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CAN 2015 ITB Kokolo : la légende du fleuve a Les Léopards sur le repris du service Pge 6 podium continental Pge 10 LE

VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°016, du 11 fév. au 17 fév. 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

DU

Perspectives électorales en RDC

La CENCO désavoue Mgr Ambongo La CENCO s’interdit « de rendre public le contenu des entretiens avec le Chef de l’Etat », affirme son Président, Mgr Luc Djomo, qui ajoute que les sujets dont le Président de la Commission Justice et Paix a parlé « n’étaient pas inscrits à l’ordre du jour de notre rencontre avec le Chef de l’Etat », avant de conclure qu’« il n’était pas question de rendre public le contenu de nos entretiens» LIA, MELA, SOMBA, LATA CONGO

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Entre la politique et le droit

Pourquoi la Cour Suprême poursuit Vital Kamerhe Pge 3

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POLITIQUE

Perspectives électorales en RDC

La CENCO désavoue Mgr Ambongo

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’est un véritable pavé dans la marre que Mgr Fridolin Ambongo, Président de la Commission Justice et Paix de l’église catholique, a jeté dans la marre le mercredi dernier dans une interview qu’il avait accordée à RFI lors de son séjour à Paris à l’invitation du secours catholique et de la conférence des évêques de France. Dans cette sortie médiatique pour le moins intempestive, Mgr Ambongo a abordé les questions d’actualité, surtout celles liées au processus électorale en dévoile la contenu de l’entretien que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, avait accordée à une délégation de l’église catholique. « Je crois que la question fondamentale pour le peuple congolais est “est-ce qu’il (Joseph Kabila) se présente en 2016, oui ou non ?”. Le fait qu’il ne dise rien, cela nous inquiète. Et nous pensons que le peuple doit maintenir la vigilance », avait-il déclaré, entre autres, avant d’ajouter : « Le pouvoir a joué deux cartes dans le but de se maintenir au pouvoir. La première, c’était la tentative de changement constitutionnel. Sa deuxième carte est (celle) de la prolongation. Comme ses deux cartes n’ont pas abouties, nous nous posons la question : “Quelle autre carte le pouvoir va jouer aujourd’hui ?” » Ceux qui avaient suivi cette interview dans la rubrique « invité Afrique » n’en croyaient pas leurs oreilles. Tout le monde a cru entendre un politicien s’exprimant avec des calculs habituels, rompant ainsi avec la neutralité requise aux confessions religieuses. Depuis, les observateurs attendaient de voir comment l’église catholique allait se déterminer face à un tel écart de comportement. Et la réponse n’a pas tardé de tomber. Même si elle n’a, jusquelà, pas encore été rendue publique officiellement, l’église catholique y a désavoué son prélat à travers la Conférence Episcopale Nationale

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du Congo (CENCO) et par la voie de son Président en exercice, Mgr Nicolas Djomo. En effet, par un mail parvenu au Vif du Congo, l’Evêque du diocèse de Tshumbe s’est adressé au Prof Lumanu, Directeur Général de l’Office Nationale d’Identification de la Population (ONIP), mais également (selon nous) membre influent de la majorité pour transmettre au Président Kabila les excuses de l’église catholique et exprimer la désapprobation des propos de Mgr Ambongo. Dans son mail en trois points, Nicolas Djomo commence par expliquer que dans ses pratiques, la CENCO s’interdit « de rendre public le contenu des entretiens avec le Chef de l’Etat. D’autant plus que cette fois-ci il nous avait accueilli avec des dispositions tout à fait particulières et confiantes ». Il fait savoir, ensuite, que les sujets dont Mgr Ambongo a parlé « n’étaient pas inscrits à l’ordre du jour de notre rencontre avec le Chef de l’Etat. Il est sorti de cet ordre du jour. Mais en liant ces questions à notre rencontre, cela déforme tout à fait l’objectif de notre démarche. » Mgr Fridolin Ambongo aura ainsi effectué une sortie médiatique

solitaire et hors de propos puisque, à en croire Mgr Nicolas Djomo, les statuts de la CENCO prévoient que « le Président et le Secrétaire Général de la CENCO sont habilités à parler du contenu d’une rencontre avec le Chef de l’Etat. Et pour moi il n’était pas question de rendre public le contenu de nos entretiens. » Cinglant démenti que ces propos de Ambongo qui ont jeté le doute quant à la neutralité attendue de l’église par rapport aux affaires de l’Etat. Dangereux, tout de même, lorsque ce genre de propos sortent de la bouche du Président de la très stratégique commission Justice et Paix qui a la charge d’observer le processus électoral comme ce fut le cas en 2006 et 2011. On se souvient, en effet, qu’en 2011, cette même commission avait avoué n’avoir eu de capacité de couverture cartographique des élections que de 25%, alors que dans sa mémorable déclaration, Mgr Monsengwo soutenait, la main sur le cœur, que les résultats publiés par la CENI n’étaient conformes ni à la vérité, ni à la justice. Réagissant, vendredi dernier au cours d’une conférence de presse, aux propos de Mgr Ambongo, le Porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, s’est

demandé s’il existe une loi obligeant le Chef de l’Etat en exercice de faire une déclaration de non candidature à la fin de son mandat, comme le suggérait le prélat catholique qui s’inquiétait du silence de Kabila sur ce sujet. Ci-dessous, un extrait du mail de Mgr Nicolas Djomo à Adolphe Lumanu. Jonas Eugène KOTA

Cher Directeur Général, Je viens d’adresser à Mgr Ambongo un message de désapprobation pour son interview de ce matin. Je lui ai fait 3 reproches : 1/ Dans les pratiques de la CENCO, nous nous interdisons de rendre public le contenu des entretiens avec le Chef de l’Etat. D’autant plus que cette fois-ci il nous avait accueilli avec des dispositions tout à fait particulières et confiantes. 2/ Les sujets dont il a parlé

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Edito Opposition absente !

