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Entreprises

Traité de Nice

L’INSS toujours Comment des opposants avaient performant Pge 8 bradé la RDC pour le pouvoir Pge 2

LE

VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°004, du 08 au 14 octobre 2014, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

DU

Révision constitutionnelle

L’UA pour le consensus ou la volonté du peuple Présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkosazana Zuma, qui reconnaît que toute Constitution doit être respectée, estime qu’en cas de nécessité de révision, il faudrait un consensus ou, à défaut, laisser le peuple Pge 3 s’exprimer

Procès Mamadou Ndala

Révélations sur la mort du chauffeur Mangudi Pge 6

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POLITIQUE

Traité de Nice

Comment Ngbanda, Dr Tshipamba Mpuila, Tshisekedi, Shungu... avaient vendu l’Ile Mateba, Gbadolite, Dilolo et hypothéqué les ressources de la RDC pour accéder au pouvoir Le « Traité de Nice » n’est pas celui signé le 26 février 2001 par les États membres de l’Union européenne (UE) pour fixer les principes et les méthodes d’évolution du système institutionnel au fur et à mesure que l’UE s’élargit avec l’entrée des Pays d’Europe centrale et orientale. Il s’agit plutôt d’une alliance de quelques acteurs politiques congolais vivant à l’étranger et en RDC pour conquérir le pouvoir par des hypothèques aussi bien des ressources naturelles que de pans entiers du territoire national. Cette affaire est bien connu des Congolais, surtout les férus des réseaux sociaux. Y revenir aujourd’hui donnerait l’impression d’un acharnement sur ses auteurs qui savent très bien ce que les Congolais en ont pensé lorsque le pot-aux-roses avait été découvert en 2013. Au contraire, alors que l’on pensait l’affaire étouffée dans l’œuf, l’on constate aujourd’hui que, même si certains de ses co-fondateurs se sont rebiffé, cette alliance diabolique a produit et continue à produire des effets néfastes aussi bien sur la stabilité de la RDC que sur son image même. L’on sait, en effet, que sur base de ce traité, certaines officines avaient obtenus des soutiens financiers et techniques d’un organisme dénommé « Collège des Hospitaliers » partenaire au Traité de Nice – pour des menées subversives et insurrectionnelles en RDC avec pour dessein de renverser le pouvoir. D’anciens officiers des Forces Armées Zaïroises (FAZ) en exil, dont certaines ont pris d’autres nationalités

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’est le journal régional français « Nice Matin » qui met la puce à l’oreille des Congolais dans son édition datée du samedi 18 février 2012. Sous le titre « La révolution congolaise se prépare à Nice », le journal de cette douce ville côtière française annonce que certains Congolais de la diaspora et d’autres venus de Kinshasa se réunissent depuis un mois dans un palace niçois sous le parrainage d’un « bienfaiteur » européen non autrement identifié, mais qui paie les frais de tout un étage de l’hôtel « Palais de la Méditerranée ». Objectif : préparer un « printemps africain ». Le journal qui appelle ces rencontres « conseil de transition » et on en saura le pourquoi plus tard. La démarche « tente, surtout, de fédérer ; au-delà

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européennes, s’étaient mêlés à l’affaire pour proposer leur expertise. Certains furent stoppés dans des pays voisins de la RDC, et d’autres arrêtés, notamment en Angola. D’autres groupuscules de téméraires s’étaient infiltrés en RDC, mais sans succès. Aujourd’hui encore, l’on voit et entend de nouveau le discours du genre « bientôt nous serions en RDC » de la part d’une certaine diaspora congolaise, exactement comme ce fut le cas à l’époque du lancement du Traité de Nice. Et à l’intérieur même du pays, la tournure que prennent les événements autour du débat sur la révision ou pas de la Constitution fait craindre un dérapage qui risque de replonger le pays dans un nouveau chaos. Et la téméraire criminalité qui s’observe à Kinshasa avec le braquage des boutiques et des cambistes ou encore des enlèvements diurnes et nocturnes ne laisse personne indifférent et même pas de doute entre la criminalité courante des grandes métropoles et les signaux d’une subversion. Revenir sur ce dossier est aussi une façon de donner aux Congolais les moyens de juger tous ceux qui disent parler en leur nom et ambitionnent de présider aux destinées de la RDC. Retour sur la saga qui avait fait hypothéquer les ressources de la RDC ainsi que des parties entières du territoire national.

Un échatillon des signataires du Traité de Nice

des clivages ethniques, religieux et politiques, tous les partisans d’un vrai renouveau démocratique dans le plus riche des pays pauvres », peut-on encore lire. L’on trouve ici, selon Nice Matin, une petite fille de feu le Maréchal Mobutu non autrement identifiée, une princesse congolaise, des acteurs

politiques de l’Apareco, de l’Udps et d’autres mouvements politiques qui foisonnent dans les milieux des congolais à l’étranger, mais également « un Evêque qui fut proche de Jean-Paul II » que le journal ne cite pas, mais que les Congolais connaissent bien.

Le 17 janvier 2012, « ce qui semblait impossible s’est réalisé ». Il s’agit de la signature de l’acte constitutif d’un « Conseil National Congolais » (CNC).

Le traité de tous les sacrilèges Le document porte des signatures telles que celles Shungu Okitawungu (Apareco), François Tshipamba Mpuila – qui signe en son nom et au nom de Tshisekedi – Tshimbalanga Mpondanga, etc. Le Docteur Tshipamba Mpuila, porte-parole de Tshisekedi à l’étranger – c’est ainsi que Nice Matin le présente – s’en réjouit et de Kinshasa, un « conseiller politique de Tshisekedi » le confirme lorsqu’il confie ceci à Nice Matin : Nous avons créé à Nice une représentation en exil de notre Gouvernement qui, ici, ne peut

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Edito Le voleur aussi crie « Au voleur ! »

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e ne sont pas tous ceux qui crient « Seigneur, Seigneur » qui hériteront de la vie éternelle. Cette vérité biblique est valable pour ce passage que tout humain effectue sur la terre. Et la RDC semble être le terreau d’expérimentation de cette réalité axiomatique. Jamais un peuple n’a eu autant de défenseur que tous ceux qui, prétendument bons samaritains, disent se battre pour ses intérêts. Ils évoluent dans la classe politique formelle, mais sont aussi terrés dans les confessions religieuses, les auditoires d’universités ainsi que dans la société civile. Cependant, le jour où l’on passera chacun au carbone 14, l’on apprendra bien de choses sur ce que chacun, en réalité, aura été. Pas loin du fameux « homo, homini lupus »… Que chaque citoyen veuillent proposer ses compétences pour les destinées de sa Nation, quoi de plus normal. Mais que, sous le paravent de cette soi-disant bienfaisance, chacun ne voit que ses propres intérêts, même si ils doivent saper ceux du peuple, voilà qui fait tiquer. Pendant des décennies, on a rabattu les oreilles des Congolais avec l’affaire de l’Accord de Lemera par laquelle les signataires congolais auraient vendu des pans entiers du territoire congolais. Aujourd’hui, alors que l’on en attend la moindre démonstration, les Congolais sont ahuris de constater que ce sont ceux-là mêmes qui prétendaient faire des « révélations » qui s’avèrent être, documents et signatures à l’appui, les vrais fossoyeurs de l’intégrité territoriale et des ressources nationales lorsque, pour avoir le pouvoir, ils sont capables de pactiser avec tous les desperados de la planète. La nouvelle n’est peut-être plus récente pour certains, mais le contexte sociopolitique actuel remet toujours les choses au bon endroit pour permettre un meilleur jugement de nos leaders qui nous aiment bien. Du moins selon ce qu’ils disent… Jonas Eugène Kota

