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Croissance économique:

8,9 % pour 2014

Dérive totalitaire à l’UNC:

Bitakwira dénonce

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°010, du 09 déc. au 16 déc. 2014, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

DU

Gouvernement de cohésion nationale

Voici les Congolais qui veulent la paix

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Désignation du SG de la Francophonie

Hollande despote à Dakar Le Président français a foulé au pied les valeurs de la démocratie en faisant désigner la nouvelle SG de l’OIF par consensus et non l’élection comme le prévoit l’article 6 de la charte de l’Organisation. Pge 4

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POLITIQUE

Gouvernement de cohésion nationale

Voici les Congolais qui veulent la paix Plutôt qu’un partage du pouvoir pour élargir sa majorité comme l’annonçaient les mauvaises langues, le Chef de l’Etat a formé un exécutif qui, non seulement répond aux problèmes relevés dans les recommandations des Concertations Nationales, mais également traduit en actes sa vision et à ses engagements pour la paix, la cohésion nationale et l’émergence de la RDC

L

orsque le Président de la République convoquait les Concertations Nationales, il avait conscience de la grave situation qui menaçait la Nation dans ses fondements : la République Démocratique du Congo n’avait jamais été aussi proche de l’accomplissement du plan macabre de sa balkanisation. La nouvelle rébellion du M23, lourdement équipée et fortement soutenue sur le plan stratégique et tactique sur terrain, n’était que la face cachée d’un iceberg composée aussi bien des pyromanes internationaux connus que d’un réseau de complicités internes pour mener ce plan à bien.

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Thomas Luhaka (1), Michel Bongongo (2), Matadi Nenga (3), Mboso Kodia (4), Germain Kambinga (5), Martine Bukasa (6) et Omer Egbake (7) ont entendu l’appel pour la paix et décidé d’apporter leur concours au salut de la Nation en vue de son développement. Il fallait donc prendre le taureau par les cornes pour sauver la Nation en danger. Et les objectifs de ce forum donnaient la mesure de la conscience du Chef de l’Etat : « Les Concertations Nationales ont pour objet la réunion de toutes les couches sociopolitique de la Nation afin de réfléchir, d’échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte, de toutes les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale, de renforcer et étendre l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cycles de violence à l’Est du pays, de conjurer toute tentative de déstabilisation des institutions et d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde ».

Les réfractaires à la paix étaient déjà connus… Paix et cohésion nationale, tel est le leitmotiv qui a sous-tendu la démarche et l’appel du Président Kabila. Les recommandations (plus de 600) des Concertations Nationales ont fait rejaillir ce fil conducteur, et dans ses réponses, Joseph Kabila est demeuré

sur le même tempo. On décidant de l’amnistie pour faits insurrectionnels, le souci central était de pacifier les cœurs et fédérer les Congolais autour d’une cause nationale. Le Gouvernement qui vient d’être publié répond à la même logique, et ce n’est pas pour rien que, dès l’annonce de sa constitution, il a été appelé « Gouvernement de cohésion nationale ». Une frange de la classe politique et de l’opposition s’est opposée à cette démarche qu’elle a brocardée en la ravalant au rang de manœuvres politique lorsqu’elle a attribué au Chef de l’Etat l’intention d’élargir sa majorité pour demeurer au pouvoir. La situation de l’heure qui, comme indiqué plus haut, était la menace sur la RDC qui ciblait ses fondements en tant qu’Etat souverain et Nation, ne leur disait et ne leur dit toujours rien. Pire, des formations politiques, telles que l’Union pour la Nation de Vital Kamerhe, sont allé jusqu’à produire des documents consignant formellement que tout membre qui entrerait au Gouvernement s’auto-exclurait. Le radicalisme et

l’extrémisme, dans lequel ce parti a progressivement sombré, ont fait lézarder son édifice au point où des fortes têtes comme celles de Justin Bitakwira s’en sont sentis écorchées. En effet, pour avoir félicité les FARDC et leur Commandant Suprême, Joseph Kabila, pour la victoire sur le M23, ce Député nationale a été traité de tous les noms au sein de son propre parti politique. Comment peut-on féliciter des troupes d’une armée sans que ces remerciements s’adressent, en fait, à leur commandement, lorsqu’on sait qu’il n’y a pas de mauvaises troupes, mais plutôt de mauvais chefs ? Les bonnes troupes peuvent-elles le devenir sans de bons chefs ? Pour ce qui est de l’UDPS - qui fut pourtant championne des compromis et compromissions sous la transition mobutienne où elle était, d’ailleurs, sortie des résolutions de la Conférence Nationale Souveraine jusqu’à mettre entre parenthèses même la Constitution qui en émana, juste pour figurer dans les Gouvernements successifs – on ne pouvait rien attendre d’elle. Idem pour la constellation des petits partis

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Edito Rien ne sert de courir

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ien ne sert de courir, il faut partir à point. Le Gouvernement de cohésion nationale annoncé depuis plus d’une année est enfin là. Pourquoi avoir mis tant de temps, se sont tout de suite dits ceux qui devenaient impatients ? L’exercice n’était pas une partie de course ou un défi de la rapidité. La délicatesse de la situation qui avait amené à sa formation imposait beaucoup d’attention pour éviter, par exemple, des brebis galeuses en ces temps de complicités ambiantes avec les ennemis du Congo. Il fallait aussi tordre le cou à la rumeur quant à un éventuel débauchage. Il fallait aussi, et surtout, s’assurer que la nouvelle équipe apporterait plus d’efficacité que la précédente. Last but not least, l’enjeu était aussi d’éprouver la loyauté et la fidélité que les futurs partenaires au Gouvernement devait se vouer mutuellement pour s’assurer d’une solidarité et d’une cohésion effective et non de façade. Qu’en est-il, alors, de ceux qui ont refusé de prendre le train et qui n’ont pas perdu le temps pour brocarder le nouvel Exécutif national ? Dans un contexte démocratique, la liberté est la règle, mais la responsabilité en est le principal versant. Demain, lorsque viendra le temps des comptes, les Congolais sauront qui ont fait quoi pour eux, et qui les courtisent seulement pour assouvir des ambitions du pouvoir. Dans tous les cas, Joseph Kabila aura su mener à bien sa démarche dans une tactique bien à lui : se hâter sans se précipiter ! Au nouveau Gouvernement de faire alors ses preuves… Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE politiques réunis au sein des forces dites acquises au changement (FAC) qui, tous, ne rêvent que de prendre le pouvoir, fût-il en marchant sur les cadavres des Congolais.

