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ONT COLLABORÉ À CETTE ÉDITION
Denis-Daniel BOULLÉ
denisdanielster@gmail.com
Julie VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com
Philippe GRANGER pg.philippegranger@gmail.com
Benoît MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
Robert GAREAU robertgareauastrologue@gmail.com
Samuel LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
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PHOTOGRAPHES
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DÉPÔT LÉGAL ISSN 0831-1625
Bibliothèque nationale du Canada, Bibliothèque nationale du Québec et Archives gaies du Québec.
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MICAH MCLAURIN DE STAR DU CLASSIQUE À POP STAR
PAGE 34
« Je ne dirais pas que je le rejette [le style classique].
Je dirais plutôt que je l’enrichis. Je ne me débarrasse de rien de ce que j’ai fait... »
Sommaire
octobre
2024 | no 483
CHRONIQUES
08 Par ici ma sortie / Denis-Daniel Boullé
10 Au-delà du cliché / Samuel Larochelle
12 Où sont les lesbiennes / Julie Vaillancourt
14 Porte Voix / Nicolas Vandal
16 Sonny Issues / Frédéric Tremblay
18 Place au Village / André C. Passiour
36 Newsmakers / Richard Burnett
128 Horoscope / Robert Gareau
ENTREVUES / ACTUALITÉS
20 GRIS-Montréal : poursuivre et renforcer sa mission plus que jamais
22 Des lauréats de marque pour le Gala Émergence
24 Entrevue avec Matthieu Lévesque et Jessy Brouillard
89 FESTIVAL | Massimadi
90 Le grand retour de Richard Blaimert en comédie dramatique
91 FESTIVAL | Cinemania de retour du 6 au 17 novembre
92 LIVRES | Nouveautés
94 L’irréparable de Pierre Samson : une métamorphose
95 25e édition du Concert Voix d’espoir/Voices of Hope
96 Un automne varié pour Samuel Larochelle
98 Le roman du trauma de Kev Lambert
100 Fin de soirée au Straight Park avec Gabriel Cholette
102 Carl et Isaac deviennent papas de Clea et Stella et publient Tellement Yummy
104 FESTIVAL | Akousma 2024
106 Vibrez aux rythmes du monde !
108 Full House
110 FESTIVAL | Actoral à L’USINE C
LES 30 ANS DU GRIS-MONTRÉAL
PAGE 20
« Ce sont des moments de jalons, de penser à nos moments forts que l’on a eus en 30 ans... »
28 Un effort d’inclusion, les Forces armées canadiennes
30 Entrevue avec Henri & Simon Kinkead
32 Entrevue avec Keeana Kee
34 Entrevue avec Micah McLaurin
COMMUNAUTAIRE
38 Liste des groupes LGBTQ+
40 Équipe Montréal en bref
42 HISTOIRE | Septembre en 40 ans de Fugues
44 Aînés et retraités de la communauté gaie (ARCG)
45 HISTOIRE | Héros de notre histoire Yves Sauvageau
46 #LaManifRécyclée transforme la transphobie en amour
47 Entrevue avec Michel Dorais
CONSOMMATION
48 Au volant
50 Alcools
DÉCORHOMME
54 Corbeil Électroménagers, plus que jamais spécialiste des électros,
56 La réouverture du restaurant Le 9e du Centre Eaton
60 Le nouveau décor du resto Othym, signé Clairoux Design
62 Les animaux de compagnie en copropriété
64 Saint-Gabriel en forêt par Clairoux
GUIDE ARC-EN-CIEL
74 Les cinq visages de la Riviera Maya
76 15e édition de Québec en toutes lettres
78 La Fierté de Québec fête l’histoire et la liberté
QUOI FAIRE
80 FESTIVAL| La nouveauté et l’audace en vedette au FNC
84 FESVIVAL | Un avant-goût d’image+nation
86 SÉRIES | Kaos
87 SÉRIES | La Maison, saison 1
87 SÉRIES | La note parfaite
88 SÉRIES | English Teacher
112 Le Date Karaoké souffle ses 40 bougies
114 Les nouveaux proprios de l’Aigle Noir souligneront les 10 ans du club Les Phœnix
116 Michel Gadoury, cinq décennies à ouvrir des bars pour la communauté
118 Entre porn stars et danseurs, le Campus bénéficie du meilleur des deux mondes
120 Lieux LGBTQ+ de rencontres
PETITES ANNONCES
68 Immobilier
69 Annonces classées
PHOTOS
124-126-129 Fugues y était
DEPUIS 1984
Magazine LGBTQ+ de société, culturel et communautaire, FUGUES est le seul média québécois/ canadien francophone à suivre l’actualité gaie, lesbien, bisexuelle et transgenre d’ici et d’ailleurs. Sa diffusion multiplateforme à la fois imprimée et virtuelle vous donne votre dose régulière d’actus LGBTQ+. Ilreposesurunepetiteéquipedepassionné-e-s ;)
KEEANA KEE 32
CARL ET ISAAC 102
menace de lui faire échouer son stage par manque de loyauté. Que Francis Richer subisse alors ces menaces en silence et se débrouille tout seul avec cette situation. Pas tout seul, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville dans une entrevue au Soleil considère que la réaction de la direction de l’école n’a pas été assez sévère et déclare « Les intimidateurs doivent être sanctionnées ». Mais quand, comment, par qui ? Tout cela mériterait des éclaircissements.
mesure par la même les actes d’intimidation et de violence, et pire culpabiliserait celles et ceux qui en sont victimes. Pas fort.
En septembre dernier, un fait divers est passé rapidement sous le radar. Un professeur dans une école de Côtedes-Neiges a été victime d’intimidation et de menaces sur un site de clavardage avec les étudiant.e.s après avoir répondu positivement quand l’un d'eux lui avait demandé s’il était gai. Questions. Est-ce que les établissements scolaires sont outillés pour endiguer toute vague de discrimination de la part de leurs étudiant.e.s, ou encore sont-ils prêts à soutenir leur collègue ciblé par des menaces ? Et nos communautés, comme les organismes qui la composent, ont-elles fait preuve de solidarité face à la situation que vivait cet enseignant ?
Francis Richer est enseignant en stage dans une école secondaire de Côte-des-Neiges, « J’ai senti qu’il y avait un malaise à l’idée d’aborder cette question-là non seulement en classe mais également à travers l’école car quant à moi, cette question-là peut devenir un excellent réflexe pour faire de la sensibilisation pour atteindre une des missions de l’école, c’est-à-dire socialiser » déclarait-il sur les ondes de Radio Canada dans l’émission du 15-18. Se sentant délaissé aussi bien par l’école que par l’institution universitaire dont il dépend, il s’en ouvre sur Facebook qui n’est pas du goût de l’équipe professionnelle qui
Quoique l’on puisse dire sur les nombreuses avancées légales et sociales pour l’acceptation des minorités sexuelles et de genre, il y a encore du chemin à faire. Et surtout d’avoir les outils nécessaires et la volonté de réagir quand de telles situations se produisent et qui contreviennent à la fameuse Charte des valeurs québécoises. On s’étonne de la peur de la direction de l’école, comme des universitaires qui encadrent la formation de Francis Richer de soutenir l’enseigner. Plutôt que d’aborder de front la question, en rappelant que de tels actes sont inadmissibles, de rappeler les valeurs défendues au Québec, et donc de s’en prendre aux auteurs de ces actes avant tout, il préfère rejeter l’odieux de la situation sur l’enseignant à qui on reproche d’avoir raconté son histoire dans les médias. Un manque de loyauté selon ses professeurs. Mais de loyauté, l’école comme l’université n’en ont pas fait preuve à l’égard de l’enseignant. Ou si peu.
On me répondra que toutes les institutions scolaires ont des codes de vie, que l’on informe les étudiant.e.s sur la façon de se comporter face à leurs pair.e.s, voir les adultes qui les encadrent. L’agenda que chacun.e reçoit rappelle les consignes en vigueur. Un peu comme ce que l’on peut lire dans l’extrait repéré par Rafael Provost d’Ensemble pour la diversité et publié sur les réseaux sociaux. Dans cet agenda, on peut lire au sujet de la Stratégie de la semaine pour faire face à la violence et à l’intimidation à de curieux conseils. Je cite : Changer ton apparence. Parfois, un simple changement dans ton apparence (style, habillement, maquillage, etc.) peut suffire à faire cesser l’intimidation, lit-on. En somme, l’intimidation serait la responsabilité de celui ou celle qui la subit et donc de sa faute ? Comme on le disait de ses femmes agressées sexuellement à qui on reprochait d’avoir porté une tenue « trop légère » provoquant ainsi les hommes. Par leur tenue, ces femmes l’auraient quelque part bien cherché. La stratégie invoquée dans cet agenda cautionne et validerait dans une certaine
Bien sûr, on peut reprocher à l’école, aux profs d’université d’avoir été très pusillanimes dans le peu de soutien apporté à Francis Richer, mais on peut s’étonner aussi du manque de réaction de nos communautés et des organismes qui la compose dont on se serait attendu à un peu plus de solidarité, et peut-être de sorties publiques condamnant les gestes posés par ces étudiant.e.s. Saluons au passage, Pascal Vaillancourt, d’Interligne, qui a pris publiquement la parole, et Rafael Provost qui en a fait mention sur sa page.
Dans d’autres situations semblables, beaucoup d’organismes contactés ont simplement avancé que s’ils ne se prononçait pas c’est que cela ne faisait pas partie de leur mandat. Axés sur la prévention, la sensibilisation, l’éducation, leur mission ne recouvrait pas la défense des droits des personnes qui étaient victimes d’homophobie ou de transphobie. En somme, on a de jolis programmes pour la prévention des incendies mais on n'intervient pas toujours quand l'un d'entre eux (un feu) se déclare.
Même chose du côté de la classe politique ou du gouvernement à part la réponse du ministre de l’Éducation. Martine Biron, ministre responsable de la Lutte contre l’homophobie et la transphobie ne s’est pas exprimée non plus. Cela ne doit pas faire partie de sa mission non plus.
Le message alors renvoyé est que si tu es un enseignant 2SLGBTQ+ et qu’en ouvrant ton ordinateur et que tu lis comme Francis Richer : « francis le gay vas mourir », ou d’autres menaces de ce genre, tu dois encaisser le coup en sachant que le soutien aussi bien de tes employeurs que des communautés auxquelles tu appartiens sera aussi mince qu’une peau de chagrin. 6
QUARTIER DES SPECTACLES
1588, BOUL. SAINT-LAURENT
Est-ce que l’Esplanade du Parc olympique est l’endroit le plus chaleureux du monde ? Absolument pas. La surabondance de béton fait mal à l’âme. Mais le caractère majestueux du stade donne de la gueule à nos célébrations et j’apprécie l’immense espace à notre disposition pour bouger et respirer un peu.
On ne pouvait malheureusement pas en dire autant au parc des Faubourgs et à Émilie-Gamelin. Il suffit d’avoir assisté à un show de drags queens internationales, un soir sans pluie, pour se sentir comme du bétail dans un enclos. Si vous osiez vous déplacer, vous risquiez d’être écrasé.e par la foule ou de vous faire taponner par les astis de queers en manque qui n’ont pas encore compris le consentement.
Bien entendu, Émilie-Gamelin est à un saut de puce des commerces du Village, alors que le parc des Faubourgs se trouve à quelques minutes à pied. Cela dit, le manque d’espace lancerait un drôle de signal aux queers et aux alié.e.s de ce monde : déso-pas-déso, on manque de place, vous reviendrez l’an prochain !
Quand j’ai su que Fierté Montréal réfléchissait à l’emplacement de ses futures festivités, j’ai imaginé cinq endroits potentiels : le parc Jean-Drapeau, la place ÉmilieGamelin, le Parc olympique, le Quartier des spectacles et le parc des Faubourgs.
Je dois préciser que je ne me suis jamais plaint du déménagement de la Pride au pied du Stade. Probablement parce que je fais partie des milliers de queers qui vivent dans Hochelag’, que je surnomme affectueusement le off Village. Comme je vis à seulement dix minutes de l’intersection Pie-IX et Pierre-de-Coubertin, je n’ai qu’à faire quelques pas chassés pour assister aux spectacles ou zieuter (j’veux dire danser) au T-Dance. Je peux ensuite me rendre dans les bars du Village en quinze minutes de marche-métro-marche.
Si des milliers de personnes ont pris l’habitude de prendre le métro entre le Stade olympique et les stations Papineau, Beaudry et Berri-UQAM, j’imagine qu’on pourrait faire de même en sortant au parc JeanDrapeau, qui a l’habitude d’accueillir d’immenses foules durant Osheaga, ÎleSoniq et LASSO. Cependant, un conflit d’horaire pointe à l’horizon : les gros shows de Fierté se sont tenus du 8 au 11 août 2024, en même temps que le festival de musique électro. Quand on sait que ÎleSoniq a attiré 55 000 personnes l’été dernier, je doute que l’organisation du parc Jean-Drapeau veuille se départir de cet événement pour nous faire de la place.
Arrêtons-nous maintenant à la place des Festivals, un espace conçu pour favoriser la tenue de spectacles à grand déploiement. En juin et juillet, les Francos, le Festival de jazz et Juste pour rire (maintenant COMEDIHA - Montréal) attirent des centaines de milliers de personnes dans le secteur. Un des grands avantages du Quartier des spectacles est de se trouver à un kilomètre du Village. La Ville pourrait piétonniser la rue Sainte-Catherine entre De Bleury et Papineau pendant quelques jours et le secteur deviendrait le quartier général de Fierté Montréal : les spectacles de moyenne taille se tiendraient à Émilie-Gamelin (comme c’est déjà le cas) et les plus gros à la Place des festivals.
samuel_larochelle@hotmail.com
Cette haute concentration d’activités permettrait aux queers d’occuper le Village avant, pendant et après les activités, en dépensant davantage dans les commerces du Village qui pâtissent depuis des années des problèmes sociaux qui font les manchettes. Et contrairement au Parc olympique, qui satisfait surtout les Hochelagayyys, le Quartier des spectacles et le Village deviendraient un pôle plus accessible pour les participant.e.s qui viennent des autres quartiers, des banlieues et des régions.
Il reste néanmoins trois bémols quand j’essaie de prédire le futur.
Un : le festival Présence autochtone occupe déjà le Quartier des spectacles pendant les journées les plus achalandées de Fierté Montréal. Et que j’en vois pas un.e écrire qu’on a juste à les tasser, en agissant comme des colonisateurs de bas étage. Je prône plutôt pour un dialogue afin de trouver les meilleures dates pour que tout le monde puisse cohabiter et s’épanouir.
Deux : il me semble plus « facile » de sécuriser l’Esplanade du Parc olympique en surveillant les entrées terrestres, alors que le Quartier des spectacles exige — en plus de surveiller les entrées sur la rue — d’avoir à l’œil les attaques qui pourraient venir des nombreux gratte-ciels entourant les lieux. Dans un contexte où les personnes queers sont de plus en plus insultées, violentées et assassinées, on doit se poser la question.
Trois : même si les personnes LGBTQ+ se donnent de plus en plus le droit d’agir librement, se sentirontelles à l’aise de porter des vêtements extravagants, de danser à en perdre la tête et d’irradier la queerness au centre-ville, entourées de straights ? La question est dérangeante, mais nécessaire. À ce sujet, je crois que Fierté Montréal est le moment idéal pour apprendre à faire exploser des arcs-en-ciel de paillettes et donner des frenchs mouillés dans la face des queerphobes , avant de continuer sur notre lancée le reste de l’année.
Alors, on va fêter à côté du Stade, de la Place des Arts, de la Biosphère, du vieux Archambault ou de l’avenue De Lorimier ? 6
Chronique où sont les lesbiennes
Le mot en M
Je suis toujours étonnée de constater qu’en 2024, les menstruations sont encore aussi taboues. Chronique qui tente de décomplexer le mot en M en 1000 mots.
Ce moment où vous êtes aux toilettes publiques et que vous devez changer votre protection hygiénique. Les femmes savent de quoi je parle. Toujours sortir la Always, sans bruit, pour pas que l’on sache que vous êtes dans votre « période ». Idem quand vient le temps de l’enlever. À 40 ans, on commence à être habituée, mais à 12 ans, quand vous êtes la première de votre classe à avoir vos règles, c’est gênant. Surtout si les toilettes publiques sont mixtes. Qu’on se le dise, les menstruations c’est tabou. La plus grande ironie c’est que, sans elles, il n’y a pas de conception possible. Bref, sans menstruations, le « plus beau cadeau du monde » (selon les dires, les enfants), ne serait pas possible. Pouvez-vous donc m’expliquer pourquoi tout le monde (particulièrement les hétéros) est aussi gêné à la simple mention des menstruations ? C’est ce qui vous permet d’avoir vos bébés ! C’est comme si les adultes — ceux qui racontent aux enfants que les bébés naissent dans les choux — tentaient de se mentir à eux-mêmes, en se disant que les bébés c’est possible grâce à leur unique amour l’un pour l’autre. J’ai peut-être l’air cynique, mais c’est vrai. T’as beau aimer l’autre de tout ton cœur, si tu es infertile ou pu menstruée, tu n’auras pas de bébé. O.K. Le sang menstruel. Dégueu. Cela dit, ce n’est pas le premier truc dégueu, en lien avec nos organes génitaux… pourtant c’est un des plus tabous. D’ailleurs, la croix rouge fait des campagnes de dons de sang régulièrement et plusieurs s’y précipitent. C’est noble de donner de son sang, mais infect de le rejeter de l’utérus, même si essentiel au cycle de la vie.
D’ailleurs, les femmes sont pognées avec cette « condition » pour une bonne partie de leur vie, qu’elles le veuillent ou non. Moi, je n’ai jamais voulu d’enfants. Pourquoi je ne peux pas cocher « non » sur le formulaire de menstruations ? Vous allez me dire que je devrais être remplie de gratitude, car je peux donner la vie ? Peut-être, mais je ne veux pas ! Et plusieurs pensent probablement que je suis « égoïste » ou « mauvaise femme » (ou « sale lesbienne »), car je ne veux pas d’enfants, que je « crache » sur ce don de Dieu, celui de donner la vie. Avoir des enfants est un choix, pas une obligation et je fais le choix de ne pas en avoir. Point. Cela dit, je n’ai jamais choisi d’être menstruée. Pourtant je suis prise avec cette « condition ». Pour moi, ça se résume à quelques jours de saignements et un caractère de merde durant le syndrome prémenstruel, mais pour certaines femmes c’est handicapant au point qu’elles se tordent de douleur et qu’elles ne peuvent même pas se lever du lit pour aller travailler.
Au Japon, le droit à un congé menstruel est inscrit dans la loi depuis 1947, imaginez ! La Corée du Sud autorise ses employées à prendre un jour de congé menstruel non payé par mois. L’Indonésie a adopté en 2003 une loi prévoyant un ou deux jours de congés payés en début de cycle menstruel. Le congé menstruel à Taïwan donne droit à trois jours de congés par an, comptabilisés comme congés de maladie. En Zambie, pays d’Afrique australe, une loi accorde aux femmes depuis 2015 un jour de congé supplémentaire par mois, sans préavis ni certificat médical. Ce congé est surnommé « fête des Mères » (1). Enfin, en 2023, l’Espagne est le premier pays européen à adopter le projet de loi créant le congé menstruel. En France et en Australie, certaines entreprises accordent ce congé, sans pour autant qu’il soit inscrit dans le Code du travail, ce qui est également le cas du Canada (2). Néanmoins, au Canada, le Code canadien du travail assure l’accès aux produits menstruels au travail en 2023, pour les employeurs sous réglementation fédérale. Cela dit, 1) qu’advient-il des autres employées à travers le Canada? ; et 2) ça ne « règle » pas le problème des congés menstruels pour les personnes qui en ont besoin ; ou encore quand 3) t’arrives à la maison et qu’il faut payer tes serviettes hygiéniques !
Si vous voulez mon avis, il y a deux choses qui devraient être gratuites, partout : le papier toilette et les serviettes hygiéniques (concernant les couches pour bébé, avoir un bébé est un choix). Être menstruée, non, c’est une
condition, au même titre que devoir aller se vider la vessie ou autre aux toilettes. Et aux personnes qui trouvent que c’est exagéré, au moment d’écrire ces lignes, la boîte de 36 serviettes Always (les meilleures, chu pas payée pour le dire), régulières avec ailes est à 9,99 $. Heureusement, depuis 2015 — il était temps — les produits d’hygiène féminine sont détaxés. Disons que vous pouvez faire en moyenne 2 à 3 mois avec une boîte, selon votre flux. Calculez le tout sur près de 40 ans… C’est sans compter, les tampons ou autres pilules pour soulager la douleur, lorsque nécessaire. C’est coûteux d’être une femme.
Et ne me parlez pas de ces serviettes lavables… Vous utilisez la diva cup ? Bravo ! Si mal utilisée, elle peut engendrer un syndrome du choc toxique, au même titre que les tampons, et puisqu’il est déconseillé de la porter la nuit, il faut donc trouver une alternative. Perso, je n’adopte pas la diva cup, comme les personnes qui font la rivière rouge, car je ne mettrai pas mes mains dans mon vagin pour aller l’installer, puis la retirer.
Mes intentions écologistes s’arrêtent là. Je n’ai jamais mis de tampons, je ne vais pas commencer la diva cup… Cela dit, cet été j’ai découvert le bas de bikini paddé (SAVVI Period Swimwear, et j’ai été agréablement surprise. Et si ça a survécu à ma première fois en surf, dans les vagues de Californie, ça peut survivre à pas mal toute. Sauf peut-être la mer Rouge…
Malgré mon indignation lisible, cette chronique n’a pas été écrite sous l’emprise du SPM ou des menstruations. Mais quand on subit cette « condition » 12 fois par an, pendant disons 40 ans, on commence à connaître la chanson ! 6
• Source : Article de Ouest-France publié le 26 mai 2023 sur https://www.ouest-france.fr/
• « Au Québec, une centaine d’entreprises se sont engagées à offrir des produits hygiéniques gratuitement à leurs employées alors que quelques-unes commencent à accorder des congés menstruels », selon un article de Maude Goyer, paru dans La Presse, le 9 mai 2023.
Chronique porte-voix
Des photos torse
nu à l’acceptation de soi
Il y a un an, sur la plage d’Oka, j’ai posté ma première photo torse nu sur Instagram. Pour beaucoup, cela pourrait sembler un geste anodin. Mais pour moi, c’était un acte décisif, un défi lancé à mes propres insécurités face à un univers numérique souvent plus toxique que valorisant.
Avant ce moment, mon rapport à mon corps était marqué par l’incertitude et la frustration. Comme beaucoup, je me perdais dans les comparaisons incessantes avec les corps idéalisés que l’on voit défiler sur nos fils d’actualité. Des torses sculptés, des visages lisses, souvent retouchés — je le savais, mais cela ne changeait rien. Ces images me laissaient un goût amer d'infériorité, déformant ma perception de moi-même et me plongeant dans un cercle vicieux d’insatisfaction.
Puis ce jour-là, sur la plage, un déclic s’est produit. Une impulsion soudaine m’a poussé à franchir cette barrière invisible et à me montrer tel que j’étais. Contre toute attente, les réactions ont été immédiates. Likes et commentaires flatteurs ont envahi mon écran. D’un coup, ce corps que je cachais sous des T-shirts amples devenait l’objet d’appréciations virtuels. C’était grisant. Mais rapidement, cette
sensation a commencé à avoir un arrière-goût étrange, comme une addiction qui en appelait toujours plus.
C’est là que j’ai commencé à me perdre. Les photos se sont faites plus suggestives. Je me dévoilais avec une audace impensable quelques mois auparavant. Ce qui avait commencé comme une simple publication prenait des allures de performance. Je me montrais sous des angles flatteurs, avec une seule idée en tête : susciter encore plus de réactions.
Je m’entraînais davantage, non pas pour ma santé, mais pour améliorer l’image que je projetais en ligne. C’était comme une montée d’adrénaline, un jeu dangereux où le corps devenait une monnaie d’échange. Chaque muscle, chaque courbe devenait un capital à investir dans le marché des likes.
Je passais des heures à choisir les angles parfaits et à retoucher mes photos, pensant que chaque détail pouvait maximiser les réactions. Ma confiance était alors fragile, et cette validation extérieure semblait déterminer mon estime de soi. Lorsque je n’obtenais pas le nombre de likes désiré, je me remettais en question. Cette obsession m’éloignait peu à peu de la réalité, me faisant oublier pourquoi j’avais commencé à publier en premier lieu.
Puis, j’ai poussé le jeu jusqu’au bout. J’ai posté des photos nues. Et là, je me disais que c’était la preuve ultime que j’étais enfin à l’aise dans ma peau. Mais la vérité était tout autre. Je n’affichais pas mon corps par amour pour lui ; je le montrais parce que j’avais besoin que les autres l’aiment à ma place. Je cherchais une reconnaissance qui compensait ce que je ne pouvais pas m’accorder moi-même.
Un matin, après avoir reçu encore une fois ces commentaires habituels, j’ai ressenti un vide. Un vide que les likes ne pouvaient pas combler. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre ce qui se passait. Toute cette validation extérieure, aussi plaisante soit-elle, ne touchait jamais vraiment ce qui comptait. Elle ne réparait rien. Je m’étais lancé dans une course sans fin, cherchant une approbation qui ne pouvait jamais être suffisante. Et pire, cette quête m’éloignait chaque jour un peu plus de moi-même.
Les réseaux sociaux transforment l’approbation en capital social. Chaque post devient un produit à évaluer, chaque réaction une sorte de monnaie. On finit par mesurer sa valeur à travers ce prisme trompeur. Je m'étais laissé piéger, cherchant sans cesse plus d’attention à chaque publication. Cette quête de reconnaissance nous pousse à jouer un rôle, à performer pour les autres, sans jamais véritablement répondre à nos propres insécurités.
La pression de l’apparence, déjà omniprésente dans la société, est exacerbée en ligne. Les normes de beauté, de charisme, et de forme physique ne sont plus seulement des idéaux ; elles deviennent des standards impossibles à atteindre sans sacrifier une part de soi-même. Le corps devient alors un produit à exhiber, une façade destinée à attirer l’approbation des autres. Mais à quel prix maintient-on cette façade?
Pourtant, dans ma vie quotidienne, je ne manquais pas d’amour. J’étais entouré de personnes qui m’aimaient pour ce que j’étais vraiment. La validation en ligne avait pris le dessus, car elle était plus rapide, plus immédiate, et me donnait l’illusion d’une reconnaissance que je ne parvenais pas à trouver en moi-même.
Aujourd’hui, je publie encore, mais avec une intention différente. Ce besoin compulsif de validation s’est estompé. C’est un travail quotidien, un équilibre à trouver. Ne plus se définir à travers le regard des autres, mais enfin être en paix avec celui que l’on pose sur soi-même. Je me regarde dans le miroir et j’apprends à aimer ce que je vois, non pas parce que cela correspond à un idéal de beauté, mais parce que c’est moi. Juste moi, sans les artifices ni les attentes des autres.
Ce parcours, loin d’être unique, touche de nombreuses personnes prises dans cette spirale de l’apparence et de la reconnaissance instantanée. Mais la véritable libération vient de cette prise de conscience et de la valeur qu’on se donne à soi-même qu’aucune validation extérieure ne remplacera jamais. Se détacher de cette quête infinie d’approbation est sans doute l’acte d’affirmation le plus puissant que l’on puisse accomplir. accomplir. accomplir. 6
«Comme tu n’aimes pas les enfants, ça laisse deux autres grands groupes désavantagés : les ainés et les animaux», dit Nick à Nicolas. «Hey, oh, on se calme. Je n’ai jamais dit que je n’aimais pas les enfants. Tu sais que je m’entends très bien avec ceux des autres. Mais c’est différent du fait d’en avoir.» «D’accord, d’accord, pardonne-moi mon imprécision. Donc tu veux bénévoler avec des enfants?» «C’est une possibilité. En fait, plus j’y pense, plus ça m’intéresse. Il y a un problème en particulier dont je me suis toujours dit que je ne lui trouvais aucun sens, et c’est l’homophobie.» «Je ne savais pas que tu avais un côté militant queer. C’est presque excitant», répond Nick avec un sourire en coin. «Arrête de te moquer; je suis sérieux. Juste si on le prend d’un point de vue comptable, c’est absurde. Il y a déjà assez de difficultés dans le fait de réussir à maintenir un couple à long terme sans qu’on ajoute en plus l’épreuve de la condamnation sociale de l’amour. On peut faire pression sur une personne pour qu’elle se mette malgré elle en couple avec quelqu’un de l’autre sexe, mais ça ne fera que rendre les deux personnes malheureuses; c’est une perte de valeur pour tout le monde. Ou, de l’autre côté, on ne gaspille pas d’énergie, on laisse les personnes séduire dans le camp qu’elles préfèrent et on met les efforts collectifs à favoriser les conditions gagnantes pour que les couples durent dans le temps. La décision me semble très simple.»
«Je me suis arrêté à un kiosque du GRIS pendant une des journées communautaires de Fierté Montréal et j’ai vraiment aimé les séances de démystification de l’homosexualité qu’ils organisent dans les écoles. On n’a qu’à raconter notre histoire de découverte et de coming out et à répondre aux questions des élèves à propos de tout ça.» «Oui, je connais bien le GRIS. C’était un long préambule pour en arriver là; comme disent les Français, c’est une montagne qui accouche d’une souris», se moque Nick en tirant la langue. «En tout cas, moi, je trouve la théorie de l’action pertinente, parce que ça va nécessairement orienter toutes les interventions que je vais faire. Faire du bénévolat en pleine conscience, ça risque toujours de donner de meilleurs résultats qu’en faire à l’aveugle.» «OK, je me rends. Je vais moi aussi prêcher la comptabilité des compatibilités, donc.»
Les tensions dans le couple de Nick et Nico sont moins fréquentes maintenant que Nick s’est ouvert à la possibilité de vivre sa générativité en dehors de la parentalité. Il semble qu’une partie de leurs accrochages se passaient pour des raisons explicitement diverses, mais implicitement toutes liées à leur désaccord sur le fait d’avoir ou non un enfant. Le projet n’est pas entièrement abandonné, mais sa mise sur la glace leur permet de s’aimer plus sereinement en ayant l’impression d’avoir plus de projets communs.
Après avoir passé un bon bout de temps à faire le tour des voyages qu’ils aimeraient faire et des loisirs qu’ils aimeraient découvrir ensemble, ils en arrivent à la conclusion que dans toutes ces activités, il manque justement la composante qui consiste à sentir qu’on redonne au suivant et qu’on contribue au progrès humain. Ils en arrivent donc à se dire qu’ils voudraient davantage faire du bénévolat. À partir de ce moment se pose l’épineuse question de la cause à laquelle ils veulent dédier du temps.
«Si les gens prenaient leurs décisions comme des entreprises, ce serait facile de les faire se rendre compte de l’irrationalité de leurs comportements et de les faire changer. Malheureusement, on sait tous que c’est un peu plus compliqué que ça.» «Oui, mais on n’a pas à l’accepter les bras baissés. C’est peut-être parce qu’il n’y a pas assez de comptables dans le monde que les gens n’ont pas encore le réflexe de calculer pour bien agir. Donc c’est notre responsabilité de répandre la bonne nouvelle des chiffres.» «Si je comprends bien, ton idée, c’est d’inciter plus de gens à étudier en comptabilité pour diminuer l’homophobie? Ça me semble très indirect, comme moyen d’action…» «En fait, non, tu ne comprends pas bien. Je ne pense pas que ce soit nécessaire de connaitre les finances et l’audit pour comprendre qu’on a avantage à laisser les hommes être en relation avec des hommes s’ils aiment et sont attirés par les hommes. Mais des comptables bénévoles comme toi et moi peuvent contribuer à répandre le concept que c’est pas mal plus logique de le faire.» «Et concrètement, on fait ça comment?»
Ils s’informent le soir même à propos des conditions à remplir pour devenir bénévoles pour le GRIS . Ils s’inscrivent aux prochaines formations, qu’ils suivent ensemble. Puis ils sont séparés dans les duos bigenrés de bénévoles coutumiers à l’organisme et procèdent régulièrement à des séances scolaires. Chaque fois que l’un ou l’autre se rend dans une école, il sait d’avance qu’il devra à son partenaire un récit en bonne et due forme du déroulement des rencontres, des questions qu’il a reçues et de ce qu’il a répondu. Ils le font d’abord et surtout pour se divertir des bons coups – et surtout des erreurs – l’un de l’autre, mais aussi pour apprendre et s’améliorer mutuellement.
Et Nick ne peut s’empêcher de se dire que Nico, sans le savoir, a mis la main dans l’engrenage de la parentalité. Éventuellement, il se dira sans doute que les courts temps des rencontres en classe sont insuffisants pour influencer la jeunesse dans le sens d’un meilleur calcul décisionnel. De la même manière qu’Osman, leur ami enseignant, souligne souvent la forte influence des parents sur l’éducation, en parallèle de celle des enseignants, Nico finira par se rendre compte qu’élever un enfant ou plusieurs est encore le meilleur moyen de tirer le monde à venir dans le sens qu’on veut. Et le meilleur de l’histoire reste encore qu’il ne pourra jamais accuser Nick de l’avoir manipulé en ce sens puisqu’il a lui-même proposé de faire du bénévolat avec des enfants. 6
Me André Laflamme
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Chronique place au village
Retour sur la piétonnisation 2024 qui s’achève
La piétonnisation 2024 du Village s’achève tranquillement, elle prendra fin lors du week-end de l’Action de grâce, du 12 au 14 octobre. On démontera ensuite les belles terrasses et les citoyennes et citoyens pourront même ramener dans leurs résidences quelques-unes des jolies plantes pouvant aussi pousser en intérieur. Parlant de plantes, ce ne sera pas la fin de la fameuse «Brigade du Village» que vous avez pu voir cet été pour arroser les plantations et venir en appui aux brigades de la propreté de la Ville. Un projet permettra à cette brigade de fonctionner en hiver et de contribuer à améliorer la propreté du secteur. On peut se satisfaire aussi d’un nombre record de places assises grâces aux « trouples». Si on ne peut pas ignorer les diverses problématiques qui hantent le Village et plusieurs quartiers montréalais, le Village semble en bonne posture, puisque des commerces passent de mains pour que ces établissements puissent persévérer.
On pense que cet été, Montréal a eu moins de touristes, plusieurs commerçant·e·s nous l’ont mentionné d’ailleurs. «Je pense que c’est vrai, sans avoir de statistiques précises, cependant il y a eu plus de visiteurs locaux, des gens de la région de Montréal qui sont venus profiter de la piétonnisation, des animations et qui ont pu découvrir nos commerces», explique Gabrielle Rondy, la directrice générale de la Société de développement commerciale (SDC) du Village.
Un mobilier venu du Stade olympique
Si vous vous êtes promené dans ce secteur, vous avez sûrement aperçu ces multiples stations de sièges trois x trois x trois appelées « trouples » et peints en rose. « Je suis très contente de ces ‘’trouples’’, qui ont offert quelque 315 nouvelles places assises dans le Village, continuent Gabrielle Rondy. Ici, tout le monde y a trouvé son compte, des familles avec de jeunes enfants, des personnes âgées pour qui cela faisait du bien de pouvoir faire une pause
avant de rentrer à la maison, des personnes vulnérables, etc. Lorsqu’on nous a offert les sièges du Stade olympique, c’était une superbe idée. Les gens ont pu s’asseoir aussi durant les festivals et les animations.»
Comme bien d’autres choses, c’est un projet pilote qui a sûrement de l’avenir. « Les études démontrent que les gens restent plus longtemps sur une piétonnisation si on leur permet d’avoir un répit. Cela doit être le cas, parce que nous avons eu des commentaires très positifs sur ces sièges qui, de plus, comportaient de la végétation au milieu. Nous tenons à remercier le Parc olympique pour ce don qui a agrémenté cette 18e piétonnisation », dit Gabrielle Rondy.
Une brigade qui a de l’avenir
Ces sympathiques humains en t-shirts rose ramassaient des détritus, arrosaient et chouchoutaient les plantations, jasaient avec les visiteur·euse·s et les habitué·e·s du Village. Cet autre « projet pilote » devait se terminer en même temps que la piétonnisation. Eh bien non, il a été si populaire qu’il sera reconduit de la mi-octobre à la mi-mai, jusqu’au retour d’une brigade estivale. Ils seront toujours en duos, mais ils ne s’occuperont que du nettoyage des rues Sainte-Catherine et sur Atateken pour la période hivernale et ce, 7/7. «Nous sommes contents de travailler ici encore avec la Maison du Père et avec des gens qui habitent le quartier, qui désirent qu’il s’améliore, qu’ils ont à cœur le Village. Ce sera 100% entretien et ramassage des seringues s’il y en a, poursuit-elle. Durant l’hiver, ces personnes suivront plusieurs formations : guide touristique, diversité et inclusion, et comment intervenir en cas de crise avec les personnes vulnérables. L’objectif ici n’est pas de remplacer les escouades de la Ville ou du SPVM mais toujours d’être en appui s’ils sont sur les lieux avant ces services-là. Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de l’arrondissement de Ville-Marie.»
Si vous les avez rencontrés, vous êtes à même de constater combien les membres de la Brigade du Village avaient du plaisir à travailler ensemble, à rigoler, d’échanger entre eux
ANDRÉ C. PASSIOUR
apassiour@gmail.com
mais aussi avec les visiteurs, ils agissaient un peu comme des «ambassadeurs» du Village. «Les commerçant·e·s les reconnaissaient, ils étaient sur le terrain tout le temps, ils voyaient ce qui s’y passait et les plantes n’ont jamais été aussi belles que cet été ! C’est un très beau projet que tout le monde apprécie», constate Gabrielle Rondy.
Une animation des plus colorées Drag, cirque, danse, burlesque, etc., c’étaient les Cabarets Extravaganza avec le maestro Louis Guillemette les vendredis et dimanches de la mi-mai jusqu’à septembre. Des dizaines d’artistes y ont ainsi pris part pour émerveiller les passants. «On désirait mettre en valeur des artistes du quartier et des artistes de la nuit que les gens ne voient pas nécessairement parce qu’ils œuvrent dans des clubs, des salles de spectacles, etc., dit-elle. Que des enfants puissent avoir du plaisir à regarder du cirque, des drag queens, etc. en plein jour. C’étaient de très belles prestations qui partaient souvent des bureaux de la SDC pour aller dans une direction ou dans l’autre. Cela agrémentait les 5 à 7 des gens sur les terrasses.»
Mais ce n’est pas tout, les samedis étaient plutôt «mouvementés» ! C’est-à-dire que l’on faisait bouger les gens avec de la zumba, avec À pieds levés et son aérobie énergique, à moins que ce soit avec de la danse country dynamique du Club Bolo ou encore Cat’s Corner Montréal (avec sa communauté de danse jazz, swing, tap et blues). Il y avait aussi le Studio A’Motion. «Dans l’ensemble, c’était une belle programmation. On a fait plus [d’animation] avec moins d’argent, je considère que c’est un beau succès», de noter Gabrielle Rondy En plus des prestations organisées par la SDC, on a pu assister au Festival Mtl en Arts qui en était à sa 25 e édition, la 2 e édition du Championnat de drag queens (sur le gros autobus, dans le stationnement de TVA), Montréal complètement cirque, sans oublier le Festival Fierté Montréal.
Le ruban d’un km de long aux couleurs de l’arc-en-ciel a attiré les regards et les «selfies» se multipliaient plus que des petits pains chauds. La Brigade du Village s’assurait d’ailleurs d’y faire des retouches pour que les teintes demeurent vibrantes. «Le drapeau inclusif a fait son effet et beaucoup de gens s’y sont pris en photos, c’était beau à voir», rajoute-t-elle.
On investit pour conserver les établissements
«On sent qu’il y a de la relève et que des gens veulent que des commerces restent ouverts et s’améliorent même», évoque Gabrielle Rondy. On a assisté depuis plusieurs mois à ventes de commerces tels que l’Aigle Noir, le Stock Bar et le bar Campus. «Dernièrement, le restaurant Tabla a passé à une nouvelle administration, la boutique Évolution a été vendue à un client fidèle alors que le bar Stud, de Michel Gadoury, a été vendu à son gérant [Mario Goudreau]. Donc, il y a de l’investissement qui se fait dans le Village avec l’idée de renforcer ces commerces-là», de souligner Gilles Paquette, le responsable des membres à la SDC.
Exposition sur Zïlon
Il ne vous reste que quelques jours, soit jusqu’au 1er octobre, pour aller voir sur la rue Atateken l’exposition «Zïlon: légende urbaine» montée par Simon DuPlessis en collaboration avec la SDC du Village et le Festival Mtl en Arts et en partenariat avec l’arrondissement de Ville-Marie. Plusieurs panneaux reproduisent des œuvres de l’artiste décédé en juillet 2023, tandis que d’autres panneaux reprennent des photos de Zïlon glanées ici et là par le photographe et artiste Jean Chaîney 6
NOCTURNE DU VILLAGE : 12 OCTOBRE
La Nocturne du Village, le samedi 12 octobre jusqu’à 6 h le dimanche 13 octobre lors du weekend de l’Action de Grâce qui est aussi le dernier weekend de la 18e piétonnisation du Village.
