Bukanga Lonzo
4.000.000 de sacs de maïs attendus Pge 8
LE
Violences faites à la femme Jeanine Mabunda au front du combat d’honneur Pge 6
VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°020, du 11 mars au 17 mars 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com
DU
Plainte contre le Chef de l’Etat
Olenghankoy traine
l’opposition en justice En prétendant rendre le Président de la République responsable des événements du 19 au 21 janviers 2015, l’ancien « enfant terrible de l’opposition » met la puce à l’oreille de la Justice qui va chercher à savoir qui étaient l’auteur des appels à l’insurrection que Kinshasa a vécue, ceci conformément à l’alinéa 2 de l’article 64 de la Constitution. Or, ces appels portent la signature de l’opposition…
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LIA, MELA, SOMBA, LATA CONGO
Processus électoral
Martin Fayulu désavoué par la diaspora congolaise
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son contraire 2
POLITIQUE
Plainte contre le Chef de l’Etat
Olenghankoy traine l’opposition en justice exigent du Gouvernement le retrait, sans délai, du projet de loi en examen à l’Assemblée Nationale et annoncent que, le moment venu, un ultimatum sera donné à Monsieur Joseph Kabila pour se conformer aux prescrits de la Constitution et renoncer à son coup d’Etat constitutionnel en préparation. Au-delà de cet ultimatum, les partis et regroupements politiques de l’opposition ainsi que les organisations de la société civile donneront un mot d’ordre à la population ; Kabila dégage ».
J
oseph Olenghankoy a déposé, la semaine dernière au Parquet Général, une plainte contre le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, qu’il accuse de « haute trahison, violations graves des droits de l’homme et crime contre l’humanité ». Affirmant que sa demande est basée sur la Constitution, l’ancien « enfant terrible » de l’opposition et président national des Fonus met sa plainte en rapport avec les événements du 19 au 21 janvier 2014 dont il attribue la responsabilité au Président de la République au motif qu’il n’aurait pas assumé sa qualité de « garant de la Nation ». Faisant suite à cette plainte, le Procureur Général de la République a invité le plaignant à son office pour qu’il confirme sa plainte avant de lui demander de repasser dans dix jours pour apporter les preuves de ses accusations, ce qui indique, dès le départ, que, contrairement à ce qu’il a affirmé dans les médias, Olenghankoy ne dispose pas d’éléments à l’étai de sa plainte. En attendant, les observateurs ont vite
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affirmé que le Président des Fonus, ancien Ministre des Transports sous la transition 1+4, vient d’ouvrir là une véritable boite de Pandore qui met l’opposition et une partie de la société civile qui lui est allié sur le gril judiciaire. En effet, au lendemain des événements sous examen, et sur lesquels Le Vif du Congo avait publié un dossier dans son édition n° 19, il est apparu qu’en fait d’une manifestation démocratique, Kinshasa avait vécu une insurrection, pire, une tentative de coup d’Etat visant à écourter le mandat en cours du Président de la République. Le modus operandi avant, pendant et après ces événements ont clairement démontré que la bataille pour l’élimination du recensement dans le projet de loi modifiant la loi électorale n’était qu’un prétexte pour y parvenir.
L’appel à l’insurrection
Quelques temps avant ces événements l’opposition avait multiplié des déclarations appelant à un soulèvement de la population. Dans sa toute dernière déclaration de ce processus
d’appel datée du 15 janvier 2015, les opposants avait invité la population à « occuper massivement le palais du peuple ce lundi 19 janvier 2015 à partir de 8heures pour empêcher aux Députés véreux et téméraires de siéger ». Dans la même déclaration, ils demandaient « aux parents de garder leurs enfants à la maison et de ne pas les envoyer à l’école (…), aux personnes de troisième âge de ne pas quitter leurs maisons (…) et « aux opérateurs économiques de fermer leurs boutiques et magasins ». Dans une précédente déclaration datée du 13 janvier 2015, l’opposition et la société civile préparaient déjà ce moment fatidique lorsqu’il rappelaient « à la population qu’elle a le devoir, conformément à l’article 64 de la Constitution, de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation de la Constitution. Ils demandent ainsi à la population de se tenir prête pour répondre au devoir citoyen ». De quel devoir s’agit-il ? La réponse est dans la même déclaration où, au point suivant, les signataires «
Le 19 janvier donc, ce qui fut annoncé fut déclenché avec les conséquences que l’on en connaît. Par la suite, l’opposition revendiquera, de manière ostentatoire, ces événements, même s’ils le mettront sur le compte de « la victoire du peuple ». Maintenant que Joseph Olenghankoy vient de d’exhumer cette affaire en la portant devant la justice, celle-ci pourrait en arriver à enquêter sur l’origine de la tentative d’insurrection qui était basée – et ses auteurs ne s’en cachaient point – sur les événements du Burkina Faso où les insurgés avaient, justement, ciblé le Parlement suivant un mode de mobilisation qui passait essentiellement par les réseaux sociaux comme à Kinshasa. La justice cherchera certainement à savoir qui était à la base de tous ces appels au soulèvement. Elle butera peut-être sur une dificulté de savoir, noir sur blanc, les signataires de tous ces appels, car les différents documents ne portaient presque pas de signature, sinon les mentions du genre « les signataires » ou « tous les leaders de l’opposition ».
