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Monusco : Martin Kobler accusé de dictature !

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Comesa : Joseph Kabila passe le flambeau

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°023, du 01 au 07 avril 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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Procès Kamerhe à la Cour Suprême de Justice

Les juges menacés de mort Un texto anonyme, mais attribué au camp de l’UNC, accuse douze magistrats de cette haute cour, le ministère public et un greffier d’avoir été soudoyé par le Chef de l’Etat pour couler l’ancien Speaker de la Chambre basse et leur promet un châtiment Pge 2

DJihadisme à l’Est

la menace devient sérieuse VIF DU CONGO 23.indd 1

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son contraire 2

POLITIQUE

Procès Kamerhe à la Cour Suprême de Justice

Les juges menacés de mort

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e procès qui oppose le ministère public et l’honorable Wivine Moleka à Vital Kamerhe devant la Cour Suprême de Justice prend une tournure dramatique. A la tension entretenue autour d’une soit disantpolitisation de ce procès s’ajouter à présent des menaces contre l’intégrité physique de certains magistrats. Un texto anonyme circule depuis la veille de l’audience de lundi dernier, citant des magistrats accusés d’avoir perçu de l’argent pour couler Vital Kamerhe afin de le rendre inéligible à la prochaine présidentielle. Ce texte indique exactement ceci : Peuple Congolais, voici les juges de la Cour Suprême que Joseph Kabila a corrompu avec 100.000$ à chacun pour areter Vital Kamerhe sur l’affaire Wivine Moleka pour kil ne soit pas candidat en 2016 et pourtant deja resolu à l’amiable : Kitoko, Bushiri, Numbi Kazadi, Mwangila, Mukendi, Masazi, Ntambwe, Mathe, Kapamvule, Kibamba, l’officier du ministère public Mikobi et le greffier Mangezi. Nous connaissons leurs habitations, les

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conséquences seront réelles ». La première question que les premiers destinataires de ce message téléphonique se posent est de savoir qui en est l’auteur. D’une manière générale, l’on pointe du doigt le camp de Vital Kamerhe, même si aucune preuve n’est encore avancée. Une responsabilité certainement fondée par l’attitude du camp de l’accusé qui, depuis le début de ce procès, s’est distinguée par une agitation qui va croissante à mesure qu’évolue ce procès. Lundi dernier encore, la Cour Suprême de Justice a connu une vive tension suite au retard que la composition avait mise pour ouvrir l’audience. Prévue pour 9 h30’, l’audience n’a commencé qu’après 15heures pour durer pas plus de 10 minutes. Vers 14heures, rongés par l’impatience, les avocats des deux parties ont arpenté les couloirs de la Cour avant de revenir dans la salle pour annoncer que le ministère public n’était pas encore là. Une tension s’est alors emparée de la salle. Alors que les avocats dévoraient littéralement les micros pour crier à la politisation du procès, certains cadres

de l’UNC multipliaient des navettes entre la salle et l’extérieur pour électriser la trentaine de militants déjà chauffés par l’impatience. Même les leaders d’autres partis ne se privaient pas de provocation, ni de mépris pour le dispositif policier en violant volontairement les consignes de sécurité, telles que se soumettre à un contrôle avant d’entrer dans la salle. Ces menaces de mort ou, tout au moins de sévices, sont réelles et à prendre au sérieux, estiment certains observateurs, surtout qu’elles ne sont pas les premières depuis le début de cette affaire. Le chargé de communication de la CSJ avait aussi fait l’objet d’injures et de menaces téléphoniques du même genre après avoir été interviewé par certaines chaînes de télévision sur cette affaire. Certains analystes relativisent, cependant, la portée de ces menaces qu’ils placent sur le compte d’intimidations pour influencer la Cour. D’autres, qui abondent dans le même sens, craignent qu’elles ne produisent un effet contraire en énervant cette même Cour. Quoiqu’il en soit, les observateurs

en appellent à l’apaisement pour laisser l’affaire de poursuivre dans la sérénité. Ils interpellent surtout la partie accusée et, particulièrement, ses avocats qui se distinguent par des déclarations tapageuses qui nuisent à la sérénité. La semaine dernière, les avocats de Kamerhe avaient, au cours d’une conférence de presse, accusé la composition d’avoir siégé clandestinement, et le Premier Président de la CSJ d’avoir falsifié une pièce du dossier. Le lundi dernier lors de la brève séance, la Cour a rejeté les exceptions de la défense de Kamerhe qui, à la précédente audience, avaient évoqué de nouveau un défaut de saisine de leur client. La Cour a expliqué que le fait que leur client ait effectué le déplacement prouvait qu’il était informé de l’audience. La prochaine audience est prévue le 13 avril prochain, et l’on s’attend à ce que le fond de la cause soit enfin entamé, sauf si la défense de l’accusé garde d’autres exceptions en embuscade. Le Vif du Congo

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Edito Justice et sérénité

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out Etat qui se veut démocratique se doit de disposer d’une justice forte, indépendante et impartiale. Une justice distributive, digne de confiance et garante de la paix sociale. D’autre part, il ne saurait y avoir une telle justice tant que la société n’a pas confiance en elle. Et qui veut dire confiance, veut dire aussi respect de la justice. En RDC, il est parfois déplorable de voir des justiciables aller au tribunal avec leur verdict en poche. En sorte que tout autre verdict serait frappé de rejet, comme si, en droit, l’unique issue d’un procès serait seulement le gain de cause. Il est aussi vrai que le droit n’est pas une science exacte et qu’il est dit par des êtres perfectibles pouvant commettre, tout à fait obectivement, des erreurs de jugement ou d’appréciation. La machine judiciaire dispose de ses propres moyens de régulation pour gérer ce genre de situation. Cela ne doit donc pas impliquer que les diseurs de droit soient régulièrement couverts xde soupçons ou d’accusations, souvent avant même le prononcé des jugements. C’est ainsi que la RDC vit avec des tensions récurrentes devant les cours et tribunaux, à l’instar de ce que l’on observe à la Cour Suprême de Justice depuis l’ouverture du procès opposant le Ministère publique et l’Honorable Wivine Moleka à Vital Kamerhe. Le spectacle des chants et danses aux abords de la Cour, à l’image des scènes de nos gradins, n’est digne ni de ses auteurs, ni des justiciables que l’on prétend soutenir. Tout justiociable qui se veut républicain se doit de concourir à la préservation de la sérénité nécessaire au bon déroulement et au bon aboutissement du procès. Personne d’autre ne viendra administrer la justice à la place des Cogolais. A nous donc de savoir nous faire confiance afin de nous faire respecter dans le concert des Nations. Soyons dignes de nous-mêmes. Jonas Eugène Kota

