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VOL. 37 NO 02 MAI 2020 ~ GRATUIT ~ fugues.com
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DATES RÉVISÉES POUR LES TOMBÉES ET LES SORTIES JUIN À L’ÉCOUTE DEPUIS 40 ANS Tombée publicitaire : 21 mai 2020 Sortie : 1er juin 2020
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UNE AUTRE MANIÈRE DE SOULIGNER LA FIERTÉ LGBTQ+ Tombée publicitaire : 16 juillet 2020 Sortie : 26 juillet
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Sommaire
MAI 2020_VOL 37_NO 2 CHRONIQUES
GENEVIÈVE LECLERC 86 GENGIS GRENIER 40
008 010 012 118
AUTREMENT DIT par Yves Lafontaine PAR ICI MA SORTIE par Denis-Daniel Boullé PLACE AU VILLAGE par André C. Passiour HOROSCOPE DU MOIS par Robert Gareau
ACTUS COVID-19 016 018 020
QUAND L’ARC-EN-CIEL FLOTTENT SUR MONTRÉAL ENTREVUE AVEC STEVEN GUILBAULT COVID ET RESPECT DES DROITS DE LA PERSONNE
LES 30 ANS DE LA COCQSIDA 030 032
LA COCQSIDA CÉLÈBRE SES 30 ANS DÉJÀ 30 ANS D’ACTIVISME, DE SENSIBILISATION ET D’INFORMATION
JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE DOMINICK JUNEAU 112
022 026 028
SOULIGNER AUTREMENT LA JOURNÉE DE LUTTE PORTRAIT DE L’ÉTAT DE L’HOMOPHOBIE DANS LE MONDE THÉRAPIES DE CONVERSION : ENTRE ESPOIR ET...
AÎNÉS & JEUNES LGBTQ+ 035 080
DAVID TOUCHETTE 48
NE PAS OUBLIER LES AÎNÉS DE 70 ANS ET PLUS ET ISOLÉS JEUNES TRANS DU CANADA
ALEX PERRON 42
TÉMOIGNAGES EN CONFINEMENT MADO LAMOTTE 108 MONA GREENBAUM 82
036 MATHIEU CHANTELOIS 040 GENGIS GRENIER 044 ANDRÉ DESBIENS 048 DAVID TOUCHETTE 054 DENIS-MARTIN CHABOT 060 VAN HECHTER 084 MARIE HOUZEAU 094 DANIEL BERGER 105 PO BEAUDOIN ET PROJET PHOTOS 110 LUC GÉNÉREUX
038 042 046 050 056 082 086 104 108 112
JEAN-SÉBASTIEN BOUDREAU ALEX PERRON FABRICE NGUENA PUELO DEIR PIERRE SAMSON MONA GREENBAUM GENEVIÈVE LECLERC REMY NASSAR MADO LAMOTTE DOMINICK JUNEAU
CLUBS ET SAUNAS 106
CLUBBING : LES LIEUX
ARTS & CULTURE MARIE HOUZEAU 84 MATHIEU CHANTELOIS 36
///////////// 006 FUGUES.COM MAI 2020
062 068
FESTIVAL OFFTA CHAÎNES YOUTUBE À VOIR
064 CLASSIQUES DU CINÉMA LGBT 072 MUSIQUE ET LIVRES
BIEN VIVRE ET CONSOMMATION 074 076 078 093 082 116
GINS QUÉBÉCOIS SANTÉ ET MIEUX VIVRE TÉMOIGNAGES DE PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH (PRÉSENTÉ PAR VIIV) REMISE EN FORME IMMOBILIER : DANIEL BERGER, COMMENT S’ADAPTER À LA CRISE... BOMEC
COMMUNAUTAIRE 088
LISTE DES GROUPES
091
SPORTS & LOISIRS
PETITES ANNONCES 096
IMMOBILIER
098 ANNONCES CLASSÉES
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Chronique AUTREMENT DIT...
Faire preuve de bienveillance... et de vigilance La pandémie de la COVID-19 mobilise et immobilise toute la planète. Au Québec, les mesures gouvernementales pour freiner la propagation ont brisé non seulement notre routine et nos habitudes de vie, mais ont stoppé l’activité économique en plus de générer de grandes inquiétudes. Il ne faut toutefois pas oublier que ces mesures et directives exceptionnelles étaient essentielles et visent à mieux protéger la population. Il faut, de plus, garder à l'esprit que cet épisode, bien que difficile, sera (souhaitons-le) temporaire. Une grande proportion d’entre vous vivez présentement un niveau d’anxiété auquel vous n’êtes n’est pas habitué. L’anxiété est une émotion très commune chez l’être humain et elle sert à nous faire réagir lorsque nous nous retrouvons devant un danger. Elle est vitale et a permis à l’humanité de survivre jusqu’à ce jour. Toutefois, vivre avec l’anxiété au quotidien peut être très handicapant et, parfois même terrifiant. Si c’est votre cas, n’hésitez pas à demander de l’aide. Il est possible que vos pensées soient exacerbées par les nouvelles en continu sur la COVID, qui suscite chez vous des scénarios catastrophiques qui envahissent maintenant vos pensées. Choisissez des passe-temps loin des appareils qui diffusent un flux continu de nouvelles au sujet de la crise : regarder des films, lire des livres, appeler des ami.e.s, faire un casse-tête, méditer ou même cuisiner sont des activités qui aident à rediriger notre attention ailleurs. Vous trouverez sur Fugues.com plusieurs suggestions d’activités à faire. Plus que jamais, soyez bons et doux envers vous-même. L’indulgence et la bienveillance envers vous-même et vos émotions seront vos plus grands alliés. En ce mois où nous soulignons la lutte contre l’homophobie et la transphobie, il est important de restez bienveillant avec les autres aussi. Rappelons-nous que si internet offre des opportunités incroyables pour apprendre, se rassembler et se divertir, les personnes LGBTQ+ y sont encore prises pour cibles (parfois même par d’autres personnes de nos communautés), et cette violence — peu souvent prise au sérieux —, a des conséquences réelles et néfastes sur les individus. La Fondation Émergence en avait d’ailleurs judicieusement fait sa thématique l’an dernier.
son isolement. Àu moment d’écrire cette chronique, plus de 40 personnes ont répondu à l’appel. Vous trouverez certains des témoignages dans la présente édition de Fugues. D’autres seront publiés dans l’édition de juin ou, d’ici là, sur le site de Fugues. LUTTE CONTRE L’HOMOPHOBIE Comme l’écrit Daniel Borillo dans son ouvrage L’homophobie, paru en 2019, «[d]e même que le racisme, l’antisémitisme ou le sexisme, l’hostilité envers les gays et les lesbiennes est avant tout le résultat d’une impossibilité d’accepter la différence de l’autre, surtout lorsque celle-ci est perçue comme menaçante ou simplement dérangeante.» Et dans le confort de nos vies, on a trop souvent tendance à oublier que dans près de 80 pays, l'homosexualité est illégale. En Iran, en Mauritanie, en Arabie Saoudite, au Soudan, au Yémen ou aux Émirats Arabes Unis, elle est passible de la peine de mort. Dans d’autres États, être homosexuel est un crime qui conduit à la prison, et prive donc aussi du droit de se réunir ou de manifester pour défendre ou revendiquer ses droits.
PARTAGER SON VÉCU EN CONFINEMENT Dans cette édition, sur le site Fugues.com et dans les Au quotidien, l’homophobie et infolettres des prochaines semaines, Fugues propose une la transphobie peut également série de témoignages d’hommes et de femmes issu-e-s des communautés LGBTQ+. Que l’on vive en solo, en couple, en collocation ou en famille, le confinement transforme notre réalité de manière plus importante qu’on aurait pu d’abord le croire. D’une manière indéniable nous vivons un moment spécial et il était important, selon nous, de prendre un instannné de ce que nous vivons individuellement et collectivement. Une manière, aussi de contribuer à faciliter le MAGAZINES | SITE WEB | INFOLETTRES partage d’expériences et à sortir un peu tout le monde de FUGUES.COM
être fait de menaces et d’humiliations dans des paroles ou dans des actes, qui peuvent aller jusqu’aux agressions. Avoir une orientation sexuelle ou une identité de genre qui n’est pas la norme, ne devrait pas empêcher quiconque de travailler, de trouver un logement, d’aller à l’école, de se faire soigner... Ces droits sont essentiels, ici et ailleurs, mais sur la planète des pans entiers de population en sont dans les faits privés. Les motifs varient d’un pays à l’autre, mais les personnes discriminées subissent toutes des traitements qui ont des conséquences concrètes au quotidien. Comme l’égalité des droits pour toutes et tous est le premier des droits, et chacun devrait pouvoir le revendiquer et le faire appliquer, notre dossier annuel sur l’homophobie montre le chemin parcouru et ce qui reste encore à faire... avec une insistance sur comment la crise de la COVID risque d’accentuer les différences pré-existantes entre les pays plus favorisés et ceux qui ne le sont pas… 6 YVES LAFONTAINE
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Chronique PAR ICI MA SORTIE
LGBTQ: Des boucs-émissaires de choix Avec la pandémie de Covid-19, ressurgissent les vieilles habitudes de cibler des communautés qui seraient les responsables de ce cataclysme. À travers l'histoire, ce besoin de trouver des coupables sur lesquels catalyser les peurs et les colères des populations. Pour des raisons politico-économiques, religieuses et maintenir ainsi la cohésion d'un groupe rassuré de la promesse de lendemains qui chantent par l'éradication d'un ennemi supposé.
encore aujourd’hui avec des religieux qui n’hésitent pas à imputer aux forces divines la raison des fléaux qui peuvent nous toucher, par l’acceptation grandissante des LGBTQ2, l’avortement; et on peut ajouter encore d’autres comportements sociétaux qui, selon eux, entretiendraient la colère des ou du tout-puissant. On le voit aujourd’hui en Ouganda par exemple, où un foyer de jeunes LGBTQ+ de Nsangi été attaqué par un groupe d’autodéfense. L’urgence contre la pandémie risque de relâcher la protection et la défense des LGBTQ2 dans de nombreux pays.
la mort, la contagion. Puis, ce furent les populations noires qui ont été ciblées, la communauté haïtienne entre autres.
On pourrait souhaiter que l’épisode de la Covid-19 n’entraîne pas de dérives Depuis que les minorités sexuelles se sont constituées comme semblables. Mais on voit dans des groupes particuliers, elles sont régulièrement pointées certains pays combien on comme constituant des menaces contre l'ordre établi. Il en a profite des mesures de été ainsi durant la montée du IIIe Reich allemand. La volonté confinement obligées pour de pureté des bons aryens ne pouvait se concevoir sans restreindre encore la liberté l’exclusion de celles et ceux qui ne correspondaient pas à cet des LGBTQ2. On le fait par la idéal. Les minorités sexuelles, comme les gitans, dont les porte arrière, ni vu ni connu. comportements s’éloignaient des normes sociales imposées Bien sûr les organismes de par le régime. Ou encore pour les Juifs, dont la religion, les défense des minorités sont mœurs et leur statut d’apatrides en faisaient des cibles de attentifs, et certains déjà sur le choix. D’autant que les plus fortunés étaient souvent à la tête pied de guerre. Déjà, avant la des banques. On se devait d’utiliser des moyens radicaux pour pandémie, de nombreux se débarrasser de nuisibles pouvant ébranler les fondements gouvernements conservateurs d’un nouvel ordre social. n’hésitaient pas à revenir sur Il n’est donc pas anormal qu’en temps de pandémie, les de nombreux gains législatifs De nombreux philosophes se sont penchés sur la nécessité et sociaux obtenus par les minorités sexuelles comme pour une communauté de se trouver des boucs-émissaires. communautés LGBTQ2. Ils d’autres catégories de la Bien sûr, c’est un outil précieux pour évidemment maintenir pourraient se servir de ce population, les femmes, les la cohésion sociale du groupe, que l’on y croit ou non. personnes racisées, et aujour- virus comme un écran pour Le sacrifice ayant ainsi plusieurs portées, politique, aller plus loin la restriction de d’hui les personnes aînées psychologique et symbolique. ressentent une inquiétude plus nos droits et de nos acquis. grande. Chaque grande crise POLITIQUE Cela devrait nous faire réflédemande une explication, et En pointant des opposants ou en créant artificiellement une chir à notre relation à l’autre, si la raison et la science ne classe d’opposants, on peut ainsi expliquer et justifier toutes au différent, à l’étranger, à peuvent apporter ni explicales mesures qui restreignent les libertés individuelles pour se tions, ni solutions rapides, on celui qui apparemment ne protéger d’ennemis. nous ressemble pas. Cela se tourne vers l’irrationnel devrait nous faire dépasser pour tenter de se rassurer. PSYCHOLOGIQUE nos perceptions teintées de La tentation de trouver des Le sacrifice de l’autre est une façon de se racheter une rejet, d’exclusion, et comprenboucs-émissaires pour exprivirginité de la conscience. L’élimination physique de celui dre enfin que la solution passe mer nos frustrations et de qui porterait les stigmates de notre propre noirceur la ferait trouver les coupables. Surtout par l’accueil, l’échange, le disparaître en nous. Les chasses aux sorcières nous délivrent quand elle est reprise comme partage, l’entraide, en somme de nos propres démons intérieurs. On le voit bien dans les pour reprendre une image un crédo par des partis attaques homophobes où les agresseurs se rassurent sur leur biblique, mais tout n’est pas à politiques ou religieux. propre hétérosexualité en cassant du pédé. jeter dans la Bible, comme Les LGBTQ2 sont particulière- changer nos cœurs de pierre… Symbolique en cœurs de chair. Les civilisations anciennes voyaient dans les sacrifices, et donc ment sensibles, surtout pour celles et ceux qui ont vécu la 6 MX DENIS-DANIELLE BOULLÉ dans la figure du bouc-émissaire, le bouc que l’on sacrifie grande crise du sida des andenisdanielster@gmail.com entre autres, une manière d’expliquer l’inexplicable, comme les pandémies, les catastrophes naturelles, les famines etc. On nées 80. Ils et elles portaient pensait prévenir ou éteindre la colère des Dieux par des actes d’expiation. Civilisations anciennes? Pas forcément. On le voit ///// 010 FUGUES.COM MAI 2020
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Chronique PLACE AU VILLAGE
L’aide gouvernementale offerte aux PME pour faire face à la crise du COVID-19 Les commerçants du Village ne font pas exception, et cette pandémie de ce nouveau coronavirus impacte de plus en plus la vie des travailleurs, des travailleurs autonomes et des commerces. En raison de la distanciation physique qu’il faut observer entre les individus, nombre de commerces ont dû fermer leurs portes: restaurants, bars, cafés, salons de coiffure et d’esthétique, boutiques de vêtements, etc. Pour certains, surtout ceux et celles qui ne sont pas propriétaires de leur édifice, cela veut peut-être dire la fermeture pure et simple de leurs commerces. C’est ici qu’interviennent les gouvernements d’Ottawa et de Québec avec plusieurs propositions pour leur venir en aide. Évidemment, on n’exposera ici que les programmes les plus importants. Il va sans dire qu’il y a plusieurs autres options, il suffira de parcourir certains sites web indiqués en bas de page. LA PCU La Prestation canadienne d’urgence (PCU) vient épauler les travailleurs et les travailleurs autonomes qui se retrouvent sans emploi: parce que leur entreprise est fermée temporairement, parce qu’ils sont en quarantaine ou encore parce qu’ils prennent soin d’une personne malade; les travailleurs qui ont toujours un emploi mais qui ne reçoivent plus aucun revenu en raison d’une interruption de travail; les travailleurs qui gagnent 1000$ ou moins (par mois) ainsi que les travailleurs saisonniers. Pour une durée de 16 semaines au maximum, les travailleurs
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pourront recevoir 2000$ par mois pour leurs besoins de base. Si vous êtes un travailleur régulier, il faut passer par l’assurance emploi tandis que si vous êtes travailleur autonome ou autre, c’est à travers l’Agence du revenu du Canada (ARC) qu’il faut faire sa demande.
enregistre des pertes de 15% de ses revenus (pour mars) ou 30% (pour avril), par rapport aux mêmes périodes l’an dernier, elle peut faire la demande de cette aide appelée Subvention salariale d’urgence (SSU), valable pour une période allant jusqu’à 12 semaines et jusqu’à concurrence de 847$ par semaine. Ici, on LE 75% DU SALAIRE cherche à aider les entreprises qui ont enLe parlement canadien a adopté, le 11 avril registré une baisse de revenus du 15 mars dernier, un autre programme permettant au 6 juin 2020. aux entreprises de continuer à verser 75% LE PRÊT GARANTI DE 40 000$ du salaire de leurs employés même si ceux-ci ne sont pas au travail en raison de Selon TVA Nouvelles, en date du 14 avril, l’arrêt des activités. Dès qu’une entreprise déjà, plus de 72 000 entreprises
canadiennes avaient fait appel à cette aide, ce qui représente près de 3G$! Au début du mois d’avril, il y a eu un tollé de la part de l’industrie des bars et des restaurants au sujet de ce prêt de 40 000$. Ce sont les banques qui effectuent le prêt, mais celui-ci était assujetti aux critères de la Banque de développement du Canada (BDC) qui stipulait que, si la moitié des revenus d’une entreprise provenait de la vente d’alcool, cette entreprise ne pouvait pas être éligible. Nombre de restaurateurs et de tenanciers de bars se sont plaints et, finalement, le 4 avril, le gouvernement fédéral a indiqué que cette garantie de prêt était valide pour de tels commerçants. Ce prêt est destiné à alléger, entre autres, le fardeau des frais fixes que les entreprises moyennes entreprises, soit l’accès à un prêt de 50 000$ à un doivent continuer de payer. taux d’intérêt de 3%. Il faut s’informer sur le site suivant: https://pmemtl.com/services/financement/prets-et-subvenLe PACME tions/aide-urgence-pme-covid-19 Le Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) du gouvernement du Québec est destiné à investir dans Si vous avez un compte de taxes qui, normalement, se paie les la formation des employés durant le ralentissement ou la cessa2 mars et le 1er juin, l’échéance du 2e paiement est reportée au tion temporaire des opérations d’une entreprise. Transforma1er juillet 2020. Mais il faudra suivre les nouvelles puisque la tion vers le numérique, préparation à la réouverture avec de mairesse Valérie Plante a indiqué vouloir agir avec les deux nouvelles normes de salubrité, etc. font partie du PACME, entre autres paliers de gouvernements pour un plan de relance qui autres. Une enveloppe de 100M$ est prévue à cet effet. comprendrait les artères commerciales lorsque le déconfinement sera à l’horizon. Les reports de paiements pour faciliter les liquidités Ici, le gouvernement provincial offre aux PME de reporter «LE PANIER BLEU» jusqu’au 1er juin la déclaration de revenus. De plus, si vous avez En conférence de presse, le 5 avril dernier, le ministre de un solde à acquitter, la date d’échéance est reportée au 1er sepl’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, annonçait une tembre. Si vous avez un paiement de TVQ à effectuer, celui aussi nouvelle mesure afin d’appuyer l’achat local. Il s’agit d’un portail est reporté jusqu’au 30 juin. Du côté fédéral, le versement des au joli nom de Panier bleu! Ce site d’un organisme à but non lupaiements de TPS et de droits de douane (TVH) que doit efcratif (lepanierbleu.ca) est destiné à rassembler des entreprises fectuer une PME est reporté 30 juin. Tout comme pour le gouquébécoises faisant de la vente en ligne et désirant se faire convernement du Québec, vous devrez produire votre déclaration naître. On désire ainsi que les commerçants du Québec puissent de revenus à l’ARC (Agence du revenu du Canada) au plus tard le s’y inscrire pour promouvoir leurs produits et services. «C’est 1er juin prochain. comme un lieu de rassemblement», de dire le ministre Fitzgibbon. On espère que, si chaque ménage québécois dépensait ne UNE AIDE AU LOYER COMMERCIAL serait-ce que 5$ de plus par semaine en achat local, cela se Oui, vous avez bien lu! Il s’agit de l’Aide d’urgence du Canada traduirait par un milliard de dollars de plus dans notre pour le loyer commercial (AUCLC): «Les gouvernements fédéral, économie! provinciaux et territoriaux collaboreront pour améliorer le soutien en matière de loyer offert aux entreprises les plus touchées Voir plus de renseignements sur des programmes d’aide: par la pandémie de COVID-19. Le programme AUCLC offrira des https://www.rcgt.com/fr/en-action/coronavirus-covid-19-mesures-aide-entreprêts, y compris des prêts à remboursement conditionnel, aux prises/ propriétaires d’immeubles commerciaux. En retour, ceux-ci réhttps://montreal.ca/articles/covid-19-mesures-en-soutien-aux-entreprisesduiront ou annuleront les loyers d’avril (de manière rétroacmontrealaises tive), de mai et de juin des petites entreprises qui sont leurs locataires», peut-on lire sur le site des CPA (Comptables profes- https://www.cpacanada.ca/fr/zone-membres/professionsionnels agréés du Canada), soit cpacanada.ca. nouvelles/2020/mars/covid-19-cpa-soutien-arc LE FONDS D’URGENCE POUR L’APPUI COMMUNAUTAIRE Annoncé par le premier ministre Justin Trudeau le 21 avril et placé sous la juridiction de Patrimoine Canada (dont Steven Guilbeault est le ministre), ce fonds de 350M$ viendra donner un coup de pouce aux organismes communautaires afin d’aider les plus vulnérables de la société et ce, en divers domaines. Voir ici la nomenclature: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1695826/justin-trudeaupoint-presse-pandemie-covid-19-coronavirus COMPTE DE TAXES MUNICIPALES DE MONTRÉAL Évidemment, une municipalité comme Montréal ne bénéficie pas des coudées franches des gouvernements de Québec et d’Ottawa pour mettre en place diverses mesures d’aide. Par contre, un fonds de 40M$ a été versés à Montréal par le gouvernement québécois dans le cadre de son Aide d’urgence aux petites et
Bien sûr, la SDC Village Montréal demeure à l’entière disposition de ses membres-commerçants pour discuter et les épauler en ces temps difficiles. «N’hésitez pas à nous contacter au besoin et à aller vous abonner à l’infolettre - sur notre site web en bas de page - pour recevoir les mises à jour et initiatives mises en place au fil des annonces.» 6 ANDRÉ C. PASSIOUR
(acpassiour@fugues.com)
https://www.facebook.com/levillagemtl
PLACE AU VILLAGE EST RENDU POSSIBLE GRÂCE À LA COLLABORATION DE LA SDC DU VILLAGE. 1211, rue Sainte-Catherine Est, Montréal QC H2L 2H1
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Vous accompagner : notre priorité Nous poursuivons nos efforts pour aider nos membres et clients. C’est pourquoi Dejardins Assurances a mis en place de nouvelles mesures pour ses assurés auto et habitation. Remise sur votre prime d’assurance auto En cette période de confinement, vous utilisez votre véhicule personnel ou commercial uniquement pour vos déplacements essentiels? Vous pourriez profiter d’une remise sur votre prime d’assurance. Pour vous en prévaloir, remplissez notre formulaire en ligne d’ici le 31 mai 2020. Gratuit : ajout d’une protection pour fins de livraison La situation actuelle vous amène à utiliser votre véhicule pour livrer repas, des médicaments ou des commandes d’épicerie? Nous élargissons temporairement votre couverture d’assurance auto pour couvrir ces déplacements*. Cette protection s’applique automatiquement aux véhicules déjà assurés avec nous, avant le 2 avril 2020. Augmentation de votre couverture de biens en assurance habitation Pour la période de confinement, vous faites du télétravail? Nous avons augmenté temporairement à 10 000 $ votre limite d’assurance pour couvrir la perte de biens utilisés dans le cadre d’un travail à domicile. Cette protection s’applique automatiquement aux habitations déjà assurées. Nous mettons notre force collective au service de nos membres et clients.
* Cette protection ne sera pas ajoutée si les livraisons sont effectuées par le biais d’applications ou de services tiers tels que UberEats, Skip te Dishes, Instacart et Amazon Flex qui ne sont pas admissibles. Desjardins Assurances désigne Desjardins Assurances générales inc. au Québec. Certaines conditions, exclusions et limitations peuvent s’appliquer.
COVID-19 ACTUS_D’ICI
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DES ARCS-EN-CIEL ILLUMINENT LA VILLE Affiché dans les fenêtres des maisons, peint ou dessiné par des enfants, ou illuminant les structures des ponts qui relient Montréal à la RiveSud, l’arc-en-ciel est devenu un emblème d’espoir pendant la pandémie de COVID-19. On connaissait bien l’origine de l’arc-en-ciel pour la communauté LGBT, mais d’où vient l'idée de cette arche multicolore pour incarner l’espérance, répandue depuis des siècles? Un peu d’histoire L’arc-en-ciel figure dans de nombreux mythes à travers l'histoire. Dans la mythologie grecque, l’arcen-ciel est incarné par la déesse Iris qui est une messagère entre le ciel et la terre. La grande idée est que les dieux qui vivent sur la lune veulent communiquer avec les hommes qui sont sur terre. En Irlande, on croyait qu’au bout de l’arc-en-ciel, il y avait un petit lutin symbolisant la richesse.
mythologie, de spiritualité, mais qui est détourné aujourd’hui avec le «Ça va bien aller». On retrouve aussi divers exemples dans la culture populaire où l'arc-en-ciel figure, notamment la chanson Somewhere Over the Rainbow dans le film Le magicien d’Oz (réalisé en 1939) et le jeu Mario Kart, avec sa fameuse course arc-en-ciel, qui se déroule dans un monde fantasmagorique et enchanteur.
Dans les années 1960, en Italie, le drapeau arc-en-ciel est devenu un symbole d’espoir et de paix (inspiré par les drapeaux multicolores utilisés en Angleterre pendant les manifestations contre les armes nucléaires). Il était habituellement composé de sept couleurs: violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge de Dans la mythologie scandinave, l'arc-en-ciel haut en bas avec le mot «PACE» (paix en italien) représente un lien entre ciel et terre. Dans l’iconographie entourant les représentations de Thor (entre placé au milieu en lettres majuscules. On l’a réutilisé en 2002, en Italie, lors de la campagne la Paix sur autres dans l’univers Marvel), on voit cette espèce tous les balcons, comme signe de protestations d’image multicolore sur laquelle avancent les percontre la guerre d’Irak. sonnages. C'est ce qui fait le lien entre le ciel et la terre. Ça a toujours été le passage de l'un à l'autre et Associé à la fierté LGBTQ+ qui permet de voir ce qu’il y a au-delà de ce qu'on L’arc-en-ciel est devenu la première fois un symbole vit actuellement. du mouvement LGBTQ+ le 25 juin 1978, avec la création de son fameux drapeau imaginé par Ce symbole est donc une projection dans l’avenir, quelque chose de beau et d’agréable. C’est la pluie l’artiste américain Gilbert Baker pour souligner le dixième anniversaire des manifestations qui ont qui passe au soleil — après la pluie le beau temps. suivi Stonewall et qui ont donné naissance aux Tout ça est un mélange de sagesse populaire, de
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marches de la fierté. Avec les années, l’arc en ciel a été adopté comme drapeau officiel du mouvement, comme symbole d’appartenance des communautés LGBTQ+, de fierté, de rayonnement, positif et porteur d’espoir pour tout le monde. Il est largement utilisé par les organisations, les commerces, et très ancré dans la conscience collective pour représenter la communauté. Le mouvement #Cavabienaller au Québec Au Québec, c’est Gabriella Cucinelli, qui travaille dans un centre de la petite enfance (CPE), qui a lancé le mouvement de l’arc-en-ciel et l’a associé à l’expression «Ça va bien aller», reprise par le première ministre François Legault durant ses points de presse. D’origine italienne, Mme Cucinelli a obtenu
l’autorisation d'exploiter cette association d’idées au Québec auprès de l’organisme italien qui l'a mise de l'avant en premier. On avait demandé aux enfants en Italie de dessiner des arcs-en-ciel et de les exposer sur leur balcon ou leur fenêtre pour envoyer un message d’espoir. Quand Gabriella Cucinelli a commencé à dessiner des arcs-en-ciel avec ses enfants, elle voulait montrer sa solidarité envers les gens en Italie. Mais c’est rapidement devenu un symbole de réconfort au Québec. Elle a enregistré la marque de commerce pour que les profits amassés par l’exploitation de ce symbole soient redistribués à La Cantine pour tous, un organisme de bienfaisance en sécurité alimentaire. Ça n’a pas été fait dans un but lucratif. Que des familles et des enfants se l’approprient, c’est ça le but, mais que des entreprises ou des personnes se l’approprient pour en faire du profit, lui a fait comprendre qu’elle pouvait faire quelque chose, et a décidé de l’enregistrer. Elle voulait ainsi qu’on sache que depuis le 31 mars, il y a un logo officiel qui est rattaché à une cause et que La Cantine pour tous peut donner l’autorisation d’utiliser le logo en échange d’un don, a-t-elle expliqué en entrevue avec Patrick Masbourian à l'émission Tout un matin de la Première chaîne de RadioCanada. L’arc-en-ciel dans le ciel de Montréal Dans un geste d'espoir à l'égard de la population montréalaise, plusieurs édifices emblématiques du Centre-Ville, du Quartier des spectacles et d’ailleurs, illuminent depuis quelques semaines leurs façades ou leur sommet aux couleurs de l’arc-en-ciel, en forme de cœurs ou avec le message Ça va bien aller. À travers ces actions, on veut saluer les travailleurs de la santé et des services essentiels, mais ces façades s'illuminent également pour montrer du soutien à la population dont la vie s’est arrêtée ou a été transformée, et pour insuffler un peu d’espoir en l’avenir.
6 L’ÉQUIPE DE FUGUES
Rencontre ACTUS_D’ICI
STEVEN GUILBEAULT
CHANGER COLLECTIVEMENT NOS FAÇONS DE FAIRE
Après son élection dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, la nomination de Steven Guilbeault comme ministre du Patrimoine canadien en a surpris plusieurs. Celui qui avait été pendant 25 ans à la tête d’Équiterre qu’il avait cofondé, était vu occupant un poste au gouvernement lié à l’écologie. Si l’homme a fait sa marque dans la défense verte de la planète, il a toujours eu à cœur les questions touchant les droits de la personne. Son ministère chapeaute le ministère de la Diversité, de l’Inclusion et de la Jeunesse, sous lequel on retrouve le secrétariat LGBTQ2. Quelle connaissance aviez-vous des défis et des problématiques des communautés LGBTQ quand vous avez accepté le ministère du Patrimoine canadien? Mes connaissances étaient limitées. Je suis l’actualité et m’intéresse à ces questions depuis longtemps, même si j’étais plus attentif à toutes les questions environnementales. Donc je suivais ces questions-là mais disons de loin. J’ai des ami.es qui font partie de la communauté, je connaissais plusieurs des enjeux mais mon niveau de connaissance s’est beaucoup amélioré depuis l’été dernier (quand Steven Guilbeault s’est présenté comme candidat libéral, ndlr). J’ai été ravi de voir et de mieux comprendre, le dynamisme et la vigueur de la communauté, que ce soit au niveau communautaire, artistique, économique. Et surtout, on apprend le plus en rencontrant aussi les gens de cette communauté, et bien que ce soit un peu plus compliqué ces jours-ci, il n’y a rien comme le contact humain. J’ai quelqu’un de très près dans ma famille qui a dû apprendre à apprivoiser toutes ces questions autour des LGBTQ2, et cela m’a beaucoup sensibilisé personnellement. On découvre aujourd’hui avec stupeur la situation tragique des aîné.es, pas seulement par leur fragilité face au virus, mais par leur isolement et leur solitude. Ne devrait-on pas en faire plus pour cette catégorie de la population? Absolument, c’est une évidence. Poser la question, c’est y répondre tellement la situation est grave, tellement elle s’est répandue rapidement dans les pays occidentaux. On n’a rien vu encore sur les pays du sud et les pays en voie de développement. Nous allons devoir faire un examen collectif sur cette question-là mais aussi sur plusieurs autres. Je pense que l’époque de la mondialisation à tout crin a atteint son apogée un peu avant la crise, et on le voit dans l’approvisionnement de certains produits et matériels médicaux, des médicaments et des vaccins aussi. Tout ce qui entoure la préparation à de futures pandémies.
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«J’ai quelqu’un de très près dans ma famille qui a dû apprendre à apprivoiser toutes ces questions autour des LGBTQ2, et cela m’a beaucoup sensibilisé personnellement....»
travers ces organismes, nous serons présents le 17 mai. Nous allons aussi souligner cette journée, mais dans les détails, il faudrait parler avec ma collègue, Bardish Chagger, qui est en charge du Ministère de la Diversité et de l’Inclusion et de la
Mais cela va bien au-delà de ça selon mon avis, il faut aussi parler de sécurité alimentaire, et combien celle-ci était vulnérable même si nous ne sommes pas en crise. Pour avoir été à Équiterre pendant 25 ans, ce sont des sujets dont on parlait beaucoup comme la mondialisation de l’alimentation et ses limites, comme d’un point de vue énergétique, avec le pétrole. Je pense que cela va nous forcer à une réévaluation de plusieurs gestes que l’on a posés ou que l’on n’a pas posés.
Jeunesse dont dépend le secrétariat LGBTQ2.
Plus précisément, des organismes communautaires font un travail remarquable auprès des aîné.es, entre autres des organismes LGBTQ2. Est-ce que vous prévoyez de les aider financièrement encore plus?
Nous faisons partie de plusieurs tables de concertation avec la Ville de Montréal et des élu.es du Plateau et du Centre-Sud. On y discute des dossiers locaux où le gouvernement fédéral collabore avec le municipal et le provincial. Et cela fonctionne très bien. Le développement de milieux de vie nous tient particulièrement à cœur. Nous avons beaucoup de projets en financement de transports collectifs, le plus grand investissement depuis 50 ans, depuis la création du métro à Montréal. Dans tout ce qui va suivre la crise, toute une réflexion qui se fait au fédéral avec un comité dont je fais partie autour d’une relance qui soit plus verte et plus équitable sur le plan social, comme la production et l’achat local. Et nous sommes aligné.es sur cette volonté-là avec la Ville de Montréal.
Je pense qu’on peut reconnaître au gouvernement que, depuis 2015, il en a fait beaucoup pour la communauté LGBTQ2. Il faut reconnaître aussi qu’il reste encore beaucoup à faire. Mais nous partions de loin. Dans l’examen collectif que nous devrons faire, nous serons forcés de nous poser la question pour les personnes les plus vulnérables de notre société. Nous serons forcés de nous poser des questions sur les ressources nécessaires, que ce soient des ressources humaines, financières et matérielles pour les aider. Notre gouvernement a adopté la première politique nationale de lutte contre la pauvreté et l’itinérance, la première politique nationale sur le logement. Ce sont des mesures très progressistes et nous en sommes au tout début. Il va falloir donc poursuivre et dans certains cas accélérer leur mise en œuvre. Ce que nous faisions n’était pas suffisant. Sur la scène internationale, le Canada se voulait un fer de lance de la défense des droits des minorités, des femmes. Avec la crise, toutes les rencontres multilatérales ont été annulées. Prévoyez-vous malgré la crise de faire entendre votre voix? J’avais un appel récemment du directeur général associé de l’UNESCO, et il y aura une conférence téléphonique avec 160 ministres de la culture. Donc si cela se fait avec la culture, pourquoi ne le ferait-on pas avec les droits de la personne. Plusieurs organisations internationales regardent de ce côté-là pour faire avancer un certain nombre de dossiers à travers le monde, mais virtuellement. Que comptez-vous faire cette année compte-tenu des circonstances actuelles pour souligner la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai prochain? Le gouvernement étant partenaire de nombreux organismes qui composent la communauté - la Fondation Émergence en est un très important - et à
Avant la crise de la Covid-19, les commerçants du Village éprouvaient des difficultés pour se maintenir à flots, entre les taxes et les hausses régulières de loyer, comme d’autres commerces à Montréal. Comme député, que pouvez-vous faire pour les aider, et pour les aider surtout à partir du déconfinement?
Est-ce que cela va régler les problèmes concernant la concurrence, les prix des loyers, la hauteur des taxes? Je ne peux répondre car chaque palier de gouvernement a ses champs de compétence. Mais avec les chambres de commerces, les autres élu.es, nous ferons les efforts pour changer les choses.
6 DENIS-DANIEL BOULLÉ
COVID-19 ACTUS_D’ICI
PANDÉMIE ET RESPECT DES DROITS DE LA PERSONNE La Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) a tenu à rappeler que, comme pour l’épidémie de VIH/sida, la réponse à l’épidémie de COVID-19 doit se faire dans le respect des droits de la personne. «Nous saluons la réponse jusqu’ici prompte et proportionnée du gouvernement face à la crise actuelle. Cependant, nous souhaitons émettre des réserves quant à sa mise en œuvre. Le 13 mars dernier, en déclarant l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement du Québec se dotait de larges pouvoirs afin de protéger la santé de la population. Les forces policières ont eu le mandat d’appuyer le gouvernement et les autorités de santé publique dans l’application de ces mesures d’exception. Nous nous inquiétons de l’impact qu’aura ce rapprochement sur les communautés plus vulnérables et les personnes marginalisées.»
«L’expérience du VIH démontre qu’il est impératif de promouvoir la solidarité sociale, et d’impliquer les communautés dans la riposte à la COVID-19», fait valoir Ken Monteith, directeur général de la COCQ-SIDA. «Une implication des communautés assure une diffusion optimale des messages auprès des populations clés et la mise en place de mesures adaptées à leurs besoins et leurs réalités. La police ne doit pas nuire à ces efforts en abusant des pouvoirs qui lui sont conférés», ajoute-t-il. L’expérience du VIH a aussi démontré que le recours excessif au droit criminel ou aux sanctions pénales pour répondre à des enjeux de santé publique a des effets négatifs, tant sur l’efficacité des mesures de prévention que sur le respect des droits de la personne. La COCQ-SIDA est inquiète quant aux appels à recourir au droit criminel pour punir l’exposition au SARS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19.
La COCQ-SIDA est notamment préoccupée par les récits de personnes en situation d’itinérance qui ont reçu des amendes élevées pour ne pas avoir respecté les consignes de distanciation physique. Mettre à l’amende des personnes qui n’ont ni les moyens de payer, ni d’autres alternatives, n’atténue en rien les inégalités et n’est pas un moyen d’endiguer la pandémie.
Comme l’a rappelé l’ONUSIDA, le recours au droit criminel n’est pas une solution appropriée pour répondre à une épidémie: la criminalisation ne fait qu’alimenter les préjugés et la méfiance. Rien n’indique que la situation serait différente dans le cas de la COVID-19, laquelle exacerbe certaines inégalités économiques et sociales au même titre que le VIH.
«Bien que les principales directives de la santé publique soient simples, toutes et tous n’ont pas la même capacité, ni les mêmes ressources, pour les mettre en œuvre», rappelle Me Léa Pelletier-Marcotte, coordonnatrice du programme Droits de la personne et VIH/sida à la Coalition. «Ces directives ne permettront pas de limiter la propagation du virus si rien n’est fait pour réduire les inégalités», poursuit l’avocate.
Le contexte actuel nécessite une réponse de santépublique forte, mais cette réponse ne devrait pas ouvrir la porte aux abus, notamment en ce qui a trait à la limitation des libertés individuelles, aux sanctions et àl’incarcération.
La Coalition est aussi alarmée par le fait que des intervenant.es œuvrant auprès de personnes vulnérables dans le contexte de la COVID-19 se soient fait imposer des amendes bien que leur travail constitue un service essentiel. ///// 020 FUGUES.COM MAI 2020
La riposte àla COVID-19 nécessite que tous les niveaux de gouvernement unissent leurs efforts afin d’atténuer les conséquences humaines, sociales et économiques qui en découlent. 6 L’ÉQUIPE DE FUGUES POUR DE PLUS AMPLES INFOS SUR LA COCQ-SIDA: HTTPS://WWW.COCQSIDA.COM
Sensibilisation
LUTTE_CONTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE
L’HOMOSEXUALITÉ N’EST PAS UNE MALADIE CAMPAGNE 2007
ON NE CHOISIT PAS SON ORIENTATION SEXUELLE homophobie.org
Briser le silence Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie
L’homophobie et la transphobie nuisent au monde du sport 17 MAI
SOULIGNER DIFFÉREMMENT LA JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE CAMPAGNE 2008
Chaque année, la Fondation Émergence souligne le 17 mai, la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, en organisant en mai une campagne de grande envergure sur une c e thématique particulière. Mais suite aux récents développements entourant la crise de la COVID-19, l’organisme a dû modifier ses plans ainsi que l’angle de la campagne 2020. Cette lutte à l’homophobie et à la transphobie dans une nouvelle campagne qu’on dévoilera le 10 mai.
CAMPAGNE 2010
les crises économiques et sociales ont souvent des répercussions négatives sur les minorités et les populations vulnérables. «C’est pourquoi notre équipe travaille actuellement c d’arrachepied pour développer une nouvelle campagne sur une autre e thématique rassembleuse qui fera rayonner cette journée importante pour notre communauté et qui nous permettra de poursuivre notre mission de lutte contre l’homophobie et la transphobie», indique Laurent Breault.
Étant donné les circonstances actuelles, la campagne 2020 aura lieu principalement en ligne, mais tout notre matériel de sensibilisation des années passées (affiches, autocollants, dépliants, guides, etc.) peut être Cette année, l’équipe de la Fondation Émergence avait développé une camcommandé sur fondationemergence.org. pagne autour de la thématique de l’homophobie et la transphobie en milieu de travail. «En raison de la pandémie, de ses conséquences désastreuses sur Sans dévoiler la thématique sur laquelle l’équipe s’est arrêtée, on peut les entreprises et du grand nombre de personnes qui ont perdu leur emploi, deviner que cette période remplie d’incertitudes et qui a pour mot d’ordre nous avons pris la décision de reporter cette thématique à l’année la distanciation sociale aura son influence. «Aujourd’hui plus que jamais, il prochaine, explique Laurent Breault, directeur général de la Fondation. est important d’être unis et d’être bienveillant envers ses proches et son «Bien que la problématique de l’homophobie et de la transphobie en milieu entourage. L’amour est essentiel et ne devrait pas dépendre de l’orientation de travail demeure importante, nous nous devons également de rester sexuelle, de l’identité de genre ou de l’expression de genre d’une solidaires envers les partenaires, entrepreneur.e.s, entreprises et les personne», tient à souligner Laurent Breault qui espère que vous l’aiderez, employé.e.s qui vivent des moments difficiles. encore une fois cette année, à faire la promotion de cette nouvelle campagne en partageant le contenu numérique de la campagne via vos Malgré tout, le 17 mai reste une journée qui se doit d’être soulignée, car différents réseaux sociaux. l’homophobie et la transphobie n’ont pas de répits. Rappelons d’ailleurs que ///// 022 FUGUES.COM MAI 2020
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Sensibilisation
LUTTE_CONTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE
CAMPAGNE 2015
CAMPAGNE 2017
Dans la semaine précédant le 17 mai, Fugues proposera divers articles sur son site et via ses infolettres.
nationale contre l’homophobie et la transphobie, dont elle est l’initiatrice, et ProAllié, pour l’inclusion des personnes LGBTQ+ dans les milieux de travail. Depuis plus de 10 ans, le programme Pour que vieillir soit gai assure la En ces temps difficiles, l’équipe de la Fondation Émergence insiste pour vous défense des droits des aîné.e.s LGBTQ+ et offre des outils et formations pour encourager à suivre les mesures gouvernementales d’isolement et de disdes milieux consacrés aux aîné.e.s plus inclusifs. De plus, le programme tanciation sociale afin d’enrayer cette crise le plus rapidement possible. Famille choisie a pour mission d’accompagner les personnes LGBTQ+ proches «Soyons fort.e.s et solidaires et restons uni.e.s pour qu’ensemble nous aidantes d’aîné.e.s en les soutenant, en les renseignant sur les services exisc puissions continuer de lutter pour notre cause commune.» e tants et en les aidant à développer des connaissances qui leur seront utiles dans leur rôle.
