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Calendrier électorale Nouveau trafic à Benguele L’opposition demande une L’intégration économique chose et son contraire de l’Afrique en marche Pge 7 Pge 5

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°017, du 18 fév. au 24 fév. 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

DU

Fracassantes révélations de Kengo

FDLR en RDC : l’ONU était à l’origine ! Alors que les nouveaux attermoiements de la Monusco tendent à contrarier la traque décisive des forces négatives rwandaises, des archives de 2001 révèlent comment , sous la houlette de son SG de l’époque, Boutros Ghali, l’ONU et d’autres puissances occidentales avaient enrayé toutes les initiatives de Kinshasa pour rapatrier les réfugiés rwandais dans leur pays, cela afin d’éviter qu’une nouvelle majorité hutu ne reprenne le pouvoir à Kigali en cas d’élections

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LIA, MELA, SOMBA, LATA CONGO

Kabila au corps diplomatique

Souveraineté de la RDC: ligne rouge à ne pas franchir Pge 3

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POLITIQUE

FRACASSANTES REVELATIONS DE KENGO WA DONDO

FDLR en RDC : l’ONU était à l’origine !

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lors que tous les esprits étaient tournés vers la traque décisive des FDLR après l’expiration du moratoire leur accordé pour se désarmer volontairement et que les FARDC ont annoncé le lancement des opérations contre ces forces négatives rwandaises, une nouvelle crise est née dans les relations entre Kinshasa et New York depuis que l’ONU a décidé de suspendre toute collaboration avec les FARDC dans la traque décidée des FDLR. Une décision qui a quelque peu surpris certains observateurs qui se rendent compte que, finalement, chaque fois qu’un acte décisif doit être posé pour éradiquer ces rebelles, classés par les Nations Unies comme « forces négatives », il s’observe toujours quelque chose qui vient contrarier l’initiative. Durant les 21 années de présence des rebelles hutus rwandais sur le sol congolais, les discours ont progressivement évolué pour tenir la RDC pour responsable de cette présence aux motifs pas souvent étayés qu’elle ne manifestait aucune volonté d’y mettre fin et que l’armée nationale louait les services de cette milice pour lutter contre d’autres et contre les agressions rwandaises et ougandaises. Très souvent également, personne ne se donnait la peine de chercher à savoir à qui profitait la présence des réfugiés hutus rwandais en RDC ou, pour mettre les choses à l’endroit, leur absence du Rwanda qui est leur pays. Question intéressante lorsque l’on constate que ces réfugiés n’ont plus été, depuis longtemps, considérés et identifiés comme tel, mais indistinctement comme des FDLR et, particulièrement, comme des génocidaires. Une formule certainement utilisée pour repousser le plus loin possible toute éventualité de leur retour dans leur pays. Pourquoi donc ? Pour répondre à cette question, les archives du Congo ont parlé. Elles font parler l’un des acteurs

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clés qui ont eu à gérer et traiter le dossier du rapatriement des réfugiés hutu rwandais dans leur pays. Cet homme, c’est Léon Kengo Wa Dondo. Au moment de l’occurrence des événements et pendant les premières années de la gestion du dossier, il est Premier Ministre.

La connivence Mobutu – ONU Occident

En 2001, Kengo Wa Dondo vit en exil en Belgique où le débat sur la RDC est vivace. Il répond de temps en temps à des invitations à des colloques et autres conférences pour éclairer la lanterne des Congolais sur les vérités cachées de la vie de leur mère patrie. A l’une de ces occasions, Kengo est invité à éclairer les Congolais sur le dossier des réfugiés rwandais en RDC. Les révélations qu’il fait sont fracassantes. Sans ambages, en effet, l’ancien multi-Premier Ministre congolais attribue toute la responsabilité de l’enracinement des réfugiés rwandais en RDC à la communauté internationale et, tout particulièrement, l’ONU et son

Secrétaire Général de l’époque, Boutros Boutros Ghali. Kengo révèle, dans une vidéo de la conférence à laquelle il avait pris part à Bruxelles en 2001, que c’est l’ONU et la communauté internationale qui avaient enrayé tous les efforts et les initiatives de Kinshasa pour rapatrier les réfugiés hutus rwandais dans leur pays ou, à défaut, séparer les militaires des civils et les éloigner tous de la frontière. Lorsque le Gouvernement de l’époque décide du rapatriement de tous les réfugiés rwandais chez eux au plus tard le 31 décembre 1995, c’est le Président Mobutu qui l’en dissuade tout de suite, raconte Léon Kengo. A la suite de Mobutu, le Premier Ministre d’alors reçoit une avalanche d’intervention extérieure qui, toutes, abondent dans le même sens que Mobutu. Boutros Ghali, Secrétaire Général de l’ONU, George Moose, Secrétaire d’Etat américain, Rochereau de la Sablière, Représentant permanent de la France au Conseil de sécurité convergent pour lui demander de suivre la voix du Maréchal Mobutu.

