Le vif du congo 33

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Vie des partis

JP Bemba à la tête de deux MLC?

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Libre penseur

Justin Bitakwira toujours mordant

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°033, du 11 au 16 juin 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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Dialogue: tous d’accord Toutes les délégations reçues au Palais de la Nation sont d’accord pour le dialogue, les élections et le calendrier électoral comme principal point à l’ordre du jour, une modération congolaise et le caractère inclusif de ce dialogue qui doit impliquer toutes les tendances sociopolitiques. Pge 2

Les perspectives du dialogue

La MP ressoudée autour de Kabila VIF DU CONGO 33.indd 1

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son contraire 2

A LA UNE

Dialogue : tous d’accord devant Kabila

service de toutes les parties afin que la voie aux élections soit balisée. L’ADR insiste, cependant, que «ce n’est pas à lui de les organiser. C’est une activité souveraine», précisant que « c’est aux Congolais d’organiser leur dialogue et de prendre à témoin la communauté internationale ». Sur ce point toujours, l’ADR a rejeté la position de cette frange de l’opposition et de la société civile qui évoque une médiation internationale, étayant cette position pour les accords d’Addis Abeba et les résolutions du Conseil de Sécurité. Ces documents, a-t-il expliqué évoque une facilitation vers le dialogue et non une modération de ce dialogue.

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Délégation de l’Opposition Républicaine conduite par Léon Kengo Wa Dondo

outes les délégations reçues au Palais de la Nation sont d’accord pour le dialogue, les élections et le calendrier électoral comme principal point à l’ordre du jour, une modération congolaise et le caractère inclusif de ce dialogue qui doit impliquer toutes les tendances sociopolitiques. Les délégations des partis politiques et de la société civile continuent à défiler auprès du Président de la République, Joseph Kabila Kabange, pour les consultations en vue du dialogue national. Après la vague de lundi à mercredi dernier, le Chef de l’Etat a poursuivi ses entretiens jusqu’à vendredi 05 juin au Palais de la Nation avec un break le week end. Globalement, toutes les délégations ont exprimé leur accord quant à la tenue de ce dialogue. Steve Mbikayi, Président du parti travailliste et de la «Nouvelle classe politique et sociale» a commencé par préciser qu’il s’est rendu auprès du Chef de l’Etat en sa qualité d’opposant et rien d’autre «On n’est pas venu ici pour faire allégeance au Chef de l’Etat», a-t-il commencé vendredi dernier, qualifiant, dans la foulée, «

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d’irresponsables » les politiciens qui préfèrent répondre aux convocations des chancelleries étrangères et refuser de répondre à l’appel d’un Congolais, qu’est le Chef de l’Etat, pour parler des affaires congolaises. Il a, par la suite, exprimé la disponibilité de son parti et de sa plate-forme politique à se rendre au dialogue à condition qu’il soit différent des concertations nationales. Steve Mbikayi a, sur le plan pratique, proposé la mise en place d’une commission préparatoire composée des membres de l’opposition et de la majorité présidentielle pour débattre de « « toutes les questions qui fâchent ». Ce dialogue, a-t-il souligné, devra être inclusif, c’est-à-dire impliquer tout le monde. Le patron du parti travailliste s’est dit, par ailleurs, opposé à l’ingérence des étrangers dans les affaires congolaises, notamment par le financement des élections qui sont, d’après lui, « un symbole de souveraineté nationale ». Pour éviter cette ingérence qui finit souvent, selon lui, par des injonctions étrangères sur la vie nationale, il a proposé la création d’une « caisse de solidarité » pour constituer le

budget de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et ainsi éviter l’assistance de l’étranger. Venant à la suite de Steve Mbikayi, François Mwamba a conduit la délégation de son parti politique, l’ «Alliance pour le développement et la République ». Au sortir de l’entretien avec le Chef de l’Etat, Gérard Tumba, Coordonnateur du parti a dit que son parti a exprimé au Chef de l’Etat la nécessité et l’intérêt d’organiser le dialogue, cela pour le bien et l’intérêt de la Nation. «La période des élections doit être une période apaisée », a-t-il également affirmé ». Pour assurer cet apaisement, l’ADR soutient que « les Congolais doivent se parler ». Quant à l’ordre du jour de ce forum, il a estimé que «la question du calendrier électoral qui est global pour le moment doit muer pour devenir consensuel, parce que telle est la demande formulée par un grand nombre». Pour ce qui est de savoir qui doit piloter le dialogue, Gérard Tumba a rappelé que le Conseil de Sécurité a engagé Martin Kobler, patron de la Monusco, à mettre ses bons offices au

Dernier à être reçu vendredi dernier, Le Président du cartel «Forces du futur», Arthur Zahidi Ngoma, a aussi adhéré à l’idée du dialogue. «Nous sommes-là pour vous dire que nous devons faire ce dialogue avant les élections», a-t-il déclaré au sortir de son entretien avec le Chef de l’Etat, précisant que «nous devons faire quelque chose pour qu’il n’y ait pas une chose qui soit un motif de conflit». Répondant à ceux qui s’opposent à ce dialogue, il a lancé : «Je ne vois pas comment un homme politique peut être contre le dialogue. Même si vous prenez une kalachnikov, à la fin vous allez finir par un dialogue».

Lundi 8 juin, nouvelle semaine et nouveaux rounds des consultations

Lundi 08 juin 2015, le Palais de la Nation a repris de l’animation avec une nouvelle vague de délégations. Pour ce nouveau round, le Président de la République a reçu, tour à tour, les délégations de l’Opposition Républicaine, de la Société civile et du Regroupement des femmes conduites respectivement par Léon Kengo Wa Dondo, Cathy Kalanga et Elysée Minembwe. Comme celles de la semaine dernière, toutes ces délégations ont exprimé leur adhésion

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Edito

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A LA UNE

Quant à ceux qui hésitent encore ou qui s’opposent au dialogue, les femmes les ont invités à se joindre à leurs frères et sœurs pour qu’ensemble, ils cherchent des solutions pour des élections apaisées.

