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Remue-ménage à l’UDPS Coralie Kienge Show :

Tshiani, dauphin de un site de subversion Tshisekedi ? sur le net Pge 3 Pge 4

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°026, du 22 au 28 avril 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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Processus électoral

L’église catholique légitime la CENI Après avoir longtemps boudé la centrale électorale nationale qu’elle accusait de vouloir jouer le jeu de la Majorité pour 2016, les Catholiques viennent de prendre la caravane électorale en lançant la formation de leurs observateurs électoraux, preuve du sérieux avec lequel elles prennent désormais le travail abbatu dans le processus électoral plus que jamais irréversible Pge 2

Elections provinciales

L’opposition fait chanter la CENI

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son contraire 2

POLITIQUE

Processus électoral

L’église catholique légitime la CENI

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epuis sa réforme et son entrée en activité, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) n’a jamais bénéficié d’une quelconque confiance de la part de l’opposition et d’une frange de la société civile. Même l’église catholique, qui a une influence avérée sur l’opinion et, donc, l’électorat, semblait, jusque-là, douter de la capacité de la centrale électorale nationale d’assurer une bonne tenue du processus électoral. On se souvient encore de ce bras de faire entre les catholiques et leur Abbé Malu Malu à qui l’on interdisait de prendre les commandes de la CENI au motif qu’il s’agissait des fonctions politiques. Sous la transition de Mobutu, Mgr Monsengwo avait ben présidé la Conférence Nationale Souveraine et exercé les très politiques fonctions de Président du Parlement de transition, et cela n’avait causé aucun problème.

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lors que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a délà lancé l’opération d’enregistrement et de traitement des candidatures pour les élections provinciales, certains partis et regroupements politiques de l’opposition trainent les pieds et font même chanter la centrale électorale nationale. L’UNC de Vital Kamerhe, l’ECIDE de Martin Fayulu, l’UDPS, l’ATD de Tshisekedi, l’ATD de José Makila et autres ont publié, lundi 20 avril 2015, une déclaration dans laquelle ils disent attendre « les assurances » de la CENI avant de s’engager. « Dans le souci de contribuer efficacement à un processus électoral inclusif et apaisé, nous avons saisi la CENI vendredi 16 avril courant pour une rencontre ultime. Celle-ci nous permettra d’obtenir des assurances sur les prérequis avant de nous engager dans le processus de dépôt des candidatures », a déclaré, Martin

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Pour le cas présent, le catholiques sont allés jusqu’à se retirer du (Comité d’Intégration et de Médiation Electorale (CIME), un cadre de dialogue entre les partenaires électoraux, sous prétexte de protester contre l’allure que prenait le processus électoral avec les soupçons de révision de la constitution pour offrir la possibilité d’un troisième mandat au Président Kabila. Par ce geste, les cathos embarquaient les autres frondeurs dans un mouvement de surchauffe de l’atmosphère politique à plus de deux années des échéances électorales proprement dites. Embrayant sur le besoin d’un calendrier électoral global qui s’imbriquait avec la rumeur sur une éventuelle révision de la Constitution, l’opposition en arrivera aussi à suspendre sa participation au processus électoral tout en demandant aux membres du bureau et de la plénière de la CENI de suspendre aussi leur participation à ses activités. La RDC sentait ainsi l’odeur de la poudre et, en ajoutant les pressions internationales, tous les ingrédients

pour un embrasement, avant même les élections, étaient réunis. Même si la publication, enfin, du calendrier électoral global est venue quelque peu tempérer les ardeurs, le ciel demeurait et demeure encore gris. Cependant, la nouvelle posture de l’église catholique, quelque deux jours après le lancement de l’opération d’enregistrement et de traitement des candidatures pour la provinciale, pourrait changer la donne. En effet, depuis le 16 avril dernier, l’église catholique a lancé un projet d’observation électorale dénommé en lingala « Bokengi bwa maponomi, BBM ». L’objectif est de renforcer les capacités de l’Eglise à observer les élections dans les normes internationales de transparence et crédibilité. Durant deux ans, l’église catholique compte former au moins 30.000 observateurs qui couvriront les bureaux et les centres des votes. Par ce réveil, l’église catholique admet implicitement qu’elle a pris la

mesure du sérieux que met la CENI dans sa détermination à appliquer le calendrier électoral. Une légitimation qui sort la centrale électorale nationale vainqueur d’un long bras de fer politique qui le vouait à la disparition, sinon au discrédit total. Mais une disparition qui n’a jamais figuré sur les tablettes d’Apollinaire Malu Malu Revenu des soins en Afrique du Sud, le Président de la CENI a assuré que le lancement de l’enregistrement des candidatures pour les provinciales ’est la preuve que le processus électoral est lancé. Le calendrier électoral n’a plus à être débattu, a-t-il dit, ajoutant que « ce calendrier est exécutoire pour tout le monde. Donc, à partir de là il n’y a pas à dire “Est-ce que c’est l’opposition ?’’ ; ‘’Est-ce que c’est la majorité ?’’ ; ‘’Est-ce que c’est la société civile ?”. Nous sommes là pour exécuter le calendrier de la Céni. Nous allons vers des élections et nous les espérons apaisées. » Jonas Eugène KOTA

Elections provinciales L’opposition fait chanter la CENI

Fayulu, modérateur du collectif de ces partis et regroupements politiques. L’opposition estime que la situation actuelle est délétère en raison d’un « processus électoral hypothétique (et de) l’installation improvisée et dangereuse des nouvelles provinces ». les opposants estiment qu’il faudra attendre l’issue du dialogue avec la CENI pour qu’ils se déterminent. José Makila a évoqué, pour sa part, des raisons financières en faisant

savoir que « La CENI avait demandé 45 millions de dollars, mais jusqu’à présent on leur a remis 5 millions et elle a refusé. La CENI n’a pas d’argent pour organiser les élections au jour d’aujourd’hui ». et d’ajouter : « Pour les élections locales et municipales, on n’a pas encore délimité les villes». Comble de surprise, l’opposition lie les élections à la demande d’une enquête internationale sur la tombe commune de Maluku avec exhumation des corps et prise d’ADN.

