Le vif du congo 41

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Ne Muanda Nsemi rejoint le dialogue

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Le sommet Chine-Afrique a tenu ses promesses en Afrique du Sud Pge 8

VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°041, du 09 au 16 décembre 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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Dialogue National

L’archive qui confond l’opposition Ils ont fait le dos rond à Saïd Djinnit, envoyé spécial de Ban-Ki-Moon, maisundocumentdatédejuillet2013 vient rappeler à Kamerhe, Fayulu, Mvuemba et Cie qu’ils avaient bel et bien demandé un dialogue sous les mêmes conditions – dont une facilitation internationale – et le même format que celui convoqué par le Président Joseph Kabila. Pge 2

Dialogue, paix et élections

Kabila égal à lui-même

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son contraire 2

A LA UNE

Dialogue National

L’archive qui confond l’opposition

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n se rendant à Kinshasa la semaine dernière, Saïd Djinnit, Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, ne s’attendait pas à se faire ouvrir un boulevard de bonnes intentions dans ce bourbier politique qu’est la RDC et qu’il connaît depuis ces temps qu’il le sillonne. L’émissaire de Ban Ki-Moon était bien briefé surtout qu’il figure sur la liste des quatre propositions de facilitateurs formulées par le Chef de l’Etat à l’intention de Ban Ki-Moon, et cela en réponse à certains opposants qui exigent une modération (ou facilitation) internationale du dialogue. C’est donc sans étonnement, du moins pour les apparences, que les observateurs ont appris la fin de non-recevoir que les radicaux anti-dialogue ont réservée à la démarche de Saïd Djinnit qui était venu consulter les différentes parties dans la perspective, justement, de la modération (facilitation) du dialogue déjà convoqué par le Chef de l’Etat. On se souvient, cependant, que c’est dfans ce groupe d’opposants radicaux qu(‘était partie l’appel à la tenue d’un dialogue pour résoudre des problèmes liés, notamment, à la tenue des élections. Cet appel se basait, selon les radicaux, sur les antécédents électoraux de 2011. Nos recherches nous ont permis de retrouver des archives qui rattrapent ses radicaux et qui, on est tombé sur le passé de tout ce monde qui, aujourd’hui, devrait les interroger pour qu’ils rendent compte, eux aussi, au peuple. Ce passé, c’est le rapport (dont extrait ci-dessous) du conclave de l’opposition tenu du 6 au 11 juillet 2013 dans la

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salle des fêtes de la Congrégation des Serviteurs de la Charité, sur la 15eme Rue Industrielle au numéro 7, dans la Commune de Limete. En effet, à l’époque, l’opposition s’insurgeait contre la convocation des concertations nationales qu’ils préféraient au dialogue prôné par l’Accord-cadre d’Addis Abeba et la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONU. En réalité, l’opposition nageait, à l’époque, dans une confusion de genre entre l’obligation de réconciliation et de promotion de la démocratie et l’enjeu de la paix et de l’intégrité du territoire de l’époque. Cet enjeu avait ainsi nécessité le renforcement de cohésion nationale pour permettre aux Congolais de faire bloc contre les plans de balkanisation de leur pays. Si l’opposition avait été lucide à l’époque, elle serait considérée aujourd’hui comme avant-gardiste, puisque c’est elle qui avait appelé à la tenue d’un dialogue en en proposant le format, voire même les modalités pratiques de sa convocation, modalités qui passait, entre autres, par un travail en amont que devait faire un comité préparatoire exactement comme l’a

agencé le Chef de l’Etat. Les opposants de l’époque en avait appelé à une modération internationale pour ce dialogue qui, ajoutait-elle, devait être convoqué par le Chef de l’Etat sur pied des dispositions de l’Accord-cadre d’Addis Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’ONU, exactement comme l’a fait le Chef de l’Etat. Et à la lecture du rapport de conclave, l’on peut se rendre compte de la richesse de son contenu en termes de propositions par rapport aux problèmes à résoudre. Plus encore, l’opposition y évoque les 26 provinces qui n’existaient pas encore en 2013. Aujourd’hui, c’est la même opposition qui s’est insurgée contre la création de ces provinces telles que prévu par la Constitution. Etonnant ! Maintenant que le dialogue est convoqué par le Chef de l’Etat, l’on se rend compte que c’est pratiquement l’ensemble des propositions de l’opposition qui revient, alors qu’ellemême se renie en refusant de se rendre à ce dialogue pour lequel elle a même fait verser le sang des Congolais. Plus grave encore, aujourd’hui l’opposition

prétend que la RDC n’a aucun problème et que le dialogue convoqué ne vise qu’à assouvir les intérêts de la majorité. C’est le lieu ici de s’interroger sur ce qui se serait passé pour que l’opposition se renie ainsi, sans faire une proposition alternative qui conduirait le pays vers des élections apaisées. En attendant, pour les besoins de l’histoire, nous proposons, ci-dessus, un extrait du rapport du conclave de l’opposition dans lequel elle réclamait un dialogue. Jonas Eugène KOTA

Extraits du Rapport final du conclave de l’Opposition tenu du 6 au 11 juillet 2013

En rapport avec l’analyse de l’ordonnance n°13/078 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales, les membres de l’Opposition Politique réunis en Conclave à Kinshasa du 6 au 11 juillet 2013, * se disent : - Convaincus que la paix ne peut être ramenée en République Démocratique

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Edito A 64, 64 et demi

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insi pourraiton dire en empruntant la formule connue : a mali, mali et demi. Ceux qui ont l’habitude d’exploiter la Constitution selon leur propre géométrie en eu pour leur compte. Pour faire pression en vue de leurs propres ambitions, ils ont promis plaies et bosses en annonçant la mobilisation du peuple contre le dialogue. Ils, ce sont les radicaux anti-dialogue et l’Eglise catholique. Pour ce faire, ils ont invoqué l’article 64 de la Constitution qui leur donne le droit de barrer la route à quiconque voudrait prendre le pouvoir par des voies anti-démocratique. Ils ont, cependant, oublié que ce même article comporte un second alinéa qui promet des poursuites sévères à quiconque prendrait le pouvoir par des voies anti-démocratiques aussi. Or, à la date du 16 février 2016, il y aura, en RDC, un Président encore en fonction. Tout acte posé dans le sens de le renverser hors des urnes sera punissable par la loi. Le Procureur Général de la République devrait ainsi être remercié pour avoir fait de la bonne pédagogie en rappelant tout le monde à ses responsabilités. A 64, 64 et demi, dirait-on donc. Alors, qui franchira le premier la ligne rouge ? Jonas Eugène KOTA