Le sens de la Nation

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’est un véritable florilège à la paix, l’unité et la concorde nationale, bref, un florilège à la Nation qui émane, depuis la semaine dernière, du Palais de la Nation où se déroulent, autour du Président de la République, Joseph Kabila, les consultations en vue du dialogue pour des élections apaisées. Toutes les délégations qui défilent à la Présidence de la République sont unanimes pour reconnaître la valeur cathartique du forum en perspective quant à la préservation des équilibres nationales quant aux enjeux de l’alternance politique. La démocratie, croit-on comprendre des attitudes des uns et des autres, est un jeu d’excellence et non une escrime où l’on sort mort ou vif. Audelà du choc des ambitions domine l’ambition de grandeur de la RDC qui aspire à l’émergence, et chacun est censé œuvrer à cela plutôt qu’à l’assouvissement des intérêts personnels. Les idées que chacun va exposer au Président de la République concourent, à n’en point douter, à la création des conditions pour le balisage d’un avenir meilleur pour le pays. Ce n’est, donc, pas pour rien qu’un des hôtes du Chef de l’Etat a fait comprendre que pour l’intérêt de la communauté lorsqu’il y a un conflit, on ne va pas sous l’arbre à palabre avec des machettes, des couteaux et autres armes blanches, mais avec des aiguilles qui symbolisent le rafistolage, la réunification. Que tous ceux qui croient que le dialogue est un tribune pour des confrontations politiques déchantent et comprennent que l’enjeu majeur est de sauver avant tout la Nation. Car, après tout, personne ne peut régner sur des cadavres… Jonas Eugène Kota

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La semaine des gros calibres

Délégation de la Majorité Présidentielle conduite par Aubin Minaku à l’idée d’un dialogue préalable aux élections apaisées. Léon Kengo Wa Dondo a fait savoir que pour faire droit à la nécessité de cet apaisement, il faudra répondre à certaines exigences. Il a évoqué la question budgétaire, rappelant que les ressources allouées dans le budget 2015 pour les élections locales, provinciales, sénatoriales et des gouverneurs sont insuffisantes. Que faire alors pour aplanir cette difficulté ? A cette question, le Speaker de la Chambre Haute du Parlement a dit avoir réservé la primeur de la solution au Chef de l’Etat qui, a-t-il ajouté, est mieux placé pour la rapporter à la presse. Mais le coordonnateur de l’opposition Républicaine, Ben Kalala, a déclaré à certains journaux que, pour sa plate-forme, la solution serait d’inverser le calendrier électoral pour renvoyer les élections locales en 2017 et commencer par les législatives nationales et la présidentielle en novembre 2016. Pour sa part, la société civile, conduite auprès du Chef de l’Etat par Mme Cathy Kalanga, a salué l’initiative de ces consultations prise par le Chef de l’Etat et qui répond au souci permanent de la société civile de voir les Congolais se parler pour vivre en paix. « La Société civile souscrit au dialogue et elle va y participer», a assuré Mme Kalanga. Sa structure, a-telle aussi fait savoir offre ses services pour assurer le secrétariat de ce forum. Quant à sa facilitation, la société civile se dit pour une facilitation bipartite, c’est-à-dire avec deux médiations afin de faire participer toutes les tendances. Sur le plan pratique, la société civile suggère la mise sur pied d’un bureau préparatoire qui ferait en sorte que le dialogue en perspective soit inclusif

et se tienne dans le strict respect des valeurs humaines. A la tête d’une forte délégation des femmes, Mme Elysée Minembwe a, au sortir de plus d’une heure trente d’entretien avec le Président de la République, commencé par remercier ce dernier pour les avoir associées à ses consultations qui, selon elle, concernent l’avenir du pays. Le Regroupement des femmes s’est aussi dit favorable au dialogue, rappelant qu’en Afrique, chaque fois qu’il y a des divergences dans une communauté, les sages se réunissent toujours pour en débattre. Les femmes, a-t-elle ajouté, sont les premières à souhaiter vivement le dialogue pour éviter de nouveaux cycles de violences dont elles et leurs enfants sont toujours les premiers et plus grandes victimes. Quant à l’ordre du jour de ce dialogue, elle a fait savoir qu’en plus des questions électorales, son regroupement a soumis au Chef de l’Etat les questions particulières des femmes, étant donné qu’elles constituent la grande frange de la population congolaise.

Mardi 9 juin 2015, le Palais de la Nation connaît une ambiance bien particulière. La journée des consultations du Chef de l’Etat commence, en effet, par la délégation de la Majorité Présidentielle. Pour d’aucuns, il s’agirait d’une formalité, du moment que c’est une famille politique qui se rend auprès de son Autorité morale. Mais la taille de la délégation fait changer les pronostics. Plus de quarante chefs de partis, présidents des dix groupes parlementaires de la majorité et personnalités se rendent auprès du Président de la République pour un entretien qui aura duré un peu plus d’une heure, alors que le protocole a prévu 45 minutes. Dans l’économie de cette audience, Aubin Minaku, Secrétaire Exécutif de la MP explique, à propos du dialogue projeté que «c’est à la suite d’une demande pressante et incessante de l’opposition politique et de la Société civile que la CENI a eu à mettre en place et adopter un calendrier électoral global. Nous soutenons ce Calendrier ». Quant à la suite pratique devant conduire à la tenue des élections proprement dites, Il a déclaré : « Nous appuyons les différentes options levées par nos institutions ». Ceci, notamment en rapport avec le découpage territorial que la MP espère, selon Minaku, que « tout sera mis en œuvre afin que les