Une fois de plus, les observateurs avisés de la scène politique congolaise se convainquent qu’avec ces nouvelles exigences, l’opposition donne des preuve de son manque de volonté d’aller aux élections. Sinon, affirmentils, le mieux à faire serait que tout le monde se plie à l’exercice de dépôt des candidatures, quitte à poursuivre les démarches pour le dialogue demandé et dont l’opposition n’a pas encore indiqué clairement l’objet. « Tout, dans le comportement de l’opposition,

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Edito On a tué mon Mandela

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ue devient la Nation arc-en-ciel qu’était l’Afrique du Sud ? Les violences xénophobes causées par des noirs contre des noirs suscitent cette interrogation avec pincement au cœur. Au nom de la quête de survie, voilà des peuples d’Afrique, qui ont pourtant bénéficié des sacrifices de leurs frères tout aussi africains pendant les années d’apartheid, qui se retournent contre leurs frères. Ceux-ci sont pris pour cibles au motif qu’ils seraient allés voler les emplois des Sud-Africains condamnés, eux, au chômage. Pourtant, à voir la catégorie de ces Africains pourchassés, lynchés et même tués dans une violence innommable, l’on constate qu’il ne s’agit pas d’employés de l’Etat sud-africain, mais des commerçants dont les commerces sont saccagés et pillés. En temps normal, on comprendrait qu’ils ravissent ces commerces pour se donner de l’emploi et, partant, du revenu. Le prétexte du chômage ne se justifie donc pas dans ce nouvel épisode de xénophobie. Il nous rappelle, en RDC, la triste épuration ethnique au Katanga. Comme ici, ce sont des autorités coutumières qui l’ont exacerbée avec des discours incendiaires. Aujourd’hui, il faut craindre que quelque chose d’essentiel, de magique se brise avec cette Afrique du Sud qui est la dernière incarnation africaine de la solidarité et du combat pour l’affranchissement des peuples. Le père de la nation arc-en-ciel, Nelson Mandela, n’a jamais reçu une gifle aussi sordide, lui qui a donné du sien pour offrir la paix à son peuple et la fierté de sa grandeur à tout un continent. Les Congolais sont particulièrement choqués par ces événements qui les touchent également, eux qui avaient le privilège d’être les premiers à recevoir Nelson Mendela fraichement sorti de la prison. Aux Sud-Africains de savoir préserver sa mémoire et capitaliser les acquis de son héritage l’héritage politique fait d’amour, de la paix, du sens du pardon, de l’unité des peuples, de la nonviolence, de la réconciliation nationale, de l’humilité, de la simplicité, de l’ouverture à tous, de l’esprit de justice, etc., et les peuples africains vivront dans l’harmonie. Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE indique que ses leaders font tout pour créer les conditions d’un débordement du calendrier électoral

déjà suffisamment contraignent », estime un observateur qui pense que « si les élections ne seront pas apaisées,

ce sera le fait de l’opposition qui est en train de créer les conditions d’un conflit ». Axel Omba

L’Assemblée Nationale demande des moyens financiers pour la CENI

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’Assemblée nationale a recommandé samedi au gouvernement de mettre tout en œuvre pour doter la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des moyens financiers nécessaires pour l’organisation des scrutins dans le délai imparti et de déposer rapidement le projet de loi sur la répartition des signes par circonscription, pour examen et vote à la chambre basse du parlement. Ces recommandations ont été adoptées par la plénière en guise de conclusion du débat relatif à la question orale du député Christophe Lutundula Apala, adressée au Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab, au sujet des contraintes liées à la mise en œuvre du calendrier électoral et à la problématique de l’installation de nouvelles provinces. Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a indiqué que le débat engagé autour de cette question ainsi que les préoccupations soulevées est une dialectique qui doit se poursuivre aussi bien au sein de l’hémicycle qu’au niveau du gouvernement, afin que le calendrier électoral global soit mis effectivement en œuvre en prenant toutefois en compte les questionnements de l’auteur de la

question orale. Pour sa part, le député Lutundula a salué les efforts du gouvernement pour l’aboutissement du processus électoral en cours et sa détermination pour la réalisation du découpage territorial conformément à la Constitution, en s’interrogeant sur ce que sera la gestion du processus engagé après les élections, la prise en charge des entités issues du découpage territorial, du personnel politique et administratif ainsi que des agents additionnels. Le député a, dans ce contexte, émis des craintes que la machine se grippe au regard de la modicité des ressources

financières disponibles pour faire face à ces problématiques. C’est ainsi qu’il a appelé les institutions du pays à la réflexion commune en vue de dégager une piste heureuse à prendre. Auparavant, le vice-Premier ministre Evariste Boshab avait dans sa réplique, réitéré la volonté sans équivoque du gouvernement à faire aboutir le processus électoral et la mise en œuvre du découpage territorial prévu dans la Constitution et les lois du pays, en rappelant les actions déjà menées par l’exécutif national à cet effet. ACP (le titre est de la rédaction)

Coralie Kienge Show : un site de subversion sur le net

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es internautes congolais ont découvert récemment un site internet dénommé CKS News & Coralie Kienge Show. La visite de ce site ne renseigne pas sur sa ligne éditorial ni son domaine d’intérêt, tout ce que l’on peut noter, c’est que ce site se réclame comme une sous-division d’une organisation siglée « ALVCC Inc.