D'OÙ VIENT LA JOURNÉE ET POURQUOI LE 17 MAI ?
La journée est originaire du Québec. La Fondation Émergence crée en 2003 Les bureaux de la Fondation émergence sont fermés actuellement, mais la première journée nationale contre l’homophobie. Elle prendra une dimen- l’équipe travaille de la maison. Vous pouvez les contacter via le site web. sion internationale en 2006 et en 2014, la Fondation Émergence ajoute la 6 YVES LAFONTAINE transphobie au nom de la journée. Depuis, la Fondation Émergence organise une campagne de sensibilisation chaque année. D'autres organismes ont repris cette journée et elle est maintenant célébrée dans de nombreux pays.
TOUCHE PAS À MES LIVRES!
Le 17 mai est une date symbolique pour les personnes homosexuelles. L’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990. La Fondation Émergence œuvre contre l’homophobie et la transphobie à travers différents programmes de sensibilisation, comme la Journée interCAMPAGNE 2019
La violence en ligne
contre les personnes LGBTQ+
a des conséquences
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bien réelles.
73 % des personnes LGBTQ+ ont déjà été harcelées en ligne, ce qui mène souvent à de l’anxiété et même à des pensées suicidaires. Signalez les messages haineux et aidez
L’homophobie profiterait-elle insidieusement du confinement mondial pour se faire plus (op)pressante ? Une coalition d’organisations nordaméricaines vient de réagir à l’attaque récemment portée contre des ouvrages LGBTQ, proposés dans un programme scolaire aux États-Unis, disponibles dans des bibliothèques publiques à travers l’amérique du Nord. Après que l’association des bibliothèques américaine a tiré la sonnette d’alarme, plus d’une cinquantaine d’organismes de la société civile ont signé une lettre de soutien. En année 2019 seulement, ce sont 377 tentatives de censure, qui ont visé plus de 560 titres, que l’association a tristement recensées. Or, dans la très grande majorité des cas, ces livres racontent simplement la réalité de personnes LGBTQIA+. L’Authors Guild s’est évidemment jointe à la lutte contre « cette forme de censure, particulièrement manipulatrice ». En effet, les commissions scolaires se réunissent avec des bibliothécaires, ainsi que des administrateurs et fonctionnaires, aboutissant à ce que des livres soient retirés des étagères ou des documents numériques ou passés sous silence dans les suggestions, alors que certains viennent même de remporter des prix. « Lorsque des histoires LGBTQ sont réduites au silence de cette manière, les jeunes, les familles LGBTQ reçoivent un message : leurs propres parcours, leur vie même, n’ont pas de valeur, voire sont honteux », relève la lettre ouverte. Déjà victimes de harcèlement, les jeunes LGBTQ n’en sont que plus discriminés encore, « et tentent de se suicider, avec des taux plus élevés [que les jeunes] de leur âge », note les auteurs de cette lettre ouperte. « Savoir qu’ils ne sont pas seuls, que leur vie, et leurs histoires, ont une valeur, peut littéralement aider à sauver des vies. » Et si des parents s’opposent à ce que leur progéniture puisse découvrir qu’il existe tout un pan du monde qui les effraie, alors qu’ils demandent des dérogations pour leurs enfants, plutôt que de tenter de censurer globalement les livres. Ainsi, d’ailleurs, que l’autorisent les règlements. « Ce qu’ils ne doivent pas être autorisés à faire, c’est violer les droits de tous d’avoir accès à ce qui peut être lu », concluent les signataires. 6 YANICK LECLERC
005005EX
Discriminations
LUTTE_CONTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE
LES DISCRIMINATIONS ENVERS LES LGBTI S'INTENSIFIENT SOUS COUVERT DU COVID-19 Déjà régulièrement exposées à des violations de leurs droits fondamentaux, les personnes LGBTI sont particulièrement à risque dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Ce contexte incite en effet de nombreux pays à adopter des mesures particulièrement discriminantes à l’égard des LGBTI. Tour d’horizon. Dans de nombreux pays, les droits des personnes LGBTI (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, intersexuées) sont régulièrement menacés et bafoués : privation de droits fondamentaux et libertés, menaces ou exécutions, tout cela au motif que ces personnes ne seraient pas conformes aux normes dominantes en matière de genre ou de sexualité.
À CE SUJET, NOUS VOUS INVITONS DE LIRE LES TEXTES PUBLIÉS SUR LE SITE DE FUGUES DANS LA SECTION HOMOPHOBIE. ///// 026 FUGUES.COM MAI 2020
À cela s’ajoute désormais l’impératif de lutte contre la pandémie qui sert de justificatif à toute sortes de dérives de la part d’autorités déjà enclines à bafouer les droits des personnes LGBTI. Le COVID-19 ne doit pas justifier le recul des droits des personnes LGBTI Aux Philippines, depuis la mise en place des protocoles visant à faire respecter la quarantaine, on observe une hausse des conduites violentes de la part des responsables des villages et communes. Le 7 avril, un responsable dans la province de Pampanga, a contraint, à titre de sanction, trois personnes LGBTI à
des actes humiliants d’ordre sexuel pour avoir soi-disant enfreint le couvre-feu. Ayant filmé en vidéo cette punition, il l’a ensuite posté sur les réseaux sociaux. Les autres personnes de ce groupe ont été soumises à d’autres formes de traitements dégradants. Depuis le début de la quarantaine, des actes d’humiliation et de violence auprès des populations communautaires ont été recensés dans le pays comme le fait d’enfermer des personnes dans des cages pour chiens et de les frapper à coups de bâtons. «Nous sommes un gouvernement inclusif, n’ayez aucune crainte», c’est ce qu’a ainsi déclaré M. Vizcarra, chef d’Etat du Pérou le 2 avril alors qu’il annonçait le durcissement des mesures de confinement dans le cadre du plan d’urgence déployé face au COVID19, imposant ainsi des jours de sortie différenciés selon les sexes. Dans le même temps, il assurait à la population qu’aucune discrimination ne serait tolérée. Selon lui, des consignes auraient été données aux forces de l’ordre afin de ne contrôler aucune carte d’identité et de se fier à l’apparence et à aux déclarations des personnes transgenres. Pourtant lundi 6 avril, c’est dans un commissariat de Callao, au nord de Lima, qu’une vidéo qui a déclenché l’indignation de la communauté LGBTI a été tournée. On y voit des policiers qui humilient deux femmes transgenres, les obligeant à crier «Je veux être un homme», tout en leur infligeant la punition de sauter à pieds joints, accroupies. Les faits reprochés : n’avoir supposément pas respecté les mesures de confinement destinées à lutter contre le COVID-19. Au Panama, au Pérou et en Colombie, où les gouvernements ont également annoncé un calendrier de sorties alternées le temps du confinement entre les femmes et les hommes, les activistes transgenres craignent le pire. Avec raison, le 1er avril, au Panama, Barbara Delgado, femme transgenre, est arrêtée avec deux hommes et une femme alors qu’elle se rend sur son lieu de travail. Si ces derniers seront autorisés à repartir avec un avertissement, Barbara Delgado est emmenée au poste de police. On lui reproche alors le fait que son apparence féminine ne correspond pas au marqueur de sexe «masculin» indiqué sur sa carte d’identité. Après trois heures d’interrogatoire humiliant, elle sera finalement libérée avec une amende de 50 USD pour motif d’avoir enfreint les mesures de quarantaine. En Hongrie, le gouvernement profite des quasi plein pouvoirs octroyé par le Parlement hongrois dans le cadre de la lutte contre le coronavirus pour déposer
un texte de loi qui remet en cause le droit des personnes transgenres à changer de mention de sexe à l’état civil. Déjà en 2014, dans notre rapport «L’Etat décide qui je suis» nous demandions aux gouvernements européens de permettre aux personnes de modifier légalement leur nom et leur genre, y compris les indicateurs de genre sur les documents officiels émis par l'État, par le biais d'une procédure rapide, accessible et transparente, et conformément à l’identité de genre ressentie par chacun. DES DROITS FONDAMENTAUX DÉJÀ MIS À MAL Souvent incomprises et rejetées, les personnes LGBTI subissent depuis de trop nombreuses années des discriminations. Dans certains pays du monde, ces personnes sont torturées et parfois violées pour soi-disant les «guérir» de cette «maladie» imaginaire. Il arrive également que des opérations chirurgicales et traitements médicaux soient ordonnés afin de «normaliser» les corps des personnes inter-sexes. Ces pratiques sont alors réalisées sans consentement ni nécessité médicale. Les États eux-mêmes sont à l’origine du non-respect des droits humains auprès de ces minorités. Et quand la vie des personnes LGBTI n’est pas directement mise en danger par les gouvernements des pays dans lesquels elles vivent, de nombreuses lois liberticides limitent leurs droits et la justice de leur pays n’est alors d’aucun recours. À Madagascar par exemple, les relations homosexuelles sont taboues. Si l’âge du consentement sexuel est fixé à 14 ans pour les couples hétérosexuels, il n’en est pas de même pour les relations homosexuelles. Le fait de fixer des âges de consentement différents pour les couples homosexuels et les couples hétérosexuels constitue une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. De plus, nos recherches l’ont déjà mis en évidence, l’État malgache abuse de la détention provisoire, contraignant ainsi les détenus à subir l’insalubrité et la surpopulation. C’est alors une double peine pour les personnes LGBTI, comme le démontre le cas de Domoina Ranabosoa. Bien que libérée le 7 avril 2020, les poursuites engagées à son encontre ne sont pas abandonnées. Accusée de «détournement de mineur de moins de 21 ans» du fait de sa relation homosexuelle avec sa compagne âgée de 19 ans, elle était maintenue en détention provisoire dans des conditions inhumaines à la prison d’Antanimora depuis le 10 mars. À cause de la pandémie de COVID-19, aucune visite n’était autorisée, ni de son avocat, ni d’autres personnes et son procès a été reporté à une date indéterminée. Nous appelons les autorités judiciaires à abandonner immédiatement et sans condition les poursuites engagées à son encontre, car la loi à l’origine de cette inculpation est discriminatoire envers les personnes LGBTI. L’exemple est également prégnant en Indonésie où depuis quelques années, les personnes LGBTI subissent une répression croissante aux mains des autorités. Le 10 janvier, Mohammad Idris, le maire de Dépôt dans la province de Java, a demandé aux autorités, notamment à la police municipale, de «faire le ménage» dans les maisons, appartements en location et résidences universitaires en vue de mettre un terme à ce qu’il qualifie d’actes « immoraux». Cette campagne vise à «prévenir la propagation des LGBTI» selon ses termes.
Discriminations
LUTTE_CONTRE L’HOMOPHOBIE ET LA TRANSPHOBIE
En janvier 2018, la police effectuait une descente dans des salons de beauté qui employaient plusieurs personnes transgenres. La police du nord de l’Aceh a ainsi arrêté de manière totalement arbitraire les personnes qu’elle soupçonnait d’être des femmes transgenres. Bien que libérées sans inculpation dès le lendemain, elles ont été humiliées et torturées et demeurent profondément traumatisées. Le meurtre perpétré à l’encontre de Mira, une femme transgenre accusée d’avoir volé le téléphone et le portefeuille d’un camionneur, le 6 avril dernier renforce nos craintes quant à la protection de cette minorité dans le pays. Alors qu’elle a été brûlée vive dans le district Nord de Djakarta, deux des personnes soupçonnées d’avoir commis cet acte ont été arrêtées, et trois autres sont toujours en fuite. Ce n’est donc pas la première fois que des personnes LGBTI sont violemment prises pour cibles en raison de ce qu’elles sont, il est urgent que les autorités fassent toute la lumière sur ces violences et ce crime atroce, sans quoi, les personnes transgenres en Indonésie se sentiront encore plus délaissées et dénigrées par leur gouvernement.
GARANTIR LES LIBERTÉS POUR TOUTES ET TOUS Amnesty International met donc en garde contre le fait que les restrictions instaurées dans le but de protéger la santé publique contre la pandémie de COVID-19, comme les quarantaines et les confinements, comportent de grandes menaces pour les droits humains. «Les restrictions des droits à la liberté personnelle et à la sécurité ne peuvent être imposées que dans des situations limitées, et doivent répondre à des directives claires et strictes dans le respect des normes internationales relatives aux droits humains.» Les atteintes aux droits humains, notamment la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, sont intolérables. Contourner la loi, particulièrement durant la pandémie de COVID-19, ne fera que favoriser la culture de l’impunité. La loi doit être dûment appliquée et les représentants de l’État qui l’enfreignent devront rendre des comptes. «Nous demandons aux gouvernements dans lesquels des violations des droits humains sont perpétrées d’enquêter et d’amener les responsables à rendre des comptes et à ce qu’ils abrogent les législations liberticides à l’encontre des minorités LGBTI», conclu un porte parole d’Amnesty International. 6 SÉBASTIEN THIBERT SOURCES : ILGA WORLD ET AMNESTY INTERNATIONAL
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THÉRAPIES DE CONVERSION : ENTRE L’ESPOIR ET… Un certain nombre de projets de loi interdisant les «thérapies de conversion» ont été promulgués tout au long de 2019, notamment dans certains États des États-Unis d'Amérique. En effet, cette pratique a été effectivement interdite dans les États du Colorado, du Maine, du Massachusetts et de New York, ainsi qu'à Porto Rico. En outre, le 2 août 2019, le gouverneur Roy Cooper a signé un décret pour interdire le financement public de la «thérapie de conversion» pour les mineurs en Caroline du Nord. L'État de l'Utah a approuvé un projet de loi interdisant la «thérapie de conversion» en janvier 2020.Des projets de loi similaires sont en instance ou seront bientôt présentés au Canada, en France, en Allemagne et en Pologne, entre autres. Fin novembre, un projet de loi qui aurait puni les interprètes de «thérapie de conversion» d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison a été initialement approuvé par le Congrès de l'État de Jalisco au Mexique. Cependant, la discussion de ce projet de loi a été ajournée en raison de la pression de groupes socialement conservateurs. ET AU BRÉSIL... Pendant ce temps, la Cour se bat contre l’interdiction au Brésil. Le Brésil a été le premier État membre de l'ONU à promulguer une interdiction nationale au moyen d'une résolution publiée par le Conseil fédéral de psychologie (connu pour son acronyme en portugais «CFP»). La résolution de la PCP a rencontré une résistance dès sa publication en 1999, en particulier de la part de l'Organisation des psychologues et psychiatres chrétiens (connue localement sous le nom de CPPC Corpo de Psicólogos e Psiquiatras Cristãos) connue pour ses opinions pathologisantes sur la «guérison de l'homosexualité». Dans l'un des rares cas d'application de la loi, en 2009, la PCP a puni Rozângela Alves Justino, psychologue chrétienne, de censure publique. Depuis lors, Justino a mené plusieurs actions en justice aux niveaux local et fédéral dans des tentatives répétées visant à faire abroger ou annuler partiellement la résolution 1/99. De plus, alors qu'elle continuait à proposer des thérapies de conversion, la CFP a finalement révoqué sa licence en 2017. Plus tard, Justino est devenue conseillère du député Sóstenes Cavalcante (DEM-RJ) à la Chambre fédérale des députés. À la suite d'une actio popularis déposée par Justino dans le district fédéral, deux décisions judiciaires contradictoires ont été rendues en 2017 par un juge fédéral, remettant en question l'interprétation de l'interdiction et ouvrant la porte à des psychologues pour offrir une «réorientation sexuelle» confidentielle. En 2019, un membre du Tribunal fédéral suprême (STF) a rendu une décision provisoire de suspendre les effets du magistrat fédéral inférieur, rétablissant ainsi l'interdiction en vigueur. L'affaire est toujours pendante devant le Tribunal fédéral suprême. 6 YANICK LECLERC
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LA COCQ-SIDA CÉLÈBRE SES 30 ANS DÉJÀ ! Au début des années 1980, l’apparition du sida a été une période de grande confusion et d’incertitudes. Si c’est d’abord la communauté haïtienne qui est la plus durement touchée à Montréal, en quelques années seulement, la majorité des cas sont des hommes gais, ce qui a provoqué une panique et du déni au sein même de la communauté. Les organisations gaies québécoises d’alors — axés sur le lobbying ou les services de soutien liés à l’orientation sexuelle — n’étaient pas préparés à faire face à l’épidémie. De nombreux organismes sida se créent offrant services ou soutien aux personnes atteintes, alors que d’autres prennent les devants quant à la prévention ciblée. Devant la multiplication des organismes une coalition se forme en 1990. La Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le Sida, mieux connue comme la COCQ-Sida, compte 35 membres actuels. De ACCM à Tandem Mauricie, de MIELS-Québec à MAINS BSL (Bas-Saint-Laurent) et de Sidalys au BLITSS (Victoriaville), ou encore de RÉZO à Spectre de Rue, elle fédère plusieurs organismes LGBT+ ou non luttant contre le VIH, contre la stigmatisation, contre la criminalisation, contre la discrimination et offrant une variété de services destinés aux personnes séropositives. Elle dispense aussi, à ses membres et aux personnes vivant avec le VIH-sida (PVVIH), toute l’information nécessaire pour avoir une réflexion éclairée sur la situation du VIH. Elle a menée au cours de son histoire autant de campagnes de sensibilisation que de luttes pour l’accessibilité des traitements au plus grand nombre possible. Et, 30 ans plus tard, la COCQ-Sida continue de le faire aujourd’hui encore. La COCQ-Sida garde toujours un pied dans l’actualité et ce n’est pas surprenant qu’elle a émis plusieurs communiqués concernant les personnes séropositives et la présente crise du coronavirus que nous vivons. «Avec ce coronavirus, on a l’impression qu’on revient aux débuts de l’apparition du VIH-sida. Mais c’est quand même une mobilisation qu’on n’avait pas eu durant les premières années du VIH, donc c’est bien si les autorités ont agi rapidement cette fois-ci», de commenter Ken Monteith, le directeur général de la COCQ-Sida. Ken Monteith déplore d’ailleurs les contraventions que les policiers peuvent émettre pour faire respecter la distanciation physique. «Une des leçons apprises du VIH est que la criminalisation n’a jamais été un instrument de prévention. C’est dommage mais ça ne va pas aider. Il fallait plutôt continuer d’informer. Parfois c’est de l’incompréhension ou de l’ignorance, donc informer et sensibiliser sont toujours à privilégier», selon Ken Monteith. Justement, cela nous ramène 30 ans en arrière, soit à la création de la COCQ-Sida, en plein développement du VIH en Occident, alors qu’il n’y avait pas encore de médicaments efficaces et que les gens continuaient de ///// 030 FUGUES.COM MAI 2020
mourir. «C’est intéressant de voir l’évolution de la COCQ-Sida, toute la concertation, toute la collaboration et de constater aussi toute l’innovation qui est venue parfois ensemble, avec les organismes-membres, et parfois des organismes individuels et qui a été reprise par d’autres groupes. Cela a toujours été en évolution et ça continue encore aujourd’hui», de dire Ken Monteith qui dirige l’organisme depuis 2008. «Au début, on a vu une certaine multiplication des groupes, poursuit Ken Monteith. Mais il y avait et il y a toujours de la place pour tout le monde. Il faut savoir que la réponse vient de la communauté et les groupes sont proches de leurs membres. C’est d’ailleurs l’une des choses dont on est le plus fier à la COCQ-Sida, soit la participation accrue des personnes séropositives dans la réponse à la lutte contre le VIH. Ça fait partie de la mission de l’organisme. Aujourd’hui, il y a 35 groupes, dont la moitié est à Montréal, mais il y en a partout au Québec et c’est ce qui est intéressant aussi, l’implication dans les autres régions.» LA CRIMINALISATION, ENCORE UNE LUTTE Si beaucoup de travail été accompli, il reste encore du chemin à parcourir. Certaines problématiques demeurent. Si la science a permis d’avancer et de faire en sorte que les personnes puissent vivre pratiquement normalement avec le VIH, comme s’il s’agissait d’une «maladie chronique», d’autres défis sont toujours au rendez-vous. «On souhaiterait que la vie des personnes séropositives puisse être "banale", mais on ne peut pas dire ça lorsqu’on voit encore des cas de criminalisation de personnes vivant avec le VIH (PVVIH), continue le directeur général de la COCQ-Sida. Il y a toujours du travail à faire. Il n’y a aucune raison d’avoir peur en terme de criminalisation lorsque les gens sont séropositifs mais indétectables et qu’ils ne peuvent plus transmettre le virus (I=I, indétectable = intransmissible). Il faut donc suivre la science et en finir avec la criminalisation.»
«On ne peut pas dire que tout est noir ou que tout le monde est méchant. Mais il y a encore cette image du passé chez une certaine partie de la population et ce, alors que la vie des PVVIH a évoluée. Cette image dans la population, elle, n’a pas évoluée encore. Il faut continuer de faire de la sensibilisation et éviter l’usage de la criminalisation», souligne Ken Monteith qui, avant de prendre le fauteuil de directeur général de la COCQ-Sida, a dirigé ACCM durant neuf ans. LES DÉFIS QUI ATTENDENT LA COCQ-SIDA «Le progrès social fait en sorte que la société accepte mieux aujourd’hui les LGBT, mais en même temps, ça veut dire qu’on n’arrive pas à rejoindre les jeunes hommes gais qui ne sont plus dans les saunas, les bars, etc. Mais c’est quand même un beau défi pour le mouvement communautaire qui s’adapte grâce aux outils technologiques et à la créativité», note Ken Monteith. La technologie, la science, etc. font des pas de géant, le défi aussi de la COCQ-Sida est d’aider ses membres à développer les connaissances, les formations et les compétences nécessaires pour utiliser ces outils et «qu’il y ait un partage des connaissances entre les groupes, c’est notre rôle aussi de réussir à obtenir le financement qui suit les besoins et les réalités de chaque groupe», rajoute M. Monteith. Ken Monteith insiste longuement sur la formation des organismesmembres et de leur personnel (employés et bénévoles). Depuis plus d’une dizaine d’années maintenant, la COCQ-Sida a mis sur pied un programme de formation appelé Outillons-nous, destinés à informer les membres des recherches et études, de se mettre à jour et de pouvoir ainsi mieux intervenir. «Outillons-nous signifie de rester constamment à l’affût de tout ce qui évolue et de regrouper toutes nos forces pour divers types d’interventions. Il y a aussi maintenant un autre programme, Préparons nos membres à un monde sans VIH qui est là pour préparer l’avenir. Plus les gens vont connaître leur statut, plus les gens recevront des traitements et plus ils seront indétectables… Le tout dans le respect des droits de la personne. Donc, il y a encore beaucoup de choses qui restent à faire», estime Ken Monteith. C’est pourquoi, entre autres, la COCQ-Sida participe activement à des études comme Mobilise!, en collaboration avec le département de sexologie de l’UQAM. La COCQ-Sida gère aussi une dizaine de sites web souvent issus de campagnes de prévention et de sensibilisation comme Prêt pour l’action, Dans mon sac, Se faire dépister, J’pense positif… et toi?, un site de témoignages, etc. Il y a aussi le blogue I+I = 0. «On peut être très fier de tout ce qu’on a accompli jusqu’à aujourd’hui à la COCQ-Sida. Ce n’est pas qu’il n’y a plus de problèmes, on le voit encore avec la criminalisation, mais nous avons aussi de beaux défis devant nous pour le mouvement communautaire», de terminer Ken Monteith. 6 L’ÉQUIPE DE FUGUES
HTTPS://WWW.COCQSIDA.COM
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ENTREVUE AVEC KEN MONTEITH, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA COCQSIDA
PLUS DE 30 ANS D’ACTIVISME, DE SENSIBILISATION ET D’INFORMATION Fondée en 1990, la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-Sida), pour ses 30 ans, a recensé pas moins de 37 éléments clés de son histoire. Bien sûr, il y a les diverses stratégies et politiques adoptées par cette fédération, mais il y a également les nombreuses campagnes de sensibilisation qu’elle a menée en 30 ans d’existence.
ans et des décennies, Ken Monteith indique que, justement, ce sont ces campagnes qui ont permis à l’organisme de grandir, de faire preuve d’avantgarde et de ne pas se cantonner dans le déjà «tout fait» des diverses firmes. «On a appris à s’adapter, on ne reprenait plus les campagnes que nous proposaient les agences de publicités parce que cela ne collait pas à la réalité des personnes positives et de nos membres. Cela a donc permis d’en arriver à des campagnes créatives et attirantes visuellement et, surtout, basées sur les personnes de la communauté et ce que qui était vécu à ce moment-là», précise-t-il.
«À travers les années, la COCQ-Sida a accompli pas mal de choses, elle a entrepris plusieurs campagnes de sensibilisation, de dire Ken Monteith, le directeur général de la COCQ-Sida. Nous avons aussi participé à des démarches Dans les années 1990, coup sur coup, deux campagnes se sont succédées, avec des partenaires, entre autres, dans le but que les médicaments soient l’une menée par le ministère de la Santé et des Services sociaux – où l’on plus accessibles aux séropositifs. Personnellement, je ne serai pas en vie auvoyait des pierres tombales – et une 2e mise sur pied par un organisme aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu de telles actions.» jourd’hui disparu, soit le CPAVIH (Comité des personnes atteintes du VIH) et qui montraient des personnes qui s’amusaient, qui semblaient avoir du sexe S’il est fier des multiples campagnes entreprises par l’organisme au fil des pour ensuite s’apercevoir qu’elles étaient dans des cercueils ! Plutôt macabre n’est-ce pas ?
«C’étaient des images qui avaient pour thème la mort, c’était un moment où il n’y avait pas de messages positifs qui parlaient de la vie, poursuit Ken Monteith. On a donc refusé des campagnes d’agences qui proposaient des images de guillotine, de lits qui brûlaient, etc. On est sorti des sentiers battus. On a commencé à discuter avec des gens, avec des séropositifs et on a abouti à des campagnes beaucoup plus positives axées sur la vie, sur la sexualité, etc. Donc, vers 2007-2008, on a commencé à s’orienter autrement. Dans les années 2008-2009, on est arrivé avec une campagne totalement différente, avec des personnalités comme Véronique Cloutier et qui s’appelait «Si j’étais séropositif ? C’était magnifique parce que les gens pouvaient s’identifier à ces artistes. Je suis très fier que le communautaire a évolué à travers les années et à travers les expériences aussi.» C’est ainsi que des campagnes intéressantes comme «Prêt pour l’action», pour les hommes gais, ou encore «Dans mon sac», pour les femmes, et aussi «Se faire dépister». Un peu avant ça, alors que le Montréal LGBT bat au rythme des 1ers Outgames mondiaux, en 2006, la COCQ-Sida réalise une campagne appelée «Équipé pour les jeux» sur le sécurisexe durant les rencontres sexuelles «’’Se faire dépister’’ visait les communautés culturelles. On s’était donné pour mission de ne pas représenter que les personnes LGBT, mais plutôt une variété de personnes et que celles-ci puissent se retrouver dans ces campagnes, qu’elles ne se sentent pas exclues, mais comprises dans ces messages», explique Ken Monteith. ///// 032 FUGUES.COM MAI 2020
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Il faut ajouter à cela les nombreuses collaborations avec des instituts et des universités, des partenariats qui, à travers le temps, ont aidés la COCQ-Sida et ses membres à orienter leurs politiques, faire pression sur les décideurs politiques ou de la santé publique et ainsi répondre aux besoins multiples des personnes séropositives et à veiller à ce que leurs droits soient respectés. Le «Projet Mobilise !» en est d’ailleurs un bel exemple de collaboration avec le département de sexologie de l’UQAM et portant, entre autres, sur le dépistage, le suivi médical et les traitements des personnes séropositives. «Je suis content aussi qu’on ait mis sur pied l’Institut du développement du leadership positif. C’est une très, très belle collaboration entre des groupes de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et du Québec. On y donne trois niveaux de formation destinés aux personnes vivant avec le VIH-sida (PVVIH) dans le but de développer la relève et qu’elles puissent prendre leur place dans les organismes. Je les encourage fortement à faire cette formation et à prendre le pouvoir dans leurs organismes respectifs pour que ceux-ci puissent mieux les représenter. J’en suis vraiment, très fier», de conclure Ken Monteith qui est le directeur général de la COCQ-Sida depuis 2008. 6 L’ÉQUIPE DE FUGUES
Les JaLons de L’histoire de La CoCQ-sida Qui sont à souLigner 1. Fondation de la CoCQ-sida (1990) 2. Création de Coalition PLus (2008) 3. Création du secteur droits de la personne et Vih/sida 4. Mise en place du service Vih inFo droits 5. Création des campagnes populationnelles : se faire dépister, Prêt pour l’action, dans mon sac 6 - Création de remaides Québec (2008) 7 - iti
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8 - Mobilisations en faveur de l’assurance médicaments 9 - Projet Mobilise ! 10 - Projet de recherche index de la stigmatisation 11 - Participation à reaCh/PratiCs 12 - Campagne «si j’étais séropositif» 13 - Campagne «Je suis séropo» 14 - Campagne «objets de valeur» 15 - Campagne «syphillis» 16 - Changement d’approche en termes de nos campagnes de sensibilisation (propositions des compagnies vs. nos commandes) 17 - Campagne outgames «Équipé pour les jeux» 18 - Cultures du témoignage/Vihsibilité/ témoigner pour agir 19 - Mobilisation pour la surveillance de 2e génération, communautés caribéennes anglophones 20 -Création de l’idLP 21 - Création des «outillons-nous» 22 - outil «savoir faire, savoir dir » 23 - intégration de l’analyse différenciée selon les sexes 24 - déclaration des droits des PVVih 25 - PaCs (financement fédéral) : projets types 26 - Création du message commun : ensemble préparons un monde sans sida ni Vih 27 - entente dPitss
28 - 1er rapport soins dentaires 29 - Parfaite pour l’emploi et outils sur la confi dentialité du statut Vih en milieu de travail 30 -Formation dans les CLe 31 - notre intégration sur les comités de santé publique 32 - Formation giPa 33 - 3 forums entre-nous : 2004, 2007 « on se dit tout », 2013 « C’est quoi ma place ? » 34 - adoption d’une position commune sur i = i 35 - adoption d’une position en faveur de la décriminalisation totale du travail du sexe 36 - Mise sur pied du secteur de recherche communautaire/notre premier projet de recherche 37 - trousse d’intervention pour les Québécois.es d’origine haïtienne.
COVID-19
ACTUS_D’ICI
NE PAS OUBLIER LES AÎNÉS DE 70 ANS ET PLUS ET ISOLÉS Normalement, l’association ARC, Aînés et retraités de la communauté, organise un brunch hebdomadaire, des sorties au cinéma, au resto, des rencontres de discussions et bien plus encore. Mais voilà, la crise du coronavirus a chamboulé toutes ces activités et, pour les plus âgés de ces hommes, cela a signifié que, pour leur propre sécurité, ceux-ci doivent rester à la maison. Or on le sait, beaucoup d’hommes gais souffrent déjà de solitude et d’isolement. C’est pourquoi l’ARC a mis en place une chaîne téléphonique pour rejoindre ses 300 membres afin de les rassurer. Des projets sont également en marche grâce à la technologie… Après le confinement décrété par le gouvernement du Premier ministre François Legault, le 13 mars, et les mesures de distanciation physique pour endiguer la propagation de la COVID-19, l’ARC avait cessé toutes ses activités dès le 14 mars. Étant donné que l’âge moyen des membres de l’ARC est de 70 ans, ceux-ci se retrouvaient tout à coup confinés chez eux sans la possibilité de partager leurs journées avec des amis. Après une vidéoconférence des membres du conseil d’administration, le 25 mars, il avait été décidé de former une chaîne téléphonique pour rejoindre tous les participants de l’ARC. «C’est une façon personnalisée pour l’organisme de soutenir ses membres et de leur signifier que leur bien-être et leur intérêt font partie de nos valeurs fondamentales», souligne-t-on par communiqué. «En date du 17 avril, on avait déjà rejoint environ 214 personnes. Il nous faut appeler encore plus d’une quarantaine de personnes. La plupart des gens appréciaient qu’on les appelle pour prendre de leurs nouvelles et voir s’ils avaient besoin de quelque chose. Cela les rassurait aussi et brisait un peu leur isolement. Évidemment, beaucoup d’entre eux s’ennuient. Une seule personne nous a demandé de l’aide pour que l’on puisse lui livrer de
la nourriture, et cela a été fait», dit André-Yves Rompré, membre du conseil d’administration de l’ARC, responsable des communications. «L’objectif est de ne pas perdre le contact avec les membres», précise André-Yves Rompré. Si certains ont la facilité d’utiliser les moyens technologiques permettant par exemple, la vidéoconférence, etc., d’autres sont moins agiles. «Nous avons tenu une vidéoconférence avec le député et ministre Steven Guilbeault (député de Laurier-Sainte-Marie) pour obtenir du financement afin de développer notre réseau permettant aux gens de s’initier aux moyens technologiques», poursuit M. Rompré. Ainsi, selon les besoins et l’évolution de la crise du coronavirus, on développera un blogue d’information, on désire également mettre sur pied un forum pour permettre aux gens de maintenir les liens entre eux. «[…] Par la suite, nous évaluerons la possibilité d’instaurer un chat et une fonction de téléconférence. Pour que ces objectifs se réalisent, nous élaborerons un service de formation individualisée en ligne pour familiariser nos membres avec ces outils technologiques. À cet égard, l’ARC est à la recherche de mordus d’informatique qui pourraient donner un coup de pouce à cet emballant projet», apprend-t-on encore par ce communiqué. «Aujourd’hui et plus que jamais, [nos membres] auront besoin de se sentir connectés entre eux – outre une infolettre hebdomadaire et un site internet auxquels ils ont accès – et de savoir que le conseil d’administration les accompagnera tout au long de la crise», de déclarer le président de l’ARC, Richard Desjardins, qui s’est retrouvé lui-même en confinement après son retour de vacances en Floride. 6 L’ÉQUIPE DE FUGUES SI VOUS VOUS SENTEZ SEULS ET ISOLÉS, IL NE FAUT PAS HÉSITER À ENTRER EN CONTACT AVEC L’ARC – AÎNÉS ET RETRAITÉS DE LA COMMUNAUTÉ: 514-730-8870 OU INFO@ARCMONTREAL.ORG OU ENCORE PAR LE SITE INTERNET HTTPS://WWW.ARCMONTREAL.ORG/
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
MATHIEU CHANTELOIS
«LA COVID-19 ET LE CONFINEMENT NOUS OBLIGENT À DONNER LE MEILLEUR DE NOUS-MÊMES»
À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? Mes journées, soirées et nuits s’enchevêtrent et ressemblent à celles de beaucoup de nouveaux parents: je change des couches, donne des boires et chante des berceuses dans le creux d’une petite oreille. En congé de paternité, mon conjoint prend le relais lorsque je fais du télétravail. Je crois que nous formons une superbe équipe! Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment faistu pour que le confinement se passe mieux ? Contrairement à plusieurs personnes, j’ai très peu de temps pour moi. Chaque jour, je trouve néanmoins quelques minutes pour parler à des amis ou aux membres de ma famille, en portant une attention toute particulière à ceux qui vivent seuls. Pour égayer leur journée, je leur montre les beaux sourires d’Oscar-James via Zoom ou FaceTime. À la maison, que portes-tu habituellement? Tous les matins, je m’habille comme si je devais aller au bureau. Je ne suis pas de ceux qui jubilent à l’idée de passer des heures en vidéoconférence sans pantalon!
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Mathieu Chantelois, vice-président communications du Fonds des médias du Canada (et directeur général de Pride Toronto de 2014 à 2016) de nous dire comment cette crise l’affecte personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? Comme tout le monde, cette crise m’affecte beaucoup. Dans ma vie, il y aura définitivement un avant et un après coronavirus. Le cliché est vrai: plus rien ne sera tout à fait pareil, que ce soit dans ma manière de consommer ou de prendre soin des gens que j’aime. Présentement dans l’espace où tu vis, es-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un coloc, des animaux? Je suis à la maison. Mon conjoint et moi, nous revenons tout juste de l’Hôpital général de Woodstock, en Ontario, où est né notre fils Oscar-James. Il pèse huit livres et est resplendissant de santé. Pour des conjoints de même sexe, fonder une famille, c’est toute une aventure! Nous sommes devenus parents grâce à une donneuse d’ovules et une extraordinaire mère porteuse. Nous sommes privilégiés d’avoir reçu un si beau cadeau de la vie. Nous tenons d’ailleurs à saluer l’extraordinaire travail du personnel hospitalier. Alors que nous sommes dans le confort de notre foyer, ces intervenant.es de la santé sont au front, face à un ennemi invisible et des conditions plus qu’insoutenables. Je comprends qu’ils soient inquiets pour leur propre santé. Je pense constamment à eux et leur envoie des ondes positives. Ensemble, prenons soin de ceux qui prennent soin de nous! ///// 036 FUGUES.COM MAI 2020
As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Les réseaux sociaux nous montrent souvent les exploits des gens isolés chez eux, ce qui exerce une pression à «réussir» notre propre confinement. Décrochons un peu et cessons de nous culpabiliser de ne pas être ultra-performants! Certains jours, il est tout à fait acceptable de manger de la crème glacée pour souper, de ne pas faire de sport, de ne pas être créatif, de ne pas cuisiner… Mon seul objectif, en ce moment, c’est d’arriver une bonne fois pour toutes à bien prononcer «Arnold Schwarzenegger» et «sauce Worcestershire»! Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? Ma famille. Depuis des années, j’ai rêvé du jour où je pourrais enfin lui présenter en personne mon enfant. Ce n’est que partie remise. Même si l’attente est assez difficile, je sais que ce jour viendra. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Dans les premiers jours de la crise, j’ai lâché un coup de fil à l’acteur Marc-André Grondin. Il m'a confié qu'il avait déjà visionné en rafale une kyrielle de documentaires et qu’il avait
Tous les jours d’avril, sur l’heure du lunch, les deux comédiens ont publié une suggestion télé ou ciné sur leur compte Twitter respectif (@MA_Grondin et @BaruchelNDG), que notre équipe relaie sur @celebronsNOUS et @made_nous. En moins de 280 caractères, ils résumaient le synopsis de «l’œuvre du jour», mentionnaient son lieu de tournage et donnaient une bonne raison de la voir. Je les aidais dans leurs choix et à coordonner le tout. Célébrer ceux qui nous divertissent ne va pas mettre fin à la crise, mais durant cette période d’isolement, c’est un moyen de nous serrer les coudes – chacun de notre côté. Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Je trouve que nos gouvernements font un bon travail. Je suis particulièrement heureux de voir tous les partis politiques laisser les querelles partisanes de côté. Évidemment, je ne peux pas en dire autant d’un certain «clown», voisin du Sud…
Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? La crise de la COVID-19 et le confinement nous obligent à donner le meilleur de nous-mêmes et à accomplir des choses qui nous semblaient impossibles de faire en temps normal… Devenir papa, pour moi, aura été ce moment de grâce. Puis, depuis hier, je commence à mieux prononcer «Arnold Schwarzenegger» et «sauce Worcestershire»! Il y a de l’espoir! Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? J’aurai encore plus de respect pour tous les travailleurs qui se sont retrouvés en première ligne face au virus. Je tenterai d’être plus patient envers eux lorsque j’irai au supermarché, à la pharmacie ou à l’hôpital après le confinement. Par ailleurs, je suis une personne qui aime les câlins. Une fois la crise terminée, je compte bien en donner davantage à ceux et celles qui en voudront. Des inquiétudes pour l’avenir? Oui! Il est temps de penser plus sérieusement à l’avenir de notre planète! La baisse de CO2 que nous connaissons depuis le début de la crise ne sera pas suffisante pour résoudre le problème du réchauffement climatique. Nous devons trouver des solutions structurelles novatrices pour réduire notre empreinte écologique et notre surconsommation à long terme. Un message d’espoir que tu veux lancer? Celui que nous claironnons en chœur depuis quelques semaines déjà: «Ça va bien aller!» 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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le sentiment d'avoir fait le tour. Il souhaitait consommer plus de contenus d’ici et découvrir de nouveaux créateurs et créatrices. C’est alors qu’est venue l’idée d’un road trip pancanadien virtuel. Ensemble, nous avons développé un concept rassembleur: faire voyager, sur la grande route de la solidarité, les histoires de chez nous pendant 30 jours. Nos ambitions étaient de revisiter des classiques oubliés, braquer les projec-teurs sur de brillants artistes, titiller la curiosité des internautes et illuminer leur quotidien assombri par la pandémie. Marc-André a tout de suite pensé à son pote Jay Baruchel comme ambassadeur anglophone. Les deux acteurs sont complices depuis qu’ils ont joué dans la comédie de hockey Goon: Dur à cuire, en 2012. Il a suffi d’un appel dans la résidence de Jay à Toronto pour le convaincre de dire «oui, buddy!».
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
JEAN-SÉBASTIEN BOUDREAULT
«IL FAUT ESSAYER DE FAIRE LES CHOSES QU’ON DIT TOUJOURS NE PAS AVOIR LE TEMPS DE FAIRE»
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à l’avocat Jean-Sébastien Boudreault, qui était jusqu’à tout récemment vice-président de Fierté Montréal, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement? C’est certain que ça fait tout un changement. Moi qui suis habitué de voir beaucoup de monde, je me retrouve seul à la maison. De plus, je suis en démarrage, avec une associée, de mon nouveau bureau d’avocat, alors ça ralentit le tout. C’est aussi difficile sur le moral, de temps en temps. Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, des colocs ou des animaux? Oui, je vis seul, ce qui rend le confinement encore plus difficile. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? J’essaie de me tenir occupé. J’ai commencé un cours d’espagnol. Je travaille sur le lancement de mon cabinet. J’ai fait (à distance) plusieurs heures de formation, que je dois faire comme avocat. Et, bien sûr, j’écoute beaucoup de Netflix, Amazon Prime et de télé traditionnelle. J’essaie de faire un peu d’exercice. Je prends des marches et la maison n’a jamais été aussi propre. ///// 038 FUGUES.COM MAI 2020
J’essaie de garder contact et de parler à ma famille et à mes amis par différents moyens vidéos. Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? J’essaie de ne pas trop penser, mais c’est difficile. Il y a des jours meilleurs que d’autres. Je fais de la méditation et j’essaie de faire un peu d’exercice pour me changer les idées. À la maison, que portes-tu habituellement? Ça dépend des jours. C’est sûr que la majorité du temps, je porte du mou, un peu comme tout le monde. Par contre, je me rase, je me lave et j’essaie même de m’habiller des fois pour faire le changement. Mais c’est vrai que rapidement je passe de la robe de chambre au pyjama de jour, pour retourner à la robe de chambre. Mou, mou, mou. As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Il faut essayer de faire les choses qu’on dit toujours ne pas avoir le temps de faire, comme un cours en ligne. Il faut se garder occupé. Il faut aussi rester en contact avec les amis et la famille.
Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? Les contacts humains. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Beaucoup d’appels-conférences vidéo, peut-être même un peu trop. Rires. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Je pense qu’au Canada c’est bien géré. C’est certain que M. Legault fait un travail excellent, mais je pense que M. Trudeau le fait aussi. Ce n’est pas facile de négocier avec le clown au Sud de chez nous. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? L’importance des petites choses que nous tenons pour acquis, comme aller faire l’épicerie, pouvoir voir ses amis et la famille. L’importance aussi d’avoir un bon système de soutien autour de nous.
