Le vif du congo 22

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Ecidé, Mpcr, Scode, Tribalisme chez Transco: le Dg Michel Fonus, Mlp… sans assise nationale ! Pge 4 Kirumba réagit Pge 10

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°022, du 25 au 31 mars 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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L’arroseur arrosé !

Des casques bleus violeurs épinglés Selon un rapport du SG de l’ONU, les casques bleus ont commis au moins 80 abus sexuels l’année dernière dans les zones d’opération de maintien de la paix où ces soldats sont pourtant censés protéger les populations vulnérables. Des révélations qui suscite des interrogations sur ce que l’ONU va faire par rapport à son attitude sur des officiers congolais présumés auteurs ou potentiellement auteurs de violation des droits de l’homme, situation à la base de la crise avec Kinshasa. Pge 2

LIA, MELA, SOMBA, LATA CONGO

Cour suprême/Me Matadi Wamba outré

Kamerhe multiplie

les manœuvres dilatoires

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son contraire 2

POLITIQUE

L’arroseur arrosé !

Des casques bleus violeurs épinglés

A

u moins 80 nouveaux cas d’abus sexuels commis par des agents des Nations Unies ont été recensés en 2014, selon un rapport confidentiel du Secrétaire Général de l’ONU qui a fuité la semaine dernière. Mais les observateurs indiquent que ces chiffres ne représentent que la pointe de l’iceberg étant donné que la plupart des abus ne sont pas dénoncés par les victimes. Selon le même rapport, un abus sexuel sur quatre est concerne des mineurs, soit par des Casques bleus, soit par des employés civils, des militaires ou des policiers qui travaillent sous l’égide de l’ONU, tandis que plus de 6 cas sur 10, soit 51 allégations, ont été observés dans des opérations de maintien de la paix où les Casques bleus sont censés protéger les populations. Autres chiffres : les trois quarts de ces cas ont été commis

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en République Démocratique du Congo, au Soudan du Sud et en Haïti. Plus du tiers des plaintes concernent “les formes les plus choquantes d’exploitation et d’atteintes sexuelles », peut-on encore lire dans le rapport de Ban Ki-Moon.

concernés d’avoir été, par le passé, responsables de violations des droits de l’homme. Suite à cette décision, le Chef de l’Etat avait décidé de se passer désormais de la collaboration avec la Monusco pour la traque des groupes armés tant nationaux qu’étrangers.

Les observateurs attendent de voir comment Ban Ki-Moon et l’ONU vont sde déterminer face à ces révélations accablantes. Kinshasa s’y attend le plus après la crise qui s’est installée entre elle et la Monusco, justement à cause de cette question de violences sexuelles et des droits de l’homme, en général.

Alors que la tension n’était pas encore tombée, et que Martin Kobler en appelait au rétablissement de la confiance entre les deux partenaires, un autre rapport viendra envenimer la situation. En effet, un rapport du SG de l’ONU, relayant celui de la mission onusienne, a fuité voici une dizaine de jours faisait état de la disqualification de sept officiers militaires et de la police. Ce rapport, qui n’apporte aucune preuve de cette affirmation, indique que les concernés représentaient des « risques réels » de « violation grave des droits de l’homme ». Ceux des Congolais qui ont pris

On se souvient, en effet, que c’est le même Secrétaire Général de l’ONU qui avait décidé que la Monusco suspende toute collaboration avec les FARDC lorsque l’armée nationale avait affecté deux généraux à l’Est. La mission onusienne accusait les

connaissance des nouvelles révélations sur les violences sexuelles dont les casques bleus se sont rendus coupables m’année dernière ne s’en étonnent pas. Par le passé, en effet, surtout au tout début de leur déploiement en RDC, ces casques bleus s’étaient singularisés par des pratiques sexuelles peu recommandables, telles le fait de faire accoupler les filles congolaises avec des animaux. Tout récemment à Goma, des pilotes ukrainiens de la mission onusienne avaient été surpris avec des tenues militaires. Interrogés, ils prétendront qu’ils les achetaient pour les porter lors des parties de chasse dans leur pays. L’affaire avait, pourtant, éveiller des soupçons de connivence de certains casques bleus avec des bandits qui, à cette époque, semaient la terreur à Beni, ou avec des trafiquants des ressources naturelles en RDC. Jonas E. Kota

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Edito Caravane en marche

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eux qui doutent encore de la tenue des élections à partir de cette année doivent se rassurer : tous les signaux indiquent que les échéances prévues dans le calendrier global se tiendront. Dès avril prochain, soit dans moins d’un mois, les choses vont s’accélérer. Pourtant, une frange de l’opposition et de la société civile ne croit pas aux faits et actes, continuant à en appeler à un ajustement de calendrier. Une contre-proposition de calendrier électoral a même été soumise à la centrale électorale nationale. Il est, cependant, un fait que les enjeux politiques de l’heure ne sauraient pas s’accommoder des atermoiements. On ne peut, en effet, pas vouloir une chose le matin et son contraire le soir, tout simplement dans le but d’assouvir ses propres intérêts et non ceux de la Nation. On ne peut, en effet, pas comprendre autrement qu’hier, on en ait appelé à la tenue, avant tout, des élections à la base, et aujourd’hui estimer qu’elles sont secondaires et devraient attendre. Pourtant, un récent rapport sur la situation des partis politiques indique que plus de 70% d’entre eux ont une envergure locale plutôt que national. En toute logique, ces partis-mallettes, parmi lesquels ceux de certains acteurs politiques débordant d’activisme, devraient se battre pour les élections à leur dimension, c’est-à-dire celles à la base. D’ailleurs, la vraie démocratie ne se vit-elle pas à la base ? Dans tous les cas, la caravane électorale est bel et bien en marche et tant pis pour ceux qui rêvent encore. Jonas Eugène Kota