Les 16 bars et restaurants participants sont :
• Stéréo 858, rue Sainte-Catherine E
• Bar Le Campus 1111, rue Sainte-Catherine E
• Le Bar S.T.O.C.K. 1171, rue Sainte-Catherine E
• Bar Discothèque Unity III 1171, rue Sainte-Catherine E
• Le Date Piano Bar 1218, rue Sainte-Catherine E
• Bar Renard / Motel Motel 1272-1276, rue Sainte-Catherine E
• Notre-Boeuf-de-Grâce 1302, rue Sainte-Catherine E
• Bar l'Aigle Noir 1315, rue Sainte-Catherine E
• Le Saloon Bistro Bar 1333, rue Sainte-Catherine E
• District Video Lounge 1365, rue Sainte-Catherine E
• Rebel Brasserie Urbaine 1470, rue Sainte-Catherine E
• Complexe Sky 1474-1482, rue Sainte-Catherine E
• Restaurant Morelia 1477, rue Sainte-Catherine E
• Bar Le Cocktail 1669, rue Sainte-Catherine E
• Bar Le Stud 1812, rue Sainte-Catherine E
• Bar Le Normandie 1295, rue Atateken
DURANT CETTE FIN DE SEMAINE, IL Y AURA LES ACTIVITÉS SUIVANTES AUSSI
• Foire commerciale du jeudi 10 au lundi 14 octobre
• Studio ZX: C'est ma toune (jeudi 10 octobre, 18h - 20 h) Place du Village
• Samedi 12 octobre de 13 h à 16 h : VALORISATION VÉGÉTALE DU VILLAGE, JARDINAGE ET DONS DE PLANTES en collaboration avec la Société écocitoyenne de Montréal devant la Place du Village
• Studio ZX: Kiki Ball (samedi 12 octobre, 17h -20h30) Place du Village
• Nocturne du Village: samedi 12 octobre 22h au dimanche 13 octobre 7h
• Studio ZX: Blush: Dimanche disco (dimanche 13 octobre, 14h - 19h) Place du Village
GRIS-Montréal : poursuivre et renforcer sa mission plus que jamais
Le Groupe de recherche et d’intervention sociale (GRIS) vient de fêter ses 30 ans. Il a été fondé avec pour objectif la démystification des orientations sexuelles et des identités de genres dans les écoles. Aujourd’hui, le GRIS peut compter sur ses quelque 250 bénévoles pour faire des interventions et des témoignages dans les classes. On dénombre maintenant plus de 1000 interventions par année qui, avec le temps justement, se sont diversifiées pour inclure des classes de francisation, des centres jeunesse, des milieux de travail ou des milieux de vie pour personnes âgées. Mais voilà que, depuis quelque temps, les discours haineux et la polarisation s’invitent dans les classes et les interventions des bénévoles sont plus nécessaires que jamais.
La technique est simple : deux intervenants queers spécialement formés s’adressent à des élèves, ils parlent de leurs vécus, de leurs expériences, de leurs vies en tant que personnes queers. Ensuite, il y a une période de questions et de commentaires. À la toute fin, un questionnaire est remis aux élèves pour voir si leur opinion a changé face aux personnes queers. Mais quelle est la perception des gens du GRIS de ces 30 ans ? « C’est 30 ans d’existence, de visites dans les écoles, de voir l’impact que le GRIS a eu sur eux, dit
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Andrei Pascu & Marie Houzeau
Andrei Pascu, le président de l’organisme. On a rencontré plusieurs dizaines de milliers de personnes. On couvre ainsi presque le temps de deux générations. Il y a l’impact sur la société, bien sûr, mais aussi il y a tous les gens qui nous ont appuyés, les bénévoles, tous nos partenaires à travers, etc. La longévité du GRIS rime avec la longévité de nos partenaires. »
« Ce sont des moments de jalons, de penser à nos moments forts que l’on a eus en 30 ans. Les commentaires des jeunes dans les écoles gardent leur intensité. Certains se sentent concernés parce qu’ils sont eux-mêmes membres de la communauté LGBTQ+ ou que des membres de leurs familles le sont. Il y a donc ce “fil rouge” qui nous tient. Nous avons la conviction que la méthode du témoignage fait que ces jeunes peuvent vivre plus sereinement », souligne Marie Houzeau, la directrice générale du GRIS-Montréal.
« De plus en plus de bénévoles actuels nous disent qu’ils ont reçu la visite du GRIS dans leur école et que cela fut un moment charnière dans leur vie, poursuit Marie Houzeau. Pour moi, c’est très touchant parce que les bénévoles qui ont été dans les classes ont eu un impact scolaire réel. »
Résister à la haine et promouvoir la diversité On l’a mentionné plus haut, on a vu récemment de la polarisation — les manifestations contre l’Heure du conte par des drag queens, les manifestations anti-trans, etc. — et une certaine parole haineuse qui s’est libérée. Alors, comment y faire face ? « On voit la polarisation dans les classes, on la voit dans la société, comment agir ? Mais ici il ne fallait pas se réinventer, mais consolider pour le GRIS notre meilleur outil qui est le témoignage, c’est-à-dire le vécu de ce qui est arrivé à quelqu’un : voici ce qui a pour moi été un moment de difficulté, voici ce qui m’a aidé, etc. Sortir de l’opinion, ne pas ouvrir la porte à un discours stérile. Oui, c’est plus difficile parce qu’on sent les tensions qu’on voyait dans les années 1990. C’est plus tendu aussi dans la société, mais la visite des bénévoles est plus nécessaire que jamais parce que des jeunes queers vivent dans un environnement plus toxique que jamais, mais avec la visite [des intervenants] ils se sentent moins seuls dans la vie », de renchérir Marie Houzeau qui a été faite chevalière de l’Ordre de Montréal l’an dernier et qui
est maintenant directrice de ce groupe depuis près de 20 ans maintenant. « Nous avons notre outil d’action qui est le témoignage, on n’essaie pas de se positionner contre un groupe ou une religion ou l’autre, poursuit Andrei Pascu qui est avocat et associé pour le groupe Litige et règlement des différends au cabinet McMillan LLP. Se positionner ici est un piège. Notre impact est par le témoignage. La différence dans les classes aujourd’hui par rapport au moment où j’étais moi-même dans la classe est que, oui, il y a plus de discours haineux, mais on voit plus de jeunes queers qui s’affirment, et c’est beau à voir, mais ce qui est dommage c’est de voir dans quel environnement ils évoluent. Ils ont de l’espoir dans leurs yeux, mais ils vivent dans un milieu hostile et c’est ce qui m’attristait. » « Ce qui est important, c’est de dénoncer toute sorte de radicalisation, comme par exemple Andrew Tate [l’ex-vedette internationale de kickboxing, NDLR] avec son discours masculiniste toxique homophobe et transphobe, de renchérir Marie Houzeau. Pour nous, il importe de mettre l’accent sur une société pluraliste, d’inclusion de toutes sortes de minorités, de l’égalité des genres, etc. Que le Québec soit une nation progressiste et qu’elle puisse continuer de l’être. »
Mais après 30 ans, que réserve l’avenir pour le GRIS-Montréal ? « Je pense que si on regarde l’évolution du GRIS, on a là une belle croissance modérée. On se pose aussi la question de : où a-t-on besoin du GRIS ? D’où le programme “Le GRIS part en tournée”, d’aller rencontrer les communautés éloignées de manière ciblée. Comment le GRIS peut intervenir auprès des jeunes ? L’avenir c’est aussi de réfléchir sur nos méthodes. Continuer nos tournées parce que l’intérêt est là, parce qu’on a les partenaires financiers qui nous appuient et nos bénévoles », croit Andrei Pascu qui est bénévole depuis plusieurs années. « C’est de continuer à développer les capacités localement, de mettre aussi en place des formations de bénévoles dans des régions, insiste Marie Houzeau. C’est ce qui s’est fait depuis 1994 avec la création de GRIS en Estrie, à Québec, à Chaudière-Appalaches, en Belgique même avec le GRISWallonie, etc. Il est là aussi le développement du GRIS depuis 30 ans, nous sommes contents de voir que les gens répondent aux besoins de ces régions-là ! »
Bien sûr, autant pour Andrei Pascu que pour Marie Houzeau, il est capital de surligner tout le travail des centaines de bénévoles qui ont contribué au GRIS depuis trois décennies, le soutien des allié.e.s également et des partenaires et commanditaires sans qui le GRIS ne pourrait pas célébrer ses 30 ans d’existence. « On se doit de continuer à vouloir bâtir une société de diversité et d’inclusion, de construire un avenir plus solidaire et plus collectif et de dénoncer toute sorte de radicalisation. Je reste optimiste face à l’avenir du GRIS », de conclure Marie Houzeau. 6 ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | https://www.gris.ca
Voici les lauréat.e.s qui seront honoré.e.s au Gala Émergence
Fidèle à son habitude, le Gala Émergence viendra cette année non seulement souligner le travail de longue haleine de l’organisme et faciliter le réseautage, mais aussi décerner des prix à des personnes et organismes qui se sont largement démarqués dans leur implication pour les personnes LGBTQ+. Et pour cette 22 e remise de prix de la Fondation Émergence, qui se tiendra le 17 octobre à l’Espace Saint-Denis, le palmarès des lauréats est encore très bien garni.
Le Gala Émergence, qui habituellement a lieu au début de l’été, a été déplacé à l’automne afin de donner plus de latitude à l’équipe de la Fondation, déjà bien occupée durant la première moitié de l’année, notamment en raison de la planification de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.
« Les deux événements de la campagne et du Gala ont pris tellement d’ampleur que ça devenait plus stratégique de les séparer. »
Animé par la mannequin et DJ Ève Salvail, le Gala Émergence aura comme thème cette année « Tapis rouge Émergence : Célébrons l’engagement et les diversités ». Laurent Breault explique ainsi vouloir rajouter une certaine saveur « chic » à l’événement. Et il assure qu’il y aura bel et bien un tapis rouge!
Le Prix Laurent-McCutcheon (nommé en hommage au président fondateur de la Fondation Émergence) sera remis au chef d’orchestre québécois Yannick Nézet-Séguin. Premier chef d’orchestre ouvertement homosexuel des « Big Five » (les cinq plus grands orchestres américains), celui qui assure la direction musicale de l’Orchestre métropolitain de Montréal, de l’Orchestre de Philadelphie et du Metropolitan Opera (à New York) succède ainsi à des personnes comme Pete Buttigieg, Christine Taubira et Justin Trudeau en recevant ce prix,
qui vient souligner le travail d’une personne « qui a contribué de façon exceptionnelle à l'avancée des droits LGBTQ+ ou à la lutte contre l'homophobie et la transphobie ».
La Fondation Émergence voit en Yannick Nézet-Séguin un beau « modèle » de personne LGBTQ+ dans un « traditionnellement plus conservateur. Voir un chef d’orchestre aussi out et décomplexé, ça envoie un message positif », a indiqué le directeur général de la Fondation Émergence, Laurent Breault, en entrevue avec Fugues.
Le Prix Janette-Bertrand – qui revient à une personne ou un organisme non-LGBTQ+ qui a contribué significativement à la lutte contre l’homophobie et la transphobie – sera quant à lui remis au Musée de la civilisation à Québec. Par le truchement de son exposition Unique en son genre, l’institution a su mettre en valeur les réalités des personnes trans, non-binaires et bispirituelles, visant ainsi à « démystifier et à célébrer » la pluralité des identités de genre. « On souhaitait souligner tout le travail du musée, qui a réussi à réunir beaucoup de partenaires communautaires, ce qui n’est pas toujours évident », affirme ainsi Laurent Breault, qui rappelle la « grande qualité » de l’exposition.
Encore
Cette année encore, deux Prix Coup de cœur sont remis à des personnalités ou organismes qui ont fait « un acte remarquable au courant de l’année contribuant à la lutte contre l’homophobie et la transphobie ».
Le premier Prix Coup de cœur est décerné cette année à l’animatrice et chroniqueuse Eugénie Lépine-Blondeau et à sa conjointe Judith Séguin. Les nouvelles mamans se sont fait entendre par le CHUM (et probablement d’autres institutions) lorsqu’elles ont soulevé certaines pratiques non-inclusives pour les familles homoparentales de la part du gouvernement ou de l’hôpital, comme la présence des appellations « mère/père » sur le carton d’identification du berceau de leur nouveau-né. Une situation dénoncée par le couple, et ce, même si elles
se disent reconnaissance de toute l’attention et du travail effectué par les infirmières de l’hôpital.
« Ça a été faite de manière polie et constructive de la part Judith et Eugénie, et l’institution a adapté rapidement ses pratiques, c’est à souligner », pense Laurent Breault.
Le deuxième Prix Coup de cœur est remis à Radio-Canada pour le balado Fais un homme de toi : thérapies de conversion, un projet de Jocelyn Lebeau. Diffusée sur la plateforme Ohdio de la société d’État, Fais un homme de toi : thérapies de conversion vient rapporter des témoignages de survivants des thérapies de conversion au Canada, mais aussi de spécialistes, de l’ancien ministre de la Justice David Lametti – qui a contribué à l’interdiction de ces thérapies au pays – et même d’un défenseur de la thérapie de conversion.
« On était impressionné par la capacité du balado de mettre de l’avant des victimes diversifiées, et aussi de montrer le contre-discours » souligne Laurent Breault.
Le prix Hommage académique – qui, tel que suggéré par son titre, est décerné à une personnalité ou un organisme du milieu académique qui a contribué à la lutte contre la LGBTQ+-phobie par le biais de leur recherche et de leur enseignement – revient cette année à la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles.
Dans un contexte où la transphobie semble de plus en plus désinhibée, l’apport d’experts comme ceux de la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles est crucial, notamment afin de pouvoir rétablir les faits et démystifier certains préjugés. La titulaire de la Chaire, Annie Pullen Sansfaçon, aura ainsi multiplié les apparitions dans les médias dans la dernière année.
Un Prix Engagement est également remis cette année afin de saluer le travail et l’implication d’un gouverneur ou d’une gouverneure de la Fondation Émergence.
Cette année, le prix est remis à Carlos Idibouo et Solange A. Musanganya, deux personnes qui militent depuis des décennies pour les droits LGBT au Canada et à l’international. Par exemple, Solange A. Musanganya a co-fondé en 2004 Arc-en-ciel d’Afrique, le premier organisme Afro-queer du Canada. « Ils ont vécu à la fois en Occident et en Afrique, donc ils sont vraiment des vecteurs de communication interculturelle », estime Laurent Breault «Ce sont deux personnes clés qui ont fait avancer les choses. »
Lancé l’année dernière, le Prix ÉDI+ (pour Équité, Diversité et Inclusion en entreprises) fera aussi un retour, cette fois en partenariat avec Banque Nationale. Ce prix vise à souligner une initiative d’équité, de diversité et d’inclusion en entreprise ou dans une organisation qui a permis de rendre le milieu de travail plus inclusif et respectueux des personnes de la diversité sexuelle et de genre. L’identité du gagnant sera révélée le soir du gala. Rappelons que la Fondation Émergence œuvre contre l’homophobie et la transphobie à travers différents programmes de sensibilisation comme la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, qui a lieu le 17 mai et dont elle est l’initiatrice; ProAllié, pour l’inclusion des personnes LGBTQ+ dans les milieux de travail; Pour que vieillir soit gai, pour les droits des personnes aînées LGBTQ+; Famille choisie, qui vise à sensibiliser aux réalités des personnes proches aidantes LGBTQ+ et En finir avec les thérapies de conversion, qui visent à sensibiliser et informer afin de prévenir, déceler et intervenir contre les pratiques de conversion. Cette année, la Fondation a lancé un « Agenda LGBTQphobe », l’« agenda qui fait revenir en arrière toute la société », afin de souligner les « idées dépassées » et les discriminations auxquelles font face les personnes LGBTQ+ au quotidien. 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Fondation Émergence, qui se tiendra le 17 octobre à l’Espace Saint-Denis.
CRÉDIT
PHOTO : CARLOS IDIBOUO
La version enchantée du Matou
Œuvre phare de la littérature et du cinéma québécois, LeMatou s’empare maintenant de la scène pour la première fois sous la forme d’une comédie musicale aussi divertissante qu’émouvante. Après avoir charmé le public de Gatineau et Sherbrooke, la comédie musicale sera présentée à Montréal dès la fin octobre, avant de se rendre à Québec fin novembre, puis d’entamer une tournée du Québec en janvier.
Treize comédiens et comédiennes donnent vie aux célèbres personnages créés par Yves Beauchemin , en plus de faire découvrir au public les chansons originales signées Jessy Brouillard. Ce spectacle rempli de rythme, d’émotion et de gaieté est mis en scène par Joël Legendre.
Le Matou a révolutionné son époque et s’est gravé dans le cœur des Québécois de nombreuses générations. L’histoire nous ramène en 1974, alors qu’un couple de jeunes Montréalais, Élise et Florent, rêve d’acquérir un restaurant. Un certain Egon Ratablavasky surgit dans leur vie pour leur offrir sur un plateau d’argent l’objet de leur désir: La Binerie! Mais avant que leur aventure ne tourne au cauchemar et qu’ils ne perdent tout, des mains même de leur bienfaiteur, Élise et Florent se prennent d’affection pour un enfant de 6 ans, Monsieur Émile, laissé à lui-même par sa mère. C’est grâce à Monsieur Émile et aux amis rencontrés tout au long de l’aventure que le couple réussira à reprendre le contrôle de leur destinée.
Entre les représentations à Gatineau et les répétitions pour la première montréalaise, nous nous sommes entretenus avec Matthieu Lévesque — dont le charisme scénique est indéniable et la voix unique —, ainsi que Jessy Brouillard, qui adapté l’œuvre d’ Yves Beauchemin, en signant le livret, les paroles et la musique de cette comédie musicale écrite dans la tradition de Broadway.
MATTHIEU LÉVESQUE : La grande différence, entre Le Matou et les autres productions dans lesquelles j’ai joué c’est que c’étaient toutes des productions préexistantes qui avaient déjà tourné ailleurs. Par exemple, Saturday Night Fever était une création française et une partie de la distribution était d’ici et l’autre de la France. Le défi dans ce cas-là était de mettre un peu de moi dans un personnage préexistant.
Avec Le Matou, on a affaire à une création, ce qui nous donne plus de liberté. Il faut évidemment faire des choix, mais le potentiel créatif est énorme pour un artiste. On fait partie de la création des personnages. Il y a de nous dans le spectacle et un peu de tout le monde qui a participé au processus créatif. Ça crée un sentiment d'appartenance vraiment différent d’autant plus que c’est un spectacle ancré dans le Québec et Montréal.
JESSY BROUILLARD : J’avais rencontré Matthieu en tant que chanteur parce que je l’avais engagé pour faire la démo de la chanson Lucifer. Quand Joël (Legendre) l’a demandé en audition, j’ai été surpris car je ne connaissais pas Matthieu en tant que comédien. Mais quelle magnifique surprise! Non seulement Matthieu chante comme un demi-dieu, mais c’est également un excellent danseur et un très bon comédien. Matthieu est drôle et attachant, si bien que comme spectateur tu le veux comme meilleur ami, mais il est aussi immensément sincère et touchant. Alors, quand il souffre, tu souffres avec lui. Et quand il réussit, tu réussis avec lui. Est-ce que ça paraît que je suis vraiment devenu un fan! (rires)
JESSY BROUILLARD : « Deployed » était une œuvre originale, une véritable page blanche. Avec Le Matou, c’était une expérience complètement différente. J’ai eu le plaisir de plonger dans l’univers riche et coloré des personnages d’Yves Beauchemin. Le défi était de me concentrer sur l’histoire des personnages principaux et leur quête, car un « musical » c’est avant tout une aventure. Quand j’ai écrit le synopsis, je me suis constamment demandé comment faire avancer l’histoire du point de vue de la quête de Florent et Élise, mais aussi sur le plan émotionnel. Tout cela en tentant de trouver le bon équilibre entre l’humour, les numéros de production et les moments dramatiques forts. J’ai avancé dans l’écriture une scène à la fois, en produisant une maquette pour chaque chanson.
MATTHIEU LÉVESQUE : Ma chanson préférée, je pense que c'est À temps plein, qui est la berceuse que Florent et Élise chantent à Monsieur Émile. C'est le premier moment où on sent vraiment l'attachement paternel et maternel envers l'enfant. C'est vraiment un moment fort, je trouve. Il y a tellement d'action qui se passent avant. Ça bouge, ça bouge et ça bouge. C'est le premier moment où ça se dépose. Je pense que ce changement de rythme résonne auprès du public et la chanson est magnifique.
MATTHIEU LÉVESQUE : En effet. C’est la chanson Petit homme. Dans le spectacle, les fois où je trouve que j’interprète le mieux, c'est quand je n'ai même pas besoin de penser au jeu et aux paroles. Tout est tellement bien écrit. La gradation de la chanson se fait tellement bien, c'est tellement beau que les émotions viennent automatiquement. Je pense que c'est aussi le cas pour beaucoup d’autres artistes de la distribution. Et on voit par les réactions que cette chanson touche le public droit au cœur à chaque soir.
JESSY BROUILLARD : Chaque chanson est un défi en soi. Il faut accepter de se tromper et de tout foutre à la poubelle. Le défi est de faire en sorte que chaque chanson, chaque couplet… soit toujours organiquement ancré dans l’histoire et la quête de nos héros, tout en surprenant les spectateurs. Pour moi, c’était aussi important de respecter l’univers et les personnages incroyables de Yves (Beauchemin). J’ai cherché des mots, des expressions clés comme source d’inspiration. Par exemple, ce n’est pas un hasard si le chef cuisinier Picquot, joué si merveilleusement par Martin Larocque, interprète une chanson qui s’appelle « Les chaudrons de Cléopâtre » et dans laquelle il chante « Frotter le cuivre il vous sourit ». C’est une phrase du roman. C’est tellement fort et sympathique comme image, et surtout musical, que je suis parti de cette phrase pour créer la chanson.
Danslesrépétitions,Matthieu,qu'as-tuleplusaimé?
MATTHIEU LÉVESQUE : C'est de voir l'évolution du projet. Avant les répétitions, je lisais le texte, mais je ne savais pas encore qui allait jouer les différents personnages et comment ils allaient être joués. D'arriver aux premières répétitions, puis de voir la proposition de chaque artiste pour leur personnage, c’était inspirant. Oui, on connait les personnages du livre, mais il y a une partie de chaque artiste qui s'ajoute dans le processus de création des personnages pour la comédie musicale. C'était de voir ça prendre forme, puis vraiment se préciser. Même chose pour les chansons et leur interprétation.
MATTHIEU LÉVESQUE : À 100 pour cent. Oui, à toutes les étapes de la création du spectacle, nous sommes passés par des moments d’insécurité jusqu'à la grande satisfaction, puis l'extase.
MATTHIEU LÉVESQUE : C'est dur de n’en choisir qu’un. C'est souvent comme ça dans les spectacles auxquels j’ai participé, puis dans ce cas-ci, encore plus, car j’y ai mis encore du mien. Je dirais que les chansons de groupe qui sont chorégraphiées et où tout le monde est sur scène sont mes moments favoris. Il se passe tellement de choses… c'est super excitant!
JESSY BROUILLARD : C’est cruel comme question! J’ai vu le spectacle presqu’à tous les soirs et il y a maintenant beaucoup de moments – comme quand un regarde un film plusieurs fois – que j’anticipe avec plaisir. Ces moments ont tous à voir avec la performance des comédiens. Chaque apparition de Loretta (Marilou Morin) et Picquot (Martin Larocque) est hilarante. Les deux duos de Matthieu et Audrey-Louise, je ne suis même pas certain d’être encore immunisé contre leur interprétation qui arrache le cœur. Chaque fois que Monsieur Émile pique une colère… du haut de ses 9 ans, ça ne laisse personne indifférent. Ça rit beaucoup!
JESSY BROUILLARD : Depuis le début avec Joël, on a toujours travaillé avec la volonté de faire du Matou la comédie musicale francophone la plus « Broadway » possible. Si je me fie à la réaction du public de Sherbrooke et Gatineau, je suis convaincu que les spectateurs vont s’amuser et vivre une montagne russe d’émotions.
MATTHIEU LÉVESQUE : Il y a bien des moments… flamboyants et grandioses. C'est super divertissant. On vous attend! 6 YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | LE MATOU. Livret, paroles et musique : Jessy Brouillard. Adaptée de l’œuvre originale Le Matou de Yves Beauchemin, parue aux Éditions Québec Amérique. Mise en scène : Joël Legendre. Production : Entourage. Avec Matthieu Lévesque, Audrey-Louise Beauséjour, Marilou Morin, Eliot Dupras (alternant), Diego Flint Djebari (alternant), Martin Larocque, Alain Dumas, Normand Carrière, Luis Oliva, Amélie B. Simard, Alexandre Bacon, Nicolas Drolet, Renee Wilkin et Lisa Palmieri.
Billets en ventes via https://www.lematou.ca
À Montréal, du 29 octobre au 10 novembre à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau (300 de Maisonneuve Ouest (métro Berri-UQAM)
À Québec, du 29 novembre au 30 décembre à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec. En tournée à travers le Québec à partir du 10 janvier
Jessy Brouillard
PHOTO : JESSY BROUILLARD ET YVES BEAUCHEMIN
UN EFFORT D’INCLUSION
Les personnes ayant participé aux journées communautaires et au défilé de Fierté Montréal auront peut-être remarqué la présence de membres des Forces armées canadiennes, et plus particulièrement du 34e Groupe-brigade. Dirigé par le colonel Shane, le Groupe-brigade s’est dit complètement charmé par l’accueil et l’ouverture portés par le public du festival. Hantées par ses traitements très durs à l’égard des LGBTQ+ par le passé, les Forces armées canadiennes — et plus particulièrement le 34e Groupe-brigade — souhaitent désormais être une organisation proactive et à l’image de la société. Entrevue avec le colonel Shane.
Qu’est-cequele34eGroupe-brigadeduCanada?
COLONEL SHANE : Le 34e Groupe-brigade du Canada, c’est la structure de commandement qui dirige les 2500 militaires réservistes de la grande région de Montréal. On est la structure organisationnelle qui dirige toutes les unités, tout le personnel qui est dans le sud-ouest du Québec. On est à Hull, à Rouyn-Noranda, à Saint-Hubert, à Saint-Hyacinthe, Laval et à Montréal.
COLONEL SHANE : C’était très important pour nous et pour moi d’être présent. [On voulait] tenir une discussion positive avec les membres de la communauté, expliquer qui on est, qu’est-ce qu’on fait, montrer notre ouverture, échanger, prendre du feedback. J’ai même obtenu une rencontre avec l’exécutif de Fierté Montréal, Simon Gamache, et j’ai emmené des membres de mon exécutif. On a eu un échange très franc, très honnête. Mon objectif, c’était d’ouvrir carrément la conversation, de discuter des meilleures pratiques, d’expliquer où est-ce qu’on est rendu au niveau des Forces canadiennes, mais plus précisément la réserve. Puis, d’aller chercher du feedback, de l’autocritique : vous, vous nous percevez comment ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour s’améliorer ? Ça a été vraiment un bel échange fructueux qui va mener sur d’autres initiatives dans les prochains mois.
Parcequel’arméen’apastoujoursentretenuunebonnerelationaveclesLGBTQ+… COLONEL SHANE : Je ne veux pas trop aller dans le passé, parce que je suis concentré sur
le présent et surtout sur l’avenir, mais on sait très bien qu’on a un passé peu reluisant au niveau des Forces armées. Ça a été reconnu. Il y a eu des démarches judiciaires, il y a eu un règlement en 2017, il y a eu des dédommagements… Autant le gouvernement fédéral que les Forces ont reconnu qu’on a mal fait. On n’est pas fiers de ce passé-là, et je vous dirais que le point de départ c’est de reconnaître qu’on a mal fait et qu’on devait faire mieux pour l’inclusion des membres de la communauté 2LGBTQI+. Et, par la suite, je pense que, le plus important, c’est ce qui se passe au niveau local. Il faut que dans chacune de nos unités on sente cette ouverture-là.
Commentsouhaitez-vousincarnercetteouverture?
COLONEL SHANE : Cette ouverture-là, je pense qu’elle doit venir du leadership d’abord et avant tout. On a mis en place un commandement qui gère le changement de culture dans les Forces armées. C’est la générale Jennie Carignan qui a été placée à la tête de ça il y a quelques années, et ça a démontré tout le sérieux des Forces pour opérer ce changement vers une plus grande inclusion de tous les membres. On voulait faire comprendre à tout le monde ce qu’on avait à modifier dans nos perceptions, dans nos attitudes, dans nos paroles, dans nos gestes, et par la suite ça descend. C’est pour ça que je tenais à être [à Fierté Montréal] : il faut incarner le changement qu’on veut voir chez nos membres. Évidemment, il y a une partie qui vient du bas vers le haut, parce qu’on a des membres de la communauté 2LGBTQI+ dans nos rangs qui nous donnent du feedback. On a des comités où on va s’imprégner de leurs perceptions et de leurs recommandations. Ça influence nos politiques, la façon qu’on communique. [On veut] faire en sorte que chaque membre des Forces armées canadiennes, et particulièrement au sein de la 34e Brigade, puisse pouvoir se montrer sous son vrai jour.
Cedésird’êtreplusinclusifvient-ilavecdesdéfis?
COLONEL SHANE : Oui. Tous les membres des Forces armées canadiennes sont d’abord et avant tout des Canadiens et des Canadiennes. Les gens font partie de notre société. Donc quand ils arrivent chez nous, ils arrivent avec les mêmes préjugés et perceptions, leur passé et leur bagage. [Mais nous,] dans les Forces armées, la doctrine, c’est très important. Il y a un document super important qui a été élaboré dans les dernières années, qui représente notre ethos. On appelle ça Digne de servir. C’est un document fort parce qu’il dit à nos militaires ce qu’on s’attend d’eux, et c’est tourné vers l’inclusion et la diversité. Il y a trois principes fondamentaux, et le premier est de respecter toute personne. C’est un message très fort qui est véhiculé et qu’on partage au jour le jour. Respecter toute personne, que ce soient des collègues ou même en déploiement.
Je vous dirais que, comme dans toute organisation, des personnes qui seraient vraiment réfractaires à 100 %, c’est très très minime. Et quand on rencontre des comportements comme ceux-là, on ne veut pas ces gens-là dans nos rangs, donc on prend action rapidement. Mais la principale embûche que l’on rencontre, c’est les mauvaises blagues. C’est là que le travail de leadership rentre : on ne peut pas accepter ça. Maintenant, ça ne veut pas dire qu’il faut arracher la tête des personnes qui font des mauvaises blagues. Il y a des façons d’intervenir, il faut qu’on soit constructif, parce qu’il faut que les gens réalisent l’impact de ce qu’ils disent. Mais il ne faut pas non plus toujours les sanctionner, parce que sinon on contribue juste à les refermer.
Descommentairesfinaux?
COLONEL SHANE : J’encourage tous les gens qui nous lisent et qui ont un intérêt à nous écrire. Vous pouvez trouver beaucoup d’information à forces.ca, mais aussi sur notre page Facebook du 34e Groupe-brigade du Canada. Vous pouvez nous suivre et nous écrire sur Messenger pour avoir des informations. Je veux que le 34e Groupe-brigade soit représentatif de toutes les communautés au Canada. Pour nous, c’est une richesse. 6
Le 4 octobre prochain, les jumeaux Kinkead lanceront Henri&Simon, un deuxième album dans lequel ils poursuivent leur exploration des sonorités indiepop planantes et pimpantes. Fugues leur a parlé quelques jours après leur prestation à la Fête Arc-en-ciel de Québec.
HENRI : J’ai lancé un nouveau projet créatif à l’extérieur de Kinkead, qui s’appelle Héron. Ça m’a fait voir la pertinence de notre projet commun et à quel point c’est précieux de se retrouver entre frères.
SIMON : Migration décrivait nos trajectoires personnelles dans un espèce de coming of age identitaire. Ça brassait plein de questions en lien avec nos cheminements personnels et nos orientations sexuelles respectives. Le nouvel album est un album de transition, qui reflète qui on était au moment de l’enregistrement. Henri a commencé son projet solo. De mon côté, j’entreprends une maîtrise en anthropologie.
Àquoiressemblevotreprocessuscréatif?
SIMON : En général, on écrit chacun de notre côté le cœur d’une chanson, avec des idées de paroles assez avancées, on se les partage et on avance l’écriture ensemble. Sur notre nouvel album, il y a aussi quelques chansons écrites ensemble à 100 %.
HENRI : Je ne sais pas si c’est parce qu’on est jumeaux ou qu’on a des bands depuis qu’on a 10 ans, mais on comprend toujours nos intentions. On a une très bonne communication, mais ça n’a pas toujours été comme ça. Parfois, nos égos étaient peutêtre plus impliqués.
SIMON : Entre les deux albums, il a fallu faire une transition dans notre façon de communiquer. Avant, c’était quelque chose de plus télépathique, du genre : on se comprend tellement bien qu’on n’a pas besoin de se parler. Puis, on a atteint une maturité qui nous a fait prendre conscience que les relations humaines impliquent qu’on doit se parler, au lieu de tenir pour acquis que l’autre va tout comprendre.
Commentcomparez-vouslesarrangementsdesdeuxalbums?
HENRI : Puisque Migration était un truc très intime, la production musicale était peutêtre moins proche de quelque chose de très familier pour nous : de la musique festive et rassembleuse. Cet album-là s’approche plus de ce qu’on écoutait quand on était jeune.
SIMON : Notre père avait le contrôle de la playlist. On a écouté beaucoup les Rolling Stones et Fletwood Mac, que maman aimait beaucoup aussi. En plus de certains trucs queb’ comme Beau Dommage. On aime un esprit de groupe avec une saveur vintage et des harmonies vocales auxquelles on tient beaucoup.
Àquelpointlesonvintageest-ilfacileàcréerpourvous?
HENRI : On est naturellement portés à composer des mélodies et des formes de chansons qui se rapprochent de ce qui se faisait dans les années 1970 et 1980. Et puis, avec les techniques de production modernes et nos influences d’aujourd’hui, ça nous ramène à quelque chose de plus moderne. N’empêche que le cœur de nos chansons ressemble davantage à ce que les auteurs-compositeurs folk de l’époque auraient pu faire. CRÉDIT PHOTOS: ÉLIZABETH LANDRY
Henri & Simon
les jumeaux queers derrière Kinkead
Sentez-vousquevosplumessetransforment?
HENRI : Je pense qu’une finesse se développe. Quand on veut donner dans la simplicité, on est plus précis pour dire les choses telles qu’elles sont. Et quand vient le temps d’être plus dans le storytelling, avec un côté métaphorique, le message est plus clair.
SIMON : Plus on vieillit, plus on apprend à devenir qui on est artistiquement. On essaie moins de faire du style pour faire du style. Un naturel se développe avec le temps.
Comments’exprimevotrequeernessdansvotreart?
HENRI : C’est toujours un souci dans l’écriture, l’interprétation et comment je me présente, car ça m’habite au quotidien. Dans la chanson Parle-moi, il y a une sensualité qui saute aux yeux. J’avais envie d’écrire à propos d’une rencontre romantique entre deux gars et je trouvais ça important d’exprimer cette sensualité sur l’album. Dans la plupart des looks de nos photos de presse, il y a un souci que ce soit queer, de jouer avec les couleurs, le fit du vêtement, la sensualité, le part de nudité, etc.
SIMON : Pour moi, Kinkead est une plateforme pour exprimer ce côté queer qui habite moins mon quotidien que celui de Henri. À l’époque de Migration, mon orientation sexuelle était un grand questionnement et même une souffrance à certains égards. Aujourd’hui, je vis presque exclusivement des relations hétérosexuelles. Je me considère encore bisexuel, mais je me vois aussi à une intersection entre être un allié et faire partie de la communauté.
C’est une posture particulière. Je veux respecter les enjeux des communautés LGBTQ+, tout en appréciant de les célébrer pour moi et pour Henri. C’est un message important à porter. Dans mes chansons, je veux m’éloigner des clichés de la chanson d’amour masculine. Dans le vêtement, j’ose certaines choses que je fais moins souvent. Je joue sur les codes en restant fidèle à qui je suis.
SIMON : À la base, je m’assure de toujours être à l’aise. Si je ne porterais jamais un morceau dans la vie et que je le fais juste pour le show, je trace la ligne. Henri va dans des directions plus osées, mais on respecte nos limites respectives. Dans notre identité visuelle, on veut une esthétique queer, sans aller dans le cliché ni dans l’appropriation. Je suis très sensible à ça.
HENRI : Simon a une posture très responsable et respectueuse là-dedans. Je suis très fier de ce qu’on présente, de notre dualité de jumeaux avec des personnalités et des identités sexuelles différentes. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | https://linktr.ee/kinkeadbros
Keeana Kee
Des sons latins aux origines lettones, en toute authenticité
Née en Lettonie, Keeana Kee a grandi en Europe de l’Est, avant de partir pour Londres à l’adolescence. Autodidacte, elle y développe son amour de la musique. Celle qui a aujourd’hui élu domicile à New York est mannequin et autricecompositrice-interprète indépendante. Même si elle aimerait signer un contrat avec un label, elle admet que de faire carrière en tant qu’artiste indépendante, à l’ère des réseaux sociaux, possède ses avantages. Avec plusieurs milliers d’abonné.e.s à son actif, la jeune femme ouvertement lesbienne aux vibes latines se confie.
KEEANA KEE : C’est l’idée de faire bon usage de son temps, car on aime tous procrastiner et c’est dans la nature humaine ! Bien sûr, je m’adresse également à moi-même dans mes chansons, donc c’est un message pour moi, à la base ! « Ne perds pas ton temps, ne sois pas affecté par les opinions des autres qui valsent autour de toi, car il y a autant d’opinions que de gens, et tous auront une opinion différente sur ton travail. » Étant une artiste gaie, je parle à ma communauté et je suis consciente que les gens ont des croyances et idées différentes à propos de comment on devrait vivre nos vies. Il faut rester vrai envers soi-même et ça, on peut le contrôler, au même titre que notre corps et notre esprit, même notre identité, et personne ne peut doit le faire à votre place, même pas votre famille. Personne n’a le droit de vous dire qui être ou avec qui sortir et c’est le message au cœur de ma chanson. Dans ma chanson, j’encourage la personne avec qui je suis en relation à faire son coming out, car je suis là pour elle.
Tuparlesdetapartenaire,est-ceautobiographique?
KEEANA KEE : Ma partenaire est déjà out, donc c’est de la fiction, mais j’ai déjà moi-même été dans cette situation, avant de faire mon coming out, alors c’est ce qui m’a inspirée.
KEEANA KEE : Quand les idées émergent, j’écris mes chansons au piano ou à la guitare ; j’ai appris moi-même ces instruments et je débute toujours par la mélodie, avant même d’écrire les paroles. Je dois ressentir la musique et la mélodie et c’est ce qui inspire mes paroles et le thème général de mes chansons. Pour moi, tout est une question de feeling. Comme l’anglais n’est pas ma langue maternelle, j’aime prendre mon temps pour écrire les paroles. Cela dit, quand j’ai reçu le beat pour TIKTOK, du producteur russe avec qui je travaille, j’ai tout de suite été inspirée et les paroles me sont venues rapidement pendant que je dansais dans mon appartement.
KEEANA KEE : Oui, je parle le letton et le russe. C’est intéressant, car je travaille présentement avec un producteur russe, pour sortir certaines versions en russe des singles déjà sortis en anglais. Par exemple, je viens tout juste de sortir la chanson The Weekend et je compte sortir une nouvelle version.
KEEANA KEE : Non, c’est juste que lorsque j’ai commencé à chanter, je vivais déjà à Londres et tout le monde parlait anglais. Maintenant, comme mes fans sont plus anglophones ou latins, j’ai continué en anglais, mais j’ai envie d’agrandir mon cercle dans ma langue maternelle.
Commentenes-tuvenueàfairedelamusique?
KEEANA KEE : Jeune, j’adorais chanter avec ma grand-mère pour m’amuser. Il n’y a pas de musiciens dans ma famille et j’ai été élevée par une mère monoparentale, donc la musique est venue plus tardivement à moi. Lorsque j’étais à Londres et que je faisais du mannequinat, j’étais capable de payer mon loyer et j’ai commencé à suivre des cours de chant et à investir dans la musique.
KEEANA KEE : Plusieurs me disent ça pour Shakira, c’est trop cool, et elle fait partie de mes influences, car j’écoutais sa musique, plus jeune. Mes plus grandes idoles sont les Mariah Carey, Whitney Houston, Céline Dion. Je suis obsédée par Céline… c’est une inspiration. Ce n’est pas facile de faire de la musique, c’est un parcours en soi ; parfois on a le goût de tout laisser tomber, mais dès que je vois performer mes idoles, je me rappelle pourquoi je fais de la musique. J’aime aussi beaucoup Sia et Rihanna.
KEEANA KEE : C’est lorsque j’ai fait Coconut Rum que j’ai déménagé en Amérique et que je me suis dit : « Ça y est, c’est ça que je veux faire dans ma vie ». C’était mon choix de me mettre en scène avec des femmes, mais mon équipe à l’époque me suggérait fortement de faire autrement « parce que j’avais l’air hétéro ». On me poussait à tenir le rôle d’une fille straight, car il y a plus de public et que c’est moins niché « de paraître » hétéro. Je ne voulais pas faire ça, car ce n’était pas moi et je ne voulais pas me présenter au monde dans mon premier vidéo de façon non authentique. Ma musique n’attire pas uniquement des gens de la communauté LGBT, mais de tous horizons et je crois que c’est d’abord parce que je suis fidèle à qui je suis. J’ai beaucoup de gratitude pour mes fans qui m’apprécient comme je suis.
KEEANA KEE : Oui, souvent. Je reçois beaucoup de commentaires me disant que « je joue à être gaie, mais que je ne le suis pas, car je n’ai pas l’air lesbienne et que j’utilise la communauté pour faire carrière ». C’est très blessant, mais je sais qui je suis.
KEEANA KEE : Ça dépend où tu évolues dans le monde en tant que mannequin. Aux ÉtatsUnis, c’est une bénédiction, car c’est plus ouvert. Tu peux être gaie, avoir l’air androgyne, c’est même encouragé dans l’industrie. Cela dit, certaines agences respectées te modèlent selon un look précis, mais en général ici on nous laisse être qui l’on est.
KEEANA KEE : Je suis si fière, merci à notre président, autant que je sache il est gai, c’est tellement encourageant dans une république postsoviétique, ça tient du miracle. Heureusement, on est dans l’Union européenne, c’est ce qui nous rend libres.
