Aza Mag N° 14

Page 1

1


EXPRESSIONS Femmes comme hommes, il y a cette frénésie qui bouillonne en eux, qui les pousse à aller de l’avant, qui leur donne envie de mériter cette semaine de célébration. Je l’appellerai le COURAGE. Oui COURAGE car n’importe qui ne peut pas décider d’investir son argent, son temps et son énergie dans un projet qui est avant tout un rêve. N’importe qui ne peut pas se lever et concrétiser ses rêves, ou se battre en essayant de le faire. Alors chers entrepreneurs, chères entrepreneures, vous méritez qu’on vous magnifie chaque jour, qu’on vous aide et qu’on vous célèbre chaque jour. Pour Aza Mag, chaque jour est une GEW, et ce mois-ci nous revenons vers vous avec nos courageuses femmes dans le difficile et masculin secteur de la finance. Qu’ont en commun tous les entrepreneurs ? Parcourez nos pages et faites connaissances avec ces Là je généralise. Je ne parle pas des femmes mais de femmes exceptionnelles qui sont dans le milieu finanl’Homme entrepreneur. Qu’ont en commun tous les cier et qui ne rêve que d’une chose : faire la différence. Hommes entrepreneurs ? T. S. Elliot a dit : « Seulement ceux qui prenJe me pose la question cette semaine à l’occasion de dront le risque d’aller trop loin découvriront la célébration de la GEW (Global Entrepreneurship jusqu’où on peut aller. » Alors, à votre COUWeek) et je cherche des réponses mais j’en trouve dif- RAGE cher futur entrepreneur. Faites la différence ! ficilement. Vous me direz que c’est normal parce que chaque parcours est différent, tout le monde a une histoire qui ne ressemble en rien à celle de l’autre. Gabrielle Pourtant je reste persuadée que non. Il y a une chose que tous ces Hommes partagent, quelque gabrielle@aza-mag.com chose qui est inné en eux. Ce n’est palpable, ce Cameroun n’est pas quantifiable, ce n’est pas mesurable. Mais je vous confirme que c’est visible. Oui !

Magazine publié par WERY, WE Represent You Sacré-Coeur 2 Pyrotechnie Immeuble Khaïra entre les 2 BEM Appartement N°14 Tél : +221 33 825 67 22 Email : contact@weryafrica.com Site web : www.weryafrica.com Pour vos insertions publicitaires, écrivez-nous à social@aza-mag.com Aza Mag est téléchargeable gratuitement sur : www.aza-mag.com Traduction articles : LSPRO www.langages-pro.com Graphisme et Illustration : Waly DIACK Directrice de Publication : Gabrielle Eve SOKENG (Cameroun) Rédactrice en Chef : Davide Adams SOKENG (Ghana) Rédactrices : Sephora OKANDZI (Congo Kinshasa) / Charlène MEDZA (Gabon) / Fanta DIALLO (SENEGAL) Fatima LY (Canada) / Houleye KANE (Mauritanie) / Mahoua FOFANA (Côte d’Ivoire) / Manuela YAO (Maroc) / Michèle MOUANGOU (Congo Brazzaville) / Saran CAMARA (Guinée Conakry)

2


3


SOMMAIRE 4

9

ENTREPRENEURE AZA

FUTURE AZA

15

22

LES HOMMES NOUS ACCOMPAGNENT

AS CONSULTING

AZ

A

ET BE L

LE

32

4


SOMMAIRE 17

20

ENTREPRISE AZA

25

ENABLIS

30

SANTE

CHRONIQUE DE DAVIDE

5

RE SC DO OL UB AI LE RE M E

NT

34


ENTREPRENEURE AZA SheVestor Africa, pour une autonomisation financière de la femme africaine à l’ère du numérique

« Notre mission est d’inspirer, de connecter, d’éduquer et d’équiper notre communauté et de les inciter à prendre activement en charge leur vie financière et à participer à l’histoire de la croissance de l’Afrique. » Jeunes entrepreneures ghanéennes, Sheilla et Charlotte Addison ont fait de l’autonomisation sociale et financière de la femme africaine leur cheval de bataille. Fondatrices de la plateforme numérique SheVestor

6

Africa, elles initient la femme africaine à la pratique financière pour une meilleure implication à la croissance et au développement de l’Afrique. Pour Azamag, elles relatent avec passion leur contribution au développement des femmes africaines.


ENTREPRENEURE AZA 1. Présentez-vous à nos lectrices et lecteurs, s’il vous plaît ! Sheilla et Charlotte Addison sont jumelles et cofondratices de She Vestor Africa, une communauté qui a pour but de renforcer les capacités des jeunes femmes africaines en connaissances financières. Elles ont également cofondé Enlaza Global Limited, une structure de prestations de services linguistiques. 2. Parlez-nous de votre cursus scolaire et universitaire? Nous avons chacune une licence en linguistique et en espagnol, obtenus à University of Ghana et celle de Cienfuegos du Cuba. Nous prévoyons de commencer notre master cette année. 3. Parlez-nous de vos vies d’entrepreneures et de vos débuts dans le monde de l’entrepreneuriat. Notre aventure dans l’entrepreneuriat a commencé il y a deux ans. Nous avons d’abord ouvert notre entreprise de services linguistiques de formation, traduction et interprétation aux entreprises et aux individus et plus tard, l’idée de SheVestor Africa nous est venue. Elle a pris forme et nous l’avons mis en œuvre. Jusqu’ici, nous pouvons dire que ça a été un processus d’apprentissage, avec des défis, mais également épanouissant. Nous avons eu l’occasion de travailler et d’offrir nos services à des clients au niveau local et à l’international, et avons travaillé avec des personnes merveilleuses de toute l’Afrique.

SheVestor Africa est une communauté numérique qui permet aux jeunes femmes africaines d’avoir les connaissances financières qu’il faut afin d’affiner leurs compétences financières afin de devenir financièrement autonome. Notre mission est d’inspirer, de connecter, d’éduquer et d’équiper notre communauté et de les inciter à prendre activement en charge leur vie financière et à participer à l’histoire de la croissance de l’Afrique. 6. Quel rôle veut jouer SheVestor Africa dans le développement de l’Afrique ? Esther Afua Ocloo, cofondatrice de Women World Banking Organization, a dit : « les femmes doivent savoir que le pouvoir le plus puissant au monde est le pouvoir économique ». Nous croyons que l’indépendance financière est l’épine dorsale de l’autonomisation des femmes ; et le rôle que nous voulons jouer est de donner à plus de femmes africaines et du millénaire une voix, la liberté de choix et la possibilité de créer de la richesse pour elles-mêmes et de vivre leur vie selon leurs propres désirs, en leur fournissant des connaissances financières d’une manière qui soit attrayante et facile pour elles.

7. Comment analysez-vous le statut de la femme ou son implication dans le secteur de la finance en Afrique ? Nous pensons qu’il y a encore plus de progrès à faire dans ce domaine, car nous devons faire en sorte qu’un plus grand nombre de femmes occupent des postes clés pour lesquels elles pourront plus avoir voix au chapitre, en faisant pres4. En tant que femmes et actrices de développe- sion et en plaidant pour que des changements ment, comment vous définissez-vous ? sociaux soient apportés sur le plan financier. Nous nous définirons comme des femmes passionnées et résolues en matière de croissance 8. Quels moyens avez-vous mis en place pour intéet de développement des femmes, pour qu’elles grer et éduquer les femmes dans le secteur financier ? progressent sur le plan social et financier et Pour faire changer les choses, nous utiqu’elles soient habilitées à être les meilleures. lisons quatre plateformes, à savoir : – les engagements en ligne à travers des Histoires 5. Qu’est-ce que SheVestor Africa et quelle est la qui inspirent ; des Highlights (grands moments)/ raison de sa création ? des Slay like a hero (briller comme une héroïne).

7


ENTREPRENEURE AZA – les évènements d’apprentissage et de networking sur la façon dont on peut construire une vie financière à travers l’entrepreneuriat et le rôle de l’éducation financière dans la formation de jeunes femmes africaines financièrement indépendantes. – les ateliers de formation permettant aux propriétaires de petites entreprises et de startup d’avoir les compétences financières nécessaires pour gérer leurs affaires. – les sessions live sur les réseaux sociaux, tels que des webinaires et des chats sur Twitter, afin de connecter la communauté des experts et permettre un meilleur accès à l’apprentissage et au partage.

Nous évaluons le progrès de notre travail en comparant nos résultats à nos objectifs. 12. À quels défis avez-vous jusqu’ici fait face ? Nous avons eu un certain nombre de défis, tels que : – traiter avec des clients qui ne veulent pas, à la table des négociations , payer pour la valeur de notre travail, – travailler avec des organisations tierces qui ne respectent pas les délais et nous retardent ou nous rendent un travail de mauvaise qualité qui nous porte préjudice en tant que clients.

