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Le difficile dialogue Les mises au point de entre Kinshasa et la Thambwe Mwamba Monusco Pge 5 Pge 4 Affaires Muyambo et militants de Filimbi

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°027, du 29 avril au 05 mai 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

DU

Réforme de la justice

Joseph Kabila:

changeons les mentalités Ouvrant, lundi dernier, les travaux des états généraux de la justice, le Chef de l’Etat en a appelé à l’avènement d’une justice de proximité au bénéfice des justiciables Pge 2

UDPS : la marche

pour Maluku fait flop

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son contraire 2

POLITIQUE

Réforme de la justice

Joseph Kabila plaide pour le changement des mentalités

être d’accord : c’est l’importance de la justice ». Et d’expliquer : « la justice est le fondement même du contrat social. Seule une justice impartiale et accessible à tous peut susciter la confiance des gouvernés. A défaut, les justices privées prolifèrent et la concorde entre les citoyens s’évanouit. » Jean-Michel Dumond a, par ailleurs, estimé que « ce contrat partagé est la condition première, même si elle n’est pas suffisante, pour poser un diagnostic collectif de la situation, définir une vision commune de la marche à suivre afin de relever les importants défis auxquels la justice est aujourd’hui confrontée ».

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e Président de la République et Magistrat Suoprême, Joseph Kabila Kabange, a ouvert les travaux des états généraux de la justice le lundi 27 avril 2015 au Kimpisky Fleuve Congo Hotel. Dans son mot d’ouverture, le Chef de l’Etat a invité les acteurs du secteur de la justice au changement des mentalités. « Ce qui importe, c’est le changement des mentalités de tous les acteurs du secteur de la Justice qui doivent en toute circonstance avoir un comportement exemplaire qui inspire la confiance et le respect des citoyens », a-t-il déclaré avant de rappeler qu’il avait recommandé la tenue de ces assises en vue d’une réforme institutionnelle de la justice congolaise. « Si j’ai demandé au Gouvernement d’organiser les présentes assises, c’est parce que j’ai une conviction profonde qu’en dépit des avancées que nous enregistrons sur le terrain des réformes institutionnelles dans le

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secteur de la justice, les comptes sont loin d’être faits sur ce qui intéresse les justiciables», a encore affirmé le Chef de l’Etat qui souhaite vivement l’avènement d’une justice où chaque citoyen a accès à son juge naturelle. Evoquant ainsi la nécessité d’une justice de proximité, le Président Kabila a précisé sa pensée en expliquant qu’« il s’agit de ce qui touche à la dignité de l’homme, à la sécurité de son patrimoine et aux transactions grâce auxquelles il participe à la création de la richesse nationale ». Et de poursuivre : « Pour rencontrer ces aspirations, l’accès à la justice demeure un impératif majeur afin que chaque citoyen, où qu’il soit, accède à son juge naturel pour faire valoir ses prétentions ». Joseph Kabila a, enfin, encouragé les participants « à persévéré dans les efforts que les uns et les autres entreprennent au quotidien en vue de redorer le blason de notre justice dont la mission première est de garantir l’égalité des citoyens devant

la loi, assurer le respect des libertés individuelles et promouvoir les droits fondamentaux. » Du 27 avril au 2 mai 2015, les participants aux états généraux de la justice, les premières assises après les précédentes qui s’étaient tenues en 1996, soit il y a presque 20 ans, sont appelés à réfléchir sur les maux qui rongent ce secteur afin de dégager les recommandations qui pourront renforcer et accélérer le processus de réforme de la justice et restaurer la confiance des justiciables. Dans son mot d’introduction, l’Ambassadeur Jean-Michel Dumond, Chef de la Délégation de l’Union Européenne en RDC, a au nom de tous les partenaires impliqués dans la réforme de la justice et l’organisation des présents états généraux, a déclaré que « ces états généraux constituent une étape essentielle et décisive pour la réforme de la justice dans ce pays ». Pour lui, « il y a au moins un point sur lequel les participants devraient

Le second point est « l’espoir (…) qu’à l’issue de ces travaux, nous disposerons des orientations nécessaires pour mener à bien ce chantier essentiel qu’est l’élaboration d’un nouveau plan d’action pour la réforme de la justice. » Il a expliqué, sur cette perspective, que « la définition d’obectifs communs relève de la même ambition (…) et doit permettre, dans les années à venir, de mettre sur pied une justice impartiale et accessible à tous les Congolais ». Relevant que certains défis, identifiés lors du dernier audit institutionnel de la justice et ders droits humains qui remonte à il y a plus de dix ans, ne sont pas encore relevés, l’Ambassadeur de l’Union Européenne a, tout de même noté que « ces dernières années, un effort important a été fourni à la fois par le Ministère de la Justice et des Droits Humains et par les deux chambres du Parlement pour doter le système judiciaire de la RDC d’un appareil normatif et institutionnel conforme à la Constitution et aux engagements internationaux auxquels la RDC a souscrit ». Avant que l’on sache le fin mot des réflexions qui se font aux états généraux de la Justice, JeanMichel Dumond a estimer que pour mettre fin aux dysfonctionnements du système judiciaire congolais, « il est primordial d’améliorer la gestion