KEEANA KEE : J’étais straight à l’époque et j’ai déménagé à Londres avec mon copain. Puis, j’y ai découvert mon homosexualité. En Lettonie, je n’aurais même pas osé y penser à l’époque. C’est important de faire des parades et des manifestations, car c’est lorsque tu vois ta communauté que tu réalises que tu es « normale », que c’est correct d’aimer différemment. Puis, lors s’un voyage en France pour mon travail de mannequinat, j’ai rencontré cette fille… Et, tout a changé !
KEEANA KEE : Je travaille sur de la musique cinématographique et je vais continuer à sortir des singles. Sans le support d’une maison de disque, sortir un album est très dispendieux et difficile. Je ne veux pas que mes abonné.e.s attendent deux ans pour un album… Comme je sors un single pratiquement tous les mois, mes abonné.e.s me suivent et ont toujours de la nouvelle musique et des vidéoclips à découvrir ! Peut-être qu’un jour je sortirai ma guitare pour une version acoustique de mes chansons... ou de Like The Way I Do de Melissa Etheridge ! Je suis fan d’elle ! Dans un concours en ligne, j’ai gagné une de ses guitares autographiées : je me dis que je pourrais lui rendre hommage avec un cover d’elle avec sa guitare ! Peutêtre même qu’un jour je pourrais chanter sur scène avec elle, qui sait ? Tout arrive pour une raison ! 6 JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com
INFOS | Rejoignez Keeana Kee sur Instagram @keeanakee et Facebook https://www.facebook.com/keeanakeeofficial/ et voyez son plus récent vidéoclip TIKTOK sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=xkt8UNtbR-c
Micah McLaurin de star du classique à pop star
Micah McLaurin avait déjà une carrière bien entamée dans le monde de la musique classique avant de se lancer dans la pop.
Le chanteur et pianiste américain, qui est passé par la très prestigieuse école Juilliard, a multiplié dans la dernière décennie les honneurs et les apparitions auprès de différents festivals et orchestres, dont l’orchestre
de Philadelphie. L’appel de la pop a toutefois mené Micah McLaurin à sortir des morceaux modernes et énergiques — bien que parfois teintés de piano — au cours des dernières années, dont les chansons Don’tGive Up on Love, Let’s Go to France et Call Me. Le tout, bien souvent accompagné d’un visuel épuré et de vidéos éclatées.
MICAH MCLAURIN : Je pense qu’il y avait une pulsion en moi qui me poussait à le faire et je me le refusais en quelque sorte, parce qu’en musique classique on dit toujours : « Faites une chose et c’est tout ce que vous pouvez faire si vous voulez la faire vraiment bien ». Et j’ai toujours voulu être compositeur depuis mon plus jeune âge, mais je me disais […] : « Je ne serai pas le prochain Chopin, alors à quoi bon ? » Alors je me suis contenté de jouer la musique des autres. Et puis je me suis dit : « Est-ce que je vais être le prochain Lady Gaga ? Probablement pas. » Alors je me suis dit : « Pourquoi s’embêter avec la pop ? »
Mais lorsque j’ai commencé à arranger des chansons pop au piano, je suis devenu de plus en plus curieux. Je me suis dit qu’il fallait que j’écrive au moins une chanson pop. Mon producteur m’a organisé une séance de travail. J’ai trouvé cela très amusant. J’ai adoré le processus. J’ai voulu en faire de plus en plus et je me suis dit : « Voyons jusqu’où je peux aller ». Lorsque j’ai écrit la chanson Don't Give Up on Love et que je l’ai entendue en studio, j’ai eu envie de continuer à faire de la pop, car j’ai ressenti un profond changement émotionnel à l’intérieur de mon corps.
MICAH MCLAURIN : Je ne dirais pas que je le rejette [le style classique]. Je dirais plutôt que je l’enrichis. Je ne me débarrasse de rien de ce que j’ai fait. Je ne me débarrasse pas du piano, je ne fais que l’enrichir. Et je pense que cela améliore l’ensemble. Cela donne une perspective différente. Ça fait apprécier davantage [le style classique] parce qu’on le fait par choix plutôt que parce que c’est la seule chose que l’on connaisse.
MICAH MCLAURIN : Je pense que cela vient de plusieurs choses. Je pense que cela s’est développé pour la première fois lorsque j’ai quitté Charleston, ma ville natale [en Caroline du Sud]. J’ai déménagé à Philadelphie et j’ai commencé à magasiner. J’allais dans les magasins et je voyais des choses étincelantes chez Versace. Mon cœur battait fort. Et c’est à partir de là que tout s’est développé. Je pense que c’était une façon de m’exprimer qui me semblait sûre, sans risquer de montrer trop de choses à l’intérieur. C’était une façon d’exprimer ce qui est à l’intérieur à l’extérieur. Je pense que j’ai commencé à le faire en réaction à la façon dont j’ai grandi, qui était très conservatrice. Ensuite, j’ai été influencé par des artistes comme Lady Gaga, qui m’a obsédé à l’adolescence, et Liberace, que je n’ai connu que plus tard. J’ai l’impression que, d’une certaine manière, nous sommes liés parce que j’ai toujours aimé les mêmes choses que lui et que les gens m’ont dit : « Oh, c’est comme Liberace ! ». Ils n’arrêtaient pas de prononcer son nom. J’ai donc commencé à regarder ses vidéos et j’ai comme eu l’impression d’être lui. [Mon rapport avec la mode et l’esthétisme] a évolué avec le temps. Il a évolué lorsque j’ai déménagé à New York et que j’ai travaillé avec différents créateurs. Cela fait vraiment partie de mon expression artistique.
MICAH MCLAURIN : Je pense qu’il y a eu une progression. Mais je pense que les gais en particulier idolâtrent les icônes féminines et je ne sais pas quelle en est la raison psychologique, mais je dirais que je trouve qu’il y a une sorte de manque d’icônes gaies masculines. Je ne sais pas si c’est correct de dire ça... Je pense que c’est en train de changer et qu’il y a beaucoup plus de représentation dans les médias. Et la culture adopte en quelque sorte la culture gaie et le gay slang dans le mainstream.
MICAH MCLAURIN : Je travaille sur beaucoup de musique et je ne sais pas encore si ce sera un EP, un album ou juste des singles. Je pense que c’est un peu comme si l’histoire était encore en cours, donc je n’ai pas encore réalisé ce qu’elle allait être. Mais j’ai beaucoup de musique à venir. 6
PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com
INFOS | https://www.micahmclaurin.com
The return of comedy legend Kate Clinton
I was thrilled to reconnect recently with beloved comedy legend Kate Clinton. The former high school English teacher first did stand-up on a dare in 1981, then went on to headline nightclubs, festivals, television, Broadway, Cyndi Lauper’s True Colors Tour in 2008, as a proud out woman.
I first met Kate – who turns 77 on November 9 – when I hosted a public Q&A with her at Montreal’s downtown Chapters bookstore during her summer 1998 book tour for her first collection of essays titled Don’t Get Me Started. I was young and nervous and Kate – a personal hero – put me at my ease and made me feel like a million bucks. “Richard – don’t stop!” Kate wrote in my copy of Don’t Get Me Started.
I wrote an annual Kate Clinton column for many years, our last was in May 2016 to preview her Wake Up Call show that she performed at the Crown and Anchor in Provincetown that summer. Following her 2017 Zombie Apocalypse tour, Kate put her career on hold to spend more time with her life partner of 35 years, legendary American LGBTQ+ civil-rights activist, lawyer and writer Urvashi Vaid who died of cancer in May 2022.
Kate returns to the stage for the first time in seven years with two concert fundraisers for the Provincetown Commons on October 19 at the historic Town Hall in Provincetown, during the 40th anniversary of Women’s Week. Both shows benefit the Urvashi Vaid Changemakers Fund at The Commons on Bradford Street. The Commons is also home to the Kate Clinton & Urvashi Vaid Community Room.
We recently sat down for a candid Q&A, Kate’s first interview in seven years.
KATE CLINTON : It’s been really painful. It’s all the things everybody says about grief and how physical it is and all of that, but at the same time, you know, I had 35 wonderful years with her. The pain is not equal to the love. I’m grateful, and I’m a little pissed that she left early.
KATE CLINTON : Urvashi was part of the group that got together to do something for the town, and they came up with this idea of The Commons which has become a wonderful place for artists, for people to create and show art, and for the community to gather and have lots of different kinds of meetings and parties. She was involved from the beginning,
and they’ve taken it and done great things. Urvashi contributed so much to the community, this is a great cause to support.
Theseareyourfirstshowsinmanyyears.
KATE CLINTON : My dear friend, publicist and producer of the shows, Michele Karlsberg told me, “It’s been seven years since you performed!” I was like, “No!” I could not believe it.
Howdoyoufeelaboutreturningtothestage?
KATE CLINTON : I’m excited and nervous. It’s different because all of a sudden I’m doing two big shows. Usually, for many summers, I had the luxury of working on a show all summer long, then going on the road with it. A lot of people have been saying to me, “Kate, have you ever thought of going to therapy?” Or I’d be somewhere and they’d give me the card of their therapist. And I thought, well, I’m going to do my own therapy and do a show.
Andhereweare.
KATE CLINTON : It’s been great, but to write political material – by the time we get to October 19, there’s no telling who will even be running! (Laughs)
KATE CLINTON : So Kamala announces, then everybody’s excited, then they say she’s not getting the bounce. It’s like, people, this is completely different. As a woman running – a woman of colour running for president – she’s doing a great job not putting it out there like that’s the main draw. But I am! It’s incredible. Pinch me!
KATE CLINTON : Exactly. The 40th anniversary of Women’s Week is a reunion for lots of people who have come to Women’s Week over the years. There is a sense of recharging at Women’s Week, but I also have a sense that Women’s Week this year is kind of like an underground. These gals are preparing like we’re running through the drill. We’re getting ourselves ready to go the final few steps with Kamala. We’re ready. Don’t mess with us!
Youdidstand-upforthefirsttimein1981onadare.
KATE CLINTON : Yes! It was in a small club, a lesbian bar called The Lemon Tree in Syracuse, New York. I had been talking about wanting to try stand up, and my best friend said, “Okay, I’m sick of it. I booked you in a club, and you’re on in a month.” I performed for 80 or 90 of my best friends who laughed at everything. The big test was about a month later. Somehow I had gotten a gig at a lesbian bar in Boston which had an upstairs performing room, but the audience was very quiet. Suddenly there was this great salty voice from the back of the room. She said, “You’re on your own now, darling!” It was like, yeah, I am. For all you great people. It was my original test. Then I took it on the road.
KATE CLINTON : Well, first of all, Lily was the original. She was absolutely amazing. And Rosie was coming out. Those were exciting days. The progress that we’ve made has made our movement much bigger. What we really wanted to happen is happening. For older gays and lesbians, there’s a sense that we had to be really tight to protect each other during those early days. The community is much broader now thanks to this digital age.
WhatareyourplansafteryourOctober19shows?
KATE CLINTON : What do you think I should do? I don’t know. What do you think, Richard?
Girl, I’m hoping you’ll go on tour!
KATE CLINTON : We’ll see. It’s a lot of work. But I have agreed to be an emcee for a couple of conferences.
KATE CLINTON : It’ll be good to get up and be reminded because the people in my building here in New York think I put my trash out too late. You know what I’m saying? I’m just happy. I love making people laugh, 6
INFOS | Kate Clinton headlines the Provincetown Town Hall on October 19 at 3 pm and 7 pm. Visit https://www.kateclinton.net and https://www.provincetowncommons.org.
Veuillez communiquer avec le groupe LGBTQ+ qui vous intéresse pour connaître leur horaire d’activités. POUR TOUTES MODIFICATIONS: INFO@FUGUES.COM
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DÉPENDANTS AFFECTIFS
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ENTRE-ELLES SHERBROOKE
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IRIS ESTRIE
T. 819-823-6704 irisestrie.org
PARTOUT AU CANADA
COORDINATION LGBT D’AMNISTIE INTERNATIONALE CANADA FRANCOPHONEE
T. 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 Facebook.com/Réseau-LGBTAmnistie-International
ENSEMBLE VOCAL GANYMÈDE T. 514-525-8527 Chœur hommes evganymede.com
ENSEMBLE VOCAL LES NANAS T. 514-481-2545 Chœur femmes
FOOTBALL FÉMININ BLITZ DE MONTRÉAL montrealblitz.ca facebook.com/montrealblitz
GALOPINS COURSE MARCHE T. 514-503-6905 info@galopins.ca facebook.com/galopinsmontreal
GROUPE SOCIAL FÉMININ LES CHOUETTES leschouettes.ca
JUKE FC Instagram.com/juke.collective soccerforqueers@gmail.com
LIGUE DE FOOTBALL AUSTRALIEN DU QUÉBEC cuellar.chris@gmail.com facebook.com/AFL.Quebec
NATATION & WATER-POLO À CONTRE-COURANT info@acontrecourant.qc.ca Entraînement pour tous les niveaux de performance.
MONTRÉAL GAYMERS T. 514-700-6332, facebook.com/MTLGaymers info@mtlgaymers.com
OUTSQUASH outsquash.com
PLEIN AIR HORS SENTIERS T. 450-433-7508 ou 418-440-3885 horssentiers.ca
RUGBY ARMADA MTL RFC armadamontreal.com facebook.com/armadamontreal
LES SHAMROCKS DE MONTRÉAL montrealshamrocks.com
SOCCER LGBT+ MONTRÉAL soccer-lgbt-montreal.ca
TENNIS LAMBDA tennislambda.org
CLUB DE TENNIS DE L’ÎLE-DES-SŒURS. tennislambda@gmail.com
VOLLEYBALL BORÉAL T. 514-813-5737, Allan 514-880-6525, Manuel) volley-boreal.net facebook.com/Volley Boreal
YOGA GAI ZONE MTL yogagaizonemtl.wixsite.com/yogi
Équipe Montéal en bref
LES GRANDS PRIX DU GALA D’ÉQUIPE MONTRÉAL 2024
Fondée en 1991, suite à un appel paru dans Fugues de sportifs montréalais ayant participés aux Gay Games de 1990 à Vancouver, la fédération Équipe Montréal est aujourd’hui l’un des regroupements de sports et loisirs LGBTG les plus importants au Canada. Son Gala annuel, le premier depuis 2019, est de retour en octobre.
Sa mission est de créer un environnement inclusif pour tous les sportifs LGBTQ à Montréal, peu importe leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. L’organisation qui compte aussi des organismes de loisirs et culturels vise t à créer des opportunités pour les personnes LGBTQ de se connecter, de se soutenir mutuellement et de célébrer leurs réalisations sportives et de loisirs et de participer à des événements inclusifs comme les tournois internationaux, dont ceux des Gay Games. L’objectif ultime d’Équipe Montréal est de faire progresser l’inclusion et l’égalité dans le sport à Montréal, pour que tous les athlètes, peu importe leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, puissent participer pleinement et librement à leur passion sportive.
Le Gala annuel, qui n’avait pas eu lieu depuis le début de la pandémie en 2020 est de retour cette année. Il se tiendra le samedi 5 octobre, de 19h à 22h à l’Union française, rue Viger. Lors de cet événement, Équipe Montréal décernera 5 grands prix :
• L’Événement de l’année (toute équipe confondue)
• le prix Guy-Marin du Bénévole de l’année (toute équipe confondue)
• l’Athlète de l’année (toute équipe confondue)
• la Personnalité socio-culturelle de l’année (toute équipe confondue)
• le trophée Claude-Mailhot sera remis à la Personnalité ayant contribuée le plus au développement d’Équipe Montréal
Suite aux différentes propositions de nomination par chacune des équipes et groupes membres, un comité de sélection a décidé du gagnant de chacun de ces grands prix. Toustes sont invitées à célébrer et honorer les athlètes, les bénévoles et les personnalités de l’année. info@equipe-montreal.org | https://equipe-montreal.org
CLUB BOLO
Le 20 octobre 2024 aura lieu l’Assemblée générale annuelle du Club Bolo, en virtuel (les membres seront invités à participer). Le 25 octobre 2024, c’est le party d’Halloween. Gratuité pour les personnes déguisées. Des cours de niveau débutant, intermédiaire et avancé, sont offerts les vendredis à compter de 19h. Gratuité des trois premiers cours pour les nouveaux. N’hésitez pas à participer à nos activités et à consulter notre site web pour tous les détails ou la page Facebook du Club Bolo. Venez expérimenter le plaisir de la danse country au Centre Yvon Deschamps (ASCCS). 514-849-4777 | info@clubbolo.com | www.clubbolo.com
GALOPINS FRONTRUNNERS DE MONTRÉAL
Les Galopins et Galopines sont un groupe de course et de marche convivial et inclusif. Nous nous retrouvons tous les lundis soir, à 18h et chaque samedi matin, à 9h30 au pied du mont Royal, près du monument George-Étienne Cartier, pour une course et une randonnée de 1h30 – beau temps, mauvais temps. Cet exercice est suivi d’un brunch rituel où le plaisir d’être ensemble et de partager la table se décuple ! D’autres activités, telles parcours urbains, 5@7, soupers en groupe, visites à l’extérieur de Montréal, sorties diversifiées agrémentent nos rencontres et concourent à resserrer nos liens. Se joindre aux Galopins, c’est les adopter ! https://www.facebook.com/galopinsmontreal / info@galopins.ca
UNE RENTRÉE CHORALE EMBALLANTE!
L’Ensemble vocal Ganymède a amorcé tout récemment ses activités de l’année 2024-2025 et il a accueilli plusieurs nouveaux choristes déterminés et enthousiastes. Vous croyez qu’il est désormais trop tard pour vous joindre à eux? Il n’en est rien. L’ensemble peut encore accueillir des nouveaux membres, et ce jusqu’au début du mois d’octobre. Alors si vous avez la voix juste et le goût de chanter, n’hésitez pas! Joignez-vous à notre bande de joyeux lurons. Communiquez avec nous à info@evganymede.com
Par ailleurs, Ganymède a accepté avec enthousiasme de présenter quelques morceaux lors du gala annuel d’Équipe Montréal, le 5 octobre prochain, à l’Union française. Une belle occasion de rayonner dans la communauté.
Plus tard au cours de l’automne, l’Ensemble participera à la traditionnelle Nuit des chœurs. Ce concert s’inscrit dans le cadre du Festival Bach de Montréal qui en est déjà à sa 10e édition et il aura lieu à l'église Saint Andrew et Saint-Paul, au centre-ville de Montréal, le 16 novembre, à 15 h 30. Belle occasion de venir entendre Ganymède ainsi que d’autres chœurs qui enrichissent la vie musicale du Grand Montréal.
Bonne saison musicale à toustes!
PLEIN AIR HORS SENTIERS
Les couleurs d'automne sont en cours! Allons voir ça!
Voici la programmation des activités à venir :
Samedi 28 sept. : Rando au parc du Mont-Tremblant, Sentier du Centenaire
Samedi 5 oct. : Rando au Mont Pisgah, Vermont
Du 11 au 14 oct. : Séjour en chalet à Stoneham, rando au Parc de la Jacques-Cartier
Samedi 12 oct. : Rando au Lac-en coeur et Vignoble, St-Gabriel de Brandon
Samedi 19 oct. : Rando au Parc Nature-du-bois-de-l'île-Bizard, Mtl
Samedi 26 oct. : Rando au parc du Mont du Loup-Garou, St-Adèle
Du 25 au 27 oct. : Séjour en chalet à St-Adolphe-D'howard et rando au mont du Loup-Garou
Samedi 2 nov. : Rando au lac Paradis et 3 à 5 fin de saison :
Microbrasserie Shawbridge, Prévost
Info et inscriptions au horssentiers.ca
OCTOBRE EN 40 ANS DE FUGUES
Politique et musique country, un même combat !
Deux articles publiés dans un numéro d’octobre de Fugues illustrent bien certains gains que l’on tient pour acquis alors qu’ils ont constitué de petites révolutions, il y a quelques décennies à peine. En l’occurrence, être gai dans des secteurs aux codes masculins très marqués comme la politique et la chanson country !
Quand l’arc-en-ciel dit bonjour aux montagnes En octobre 1994, un article de Fugues évoque un phénomène touchant la musique, qui paraît à ce point exceptionnel que l’article s’interroge même à savoir s’il ne serait pas unique : « [Doug Stevens :] Le seul cow-boy gai ? ».
La question peut sembler étrange, mais force est de constater qu’elle a un fond de vérité puisqu’il semble bien être le premier chanteur country à s’afficher ouvertement, tant dans sa vie personnelle qu’en paroles et en musique. Son premier album, paru en 1993, porte d’ailleurs le titre très évocateur de « Out in the Country », un jeu de mots entre les deux significations de « country » : le genre musical et le pays. Bien évidemment, l’histoire de la musique country gaie comporte de nombreux autres balbutiements, mais jamais réalisés avec autant d’aplomb et d’appropriation. Un peu d’histoire s’impose cependant !
Écrite en 1930, la chanson « Lavender Cowboy » décrit les déboires d’un homme jugé insuffisamment viril puisqu’il n’a que deux poils sur le torse. Cette mention peut paraître anodine, mais l’enregistrement de 1939, de Vernon Dalhart, fut tout de même banni des ondes en raison d’un contenu inapproprié. Bien que l’homosexualité n’y soit pas clairement exprimée, la référence semble très clairement comprise par le public de l’époque.
En 1937, Bob Skyles ajoute même une ligne indiquant que le cow-boy était « Just a creampuff of the West ». En 1959, une conclusion homophobe est ajoutée par le chanteur Paddy Roberts, où le cow-boy, qui se parfume dorénavant au Chanel no 5, est abattu en raison de son manque de virilité : « So they shot the lavender cowboy / And they said as they laid him to rest / You’ll be happier now, boy / You can’t be a cowboy / With only three hairs on your chest. » Dans cette même célébration des clichés, on retrouve également « The Sissy Song » interprétée par Billy Briggs , en 1951, qui proclame que si on se comporte comme une moumoune (a sissy), on n’a d’autre choix que de mettre fin à ses jours.
Bien que comportant une thématique gaie, ces chansons demeurent avant tout un véhicule de dérision au service d’un interprète hétéro. Il faudra attendre 1973 pour voir la production de l’album Come Out Singin’ par le groupe Lavender Country. Celui-ci n’est cependant imprimé qu’à quelques centaines d’exemplaires par le Gay Community Social Services de Seattle et on parle donc d’une production quasi confidentielle. On peut y noter une pièce au titre très évocateur : « Cryin’ These Cocksucking Tears » (Pleurer ces larmes de suceur de bites) Les années 70 ont vu quelques interprètes produire des albums country, mais jamais à grande échelle. En 1983, le groupe Romulus sort un album de chansons aux paroles très explicites, dont « Love Is Just an Inch Away », mais encore une fois on parle d’une diffusion très locale. Pour une réelle pénétration du marché (le jeu de mots est intentionnel), il faut attendre 1993 alors que Doug Stevens & The Outband fait irruption sur la scène country et semble être le premier à cocher toutes les cases : 1) afficher son orientation sexuelle ; 2) l’exprimer clairement et non métaphoriquement dans les chansons ; et 3) connaître un succès autre que local.
Doug Stevens se consacre au chant classique jusqu’en 1991, alors qu’il apprend être atteint du VIH, un diagnostic plutôt lugubre à l’époque : il décide alors de s’orienter vers le country, un genre qui lui apparaît mieux correspondre à son vague à l’âme et à son désir d’affirmation. Les années 90 voient la production de plusieurs albums aux titres évocateurs : Out in the Country (1993), HIV Blues (1993) et When Love Is Right (1995), dans lequel on retrouve la chanson « Hang Your Clothes in the Closet ».
Cette petite révolution ouvrira les portes à une génération de nouveaux interprètes qui, dans les décennies suivantes, afficheront progressivement leurs couleurs. On peut notamment songer au chanteur canadien Orville Peck, dont la voix puissante et envoûtante a conquis les palmarès avec des succès comme « Daytona Sand », « Let Me Drown » et dont la chanson « Cowboys Are Frequently Secretly Fond of Each Other », interprétée en duo avec Willie Nelson, a marqué l’année 2024.
À noter qu’au-delà des interprètes, la musique country a toujours fait frissonner le cœur et frétiller les talons des communautés LGBTQ du Québec. C’est ainsi que dès le milieu des années 90, Fugues évoque de nombreux événements tenus par des clubs de danse country gaie, comme le club Bolo ou les Hors-la-loi du Faubourg : « Spring Stomp 95 » (juin 1995), « Le Club Bolo Danse Country Montréal : la balade des gens heureux » (février 1997), « Du pur plaisir ! Bilan du congrès de danse country » (septembre 2003), « Déjà 10 ans : les Hors-la-loi du Faubourg » (avril 2003).
Rose est la nouvelle couleur du pouvoir !
En octobre 1986, un autre article de Fugues attire le regard : « Raymond Blain, candidat gai ». L’événement est à ce point exceptionnel qu’il est repris, le même mois, dans la revue Sortie : « Un conseiller municipal gai ou un gai conseiller municipal? ». Il faut dire que cette candidature constitue du jamais vu dans le secteur politique, que ce soit sur le plan municipal, provincial ou fédéral.
S’afficher aussi ouvertement comportait cependant une part de risque puisque les années 80 étaient marquées par la crise du sida et que l’on constatait une régression dans l’acceptation de l’homosexualité. Contre toute attente, Raymond Blain est élu et même réélu représentant de la circonscription de Saint-Jacques au conseil municipal de la Ville de Montréal, de 1986 à 1992. À ce titre, il constitue le premier candidat ouvertement gai à avoir été élu à un poste politique, que ce soit au Québec ou sur l’ensemble du territoire canadien.
Au cours de ses mandats, il s’illustre dans des dossiers touchant de près les communautés LGBTQ comme l’implantation de la ligne Info-Drogue, l’adoption d’un programme de lutte contre le sida, la création de maisons d’hébergement pour les personnes vivant avec le VIH et la mise en place du parc de l’Espoir, situé en plein cœur du Village. Après son décès en 1992, des suites du sida, un parc est nommé en sa mémoire, sur la rue Panet, entre Lafontaine
et Logan (« On se souvient de… Raymond Blain » (juillet 2012).
Il faut noter qu’en octobre 1982, la revue Sortie présente un portait du politicien de Colombie-Britannique Svend Robinson (« Svend Robinson : ni faux semblant ni proclamation »), où celui-ci professe son attachement aux luttes gaies. Ce n’est cependant que six ans plus tard, soit en 1988, qu’il affiche clairement ses couleurs et devient alors le premier politicien à faire sa sortie du placard alors qu’il est toujours en poste. Raymond Blain occupe la première place dans une autre catégorie : celle d’un candidat élu alors que son orientation sexuelle était déjà connue du public.
Au fil des années, plusieurs politicien.ne.s des communautés LGBTQ prendront la parole dans Fugues tels que, au hasard : « Claude Charron : ennemi public no 1... de la médiocrité » (février 1988), « Réal Ménard, mis à nu... » (août 1995), « Louise Roy : la femme aux mille défis » (mai 1999), « Jacques Gill de Saint-François-du-Lac, dans le comté de Yamaska : un maire gai en région ? C’est possible ! » (juillet 2000), « “Le Village a besoin d’amour” : Manon Massé, co-porte-parole de QS et députée » (juillet 2019).
Ailleurs dans l’actualité
En octobre 2002, la lutte pour le mariage inclusif prend un tournant décisif (« Mariages gais : la Cour supérieure donne raison au couple Hendricks-LeBoeuf ») et le ton est même résolument optimiste (« Le jugement de la Cour supérieure concernant le mariage : « Si la tendance se maintient, nous pourrons nous marier dans 2 ans » ). Malgré quelques brouhahas (« Mariage entre conjoints de même sexe : le ton monte dans le débat sur le mariage gai au Canada », octobre 2003), c’est en 2005, soit trois ans plus tard, que la Loi fédérale sur le mariage civil entre en vigueur !
Le 10 octobre 1953, Ici Montréal révèle que « De 4 h 30 à 6 h p.m., les habitués de la place d’Armes voient toujours les mêmes visages à l’entrée des vespasiennes » et que « Les “fifis” ont élu domicile dans un club du voisinage de l’hôtel Mont-Royal ». Une semaine plus tard, le 17 octobre, le même magazine nous glisse que « Une nouvelle mode vient d’être lancée chez les homosexuels de la métropole, celle de porter une boucle d’oreille à l’oreille gauche ».
Le 23 octobre 1953, Ici Montréal remballe avec une nouvelle scandaleuse : « J’ai assisté à des fiançailles d’homosexuels : ces dépravés se jurent fidélité dans des orgies sans pareilles ». Finalement, le 6 octobre 1956, un homme épanche son cœur dans le même magazine : « Dans l’Ouest, ma chère ! Un homme d’affaires de la rue Terrebonne constate que le cercle de bridge de sa femme était un “club de lesbiennes” ».
Sur une note plus spirituelle, le Berdache d’octobre 1979 consacre un numéro entier au thème des relations conflictuelles entre Église et homosexualité et, sur une note plus mercantile, le même numéro révèle que McDonald Canada a déposé une requête en injonction pour empêcher l’ouverture d’une discothèque gaie au-dessus d’un resto situé au square Dominion dans un article au titre savoureux : « Big Mac attaque ».6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
Note : Lorsqu’une référence ne précise pas le titre du périodique associé à un article, c’est qu’il s’agit de Fugues et lorsque le mois n’est pas mentionné, c’est qu’il s’agit d’octobre.
Pour plus de détails sur l’histoire de la musique country :
The History of Gay C&W Music (https://www.queermusicheritage.com/mar2005s.html)
Lavender Cowboy : Charting a Song’s History : https://www.queermusicheritage.com/mar2005lavender.html
Le Berdache est disponible sur le site des Archives gaies du Québec (https://agq.qc.ca/le-berdache/).
AÎNÉS ET RETRAITÉS DE LA COMMUNAUTÉ GAIE (ARCG)
Nouveau directeur général
Cette association qui existe depuis 2001 et à laquelle participent plus de 380 personnes organise des activités pour hommes gais de 50 ans et plus. Soupers communautaires, brunchs le dimanche — une des activités des plus populaires d’ailleurs — groupes de discussion, sorties culturelles, sorties dans des restos, balades sur le Mont-Royal (durant la saison chaude), etc. Ce groupe ne cesse de diversifier ses activités afin de briser l’isolement de ces hommes et de créer un sentiment d’appartenance et d’entraide. Récemment, en remplacement de Jocelyne Légaré, qui est en congé maladie, voici que l’ARCG vient de nommer, il y a quelques semaines, Sébastien Dulude en tant que directeur général par intérim de l’organisme.
Nommé depuis bientôt deux mois, Sébastien Dulude se sent tout à fait chez lui. «J’étais déjà membre depuis plusieurs années. Puis, j’ai vu que le poste [à la direction générale] était disponible. J’ai appliqué et je l’ai eu. Je trouve l’ARCG merveilleux, il permet de briser l’isolement, les gens peuvent se rencontrer, développer une fraternité, cela répond à un besoin affectif », de dire celui qui est intervenant psychosocial depuis une trentaine d’années, et « qui a fait bien des projets dans sa vie ».
Sébastien Dulude s’est trouvé un local de bureau à l’Entraide des grands brûlés, sur la rue Saint-Hubert, et dont il est le vice-président du conseil d’administration. Car effectivement, comme l’ARCG a toujours fonctionné de manière bénévole, l’association ne possède pas de bureau. « Ce bureau est une gracieuseté de l’Association des pompiers de Montréal et des Grands brûlés », dit-il. Il y a quelque temps, l’ARCG a reçu une subvention de 600 000 $ d’Emploi et développement social Canada pour accompagner les gens qui ont des besoins spécifiques, pour engager du personnel et pour louer des locaux. « Il y a beaucoup de besoins, d’où la création de plusieurs postes : un coordonnateur, un intervenant, un adjoint administratif et peut-être aussi un autre intervenant pour aller chercher des bénévoles pour aider les autres. Il ne faut pas oublier que notre mission est justement “par et pour les membres” et ainsi venir en aide et en appui aux gens qui sont dans le besoin », souligne-t-il. Bien sûr, comme chaque nouveau directeur, Sébastien Dulude rêve un peu, il a de l’énergie à revendre pour réussir des projets pour l’ARCG. « Mon souhait serait d’acheter
un building pour l’ARCG pour des personnes en chaise roulante, en marchette, etc., et offrir des services avec des intervenants, un lieu où ils vont se sentir chez eux, pour prendre un café, pour discuter, pour qu’ils soient épanouis. L’autre facette serait de poursuivre les activités de socialisation, de répondre à leurs besoins parce que l’ARCG est un organisme de bienveillance qui se soucie de la qualité de vie de tant d’hommes qui vivent parfois isolés, qui n’ont pas envie de retourner au placard. Et ça, c’est une réalité plus qu’on ne le pense, même aujourd’hui en 2024 ! »
Évidemment, ce souhait ne se réalisera pas dès demain, il n’y a malheureusement pas de baguette magique d’ Harry Potter et nous ne vivons pas dans le merveilleux monde du « ministère de la Magie » ! Alors que peut-on faire dans la réalité ? « Dans l’immédiat, il y a l’ouverture d’un bureau à la Halte 24/7, au coin de Rachel et De la Roche, face au parc Lafontaine. On peut y louer des salles et […] faire des activités à l’extérieur dans le parc, surtout quand il fait beau, je crois que les gens vont beaucoup apprécier ça », explique Sébastien Dulude.
Le mot « bonheur » revient souvent dans la conversation. « J’aime faire les choses dans le bonheur, j’aime travailler dans le bonheur », dit avec un large sourire Sébastien Dulude Et il veut justement s’occuper du bonheur de ceux qui sont moins fortunés. Car, s’il y a des gens qui ont eu un emploi avec une belle retraite dorée, d’autres n’ont pas cette chance et peuvent vivre dans la maladie et la pauvreté. « Nous distribuons des cartes de 50 $ de l’épicerie 3 Paniers [sur Sainte-Catherine Est], indique-t-il. Discrètement, nous payons aussi le brunch du dimanche à ceux qui n’en ont pas les moyens, car ils ne désirent pas que les autres le sachent. Ils ont droit comme tout le monde de pouvoir y participer, d’avoir du plaisir, d’avoir un peu de bonheur dans leur vie et cela contribue à briser leur isolement et à se faire des amis. Et je le répète, c’est ce qu’il y a de merveilleux avec l’ARCG. »
Ce nouveau directeur général par intérim a rencontré dernièrement Steven Guilbault, le député de Laurier-Sainte-Marie et ministre de l’Environnement dans le gouvernement Trudeau. « Je lui ai parlé des gens du troisième âge qui vivent de la stigmatisation, de la discrimination, il faut les faire reconnaître, il faut les aider. Il faut continuer la mission de Renaud Paré. Je me suis senti écouté par Steven Guilbault, il était attentif », note Sébastien Dulude. Lors de cette entrevue, nous avons malheureusement appris le décès du fondateur et idéateur de l’ARCG, Renaud Paré, le 11 août dernier. Alors que le défilé de Fierté Montréal battait son plein, Renaud Paré s’en est allé à 14 h 30 exactement, soit lors de la minute de silence. « Il a été emporté par un cancer généralisé, dit avec tristesse Sébastien Dulude. C’était quelqu’un d’une grande empathie envers les gens, c’était un rassembleur. C’est pourquoi nous voulons rassembler les gens, les membres, pour lui rendre hommage puisque c’était aussi un grand défenseur des droits LGBTQ+. J’aimerais créer un comité “Renaud Paré” pour continuer à perpétuer de manière spécifique son œuvre. »
Pour la petite histoire, en 2001, Renaud Paré met une annonce dans le Fugues pour savoir si des hommes gais plus âgés voudraient se rencontrer lors d’un brunch le dimanche. C’est le succès instantané, plusieurs dizaines de personnes se présentent lors de ce repas et forment presque immédiatement des amitiés. Renaud Paré comprend que le besoin est grand et crée alors le groupe des Aînés et retraités de la communauté. « Le Fugues nous a beaucoup aidés, il fait la différence, mais des gens ne connaissent pas encore l’ARCG. Un de mes objectifs est justement de publiciser l’ARCG, de dire aux gens qu’il existe, qu’on peut les aider, qu’ils n’ont pas à se cacher, qu’on peut tisser des liens et participer à des activités », de conclure Sébastien Dulude 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | ARCG — Tél. 514-730-8870 ou par courriel info@arcgi.org ou https://www.arcmontreal.org
Yves [Hébert] Sauvageau
Le premier voit le jour le 17 mai 1946 ; le second s’enlève la vie prématurément à l’âge de 24 ans. « Je me suis tué pour me retrouver 1 », confiera-t-il. Son nom à la naissance : Yves Hébert. / Son pseudonyme : Yves Sauvageau.
C’est le choc dans la communauté artistique, la consternation ! Comédien et dramaturge, qualifié de génie du théâtre, il « est resté dans les mémoires de certains comme un auteur avant-gardiste plein de promesses, mais qui ne s'est pas donné le temps d'épanouir son talent 2 . »
Originaire de Waterloo, l’adolescent s'occupe alors de loisir théâtral dans sa ville et, à 16 ans seulement, fonde la troupe de théâtre, La Lanterne. Après un passage à l'École normale de l'Université de Sherbrooke, il s'oriente vers le théâtre et remporte, en 1965, les premier et troisième prix du concours des jeunes auteurs de Radio-Canada. À la fin de ses études en interprétation à l'École nationale de théâtre du Canada, il partira en tournée avec les jeunes comédiens du T.N.M. L'année suivante, il fera partie du Théâtre d'Aujourd'hui en tant que comédien et scripteur, et jouera notamment dans Si Aurore m’était contée deux fois de Jean-Claude Germain. Ce dernier dira d’ailleurs de lui qu'il « n'a pas eu le temps d'acquérir ni le métier, ni le talent du génie dramatique qui l'habitait et dont on retrouve un peu partout dans ses œuvres la trace, l'empreinte et le souffle 3. »
Parmi ses œuvres justement, retenons Papa sur le thème de la rencontre d’un père et d’un fils, et surtout Wouf, wouf qui, pour plusieurs, marque un tournant dans la dramaturgie québécoise. En 1969, on en donne une lecture publique à la Bibliothèque Saint-Sulpice : c’est un triomphe ! Cette pièce, précise l’auteur, « ce n’est qu’une suite de boules qui frappent. Je ne m’adresse pas à l’intelligence du public. Je veux susciter des émotions chez lui. […] Il n’y a pas d’autres moyens que de le hurler, ce texte… 4 » Avec sa centaine de personnages évoluant sur scène durant plusieurs heures, c’est une machinerie-revue « lyrique et proliférante. Tout y passe : argent, travail, alcool, mass media, homosexualité, drogue, famille, amour, religion, automatisme, politique, etc. Mais c'est surtout le grand affrontement entre les impératifs de la société de consommation et le désir d'amour et de création d'un jeune poète 5. »
Ce poète « excessif, hyper sensible et endeuillé par la mort de sa mère survenue quelques mois plus tôt 6 » finira par se suicider le 12 octobre 1970. Le jour de l’Action de Grâce mais aussi « le jour même où l’armée entrait à Montréal lors des mesures de guerre 7. » « C’est dur, souligne le metteur en scène Christian Lapointe, de ne pas faire le parallèle entre la disparition de ce jeune talentueux, qui était voué à être un grand acteur, et notre société qui s’avorte elle-même constamment, malgré son potentiel créatif 8. »
Dans les décennies qui vont suivre, de multiples hommages lui seront rendus. En 1981, à Waterloo, la Compagnie de Théâtre Sauvageau est cofondée par l’artiste multidisciplinaire Yves Roy, partenaire et amant du disparu, avec la double mission de « permettre aux personnes intéressées par les arts de la scène d’exprimer leur créativité, et d’offrir du théâtre de qualité et à un prix accessible aux gens de la région 9. »
En 1983, le Théâtre Entre chien et loup crée le prix Yves-Sauvageau. Aujourd’hui géré par l'Association des auteurs et des auteures des Cantons de l’Est, il vise à « encourager les auteurs de l’Estrie à écrire des œuvres pour le théâtre 10. »
En 2016, le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui et le Théâtre Blanc présentent la création Sauvageau Sauvageau (d’après l’œuvre d’Yves Sauvageau), adaptée et mise en scène par Christian Lapointe. À partir des textes de fiction qu’il a écrit, l’œuvre se veut un hommage à cet « artiste de la démesure, génie tourmenté et homme de théâtre avant-gardiste [par le biais d’un] dialogue entre l’auteur de 24 ans à la veille de se donner la mort dans les années 70 et l’auteur à l’âge qu’il aurait aujourd’hui 11 . »
Rappelons enfin que Raymond-Louis Laquerre a intitulé sa thèse de maîtrise en études françaises : Activités théâtrales en Estrie et à Montréal à travers Yves Hébert Sauvageau, comédien et écrivain. « J’aurais voulu être grand, disait Yves Sauvageau, le temps m’a manqué. Tout va si vite aujourd’hui. J’aurais voulu vivre, le temps m’a manqué 12 . » 6
SERGE FISETTE serge.fisette@videotron.ca
NOTES :
1. Cité dans : Sophie Jama, « Sauvageau Sauvageau : Un corps tendu et des yeux doux », THE BLOG, 25 septembre 2015 : https://www.huffpost.com/archive/qc/entry/sauvageausauvageau--un-corps-tendu-et-des-yeux-doux_b_8195458. Consulté le 25 juillet 2022.
2. Ibid.
3. https://www.theatredaujourdhui.qc.ca/yves-sauvageau. Consulté le 21 juillet 2022.
4. Ralph Elawani, « Pozzo les culottes (suite et fin) », Lettres Québécoises, no 176, p. 81.
5. https://www.cead.qc.ca/_cead_repertoire/id_document/2252. Consulté le 21 juillet 2022.
