Le vif du congo 25

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Présidentielle 2016 :

déjà 3 candidats en lice dans l’oppositionPge 3

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Kamerhe à la CSJ : bientôt l’heure de vérité Pge 6

VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°025, du 15 au 21 avril 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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Elections 2016

Majorité : ce que veulent les frondeurs

Sous prétexte de vouloir respecter la Constitution, ceux qui se prononcent contre un troisième mandat pour Kabila et exigent de connaître sa position pour ce qui est de son dauphin visent plutôt à se positionner pour quitter la majorité et entrer dans l’opposition avant les élections. Ne voulant pas basculer dans l’opposition après les élections, ils espèrent demeurer ainsi au prochain pouvoir. Pge 2

Marche pour la tombe commune de Maluku

l’opposition veut rééditer janvier 2015

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son contraire 2

POLITIQUE

Elections 2016

Majorité : ce que veulent les frondeurs

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ous prétexte de vouloir respecter la Constitution, ceux qui se prononcent contre un troisième mandat pour Kabila et exigent de connaître sa position pour ce qui est de son dauphin visent plutôt à se positionner pour quitter la majorité et entrer dans l’opposition avant les élections. Ne voulant pas basculer dans l’opposition après les élections, ils espèrent demeurer ainsi au prochain pouvoir.

La Majorité Présidentielle s’est réunie dimanche 12 avril 2015 à Kingakati, sous la présidence de se Secrétaire Exécutif, Aubain Minaku. Contrairement à ce qu’attendait une frange de ses membres, mais aussi une certaine opinion, le sujet abordé concernait la préparation des élections provinciales et locales, les premières devant début très bien avec le dépôt des candidatures qui commence ce 15 avril, sauf changement. Il s’agissait de faire les réglages nécessaires afin d’aborder ces échéances en toute sérénité. Déjà, certains partis politiques de la majorité, tels que le PPRD sont en ordre de bataille puisqu’ils ont déjà dressé les listes de leurs candidats à tous les niveaux. Les échanges ont également autour de la nouvelle territoriale qui prend corps, avant de lever quelques options pratiques relatives à l’opérationnalité de ces nouvelles entités politicoadministratives. Le fonctionnement de la Majorité présidentielle, notamment le rapport entre ses différents organes et la communication au sein de cette famille politique ainsi que les relations entre celle-ci et les différentes institutions de la République ont été azussi au centre de ces échanges. Selon les participants, les échanges ont été instructifs et dépassionnés, et c’est dans le respect mutuel que tout a été passé en revue au cours de réunion

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familiale qui avait aussi permis à Minaku de rappeler plusieurs fois à l’assistance les priorités pour l’autorité morale. Une certaine opinion au sein de la famille politique du Chef de l’Etat espérait que cette rencontre qui, selon elle, allait être présidée par l’autorité morale en personne, allait leur permettre de se fixer définitivement quant à la perspective de l’élection présidentielle en 2016. Nombre des tenants de cette attente, que l’on appelle les frondeurs du G7, se sont déjà exprimés contre un troisième mandat pour le Chef de l’Etat actuel. Officiellement, ces frondeurs affirment vouloir s’en tenir aux prescrits de la Constitution et espèrent ou veulent absolument que le Chef de l’Etat que se détermine formellement, notamment en désignant un dauphin. Dans le fond, cependant, un analyste au sein de cette même majorité estime qu’il s’agit là de faux fuyants car, en réalité, ces « frondeurs » cherchent à réunir tous les moyens politiques pour se positionner. « La plupart d’entre ces frondeurs sont effarouchés par l’idée de basculer bientôt dans l’opposition », explique notre interlocuteur qui a requis

l’anonymat et qui poursuit : « ces gens veulent donc avoir les orientations les plus précises qui pourraient leur permettre, le moment venu, de quitter le navire et aller se réfugier dans l’actuelle opposition en espérant être accepté par le souverain primaire, même si Kabila ne se présente pas effectivement. Ils ne veulent donc pas traverser 5 ans dans l’opposition et tiennent à se positionner pour l’éventuelle prochaine majorité afin d’avoir la possibilité de demeurer aux affaires ». Pour le démontrer, notre analyste constate que la majorité des frondeurs se sont ainsi caractérisés dans le passé, surtout à l’époque de la transition mobutienne où on ne savait pas bien les situer entre le pouvoir et l’opposition. Véritables coureurs de postes, ils se présentaient comme des agneaux le jour, alors que, la nuit, c’étaient des loup. Notre interlocuteur s’étonne d’une telle attitude qui, selon lui, frise lme manque de vision et de stratégies politiques. En effet, indique-t-il, la démocratie se jouant essentiellement à la base, la meilleure stratégie est de s’y ancrer en contrôlant la majorité.