Z’Ahidi Ngoma à la tête de la délégation des Forces du future

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A LA UNE vingt-six provinces nouvellement créées soient effectives. En même temps, nous demeurons ouverts et allons poursuivre nos réflexions parce qu’en ce moment, chaque composante de la RDC doit contribuer à la concrétisation de toutes les options essentielles. Ce, de manière efficiente » Pour ce qui est du rejet du dialogue par une frange de l’opposition, Minaku, serein, considère que « l’essentiel, c’est qu’au niveau du leadership, le Président de la République est foncièrement pour le dialogue avec tout le monde, sauf ceux qui veulent être comme des marginaux. Nous allons évoluer par le dialogue pour l’intérêt de la République » Enfin, se prononçant sur l’épineuse question de la disponibilité ou pas des moyens financiers, la MP s’en tient avant tout à la volonté politique exprimée, considérant, selon Minaku, que « le premier point à retenir, c’est qu’il y a une volonté politique pour organiser les élections. En 2006, ça été le cas avec les moyens de la Communauté internationale. En 2011, le pays a encore organisé les élections sans appui financier extérieur. Cette fois-ci, l’engagement politique est là. Le reste, c’est le travail des institutions, notamment, le Gouvernement. A partir du moment où il a accepté le calendrier de la CENI, cela signifie que tout sera mis en œuvre pour

calendrier électoral, le Président du MLC/L renvoie à l’histoire pour rappeler qu’« en son temps, notre parti avait exigé un calendrier électoral global. Mais aujourd’hui, au regard des défis qui se présentent devant nous, il est important de s’asseoir autour d’une table pour parler de ce calendrier ». Pour le reste, surtout au sujet du dialogue projeté, Luhaka Losendjola est clair : n’a pas besoin de préalables à la tenue de ce dialogue. Et de conclure : « en tant que parti politique, notre devise est que partout où on parlera de la RD Congo, nous répondrons toujours présent » Dernier reçu de la journée, Justin Bitakwira, a conduit une délégation de l’opposition dite citoyenne qui est, en fait, un courant de pensée au sein de l’Assemblée Nationale. Celui que l’on appelle le Wazekwa de la politique en raison des proverbes qui illustre toujours ses propos, a commencé par une mise au point au sortir de son entretien avec le Chef de l’Etat : « Je ne suis pas venu rencontrer le Chef de l’Etat pour représenter qui que ce soit. Je ne suis pas non plus venu pour trahir qui que ce soit. ». Revenant à la question politique de l’heure, Bitakwira a considéré la situation sécuritaire précaire du pays pour insister sur les vertus d’un dialogue politique sincère entre tous les Congolais. « En tant qu’acteur

Délégation du MLC/L conduite par Thomas Luhaka la tenue du dialogue, l’élu d’Uvira soutient l’initiative qu’il compare à une aiguille qui symbolise le raccommodage, l’unité du pays. Fustigeant, enfin, l’attitude de ceux qui trouve inopportune cette perspective, il les a prévenus, par un dernier proverbe, que « la grenouille qui s’isole des autres meurt stérile ».

Les convergences qui justifient l’initiative de Kabila

Ces positions reflètent les convergences des différentes délégations reçues par le Chef de l’Etat. D’une part, tout le monde s’est d’accord pour le dialogue. D’autre part, ils ont placé la question des élections et, particulièrement, son calendrier, comme premier et principal point à l’ordre du jour. Par ailleurs, tous optent pour une modération ou une facilitation nationale, estimant que les Congolais,

qui ont une expérience du dialogue, ont suffisamment de sagesse pour se parler et trouver des solutions à leurs problèmes sans toujours avoir à s’en remettre aux étrangers. Enfin, tous les hôtes du Chef de l’Etat ont plaidé pour un dialogue inclusif, souhaitant ainsi que les Congolais continuent à se parler afin que ceux qui trainent encore les pieds rejoignent le train du dialogue. De manière générale, l’on peut aussi constater que, contrairement à ce qui était avancé au départ, les consultations du Palais de la Nation sont tout, sauf de la mascarade. Chacun y va avec un cahier de charges et des positions tout à fait indépendantes de quelque influence que ce soit. Tout est ainsi à l’honneur du Chef de l’Etat, initiateur de ces consultations, du reste saluées par la communauté internationale, qui a toujours eu sa main tendue et ne cesse de le démontrer. Jonas Eugène KOTA

Délégation de l’Opposition citoyenne conduite par Justin Bitakwira que les élections soient organisées normalement ». Deuxième délégation de ce mardi, le Mouvement de Libération du Congo/ Libéral conduit par Thomas Luhaka. Sans détour, cet ancien Secrétaire Général du parti de Bemba déclare sans embage : « Nous soutenons le dialogue parce que nous sommes un parti politique qui pense que le dialogue est un lubrifiant politique pour pouvoir régler les problèmes de la société ». Et sur la question du

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politique, je ne peux pas ne pas venir dire au chef de l’Etat que nous avons besoin de secours pour qu’une partie de la République partage la sécurité avec le reste du pays ». Dans cette perspective du dialogue, il a évoqué l’éternelle question du porteparole de l’opposition politique, ce à quoi le chef de l’Etat lui a répondu que cette matière déborde ses prérogatives renvoyant la responsabilité aux deux Chambres du Parlement. Quant à

Délégation de la Société civile conduite par Mme Cathy Kalanga

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POLITIQUE

Dialogue national : Mende recadre le front du refus

Déclarations du Soussecrétaire d’Etat américain Tom MaIiowski sur le Dialogue National En séjour à Kinshasa, le Sous-Secrétaire américain à la Démocratie et aux Dioils de l’Hoœme, Tom Malinowski, a déclaré dans une conférence de presse tenue à Kinshasa le 4 juin 2015 que le dialogue républicain ne devait pas servir de prétexte pour retarder les élections ». De fait, il répétait une rengaine ressassée avec la mauvaise foi la plus flagrante par une opposition dont on ne sait plus quand il faut la croire ou pas. Mauvaise foi parce que tous savent que le Président de la République n’a aucune compétence en matière de calendrier électoral, lequel relève exclusivement de la CENI. M. Malinowski ajoutera en plus que l’ordre du jour du Dialogue national devait se concentrer uniquement sur les problèmes électoraux, comme si pour parler de leur pays qui a bien d’autres chats à fouetter, notamment la grave crise sécuritaire et humanitaire dans le Grand Nord et les perturbations de l’ordre public à Aveba (Ituri) ou à Manono au Katanga, les Congolais avaient besoin de l’autorisation d’un partenaire étranger. En réalité Tom Malinowski qui fut activiste chez Human Rights Watch a rarement raté une occasion de se livrer à des excentricités bien peu diplomatiques. Au point que pas