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A LA UNE du Congo qu’avec la mise en œuvre par toutes les parties prenantes, y compris le Chef de l’Etat congolais, des engagements découlant de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba du 24 février 2013 et de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 27 mars 2013 ; - Vivement préoccupés de ce que le Président de la République s’est écarté de l’esprit et de la lettre de l’Accord-cadre et de la Résolution en créant les « Concertations Nationales » en lieu et place d’un Dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises, en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation comme le recommande la Résolution 2098 en son point14 b);

institutions de l’Etat. 2. Le Dialogue Politique devrait se tenir sous l’égide des Nations Unies. A cette fin, l’Envoyée spéciale du Secrétaire Général pour la Région des Grands Lacs, Madame Mary Robinson, aura à accompagner les travaux à titre de témoin pour leur aboutissement heureux. Le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou N’Guesso, cosignataire de l’Accord-cadre et Président en exercice de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), devrait jouer l’indispensable rôle de facilitateur.

- Persuadés que seul le Dialogue politique pré-rappelé peut créer un consensus entre acteurs politiques et sociaux, afin de faciliter la mise en œuvre de tous les engagements pris et de mettre fin à la crise sociale et politique qui ébranle notre pays et de restaurer la cohésion nationale ;

3. Le Dialogue Politique aura pour mission de débattre: - les problèmes sociaux des Congolais; - le problème des violations massives de droits de l’homme, de la violence fait à la femme, de l’enrôlement des enfants soldats, du pillage et du bradage des ressources naturelles, de la désorganisation de l’armée nationale, de la légitimité des Institutions, de l’enrichissement sans cause, des biens mal acquis;

* Exigent que: 1. Les parties prenantes devraient être invitées à discuter lors d’un «Dialogue Politique» transparent et sans exclusive que le Président de la République aura à convoquer le plus diligemment possible «et non pas à créer». Ce forum se réunira à Kinshasa, siège des

- les matières faisant l’objet des engagements auxquels le Président de la République Démocratique du Congo a librement souscrits en signant l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. 4. Les principes suivants devront s’appliquer dans la désignation des participants au Dialogue Politique:

- la représentation égale des 26 provinces constitutionnelles du pays ; - la représentation paritaire de la Mouvance présidentielle, de l’Opposition Politique parlementaire et extraparlementaire, et de la Société civile; - la représentation de la femme dont le quota est fixé à 30 %; - la non exclusion pour permettre la participation des anciens candidats à la dernière élection présidentielle, des chefs de corps constitué, des congolais de la diaspora et des représentants des groupes armés congolais; - la décrispation politique à travers l’amnistie et la libération des prisonniers politiques ou d’opinion; 5. La convocation du Dialogue Politique sera consécutive à un Rapport dressé par une Commission préparatoire mixte paritaire composée des délégués de la Mouvance présidentielle, de l’Opposition Politique parlementaire et extraparlementaire, et de la Société civile. Elle aura notamment pour mission l’organisation matérielle et logistique, le format du Dialogue, l’élaboration des projets de budget, de l’ordre du jour et du Règlement intérieur; 6. Les Résolutions du Dialogue Politique seront prises par consensus. Elles seront exécutoires et opposables à tous.

Ne Muanda Nsemi rejoint le dialogue

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uelques jours après avoir marqué son accord pour participer au dialogue, Ne Muanda Nsemi avait effectué une sortie spectaculaire, dans une édition de sa publication intitulée Kongo Dieto, pour annoncer qu’il n’y participerait plus. L’élu de la Funa avançait plusieurs raisons, entre autres, le fait que certaines de ses revendications, dont la libération des militants de son ancien mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo, n’avaient pas été satisfaites. Il se plaignait aussi du fait que la Majorité ne lui avait apporté aucun soutient lors des attaques qu’il avait subies pendant qu’il prêchait l’acceptation de ce dialogue à travers

la province du Kongo Central. Le 6 décembre dernier, dans un communiqué, Ne Muanda Nsemi, à la tête d’un parti nomme Bundu Dia Mayala, a mis de l’eau dans son vin. Il affirme avoir été parmi les premiers à dire publiquement oui au dialogue qu’il estime être une occasion pour le peuple congolais d’affirmer leur maturité et leur volonté politique afin de mieux baliser l’avenir de la RDC en corrigeant les erreurs du passé. Le parti politique Bundu Dia Mayala, “ BDM “ en sigle, et son Président National, l’Honorable Muanda Nsemi « Confirment leur volonté de participer à ce forum national et soulignent l’importance de la

participation de toutes les forces vives de la nation, en affirmant que ce dialogue national est une occasion pour le peuple congolais d’affirmer leur maturité et leur volonté politiques afin de corriger les erreurs du passé et garantir un avenir harmonieux du pays », peut-on lire dans le communiqué sus évoqué qui poursuit : le BDM et son Président National « soutiennent l’accompagnement de la Communauté Internationale, en rappelant à la MONUSCO son rôle tel que stipulé dans la résolution 2211 (2015) du Conseil de Sécurité des Nations Unies afin de prévenir des élections bâclées et des troubles postélectoraux qui pourraient en résulter » Axel Omba

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POLITIQUE

Dialogue, paix et élections

Kabila égal à lui-même

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ne fois de plus, Joseph Kabila Kabange a su donner la preuve de sa détermination dans toutes ses entreprises, de son sens de l’écoute et de sa force de proposition pour asseoir ce qui lui est le plus cher : la paix, socle du développement et de l’émergence de la République Démocratique du Congo. Depuis qu’il préside aux destinées de ce pays-continent, le Chef de l’Etat fait face à des situations qui, chaque fois, suscitent de l’expectative des observateurs qui se demandent toujours s’il va s’en sortir. On l’a vu à son accession à la magistrature suprême lorsque, jeune en âge et en politique, personne ne lui donnait la moindre chance de sauver une RDC qui était plus qu’à la dérive. Il y est parvenu, au nom de la paix, jusqu’à partager son pouvoir avec les différentes rébellions et conduire le pays à ses premières élections d’un Etat indépendant.

Au sortir des élections de 2011, la RDC s’était installée dans une sorte d’équilibre instable, assaillie de part et d’autres, par les assauts des candidats malheureux et des puissances financières et diplomatiques internationales qui ne cherchaient qu’à faire main basse sur la RDC. Pendant quatre ans, le pays a vécu une tension politique larvée et parfois sanglante, ponctuée des résurgences des mouvements armés téméraires qui ont eu à semer la désolation.