13.Qu’est-ce qui est le plus difficile à gérer dans votre secteur d’activité ? 9. Quels critères faut-il remplir pour être membre Nous dirons trouver assez d’experts avec qui colladu réseau de SheVestor Africa ? borer. Le secteur dans lequel nous opérons est assez Pour faire partie du réseau de SheVestor Africa, réduit, avec juste quelques experts ; mais nous reil suffit de nous suivre sur les réseaux sociaux : cherchons sans cesse plus d’experts dans le domaine. - h t t p s : / / t w i t t e r. c o m / s h e V e s t o r A f r i c a , -https://www.instagram.com/shevestor_africa/, 14.Quels sont les retours que vous avez de https://www.facebook.com/shevestorafrica femmes qui ont bénéficié des services de SheVes-

et sur YouTube (She Vestor Africa). tor Africa ? Sur notre page Twitter, il y a une publication épin- Beaucoup de femmes sont enthousiastes et reconglée, sur laquelle se trouve le lien pour remplir naissantes de recevoir des connaissances finanun formulaire et rejoindre notre communauté. cières basiques sur la façon dont on peut améliorer et exploiter leurs compétences financières. 10. Étant donné que vous n’avez pas d’expérience en finances, pourquoi avoir créé SheVestor Afri- 15. Avez-vous déjà été discriminé à cause de votre ca ? genre ? Notre désir et notre passion en commençant She- Jusqu’ici, nous n’avons pas fait face Vestor Africa sont notre conviction que chaque à ce type de discrimination, et espéfemme devrait être financièrement autonome et rons que cela ne nous arrivera jamais. devrait avoir une plateforme facile d’usage pour 16.Comment se passe la recherche de partenaire obtenir des informations financières. Notre rôle de SheVestor Africa ? consiste essentiellement à utiliser nos compétences SheVestor Africa a pu établir des partenariats avec en communication, en organisation, en coordina- African MoneyPreneur et a participé à beaucoup tion, en réseautage, etc. pour mettre notre com- de leurs programmes. Nous avons également colmunauté en contact avec les experts dans le do- laboré avec des experts comme Palesa Lengolo de maine qui partageront leurs connaissances variées, l’Afrique du Sud et Maureen Nabulyato de la Zambie. ressources et expériences avec notre communauté. 17. Quelle est la place de la femme dans le secteur 11. Comment évaluez-vous le progrès de votre financier au Ghana ? travail ? Ces dernières années, les femmes ont pu avoir une

8


ENTREPRENEURE AZA

place à la table du secteur financier au Ghana. En effet, l’inclusion féminine est de plus en plus pratiquée dans la gestion des institutions financières. Par exemple, il y a quatre femmes qui sont PDG de banques internationales de renommée au Ghana, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années.

18.Quelles solutions offrez-vous aux femmes qui n’ont aucune notion en finance et qui veulent faire partie de She Vestor Africa ? La solution c’est de rejoindre le réseau de She Vestor Africa. Ça sera un point de départ pour elles, qui leur permettra d’avoir au moins des connaissances basiques en matière monétaire et financière.

9


ENTREPRENEURE AZA 19.Comment percevez-vous l’évolution de la femme dans le secteur des finances dans les cinq à dix prochaines années ? L’inclusion financière implique l’accès et l’utilisation de divers services financiers auxquels certaines femmes (entrepreneures également) n’ont pas accès dans certains pays africains. Nous espérons donc qu’au cours des 5 à 10 prochaines années, il y aura une augmentation de l’inclusion des femmes dans la finance, avec des lois et règlements qui protégeront et promouvront leurs intérêts i ndépendamment de leurs origines culturelles. 20.Êtes-vous des cœurs à prendre ? Non, nous ne le sommes pas. 21.Comment faites-vous pour maintenir quotidiennement un bon style de vie ? Nous buvons beaucoup d’eau et mangeons des fruits, essayons d’éviter le mal bouffe et les repas pris tard le soir. 22.Quelles sont vos routines beauté quotidiennes ? Notre routine de beauté quotidienne comprend le lait hydratant, le beurre de karité, le rouge à lèvres nude, le rose bébé et le rouge vif et nous aimons les parfums (Antonio Banderas ou Halle by Halle Berry font l’affaire).

maintenant, ce qui veut dire que le jeune doit se battre pour participer à des activités et à des formations de leadership qui lui permettront de se cultiver et d’avoir les compétences qu’il faut pour entreprendre et développer l’Afrique. Le chemin peut être difficile, mais il ne faut pas laisser tomber. Il faut être résilient et courageux, prendre des risques et ne pas avoir peur d’échouer.

23.Un message aux jeunes Africains qui aspirent à participer au développement de l’Afrique ? Les jeunes sont un atout pour l’Afrique. De ce fait, il est primordial de développer leurs compétences et de les préparer pour le futur. Cependant, lorsqu’on parle de futur, ça commence

10

Tyma tyma@aza-mag.com Canada


FUTURE AZA

AFRICA’S MONEYPRENEUR de CHRISTINE SESAY « Les gens veulent parler d'argent, mais ne savent pas parfois par où commencer. » 1)Bonjour Future Aza, pouvez-vous s’il vous plaît, vous présenter à nos lectrices et lecteurs Je m’appelle Sesay Christine. Je suis sierra léonaise. 2) Quel a été votre parcours académique et professionnel ?

Je suis membre de l’Association des experts-comptables et comptables agréés (FCCA), titulaire d’une licence en comptabilité et finances et d’une maîtrise en finances. J’ai commencé ma carrière comme assistante comptable à CAG Manufacturing, une entreprise de construction et de maintenance à Dublin. J’ai terminé mes examens pendant cette période. J’ai ensuite travaillé pour Houlihan and Cushnahan, un cabinet comptable, où je suis passée de comptable pour l’immobilier à contrôleur financier sur une période de quatre ans. A l’époque, je voulais revenir en Afrique. J’avais étudié le français et il était temps pour moi de le pratiquer. Comme il n’y avait pas beaucoup d’opportunités d’emploi pour revenir, j’ai dû accepter un poste d’assistant contrôleur financier. En 2011, j’allais donc à Niamey pour travailler pour Concern Worldwise, une organisation irlandaise. En quatre mois, je fus promue comme Contrôleuse financière, et gérait des projets de 5 millions d’euros. En un an, j’étais en charge de toutes les opérations en tant que Gestionnaire des Systèmes. Nous travaillions

essentiellement sur des projets de nutrition et de moyens de subsistance, et c’était très passionnant. J’ai beaucoup aimé mon expérience nigérienne et il me fut très difficile de partir. La situation sécuritaire devenait une préoccupation, particulièrement pour ma famille. Ils étaient inquiets en permanence. J’ai ensuite eu de la chance d’avoir un poste de directeur national adjoint des systèmes pour une autre organisation irlandaise dans mon pays natal. Je déménageais alors en Sierra Leone et pour moi, c’était une excellente occasion de retour. J’étais la directrice système adjoint du pays. Le projet était plus petit, mais le travail était tout aussi intéressant, car nous nous concentrions davantage sur l’amélioration des soins de santé et de l’éducation, en particulier pour les filles. Puis mai 2014, tout a changé: Ébola a frappé !!!!!!! Beaucoup de mes collègues ont alors quitté, ainsi que mes amis qui pouvaient se le permettre. Pour moi, quitter n’était pas une option. L’épidémie d’Ébola était une affaire personnelle: il s’agissait de mon travail, mais plus important encore, il s’agissait de mon peuple. Il s’agissait de ma raison de vivre; cela a changé toute ma vie. Il me fallait agir. Nous commencions le travail dans un endroit appelé Kenema, pour cuisiner pour les patients diagnostiqués positifs. C’était très difficile de faire régulièrement la navette pendant des heures pour arriver à cette ville. Peu après, la maladie se répandit dans tout le pays. Je travaillais alors avec le Mi-

11


FUTURE AZA nistère de la santé et de l’assainissement (MOHS) américaine dont le rôle est de donner des conseils et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). techniques sur les systèmes de renforcement des mesures, au Ministère de la santé. N’ayant aucune connaissance en santé, j’ai quand même des compétences de gestion d’équipes techniques, et de ce fait, je gère les relations et les décisions sur les domaines dans lesquels nous devons travailler.

3) Vous êtes la fondatrice d’Africa’s Moneypreneur. Présentez-nous votre entreprise. Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette entreprise ?

Nous avions d’abord ouvert des écoles de formation pour les travailleurs de la santé dans la capitale, ensuite dans le reste du pays. Je dirigeais une équipe qui faisait également partie d’un autre consortium qui construisait des centres d’isolation dans les principaux hôpitaux de Freetown. Au plus fort de l’épidémie, ces centres d’isolation étaient très importants. Les financements étaient dorénavant disponibles. Il y avait des avions qui amenaient successivement des experts / expatriés. Ensuite de nouveaux hôpitaux furent construits. Il y avait au moins 1 000 personnes qui travaillaient pour l’organisation et beaucoup plus de sous-contractants. 400 personnes au moins travaillaient au niveau des opérations. De 2 bureaux, notre équipe s’agrandit à 7 bureaux. Nous participions aussi à la diffusion des messages de mobilisation et étions même devenus des distributeurs. Toutes les forces étaient mobilisées pour éradiquer la maladie. En fin 2015, elle prit enfin fin. Il était alors temps pour moi de prendre une décision. Je voulais travailler avec le Ministère, et commençais alors à chercher un nouvel emploi. Je travaille actuellement comme Directrice pays adjoint (et Directrice pays en intérim) pour une ONG

Africa’s Moneypreneur existe depuis septembre 2016. Notre domaine d’activité, ce sont les Finances. L’idée m’est venue lorsque je travaillais pour le projet Nutrition and Livelihood au Niger. En effet, j’ai été interpellée par la pauvreté extrême dans laquelle les gens vivaient et j’avais envie de changer la situation. A mon retour en Sierra Léone, j’ai lancé Africa’s Moneypreneur, afin d’apporter la liberté financière à tous les africains. Je crois fermement que les gens manifesteraient plus d’intérêt à parler finance et argent si cela se fait de façon facile et ludique. De ce fait, en tant que leader déterminée et motivée, passionnée par la gestion de fortune, je voulais m’assurer que mes frères et sœurs africains commencent à prendre l’argent au sérieux. Pour qu’un chef d’une petite et moyenne entreprise puisse survivre, il faut qu’elle soit capable de gérer ses finances personnelles. A moins que ces questions ne soient pas abordées correctement, on aura du mal à obtenir des entrepreneurs qu’ils gèrent les finances de leur entreprise. C’est notre mission !

4) Quelles sont les innovations apportées par votre entreprise pour faire la différence?

