de carrière chapeauté par la soprano et cheffe d’orchestre canadienne Barbara Hannigan. Né à Montréal, Simon Rivard a fait des études en violon auprès d’Anne Robert et en direction d’orchestre auprès de Raffi Armenian, au Conservatoire de musique de Montréal. Il détient une maîtrise en direction d’orchestre de l’Université McGill sous la tutelle d’Alexis Hauser et de Guillaume Bourgogne.

À propos de la saison 2024

S’appuyant sur sa mission pédagogique d’excellence, l’Orchestre de la francophonie propose un répertoire qui met en valeur la virtuosité de ses jeunes musiciennes et musiciens. Cette année, 55 instrumentistes âgés de 18 à 30 ans provenant de 11 pays (Canada, États-Unis, Mexique, Venezuela, Suisse, Hongrie, Cuba, Italie, Colombie, Guatemala, Chine) formeront

l’orchestre et enchanteront le public à la Maison symphonique et à la salle Pierre-Mercure, à Montréal. Mathieu Gaudet agira comme chef associé. Au cours de la saison 2024, l’Orchestre de la francophonie interprétera en ordre chronologique les neuf symphonies de Beethoven (1770-1827) lors de cinq concerts consécutifs. Les mélomanes auront également la chance d’entendre le ou la lauréat.e du concours jeune soliste de l’Orchestre de la francophonie interpréter le Concerto pour violon en ré majeur, op. 61 de Beethoven. Les Ouvertures Coriolan et Egmont du compositeur, deux magnifiques Ouvertures, la no 2 en mi bémol majeur, op. 24 et la no 1 en mi mineur, op. 23 de la compositrice française Louise Farrenc (1804-1875), ainsi que Fragments du compositeur québécois Charles Roy Dubuc sont de la programmation. Enfin, en partenariat avec la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), deux œuvres de compositeur.rices du programme Création – Bourse SMCQ de composition orchestrale seront également interprétées lors des concerts.

Concert 1 – 24 juillet à 19 h 30, salle Pierre-Mercure, Montréal. Au programme : Ludwig van Beethoven, Ouverture Coriolan en ut mineur; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 1 en ut majeur, op. 21; Ludwig van Beethoven, Concerto pour violon en ré majeur, op. 61.

Concert 2 – 25 juillet à 19 h 30, salle Pierre-Mercure, Montréal. Au programme : Louise Farrenc, Ouverture no 1 en mi mineur, op. 23; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 2 en ré majeur, op. 36; Œuvre d’un participant du programme compositeurs; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 3 « Héroïque » en mi bémol majeur, op. 55.

Concert 3 – 26 juillet à 19 h 30, salle Pierre-Mercure, Montréal. Au programme : Louise Farrenc, Ouverture no 2 en mi bémol majeur, op. 24; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 4 en si bémol majeur, op. 60; Œuvre d’un participant du programme compositeurs; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 5 en ut mineur, op. 67

Concert 4 – 27 juillet, à 19 h 30, salle Pierre-Mercure, Montréal. Au programme : Ludwig van Beethoven, Ouverture Egmont en fa mineur, op. 84; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 6 « Pastorale » en fa majeur, op. 68; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 7 en la majeur, op. 92

Concert 5 – 28 juillet à 14 h 30, Maison symphonique, Montréal. Au programme : Charles Roy Dubuc, Fragments; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 8 en fa majeur, op. 93; Ludwig van Beethoven, Symphonie no 9 « Chorale » en ré mineur, op. 125 6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

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ROSES ET CHAMPAGNE (TOME 1 DE 4)

Le froid de Moscou transperce les fourrures les plus épaisses et, malheureusement, Jeong Iwon semble fort mal équipé pour y faire face. Non seulement son manteau est trop léger, mais il est empêtré dans un procès dans lequel il ne sait plus où donner de la tête pour sauver son client. C’est littéralement un combat à la David contre Goliath et, alors qu’il croit tout perdu, le jeune avocat trouve un allié inattendu en la personne de César Alexandrovitch Sergueïev. Le seul hic est que ce dernier est le fils du plus grand oligarque de la mafia russe. Bref, pour affronter la mafia, il doit pactiser avec celle-ci. Mais, se demande Jeong, pourquoi César accepte-t-il même de considérer une telle alliance ? La réponse ne se fait pas attendre puisque l’avocat est tombé dans l’œil du géant blond qui est prêt à tout pour le séduire, même aux coups les plus bas. Le fait que, malgré son attirance évidente, Jeong se refuse à succomber à ses avances ne fait d’ailleurs qu’exacerber l’intérêt de celui-ci à monnayer la moindre information contre un baiser et, pourquoi pas, un peu plus. Malgré les apparences, le récit navigue dans les eaux des comédies romantiques des années 60 à la Rock Hudson et Doris Day, où chacun des protagonistes joue à un jeu du chat et de la souris. La question est cependant de savoir qui est le chat et qui est la souris et lequel des deux hommes succombera aux charmes ou aux traquenards de l’autre. Écrit par Zig et dessiné par Ttung Gae, Roses et champage se positionne dans la plus pure tradition des BL (Boy’s Love) coréens auxquels les éditions Delcourt consacrent une place de choix au cœur de leur toute nouvelle collection KBL. La publication des quatre tomes de la série s’étalera au cours des prochains mois au sein d’une édition française de très grande qualité, que ce soit sur le plan de la traduction que de la facture d’impression.6 BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | ROSES ET CHAMPAGNE (TOME 1 DE 4) / RÉCIT DE ZIG & DESSINS DE TTUNG GAE. PARIS : DELCOURT, 2024, 241 P. (COLLECTION KBL)

ATTRAPE-MOI SI TU PEUX

Trois récits de la bédéiste Takuan où, chacun à leur manière, des couples d’hommes font face à la difficulté de faire confiance à l’autre et de complètement s’abandonner, physiquement et émotionnellement. Dans le récit titre, Manabu accumule les rencontres d’un soir puisqu’il ne peut envisager l’engagement, du moins est-ce ce qu’il croit jusqu’à ce qu’il croise le très magnétique Hanji. Alors qu’il pense lui infliger le même silence radio postcoïtal qu’aux autres, quelle n’est pas sa surprise de le retrouver sur son chemin. Ce qu’il ignore, c’est que sa baise d’un soir est un policier et que celui-ci n’entend pas se laisser semer si facilement. Dans « Loin des yeux », Jun'ichi et Yûtarô sont amis depuis la petite enfance : ils ne se sont cependant jamais résolus à admettre la nature de leurs sentiments respectifs par peur du rejet. Il ne suffit cependant pas d’un seul aveu pour que les digues soient brisées, mais ultimement, tout se règlera à travers un jeu de roche-papier-ciseau. Dans « Une relation au poil », Akio refuse de se dénuder après six mois de fréquentation. Après un délicieux souper au curry cuisiné avec amour, son partenaire en a donc plus qu’assez et décide de faire toute la lumière sur les causes de cette timidité maladive : un manque de libido ? Akio ne voit-il en lui qu’un ami ? Est-il affligé d’une difformité ? Le titre nous donne un indice sur les motifs de cette réticence. Le coup de crayon de Takuan tranche radicalement avec la morphologie masculine qui est souvent l’apanage des BL (Boy’s love), soit des corps d’éphèbe. Ici, rien de tel puisque la bédéiste met plutôt en scène des corps musclés et poilus et ne verse pas dans un romantisme outrancier. Tout au contraire, l’ardeur des relations sexuelles est toujours franche et explicite, ce qui ne fait qu’accentuer le contraste entre l’abandon des corps et la retenue des émotions.6 BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | ATTRAPE-MOI SI TU PEUX / TAKUAN. RANCON : ÉDITONS ATAKA, 2023, 184 P.

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BENOIT MIGNEAULT

bmingo@videotron.ca

L’UNIVERS JEUNE ADULTE DE NINE GORMAN & MARIE ALHINHO

Véritable phénomène littéraire en France, la carrière de Nine Gorman a également le vent dans les voiles au Québec, notamment en raison d’une série jeunesse qui aborde de front les réalités LGBTQ sans sombrer dans le rose-bonbon trop souvent associé au genre. Du 11 au 18 mai dernier, l’autrice était présente au Québec afin de faire la promotion du dernier-né d’une série de romans pour ados se déroulant à La Nouvelle-Orléans.