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plus tard que l’année dernière, il avait été déclaré persona non grata par le Bahrein. En ce qui concerne la RDC, mon collègue le Ministre des Affaires Etrangères a dit ce qu’en pense le Gouvernement dans sa réaction du 5 juin, à savoir que « Le dialogue entre les fils et les filles de la RDC relève de la politique interne de cette dernière. Toute immixtion des Etats tiers dans ce processus est donc non seulement inacceptable conformément au droit international qui prescrit le principe de non-ingérence dans les affaires intérieurs d’un autre Etat ». Cette position s’inscrit clans le droit fil de la déclaration du Président de la République, Joseph Kabila dans son discours sur l’état de la Nation du 15décembre2014 : « ...De nos partenaires, et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions. Mais jamais des injonctions ».

Le Dialogue National

Certains acteurs politiques de l’opposition qui ont souhaité le dialogue républicain ont lié ce dialogue à l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, dit Accord-cadre d’Addis-Abeba. D’autres récusent l’initiative prise par le Président de la République à cette fin. Quiconque a parcouru ce texte peut constater que l’Accord cadre d’Addis-Abeba ne fait

aucune allusion au dialogue entre Congolais. C’est dans la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée le 28 mars 2013 à New York qu’il est demandé, au point 14, sous-point B, « au Représentant spécial (des Nations Unies) pour la République démocratique du Con go de promouvoir au moyen de ses bons offices un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections provinciales et locales crédibles et transparentes ». Il s’agit bien d’un lobbying et non de ce véritable acte de substitution de souveraineté auquel quelques compatriotes de l’opposition voudraient promouvoir en demandant à un préposé des Nations-Unies de convoquer les forces politiques congolaises à un dialogue, en ce compris le Chef de l’Etat auprès duquel il a été accrédité par la Communauté internationale. Même Kafka ne s’y retrouverait pas. Et c’est ce que le Représentant de Ban Ki Moon essaye de faire passer comme message en déclarant qu’il soutient l’initiative et qu’il reste disponible pour apporter ses bons offices si le Président Joseph Kabila le lui demandait. L’exigence d’une certaine opposition de ne participer à un dialogue que si le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies à Kinshasa en assurait le leadership ne répond donc ni à la lettre ni à l’esprit des résolutions du Conseil de Sécurité. En effet, dans un louable souci de recadrer certaines interprétations à cet égard, le Conseil de Sécurité a adopté une autre Résolution concernant la RDC, la 2211. C’était le 26 mars 2015, c’est-à-dire deux ans après la Résolution 2098 du 28 mars 2013. Cette Résolution 2211 ne parle pas du dialogue dans le sens que lui donnent ceux qui refusent de faire du dialogue une affaire de Congolais. On y lit au sous-chapitre « Elections

» que le Conseil de sécurité « exhorte le Gouvernement et toutes les autres parties concernées à créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral Soit libre, juste, crédible, ouvert transparent, pacifique et conforme à la Constitution congolaise et au calendrier électoral, pour qu’il s’accompagne d’un débat politique libre et constructif ». Le terme « dialogue » n’apparaît qu’au sous-chapitre consacré aux relations entre la RDC et les autres pays de la région des Grands Lacs dans les recommandations adressées, non au Représentant du Secrétaire général de l’ONU en RDC mais bien â son Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs auquel il est demandé de « continuer à s’investir à l’échelle régionale et internationale dans la quête de la paix, de la stabilité et du développement économique de la République démocratique du Con go et de sa région, notamment en favorisant l’organisation rapide d’élections nationales crédibles et sans exclusive, en ouvrant un dialogue régional ». C’est écrit noir sur blanc. Il serait souhaitable que ceux de nos compatriotes qui ont voulu surfer sur l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et les Résolutions 2098 et 2211 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies pour torpiller le dialogue initié par le Chef de l’Etat en réponse à la demande de l’opposition à bien vouloir procéder à un réexamen de ces trois instruments juridiques. En tout état de cause, Il faut saluer l’unanimité qui se dégage des propos responsables et frappés au coin du bon sens tenus par tous les hôtes du Chef de l’Etat qui ont tous soutenu l’impérieuse nécessité de la tenue du dialogue dans le respect des institutions et de la Constitution, surtout à l’aube des échéances politiques à venir qui exigent un climat général de confiance. Les raisons de ceux qui s’opposent à ce dialogue vont d’une remise en cause du rôle d’initiateur du Chef de l’Etat à des spéculations et revendications

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POLITIQUE préalables quant à l’objet, au périmètre et aux objectifs dudit dialogue en passant par des appels à une médiation étrangère. Ces questionnements combinés au besoin d’évaluation des processus antérieurs sont chose normale et compréhensible. Toutefois, le jeu de postures au détriment des enjeux reste inadmissible. Surtout lorsque un certain nombre de raisons avancées par les opposants au dialogue ne concernent en réalité ni le périmètre, ni l’objet ou les modalités dudit dialogue. On a plutôt le sentiment d’être en face d calculs d’acteurs politiques soucieux d’être les pionniers dans les rangs d’une sorte de grand-messe lorsqu’ils ne voient pas d’un mauvais œil l’élargissement du dialogue à d’autres, avec à la clé