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POLITIQUE

Cour suprême/Me Matadi Wamba outré

Vital Kamerhe multiplie les manœuvres dilatoires connaître du fond. Venant à la suite de la défense de la partie civile, le Minisère public a aussi déclaré régulières les deux saisines. Après ces premières passes d’arme, le Président de la séance a pris l’affaire en délibéré et renvoyé la prochaine audience à la huitaine, soit au lundi 30 mars 2015.

L

’affaire opposant le Ministère public et Wivine Moleka a Vital Kmerhe s’enlise dans les questions de procédure. A l’audience de lundi 23 mars dernier, la défense de Kamerhe – 28 avocats au total – est revenue, comme à celle du mois passé, sur la saisine de son client, indiquant que ce dernier n’a pas été saisi, puisque l’exploit y afférant a été déposé au siège de son parti politique et non à sa résidence. Le mois passé, la même défense avait posé le même problème, faisant savoir que l’exploit avait été déposé au cabinet de Me Jean Joseph Mukendi, un de ses avocats, alors que Vital Kamerhe n’y a pas élu domicile. La défense de Vital Kamerhe a relevé une autre exception, cette fois-ci sur la saisine de la Cour elle-même. Elle s’est demandé qui aurait saisi la Cour, étant donné que l’exploit y afférant porte l’entête de la même Cour. Réagissant à ces exceptions, la défense de l’honorable Wivine Moleka a dénoncé les manœuvres dilatoires des adversaires dans le but de retarder le plus possible l’examen du dossier dans son fond. Me Matadi Wamba, qui

conduit le collectif de 5 avocats, a relevé que le même genre de manœuvres avait été observé dans le procès de Jean Bertrand Ewanga pour le même but. Il a, par la suite, révélé que Vital Kamerhe était allé en cassation avec la même adresse de son parti politique, soit au n° 3 de l’avenue Croix rouge dans la commune de Barumbu. Autre preuve de la saisine, Me Matadi Wamba a indiqué que le concerné se trouvait dans la salle avant de rappeler qu’à l’ouverture de l’audience, le président de la séance avait demandé si le cité se trouver dans la salle, ce à quoi sa défense avait répondu par l’affirmative. Ce qui signifie, a-t-il conclu, que l’exploit lui notifiant de cette audience lui était bel et bien parvenu. Quant à la saisine de la Cour, la défense de Moleka l’a trouvée régulière, soulignant qu’en la matière, la Cour ne siège pas en tant que Cour de cassation, mais en tant que Cour de renvoi. C’est, en effet, suite à un réquisitoire du Procureur Général de la République, qui l’avait emporté sur le pourvoi en cassation de Kamerhe, que la Cour avait renvoyé la cause devant sa section judiciaire pour

En attendant, les supputations vont bon train sur cette stratégie de Vital Kamerhe visant, manifestement, à retarder le plus possible l’examen de l’affaire dans le fond. On rappel, en effet, que ce n’est pas la première fois que sa défense use de ce stratagème. C’est, en effet, depuis le Tribunal de Paix de Kinshasa/Ngaliema qu’elle multiplie des manœuvres dilatoires de ce genre. La première fois, Vital Kamerhe était allé en appel au Tribunal de Grande Instance de la Gombe, estimant, selon des sources proches du dossier, qu’en sa qualité d’ancien Président de l’Assemblée Nationale, il ne pouvait pas être jugé par un tribunal de Paix. La deuxième fois, lorsque le TGI/Gombe avait décidé de renvoyer l’affaire au Tripaix de Ngaliema, il s’était pourvu en cassation à la Cour Suprême de Justice pour casser cette décision. Etant donné que la CSJ, faisant office de Cour de Cassation, siège en premier et dernier ressort, elle finira par connaître du fond de l’affaire pour arrêter un jugement. « C’est cette éventualité qui terrifie Vital Kamerhe qui était pourtant le premier à se pourvoir devant la CSJ en sachant très bien à quoi il devait s’en tenir », commente un juriste qui commence à se lasser de l’affaire. Et d’ajouter : « ce genre de manœuvres finissent toujours par énerver les juges et exposent son auteur à des sanctions ». Cela ne sert donc plus à rien de faire obstruction à l’évoluer du procès. JEK

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POLITIQUE

Ecidé, Mpcr, Scode, Fonus, Mlp…

sans assise nationale ! d’origine de leurs leaders, soit un taux d’implantation de 45 % sur l’ensemble de la République. Il s’agit du MSR, de l’AFDC, ECTD, ARC, UNDF, UDCO, PDC, PALU, RRC, UNAFEC, PPPD, MIP. Partis politiques opérationnels [seulement] dans la capitale Kinshasa: 461 partis politiques, qui représentent un taux d’implantation de 20%.»