Ceux qui veulent la paix La configuration du nouveau personnel de l’Exécutif national transpire, en elle-même la réponse à l’appel du Chef de l’Etat, n’en déplaise à une opinion qui y voit plutôt un échec ou une réponse mitigée, simplement parce que certaines formations politiques n’y figurent pas. On ne peut pas prendre la paix en otage pour assouvir ses propres intérêts. Aujourd’hui encore, la quête de cette paix et de cette cohésion nationale demeure un besoin lancinant, au regard, entre autres, des tueries aveugles qui se répètent à l’Est. Dans le même ordre d’idées, les redditions successives des chefs de milices et leurs hommes traduisent leur volonté de contribuer pour la paix. L’entrée au Gouvernement de certains opposants devrait être saluée comme leur disposition à contribuer également au retour et à la consolidation de la paix. L’arrivée la plus remarquable et la plus exemplaire est, sans conteste, celle du MLC qui était parmi ceux que l’on attendait le moins. Ceci non pas seulement en raison de la situation judiciaire de son chairman, Jean-Pierre Bemba, qui est attribuée au pouvoir, mais aussi du dernier cas de la mise en cause de certains de ses lieutenants dans le cadre de son procès et qui a les mêmes sonorités en termes de la main qui se tramerait derrière. La plate-forme chère à Kengo était, depuis le début, disposée à œuvrer pour la paix et l’a traduit à travers le nouveau Gouvernement. Mais l’engagement pour la paix n’incombait pas seulement à l’opposition. Même la majorité était appelée à resserrer ses rangs pour ce faire. Et elle l’a compris en engageant au front ses hommes de poigne alliant aussi bien leurs personnalités que leurs expériences. La plupart sont, en effet,

des chefs de leurs partis respectifs et d’anciens membres des précédents Gouvernement. Et le geste le plus remarquable vient du PALU, l’un des alliés les plus lourds au sein de la majorité, qui a concédé une Vice-Primature – celui du Budget – et sacrifié l’un de ses meilleurs hommes – Daniel Mukoko Samba - pour la même cause.

Efficacité aussi Le nouveau Gouvernement a aussi tenu compte de l’équilibre géopolitique à la congolaise. C’est ainsi que l’on constatera un effort fourni pour faire représenter autant que possible la diversité géographique et socioculturelle du pays. Un atout majeur dans la quête de la paix lorsque l’on sait que cette question a souvent été à la base des frustrations génératrices des conflits. Par ailleurs, en décidant d’éclater certains méga ministère du Gouvernement Matata I, le souci du Chef de l’Etat était certainement, non pas de satisfaire tout le monde, mais manifestement de conférer à l’Exécutif plus d’efficacité en faisant en sorte que les ministères soient plus proches des secteurs à couvrir en vue d’une meilleure prise en charge des besoins qui s’y posent. Ainsi, le retour du Vice Ministère des Congolais de l’Etranger, par exemple, est une réponse à la demande faite dans ce sens aux Concertations Nationales. Cela devrait permettre aussi bien de prendre en charge les préoccupations de la diaspora que de l’impliquer plus concrètement dans la marche de la Nation. De même, l’ajout de l’intégration régionale aux côtés de la coopération régionale traduit l’engagement de la RDC à jouer effectivement son rôle de plaque tournante de l’économie africaine tel que cela transparaît déjà avec sa présence et son rôle de plus en plus remarqués au sein des différentes organisations. L’ajout de la classe moyenne au Ministère des Petites et Moyennes Entreprises répond, quant à lui,

au souci de faire promouvoir cette classe. Il en est de même de l’érection, à nouveau, des relations avec le parlement en ministère pour une meilleure gestion des rapports entre l’Exécutif et le Législatif qui, ces derniers temps, ont semblé vivre dans une certaine tension avec l’avalanche d’interpellations des membres du Gouvernement. Enfin, la création du ministère de l’enseignement technique et professionnel, qui vient s’ajouter à ceux traditionnels de l’Enseignements supérieur et universitaire, de l’EPSP ainsi que celui de la Recherche scientifique enrichi, lui, avec l’arrivée de la technologie, est une réponse à la vision du Chef de l’Etat. Celle-ci vise à faire de la RDC un pool d’intelligence et du savoir-faire.

Kabila de pleins pieds dans sa vision Comme on peut le voir, le Chef de l’Etat n’a rien laissé ni rien fait au hasard. Il est demeuré de pleins pieds dans sa vision qui transparaît également à travers les recommandations des Concertations Nationales qui ont, par ailleurs, couvert tous les secteurs de la vie nationale. Fidèle à sa démarche qui lie toujours l’acte à la parole, le Chef de l’Etat a voulu, par cette configuration du Gouvernement, faire d’une pierre plusieurs coups : d’abord atteindre l’objectif premier qui est de fédérer les Congolais autour de la cause de la paix et de la cohésion nationale ; ensuite engager le pays, résolument et plus efficacement, sur la voie de l’émergence et de la révolution de la modernité ; enfin, et pour ce faire, donner à l’Exécutif les moyens de sa politique tout en lui conférant plus d’efficacité. Plutôt que politique, le Président de la République s’est ainsi voulu pragmatique en demeurant proche aussi bien des problèmes de la RDC et que de ses propres engagements à les résoudre. Ci-dessous la composition de la nouvelle équipe gouvernementale. Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT DE COHESION NATIONALE Premier Ministre : Augustin Matata Ponyo Vice-Premiers Ministres Intérieur et sécurité : Evariste Boshab PT et NTIC : Thomas Luhaka Emploi, Travail et Prévoyance Sociale : Willy Makiashi Ministres d’Etat Budget : Michel Bongongo Décentralisation et Affaires coutumières : Salomon Banamuhere Ministres Affaires Etrangères et Coopération Internationale : Raymond Tshibanda Défense Nationale et Anciens Combattants : Emile Ngoy Mukena Justice, Garde des Sceaux et Droits Humains : Alexis Thambwe Mwamba Portefeuille : Louise Munga Relations avec le Parlement : Tryphon Kin Kiey Mulumba Communication et Médias : Lambert Mende EPSP et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté : Maker Mwangu Famba Plan et Révolution de la Modernité : Olivier Kamitatu Fonction Publique : Jean-Claude Kibala ITPR : Fridolin Kasweshi Finances : Henri Yav Muland Économie Nationale : Modeste Bahati Lukwebo Environnement et Développement Durable : Bienvenu Liyota Ndjoli Commerce : Mme Gudianga Baayokisa Industrie : Germain Kambinga Agriculture, Pêche et Elevage : Kabwe Mwewu