Autres manœuvres dilatoires

Pourtant, à l’époque, rappelle encore Kengo, la population du Kivu s’était mobilisée pour disponibiliser les moyens de transport devant ramener les réfugiés au Rwanda. « La vérité, conclue Kengo, est que la communauté internationale ne le voulait pas ». A l’époque, rappelle aussi Kengo, « le Conseil de sécurité avait voté deux résolutions appelant au déploiement des forces multinationales pour constituer des couloirs de sécurité pour permettre aux réfugiés de rentrer dans leur pays dans la paix et la sécurité » comme le clamait toujours Boutros Ghali. Coup de théâtre, au moment où l’on s’attendait à ce que ces résolutions soient mises en application, la communauté internationale va y revenir sans d’autres résolutions contraires pour annuler le déploiement des forces attendues. Motif : le Rwanda venait de bombarder les camps des réfugiés et d’autres seraient déjà rentré chez eux. Il est vrai, reconnaît Kengo, que ces camps avaient été bombardés, mais par qui, s’interroge-t-il. Léon Kengo ne répond pas à sa question, mais il indique seulement qu’à l’époque, le Rwanda ne disposait ni d’avions de

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Edito Soutenons les FARDC !

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ous d’autres cieux, la cause nationale l’a toujours emporté sur toute autre considération interne. La vague des tueries terroristes vécue en France puis au Danemark nous en a administré la leçon. Le cas français est bien particulier avec un Président sans pareil dans l’histoire des sondages sur la côte de popularité des Présidents de la République. C’est pourtant le même Président qui a su mettre plus de 1 million de Français dans la rue dans le cadre d’une marche républicaine à la suite des tueries de chez Charlie Hebdo. La RDC se trouve aujourd’hui, comme très souvent par un passé récent, devant un cas similaire avec la traque définitive qui doit mettre un terme aux exactions des FDLR contre les populations congolaises. Le soutien international tant escompté a voulu, une fois de plus, contrarier l’engagement et la détermination de la RDC qui a décidé de s’en passer. Tout simplement parce que c’est aux Congolais que revient la charge d’écrire leur propre histoire, de défendre la souveraineté de leur pays et d’assumer leur destin en tant que Nation. Pour cela, il n’est point de place pour des atermoiements. Nos vaillants soldats ont déjà eu à nous montrer de quoi ils sont capables. A leur retour du front contre le M23, nous les avons couverts de félicitations et de quelques présents, selon nos moyens. C’est le geste qui compte, dit-on. Aujourd’hui, le drapeau national a besoin de ce geste, de ce geste patriotique de soutien à l’armée nationale pour la victoire finale contre plus de vingt années d’exactions des forces négatives rwandaises. Et cette tâche n’incombe pas qu’au « pouvoir ». Joseph Kabila, le père de la Nation, en a donné le ton, à nous, la Nation, de prendre le relais… sans atermoiements. Jonas Eugène Kota

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POLITIQUE chasse ni de pilote, et ne pouvait donc pas bombarder les camps des réfugiés. Qui, alors, les a bombardés ? « Je sais qui a bombardé, mais le moment n’est pas venu », répond Kengo. Mais pourquoi donc refusait-on le retour des rwandais dans leur pays ? A cette question, Kango répond dans détour : « Si les réfugiés étaient rentrés chez eux dans la paix et la dignité comme ne cessait de le répéter le SG Boutros Ghali, ils allaient récupérer leurs biens, leurs maisons et allaient exiger les élections. Et en vertu des dispositions de la Charte de l’ONU un homme une voix, les Hutus allaient revenir au pouvoir. La communauté internationale, Kagame et son pouvoir ne voulaient pas cela. La communauté

internationale a le génocide sur la conscience et devait se décharger de ce génocide d’une manière ou d’une autre ». Et les événements à venir vont le démontrer. Kengo dit, en effet, contacté le SG de l’ONU deux fois lors de la session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU en septembre 1994. Et Boutros Ghali l’avait invité à une réunion du Conseil de sécurité en 1995. « Il avait été entendu, raconte Kengo, que je devais convaincre les membres permanents du Conseil de sécurité pour qu’ils donnent l’argent de façon à permettre que les réfugiés militaires et civils séparés puissent être installés loin de la frontière conformément à la Convention de

Genève et à la Convention de l’OUA ». Par la suite, poursuit l’ancien Premier Ministre, « j’ai montré les sites (Ndlr : d’installation des réfugiés) à, la commission de l’ONU qui avait été dépêchée auprès de moi. La commission a visité les sites de Lukandu, Irebu et Kongolo. Mais lorsque la commission a fait son devis, le Secrétaire Général Boutros Ghali a trouvé que c’était trop cher et qu’on ne pouvait pas le faire. Moralité : « on n’a jamais séparés les militaires des civils. On les a laissés sur place ». Et les conséquences, les Congolais les subissent encore aujourd’hui dans leur chair et dans leur âme… Le Vif du Congo

Kabila au corps diplomatique

« La souveraineté de la RDC est une ligne rouge à ne pas franchir »