La première chose que nous faisons, c’est mettre à l’aise les gens. En fait, c’est comme aller chez le dentiste: tant que le patient n’est pas détendu et à l’aise, le dentiste ne peut pas faire son travail. Ainsi, nous faisons de sorte que notre audience soit détendue en leur parlant une langue qu’ils comprennent, en abordant avec eux des questions qui les interpellent et, plus important, en discutant et en ayant des plateformes accessibles pour discuter

12


FUTURE AZA de thèmes de leurs choix. Au fil des années, nous nous sommes rendu compte que Donc en ayant la porte ouverte, on leur fait comprendre qu’ils sont les bienvenus pour nous parler d’argent, et que nous sommes prêts à partager nos connaissances, expériences et opportunités avec eux. En ce qui concerne les innovations, nous avons créé «l’enveloppe financière »: avec le système d’enveloppe financière (ou ce que j’appelle généralement le système Clip), grâce auquel vous pouvez utiliser l’argent en espèce pour différentes catégories de votre budget, ou le ranger dans des enveloppes. Vous pouvez voir exactement combien d’argent il vous reste dans une catégorie budgétaire en jetant un coup d’œil rapide dans votre enveloppe. Je voyage également suite à des invitations pour des ateliers en finance et autonomisation des femmes et des jeunes.

5) A quelles difficultés avez-vous fait face lors de la création de votre entreprise? A quelles difficultés faites-vous face dans vos activités quotidiennes?

Lorsque nous avons débuté le blog d’alphabétisation, j’ai organisé quelques évènements pour des femmes mais personne ne venait ou n’était intéressé. Pour relever ce défi, j’ai ouvert une page Facebook sur laquelle j’ai parlé de différentes femmes et organisé un défi 12 jours de Noël. Ces différentes

pièces m’ont permis d’avoir de la notoriété et m’ont permis d’obtenir des articles sur quelques publications traitant des différents domaines de la finance, un atelier sur les conseils de financement des entreprises pour les mères adolescentes au Aberdeen Women’s Center, une collaboration avec SheVestor pour leurs formations et plusieurs articles dans des magazines, principalement locaux en Sierra Leone. J’espère pouvoir enseigner aux gens comment mettre en place des stratégies financières qui prennent en compte le style de vie auquel ils aspirent et qu’ils méritent.

6) Qu’est-ce qui pousse à persévérer lorsque les difficultés surviennent? Comment faites-vous pour vous motiver et avancer?

Il y a des jours où rien ne passe comme prévu. Parfois on donne des cours et des mois après la formation, on ne constate aucun changement majeur dans la vie des participants. Ce sont des situations qui peuvent être décourageantes. J’ai une excellente équipe qui m’appuie et m’encourage et en plus, j’adore ce que je fais. Avec AMP, je n’ai pas l’impression de travailler. De plus, même quand je suis détendue et que je me repose, je cherche toujours des moyens de présenter mon cours différemment à un plus large public. Chaque porte fermée me rappelle que je dois continuer à chercher une ouverture pour améliorer ce que je

13


FUTURE AZA fais. Tout ce que je désire, c’est d’améliorer la vie 8) Pour terminer, que pensez-vous du des gens par des choix financiers plus judicieux. leadership africain? Quelle est pour vous,

7)

Quelle est votre vision à court, moyen et long terme pour votre entreprise?

la pertinence d’avoir des femmes africaines entrepreneures? Quels conseils pouvez-vous Africa’s Moneypreneur fournira un contenu donner aux femmes pour les encourager à numérique utile dans les domaines suivants : persévérer? • Conseils financiers pour les jeunes, les start-ups et les entreprises détenues par des femmes en Afrique. • Développement des communautés pour les jeunes et les femmes, afin de les inciter à faire des choix financiers éclairés. • Partage des réussites des femmes en finance et en affaires.

Vous savez, depuis toujours, les femmes ont joué un rôle important dans la société. La prédisposition innée des femmes à entretenir et à s’occuper de leurs propres besoins fait d’elles des citoyennes dévouées de leurs diverses communautés. Par conséquent, les femmes contribuent volontiers au développement de leurs communautés et, dans certains cas, sont prêtes à faire un effort supplémentaire pour soutenir les sociétés auxquelles elles appartiennent. Certains défis auxquels l’Afrique est confrontée pour promouvoir le leadership des femmes sont le manque d’éducation, de formation, de protection juridique et d’accès à la formation pour se présenter aux élections. En outre, les femmes continuent de faire l’objet de menaces de violence et d’une couverture médiatique biaisée qui perpétue les stéréotypes et sape le pouvoir des femmes dirigeantes. Dans les pays à faible PIB, l’entrepreneuriat peut permettre aux femmes de sortir de la pauvreté lorsqu’elles ont peu de perspectives d’avenir. Elle peut aussi mener à une plus grande autonomie personnelle et à une solution de substitution aux pratiques discriminatoires. En fait, certains experts croient qu’une plus grande indépendance économique des femmes favoriserait une plus grande stabilité géopolitique et une paix mondiale. Si c’est le cas, il est peut-être temps de concrétiser • Partage des histoires personnelles concerce plan d’affaires dont vous avez rêvé ! Just do it!!! nant l’équilibre entre le travail et la vie personnelle, les Mahoua et Davide voyages, etc. pour donner une touche personnelle. Dans le court terme, nous voulons organiser mahoua@aza-mag.com des ateliers financiers dans tous les pays et organiser des vlogs qui vont clairement expliquer comment mettre en place une gestion financière davide@aza-mag.com efficace. Pour terminer, arriver, dans les trois Côte d’Ivoire / Ghana prochaines années, à atteindre et à organiser des évènements dans tous les pays anglophones. Dans le long terme, nous voulons couvrir toute l’Afrique dans les sept prochaines années.

14


LES HOMMES NOUS ACCOMPAGENT

BABACAR NDAW, POUR LA BANALISATION DE LA BOURSE

1/Pouvez-vous, s’il vous plaît, vous présenter à nos lecteurs ? Vous me permettrez de vous remercier de m’avoir permis de partager ma modeste expérience avec vous. Et pour répondre à votre question, je suis Babacar NDAW, jeune sénégalais âgé de 29 ans.

Également, nous conseillons les entreprises existantes notamment avec la conduite d’études de marché et l’élaboration de plans stratégiques.

2/ Quels ont été vos parcours scolaire et professionnel ? J’ai fait une école de commerce à Dakar où j’ai eu un Master in Science of Management (Msc.) en 2013. Ensuite, j’ai fait quelques stages en banque, agence de communication et cabinet d’études. Puis, je me suis mis à mon compte en 2014 en créant mon en- 4/Quelles sont vos missions au quotidien  ? treprise de conseil « Janus Consulting Services ». Une journée type en tant que consultant  ? Ce sont des journées très longues où je passais 3/Vous êtes le promoteur de Janus Consulting. presque 15 h par jour à travailler sur un dossier Parlez-nous de vos activités ? avec des intervalles pour les repas et le sport. C’est un métier très passionnant nécessitant une Mon entreprise conseille principalement les start- mise à jour permanente pour prendre connaisups et PME dans le développement de leurs ac- sance des nouveaux outils et une grande capacité tivités. Donc nous faisons en amont du conseil à à identifier les problèmes et générer des solutions. la création en utilisant des outils tels que le Design Thinking, Breakthrough Model, etc. pour 5/Quelles sont les évolutions de carrière possibles générer une solution d’impact spécifique à un de votre métier ? problème identifié. Ensuite, nous faisons des montages de documents de projet (Business Je suis persuadé d’une chose, ce métier perPlans) nécessaires parfois à la levée de fonds. met d’être « all-rounded » avec les missions ré-

« Avec le projet d’émergence de nos pays, il y aura en permanence des opportunités »

15


alisées dans différents secteurs (de l’agriculture en passant par l’hôtellerie jusqu’à l’industrie). Et avec le projet d’émergence de nos pays, il y aura en permanence des opportunités ; si on possède un bon portfolio et une bonne réputation.

ne suffit pas de parler la langue, mais d’avoir une démarche anglo-saxonne. Deuxièmement, rester positif et ouvert d’esprit. Comme je l’ai dit plus haut, nos pays sont en retard seulement à cause des comportements et des mentalités. Enfin, se donner les compétences tech6/L’investissement en bourse est une passion pour niques (hard skills) et pratiquer. vous. Pour cela, vous avez réuni une centaine de personnes autour du thème dans le groupe 10/Le mot de fin WhatsApp « Young Investors Senegal ». Comment fonctionne ledit groupe ? J’espère que ma modeste plume sera appréciée par les braves femmes de l’Afrique. Je reste perIl y a un an, j’ai eu l’idée de créer un groupe de suadé que nous atteindrons le stade de l’émerdiscussion sur la bourse regroupant des jeunes sé- gence ensemble et seulement ensemble. La négalais. Ainsi, j’ai ajouté quelques amis qui, de fil bourse est l’un des moyens les plus rapides en aiguille, ont partagé le lien du groupe jusqu’à pour booster l’écosystème des entreprises. ce que l’on atteigne la centaine de membres. Nous Donc, donnons-nous la main pour la banaliser. discutons chaque jour sur l’actualité du marché de la BRVM et essayons de motiver les jeunes à investir en bourse. J’avoue que cela n’est pas une tâche facile vu nos mentalités et il y a vraiment beaucoup d’efforts à faire dans nos pays sur l’éducation financière qui mérite d’être banalisée. 7/Pourquoi la mise en place de ce groupe ? En dehors de cette plate-forme virtuelle, existe-t-il un lieu physique où vous discutiez des sujets d’investissements ? Nous, membres du groupe, organisons des after-work tous les trimestres pour discuter de l’actualité du marché et partageons notre expérience avec les non-initiés. 8/Un bilan des accompagnements réalisés à ce jour ? Quelques groupes d’investisseurs ont été formés, mais l’impact espéré n’est pas encore atteint. 9/Actuellement on parle de modèle, que conseillez-vous à un jeune qui voudrait se spécialiser en bourse ? Première

des

choses,

parler

anglais  ! Il

16

Charlène charlyan@aza-mag.com Gabon


ENTREPRISE AZA Djindah Mohamed Moustapha BAL, la passion des projets

per au développement économique de mon pays et encourager l’entreprenariat. La place que j’occupe dans la société Mauritanienne ? Je serai bien prétentieuse d’en parler. Je dirai simplement que je suis une jeune entrepreneure qui essaie de contribuer un tant soit peu à l’émancipation de la femme Mauritanienne. 2/ Quelle a été votre plus grande motivation dans la mise en place de votre entreprise Butterfly ? Ma plus grande motivation est sans aucun doute le souci d’émancipation qui m’a toujours