On l’a vu ensuite à l’époque des rébellions et agressions successives qui sont arrivées jusqu’à menacer la RDC dans ses fondements en tant que Nation et Etat Souverain. Face aux revers de l’armée nationale au profit des forces négatives coalisées, personne ne lui donnait la chance de rétablir la paix et préserver le pays de tous les plans de sa balkanisation. Ici encore, Kabila s’est mis à l’écoute du Congo profond en se déplaçant personnellement jusqu’à la lisière des lignes de front. Résultat : l’opération « pomme orange » est venue déjouer tous les pronostics.

Et cette fois-ci encore, grâce à sa triptyque d’action « observer – écouter – proposer », Joseph Kabila est parvenu à fédérer les aspirations les plus profondes de la grande majorité des Congolais pour parvenir à asseoir la voie royale pour la préservation de la paix dans le processus électoral.

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A l’orée des élections de 2015 – 2016, cette tension a atteint son paroxysme, imposant ainsi la nécessité d’une réaction pour sauver la Nation en péril. Cette fois encore, tous les regards étaient tournés vers Joseph Kabila, celui-là même qui était présenté à la fois comme l’agent causal du pogrom qui se profilait à l’horizon et comme celui de qui l’on attendait qu’il s’assume en tant que Garant de la Nation.

Ainsi donc, d’un bout à l’autre de sa démarche pour des élections apaisées, le Chef de l’Etat s’est montré ouvert et rassembleur en sa qualité de Garant de la Nation face à des radicaux de l’opposition prêts à brûler la case Congo avec le concours de partenaires extérieurs si changeants qu’ils ont

versé dans ce qui n’est pas loin d’une subversion.

Observer, Ecouter, Proposer

Réclamée à cor et à cri par une frange de l’opposition et de la société civile depuis 2012-2013, et vivement recommandée par la communauté internationale et la très sourcilleuse église catholique, le dialogue national pour des élections apaisées prend corps. En deux actes, Joseph Kabila Kabange, Président de la République et Garant de la Nation, a fait droit à son statut de Garant de la Nation. D’abord l’annonce du forum en date du 28 novembre 2015. Et pas que l’annonce du dialogue seulement. Dans son message à la Nation, le Chef de l’Etat a fait le tour de la question en peignant la situation générale relative au processus électoral avant de revenir sur la demande faite, pour ce faire, par le peuple congolais. Il est, ensuite, revenu sur les consultations qu’il a menées en réponse à cette demande du peuple congolais avant de faire la synthèse des différents cahiers de charge qu’il a reçus aussi bien des acteurs politiques que de ceux de la société civile, des confession religieuse, de la jeunesse estudiantine, mais également de ses échanges avec le corps diplomatique. Evoquant, à ce propos, des sujets sur lesquels des «divergences profondes d’opinions apparaissent sur la scène nationale au point de menacer l’unité et la stabilité du pays», il a énuméré ces points qui sont:

- Le fichier électoral - Le calendrier électoral - La sécurisation des élections - Le financement des élections et - Le rôle des partenaires extérieurs Joseph Kabila a, enfin, proposé des pistes de réflexions qui peuvent permettre de surmonter certains obstacles qui se dressent, non pas seulement quant à la tenue effective des élections, mais aussi, et surtout, à la tenue des élections apaisées. C’est le cas, notamment, du mode de scrutin dont il a proposé la formule des grands électeurs pour contourner la difficulté du budget estimé aujourd’hui à plus de USD 1 milliard. Ensuite la convocation du dialogue proprement dit à travers une ordonnance présidentielle. Dans ce document, le Chef de l’Etat balise, non pas seulement les modalités pratiques de préparation du dialogue, mais marque aussi des ouvertures par rapport à certaines exigences d’une frange de l’opposition et de la société civile pour leur participation au dialogue. C’est le cas, notamment, du facilitateur international tant réclamé et pour lequel le Président Kabila avait préalablement adressé quatre (4) propositions des personnalités pouvant accomplir cette tâche. Par la même occasion, Joseph Kabila marquait une ouverture par rapport aux appels de la communauté internationale et la même frange de l’opposition et de la société civile : le dialogue se tiendra, entre autres, sur pied de l’Accord-Cadre d’Addis Abeba qui est complété par la Résolution 2098

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POLITIQUE vin pour réclamer une « tripartite » majorité – opposition – CENI pour aplanir ce qu’ils considéraient comme étant des « écueils techniques à l’organisation des élections ». Alors qu’aucun débat n’était encore ouvert sur cette proposition, ses tenants fermeront de nouveau portes et fenêtres pour rejoindre leur précédente position radicale.

Cacophonie aussi dans la communauté internationale

du Conseil de Sécurité de l’ONU du 28 mars 2013. Le premier texte convie le Gouvernement à « promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation ». Dans le point 14.b du second texte, plus détaillé, le Conseil de Sécurité demande « au Représentant spécial pour la République Démocratique du Congo de s’acquitter, au moyen de ses bons offices, des tâches suivantes : (…) promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation, et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes ». Il faut rappeler, ici, que pendant très longtemps, l’opposition, notamment le groupe réuni aujourd’hui au sein de la plate-forme appelée « Dynamique de l’opposition », avait réclamé le dialogue sur pied de ce passage de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité au motif de leur manque de confiance en la Majorité et au Chef de l’Etat et pour plus de neutralité d’une facilitation internationale. Bien avant d’agir, le Chef de l’Etat a pris le temps d’observer sa société, particulièrement la classe politique pour desceller des couacs de nature à perturber la bonne marche du pays vers son émergence. Avant d’agir, il a préféré sonder la pensée profonde des Congolais. C’est ce qui a justifié son tour de consultation aussi bien des acteurs politiques que de la société civile, des représentants du peuple

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(Députés Nationaux et Provinciaux, et Sénateurs), des confessions religieuses dans leur plus grande diversité, des autorités coutumières et du corps diplomatique. Le résultat final aura ainsi été la voie du dialogue qui, loin d’être le choix personnel de la personne de Joseph Kabila, mais l’expression de la volonté du peuple congolais dans sa grande diversité. Même ceux qui refusent de s’y rendre étaient parmi les premiers à les réclamer avant de les rejeter pour des raisons qui leur sont propres et qu’ils n’ont de cesse de répéter.

