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Corruption : Kabila siffle la fin de la récréation

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Aérogare modulaire de Ndjili: Joseph Kabila inaugure ce jeudi Pge 10

VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°035, du 25 juin au 01 juillet 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

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Révélations des consultations présidentielles

Elections: L’opposition pour le glissement Au terme de trois semaines d’échanges entre le Chef de l’Etat et les forces vives de la Nation, il est apparu que sans dialogue, une sérieuse hypothèque pèse sur les élections. Et en s’opposant aujourd’hui à ce dialogue, l’opposition bloque les élections et opte, sans le dire, pour le glissement du calendrier électoral. Pge 2

Doublons aux élections provinciales

156 partis politiques et regroupements épinglés par la CENI

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son contraire 2

A LA UNE

Révélations des consultations présidentielles

Elections: l’opposition pour le glissement cette question présente, bien entendu, toutes choses restant égales par ailleurs quant aux contours et aux limites de cette participation. Ceci repose la problématique de préservation de la souveraineté du pays.

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ce stade de leur déroulement, les consultations présidentielles pour un dialogue en vue des élections apaisées auront le mérite de clarifier deux choses : les sujets préoccupants en rapport avec le processus électoral et l’opportunité confirmée de la tenue du dialogue. Pour la première chose, cinq points essentiels sont constamment revenus sur les préoccupations des hôtes du Président de la République : le calendrier électoral, la sécurisation des élections, le financement des élections, l’enrôlement des nouveaux majeurs et la participation de la communauté internationale au processus électoral. Dans une réflexion sur ces cinq points lors de son entretien avec les patrons de presse la semaine dernière, Joseph Kabila a rappelé, pour le premier point concernant le calendrier électoral, que ce n’est pas lui ni le Gouvernement qui ont posé le problème, mais bien une frange de l’opposition. Le problème, rappelle-t-on, est parti du premier calendrier publié par la CENI et que l’opposition a trouvé partiel. Ses pressions sont montées jusqu’au paroxysme en janvier 2015 pour réclamer un calendrier électoral global

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qui sera finalement publié en février. Surprise : cette même opposition n’en a plus voulu, préférant que soient amputées les élections locales et provinciales pour faire priorité aux législatives et à la présidentielle afin de respecter la constitution et ainsi éviter un « glissement » du calendrier. L’opposition évoquait, à ce propos, plusieurs contraintes dont celui des finances. Abordant cette question des finances, Joseph Kabila a rappelé qu’en 2006, la communauté internationale avait financé ces élections à 85% pour la simple raison que le pays sortait de la guerre et n’avait pas assez de ressources pour financer les élections, les premières du pays depuis son indépendance. Pour les élections de 2011, le Gouvernement était le premier financier des opérations électorales pour surmonter les difficultés liées aux conditions posées par les partenaires extérieurs et ainsi préserver la souveraineté nationale. La même préoccupation revient au processus électoral 2015- 2016 dont le coût est évalué à USD 1 ,2 milliard. La question que le Chef de l’Etat se pose et que les Congolais se posent aussi est : sommes-nous en mesure de

financer ces élections par rapport aux contraintes qui sont les nôtres ? Pour le Chef de l’Etat, c’est une question de souveraineté et non de la disponibilité ou pas des ressources. Passant à la problématique de sécurisation des élections, le Chef de l’Etat a de nouveau jeté un œil dans le rétroviseur pour rappeler les troubles qui ont émaillé les deux précédentes élections avec, à la clé, une guerre en pleine ville de Kinshasa à l’issue des élections de 2006. La question qu’il s’est alors posée est : que faire pour préserver le pays de ce genre d’événements qui perturbent la paix ? Quant à la question des nouveaux majeurs, le Président de la République a épingle la demande faite à ce sujet et la polémique qui semble s’installer, tel un conflit ou, tout au plus, une exigence préélectorale, au sujet de leur nombre. Rappelant qu’en réclamant leur enrôlement, l’opposition revient, en fait, sur la nécessité du recensement initié par le Gouvernement, il a noté que si la CENI peut apporter une explication technique, c’est à la classe politique que revient la charge d’apporter une réponse consensuelle. Pour ce qui est, enfin, de la participation de la communauté internationale au processus électoral, le Chef de l’Etat a soulevé le risque d’ingérence que

Au terme de ce tour d’horizon des préoccupations de ses interlocuteurs qui ont défilé auprès de lui pendant trois semaines, Joseph Kabila a conclu en la nécessité d’un dialogue entre Congolais si l’on veut aller vers les élections apaisées tout en préservant la stabilité du pays. « La voie de la sagesse serait peut-être de se mettre autour d’une table », a-t-il déclaré, pensif, devant les patrons de presse. Ceux de l’opposition et de la société civile qui étaient les premiers à réclamer ce dialogue étaient-ils visionnaires ? Il semble qu’une telle question n’est plus opportune du moment que ces mêmes « visionnaires » n’en veulent plus aujourd’hui. En effet, tout dans le comportement des radicaux de l’opposition et de la société civile tend à convaincre qu’ils ne veulent carrément pas des élections. Au contraire, tout porte à croire qu’ils ne sont pas prêts et qu’ils optent, sans le dire, pour le glissement du calendrier électoral. En effet, les revendications qu’ils avançaient hier et qu’ils continuent à brandir tout en rajoutant d’autres pour des élections apaisées ne peuvent trouver un dénouement consensuel que quand les Congolais se seront parlé. Sans cela, le processus électoral va être bloqué pour livrer le pays aux incertitudes d’une telle fin. Loin de nous la volonté d’établir des responsabilités à ce stade. Tous les éléments objectifs rendraient responsables ceux qui, par leurs initiatives, maintiennent l’hypothèque sur le processus électoral. Jonas Eugène KOTA