Elles sont de plus en plus nombreuses à embrasser le chemin de l’autonomisation. En Mauritanie, on les surnomme les femmes fortes. Nous sommes partis à la recherche d’une femme influente de par sa détermination à entreprendre, de par son engagement à s’affirmer « Femme » ? Djindah est une icône en Mauritanie, en tête de plusieurs entreprises. Aujourd’hui elle inspire beaucoup de jeunes. A cœur ouvert, elle nous fait voyager dans son univers d’entrepreneure et de mère de famille. 1/ Parlez-nous de vous et de la place que vous occupez dans la société Mauritanienne (famille, travail …) Cela me fait drôle de parler de moi. En effet, mon métier consiste plutôt à parler des autres et à les mettre en avant (communication, publicité). Je m’appelle Djindah Mohamed Moustapha BAL. J’ai 38 ans, mariée et mère de 3 enfants. A cela, je suis titulaire d’un Master en Communication et Marketing de l’ISEG Paris. J’ai créé mon entreprise Butterfly en sep tembre

2006

dans

le

but

de

partici-

animée. Plus jeune, je ne pouvais m’imaginer salariée à vie. J’ai très vite voulu avoir mon indépendance financière et surtout me lever tous les jours avec enthousiasme à l’idée d’exercer un travail qui m’exalte. A cela, j’ajouterai le rejet de la hiérarchie traditionnelle. 3/ Les femmes mauritaniennes ont mis du temps avant de se décider à entreprendre. Et vous, quel a été votre secret ? Je n’ai pas vraiment de secret, et, je pense surtout qu’il n’y en a pas. Tout d’abord, il faut croire en ses projets quels qu’ils soient, ensuite, structurer ses idées et enfin, s’entourer de personnes compétentes afin de bénéficier d’une vision à long terme. Je dois vous avouer que toutes les difficultés rencontrées, Dieu sait s’il y en a eu, ne sont en rien liées au genre. Voyez-vous, en Mauritanie les femmes n’ont pas vraiment à se plaindre par rapport à d’autres pays. Parmi les obstacles rencontrés, je citerai : - l’accès au financement - la compréhension de mon métier - trouver des collaborateurs compétents Ceci dit, je suis consciente et déplore tous les freins liés à l’entreprenariat féminin partout dans le monde. Nous disposons chez nous d’une génération de jeunes femmes très dynamiques qui

17


ENTREPRISE AZA « J’ai très vite voulu avoir mon indépendance financière et surtout me lever tous les jours avec enthousiasme à l’idée d’exercer un travail qui m’exalte. » tentent brillamment de bousculer les choses. Je pense notamment à Aissata Lam de la Jeune Chambre de Commerce, Kane Mariem de Hadina, Mouna Atigh pour ne citer que celles-là. Au niveau des pouvoirs publics, nous pouvons constater un effort constant dans

l’implication des femmes aux affaires de l’Etat, et je ne peux que m’en réjouir. 4/ Financièrement, comment se porte votre entreprise ? Comment se passe la recherche de partenaires ? Mon entreprise existe Al Hamdoulilah depuis 12

18


ENTREPRISE AZA ans. Elle a capitalisé une expérience dans le domaine de la communication et dispose de clients qui lui font confiance et travaillent avec elle depuis le début. Avec le temps, notre portefeuille client s’est beaucoup agrandi. Nous disposons également de partenariats étrangers tels que Havas Medias, Africatel AVS, Full Circle Media … 5/ Avez-vous rencontré des défis et obstacles ? Selon moi, les défis sont quotidiens. Parmi eux : - conquérir de nouveaux marchés - fidéliser les clients et aller de l’avant par l’innovation afin d’avoir toujours une longueur d’avance En ce qui concerne les obstacles, je ne pense pas vraiment en avoir rencontré. Je peux citer la concurrence, mais celle-ci nous permet d’être plus compétitifs, prouver notre expertise pour valoriser notre expérience. 6/ Aujourd’hui vous êtes à la tête d’autres entreprises. Comment maintenez-vous le cap ? Aujourd’hui par la grâce de Dieu, je gère plusieurs choses à la fois car j’ai su déléguer. Je dois le reconnaitre, je ne m’en sortirai pas si j’étais seule. Je suis entourée d’une équipe formidable qui abat tous les jours un travail de titan et ce, avec le sourire. De plus, je ne m’implique que dans des projets qui me passionnent, me donnant ainsi la force et le courage de les mener à bien. 7/ Est-ce que le fait d’être femme ne crée pas parfois des obstacles dans l’acquisition de marchés ? Y a-t-il une quelconque discrimination ? Non, pas du tout. Bien au contraire. La Mauritanie fait partie de ces pays où les femmes sont, je dirai même, privilégiées. J’ai toujours été traitée avec déférence partout où je suis allée. En revanche, le marché est très étroit du fait que l’offre est largement supérieure à la demande.

travail bien fait. Je ne supporte pas la fainéantise. Je travaille avec la même équipe depuis bientôt 10 ans. Nous sommes passés de 3 à 11 collaborateurs à ce jour. Ils connaissent mon tempérament et me savent exigeante. Pour le reste, je m’efforce d’être juste et de les motiver au maximum pour qu’ils soient au top de leurs performances. 9/ Vous avez été élue en 2016 Oscar de Hokan Africa, qui nomme les meilleurs entrepreneurs en Afrique, et les jeunes Mauritaniens voient en vous une référence dans le monde du business. Quel est votre message pour la jeunesse Mauritanienne ? Créer son entreprise est un réel challenge. Un magnifique défi, qui est très loin d’être impossible à réaliser. Il faut, malgré tout, mettre toutes les chances de son coté si l’on veut réellement pérenniser sa structure. Bien que des aides à la création d’entreprise existent (administratives ou financières), le destin de votre entreprise demeure entre vos mains. Aujourd’hui, mon message à la jeunesse mauritanienne est qu’il faut d’abord croire en soi et à son projet pour que les autres croient en vous. On ne peut réussir un projet s’il n’est pas bien conçu au départ et c’est souvent ce qui fait défaut. Les idées sont présentes, cependant la mise en œuvre demeure très compliquée. S’entourer de personnes ressources, se rapprocher des institutions financières muni d’un dossier bien ficelé, être patient, endurant, persévérant, oser assumer l’échec et se relever. La réussite est

8/ Vos relations avec votre personnel ? Je pense que c’est une question qu’il faut leur poser. Je peux dire tout simplement que nous travaillons dans une ambiance sereine et surtout dans le respect mutuel. Il m’arrive parfois de m’emporter, mais toujours pour des raisons objectives et par souci du

Mauritanie

au bout de l’effort.

Houleye houleye@aza-mag.com

19


DOSSIER

Enablis, un réseau qui prend soin de ses entrepreuneurs

pagnement technique qui comprend des espaces de co‐développement et de soutien entre Quel est l’apport des réseaux d’entre- pairs, le mentorat, les formations, les événepreneurs en Afrique : Cas du Sénégal ments de réseautage, le coaching, les missions d’étude et de résolution de cas, et enfin l’accomAu Sénégal, il existe plusieurs réseaux d’entre- pagnement dans la recherche de financements. preneurs qui couvrent différents besoins de leurs membres. Après une enquête menée au- PRINCIPALES ACTIVITES MENEES : près de 100 entrepreneurs, le réseau Enablis Du démarrage des activités le 1er Octobre 2014 au a été le plus recommandé. Nous vous présen- 31 Aout 2018, les activités suivantes ont été menées : tons une petite enquête sur ce réseau-ONG.  Accréditation de 202 entrepreneurs‐ Enablis, un réseau d’entrepreneur innovant membres (dont près de 35% de femmes) dont 135 à Dakar et 20 à Thiès qui sont dans diEnablis est un ONG Canadienne qui a pour vi- vers secteurs d’activité (TIC, Production et sion à l’horizon 2020, de bâtir un réseau national transformation de produits agricoles, BTP, de 400 Chefs d’Entreprises à la tête de PME per- Tourisme, Education, Santé, Distribution, Indusformantes qui enregistrent des taux de croissance trie, Energies renouvelables, Conseil, Marketing et annuelle nettement supérieurs à la moyenne na- Communication …), avec des chiffres d’aftionale et créent au moins 10 milliards de FCFA de faires annuels entre 0 et 2 Milliards de FCFA ; richesses supplémentaires et 2 000 emplois directs.  Fourniture et facilitation de plus de 9700 heures de service au réseau d’entrepreneurs dont Sa mission est de stimuler la création de richesses 4360 heures de coaching et de mentorat, 917 et d’emplois en mettant en réseau des Chefs d’en- heures d’appui à la recherche de financements, treprises prometteurs et en leur fournissant des 179 Diagnostics et Plans de développement, services d’accompagnement technique qui amé- 31 formations, 20 événements de réseautage liorent les taux de survie et accélèrent la croissance et 42 missions d’étude et de résolution de cas ; de leurs Petites et Moyennes Entreprises (PME)  Lancement en Février 2017, en partenariat avec World Vision (WV) et Développement InternaEnablis a des sources de financement diverses : tional Desjardins (DID) du Projet de renforcement les subventions, les frais de services d’accompa- des compétences pour l’emploi des jeunes, (STEP) gnement aux entrepreneurs, les frais de concep- pour l’accompagnement à l’insertion professiontion et de mise en œuvre de programmes et pro- nelle d’environ 1084 jeunes, dont 62% de femmes, jets, les cotisations des entrepreneurs-membres, dans la région de Kolda à travers des programmes le sponsoring, le mécénat et les apports en na- d’appui à l’entreprenariat et un programme de colture de membres et partenaires constituent laboration avec le secteur public et le secteur privé ; les sources de financement de l’organisation  Recrutement et initiation de 19 Mentors ; Mentorat de 120 Jeunes (dont 75% de femmes) Les services que l’ONG offrent sont : l’accom- ; Organisation de 2 visites d’entreprises avec 28