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ien ne va plus entre la RDC et la communauté internationale. Après la pression exercée sur Kinshasa au sujet de plusieurs questions, notamment la traque des FDLR et le processus électoral, le Président de la République, Joseph Kabila, a décidé de renoncer à tout soutien de la Monusco dans l’opération de traque des rebelles rwandais des FDLR. Dans une communication qu’il a faite à une brochette des membres du corps diplomatique le dimanche 15 février 2015 au Palais de la Nation, le Président de la République a justifié cette décision par la dernière position de l’ONU qui a suspendu

tout appui aux FARDC au motif que le Gouvernement a affecté à l’Est de la RDC deux Généraux qui auraient été impliqués par la passé à des actes de violation des droits de l’homme. Le Chef de l’Etat a fait savoir que ni lui, ni le Gouvernement congolais ou une autre institution, personne n’avait été informé de l’existence d’un dossier sombre au sujet des deux Généraux récemment affectés à l’Est. Il s’est dit étonné de l’apprendre par les médias, tandis que la Monusco multipliait des pressions pour obtenir le plan opérationnel de l’offensive contre les FDLR au motif de s’assurer que la population civile sera protégée. Qu’à cela ne tienne, selon

Lambert Mende, Porte-parole du Gouvernement qui a fait le compte rendu de la communication, le Chef de l’Etat a réaffirmé la souveraineté de la RDC en signifiant que son pays ne peut accepter de subir le diktat de la communauté internationale dans l’affectation de ses officiers sur le territoire national. Il a également rappelé qu’au cours de précédentes campagnes militaires, notamment contre le CNDP et le M23, les FARDC sont toujours allées au front seules avant d’être rejointes par les forces onusiennes. Et pour la dernière campagne contre le M23, il avait fallu plusieurs jours de discussion avec la Monusco avant que sa brigade d’intervention n’entre en action. Au

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POLITIQUE bout du compte, c’est le commando formé à Kindu par les Belges et la Garde Républicaine qui avait remporté la victoire dont la Monusco s’est appropriée par la suite. En ce qui concerne la traque des FDLR, le Chef de l’Etat a rappelé, selon Lambert Mende, que les FARDC ont réussi seules à réduire leur nombre de la dizaine de millier au départ à seulement un millier aujourd’hui. D’autres témoins de la rencontre du dimanche dernier rapportent que sur un ton ferme, mais poli, le Président Kabila a signifié à ses interlocuteurs que la souveraineté de son pays est une ligne rouge que la communauté internationale ne doit jamais franchir. Sur ce, il a introduit un deuxième point dans sa communication, cette fois-ci en rapport avec le comportement général du corps diplomatique et de certains pays et institutions partenaires. Joseph Kabila a, sur ce point rappelé les principes qui régissent les relations entre Etats et avec des institutions

internationales, notamment le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires internes des pays. On peut comprendre que le Chef de l’Etat réagissait-là aux dernières pressions de la communauté internationale, notamment au sujet du processus électoral. Le Président de la République a ainsi rappelé un certain nombre d’incidents qui, par la passé, avaient été traités de manière responsable pour dénoncer le comportement de certains diplomates et leurs pays, ainsi que certaines organisations internationales dont l’ONU à travers la Monusco. Lambert Mende a cité le cas d’un ancien seigneur de guerre qui avait été décoré par des officiels de la Monusco au motif qu’il dirigeait la rébellion la plus disciplinée. D’autres sources dignes de foi ont précisé que le fameux seigneur de guerre n’est autre que Laurent Nkunda qui était à la tête du CNDP. Des témoins affirment avoir vécu des scènes de marques d’amitié entre

Nkunda et des officiels de la mission onusienne. Ces officiers jouaient ainsi un double jeu en fournissant des armes au CNDP tout en faisant semblant de soutenir les FARDC. Rappelant ainsi à l’ordre le corps diplomatique tout en réaffirmant la souveraineté de la RDC, Joseph Kabila s’est même demandé si les partenaires de la RDC étaient devenus des partis politique, et a même demandé, sur un ton plutôt blagueur, au Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab s’ils se sont déjà fait enregistrer conformément à la loi.

La Monusco veut piéger la RDC

Plusieurs observateurs congolais ont salué la décision du Chef de l’Etat qui vient de freiner l’ardeur de la communauté internationale sur le devenir de la RDC. Dans son compte rendu, Lambert Mende a, d’ailleurs, déclaré que la RDC n’est

sous tutelle d’aucun autre pays ni d’aucune organisation internationale, et qu’elle entend défendre et assumer son indépendance et sa souveraineté. Kinshasa aura ainsi déjoué le piège de la Monusco qui tendait à le soumettre à son diktat. Il était donc temps de mettre un terme à cet activisme. Et dans son adresse au corps diplomatique, Joseph Kabila s’est, sur un ton de blague, demandé si la communauté internationale était devenue un parti politique. Il a même demandé au Vice-Premier Plusieurs sources ont, par ailleurs, rapporté au Vif du Congo que la mission onusienne a même dressé une liste de certains officiels, militaires et civils, proches du Chef de l’Etat, dont la communauté internationale pourrait restreindre leurs voyages à l’étranger. La mesure pourrait aussi porter sur le gel de leurs avoirs, dont leurs comptes bancaires à l’étranger. Jonas Eugène KOTA