». Une petite recherche nous a permis d’identifier le sigle CKS comme étant les initiales du « Christ the Kingdom School » existant à Atlanta, aux EtatsUnis d’Amérique. « CKS News » est une publication diffusée trois fois par an par mail et par la poste au sein de la communauté CKS. Son contenu se veut donc chrétien et communautaire. Quant à l’ALVCC Inc, nos recherches ont permis de savoir que ce sigle

renvoie à African Little Village Cultural Center qui est une sorte de centre culturel de promotion des valeurs africaines. Situé au Canada, l’ALVCC se présente comme un espace où la culture africaine est promue dans le but d’aider les Canadiens à comprendre les cultures africaines à travers différentes activités et, en même temps, aider les Africains à s’intégrer dans les cultures canadiennes.

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POLITIQUE A tout prendre donc, et à bien comprendre, l’on conclurait que le site internet CKS & Coralie Kienge Show est un support de communication et d’interaction de aussi bien de CKS et de l’ALVCC, ce qui devrait lui conférer un contenu à la fois communautaire, culturel et chrétien. Cependant, la visite de ce site renseigne le contraire. Il porte un contenu foncièrement politique et uniquement congolais. Les productions qu’on peut y lire sont presqu’entièrement consacrées à la vie au sein de la Majorité, plus spécifiquement à toutes les crises que traverserait cette famille politique et qui opposerait certains de ses

sociétaires. On peut y lire, en effet, une affaire virtuelle d’injures entre Boshab, patron de l’Intérieur et Kalev, Administrateur général de l’ANR, des enquêtes supposées sur les crimes que ce dernier aurait commis, des escapades orales de Kyungu contre sa famille politique ou encore d’un « dialogue des sources au sein de la MP ». Tout donc, sur ce site, aurait pour objectif d’imprimer à la MP une image noire et d’inciter ses animateurs à des confrontations, voire à des affrontements, bref, amener à l’implosion de la cohésion et de la solidarité qui, jusque-là, caractérise la famille politique du Chef de l’Etat.

En un mot comme en mille, ceci s’appelle la subversion, celle-ci se définissant comme « un processus par lequel les valeurs et principes d’un système en place sont contredits ou renversés. Le discrédit et la chute du pouvoir établi se fait alors dans le cadre de territoires politiquement ou militairement convoités ». La subversion saute ainsi aux yeux, mais l’on s’étonne que des professionnels de la presse à Kinshasa relaient ces écrits sans aucune vérification. « Cette légèreté frise la complicité », commente un internaute dans un cybercafé. Il soupçonne ainsi des forces occultes qui organisent ce

genre de communication qui vient s’ajouter à bien d’autres orchestrés sans masque par des acteurs politiques bien connus, en RDC comme à partir de l’étranger. Qui serait derrière ce support sur la toile ? Mystère. Mais on constate, fait encore observer quelqu’un, que « de toutes les personnalités traitées sur ce site, seul Vital Kamerhe a bénéficié d’une libre expression ». Ceci veut-il dire cela ? Difficile à conclure, puisque la preuve est trop délicate pour établir une relation de cause à effet. Toutes les hypothèses restent donc ouvertes… LVC

Remue-ménage à l’UDPS

Tshiani, dauphin de Tshisekedi ? économique, l’homme effectue des incursions médiatiques pour commenter ses publications dont la plupart porte sur la monnaie.

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oël Tshiani Kabamba Muadi-a-Mvita. Les Congolais doiventils désormais compter avec ce nom ? En tous cas, tout dans le comportement de ce haut fonctionnaire de la Banque Mondiale indique que l’homme se sent des ambitions nationales. On le connaissait jusque-là plus dans la diaspora, puisque Tshiani n’a pas d’attache sociologique avérée avec sa mère-patrie. Les internautes sont habitués à son nom et à son visage. C’est, en effet, par là que ses ambitions politiques sont les plus évoquées. Connu sur la toile et dans la diaspora comme Président du Mouvement pour le Changement, une plate-forme présentée comme « non-

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partisane », mais regroupant des partis politiques, des ONG, des entreprises, des associations professionnelles, des syndicats, des organisations religieuses et autres associations estudiantines et pastorales, Noël Tshiani a effectué un bref passage dans les arcanes du pouvoir vers les années 1997, sous M’zee Laurent Désiré Kabila. Il a contribué aux études ayant conduit à, la création du Franc Congolais. Ayant alors brigué les fonctions de Gouverneur de la Banque Centrale, l’on rapporte que le Président Laurent Désiré Kabila lui offrit plutôt les Finances, un poste qu’il déclina avant de s’en retourner à l’étranger. Depuis, plus personne n’a revu ses traces, sinon quelques descentes familiales en RDC. Connu dans les milieux des intellectuels comme un analyste

L’actualité sur Noël Tshiani s’est accélérée avec l’entretien qu’il a eu, le 10 avril dernier à Bruxelles avec Etienne Tshisekedi. Officiellement, les deux personnes, indiquent des sources proches du Président de l’UDPS, ont échangé sur la situation générale du pays. Mais des observateurs y ont perçu une sorte de déclic politique qui voudrait que Tshisekedi ait sondé un potentiel dauphin. « Sinon, commente un observateur, de quoi deux potentiels concurrents peuvent-ils parler en cette période de positionnement des uns et des autres ? ». En effet, si Tshisekedi a déjà confirmé qu’il sera candidat à la présidentielle de 2016, Tshiani, 58 ans, ne l’a pas encore fait. Mais ses fréquentations de ses derniers temps ainsi que la propagande de ses partisans sur la toile dissipent peu à peu des doutes. Revenant d’un séjour à Kinshasa où il aurait, dit-on, pris des contacts et envisagé une installation à plus ou moins longue durée, Tshiani a posé ses valises à Bruxelles où il s’est entretenu avec des officiels belges tels que Herman De Croo, ancien Ministre d’Etat belge et père d’Alexander de Croo, actuel Ministre d’Etat chargé de la coopération au développement. Cela suffit-il pour en faire un présidentiable ? La question mérite d’être posée, surtout pour une