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Edito Le temps de l’action

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oseph Kabila avait été tourné en dérision lorsqu’il avait annoncé la fin de la récréation pour ce qui est de la corruption. En dérision parce que personne, au regard de l’ampleur prise par cette gangrène, ne le voyait capable d’y faire face. Ailleurs, des personnalités, à n’importe quel niveau, ont eu à en payer le prix fort, jusqu’à leur vie. Qui, alors, en serait capable sous les tropiques ? s’interrogeait-on, tandis que le pays sombrait progressivement dans les statistiques planétaires sur la corruption. Entre la parole et l’action, il fallait bien mettre du temps pour organiser la bataille. Personne n’y fit attention, chacun préférant y aller de sa pointe de moquerie. Mais lorsqu’on est un homme d’Etat, on ne s’embarrasse pas des états d’âme, et Joseph Kabila était certainement le seul à le comprendre. Le temps, il en a effectivement mis entre sa parole et son acte. Le temps, il en avait besoin pour doter le pays d’une machine judiciaire assez solide pour connaître des faits de corruption sur toutes ses facettes. De la réforme de la justice au renforcement du personnel et des capacités judiciaires en passant par l’amélioration des conditions de vie et de travail de ce personnel, il fallait bien du temps et des moyens pour un pays qui sortait à peine de la guerre et qui était à reconstruire. Aujourd’hui, Kabila s’est senti, et avec lui la RDC, suffisamment carapacé pour passer au temps de l’action. La première plainte pour corruption annonce donc les couleurs d’une nouvelle ère, celle de l’action, qui libérera, on en est convaincu, le trésor public de la prédation qui était devenue endémique. A condition que chaque Congolais y mette du sien et non des quolibets… Jonas Eugène KOTA

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POLITIQUE

Corruption : Kabila siffle la fin de la récréation Le Président de la République, Joseph Kabila, a déposé, mardi 23 juin dernier au Parquet Général de la République, sa première plainte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. C’est son Conseiller Spécial pour la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, Luzolo Bambi Lesa, qui l’a annoncé à la presse après avoir déposé cette plainte en son nom. Cette plainte a été formulée sur base de plusieurs autres provenant des dénonciateurs et dont son bureau s’est approprié au nom du Chef de l’Etat pour traitement. Ces plaintes faisaient état des détournements de deniers publics et de corruption dans presque tous les secteurs de la vie nationale. « Le Chef de l’Etat vient ainsi d’accomplir sa part de responsabilité. A la justice aussi d’accomplir la sienne », a noté Luzolo Bambi au sortir du Parquet Général. Il fallait du temps pour organiser la lutte contre la corruption Lorsqu’il annonçait, il y a quelques années dans un de ses discours sur l’état de la Nation, la tolérance zéro contre la corruption, le Président de la République, Joseph Kabila

s’était littéralement fait brocarder par une certaine opinion qui croyait qu’il s’agissait-là d’une distraction. Mauvaise foi ou incrédulité d’une telle opinion ? Il est vrai que la corruption a atteint, en RDC, des proportions alarmantes allant jusqu’à dilapider les deniers publics jusqu’à près du double du budget national qui est de Usd 8 milliards. En effet, Usd 15 milliards des recettes publiques partent en fumée chaque année, dénonçait, il y a deux mois, Luzolo Bambi. La RDC occupait la 154e place sur 174 pays parmi les pays les plus corrompus, notait un rapport sur la corruption publié en décembre dernier par Transparency International. Dans les conditions d’une maffia organisée que devenait la corruption en RDC, il était devenu difficile d’organiser et de mener à bien une riposte efficace et porteuse de fruits. C’est peut-être ce qui justifie ce temps pris par le Chef de l’Etat pour passer de la parole à l’acte. Au départ, il plaça son propre conseiller juridique, Emmanuel Luzolo Bambi au Ministère de la Justice. L’homme montra les crocs, mais aussi de quoi il était capable. Luzolo annonça la traque des « kuluna en col blanc », ce qui se traduisait par la lutte contre la corruption justement. Mais il fallait,

pour cela, consolider les assises d’une justice indépendante et efficace. C’est ce qui justifia l’engagement, avec le concours de divers partenaires, d’un vaste programme de réforme de l’appareil judiciaire congolais. C’est ce qui justifia aussi le recrutement de nouveaux magistrats, mais aussi l’amorce du relèvement du traitement salarial des magistrats et l’amélioration progressive de leurs conditions de travail. Il fallait aussi compléter l’architecture judiciaire congolais avec certaines juridictions comme les tribunaux de commerce, la cour constitutionnelle, la cour de cassation, etc. Tout cela demandait donc du temps et Kabila en a pris comme il se devait avant de sortir la grosse artillerie : il nomme Luzolo Bambi, le même, à ses côtés pour l’épauler dans la traque des corrupteurs et autres criminels économiques. En entrant en fonction, Luzolo avait promis de déposer son premier rapport dans les trois mois. A mi-chemin, soit deux mois plus tard, il indiquera que « la corruption est devenue endémique en RDC », et qu’il fallait l’arrêter. C’est ce qui vient de commencer, et la machine ne s’arrêtera plus. Axel Omba

Des chars à Kundelungu : une intox venue de Lubumbashi

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epuis le début de la semaine, les réseaux sociaux grouillent d’une publication pour le moins séditieuse qui fait état de mouvements suspects qui s’observeraient depuis quelques temps au parc de Kundelungu, dans le Katanga, plus précisément à la ferme du Président de la République qui s’y trouve. Cette publication postée sur le site internet congovox.com fait état de chars de combat et autres effets militaires qui seraient en train d’être acheminés à cette ferme, ainsi que des militaires rwandais qui y auraient été installés. L’objectif serait, toujours cette publication, de préparer l’après 2016 et lancer, après le départ de Kabila du pouvoir, une sécession au Katanga. Ces faits nous ont paru assez sérieux

pour susciter notre intérêt. Mais après vérification, il s’avère qu’il s’agit, en réalité, d’une intox montée au Katanga même et plus précisément à Lubumbashi par une personnalité de la place dont nous taisons encore le nom. Le concerné, qui a un certain nombre d’organes de presse à sa solde semble s’être fait une fixation sur la personne du Chef de l’Etat pour salir son image au Katanga et, au besoin, à travers le pays. Nos vérifications ont démontré qu’il n’y a rien de tout cela. Des sources militaires consultées nous ont indiqué que le parc de Kundelungu est situé à au moins 1.000 Km de Lubumbashi. Ce qui fait qu’un déplacement de chars de combat, d’autres armes et effets militaires ne passerait pas inaperçu. Il en est de même pour ces prétendus militaires rwandais qui seraient visibles et dont la morphologie tutsie

