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Infrastructures Inhumés de Maluku: l’opposition terrassée Kabila sur le chantier de la RN1 Matadi-Boma par la majorité Pge 4 Pge 7

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°028, du 08 au 12 mai 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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2011 – 2016 : la mandature

des soupçons et des suspicions Dans un pays sans dialogue de société et où seules la conquête, la gestion et la conservation du pouvoir demeurent le projet de société de ses élites depuis le début du second mandat électoral de la RDC postindépendance,rêverd’électionsapaiséesd’ici2016 serait une utopie, chacun cherchant, manifestement, à créer les conditions d’une « transition profitable à tous ». Les suspicions, soupçons et autres procès d’intention n’en servent que comme des prétextes. Mais qui l’affirmera le premier ? Pge 2

Vie des partis politiques

UNAFEC : Gabriel Kyungu mis en dissidence Pge 6

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son contraire 2

POLITIQUE

2011 – 2016 : la mandature des soupçons et des suspicions

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lus que 19 mois nous séparent de la fin du mandat électoral en cours, le second de l’histoire de la RDC postindépendance. La pratique voudrait que le pays amorce déjà dans le débat sur le bilan de la marche de la Nation et les perspectives d’avenir. Ce débat s’entretient généralement au sein de la classe politique et au niveau des élites intellectuelle et socioéconomique. Que pourrait-on retenir de ce mandat presque finissant ? Cette question est capitale, car, à tout prendre et d’une manière générale, on n’aura eu que très peu de lisibilité et de visibilité de cette marche. Si le pouvoir dirigeant peut produire un bilan de son mandat à travers ses actions menées, la vie politique nationale aura, dans son ensemble, largement souffert d’une absence du dialogue de société, de ce débat d’idées autour de la manière dont chaque secteur de la vie nationale pouvait ou peut être pris en charge utilement, si l’on estime que les politiques du pouvoir actuel ne le permettent pas. Nous sommes là sur le terrain de la confrontation des projets de société, une confrontation qui devrait faire en sorte que chaque fils du pays contribue concrètement au développement. Il est vrai que l’interaction entre le Gouvernement et le Parlement aura donné l’occasion de ce genre d’échanges, notamment dans le cadre du contrôle parlementaire et des débats sur des projets de loi. Cependant, force est de constaté qu’en somme, le débat, ou le dialogue, tant attendu aura souffert de vives tensions autour de la conquête du pouvoir à travers des confrontations plus conflictuels que constructives à travers un choc des idées d’où jaillit la lumière. On avait, par exemple, espéré de profondes réflexions sur la recherche des solutions de sortie de crise suite à la récession économique mondiale,

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rien de tel ne s’est encore produit. En son temps, le Chef de l’Etat avait, dans un entretien à bâtons rompus avec la presse au Palais de la Nation, pensé à la mécanisation de l’agriculture. Il se fit littéralement rayer par François Mwamba, alors Secrétaire Général du MLC, qui promis une solution de son parti. On l’attend encore aujourd’hui, alors que le concerné n’est plus de ce parti. On avait aussi espéré des propositions de solutions à la problématique des « kulunas » à Kinshasa. Espoir d’autant plus légitime que les acteurs politiques, particulièrement les leaders sociaux, sont censés connaître, mieux que quiconque, cette société pour laquelle ils disent se battre. Au finish, c’est sur le Gouvernement que se sont abattus les foudres de ces mêmes leaders sociopolitiques qui l’accusent d’avoir réprimé ses électeurs.

L’histoire se répète-t-il ?

On peut en dire autant de la situation à l’Est dont les leaders multiplient des déclarations à partir de Kinshasa et préfèrent aller passer des vacances en Occident, aux côtés de Herman Cohen, qu’auprès de leurs électeurs éplorés, espérant que c’est là que viendra le pouvoir tant rêvé. On croit revenir aux années 90 où l’opposition cherchait souvent des confrontations physiques avec le pouvoir pour avoir un discours à vendre à l’étranger. En 1991, par exemple, l’UDPS, avec son leadership composé de Tshisekedi, Mbwankiem et Kibassa Maliba, convoque un meeting à la Fikin et s’y présente le jour « j » sans l’autorisation de la ville comme l’exigeaient la loi de l’époque. Les frictions avec la garde civile de l’époque dégénèrent, mais au soir, la direction politique du parti exulte littéralement devant la presse. Le lendemain, elle prend un avion pour les Etats-Unis, dans un périple soutenu par des échauffourées de la veille. Dès le sortir des élections en décembre

2011 et durant les deux années qui ont suivi, le débat sociopolitique s’est plutôt focalisé sur la contestation des élections. Les plateaux de télévision, la rue et les chancelleries ou, d’une manière générale, la communauté internationale – lisez ici l’Occident - furent mis à contribution pour ce faire. On en est arrivé jusqu’à des scènes du genre de l’auto proclamation d’Etienne Tshisekedi comme Chef de l’Etat et sa cérémonie de prestation devant un parterre de militants de son parti ainsi que quelques sympathisants de l’opposition. Même les frondeurs de l’époque n’affichaient aucune démarche cartésienne, confrontés eux-mêmes à une querelle de leadership, jusqu’à cette sorte de rébellion de certains députés élus sous le label de Tshisekedi, mais qui refuseront d’obtempérer son mot d’ordre de ne pas siéger à l’Assemblée Nationale. Puis vint l’amorce du débat sur les futures élections. D’abord au départ d’un conclave ayant réuni une frange de l’opposition et de la société civile qui dira faire une relecture des élections de 2011 avant de formuler des propositions de recadrage pour les prochaines joutes électorales. Alors qu’à cette occasion, les participants opteront, entre autres, pour la tenue, avant tout, des élections à la base pour remonter, ensuite, vers le sommet, les tenants de cette position changeront de fusil d’épaule pour renverser leur pyramide. La mandature des soupçons, des suspicions et des procès d’intention Pendant ce temps, le pays va s’engager dans une longue zone de turbulence faite de soupçons, de suspicions et de procès d’intention quant à l’intention, affirmée mais non démontrée à ce jour, de Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. La bataille politique va se cristalliser autour de la question de la révision de l’article 220 ou, carrément, du contournement de la loi fondamentale pour le même but. Elle évoluera plus tard avec la crise