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POLITIQUE

DJihadisme à l’Est : la menace devient sérieuse

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es craintes d’éclatement de l’islamisme à l’Est de la RDC se sont renforcées ces derniers temps avec les nouvelles preuves de recrutement des jeunes qui vont suivre des formations en maniement d’armes et l’endoctrinement à l’islam. Notre confrère « Les Coulisses », un journal installé à l’Est depuis maintenant plus de 20 ans, vient de publier une enquête fouillée qui retrace l’itinéraire de ce phénomène de recrutement qui date de 2003. Citant des acteurs et des lieux d’entraînement, il indique que ces recrutements sont principalement l’œuvre des ADF-NALU proches des islamistes, mais aussi certains casques bleus du contingent pakistanais de la Monusco qui proposent des bourses aux jeunes, soi-disant pour des études à l’étrangers, mais qui sont, en fait, des formations dans un camp situé en lein massif du Ruwenzori. Le Vif du Congo propose, ci-dessous, cette enquête. Le Ruwenzori puis Beni s’est islamisé entre 2003 et 2006. Butembo puis Goma ont suivi pour enfin voir le Nord-Kivu se « jihadiser ». Sous la fausse appellation des NALU. Les ADF qui signifie Alliance des Forces démocratiques est une appellation dénuée de tout sens raisonnable. Une fausse appellation qui cache bien des intentions d’une foi (armée) rattachée au sacrifice sous le fallacieux prétexte de faire respecter les préceptes du Coran. Des jeunes garçons et filles, des enfants, des femmes et des hommes sont recrutés à coup de dollars $ pour revivifier la foi islamiste. La Muslim Defence International (MDI), après son implantation dans le Nord-Kivu, s’est résolu de prendre une connotation et dimension internationale en recrutant de jeunes volontaires, rapporte une source. Toutes ces recrues viennent et suivent gracieusement une formation au

Des femmes formées au maniement des armes dans le massif du Ruwenzori jihadisme dans le Graben. Pourquoi le Graben ? Notre source répond : « Le Graben est doté d’une prodigieuse nature parsemée de nombreuses petites rivières. De ce fait, il offre des conditions adéquates pour un training tel que voulu et exigé par les responsables du MDI ». Ils reçoivent une formation rigide sur le maniement des armes et explosifs et un enseignement de la foi islamique basé plus sur la notion de l’ennemi à combattre et sur la Shari’a, la charte qui lie le prince à ses sujets. Les ADF/MDI ont installé leur Q.G. à Medina dans les falaises du Ruwenzori mais tous les trainings center sont dans le Graben. Une fois la formation terminée, les lauréats qui ne connaissent pas le Q.G. de Medina sont libérés et retournent dans leurs pays respectifs. Ils sont Kenyans, Tanzaniens, Ougandais, Rwanda, Soudanais, Nigérians … A leur retour dans leurs pays, ils sont suivis et surveillés, raconte une autre source, ils constituent la maind’œuvre qui devra servir de Kamikaze dans des opérations suicide. Ils sont

en disponibilité permanente. La stratégie de lutte contre les mécréants a été revue et corrigée. Il faut utiliser la main-d’œuvre locale, car moins soupçonnée et moins coûteuse, ajoute la source. Le recrutement des islamistes dans le NordKivu Au début, les ADF/MDI se méfiaient des Congolais même alors qu’ils s’entraînaient souvent ensemble. Peu après, ils les ont utilisés dans d’autres besognes notamment dans les filières du business. Ce business va du petit commerce pour leur ravitaillement en vivres jusqu’au gros business. De la sorte, ils ont séduit la population qui les a accueillis à bras ouverts. Les liens de mariage et de cohabitation les ont poussés à s’abstenir d’extorquer les populations congolaises. C’est en 2006 que les ADF/MDI accentuent les enseignements sur le jihad dans le Grand nord. Des jeunes congolais de Beni et Lubero y adhèrent ; d’autres sympathisent notamment de nombreux démobilisés. Des jeunes portent des soutanes dans Beni et Butembo. Ceux formés par le renseignement ayant infiltré les services de défenses et sécurités

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POLITIQUE congolais (et même le système des Nations Unies, à travers le DDR) déstabilisent totalement tous les services de l’Etat, gangrenés par la corruption, le clientélisme et le laisseraller. L’argent circule librement. Des constructions poussent comme des champignons. Le déboisement et le commerce du bois s’accroissent. A Butembo, certaines résidences sont transformées en mosquées. Goma entre dans la danse Le recrutement trouve aussi à Goma un terrain vierge et fertile. Avec l’arrivée de Moussa Tchadien, jeune frère de Hussein Habré, les recrutements s’accentuent. Des musulmans commencent à disparaître de la circulation. Officiellement Moussa Tchadien est acheteur

des minerais dans le Nord-Kivu. Des réunions se tiennent dans des mosquées le dimanche après la prière réunissant des jeunes garçons de 25 à 30 ans, rapporte une source sur place. Des cours sur le jihad sont donnés par Abudjihadi Moussa. Ils sont déçus « des gouvernements dirigés par des chrétiens qui accentuent la pauvreté et la misère et veulent installer leur propre gouvernement. Le vendredi doit devenir férié et non plus le dimanche. L’islam doit devenir la religion d’Etat. Notre malheur a pour origine l’Occident ». La mosquée de Katindo sert de foyer de recrutement des enfants sous le contrôle de Shahibu et Sadi Suède Kenyatta. Puis Ndosho. En 2009, le jihad devient le groupe