Calendrier global

La CENI affirme son indépendance

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lle l’avait promis, elle a tenu parole. Par sa décision n° 001/ CENI/BUR/15 publiée le 12 février 2014, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a rendu public le calendrier global des élections provinciales, urbaines, municipales, locales, présidentielle et législatives. Par cet acte, la CENI donne là la preuve de son indépendance en tant qu’institution d’appui à la démocratie. C’est également la preuve que la démocratie s’enracine de plus en plus au pays de Patrice Emery Lumumba. Contrairement donc à toutes les suspicions qui ont laissé croire que la centrale électorale nationale était phagocytée par d’autres institutions pour aider à accomplir des agendas cachés, sa décision démontre plutôt l’interdépendance des institutions dans son travail. C’est, en effet, le même jour où le Chef de l’Etat a promulgué la loi électorale modifiée que la CENI a publié le calendrier

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électoral. Tout simplement parce que la suite du processus dépendait de celle-ci. En publiant le calendrier global des élections, la CENI a déclaré vouloir atteindre trois objectifs majeurs, à savoir : apurer les arriérés électoraux de 2006, organiser les élections présidentielle et législatives dans les délais et résoudre une fois pour toutes le problème de la tenue des élections à intervalles réguliers. S’agissant du premier défi, les cadres de la territoriale continuent de travailler sans avoir, au préalable, obtenu le mandat du souverain primaire au nom duquel ils se prévalent. Il s’agit, notamment, des maires de ville, des bourgmestres et autres chefs de secteurs, etc. ; chose anormale dans un système démocratique. En respect de la loi, la CENI fera subir à ces responsables, au courant de l’année 2015, l’épreuve du feu de la population. En ligne de mire des arriérés électoraux figurent également l’élection des Députés provinciaux, des Sénateurs

et des Gouverneurs des provinces élus en 2006 et 2007, mais qui ont vu leurs mandats prolongés faute d’élections non tenues. Comme pour l’élection des maires, bourgmestres et chefs des secteurs, celles des Députés provinciaux, Sénateurs et Gouverneurs des provinces se dérouleront également en 2015 et début 2016. Concernant les élections présidentielle et législatives, l’on se souviendra qu’en son temps, la CENI avait suspendu leur calendrier au motif d’attendre le vote, par le Parlement, de la loi électorale modifiée. Maintenant que c’est chose faite, le décor est désormais planté pour leur organisation. Mais pour un pays-continent qu’est la RDC, il reste encore des contraintes objectives à relever pour y arriver, et la CENI en est consciente. C’est, en effet, pour la toute première fois que vont être organisées les élections à la base. La RDC plonge ainsi presque dans l’inconnu, malgré les deux cycles électoraux inachevés de 2006 et 2011. En effet, c’est tout récemment

que le Parlement a voté la loi sur la décentralisation. De nouvelles provinces, de nouvelles villes et de nouvelles communes vont devoir être créées, et cela influe sur le travail de la CENI, notamment pour l’élaboration de la cartographie électorale. Autant de nouvelles entités que la CENI devra intégrer. On n’oublie pas, par ailleurs, la contrainte politique due à la tension qui a prévalu du fait de l’activisme de l’opposition qui a alourdi le pas des électeurs, en sorte que nombre d’entre eux n’ont pas pu participer aux précédentes étapes du processus. C’est dire que la tâche sera ardue, surtout si l’on doit ajouter les contraintes financières et logistiques. Mais, en attendant et tout compte fait, la publication du calendrier globale des prochaines élections renforce la preuve indéniable de l’indépendance dont jouit la CENI, mais aussi de l’ancrage progressif de la démocratie en RDC, ce pays qui la pratique par conviction et non par contrainte. Jacques SIMA KRULIKIEMUN

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POLITIQUE

L’opposition veut une chose et son contraire

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lors qu’elle prétend voler de triomphe en triomphe avec le retrait du principe du recensement dans le processus électoral, puis du calendrier électoral qui a, enfin, été publié, l’opposition en est à de nouvelles exigences, estimant que ce calendrier est aussi irréaliste que non consensuel au motif qu’elle – l’opposition – n’était pas associée à son élaboration. En effet, après Delly Sesanga de l’Envol qui s’est exprimé la semaine dernière, est venu le tour d’autres acteurs politiques, dont Vital Kamerhe de l’UNC, pour exprimer la

même préoccupation. Le Président de l’UNC a estimé, sur les antennes de Radio Okapi que « quoi qu’étant détentrice du pouvoir légal d’arrêter le calendrier électoral, la CENI aurait dû consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile pour obtenir un calendrier consensuel ». Au regard des contraintes internes et externes listées par la CENI, il a dit craindre que ce calendrier risque d’être irréaliste, accusant, au passage et indirectement, la CENI d’avoir inséré « beaucoup de choses dans ce calendrier pour obtenir le glissement. » Il a, tout de même, annoncé que l’opposition « va faire des propositions