Feu vert à la justice
Lorsque la justice aura établi la responsabilité morale de ces «
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Edito Peuple abandonné
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out le monde prétend parler en son nom, sa battre pour ses intérêts, mais lorsqu’arrive l’heure des comptes, on constate qu’en fait, chacun s’escrimait pour ses propres intérêts. Dans quelque 4 jours, les Députés et sénateurs vont reprendre le chemin du Parlement après un temps mort consacré aux vacances parlementaires. Vacances, dites-vous ? En tous cas, une chose est vraie : les poches de nos élus n’étaient pas vacants pendant tout ce temps puisqu’elles bien accueilli les frais pour ces vacances afin de leur permettre de redescendre à la base pour rendre compte de la session et récolter les nouveaux desiderata du souverain primaire. Pour cette fois, le peuple n’aura vu venir personne, ou presque. Chacun est vite monté au créneau pour la conquête électorale du pouvoir. Les préoccupations sont à cela, en effet, puisqu’il est question, pour les uns et les autres, d’avoir des garanties quant à leur maintien aux affaires parlementaires ou plus, pourquoi pas. C’est ainsi qu’on les a vus auprès de leurs « bases » des impérialistes en Amérique et en Europe. Là ils sont allés chercher les clés du pouvoir, et ce qui pourra s’en suivre en termes des élections ne pourra être qu’une formalité. Peuple oublié, peuple désabusé, peuple abandonné : à toi de savoir qui est réellement le tien dans cette faune des politiciens avides du pouvoir en se servant de toi pour pouvoir se servir lui-même le moment venu. Déjà, ils sont allés chercher le pouvoir chez les blancs après s’être servi de toi comme chair à canon en janvier 2015… Jonas Eugène KOTA
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POLITIQUE signataires » et de « tous les leaders de l’opposition », il faudra bien que ceux-ci finissent par en répondre. Cette même justice ne sera pas dupe pour tomber dans le piège des opposants qui avaient fait une fuite en avant, non seulement en déclinant la responsabilité des casses dont les « manifestants » s’étaient rendus coupables, mais aussi en appelant à une enquête indépendante sur ces événements. Ceci pour la simple raison qu’il y a eu un appel au soulèvement et que, le jour « j », la population, terrifiée par la tension qui, avant même le 19 janvier, avait atteint le paroxysme, avait préféré garder la
maison, laissant la rue aux insurgés. Les armes trouvées dans des homes des étudiants, principal cible des appels, et volées dans des commissariats de police viennent en rajouter à la démonstration d »’une insurrection déclenchée pour renverser le pouvoir. Et en corolaire à tout cela, la justice pourra, pour se mettre en action, se faire forte du second alinéa de l’article 64 de la Constitution qui stipule que « toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi ». Or, en reconnaissant Joseph Kabila comme
Chef de l’Etat du fait qu’il le considère comme « garant de la Nation », même si ce terme n’existe pas dans la Constitution, il le reconnaît comme garant du « régime constitutionnel » qu’évoque la Loi fondamentale. Voilà donc comment Joseph Olenghankoy vient de se livrer, lui et ses pairs de l’opposition, ainsi que certains activistes de la société civile. A la justice de faire son travail, surtout qu’Olenghankoy a déclaré lui faire confiance… Jonas Eugène KOTA
Evénements du 19 au 21 janvier à Kinshasa
Les preuves du coup d’Etat manqué Dans son édition n° 19 du 4 mars 2015, Le Vif du Congo avait publié une analyse qui démontrait que les événements vécus à Kinshasa du 19 au 21 janvier 2015 étaient, en fait, un coup d’Etat manqué. Votre journal s’était basé sur les déclarations des opposants et le comportement des manifestants pour asseoir sa thèse. Dans la présente édition, Le Vif du Congo propose une analyse externe qui vient corroborer ses arguments et renforcer la conclusion quant à la thèse d’un coup d’Etat manqué. Cette analyse est faite, à travers une interview, par le Belge Tony Buisselen notoirement connu comme spécialiste de la région des Grands Lacs. Dans un entretient avec Olivier Ndenkop, il donne les clés pour comprendre ce qui s’est passé et même ce qui se passera en RDC dans les années qui viennent.. Il révèle aussi les techniques utilisées par certains pays occidentaux et leurs multinationales pour affaiblir l’État congolais. Extraits d’un entretien révélateur Le 19 janvier 2015, des jeunes sont descendus dans la rue pour contester la nouvelle loi électorale. Pourquoi cette mobilisation subite des Congolais ? La nouvelle loi électorale qui a été votée le 17 janvier au Parlement contenait dans son article 8 une phrase qui était fortement contestée. C’était la phrase suivante : “La liste électorale est actualisée en tenant compte de l’évolution des données démographiques et de l’identification de la population.” L’opposition
expliquait cette phrase comme si la composition de la liste des électeurs dépendrait du recensement populaire. Cela impliquerait, selon eux, que les élections ne pourraient pas être organisées avant la fin du recensement. Or, toujours selon l’opposition, ce recensement demanderait trop de temps. Dans cette interprétation de la phrase, les élections ne pourraient donc pas se faire à la fin du mandat présidentiel prévu dans la constitution pour 5 ans, mandat qui devrait se terminer fin 2016. Pour l’opposition, cette phrase constituait la preuve que
la loi électorale était une façon de prolonger le mandat de Kabila et de violer la Constitution. Les opposants avaient tout fait pour empêcher même la discussion sur cette loi. Ils avaient, avec une soixantaine de parlementaires (sur 500) ,organisé un concert de sifflets pendant deux heures dans le Parlement pour imposer un report de la discussion et du vote. Or le ministre des Affaires intérieures, Boshab, expliquait mercredi 21 janvier au Sénat que cette phrase signifiait en pratique que là où le recensement