autour de la publication du calendrier électoral global, puis de l’intention, attribuée au Chef de l’Etat et sa majorité, de provoquer un glissement de ce calendrier pour prolonger son mandat. Ce même débat sera exacerbé par celui autour du projet de modification de la loi électorale dans lequel le Gouvernement proposait l’organisation d’un recensement de la population avant les élections. C’est ici que la crise a atteint son paroxysme avec l’entrée en scène de militants dits pro-démocratie venus du Sénégal et du Burkina Faso au motif d’aider les jeunes congolais à participer à la gouvernance de leur pays. Les enquêtes menées révéleront, cependant, qu’il s’agissait des préparatifs d’actions insurrectionnelles après l’échec des manifestations du même en janvier dernier à Kinshasa et dans certaines villes à travers le pays. Officiellement menées pour empêcher le vote du projet de loi en examen à l’Assemblée Nationale. Ici aussi, les enquêtes menées révèleront qu’en réalité, l’objectif était, comme au Burkina Faso, d’investir le Parlement et faire écourter du mandat présidentiel en cours. En dehors de cette crise direct autour de la contestation des élections et des prochaines élections, l’on a vécu des crises spécifiques et ponctuelles autour, entre autres, des interpellations des membres du Gouvernement tendant, non pas seulement à obtenir, conformément au principe du contrôle médical, des informations sur certains dossiers, mais plus à régler des comptes. Ceci s’est beaucoup plus observé avec des initiatives des Députés de la majorité contre, soit des membres du Gouvernement, soit des mandataires publics. Plus près de nous, ce sont les affaires des inhumations collectives à Maluku et des violences xénophobes en Afrique du Sud qui ont défrayé la

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Edito Déni de démocratie

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ncore une fois, les téléspectateurs ont vécu une scène désolante lundi dernier lors de la plénière qui devait débattre de la motion de défiance contre le Vice-Premier Ministre dans l’affaire des 421 inhumés de Maluku. Alors que le débat battait son plein sur une motion incidentielle tendant à rejeter la motion de défiance sans examen, les députés de l’opposition ont choisi, délibérément de quitter la salle. Les témoins objectifs reconnaissent que les intervenants de l’opposition n’avaient pas d’argument face à l’organisation de la majorité qui avait pris le temps, à travers des réunions, de rassembler les idées afin de se défendre en plénière. Même, au bout du compte, le Président de l’Assemblée Nationale, Aubin Minaku, reconnaîtra que sortir de l’hémicycle c’est aussi la démocratie, on ne peut manquer de stigmatiser ce comportement de nature à renverser les choses pour qu’on en arrive, dans une démocratie, à la suprématie d’une minorité sur la majorité. Ce qui est grave c’est lorsqu’on constate que ces sorties deviennent comme une sorte de chantage ou de moyen de pression pour faire entendre une cause, même lorsque, comme lundi dernier, on est objectivement battu dans le débat. Nous assistons-là à un déni de démocratie tendant à faire passer les volontés individuelles pour des choix du souverain primaire. Tous ceux qui sont arrivés à l’Assemblée Nationale sont passés par les urnes. Il n’est donc pas question que les uns cherchent toujours à s’imposer sur les autres comme s’ils étaient plus élus qu’eux. Les Congolais ont vécu des situations où même la majorité était divisée sur certains choix, ce qui est tout à fait normal pour une démocratie au sein d’une même famille politique. Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE chronique. Bref, tout s’est passé, tout au long de ce mandat électoral comme dans un pays normal, alors que celui-ci devait encore faire face à des menaces de déstabilisation et à des tueries aveugles à l’Est de la RDC. Ici encore, alors que l’on devait s’attendre à une contribution des élus du peuple dans la compréhension de ces crimes en vue des solutions appropriées, le discours dominant aura été celui relatif à l’incapacité des gouvernants à assurer la sécurité des gouvernés. Pendant ce temps, d’autres discours tendaient à brocarder, pour les besoins de la cause les efforts du Gouvernement qui, avec l’appui des partenaires extérieurs, ont lancé une remarquable réforme du secteur de sécurité qui se traduit, aujourd’hui, par les performances, notamment des FARDC, aux fronts. Last, but not least, la communauté internationale, qui a pourtant remarquablement accompagné la RDC sur la voie de son relèvement pour sa reconstruction et son développement,

en aura, cependant, rajouté au tumulte par ses incursions politiques et diplomatiques dans la vie nationale congolaise. Tels des proconsuls, des diplomates en poste ou de passage à Kinshasa ne s’imposent ni de limite dans leurs propos, ni d’initiatives d’encadrement des congolais, à l’instar de celui financé par l’USAID pour le séjour de militants burkinabés et sénégalais en RDC. Le cas le plus frappant est celui de la crise actuelle entre Kinshasa et l’ONU, à travers la Monusco, pour la paix, socle du développement.

Qui a peur des élections ?

Tout ceci pris ensemble n’augure pas des élections apaisées comme l’affirment tout le monde. Manifestement, il s’observe comme un plan de perturbation des prochains scrutins ou, carrément, l’entretien d’une tension pouvant amener à la modification des données ou, disonsle ouvertement, des aménagements politiques autour d’une éventuelle transition. Comment ne pas y penser,

lorsque même Herman Cohen, qui avait invité une brochette de leaders de l’opposition aux Etats-Unis pour un casting d’un éventuel présidentiable, a fait chou, ce qui lui demanderait encore un peu de temps pour faire, éventuellement, un nouveau tour d’horizon ? Comment, non plus, ne pas y penser après les récentes révélations d’un organisme de la place, la CASE, indiquant que sur les 400 partis au moins, enregistrés au Ministère de l’Intérieur, seuls quatre d’entre eux ont une envergure plus ou moins nationale, l’écrasante autre partie alignant des formations dont le rayon d’influence ne dépasse guère les environs des sièges de leurs sièges à Kinshasa ou le village d’origine de leurs Présidents-fondateurs ? L’on comprend, dès lors, ce camouflage d’actions politiques en bande d’une opposition connue pour ses divisions. Personne n’ose penser à des sorties en solitaire… Jonas Eugène KOTA

Présidentielle 2016 : Olive Lembe pas candidate une potentielle dauphine du Président Joseph Kabila. Par la même occasion, la Présidente de l’ONG Action Plus a démenti l’autre rumeur selon laquelle l’opération des soins gratuits en cours au Katanga n’a aucune visée électoraliste. Cette opération, qui en est à sa deuxième expérience rentre dans le cadre de ses actions humanitaires.