Et celle-ci se dégage au parlement où chacun est censé se battre pour gagner le plus de sièges possibles. Et, conformément à la constitution congolaise, c’est de cette majorité que vient le Premier Ministre. « Donc, conclue notre interlocuteur, même si Kabila ne se représente pas et qu’en 2016 la Présidence de la république bascule, la Majorité actuelle a la possibilité de partager le pouvoir avec le Président élu en donnant le Premier Ministre ».* On en est, cependant, pas encore là et rien ne dit que la majorité actuelle perdre la présidence au regard de la dispersion dont fait encore montre l’actuelle opposition, une dispersion qui ne lui garantit pas la victoire finale en 2016. C’est donc malheureux que des leaders politiques, qui sont censés incarner les aspirations du peuple, ne fonctionnent que pour leurs propres intérêts, tout n’ayant aucune vision même pour cette protection. Les perspectives électorales à venir devraient plutôt faire resserrer les rangs pour s’assurer de la victoire à tous les niveaux, ce qui est censé être l’objet de tout combat politique. Jonas Eugène KOTA et Steve Kalombo

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Edito

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POLITIQUE

Halte à la pyromanie

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ssurément, il y a de ces compatriotes et leurs coaches étrangers qui ne se sentent pas bien quand le pays est en paix et va de l’avant. C’est à croire qu’ils en vivent. C’est pourquoi il leur faut toujours un conflit à portée de main. C’est le cas de la non-affaire des 421 personnes enterrés collectivement dans un cimetière à Maluku. Le Gouvernement a beau donner des explications, rien n’y fait. Tels des charognards, ils remuent la boue dans une sorte de délectation macabre. En fin de compte, on en vient à conclure que les enterrés de Maluku, morts pourtant dans des conditions tristes et dans l’indifférence de ceux qui leur étaient certainement chers, servent aujourd’hui de fonds de commerce, sinon de prétexte aux ennemis de la paix pour assouvir des ambitions personnels. L’immoralité de cette campagne n’a donc aucune commune mesure, alors que les inhumations collectives sont monnaie courante à Kinshasa, comme ailleurs dans le pays depuis 1952. Ce prétexte fait aujourd’hui l’objet de toutes sortes de calculs. Montée en épingle comme une affaire d’Etat, l’enterrement de Maluku laissera certainement des traces dans les annales. Même au Sénat, lors de la réponse du Vice-Premier Ministre à l’Intérieur à une question d’actualité, le silence « entendu » dans la salle en disait long. Et on ne sait pas ce qu’ont pensé les Ambassadeurs conduits à la morgue générale de Kinshasa où ils ont trouvé d’autres corps abandonnés ou non identifiés, et qui devront subir le même enterrement que les 421 de la vaine polémique. Eux au moins auront le privilège de reposer en paix, loin des charognards des plateaux de télévision et des chancelleries… Jonas Eugène Kota

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Présidentielle 2016 :

déjà 3 candidats en lice dans l’opposition

A

lors que, de tous temps, elle souffre du manque de cohésion en son sein afin de réunir toutes les conditions et réunir toutes les chances de gagner l’élection présidentielle, l’opposition est en train de rééditer cet « exploit », ce qui ne présage rien de bon pour elle. A ce stade, en effet, l’on y compte déjà 3 candidats déterminés à ne pas céder la place les uns aux autres. La candidature éternelle est celle d’Etienne Tshisekedi dont le parti politique, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, a fait l’annonce à la fin de la semaine passée. C’est son fils, Félix Tshisekedi, qui l’a annoncé le samedi 11 avril 2015 à l’occasion de la remise et reprise entre le nouveau Président de la Ligue des Jeunes de l’UDPS, Baruti, et l’ancien, Freddy Pindi, nommé Secrétaire national en charge de la mobilisation. Félix Tshisekedi a fait, en effet, savoir que le leader de l’UDPS dispose encore de toutes ses ressources physiques et intellectuelles exercer le pouvoir. Et d’ajouter que même sans alliance avec d’autres formations politiques

de l’opposition, Etienne Tshisekedi remportera l’élection présidentielle de 2016. L’autre candidat est Vital Kamerhe qui n’en a jamais fait mystère depuis 2011. A croire que le Président national de l’UNC n’a jamais coupé les moteurs de sa machine électorale, car il fait tout pour demeurer frais dans l’opinion des Congolais. C’est ce qui justifie ses multiples frictions avec les autorités et les services publics, juste pour jouer régulièrement à la victimisation afin de maintenir vivace la compassion du public en sa faveur. Tout, dans le comportement de Kamerhe, transpire cette détermination à se représenter à la prochaine présidentielle après avoir réalisé quelque 3% à la dernière présidentielle. Enfin, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a déjà déclaré qu’il allait présenter des candidats à « tous les niveaux », c’est-à-dire jusqu’au sommet de l’Etat. Sa Secrétaire Générale, Eve Bazaïba, l’a répété récemment à son retour de Haye où elle s’était entretenue avec Jean-Pierre Bemba. Les cadres et militants du MLC espèrent toujours que leur Président national sera

acquitté avant 2016 pour lui permettre de se présenter avec l’espoir de battre ses concurrents de l’opposition, voire de la Majorité actuelle. Même la division qui règne au sein du parti n’a pas émoussé les espoirs des cadres et militaire de tous bords. Dimanche dernier, en effet, Thomas Luhaka a mobilisé les siens au boulevard triomphal, à un jet de pierre du siège de son aile du parti. Qui se retirera donc au profit de l’autre ? Difficile de le savoir lorsque l’on sait combien ces trois candidats ont des egos trop surdimensionnés pour s’incliner les uns au profit des autres. En sorte, tout en sachant que la présidentielle n’a qu’un tour, que l’opposition, qui verra certainement émerge d’autres candidats, est partie pour disperser ses voix, en laissant ainsi à l’adversaire la possibilité de fédérer sur lui les voix de sa famille politique et ainsi gagner. JEK