les ferait remarquer. Enfin, on explique que, sur le plan stratégique, prétendre à une sécession à partir de Kundelundu serait une utopie en raison de son éloignement qui fait qu’une éventuelle sécession étoufferait dans l’œuf avant même d’éclater. En cette période de grandes manœuvres politiques en perspective des élections, l’on s’attend à tout. C’est, en effet, une période suspecte où les acteurs politiques se permettent tout pour, d’une part, discréditer les concurrents éventuels et, d’autre part, s’attirer la sympathie des électeurs. Cependant, il y a lieu de dénoncer toute démarche tendant à mettre à mal la paix et la stabilité du pays au profit des intérêts personnels. A.O. Tiré du congovirtuel.info (le titre de la rédaction)

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POLITIQUE

Consultations pour le dialogue

La jeunesse administre une leçon de sagesse à la classe politique

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n les présentait comme des irresponsables, incapables de rassurer quant à leur sens de responsabilité pour répondre au rendez-vous de l’avenir. Eux, ce sont les jeunes, étudiants et autres qui viennent d’embarrasser la vie active. La désagrégation de la société a beaucoup participé à cette image qui jetait une hypothèque sur l’avenir de la nation. La semaine dernière, pourtant, ces jeunes ont administré ce qui n’est pas moins une leçon de responsabilité à la classe politique et à la société tout entière par la profondeur de leurs réflexions et le sens de responsabilité dont ils ont fait montre. C’était à l’occasion de l’entretien que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, leur a accordé le week end dernier dans le cadre de ses consultations en vue du dialogue national pour des élections apaisées. Etait-ce l’aura du Président de la République qui a rejailli sur ces jeunes à travers les conseils qu’il leur a prodigué ? Nul ne le sait, mais le rendu que ces jeunes ont manifesté devant la presse a surpris l’assistance, non seulement par leur maîtrise du sujet, mais aussi par la hauteur qu’ils ont manifesté dans l’analyse des faits et la projection de l’avenir, de leur avenir ! Ils étaient au total 138 parmi lesquels des étudiants des universités et instituts supérieurs de Kinshasa et de toutes les autres provinces et d’autres jeunes réunis au sein des associations. Comme d’autres audiences, la rencontre du Président Kabila avec les jeunes a tourné autour des élections en perspective. Le Chef de l’Etat les a exhorté au sens de responsabilité, surtout pour eux qui sont majoritaires et vont peser sur les prochaines élections. Le Chef de l’Etat les a exhortés à éviter de se laisser aller au discours politique et de se concentrer sur les étudiants ou leurs activités professionnelles pour contribuer utilement au développement du pays.

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Au finish, les interlocuteurs ont, selon leurs propres compte-rendu, capté le message et se sont engagés à contribuer positivement à l’apaisement de la situation politique afin d’assurer un bon déroulement du processus électoral. Mlle Francine Muyumba, Présidente de l’Union Panafricaine de la Jeunesse a, au nom de la jeunesse, évoqué les grandes questions qui ont figuré au menu de leur entretien avec le Chef de l’Etat, à savoir le calendrier électoral, l’autonomisation des jeunes et leur participation aux instances de prise de décision. Les questions en rapport avec la paix et la sécurité pendant les élections ont également été évoquées, a ajouté Mlle Muyumba qui également fait état des conseils que le Président de la République leur a prodigués en rapport avec tous les discours politiques qu’ils auront à entendre pendant toute cette période. Joseph Kabila les a, en effet, exhorté à être prudents et à ne pas se laisser emporter par tous ces discours pour privilégier l’intérêt supérieur de la Nation. « Le Président a demandé aux jeunes

d’éviter d’être manipulés par qui que ce soit, de protéger la souveraineté et l’intégrité territoriales de la RDC, un des plus beaux pays au monde », a déclaré savoir la Présidente de l’Union Panafricaine de la Jeunesse avant d’ajouter que « les problèmes de la RDC doivent être réglés par les Congolais eux-mêmes autour d’une table et au Congo ». De son côté, Diamant Kambeje, Président du Conseil National de la Jeunesse (CNJ), a noté que les jeunes, qui constituent la majorité de la classe électorale, influencent le processus électoral. A ce titre, ils ont la lourde responsabilité de sensibiliser la population pour que soit préservée la paix pendant le processus électoral. Diamant Kambeje a aussi fait savoir que le Président Joseph Kabila les exhorté au sens de responsabilité pour

éviter de tomber dans la manipulation en se fiant aux réalités plutôt qu’au discours démagogiques des politiciens. Les jeunes ont rassuré le Chef de l’Etat de leur engagement à mobiliser toute la jeunesse congolaise autour des questions cruciales qui se posent à la Nation afin de préserver le pays des troubles inutiles, puisque la RDC a plutôt besoin de la paix pour son développement que des conflits. Bien d’autres intervenants ont abondé dans le même sens pour démontrer leur maturité et leur sens de responsabilité qui a rassuré que, contrairement à l’opinion répandue, la RDC peut compter sur cette jeunesse qui a démontré qu’elle est effectivement l’avenir de la Nation. Jonas Eugène KOTA

Lisez désormais en pdf sur internet dans le site: www.congovirtuel.info

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POLITIQUE

L’appel à l’objectivité et au patriotisme de Joseph Kabila à la presse ces défis, le Président Kabila a invité les hommes des médias à adopter une attitude de neutralité et de positivité dans le traitement de l’informations pendant cette période. « La presse doit être une force qui travaille dans l’intérêt du pays », a encore dit Kabila à ses interlocuteurs avant de les inviter à « se liguer pour que notre pays, qui est notre patrimoine commun, soit au-dessus de tous nos intérêts et que nous soyons là pour le défendre » et faire échec aux forces extérieures qui font tout pour anéantir la République Démocratique du Congo.