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POLITIQUE pas s’exprimer ». Ces événements se déroulent, en effet, quelque trois mois après les élections présidentielle et législatives en RDC. Les documents que « Le Vif du Congo » s’est procurés révèlent qu’en fait d’un regroupement politique comme il en naît et disparaît presqu’à chaque levée du soleil en RDC, avec le « Conseil National Congolais », la RDC vient

dans le bas-Congo, a été cédée au « Collège Hospitalier » qui doit s’y installer et y avoir « le pouvoir exclusif et absolu de la juridiction souveraine ». Cette souveraineté et cette juridiction exclusive implique « qu’aucune ingérence de la part de l’Etat congolais ne pourra s’y manifester, et qu’il n’y aura pas là d’autre autorité que celle du Collège Hospitalier, et que cela sera

de voir se dresser l’une des plus sournoises conspirations contre son intégrité et sa stabilité. Si les intentions politiques ne s’y cachent pas, les velléités militaires (ou militaristes) ne le sont pas non plus. En effet, le CNC « s’établit comme la seule autorité transitoire en vue de l’instauration d’un nouvel ordre politique et institutionnel au Congo Kinshasa. De ce fait, il déclare dissoutes toutes les institutions actuellement en placer au Congo Kinshasa ». Ainsi s’énonce le premier alinéa du premier article de l’acte constitutif du CNC dont le second annonce l’organisation des élections « dans un délai de six mois ».

inscrit dans la Constitution de l’Etat congolais » (article 4).

A son article 10, le traité ordonne « à toutes les forces de défense, de gendarmerie et de la police nationale de se mettre respectivement sous le commandement direct de l’Armée Nationale Congolaise, de la gendarmerie nationale et de la police nationale créées ce jour » (à la date de la signature). Et afin de se donner les moyens de son action, le CNC annonce, à l’article 12 du traité portant sa création, la création d’une « fondation humanitaire indépendante, « Collège hospitalier » régie par sa propre charte ». Et en fait de « charte », il s’agit plutôt du fameux « Traité de Nice » signé le 18 février 2012, soit le lendemain de la création du CNC. Plutôt qu’une « fondation humanitaire » à créer, il s’agit plutôt d’une alliance politico-maffieuse avec le fameux « Collège hospitalier » représenté par un nommé Tshitebu Kany Kanyanga. Dès l’article du Traité de Nice, l’on peut constater que l’Ile de Mateba,

L’île Mateba, Gbadolite puis Dilolo parties Pire encore, les signataires du Traité de Nice prévoient qu’avant l’entrée en vigueur de ce dernier, « le territoire constituant la cité de Mateba devra être, par les soins du Conseil National Congolais, rendu libre de toute servi-

tude et de ses occupants éventuels qui pourront revenir par la suite » (article 5). Qui a parlé de balkanisation de la RDC ? Ce n’est pas tout. Le deal stipule aussi que « sont assujetties à la souveraineté du Collège Hospitalier toutes les personnes ayant une résidence stable

dans la cité de Mateba ». Et cette île n’est pas la seule à être ainsi cédée, autant que ses habitants qui deviennent des citoyens du « Siège Hospitalier (nouveau nom de l’île). Il en est, en effet, de même avec des pans entiers de Gbadolite (Equateur). L’article 12 du Traité stipule donc que « le Conseil National Congolais reconnaît souverainement au Collège Hospitalier la pleine et libre propriété d’une zone logistique définie un terrain matérialisé par un carré de 5 Km proche de la piste de l’aéroport de Gbadolite et transfert la libre gestion et l’administration de ladite zone logistique sous la juridiction exclusive du Collège Hospitalier, cette étant définitivement exempte d’impôts et de taxes tant à l’égard de l’Etat que de tout autre entité ». Ainsi donc, Tshisekedi, Tshipamba Mpuila, Ngbanda et les autres signataires du Traité de Nice ont conclu de céder des pans entiers du territoire congolais, en sorte que le Collège Hospitalier s’y établit comme Etat ! En échange, ils attendent de leurs partenaires aussi mystérieux que fantomatiques, des appuis à leur programme socioéconomique, cela après les avoir aidé à prendre le pouvoir dans ce qui restera de la République Démocra-

tique du Congo (articles 20 à 23).

Main basse sur les ressources naturelles Ne s’arrêtant pas en si diabolique

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POLITIQUE chemin, les sociétaires du CNC vont conclure, le 15 juillet, toujours à Nice, un autre document dénommé « Pacte pour le Congo », non pas seulement avec le Collège Hospitalier, mais aussi avec une organisation dénommée « Union Fédérale Financière et Industrielle pour la réalisation des programmes Présidentiels de la Fédération de Russie. Si, dans ce « pacte », le Congolais y participent comme signataires de l’acte constitutif du CNC ainsi que du Traité de Nice, les Hospitaliers y sont considérés comme la « partie financière » et les Russes comme la « partie économique représentée par un nommé Boris Sakhnovskiy, son président. On voit aussi la signature d’autres partenaires étrangers, notamment Patrick Morrison, Eric Van Audenhove et François de Seroux qui signent avec Tshitebu Kany Kanyanga pourtant présenté comme mandataire plénipotentiaire du Collège Hospitalier.

retrouvés dans une affaire d’une mine d’or au Mali, qui avait failli salir l’image de BNP Paribas en 2009. François de Seroux était également cité dans une sombre histoire d’achat d’avion Boeing par la compagnie aérienne camerounaise Camair quelques années avant cette affaire.

Si, dans les moteurs de recherche Patrick Morrison renvoie à un acteur américain de cinéma, le nom de Eric Van Audenhove est proche d’un certain Eric Van Hove, spécialiste de l’or. Et François de Seroux est identifié comme un prospère homme d’affaires helvétique. Ces deux derniers se sont

d’un organisme dénommé « Congo assistance » qui doit conduire un programme dit « humanitaire » pour les Congolais sous la houlette du Collège Hospitalier( article 1er), mais avec un volet dit administratif et monétaire auprès des administrations congolaises (article 2).

Mais jusque-là, rien n’indique qu’il s’agit des mêmes personnes dans l’affaire du Traité de Nice. Ce pacte annonce la création en RDC

En réalité, ce « pacte pour le Congo » est un deal économico-affairiste qui vise l’exploitation des ressources naturelles de la RDC pendant 30 ans sous le prétexte de financer le programme congolais (articles 4 à 10). Ces ressources sont, notamment, la biomasse, l’agroalimentaire, l’eau, l’électricité, le bois. Une « Union de ressources congolaises » doit aussi être créée pour « effectuer la réservation et l’e n re g i s t re m e nt des ressources naturelles congolaises pour leur capitalisation ultérieure au sein du Caspian

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Energy System », une structure qui ne trouve d’explication nulle part dans le Pacte sous examen.

de tonnes de fer pour les besoins du projet d’activité spéciale Atlantic Line » (article 21).

1.000 Fc par jour et par Congolais

Et que gagneraient concrètement les Congolais dans un tel marché ? Une assistance alimentaire de 1.000 calories par jour et par personne (article 7) pendant 24 mois, ses soins médicaux et 200 hôpitaux mobiles (article 14), un recensement de la population (article 15) et un « revenu minimum d’existence » de 1.000 franc congolais par jour à verser dans la nouvelle monnaie congolaise à indexer au dollar US (article 16).