société comme la RDC qui compte des caïmans politiques prêts à tout dévorer pour préserver leurs propres intérêts. Déjà à l’UDPS, l’entretien entre Tshisekedi et Tshiani n’a pas été digéré de la même manière. Parmi les vieux compagnons du lider maximo de l’UDPS, certains n’ont pas hésité à manifester une certaine nervosité face à celui qu’ils qualifient déjà d’arriviste. Dans ce parti qui connaît déjà des bousculades pour une éventuelle succession à Tshisekedi, Tshiani ne viendrait que donner le coup de grâce fatal. Mais certains autres caciques du parti ne lui donnent pas beaucoup de chance sur cette voie, estimant qu’une succession tribale – Tshiani est originaire de Ngandajika au Kasaï Oriental dont Tshisekedi est également ressortissant – ne passerait pas dans l’opinion. Reste aussi à savoir comment les Congolais accueilleraient une telle sollicitation d’un déraciné déconnecté des réalités du pays. En effet, avant Tshiani, d’autres Congolais de la diaspora, s’étaient brisé les dents sur les bords des urnes lors de la présidentielle de 2006. Oscar Kashala s’était tiré avec 3,47% des suffrages ; Justine M’poyo KasaVubu 0,44% ; Kalala Alafuele 0,26% et Thassinda Uba Thassinda, avant dernier avec 0,14%. Tous furent absents en 2011 et semblent avoir juré qu’on ne les y prendra plus… Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE

Découpage territoriale Evariste Boshab investit les commissions d’installation des provinces démembrées

de compromis politique, a encore fait savoir Boshab.

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Avec l’installation solennelle des commissions des nouvelles provinces démembrées, la RDC va passer de 11 à 26 provinces. Il s’agit là, de la volonté du peuple congolais, exprimée depuis le 18 février 2006 à travers la loi fondamentale. Le processus électoral et l’installation des nouvelles provinces est un processus irréversible », a affirmé le vice Premier Ministre et Ministre de l’intérieur, Evariste Boshab. C’était le week end dernier au cours de la cérémonie d’investiture des commissions d’installation des provinces démembrées. Chargées d’assurer les opérations d’installation des nouvelles provinces démembrées, les Présidents de six commissions ont obtenu les documents de travail. Restituant le contexte de la décentralisation décidée par le peuple congolais, Boshab a rappelé que « loin d’être une improvisation politique, le processus d’installation des nouvelles provinces

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a toujours été une préoccupation majeure, largement exprimée avec acuité par l’ensemble de la classe politique congolaise et ce, depuis la Constitution de Luluabourg jusqu’au dialogue politique entamé à Sun City. C’est donc pour répondre à ce besoin que l’article 226 de la Constitution avait opté pour une formule contraignante, imposant un délai de trente-six mois au Gouvernement pour réaliser ladite opération ». Justifiant le retard mis dans la matérialisation dudit processus, le patron de l’Intérieur a rappelé que l’enthousiasme né de la Constitution de 2006 était buté à des contraintes, en dépit de la volonté du Gouvernement d’appliquer ce programme. C’est pour cette raison que le constituant de 2011, faisant preuve de pragmatisme, a levé l’option de renvoyer l’articulation des modalités de ce processus à une loi de programmation, dans la nécessité d’encadrer le processus par un chronogramme contraignant afin de garantir de cette manière la réalisation

L’urgence de parachever le processus d’installation des nouvelles provinces figure au centre des préoccupations exprimées dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, relayé par les revendications exprimées lors des dernières Concertations Nationales. Et la loi de programmation n° 15/004 du 28 février est restée fidèle à l’esprit d’assigner à ce processus un calendrier serré qui démarre avec l’installation des commissions des nouvelles provinces. Evariste Boshab a, par ailleurs, souligné que ce jour symbolique marque le point du décompte dans un délai de trente jours, pendant lequel les opérations doivent nécessairement intervenir. Une avancée remarquable au crédit du Président de la République qui a promis aux Congolais une administration de proximité entièrement tournée vers le développement. S’adressant aux membres des commissions d’installation des nouvelles provinces, le patron de l’Intérieur a rappelé qu’en vertu de la loi de programmation, l’essentiel de leur mission était d’organiser les opérations nécessaires en vue

d’aboutir à un démembrement juste et apaisé de ces nouvelles provinces. La loi de programmation en cette matière fixe elle-même les modalités très précises des opérations. « Vos tâches spécifiques sont celles d’établir l’état des lieux de ces provinces, d’en dresser les actifs et les passifs et d’en proposer une répartition harmonieuse du patrimoine ainsi que des ressources humaines et financières. Votre tâche réclame un certain prisme assez soutenu et appel un engagement sincère car vous ne disposez que d’un mois à dater de ce jour pour faire rapport aux différentes assemblées provinciales. C’est un grand défi qui vous est lancé, au regard de l’immensité de la tâche et de l’ampleur de la responsabilité. L’occasion vous est offerte d’apporter votre contribution à l’édifice de la décentralisation, inauguré par le Chef de l’Etat dès sa prise de pouvoir. L’occasion vous est donnée de démontrer que l’impossible n’est pas congolais », leur a dit Boshab avant de poursuivre : « Par votre engagement et détermination, les 26 provinces seront effectives au mois de juin prochain. Les résultats de vos travaux aideront à apaiser les inquiétudes récurrentes exprimées par le futur quant à la survie sur le plan d’infrastructures des nouvelles provinces ». Giscard Havril