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ne catégorie de Congolais a manqué à la liesse qui s’est emparée du pays après les succès des Léopards à la trentième édition de la Coupe d’Afrique des Nations : les opposants. Et alors que la Nation se réjouissait des prouesses de ses fauves, il s’est même trouvé des opposants qui, sur le Net, sont allés jusqu’à accuser le Chef de l’Etat d’avoir apporté la poisse aux Léopards en allant leur rendre visite à Malabo, justifiant ainsi leur défaite face aux Ivoiriens. Il est de ces moments, de malheur comme de joie, où il faut savoir taire certaines divergences pour communier avec la Nation. Le succès, dit-on, n’a pas de parent. Et celui de nos vaillants Léopards n’a qu’un parent : le drapeau national qui est monté au firmament du continent au point où l’équipe nationale a remporté la palme de meilleure équipe fair-play. Cette joie méritait d’être partagée par tous, sans aucune coloration politique, puisqu’il n’y avait que la République Démocratique du Congo. Il en fut de même après la victoire des FARDC face au M23, même si, à cette occasion, Vital Kamerhe tança vertement Bitakwira au motif qu’il avait félicité les FARDC et leur commandement, en ce compris le Commandant suprême qui se trouve être le Président de la République. En toute chose, il faut savoir mesure garder, dit-on. Et la pratique de la politique est une confrontation des idées et des visions, et non un cadre de conflictualité ou de haine comme on le perçoit dans le comportement du politicien congolais. De toutes les manières, il n’est pas encore trop tard pour bien faire. Une félicitation ne tue pas. Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE n’étaient pas inscrits à l’ordre du jour de notre rencontre avec le Chef de l’Etat. Il est sorti de cet ordre du jour. Mais en liant ces questions à notre rencontre, cela déforme tout à fait l’objectif de notre démarche.

le Président et le Secrétaire Général de la CENCO sont habilités à parler du contenu d’une rencontre avec le Chef de l’Etat. Et pour moi il n’était pas question de rendre public le contenu de nos entretiens. Veuillez communiquer 3/ Selon nos Statuts, seuls tout ceci au Président

de la République à qui respectueusement je présente mes excuses pour cette interview comme méthode non conforme à la manière de faire de la présidence de la CENCO. + N. Djomo

Entre la politique et le droit

Pourquoi la Cour Suprême poursuit Vital Kamerhe

U

ne certaine confusion règne dans l’affaire de la saisine, par la Cour Suprême de Justice, du dossier judiciaire opposant Vital Kamerhe à l’honorable Wivine Moleka qui se plaint d’imputations dommageables dont le premier cité s’était rendu coupable lors des élections de 2016. Comme à son tout début, l’affaire a vite pris une connotation politique lorsque le camp de l’accusé allègue que le pouvoir cherche, par-là, à éliminer un adversaire politique en le disqualifiant pour les élections de 2016. Pour étayer cette allégation, ses auteurs avancent alternativement la thèse de l’irrégularité de la procédure entre le Procureur Général de la République et la CSJ et celle d’injonctions faites par le Gouvernement pour mettre la haute cour en piste. Un communiqué publié par six ONG de la place, et relayant un autre communiqué signé par Claudel Lubaya, indique, en effet, que « malgré qu’il y ait eu transaction avec Madame Wivine Moleka et le désistement de cette dernière de son action pénale, le Gouvernement a recouru au Procureur Général de la République (PGR) pour qu’il fasse le pourvoi contre la décision rendue par le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe sous RPA 19123/18643, uniquement sur la forme, dans l’unique but de faire accélérer le traitement du dossier et obtenir à tout prix sa condamnation. C’est ainsi qu’après avoir rejeté le

pourvoi du Président Vital Kamerhe, la CSJ a curieusement déclaré recevable celui du PGR et décidé de retenir le dossier pour le juger en premier et dernier ressort ». En réaction à cette version des faits, la CSJ a, à travers un communiqué publié par son service de communication, clarifié les choses pour dissiper tout soupçons et mettre fin à la politisation de cette affaire. Le Vif du Congo s’est procuré ledit communiqué qui lui a permis d’approfondir le dossier afin de mieux éclairer l’opinion.

La saga d’une affaire

De quoi s’agit-il donc ? Lors des élections législatives et présidentielle

de 2011, Vital Kamerhe fait une déclaration dans laquelle elle accuse la candidate députée Wivine Moleka de fraude électorale. Cette dernière décide de saisir la justice en portant plainte au tribunal de Paix de Kinshasa/Ngaliema qui ouvre ainsi un dossier contre l’accusé. Face à cette situation, Vital Kamerhe estime qu’en sa qualité d’ancien Président de l’Assemblée Nationale, il ne peut pas être jugé par une juridiction inférieure qu’est un tribunal de paix. Il va donc en appel au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe afin que ce dernier se saisisse du dossier. Dans l’entre-temps, les deux parties trouvent un compromis à l’amiable pour mettre fin à l’action judiciaire. Or, il s’avère que l’accusatrice avait