Affaires Foncières : Bolengetenge Balela Mines : Martin Kabwelulu Hydrocarbures : Crispin Atama Tabe Énergie et Ressources hydrauliques : Jeannot Matadi Nenga Culture et Arts : Baudouin Banza Mukalayi Tourisme : Elvis Mutiri Wa Bashara Santé Publique : Dr Félix Kabange Numbi Enseignement Supérieur et Universitaire : Theophile Mbemba Fundu Enseignement Technique et Professionnel : Jean Nenga Tshimanga Aménagement du Territoire, Urbanisme et Habitat : Omer Egwake Transport et Voies de Communications : Justin Kalumba Mwana Ngongo Recherche Scientifique et Technologie : Daniel Madimba Kalonji Genre, Famille et Enfant : Bijou Kat PME et Classe Moyenne : Bohongo Nkoyi Développement Rural : Eugène Serufuli Jeunesse, Sports et Loisirs : Sama Lukonde Kenge Vice-Ministres Intérieur : Martine Bukasa Ntumba Défense Nationale : René Sibu Justice et Droits Humains : Mboso Nkodia Pwanga Budget : Ernestine Nyoka Coopération Internationale et Intégration Régionale : Franck Mwendi Malila Congolais de l’Etrangers : Antoine Boyamba Okombo Énergie : Maggy Rwakabuba Finances : Albert Mpeti Biyombo Plan : Lisette Bisangana Ngalamulume Postes et Télécommunications : Enoch Sebineza

Désignation du SG de la Francophonie

François Hollande despote à Dakar valeur. La vraie démocratie se vit dans la pratique et dans la manière dont on l’assume.

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orsque Joseph Kabila affirmait en 2012, à l’occasion du XIVème sommet de la Francophonie qui s’était tenu à Kinshasa que la RDC pratique la démocratie par conviction et non par contrainte, il traduisait là sa vraie conviction exprimée dès son

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accession à la magistrature suprême. Une posture bien délicate dans un monde caractérisé, hier et aujourd’hui, par une hégémonie qui tend à se servir de cette démocratie comme d’une épée sur certains régimes à travers le monde. Cependant, il ne suffit d’être un chantre de la démocratie et se poser un défenseur et promoteur de cette

Pour l’avoir oublié, François Hollande, Président français, a trahi sa vraie nature à Dakar lors du XVème sommet de la Francophonie en engageant cette organisation dans les dédales d’une manipulation qui a fini par trahir les mêmes valeurs démocratiques qu’il avait chantées de manière tonitruante dans son discours. C’est Jean Claude de l’Estrac, candidat mauricien malheureux au poste de Secrétaire Général de la Francophonie qui fait la révélation dans une tribune publiée sur Internet. Il y démontre comment que Président français a manœuvré pour faire désigner la canadienne Michaëlle Jean à ce poste au détriment des Africains, alors que, selon le Pacte

de Hanoï, revient traditionnellement à un représentant du Sud, africain cela s’entend. On apprend ainsi dans cette tribune que « la Charte de l’Organisation n’a pas été respectée et que le nouveau Secrétaire Général a été désigné et imposé par une tente diplomatique entre la France et le Sénégal » (…) à travers « des tractations dont la plupart des pays membres ignorent les tenants et les aboutissants ». En jouant des pieds et des mains pour faire désigner Michaëlle Jean, François Hollande a, non seulement violé le Pacte de Hanoï, mais, plus grave, il a fait violer la Charte de l’OIF qui, en son article 6, prévoit la désignation du Secrétaire Général par une élection. Et Jean Claude de l’Estrac d’assener, sans détour : « on ne peut pas prétendre promouvoir la démocratie dans l’espace francophone

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POLITIQUE et utiliser les méthodes despotiques à l’ancienne pour imposer un candidat suite à des tractations secrètes. » La Charte a donc été trahie, conclue le candidat mauricien malheureux avant d’ajouter : « le procédé n’a été ni ouvert, ni transparent, ni démocratique. Et ni méritocratique », car, poursuit-il, « si des élections en bonne et due forme avaient été tenues, le résultat aurait été tout autre ». En tous cas, même s’il n’arrive pas à s’expliquer pourquoi la plupart de Présidents africains ont décidé, sans se battre, de retirer un à un leurs

candidatures, De l’Estrac affirme fermement que « le Président français a activement animé la discussion », alors que la France, officiellement, n’avait pas de candidat. Lui-même, Hollande, avait ouvertement soutenu la candidature canadienne en indiquant son choix la veille de l’élection prévue lorsqu’il avait dit publiquement « tout le bien qu’il pensait de la candidate du Canada ». le Président français avait ainsi « jeté son poids en faveur du Canada malgré les réticences du Quai d’Orsay » et son propre soutien exprimé à l’Ile Maurice pour ce poste, quelques mois avant le

sommet. Que s’est-il donc passé pour que certains Chefs d’Etat, qui avaient pourtant des candidats, se débinent sans coup férir ? Nul ne le sait encore, mais à Dakar on a beaucoup spéculé sur « d’éventuelles contreparties »… Si Jean Claude de l’Estrac termine sa tribune par l’annonce d’un prochain livre au titre évocateur « l’ambition mauricienne, le paradoxe sénégalais, l’erreur française », les bonnes consciences, elles, demeurent circonspectes face au double langage de François Hollande qui fait le

florilège de la démocratie et ses valeurs le jour et joue au despote la nuit. L’image de la Francophonie et la politique africaine de la France en prennent ainsi un coup. Saura-t-on jamais recouvrer l’éclat de l’OIF après le beau sommet de Kinshasa qui est resté mémorable malgré les rodomontades de François Hollande ? En tous, Dakar aura été loin de faire mieux à l’instar des couacs que notre consoeur Jeune Afrique a relevés à travers l’article que nous reprenons ci-dessous. Le Vif du Congo