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ECONOMIE

Economie et finances : l’embellie se poursuit en RDC

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’actualité économique internationale est marquée par les publications du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale sur les perspectives de la croissance. D’après le FMI, la croissance mondiale devrait rester modérée et inégale dans les régions du monde, et serait portée par les pays avancés. Cette croissance devrait s’établir à 3,5% en 2015, et 3,8% en 2016. Ces tendances sont expliquées par : a) les séquelles de la crise financière et de la crise dans la zone euro, b) le recul de la production potentielle, c) l’influence de la baisse des cours du pétrole, et d) les fortes volatilités des taux de change. Par ailleurs, la Banque mondiale indique que la croissance moyenne en Afrique subsaharienne devrait baisser de 0,5% par rapport à 2014, pour s’établir à 4,0%. Les analystes de la Banque attribuent cette situation à la baisse des cours du pétrole et d’autres matières premières. Le rapport de la Banque mondiale indique également le recul des investissements directs étrangers (IDE) dans la région de l’Afrique subsaharienne, à cause du

ralentissement des marchés émergents ainsi que la baisse des cours des matières premières. Sur le marché des matières premières, après une semaine de remontée du prix du cuivre, la tendance s’est inversée avec une baisse de 2,15%, étant passé de 6.050,00 USD à 5.920,00 USD la tonne métrique. En revanche, il est enregistré une hausse de 8,4% pour le prix du cobalt, passé de 28.334,25 USD à 30.715,65 USD. Après cinq semaines consécutives de baisse, il est noté, au 16 avril 2015, une hausse de l’once d’or de 0,53%. En effet, elle s’est négociée à 1.200,95 USD contre 1.194,65 USD une semaine auparavant. Le secteur pétrolier a poursuivi la hausse du baril observée la semaine précédente sur les deux marchés. A Londres, le baril s’est vendu à 63,71 USD (+12,56%) ; tandis qu’à New York, où le baril s’est négocié à 55,99 USD, la hausse était de 8,29%. Les prix des produits céréaliers, au 16 avril 2015, ont tous accusé de baisse, comme suit : 9,97 USD (-4,13%) pour le riz; 494,50 USD (-4,67%) pour le blé; et 138,33 USD (-0,45%) pour le

maïs. Au plan national, le solde global d’opinions de confiance des chefs d’entreprises s’est amélioré à fin mars par rapport aux deux premiers mois de l’année. Il s’est situé à +14,9% contre +11,7% en février, et +10,3% en janvier. Quant aux principaux indicateurs macroéconomiques, ils ont affiché les tendances suivantes la semaine dernière : - Le taux d’inflation hebdomadaire était à 0,013% (+0,001). En cumul annuel, le taux d’inflation a atteint 0,182%. Les projections du taux d’inflation en annualisé se situent à 0,630% pour un objectif de 3,5%. - Le taux de change, au 17 avril 2015, était à 924,77 CDF/ USD à l’indicatif, et 931,50 CDF/ USD au parallèle. Ce qui représentait respectivement une dépréciation de 0,13% à l’interbancaire, et une appréciation de 0,05% sur le segment libre. -

Les réserves internationales,

au 16 avril 2015, ont connu une baisse de 7,97 millions USD et s’étaient établies à 1.667,82 millions USD, couvrant 6,92 semaines d’importations. - Le taux directeur de la Banque Centrale du Congo, au 17 avril 2015, demeure à 2,0%, induisant une marge de positivité de 1,27 point. Le solde des opérations financières de l’Etat, au 17 avril 2015, est déficitaire de 107,27 milliards de CDF, résultant de recettes de 130,87 milliards CDF (30% de réalisation), et de dépenses de 238,14 milliards de CDF (58% d’exécution). Ce niveau de déficit se justifie essentiellement par la paie et les transferts aux provinces exécutés respectivement à 91% et 106%. Cependant, la situation de trésorerie au premier trimestre 2015 renseigne des marges de 95,99 milliards CDF. Par contre, en cumul annuel, il se dégage un déficit de 11,28 milliards de CDF, provenant de recettes totales de 1.100,97 milliards CDF et de dépenses de 1.112,25 milliards CDF. (source : Primature/Le titre est de la rédaction)

Les pays de la CIRGL renforcent les dispositifs de lutte contre la fraude minière

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es pays membres de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRG) s’engagent à créer des organes nationaux pour renforcer la lutte contre la fraude et la contrebande minières. C’est ce que l’on peut retenir de la réunion de cette organisation sous régionale qui s’est clôturée samedi dernier à Kinshasa. Les participants ont recommandés à leurs Etats de faciliter et accélérer les procédures et les formalités sur les enquêtes et les sanctions contre l’exploitation illégale des ressources naturelles. Ils ont, par ailleurs, recommandé l’instauration du prélèvement des échantillons afin

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de confirmer les caractéristiques des minerais nationaux à travers une analyse par empreinte digitale. Ceci devrait permettre de prévenir les conflits et d’actionner le mécanisme d’alerte rapide. L’objectif de ce dispositif est de renforcer les échanges d’informations en temps réel sur l’exportation des minerais dont les documents ne correspondent pas toujours au mécanisme régional de certification de la CIRGL. Les participants ont souhaité que les Etats membres n’ayant pas encore mis en place le mécanisme régional de certification des ressources minières le fassent avant la fin de l’année en cours. Ils ont aussi recommandé la

promotion et le renforcement des visites d’apprentissage dans le cadre de la lutte contre la contrebande des ressources minières. De même ont-ils recommandé la mise en application des accords de convention d’assistance mutuelle entre les douanes des pays membres pour les cas de fraude et de contrebande minière. Cette collaboration passerait par le renforcement des mécanismes de contrôles nationaux de l’exploitation et du commerce illégal des ressources naturelles. Les autres recommandations de la réunion de Kinshasa sont celles de la collaboration et la coopération régionales à travers un échange

permanent d’informations sur les flux financiers entre les Etats membres ; du recours au système de notification préalable sur les mouvements des minerais d’un Etat vers un autre. Chaque Etat est ainsi appelé à créer une base des données nationale pour rendre disponibles les statistiques de production et de commercialisation. Le Vice-premier ministre Thomas Luhaka Losendjola, Représentant du Premier Ministre, s’est dit convaincu que les travaux de Kinshasa ont balisé la voie qui, permettra aux Etats membres de la CIRGL d’éradiquer la fraude minière. Cette rencontre a, en effet, fait l’état des lieux de la situation de la fraude et de la contrebande minière dans les Etats membres et