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POLITIQUE introduit une autre plainte au niveau du Tribunal de Paix de la Gombe, alors que son correspondant de Ngeliema n’avait pas encore prononcé un classement définitif du dossier après son renvoi par le TGI/Gombe qui avait jugé cette juridiction compétente pour connaître du fond de la cause et le règlement à l’amiable entre les parties. L’affaire devient donc pendante devant deux tribunaux et il se produit ce que le droit appelle litispendance qui est une « situation dans laquelle deux juridictions sont saisies d’un même litige ». Dans cette confusion, Vital Kamerhe, qui a appris que le TGI/Gombe où il était allé en appel, a renvoyé le dossier au Tripaix, décide d’aller au niveau supérieur et se pourvoit, en date du 9 avril 2014, en cassation devant la Cour Suprême de Justice pour faire casser la décision RPA 19123/18643 rendu contradictoirement le 7 février 2014 qui, selon le communiqué de presse du service de communication de la CSJ, avait déclaré « irrecevable son opposition formée contre le jugement sous RPA 18.648, mais dit que le tribunal de paix de Kinshasa/ Ngaliema était compétent pour connaître du fond de la cause ». La CSJ

ouvre alors le dossier RP 4362. De son côté, la Ministre de la Justice de l’époque, saisie de la confusion et de la partie de ping-pong entre le TGI/ Gombe et le Tripaix/Ngaliema ainsi que de la litispendance évoquée cihaut, décide, à travers la lettre n°1168 du 5 juillet 2014 et selon une procédure qui lui en donne la prérogative, de faire injonction au PGR qui va alors se saisir de l’affaire et introduire un réquisitoire contre la même décision. Le réquisitoire est ainsi enrôlé à la CSJ sous RP 090/TSR, ce qui fait au total deux pourvois pour la même affaire. Après examen des deux pourvois, la CSJ, qui fait aussi office de la Cour de cassation, déclare non fondé le pourvoi de Vital Kamerhe, mais fondé celui du PGR. Elle a aussi décidé de renvoyer la cause devant sa section judiciaire qui va donc connaître du fond de l’affaire, ceci conformément à l’article 37 alinéa 6 de la loi organique relative à la procédure devant le Cour de cassation. Quant à la compétence de la CSJ pour connaître du fond de l’affaire au lieu de la forme, celle-ci se justifie par la litispendance évoquée ci-haut face à laquelle la juridiction supérieure se saisit du dossier litigieux.

Kamerhe victime de ses propres turpitudes ?

C’est donc cette décision de la CSJ qui a fait lever les boucliers dans le camp de Vital Kamerhe, puisqu’un procès en bonne et due forme va s’ouvrir. A ce stade du dossier, on peut conclure qu’en matière de procédure, la démarche n’est entachée d’aucune irrégularité, surtout qu’en réalité, c’est Vital Kamerhe qui, allant de juridiction en juridiction, a fait porter l’affaire à ce niveau juridictionnel. Un avocat près la Cour Suprême justifie l’action de celle-ci par le fait que, par ses pérégrinations judiciaires, l’ancien Speaker de la Chambre Basse se livrait, en fait, à des manœuvres dilatoires pour éviter l’examen du fond de l’affaire, un examen qui doit ainsi aboutir à un jugement. Pour étayer sa thèse, notre interlocuteur fait observer d’autres actes y relatifs. Il rappelle, en effet, que l’accusé Kamerhe avait avancé, au départ, qu’en accusant Moleka, il agissait en tant que Président d’un parti, l’UNC, qui est une personne

juridique. A ce titre, c’est plutôt le parti qui devait être poursuivi et non sa personne physique. Curieusement, en allant en appel au TGI/Gombe, il invoquait son statut d’ancien Président de l’Assemblée Nationale. Las de ne pas imposer cette stratégie, il va alors commencer à aller d’appel en cassation dans le seul but d’éviter que l’affaire soit connue dans le fond. Idem pour son insistance, lui et ses proches, pour l’abandon du dossier au motif qu’il y a avait déjà un arrangement à l’amiable. L’avocat à la CSJ explique, par ailleurs, que cet arrangement ne pouvait fonctionner que dès lors que le Tribaix/Ngaliema avait prononcé un classement définitif du dossier. Mais cela était impossible, puisque, par le fait de Vital Kamerhe, cette affaire volait de juridiction en juridiction. Nul ne devant donc se prévaloir de ses propres turpitudes, la CSJ est tout à fait compétente pour connaître de cette affaire. Et justice sera dite… Le Vif du Congo

Perspectives électorales L’ECT de Félix Kabange lance sa biennale électorale 2015-2016

L

’heure est venue où les acteurs politiques congolais doivent s’inscrire dans la logique du réel qui veut que chacun mobilise sa base en prévision des échéances électorales qui pointent à l’horizon. L’annonce faite par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, sur 2015 et 2016 comme étant des années électorales, l’adoption du nouveau projet de loi portant organisation des échéances électorales ainsi que le calendrier électorale global qui est en passe d’être publié en sont la parfaite illustration. D’où, la nécessité ressentie par l’Eveil de la Conscience pour le Travail et le Développement (E.C.T.) de battre le rappel des troupes.

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Le parti cher au Docteur Felix Kabange Numbi Mukwampa a, en effet, organisé la cérémonie de lancement

officielle de la biennale électorale 2015-2016 le samedi 7 février dernier à la Fikin (Foire internationale de

Kinshasa). L’occasion faisant le « larron », le directoire national du parti a profité de cette occasion pour démontrer à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’on devra désormais compter avec cette formation sur l’échiquier politique au pays. En effet, la plus vaste des salles situées dans l’enceinte de la Fikin a dû refuser du monde au point que les organisateurs ont été obligés d’ajouter des tentes en bâches et des chaises supplémentaires pour installer des militants qui continuaient à venir jusqu’à la fin de la cérémonie. Les observateurs qui étaient sur place ont convenu que l’E.C.T. était réellement un parti de masses. Entre 10 et 8 mille personnes sont

