Le E-Mag des Femmes Entrepreneures
N˚13
DOSSIER:
Que disent ces femmes exerçant des métiers d’hommes?
CHRONIQUE DE DAVIDE: Femmes handicapées et VIH
Ghislaine Ketcha Tessa
Le logement écologique, un pari pour l’avenir !
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Ed ito
Expressions
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ans nos diverses cultures africaines, nous avons souvent plusieurs qualificatifs pour décrire la femme forte, qui se démarque par ce qu’elle fait ou par le métier dit masculin qu’elle pratique. Ça vous parle ? Un exemple, au Sénégal, on dit en traduction littéraire du wolof (langue nationale du pays), « une femme qui bat les hommes », comprenez qui est plus douée. Vous avez sûrement compris que pour notre numéro 13, nous vous présentons ces femmes-là qui sont plus douées que les hommes. Elles sont jeunes ou pas, et elle pratiquent des métiers qui ont longtemps été dévolus aux hommes. Je vous invite à faire connaissance avec Ghislaine Ketcha Tessa qui construit des logements écologiques au Cameroun ; Diarra Sylla, ingénieure développeuse web en Mauritanie et Rachel Kouma, gabonaise, peintre en bâtiment. Qu’ont-elles en commun ? L’acharnement dans la réussite, l’envie de se dépasser et le désir suprême de se démarquer en explorant des horizons différents. Elles sont pionnières dans ces métiers dans leurs pays et sont sources d’inspiration pour toutes les femmes qui gravitent autour d’elles. Découvrez leur parcours et jugez-en par vous-même ! N’oubliez ensuite de lire nos rubriques habituelles. Les hommes nous accompagnent vous présente un artiste musicien singulier qui est en même temps interprète de conférence. Davide, dans chronique vous parle de ces femmes handicapées porteuses du virus du Sida. Puis reposez-vous en prévoyant une visite sur l’île Bouley à Abidjan et veillez sur votre santé avec l’application Migraine Buddy que nous avons testé pour vous. Lisez et partagez votre magazine préféré. Je vous dis à bientôt pour le prochain numéro!
Gabrielle gabrielle@aza-mag.com Cameroun
Magazine publié par WERY, WE Represent You Sacré-Coeur 2 Pyrotechnie Immeuble Khaïra entre les 2 BEM Appartement N°14 Tél : +221 33 825 67 22 Email : contact@weryafrica.com Site web : www.weryafrica.com Pour vos insertions publicitaires, écrivez-nous à social@aza-mag.com Aza Mag est téléchargeable gratuitement sur : www.aza-mag.com Traduction articles : LSPRO Correction : Jean-Marc Akhénaton KOUAKOU-KAN Graphisme et Illustration : Aïcha LO Directrice de Publication : Gabrielle Eve SOKENG (Cameroun) Rédactrice en Chef : Davide Adams SOKENG (Ghana) Rédactrices : Adelia LEYE (Sénégal) / Charlène MEDZA (Gabon) / Fanta DIALLO (SENEGAL) Fatima LY (Canada) / Houleye KANE (Mauritanie)
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Mahoua FOFANA (Côte d’Ivoire) / Manuela YAO (Maroc) / Michèle MOUANGOU (Congo Brazzaville) / Saran CAMARA (Guinée Conakry)
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LE SOMMAIRE
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Entrepreneure Aza
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Dossier
Entreprise Aza
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les hommes nous accompagnent
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Future Aza
SantĂŠ
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Une note sur
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So mm air e
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Chronique de Davide
L e l o g e m e n t é c o l o g i q u e , u n p a r i p o u r l ’ a v e n i r !
Qui est Ghislaine Ketcha Tessa ? Je m’appelle Ghislaine Ketcha Tessa je suis une jeune camerounaise, plus si jeune que ça d’ailleurs. Je suis née au Cameroun et j’ai aussi grandi au Cameroun. Parlez-nous un peu de votre parcours scolaire et professionnel. J’ai effectué presque toute ma scolarité au Cameroun jusqu’à la fin de la première. En terminale je suis partie en France, à Paris où j’ai passé mon baccalauréat en Série C* et tout de suite après j’ai intégré les classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Janson-de-Sailly à Paris et après ces classes préparatoires je suis rentrée à l’école spéciale des travaux publics de Paris où je suis sortie ingénieur EDP en 2000. Ensuite j’ai passé le concours de l’IAE et j’ai obtenu mon MBA à l’IAE en 2001, l’IAE qui s’appelle aujourd’hui La Sorbonne Business School. Actuellement je suis un programme de la Stanford Business School pour les jeunes entrepreneurs africains. C’est un programme qui s’appelle le « Seed transformation program » et qui a pour but de transformer des entreprises naissantes et prometteuses en Afrique en grande PME ou en multinationales. Le programme est sur un an et donc je le termine à la fin de cette année. Vous êtes la fondatrice de Millenium Immobilier SA. Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ? J’ai fondé Millenium Immobilier en 2013 et nous avons commencé les opérations en 2014. Millenium immobilier est une société de promotion de construction spécialisée dans la promotion immobilière durable.