20


DOSSIER Jeunes ; Organisation d’une Conférence avec 55 Jeunes dans le cadre du programme de Mentorat de STEP  Initiation à l’entrepreneuriat de 276 Jeunes (dont 72% de femmes) à travers 11 ateliers ; Appui au développement de 70 modèles d’affaires ; Sélection de 56 modèles d’affaires à accompagner ; Accompagne-

ment de 224 Jeunes (dont 79% de femmes) dans le développement de 34 plans d’affaires et le démarrage de leurs entreprises; Appui à la création de 5 entreprises par 27 Jeunes dans le cadre du Programme d’entrepreneuriat de STEP

En étroite collaboration avec l’Association Sénégalaise d’Evaluation, Enablis a mené des évaluations externes et indépendantes de ses interventions durant les années 2015, 2016 et 2017. Les évaluations ont confirmé la pertinence, l’efficacité, l’efficience et la durabilité des interventions d’Enablis.

En outre, les audits de 2014, 2015 et 2016 par un commissaire aux comptes ont indiqué que les états financiers d’Enablis Sénégal sont réguliers, sincères, et donnent une image fidèle du résultat des opérations arrêtés, ainsi que de la situation financière et du patrimoine d’Enablis Sénégal.

NB. * 59 Jeunes en 2017 et 224 Jeunes en

2018 ont été appuyés par le Projet STEP

Gabrielle gabrielle@azamag.com Cameroun

R E S U L TAT S PRELIM I N A I R E S :

CHIFFRES CLEFS 2015 Nombre d’Entrepreneurs Accompagnés Croissance du Chiffre d’Affaires (CA) en FCFA Croissance du CA (%) Nombre d’Emplois Permanents Créés Nombre d’Emplois Temporaires Créés Nombre Total d’Emplois Créés ROTI (Retour sur Investissement) Croissance Ca / Total Emplois

21

2016

2017

43

99

152

Croissance Total 152

512 397 296

1 508 181 702

4 971 039 816

6 991 618 814

16%

18%

42%

25%

73

93

156

322

ND

348

-114

234

73

441

42

556

3,62

8,29

19,44


Fa Diallo, une Repat dans la finance « La micro finance est très hermétique et n’est pas source de financement malléable. »

ult

ing

1 — Quels sont les principaux domaines d’activités d’AS Consulting ? Je propose des services portant sur la comptabilité, la gestion & l’analyse financière, le conseil, l’audit, le social et la formation. Ces services ciblent l’ensemble des entreprises, plus particulièrement en faveur des femmes et des jeunes. 2 - Au-delà de l’aspect financier, vous accompagnez les PME dans d’autres domaines, lesquels ? La formation et le conseil 3 - Pourquoi avoir misé sur les PME ? Je ne mise pas que sur les PME mais plutôt les entrepreneurs, la diaspora … 4 - Comment se porte ce secteur, selon vous ? Je trouve que le milieu financier au Sénégal est un secteur fermé avec très peu de possibilité pour les starts-up. Dans un pays en développement et surtout au regard de son fort potentiel, il est dommage que les instances financières ne s’adaptent pas pour proposer des produits adaptés. Les banques sont quasi inaccessibles avec des exigences improbables pour les entrepreneurs. La question est d’autant plus sensible si vous n’avez pas de proto-

In

te r

vie

w

As

co

ns

Quelle solution pour l’évolution de l’entrepreneuriat féminin ? Fa Diallo d’Enablis : « le financement solidaire pourrait changer la donne et permettre à ces femmes entrepreneurs d’éclore » Fa DIALLO, maman entrepreneure, diplômée en DSG au CNAM à Paris 3eme. Longtemps implantée à l’étranger, a fait le choix audacieux du retour au pays car, croyant fermement en l’avenir de l’Afrique et en particulier celui du Sénégal : les perspectives sont exponentielles. Cumulant 22 ans d’expérience professionnelle à travers des postes à responsabilité dans le privé et public, la jeune femme a créé un cabinet de consulting porté sur la comptabilité, la gestion, le conseil, l’audit, le social et la formation. Une structure qui cible l’ensemble des entreprises, plus particulièrement, celles en faveur des femmes et des jeunes. Dans cet entretien accordée à votre webzine dédié à l’entreprenariat féminin, Fa préconise le financement solidaire aux femmes afin qu’elles aient une éclosion de leurs entreprises.

22


DOSSIER « Pour les entrepreneures isolées comme moi c’est un accélérateur… » type à proposer car vous êtes en phase de démarrage d’activité. En gros, il est très difficile voire quasi impossible de se lancer si la seule ressource principale réside au sein dans les établissements financiers. De plus, se pose la problématique du taux d’intérêt très élevé affiché. Vous me direz que la micro finance est très développé et accessible au Sénégal. Je vous le concède ! Toutefois, elle est également très hermétique et n’est pas source de financement malléable. Elle requiert les mêmes demandes que les banques. Subsistent les investisseurs financiers qui se déploient dans le pays, seulement les projets à l’état embryonnaire ne les intéressent pas. La prise de risque des établissements financiers au Sénégal est inexistante. 5 - Nous savons bien que l’entreprenariat féminin a du mal parfois à survivre faute de financement entre autres, avez-vous une politique spécifique pour aider ces femmes ? Écoutez, sincèrement, il est difficile en effet de lancer son activité dans ce pays avec un appui financier. Cependant, il existe pléthore d’agences, d’institutions comme récemment la DER (Délégation générale de l’Entrepreneuriat

Rapide) où vous pouvez instruire votre dossier. Soyez patiente. Pour autant, je peux certainement préconiser le financement solidaire très peu connu mais qui pourrait changer la donne et permettre à ces femmes entrepreneurs d’éclore. 6 – Combien d’entrepreneures ENABLIS a, pour l’instant, soutenu ? Comment évaluez-vous les résultats de ces accompagnements? Je ne saurai vous dire. 7 - Si on est juste porteur d’un projet peut-on espérer de l’appui d’ENABLIS ? Quels sont les critères à respecter pour se faire accompagner par ENABLIS en tant que PME ? ENABLIS travaille en réseautage. Enablis mutualise et fédère les ressources. Je trouve sincèrement formidable le travail qu’il fait. Par exemple, en tant que Start up, il m’a permis de bénéficier d’un pack communication via un autre membre Enablis, et ce tenez-vous bien, à titre gracieux. C’est aussi cela Enablis, au-delà des formations, rencontres entre membres qu’il organise. Pour les entrepreneures isolées comme moi c’est un accélérateur…

23


DOSSIER Fa Diallo, une Repat dans la finance 8 - Souvent les PME dénoncent le taux d’inté- les compétences des entrepreneurs et leur fait rêt des prêts un peu élevé, sur ce point quelle bénéficié d’un accompagnement technique. est votre démarche vis-à-vis des banques pour vos collaborateurs ? La seule démarche est la négociation. Les banques sont assez réfractaires à celle-ci et parfois catégoriques. Il faut savoir aborder ces questions sur le long terme et développer les perspectives. 9 - En temps que membre d’un réseau entrepreneurial international, qu’est-ce qui fait votre force ? Justement, c’est mon expérience internationale qui me définit. La méthode, le suivi, la pugnacité. Il n’y a pas de petit dossier ou de petite affaire. Tout le monde a droit aux mêmes qualités de service quel que soit sa taille et son portefeuille. 10 – Quel est votre message aux entrepreneurs féminins ? Aujourd’hui, les femmes sont assez représentatives dans l’entrepreneuriat, et ce à tous les niveaux et secteurs d’activité. Nous pouvons être fières de plus en plus nombreuses à accomplir de belles choses aussi bien à petite échelle qu’à une envergure plus importante. Malgré la difficulté, elles se battent, perdent, mais se relèvent Fanta et là réside notre force. Personnellement, je fanta@aza-mag.com nous incite à travailler davantage ensemble, à se soutenir, à combattre la solitude entrepreSénégal neuriale, de créer des valeurs et de fédérer les compétences à travers un réseau solide ou toute femme pourra s’appuyer. Par exemple celui du réseau Enablis qui fédère et mutualise

24


Santé

LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS, QUE DOIT-ON SAVOIR ? Le cancer du col de l’utérus peut apparaître à tout âge, à partir de 25 ans et dans la plupart des cas, il est lié à une infection virale. Seules l’observation et l’analyse de tissus du col de l’utérus, prélevés par biopsie ou curetage, permettent d’établir un diagnostic définitif. Lorsqu’on parle de cancers de l’utérus, une distinction est faite entre les tumeurs qui se développent au sein du corps de l’organe et celles qui affectent le col utérin. Rappelons que

l’utérus est un organe creux, en forme de poire, située dans la partie inférieure de l’abdomen de la femme, entre la vessie et le rectum. Avant la ménopause, les symptômes précoces les plus fréquents d’un cancer du col de l’utérus sont des saignements survenant en dehors de la période des règles, spontanément ou après des rapports sexuels. Une augmentation anormale des pertes vaginales peut également être considérée comme un symptôme bien que, dans