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Edito Insécurité suspecte

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ncursion de soldats rwandais, puis ougandais, en territoire congolais, organisation d’une nouvelle rébellion à partir de ces deux pays, pressions pour la reprise du dialogue entre la Monusco et la RDC, offensive diplomatique de Hervé Ladsous à Kinshasa, etc., autant d’événements qui se sont précipités en un laps de temps et qui suscitent la curiosité. Curiosité d’autant plus que malgré l’alerte donné par les autorités provinciales et nationales de la RDC, personne, au sein de la communauté internationale ne semble avoir été au courant de cette perturbation de la stabilité à l’Est. Même Kigali, si prompt aux dénégations, n’a pipé mot ! Que signifie donc ce silence de Manitoba, alors que des événements graves se sont produits ? L’on constate, par ailleurs, que ces faits se sont précipité dans une période où s’observe un regain des crimes et des enlèvements à l’Est du pays. C’est comme si une main noire cherche, à tout prix, à attiser le feu pour mettre la RDC au pied du mur et l’amener à accepter la reprise de la collaboration entre les FARDC et la Brigade onusienne d’intervention dans le cadre de la traque des forces négatives. Espérons vivement qu’il n’en soit pas ainsi, sinon l’on assistera à un grave précédent de voir une mission de paix se muer en une mission de pyromanie. Même si plus rien qui leur arrive n’étonne les Congolais. Leur consolation est qu’aujourd’hui, la communauté internationale prend de plus en plus conscience de l’importance de la paix au regard des transformations qu’elle occasionne au sein de la société grâce à la reprise des activités socioéconomiques. Il faut alors être animé d’intentions diaboliques pour vouloir replonger le pays dans le cycle des violences. Chacun, et pas les Congolais seulement, a sa part de responsabilité à assumer, à l’instar des Américains dont les multinationales foulent au pied la loi Dods qui retrace l’origine des minerais pour éviter les minerais du sang. Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE des ressources humaines du Ministère de la Justice et Droits Humains, et du Conseil Supérieur de la Magistrature, de moderniser la gestion des finances publics judiciaires. Les efforts doivent aussi être poursuivis pour former les cadres et agents de la Justice à travers le nouvel Institut National de Formation Judiciaire qui devrait prendre forme très prochainement ». De même, a-til poursuivi, « la mise en place d’une véritable stratégie nationale en matière d’aide judiciaire et l’amélioration des conditions de détention, avec une intention particulière accordée aux enfants, constituent également des priorités ». Pour sa part, le Ministre de la Justice, Alexis Thambwe-Mwamba a commencé par remercier le Chef de l’Etat pour sa volonté et son engagement à doter la RDC d’une

véritable justice, digne d’un Etat de droit. Faisant ensuite une critique l’état de la justice aujourd’hui, près de vingt ans après les précédents états généraux de la justice, il a noté, dans l’ensemble, le justiciable demeure, à ce jour, insatisfait du fonctionnement de la justice et de la manière dont cette justice est administrée. Thambwe-Mwamba a rappelé que, dans son discours du 15 décembre 2014 sur l’état de la Nation, le Chef de l’Etat avait déploré cet état de choses. Il s’est, tout de même félicité des avancées observées pour la traduction de la volonté du Président de la République en actes palpables, il s’est félicité de la mise en place, au sein de l’Assemblée Nationale d’une commission chargé de la lutte contre l’impunité et à la Présidence de la République d’une structure de lutte contre la corruption.

Le Ministre de la Justice a, par ailleurs, espéré que les trabaux vont évoquer la question des prises à parties qui s’observent de plus en plus. Il s’est demandé si c’est le fait des hommes ou du défaut des moyens, avant de dire que le dialogue entre les acteurs essentiels de la réforme de la justice s’y pencheront, conformément à la recommandation du Président de la République visant à accélérer le processus de réforme de la justice, estimant qu’il n’est point d’indépendance de la magistrature sans une justice juste et équitable. Thambwe-Mwamba espère que les états généraux de la justice formuleront des recommandations qui permettront de ne plus naviguer à vue pour l’instauration d’une justice équitable qui protège tout le monde, riches comme pauvres.

UDPS : la marche pour Maluku fait flop

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’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) avait prévu de faire une marche le lundi 24 avril 2015, date rappelant le discours du Président Mobutu à Nsele, discours dans lequel il annonça, avec émotion, l’ouverture démocratique en RDC. Ce fut le 24 avril 2015, soit il y a 25 ans. Le parti politique d’Etienne Tshisekedi voulait, par cette marche, réclamer une enquête internationale sur la tombe commune de Maluku. Le jour J, cependant, les quelques manifestants qui se sont pointés vers la place Victoire à Matonge ont trouvé un dispositif policier qui n’a pas eu trop de mal à les dissuader de faire la marche. Pas trop de mal parce qu’il n’y avait pas grand monde, surtout que ce matin-là une fine pluie avait arrosé la ville après l’averse de la nuit précédente.

A l’Hôtel de Ville on explique que la lettre d’information pour cette marche ne mentionnait pas l’itinéraire comme exigé, et n’indiquait pas clairement les points de départ et d’arrivée. De toutes les manières, ajoute notre source, l’objet de cette marche n’en était pas un, puisque basée sur des rumeurs et des soupçons. « Ce n’est pas normal que l’on cherche à manifester pour des soupçons non fondés sur une affaire qui est plutôt un drame. Les personnes enterrées étaient des abandonnés de la société. Cela traduit une situation dramatique qui, comme l’avait dit le Ministre Boshab dans son intervention au Sénat, doit plutôt nous interpeller tous pour que nous cherchions ensemble des solutions à cette déliquescence de la société », a déploré notre interlocuteur.

son adjoint et quelques militants avaient été interpellés à l’occasion de cette marche manquée, mais le Commissaire Général de la Police Nationale, qui séjournait à Moanda dans le cadre des enquêtes sur les meurtres en série qui y ont été enregistrés, a déclaré qu’il n’y a eu aucune interpellation. C’est plutôt à Mbuji-Mayi qu’il y a eu des interpellations à l’occasion d’une marche similaire dispersée par la police parce que non autorisée. Ces interpellations de Mbuji-Mayi se justifiaient par les casses dont se sont rendus coupables certains manifestants sur des bâtiments publics dont une école où des élèves avaient également été blessés. Axel Omba