armé et se connecte aux ADF/MDI. Un réseau d’informateurs et de fournisseurs des ADF s’installe sur des campus achetant des syllabus pour les étudiants. Les fonds proviennent de la Turquie. Cheik Muzamini et Moussa Tchadien coordonnent les fonds. On crée une école coranique. Ceux qui rejoignent le Ruwenzori sont formés à l’endurance, à l’épreuve et au secret. Ils savent désormais que « la victoire du mécréant ne résulte pas du soutien d’Allah ». D’où l’horizon de la croyance dans l’épreuve, nous rappelle un Musulman. D’où aussi la production des monstres (Kamikaze) qui ont accepté une lugubre course vers la mort. D’où enfin l’invention d’un complot imaginaire attribué à l’autre qu’on place dans le rôle de l’ennemi. Les ADF/MDI sont formels : « les

USA veulent anéantir la force des musulmans en Afrique de l’est par la RDCongo et l’Ouganda après avoir réussi à affaiblir le Soudan et détruit la Somalie. Ils exploitent le pétrole au détriment des Arabes et il faut les en empêcher », renchérit une source proche de l’islam. La guerre sainte qu’ils vont mener est l’attestation de la foi en un seul Dieu dont le prophète Mohamed est le messager. Arrive-t-on à démanteler ce réseau ? La Rédaction Source: Les_Coulisses_n°273-274 Bimensuel francophone indépendant spécialiste des Grands Lacs n°273‐274 du 20 janvier au 20 février 2015. Rédacteur en chef : Nicaise K. Oka

Le découpage territorial continue de mobiliser

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a fin du mois de mars n’a pas été de tout repos pour le numéro un de la territoriale. La rencontre du 26 mars 2015 à Kinshasa entre le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur et les Gouverneurs de provinces fait partie d’une longue série du genre où le Gouvernement et les provinces se parlent sans tabou.

Pour la rencontre du dernier mercredi du mois de mars, les échanges ont tourné autour de la circulaire du Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur et Sécurité du 4 février 2015 signifiant la suppression, dans la nouvelle organisation administrative, des districts qui deviennent des provinces dans un avenir proche, ainsi que de certaines entités déconcentrées. Les uns et les autres ont insisté sur la méthodologie pratique à utiliser dans la suppression de ces entités, mais surtout l’avenir professionnel de tous les fonctionnaires qui dépendaient de ces entités. Evariste Boshab a rassuré ses hôtes que le Gouvernement s’y penche depuis que le chef de l’Etat a signé l’ordonnance déterminant les modalités d’installation de ces

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nouvelles provinces. Aucun de ces fonctionnaires, en commençant par les directeurs de provinces, ne sera oubliés car ils n’ont perdu ni leur nationalité congolaise, ni leur droit en tant que travailleur ayant servi la nation. Au sortir de cette réunion, le doyen des Gouverneurs a laissé entendre que « la légalité constitutionnelle du découpage est reconnue par tous les Gouverneurs qui ont promis d’accompagner le Gouvernement central dans la mise en œuvre des nouvelles provinces qui, nous espérons, ne seront pas la source du tribalisme, mais d’un rapprochement entre les dirigeants et les dirigés ». « L’expérience du grand Kivu doit servir de référence. Il y a 30 ans, en effet, cette province a été subdivisée en trois nouvelles provinces sans causer ni tribalisme ni régionalisme. La décentralisation vise à réaliser le rapprochement administratif qui est le socle d’un développement harmonieux et solide. Chacun doit s’en imprégner si l’on veut le bien de ce pays », a renchérit le patron du territoriale. Dans cette nouvelle organisation

administrative, il ne s’agit pas de fédéralisme, mais d’une forte décentralisation dans un système unitaire pour ce pays à la dimension continentale où la réorganisation administrative s’impose.

La République Démocratique du Congo veut bien respirer. Le moment est aujourd’hui indiqué pour que toutes les batteries soient mises en marche et il n’appartient donc à personne de remettre ce processus en cause. En comparaison avec certains pays où la décentralisation a plusieurs décennies comme la France. En RDC, cette opération a débuté pratiquement en 2006 et demandera encore du temps pour aboutir. Le modèle de décentralisation choisi sera adapté aux réalités géopolitiques du pays pour ne

pas tomber dans la division telle que l’espèrent certains politiciens pour des raisons de leadership. En plus, la population congolaise dans son ensemble doit considérer que le pays se gère sous un format que tout le monde a adopté en 2006. Par voie de conséquence, ce qui se passe aujourd’hui n’est pas la volonté ni des Gouverneurs, ni de Evariste Boshab, ni du Président de la République, mais c’est la volonté du peuple congolais qui a estimé qu’il fallait adopter ce modèle. « Donc, nous devons ensemble y aller. Lorsque nous serons butés à des problèmes, nous devrons à un moment nous arrêter pour évaluer, voir ce que nous devons rectifier par rapport au modèle que nous même nous avons choisi », a encore déclaré Julien Paluku, doyen des Gouverneurs. Steve KALOMBO

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

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POLITIQUE

Comesa : Joseph Kabila passe le flambeau le Chef de l’Etat a soutenu que de 19 milliards USD en 2013, le commerce intra-COMESA a atteint 22 milliards USD à fin 2014, alors que qu’au lancement de la Zone de libre échange du COMESA en 2000, le commerce entre les Etats du COMESA ne représentait que 3 milliards USD.