l’obligation du partage éventuel des dividendes ou le risque que l’initiative tout comme les bénéfices du processus leur échappent, ce qui justifient leurs souhaits que la démarche n’aboutisse jamais. Il faut que les Congolais cessent de projeter le devenir de leur pays sur la base des procès d’intention, signe manifeste d’une incapacité à dépasser les aprioris. Le dialogue entre Congolais sur le Congo devrait devenir une seconde nature pour tous. Il ne doit pas être instrumentalisé à des fins d’affichage ou pour une caution de vues partisanes. Il s’agit de réflexions stratégiques devant aboutir à des solutions partagées sur l’avenir de toute la Nation. On

peut

comprendre

l’efficacité

d’une médiation ou d’une facilitation internationale comme gage de la crédibilité du dialogue entre ressortissants d’un même pays. Mais nous devons être à l’écoute de l’opinion de plus en plus partagée par nos concitoyens qui pensent qu’après la table ronde de Bruxelles, après les conférences de Tananarive et de Sun City, le temps est venu pour que les Congolais puissent se parler sans faire de leur pays une éternelle arrière-cour de la communauté internationale. Si la vivacité du débat démocratique dans notre pays est la traduction de la mesure de la passion pour le Congo, l’intérêt supérieur de la Nation commande que notre société cesse d’être celle d’éternels conflits. Après tant d’épreuves et de désillusions, la RDC a besoin d’apaisement. Tous les

Congolais ont besoin de paix. Ce n’est pas un luxe pour notre classe politique que d’avoir un entendement commun sur les fondamentaux des règles démocratiques. Le cas du Burundi où la crise a résulté de l’interprétation contradictoire des Accords d’Arusha par la classe politique de ce pays devrait pourtant nous interpeller. Que les Congolais parlent entre euxmêmes de leur pays, de leurs élections ou de leur sécurité ne saurait causer du tort ni au pays lui-même, ni aux acteurs politiques, loin s’en faut. Je vous remercie. Ministre de la Communication et Médias Lambert MENDE OMALANGA Porte-parole du Gouvernement

La MP ressoudée autour de son Autorité Morale

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ls étaient plus de quarante à se rendre auprès du Chef de l’Etat pour les consultations qu’il conduit en perspective du dialogue nationale. Ils, ce sont les Présidents des partis, des groupes parlementaires et des personnalités membres de la Majorité Présidentielle. Conduits tous par leur Secrétaire Exécutif, Aubin Minaku Ndjalandjoko, on pouvait compter parmi eux des noms tels que le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo, le Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale, Charles Mwando Nsimba, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, le tout récent ex-Secrétaire Général du PPRD Evariste Boshab, le Ministre du Plan et Président de l’ARC Olivier Kamitatu, le Ministre en charge des Relations avec le Parlement, qui conduit également la dynamique « Kabila désir », Tryphon Kin–Kiey Mulumba, Lambert Mende de la Communication et Médias, Félix Kabange Numbi de la Santé Publique, Baudouin Banza Mukalay. Qui d’autre encore ? Pierre Lumbi, bien sûr, le Conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité et initiateur du MSR qui est

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la deuxième force politique de la MP ; le bouillant UNAFEC Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, et tant d’autres tels que les Députés Nationaux Pius Muabilu Mukalay, Oscar N’saman O’Lutu, Konde Vila Ki Kanda, le nouveau Secrétaire Général du PPRD, Henri Mova Sakanyi et Ramazani Shadari, l’un de ses trois adjoints, ou encore Endundo José, Richard Muyej et, présence significative, Ngabu, ce très PALU qui était à la tête d’un groupe de son parti dans la grande masse de la MP. C’est donc du grand monde que les couloirs des bureaux du Chef de l’Etat ont dû héberger pendant un temps avant que tous s’engouffre dans la grande salle spécialement aménagée pour eux. Cette énumération pourrait paraître rébarbative, mais pour qui connaît la vie récente de cette famille politique, le rassemblement de tout ce monde en un lieu et autour du Chef de l’Etat ne pouvait pas passer inaperçu. Nombre d’observateurs de la vie politique congolaise retiennent d’eux de profondes dissensions qui, à la limite, ne pouvait plus les réunir autour du sujet même de la discorde : les élections et leur pendant de la

calendrier électoral et des contraintes des délais constitutionnels. Des journaux de la place se sont fait, à un moment, les choux gras de ce qui était avancé comme des éclats de voix qui auraient eu à troubler la quiétude de Kingakati où cette famille politique a l’habitude de se retrouver - autour ou non de son Autorité Morale - pour délibérer sur les grandes questions de l’heure afin de lever des options communes. En tous cas, sauf hypocrisie profonde, l’ambiance bon-enfant qui a régné pendant près de deux heures au Palais de la Nation semble avoir donné une autre image de ce regroupement politique, surtout avec les positions développées devant la presse par Minaku au sujet des questions d’actualité. Jusque mardi dernier

encore, il était, en effet, difficile de savoir si tout ce monde partageait les mêmes vues, notamment au sujet de la modification ou pas du calendrier électoral global auquel la Majorité Présidentiel adhère, alors que l’opposition radicale la rejette ou exige sa modification. C’est à cause de cette question, entre autres, que l’on a commencé à parler d’une implosion en cours de la famille politique du Chef de l’Etat ou des ras qui quittaient déjà le navire. Mardi dernier, la MP a affiché une image de solidarité et d’une nette exemplarité qui n’a pas manqué de forcer l’admiration, voire la surprise de plus d’un, à commencer par la presse. Axel Omba

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ACTUALITE

Vie des partis politiques

Bemba à la tête de deux MLC ?