Des sources de l’UDPS ont indiqué que le Secrétaire Général du parti,

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POLITIQUE

Le difficile dialogue entre Kinshasa et la Monusco

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écembre 2014, le Secrétaire Général des Nations Unies annonce sa décision de suspendre la collaboration entre la brigade onusienne d’intervention et les FARDC dans la traque des forces négatives, principalement les rebelles des FDLR, dont les opérations devaient démarrer dans la même période. La décision est tombée après un ultimatum de deux semaines accordé à la RDC pour retirer deux officiers généraux, Sikabwe Fall et Bruno Mandefu, affectés au commandement de ces opérations côtés FARDC, officiers accusés par la Monusco d’avoir commis des violations des droits de l’homme par le passé. Réponse du berger à la bergère, par un dimanche de début janvier 2015, le Président de la République et

onusienne va relancer les contacts pour un dialogue en vue du rétablissement de la collaboration entre les deux parties. Pendant ce temps, Kinshasa et New York livrent une véritable bataille quant au sort de la Monusco. Au finish, lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité, il est décidé de la reconduction du mandat de la Monusco et de la réduction de 10% des effectifs des casques bleus. Commandant Suprême des FARDC convoque quelques Ambassadeurs au Palais de la Nation pour leur signifier sa décision de se passer désormais de la collaboration de la Monusco dans la traque des FDLR. Entretemps, l’armée nationale avait déjà lancé les opérations de traque de ces forces négatives. Le dialogue est ainsi rompu et les rapports entre Kinshasa et la mission onusienne, qui se détérioraient déjà depuis l’expulsion de l’ancien patron de la cellule des droits de l’homme da la Monusco déclaré persona non grata, n’ont fait que se dégrader. Quelques temps, en effet, un rapport destiné au SG de l’ONU fuite au Conseil de sécurité, révélant que 7 autres officiers des FARDC et de la Police Nationale ont été indexés comme étant potentiellement susceptible de violation des droits de l’homme. Près de quatre mois plus tard, la partie

Par la suite, Martin Kobler reconnaître, dans une déclaration faite le 11 mars dernier, que “les relations entre le gouvernement congolais et l’ONU traversent une mauvaise passe”. New York a, quant à elle, saisi la mesure de la situation, et Ban Ki Moon a dépêché, depuis la semaine passée, son adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, qui a été reçu par le Chef de l’Etat. Le 26 mars, le Conseil de sécurité a, dans une résolution, pris « note de l’engagement du gouvernement de la RDC à mener des opérations militaires contre les FDLR. Il note également que les FARDC ont lancé récemment de premières opérations contre les FDLR » Il a, tout de même encouragé « vivement la coopération, dans le cadre de ces opérations, entre le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO, conformément à son mandat, afin d’assurer que tous les efforts possibles sont entrepris pour

neutraliser les FDLR ». Mais un autre point de friction est que les 10% des effectifs à retirer des casques bleus en RDC ne seront, selon le Conseil de sécurité, exécutoires qu’au regard des progrès qui auront été faits dans la démocratisation et la stabilisation du pays. Qui évaluera ces progrès et Sur base de quel unité de mesure ? Là est la question, car, pour les Congolais, l’on ne peut pas lié la démocratisation aux questions de sécurité qui sont, justement, un frein à cette démocratisation. En effet, celleci ne pouvant se déployer qu’à travers les élections, notamment, il est difficile d’organiser des scrutins en période de guerre. Puisque cette question relève de la dernière résolution du Conseil de Sécurité, le dialogue en cours porte justement sur sa mise en œuvre. “C’est à partir de là qu’il faut trouver les points d’équilibre entre les objectifs que le Conseil de sécurité a fixés à la Monusco et les préoccupations légitimes du gouvernement congolais”, a déclaré Hervé Ladsous au sortir d’un entretien avec le Ministre des Affaires Etrangères, Raymond Tshibanda. Et s’il est dit optimiste quant à l’issue du dialogue en cours sur la réduction des effectifs de la Monusco, l’adjoint de Ban Ki-Moon a reconnu que « sa durée n’est pas définie, au regard des écueils qui entourent ce processus ». Axel Omba

vendredi 24 avril 2015 dans le cadre du dialogue stratégique entre les Nations unies et les autorités congolaises. Aux

côtés d’Hervé Ladsous, on a noté la présence du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies,

Dialogue stratégique

Hervé Ladsous chez Kabila Le Secrétaire Général adjoint des Nations unies chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous,

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à la tête d’une délégation des Nations unies, a eu un entretien avec le Président de la RDC, Joseph Kabila, le

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POLITIQUE Martin Köbler, et celle du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies aux opérations et Etat de droit, David Gressly. A s’en tenir aux propos d’Hervé Ladsous au sortir de l’entretien, celuici a été initié par les Nations unies et vise l’évaluation de la situation actuelle du pays, accent mis sur la sécurité et les perspectives du

redimensionnement de la présence militaire des Nations unies en RDC par le biais de la MONUSCO. Après avoir formulé le vœu du renforcement de la confiance entre les Nations unies et la RDC, Hervé Ladsous a déclaré que le type d’entretien qu’il venait d’avoir avec le Premier citoyen congolais est un travail qui se poursuit et qui se poursuivra. Le dialogue stratégique a été instauré

pour accorder les violons entre Kinshasa et la MONUSCO au sujet du différend qui les a opposés sur l’opération de traque des rebelles hutus rwandais des FDLR, opération dite « Sukola II ». La MONUSCO avait conditionné son appui aux Forces Armées de la RDC, FARDC, à la relève de leur fonction de deux Généraux congolais à peine nommés pour superviser les opérations de

traque des FDLR. Ce que le pouvoir congolais a refusé et qui a, du coup, été à l’origine du bras de fer entre les deux parties. L’organisation onusienne avait accusé les deux généraux congolais d’avoir commis de graves violations de droits de l’homme sans l’avoir notifié, avant cet épisode, à la hiérarchie des FARDC Samy BOSONGO