Francophonie: les couacs du sommet de Dakar

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l y eut bien sûr les louanges unanimes à l’égard d’Abdou Diouf, qui a engrangé les hommages de ses pairs du début à la fin de l’événement. Mais le XVe sommet de l’OIF qui s’est tenu du 29 au 30 novembre à Dakar, a aussi engendré quelques désagréments parmi les délégations africaines, traditionnellement chouchoutées mais qui, cette année, sont reparties de Dakar non sans amertume. Premier impair, vis-vis de l’Union africaine (UA). Le jour de l’ouverture, alors que seize chefs d’État ou dignitaires doivent se succéder à la tribune pour y lire leur discours, le président en exercice de l’UA, le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, se trouve relégué en deuxième partie de cérémonie, derrière la directrice générale de l’Unesco, la Bulgare Irina Bokova. Froissé, il renonce à son discours. Mais pour les chefs d’État africains présents à Dakar, la principale fausse note du sommet est venue de trois petites phrases nichées dans le discours de François Hollande : “ [...] ce qu’a fait le peuple burkinabè doit faire ré fléchir ceux qui voudraient se maintenir a la tête de leur pays en violant l’ordre constitutionnel. Parce que ce sont les peuples qui décident. Ce sont les élections qui permettent de savoir qui est légitime et qui ne l’est pas.”

Mécontentement… en coulisses S’ils n’en laissent rien paraître officiellement, plusieurs chefs d’État ou de délégation potentiellement

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genre de discours, qui rappelle celui de François Mitterrand à La Baule, pour se concentrer sur leurs propres luttes. Ce n’est pas l’Occident qui viendra nous sauver.”

“Les jeux étaient faits”

visés par l’allusion ne dissimulent pas, en coulisses, leur mécontentement. Congo-Brazzaville, Djibouti, RDC, Guinée-Équatoriale, Rwanda, Tchad, Togo... Le clan des mécontents n’apprécie pas de recevoir cette leçon de gouvernance venue de Paris, a fortiori lors de la session inaugurale d’un sommet couvert par 800 journalistes venus du monde entier. Fidèle à son franc-parler coutumier, le Rwanda, la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, lance un pavé dans la mare dès le lendemain, dénonçant sur France 24 un procédé “inélégant”. Loin des caméras, plusieurs délégations africaines viendront lui témoigner leur soutien. “Ça fait deux fois qu’un président français vient humilier l’Afrique sur son sol, à Dakar, tempête un ministre d’Afrique centrale. De quelle légitimité peut se prévaloir un chef d’État dont la cote de popularité dans son pays ne dépasse pas 12% pour venir donner des leçons au continent?” “La réaction de votre ministre est légitime, assurent les représentants d’une autre délégation africaine à

leurs homologues rwandais. Mais de notre côté, on n’a pas osé dénoncer ouvertement le discours de Hollande.” Le discours de François Hollande a également fait tousser l’Ivoirien Alassane Ouattarra, qui a obtenu de changer la résolution du sommet sur la crise au Burkina. “Saluons” la transition est devenu “prenons acte de” la transition. Et la mention de la “charte de la transition”, qu’il estimait dangereuse car remettant potentiellement en cause les “institutions”, a été supprimée. Quant au mouvement Y’en a marre, hier fer de lance de la fronde anti-Abdoulaye Wade lorsque l’ex-président sénégalais décidait de briguer un troisième mandat au mépris d’une Constitution qu’il avait lui-même fait adopter, il juge le discours présidentiel “déplacé”. “C’est une tentative de récupération des luttes de libération de la jeunesse africaine, qui, du Sénégal au Burkina, a obtenu gain de cause par ses propres moyens, sans l’aide des grandes chancelleries occidentales, estime Fadel Barro, co-fondateur du mouvement. Nous appelons les jeunes du continent à se détourner de ce

Enfin, parmi le clan des déçus du sommet, les délégations qui soutenaient l’un ou l’autre des quatre candidats africains en lice n’ont guère apprécié de se voir ravir le trône d’Abdou Diouf, jusque-là chasse gardée du continent, par la candidate canadienne. “La France n’a rien fait pour aider l’Afrique à parvenir à un consensus”, déplore un candidat malheureux. “Les jeux étaient faits, analyse un ministre d’Afrique centrale. Paris misait sur la division africaine, et les Africains sont tombés dans le panneau.” Alors que certains de ces pays étaient prêts à tenter leur chance au vote, le président français aura pesé de tout son poids pour reconduire une désignation par consensus qui, pour la première fois, s’est retournée contre l’Afrique. “Je trouve surprenant que la France ait laissé ce poste échapper à l’Afrique, analyse le Mauricien Jean Claude de l’Estrac. Et je ne suis pas sûr que cela soit dans son intérêt.” À l’arrivée, avec une quinzaine de délégations africaines sur vingthuit froissées, contrariées, voire courroucées, le XVe sommet de l’OIF pourrait bien laisser des séquelles dans la diplomatie africaine de François Hollande. Meldi Ba/ Jeuneafrique.com

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POLITIQUE

Justin Bitakwira dénonce des dérives au sein de l’UNC Pour avoir félicité les FARDC et leur Commandant Suprême, le Président Kabila après la mise en déroute du M23 voici une année, Justin Bitakwira a été mis au ban au sein de son parti, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC). Les relations avec son Président Nationale, Vital Kamerhe, et la direction politique du parti, particulièrement le Secrétaire général, Jean Bertrand Ewanga, se sont détériorés jusqu’à ce que ce député national démission de la présidence du groupe parlement UNC et alliés. Depuis lors, Bitakwira a pris ses distances et, dans l’interview ci-dessous qu’il a eue avec Jeune Afrique, il dénonce les dérives dans lesquelles l’UNC est en terrain de sombrer, notamment le radicalisme et l’extrémisme inexpliqués, tout en craignant d’être radié. Quant à savoir s’il pourrait entrer dans le prochain Gouvernement de cohésion nationale, Bitakwira n’exclut rien et dit n’en faire qu’à sa conscience. C’est pourquoi il avait refusé de signer le document du parti prévoyant l’autoexclusion en ce genre de cas. Il l’a refusé d’autant plus que ce principe ne figure ni dans la Constitution, ni dans les statuts du parti, et moins encore dans le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. Jeune Afrique : Après sept mois d’absence aux activités du parti, vous considérez-vous encore comme membre de l’UNC ? Justin Bitakwira : C’est par conviction personnelle que j’ai démissionné de ma fonction de président du groupe parlementaire UNC et alliés. En 2009, Vital Kamerhe s’était donné plus de 14 mois de repos après avoir démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale. Sans comparer les deux situations, j’estime qu’il me faut aussi du repos. Quelques six ou huit mois, nos postes n’étant pas équivalents. Mais, je vais bientôt rebondir, peutêtre mieux qu’avant. Toutefois, si cette attitude dérange, on peut m’exclure ou me radier de l’UNC, je m’assumerais comme un adulte. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à prendre vos distances avec l’UNC ? Je suis l’un des pionniers de l’UNC. Quand nous avons créé ce parti, j’avais la nette conviction que ce serait une formation politique qui allait non seulement condamner avec virulence toutes les actions contraires aux intérêts de la République, mais aussi accompagner, encourager celles que poserait le gouvernement au profit de la nation. Je ne m’étais jamais imaginé que nous avions créé un parti qui allait se noyer dans le radicalisme, encore moins dans l’extrémisme aveugle.