6. Ugo Giguere, « Yves Hébert Sauvageau se fait entendre… 45 ans plus tard », Granby Express, 30 septembre 2015.
7. Christian Saint-Pierre, « Yves Sauvageau : le refus de la confirmité », Cahiers de théâtre Jeu, no 156, 2015, p. 93-96.
8. Christian Lapointe, cité dans : Marie Labrecque, « Le jeune homme et la mort », Le Devoir, 19 septembre 2015.
9. http://www.theatresauvageau.com/p/qui-sommes-nous.html. Consulté le 25 juillet 2022.
10. https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Yves-Sauvageau. Consulté le 25 juillet 2022.
11. https://www.theatredaujourdhui.qc.ca/sauvageau. Consulté le 21 juillet 2022.
12. Cité dans : https://www.agenceduchesne.com/photo_presse/55b66e4ef2a1e.pdf. Consulté le 26 juillet 2022.
#LaManifRécyclée transforme la transphobie en amour
Quand les artistes ont vu les affiches de la OneMillionMarchForChildren à Montréal, quelques-uns ont eu envie de les déchirer. Au lieu de cela, ils les ont couverts de messages rassembleurs.
Après ce rassemblement contre l’éducation à la diversité de genre dans les écoles, qui s’est tenu le 20 septembre 2023, des concepteurs-rédacteurs de l’agence de publicité Cossette ont récupérées des affiches. Elles ont ensuite été expédiées à une dizaine d’illustrateurs et muralistes montréalais, qui avaient pour défi de les transformer avec des messages célébrant la diversité de genre. Ces affiches repensées ont brièvement été exposés à la Galerie Hugues Charbonneau (Belgo) à Montréal pendant la Fierté, dans l’exposition #LaManifRecyclée, avant d’être vendues aux enchères en ligne – au profit de l’organisme Aide aux Trans du Québec.
« Quand j’ai vu tout ce monde en colère se rassembler et répandre autant de toxicité à l’égard de certaines communautés, ça m’a choqué. Mais ce choc m’a aussi poussé à agir », a remarqué Souléman Diallo, concepteur-rédacteur chez Cossette et initiateur du projet. « J’espère que nos créations apaiseront les gens et démontreront que personne n’est seul. Il y a des allié·e·s à leurs côtés. »
L’illustrateur franco-montréalais Théo Le Roux a été immédiatement interpellé par le projet. Dans ses mains, une affiche contre le drapeau arc-en-ciel («Le Canada a un seul drapeau») a été transformé en mural miniature arborant le slogan «Canada is queer as fuck.»
«Ça correspond avec la raison pour laquelle je suis artiste – pour participer à la défense des droits et créer des espaces accueillants, pour transformer des espaces et envoyer un message d’amour», relate l’artiste.
Des messages d’amour et d’affirmation étaient partout sur les murs lors du vernissage, le 22 aout dernier. «Leave our kids alone» [Laissez nos enfants tranquilles] était devenu «Let our kids bloom» [Laissez nos enfants fleurir] ou, sur une autre affiche entourée de toutous, «Nous ne serons pas tranquilles tant que chaque enfant ne sera pas visible.»
Pour la directrice exécutive de l’ATQ, Victoria Legault, la démarche de Cossette et des artistes envoie «un message super fort» et représente un geste de soutien courageux de la part d’une entreprise privée.
Chris Bergeron est vice-présidente et conseillère spéciale en matière de diversité, tendances et culture chez Cossette. Elle est aussi membre de la communauté trans et l’autrice de trois romans. Pour elle, ces affiches revisitées démontrent que «même face à l’adversité, on a le pouvoir de réécrire les narratifs toxiques et de favoriser l’empathie et la compréhension.»
Cependant, elle souligne aussi l’importance de tenter d’ouvrir un dialogue entre ceux qui veulent que les enfants soient familiarisés avec la diversité de genre à l’école et ceux qui sont fermées à l’idée. « Qu’est-ce qui arrive après les manifestations? On ne peut pas toujours continuer à parler par affiches interposées. »
Toutes les affiches ont trouvé preneur dans les jours suivant le vernissage. Victoria Legault a indiqué que les fonds recueillis vont contribuer aux efforts de l’ATQ à fournir du soutien psychologique individualisé aux personnes trans et non binaires. 6
RUBY PRATKA redaction@fugues.com
INFOS | https://www..aideauxtrans.com
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les identités de genre sans jamais avoir osé le demander
On ne présente plus Michel Dorais. Sociologue, auteur d’une trentaine de livres, il se distingue par ce désir de ne pas se fondre dans un moule idéologique. Au contraire, il ne cesse de questionner, de comprendre, comme il l’a fait avec La masculinité antitoxique. Observateur des changements et des mouvances dans la société, c’est aux identités de genre qu’il a décidé de consacrer son dernier ouvrage au titre engageant : La révolution des identités de genre enfin expliquée.
L’écriture de ce livre est venue en plusieurs étapes. « J’avais préparé un programme pour l’Université à Laval et qui a été annulé, confie Michel Dorais, mais j’avais déjà écrit plusieurs pages et pris beaucoup de notes. Puis le Comité des sages est arrivé et je me suis permis de leur envoyer un texte dans lequel je leur faisais part de mes recherches. » Dans la foulée, et avec l’accord de la maison d’édition, Michel Dorais transforme ses recherches en un livre. Un tour de la question quasi exhaustif. Et bien entendu, le chercheur cite et référence toutes ses sources et fonde donc ses propos sur des recherches ainsi que sur sa propre expérience.
L’expérience et les recherches de Michel Dorais ne datent pas d’hier, puisque dès les années 90 ses publications abordent la diversité sexuelle, avec comme point d’ancrage la sexualité des hommes et des jeunes hommes. Un chemin qui l’amènera tout naturellement à la question du genre dont on parle tant aujourd’hui.
Le sujet fait polémique, éveille une certaine méfiance. Et l’auteur en est conscient, mais il veut en quelque sorte briser la glace. Parlons-en sans détour, mais avec ouverture. « Premièrement, je fais confiance au lectorat, d’expliquer Michel Dorais, et je ne le force pas à partager mon point de vue. Je fais appel à ce qu’il est capable de comprendre, je privilégie donc aussi une approche bienveillante parce qu’actuellement il y a beaucoup de questions et pas seulement dans la société en général, mais aussi dans nos communautés. Et je pense qu’il faut absolument pouvoir répondre à ces questionnements, d’autant plus qu’on assiste aujourd’hui, pas seulement au Québec et au Canada, à un retour du bâton face aux communautés 2SLGBTQ+, et ces réactions peuvent venir en grande partie de l’ignorance, d’autant qu’il est vrai que de nouvelles réalités sont nommées, les catégories ne cessent d’augmenter et des termes nouveaux apparaissent sans que l’on sache réellement ce qu’ils recouvrent. Je peux comprendre qu’il soit difficile de s’y retrouver. »
Ce petit ouvrage en main, on repasse les concepts les uns après les autres, le sexe assigné, le sexe biologique, les orientations sexuelles, le genre qui se distingue du sexe et de l’orientation sexuelle, et comment ces concepts s’articulent entre eux. Et, bien sûr, cerner les sens que recouvre le mot identité et voir en quoi l’identité est nécessaire pour aborder toute la question de la non-binarité ou encore de la transidentité, quand on ne se reconnaît pas dans les genres sociaux définis traditionnellement.
Accessible, ludique, La révolution des identités… Michel Dorais fait œuvre de pédagogue et d’éclaireur dans les changements de paradigme, avec la volonté d’informer le mieux possible et avec le souci de l’autre, et entre autres, les premiers et les premières concerné.e.s, les jeunes et les moins jeunes qui sont en questionnement et qui cherchent à se trouver. D’où le désir de l’auteur de dédramatiser aussi tout ce qui touche au choix de l’expression de soi, car comme il le souligne à la fin de la préface : « La découverte de soi et des autres à travers nos identités de sexe et de genre, nos amours et notre sexualité devrait toujours être une joie, et non un parcours semé de non-dits, de malaises et de tabous inutiles. » Tout est dit et c’est vers cela que nous devrions tendre.
Un livre pour toustes, aussi bien pour les jeunes, les parent.e.s, les éducateur.trice.s, les professionnel.le.s de l’éducation, de la santé, du droit. Bref, pour tout le monde. 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ
denisdanielster@gmail.com
INFOS | La révolution des identités de genre enfin expliquée, Michel Dorais, Édition du Trécarré, 2024
Pleins feux sur le ID, buzz de Volkswagen
Le Volkswagen Combi représente tout un symbole dans la production automobile mondiale. Produit de 1950 jusqu’à aujourd’hui et ayant évolué jusqu’à changer de nom pour Transporter, il n’en reste pas moins que les premières générations sont encore synonymes de liberté, de plages de sable infinies, de grands espaces à découvrir. Est-ce que son remplaçant électrique, baptisé ID. Buzz, fera autant de buzz que son prédécesseur ?
On regarde des photos du Combi dans les années 70 et on s’imagine proche des côtes de Californie sortant les planches de surf (je rêve en couleur) ou encore traversant l’Europe ou l’Amérique latine dans sa version RV, avec le toit qui se déployait. Les hippies, mais aussi les jeunes couples qui voulaient voir du paysage à petit prix, se l’arrachaient. On aimait aussi sa polyvalence, l’espace qui permettait des déménagements d’étudiant.e.s, des escapades avec des ami.e.s. Et même plus. Un matelas à l’arrière et l’on pouvait s’offrir des pauses repos sous les frondaisons d’un petit chemin forestier. Là, souvenir d’un de ces arrêts dans la campagne du sud de la France pour faire plus ample connaissance avec le jeune homme qui m’avait pris en stop. Étais-je majeur ? Pas sûr ? Point d’interrogation, mais aussi point final pour cette tranche de vie qui m’avait fait découvrir le charme et les commodités du Combi.
Pour en avoir aussi conduit un, disons-le, une fois installé au volant, le Combi ne vous laissait pas d’autre choix qu’une conduite pépère. Le compagnon prêt pour l’aventure n’était pas un foudre de guerre, loin de là. Plus près de la tortue que du lièvre de Lafontaine, le Combi prenait son temps, mais vous menait à bon port. Le moteur à refroidissement par air situé à l’arrière avait tendance à chauffer. Gravir des montagnes demandait des arrêts réguliers pour laisser la température diminuer avant de reprendre la route.
Oublions aussi l’insonorisation absente, une tenue de route aléatoire, une instrumentation spartiate, mais la liste des petits irritants n’avait aucune incidence sur le plaisir ressenti, étant sûr que l’aventure pouvait commencer.
Avec le Transporter qui l’a remplacé, le Combi s’est embourgeoisé et a gagné en confort, conduite, motorisation, toutefois il a perdu le charme indéniable des générations précédentes. Le Transporter était un petit minibus tout aussi polyvalent que le Combi, mais qui se fondait dans le paysage automobile. Le Transporter ne faisait plus tourner les têtes. Il n’était plus la promesse de traversées de continents, de levers de soleil sur la Méditerranée ou encore du soleil de minuit en Islande.
Est-ce que le ID. Buzz, dont les lignes rappellent le Combi des premières générations, aura la même aura ? Peut-être, mais il faudra y mettre le prix. 77 475 $ pour le modèle à propulsion et 82 995 $ pour celui avec rouage intégral. Conséquence, le ID. Buzz ne pourra donc bénéficier des subventions fédérales et provinciales, quelle que soit la version choisie. Ce qui pourra être un frein à sa diffusion sur le territoire canadien. Précisons aussi que seul le ID. Buzz à empattement long se retrouvera sur nos routes, 25 cm de plus que pour la version à empattement court que l’on retrouve en Europe.
Animée par une batterie de 91 kWh, le ID. Buzz développe 282 chevaux dans sa version propulsion, pour une autonomie évaluée à 377 km ; la version à rouage intégral affiche 335 chevaux avec une autonomie un peu moindre, soit 373 km selon les données du constructeur.
Classé dans la catégorie des minifourgonnettes, le ID Buzz est surtout une voiture à vivre. L’accent est mis sur son aménagement, les connectivités possibles et, évidemment, le confort, bien plus que sur les performances ou même sa conduite sur route. En ce sens, l’esprit du Combi subsiste. Il suffit de noter la présence de l’immense écran central de 12,9 po avec App-Connect, ou encore la présence de huit ports USB-C répartis dans tout l’habitacle. La version 1st Edition peut accueillir jusqu’à 7 passagers grâce à une banquette à la seconde rangée. On y trouve une climatisation à trois zones, des sièges chauffants et refroidissants à l’avant, uniquement chauffants à l’arrière, et plus encore. Et bien sûr, il est doté de la plupart des aides technologiques à la conduite. Enfin, dans un avenir rapproché, le choix des couleurs sera plus large que celui proposé sur les premiers modèles qui feront leur apparition sur nos routes.
On se prend à rêver à d’autres déclinaisons de ce Buzz, version tôlée pour la livraison, transformation en petit VR, cabine avec plateau, voire version tout-terrain, à l’image de son illustre ancêtre.
Des bornes de recharge ? Oui, mais encore faut-il qu’elles soient branchées. Il vous est peut-être arrivé, si vous possédez une voiture électrique, de vous retrouver devant une borne de recharge qui n’est pas branchée. Hydro-Québec aurait plus de 200 dossiers à traiter, ce qui expliquerait le retard de plusieurs mois pour le raccordement. Pour certains centres commerciaux ou grandes surfaces, les bornes sont installées, mais en attente. De nombreux facteurs expliquent ces délais selon Hydro-Québec, dont un manque d’effectifs. 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
Pour ma fête, partons découvrir des cépages !
Je profite de ce festif moment de l’année pour célébrer avec vous, avec reconnaissance et surtout une grande fierté, les 15 ans de ma chronique dans le Fugues. Merci beaucoup de me suivre, et au plaisir de continuer à partager ensemble mes trouvailles mensuelles.
OLIVIER DE MAISONNEUVE
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Le moscatel galego, alias le muscat blanc à petits grains, se retrouve dans le porto blanc. Ici, il est proposé en vin aromatique mais sec. Les parfums du muscat sont parmi les plus charmeurs du monde vinicole. J’aime beaucoup cet amalgame de raisin vert et de pêche. En bouche, il a aussi cette touche d’amertume de l’abricot. C’est très juteux, mais je le souligne encore, bien sec. Il agrémentera un plateau de fromages, des huîtres ou des pétoncles, ou une sole meunière.
OBEIDY
CHÂTEAU ST-THOMAS
(VALLÉE DE LA BEKAA, LIBAN) 2023
CODE SAQ : 15336931 18$
Première rencontre avec ce cépage local, qui était rarement vinifié seul. On s’en sert pour l’arak, entre autres. Ce vin blanc va vous dépayser. Difficile à définir, au nez. J’ai relevé de subtiles notes de fumée et de miel brut. Subtiles malgré qu’il soit plutôt aromatique. J’ai bien aimé sa texture, en bouche. C’est exotique et expressif, avec un balancement sucré-salé très fin et une finale qui chavire doucement vers une élégante amertume. Vraiment spécial, et très agréable. On le suggère avec des filets d’aiglefin ou une escalope de veau milanaise, ou encore avec un plat à base de paneer, pour vos proches végétariens.
Je me souhaite le plaisir de visiter un jour ce domaine. J’aime plusieurs de leurs vins et j’apprécie leur vision de partage et de joie de vivre qui est importante pour eux. Et le Roussillon est tellement un splendide coin de pays ! Ce 100 % rolle (ou vermentino, ailleurs) est un vin blanc qui respire l’été et ses petits bonheurs. À la fois floral (la fleur d’acacia !) et fruité (une note de nectarine, de citron) et très fin, au nez. Et la bouche, alors ? C’est superbement équilibré et racé. C’est savoureux, mais pas une bombe, c’est frais, mais pas acide, c’est texturé et aérien. Bref, chaque gorgée se savoure, sans jamais fatiguer le palais. Le verre se finit sur un sourire. Et ce vin bio (biodynamie) est pratiquement sans sucre. C’est de l’art liquide. Dernière fois cette année, sur les tablettes de la SAQ.
ALBARINO RESERVA
BODEGA GARZON, VCP (URUGUAY) 2022
CODE SAQ : 14683931 2430$
Je viens de découvrir, avec plaisir, ce domaine côtier d’un pays dont on ne connaît pas tant de choses, finalement. Ses vins à base de tannat sont du vrai bonheur liquide, mais c’est ce vin blanc, pas piqué des vers, qui est dispo en ce moment à la SAQ. Ils sont les plus gros producteurs d’albarino (un cépage du nord-ouest de l’Espagne) des Amériques. Leur 2022 a été classé 52e parmi les 100 meilleurs vins du monde, par le Wine Spectator ! Le domaine n’est pas officiellement bio, mais ils n’utilisent pas de produits chimiques dans le vignoble. Quels délicieux arômes de fruits à noyau et de fleurs blanches. La bouche est à la fois légère comme un nuage et crémeuse, pleine de fraîcheur en finale. Une finale pas mal persistante, en plus. On le suggère avec des moules ou une salade de légumineuses et mangue. Super !
MAS LAS CABES JEAN GARDIÈS, AOP CÔTES DU ROUSSILLON (FRANCE) 2022
CODE SAQ : 11096159 1755$
Un autre vin bio de cette région que j’aime tellement, en rouge, cette fois. Un assemblage typique de syrah et de grenache noir, avec un peu de mourvèdre. Ça nous donne au nez de jolies notes de violette, de mûres et de poivre concassé. La bouche est assurément gourmande. C’est juteux, ça éclate de fruits noirs et de fraîcheur et les tannins, présents mais souples, viennent porter cette belle gourmandise à bout de bras, jusqu’au fond de notre gorge. Ce n’est pas corsé, mais le vin a un certain coffre, une belle persistance et il est bien sec. À boire légèrement rafraîchi, à l’apéro, ou avec votre repas sur le barbecue. Bon rapport prix-plaisir.
ROSSO CLASSICO SUPERIORE
TENUTA DEL CONTE, DOP CIRO (CALABRE, ITALIE) 2019
CODE SAQ : 15323970 25$
Un vin rouge nature et bio, produit par la 4e génération de la famille Parilla. Depuis 2011, Mariangela est une artisanevigneronne. Elle s’assure de poursuivre au chai le même travail respectueux de la nature qui a commencé dans le vignoble. Ici, on met en valeur les vieilles vignes de gaglioppo, un cépage dont les origines remontent aux Grecs antiques. Ça sort des sentiers battus, c’est certain, avec ce nez de fraise et de rhubarbe, de gros bouquets de fleurs et de feuilles de tomates. En bouche, c’est texturé, avec des tannins bien présents et une touche boisée assez marquée, qui contraste avec l’acidité. Le fruité était balancé avec une impression végétale qui me rappelait le géranium. J’ai été ravi par l’accord avec des pâtes sauce bolognaise et... avec des chips au ketchup ! Toute une expérience vinicole.
On en est à la 11e génération dans la famille Tinhof à aimer le terroir et les cépages locaux, à Eisenstadt, dans cette région viticole de l’est du pays. On y cultive bio depuis de nombreuses années. À peine le nez dans mon verre, j’étais charmé. Vite, une gorgée pour m’assurer que la bouche était aussi charmeuse que les arômes que je venais de découvrir. Victoire, les deux sont en harmonie ! Les parfums de forêt-noire, de laurier avec une touche de moka, sont ravissants. Puis les gorgées de fruits rouges, avec une pointe d’aneth, dévoilent un vin plein de fraîcheur, surtout en finale. Et j’adore que le vin s’épanouisse dans le verre. Ce n’est pas un vin corsé ni boisé, mais il a du caractère. Très polyvalent à table. Leur rosé est un peu exotique, mais il fonctionne à merveille avec les hot dogs ! À découvrir..
ERNESTO CATENA VINEYARDS, IG MENDOZA
(ARGENTINE) 2022
CODE SAQ : 14917899 2505$
J’ai poursuivi mon mois d’exploration de cépages moins connus, avec ce vin 100 % criolla chica. Depuis longtemps, ce cépage n’a pas la meilleure réputation. Il servait pour le vin de messe des missions religieuses des siècles passés ou pour le petit vin de masse. Mais entre les mains de poète de M. Catena, il devient une expérience gustative fort agréable. Le vrai rouge estival plein de charme et de fraîcheur. Ce n’est pas une bombe aromatique, au nez, mais attendez de l’avoir en bouche : c’est là que le bonheur s’épanouit. Des petits fruits des champs, de la canneberge, avec une touche d’amertume et florale, de tisane d’hibiscus. Les tannins sont présents mais nullement agressifs. La finale acidulée et élégante est un vrai délice. Certainement pas pour les adeptes de rouges costauds, mais légèrement frais, quel régal.
GIN LIND & LIME
PORT OF LEITH DISTLLERY, LONDON DRY GIN, ÉCOSSE (ROYAUME-UNI)
CODE SAQ : 15328746 5650$
Ma curiosité est devenue vite irrésistible quand j’ai vu ce produit qui évoque deux de mes péchés mignons : un bon gin et un kilt. La joie fut au rendez-vous après l’avoir savouré. Je me suis régalé ! Attention, à 44 % d’alcool, il n’est pas timide. Mais sa précision aromatique, sa texture joufflue et sa persistance valent bien son prix. Il a des notes franches de lime, une belle touche de genièvre et une finale poivrée qui s’étire fort agréablement. On sent l’alcool à l’attaque, mais il s’amadoue rapidement. Il fera un grog de rêve, cet hiver. Et il est bio. Bref, un gros coup de cœur, pour moi.
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CORBEIL ÉLECTROMÉNAGERS
Le choix des électroménagers haut de gamme pour des espaces à la fois élégants et fonctionnels
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En fin de compte, nous savons que l’expérience d'un espace de vie ne se résume pas aux détails techniques. La cuisine et la buanderie doivent refléter votre personnalité, vos goûts et votre mode de vie. C’est pourquoi chez Corbeil Électroménagers, nous ne vendons pas simplement des électroménagers; nous vous aidons à choisir des appareils qui incarnent l'essence du design haut de gamme, tout en restant pratiques au quotidien. Venez découvrir comment des marques comme ASKO, Bertazzoni, Fulgor Milano, Blomberg et Zephyr peuvent transformer vos espaces en véritables œuvres d'art fonctionnelles. 6
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LA RÉHABILITATION ET RÉOUVERTURE DU 9E
Un lieu d’exception resté cher aux Montréalais
La réouverture du restaurant Le 9e du Centre Eaton fait la une des journaux de Montréal. Ce restaurant est situé au dernier étage de l’ancien grand magasin Eaton datant de 1925, jadis appelé L’Île-de-France en référence à la salle à manger de première classe du paquebot du même nom. Sa réhabilitation marque une étape importante dans la revitalisation du centre-ville de Montréal et célèbre le patrimoine culturel et architectural de la ville. EVOQ Architecture est particulièrement fière d’avoir joué un rôle déterminant dans la réhabilitation du 9e, en travaillant en étroite collaboration avec Ivanhoé Cambridge et le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Conservation d’un joyau Art déco
Après une fermeture de plus de deux décennies et deux ans de travaux de réhabilitation, l’ancien restaurant du grand magasin Eaton de la rue Sainte-Catherine reprend vie. Classé monument historique en 2000, ce joyau Art déco conçu en 1931 par l’architecte français Jacques Carlu reprendra une place de choix dans le paysage architectural du centre-ville de Montréal.
Quelques mois après le classement du lieu par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, Ivanhoé Cambridge, le propriétaire du bâtiment, a fait appel à EVOQ pour élaborer une stratégie de conservation du 9e, dans l’attente d’une nouvelle vocation. Fruit d’une étroite collaboration qui dure depuis 2001, la réouverture du 9e comme restaurant et espace événementiel a nécessité la planification d’interventions complexes sur plusieurs étages du bâtiment, travaux essentiels pour respecter les normes actuelles de sécurité, d’hygiène et de confort. Intégrées avec soin, ces modifications sont aujourd’hui peu visibles à l’œil nu.
Entre modernisme et tradition C’est plutôt la mise en valeur du cadre imaginé par Carlu qui prévaut. Sur la base des photographies d’époque et d’investigations menées sur place, chaque composante d’origine a été soigneusement nettoyée, réparée ou, dans certains
cas, reproduite par des artisans spécialisés, dans l’intention de redonner au 9e son riche caractère de tradition, de modernisme et d’exotisme pour lequel il avait été célébré dès 1931.
EVOQ a assemblé une équipe multidisciplinaire de spécialistes pour répondre aux exigences du projet de restauration et de réhabilitation des espaces intérieurs patrimoniaux du 9e. Après une évaluation de l’état du bâtiment et de ses éléments caractéristiques, l’équipe a défini la stratégie de conservation nécessaire pour redonner au restaurant sa splendeur d’antan, tout en respectant son immense valeur patrimoniale.
Faire renaître l’histoire
Les architectes d’EVOQ étaient responsables d’encadrer une large équipe d’experts en conservation d’art, de mobilier et des matériaux, en génie mécanique, électrique et structure, en éclairage architectural, en services alimentaires, en intégration scénographique, ainsi qu’en acoustique.
Les composantes historiques, telles que les colonnes de marbre, les reliefs en plâtre, les fresques et les urnes en albâtre ont été minutieusement restaurées. Certains planchers et tissus muraux ont également été refaits. Le marbre ornant diverses surfaces a été réparé. Les portes, les garnitures, les grilles décoratives, les garde-corps et les luminaires, tous composés de monel, un métal distinctif de la période Art déco, ont conservé leurs designs d’origine malgré l’intégration des nouveaux systèmes de ventilation et électriques et une mise aux normes complète. Une analyse détaillée des couches successives de peinture présentes dans les espaces principaux a également permis de ramener la gamme des couleurs à la palette des années 1930. Avec la réintégration d’une partie du mobilier d’origine, tous ces efforts visaient à rétablir le cadre décoratif complet imaginé par Jacques Carlu.
« C’est un immense honneur d’avoir contribué à redonner aux Montréalais un lieu d’exception qui leur est resté cher et qui pourra dorénavant participer au renouveau du centre-ville de la métropole », conclut Georges Drolet, architecte, associé principal, chef de la direction. Fiche technique
À propos EVOQ
EVOQ est une firme multidisciplinaire réputée pour son engagement à concevoir des interventions architecturales adaptées à leur contexte et porteuses de sens. Avec des bureaux stratégiquement situés à Montréal, Québec, Ottawa et Toronto, notre équipe de plus de 120 professionnels excelle dans les domaines de la conservation du patrimoine, de la planification et du développement avec les communautés inuites et des Premières Nations, du design contemporain, institutionnel et résidentiel et de l’architecture de paysage. L’approche collaborative d’EVOQ permet d’assurer que chaque projet dépasse les attentes des client.e.s, ce qui se traduit par des aménagements qui inspirent et qui perdurent. 6
LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
FICHE TECHNIQUE
ARCHITECTURE : EVOQ ARCHITECTURE
ARCHITECTE, BÂTIMENT HISTORIQUE : JACQUES CARLU (1890-1976)
CONSERVATION MARBRE : TREVOR GILLINGWATER / CONSERVATION MÉTAUX : EDMUND BOWKETT ENTREPRENEUR GÉNÉRAL : AVICOR / PLÂTRES ORNEMENTAUX : GROUPE SURMESURE
RESTAURATEUR MARBRE : CARRELAGE CASCO INC.
RESTAURATION, FRESQUES, VASQUES, MÉTAUX, PORTES : DL HÉRITAGE INC.
FINITION DÉCORATIVE : MARIE-FRANCE KECH
PHOTOGRAPHE : MAXIME BROUILLET https://www.le9montreal.com
Le nouveau décor du resto Othym, signé Clairoux Design
Sainte-Catherine Est dans un tout nouvel écrin entièrement repense et 1500pi2 plus grand. Il gagnera ainsi environ 1500 pi2 . Le décor a été confié à Clairoux Design, lui aussi logé sur Atateken. La sobriété et la simplicité ont été des mots d’ordre ici parce que « la vedette, c’est l’assiette » ! Ce resto est en effet réputé pour ses produits livrés par des maraîchers locaux et des fruits et légumes de saison. C’est le 5 octobre prochain que la fidèle clientèle pourra découvrir le nouveau Othym.
« Établi au cœur du Village, sous la direction de notre chef Noé Lainesse et de son associé en salle Kevin Duguay, nous offrons une gastronomie saine et responsable avec un approvisionnement strictement local, dans une ambiance décontractée », peut-on lire sur le site du resto Othym. Cette toute petite phrase dit tout et en dit long sur ce qu’est l’essence du Othym.
« C’est dans cet esprit-là qu’on a travaillé pour le nouveau décor, parce que pour nous, ce qui est important ce sont les produits locaux, ce qui est la vedette, c’est l’assiette ! Donc, on a travaillé dans la sobriété et pour une belle ambiance », explique Frédric Clairoux, designer, fondateur et propriétaire de Clairoux Design.
De deux locaux adjacents, on en a fait un seul pour offrir plus d’espace et presque deux ambiances également. « Ils pourront recevoir de plus grands groupes maintenant dans une partie, alors que des gens en couple ou en duos ou un peu plus pourront continuer à discuter sans qu’ils ressentent trop de bruit », poursuit le sympathique Frédric Clairoux. « On pourra y asseoir facilement 60 personnes
proximité avec les cuisiniers et les produits », dit Barbara Guilbart, designer et chargée de projet pour le Othym.
« Ce sera un espace lumineux », indique Frédric Clairoux. Du bois, des briques, des teintes sobres, on a essayé de rester le plus simple possible tout en offrant « le plus de réconfort possible » !
Dans le même esprit que le restaurant qui se veut environnementalement responsable, plusieurs choses ont été ici récupérées. « On s’est servi des briques récupérées des murs démolis pour habiller le devant du bar, continue Barbara Guilbart. L’ardoise qui était dans le resto a été réutilisée pour le comptoir du bar. On a suivi cette idée pour plusieurs éléments. » « La banquette a été déplacée au nouvel endroit et a été allongée pour accommoder plus de clientèle. Il y a un souci ici que les gens ne soient pas dépaysés et retrouvent une certaine continuité avec l’ancien local, tout en sachant bien que c’est un espace complètement rénové et redécoré », poursuit Frédric Clairoux.
Bien entendu, comme il y a des résidents au-dessus du restaurant, on a pris les précautions nécessaires afin d’insonoriser au maximum le plafond pour éviter de déranger le voisinage.
« Si on compare à d’autres restaurants, ici on joue avec la lumière : un jeu d’ombre et de luminosité, on désire créer un sentiment de confort, de sérénité, pour passer toute une belle soirée en mangeant des aliments frais et locaux », dit Frédric Clairoux. La lumière est importante dans le sens que l’on a presque une salle d’été
et une autre d’hiver : la luminosité chaude estivale et franche dans une partie et une salle plus intimiste à la luminosité plus contrastée…
Mais on n’a pas fait que veiller à un beau décor à l’intérieur. « Nous avons voulu respecter l’enveloppe du bâtiment, on n’a pas voulu le dénaturer, on a donc effectué des travaux dans le sens de l’amélioration de la devanture du restaurant », rajoute Barbara Guilbart.
Ce qui est remarquable ici, c’est justement la grande et exceptionnelle collaboration du propriétaire de l’édifice, Pascal Lefebvre (le propriétaire du bar Normandie également). « Il y a chez lui un désir, une volonté de voir Atateken réussir comme artère commerciale, souligne Frédric Clairoux. Il a facilité beaucoup de choses pour nous. Ce sera un très beau lieu pour cette rue-là, cela va amener une nouvelle clientèle au restaurant en plus de sa clientèle fidèle [qui l’a soutenu durant les dures années de la pandémie]. »
« On a fait très attention de ne pas être à la mode, de conclure Frédric Clairoux. C’est une ligne contemporaine, mais dans un esprit classique de sobriété et de continuité de ce qui existe déjà ! » 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com INFOS | https://www.othym.com
Les animaux de compagnie en copropriété
La propreté et la sécurité
Les copropriétés partagent des espaces communs, tels que les halls d’entrée, les ascenseurs, et les terrains extérieurs. La propreté de ces espaces est cruciale pour maintenir un environnement sain. Les copropriétaires doivent s’assurer que leurs animaux n’endommagent pas ces parties communes ni ne créent de désordre. Par exemple, il est souvent demandé de nettoyer immédiatement les excréments de son animal. Par ailleurs, certains règlements exigent que les chiens soient tenus dans les bras ou en laisse dans les parties communes pour garantir la sécurité de tous les résidents.
Les allergies et les peurs
Les animaux peuvent provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes, ce qui complique parfois la cohabitation. De plus, certaines personnes peuvent avoir peur des animaux, en particulier des chiens. Les copropriétés doivent tenir compte de ces préoccupations en adoptant des règles claires sur la gestion des animaux dans les espaces communs, afin de minimiser les risques d’interaction non souhaitée.
Astuces pour une cohabitation harmonieuse
Pour qu’une copropriété avec des animaux soit fonctionnelle et agréable pour tous, certaines mesures peuvent être mises en place :
Un dialogue ouvert entre les résidents est crucial pour prévenir les conflits. Discuter des préoccupations et proposer des solutions communes, comme la mise en place d'horaires de promenade pour les animaux ou la création d’espaces dédiés
Les copropriétés peuvent réévaluer leurs règlements pour les adapter à la réalité de la vie moderne, où de plus en plus de personnes possèdent des animaux. Ces règlements peuvent inclure des clauses concernant l’entretien, la surveillance
Les propriétaires d'animaux doivent être informés de leurs responsabilités en copropriété. Des séances d’information ou des guides pratiques peuvent être mis à leurs dispositions pour rappeler l’importance du respect des règlements.
Les droits des propriétaires d'animaux
Même si les copropriétés peuvent imposer des restrictions, les propriétaires d'animaux ont aussi des droits. Si un copropriétaire estime qu’une restriction concernant les animaux de compagnie est déraisonnable ou disproportionnée, il peut faire appel à la justice pour obtenir une révision du règlement. Par ailleurs, les animaux de soutien émotionnel sont généralement protégés par la loi. Les tribunaux québécois ont, dans certains cas, tranché en faveur de propriétaires d'animaux lorsque ceux-ci étaient nécessaires pour la santé et le bien-être de leur maître. Toutefois, la nécessité de prouver l’importance de l’animal est essentielle dans ces situations. Les animaux de compagnie en copropriété au Québec soulèvent des défis uniques, nécessitant un juste équilibre entre les droits des propriétaires d'animaux et le bien-être des autres résidents. Grâce à une communication efficace, à des règlements clairs et à une sensibilisation des propriétaires, il est possible de créer un environnement de cohabitation harmonieuse entre les humains et les animaux. 6
STÉPHANE BEAUDRY, ADM.A.
Saint-Gabriel en forêt par Clairoux
Un milieu de vie adapté aux besoins Conçue pour une grande famille, la maison offre des espaces parfaitement adaptés aux différentes activités quotidiennes. La circulation directe depuis l’extérieur vers le sous-sol, équipée de vestiaires pour les activités en plein air, démontre une conception pratique et fonctionnelle, idéale pour toutes les saisons. Chaque détail de la circulation intérieure a été réfléchi pour maximiser la fluidité des fonctions, permettant à la nature de s’immiscer subtilement dans chaque espace de vie. À l’extrémité du rez-de-chaussée, une vaste véranda moustiquaire couverte s’étend sur toute la largeur de la maison, servant d’extension trois saisons qui permet de profiter du plein air, tout en restant protégé.
à elles, ont été fabriquées par la Vitrerie Lafortune à Joliette, permettant une pleine contemplation de la nature environnante et maximisant la lumière naturelle avec des percées stratégiques. L’intérieur monochromatique s’articule autour d’une sélection précise d’essences de bois, tandis que la cuisine, en plaquage de merisier, a été réalisée par La boîte à bois Ébénisterie de Saint-Jeande-Matha. Le sol en béton poli du rez-de-chaussée et du sous-sol est une œuvre de Béton SM à Saint-Gabriel, qui reflète la continuité des matériaux entre l’intérieur et l’extérieur. Tous ces collaborateurs ont été choisis pour leur engagement envers l’environnement et leur utilisation de ressources locales.
Structure et matériaux nobles
Un défi structurel a été relevé avec ingéniosité grâce à une poutre maîtresse et un système de transfert des charges sur toute la longueur de la maison, permettant de maintenir de vastes ouvertures vers la forêt du côté de la véranda. La continuité des matériaux intérieurs et extérieurs crée un dialogue harmonieux entre les espaces. Le noyau central de la maison, représentant un arbre, assure l’efficacité technique en concentrant les besoins en matière de plomberie et d’électricité, tout en centralisant les escaliers qui relient le sous-sol au deuxième étage. Une bibliothèque intégrée accentue ce noyau et assure une double fonction structurale en soutenant les escaliers.
Espaces réservés
L’étage supérieur est baigné de lumière naturelle grâce à des puits de lumière et présente ainsi un environnement idéal pour l’espace de travail des plus jeunes. Une pièce cachée, réservée au télétravail, offre un espace tranquille, loin du tumulte familial. Chaque enfant dispose de son espace individuel, tandis qu’un espace commun au sous-sol est voué à la musique et aux loisirs. Le rez-de-chaussée, quant à lui, invite à la communion familiale dans un cadre conçu pour le partage et l’enthousiasme.
Un refuge harmonieux
Cette maison incarne l’harmonie parfaite entre architecture contemporaine et environnement naturel omniprésent. Notre vision a été de créer un sanctuaire où chaque membre de la famille peut s’épanouir, dans un lieu paisible et serein, à l’abri des tracas extérieurs. Ce projet reflète non seulement un profond respect de la nature, mais aussi un engagement fort pour la durabilité et l’utilisation des ressources locales.
À propos de Clairoux
Clairoux est une firme de design d’intérieur basée à Montréal, spécialisée dans la création d’espaces fonctionnels, esthétiques et innovants. Reconnue pour son approche centrée sur le design intelligent, Clairoux transforme des intérieurs résidentiels, immobiliers et commerciaux en environnements harmonieux où le bien-être et la qualité de vie sont au cœur de chaque projet.
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Les cinq visages de la Riviera Maya
Véritable épicentre du tourisme mexicain, la Riviera Maya attire les amateurs de plage, de soleil et de gastronomie de tous les horizons. Moins axée sur la fiesta que sa cousine Puerto Vallarta, la station balnéaire yucatèque se positionne davantage comme la destination de choix pour les voyageurs en quête de luxe, de découvertes archéologiques, d’adrénaline ou d’aventures sauvages. Voici quelques recommandations pour faire les meilleurs choix lors de votre séjour dans la péninsule du Yucatán.
Sillonnez la mer des Caraïbes en Sea-Doo Rien de tel qu’une expédition à toute allure sur un Sea-Doo pour découvrir la mer des Antilles autrement. Si vous êtes amateurs de dopamine, voilà une recette parfaite pour vous sentir complètement dépaysés en pratiquant un sport qui vous demandera une bonne dose d’endurance physique. Si le défi vous interpelle, direction Maroma Beach Club pour une excursion d’une heure sur les eaux cristallines caribéennes. Au volant du véhicule nautique québécois fabriqué par BRP, vous suivrez un sympathique guide alors qu’il vous fait découvrir les Caraïbes d’un point de vue jamais abordé. Pour les novices, aucun souci : la vitesse et l’intensité de l’excursion sont adaptées aux besoins et capacités de chacun. Pour les experts, vous aurez toute la liberté désirée pour laisser aller votre fougue. La plupart des activités offertes au Maroma Beach Club sont accessibles via le tour operator de votre hôtel, qui fournira le transport à partir de votre établissement pour une expérience simplifiée.
Explorez une barrière de corail en apnée
La barrière de corail mésoaméricaine est la seconde plus grande barrière de corail au monde. Elle s’étend sur plus de 1000 km à travers quatre pays, à partir du Mexique jusqu’au Honduras. Arpenter ce joyau classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est donc un must pour les fans de plongée. Toujours à partir du Maroma Beach Club, vous aurez l’occasion de profiter d’une croisière de quatre heures en catamaran lors de laquelle on vous transportera à deux des plus beaux sites de plongée en apnée au monde. Anguilles, poissons, étoiles de mer et crustacés de toutes sortes vous accueilleront dans leur habitat naturel. De quoi faire de vous le véritable Indiana Jones d’Instagram. Encore une fois, les personnes qui possèdent une certification de plongée auront toute la latitude nécessaire pour faire du free diving à leur guise, alors que les néophytes seront bien encadrés par l’équipe du Beach Club.
Parcourez la jungle en VTT
Découvrir la jungle mexicaine au volant d’un VTT m’a été proposé lors de chacune des sept visites effectuées dans ce pays par le passé et, chaque fois, je ne m’étais pas laissé tenter. Grave erreur. La huitième était la bonne et l’expérience en valait la chandelle. Proposée au parc Selvatica, l’aventure Mud Madness est réservée pour les aventuriers qui n’ont pas froid aux yeux. Au menu : une expédition d’environ une heure dans la jungle au volant d’un VTT (quad ou côte à côte) et 45 minutes de baignade dans un cénote, où l’on peut pratiquer les sauts à la tyrolienne ou en cliff diving autant de fois que notre cœur peut le supporter. Un repas est également offert pour compléter cette demi-journée d’adrénaline bien sentie.
DJ set et panorama antillais sur le toit du Reef 28 Après avoir passé une journée à vous éclater, c’est le temps de se reposer au son des meilleurs DJs de Playa del Carmen. Un endroit s’impose : le toit du magnifique Reef 28 Hotel & Spa la première avenue. Recommandée par l’ami Pierre-Luc Cloutier (@PLCloutier), cette splendide oasis au cœur de la ville vous laissera tout simplement ébahis. Accessible au public moyennant une consommation minimum de 500 pesos mexicains (35 $ CA), la terrasse du Reef 28 offre un menu gastronomique haut de gamme qui donnera des frissons à vos papilles. Je vous recommande le ceviche accompagné de la version maison du cocktail Moscow Mule, incluant jus de lime et pamplemousse. Côté musique, préparez bien votre Shazam parce que le DJ en place vous fera voyager à travers les chansons et les remixs house les plus tendance du mo ment. Lors de mon passage, le talentueux DJ et producteur Caral (@Caral_OFC) était aux platines, concoctant une ambiance beachy à souhait. Au-delà de la bouffe et de la musique, on se rend avant tout au Reef 28 pour la piscine creusée juchée au 8e étage de l’établissement et pour la majestueuse vue qu’elle procure sur la ville et la mer des Antilles. Que vous séjourniez au Reef ou non, l’endroit vaut le détour. S’en passer serait un péché.