Affaires Muyambo et militants de Filimbi

Les mises au point d’Alexis Thambwe Mwamba répression des opposants lundi 27 avril 2015 lors d’une conférence de presse en marge de l’ouverture, par le Chef de l’Etat, des états généraux de la justice, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Droits Humains, Alexis Thambwe-Mwamba, a commencé par une mise au point pour dire que « les gens ne sont pas arrêté parce que ce sont des opposants ou parce qu’il ont dits que Kabila ne doit pas se représenter, mais bien pour des actes qu’ils ont posés ». Abordant en suite le cas Jean Claude Muyambo Kyassa, il a révélé qu’il est poursuivi pour des propos d’incitation à la violence tenus la veille des manifestations du 19 au 21 janvier 2015. « Muyambo avait déclaré, entre autres, que le sang va couler », a fait savoir le Ministre de la Justice avant d’ajouter : « Nous avons les enregistrements ».

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eux affaires, pourtant judiciaires, défraient actuellement la chronique judiciaire. Il s’agit de la détention de Jean Claude Muyambo, Président du parti politique Solidarité Congolaise pour le développement (SCODE) récemment passé à l’opposition et de quelques militants de l’association Filimbi. Deux versions se disputent la vedette sur le cas Muyambo. La

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première prétend qu’il est poursuivi pour stellionat dans une affaire de vente d’une maison d’un de ses clients, affaire qui avait été classée sans suite, le plaignant ayant retiré sa plainte. La seconde veut qu’il soit poursuivi pour des raisons politiques. Le second cas est aussi interprété comme une répression politique contre des opposants. Interrogé sur ces deux cas et, en général, sur les accusations de

Pour ce qui est des militants de Filimbi, le Ministre de la Justice a déclaré qu’ils ont été arrêtés pour des interrogatoires afin de remonter la filière d’une opération de subversion. Il a dit que des enquêtes ont été menées et ont permis de découvrir cette démarche dont les acteurs disposaient déjà des slogans tels que « Kabila tu es un salop, nous aurons ta peau ». Et d’ajouter que, d’une manière générale et faisant allusion au séjour à Kinshasa des militants sénégalais de « Y’en a marre » et « burkinabés du « Balais Citoyen », « le Gouvernement ne peut pas accepter qu’on amène la

chienlit à Kinshasa ». Commentant ces deux affaires, un magistrats qui participe aux travaux des états généraux de la Justice a déploré la tendance de certains justiciables à mettre la justice en porte à faux en voulant toujours politiser les poursuites à leur charge. Evoquant le cas particulier de Muyambo, il a rappelé celui de Jean Bertrand Ewanga, Député National et Secrétaire Général de l’UNC, par cher à Vital Kamerhe, qui avait été condamné pour des propos qu’il avait tenus lors d’un meeting collectif de l’opposition à Ndjili sainte Thérèse. A cette occasion, Ewanga avait brocardé les efforts du Gouvernement pour la réforme de l’armée et estimé qu’avec les mauvaises conditions de vie des militaires, il est aberrant de dire que les FARDC sont montées en puissance. Ces propos avaient été jugés de nature à démobiliser les soldats, voire les amené à un soulèvement. « Il est toujours déplorable que des compatriotes décident volontairement de présenter une image partiale de la justice que l’on renvoi dans le camp du pouvoir comme outil de répression politique », a déclaré notre interlocuteur qui espère que « cette dimension de la crise de confiance entre la justice et les justiciables devra faire l’objet d’une réflexion au cours des états généraux de la justice ».

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ACTUALITE

Elections provinciales: pas d’effervescence à Kinshasa

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ancée depuis plus d’une semaine, l’opération de dépôt des candidatures pour les élections provinciales se poursuit timidement à Kinshasa. Les candidats ne s’empressent pas. Au bureau de réception et de traitement des candidatures de la place YMCA à la commune de Kalamu, par exemple, la première candidature a été enregistrée dimanche 26 avril.

Le premier dossier déposé dimanche à Kalamu est celui d’un membre du parti Républicain chrétien (PARC), une formation politique membre de la Majorité présidentielle. Il a

fallu attendre onze jours après le lancement de l’opération de dépôt des candidatures pour voir le dossier enregistré sous le numéro 001 dans ce bureau de la Place YMCA.

«Dans ce bureau, on n’a pas trouvé un autre dossier avant nous. Nous sommes le premier à déposer. PARC était organisé pour ça. Je pense que c’est ce que les autres partis sont en train de faire. A partir de demain, il y aura certainement un deuxième dossier, un troisième dossier et ainsi de suite», explique Arthur Sedea, le Président du PARC. D’après les agents de la Ceni trouvés

sur place, les partis politiques se sont attelés les dix premiers jours de cette opération à retirer les formulaires des candidatures. «Tout ce que je peux dire par expérience, les Congolais aiment arriver en retard et se bousculer à la fin. Je pense que la Ceni sera en mesure d’accueillir tout le monde dans de bonnes conditions», espère Arthur Sedea.