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Bu sin ess On développe des programmes immobiliers à caractère résidentiels ou commerciaux à caractère durables donc écologiques. On fabrique des matériaux de construction durable comme la brique de terre et puis on propose des solutions durables aussi pour l’aménagement immobilier et puis on accompagne les particuliers dans la réalisation clef en main de leur projet immobilier à caractère durable. pour développer nos projets et nous mettons en ce moment l’accent plus particulièrement sur le logement écologique avec l’idée de vulgariser ces constructions là et bien sûr l’habitat écologique en Afrique.
Qu’est-ce qui a été à l’origine de sa mise sur pied ? Avec dix ans d’expérience dans le milieu du BTP, de la construction en général et la question sur le changement climatique qui devenant de plus en plus critique surtout en Afrique, en tant que mère je me suis dit que je devais apporter ma pierre à l’édifice pour lutter contre les effets de ce changement climatique. Ainsi, nous développons des programmes durables avec l’idée que l’on pourrait préserver l’environnement si l’on arrive à construire de manière durable, étant entendu que le bâtiment est l’un des postes les plus consommateurs d’énergie. L’énergie produite dans le monde va à 40 % dans les bâtiments. En construisant de façon durable, on résout plusieurs problèmes à la fois : non seulement on peut fournir un logement pour les Africains, on peut lutter contre le réchauffement climatique et améliorer le confort de vie des individus étant donné que les effets du réchauffement climatique empireront dans les années à venir. L’Afrique, bien qu’étant le continent le moins pollueur aura à payer le plus lourd tribut. Millenium immobilier s’inspire d’ailleurs de cela. Millenium immobilier tire son nom des questions du millénaire pour le développement des objectifs du millenium goals. En résolvant la question du logement, on résout par la même occasion les autres questions liées au développement durable.
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Bu sin ess En construisant écologique on peut résoudre les autTres cibles du millenium goals tels que la santé, l’éducation, etc. Millenium immobilier est donc une réponse aux objectifs du millénaire pour le développement D’où vous vient cette passion pour l’immobilier ? Cette passion me vient de la famille je dirai, car l’entreprise familiale est une pionnière dans tout ce qui est en rapport avec la construction. Dans le milieu de l’immobilier, j’avais trouvé une certaine liberté que je n’avais pas dans le milieu des travaux publics. Comme je le disais j’ai eu mon diplôme en tant qu’ingénieur des travaux publics et comme on le sait bien dans les travaux publics on travaille avec l’État, il y a un cahier de charge que vous êtes supposé respecter, sans trop pouvoir s’en écarter. Dans l’immobilier par contre, vous êtes en contact avec vos clients, vous pouvez échanger, donner votre avis, apporter votre touche, résoudre de vrais problèmes. Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face en tant que femme exerçant un métier que l’on qualifie le plus souvent masculin ? C’est vrai que l’on aime qualifier le secteur du BTP d’un secteur masculin, mais moi j’aime dire que c’est un secteur dit « masculin ». À part quelques contraintes physiques, il n’est pas spécifiquement masculin, car on ne demande pas d’être un homme pour pouvoir calculer les ouvrages en béton armé, on ne demande pas d’être un homme pour comprendre le fonctionnement des structures. Les difficultés elles, sont nombreuses et on les rencontre au quotidien. Au quotidien, vous portez sur vous le fait d’être une femme. Être une femme est un travail en soi journalièrement, alors être une femme dans un milieu rempli d’hommes l’est encore plus. Mais Dieu merci j’ai su m’imposer par ma rigueur et mon professionnalisme, malgré mon look un peu atypique pour une femme de terrain. Avez-vous des difficultés dans la recherche de partenaires ? Trouver des partenaires est toujours difficile, peu importe le secteur dans lequel vous évoluez. Quand vous êtes en Afrique, surtout en Afrique centrale à cause de quelques préjugés. Pour ce qui est des partenaires locaux pour l’immobilier durable, c’est quelque chose de nouveau donc il faut toujours chercher à convaincre. Mais je suis quand même satisfaite au bout de trois (3) années de travail acharné, car on a un accord de principe de deux grands fabricants de matériaux de construction écologiques. Cela atteste de ma crédibilité dans le milieu.