Le premier titre, La nuit où les étoiles se sont éteintes, publié en 2021, met en scène Finn, un jeune homme qui tente d’oublier sa misère à travers les combats clandestins, la drogue et l’alcool. Amené à fréquenter une nouvelle école secondaire, il se lie d’amitié avec Nate, Kurt, Jaeger, ainsi que Keena, une jeune fille qui n’a pas la langue dans sa poche. On s’en doute, le passé de Finn cache de terribles secrets, mais il est également déchiré par des sentiments inattendus qu’il développe pour Nate et qui viennent éveiller des douleurs anciennes.

Le second opus, Le jour où le soleil ne s’est pas levé se déroule dans la même ligne du temps que le titre précédent, mais suit le personnage de Nate qui fait face au harcèlement de plusieurs des élèves de l’école. Pour ajouter à son malheur, son père est d’un naturel conservateur et tente d’ignorer que son fils souhaite étudier en art dramatique : lui annoncer qu’il est attiré par les garçons est donc d’autant plus impensable. Nate s’astreint à demeurer le plus discret possible, mais cette stratégie sera difficile à maintenir après l’arrivée de Finn,

qui, bien qu’encore plus paumé, lui semble auréolé d’un irrésistible mystère. La suite peut sembler prévisible, voire presque télégraphiée, mais la force de Nine Gorman et de la co-autrice Marie Alhinho est justement de savoir contrer les clichés propres au genre et de présenter un récit qui sait demeurer à la fois engageant et surprenant. À l’encontre des adolescents Ivory Neige que l’on retrouve habituellement dans la littérature jeunesse, leurs personnages traversent des épreuves réellement douloureuses qui semblent presque insurmontables. Leur sexualité est également tangible, de même que leur consommation d’alcool et de drogues récréatives. Loin d’être l’idéal bien sage trop souvent dépeint, il est facile de croire en la réalité de leurs actions et des sentiments qui les habitent.

Paru en janvier 2024, Ces prières que je fais dans le noir plonge de son côté dans la réalité de Jaeger qui semblait jusqu’alors très privilégiée. Son futur, dont les moindres éléments étaient planifiés par des parents ultrareligieux, lui échappe alors que son père disparaît inexplicablement et que sa mère échappe à une tentative de suicide. C’est l’effondrement progressif de tous ses points de repère et, malgré la présence rassurante de ses amis, chaque jour semble amener un nouveau lot de trahisons et de remises en question. À l’image de plusieurs autres autrices naviguant dans des romans aux thèmes queers — Violette Banks, pour les sagas familiales et Alessandra Hazzard, pour l’homoérotisme — les deux autrices présentent un univers où chaque nouveau volume navigue sur les eaux des précédents, permettant ainsi d’explorer un personnage précis et de développer un univers encore plus riche. Le procédé relève de la haute voltige puisqu’il peut facilement être redondant, mais il est ici accompli de main de maître, chaque nouvel opus se révélant tout aussi passionnant que le précédent.

On peut d’ailleurs se demander comment le personnage de Keena sera abordé dans une éventuelle suite : son comportement est à ce point toxique, à la limite du harcèlement physique et psychologique, qu’il ne peut sans doute que cacher un profond traumatisme ou annoncer une remise en question déchirante. Mais seul l’avenir nous le dira ! Vous l’aurez par ailleurs compris, comme l’ont déjà souligné de nombreux lecteurs et lectrices, ces romans s’inscrivent au diapason de toute la gamme des émotions : du rire le plus franc aux grands sanglots !6

INFOS | NINE GORMAN & MARIE ALHINHO

LA NUIT OÙ LES ÉTOILES SE SONT ÉTEINTES. PARIS : ALBIN MICHEL, 2021, 495 P. LE JOUR OÙ LE SOLEIL NE S’EST PLUS LEVÉ. PARIS : ALBIN MICHEL, 2022, 526 P. CES PRIÈRES QUE JE FAIS DANS LE NOIR. PARIS : ALBIN MICHEL, 2024, 618 P.

UN ASSISTANT DE RÊVE (TOME 1 DE 3)

Ses finances étant plus que serrées, Jeong-Oh répond à une petite annonce intrigante : un travail d’aide-chaman à temps partiel. Sans doute un hurluberlu, se dit-il, qui se complait à vivre dans un univers de licornes, mais une job qui s’annonce facile ! La réalité s’avèrera cependant beaucoup plus ardue et il devra bientôt s’y investir corps et âme. En effet, à sa grande surprise, la petite annonce n’est pas le fruit d’un délire, mais décrit au contraire très bien la nature du travail. Yibeom exerce effectivement la profession de chaman et pénètre dans les rêves de ses clients afin d’y éliminer les cauchemars récurrents qui empoisonnent leur existence.

Pendant la transe, le chaman a évidemment besoin d’être protégé et soutenu par un assistant : le travail de Jeong-Oh consiste donc à s’occuper de l’enveloppe corporelle de son patron alors qu’il chasse les esprits malins. Le nouvel assistant découvre cependant qu’il est doté d’un talent inattendu et que l’incantation de pénétration astrale l’entraîne également dans l’esprit des rêveurs. Malgré ses réticences initiales, Yibeom accepte d’être aidé dans ses enquêtes, d’autant plus que Jeong-Oh est le seul à pouvoir l’aider à éliminer un effet secondaire particulièrement agaçant des transes : une libido poussée au maximum qu’aucune séance de masturbation ne parvient à résorber. D’abord surpris, l’assistant réalise rapidement qu’il a trouvé le travail idéal puisqu’il combine ses deux passions : enquêter et baiser. On pourrait

craindre qu’au-delà de cette trouvaille scénaristique, l’histoire tourne rapidement en eau de boudin, mais comme chaque enquête porte sur des cauchemars aux enjeux différents, on se plaît rapidement à plonger dans les péripéties astrales. Par ailleurs, les efforts désespérés, mais vains de Yibeom pour résister à l’appel du corps de son assistant se révèlent fort amusants à suivre.

La série Un assistant de rêve se compose de trois tomes qui seront publiés au cours des prochains mois. Celle-ci est portée par KBL, la toute nouvelle collection des BL (Boy’s Love) coréens des éditions

Delcourt dont on ne peut, par ailleurs, que souligner la très belle facture.6

INFOS | UN ASSISTANT DE RÊVE (TOME 1 DE 3) / WHITE EARED. PARIS : DELCOURT, 2024, 370 P. (COLLECTION KBL)

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LA PROCHAINE FOIS QUE TU

MORDRAS LA POUSSIÈRE

Comédien et humoriste bien connu en France, Panayotis Pascot explore la relation complexe qu’il entretient avec la masculinité, que ce soit au regard de son père ou de son orientation sexuelle, dans un roman autobiographique qui tient tout autant du règlement de compte que de l’introspection.

Le récit s’amorce alors qu’il ressasse l’allusion de plus en plus fréquente de son père indiquant qu’il va bientôt passer l’arme à gauche. Devant l’urgence de cette mort annoncée, il se décide enfin à coucher sur papier toute la rancœur, la détresse et l’incompréhension accumulées au fil des ans.

En effet, l’héritage de son patriarche se concentre avant tout autour d’une vision corsetée de la masculinité : un homme, un vrai, ne s’embarrasse pas de beaux discours, ne pleure surtout pas, demeure imperturbable devant l’adversité et, bien évidemment, aime les femmes. Une vision hétéronormative extrême qui marque profondément le jeune Pascot et l’accompagne jusque dans la vingtaine : « Un des trucs qui me faisait bander avec les filles quand j’étais ado, c’était m’imaginer les présenter à mes parents. Ça faisait même partie intégrante de mon rituel de masturbation. »

La prochaine fois que tu mordras la poussière tient donc tout autant du deuil d’une figure paternelle que d’une conception passéiste de la masculinité dont il cherche à s’affranchir pour se retrouver et se réinventer. Pour la petite histoire, c’est lors d’un séjour à Montréal qu’il se résout enfin à assumer son désir du corps masculin.