25


Santé

l’immense majorité des cas, elle soit provoquée par d’autres maladies ou infections. Aza Mag accueille ce mois-ci Dr Namory Keïta, gynécologue — obstétricien pour en savoir plus. Bonjour Professeur. Merci d’accorder un peu de votre temps précieux à Azamag. Présentez-vous à nos lectrices et lecteurs s’il vous plaît, et parlez-nous de votre parcours. Je suis Docteur Namory Keïta, gynécologue obstétricien de formation, actuellement Professeur titulaire des universités (CAMES). Merci de me donner l’occasion de parler d’un sujet qui m’intéresse beaucoup, qui est celui du cancer de l’utérus. J’ai reçu une longue formation dans le service de gynécologie de feu le Professeur Daniel Daron, mon maître à l’université de Lyon. Depuis 1995, je suis le chef du service de gynécologie à l’hôpital « Donka » et au CHU de Conakry. Egalement, je suis titulaire de l’ACR (gynécologue et obstétricien), à l’université de Conakry et je dirige le centre de formation à la prévention des cancers gynécologiques, ce centre collabore avec l’organisation mondiale de la santé, et un certain nombre

d’institutions sur le cancer dans le monde. J’assure actuellement la fonction de président de la société africaine des gynécologues et obstétriciens, regroupant 20 pays d’Afrique du Nord, de l’Ouest, du Centre et de l’Est. Chaque année, le cancer du col de l’utérus est diagnostiqué chez des milliers de femmes à travers le monde. Quelle est cette maladie et comment la contracte-t-on  ? Le Cancer du col de l’utérus est considéré comme une conséquence de maladies sexuellement transmissibles. Il s’agit d’une prolifération de tumeurs attaquant la partie basse de l’utérus, appelée col. L’utérus est le sac porteur des grossesses, qui comprend un certain nombre de parties. Le col utérin a pour rôle de contenir et de mener la grossesse à son terme. Il se trouve dans le vagin ; c’est celui-là qui est examiné, et c’est par là qu’on peut poser le diagnostic du cancer de l’utérus. Entre les deux, il y a ce qu’on appelle l’Isthme utérin. Je pense que ce rappel est important, et il est fondamental de comprendre que ce cancer est accessible au dépistage.

26


Santé

Quelles sont les consé- est dépisté au tout premier stade, la guérison quences de cette maladie virale  ? est proche de 90 % et si c’est au stade précanLe cancer du col de l’utérus est provoqué par un céreux, la guérison est, on va dire, comprise virus découvert il y a plusieurs années. Cette entre 95 et 100 %. Par contre, plus le stade est maladie peut être transmise d’une personne à avancé, plus les chances de survie sont faibles. l’autre, mais seule une partie de la population Nous avons dans notre expérience un certain féminine ayant ce virus développera le cancer nombre de femmes qui ont été opérées au du col de l’utérus. C’est le virus le plus démo- début des années 90 et elles sont toujours vicratique qui soit, puisqu’il est réparti aussi bien vantes. Ce qu’il faut rajouter à cela, c’est que la chez les jeunes filles, les femmes, que chez les prise en charge est multidisciplinaire. Il y a plugarçons. Si on faisait un prélèvement dans un sieurs types de traitements qui devraient être groupe donné, on se rendrait compte que les combinés en fonction du stade atteint par la hommes et les femmes sont porteurs de ce virus. maladie, pour obtenir des résultats optimaux. Le cancer du col de l’utérus est le deuxième type Y a-t-il des moyens préventifs contre de cancer gynécologique le plus courant ; quelles les cancers gynécologiques, en paren sont les chances de guérison, pour celles ticulier celui du col de l’utérus  ? qui le contracteraient malencontreusement ? Ce cancer peut être éradiqué avec la prévention Pour ce cancer, ainsi que celui du sein, qui primaire et les activités de sensibilisations, movient juste après dans la généralité, les chances bilisations communautaires pour le changement de guérison varient en fonction du stade au- de comportement et les bénéfices des dépistages. quel la maladie a été diagnostiquée. Parlant de La deuxième partie de ce traitement préventif survie, lorsque par exemple le cancer du col est la vaccination qui existe depuis plusieurs

27


années avec deux types de vaccin ; l’un des types contient deux des stéréotypes de papillomavirus humains (HPV) parmi les plus virulents, qui sont le numéro 16 et le numéro 18. Ce vaccin peut prévenir le cancer du col de l’utérus. Le deuxième vaccin quadrivalent contient quatre types HPV, deux qui vont prévenir les virus génitaux qui sont une espèce de maladie sexuellement transmissible, et les mêmes deux vaccins qui sont dans l’autre, c’est-à-dire le 16 et le 18. Depuis quelques années, il y a un troisième type de vaccin qui a été développé ; celui-là est no avalant, c’est-à-dire, il y a 9 types de HPV qui le composent et on espère que cette vaccination pourrait amener une diminution drastique de cette maladie. Il faut surtout comprendre que cette vaccination se réalise chez les adolescentes en priorité, dont l’âge est compris entre 9 et 14 ans et vous comprendrez donc que pour avoir accès à ces types de populations, il faut aller dans les écoles,

Santé

voyons toujours dans la circulation, vendeuses tout au long des routes, qui sont des candidates potentielles pour les programmes de vaccination. Toutes les études ont montré que le vaccin est efficace à presque 100 % et sa durée de protection est très longue et il est intéressant de constater que pour le moment il n’y a aucune recommandation pour une autre vaccination. Au début de l’expérience, trois doses étaient données, mais depuis quelques années, on commence à parler de deux doses, car on pense que les deux doses apportent une couverture aussi importante que les trois doses. Dans certains pays développés, des vaccinations sont faites même aux hommes.

Pourquoi le frottis est-il recommandé tous les trois ans, à toutes les femmes de 25 à 65 ans. Et concrètement, combien sont vaccinées contre le papillomavirus à l’origine de la majorité des cancers du col de l’utérus ? Un des moyens de dépistage est le frottis, mis en place par un biologiste américain d’origine grecque, Georges Andréou dont la femme était gynécologue. Il travaillait pour sa femme, dans la recherche de méthodes favorables contre la stérilité et l’infertilité, et c’est tout à fait par hasard qu’il a découvert des types de cellules qui pouvaient correspondre à des anomalies ; il a fait une classification en 4 groupes, ce qui a permis de faire pratiquement disparaître ce cancer dans les années 50, dans les pays nordiques où il existe des programmes systématiques de fichage des femmes ; ainsi, quand elles faisaient leur premier frottis et qu’elles avaient ensuite leur premier rapport sexuel, alors une année après, on leur refaisait un frottis et ensuite, tous les 3 ans, elles revenaient, en ayant aussi à l’esprit que dans un pays qui en- sinon on allait à leur recherche. C’est la meiltreprendrait ce genre de travail, il existe des leure façon de couvrir toute la population. adolescentes dans d’autres domaines. Nous en C’est cela un programme organisé, qui n’est

28


Santé

pas envisagé dans les pays comme les nôtres. teuses de ce même HPV. C’est donc un test Donc, avec le frottis, au fil des années, on a qui, peut-être, va représenter l’avenir et va découvert que sur le plan épidémiologique, supplanter les deux autres tests évoqués plus la sensibilité n’était pas très bonne, mais par haut, c’est-à-dire les méthodes d’inspection vicontre la spécificité était bonne, et l’une des suelle, le frottis cervico-vaginal, et le test HPV. caractéristiques de ces examens est qu’il faut Votre Mot de fin Professeur  ? que la femme se déplace pour une première La prise en charge du cancer du col de l’utéfois pour aller chez le docteur, l’infirmier ou rus doit concerner toutes les parties, parce la sage-femme, pour faire un prélèvement ; que, au début d’un programme de dépistage, ensuite ce prélèvement est étiqueté et adres- on peut avoir plusieurs types de malades. Des sé au laboratoire. Le laboratoire doit assurer femmes qui n’ont que des lésions précancéla coloration de la Lane qui lui a été adres- reuses, peuvent être prises en charge immédiasée avec identification, et puis cette Lane doit tement et guérir à 100 %, avec des équipements être lue, et le résultat livré à la patiente qui comme la périothérapie, sinon, il y a aussi un aura besoin d’un deuxième rendez-vous pour deuxième type de malades, qui sont déjà dans voir son docteur, et interpréter le résultat. Un le cancer du début, pouvant être traité tout troisième rendez-vous est fixé en cas de lé- simplement par la chirurgie, mais, si un certain sion précancéreuse pour assurer le traitement. seuil est atteint, il faudrait une combinaison de Dans notre pays, il a été mis en place des mé- traitements chirurgicaux, et de rayons. Celles thodes alternatives, comme l’inspection vi- qui sont à un stade avancé doivent bénéficier, suelle, avec application d’un certain nombre dès que le diagnostic est posé, d’un accomde colorants, de vinaigre, et puis du lugole pagnement jusqu’au sein de la communauté, sur le col pour faire ce que fait le fross, et on c’est-à-dire, pour celles qui seraient condams’est rendu compte par les études que la Gui- nées, les accompagner dignement. Mais les née est l’un des premiers pays à participer à préalables à tout ce qui précède restent la senune étude d’évaluation de cette méthode, avec sibilisation et la vaccination de la population. onze autres pays dans le monde. Les résultats Le dernier mot, c’est de dire aux femmes de ont montré que c’était une méthode qui pou- moins de 60 ans, et aux jeunes filles de plus vait être utilisée à l’échelle d’un pays, pour de 25 ans, si elles ont commencé des relations faire le dépistage du cancer du col de l’utérus sexuelles, de se rendre au moins tous les deux et maintenant que l’on sait que le virus est res- ou trois ans dans un centre de santé pour bénéponsable de cette maladie, il existe aujourd’hui ficier d’un test de dépistage et si cela est fait, la des tests qui permettent de rechercher le HPV vaccination et la prise en charge sont faites, afin dans le corps si c’est positif ; ce qui signifie que que dans les années à venir, le nombre de cancers la femme doit subir un certain nombre d’exa- du col de l’utérus diminuera de façon drastique. mens, parce que la présence du HPV dans le Saran corps ne signifie pas forcément qu’il y a un saran@aza-mag.com cancer, la femme pouvant guérir de cette maladie comme d’une grippe. Sur cent femmes Guinée Conakry qui ont déjà eu du HPV, au bout de deux ans, quelques-unes seulement restent toujours por-