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e Président de la République et Président en exercice du Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) depuis le 26 février 2014, a passé le flambeau, lundi 30 mars 2015 à Addis Abeba au Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. C’était à l’ouverture du 18ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de cette organisation sous-régionale qui s’est tenu sous le thème : “Pour une industrialisation inclusive et durable”. Plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement se sont succédé à la tribune, avant l’annonce par le Président Joseph Kabila de la composition du nouveau bureau du COMESA. Au cours de ce Sommet, le Président Joseph Kabila Kabange, Président sortant du COMESA a passé le flambeau à son successeur, le Premier ministre de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, Hailemariam Desalegn, à qui il a aussi remis les symboles du pouvoir. Dans son discours d’acceptation, le président entrant du COMESA a remercié ses pairs d’avoir jeté leur

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De 2014 à 2015, les banques centrales des pays membres du COMESA qui utilisaient les chambres de compensation pour les paiements effectués par leurs importateurs sont passées de deux à cinq. « Il importe de noter qu’en 2014, la valeur totale des importations intra-COMESA s’élevaient à 10 milliards USD, tandis que les paiements effectués au titre de lettres de crédit se chiffraient à près de 450 millions USD », a-t-il noté. dévolu sur sa personne, avant de s’engager à ne pas s’écarter des objectifs que cette organisation régionale s’est fixés. Le Président Joseph Kabila se félicite des progrès remarquables réalisés dans la mise en œuvre de la plupart des programmes du COMESA Le Président Joseph Kabila Kabange s’est félicité des progrès notables accomplis dans la mise en œuvre de la plupart des programmes du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), durant la brève période des douze mois qu’il a passée aux commandes de cette organisation régionale. Le Président Joseph Kabila Kabange qui s’exprimait, lundi, du haut de la tribune de la Conférence de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, devant les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du COMESA, a cité en particulier l’engagement d’un nombre croissant d’Etats membres dans la mise en œuvre de la stratégie et des principes du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine. Il a en outre fait état de l’obtention par

six Etats de la région des financements auprès du Programme mondial pour la sécurité alimentaire se chiffrant à 254 millions USD, afin d’améliorer leur production agricole à travers le développement de l’irrigation et des chaines de valeur. Le Chef de l’Etat s’est, par ailleurs, réjoui de constater que concernant le secteur des infrastructures et de l’énergie, la dépendance de la région du COMESA des partenaires bilatéraux et multilatéraux traditionnels est en train diminuer grâce aux nouvelles possibilités de mobilisation de financements offertes par les économies émergentes, aux propres marchés intérieurs et au marché obligatoire du COMESA. « Ainsi, pour la seule année 2014, certains de nos Etats ont émis des obligations d’infrastructures d’une valeur totale de 12,4 milliards USD, obligations qui ont toutes été souscrites », a-t-il déclaré, estimant que l’appel destiné à imaginer des moyens innovants pour financer les infrastructures de la région a été entendu. Au sujet de la Zone de libre-échange,

Au sujet de l’harmonisation des règlementations et de normes en matière des transports, le Chef de l’Etat a donné l’exemple de la RDC où il a été lancé le système virtuel de facilitation du commerce du COMESA dans tous les corridors de commerce ayant ainsi entrainé une nette diminution de temps d’attente aux frontières et l’amélioration de la perception des recettes. Autres innovations apportées en 2014 sous l’impulsion du Président Joseph Kabila sont notamment la mise au point du régime commercial simplifié, l’ouverture de 27 guichets d‘information sur le commerce transfrontalier fournissant des informations particulièrement utiles aux acteurs de ce commerce. « Cette innovation présente l’avantage additionnel d’aider à rencontrer la préoccupation d’autonomisation économique des femmes qui est centrale à la stratégie d’intégration et réduction de la pauvreté de notre région », a-t-il lancé. Avec l’ACP

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POLITIQUE

Un sursis d’une année accordée à la Monusco

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a poire a été coupée en deux la semaine dernière à New-York au siège de l’organisation des nations unies (ONU) où une forte délégation congolaise conduite par le Ministre des Affaires Etrangères, Raymond Tshibanda, est allée présenter le plan du Gouvernement concernant le retrait progressif des troupes onusiennes vieilles de 15 ans de présence sur le sol congolais. La délégation congolaise a confirmé à New-York que le Gouvernement propose que 4.000 à 6.000 hommes soient retirés du contingent de la Monusco, car l’armée congolaise, qui monte en puissanc,e devient de plus en plus capable d’assurer la sécurité

des personnes et leurs biens sur toute l’étendue du territoire national. Un contre plan a été proposé par la délégation de la Monusco conduite par son numéro un Martin Kobler. La mission onusienne plaidait pour une prolongation de son mandat, estimant que si la situation s’est améliorée sur le plan sécuritaire, beaucoup reste encore à faire et nécessite la présence de la communauté internationale aux côtés des FARDC pour mettre fin à l’activisme des groupes rebelles qui sèment encore l’insécurité à l’Est la RDC. Voulant rester au milieu du village, le Conseil de Sécurité de l’ONU a jugé bon de couper la poire en deux en décidant du retrait de 10% des effectifs

actuels des casques bleus.

2013.

Après ce marathon diplomatique qui a abouti à un consensus entre le Gouvernement et la communauté internationale, l’on retiendra que la fermeté Gouvernement lui a valu de la considération de la part de son interlocuteur qui a changé son langage. L’opinion nationale sait qu’à ce jour, la Monusco a mis de l’eau dans son vin et ne jure plus sur le retrait des deux généraux pour coopérer avec l’armée nationale. A travers la résolution 2211 votée le 26 mars 2015, le Conseil de Sécurité assigne à la Monusco trois missions, à savoir : la protection des civils, la stabilisation du Congo et l’appui à la mise en œuvre de l’accordcadre d’Addis-Abeba signé en février

Comme pour manifester sa volonté de mettre cette fois-ci un terme à l’injustice internationale dont le peuple congolais est victime, la résolution 2211 votée par le Conseil de Sécurité exhorte la mission onusienne de collaborer avec le Gouvernement dans la transparence, surtout dans le dossier FDLR. La résolution qui renouvelle d’un an le mandat de la Monusco souligne aussi la nécessité de rendre la Monusco plus souple, mobile et plus efficace sur le terrain.

pour les conciliabules qu’il multiplie avec les opposants, mais aussi pour cette sorte de sournoiserie dans ses rapports avec ses partenaires. C’est sous son mandat que les relations entre la RDC et la mission onusienne présente, depuis plus de 15 ans, a connu les plus grandes vagues. Les dernières en date sont celles relatives, d’une part, à la suspension de la collaboration entre la Brigade onusienne d’intervention et les FARDC dans la traque des FDLR suite aux réserves émises par la mission onusienne au sujet de deux généraux affectés à l’Est et soupçonnés d’avoir commis, par le passé, des actes de violations des droits de l’homme. Alors que la crise n’était pas encore résolue, un autre rapport, qui a fuité à New York, met en cause sept autres officiers militaires et de la police qui sont présentés comme étant potentiellement susceptibles de comme de graves violations des droits

de l’homme.