Loin de se bercer d’illusions, il demeure bien conscient que ses années formatrices marqueront sans doute longuement sa conception de l’amour et des sentiments et qu’il lui sera difficile de s’en arracher : « J’ai peur d’être un assisté de la jouissance. De toujours avoir besoin d’aide pour que jaillisse l’émotion. La vie. Les violons dans les films, imaginer d’autres scènes pendant le sexe, le rouge à lèvres sur les filles, les muscles sur les mecs. Ai besoin d’un emballage, d’une petite assistance pour me lâcher. »

Un récit à fleur de peau, à la fois tendre et âpre. Il faut par ailleurs souligner que le spectacle solo d’humour de Panayotis Pascot, Presque, est disponible sur Netflix .6

INFOS | LA PROCHAINE FOIS QUE TU MORDRAS LA POUSSIÈRE / PANAYOTIS PASCOT. PARIS : STOCK, 2023, 233 P.

WAYWARD SON

Des magiciens dans une école qui combattent des puissances obscures, ça vous dit quelque chose ? La réponse n’est cependant pas ce que l’on pourrait croire puisque c’est l’autrice Rainbow Powell qui est à la barre et que, contrairement à J.K. Rowling (Harry Potter), celle-ci n’hésite pas à plonger de front dans les réalités queers.

Dans Carry on, premier opus de la série, Simon Snow fait face à une rentrée scolaire déprimante à l’école de magie de Wartford puisque sa petite amie l’a plaqué. Seule consolation : Baz, son insupportable colocataire ne donne plus signe de vie (ce qui devrait aller de soi puisqu’il est un vampire et donc, techniquement, à demi mort). À la suite d’innombrables péripéties, Simon, Baz et leurs amis sauvent le monde.

Le second titre, Wayward Son, s’ouvre peu de temps après la conclusion du premier, alors que Simon tente de s’acclimater à son statut de simple mortel et qu’il doit cacher qu’il est dorénavant doté d’une queue et des ailes d’un dragon (vous avez bien lu). Pour ne rien arranger, sa relation avec Baz semble être en péril. Son amie Pénélope propose alors de changer le mal de place et de quitter l’Angleterre pour s’embarquer dans un road trip en Amérique. Elle pourra ainsi visiter son copain de longue distance, Micah, et Simon et Baz pourront renouer avec Agatha. Qu’est-ce qui pourrait aller mal ? Tout, apparemment !

Cette nouvelle aventure est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les différents personnages, notamment Simon qui a le sentiment d’être diminué et inutile et Baz qui, bien que toujours aussi cynique, découvre de nouvelles facettes de son vampirisme et des sentiments qu’il nourrit pour Simon. Bien évidemment, le périple tourne éventuellement au cauchemar, alors que le groupe d’amis tombe sur un culte qui tente d’utiliser science et magie pour de funestes dessins.

Définitivement plus sombre que le premier opus, Wayward Son donne tout d’abord l’impression d’être une simple parenthèse avant le dernier volume de la trilogie. L’autrice fait cependant le choix judicieux d’explorer l’impact des récents traumas sur nos jeunes héros plutôt que de les balayer sous le tapis. Le roman ne se départit toutefois jamais de son humour et de son rythme et la relation entre Simon et Baz demeure toujours fascinante à explorer. Bien qu’ayant un rythme un peu plus lent au départ, l’action reprend de plus belle par la suite pour laisser l’auditoire sur une fin ouverte très intrigante, dont la conclusion sera révélée dans le troisième volume, Any Way The Wind Blows, dont la traduction française est attendue pour 2025.

Pour information, la forme anglaise des titres s’explique en raison du fait qu’ils réfèrent tous au titre ou aux paroles d’une chanson : « Carry on Wayward Son » du groupe rock Kansas et « Any Way The Wind Blow », extrait de la chanson « Bohemian Rhapsody » du groupe Queen.6

INFOS | WAYWARD SON / RAINBOW ROWELL. PARIS : PKJ, 2024, 426 P.

Aimé Chartier célèbre ses 80 ans au bar Le Cocktail

L’événement «Bonne fête Aimé Chartier», 60 ans de carrière et 80 ans de vie, aura lieu au bar Le Cocktail dans le Village, le 7 juillet, dès 18h. Le tout pour célébrer ce grand artiste et bâtisseur de la communauté LGBTQ+ qui a été tour à tour animateur, maître de cérémonie (MC), comédien, metteur en scène et j’en passe.

Bon, si vous avez 25 ans ou même 35 ans, c’est probable que vous ne connaissez pas A imé Chartier puisque celui-ci a animé les belles soirées de cabarets tels que L’Entre-Peau à Montréal et le Liberace à Québec.

«Lorsque j’ai fait l’École nationale de Théâtre, je ne pensais jamais me rendre aussi loin et durer aussi longtemps, nous avait dit Aimé Chartier dans une entrevue au Fugues (en 2019). Aujourd’hui, je regarde le chemin parcouru et je crois que c’est ma polyvalence qui fait que je travaille encore. Car j’ai fait du théâtre à Québec, au Trident, au Théâtre du Vieux-Québec où j’ai joué, entre autres, avec Marie Tifo et Rémi Girard , et [j’ai fait également] des théâtres d’été. J’ai produit des revues de Music-Hall, j’ai coordonné et animé des congrès. J’ai été maître de piste du Cirque International de la Ronde, etc. C’est Guilda qui m’a vu à Québec et qui m’a donné un contrat au Théâtre des Variétés où j’ai travaillé avec les plus grands : Gilles Latulippe, Manda Parent, La Poune et Jean-Louis Millette, pour ne nommer que ceux-là. […]»

À noter qu’Aimé Chartier a longtemps œuvré aussi comme coiffeur et habilleur au réseau

TVA. Bien sûr, il y aura plusieurs artistes invité.e.s pour cette occasion unique du 7 juillet prochain lors du Dimanche Show de Michel Dorion. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | Dimanche 7 juillet à 18h

Au bar Le Cockltail, 1669, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. Pour les billets : https://lepointdevente.com/billets/5i3240707001

LUMIÈRES SUR LA NUIT AVEC LE NOUVEAU FESTIVAL CTRL+ART

Le Village de Montréal s'apprête à vibrer sous un nouveau souffle culturel avec le lancement du Festival Ctrl+Alt, un micro-festival dédié au rayonnement de la culture nocturne underground et des scènes artistiques alternatives. Organisé par STUDIO ZX, cet événement se déroulera du 19 au 21 juillet 2024 et promet de transformer la toute nouvelle Place du Village en un espace de célébration, de découverte et d'inclusion. Ctrl+Alt est rendu possible grâce au soutien financier de l’arrondissement de Ville-Marie.

Sous la forme d’une série de spectacles et d’événements dansants, le festival présentera une programmation composée exclusivement d’artistes locaux, accessible gratuitement au grand public. Cette première édition offrira un aperçu vibrant et inclusif des réalités artistiques issues des communautés marginalisées, tout en créant un cadre sécuritaire pour l'exploration des diverses formes d’arts alternatifs issues de la culture nocturne. Une initiative pour l’inclusion et la diversité, sans compromis Le festival Ctrl+Alt vise à offrir des opportunités de visibilité aux artistes marginalisés.es. En rassemblant six organisations événementielles actives dans la scène culturelle du nightlife underground de Montréal, STUDIO ZX met en lumière la richesse et la diversité des scènes alternatives de la métropole. STUDIO ZX se consacre à servir une nouvelle génération d'artistes 2SLGBTQIA+, dont la vision et la passion sont incontestables mais sous-représentées. L'organisme offre une plateforme de création, de production et de diffusion en arts-vivants alternatifs, promouvant l'inclusion et la diversité en employant exclusivement des artistes et professionnels issus de communautés marginalisées. 6 LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com INFOS | https://www.instagram.com/ctrl_alt_fest

Vendredi 19 juillet 2024 20h-22h:Afrotonik

Leader dans la création d'événements célébrant la culture afro-descendante au Québec, Afrotonik propose une expérience culturelle immersive qui repousse les limites de la créativité.