En faisant ainsi main basse sur les richesses de la RDC, les sociétaires du Traité de Nice concèdent à leurs partenaires de « placer sous la juridiction commune du CNC et de la cité de

Mateba une zone minimale de 10.000 Km2 contenue au Katanga au nord de Dilolo et globalement définie comme étant située entre la rivière Kasaï et la Nationale 39, qui constituera la zone spéciale d’activité économique Agrop-

olis » (article 19), une structure également non précisée dans le document. Toujours dans ce « Pacte pour le Congo », la partie congolaise dite administrative est engagée à placer pour 30 ans sous la, juridiction de l’Union des Ressources Congolaises « l’équivalent en énergie hydraulique du fleuve Congo, de 14 milliards de barils de pétrole pour les besoins d’activité économique spéciale Congo Power » (article 20), encore une fantomatique structure… Pour 30 ans aussi, les congolais doivent fournir des réserves de fer contenant un minimum de 3 milliards

Le discours politique congolais a toujours été celui de la diabolisation pour détruire les adversaires. Joseph Kabila et sa Majorité vivent cette expérience au quotidien. C’est lui et les siens qui participent à des entreprises d’hypothèque ou d’exploitation frauduleuse des ressources naturelles de la RDC. C’est aussi lui qui s’emploie à faire le lit de la balkanisation de la RDC. Les documents décortiqués ici sont palpables et permettent de savoir aujourd’hui qui, réellement, se projette sur autrui en étant lui-même l’agent « balkanisateur » et le pilleur

des ressources de la RDC. L’on sait que dès que ce pot-aux-roses s’était ébruité, l’Apareco de Ngbanda avait vite fait de s’en retirer subrepticement en suspendant son Secrétaire Général Shungu Okatawungu et en dénonçant une trahison. En réalité, Ngbanda aurait été gêné dans une situation en rapport avec cette affaire, ce qui l’a poussé à se rétracter alors que les documents essentiels étaient déjà signés par son mandataire qui représentait ce mouvement tout au long des négociations qui avaient duré au moins une année avant l’étape décisive de Nice. Le Vif du Congo

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POLITIQUE

Présence militaire burundaise en RDC

RFI et la Monusco sèment le trouble

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adio France International a diffusé, dans la soirée de jeudi 2 octobre 2011, une « exclusivité » pourtant confirmation de la présence de militaires burundais en territoire congolais. Confirmation parce que RFI a rappelé qu’il y a quelques temps, son envoyée spéciale se trouvait à Kiliba, au Sud Kivu, où elle avait vu ces hommes et où elle avait fait parler la population qui l’avait confirmée. Cette fois-ci, RFI dit avoir appris la nouvelle de la Monusco qui lui aurait précisé que ces militaires se trouvaient là dans le cadre d’une mission conjointe, avec les FARDC, de traque des rebelles burundais du FNL. RFI ajoute, selon sa source, que si ces troupes étaient stationnées, là, c’est en attente de la finalisation des préparatifs pour la finalisation de l’opération de traque. Cette nouvelle position de RFI vient semer le trouble en rajoutant trop d’inconnus dans l’affaire. D’abord, il faut observer que l’envoyée spéciale de RFI à Kiliba n’a jamais parlé de la présence des militaires burundais en ce lieu, mais plutôt d’hommes armés en tenue militaire burundais vivant sous des tentes. A la même période, la société civile burundaise faisait état de la présence, en RDC, de jeunes gens membres d’une milice privée du Président burundais. Un des activistes burundais des droits de l’homme qui soutenaient cette version, avait été arrêté et détenu pendant quatre mois avant d’être mis en liberté provisoire, voici quelque trois jours, pour raison de santé.

La Monusco qui « informe », la Monusco qui dément ! En livrant cette « exclusivité » le 2 octobre 2014, RFI est venu semer le trouble du fait qu’un jour plus tôt, soit le 1er octobre, la Monusco – que RFI dit être sa source – avait démenti toute présence de militaires burundais en territoire congolais. Au cours du point de presse hebdomadaire de la mission onusienne, en effet, le porteparole militaire de cette mission, Félix Prospère Basse, avait déclaré ceci : «Entre les mois de mai et de juin, nous avions envoyé plusieurs missions aussi bien à Uvira qu’à Kiliba pour nous enquérir de cette présence des troupes burundaises dans la province du SudKivu. Mais ces résultats n’avaient rien donné.». Si donc, cette présence évoquée par RFI s’est avérée après juin dernier, la Monusco ne le saurait-elle pas ? Question d’intérêt, d’autant plus que, très régulièrement, les FARDC et les casques bleus écument très régulièrement la zone frontalière entre la RDC et le Burundi pour en déloger les rebelles burundais du FNL. Mercredi dernier, Félix Prospère Basse avait démenti toute présence d’un camp de ces rebelles dans la zone visée, reconnaissant, tout de même, que ces rebelles y circulaient. Dans tous les cas, s’il s’agit de traquer le FNL en territoire congolais, qu’est-

ce que l’armée burundaise viendrait faire, puisque les FARDC et la Monusco le font déjà conjointement ? Félix Basse en a, d’ailleurs, fait état mercredi dernier en indiquant que « ces rebelles FNL sont traqués jour et nuit par les Forces armées de la République démocratique du Congo. Donc, je ne pense pas que ces rebelles FNL aient un camp où ils s’entraîneraient». Et d’ajouter : « Des patrouilles conjointes ont été menées à plusieurs reprises en vue de mieux verrouiller cette frontière, qui est assez poreuse, pour ramener la paix dans cette zone qui est soumise à toutes ces activités négatives des FNL». D’où vient alors cette autre information de RFI selon laquelle « si aucune opération n’a eu lieu depuis un an, toujours selon la mission onusienne, c’est parce que les préparatifs sont en cours pour permettre à ces rebelles burundais de désarmer volontairement ou, si nécessaire, par la force » ? Qui donc entre RFI et la Monusco dit la vérité ? Et, a contrario, à quoi rimerait ce trouble informationnel que l’on veut ainsi semer ?

Info et hégémonisme Ceci rappelle cette réflexion qu’un très estimé confrère a faite sur un réseau social à ce même sujet : « Vous n’avez pas encore compris que ces radios (VOA, RFI, Radio Nederland, Deutche Welle, Radio Canada, etc.) ont pour rôle de continuer la colonisation mentale des ex-colonisés? L’info

c’est un champ de guerre (…). Lisez les ouvrages comme “Géopolitique des médias : acteurs, rivalités et conflits”, “Radios mondiales : une colonisation à distance”, “Tous pouvoirs confondus : médias, pouvoirs, et finances”, “La fabrique du consentement ou Making consent”, etc., vous comprendrez pourquoi ces gens ont mis en place des médias puissants pour, nous dit-on, informer le monde comme si un pouvoir divin leur avait donné mandat d’informer le monde. Rien n’est innocent dans tout ce que ces gens font. Tout est calcul. La guerre commence par l’info, elle se déroule avec l’info ou guerre psychologique pour déstabiliser l’ennemi, elle se termine avec l’info ou plutôt l’intox du vainqueur. L’argument du Ministre français (Bernard Kouchner) des Affaires étrangères d’alors pour la création d’une chaîne de télévision internationale capable de concurrencer CNN et BBC-World était : “La France doit donner sa compréhension et sa version des événements du monde”. Ainsi naquit “France24”. C’est bien dit :”compréhension et version des événements”! C’est dire que l’info n’a pas la même signification selon les Américains, les Britanniques, les Français, etc. Ces gens voient de très mauvais œil le réveil du “géant” qui, à lui seul, constitue la locomotive qui pourrait affranchir l’Afrique noire de l’esclavage multiséculaire dans lequel ces gens la confinent. Il faut donc taper sur ce pays ». Jonas Eugène KOTA