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a publication, mercredi 18 mars 2015 à Kinshasa, d’un rapport sur l’implantation des partis politiques en République Démocratique du Congo laisse perplexe plus d’un Congolais vu le nombre exorbitant des sièges nationaux des partis politiques qui poussent comme des champignons sur l’avenue de l’enseignement dans la commune de Kasa-Vubu. Leurs Présidents -fondateurs qui prétendent avoir une base polluent l’environnement politique par des discours pompeux à longueur des journées. Selon ce rapport, sur les 477 partis politiques reconnus officiellement et enregistrés au Ministère de l’Intérieur, 4 partis seulement ont des racines ancrées à 75% sur le territoire national. Ces partis sont le PPRD, l’UDPS, le MLC et l’UNC. Le reste n’existe que de nom, dans les medias à Kinshasa, dans quelques chefs-lieux des provinces

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sont rebellés lorsque ce dernier leur a demandé de ne pas siéger.

Puisqu’ils ne figurent sur aucune catégorie citée plus haut, on conclue que les partis bouillants et brouillants comme l’ECIDE de Martin Fayulu, le MPCR de Jean-Claude Vuemba, le RCD-K/ML de Mbusa, le FONUS d’Olenghankoyi, la SCODE de

Ces statistiques révèlent une grande vérité qui se cache sous la faune politique congolaise où certains chefs de petits partis sont vus par leurs acolytes comme des Présidents de la République en devenir. Ce qui pousse la Case à s’inquiéter « en ce sens qu’il deviendra difficile au souverain primaire d’opérer un choix judicieux pour son engagement dans l’un ou l’autre parti politique tant il en existe beaucoup. Interrogation également quant aux tendances des uns comme des autres qui ne permettent plus de

Muyambo récemment passée à l’opposition ou encore le MLP de Franck Diongo, etc. ; n’ont aucune assise nationale – donc populaire notable. La plupart d’entre eux ne disposent pas de plus de deux députés, sinon le seul Président du parti. Ils ont presque tous été élus grâce à leur rapprochement avec Tshisekedi. Mais, une fois au Palais du peuple, ils se

distinguer les partis de gauche ou de droite», a expliqué Simaro Ngongo Mbayo. Comme la vérité reste têtue, il est compréhensible à ce jour que ces leaders de salon s’acharnent et militent contre l’organisation des élections locales qui, pourtant, correspondent à leur envergure. Steve KALOMBO

ou encore dans les bases naturelles de leurs propriétaires. Le constat est amer, selon la Commission Africaine pour la Supervision des Elections (Case) qui est une organisation de la société civile regroupant plusieurs ONG. Après avoir diligenté une descente objective dans tous les coins et recoins de la République, elle juge, en outre, que le nombre élevé des partis politiques en RDC empêche la population de faire un choix judicieux du parti auquel adhérer. Cette étude sur le niveau d’implantation des partis politiques en RDC fournit des données sur la santé des partis politiques à la base et à la veille des échéances électorales. C’est ce qu’a affirmé Simaro Ngongo, Président de la Case. Simaro Ngongo précise les statistiques : «Quatre partis politiques présentent un taux d’implantation de 75% à travers toute la République. Douze partis politiques sont implantés dans les chefs-lieux des provinces ou dans certains territoires

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POLITIQUE

100 jours de Matata II

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ention plutôt « bien » pour des « nouvelles recrues » du Gouvernement 100 jours se sont écoulés le dimanche dernier depuis que le Gouvernement remanié, communément appelé Matata II, a pris ses fonctions. Une période qui, traditionnellement, fait l’objet d’évaluations diverses. C’est ce à quoi s’est livré l’Institut des sondages « Les Points » à travers une enquête d’opinion menée du 16 au 17 mars derniers à Kinshasa et dans les chefs-lieux de provinces sur un échantillon général de 1.000 personnes, représentatif de la population de Kinshasa, âgés de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, Etat civil, tendances politiques) et 400 personnes par chef lieux des province. Ce sondage concernait les nouvelles figures qui ont fait leur entrée au Gouvernement ainsi que les anciens qui ont été affectés à d’autres ministères. Et, à en croire le résultat du sondage, ils se sont plutôt bien tirés avec un niveau de satisfaction moyen de 52%. Certains diraient que ce taux est faible, mais dans un contexte d’hostilité politique qui caractérise le pays ces derniers temps, il faut reconnaître que ces Ministres ont su marquer l’opinion. Ci-dessous la synthèse du rapport de sondage de « Les Points ». Emanation des concertations nationales, le gouvernement Matata II dit de cohésion nationale a été mis en place pour dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression ; renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, de mettre fin au cycle infernal des violences à répétition, principalement dans le Nord et le Sud-Kivu ainsi que dans l’Ituri ; conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives exogènes de déstabilisation