Kabila a rempli sa part, les radicaux toujours dans les tergiversations

Comment on peut le voir, d’un bout à l’autre de sa démarche, le Président de la République a rempli sa part de responsabilité en tant que Chef de l’Etat et Garant de la Nation. Cependant, qu’en aura-t-il été de la part des autres partenaires au processus électoral ? On n’a pas à se voiler la face pour constater à quel point l’opposition, changeante dans ses opinions, a plusieurs fois changé de fusil d’épaule pour se cabrer à ce jour, rejetant tout dialogue au motif qu’elle aurait pour but de faire le lit de la prolongation du mandat de l’actuel Chef de l’Etat ou, carrément, de lui aménager la possibilité de se représenter pour un troisième mandat. Dans la foulée, et lorsque les choses commençaient à ce préciser, ces mêmes radicaux de l’opposition mettront un peu d’eau dans leur

Du côté de la communauté internationale, l’on a également assisté à une certaine cacophonie qui était allée jusqu’à susciter des interrogations sur le rôle réel des partenaires électoraux de la RDC entre la paix et la déstabilisation de cette dernière. En effet, alors que le point 14.b de la Résolution du Conseil de Sécurité est claire quant aux « bons offices » du « Représentant spécial pour la RDC », l’on a assisté, d’une part, à une multiplication d’envoyés spéciaux pour les Grands lacs et pour la RDC qui, tous, développaient un discours allant au-delà du rôle des bons offices au point, non seulement de toucher au fond des questions qui fondent les préoccupations des Congolais, mais aussi de faire des injonctions au Gouvernement congolais au point même de faire du chantage à la coopération. Il faut épingler aussi le rôle pernicieux qu’aura joué Martin Kobler, ancien patron de la Monusco aujourd’hui affecté en Libye, qui s’était distingué par un activisme politique débordant, allant au-delà du rôle de « bons offices » qui était attendu de lui en sa qualité de Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RDC. Last but not least, il faut évoquer ces amalgames des partenaires extérieurs au processus électoral sur les scrutins à organiser par rapport aux accords et

aux textes légaux en vigueur en RDC. En effet, d’une part, la communauté internationale exige de la CENI un budget et un calendrier « réalistes » pour l’organisation des élections présidentielle et législatives au motif que ce sont ces scrutins qui sont prévus dans la Constitution. On a beau retourner la loi fondamentale congolaise dans tous les sens sans trouver un tel passage. Pendant ce temps, la même Résolution 2098 du Conseil de Sécurité parle, toujours en son point 14.b, d’élections « provinciales et locales crédibles ». On peut, alors, s’interroger légitimement sur ces confusions qu’heureusement, le nouveau patron de la Monusco semble vouloir enrayer en appelant les Congolais à un dialogue inclusif pour des élections apaisées, et cela sans aucune exigence quant à des budgets ou des calendriers « réalistes ». A présent que les choses sont claires et que le Chef de l’Etat s’est montré largement rassembleur pour impliquer tout le monde au devenir de la RDC, c’est le lieu ici de partager avec lui cette interpellation qu’il a faite à ses compatriotes dans son message d’annonce du dialogue : «Au-delà de la sécurisation physique et matérielle des candidats et électeurs, le problème qui se pose à ce niveau est celui du rôle que devrait jouer la classe politique et chacun de nous dans la promotion d’un environnement favorable à un processus électoral apaisé. Dans quel état d’esprit doit-on aller aux élections ? Doit-on brûler le pays parce qu’on a perdu une élection ou l’exposer à des revendications violentes ?». Et à la communauté internationale de se rappeler que « l’apport des partenaires de la RDC au processus électoral ne doit pas ouvrir la porte à l’ingérence extérieure dans les affaires intérieures du pays ». Jonas Eugène KOTA

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

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POLITIQUE

Dialogue et élections en RDC : l’Eglise catholique artisan du chaos ?

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osons-nous la question pour une fois et sans fards : à quel jeu l’église Catholique joue-t-elle chaque fois que les Congolais doivent se rassembler pour chercher les voies de sorties aux crises qui menacent régulièrement leur intégrité et leur avenir comme Nation ? Cette question mérite bien d’être posée au terme d’un certain nombre de constats qui tendent à convaincre que ces dernières années, l’église catholique romaine a œuvré dans les rangs des agents de la déstabilisation de la RDC plutôt que du contraire. On s’en convainc d’autant plus qu’il semble s’être imposé, chez les « cathos », deux points d’autorité morale (ou spirituelle, c’est selon) qui se disputent l’influence de l’église sur le temporel, à savoir : la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et le Cardinal de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasigna.

Le clash de 2011

Ce constat part du sortir des élections de 2006 lorsque, faisant parler les données partielles recueillies par ses observateurs sur terrain, l’église catholique se mettra en marge de l’avis générale, dont celle des observateurs étrangers et certains de leurs partenaires nationaux. Mais le rôle le plus pernicieux de l’église catholique aura été celui de 2011 lorsqu’on assistera à une sorte de confrontation ouverte entre elle et certains cadres de la majorité au sujet des résultats de la présidentielle. En effet, alors que le Groupe Jérémie, qui coordonnait les équipes catholiques d’observation, donnaient des statistiques plutôt prudentes – si pas péremptoires – sur le pourcentage de couverture, par l’église, de l’ensemble du territoire et que, de ce fait, les rapports d’observation qu’il ferait ne serait que partiel, le Cardinal Monsengwo déboulera comme une boule de bowling dans un jeu de quille pour larguer la déclaration qui entretient une sorte de tension jusqu’à ce jour : « les résultats des élections présidentielles ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité ».

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Usant ainsi de son ascendant et de son influence psychologique sur ces fidèles et tous ceux qui croient en lui, Monsengwo venait-là de remettre en cause tout le travail de fond réalisé par des observateurs parmi les plus indépendants et qui avaient été réellement au contact avec les réalités de terrain. A la fin de sa mission, la responsable de la mission d’observation de l’Union Européenne avait reconnu qu’il y avait eu des irrégularités, mais qui n’affectaient pas l’ordre d’arrivée des résultats. Un autre observateur expliquait qu’un scrutin peut être compromis lorsque les irrégularités observées atteignent les urnes, ce qui ne fut presque pas le cas en 2011. Cependant, les Congolais furent, à l’époque, tellement tétanisés par les propos de Monsengwo que plus personne n’écoutait plus personne. Les rapports entre les catholiques et le Gouvernement devinrent venimeux, si pas vénéneux. Plusieurs initiatives de manifestations publiques des catholiques s’étouffèrent dans l’œuf, les instances de cette église accusant les services spécialisés de vouloir systématiquement les infiltrés pour commettre des actes répréhensibles.