Nouvel exploit des Fardc : le QG de l’ex-chef maï-maï investi

L

e quartier général de l’ex-chef maï-maï, Kyungu Mutanga alias Gédéon, a été investi le week end dernier par les Forces armées de la République démocratique du Congo au Mont Kibawa dans le territoire de Moba. le Mont Kibawa est une colline située à plus de 1.300 mètres d’altitude dans le territoire de Moba, province du Katanaga Selon le service de presse de l’armée,

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les FARDC y ont trouvé « plusieurs effets militaires et personnels récupérés dont plusieurs armes individuelles, un drapeau du Katanga indépendant, un autre drapeau d’un parti politique non identifié, des coupures de journaux, des fétiches, des vêtements et des antennes paraboliques ». Dans ce QG, situé au mont Kibawa au Katanga, l’armée congolaise a dé-

couvert que Gédéon disposait de radios positionnées sur la fréquence des Fardc. Cette découverte a fait dire aux observateurs que l’ex-chef maï-maï était bien renseigné sur les opérations militaires congolaises dans cette contrée du Katanga, ce qui probablement l’aurait aidé à ne pas tomber dans le filet des FARDC lors de l’opération contre son QG. Ici, a été aussi trouvé du matériel sophistiqué qui permettait au

rebelle de suivre les informations du monde entier. Le commandant de la 22ème Région Militaire a, par ailleurs, indiqué que « ces offensives contre la milice de Gédéon se sont soldées par la libération d’une dizaine d’otages ». Dans ce même registre, les miliciens Maï Maï ont enlevé deux épouses des militaires et incendié plusieurs mai-

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POLITIQUE sons dans la nuit du jeudi 04 à vendredi 05 octobre 2014 dans le village de Katombe en territoire de Malemba Nkulu. Entre 2003 et 2006 dans le nord du Katanga, les hommes de Kyungu Gédéon

ont semé mort et désolation. Arrêté et condamné alors, il réussira à s’évader en septembre 2011 de la prison de Kasapa à Lubumbashi pour renouer avec les activités criminelles dans le parc de l’Upemba. Depuis son évasion de la prison, l’armée congolaise le suit sans relâche.

Du reste, au sujet de Gédéon, bien des choses se racontent et des gens s’interrogent. L’opinion se demande comment il a pu avec facilité s’évader de la prison pour reprendre du service dans le parc national de l’Upemba qu’il considère comme son fief. Pour l’opinion, le fait qu’on ne parvient tou-

jours pas à le capturer et étant donné sa logistique constituée d’armement, de salopettes utilisées comme uniformes par les miliciens, véhicule, pick-up pour les déplacements, Gédéon doit disposer de complicités. Samy BOSONGO

Procès Mamadou Ndala

Révélations sur la mort du chauffeur Mangudi Rongé par la maladie après 9 mois d’arrêt de traitement, l’ancien chauffeur du « héros du Kivu » n’aurait pas supporté la pression physique et psychologique de la première audience du procès à laquelle il avait assisté debout pendant plus de quatre heures

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lors que la rumeur persiste autour de la mort brusque du Sergent-major Arsene Ndabu Ndongala alias Mangudi juste après le premier jour de son audition sur la mort de feu le Général Mamadou Ndala dont il était le chauffeur, un coin de voile se lève pour clarifier les choses et ainsi tempérer les soupçons qui vont dans tous les sens. Mangudi était, en effet, apparu très affaibli et amaigri lors de l’ouverture de ce qui s’appelle déjà le « procès Mamadou Ndala » à Beni. C’est après sa mort, au lendemain de l’ouverture du procès, que son médecin, qui avait annoncé ce décès, indiquera que son client était malade et que, depuis quelque temps, il ne prenait plus ses médicaments. Son médecin traitant était aussi étonné de recevoir Mangudi sans connaissance pour ne constater que sa mort, alors qu’il venait de le voir quitter l’hôpital deux semaines plus tôt en bon état de santé. Il a fallu attendre son inhumation, intervenue le 2 octobre dernier pour qu’à Beni et à Kinshasa, les langues commencent à se délier. Selon des sources dignes de foi, le Ser-

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gent-major Ndabu Ndongala aurait été emporté par la SIDA dont il était atteint depuis longtemps. Pour des raisons qui n’ont pas été indiquées au Vif du Congo, il avait arrêté sa cure d’antirétro-viraux (ARV) depuis début janvier 2014 à Kinshasa où il se trouvait en détention avec d’autres suspects. On comprend, dès lors, pourquoi son

état de santé n’avait pas fait l’objet de plaintes de ses avocats qui, en pareille situation, ameutent toujours les ONG des droits de l’homme pour soutenir une demande de soins appropriés ou une mise en liberté provisoire en vue de ces soins. Qu’est-ce qui aurait alors précipité sa mort brusque à un moment aussi suspect, non pas seulement en raison du procès qui venait de s’ouvrir, mais aussi au regard du fait qu’il était présenté comme un prévenu-clé ? En attendant plus de lumière qu’apportera une autopsie demandée par tous, ces spécialistes tentent d’expliquer que Ndabu Ndongala n’a certainement pas supporté la pression physique et psychologique subir durant l’audience de quatre auquel il a pris part en restant debout, alors que dès le début, il lui avait été proposé une chaise avec un coussin, mais qu’il avait déclinée. Sans complaisance, en effet, la Cour a usé de tous les moyens pour amener le prévenu à reconduire l’auditoire dans les circonstances de la disparition de son mentor. Sur le coup, Mangudi est certainement constaté qu’il était

l’homme clé de ce procès et n’a, manifestement, pas réalisé, sur le coup, la gravité de la responsabilité qui lui était attribuée pour qu’il se défende. C’est lui, en effet, que le Ministère public prenait pour responsable du feu qui ravageait le véhicule à bord duquel se trouvait le corps de Mamadou Ndala. C’est lui aussi qui était soupçonné d’avoir dérobé, arme, argent, cordelette et tous les moyens de communication de Ndala après avoir constaté son décès. Bref, Ndabu avait constaté à quel point il était donné comme complice du coup monté contre Ndala. Ne se laissant pas faire, le Sergent Mangudi s’était défendu comme il pouvait, notamment en revenant sur sa version des faits déposée lors de l’instruction pré juridictionnelle. Il était apparu plusieurs contradictions, des non-dits et des mystères sur le déroulé des événements sur terrain, le jour fatidique. Il reste, en effet, de savoir qui avait tiré les gardes du corps de Mamadou Ndala, Koko et Mado, de la jeep où était resté Ndala. Il fallait aussi savoir comment, lui le chauffeur, était sorti indemne d’un tir d’obus qui avait atteint son voisin de quelque 50 cm de

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POLITIQUE distance dans une cabine où les deux gardes du corps, qui se trouvaient derrière Mamadou et lui-même, avaient aussi péri.