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POLITIQUE

Marche pour la tombe commune de Maluku

L’opposition veut rééditer les manifs de janvier 2015

L

’affaire de la tombe commune de Maluku est devenue comme un fonds de commerce. Aussi bien la classe politique que les médias, surtout étrangers, et même les gouvernements étrangers, tout le monde est entré dans une sorte de transe macabre, s’arrachant des cadavres comme des charognards. Toutes les explications données n’ont, manifestement, satisfait personne, prouvant ainsi que les préoccupations et les visées des uns et des autres se trouvent ailleurs. La preuve en est ces stratégies que chacun monte autour des morts pour assouvir des visées politiques. L’opposition et une certaine frange de la société civile se montrent particulièrement actives sur ce front. Une marche est, d’ailleurs, projetée pour réclamer une enquête dite

indépendante sur l’identité réelle des personnes enterrées, les soupçons étant qu’il s’agit des victimes des manifestations de janvier dernier. Cependant, des sources autorisées font savoir qu’à travers la marche projetée, l’opposition et la société civile comptent rééditer l’insurrection de janvier dans l’espoir de renverser le pouvoir. Dans cette démarche, la main occidentale se trouve encore derrière à travers certaines ambassades à Kinshasa. L’on se demande bien ce qu’une telle marche apporterait, alors que le Gouvernement a mis toutes les batteries en marche pour élucider cette affaire. En effet, les différentes équipes d’enquêtes mises sur pied ont déposé, jeudi dernier, les premiers éléments de cette enquête à l’office du Procureur Général de la République. A cette occasion, le Commissaire Général de la Police, Charles Bisengimana, a assuré

que « cette démarche est conforme à la loi qui veut que le Procureur Général de la République, en tant que maître de l’action publique, s’enquiert de tous ces éléments de l’enquête réalisée par chaque service pour qu’il se saisisse du dossier afin de diligenter une enquête et procéder à des auditions de tout service ou toute personne ayant intervenu dans cette opération d’enterrement ». Revenant sur l’enquête en question, il a fait savoir que plusieurs descentes ont été effectuées dans le cimetière de « Fula Fula » avant de faire savoir que le bureau conjoint des Nations Unis pour les droits de l’homme a été associé à cette enquête et dans les descentes sur le terrain. Le Commissaire Général de la Police a confirmé qu’il y a eu enterrement de 421 indigents en date du 19 mars 2015. Il a souligné que cette opération s’est effectuée conformément aux dispositions légales

de l’autorité urbaine compétente en la matière, ajoutant que cet enterrement collectif s’est déroulé aux premières heures du matin, contrairement aux rumeurs qui circulent à travers la ville, faisant état d’une opération effectuée tard dans la nuit. Enfin, Charles Bisengimana a invité toute personne qui serait victime ou à toute famille à la recherche d’un proche de contacter le Procureur Général de la République pour toutes fins utiles. Par ailleurs, dans le souci de dissiper la polémique sur cette affaire, le Ministre de la justice, Alexis Thambwe Mwamba, a fait visiter la morgue de l’ex-Mama Yemo aux Ambassadeurs. Sur place, ceux-ci ont trouvé 178 corps. Axel Omba

Fosse commune de Maluku : les éclairages de Lambert Mende

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orsqu’on suit tout ce qui est dit et écrit sur l’enterrement collectif d’indigents et corps de mort-nés à Maluku, on a l’impression que pour certaines personnes, lorsqu’il n’y a rien qui puisse jeter l’anathème sur les dirigeants actuels de la RDC, il faut en inventer. Ainsi en est-il de cet enterrement routinier et somme toute banal de dépouilles de personnes indigentes pris en charge par la municipalité de Kinshasa. Les

rapports

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parvenus

au

Gouvernement de la République signalent effectivement l’inhumation par les services de la Direction de la

morgue centrale de Kinshasa de 421 corps identifiés comme suit : • 57 personnes non identifiées

• 30 personnes indigentes identifiées • 300 morts-nés • 26 corps abandonnés à l’hôpital Saint Joseph • 12 personnes abandonnées à l’hôpital général de référence de Kinshasa Soit 425, mais à l’examen, on se rendra vite compte que par erreur de frappe, 4 noms avaient été repris deux fois. D’où le chiffre de 421. Émotion, indignation, stupéfaction, spéculation, protestations, exigence de vérité, tout se mélange et se bouscule dans les questionnements, les uns sincères, les autres politiquement motivés depuis l’annonce par les