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Bu sin ess Pour la plupart de ces hommes, il est encore plus difficile d’exécuter un ordre lorsqu’il vient d’une femme, surtout pour un métier qualifié de masculin. Même s’ils reconnaissent vos capacités ils chercheront toujours vous mettre des bâtons dans les roues en traînant les pieds parfois. Donc je suis comme beaucoup d’autres femmes au quotidien confrontées à lutter contre ces clichés de notre société. Pour ce qui est du partenariat avec les banques, le fait d’être une femme constitue souvent un frein, pour l’obtention de prêts, car la question de l’efficacité et de la crédibilité du point de vue managériale revient toujours sur le tapis. Comment se porte le marché de l’immobilier au Cameroun selon vous ? D’abord, l’immobilier au Cameroun comme presque partout en Afrique fait face à un grand déficit de plusieurs millions d’unités de logements ; déficit qui se creuse chaque année et les moyens pour résoudre ce déficit ne sont pas encore disponibles. Pour ce qui est spécifique au Cameroun, les questions qui se posent sont celles de la question foncière, l’accès au crédit foncier, etc. On dispose d’un marché de niche pour les logements écologiques, mais qui reste à défricher avec une bonne campagne de communication avec l’État et la population pour les amener dans cette dynamique de l’immobilier. Comment voyez-vous secteur immobilier camerounais d’ici 5 ans? Avec beaucoup de logements écologiques un peu partout et des lotissements différents, de ce que nous avons actuellement, des logements écologiques qui n’auront pas d’impact sur l’environnement dans l’avenir En réalité je rencontre plus de difficultés dans ma fonction de chef d’entreprise, car on est appelé à manager un personnel parfois des personnes beaucoup plus âgées qui parfois ne sont pas du tout instruites pour ceux qui sont sur le terrain.
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FANTA FANTA@AZA-MAG.COM SÉNÉGAL
ans son message à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme le 8 mars 2017, la Directrice Exécutive de ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a déclaré « nous voulons bâtir un monde du travail différent pour les femmes. En grandissant, les filles doivent être exposées à un large éventail de carrières et être encouragées à faire des choix qui les mènent à des emplois dans les secteurs de l’industrie, de l’art, de la fonction publique, de l’agriculture moderne et des sciences, au-delà des services ménagers et d’aide à la personne traditionnels». C’est dans ce sillage que votre magazine a fait, pour vous montrer que dans l’un des métiers attribué aux hommes, il y a aussi des femmes , le portrait de cinq femmes, évoluant dans le domaine du bâtiment.
Sabine Ines Biagui, première femme ingénieure géomètre, topographe du Sénégal Sabine Ines Biagui, c’est le rêve d’une petite fille qui rêvait devenir hôtesse de l’air, mais comme personne ne peut défier le destin, ce qui arrivera arriva. En 2013, alors que l’UFR –SI de THIES sortait la première promotion des ingénieurs géomètres-topographe du Sénégal, Sabine fut la seule figure féminine de cette liste d’une vingtaine de personne. Ingénieure géomètre-topographe à la Direction du Cadastre, elle est née le 21 février 1988 à Dakar. Sabine a fait ses premiers pas à l’école Sainte Bernadette où elle obtient son CFEE. Elle continuera ses études au Collège Sacré-Cœur de Dakar jusqu’en classe de seconde, pour continuer son cursus au Lycée Lamine Gueye.
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Après son obtention du bac en 2007, elle s’est inscrite à l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar où elle sort avec son diplôme de Technicienne en Génie civile, avant de changer de vocation en allant continuer ses études à Batisup, d’où ses études en topographie. En effet, après le diplôme de technicien supérieur en génie civil, elle est partie pour intégrer la première promotion de topographes formée à Batisup (Point E, Dakar). « Je suis sortie de Batisup en 2010 avant de réussir dans la même année au concours national pour la filière d’ingénieur Géomètre-Topographe de l’UFRSciences de l’Ingénieur, sponsorisé par la Direction du Cadastre et l’ONGES (Ordre des Géomètre-experts) ». C’est en recevant cette formation qu’elle est devenue en 2014, la première femme Ingénieur Géomètre-Topographe dans l’histoire du Sénégal. Pour elle, le métier de géomètre–topographe est passionnant et très vaste. Il demande une maitrise technique dans les domaines comme le foncier, l’aménagement du territoire, les grandes infrastructures, l’agriculture, l’urbanisme, etc.