Samedi 20 juillet 2024 16h-18h:ElleLui

Collectif dédié aux personnes lesbiennes, queers et/ou trans, ElleLui MTL renforce les liens communautaires par des événements culturels inclusifs et vibrants.

18h-20h:Hauterageous

Fondé par Mossy Mugler, ce collectif queer et trans offre des événements électrisants mettant en avant des artistes de musique électronique révolutionnaires et des talents locaux.

20h-22h:Discoño

Association à but non lucratif célébrant la diversité culturelle à travers la musique électronique et la danse, DISCOÑO crée des espaces inclusifs pour la communauté 2SLGBTQI+ LATINX & BIPOC.

Dimanche 21 juillet 2024 14h-16h:Blush

Produite par Voulez-Vous Productions, cette soirée immersive de burlesque et drag offre un environnement artistique sûr, mettant en vedette les talents de la scène montréalaise.

16h-18h:Unikorn

Fusion unique entre le cabaret et la scène rave, Unikorn célèbre la diversité et l'inclusion avec des événements collaboratifs en partenariat avec la Sala Rossa.

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Quoi faire clubbing
Aimé Chartier

Quoi faire levée de fonds

LE

CABARET OH LA ! LA !

De retour au profit de la Maison du Parc

En version automnale l’an dernier en raison du décès de la très dynamique directrice du développement de la Maison du Parc, Monique Drolet, cet événement des plus festifs revient à sa case « estivale » normale, soit le jeudi 27 juin prochain à 20 h, au Cabaret Mado. Et tenez-vous bien, car les fans de drags ne seront pas déçu.e.s. Ce « Cabaret Drag Queen Spécial » mettra en vedette les Tracy Trash, Manny Tuazon, Velma Jones, Ruby Doll, Bobépine et l’extravagante CC Chanel. Un alignement de stars !

Pour une 5e édition, cette activité de collecte de fonds pour la Maison du Parc, qui existe depuis 1991, nous revient avec encore plus de vedettes que par le passé. « C’est un peu différent cette année parce qu’il y a six «queens», donc plus que d’habitude, je suis vraiment très excitée que nous ayons autant de drags cette année, je pense que les gens vont aimer encore plus cette édition-ci », de lancer Julia Mobbs, la coordinatrice à la collecte de fonds de la Maison du Parc.  En 2023, Plastik Patrik agissait à titre de maître de cérémonie ; cette année ce sera plutôt Tracy Trash qui sera à l’animation de ce savoureux spectacle.

« L’an dernier, nous avons amassé 17 000 $ lors de ce Cabaret, nous espérons récolter 20 000 $ cet été, continue Julia Mobbs. On pense que le 27 juin est un moment idéal parce qu’il se tient en même temps que le Festival international de jazz de Montréal et que les vacances d’été n’ont pas encore commencé officiellement. Donc, cela peut attirer des gens au Cabaret Mado ce soir-là s’ils sont déjà au centre-ville.»

bien évidemment, il y aura de la musique pour que tout le monde s’amuse fermement. Comme par le passé, une équipe de MAC Cosmétiques sera sur place et pourra transformer ainsi une personne de l’assistance en véritable « drag queen » d’un soir, et ce, pour le plus grand plaisir de tout un chacun. Et surtout il ne faut pas se prendre au sérieux ! Mais peutêtre aussi qu’une « vocation » naîtra ce soir-là, qui sait après tout ?

Si le spectacle commence à 20 h, il est à noter que les portes du Cabaret Mado ouvriront à 19 h pour laisser entrer les gens.

Il faut se rappeler que de telles activités de collecte de fonds sont essentielles au bien-être des résidents et résidentes vivant avec le VIH-sida de cette maison d’hébergement communautaire offrant du soutien et de la réhabilitation, mais aussi des soins palliatifs pour ceux et celles dont la situation est certainement plus dramatique.

Le concert Voix d’espoir/Voices of Hope, en novembre dernier, « avait récolté près de 70 000 $ et 700 personnes avaient assisté à l’événement », d’ajouter Julia Mobbs. « En 2024, ce sera déjà la 25e édition de ce concert-là, poursuit-elle. Nous voulons souligner ça de manière particulière et nous travaillons très fort pour aller chercher de nouveaux partenaires.»

Pour ce Cabaret avec les drag queens, la Maison du Parc a pu compter sur des commanditaires comme Morgan Stanley, ViiV Healthcare et les Pharmacies Martin Duquette, en collaboration avec le Cabaret Mado et Fierté Montréal. « Le Cabaret Mado collabore en nous donnant la salle, alors que les drags font leur spectacle de façon bénévole pour appuyer la Maison du Parc. Nous sommes très, très reconnaissants envers tous nos généreux partenaires », rajoute Julia Mobbs.

Et justement concernant Fierté Montréal, pour la première fois, la Maison du Parc participera aux Journées communautaires avec un kiosque et des bénévoles, le vendredi 9 août prochain. Passez voir ce groupe sympa de volontaires et, pourquoi pas, faites un petit don pour la Maison. 6 ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | Billets et réservation : 20 $ https://www.eventbrite.ca/e/912222230247

Maison du Parc, 514-523-6467 ou maisonduparc.org

Au Cabaret Mado, 1115, rue Sainte-Catherine Est, Montréal.

Mais
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NOËL DU CAMPEUR WEEKEND DU 19 AU 21 JUIL

VendrediPoolsession-PISCINEPRINCIPALEmidià17h

VendrediDiscothèque-PBCLUB22hà2ham

SamediPoolsession-PISCINEPRINCIPALEmidià17h

SamediSouperdeNoël(Billetrequis)

Samedi Parade de Noël

SamediDiscothèque-PBCLUB22hà2ham

DimanchePoolsession-PISCINEPRINCIPALEmidià17h

DimancheKaraoké-PBCLUB21hà1ham

• Samedi Concours Monsieur Bear PB

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

• Dimanche Karaoké - PB CLUB 21h à 1h am

WEEKEND

DU 12 AU 14 JUILLET

BAL EN BLANC

• Vendredi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

• Samedi Pool Session midi à 17h

• Samedi Souper BAL EN BLANC (détails à venir)

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

• Dimanche Karaoké - PB CLUB 21h à 1h am

WEEKEND DU 26 AU 28 JUILLET

FIESTA MEXICAINE COMMANDITÉ PAR BOANA TORRE MALIBU Puerto Vallarta

• Vendredi Karaoké - PB CLUB 21h à 1h am

• Samedi Pool Session Mexicaine - PISCINE PRINCIPALE midi à 17h.

• Samedi Mariachis au 5 à 7

• Samedi Band Latino - PB CLUB

• Samedi Discothèque - PB CLUB 23h à 2h am

• Dimanche Tirage du grand prix - PB CLUB 1h am (DEVEZ ÊTRE PRÉSENT)

N’oubliez pas que vous pouvez effectuer vos réservations via notre site web campingpleinbois.com 450-459-4646 Juillet...
« Le sida en quatre volets

»

projections au parc de l’Espoir durant Fierté Montréal

Les Archives gaies du Québec (AGQ), en partenariat avec Fierté Montréal, nous offrent quatre soirs de projections au parc de l’Espoir (rue SainteCatherine, au coin de Panet) portant sur la lutte au VIH-sida, un combat qui se veut autant médical (des relations sexuelles protégées) que politique, avec des manifestations du groupe ACT UP Montréal, entre autres. Ces projections en soirée auront lieu le 26 juillet, le 2 août, le 9 août ainsi que le 16 août, de 21 h à 23 h. Rappelons que le VIH-sida a fait des ravages chez les hommes gais et bisexuels dans les années 1980-1990 et qu'il n’y a toujours pas de guérison.