Le double langage de l’église

L’on pensait que les choses allaient évoluer pour le mieux, mais le double langage que l’église catholique va développer par la suite va dissiper tout espoir de normalisation des rapports. En effet, évoluant progressivement comme une force politique et non plus l’église au milieu du village, l’église catholique romaine va multiplier des déclarations circonstanciées où se mêlaient procès d’intention et suspicion, concourant ainsi à faire monter la tension déjà surchauffée. L’extrémisme des catholiques va monter d’un cran avec la désignation de l’Abbé Malu Malu aux fonctions de Président du bureau de la CENI. L’accusant de violer les principes de l’église sous prétexte qu’il acceptait des fonctions éminemment politiques, et l’accusant aussi d’être, dans le fond, le candidat de la Majorité à cette

fonction, l’église catholique va aller jusqu’à ce retirer, et cela jusqu’à ce jour, du CIME, le Comité d’intermédiation pour des élections apaisées, qui réunit les confession religieuses. Faisant désormais cavalière seule, l’église catholique va devenir plus incontrôlable que jamais, soufflant le chaud et le froid à jamais, mais évoluant dans une démarche dédoublée que personne ne parvient à cerner. Par exemple, lors des consultations menées par le Président de la République en vue du dialogue pour des élections apaisées, la délégation de l’église, conduite par Mgr Luc Djomo, Président en exercice de la CENCO, va se faire précéder par l’Archevêque de Kinshasa au motif de son rang de cardinal qui, pourtant, est un titre honorifique ne s’inscrivant pas dans la hiérarchie pastorale de l’église. Qu’à cela ne tienne, l’un et les autres vont littéralement converger dans leurs propos qui, tous, semblent, alors, soutenir le principe du dialogue prôné au départ par l’opposition. Le Cardinal Laurent Monsengwo avait affirmé ceci, en effet : « En principe, le dialogue est l’objet de tous les jours. Il faut bien qu’il y ait un dialogue si l’on sait exactement ce que l’on veut. Et apparemment le Président connait l’objet de ce dialogue, et moi je dis le dialogue est bon, à condition que l’on sache exactement ce que l’on veut. Il faut, dans un pays, avoir le sens de la liberté d’opinion. Les uns pensent d’une façon, les autres d’une autre façon et il appartiendra au Chef de l’Etat de rassembler tout ce monde au terme de ces consultations ». Venant à sa suite, l’Abbé Léonard Santedi, le Secrétaire Général de la CENCO, affirmait ce qui suit : « Pour nous, le dialogue reste une voie royale et pacifique de sortie de crise et même un élément constructif de tout système démocratique, ce qui correspond même à notre doctrine. L’église a toujours prêché cela ». Il faut voir, pour tout dialogue, quel en est l’objet, fixer les objectifs, les finalités. Pour les Evêques, il est impérieux, pour le moment, d’avoir un consensus national sur le calendrier global promulgué par la CENI. Tout doit se

faire dans le respect de la Constitution et surtout du délai constitutionnel en ce qui concerne l’organisation des scrutins. En messagers de la paix et de l’espérance, les prélats catholiques sont prêts à apporter leur contribution pour un climat de confiance d’abord mais aussi de paix, dans la transparence mais aussi dans le respect des droits humains, et que chacun mette la main dans la pâte pour bâtir un Congo plus beau qu’avant ».

Volte-face

Mais, aujourd’hui, dans son dernier message daté du 24 novembre 2015, le « Comité Permanent Extraordinaire de la CENCO pour la réussite du processus électoral » s’envoie aux extrêmes, ne laissant aucune ouverture pour une quelconque harmonisation quant aux points de divergence qui subsisterait en raison, notamment, d’éventuelles divergences dans leur compréhension par les uns et par les autres. Une fois de plus, l’église catholique se met dans une posture d’opérateur politique pour en découdre avec un adversaire politique dans la rue. Une fois de plus, comme en janvier 2015, l’église catholique cherche à créer les conditions d’une insurrection en projetant des manifestations de rue à la date historique du 16 février qui marqua la rupture définitive des zaïrois de l’époque d’avec la dictature de l’époque. Aujourd’hui, l’église catholique parle et craint pour la démocratie en affirmant qu’elle subit un « recul », ce qu’il y a eu des avancées. Pourquoi, alors, ne pas préserver ces acquis et tout faire pour les consolider afin d’avancer, au lieu de créer les conditions qui feraient que l’on se retrouve dans des situations d’exception qui bloqueraient toute avancée ? Là est la grande question pour laquelle les Evêques catholiques devraient éclairer la lanterne des Congolais dont les considérations deviennent plus que distinguées. Pascal Debré Mpoko (Tiré de congovirtuel.net/Le titre est de la rédaction)

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POLITIQUE

Dynamique pour le Dialogue

DES ARGUMENTS POLITIQUES POUR DISSIPER LES DOUTES DE L’OPPOSITION

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a voie qui mène vers le dialogue national inclusif s’avère, à la fois, brisée et droite. Comme qui dirait, sans nul doute, qu’on avance tout droit vers la tenue de ce forum qui augure un avenir meilleur pour la République Démocratique du Congo mais, cela, non sans quelques embuches qui nécessitent d’être ôtées pour y parvenir. Aplanir le sentier, c’est ce à quoi s’attendent tous ceux qui, épris de paix et de concorde nationale, soutiennent ce dialogue même moyennant quelques exigences. Lesquelles suscitent l’intérêt tant du Président de la République qui est l’initiateur de l’idée du dialogue que de ses partenaires nationaux ou internationaux qui ne jure que sur la réussite de ce coup de génie. C’est le cas du Secrétaire Général des Nations-Unies qui délégué son envoyé spéciale dans la région des Grands-Lacs pour prendre langue avec les uns et les autres. Pendant quatre jours, Saïd Djinit a évoqué tous les aspects qui fâchent et/ou qui réjouissent tous les acteurs impliqués. Pouvoir, opposition, société civile et institutions de la République ont pris langue avec l’envoyé spécial de Ban KiMoon. Il ne reste plus qu’à ce dernier de tirer les conclusions qui s’imposent, au regard des vues des uns et des autres, pour voir dans quelle mesure son institution pourra aider la RDC à réussir ce pari du dialogue. Toutefois, les 10 jours annoncés par le Président Joseph Kabila dans son ordonnance portant convocation du dialogue national inclusif, pour mettre en place un comité préparatoire sont en train de s’égrainer. Ce qui n’empêche nullement à la classe politique de crier très fort pour se faire entendre. Là où la Dynamique de l’opposition fait front commun avec le groupe de sept (G7) pour dire non au dialogue, une autre frange de la même opposition se lève pour soutenir ledit dialogue. Une bataille de princes ? Attendons

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voir. Il y a là une sorte de lutte pour ou contre le rôle de gardien des valeurs que l’opposition politique et la société civile sont censés jouer dans une société. Il y a, d’une part, le camp de ceux qui appellent à la politique de la terre brulée et, de l’autre, ceux qui estiment qu’il y a encore une chance de sauver les meubles, quand bienmême la maison serait déjà en feu. Les premiers veulent se faire passer pour des sapeurs-pompiers et pourtant, il s’avère que leur démarche ne révèle rien de tel. La coalition politique antidialogue à laquelle se joint une certaine société civile, y compris la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) reprochent à ce forum national l’intention voilée de favoriser la violation de la Constitution.