Haro sur les « Sherlock Holmes »… Toute l’indignation et les supputations qui ont suivi le décès brusque de Ndabu peuvent paraître légitime puisqu’intervenu « in tempore suspecto ». On ne pouvait que s’y attendre, déjà au regard des mêmes réactions observées à la mort tragique de Mamadou Ndala. Mais, comme une répétition générale, ce décès brusque et encore inopiné a fait lever les boucliers. Ceux qui criaient à un plan d’élimination des « héros du Kivu » n’ont pas tardé à émettre des soupçons

tout en exigeant une autopsie. Cependant, l’on peut parier que même si cela se produit, il se trouvera des gens qui en contesteront les résultats. Pour eux, en effet, Mangudi n’est pas mort ; il a été tué. Par qui et pourquoi ? Suivez leurs regards… Cependant, il n’y a plus lieu de se voiler la face devant le procès d’intention qui entoure l’affaire Ndala et qui, si l’on n’y met pas fin, ne permettra pas au défunt de reposer en paix, ni à sa famille de clôturer le deuil. Pour l’essentiel, l’on n’arrive pas à s’expliquer pourquoi, brusquement, les doigts sont pointés vers le « pouvoir » que l’on tient pour auteur de la disparition tragique de Ndala et, à présent, de son chauffeur. Personne ne se donne la peine de se demander, lui-même d’abord, ce que gagnerait ce « pouvoir » à éliminer ses héros, surtout

quand on sait que leur œuvre n’était pas fini, puisqu’il est encore question de traquer d’autres groupes armés. La question est d’autant plus importante en ce qui concerne Mamadou Ndala qui, après le front contre le M23, était engagé sur celui contre l’ADF/NALU. Ndala se rendait, d’ailleurs, en reconnaissance avant de lancer l’attaque contre ces rebelles ougandais. Les supputations autour de la mort de Ndala ne sont pas les premières. Elles traînent encore au sujet de la mort de feu le général Budja Mabe et a enflé avec la disparition brusque de feu le Général Bahuma, tous des héros des montagnes du Kivu dont tous ne sont pourtant pas originaires, même le chauffeur Mangudi. Pourtant, des indices sont assez clairs pour montrer combien la situation à l’Est demeure encore assez volatile et que c’est la hiérarchie militaire opérationnelle qui se

trouve plus exposée que les populations qu’elle fait protéger. Les conditions dans lesquelles l’armée a été réorganisée sur terrain pour monter en puissance indiquent déjà qu’il y a eu des mécontents qui n’ont pas avalé la pilule de leur écartement. Et lorsqu’on y ajoute la perte de juteux revenus de l’exploitation illicite des ressources naturelles du Kivu et bien d’autres condiments de terrain, sans compter la criminalité ambiante dans cette zone, on voit le cocktail final. Curieux, alors, que l’on ne voit que la main de « Kinshasa », juste pour nuire à un adversaire et casser le sucre sur le dos des héros dont on salit ainsi la mémoire. Macabre, tout de même… Jonas Eugène Kota

Budget 2013

L’opposition demande des comptes pour un porte-parole inexistant

A

u cours du débat, la semaine dernière à l’Assemblée Nationale, sur le projet de loi de reddition des comptes du budget 2013, les députés de l’opposition ont demandé des comptes sur le sort d’un montant de 500 millions des FC (près de Usd 540.000) prévus dans ce budget pour le fonctionnement du bureau du porte-parole de l’opposition, mais qui a été déclaré liquidé. Ils ont demandé la lumière sur cet argent. « Où est partie cette somme d’argent?, a demandé Fabrice Puela qui s’est dit non satisfait de la réponse du Ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi. Il a aussi regretté que cette loi de reddition des comptes relative à l’exécution du budget 2013 ait été jugée recevable alors qu’elle présente des faiblesses. « Il y a des rubriques qui ont été exécutées à 500%, à 200 % alors que d’autres n’ont même connu un début d’exécution. Mais pourquoi ?», s’est interrogé Puela, alors que le Ministre des Finances Kitebi avait lui-même

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reconnu des failles dans l’exécution de ce budget. Autant l’opposition s’inquiète du sort des fonds destinés au bureau de son porte-parole, autant celui-ci pointe aux abonnés absents depuis maintenant sept années. Durant tout ce temps, en effet, la sempiternelle querelle de leadership au sein de l’opposition a toujours rendu impossible la désignation de ce porte-parole. Les uns et les autres croient que ce porteparole deviendrait le patron de toute l’opposition et ipso facto son unique candidat pour la présidentielle, alors qu’il y a foisonnement des ambitions pour ce même poste au sommet de l’Etat. La dernière fois où cette question avait été évoquée remonte à juin 2013, lorsque les députés concernés avaient résolu d’y revenir à la session de septembre de la même année. Ce rendez-vous avait été pris au terme d’un arbitrage du Président de l’Assemblée nationale après que celui-ci eût été accusé de bloquer la désignation dudit porte-parole. Aubin Minaku avait alors propo-

sé une démarche en trois étapes pour accélérer cette désignation, à savoir : l’adoption du règlement intérieur au mois de septembre ; la désignation du porte-parole de l’opposition au mois d’octobre, et son investiture le 5 no-

vembre 2014. A l’échéance, plus personne n’avait évoqué la question jusqu’à ce jour… Axel Omba

112: Police secours Le Premier ministre, Matata Ponyo, a inauguré, mercredi 1er octobre à Kinshasa, un centre d’appel de la Police. Il s’agit d’un système d’alerte de la population qui peut désormais, à travers un numéro vert, le 112, signaler les cas d’insécurité dont ils sont victimes. Ce centre d’appel fonctionnera 24 heures sur 24, mais, dans un premier temps, il sera opérationnel à titre expérimental dans la commune de Kinshasa. Ce service va étendre sa couverture dans le reste de la ville de Kinshasa et du pays lorsqu’il sera doté d’autres matériels. « Ce numéro est gratuit et est mis à la disposition de la population pour atteindre directement le commandement de la Police et bénéficier de l’aide d’urgence que sollicite la popu-

lation. Ce projet est encore expérimental pour la commune de Kinshasa », a expliqué le Commissaire général Bisengimana, qui a ajouté que cette réalisation va faciliter l’implantation d’une police de proximité. Sur terrain, il a été prévu des moyens de mobilité pour faciliter les interventions. Il s’agit des camionnettes et des motos. « Nous avons 7 camionnettes neuves et 5 motos neuves. Nous pensons qu’avec cet équipement, dès que la population appelle le centre, directement on dépêche un des véhicules sur l’endroit pour secourir la population en détresse. Les véhicules et l’équipement qui sont donnés serviront d’abord pour la commune de Kinshasa ». Patience Furaha

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Prestations sociales

L’INSS relève le défi de la prise en charge des retraités SNCC la, population congolaise.

L

’Institut National de Sécurité Sociale (INSS) a marqué d’une touche particulière la date du 1er octobre 2014 annuellement consacrée à la célébration de la journée internationale des personnes âgées. Une date à laquelle le monde marque un arrêt de réflexion pour faire le point sur le respect des droits de ces personnes du troisième âge, ceci en raison de leur vulnérabilité due aussi bien à une sorte d’exclusion sociale qu’au manque de revenu pour leur survie. Pour marquer cette date, la Directrice générale a.i. de l’INSS, Angès Mwad, a accompagné le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Modeste Bahati

Lukwebo au Katanga où ils ont assisté à la cérémonie de l’entrée officielle des deuxième et troisième vagues des pensionnés de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCC) dans les effectifs des prestataires sociaux du régime général. Cette cérémonie a coïncidé avec le lancement du paiement des prestataires sociaux pour le troisième trimestre 2014. Commentant cette événement, la DG a.i. de l’INSS a commencé par remercier le Chef de l’Etat dont l’action au sommet de l’Etat a rendu possible ce genre d’événements au profit des personnes âgées, ceci grâce à la paix retrouvée, mais aussi pour sa préoccupation constante quant à l’amélioration des conditions de vie de

Abordant l’événement du jour, Agnès Mwad a, avant tout, rappelé que « la prise en charge, par l’INSS, des différentes vagues des agents de la SNCC marque le couronnement d’un long et laborieux processus amorcé depuis le mois de juillet 2009. » Ce programme, a-t-elle encore rappelé, s’inscrit « dans le cadre du plan de redressement de la SNCC » qui a permis au Gouvernement d’obtenir de la Banque Mondiale des financements « dont une partie était destinée, notamment, au paiement des arriérés, de cotisations sociales dues à l’INSS pour permettre aux agents éligibles à la retraite de bénéficier des prestations du régime général de sécurité sociale.» Au terme d’un arbitrage du Copirep, un protocole d’accord fut signé en octobre 2011 entre l’INSS et la SNCC pour la prise en charge de la première vague de 2.280 retraités de la SNCC. L’INSS avait ainsi admis ces agents parmi les prestataires sociaux malgré le montant insignifiant lui versé par rapport aux besoins exprimés pour payer régulièrement leur dû à ces retraités. D’autres négociations eurent lieux en 2013 et 2014 et aboutirent à la conclusion de deux nouveaux protocoles d’accord concernant respectivement 1.448 et 450 agents SNCC répartis sur sept provinces.