Oumou Camara, Ministre des Travaux Publics de Guinée La Guinée peut être fière d’avoir des filles comme Oumou Camara. C’est l’une des rares figures féminines qui a réussi à se rendre utile à son pays à travers les Travaux Publics. Native de la région de Bouré dans la préfecture Siguiri, Oumou Camara a consacré toute sa carrière au développement du secteur routier en Guinée. Ingénieure de formation, elle a 25 années d’expérience professionnelle, acquise en totalité dans le domaine des infrastructures (routières, scolaires, hospitalières, sanitaires, etc.) après plusieurs années en tant qu’Ingénieur routier dans des bureaux de contrôle et entreprises d’envergure internationale, puis enseignant-chercheur au département Génie Civil à l’Université Gamal-AbdelNasser de Conakry. Ingénieure de formation, elle a 25 années d’expérience professionnelle, acquise en totalité dans le domaine des infrastructures (routières, scolaires, hospitalières, sanitaires, etc.) après plusieurs années en tant qu’Ingénieur routier dans des bureaux de contrôle et entreprises d’envergure internationale, puis enseignant-chercheur au département Génie Civil à l’Université Gamal-Abdel- Nasser de Conakry. Elle rejoint en 2003 la délégation de l’Union Européenne à Conakry où elle est chargée de programme d’infrastructures et de service de base. Oumou CAMARA a également contribué à l’élaboration des documents de stratégie de coopération avec la République de Guinée et participé à la préparation et à la mise en œuvre de plusieurs projets financés par les bailleurs de fonds comme la Banque Mondiale, l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne avant de rejoindre en 2014 le département du Ministère des Travaux Publics en tant que secrétaire générale. Son dévouement pour le travail, sa passion pour le secteur routier et son intégrité lui ont valu la confiance du Président de la République qui lui a confié le Ministère des Travaux Publics en Janvier 2016.
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Fatoumata Barry, directrice du Cabinet Archi-Plus (Guinée)
Après avoir passé plus d’une vingtaine d’années dans l’administration du wDépartement chargé de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, elle agit au Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire. Elle est élue depuis un an, Présidente de l’Ordre National des Architectes de Guinée (ONAG). Première femme à accéder à cette fonction depuis la création de l’ONAG en 1985, celle qui a fait ses études d’architecture à la Havane à Cuba se dit très honorée mais à la fois déterminée. L’ONAG, créé depuis le 23 septembre 1985 avec à peine une trentaine d’architectes au départ, renferme à présent un peu plus d’une centaine avec vingt-cinq Cabinets d’Architecture Agréés.
Henriette Kaboré, présidente de BTM Immobilier (Burkina Faso)
Des travaux publics à l’immobilier, Henriette Kaboré bouscule les préjugés et sait faire entendre sa voix dans le gotha économique d’Afrique subsaharienne. Elle demeure un symbole de réussite dans l’entrepreneuriat féminin. Il a fallu du cran à Henriette Kaboré pour se jeter dans un domaine qui était jusque-là, l’apanage des hommes. Bravant les stéréotypes, elle fonde BTM (Bâtiments-travaux-publics-maintenance) à la fin des années 1970 en Côte d’Ivoire, avant de s’implanter à Ouagadougou, en 1996. Et au bout du compte, acquérir une reconnaissance méritée, au-delà de ces frontières. Elle affirme qu’il n’y a pas de secret, « juste un comportement : aimer ce que tu fais, bien faire ce que tu fais, respecter tes engagements vis-à-vis de tes partenaires et de tes clients dans ce que tu fais ». Parmi les réalisations de BTM, figurent entre autres, des amphithéâtres de plus de mille places chacun à l’université de Ouagadougou, le siège de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA), les postes de l’UEMOA à Cinkansé (frontière avec le Togo), le siège de la Banque Commerciale du Burkina, le campus scolaire de l’université de Cocody à Abidjan… À l’image des entreprises du secteur, BTM veut tirer profit du nouveau programme immobilier du Burkina Faso. Selon les projections du ministère de l’Habitat, la population urbaine burkinabée doublera d’ici 2030. Pour les deux principales villes du pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, les besoins sont estimés à plus de 30 000 logements par an. Dr Fatou Samb Cissé, géotechnicienne (Sénégal)
Fille de Pr. Papa Ibra Samb, premier recteur de l’Université de Thiès, Fatou a décroché son baccalauréat à Dakar en 1999 avant d’entamer ses études de premier cycle à l’Ecole Supérieure Polytechnique de Thiès en obtenant un diplôme universitaire de technologie (DUT) et un diplôme d’ingénieur de conception (DIC) en génie civil. Par la suite, elle s’envole en France pour préparer un diplôme de master recherche en Mécanique des Sols et des Ouvrages dans leur Environnement (M.S.R.O.E.) à l’Université Pierre et Marie Curie. Elle continuera dans sa lancée, pour ensuite obtenir un master en Génie Civil Européen (G.C.E.) de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées.Son retour au pays, se concrétise après par sa consécration à la recherche en troisième cycle, au département Développement Durable et Société à l’école doctorale de l’Unité de Recherche et de Formation aux Sciences de l’Ingénieur (UFR/SI) à Thiès.