Le Gouvernement a fait montre de sa détermination et le message est passé à New-York. Steve KALOMBO

Monusco : Martin Kobler accusé de dictature !

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ue se passe-t-il au sein de la Mission Onusienne des NationsUnies en République Démocratique du Congo. Les informations de sources internes dignes de foi font état d’un malaise qui couve au niveau du staff dirigeant où les membres n’en peuvent plus de l’espace que veut occuper seul Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU et patron de la Monusco. Nos sources rapportent, en effet, que Kobler a tendance à s’imposer sur tout et tout le monde, et à faire passer ses propres vues, même au terme d’une concertation. On indique qu’il prend des initiatives sans consulter ses collaborateurs qui sont souvent surpris d’en entendre parler dans la presse.

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Nos sources ont, jusque-là, préfére ne pas aller loin dans les détails. Elles assurent, cependant, que si une telle tendance se poursuit, l’on pourrait déboucher sur une situation inédite dans l’histoire des missions onusiennes à travers le monde. D’autres vont jusqu’à nous confier que Ban Ki-Moon a déjà été saisi des agissements de son Représentant spécial et de ce qui pourrait en découler si l’on n’y prend garde. Ce n’est donc pas seulement avec la partie congolaise que Martin Kobler à maille à partir. L’homme en est arrivé jusqu’à ce comporter comme membre des institutions congolaises par un débordement d’activités sur le terrain. Son implication de la vie politique nationale est arrivée jusqu’à énerver les autorités congolaises. Martin Kobler est, en effet, reproché

L’on peut ainsi dire, pour le moins, que la diplomatie n’est pas un fort pour l’Allemand Kobler qui, pour certains observateurs, rappelle à ceux-ci l’historique hégémonisme de l’Allemagne nazie qui voulut s’imposer sur toutes les Nations. On espère, cependant, que le SG de l’ONU s aura recadrer son envoyé spécial, à défaut d’en désigner un autre plus conciliant avec tout le monde. Quant aux Congolais, ils sont habitués à se défendre, et les autorités n’hésiteront certainement pas de prendre les mesures qui s’imposent pour maintenir l’ordre et le respect mutuel dans leurs rapports avec la mission onusienne. Axel Omba

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Indexé pour des recrutements tribaux, le Dg de Transco réagit présélectionner les candidats. Après le test, il y a eu une autre formation spécifique que Transco a fait suivre les candidats présélectionnés. A l’issue de cette formation, était organisé un deuxième test basé sur la formation reçue, cette fois-là au sein de l’entreprise afin de retenir les meilleurs candidats qui devaient travailler à Transco.

En réaction aux accusations d’une ONG locale indexant la société Transco pour des recrutements tribaux, Michel Kirumba, Directeur Général de cette société publique de transport en commun, a déclaré au Vif du Congo qu’au lendemain de sa nomination à la tête de cet établissement public, il a fait faire des statistiques pour connaitre la tribut de chaque agent. Ces statistiques ont révélé que ce sont les ressortissants de la province du Bandundu qui sont plus nombreux que ceux du Maniema, comme le soutenait une certaine opinion à Kinshasa. Par la même occasion, le patron de Transco affirme que dans son établissement, les recrutements se font sur base du mérite. Aucun diplômé d’Etat ne dirige un licencié, laisse-t-il entendre. Le vif du Congo propose ci-dessous l’interview que le Dg de Transco a accordée à ses reporters. Le Vif du Congo : l’opinion voudrait savoir si la société Transco appartient à l’Etat congolais seul ou non. Et conformément au droit OHADA, le Transco est-il une SARL ou une société anonyme ? Dg : Comme l’atteste le texte de sa création, Transco est un établissement public créé par le décret du Premier Ministre. Ce n’est pas une propriété privée ou appartenant à un seul individu. En tant que tel, l’opinion a le droit de retenir, une fois pour toutes, que Transco appartient à l’Etat

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congolais et rien qu’à l’Etat congolais. Le Vif du Congo : combien d’emplois Transco a créés depuis sa création ? Dg : Chaque fois que nous enregistrons un bus supplémentaire dans notre parc, nous devons ajouter au minimum quatre personnes. Depuis sa création jusqu’à ce jour, Transco a atteint le nombre de 2.270 agents. Ce nombre va sans doute croître avec les nouveaux bus que nous allons recevoir d’ici la fin de l’année. Le Vif du Congo : sur quels critères vous basez-vous pour procéder au recrutement dans votre établissement ? Dg : Les critères de recrutement chez nous dépendent des postes pour lesquels nous recrutons. Je peux prendre l’exemple du dernier recrutement que nous avons effectué qui concernait les percepteurs, les contrôleurs et les conducteurs ou chauffeurs. Pour ce qui est des percepteurs et contrôleurs, le critère minimal retenu reposait sur la détention d’un diplôme d’Etat. C’est la seule qualification que Transco ait exigée pour cette catégorie d’agents. Au regard du nombre des candidatures que nous avions, plus de 16.000 demandes, nous avons demandé au ministère de l’EPSP de nous aider à organiser un test du type « Examens d’Etat » afin de nous permettre de trier et vérifier les qualifications minimales d’un diplômé d’Etat. C’est de ce critère principal dont Transco s’est servi pour