Affaire 61 containers de bois

Le jugement du Pgr peine à être exécuté Toujours pas d’issue dans le procès des 61 containers de bois de Wenge que se disputent quatre entreprises à Matadi dans la province du Bas Congo. La décision du Parquet Général de la République, qui a reconnu, le mois dernier , à l’entreprise Tala Tina la propriété de cette cargaison de bois, peine à être exécutée.

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Un nouveau blocage a vu le jour dans l’affaire qui oppose quatre entreprises congolaises qui se disputent la propriété de 61 containers du bois de wenge au Parquet général de la République de Matadi, en province du Bas Congo. La décision prise au mois de septembre dernier par le Parquet Général de la République

de Kinshasa Gombe, accordant à l’entreprise Tala Tina la propriété de la cargaison querellées peine à être exécutée. Accusant certaines autorités judiciaires de marcher sur la décision du Procureur Général de la République et du Ministère de l’Environnement qui ont donné raison à l’entreprise Tala Tina, Raphaël Nzuzi, responsable

Il faut noter que c’est pour la première fois de son histoire que l’INSS s’est trouvé confronté à la prise en charge de 4.178 travailleurs lui déversés par un seul employeur. Mais, loin de l’effrayer, Agnès Mwad a estimé qu’ »il s’agit d’un véritable défi à relever pour que la prise en charge de cette masse importante des prestataires ne puisse entraîner, dans un avenir proche, un déséquilibre financier du régime dont les conséquences seront désastreuses sur le plan social. » Pour elle donc, le fait, pour l’INSS, « d’accepter, dans les conditions financières ci-haut, la prise en charge des travailleurs de la SNCC (…) représente une contribution significative à l’aboutissement heureux du plan de redressement de cette importante société ». La sécurité sociale étant un véritable stabilisateur de l’économie, ayant une incidence positive, notamment sur la croissance du revenu, Agnès Mwad s’est dit « convaincue (…) que, grâce à, la ferme détermination du Président de la République, la SNCC reprendra rapidement sa santé financière et son rôle dans la relance de la croissance économique de notre pays ; ce qui permettra à l’INSS d’en tirer des cotisations sociales nécessaires au financement du régime général, la pension de retraite étant contributive.» Axel Omba

de cette entreprise dans la province du Bas Congo, dénonce le comportement de ces autorités et les accuse de ne pas respecter la décision du PGR. Il accuse également l’entreprise Terco d’user de ses influences pour enfreindre la décision du PGR. « Pour ce bois là, ce Monsieur de Terco n’a ni droit ni titre. Il l’a coupé dans la concession que le Ministère a donnée à la société Tala Tina (au Bandundu). Mais, comment voulez-vous que cette histoire prenne autant de temps? Giscard Havril

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Grève des transporteurs routiers

La Fec craint une asphyxie économique de Kinshasa Le président de la commission nationale des PME et commerce de la FEC, Dieudonné Kasembo, estime que cette grève pouvait être évitée si le ministre du Travail avait réagi à temps au préavis du syndicat: «Il y a eu négligence au niveau du ministère du Travail, qui n’a pas pu réagir assez rapidement par rapport au courrier qui lui avait été adressé. Et dans l’entre-temps nos membres sont en train de payer les salaires à leurs personnels, l’État ne réalise pas énormément des recettes, comme il n’y a pas de marchandises, la ville de Kinshasa va être asphyxiée.»

L

a grève, décrétée depuis le 29 septembre par les transporteurs routiers exploitant l’axe Matadi – Kinshasa, se poursuit en dépit de multiples réunions entre les parties en conflits. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) redoute déjà les conséquences négatives de cette grève, notamment la rareté de certaines marchandises sur le marché de Kinshasa et l’engorgement au port de Matadi.

Le ministre des Transports a encore réuni lundi 6 octobre les employeurs et leurs travailleurs. A l’issue de cette rencontre, le président du syndicat Forc a pris l’engagement de descendre sur Matadi, discuter avec sa base pour que la grève soit levée, au plus tard, ce mardi à midi. La commission de délivrance de la vignette est appelée à se réunir dans le meilleurs délai pour que cette opération soit le plus vite appliquée.

Ne pourront acheter ces vignettes, selon les participants à cette rencontre, que seules les entreprises en ordre avec le protocole du 19 février 2013, conclu à l’issue à l’issue de la première grève des transporteurs. Ce protocole accordait l’équivalent de 375 dollars au chauffeur et 200 dollars au convoyeur, comprenant salaire, prime et frais de mission. Ce qui n’est pas respecté par tous les patrons, a estimé le syndicat, qui avait lance cette nouvelle grève.

La FEC craint aussi pour l’engorgement du port de Matadi. Le gros des marchandises que les navires déchargent à ce port sont évacués par les transporteurs routiers, le trafic ferroviaire étant devenu quasi nul. Les discussions entre le banc syndical et la base à Matadi est très déterminante pour la levée ou non de cette grève, selon des sources proches de la FEC. (radiookapi.net/le titre est de la rédaction)

SNCC : les licenciés de Likasi Le guichet unique pour améliorer le climat des affaires réclament leurs indemnités Une trentaine d’agents licenciés par la Société nationale des chemins de fer du Congo, à Likasi (Katangta), réclament leurs décomptes finals. Ils ont organisé lundi 6 octobre un sitin devant les bureaux cette entreprise à Likasi. Selon un des manifestants, aucun de ces agents ne sait encore à combien s’élève son décompte final. «Une société bien organisée doit au moins, après vous avoir licencié, vous certifier ce qu’elle vous doit. Jusqu’à présent, aucun de nos collègues ne connait ce que la société lui doit. Vous pensez cela normal dans un pays

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comme le nôtre», a-t-il déclaré. Selon lui, le règlement de la SNCC prévoit le paiement des décomptes finals 48h après un licenciement. «Cela n’a pas été fait .Selon la législation à la SNCC, on doit donner les indemnités depuis le mois de mars. On n’a pas payé même un seul franc», a-t-il poursuivi. Tous les efforts de la rédaction pour obtenir réaction de la direction Copperbelt SNCC à Likasi n’ont pas abouti. (radiookapi.net)

Le premier Ministre, Augustin Matata Ponyo, a lancé, vendredi 3 octobre dernier au Grand Hôtel Kinshasa, les travaux de mise en œuvre et de gestion du guichet unique intégral. Ce guichet vise à centraliser toutes les prestations des services de l’Etat pour plus de fluidité dans les opérations d’import-export, et de traçabilité dans l’encadrement des recettes douanières. Pour Matata Ponyo, ce guichet unique intégral s’intègre dans la vision du Chef de l’Etat, et a pour objectif principal de réduire sensiblement les coûts et le délai des opérations relatives

à l’import-export. Il a profité de l’occasion pour inviter tous les services impliqués dans les opérations de commerce extérieur à s’accommoder à cette initiative afin de dynamiser le commerce extérieur de la RDC. Le Ministre de l’Economie et Commerce, Jean-Paul Nemoyato, a estimé, pour sa part, que la mise en place du guichet unique intégral permettra de combler les faiblesses dues à la conflictualité entre les intervenants aux opérations douanières, et espéré ainsi réduire les procédures de pré et post dédouanement. Clarisse N