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Femme et BTP, quel quotient ? Fanta Mbodj répond…
Il est des métiers que les usages voudraient catégoriser comme étant ceux des hommes. Le secteur du BTP n’échappe pas à cette réalité. Quand elles s’y hasardent, les femmes doivent faire face à plusieurs pesanteurs sociales. Comme le révèle Fanta Mbodj, ingénieur-géotechnicienne au CSE depuis 2009. « Sur le terrain, les hommes ont tendance à nous protéger plutôt que de nous mettre de côté », affirme-t-elle. Pour cette dernière, « être femme dans le BTP est plus un avantage qu’un inconvénient ». Toutefois, en Afrique, les sociétés patriarcales faites de conservatisme ont parfois tendance à inhiber l’élan de la femme dans certains milieux. « Au début, le manque de confiance en soi que je dégageais conduisait les hommes à ne pas me faire confiance », avoue Fanta Mbodj. Qu’en est-il du quotidien au travail ? Être une femme dans un secteur comme celui de la géotechnique suppose une débauche d’énergie régulière, des charges physiques, etc. « C’est très dur », répond Fanta Mbodj avec un brin de sourire. Elle indique que plus la femme avance dans le métier (l’ingénierie), plus elle doit se dépasser physiquement. Il n’est pas toujours simple d’arpenter le bitume sur des kilomètres parfois en plein soleil, bouger un peu partout sur les chantiers et trouver un temps à consacrer à sa famille. « Il faut bien mesurer l’impact. Parce que ce n’est pas simple d’allier sa vie de famille à celle du travail », conseille-t-elle, révélant avoir travaillé de nombreuses fois à des heures indues. Dernier conseil de Fanta Mbodj à l’endroit de ses sœurs : « il ne faudrait pas s’engager dans ce milieu parce que vous voudriez relever le défi de faire un travail traditionnellement réservé aux hommes. C’est très difficile, surtout dans le contexte sénégalais. »
Mécanique, menuiserie, bâtiment, des métiers d’hommes ?
Il était très rare de trouver des jeunes filles dans la mécanique automobile, dans la menuiserie, dans le bâtiment… C’était des spécialités réservées aux hommes, dit-on, car ces métiers exigent de la force dans les bras. Interrogées sur les motivations ou les raisons les ayant poussées à choisir leur métier, plusieurs d’entre elles affirment avoir été orientées sur la base des habiletés qu’elles présentaient, certaines pour pérenniser l’activité familiale, d’autres par contre y ont été encouragées par leur environnement et les contraintes sociales. A la question de savoir si elles n’étaient pas complexées, elles répondent n’éprouver aucun complexe et avouent même que certains de leurs clients préfèrent être servis par des femmes que par des hommes. Tout n’est pourtant pas blanc dans ce domaine, certains hommes continuent de minimiser les femmes en critiquant leur travail. Ils sont encore nombreux, ceux qui invitent les femmes à retourner à leurs fourneaux au lieu de se « pavaner » sous prétexte de travailler. La grande bataille est donc de lutter pour l’élimination de ces clichés car la femme peut jouer son rôle tout en exerçant un métier, et n’importe lequel.
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InnovRim, pour la promotion du genre et NTIC en Mauritanie
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ui peut prouver que la technologie est une affaire d’homme ? Dans le monde elles peuvent être des milliers à être exclues de l’espace numérique et même des milieux de la science. Reconnues comme les gardiennes du terroir, responsables des ménages et des foyers, nombreuses sont celles qui abandonnent rêves et passions. D’autres, par contre, ne lâchent pas prise. Dans la société mauritanienne, elles se comptent sur le bout des doigts. Diarra Sylla en est un exemple concret. Jeune femme mauritanienne, passionnée par le numérique et les nouvelles technologies. Dans son esprit de jeune entrepreneure, les femmes Mauritaniennes ont toutes les capacités pour embrasser le monde numérique. Elle nous parle à cœur ouvert de son travail. Parlez-nous de Diarra Sylla. Dites-nous, quelle place occupe-t-elle dans le monde numérique en Mauritanie ? “JE FAIS LA PROMOTION DU NUMÉRIQUE EN MAURITANIE.”
Je suis ingénieure en Télécommunication, développeuse web et systèmes embarqués, très passionnée de l’innovation technologique, fondatrice du premier FabLab Mauritanien, Ces dernières années, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) participent à l’émancipation des femmes dans le monde, quelle place occupe la femme mauritanienne dans les nouvelles technologies ? La femme mauritanienne est très engagée pour la promotion du numérique en Mauritanie. Je suis la coordinatrice d’un réseau de femme qui fait la promotion de l’usage des NTICs dans la gente féminine qui s’appelle « Femme & Tic », qui regroupe une quinzaine de pays africains, et a été initiée en Côte d’Ivoire (http://www.femmes-tic. org/fr/). Femme & Tic Mauritanie est très active, on fait beaucoup d’activés, des formations en informatique, ateliers de sensibilisations destinés aux jeunes femmes. Vous êtes présidente de l’association InnovRim. De quoi s’agit-il ? Parlez-nous de votre laboratoire numérique Sahel-FabLab et des compétences techniques qui vous caractérisent ?