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POLITIQUE serait utilisable, on y tiendrait compte pour former la liste d’électeurs. Les endroits où le recensement ne serait pas utilisable, on pourrait se baser sur les anciennes listes électorales de 2011 afin de les actualiser. Cela signifiait que les élections n’étaient donc pas liées à la finalisation du recensement et qu’il n’était pas question de violer la constitution. Pour éliminer tout doute, la phrase a été barrée (…) Qu’est-ce qui a fait la différence cette fois (Ndlr : par rapport au subit soulèvement de ces jeunes) ? C’est que début mai de l’année 2014, le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry en personne, est descendu à Kinshasa et y a déclaré que les EtatsUnis allaient financer les élections avec une somme de 30 millions de dollars à condition que la constitution soit respectée en ce qui concerne les limites du mandat présidentiel. Depuis lors, l’envoyé spécial d’Obama pour les Grands lacs, Russ Feingold, a répété plusieurs fois d’une façon assez explicite des oukases et ultimatums. Quelques jours après la visite de John Kerry, Russ Feingold déclara : “Our strong advice is that there is a global election calendar with the presidential elections no later than the end of 2016, and (that there should be) no attempt to disregard the unamendable stipulation of article 220.” Et sur la décision de la commission électorale nationale indépendante de commencer des élections locales et régionales en 2015, il disait : “The local elections are expensive but are not required by the constitution. Organizing and financing these, but not the (presidential) elections, which are required by the constitution, is not
a believable approach.” D’abord ces déclarations violent la souveraineté et donc aussi la constitution congolaise puisque ce n’est pas au Gouvernement étasunien de dicter le calendrier électoral en RDC. C’est une compétence de la CENI (Commission nationale électorale indépendante). Ce type d’ingérence est d’ailleurs allé trop loin. Des ambassadeurs occidentaux ont pris des initiatives de réunir des hommes politiques de la majorité et de l’opposition afin d’arriver à un consensus autour du calendrier électoral et de donner des injonctions à la CENI d’accepter ce « consensus ». Le samedi 31 janvier, le Président congolais a même convoqué tous les ambassadeurs présents à Kinshasa et a dénoncé « les initiatives de certains de nos partenaires extérieurs qui donnent l’impression de vouloir créer anarchiquement des structures parallèles aux institutions légitimes en place en RDC pour gérer des questions relevant constitutionnellement de ces dernières. Pareilles initiatives seraient, selon le chef de l’Etat, nulles et de nul effet car ne répondant à aucune sollicitation des institutions étatiques de la RDC qui n’est pas un pays sous tutelle.” Or Russ Feingold n’a pas reculé, il a continué à taper sur le même clou. Il faut aussi dire que l’équipe des envoyés spéciaux pour la région des Grands lacs qui agit comme une équipe représentant la Communauté internationale qui accompagne le processus de paix à l’Est du Congo reprend comme un écho le même thème des étasuniens dans ses déclarations. Ce qui n’est pas étonnant puisque cette équipe est dominée par des diplomates occidentaux. Il faut savoir que dans le monde politique congolais, même chez
certains hommes politiques de la majorité, des déclarations sur leur pays venant de Washington, Paris et Bruxelles sont reçues comme la parole de Dieu. Des journaux titrent sans gêne depuis lors une série interminables d’articles dans le style « Elections en RDC la CENI dos au mur » ou encore « Obama ne décolère pas » : « Kabila must go ! ». Ainsi le gouvernement étasunien a réussi à créer une situation de facto où la campagne électorale domine la vie politique deux ans avant les élections. C’est un acte de déstabilisation qui n’est pas à sous-estimer. Qu’est-ce qui a permis au pays d’éviter ce que certains appelaient déjà le « Printemps congolais » ? Les événements à Kinshasa et à Goma n’étaient pas un soulèvement populaire comme on a vu, par exemple, au Burkina Faso. La population kinoise n’a pas suivi en masse les appels de l’opposition d’occuper le Parlement à l’exemple du Burkina Faso. Il n’y a eu des manifestations ou mouvements que dans 9 communes des 24 à Kinshasa. A aucun moment les manifestants ont réussi à se joindre et former un cortège imparable. Il faut aussi mentionner que juste ce même lundi 19 janvier, il s’est déroulé un événement assez extraordinaire qui était la visite d’État du Président angolais Dos Santos à Kinshasa et la signature de quatre Accords entre les deux pays. Tout cela a été montré à la télévision en direct. On a pu voir comment le Président angolais était accueilli à l’aéroport de Ndjili, où il est monté dans une limousine qui a traversé sans problème la ville jusqu’au Palais de la Nation au centre de la ville à Gombe. A Ouagadougou on compte 1,4
millions d’habitants et on a parlé d’un million de manifestants, les images ont montré l’ampleur du mouvement. Or, Kinshasa est une ville de plus de 10 millions d’habitants. L’opposition y a lancé des tracts dans les quartiers, appelant la population d’occuper le Parlement. En plus, dès le lundi matin il y a eu un flot de messages sur Twitter et Facebook avec des photos et des vidéos qui devaient encourager et mettre en colère les gens. On a vu défiler par exemple une vidéo de l’explosion d’une armurerie au CongoBrazzaville d’il y a des années avec des images cruelles, montrant des gens qui avaient perdu leur jambes, etc…, en disant que c’était la répression par la police et l’armée à Kinshasa à ce moment. Des images venues d’Haïti ou du Burkina Faso. C’était tellement grossier que même France 24 et Le Monde ont consacré des articles à ces tentatives d’intoxication et de déstabilisation massives. Le fait est que la population n’a pas suivi massivement, et elle a aussi désapprouvé les actes de pillage et de vandalisme. Il y a 60 bus de la société publique de transport Transco, qui ont été détruits et aussi plusieurs stations et bureaux de Trancso. Au total on estime les dégâts pour cette société à 900.000 dollars. La maison communale de Ngaba a été détruite par le feu, les archives aussi. Des stations de police ont été brûlées. Le mercredi soir on a montré à la télévision nationale, la RTNC, les images de ces violences et aussi l’explication du ministre Boshab. Ensuite il y a eu aussi la coupure de l’Internet et des services SMS. Et le jeudi 22 janvier, il n’y a plus eu de manifestations. Cela a pourtant duré jusqu’au lundi 26 janvier avant que la décision de barrer la phrase contestée ne soit prise.