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ean-Pierre Bemba Gombo serait-il, malgré sa détention à la CPI, le leader politique le mieux nanti en termes de partis et de groupements politiques à sa traîne ? Question bien intéressante et qui suscite autant de curiosité. On le savait soutenu, depuis les élections de 2006 par la plate-forme politique Union pour la Nation (UN), même si aujourd’hui, la quasi-totalité de ses sociétaires n’y évolue plus. On le croyait aussi en perte de vitesse à la suite de la déconfiture électorale de son parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) aux élections de 2011, mais l’homme a continué à jouir d’une confiance remarquable de ses sociétaires. Jusque quand le temps s’est mis à les user un à un devant, chacun, ses ambitions et son avenir politiques. L’intransigeance du chairman en personne aidant, on assistera alors à une saignée des cadres du parti jusqu’au plus haut niveau. Aujourd’hui, Bemba aura été le « géniteur » d’une myriade de partis nés de son « bal des chauves » à son style. Faut-il en dire autant de la situation actuelle du MLC qui était devenue bicéphale ? Ce que l’on peut retenir c’est qu’enfin, la guerre de leadership qui opposait Eve Bazaiba, SG désignée

par Bemba à partir de ses quartiers carcéraux de la Haye, à Thomas Luhaka, défénestré dans des conditions plutôt floues suite à sa participation aux Concertations Nationales pourtant agrées par Bemba, cette guerre donc vient de connaître son épilogue. En tous, à en croire le dernier développement de l’actualité, Luhaka, qui avait « éxilé » une aile du parti sur l’avenue de l’Enseignement après avoir été déguerpi du siège du parti installé dans une propriété immobilière des Bemba à Gombe, aurait fini par jeter l’éponge pour évoluer dans sa propre formation politique : le Mouvement de Libération du Congo/Libéral (MLC/L) C’est, ce que les journalistes ont découvert mardi dernier sur la feuille

du protocole qui reprenait les hôtes du jour du Chef de l’Etat dans le cadre de ses consultations politiques. Thomas Luhaka s’est, en effet, présenté sous ce label à la tête d’une délégation où l’on a retrouvé Omer Egwake, Germain Kambinga, les deux compagnons de Luhaka qui ont fait leur entrée au Gouvernement, ainsi que Roger Nsingi, jusque-là Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa sous le label du MLC Bemba, et MarieLouise Ekpoli, Députée Nationale honoraire du MLC. La rupture est-elle donc consommée ? Pas si sûr lorsqu’on considère le profond encrage du groupe de Luhaka dans la lignée bembiste. C’est, en tous cas, ce que renseigne, jusqu’à nouvel ordre, l’effigie du Chairman affichée

sur la devanture du siège du MLC/ Luhaka sur Enseignement. C’est aussi ce que renseigne la présence, aux côtés de Luhaka, de l’influent groupe des « bembistes » qui continuent à se réclamer, bec et ongle, de l’ancien Vice-Président de la République. Quelle différence caractérise, alors, les deux MLC au-delà de la spécification du deuxième qui vient de voir le jour ? A cette question, Thomas Luhaka a répondu sans détour aux journalistes qui la lui ont posée au Palais de la Nation : « eux ne veulent pas du dialogue, nous nous sommes pour le dialogue » Entre-temps, la Haye renvoie à Kinshasa un silence assourdissant face à cette situation… JEK

Justin Bitakwira, un loup solitaire toujours mordant… « Je ne suis pas venu rencontrer le Chef de l’Etat pour représenter qui que ce soit. Je ne suis pas non plus venu pour trahir qui que ce soit. » Ainsi s’exprimait, en liminaire, Justin Bitakwira, au sortir de l’entretien qu’il a eu, mardi dernier au Palais de la Nation, avec le Président de la République dans le cadre des consultations politiques en vue du dialogue national. Pourquoi donc cette mise au point ? Avant que les journalistes n’en sachent le fin mot, Bitakwira a récidivé à la fin de son intervention avec un de ces proverbes dont il s’est fait le spécialiste au sein de la classe politique congolaise : « Une grenouille qui s’isole mourra stérile ». Une clarification qui a eu le mérite

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de faire comprendre qu’en fait, l’élu d’Uvira parlait indirectement des réfractaires au dialogue. Dans tous les cas, Bitakwira aura été l’une des curiosités médiatiques, surtout qu’il était à la tête d’une délégation, non pas de l’UNC dont il est membre co-fondateur, mais de « l’opposition citoyenne » qu’il a présentée comme étant un courant de pensée au sein de l’Assemblée Nationale. L’on sait que depuis belle lurette, il règne très peu d’aménité entre Bitakwira et les cadres dirigeants de son parti. Le clash est venu de la victoire des FARDC sur le M23 lorsque Justin Bitakwira avait félicité les vaillants soldats congolais ainsi que leur hiérarchie, en ce compris le Commandant Suprême.

Ces félicitations avaient piqué Vital Kamerhe, Président du parti, au vif, au point qu’il publiera une circulaire dans laquelle il interdisait désormais quiconque de faire des déclarations sans son aval. Se sentant visé, Bitakwira prendra alors ses distances tout en multipliant, à l’occasion, des propos détournés mais sans équivoque du genre : « je ne suis pas venu dans un parti-Etat ». En tous cas, celui qui est connu au palais du peuple comme le petit fils de sa grand-mère en raison de ses proverbes a toujours juré de ne jamais garder sa langue dans la poche et de ne jamais se taire quand il s’agit de la RDC. Il se réclame toujours comme un libre penseur qui s’exprime tout

aussi librement. L’on croyait que la crise avec ses pairs fondateurs du parti, à commencer par Vital Kamerhe, allait pousser ce dernier à l’évincer comme les partis politiques nous en ont donné l’habitude en RDC, mais les sources introduites assurent que Bitakwira, originaire du Sud-Kivu, comme Kamerhe a des assises politiques et sociologiques tellement solides que son Président du parti ne peut pas prendre le risque de le virer sans subir une sérieuse saignée de députés dans son groupe parlementaire avec des incidences certai,es aux prochaines élections.. SB