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POLITIQUE autorités provinciales de Kinshasa, de cette opération d’enterrement collectif de 421 corps d’indigents. La réglementation des services en charge des funérailles et sépultures dans notre pays entend par « personnes indigentes », les dépouilles trouvées par les services sociaux et la police, mais dont ni l’identité, ni les liens de parenté ne sont établis. C’est le cas des 57 corps de personnes non identifiées inhumés sur le site de Maluku. Une liste disponible à l’hôtel de ville indique pour qui le souhaite. Elle reprend le numéro de réception, le sexe, l’âge, la provenance et la date d’admission à la morgue centrale de Kinshasa. La réglementation sus-évoquée considère comme relevant de la catégorie d’indigents, les corps des personnes connues par la population (identifiées), mais abandonnées après leur décès dans les morgues de formations médicales. Une liste de 30 personnes classées dans cette catégorie est également disponible à l’hôtel de ville. Elle reprend tous les détails déjà évoqués pour la liste des non identifiés, y compris la formation médicale de provenance. Je ne sais pas s’il faut définir ici un mort-né. Tout le monde sait de quoi il s’agit. Les 300 corps relevant de cette catégorie sont enregistrés dans le livre général de la réception des corps. Le rapport de l’hôtel de ville précise qu’ils proviennent le plus souvent de l’hôpital général de référence de Kinshasa et de l’hôpital pédiatrique de Kalembe-lembe. Il ajoute qu’à ce groupe sont associés les corps d’enfants abandonnés dans les différents ruisseaux. S’agissant des 26 corps abandonnés à l’hôpital Saint Joseph, il faut dire qu’il y avait en fait 27 corps dont 1 n’a pas été enterré parce qu’il s’agissait d’un cas judiciaire. Les 27 corps avaient été transférés à la morgue centrale de Kinshasa par l’hôpital Saint Joseph. En témoigne sa lettre n° 1600/HSJ/ DA/MK/122014 du 9 février 2015. Quant aux 12 corps abandonnés à l’hôpital général de référence de Kinshasa, ils ont été transférés par

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ledit hôpital à la morgue centrale le 3 mars 2015. La liste de ces personnes avec les détails déjà évoqués pour les autres listes, est également disponible à l’hôtel de ville. Il n’y a donc rien qui puisse autoriser un quelconque lien entre cette affaire et les événements des 19 au 21 janvier 2015. Le bilan de ces événements est connu : 27 morts. Même les sources les plus mal intentionnées n’ont pas dénombré 421 morts en janvier dernier. Ceux qui s’adonnent à cet amalgame tentent simplement d’alimenter inutilement l’affabulation. Ce type d’inhumation d’indigents s’est déjà effectué plusieurs fois avant même les événements de janvier, notamment le 02 avril 2014, 83 personnes ont été enterrées par les soins des mêmes services municipaux parmi lesquelles 08 adultes abandonnés, 12 indigents, 27 corps non identifiés et 36 morts nés abandonnés. Le 08 juin 2014, 343 personnes furent inhumées dans les mêmes conditions : 13 adultes abandonnés, 23 indigents, 40 corps non identifiés et 267 mort-nés et fœtus. Le 21 décembre 2014, 98 corps ont été enterrés collectivement parmi lesquels : 17 corps abandonnés, 26 indigents et 55 non identifiés. Pourquoi vouloir isoler les corps inhumés le 19 mars 2015 et en faire une affaire particulière ? Simplement parce que cette inhumation est postérieure aux évènements de janvier 2015 ? Soyons sérieux. Rappelons avant toute chose que le principe selon lequel tout homme a droit à une sépulture digne est et demeure un des droits fondamentaux des individus auxquels notre pays a souscrit. Il est dès lors naturel qu’une telle information soulève des interrogations. Néanmoins, nous estimons que certaines déclarations entendues ici et là au sujet de ces inhumations sont au-delà du raisonnable. En effet, malgré les informations et les explications fournies par les autorités de la municipalité, c’est-à-dire de la ville de Kinshasa, on va de surenchère en surenchère. Cette affaire est instrumentalisée au

point de pousser certains enfants du Congo dans la diaspora à entreprendre des actions malveillantes telle cette agression avec des casses en règle dont notre représentation diplomatique à Paris a été victime hier.

de 30 jours de conservation doit faire l’objet d’enquête sociale pour recueillir les renseignements authentiques sur la personne décédée et, à fortiori, on procédera à l’enterrement des indigents ;

Les coups de gueule et autres roulements de mécaniques devant nos ambassades à l’étranger ne sont pas la solution. C’est depuis plus de 30 ans, nous disent les agents de la morgue centrale, que ce fléau dû au déficit de solidarité familiale rempli nos cimetières d’indigents.

III. Il s’agit d’une opération routinière qui s’effectue régulièrement pour désengorger la Morgue Centrale de l’HGR de Kinshasa dont la capacité ne dépasse pas 400 places ;

A Kinshasa, les gens ont de plus en plus tendance à abandonner leurs proches souffrant. C’est une erreur de croire ou de faire croire que le Gouvernement ou toute autre institution a le pouvoir de suppléer à ce déficit de solidarité qui est pourtant une règle dans nos coutumes.* Au lieu de ne voir dans ce drame qui est une marque, non pas du gouvernement mais de notre société dans sa globalité, qu’une occasion pour une polémique politicienne de plus, il serait plus utile aux uns et aux autres de se rassembler autour d’initiatives susceptibles de créer des pratiques funéraires moins onéreuses et une meilleure intégration des jeunes filles-mères avec leurs enfants dans la société. En un mot, l’Etat par ses structures locales s’efforce de faire le ménage des défaillances de la solidarité familiale ou communautaire. Il ne faut pas inverser les responsabilités. Quoiqu’il en soit, les choses doivent être faites correctement. En l’espèce, l’opinion retiendra ce qui suit : I. Le 19 mars 2015 les services de la Morgue centrale de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa ont effectivement procédé à un enterrement collectif sur le site du cimetière Fula Fula de la Commune de Maluku de 421 corps de bébés abandonnés et d’indigents ; II. Conformément à la Note circulaire n° 015/2012 du 15 octobre 2012, la Morgue Centrale de Kinshasa a fait savoir que tout corps ayant totalisé plus