Des inquiétudes pour l’avenir? Il est certain que c’est inquiétant, mais je crois que les gouvernements vont bien aider les gens à passer au travers de cette crise. Un message d’espoir que tu veux lancer? Nous sommes sur terre pour apprendre, grandir et devenir de meilleures personnes. Il faut savoir que nous sommes toujours au bon endroit et au bon moment pour grandir et apprendre. Nous passons actuellement à travers des moments difficiles, mais nous nous en sortirons meilleurs et plus forts. Je suis convaincu que nous passerons au travers. Nous écrivons présentement l’histoire, soyons des champion.nes. Restons solides, solidaires et aidons ceuzes qui ont besoin d’aide. J’envoie plein d’amour à tous.tes. 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
Afin de garantir le bien-être de notre équipe ainsi que pour tous nos clients et amis, nous avons dû suspendre temporairement nos activités. Nous serons fins prêts à vous accueillir de nouveau dès que nous en aurons la possibilité. L’équipe de Physotech vous remercie chaleureusement... 1070 BOUL. RENÉ-LÉVESQUE EST COIN AMHERST 514 527-7587 • physotech.com
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Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? C’est certain, surtout au début après le retour à une meilleure situation. J’espère que les gens n’auront pas peur des autres.
TĂŠmoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
GENGIS GRENIER
ÂŤLA VIE EST COMME UNE BICYCLETTE, IL FAUT AVANCER POUR NE PAS PERDRE L'ÉQUILIBREÂť La COVID-19 a chamboulĂŠ nos vies d’une manière qu’il est encore difficile Ă mesurer. Nous avons demandĂŠ Ă Gengis Grenier, infirmier / coordonnateur de recherche scientifique de nous dire comment cette crise l’a affectĂŠ personnellement‌ Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle aectĂŠ personnellement? Ma vie sociale s'est volatilisĂŠe. Mes conventions, mes confĂŠrences, mes pratiques de judo, mes 5@7, mes amis, tout a disparu du jour au lendemain. Ça ĂŠtĂŠ très dur au dĂŠbut de transformer ma vie hyperactive en vie d’ermite. Je suis un travailleur ÂŤessentielÂť, je continue donc Ă travailler. Mais l'isolement le soir me tue. Je sais que je ne suis pas Ă plaindre, mais ça a ĂŠtĂŠ très difficile pendant les premières semaines. Un de mes collègues de proximitĂŠ s'est enlevĂŠ la vie et je me suis posĂŠ beaucoup de questions. Sur l’un de mes deux emplois, beaucoup de collègues ont ĂŠtĂŠ mis Ă pieds temporairement. S'approvisionner en nourriture, accessoires de pharmacie et en quincaillerie est devenue plus difficile. J’ai vendu ma voiture l'annĂŠe dernière et je le regrette amèrement... PrĂŠsentement dans l’espace oĂš tu vis, est-tu seul(e), avec ton (ta) conjoint(e), de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, des animaux? Seul dans un condo avec 6 animaux — 3 bĂŞtas et 3 petits animaux nains miniatures exotiques — et 9 plantes đ&#x;˜‰
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À quoi ressemblent tes journÊes ces temps-ci? Je travaille... et je m'occupe‌ en rÊapprenant à jouer du piano et en reprenant des cours de base en espagnol... Je m'occupe de mes animaux. J'alimente ma page Facebook et Instagram pour faire sourire mes proches. Je facetime mes amis. Je crÊe des liens avec mes voisins immÊdiats. À la maison, que portes-tu habituellement? Rires...Mettons que je suis en mode pyjama depuis le confinement. As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette pause plus facile à passer? Lire, s’instruire, faire de la formation continue en ligne. Faire le mÊnage du printemps et redorer mon condo. Éviter de tomber dans de mauvais patterns, tels que l’alcool ou les drogues. Nous savons que le cristal meth est un problème de longue date dans la communautÊ et que plusieurs personnes ont fait des efforts monumentaux pour se sevrer de leur problème de consommation. Ce n’est donc pas le moment d’y retomber. Prenez des marches, faites du vÊlo, mÊditez, mais ne vous sabotez-pas. Qu’est-ce qui te manques le plus, ces temps-ci? Mes entraÎnements de combat de judo. Mon Êquipe sportive Êtait ma famille montrÊalaise la plus importante. Et elle me manque terriblement. Ceci dit, je me dÊplace en vÊlo pour aller travailler afin de pallier la carence d'endorphine.
Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Ici, nous n'avons pas de leçons à recevoir de personne. Le gouvernement nous a interpellé précocement, la population a répondu rapidement, à quelques exceptions près. Le gouvernement fédéral a débloqué des fonds rapidement. Et la population a été très participative. Le gouvernement s'attendait à ce que cette pandémie touche les plus vulnérables et âgés et en ce moment, c'est difficile sur le moral de voir les statistiques de décès quotidiens. Mais bon, ça aurait été bien pire si les Québécois n'avaient pas écouté dès le départ. Ailleurs, ils l'ont échappé par endroit. Les pays latins, où les relations de proximité sont plus fortes (partage d'ustensiles, partage de nourriture pendant les repas, les cultures où les gens se font la «bise», et où les gens d'une même famille s'embrassent sur la bouche, ont été sévèrement touchés. Les Québécois ont une culture de «distanciation naturelle». Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Je dépensais beaucoup trop d’argent au restaurant. Je vais
décroître mes habitudes de consommation. Mes cartes de crédit ont fondu pendant le confinement. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Les personnalités anti sociales ont trouvé leur confort, et ceux comme moi, qui sommes hyper-sociaux, ont apprivoisé des habitudes solitaires. De plus, non seulement qu'il fallait diminuer nos habitudes de consommation, mais plusieurs d'entre nous aurons (ap)pris ces habitudes. Cette pandémie en tranquillisera certains, mais rendra d’autres alcooliques ou drogués, et en débilitera d’autres. Chose certaine, les gens auront une plus longue liste d’excuses pour éviter de voir d’autres gens. Des inquiétudes pour l’avenir? Nous vivons dans un pays riche. Nous sommes au bon endroit, au bon moment. Comparativement au reste de cette planète, nous nous en sortirons mieux. La fabrication de masques artisanaux individuels devrait être encouragée selon moi, de sorte à les porter en public lors de la fin du confinement (comme ailleurs dans le monde) afin d’aplatir la 2e courbe/vague lorsqu'elle aura lieu. Avec la fonte progressive de la calotte glacière, nous savons qu'une quantité phénoménale de micro-organismes sont libérés dans les océans. Il faut s’attendre à ce que nous ne vivions pas seulement une pandémie de cette ampleur au cours de notre existence. Un message d’espoir que tu veux lancer? Ça va aller. La vie est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre. L’être humain s’est toujours adapté à son environnement.
6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? En travaillant, ça me met en contact avec l'extérieur. J'essaie de facetimer mes proches.
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
ALEX PERRON
«L’INTERNET, ÇA REMPLACE PAS LES VRAIES RENCONTRES, MAIS EN CE MOMENT, ÇA FAIT VRAIMENT DU BIEN»
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à l’humoriste et animateur Alex Perron, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement? Au niveau du boulot, comme bien des gens, mon calendrier s’est vidé. Des spectacles reportés, des tournages annulés ou reportés. Au moment où j’écris ces lignes, je ne sais toujours pas comment tout ça va se remettre en branle et dans quels nouveaux paramètres. Je pense que malheureusement, il va y avoir des contrats qui tomberont compte-tenu des circonstances, du temps et aussi de l’économie. Je ne suis pas de nature anxieuse : ça me préoccupe, mais je ne vire pas fou avec ça! De toute façon, ça ne sert à rien d’anticiper… On ne sait pas! On ne connait pas l’avenir! On vit quelque chose de totalement nouveau. Personnellement, avec toutes les mesures qui sont essentielles, ça demande aussi d’adapter notre vie personnelle. Oui, c’est parfois difficile à gérer émotionnellement et dans le pratico-pratique de la vie, mais je pense que plus on va suivre tout ça à la lettre, moins on va les étirer, ces contraintes! Je suis bon élève, je respecte tout le protocole comme un premier de classe! Je pense que j’aurais une étoile dans mon cahier! Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un coloc ou des animaux? En ce moment, et comme toujours, j’habite dans le condo de ma chatte Foldex Princesse Leïa! On cohabite bien! Elle trouve que je suis plus souvent qu’à l’habitude sur son sofa, mais elle en a fait son deuil! Par contre, elle trouve que je lui parle beaucoup trop souvent à son goût ! Des fois, elle se pousse dans ma chambre au deuxième étage… Je suis quelqu’un qui vit très bien seul, alors honnêtement, ça ne pose pas de problème. Ce n’est pas un très gros compromis pour moi. Je me demandais justement ce qui était le plus ///// 042 FUGUES.COM MAI 2020
dur? Vivre seul ou 24 heures sur 24 avec notre conjoint-te ? Je ne suis pas sûr que ce soit nécessairement plus facile d’être constamment à deux! On calculera les couples qui n’ont pas survécu en sortant de tout ça! Je blague bien sûr… quoique ça ferait un bon vox-pop au TVA nouvelles! À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? J’essaie de garder la même routine qu’en temps normal! Presque! Moi, ça m’aide à tenir le moral à flot! Je m’entraîne de chez moi. Habituellement, je vais au gym vers les 7h du matin et là, je fais la même chose chez moi. Je vais courir dehors presque tous les jours. C’est amusant, à 7h, je ne croise personne, on dirait que je suis Will Smith dans I, legend ! J’ai toujours détesté courir dehors et là, j’y prends goût ! Quand je reviens à la maison, je suis comme un enfant de 6 ans qui ne veut pas rentrer même si sa mère gueule pour qu’il vienne souper. Je n’ai pas envie de rentrer! Pas de télé avant le début d’après-midi, sinon je me connais, j’écouterais une série à partir de 8h! J’ai quand même un peu de boulot que je peux avancer donc, ça se passe le matin. Je me suis donné aussi comme défi d’écrire trois nouveaux numéros d’humour. À date, ça va! Bon, ce sera-tu du bon matériel? On verra! Sinon, je gosse beaucoup plus, trop, sur les réseaux sociaux. Je suis déjà un gros consommateur de télé et films, mais là, je bats des records! J’écoute ben trop n’importe quoi. Je ne mange pas vraiment de desserts et j’en cuisine encore moins, pourtant, je regarde régulièrement des madames sur Zeste nous gosser des tartes et des gâteaux. Je vais devenir un fin connaisseur du crémage au beurre et de la tarte aux petits fruits avec coulis bleu!
Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? Je n’ai pas la science infuse et chacun a sa propre méthode, mais je pense que d’essayer de rester le plus près de sa quotidienne habituelle aide beaucoup! Je limite aussi ma consommation d’information, pas parce que ça me fait peur ou que ça déprime, mais plus parce que je crois que moment donné, trop, c’est comme pas assez. Je regarde ce qui est important. Il y a tellement de fake news et de gérant d’estrade sur les réseaux sociaux que ça peut vite donner de l’urticaire! Soyons vigilants là-dessus. Trouver son équilibre dans tout ça! À la maison, que portes-tu habituellement? Comme chez bien des gens, le festival du linge mou et du vieux t-shirt bat son plein chez moi et ça n’a pas l’air de vouloir s’épuiser! Pis c’est correct! Honnêtement, j’ai fait plusieurs vidéoconférences de boulot et de podcasts avec un beau top et en bobette! Par paresse de mettre des pantalons et aussi un confort non négligeable! J’ai même peur qu’à ma première réunion en personne, j’arrive aussi en combo t-shirt-bobette! On prend si vite des habitudes! Par contre, je n’ai jamais été aussi chic pour aller acheter de la litière à chat! Je me donne! Des fois, je me mets du parfum pour aller chercher mon courrier! As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Je pense qu’il n’y pas de recette magique. Y’a celle qu’on trouve pour nous. Notre équilibre face à tout ça. Les réseaux sociaux ont quand même trouvé le tour de mettre une forme de pression dans la situation en nous montrant que c’était donc le fun, tout à coup, de faire du pain, d’écrire des messages philosophiques, de trouver que c’est si extraordinaire de prendre le temps de regarder un oiseau sur une branche, de manger un simple raisin ou de dessiner toute la journée des arcs-en-ciel. Oui, c’est cool, mais c’est pas une obligation! On peut aussi ne pas avoir envie de tout ça et c’est ben correct! On n’est pas obligé aussi d’être parfait dans une situation catastrophique! Oui, ça va bien aller… mais c’est aussi très bien et très libérateur d’être en tabarnak toute la journée et de brailler une bonne shot dans son lit juste parce que ça fait du bien! On vit beaucoup de montagnes russes émotionnelles en ce moment et c’est ultra correct d’avoir des hauts et des bas. On peut avoir des moments de peurs et des moments zen… tout ça cohabite! Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? Y’a beaucoup de chose que j’ai hâte de faire ! Mais entre autres, aller au cinéma. Ça me manque tellement! Habituellement, j’y vais presqu’une fois semaine. Aller voir un film d’horreur ou de science-fiction! S’asseoir dans la salle avec ma liqueur brune et des chips (je mange pas de pop-corn)! Regarder les bandesannonces! Se tourner et dire à la madame assise derrière de se la fermer! Le film part et tu laisses porter pendant 1h30…. God, que j’ai hâte! Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Heureusement que les plates-formes virtuelles existent! Merci, dieu de l’internet! Ça permet de garder contact avec les nôtres! Pour moi, ça remplace pas les vraies rencontres, mais en ce moment, ça fait vraiment du bien! Réunions avec les collègues, 5@7-8-9 avec les ami.es, la famille! Les textos! Facebook, Instagram, Twitter! Si le virtuel n’existait pas, tous les facteurs et les pigeons
voyageurs seraient en burn-out! Le nombre de télégrammes chantés par des clowns! On aurait tous appris à faire des signaux de fumée! Par contre, avec ma mère, Ginette 76 ans, on est avec le téléphone traditionnel! On se parle aux deux jours. On n’a pas beaucoup de nouveau à se raconter, mais c’est pas grave, ça fait du bien! Je pense que c’est important de ne pas trop s’isoler! Parce que c’est bizarre ce qu’on vit en ce moment. Habituellement, quand il nous arrive un pépin dans nos vies, on a le réflexe d’aller voir nos amis, notre famille, notre entourage, là, on nous demande l’inverse, on doit se tenir loin. On n’est pas habitué de fonctionner comme ça! C’est donc important de garder le contact autrement. Mais comme je le disais tantôt, ce n’est pas une obligation! Si ça te tente pas de jaser avec personne un soir, c’est tellement correct! Zéro pression! Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Je ne suis pas quelqu’un qui partage et aime beaucoup jaser politique, mais je crois qu’en ce moment nos gouvernements font un travail de fou! On fait face à quelque chose de nouveau, donc chaque décision est prise au mieux du savoir du moment. Leurs journées doivent être interminables! De grosses décisions rapides. Une pression énorme. Garder la tête froide et éviter d’être emporté par les émotions. S’ajuster constamment. Je pense que plus que jamais, notre devoir de citoyen est important! On doit faire notre part au mieux de nos capacités et même un peu plus! Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Bien honnêtement, je ne sais pas ce que je vais retirer de tout ça…. Je crois que j’ai encore trop la face dedans. On a aucun recul! En tout cas, moi je n’ai pas encore assez de recul. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Assurément, nos vies seront changées par ces événements. Pour le mieux je l’espère. J’ose croire qu’on sera plus humain avec les autres. Entre nous et pour nous. Qu’on apprendra de cette histoire. Je suis un éternel optimiste, mais pas naïf pour autant. C’est plus facile de revenir à nos habitudes que de changer les choses. C’est plus réconfortant de revenir vers ce que l’on connait ! Mais si chacun prend conscience d’une chose, on aura fait un solide pas ! Mais ça, c’est les prochains mois qui vont nous le dire ! Des inquiétudes pour l’avenir ou un message d’espoir que tu veux lancer? Pour le moment, j’ai certaines inquiétudes du comment tout ça va repartir et comment on va gérer toute la patente. Mais je ne suis pas dans la panique. Depuis le début de toute cette pandémie, on claironne partout: ça va bien aller! C’est vrai, je le crois! Mais avec toutes sortes de nuances et des défis pour chacun. C’est illusoire de penser que tout va être pour le mieux tout le temps et facilement. Non, malheureusement. Des moments difficiles, il va y en avoir. Pour tout le monde. Sur plein de facettes de nos vies. Ça va bien aller … raboteux! Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on est des petites bêtes crissement bien faites! On peut s’adapter! Et quand chacun se décide, ça peut bouger les choses de façon positive. Personnellement, on peut résister à ce qui va nous arriver, mais on peut aussi choisir de prendre les choses en main et s’adapter. Je crois que ça reste notre meilleure option. Et la moins épuisante. Un jour à la fois… 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
ANDRÉ DESBIENS
«JE ME SUIS ENDORMI UN SOIR DANS UN MONDE QUE J’AIME ET ME SUIS RÉVEILLÉ DANS UN AUTRE MONDE…» Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? Je me suis endormi un soir dans un monde que j’aime, où tout grouille autour de moi; je venais de passer une journée à mon bureau de Remax du Cartier tout fenestré, face à la charmante rue Shamrock dans la Petite Italie qui amène au Marché Jean-Talon et je me suis réveillé le lendemain dans un autre monde… où tout ce qui m’anime, mon enthousiasme à pratiquer mon métier, mes multiples rencontres et partages habituels avec mes amis et ceux que j’aime ne s’avèrent plus possible.
2 412 000$ pour signature à finaliser chez quatre notaires différents. À ce jour, trois ont bel et bien été publiées au Registre foncier et une dernière a étéreportée en début mai.
Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Étant un habitué de 6@7 avec tout un groupe d’amis, un de mes amis a coordonné la plateforme Zoom et on se fait une quotidienne. Parfois, on Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la parle de sujets plus sérieux, mais c’est souvent un partage amusant de famille, un coloc, des animaux? taquineries et même de sujets parfois légers, mais qui, somme toute, sont Dans la semaine précédente, je flairais ces possibilités de grands changeun réconfort, de bons moments de partage entre amis (un petit groupe de ments; je m’étais donc mis en période «préparation» pour la maison, ce que 16/18 personnes). j'ai en réserve ou pas. Et je me suis mis en mode de faire le marché pour moi et pour deux amis qui rentraient de voyages. J’habite maintenant seul coin À la maison, que portes-tu habituellement? Wolfe, un espace que j’aime beaucoup et le premier geste d’envergure a été Pour ma période de confinement, je demeure tout de même en télétravail; même heure du lever, même lecture de mes quotidiens/journaux et je ne de préparer la terrasse derrière chez moi qui donne sur des arbres, de netreste pas en pyjama et ni en t-shirt et ou en mou. Donc, souliers et un toyer le tout… d’installer les meubles et coussins, le BBQ… habillement qui me force à une certaine discipline. Je ne suis pas quelqu’un À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? qui a un naturel pour le télétravail. Les premiers dix jours du confinement furent pour moi une acrobatie pour As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette mon travail qui ont été dédiés à des transactions immobilières à notarier, malgré l’incertitude de la Chambre des Notaires à émettre un tout nouveau «pause» plus facile à passer? Je consacre pas mal de temps au cours de chaque journée à rejoindre, protocole pour coordonner des signatures et surtout créer un environnement fiable où les acheteurs et vendeurs ne sont pas présents ensembles, converser et planifier les mois qui viennent avec des clients et bien sûr suivre les points de presse et échanger avec ma petite planète d’amis(es) et que ces signatures se fassent. J’avais quatre transactions totalisant et de connaissances.
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Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Je me suis inscrit à plusieurs formations sur le WEB, soit celles de Remax Quebec, celle que mon président Serge Brousseau de Remax du Cartier organise sur Zoom et des formations obligatoires pour maintenir ma licence de courtier immobilier agréé à L’OACIQ. Ce qui est sûr, c’est que je réalise que je ne suis pas fait pour la retraite. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? J’ai passé pas mal de temps à créer et gérer le peu de graphiques que les médias nous fournissaient au départ pour peser et ou pour tenter de mieux comprendre ce qui nous arrivait et nous tombait dessus. J’ai échangé avec quelques amis des scénarios, des dates, des scénarios de ce qui pourraient se dessiner. Je suis le point de presse de M Legault et ou celui d’Ottawa et, bien sûr, aux USA (Cuomo et ou Trump). J’aime bien la façon que Monsieur Legault a adopté, comme un leader clairement ébranlé par moments mais une solidité avec laquelle il fait de son mieux; un excellent leader. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? J’ai eu dans mon passé l’occasion de gérer et expérimenter des périodes de crise; j’ai vécu le «Verglas» alors que je dirigeais une société propriétaire de 380 bâtiments de toutes sortes (résidences de personnes âgées, bâtiment
commerciaux, hôtels, etc.) aussi, des ouragans à Cuba où j'ai dû organiser un rapatriement et un autre pour coordonner un confinement à Ciego d’Avila (je coordonnais les activités hôtelières au début des années 2000 du El Senador a Cayo Coco, un hôtel de 700 chambres); mais la grosse différence pour moi avec cette crise est que l’on vit un absolu moment où tu ne peux rien coordonner, organiser, prévoir. Je me dois donc de respecter des consignes, aider certaines personnes de mon voisinage et attendre l’évolution. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Ce qui me réconforte beaucoup dans ce moment-ci — et comme j’ai beaucoup de temps libre — est d’échanger avec des amis, des connaissances où les uns et les autres se sont rapprochés, où chacun se soucie de l’un et l’autre. Des inquiétudes pour l’avenir? Je suis un privilégié avec mon métier de courtier et je n’ai pas cette inquiétude pour l'avenir, mais je réalise que pour beaucoup il existe de très grandes inquiétudes pour l’avenir. Comme je fais aussi des dossiers de type commercial; je vois et je parle à de petites entreprises qui doivent faire face à leur loyer, gérer un cash-flow difficile. Ça, c’est la chose qui m’inquiète et je tente au mieux de participer et de les épauler. Un message d’espoir que tu veux lancer? Mon espoir le plus grand serait que la solidarité que l’on voit autour de nous et à travers nos médias, ici, au Québec puisse être présente lors d’un retour à une vie plus normale. 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? Les moments de célébrations me manquent, j’aime être enjoué, partagé les lunchs avec mes collègues au bureau et bien sûr mes petit 5@7 avec les amis et les restos…
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
FABRICE NGUENA
«J’ESPÈRE QUE CETTE TRAGÉDIE SANITAIRE SERA UNE OCCASION POUR NOUS, DE PRENDRE CONSCIENCE DE NOTRE HUMANITÉ COMMUNE» La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Fabrice Nguena, qui travaille dans le domaine des assurances, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? Je me sens privilégié, je n’ai pas vraiment été affecté par la COVID-19 à part le fait de rester confiné à la maison d’où je fais du télétravail. Je conserve mon emploi, je suis en santé physique et mentale. En somme, je ressens beaucoup de gratitude, car j’ai beaucoup de connaissances et amis qui ont perdu leur emploi et qui ont contracté la COVID-19, sans compter les millions de canadiens qui ont perdu leur emploi.
À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? Mes horaires, sont restés les mêmes, je me lève et me couche aux mêmes heures, je télé-travaille de 8h30 à 16h30. Mes journées commencent et se terminent par ma pratique bouddhique qui me permet de ressentir beaucoup de sérénité, gratitude et espoir. En général après le travail, je sors de mon immeuble pour marcher un peu dans le quartier et 2 fois dans la semaine, je vais faire du jogging et quelques exercices. À ma pause à midi et en soirée, j’en profite essentiellement pour parler au téléphone avec mes amis, ma famille. J’aime écouter les nouvelles et je privilégie les sources officielles, sûres et fiables. Je lis beaucoup aussi, souvent 2 livres en même temps. Il faut rajouter aussi les réseaux sociaux (Facebook) qui permettent également d’être en contact avec les autres, échanger et apprendre sans sortir de chez soi.
Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un ou des colocs, des animaux? J’habite seul, je suis célibataire depuis 1 an et demi. J’ai toujours bien vécu le Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? fait d’habiter seul, même quand j’étais en couple, j’essaie d’être toujours Je n’ai pas vraiment beaucoup plus de temps qu’avant, à part le fait je ne sors occupé. plus. Ma journée est bien occupée, je ne vois pas le temps passé du fait que je ///// 046 FUGUES.COM MAI 2020
travaille la journée. En dehors de mes heures de travail, comme j’habite seul, je vais passer un certain temps à communiquer avant les autres, sur Facebook, au téléphone, et 2 ou 3 fois par semaine via zoom. Je fais du sport environ 2 fois par semaine. J’ai une dizaine de livres que j’ai achetés, j’en lis en parallèle 2 en même temps. J’ai aussi renoué avec des amis que je n’avais pas contactés depuis longtemps. C’est une bonne période pour renouer avec les personnes qu’on aime et qu’on a un peu perdu de vue.
ans, donc à chaque que je vois ces personnes âgées, je suis solidaire de leur souffrance et impuissance ainsi que celle de leurs proches. Au niveau Fédéral, je trouve que le gouvernement fait vraiment tout son possible pour venir en aide aux canadiens qui ont perdu leur emploi. Il y a beaucoup de soutien financier qui se bonifie jour après jour. C’est impression de voir comment, chaque jour, ils vont un peu plus loin dans le sens d’accompagner les particuliers et les entreprises.
À la maison, que portes-tu habituellement? Je porte essentiellement un tee-shirt avec un pantalon mou en tissu africain ou un jeans.
Hors Canada, et surtout chez nos voisins des États-Unis, la situation est gravissime, incompréhensible et révoltante. Concernant l’Afrique et les pays du sud qui n’ont pas les moyens de faire face, je croise les doigts pour que la bombe à retardement dont on a peur ne se produise pas.
Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? Le contact avec les autres, je suis un gars de contacts, un gars très sociable. Ma philosophie rejoint vraiment le concept africain «Ubuntu» (Je suis parce que nous sommes). Je crois que notre humanité ne peut s’enrichir et s’épanouir qu’au contact des autres et encore plus s’ils sont différents. J’aime aller au restaurant avec les amis, au cinéma, voir des spectacles. J’ai un très bon cercle d’amis proches que je vois fréquemment, sans compter des réunions avec des amis bouddhistes. Ce serait mentir que de ne pas mentionner que le sexe et l’affection me manquent également, ceci du fait que les visites sont interdites, car, bien qu’étant célibataire, je n’ai pas vraiment de manque de ce côté. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Essentiellement Facebook en discutant avec les autres de l’actualité, les appels téléphoniques, j’ai 2 à 3 vidéoconférences par semaine (une professionnelle avec les collègues du bureau, et les 2 autres avec des amis pour des réunions bouddhiques). Les applications Team et Zoom ont été une révélation. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Au niveau du Québec, oui, ils ont fait du bon travail et tout allait bien jusqu’à ce que éclate la tragédie dans les CHSLD qui me déchire le cœur; voir tant de décès de personnes âgées en si peu de temps. J’ai perdu ma mère il y a trois
Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Cette crise sanitaire vient simplement renforcer la réflexion qui est déjà la mienne depuis assez longtemps. Cette réflexion puisée dans la philosophie africaine "Ubuntu" (Je suis parce que nous sommes) désigne la notion de fraternité et la solidarité humaine, et que le bouddhisme désigne par l’interdépendance. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Mon crédo est déjà «le respect de la dignité de la vie», alors j’aimerais que cette philosophie soit davantage répandue et que chaque personne prenne conscience que sa vie, autant que celle des autres est infiniment précieuse, inviolable et digne du même respect. Donc je souhaite plus de fraternité et la conscience de notre destinée commune. Des inquiétudes pour l’avenir? Je m’inquiète que collectivement qu’on ne prenne pas le temps de tirer les leçons de cette tragédie, qu’on se précipite à revenir à la situation d’avant (normale) sans prendre des grandes décisions qui permettraient une vie en symbiose entre les humains d’une part, et les autres êtres vivants qui nous entourent d’autre part. Un message d’espoir que tu veux lancer? J’espère que cette tragédie sanitaire sera une occasion pour nous, humains, de prendre conscience de notre humanité commune, de notre interdépendance où que nous soyons dans le monde et par-dessus tout, le sursaut de la solidarité humaine. Et qu’enfin la quête effrénée du profit à tout prix, la société de consommation, cède la place au respect de la dignité de la vie humaine et de la vie tout court. 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? En dehors des heures de travail, je pense qu’il est très important d’être en contact avec les autres par la voix, donc par le téléphone, par les réseaux, par tous les moyens, c’est la seule façon de conserver notre humanité, la lecture et écouter de la musique sont essentiels, et l’exercice physique aussi.
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
mal. J’ai besoin de bouger, d’étirer mon corps pour bien commencer la journée. Je dois préciser que les deux semaines suivant le jour de l’arrêt de travail pour le confinement, j’ai consacré mes journées à cuisiner! J’adore cuisiner. Et j’avais l’habitude de préparer mes plats pour la semaine. Mais dans cette situation de confinement, je ne voulais pas sortir plusieurs fois, alors j’ai préparé et congelé plusieurs plats. Beaucoup de travail : faire l’épicerie, déballer, couper, cuisiner et faire la vaisselle. Je ne pleins pas, j’aime cuisiner et je me compte déjà chanceux de pouvoir manger à ma faim.
DAVID TOUCHETTE
«IL FAUT FAIRE DE LA DISTANCIATION PHYSIQUE ET NON SOCIALE»
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à David Touchette, animateur, gérant de mannequins et militant à Québec Solidaire, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? Mes activités professionnelles se sont arrêtées au début de la pandémie. Ayant été travailleur autonome, pigiste, je suis habitué aux périodes de transition et de restrictions. Je suis plus affecté au niveau social. Comme tout monde, je ne peux serrer dans mes bras les membres de ma famille et mes amis. J’habite au centre-ville de Montréal, c’est certain que je suis affecté par l’ambiance extérieure, il y a des files d’attentes à l’épicerie, les gens se déplacent que pour l’essentiel et ça se ressent dans l’ambiance qui est habituellement très festive dans ce quartier de la ville, Shaughnessy Village. Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un ou des colocs, des animaux? Je vis seul et j’ai un chat. Hermès. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? Le matin je me lève tôt, vers sept heures et je fais du Yoga, des salutations au soleil »et des exercices de musculations. J’ai djà cette routine en temps nor///// 048 FUGUES.COM MAI 2020
Chose faite, ça me donne le temps pour me concentrer sur la gestion de la crise. Je m’informe beaucoup sur le sujet. Comme animateur, producteur, j’ajuste mes projets. Cette période foisonne de créativité dans le monde des vidéos sur le web, sur Instagram IGTV et Tik Tok. C’est beau à voir. Je prends également du temps pour me connecter d’avantage avec mes ami(e)s qui publient sur les réseaux sociaux et m’intéresser d’avantage à ce qu’ils font. D’habitude, ça va vite et j’ai l’impression que je fais uniquement défiler leurs photos et textes. Là, j’ai du temps pour commenter. Côté politique, je suis responsable de la page Facebook de Québec Solidaire pour la région de Montréal et je siège sur le comité coordination. On reste bien actif avec des meetings virtuels. Même si le temps n’est pas aux débats politiques, pour moi c’est important de garder actif ces espaces d’information et de discussions. Il faut avoir confiance en la santé publique et au gouvernement tout en maintenant la liberté d’opinion et le sens critique, c’est nécessaire à la bonne santé de notre système démocratique, surtout en ce temps de pandémie où la société est concernée dans son ensemble et à divers degrés. Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? Je suis bien à la maison. C’est calme, bien que j’habite dans une tour au cœur centre-ville. La vue est magnifique, donc ça aide à bien vivre le confinement. En quelques minutes je m’évade en suivant le déplacement des nuages, des oiseaux et des avions, beaucoup plus rare ces temps-ci. Je prends le temps pour rester ouvert d’esprit, par l’écoute beaucoup de vidéos de documentaires, de Ted Talk sur l’histoire, la mécanique quantique et j’écoute régulièrement — même trop — Gary Vaynerchuk. À la maison, que portes-tu habituellement? Chez moi, je porte généralement un T-shirt et l’ensemble de jogging. L’été pas de haut et un pantalon court très léger. As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Si vous aimez cuisiner, faites des expériences et que si vous habitez dans une
tour regardez les nuages. Je recommande de rire, d’écouter des spectacles ou des vidéos d’humour. Nous sommes chanceux au Québec il y a un grand bassin d’humoristes et de séries humoristiques. J’ai l’impression d’avoir l’air fou à rire aux éclats, seul chez moi, mais ça fait du bien. Présentement, il n’y a pas de quoi rire de la situation, mais il faut trouver des façons de rire, parce que ça aide à se détendre et à prendre du recul face à la pandémie. Je propose aussi des apéros virtuels ou toutes autres conversations par vidéo conférence ou par téléphone avec ou sans alcool. Il faut faire de la distanciation physique et non sociale. Qu’est-ce qui te manque le plus, ces tempsci? Côtoyer les gens que j’aime, les serrer dans mes bras et... je ne vous cacherai pas ma vie sexuelle est à l’arrêt. Les gros spectacles au Centre Bell et des Festivals l’été vont me manquer, la foule de gens qui chantent et dansent sans se soucier du lendemain. Pas Fierté Montréal, ouf, c’est dur! Le dernier événement auquel j’ai assisté fût à la Place des Art, Le Gala Dynastie. Aujourd’hui, cette soirée me paraît encore plus mémorable. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Le contact premier est avec ma famille, ma sœur et mes parents, qui ont plus de 70 ans, et ma grand-mère de 94 ans. J’appelle mes amis proches. Tout le monde est en santé, c’est l’important. Ensuite, mes liens avec l’équipe de Québec Solidaire me garde connecté avec plusieurs réalités sur le terrain. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Bien qu’elles soient différentes, je suis satisfait de la gestion de crise de la santé publique et des gouvernements du Québec et du Canada. J’ai beaucoup d’admiration pour les chefs qui doivent agir rapidement et répondre tout aussi vite de leurs actions. Nous vivons tous une première, il faut être conciliant. JM’en profites pour élargir ma vision au-delà des chefs et voir l’ensemble des actions des différents intervenants du gouvernement. Ça déjà été dit, ont construit tout en le faisant voler! Je m’informe régulièrement de la situation à l’international, particulièrement de la France. J’ai des amis à Paris où le confinement est plus strict qu’au Québec. La situation italienne et espagnole m’attriste. Je me questionne sur la gestion américaine et ce questionnement a commencé bien avant le Covid19. Je me donne encore un peu de temps avant faire une analyse sur la gestion globale, car plusieurs questions restent à venir particulièrement avec la Chine. J’espère qu’on se prépare déjà aux risques d’un retour du virus à l’automne. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? J’ai de la difficulté à y répondre maintenant, car j’ai l’impression qu’il n’y aura pas de fin complèteà cette situation et qu’on vit un point de bascule historique. Pour l’instant, je retiens que je dois garder la même façon de voir la vie: soit de faire de mon mieux, planifier, vivre au présent et sans trop se soucier de l’avenir car on ne sait pas. Mon jeune frère est mort lorsque j’avais 8 ans et ça change la vision du fait d’être en vie.
Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? À chaque jour la pandémie transforme la vie. L’impact et la réaction au changement est individuel. Surtout si il y a décès d’un proche. La technologie sera plus présente. Moi, je ferai d’avantage d’appels par FaceTime, de réunions virtuelles et de commandes en ligne, entre autres, pour l’épicerie. La transformation sociale que j’ai déjà remarqué est celle causée par la distanciation physique. Au centre-ville, la densité est importante et je ressens s’installer une certaine crainte des autres. Même si la distanciation physique va durer encore plusieurs mois, j’ai confiance que cette crainte de l’autre va s’atténuer avec le temps. Peut être que le port de masque généralisé aidera à rassurer les gens. Des inquiétudes pour l’avenir? Je suis un éternel optimiste voir même un utopique mais j’ai certaines inquiétudes pour l’après. Surtout pour les personnes qui souffrent déjà de solitude. Je crains qu’on focusse d’avantage sur l’économie que sur la santé psychologique des personnes vulnérables. Dans cette situation de confinement, certaines bonnes habitudes agréables se sont développées, les gens ont plus de temps pour eux. Malgré la volonté de relancer l’économie, je doute que les gens voudront revenir au même rythme effréné de leurs habitudes de travail et de surconsommation. Et il y à l’environnent, les effets négatifs des changements climatiques qui se poursuivront et je crains qu’on ne s’y prépare pas assez. Ces effets viendront de façon aussi spontanée que la pandémie. Que sera le confinement en temps de canicule, sans accès aux piscines publiques. Les feux de forêts et la pénurie d’eau. Il faut que l’avenir soit tourné vers la santé et ça doit inclure l’environnement dans lequel on vit. Un message d’espoir que tu veux lancer? J’ai confiance en la capacité de l’être humain de s’adapter et de rebondir pour mieux anticiper la prochaine crise. Cette pandémie nous fait prendre conscience de notre humanité, de nos besoins fondamentaux, dont les contacts physiques, nos liens avec les autres et la nature. Ça va remettre à l’avant notre identité au-delà de notre titre professionnel ou de notre présence sur les réseaux sociaux. Consultons et ayons plus de respect envers les personnes âgées. Je suis confiant que nous serons plus conscients de l’importance de vivre et vieillir en santé, dans la dignité. Il faut innover, pour le bien de l’humanité et de l’environnement.
6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Puelo Deir, publiciste de production cinématographique, militant de longue date et dramaturge, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté? Je travaille en production cinématographique depuis plusieurs années. Le studio avec lequel je travaillais récemment a arrêté la production, le vendredi 13 mars. Quelques secondes après avoir appris que nous étions en train de fermer, c’était rapporté sur CNN. Je suis reconnaissant et chanceux d'être un travailleur syndiqué avec un employeur extraordinaire sur ce dernier projet. J'espère que nous reprendrons la production avant l'automne. Mais, comme nous l’apprenons tous, il ne faut pas longtemps pour que les chaînes d'approvisionnement et les filets de sécurité sociale s'effritent. Je prends la situation actuelle avec autant de grâce et de sérénité que c’est possible durant cette crise mondiale. Présentement, dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un ou des colocs, des animaux? Célibataire et enfant unique. Je me débrouille tout seul depuis que je suis très jeune. Et, adulte, je suis du genre loup solitaire et un franc-tireur. Heureusement, nous n'avons pas besoin d'être dans la même pièce pour voir notre famille et nos amis. J'ai vécu de nombreuses épreuves physiques, j’ai été un enfant de la rue et j'ai survécu à la pandémie de sida. Ce n'est pas mon premier rodéo face à l’épreuve.
PUELO DEIR
«PRENDRE LA SITUATION ACTUELLE AVEC AUTANT DE GRÂCE ET DE SÉRÉNITÉ POSSIBLE»
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À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? Au moment où j'écris ceci, c’est mon 37e jour d'isolement. Durant les premiers jours, j'étais convaincu que j'avais les symptômes de COVID-19. À cause de mon travail et des gens que j'avais fréquentés, il n'aurait pas été surprenant que j'ai contracté le virus. J'ai appelé le numéro que le gouvernement avait diffusé quelques jours auparavant. En 10 minutes, je parlais avec une infirmière. Mais sur la base de ses questions, je n'ai pas eu de rendez-vous pour un test. Nous avons pris un moment pour rire et nous en sommes restés là. J'ai continué à gérer les symptômes étranges pendant quelques semaines. Comme nous l’avons appris au cours des derniers jours, je ne serais pas surpris si j'étais un cas bénin. Mais je m’égare… la question était à quoi ressemblent mes jours maintenant. J'ai passé les deux premières semaines à être immobile, calme et en mode récupération. Je n'avais jamais regardé Game of Thrones. J’ai donc visionné les huit saisons en rafale sur plusieurs jours, jusqu'aux petites heures du matin. Rester réveiller jusqu'à très tard est un luxe dans mon métier. Je me suis donc couché tard et me suis réveillé tard. Sérieux, quelle série sidérante à regarder pendant une pandémie! Une fois terminé le visionnement de Game of Thrones, j'ai repris ma vie.
J’ai repris un horaire assez enrégimenté, car j'ai besoin d'être discipliné. Je me lève à 7h30. Il est absolument vital que je fasse mon lit. Il ne se passe pas un jour sans que je fasse mon lit. Une leçon que j'ai apprise en réadaptation. J'ai un petit déjeuner sain. Je m'entraîne trois à quatre fois par semaine. Après avoir fait tellement de rééducation physique, j'avais déjà les bases d'un mini-gym. J'ai donc converti ma salle de jeux pour adultes — qui de toute façon ne sera pas être très utile pendant une pandémie — en une mini salle de gym. Une salle Zen. Je médite, bien que d’habitude je déteste méditer. J'ai commencé à le faire dès le matin. Je prends une pose d'enfant, allongé. C'est étonnant comment cela fait du bien au moral. Je passe la journée à penser à la nourriture, à préparer des repas et faire à la vaisselle. Tant de plats. J'ai un lave-vaisselle, mais en ce moment j'ai le temps d'être le lave-vaisselle. Je recherche des recettes. Je fais partie de ceux qui font du pain. Faire des listes est important. Mais je le fais pour garder un semblant de raison. Je ne vais pas mentir. Je n'ai pas hâte de quitter la maison pour faire des courses en public. Par conséquent, je fais des promenades ou des balades à vélo, tôt le matin ou par mauvais temps. Je fais la plupart de mes achats en ligne. Quand vous pouvez y avoir accès et qu’on me donne une date de livraison! Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? C’est une chose très curieuse. Les jours passent vite. Ne me demande pas ce que j’ai accompli en une journée. Je suis toujours surpris quand il est temps de dîner. Parce que je suis confiné à la maison, je continue d’être en retard. Sérieusement, pour moi, il s'agit de tenir des listes et de les compléter. Me donner des objectifs que je peux atteindre. Le soir, je fais de la lecture que je n'ai pas eu le temps de faire en temps normal. Je passe du temps en ligne sans en faire une obsession. Je visite virtuellement les musées du monde entier, les bibliothèques. C’est fou la quantité de contenu gratuit qu’on trouve en ce moment. Je parle virtuellement à des amis. Il y avait tellement de choses que je devais faire dans la maison, des choses que j’ai le temps de faire maintenant.
Restez focalisé lorsque vous gérez vos finances. MAIS soyez toujours poli lorsque vous communiquez avec le gouvernement / les institutions de finances / les banques / les propriétaires / les épiceries / les banques alimentaires. Comme bien d’autres, sans aucun doute, je dois travailler dur pour ne pas m'émouvoir sur les questions financières. J’essaie de rester discipliné. Ce n'est pas parce que le monde s'écroule autour de moi que je dois suivre et faire de folie. L'autre matin, je me suis réveillé anxieux. J'ai pris un bain. Je ne prends jamais de bain le matin. J'ai donc pris un bain chaud moussant avec des bougies. Et cela a réinitialisé ma journée. Je me tiens informé, mais je ne suis pas obsessionnel. Il est difficile de résister à l'envie d'écouter les nouvelles avant d'aller au lit, mais sérieusement je dors mieux depuis que j'ai arrêté de regarder les nouvelles de fin de soirée. Je regarde les points de presse de Trudeau et Legault, quelques sources d’informations alternatives en ligne. Je m'assure que ce que je lis est légitime en recherchant sur Google une source d'informations que je ne reconnais pas. Je passe du temps sur les réseaux sociaux, mais rarement Twitter! Faites du bénévole. Donnez votre temps. Il y a un dicton chinois qui dit: «si vous voulez du bonheur pendant une heure, faites une sieste. Si vous voulez un bonheur pour une journée, allez pêcher. Si vous voulez du bonheur pendant un an, héritez d'une fortune. Si vous voulez du bonheur toute votre vie, aidez quelqu'un.» Comportez-vous comme si votre vie dépendait des choix que vous faites. Faites tout ce qu'il faut pour vous garder sain d'esprit et en bonne santé. On se fout du reste!
As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? J'ai quelques principes fondamentaux auxquels j'adhère. Surtout en ces temps troublants. Vivez au jour le jour et planifiez pour demain. Je prends donc la vie une journée à la fois. Je m'autorise toute émotion que je ressens à suivre son cours. Ces jours-ci c’est un peu comme expérimenter des montagnes russes endommagées. Je ne suis pas certain si nous allons en revenir avec tous nos morceaux, mais j’ai espoir que ce sera le cas. Je me suis surpris même à prier, bien que je ne crois pas en une religion organisée. Mais la prière de sérénité m'a sauvé le cul plus qu’une fois.