29


AZA ET BELLE

BEAUTÉ AFRICAINE : QUELS SONT LES CANONS DE BEAUTÉ DE LA FEMME AFRICAINE ? Avec l’explosion des Médias, d’internet, la diffu- tion. Bravant les risques de Cancer de la peau, sion des séries télévisées hollywoodiennes, des elles utilisent les produits toxiques et dangetélénovelas en Afrique et la prolifération sur reux (eau de javel, hydroquinone, eau oxygéles marchés africains des magazines de mode occidentaux, la femme africaine a perdu ses repères et ses modèles. Elle a tendance à s’identifier à la femme occidentale, oubliant ainsi ses canons de beauté originels tant célébrés et magnifiés par Le poète sénégalais Léopold Sédar Senghor dans son poème Femme noire. Désormais, elles veulent presque toutes ressembler à Beyonce, Shakira , Kate Moss… Elles veulent toutes être blondes ou brunes, avoir des jambes interminables, Avoir un teint clair-mate, être mince, très mince avec des lèvres charnues, une poitrine pulpeuse, et un fessier rebondi. Elles ne lésinent pas sur les moyens pour pouvoir atteindre leurs objectifs. Certaines engagent toutes leurs économies dans la chirurgie esthétique, dans l’achat de produits décapant et éclaircissant, dans l’achat de perruques et produits capillaires, dans les injections de toutes sortes. Elle semble révolue l’époque où la femme africaine était fière de son joli teint noir ébène qui luisait au soleil. Elles veulent désormais être blanches comme leurs idoles pour cela, elles se sont plongées dans la dépigmenta-

née..). Selon une étude réalisée en 2004 par une équipe de dermatologues à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, sur 100 femmes, 50 utilisent des produits dépigmentant. Le phénomène est le troisième problème de santé publique au pays de Thomas Sankara. Les conséquences sont parfois lourdes pour la santé : Les acnés, les brûlures, les mycoses et

30


AZA ET BELLE les eczémas. Dans certaines villes africaines, on observe l’apparition d’une nouvelle espèce de femme appelée selon les régions ‘’tout couleur’’,’’peau de panthère’’, ‘’coca –Fanta’’ ou alors

‘’couleur taxi’’. Ce sont des femmes qui après avoir raté leur dépigmentation se retrouvent avec des tâches noires disgracieuses un peu partout sur la peau. Les complexes hérités de la colonisation ont décidément la peau dure. Elle est terminée l’époque où les femmes corpulentes avaient la côte. Complexées par leur poids et leurs formes généreuses, les femmes africaines se plongent de plus en plus dans des régimes forcés pour apparaître chétives, anorexiques avec un postérieur plat comme une planche. Que voulez vous, il paraît que c’est la mode ! ‘’Colonialisme modal’’, quand tu nous tiens ! Les femmes minces ne sont pas en reste ; elles s’oignent les fesses, les seins et les hanches avec des ‘’pommades et décoctions magiques’’ afin d’avoir le postérieur de Jenni-

fer Lopez, les seins de Pamela Anderson et le déhanché de Shakira. Les plus riches optent généralement pour la chirurgie esthétique. Jadis en Afrique, les hommes avaient une préférence pour les femmes pleines de rondeurs, avec une forte et généreuse poitrine communément appelée dans le jargon local ‘’lolos’’. On distinguait même une échelle de classification de’’ lolos’’ par ordre décroissant de grosseur ; parmi les catégories les plus courues et prisées, on distinguait des lolos pastèques, les lolos papayes, les lolos noix de coco et les lolos oranges. Le fessier était aussi un canon de beauté très déterminant dans les canons originels de beauté africaine. Les femmes aux fessiers denses, relevés et soutenus communément appelés selon les pays (les Dombolo, les botcho, les bobarabas, les makandi, les tassaba, les wolossos) étaient considérés comme très belles. Elles balançaient leur fessier avec une grâce divine au point d’en faire perdre la tête au curé du coin. Les femmes qui possédaient des ‘’pistolets’’ développaient une silhouette à la forme d’une guitare espagnole, les modèles coca-cola ne laissaient personne indifférent. Cependant, Ce n’est pas une invitation à l’obésité et à ses complications. Avec de l’explosion des médias, les canons de beauté de la femme africaine ont tendance à s’harmoniser avec ceux de la femme occidentale. Les femmes africaines s’identifient de nos jours à leurs sœurs d’occident. Elles se peignent le visage avec des produits de toutes sortes et de toutes les couleurs. On

31


AZA ET BELLE distingue même une espèce de femmes appelées ‘’femmes arc en ciel ‘’ ou ‘’femmes caméléon’’, leurs yeux croupissent généralement sous le poids des phares et teintures multicolores. Les tatouages et piercings un peu partout sur le corps sont devenus les faits de mode, certaines effectuent des piercings à la bouche, au nez, au nombril, à la langue et même au niveau des parties les plus insoupçonnables, Les coiffures sont faites à présent de greffes et de mèches. Elle semble lointaine l’époque des tresses, des tissages, des nattes.

femme africaine naturelle est la plus belle. Tant pis pour les nostalgiques de l’époque des jolis bracelets, des jolis colliers, de l’huile de karité, des jolies tresses, des poudres de Kaolin, des peaux luisantes au soleil. On n’arrête pas la mode vous dira-t-on. Triste est de constater que le colonialisme se poursuit à travers la mode, la culture et les medias. L’africain semble n’avoir rien à proposer sur la scène internationale et demeure un éternel consommateur des cultures, modèles imposés et importés. Selon vous, que restent-ils de la beauté de la femme africaine ? Qu’est ce qui vous attire chez une femme africaine ? Comment conserver nos canons de beauté ? Les Critères de beauté variant d’une personne à une autre, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Et Comme dirait l’artiste, ‘’toutes les femmes sont belles, la beauté est relative’’. Le but de cet article n’est pas de renier les apports de la mondialisation et du modernisme, mais d’inviter la femme africaine à savoir en faire bon usage. Nous invitons les femmes africaines à garder leur identité culturelle et leur beauté naturelle.

Sephora sephora@aza-mag.com Congo

Pourquoi ont-elles besoin de s’encombrer de tant d’artifices pour paraître belles ? Et pourtant, c’est connu que la

32


UNE NOTE SUR

UNE NOTE SUR LE REDOUBLEMENT SCOLAIRE Que savons-nous du redoublement scolaire ? elles sont importantes : la qualité et l’ampleur (étendue, importance) de la scolarisation. Au « Les réincarnations, c’est comme le bac croisement des deux, le redoublement scolaire au lycée. Quand on échoue, on redouble. apparaît alors, sans surprise et suscite toujours » Bernard Werber / L’empire des anges. autant de vives discussions. Pour de nombreux En lisant cette citation j’ai pensé aux évène- pays, le redoublement est perçu comme un ments de ces derniers mois où, un mouvement levier incontournable de politique éducative. a secoué certains pays d’Afrique notamment Ses partisans prétendent qu’il améliore la quafrancophone. J’ai lu beaucoup de commen- lité de l’éducation ; ses détracteurs relèvent taires à en mourir de rire, d’autres pas gentil ses effets négatifs sur la scolarisation. Ainsi, du tout et tout le monde s’en donnait à cœur autour de ce sujet, les débats se cristallisent joie. Tout y passait : vidéos, publications, entre la qualité et la quantité de ce dernier. vlogs, etc. Il s’agit du célébrissime, l’adver- Le recours au redoublement scolaire n’a rien saire le plus redoutable à abattre sans pitié, au de naturel, comme pensent certaines perrisque de porter des marques à vie, à savoir sonnes ou les pays qui l’emploient. Tous les : le BACCALAUREAT, BAC ou « BACHO pays n’ont pas recours au redoublement et, » pour les intimes, bien sûr surtout ceux qui même parmi ceux qui le font, la manière de ont en garder des séquelles de coups reçus. faire est différente, en fonction des origines Je vois d’ici l’expression de vos visages, vous historiques et cultures éducatives du pays. demandant surement que va-t-elle nous ra- En 2017, le taux de redoublement en Afrique conter sur le Bac que l’on ignore ? Et non, je subsaharienne était de 16%. De plus, moins de ne parlerais pas du BACHO mais d’une autre 30% des élèves terminent le premier cycle du seépineuse question qui, bien que très liée au condaire, et moins de 15% parviennent jusqu’à BAC et à la formation scolaire de façon globale la fin du second cycle . Des chiffres alarmants mais, fait couler beaucoup d’encre et de salive qui ont fait dire à un internaute : « Le système en Afrique subsaharienne surtout : « LE RE- scolaire est très bon ; si tu ne sors pas illuminé, tu DOUBLEMENT », leur jumeau inséparable. sors ignare ». Ces mots sont peut-être forts mais Lorsqu’on parle d’éducation deux questions ne nous voilons pas la face, l’heure est grave !!!!! aujourd’hui attirent toutes les attentions, tant Face à ces données et en quête de solutions,