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ACTUALITE

Les nouvelles troupes FARDC se déploient à Beni

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l ne se passe jamais un jour sans que les autorités congolaises n’essaient de répondre aux préoccupations de la population du territoire de Beni dans la Province du Nord-Kivu, en proie à l’insécurité causée par la présence des rebelles ougandais d’ADF qui tuent, violent et enlèvent des paisibles populations. Pour apporter une solution à cette situation, le Gouvernement de la République avait décidé d’engager les troupes d’élite de l’armée congolaise dans cette zone. Dans cette perspective, les autorités tant civiles que militaires ont multiplié des visites dans ce territoire pour comprendre les enjeux et trouver des solutions appropriées. C’est à ces occasions là que la population avait sollicité la relève des troupes FARDC engagées au front dans cette zone depuis plusieurs mois par d’autres bataillons plus frais pour qu’ils continuent le travail débuté depuis Janvier 2014. Selon la société civile locale porteuse de ce

message, la situation actuelle à Beni exige des nouvelles troupes de l’armée congolaise, car ceux qui sont là ont droit à un petit moment de répit après plusieurs mois de succès au front. Cet exercice a donc débuté dans tout le territoire de Beni. Les troupes en provenance de la province du Sud-Kivu sont en déploiement. Ces nouvelles troupes sont composées de régiments d’infanterie et d’unités spéciales commandos et vont poursuivre l’opération « Sokola I » contre les rebelles ougandais d’ADF qui se livrent au terrorisme depuis la défaite leur infligée par les forces armées congolaises. Cette situation, que certaines mauvaises langues veulent en faire leur propagande politique, tient à cœur les autorités tant civiles que militaires qui ne cessent de répondre à toutes les demandes des habitants du territoire de Beni qui ont, eux aussi, droit à une paix durable comme d’autres Congolais. Les éléments relevés seront

redéployés dans le Sud-Kivu où ils sont appelés à des opérations moins intenses pour un bon relâchement après des loyaux services dans le territoire de Beni. Certaines sources de la société civile locale sollicitaient nom seulement le déploiement de nouvelles troupes, mais surtout confier le commandement de l’opération Sukola I à un nouvel homme pour plus d’efficacités sur le terrain. Cette question n’a pas tardé de trouver sa réponse auprès du Commandant Suprême des forces armées, Joseph Kabila, qui vient d’opérer de nouvelles nominations à la tête de l’opération Sukola I. Le général de brigade Marcel Mbangu Mashita remplace ainsi Mohindo Akili Mundos. Ce nouveau commandant, qui a pour mission principale le dernier ratissage contre les ADF, n’est pas un louveteau dans cette région qu’il maîtrise parfaitement pour avoir été adjoint au commandement des opérations contre les FRPI un peu plus au Nord à Bunia.

Sa nomination fait l’unanimité même dans les chancelleries occidentales au regard de sa compétence et son engagement patriotique au front. La passation du bâton de commandement a eu lieu le 5 juin dernier à Beni devant une foule nombreuse au camp militaire de l’Ozacaf devant le chef d’Etat-major général des FARDC, le lieutenantGénéral Didier Etumba, ainsi que du représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations-Unies en RDC, David Gresley. La présence de ces personnalités à cette cérémonie de passation d’étendard témoigne la détermination qu’affichent les autorités pour mettre définitivement fin à l’insécurité dans le grand Nord. Les autorités et la population parlent désormais un seul langage pour résoudre le problème qui concerne la nation. Ceci est la preuve qu’elles sont attentives aux problèmes qui touchent à la sécurité des personnes et leurs biens. Steve KALOMBO

Sécurité en Afrique Centrale

Ngoyi Mukena : « Notre souci est de faire des Grands Lacs une région de paix»

« …Nous avons tous en commun un souci, une préoccupation : faire de notre espace des Grands Lacs, une région de paix, une région économique. Car celle-ci a été caractérisée par divers phénomènes… », a déclaré

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le Ministre congolais de la Défense nationale, anciens combattants et réinsertion, Aimé Ngoyi Mukena, lors de sa visite de la semaine dernière à Luanda en Angola, à l’occasion de la 40ème réunion interministérielle du Comité Consultatif permanent des Nations-Unies en charge de la sécurité en Afrique Centrale. Par la même occasion, la question relative à la sécurité dans la région des Grands Lacs africains a également été traitée. En compagnie de ses paires Ministres de la Défense et des Affaires Etrangères des autres nations de l’Afrique Centrale, ils ont échangé sur plusieurs autres points qui enfreignent la sécurité dans cette région. « Quand on parle des femmes violées, des enfants

soldats, des guerres de libération, c’est principalement ici dans notre bastion. Quand on parle de guerre de résistance, de guerre d’agression, des guerres des voisins, des milices, des pays agressés et autres Maï-Maï, c’est toujours dans notre région », a encore laissé entendre l’émissaire de la RDC, après sa rencontre avec les différents Chefs d’Etat-major, les Ministres de la Défense ainsi que des affaires étrangères de la région de l’Afrique Centrale.

La RDC joue un rôle moteur de l’Afrique Centrale

Pour Aimé Ngoyi Mukena, les responsables en RDC ont pris

conscience de l’importance de l’actuelle époque, qui doit être consacrée à la paix, à l’économie, mais aussi à la culture. « Nous avons pris conscience, en tant que responsables d’une nouvelle époque, qui est celle de la paix, une époque essentiellement économique et culturelle », a encore martelé le patron de la défense en RDC, poursuivant que «la RDC joue un rôle moteur en l’Afrique Centrale. Nous avons également des frontières avec neuf pays ». Ayant connu plusieurs fois des guerres, la RDC demeure ce poumon en matière de recherche de la paix au cœur de l’Afrique en général, et en Afrique Centrale en particulier. Giscard Havril

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ECONOMIE ET FINANCE

Le déjeuner d’affaires à la Chambre de Commerce franco-congolaise récolte un grand succès Jean-Pierre Emouenge fait savoir qu’en RDC, « jusqu’en 1966, les assurances étaient exploitées par les bureaux de représentation des compagnies d’assurance étrangères ». C’est quelques mois après que les pouvoirs publics ont décidé de prendre les choses en mains. Pour ce qui est des avantages de la réassurance, l’intervenant en énumère plusieurs dont le libre arbitre dans le choix des produits par les entreprises.