Martin Fayulu désavoué par la diaspora congolaise De retour des Etats-Unis où il venait de répondre, avec un groupe d’opposants, à une invitation dont on ignore encore l’auteur, Martin Fayulu Madidi s’est arrêté en Europe pour rendre compte
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de ce voyage et mobiliser la diaspora congolaise pour les prochaines élections. Il a, pour ce faire, tenu des conférences en Belgique, en France et en Suisse.
Cependant, selon des sources au sein de la diaspora congolaise, le Président national de l’ECIDE aura plutôt récolté une douche froide tout au long de sa campagne européenne. Partout
où il est passé, rapportent nos sources, il devait faire face à un débat houleux aussi bien sur le véritable objet de leur voyage à Washington et sur la finalité de la mobilisation des compatriotes de
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POLITIQUE Mukwege à la prochaine présidentielle sans consulter la base. Pour ce second point, les Congolais de la diaspora estiment que le choix d’un candidat unique devrait se faire de manière inclusive, même si les uns, parmi eux, s’en tiennent à Tshisekedi et les autres à Honoré Ngbanda, cette dernière frange préférant, d’ailleurs, prendre le pouvoir par les armes plutôt que par les urnes.
la diaspora. En effet, pour les interlocuteurs de Fayulu, qui se réclament pourtant de l’opposition comme lui, les leaders de l’opposition sont allé faire allégeance aux Américains, ce qui est, à leurs yeux, une façon de mettre le pays sous leur tutelle, surtout lorsqu’ils pensent que c’est de Washington que ces « invités
» attendent le soutien pour accéder au pouvoir lors des prochaines élections. Les contradicteurs de Martin Fayulu n’ont, par ailleurs, pas supporté le flou entretenu autour, d’une part, de l’identité réelle de leur hôte et, d’autre part, le faite que, selon ce qu’ils ont appris, la délégation de Washington aurait pris l’initiative et la liberté de proposer la candidature du Dr
D’autre part, toujours selon nos sources, Martin Fayulu s’est fait houspiller par ses interlocuteurs lorsqu’il leur a proposé une collecte de 10 euros par personne pour constituer un budget de la prochaine présidentielle. Proposition d’autant plus énervante, pour cette diaspora, que le candidat unique à soutenir n’est pas encore connue. Pour les Congolais de l’Europe, Martin Fayulu et ses collègues auraient reçu la mission de sonder les Congolais sur le ou les
candidat(s) sur lesquels Washington aurait jeté son dévolu. Ces contradictions entre le leadership de l’opposition et la base viennent en rajouter à la conviction quant à l’incapacité de l’opposition de se constituer en une alternative crédible, capable de reprendre utilement les commandes du pays. Tous les analystes sont unanimes à dire que l’opposition ne parviendra jamais à se désigner un candidat unique aux prochaines élections pour réunir les chances de les remporter. Au contraire, au fur et à mesure qu’on évolue vers ces élections, le décor d’une bataille fratricide ne fait que se préciser. Et le séjour « décisif » des opposants à Washington est symptomatique de cette catastrophe que l’opposition est en train de s’auto aménager. Axel Omba
Découpage territorial : une exigence constitutionnelle et non une invention du pouvoir
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n RDC, le débat sur le respect de la constitution est présent dans toutes les officines politiques. Chacun essaye de s’accrocher à tel ou tel autre article de la Constitution qui, à son sens, peut forger son salut politique. Mais là où le bât blesse, c’est quand les choix de ces articles n’obéit qu’à des logiques ou visées politiciennes et personnelles. Aucun principe constitutionnel ne subordonne l’application de telle ou telle autre disposition de la Constitution aux caprices ou intérêts politiques des particuliers. En effet, au lendemain et même avant l’adoption de la loi sur le découpage de la RDC en 26 provinces, des voix se sont levées contre elle, rivalisant d’ardeur, les unes comme les autres, pour annoncer des raisons en vertu desquelles le découpage ne doit pas avoir lieu maintenant. Selon l’article 2 de la Constitution en vigueur en RDC, en son premier alinéa, celle-ci «…est composée de la ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées de la personnalité juridique ». Ainsi, l’organisation administrative
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actuelle de la RDC, où elle est constituée de 11 provinces, n’est plus constitutionnelle. Si donc la Constitution doit s’accomplir, la RDC doit présenter la configuration d’un Etat à 26 provinces. Ne pas le faire, c’est certainement violer la Constitution. Et quand la Constitution, à l’alinéa deuxième de son 69è article, stipule que le Président de la République « veille au respect de la Constitution », le Chef de l’Etat ne peut pas s’opposer au découpage territorial. Ce que les opposants au découpage territorial peuvent faire, c’est initier une pétition contre l’article 2 de la Constitution afin qu’il n’y figure plus.