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alendrier électoral, sécurisation des élections, financement des élections, enrôlement des nouveaux majeurs, participation de la communauté internationale au processus électoral, tels sont les cinq points que le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a retenus à ce stade de ses consultations pour un dialogue en vue des élections apaisées. Le Chef de l’Etat en a fait un

résumé succinct. Chaque point a été présenté comme une préoccupation, un défis à relever pour préserver la paix et la stabilité du pays pendant la période électorale, cela au regard des tensions et autres formes de pressions que le Chef de l’Etat a observés et qui l’ont amené à écouter ses compatriotes. Faisant le compte rendu de leur rencontre avec le Chef de l’Etat, JosephBoucard Kasonga Tshilunde, qui conduisait la délégation des patrons de la presse, a fait savoir que face à tous

Tshilunde et ses interlocuteurs ont fait leur les préoccupations et ce qui n’est pas moins un appel au patriotisme leur lancé par le Chef de l’Etat. « Ailleurs, vous ne pouvez pas entendre un journaliste qui vilipende son pays », a déclaré le Président de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) avant d’ajouter : « Nous devons critiquer ceux qui gouvernent d’une manière positive en démontrant les erreurs et en apportant les corrections ». Tshilunde a salué l’initiative du Chef de l’Etat qui leur a

permis d’avoir eu l’information vraie et juste au sujet des consultations en cours. « Nous lui avons rassuré que la profession est contente et apprécie cette initiative parce que nous estimons qu’il faut se parler pour que nous puissions avoir un apaisement afin que les élections qui viennent se déroulent dans le calme », a fait savoir Kasonga Tshilunde. Profitant de cette opportunité, les patrons de presse ont fait part au Président de la République des conditions difficiles auxquelles la presse est confrontée. En tant que quatrième pouvoir, « on ne peut pas être au pouvoir sans moyens », a confié le Président de l’UNPC qui a dit avoir également soulevé la situation des journalistes emprisonnés et des médias fermés pour solliciter une plaidoirie du Chef de l’Etat en leur faveur. « Le Chef de l’Etat les a écoutés avec beaucoup d’attention et a promis de trouver des solutions à tous cela », a-t-il conclu. Axel Omba

Elections provinciales

156 partis et regroupements épinglés dans l’affaire des doublons

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nimée par le souci de l’organisation des consultations électorales inclusives et apaisées, la CENI a pris l’initiative de convier les représentants de l’opposition et de la majorité le lundi dernier pour un échange d’informations sur les doublons détectés sur les listes de candidats traitées, à l’issue de la période d’ajout, de retrait et de substitution des candidatures. André Mpungwe Songo, VicePrésident de la CENI qui parlait ainsi, a fait savoir à ses interlocuteurs que

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des irrégularités ont malheureusement émaillé certaines listes déposées dans les différents bureaux de réception et traitement des candidatures. « Les anomalies constatées appellent, en principe, à des sanctions allant jusqu’au retrait pur et simple des listes concernées. Cependant, il a été jugé nécessaire de vous réserver la primeur de l’information à toutes fins utiles », a-t-il fait savoir avant de laisser la parole à Me Flavien Misoni, Secrétaire Exécutif National de la CENI, qui a brossé de manière précise la situation de doublons dans les BRTC. Selon lui, deux bases de données simultanées ont été mises à profit dans cette opération qui n’est que la continuité de

l’opération de fiabilisation du fichier électoral. Ainsi, la base des données du fichier électoral et celle des candidatures consolidés ont déniché 156 partis et regroupements avec des candidats doublons dans 125 circonscriptions électorales, soit 136 listes contiennent 1 à 6 doublons, 15 listes de 7 à 12 doublons et 6 listes de 13 à 18 doublons. Avec illustration de différents cas, le Secrétaire Exécutif National a même démontré que 61 listes électorales dont 37 pour les partis et regroupements politiques ont désigné un même candidat dans plusieurs circonscriptions électorales.

« Le résultat de cette opération était de crédibiliser le processus électoral en protégeant l’unicité de candidature », a expliqué Flavien Misoni avant de placer tous les participants devant les exigences légales en cette matière. C’est dans ce cadre que les articles suivants de la Loi électorale ont été rappelés aux participants : Art 12 : Le Candidat se présente, hormis pour les scrutins uninominaux : -Soit individuellement pour le candidat indépendant ; - Soit sur une liste d’un parti politique ou d’un regroupement politique de la circonscription électorale qu’il a indiquée dans sa déclaration de

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POLITIQUE candidature. Quel que soit le mode de scrutin, le candidat ne peut se présenter que dans une seule circonscription électorale pour chaque niveau d’élection. Article 15 : Un parti politique, un regroupement politique ou un candidat indépendant ne peut présenter qu’une seule liste ou une seule candidature, selon le cas, dans une circonscription électorale. Chaque liste comprend un nombre de candidats inférieur ou égal à celui des sièges à pourvoir dans la circonscription électorale. Article 21 : Une candidature est irrecevable lorsque le candidat : - N’est pas éligible ; - N’a pas donné son consentement par écrit ; - Est présenté en même temps dans plusieurs circonscriptions électorales

pour le même scrutin ; - Est présenté sur plus d’une liste dans une même circonscription électorale ; - Ne satisfait pas aux prescrits des articles 6, 12 alinéa 2, 18 et 20 de la présente loi ; - N’a pas versé le cautionnement électoral exigé ou figure sur une liste dont le cautionnement électoral n’a pas été versé. En cas de non-conformité et dans un délai de dix jours, la Commission Electorale Nationale Indépendante retourne la liste ou la déclaration de candidature avec un avis motivé sur les raisons de non-conformité, aux mains du candidat ou du mandataire, selon le cas, en l’invitant à présenter une nouvelle liste ou déclaration de candidature rectifiée. Article 22 : Une liste présentée par un parti politique, un regroupement politique ou une candidature

indépendante est déclarée irrecevable lorsque : - Elle reprend le nom d’une ou de plusieurs personnes inéligibles ; - Elle porte un nombre de candidats supérieur au nombre de sièges fixé pour chaque circonscription ; - Elle reprend le nom d’un candidat dans plus d’une circonscription électorale pour un même niveau.

s’est vu compléter par José Makila, Steve Mbikayi et Lisanga Bonganga. Pour Delly Sesanga, l’heure est plutôt à la gouvernance globale de l’administration électorale avant de voir Monsieur Lenga certifier que la question des doublons est la conséquence de l’incertitude dans laquelle les candidats étaient plongés au moment de cette opération.