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a Première Dame de la République, Mme MarieOlive Lembe Kabila, ne se présentera pas comme candidate à l’élection présidentielle de 2016. Elle l’a dit la semaine dernière à Lubumbashi au cours d’une rencontre avec la presse. Ses propos démentent ainsi la rumeur qui la donnait pour

Mme Olive Lembe a profité de cette rencontre avec la presse pour, justement, faire le point de cette opération dont l’objectif principal, a-telle expliqué, « est d’arriver à inculquer à la population la notion de la planification familiale ». Elle souligné que cette activité n’est soutenue par aucune dotation gouvernementale. C’est le fruit des sacrifices, d’amour et de volonté du Chef de l’Etat qui en est l’initiateur avec l’appui des personnes de bonne volonté. Répondant à la question de savoir

si son mari va se représenter à la présidentielle, la Première Dame, Olive Lembe Kabila, a déclaré que le Président de la république est un homme d’Etat, garant de la Constitution comme il le répète souvent, faisant ensuite la différence entre un homme d’Etat, un politicien et un populiste. Quant au bilan, à mi-parcours, des soins gratuits au Katanga, le Coordonnateur de cette campagne, le Dr Joseph Kangudia, a fait savoir qu’entre le 30 mars et le 30 avril 2015, 33.788 patients ont déjà été reçus reçus dont 3.582 opérés et 3 décès. Le Dr a félicité les partenaires qui ont contribué à la réussite de cette campagne en offrant des médicaments, des matelas et autres commodités médicales. Il a aussi remercié les médecins pour leur dévouement et abnégation. Axel Omba

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POLITIQUE

Affaire des inhumés de Maluku

La majorité terrasse l’opposition à l’Assemblée Nationale la motion, « suscite des présomptions suffisantes » pour que le Ministre en réponde.

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variste Boshab Mabudj Ma Bileng continue d’exercer ses fonctions de Ministre d’Etat en charge de l’Intérieur. C’est l’Assemblée Nationale qui en a ainsi décidé après l’adoption, lundi 4 mai 2015 à la grande majorité et en l’absence des députés de l’opposition, d’une motion incidencielle tendant à rejeter la motion de défiance qui devait être débattue le même jour. Conformément aux dispositions du Règlement intérieur de la Chambre basse, cette motion incidencielle devait être examinée avant d’aborder ou de poursuivre le débat sur la motion de défiance conduite par l’Honorable José Makila sous la signature d’une cinquantaine de députés, tous de l’opposition. Pour l’essentiel, les députés de la majorité ont estimé que la motion de défiance violait en ce qu’elle tendant à pousser l’Assemblée nationale à statuer sur des matières qui relèvent de l’exécutif et, en plus, de l’exécutif provinciale. Cette tendance au viol de la Constitution s’observait aussi sur

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D’autres députés de l’opposition ont évoqué une brève jurisprudence en affirmant que si, il y a quelques jours, Boshab est allé répondre à une question orale avec débat, en compagnie de son collègue de la Justice, Alexis Thambwe, rien n’empêchait qu’il en soit de même pour la motion de défiance contre lui. Alors que le débat se poursuivait sur la motion incidentielle, les députés de l’opposition ont décidé de quitter la salle pour laisser leurs collègues poursuivre seuls. Ce qui fut fait jusqu’au vote positif pour la motion incidentielle qui a emporté l’examen de celle de défiance. Seul Franck Diongo, qui était l’un des seuls députés de l’opposition restés dans la salle, a voté « abstention ». le fait que la motion s’était trompée de cible, car les compétences des inhumations relèvent des compétences des provinces et non de l’exécutif national. Boshab n’avait, donc, pas à être attrait devant la représentation nationale. De plus, les élus de la majorité ont argué qu’il serait hasardeux de s’engager sur cette voix sans empiéter sur les prérogatives d’autres institutions, judiciaires en l’occurrence au risque de violer leur indépendance. Ceci d’autant plus que la justice a ouvert une enquête sur ce dossier. En réaction, les députés de l’opposition ont cherché à détruite les arguments de leurs collègues de la majorité en faisant savoir, d’une part, que la matière traitée n’est pas juridique, mais relève de la responsabilité politique du patron de l’Intérieur. D’autre part, ils ont relevé qu’il ne s’agit pas de traiter de la gestion des hôpitaux ou des morgues, mais plutôt d’une affaire de mort d’hommes, 421 personnes inhumées dans des conditions qui, peut-on lire dans le corps du texte de

Aubin Minaku, Président de l’Assemblée Nationale a, tout de suite souligné que le bref débat qui venait de se tenir est demeuré démocratique et dans les principes constitutionnels et du Règlement intérieur. Même la sortie de l’opposition était une expression démocratique, a-t-il encore soutenu. Ainsi se termine, espère-t-on un macabre débat qui tendait à dévoiler combien certains compatriotes ont cherché à faire de cette affaire un fonds de commerce politique. La trame de l’affaire a une coloration politique puisque les opposants et une frange de la société civile parlent des dissimulations des victimes de ce qu’ils appellent la répression du pouvoir en place. Le Gouvernement a, pourtant, eu à communiquer en toute transparence sur cette affaire sans que cela ne dégonfle la polémique entretenue sciemment dans le cadre de la surenchère politique. Au sujet de la motion de défiance contre Boshab, son auteur aurait eu