On va donc nous présenter « des archives inédites de la lutte contre le VIH/sida : photographies, affiches et citations seront mises en valeur lors de quatre projections de montages vidéo au parc de l’Espoir », indique le texte des AGQ.  Mais pourquoi de telles présentations sur le VIH-sida ? « Cela provient, en partie, de nos deux expositions précédentes, explique Pierre Pilotte, le coordonnateur des AGQ. C’est une belle suite à l’exposition sur le groupe ACT UP Montréal, qui avait été montée par le commissaire bénévole Mark Andrew Hamilton. Cette exposition avait été un franc succès, en 2023, mais elle se déroulait dans les locaux des Archives. Nous avons beaucoup de fonds d’archives qui nous avaient été donnés par Michael Hendricks et René LeBoeuf, tous deux ex-membres du groupe militant ACT UP. Également, nous avons présenté une exposition d’affiches, principalement de prévention, sur le VIH-sida et qui était durant la 24e Conférence internationale sur le sida qui s’était déroulée à Montréal (du 29 juillet au 2 août), en 2022. Il y a eu, à ce moment-là, un événement au parc de l’Espoir avec le Dr Jean-Pierre Routy, entre autres, de commémoration des victimes du sida. Simone Beaudry Pilotte (archiviste aux AGQ) et Mark Andrew Hamilton ont fait une vidéo de cette activité-là, qui sera présentée lors de ces projections. Nos expositions ont connu bien du succès auprès du public visiteur, mais nous voulions qu’il y ait un volet plus grand public, d’où notre demande de financement au Patrimoine montréalais pour ces vidéos-là présentées durant quatre soirs. […]»

« Il y a plusieurs vidéos originales et des montages de documents d’archives, tous d’une durée entre 5 et 10 minutes environ », d’ajouter  Jonathan Proulx Guimond, adjoint à la coordination et aux communications aux AGQ. Il y a donc quatre thèmes principaux ici.

« La lutte contre le VIH/sida en photos (aspect public) » : ce volet porte sur les manifestations et activités publiques de la lutte contre le VIH/sida. Il reprend en grande partie les archives photographiques de René LeBoeuf, photographe officiel d’ACT UP Montréal, présentées dans une vidéo projetée au parc de l’Espoir à l’été 2022 et bonifiées par des archives des photographes de rue Michel Bazinet et André Querry. Ensuite, nous retrouvons « La lutte contre le VIH/sida en photos (aspect privé) » : les archives conservées aux AGQ témoignent également du vécu intime de personnes décédées du VIH/sida ou ayant accompagné conjoint et ami.e.s dans leur maladie. Parmi ces archives, les œuvres des artistes montréalais Kalpesh Oza, Guy Fréchette, André Landry, fonds photographiques qui témoignent d’aspects peu documentés de la maladie.

Il y a également « La lutte contre le VIH/sida en affiches » : les AGQ conservent une collection de près de 2500 affiches. Parmi celles-ci, plus de 450 affiches témoignent des activités de groupes et organismes montréalais de la lutte contre le VIH, de 1985 à aujourd’hui. Il s’agit d’un riche patrimoine iconographique qui sera mis en valeur dans ce volet au parc de l’Espoir. Quatrièmement, « La lutte contre le VIH/sida en textes » : plusieurs organisations de lutte contre VIH/sida et personnes décédées des suites du sida ont eu des vies brèves mais particulièrement actives, ne laissant comme trace que des notes, des comptes rendus, des journaux personnels ou des lettres. Ce volet consistera en un montage dynamique des textes rédigés par les personnes ayant vécu de près la lutte contre le VIH/sida. « Le but des projections est vraiment de rejoindre le plus de monde que possible », souligne Pierre Pilotte.  Lors de chaque représentation, le public est invité à participer au projet Capsules temporelles VIH/sida : Récits longtemps tus, et à faire un don d’archives aux Archives gaies du Québec. Ce projet est réalisé par les Archives gaies du Québec grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente de développement culturel de Montréal. Bien entendu, les AGQ participeront aux Journées communautaires de Fierté Montréal , particulièrement le samedi avec leur kiosque habituel et, le lendemain, ils seront plusieurs membres à prendre part au défilé. Mais la programmation estivale des Archives ne s’arrête pas là puisqu’il y aura aussi l’exposition sur Les dessous de Fugues (on en parlera dans l'édition d'août), en collaboration avec Fierté Montréal, et les AGQ, qui se rendront à Québec pour la Fête Arc-en-ciel qui se déroulera lors du week-end de la fête du Travail.   6 ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com INFOS | Tél. 514-287-9987 | info@agq.qc.ca | https://www.agq.qc.ca

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Quoi faire écrans

LIEUX LGBTQ+ DE RENCONTRES Quoi faire

BARS, CABARETS, CLUBS, TAVERNES ET PUBS

AIGLE NOIR

1315, rue Sainte-Catherine Est, Mtl.

T. 514-529-0040 / www.facebook.com/Bar.Aigle.Noir

Populaire bar pour hommes, ouvert à tous, où se côtoie une clientèle diversifiée de tous les genres et de tous les âges. C'est un lieu inclusif impliqué dans la communauté. Dans la Zone sport, on diffuse des événements sportifs. Table de billard.

Popularbarformen,opentoall,whereadiversifiedclienteleofallgenresandallagesmix.It'saninclusiveplace involvedinthecommunity.IntheSportZonegiantscreen majorsportingevents.Pooltable.

BISTRO

PUB FRONTENAC

2532 rue Sainte-Catherine Est, Mtl.

T. 514 527-2532 / www.facebook.com/Pub-Frontenac

Bar de quartier à la porte du Village, idéal pour prendre un verre et se retrouver entre ami·e·s.

Neighborhood bar at the door of the Village, ideal for havingadrinkandmeetingupwithfriends.

BAR LE COCKTAIL

1669, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-597-0814 / www.barlecocktail.com

Le Cocktail est certainement l'un des plus chics endroits du village ! Il vous offre des performances de drag queens et des soirées de karaoké enflammées. Du jeudi au dimanche : spectacles et soirées à thème sous la direction artistique de Michel Dorion.

Stylishcabaretwithavariedclientelewhereyoucanlet go and relax with friends while enjoying a drag queen show or karaoke. Thursday through Sunday : shows andthemeeveningsundertheartisticdirectionofMichel Dorion.

COMPLEXE SKY

1474, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-529-6969 / www.complexesky.ca

Le Complexe Sky avec ses trois étages et sa terrasse sur le toit dotée d’un jacuzzi est le plus grand complexe gai de la ville.

Sky Complex is the largest gay complex in the city and offersthreelevelsincludingaterraceontheroofwitha jacuzzi.

CABARET MADO

1115, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-525-7566 / www.mado.qc.ca

Cabaret populaire, Mado présente des spectacles de drags ou des événements spéciaux tous les jours. Mado Lamotte «reçoit« les vendredis et samedis soirs…

Mado's popular Cabaret features drag shows or special eventseveryday.MadoLamotte"receives"onFridayand Saturdayevenings...

CAMPUS

1111, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-526-3616 / www.campusmtl.com

Populaire bar où les danseurs nus, pour la plupart assez musclés ou découpés exhibent leur anatomie... pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ouvert tous les jours de 15h à 3h.

Popular bar where guys show their muscles, shizelled body...andtherest.Opendailyfrom3pmto3am.

DIAMANT ROUGE

1681, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.facebook.com/Diamant-Rouge

Diamant Rouge est un strip bar qui permet à sa clientèle d’apprécier visuellement l’esthétique des corps masculins. DianmantRougeisastripclubthatallowsitscustomers toappreciatetheaestheticsofmalebodies.

DISTRICT VIDEO LOUNGE

1365, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 438-387-3622 / www.districtvideolounge.com

Bar concept à l’ambiance relaxe avec clientèle de jeunes professionnels LGBTQ+. Écrans géants avec diffusion de vidéoclips et beaucoup plus.

VideobarattheheartoftheGayVillage.Relaxedatmosphere with mainly LGBTQ+ young professionals. Large screenswithmusicclips.

MINÉRAL

1641, rue Atateken, Mtl. www.barmineral.ca

Lieu festif à l’atmosphère confidentielle, le Minéral est un bar à vin de jour et une boîte de nuit de soir.

This festive place with a confidential atmosphere, the Mineralisawinebarbydayandnightclubbynight.

MOTEL MOTEL

1276, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.motelmotel.ca

Motel Motel est une adresse fluide. C’est une buvette de quartier, mais en franchissant la porte dans les toilettes on accède à un bar à l’arrière qui s’inspire du concept de bar clandestin.

MotelMotelisafluidaddress.It'saneighborhoodbar,but throughthedoorinthetoiletsyoureachabarattheback whichisinspiredbytheconceptofaclandestinebar.