Et comme l’objectif premier de cette rencontre était d’échanger avec les représentants de la Majorité et de l’Opposition, chacune de partie prenante a demandé à la CENI d’appliquer la loi en la matière.

Du côté de la majorité, Emmanuel Ramazani Shadari a soutenu qu’il ne reste plus qu’à la CENI d’appliquer la loi en donnant un délai de 10 jours conformément au dernier alinéa de l’article 21 de la loi électorale.

Du côté de l’opposition, tous étaient presque unanimes, « la question de doublons n’appelle pas de débat, car déjà réglée par le législateur au dernier alinéa de l’art 21 de la loi électorale », a lâché Fidèle Babala qui

44 membres de l’Opposition politique et 16 de la Majorité présidentielle ont pris part à cette rencontre. (Source : CENI/texte revu et adapté/ le titre est de la rédaction)

Elections locales : voici les conditions de candidature

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e processus électoral de 2015 – 2016 a été lancé avec l’élection des députés provinciaux. Depuis lors, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a relevé plusieurs anomalies qui, après analyse, relèvent essentiellement des erreurs humaines qui incombent aux candidats (partis politiques et indépendants). Dans l’ensemble, il a été constaté que les candidats ou leurs mandataires n’ont pas maîtrisé les dispositions de la loi électorale sur la manière et la démarche à suivre pour poser sa candidature.

ou remplir les fiches.

En effet, plusieurs candidats ont été incapables de constituer leur dossier. D’autres ne savaient même pas remplir la fiche de candidature. D’autres encore ne savaient même pas comment s’y prendre pour poser sa candidature ni où se rendre pour ce faire. C’est ainsi qu’à la date butoir impartie, les Bureaux de Réception et de Traitement des Candidatures (BRTC) ont été débordés par l’affluence des candidatures dont la plupart ont recouru aux services des agents de la CENI pour constituer leurs dossiers

Elections des Conseillers municipaux (art 190 – 198)

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Pour contribuer à remédier à cette situation, Le Vif du Congo a pris l’initiative de publier, à partir de cette édition, les données essentielles relatives aux candidatures pour les élections locales (conseillers municipaux, conseillers de secteur, bourgmestres et bourgmestres adjoints, conseillers urbains, maires et maires adjoints). Ces données sont tirées de la loi électorale. Elles peuvent aussi être consultées sur le site internet de la CENI (http://www.ceni.gouv.cd)

Suffrage universel direct au scrutin proportionnel de listes ouvertes incomplètes à une seule voix préférentielle avec l’application de la règle du plus fort reste, le candidat est suivi de deux suppléants. Candidature: - Le parti ou le regroupement politique présente une candidature unique; - Le candidat indépendant se présente

individuellement; - Le mandat est de cinq ans renouvelable; Le nombre de sièges à pourvoir pour chaque conseil municipal est de : 1. 9 sièges pour une commune comptant moins de 5.000 électeurs ; 2. 11 sièges pour une commune comptant de 5.000 à 12.499 électeurs ; 3. 13 sièges pour une commune comptant 12.500 à 24.999 électeurs ; 4. 15 sièges pour une commune comptant 25.000 à 49.999 électeurs ; 5. 18 sièges pour une commune comptant 50.000 électeurs et plus. La circonscription électorale est : • La circonscription électorale est la commune. • Le nombre des communes 97, ce qui implique 1000 à 1500 élus (429 à Kinshasa). Le candidat doit remplir les conditions spéciales suivantes : 1. être âgé de 18 ans au moins ; 2. dépôt d’une caution non remboursable de 22.000 FCC par liste ; La durée de la campagne électorale est de 15 jours

Elections des Conseillers de Secteur ou de

Chefferie (art 207 – 214)

Suffrage universel direct et au scrutin parallèle : 1. au scrutin majoritaire relatif dans les circonscriptions à un siège ; 2. au scrutin proportionnel de listes ouvertes incomplètes à une seule voix préférentielle avec l’application de la règle du plus fort reste dans les circonscriptions à plus de 1 siège. le candidat est suivi de deux suppléants Le nombre de sièges à pourvoir pour chaque conseil de secteur ou de chefferie est de : 1. 7 sièges pour un secteur ou chefferie comptant moins de 5.000 électeurs ; 2. 9 sièges pour un secteur ou chefferie comptant de 5.001 à 10.000 électeurs ; 3. 11 sièges pour un secteur ou chefferie comptant 10.001 à 15.000 électeurs ; 4. 13 sièges pour un secteur ou chefferie comptant 15.001 électeurs et plus. Le nombre total des collectivités 717 et des groupements 5.397, ce qui implique environ 6.000 élus. Candidature: - Le parti ou le regroupement politique présente une candidature unique; - Le candidat indépendant se présente

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POLITIQUE individuellement; - Le mandat est de cinq ans renouvelable; La circonscription électorale est : • La circonscription électorale est le groupement, à défaut la chefferie. Le candidat doit remplir les conditions spéciales suivantes : 1. être âgé de 18 ans au moins ; 2. savoir lire et écrire ; 3. dépôt d’une caution non remboursable de 10.000 FCC par liste ; La durée de la campagne électorale est de 15 jours

Elections des Bourgmestres et Bourgmestres Adjoints (art 199 – 206)

Suffrage indirect au scrutin majoritaire absolu de listes bloquées à deux tours par les conseillers municipaux. Le second tour dans 3 jours pour les deux listes des candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages. L’élection a lieu 7 jours au plus tard après l’installation du bureau définitif de conseillers urbains. Candidature: - Le parti ou le regroupement politique présente une candidature unique; - Le candidat indépendant se présente individuellement; - Le mandat est de cinq ans

renouvelable une seule fois; La circonscription électorale est : • Le nombre total des communes est 97, ce qui implique 194 élus. Le candidat doit remplir les conditions spéciales suivantes : 1. être âgé de 18 ans au moins ; 2. dépôt d’une caution non remboursable de 88.000 FC par liste ; La durée de la campagne électorale est de 3 jours