toutes les réponses à ses questions s’il l’avait suivi au Sénat. Boshab avait clairement expliqué que l’inhumation a eu lieu aux petites heures du matin et non tard dans la nuit pour épargner la population de l’émotion d’un nombre aussi important de corps. Les services compétents avaient même, selon le Porte-parole du Gouvernement, écrit pour solliciter une protection de l’équipe d’inhumation, ce qui a fait qu’elle soit accompagnée par quelques éléments de la police. Quant à savoir pourquoi on n’avait pas enterré ces personnes dans des cercueils individuels, mais plutôt dans des sacs plastiques, on se souviendra que même en France, suite à la canicule d’il y a près de dix ans et qui avait fait 11.400 morts pour les uns et 14.000 pour les autres, des corps avaient été inhumés collectivement dans des sacs plastiques blancs conçus justement pour ce genre d’usage. En France comme en RDC, l’utilisation de ces sacs n’a rien à voir avec un quelconque mépris pour les morts, mais un moyen hygiénique et économique pour ce genre d’inhumation. D’ailleurs, l’usage des cercueils n’est pas un apanage universelle pour être indistinctement incontournable, puisque selon des convictions religieuses et autres, il y a des communautés, comme les musulmans, qui n’enterrent pas leurs morts dans des cercueils et d’autres qui les incinèrent pour soit répandre la cendre dans un cours d’eau ou la garder dans une cruche à la maison. D’autres personnes, de leur vivant, donnent déjà leurs corps à des hôpitaux pour des recherches ou des prélèvements de certains organes au profit d’autres vivants qui en ont besoin. Pour ce qui est des disparus de l’opération « likofi », il serait hâtif de les attribuer à cette même opération ou à une quelconque répression pour les mêler aux inhumés de mars 2015

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POLITIQUE à Maluku. En effet, d’une part on se souviendra que beaucoup des jeunes délinquants avaient fui Kinshasa pour échapper à cette opération. Certains étaient allés dans le Bas-Congo, au Bandundu ou au Congo-Brazzaville à

l’insu ou pas de leurs parents. D’autres étaient en rupture sociale et avaient, depuis longtemps, coupé toute relation avec leurs familles avant même cette opération. Dans tous les cas, lancer une motion

de défiance avant même une enquête parlementaire, que personne n’a encore demandée jusqu’à ce jour, ou avant le rapport de l’enquête judiciaire en cours est aussi hâtif et traduit une intention malveillante contre un

adversaire politique. Ce qui serait un comportement malsain qui tend à instrumentaliser les inhumés de Maluku pour des visées politiciennes. Axel Omba

Etats généraux de la justice Kabila et les Congolais prennent le pari de l’excellence dans le secteur judiciaire

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uverts le 27 avril dernier par Joseph Kabila, président de la RDC, les lampilons des états généraux de la justice se sont éteints le samedi 2 mai dernier au salon Congo du Grand Hôtel de Kinshasa. Après six jours d’intenses réflexions, ces assises se sont clôturées sur l’engagement ferme du Président de la République et des participants de procéder, dans les plus brefs délais, à la réforme profonde de la politique nationale de la Justice en RDC. Sur base d’un diagnostic pointu, les participants ont élaboré un document de synthèse très riche contenant les réformes et actions prioritaires à entreprendre pour l’amélioration du fonctionnement du système judiciaire de la RDC. Ils ont, en outre, proposé un mécanisme de suivi et de mise en œuvre des réformes qui concernent tous les acteurs à tous les niveaux, qu’il s’agisse de l’indépendance de la Justice, de son accès, de son financement, de son

organisation, de ses compétences, de la sécurité juridique des investissements, de la justice pénale, de ses ressources humaines, de l’administration pénitentiaire ou de la lutte contre l’impunité Les participants ont, dans leur démarche, dressé les faiblesses de la justice militaire et civile, et y ont apporté les moyens d’y remédier. Dans son mot de circonstance à la clôture de ces assises, Alexis Tambwe Mwamba, Ministre de la Justice, Droits Humains et Garde des Sceaux, a indiqué qu’au regard de « l’engouement et le grand intérêt que plusieurs ont manifesté à vouloir prendre part aux présentes assises, cela prouve réellement que les états généraux de la justice étaient un besoin ressenti dans toute la société ». Avant d’évoquer l’extrait du livre d’Esaïe dans la Bible, qui stipule que malheur au peuple dont les juges doivent être juges, le patron de la

justice congolaise a affirmé que « le fait d’avoir brassé tous les aspects constitue la preuve que la justice influe sur la société tout entière, et que lorsqu’elle ne fonctionne pas bien, la société ne peut que s’en trouver malade ». Quant à l’avantage de ces assises, Thambwe Mwamba pense que c’est celui d’avoir réuni tous les acteurs de la justice qui, de commun accord et sans complaisance, ont procédé au diagnostic de la justice congolaise. De leur part, les partenaires de la RDC ont affirmé être prêts à poursuivre leur appui aux autorités congolaises, en partenariat étroit avec la société civile, pour l’amélioration de l’accès de à une justice transparente, impartiale, indépendante, efficace et protectrice des droits de l’homme, particulièrement pour les femmes, les enfants et les groupes vulnérables, dans le but de restaurer la confiance des citoyens dans l’appareil judiciaire et, au-delà, dans les institutions de la

République, a déclaré Bruno Hans, chargé d’affaire a.i. de la Délégation de l’Union Européenne en République Démocratique du Congo. Représentant le Chef de l’Etat à la clôture de ces assises, Aubin Minaku Ndjala Ndjoko, Speaker de la Chambre Basse du Parlement, a invité tous les acteurs impliqués dans cette problématique de la justice à travailler de fond en comble afin d’améliorer le système judiciaire de notre pays, car le constat est assez grave. Selon lui, Il faut un diagnostic profond face à de nombreux problèmes structurels. Au total, 300 participants, dont 124 venus de l’intérieur du pays, ont pris part à ces assises et ont débattu en travaux de groupes avec assiduité, franchise et sans tabou pour produire des propositions de réformes indispensables de la justice et des actions prioritaires à mettre en œuvre ainsi que des modalités d’application. Giscard Havril

Découpage territorial : pas d’incidence sur les élections

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ontrairement aux craintes de la plateforme Agir pour des Elections Libres et Transparentes (AETA) exprimées mercredi par Jérôme Bonso, se Secrétaire permanent, quant aux incidences négatives et chaotiques que pourraient avoir le découpage territorial sur la

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tenue des élections, la CENI a rassuré qu’il n’en sera rien. En effet, Gustave Omba, membre de l’Assemblée Plénière de la centrale électorale nationale s’est voulu optimiste.