A neuf jours de la clôture du dépôt des candidatures, de nombreux partis politiques de l’opposition continuent de conditionner leur participation aux élections provinciales, municipales et locales. Ils posent un certain nombre de préalables notamment:

le réaménagement du calendrier électoral, le décaissement des fonds nécessaires pour organiser les élections et une enquête internationale et indépendante sur l’affaire fosse commune de Maluku. Le Congrès National Congolais, un parti de la Majorité présidentielle, avait qualifié cette demande d’anticonstitutionnelle et d’antidémocratique, estimant que le calendrier électoral est une prérogative exclusive de la Ceni. (source : radiookapi.net/le titre est de la rédaction)

Révélations sur les revendications des opposants

Ils veulent doubler leur mandat

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epuis 2014 p ar t i c u l i è re me nt , l’opposition et une frange de la société civile qui lui est rattachée multiplie des points de crise politique autour des échéances électorales, particulièrement celle de la présidentielle de 2016. Au commencement était la crise sur les soupçons quant à l’intention de la majorité de faire modifier la Constitution, en son article 220, en vue d’aménager, en faveur du Président Kabila, la possibilité de briguer un troisième mandat. L’affaire avait levé les boucliers jusqu’à impliquer les chancelleries et les capitales occidentales. Ceci jusqu’à ce que la Majorité, en général, et le PPRD, en particulier, démentent cette rumeur qui était partie d’un ouvrage publié par Evariste Boshab sur les révisions de la Constitution. Ensuite, la polémique s’est poursuivie sur une autre version qui, cette foislà, attribuait à la Majorité l’intention de contourner le fameux article 220 par la même fin. Viendra plus tard la querelle autour de la tenue ou pas du

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recensement avant les élections. Une fois de plus, la majorité fut accusée de vouloir provoquer un glissement du calendrier pour faire déborder le délai du mandat qui court jusqu’en 2016. La proposition de loi modifiant la loi électorale, qui mentionnait cette disposition, avait amené à des manifestations insurrectionnelles de janvier 2016 avant que les deux Chambres du Parlement ne décident de la supprimer purement et simplement du texte.

Après ce drame, une dizaine de leaders de l’opposition furent invités à Washington sous les auspices de Herman Cohen dans une mission qui s’avèrera avoir été une opération de casting visant à identifier le candidat idéal de l’opposition pour la présidence. Un rapport de Cohen sur ce travail, fuité la semaine dernière, renseigne qu’aucun opposant n’avait le profit d’un présidentiable. S’en est suivi la bataille sur le calendrier électoral dont le retard dans sa publication énervait de plus en plus les acteurs politiques, même certains au sein de la majorité.

Accrochés tous sur ce qu’ils estimaient comme ambiguë dans la position du Chef de l’Etat sur son sort à l’horizon de 2016 – partira, partira pas ? A-t-il déjà un dauphin, si oui lequel ? – les frondeurs de l’opposition et de la majorité estimaient qu’il s’agissait, là encore, d’un stratagème de Kabila pour se maintenir au pouvoir au-delà de 2016. Mais, lorsque la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a fini par publier ce calendrier, les opposants y ont trouvé encore à redire, estimant que ce chronogramme des élections n’était pas réaliste. Ils en sont même arrivés à faire une contreproposition de calendrier qu’ils ont soumis à la CENI. En attendant, après le lancement de la phase d’enregistrement et de traitement des candidatures pour l’élection provinciale, 67 partis de l’opposition, dont l’UDPS qui se ravisera quelque 48 heures après, annonceront leur décision de ne pas déposer les listes de leur candidat tant qu’il n’y aura pas eu de dialogue entre eux et la centrale électorale nationale. La dernière crise en date est l’affaire de l’inhumation de 421 corps d’indigents,

de personnes abandonnées, de morts nés et autres fœtus dans un cimetière à Maluku. Ici encore, l’opposition réclame une enquête internationale indépendante avec exhumation des corps et prise d’ADN. L’opposition en a même fait un des préalables au dépôt des listes de sas candidats pour la provinciale. Une exigence de trop qui a énervé certains observateurs. Autant donc de points de friction qui ont fini, surtout l’affaire des inhumations de Maluku, par mettre la puce aux oreilles des observateurs. Que cherche donc l’opposition en entretenant la tension autour du processus électoral tout en réclamant des élections apaisées ? Alors que chacun en était à la recherche d’une réponse ou, tout au moins, d’une explication de cette attitude, des révélations inédites sont tombées à la rédaction du Vif du Congo.

Ils veulent doubler leur mandat

En effet, une « gorge profonde » bien introduite dans les milieux de la majorité renseigne qu’en décembre

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ACTUALITE 2014, certains députés de l’opposition ont approché des cadres influents de la majorité pour leur proposer un deal : faire en sorte que eux aussi doublent leur mandat comme en ont bénéficié les Députés Provinciaux, les Gouverneurs de province – pour ceux qui n’ont pas été « remaniés » par leurs Assemblées provinciales ou par le Chef de l’Etat – et les sénateurs. Pour cela, ils ont proposé le gel de certaines contraintes pour la bonne poursuite du processus électoral afin de créer des conditions « objectives » de

débordement du calendrier électoral sans violer la Constitution. En effet, celle-ci prévoit que le Président en fonction reste en place jusqu’à l’installation du nouveau Président élu. L’application, mutatis mutandis, de cette disposition a permis que les députés Provinciaux, les Gouverneurs et les sénateurs élus en 2006 restent en fonction jusqu’à ce jour sans énerver la Constitution. En voulant ainsi se pérenniser aux affaires, les frondeurs de l’opposition,