Elections des Conseillers Urbains (art 174 – 182)

Suffrage indirect au scrutin proportionnel de listes ouvertes incomplètes à une seule voix préférentielle avec l’application de la règle du plus fort reste, par les membres des conseils municipaux. Le candidat est suivi de deux suppléants Candidature: - Le parti ou le regroupement politique présente une candidature unique; - Le candidat indépendant se présente individuellement; - Le mandat est de cinq ans renouvelable; La circonscription électorale est : • La circonscription électorale est la commune. • Chaque commune est représentée par 4 conseillers. Le nombre total des communes est 97 ce qui implique 388 élus

Le candidat doit remplir les conditions spéciales suivantes : 1. être âgé de 18 ans au moins ; 2. dépôt d’une caution non remboursable de 25.000 FCC par liste ; La durée de la campagne électorale est de 3 jours

Elections des Chefs de Secteur et Chefs de Secteur Adjoint (art 215 – 222)

Suffrage indirect et au scrutin majoritaire absolu de listes bloquées à deux tours par les conseillers de secteur. Candidature: - Le parti ou le regroupement politique présente une candidature unique; - Le candidat indépendant se présente individuellement; - Le mandat est de cinq ans renouvelable; La circonscription électorale est : Le nombre total des secteurs 456, ce qui implique 912 élus. Le candidat doit remplir les conditions spéciales suivantes : 1. être âgé de 18 ans au moins ; 2. dépôt d’une caution non remboursable de 22.000 FCC par liste ; La durée de la campagne électorale est

de 3 jours

Elections Maire et maire Adjoint (art 183 – 189)

Suffrage indirect au scrutin majoritaire absolu de listes bloquées à deux tours par les conseillers urbains. Le second tour dans 3 jours pour les deux listes des candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages. L’élection a lieu 7 jours au plus tard après l’installation du bureau définitif des conseillers urbains. Candidature: - Le parti ou le regroupement politique présente une candidature unique; - Le candidat indépendant se présente individuellement; - Le mandat est de cinq ans renouvelable une seule fois; La circonscription électorale est : Le nombre total des villes est 21 ce qui implique 42 élus. Le candidat doit remplir les conditions spéciales suivantes : 1. être âgé de 18 ans au moins ; 2. avoir une résidence ou un domicile connu dans la ville depuis au moins un an. 3.dépôt d’une caution non remboursable de 220.000 FCC par liste ; La durée de la campagne électorale est de 3 jours

Tout est prêt pour la réinsertion des démobilisés de Kota Koli

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e Ministre de la Défense Nationale, Aimé Ngoy Mukena, a clarifié, lundi 22 juin dernier, la situation de plus 800 excombattants regroupés dans la province de l’Equateur, sur le site du centre d’entrainement commando de Kota Koli. Ces exrebelles avaient manifesté leur mécontentement le week-end dernier auprès des autorités du centre pour réclamer, les uns une intégration totale dans les forces armées, les autres l’accélération de leur réinsertion dans la vie civile. Informés de cette atmosphère qui a créé la panique dans la population civile de la localité de Kota Koli, les

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autorités miliaires dépêchées sur place, conduites par le commandant du 1303ème régiment commandos, ont ramené à la raison ces éléments et leur ont à assuré que les autorités étaient en train de mettre tout en œuvre pour aller à terme avec le processus. Il leur a également été demandé de rester disciplinés car l’armée est un corps où la discipline est mère. Aimé Ngoyi Mukena a alors assuré que dans pratiquement une semaine, les occupants de Kota Koli rejoindront les différents centres de métiers pour ceux-là qui ont choisi la vie civile. Quant à ceux qui préfèrent servir sous le drapeau, ils passeront à une autre phase de leur formation militaire. « Si le processus de réinsertion dans la

vie civile et l’intégration dans l’armée ont pris un peu du retard, c’est parce qu’il fallait réunir tous les moyens en vue d’une réussite totale de cette 3ème phase de la démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR3), parce que nous ne voulons pas qu’une fois dans la vie civile pour ceux qui l’ont choisi, ils soient tentés de revenir aux vieilles habitudes qui ne font que reculer la RDC ». La vraie cure, pour ces hommes et femmes, a insisté Aimé Ngoy Mukena, « c’est d’être insérés dans le groupes de formation qui sont en installation. C’était déjà prévu comme ça, avec ou sans contestation de la part de ces éléments. Vous allez voir bientôt des menuisiers formés par le programme DDR3, des tailleurs avec leurs kits formés toujours par le

DDR3 et même des mécaniciens pour les plus habiles d’entre eux ». Les déclarations du Ministre de la Défense sont aussi la réponse aux inquiétudes des habitants de la cité de Kota Koli qui ont demandé au Gouvernement central de donner satisfaction à ces ex-combattants avant que la situation ne devienne pire dans leur localité. En rappelle, au petit matin du lundi 22 juin dernier, les habitants de la localité de Kota Koli étaient dans la rue pour demander aux autorités d’accélérer le processus de transfert, vers d’autres centres du pays, des éléments à démobiliser issus des groupes armés, par peur des événements du week-end dernier qui ont eu l’écho parmi ces habitants de

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ACTUALITE cette petite localité située à 90 km de Gbadolite. Comme le Ministre de la Défense, le Porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, a lui aussi donné la

position des autorités par rapport à ces incidents en éclairant l’opinion tant nationale qu’internationale que « le Gouvernement a déjà décidé de la délocalisation de ce centre vers Kamina au Katanga et Kitona au Bas

Congo, et la procédure a déjà été entamée. Je ne sais pas s’ils veulent qu’on accélère la procédure. Mais se soulever et tenter de prendre les armes pour cela pourrait aboutir à retarder cette procédure. Donc, c’est une porte

ouverte qu’ils ont essayé d’enfoncer pour je ne sais quelle raison », a déclaré Mende. Steve KALOMBO