Où séjourner sur la Riviera Maya Si on opte pour le centre-ville de Play adel Carmen, le Fives Dowtown, (tout comme le 28), saura dépasser vos attentes en termes de service attentionné et d’expérience luxueuse. Stratégiquement situé tout près de la plage et des avenues les plus populaires, l’hôtel-boutique propose un menu haut de gamme et une spectaculaire terrasse avec piscine creusée sur son toit. Au niveau des resorts de luxe situés dans la péninsule du Yucatán, le Bahia Principe Grand Coba remporte facilement la palme d’or des meilleurs établissements de la région pour la qualité de la nourriture, du service, des installations et du divertissement. Pour une expérience luxueuse axée sur la fiesta et les soirées hautes en couleur, on optera pour The Pyramid Cancún, un hôtel au luxe inouï qui propose notamment des spectacles de cirque aérien à ses invités durant leur repas du soir. À l’opposé, les personnes qui cherchent une réelle expérience de luxe éviteront le Grand Sunset Princess All Suites and Spa. En effet, l’hôtel qui se présente comme un établissement haut de gamme (5 étoiles) offre en fait une cuisine passable et généralement froide ainsi qu’un service très peu attentionné. Lors de mon récent séjour, certains employés ont même démontré un comportement agressif, voire verbalement violent, ce qui pousse à recommander aux lecteurs de ce magazine d’éviter l’établissement. La chaîne hôtelière ouvre par ailleurs ce mois-ci deux nouveaux hôtels en Jamaïque réservés exclusivement aux visiteurs canadiens, le Princess Grand Jamaica et le Princess Senses The Mangrove, il reste donc à espérer que l’approche adoptée par la marque hôtelière sera revisitée.
Pour voyager futé À partir du 1er octobre, les frais d’adhésion au programme NEXUS passeront à 120 $. Il est donc encore temps de se procurer la carte qui permet d’être identifié comme voyageur digne de confiance au tarif original de 50 $ pour cinq ans. NEXUS est un programme gouvernemental conçu pour accélérer le passage frontalier au Canada et aux États-Unis des voyageurs à faible risque en allégeant notamment le processus de vérification de sécurité, ce qui rend le transit plus simple pour les voyageurs fréquents. 6
STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com
15 e édition de Québec en toutes lettres : bien au-delà du papier
Le festival Québec en toutes lettres célèbre cette année sa 15e édition du 17 au 27 octobre, avec — encore une fois — des activités variées et éclectiques qui permettront de découvrir la littérature sous tous ses angles, avec Jean-Paul Daoust comme porte-parole.
« On veut sortir la littérature du livre, l’emmener sous d’autres formes pour que le public redécouvre des œuvres et des mots, notamment dans l’espace public », rappelle ainsi Sophie Grenier-Héroux, conseillère en communication pour le festival. Différentes installations originales seront donc parsemées à travers la Capitale-Nationale.
La Place D’Youville sera, par exemple, le théâtre de l’installation Salon de décoiffure. Trois chaises de style rétro (avec à la tête un sèche-cheveux) connectées à un système audio permettront aux passant·e·s d’écouter des auteur·e·s réciter leurs œuvres. Le tout dans un décor digne des années 1950.
Les Bonbons à lire seront aussi présents dans trois places publiques de la ville. Des machines distributrices remplaceront croustilles et chocolat par des fragments littéraires. De quoi se régaler l’esprit !
Vous voulez être en contact avec les auteur·e·s ? Durant les fins de semaine du festival, on pourra les retrouver dans des librairies de la ville avec café et croissants. Discussions et même petites activités seront de mise afin de cristalliser le pont entre l’écrivain·e et le public.
Cette 15e édition verra aussi le retour de la quasi traditionnelle Ceci n’est pas une pub, exposition lancée en 2019 et qui a comme principe de remplacer des espaces publicitaires par des vers poétiques, des extraits de prose et des strips de bandes dessinées.
Un porte-parole adoré de tous Lancé en 2010 à l’initiative de l’Institut canadien de Québec, le festival a pris l’habitude d’utiliser un extrait d’œuvre littéraire comme thème.
Pour cette 15e édition, l’auteur derrière le thème « escalader la lumière », Jean-Paul Daoust, a été appelé pour agir comme porte-parole de l’événement. Invité récurrent du festival et figure marquante de la littérature québécoise, Sophie Grenier-Héroux estime que l’auteur — qui a publié une quarantaine de recueils de poésie depuis les années 1980 — est un porteparole de choix. « C’est un artiste qui rallie toutes les générations. Ça a été un parrain pour une multitude d’artistes. » Et puis, rappelle-t-elle, « tout le monde aime Jean-Paul! C’est quelqu’un qui rallie tous les publics. « C’est quelqu’un qui est facile d’approche, avec sa voix [et] son rire reconnaissables. » À cet effet, une exposition sur l’œuvre de Jean-Paul Daoust
se tiendra durant le festival. Des textes inédits et des « odes » d’autres artistes dédiés au poète pourront donc être appréciés par les visiteurs et visiteuses, tout comme certaines pièces de sa garde-robe ! Rappelons que Jean-Paul Daoust s’est vu décerner, au fil des décennies, de nombreux honneurs, dont le Prix du gouverneur général du Canada en 1990 pour son recueil Les cendres bleues. L’homme originaire de Salaberry-de-Valleyfield s’est aussi fait remarquer comme chroniqueur à Télé-Québec et à Radio-Canada, plus particulièrement à l’émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit !.
Des auteurs internationaux
Un entretien aura lieu le 21 octobre avec l’auteur français David Foenkinos. Principalement connu pour son roman Charlotte (2014), mais aussi La Délicatesse (2009) et Le Potentiel érotique de ma femme (2004), David Foenkinos est traduit en plus de 40 langues et a été lauréat de nombreux prix, dont le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens, tous deux remportés en 2014.
Puis, l’auteur Piergiorgio Pulixi sera aussi présent dans la Capitale-Nationale. Originaire de Sardaigne et auteur de romans et de nouvelles, il a publié de nombreux romans policiers et romans noirs et est membre du collectif littéraire Mama Sabot, créé par l’auteur Massimo Carlotto. Sa renommée s’est cristallisée au cours de la dernière décennie, notamment par la saga policière de Biagio Mazzeo . « En Europe, il est partout, dans toutes les librairies. C’est vraiment une star montante », indique Sophie Grenier-Héroux. Votre italien est un peu rouillé ? Ne vous en faites pas : l’événement bénéficiera d’une traduction en direct. Les autrices Mireille Gagné et Catherine Mavrikakis auront aussi leur propre événement. Un volet spectacle sera également en branle, avec notamment une lecture musicale de l’œuvre Femme fleuve d’Anaïs Barbeau-Lavalette.
La création originale Par les brèches du temps viendra quant à elle souligner cette 15e édition du festival. Ce parcours-anniversaire proposera différentes stations dans la Maison de la littérature et un peu autour, où des artistes feront revivre des moments marquants des 15 dernières années. On pourra y entendre, entre autres, Simon Boulerice, La Bronze, Andrée Levesque Sioui, Erika Soucy et Audrée Wilhelmy.
« Ce sera une rétrospective des moments forts des 15 dernières années. Ceux qui n’ont pas été là à toutes les éditions pourront se rendre compte à quel point le festival est vraiment emblématique de l’automne à Québec », souligne Sophie Grenier-Héroux. « C’est vraiment un rendez-vous. » 6
LA RÉDACTION redaction@fugues.com
INFOS | 15e édition de Québec en toutes lettres, du 17 au 27 octobre 2024 https://quebecentouteslettres.qc.ca
La Fierté de Québec fête l’histoire et la liberté
Quand l’Alliance Arc-en-Ciel de Québec a organisé les célébrations de la Fierté à Québec pour la première fois, en 2004, le mariage entre deux personnes du même sexe n’était pas encore légal à la grandeur du pays. Les personnes transgenres n’étaient pas légalement protégées contre la discrimination. Quant au festival lui-même, plusieurs personnes présentes à l’époque se rappellent d’un festival rassembleur, mais beaucoup plus petit.
Le 20e édition du festival, tenu à la Place D’Youville et dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste au cours de la fin de semaine de la Fête du Travail, a attiré plusieurs milliers de personnes –des personnes de la place et des touristes, des couples gaies et lesbiennes et des groupes d’ami.e.s queers et non binaires, des curieux et des allié.e.s.
Durant le week-end, Fugues n’a pas croisé personne ayant connu la première Fierté de Québec, mais plusieurs habitué.es nous ont partagé leurs réflexions.
« Même quand j’ai assisté à ma première Fierté il y a sept ou huit ans, c’était beaucoup plus petit, il n’y avait pas de marché [des artisans queers], il n’y avait pas beaucoup d’artisans –c’est tellement beau à voir », a commenté Eden Moura, 24 ans, Tanuki de son nom d’artiste, qui vendait ses créations crochetées au Marché Queer des artisans du dimanche après-midi, une tradition du festival depuis 2019.
« À une certaine époque, il y avait plusieurs bars gais et des bars lesbiennes, des choses qui n’existent plus vraiment maintenant, mais il n’y avait pas vraiment des espaces [queers] inclusifs pour tout le monde », se rappelle Lux Aeterna, fondateur du Collectif Ramen, poète et artiste de performance dans la quarantaine qui a préféré être identifié par son nom d’artiste. « J’aurais aimé avoir ce genre d’espaces, j’aurais simplement aimé avoir le vocabulaire pour parler de qui j’étais. « Face à la célébration annuelle de créativité queer que le marché est devenu », Lux ressent « un grand sentiment de gratitude.»
« Mon bébé grandit et j’en suis fier! » a lancé Olivier Poulin, directeur général de l’Alliance Arc-en-Ciel de 2008 à 2015 (et ancien collaborateur de Fugues à Québec), venu à la Place D’Youville comme festivalier.
Le festival se veut inclusif, familial et multigénérationnel. « On essaie toujours d’avoir des activités variées, pour les familles, pour les personnes dans le quartier … et de garder la même essence », a commenté Sara Gagné Somarriba, co-directrice générale de l’Alliance Arcen-Ciel. Ça s’est traduit par un programme chargé – des soirées festives à La Drague et Le Saint-Matthew dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste et Le Pantoum dans le quartier Saint-Sauveur; des soirées drag et des concerts à la Place D’Youville; plusieurs conférences historiques et littéraires; la Journée Communautaire et le Marché Queer sur la rue Saint-Jean; et une heure du conte drag avec Dory LaDrag, qui a raconté entre autres l’histoire d’un petit ustensile de cuisine qui ne se sentait ni fourchette ni cuillère. Il y avait aussi une « activité d’affirmation de genre » le dimanche après-midi au Palais Montcalm, où des personnes – jeunes pour la plupart – pouvaient essayer de nouveaux vêtements, se faire couper les cheveux, apprendre le fonctionnement des prothèses et même se faire tatouer.
Sara Gagné Somarriba note que même si le festival a dû faire plus d’attention à la sécurité « avec le climat politique des dernières années », il n’y a eu aucun incident à signaler.
Marche de solidarité, marche de liberté
Le clou du festival est demeuré la Marche de la Solidarité. Cette marche n’est pas un défilé; il n’y a pas de délégations politiques ou syndicales ni de commanditaires corporatifs visibles. Les cris de «Black Lives Matter» et «Libérez la Palestine» ont retenti haut et fort dans les rues de Vieux-Québec, aux côtés de «Pride was a Riot!» [La Fierté était une émeute], rappelant les origines protestataires des premières Fiertés.
«Le plateforme [de la marche de la Solidarité et du micro ouvert qui le suit] est là pour que les gens s’expriment – la seule règle, c’est que ce soit fait dans le respect» a remarqué Johnson Bresnick, secrétaire de l’Alliance Arc-en-Ciel, qui aidait à encadrer la marche.
L’atmosphère était revendicatrice et joyeuse, et plusieurs drapeaux – des arcs-en-ciel, quelques drapeaux palestiniens et une panoplie de drapeaux colorés représentants de différentes identités queers – flottaient dans la brise et autour des épaules des marcheurs.
«Je me sens tellement libre, comme si je peux être exactement qui je veux», a commenté Katharina Urbschat, résidente de Québec, qui assistait à sa première Fierté avec un drapeau arborant le mot “Paix” en latin.
Jean-Yves Martin est venu de Saint-Lambert pour être de la fête avec son conjoint, Pierre Poisson. Père de quatre enfants et grand-papa de six, habillé dans un costume de papillon qui attire tous les regards. Il regarde les marcheurs, dont la plupart pourraient être ses enfants, avec une fierté paternelle. «J’adore ça», dit-il. «J’ai élévé mes enfants exactement comme ça, pour être libre.» 6 RUBY PRATKA
Quoi faire écrans
La nouveauté et l’audace en vedette au FNC
Audacieux et innovant, ouvert et rassembleur, le Festival du nouveau cinéma met toute sa fougue au service du 7e art depuis 1971. Reconnu pour l’excellence de sa programmation, le festival se donne comme mandat de soutenir les voix émergentes afin de faire connaître leur originalité et leur diversité, tout en diffusant les œuvres majeures du cinéma contemporain. Cette année encore, le Festival du Nouveau cinéma offrira aux spectateurs plus de 300 œuvres de 60 pays différents. Le « nouveau » s’incarnant en trois temps : nouveaux créateurs, nouvelles approches et nouvelles technologies, le tout assorti de conférences, événements spéciaux et soirées festives.
La 53e édition du FNC débutera par la présentation en ouverture du film Une langue universelle de Matthew Rankin qui imagine une bulle iranienne dans les Prairies canadiennes, un univers parallèle décalé, bien souvent hilarant, mais aussi étrangement méditatif et foncièrement émouvant. Son « hallucination autobiographique » rend un vibrant hommage au cinéma iranien de Kiarostami et Makhmalbaf avec une intelligence toujours créative et un charme irrésistible. Une fois de plus, les thématiques queers traverseront plusieurs films. Voici d’ailleurs un survol commenté des films que nous avons identifiés dans la programmation.
The Visitor
Tout d’abord Fugues présentera le plus réçent film de Bruce LaBruce qui propose une nouvelle bombe inspirée du mythique Teorema de Pier Paolo Pasolini. Débarqué d’une valise au bord de la Tamise, un extra-terrestre particulièrement magnétique et sculptural infiltre une famille bourgeoise déjantée, séduisant chaque membre et leur faisant vivre des épiphanies charnelles les transformant à jamais. Complètement explicite à coup de fluides de l’espace, déjouant les codes binaires du genre, furieusement politique avec ses slogans aussi hilarants que virulents, The Visitor est un percutant doigt d’honneur envoyé au capitalisme, au classisme, au racisme, au colonialisme et à l’intolérance en général, célébrant le pouvoir d’une sexualité libérée.
Emilia Pérez
Autre œuvre très attendue, Emilia Pérez de Jacques Audiard, roule à un rythme d’enfer. Rita, avocate surqualifiée exploitée par un cabinet corrompu, entrevoit la chance d’une nouvelle vie en aidant un redoutable chef de cartel à devenir la femme qu’il a toujours été. Crime, passion, rédemption, identité, le tout en forme de comédie musicale survitaminée : le dernier Jacques Audiard est une véritable explosion de genres, de clameurs et d’émotions. L’ensemble est porté par des performances époustouflantes de Zoe Saldaña, Selena Gomez, Adriana Paz et Karla Sofía Gascón , toutes récompensées par le Prix d’interprétation féminine à Cannes.
I’m Not Everything I Want to Be
La singularité de ce film de Klára Tasovská réside dans sa forme : un diaporama de photos magnifiques de l’artiste sur lesquelles se superpose une narration intime, tel un journal personnel, le tout sublimé par le travail sonore. Libuše Jarcovjáková a connu le socialisme des années 60, le Printemps de Prague, Berlin coupé en deux, le Japon des années 80 et la chute de l’Union soviétique. Surnommée « la Nan Goldin tchécoslovaque », elle n’a eu de cesse de documenter sa vie et celle de ses pairs, les rebelles, les queers, les non conformes. Ce récit initiatique d’émancipation et de découverte de soi, présenté avec introspection et vulnérabilité, nous plonge au cœur de cultures de la marge d’où émanent des questionnements sur l’identité et la liberté.
Kyuka: Before Summer's End
Dans Kyuka: Before Summer's End, un père célibataire et ses jumeaux partent en voilier profiter de l’île de Poros. La rencontre inattendue de leur mère bouleverse le séjour. Avec ce premier long métrage, le réalisateur grec Kostis Charamountanis s’immerge dans le film de famille pour créer une œuvre pleine de surprises. Le duo peu conventionnel formé par Elsa et Konstantinos fait des étincelles grâce au naturel des interprètes, sublimé par une bande-son énergique. Mais c’est principalement dans son montage particulièrement libre, prenant le contrôle de la situation, que s’exprime toute l’originalité de ce voyage ensoleillé et créatif tenant tant du théâtre de l’absurde que de l’expérimentation poétique.
Most People Die on Sundays
Après avoir été quitté par son compagnon, David, la trentaine, revient à contrecœur dans son Argentine natale pour assister aux funérailles de son oncle… dans cette comédie douce-amère aux accents autobiographiques. C’est l’occasion pour lui de renouer avec sa mère et sa famille, de confession juive, qui attend la mort du père hospitalisé comme un soulagement que personne n’ose avouer. Mal dans sa peau, mais obstiné, David recherche des contacts humains dans tout Buenos Aires. Réalisateur et interprète principal de Most People Die on Sundays, Iair Said évoque avec humour et sensibilité la complexité des rapports familiaux. Il fait de son personnage de soi-disant raté une figure de grand enfant émouvant, antihéros d’un premier long métrage
Peaches Goes Bananas
Peaches Goes Bananas, c’est un peu le Mad Max — Fury Road des documentaires musicaux. Icône transgressive d’une culture queer, célèbre musicienne techno/disco/punk avant-gardiste, performeuse barbare exilée à Berlin, Peaches est filmée par la cinéaste Marie Losier (Cassandro the Exotico, The Ballad of Genesis and Lady Jaye), sur dix-sept ans de vie et de carrière. Voilà l’extase spectacle, tant sonique que visuelle, sur le point de frapper. Le parcours révolté d’une ex-institutrice canadienne qui, à sa manière, ne cesse savamment de bousculer les identités sexuelles. Attention, ça va jouer fort !
Le
Quoi faire écrans
Viet and Nam
Plongée dans l’histoire trouble et complexe du Vietnam par le prisme de souvenirs du passé et de songes prémonitoires, Viet and Nam raconte une histoire d’amour queer vietnamienne et confirme l’émergence d’un nouveau cinéma vietnamien magique et formellement audacieux. Viet et Nam travaillent dans les profondeurs des mines de charbon. À l’abri des regards, dans les tunnels couverts de suie, ils deviennent des amants fiévreux. Nam souhaite toutefois émigrer clandestinement et refaire sa vie ailleurs. Mais avant de partir, il doit aider sa mère qui insiste pour retrouver la dépouille de son époux, soldat mort au combat…
Disco's Revenge
Calibré pour les planchers de danse, exubérant et créatif, le disco s’est épanoui dans la clandestinité, dans la foulée de la lutte pour les droits civiques et LQBTQ+. Ce genre musical emblématique des années 70 est né main dans la main avec la contre-culture radicale avant d’être repris, exploité et discrédité. Au-delà des clichés kitchs et commerciaux, ce documentaire réalisé par Omar Majeed et Peter Mishara, et produit par la légende Nile Rodgers, déroule une histoire riche tout en soulignant un héritage important qui perdure encore aujourd’hui. Des témoignages passionnants, un devoir de mémoire et un grand vent de liberté.
Eat the Night
Le Havre, de nos jours. Apolline et son frère Pablo sont confrontés à la disparition de Darknoon, un jeu vidéo en ligne d’Heroic Fantasy sur le point d’être mis hors réseau. Un drame pour eux qui ont grandi avec et qui y ont trouvé refuge. Pablo, qui vend de la drogue, vit également une passion fiévreuse avec le mystérieux Night alors qu’une bande rivale se lance à leur poursuite… Ce nouveau film de Caroline Poggi et Jonathan Vinel s’impose comme un thriller haletant qui saisit avec acuité les maux de notre contemporanéité, le tout traversé de touches lyriques. Entre réalisme et monde virtuel, Eat the Night est aussi une parabole sur la fin de l’enfance et une histoire d’amour tragique.
Reas
Yoseli, Nacho, Estefi, Noe, Paulita et Carla sont d’ancien·nes détenu·es de la prison d’Ezeiza, à Buenos Aires. Avec Reas, a cinéaste Lola Arias les invite dans les décors de l’établissement
de Caseros, aujourd’hui abandonné, afin de se réapproprier leur histoire. Les murs du pénitencier se transforment alors en théâtre de comédie musicale: à travers le chant et la danse, les blessures s’exposent, les rêves se dévoilent et se mettent en scène. Reas s’avère une vraie œuvre collective aux émotions contagieuses, joyeusement militante et queer, pleine d’énergie et de cœur, où le « spectacle maison » se mêle à une esthétique très pop. Entre fantasme et réalité se dessinent des destinées, des élans de liberté, ainsi qu’une ode à la solidarité et au pouvoir extatique du cinéma.
Bluish
Errol et Sasha ont toutes deux vingt ans et vivent à Vienne. La première est timide, la seconde, plus extravertie, arrive tout juste de Russie. Elles parviennent difficilement à se connecter à leur environnement. Entre appels en visioconférence, visites au musée et rencontres furtives dans la cité, elles se croisent sans se croiser. Co-réalisé par Lilith Kraxner et Milena Czernovsky, Bluish est une œuvre délicate de déambulation et d’égarement, une suspension temporelle et existentialiste au charme rafraichissant. Son entre-deux brumeux et bleuté compose une ensorcelante collection de vignettes attentives, totalement sensorielles.
Et dans une extension plus large de la queerness on pourrait ajouter Vous n’êtes pas seul de Philippe Lupien et Marie-Hélène Viens. Dans ce film, Léo, un livreur de pizza solitaire et anxieux, tombe sur John, un mystérieux chauffeur de taxi à la recherche d’âmes esseulées. Cette rencontre insolite plonge le jeune homme dans un délire vertigineux, bouleversant l’éclosion de sa romance avec Rita. Certains ne voudront pas manquer Rumours de Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson. Cate Blanchett, Alicia Vikander, Charles Dance et Roy Dupuis tiennent la vedette de cette une comédie noire qui marie le surréalisme propre à une satire politique acerbe durant un sommet du G-7, dans ce que plusieurs considèrent son film le plus accessible. 6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
CHANTAL CYR redaction@fugues.com
INFOS | Le Festival du Nouveau Cinéma, du 9 au 20 octobre 2024 https://nouveaucinema.ca
Un avant-goût de la sélection 2024 d’image+nation
À moins de deux mois du festival image+nation, l’équipe de programmation a dévoilé pour Fugues les titres d’une dizaine de longs métrages de fiction et documentaires qui seront présentés lors du 37e festival de films LGBTQ de Montréal, qui se tiendra du 20 au 30 novembre 2024. Survol en quelques films d’une édition qui promet de belles choses…
Mascapone - The Rainbow Cake | Il y a trois ans, la comédie romantique Mascarpone d’Alessandro Guida et Matteo Pilati a remporté l’adhésion instantanée dans les festivals queers (dont image+nation) avant de devenir un succès sur Prime Video. Dans la suite, Mascarpone — The Rainbow Cake, qui se déroule trois ans plus tard, Antonio et Luca se revoient pour la première fois après la mort de Denis. Alors qu’Antonio est devenu un célèbre pâtissier, Luca a trouvé du réconfort auprès de Tancredi, dont il est amoureux. Mais une relation fusionnelle subsiste tout de même entre eux...
Desire Lines | Faisant vigoureusement fi de la binarité des choses, Desire Lines de Jules Rosskam est un long métrage hybride mélangeant fiction et documentaire. C’est d’abord un collage d’entretiens donnant la parole à ceux que l’on entend très rarement. Qu’ils aient développé une homosexualité surprise à la suite de leur transition ou bien qu’ils aient conservé leur attirance pour les hommes, ces mecs-là ne se font pas prier pour aborder la question du sexe sous plusieurs angles. Cela va du plus direct (comme l’expérimentation d’une sexualité d’actif) au plus sérieux (le rapport complexe à la PrEP et au VIH). Cette parole libérée apporte, à cette mosaïque de fraternité trans, un grand dynamisme et un air de jamais-vu.
Duino | Premier long métrage de Juan Pablo Di Pace et d’Andrés Pepe Estrada, Duino suit Matias, un cinéaste argentin d’une quarantaine d’années, qui a du mal à terminer un film inspiré par le souvenir d’Alexander, son premier amour, rencontré dans une école internationale dans les années 90. La tendresse et la fascination définissaient leur forte amitié, jusqu’à ce qu’Alexandre soit expulsé de l’école, laissant le jeune Matias avec une histoire non résolue et de multiples émotions non déclarées. Vingt-cinq ans plus tard, Matias décide de rouvrir la boîte de Pandore en se retrouvant face à Alexandre. Tour de force visuel et émotionnel, ce film célèbre l’amitié, l’amour et la nature sensible et impressionnable du fait de grandir et de vieillir.
Langue Étrangère | Pour son deuxième long métrage en solo, Claire Burger réalise avec Langue étrangère un récit d’apprentissage sensible autour de deux adolescentes (l’une française, l’autre allemande), en pleine construction, et double le portrait de cette jeunesse engagée et anxieuse d’une réflexion passionnante sur le langage et l’inconnu.
A Mother Apart | Bouleversante histoire de guérison et de pardon, A Mother Apart (Une mère à part) accompagne la poète et militante LGBTQ+ américano-jamaïcaine Staceyann Chin, laquelle, elle-même abandonnée par sa mère, repense l’art essentiel du maternage.
Sebastian | Mikko Mäkelä, dont le film A Moment in the Reeds (Entre les roseaux) a débuté remarquablement la carrière en 2017, revient cette fois avec Sebastian. Un aspirant écrivain, Max, mène une double vie comme travailleur du sexe (sous le nom de Sebastian), dans l’optique de se nourrir de ses expériences pour l’écriture de son roman. Mais tandis que
Max tente d’explorer l’émotionnel aussi bien que le charnel, les éditeurs font pression pour qu’il produise du contenu titillant et sulfureux.
Any Other Way : the Jackie Shane Story | Pour sa part, Any Other Way : The Jackie Shane Story nous fait (re)découvrir la chanteuse de soul trans Jackie Shane qui a su trouver sa voix et faire résonner son talent brut et authentique. Après des décennies d’oubli, cette icône oubliée retrouve tout son éclat dans ce remarquable portrait qui la classe au panthéon des plus grandes interprètes de soul du 20e siècle.
We Forgot to Break-Up | Adapté du roman Heidegger Stairwell de Kayt Burgess, le film We Forgot to Break Up est centré sur The New Normals, un groupe de rock indépendant d’une petite ville dirigée par le chanteur trans Evan (Lane Webber), qui déménage à Toronto à la recherche de la célébrité.
Gondola | Dans le ciel d’une vallée égarée de Géorgie, hors du temps, flottent deux cabines de téléphériques qui se croisent invariablement à mi-chemin de leurs parcours respectifs. Gondola fait de cette interaction aussi fugace que régulière le cœur d’une intrigue romantique. Lorsqu’Iva, fraîchement engagée comme conductrice de l’une des cabines, fait la rencontre de sa collègue Nino, un jeu de séduction s’engage, entre signes échangés d’une cabine à l’autre. Cette peinture de Veit Helmer d’une relation naissante, couplée à la grande spécificité formelle du film, accouche de vignettes de bonheur et de fête.
Perfect Endings | Comme la fin parfaite d’un grand film, c’est ainsi que le cinéaste João décrit la fin de sa relation de 10 ans avec Hugo, dans le long métrage Perfect Endings de Daniel Ribeiro. Malgré leur rupture, ils sont restés meilleurs amis. Cependant, le retour sur la scène des rencontres provoque un tourbillon d’émotions, révélant que la réalité ne peut pas être contrôlée comme un scénario de film.
Bulletproof : A Lesbian's Guide to Surviving the Plot | La cinéaste Regan Latimer jette un regard perspicace, immersif et profondément personnel dans Bulletproof: A Lesbian’s Guide to Surviving the Plot, sur la représentation queer à la télévision et le pouvoir des médias pour façonner la manière dont nous nous percevons. Au rythme rapide tout en entremêlant des références à la culture pop, Regan voyage à travers l’Amérique du Nord et au-delà dans sa quête pour comprendre les forces qui influencent les histoires que nous voyons sur nos écrans.
Flashback | Le club Flashback était un peu le Studio 54 (ou le Limelight) des Prairies canadiennes. Ce club, dont le propriétaire John Reid avait promis qu’il serait un endroit sûr pour « les homosexuels et leurs amis », a été le lieu où se sont éclatés les frères Peter Hays (le réalisateur du film) et Matthew Hays (le journaliste et professeur de cinéma et montréalais d’adoption) dans les années 1980-90. Leur film Flashback raconte l’histoire d’une culture disco au-delà de la danse, de la sueur, du sexe, de la drogue et de la mode. Situé dans une ville conservatrice, souvent hostile aux homosexuels, Flashback a fait sensation sur le circuit international des clubs malgré les descentes de police, les menaces de violence et le fléau du sida. Flashback n’est qu’un souvenir maintenant, mais son esprit renaît par ce film original dans sa forme et nostalgique dans l’esprit. 6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | Image+nation festival de films LGBT2SQueer Montréal, du 20 au 30 novembre 2024 https://www.image-nation.org
Quoi faire écrans
Crime et châtiment
chez les dieux de l’Olympe
Et si le panthéon des dieux de l’Olympe était toujours au centre de notre existence et gouvernait chacune de nos pensées ? C’est sur cette prémisse que se fonde Kaos, une nouvelle série de Netflix qui présente une relecture intelligente et cynique des récits de la Grèce antique. Le résultat est délicieusement barbare !
Tout se déroule bien dans la cité d’Héraklion ! Les fêtes annuelles entourant la célébration de Zeus marchent comme sur des roulettes : une femme s’est offerte avec enthousiasme en sacrifice humain et Minos, le premier ministre du régime totalitaire en place, va inaugurer un monument à la gloire du dieu suprême de l’Olympe. À la consternation générale, en lieu et place d’une œuvre grandiose, les rideaux s’ouvrent plutôt sur une montagne de merde ! Zeus (Jeff Goldblum) remarque alors l’apparition d’une ride sur son front et craint qu’elle annonce la réalisation d’une prophétie augurant sa chute. Il n’aura alors de cesse que de tuer dans l’œuf cette insurrection humaine, quitte à raser la moitié de la planète. Ce qu’il ignore, c’est qu’un plan savamment orchestré se dessine dans l’ombre. Relaté par Prométhée (Stephen Dillane), enchaîné à un rocher où son foie est chaque jour dévoré par un aigle, le dieu déchu brise le quatrième mur et expose les aléas des querelles entre les humains et les dieux, ainsi que la mécanique du plan qu’il a savamment orchestré.
Dionysos (Nabhaan Rizwan) tente d’oublier la remarque acerbe d’Héra (épouse et sœur de Zeus) à son endroit, disant que « ce n’est pas un drame d’être quelqu’un d’insignifiant ». Il décide de prouver sa valeur en orchestrant du jamais vu : la remontée des Enfers d’un être humain ! Pour ce faire, il s’acoquine avec Orphée (Killian Scott) qui pleure la mort récente de sa compagne Eurydice (Aurora Perrineau).
Le Royaume des morts cache cependant de multiples périls et mensonges au cœur d’une structure administrative abrutissante. Cénée (finement interprété par l’acteur trans Misia Butler ) y travaille comme sous-fifre et découvre bientôt ce qui se cache derrière les promesses d’une éternelle renaissance. Pendant ce temps, Arianne, fille de Minos, met à jour les secrets se cachant derrière l’arme ultime d’Héraklion : le terrifiant Minotaure !
Qu’on se rassure, bien que la mythologie grecque soit relativement complexe sur papier, la série en présente une relecture simplifiée, mais toujours surprenante (la conclusion de l’épisode 1 laisse d’ailleurs pantois). Le rythme est soutenu et les enjeux et les tensions sont on ne peut plus palpables. Jeff Goldblum interprète avec virtuosité un Zeus à la fois cruel et benêt, qui se débat au cœur d’une paranoïa sur sa mort annoncée et d’une famille complètement dysfonctionnelle, tout en évoquant distraitement la destruction de l’humanité entre deux amuse-gueules.
La qualité de la représentation queer est à souligner, qu’il s’agisse du polysexuel Dyonisos, de Thésée et de son amant Astyanax, du couple formé par Prométhée et Charon ou de Cénée qui offre un portrait nuancé de la transidentité. La série n’hésite également pas à pleinement assumer l’aspect dramatique ou déchirant de ses racines mythologiques, tout en y incorporant un nouveau souffle (je pense notamment à une relecture déchirante du mythe du Minotaure).
Sans aucun doute une série d’exception où trouvailles visuelles, mises en scène inventives, pastiche de série des années 80 et récits déchirants ou vitrioliques se bousculent devant nos yeux. Elle a également le mérite de poser un regard critique sur les systèmes religieux ou politiques qui nous gouvernent. On ne peut qu’espérer une seconde saison puisqu’elle se conclut sur de nombreux points de suspension. 6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Les huit épisodes de Kaos sont présentés sur Netflix, en anglais et dans un excellent doublage français.
UN MILLE-FEUILLE DE TRAHISON, DE SOUFRE ET DE « SOAP » !
La haute couture a fait une entrée remarquée dans le paysage télévisuel des récentes années. Après TheNewLook,BecomingKarlLagerfeld et Cristóbal Balenciaga, une nouvelle série se déroulant dans le même univers prend l’affiche : La Maison. Machinations, mensonges et passions dévorantes y composent une symphonie de trahisons à laquelle il y est impossible de résister !
La série se déroule au sein de la Maison Ledu, une institution de réputation internationale qui se distingue en incorporant de la dentelle noire à ses créations. Tout va pour le mieux alors que Vincent Ledu (Lambert Wilson) prépare le lancement de sa toute nouvelle collection, tout en honorant une commande pour un client étranger. À la suite de la diffusion d’une vidéo virale où il déverse son mépris et sa hargne à l’encontre du menu peuple, la Maison se retrouve bientôt prise au cœur d’une tempête médiatique qui menace de faire chuter le géant de la mode.
Mais qui a bien pu diffuser la vidéo compromettante et à quelles fins ? Pourrait-il s’agir de Robinson (Antoine Reinartz) qui rêve de s’affranchir de cette famille étouffante en compagnie de son amant, Solal (Corentin Fila) ? Ou bien Victor (Pierre Deladonchamps), le frère déchu qui travaille dorénavant pour Rovel, une maison concurrente ? À moins que ce ne soit la machiavélique Diane (époustouflante Carole Bouquet) qui rêve de contrôler Ledu ? Faut-il regarder du côté de Paloma Castel (Zita Hanrot), fille abandonnée de Gino, le dernier grand amour de Vincent, qui refait soudainement surface et souhaite venger son abandon ?
Les hypothèses sont multiples, mais ne constituent pourtant que la pointe de l’iceberg des manipulations, traquenards, doubles jeux et trahisons qui ponctuent chacun des épisodes de la série. On demeure ainsi littéralement rivé.e.s à l’écran dans l’attente d’une révélation, d’un coup de couteau dans le dos ou d’une réconciliation (qui pourrait cependant cacher un piège). Loin de présenter une vision unidimensionnelle des personnages, la série s’ingénie par ailleurs à en présenter les multiples facettes. Ainsi, bien que chacun se vautre parfois dans l’ignominie, leurs motivations demeurent complexes et cachent bien souvent des meurtrissures passées. Réalisée par Fabrice Gobert (Les Revenants) et Daniel Grou (Lupin), la série est dotée d’une distribution quatre étoiles et se révèle une véritable splendeur visuelle, tant par la qualité de ses décors, la somptuosité ou l’étrangeté de certains des lieux (l’île des Morts), que dans certaines trouvailles de mise en scène (spectaculaire épisode 7). On peut regretter un travers, malheureusement inhérent à de nombreuses productions de l’Hexagone : la représentation de la sexualité entre personnes de même sexe. En effet, alors que les hétéros baisent à tout vent et qu’on les voit littéralement forniquer, les amours LGBTQ sont condamnées à une pudeur exaspérante qui se cantonne trop souvent à l’avant (on s’embrasse farouchement) ou à l’après (on s’éveille au lit). Nonobstant ce léger bémol, la série se révèle un feu roulant d’intrigues et d’émotions auquel on succombe dès le premier épisode et qui fait impatiemment trépigner dans l’attente du prochain. Les révélations du dernier épisode annoncent par ailleurs une saison 2 tout aussi prometteuse !6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Les dix épisodes de La Maison sont présentés sur AppleTV, en français et dans un très bon doublage anglais.
https://www.youtube.com/watch?v=RnJ_HEM1CB4
En 1988, Céline Dion représente la Suisse avec « Ne partez pas sans moi », dans le cadre du concours Eurovision, et remporte une victoire qui lui ouvre grandes les portes du marché européen et international. Malgré l’importance stratégique de l’événement, on ne retrouvait pourtant que peu d’informations sur le sujet jusqu’à l’arrivée de ce documentaire fascinant !
Produit par Padrino Films, le documentaire de 53 minutes, La note parfaite : l’aventure suisse de Céline Dion, ne se contente pas de présenter le concours Eurovision, mais il en révèle également les coulisses et situe la chanteuse à ce moment précis de sa carrière. C’est ainsi que le compositeur Atilla Sereftug explique que la chanson fut écrite en fonction des capacités vocales de Céline Dion : si elle avait refusé l’offre, le château de cartes se serait simplement écroulé. La chanson a ensuite cheminé parmi les 250 pièces proposées pour représenter la Suisse, s’est classée parmi les dix finalistes en présélection (dont on nous présente des extraits) pour finalement être retenue. Comme le souligne Valentin Grimaud, auteur de la biographie Céline Dion : Vestale, Céline n’était alors que peu connue en Europe puisque la sortie de son album D’amour ou d’amitié remontait déjà à 1983. Pour la plupart des Européens, son nom ne sonnait donc aucune cloche. Elle était par ailleurs en plein changement identitaire afin de se défaire d’une image de petite fille romantique pour ainsi passer véritablement à l’âge adulte. Comme elle le souligne si bien, Céline souhaitait se départir de l’étiquette « quétaine » et pleurnicharde qui lui collait alors à la peau. Le documentaire présente plusieurs documents d’archives, dont certaines images vidéo inédites, puisque filmées par un inconditionnel de l’Eurovision, Philippe Schlesser, qui y étrennait son tout nouveau caméscope VHS pour capturer les coulisses et les répétitions de l’événement. Scott Fiztgerald, représentant du RoyaumeUni au concours, prend également la parole pour situer le contexte et la tension qui régnait lors de l’événement. En effet, chaque chanson était interprétée en direct avec un orchestre philharmonique de 70 musiciens, devant 10 000 personnes et diffusée auprès de 600 millions de téléspectateurs et téléspectatrices. Bref, le stress était à son comble ! Le système de répartition des points, qui nous échappe souvent, est bien vulgarisé et permet de comprendre la part d’inconnu qui régnait sur place jusqu’à la toute dernière seconde. La compétition était d’ailleurs à ce point serrée que les preneurs de paris (oui, il y a des paris sur l’Eurovision) changeaient quotidiennement leurs prédictions jusqu’à la consécration finale où « Ne partez pas sans moi » a remporté la victoire avec seulement un point d’écart sur « Go » de Scott Fitzgerald. À noter qu’il s’agit, à ce jour, de la dernière victoire d’une pièce en français à l’Eurovision. Non content de présenter les tenants et aboutissants du concours, le documentaire expose également l’impact de ce triomphe sur la carrière de Céline Dion, qu’il s’agisse de son image qui occupe soudainement la place publique internationale ou de Sony Music qui décide de la prendre sous son aile. Un an plus tard, comme le veut la coutume, elle retourne sur les planches de l’Eurovision et y interprète « Where Does My Heart Beat Now », l’une des chansons phares de son futur album Unison qui amorce sa fulgurante carrière internationale.6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Le documentaire La note parfaite : l’aventure suisse de Céline Dion est présenté en français sur TOUT.TV.
l’Enfer, c’est enseigner dans une école secondaire !
L’école secondaire est le creuset de toutes les passions et de toutes les contradictions. Si bien intentionné soit-il, un prof peut donc se retrouver pris entre les tirs de forces conservatrices et progressistes provenant aussi bien des parents que des étudiants ! Et si, pour couronner le tout, le prof est gai, ça devient un véritable terrain miné !
La série English Teacher est une production de la chaîne FX qui nous fait suivre le quotidien d’Evan Marquez (Brian Jordan Alvarez), un professeur d’anglais qui enseigne dans une école du Texas. Dès le premier épisode, le ton est donné alors qu’il fait l’objet d’une enquête à la suite d’une plainte déposée par un parent : deux ans plus tôt, il aurait commis l’irréparable en embrassant son chum (Jordan Firstman), lui-même prof d’éducation physique, devant des élèves.