LE NORMANDIE

1295, rue Atateken, Mtl. T. 514-303-4013 / www.taverne-normandie.ca

Le Normandie est l’un des plus anciens établissements gais dans le Village. Vous y retrouverez une clientèle des plus sympathiques pour vos 5 à 7 avec une sélection de bières et de scotchs d’une grande variété. Tous les soirs de la semaine, c’est le karaoké.

The Normandie is one of the oldest gay establishments intheVillage.Redecoratedrecently,itgathersafriendly clientele. It offers a variety of beers and scotches. Every nightit’skaraokenight!

PIANO BAR LE DATE

1218, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.ledatekaraoke.com

Piano bar relax avec soirées karaoké tous les jours. Neighbourhoodpianobarwithkaraokeeverynight.

LE PROTOCOLE

1310 rue Sainte-Catherine Est, www.kinkylounge.ca

Bistro-Lounge à thématique kinky. Toutes les occasions sont bonnes pour y aller pimenter votre semaine. Bistro-Loungewithakinkytheme,itpromisesusaunique experienceofdiscovery.Anyoccasionisgoodtogoand spiceupyourweek.

LE RENARD

1272, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.bar-renard.com

Petit bar de quartier, très charmant à la déco design face à la station Beaudry.

Small, trendy and design neighborhood bar in front of Beaudrymetrostation.

STUD MONTRÉAL

1812, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-598-8243 / www.lestudmontreal.com

Bar à la clientèle variée où les hommes aiment les hommes et où les Bears se rencontrent aussi. Nombreux partys et soirées à thème tout au long de la semaine. Piste de danse. Il faut visiter «L’Atrihom», une verrière de 30 pieds de haut avec mur végétal, que ce soit pour une date, manger ou simplement pour prendre un verre. Diversecrowd,ameetingplaceforBears.Popularbarwith dancefloor.Severalpartysandthemednightsmonthly. The ‘’Atrihom’’ is a 30 feet high green house where you canalsoeat.

ROCKY

1673, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-7865 / www.facebook.com/tavernerocky

Bar de quartier avec une clientèle mature où l’on propose régulièrement des spectacles de chanteurs. Neighbourhoodbarwithamaturecrowd.Guestsingers regularly.

STOCK BAR

1171, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-842-1336 / www.stockbar.com

Le Stock Bar est un club de danseurs nus qui offre un cadre festif, respectueux et sécuritaire. Le lieu compte aussi un speakeasy plus cosy pour les danses… et un bar-terrasse ouvert sur la rue.

Stud Bar is a nude dance club that offers a festive, respectful and safe environment. More cosy in the speakeasy space ideal for private dances and also a sectionopenonthestreet.

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LIEUX LGBTQ+ DE RENCONTRES Quoi faire

STÉRÉO BAR

858, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-658-2646 / www.stereobar.tickit.ca

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FUGUES est un magazine LGBTQ+ qui paraît depuis 1984. Disponible gratuitement dans près de 250 lieux partenaires*, vous pouvez aussi vous le faire livrer chez vous!

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1 édition doubles de FUGUES

Décembre/Janvier

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GROUPE HOM Une entreprise québécoise 100% LGBTQ+

Le bar du légendaire afterhour situé dans le Village est doté d’un excellent système de son. Clientèle mixte. DJs locaux et de renommée internationale de passage régulièrement.

ThebaroflegendaryafterhourintheVillagehasanexcellentsoundsystem.Mixedclientele.LocalandInternationallyrenownedDJs.

TABOO

1950, boul. de Maisonneuve Est, Mtl. T.514-504-6161 / www.facebook.com/BarleTaboo Sympathique bar de danseurs nus. Pleasant bar with nudedancers.

UNITY CLUB

1171, rue Sainte-Catherine Est, 2e Mtl. T. 514-523-2777 / www.clubunity.com

Le club Unity est un grand club où on danse les jeudis, vendredis et samedis.

The Unity Club is a large dance club open on Thursday, FridayandSaturday.

RESTOS AVEC BAR

KEELA

1237, rue Atateken, Mtl. T. 514-528-7617 / www.restokeela.ca

Ce resto de quartier convivial offre des vins pour la plupart bios ou natures et de délicieux cocktails.

This friendly neighborhood restaurant offers mostly organicornaturalwinesanddeliciouscocktails.

BLOSSOM

1101, boul. de Maisonneuve est, Mtl. T. 514-379-3699 / www.leblossom.ca

Ce resto propose de la cuisine néo-japonaise, des suschis, mais aussi une importante sélection de saké et de whiskys japonais.

This restaurant offers neo-Japanese cuisine, sushi, but alsoalargeselectionofsakeandJapanesewhiskeys.

SALOON

1333, rue Ste-Catherine Est, Mtl www.lesaloon.ca

Bistro-bar à l’atmosphère décontractée où l’on peut simplement prendre un verre avant un événement ou y passer la soirée entière.

Bistro-bar with a relaxed atmosphere where you can simplyhaveadrinkbeforeaneventorspendtheentire eveningthere.

PALME

1487, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 529-8480 / www.restopalme.ca

Resto qui propose des saveurs originales des caraïbes. Grande sélection de rhums et de cocktails de haute voltige.

Restaurant that offers original Caribbean flavors. Large selectionofrumsandhigh-flyingcocktails.

BARS EN RÉGION

CABARET CLUB LE DRAGUE

815, rue Saint-Augustin, Québec T. 418-649-7212 / www.ledrague.com

Complexe ouvert à tous et à toutes, comprenant: la verrière et le Cabaret. La discothèque sur deux niveaux est ouverte du jeudi au samedi..

Complex open to all, including: the glass roof and the Cabaret.Thetwo-levelnightclubisopenfromThursday toSaturday.

LE ST-MATTHEW’S

889, Côte Sainte-Geneviève, Québec, QC G1R 5M2 T. 418-524-5000 / www.facebook.com/bar.stmatthews

Bar gai principalement fréquenté par des hommes. On y trouve une table de billard, une terrasse et des appareils de loterie vidéo. Les moments forts sont les weekends, de même que les 5 à 7.

Thisgaybarmostlyfrequentedbymen.Thereisapool table, patio and video lottery machines. The highlights aretheweekends,aswellastheHappyHour.

SAUNAS DE MONTRÉAL

La présence des saunas pour hommes à Montréal date depuis très longtemps. D’ailleurs, le Bain Colonial, ouvert il y 109 ans, est toujours en activité, faisant de lui le plus vieux — ou l’un des plus vieux — saunas pour hommes toujours en activité en Amérique. Depuis le début des années ’70, d’autres établissements ont ouvert leurs portes pour servir les hommes GBTQ en tant qu’espaces de détente et de bien-être contribuant à la vie socio-culturelle de la région métropolitaine, en offrant un espace inclusif de rencontres pour la communauté.

BAIN COLONIAL

3963, ave Coloniale, Mtl. T. 514 285-0132 / www.baincolonial.com

Fréquenté par une clientèle majoritairement gaie. Sur trois étages, le Colonial vous permet la détente et, qui sait, de belles rencontres. Le Colonial vous offre 3 saunas, bain tourbillon, salle de vidéo-tv, salle d'exercices, service de massage, 2 terrasses ainsi qu’un stationnement.

Attractsacrowdofregulars,mostlygay.Genuinesteam system with natural rocks. The Colonial offers 3 saunas, whirlpoolbath,video-TVroom,exerciseroom,massage service,2terracesandparking.

SAUNA OASIS

1390, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 521-0785 / www.saunaoasis.net

En plein cœur du Village. Plus d'une centaine de chambres et autant de casiers avec tous les équipements appropriés.

IntheheartoftheVillage.Overonehundredroomsand alltheappropriateservices.

SAUNA CENTRE-VILLE

1465, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 524-3486 / www.saunacentreville.com

Situé dans le Village, le Centre-Ville est fréquenté par une clientèle de tous âges et de toutes catégories professionnelles.

Situated in the heart of the Gay Village. This sauna attracts a varied clientele from all ages and professional backgrounds.