Modèle : Éric Trahan • Photographe : Perry Sénécal
À la maison, que portes-tu habituellement? Vous devriez venir et découvrir de vous-même. Je m'habille pour le confort, mais je m'habille. Je me douche, tous les jours. Ce n'est pas parce que je suis seul à la maison que je dois renoncer des principes de base comme l'hygiène. Je me rase tous les dimanches. Mes cheveux ressemblent à un champ de bataille dans le meilleur des cas. Et cela n'a pas changé. En fait, j'ai du temps pour un plan complet de soins de la peau avec des produits que mes amis m'ont donnés. Ma peau est superbe, mais je suppose que tout le monde devra me croire sur parole, comme je suis en isolement.
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? Le contact physique avec des amis. La chaleur humaine. Les câlins d'ami.es au travail, les bisous sur les deux joues, jouer au tennis. Le gym me manque. Je dois avouer que les rencontres sur Grindr/Scruff/ Gay411 me manquent énormément. J'avoue, avoir un peu de ressentiment pour certains de mes amis qui sont toujours en train de baiser et n’ont pas arrêté durant la crise. Que la déesse du cul les bénisse, mais pour ma part, ce n'est pas quelque chose que je recherche pour le moment. Je reçois des offres de rencontres, mais ces jeunes agités croient être invincibles. J’ai appris avec le temps que, moi, je ne suis pas invincible et j’aimerais être encore là de l’autre côté de cette pandémie. Je suis sur le territoire des Daddys maintenant, et cela signifie faire de mon mieux pour être responsable et de montrer l’exemple même si les tentations sont fortes. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? J'ai redécouvert le plaisir de converser avec des personnes au téléphone ou via Facetime, Skype et Zoom. Qui aurait crû que Zoom et Skype pouvaient servir à autre chose que du sexe cam? Merde, je suis d'une génération qui a connu les lignes fixes. Je sais ce que ça fait de parler longtemps au téléphone. (rires) Je m'assure de parler à des amis tous les jours. Je contacte des gens avec qui je n'ai pas parlé ou vu depuis longtemps. Et je passe plus de temps que d'habitude à discuter avec des amis. J'appartiens à des programmes de sobriété, des groupes de soutien. Des groupes tels que AA, CMA, CA et autres qui ont très rapidement mis leurs réunions en ligne. Quel réconfort de savoir que je peux me connecter avec les gens et réaliser que je ne suis pas seul dans mon isolement. Et personne qui consomme n'a besoin d'être seul. Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Je ne suis pas un grand fan de Trudeau, mais étant donné les options qu’on avait aux dernières élections… Je suis reconnaissant de ce qu’il fait. Il est entouré d'un bon groupe. Je suis fan d'une femme qui travaille dans les coulisses, Chrystia Freeland. Elle a de plus en plus la stature d’une future première ministre du Canada. J’étais encore moins fan de Legault. Et, en temps normal, je n’aurais sans doute pas écouté Legault. Mais quand ce type nous parle sans détour de la situation, au jour le jour, et qu’il que nous demande de rester à la maison, de ne pas nous rassembler, j’ai compris le message et je fais ce qu’il faut faire. Ne vous méprenez pas. Je ne fais pas confiance aveuglement à Legault, ni à son gouvernement. Qui aurait cru ce que Legault avait en lui? Et je salue Horacio Arruda, directeur de la santé publique du Québec, pour son franc parler. Dans l’ensemble, je considère que nos gouvernements et les partis d'opposition traitent cette pandémie comme ils le devraient. De toute façon, rappelons-nous que nous ne sommes pas coincés avec aucun de ces dirigeants, s’ils ne parviennent pas à nous sortir de cette pandémie de manière satisfaisante. Après tout, même Winston Churchill, qui a relevé le défi pendant la Seconde Guerre mondiale, a été rapidement largué par l'électorat britannique en 1945, deux mois seulement après la fin de la guerre. ///// 052 FUGUES.COM MAI 2020
Pour moi, cette pandémie a établi qui sont les véritables personnes importantes dans notre société. Et ce ne sont pas des personnes privilégiées, à l'abri dans leurs tours d'ivoire, qui s'inquiètent de leurs pertes à la bourse ou pire qui gagnent encore de l'argent sur la souffrance des gens comme toi et moi. Les véritables héros de cette pandémie sont les professionnels de la santé à CHAQUE niveau de soins. Ce sont les hommes et les femmes qui nous nourrissent, qui nous traitent, nous nettoient et nous remettent sur pieds. Les vrais héros sont ceux qui éduquent nos enfants et nos jeunes adultes. Ce sont les boulangers, les restaurateurs, les épiciers locaux, les livreurs, les camionneurs, les agriculteurs, les petits commerçants, les quincaillers et les gens qui travaillent dans les pharmacies. Ce sont les personnes qui interviennent dans les situations les plus horribles et qui le font pour aider. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Le temps nous le dira. Nous sommes en plein dedans. On aura beaucoup de temps pour réfléchir à ça quand nous serons de l'autre côté de la situation. Je me demande comment les entreprises canadiennes pourront se remettre de la situation… Mais pour les réponses, ça sera pour un autre jour. J'espère que cette expérience obligera nos gouvernements à valoriser notre système de santé. J'espère que la société apprendra l'importance de l'éducation. J'espère que les gens ont compris à quel point la démocratie est fragile. J'espère que nous avons appris que nous avons besoin d'une révolution dans nos manières de faire. En attendant, je prends une journée à la fois. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Oh oui…. Je ne pense pas que nous soyons prêts à ce qui nous attend. À moins qu'il n'existe un remède miracle ou un moyen de traiter rapidement ce virus, la façon dont nous interagissons dans le monde changera pour un bon bout. Mais comme un de mes chers amis aime le répéter, quand une porte se ferme, une fenêtre s'ouvre. Des inquiétudes pour l’avenir? Oui, mais j'y penserai demain. Après tout demain est une autre journée. Un message d’espoir que tu veux lancer? Ça va bien aller. 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
DENIS-MARTIN CHABOT
«JE TENTE DE CONSERVER UN RÉGIME DE VIE LE PLUS NORMAL POSSIBLE» La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à l’auteur et ancien journaliste, Denis-Martin Chabot, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement…
J’ai la chance d’avoir un homme qui m’aime et que j’aime dans ma vie. C’est récent, mais c’est vraiment génial dans les circonstances. Et j’ai mon chien qui, lui, ne peut pas être plus heureux de la situation puisque je suis à la maison tous les jours.
Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? D’abord, je me suis posé la question suivante : ai-je déjà été atteint ? Peutêtre. J’ai été passablement « enrhumé » au début de mars. J’ai été congestionné, j’ai eu une toux sèche et j’ai fait de la fièvre. Ce sont des symptômes de la COVID-19. Et bien que j’étais au courant avec tout qu’on disait dans les médias, je n’avais pas fait le lien. Si c’était ça, ce n’était pas une forme très sévère. En même temps, ça aurait pu être une simple grippe, un rhume ou une rhinite allergique. Je n’ai pas été dépisté, donc, comment savoir ! Je fais comme si je pourrais en être atteint et devenir contagieux. Je ne prends aucun risque et je suis les recommandations de la santé publique.
À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? Je me lève vers 6 heures du matin (habituellement, c’est 5 heures pour aller m’entraîner, mais la salle de sport est fermée). Je nourris le chien, je fais des étirements puis du yoga ou de l’entrainement (ce que je peux faire de chezmoi avec peu d’équipement).
J’avoue que la crise me trouble. Je crains pour ma famille et mes amis. D’abord, je m’inquiète pour ma sœur que je n’ai pas vue depuis septembre et que je devais aller visiter à Pâques. Puis, je suis une personne vivant avec le VIH, ce qui me rend conscient des défis que certains et certaines dans ma situation peuvent avoir. On sait qu’une personne vivant avec le VIH dont la charge virale est indétectable que son niveau de CD-4 est à plus de 200 n’est pas plus à risque qu’une personne séronégative selon les experts. Évidemment, cela tient si elle n’a pas d’autres ennuis de santé, comme le diabète ou des problèmes respiratoires. Présentement dans l’espace où tu vis, es-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un coloc ou des animaux? ///// 054 FUGUES.COM MAI 2020
Ensuite, je déjeune et je prends ma douche. Puis, je vais à mon ordinateur et je fais du télétravail. D’abord, quatre jours par semaine, pour Maison Plein Cœur qui s’est mise au virtuel. C’est assez facile pour moi, car mon genre de boulot ne requiert pas tant de contacts en personne. Je rédige des rapports et des demandes de financement et je gère les communications. Je termine vers 17 h ou 17 h 30, tout en ayant pris soin de diner vers midi. Après le travail, je m’occupe alors du chien à nouveau. Je le sors pour une promenade. Puis je soupe. Et en soirée, je lis ou je regarde des séries sur tou.tv. À part cela, j’ai eu le temps de terminer mon livre sur Laurent McCutcheon aux Éditions de l’Homme. Il va partir à l’imprimerie dès que ce sera possible. Sa sortie, qui était prévue autour du 17 mai, a été remise à plus tard. On va annoncer ça sous peu. Je bosse aussi sur les activités de Fierté littéraire. Comme vous le savez peutêtre, j’ai organisé récemment un événement littéraire virtuel, Aux confins
littéraires, au cours duquel des auteurs et des autrices de nos communautés ont eu la chance d’exprimer leur art. Des auteurs et autrices connus y ont pris part, dont Debbie Lynch-White, Alain Labonté, Pascale Cormier, Nicholas Giguère, Jonathan Bécotte et Jean-Paul Daoust. On va en refaire un autre qui s’appelle cette fois Balconville littéraire, le 27 avril à 20 h. On aura entre autres cette fois Chloé Sainte-Marie, Alain Labonté, Pénélope McQuade, Simon Boulerice et Billy Robinson. J’ajoute à ces événements une collecte de fonds pour les auteurs et autrices de la communauté en précarité. Je bosse avec Fierté Montréal à savoir ce qu’on va faire pour Fierté littéraire en août. Même si on n’a pas d’événement public, on va essayer quand même de propager — j’adore ce mot — non pas le virus de la COVID-19, mais celui du plaisir de lire. Je profite de mon temps libre pour mes autres projets. J’ai trois romans en préparation et un documentaire en production. Et je fais encore de la radio en France et ici. Je suis équipé pour enregistrer avec une qualité studio de chez moi. Ça aide. Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux ? Je tente de conserver un régime de vie le plus normal possible. Je tiens un horaire fixe de travail et un rythme de vie organisé. Je fais un effort supplémentaire pour bien manger. En fait, je cuisine beaucoup plus que d’habitude. Comme je me retrouve souvent seul dans le jour et en soirée, car mon conjoint est un travailleur essentiel et doit aller au boulot, j’allume la radio. C’est une présence que j’apprécie. Autrement, je fais mon jogging trois à quatre fois par semaine. Je fais mes courses une ou deux fois par semaine. Dans tous les cas, je respecte à la lettre les recommandations de la Santé publique. Et je m’éloigne des réseaux sociaux. Il y a trop de gens vraiment trop anxiogènes qui publient des choses horribles, comme les théories du complot et des fakes news. On n’a vraiment pas besoin de ça. En fait, moi, ça me fâche tellement. Je trouve ça irresponsable et d’un manque de compassion incroyable. On a besoin d’être solidaires, de s’encourager. J’ai dû couper des gens sur mes réseaux sociaux, parce que je n’en pouvais plus de les lire. C’était trop négatif. À la maison, que portes-tu habituellement? J’évite le « mou » ! Ha-ha! Sérieux, je tente de garder un semblant de vie normale. Donc, je me rase et je me coiffe tous les matins. Je m’habille comme pour aller travailler avant de m’installer pour le télétravail. J’ai fait des vidéos récemment que j’ai mises en ligne. Dans une, je mets un complet-cravate pour sortir les ordures. C’était une blague. As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette « pause » plus facile à passer? En tant que personne privilégiée en santé (physique et psychologique) qui dispose d’un bon niveau de vie, j’ai beaucoup de difficulté à répondre à cette question. C’est plutôt facile pour moi de dire : « chill out, ça va bien aller ». Il y a des gens que cette crise a projetés dans la précarité qu’elle soit financière ou psychologique.
Tout ce que je me permets de dire est de ne pas hésiter à demander de l’aide. Il n’y a pas de honte à faire appel aux ressources disponibles. Outre les programmes d’aide des gouvernements, il y a des organismes quioffrent des dépannages alimentaires, des transports pour aller chez votre médecin ou autres. Il y a aussi des groupes qui offrent du soutien psychologique. S’il vous plait, ne restez pas seul, ne vous laissez pas abattre, allez vers ces services. Et à ceux qui comme moi sont capables de le faire, appelez un ami ou une amie que vous savez seul(e). Ça peut être une personne plus âgée qui ne peut pas sortir de chez elle. Dites-lui juste : salut, je pensais à toi. Ça va ? Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ? Mon gym et aller au théâtre. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? J’ai un bon réseau. Je parle souvent à mes amis au téléphone ou par courriel ou Messenger, Skype ou autre. Quand je sors le chien, tout en maintenant la distanciation sociale, je salue mes voisins. Je jase avec eux. Je mets des vidéos en ligne sur mes réseaux sociaux, juste pour dire allô ou faire rigoler les gens. Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Je suis très peiné par ce qui se passe dans nos milieux de vie pour les aînés et aînées. En fait, je suis outré et indigné par cette incurie qui, malheureusement, ne date pas du début de la pandémie, mais qui s’est plus qu’empirée depuis. Autrement, oui, les gouvernements font de leur mieux dans les circonstances. Je n’en dirai pas autant de certains, dont un certain président au sud de la frontière. Je préfère ne pas le nommer. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Depuis un mois, je vais à l’essentiel. Je me rends compte que je peux vivre heureux avec moins. C’est à retenir. J’ai aussi appris à dire aux gens ce qui compte, ce qui est important. Ne pas attendre. J’ai une amie qui souffre d’un cancer dont elle ne se remettra pas. J’ai remis à plus tard ma visite chez elle (elle n’habite pas au Québec). Je risque de ne jamais la revoir. Je ne ferai plus jamais ça. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Oui. Pour un bout, on va se tenir éloignés ! Ça a l’air drôle de dire ça comme ça, mais oui. Nos interactions seront plus distanciées. En même temps, je suis un optimiste. Je crois que la solidarité qui s’est créée avec cette pandémie nous aura changés. Des inquiétudes pour l’avenir? Oui. Notre communauté aura peut-être perdu des gens, des amis, des supporteurs. La vie, c’est plus important que tout. Ça, ça va être difficile. Certaines de nos entreprises dans les communautés LGBTQ+ ne se relèveront peut-être jamais. Je crains aussi pour les organismes communautaires. Un message d’espoir que tu veux lancer? En tant que personne vivant avec le VIH, je dis que nous avons survécu de la pandémie qui s’attaquait à nos communautés et qui tuait notre monde dans les années 80 et 90. Nous lui survivons encore. Nous survivrons à la COVID-19 aussi. 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
Par contre, ce retranchement, rendu pratiquement obligatoire par la bienséance poussée à la limite du digeste, revêt pour moi une gravité disproportionnée, puisque m’est interdit, ou presque, la fréquentation des rares humains qui me gardaient de ce côté-ci de la réalité : les gens que j’aime, les commerçants que je visitais pour un rien, les rencontres impromptues, les voisins liants, les abonnés du gym qui faisaient un effort titanesque pour éviter de m’adresser la parole avant d’arracher aux forces de l’attraction terrestre des haltères beaucoup trop lourds pour eux. J’ai ainsi l’impression que la réserve des contacts véritables que j’ai accumulée au fil des ans est dramatiquement moins importante que celle d’une personne qui, dès qu’elle quitte son appartement, entre en relation tangible, charnelle, avec autrui. Je puise donc dans ce petit réservoir l’énergie qui alimente une certaine cohésion intérieure, celle que vous procure la proximité, même muette, de vos semblables.
PIERRE SAMSON
BONNE PRISE D’OTAGE! Nous avons demandé à plusieurs personnes issues des communautés LGBTQ+ de nous dire de quelle manière la crise de la COVID19 les avait affecté personnellement, à quoi ressemblait leurs journées ces temps-ci. À la place du questionnaire habituel, l’écrivain Pierre Samson nous a répondu sous la forme d’un texte continu.
Pour un homme qui vit seul, sans animal de compagnie, et qui a choisi d’épouser un autre homme domicilié au Japon, cette solitude est pratiquement totale. Reste la technologie, qui permet de croiser un regard et de se repaître d’un sourire qui apparaissent à l’écran, les échappées à vélo, et les quelques connaissances qu’il doit se contenter de saluer de loin, d’une distance à peu près égale à la longueur qu’il couvrirait s’il se mettait à plat ventre aux pieds de son interlocuteur.
flancs décolorés. Il s’installe devant son écran, pond deux pages et qualifie la journée de fantastique, sinon il en efface une écrite la veille et fouille désespérément son cerveau à la recherche d’une citation vantant les mérites de la concision. Ses conversations se limitent à un lent ping-pong entre le babillage radiophonique et, de l’autre côté du filet, ses propres commentaires, habituellement désobligeants, émis à voix haute. Étrangement, ma routine, qui devrait être La vie d’un écrivain, en particulier celle du renforcée par l’état actuel des choses, s’en trouve romancier qui n’exerce aucun autre métier, est Quand l’ennui le saisit, il condescend à donner de bouleversée. Il faut préciser que je traverse cette composée de longues plages de solitude. Les fausses entrevues à un fantôme perché quelque période particu-lière qui succède à la parution contacts humains ne se produisent qu’exception- part dans la pièce qui lui lance des questions d’un nouveau livre, en octobre dernier, et que nellement en milieu de travail. Par conséquent, parfaites auxquelles il offre des réponses géje tente de m’arracher avec un minimum le confinement programmé actuel reflète à peu niales. Il inquiète ses voisins. Ses relations avec d’élégance de ce manège étourdissant composé de chose près sa réalité quotidienne : il pianotait ses innombrables collègues — d’ailleurs, il lui de bouffées d’euphorie — la conclusion d’une seul hier, idem aujourd’hui. arrive de trouver qu’il y en a trop — se résument mission, l’arrivée du livre imprimé, les recensions en bonne partie à la lecture de leurs livres ou de positives, les compliments, en particulier ceux Il fait son même café dans la même tasse, puis se leurs statuts sur Facebook. Bref, la solitude est émanant de collègues — entrecoupées verse un thé dans son bon vieux thermos aux son lot quotidien. d’écrasements brutaux — la mort de ///// 056 FUGUES.COM MAI 2020
personnages que j’ai créés, nourris et aimés, l’absence du roman en vitrine, un papier paresseux sur mon texte, l’indifférence de certains médias qui, à mes yeux de grand égocentrique, lui préfèrent des produits moins solides, mais dans l’air du temps —, bref je m’extirpe en titubant, mais le menton haut, de pathétiques montagnes russes qui me laissent un brin nauséeux. Au moins, l’expérience aidant, je réussis à me convaincre que je m’en sortirai probablement indemne, et je ne ressens plus le besoin de m’armer d’une boîte de kleenex avant d’appeler mes quelques amis qui, sans doute, lèveraient les yeux au ciel en voyant mon nom apparaître sur l’afficheur. Reste que, non seulement je n’arrive pas à écrire une phrase — ce qui équivaut à un dimanche pour moi —, je n’ai aucune idée sur quoi je le ferais de toute manière : cette paralysie, là, au-delà de ma porte, me coupe les inspirations. Je devrais me sentir dans mon élément, beau petit poisson dans son bocal privé, et pourtant non. Moi qui croyais évoluer à l’extérieur du monde, voilà que je m’en retrouve orphelin. Contrairement, donc, à ce que je pensais, le romancier ne compte pas parmi ceux qui vivent en marge de la cité : cette dernière résonne en lui et c’est sans doute ce vide qui le sépare de la pulsation de la société qui rend cette vibration possible. Et qui lui dicte ses mots. Bref, ce confinement est un interminable dimanche pour moi. J’ai au moins compris pourquoi ce jour dit du Seigneur en est un de sécheresse créatrice : la vie, là, sous mes fenêtres, bat alors trop faiblement. Donc, je meuble mon temps comme je le peux, c’est-à-dire en me levant trop tard, moi qui suis matinal au point d’être auroral. Déjà, la journée est fichue. Je me déguise en joggeur d’hiver, enfourche mon vélo, grimpe sur le Mont-Royal, reprends mon souffle — ma bicyclette pèse une tonne, je ne suis pas muni d’un de ces bolides à trois mille tomates qui font un bruit de crécelle en me doublant — je redescends, tel un Sisyphe à pédales. Je fais mes petits achats — SAQ, Métro, point final —, fais quelques exercices pour entretenir ma vanité, levant des quatre litres d’eau et torturant un élastique par manque de mieux. Douche numéro 2.
soulever. Je lis. J’ai repris goût à la lecture, en effet, moi qui ne touche pas à un livre pendant que j’écris un roman pour éviter une… contamination. Ironie. Je vérifie qui fait quoi sur Grindr et Scruff. Je me suis réabonné à Netflix. Je me sers un petit verre de vin. Un dernier, c’est sûr. J’admire les dauphins de retour en Sardaigne. Je maudis les bien-pensants, à commencer par ceux qui hier nous intimaient l’ordre, à coups de raps tonitruants dotés d’une syntaxe hallucinante, de casser la baraque, et qui nous implorent désormais de nous conformer aux directives des autorités et, surtout, surtout, de bien nous laver les mains. J’éteins tout. Je sombre dans le sommeil. Et ça recommence. Quelle erreur, direz-vous, de demander à un romancier de nous remonter le moral ! Vous avez presque raison : il manque à votre remarque l’adjectif véritable. C’est que, voyez-vous, ces énergumènes à bouquins qu’on nous inflige à longueur d’ondes, ces tape-clavier en doudoune qui, sur un ton guilleret, font gazouiller la ligne téléphonique, partageant la sérénité nouvelle qui leur est tombée dessus au milieu d’une recette inédite de Chicken Chow Mein, ou s’extasiant devant le chant des oiseaux autour de leur chalet du mont Orford ou, pire encore, qui redécouvrent Proust — parce qu’ils l’avaient déjà lu, bien sûr mon cher —, ne sont pas des miens. Non, ces manufactures de petits bonheurs ne comptent pas parmi les véritables romanciers, quoi qu’ils en disent. S’ils sont invités à débiter des âneries, c’est pour la simple raison qu’ils enfilent les lieux communs et les idées reçues, pas parce qu’ils seraient des écrivains. En fait, ils font de formidables laveurs de cerveaux qui opèrent en cycle délicat.
Un véritable romancier ne fait pas dans le jovialisme ; il ne vous beurre pas l’objectif de Vaseline, comme on le faisait à l’époque du cinéma noir et blanc pour effacer les rides des stars ; il ne vous susurre pas que ça va bien aller, parce que, mes choux, quelqu’un va cracher le motton pour ce confinement causé en bonne partie par les mégamilliardaires mondialistes, et J’échange des nouvelles avec le Japon, avec ma que les super-riches seront en queue de peloton quand viendra le temps de passer à la caisse ; il sœur, avec mes amis. J’essaie de ne pas oublier un anniversaire. Je cuisine, bourre mon congéla- ne vous dit pas quoi faire, il ne vous ordonne pas teur comme si une attaque nucléaire était sur le d’obéir, il ne vous dicte pas la méthode infaillible point d’être déclenchée, je bois beaucoup trop de pour récurer vos ongles ; il ne laisse pas dans votre boîte vocale un message préenregistré qui vin et pas assez de cette eau que je m’entête à
semble adressé à un débile léger ; il ne vous conseille pas de lire du Paulo Coelho ou du Boris Fucking Cyrulnik. Non. Un véritable romancier vous convie à la réflexion qui vous éveille, pas au recueillement qui vous isole. Il vous propose de vous révolter contre ce qu’on vous présente comme un fait, comme une destinée inévitable, c’est-à-dire la société telle qu’elle est et sera toujours, et il le fait, entre autres, en tordant la réalité imposée et les piliers qui la supportent. Alors, désolé, les copains, mille excuses, les copines, le romancier que vous lisez envoie promener cette bonté lénifiante qui chapeaute les discours, mais que viennent nier les gestes de la majorité des concitoyens qui, justement, ne fréquentent pas des œuvres sérieusement littéraires, c’est-à-dire ceux qui vous regardent comme un pestiféré quand vous partagez un trottoir en sens inverse, ceux qui dénoncent un voisin qui baise un inconnu, ceux qui vous reprochent d’avoir serré la main d’un copain, bref, toute cette engeance qui vous donne une idée plutôt claire de la soupe dans laquelle baignait la France occupée par la Wehrmacht. Ce qui fait que ma recommandation expresse n’a pas changé d’un iota, peu me chaut la période trouble que nous traversons : lisez de vrais romanciers. Les pas fins. Et je ne vois pas pourquoi les temps terribles que nous subissons devraient être plus faciles à passer : la lucidité fait un très mauvais lubrifiant. Au bout du compte, ce qui me manque le plus, c’est le contact déculpabilisé avec autrui ; c’est le regard amical que nulle méfiance presque animale ne vient tamiser ; c’est le droit à la joie. Pour le moment, je dois bien me limiter aux rencontres virtuelles pour entretenir le lien avec ma meute. Je me défie des réseaux sociaux, où sont repris les sermons officiels. Et si je vois un autre arc-en-ciel sous une photo de profil, je hurle et je cherche le bouton Unfriend. Parce qu’un arc-en-ciel, c’est parfaitement inutile, c’est joli, mais ça ne fout absolument rien, et plus tu t’en approches, plus il s’éloigne : c’est un mirage. Comme l’est cette gestion des gouvernements. Non. Je ne suis pas content. Moi, papa Legault, campé de ses deux zigotos, me soulève le cœur avec ses condoléances bidon et surtout ses mercis du jour, comme s’il distribuait des étoiles dorées aux élèves du primaire. Je veux arracher mon écran chaque fois qu’il dit que les Québécois
Témoignages ACTUS_EN CONFINEMENT
forment le peuple le plus obéissant d’Amérique du Nord, ce qui, il y a peu, aurait fait figure d’insulte, une référence au bon vieux mouton de la Saint-Jean-Baptiste. J’ai le droit de le trouver culotté — en effet ! — de se demi-péter les bretelles quand les statistiques nous démontrent que le peuple le plus obéissant du pays est celui qui est le plus affecté par le mal, que les preuves sont indubitables : les abris pour gens âgés sont trop souvent de véritables donjons. Quant au gouvernement précédent, ses sbires méritent la prison, à commencer par cet ancien ministre de la Santé qui ose venir jouer au Calinours à la radio — sans être sérieusement inquiété par l’animation — pour lâcher sans vergogne aucune que, non, ces centaines de victimes, il ne les a pas sur le peu de conscience qui lui reste. Grand bien lui fasse. Il écrira sûrement un roman, un de ces jours. À l’eau de rose. Quant à l’autre, le néo-barbu qui tente de nous convaincre qu’il « réchéflit » et qu’il a notre sort à cœur, il m’inspire un haussement d’épaules, comme il le fait sans flancher dès qu’il a le malheur de s’ouvrir la trappe. Ses deux mille dollars par mois, je les encaisse sans hésiter, parce que ce sont des peanuts si je les compare aux cadeaux que lui et son complice Morneau font à leurs amis depuis des années. Ce n’est pas avec cette pitance que je vais me permettre une petite séance de — notez la délicatesse de l’expression : — évitement fiscal. Mais, soyons romanciers jusqu’au bout, c’est-à-dire regardons plus loin que notre nez : ce faux cadeau d’Ottawa est, en fait, une subvention indirecte aux banques — les hypothèques, les prêts —, aux assureurs — les primes à payer sinon… —, ///// 058 FUGUES.COM MAI 2020
aux grands propriétaires fonciers — les loyers —, aux géants des affaires — Amazon, Wal-Mart —. En effet, ces beaux dollars, que le gouvernement a pris de nos poches de contribuables, n’iront pas engraisser notre épargne, mais les goussets des actionnaires. Et cette mensualité confédérale, je ne peux m’empêcher de songer qu’elle représenterait, sur une année, une bourse de création qu’on m’accorde, en moyenne, une année sur cinq. Alors, pour moi, c’est le pactole.
l’arrivée d’un vaccin. Par contre, dans la presse et dans les médias, nous aurons sûrement droit à un marronnier — « article saisonnier sur un événement qui se renouvelle chaque année », selon Antidote — qui nous commandera une vigilance passagère jusqu’au marronnier suivant, la fête des Mères, puis celle des Pères, le déménagement, le 11 septembre. Toutefois, une méfiance s’est installée bien au chaud, là, au creux de notre cerveau, et les liens d’amitié, innés chez l’homme, prendront sans doute des années à retrouver leur solidité, leur candeur d’avant : les moins que rien qu’on nous imposera comme dirigeants y veilleront.
Reste à espérer que ce coronavirus représente ce que la nature nous réservait de pire en guise d’avertissement (encore cette culpabilité !) ou de régulation de l’écosystème. Il serait peut-être judicieux de reconnaître que ce COVID, aussi minuscule soit-il, est un prédateur pour l’homme, d’autant plus redoutable qu’il est pratiquement invisible. Et que l’humain, ainsi vulnérable, me semble par conséquent plus Ce qui fait que, de toute cette aventure coronavi- aimable. 6 PIERRE SAMSON rale, je ne retiendrai rien de bien positif : il s’agit d’un réveil brutal, un rappel que la solidarité EN ATTENDANT LA RÉOUVERTURE DE VOTRE tient à peu de chose, qu’elle est fragile, assaillie LIBRAIRIE PRÉFÉRÉE, VOUS POUVEZ VOUS de toutes parts dès que les choses se corsent un PROCURER EN LIGNE, SUR LESLIBRAIRES.CA, LE MAMMOUTH, LE PLUS RÉÇENT ROMAN DE peu et que le pouvoir tremblote. Je remarque PIERRE SAMSON. que le consensus a de la poigne partout, en particulier là où campent de prétendus iconoclastes aux noms de lutteurs de foire et de clowns de lucha libre. Je réalise à quel point tout concourt à éteindre la colère qui nous habite, ou du moins à la diffuser, à la focaliser à droite, puis à gauche, puis en haut puis, surtout, en bas, et ne se gênant pas pour nous culpabiliser : qui a contaminé qui, qui est un risque pour autrui, qui n’obéit pas aux consignes. Mais je crois que, si je m’y applique, je retirerai de cette période une affection accrue pour mon prochain, car j’ai pu voir à quel point l’humain est une créature fragile. En tant que survivant de l’ère sida — comparable à l’actuelle, mais ça, c’est un autre papier à écrire — je pressens que les choses reviendront lentement à la supposée normale — celle qui favorise les possédants —, surtout après
As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Sortez dehors, appelez vos amis, la famille, forcez-vous à le faire, s’il le faut. Prendre une douche tous les jours. Occupez-vous. Fermez la télé, si les nouvelles créent trop d’anxiété pour vous.
GARY LACASSE
Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ? Le parcours en auto pour me rendre au bureau, c’était mon moment à moi au début et à la fin de la journée. La possibilité d’aller où je veux quand je le veux et le manque de contacts physiques. Cette nouvelle façon de vivre met vraiment en perspective les choses importantes dans la vie. Je dirais même qu’on redéfinit nos valeurs. Mes enfants qui résident à Montréal et dans l’Estrie me manquent terriblement. Et les restos... C’est quand nous ne pouvons pas y avoir accès que ça nous manque.
«CETTE NOUVELLE FAÇON DE VIVRE, MET VRAIMENT EN PERSPECTIVE LES CHOSES IMPORTANTES DANS LA VIE»
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à l’auteur Gary Lacasse, Directeur général de la Société canadienne du sida, de nous dire com- Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? ment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? Je travaille de la maison maintenant. Je n’aime pas trop le télétravail, mais on doit faire ce qu’on doit. Le plus gros changement est de ne plus faire de voyages d’affaires et des petites expéditions de randonnée.
Vidéoconférence, Facetime, appels, appels, appels, c’est une nouvelle manière de faire. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Oui au Québec, mais tous les gouvernements manquent à l’appel des personnes utilisatrices de drogues, des sans-abris et des personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens.
Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un ou des colocs, des animaux? Je vis avec mon mari et sa mère qui a aménagée avec nous depuis quelques années. Et il ne faut pas oublier nos 3 reines (chattes), Sophie, Cocote et Zoé. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? On peut dresser une liste exhaustive mais, en réalité, rien peut-être… À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? J’espère que nous allons plus apprévier nos moments avec les autres et Je me lève, café et déjeuner avec mon mari, je monte dans mon bureau, et écouter leurs besoins, sans jugement. je travaille sur mes dossiers et, à distance, avec mon équipe. On a développé un nouveau mode de travail avec beaucoup de rencontres Zoom. Mon mari Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? et moi, on fait une marche journalière sur le bord de la rivière à côté de la Il y aura surement moins de contacts physiques pour un bon bout et il sera maison. C’est une question d’équilibre. Déjeûner, travail, lunch, travail, moins facile de voyager… souper, etc., et on recommence. Rires. Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux ? Une marche journalière, des petites rénos dans notre nouvelle maison. Ah oui, le ménage, argh…
Des inquiétudes pour l’avenir? Comment nous en sortirons-nous financièrement, individuellement et collectivement? Il faut absolument que les jeunes gardent espoir, malgré des coupures à prévoir. J’espère que l’entraide sera au premier plan.
À la maison, que portes-tu habituellement? Dépendamment de la journée, pyjama, ou en vêtements sport, si j’ai une vidéoconférence et pour la marche et la course à l’extérieur.
Un message d’espoir que tu veux lancer? N’oublions pas l’entraide et le mieux-être de ceux qui sont plus dans le besoin que nous. Soyons respectueux et dignes.
6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
Témoignage ACTUS_CONFINEMENT
VAN HECHTER
«ESSAYEZ, SI VOUS LE POUVEZ, DE NE PAS TROP PROJETER... ÇA NE PEUT QUE NUIRE. ÇA SAPE LE MORAL» La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à l’auteur, compositeur et interprète Van Hechter, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellemnt… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté ? Je suis très chanceux : pas de malades ni de décès autour de moi. Pour ma part, j'ai la santé jusqu'à présent. Je vais vous avouer un truc dont je n'avais pas l'intention de parler, mais c'est lié. J'attends les résultats de nouveaux tests de cancer. C'est la première fois, en 8 ans de rémission, qu'on me rappelle. Quelque chose dans mon sang a fluctué. Je suis préoccupé! Du coup, peut-être que mon anxiété «COVID» s'en trouve diminuée. Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un ou des colocs, des animaux? Je vis seul. Mon mari est parti habiter à Vancouver pour toujours, donc me revoici dans mes affaires, à faire tout ce que je veux comme je veux, quand je veux, puis tout est propre, à mon goût! Rires. Je n'ai pas d'animaux. Je peine à tenir mes plantes en vie, je n'ose pas me risquer avec un chien!
Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux ? J'en parlais justement à l’instant. On a tous des listes de films, de séries à voir, de livres à lire. On a le luxe du temps, en ce moment; profitons-en! C'est aussi une des rares périodes de nos vies où on peut se permettre de flâner au téléphone ou sur Facetime avec des gens qu'on aime. L'autre jour j'ai chatté avec ma cousine, en France, pendant trois heures, une première! Habituellement, on est à la course. Ça a été super agréable! Faut trouver du positif! À la maison, que portes-tu habituellement? Un désastre! Des vieux boxers, des gougounes à mon effigie avec des bas et souvent mes lunettes... Parfois je mets une robe de chambre, si je feel chic! Mes voisins me connaissent comme ça, ha, ha, ha!
As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Essayez, si vous le pouvez, de ne pas trop projeter. C'est tellement facile de développer des scénarios d'horreur et de glisser dans une sorte d'engrenage anxieux! Essayez de dormir de longues nuits, prenez soin de vous. Et n'écoutez pas les nouvelles à la journée longue! On a besoin d'être informé À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? J'essaie surtout de me tenir en forme. Je fais des push-ups, sit-ups, pull-ups, mais quand ça fait 10 fois qu'on entend un nombre de décès «X», ça ne peut que nuire. Ça sape le moral. squats et me suis inventé une sorte de routine quotidienne. Puis, je sors marcher 1 heure en me tenant loin de tout le monde. J'essaie de sourire le Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ? plus possible et je salue les itinérants. Au retour, je cuisine. Et comme j'aime Vraiment, les contacts physiques. Je prends facilement les gens dans mes vraiment ce que je fais, je mange toujours un peu trop.. Le soir, je lis ou je bras, je fais souvent la bise, je tape souvent les épaules. J'ai des amis regarde des documentaires sur Netflix. J'essaie aussi de faire un peu de qui me disent sans cesse qu'ils manquent de sexe. Moi, j'ai surtout hâte de musique le midi; au moins mes gammes, tsé. Je me pousse à la faire car je recommencer à toucher affectueusement mes amis, mes collègues, mes suis un «clavier fainéant!» associés.
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Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Disons que je suis très content d'être au Canada et encore plus au Québec en ce moment! Rien n'est jamais parfait. Pour les CHSLD, les HLM — je suis surpris que Legault soit surpris! On savait bien qu'advenant une crise, ces milieux seraient dans l'gros trouble! Ce que je déplore le plus, ce sont les annonces hâtives. Je suis tombé de ma chaise, quand par exemple, au début de la crise on nous disait que sans symptômes il n'y avait probablement pas de contagion! Je criais devant mon écran : «On l'sait pas encore, dites pas ça. On ne sait pas TOUT!». La suite de l'histoire, on la connait. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Je le savais déjà, mais il a zéro garantie dans la vie. Et il faut compter tous ses privilèges à tous les jours, comprendre qu'ils ne nous sont pas dûs.
Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? J'ai l'impression que je ne reverrai aucun de mes amants réguliers avant septembre (minimum), ni que je ne m'en ferai de nouveaux d'ici un bon bout. Donc, pour 2020, je pense que c'est presque classé! C'est vraiment triste! Après, sais-tu ce que je trouverais FANTASTIQUE? Qu'à la fin de tout ceci, l'humanité entière soit tellement écœurée de vivre sur un maudit cellulaire, qu'elle se remette à socialiser en personne, à travers le regard, la parole (de vive-voix), etc. J'ai évoqué ce fantasme dans une chanson — «Remember a time before phones, darling? We used to cruise in person, face to face» — J'aimerais tellement que ça se réalise! Des inquiétudes pour l’avenir? Toujours! L'être humain apprend, mais lentement et parfois il arrive à la rescousse trop tard. En plus il oublie vite! LOL! Un message d’espoir que tu veux lancer? Dans l'adversité, on tisse de grandes amitiés, de grandes confréries. Et, ça, c'est beau. On est tellement fort lorsqu'on se tient — en ce moment on a plein d'exemples de solidarité — c'est touchant. Et ça donne espoir!
6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
912011
Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? J'essaie de prendre des nouvelles de mes intimes à tous les jours, et de tout mon monde aux deux ou trois jours. Depuis peu, j'ai une «famille musicale» à New York (des associés, des camarades, des fans aussi). La plupart sont gais, seuls, sans revenus et dans un pays qui gère la crise tout croche. Je leur texte souvent.
Festival
CULTUREL_ÉVÉNEMENT
14e ÉDITION
LE OFFTA SE DÉCONFINE ET SE RÉINVENTE, DU 22 AU… 32 MAI Pôle de création qui provoque des rencontres, LA SERRE – arts vivants vient de dévoiler le format déconfiné de la 14e édition du OFFTA, festival d’arts vivants, qui se tiendra du 22 au 32 mai 2020 (oui, vous avez bien lu). «Après discussion avec les artistes, il nous est apparu primordial d’envisager cette édition du OFFTA comme une plateforme d’expérimentation et d’observation», explique le directeur artistique et général, Vincent de Repentigny au nom de l’équipe du festival. «Avec humilité, nous essaierons donc de concevoir un espace-temps ouvert pour s’interroger ensemble, artistes et publics, sur ce qui caractérise le vivant de l’art.»
Davis Plett + Gislina Patterson / We Quit Theatre 805-4821 805-4821 est le récit d’un coming out trans reconstitué à partir d’autres histoires : un dialogue tiré du Hamlet de Shakespeare, quelques bribes de souvenirs d’un cours de natation et une correspondance Facebook de quelque 80000 mots. Initialement conçu pour un rétroprojecteur modifié, We Quit Theatre propose une version inédite sous forme d’une performance virtuelle d’écriture en direct. 805-4821 explore les notions de mémoire, d’identité et d’amour dans une ère apocalyptique.
Revisitant leur pratique à la lumière du présent, les artistes présenteront des performances sous forme... d’un parcours sonore à faire dans son quartier, d’un récit d’un coming out trans écrit et dévoilé en direct, de l’histoire d’une file d’attente infinie, d’un conte à découvrir sur le web et de tables rondes virtuelles sur la performance, avec comme objectif de réinventer des liens, Mélanie Binette / Milieu de Nulle Part d’embrasser l’inconnu et de déjouer la distance. ERRANCES Le 12 décembre 2002, un homme succombe à une crise cardiaque devant le Pénélope et Chloë + Simon Thomas parvis intérieur du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. 17 ans plus tard, L’INCROYABLE HISTOIRE DE LA FILE INFINIE sa fille a créé un déambulatoire sur le lieu du décès de son père, pour une perInitialement imaginé comme une installation dans l’espace public, le projet sonne à la fois, qu’elle tenait par la main. Pandémie oblige, la performance collaboratif créé par les artistes visuels montréalaises Pénélope et Chloë et le est maintenant remise entre les mains des participant·e·s, qui devront pratimetteur en scène bruxellois Simon Thomas, propose aujourd'hui une décli- quer l’errance en solo à partir de leur quartier, grâce à une trame sonore, des naison en ligne. L’incroyable histoire de la file infinie raconte, sans surprise, directives et, pour certain·e·s, une conversation téléphonique. Comment le l'histoire apparemment incroyable de la création de la file d’attente par Jean récit de ce deuil singulier peut-il informer les deuils collectifs auxquels nous File lui-même. Un conte pour tous. sommes confrontées depuis plusieurs semaines? Devant l’impossibilité de se tenir par la main, le profond désir d’une intimité tactile vient hanter cette expérience.
PME-ART VULNÉRABLES PARADOXES | VULNERABLE PARADOXES Vulnérables Paradoxes est une série de cinq tables rondes menées par des artistes, qui propose un espace ouvert aux discussions que nous avons rarement l’occasion d’avoir. Comment et pourquoi faisons-nous de la performance aujourd'hui? Qu’estce qui rend politiques nos volontés artistiques? Qu’attendons-nous du public et qu’attend-il de nous? En quoi la performance se différencie-t-elle des autres pratiques? Des conversations qui ont comme objectif de permettre de mieux comprendre ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Cinq rendez-vous virtuels en journée. ///// 062 FUGUES.COM MAI 2020
Chaque performance présentée, quelle que soit sa forme, naîtra du désir de chaque artiste de revisiter sa pratique à la lumière du présent. En ligne, à distance, par boîtes aux lettres interposées, chaque geste aura comme objectif de réinventer des liens, embrasser l’inconnu et déjouer la distance.