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POLITIQUE venues des quatre coins de la capitale pour assister également à l’installation du comité provincial. A en croire l’autorité morale de cette formation politique, les membres de la structure de pilotage de l’E.C.T. ville-province de Kinshasa, ont été élus par tous ceux qui ont participé à la direction du parti au cours de ses trois années d’existence. Conscient de la lourdeur des charges qui lui sont confiées, le Président du comité provincial de l’E.C.T. a exprimé l’immensité de sa joie, doublée d’une grande fierté, d’avoir mérité la confiance de ses camarades qui ont porté leur dévolu sur sa personne et de l’autorité morale qui n’a pas hésité d’entériner ce choix. « Gérer la ville de Kinshasa ce n’est pas une mince affaire, c’est un travail laborieux, c’est un travail de dure labeur que nous sommes obligé de faire pour valoriser politiquement l’E.C.T. qui est un grand parti », a reconnu Monsieur Boniface Bioshi Kiati. Il a, par ailleurs, annoncé la mission première qu’il devra accomplir dans ses nouvelles fonctions, mission qui est « d’organiser comme il se doit le parti tout en visant les élections qui pointent à l’horizon notamment les élections locales, municipales, urbaines et provinciales. En ce moment précis, nous sommes en train de militer pour que l’E.C.T. puisse maximiser les chances, pour que nous puissions avoir plus de sièges à tous les niveaux ». Le président du comité provincial de l’E.C.T. a, par la même occasion,

annoncé que pour atteindre ces objectifs, une organisation impeccable et responsable devra être mise en place au niveau des structures de base. Cela, « afin que les bases du parti puissent comprendre que la politique se fait avec elles car, a-t-il indiqué, sans la base, le parti n’a pas de sens, sans la base, le parti n’est qu’une étiquette qui n’a pas de valeur politique ». C’est dans cette optique que le Ministre Felix Kabange Numbi a tenu à présider personnellement cette grande manifestation populaire. Il a, à cette occasion, accueilli des milliers d’adhérents qui sont venus en groupe ou individuellement à sa formation politique.

République ainsi que sa vision pour de la Révolution de la Modernité. « J’aimerais affirmer ici que l’E.C.T. c’est un parti de la Majorité Présidentielle et réitérer la loyauté ainsi que la fidélité de l’E.C.T. à l’Autorité morale de la M.P., j’ai cité le Président Joseph Kabila Kabange », a déclaré le numéro 1 de l’E.C.T. qui venait de dire au Chef de l’Etat qu’il devra compter désormais avec son parti à Kinshasa. « Et nous voulons ici, a-t-il enchaîné, en affirmant cette loyauté, appuyer tout haut le projet de société du Président de la République, Joseph Kabila Kabang ainsi que sa vision pour de Congo qui se traduit au travers de la Révolution de la Modernité ».

Mobilisation particulière…

Le Ministre de la Santé public a ainsi reconnu qu’après tant d’efforts, la RDC est en train d’être transformée, avant d’inviter les cadres et militants de l’E.C.T. à se ranger comme un seul homme pour protéger les acquis de la reconstruction et de la Révolution de la Modernité. Il a également condamné tout ce qu’il y a eu comme pillage dans la ville de Kinshasa, par le fait des politiciens en mal de positionnement. Il a invité ses militants à ne jamais participer aux actes de pillage et aux destructions des infrastructures.

Pour le numéro 1 du dernier né d’entre les partis de la majorité présidentielle, tous les cadres et militants doivent se mettre au travail pour implanter l’E.C.T. partout à travers le pays pour mieux se préparer à affronter les échéances électorales de 2015 et 2016 qui nécessitent la mobilisation de tous et a donné un sens à la l’activité politique de ce jour. Felix Kabange Numbi a tenu à rappeler que sa démarche s’inscrit également dans la ligne droite du projet de société de son parti qui est « l’éveil de la conscience de la population pour véritablement transformer la RDC », ajoutant que lui et sa formation politique appuient le projet de société du Président de la

Prêcher par l’exemple…

Le Docteur Felix Kabange Numbi Mukwampa a, lors de son activité politique du jour, exhorté ses partisans

à parler partout où ils seront du projet de société de l’E.C.T. qui en « l’éveil de la conscience de la population afin que cette population se mette au travail pour transformer les ressources naturelles en richesses réelles et ainsi accéder au développement du pays ». Plutôt que de se limiter aux simples discours politiques, il a tenu à donner l’exemple. C’est ainsi qu’avant d’arriver à la Fikin où l’attendaient les cadres et militants de son parti, il a consacré un peu de son temps à une activité sociale. En effet, le Ministre de la Santé publique, qu’accompagnaient son épouse, ses deux enfants ainsi que certains de ses proches, s’est rendu à la maison Eden dans la commune de Lemba. Cet orphelinat d’Encadrement des enfants vulnérables (E.E.V.) organise les activités d’hébergement, d’instruction, de rattrapage scolaire et d’éveil communautaire en faveur de ses pensionnaires. Felix Kabange Numbi leur a apporté des vivres et autres bien de première nécessité. Sur place, il a appelé les enfants à prendre conscience de leur situation et à s’adonner aux études qui sont la clef de tout épanouissement social. Il les a aussi exhortés à se confier en Dieu qui est leur Père céleste et pourvoyeur de l’avenir. Les bénéficiaires ont remercié leur bienfaiteur pour ce geste qui n’en est pas le premier, car celui-ci avait déjà payé dans le passé presque la totalité des frais scolaires de tous les pensionnaires de cet orphelinat. Jean-Luc MUSHIMPAKO

Processus électoral

Lambert Mende calme Russell Feingold

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l souligne qu’il n’y a aucune excuse pour ne pas organiser les élections, surtout que le Gouvernement a manifesté sa volonté d’apporter le gros de l’enveloppe. Réagissant aux propos du sénateur américain, Lambert Mende, Porte-Parole du Gouvernement, pense qu’il y a beaucoup de choses que Russell Feingold ne maîtrise pas. Pour lui, les délais électoraux sont de la compétence exclusive de la CENI et non du Gouvernement. En plus, le Président de la République ne peut