On pourrait penser que l’intrigue va verser dans le drame, mais c’est plutôt dans l’absurde qu’elle navigue allègrement. Evan argue qu’il a simplement donné un bécot très innocent et que, chez un couple hétéro, ce serait même encouragé. Il découvre éventuellement que la plainte émane de la mère d’un étudiant qui est récemment sorti du placard et qu’elle voit en lui la source de cette « infection ». Tout se règlera pour le mieux, mais un petit retour en arrière nous permettra de constater que l’innocent baiser était un tantinet plus torride et qu’au milieu de l’indifférence générale, un élève les observait avec stupéfaction et envie ! Dans un autre épisode, il se voit contraint d’enseigner l’art de la drag aux hommes de l’équipe de football qui veulent jouer le rôle des meneuses de claque lors d’un match mené par l’équipe féminine. La raison étant que l’association LGBTQ considère qu’il s’agit d’appropriation culturelle, à moins que les joueurs ne réalisent une performance de niveau professionnel. La solution ? Engager Shazam (interprétée avec brio par Trixie Mattel), une drag queen fatiguée qui arrondit ses fins de mois en volant les 21 imprimantes de l’école. Plusieurs autres thèmes sont abordés dont une relecture à 180 degrés du wokisme où certains étudiants exigent de présenter les bons et les mauvais côtés de l’inquisition espagnole, des
parents qui demandent l’interdiction de certains livres, de la porno générée par intelligence artificielle, la non-binarité, etc. L’absurde est par ailleurs toujours à l’avant-scène, notamment dans un hilarant épisode 3 où une étudiante se dit atteinte du syndrome de Gilles de La Tourette asymptomatique (??) et où l’imagination d’Evan part en vrille lorsqu’il réalise que le nouveau prof gai de l’école est doté d’une queue à faire pâlir d’envie un étalon.
La série propose par ailleurs certains dialogues mordants et jouissifs, notamment dans une scène où Evan est au resto avec un rancard et que son ex-chum les interrompt en s’exclamant, faussement outré : « Tu te fous de ma gueule, tu viens dans mon restaurant préféré !? Je suis enceinte de six mois, salope ! » (traduction libre)
Plusieurs autres collègues naviguent autour de lui dont le principal Moretti (Enrico Colantoni) qui a depuis longtemps jeté l’éponge, Gwen (Stephanie Koenig), une prof d’histoire dont la principale préoccupation est de figurer dans la liste illicite des « profs sexy » de l'école, et l'entraîneur de football Markie Hillridge ( Sean Patton ) qui se fout éperdument d’être politiquement correct et accumule ainsi les bourdes et les faux pas.
Est-ce que la série frappe toujours dans le mille? Non, mais elle a le mérite d’être fort distrayante et présente un potentiel de série culte qui ne demande qu’à fleurir comme toutes ces autres comédies de situation, qui se cherchaient un peu lors de leur première saison (Friends, Will & Grace) et sont ensuite devenues des incontournables. 6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Les huit épisodes de la série English Teacher sont présentés, en anglais, sur Disney+. https://www.youtube.com/watch?v=jfvKrsaZrEA
16e édition du festival des films et des arts LGBTQ+ afro, sous le signe de l’espoir
Massimadi fait aujourd’hui partie des festivals à Montréal à ne pas manquer. Festival des films et des arts LGBTQ+ afro, Massimadi présente à partir du 23 octobre au Musée McCord une quinzaine de films, fictions et documentaires, en salle et en ligne. Pas réellement autour d’une grande thématique si ce n’est l’espoir, ou comme le précise le Président de la Fondation Massimadi, Laurent Lafontant « peut-être des films plus axés sur la renaissance et la reconstruction de soi, comment aller de l’avant ».
Parler d’un festival de films afro-queer, c’est faire un voyage sur toute la planète, et découvrir à travers des documentaires et des fictions des réalités qui ne se retrouvent pas dans les séries ou les productions mainstream. « Même si l’on voit de plus en plus de personnages afro-queers dans les séries à la télévision, ils sont encore rares au cinéma, précise Laurent Lafontant, et pour nous, que l’histoire des communautés noires et queer fasse partie du narratif de la société en genéral, et cela passe par la culture, pour léguer un héritage, et pour montrer que l’on fait partie de l’histoire globale de Montréal, de l’histoire globale du Québec, du Canada, etc. Cette diversité afro-queer existe, et cette culture doit être un reflet pour que les personnes ayant cette identité-là puissent se reconnaître et se construire ».
Comme pour chaque festival, on aimerait parler de toute la programmation et faire la part belle à chaque production. Bien sûr les films d’ouverture et de clôture, deux longs métrages, sont des incontournables. Drift (L’échappée en Français), signé Anthony Chen, réalisateur de Singapour, nous emmène en Grèce où une jeune réfugiée du Libéria tente de survivre et de surmonter les épreuves vécues dans son pays et la rencontre avec une guide touristique, leur permettront à toutes les deux d’aller de l’avant. Autre univers, autre pays pour le film de clôture, Femme de Sam H. Freeman et NG Choon Ping. Nous sommes en Grande Bretagne, Jules a vu sa carrière de drag queen brisée à la suite d’une attaque homophobe lorsqu’il rencontre dans un sauna son agresseur, un gai qui joue beaucoup de sa masculinité.
Le cinéma canadien n’est pas en reste avec quatre films, deux d’Ontario et deux de Québec qui seront présentés le 25 octobre. Retenons I don’t know who you are (L’épreuve en français) de M.H Murray, jeune musicien illégal qui après une agression sexuelle découvre qu’il est séropositif et n’a donc pas les moyens de se procurer les médicaments. Le réalisateur s’est fait remarquer pour la série web primée Teenagers, une série qui a duré trois ans et qui a connu un grand succès alors qu’il était à l’école de cinéma de l’Université York.
Parmi les films de la section Voix de lutte/films engagés diffusés le 24 octobre, retenons The Archives : Queer Nigerians de Simisolaoluwa Akande. Un documentaire autour de Nigérians LGBTQ qui ont demandé l’asile au Royaume Uni, entre ce qu’ils, elles et iel.les ont vécu au Nigéria, mais aussi que raconte-t-on à la famille restée au pays quand elle demande des nouvelles.
se voit retourner en Corse pour l’été avec ses propres filles. La Corse qu’elle a quittée quinze ans plus tard dans des circonstances tragiques. Enfin, Le Paradis de Zeno Graton évoque les conditions difficiles des jeunes dans un centre fermé pour mineurs délinquants. Le personnage principal, Joe, a 17 ans et est sur le point de commencer sa vie de façon autonome, avant une libération totale quand arrive un nouveau jeune qui marquera un tournant dans sa vie. Ces trois films seront présentés dans le cadre de Jeunesse en quête de films français, le 26 octobre prochain.
Enfin ne boudons pas notre plaisir avec This is Ballroom, film en provenance du Brésil, des réalisateurs Vera et Juru. Certain.e.s seront surpris.e.s de découvrir que le voguing connaît encore un grand succès au Brésil. Apparu dans les années 1970 parmi les communautés transgenres et gaies des afro et latino-américains de New York. À Rio de Janeiro et dans ses environs, les jeunes LGBTQ+ de couleur se sont approprié cette culture mais en lui donnant leur propre couleur. Ballroom sera présenté le 27 octobre.
À ne pas manquer non plus les films présentés en ligne, tout comme peut-être d’aller faire un tour Cabaret Massimadi qui se déroulera au Livart le 26 octobre avec de nombreuses performances dont celle de la drag Océanne Aqua Black, ou encore un live painting de l’artiste Kezna 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | Musée MacCord / Du 23 au 27 octobre 2024 https://www.massimadi.ca MASSIMADI
De la France et de la Belgique, les personnages des trois films vivent en France et en Belgique depuis longtemps. L’adaptation est là, l’intégration c’est une autre histoire. Youssou et Malek de Simon Frenay raconte l’histoire d’amour entre deux hommes, dont l’un doit partir à l’autre bout du monde. Comment alors se quitter. Avec Le Retour de Catherine Corsini, c’est de retour dont il est question. Khédija, gardienne d’enfants pour une famille parisienne aisée
Quoi faire écrans
Richard Blaimert
Le grand retour de Richard Blaimert en comédie dramatique
Après une décennie à bousiller nos glandes lacrymales avec ses drames (Cerebrum, Nouvelle adresse, Hubert et Fanny), le scénariste Richard Blaimert retrouve des accents de comédie dramatique avec Leretourd’Anna Brodeur. Portée par une distribution de haut calibre (Julie Le Breton, Benoît McGinnis, Élise Guilbault, Patrick Hivon), la série — qu’il décrit comme de la feelgoodTV — sera mise en ligne sur Crave à la fin d’octobre.
Queracontecettenouvellesérie?
RICHARD BLAIMERT : Anna Brodeur a quitté le Québec dans des circonstances plus que fâcheuses et elle a disparu de la carte. Ni son meilleur ami, ni sa mère, ni son ex ne savent où elle est. On commence l’émission 10 ans plus tard, alors qu’Anna, maintenant âgée de 46 ans, revient au pays en constatant que, malgré les années qui ont passé, rien n’a changé. Elle va devoir faire face à ses démons et aux conséquences de ses gestes. Par-dessus tout, c’est une grande série sur l’amitié. On se concentre beaucoup sur son lien avec son meilleur ami Patrick (joué par Benoit McGinnis), qui est homosexuel.
RICHARD BLAIMERT : Je ne le cache pas : quand j’ai proposé l’idée de cette nouvelle série à Bell, j’ai expliqué que je voulais faire une sorte de Sophie Paquin 2.0. Bien entendu, l’histoire d’Anna Brodeur est différente, mais on retrouve mon mélange d’humour, de sensibilité, d’ironie et de sarcasme. Je viens de la génération gaie où on était très sarcastiques.
D’ailleurs, dans cette histoire d’amitié et de retour au pays, Anna et Patrick sont confrontés à la nouvelle génération dans la boîte de relations publiques où ils travaillent. Ils sont entourés d’une gang de jeunes âgé.e.s de 22 à 32 ans et il y a un clash.
Seront-ielsenconfrontation?
RICHARD BLAIMERT : On ne rit pas de ça, mais on installe des situations où ils doivent se comprendre. En fait, j’ai plusieurs gais dans la série, ce qui est très différent de mes débuts quand j’écrivais Watatatow. À l’époque, j’avais imaginé le personnage de Joël joué par Serge Postigo. Quand j’avais ramené le personnage, on m’avait dit que j’avais déjà abordé l’homosexualité et on me demandait si j’étais obligé de continuer.
Cette fois, on est ailleurs : j’ai l’ex de Patrick, son nouveau chum et un employé de l’agence qui est beaucoup plus assumé qu’eux. Ils sont tellement mieux dans leur peau, tout en ayant leurs propres problèmes et déceptions. Tout ça, c’est un matériau que je n’avais pas dans Sophie Paquin.
Quepenses-tudeladistribution?
RICHARD BLAIMERT : On a une distribution de rêve. Les quatre interprètes principaux ont déjà joué mes textes. Patrick Hivon a joué dans Nouvelle adresse et Cerebum, Élise Guilbault dans Sophie Paquin et Penthouse 5.0, Benoît McGinnis dans Sophie Paquin et Julie Le Breton y a joué un petit rôle aussi. Je sais qu’ils comprennent mon humour qui n’est pas de la comédie franche, une ligne un punch. Si tu joues mes textes au premier degré, c’est plate. Il nous fallait des interprètes capables de jouer la ligne très mince entre le drame et la comédie. Julie, je la connaissais peu, mais je l’avais vu jouer dans La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé de Xavier Dolan, dans Les beaux malaises de Martin Matte et dans Mauvais karma d’Isabelle Langlois. Je savais qu’elle pouvait jouer la rencontre entre les deux genres.
CeprojetsuitlesannéestumultueusesdeCerebrum.Àquoiressemblaitcetteadversité? RICHARD BLAIMERT : Après une première année qui s’est super bien passée, la COVID a commencé. On a vu une ouverture pour tourner durant la pandémie, mais on ne savait pas comment ça se passerait et on a préféré sauter une année. Je me disais que ça me
donnerait du temps pour peaufiner le tout. Puis, 10 jours avant le tournage de la deuxième saison, on a appris que Claude Legault était malade et qu’il ne pouvait pas tourner. Comme on faisait un show sur la santé mentale, c’était évident qu’on allait comprendre.
RICHARD BLAIMERT : On imaginait pouvoir tourner 5-6 mois plus tard. On a attendu. J’ai commencé à écrire l’an trois et j’ai pitché d’autres projets avec Radio-Canada. Cela dit, mon hamster tournait dans ma tête. Plus le temps passait, plus je me demandais si la saison deux était en danger. Presque un an plus tard, on a su que Claude ne pouvait pas reprendre l’immense charge de travail de son personnage : il devait tourner 12-13 scènes par jour pendant 50 jours de tournage. À partir du moment où il s’est désisté, on a considéré l’idée de trouver un autre comédien. La direction de Radio-Canada a été ouverte à ce que François Papineau reprenne le rôle.
Queretiens-tudecettepériode?
RICHARD BLAIMERT : Dans mon cœur, c’est le projet le plus exigeant en termes de maîtrise de genres : familial, policier et hospitalier. Il fallait bien mélanger ces trois styles. C’était un beau terrain de jeu pour un scénariste. Néanmoins, ce fut trois saisons tournées sur une période de six ans. Aujourd’hui, j’en ris, mais ça a créé de l’incertitude, de l’anxiété et du stress. Ça demandait beaucoup de détachement, de lâcher prise et de capacité à recommencer encore et encore. Ça a été des années difficiles.
RICHARD BLAIMERT : C’est totalement conscient. Dans un monde idéal, après la troisième année de Cerebrum, j’aurais pu continuer dans un rythme normal, si le diffuseur était intéressé. On avait trouvé le rythme et la bonne proposition, avec Henri qui travaille avec Simone. Mais il faut se rappeler que la série traitait de cas de santé mentale assez intenses. Bref, la lourdeur de Cerebrum et toutes les difficultés qu’on a traversées m’ont poussé à arrêter après trois ans et à me tourner vers Le retour d’Anne Brodeur. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com INFOS | https://www.crave.ca
CINEMANIA DE RETOUR DU 6 AU 17 NOVEMBRE
Chaque année, le public et les professionnel.le.s de l’industrie se retrouvent au festival de films CINEMANIA pour célébrer le cinéma, la francophonie et découvrir d’excellents longs métrages. L’édition 2024 se tiendra du 6 au 17 novembre prochain à Montréal !
Avec la France comme pays à l’honneur pour fêter les 30 ans du festival, les amoureux et amoureuses du cinéma pourront retrouver des productions issues de la francophonie québécoise et internationale dans une sélection de longs et courts métrages riches en émotions. Cette année encore, le festival célèbrera des œuvres queers en invitant le public à explorer et à apprécier la richesse des réalisations issues de la communauté LGBTQ+. Fugues a le privilège de dévoiler deux longs métrages queers qui y seront présentés :
LANGUE ÉTRANGÈRE
Dans ce film de Claire Burger, Fanny a 17 ans et elle se cherche encore. Timide et sensible, elle peine à se faire des amis de son âge. Lorsqu’elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement. Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout. Présenté en compétition à la Berlinale 2024.
LES REINES DU DRAME
Présenté en compétition dans le cadre de la Semaine de la critique à Cannes 2024, ce film d’ Alexis Langlois se déroule à la fois dans le futur en 2055 et dans le passé en 2005. Steevyshady, youtubeur hyper botoxé, raconte le destin incandescent de son idole, la diva pop Mimi Madamour, du sommet de sa gloire en 2005 à sa descente aux enfers, précipitée par son histoire d’amour avec l’icône punk Billie Kohler. Pendant un demi-siècle, ces reines du drame ont chanté leur passion et leur rage sous le feu des projecteurs. 6
CHANTAL CYR redaction@fugues.com
INFOS | www.festivalcinemania.com
BENOIT MIGNEAULT
bmingo@videotron.ca
KYLE’S BED & BREAKFAST:
FROM
NORTHPORT WITH LOVE
Sixième opus des aventures et mésaventures des résidents d’un gîte touristique gai de Long Island qui offre des locations de longue durée. Ce nouveau recueil rassemble les planches publiées par le bédéiste Greg Fox entre 2017 et 2020.
La même brochette de personnages hauts en couleur s’y décline au fil d’aventures navigant entre l’humour, le drame et l’absurde : Kyle, le propriétaire du gîte ; Brad, un joueur de baseball profondément enfoncé dans le placard ; Lance, un homme d’affaires qui a une vision quasi géométrique des relations humaines ; Richard, un DJ à la langue bien pendue ; Price Kingsbury, un snobinard manipulateur ; Nick, un garagiste ; Dave, un publiciste en fauteuil roulant et de nombreux autres.
SANCTIFY (TOMES 1 ET 2) : EXORCISME ET MEURTRES EN SÉRIE, EN FRANÇAIS
Le récit débute alors que Brad propose de partager sa chambre avec un visiteur inopiné. Une offre qui déplaît profondément à Price, qui craint qu’une idylle se noue entre les deux hommes et qui tente donc de tuer dans l’œuf ce projet de cohabitation. Parlant de Brad, celui-ci craque pour un joueur de son équipe qui, comble de malheur, est non seulement hétéro, mais également fondamentaliste chrétien. Comment ce béguin improbable se conclura-t-il et, surtout, Brad s’affichera-t-il enfin auprès de son équipe et de ses parents ?
Un nouveau venu, Mannis, arrive d’Écosse et son kilt ne sera pas sans soulever de nombreux émois. Par ailleurs, les célébrations du mariage entre Nick et Dave arrivent à grands pas et Richard a des idées très arrêtées sur la forme qu’il prendra… pour le bonheur ou le malheur de certains. Les diverses péripéties se déclinent sur une page et s’enchaînent à travers de courts arcs narratifs : le tout peut donc se lire en saccade ou d’une seule traite, mais toujours avec grand plaisir. Greg Fox porte un grand soin à développer l’anatomie de ses personnages ainsi que leurs expressions faciales, il ne faut donc pas s’étonner de la qualité et du détail de la plastique des corps, de même que de la gamme des émotions dépeintes. Les curieux et curieuses pourront également jeter un coup d’œil à sa production hebdomadaire en ligne: https://kylesbnb.blogspot.com/.6
INFOS | KYLE’S BED & BREAKFAST : FROM NORTHPORT WITH LOVE / GREF FOX. MIDDLETOWN : SUGAR MAPLE PRESS, 2024, 110 P.
MORTS SUSPECTS
Dans ce 27e roman de Patricia Cornwell, la médecin légiste Kay Scarpetta expérimente un sentiment qu’elle n’avait jusqu’à ce jour jamais éprouvé : l’incompréhension. En effet, alors qu’elle est habituellement en mesure de s’accrocher à des faits scientifiques, même si chaque enquête s’ouvre sur une part de mystère, ici, tout semble sortir des frontières du réel. Qu’est-ce qui a bien pu tuer le couple Manson, comment et pourquoi ? Le livre Morts suspectes s’ouvre sur la découverte particulièrement glauque des corps sauvagement déchiquetés et embrochés de deux campeurs : Huck et Brittany Manson. Par ailleurs, même la scène du crime dégage un sentiment d’étrangeté avec lequel elle n’est pas familière puisqu’il s’agit d’une mine d'or abandonnée située en Virginie du Nord. Le seul véritable indice trouvé sur les lieux, en lien avec une présence suspecte, est une énorme empreinte de pas et il n’en faut pas plus pour que Pete Marino, son collaborateur de longue date, s’imagine que l’on pourrait être devant une incursion de Bigfoot. Des informations de Lucy, nièce de Scarpetta et agente fédérale, les orientent cependant sur une piste plus concrète puisque les deux victimes faisaient l’objet d’une enquête pour cybercriminalité impliquant la Chine et la
Âgé de 33 ans, Lance Hunter est un loup solitaire qui se spécialise dans une discipline pour le moins inhabituelle : l’exorcisme de scènes de crime à ce point brutales que la couleur du sang se confond avec celle des murs. Dans le cadre d’une enquête, il fait connaissance avec William Gilbert, un jeune policier qui vient brouiller ses cartes. Nulle surprise que la police londonienne l’interpelle puisque l’affaire dégage un puissant parfum de surnaturel, voire un souffle pervers et luciférien. Après tout, il est l’un des rares à offrir un combo de services d’enquête et d’exorcisme. Son flegme habituel est cependant perturbé par la présence de William et non pas seulement en raison de son charme indéniable. En effet, le policier semble cacher un lourd passé et ce secret vient entraver l’enquête. Par ailleurs, la série de meurtres apparaît reliée à une tuerie abominable, réalisée par une secte satanique il y a de cela plusieurs années, qui a dévasté l’orphelinat St-Mary. Pourquoi un tel massacre et quel objectif les membres de la secte recherchaient-ils ? Lance est également troublé par les appétences de domination sadomasochisme dont William fait preuve à son endroit et qui contrastent avec son regard angélique et ses manières posées. Bien qu’allumé par les pratiques BDSM de son compagnon, le jeune exorciste est taraudé par deux questions : où débute et où s’arrête la part d’ombre de son amant et est-il possible que celui-ci soit lié à l’enquête en cours ?
Entremêlant adroitement érotisme et romantisme, la trilogie Sanctify n’hésite pas à être très explicite dans sa représentation de l’horreur ou de la sexualité. En ce sens, la BD n’est pas sans évoquer l’univers des séries In These Words ou Killing Stalking, également publiées en français chez Taifu Comics, tout en conservant son identité propre. L’intrigue est prenante et distille savamment les éléments horrifiques, romantiques et charnels au cœur d’un univers visuel qui demeure toujours passionnant et attrayant. Il serait par ailleurs criminel de ne pas souligner la qualité indéniable de la traduction française de Loïc Aloisio, qui rend avec finesse l’univers du collectif de bédéistes Godsstation, de même que l’impeccable édition imprimée offerte par les éditions Taifu Comics. Les deux premiers volumes sont disponibles en librairie et le dernier devrait être publié au cours de l’automne.6
INFOS | SANCTIFY / GODSSTATION (COLLECTIF). PARIS : TAIFU COMICS, 2024, VOL. 1 ET 2, 207 P., 223 P.
Russie. Bref, ils étaient des espions ! Cela n’explique toutefois pas comment ils ont été tués ni la raison d’être de l’énorme empreinte trouvée dans la forêt. Par ailleurs, pourquoi le gouvernement américain exige-t-il que l’autopsie se déroule dans le plus grand secret ? Pourquoi ne trouve-t-on aucune trace de l’assaillant sur les caméras de surveillance présentes sur les lieux ? Et qu’en est-il de ce microdisque dur retrouvé incrusté dans la hanche de Brittany ? Le roman accroche rapidement le lecteur et la lectrice et a remporté un très bon succès critique. Malgré une série comportant déjà près d’une trentaine de titres, l’autrice peut se targuer de toujours sembler prendre un malin plaisir à explorer de nouvelles facettes de son personnage culte.6 INFOS | MORTS SUSPECTES / PATRICIA CORNWELL. PARIS : JC LATTÈS, 2024, 410 P.
STANDSTILL : LANGUE ACÉRÉE ET FUME-CIGARETTE ALLONGÉ !
Mélange de polars et de science-fiction, la bande dessinée Standstill nous entraîne dans le sillage d’un dur à cuire dont les armes de prédilection sont un fume-cigarette et une langue bien acérée. Qui est-il et quelles sont ses intentions ? Difficile à dire, si ce n’est qu’il laisse derrière lui les corps sanguinolents de nombreux malfrats. Réalisé par Lee Loughridge et Andrew Robinson, le premier numéro nous entraîne dans un bar miteux où les manières affectées et la chemise fleurie de notre antihéros détonnent et soulèvent de nombreux sarcasmes. Lorsque les motards le qualifient de « sweetheart » (choupinette), il prend plaisir à leur asséner une vérité qui vient ébranler leur machisme. Leur look est basé sur celui de Marlon Brando dans le film The Wild One (1953), que l’acteur a lui-même emprunté aux bars de cuir gais qu’il fréquentait à l’époque (un fait historique avéré). Cette révélation a, bien évidemment, tout pour leur déplaire et alors que, dans une scène très phallique, on lui enfonce un canon de fusil dans la bouche, sa fin semble assurée. Pourtant, il disparaît soudainement des lieux et, quelques minutes plus tard, ne reste sur place qu’une montagne de cadavres et un seul survivant décontenancé, un couteau ensanglanté entre les mains. Leur bourreau a disparu après avoir confirmé à un mystérieux interlocuteur que « c’est fait, ils ont eu ce qu’ils méritaient ». En parallèle, on suit les démêlés de Colin Shaw qui, malgré un divorce en cours, est avant tout préoccupé par le vol de l’une de ses créations : un appareil qui permet de stopper l’écoulement du temps. Une mystérieuse agence gouvernementale s’intéresse finalement à cette histoire et lui demande de se joindre à l’enquête. Évidemment, les chemins des deux hommes sont appelés à se croiser, mais il est difficile d'anticiper ce qui en résultera. Dès sa première apparition, notre assassin (qui demeure anonyme) se révèle irrésistible par son côté goguenard qui assume pleinement des maniérismes surannés : le fumecigarette, le petit doigt levé lorsqu’il élève sa tasse, son sourire en coin et l’intelligence de ses mots d’esprit. Il est par ailleurs doté d’un corps d’athlète et, malgré ses appétences meurtrières, il semble avoir un solide code moral, n’hésitant pas, par exemple, à neutraliser un voisin de siège qui harcèle une hôtesse de l’air. La BD est magnifiquement illustrée par Andrew Robinson qui utilise avec brio des couleurs vives afin d’élever la charge dramatique de certaines scènes ou de mettre l’accent sur un personnage précis. De nombreuses et splendides doubles pages ponctuent le premier numéro de cette série de huit qui se révèle déjà un grand coup de cœur. Difficile de cerner l’intrigue ou la motivation des personnages, mais on est déjà complètement accroché.e.s ! 6
INFOS | STANDSTILL / LEE LOUGHRIDGE & ANDREW ROBINSON. PORTLAND : IMAGE, 2024 (NO 1 DE 8), 64 P.
ELLE S’APPELAIT MARILYN
Marilyn Monroe nous a quitté.e.s en 1962, mais son image et son mythe sont demeurés immortels et continuent toujours d’inspirer et d’habiter notre mémoire. À l’occasion du 60e anniversaire de sa disparition est né un projet hors de l’ordinaire, celui de la sublimer et de l’humaniser à travers trois œuvres de fiction.
Dans Elle s’appelait Marilyn, Nora Atalla, Jean-Max Méjean et Mattia Scarpulla se sont ainsi attaqué.e.s à ce monstre sacré afin de le transposer au cœur de trois nouvelles qui, chacune à sa manière aborde le thème de la pérennité de la vie à travers la mort et la mémoire.
« Une souris à Manhattan », de Nora Atalla, évoque une comédienne qui cherche désespérément à s’effacer pour devenir Marilyn. Son acharnement est tel qu’il devient éventuellement difficile de faire la part des choses entre l’entrelacement de la réalité et de la fiction où elle cherche à s’oublier et à se réinventer.
« La nuit de Zelda Zonk », de Jean-Max Méjean nous présente une Marilyn, au matin de son décès, alors qu’elle traverse le monde des morts et porte un regard mélancolique, mais toujours réaliste, sur son passé et certains regrets qui l’habitent.
« Je ne sais même plus avec quel homme j’aurais aimé vieillir tranquillement. […] Je cherchais mon père à travers eux. Tous ceux qui ont compté pour moi, je les ai appelés Daddy. Daddy, mon petit Daddy, où es-tu maintenant, pourquoi suis-je si seule en cette nuit qui annonce ma mort ? »
« Dans la peau », de Mattia Scarpulla, présente le portrait de Lou, une jeune Québécoise qui cherche à échapper à la domination de ses proches à travers une Marilyn qui, selon elle, l’habite, la soutien et la possède.
Un regard singulier, à la fois intime et pénétrant, sur l’actrice : sur ce qu’elle a été, sur ce qu’elle représente pour plusieurs, mais également sur le fantasme de ce qu’elle aurait pu être. À noter une préface fort instructive de la chanteuse Marie-France, qui l’a incarnée sur la scène l’Alcazar, et nous régale de certaines anecdotes savoureuses. 6
INFOS | ELLE S’APPELAIT MARILYN / NORA ATALLA, JEAN-MAX MÉJEAN & MATTIA SCARPULLA : NOUVELLES. LACHINE : ÉDITIONS DE LA PLEINE LUNE, 2024, 175 P.
Quoi faire livres
L’irréparable de Pierre Samson : une métamorphose
Un roman où l’on déjoue toutes les interprétations qui semblent s’imposer au détour d’un chapitre. La page suivante et notre lecture nous ouvrent d’autres pistes. Tout cela pique la curiosité pour le personnage principal du livre, un universitaire à l’aube de la vieillesse, qui perd son poste, remplacé par une professeure plus jeune, et qui ressent une profonde injustice qui deviendra obsessionnelle. Comment alors réparer cette injustice.
Mais à travers cette trame narrative, Pierre Samson en profite pour aussi interroger le monde et l’époque dans laquelle nous vivons. Il y a la question du pouvoir, celui des autres et aussi le sien propre, le vieillissement et les relations avec les plus jeunes, mais aussi ce qu’il appelle la doxa, que l’on ose interroger et qui pour beaucoup est devenu un dogme aussi fort et contraignant que les dogmes auxquels ils et elles s’opposent.
On pourrait croire qu’à travers ce vieux prof, Pierre Samson s’en prend à un certain féminisme, à l’écriture inclusive, aux étudiant.e.s de plus en plus incultes qui sont devenu.e.s des client.e.s dans le système scolaire, etc. Mais là encore, surprise, le discours au fil du roman son discours s’effrite, se module, laisse apparaître le doute.
« Il est pris à son propre jeu au départ, son discours est aussi rigide que ceux qu’il dénonce, explique Pierre Samson en entrevue, mais je souhaitais parler de ces discours qui apparaissent et se demander si on pouvait en discuter sans être tout de suite condamné, que tout n’est pas noir ou blanc, et que si sur un sujet on apporte des réserves, on ne soit pas considéré sans autre forme de procès comme un ennemi, on le voit bien aujourd’hui avec le conflit israélo-palestinien où l’on doit se ranger d’un côté ou de l’autre ».
Le personnage fort de ses convictions se lance alors dans une enquête pour démontrer que celle qui le remplace est une usurpatrice. Paléographe de formation et de profession, il connaît les ficelles pour se rendre compte si un document est authentique ou un faux, et donc mène une enquête sur celle qui lui a volé son poste.
Mais là aussi, Pierre Samson sait déjouer toutes nos attentes car les conséquences des recherches via internet de son personnage auront des conséquences inattendues et bien loin de celles qu’il aurait espéré, et surtout bien plus dramatiques.
« Cette quête qu’il va mener va l’obliger à se déconstruire et à réfléchir sur la position victimaire qu’il a adopté, continue Pierre Samson, parce qu’il perd son travail, parce qu’il entre dans la catégorie des gais qui passés 60 ans n’existent plus, selon lui ».
Le style de Pierre Samson mériterait une étude en soi. L’auteur – comme le personnage –ne cède à aucune complaisance sachant adapter le niveau de langue aux différentes situations que vit le personnage, nous amenant à mieux comprendre comment ce professeur, pense, voit et analyse le monde qui l’entoure et qui semble l’exclure tout autant qu’il s’en exclut.
La force de ce roman tient en fait dans cette transformation, dramatique sinon tragique, mais qui évolue en filigrane d’un cynisme à peine voilé à quelque chose qui a tout à voir avec l’humanité redécouverte.6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | Pierre Samson, L’irréparable Héliotrope, Montréal, 2024, 280 pages
Pierre Samson
CONRAD ET PAUL :
LE TEMPS D’UN VIRUS
Eh oui, la pandémie de la COVID-19 n’a pas épargné le couple gai le plus connu de la bande dessinée : Conrad et Paul. On s’en doute, la libido survoltée de Paul ne s’accorde que peu avec les règles du confinement et le bédéiste Ralf König se fait un malin plaisir à nous en présenter les états d’âme, grands et petits. Cette nouvelle BD a ceci de particulier qu’elle ne suit pas un plan narratif préétabli, comme le fait normalement
Ralf König . Histoire de dérider la population allemande, le bédéiste avait en effet décidé de publier quotidiennement, sur Facebook, quatre planches entre le 18 mars et le 31 octobre 2020. Le présent recueil est donc une petite chronique de la pandémie, passée à la moulinette de l’actualité et des commentaires des internautes de l’époque et transposée dans l’univers de Conrad et Paul.
Rien ne va plus pour Paul. Celui-ci pense tout d’abord que le confinement ne va durer que quelques jours, au pire quelques semaines, et entend donc reprendre au plus vite sa vie sexuelle débridée. Après tout, s’insurge-t-il « les rapports sexuels sont un droit humain ». Quelle n’est donc pas sa consternation lorsque le très prosaïque Conrad lui révèle que ça va minimalement durer plusieurs mois. Il ne mesure cependant l’ampleur de la crise que lorsqu’il apprend que le concours Eurovision est annulé et il s’écrie alors que c’est le signe de l’Armageddon ! Les premières pages décrivent un quotidien ponctué par la crise du papier de toilette, les théories conspirationnistes, l’écœurantite des recherches de la moindre nouveauté sur Netflix, mais également sur la redécouverte d’une intimité imposée. Paul expérimente bien le sexe sécuritaire extrême en baisant via Zoom, mais il n’y trouve qu’un plaisir modéré. Après quelques pages, un fil narratif se dessine lorsque, au détour d’une visite au supermarché, Paul découvre que l’homme le plus viril d’Allemagne y travaille comme gérant et porte le nom prédestiné de M. Canon ! Il n’en faut pas plus pour que ses amis fassent la queue devant l’épicerie afin de mater l’Apollon à distance ou, pour les plus téméraires, lui demander où se trouve le beurre. C’est d’ailleurs l’engouement du public pour l’épicier balaise qui a amené le bédéiste à le développer et à faire de cette intrigue l’un des moteurs principaux de la BD. Paul tente bien de sublimer sa fascination pour M. Canon en contemplant avec nostalgie sa collection de dick pic, mais c’est peine perdue. Il est également rongé par le doute puisqu’il est dans la cinquantaine : comment un jeune trentenaire pourrait-il s’intéresser à lui. À moins de l’appâter en l’incluant dans un de ses romans de SF érotiques ?
La BD est toujours traversée d’une bonne dose de critique sociale, même si certaines références sont parfois difficiles à saisir pour un public nord-américain. À l’époque, les impératifs d’une publication quotidienne ne permettaient pas de développer la psychologie des personnages avec son envergure habituelle. On peut d’ailleurs regretter que Conrad y tienne un rôle plus effacé. Malgré certains temps morts, l’ensemble constitue une véritable capsule temporelle de l’année 2020, incluant une délicieuse mention de Donald Trump, et offre des éclats de rire francs, de même que des moments plus dramatiques ou tendres, notamment une conclusion très romantique entre les deux personnages-titres.6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | CONRAD ET PAUL : LE TEMPS D’UN VIRUS / RALF KÖNIG. PARIS : GLÉNAT, 2024, 192 P.
25 e ÉDITION DU CONCERT VOIX D’ESPOIR/VOICES OF HOPE
Normalement, on vous parle de cet événement pour le mois de novembre, en conjonction avec la Journée mondiale de lutte contre le sida. Mais cette année, ce concert se tiendra le dimanche 20 octobre, dès 19h30, toujours à l’église St. Andrew et St. Paul. On y entendra du Johannes Brahms, entre autres.
La date de Voix d’espoir/Voices of Hope a bel et bien été devancée «en raison de l’OSM qui est en tournée au moment où nous tenons normalement notre concert» d’expliquer Julia Mobbs, coordonnatrice à la collecte de fonds de la Maison du Parc. «Nous avons pensé que la mi-décembre serait trop tard, soit la date possible la plus rapprochée, Donc, nous nous sommes résolus à devancer la date de l’événement pour le mois d’octobre». Il ne faut pas oublier que ce concert sert à amasser des fonds pour la Maison du Parc qui a été fondée en avril 1991 et est maintenant l’une des dernières maisons d’hébergement communautaire VIH-sida toujours en activité au Québec. Bien entendu, à ses tout débuts, cette maison accueillait essentiellement les personnes qui allaient mourir puisqu’il n’y avait pas encore de remèdes efficaces et de trithérapies (antirétroviraux). Organisme sans but lucratif, la Maison du Parc reçoit maintenant des personnes adultes vivant avec le VIH, hommes et femmes. Elle leur offre l’hébergement, l’accompagnement dans leurs besoins physiques, affectifs, sociaux et leur procure des soins palliatifs. Oui, encore aujourd’hui, certaines personnes décèdent.
«Voix d’espoir/Voces of Hope signifie 25 ans de partenariat communautaire, de récolte de fonds pour nos résidentes et résidents dans le besoin et célébrant tout le travail accompli au fils des ans dans notre maison d’hébergement», rajoute Julia Mobbs. Ce concert du 20 octobre prochain présentera deux œuvres majeures de Johannes Brahms : Schikslalslied Op. 54 (Chant du destin basé sur le poème écrit Friedrich Hölderlin) ainsi Nänie Op. 82, qui aussi tiré d’un poème de l’autre allemand Friedrich von Schiller, lui-même faisant référence à la mythologie grecque. Donc, deux pièces sombres qu’apprécieront sûrement les mélomanes et fans de Johannes Bramhs (1833-1897). Cette année, ce concert sera sous la houlette de la maestra Léa Moisan-Perrier avec les membres du chœur de St. Andrew et St. Paul et, bien sûr, les musiciens de l’Association des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). On a fait appel aussi à l’organiste Christian Lane. Cette soirée est présentée par Raymond James Ltée avec les partenaires Or et Argent suivants : Morgan Stanley, Gilead Sciences, ViiV Healthcare, iA Groupe Financier, Power Corporation du Canada, la SAQ et Cascades. 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Maison du Parc, maisonduparc.org ou 514-523-6467. À l’église St. Andrew et St. Paul, 3415, rue Redpath, Montréal.
Fidèle à son habitude, l’auteur et journaliste Samuel Larochelle multiplie les projets cet automne. Non seulement continuera-t-il à écrire des chroniques et des articles dans le présent magazine (lui qui en a déjà rédigé quelques centaines…), mais il publiera également la suite du roman graphique Lepluspetitsauveurdumonde, cette fois avec des dessins de Geneviève Bigué. Le premier tome a déjà connu un succès remarqué, remportant notamment le Prix du gouverneur général. En décembre, la voix de Samuel Larochelle pourra être entendue sur la plateforme Ohdio, alors qu’il animera un balado. Il assurera aussi l’animation de son désormais traditionnel Cabaret Accents Queers, qui se tiendra à l’Usine C en octobre
SAMUEL LAROCHELLE : La suite existait déjà dans ma tête. J’avais quelque chose de plus à dire. Après avoir suivi Florent dans sa grande crise d’écoanxiété, je voulais dans une suite qu’il passe à l’action, qu’il multiplie les actions pour protéger la planète, mais, en parallèle, il est devenu un grand frère, donc il essaie aussi de protéger sa petite sœur, quitte à ne pas écouter ses limites, à se le faire reprocher, et à répondre à ses deux mamans : « Comment vous voulez que j’en fasse moins alors que personne en fait suffisamment ? » L’idée était donc de se dire : après la peur, qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’on peut faire ? Qu’estce qu’il y a de concret qu’on peut mettre en place comme enfant ou comme adolescent ou même comme jeune adulte ? Parce qu’on se sent tellement impuissant, que de montrer beaucoup beaucoup de petites, moyennes et grandes choses — parce qu’il y a bien des choses hyper originales dont on n’a jamais entendu parler dans ce livre-là — pourrait inspirer le monde.
SAMUEL LAROCHELLE : Tout l’été, j’ai reçu des photos de gens qui étaient en train de lire le livre eux-mêmes en voyage ou en vacances. J’ai reçu plein de messages à chaque semaine de gens que j’ai divertis, que j’ai émus, qui se sont reconnus dans cette anxiété de voyageur et qui ont trouvé ça profondément drôle de me suivre dans mes péripéties. […] La réaction est vraiment belle. J’ai eu un échange aussi avec Mathieu Lacombe, le ministre de la Culture, la semaine dernière, sur Instagram, et il m’a dit à quel point il a aimé le livre et qu’il n’était pas choqué par les petites pointes que j’ai envoyées à la CAQ dans des morceaux du livre ! Je l’ai trouvé très bon joueur. J’ai aussi Yannick Nézet-Séguin, le chef d’orchestre, qui m’a envoyé un mot me disant qu’il avait beaucoup aimé ce livre-là, quelques mois après avoir lu et beaucoup apprécié le roman Elias et Justine. C’est vraiment très l’fun de recevoir ces commentaires-là.
SAMUEL LAROCHELLE : C’est le bon mot : ça amplifie l’expérience. La salle est plus grande, elle est pleine à craquer. Quatre cent cinquante personnes avec beaucoup d’énergie, qui rient fort, qui sont émues en même temps. Non seulement on a la capacité d’accueillir plus de gens à l’Usine C, mais, après le spectacle, on libère la scène et toute la foule est invitée sur la scène pour danser aux rythmes pop d’un DJ. C’est donc un spectacle, puis un party ! C’est vraiment vraiment apprécié. On voit aussi comment la foule est diversifiée : la moitié queer, la moitié hétéro, mais aussi parmi les queers une grande variété de générations. Il y a plein de mini groupes dans nos communautés, mais là on les voit réunis dans un même endroit. C’est très l’fun à voir aller !
Dans les artistes [pour l’édition du 4 octobre] il y aura : la comédienne Debbie Lynch-White, la scénariste d’humour et coanimatrice du balado Pas peu fières Florence Nadeau, l’humoriste et comédienne Erika Suarez — qu’on a vue dans Big Brother Célébrités et dans Après le
Samuel Larochelle
déluge —, les mots de Fabrice Nguena : des extraits de son livre AfroQueer, mais qui vont être livrés sur scène par l’interprète Vlad Alexis, et Emdé Dussault, qui travaille à la direction de la Coalition des familles LGBT+. Je serai le sixième artiste, en plus d’animer, et le DJ sera Plastik Patrick.