élections. Seulement, nous voulons que le peuple congolais prenne en compte les contraintes d’ordre légal et financier », a rassuré Gustave Omba lors d’un débat organisé par l’AETA.

« Le découpage territorial ne pourra en aucun cas, au regard des éléments que nous avons déjà à notre niveau du point de vue technique, perturber les

Le texte de loi sur le découpage territorial adopté le 9 janvier dernier à l’Assemblée Nationale va faire éclater les 11 provinces actuelles en 26. D’ores

et déjà, le Ministère de l’Intérieur a mis en service les commissions d’installation de ces nouvelles provinces. D’autres, qui ne seront pas découpées, portent déjà leurs nouveaux noms, à l’instar du BasCongo, qui devient le Congo Central. A.O.

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ACTUALITE

Vie des partis politiques

UNAFEC : Kyungu en dissidence

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st pris qui croyait prendre, peut-on dire du feuilleton qui se déroule au sein de l’Union Nationale des Fédéralistes Congolais (UNAFEC) suite aux prises de position unilatérales de son Président, Kyungu Wa Kumwanza, sur les échéances électorales de 2016 et le découpage territorial. Les membres du directoire national exclus arbitrairement par Kyungu lors d’un mini congrès du parti qu’il a organisé à Kinshasa, puis à Lubumbashi, disent avoir renversé la vapeur et affirment détenir les documents du parti. Moralité : c’est Gabriel Kyungu Wa Kumwanza qui s’est mis en dissidence. « C’est l’ex-Président National qui est en dissidence et non le contraire, car nous avons avec nous tous les documents attestant que c’est la direction actuelle sous la conduite du Secrétaire Général, l’honorable Sakatolo, qui gère le parti et nous sommes membres de la

Majorité Présidentielle », a déclaré à la presse un cadre du groupe des « exclus ». Ce renversement de situation met ainsi à nu l’autoritarisme qui caractérisait et caractérise de plus en plus Kyungu qui, par ailleurs, entretien un extrémisme inacceptable dans la vie provinciale au Katanga. Sur ce point, des sources dignes de foi ont fait état récemment d’une réunion tenue par Kyungu à Lubumbashi avec une bande de jeunes avec pour objectif de former une milice en prévision des prochaines élections et pour lutter contre le découpage territorial. Sur ce dernier point, Kyungu a dérouté dernièrement l’opinion en tenant un double langage. D’abord, dans son discours d’ouverture de la dernière session de l’assemblée provinciale du Katanga, il s’est dit favorable au découpage territorial et a même promis que ceux qui s’y opposeront, notamment par des troubles, le trouveront sur son chemin. Quelques

jours plus tard, à la faveur de son congrès à Kinshasa, il reviendra sur ses propos pour relancer son extrême hostilité contre ce projet en affirmant l’unité du Katanga tout en prônant le fédéralisme au niveau national, évoquant ainsi l’autonomie totale des provinces, à la limite des Etats à part entière. Avec la nouvelle donne qui souffle au sein du parti et au regard de la nouvelle configuration de la province qui va éclater en quatre nouvelles, Kyungu va perdre de son influence et de sa superbe, ce qui ne manquera pas de donner un coup sérieux à son image et son aura. Ce ne sera, d’ailleurs, pas pour la première fois, puisqu’en 2007, l’UNAFEC avait été secouée par une guerre qui verra Kyungu défénestré par feu Honorius Kisimba Ngoyi qui finira par l’emporter avant que le premier ne renverse la barque à la mort de ce dernier par des manœuvres politiciennes et dilatoires. Le 18 décembre 2007, en effet, le Tribunal de Grande instance de Kinshasa/Gombe

a répondu favorablement à l’action initiée par huit membres du directoire national de l’UNAFEC contre les dissidents, parmi lesquels Kyungu Wa Kumwanza. Dans le dispositif du jugement, le Tribunal avait considéré que la décision du Comité politique national du parti prise le 28 avril 2007 constatant la défection et la dissidence de Kyungu wa Kumwanza et consorts était bonne et valable. Il en fut aussi de l’interdiction formelle faite aux dissidents de se prévaloir de la qualité de membres du parti ainsi que des droits et prérogatives y afférents. Le Tribunal avait également condamné solidairement Kyungu et consorts à payer à l’UNAFEC la somme équivalent à 1.000 dollars Us au titre de dommages et intérêts. Cette juridiction avait, en outre, considéré que la concertation politique organisée par les dissidents le 3 mars 2007 était une structure anarchique. Axel Omba

Ituri : la FRPI veut capituler

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lus de 4 mois se sont écoulés la suspension du processus de démobilisation et réintégration des hommes venant de la FRPI, une milice qui opère en Province Orientale dans la région d’Ituri suite aux débordements et dégâts causés par ces derniers contre la population civile. Les Forces Armées de la République démocratique du Congo avaient alors décidé de passer à la vitesse supérieure pour en finir avec les auteurs de ces actes en maintenant une pression permanente sur eux qui n’ont ‘autres choix maintenant que de capituler. Durant tout ce temps, les FARDC sont restées sur leur garde pour en arriver à ce résultat. Aujourd’hui, la stratégie de l’armée congolaise a fini par payer. Coupé de toutes ressources, le nouveau chef de la Force de Résistance

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Patriotique de l’Ituri (FRPI) ne pose aucune condition pour sa reddition, et celle de ses hommes. Adirodu Mbadu a affirmé à la fin du mois d’avril dernier dans un entretien que lui et son mouvement sont prêts de se rendre aux autorités compétentes sans condition. « Nous reconnaissons notre responsabilité face aux différents crimes commis dans cette partie de notre pays par les hommes de la FRPI, les exactions, les pillages et autres méfaits. Nous sommes engagés à rendre nos armes et avons besoin juste de la sécurité, car la plus part ont peur de se rendre », a déclaré le nouveau chef milicien. Il a aussi fait savoir qu’une agence de l’Onu dont il a tu le nom facilite la communication avec les autorités militaires représentées dans la région par le commandant de la 32ème région militaire, le général Jean-Pierre Bongwangela. Pourquoi ce changement de cap

pour une milice réputée pour les actes criminels? La réponse réside dans la détermination des forces de sécurité dans cette partie de la RDC, détermination qui a fini par faire fléchir la nouvelle direction de ce mouvement qui n’a plus rien comme moyen pour faire face à l’armée régulière. La population de la chefferie de Walendu-Bindi dans la future province de l’Ituri, qui a pendant longtemps vécu l’horreur de la FRPI, peut donc souffler. S’ils acceptent de capituler, c’est parce que la décharge de l’armée régulière est lourde de conséquence humaine dans leur camp. C’est cela la vraie raison. Les habitants, contents de voir que ce mouvement est à bout de souffle, demandent au Gouvernement central de donner encore plus de moyens aux FARDC pour qu’elles continuent de mettre la pression sur toute forme d’insécurités et leurs auteurs.