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Comment comprendre que je sois opposé par médias interposés au secrétaire général de mon parti, JeanBertrand Ewanga, parce que, lors de la défaite du M23, j’ai félicité le président de la République et l’armée congolaise pour avoir vaincu un mouvement insurrectionnel qui a causé tant de torts au pays ? À mon sens, quand une opposition ne mêle plus élégance et fair-play dans sa lutte, elle n’en est plus une. À l’UNC, il y a des grenouilles qui veulent souvent se faire passer pour des bœufs. Il est temps d’engager un débat interne et sincère, sinon l’UNC va droit dans le mur. Quels sont vos rapports aujourd’hui avec Vital Kamerhe ? Ils sont bons, je l’espère. Mais nous ne nous sommes pas vus depuis cinq mois environ. À l’UNC, je poursuivais deux objectifs : implanter le parti et former les militants. Malgré mon dévouement et tous les sacrifices endurés pour cette cause – alors que les autres privilégiaient plutôt des alliances, des coalitions, des plateformes parfois contre-natures -, j’ai commencé à subir des coups qui frisaient le mépris. Dans quelle armée, pouvez-vous déloger un général pour y placer un sous-lieutenant ? Comme on dit chez nous, un enfant ne peut pas jouer avec les trois pierres de la case quand la marmite est encore au feu. S’il le fait, il devient un danger

pour toute la famille. À qui s’adresse ce dicton ? C’est un proverbe bantou. Votre nom est souvent cité parmi les prochains ministres du gouvernement de “cohésion nationale” qui est attendu. Avezvous été approché dans ce sens par le pouvoir ? J’ai rencontré pour la dernière fois Joseph Kabila en 2012 à la Cité de l’Union africaine alors que j’étais encore président du groupe parlementaire. Tout ce qui se raconte autour de ma modeste personne n’est que spéculation. Mais depuis mon jeune âge, j’ai beaucoup d’ambitions. Je suis né dans un coin perdu, à Katala (Lemera), dans le territoire d’Uvira, dans le Sud-Kivu. J’ai perdu mon père quand je n’avais encore que 7 ans. Tout ce que je suis devenu aujourd’hui n’est qu’une question de destin. Et celui-ci ne s’est pas encore arrêté. Êtes-vous disposé à participer au gouvernement de “cohésion nationale” ? Le jour où mon pays aura besoin de moi pour le servir ailleurs qu’à l’Assemblée Nationale, j’évaluerai

et je m’assumerai. Mon parcours témoigne de mon engagement pour la République. J’ai déjà connu la prison, 82 jours en détention sans voir un être humain, 24 jours mains et pieds menottés... Quand l’UNC dit que vous vous auto-exclurez si vous acceptez un poste ministériel. Que répondezvous ? Tout acte que je pose, c’est parce que ma conscience me l’a autorisé et non un individu ou un groupe d’individus. Je milite pour la liberté de pensée. C’est sacré. C’est pourquoi j’ai refusé de signer le document de l’UNC qui décrétait l’auto-exclusion de tout membre du parti qui accepte un poste ministériel. D’autant que le terme “auto-exclusion” ne figure pas dans les dispositions constitutionnelles ni dans les statuts et règlements du parti. Ce n’est pas Vital Kamerhe qui maîtrise ces textes par cœur qui me contredira. Pour prendre la décision de quitter la présidence du groupe parlementaire de l’UNC, je n’avais que Dieu et ma conscience. Mon épouse ne l’a su que lorsque j’ai déposé la démission. Il en sera de même de mon mandat de député.

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Croissance économique projetée à 8,9 % pour 2014

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e comité de politique monétaire (CPM) a déclaré que la RDC a anticipé une croissance économique projetée à 8,9% en 2014, contre une réalisation de 8,5% en 2013, à cause du secteur extractif qui bénéficie d’un niveau confortable de production, notamment celle du cuivre dont le cours est demeuré assez rémunérateur sur le marché international. Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) et président du CPM Déogratias Mutombo Mwana Nyembo a fait cette révélation à la presse, à l’occasion de la onzième réunion ordinaire annuelle du CPM tenue vendredi à Kinshasa sur l’évolution de la conjoncture économique à la fin de novembre 2014 au niveau national et international.

Le CPM a examiné également les perspectives à court terme et a échangé sur le dispositif de la politique monétaire à mettre en place au regard des évolutions observées, a indiqué le gouverneur de la BCC. Il a noté que la croissance observée a été impulsée par la consommation qui a contribué pour 85,8% dans la demande globale contre 72,4% une année auparavant. Les investissements quant à eux, a

fait remarquer le président du CPM, ont enregistré un ralentissement en 2014, avec une contribution moins importante que l’année précédente.