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du pays ; planifier, ensemble, son développement socio-économique dans la paix et la concorde. L’entrée en jeu du gouvernement Matata II a été marquée par plusieurs événements majeurs, à savoir : la traque des FDLR dans l’Est de la RDC, la paralysie générale des activités consécutives aux troubles autour de la loi électorale et la publication du calendrier électoral global par la Commission électorale nationale indépendante. Sur le plan social, l’actualité a été dominée par les préparatifs de la récolte au domaine agro-pastoral de Bukanga Lonzo, alors que sur le plan sportif, il fallait relever le défi de la participation des Léopards de la RDC à la CAN 2015. Que des tests pour affirmer la détermination de la nouvelle équipe à améliorer la situation des congolais. Cependant, le présent sondage est partiel parce qu’il n’évalue que les actions des nouveaux ministres ayant fait leur entrée dans l’équipe Matata II et ceux ayant changé de portefeuille. Ces hommes et femmes nouvellement injecté, ont-ils apporté le soufflé nouveau dont avait besoin le gouvernement pour se relancer et une valeur ajoutée à la politique gouvernementale ? Parmi les membres du gouvernement Matata II ayant réussi l’entame du mandat, l’on cite le Vice-premier ministre et ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, le Professeur Willy Makiashi qui s’adjuge la première place du podium avec 59% d’opinions favorables. Il doit sa cote à la bonne implantation de son parti politique, le PALU, dans la ville de Kinshasa et aux activités commémorant le cinquantenaire de ladite formation politique qui a pris les allures de dialogue entre congolais de tous bords politiques et de la société civile. Par ailleurs on

lui reconnaît d’avoir été très proche de la population en ce début de mandat, en lançant avant le terme échu de paiement des prestations au centre socio-professionnel Don Bosco de Masina. Les contacts avec la JICA sur l’évolution des travaux de réhabilitation de l’hôtel Congo Palace de Kisangani, la déclaration unique des cotisations sociales à l’INSS, les séances des travail avec la DGI, la FEC, la CONAFEC et la COPEMECO pour le bien-être de la population justifient largement ce crédit. Plusieurs autres contacts établis au niveau de la coopération multilatérale alourdissent l’actif du bilan de ses 100 jours dans le Gouvernement Matata II. La deuxième marche est occupée par le moins préséant du groupe de six, le Ministre de la Jeunesse, Sports et Loisirs, Sama Lukonde Kenge. Il vole la vedette à ses collègues nouveaux ministres et talonne le Vice-premier ministre à l’Emploi avec 58%. A son actif, le public sportif kinois retient une implication personnelle pour le paiement à bonne date des frais liés au déplacement des léopards pour la CAN 2015, la préparation et la réussite de la 35ème conférence des ministres de la Jeunesse et Sport de la Francophonie. Ces deux actions ont positivement influé le bilan des 100 jours du Ministre Sama Lukonde au Gouvernement Matata II.

Théophile Mbemba, le député PPRD élu de Kenge, Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, se pointe à la troisième place avec 56%, juste devant le Secrétaire Général du PPRD, le Professeur Evariste Boshab (55%). Le premier marque les Kinois suite à la signature, en moins de 52 jours de mandat, de plus de 15.000 diplômes en souffrance dans les tiroirs du ministère depuis plus de trois ans. Son ardent souci de requalifier le système éducatif de la RD Congo, en éradiquant les maux qui rongent ce secteur, a été également mentionné par les sondés comme un point très positif. Le Professeur Evarist Boshab n’est pas passé inaperçu. Comme son collègue du PALU, il jouit d’un soutien de sa base, le PPRD, parti disposant d’un nombre important de militants dans la ville de Kinshasa. Malgré le raté de l’alinéa 3 de l’article 8 de la loi électorale, les enquêtés lui reconnaissent beaucoup d’effort spour faire régner le calme à travers toute la République. Il lui impute la mission de réconfort, l’organisation des réunions sécuritaires avec les officiers de la police, de l’armée et des services de sécurité pour une prompte collaboration avec la population et la société civile au regard de l’insécurité qui avait élu domicile suite aux tristes événements du mois de janvier 2015.

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POLITIQUE En sa qualité de médiateur, il a réussi à instaurer le climat de paix dans sa province d’origine ou le Gouverneur et le Président de l’Assemblée provinciale se regardaient en chiens de faïence. L’avant dernière marche est occupée par le ministre PDC de l’Environnement

et Développement durable, Bienvenu Liyota Ndjoli. Il jouit d’une forte considération, notamment au sein de la société civile œuvrant dans le secteur de l’environnement. A en croire les enquêtés, les tracasseries ministérielles ont carrément disparu. Depuis son entrée en fonction, le

ministre Bienvenu Liyota Ndjoli s’est également investi dans les études sur l’eau du bassin du fleuve Congo, une richesse pour la République. Il se pointe à la cinquième place et obtient 53%. Le ministre de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat,

Omer Ebgake (50%) clôture la liste. Il doit cette place aux projets des constructions des logements à caractère social, lesquels alimentent plusieurs débats, sachant que d’autres projets dans le même domaine n’ont accouché que d’une souris.

Elections : la CENI déterminée à respecter son calendrier

C

’est le 15 avril 2015 que la CENI va convoquer l’électorat pour les élections des Députés provinciaux, des Conseillers des Communes et des Secteurs. La CENI procédera aussi à l’ouverture des Bureaux de Réception et de Traitement des Candidatures. Le retrait des formulaires, le dépôt et le traitement des dossiers de candidatures vont du 15 avril au 9 juin 2015, conformément au calendrier global publié, le jeudi 12 février 2015. Des membres du Bureau de Réception et de Traitement des Candidatures sont en formation à la Maison des élections. Les partis politiques en règle avec le ministère de l’Intérieur sont invités à recruter les candidats et témoins. Les candidats indépendants se préparent également. La CENI marque cette avancée alors qu’à l’ouverture de la session parlementaire de mars 2015, le Speaker de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, n’a pas écarté la possibilité d’un dialogue autour de la faisabilité du calendrier électoral.