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InnovRim est une association qui a pour objectif de créer un réseau de collaboration entre les jeunes, leur permettant de développer et de mettre à profit leurs compétences, pour la réalisation de projets innovants ayant un impact social, dans le but de contribuer à la création de l’emploi et de l’insertion professionnelle. InnovRim intervient dans plusieurs domaines comme les nouvelles technologies, le recyclage, les énergies renouvelables, dans un objectif de développement durable et solidaire. Sahelfablab est un espace convivial ouvert à tous, de découverte, d’apprentissage, de partage de savoir, de prototypage et de compétences techniques. Il est ouvert à tous pour expérimenter, apprendre, fabriquer ensemble et partager le savoir-faire.
Bu sin es s C’est un Incubateur technique de projets innovants pouvant déboucher sur la création de Start-up et d’emplois. SahelFablab permet également aux jeunes, les auto-entrepreneurs, les chômeurs ou les retraités de rompre avec l’isolement en rejoignant une équipe conviviale dans un cadre accueillant et collaboratif. Vous faites également la promotion du genre dans l’utilisation des nouvelles technologies. A quels obstacles faites-vous face en Mauritanie ? “IL Y’A LE POIDS DE LA SOCIÉTÉ QUI RELÈGUE LA FEMME À LA PERSONNE QUI NE PEUT PAS FAIRE DES MÉTIERS D’HOMMES” En Mauritanie comme partout ailleurs en Afrique les femmes s’affirment dans le numérique mais avec parfois des difficultés d’acceptation et d’estime de soi. parfois c’est le cas de la famille ou de l’entourage qui nous juge mal. Victimes de discrimination, la plupart d’entre elles abandonnent cette passion pour faire autre chose. Cependant il y’a une grande évolution, aujourd’hui les femmes marquent l’innovation numérique, elles font des études dans ce domaine, elles sont créatives, elles ont la capacité, elles sont intelligentes et porteuses de solutions. Comment financez-vous vos activités ? Et quelles sont les obstacles techniques ? “EN MAURITANIE, NOUS AVONS UN DÉBIT TRÈS FAIBLE QUI NE NOUS PERMET PAS DE MENER À BIEN NOTRE TRAVAIL » Les obstacles rencontrés en Mauritanie pour l’utilisation des nouvelles technologies sont d’abord la mauvaise qualité de la connexion internet. Il y’a aussi les connaissances limites de la jeunesse Mauritanienne sur les opportunités qu’offre le numérique. En effet pour la plupart des jeunes, le monde du numérique se limite à un usage divertissant. Alors qu’il y’a toute une multitude de choses qu’on peut apprendre et faire afin d’entreprendre. InnovRIM dispose d’un plan de financement (annuel) et assure l’essentiel de son modèle financier de manière autonome, notamment en proposant des formations et des prestations de service ponctuelles auprès d’entreprises. Avez-vous un message à adresser à la jeune génération ? Le message que j’aimerai lancer à la jeunesse Mauritanienne, notamment aux jeunes filles et les femmes, c’est de réaliser leurs rêves. Les femmes sont connues comme étant des actrices de développement, elles sont multitâches, intelligentes et peuvent trouver des solutions à beaucoup de problèmes. J’aimerai juste quelles brisent le silence et entreprennent car c’est tout un monde qui en serait bénéfique.
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Houleye houleye@aza-mag.com Mauritanie
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RACHEL KOUMA , G AB ONAISE P E I N T RE E N B ÂT I M E N T CAP de peintre en bâtiment. Ce diplôme m’offrait la possibilité soit de travailler pour une entreprise, soit de créer mon entreprise. J’ai choisi la deuxième option car elle me permettait de gérer ma vie de famille et professionnelle à ma guise.
Bonjour Rachel Kouma. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Bonjour à tous, je suis Rachel Kouma épouse Drecq et je suis âgée de 48ans. J’ai un niveau scolaire de 3ème générale. Après une formation de 3ans en comptabilité, j’ai obtenu mon CAP/BEP dans ce domaine, puis j’ai suivi une formation de coiffeuse d’une année qui n’a abouti à rien. Suite à mon déménagement en France, et étant mère de famille, je me suis vue obligée de travailler pour apporter un confort à ma famille. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans le secteur de l’intérim, plus précisément dans la production en usine. Présentez-nous votre entreprise. Quelles ont été vos motivations et le facteur déterminant pour que vous vous lanciez ? Créée en 2010, ma PME « KOUMA PEINTURE » a aujourd’hui 8 années d’existence. “L’instabilité de ma vie professionnelle a été un déclencheur” j’ai décidé de me former dans le domaine du BTP qui était en plein boom et offrait de nombreuses opportunités d’emploi. Le choix de peintre en bâtiment vient du conseil de mon fils qui œuvre dans le BTP. Après une formation d’un an dans un centre de formation pour adulte, j’ai obtenu le
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Quelles sont les innovations apportées par
l’entreprise qui permettent de faire la différence ? Le métier de Peintre en bâtiment a plusieurs sous métiers (Façadier, Tapissier, Enduiseur décoratif, Vitrier …), un peintre en bâtiment doit pouvoir connaître les bases de plusieurs métiers du second œuvre, afin de pouvoir intervenir en toutes occasions (l’électricité, le carrelage, la plomberie …) car nous faisons aussi dans la rénovation. Le peintre doit connaître tous les matériaux et supports à peindre, (le bois, le béton, le placo, les enduits …) sans omettre le conseil. Ce sont tous ses acquis permettent de faire la différence. De même, il faut s’informer sur les nouvelles tendances et les nouveaux matériaux afin d’innover.