IV. Les corps ont été portés en terre chacun enveloppé dans un linceul en plastique conformément aux pratiques en vigueur en pareil cas. Je signale que ceci intéressera particulièrement les enquêteurs ; V. Les bruits les plus invraisemblables s’étant mis à courir sur cette initiative qui, rappelons-le, relève de l’initiative du service de la Morgue centrale, le gouvernement provincial de Kinshasa a aussitôt décidé de communiquer làdessus, ce qui bat en brèche la légende d’une ‘’découverte’’ (dont l’auteur reste curieusement anonyme) d’une fosse commune ; VI. Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Droits humains a, aussitôt après la communication des faits par l’Hôtel de Ville, enjoint le Parquet à diligenter sans délai une enquête judiciaire sur cet enterrement collectif. Il n’a attendu pour cela aucune pression de qui que ce soit. VII. Les magistrats et experts se sont d’ores et déjà déployés sur le site. Il s’agit essentiellement de confirmer ou infirmer les faits tels que relatés et en examiner la régularité au regard notamment des dispositions de l’ordonnance n° 11-104 du 15 mars 1950 sur les services des inhumations et police des cimetières qui stipule que chaque congolais a droit à une tombe. VIII. En cas de nécessité les enquêteurs apprécieront la coopération de quiconque estime pouvoir apporter sa contribution à la manifestation de la vérité. Lambert MENDE OMALANGA

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POLITIQUE

Kamerhe à la CSJ :

bientôt l’heure de vérité

C

e n’est qu’une nouvelle partie remise. L’audience prévue lundi dernier à la Cour Suprême de Justice dans l’affaire qui oppose le Ministère publique et l’Honorable Wivine Moleka à Vital Kamerhe a été renvoyé au mois de mai prochain. La Cour Suprême de Justice a, au cours de l’audience qui a été délocalisée aux services de documentation judiciaire situés près du Tribunal de commerce, décidé de surseoir l’audience suite à une requête en inconstitutionnalité introduite vendredi dernier par la défense au niveau de la Cour Constitutionnelle nouvellement installée. C’est donc cette dernière qui va désormais connaître de l’affaire. La brève et dernière audience de lundi à la CSJ a été émaillée d’un incident suite à un début d’échauffourée entre les militants de l’UNC et d’autres personnes hors du prétoire. La police a dû intervenir pour calmer les esprits et disperser les gens. Dans tous les cas, la prochaine audience sera décisive, car le fond de l’affaire pourra, sauf nouvelles exceptions de la défense, être attaqué. Mais, pour certains juristes, l’affaire risque d’être reprise à zéro, vu que la Cour Constitutionnelle vient à peine de la reprendre. Les mêmes juristes estiment que ceci est une énième manœuvre de la défense visant à repousser chaque fois le traitement de l’affaire dans le fond. Depuis le début, en effet,

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l’accusé est systématiquement allé d’appels en recours en cassation et, à présent en inconstitutionnalité. La première fois, au niveau du Tribunal de Paix de Kinshasa Ngaliema, Vital Kamerhe était allé en appel au niveau du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, estimant que vu son rang d’ancien Président de l’Assemblée Nationale, il ne pouvait pas être jugé par cette juridiction inférieure. Alors que le TGI/Gombe finissait de prendre un arrêt renvoyant l’affaire au Tripax/Ngeliema, Kamerhe prendra les devants pour aller en cassation contre cette décision au niveau de la Cour Suprême de Justice afin d’obtenir l’annulation de cette mesure. Peine perdue, car la CSJ va décider de rejeter cette requête et de se saisir de l’affaire après une requête du Procureur Général de la République sur injonction du Ministre de la Justice. Cependant, deux audiences, après celle de l’identification des parties, ont déjà été tenues au cours desquelles la défense de Kamerhe soulevait des exceptions de défaut de saisine. Au cours de la dernière audience avant celle de lundi, la Cour avait de nouveau rejeté ces exceptions avant de fixer l’audience décisive au 13 avril 2015. Les juristes avaient, déjà en son temps et pour leur part, estimé qu’en réalité, la défense de Kamerhe usait de manœuvres dilatoires pour repousser le plus possible l’échéance du fond de l’affaire.

même si les observateurs s’inquiètent du plan de la défense qui pourrait soulever d’autres exceptions. Lors d’une conférence de presse qu’elle avait tenue à la paroisse Notre Dame de Fatima, en effet, la défense de Kamerhe avait, notamment, accusé le Premier Président de la CSJ d’avoir falsifié une pièce du dossier et la Cour elle-même d’avoir tenu une audience en catimini. Des motivations d’inconstitutionnalité de certaines procédures y avaient également été soulevées, notamment par Me Mayo Mambeke et Willy Wenga. Bien entendu, ces plaintes ont été

formulées en dehors du prétoire, mais aujourd’hui elles sont devenues formelles devant le Cour Constitutionnelle qui va, sauf erreur de notre part, connaître la toute première affaire de son existence. Il faut souligner que, cette fois-ci encore, c’est la défense qui a saisi cette Cour et l’on suppose qu’elle lui fait confiance comme aux échelons précédents. En sorte que les prétextes d’un procès politique ne se justifient plus, autant que la nécessité de s’amener au procès avec des meutes de militants. Jonas Eugène KOTA