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INTERNATIONAL

Poursuivi par la CPI

Uhuru Kenyatta à La Haye ce mercredi

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’est une première dans l’histoire de la Cour pénale internationale : un chef d’État en exercice comparaîtra le 8 octobre à La Haye. Son nom : Uhuru Kenyatta. Le président kényan a annoncé, le 6 octobre, qu’il se rendrait à la convocation de la CPI, pour une audience sur un éventuel nouveau report de son procès pour crimes contre l’humanité. “J’assisterai à titre personnel à l’audience sur un éventuel report du procès, convoquée mercredi par la CPI à La Haye”, a-t-il déclaré devant les parlementaires des deux Chambres à Nairobi. “Pour protéger la souveraineté de la République kényane, je (...) vais rapidement publier le décret nécessaire pour nommer le vice-président William Ruto en tant que Président en exercice pendant que je participe aux audiences à La Haye, aux Pays-Bas”, at-il poursuivi, évoquant une décision extraordinaire et sans précédent, prévue par la Constitution. « Il ne sera pas dit que j’assisterai à la Conférence de mise en état en tant

que Président du Kenya », a assuré le président Kenyatta aux parlementaires, « rien dans mes fonctions ou mes devoirs de Président ne justifie ma présence au tribunal ». Uhuru Kenyatta, 52 ans, inculpé de crimes contre l’humanité par la CPI pour sa responsabilité présumée dans les violences post-électorales qui avaient ensanglanté le Kenya fin 2007

et début 2008, n’a comparu qu’une fois devant la CPI, avant son élection à la magistrature suprême en mars 2013. Mais il ne s’est jamais rendu à La Haye depuis son accession à la présidence kényane. Son procès a été reporté à plusieurs reprises, notamment en raison de la rétractation de témoins. Le procès de William Ruto, lui aussi accusé de crimes contre l’humanité dans le cadre

de ces violences, s’est lui ouvert le 10 septembre 2013. La CPI n’a jamais délivré de mandat d’arrêt à l’encontre de MM. Kenyatta et Ruto et les deux hommes comparaissent libres. La CPI avait néanmoins exigé la présence physique de M. Kenyatta à l’audience de mercredi, qualifiée de stade crucial de la procédure. (AFP)

Congo-Brazzaville

Le parti de Denis Sassou-Nguesso gagne les élections locales

Vainqueur de tous les scrutins organisés au Congo depuis 2002, le Parti congolais du travail (PCT), du président Denis Sassou-Nguesso, a encore remporté les élections locales

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du 28 septembre destinées à renouveler les conseils départementaux et municipaux. Cette consultation a été marquée par un faible taux de participation, notamment dans les grandes

agglomérations. Les conseillers élus vont voter à leur tour le 12 octobre pour renouveler le Sénat de moitié. Ces résultats publiés sur les médias publics par le ministre de l’Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou donnent le Parti congolais du travail largement vainqueur. L’ancien parti unique a obtenu des sièges dans toutes les circonscriptions à l’exception de Madibou, le 8e arrondissement de Brazzaville. Les indépendants, qui lui sont proches, confortent sa victoire. Tout comme des partis de la majorité tels que le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), le Club 2002, le Mouvement pour la démocratie et le progrès (MDP) ou encore la Dynamique pour

la République et le développement (DRD) du ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, qui prenait part pour la première fois à une consultation électorale. Principale formation de l’opposition, l’UPADS se contente de la portion congrue et ne devrait pas tarder à contester ces résultats, selon l’un de ses responsables. Le PCT aura donc la mainmise sur les conseils départementaux et municipaux au cours des cinq prochaines années. Encore appelés grands électeurs, les conseillers qui viennent d’être élus se rendront aux urnes le 12 octobre pour renouveler la moitié du Sénat, une chambre du Parlement également dominée par le PCT. (rfi.fr)

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SPORT

Foot/Division I

Mazembe, Vclub, Sanga Balende et DCMP prennent l’option du leadership

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ès la première journée du championnat national de football- Division I se sont joués ce week end dernier sur différents stades à travers le pays, quatre clubs ont réussi a prendre l’option du leadership de la compétition. Il s’agit du Tout puissant Mazembe de Lubumbashi, de l’As V.Club de Kinshasa, de Sanga Balende de Mbuji-Mayi et du Daring Club Motema Pembe de Kinshasa. A Kinshasa, V.Club s’est tout de suite hissé en pole position, autant que Mazembe à Lubumbashi, malgré son chagrin non encore épongé après sa perte de la finale de la champion’s league africaine. Les corbeaux ont

laminé l’As Bantou (7-0), dimanche 5 octobre dernier à domicile, tandis qu’à Kinshasa, V-Club a étrillé le Racing Club de Kinshasa par 4 buts à 1 en son stade de Kamalondo (Lubumbashi). Toujours à Kinshasa, le DCMP a eu raison du SC Rojolu (3 – 1) pendant que Sanga Balende a eu raison de son rival kasaïen (Tshinkunku) par 1 – 0. Un autre match a connu la victoire du Groupe Bazano de Lubumbashi sur l’As Nika à Kisangani (2 -1), tandis que MK s’est fait accrocher à Kinshasa par le CSZ Makiso (1-1). Trois rencontres de cette première journée ne sont pas jouées, faute d’adversaire. Le TC Elima de Matadi, qui se trouvait pourtant à Kinshasa, n’a pas pu matcher le Shark XI en rai-

son des problèmes administratifs à régulariser avec la Linafoot. Lubumbashi sport est aussi resté sur sa faim à cause de l’absence de l’AC Capaco (Beni) qui n’avait pas effectué le déplacement de Lubumbashi. Idem pour l’As Dauphin noir (Goma) qui devait jouer contre CS Don Bosco. Les trois absents ou non en règle ont perdu ces matches par forfait. JEK

Calendrier de la seconde journée (dimanche 12 octobre)

-As Bantou - Sanga Balende -Us Tshinkunku - CS Don Bosco -st eloi Lupopo - As Dauphin noir -OC Muungano - Lubumbashi sport -Mazembe - Ac Capaco, le 15 octobre Groupe B - MK- RCK, à fixer à une date ultérieure en raison de l’indisponibilité du stade Tata Raphael pour le match RDC- Cote d’Ivoire -SC Rojolu- As Nika -Shark XI- CS Makiso -TC Elima- DCMP -G. Bazano- Vclub, le 15 octobre Les cinq premiers de chaque groupe joueront la phase de play-off à une date à déterminer.