Qu’est-ce-qui vous pousse à persévérer quand les difficultés surviennent ? Comment vous remotivez-vous pour aller de l’avant ? “J’ai aimé mon métier dès le premier coup de rouleau de peinture”arriver dans un lieu que je devais transformer et qui rendait des clients heureux et satisfait me poussait à faire mieux. J’ai aussi eu la chance d’avoir un maître de stage qui n’a eu de cesse de m’encourager. En cas de difficulté sur un chantier, je fais appel à des collègues peintres, nous nous entraidons car nous sommes un réseau d’Auto Entrepreneurs. J’ai un métier que j’adore ! Passer d’une chambre à une villa, restaurer des habitations et des lieux publics, toute cette polyvalence me pousse à persévérer, elle m’apporte de l’adrénaline et me motive. Quelle est votre vision à court, moyen et long terme pour votre entreprise ? Après avoir effectué une formation de promoteur immobilier sur deux ans, je compte transformer ma PME de peinture en une Entreprise de construction. En effet, cette formation m’a permis d’acquérir l’expertise nécessaire pour réaliser toutes les étapes de la construction d’un ouvrage gros œuvre.
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Quelles difficultés avez-vous rencontré durant la création de l’entreprise ? Ma formation et mon diplôme m’ont permis d’avoir accès à une création d’entreprise et une immatriculation en 24h à la Chambre des Métiers de Grenoble en France, je n’ai donc rencontré aucune difficulté. Au Gabon d’où je suis originaire, j’ai créé ma PME en un mois grâce aux mécanismes mis en place pour faciliter la création d’entreprise il y a de cela six ans.
Par la suite, je m’occuperai aussi de mon association “La caravane de l’artisan” qui a pour objectif d’apporter une aide professionnelle et matérielle aux jeunes diplômés des métiers du BTP au Gabon pour débuter. Pour finir, que pensez-vous du leadership féminin ? Quelle est l’importance pour la femme africaine d’entreprendre ? Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes femmes pour les encourager ? Je n’aime pas ce terme de leadership féminin, car pour moi c’est une sorte de discrimination choisie, une fois de plus, la femme est obligée de se justifier et d’inventer des termes à son sujet pour exister. La femme Africaine comme je le dis souvent, doit sortir de son rôle de figurante, elle ne doit plus culpabiliser, dans ce monde il existe des femmes tous-terrains et dans tous les domaines, elles doivent prendre des décisions qui feront d’elles des personnes autonomes. Comme tout le monde le dit, il n’existe pas de métier qui ne nourrisse pas son homme. Les métiers du BTP offrent plusieurs opportunités, il y a une multitude de métiers dans ce domaine, il existe des métiers physiques et souples, elles doivent allez à la découverte de ce milieu. Mahoua mahoua@aza-mag.com Côte d’Ivoire
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LES HOMMES NOUS ACCOMPAGNENT
Vous voulez tout savoir sur le métier d’architecte et d’ingénieur bâtiment ? Leurs différences et ressemblances ? Pour la rubrique LES HOMMES NOUS ACCOMPAGNENT, nous avons deux invités, deux profils différents, dans deux pays différents, mais qui semblent vivre les mêmes réalités dans leur travail d’entrepreneur bâtiment et d’architectes. Il s’agit de N’GORAN GUY CHARLES, ivoirien, architecte et conducteur de bâtiment et basé en Côte d’Ivoire et de N’GORAN GUY CHARLES, architecte béninois, basé à Dakar. Jugez-en par vous-même, leur métier est passionnant !
N’GORAN GUY CHARLES, L’ART DE L’ARCHITECTURE
Pouvez-vous s’il vous plaît vous présenter à nos lecteurs? Je suis monsieur N’GORAN GUY CHARLES, ivoirien. Je suis architecte, plus précisément conducteur de travaux bâtiment. Architecte et conducteur de travaux bâtiments, y a t’il une différence? Si oui laquelle? D’abord j’aimerais situer le contexte. A la base j’ai pris des cours normalement, et après mon DUT en bâtiment génie civil, j’ai la chance d’intégrer un cabinet d’architecture et je commence automatiquement à travailler. A un moment donné, j’ai le choix entre devenir ingénieur et architecte confirmé. Après avoir vu un peu en quoi consistait le travail des ingénieurs, je décide d’opter pour l’architecture et je suis en train de passer le diplôme pour le devenir on va dire de manière officielle. Sinon le conducteur de travaux bâtiment est aussi un architecte, la seule différence c’est que le conducteur est encore à l’école, si je puis le dire ainsi, pour obtenir le diplôme qui le fera passer de conducteur à architecte. On peut donc dire qu’il n’y a que dans la forme qu’il y a une différence sinon le fond, c’est à dire les activités sont les mêmes.