Le gouverneur de BCC a fait savoir, en outre, que les opérateurs économiques ont donné leurs points de vue sur l’évolution de l’activité économique en RDC à la fin du mois de novembre 2014. Il ressort de cette analyse qu’une quasi-stabilité du solde brut d’opinions est restée positive à 20,6% contre 21,8% un mois plus tôt. Il a indiqué, par ailleurs, que sur le marché des biens et des services les prix intérieurs sont demeurés stables. En effet, en rythme mensuel, l’inflation s’est repliée à 0,047% en novembre contre 0,057% le mois précédent, portant ainsi le cumul d’inflation annuel à 0,975%. Dans ces conditions, a-t-il dit, l’absence de chocs majeurs, l’inflation à la fin de décembre se situerait à 1,128%, contre un objectif de 3,7%. Sur le marché des changes, a-til poursuivi, une poursuite de la stabilité du taux de change est notée et une appréciation de 0,02% de la monnaie nationale a été observée à l’interbancaire, contre une dépréciation de 0,29% au parallèle. Le taux de change s’est établi à

La Sotexki bientôt relancée

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e Ministre de l’Economie et Commerce, Jean Paul Nemoyato a visité, la semaine dernière, les installations de la Société Textile de Kisangani (Sotexki) une usine qui a fait la beauté et la fierté non seulement de la Province Orientale, mais aussi de la nation congolaise et de l’Afrique toute entière. Il s’était fait accompagner du Vice–Gouverneur de province, Pascal Mombi Opana. Interrogé au sortir de cette visite et des échanges avec le Directeur Général de la Sotexki, Gombert Loko, JP Nemoyato a promis de s’impliquer à la relance de cette seule et unique entreprise textile encore opérationnelle au Centre de l’Afrique au travers notamment la recherche des parte-

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925,32 CDF le dollar américain à l’indicatif et 931,50 CDF au parallèle, contre respectivement 925,54 CDF et 928,75CDF un mois auparavant. Sur le marché monétaire, a dit M. Mutombo, l’encours du bon BCC s’est établi à 82,0 milliards de CDF, contre 70,0 milliards à la fin d’octobre 2014, soit une ponction mensuelle de 12,0 milliards de CDF. Cette situation résulte de la ferme détermination de la BCC de renforcer la stabilité de la monnaie nationale à l’approche des festivités de fin d’année, a-t-il ajouté. Par ailleurs, au regard de l’évolution de la conjoncture interne et externe marquée par la stabilité et l’absence de chocs majeurs, le CPM a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de sa politique monétaire, le taux directeur demeurant à 2%.

De leur côté, les coefficients de la réserve obligatoire sont maintenus à 8% et 7% sur les dépôts en devises à vue et à terme ainsi qu’à 5% et 0 % pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme. Le Gouverneur de BCC a fait observer que sur le plan international, la reprise économique mondiale peine à se consolider en raison notamment de la faiblesse de la

demande consécutive au resserrement budgétaire dans un contexte de persistance des séquelles de la crise financière de 2008-2009. Le taux de croissance enregistré en 2013 devrait se maintenir en 2014 avant de connaitre une légère amélioration en 2015, a précisé M.Mutombo. Il a laissé entendre que l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), dans sa dernière publication sur les perspectives économiques mondiales, table sur une croissance modeste de l’économie mondiale de 3,3% en 2014, comme en 2013 et 3,7% en 2015. Concernant les économies émergentes, selon le CPM, la croissance économique en Chine baisserait à 7,1% en 2015, revenant de 7,3% en 2014. Cette situation pourrait induire une baisse d’activités dans les économies qui entretiennent des liens commerciaux étroits avec ce pays. Le CPM a encouragé le Gouvernement à poursuivre et à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles indispensables à l’atteinte d’une croissance économique vigoureuse et inclusive. (source : ACP/Le titre est de la rédaction)

Zone économique spéciale à Maluku

naires. Pour sa part, Gombert Loko, reste confiant dans la relance de cette entreprise, malgré les difficultés qu’elle connait présentement. En témoigne, selon lui, la présence de la Sotexki sur le marché des tissus wax des pagnes aux nouveaux motifs produits par cette entreprise. Cette visite des installations de la Sotexki était, pour Pascal Mombi Opana, l’occasion de réitérer l’engagement du gouvernement provincial de relancer les activités dans cette industrie textile ; question de donner du travail aux nombreux fils de la province en quête de l’emploi. ACP

Le projet d’installation des zones économiques spéciales (ZES) à travers la République commence à prendre corps. La première qui attire les investisseurs est celle de Maluku situé à plus de 80 Km du centre-ville de Kinshasa. En fin de la semaine dernière, le Ministère de l’Industrie, petites et moyennes entreprises (IPME) a, à ce sujet, connu une activité particulière à ce sujet, à commencer par des investisseurs sud-africains qui veulent s’installer en RDC. Cette zone économique sera bientôt dotée d’une usine de traitement, de purification et de distribution d’eau potable. C’est, du moins, l’engagement pris par la firme sud-africaine « Bes Africa Engenee Ring » se ;lon sa représentante, Mandisa Booi, qui l’a confié au sortir d’un entretien qu’elle eu vendredi dernier. Selon l’ACP qui rapporte l’information, « Mme

Mandisa a rassuré le Ministre de l’IPME de l’engagement de sa société à la réalisation de cet ouvrage qui va permettre à la population d’accéder à une eau potable et de lutter contre les maladies d’origine hydrique. » Par ailleurs, des investisseurs chinois sont aussi intéressés par Maluku. Une délégation chinoise a, en effet, effectué, la semaine dernière, une mission de prospection en vue de l’aménagement de cet espace dans la perspective de son développement. Ils ont reçu des informations nécessaires sur la concession de fer et d’acier, le centre de captage d’eau de la Régideso, le poste électrique de la SNEL ainsi que la concession Mukeba où doit être construits mille maisons, des écoles et des hôpitaux. JEK

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INTERNATIONAL

Rwanda: 20 ans après le génocide, une presse toujours censurée

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ingt ans après le génocide, où en est la liberté de la presse au Rwanda ? C’est la question posée par le dernier rapport du CPJ, le Comité de protection des journalistes, rendu public dimanche 7 décembre. Selon l’organisation basée à New York, vingt ans après les médias de la haine, la censure est omniprésente au Rwanda et les progrès sont trop lents. « La presse rwandaise reste régie par la censure aussi bien volontaire que forcée. » C’est l’une des principales conclusions de ce nouveau rapport du CPJ, et ce, malgré certaines avancées, comme le vote en 2013 d’une loi offrant un peu plus de protection aux journalistes et instituant une instance d’autorégulation des médias, la RMC. Selon le rapport, « certains journalistes disent accepter la censure afin d’éviter un retour aux combats ethniques qui ont déchiré le pays au début des années