33


UNE NOTE SUR nombreux pencheront plus sur l’incidence du redoublement sur la scolarisation, alors que pour moi l’idéal est de creuser au niveau de la relation entre le redoublement et la qualité de l’éducation. En effet, lorsqu’on parle de redoublement, on pense directement la qualité de l’enseignement donné à son enfant. Les causes de ce fléau sont nombreuses et dépendent de la réalité de chaque pays mais, je retiens: les conflits armées, les mauvaises conditions d’apprentissage (salles de classe pleine, sièges et manuels adéquats presqu’inexistants, la qualité des enseignants, mauvais taux d’attribution de ceux-ci dans les écoles, mauvaise qualité de services de bases dans les écoles, etc.). Pour passer d’une classe à une autre, non seulement l’élève doit avoir maîtrisé son programme c’est-à-dire suffisamment appris, mais aussi et surtout, ce degré de maîtrise demandé est le plus souvent laissé à l’appréciation

des enseignants, des chefs d’établissements et est rarement un standard fixé au niveau national. C’est normal qu’il y ait redoublement vu que nombreux n’atteignent pas le niveau requis avant la fin de l’année, alors que les élèves ont des besoins et niveaux différents. Par conséquent, il serait mieux d’abord de « lire » chaque élève, pour percevoir dans quoi il peut exceller et le former, pour éviter de-

main qu’il ne dise comme Antoine De Maximy « Sincèrement, j’aurais peut-être pu devenir ingénieur ou informaticien! Mais le système scolaire est très mal fait. On devrait passer par une formation plus appliquée, plus concrète ». Également, il serait judicieux de faire des campagnes annuelles de sensibilisation auprès de la population pour lutter contre l’abandon scolaire. Les autorités nigériennes l’avaient fait et ont réagi par une double action: l’instauration de sous-cycles d’enseignement de deux ans et l’interdiction de redoubler à l’intérieur de chacun de ces sous-cycles puis, la formation de plusieurs acteurs de l’éducation. Le succès de ces mesures repose en grande partie sur le suivi étroit qui a eu lieu au cours de leur mise en œuvre. En plus d’exiger des inspecteurs qu’ils rendent compte de l’application des mesures, les autorités se sont assurées que les conseillers pédagogiques puissent relayer jusqu’aux enseignants l’idée d’un enseignement axé sur le développement des capacités propres à chaque élève. Au Niger, en 1997-1998, 30 % des enfants d’un âge donné entraient à l’école et seulement 20 % atteignaient la classe de sixième. Cinq ans plus tard, ils étaient 61 % à accéder à l’école et, selon la Banque mondiale, environ 40 % à achever l’enseignement primaire. Cet exemple nous montre qu’une politique volontariste en faveur de la scolarisation primaire et autres cycles, dont l’une des composantes essentielles est la diminution du redoublement, peut porter ses fruits en Afrique. Il faudrait y rajouter le renforcement des cantines scolaires destinées aux enfants des zones difficiles/reculées (le programme « Lait à l’école » au Sénégal initié par la ville de Dakar avait porté des fruits, l’arrêt de toutes formes de violences par des moyens plus efficaces, l’amélioration des conditions de scolarisation, la construction des infrastructures scolaires solides et pérennes etc. On pourrait également

34


UNE NOTE SUR

prendre et adapter des modèles qui marchent dans d’autres pays africains ou dans le monde. En somme, le redoublement a certes pu aider certains élèves en difficulté à progresser pour répondre aux exigences de l’école. Mais elle est une mesure trop coûteuse et injuste. D’abord, parce que faire répéter sa classe à un élève signifie que celui-ci prendra deux années scolaires pour acquérir les connaissances prévues pour une seule année. Ensuite, parce qu’outre les ressources financières supplémentaires que cela représente, cette situation est surtout problématique sur le plan de l’accès. Dans un contexte où les places sont limitées, l’élève redoublant occupe une place dont aurait

pu bénéficier un nouvel entrant ou un nouveau promu. Se limiter à des vains discours et des statistiques on en plus finir, nourrit les inquiétudes. L’heure est à l’action offensive car « Plus on se préoccupera tôt de l’enfant en difficulté scolaire, plus on évitera ensuite que l’échec ne se creuse ». Lionel Jospin .

Michele michele@aza-mag.com Congo

35


Events EVENTS DATE •Conférence Economique Africaine

03 au 05 Décembre 2018

•Out of Africa 23 au 25 International Novembre 2018 Film Festival •12ème édition 29 au 1er du Colloque In- Décembre 2018 ternational de Rabat du •4ème Forum 21 Novembre panafricain de 2018 la migration 36

PAYS Kigali

Nairobi

Djibouti


Prévoyez une visite ici Le désert de Lompoul au Sénégal Entre mer et terre, Lompoul se dessine flamboyant dans la région de Louga. Aux visiteurs se rendant au Sénégal, le désert de Lompoul donne souvent un avant-goût des grands déserts de Mauritanie. Pour bien en profiter, nous vous conseillons de réserver un séjour

auprès des agences de tourisme. Vous allez chevaucher des dromadaires, crier à plein poumons à la vitesse des quads, camper dans le désert, dormir sous des tentes, danser et écouter des histoires le soir au coin du feu. Lompoul est une destination fantastique dont la majeure partie des sénégalais ne soupçonne même pas l’existence ! A vos découvertes ! Crédits photos: Internet

Gabrielle gabrielle@aza-mag.com Cameroun

37


CHRONIQUE DE DAVIDE

L’unité et la coopération africaine, on y croit !

conduire leurs propres véhicules ! Les problèmes sont les mêmes partout ! L’être humain, blanc ou noir, riche ou pauvre, a les mêmes envies, les mêmes démons face à l’argent, la richesse et la domination. Ce n’est pas une histoire de continent. Maintenant que la base est jetée, je vais vous parler d’un projet ouest-africain, qui certes date, a du mal à se concrétiser, mais pour moi, a le mérite d’exister, car personnellement j’en bénéficie beaucoup, je voyage dans tous les Je suis afro optimiste. Je refuse l’image dépays de l’Afrique de l’Ouest sans visa. J’ai envie peinte de l’Afrique d’un continent où il n’y a d’aller à Abidjan, Monrovia, Conakry, Accra, que des guerres, des maladies, la corruption et Dakar, Bamako, Ouagadougou, etc. ? J’achète la mal gouvernance. Ces phénomènes existent tout simplement mon billet pour le prochain partout dans le monde ! La corruption ? De- vol et je suis partie ! Pas besoin de faire de lonmandez des nouvelles aux Brésiliens ! Le dé- gues queues dans les ambassades, pas besoin tournement de fonds ? Elle est partout ! Rien de chercher des lettres d’invitation, de remplir que ce matin j’écoutais aux informations que des formulaires kilométriques, ni d’expliquer à les Trump seraient accusés d’évasion fiscale ! un fonctionnaire blasé et suspicieux la raison Les guerres ? Il y en a en Europe aussi, en pour laquelle j’ai envie d’aller visiter son pays. Ukraine. Des mouvements fascistes et séces- Parfois on a juste envie de voir du pays tout sionnistes, allez en Espagne, allez en Italie ! simplement ! Ce projet, c’est le traité de la CELe sexisme ? Le mouvement #metoo vous DEAO pour la libre circulation des personnes connaissez ? En Arabie saoudite, il n’y a même et des marchandises. pas cinq ans que les femmes ont le droit de La CEDEAO (Communauté Economiques

38


CHRONIQUE DE DAVIDE des États de l’Afrique de l’Ouest), on la connaît tous. Je me rappelle qu’au primaire, notre maître nous parlait déjà de ce projet unificateur de l’Afrique de l’Ouest de libre circulation des personnes et des biens. C’est un exemple d’intégration africaine, que d’autres communautés économiques régionales en Afrique ont encore du mal à concrétiser. C’est un exemple que l’Afrique travaille à son développement dans l’unité et l’union. Le corridor Abidjan Lagos est aussi un autre résultat de ce traité. Oui, l’Afrique travaille, oui l’Afrique y arrivera ! En quoi consiste ce fameux traité ? Je vous épargne les bases juridiques et vous dit juste que ce traité institue la libre circulation des personnes qui signifie que tout ressortissant de la Communauté a le droit de se déplacer librement d’un État à un autre sans entrave. L’article 2 du protocole A/P1/5/79 sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement, en ses principes généraux, dispose : « Les citoyens de la Communauté ont le droit d’entrer, de réaliser et de s’établir sur le territoire des États membres. Le droit d’entrée, de résidence et d’établissement mentionné sera établi progressivement (…) à compter de l’entrée en vigueur définitive du présent protocole, par l’abolition de tous les obstacles à la libre circulation des personnes et au droit de résidence et d’établissement ». N’est-ce pas merveilleux ? Depuis 2016, une loi instaurant la carte d’identité biométrique de la CEDEAO, entérinée par la 46e conférence des chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO, existe. La caractéristique principale de cette loi est l’institution d’un

passeport et d’une carte d’identité commune à tous les ressortissants des États membres de la CEDEAO. Pour le moment, seuls le Bénin, le Sénégal, la Guinée, le Libéria et le Mali ont effectivement mis en circulation ce document de voyage communautaire. Les objectifs de ce traité de libre circulation des personnes et des marchandises sont : - d’augmenter les flux commerciaux ; - de sécuriser la mobilité des personnes et des biens ; - de favoriser l’intégration des peuples ; - de créer une union économique et monétaire pour favoriser la croissance économique à travers la coopération et l’intégration ; - de contribuer à donner un plus grand poids à la sous-région sur le marché international. À mon humble avis, tout ceci est positif. Il s’agit maintenant de mettre en œuvre intégralement ce traité, mais c’est malheureusement là que le bât blesse. Il y a encore des pays ouest-africains qui sont à la traîne et estiment que leur économie ne sera pas protégée. Nous sommes dans un monde qui est devenu un village planétaire, nous avons des exemples dans le monde qui nous ont démontré la force de l’unité économique de plusieurs pays, pourquoi ne pas faire de même ? Et ce, très vite ?

Davide davide@aza-mag.com Ghana

39


Nous sommes une agence de communication digitale. Confiez-nous votre e-reputation et on ne parlera que de vous.

+ 221 77 712 54 42 + 221 33 825 67 22

www.weryafrica.com Immeuble Khaira Sacré coeur 3 Pyrotechnie Lot N° 10 3ème ETAGE APPARTEMENT 14 BP: 25 916 DAKAR FANN 40


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.