Qu’en est-il du Katanga ? Dans son article « Découpage du Katanga en RDC : Moîse Katumbi annonce son départ », RFI a développé une analyse des propos de ce dernier dans un sens qui montre clairement qu’elle s’inscrit en faux contre ce découpage en même temps qu’elle inculpe le pouvoir congolais de sévir contre tous ceux qui s’opposent au découpage de la RDC en 26 provinces.
Pour RFI, « si, dans certaines provinces, ce découpage n’a pas créé beaucoup de remous, au Katanga, par contre, de nombreuses personnes ont rejeté la démarche. » Parmi les personnes citées et présentées comme leaders et jouissant d’une grande notoriété au Katanga, il y a Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, Jean-Claude Muyambo, Moïse Katumbi Chapwe. Dans ce lot, RFI présente Muyambo étant en prison à Kinshasa ; une présentation qui peut prêter à croire que Muyambo est en prison pour protestation contre le découpage alors qu’il a été incarcéré pour une affaire de stellionat. Pour RFI, Gabriel Kyungu, « Président de l’Assemblée provinciale du Katanga, est revenu à la charge deux fois, en 2010 et tout récemment, avec des pétitions qui auraient dépassé le million de signatures, pour dire à nouveau « non » à cette forme de découpage territorial. ». Alors que la Constitution exige seulement 100.000 signatures, il y a lieu de comprendre l’effet que la RFI veut produire sur les Congolais et particulièrement, les Katangais. Pour RFI, « en 2010, l’association
culturelle Lwanzo Lwa Mikuba avait initié une pétition envoyée à Kinshasa pour dire « non » à ce qui avait été décidé en 2006. Le président de cette association, Vano Kiboko, est aujourd’hui en prison. » Et RFI de conclure, « …pour une frange non moins importante des Katangais, la solution de la gestion du Katanga n’est pas l’éclatement, c’est plutôt la rétrocession effective des recettes aux provinces. » RFI n’a pas présenté l’autre son de cloche et ne s’est bornée qu’à mettre en relief les avis contre. Ce qui, pour plusieurs analystes, est une preuve de partialité criante. Pour ces analystes, pour qu’il y ait équilibre, RFI aurait dû aussi reprendre les avis des Katangais favorables au découpage. Pas une seule référence à la Constitution de la RDC qui traite de cette matière. Une attitude louche qui élargit la brèche de la confirmation de l’acharnement de cet organe de presse français sur le pouvoir congolais. Pour d’autres analystes, RFI n’est que la caisse de résonance de l’opposition congolaise qui utilise constamment un ton sarcastique et qui pointe du doigt accusateur le pouvoir. Samy Bosongo
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POLITIQUE
Traque et éradication des FDLR
La France dans la logique de récusation des FARDC
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epuis que l’opération « Sukola 2 » a commencé sans l’aide de la Monusco, la France, via RFI, ne cesse de battre une campagne contre la prestation des FARDC tendant à donner l’impression que, sans l’aide de la Monusco, l’armée nationale ne peut pas venir à bout de ces forces négatives. Dans un article daté du 3 mars, soit une semaine après le début des hostilités contre les FDLR et intitulé « RDC : bilan controversé après une semaine d’attaque contre les FDLR », RFI a même prétendu qu’en présentant deux officiels supérieurs FDLR à la presse, « les chefs militaires congolais ont voulu prouver l’effectivité et, sans doute aussi, l’efficacité des actions menées sur le terrain par les FARDC sans l’appui de la Monusco ».
Campagne néocolonialiste
Outre que la RFI récuse le bon comportement des FARDC durant l’opération « Sukola 2 », elle s’est distinguée, naguère, par la
propagation d’une nouvelle faisant état de la complicité de certains officiers FARDC avec les FDRL dans l’exploitation des matières premières de sang. Et lorsqu’a surgi la polémique sur la condition d’aide de la Monusco aux FARDC par l’écartement des deux officiers FARDC accusés par la mission onusienne d’avoir commis de graves violations de droits de l’homme, RFI a abondé dans le sens de la Monusco. Les ingrédients pour présenter la sauce néocolonialiste au public étant réunis, il ne restait plus qu’à la mijoter. C’est ce que RFI est en train de faire par une série d’articles sur l’opération « Sukola 2 » dans lesquels rien de bon n’est dit sur les FARDC et dans lesquels les succès ou prouesses de la RDC sont constamment nuancés. Il est ainsi évident que si les FARDC avaient accepté l’aide de la Monusco, RFI ne serait pas inscrite dans la logique de les dénigrer et de nuancer leurs succès.