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pas promulguer une loi qui n’a pas encore subi le contrôle de conformité à la Constitution par la Cour constitutionnelle. C’est en sa qualité d’Envoyé spécial du président américain Barack Obama pour la région des Grands Lacs, que le Sénateur Russell Feingold s’est adressé hier à Kinshasa à une brochette de journalistes. Quelques sujets ont émargé de son discours. Il s’agit des dernières violences en Rd Congo, la promulgation de la loi électorale par le président de la République, la

publication du calendrier global des élections par la CENI, la traque contre les FDLR, etc. De prime à bord, il a tenu à saluer la décision finale à l’Assemblée nationale qui a conduit au vote de la loi électorale telle qu’amendée. Russell Feingols est de ceux-là qui croient que cet acte est un exemple palpable et frappant d’une démocratie qui fonctionne. C’est ici qu’il a insisté pour la promulgation de cette loi électorale, ce qui sera un signal fort pour des élections crédibles. Il a, au cours de la même conférence

de presse, réitéré la nécessité pour la CENI de publier un calendrier global. A l’en croire, ce calendrier devrait inclure l’élection présidentielle en 2016. « Même si les élections ne sont pas l’affaire d’un jour, mais d’un processus, nous encourageons les acteurs congolais de la majorité, de l’opposition tout comme de la société civile à s’inscrire dans la marche du dialogue inclusif », dit-il, avant d’insister sur le fait que les Etats-Unis sont prêts à soutenir des élections crédibles et qui s’organisent dans les délais. (R.O.)

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

ITB Kokolo : la légende du fleuve a repris du service L’ITB Kokolo et les deux premières barges réhabilitées ont une capacité de 422 passagers, ce qui représente à un convoi d’environ 40 wagons de 40 tonnes dans les chemins de fer, soit plus ou moins 4 rames de train, ou 53 camions semi-remorques de 30 tonnes chacun.

Valeur ajoutée

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e transport fluvial et lacustre en RDC a longtemps été caractérisé par des voyages à la belle étoile, des embarcations de fortune où s’entassaient hommes, femmes, marchandises, bétails, cuisines, toilettes et autres bagages dans une promiscuité inhumaine. Aujourd’hui, les Congolais peuvent se réjouir d’une alternative humanisante, confortable et sécurisante pour leurs voyages sur le fleuve Congo grâce à la résurrection de de l’ITB Kokolo remis à neuf par la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP) après 20 ans d’immobilisation grâce au financement du Gouvernement. Cette légende du fleuve a repris du service le samedi 7 février 2015 après son inauguration Par le président de la République, Joseph Kabila. Témoin de l’événement, la grue jaune du port fluvial de Kinshasa adjacent au beach Ngobila. 9 heures 30’, le cortège du Chef de l’Etat arrive au port où il est accueilli par une équipe restreinte avant de s’installer sur le podium d’où il va suivre successivement les mots de circonstance du ViceGouverneur de la ville de Kinshasa, Clément Bafiba, du Directeur Général de la SCTP, Umba Tito, et du Ministre des Transports et Voies

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de Communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo. Vient ensuite la coupure du ruban symbolique avant que Joseph Kabila ne monte à bord du bateau pour une randonnée fluviale d’une heure. La légende du fleuve a ainsi repris du service et le Chef de l’Etat vient d’honorer sa promesse de revenir sur ce chantier, promesse qu’il avait faite quelques semaines plus tôt lors de sa tournée des chantiers réhabilités ou en réhabilitation à travers la ville de Kinshasa.

Les mérites d’une légende

Dans son mot de bienvenue, le ViceGouverneur de Kinshasa a relevé la symbolique de la cérémonie d’inauguration du bateau Kokolo qui va désormais permettre de relier Kinshasa, Mbandaka, Bumba et Kisangani pour ravitailler l’intérieur du pays en produits manufacturés et la capitale en produits agricoles. Les voyageurs vont, quant à eux, se déplacer dans des conditions humainement acceptables. “ La réhabilitation de de l’Integrated Flox Boat (ITB) Kokolo est, en effet, un bateau courrier qui offre aussi bien le confort que la sécurité des passagers et de leurs marchandises. Grâce à sa puissance, il fait aussi économiser le

temps -deux semaines au lieu de deux mois entre Kinshasa et Kisangani- et ainsi d’accroitre les rotations. Ses trafics vont, à coup sûr, motiver les populations riveraines à produire plus pour assurer la sécurité alimentaire dans le cadre de la révolution de la modernité. En relançant les activité de l’ITB Kakolo, le Gouvernement vient de renforcer sa présence dans le secteur du transport fluvial et lacustre longtemps resté à la merci des privées qui opéraient dans des conditions inhumaines et périlleuses et dans une anarchie qui n’avaient pour résultat que des naufrages à répétition et des pertes de marchandises et des vies humaines. Justin Kalumba Mwana Ngongo, qui relève ceci, se dit satisfait des années de travaux qui ont permis le retour de toute la nation au bon sens et de se tourner vers un mode de transport plus économique que constitue la voie fluviale et lacustre. En effet, a fait remarquer le Ministre des Transports et Voies de Communication, la comparaison des coûts d’investissement dans ce secteur présente un ratio de 1/10 à l’égard du transport routier et 1/7 par rapport au transport ferroviaire en faveur du transport fluvial et lacustre.