Au-delà des aspects légaux, des arguments politiques

Joseph Kabila, lui, pour avoir voulu formaliser la résolution de l’AccordCadre d’Addis-Abeba que lui-même avait signé au nom de tous les Congolais en a pour son compte. Il est traité pour celui qui veut profiter du dialogue pour prolonger son séjour au Palais de la Nation après le délai constitutionnel. Ce pourquoi sont annoncées les actions populaires d’envergure dans les rues à travers le pays. Objectif, empêcher la violation d’une Constitution qui ne l’est pas encore et un dépassement d’un mandat qui en est encore à plus d’une année de sa fin.

Pour eux, le caractère non réaliste du calendrier électoral qui a été publié par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et le climat politique tendu qui se vit au pays en rapport avec le processus électoral en cours devraient interpeller toute la classe politique nationale pour essayer de mettre de côté les ambitions égoïstes des uns et des autres et privilégier l’intérêt général. Ajouter à cela la prise en compte d’une extrême gravité de la crise qui peut découler de ce processus électoral, s’il n’est pas bien organisé, ainsi que la nécessité de le voir se dérouler d’une manière transparente et crédible dans le strict respect de la Constitution.

Cette logique semble avoir du mal à passer aux yeux de l’opinion. La preuve c’est que le Procureur Général de la République est sorti de son silence pour mettre en garde contre toute mauvaise interprétation et/ ou usage abusif, partiel et partitif des dispositions constitutionnelles. Floribert Kabange Numbi n’a pas manqué de rappeler que l’article 64 de la Constitution sur lequel se fondent ceux qui ont l’intention de mettre du feu au pays n’a pas qu’un seul alinéa, il devrait être lu dans son intégralité. Ce, avant de promettre de faire usage de toute la rigueur de la loi en cas de violation de celle-ci.

Au-delà des aspects légaux auxquels se trouvent buttée cette frange de l’opposition, il y a, en face d’eux, des arguments politiques développés par leurs compère de l’opposition qui, eux, ne voient pas le dialogue convoqué par le Chef de l’Etat du même point de vue. Le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) ; la NCPS (Nouvelle classe politique et sociale)/ Opposition nationaliste, l’Opposition citoyenne, l’Opposition patriotique et républicaine (OPR), les Forces du futur ainsi que le Cartel de l’opposition politique signataire de l’accord de Sun-City estiment qu’il y a de bonnes raisons de s’asseoir autour d’une table.

« Le Dialogue est la vertu démocratique dont le pays a besoin pour le moment en vue d’éviter une crise majeure. L’histoire politique de notre pays renseigne que toutes les crises majeures qui l’ont secoué ont été résolues par voie du dialogue », déclare la dynamique pro-dialogue avant de poursuivre : « Le dialogue ne consiste

pas à avaliser à l’avance les points de vue des autres parties, mais constitue une opportunité d’échange entre partenaires politiques dans le respect de la Constitution. L’opposition dans sa diversité est une force à capitaliser pour sauver le processus électoral en établissant un calendrier électoral réaliste ». Les signataires de cette déclaration de l’opposition ont, par la même occasion, souligné le fait que l’engagement du Secrétaire Général de ONU dans la facilitation du dialogue politique au Congo est un encouragement au peuple congolais sur la voie de la démocratie. Pour eux, la convocation du dialogue politique par le Président de la République est un pas décisif vers la tenue du dialogue inclusif consacré par l’accord d’Addis-Abeba et réclamé au départ par les membres de l’opposition. D’où, le but qu’ils attribuent à ce forum national, à savoir : « fixer les échéances électorales en vue de la tenue des élections dans le délai constitutionnel et de garantir un processus électoral sécurisé, transparent, crédible dans un climat apaisé ». But pour lequel cette dynamique estime que « la participation de la Majorité, de l’Opposition dans son ensemble ainsi que de la société civile va contribuer à garantir davantage la réussite du dialogue, prévenir des crises politiques et assurer l’avenir meilleur au peuple congolais ». Et à eux de lancer un appel pressant aux membres de l’opposition qui expriment encore des doutes à rejoindre la Dynamique du dialogue, celle qui œuvre pour la paix, la sécurité, l’intégrité et l’émergence de la RDC. Jean-Luc SKAM

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

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ACTUALITE

Matata Ponyo présente au sommet de Londres les opportunités d’investissements en RDC

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e Premier-ministre Augustin Matata Ponyo, a présenté aux investisseurs du monde, des opportunités d’investissements et de développement en République démocratique du Congo, en vue de susciter de leur part, l’investissement des capitaux neufs dans les différents secteurs du pays, indique un communiqué de la Primature parvenu jeudi à l’ACP. Devant les délégations réunies mercredi en sommet mondial sur l’investissement et le développement de l’Afrique à Londres, en Angleterre, le Premier ministre, chef de la délégation congolaise à ce Forum, a expliqué les progrès enregistrés dans les différents secteurs de l’économie de la RDC, notamment les infrastructures, les mines, l’énergie et des réformes courageuses initiées par son gouvernement, en vue de la stabilisation de la situation macroéconomique. Il a fait savoir que la RDC présente à ce jour un climat des affaires en assainissement continu, compétitif et attrayant aux investisseurs et aux opérateurs économiques invités à ce forum mondial.«La RDC présente une terre aux multiples potentialités et opportunités d’investissements, des infrastructures de base en pleine réhabilitation. Le gouvernement a entamé le processus de modernisation des infrastructures sur l’ensemble du pays et entrepris des réformes courageuses», a déclaré le Premier ministre Matata. Le gouvernement, a-t-il dit, a mis en œuvre des réformes en faveur des régies pour une mobilisation accrue des recettes internes, soit 0,3 % du PIB en 2000 à 14,4% en 2014, la bancarisation de la paie des fonctionnaires et corps militaires lancée en 2011 afin d’éviter le coulage des recettes de l’Etat.