SAMUEL LAROCHELLE : Il y a une série de fiction qui va être lancée en décembre sur les ondes de Télé-Québec. Ça s’appelle La dernière communion. C’est réalisé et écrit par Eli Jean Tahchi et il y a parmi les acteurs Guy Jodoin, Fayolle Jean, Jean-Pierre Bergeron, Louise Portal On suit trois frères religieux qui sont obligés de quitter leur institution quand elle ferme et qui arrivent dans le vrai monde et qui doivent, à un âge très avancé, se réinventer, se trouver un emploi. Il y aura un début — pour l’un des trois — sur les applications de rencontre homosexuelle et c’est Guy Jodoin qui fait ce personnage : ces passages-là sont absolument fabuleux !
Les créateurs ont décidé de faire un balado en lien avec la série de fiction. Le balado s’intéresse à six personnes qui, très tard dans leur vie, ont fait un 180 degrés, un grand virage, tout comme les personnages de la série. On raconte l’histoire de vraies personnes, en compagnie, à chaque épisode, d’un ou d’une interprète de la série de fiction. Ce sera lancé en même temps que la série de fiction en début décembre.
Il y a entre autres un homosexuel qui a été en couple pendant 50 ans avec son amoureux. L’amoureux est décédé et il a plongé dans une nouvelle étape dans sa vie amoureuse après cette très longue relation. On a aussi une personne qui a fait sa transition de genre très tard dans sa vie.
SAMUEL LAROCHELLE : C’est peut-être parce que c’était ma première, mais le texte dans lequel je racontais que, en société, on parle souvent du moment où on comprend qu’on est queer, du moment qu’on l’accepte pour soi-même et ensuite de l’étape où on l’assume face au reste du monde. J’avais fait une chronique sur une étape dont on ne parle presque jamais : celle de quand on est content d’être différent et d’être queer et de ne pas appartenir à la majorité. Je pense que ce texte-là avait résonné très fort.
[Il y a aussi] la chronique dans laquelle je raconte que mon père appartient à des catégories qui auraient pu faire de lui quelqu’un qui a des préjugés, mais que ça n’a jamais été le cas — même tout le contraire. C’est d’ailleurs un texte que je lis souvent quand je vais dans une nouvelle ville avec le Cabaret Accents Queers.
Je me rappelle aussi qu’un texte sur le malaise intracommunauté queer envers les personnes plus féminines avait été lu jusque dans l’Europe francophone et avait eu des statistiques de lecture impressionnantes. 6
PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com
INFOS | https://www.samuellarochelle.ca La 8e édition d'Accents Queers aura lieu à l'Usine C Le plus petit sauveur du monde 2, de Samuel Larochelle, XYZ, 2024, 96 pages.
Le roman du trauma de Kev Lambert
Un an après avoir remporté le prestigieux prix Médicis, Kev Lambert publie Lessentiersdeneige, un roman où on explore les traumas d’un enfant dans un milieu scolaire et familial teinté de racisme, d’homophobie, de sexisme, de grossophobie et de masculinité toxique. On vous avertit : après avoir lu ce livre, vous aurez bien du mal à ignorer les — profondes — failles de la société québécoise.
KEV LAMBERT : Quand mon roman (Que notre joie demeure) est sorti en France, il y a eu une polémique sur la lecture sensible. Beaucoup de gens s’intéressaient au livre parce qu’ils voulaient me coincer ou nourrir la polémique. En France, la virulence du débat public est très différente de ce qu’on voit ici. Il y a des gens réellement mal intentionnés. Des journalistes veulent te faire dire la phrase de trop ou te faire insulter ton adversaire. C’était déstabilisant. Quand le prix est arrivé, c’est venu répondre à toutes ces polémiques. Comme si le prix disait que c’est le texte qui était intéressant.
Tu publies un livre en signant pour la première fois Kev Lambert. Explique-nous ce choix. Je fais une transition vers quelque chose de plus neutre et de plus ambigu. Je ne m’identifie pas comme homme ni comme femme, et je ne sens pas le besoin de mettre une étiquette sur ce que je vis. C’est une transition vers la différence, le plus d’une chose et le flou, mais je n’avais pas envie de changer de prénom. Le genre d’un prénom, c’est un peu arbitraire de toute manière, mais je sais que socialement c’est connoté ainsi. Comme mon prénom au quotidien est plus Kev que Kevin, j’ai pensé que je pourrais prendre ce nom-là aussi pour la vie publique. Je trouve ça plus neutre.
KEV LAMBERT : Mon imaginaire d’écriture est beaucoup lié à mon enfance. Ce territoire est
toujours le théâtre de mes mouvements intérieurs, même si je n’y vis plus à temps plein. Je trouve ça intéressant d’explorer un lieu en abordant plusieurs facettes, personnages et époques, un peu comme le fait Stephen King, dont presque tous les livres se passent dans le Maine.
Retournerais-tuvivreauSaguenay?
KEV LAMBERT : Aujourd’hui, les blessures que j’avais en lien avec ma région appartiennent au passé. Ce serait possible de retourner y vivre, mais en ce moment, je ne le fais pas pour des raisons de travail. Montréal est l’endroit où je travaille le plus, mais je ne suis pas toujours ici. J’ai un appartement à Montréal avec une coloc et je vis en Mauricie avec mon chum dans un chalet sans électricité.
KEV LAMBERT : En littérature, on approche souvent le trauma à partir de fragments. Par définition, il y a quelque chose qui nous échappe, des trous dans l’expérience et dans le sens. En psychothérapie, le travail par rapport au trauma est d’arriver à l’inscrire dans une histoire. Je me suis donc donné le défi de créer une forme où le trauma se réinscrirait dans une narration. Ce n’est pas une narration classique, car le trauma implique une part d’incompréhension. Je voulais montrer les conséquences indirectes du trauma chez Zoey et sa cousine Émie-Anne, leurs réactions, comment leurs personnalités sont construites et comment ils portent des masques qui ont été forgés par leurs réflexes de protection.
KEV LAMBERT : Oui. Ce n’est pas un roman autobiographique, mais j’avais envie de restituer l’environnement dans lequel j’ai grandi, parce qu’il était violent. Il reposait sur la hiérarchie, les moqueries pour rabaisser les autres et se remonter soi-même. C’était vraiment difficile de grandir dans un monde où il y a toujours des gens qui peuvent être rejetés pour des
Kev Lambert
raisons incompréhensibles. Dans le roman, je montre que l’école est un monde fait d’agressions et de méchancetés. Zoey se sent surveillé par plein d’yeux qui veulent le coincer et attraper ses défauts. On vit encore dans un univers qui est sans cesse dans une forme de jugement face à la pluralité des expériences humaines.
KEV LAMBERT : La créativité de la langue du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le roman est inspiré de ma famille, même si les personnages ne sont pas mes vrais oncles et tantes ; certains leur ressemblent. Je ressens beaucoup d’ambivalence face à cette famille.
Je n’y avais pas ma place, on me renvoyait toujours à ma différence et on me rejetait, mais en même temps, je les trouvais fascinants. Ils étaient très drôles. Leur langue était créative. Je voulais rendre hommage à cette atmosphère des rencontres familiales qui sont aussi belles que laides.
KEV LAMBERT : Oui, ils construisent cet univers pour résister au monde des adultes, qui ne s’intéressent pas à eux. Les adultes n’ont pas essayé de comprendre ce qu’ils vivaient. En même temps, il y a un plaisir dans la peur qu’ils ressentent. Ça rejoint l’aspect mystérieux et obsessionnel du trauma qu’on cherche à comprendre et à approcher.
Tuillustresunefamilledanslaquelleonnes’intéressepasauxautresetoùilnefautpas poser de questions qui pourraient raviver des émotions enfouies. À quel point souffrons-nousd’incommunicabilité?
KEV LAMBERT : C’est très fort dans les familles où j’ai grandi. Poser des questions, ça fait simple. C’est comme si on voulait mettre notre nez dans des affaires qui ne nous regardent pas. C’est très culturel.
Mon père et mes oncles ont été élevés comme ça. Probablement que mes grands-parents aussi. J’ai grandi avec eux toute ma vie, mais on ne se connaît pas profondément. Les gens n’osent pas me poser des questions sur ce que je fais. Cette distance entre nous semble si grande qu’elle crée un désintérêt ou une difficulté à s’intéresser.
C’est malheureux. Quand je rencontre des gens, j’essaie de poser des questions et de m’intéresser, parce que ça me fait souffrir cet aspect-là des relations. J’ai souvent senti que je n’intéressais pas les gens autour de moi en grandissant. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Kev LAMBERT, Les sentiers de neige, ÉDITIONS HELIOTROPE, 2024 https://www.editionsheliotrope.com/livres/les-sentiers-de-neige/
ONZE JEUNES ORGANISTES EXTRAORDINAIRES DU MONDE ENTIER AU CIOC
Ces 11 jeunes organistes de 7 pays du monde se réunissent pour participer au Concours international d'orgue du Canada 2024, qui aura lieu du 17 au 27 octobre 2024 et coïncide avec le festival d'orgue annuel !
L'orgue à tuyaux est souvent injustement caractérisé comme ennuyeux et poussiéreux, mais ce mois d'octobre, découvrez les couleurs et les possibilités sonores du roi des instruments. Vous serez surpris par la variété, le talent et la passion que vous y trouverez et pourrez tomber amoureux de la majesté de l'orgue à tuyaux en assistant à l'épreuve finale à la Maison symphonique, où l’on pourra entendre les quatre finalistes. Apprenez à connaître les organistes en assistant aux demi-finales dans certaines des plus belles églises de Montréal.
Ne manquez pas Vox Colossus, qui met en vedette le Growlers Choir (une chorale de heavy metal), un orgue à tuyaux, un chœur classique et des percussions dans une nouvelle composition de Pierre-Luc Senécal. Pour découvrir de nouvelles compositions passionnantes, voyez Ascendo, le 19 octobre. Kevin Bowyer y jouera de la musique de compositeurs vivants et contemporains, dont le compositeur québécois Claude Vivier , et la première nordaméricaine de Splice de Nancy Johnstone. Vous adorerez Duo Majoya, qui mélange orgue et piano, et met en vedette des compositeurs canadiens.
Assistez à un atelier de maître ou à l’un des 25 autres événements dont le point culminant est le spectacle d'Olivier Latry à la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec pour marquer le 350e anniversaire du diocèse de Québec.
En parallèle de la Compétition de 2024 se déroule le Grand Festival d’orgue, un festival d’un mois rempli d’une programmation exceptionnelle qui présente l’orgue comme vous ne l’avez jamais entendu, avec une collection d’événements pour tous les intérêts. Plus d’une douzaine d’activités sont prévues dans divers lieux, incluant des concerts donnés par les célèbres organistes Olivier Latry, Bernard Foccroulle et Isabelle Demers, entre autres; des ateliers éducatifs, des visites guidées et des cours de maître; et le Concert gala mettant en vedette les trois lauréats du CIOC. 6
CHANTAL CYR redaction@fugues.com
INFOS | Concours international d’orgue du Canada, du 17 au 27 octobre 2024 https://ciocm.org
Fin de soirée au Straight Park avec Gabriel Cholette
Lorsque Gabriel Cholette apprend que les queers et les trans envahissent le skatepark du Mile End, tard les jeudis soir, il découvre une bulle qui flotte dans une mer hétéronormée. Il consomme des drogues qui le font basculer. Et il fait des rencontres qui ravivent des souvenirs amoureux et familiaux parsemés de violence. Trois ans après Les carnets de l’ underground , l’écrivain vous invite au StraightPark (Éditions Tryptique).
GABRIEL CHOLETTE : Chaque fois que je commence un projet, j’ai l’impression de devoir réapprendre à écrire complètement. Le livre m’a donc vraiment posé des défis. Heureusement, j’ai été accompagné par l’éditeur Nicholas Dawson qui m’a beaucoup aidé à peaufiner l’écriture. On a fait huit versions de travail. La phrase que tu cites, je la disais car pendant la pandémie, j’ai vécu beaucoup d’anxiété. Ça bloquait mon écriture parce que j’avais trop de jugement critique. Quand je me permettais d’aller au fond de moi, c’est là que les choses émergeaient.
GABRIEL CHOLETTE : Ma première visite a déclenché une étincelle en moi. J’ai perçu quelque chose de très familier pour la communauté LGBTQ+ : le sentiment d’avoir toujours à dépasser les frontières. À ce moment-là, j’ai remarqué dans ma vie une scission entre le jour et la nuit. La façon dont je me présentais au travail et les discussions que j’avais étaient complètement différentes de la nuit. Pour moi, c’était une frontière. Quand j’ai découvert ce qui se passait au skatepark, je considérais que ça en disait plus que ce que c’est : ce regroupement en temps pandémique dans un milieu sportif masculin témoigne d’un manque d’espace pour les personnes trans et queers et d’un besoin de transgresser.
GABRIEL CHOLETTE : J’ai longtemps été un garçon qui a eu peur des représailles et j’ai été happé par un sentiment d’imposture dès qu’on m’a dit qu’on irait au skatepark. Ça évoquait chez moi des souvenirs de l’adolescence, comme les skateux qui fumaient des joints en sortant de l’école. Mais ça m’excitait aussi. Le skateux est un symbole de la sexualité. C’est le gars sexy qui me faisait peur et qui m’attirait en même temps. Cela dit, les personnes trans sur place ont été des modèles positifs pour moi avec leur bravoure. Elles me montraient que je pouvais confronter ma peur.
GABRIEL CHOLETTE : Avec la drogue, j’essayais de faire taire cette petite voix de jugement. J’ai été attiré par la drogue comme une mouche l’est par la lumière. Au début, ça teintait
mes soirées d’un sentiment de grâce. Ça me permettait de sortir de moi-même et de découvrir mes plaisirs à l’extérieur des jugements hétéronormatifs. Puis, assez vite, je me suis rendu compte que j’utilisais les drogues pour contrer mon malaise social. Cette gêne vient de quand j’étais enfant et que mon père me criait après : ça voulait dire qu’il y aurait une punition si je sortais du cadre.
GABRIEL CHOLETTE : Quand on a un père colérique, ça crée des enfants très empathiques avec beaucoup d’écoute. Ça attire vers nous des gens qui ont besoin de notre oreille, qui ont souvent des traumas personnels à régler et qui reconnaissent en nous une forme d’écoute très profonde. Ce sont des gens qui ont généralement un grand vide à combler et qui peuvent être explosifs. Je pense que j’ai daté des figures ressemblant à mon père plusieurs fois durant la vingtaine. Maintenant, je suis dans le pattern inverse : je date des gars anxieux. Je suis encore dans la dichotomie.
GABRIEL CHOLETTE : On peut maintenir ça jusqu’à 28-29 ans, sans vouloir être âgiste. Je l’observe chez beaucoup de mes amis. Ce livre, je l’ai écrit sur mon expérience personnelle, mais si j’ai eu envie de le faire, c’est aussi parce que je sens une grande tristesse autour de moi et beaucoup de problèmes de dépression chez les hommes gais. On vit avec énormément de pression. On oublie parfois que, même si on est des garçons, on a aussi un côté féminin très fort qui demande à s’assumer. Vers la fin de la vingtaine, il y a quelque chose qui ne se peut plus. Et c’est quand ça craque que la lumière passe au travers. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Cholette, Gabriel, Le straight park, Éditions Triptyque, Queer, 2024, 126 p.
Gabriel Cholette
Carl et Isaac deviennent papas de Clea et Stella et publient Tellement Yummy
Carl Arsenault a bossé comme sommelier pour la Délégation du Québec à Paris, en plus d’être finaliste à l’émission Le meilleur pâtissier en France. Avec son mari Isaac Hub, qui a travaillé comme mannequin avec Karl Largerfield, ils ont lancé les chaînes YouTube CarliscookingetHuby, qui ont plus de 2 millions d’abonné.e.s. Au cours de la dernière année, ils sont devenus papas des petites Clea et Stella, tout en veillant à la création d’un livre de recettes méditerranéennes, asiatiques, allemandes et mexicaines, TellementYummy.
CARL : Dès l’âge de 8 ans, ma mère, qui était un cordon bleu, cuisinait les recettes salées et je m’occupais des desserts. On était toujours ensemble en cuisine. C’étaient des moments privilégiés.
ISAAC : Mes parents m’ont toujours laissé beaucoup de liberté. Quand j’ai voulu apprendre, on me donnait carte blanche. Parfois c’était bon, parfois c’était mauvais, mais j’ai appris.
Carl,peux-tunousrésumertoncheminementencuisine?
CARL : Mon idée première était de devenir cuisinier et pâtissier. Assez jeune, je travaillais déjà en restauration et mes collègues ont constaté que j’aimais trop parler avec les gens pour travailler dans une cuisine. C’est pour ça que j’ai étudié en service de la restauration et en sommellerie. En 2015, j’ai pu participer à l’émission Le meilleur pâtissier, car je n’avais jamais suivi de formation dans le domaine.
ISAAC : Il se préparait pour les tournages durant notre déménagement. On n’avait pas encore notre cuisine, alors on a fait ce qu’on pouvait avec nos moyens. On a beaucoup misé sur la créativité, parce que Carl maîtrisait déjà le goût et l’exécution.
Isaac,pourquoias-tuétudiéendroit?
ISAAC : La justice m’a toujours attiré. Comme j’étais un garçon homosexuel dans une petite ville, il fallait que je me défende. Je m’intéressais à tout ce qui est juste ou non. Mais j’ai quitté le milieu quand j’ai commencé à travailler pour un avocat, durant mes études, et qu’on a dû défendre un mec qui avait violé sa belle-fille. Pour moi, c’était trop. J’ai mis fin à mes études. J’ai déménagé à Paris et commencé le mannequinat à plein temps.
Commentvousêtes-vousrencontrés?
ISAAC : Lors de mon 30e anniversaire, en 2010, il y avait une fête avec comme thématique la mythologie grecque. Tous mes invité.e.s étaient déguisé.e.s. Vers minuit, un ami m’a appelé pour me dire que Carl viendrait avec une amie. Ils n’étaient pas déguisé.e.s en fonction du thème. Il faut préciser qu’à l’époque, même si ça ne fonctionnait plus avec mon ex, on restait ensemble pour ne pas ruiner la soirée. Trois jours plus tard, on a annoncé notre séparation.
CARL : Le jour de son anniversaire, j’avais bien sûr remarqué qu’il était le plus beau. Trois jours après, j’ai vu qu’il se séparait et je lui ai écrit pour lui proposer de prendre un verre de champagne ensemble. Il a répondu qu’il n’avait pas la tête à ça. Plus tard, il est parti à New York. Il est revenu à Paris et quand je l’ai appris, je l’ai réinvité. On s’est revus et ensuite, on s’est vus tous les jours.
Pourquoiavez-vousdéménagéàMontréal?
CARL : En 2015, j’avais été recruté pour travailler en tant que directeur pour un gros projet en France. Après quelques mois, Isaac m’a fait réaliser que mes horaires étaient décadents. On ne se voyait plus. J’étais en train de dépérir. Il m’a proposé d’aller vivre au Québec pour travailler en restauration avec des horaires allégés. Moi, je pensais passer ma vie en France. J’y vivais depuis 2008. J’avais obtenu ma nationalité française. J’adorais vivre à Paris. Mais quand j’ai pesé le pour et le contre, j’ai compris que ce serait une belle opportunité. Juste avant de repartir vivre au Québec, on s’est mariés en France, en janvier 2015.
Votre nouvelle vie au Québec a-t-elle ouvert la porte à la création de la chaîne Carl iscooking?
ISAAC : Absolument ! J’adorais déjà faire du montage vidéo. On avait fait quelques tests de vidéos de cuisine dans notre appartement à Paris et ça avait fonctionné. Avant d’inscrire Carl au Meilleur pâtissier, j’avais proposé de tourner un cooking show.
CARL : Isaac a eu l’idée de la chaîne. Je suis allé au Meilleur pâtissier. À notre retour au Québec, on s’est mis à travailler de façon assidue sur la chaîne. On faisait trois vidéos par semaine. Comme une émission de cuisine. Au moment où on a franchi le million d’abonné.e.s, on était très contents, mais les chiffres ne résonnaient pas tant en nous. On voulait surtout construire une bonne communauté.
En2017,IsaacalancélachaîneHuby.Dansquelobjectif?
CARL : Les gens de ma chaîne nous demandaient pourquoi Isaac ne faisait pas des vidéos. On avait déjà les bons repères pour fonctionner sur YouTube. Isaac a suggéré de faire des vidéos amusantes : comme de passer une journée entière à manger des aliments de la même couleur. Ça a cartonné !
ISAAC : En France, des gens étaient vexés que je fasse ça. Ils ne comprenaient pas que mes vidéos soient aussi populaires. C’était de la légèreté et ça plaisait aux gens.
CARL : À partir de ce moment-là, ma chaîne est passée d’un format cooking show à des vidéos dans notre vraie vie. Ça a eu un super bel impact. C’est à ce moment que j’ai délaissé la restauration. Isaac a continué de faire du mannequinat en parallèle.
CARL : L’un de nos objectifs en revenant au Québec, c’était de fonder notre famille. En France, la gestation pour autrui n’est pas autorisée comme ici. On a pris le temps de ramasser l’argent pour faire ce projet. En 2021, on a commencé nos recherches. On voulait une donneuse d’ovules pour que les enfants aient la même mère génétique et que nos enfants aient respectivement l’ADN de chacun un parent.
On a d’abord trouvé une donneuse d’ovules. Quand les embryons ont été faits, il a fallu trouver les mères porteuses, car au Québec, on ne peut pas faire d’im plantation d’embryons mul tiples chez une même personne. C’est mieux comme ça pour les femmes. Après un moment, on avait trouvé une femme avec une agence. On a commencé le processus. En parallèle, la maman d’une de nos abonné.e.s nous a contactés, après qu’Isaac ait fait une vidéo expliquant nos projets en cours, en mentionnant au passage qu’on cherchait une femme porteuse.
La dame avait toujours rêvé d’être mère porteuse pour un couple qu’elle connaissait. Même si on ne se connaît pas dans la vie, elle avait l’impression de nous connaître via nos vidéos. Comme si on était ses amis. On a organisé une rencontre sur Zoom. Ça a vraiment cliqué. Nos quatre premiers transferts d’embryons n’ont pas fonctionné. On a trouvé une deuxième mère porteuse via l’agence. Et puis, nos deux derniers embryons ont fonctionné à deux mois d’intervalle.
CARL : Eh oui ! La maison d’édition nous avait souvent contactés pour créer un livre de recettes, mais on manquait toujours de temps. Un jour, Isaac a suggéré de rassembler nos incontournables du quotidien. On leur a annoncé qu’on voulait écrire le livre, mais qu’on avait deux enfants dans les fourneaux. Pendant l’été, on a fait un sprint de rédaction pour ne pas avoir à faire ça pendant les grossesses et les accouchements. On a remis le manuscrit. On a délégué les photos pour la première fois et le voici ! 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Tellement Yummy ! de Carl Arsenault et Isaac Hub, Les Éditions de l'Homme, 2024, 192 pages
AKOUSMA 2024
Le Festival international des musiques numériques immersives AKOUSMA est de retour en octobre pour présenter sa 20e édition! Le festival installe une fois de plus son imposant orchestre de haut-parleurs à l’Usine C pour faire résonner l’avant-garde des arts sonores.
Les musiques acousmatiques sont présentées dans la pénombre, pendant que le compositeur / la compositrice, au centre de la salle, spatialise le son en direct sur les haut-parleurs placés tout autour du public (il y en a jusque sous la scène!). Des performances en direct seront également présentées, dont l’une met en scène un gramophone diffusant des enregistrements d’oiseaux réalisés dans les années 1930.
Avec une programmation qui mêle les artistes les plus expérimenté-e-s à ceux et celles de la relève, le festival propose trois soirs de création sonore tous azimuts avec 6 artistes en prestation chaque fois.
Invités internationaux / invitées internationales
Atte Elias Kantonen (fi), Felisha Ledesma (se), Manja Ristic (hr), Horacio Vaggione (ar/fr), Pierce Warnecke (us/fr) et Byron Westbrook (us).
Et toujours une vitrine de premier plan pour les musiques d’ici Olivier Alary, Marie Anne, Ludwig Berger, Ana Dall’Ara-Majek, Frédéric Janelle, Monique Jean, Vivian Li, Mikael Meunier-Bisson (JTTP 2024), Julien Racine, Florence-Delphine Roux, Estelle Schorpp et Shane Turner.
Une fois de plus, AKOUSMA nous offre l’occasion de découvrir les saveurs qui inspireront les musiques de demain, et les artistes qui s’en inspirent aujourd’hui. 6
LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
INFOS | Les 16, 17 et 18 octobre 2024 | 20h00 À l’Usine C (1345, Ave Lalonde – métro Beaudry)
Billetterie Usine C : 514.521.4493 • guichet@usine-c.com
https:/www.akousma.ca
ÉCLOSION, CRÉATIONS ÉMERGENTES EN MÉTIERS D'ART
Cet automne, plongez dans un univers créatif fascinant et découvrez les talents de demain lors de la première édition d’ÉCLOSION! Cette exposition unique vous invite à la Galerie Art Mûr, du 19 octobre au 2 novembre 2024, pour un voyage au cœur des métiers d’art contemporains. Venez explorer des œuvres audacieuses et inédites créées par une nouvelle génération d’artisan•es, diplômé•es des écoles-ateliers de Montréal.
L'essor des talents émergents À travers une sélection rigoureuse effectuée par un jury pluridisciplinaire, l'exposition ÉCLOSION rassemble des diplômé•es talentueux•euses issu•es de formations spécialisées telles que la céramique, la joaillerie, l’ébénisterie d’art, et plus encore. Ces créateur•trices explorent de nouvelles techniques tout en valorisant les traditions artisanales, offrant ainsi une vision audacieuse et contemporaine de leurs disciplines respectives.
ÉCLOSION se distingue par sa volonté de mettre en avant des créateurs et créatrices en début de carrière, offrant ainsi une opportunité rare de découvrir des pièces uniques réalisées par des diplômé•es des écoles spécialisées en métiers d’art. L'exposition donne également une occasion aux participant•es de présenter leurs œuvres dans un cadre professionnel et de partager leur vision du métier avec le public.
Invitation à l’exploration
Du 19 octobre au 2 novembre 2024, la Galerie Art Mûr accueillera donc une sélection d’œuvres soigneusement choisies pour leur originalité et leur maîtrise technique. Ouvert à toutes et tous, cet événement gratuit sera un lieu d’échange où les visiteurs pourront s’immerger dans des univers artistiques variés.
Chaque œuvre exposée reflète le savoir-faire, l’expérimentation et la passion des artisan•es pour leur matériau de prédilection. Ne manquez pas cette occasion exceptionnelle de découvrir les artisan•es de demain et d’admirer leurs créations originales dans un univers inspirant!
Voici les 17 exposant•es, leur année de diplomation et leur spécialité :
Céramique : Paul Guidera, 2018 • Sophie Manessiez, 2021 • Marie Bourguignon, 2023
Construction textile : Agathe Dessaux, 2023 • Marielle Saucier, 2022
Lutherie : Shawn Conway, 2018
Une exposition des Écoles-ateliers de métiers d'art de Montréal : Atelier Textile, Centre de céramique Bonsecours, Centre des métiers du cuir de Montréal, Centre des textiles contemporains de Montréal, École d’ébénisterie d’art de Montréal, École de joaillerie de
Montréal, École-atelier Lutherie-Guitare Bruand, Espace VERRE; en collaboration avec l’Institut des métiers d’art - Cégep du Vieux Montréal, le Conseil des Métiers d’art du Québec et la Galerie CRÉA. 6
CHANTAL CYR redaction@fugues.com
INFOS | ÉCLOSION | Créations émergentes en métiers d'art, à la galerie Art Mûr de Montréal du 19 octobre au 2 novembre 2024.
https://www.metiersdart.ca • https://artmur.com
Quoi faire musique
Vibrez aux rythmes du monde !
La série Arts et monde est de retour à la Place des Arts ! Quatre expériences de scène vibrantes, inspirées de cultures et d’artistes internationaux. Un tour du monde sensoriel qui vous fera voyager de l’Argentine à l’Europe, en passant par les États-Unis et le Japon, et ce, sans sortir votre passeport. Voyez la scène s’enflammer grâce aux spectacles de danse de SocialTangoProject et de Step Afrika!. Vivez les tonalités du monde avec la musique gospel de The Kingdom Choir, ainsi qu’avec les rythmes des tambours traditionnels japonais de Kodo dans le spectacle Warabe.
Social Tango Project
Théâtre Maisonneuve, le 13 novembre 2024 Un retour attendu et célébré pour la compagnie de danse de Buenos Aires ! Une histoire d’amour aux racines argentines, racontée par différentes disciplines artistiques. Sur scène, dix danseurs, quatre musiciens et une chanteuse reproduisent avec précision les mélodies classiques du tango et sa sonorité empreinte de la culture latine. Un spectacle conçu par la chorégraphe Agustina Videla, offrant une expérience visuelle stimulante et singulière. En plus des mouvements parfaitement orchestrés, le public a également la chance de découvrir la richesse de cette danse à travers une série de photographies et un documentaire cinématographique. Que ce soit par sa musique, sa beauté ou sa dynamique humaine, le tango est un art qui fascine. Né dans les années 1880 à la frontière naturelle de l’Argentine et de l’Uruguay, il a depuis conquis le cœur des publics du monde entier. À travers ses créations, le Social Tango Project célèbre la richesse de cet art sous de multiples formes.
The Kingdom Choir
Salle Wilfrid-Pelletier, le 28 novembre 2024 Pour une nouvelle fois à Montréal, la cheffe d’orchestre primée Karen Gibson et The Kingdom Choir s’arrêtent à la Place des Arts. Avec eux, le retour d’un gospel raisonnant qui fait vibrer l’Angleterre depuis déjà 30 ans. Une ascension fulgurante les propulsant sur les scènes du monde entier, où ils ont entre autres performé aux côtés d’Elton John, de Barbara Streisand et des Spice Girls. Une voie pavée par leur mythique apparition lors du mariage du prince Harry et de Meghan Markle , mais surtout par une interprétation remarquée du succès « Stand by Me » lors de cette même cérémonie. Rien néanmoins pour déraciner ce chœur londonien, car c’est avec la même énergie contagieuse et la fougue qu’on leur connaît que les artistes présenteront un tout nouveau spectacle lors de leur passage dans la métropole. Une occasion de célébrer trois décennies de représentations, toutes — pour la plupart —
à guichet fermé ! Un mélange de gospel traditionnel et de musique contemporaine, un style qui se marie à merveille à des classiques de la chanson populaire. D’Aretha Franklin à Stevie Wonder, en passant par Beyonce et Lauryn Hill, ils livrent des reprises fracassantes d’artistes de renommée mondiale. Préparez-vous à une soirée où « la chorale chante avec son cœur, mais bouge également de manière charismatique des hanches aux épaules pour diffuser son message », comme le rapportent les journalistes de Go ! London.
Step Afrika ! Théâtre Maisonneuve, le 23 février 2025
Les rythmes entraînants de l’Afrique du Sud s’arrêtent à la Place des Arts pour une toute première fois. Une visite longuement espérée et attendue de Step Afrika ! et de son mythique step dancing. Mondialement reconnue pour ses danses percussives et son mélange de sonorités africaines, Step Afrika ! s’est produite dans pas moins de 60 pays depuis sa création en 1994. Comptant 18 artistes à temps plein, la troupe utilise la scène comme un moyen d’expression combinant chansons, récits et humours à des danses rythmées. Elle présente des spectacles participatifs au cœur desquels le public est invité à se lever de son siège pour laisser bouger son corps au rythme des percussions. Les représentations sont bien plus qu’un simple spectacle ; elles sont des expériences vibrantes et rassembleuses partout où elles s’arrêtent !
Kodo - Warabe
Salle Wilfrid-Pelletier, le 13 mars 2025 Une épopée qui vous fait voyager jusqu’au Japon en compagnie du collectif Kodo. La suite tant attendue de Tsuzumi s’arrêtera enfin à Montréal en 2025 ! Une prestation rythmée par des tambours, digne représentation du terme japonais Kodo, qui se traduit littéralement par « battement de cœur ». Cette nouvelle œuvre, nommée Warabe, se tourne maintenant vers un répertoire musical classique inspiré des histoires japonaises. Le numéro d’ouverture se veut d’ailleurs un clin d’œil à une forme d’art nommé Shishi, ou danse du cerf, dans la plus pure tradition de ce peuple. Un mélange simple des multiples expressions sonores du taiko et de ses vibrations, évoquant une vaste gamme d’émotions pour les publics. Des sons et des résonances uniques, qu’on dit pouvoir faire vibrer jusqu’à l’âme d’une personne. 6 CHANTAL CYR redaction@fugues.com
INFOS | La série Arts et monde à la Place des Arts : 4 spectacles présentés à différentes dates jusqu’en mars. FORFAITS DISPONIBLES : Profitez de 20 % de réduction sur vos billets à l’achat de 2 ou 3 spectacles, ou de 25 % pour l’entièreté de la programmation (4 spectacles). https://placedesarts.com/fr/theme/serie-arts-monde
Quoi faire musique
Loïc Lafrance - Adélaïde
Full musique
Pour célébrer la sortie de son album La peur est une fleur, Loïc Lafrance présente Adélaïde chanson phare de l’opus. La chanson aux mélodies accrocheuses transporte les auditeurs et auditrices dans une crise d’adolescence où règnent le questionnement identitaire et la désinvolture. Prenant principalement ses inspirations du rock des années 2000, Adélaïde rappelle la sonorité de groupes comme Cage the Elephant, The Strokes et Simple Plan, avec un penchant plus théâtral sur le plan de la performance vocale. Réalisé par Julien Mineau (Malajube), on y entend sans aucun doute des effluves du rock montréalais du tournant du millénaire. Loïc Lafrance est un.e auteur-compositeur-interprète sorti.e tout droit du Bas-Saint-Laurent.
Maintenant installé.e à Québec, l’artiste s’est lancé dans l’autoproduction en 2020, avec un album (Le monde des adultes) et un microalbum (THÉÂTRE/VIOLENCE), qui sont nés directement de sa chambre. Le microalbum juxtaposait ses parcours en art et en sociologie et iel y exprimait sa frustration d’un système où les marginaux n’ont pas les mêmes chances que les personnes qui se situent au centre du spectre de la normativité sociale. Le morceau raconte l’histoire d’Adélaïde qui emprunte différents chemins afin de trouver sa réelle identité dans une quête naïve d’absolu, expérience caractéristique de la transition de l’enfance à l’âge adulte.
Plusieurs œuvres de référence y sont mentionnées, joignant culture québécoise et recherche d’identité. La performance vocale lors des refrains rappelle l’urgence de vivre le plus vite possible, un sentiment qui est présent tout au long de l’album. La musique de Loïc Lafrance prend ses inspirations du rock des années 2000, avec une plume imagée et symbolique. Accompagnée d’un son brut alliant grunge et pop, sa performance est d’un théâtral sincère.
Le plus gai des morceaux de l’histoire s’offre une seconde vie pour son 40e anniversaire L’artiste Perfume Genius et le groupe The Knocks reprennent le classique Smalltown Boy de Bronski Beat et c’est beaucoup trop beau. Il y a 40 ans sortait The Age of Consent, le premier album du groupe britannique Bronski Beat. Parmi les pépites du groupe mythique
et tutélaire pour la communauté queer d’Angleterre et d’ailleurs, on retrouve le classique Smalltown Boy, qui s’offre aujourd’hui une seconde vie avec une reprise signée de Perfume Genius et The Knocks. Le titre électro-pop sorti en 1984 raconte l’exil d’un jeune garçon de campagne persécuté pour son homosexualité, qui s’émancipe pour vivre sa vie. À l’occasion de la sortie d’une réédition anniversaire de l’album, prévue pour le 18 octobre prochain, le morceau ressort donc sous une nouvelle mouture inédite, décrite par Jimmy Somerville, le chanteur de Bronski Beat, comme « un bel écho qui nous revient après avoir parcouru une longue distance mouvementée ». Quarante ans plus tard, personne ne peut nier l’importance de Smalltown Boy, que les plus jeunes générations connaissent peut-être surtout pour son utilisation (sous forme de remix signé Arnaud Rebotini ) dans le superbe film 120 battements par minute de Robin Campillo , qui raconte l’histoire de l’association Act Up-Paris.
SOPHIE – SOPHIE
La famille d’une des pionnières de la pop moderne, SOPHIE, doit sortir le 27 septembre un album posthume de titres inédits. Reason Why, un single inédit de l'artiste avant-pop, connue pour des morceaux tels que Faceshopping et It's Okay To Cry, est sorti plus tôt cette année. On y entend notamment Kim Petras et BC Kingdom.
Halsey - Ego
Avec un titre d’album comme The Great Impersonator, il est clair que Halsey est prête à élargir sa gamme. Ego, la dernière offre du nouvel album du chanteur, les voit adopter un son rock alternatif des années 90 pour les aider à régner sur leur propre psychisme. Une batterie puissante et des lignes de guitare fluides font avancer le nouveau morceau, alors que Halsey déclare qu'elle «devrait essayer de tuer mon ego/ Parce que si je ne le fais pas, mon ego pourrait me tuer». Peu importe qui tue qui, nous pouvons affirmer avec certitude que Halsey a définitivement atteint la cible avec chanson.6
CHANTAL CYR redaction@fugues.com
Quoi faire festival
À la découverte du meilleur des arts vivants et des écritures contemporaines
L’USINE C collabore cette année encore avec le Festival actoral à Marseille. Cette 6e biennale internationale est l’occasion de découvrir le meilleur des arts vivants et des écritures contemporaines dans une programmation avant-gardiste. Des créations d’artistes québécois.e.s et canadien.ne.s côtoieront les révélations récentes des scènes européennes, dont une place de choix accordée aux artistes français.e.s et belges, en vitrine cette année.
Pour cette édition 2024, l’USINE C accueillera plusieurs spectacles performatifs de danse et de théâtre, du 25 octobre au 2 novembre 2024.
Orlando et Mikael
Un des spectacles phares de cette programmation est Orlando et Mikael, mis en scène par le cinéaste et metteur en scène suédois Marcus Lindeen en collaboration avec la dramaturge française Marianne Ségol. Cette pièce poignante, qui sera présentée les 29 et 30 octobre, traite de sujets actuels, tels que la réassignation de genre et la quête d’identité. Orlando et Mikael donne la voix à deux personnes évoquant leurs opérations de réassignation de genre et questionnant leur choix irrévocable. Le metteur en scène nous entraîne dans les méandres de nos mondes intérieurs, dans l’aventure intime et souvent vertigineuse de personnes en quête d’elles-mêmes. Comment rendre compte des multiples identités qui nous composent ? C’est en 2022 que Marcus Lindeen, auteur, metteur en scène et réalisateur
suédois (Regretters, 2010) complète La Trilogie des identités au Festival d’Automne à Paris, composée des pièces Orlando et Mikael, Wild Minds et L'Aventure invisible. Ses performances ont été présentées à la Schaubühne à Berlin, au Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles, au Wiener Festwochen et pour la première fois à l’USINE C et à Montréal.
Formé au journalisme de radio et à la mise en scène, Marcus Lindeen élabore ses pièces à partir d’un minutieux travail de recherche et d’entretiens. Avec la collaboration artistique de la dramaturge Marianne Ségol et du compositeur Hans Appelqvist, il met en scène la parole de personnes aux destins hors du commun dans un dispositif scénique dépouillé, où le public, entourant les acteurs, paraît convié à une discussion intime. Une exploration fascinante de notre capacité de transformation.
actoral 2024
La biennale actoral à Montréal est le fruit de plusieurs années de partenariat et d’échange entre l’USINE C et le Festival actoral à Marseille, en complicité avec le directeur artistique Hubert Colas, et s’étend depuis 2018 jusqu’à Rouyn-Noranda avec la coopération de l’Écart dans le cadre de la Biennale d’arts performatifs, et à La Nouvelle Scène Gilles Desjardins à Ottawa avec la participation du Théâtre du Trillium. Avec une programmation pluridisciplinaire qui mêle le théâtre, la danse, la littérature, le cinéma, la performance et la musique, cet événement international propose des spectacles diversifiés soulignant la vitalité de la création contemporaine.
Dans un esprit de réciprocité, ce tremplin exceptionnel offre aux artistes d’ici de réelles opportunités de résidences de création et de diffusion internationale, et promet au public la découverte d’une multiplicité de formes scéniques émergentes et innovantes.
Outre Orlando et Mikael, on pourra donc y voir, les 25 et 26 octobre, Daina Ashbee (Canada) dont l’œuvre chorégraphique We learned a lot at our own funeral évoque une bataille avec soi, l’écho du corps, de sa force et de sa fragilité; Soa Ratsifandrihana (Belgique) présentera g r oo v e, son premier solo à titre de chorégraphe, inspiré de son héritage familial francomalgache où musique et danse sont intrinsèquement liés; et Samir Laghouati-Rashwan (France) mettra en question les lectures fétichisantes du corps minoritaire, notamment racisé, produites par le regard dominant dans sa performance On vous voit, transformant les espaces sociaux en décors et les paroles rapportées en dialogues formatés et déshumanisants.
Les 1er et 2 novembre, ce sera au tour de Camille Readman-Prud’homme (Québec) de nous émouvoir avec la lecture d’un texte poétique et sensible. Puis Benjamin Kahn (Belgique) nous présentera 3 solos, chorégraphiés pour et avec chacun·e de ses interprètes. Ce triptyque de Benjamin Kahn dresse le portrait empirique d’une génération en prise avec les urgences écologiques, politiques et sociales qui bouleversent le monde. Née de rencontres et d’échanges avec Cherish Menzo (Belgique), Sati Veyrunes (France) et Théo Aucremanne (France) cette trilogie devient un kaléidoscope d’émotions où chaque pièce a sa propre identité tout en faisant écho aux autres.