qui ont été rejoints par certains élus de la majorité, auraient tiré la leçon de l’expérience électorale de 2011 où, comme dans plusieurs autres pays d’Afrique, au moins 75% des élus de 2006 n’avaient pas été réélus. Chacun voudrait ainsi profiter d’un deuxième mandat, entre autres, parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers pour battre campagne en 2016 et espérer être reconduit. Ceci justifierait aussi la demande d’un dialogue politique qui conduirait à l’instauration d’une transition qui ferait positionner

d’autres leaders dans les affaires publics pour leur permettre de se constituer des cagnottes électorales. On ne peut, en effet, pas expliquer autrement cette réclamation, surtout celle faite tout récemment par 67 partis de l’opposition qui veulent un dialogue avec la CENI avec laquelle ils ont, pourtant, un cadre permanent de concertation. Jonas Eugène KOTA

Incroyable mais vrai

L’opposition « pleure » Malumalu !

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n croirait rêver, mais la vérité est là. Hier, Apollinaire Malumalu était le pestiféré de l’opposition. Taxé de tous les noms d’oiseaux, il était considéré comme la main avancée de Kabila au sein de la CENI pour lui faciliter la tricherie. L’église catholique lui a mené une guerre acharnée, mais l’Abbé a tenu contre vents et marrées. Presque chaque soir sur les plateaux de télévision des politiciens de l’opposition ne le créditaient d’aucun sérieux. Mazlumalu passait à leurs yeux pour une caution au tripatouillage électoral que chacun voyait déjà avant même le déclanchement du processus électoral. Aujourd’hui, comble de surprise, c’est ce même Malumalu qui suscite du chagrin à ses pourfendeurs d’hier. Après une longue absence due aux soins médicaux qu’il suivait en Afrique du Sud, le Président de la CENI, issu de la société civile, est réapparu à la mi-avril au cours d’une plénière de la centrale électorale nationale, puis dans une conf&érence de presse à l’occasion de laquelle il avait déclaré que le processus électoral est irréversible. Depuis, Apollinaire Malumalu a disparu de tous les radars. Cette absence inquiète l’opposition qui l’a déclaré lundi 27 avril dernier dans une rencontre avec la CENI. Vital Kamerhe, Martin Fayulu, José Makila, Jean-Claude Vuemba, Alexis Lenga, Jean-Lucien Busa, Ingele Ifoto, Martin Mukonkole et Samy Badibanga estiment que cette absence favorise

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le PPRD du simple fait que Premier Vice-Président de la CENI est issu de ce parti. En français facile, on pourrait dire que Malumalu est devenu ce saint garant de la transparence des élections. Cette « inquiétude » vient en rajouter à la litanie des exigences de l’opposition pour les prochaines élections. De volteface en conditionnalité, la démarche de l’opposition est jalonnée de tellement de crises et de suspicions que les observateurs se demandent si ce n’est, finalement, pas elle qui n’a pas envie d’aller à ces élections. Lundi dernier au cours de leur rencontre avec le bureau de la CENI, les leaders ci-haut cités de

l’opposition en ont ajouté une nouvelle : l’exigence absolue de l’enrôlement des électeurs qui avaient moins de 18 ans en 2011. Vital Kamerhe et compagnie les évaluent à plus de 10 millions, eux qui se sont opposés au recensement qui pouvait éclairer les Congolais sur ces détails de statistiques. De même, c’est à la CENI que l’on a demandé de présenter ses capacités financières et son plan de décaissement des fonds pouvant convaincre que l’organisation des élections se fera sans problème. Pourtant, l’on sait que c’est le Gouvernement et ses partenaires qui allouent les fonds à la centrale électorale selon le budget qu’elle a déjà introduit auprès de qui de droit.

Malgré ses exigences contradictoires, la CENI est restée impassible. Son porte-parole, Jean-Marie Kalamba, a, en effet, noté que «l’essentiel est que la CENI reste à l’écoute des uns et des autres, mais prend ses décisions souverainement, conformément et à la Constitution, à la loi organique et à la loi électorale. Il n’y a pas un problème de compromis. Parce que, si nous trouvions un compromis avec les opposants maintenant à 14 heures, dites-vous qu’à 18 heures, nous aurons à recevoir ceux de la majorité et, le lendemain, nous recevrons ceux de la société civile». Axel Omba

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Voctor Mpoyo : un révolutionnaire s’en est allé Le patriarche et compagnon de lutte de Mzee Laurent Désiré Kabila, Pierre Victor Mpoyo est décédé jeudi 23 avril 2015 à Kinshasa à l’âge de 81 ans des suites d’une longue maladie. Ses obsèques ont débuté hier mardi 28 avril 2014 au Palais du peuple où le gratin politique et diplomatique de la ville de Kinshasa défile pour lui rendre un dernier hommage. Cette disparition signe la fin du parcours d’un homme qui marqué l’histoire artistique de l’Afrique, mais aussi le combat pour la libération de la RDC du joug dictatorial et de l’oppression impérialiste. Fin artiste, peintre, il était reconnu comme le meilleur de son époque en Afrique, ce qui lui rapporta une fortune impressionnante. Victor Mpoyo a, alors, investi, entre autres, dans le leasing des avions et le pétrole. A la chute de Mobutu, il est nommé Ministre d’Etat chargé de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce extérieur, puis Ministre d’Etat chargé du Pétrole. Malgré la maladie qui le rongeait déjà à, l’époque, il est parmi les confidents de Laurent Désiré Kabila.

peintre moderne ». A cette époque-là, en effet, il expose dans les plus prestigieuses galeries d’art contemporain à travers le monde. Précurseur des artistes contemporains du continent noir, il est, âgé de 35 ans, le premier Africain à avoir participé à la Biennale de Venise en 1968 en qualité d’invité d’honneur. Il partage alors ce privilège avec le célèbre peintre mexicain Rufino Tamayo âgé lui de 69 ans.