1990 ». Pour les autres, « le contrôle est maintenu », notamment par le biais de lois punissant sévèrement « l’outrage » envers les dépositaires de l’autorité - dont le chef de l’Etat - ou le « divisionnisme », crime à la définition vague, souvent accusé de servir à bâillonner toute opinion divergente. Selon le CPJ, les journalistes rwandais font encore régulièrement l’objet de menaces et de harcèlements de la part de certains éléments des forces de sécurité. De fait, dans un climat où « le gouvernement continue de sévir contre les critiques et les personnalités de l’opposition tant au Rwanda qu’à l’étranger », les journalistes hésitent « à tester les limites des libertés nouvellement accordées », ce qui entrave sévèrement, selon le CPJ, « l’émergence de médias critiques et indépendants » dans le pays. (RFI)

Francophonie: Sassou-Nguesso souhaite du «succès» à Michaëlle Jean

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’Afrique va compter 700 à 800 millions de locuteurs francophones d’ici à 2050 et va demeurer le coeur de la Francophonie, a estimé hier, samedi 6 décembre, le président congolais Denis Sassou-Nguesso, à l’occasion de son retour au pays. Il a souhaité bon vent à la Canadienne Michaëlle Jean, nouvelle secrétaire générale de l’organisation. Le président s’exprimait pour la première fois depuis l’échec de son compatriote Henri Lopes pour se faire élire à la tête de la Francophonie, lors du dernier sommet de l’organisation à Dakar. Il affirmé qu’il était le seul à se battre pour que le Secrétariat général de la Francophonie reste africain. « Je l’ai dit, ce n’est pas un secret. Alors que le sommet se tenait à Dakar dans la patrie de Léopold Sédar Senghor, j’ai été le seul à m’être battu pour que le Secrétaire général de la francophonie soit africain. Qu’on n’ait pas obtenu ce consensus soit, mais on ne peut pas ignorer le fait qu’un candidat comme Henri Lopes était le candidat de l’Afrique déjà il y a douze ans à Beyrouth. Je n’ai pas manqué de le faire

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Opération Sangaris: peu à peu, Bangui reprend vie

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l y a tout juste un an, la France lançait l’opération Sangaris en Centrafrique, une intervention destinée à mettre fin aux violences. Un an après, la situation a radicalement changé. A Bangui, la capitale de la RCA, la vie a repris. Les humanitaires s’inquiètent néanmoins de la sécurité sur les routes de l’intérieur du pays. Elles restent encore peu sûres, ce qui entrave leur action. Un an après le lancement de l’opération Sangaris, la situation à Bangui a radicalement changé. La vie a repris, même si la capitale n’est pas encore a l’abri de rechutes. Pour Claire Bourgeois, la coordinatrice des affaires humanitaires de l’ONU en RCA, la réduction du nombre de personnes déplacées est un bon indicateur de

savoir, l’Afrique n’a pas pu réaliser ce consensus mais la terre tourne encore ». Sassou-Nguesso regrette le manque de consensus, mais salue tout de même l’arrivée de la canadienne d’origine haïtienne, Michaëlle Jean, désignée par consensus pour prendre la tête de l’OIF. « Nous allons accompagner le mandat de madame Michaëlle Jean du Canada et nous ne pouvons que lui souhaiter du succès dans sa mission », déclare Denis Sassou-Nguesso. La Canadienne prendra donc les rênes de l’institution le 1er janvier 2015, succédant ainsi à Abdou Diouf, en poste depuis douze ans.

l’amélioration de la situation. « Il y a encore énormément à faire mais le nombre de personnes déplacées, qui était autour de 400 000 en janvierfévrier 2013, est actuellement à moins de 60 000 autour de Bangui », explique Claire Bourgeois à RFI. « La vie a repris : les écoles ont rouvert pour la majorité, les services de santé reprennent également, les marchés ouvrent… La situation à Bangui est absolument différente de ce qui prévalait il y a un an », poursuit-elle. « Il faut savoir que 70% des gens actuellement encore déplacés viennent du 3e arrondissement de la capitale. Ces personnes sont prêtes à rentrer chez elle si la sécurité est rétablie dans leur quartier. J’ai bon espoir que le nombre de gens qui vont rentrer va encore fortement augmenter. »

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

(RFI)

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COMMUNICATION

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SOCIETE

10 petits conseils pour ne pas avoir des enfants gâtés

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’opulence n’est pas synonyme de bonheur. Bien de familles dites aisées vivent des drames qui, parfois, font perdre aux enfants leur avenir lorsqu’un jour ils devront se prendre en charge. Dans la plupart des cas, ces pertes sont dues à l’éducation des enfants que l’on gâte trop en croyant leur assurer le bonheur. Comme l’écrit un psychologue occidental, « leur problème c’est justement qu’ils sont riches, qu’ils vont en vacances dans des endroits paradisiaques, qu’ils ont des maisons gigantesques et possèdent tous les derniers gadgets, jouets et autres voitures de luxe ». Ce psychologue propose ainsi dix petits conseils pour ne pas avoir des enfants gâtés, et que Le Vif du Congo propose ci-dessous. Il s’agit de 10 choses à faire si l’on veut éduquer des enfants dans le respect de l’autre, sans les gâter. 1. Savoir dire non...Souvent. Apprenez à vos enfants à attendre avant d’obtenir quelque chose, ou bien donnez-leur en guise de récompense, sous réserve des conditions que vous définirez. Vous leur apprendrez ainsi la valeur des choses, et vous leur enseignerez que dans la vie, il ne suffit pas de claquer des doigts pour obtenir quelque chose. Vous n’avez pas à toujours donner à vos enfants tout ce qu’ils désirent, même si vous pouvez facilement vous le permettre financièrement.

qu’ils voient où leurs objets vont, et qu’ils comprennent l’utilité de cette démarche. 4. Soyez conscient des personnes que vous fréquentez. Si vous ne fréquentez que des familles dont les enfants sont gâtées par leurs parents, cela ne vous aidera pas dans l’éducation de vos propres enfants : Ils prendront exemple sur eux, et ne comprendront pas pourquoi eux ont droit à toutes ces choses, alors que vous, vous leur posez des limites. Assurez-vous que les familles ou les amis avec lesquels vous passez beaucoup de temps partagent vos valeurs. 5. Faites leur écrire des cartes de remerciement. Oui, écrites sur un papier, avec un vrai stylo ! De nos jours, les enfants sont de plus en plus facilement distraits, leur attention saute d’une chose à l’autre et on oublie trop souvent de leur apprendre à passer du temps, à être attentionné pour exprimer leur gratitude envers les autres. Cela peut paraître trivial, mais c’est pourtant un excellent moyen pour leur enseigner à exprimer leurs sentiments et leur appréciation.