La remise en service de l’ITB Kokolo va apporter une valeur ajoutée sur le plan économique et social en faveur des populations riveraines du fleuve Congo en termes de désenclavement, ensuite des populations urbaines en termes de ravitaillement en produits agro-pastoraux pour ainsi transformer la vision présidentielle de la révolution de la modernité qui se traduit par l’implantation des parcs agro-industriels à travers le pays. Et la Nation dans son ensemble va en profiter à travers la relance du tourisme et la transformation des potentialités de la biodiversité du fleuve Congo pour en faire des opportunités économiques. Par ailleurs, a encore indiqué le Ministre des Transports, Ce convoi va participer au renforcement de la cohésion nationale, à la croissance économique et à la création des richesses et des emplois pour ainsi contribuer à l’émergence de la RDC à l’horizon 2030. Il ne se reste, cependant, pas moins, a-t-il ajouté, que l’ITB Kokolo renové ne saurait, à lui seul, régler toute la problématique de la navigation sur les eaux intérieures du pays. Kalumba Mwana Ngongo a ainsi annoncé la réhabilitation en cours du M/S Gungu qui va desservir la rivière Kasaï et du bateau Sendwe sur le lac Tanganyika.

Un véritable palace flottant

Avant le Ministre des Transports, le Directeur Général de la SCTP, Tito Umba, a loué les caractéristiques de cet Integrated Tow Boat (ITB) de 800 tonnes avec une longueur totale de 54

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT mètres et une largeur de 15 mètres et un creux de côté de 2 mètres 50. Son tirant d’eau moyen est de 1, 40 mètre 40, ce qui lui permet de naviguer en toutes saisons. L’ITB kokolo est équipé de deux moteurs principaux de marque ABC et d’une puissance nominale de 695 CV chacun pour un total de 1.390 CV pouvant propulser le bateau à une vitesse de croisière de 9,9 Km/h à la montée et 19,78 Km/h à la descente.

Il compte 9 chambres froides d’une capacité totale de 315,97 m3 dont 213,60 m3 de positives pour les fruits et légumes, et 102,37 m3 de négatives pour les vivres frais. Côté logement, l’ITB Kokolo dispose de deux suites familiales et des cabines de luxe pour une capacité globale de 54 passagers avec connexion aux chaines de télévision câblées. Un restaurant de luxe et un bar y fonctionnent pour le plaisir des voyageurs. A ce stade de réhabilitation, l’ITB

Kokolo est associé de deux barges à passagers : Bangole et Wagenia. La première, longue de 48, 9 mètres et 9 mètres de largeur avec 35 cabines, peut accueillir 140 passagers en deuxième classe. Elle est aussi pourvue d’un restaurant, d’un groupe électrogène autonome de 60 KVA et d’une infirmerie. La seconde, longue de 51,50m et large de 9m, comporte 14 cabines de deuxième classe pour une capacité totale de 56 passagers, et 27 cabines de troisième classe pouvant

accueillir 162 passagers, soit un total de 218 passagers. Elle a aussi un restaurant et un groupe électrogène autonome de 60 KVA. A terme, l’ITB Kokolo comportera 4 barges dont deux pour voyageurs et deux autres pour cargos d’une capacité totale de 1.586 tonnes de marchandises. Jonas Eugène KOTA

Kinshasa abrite, fin mars 2015, le « Forum Agri Business»

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nitialement prévu pour le mois d’octobre 2014, le « Forum Agri business » va finalement se tenir à Kinshasa du 22 au 25 mars 2015. L’annonce en a été faite le vendredi 6 février 2015 par le Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Ali Ramazani, en présence de Idit Miller, vice-présidente et Directrice générale d’EMRC International qui est le partenaire du Gouvernement dans l’organisation de ces assises. Le Secrétaire Général à l’Agriculture a déclaré que l’Agri business a boosté le secteur agro-alimentaire partout où ce forum s’est tenu, car il permet de renforcer le partenariat entre Etats et investisseurs ainsi que l’échange de meilleures pratiques agroalimentaires. Ali Ramazani a aussi noté que le Forum Agri Business est une opportunité de rassemblement des responsables de I’agro-industrie d’Afrique et d’ailleurs, des décideurs politiques, des institutions privées, des bailleurs ‘de fonds, des banquiers, des industriels, des organisations internationales, des ONGD et des chercheurs. Tout en relvant le besoibn en investissement que la RDC éprouve pour ce secteur porteur de croissance, le SG à l’Agriculture est revenu sur les récentes initiatives prises ces trois dernières années par le Gouvernement congolais pour relancer ce secteur, à savoir la réhabilitation et la remise en service de l’ex-DAIPN avant le lancement, très bientôt, d’un autre

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projet analogue à LukeIenge au Kasai Oriental, à Kisangani et à Kilobelobe, dans le Katanga ; ainsi que le lancement du programme des parcs agro-industriels avec la première expérience à Bukanga-Lonzo, au Bandundu.

industrie a besoin également des ressources financières, des idées innovantes, d’une expertise de qualité et d’une approche de développement inclusif ».Le Gouvernement s’attend à d’investissements dans le secteur agricole pour son éclosion.

« Il a été également identifié 22 autres sites pour implanter d’autres parcs agroindustriels à travers les 11 provinces du pays », a ajouté Ali Ramazani, avant de souligner que « le secteur agricole et de I’agro-

Intervenant à son tour, Idit Miller a fait savoir que l’Agri Business Forum est l’une des initiatives de son organisation basée à Bruxelles quoi vise à promouvoir le potentiel agricole local et régional en attirant

les investissements et les partenaires de par le monde. La Vice-Présidente d’EMRC a aussi noté que l’Agri business répond à la stratégie du Gouvernement congolais pour la promotion du secteur agricole. Elle a garanti que tous les partenaires (PNUD, FAO, FPI, Fondation Rabobank, TMB) pendront part au forum de Kinshasa qui aura pour thème : « Vers une croissance inclusive : une nouvelle vision pour la transformation agricole en Afrique. » JEK

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INTERNATIONAL

Burkina Faso : l’UE réaffirme son souhait d’une transition réussie Le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a eu, le lundi 9 février 2015 à Ouagadougou, un tête-à-tête, avec le chef de la délégation de l’Union européenne(UE) au Burkina Faso, Alain Holleville. La conduite de la Transition a été le centre d’intérêt des échanges entre les deux personnalités. Pour l’Union européenne (UE), les remous sociaux, qui émaillent la Transition, ne doivent pas la détourner de sa mission fondamentale, à savoir l’organisation des élections. C’est la position, que le chef de la délégation de l’UE au Burkina Faso, Alain Holleville, a signifié au Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, lors de leur entrevue du lundi 9 février 2015. « Pour nous Européens, l’essentiel c’est que le processus de la Transition ne soit pas mis à mal. Il est important que tous les acteurs dialoguent.