Certains opposants, auxquels se sont joints plusieurs cadres de la Majorité, doutent de l’applicabilité du calendrier électoral. Le Gouvernement, apprend-on, n’ayant pas assez de moyens financiers et matériels pour organiser 11 scrutins en moins de deux ans. Parallèlement, à la présidence du Sénat, Léon Kengo a enjoint le Gouvernement de la RDC à mettre à la disposition de la CENI, les moyens dont elle a besoin pour respecter les échéances électorales.

Dans son rapport au Conseil de Sécurité, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a engagé le Gouvernement et l’Opposition à s’entendre sur les questions principales qui les divisent. Entre autres, les modalités de l’établissement du fichier électoral et le financement des élections.

Le rôle de la Monusco

La préoccupation du Gouvernement est ailleurs. A New-York où se tient une réunion du Conseil de Sécurité sur

Nord Katanga : le « triangle de la mort » retrouve la vie

L

e fameux triangle de la mort dans le nord du Katanga retrouve de plus en plus sa vie normale. Cette situation se justifie par la baisse très sensible de l’activisme des Maï-Maï et autres bandits qui œuvraient dans cette

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partie de la République Démocratique du Congo. La stratégie mise sur pied par le Chef de l’Etat Joseph Kabila pour éradiquer ce phénomène malheureux porte progressivement ses fruits. Il s’agit, entre autres, de la nomination des commandants des nouvelles zones de défense dont la deuxième

zone qui couvre le Katanga et les deux Kasaï dirigée par le Général-Major Jean-Claude Kifwa. Les territoires de Pweto, Manono et Moba constituent cet axe autrefois livré à une insécurité sans merci des miliciens. Des sources sécuritaires justifient cette

le mandat de la Monusco, le Ministre des Affaires Etrangères, Raymond Tshibanda, ne juge plus primordiale la présence de la Monusco sur le sol congolais. La situation sécuritaire du pays est stable. Il ne reste plus que quelques poches d’insécurité au Nord et Sud-Kivu. L’armée est en pleine reconstruction. L’Etat fonctionne avec les institutions légitimes et efficaces. C’est le tableau reluisant que peint Raymond Tshibanda sur la RDC. Conclusion du Ministre congolais: la Monusco doit partir progressivement. Il reste que le patron de la Monusco, Martin Kobler n’a pas la même lecture de la situation sécuritaire et politique du pays. S’il admet que des choses ont été accomplies sur le terrain, Kobler considère que beaucoup reste à faire pour stabiliser davantage la RDC. D’où, la nécessité de renouveler le mandat de la Monusco. Il ajoute que le départ de la Monusco doit être lié aux résultats obtenus et à l’amélioration concrète de la situation sur le terrain. Bref ; la mission onusienne tient à rester en RDC au service du peuple en offrant ses services au Gouvernement. amélioration aux faits que l’armée congolaise a repris ses opérations d’envergure dans ce secteur pour endiguer définitivement l’anarchie et permettre à la population de mener une vie normale. Les FARDC restent en alerte maximale et continuent à faire le ratissage dans certaines localités où se sont retranchés des miliciens qui s’illustrent par moment par des incursions isolées. La population longtemps poussée à l’exode a repris le chemin de retour et s’est remise à ses activités champêtres et de pêches. Les humanitaires revenus

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POLITIQUE initient également des projets de développement sanitaires et scolaires pour rattrapage aux enfants privés d’école pour certains depuis plus de deux ans. Les quatre chefs miliciens encore actifs, compagnons de Kyungu Mutanga dit Gédéon, sont recherchés jour et nuit. La situation volatile et imprévisible qui régnait dans le Nord du Katanga après

l’évasion du chef milicien Gédéon de la prison de la Kassapa en 2011 avait soumis la population de Pweto dans le Haut-Katanga et de Manono et Moba dans le Tanganyika à des horreurs sans nom. Comme dans toute situation de guerre, les différents groupes armés du Nord-Katanga ont longtemps semé l’insécurité et la tension tribale. Les forces spéciales de l’armée ont

réussi à redonner espoir à tout un peuple. La ville de Lubumbashi, deuxième centre de consommation du pays a vu, dans un passé récent, certains produits venus du NordKatanga tripler de prix, voire même disparaitre des rayons avant de refaire surface suite à la reprise progressive de la sécurité dans cette partie concernée. Plus de 400.000 déplacés

internes que le Katanga a enregistré ces quatre dernières années venaient de cet axe plus vaste que le Burundi. La mission que le Président de la République s’est toujours fixée est de garantir la paix au peuple congolais partout où il se trouve. La réalité est palpée du doit dans cette contrée du Katanga. Steve KALOMBO

Traque des FDLR : un mois déjà

généraux et que, de toutes les manières, la RDC ne devait pas fonctionner sur la base des rapports externes. Malgré cette crise, la Monusco a produit un autre rapport impliquant, cette fois-ci, 7 officiers de l’armée et de la police. La Monusco affirme, sans preuve, que ces officiers représentent un risque potentiel de violation des droits de l’homme, ce qui est venu raviver la crise avec Kinshasa.