Expulsion de Tiken Jah Fakoly: halte à l’interprétation politicienne

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’artiste musicien ivoirien Tiken Jah Fakoly a été expulsé de la RDC à sa descente d’avion à l’aéroport de Nd’jili à Kinsahsa le vendredi 19 juin 2015. Il était prévu qu’il prenne part à la 9è édition du festival international de jazz annuellement organisé à Kinshasa à l’initiative de l’Agence Optimum magistralement dirigée Mme Catherine ainsi que par Paul Leperc, un des pionniers du jazz en RD Congo. Pour les autorités congolaises, l’artiste ivoirien s’est buté à un problème de déclaration du motif de son voyage. A l’Ambassade de la RDC, en effet, il aurait déclaré qu’il venait pour le tourisme, alors qu’à Kinshasa il était attendu pour des activités professionnelles. Mais pour une certaine opinion, Tiken Jah a été expulsé parce qu’il joue une musique très engagée dont il se

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sert pour réveiller la conscience des Africains face à certains régimes non démocratiques. Le plaidoyer en faveur de l’entrée de l’artiste ivoirien s’est aussi plaint de la grosse déception, non seulement des organisateurs du festival du jazz, mais aussi de nombreux fans congolais de Tiken Jah. Les commentaires ont même présenté la RDC comme « …un pays où l’espace de liberté d’expression ne cesse de se rétrécir depuis la mésaventure du mouvement Filimbi dont certains membres sont encore en détention dans la capitale congolaise. »

La discussion La version officielle du Gouvernement est connue et elle est formelle. Le problème ne se poserait pas si on s’en tenait à cette version. Mais dans un pays où les rumeurs sont plus crues que la version officielle des faits, l’on donne libre cours à n’importe quelle interprétation.

Parlant d’interprétation, un géo politologue a lié l’expulsion de l’artiste ivoirien à la sagesse des services congolais qui ont acquis l’expérience à partir de précédentes prestations en terre congolaise des groupes burkinabé « Balai citoyen », et sénégalais « ‘Y’ en a marre » sous une invitation masquée du mouvement Filimbi. Citant un article disponible sur le site français d’alterinfo, le géo politologue a rapporté les propos de Louis Michel sur ce que les capitales occidentales s’activent à réaliser en RDC et dans d’autres pays africains listés. Louis Michel a notamment écrit que « …c’est la volonté de l’Administration Obama de changer le régime politique du Burundi et de renverser le président actuel. Volonté directement affirmée lors du Sommet Usa-African Leaders en Août 2014 à Washington et qui concerne 13 pays africains (dont la Guinée Equatoriale, la RDC et le Cameroun). Washington a pris en main les oppositions de ces 13 Pays, dont celle du Burundi, finançant, achetant, organisant des gens qui ont choisi de devenir des fantoches et des mercenaires. En particulier, elle a organisé des groupes de jeunesse, sur le modèle développé depuis 15 ans en Europe, en Asie et en Afrique maintenant, par le Groupe International CANVAS/ OTPOR, financé par Söros et la NED, la vitrine légale de la CIA. Soros qui est l’organisateur et le financier, pour le compte de l’Administration Obama, des groupes comme le Balais Citoyen (Burkinabe) et ses nouveaux petits frères de RDC, du Sénégal ou … du Burundi. Et dont l’International Crisis Group (ICG), ONG partisane dont Söros lui-même est administrateur, intervient constamment sur le dossier burundais dans les médias occidentaux, justifiant le coup d’état du jour au nom de « la logique de réconciliation » (sic). ... ».

Pour le géo politologue, tel un chant échaudé qui craint l’eau, les services congolais n’ont pas voulu se réveiller en retard et ont préféré faire le ménage bien avant. C’est donc une matière éminemment géopolitique dont la plupart des gens ne savent pas grand’ chose. Pour ce géo politologue, les prétextes de la démocratie, des libertés et des droits de l’homme sont toujours utilisés par les Occidentaux pour se déployer contre le pouvoir non aimé d’un pays africain à cause de leurs intérêts ou visées impérialistes. D’après lui, les services congolais se seront donc montrés vaillants et la liberté d’expression en RDC ne souffre d’aucune entrave pour ceux qui s’y expriment dans la légalité, ne faisant pas de la liberté d’expression une allégation de licence verbale ou d’incitation à quelque trouble public.

Les ennemis du Congo ne veulent pas le lâcher « Qu’était-il besoin de faire venir un reggae man à un spectacle de jazz ? », questionne un analyste qui se prononçait sur le cas. Pour lui, c’est un harcèlement et un acharnement de trop contre le pouvoir congolais qui, à l’opposé du Président burundais, Pierre Nkurunziza, n’a jamais déclaré qu’il se proposait de briguer un troisième mandat. Du reste, soutient l’analyste, Joseph Kabila, la cible des attaques des opposants et de leurs soutiens occidentaux, a lui-même déjà solennellement déclaré qu’ « en 2016, il n’y aura pas d’hécatombe ». Une métaphore qui en dit long. Pour cet analyste, le fiasco de cette stratégie bien conçue justifie toutes les déclarations y relatives des incitateurs au soulèvement populaire en RDC. Samy BOSONGO

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ECONOMIE ET DEVELOPPEMENT

Transport aérien Kabila inaugure la nouvelle aérogare de Ndjili ce jeudi

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auf changement de dernière minute, le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, va procéder, ce jeudi 25 juin 2015, l’aérogare modulaire de l’aéroport international de Ndjili dont les travaux de construction et d’équipement sont arrivés à terme. D’un coût de 20 millions USD, ce projet était financé sur fonds propres par le Gouvernement de la RDC. Sa destinée : traiter des trafics internationaux avec une capacité moyenne de 450 passagers par heure. A terme, ce joyau devrait être l’une des meilleures aérogares en Afrique. Les travaux étaient confiés à la société française Alpha Airport. Cette firme a procédé aussi bien aux travaux d’architecture qu’à l’équipement du bâtiment et à l’aménagement des différents compartiments, à commencer par le parking jusqu’à la

salle d’embarquement en passant par la salle d’enregistrement, la salle des bagages et autres coins de convivialité, tels que des bistrots et des restaurants, sans oublier une galerie marchande. Le produit final, que les internautes admirent déjà à travers des photos, est un joyau de modernité qui change complètement l’image de la principale porte d’entrée et de sortie en RDC. Au niveau de l’ancien aérogare de l’aéroport de N’Djili, la société Safricas a procédé à l’habillage de la façade du côté de la piste et au carrelage des salles et de la rotonde ainsi qu’à l’implantation d’un système de climatisation pour rendre agréable le séjour des passagers.