pour rendre le calendrier réaliste, réalisable et faisable ». Quand est-ce que l’opposition va s’activer pour cela ? la question est d’intérêt lorsque l’on sait qu’elle avait l’occasion de le faire en temps voulu, mais avait préféré boycotter cette opportunité. Depuis le 20 septembre 2014, en effet, l’opposition avait publié une déclaration dans laquelle elle annonçait la suspension de sa participation aux activités de la CENI tout en demandant à ses représentants au bureau de la CENI de se retirer des mêmes activités. « (…) les groupes parlementaires Udps

et Alliés et UNC et Alliés annoncent solennellement devant l’opinion tant nationale qu’internationale qu’ils suspendent jusqu’à nouvel ordre leur participation aux activités de la CENI et demandent à leur représentant de cesser, toutes affaires cessantes, toute participation directe ou indirecte aux activités de cette institution ». c’est ce qu’on peut lire, noir sur blanc, dans ce communiqué signé par Samy Badibanga, Jean-Claude Vuemba etr Jean Lucien Busa pour le groupe parlementaire Udps et alliés, et JeanMarie Bamporiki et Claudel Lubaya pour le groupe parlementaire Unc et alliés, ainsi que Koloso Sumaili pour le compte des Libéraux démocrates et alliés. Revenir aujourd’hui sur cette décision en cherchant à faire trainer les choses pendant que l’opinion générale est unanime à constater qu’il va être difficile de tenir au moins 7 élections en moins de 22 mois, n’est-ce pas là un moyen d’obtenir un glissement de calendrier ? Pourquoi, en tous cas, ne pas le croire quand on sait, d’autre part, que cette même opposition continue d’exiger un dialogue inclusif dont la finalité, en RDC, a toujours été l’aménagement d’une transition politique ? Axel Omba

Malu Malu : l’attaque par l’esquive

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ans le débat autour du respect des délais électoraux comme prévu dans la Constitution, Apollinaire Malu Malu, Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), aura été l’homme à abattre. Au sens comme au figuré. C’est, en effet, lui qui a longtemps été cité comme l’agent du pouvoir chargé de manipuler la CENI pour faire triompher ce même pouvoir aux élections. Sa seule présence au bureau de la centrale électorale nationale l’a identifié à celle-ci, faisant ainsi oublier la collégialité de ses décisions. Même l’église catholique auquel il appartient lui aura mené la vie

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dure, l’accusant d’avoir accepté des fonctions politiques alors que le clergé catholique a le devoir de neutralité. Exit la présidence de la CNS et des parlements qui s’en suivront par Mgr Laurent Monsengwo qui assumait ainsi de hautes fonctions politiques au

sommet de l’Etat. Depuis quelques temps, le Président de la CENI s’est effacé du public, donnant même l’impression d’avoir abandonné ses responsabilités. Ceux qui le voient régulièrement témoignent le

contraire. Pour préserver la neutralité et l’efficacité de l’institution aux destinées de laquelle il préside, l’Abbé Malu-Malu a carrément décidé de s’effacer du public pour tordre le coup à toutes les rumeurs qui tendaient à ternir l’image de la CENI. C’est ainsi, par exemple, que personne ne l’a vu à la cérémonie de publication du calendrier électoral global. C’est ainsi aussi que ce n’est pas lui qui a signé la décision d’adoption de ce calendrier, mais plutôt son Vice-Président, André Mpungwe Songo. Demain donc, on ne dira pas que malu Malu et la famille politique qu’on lui attribue auront manipulé les élections à leur profit… SB

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Séminaire gouvernemental

Matata II s’affermit Kabila en 2011 dans laquelle il indiquait que « le destin de notre pays, faut-il le rappeler, n’est pas d’être dans la périphérie, mais plutôt u centre du monde ; là où se nouent et se dénouent les grands enjeux ».

« Créer un consensus interne autour de la hiérarchie des priorités de l’action gouvernementale et ainsi fédérer les énergies individuelles pour des interventions sectorielles convergentes au service de tous », tel est l’objectif que le Gouvernement s’est assigné en organisant, du 12 au 13 février 2014 à la Cité de l’Union Africaine, le séminaire gouvernemental à l’intention du nouvel Exécutif national, et cela sous le parrainage du Chef de l’Etat, Joseph Kabila. Les cogitations devaient converger vers quatre résultats, à savoir : « l’impérieuse nécessité de préserver la cohésion nationale par un leadership responsable au service de tous ; la compréhension commune des enjeux de développement de la République Démocratique du Congo dans le contexte de transformation économique de l’Afrique. Autres résultats attendus sont la convergence sur la formulation d’un consensus sur les réformes courageuses à conduire pour améliorer les capacités de l’Etat dans ses fonctions régaliennes ainsi que dans la fourniture des services publics de base ; et la mise en œuvre des priorités gouvernementales dans le cadre d’un dispositif de suivi et évaluation des performances à travers les lettres de mission ». Pour y parvenir, les travaux ont été répartis sous quatre thèmes qui étaient :