Le débat
La Monusco avait émis une conditionnalité que le Gouvernement congolais ne pouvait rencontrer. Cela a suffi pour que l’organisation
onusienne se désengage de l’opération « Sukola 2 » aux côtés des FARDC. Mais vu son mandat, la Monusco se devait de mener, même seule, la guerre contre les FDLR. Mais lorsqu’elle ne le fait pas, à l’entendement de beaucoup d’observateurs, cela corrobore la vielle information déjà notoire à savoir que la communauté internationale ne veut pas faire rentrer les FDLR au Rwanda. Pour ces observateurs, c’est la communauté internationale qui avait demandé à Kinshasa d’accueillir les hutus rwandais sur son territoire. Et lorsqu’en décembre 1995, le Premierministre congolais d’alors, Kengo Wa Dondo, a voulu les rapatrier au Rwanda, il s’est vu interdire de le faire par le Maréchal Mobutu à qui la communauté internationale avait intimé l’ordre de bloquer l’initiative de Kengo. Et même, pour rendre le rapatriement impossible, le camp des réfugiés Hutus rwandais avait été bombardé pour les disperser. Etant dispersés, les Hutus rwandais ne pouvaient plus rentrer au Rwanda. Devenant depuis lors une source d’adversités pour la RDC, ils devenaient un prétexte pour le
Rwanda de Kagamé d’intervenir militairement en RDC. Comme on le voit, la présence des Hutus rwandais d’où sont sortis les FDLR profitent à eux-mêmes, à la communauté internationale ainsi qu’au Rwanda. En battant campagne contre les FARDC, RFI s’inscrit dans la logique de la pérennisation de la présence de ces forces en RDC, une volonté qui rejoint celle du reste des pays de la communauté internationale. Manifestement, le succès des FARDC qui signifie la fin du prétexte des pillages des ressources de la RDC et du génocide muselé des Congolais, n’arrange pas les affaires des Etats néocolonialistes. Si donc cette analyse était fausse et si RFI avait raison, pourquoi la Monusco, eu égard à sa mission, ne traque ni n’éradique ces FDLR qui font quantité des maux aux Congolais ? la démarche de RFI est louche selon toute vraisemblance et ne s’inscrit que dans une logique de pérennisation de la présence des FDLR en RDC. Samy BOSONGO
Jeanine Mabunda au front contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants dans les groupes armés
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ans son discours de clôture des Concertations Nationales prononcé le 23 octobre 2014, le Président de la République, Joseph Kabila Kabange s’était engagé à promouvoir la lutte contre les violences faites à la femme et à l’enfant. Pour concrétiser cet engagement, il avait nommé, quelques temps après, une Conseillère spéciale en cette matière, en la personne de Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi. Dès sa prise des fonctions, celle-ci a commencé par faire un tour d’horizon pour s’imprégner de la problématique
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Un mois seulement après sa nomination en juillet 2014, la Conseillère du Chef de l’Etat avait effectué sa première visite au NordKivu pour « recueillir les réalités sur terrain ». A cette occasion, elle avait indiqué que son travail « consiste à recueillir les réalités sur terrain, recueillir les difficultés que les gens connaissent par rapport à ces violences sur les femmes et sensibiliser l’autorité suprême, qui est déjà sensibilisée sur cette question, pour que des solutions concrètes puissent être trouvées». afin d’arrêter une stratégie d’action. C’est ainsi qu’elle a effectué plusieurs
visites à travers le pays pour observer et écouter.
Abordant le sens des violences à combattre, elle avait souligné qu’«on
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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT ne parle pas que des viols, on parle aussi de toute forme de maltraitance, toute forme de violences, de menace qui est adressée à la femme et qui ne lui permet pas d’exercer ses droits ». Quant aux origines de ces pratiques, elle les situait essentiellement dans la période des guerres et luttes armées qui ont émaillé la vie nationale. Au bout du compte, Jeanine Mabunda a ouvert une bataille de lutte contre l’impunité des violences faites à la femme et à l’enfant. A propos des femmes, les violences ne concernent pas que le viol, mais aussi toutes sortes de violation des droits de la femme, tandis que celles des enfants concernent essentiellement leur recrutement dans des groupes armés. A mi-chemin de son travail sur cette lancée, Mabunda s’est dite satisfaite de l’évolution de cette lutte. Elle en a pris pour preuve la multiplicité des condamnations que la justice inflige de plus en plus aux auteurs de ces violences. Elle s’était ainsi exprimée au cours d’une conférence de
presse qui avait pour objectif de faire connaitre à la communauté nationale et internationale, les progrès réalisés par la RDC à travers les cours et tribunaux dans la condamnation des crimes de viol. « Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, l’Etat congolais s’est engagé à punir sévèrement les auteurs de violences faites aux femmes et aux enfants. Et cette parole a été confirmée par le chef de l’Etat luimême à la population congolaise », avait alors déclaré Jeanine Mabunda qui, par la même occasion, s’était félicité de l’avancement des procès contre l’impunité. Ce fut le cas, entre autres, de la condamnation du Général Jérôme Kakwavu par la Haute Cour Militaire à 10 ans de servitude pénale avec des dommages et intérêts pour des cas de viols sur deux filles mineures et des crimes de guerre. Dans le dernier trimestre de l’année 2014 dix autres condamnations avaient été prononcées contre des militaires et policiers, rien que dans le territoire de Rutchuru au Nord-Kivu.
Au Kasaï Occidental, un commissaire supérieur principal, deuxième personnalité de la Police de la province, a subi une peine similaire avec des dommages et intérêts ainsi que sa révocation de la Police Nationale Congolaise. Selon la vision de Jeanine Mabunda, la bataille contre la lutte contre l’impunité des violences faites à la femme et à l’enfant vise à faire en sorte que la RDC ne soit plus caricaturée
comme la capitale mondiale du viol. Elle souligne que, contrairement à ce que l’on peut penser, beaucoup d’efforts sont fournis pour lutte contre ces violences, mais il se poserait un problème de visibilité et de coordination des actions de différents intervenants (Gouvernement, ONG locales et internationales, partenaires bi et multilatéraux, etc.). Axel Omba
Journée du 8 mars 2015
La femme congolaise invitée à plus de stratégies pour s’affirmer port de pagne ou de célébration d’une promotion reçue dans une entreprise. Pour son combat, la femme congolaise doit avoir pour référence, toutes les autres femmes qui se sont affirmées partout à travers le monde », a lâché en substance notre observateur.