La Force de Résistance Patriotique d’Ituri n’est pas le premier mouvement à vouloir capituler en République Démocratique du Congo. Le mieux à faire c’est d’accompagner ceux qui seront démobilisés pour qu’ils ne reviennent jamais aux vieilles habitudes. Le commandant de la 32ème région militaire, le Général Bongwangela dit avoir échangé avec les commandants de troupes sur le terrain dans ce secteur pour la sécurisation de ceux qui vont se rendre sans résistance aux forces de sécurité. Afin d’exciter les récalcitrants, les autorités coutumières du coin appellent la population de cesser tout soutien aux milices pour une paix durable, car, selon eux, il était temps que cette guerre inutile qui décime les familles prenne fin définitivement. Steve KALOMBO

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Kabila sur le chantier de modernisation de la RN1 Boma - Matadi

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e Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a lancé, jeudi 30 avril à Boma, les travaux de réhabilitation et de modernisation de la Route Nationale N°1 sur son tronçon entre la ville de Matadi et celle de Boma. La première pierre a été posée en présence du Premier Ministre et de plusieurs autres personnalités tant nationales que provinciales. D’un coût total de Usd 80 millions financés par un contrat de concession sur la RN1, a précisé le gouverneur du Congo central (ex-Bas Congo), Jacques Mbadu, les travaux doivent couvrir une distance de plus ou moins 120 Km contre une largeur de 9 mètres dont 2x3,5 mètres de bande de roulement asphaltée et 1 mètre de part et d’autre non revêtus. Jacques Mbadu a assuré que « cette route garantira la fluidité de la circulation et réduira le temps d’acheminement des marchandises depuis le port de Boma jusqu’à l’ensemble du pays (…) » Elle supprimera aussi « les obstacles de réalisation des projets intégrateurs de l’Afrique en facilitant l’acheminement des engins lourds destinés à la construction du barrage d’Inga III ». la réhabilitation de ce tronçon routier va également réduire le chômage « par la création des emplois directs pour la main d’œuvre locale tant dans les carrières que dans les routes d’une part, et, d’autre part, par des activités commerciales indirectes qui se créeront autour des zones des travaux, notamment la restauration,

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l’hébergement et les loisirs ». Le patron de l’exécutif provincial du Congo Central a, par ailleurs, fait savoir que les 15 premiers Km de cette route situés à Boma seront appelés Boulevard Président Joseph Kabila, « vœu exprimé par toute la population de Boma ». Ce tronçon urbain « est un précieux symbole du dynamisme commercial de la ville de Boma et un facteur de création du bassin économique autour de tous les villages du tracé », a-t-il ajouté, précisant que « plus de 150.000 personnes sur les 400.000 habitants de la ville de Boma vont bénéficier des effets directs de cette route par son nouveau tracé qui longera leurs quartiers ».

aux années 1950 et 1970, à savoir : l’activité économique du Mayombe dont l’évacuation des produits devait se faire par le port de Boma, le projet d’aménagement du barrage d’Inga et le projet de construction du pont Maréchal sur le fleuve Congo à Matadi ». Malgré l’importance économique de cette route, elle n’a cessé de se dégrader depuis sa construction, jusqu’à ce qu’elle devienne aujourd’hui « inadaptée au trafic et préjudiciable aux activités économiques dans sa zone d’influence ». Et de poursuivre : « la réhabilitation de cette route marquera d’une empreinte nouvelle l’œuvre de l’essor économique de la province et, partant, du pays et sa marche vers l’émergence ».

compte le plus pour un pays ce n’est pas les hommes pris individuellement, mais plutôt l’esprit créé collectivement ».

Remontant l’histoire pour justifier la valeur économique de la RN1 Boma –Matadi, Fridolin Kasweshi, Ministre des ITPR, a fait savoir « qu’à l’origine, la construction de cette route a été le résultat de la réalisation de trois faits économiques différents, remontant

Saluant, par ailleurs, la vision du Chef de l’Etat qui a souvent insisté sur « la synergie du groupe et l’esprit d’équipe pour plus d’efficience, de cohérence et d’harmonie », Kasweshi a émis le souhait que « tous les Congolais (…) s’inspirent de cet exemple, car ce qui

Une étude en cours de finalisation porte sur la réhabilitation et la modernisation du tronçon Boma – Moanda. Jonas Eugène KOTA

Les travaux que l’entreprise chinoise CREC 7 vont entreprendre portent la chaussée, les ouvrages d’art et l’assainissement ainsi que sur la signalisation horizontale et verticale. La durée prévisionnelle de ces travaux est de 15 mois à compter de leur démarrage effectif. Deux ateliers seront déployés, l’un venant de Boma, l’autre de Matadi. Les études techniques du projet ont été réalisés par l’ACGT et le contrôle et la surveillance seront assurés par la mission mixte ACGT – Office des Routes.