Nous les partenaires, nous sommes en concertation avec les autorités et tous tenons le même langage, à savoir que la priorité première est une bonne préparation des élections au plan administratif, technique, juridique et politique », a déclaré M.Holleville à l’issue de l’audience. Ce qui importe, à son entendement, est que les populations puissent se faire enregistrer sur les listes électorales et exprimer leur choix dans les urnes, le moment venu. « Ça c’est notre souhait ! Les événements accessoires doivent rester tels, même s’ils ont leur importance. Ils ne doivent pas entraver la ligne générale, la mission essentielle de la transition étant de préparer les élections », a insisté l’ambassadeur européen. Qu’en sera-t-il, l’aide de l’UE à la transition politique au Burkina ? « Nous Européens, nous continuons à

apporter notre appui au Burkina Faso, à travers nos programmes habituels, et nous travaillons à deux mesures exceptionnelles liées à la période transitoire », a laissé entendre Alain Holleville.

Les transferts de capitaux vers l’étranger et l’importation de marchandises ont également été gelés jusqu’à nouvel ordre, à commencer par des biens de consommation produits à l’étranger. Ceci concerne notamment les produits agroalimentaires, l’Angola ne produisant que 60 % de ses besoins. D’autre part, selon l’hebdomadaire, “le gouvernement va augmenter les impôts, suspendre temporairement les embauches dans la fonction publique et augmenter le prix des combustibles [le prix du carburant à la pompe a doublé en une semaine]”. Le ministère du Pétrole a d’ailleurs annoncé l’imminence de licenciements dans le secteur.

mieux préparée qu’au moment du choc pétrolier de 2008”, citant comme explication “une augmentation solide du PIB, une dette publique modérée, des réserves financières conséquentes et un développement d’autres secteurs de l’économie”. Autre son de cloche dans Expresso, qui avertit que “certains analystes craignent que les licenciements de masse à venir et la dangereuse spirale de criminalité installent dans le pays un climat de tension sociale qui sera difficilement contrôlable”.

Il a donné plus de détail en ces termes : « La première mesure, c’est un appui aux élections, sous forme financière et technique, et la présence d’une mission d’observation électorale (…). L’autre mesure, c’est un appui budgétaire exceptionnel, qui n’était pas prévu pour le Burkina en 2015. Ce sera un montant assez significatif, qui fera l’objet d’une décision des institutions et des Etats-membres de l’UE. Ce sera un processus plus long que celui portant appui aux élections ». Revenant sur le dernier mouvement d’humeur en date du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui a

entrainé l’annulation du Conseil des ministres du 4 février, l’ambassadeur Holleville s’est voulu très clair. « Toute pratique, qui contribue à remettre en cause les institutions et la Transition n’est pas normale. C’est un fait qui créé de l’incertitude, alors que la Transition, par nature, est déjà fragile et incertaine. Cette Transition a mis en avant les préoccupations d’une certaine catégorie de personnes (…) », a-til souligné. Et de conclure : « Le jour même des événements,(NDLR :mouvement d’humeur du RSP) le secrétaire général adjoint des Nations-Unis était là et il a exprimé la ligne générale. On vient en appui, mais toute entrave à la Transition est inacceptable » Kader Patrick KARANTA Osid (Sidwaya)

Chute du prix du pétrole : l’Angola au bord de la crise de nerfs La baisse du prix du pétrole a provoqué une crise économique en Angola. Le pays lusophone, dont le gouvernement a pris des mesures économiques d’urgence, n’est plus l’eldorado qu’il était pour les expatriés portugais.

“Tsunami économique en Angola”, titrait avec emphase, le 21 janvier 2015, l’hebdomadaire portugais Expresso. Comme d’autres pays à l’économie centrée sur les hydrocarbures, le pays a été durement touché par la baisse du prix du pétrole, ce qui amené son président José Eduardo Dos Santos à prendre rapidement des mesures. Selon Expresso, il aurait demandé au ministère des Finances de suspendre, temporairement, les remboursements de la dette extérieure et de revoir en urgence à la baisse le budget de l’Etat pour 2015 de près de 17 %. Le pétrole représente 48 % du PIB, 98 % des exportations et 72 % des recettes de l’Etat angolais.

Des mesures d’austérité annoncées

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Une économie mieux préparée qu’en 2008

Le quotidien Jornal de Angola défendait, le 20 janvier, les ressources de l’économie du pays : “L’Angola a de quoi vaincre la crise”. Le journal, proche du gouvernement, s’appuie sur un rapport de la Deutsche Bank qui a signifié que “l’économie angolaise était