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ECONOMIE entre eux dans l’espace CIRGL et formulé des recommandations. Pour sa part, le Secrétaire Exécutif

de la CIRGL, Alphonse Ntumba Luaba, a réaffirmé la disponibilité de ses services et son appui technique en faveur des Etats membres. Il a

aussi promis la matérialisation des résolutions de la réunion de Kinshasa dans un proche avenir, à travers des mesures pour éradiquer la fraude et

la contrebande minière, ainsi que la création d’une base des données des minerais. Axel Omba

Enfin, l’ITB Kokolo a pris le large

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pres plusieurs reports du lancement de son premier voyage après sa réhabilitation et sa modernisation, le légendaire bateau ITB Kokolo a pris le large à destination de Kisangani. C’est hier jeudi 16 avril 2015 à 13h10 que son premier convoi a quitté le port fluviale de Kinshasa avec, à son bord 200 passagers et plus de 30 tonnes de marchandises et colis. L’ITB Kokolo va parcourir quatre procinces, à savoir : Kinshasa,

Bandundu, Equateur, et la Province Orientale sur une distance de 1.734 Km. Une dizaine des passagers ont choisi la classe V.I.P, suivi d’une trentaine qui a préféré la deuxième classe, et le reste ont opté pour la troisième classe. Le bateau rénové ITB Kokolo comprend 9 chambres froides, 2 suites familiales et des cabines de luxes et ordinaires, un restaurant de luxe et un bar avec des chaines de télévisions câblées pour une capacité totale d’accueil et de transport de 412 passagers et 600 tonnes de marchandises.

Selon le Ministre des Transports et Voies de Communication, Justin Kalumba, plus de 200 billets ont été vendu sur un total de 412 passagers; ce qui prouve le succès considérable pour ce premier lancement officiel. « C’est un premier voyage. Il faut que la population, les opérateurs économiques s’habituent à cela et programment donc leurs activités par rapport à d’ITB Kokolo. Donc, tout ceci va monter en puissance avec le temps. Ça ne fait que commencer, parce qu’il s’agit d’une cité flottante où

il y a tout », a-t-il ajouté. L’ITB Kokolo avait été immobilisé en 1997 suite à son délabrement dû, entre autres, à un incendie à Kisangani. Ce n’est que hier qu’il a repris ses activités sur le fleuve Congo. Dans les conditions normales aux plans techniques et climatiques, il sera capable d’effectuer le voyage en 14 jours à la montée et 10 jours à la descente. Patience FURAHA

Industrie extractive Satisfaite de ses efforts, l’ITIE s’engage à accompagner le Gouvernement congolais

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e Premier Ministre Matata Ponyo, s’est entretenu, mercredi dernier à la Primature, avec une délégation de l’ITIE (Initiative pour la Transparence des Industries Extractives) conduite par sa présidente, Mme Clare Short Elti Chair, venue lui faire la restitution de la tournée qu’elle vient d’effectuer au Katanga où sont concentrées le gros des industries extractives en RDC. Mme Clare a confirmé que « les ressources minières que regorge le pays ne profitent pas aux populations congolaises » depuis plusieurs années, mais elle a constaté, après son voyage au Katanga, que les autorités actuelles sont déterminées à inverser cette triste réalité que le Chef de l’Etat avait reconnue lui-même en janvier dernier lors de son adresse à la notabilité katangaise. « Nous félicitons le Gouvernement pour ses efforts à redresser la tendance », a fait savoir la présidente de l’ITIE qui a également salué les efforts de la RDC et en reconnaissant que la tâche n’est pas aisée. Ceci pour autant que « les autorités ont encore du chemin à parcourir parce que ce

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sont des ressources qui ont été mal gérées pendant de longues années et que le chemin est plein d’intérêts, d’influences et de lobbying ». En dehors des progrès impressionnants fournis par la République Démocratique du Congo pour l’amélioration de la gestion du secteur minier lourd, Matata et ses interlocuteurs ont également échangé sur la traçabilité des ressources naturelles. Le Premier ministre a rassuré ses hôtes quant à la volonté

politique et la détermination des autorités congolaises à maintenir le cap dans la poursuite « des sacrifices consentis pour que la bonne gouvernance soit le cheval de bataille de la gestion des ressources naturelles afin que les populations congolaises en bénéficient ». Il a, cependant, déploré les suspensions qui frappent parfois la RDC dans son partenariat avec l’ITIE, des suspensions qui, selon lui, affaiblissent les efforts fournis.

sur la publication du rapport ITIERDC 2013 qui revêtait « une grande importance pour la République ». « Il a fait état des progrès réalisés en matière de gouvernance des industries extractives et des finances publiques de la RDC et a conforté sa position dans le rating des organisations et agences de notation », peut-on lire dans un compte rendu de cette rencontre fait par le service de communication de la Primature.

Matata Ponyo est revenu, à ce sujet,

Axel Omba

Lisez désormais en pdf sur internet dans le site: www.congovirtuel.info

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SOCIETE

Violences xénophobes à Durban : les excuses officielles de l’Afrique du Sud aux Congolais

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lusieurs ressortissants de la RDC présents en Afrique du Sud restent encore marqués par les violences xénophobes contre les étrangers perpétrées ces dernières semaines par des jeunes zoulous à Durban, ville située à 615 km de Pretoria, et à Johannesburg. Tétanisés, la plupart d’entre eux n’ont pas encore retrouvé une vie normale préférant se terrer à la maison par crainte des représailles. « Ils craignent d’être tabassés, brûlés vivants, sur des voies publiques par les jeunes zoulous », a révélé une source congolaise établie dans cette ville.

tendant à écorner l’image de son pays. C’était dans un point de presse qu’il avait animé le 17 avril à Kinshasa. Tout en assurant que son gouvernement ne pourra jamais encourager une politique de haine envers d’autres Africains, N’tsiki Mashimbye a saisi cette opportunité pour présenter, au nom du gouvernement sud-africain, des excuses aux Congolais victimes de ces atrocités. « Peu importe la frustration et la gravité des raisons qui ont poussé certains Sud-Africains à perpétrer ces attaques, ces raisons ne pourront jamais justifier des attaques sur nos frères africains », a-t-il déclaré d’un ton sévère.