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UN FESTIVAL VIRTUELLEMENT DÉCONFINÉ On l’imagine aisément, concevoir un festival d’arts vivants, dans le contexte actuel, n’a rien d’une évidence et l’équipe se pose constamment la question de comment activer, en ces temps confinés, la nécessaire fragilité de ce qui nous relie lorsque nous assistons à une performance? Mais aussi, quels imaLa liste des artistes qui participeront à cette édition inédite suscite l’intérêt et ginaires convoquer, accueillir, rassembler pour tenter d’interroger le passé et la cusriosité. Outre Pénélope et Chloë + Simon Thomas, Davis Plett + Gislina ce que nous désirons pour la suite? Patterson, Mélanie Binette et PME-ART, on pourra découvrir et vivre les propositions d’Elle Barbara, de Dominique Leclerc + Patrice, de Charbonneau- «En imaginant cette 14e édition du festival, nous avions le désir d’offrir plus Brunelle, de Lara Oundjian, d’Hugo Nadeau, de Jordan Brown, d’Andrea de temps pour se mettre à l’écoute d’autres temporalités, d’insuffler un autre Spaziani + Matt Smith, de Nadia Myre + Johanna, de Nutter, de Simiuni Nauya rythme à ce qui nous apparaît comme inéluctable, explique Vincent de + Aurélie Pedron + Robin Pineda Gould, de Nate Yaffe, de Camille Lacelle- Repentigny, Directeur artistique et général. «Nous avions donc tenté de bricoler Wilsey + Nien Tzu Weng, ainsi que de Mani Soleymanlou + La Jeune Troupe du temps qui n’existe pas, de redessiner les calendriers, de fabriquer des du Quat’sous. interstices à occuper pleinement, d’orchestrer des décélérations généralisées et de s’abandonner à ce qu’on ne contrôle pas. Mais de façon inattendue, au Au cours des prochaines semaines, les projets des artistes seront dévoilés cours des derniers mois, l’actualité a dépassé nos aspirations. Nos questiongraduellement. S'ajouteront également à la programmation des activités nements se sont matérialisés brutalement dans nos quotidiens et le contexte d’échanges en visioconférence qui seront organisées pour les artistes et les nous a forcé à nous arrêter pour écouter.» professionnel.les, ainsi que la mise en ligne de baladodiffusions de la OFF Radio qui permettront de tisser le fil rouge du festival dans le contexte actuel. Alors que nous ne savons pas encore ce que nous conserverons du monde, ni La grille horaire complète sera disponible à partir du 18 mai. ce que le futur nous réserve, l’équipe du festival prend le pari d’inventer un festival déconfiné. «Nous avons invité des artistes à vous proposer des œuvres PASSES ET ACCÈS inédites pour que leurs voix nécessaires se rendent à vous. Que ce soit dans D’ici là, les festivalier.es sont invité.es à se procurer un passe qui permettra, vos écouteurs, dans vos boîtes aux lettres ou en ligne, nous nous engageons durant le festival, de recevoir quotidiennement les accès aux différentes per- à travers différents canaux à préserver le vivant, ce lien fragile et sensible qui formances et plateformes. Donnant tous un accès à l'ensemble de la program- nous unit, malgré la distance qui nous sépare. Nous nous retrouverons de mation, trois passes sont proposés à 0$, à 25$ et à 50$. Parce que nos l’autre côté de cette pause forcée pour activer la suite. Mais en attendant, encommunautés sont actuellement financièrement précarisées, le festival a pris semble, inventons des 32 mai», conclut le directeur artistique et général, Vinla décision de rendre plus accessible cette édition en offrant une passe à 0$. cent de Repentigny. 6 CARTIER LOGAN Les dons de 25$ ou 50$ pour les passes solidaires sont fortement suggérés POUR LA PROGRAMMATION COMPLÈTE, VISITEZ RÉGULIÈREMENT LE SITE pour les personnes qui en ont les moyens. Ces dons sont vitaux pour permettre WEB HTTPS://OFFTA.COM/ au OFFTA de poursuivre sa mission.
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CLASSIQUES DU CINÉMA QUEER À VOIR... GRATUITEMENT Sebastiane
Depuis ses débuts timides dans les années 40, le cinéma queer a connu de nombreuses transformations, nourri par l'évolution du 7e art et de la culture, mais aussi des mœurs, de la politique et de la place des personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres dans la société. Depuis le début du confinement, le Festival de films Queer de Leeds, en Grande-Bretagne, consacré au cinéma LGBTQ+ propose une liste non exhaustive de films disponibles en ligne gratuitement. On y retrouve, entre autres, les œuvres de réalisateurs pionniers du cinéma queer tels que Kenneth Anger, James Bidgood et Baraba Hammer, mais également des films consacrés à des artistes transgressifs tels que Catherine Opie ou à des figures emblématiques de la communauté LGBTQ+, telles que RuPaul ou Marsha P. Johnson. Entre fictions et documentaires, parodies et pastiches, longs-métrages homoérotiques et courts-métrages expérimentaux, voici quelques auteurs et films queer à (re)découvrir.
Kenneth Anger, le pionnier du cinéma queer En 1947, Kenneth Anger qui n’a que 17 ans réalise Fireworks, un court-métrage qui marquera à jamais le cinéma queer. Le cinéaste américain a par la suite développé une œuvre passionnante riche d’une trentaine de films. La plateforme Ubu propose gratuitement de visionner huit d’entre eux, datés de 1949 à 2009: souvent silencieux, accompagnées par des musiques de choix (de Vivaldi à Elvis Presley), ceux-ci se caractérisent par leurs mises en scène, costumes et décors surréalistes et leur caractère parfois mystique qui proposent une véritable réflexion sur la forme et l’esthétique cinématographique. Parmi eux, on retrouve notamment Scorpio Rising (1963), dans lequel Kenneth Anger s’inspire de la communauté des bikers et de leurs vêtements et accessoires, auxquels il ajoute une évidente dimension homoérotique. Censuré à sa sortie, le film a conduit le réalisateur jusqu’à la Cour suprême et reste considéré aujourd’hui comme l’une des œuvres fondatrices du cinéma post-moderne. http://www.ubu.com/film/anger.html et https://youtu.be/MLDQ59wbQuY (pour Fireworks)
Fireworks
Les secrets de Catherine Opie, portraitiste des marginaux Ce documentaire de 15 minutes permet de revisiter la carrière de la photographe américaine Catherine Opie, qui y fait elle-même le récit de son œuvre en commençant par ses portraits réalisés au début des années 90. À l’époque, l’artiste se fait remarquer en photographiant des amis et connaissances de son entourage, personnages margi-
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Pink Narcissus naux exclus de la société en raison de leur apparence, de leur identité de genre, de leur sexualité ou de leur style vestimentaire. En 1994, alors que bon nombre de ses proches meurent des suites du sida, Catherine Opie réalise un autoportrait particulièrement percutant où elle apparaît recouverte d’une cagoule, l’inscription Pervert tatouée en rouge sur sa poitrine et des aiguilles insérées tout le long de ses bras. Une manière délibérément engagée de «reprendre ses droits sur son corps, sur celui des queers» et sur ce que leurs détracteurs peuvent en dire. https://vimeo.com/350734594
trage réalisé en 1976 est certainement l’un de ses films les plus célèbres. Le réalisateur britannique s’y inspire de l’histoire de saint Sébastien, chrétien romain devenu martyr qui a beaucoup inspiré les artistes et que les représentations picturales depuis le XVe siècle ont doté d’un caractère indéniablement homoérotique. Ici, Derek Jarman présente une libre adaptation (intégralement tournée en latin) de ce mythe. S’ouvrant avec une séquence orgiaque, celle-ci suit la vie de Sébastien dans une garnison de soldats jusqu’à son exécution, où ces derniers l’attachent, nu, à un poteau et lui transpercent le corps de leurs flèches. https://www.youtube.com/watch?v=SwA8thiRuJE
Barbara Hammer et ses représentations du corps Des années 70 jusqu’à sa disparition il y a un an, la réalisatrice américaine Barbara Hammer a utilisé le cinéma afin d’interroger la politique, la sexualité, la place des lesbiennes et plus généralement celle des femmes dans la société. Si ses films Dyketactics (1974) et Women I Love (1976) sont aujourd’hui considérés comme les premiers films ouvertement lesbiens de l’histoire du cinéma, la cinéaste a poursuivi depuis une pratique résolument expérimentale, explorant de nombreuses techniques et formats. En atteste le court-métrage Sanctus (1993), dans lequel elle propose un regard nouveau – voire hallucinatoire – sur le corps humain en le filmant aux rayons X. Sur une musique obsédante composée par Neil Rolnick, le corps se voit sacralisé et désincarné dans les situations les plus triviales, en train de boire un verre de lait ou de se laver les mains. https://vimeo.com/showcase/incompanywith
Pink Narcissus, une rêverie homoérotique signée James Bidgood Dans un Éden enrobé de rose et agrémenté de fleurs et de moulures dorées, un éphèbe apparaît et se contemple dans le miroir. Aux confins du fantasme et de la réalité, le film Pink Narcissus réalisé par James Bidgood illustre les rêveries homoérotiques d’un jeune homme incarné par Bobby Kendall, qui deviendra la muse du photographe et cinéaste américain. Pour imaginer et tourner ce film fantastique long de plus d’une heure, ce dernier aura travaillé pendant plus de sept ans. Sous l’impulsion de ses financiers, le film sort en 1971 avant d’avoir été finalisé – un conflit qui conduit James Bigdood à refuser de le signer à l’époque. Près de cinquante ans plus tard, Pink Narcissus est considéré comme l’une des œuvres majeures et pionnières du cinéma queer ainsi que le chef-d’œuvre de la carrière de son réalisateur. https://youtu.be/t5j3a6qjqNM
Derek Jarman: le cinéma queer Bien que la carrière de Derek Jarman n’a duré que vingt ans, elle a suffi à l’affirmer comme une figure majeure du cinéma expérimental et underground au Royaume-Uni, mais aussi un artiste particulièrement engagé dans la lutte contre le sida jusqu’à son décès à 52 ans. Sebastiane, son premier long-mé-
Wigstock: au cœur du plus grand festival drag d'Amérique Baptisé en clin d’œil parodique à Woodstock, désormais remplacé par wig (perruque, en anglais), le festival Wigstock est né en 1984 à Manhattan sur l’initiative d’un groupe de drag-queens américaines, dont Lady Bunny. Pen-
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Forbidden Love dant des années, celui-ci a permis de mettre en avant de nombreux performeurs queer de l’époque dans l’East Village à une époque terrassée par la crise du sida. Si Tom Rubnitz avait proposé une première documentation du festival dans les années 80 à travers un film de 20 minutes, le documentaire réalisé par Barry Shils en 1994 montre à quel point celui-ci est devenu en dix ans un rendez-vous majeur pour la communauté LGBT américaine. Alors en passe de devenir la drag-queen la plus célèbre du monde, RuPaul y apparaît notamment sur scène pour jouer son célèbre titre Supermodel of the World. 17 ans après sa dernière édition, le Wigstock a fait son grand retour en 2018. https://www.youtube.com/watch?v=YmqL3DaOrew&feature=youtu.be
Shakedown, le premier film non pornographique de Pornhub En 2002, la réalisatrice Leilah Weinraub commence à filmer les clubs de striptease lesbiens de Los Angeles en suivant notamment un groupe d’artistes et performeuses, les Shakedown Angels. Tournées pendant 15 ans, les images de ce documentaire montreront la vie de ces établissements emblématiques de la culture underground, queer et afro-américaine à travers le quotidien de ses actrices, les questions liées au travail du sexe et à l’argent, ou encore l’évolution d’une métropole en pleine gentrification qui donnera lieu à de nomWigstock
breuses représailles policières. Projeté au MoMA et à la Berlinale en 2018, le documentaire marque l’histoire de la plateforme Pornhub en devenant le premier film non pornographique à y être diffusé – une manière habile de contrebalancer le regard masculin dominant dans l’écrasante majorité des vidéos proposées par le site. https://www.pornhub.com/shakedown
Marsha P. Johnson: portrait d'une légende du militantisme queer New York, la nuit du 27 au 28 juin 1969: une foule de clients du bar Stonewall Inn s’oppose violemment à la police qui tente de les arrêter, à une époque où boire des boissons alcoolisées dans des lieux publics était interdit aux homosexuels. Considérées comme l’éclosion des luttes LGBTQ+ aux États-Unis, les émeutes de Stonewall ont notamment donné lieu à la création de la marche des fiertés un an plus tard. En 2012, le réalisateur Michael Pasino rend hommage à l’une des initiatrices de cet événement fondateur, Marsha P. Johnson. Cette activiste transgenre et travailleuse du sexe consacra sa vie à la lutte pour les droits des personnes queer, en créant notamment un groupe d’aide aux drag-queens et aux femmes sans abri puis en militant au sein de l’association Act Up. À travers ses mots et ceux des personnes qui l’ont connue, le documentaire Pay It no Mind: Marsha P. Johnson retrace la vie d’une légende bien vivante, malgré sa disparition en 1992. https://www.youtube.com/watch?v=rjN9W2KstqE
A Bigger Splash une incursion rare dans la vie et la création du peintre David Hockney Londres, Mai 1971 - David Hockney est en pleine crise, profondément affecté par sa rupture avec Peter Schlesinger, son modèle et amant, qui vient de le quitter (et qui deviendra plus tard un céramiste de talent). Son travail en est bouleversé. Il doit pourtant terminer Portrait of an Artist pour une importante exposition qui doit avoir lieu à New York l’année suivante. En pleine lutte avec son art et avec lui-même, il passe d’intenses séances de travail à de longues errances chez ses amis, en proie au doute, ne parvenant pas à trouver sa forme définitive au tableau, qu’il finit par abandonner avant d’y revenir six mois plus tard. À travers un fascinant mélange de documentaire et de fiction, Jack Hazan nous invite dans l’univers du peintre et, par une observation pa///// 066 FUGUES.COM MAI 2020
Un chant d’amour tiente de ses états d’âme, révèle les liens qu’entretiennent la vie et la création. avec pour toile de fond des couvertures de romans de gare, du métrage Film rare et emblématique du Swinging London des années soixante-dix! d'archives et des manchettes de tabloïdes, le film se penche avec grâce, huhttp://www.ubu.com/film/hockney_splash.html mour et irrévérence sur l'expérience du passage à l'âge adulte de lesbiennes durant les années 1950 et 1960. Parlant avec la candeur des survivantes d'un long combat, les femmes brossent un touchant portrait d'une communauté Un chant d’amour, le seul et sublime film de Jean Genet «La caméra peut ouvrir une braguette et en fouiller les secrets. Si je le juge jadis condamnée au silence et à l'exil. Réalisé en 1992 par Aerlyn Weissman et nécessaire, je ne m'en priverai pas.» Cette profession de foi ambitieuse de Lynne Fernie, Forbidden Love a été produit par le Studio D, le studio des Genet n'a pourtant engendré qu'un seul film, mythique, véritable condensé femmes de l'ONF. Le film a remporté le Génie du meilleur long métrage docude sa poétique qui transforme l'ordure en roses. Il y a dans ces 26 minutes mentaire, le GLAAD Media Award du film (catégorie documentaire), ainsi que tournées en 1950 une telle densité, qu'on peut les voir et les revoir sans jamais le prix du public du meilleur long métrage documentaire au Festival internales épuiser. Dans une prison, deux voisins de cellule sont l'objet des fantasmes tional de films de Femmes à Créteil, en France. Notez, en passant, que le site d'un gardien voyeur. Tout y est de la poésie de Genet (de son folklore, diront de l’Office National du film regorge de productions de grandes qualités et qui ses détracteurs): virilité magnifiée des voyous, lyrisme sec symbolisé par ce méritent l’attention. Et parmi elles, de plusieurs films LGBT, qu’il est possible bouquet de fleurs que tentent de se passer les deux voisins par la fenêtre, de retrouver avec un outil de recherche par titre ou thématiques… sadomasochisme théâtral, audace provocante des bites bandées... Et surtout, https://www.onf.ca/film/amours_interdites/ ce mélange incandescent d'érotisme et de tendresse que résume le fameux 6 LOGAN CARTIER, YVES LAFONTAINE ET CHANTAL CYR plan où les deux détenus partagent une cigarette grâce à une paille traversant RETROUVEZ LA LISTE COMPLÈTE DU LEEDS QUEER FILM FESTIVAL ICI: le mur entre leurs cellules. Une vraie trouvaille qui donne une idée du potentiel HTTPS://DOCS.GOOGLE.COM/SPREADSHEETS/D/10de Genet au cinéma. D'ailleurs, malgré une longue censure, Un chant d'amour 7WWPLNNKPUNPJN5CZ0EQZQJTWTIPVMAL5PSBLQFQ0/EDIT#GID=0 a beaucoup essaimé dans l'imagerie contemporaine: cinéma (de Kenneth Anger à O Fantasma de Joao Pedro Rodrigues), clip (Cargo de nuit), photo (de Pay ot no Minds : Marsha P. Johnson Mapplethorpe à Pierre & Gilles), etc. La version qui circule aujourd'hui est accompagnée d'une bande originale, mais on ne peut qu'encourager à couper le son car Genet avait imaginé le film muet. Il pensait d'ailleurs que le cinéma s'était appauvri en devenant parlant. Sa règle d'or était «Ne le dites pas, montrez-le!», ce qui peut paraître paradoxal de la part d'un écrivain. Toute sa vie, Genet accumula les scénarios. Et pourtant, Un chant d'amour est bel et bien son seul film. http://www.ubu.com/film/genet_chant.html
Forbidden Love, donner la parole au-delà des préjugés Fascinantes, souvent drôles et toujours rebelles, les femmes interviewées dans Amours interdites – Au-delà des préjugés, vies et paroles de lesbiennes se souviennent de leurs premières amours et de leur recherche, durant les années 1950, des lieux où se rassemblaient les femmes gaies assumant ouvertement leur identité. Sur une trame sonore composée de succès de la musique pop et
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Cliquez sur le nom de chaque chaîne, le LIEN est direct est intégré
Nouvelles suggestioNs de chaîNes Youtube voici quelques nouvelles propositions de chaînes de vidéo à explorer suivant trois thèmes : la science, l’histoire et l’humour. et puisque l’humour ne suffit pas à se changer les esprits, j’y ajoute également un plaisir coupable!
Science
beauté. Une source inépuisable de sujets qui vous fera briller au travail lors du retour des conversations de corridors! La Tronche en biais À l’heure des fausses nouvelles, il fait bon avoir un regard critique et scientifique posé sur la myriade d’informations qui nous assaille de tous bords et de tous côtés. Thomas C. Durand et Vled Tapas animent en alternance cette chaîne où rigueur d’analyse et vulgarisation cheminent main dans la main.
DirtyBiology Contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, il s’agit d’une chaîne française animée par Léo Grasset qui présente différents éléments en lien avec la biologie en y associant toujours une bonne dose d’humour. Les Encore une fois, la Covid-19 a généré certains sujets : Hydroxychloroquine et sujets sont fascinants et toujours bien vulgarisés. COVID-19 : la "méthode" Raoult ne nous aide pas, Virus et pseudosciences et Une épidémie révélatrice : bullshit religieux. Vous ne voudrez certainement En cette période de confinement, un incontournable est son excellente vidéo pas rater : Pour en finir avec l’homéopathie, Les meilleurs et les pires argusur la pandémie qui saura répondre à toutes vos questions. Également à ments contre l’évolution, Comment démasquer un médium et Biologie et voir : le Jour où l’humanité arrêtera le sexe, Pourquoi le papier cul est sous- orientation sexuelle. Le discours est clair et ne s’embarrasse pas de faux optimal, La pire erreur de l’humanité : l’agriculture (très surprenant), semblants tout en demeurant toujours assez ludique. Pourquoi il y a deux sexes et pas 20 000, À quoi sert un pénis et son pendant féminin, À quoi sert un vagin, la Biologie du porno et Existe-t-il une ///// 068 FUGUES.COM MAI 2020
Dans les capsules qui m’ont plus particulièrement interpellées, on retrouve : Sexe, prostitution et homosexualité en NouvelleFrance, Le faux journal intime d’Adolf Hitler, Le féminisme au Québec : des origines à nos jours, Les remèdes de grand-mère, le on ne peut plus approprié Papier de toilette : crise et histoire, De la peste à la Covid-19 : épidémies et quarantaines, Ça vient d’où le Poisson d’avril, Le coton ouaté et le Racisme, ça vient d’où. Hygiène mentale Animé par Christophe Michel, cette série compte parmi mes grands coups de cœur tant par la qualité et la rigueur des présentations, que par le souci de vulgarisation dont le vidéaste fait preuve. Elle a également l’intérêt de porter son regard sur des concepts plus abstraits et de bien les décortiquer. À noter : La lune n’a pas d’influence sur les naissances, le très intrigant L’astrologie et les mauvaises critiques, Les fake news et leur pouvoir de sculpter la réalité, le fascinant Le mystère des diapositives de Roswell, Les arguments fallacieux, Comment tester le paranormal avec la science, OVNI : l’origine des soucoupes volantes, La désinformation : pourquoi tant de trucs faux sur Internet et le très amusant Les documentaires moisis : Les géants ont-ils existé. Le Vortex Une production de la chaîne de télévision franco-allemande de service public ARTE qui peut se targuer de toujours offrir des émissions d’une extrême qualité. Vortex se présente sous la forme d’une colocation de spécialistes au sein d’un même appartement qui n’hésite pas à apporter leur petit grain de sel à la présentation de chacun. Les débats sont passionnés et portent autant sur des sujets en lien avec la science que la culture. Dans tous les cas, la vulgarisation est le point d’ancrage de chacune des vidéos. À regarder : L’archéologie du futur, La fiabilité des sources historiques, La bouffe du futur, Les Grecs ont-ils cru en leurs mythes, La fiabilité des articles scientifiques ou le café donne le cancer (ou pas), Un homme nu qui tient une arme : un symbole qui a 18 000 ans et Twitter rend-il con .
Humour Alex Ramirès Un humoriste français qui s’éclate autour de la culture populaire. Il est possible de visionner des extraits de ses monologues comme celui sur sa sortie du placard, les clichés sur les gais ou lorsqu’il cherche à se faire des muscles. Vous pouvez également explorer le contenu de sa chaîne où de nouvelles vidéos sont régulièrement diffusées.
On y retrouve la série Profession où il parodie avec beaucoup d’adresse différents corps d’emploi comme vendeur de jouets, directeur de centre culturel ou conseiller en technologie. La série Low Cost, où il réalise des pastiches d’un vidéo ou d’une scène de film à très, très faibles coûts et avec des résultats très souvent surprenants : Céline Dion, La petite sirène, Histoire Cendrillon, James Bond : hétéro/homo, Hercules, le délicieux Aladin : Ce rêve C’est une autre histoire bleu ou encore Lady Corona (Lady Gaga vs Covid-19). Finalement. La série Animée par Manon Bril, la chaîne aborde des sujets en lien avec l'histoire, la Alex T’eXplik où il décortique les codes et les signifiants cachés d’un film ou mythologie, l'iconographie et l'art. Le tout marie élégamment rigueur et hu- d’une vidéo : Le roi lion, Sorry de Justin Bieber, Can’t stop the feeling de mour : la vidéaste est docteure en histoire contemporaine (avec une thèse Justin Timberlake, Chandelier de Sia et nombre d’autres. portant sur Athéna au XIXe siècle). Vous prendrez certainement plaisir aux thèmes suivants : Sexisme et archéologie (vraiment fascinant), Les réponses de la science quant à l’existence de Jésus, La conquête du clito, Les comptines pour enfants qui parlent de torture, Comment on devient cannibale, Héroïsme et bromance : Achile, le relooking mythologique, Comment la femme a causé la perte de l’homme (évidemment ironique) et un tutoriel pour Être beau comme Apollon. L’histoire nous le dira Laurent Turcot, professeur en histoire à l'Université du Québec à TroisRivières, anime cette chaîne spécialisée sur l’histoire avec un accent régulier sur celle du Canada, mais pas que. En effet, d’autres sujets plus planétaire ou anecdotique piquent également sa curiosité, pour notre plus grand plaisir.
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How it should have ended Vous aimez le cinéma, mais le déroulement ou la conclusion de certains films vous laissent mi-figue mi-raisin? Eh bien, c’est la chaîne qu’il vous faut! On y retrouve une profusion de fins alternatives de tous les films récents ainsi que de nombreuses séries articulées autour de groupes de personnages de fiction. Dans cette dernière catégorie, mon grand coup de cœur se porte vers Super Café où on retrouve des groupes des superhéros qui ont des conversations méta délirantes sur leur existence (ils sont conscients d’être des personnages de films). La relation entre Batman et Superman est irrésistiblement drôle et a connu un tel succès que des compilations – Volume 1 et Volume 2 – en ont même été réalisées. Certaines parodies arrivent même à combiner une relecture à la fois rigolote et émouvante d’un film. À ce sujet, je ne peux que vous suggérer d’écouter la version alternative du film Logan qui combine rire, émotions à fleur de peau et comédie musicale. Entre autres au menu : Avengers : Infinity war, Batman vs Superman, Jurrassic Park, Star Wars : Solo, La Belle et la Bête, Top Gun et Le magicien d’Oz
Artie O'Daly & Co. Artie O’Daly est un acteur/scénariste/producteur qui propose une série hilarante et irrésistible de courts métrages, clips musicaux et sketches. La série Bad Boy, dont je savoure chaque nouvel épisode, met en scène Scott, un écrivain gai un peu timide, qui se trouve malgré lui imbriqué avec des hommes à la fois niais et malfamés (les « bad boys » du titre), ainsi que leurs familles complètement disjonctées, qui sont convaincus qu'il est leur « Daddy Scott" et ce, qu'il le veuille ou non. Dans Successful people, un couple d'auteurs-compositeurs un peu paumés tentent de s’infiltrer dans le jet set afin de faire mousser leurs carrières. Évidemment, rien ne se passe comme prévu.
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Plaisirs coupables Bryan Hawn Phénomène inclassable s’il en est un : Bryan Hawn est un auteur-compositeur-interprète, acteur et culturiste qui publie des clips sur une chaîne qui compte déjà plus de 73 millions de vues. On pourrait croire qu’il n’est qu’un beau visage (il est apparu dans de multiples campagnes publicitaires), mais sa voix présente un registre impressionnant tout en demeurant toujours juste et puissante.Il est pleinement conscient que ses vidéo présentent souvent des clichés puisque son intention est de justement se moquer de l’obsession de la communauté gaie pour le corps. Son personnage se veut donc une version exagérée de travers qu’il juxtapose souvent à une situation ou une chanson dite plus « sérieuse » créant ainsi une dichotomie assez hilarante. Sa chaîne propose la série BroScience où, en compagnie du champion russe de culturisme Vlad Parker, il révèle ses secrets sur l’art d’être un "bro" : les règles à suivre dans les douches, comment déterminer si on est alpha ou bêta, comment devenir une pop star, comment agir au gym, pourquoi chaque homme hétéro devrait expérimenter la sodomie, etc. Il présente également de nombreux clips musicaux où le poids de ses vêtements doit parfois se calculer en grammes et où les positions sont souvent des plus lascives. The Greatest showman, combinant une mise en scène romantique où il se présente étendue sur une simili peau d’ours, le cul bien en évidence (avec une prothèse pour en augmenter le galbe) et un livret sur la domination du monde à la main, en constitue un excellent exemple. D’autres, le présente simplement en train de chanter, comme dans le cas de Circle of life (The Lion King) ou, au contraire, dans une vidéo léchée et émouvante comme dans son interprétation de Chandelier. 6 BENOIT MIGNEAULT
Écouter et lire CULTUREL_MUSIQUE ET LIVRES
LE TOUT NOUVEAU CLIP DE YELLE
on l’aime encore! la sortie du nouveau clip de Yelle ne pouvait pas mieux tomber. alors qu’on est confinés depuis plusieurs semaines et que plusieurs crient à l’urgence capillaire (vivement la réouverture des salons de coiffure et de barbiers), la chanteuse française vient assouvir un fantasme : être à moins de deux mètres d’un coiffeur! « Je t’aime encore » est le titre de la nouvelle chanson de Yelle, lancée le 28 avril. Dans ce clip, le créateur coiffeur, Charlie Le Mindu (qui a créé, entre autres, plusieurs perruques pour Lady Gaga et Lana Del Rey) tournoie autour de l’artiste, ciseaux bien affutés à la main. En ces temps de pandémie, on rêve pas mal tous au jour où on pourra s’asseoir sur la chaise du coiffeur. Je demande à Yelle si l’inspiration de ce clip lui vient de la situation actuelle, du confinement dû à la pandémie. « Alors pas du tout! On avait eu cette idée de coupe de cheveux bien avant le confinement et on a tourné le clip avant aussi ! Mais c'est vrai que c'est d'actualité ! L'idée c'était plutôt le principe du nouveau départ, tu sais quand tu changes de partenaire, de vie, de pays, d'état d'esprit ! » Et comment vit-elle cette crise liée à la covid-19? « C'est assez particulier en effet, parce que tout semble suspendu et plein de points d'interrogation. Mais je suis très « ici et maintenant », je pense à court terme. Je suis heureuse de sortir cette chanson qui peut faire du bien dans une période où on a besoin de câlins. On en est tous au même point, alors délivrons de l'amour tant que possible. » On l’aime Yelle! La chanteuse qui a connu un succès mondial avec les hits « Je veux te voir » et « À cause des garçons », travaille présentement sur son 4ème album qui sortira en septembre prochain. En attendant, on peut se laisser bercer par « Je t’aime encore ». Et comme le souligne Yelle : « ce titre peut s'adresser à un amour qui vit toujours, mais c'est aussi ma lettre à France, un cri d'amour à mon pays que j'aime tant mais auprès de qui j'ai parfois du mal à me faire comprendre. » Je t’aime encore Yelle. 6 PAR PATRICK BRUNETTE https://youtu.be/YyaGPUu4uiU
Dans l’intimité De Douglas Dare Douglas Dare, jeune prodige anglais de la musique, propose avec milkteeth un troisième album, encore plus introspectif, après Whelm en 2014 puis aforger en 2016. À 30 ans à peine, l’anglais y raconte ses jeunes années, marquées par une identité queer en façonnement, peu habituelle dans le monde rural du Dorset où il grandissait. À l’aide d’une autoharp et de quelques autres instruments tout aussi discrets, il chante avec mélancolie et émotion un passé qui semble encore douloureux. Des mélodies lyriques et tragiques accompagnées d’une orchestration minimaliste, milkteeth s’écoute dans le noir et en solitaire. on retrouve les règles de la comptine dans plusieurs des titres de milkteeth. « red arrows » par exemple, son introduction a capella, et surtout son développement en canon où est répété «Where do you take me mama?» en boucle, rappelle efficacement l’air joyeux qu’un enfant pourrait chanter. le texte cache un sentiment plus sombre. tout comme dans Heavenly Bodies, qui n’est pas sans rappeler la mélodie de la chanson de l’alphabet, et dans silly games, où Douglas Dare livre son rapport compliqué à ses parents et son sentiment de décalage avec sa famille. la progression du récit se fait d’abord par les textes et l’évolution des situation décrites, mais aussi par l’instrumentalisation. Quelques titres instrumentaux viennent apporter un peu d’air frais à cet album aux textes extrêmement intimes et sans fard. minimaliste, introspectif et bouleversant, ce troisième album s’écoute comme on écoute les confessions d’un ami. 6 SÉBASTIEN THIBERT ///// 072 FUGUES.COM MAI 2020
QUÉBEQUEER: LE QUEER DANS TOUS SES ÉTATS AU QUÉBEC Par ces temps de confinement, nous avons enfin le temps de lire, et si la curiosité vous en dit, vous pouvez vous faire livrer un pavé: QuébeQueer, Le queer dans les productions littéraires, artistiques et médiatiques. Publié par les Presses de l’Université de Montréal, sous la direction d’Isabelle Boisclair, Pierre-Luc Landry et Guillaume Poirier Girard, on se doute que la lecture sera instructive, et permettra à bon nombre d’entre nous d’explorer les confins de notre histoire, mais aussi de cerner tous les concepts, définitions et bien évidemment leur illustration dans les trois champs délimités par l’autrice et les auteurs. Queer peut, à première lecture, étonner d’être ainsi accolé à Québec dépourvu de sa consonne finale, dans la mesure où le terme n’a jamais fait véritablement école au Québec, excepté dans les cercles universitaires et de quelques petits groupes marginalisés au sein même de nos communautés. À la lecture des textes, chacun pourra se faire sa propre idée ou peut-être sa propre définition du mot queer, qui selon les penseurs.es et les époques ne recouvrait pas les mêmes sens. Beaucoup y ont vu une réflexion politique critique, d’autres une simple posture d’être pour se différencier des normes sociales telles que prescrites dans nos sociétés. Les auteurs et les autrices de cet ouvrage ont choisi 27 œuvres de fiction publiées au Québec et les ont analysées à la loupe de la théorie – ou plutôt des théories – queer. Les entrées sont donc multiples et chacun peut en fonction de ses goûts et affinités, choisir quel texte aborder en premier. Replonger dans l’univers de Nicholas Giguère, avec Queues Théorie ou le suçage comme mode de vie par Loïc Bourdeau; Nicholas Giguère qui signe d’ailleurs de son côté un article sur la prévention et le sida au Québec. Découvrir sous un autre angle L’enfant mascara de Simon Boulerice inspirant Nicole Côté. Ou encore relire Hosanna de Michel Tremblay à partir de la lecture qu’en tire Jorgé Caldéron dans Hosanna, l’art queer du «flop». Les femmes ne sont pas en reste, puisqu’on retrouve entre autres Marie-Claire Blais, avec Les nuits de l’Underground, saisi par Guillaume Poirier Girard à travers les Subjectivités lesbiennes et hétérotopies. De même, quelques articles incluent une réflexion sur les transgenres dans l’histoire et la géographie de Montréal. Voici un voyage étonnant et particulièrement riche que nous font découvrir les auteurs et les autrices de ce volume source de réflexion. Attention, il vous sera peut-être difficile de résumer le mot queer en un mot, tant ses ramifications tentaculaires nous dévoilent des espaces et des temps que nous ne voyons pas ou plus. Petit bémol, des textes de création (du moins je le suppose) sont proposés comme intermède pour souffler entre plusieurs articles. Deux ou trois de ces créations littéraires sont d’une tristesse indigente et, à moins d’apporter une respiration, nous la coupe. Il ne suffit pas de déconstruire la langue, de la truffer de néologismes, de "switcher" avec l’anglais, ou encore de malmener la syntaxe, comme si on envoyait un post à des ami.es, pour faire Queer. Cela relève d’une posture – dont je ne suis pas sure qu’elle soit politique – qui ravira peut-être quelques initié.es mais qui conforte un entre soi en restant obscur pour les autres. Un entre soi qui avait peut-être son sens dans les années 70 et 80, époque où il fallait compter et rassembler nos forces afin d’avancer un discours cohérent. Aujourd’hui où l’on parle de créer des passerelles, de décloisonner les discours, d’éviter d’ériger des cloisons, cet entre-soi est totalement anachronique. 6 DENIS DANIEL BOULLÉ
QuébeQueer, le queer dans les productions littéraires, artistiques et médiatiques québécoises, sous la direction d’isabelle Boisclair, Pierre-Luc Landry et Guillaume Poirier Girard.
DES INÉDITS DE MARCEL PROUST SORTENT DE L’OMBRE Aujourd’hui que ses lecteurs sont eux-mêmes confinés, les temps libres ne leur manquent pas pour tenter de relire sa «Recherche du temps perdu». Pour ceux qui préfèrent s’attaquer à moins monumental, les Éditions de Fallois ont ce qu’il faut: deux volumes récemment parus, de moins de 250 pages chacun. Le premier réunit des textes inédits de l’auteur de «À la recherche…». Le second contient les citations que Jeanne Proust, femme d’Adrien et mère de Marcel, a copiées de 1890 à 1904, dans un modeste cahier retrouvé dans les archives de l’éditeur Bernard de Fallois, décédé en 2018. DÉGUISER SON HOMOSEXUALITÉ Le premier des deux livres s’appelle «Le mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites». Sa publication obéit aux volontés de Bernard de Fallois, qui voulait que ces pages de Proust, inconnues et pour certaines inachevées, atteignent les lecteurs avant que les documents originaux ne soient peut-être dispersés après sa mort. Il fallait pour cela qu’un spécialiste les accompagne d’un commentaire intelligent. Le professeur Luc Fraisse, de l’Université de Strasbourg, s’en est chargé. Il explique pourquoi ces brouillons sont restés cachés si longtemps: «Ces nouvelles trop parlantes, sans doute en ce temps-là trop scandaleuses, leur jeune auteur a choisi de les garder secrètes.» Proust n’a que 22 ans quand il jette sur le papier «Le mystérieux correspondant». «Ces nouvelles ne renferment rien de scabreux, qui susciterait le voyeurisme», tempère Luc Fraisse. «Elles approfondissent, par des chemins extrêmement variés, le problème psychologique et moral de l’homosexualité.» L’un de ces chemins, emprunté plus tard par Proust dans «À la recherche…», est la transposition de sa propre situation dans l’homosexualité féminine. Un procédé dicté par la pudeur. Ce «Mystérieux correspondant» est donc une femme à l’agonie qui cherche à avouer son amour à sa meilleure amie. Le sujet est psychologiquement intéressant et la forme délicieusement Belle Époque. Parlant des mains de l’amie, Proust écrit: «En leur beauté résignée de tristes exilées dans un monde vulgaire on pouvait lire aussi clairement les émotions que dans un regard expressif. Habituellement distraites elles s’allongeaient avec une langueur douce.» Plus loin, les mêmes mains deviennent des «fleurs tourmentées» et le poignet qui les porte leur «tige délicate». Plus précis est le récit appelé «Souvenir d’un capitaine»: six pages pour évoquer la rencontre de celui-ci avec un brigadier aux «exquis yeux calmes». «Passionnément désireux qu’il me regardât je mis mon monocle», avoue le narrateur avant que l’autre finisse par lui rendre son regard «avec un trouble extraordinaire». «Et oubliant la réalité, par cet enchantement mystérieux des regards qui sont comme des âmes et nous transportent dans leur mystique royaume où toutes les impossibilités sont abolies, je restai nu-tête déjà emporté assez loin par le cheval la tête tournée vers lui jusqu’à ce que je ne le visse plus du tout.» Ce volume d’inédits a précédé la sortie de «Souvenirs de lecture» de Jeanne Proust, présenté par le même Luc Fraisse, après une introduction de l’académicien Marc Lambron. Les courts extraits recopiés ou cités de mémoire par cette femme cultivée, grande lectrice et spectatrice de théâtre, témoignent de son esprit vif et de son sens de l’humour. Cette phrase, par exemple, de Villemain, «d’une excessive laideur», disant à une dame honnête: «Aimez-moi, Madame, personne de vous croira.» Ou ce mot de Talleyrand sur Chateaubriand: «Il se croit sourd depuis qu’il n’entend plus chanter ses louanges.» Il y en a d’autres et d’aussi amusants. 6 SÉBASTIEN THIBERT
À déguster VINS ET ALCOOLS CONSO_ALCOOLS
À LA DÉCOUVERTE DES GINS QUÉBÉCOIS Depuis plusieurs années, le Québec a développé une véritable passion pour le gin de qualité produit localement, les micro-distilleries se multiplient et une expertise pour la production s’est développée. Il y a de quoi se réjouir. Les produits d'ici sont de très grande qualité, élaborés par des artisans dont la créativité et le savoir-faire ont été salués à travers le monde. Si certains d’entre vous trouvent que l'offre est si grande que vous avez parfois de la difficulté à choisir, ne paniquez pas! Voici une liste de quelques gins d'ici avec des indications sur leur goût et leur utilisation idéale.
ROMEO'S GIN Code SAQ 13735305 39,75$
Malgré son taux d'alcool de 46%, le Romeo's Gin est considéré comme un gin facile d'approche. Conçu par la distillerie PUR Vodka avec des baies de genièvre, de l'aneth, du concombre, du citron, de la lavande et de l'amande, il est aussi bon en cocktail que pur. Mention spéciale aux superbes étiquettes, toutes présentant une œuvre originale d'un artiste visuel québécois.
RADOUNE Code SAQ 13305090 42,75$
Faire du gin avec des champignons? Surprenant, mais c'est pourtant l'idée derrière le gin Radoune, confectionné en Gaspésie par la distillerie O’Dwyer. Quatre variétés de champignons sauvages de la forêt gaspésienne, dont la chanterelle et le matsutake ont servi à son élaboration. Il est rond, un peu piquant avec un léger goût d’amande. ///// 074 FUGUES.COM MAI 2020
MADISON PARK Code SAQ 13666362 32,75$
Élaboré de manière artisanale à la Distillerie 1769 de Montréal, le Madison Park est un London Dry gin qui présente des arômes de citron et de gomme de pin. Par contre, ce sont ses notes de fleurs d'oranger, de fenouil et de vanille qui font sa réputation. À déguster en martini, sur glace ou dans une tasse de thé!
GIN ST-LAURENT Code SAQ 12881538 48,75$
De fabrication artisanale, le Gin St-Laurent est distillé à Rimouski. Il doit son goût distinctif à son lieu de naissance. En effet, il est préparé avec des algues récoltées dans le fleuve. En plus de ce petit goût marin, ce gin dégage des arômes de coriandre, de réglisse, d'agrumes et de poivre. On le déguste pur ou avec de l'eau pétillante, mais rarement en cocktail.
GIN BEORIGIN Code SAQ 13483523 49,25$
Fabriqué à Saint-Augustin, le gin BeOrigin est «élaboré à l'anglaise, à la façon London Dry originale» selon les dires du producteur Frank Sergerie, un radiologue de Québec, propriétaire passionné des Distilleries Vice & Vertu. Le BeOrigin est distillé avec de l'écorce de bouleau et présente des arômes de bleuet et de rose, entre autres.
WENDIGO Code SAQ 13305831 36$
Le Wendigo est produit par la distillerie Absintherie des Cantons à Granby. Avec un nez qui balance entre les notes de fleurs sauvages, d’orange, de baies de genièvre et de poivre. C’est en bouche qu’on remarque l’apport des baies d’argousier. Inspiré du terroir québécois et autochtone, le gin Wendigo (avec 42,9% d’alcool) surprend par sa puissance aromatique. Excellent pour un Gin Tonic qui se démarque. Pour le déguster, il faut absolument l’ouvrir avec de l’eau.
BIEN ÊTRE_SANTÉ
CLAUDE LAROCHE, COACH EN SANTÉ ET MIEUX ÊTRE
RESTEZ À LA MAISON, RESTEZ CONNECTÉ, RESTEZ EN BONNE SANTÉ ET OBTENEZ DE L’AIDE Malgré la situation actuelle qui nous oblige à rester à la maison le plus Vous éprouvez des difficultés financières temporaires? Ce n’est pas grave! possible, il est essentiel de prendre soin de nous-mêmes en nous Puisque n’importe qui devrait pouvoir bénéficier de cette aide sans avoir à se préoccuper de questions d’argent, et parce qu’il a à cœur d’aider les gens, concentrant sur notre santé et notre bien-être. Avez-vous besoin d’aide pour y arriver? En tant que coach en santé et mieuxêtre, conseiller en nutrition et entraîneur physique, Claude Laroche peut vous aider à distance (par téléphone ou au moyen de Skype, Facetime, Zoom ou d’autres services de vidéo-conférence) à prendre soin de vous pendant que vous restez confortablement chez vous. Ensemble, vous verrez avec lui comment prendre soin de vous pendant et après ces moments difficiles, notamment grâce à de nouvelles activités ou de nouveaux projets amusants et excitants qui vous apporteront de la joie; en renforçant vos liens avec votre famille et vos amis, et au sein de votre communauté; en vous assurant que vous mangez bien et en explorant de nouvelles habitudes alimentaires que vous pourrez conserver pour les années à venir; en trouvant des moyens de faire de l’exercice à la maison pendant la pandémie, et en explorant des façons d’intégrer la forme physique dans votre vie pour les années à venir. ///// 076 FUGUES.COM MAI 2020
Claude se fera un plaisir de discuter avec vous des choix qui s’offrent à vous compte tenu de votre réalité financière. «Offrir mes services sous d’autres formes est ma façon de contribuer à la communauté en ces temps difficiles. De plus, ça me permet de continuer de faire ce que j’aime et donc de soutenir mes propres objectifs en manière de santé et de bien-être.» Comme vous l’offre Claude, ne laissez pas l’argent être un obstacle à votre santé et à votre bien-être. Claude Laroche vous propose de vous aider à prendre soin de vous au cours des prochaines semaines ou des prochains mois, à briser l’isolement dans lequel vous pourriez vous trouver, à faire un bon usage du temps libre dont vous disposez maintenant et à vous tourner sereinement vers l’avenir une fois la crise passée. 6 L’ÉQUIPE DE RÉDACTION L’OFFRE VOUS INTÉRESSE? ENVOYEZ-LUI UN COURRIEL À L’ADRESSE INFO@CLAUDELAROCHE.CA. POUR EN APPRENDRE DAVANTAGE SUR CLAUDE ET SES SERVICES, CONSULTEZ SON SITE WEB WWW.CLAUDELAROCHE.CA.