2. Attendez d’eux qu’ils expriment de la gratitude. Il faut aller plus loin que le simple apprentissage des “bonnes manières”, et dépasser le simple “s’il vous plaît/merci”. Apprenez leur à regarder les gens dans les yeux, à serrer la main franchement, à exprimer de l’affection et à apprécier les choses qui leur sont dites ou données généreusement.

6. Ne les couvez pas trop. Vous ne devriez pas les rattraper à chaque fois qu’ils tombent, c’est parfois difficile car il vous faut pour cela aller contre votre instinct de protection (bien sûr cela ne veut pas dire non plus qu’il faut les laisser se faire écraser par une voiture…) Apprenez leur les conséquences qui découlent naturellement des actes, dès leur plus jeune âge -- parlez leur de certaines de vos propres expériences mauvaises, et expliquez leur que la vie n’est pas toujours juste. Ne tentez pas de les préserver à tout prix de toutes les déceptions. Il faut bien comprendre que le fait de tomber et d’échouer tient une part importante et majeure dans tout développement humain, et particulièrement durant l’enfance

3. Pratiquez vous-même l’altruisme. Par exemple, donnez les anciens habits et jouets à ceux qui sont dans le besoin, vous pouvez en faire don à certaines associations… Débrouillez-vous pour que vos enfants prennent part à cela, et pour qu’ils vous accompagnent afin

7. Résistez à l’envie d’acheter des quantités de choses. Même si vous pouvez vous le permettre, ce n’est pas parce que vous pouvez le faire que c’est forcément une bonne idée ! Pourquoi acheter six paquets de glace, quand vous pouvez en acheter juste un.

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Votre enfant apprendra à aimer et à apprécier ce qu’il a. 8. Parlez à leurs grands-parents et expliquez-leur l’éducation que vous cherchez à donner à vos enfants. Expliquez leur votre désir d’avoir des enfants respectueux, gentils et responsables et la manière dont vous souhaitez parvenir à ce but. Vous aurez besoin de leur aide car les grands-parents forment souvent un second cercle familial, alternatif, pour les enfants. Et les grands-parents sont connus pour avoir tendance à gâter leurs petits-enfants… Si c’est le cas, demandez-leur de les gâter en les couvrant d’amour, d’attention, de tendresse et d’affection -- pas en les couvrant de jouets, de bonbons et d’argent. 9. Enseignez-leur la valeur de l’argent. Donnez-leur de l’argent de poche, et apprenez leur à économiser, à choisir ce pour quoi ils le dépenseront, et pourquoi pas, à faire des cadeaux ou des dons aux autres. Ils apprendront ainsi que l’argent n’est pas infini, et ils en deviendront plus responsables.

Vous pouvez commencer cela quand ils sont très jeunes avec de petites quantités d’argent de poche, puis augmenter à mesure qu’ils gagneront en âge et en responsabilité. 10. Racontez leur votre histoire. Vos enfants doivent savoir que la vie n’est pas simple et que tout se mérite. Racontez leur comment vous avez commencé à travailler, ce que vous avez fait ensuite, et que vous n’avez pas des ressources illimitées. Quand ils seront un peu plus grands, expliquezleur que 10 € équivalent à 1 heure de travail au Smic…. Quoi qu’il en soit, sachez que si vous avez un enfant gâté -- qui fait des caprices, qui crie et qui s’énerve si vous ne lui donnez pas ce qu’il souhaite, sachez que c’est en partie dû à son éducation. Si c’est le cas, il est temps de commencer à appliquer certaines de ces approches (si ce n’est pas toutes !) Votre vie en tant que parent sera plus facile, votre enfant sera plus heureux, et il saura s’intégrer plus facilement dans le monde. (source : http://www.demotivateur.fr)

ARRET SUR IMAGE Pour se rendre au jubilé de Anuarite à Isiro, le Cardinal Mosengwo s’est offert les services d’un jet officiel du Congo Brazzaville...

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SPORT ET CULTURE

Innocent Balume en campagne pour la paix à Beni

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’artiste musicien Innocent Balume, premier lauréat du concours Vodacom super star, a entrepris une campagne de sensibilisation à travers la province du Nord- Kivu, dans le cadre de la culture pour la paix, avec ses pairs jeunes de la ville et du territoire de Beni. Cette star montante de la musique congolaise œuvrant dans la ville de Goma, qui a dans sa suite le chargé des affaires civiles à la Monusco, a échangé avec les membres de la coordination urbaine de la société civile de Beni avec lesquels il a garanti sa disponibilité à s’unir avec les jeunes de cette partie

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du Nord-Kivu en vue proposer et cimenter les activités conjointes sensibilisatrice à la Paix. Les présidents de différentes associations de jeunes ont mis à profit l’opportunité pour proposer à leur hôte des actions et des initiatives concrètes à mettre sur pied pour cimenter la paix voulue ardemment dans ce coin assombri par des tueries aveugles. Ils ont ainsi souhaité que soit composée une chanson conjointe à travers laquelle les artistes du milieu vont s’associer à ceux de la province et du pays dans l’unique objectif de véhiculer le message de cohabitation

pacifique entre les populations. Les leaders de jeunes ont également souhaité voir être organisée une grande activité culturelle en ville de Beni en vue de déstresser les âmes chagrinées par de tristes évènements. Toutes les deux parties ont formulé le vœu de voir les propositions émises ne pas rester lettre morte à l’instar de nombreuse d’autres assises du genre dont la matérialisation est restée hypothétique. Les jeunes de Beni ont néanmoins invoqué la difficulté liée au manque des moyens financiers qui handicapent la concrétisation de certains projets conçus allusion faite

à la sensibilisation à la paix par la réalisation le projet d’impact rapide de la Monusco. Il s’agit entre autres de la prise en charge psychologique des enfants orphelins ayant survécu aux massacres, la prise en charge des femmes et filles victimes des viols. L’artiste musicien Innocent Balume a promis d’être médiateur entre les jeunes de Beni et les organisations caritatives au vu de bonnes initiatives qu’ils projettent pour la pacification de la sous-région. (Source : ACP/Le titre est de la rédaction)

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COMMUNICATION

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