SAUNA CARPEDIEM

3481, Montée Saint-Hubert, St-Hubert. T. 450 462-3481 / www.saunacarpediem.com

Seul sauna de la Rive-Sud à offrir un sauna vapeur en plus des services réguliers (sauna sec et tourbillon) ainsi qu’une salle vidéo de type «auditorium». On peut y faire l’achat de certains gadgets sexuels. Stationnement gratuit à l’arrière

TheonlySouthShoresaunawithasteamroomwithall regular services (hot tub & dry sauna) and an «Auditorium»stylevideoroom.Onecanalsobuyadiversityof sexualtoys.Freeparkingattheback.

G.I. JOE RÉOUVERTURE

Suite à sa fermeture temporaire causée par un incendie accidentel le 1er novembre 2023, le sauna G.I. Joe est sur le point de réouvrir ses portes. Une majorité de clients fréquentant cette établissement, attend depuis longtemps sa réouverture avec impatience, c’est le deuxième étage qui a été touché par les flammes, les réparations sont à ce jour presque terminées, les propriétaires en ont profité pour refaire la peinture et remettre en bonne états les trois autres étages ainsi que la terrasse. Une date officielle d’ouverture sera annoncée très bientôt.

Following its temporary closure caused by an accidental fire on November 1, 2023, the G.I. Joe sauna is about to reopen its doors, a majority of customers frequenting this establishment, have long been impatiently awaiting its reopening, it is the second floor which was affected by the flames, the repairs are now almost complete, the owners took the opportunity to redo the painting and restore the other three floors as well as the terrace to good condition, an official opening date will be announced very soon .

SAUNAS DE QUÉBEC

SAUNA BACKBOYS

264, Rue de la Couronne, Québec T. 418-521-6686 / www.saunabackboys.com

Situé dans le quartier St-Roch, de Québec, ce sauna compte 45 chambres et casiers, glory holes, bain vapeur, labyrinthe, sauna sec et bain tourbillon.

LocatedintheSt-RochdistrictofQuebec,thissaunahas 45roomsandlockers,gloryholes,steambath,labyrinth, drysaunaandwhirlpool.

106 | FUGUES.COM

LUNDI 21H (CONTRIBUTION VOLONTAIRE)

C’EST JUSTE LUNDI PLACE À LA RELÈVE!

AVEC SALLY-D

JEUDI 22H (ADMISSION 11$)

BUTTERFLY DE NUIT

VENDREDI 22H (ADMISSION 11$)

VENDREDI FOU !

AVEC MICHEL DORION ET INVITÉS

SAMEDI 22H (ADMISSION 15$)

DRÔLES DE DRAGS !

ANIMATION EN ALTERNANCE CIATHA NIGHT, EMMA DÉJÀVU, MISS BUTTERFLY, CRYSTAL STARZ ET LEURS INVITÉS

DIMANCHE 18H

• DIMANCHE SHOW TOUS LES DIMANCHES EN COMPAGNIE DE MICHEL DORION ET SES INVITÉS

• 7 JUILLET : 60 ANS DE CARRIÈRE DE AIMÉ CHARTIER

• 14 JUILLET : BONNE FÊTE MISS BUTTERFLY

• 28 JUILLET : BONNE FÊTE CRYSTAL STARZ

MERCREDIS 3 ET 31 JUILLET – 20H

LAISSEZ-VOUS GUIDER PAR VOTRE ESPRIT CRÉATIF! Soirée sans pantalon

SPÉCIAL FLUO / VENDREDI 19 JUILLET – 22H

PRÉSENTÉ EN COLLABORATION AVEC ARMADA PAR THE MEN’S ROOM

1669 Rue
514.597.0814 • barlecocktail.com MISS BUTTERFLY 11oE27 Michel Dorion Horraire...
Sainte-Catherine E, Mtl •
Soirée artistique «Drink
Draw’’
&

Fugues y était...

Marche à reculons de la Fondation Émergence au Quartier des spectacles

PHOTO SERGE BLAIS

À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE L’HOMOPHOBIE ET

Levée du drapeau arc-en-ciel au quartier général de la Sûreté du Québec

PHOTO SÛRETÉ DU QUÉBEC OLIVIER LECLERC

Soirée sans Pantalons au Bar Le Cocktail | PHOTO PASCAL FOREST

MIXBUS sur la rue Ste-Catherine | PHOTOS PASCAL FOREST

CRYSTAL STARZ PORTE UN TOAST AVEC LADY BOOM BOOM QUI CÉLÉBRAIT SON 28E ANNIVERSAIRE ET SES 10 ANS DE CARRIÈRE.

CRYSTAL STARZ ET LADY BOOM BOOM SUR LA RUE STE-CATHERINE. SASHA BAGA PRÊTE À MONTER SUR LE MIXBUS.
VOIR PLUS DE
D’ÉVÉNEMENTS EN LIGNE SUR LE SITE DE FUGUES.COM
PHOTOS
Lady Boom Boom - 10 ans de Carrière au Cabaret Mado | PHOTOS PASCAL FOREST
108 | FUGUES.COM PREMIÈRE APPARITION DE SKYLER REZ AU CABARET MADO.
LE 17 MAI, LA FONDATION ÉMERGENCE
DANNY DE CHEZ ARMADA PROFITE DE LA SOIRÉE SANS PANTALONS POUR OFFRIR UN DÉFILÉ DE SOUS-VÊTEMENTS. STEVE, JONATHAN
DOMINIC ÉTAIENT BIEN OCCUPÉS SUR LA MEZZANINE.
LA TRANSPHOBIE —
A TENU UNE « MARCHE À RECULONS», UN ÉVÉNEMENT DES PLUS SYMBOLIQUES POUR DÉNONCER LE RECUL DES DROITS ET LA MONTÉE DE L'HOMOPHOBIE ET DE LA TRANSPHOBIE DANS LE MONDE. PLUSIEURS PERSONNALITÉS PUBLIQUES ONT PRIS PART À L’ÉVÉNEMENT. LA SÛRETÉ DU QUÉBEC, EN PARTENARIAT AVEC LE LABORATOIRE DE SCIENCES JUDICIAIRES ET DE MÉDECINE LÉGALE (LSJML), A HISSÉ LE DRAPEAU ARC-EN-CIEL À L’AVANT DE SON GRAND QUARTIER GÉNÉRAL (GQG) DANS LE CADRE DU MOIS DE LA FIERTÉ.
ET

Drag aux Foufounes Électriques | PHOTO PASCAL FOREST

FUGUES.COM
Fugues y était... VOIR PLUS DE PHOTOS D’ÉVÉNEMENTS EN LIGNE SUR LE SITE DE
Mado reçoit... au Cabaret Mado | PHOTO PASCAL FOREST Fierté brésilienne au Club Date et District Vidéo Lounge | PHOTOS PASCAL FOREST
110 | FUGUES.COM
Lez-Danze au Stock & Soda | PHOTOS SERGE BLAIS LES ARTISTES DU SPECTACLE VIVAO BRAZIL FAISAIENT LEUR ARRIVÉE AU DISTRICT VIDÉO LOUNGE. BIEN PRÊTS À RÉGALER TOUT CE BEAU MONDE AVEC UN BAR À HOT-DOGS. DJ FRANKLYNE ANIMAIT LE DERNIER PARTY LEZ-DANZE DE LA SAISON, AU STOCK & SODA. LEZ-DANZE, UNE SOIRÉE 2SLGBTQIA + INCLUSIVE POUR FEMMES SELMA ET UMA GAHD PRÊTES À MONTER SUR LA SCÈNE. SISSI SUPERSTAR EN MODE ROCKEUSE GOTHIQUE.
LES DEUX CO-ANIMATRICES NANA ET MADO ONT TOUJOURS AUTANT DE PLAISIR À FAIRE RIRE LE PUBLIC.
ADRIANNA ET SON FOUGUEUX FLAMENCO.