Le vif du Congo : Y a-t-il un contrat qui lie les nouvelles recrues à l’entreprise ? De quelle nature est ce contrat ? Dg : le code du travail demande qu’un agent signe un contrat de travail tout de suite après qu’il s’avère que son dossier répond aux critères exigés par celui qui le recrute. Etant un établissement public, Transco ne peut aller à contrepied de cette réglementation. Lorsque nous recrutons ici, l’agent signe un contrat de travail. C’est, d’ailleurs, un contrta du type recommandé par le code du travail que nous utilisons, parce qu’il devient un personnel à part entière de Transco, régi par le code du travail. Ce contrat est définitif, mais en premier lieu, il est de durée probatoire allant de trois mois à six mois. Puis, si l’essai est concluant, le bénéficiaire devient un agent à contrat à durée indéterminée dans notre société. Le Vif du Congo : la semaine dernière, une ONG a indexé votre société l’accusant de ne procéder qu’à des recrutements tribaux qui ne tiennent compte d’aucun mérite. Il semble même que chez vous il y ait des diplômés d’Etat qui dirigent des licenciés. Votre réaction? Dg : Au lendemain de ma nomination à la tête de cette société, j’ai eu vent de cette rumeur. J’ai fait réaliser des contrôles pour avoir les statistiques d’appartenance tribale de chaque agent. Je peux vous dire aujourd’hui qu’à Transco, ce ne sont pas les agents originaires de Maniema qui sont les plus nombreux comme on veut le faire croire, mais c’est plutôt les agents de la province de Bandundu qui viennent en première position en termes du

nombre des ressortissants. Après cette enquête, j’ai fait une note de manière officielle que j’ai adressée au Ministre de tutelle pour lui faire part des révélations de mon enquête sur l’appartenance tribale des employés au sein de l’entreprise. Il n’est donc logiquement pas question de dire qu’aujourd’hui à Transco, ce sont plus les ressortissants de Maniema qui sont engagés, non, non, pas du tout ! Et lors du dernier recrutement, nous n’avons pas tenu compte de la province ou de la tribu de chaque candidat, mais nous avons tenu compte de la note que chacun a obtenue ou de la manière dont il s’est défendu, de sa réussite et, cela, indépendamment de sa province d’origine. Le Vif du Congo : Après son départ, votre prédécesseur a fait des révélations alarmantes sur une possible banqueroute de Transco. Il avait aussi été dit que certains responsables procédaient au décaissement illégal de l’argent à la banque. Qu’ont produit en vous ces révélations? Dg : Nous avons comme vous appris via la presse qu’il avait effectivement dit cela. Mais lorsqu’il est parti, un audit a été diligenté par la firme internationale KPMG. Cette dernière avait établi que la situation financière de Transco était fragile, bien que sa trésorerie ait été positive à l’heure du départ de l’ancien Dg et continue à être positive jusqu’aujourd’hui. Cela signifie-t-il que l’entreprise va faire faillite ? Nullement. Cela signifie tout simplement que l’Etat doit faire attention à sa responsabilité d’apporter la subvention nécessaire devant couvrir le déficit qui manque, parce que nous appliquons le prix social de 500 Fc, peu importe la longueur du trajet. Cette tarification ne suffit, hélas, pas pour couvrir toutes les charges. L’Etat doit apporter ce qui manque pour pouvoir continuer à couvrir les charges normalement. Cela ne signifie pas que l’entreprise va faire faillite, non ! La preuve en est que six mois après son départ, l’entreprise continue à vivre et, même, vit davantage mieux.

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT Le Vif du Congo : quelle est alors la hauteur de cette subvention de l’Etat ? Où en est-on, à ce jour ? Dg : nous avons déjà la subvention du carburant qui est assurée ou prise en charge par l’Etat. Il achète les 100% du carburant. Il manque encore la subvention d’investissement pour équiper nos dépôts des matériels, mais aussi aménager d’autres dépôts tels ceux de Matete et de Limete. Le Gouvernement, par le Premier Ministre, nous a écrit afin de nous notifier que les instructions ont été données au Ministre des transports pour que cette subvention d’équilibre soit disponible chaque mois. Nous comptons sur le Gouvernement et ça sera fait. Le Vif du Congo : dans le décret créant Transco, il est indiqué que c’est une entreprise publique nationale. Jusqu’ici, seule la ville de Kinshasa est desservie, mais pas suffisamment jusqu’ici. A quand votre présence en provinces ? Dg : Transco n’a pas été créé que pour la ville de Kinshasa. Nous sommes appelés à aller dans toutes les provinces, dans toutes les grandes villes du pays. Pour le moment, nous avons commencé à Kinshasa, au regard du grand besoin que présentait cette

ville. Dans un avenir très proche, nous irons à Lubumbashi et à Kisangani où nous avons déjà mené toutes les études et nous n’attendons que la commande de nouveaux bus pour servir ces villes. Par ailleurs, avant la fin de l’année, le Gouvernement va encore nous doter d’un minimum de 200 bus supplémentaires. Ce qui va nous permettre d’étendre notre réseau à d’autres coins du pays qui ont besoin de nos services. Le Vif du Congo : avec les événements du mois de janvier dernier à Kinshasa, Transco a connu d’énormes pertes. Ces dernières ont-elles eu un impact sur l’exploitation journalière de Transco ? Dg : ces événements ont un impact très négatif parce que nous avons perdu 63 bus qui ont été caillassés et dont les pare-brise et des vitres latéraux. 63 bus en moins. Une situation qui ne permet pas à la société de servir d’autres coins de la ville qui réclament nos services. Le nombre de bus cassés auraient pu servir toutes ces personnes. Et donc, puisque immobilisés par faute des moyens pour leur remise en état, cela paralyse le service attendu par la population. Cela a eu un impact majeur, car sur les 500 dont nous disposons actuellement, nous ne pouvons aujourd’hui qu’en exploiter