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En ce qui concerne la gestion des ressources naturelles, M. Matata a mis en exergue la publication de tous les contrats miniers et des ressources fiscales mobilisées, précisant que la République Démocratique du Congo est conforme à l’ITIE (Initiative pour la transparence des industries extractives) en 2014 et que dans le volet climat des affaires, la RDC se retrouve dans le top de 10 des pays les plus réformateurs au Doing Business 2015. Au chapitre de la situation macroéconomique, il a relevé que son taux de croissance est positif, soit plus de 8% qui, selon lui se trouve au-dessus de la moyenne africaine évaluée autour de 5%. Le Chef du gouvernement congolais a fait valoir les atouts de son pays en termes de prospection d’affaires devant les investisseurs, notamment un leadership fort du Chef de l’Etat, à même de faciliter une nouvelle forme de business gagnantgagnant. Le Premier ministre Matata Ponyo a rassuré les participants de la stabilisation macroéconomique et des efforts engagés pour son maintien dans la durée. «L’heure est maintenant venue pour nous de poursuivre sans désemparer le processus de la transformation économique et sociale». Il a invité, à cet effet, les investisseurs et d’autres partenaires » autour de l’immense potentiel Congolais, à bâtir une forte économie au centre de l’Afrique», a martelé le Chef du gouvernement congolais. En réaction aux réalités économiques expliquées par le chef du gouvernement, Anil Agarwal, l’un des plus grands opérateurs miniers du monde, disposant d’importants gisements miniers en Zambie, a promis d’investir au pays de Joseph Kabila dont les signaux économiques sont au vert. ACP

Coopération

Le sommet ChineAfrique a tenu ses promesses en Afrique du Sud

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a République Démocratique du Congo (RDC) félicite l’annonce par le président chinois Xi Jinping du plan de coopération ChineAfrique et de l’investissement de 60 milliards de dollars destinés à soutenir le développement des infrastructures, de l’agriculture et de l’industrialisation à travers le continent. Ce soutien financier comprend 5 milliards de dollars de subventions et de prêts à taux zéro. Il comprend aussi 35 milliards de prêts à taux préférentiels, de crédits à l’exportation et de prêts concessionnels. Ces prêts seront généralement structurés de manière à ne pas augmenter le poids de la dette sur les pays bénéficiaires ayant des besoins d’infrastructure majeurs. “Nous anticipons que ce plan de coopération permettra à la RDC de développer des projets de renforcement de capacités dans les secteurs majeurs de l’industrie qui vont aider à stimuler l’économie et à créer des emplois pour le peuple congolais”, a déclaré le Ministre des Finances Henri Yav Mulang qui faisait partie de la délégation ayant accompagné le Chef de l’Etat à ce sommet. “Les réformes mises en œuvre au cours des dernières années ont fait de la RDC

un pays de choix pour l’investissement étranger, et ont démontré notre volonté de créer un environnement qui permet à la fois de réaliser les aspirations économiques de nos citoyens et de faciliter l’investissement direct étranger. Nous sommes bien prêts à répondre aux conditions de participation de ce plan de coopération et nous nous réjouissons de l’apport que notre relation avec la Chine a sur le développement durable de la RDC.” L’investissement direct de la Chine en RDC, ainsi que les exportations du Congo vers la Chine, ont augmenté au cours de ces 25 dernières années. En 2008 notamment, les deux Gouvernements ont signé un contrat en projets d’infrastructure d’une valeur de 6 milliards USD - Du développement des routes et chemins de fer à la construction d’hôpitaux, centres médico-sociaux et universités, en échange de la participation de la Chine dans les investissements miniers en RDC. Dans un récent rapport, l’organisation RAND Corporation conclut que le commerce bilatéral entre la RDC et la Chine représente approximativement 2% du commerce sino-africain total. (Source : Ministère des Finances)

COP21 : premier projet d’accord pour le climat à Paris

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e sixième jour de la COP21 a été marqué par la remise d’un rapport intermédiaire, à la demande de Laurent Fabius, Président de la COP21. Si l’optimisme est de rigueur,

certains pays comme l’Arabie Saoudite continuent à s’opposer à un accord. L’évènement marquant de la COP21, le samedi 5 décembre, devait être la Journée de l’Action climat. Et malgré la présence de nombreuses

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ACTUALITE personnalités de renom comme Sean Penn, elle a été dominée par le rapport tant attendu. “Cette illusion qu’on avait encore le choix a généré le chaos. Maintenant nous vivons un temps où nous n’avons plus le choix. Nous avons des certitudes. Le temps des illusions a cédé la place au temps de l’action”, a déclaré l’acteur américain. Un message à destination des négociateurs qui doivent aboutir à un accord avant le 11 décembre. Une étape a été franchie avec la remise au Président de la COP21,

d’un texte d’accord provisoire. Laurent Fabius l’avait exigé, quand mercredi il avait constaté que les négociations avançaient trop lentement. Aujourd’hui, un vent d’optimisme s’est emparé du Bourget, même si rien n’est réglé.

Optimisme de rigueur

“Nous disposons d’une nouvelle base de négociations acceptée par tous”, a reconnu Laurence Tubiana, la négociatrice française. Il reste des questions politiques majeures à régler. Pour l’ONG WWF, “Les

ministres sont dans une course contre la montre puisqu’ils devront s’assurer qu’un accord solide sera adopté d’ici vendredi. La présidence française de la COP a maintenant la responsabilité de nous conduire jusqu’à la ligne d’arrivée. Même s’il clarifie des options, le projet d’accord de négociations reflète toujours la plupart des divergences qui persistent entre les pays.”

céder leur place aux ministres qui vont entamer le sprint final. Laurent Fabius a rappelé samedi, que “l’accord doit intervenir jeudi au plus tard pour laisser le temps aux vérifications juridiques finales et aux traductions”. Une manière de mettre la pression sur les ministres. En cas d’échec, “les générations futures seront sévères”, prédit le Président de la République, François Hollande.

Semaine décisive pour les ministres

Olivier Cognasse

Aujourd’hui, les négociateurs vont

INTERPRETATION DE L’ARTICLE 64 : QUELLE CREDIBILITE POUR LES OPPOSANTS?