Les témoins renseignent qu’après la mort de celui-ci, Victor Mpoyo figure parmi ceux qui ont joué pour maintenir les équilibres politiques et préserver la RDC d’une crise politique. C’est cet apport qui a permis l’avènement de Joseph Kabila. Formé au Congo belge et à l’Académie des Beaux-Arts de Florence en Italie, Mpoyo était fasciné par l’art et, accessoirement, par l’astrophysique.

De 1960 à 1980, il est installé à Saint-Paul-de-Vence en France où il fréquente les plus grands maîtres des arts et des lettres de l’époque à, l’instar de Picasso, Cocteau, Salvador Dalí, Chagall et Benno Geiger, peintre classique italien. Un de ses collègues de l’époque, Pietro Annigoni, célèbre portraitiste de la reine d’Angleterre et du shah d’Iran connu pour son avarice des compliments, dira ceci à Mpoyo : « Vous pouvez clamer que vous êtes un

Déjà, à l’occasion de la Biennale de Paris1 en 1965, il était l’unique Africain et l’invité d’André Malraux, alors Ministre de la Culture. La même année, il expose au Japon lors d’une exposition consacrée à Toutankhamon organisée par la télévision japonaise. Grâce à ses affaires florissantes, Victor Mpoyo a sillonné le monde et côtoyé un grand nombre de chefs d’État et de leaders de ce monde. En 1997, il sera, aux côtés de Laurent-Désiré Kabila, le principal artisan financier et logistique de la chute du régime du maréchal Mobutu, dont il fut un inlassable opposant. Yvon Ramazani

Lutte contre les violences faites à la femme

L’ONU salue les efforts de la RDC Jeanine Mabunda, Représentante personnelle du Chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants dans les groupes armés a fait récemment une adresse au Conseil de sécurité des Nations Unies pour faire le bilan des efforts fournis par la RDC afin d’éradiquer ces fléaux. Elle a, à cette occasion, confirmé que la RDC est en train de réaliser des progrès notables pour atteindre l’objectif de l’éradication de ces pratiques liées aux conflits. Avant cette intervention, un rapport des Nations Unies avait noté que les viols attribués aux hommes armés a baissé de plus de 33% en 2014. « La RDC est totalement déterminée à mettre fin aux violences sexuelles et à honorer les obligations internationales auxquelles elle a souscrit », a martelé Jeanine Mabunda qui a rappelés aussi les actions clés menées par la RDC pour

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ce faire. Elle a évoqué, entre autres, le plan d’action des FARDC adopté en 2012 pour la sensibilisation contre les violences sexuelles, la signature d’un communiqué conjoint entre la RDC et les Nations Unies en mars 2013 ; l’acte d’engagement des commandants des unies de l’armée nationale à suivre et prendre les mesures appropriées en cas de signalement d’un acte commis par leurs soldats. La Représentante personnelle du Chef de l’Etat a, par ailleurs, loué l’apport de la communauté internationale dans la lutte contre ces antivaleurs. « Nous sommes reconnaissants pour l’appui reçu destiné à mettre un terme à ce fléau », a-t-elle dit avant d’exhorter « les partenaires internationaux à adopter une approche d’un appui qui privilégie plus le développement que l’assistance d’urgence. Une telle

approche, celle qui privilégie plus l’éducation des filles, peut garantir la durabilité des résultats au fil de temps ». Jeanine Mabunda a promis que son pays ne ménagera aucun effort pour promouvoir des partenariats productifs et prendre des mesures qui s’imposent pour mettre fin aux violences sexuelles et au recrutement des enfants. La RDC, à travers le bureau qu’elle dirige, renforcera sa communication sur les progrès dans la lutte contre ces fléaux. Elle est aussi revenue sur les actions spécifiques que le Gouvernement doit mener dans cette lutte avant de rappeler les réalisations déjà engrangées à ce jour. Il s’agit, entre autres, de 135 décisions de condamnations judiciaires prises entre juillet et

décembre 2013 contre des officiers et des soldats FARDC auteurs des violences sexuelles ; la mise en service de deux numéros verts pour des appels d’urgence et pour orienter les victimes des violences vers une assistance médicale et juridique ; le lancement, en mars 2015, de la campagne « brisez le silence » pour faire la prévention. 50.000 sms ont été envoyés dans les réseaux de téléphonie mobile en RDC ainsi que des annonces radiodiffusées pour renforcer cette prévention. ; la conclusion d’un partenariat avec l’INPP pour la formation des femmes et filles violées en vue de leur réinsertion sociale. La première série des formations sera lancée en juin prochain à partir de Beni, Rutshuru et Nyiragongo dans le Nord-Kivu. JEK

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EPSP : après Maker Muangu, le Proved Ntumba Ndaye maintient le cap