Fruit de la vision de Kabila

Architecte moderniste de la RDC, le Président Joseph Kabila avait, en 2009, décidé de la modernisation de

l’aéroport international de Nd’jili. Construit dans les années 50 pour un trafic qui ne dépassait guère une dizaine de milliers de passagers par an, cette principale entrée et sortie de la RDC avait perdu de sa superbe et ne répondait plus aux standards internationaux des infrastructures aéroportuaires. De son aérogare à sa piste en passant par le tarmac, la tour de contrôle, les instruments de navigation et autres dépenses telles que le système anti-incendie, ces installations n‘étaient plus que ruines et vieilleries. Selon les propositions d’ADPI, la partie architecturale adoptée pour cette étude était de tirer la meilleure partie des surfaces et volumes existants et de créer une nouvelle identité au Terminal. L’ADPI a, pour ce faire, proposé deux concepts architecturaux. Le premier reposait sur l’expression de « dynamisme et de caractère » ; c’est-à-

dire conserver l’essentiel du bâtiment, abandonner ce qui est difficilement exploitable, trouver un juste milieu entre réhabilitation et reconstruction. La coupole caractéristique de Ndjili aéro devait, selon ce concept, être revêtue d’une parure contemporaine. Le second concept se proposait, lui, de trouver la juste mesure entre réhabilitation et reconstruction. Selon ce concept, la structure du bâtiment existant devrait être conservée, mais des volumes devaient être ajoutés côté ville, accueillant les halls d’enregistrement et d’arrivée. Des formes simples, axées sur l’horizontalité et la verticalité homogénéiseraient alors le Terminal, tout en exprimant rythme et monumentalité. C’est ce second concept qui sera adopté. Samy BOSONGO et Jonas Eugène KOTA

Deuxième semaine française de Kinshasa Les stands d’exposition passent de 22 à 45 exposants

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undi 22 juin 2015, 16 heures. Les objectifs des caméras et les flashes de photos sont tous rivés sur la Maison de France et le Lycée français René Descartes situés dans l’enceinte de l’Institut français à la Hall de la Gombe. Ils immortalisent tous la deuxième édition de la semaine française de Kinshasa, initiative de la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Congolaise (CCIFC) dont la deuxième édition s’ouvre ce jour en collaboration avec les Conseillers de Commerce Extérieur de la France (CCEF), l’Ambassade de France, le Gouvernement de la RDC et tant d’autres partenaires. Thomas Luhaka Losendjola, Vice Premier-Ministre en charge des postes, téléphones, télécommunication et nouvelles technologies de l’information et de la communication, en compagnie de plusieurs autres ministres membres du Gouvernement, viennent de faire le tour de 45 stands installés à ce lieu, où plusieurs entreprises exposent leurs différents produits. « Cette deuxième édition de la semaine

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française, présente trois innovations, à savoir : l’augmentation des stands d’exposition qui passent de 22 à 45, permettant ainsi de recevoir un plus grand nombre d’exposants ; la mise en place d’une salle interentreprises enfin de faciliter les échanges et les prises de contact ; l’aménagement d’un espace Saveurs qui réunit des restaurateurs français, congolais et d’autres », fait savoir Eliane Mukeni, Présidente de la CCIFC. Quant au thème retenu pour cette deuxième édition ‘’partenariat publicprivé’’, « il traduit la volonté de la CCIFC et celle de ses partenaires de promouvoir la collaboration entre le secteur public et le secteur privé. Une fois développée, cette collaboration garantira le secteur privé contre les risques pouvant survenir lors de la réalisation des projets d’entreprise et lui offrira les opportunités d’acquisition des expériences en matière d’élaboration des grands projets », souligne-t-elle. A ces atouts et tant d’autres encore, Eliane Mukeni ajoute que sa chambre

ouvre les portes de l’international à tous ses membres grâce à ses réseaux, la CCI internationale France et la CCIFC. Une ouverture qui leur permet d’établir les relations d’affaires dans le monde entier, d’investir en France, de participer aux grands événements économiques mondiaux et de visiter des salons d’affaires internationaux. « La semaine française de Kinshasa a pour objectif principal de créer des synergies entre l’offre française et celle de la communauté congolaise des affaires. Véritable vitrine promotionnelle pour les entreprises, la deuxième édition se présente comme une occasion rêvée pour les entreprises participantes de rendre visibles leurs services, leurs produits et la diversité de leur savoir-faire », a encore rappelé la Présidente de la CCIFC. De son coté, Luc Hallade, Ambassadeur de la France en République Démocratique du Congo, a remercié les organisateurs d’avoir rendu la deuxième édition de la semaine française un événement crédible

et reconnu internationalement. « Pendant plusieurs jours, la tenue de cet événement a été plusieurs fois diffusé sur bon nombre de chaines françaises telle que TV5, France24, RFI et tant d’autres médias locaux. Une médiatisation positive en termes d’image pour la RDC », a-t-il indiqué. Le représentant du Président français en RDC a énuméré plusieurs autres réalisations, résultantes du partenariat économique entre les deux Etats. Représentant d’Augustin Matata Ponyo, Premier Ministre et chef du Gouvernement, Thomas Luhaka Losendjola a, dans son mot de circonstance, souhaité la bienvenue à Kinshasa des hommes d’affaires français dont la présence en RDC témoigne de leur détermination à répondre à l’appel lancé aux investisseurs étrangers à participer aux efforts de reconstruction de notre pays et cela à la suite de la confiance restaurée. « Cela constitue une preuve indéniable que vous croyez en l’avenir de la RDC et en son développement », a déclaré Thomas Luhaka. Giscard Havril

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