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n mois s’est écoulé depuis que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ont lancé seules la traque des rebelles hutus rwandais des FDLR. L’opération, qui avait débuté au SudKivu, s’est étendue au Nord Kivu et au Nord Katanga. A ce jour, les FARDC se félicitent de la bonne évolution des opérations qui ont permis de reprendre plusieurs positions jadis occupées par les FDLR. Depuis le déclenchement de cette traque, il ne s’est pas encore observé de grands combats, étant donné que les éléments FDLR décroche à l’annonce des soldats de l’armée régulière. Le

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bilan, rien que pour la province du Sud Kivu, se présente comme suit : 4 rebelles tués, 36 capturés, 40 rendus, 67 armés récupérées ainsi que 1 roquette 40mm, 8 chargeurs AK45, 8 bombes, 11 grenades, 5 roquettes de 107 mm et 8 cartouches AK47. La RDC est déterminée à aller jusqu’au bout de son opération pour anéantir définitivement ces forces négatives. Ces opérations devaient être menées conjointement avec la brigade onusienne d’intervention déployée pourtant pour cette fin, entre autres, mais le Secrétaire Général de l’ONU avait décidé de suspendre la collaboration de la mission onusienne au motif de l’envoi à l’Est, par le Gouvernement congolais, de deux

généraux fichés par elle comme ayant commis, par le passé, des violations des droits de l’homme. Suite à cette mesure, le Chef de l’Etat signifiera aux ambassadeurs la décision congolaise de se passer carrément de cette collaboration. Joseph Kabila indiquait, à cette occasion, qu’aucune autorité congolaise n’avait informée de l’existence d’un rapport sur les deux

La semaine dernière, un débat s’est ouvert au Conseil de Sécurité de l’ONU sur le sort de la mission onusienne en RDC. Le Ministre congolais des affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a plaidé pour son retrait progressif au regard de l’évolution de la situation sécuritaire et de la montée en puissance des forces congolaises de défense. Pour sa part, Martin Kobler, qui a reconnu ces évolutions, estime que la Monusco devrait se maintenir pour faire face aux défis sécuritaires qui s’observent encore. Le SG de l’ONU a recommandé un dialogue sur la question afin établir une stratégie de retrait progressif de la Monusco. JEK

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

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ECONOMIE

Les défis économiques et sociaux de la RDC :

La task force économique congolaise en voie d’être constituée

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a crème économique de l’Université de Kinshasa, constituée du Professeur Labana, Recteur de l’Université de Kinshasa, du Professeur Ticker Ticker, doyen de la Faculté des Sciences économiques, du Professeur Nzanda Bwana Kalemba, Vice-doyen à la Recherche et Directeur de l’IRES, Institut de Recherches Economiques et Sociales, du Professeur Bolito, Chef du Département intérimaire des Sciences économiques ainsi que du Professeur Waka Nankara, enseignante aux Options monétaire et Internationale, a été réunie, autour du Premier-ministre, Matata Ponyo, le mercredi 18 à l’Hôtel du Gouvernement, pour passer au crible la situation économique de la République Démocratique du Congo. Ce, par le truchement des échanges entre ces élites scientifiques congolais afin, in fine, de trouver des solutions idoines dans le but de booster l’économie congolaise, avons-nous appris de la primature. L’opportunité bien à propos donnée à l’Université d’apporter sa contribution à l’analyse des résultats économiques récents de la RDC dans l’intervalle du temps entre 2011 et 2014. La rencontre, qui a eu lieu dans une atmosphère de sérénité, matérialise la volonté de l’exécutif congolais de mettre à contribution des individualités en mesure de l’accompagner dans la

noble tâche, a-t-on appris, de faire triompher la vision du Chef de l’Etat Joseph Kabila basée sur l’association active de toutes les couches du peuple congolais en vue de propulser le développement de la RDC.

Des questions à l’ordre du jour

Durant leurs échanges, le Premierministre et sa cohorte de professeurs d’université se sont prêté à une série d’interrogations. L’embellie économique que connaît la RDC est-elle le début d’un nouvel essor de l’économie congolaise après la prospérité connue entre 1967 et 1973 ? Quels sont les ressorts de cette évolution observée ? Est-elle éphémère ou durable et à quelles conditions ? L’évolution évolution économique positive touchera-t-elle aux tendances de fond de l’économie congolaise, à sa structure et à sa logistique de fonctionnement ou ne concerne-t-elle que la conjoncture ? Outre ces questionnements, ils se sont appliqués à déterminer si l’évolution actuelle de l’économie congolaise est éphémère et ce que sont les mécanismes pour la rendre durable, en reconduisant ou en améliorant le modèle économique à la base de la prospérité de 1967 à 1973. Si cette dernière option est levée, les participants ont cherché à savoir ce qui peut être fait pour la confirmer ou l’éterniser.