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Témoignages BIEN ÊTRE_SANTÉ
TÉMOIGNAGES DE JIMMY ET ÉRIC
VIVRE NORMALEMENT AVEC LE VIH AUJOURD’HUI Éric Neault, 49 ans, vit avec le VIH-sida depuis 1992. Natif de la Mauricie, il a eu plusieurs épreuves reliées à sa consommation de drogues dures tout au long de sa vie. Jimmy G., 33 ans, quant à lui, est originaire du Bas-Saint-Laurent. Il a été infecté au VIH, il y a maintenant 12 ans, alors qu’il n’avait que 21 ans. Voici donc le parcours de deux hommes forts différents, mais qui se rejoignent par leur résilience, leur volonté à vaincre la maladie et à apprivoiser leur passé douloureux.
Jimmy G.: à la recherche de la guérison totale Si aujourd’hui, Jimmy vit bien avec sa condition de séropositif et que sa médication fonctionne, cela lui rappelle aussi, malheureusement, les événements dramatiques qui ont mené à son infection. C’est le Mouvement d’information et d’entraide dans la lutte contre le VIH-sida à Québec (mieux connu comme le MIELS-Québec) qui nous a mis en contact avec Jimmy. «J’ai pris un peu de temps avant de savoir que j’étais atteint du VIH. Tout a commencé par une gastro, puis une pneumonie qui ne voulait pas partir, se rappelle Jimmy. J’avais froid, j’avais chaud, je ne savais plus quoi faire. Je ne mangeais plus, je n’étais plus capable de me mettre debout. Et quand je me suis mis à uriner mauve, on m’a m’emmené à l’hôpital de La Pocatière. Puis, on m’a transféré à l’hôpital de Rivière-du-Loup. Durant un mois, les médecins ont cherché la bonne médication. J’étais devenu très maigre, mes pieds me faisaient très mal et je ne pouvais pas me mettre debout, j’étais cloué au lit. Ma famille pleurait, tout le monde pensait que j’allais mourir. J’étais très faible et, pour me faire manger, mon père devait me couper une simple tranche de jambon parce que je ne pouvais le faire moi-même. J’ai crû que jamais j’allais m’en sortir, mais je ///// 078 FUGUES.COM MAI 2020
me suis accroché. L’infectiologue ne connaissait pas très bien les traitements et on m’a transféré au CHUM, à Montréal, où on a constaté que mes CD4 étaient tombés à 19 seulement. Le médecin m’a dit que j’étais un ‘’mort vivant’’. C’était atroce. J’ai passé deux mois au CHUM, où on a su comment me soigner. Et, à partir de là, j’ai repris espoir en la vie.» «Cela a pris trois mois avant de pouvoir revenir à une vie normale avec la médication. Maintenant, chaque matin, je prends une pilule. Ce n’est pas difficile, bien que cela me rappelle l’événement du viol que j’ai subi avec un homme qui était infecté et qui ne me l’avait pas dit… Le souvenir est encore très pénible.» Le mot est lâché ainsi dans la conversation: un «viol», un mot de quatre lettres lourd de sens et de conséquences pour le jeune homme. Son VIH est à jamais relié à cet événement qui a changé sa vie pour toujours. Un événement qui a hypothéqué sa santé durant des mois, le rendant très faible. «Je suis indétectable depuis plus d’une dizaine d’années. Au début, j’avais des rendez-vous avec mon médecin aux trois mois, mais à présent, les rendez-vous sont plus distancés, comme quoi que je suis ne meilleure forme!», dit Jimmy. «Maintenant que je suis indétectable, je vis une vie plus normale, note Jimmy. Je prends une seule pilule par jour, intégrée à une routine de vie quotidienne. Les membres de ma famille ont encore de la misère à y croire, mais je les informe sur la réalité du I=I (indétectable = intransmissible). C’est plutôt côté relation avec quelqu’un que cela me bloque. Malheureusement, bien des gens ne comprennent pas, malgré toute l’information qui existe sur le VIH, comment se transmet la maladie, etc. Cela me limite.»
Si son VIH est contrôlé et que Jimmy est indétectable et qu’il peut vivre une vie relativement normale, il vit avec les séquelles des ravages du VIH sur certains organes comme ses poumons et son cœur quand le virus était pleinement actif. «L’infection s’était attaquée à mon cœur et pour que je n’ai pas plus de difficultés, on m’a installé un pacemaker (stimulateur cardiaque).» Résidant hors des grands centres urbains, a-t-il vécu de la discrimination, de la sérophobie? «Je dirais plutôt que les gens étaient mal informés. Dès que je leur explique, ils comprennent mieux. C’est curieusement au sein même du milieu LGBT que j’ai vécu de la discrimination. Bien des hommes gais ont dit qu’ils ne voulaient pas coucher avec moi parce que "Jimmy était séropositif" et qu’il fallait m’éviter, alors qu’il suffisait de se protéger! Mais dans le milieu gai, bien des hommes ne se protègent pas», explique-t-il. «Avec les avancées scientifiques, je souhaiterais guérir complètement, souligne Jimmy. D’un point de vue émotionnel, ça me permettrait de passer à autre chose. Cela pourrait finalement clore le dossier pour moi. Mon VIH me ramène toujours aux événements que j’ai vécu. Avec une guérison totale — un vaccin ou autre chose du genre —, cela me permettrait de ne plus y penser. Cela dit, le traitement actuel fonctionne très bien, mais à l’intérieur de moi, j’ai toujours les mêmes sentiments qui remontent à la surface. Une guérison m’aiderait grandement et je ferai peut-être enfin le deuil du viol une fois pour toutes!»
Éric Neault: apprendre à mieux s’accepter D’un parcours différent, Éric Neault rejoint Jimmy G. sur un point, ils ont tous les deux été infectés à un jeune âge. Originaire de la Mauricie, non loin de SaintTite, Éric Neault a été atteint du VIH-sida il y a 28 ans maintenant. À 49 ans, Éric Neault s’en sort très bien avec une charge virale indétectable après avoir vécu, lui également, bien des péripéties. Dès l’âge de 15 ans, Éric devient consommateur de drogues. Le décès de sa maman des suites du cancer chamboule sa vie encore plus : «J’ai commencé à consommer des drogues encore plus dures», évoque-t-il dans un calme et une douceur qui surprend. Mais avec fierté, Éric est maintenant abstinent depuis deux ans. À partir des années 1990, il fait d’ailleurs du bénévolat, distribue des condoms et témoigne dans les écoles et à la télévision. Et il participe à la Fête Arc-enciel pour le compte de MIELS-Québec. Pas plus tard que le 2 janvier dernier, il donnait une entrevue à TVA Nouvelles, relayée aussi dans le Journal de Québec. C’est à 22 ans, en prison, qu’il apprend qu’il est séropositif. «Je ne suis pas un bandit ou quelque chose du genre. Je me suis retrouvé en prison à cause de mes problèmes de consommation […]. En prison, j’ai fait une bronchite qui s’est ensuite transformée en mononucléose, se remémore Éric. Je me suis littéralement écrasé par terre dans la cellule avant de tomber dans le coma. Je me suis réveillé, attaché à un lit d’hôpital, sans comprendre ce qui m’arrivait.
sexologie, en ressources communautaires», ditil. «Ça m’a donné la force de l’annoncer à ma famille. J’ai un père en or. Il a décidé de s’informer sur la maladie, pour m’informer en retour et expliquer la situation à la famille. C’est lui, qui m’a conseillé d’aller voir MIELS-Québec où j’ai reçu beaucoup d’aide. Malgré tout, je considère que j’ai été chanceux.» Rappelons-nous que dans le contexte des années 1990, les médicaments sont peu nombreux et leur efficacité bien moins grande. On utilise alors l’AZT de manière expérimentale avec des résultats mitigés. «Comme bien des gens, je ne l’ai pas toléré, ça m’a rendu malade. C’était trop dur pour mon système. J’ai aussi essayé le DDI, sous forme de sirop, qui donnait le goût de vomir. Nous étions un peu des cobayes consentants. C’est un peu la même chose, aujourd’hui, avec le coronavirus et les tests qu’on fait avec la chloroquine, un produit qui est aussi très toxique.» À l’époque, les CD4 d’Éric demeurent en-dessous du seuil de 200, ce qui donne une idée de la faiblesse de son système immunitaire. «Le médecin me disait que je vivais avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête!» « Puis la trithérapie est arrivée, dans la seconde moitié des années 1990 et cela a fait toute une différence dans ma vie et celle de bien des gens vivant avec le VIH», se remémore-t-il. Avec les nouvelles médications plus tolérables et l’avancement de la science, il est indétectable depuis plusieurs années. Éric peut ainsi vivre une vie plus normale. «J’étais très heureux lorsque MIELS-Québec nous a informé que les scientifiques confirmaient le fait que d’être indétectable faisait en sorte que notre VIH était intransmissible (I=I). C’était une très bonne nouvelle et un poids immense de moins sur mes épaules! Je me suis rendu compte que, finalement, j’étais comme tout le monde, que je pouvais vivre normalement et avoir des relations avec ma blonde (qui était aussi séropositive) sans condom et sans tout le stress», souligne Éric, qui a aussi été co-infecté à l’hépatite C, en 2001, lors d’une période où il a rechuté dans sa consommation de drogues. «Pour ça, j’ai eu plusieurs traitements jusqu’à ce qu’on trouve le tout dernier (qui dure 12 semaines, l’Epclusa). Aujourd’hui, je suis guéri de l’hépatite C», continue Éric. «Ce qui m’aide beaucoup dans la vie, ce sont les thérapies et les groupes de soutien, avoue Éric qui a eu aussi quelques relations sexuelles avec des hommes il y a longtemps. C’est merveilleux, lorsqu’on se retrouve en groupe, je parle de mon VIH, de mes problèmes de consommation de drogues, etc. Je sais que c’est le travail d’une vie que d’apprendre à m’accepter et à cheminer.» C’est ainsi qu’encore récemment, Éric Neault s’est retrouvé au Centre de traitement des dépendances Le Rucher, à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, et dont il dit le plus grand bien. 6 L’ÉQUIPE DE RÉDACTION MIELS-QUÉBEC, T. 418-649-1720 OU LIGNE INFO-VIH : 418-649-0788 OU ENCORE MIELS.ORG
CES TÉMOIGNAGES ONT ÉTÉ RENDUS POSSIBLE GRÂCE AU SOUTIEN DE VIIV HEALTHCARE
C’est lors d’un suivi médical qu’il apprend son état et que le médecin lui annonce qu’il a le sida. «À l’époque, on ne disait pas VIH. Au début, j’étais dans le déni, je ne l’ai pas accepté. Dans la salle d’attente, en regardant les enfants, je me suis dit que je n’allais jamais en avoir. J’étais désorienté, ça m’a fait mal. À 22 ans, j’étais convaincu que j’allais mourir rapidement», se rappelle-t-il. Grâce à du soutien, il remonte la pente. «En prison, j’ai eu de l’aide en psychologie, en
Jeunes trans BIEN ÊTRE_JEUNESSE
«CHERS PARENTS, VOICI QUI JE SUIS RÉELLEMENT» L’organisme Enfants transgenres Canada a pu compter sur un soutien absolument unique; celle de les accompagner, de les informer, d’échanger dans un climat ouvert et de créer des connexions entre les familles », formule financier de 200 000 $ du Groupe Banque TD entre 2017 et 2020 Suis-je une fille? Suis-je un garçon? Suis-je entre les deux? Suis-je ni l’un ni l’autre ? Dès l’âge de 3 ans, tous les enfants, qu’importe leur situation familiale, leur éducation ou leur origine, entrent dans une phase d’exploration sur leur identité de genre. Pour certaines personnes, le constat est clair : le sexe qui leur a été assigné à la naissance ne leur correspond pas.
Antoine Beaudoin Gentes, directeur des opérations et du développement chez Enfants transgenres Canada. Un réseau d’entraide solidaire et des activités constructives En offrant du soutien, de l’information et des opportunités de réseautage pour les parents, étudiants, enseignants, éducateurs, professionnels de la santé, chercheurs, activistes et jeunes à travers le Canada, l’organisme contribue à transformer le monde en un espace sécuritaire, valorisant et agréable. En plus de ses activités, son offre complète de formation et son implication soutenue pour la défense des droits des jeunes enfants trans (projet de loi n° 103), l’organisme met sur pied de nombreux projets éducatifs, dont Au cœur de toi, le premier outil éducatif transgenre au monde.
Bien que de nombreuses personnalités, entreprises ou organisations au Québec soient mobilisées pour offrir un environnement inclusif et sécuritaire pour tous, très peu de gens sont familiers avec la transidentité. Parents ou tuteurs, familles élargies, compagnons d’école, enseignants… Des dizaines de personnes gravitent quotidiennement autour des enfants trans, mais sont-elles équipées pour les informer, les appuyer et les comprendre? Transition sociale, transition légale, transition médicale… Par où commencer et quelles sont les Un soutien financier qui a tout changé En 2017, dans le cadre de la conférence nationale de Fierté Montréal sur les ressources disponibles? droits des personnes LGBTTIQA2S, le Groupe Banque TD a annoncé un don imEnfants transgenres Canada est le seul organisme communautaire de référence portant de 100 000 $ sur deux ans à Enfants transgenres Canada. Ce soutien basé à Montréal à lutter activement pour soutenir, outiller et protéger les financier a par ailleurs été renouvelé par l’institution bancaire en 2019. jeunes trans, non binaires, fluides sur le plan du genre et leurs familles. « La TD a offert à Enfants transgenres Canada son tout premier financement, « Au Québec, des centaines de familles se sentent isolées, sous l’impression celui qui a permis l’embauche des premiers employés permanents. Je suis fier qu’elles sont jugées et que personne ne peut les soutenir. Des centaines d’en- de dire qu’en choisissant de soutenir notre organisme, la TD a agi en réel fants sont stigmatisés, ridiculisés, incompris. Ainsi, nous avons une mission précurseur. En 2017, nous parlions beaucoup moins d’acceptabilité sociale, mais
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«À Montréal, du moins au sein de la communauté gaie qui est la p 95% personnes séropositives sont sous traitement e outs Hôpital Charles-Le M
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Pour les gars de la d_david@hotmail.ca
T la TD a su voir l’importance de notre mission et s’est jointe à nous. Nous sommes privilégiés! », souligne M. Beaudoin Gentes. Prévention VIH et I
Aujourd’hui, le fonds TD renforce les capacités de l’organisme, soutien l’équipe de travail et sa permanence, en plus de structurer et d’assurer les activités de l’organisme. 9 « Si j’avais un souhait à formuler pour l’avenir, ce serait que collectivement, nous arrivions à déconstruire nos conceptions et à travailler ensemble pour cuellar.chris@gmail.com, soutenir, comprendre et protéger les enfants trans et leur famille. J’incite C les gens à élargir leurs horizons; nous avons tous et toutes un pouvoir d’action et pouvons entraîner le changement. En 2020, nous avons la chance de mieux comprendre toute la complexité des questionnements identitaires; ne nous braquons pas, soyons curieux et curieuses. Les enfants trans font partie des groupes les plus vulnérables de notre société, avec un taux d’idéation suicidaire alarmant. Il faut poursuivre le travail pour briser l’isolement et enrayer la transphobie », conclut M. Beaudoin Gentes.
LIGNE INFO SIDA
POUR LES SOURD(ES) ET MALENTENDANTS(ES)
T : 1-800-709-7432 PROV. DE QC 514 521-1780 VOIX ET ATS F : 514 521-1137 CONFIDENTIEL
6 SÉBASTIEN THIBERT
HTTPS://ENFANTSTRANSGENRES.CA/
Coalition Sida des Sourds du Québec
505, rue Wellington
2075, rue Plessis, Bureau 320 • Montréal (QC) H2L 2Y4
S
Travail d
708013EX
T. 819-758-2662. 003029
510040
1-855-909-
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
continu en soirée. Hier soir, on était 3 personnes à la maison dans des réunions zoom! Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? MONA GREENBAUM Mon travail avec la Coalition des familles LGBT+ n’a pas diminué donc je suis occupé toute la journée avec ça. Mais dans les temps normaux, je nage au YMCA du Centre-ville chaque jour pendant 1 heure. Quand j’ai perdu l’accès à la piscine, c’était La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore diffi- terrible pour moi; je fais donc une grande marche quotidiennement au sommet cile à mesurer. Nous avons demandé à Mona Greenbaum, directrice du Mont-Royal. Aussi je communique fréquemment avec mes ami.es et colgénérale Coalition des familles LGBT de nous dire comment cette crise l’a lègues sur Zoom, donc la distanciation est plus physique que sociale. Nous avons affecté personnellement… même eu un cocktail des DG l’autre soirée!
«QUAND ON TRAVAILLE À LA MAISON, L’ORDINATEUR N’EST JAMAIS LOIN»
Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement? Depuis le 16 mars, je travaille à partir de la maison. Le bureau de la Coalition des familles LGBT+ est fermé et on fait tout virtuellement. Ça veut dire que je travaille de chez moi 7 jours par semaine, car quand on travaille à la maison, ça ne finit pas… l’ordinateur n’est jamais loin. La frontière entre travail et vie personnelle est beaucoup moins étanche. Il y a eu beaucoup de stress au début, car on a eu beaucoup d’activités, de conférences et de formations annulées. On avait la nécessité de rapidement outiller toute notre équipe de formateurs et formatrices pour être à l’aise de faire leurs formations virtuellement. C’était un apprentissage obligatoire. Nous formons actuellement nos bénévoles pour être capables de bien gérer nos groupes de soutien en ligne. Beaucoup de stress et d’adrénaline au début. Mais maintenant ça se calme un peu. Présentement dans l’espace où tu vis, es-tu seul(e), avec ton (ta) conjoint(e), de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, des animaux? Nous sommes 4. Mes deux enfants (qui sont de jeunes adultes) font leurs cours universitaires à la maison. Mon ainée faisait ses études en suisse, mais elle était obligée de revenir au Québec. Donc les deux enfants sont à la maison avec nous. On est quand même tous dans nos propres bureaux pendant le jour avec nos écrans. Ma conjointe fait de la télémédecine à partir de son bureau dans l’est de Montréal, elle est donc la seule qui n’est pas à la maison. C’est sûr qu’au niveau familial on a beaucoup plus de soupers en famille! On cuisine ensemble aussi. Nos deux enfants ont normalement des vies sociales très actives. Maintenant ils sont obligés d’être avec leurs mamans et on a donc de bonnes discussions autour de la table chaque soir, 7 jours sur 7! À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? Je commence très tôt, vers 7h. Je travaille jusqu’à midi. Je descends pour prendre un diner rapide. Ensuite je remonte à mon bureau pour travailler jusqu’à 15h et puis je prends une marche. Je marche chaque jour de Saint-Henri jusqu’au sommet du Mont-Royal. C’est un bon exercice et l’aller-retour me prend 90 minutes. Au retour, je continue mon travail. Et tout le monde commence à cuisiner ensemble quand ma conjointe revient du bureau. Souvent le travail ///// 082 FUGUES.COM MAI 2020
À la maison, que portes-tu habituellement? Je m’habille comme d’habitude. As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Faire une routine. Faire de l’exercice. Communiquer virtuellement avec les ami.es. Aidez les autres. C’est surtout ce dernier point. J’ai réalisé que je me sentais tellement impuissante avec la pandémie. Et c’était soulageant de savoir que je peux être présente pour mes ami.es, pour mes collègues et pour les familles de la Coalition des familles LGBT+. Nous donnons de l’aide financière à plusieurs familles maintenant avec de cartes cadeaux VISA prépayées. Ça les aide pour leur épicerie. Et les familles sont tellement reconnaissantes. Nos membres nous aident à continuer ainsi avec leurs dons! Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ? J’ai réalisé que je suis énormément une fille de la grande ville! Normalement, je sors dans les restos, les bars et les cafés plusieurs fois par semaine. Je vais aux spectacles, aux danses, au théâtre, au cinéma, aux concerts, aux musées et aux galeries d’art. Je vois des films, je magasine. Je vais au YMCA quotidiennement. Tout ça me manque horriblement! Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Zoom, zoom, zoom… soupir. Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Ici oui. Ailleurs ça dépend d’où, mais évidemment on aura pu faire mieux en Chine et les États-Unis, c’est horrible… très décourageant. Et penser qu’il y a une forte possibilité que Trump soit réélu malgré sa gestion de crise irresponsable, ça me fait perdre mon optimisme en l’humanité… Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? C’est sûr que côté technologique, on sera beaucoup mieux équipé. Ça sera plus
facile pour nous de faire des activités virtuellement pour répondre aux besoins de notre communauté dans n’importe quel coin du Québec. Je comprends aussi que le télétravail est bien possible. Au niveau personnel, je vois qu’on peut facilement moins dépenser et moins consommer. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Je crois qu’il y aura plus d’échanges vidéo et moins d’appels téléphoniques et de courriels. Nous allons beaucoup plus penser à des façons de rejoindre notre communauté en région! Des inquiétudes pour l’avenir? Avec la mondialisation et les problèmes environnementaux, on verra d’autres crises comme ça dans le futur. Je pense que ce genre de choses deviendra plus fréquente, que ce soit des crises sanitaires ou environnementales. On doit prendre les enjeux environnementaux plus sérieusement. Tout le monde parle de l’environnement, mais on continue dans nos mêmes styles de vie (avions, surconsommation, viande). Il faut qu’on change nos habitudes. Un message d’espoir que tu veux lancer? On a la capacité de changer nos habitudes. Cette crise nous montre comment une société peut coopérer pour le mieux-être de tout le monde.
6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
JULIE ANTOINE
«JE SOUFFRE DE CETTE DISTANCE SOCIALE IMPOSÉE, QUI NE NOUS PERMET PLUS DE RENTRER EN CONTACT AVEC L'AUTRE» La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Julie Antoine, directrice générale du Réseau des lesbiennes du Québec et maman de deux enfants de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Les effets négatifs de la COVID-19 sont, pour moi, de nature purement humaine, et font certainement écho à certains segments notre ADN, provenant de la préhistoire. En fait, je ne souffre pas d'isolement («humain», pour ainsi dire), car j'ai une petite famille à la maison. Je ne souffre pas d’inactivité liée au travail, car je poursuis mon emploi en télétravail. Je ne souffre pas d'un manque de communication, car je parle beaucoup et à beaucoup de personnes, à travers un écran. Cela dit, je souffre énormément du manque de contact spontané que nous pouvons avoir entre humains. Je souffre de cette distance sociale imposée, car elle ne nous permet plus de rentrer en contact avec l'autre. Avec l’énergie de l’autre. Vous savez, ces gens que nous aimons et que nous ne pouvons pas toucher lorsque nous communiquons par l'entremise d'objets? Je souffre de cette image virtuelle, de cet écran aseptisé qui se dit "vérité", qui ne permet pas de saisir les «vraies choses», cette image qui est purement vide; vide de sens, vide de spontanéité, vide d'énergie et d'émotion.
005007
Je souffre de cette tournure impersonnelle et individualiste que la COVID-19 nous force à adopter; en fait, la société tente de nous y assujettir depuis beaucoup trop d'années… En somme, dans les segments les plus profonds de mon ADN, je souffre de ne plus pouvoir être autour d'un feu avec des personnes que j'aime, même si c'est à deux mètres de distance. Être proche physiquement nous permet de vivre, d'être spontanés et de ressentir des émotions, des énergies, ce que nous ne pouvons pas faire par l'entremise d'un réseau virtuel, illusoire et vide d'humanité.
6 JULIE ANTOINE
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
MARIE HOUZEAU
«LA SOLIDARITÉ AU CŒUR DE MES PRÉOCCUPATIONS! » La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Marie Houzeau, directrice du GRISMontréal de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? La crise affecte tout le monde à plusieurs niveaux! De mon côté, j’ai la chance d’avoir conservé mon emploi. Je suis en télétravail, comme le reste de l’équipe du GRIS-Montréal. Ce n’est pas idéal, mais nous sommes une équipe soudée et on prend soin les uns des autres. Présentement dans l’espace où tu vis, es-tu seul(e), avec ton (ta) conjoint(e), de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, des animaux? Je vis seule avec le fleuve juste à côté, un précieux compagnon en ces temps de confinement. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci ? Je travaille tous les jours, beaucoup de rencontres virtuelles, des déplacements entre le bureau et le canapé pour soulager le dos… je sors au moins 30 minutes tous les jours et tâche de parler aux ami.es, familles et amoureuse au moins un peu chaque soir. Un peu de cuisine et de lecture pour compléter le tout…ha oui aussi, je prépare le trajet que nous aimerions faire en voilier ma copine et moi entre Montréal et les iles de La Madeleine… ça change les idées! Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment faistu pour que le confinement se passe mieux ? J’écoute de la musique, j’essaye de bien manger et de prendre l’air régulièrement. Pour les membres du GRIS, nous avons mis sur pieds des séances hebdomadaires de yoga et de méditation par Zoom. C’est une première pour moi qui ne prend pas souvent le temps de respirer, et je dois dire que ça fait beaucoup de bien! À la maison, que portes-tu habituellement? La même chose qu’au bureau As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Je crois que les recommandations sont un peu les mêmes que d’habitude, prendre soin de soi, donner un sens à nos actions, être bien entouré, même si c’est virtuellement, faire preuve de bienveillance envers nous-mêmes et envers les autres et surtout ne pas hésiter à demander de l’aide si le besoin s’en fait sentir.
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Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ? MES familles bien sûr! Ma famille de sang qui est en bonne partie en Belgique et que je ne sais pas quand je pourrai revoir. Ma famille choisie, mes ami.es et toute l’équipe, bénévole et permanente du GRIS-Montréal qui fait partie de mon quotidien depuis 15 ans maintenant. Et finalement ma famille de cœur, ma blonde et son fils qui sont en France…la COVID-19 à plutôt chamboulé nos plans pour les prochains mois et ce n’est pas toujours simple de s’y résigner. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? La technologie aide beaucoup, rencontre Zoom, Facetime et Messenger se font aller. On garde aussi le contact avec les membres du GRIS et on organise le bénévolat et l’implication sociale autrement. Les employé.es du GRIS peuvent consacrer une journée de leur semaine de travail à un bénévolat relié à la crise. De mon côté j’essaye d’assister d’autres DG d’organismes qui sont des situations délicates avec la crise. La solidarité reste au cœur de nos préoccupations! Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Les gouvernements gèrent la crise…ils font pour le moment un bon travail de communication, par contre, il est trop tôt pour dire si les décisions prises étaient les bonnes. Comme toujours, ce sont les personnes les plus vulnérables qui payent le plus lourd tribut de cette crise et les angles morts sont encore nombreux.Ce dont on peut être certain par contre, c’est que nous payons pour les choix passés et si nous avions entendu les mots « réinvestissement en santé et en éducation, soutien aux organismes communautaires, augmentation du salaire minimum, valorisation des professions de services » plutôt que « équilibre budgétaire, coupures, réingénierie de l’État, etc. » nous ne serions surement pas dans une crise aussi profonde… Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Pour le moment mes priorités sont de passer au travers le mieux possible…et j’ai un peu de difficulté à qualifier cette période « d’expérience ». Pour les leçons à tirer, ce sera plus tard… Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? J’espère que nos gouvernements pourront remettre la population au cœur des préoccupations de l’état. Quant à ma vie personnelle, j’espère que non en fait, j’ai des ami.es et une famille qui m’aime et que j’aime, nous prenons soin les uns des autres et je n’ai pas envie que ça change! Des inquiétudes pour l’avenir? Au niveau sociétal, mon inquiétude est que tout retourne à la « normale » rapidement, sans que les vraies leçons ne soient tirées de cette situation dramatique. Je m’inquiète aussi des atteintes éthiques aux droits de la personne et des dérives possibles avec la situation que nous vivons présentement. Sur un plan personnel, ayant un pied de chaque côté de l’atlantique, je m’inquiète de l’impact de cette crise sur nos libertés de mouvement. Un message d’espoir que tu veux lancer? Je sais que le mouvement #cavabienaller ne fait pas l’unanimité, mais je pense quand même qu’il est important de se rassembler autour d’un message positif. J’aurais juste envie de rajouter, si nous n’oublions personne et que nous favorisons l’ensemble plutôt que l’individu, #cavabienaller. Je terminerais sur la citation de Marguerite Mead qui m’accompagne depuis les débuts de mon engagement communautaire : « Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés puisse changer le monde. En fait, c’est la seule chose qui l’ait jamais changé. 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à la chanteuse, Geneviève Leclerc, de nous dire comment cette crise l’affecte personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté ? C’est plusieurs milliers de dollars de revenus qui seront perdus cet été. J’avais une saison estivale de spectacles bien remplie. Et je devais débuter très bientôt une tournée pour le nouvel album, tournée qui devra être reportée en 2021 ou même en 2022. Comme tu te l’imagines, c’est une perte financière énorme, qui survient juste après avoir investi temps et argent dans la production d’un album. En même temps, c’est une chance de pouvoir prendre le temps de revoir nos manières de fonctionner, de réenligner la compagnie et mes objectifs afin de les rendre plus réalistes. Dans l’état actuel, la formule d’affaires ne fonctionne plus pour les artistes qui vivent de leur musique. Le mur qu’on appréhendait s’est présenté plus vite avec la COVID. Peutêtre, peut-être que les chose vont changer avec les lois, qu’on va s’assurer que la musique reprenne de la valeur… mais en ce moment le partage des revenus qui proviennent de la musique n’est pas équitable. Pour ma compagnie, pour moi la chanteuse Geneviève Leclerc, je tente de trouver des solutions pour pouvoir dire fièrement que je vis adéquatement de la musique.
GENEVIÈVE LECLERC
«IL FAUT MODIFIER NOS MANIÈRES DE FAIRE, POUR QUE ÇA SOIT PLUS FAIR »
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J’aime bien le #cultureéquitable qu’une amie, Stéphanie Bédard m’a envoyé. Ça exprime qu’il faut modifier nos manières de faire, pour que ça soit plus fair. Je ne suis pas certaine dorénavant de partager intégralement ma musique gratuitement. Des teasers, oui, des chansons a capella faites pour les fans, oui, mais pas des chansons et des musiques enregistrées en studio, et qui ont nécessitées une production avec une équipe .L’investissement est trop élevé. Le contenu sur les réseaux sociaux ne génère aucun revenu et il faudra tous nous réajuster à cette réalité. Je suis bien curieuse de voir comment le milieu artistique va s’adapter. Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seule, avec ta conjointe, de la famille, une coloc, des animaux? Georgina et moi, on a déménagé récemment à SainteCatherine, sur la Rive-Sud, sur le bord de l’eau et on aime vraiment ça. C’est un rêve qu’on avait et je suis vraiment très contente qu’on l’a réalisé (en septembre dernier) avant cette crise-là. On ne l’aurait sans doute pas fait sinon. On a adopté un petit chien, Lincoln, qui est notre bébé. Ça faisait des années que Georgina et moi tentions d’avoir un enfant et la vie en a décidé autrement. Pour de multiples raisons, ça ne fonctionne pas. Donc, Lincoln est arrivé à un moment bien spécial et on le gâte sans doute un peu trop… rires. J’ai un peu peur au retour à la normal.
Ce petit chien là risque de faire une dépression quand il n’aura plus ses deux mamans 24h/24. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? Comme vous pouvez peut-être l’entendre à l’arrière plan (durant l’entrevue), je marche sur mon treadmill, environ trois heures par jour. Ça fait près d’un an et demi que je fais ça chaque jour, que j’ai intégré ça à mon quotidien. Ne me demandez pas de courrir, j’haï ça. Mais marcher, je peux faire ça. Je profite de cette «marche» pour faire du planning et de réfléchir au retour à la vie plus normale… Je ne pense pas que la vie reviendra à ce qu’on considérait «normal» avant. Pour cette raison, je réfléchi à ce que je vais faire autrement. Et, avec l’équipe autour de moi, comment on va s’adapter à tout ça.
Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? J’aime beaucoup M. Legault. Je considère qu’il est un homme solide qui inspire la confiance. Cela dit, on récolte ce qu’on a semé pour les CHSLD. Ça fait des années que le personnel de la santé nous le dit que ça ne fonctionne pas, qu’il manque des ressources. On les entendait, mais on ne portait pas vraiment attentions aux demandes. Et je ne blâme pas spécifiquement les gouvernements, mais nous tous en tant que société. Ce qui arrive est vraiment dommage, mais c’est aussi de notre faute. Maintenant, qu’on est en Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? crise, on est confronté à la réalité. C’est platte qu’il faut une situation aussi Ma femme travaille à la maison et — on en rie toutes les deux — je suis devenue Ginger-la-ménagère. Je vais au Métro une fois par semaine. J’arrive dramatique et de cette ampleur-là pour réagir et pour prendre les moyens de régler un problème. Il faut être plus présent et plus empathique aux avec un panier vraiment plein. Et je fais la planification des repas et je m’y réalités de nos aînés. suis mis à fond, au point que Georgina me dit parfois, «tu sais, on ne pourrait pas manger juste un grill cheese aujourd’hui». Des fois, elle est un Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? peu tannée des repas élaborés, à plusieurs services qui n’en finissent plus. J’espère qu’on va continuer à consommer local. Il faut encourager les entrePeut-être que ce soir, c’est ce qui va arriver, pour faire changement. Rires. prises d’ici et pas juste en période de crise. Sur un plan personnel, j’ai pris
«Ma femme travaille à la maison et — on en rit toutes les deux — je suis devenue «Ginger-la-ménagère...» À la maison, que portes-tu habituellement? Ça n’a pas changé pour le moment. Je me lève, je mets des vêtements de jogging confortables pour le tapis roulant et je ne me change pas toujours tout de suite après, à moins d’avoir une vidéo à faire… ou une audition ou un spectacle. Mais, ces temps-ci, ma routine est différente de ma «normalité». Donc c’est souvent vêtements de jogging ou pyjama. Avec moi, c’est tout ou rien. Soit que j’ai l’air du yable ou je suis all dolled up, maquillage et cheveux prêts pour sortir. Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ? Les restos. Mais en examinant mon budget ces temps-ci, j’ai constaté que j’y avais consacré une portion démesurée. Je vais continuer à aller au restaurants — j’aime trop ça —, mais je serai sans doute plus sélective à l’avenir, question de réduire un peu les dépenses. Et j’ai vraiment pris plaisir à cuisiner… Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Je crois que l’art fait du bien à bien des gens. Je me suis mis des limites làdedans, comme je l’ai dit plus tôt… En ce moment, pour entretenir un lien avec les gens, je produis régulièrement des sessions a capella dans ma cage d’escalier. Je fais ça dans le noir, comme ça, je ne me préoccupe pas de mon look. Que ça repose essentiellement sur la voix et pas sur les qualités visuelles de la production, j’en éprouve beaucoup de bonheur et de satisfaction. Les gens semblent bien aimer ça. Je propose donc une ou deux chansons et je réponds aux demandes spéciales.
conscience que je m’endettais pour vivre mon rêve et cette crise me permet de réfléchir à comment je peux faire les choses différemment pour y arriver et pour rendre les choses plus équitables. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Je ne crois pas que les gens seront aussi confortables qu’avant à se regrouper en grands nombres dans des salles de spectacles, du moins pour une bonne période. Moins de proximité avec les gens, moins d’interactions physiques, ça risque d’être lourd. C’est vraiment dommage pour les artistes, mais c’est comme ça. Des inquiétudes pour l’avenir? J’ai peur que la planète n’ait pas compris. Peur qu’on ne prenne pas le temps, durant cette pause, de voir comment on va faire les choses différemment. On entend souvent que ça serait trop compliqué de modifier nos manières de faire, que le bâteau est trop imposant pour qu’on change de direction, qu’il y a trop d’argent en jeu. Mais là, ne serait-ce pas le moment, justement, de faire ces grands changements, pour tout rebâtir? Un message d’espoir ? On va tous remonter. La page blanche qu’on a à écrire, c’est à chacun d’entre nous de l’écrire en fonction de nos priorités. Il n’est pas trop tard pour créer un monde dans lequel nous vivrons mieux.
6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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COMMUNAUTAIRE_LISTE DES GROUPES LGBTQ
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MONTRÉAL CHAMBRE DE COMMERCE LGBT DU QUÉBEC T. 514-522-1885 372, rue Sainte-Catherine Ouest, bureau 303.3, Mtl. www.clgbtq.org. info@cclgbtq.org
SDC DU VILLAGE 1324, Ste-Catherine Est, Mtl, T. 514-529-1168
AINÉS MONTRÉAL ARC Arcmontreal.org T. 514 730-8870.
GAY & GREY MONTREAL Facebook.com/GayGreyMTL Nouveau groupe de retraités pour anglophones.
IMAGE+NATION
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Contactez le T. 514-376-9230 pour obtenir la liste des meetings gais.
OUTAOUAIS / OTTAWA FIERTÉDANS LA CAPITALE T. 613-252-7174
QUÉBEC FÊTE ARC-EN-CIEL T. 418-809-FETE, 435 du Roi, bur. 4
DISCUSSIONS, SOUTIEN ET SENSIBILISATION BAS-ST-LAURENT GAI-CÔTE-SUD T. 418-856-3566, M. Dionne. Activités de sensibilisation dans la région.
QUÉBEC VIEUX AMIS
CHAUDIÈRE-APPALACHES CHAUDIÈRE-APPALACHES Pour hommes gais 50 ans et +, seuls ou GRIS T. 581-225-8440 Sensibilisation aux en couple, qui désirent briser la solitude et socialiser dans une atmosphère fraternelle. Brunch et 5 à 7, une fois par mois. Pour devenir membre et s’informer des activités, aller sur la page Facebook des Vieux amis à l’ onglet: rejoindre ce groupe.
CENTRES COMMUNAUTAIRES MONTRÉAL CENTRE ALEXANDRE-DE-SÈVE DES LOISIRS SACRÉ-COEUR T. 514-872-2928, 2040, rue Alexandrede-Sève. Cours et ateliers ouverts aux GLBT.
CENTRE COMMUNAUTAIRE LGBTQ+ T. 514-528-8424, cclgbtqplus.org, fb.com/cclgbtqplus, 2075 Plessis, local 110. Lundi au vendredi, 13h à 18h. Activités socio-culturelles.
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CULTURE MONTRÉAL ARCHIVES GAIES DU QUÉBEC T. 514-287-9987 Consultations les jeudis soirs, de 19h30 à 21h30 et sur rendezvous.
BIBLIOTHÈQUE À LIVRES OUVERTS (LGBTQ+) T.514-528-8424 2075 Plessis, local 110. Lundi au vendredi, 13h à 18h, et jusqu'à 20h les lundis et mercredis. biblio.cclgbtqplus.org Bibliothèque spécialisée sur la thématique LGBTQ+. Prêts de livres et DVDs.
CHŒUR OPUS NOVUM
réalités LGBT.
CHICOUTIMI FÉMIN’ELLES T. 418-550-2259. Les 1ers et 3es mardis du mois, de 19h à 21h30.
ESTRIE GRIS ESTRIE T. 819-823-6704 info@grisestrie.org 505, Wellington Sud, Sherbrooke. Démystifier l’homo et la bisexualité.
GASPÉSIE ASSOCIATION LGBT BAIE-DES-CHALEURS CP 5015, Bonaventure QC G0C 1E0
LGBT HAUTE-GASPÉSIE (STE-ANNE-DES-MONTS)
ANGLOPHONE LESBIANS sistersunited2014@outlook.com Social activity group. Francophones welcome. Discreet & non-profit.
AQAPMM-SANTÉ MENTALE T. 514-524-7131 Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale. Services à l’entourage d’une personne souffrant de problème de santé mentale.
CENTRE DES FEMMES VERDUN T. 514-767-0384. Groupe de soutien pour lesbiennes. Un jeudi soir par mois, à 18h30, au 4080, rue Wellington, bur. 203.
CENTRE D’ORIENTATION SEXUELLE DE L’UNIVERSITÉ MCGILL (COSUM) T. 514-934-1934 poste 43585. Soins de santé mentale aux personnes, familles et couples aux prises avec des difficultés liées à l’orientation sexuelle et à l’homophobie.
CERCLE DE DISCUSSION LGBTQ+ Cercle dont l’objectif est de favoriser la discussion, les échanges, le dialogue entre les personnes appartenant aux différentes minorités sexuelles et de genre dans une perspective intergénérationnelle. Rencontres.
T. 514-526-2452 Discussions, rencontres individuelles, information.
LAVAL/LAURENTIDES L'ARC-EN-CIEL
COCAÏNOMANES ANONYMES
T. 450-625-5453, Groupe pour femmes gaies. Les mardis à 19h30.
T. 514-527-0657 Les meetings gais sont pour les gais et lesbiennes, ainsi qu’à leurs amis bis/hétéros/ trans qui souhaitent y assister.
MAURICIE LGBT MAURICIE
COLLECTIF CARRÉ ROSE
GRIS-MAURICIE/ CENTRE-DU-QUÉBEC T.819-840-6615 ou 1 877 745-0007 info@grismcdq.org grismcdq.org 118, rue Radisson, bureau 102, Trois-Rivières. Ateliers de démystification de l’homosexualité et de la bisexualité dans les écoles et milieus jeu-nesse.
MONTÉRÉGIE CAFÉ-CAUSERIE POUR FEMMES LESBIENNES ET BISEXUELLES
GROUPE INTERVENTION VIOLENCE CONJUGALE LESBIENNE T. 514-526-2452
GRIS – MONTRÉAL T. 514-590-0016 Groupe de Recherche et d’intervention Sociale gaies et lesbiennes. gris.ca
NARCOTIQUES ANONYMES Les Groupes NA, dont la réunion de Narcotiques Anonymes LGBTQ+, ouvert à tout dépendant, au 2075, rue Plessis, groupe MEETING DU VILLAGE, le dimanche à 14h. Bienvenue.
POMPIER GAI OU BI www.pompiergb.com
PRINCIPES COGNITIFS T. 514-485-2194 (10h-17h) Ateliers pour les personnes avec des problèmes de dépression, anxiété, colère, stress, attaques de panique, insomnie et dépendance aux jeux de hasard. Rencontres hebdomadaires au YMCA Westmount.
RÉZO Santé et mieux être pour gais et bi. Prévention VIH/ITSS. Ateliers de groupe. T. 514-521-7778, poste 226, intervenants rezosante.org info@rezosante.org 2075, Plessis, bureau 207.
OUTAOUAIS PROJET ENTRE HOMMES T. 819-776-2727 ou 1 877 376-2727.
PARTOUT AU CANADA COORDINATION LGBT CREACC-DIVERSITÉS Le Centre propose des activités aux D’AMNISTIE INTERNATIONALE LGBT(QI). info.creacc@gmail.com CANADA FRANCOPHONEE T. 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 miCENTRE SOLIDARITÉ litantisme@amnistie.ca Sur Facebook LESBIENNE
Facebook ou lgbt-hg@outlook.com
T. 819-531-0770, Louis. Facebook : @lgbtshawinigan
AVEC LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS, PLUSIEURS ÉVÉNEMENTS COMMUNAUTAIRES ANNONCÉS DANS CETTE LISTE, RISQUENT D’ÊTRE ANNULÉS. NOUS VOUS CONSEILLONS VIVEMENT DE VÉRIFIER AVANT DE VOUS DÉPLACER!