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e Ministre National de l’Enseignement primaire et secondaire, et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté, Maker Muangu Famba a effectué récemment une mission d’inauguration des écoles construites par le Gouvernement dans quelques provinces de la RD Congo. Après le tour de la province du Kasaï Occidental, il était passé par le Kasaï Occidental où il avait inauguré deux écoles dans la ville de Kananga et d’autres dans la ville de Tsthikapa. Lors de son passage à Kananga, il avait été bien accueilli par les autorités de son secteur. Selon une source digne de foi, le Proved Ntumba Ndaye avait mobilisé la population durant toute la semaine. C’est ainsi que l’opinion avait remarqué un monde

fou qui était parti à l’aéroport pour accueillir Maker Muangu qui se rendra d’abord à Tshikapa avant de rentrer sur Kananga. Mais après son départ, le Proved Ntumba Ndaye n’était pas resté bras croisés. Il a organisé des réunions pour les préparatifs de l’épreuve de dissertation qui s’est déroulée le 28 avril 2015. Le bâtiment provincial de l’enseignement primaire à Kananga était constamment envahi par les enseignants et autres chefs d’établissements scolaires. Il a aussi mené une sensibilisation contre le phénomène des maquis, et une interpellation des responsables d’écoles au sujet du taux des frais arrêtés par l’autorité publique pour les épreuves à venir. John Kananga

L’ITB Kokolo arrive ce mercredi à Kisangani Arrivé à Mbandaka le mardi 21 avril dernier après quatre jours de navigations au départ de Kinshasa, le bateau ITB Kokolo a littéralement réveillé l’économie de cette province longtemps presque coupée des grands marchés de Kinshasa. La ville a explosé en liesse et au port, c’est une cérémonie grandiose qui a marqué cet événement que le Ministre des Transports, Justin Kalumba, a vécu personnellement, puisqu’ayant fait le déplacement de la capitale de l’Equateur. Plusieurs Mbandakais ont défilé au port pour contempler ce bateau réhabilité et modernisé, et prendre des photos souvenirs. La fête était, cependant, de courte durée, car l’ITB Kokolo devait poursuivre le voyage jusqu’à Kisangani où il arrive ce mercredi 29 avril, soit après 12 jours de voyage au départ de Kinshasa, escale de Mbandaka compris. Ce qui fait un gain de deux jours à la montée, puis qu’il devait voyager en 14 jours.

Dans la capitale boyomaise, l’effervescence n’avait pas attendu l’annonce de l’accostage du bateau. Les autorités de la Province Orientale avaient déjà pris des dispositions pour accueillir l’ITB Kokolo qui avait échoué dans les années ’90 suite à un incendie à bord. La commissaire provinciale chargée de l’économie, entrepreneuriat et développement a multiplié des réunies pour ce faire, dans le souci majeur de faire profiter les Boyomais de l’opportunité qu’offre la reprise du trafic fluvial avec la mise à flot du bateau Kokolo. Pour préserver les opérateurs économiques et autres voyageurs des tracasseries habituels dans les ports, il a été décidé que seuls les quatre services étatiques autorisés à fonctionner aux ports et aéroports travailleront au port de la SCPT. Les autres services devront se ranger sous l’autorité de la DGM. A.O.

Me Mupompa fait qual- Kasaï Oriental : Ngoyi ifier l’AS St LUC pour Kasanji salue la loi sur la coupe du Congo le découpage territorial

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’Association sportive St Luc de la province du Kasaï Occidental créée en 1990 par feu le père Roger a laissé sa trace dans les annales de football congolais. St Luc, si jeune encore, a déjà eu à affronter des clubs de la Tunisie et du Tchad. Après un passage à vide après le départ du Père Roger. Le nouveau Président Dieu Donné Nkishi a conduit l’équipe jusqu’au niveau de la LINAFOOT avant de démissionner à son tour. Son adjoint Tao Ntumba reprendra les commandes, mais sans moyens financiers. St Luc était même incapable d’effectuer le déplacement de Tshikapa dans le cadre de la coupe du Congo. C’est grâce aux cotisations des supporters qu’elle avait effectué ce

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déplacement. Ici encore, l’équipe a eu des difficultés pour se rendre à Luebo pour le second match avec son adversaire de Tshikapa après la première rencontre qui s’était soldée par une bagarre. C’est me Mupompa, un jeune avocat de Kananga, que St Luc atteindra Luebo. Les supporters remercient ce jeune avocat pour son aide qui a permis à leur équipe d’aller à la Coupe du Congo. Ce dernier a promis de poursuivre ce soutien jusqu’à conduire St Luc en finale. Il a lancé un appel à d’autres personnalités et notables de la province à apporter aussi leur soutien. John Kalala

Depuis son investiture en qualité de Gouverneur de la Province du KasaïOriental, le Gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji est au four et au moulin. L’homme s’est démarqué de ses prédécesseurs. D’innovation en innovation, il a toujours sensibilisé sa population sur le bien-fondé de se prendre en charge. C’est dans cet ordre d’idées qu’il se réjoui du découpage des provinces parce qu’il a déjà appris à sa population comment pêcher. Même si le Kasaï Oriental est découpé, chacun va se retrouver. Mais ce qui fait mal à cette population et cette loi est de voir leur Gouverneur diriger une des provinces ou quitter le gouvernorat. Dans la province du Kasaï Oriental, personne n’ignore que depuis son avènement à la magistrature suprême en 2006, le Chef de l’Etat, le Président de la République

Joseph Kabila Kabange avait porté son choix discrétionnaire sur la personne de Ngoyi Kasanji, reconnaissant ainsi sa compétence et ses qualités de remettre les choses sur les rails afin désenclaver la province qui jadis semblait oubliée dans la vision du chef de l’Etat. La plupart des provinces de la RDC ont connu des changements des Gouverneurs suite à plusieurs raisons. Ngoyi Kasanji a marqué les observateurs par sa façon de travailler. Il s’est acquis une discipline d’être sur terrain pour écouter sa population dans une province située dans la zone rouge de l’opposition. La population regrette de perdre bientôt son Gouverneur au nom du découpage territorial. En attendant, Kasanji ne cesse de prêcher le respect de la loi ad hoc. John KALALA

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