Groupe A

RDC-Côte d’Ivoire

Les Léopards se sont regroupés lundi à Kinshasa Cédric Mongungu Junior Kabananga Gabriel Zakuani Nicaise Kudimbana Isama Mpeko Ntela Kalema

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es Léopards de la RDC se sont regroupés lundi 6 octobre à Kinshasa, en prévision du match de la troisième journée - groupe D - des éliminatoires de la Can 2015 prévu samedi contre les Eléphants de la Côte d’Ivoire. L’entraineur congolais, Florent Ibenge, a, en sa possession tous les joueurs évoluant à Kinshasa

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Neeskens Kebano était attendu mardi dans la soirée, mais avant, dans la journée, la Fédération Internationale de Football Association (Fifa) devait décider s’il peut jouer pour la RDC. Ce joueur français d’origine congolaise a déjà livré des matches pour les bleus. et ceux de Lubumbashi, excepté Joël Kimwaki blessé. Ceux évoluant à l’étranger sont également arrivés le lundi soir. Il s’agit de : Zola Distel Youssouf Mulumbu Yannick Bolasie Jeremy Bokila Chancel Mbemba Herve Kage

Par ailleurs, la première séance d’entrainement a eu lieu mardi 7 octobre au stade Tata Raphael, en raison de deux séances par jour jusque vendredi 10 octobre. Le stade sera réservé aux Ivoiriens le même vendredi pour la connaissance du terrain. Quant aux Ivoiriens, Hervé Renard a choisi la capitale économique ivoiri-

enne (Abidjan) pour le travail d’avantmatch avec un groupe de 28 joueurs au lieu de 29. Le jeune attaquant bordelais Touré Thomas ayant finalement manifesté le désir de se «donner un temps» de réflexion pour revêtir la tunique orange. Il est Franco-ivoirien. La préparation des Eléphants a débuté lundi dernier. Selon le site de la Fédération ivoirienne de football (Fif), les entrainements s’effectuent notamment au Centre technique national de Bingerville, au stade Félix HouphouëtBoigny et au stade Robert Champroux. Les Ivoiriens sont attendus à Kinshasa le jeudi 9 octobre pour regagner Abidjan le dimanche 12 octobre. La réception des Congolais pour la quatrième journée de ces éliminatoires est programmée pour le mercredi 15 octobre au stade Félix Houphouët- Boigny. (Avec radiookapi.net)

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LA UNE

Révision constitutionnelle

L’UA pour le consensus ou la volonté du peuple

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ous le titre « Révision constitutionnelle, le peuple pris en otage » paru dans son édition n° 4 du 1er octobre 2014, Le Vif du Congo est revenu sur le débat autour de la révision ou pas de la Constitution pour faire d’abord un constat : toutes les composantes sociopolitiques de la RDC, et même des chancelleries et autres capitales occidentales, se sont déjà exprimé autour de la question. Les uns se sont opposés à toute révision de la Loi fondamentale tendant à créer les possibilités d’un troisième mandat pour le Chef de l’Etat, tandis que les autres s’y sont dits ouverts. Tout le monde disait s’exprimer au nom du peuple et, dans les rangs de ceux qui s’y opposent, il s’est observé des démarches vers ce peuple pour lui demander de s’opposer à toute tentative de retouche de la Loi fondamentale. C’est le cas de l’Eglise catholique qui a mis à contribution curés et abbés pour « catéchiser » les fidèles à travers des homélies et des messages divers. C’est aussi le cas de l’opposition qui multiplie marches, meetings et autres rassemblements de ses militants pour la même fin.

dernier cas, elle évoque l’exemple de l’Allemagne dont la Constitution ne prévoit aucune limitation de mandat du Chancelier (Premier Ministre), et elle estime que le jour où les Allemands voudront changer cette disposition, ils en auront le plein droit. Plus loin, Zuma estime indirectement que le sort du nombre de mandats présidentiels ne doit pas rester figé, car pouvant être soumis à plusieurs contingences. Elle cite le cas de l’Angola où le Président Dos Santos est resté longtemps au pouvoir après avoir affronté des guerres pour finir par être élu démocratiquement. Aujourd’hui, les Angolais en tirent les dividendes socioéconomiques, et c’est pour cela, selon elle, que les Angolais le réélisent. Sans chercher à interpréter les propos de Mme Zuma, l’on constate quelques similitudes entre l’Angola et la RDC. Les deux pays ont traversé au moins 20 ans de guerre et d’instabilité. La RDC, elle, sort à peine de la guerre, mais malgré cette situation, elle a réalisé des performances économiques reconnues de tous. Reste à présent qu’elles se traduisent dans le vécu quotidien des Congolais, et cela est en cours.

Au terme de ce constat, nous avons estimé que, faute d’un consensus autour de la question – cela en raison du fait que nombre de protagonistes se refusent à tout dialogue sur la question – tout ce qui reste à faire c’est de laisser le souverain primaire s’exprimer, cela d’autant plus que c’est lui le détenteur du pouvoir et que la Constitution est le fruit de sa volonté.

Mais, manifestement, les positions de Mme Zuma n’ont pas plu à ses interlocuteurs de RFI qui lui ont demandé si, puisque elle aussi arrive fin mandat dans quelques deux ans, elle pourra se représenter ou rentrer chez-elle. Très futée, Zuma leur a réservée cette réponse très sage : « je ne traverse le pont que le jour où j’arrive dessus. Je ne le traverse pas avant d’y arriver ». Une façon de dire que cette question est prématurée, de même que le débat actuel sur la Constitution en RDC qui éclate, alors que le mandat en cours du Président a encore deux ans devant lui. Ci-dessous quelques extraits de l’entretien de Mme Zuma sur RFI.

Nous ne croyions pas si bien dire, car, reçu ce mardi 7 octobre sur RFI comme « invitée Afrique », Mme Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Afrique, qui reconnait que toute Constitution est faite pour être respectée, estime, par contre, que si cette Loi fondamentale doit être modifiée, il y a des voies pour ce faire : soit un consensus, soit l’expression du souverain primaire. Pour le RFI : Mme la Présidente, dans au moins quatre pays africains – le Burkina Faso, le Congo Brazzaville, le Congo Kinshasa et le Rwanda,, la Constitution interdit aujourd’hui aux présidents sortants de se représenter. Est-ce que vous êtes d’accord avec cette disposition ? Estce que vous pensez, comme le Président Obama, que les Chefs d’Etat doivent partir après 15 ou 20 ans ? Mme Zuma : Fondamentalement, le pense que les Constitutions sont conçues par les pays et par leurs peuples, et je crois que les Constitutions sont là pour être respectées. Si la Constitution doit être modifiée, cela doit être fait sur la base d’un consensus.

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RFI : Mais, sur le fond, est-ce que vous pensez qu’au bout de 20 ans, un Chef de l’Etat doit partir ou pas ? Mme Zuma : Je crois qu’il y a une loi fondamentale qui montre la voie, et c’est la Constitution. En Allemagne, par exemple, la Constitution ne fixe aucune limitation pour le mandat du Chancelier. C’est le peuple qui décide. Et je ne crois pas que la Constitution elle-même soit méprisable parce que le Chancelier doit faire trois ou quatre mandats. Le jour où les Allemands ne seront plus d’accord avec cette disposition, ils la changeront. RFI : Vous aviez cité, dans votre discours à l’OCDE, l’Angola comme

Jonas Eugène Kota exemple. Voulez-vous dire que le Président Dos Santos, qui a obtenu certains bons résultats économiques, peut rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le veut ? Mme Zuma : Je crois que vous avez sorti ma réponse de son contexte. En Afrique australe on compte cinq élections cette année. Le Président du Malawi a déjà changé, et celui de l’Afrique du Sud a été réélu, mais c’est son dernier mandat et il ne pourra pas se représenter. Au Mozambique, le Président arrive au bout de son second mandat et les gens vont élire quelqu’un d’autre. En Namibie, c’est pareil. Au Botswana, le Président va pouvoir se

représenter. Si vous citez l’Angola, c’est parce que ce pays a respecté les règles de sa Constitution. Certes, le Président est au pouvoir depuis longtemps, mais il y a eu la guerre qu’il a fini par gagner, puis il a été élu démocratiquement. Et maintenant, vous pouvez voir l’amélioration du niveau de vie. Je suis allée en Angola ; désormais beaucoup de gens ont un logement avec l’eau et l’électricité. Peut-être que le Président est resté trop longtemps au pouvoir, mais, aujourd’hui, vous voyez les bénéfices. Et c’est la raison pour laquelle les Angolais votent pour lui.

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