T. 514-831-3150 ou Facebook.com Groupe formé de bénévoles, pour combattre l’homophobie et la violence contre les LGBT. Soutien aux victimes.
CRYSTAL METH ANONYMES Rencontres les mardis et samedis soirs à 19h30, au 1223 Amherst.
DÉPENDANCE AFFECTIVE SEXUELLE ANONYME DASA
Réseau-LGBT-Amnistie-Internationale. Défense des droits. 50, rue Ste-Catherine Ouest, # 500, Mtl.
ÉGALE CANADA T. 1-888-204-7777
l’homophobie intériorisée les 1ers mardis de chaque mois de 19h30 à 21h30 dans les locaux de MIELS-Québec (625, av. Chouinard).
RIMOUSKI FLIQR www.facebook.com/FliQr ou Le Front de libération et d’information queer de Rimouski. Groupe queer féministe dédié à promouvoir une société moins hétéronormative
COMITÉ DIVERSITÉ T. 418-722-7432
SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN AGL-LGBT GROUPE ORIENTATIONS T. 581-447-2211 ou www.agl-lgbt.ca/ Groupe Orientations est un groupe de soutien pour les personnes LGBT et en questionnement. Il vise aussi à briser l’isolement de ces personnes. Les rencontres ont lieu au 260, rue Racine, à Chicoutimi.
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU GROUPE GLBT-LGBT ST-JEAN-SUR-RICHELIEU T. 514-464-9555, Ian Ouellet ou monmeilleurami@hotmail.com ou encore 438-274-4986, Christian White. Venez découvrir ou redécouvrir votre groupe de discussion et d’entraide. Nous discutons d’actualité LGBT+ et de divers sujets, un mercredi sur deux, à 19h, dans une ambiance respectueuse et décontractée. Au 850, rue Saint-Jacques.
SHERBROOKE ENTRE-ELLES SHERBROOKE T. 819-580-7460, Sophie ou entre.elles.sherbrooke@gmail.com Groupe de discussion et d’activités pour les femmes homosexuelles qui a pour but de briser l’isolement. Les 1er et 3e dimanches de chaque mois.
GROUPE DE DISCUSSIONS POUR HOMMES GAIS
PARTOUT AU QUÉBEC CAEO QUÉBEC
T. 819-823-6704 Discussion pour hommes gais 2 jeudis/mois, à 19h.
caeoquebec.org Soutien aux LGBTA pour combattre la discrimination.
IRIS ESTRIE
FIERTÉ AGRICOLE T. 450-768-6995 Regroupement de personnes LGBT ayant un intérêt pour l’agriculture pour briser l’isolement. info@fierteagricole.org fierteagricole.org
RÉSEAU LESBIENNES DU QUÉBEC
T. 819-823-6704 Intervention régionale et infos sur le VIH et autres ITSS. Dépistage et distribution de condoms.
TROIS-RIVIÈRES SIDACTION MAURICIE T. 819-374-5740, Denis. Ateliers sexualité pour les hommes de la Mauricie, rencontres pour se donner des moyens pour maximiser le plaisir sans compromettre sa santé.
T. 514-983-0671 Lundi 19h30, 1341, RenéLévesque E., entrée Panet par stationnement.
438-929-6928 ou coordo@rlq-qln.ca Organisme de défense de droits pour et par les lesbiennes québécoises.
L’ÉCHO DES FEMMES DE LA PETITE-PATRIE
QUÉBEC ALLIANCE ARC-EN-CIEL DE QC
ÉCOUTE
contrer d’autres femmes et échan-ger sur des thématiques variées à chaque rencontre. Les lundis, de 19h à 21h, deux fois par mois. Inscriptions requises.
T. 418-523-5572 Groupe de Recherche et d’intervention sociale gais et lesbiennes et bisexuels. Milieu jeunesse L’Accès pour les personnes LGBTQ+ 14-21 ans, jumelage jeunesse et parents, démystification/formation des réalités LGBTQ+. www.grisquebec.ca.
téléphonique et texto : 1-888-505-1010 Clavardage en direct : interligne.co
MONTRÉAL Les répétitions ont lieu les jeudis à 19h T. 450-651-9229 poste 26 Rencontres à T. 514-277-7445, 6032, Saint-Hubert. 435, rue du Roi, bur. 4, Québec, Qc, G1K INTERLIGNE à l’église St-Léonard-de-Port-Maurice Longueuil les mardis soirs à 19h. Rencontres-discussions pour lesbiennes 2X1. T. 418-809-3383 située au 5525, Jarry Est. Écoute et renseignements (Partout au - Espace d’échange et de discussions DÉPENDANTS AFFECTIFS Canada) Tous les jours, 24/24, Ligne CHŒUR QUÉBÉCOIS pour partager le vécu, s’informer, ren- GRIS – QUÉBEC T. 450-780-2813.
T. 514-253-4479, Jean-François. Chœur mixte hommes et femmes, LGBT et hétéros. Répertoire franco québécois. Répétitions lundis soirs de 19h à 21h30
ENSEMBLE VOCAL VIVACE T. 514-289-1279. Chœur voix mixtes.
FIERTÉ MONTRÉAL T. 514-903-6193 fiertemontrealpride.com ///// 088 FUGUES.COM MAI 2020
ÉMISS-ÈRE T. 450-651-9229 # 24, emiss-ere.ca.
MONTRÉAL AU-DELÀ DE L’ARC-EN-CIEL T. 514-527-4417 Lutte contre l’homophobie au sein des communautés immigrantes,sensibilisation.
FONDATION ÉMERGENCE T. 514-866-6788
PRISME T. 418-649-1232 prisme.org Pour gais et bis de 25 ans et plus. Discussions sur
SUICIDE ACTION MONTRÉAL T. 514-723-4000.
NARCOTIQUES ANONYMES 514-249-0555, ligne d’écoute 24h/24.
6 ET 7 JUIN PARTOUT AU QUÉBEC CAEO QUEBEC caeoquebec.org Service d’écoute et de ressources en anglais via clavardage.
Trois-Rivières. Ateliers de démystification de l’homosexualité et de la bisexualité dans les écoles et les milieux jeunesse.
MONTRÉAL T. 1 888 505-1010 Écoute téléphonique ALTER HÉROS INTERLIGNE (GAI ÉCOUTE)
et clavardage. Tous les jours, de 8h à 3h.
ETHNIQUE/IMMIGRATION MONTRÉAL AU-DELÀ DE L’ARC-EN-CIEL T. 514-527-441 ou info@lgbt-ada.org. Organisme d’aide et d’accueil pour les immigrants LGBT hispanophones. ADA propose des ateliers de conversation pour les nouveaux arrivants qui souhaitent améliorer leur connaissance du français afin de mieux s’intégrer. Ateliers une fois par semaine. T. 514-8627702 bonjour.ada@icloud.com ou
GA’AVA Ga’ava («fierté» en hébreu), est un organisme juif pour LGBTQ juifs. info@gaava.org
alterheros.com
L’ALTERNATIVE lalternative.ca. Ass. des GLBT et leurs amis de l’Université de Mtl.
ASSOCIATION PÈRES GAIS DE MONTRÉAL (APGM) T. 1 855-237—APGM (2746) ou peresgais@gmail.com apgmqc.wordpress.com Soutien et accompagnement pour pères gais.
L’ASTÉRISK T. 514-523-0977 Espace sécuritaire pour les jeunes LGBTQ. coalitionjeunesse.org.
COALITION DES FAMILLES LGBT T. 514-878-7600 familleslgbt.org ou info@familleslgbt.org
COMITÉ FAMILLE ET QUALITÉ DE VIE DES GAIS ET LESBIENNES
HELEM-GROUPE LGBT LIBANAIS
T. 514-521-4993, 847, rue Cherrier, # 201.
T. 514-806-5428 montrealhelem.net Rencontre le 1er dimanche du mois.
CONCORDIA QUEER COLLECTIVE
LEGIT-QUÉBEC
FONDATION ÉDUCATION ÉMOTIONNELLE LOVE (FEEL)
514-907-5366 Aide pour les conjoints de même sexe, de nationalité cana-dienne ou autres, dans les procédures d’immigration.
JEUNES ET FAMILLE CHAUDIÈRE-APPALACHES GRIS CHAUDIÈRE-APPALACHES T. 581-225-8440 Sensibilisation aux diverses réalités LGBT
GATINEAU PROJET JEUNESSE IDEM 14-25
T. 438-992-8542 feelvie.blogspot.ca Ateliers de développement personnel transformationnel, coaching, etc.
GRIS – MONTRÉAL T. 514-590-0016 Le Groupe de Recherche et ’intervention Sociale gaies et lesbiennes de Montréal. Activités de démystification de l’homosexualité en milieu scolaire.
LGBTQ YOUTH CENTER WEST ISLAND
LANAUDIÈRE LE NÉO
T. 514-282-1087
T. 514-695-0600. Groupe qui aide les jeunes à surmonter les difficultés et les inconvénients qu’ils rencontrent quotidiennement.
PARENTS D’ENFANTS GAIS PROJET 10 T. 514-989-4585. Pour les 14-25 ans gais, lesbiennes, bisexuels et trans. Du lundi au jeudi, de 12h à 18h. Discussions tous les jeudi soirs, de 18h30 à 20h30. Bilingue.
QUEER MCGILL T. 514-398-2106
RÉPITSS-UQAM T. 514-987-3000, #4041. 320, rue SteCatherine Est, local DS-3125.
OTTAWA/OUTAOUAIS PROJET JEUNESSE IDEM 14-25 T. 819-776-2727
QUÉBEC ARCO IRIS (ÉTUDIANT) T. 418-658-5389 (demandez Arco Iris). Comité gai de l’asso étudiante du Cégep Ste-Foy, 2410, ch. Ste-Foy.
COALITION DES FAMILLES LGBT T. 418-523-5572
CENTRE DE RESSOURCES ET D’INTERVENTION EN SANTÉ ET SEXUALITÉ T. 514-855-8991
GROUPE GAI UNIVERSITÉ LAVAL
PROJET TRAVAILLEURS DU SEXE
T. 418- 656-2131. Université Laval, Pavillon Pollack, local 2223
Centre de soir, travail de rue, soutien, pré-vention. T. 514-521-7778, # 224 T. 514529-7777
GRIS – QUÉBEC
PÈRES GAIS DE QUÉBEC
T. 579-488-8004 Soutien individuel et de groupe; activités éducatives, préventives et lutte contre l’homophobie. Soutien des LGBT de 14 à 25 ans. Centre communautaire St-Benoît, 170, St-Antoine Nord, local107, Granby. diversgens@hotmail.com
T.819-840-6615 ou sans frais 1 877 7450007 info@grismcdq.org ou grismcdq.org 118, rue Radisson, bureau 102,
T. 418-523-4808 Pour 14-25 ans. Écoute, référence et activités. Mer-ven. 18h3022h.
1-800-668-6868 Aide et écoute 24/7, les 5 à 20 ans. jeunessejecoute.ca T. 514-528-7535 Rencontres les vendredis, 19h30 pour les 25 ans et -.
MAURICIE GRIS-MAURICIE/ CENTRE-DU-QUÉBEC
L’ACCÈS
JEUNESSE, J’ÉCOUTE
GRANBY DIVERS-GENS
T. 450-651-9229 poste 24, 1-888-2277432. Les mercredis dès 18h30, pour les jeunes de 14 à 25, rencontres chez ÉMISS-ère (462, Boul. Sainte-Foy).
POUR PLUS D’INFORMATIONS : HTTPS://RLQ-QLN.CA/JVL/ PAGE FACEBOOK DE L’ÉVÈNEMENT : HTTPS://WWW.FACEBOOK.COM/JVL.VISIBILITE/
T. 418-523-5572. Le groupe Régional d’intervention sociale gais et lesbiennes fait de la démystification de l’homosexualité à l’école.
JEUNESSE LAMBDA
LONGUEUIL AMALGAME
En ces circonstances exceptionnelles liées à la COVID-19, le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) maintient la Journée de visibilité lesbienne (JVL) de juin prochain, mais sous la forme d’un évènement en ligne qui offrira une programmation exceptionnelle, sur deux jours ! «Plus que jamais, il est primordial de donner de la visibilité aux femmes de la diversité sexuelle, parce que distanciation physique ne veut pas dire distanciation sociale», indique-t-on dans le communiqué. Pour la seconde fois, l’auteure-compositrice-interprète Safia Nolin se joint à l’évènement à titre de porte-parole et proposera une performance live sur les réseaux sociaux. La programmation complète sera disponible le 11 mai sur le site web du Réseau des lesbiennes du Québec et sur Fugues. L’évènement en ligne comprendra un panel présenté par l’animatrice Eugénie Lépine-Blondeau, sans oublier une session de yoga, un numéro d’humour, une performance musicale, une visite interactive de l'exposition d'été du Never Apart et plus encore ! Cette année, le Prix visibilité sera remis à Gloria-Sherryl François (GLOWZI) et le Prix hommage à Manon Massé. 6
T. 514-848-7414.
T. 819-776-1445, 1-877-776-1445.
T. 450-964-1860, 1 800 964-1860 le-neo.com neo@le-neo.com 950, boul. Moody, bur. 200, Terrebonne, Qc Aide aux personnes en questionnement par rapport à leur identité sexuelle. Ateliers de démystification de l’homosexualité pour les jeunes LGBT de 12 à 17 ans et service de soutien et d’orientation. Activités pour les 18 ans et plus à Joliette et Terrebonne.
VISIBILITÉ LESBIENNE EN LIGNE
T. 418-572-7273, Marc. Soirées de discussions. Groupe pour briser l’isolement.
RÉZO Santé et mieux être pour gais et bis T. 514-521-7778, poste 226 rezosante.org ou infi@rezosante.org Prévention VIH/ITSS. Ateliers de groupe. 2075 Plessis, 2e étage.
STELLA (TRAVAIL DU SEXE)
SAINT-HYACINTHE JEUNES ADULTES GAI-E-S DE ST-HYACINTHE
T. 514-285-8889
T. 450-774-1349 / 1-800-774-1349 (sans frais) ou lejag.org ou info@lejag.org. Organisme LGBT+ pour jeunes et adultes à Saint-Hyacinthe et dans la Montérégie. Activités sociales, rencontres. Démystification et ateliers dans les écoles. Formations pour les intervenants. Prévention des ITSS.
SPIRITUALITÉ
SHERBROOKE ASSOCIATION DES GAIS, LESBIENNES, BISEXUELS DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Activités sociales et du soutien. glebus@usherbrooke.ca
TROIS-RIVIÈRES L’ACCÈS
SUICIDE-ACTION MONTRÉAL T. 514-723-4000 ou 1-800-Appelle
MONTRÉAL BELIEVE believe@mail.com Groupe LGBTQ+ de soutien et de discussion sur la spiritualité et la famille. Rencontre informelle à la St. James United Church, 463, rue Ste-Catherine Est.
COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE SAINT-PIERRE-APÔTRE 1201, de la Visitation. T. 514-524-3791.
MONTRÉAL CENTRE D’AIDE AUX PERSONNES ATTEINTES DE L’HÉPATITE C T. 514-521-0444, 1-866-522-0444, Soutien concernant l’hépatite C.
CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE T. 514-683-4588
Briser l’isolement des personnes LGBT de la région par des rencontres et activités et sensibiliser la population aux réalités LGBT.
JOLIETTE LIGUE DE QUILLES LGBTQ ET AMI.E.S T. 450-756-7012 ou facebook.com/groups/LGBTQQUILLES À 19h15 chaque mardi soir au salon de quilles Baby. Bbienvenue à tous et à toutes, débutants et habitués.
LAURENTIDES GROUPE GAI AMICAL LAVALLAURENTIDES-LANAUDIÈRE groupegalll@hotmail.com. Rencontres amicales entre gais. Brunch le 3e dimanche du mois, de septembre à juin. Tous sont bienvenus, aucune carte de membre requise. Pour informations sur le groupe, les activités ou s’inscrire à l’une d’elle : groupegalll@hotmail.com
MAURICIE LGBT GRAND SHAWINIGAN T. 819-531-0770, Louis. Facebook : @lgbtshawinigan
FOI ET FIERTÉ
GROUPES MONTRÉALAIS
T. 514-866-0641. À l’Église Unie St-Jean, 110, rue Ste-Catherine E.
BALLE LENTE LES PHÉNIX
T. 819-376-1721, # 2529. Discussion et de QUÉBEC soutien pour les étudiant(e)s GROUPE CHRÉTIEN GAI
SANTÉ
SPORTS ET LOISIRS GASPÉSIE LGBT ROCHER-PERCÉ
T. 418-656-2189 Groupe de soutien, de croissance et de partage du vécu spirituel entre personnes chrétiennes gaies.
SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS T. 418-623-4086, Ginette Lauzon. Pour LGBT, lieu partage sur la spiritualité. À 19h, 1er vendredi du mois, Église des Saints Martyrs canadiens, 735, rue Père Marquette, Québec.
(PAS MEMBRES D’ÉQUIPE MONTRÉAL)
T. 514-451-9114, Alex. Vous cherchez une activité une activité sportive à pratiquer l’été ? La ligue de balle lente Les Phénix, fondée en 2004, offre aux membres de la communauté gaie et lesbienne et à leurs amis de s’amuser dans une ambiance récréative, cha-que jeudi soir au parc Walter-Stewart de mai à fin août. Visitez le site web pour les détails de l’inscription. ballephenix.com info@ballephenix.com
LES BOLIDES (QUILLES) 514-452-7241, Bertrand info@lesbolides.org lesbolides.org Les lundis soirs à 19h, de septembre à décembre
Suivez le guide
COMMUNAUTAIRE_LISTE DES GROUPES LGBTQ
et de janvier à avril. Au Centre de Quilles Moderne, 3115, boul. de l’Assomption, (métro l’Assomption).
BRIDGE, CLUB ARC-EN-CIEL T. 514-640-6056, Jean-Marc Picard, À l’Association sportive et communautaire du Centre-Sud (2093, rue de la Visitation). Les mardis à 19h.
CURLING – LES PHÉNIX T. 514-250-7155 (M. Salvas) curlinglesphenix@gmail.com ou https://lesphenix.wordpress.com/ info@curlinglesphenix.com Curling mixte le mercredi soir, de 18h45 à 21h, au Club de curling Ville Mont-Royal (5, avenue Montgomery, Ville Mont-Royal). La saison 2019 se terminera à la mi-avril 2020. Venez essayer et ajouter votre nom à la liste des remplaçants car nous avons besoin de vous !
BADMINTON G-BLEUS
Horaire : Lundi 19h, jeudi 19h30, samedi 9h au cégep du Vieux-Mtl. Mardi 18h15 au cégep de Maisonneuve. Info : gbleus.com, Facebook : Gbleus officiel ou ou 514-522-9323.
BALLE-MOLLE MAXIMA info@maximamontreal.com
BIBLIOVORES Club de lecture LGBTQ bibliovores.wixsite.com/clubdelecturelgbtq bibliovores@outlook.com
CHŒUR GAI DE MONTRÉAL T. 514-933-2942, Chœur d’hommes. Musique pop. Facebook.com/choeurgaidemontreal/ Lundi à 18h45, au 1710, Beaudry.
CURLING - LES FOUS DU ROI
HOCKEY LES DRAGONS
T. 514-629-7184, Denis Roy ou au roy.denis@hotmail.com Activité au Club de curling de St-Lambert (660, rue Oak à St-Lambert).
Tous les vendredis soirs à l’aréna Camilien-Houde. Relache l’été.
DANSE COUNTRY-CLUB BOLO
HOCKEY FÉMININ T. 514-729-6124
LOISIRS DI-VERSIONS www.algi.qc.ca/asso/loisirsdiversions S’adresse aux femmes de 40 ans et plus. Petits voyages 1 à 2 jours.
LES LUDOVORES T. 514-528-8424 (référence : Christian) Facebook : Les soirées ludovores. Vous aimez-les jeux de sociétés? Espace pour la communauté LGBT (non exclusif). Les jeudis soirs de 18h à 21h (sauf l’été). Au CCLGBTQ+, 2075, rue Plessis.
QUEER TANGO MONTRÉAL https://www.facebook.com/groups/180 504178641634/about/ Danse tango pour LGBT.
QUILLES LES FAUVES T. 514-527-7187, Yves Fontaine Ligue de quilles pour le plaisir de jouer entre gais (hommes + femmes) et hétéros. Mardis : Salon Darling (3350, Ontario Est) à 19h.
QUILLES LES GAILLARDS
T. 514-849-4777. Vendredi à 19h30; un dimanche par mois : révision de danses qui ont été enseignées (niveau débutant). ASCCS, 2093, la Visitation.
DODGEBALL LGBT DE MONTRÉAL LES RATONS CHASSEURS Facebook : @lesratonschasseurs
LES DRAVEURS, BATEAU-DRAGON info.draveurs@gmail.com Le mercredi à 19h, au Bassin olympique – Île Notre-Dame.
"ENSEMBLE"-COLLECTIF THÉÂTRAL LGBTQIA+ jeff3478@hotmail.ca ou T. 438-835-6282 ou page Facebook
ENSEMBLE VOCAL DIVERTISSON www.divertisson.com L’Ensemble vocal DivertisSon est un organisme qui a pour mission de participer et de contribuer à la vie communautaire et culturelle québécoise à travers la pratique du chant choral.
T. 438-393-3047 Bernard Mardis soirs à 19h15. Salon de quilles Le Domaine, 3275 Granby. Métro Langelier.
ENSEMBLE VOCAL EXTRAVAGANZA
QUILLES LAMBDA
ENSEMBLE VOCAL GANYMÈDE
514-259-7781, Robert. Ligue de quilles gaie, mixte et non compétitive. Mercredis à 19h30, au Salon de quilles Darling, 3350, Ontario Est.
QUILLES DES RENOUVEAUX T. 514-771-6721, Richard Bégin. Il n’est pas nécessaire de savoir jouer, mais juste de vouloir avoir du fun.
SOCCER FÉMININ
T. 514-525-5951 Chœur mixte T. 514-525-8527. . evganymede.com ou contacter@evganymede.com Chœur de voix d’hommes, chants classiques et autres. Lieu des répétitions, mardi à 19h, à l’église luthérienne St-Jean/St. John Lutheran Church, 3594, rue Jeanne-Mance (métro Place-desArts/Aut. 80 Nord, angle Prince Arthur).
T. 514-622-3025, Sonia Latreille
ENSEMBLE VOCAL LES NANAS
STUDIO DANSE ARC-EN-CIEL
T. 514-481-2545. Chœur de voix de femmes lesbiennes, jazz et swing.
T. 514-438-764-5737
GROUPES MONTRÉALAIS MEMBRES D’ÉQUIPE MONTRÉAL ASSOCIATION DES CLUBS DE SPORTS ET DE LOISIRS LGBT+ & ALLIÉ-E-S. equipe-montreal.org ou info@equipe-montreal.org ou Facebook.com/equipemontrealLGBT.
AÉROBIE À PIEDS LEVÉS www.apiedsleves.com Horaire : Lundi, de 18h à 19h ; mercredi, de 18h30 à 19h30 ; samedi, de 11h à 12h30.
FOOTBALL - LES LOUPS T. 514-923-6616. Ligue de football réunissant gais et lesbiennes. Facebook : lesloupsmontreal
LIGUE DE FOOTBALL AUSTRALIEN DU QUÉBEC Infos cuellar.chris@gmail.com www.Facebook.com/AFL.Quebec
NAGE SYNCHRONISÉE, NATATION, WATER-POLO, PLONGEON — À CONTRE-COURANT
BADMINTON MÉCHANTS MOINEAUX
SIDA-VIE LAVAL
T. 418-529-4070, Serge Delisle Tous les mardis soirs de 20h à 21h30.
T. 450-431-7432 T. 450-669-3099
MONTÉRÉGIE ÉMISS-ÈRE
418-802-4901, Guy Carrier. Rencontres les mercredis dès 19h au Centre Horizon, 801, 4e Rue, Québec.
T. 450-651-9229 ou 1 888 227-7432 462, boul. Sainte-Foy, Longueuil.
MONTRÉAL GAYMERS
VOLLEY-BALL QUÉBEC
Clinique exclusive aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Rendez-vous : 450-466-5000, poste 4352 ou via web au santemc.quebec/sidepplus ou Hôpital Charles-Le Moyne local AS-011-C
T. 514-700-6332, Facebook.com/MTLGaymers info@mtlgaymers.com Groupe social LGBTQ+ pour amateurs de jeux : autant de jeux vidéo que de jeux de société, d’occasionnels à hardcore, qui désirent briser leur isolement et ajouter un aspect social au gaming.
T. 418-204-9669, Les dimanches, à 19h à 21h. volleyquebec@yahoo.ca
RAWDON LIGUE VENDREDIS GAIS BOWLING
OUTSQUASH
T. 450-834-2700 Pour gais et leurs ami(es). Les vendredisdès 19h. Au Salon de quilles Rawdon, 3870, rue Queen, Rawdon.
Ligue de squash récréative de tous niveaux. outsquash.com outsquash@gmail.com
RIVE-SUD MONTRÉAL LIGUE DE QUILLES MIXTES
PLEIN AIR HORS SENTIERS
T. 450-928-0981, Alain Massé Té-treault. Les dimanches à midi (12h) au Salon de Quilles 300, sur le boul. Taschereau, Longueuil.
Tél. : 450-433-7508 ou 418-440-3885 sentiers@horssentiers.ca ou www.horssentiers.ca
RUGBY ARMADA MTL RFC T. 514-443-0300, Nicolas Wegel www.armadamontrealrfc.ca, Facebook.com/armadamontreal Février à Octobre : lundi de 19h à 20h et jeudi de 18h à 20h au parc des Faubourgs.
LES SHAMROCKS DE MONTRÉAL Football gaélique ou Hurling. Sport traditionnel irlandais. Plusieurs équipes masculines et féminines. Sessions d’entraînements au Dôme (Université Concordia – Loyola) ou les jeudis soirs à l’ETS. http://montrealshamrocks.com
SOCCER LGBT+ MONTRÉAL www.soccer-lgbt-montreal.ca Du soccer dans une ambiance conviviale sans pression.
TENNIS LAMBDA http://tennislambda.org Horaire : le samedi de 15h à 17h (d’octobre à avril) Où : Club de tennis de l’Île-des-Sœurs, 300, chemin du Golf à Verdun. Réservations: tennislambda@gmail.com
SAINT-JEAN SUR-RICHELIEU LOISIRS POUR FEMMES GAIES STJEAN-SUR-RICHELIEU
OTTAWA / OUTAOUAIS GROUPE DES GAIS FRANCOPHONES DE L’OUTAOUAIS Activités diversifiées. Facebook.com/groups/ gaisfrancophonesoutaouais ou encore courriel04gff2018@yahoo.com
QUÉBEC GALOPINS QUÉBEC
T. 613-237-9872, poste 2038
MONTRÉAL ACCM AIDS Community Care Montreal /Sida Bénévole Montréal. 2075, rue Plessis. Mtl. T. 514-527-0928. accmontreal.org
COCQ-SIDA T. 514-844-2477 Coalition des organismes communautaires de lutte contre le sida.
FONDATION BBCM T. 514-875-7026, www.bbcm.org
FONDATION L’ACTUEL T. 514-270-4900
FONDATION QUÉBÉCOISE DU SIDA
SAGUENAY LAC-SAINT-JEAN ASS. DES GAIS ET LESBIENNES SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN
T. 514-523-7420
aglslsj2015@gmail.com, aglslsj.algi.qc.ca Organise des soirées soupers et danses mensuelles, ainsi que de la sensibilisation.
PORTAIL VIH/SIDA DU QC
TRANS MONTRÉAL AIDE AUX TRANS DU QUÉBEC Ligne d’écoute et d’intervention 24h, 1855-909-9038 #. Soutien pour personnes transidentitaires ou en questionnement et leurs proches. Activi- tés communautaires et plus encore. 1-855909-9038 #2 ou atq1980.org.
QUÉBEC T. 514-813-5737 (Allan) ou 514-880-6525 (Manuel). Ligue de volley-ball niveau ATQ – QUÉBEC compétitif ou récréatif mixte https://www.volley-boreal.net, Facebook : Volley Boreal
CLINIQUE SIDEP MONTÉRÉGIE
T. 514-927-7190 Loisirs et causeries en Montérégie. Discussions à 19h30 au Centre des femmes du Haut-Richelieu (165, Roman, St-Jean).
VOLLEYBALL BORÉAL
OTTAWA KNIGHTS
///// ///// 090 112 FUGUES.COM FUGUES.COM MAI AVRIL2020 2020
LAVAL / LAURENTIDES CENTRE SIDA AMITIÉ
LIGUE QUILLES VOLTE-FACE
T. 514-360-2266. Les galopins au MontRoyal - Deux courses hebdomadaires : jeudi 18h et samedi 10h. Marche le samedi à 9h30, Brunch le samedi chez Bagel Etc.
www.leschouettes.ca
T.418-440-3885 activités de randonnée et plein air.
T. 514 990-2582 Séances d’entraînement encadrées par des entraî-neurs, pour tous les niveaux de performance. Inscriptions en tout temps. acontrecourant.qc.ca
GALOPINS COURSE MARCHE
GROUPE SOCIAL FÉMININ LES CHOUETTES
HORS-SENTIERS – QUÉBEC
Discussion pour personne trans ou en questionnement, aux 2 semaines. 1 855 909-9038 groupe_quebec@atq1980.org
VIH/SIDA BEAUCE ASSOCIATION BEAUCERONNE D’INTERVENTION SUR LE SIDA T. 418-227-6662
CÔTE-NORD ACTIONS SIDA CÔTE-NORD T. 418-962-6211, 1 888 611-7432
T. 514-315-8839
MAISON DU PARC MAISON PLEIN CŒUR T. 514-597-0554 T. 514-523-4636 ou 1-877-Portail Pvsq.org ou info@pvsq.org Info et référence VIH/ITSS.
REZO T. 514-521-7778 Prévention VIH et ITS auprès des hommes gais et bisexuels. 2075 Plessis, 2e. Mtl. rezosante.org
SIDA DES SOURDS T. 514-521-1780
OTTAWA/GATINEAU B.R.A.S. T. 819-776-2727 ou sans frais au Québec: 1-877-376-2727. Soutien, hébergement et prévention VIH/sida
QUÉBEC MIELS T. 418-649-1720. Prévention du VIH. Soutien et services aux PVVIH. Info-VIH 418649-0788. 625, av. Chouinard.
SIDA-AIDE T. 418-649-0788, de 9h à 17h.
RIMOUSKI MAINS T. 722-SIDA ou 1-888-844-7432.
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ESTRIE GRIS ESTRIE Groupe de marche/course ouvert aux T. 819-823-6704 505, rue Wellington LGBT et leurs amis. Pas un groupe com-
T. 819-693-8983 1-800-463-3764. lemiens.com ou Travail d’action, de soutien et d’entraide pour les personnes vivant avec le VIH. Sensibilisation.
pétitif. Athlètes, amateurs et touristes bienvenus. galopins.quebec@yahoo.com
VICTORIAVILLE BLITSS
Sud, Sherbrooke. Prévention ITSS, VIH/sida et hépatite auprès des LGBT.
T. 819-758-2662.
AÎNÉS
PORTE-VOIX
LA COVID-19: RÉVÉLATRICE DES INÉGALITÉS On entend souvent dire que le virus ne discrimine pas, que tout le monde peut être atteint. C’est vrai sur le plan théorique bien sûr, mais en pratique ce sont bien les populations les plus vulnérables qui sont touchées le plus durement, aussi bien par le virus en lui-même que par ses conséquences sociales et économiques. On le sait, le virus de la Covid-19 représente un danger pour la vie, en particulier chez les personnes les plus âgées et chez les personnes ayant certains problèmes de santé préexistants. Mais d’autres facteurs de vulnérabilité sont mis en lumière, un peu partout autour de la planète on remarque que les personnes les plus vulnérables sur le plan économique et social le sont aussi face au virus. Par exemple, les personnes en situation de précarité financière peuvent présenter à la base davantage de problématique de santé, elles occupent aussi plus souvent des emplois à risque face au virus ou vivent dans des logements surpeuplés où le risque de contagion est accru. Avec ce même raisonnement, on constate également que les personnes issues de minorités sont particulièrement à risque, les discriminations systémiques qu’elles subissent les exposant davantage à la précarité financière.
se soucier de comment cela pourrait être vécu par ces personnes. La SAQ par exemple a cru bon pendant un moment de déconseiller voire d’interdire l’entrée à ses succursales aux plus de 70 ans. Certaines personnes préconisaient également un confinement plus strict pour les personnes les plus âgées, comme si on pouvait complètement mettre à part cette partie de la population. On continue d’entendre cette idée lorsque l’on évoque les plans de déconfinement, en allant parfois jusqu’à l’idée d’un sacrifice d’une population qui serait de toute façon moins essentielle et dont la vie et la liberté seraient moins précieuses que notre économie. Le virus a donc un impact plus important chez les personnes qui avant la pandémie étaient déjà vulnérables sur le plan économique et social, notamment les personnes issues de minorités. Quand est-il alors des personnes aînées issues de minorités ? À Montréal par exemple, deux personnes aînées sur cinq sont nées à l’extérieur du pays. On assiste donc dans certains cas à un cumul de facteurs de vulnérabilités.
À la Fondation Émergence, dans le cadre de notre programme Pour que vieillir soit gai, on observe depuis plus de 10 ans la situation des personnes aînées LGBT et la COVID-19 décuple bel et bien certains facteurs de Pour ce qui est de l’adaptation au confinement, là aussi il est plus facile d’y vulnérabilité. Les personnes aînées LGBT sont par exemple plus susceptibles faire face lorsque l’on est confiné dans un logement agréable, lorsque notre d’être isolées socialement, car elles sont plus souvent en rupture avec leur emploi ou notre revenu subsiste, lorsque l’on a un réseau de soutien famille et plus souvent célibataires. De plus, la crainte de divulguer leur préexistant, lorsque l’on ne dépend pas trop urgemment du système de la orientation sexuelle ou leur identité de genre constitue aussi un frein à la santé et des services sociaux. socialisation et à l’accès vers les ressources d’aide et de santé. Avec le Revenons aux aînés, on sait qu’ils sont plus à risque de développer une forme confinement, il n’est plus possible de voir leurs amis ou de fréquenter les grave et parfois mortelle de la COVID-19, mais là aussi d’autres facteurs de quelques espaces sécuritaires où elles pouvaient vraiment être elles même. vulnérabilité sont à prendre en compte, notamment en ce qui concerne Certaines sont confinées dans des résidences où elles ne se sentent pas à l’adaptation au confinement. Les personnes aînées sont à la base plus isolées, l’aise d’être qui elles sont vraiment. Pour les nombreuses personnes aînées plus dépendantes de services qui sont fortement perturbés en ce moment et « dans le placard », la notion de confinement est quelque part déjà familière, elles tendent aussi à avoir des revenus plus faibles. Au Québec, une personne mais sans possibilité de s’en échapper de temps en temps on assiste en aînée sur cinq vit sous la mesure du faible revenu et la majorité sont des quelque sorte à un double confinement. femmes. Les conséquences de la COVID-19 ont des impacts plus importants sur les La crise sanitaire actuelle met aussi en relief l’âgisme qui sévit dans notre populations qui étaient déjà vulnérables, en particulier pour celles qui société. Au début de l’épidémie, il n’était pas rare d’entendre des personnes cumulent les facteurs de vulnérabilité. Cette crise permet cependant de se dire peu concernées, car elles n’étaient pas âgées, donc pas à risque. Pire, mettre en évidence ces inégalités qui, espérons-le, seront plus difficiles à avec le début des mesures de confinement on a assisté à certaines dérives ignorer dans le futur. 6 JULIEN ROUGERIE consistant à imposer des mesures supplémentaires aux plus âgés, sans trop
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LES BICEPS ET LES TRICEPS L’entraînement que Jean-Charles vous propose travaille les triceps et les biceps. Deux groupes musculaires qui travaillent toujours en collaboration. Ce sont des muscles antagonistes. Il est très bénéfique de travailler ces deux groupes le même jour. Ceci permet à l’athlète (vous… et oui vous!) d’optimiser l’efficacité et le volume de l’entraînement dans un temps idéal (45 à 50 minutes).
NOTAIRE
TESTAMENT • MANDAT MARIAGE • IMMOBILIER
notairesamson.com 1760 rue Atateken, Montréal (514) 596-1731
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3800-A, rue St-Hubert, Montréal, H2L 4A5 Tél : 514.908.2222 fax : 514.908.2232
Les biceps et les triceps sont de petits muscles comparés à l’ensemble des muscles du corps humain. Ce qui fait que le volume d’entraînement de ceux-ci doit être plus petit que celui des jambes, par exemple. Toutefois, il est important d’entraîner les bras plus souvent durant la semaine car ils récupèrent plus rapidement que les grands muscles. Dans le programme proposé le volume est adéquat dans une phase d’accumulation. Il comprend de 9 à 11 séries par muscles en considérant les particularités des séries. En effet, nous y retrouvons un ¨Drop set ¨et un ¨Giant Set¨, ce qui augmente le volume total de l’entraînement. Cet entraînement vous apportera une grande sensation de congestion musculaire. La pompe que vous ressentirez est très douloureuse mais très agréable… Ça dépendra de votre tolérance à la sécrétion d’acide lactique.
Bon entraînement !
PHOTOGRAPHE : PERRY SÉNÉCAL MODÈLE : JEAN-CHARLES MARIER GYM : PRO GYM
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
«Le plus gros challenge a été de se battre pour réaliser bien les choses, pour engager le bon photographe, pour avoir le bon technicien qui va faire un beau montage réaliste. Il ne faut pas se le cacher, cela représente des coûts additionnels. Il faut aussi que le tout soit de qualité. Mais je dirais que ça n’a pas été si difficile que ça une telle transformation», poursuit Daniel Berger.
DANIEL BERGER, COURTIER IMMOBILIER
«DORÉNAVANT, DANS NOTRE DOMAINE, IL VA Y AVOIR DE PLUS EN PLUS DE VISITES, DE RENCONTRES, DE PRÉSENTATIONS VIRTUELLES»
Évidemment, comme pour bien des secteurs, la crise de ce nouveau coronavirus a chamboulé l’industrie de l’immobilier. Fini, du moins pour un certain temps, les visites avec les clients potentiels dans une résidence. Il a donc fallu être imaginatif. On a donc interrogé un courtier immobilier d’expérience en la personne de Daniel Berger pour nous dire comment cela se passe maintenant dans son domaine.
Mais alors, comment fait-on à présent si on désire voir une propriété? C’est simple: on réalise une vidéo de la résidence à louer ou à acheter; on fait des plans en trois dimensions, et cela représente donc le plus réalistement possible le domicile. «Au lieu de faire six à huit visites par jour, on en fait deux. Même après la crise, je crois que certains courtiers vont préférer continuer, du moins on verra, avec ce type de technologie. On élimine ainsi 80% des visites inutiles de gens qui n’étaient pas vraiment sérieux. Il ne restera ainsi que ceux qui sont réellement intéressés», souligne-t-il.
«De mon côté, je ne vois que du positif et cela représente un très beau défi, estime Daniel Berger. Au-lendemain de la crise, certains courtiers, oui, vont vouloir continuer ainsi. Et je crois aussi qu’il y aura peut-être encore certaines craintes ou appréhensions de la part de certains clients à visiter un condo, un appartement, une maison, etc.: vont-ils peut-être risquer ou non de s’infecter? Il y aura encore des interrogations autant chez les clients que chez les courtiers. «L’immobilier vient de se mettre à jour, dit Daniel Berger, courtier immobilier D’autant plus que, de manière pratique, cela évitera de désinfecter toute une KW Urbain. Déjà, il y plusieurs années, avec la crise économique, elle avait maison après une visite et en préparation de la prochaine. C’est beaucoup de évolué. Mais disons que, depuis une dizaine d’années, les choses ne bougeaient travail, ça.» pas réellement. Par contre, cela fait déjà plusieurs années que je ne travaille presque plus avec du papier. Mon équipe et moi, on s’était déjà engagé dans La technologie est donc là pour rester!? «Oui, certainement, affirme Daniel l’électronique. Comme je travaillais déjà avec la technologie auparavant, cela Berger. La routine d’un courtier immobilier sera complètement changée, mais m’a juste poussé à aller plus loin et à l’exploiter encore plus à notre avantage.» ce sont là de nouvelles opportunités. Imaginez-vous, le client pourra, grâce à ces outils technologiques, visiter une maison de chez lui, qu’il soit en Chine Donc, fini les rendez-vous en personne pour Daniel Berger et son équipe. On ou ailleurs. C’est donc très intéressant et ce n’était pas possible auparavant. se met au défi de créer tout un monde virtuel pour que le client puisse voir Donc, personne n’a besoin de se déplacer. Je n’y vois que du bien!» les lieux de la manière la plus fidèle que possible. On utilise les outils à dispo- DANIEL BERGER, COURTIER IMMOBILIER, KW URBAIN, CEL.: 438-700-3031 sition: les vidéo-conférences par Zoom, la vidéo de Messenger sur Facebook, OU BUR.: 514-700-0015 OU SUR LE SITE WWW.DANIELBERGER.CA les appels-conférences, etc.
///// 094 FUGUES.COM MAI 2020
Les réponses de danieL Berger à notre questionnaire en confinement comment la crise de la coVid-19 t’a-telle affecté personnellement ? Ça été du jour au lendemain de ne plus être en personne avec mes clients. J’avoue que ça été très difficile, moi qui suis très «social», il me manquait réellement une grosse partie de mon quotidien. Toutefois avec tous les outils informatiques qui existent, ça n’a pas été long que je me suis tourné veux eux, comme par exemple des RDV virtuels. présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille, un coloc, des animaux? Je suis seul avec mon «p’tit homme» qui est mon chien, vraiment une belle présence dans le condo. Et comme j’ai 3 unités de condos et que deux d’entre elles ne sont pas louées présentement à cause de la Covid-19, alors j’utilise un condo pour m’entraîner, un comme bureau et l’autre est où j’habite. Depuis que je fais ça, ça complètement changé mon mindset. J’entre en mode travail ou entraînement lorsque je vais dans ces condos. à quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? Ironiquement, je travaille beaucoup plus depuis le début de la pandémie. La première raison est que mon équipe de courtiers immobiliers et moi avons pris la décision d’entrer en communication avec nos clients actuels et passés afin de nous assurer que tous vont bien et voir si nous pouvions faire quelque chose pour les aider durant ce moment difficile. Et, en deuxième lieu, j’en ai profité pour complètement restructurer mon business, pour justement l’amener dans la nouvelle-ère du travail. Dorénavant, dans notre domaine, il va y avoir beaucoup de plus de visites, de rencontres, de présentations en mode virtuel. durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Les deux premières semaines furent extrêmement stressantes. J’ai une équipe de 6 personnes et j’ai une responsabilité envers eux pour qu’il y ait toujours du travail. De plus, j’ai plusieurs propriétés que je loue entièrement meublées, un secteur qui s’est écroulé du jour au lendemain, mais les frais fixes demeurent. Cela dit, j’ai rapidement changé notre façon de travailler et l’équipe va bien présentement. à la maison, que portes-tu habituellement? Depuis le jour 1, je me suis obligé de m’habiller comme si j’allais rencontrer des clients. Je mets même mon parfum. C’est important que mon cerveau sache que je viens de finir mon entraînement et que là je suis en «mode travail». as-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer?