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« le leadership dans la gestion publique, cohésion nationale et solidarité gouvernementale ; le contexte de la transformation économique de l’Afrique et les défis de reconstruction pour la RDC ; les acquis économiques et sociaux actuels de l’émergence ; la pérennisation des acquis : lettre de mission et gestion budgétaire ; et le travail entre les cabinets ministériels et l’administration publique en pleine réforme pour la pérennisation de l’action gouvernementale ». Loin d’être une formalité d’échange d’orientations comme le croyait une certaine opinion, les travaux de ce séminaire étaient un moment de profondes réflexions et d’autocritique en vue d’imprimer une marche au Gouvernement Matata II. C’est pour cette raison que le Gouvernement a loué l’expertise de M. Tertius Zongo, Premier Ministre honoraire du Burkina Faso. Coach du team gouvernemental national, le Premier Ministre, Matata Ponyo a insisté, dès l’ouverture des travaux, sur la nécessité d’une cohésion interne afin de mener à bien le programme du Gouvernement et relever le défi que la RDC s’est imposé à travers la vision du Chef de l’Etat. Il a, pour ce faire, repris une citation du discours d’investiture du Président

61 recommandations ont sanctionné les travaux de ce deuxième séminaire gouvernemental et devront servir de « cadre de référence commun à tous les membres du Gouvernement dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale ». A la clôture des travaux, Augustin Matata s’en est satisfait, mais il a prévenu que « quelle que soit la qualité des individus qui composent une équipe, cette dernière ne peut réaliser des exploits que par la capacité des individus à œuvrer ensemble ». Une manière, pour lui, d’insister à nouveau sur la nécessité d’une cohésion gouvernementale afin de pérenniser les acquis sociaux et économiques de la première moitié du quinquennat du Chef de l’Etat, acquis considérés par lui comme des vecteurs de cohésion nationale et de stabilité sociale.

; améliorer l’ordonnance portant fonctionnement du Gouvernement au regard de l’évaluation des interactions ministérielles depuis le premier séminaire gouvernemental organisé en 2012 à Zongo dans le Bas-Congo, en introduisant une flexibilité de fonctionnement des commissions permanentes notamment pour des dossiers à forte transversalité, en assurant l’implication des ministères sectoriels concernés ; assurer la coordination de l’action gouvernementale en formalisant la présidence des commissions permanentes par le Chef du Gouvernement, secondé par les VicePremiers ministres du secteur ; veiller à une communication solidaire sur les sujets majeurs, en vue de préserver la collégialité gouvernementale ». Enfin, le Premier Ministre a invité les membres du Gouvernement à « tirer profit de ce moment historique de participer à un tel Gouvernement pour écrire la plus belle page de l’histoire de notre pays, sous le leadership du Chef de l’Etat », avant de conclure : « Je vous

Le Premier ministre accompagné du comité organisateur du séminaire gouvernemental

« Ce séminaire été voulu pour servir de cadre de formulation des orientations à suivre par tous les membres du Gouvernement », a encore déclaré Matata. 10 des recommandations du séminaire ont retenu sa particulière attention. Il s’agit, entre autres, de celles appelant à « veiller à assurer un niveau d’information équivalent entre tous les membres du Gouvernement, en tant que socle de la cohésion et de la solidarité gouvernementale

invite à mettre en application les acquis de ce séminaire et qu’ensemble, sous la direction du Chef de l’Etat, nous puissions répondre aux aspirations et attentes de notre population. J’attends de chaque membre du Gouvernement, l’engagement ferme de faire de son ministère un îlot de travail assidu et un creuset des résultats palpables pour la nation toute entière ». Jonas Eugène KOTA

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Inauguration du chemin de fer de Benguela

L’intégration économique de l’Afrique désormais une réalité intervalles réguliers. Dans ce trafic, la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC) actuellement en restructuration va bénéficier de plusieurs opportunités en disposant désormais d’un important trafic international. La reprise du trafic sur la voie ferrée de Benguela a été possible grâce à sa réhabilitation par l’entreprise chinoise China Rails ways. Selon le site Internet de cette firme, cette voie ferrée va permettre l’acheminement de 20 millions de tonnes de matières premières par an dans des trains roulant à 90 km à l’heure.

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’est une véritable révolution économique que la RDC, l’Angola et la Zambie ont lancée le samedi 14 février 2015 en inaugurant le trafic sur la voie ferrée de Benguela qui relie le territoire de Dilolo au Katanga au port de Lobito en Angola, sur l’océan Atlantique, en passant par la Zambie vers l’océan indien et avec possibilité de connexion au réseau ferroviaire sud-africain. Ce trafic était interrompu depuis plus de 30 ans suite à la guerre civile en Angola. La cérémonie d’inauguration de cette voie ferrée a eu lieu en présence des chefs d’Etat congolais, zambien, et angolais.

voie transcontinentale qui permet d’engager l’intégration régionale tant évoquée et faire de l’Afrique une puissance économique. En effet, long de 1.344 Km,, le chemin de fer de Benguela traverse tout l’Angola jusqu’au port de Lobito sur l’océan Atlantique en passant par la Zambie. Elle offre aussi une possibilité de connexion avec le réseau ferré de l’Afrique du Sud, et par sa liaison à travers la Zambie vers Beira et Dar es Salaam sur l’océan Indien, le chemin de fer de Benguela est un élément

d’une ligne transcontinentale. Avec la relance de ce trafic, l’exportation des produits miniers de la RDC va pouvoir s’accélérer, mais cette fois-ci à moindre coût. Cette voie ferrée va, en effet, permettre l’évacuation d’au moins 20 millions de tonnes de matières premières par an par des trains pouvant rouler jusqu’à 90 km à l’heure. Il en est de même des importations dont le coût de transport va aussi baisser, entrainant certainement la baisse des prix sur le marché qui sera désormais inondé à