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’obscurantisme s’invite maintenant sur l’arène politique congolaise. Pour avoir gain de cause, l’aile de l’opposition congolaise impatiente d’obtenir le départ de Joseph Kabila de la magistrature suprême ne lésine plus sur les moyens pour atteindre ses objectifs. Aidée par tous les autres félins de la faune politique congolaise et qui se recrutent parmi les ecclésiastiques et une frange d’organisations d’une certaine société civile congolaise. A la clé, l’article 64 de la Constitution à dessein mal interprété pour intimider le régime en place ou pour berner les gens afin de les envoyer dans la rue contre le pouvoir. Il se trouve qu’une certaine opposition congolaise ne cesse de brandir l’article 64 de la Constitution pour dire à la classe dirigeante actuelle qu’elle doit quitter le pouvoir sinon l’article précité lui sera inévitablement appliqué. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dans son récent message « Faut-il encore que le sang coule en RDC » a cité le même article en son point 7. Réagissant à tout ce qui se préparait en RDC sur base de cette disposition constitutionnelle, Le Procureur Général de la République, Flory Kabange Numbi, a, au cours d’un point de presse organisé le mercredi 2 décembre 2015 à Kinshasa, mis en garde tous ceux qui se serviraient du prétexte du dialogue politique s’appuyant sur l’article 64 pour inciter la population à la violence. Expliquant cette disposition constitutionnelle pour lever toutes les ambiguïtés, il a promis que les incitateurs de la population aux actes de violence seraient passibles de peines prévues par loi. Un vrai problème existe donc par le temps qui court en RDC au sujet de la compréhension et de l’interprétation de cet article de la Constitution à telle enseigne qu’il urge de les clarifier à l’intention des Congolais pour que personne ne s’en serve pour atteindre

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ses objectifs inavoués.

L’article 64 à l’interprétation du Procureur général

Au cours de sa conférence de presse, le PGR a invité à une lecture «non abusive» de l’article 64 de la Constitution qui stipule que « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi. ». Et Flory Kabange Numbi de s’interroger : « Existe-t-il à l’heure actuelle un individu ou un groupe d’individus qui tente de prendre le pouvoir par la force ? La deuxième question est celle de savoir si les institutions démocratiquement installées dans ce pays exercent le pouvoir en violation de la Constitution. » Le Procureur Général de la République a ainsi invité tous ceux qui font des déclarations incitant à la violence à ne pas se borner à l’alinéa 1er de cet article dont ils font d’ailleurs, à l’en croire, une lecture biaisée, mais à lire et à relire l’alinéa 2 qui dispose: « Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation qui est punie conformément à la loi.» L’article 64 à l’interprétation de l’éditorialiste Yvon Ramazani L’éditorialiste procède par l’analyse segment par segment de l’article pour en ressortir la bonne interprétation. Pour lui, le devoir est donné à tout Congolais. Donc, n’importe quel Congolais, qui est au courant d’initiatives ou des choses décriées dans l’article, doit tout faire pour qu’elles n’aboutissent pas ou qu’elles cessent d’exister. C’est donc constitutionnel que des voix s’élèvent

quand les initiatives décriées sont amorcées par un Congolais ou groupe de Congolais.

Poursuivant, l’éditorialiste pose la question : quel est alors l’entendement de « prendre le pouvoir par la force » ? Pour lui, la RDC est un Etat démocratique. En tant que telle, pour y prendre le pouvoir, ça doit l’être en vertu d’élections libres, transparentes, pluralistes, démocratiques et crédibles. Tout pouvoir qui n’a donc pas été obtenu par cette voie n’est pas à supporter, à accepter ou à homologuer. Yvon Ramazani affirme que cette partie du 1er alinéa de cet article vise à bloquer ceux qui sont tentés de faire des coups d’Etat ou des rébellions pour accéder au pouvoir. Historiquement, à en croire l’éditorialiste, ce passage se justifie car la RDC faisait face à un foisonnement des mouvements politico-militaires qui, tous, visaient la prise du pouvoir par les armes. D’après l’éditorialiste, le segment « …ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution… » suppose que celui dont il s’agit est déjà au pouvoir, mais il l’exerce en violation de la Constitution. Il est ici question, estime le confrère, de relever ces violations pour déterminer si elles peuvent donner lieu à la déchéance du Chef de l’Etat. Qu’est-ce que ça peut être ? Difficile de le prédire, assure-t-il. Dans le premier cas comme dans le deuxième, analyse l’éditorialiste, le devoir, le quitus, le feu vert est donné à n’importe quel Congolais, pas seulement aux Congolais ayant des partis politiques ou qui y œuvrent ainsi que les Parlementaires provinciaux ou nationaux, pas seulement ceux qui travaillent dans l’administration publique, pas seulement ceux qui sont riches, de l’Est, de l’Ouest, de la diaspora, etc., de faire échec. Maintenant, comment comprendre «Toute tentative de renversement du régime constitutionnel » ? L’éditorialiste

estime que ce passage signifie tentative de diriger le pays sans Constitution, c’est-àdire diriger le pays via les Ordonnances et Décrets en se référant à son bon sens sans qu’il y ait une Constitution écrite. De surcroît, argumente Yvon Ramazani, la RDC a un régime semi-parlementaire ou semi-présidentiel inscrit dans sa Constitution. Ce passage le consacre-til ? Pour l’éditorialiste du magazine Congo Panorama, il apparaît évident que des marches, des manifestations, voire les exhortations constantes aux troubles dans le pays pour y faire régner l’apocalypse ne peuvent être étayées par l’article 64 de la Constitution. A l’en croire, si donc il y a des gens qui citaient cet article pour promettre toutes les étincelles du monde à ceux qui tenteraient une moindre révision constitutionnelle, ils doivent bien le lire et l’analyser. Yvon Ramazani est formel. Cet article ne donne pas le prétexte ou d’argument constitutionnel aux opposants indélicats et mal intentionnés de talonner n’importe comment le pouvoir s’il initie une révision constitutionnelle. D’ailleurs, le pouvoir est mieux placé, aux termes de l’actuelle Constitution en son article 218, pour initier une révision constitutionnelle. Quelle crédibilité à l’interprétation des opposants ? Il est évident que les opposants et ceux qui pensent et s’activent comme eux cherchent un alibi constitutionnel pour justifier leur volonté d’instrumentalisation des masses en RDC afin d’atteindre leurs finalités politiques plutôt que de recourir aux moyens démocratiques basés sur le choc d’idées. Ils savent qu’une interprétation biaisée de cet article couplée d’intox peut les aider à larguer des foules sur les rues pour bloquer, intimider ou déchoir le pouvoir. Samy BOSONGO

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