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

A ce stade donc, plus rien ne devrait retarder l’abord du fond de l’affaire,

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ECONOMIE

Germain Kabinga prédit

le boom industriel congolais

L

e Ministre de l’Industrie, Germain Kambinga Katomba croit à l’avènement, dans les années à venir, du boom industriel en RDC. Il a exprimé son optimisme, samedi 11 avril, à la clôture du Forum National du Développement de l’Industrie et du Redressement Productif (FONADIR) qui avait pour thème: «La problématique de l’industrialisation rapide afin de favoriser l’émergence de la RDC à l’horizon 2030». «Le Gouvernement dans ses responsabilités, les entrepreneurs dans les leurs, le peuple congolais nous accompagne pour que le miracle industriel de la RDC redevienne une réalité. Les marchés existent, les potentialités sont là, l’expertises, nous avons plus de compétences qu’hier. Tous les ingrédients sont réunis pour que le miracle industriel devienne une réalité. Je m’y engage», a indiqué Germain Kambinga. Les participants à ces assises, organisées par le ministère de l’Industrie et celui du Plan, ont déploré les contraintes qui entravent la compétitivité du secteur et qui contribuent à faire évoluer la richesse en dessous du produit intérieur brut potentiel. Parmi ces contraintes, il y a notamment la fiscalité qui, selon les participants à ce forum, apparait inadaptée et discriminatoire au détriment des producteurs locaux. Ils ont également noté des infrastructures énergétiques et de communication qui contribuent à plomber la compétitivité des entreprises en RDC. Germain Kambinga Katomba a dit reconnaitre toutes ces contraintes qui ont tiré le secteur de l’industrie de la RDC vers le bas. «Il y a eu dans ce pays, au sortir de l’indépendance,

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et les emballages. Le FONADIR vise la création d’un tissu industriel novateur et compétitif venant en appui à l’agriculture (65%) en République Démocratique du Congo(RDC). Placé sous le thème « l’industrialisation, moteur de l’émergence économique de la RDC », ces premières assises avaient pour objectif de réfléchir sur la problématique de l’industrialisation rapide de la RDC afin de favoriser l’émergence du pays à l’horizon 2030. Ses réflexions ont visé également l’opérationnalisation des zones économiques spéciales avec des parcs agro-industriels comme pivots aux côtés d’un système financier approprié et performant.

1.950 industries sinon plus. La RDC compte moins de 500 industries à ce jour. Devons-nous, nous enfermer dans une litanie victimaire ou prendre en main cette problématique et nous interroger ainsi qu’agir ensemble ?». Comme solution, le Ministre de l’Industrie sollicite l’implication de tous les acteurs (gouvernement, entrepreneurs et population).

attention des décideurs politiques, un document pragmatique et facile à mettre en œuvre. Les industriels doivent être écoutés parce qu’ils créent de la richesse, payent les impôts et offrent des emplois », avait également déclaré Germain Kambinga.

Deux jours durant, les experts ministères de l’Industrie et du Plan ont réfléchi sur la problématique de l’industrialisation rapide de la République Démocratique du Congo (RDC) pour favoriser l’émergence du pays à l’horizon 2030. A l’ouverture de ces assises, le Ministre de l’Industrie, Germain Kambinga, a indiqué de ce Forum n’était pas une « nouvelle grande messe », mais devait permettre aux différents acteurs du secteur d’échanger avec ceux qui en ont la charge pour l’intérêt général de la Nation.

- Contraintes infrastructurelles et énergétiques - La problématique du financement de l’industrie - La fiscalité de l’industrie nationale est-elle confiscatoire ? - Le regard de la FEC sur les obstacles à la compétitivité de l’industrie nationale - La stratégie de relance des unités industrielles en difficulté.

« Ce que nous évoquerons ici pendant deux jours doit être positif ; c’est-àdire parler de l’existant normatif ; l’objectif étant de suggérer à la haute

Les experts ont réfléchi notamment sur les thèmes suivants :

Ces réflexions et échanges étaient axés sur les appareillages pertinents à mettre en œuvre dans le but de contribuer à l’expansion des filières prioritaires de la stratégie industrielle nationale, à savoir : l’agro-industrie, les matériaux de construction, la valorisation minière et métallurgique,

Pour y parvenir le FONADIR s’est résolu notamment de contribuer à bâtir une stratégie nationale d’industrialisation autour de la division et de la répartition des responsabilités entre l’Etat et les privés, l’organisation d’un Etat développeur s’occupant de l’assainissement et de l’amélioration du climat des affaires et la mise en place des infrastructures performantes assurant la desserte en eau et en énergie. Ce qui permettra de consolider la mise en niveau des industries à travers la promotion de la sécurité, le développement des normes et la protection industrielle. Ce premier Forum s’est inscrit dans la prolongation des recommandations de la conférence sur la croissance économique inclusive en RDC tenue du 8 au 9 janvier 2015 pour l’amélioration des conditions des vies des populations congolaises et la définition d’un plan de développement industriel, a précisé ce rapporteur. (Avec radiookapi.net et l’ACP/le titre est de la rédaction)