Les impressions des uns et des autres Au terme de la rencontre, certains d’entre les professeurs invités ont livré leurs impressions. Ainsi, pour le Professeur Labana, « Le Premierministre vient de nous soumettre des projets à examiner afin d’accompagner le Gouvernement dans ses efforts de redressement économique du pays ». Quant au doyen de la Faculté des Sciences économiques, « le pays a évolué depuis longtemps dans la zone négative. Mais depuis 2001, nous sommes sortis de cette zone et on évolue aujourd’hui avec un taux de croissance assez élevé. Cela ne signifie pas que les choses vont aussi s’améliorer du jour au lendemain. Il y a aussi une grande variable qu’il faut prendre en considération », a-til dit, insistant « sur l’évolution de la population ». Au sujet de répercussions de la série des rencontres inaugurée par celle du 18 mars 2015, le Professeur Ticker Ticker a estimé que, dans leur ensemble, les Professeurs ont la conviction que d’ici 5 à 10 ans, les choses vont s’améliorer sensiblement. La série des rencontres amorcée avec celle des professeurs de l’Université de Kinshasa va s’étendre à d’autres institutions universitaire, a-ton informé. Ainsi la critique basée sur la politisation des rencontres va s’estomper surtout comme l’invitation aux rencontres ne va pas se borner aux

seuls professeurs de l’Unikin. L’élite intellectuelle éparse de la RDC aura la précieuse opportunité de donner la mesure de son expertise en réalisant son analyse objective des conditions de croissance de l’économie congolaise pour proposer des voies et moyens pertinents de la rendre durable, plus efficiente et à retombées sociales attendues certaines et de bon aloi. Aussi l’appel est lancé à tous, ceux qui pensent qu’ils ont des astuces payantes à proposer pour ce faire, de collaborer en vue de la matérialisation de cette croissance à retombées sociales certaines que tous les Congolais appellent de tous leurs vœux. L’on aura bien remarqué que Matata Ponyo, en bon collaborateur du Chef de l’Etat et docile à ses instructions, s’est engagé dans la voie de réaliser la recommandation du Chef de l’Etat qui, dans un de ses discours, lui avait prescrit de transformer la stabilité du cadre macroéconomique et la croissance économique de la RDC en réalités sociales heureuses pour le peuple congolais. La voie obligée était celle de constituer la task force économique de la RDC en s’assurant les apports de toute l’élite économique de la RDC. Tout le monde associé, tout le monde impliqué si bien que si la gageure sociale n’est pas atteinte dans le temps fixé, ce sera la faute à tout le monde. Qui vivra verra ! Samy BOSONGO

RDC: 700.000 fonctionnaires déjà bancarisés

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rès de 700.000 agents et fonctionnaires de l’Etat sont, à ce jour, payés par voie bancaire, au lieu de moins de 2500 en 2011, soit un taux de bancarisation 73%. Le Président du comité de suivi de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, Jean Louis Kayembe wa Kayembe, l’a révélé au lancement, jeudi 19 mars à Kinshasa, d’un atelier pour évaluer la mise en

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œuvre de cette réforme. Toutefois, il précise que cette réforme connaît encore des problèmes, notamment dans les zones du pays d’accès difficile. Michel Bongongo, Ministre du Budget, déplore, notamment, la lenteur dans la transmission des listings, l’envoi tardif des rapports de paie par les banques commerciales, la faible couverture de ces banques dans les zones à accès difficile, et le recours dans ces zones des services non bancaire comme

Caritas. Il faudra donc qu’à la fin de la rencontre de ce jeudi, les participants adoptent une série de mesures concrètes pour améliorer la mise en œuvre de cette réforme. Ces mesures doivent notamment permettre à chaque agent de l’Etat de recevoir sa prime et son salaire dans une seule et même banque. Les différents intervenants à cet atelier

ont reconnu à cette réforme le mérite d’avoir permis notamment de maîtriser les effectifs des fonctionnaires et la masse salariale, d’assainir le fichier de la paie, d’éviter les accumulations des arriérés et d’améliorer la qualité de billets de banque utilisée pour payer les fonctionnaires. Radiookapi.net (le titre est de la rédaction)

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Indexé pour des recrutements tribaux, le Dg de Transco réagit présélectionner les candidats. Après le test, il y a eu une autre formation spécifique que Transco a fait suivre les candidats présélectionnés. A l’issue de cette formation, était organisé un deuxième test basé sur la formation reçue, cette fois-là au sein de l’entreprise afin de retenir les meilleurs candidats qui devaient travailler à Transco.

En réaction aux accusations d’une ONG locale indexant la société Transco pour des recrutements tribaux, Michel Kirumba, Directeur Général de cette société publique de transport en commun, a déclaré au Vif du Congo qu’au lendemain de sa nomination à la tête de cet établissement public, il a fait faire des statistiques pour connaitre la tribut de chaque agent. Ces statistiques ont révélé que ce sont les ressortissants de la province du Bandundu qui sont plus nombreux que ceux du Maniema, comme le soutenait une certaine opinion à Kinshasa. Par la même occasion, le patron de Transco affirme que dans son établissement, les recrutements se font sur base du mérite. Aucun diplômé d’Etat ne dirige un licencié, laisse-t-il entendre. Le vif du Congo propose ci-dessous l’interview que le Dg de Transco a accordée à ses reporters. Le Vif du Congo : l’opinion voudrait savoir si la société Transco appartient à l’Etat congolais seul ou non. Et conformément au droit OHADA, le Transco est-il une SARL ou une société anonyme ? Dg : Comme l’atteste le texte de sa création, Transco est un établissement public créé par le décret du Premier Ministre. Ce n’est pas une propriété privée ou appartenant à un seul individu. En tant que tel, l’opinion a le droit de retenir, une fois pour toutes, que Transco appartient à l’Etat