Pour apaiser les esprits et, surtout, pour rassurer la communauté congolaise, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud en RDC est monté au créneau pour dénoncer ces actes barbares

Le diplomate sud-africain a, par ailleurs, tenu à rassurer des congolais qui désireraient voyage en Afrique du Sud de le faire, la protection leur étant garantie. Et l’ambassadeur d’ajouter

qu’une commission d’enquête est en cours pour tirer cette affaire au clair et établir les responsabilités. « Nous avons hâte de collaborer avec tous nos frères africains pour résoudre le défi qui se pose à nous tous », a-t-il martelé. Du côté congolais, aucune réaction d’envergure engageant officiellement l’exécutif national par son porte-parole n’est encore enregistrée à ce jour, mises à part quelques déclarations du viceministre des Congolais de l’étranger qui a condamné ces violences tout en se réjouissant que le gouvernement sud-africain ait qualifié ces actes de crimes. Entre-temps, le chargé d’affaire sudafricain Marius Conradie avait été convoqué, au lendemain de ces tristes évènements, au ministère des Affaires étrangères à Kinshasa pour s’expliquer sur les sévices subies par des Congolais

en Afrique du Sud. Le bilan fait état de six morts et le déplacement de 5.000 étrangers en trois semaines. Deux congolais ont été tués, dont l’un brûlé vif et de nombreux autres ont vu leurs commerces pillés ou incendiés. Des Congolais, des Burundais et des Tanzaniens particulièrement auront payé un lourd tribut de ces débordements qui reflètent les frustrations de la majorité des jeunes sud-africains. Ces derniers accusent les immigrés d’être à la base de la montée du chômage et de la hausse de la criminalité dans leur pays. Notons que le taux de chômage en Afrique du Sud est de plus de 25%, le double chez les jeunes qui n’ont pas d’avenir dans les townships. Alain Diasso (In ADIAC)

Renforcer les radios locales par les TICS L’Unesco a présenté les résultats de la première phase du projet

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’organisation des Nations Unies pour la science, l’éducation et la culture (UNESCO) en collaboration avec l’ambassade du royaume de Suède en RDC a procédé à la présentation des résultats de la première phase du projet « Renforcer les radios locales par les biais des Technologies de l’information et de la communication ». La cérémonie a eu lieu au Cercle de Kinshasa située derrière le cimetière de la Gombe, dans la commune du même nom, en présence de Mme Annika Ben David, du vice-premier ministre, ministre de PT-NTIC représenté par Enoch Sebineza, ainsi que d’Abdouraham Diallo, représentant pays de l’Unesco en RDC, et des responsables de différentes radios bénéficiaires dudit projet, venus des différentes provinces. Financé à hauteur d’un million de dollars par l’agence suédoise de coopération et développement (ASD)

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et mis en œuvre par l’Unesco, ce projet s’étend dans cinq pays africains, notamment la Zambie, la Tanzanie, le Kenya, l’Afrique du Sud ainsi que la République Démocratique du Congo. Plusieurs résultats étaient attendus dans la première phase de ce projet, il s’agit entre autres de faire des radios communautaires des fournisseurs de service social, de former des journalistes reporters au journalisme pour la défense des intérêts locaux, y compris le journalisme d’investigation. Ensuite d’aider ces radios d’utiliser les Nouvelles Technologies de l’Information et Communication pour appuyer la radio à l’échelle locale ; de renforcer leur gestion financière ainsi que la mise en place d’un réseau des correspondants locaux. Quatre radios ont donc bénéficiées de ce soutien de l’Unesco et de la Suède dans cette phase pilote, il s’agit de la radio Bangu de Kimpese, de la radio communautaire de Moanda en

province du Congo central, de la Radio Kimvuka na Lutondo de Kenge dans la province du Kwango ainsi que de la Radio Deogracias de Kasumbalesa dans la province du Haut Katanga. Pour ce qui est de la deuxième phase. Pour la seconde phase qui va de 2015 à 2017, les radios Manika, basée à Kolwezi, chef-lieu de la province de Lwalaba, Mongano de Beni, Tropical Fm de Rutshuru au Nord-Kivu, Canal Révélation de Bunia en province Oriental, Lobiko de Mbandaka et Madimba de Gungu dans la province du Kwilu sont les prochains bénéficaires. Dans son mot de circonstance Mme Annika a affirmé que « dans sa première phase, le projet a contribué à l’amélioration de la qualité de la programmation et de diffusion de cinq radios locales congolaises par l’intégration effective et l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication

(TICS), le renforcement de capacité de ces radios en traitement de l’information sur les questions de développement communautaire, telles l’éducation, la santé, l’agriculture, la paix, la protection de l’environnement et l’égalité de sexe ». La Suède a une longue tradition d’appui au secteur médiatique en République Démocratique du Congo. Le dernier en date est celui qui rentre dans le cadre du programme « médias pour la démocratie et la transparence » de 2009 à 2014, programme dans lequel le royaume de la Suède avait contribué à la professionnalisation des médias, l’appui à la production du contenu médiatique de qualité, au renforcement de la régulation et de l’autorégulation ainsi qu’à la viabilité économique des médias, a encore fait savoir Mme l’Ambassadeur. Et d’ajouter, en appuyant les radios communautaires congolaises dans le cadre de ce projet, la Suède a