437. Et, en termes de chiffres d’affaires, cette destruction fait perdre à la société 22.000 USD qu’apporte chaque mois un bus de Transco. Lorsqu’il faut multiplier ce chiffre par le nombre de bus qui sont aux arrêts, c’est vraiment un manque à gagner colossal pour la société. Le vif du Congo : Sotraz, City train, Utic, Gesac, sont des sociétés parmi tant d’autres qui ont existé avant Transco. A ce jour, on parle d’elles toutes dans le passé du fait de leur faillite. Quelles sont vos recettes pour que votre société ne connaisse pas le sort de ses ancêtres ? Dg : les grands hommes nous invitent toujours à nous référer à l’histoire pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Lorsqu’on regarde dans l’histoire de toutes ces entreprises, il y a eu un certain nombre d’erreurs qui ont été commises et nous, l’avantage que nous avons, c’est celui de nous y référer, de consulter le passé et prendre des dispositions conséquentes pour que nous ne versions pas dans les erreurs. Et si on les répétait, cela voudrait dire que nous ne sommes pas décidés à changer les choses. Avec la nouvelle dynamique insufflée par le Premier Ministre sous la houlette du Chef

d’Etat, nous avons tout intérêt à changer les choses en nous inspirant de ce qui a été mal fait par le passé. Avec Transco, nous travaillons d’abord sur l’homme. Nous voulons que l’homme, qui doit être au centre de l’entreprise, soit pleinement engagé. Un engagement constructif et honnête. Nous travaillons sur l’homme dans le sens de le former, de s’occuper de lui pour qu’il prenne soins de l’entreprise. L’employé doit réaliser que Transco compte avec lui et sur lui. A partir du moment où l’employé est engagé, il pourra donner le meilleur de luimême pour pouvoir prendre des outils en sorte que l’entreprise pourra vivre longtemps. Lorsqu’on prend soin de cet outil, l’on ne vole pas l’entreprise, l’on ne la détruit pas, l’on n’en conduit pas les outils producteurs qui sont nos bus de n’importe quelle manière. Parce que l’entreprise est un bien qui nous appartient à nous tous. Si les entreprises de l’Etat ont échoué, c’est en majeure partie parce que les Congolais entretenaient la fâcheuse façon de penser que celleslà n’appartenaient qu’au seul Etat et qu’elles sont à piller à volonté et sans scrupules. Propos recueillis par Giscard Havril

Bukanga Lonzo : recadrage de la stratégie dans la gestion du parc

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rise depuis le 26 février 2015 par les membres du Comité de pilotage du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, la résolution d’éclater ce parc en trois sociétés distinctes, pour recadrer sa stratégie, a connu son début d’exécution le lundi 23 mars à l’Hôtel du Gouvernement. Ce, à l’occasion de la cérémonie de signature des statuts de ces trois sociétés, dans le cadre de la concrétisation de la décision gouvernementale sur la mise en œuvre de la chaîne des valeurs dans le secteur agricole en RDC en général et particulièrement au parc agroindustriel de Bukanga Lonzo. Les sociétés créées sont la Société du Parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo, la

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Société d’Exploitation Agro-industriel de Bukanga Lonzo ainsi que le Marché internationale de Kinshasa. Leurs attributions ont tenu compte de la volonté du Gouvernement d’accélérer le processus de mise en œuvre de la chaîne des valeurs dans le secteur agricole. La Société du Parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo aura, dans ses attributions, la gestion et l’aménagement du site, de même que de la régulation des activités et leur planification. La Société d’Exploitation Agro-industriel de Bukanga Lonzo aura la charge, selon la décision du Gouvernement, de l’exploitation, de la production ainsi que de l’aménagement des autres investissements dans le

site. Le Marché internationale de Kinshasa, la troisième société de la série, s’est vue confier par l’exécutif national, les tâches de la distribution, la commercialisation des produits agricoles, végétaux, des semences ainsi que la pisciculture. Ce marché sera construit dans le site de la Zone Economique Spéciale (ZES) dans la commune de Maluku sur un espace de 7 hectares. Outre la création de ces structures, la réunion du Comité de pilotage a défini les différentes options aussi bien au niveau du capital, de l’actionnariat que de l’objet social de chaque société ainsi instituée. Le capital de ces trois nouvelles sociétés sera accessible au secteur privé pour la promotion de la trilogie Partenariat Public-Privé,

PPP. L’Etat congolais, les partenaires Sud-africains d’Africom et le secteur privé congolais sont là les trois types d’actionnaires émanant de la trilogie ainsi formée. Eloge de l’initiative Louise Munga Mesozi, Ministre du Portefeuille, a salué la création de ces sociétés. Pour elle, l’initiative « procède de la volonté du Gouvernement d’accélérer le processus de mise en œuvre de la chaîne des valeurs dans le secteur agricole ». elle a affirmé que cette procédure « constitue la pierre angulaire du développement du secteur agricole, lequel est en fait, l’élément essentiel pour le moment dans le cadre du développement et de la croissance de la RDC. Samy BOSONGO