La fin du rêve angolais

“Adieu Angola”. C’est le titre qui barre, cette semaine, la une de Visão. Ainsi, pour l’hebdomadaire portugais, “la chute radicale du prix du pétrole entraîne de graves difficultés financières en Angola, mettant en péril les Portugais expatriés ainsi que des milliers d’entreprises nationales qui exportent vers ce pays africain. Les difficultés ne datent pas d’hier, mais, cette fois-ci, il semble que nous assistions à la fin de l’eldorado

angolais.” La forte croissance de ce pays lusophone a été un débouché inespéré pour divers secteurs de l’économie portugaise, notamment après l’avènement de la crise économique de 2008. On évalue ainsi à plus de 200 000 le nombre d’expatriés lusitaniens en Angola, un poids démographique conséquent. L’Angola est le quatrième importateur de produits portugais, pour un total de 2,4 milliards d’euros. Le pays accueille également des milliers d’entreprises portugaises, notamment dans le secteur de la construction. Repris par le quotidien Público, le président du syndicat des travailleurs du BTP a alerté l’opinion publique portugaise en déclarant que “des milliers de travailleurs portugais de ce secteur seront, dans les temps à venir, amenés à quitter l’Angola” et que, dans certains cas, “ces travailleurs n’auraient même pas de quoi revenir au Portugal par leurs propres moyens”. (La moitié des expatriés portugais en Angola, soit 100 000 personnes, seraient des ouvriers du BTP.) Hugo Dos Santos (Courrier International)

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CAN 2015

Les Léopards sur le podium continental

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ersonne ne les attendaient et ils ne figuraient sur aucun pronostic, mais ils ont réalisé la prouesse d’arriver là où personne, non plus, ne les voyaient. Ils, ce sont les Léopards de l’équipe nationale congolaise de football qui viennent de réaliser l’exploit de se classer troisième à la 30ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Au départ, tout le discours sur cette équipe était truffé d’injures et de pessimisme. Mais, au fur et à mesure de son évolution, le ton a changé et les pronostics ont commencé à se multiplier. Le peuple congolais s’est alors réveillé pour se ranger derrière son team national, surtout avec le derby contre le Congo Brazzaville. La prestation du Onze nationale congolais a, à cette occasion, surpris les observateurs quant à sa technicité. Normal, alors, qu’à la fin de compétition, les Congolais ramènent, non pas seulement la médaille de bronze, mais aussi la distinction de l’équipe fair-play de la 30ème CAN. Et Constant Omari, Président de la Fédération Congolaise de Football Association (Fecofa), n’a pas eu tort de resser un bilan positif de la prestation des Léopards. « On avait des aptitudes pour aller un

peu plus loin, mais on se contente de ce qu’on a eu », a déclaré Omari qui a aussi estimé que « c’est déjà mieux pour une jeune équipe. Sortir 3e pour un premier essai, je crois que c’est intéressant ». Les Léopards étaient les derniers qualifiés pour la phase finale de la CAN 2015. Ils sont parvenus à se qualifier pour les quarts de finale avec 3 points et y ont battu les Diables rouges du Congo-Brazzaville (4-2) pour accéder à la demi-finale où ils ont battu les Equato-Guinéen aux tirs aux buts par 4 contre 2. A mi-parcours, au regard des améliorations qu’ils engrangeaient au fil des matches, les Congolais nourrissaient même l’ambition

de remporter le trophée. Et le déplacement du Chef de l’Etat, qui est allé encourager personnellement les joueurs avant leur match contre le Congo Brazzaville, était venu renforcer cette ambition. Même s’ils ont chaviré face aux Eléphants de Côte d’Ivoire (31), les Léopards auront ainsi marqué l’histoire du football congolais qui peut, désormais, espérer un avenir bien meilleur. Pour cela, le Président de la FECOFA estime qu’il faudra garder le staff technique conduit des mains de maître par le coach Florent Ibenge. « Nous devrons saisir toutes les opportunités pour que cette équipe évolue et joue le maximum de matches amicaux

», a-t-il promis, demandant que, « l’entraîneur nous fasse un projet dans le temps qui sera financé pour faire des évaluations et lui donner tous les moyens de ses actions ». En attendant, c’est à juste titre que les Kinois ont salué le team national à son retour dimanche dernier, même si c’était la nuit, le cortège des Léopards a eu du mal à se frayer un chemin lors du carnaval qui les amenés de l’aéroport au Palais du peuple où le Président de l’Assemblée Nationale les a félicités au nom du Chef de l’Etat et du peuple congolais. Axel Omba

Le Maroc suspendu pour les deux prochaines éditions de la CAN La Confédération africaine (CAF) a annoncé la suspension du Maroc pour les deux prochaines éditions de la CAN, en 2017 et 2019. Cette décision fait suite au refus du Maroc d’organiser l’épreuve en 2015, comme initialement prévu. Les deux prochaines CAN se feront sans le Maroc. La Confédération africaine a annoncé vendredi dans un communiqué sa décision de le suspendre pour les éditions de 2017 et 2019 suite à son refus “d’abriter cette compétitions aux dates prévues et convenues à savoir du 17 janvier au 8 février 2015”, comme la CAF l’indique

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sur son site officiel. Un million de dollars + 8,05 millions d’euros d’amendes Le Maroc, initialement pays organisateur de l’édition qui se déroule actuellement en Guinée-Equatoriale, avait demandé le 10 octobre dernier un

report du tournoi d’un an pour des raisons sanitaires liées au virus Ebola. La CAF rappelle qu’elle “avait opposé une fin de non-recevoir à cette demande et s’était vu dans l’obligation le 11 novembre 2014, après plusieurs échanges épistolaires, de retirer au Maroc l’organisation de la Coupe

d’Afrique des Nations Orange 2015.” La CAF considère que “contrairement à ce que soutient la Fédération royale marocaine de football, la force majeure ne saurait être retenue au bénéfice de cette fédération”, ce qui a motivé sa décision de sanctionner le Maroc en le privant des deux prochaines éditions de l’épreuve, et d’infliger à la Fédération marocaine une amende d’un million de dollars. A laquelle s’ajoute une autre amende de 8,05 millions d’euros pour les préjudices subis suite à son désistement de l’organisation de la CAN 2015. Vincent Bregevin

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