Chronique horoscope

Cancer

20 juin au 22 juillet 2024

C’est l’été le 20 juin, alors que le Soleil entrera en Cancer. Ce sera la journée la plus longue de la saison. Le début de la magie estivale où tout peut survenir. Tout les chemins s’emmêlent, pour permettre les rencontres les plus inattendues. Mais aussi, les plus espérées. C’est la journée la plus longue, mais elle nous mène aux nuits les plus éternelles. Et fréquentées. Il y aura pleine Lune le 21, qui est justement la déesse du Cancer. Et de ses natifs. Cette année, ils recevront l’influence de Jupiter en Gémeaux, qui en amènera plusieurs à réfléchir à leur psychologie. Ce sera parfois agaçant, car ils verront souvent l’aspect nul d’une situation en premier. Mais à force de raison, ils réussiront à rétablir l’équilibre et en avoir une vision plus équilibrée. Ils exagéreront souvent la portée d’un problème, pour réaliser un peu après qu’ils s’en font avec pas grand chose. Heureusement, Saturne le rationnel, l’influencera des Poissons pour l’aider à rester stable. Il lui inspirera plus de recul aussi pour qu’il puisse juger n’importe quelle situation avec mesure. Même les plus émotionnelles, où il pourrait être submergé par des sentiments forts d’amour, de désir ou de perte. D’ailleurs, Saturne le guidera vers des gens d’une grande sagesse, de qui il apprendra beaucoup. Ne serait-ce qu’en riant de ses emballements injustifiés. Ou exagérés. Pour revenir à Jupiter, il aidera le Cancer à trouver ce qu’il cherche. Ce qui est caché. En se laissant porter par ses feelings, il arrivera à ce qui lui manque. Ou il retrouvera ce qu’il avait perdu. À moins qu’il démasque un vampire, qui lui suçait toute son énergie, son jus. Et sa patience. Saturne l’amènera à côtoyer des gens sages, et souvent un peu plus vieux que lui, évidemment. Avec beaucoup d’expérience. Ça ne veut pas dire qu’ils deviendront vite intimes, quand même, mais ils vont avoir beaucoup de plaisir à deviser alors que les heures fileront dans le ciel avec les étoiles et les planètes. Ça devrait cimenter leurs liens pour établir une relation durable. Saturne favorisera aussi les voyages du Cancer. Ils devraient être plus exotiques, fleuris. Près d’une montagne, ou du tropique du Capricorne, ce qui est typiquement saturnien. Dans les Alpes ? En Argentine ? Ou en Australie ? En compagnie d’un alchimiste, à dos de chameau ? Ce sera une aventure marquante. Alors bonne fête l’indulgent et imaginatif Pierrot lunaire ! Et on se souhaite tout le monde une heureuse fête nationale ! Ainsi qu’un bel été tout mignon !

Lion

L’été débute pour vous avec des réflexions sans fin sur des sujets habituels. Les amours, le fric, la santé… Mais avec Mercure qui arrive chez-vous le 2 juillet, vous commencerez à voir les choses autrement. Avec moins de sérieux, vous rirez pas mal à certains moments. Enfin, vous saurez faire la part des choses. De plus, vous aurez l’impression de rajeunir, d’être plus alerte. Et d’attirer une nuée d’éphèbes enjoués.

Vierge

Des événements récents vous amènent à voir votre avenir autrement. Vous devrez peut-être prendre un chemin différent pour arriver à vos fins dans un projet. Ou vous vous rapprocherez d’une nouvelle personne sur qui vous pourrez compter. D’ailleurs, Saturne en face de chez-vous vous amène à être plus lucide dans vos échanges. Il vous demande aussi de tenir compte de votre âge dans vos choix de vie.

Balance

On devrait vous confier de nouvelles responsabilités. Ce pourrait être dans la société, au travail. Ou dans votre famille, où on comptera sur vous pour vous occuper de gens devenus vulnérables. Au travail, votre traitement devrait suivre. Vous pourriez devenir populaire instantanément si vous êtes artiste. Pour le meilleur comme le pire. Et Jupiter en Gémeaux va vous envoyer en voyage bientôt, assez loin.

Scorpion

Vous pourriez partir en voyage à un endroit où vous êtes déjà allé, il y a longtemps. Peut-être avec les mêmes compagnons. Ou au moins un. Vous pensez plus sereinement, vous n’attirerez pas de drames insipides ainsi. Vous devriez même vous rapprocher d’un sage qui aimera bien rire avec vous. Et de vous. En amour, vous arrivez à plus de sérieux. Parce que vous connaîtrez mieux la valeur de vos échanges.

Sagittaire

Jupiter vous amènera à rencontrer bien des gens avec qui vous aurez des échanges assez vivants. Ou vous n’en rencontrerez qu’un, mais ça vous amènera à voir la vie très différemment. D’ailleurs, vous attirerez surtout des gens qui ne vous auraient pas intéressé avant. Vous devrez aussi vous occuper de vos finances et vous serez bien guidé. Vous rêverez à des ancêtres, ils veulent peutêtre vous aider.

Capricorne

Vous rencontrerez une personne assez intuitive. Au point qu’elle aura deviné l’essentiel chez-vous, le temps de prendre une bière. Étonnamment, cette personne vous aidera du côté du logis. Vous aimerez bien la présence de vos proches. Vous pourriez d’ailleurs décider de vous marier avec votre amant préféré. Et quelqu’un vous fera une proposition tentante au travail, même si vous êtes retraité et fortuné.

robertgareauastrologue@gmail.com

Verseau

Il est temps de vous occuper sérieusement de votre santé. Et pas que pour votre silhouette. Vous devrez y aller mollo pour ce qui est de vos abus et péchés favoris. Au moins aurez vous vite des résultats dès que vous agirez. Vous devrez mieux aménager un coin de votre logis. Ou le dépoussiérer. Je ne serais pas surpris que vous commenciez à recevoir plus de visite en juillet. Des gens glam, mais authentiques aussi.

Poissons

Saturne est toujours chez-vous, il vous demande d’être raisonnable. Mais il y a des limites et vous en êtes là. Parce que l’été, c’est le temps de s’amuser, d’être en vacances. Et de flirter. Vous aurez des occasions géniales de sortir et de rencontrer des gens. D’ailleurs, ceux qui sont seuls devraient croiser un être magique. Leur exact contraire et complément ! De plus, vous aurez une chance en argent.

Bélier

Ça va bouger à la maison. Vous obtiendrez peut-être le budget pour rénover. Ou acheter une nouvelle habitation. À moins que vous ayez la chance d’emménager dans un logement génial, où vous planterez votre tente pour toujours… Sinon, vous accueillerez un coloc, pour mettre fin à l’isolement. Ou vous-même irez rester avec un copain. Vous vous rapprocherez avec bonheur de votre famille. Naturelle ou de choix.

Taureau

Tiens ! Vous retrouverez de vieux livres, qui traînaient pas si loin que ça. Vous commencerez même à les feuilleter, avec un Gin tonic. Surtout les livres avec les photos, sur la déco. Vous trouverez plus de bonheur dans votre quotidien. Vous devriez d’ailleurs y croiser des gens brillants. Forts et puissants. La communauté sera importante pour eux. Vous serez invité à un drôle d’endroit, inconnu. Faudra y aller.

Gémeaux

Vous réaliserez que le simple fait d’être vivant, en pas pire santé, vous rend riche. Vous serez donc assez satisfait de votre sort, même si certaines fins de mois sont carrées à l’occasion. D’ailleurs, vous pourriez trouver un revenu supplémentaire. Ou recevoir un montant qui vous est dû, depuis Nabuchodonosor. Jupiter vous amène à manger copieusement, vous pourriez perdre votre ligne d’ado ! Oups !    6

112 | FUGUES.COM
saunacarpediem.com info@saunacarpediem.com | 450.462.3481 3481, Montée Saint-Hubert • Saint-Hubert, Qc J3Y 4J6 Ouvert du lundi au jeudi de 8h am à minuit et ouvert en tout temps du vendredi 8h am jusqu’au dimanche minuit MAINTENANT OUVERT 24H LES WEEKEND Le seul sauna pour homme en banlieue de Montréal CHAMBRES DOUBLES AVEC TV CHAMBRETTES PRIVÉES AVEC TV STATIONNEMENT PRIVÉ À L'ARRIÈRE CASIERS JACUZZI SAUNA SEC SAUNA VAPEUR CINE-AUDITORIUM SALON DÉTENTE CASSE-CROÛTE

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