La construction du Chemin de fer de Benguela commença en 1899 à l’initiative de la colonisation portugaise pour accéder à l’arrièrepays et aux gisements miniers du Congo belge. En 1902, Sir Robert Williams, alors ami de Cecil Rhodes, reprit la construction dont il acheva la liaison vers Luau à la frontière du Congo en 1929. La ligne se révéla très profitable. Cependant, après l’indépendance de l’Angola, la guerre civile entraîna l’arrêt de l’exploitation suite à l’endommagement et à la destruction d’une grande partie de l’infrastructure. Jonas Eugène KOTA

Marche inaugurale des Présidents Congolais, Zambien et Angolais sur le pont reliant Benguela à Dilolo

Le Président congolais, Joseph Kabila, et ses homologues zambien, Edgar Lungu, et angolais, Edouardo Dos Santos, sont arrivés par train dans la ville congolaise de Luau, frontalière avec Dilolo, après avoir parcouru 20 Km. Une foule congolaise a traversé le pont frontière de 40 m de long pour aller ovationner le Président Kabila. Pour une révolution économique qu’ouvre la reprise du trafic sur cette voie ferrée, c’en est une au regard de l’importance de cette

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

10,4% de taux croissance projetée en 2015 pour la RDC

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elon les perspectives du Fonds monétaire international (FMI), l’économie mondiale devrait croitre à 3,5% en 2015 contre 3,3% en 2014. Celle de la RDC devra atteindre 10,4% de taux de croissance contre 8,9 en 2014. Dans son rapport mensuel de janvier 2014, cette institution de Bretoon Woods explique que cette croissance est soutenue, à l’international, par

la baisse des cours du pétrole qui a favorisé la demande internationale et au plan national essentiellement par le secteur extractif.

Mais le FMI dit craindre pour l’incertitude des prix du pétrole qui pourrait remonter brutalement et changer toutes les données. Commentant ce rapport du FMI, le Gouverneur de la Banque Centrale du

Congo, Deogratias Mutombo, indique que d’autres risques peuvent aussi constituer un obstacle à la croissance. Il a, notamment, évoqué l’évolution inattendue de l’activité dans les grandes économies avancées ou une orientation inattendue de la politique monétaire au niveau des Etats-Unis.

« Il sied de souligner que l’évolution du cours du pétrole ainsi que la tenue de la productivité économique de la

Chine n’ont pas été maîtresses des faits sur le cours des autres produits dont celui du cuivre qui a enregistré un recul de 15% entre décembre 2014 et janvier 2015 », a ajouté Déogratias Mutombo, qui a inscrit la question de la croissance de la RDC à l’ordre du jour de la première réunion du comité de politique monétaire du week-end dernier à Kinshasa. (Avec radiookapi.net/le titre est de la rédaction)

Vers la résurrection de la Miba

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a Minière de Bakwanga (MIBA) vit-elle le temps de sa résurrection ? En tous cas, c’est ce que l’on est tenté de croire avec la nouvelle faisant état de l’arrivée d’un nouveau partenaire. En effet, selon Radio Okapi, la Miba est en passe de signer un contrat de partenariat avec une firme chinoise, « Fametal », dont une délégation a effectué le déplacement de MbujiMayi pour « apprécier les conditions et la possibilité d’établir un partenariat susceptible d’aider la société congolaise au bord de la faillite à reprendre la production du diamant ».

L’Ingénieur Hubert Kazadi Mabika, Directeur Général de la Miba estime, selon la radio onusienne que « si ce partenariat est conclu, il consistera en l’amodiation des périmètres de son entreprise sur le Sankuru. Ce qui veut dire que la firme chinoise aura l’autorisation d’exploiter dans les concessions de la Miba, principalement sur la rivière Sankuru » dans le territoire du même nom. L’exploitation pourrait se faire « moyennant des redevances, comme droits d’accès à ces périmètres et ces contributions seront affectées au financement du plan de relance de la

Miba », peut-on encore lire sur une dépêche de radiookapi.net. C’est depuis août 2014 que la Miba a concocté un nouveau plan pour la relance de ses activités. Un plan nécessitant un cash-flow évalué à 20 millions Usd dont le Gouvernement avait décaissé la moitié. Au terme de ses prospections, la Miba aurait ainsi levé l’option du partenariat avec « Fametal », dont le siège se situe à Shanghai en Chine avec une représentation en RDC qu’est la société « Mercure- Ressources ». Malgré les difficultés qu’elle

traverse avec, notamment, une dette estimée à Usd 9 millions de dollars et des problèmes de spoliation de son patrimoine foncier, la Miba a pu produire, en 2014, 30.000 carats de diamants industriels pour une moyenne journalière de 1.000 carats. Une production qu’il faudra sensiblement relever compte tenu, non seulement de son potentiel minier, mais aussi des contraintes financières internationales caractérisées par la chute du cours des diamants, entre autres. Axel Omba

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10 étapes inévitables de l’ivresse en soirée !