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uelques jours après la célébration à Kinshasa de la journée du 8 mars sous le thème : « Autonomisation et participation politique de la femme », nombreux sont les observateurs qui soutiennent qu’il
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est temps que la femme congolaise se consacre à plus de réflexions sur les actions à mener dans son combat pour la reconnaissance de ses droits. « Il est venu le moment où la femme congolaise doit se refuser de transformer la journée du 8 mars en journée carnaval ou kermesse, de
L’importance de la journée du 8 mars est « d’être un moment idéal pour réfléchir sur les progrès réalisés, demander des changements et célébrer les actes de courage et de détermination des femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire des droits des femmes », comme l’a rappelé samedi dernier la Ministre congolaise du genre, Bijou Kat Mushitu. Des femmes ministres, magistrats, députées ou sénateurs on en a vu. A quand l’avènement d’une femme Gouverneur à la tête de nos provinces et, pourquoi pas, une femme Présidente à la tête de la RDC ? Au-
delà des points marqués dans son combat sur l’égalité ou parité dans le domaine professionnel, la congolaise doit placer la barre très haut afin d’éviter d’attendre tout de l’homme. Pour ne pas se contenter des postes cadeaux lui offerts par l’homme, il est important, pour la femme congolaise, de s’auto évaluer de manière objective afin d’atteindre un jour les résultats escomptés. La victoire sur les contraintes ou discriminations dont elle est victime aujourd’hui et qu’elle compte éradiquer demain, ne prendront fin que lorsque la femme se rendra effectivement compte du vrai combat à mener et mettra à profit l’héritage et les acquis de la journée du 8 mars. Giscard Havril
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Agro-industrie
Bukanga Lonzo va larguer 4.000.000 de sacs de maïs de 50 Kg sur le marché
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e Président de la République, Joseph Kabila kabange a procédé, jeudi 5 mars 2014, au lancement de la première récolte de maïs au parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, dans le Bandundu. Au beau milieu d’une plantation de maïs qui s’étend à perte de vue, il a fait basculer l’agriculture congolaise dans la modernité. En effet, aux commandes d’une moissonneuse géante, Joseph Kabila a lancé la toute première récolte de maïs, sept mois après le semis. Comme un invité s’étonnait, le public a vu des engins qu’en RDC on ne connaît que dans des films et des documentaires. La combine harvester (moissonneuse) commandée par Kabila est un engin qui effectue trois opérations à la fois : la récolte, le décorticage et l’égrainage. La machine arrache la plante de maïs avec toutes ses composantes. Elle élague ensuite les feuillages qui sont immédiatement rejetés sur le champ pour servir d’humus afin de régénérer le sol. Puis elle sépare l’épis des graines qui sont renvoyés directement dans un bac de transit. Tout ceci se fait en plein mouvement de l’appareillage qui est accompagné, à ses côtés par un autre véhicule qui recueille à partir d’un tuyau, la récolte. En sortant des champs, ce véhicule passe à la phase finale qui est l’emballage. Par une ouverture sur
le côté du bac réservoir, les ouvriers peuvent ainsi déverser le maïs dans des sacs suivant leurs dimensions allant de 25 à 50 Kg en passant par 35 Kg. De là, le produit peut être largué sur le marché. Mais le parc de Bukanga Lonzo dispose déjà de silos géants pour conserver la récolte. A la descente de la moissonneuse, et après l’emballage de la première récolte, le Chef de l’Etat a offert symboliquement un sac de maïs à l’autorité coutumière qui l’a béni avant de féliciter le Chef de l’Etat pour son œuvre de révolution de l’agriculture congolaise.
Valeur économique ajoutée
Au-delà de sa vocation agricole, le programme des parcs agroindustriels, dont Bukanga Lonzo n’est qu’un projet pilote, apporte une valeur ajoutée à l’économie congolaise en général. Le Ministre de l’Economie, Bahati Lukwebo explique, en effet, qu’en plus des recettes qu’elle génère, ce programme vient diversifier les ressources de l’Etat qui, désormais, ne dépendra plus que de son soussol. Ce programme crée, par ailleurs, de l’emploi rémunéré qui apporte une demande solvable et permet ainsi de lutter contre la pauvreté. En effet, en plus de ce pouvoir d’achat, la production agricole, qui va abonder sur le marché, contribuera à la baisse des prix et permettra d’économiser les
devises utilisés pour les importations. Pour cette première phase, les 20.000 tonnes de maïs attendus représentent 4.000.000 de sacs de maïs de 50 Kg ou 8.000.000 de sacs de 25 Kg ! En fin de compte, le territoire de Kenge où se trouve le parc agroindustriel de Bukanga Lonzo vient ajouter un plus dans l’histoire de la révolution en RDC. C’est, en effet, de Kenge que la guerre de libération avait donné son assaut final pour prendre, sans coup férir, la ville de Kinshasa, siège des institutions et symbole du pouvoir. C’est aussi à Kenge que fut lancé le programme de réunification de la RDC par route. Et c’est encore ici que vient d’être lancé la révolution agricole. Jonas Eugène Kota
Chantier logement 10 villas témoins remis aux FARDC par l’ACGT
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’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) a, par le canal de son Directeur Général Adjoint Nico Nzau, remis, samedi 7 mars 2014, dix maisons témoins aux FRDC. Construites sur le site du camp para-commando CETA en face de l’aéroport international de Ndjili, ces villas sont destinées aux jeunes pilotes
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nouvellement formés à l’étranger. Chaque villa préfabriquée comporte deux chambres, deux douches, une cuisine, un salon spacieux, une véranda et une cour. Chaque maison est raccordée à un puit perdu et à une fausse sceptique d’une capacité de 8 usagers. L’ensemble du site est raccordé en électricité et en eau potable. Un groupe électrogène semi industriel est aussi installé sur le site.