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Embellie sur le marché des matières premières

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u niveau international, le FMI a publié les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne. D’après ce rapport, la région subsaharienne de l’Afrique devrait afficher une croissance de 4,5% en 2015. Ce recul serait tributaire de la chute des cours du pétrole et des produits de base observée durant les six derniers mois. Le FMI souligne les effets hétérogènes de ce choc impactera beaucoup plus les pays producteurs exportateurs de pétrole. En revanche, la majorité des pays de la région devrait expérimenter des perspectives favorables du fait de la baisse de leurs factures pétrolières. L’embellie observée sur le marché des matières premières la semaine écoulée s’est poursuivie, voire étendue à l’or qui a connu le premier trimestre 2015

marqué par des baisses successives de son cours. Ainsi, au 29 avril 2015, le prix du cuivre est passé de 5.926,00 USD à 6.089,50 USD. L’once d’or quant à elle s’est vendue à 1.205,71 USD contre 1.193,25 USD une semaine avant. S’agissant du cobalt, son prix à la tonne métrique s’est maintenu à 31.024,35 USD. Les prix du baril de pétrole, au 29 avril 2015, ont également poursuivi leurs tendances haussières sur les deux marchés. A Londres, il enregistré une augmentation de 5,49%, un peu plus que sur le marché new yorkais où elle était de 3,34% ; pour des prix respectifs de 65,90 USD, et 59,20 USD. Au 29 avril 2015, tous les produits céréaliers ont connu des baisses de leurs prix, comme suit : 9,91 USD (-,41%) pour le riz; 471,00 USD (-5,56%) pour le blé; et 133,09 USD (-2,82%) pour le maïs.

Au plan national, la semaine s’est terminée sur fond d’un taux d’inflation de 0%, contribuant à renforcer la stabilité du cadre macroéconomique. Par ailleurs, tous les autres indicateurs attestent de cette stabilité. En ce qui concerne les projections du taux de croissance, elles se situent à 10,3% pour 2015, bien au-dessus de la moyenne africaine. - Le taux d’inflation hebdomadaire était à 0,012% (0,00). En cumul annuel, le taux d’inflation a atteint 0,204%. Les projections du taux d’inflation en annualisé se situent à 0,590% pour un objectif de 3,5%. - Le taux de change, au 29 avril 2015, était à 926,62 CDF/USD à l’indicatif, et 932,00 CDF/USD au parallèle. Ce qui représentait respectivement une appréciation de 0,13% à l’interbancaire, et une dépréciation de 0,05% sur le marché parallèle.

- Les réserves internationales, au 29 avril 2015, se sont sensiblement accrues et s’étaient établies à 1.749,31 millions USD, couvrant 7,22 semaines d’importations. - Le taux directeur de la Banque Centrale du Congo, au 29 avril 2015, demeure à 2,0%. Le solde provisoire des opérations financières de l’Etat, à fin avril indique une marge positive de 12,07 milliards CDF, résultant des recettes de 379,27 milliards CDF (86% de réalisation), et des dépenses de 367,20 milliards CDF (90% d’exécution). En cumul annuel, le plan de trésorerie du secteur public renseigne une marge de 108,6 milliards de CDF. (Source : Primature/compte-rendu de la réunion de la Troïka stratégique du 4 mai 2015)

Luzolo Bambi se lance Nouvel investissecontre la corruption ment pour le cuivre de Kapulo au Katanga Luzolo Bambi Lessa, Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption, ne reculera devant rien pour combattre ce fléau. Il l’a dit la semaine dernière lors de sa toute première sortie médiatique dans le cadre du lancement de la campagne « je dénonce ». La RDC enregistre chaque année des pertes de recettes de 10 à 15 milliards de dollars chaque année à cause de la fraude fiscale, des détournements et autres antivaleurs, a-t-il révélé à cette occasion, alors que son budget annuel est de huit milliards. « La corruption est devenue endémique. Il faut l’arrêter et poursuivre ce qui a été fait avant mais autrement aujourd’hui », a encore déclaré avant d’ajouter que c’est la population qui a victime de ces pratiques. « Le financement du terrorisme et le blanchiment

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des capitaux, c’est quand on voit le danger du terrorisme aujourd’hui et l’expression du blanchiment des capitaux en termes d’infrastructures et d’immeubles à travers la ville. Tout ce que nous dénonçons aboutit à la paupérisation de la population. La victime de la corruption c’est la population », a poursuivi Luzolo Bambi. Sans trop aller dans les détails de la manière dont s’opèrent les fraudes et détournements, il a invité la population à adresser désormais toutes les plaintes contre la corruption et détournement des deniers publics, à l’adresse mail : jedenonce2015@gmail. com. « Tout congolais a le pouvoir de dénoncer les infractions, corruptions et autres. Tout congolais peut déposer plainte. C’est pourquoi on met en place une nouvelle adresse mail pour tous », a-t-il expliqué.

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awson West Ltd, minière active sur le cuivre et possédant u n e superficie d’exploration d’environ 7300 km2 en RD Congo, a annoncé le 1er mai avoir obtenu, auprès de Galena Private Equity Resources Fund LP, un prêt non garanti de 15 millions de dollars. La compagnie, coté à Toronto et basée à Perth en Australie, souligne que l’intervention financière servira à financer les besoins généraux de fonds de roulement, alors qu’elle a accéléré la production dans la mine de cuivre Kapulo en RD Congo.

Le prêt accordé par Galena Private Equity est au taux d’intérêt annuel de 12% et arrivera à maturité au 1er mai 2016, a-t-elle précisé. Le projet Kapulo renferme 3,942 Mt de ressources à 3,65% de cuivre, constituées à 86% de réserves prouvées dans la corne sud-est de la RD Congo. Mawson West Ltd opte pour une exploitation à ciel ouvert à Kapulo avec une production moyenne de 19 400 tonnes de concentré de cuivre par an sur plus de six ans de durée de vie. Agence Ecofin

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COOPERATION SINO-CONGOLAISE L’ACGT reçoit usd 250 millions pour relancer les travaux d’infrastructures à l’arrêt