Un passeport au prix unique de 45 $ est déjà en vente et donne accès à toutes les performances d’une même soirée. 6
LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
INFOS | Actoral – Montréal, du 25 octobre au 2 novembre, à l’USINE C Billetterie sur https://usine-c.com
Quoi faire clubbing
Le Date Karaoké souffle ses 40 bougies
Le 19 septembre dernier, c’était fête au Club Date. Avec chanteurs et chanteuses, dont Sylvie Desgroseillers et ALex Nevsky, invités spéciaux et buffet, on s’est amusé ferme pour cet anniversaire digne de mention. C’était bombance et plaisirs ! Oui, le début des années 1980 ont été fastes et empreintes de vigueur alors que le Village se développait et que plusieurs bars et clubs se sont établis. À l’origine, le Date était un piano bar avec des chanteurs et chanteuses qui allaient percer dans le milieu du spectacle. Puis, le Karaoké a continué à réunir des gens amateurs de chansons, y compris plusieurs vedettes.
L’instant d’un soir d’ailleurs, l’ancien gérant de longue date et chanteur, Paul Mathieu (du resto Rebel-Complexe Sky ), y est venu faire un petit tour et un petit tour de chant, également. «C’est comme ça d’ailleurs qu’à commencé le Club Date, avec de la chanson, du piano, et Paul Mathieu, qui était le gérant de l’endroit a introduit le Karaoké un ou deux jours par semaine. Finalement, cela a attiré encore plus de clientèle et le bar s’est consacré au Karaoké de manière définitive. Par contre, le Date a toujours aussi su entraîner la visite d’artistes établis du milieu du spectacle, il y en a eu tellement que je ne pourrais pas en mentionner quelques-uns», dit Danny Jobin, le copropriétaire du Date avec son conjoint Vincent Bruneau. Encore dernièrement on a pu apercevoir d’ailleurs au club les Patsy Gallant, Gabrielle Destroismaisons, Marleen Ménard et plusieurs autres.
Tu veux chanter du Elvis Presley, du Céline Dion, du Michèle Richard, pourquoi pas, ou encore du Taylor Swift ? «Depuis toujours, le Club Date a été une place pour se regrouper, pour chanter, pour avoir du plaisir, pour rencontrer aussi, évoque Danny Jobin, qui est propriétaire du bar depuis 14 ans maintenant. Nous avons souvent des groupes de cinq à dix personnes, c’est une clientèle fidèle et stable qui connaît le personnel du club, il y a des gens qui sont devenus des amis. C’est ça qui fait toute la force du Date et qui lui a permis de durer aussi longtemps.»
Danny Jobin y a été barman plusieurs années à partir de 2005. Il avait acheté le bar parce que «Richard Bureau, le propriétaire de l’époque, était malade et ne pouvait plus réellement s’en occuper à plein temps». Richard Bureau est d’ailleurs décédé en 2016 des suite d’une longue maladie.
Depuis que Danny Jobin est aux commandes, il a effectué avec son équipe travaux par-dessus travaux pour rénover le club et l’embellir. «Nous avons toujours voulu le rendre au goût du jour, de l’améliorer constamment. Le système de Karaoké est flambant neuf, nous avons l’option de filmer les prestations avec des caméras, nous avons refait les assises des banquettes et la peinture est fraîche à plusieurs endroits du club. Vincent [Bruneau, le copropriétaire] reste toujours à l’affût de ce qu’il y a à faire et travaille autant que moi à améliorer à la fois le Date, le Stock Bar et le District [Vidéo Lounge]», poursuit-il. Danny Jobin et Vincent Bruneau sont aussi les copropriétaires de ces deux autres clubs du Village ainsi qu’avec George Pappas pour le bar de danseurs nus Stock qui a reçu un lifting salutaire de fond en comble.
Danny Jobin fait une pause dans l’entrevue et désire remercier les drag queens qui ont aidé le club à passer à travers la pandémie. «La drag Eva Peach Smith nous a fait découvrir ce que c’était que le ‘’sing along’’ et cela à contribué à maintenir le club», note-t-il.
L’avenir du club ne semble pas inquiéter Danny Jobin. Il ne sera plus là dans 40 ans dit-il en rigolant, mais il croit bien que la chanson restera dans le cœur des gens. «Le Karaoké va demeurer parce qu’il y a beaucoup de talents, des gens accomplissent leurs besoins de s’extérioriser et d’avoir du plaisir de chanter ici parce qu’ils ne peuvent pas aller dans de grandes salles. Et puis il y a la popularité du Date : toutes les téléréalités viennent y faire un tour à un certain moment pour une soirée ou un événement particulier. Nous avons accueilli les personnalités de La Voix, Big Brother, etc. C’est intéressant parce qu’ils y amènent leurs fans mais aussi la clientèle du bar qui désirent les voir, il y a une certaine proximité qui s’installent à travers le Karaoké.»
Si l’avenir du Date Karaoké n’inquiète pas Danny Jobin, c’est plutôt tout ce que le Village vit en ce moment qui le préoccupe. «Il faut que les gouvernements s’occupent réellement des problématiques que l’on voit dans le Village en ce moment. Il faut d’autres gouvernements plus alertes sur ces questions-là de toxicomanie, d’itinérance, de logements, etc. Il nous faut des gouvernements aussi plus à l’écoute de ce que vivent aussi les commerçants, il faut qu’on n’arrête de nous rabaisser. Personne ne vient nous voir lorsque nos terrasses sont brisées pour nous dire qu’on va nous aider. Personne ne nous demande notre avis. Oui, il faut mettre plus de ressources pour ces problématiques-là, mais il faut à la fois entendre les commerçants. Autrefois, le Village gai était réputé pour être sécuritaire, ce serait dommage de perdre le Village parce qu’on n’arrive pas à régler ces problèmes et que tout est concentré ici», fait-il remarquer.
Bref, à moins d’une catastrophe épouvantable qui frapperait la ville, l’avenir de cette petite entreprise qui compte quelque 37 employés est bien assurée et le personnel avenant et cool est aux petits oignons avec la clientèle de jour comme de soir.
«J’aimerais remercier la SDC [Société de développement commercial] du Village, en particulier Gabrielle Rondy [la directrice générale] et Gilles Paquette [le responsable des membres] pour leur collaboration à l’organisation de cette festivité, ils nous ont prêté
l’estrade pour le spectacle extérieur, mais aussi parce qu’ils sont toujours là pour aider les commerçants. Je leur parle au moins deux fois par semaine et je les remercie beaucoup pour leur coopération. Ça aussi ça aide lorsqu’on a un commerce dans le Village», de souligner le très sympathique Danny Jobin 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Le Date Karaoké 1218, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. Tél. : 514-521-1242 ou https://www.ledatekaraoke.com
Les nouveaux proprios de l’Aigle Noir souligneront les 10 ans du club Les Phœnix
Ouvert en 1992, le Bar l’Aigle noir est l’un des plus vieux établissements gais du Village à Montréal. Son logo présentant un grand aigle déployant ses ailes, identifie l’endroit depuis longtemps. Plus de 3 décennies après son ouverture, l’établissement a conservé l’ambiance qui est sa marque de commerce et qui a fait sa renommée, tout en évoluant avec son époque.
Bien que la clientèle de l’Aigle Noir a évolué au fil des ans, en raison de la bonne réputation de son ambiance, de sa musique « live » 7 jours sur 7, de son personnel agréable et bien foutu, de ses événements thématiques et spéciaux à l’occasion, et de sa terrasse extérieure tout l’été, les adeptes de cuir-fétiche constituent toujours une base solide.
Pour ceux qui l’ignoraient, Jocelyn Roy, qui en était propriétaire depuis 2011, a passé le flambeau, le 1er mars dernier, à un duo composé de Lucien Boisseau et Alexandre Corriveau. Ce ne sont pas les idées et la motivation qui font défaut chez les nouveaux proprios qui se soucient du service et de la satisfaction totale de la clientèle. C’est d’ailleurs là un des éléments moteurs de la longévité de l’Aigle noir. Nous nous sommes assis avec les sympathiques nouveaux proprios début septembre…
L'idée qui nous est venue en tête pour reprendre l'Aigle Noir, c'est que c'est une institution qui est très intéressante à garder en vie. L'ancien propriétaire était un peu à «bout de souffle». Nous avons décidé de reprendre le flambeau de l' Aigle Noir pour que la communauté ne perde pas cette icône du village.
Etdéjàvousavezapportéquelquespetitschangements… Oui, comme plusieurs ont vu déjà, nous avons changé le bar qui s'appelait le Bar Sportif. Nous avons transformé cet espace en un Bar Lounge. Et nous avons agrandi l’espace central, pour avoir plus d'espace pour se trémousser, sur de la bonne musique. Il y aura prochainement d'autres changements à venir, un peu plus tard. Ça sera une surprise. Il vous faudra découvrir à ce moment-là.
Vousplanifiezdesoulignerles10ansduclubLesPhoenixenoctobre,n’est-cepas? Cette soirée aura lieu le 12 octobre. C’est un cadeau de 10e anniversaire pour Les Phoenix. C’est un groupe fétiche cuir et latex, dont les membres se rassemblent à l'aigle Noir tous les 3° dimanches du mois depuis 10 ans, sur le bar mezzanine. Nous avons décidé, de leur offrir une soirée avec un spectacle, un buffet ainsi que d'autres surprises à venir. Tous sont bienvenus pour souligner cet anniversaire.6
ANDRÉA ROBERT LEZARK redaction@fugues.com
INFOS | https://www.facebook.com/Bar.Aigle.Noir 1315, rue Sainte-Catherine Est Montréal, QC, H2L 2H4 (514) 529-0040
L'Aigle Noir célèbre le 10e anniversaire de Phoenix Montréal
WEEKEND DE L’ACTION DE GRÂCE 12 octobre* 21h00-3h00 *EXCEPTIONNELLEMENT, OUVERT JUSQU'À 6H DU MATIN!
• Plusieurs prestations et activités se dérouleront dans différents espaces du bar et sur la scène
• Danseurs
• Bouchées servies
EN COLLABORATION AVEC
MICHEL GADOURY
Cinq décennies à ouvrir des bars pour la communauté
Michel Gadoury a fondé son tout premier bar gai en janvier 1976, le Studio 1, dans le centre-ville. Cela inaugurait toute une période de développement, d’ouverture de clubs ou encore d’achats de bâtiments. On compte sur les doigts des deux mains le nombre de clubs que Michel Gadoury a ouvert au fils des ans. Tout dernièrement, Michel Gadoury a cédé le bar Stud à son gérant de longue date Mario Goudreau. En passant, le Stud fêtera déjà ses 30 ans en 2025. C’est le dernier bar que Michel Gadoury laisse aller à un membre de son fidèle personnel. Cela boucle la boucle du milieu de la nuit des bars gais dans laquelle il a évolué durant 48 ans maintenant.
«J’ai décidé de céder le Stud à cause de la maladie, de confier Michel Gadoury. J’ai eu une embolie pulmonaire en janvier 2023 et j’ai beaucoup de difficulté encore à m’en remettre. Cela m’a fait beaucoup réfléchir. Je me suis dit qu’avant qu’il m’arrive quelque chose [d’encore plus grave], c’est mieux de passer le flambeau à mon gérant Mario. C’est un fidèle employé depuis plus ou moins 20 ans. Il a été doorman, puis il est passé à gérant et a acquis l’expérience. Je resterai durant deux ans en tant que ‘’mentor’’ afin de le guider et qu’il soit sur la bonne voie. Le Stud est une vraie institution qui a passé à travers la COVID, cela a été dur, mais on a réussi. Je n’ai pas d’inquiétude pour l’avenir.»
Mario Goudreau a évolué à divers postes dans le Village, en tant que doorman réputé au K.O.X./Katakombes, au Unity I et puis comme copropriétaire au Dépanneur du Village, entre autres. «Mario patauge depuis très longtemps lui aussi dans le milieu des bars du Village, je l’ai connu alors que j’étais actionnaire du Unity I à l’époque», se rappelle-t-il.
«Mario [Goudreau] prend possession d’un commerce qui va très bien, je suis très confiant qu’il va faire grandir le Stud encore pour plusieurs années à venir», dit Michel Gadoury qui a acquis au fils des ans les bâtisses abritant aujourd’hui le Stock Bar et le Unity ainsi que le Stud, bien entendu. Alors qu’à Montréal on essayait de se dépêtrer de la construction du Stade olympique et que celui soit prêt pour les Jeux de juillet de 1976, en janvier de cette année-là, Michel Gadoury ouvrait son tout 1er établissement dirigé vers la clientèle gaie, soit le Le Studio 1, à l’angle de Metcalfe et Sainte-Catherine Ouest. Puis tout un chapelet de clubs commence à prendre forme : le Réflexion (au coin de Drummond et Sainte-Catherine), le Sécurité Maximum (sur Saint-Hubert au coin de Sainte-Catherine), le tout premier club Unity (ou Unity I), l’Aigle Noir, le Cocktail, et enfin le Stud. Michel Gadoury participe ainsi, en même temps, à la transition entre l’ouest et l’est et l’établissement du Village de façon plus «permanente» vers dans ce qui était le quartier Saint-Jacques.
Ainsi, cinq décennies s’écoulent entre le Studio 1 et le tout dernier né qui est presque un établissement en soit qu’est l’espace l’Atrihom au Stud, une belle verrière éclairée et lumière naturelle et de la végétation à profusion. Presque un petit coin tropical au cœur du Stud. «L’Atrihom est un de mes plus nouveaux projets au Stud et dont je suis très fier. C’est un très beau lieu. Ce projet est tombé en plein milieu de la COVID, mais on s’en est sorti et je suis très content de voir cet endroit-là aujourd’hui», affirme Michel Gadoury. Il y a quelques temps, on avait aussi introduit une section «Le Resto» avec un menu offrant burgers, frites, hot dogs, sandwichs, etc. On peut donc joindre l’utile à l’agréable, soit regarder de beaux
hommes passer tout en dégustant un délicieux grilled cheese ! C’est encore Michel Gadoury qui avait eu l’idée de cet ajout en aménageant une cuisine et en engageant le personnel nécessaire à cette entreprise et relever le défi de créer un «restaurant» au sein du Stud.
Je me souviens de plusieurs qui lui disaient qu’un bar aussi situé au coin de Papineau et Sainte-Catherine ne fonctionnerait pas, qu’il fermerait quelques mois plus tard ! Michel Gadoury repoussait, en quelque sorte, les limites du «hot spot» du secteur en mettant sur pied un club à ce qui était, à cette époque-là, la «frontière» est du Village. Et dire que ce bar célèbrera ses 30 ans sous peu. Michel Gadoury aura décidément fait mentir tous ses détracteurs et oiseaux de malheur.
«Je veux remercier du fond du cœur la fidèle clientèle qui m’a appuyée et suivie depuis 48 ans, lance-t-il. Je ne sais pas comment vraiment les remercier. J’espère que cette clientèle va continuer d’appuyer Mario à présent ! Mais j’aimerais également offrir tous mes remerciements aux employés du Stud qui sont là depuis longtemps. Très peu d’entre eux nous ont quittés en raison de la pandémie, beaucoup nous ont prêté main-forte et nous ont permis ainsi de rester ouvert. Je les remercie chaleureusement.»
«Un de mes plus gros souhaits est que l’on puisse créer une maison de retraite pour les hommes gais, un peu comme les ‘’Résidences Soleil’’. C’est un de mes souhaits pour que les personnes âgées gaies puissent prendre leur retraite dans une certaine quiétude. C’est un grand besoin en ce moment et pour les années à venir. Il n’y a rien en ce sens encore, pourtant il faut subvenir aux nombreux besoins de ces gens-là. Comme vous voye z, j’ai encore des idées plein la tête», de souligner Michel Gadoury.
Est-ce à dire alors qu’il prend définitivement sa retraite et se la coule douce dans son chalet dans le Nord ? Non pas vraiment, du moins pas tout à fait. «La communauté gaie m’a fait vivre de bons moments et je vais continuer, dans la mesure du possible, d’épauler certains événements de la communauté», dit-il. Et il ne faut pas oublier, comme il l’a souligné plus haut, qu’il sera là encore durant deux ans pour donner un coup de main à Mario Goudreau au Stud. On souhaite bonne santé et bonne «pré-retraite» à Michel Gadoury ! 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Bar Stud, 1812, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. Tél. 514-598-8243 ou https://www.lestudmontreal.com
Michel Gadoury
Quoi faire clubbing
Entre porn stars et danseurs, le Campus bénéficie du meilleur des deux mondes
Bien sûr, il est reconnu pour son mirobolant concours Mr Campus — soit le danseur le plus sexy —, mais il faut dire que le Club Campus a toujours mis en scène certains hommes des plus alléchants que la métropole peut nous offrir. Ce n’est pas pour rien que ce bar de danseurs nus possède une telle longévité. Le Campus vient tout juste de franchir le cap des quatre décennies ! Le tout a été souligné, le 28 aout dernier, avec tapis rouge à l’extérieur. Si la pandémie avait frappé durement les clubs du Village, ici on a tout oublié, et la clientèle se presse pour voir les dizaines de danseurs les uns plus attirants que les autres. Il en faut pour tous les goûts, après tout !
Soirées thématiques, célébrations des diverses fêtes nationales (du Mexique, du Québec, etc.) ou encore compétitions multiples, tout est fait pour que la clientèle s’amuse et passe du bon temps. «Le Campus compte au moins une cinquantaine de danseurs en ce moment», dit Guillaume Patenaude, le propriétaire actuel du club. «Plusieurs danseurs font aussi de la porno, ils ont un ‘’following’’ étendu de fans, cela amène donc de la clientèle au bar, comme Malik par exemple qui est suivi par de nombreux fans et qui est l’un des plus populaires danseurs du club. Au moins une douzaine de ces gars sont à la fois des porn stars et des danseurs. C’est un très beau mélange.»
Œvrant dans le domaine des sites érotiques, Guillaume Patenaude peut ainsi jumeler les deux pour faire évoluer le Ca mpus et le rendre encore plus attrayant à la fois pour les danseurs que pour la clientèle.
«Ça va super bien en ce moment et la clientèle est là», confirme Guillaume Patenaude. «Le Campus est une institution dans le Village. Oui, il y a eu des ajustements, suite à la mixité avec les femmes qui peuvent entrer au Campus, mais depuis la fermeture du bar 281, les femmes n’avaient de place pour aller voir des danseurs nus. Je crois qu’il y a de plus en plus d’ouverture de part et d’autre. On sent une nouvelle ambiance, il y a une ‘’vibe’’ de party. On sent que les gens ont vraiment beaucoup de fun.»
Le club a gagné en popularité grâce donc à ce mixte «danseurs/acteurs pornos». La plateforme OnlyFans (OF) n’y est pas pour rien : «OnlyFans a amené une nouvelle vision de la danse et de la porno, on voit une plus grande ouverture d’esprit, une plus grande acceptation», affirme-t-il. «Les fans viennent voir leurs acteurs préférés sur la scène. On ne voyait pas ça avant. Je ne dis pas que la société au complet accepte mieux la porno et les danseurs nus, mais il y a un certain avancement une ouvertre certaine.»
Côté rénovation, le «Daddy’s Corner» a été revampé, entre autres, et le bar central est sur la liste des prochains travaux. «On a fait plein de changements dans le bar. Éventuellement, on fera quelque chose avec le 2e étage», annonce-t-il.
«De nouvelles choses s’en viennent bientôt, y compris des produits dérivés au cours des prochains mois. On est en train de préparer un calendrier sexy, une ligne de vêtements, des T-shirts, etc. Ça bouge, c’est excitant de voir tout ça», de lancer Guillaume Patenaude qui a repris le bar il y a deux ans, succèdant à Gary Blanchard qui en a été le propriétaire, avec son acolyte Luc Marchand, durant 22 ans.
Gary et Guillaume ont d’ailleurs le même parcours, ils proviennent de la campagne, ils ont dansé au Campus et sont devenus les propriétaires de ce club. Ce n’est pas pour rien que la passation entre Gary Blanchard et Guillaume Patenaude s’est faite dans une grande harmonie, en aout 2022, lors du 37e anniversaire du Campus.
Comme à peu près tous les autres commerçants, Guillaume Patenaude dénonce l’état actuel du Village et les problématiques vécues par les commerçants et les résidents. «Dommage que ce soit devenu ainsi avec autant de problèmes. Ça ne peut pas continuer. Il faut que les diverses autorités prennent en charge ces problématiques. J’ai investi dans le Village en achetant la bâtisse de mes bureaux, c’est un de mes buts que d’essayer d’améliorer le Village, à ma manière, mais il faut absolument régler les problématiques réécurrentes», souligne-t-il.
Sur une note plus joyeuse, il nous annonce que le Club Campus participera, le samedi 12 octobre, à la «Nocturne du Village». Le bar sera sera donc ouvert cette nuit-là jusqu’à 6h du matin pour célébrer le week-end de l’Action de grâce et la dernière fin de semaine de la piétonnisation. «C’est une belle initiative de la SDC [Société de développement commercial] du Village à laquelle on va participer. C’est le fun, plusieurs bars prendront part à cet événement-là ! Et il y aura aussi une autre Nuit Blanche le 31 décembre, donc le bar fermera à 6h aussi», d’annoncer en primeur le dynamique Guillaume Patenaude 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Le club Campus, 1111, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. https://campusmtl.com ou info@campusmtl.com
Une autre belle saison qui tire à sa fin… Venez profiter des beaux weekends colorés d’octobre!
Cette année encore, vous nous avez permis de vivre une saison fantastique! Un merci tout spécial à toute notre équipe pour votre implication tout au long de l’été. Et naturellement, un GROS MERCI à vous tous chers amis et campeurs pour votre fidèle complicité!
On se retrouve très bientôt!
MERCREDI 16 OCTOBRE
JEUDI 17 OCTOBRE
Miami Minx présente
LES FOLIES DRAGLESQUES
Invitée spéciale: Gin Minsky
JEUDI 31 OCTOBRE
Aizysse Baga présente FILLES DE PEUR
LIEUX LGBTQ+ DE RENCONTRES Quoi faire
BARS, CABARETS, CLUBS, TAVERNES ET PUBS
AIGLE NOIR
1315, rue Sainte-Catherine Est, Mtl.
T. 514-529-0040 / www.facebook.com/Bar.Aigle.Noir
Populaire bar pour hommes, ouvert à tous, où se côtoie une clientèle diversifiée de tous les genres et de tous les âges. C'est un lieu inclusif impliqué dans la communauté. Dans la Zone sport, on diffuse des événements sportifs. Table de billard.
Bar de quartier à la porte du Village, idéal pour prendre un verre et se retrouver entre ami·e·s.
Neighborhood bar at the door of the Village, ideal for havingadrinkandmeetingupwithfriends.
BAR LE COCKTAIL
1669, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-597-0814 / www.barlecocktail.com
Le Cocktail est certainement l'un des plus chics endroits du village ! Il vous offre des performances de drag queens et des soirées de karaoké enflammées. Du jeudi au dimanche : spectacles et soirées à thème sous la direction artistique de Michel Dorion.
Stylishcabaretwithavariedclientelewhereyoucanlet go and relax with friends while enjoying a drag queen show or karaoke. Thursday through Sunday : shows andthemeeveningsundertheartisticdirectionofMichel Dorion.
COMPLEXE SKY
1474, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-529-6969 / www.complexesky.ca
Le Complexe Sky avec ses trois étages et sa terrasse sur le toit dotée d’un jacuzzi est le plus grand complexe gai de la ville.
Sky Complex is the largest gay complex in the city and offersthreelevelsincludingaterraceontheroofwitha jacuzzi.
CABARET MADO
1115, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-525-7566 / www.mado.qc.ca
Cabaret populaire, Mado présente des spectacles de drags ou des événements spéciaux tous les jours. Mado Lamotte «reçoit« les vendredis et samedis soirs…
Mado's popular Cabaret features drag shows or special eventseveryday.MadoLamotte"receives"onFridayand Saturdayevenings...
CAMPUS
1111, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-526-3616 / www.campusmtl.com
Populaire bar où les danseurs nus, pour la plupart assez musclés ou découpés exhibent leur anatomie... pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ouvert tous les jours de 15h à 3h.
Popular bar where guys show their muscles, shizelled body...andtherest.Opendailyfrom3pmto3am.
DIAMANT ROUGE
1681, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.facebook.com/Diamant-Rouge
Diamant Rouge est un strip bar qui permet à sa clientèle d’apprécier visuellement l’esthétique des corps masculins. DianmantRougeisastripclubthatallowsitscustomers toappreciatetheaestheticsofmalebodies.
DISTRICT VIDEO LOUNGE
1365, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 438-387-3622 / www.districtvideolounge.com
Bar concept à l’ambiance relaxe avec clientèle de jeunes professionnels LGBTQ+. Écrans géants avec diffusion de vidéoclips et beaucoup plus.
VideobarattheheartoftheGayVillage.Relaxedatmosphere with mainly LGBTQ+ young professionals. Large screenswithmusicclips.
MINÉRAL
1641, rue Atateken, Mtl. www.barmineral.ca
Lieu festif à l’atmosphère confidentielle, le Minéral est un bar à vin de jour et une boîte de nuit de soir.
This festive place with a confidential atmosphere, the Mineralisawinebarbydayandnightclubbynight.
MOTEL MOTEL
1276, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.motelmotel.ca
Motel Motel est une adresse fluide. C’est une buvette de quartier, mais en franchissant la porte dans les toilettes on accède à un bar à l’arrière qui s’inspire du concept de bar clandestin.
1295, rue Atateken, Mtl. T. 514-303-4013 / www.taverne-normandie.ca
Le Normandie est l’un des plus anciens établissements gais dans le Village. Vous y retrouverez une clientèle des plus sympathiques pour vos 5 à 7 avec une sélection de bières et de scotchs d’une grande variété. Tous les soirs de la semaine, c’est le karaoké.
The Normandie is one of the oldest gay establishments intheVillage.Redecoratedrecently,itgathersafriendly clientele. It offers a variety of beers and scotches. Every nightit’skaraokenight!
L’ORAGE ESPACE LIBERTIN CLUB PRIVÉ
7700 12e Avenue, Mtl. www.orage.club
Avec son bar lounge, sa discothèque et ses deux étages à aires ouvertes, L’Orage Espace libertin Club privé est un endroit unique pour les amoureux d’érotisme, de sexualité basée sur le voyeurisme et l’exhibitionnisme! Soirée Diversité tous les jeudis.
With its lounge bar, its nightclub and its two open-plan floors,L’OrageEspacelibertinClubPrivéisauniqueplace forloversoferoticismandsexualitybasedonvoyeurism andexhibitionism!DiversityeveningeveryThursday.
PIANO BAR LE DATE
1218, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.ledatekaraoke.com
Piano bar relax avec soirées karaoké tous les jours. Neighbourhoodpianobarwithkaraokeeverynight.
LE RENARD
1272, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.bar-renard.com
Petit bar de quartier, très charmant à la déco design face à la station Beaudry.
Small, trendy and design neighborhood bar in front of Beaudrymetrostation.
STUD MONTRÉAL
1812, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-598-8243 / www.lestudmontreal.com
Bar à la clientèle variée où les hommes aiment les hommes et où les Bears se rencontrent aussi. Nombreux partys et soirées à thème tout au long de la semaine. Piste de danse. Il faut visiter «L’Atrihom», une verrière de 30 pieds de haut avec mur végétal, que ce soit pour une date, manger ou simplement pour prendre un verre. Diversecrowd,ameetingplaceforBears.Popularbarwith dancefloor.Severalpartysandthemednightsmonthly. The ‘’Atrihom’’ is a 30 feet high green house where you canalsoeat.
ROCKY
1673, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-7865 / www.facebook.com/tavernerocky
Bar de quartier avec une clientèle mature où l’on propose régulièrement des spectacles de chanteurs. Neighbourhoodbarwithamaturecrowd.Guestsingers regularly.
STOCK BAR
1171, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-842-1336 / www.stockbar.com
Le Stock Bar est un club de danseurs nus qui offre un cadre festif, respectueux et sécuritaire. Le lieu compte aussi un speakeasy plus cosy pour les danses… et un bar-terrasse ouvert sur la rue.
Stud Bar is a nude dance club that offers a festive, respectful and safe environment. More cosy in the speakeasy space ideal for private dances and also a sectionopenonthestreet.
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GROUPE HOM
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STÉRÉO BAR
858, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-658-2646 / www.stereobar.tickit.ca
Le bar du légendaire afterhour situé dans le Village est doté d’un excellent système de son. Clientèle mixte. DJs locaux et de renommée internationale de passage régulièrement.
Bar gai principalement fréquenté par des hommes. On y trouve une table de billard, une terrasse et des appareils de loterie vidéo. Les moments forts sont les weekends, de même que les 5 à 7.
Thisgaybarmostlyfrequentedbymen.Thereisapool table, patio and video lottery machines. The highlights aretheweekends,aswellastheHappyHour.
SAUNAS DE MONTRÉAL
La présence des saunas pour hommes à Montréal date depuis très longtemps. D’ailleurs, le Bain Colonial, ouvert il y 109 ans, est toujours en activité, faisant de lui le plus vieux — ou l’un des plus vieux — saunas pour hommes toujours en activité en Amérique. Depuis le début des années ’70, d’autres établissements ont ouvert leurs portes pour servir les hommes GBTQ en tant qu’espaces de détente et de bien-être contribuant à la vie socio-culturelle de la région métropolitaine, en offrant un espace inclusif de rencontres pour la communauté.
SAUNA CENTRE-VILLE
1465, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 524-3486 / www.saunacentreville.com
Le Centre-Ville est fréquenté par une clientèle de tous âges et de toutes catégories professionnelles. This sauna attracts a varied clientele from all ages and professionalbackgrounds.
BAIN COLONIAL
3963, ave Coloniale, Mtl. T. 514 285-0132 / www.baincolonial.com
Fréquenté par une clientèle majoritairement gaie. Sur trois étages, le Colonial vous permet la détente et, qui sait, de belles rencontres. Le Colonial vous offre 3 saunas, bain tourbillon, salle de vidéo-tv, salle d'exercices, service de massage, 2 terrasses ainsi qu’un stationnement.
Attractsacrowdofregulars,mostlygay.Genuinesteam system with natural rocks. The Colonial offers 3 saunas, whirlpoolbath,video-TVroom,exerciseroom,massage service,2terracesandparking.
SAUNA OASIS
1390, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 521-0785 / www.saunaoasis.net
En plein cœur du Village. Plus d'une centaine de chambres et autant de casiers.
IntheheartoftheVillage.Overonehundredrooms.
SAUNA CARPEDIEM
3481, Montée Saint-Hubert, St-Hubert. T. 450 462-3481 / www.saunacarpediem.com
Seul sauna de la Rive-Sud à offrir un sauna vapeur en plus des services réguliers (sauna sec et tourbillon) ainsi qu’une salle vidéo de type «auditorium». On peut y faire l’achat de certains gadgets sexuels. Stationnement gratuit à l’arrière
TheonlySouthShoresaunawithasteamroomwithall regular services (hot tub & dry sauna) and an «Auditorium»stylevideoroom.Onecanalsobuyadiversityof sexualtoys.Freeparkingattheback.
G.I. JOE
1166, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 528-3326 / www.saunagijoe.com
Le lieu des amateurs de fétichisme qui retrouvent là un endroit pour réaliser leurs fantasmes.
The sauna of the fetish loving crowd. With slings, glory holesandabunker.
SAUNAS DE QUÉBEC
SAUNA BACKBOYS
264, Rue de la Couronne, Québec T. 418-521-6686 / www.saunabackboys.com
Situé dans le quartier St-Roch, ce sauna compte 45 chambres et casiers, glory holes, bain vapeur, labyrinthe, sauna sec et bain tourbillon.
Le Tracy show! au Cabaret Mado | PHOTOS PASCAL FOREST
Girls Night Out au Cabaret Mado | PHOTOS PASCAL FOREST
BLOC PUSSYCAT DOLLS AVEC CELES
QUEEF LATINA DÉBUTAIT LA SOIRÉE AVEC LA CHANSON THÈME DES POKÉMONS
CRYSTAL STARZ
KELLY TORIELLI ET TRACY ENCHAÎNAIENT LES FOUS RIRE
SASHA BAGA ÉTAIT DU PARTY
TRACY TRASH REÇOIT SES AMIES CHAQUE DIMANCHE
LULU SHADE PRÉSENTAIT LA SOIRÉE
KRYSTELLA FAME PRÉSENTAIT SA SOIRÉE
Garden of Shade - édition Pokémons au Bar Le Cocktail | PHOTOS PASCAL FOREST
LUNDI 21H (CONTRIBUTION VOLONTAIRE)
C’EST JUSTE LUNDI PLACE À LA RELÈVE!
AVEC SALLY-D
JEUDI 22H (ADMISSION 11$)
BUTTERFLY DE NUIT
VENDREDI 22H (ADMISSION 11$)
VENDREDI FOU !
AVEC MICHEL DORION ET INVITÉS
SAMEDI 22H (ADMISSION 15$)
DRÔLES DE DRAGS !
ANIMATION EN ALTERNANCE CIATHA NIGHT, EMMA DÉJÀVU, MISS BUTTERFLY,
CRYSTAL STARZ ET LEURS INVITÉS
DIMANCHE 18H
6 ET 27 OCTOBRE
PAR MONSIEUR MICHEL ET INVITÉS
PAR CHOUCHOUNE
13 OCTOBRE / SPÉCIAL HOMMAGE À GINETTE RENO
20 OCTOBRE / SPÉCIAL HOMMAGE À CÉLINE DION
PAR CRYSTAL STARZ
MISS BUTTERFLY
Weekend Halloween!
JEUDI 31 OCT. : LA NUIT D'HALLOWEEN !
VENDREDI 1ER NOV. : BAL MASQUÉ !
SAMEDI : 2 NOV. : APOCALYPSE !
Soirée artistique «Drink & Draw’’
MERCREDIS 2 ET 23 OCTOBRE – 20H
LAISSEZ-VOUS GUIDER PAR VOTRE ESPRIT CRÉATIF!
NON OBLIGATOIRE ET PAS DE NUDITÉ
SAMEDI LE 12 OCTOBRE DÈS MINUIT
EXCEPTIONNELLEMENT OUVERT JUSQU’À 6H DU MATIN!
Fugues y était...
COLLECTIF DE DJ TUMBAO MTL.
THE VILLAGE PEOPLE
THE VILLAGE PEOPLE
BONEY M
RYTHMÉE
SOIRÉE SALSA
Festival MUTEK 2024 | PHOTOS MARC LANDREVILLE
Chronique horoscope
Balance
22 septembre au 22 octobre 2024 En forêt et de se connecter avec nos dieux totémiques. Le loup, le lièvre, la chouette, les étoiles… Le natif de la Balance subit toujours l’influence de Saturne en Poissons. En fait, jusqu’en février 26. Surtout les natifs des deux derniers décans. Ainsi, ils devront être sérieux et prudents du côté de la santé. Ils finiront par subir des conséquences s’ils abusent des « bonnes choses de la vie », genre alcool. Ils devront alors être patients pour rétablir l’équilibre. Et apprendre à bien dormir. Se reposer. Ils devront aussi être plus organisés au travail, sinon ils seront vite débordés. Ou démis. Heureusement, ils attireront l’attention et la protection de travailleurs plus expérimentés qui les aideront à se tirer d’affaire. Ce sera une bonne idée d’ailleurs de rester fidèlement près d’eux. Et d’exprimer leur reconnaissance. Il faudra aussi que les natifs de la Balance entretiennent bien leurs possessions. Qu’ils soient prévoyants. Voiture, vêtements, logis. Un imprévu ou de la négligence pourrait les abîmer. Les endommager. Heureusement qu’il n’y a pas que le sévère Saturne dans le ciel, puisque tonton Jupiter enverra des rayons favorables aux Balance jusqu’en juin 25. Du signe ami des Gémeaux. Il favorisera entre autres leurs projets de voyage. Ils vivront des moments magiques à l’étranger. En évitant notamment les manifs anti-touristes. Et les canicules anéantissantes. Ici, ils rencontreront au moins une personne qui les guidera à un moment donné. Pas nécessairement vieux comme Mathusalem, mais avec un peu de bedaine quand même. Et du cash, bien sûr. Enfin, la Balance aura des échanges qui auront beaucoup de sens avec ces philosophes. Et elle finira par bien digérer ces bribes de sagesse. Tout ceci, ajouté à l’effet magique de Jupiter, encouragera la Balance à tenter des expériences qui l’appellent depuis longtemps. Mais que son entourage n’approuve pas trop. Elle le fera pour son plus grand bien, avec quelques grafignes bien sûr. Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, dixit le vieux Corneille. Ces aventures lui donneront plus de carrure. Du sérieux. Son aura sera plus étincelante et on la prendra davantage au sérieux. Oui, la Balance grandira encore dans l’année qui vient, un peu, beaucoup, et toujours avec intelligence. Bonne fête, l’enfant de Vénus ! Et urbi et orbi, joyeuse Action de grâce !
Scorpion
Vous prendrez une bonne distance avec les côtés les plus effervescents de votre vie. Vous voudrez réfléchir calmement à des histoires où on vous demandera de vous impliquer davantage. Peut-être répondrez-vous non d’ailleurs, dans une situation où vous ne vous sentirez pas à l’aise. Et vous découvrirez les réels sentiments de quelqu’un envers vous. Ça vous le rendra sympathique. Et attirant.
Sagittaire
Vous ferez bien des rencontres en sortant. Ou en débutant dans une nouvelle activité, découverte récemment. Vous vous trouveriez un nouvel ami ainsi. D’ailleurs, vous pourriez être invité à travailler dans un projet avec d’autres gens, aux objectifs communs. Et trouver dans cette équipée d’Argonautes ce que vous cherchiez, sans trop le savoir. Votre avenir vous réserve encore bien des nouveautés, malgré votre âge.
Capricorne
Mars vous regarde du Cancer pour quelques semaines, ça annonce des contacts avec des gens volontaires. Et francs. Ils vous inviteront chez eux, dans leur cercle intime. Ce sera tentant comme aventure, mais vous serez bien sollicité au travail aussi. Vous devrez bien répartir votre temps. Car on vous donnera l’occasion de faire vos preuves au boulot. Et en même temps, d’autres voudront s’approcher intimement.
Verseau
Vous aurez une occasion de partir en voyage, très vite. Vous pourriez recevoir une invitation à laquelle il serait idiot de dire non. Vous seriez bien accompagné d’ailleurs. Sinon, vous verrez plus souvent un genre de sage qui aura des vues assez intéressantes sur des sujets sensibles à vos yeux. Il sera un genre de guide pour un temps. Il devrait finir par rester près de vous, vous mangeriez souvent ensemble.
Poissons
Vous verrez la fin d’une histoire, peut-être assez abruptement d’ailleurs. Vous n’irez plus vous assoir au même bar. Ou vous cesserez de travailler pour votre employeur. Parce que la vie a autre chose pour vous et ça va vous exciter à l’os. Vous serez hyper enthousiasmé par ce changement. Vous ferez des rêves marquants, avec des archétypes parlants. Ce sera une bonne idée de les entendre.
Bélier
Vous prendrez le temps de vous assoir pour écouter ceux qui vous approcheront. Vous aurez bien une ou deux invitations ainsi. Vous serez heureux des échanges que vous avez avec vos proches. Et si vous vous sentez seul, vous devriez vous rapprocher de quelqu’un d’assez intéressant. Ça deviendra sérieux avec le temps. Ou non. Mais ça dépendra de vous si vous voulez voyager accompagné. Ou seul.
ROBERT GAREAU
robertgareauastrologue@gmail.com
Taureau
Vous serez super efficace pour faire du ménage. Vous rangerez et ferez votre lit en un temps record, une vraie tornade. Ça vous aidera à voir plus clair dans votre vie. Vous serez plus réaliste pour ce qui est de la santé. Évitez les abus, sinon la digue va céder. La vieille pompe aussi. Un lien amoureux apparaîtra au travail. À cause d’une nouvelle recrue. Ou parce que vous vous rendrez plus disponible. Et affable.
Gémeaux
La vie sera plus facile, vous aurez même une ou deux chances. En argent ou ailleurs. Vous vous retrouverez dans des soirées imprévues, vraiment géniales. Ça vous aidera à vous ressourcer et vous en avez besoin. Même si certains matins seront plutôt mécaniques. Et ceux qui sont seuls devraient être attentifs, car ils croiseront quelqu’un qu’ils croiront reconnaître. Ils renoueront alors dans un amour karmique.
Cancer
Les vents frais commencent à siffler, vous reviendrez très vite vous abriter à la maison. Vous pourriez changer l’ambiance chez vous, avec de nouveaux meubles. Ou vous vous déciderez à rénover. Il se peut aussi que vous ayez l’idée de déménager, à un endroit qui vous attire depuis peu. Où des gens que vous connaissez habitent. Mars vous donnera du guts pour foncer dans un de vos projets. Avec succès.
Lion
Vous aimerez jaser avec les gens, même ceux que vous connaissez à peine. Comme un ou deux voisins, que vous apprendrez à mieux connaître. Vous réaliserez aussi que les gens apprécient votre compagnie. Surtout lorsque vous êtes authentique. Et guidé par la noblesse qui vous est propre. Un chemin va s’ouvrir devant vous. N’hésitez pas à y aller, que ce soit à pied ou en A3 rouge. Sublime.
Vierge
Saturne vous touche toujours du côté des relations. Il vous amène à rencontrer des gens avec du vécu. Et préférant le sérieux à l’éparpillement. Si vous commencez dans un nouvel échange, soyez sûr que ça va se développer lentement. Mais sans embardée. Vous aurez une occasion de vous enrichir, n’hésitez pas à vous engager. Et vous apprécierez vraiment vos acquis, vous ne les échangerez pas. 6
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