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ne cuite est vite arrivée, mais pourtant souvent, on ne la voit pas venir. On empile les verres jusqu’à que tout devienne flou. Et là, c’est trop tard, vous avez mis le doigt dans l’engrenage, la machine est lancée. Voici les 10 étapes inévitables quand on est (trop) bourré en soirée :

vous luttez pour garder vos yeux ouverts. Il n’en fallait pas plus pour réaliser qu’en fait vous êtes épuisé ! Vous commencez alors à réfléchir à un endroit où dormir. Tout en vous disant que vous n’avez pas le droit à l’erreur puisque le peu de forces qui vous reste ne vous permettront pas d’aller dans plusieurs endroits pour voir lequel est le plus confortable.

8. Le « tu m’as parlé ? »

1. Le « je ne pense pas boire beaucoup ce soir. » Vous venez juste de prendre une petite gorgée ou deux, vous vous sentez classes et sophistiqués, même si vous buvez de la piquette. Vous avez l’impression d’être au top de l’élégance et de la maturité et vous kiffez votre moment. Cela semble vous suffire comme ça, ce soir, c’est « calme » comme vous le dites si bien. Crier et sauter de partout ce n’est pas votre truc, vous êtes bien au-dessus de ça.

2. Le « je me ressers un verre tu permets ? »

Ce fameux moment où tu regardes le barman et tu lui lâche un « vas-y rempli moi ça ». Bon, ça ne m’est jamais arrivé mais j’en ai souvent rêvé ! En réalité, c’est plus une soirée tranquille avec des amis, sans arrières pensées, jusqu’à que l’un dise « ton verre est vide c’est normal ? ». Vous répondez « oui ». Cette boisson est excellente, pourquoi je n’en voudrai pas un autre ? Et hop, c’est parti, vous êtes du côté obscur de la force.

3. Le « putain c’est trop bien. »

L’alcool, dans toutes ses formes, vous donne cet effet de chaleur, de plénitude, et ce, pour n’importe quelles raisons.

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Vous êtes juste super bien, ailleurs, et évidemment incapable de décrypter les phrases pourtant incroyablement simple de vos potes. C’est confirmé, votre état empire.

4. Le « c’est pas très clair ce que tu dis. »

Vous êtes dans le flou total, votre attitude, votre comportement et votre langage ne trompent pas. Et pourtant, vous ne démontez pas, et n’hésitez pas non plus à dire des choses hallucinantes aux yeux de vos amis du genre « mais non je ne suis pas bourré », ou encore « j’ai juste un peu la tête qui tourne mais ça va ». Vous cherchez toutes les excuses possibles pour le pas mettre la faute sur l’alcool. Ben voyons…

5. Le « bon j’avoue je suis encore fou d’elle ! »

Vous vous souvenez quand vous disiez à tout le monde que vous étiez totalement remis de la rupture avec votre ex, que vous étiez carrément

passé à autre chose. Arrive maintenant la phase de la cuite ou vous vous tirez une balle dans le pied en avouant tous vos mensonges et en rétablissant la vérité. Comme par magie, d’un coup et d’un seul, vous vous croyez extra lucide. Et cela vous donne des ailes, mais pas pour longtemps…

6. Le « d’accord ok je suis mort. »

Malheureusement, la plupart du temps, cette phase arrive après l’heure des révélations ! A ce moment-là, vous avez un peu plus de recul (a peine) sur votre comportement et avant de partir dans de grandes théories fumeuses, vous prenez de dire : « je préfère prévenir, je ne contrôle absolument rien de ce que je dis. » C’est un commentaire plus que classique en soirée mais qui pose quand même le décor pour l’idiotie que vous allez sortir après.

7. Le « perso j’ai un petit coup de barre. »

Pendant votre lutte acharnée pour que votre tête ne tombe pas dans le paquet de chips qui vous fait face, vous avez raté la blague hilarante de votre pote. Vous luttez tellement que vous vous demandez même s’ils ont parlé. Vous vous lancez et dites « je dois rigoler ? ». Mais en général, il est déjà trop tard. A 4h du mat’, les sujet de conversation changent pas mal en 30 secondes.

9. Le « aller j’ai besoin d’un autre verre. »

Ceci est d’un non-sens absolu. Vous décidez de vous reboire la substance qui vous a mis dans cet état. Comme si d’un coup, ça allait vous faire redescendre sur Terre. En général, on regrette très vite ce choix.

10. La gueule de bois.

Peu de temps après la phase 9, vous vous effondrez puis vous vous endormez comme un bébé et au petit matin vous serez de nouveau remis et frais. Par remis et frais, j’entends que vous allez souffrir comme si un éléphant utilisait votre tête en guise de coussin. Il ne vous reste plus qu’à manger un énorme saladier de pâtes, boire l’équivalent de votre poids en eau et ça devrait aller.

Quelqu’un vient de s’allonger sur le canapé juste devant vos yeux, et vous,

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