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SOCIETE

Clôture du mois de la femme à l’université de Kinshasa

La femme invitée aux vertus méritocratiques pour accéder au travail

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e mois de la femme a été clôturé en beauté par les jeunes étudiantes et étudiants de l’université de Kinshasa. Pour cette année, les étudiants de la troisième année doctorant biomédical ont organisé, samedi 28 mars 2015, la ‘’journée sicientifico-culturelle. Ont rehaussé de leur présence cet événement, Mme Mujinga Dédé, représentante personnelle de la vice-ministre du budget, Mr Délion Kimbulungu, représentant de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ainsi que le doyen de la faculté de médecine de l’Unikin. Plusieurs sujets ont été abordés dans les exposés du jour, à savoir, notamment, « Travail de la femme, méritocratie ou quota ? » développé par Mme Mujinga ; « connaissances et attitude vis-à-vis du mésusage (usage abusif) des médicaments par la population estudiantine, cas du C4 » co-présenté par Christelle Ndjali et Grâce Mashala, toutes étudiantes de la troisième année doctorant biomédical. La partie scientifique a connu la déclamation des poèmes tels que : ‘’à toi femme, reine mère’’ ainsi que ‘’autonomisation de la femme’’ déclamés par Marie-Jeanne Anasambi et Zinu Mfumu. Pour clôturer la manche de cette première partie, un mot a été dit sur ‘’ le processus électoral et la participation de la femme ‘’ par Délion Kimbulungu. La partie culturelle quant à elle était consacrée, entre autres, aux quantiques de la chorale initiée pour la circonstance par les futurs médecins, à la chanson interprétée et à l’humour. Dans son exposé axé sur le travail de la femme, méritocratie ou quota, Me Mujinga a invité à la méritocratie, seule vertu qu’il faille cultiver pour briller d’efficacité dans l’exercice de son travail. Devant la communauté savante de l’Unikin, la représentante de la Vice-Ministre du budget a affirmé que si le mode d’accès au travail par

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quota permet à certains de briguer d’importants postes de responsabilité, celui-ci n’offre malheureusement pas de garantie d’efficacité professionnelle. Pour une meilleure compétence, les exigences d’ordre technique recommandent que les limites du quota cèdent la place aux vertus méritocratiques. « Quel que soit notre sexe, cultivons la méritocratie. La femme devra faire plus pour assurer son avenir et consolider sa dignité, a-t-elle souligné. A l’instar de Miriam Makeba, Winnie Mandela en Afrique du Sud, qui se sont voué au combat contre l’apartheid, Kimpa Vita, Sophie Kanza, de Sara Paulin et Hillary Clinton, qui se lancent tête haute à la conquête de la Maison Blanche aux USA, de Ségolène Royal qui s’est battu en duel égal avec Nicolas Sarkozy pour se hisser à l’Elysée ainsi que d’Angela Merkel qui préside aux destinées du pays d’Hitler et Catherine Samba Panza à la tête de la République Centrafricaine et dont l’abnégation et la dévotion à l’excellence ponctuée de vertus méritocratiques leur ont valu une consécration universelle, Me Mujinga a invité les femmes congolaises à imiter ces femmes de haute carrure. Saisissant cette occasion, elle a brossé l’évolution historique du statut de la femme, en rappelant que « c’est en 1791 que les femmes ont obtenu leur premier instrument juridique. Il s’agit de la déclaration du droit de la femme et de la citoyenne d’Olympe ». L’année 1804 a été celle au cours de laquelle le code civil a donné aux femmes les droits civils, mais pas politiques. Les femmes ont acquis tour à tour le droit de vote, dans le courant des années 1893 en Nouvelle Zélande, 1928 en Grande Bretagne, 1918-1919 en Suède, Allemagne, Canada et Pays Bas ; et en 1920 aux Etats Unis d’Amérique. Bien que de manière tardive, la RDC, elle, a vu la parité homme-femme se matérialiser par la Constitution du 18 février 2006, et cela grâce aux efforts consenti par le Président Joseph

Kabila. Et d’ajouter que plusieurs instruments juridiques internationaux et nationaux ont été mis à contribution pour consolider les droits et libertés de la femme congolaise. Il s’agit, notamment, de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité. Cette résolution soutient la participation des femmes dans la prise des décisions au sein des institutions tant nationales, régionales qu’internationales, mais aussi la participation dans les mécanismes de prévention des conflits à tous les niveaux. L’on cite aussi les accords de Beijing en Chine des années 1995, relatifs à l’autonomisation des femmes. Ce document est considéré comme le principal instrument de politique mondiale en matière d’égalité de sexe, dont la déclaration et le programme d’action ont été de manière unanime adoptés par 189 pays. Pour ce qui est du deuxième exposé, « connaissances et attitudes vis-à-vis du mésusage des médicaments par la population estudiantine, cas du C4 », les intervenantes ont indiqué que connu sous la dénomination commerciale de ‘’C4’’, la ‘’CyproEuphadine’’, qui est connu sous d’autres cieux comme ‘’Cériatine’’, est un médicament sous forme de comprimés ronds blanc et en sirop recommandés pour les adultes et les enfants. Après une enquête menée par la troisième année doctorant biomédicale auprès de leurs camarades du home 150 de l’université de Kinshasa, toutes facultés et promotions confondues, moyennant une question

de connaissance et de pratique, plusieurs réponses ont été recueillies. A la question de savoir si les enquêtés connaissaient ce médicament et comment ils l’utilisaient, 92 étudiantes, soit 80 %, ont affirmé connaitre ce produit sous ses différentes formes d’appellations : ‘’tia fwen’’ et/ou C4, sans celle de Cypro-Euphtadine. 10 parmi les 92 étudiantes ont affirmé avoir utilisé ce produit avec comme indication de stimulation d’appétit. Une cinquantaine des enquêtées ont également indiqué connaitre plusieurs autres filles hors site universitaire qui ont fait usage du même produit pour diverses raisons, notamment stimulation de l’appétit, élargissement du bassin ainsi que l’augmentation du poids. Au regard des différentes réponses, l’on constate que la majorité des personnes interrogées ont pris ce produit sur base des indications de leur propre prescription, a affirmé Grâce Mashala. Intervenant sur le même sujet, Christelle Ndjali a souligné que la Cypro-Euphtadine est un histaminique de première génération qui a des propriétés anti stéréotronique. Il est indiqué dans les traitements prurits d’eczéma, des varicelles et allergies pour ce qui concerne ses propriétés histaminiques. S’agissant de ses propriétés stéréotronique, ce produit est utilisé pour combattre les migraines. Il est également utilisé pour le traitement de l’asthme. Par ailleurs, s’agissant des effets secondaires dus au mésusage du C4, les futurs médecins ont attiré l’attention de la population sur le fait que « tout médicament est un poison » et que son usage dépend des effets que l’on attend de lui. Giscard Havril

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

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