Dans son mot de circonstance, le DGA de l’ACGT a commencé par rendre hommage au Chef de l’Etat qui avait inspiré ce projet dans le cadre de la révolution de la modernité, mais aussi dans le souci de lutter contre le déficit d’habit aussi bien pour les militaires que pour les civils. Ce souci s’est traduit par la construction en cours à Kisangani, et dans un premier temps, d’une usine de production
des panneaux en polystyrene de fer d’acier galvanisé – essentiels pour les préfabriqués – et de ces dix maisons témoins à Kinshasa. Ce projet « d’amélioration de l’habitat du Congolais par l’acquisition des maisons à loyer modéré est inscrit et financé par le programme sinocongolais du Gouvernement », a encore indiqué Nico Nzau. Il a également
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de logement des militaires. Il s’est également félicité de la bonne collaboration entre, l’ACGT et le génie militaire qui avait aussi suivi les travaux réalisés à 100% par la main d’œuvre congolaise. Au terme des différentes interventions, le Général Amuli et sa suite ont été conviés à une visite guidée d’une de ces maisons, sous les explications de Jean Mario Conti, représentant commercial de la société Schnell. logement dans notre pays ». Tout en espérant que ce premier jet va sceller un partenariat agissant entre les FARDC, le Bureau de coordination du programme sino-congolais et l’ACGT, Nico Nzau a invité les futurs occupants à en faire un bon usage « en vue de préserver l’image de marque des maisons auxquelles la haute autorité a conféré le caractère témoins, c’est-à-dire la vitrine de la technologie qui va permettre la construction et la modernité des camps militaires à travers toute la République ». A la réception officielle de ces maisons,
le général Amuli, représentant le Chef d’Etat-major Général des FARDC empêché, a salué l’initiative prise par le Chef de l’Etat, commandant suprême de l’armée nationale. Cet ouvrage, a-t-il indiqué, s’inscrit dans le cadre du programme de la réforme de l’armée, plus précisément dans son neuvième principe directeur portant sur la professionnalisation de l’armée en trois volet, à savoir : la formation continue, l’équipement adéquat et le casernement. »
La réalisation de ce projet pilote a connu cinq intervenant qui sont la société italienne Schnell qui a conçu et monté ces maisons au nom de l’entreprise chinoise CREC/RDC, attributaire du marché ; la société congolaise MW Afritec chargé de la viabilisation du site, l’ACGT qui a assuré la supervision et le contrôle des travaux ; et le Bureau de coordination et de suivi du programme sinocongolais qui avait assuré le suivi des accords de financement.
Cette initiative, a-t-il poursuivi, permettre de résorber les difficultés
Jonas Eugène KOTA
La Cité Cardinal Etsou va créer 122.500 emplois
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a cité de la paix Cardinal Etsou en chantier dans la commune de Kimbanseke, Est de la ville de Kinshasa va créer près de 122.500 emplois, a annoncé samedi, l’abbé Oswald Bagaza Bala, coordonateur de l’Action pour la solidarité et le développement(ASODEV), une ASBL qui a initié un projet de construction de plus de trois milles logements sociaux et des infrastructures de base sur le site. Il l’a révélé à l’occasion du lancement officiel de la construction de soixante-quatorze (74) nouvelles maisons par le Ministre de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat, Omer Egbake, en présence du Cardinal Laurent Monsengo Pasinya et d’un parterre d’invités. Le site qui compte déjà une dizaine de maisons témoins accueillera environ quarante-sept (47) infrastructures de bases, notamment celles du secteur
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de l’enseignement, de la maternelle à l’université, les formations médicales, le terrain de football, des églises et un gymnase. Il y sera aménagé aussi deux voies d’accès dont l’une partira du site jusqu’à faire jonction avec la route de Matadi sans passer par l’avenue Baypass Leurs travaux seront financés par des partenaires extérieurs. La configuration de la cité prévue sur une superficie de trois cents hectares contribuera par ses infrastructures au développement de la municipalité, a dit l’abbé Bagaza. La coopération japonaise s’emploiera à doter le site de l’eau potable au moyen de forages. Se confiant à la presse, le ministre Egbake a présenté ses encouragements à l’abbé coordonnateur, soulignant que son projet entre dans la droite ligne de la vision du Président de la République et du Gouvernement qui tiennent à résorber le déficit des logements sociaux à travers le
pays, notamment dans des provinces nouvellement créées où il a souhaité l’extension du projet ASODEV.
d’envoi des travaux a coïncidé avec le huitième anniversaire de la mort du regretté Cardinal Etsou.
De son côté, le Cardinal Monsengwo a félicité le Ministre de l’Aménagement du territoire et son collègue des Affaires foncières pour leur implication afin que ces nouvelles constructions possédant des autorisations de bâtir du ministère de tutelle deviennent une réalité. Il a également évoqué la mémoire de son prédécesseur, feu Cardinal Etsou, dont l’œuvre pastorale, a-t-il indiqué, était fondée sur le développement solidaire et actuellement relayée par ASODEV. Il a posé la première pierre des nouvelles maisons dont le coup
Auparavant, le bourgmestre de la commune de Kimbanseke avait salué l’initiative de l’ASODEV, avant d’inviter d’autres partenaires au développement à lui emboiter le pas pour le rayonnement de la municipalité. La voie d’accès actuelle du site part de l’entrée de l’avenue Ndjoko à partir du boulevard Lumumba dans la commune de Kimbanseke, à droite en allant vers l’aéroport international de N’djili, rappelle-t-on. Avec ACP
Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer
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