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SOCIETE contribué à leur professionnalisation, gage de leur viabilité économique. Fort des résultats et leçons apprises de cette première phase, le royaume de la Suède voudrait dans la deuxième phase consolider les acquis, en augmentant le nombre des radios locales bénéficiaires, a-t-elle souligné. La seconde phase contribuera à l’émergence d’une génération des radios locales performantes, professionnelles, pourvoyeuses d’une information objective aux congolaises et congolais. J’ose croire que ces radios joueront un rôle majeur dans le processus électoral en RDC, notamment dans la sensibilisation et l’éducation civique des électeurs, -a-t-

elle conclut. De son coté, Mr Abdouraham Diallo, représentant pays de l’Unesco en RDC, indiqué que ce projet d’envergure qui représente un budget global estimé à près de 29 millions d’euros, vise avant tout à offrir aux radios locales des pays africains les conditions de travail modernes et confortables, adaptées aux exigences technologiques actuelles. Six pays africains ont ainsi bénéficiés de ce projet, dans sa première phase de 2012 à 2015, il s’agit de la RDC, du Lesotho, la Namibie, l’Afrique du Sud, le Kenya et la Tanzanie, a-t-il révélé. Et le progrès qui a conduit à l’accès à l’internet et la pénétration au mobil,

offre des nouvelles opportunités pour la production radiophonique. La radio prend déjà en charge l’amplification de la voix du citoyen et facilite l’éducation informelle, les mobiles et les réseaux sociaux qui sont des nouveaux médias, viennent accroitre et renforcer le droit d’accès à l’information du public ainsi que la liberté d’expression et d’opinion, a-t-il déclaré. Ainsi, la tendance à la numérisation est une occasion pour les radios locales d’optimiser le coût d’exploitation, d’accroitre la possibilité de production de contenu par jour et de gagner le pari de l’amélioration de la gestion. C’est ainsi que l’Unesco a choisi

de structurer son action autour du soutien à la création numérique et de l’appui aux radios communautaires, indique-t-on. C’est dans cette perspective que l’Unesco et le royaume de Suède par le biais de l’agence suédoise de développement se sont engagés dans la programmation en deux phases : 2012-2014 et 2015-2017 pour mettre en œuvre ledit projet en faveur des radios locales avec l’utilisation des nouvelles technologies de l’information, a conclut Abdouraham Diallo. Giscard Havril

10 astuces pour bien dormir

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ous passons en moyenne un tiers de notre vie à dormir. Le sommeil est vital pour l’apprentissage de notre mémoire et essentiel pour notre organisme. Pourtant, il n’est pas toujours facile de tomber dans les bras de Morphée. Découvrez vite ces 10 astuces pour bien dormir et retrouver un sommeil réparateur ! Astuce n°1 : Bien manger avant de dormir Il est essentiel de prendre un bon repas avant de dormir. Mangez ni trop léger, ni trop copieux, juste ce qu’il faut. Privilégiez les sucres lents comme les pâtes, le riz, le blé … Et surtout évitez un dîner trop riche en protéines !

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essentielle. La lavande a des pouvoirs calmants qui favorisent le sommeil. On peut également l’utiliser dans un bain chaud.

Éteignez toutes vos lumières de veille. Si votre réveil est digital, couvrez-le d’un tissu noir. S’il reste encore de la lumière, utilisez un masque oculaire.

Astuce n°5 : Créer un rituel de coucher Le rituel du coucher peut se révéler indispensable pour s’endormir. Lisez, écoutez de la musique, prenez un bain …

A prescrire

Astuce n°6 : Écouter son corps Couchez vous au moindre signe de sommeil (bâillements, nuque raide, picotement des yeux, etc.). En effet, si vous n’écoutez pas les signes de votre corps, vous devrez attendre le prochain cycle du sommeil ! Astuce n°2 : Faire appel aux plantes Certaines plantes favorisent le sommeil. Au choix : une petite tasse d’infusion de camomille, verveine, fleur d’oranger, tilleul ou valériane 30 minutes avant de vous coucher. Astuce n°3 : Boire du lait chaud Si vous n’êtes pas trop tisanes, buvez donc une tasse de lait chaud avec 1 c. à soupe de miel. Un remède de grandmère connu depuis la nuit des temps pour ses pouvoirs apaisants. Astuce n°4 : L’huile essentielle de lavande Mettez quelques gouttes d’huile essentielle de lavande vraie sur votre oreiller ou sur votre couette. Si vous souhaitez parfumer l’odeur dans votre chambre, utiliser un diffuseur d’huile

Astuce n°7 : Garder le même rythme Afin de ne pas perturber votre horloge biologique, gardez une heure de levée et de couchée la plus régulière possible, semaine comme week-end ! Astuce n°8 : Régler la température de la chambre Dormez dans une chambre à 20° maximum. Si la température de votre chambre est trop élevée, aérer juste avant de dormir afin de retrouver la bonne température. Astuce n°9 : Oublier de penser Faites le vide dans votre tête. Notez sur un cahier tout ce qui vous tracasse ou ce que vous de devez faire pour le lendemain, afin de ne plus y penser. Méditez, concentrez-vous sur votre respiration. Astuce n°10 : Dormir dans le noir total

Un oreiller confortable : Il doit bien vous soutenir la nuque, sinon c’est qu’il est peut-être temps de le changer. Un bon matelas : Il devrait se changer tous les 7 à 10 ans maxi. Une activité physique régulière : Pour être fatigué le soir, rien de tel que de pratiquer une activité physique pendant au moins 30 minutes dans la journée. A bannir : Les excitants comme la nicotine et l’alcool, 2 heures avant le coucher. Les cafés et les thés après 16h. L’estomac trop plein pour aller se coucher. La télévision ou l’ordinateur dans votre chambre. A éviter : Faire une sieste de plus de 30 minutes dans la journée. En revanche, une sieste de 20 minutes sera parfaite. Si après avoir essayé toutes ces méthodes, vous ne trouvez toujours pas le sommeil, levez-vous et faites quelques choses de calme. Dès que le moindre signe de sommeil apparaitra, vous irez vous recoucher. Consultez votre médecin problème persiste.

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