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ECONOMIE

Forum Economique Africa-Belguim Business Week (ABBW 2015) : la RDC à l’honneur

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ruxelles va abriter, du 28 au 30 avril prochains, la deuxième édition du Forum Economique AfricaBelguim Business Week (ABBW 2015). Cette rencontre est organisée par l’association Africa Rise, un organisme établi à Charleroi et qui a pour vocation de faciliter les contacts entre les entrepreneurs de l’espace francophone mondial. Africa Rise s’inscrit dans la volonté de l’Organisation Internationale de la Francophonie de promouvoir la Francophonie économique. La deuxième édition du Forum économique ABBW 2015 permettra de réunir plus de 400 personnes dont des chefs d’entreprises, des décideurs politiques et des hommes d’affaires en provenance des pays africains, d’Europe et du Québec. Ce forum est basé sur des rencontres

B2B afin de permettre aux chefs d’entreprise de l’espace francophone mondial d’échanger sur leurs projets d’affaires respectifs. A cet effet, il est souhaité la participation conséquente au forum d’un grand nombre de décideurs politiques et d’hommes d’affaires. La République Démocratique du Congo sera à l’honneur le dernier jour du forum. Cette journée connaîtra, d’abord, une présentation de Mme Louise Nzanga Ramazani, Consul général de la RDC à Anvers. Cette introduction sera suivi par l’exposé intitulé « le fond d’investissement Madini Capital », exposé qui sera fait par Jean-Pierre Bosingizi, Directeur Général de Sofigl à Bukavu et Président de la chambre de commerce belgo-Grands Lacs. Celui-ci sera suivi par des exposés des représentants de la chambre de commerce nationale de la RDC par Mike Tambwe,

son Président, de la Chambre de commerce RDC-Europe par Luboya Mukadi, son Président, et du Forum ABC par Jean-Claude Nsapo, son Président également. En milieu d’avant-midi, les participants auront droit à un exposé sur la législation OHADA, exposé

qui sera fait par José Mukota, expertcomptable. Le Bureau Stratégique de Communication (BSC) a été invité officiellement à ce forum. Il sera représenté par une équipe de quatre professionnels pour la couverture médiatique.

Barrage d’Inga III: le projet monte en puissance

L

e projet de nouveau barrage hydroélectrique à Inga, en République démocratique du Congo, est en pleine montée en puissance, a estimé lundi le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo lors d’un entretien accordé à l’AFP. “Il y a une certaine synergie aujourd’hui qui fait que le projet est dans un tournant décisif d’accélération”, a déclaré M. Matata. “Nous avons revitalisé la structure ministérielle qui s’occupe de la gestion de ce projet”, a ajouté le Premier ministre, indiquant avoir des contacts directs réguliers avec la direction de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD), qui soutiennent financièrement le projet. Selon les plans du gouvernement congolais, Inga III - extension des deux premières centrales électriques construites sur le site des chutes d’Inga, sur le fleuve Congo, à environ

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250 km au sud-ouest de Kinshasa doit permettre à la RDC de produire 4.800 MW supplémentaires, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires de troisième génération. Jeudi, le directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC, Ahmadou Moustapha Ndiaye, avait noté qu’après quelques retards accumulés au cours des mois précédents, le gouvernement avait pris depuis janvier des “décisions [...] pour renforcer la gouvernance” de ce projet en gestation depuis plus de dix ans. “Il y a une nouvelle dynamique qui s’est créée, ce qui nous rend un peu plus optimistes”, avait-il ajouté. “Normalement, le démarrage des travaux pourrait être en 2017”, avait estimé M. Ndiaye, pour qui cette date doit cependant être considérée “avec beaucoup de précaution parce qu’il y a encore énormément de questions techniques à résoudre”. Le

gouvernement

prévoyait

initialement de débuter le chantier fin 2015 pour une durée de cinq ans et un coût total évalué à 12 milliards de dollars. M. Matata a indiqué que le gouvernement travaillait au lancement des appels d’offres pour la réalisation du projet. “Nous multiplions les contacts avec les grands opérateurs, que ce soit à Paris, à Washington et en Chine”, a ajouté le Premier ministre, attendu en France début mai. En 2010, le gouvernement avait présélectionné trois consortiums étrangers à la suite d’un appel d’offres : un groupement d’entreprises chinois, mené par China Three Gorges Corporation, qui a réalisé le barrage des Trois-Gorges en Chine, un autre dont le tête de file est le groupe de BTP espagnol ACS et le troisième conduit par le groupe canadien SNCLavalin. Pour ce dernier, la course est mal engagée du fait de l’interdiction de concourir pendant dix ans à des projets de la Banque mondiale qui le frappe depuis 2013 à la suite d’une

affaire de corruption. Selon une source proche du dossier, le nouvel appel d’offres que s’apprête à lancer Kinshasa cette année pourrait amener les groupements présélectionnés à s’ouvrir à de nouveaux partenaires pour répondre au nouveau cahier des charges puisque le gouvernement cherche désormais un concessionnaire capable de construire et exploiter Inga III (et d’apporter des capitaux en conséquence) et non plus un simple développeur de projet. “Il y a de la place pour beaucoup de monde”, ajoute-t-on de même source. Le projet Inga III a été ressuscité en 2013 par la promesse faite par l’Afrique du Sud d’acheter plus de la moitié de la production d’électricité du futur barrage (2.500 MW), ce qui rend l’entreprise viable sur le plan financier. (Avec l’AFP)

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Lutte contre les violences faites à la femme et recrutement d’enfants : Jeanine Mabunda dresse son bilan Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la lutte contre les violences sexuelles en temps des conflits, Mme Zainab Bangura, sur les progrès enregistrés par le pays de Joseph Kabila en matière de lutte contre l’impunité des violences sexuelles ; la déclaration d’engagement du plan d’action des FARDC pour la lutte contre les violences sexuelles ainsi que le groupe de travail d’actualisation d texte et le mécanisme du fonds de réparation pour les victimes des violences sexuelles.