« Les perspectives d’évolution du marché de l’assurance suite à la libéralisation du secteur », tel est le point qui figurait à l’ordre du jour de cette messe d’affaires, autour de laquelle les businessmen ont échanger et débattu à la veille de la deuxième édition de la semaine française de Kinshasa prévue du 22 au 27 juin courant, ainsi que de l’entrée en vigueur, au mois de mars 2016, du nouveau code de l’assureur en RDC. Il est 12h00, ce mercredi 3 juin 2015. Les gens s’activent au restaurant ‘’ Petit Trianon’’ situé dans l’enceinte de la Maison de France, autrement appelé Hall de la Gombe, cadre choisi pour ce ‘’déjeuner d’affaires’’. Le gratin d’affaires de Kinshasa y déguste la saveur des recettes françaises comme à l’accoutumée. Ces businessmen sont tous cadres et/ou responsables de banques et entreprises installées ou en cours d’implantation en RDC. Ils répondent ce jour à l’invitation de la CCIFC, l’interface dans la promotion et la facilitation des relations économiques entre la France et la RDC. La pertinence du sujet à l’ordre du jour suscite plus d’intérêt. La soixantaine de membres qui prennent part à cette activité en est une preuve patente, constate-t-on. « Contrairement aux précédents rendez-vous, nombreux sont ces dames et hommes d’affaires qui ont fait le déplacement du lycée français pour la rencontre », constate

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un membre de l’organisation. Les bonnes affaires, c’est aussi une bonne gastronomie. L’on ne doit pas perdre de vue qu’il s’agit ‘’du déjeuner’’. C’est le sens même qu’il faut accorder à l’armada de serveurs, plateaux et assiettes en mains, ils font le tour de table, question de s’assurer que chacun des invités est bien servi. « Le meilleur auditoire pour un orateur, c’est celui qui est très intelligent, très cultivé et un peu saoul », dit-on. Au chapitre des exposés, Dorian Buono, premier intervenant, plonge l’assistance dans le vif du sujet. Il circonscrit, pour ce faire, le contexte de l’évolution du marché de l’assurance en République Démocratique du Congo, les 50 dernières années et aussi de l’élaboration par le pouvoir public du nouveau code de l’assurance avant de passer la parole à son collègue JeanPierre Emouenge. Avec l’assistance, le Directeur délégué de Gras Savoye Willis, a esquissé le contexte historique tant de l’évolution du marché de l’assurance en RDC que de plusieurs autres points, notamment, les avantages qu’engrangent les entreprises chaque fois qu’elles se réassurent, les innovations et/ ou réformes du nouveau code des assurances ainsi que les règles de base de l’évolution du marché de l’assurance en RDC. S’agissant du contexte historique,

Concernant le nouveau code des assurances, il est composé de 7 livres. Ces derniers règlementent les opérations des assurances qui ne concernent pas les assurances gérées par la sécurité sociale. Il définit les droits et devoirs des assurés et assureurs. Il précise les assurances des obligations. Le nouveau code abroge également les lois relatives au monopole étatique en cette matière. Les entreprises n’ont rien à craindre avec la réassurance. Cette dernière les couvre et leur garantit les indemnités en cas de sinistres, fait encore savoir JP Emouenge. Quelles garanties pour les investisseurs et entreprises qui désirent s’installer en RDC en 2015 et 2016, lorsqu’on sait que ce pays organise des élections en cette période? Telle est la préoccupation d’une participante à ce déjeuner d’affaires. « Ils sont les bienvenus et leur sécurité est garantie », rassure tout de suite l’intervenant du jour, à qui sont adressées tant d’autres préoccupations. Cette réponse rassure aussi Rupert Weterings, le new Markets Manager à Ice Insurance, qui prend part à cette activité et dont l’entreprise est en cours d’implantation en RDC. Le même sentiment est partagé par Abraham Stephen de Multino International S.A, KPM, une société de transport aérienmaritime-express-bureau. Si Michel Schittekatte et Liz Veestraeten, respectivement Business developpement-manager et responsable de sécurité et projet à la TMB, prennent part pour la première fois à ce déjeuner, la TMB, elle, est membre effectif de la CCIFC.

Précisons, à cet effet, que parmi les dizaines d’entreprises prenant part à cette rencontre, quelques unes d’entreelles sont nouvelles. C’est le cas du magazine Congo Panorama, jeune entreprise de communication, avec pour Editeur général Yvon Ramazani Salumu. « L’intervention était de qualité. Le nombre de membres, une soixantaine au total, est aussi intéressante. Ce qui veut dire que le sujet de l’assurance est un sujet qui rassemble, qui interroge et dont des personnes attendent des réponses, aussi bien des banquiers que les entreprises », pense de son côté Hélène Duffar, Directrice générale de la CCIFC, avant d’ajouter : « tout ce qui a été dit était informatif. Il faudra voir après comment la loi et les autorités de régulation vont être mises en place. Ce déjeuner a permis de poser des questions, même si toutes les réponses n’ont pas été données, compte tenu de la loi qui est encore en gestation et dont l’étape transitoire est assez longue. Le déjeuner a permis à tout le monde de poser de bonnes questions sur l’assurance, affirme-telle encore. Arrivée en RDC depuis le 30 décembre de l’année dernière, et à la tête de la Chambre de commerce en mi-février, la patronne de la CCIFC assure que le marché d’affaires en devenir en RDC est prometteur. « Le Gouvernement de la RDC veut à tout prix voir évoluer les choses et que l’on soit sur la bonne voie », constate-t-elle. Se prononçant sur la semaine française de Kinshasa, Hélène Duffar affirme que « par rapport à la première, le nombre d’exposants est supérieur. On a doublé le nombre d’exposants ainsi que la surface d’exposition. La deuxième édition de la semaine française va être mieux réussie que la première. Le thème de la conférence relatif au partenariat public-privé est très fédérateur. Il y aura beaucoup de participants, étant donné que les conférences sont intéressantes », conclut-elle. Giscard Havril

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