Il y a une expression en anglais qui dit «The more you learn, the more you earn» par le célèbre Warren Buffet. J’ai vite arrêté de regarder les nouvelles déprimantes et je me suis mis à apprendre. Il y a tellement de sites pour nous aider à mieux se développer, que mon «beau problème» en ce moment est que je manque de temps pour tout voir ce que je veux apprendre. qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? D’être en contact avec les gens en personne. Aller voir ma mère qui est au fond de son garage et moi à l’entrée de celui-ci, c’est vraiment bizarre! que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Dans un sens, la distance nous a rapproché. Je parle avec ma famille et amis beaucoup plus qu’avant. C’est rendu «normal» de prendre 5 minutes pour appeler quelqu’un ou de faire un vidéo Messenger pour prendre de leurs nouvelles. que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Avons-nous vraiment besoin de tout ce que nous avons? Avons-nous vraiment besoin d’en faire autant? J’ai réalisé que le bonheur est souvent plus simple qu’on le croit. crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? si oui, de quelle(s) manière(s)? À court terme, j’en suis convaincu. Mais à long terme, pas nécessairement, l’être humain a tendance à oublier très rapidement. des inquiétudes pour l’avenir? Tant que je peux refaire mes croisières, la vie sera belle… rires un message d’espoir que tu veux lancer? Je suis reconnaissant de vivre dans une société qui nous permet de passer à travers ce moment unique le plus smooth possible. Je me lève tous les matins en remerciant d’être en vie et en santé. Ça, il ne faut pas l’oublier après cette pandémie. 6 PROPOS RECUEILLIS PAR ANDRÉ C. PASSIOUR
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REMY NASSAR
«ÊTRE DANS CETTE ZONE GRISE, C'EST TRÈS ANGOISSANT» Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement? Pour l'instant, je continue de travailler. Comme je suis chef-cosméticien dans une pharmacie, un service essentiel même si mon département ne l'est pas. Donc mon équipe et moi aidons l'équipe de plancher à préparer les commandes téléphoniques et les livraisons. Jusqu'à ce qu'on ferme l'accès au public dans la pharmacie, l'ambiance était très stressante. Je vis et je travaille à Côte-des-Neiges, le quartier le plus touché au Québec, qui est la province la plus touchée au Canada!Les premières semaines, bien des clients ne semblaient pas comprendre les directives et sous-estimaient la gravité de la situation. Plus on mettait en place de nouvelles mesures en succursale, moins les choses changeaient, plus le stress augmentait parmi les employés. Je dormais très mal en sachant que le lendemain, je devais retourner travailler et me confronter à des clients potentiellement infectés, sans parler des insultes et mépris de ceux qui se foutent des règles. Depuis le début de «la pause», je travaille et je reste confiné chez moi les soirs et les fins de semaines. Ça commence à être long et lourd. Les gens sur le net parlent de période pour méditer, réfléchir, faire du ménage, etc. Moi je reviens du travail brûlé mentalement et j'essaie juste de faire le vide avant de recommencer le lendemain. Et de voir toutes ces personnes âgées qui continuent de sortir et venir en pharmacie pour aucune bonne raison souvent, alors qu'on s'entête à leur répéter qu'on peut livrer leurs produits ou médicaments. C'est vraiment frustrant! Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille des colocs ou des animaux? Je vis seul. Le temps est long quand on est seul. Je me console en me disant que la moitié du temps, je suis au travail et je ne peux imaginer comment les gens seuls et sans travail font pour ne pas devenir fous! Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? À défaut de pouvoir utiliser ce temps pour «grandir», j'essaie de prendre un peu de temps pour garder contact avec des amis. J'essaie d'appeler ou de texter un.e ami.e le plus souvent possible, prendre de leurs nouvelles, les interpeller sur les réseaux sociaux pour les sortir de leur isolement, si tel est leur cas. ///// 104 FUGUES.COM MAI 2020
Être dans cette zone grise, c'est très angoissant. Je suis particulièrement fâché que les événements de l'été aient été annulés, spécialement la Fierté. C'est un moment que j'attends d'année en année pour prendre des vacances et essayer d'être moi-même et m'amuser, vivre la frénésie de la communauté, etc. Je ne sais comment on va passer à travers l'été sans la Fierté et sans tous les autres événements qui faisaient l'intérêt de Montréal. Je ne suis pas très optimiste. Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? J'essaie de poster des vidéos ou du contenu positif sur mon Facebook, parce qu'on peut vite tomber dans le pessimisme. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Je suis agréablement surpris par le gouvernement Legault et par M. Legault lui-même (pour qui je n'ai pas voté!). Je suis tout autant déçu par M. Trudeau, son manque de charisme ces temps-ci et son manque de leadership (ou semblant de leadership). Il semble dépassé par les événements et son improvisation commence à m'énerver. Le gouvernement Legault est clair et me met en confiance. Je suis sidéré qu'en 2020, on peut être mis à genoux, à l'échelle planétaire, aussi facilement! Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Beaucoup de séquelles au niveau mental (fatigue, stress). J'ai pris l'habitude depuis le début de la crise à être plus prévoyant dans mes achats, épicerie et financièrement... Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Je crois qu'on va apprécier davantage le moment présent. La liberté d'aller et venir comme on veut et voir nos amis et proches quand on veut. J'espère que certains intègreront davantage de règles d'hygiène dans leur vie quotidienne (surtout par rapport aux démonstrateurs de cosmétiques par exemple). J'espère que les salaires et bénéfices pour les emplois dits aujourd'hui seront maintenus et améliorés. Des inquiétudes pour l’avenir? Seulement au niveau du travail, le retour à la «normale», les heures d'ouverture régulières et devoir être en contact avec les clients... Un message d’espoir que tu veux lancer? Non, mais j'en prendrais bien, s'il y a des bouteilles qui flottent encore dans la mer… 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
PO BEAUDOIN
QUAND LA QUARANTAINE SUSCITE UN PROJET ARTISTIQUE L’influenceur PO Beaudoin se trouvait à l'extérieur du pays quand la crise de la COVID-19 a frappé le Canada. Son retour au Québec a bien sûr été accompagné de 14 jours d’isolement à la maison ce qui lui a inspiré un projet de photos artistiques, réalisées avec l’aide de son chum. Pour chacun des 14 jours, PO a ainsi publié sur Instagram une photo représentant un thème différent, lié à son confinement obligatoire. De l'inconnu à l’espoir, en passant par la solidarité, l’amour, l’isolement et la tristesse.
Bars & saunas LES LIEUX LGBT DE RENCONTRES
BARS ET CLUBS AIGLE NOIR 1315, rue Sainte-Catherine Est, Montréal, QC H2L 2H2. T. 514529-0040 www.aiglenoir.ca Populaire bar pour hommes, ouvert à tous, où se côtoie une clientèle diversifiée de tous les genres et de tous les âges. C'est un lieu inclusif impliqué dans la communauté depuis 26 ans. L'Aigle Noir est ouvert tous les jours de 8h à 3h. Dans la Zone sport, on diffuse des événements sportifs. tous les jours de la semaine! Table de billard, loterie vidéo. Popular bar for men, open to all, where a diversified clientele of all genres and all ages mix. It's an inclusive place involved in the community for 26 years. The Black Eagle is open daily from 8 am to 3 am. In the Sport Zone giant screen major sporting events. Pool table, video lottery.
CAFÉ CLÉOPATRE 1230, boul. Saint-Laurent, 2e étage Montréal T. 514-871-8066 Le plus vieil établissement de Montréal à présenter des spectacles de travestis, de transsexuels et de personnificateurs. The oldest establishment in Montreal to present shows of transvestites, transsexuals and female impersonators.
BAR LE COCKTAIL 1669, rue Sainte-Catherine Est Montréal T. 514-597-0814 www.barlecocktail.com Le Cocktail est certainement l'un des plus chics endroits du village ! Il vous offre des performances de drag queens et des soirées de karaoké enflammées. Ouvert dès 15h. Karaoké en compagnie de Sylvianne et de Dominick tous les soirs. Du jeudi au dimanche : spectacles de personnificateurs féminins et soirées à thème sous la direction artistique de Michel Dorion. Atmosphère enjouées. Stylish cabaret with a varied clientele where you can let go and relax with friends while enjoying a drag queen show or karaoke. Open from 3 pm. Thursday through Sunday : Drag Queen Shows under the artistic direction of Michel Dorion. Karaoke every night. One of the funniest places in the Village!
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CABARET MADO 1115, rue Ste-Catherine Est, Montréal, QC H2L 2G2 T. 514-525-7566 www.mado.qc.ca Cabaret populaire, Mado présente des spectacles de drags ou des événements spéciaux tous les jours. Mado Lamotte «reçoit« les vendredis et samedis soirs… Les vendredis branchés où les filles se donnent rendez-vous, de 16h à 22h.
Mado's popular Cabaret features drag shows or special events every day. Mado Lamotte "receives" on Friday and Saturday evenings... Funky Fridays! where the girls meet from 4 to 10 pm.
CAMPUS 1111, rue Ste-Catherine Est, Montréal, T. 514-526-3616 campusmtl.com Populaire bar où les danseurs nus, pour la plupart assez musclés ou découpés exhibent leur anatomie... pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ouvert tous les jours, de 15h à 3h. Soirées des dames les dimanches après 21h. Popular bar where guys show their muscles, shizelled body... and the rest. Open daily from 3 pm to 3 am. Ladies Night on Sundays after 9 pm.
COMPLEXE SKY 1474, rue Ste-Catherine Est, Montréal, T. 514-529-6969 complexesky.com Le Complexe Sky avec ses trois étages et sa terrasse sur le toit dotée d’un jacuzzi est l’un des plus grands complexes gais au Canada. Au 1er étage, un espace spacieux, Le Branché, un bistrobar avec bouffe, des cocktails signatures et plusieurs ambiances, table de billard et plus encore. Au 2e étage, le Ballroom est un endroit où les adeptes de musique Top 40 peuvent danser et s’éclater tous les vendredis et samedis soirs; clientèle mixte 1830 ans. Au 3e étage, le Blue Sky Club : le vendredi soir, son house et happy house, tandis que le samedi, les amateurs d'électro et de house plus progressif seront comblés. Sky Complex is one of the largest gay complex in Canada and offers three levels including a magnificent terrace on the roof with a jacuzzi and an outdoor pool. On the street level, one will find a bistro-bar called Le Branché with food and Signature Cocktails, pool table and much more. On the 2nd floor, the Ballroom welcomes clubbers fans of top 40 music every Fridays and Saturdays, nights. Mixed crowd of 1830. On the 3rd floor, the Blue Sky Club is where you can dance on House music on Fridays and Progressive house on Saturdays.
LE DATE PIANO BAR 1218, rue Sainte-Catherine Est Montréal, T. 514-521-1242 Bar relax et soirées karaoké tous les jours. Neighbourhood bar with karaoke every night.
LE DISTRICT VIDEO LOUNGE 1365, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. T. 438-387-3622 www.districtvideolounge.com Bar concept à l’ambiance relaxe avec clientèle de jeunes profes-
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sionnels LGBTQ. Écrans géants avec diffusion de vidéoclips de groupes LGBTQ de préférence et beaucoup plus. A trendy bar at the heart of the Gay Village. Relaxed athmosphere with mainly LGBTQ young professionals. Large screens with music clips (LGBTQ groups and singers mostly but not exclusively).
M2 3800, rue Notre-Dame Ouest, Montréal. T. 514-937-3269 Un resto-bar au design industriel épuré dans St-Henri ! On peut y boire et y manger des plats savoureux. Des burgers aux pâtes, aux steaks en passant par des salades ou des sandwichs, on aura l’embarras du choix. La fin de semaine, le brunch saura plaire à de multiples palais… The bar and restaurant in the StHenri district of Montreal. Industrial and urban look design. Varied menu of burgers, pastas, steaks, salads and sandwiches. On weekends, the brunch is served with delectable plates.
NORMANDIE 1295, rue Atateken, Montréal Ouvert depuis 1981, mais récemment rénové, le Normandie est l’un des plus anciens établissements gais dans le Village. Vous y retrouverez une clientèle des plus sympathiques pour vos 5 à 7 avec une sélection de bières et de scotchs d’une grande variété et à prix modique. Tous les soirs de la semaine, c’est le karaoké, avec Manon et Sabrina. Open since 1981, The Normandie is one of the oldest gay establishments in the Village. Redecorated recently, it gathers a friendly clientele. It offers a variety of beers and scotches at a very reasonable price, just exactly what you need for an happy hour. Manon and Sabrina are the MC’s for it’s renowkned karaoke!
LE RENARD 1272, rue Sainte-Catherine Est Montréal, Petit bar de quartier charmant à la déco design face à la station Beaudry. Fott occupé certains soirs. Small, trendy and design neighborhood bar in front of Beaudry metro station.
LE ROCKY 1673, rue Ste-Catherine Est Montréal, T. 514-521-7865 Toujours aussi populaire avec, à l’occasion, des chanteurs/ chanteuses invités. Clientèle mature. Still very popular with guest singers. Mature crowd.
STATION DES SPORTS 862, rue Sainte-Catherine Est, Montréal, T.514-931-5559 www.stationsports.ca Ce restaurant de style Pub vous accueille avec ses 30 écrans
plasma diffusant tous les sports imaginables : football, soccer, boxe, hockey, tennis et bien plus. Cet endroit est idéal pour une bouffe, une bonne bière et un bon match entre amis ! This pub-style restaurant features 30 plasma screen TV broadcasting every possible sporting event such as football, soccer, boxing, hockey, tennis and so much more. An ideal spot for great food, good beer and watching an exciting game with friends.
STÉRÉO NIGHTCLUB 858, rue Ste-Catherine Est, Montréal, T. 514-658-2646 stereo-nightclub.com Le légendaire afterhour de la rue Sainte-Catherine situé dans le Village est doté d’un excellent système de son. Clientèle mixte. DJ's de renommée internationale de passage régulièrement. Legendary after-hours in the Village. Mixed crowd. World reknown DJ’s are regularly there as guests.
STOCK BAR 1171, rue Ste-Catherine Est, Montréal, T. 514-842-1336 www.stockbar.com/fr/qc Ouvert tous les soirs de 20h à 3h. Décor haut de gamme, mais avec une ambiance détendue. Bar de danseurs nus où les clients ont la possibilité de fraterniser avec les danseurs. Soirée des dames tous les mercredis. Open from 8 pm to 3 am everyday. Friendly staff and cute dancers in a completely renovated and upscale place. Ladies’ Night every Wednesday.
STUD 1812, rue Sainte-Catherine Est Montréal, T. 514-598-8243 www.studbar.com Bar où les hommes aiment les hommes ! Et où les Bears se rencontrent aussi. Piste de danse. Ouvert tous les jours de 10h à 3h. Clientèle variée. Nombreux partys pour les adeptes du genre. Soirées à thème différentes tout au long de la semaine. Loterie vidéo et tables de billard. Terrasse l’été. Il faut visiter la nouvelle addition du Stud, soit «L’Atrihom», une verrière de 30 pieds de haut avec des plantes et où l’on peut se régaler. Ouvert du mardi au dimanche, dès 17h. Bar with dance floor open everyday from 10 am to 3 am. Popular all the time. Diverse crowd, a meeting place for Bears. Several partys and themed nights monthly. Pool tables and video poker. With a summer terrace. One has to see the newest addition to the Stud, the ‘’Atrihom’’ a 30 feet hign glass room with lots of vegetation and where one can also eat. Open from Tuesday till Sunday, starting at 5 :00 PM.
VOS BARS ET SAUNAS PRÉFÉRÉS SONT ÉVIDEMMENT FERMÉS CONFORMÉMENT À LA DIRECTIVE DE LA SANTÉ PUBLIQUE. CES LIEUX VOUS REVIENDRONT APRÈS QUE LA CRISE SANITAIRE CAUSÉE PAR LE COVID-19 SERA RÉSORBÉE. D’ICI LÀ, SOYEZ PRUDENTS!
ROCK BIÈRE ET RV MÉTAL... QUI FONT DES EMPLETTES «On se retrouve de l’autre côté » nous lance Rock Bière de sa page Facebook (photo Katya Konioukhova ).
MIKE ET PHIL Sourires de gars contents, entre deux bouchées de poulet cacciatore. Les deux tourtereaux en confinement ont fait l’effort de ne pas en avoir entre les palettes. (photo Facebook)
TABOO 1950, boul. de Maisonneuve Est Montréal, T.514-504-6161 www.facebook.com/BarleTaboo Sympathique bar où il est plaisant de fraterniser avec les danseurs nus — en majorité de type twinks — avant ou après leurs danses, au bar ou autour de la table de billard. Ouvert tous les soirs de 20h à 3h. Pleasant bar where it is possible to socialize at the bar or around the pool table with the twink-looking-nudedancers before or after their dances. Open everyday from 8 pm till 3 am.
UNITY CLUB 1171, rue Sainte-Catherine Est, 2e Montréal, clubunitymontreal.com Le club Unity est un grand club gai. Vous pourrez jouer au billard et danser ! L’étage principal, avec un tout nouveau système de son, saura vous envoûter. Les jeudis à saveur latine offrent de nombreux spéciaux alléchants. Les styles musicaux du vendredi sont Top 40 et hip hop et les samedis prennent une saveur house. The Unity Club is a large gay club. One can play pool and dance in the same completely refurbished floor. The main floor will enchant you with it’s new sound system. Lots of great special during the Latino Thursdays. Top40/vocal/hip hop are the styles you’ll find on Fridays while on Saturdays one will dance on house music.
SOUTENEZ VOS DRAGS LOCALES Que ce soit via Facebook, YouTube ou Instagram, les drags locales produisent régulièrement des spectacles virtuels. Vous pouvez les soutenir en faisant des dons.
SAUNAS
sorties et d’entrées sur les locations de 24 heures. 24h/24h, 7 jours sur 7.
BAIN COLONIAL BATHS
G.I. Joe Sauna is a sauna which attract MEN. It is still the sauna of the fetish loving crowd. But ordinary guys are welcome too ! With slings, glory holes and a bunker. Lots of special depending of the time and day. 24h/24h, 7 days.
3963, ave Coloniale, Montréal, T. 514 285-0132 baincolonial.com Fréquenté par une clientèle majoritairement gaie, Le Colonial vaut le détour par le charme qu’il dégage et les équipements qu’il offre. Sur trois étages, le Colonial vous permet la détente et, qui sait, de belles rencontres. Plusieurs spéciaux selon les jours et les heures de la journée. Le Colonial vous offre 3 saunas, bain tourbillon, salle de vidéo-tv, salle d'exercices et service de massage. Ouvert du lundi au samedi de midi à minuit; et le dimanche de 10h am à minuit. Attracts a crowd of regulars, mostly gay. Genuine steam system with natural rocks. Colonial offers you 3 saunas, hot tub, video room, gym equipment and massage service. Open Mondays to Saturdays from noon till midnight and on Sundays from 10h am till midnight.
G.I. JOE 1166, rue Ste-Catherine Est, Montréal T. 514 528-3326 facebook.com/saunagijoe Le Sauna GI JOE est, entre autres, le lieu des amateurs de fétichisme qui retrouvent là un endroit pour réaliser leurs fantasmes. Divers spéciaux sont proposés en fonction des jours et des heures de la semaine autant sur les locations de chambres que de casiers. Le sauna possède une grande terrasse, ainsi que tous les équipements. Droit de
SAUNA CENTRE-VILLE 1465, rue Ste-Catherine Est, Montréal T. 514 524-3486 saunacentreville.com Situé en plein cœur du Village, le Centre-Ville est fréquenté par une clientèle de tous âges et de toutes catégories professionnelles. Une soixantaine de chambres et autant de casiers, répartis sur deux étages. Des spéciaux sont proposés en fonction des jours et des heures. Les fins de semaine sont très achalandées. Ouvert tous les jours, 24h/24. Situated in the heart of the Gay Village. This sauna attracts a varied clientele from all ages and professional backgrounds. Sixty rooms and as much lockers on two floors. Lots of special depending of the time and day. Very popular on weekends. Open daily, 24 hours.
SAUNA OASIS 1390, Ste-Catherine Est, Montréal T. 514 521-0785 saunaoasis.net En plein cœur du Village, l'Oasis est fréquenté par une clientèle jeune depuis maintenant 30 ans! Sa réputation repose sur son fort achalandage. Plus d'une centaine de chambres et autant de casiers
avec tous les équipements appropriés à ce genre d'établissement. Des spé-ciaux sont proposés en fonction des jours et des heures. Ouvert tous les jours, 24h/24. In the heart of the Village, Oasis has been a popular spot for a young crowd for 30 years now. It’s reputation stands on it’s popularity. Over one hundred rooms and all the appropriate services in this kind of establishment. Lots of special depending of the time and day. Open daily, 24 hours.
SAUNA PONT-VIAU 1-A, De Nevers, Laval T. 450-663-3386 Établi depuis plus de 35 ans, ce petit sauna est fréquenté majoritairement par des habitués et des occasionnels. L'endroit offre une salle vidéo, un sauna sec, des douches et chambres doubles. «Bear Soup», tous les 3e samedis du mois. Situé à 5 minutes des métros Henri-Bourassa et Cartier. Ouvert tous les jours, 24h/24. . Little sauna established since more than 35 years with a clientele of regulars and newbies. Video room, dry sauna, showers and large rooms. Bear Soup Night every third Saturday of the month. Less than 5 minutes walk from Henri-Bourassa and Cartier metro stations. Free parking in the back. Open daily, 24 hours.
SAUNA 1286 1286, Chemin Chambly, Longueuil, T. 450 677-1286 www.1286.com Le 1286 accueille une clientèle variée, composée principalement de
résidants de la Rive-Sud et de ses environs ainsi que de Montréal. Sur trois étages, on y trouve les services de douches, sauna sec, bain tourbillon, casse-croûte, salle vidéo, une quinzaine de chambres simples ainsi que des chambres de style «suite» et 80 casiers. Ouvert tous les jours, 24h/24. Stationnement gratuit. The 1286 has a diverse clientele mostly from Montreal’s South Shore suburbians and Montrealers. Showers, dry sauna, hot tub, snack bar, video room, about 15 rooms, 7 complete rooms, and 80 lockers all on three levels. Open daily, 24hrs. Free parking.
SAUNA 3481 3481, Montée Saint-Hubert, Saint-Hubert, T. 450 462-3481 sauna3481.com Le 3481 est le seul sauna de la RiveSud à offrir un sauna vapeur en plus des services réguliers (sauna sec et tourbillon) ainsi qu’une salle vidéo de type «auditorium». On peut y faire l’achat de certains gadgets sexuels. Le 3481 est ouvert tous les jours, 24h/24. Stationnement gratuit. The only South Shore sauna with a steam room with all regular services (hot tub & dry sauna) and an «Auditorium» style video room. Open everyday, 24h/day. One can also buy a diversity of sexual toys. Free parking.
Témoignage ACTUS_CONFINEMENT
À la maison, que portes-tu habituellement? Ça va te surprendre, si je dis: du mou? Mais je m’habille à tous les jours pour sortir faire une petite marche de santé ou faire l’épicerie. Et, très important, je fais mon lit tous les matins, question de ne pas perdre mes bonnes habitudes. As-tu des recommandations ou des suggestions pour rendre cette «pause» plus facile à passer? Tous les moyens sont bons pour se divertir, mais je trouve que m’imposer une routine (OMG, j’peux pas croire que je dis ça…) m’aide à passer au travers. Les journées semblent passer plus vite avec un horaire. Et, surtout, j’évite de regarder la télé de jour, car dès que je m’installe sur le divan j’y reste collée jusqu’au moment de me coucher… Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? La scène de mon cabaret, voyager et ma maman de 94 ans (qui, soit dit en passant, est en super forme).
MADO
«JE COMMENCE À AVOIR PAS MAL HÂTE DE REVOIR MA GANG»
La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Mado Lamotte, reine de la nuit et co-propriétaire du Cabaret Mado, de nous dire comment cette crise l’a affecté personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement? Pas trop de changements. Le moral reste bon, la santé est bonne, je reste positive malgré que je commence à avoir pas mal hâte de revoir ma gang. Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul-e, avec de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, ou des animaux? Seule avec mes deux chats, mais dans un grand loft, donc j’étouffe pas trop. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? Je me suis imposé un horaire pas trop rigoureux, mais qui me permet de garder le rythme et le moral. Je me lève tôt, je lis les actualités sans trop m’attarder aux mauvaises nouvelles, j’écris beaucoup, je travaille sur mes spectacles, je lis, je regarde un peu de télé, je joue un peu sur ma tablette et je passe beaucoup de temps avec mes chats. J’pense qu’ils commencent à être tannés de me voir, LOL. Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? Je n’ai pas changé grand-chose car j’ai toujours travaillé principalement de la maison. Par contre j’en profite pour mener à bout certains projets que je traîne depuis longtemps et je me suis remise à mes cours d’italien et à la peinture. Oui, je peins. Est-ce que je suis bonne? Non! ///// 108 FUGUES.COM MAI 2020
Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Je tourne des vidéos pour rester en contact avec mon public et je communique avec mes amis et ma famille le plus souvent virtuellement ou en respectant un bon deux mètres de distance quand j’en croise par hasard sur la rue. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Ça dépend dans quel pays on se trouve. En général, je trouve que la planète gère bien la situation en imposant des règles strictes, mais nécessaires. Nos premiers ministres s’investissent à 100% dans la gestion de la crise et même si je ne suis pas une fan de la CAQ, je trouve que l’équipe de François Legault fait une très bonne job. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Ça m’a fait réaliser que je brûlais parfois la chandelle par les 2 bouts. J’espère continuer à prendre le temps de vivre à un rythme plus sain et que je ne recommencerai pas à remettre à plus tard les 1001 projets que j’ai en tête. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? J’espère que non car j’ai toujours été une personne sociable qui aime les contacts rapprochés. J’espère que les gens ne cèderont pas à la panique de côtoyer des étrangers, de se réunir en gang pour souper ou de sortir au Cabaret Mado (hé, hé, j’me plogue). Ce serait la catastrophe si on sortait moins et si on craignait son prochain par peur d’attraper un virus. Des inquiétudes pour l’avenir? La réélection de Trump et la surconsommation pour combler le déficit économique causé par le confinement. Un message d’espoir que tu veux lancer? On lâche pas, mes chéris! Ça va bien finir par finir, pis on devrait pouvoir recommencer à frencher cet été… 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
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Comme vous le savez, le Coronavirus COVID-19 occupe actuellement beaucoup de place dans les médias et suscite de l'inquiétude dans notre communauté. L'équipe du STUD Montréal vous remercie du support que vous nous témoignez. Merci à chacun d'entre vous pour tout ce que vous faites pour soutenir les mesures d'éloignement social, dans le but de préserver nos milieux de vie en cette période difficile. Nos portes sont présentement fermées mais elles rouvriront lors du retour à la normale. Nous serons là pour vous servir comme nous avons su si bien le faire au cours des 25 dernières années.
BON COURAGE ET À BIENTÔT! Toute l'équipe du bar le STUD. 1812 STE-CATHERINE EST, MONTRÉAL WWW.LESTUDMONTREAL.COM
Témoignage ACTUS_EN CONFINEMENT
LUC GÉNÉREUX
«J’ESPÈRE QUE LES GENS VONT SE REMETTRE À SORTIR, À SOCIALISER» La COVID-19 a chamboulé nos vies d’une manière qu’il est encore difficile à mesurer. Nous avons demandé à Luc Généreux, co-propriétaire du Bar le Cocktail, de nous dire comment cette crise l’affecte personnellement… Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement ? Comme on a dû fermer temporairement le commerce — le Bar le Cocktail — ça a chamboulé pas mal de choses. Présentement dans l’espace où tu vis, est-tu seul, avec ton conjoint, de la famille (enfants, parents, autres), un ou des colocs, des animaux? Avec mon conjoint et notre chat. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? J’en profite pour faire des petits travaux au bar et à la maison, question de ne pas devenir fou. Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? J’aime bien m’occuper. Outre les travaux, j’aime bien cuisiner. À la maison, que portes-tu habituellement? Je m’habille léger, mettons. Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci ? L’ambiance et l’équipe du bar, vraiment beaucoup. ///// 110 FUGUES.COM MAI 2020
Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? J’utilise les médias sociaux. Considère-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Certains ont été plus lents à réagir mais je pense qu’en général les autorités gèrent bien la crise. J’ajouterais une mention spéciale pour le gouvernement du Québec qui gère particulièrement bien selon moi. Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Je vais vivre moins stressé et prendre plus mon temps en général. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Difficile à dire à long terme mais je pense que les gens vont garder plus de distance surtout au début. Des inquiétudes pour l’avenir? J’espère que les gens font se remettre à sortir, à socialiser. On a tous besoin de socialiser. J’espère que les gens vont voir cette crise comme une mauvaise période à oublier.
6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
«L’ambiance et l’équipe du bar me manque vraiment beaucoup....»
Pour la première fois depuis 1992, L’Aigle a célébré son anniversaire le 30 mars dernier tout seul, sans son personnel attachant, sans sa fidèle et indéfectible clientèle! Durant toutes ces années, notre Aigle en a vu passer de grands événements. Et des crises aussi. Mais, il est toujours là! Vous êtes toujours là! Nous passerons donc au travers et les ailes de l’Aigle Noir continueront encore longtemps de battre au rythme de la communauté.
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Revenez-nous… en santé! Cheers!
Témoignage ACTUS_AU CONFINEMENT
DOMINICK JUNEAU
«JE RÉALISE À QUEL POINT L’AMOUR, L’ENTRAIDE ET LA SOLIDARITÉ COMMUNAUTAIRE SONT ESSENTIELS» toyer, à lire ou des objectifs d’exercices. Après chaque étape franchie, ça Comment la crise de la COVID-19 t’a-t-elle affecté personnellement? Et bien, la crise a complètement mis ma vie sur pause étant barman/serveur donne un sentiment d’accomplissement. Je suis un vrai workaholic hyperactif, je dois absolument me garder occupé pour garder le moral. au restaurant Leméac, ainsi que lors des partys District et pour les événements de Fierté Montréal en août. Qu’est-ce qui te manque le plus, ces temps-ci? Les gens... je m’ennuie tellement d’échanger au quotidien avec mes amis, Présentement dans l’espace où tu vis, es-tu seul, avec ton conjoint, de la clients et collègues. Je m’ennuie de regarder les gens dans les rues, je m’enfamille ou des animaux? Malgré tout, je vis la covid-19 assez bien, entouré de mon bel amour Pascal, nuie des restaurants et des découvertes culinaires. Et je m’ennuie vraiment beaucoup des artistes du Village, ceux qui font du Village ce qu’il est. Carlito le Pug et notre grand Danois, Tom. À quoi ressemblent tes journées ces temps-ci? Pascal (mon conjoint) et moi avons passer les dernières semaines à reniper complètement le bar le Normandie ensemble. On a tout repeint, reteint et nettoyer de A à Z. Nous avons tellement hâte que le public et l’équipe viennent en profiter! Je fais aussi des petites chroniques live sur Facebook qui s’appelle Corona Cocktails et je commence l’aménagement paysager de notre maison avec le beau temps qui arrive. J’ai aussi commencé à écrire mes mémoires sur ma vie tumultueuse, avec bien sûr... beaucoup de sexe! À la maison, que portes-tu habituellement? Je suis devenu un vrai «homme de maison» en track suit Adidas (rires). Cela dit, chaque soir, on se force a mieux s’habiller pour une date night confinée… Durant cette période, nous avons beaucoup de temps pour soi… Comment fais-tu pour que le confinement se passe mieux? Chaque semaine, nous nous faisons une liste de petites choses à faire, à net///// 112 FUGUES.COM MAI 2020
Que fais-tu pour maintenir un contact avec l’extérieur ou maintenir une solidarité? Je parle à des amis et famille, je publie des comptes-rendus de mes journées en Instagram stories, je fais des petits live, je jase à distance avec mes voisins. Je regarde chaque drag show live qui est proposé sur Facebook ou YouTube et je contribue monétairement. C’est très important de soutenir nos drags locales! Considères-tu que les gouvernements — ici ou ailleurs — gèrent adéquatement la situation? Ici oui! Le Premier ministre Legault et son équipe font un travail remarquable et cette crise permet à tous de se réajuster sur certaines politiques et façons de faire, surtout concernant les CHSLD. Je suis obsédé par la politique américaine et, fidèles à eux-mêmes, nos voisins s’engouffrent dans un désastre socio-économique-culturel. Si ça peut annoncer la fin de la dictature Trump, ça sera au moins ça de pris.
Que penses-tu retirer de l’expérience que l’on vit présentement? Ce que j’en retire, c’est de la gratitude. Je dis merci à la vie d’avoir des amis incroyables, une famille exceptionnelle, un travail enrichissant, une santé de fer et un amoureux très patient. Crois-tu que ta vie (ou celle des autres) sera transformée par la suite au niveau de nos interactions sociales? Si oui, de quelle(s) manière(s)? Je réalise à quel point l’amour, l’entraide et la solidarité communautaire sont essentiels au bon fonctionnement des choses. Les gais du Québec doivent plus s’impliquer dans la communauté LGBTQ+ et dans son développement. Je m’implique à ma manière depuis 12 ans avec Fierté Montréal et lors d’événements LGBTQ+. J’espère que les jeunes et moins jeunes réaliseront que nous devons tous soutenir les commerces, bars, événements et alliés LGBTQ+ de Montréal. C’est un écosystème fragile qu’il faut préserver.
Un message d’espoir que tu veux lancer? Chaque jour, prenez 2 min pour dire merci à la vie, pour dire merci aux gens que vous fréquentez et partager l’amour autour de vous! C’est avec toute une énergie positive que la vie reprendra son cours! Je vous aime et on se revoit bientôt! 6 PROPOS RECUEILLIS PAR YVES LAFONTAINE
«Cela dit, chaque soir, on se force a mieux s’habiller pour une date night confinée...»
L’Équipe du Bar Taboo a pris la décision de fermer ses portes pour un temps indéterminé pour limiter tous risques de propagation de la COVID 19 chez nos clients, amis et employés. Nous vous tiendrons bien entendu au courant de tout développement et de notre réouverture. Nous vous remercions chaleureusement de votre fidélité et de votre appui, et vous souhaitons de demeurer en sécurité et en santé. En espérant vous revoir le plus tôt possible.
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Des inquiétudes pour l’avenir? Je suis inquiet pour les commerces qui n’ont pas les reins assez solides pour traverser cette crise, sans revenus et avec des dépenses comme les loyers et les taxes commerciales. En ce sens, je suis inquiet pour l’avenir du Village, avec l’incertitude que se tienne ou non la rue piétonnière cet été. Les commerces et les commerçants auront tous besoin de nous et de nos bidous… :)
On aime BOMECS
PORTFOLIO... Quelques photos de Jo Gosselin, notre modèle en couverture ce mois-ci, croquées par le photographe Perry Senecal. @jo_gosselin @perrysenecalphotos
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GREGG HOMME
COMPLÈTEMENT À L’AISE DURANT LE CONFINEMENT Le jockstrap Bubble G’Homme de la marque québécoise Gregg Homme pourrait-il devenir votre uniforme en période de confinement? Si c’est le cas, il fera assurément oublier la morosité actuelle... à vos voisins, surtout si vous passez votre temps à la fenêtre. @gregghomme
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La direction du Centre-Ville et du GI JOE tient à vous rappeler l'importance de suivre à la lettre toutes les recommandations gouvernementales afin d'enrayer rapidement ce terrible fléau.
Pour en savoir plus sur les symptômes du COVID-19, les recommandations et mesures actuelles prises par le gouvernement: www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/ a-z/coronavirus-2019/
Aux fidèles clientèles de nos deux établissements,nous souhaitons bon courage dans cette situation. À très bientôt...
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514-528-3326
Chronique LES ASTRES 19 AVRIL AU 20 MAI 2020
Horoscope du mois... TAUREAU C’est lorsqu’on arrive au Taureau qu’on sent le mieux l’arrivée du printemps. La végétation revient, verdoyante et fleurie, et le soleil est vraiment plus chaud sur notre corps, qu’on commence à dénuder. On pourra enfin sortir un peu de chez-soi pour se changer les idées et au moins voir du monde. Et espérons que ce soleil printanier et antiseptique brûlera tout ce qui est virus, microbes et bactéries sur la Terre pour nous redonner nos vies. Le natif du Taureau aura un peu de stress ce printemps, surtout au niveau du travail et des responsabilités. Il vivra une situation où on lui en demandera beaucoup. Parce qu’il aura un nouveau contrat plein de défis. Ou les circonstances l’amèneront à s’occuper davantage de personnes vulnérables dont il a la garde. Et qu’il aime inconditionnellement. Enfin, l’ambiance devrait s’alléger à partir de juillet. Il sera assez en forme, surtout s’il fait de l’exercice. En particulier à l’extérieur. Comme la marche et le vélo il devrait aussi moins s’en faire avec des détails, il sera plus tolérant. Il verra où est l’essentiel. Ce qui l’amènera d’ailleurs à explorer de nouveaux mondes. Des univers parallèles où il croisera quelques extraterrestres plutôt séduisants. Et avec qui il tentera des expériences qui l’auront toujours attiré. Et fait peur en même temps. Et qu’il avait de la difficulté à admettre. Enfin, il pourrait bien essayer la queue du toutou dans l’anus et le fouet sur les foufounes, il saura enfin à quoi s’en tenir. Il pourrait aussi se décider à faire un voyage vers un endroit qui l’aura toujours attiré. Dès que les vols reprendront, bien sûr. Il sera sensible à la spiritualité, la philosophie. Et il devrait se rapprocher de sages qui sont plus près de la lumière du ciel que du matériel de la terre. Il comprendra la vie autrement ensuite. Au point de se donner de nouveaux objectifs. Et d’adhérer à de nouvelles valeurs. Sa vie affective sera assez heureuse, il se rapprochera de ceux qu’il aime. Et il fera aussi bien des rencontres. Le plus important est qu’il vivra ses échanges d’une manière assez harmonieuse. Sans trop de possessivité. Alors bonne fête travaillant Taureau ! Et à tout le monde, je souhaite un beau printemps ! En espérant que cette pandémie prenne fin pour nous faire revenir au paradis perdu de notre vie de tous les jours. Où on avait bière au bar avec de la bonne musique, contacts amicaux ou plus intimes sans problèmes et liberté décomplexée sans contraintes. Et je n’oublie pas, joyeuse fête de la Reine! Et de toutes les reines!
GÉMEAUX | Vous devriez bientôt régler une histoire difficile pour enfin faire autre chose. L’ambiance sera moins lourde. D’ailleurs, Vénus sera dans votre signe jusqu’au mois d’août, ça devrait donner des couleurs à votre vie affective. Et un peu plus d’action. Rencontres et rapprochements possibles. Vous devriez aussi découvrir les réels sentiments d’un homme envers vous. Délicat comme situation. Mais assez excitant aussi.
CANCER | Vous aurez bien des nouvelles de vos amis, vous serez en contact serré. Vous pourriez d’ailleurs travailler sur un projet intéressant avec l’un d’entre eux bientôt. Ce sera assez prometteur pour votre avenir. Vous allez grandir dans votre vie affective, vos sentiments vont évoluer. Avec les autres, mais surtout peut-être envers vous-même. Vous apprendrez à mieux vous apprécier. Vous aimer même.
LION | Vous devriez apprendre une nouvelle importante du côté du travail. Vous pourriez obtenir un contrat fabuleux si vous êtes à votre compte. Ou on vous confiera un nouveau défi si vous êtes employé. Vous devriez aussi évoluer et vous amender devant vos responsabilités. Surtout si vous êtes un aidant naturel. Et que vous vous occupez d’une personne vulnérable. Et bien aimée. Tout ceci en respectant vos limites, bien sûr.
VIERGE | Vous comprendrez mieux quelques vérités, ce qui vous motivera à vivre votre vie pour vous faire plaisir. Et réaliser davantage votre rêve. Vous devriez d’ailleurs vous décider à tenter certaines expériences qui vous attirent ///// 118 FUGUES.COM MAI 2020
depuis toujours, avant qu’il ne soit trop tard. Vous écouterez moins l’avis des autres d’ailleurs, vous voudrez vous faire votre propre idée sur certains sujets attirants. Vous réaliserez un projet de voyage bientôt.
BALANCE | Vous comprendrez mieux des changements dans lesquels vous êtes impliqué. Vous verrez où ça devrait vous mener. Vous constaterez aussi que vous n’êtes plus tout à fait le même. Comme du côté des attirances physiques et/ou émotionnelles. Même vos scénarios amoureux vont évoluer, vous ne vivrez plus les mêmes aventures. Soyez vigilant du côté de l’argent et des finances. Il faudra parfois sauter vite sur des occasions.
SCORPION | Vous serez sensible à tout ce que vous vivez avec les autres. Surtout ceux qui sont près de vous. Vous échangerez pas mal d’ailleurs. Vous parlerez plus qu’à l’habitude, mais vous écouterez plus attentivement aussi. Persuadé, et c’est tout à votre honneur, que l’opinion de vos proches est importante. Vous devriez avoir pas mal d’invitations. Et peutêtre une proposition sérieuse au travail. Ou en affaires.
et vous donner du plaisir. D’autant plus que vous attirerez les belles rencontres, ne dégénérant pas trop vite vers de l’absurde. Ou du vaudeville. Vous remarquerez que ça va mieux en argent, ça va durer encore un temps. Mais restez sobre dans vos dépenses.
VERSEAU | Vous verrez votre logis autrement, à force d’y passer du temps. Et vous devriez amener quelques améliorations pour rendre les lieux plus agréables à vivre. Vous pourriez décider de déménager aussi, d’aller vivre ailleurs. Seul, ou avec un autre coloc. Ou partenaire. Vous verrez aussi votre passé autrement. Pour qu’il ait une emprise moins sévère sur vous. Et vous libérer. Vous vous affirmerez plus devant certains de vos dieux. Et divas.
POISSON | Vous prendrez souvent des
nouvelles de vos proches, vous serez toujours en contact avec eux. Vous pourrez peut-être prendre la route d’ailleurs, pour aller les visiter. Et rester là quelques jours. Ce sera vraiment bien. Vous vous souviendrez d’un paradis perdu, où on pouvait prendre une bière avec des amis, dans une ambiance joyeuse. Vous saurez apprécier quand ça va revenir. Vous recevrez une grande nouvelle, très inattenSAGITTAIRE | Vous penserez à mieux due. vous organiser dans la vie. À vous alléger aussi. En jetant tout le matériel qui vous BÉLIER | Vous verrez mieux la valeur encombre par exemple, après un bon des petits bonheurs de votre vie, alors ménage à la maison. Ou en mangeant que tout le monde en est privé, en ces plus santé. Et végé, sans viandes lourdes. temps éprouvants. Vous saurez donc apEt pourquoi pas un petit break d’alcool? précier lorsque ça reviendra. Du simple Enfin, vous simplifierez votre vie. Au tra- petit câlin à la grande corrida sexuelle. vail aussi, où vous cesserez de vous im- Mais aussi, vous devriez avoir de bonnes poser des tâches que vous n’aimez plus. nouvelles bientôt, pour ce qui est du traVous rajeunirez en amour, avec les vail. Ainsi que de vos revenus. Vous pourchaleurs. riez aussi faire un bon investissement, après y avoir bien pensé. Comme l’achat CAPRICORNE | Vous cesserez de vous d’une maison.velle, très inattendue. en faire avec vos obligations. Vous pren6 ROBERT GAREAU drez quelques distances avec vos responRobert Gareau sur YouTube sabilités les moins urgentes. Et vous vous robertgareauastrologue@gmail.com donnerez du temps pour relaxer un peu, Instagram : gareaurobert
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Suivant naturellement les conseils du gouvernement, nous tiendrons une pause obligatoire et très sensée afin d'enrayer le plus rapidement possible cette terrible schnoutte qui nous a été affligée... SOYEZ PRUDENTS...
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