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congolais et rien qu’à l’Etat congolais. Le Vif du Congo : combien d’emplois Transco a créés depuis sa création ? Dg : Chaque fois que nous enregistrons un bus supplémentaire dans notre parc, nous devons ajouter au minimum quatre personnes. Depuis sa création jusqu’à ce jour, Transco a atteint le nombre de 2.270 agents. Ce nombre va sans doute croître avec les nouveaux bus que nous allons recevoir d’ici la fin de l’année. Le Vif du Congo : sur quels critères vous basez-vous pour procéder au recrutement dans votre établissement ? Dg : Les critères de recrutement chez nous dépendent des postes pour lesquels nous recrutons. Je peux prendre l’exemple du dernier recrutement que nous avons effectué qui concernait les percepteurs, les contrôleurs et les conducteurs ou chauffeurs. Pour ce qui est des percepteurs et contrôleurs, le critère minimal retenu reposait sur la détention d’un diplôme d’Etat. C’est la seule qualification que Transco ait exigée pour cette catégorie d’agents. Au regard du nombre des candidatures que nous avions, plus de 16.000 demandes, nous avons demandé au ministère de l’EPSP de nous aider à organiser un test du type « Examens d’Etat » afin de nous permettre de trier et vérifier les qualifications minimales d’un diplômé d’Etat. C’est de ce critère principal dont Transco s’est servi pour

Le vif du Congo : Y a-t-il un contrat qui lie les nouvelles recrues à l’entreprise ? De quelle nature est ce contrat ? Dg : le code du travail demande qu’un agent signe un contrat de travail tout de suite après qu’il s’avère que son dossier répond aux critères exigés par celui qui le recrute. Etant un établissement public, Transco ne peut aller à contrepied de cette réglementation. Lorsque nous recrutons ici, l’agent signe un contrat de travail. C’est, d’ailleurs, un contrta du type recommandé par le code du travail que nous utilisons, parce qu’il devient un personnel à part entière de Transco, régi par le code du travail. Ce contrat est définitif, mais en premier lieu, il est de durée probatoire allant de trois mois à six mois. Puis, si l’essai est concluant, le bénéficiaire devient un agent à contrat à durée indéterminée dans notre société. Le Vif du Congo : la semaine dernière, une ONG a indexé votre société l’accusant de ne procéder qu’à des recrutements tribaux qui ne tiennent compte d’aucun mérite. Il semble même que chez vous il y ait des diplômés d’Etat qui dirigent des licenciés. Votre réaction? Dg : Au lendemain de ma nomination à la tête de cette société, j’ai eu vent de cette rumeur. J’ai fait réaliser des contrôles pour avoir les statistiques d’appartenance tribale de chaque agent. Je peux vous dire aujourd’hui qu’à Transco, ce ne sont pas les agents originaires de Maniema qui sont les plus nombreux comme on veut le faire croire, mais c’est plutôt les agents de la province de Bandundu qui viennent en première position en termes du nombre des ressortissants. Après cette enquête, j’ai fait une note de

manière officielle que j’ai adressée au Ministre de tutelle pour lui faire part des révélations de mon enquête sur l’appartenance tribale des employés au sein de l’entreprise. Il n’est donc logiquement pas question de dire qu’aujourd’hui à Transco, ce sont plus les ressortissants de Maniema qui sont engagés, non, non, pas du tout ! Et lors du dernier recrutement, nous n’avons pas tenu compte de la province ou de la tribu de chaque candidat, mais nous avons tenu compte de la note que chacun a obtenue ou de la manière dont il s’est défendu, de sa réussite et, cela, indépendamment de sa province d’origine. Le Vif du Congo : Après son départ, votre prédécesseur a fait des révélations alarmantes sur une possible banqueroute de Transco. Il avait aussi été dit que certains responsables procédaient au décaissement illégal de l’argent à la banque. Qu’ont produit en vous ces révélations? Dg : Nous avons comme vous appris via la presse qu’il avait effectivement dit cela. Mais lorsqu’il est parti, un audit a été diligenté par la firme internationale KPMG. Cette dernière avait établi que la situation financière de Transco était fragile, bien que sa trésorerie ait été positive à l’heure du départ de l’ancien Dg et continue à être positive jusqu’aujourd’hui. Cela signifie-t-il que l’entreprise va faire faillite ? Nullement. Cela signifie tout simplement que l’Etat doit faire attention à sa responsabilité d’apporter la subvention nécessaire devant couvrir le déficit qui manque, parce que nous appliquons le prix social de 500 Fc, peu importe la longueur du trajet. Cette tarification ne suffit, hélas, pas pour couvrir toutes les charges. L’Etat doit apporter ce qui manque pour pouvoir continuer à couvrir les charges normalement. Cela ne signifie pas que l’entreprise va faire faillite, non ! La preuve en est que six mois après son départ, l’entreprise continue à vivre et, même, vit davantage mieux. Le Vif du Congo : quelle est alors la hauteur de cette subvention de l’Etat ? Où en est-on, à ce jour ? Propos recueillis par Giscard Havril

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