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’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) et la Société d’Infrastructures SinoCongolaise (SISC) ont signé mardi dernier 24 contrats d’une valeur globale de USD 250 millions destinés à relancer les grands travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures à travers le pays. Un motif de satisfaction du Directeur Général de la SISC, Du Yong Ying, qui s’est réjoui « du lancement prochain des travaux dans plusieurs localités de la RDC. Tous les moyens ont été mis en jeux de manière à ce que les travaux se déroulent dans les meilleures conditions”, a-t-il assuré, regrattant à l’occasion ’’l’arrêt prolongé des travaux’’ qui ’’a créé des difficultés dans le fonctionnement de plusieurs entreprises chinoises installées en RDC depuis 2008’’. La SISC a insisté auprès de ses

partenaires congolais et chinois sur le respect des normes dans l’exécution des travaux Charles Médard Ilunga, Directeur Général de l’ACGT, s’est aussi réjoui de la signature de ces contrats qui, selon lui, vont permettre de relancer les travaux arrêtés pendant longtemps. Tout en saluant les acteurs qui se sont impliqués pour la conclusion de ces contrats, notamment, le Chef de l’Etat, le Bureau de Coordination du Programme sino-congolais dirigé par Moïse Ekanga, la Sicomines et la SISC qui est aujourd’hui un nouveau partenaire en lieu et place des entreprises Sinohydro et Crec, il a rappelé le parcours du programme sico-congolais jusqu’à ce jour. « Le Programme sino-congolais avait démarré en 2009. Après avoir amorcé ses activités avec un fonds initial de 350 millions de dollars, ce programme a rayonné, mais il a fini par suspendre ses activités », a-t-il rappelé avant

de poursuivre : « Aujourd’hui, nous sommes en train de nous réjouir des efforts que nos autorités sont en train de déployer, en particulier, le Chef de l’Etat qui a tout fait pour regrouper, ici à Kinshasa il y a juste moins de trois mois, les responsables du Programme sino-congolais. Il leur a notamment demandé de tout faire pour que ce programme soit remobilisé, de même que le financement. Aujourd’hui, c’est chose faite : tous les programmes qui étaient arrêtés vont pouvoir redémarrer”.

également : « Je pense aussi au projet de la route de Butembo qui va bientôt être relancé grâce au financement reçu. Ce sont là, à titre illustratif, des projets qui ont été suspendus, faute de financement et suite à l’insécurité à l’Est de notre pays. Et de conclure : « Le retour de la paix est un événement heureux que nous devons saluer, puisque la reprise des travaux est aussi le fait de la stabilité à l’Est du Congo”. Dans l’ensemble, le nouveau financement va couvrir 24 projets avec 6 entreprises.

Parmi les travaux prioritaires à relancer, Charles Médard Ilunga a évoqué, notamment, ceux des provinces de l’Est interrompus suite à la guerre, mais aussi les stades à construire à travers les provinces. “Je pense particulièrement au projet de la route Bukavu-Nyangezi qui avait été lancé en 2011 et qui, par après, a été arrêté, a-t-il fait savoir, ajoutant

“Nous n’allons ménager aucun effort pour que les travaux démarrent et s’exécutent en respectant les règles d’art », a promis Charles Médard Ilunga qui a annoncé aussi qu’ “il y aura des missions de contrôle et de surveillance qui seront déployées dans tous les projets ». JEK

Grève chez Transco : Kirumba clarifie A la prise de fonction du comité dirigé par Michel Kirumba, seules 13 lignes assuraient le déplacement de la population. En deux mois, 6 lignes ont été ouvertes dont 4 l’ont été par coïncidence le jour où le Premier Ministre Matata Ponyo visitait les installations de cet établissement situé dans la commune de Masina. Le rapport de la direction des finances, quant à lui, n’indique aucun indicateur rouge, notamment en ce qui concerne la masse salariale qui consomme toutes les recettes. Il faut noter que les charges de Transco sont contenues dans les limites de son Business Plan qui s’étale sur 5 ans. La masse salariale consomme au maximum 55% des recettes réalisées le mois. Avec son taux de réalisation très proche de la réalité soit 99,28%, Transco maintient le cap. DEFICIT ENTRE LES CHARGES ET LES RECETTES Mais comme tout bon gestionnaire

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qui fait des projections, Transco se fait le devoir de rendre compte à l’autorité lorsqu’il constate un déficit entre les charges et les recettes. Au passage, il convient de noter que dans les bus Transco, même les billets mutilés sont acceptés…toujours dans le souci de rendre service à la population. L’effectif avoisine réellement les 2.000 agents. Ce, au regard de la tâche que doit remplir au quotidien Transco, celle d’assurer le déplacement de la population. Un personnel appelé à donner le meilleur de lui-même pour servir au mieux la population congolaise. C’est ici l’occasion d’indiquer que le ratio ( personnel/bus exploités) prévu dans le Business Plan de Transco, fixé à 7, n’est même pas encore atteint. Celuici est obtenu en divisant le nombre de personnes employées par le nombre de bus exploités. Pour les 402 bus mis en service, le ratio est de 4,9. Ce qui veut dire que Transco a encore une marge pour procéder à un nouveau

recrutement ! UNE CENTAINE D’AGENTS FAUSSAIRES DEMASQUES C’est pourquoi, depuis que le nouveau comité directeur a pris les rênes de cet établissement, une commission interne a reçu la lourde charge de coordonner une vaste opération de vérification des documents académiques des salariés de Transco avec, pour objectif, de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ainsi, loin d’être une chasse aux sorcières, ce contrôle de routine qui a débuté le 1er novembre 2014 a révélé beaucoup d’irrégularités. Plusieurs cas de faux documents académiques ont été décelés après que la commission chargée du contrôle ait effectué des vérifications sur terrain auprès de différentes institutions d’enseignement supérieur aussi bien de Kinshasa que des provinces. Toutes ces alma mater ont soit confirmé, soit infirmé le passage de

ces personnes en leur sein. C’est sans surprise qu’une centaine de présumés faussaires ont été invités à s’expliquer au risque de révocation et poursuites judiciaires. DU CLIENTELISME DANS LE RECRUTEMENT DES AGENTS Ce contrôle s’est montré révélateur du mode de recrutement opéré par le Comité de Direction précédent qui a été relevé par le Gouvernement de la République, un recrutement biaisé dès le départ et caractérisé par le clientélisme. Refusant ainsi de tomber dans la médiocrité, le tout nouveau Comité de Direction, avec à sa tête Michel Kirumba, s’est vu obligé de mener cette opération afin d’atteindre ses ambitions : celles d’élever Transco au diapason des sociétés de transport en commun les plus modernes et les plus efficaces que compte l’Afrique.

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