C

irconscrire d’où l’on vient, où l’on va et qu’est-ce qui a été jusqu’ici réalisé, quelle est l’évolution pour le premier trimestre, quels sont les progrès et les défis, c’est autour de ces questionnements que Jeanine Mabunda, représentante personnelle du Chef de l’Etat en charge de lutte contre les violences sexuelles et recrutement d’enfants, a circonscrit l’objet de son speach, le jeudi 9 avril 2015 devant la presse locale et internationale, au cours d’une conférence bilan, dix mois après sa prise des fonctions. C’est dans le cadre de la mise à jour des activités du bureau du représentant du Chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants, et de la clôture du mois de mars dédié à la femme en RDC, que Jeanine Mabunda, représentante personnelle du Chef de l’Etat et patronne de cette structure, a offert à la presse l’exclusivité de ses différentes réalisations et activités phares, dix mois après sa nomination à la tête de ce bureau. Jeanine Mabunda a affirmé que plusieurs résultats ont été enregistrés par son bureau. Il s’agit, entre autres, de la ligne de secours via un centre d’appel pour les victimes des violences ; dix condamnations de militaires et policiers, des

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dommages et intérêts allant de 1.000 à 5.000 USD. Elle a évoqué, notamment, la condamnation, dans le territoire de Rutshuru, du colonel Nkumu à 10 ans de servitude pénale principale, des dommages et intérêts et sa révocation au sein de la police nationale congolaise. A Kananga au Kasaï Occidental, la justice a, pour la première fois, condamné à 10 ans de servitude pénale principale et à 100.000$ de dommages et intérêts, le Général Kakwavu des FARDC, sept ans après l’instruction de son dossier, a-t-elle encore indiqué. Les autres résultats enregistrés par le bureau du représentant sont la réparation de 30 victimes du procès de Songomboyo dans la province de l’Equateur ; le protocole d’accord avec l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) pour la formation socioprofessionnelle des victimes de violences et d’enfants démobilisés ; la diffusion du bulletin

mensuel d’information du bureau, la déclaration du 16 décembre 2014 du

Concernant les priorités de son bureau, Mabunda a signalé que cellesci se résument en six piliers de son plan d’action pour l’exercice 20142015. Il s’agit pour ce faire, des états des lieux qui consistent à collecter les informations et données permettant la meilleure compréhension des avancées et défis dans cette lutte contre les violences sexuelles et recrutement d’enfants, afin de formuler les solutions appropriées ; la lutte contre l’impunité qui vise à faciliter et accélérer des condamnations des auteurs des violences sexuelles et du recrutement d’enfants ( conformément au rapport des Nations Unies dont les chiffres révèlent qu’il y a diminution à 33%, soit 10.882 en 2014 contre 15.352 en 2013) ; la prévention à travers l’éducation des groupes-cibles dans les cinq provinces d’intervention (Nord Kivu et Sud Kivu, Province Orientale ainsi que les deux Kasaï), le bureau entend garantir l’accès aux services sociaux de base ainsi que l’assistance psychologique aux femmes et aux

enfants vulnérables ; la réparation économique pour faciliter la

réinsertion sociale et économique aux victimes des violences sexuelles et aux enfants soldats démobilisés ; Devoir de mémoire : mise en place du groupe de réflexion devant proposer l’approche appropriée pour rendre hommage à toutes les victimes et survivants des violences sexuelles en RDC, et, enfin, la communication et plaidoyer . Pour ce dernier pilier, Jeanine Mabunda entend mener une démarche qui consiste à changer le narratif sur la RDC ( capitale du viol) et faire connaitre à l’opinion tant nationale qu’internationale les progrès réalisés par la RDC pour ces deux questions, sachant que 5 pays à travers le monde ont le taux le plus élevé de viols (Lesotho, Suède, Saint-Vincent-et-les Grenadines, la Nouvelle-Zélande et la Belgique), a encore expliqué Jeanine Mabunda. A encore été évoqué au cours de cette conférence, l’affaire de Kavumu au Sud Kivu où le consortium des ONGs SOS Jeune Fille a fait état de trentequatre enfants de la trame d’âge de 1 à 14 qui ont été violés dans les villages de Nyamakana, Kabale, Bwimika, et Kamakombe. Pour ce faire, le Bureau du représentant a adressé des courriers au Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur pour demander une enquête qui devra intégrer les ministères de la Justice, de l’Intérieur et le service de la Police nationale congolaise. Une demande d’accompagnement a été adressée au Commissariat Général de la police au niveau tant national que provincial ainsi que l’offre de disponibilité donnée par le Parquet de Grande Instance de Bukavu, la police provinciale, le ministère provincial de la justice et du genre aux Ongs membres du consortium pour l’ouverture des dossiers judiciaires. Enfin, Mme la représente a briefé son auditoire sur la visite de Mme Zainab Bangura Hawa, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, à la fin du mois de mars dernier. Cette dernière a exprimé sa gratitude à Jeanine Mabunda pour les efforts de coordination et de suivi des engagements internationaux de la RDC. Giscard Havril

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