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Mon travail consiste dans un ration des plans des maisons une fois les plans prêts, je la qualité des matériaux construction à proprepeut commencer. Je suis suivre les travaux jusqu’à la surer que ce qui est en train d’être réellement ce qui est dessiné et livrer client une fois terminé.
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3/ Les activités sont les mêmes vous dites. Pouvez-vous nous en parler svp? En quoi consiste exactement votre travail?
premier temps à l’élaboà construire, m’assure de et enfin la ment parler chargé de fin, de m’asconstruit est le travail au
4/ Pourquoi l’architecture et pas un autre métier? Quelles ont été vos motivations? L’architecture tout simplement par amour, par passion. Un travail qui me passionne à tel point que le soir quand je rentre du boulot, j’ai juste le temps de manger que je reviens m’asseoir sur ma machine, passer toute la nuit à concevoir des plans et le matin retourner au travail, je pense qu’aucun autre métier ne m’aurait plu à ce point! Dans ma tête déjà c’était clair, l’architecture ou rien! 5/ L’architecture, un métier passionnant je suppose, dites-nous, êtes-vous régis par un ordre, une coopérative ou une association, sachant que c’est un métier libéral? En effet nous sommes régis par un ordre qui s’appelle tout simplement l’ordre des architectes. En côte d’ivoire le plan ré et remis aux architectes, ressort d’aider les popula-
d’urbanisation est il élabosachant qu’il est de votre tions à mieux se loger?
Malheureusement non, le plan d’urbanisation ne nous est pas remis. Tout le monde a le droit de construire tant qu’il en a les moyens mais là où nous intervenons c’est que pour avoir le permis de construire vous avez besoin de la signature d’un architecte pour que l’état accepte de vous laisser construire en un tel endroit ou en un autre. Mais sinon le plan en tant que tel n’est pas remis aux architectes mais nous croyons que cela se fera d’ici les prochaines années. Pensez-vous que sans architecte, la base de la construction est faussée? Je dirais oui et non, je m’explique. Oui parce que l’architecte imagine la meilleure manière de transformer un espace, de le rendre le plus agréable possible, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur donc on en a besoin. Mais il y a aussi le cas d’un entrepreneur par exemple qui a des années d’expérience dans le domaine, celui ci peut aisément construire par expérience et oui son travail sera solide mais qu’en est il du design?
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C’est en cela que dans l’architecture on parle aussi de designer. Je dirais donc que tout est fonction de ce que l’on attend de son espace, de ce que l’on espère avoir. Quelle est l’œuvre dont vous êtes le plus fier à présent? Être fier d’une œuvre en particulier serait mentir un peu parce que je suis fier de tout ce que j’ai accompli jusque là! Que ce soit un projet personnel ou encore un projet en rapport avec le cabinet qui m’emploie, ou encore de simples rénovations comme passer d’une villa basse à une duplex, ou de nouvelles constructions, j’ai été fier et surtout honoré de travailler dessus! Je suis fier de toutes mes réalisations. Pour d’autres jeunes qui admirent le travail d’architecte, mais qui hésitent à prendre cette voie parfois à cause du doute de la rentabilité, quel conseil donneriez vous vous qui êtes ancien dans ce domaine? Il y a une phrase que j’aime employer qui dit que « pour être riche, faut aimer ce qu’on fait, mais pour être heureux, il faut faire ce qu’on aime ». Je veux dire par là que si quelqu’un sent en lui l’amour de l’architecture, que ce soit d’intérieur ou d’extérieur, l’amour de dessiner et de voir ses dessins prendre forme, il n y a pas à réfléchir, qu’il s’y engage! L’architecture est un métier d’avenir, un métier qui nourrit son homme et la satisfaction est grande lorsqu’on mène un projet à terme! Alors chers amis jeunes, lancez vous, la reconnaissance et la rentabilité seront assurément au rendez vous! Le mot de la fin ? Pour terminer je voudrais d’abord dire merci à AZA MAG qui m’a donné l’opportunité de parler de moi mais aussi et surtout à mes frères. Je voudrais aussi dire aux femmes que ce métier est aussi le leur, oui ce n’est pas un métier d’hommes, d’ailleurs nous avons de nombreuses femmes architectes. Imaginez le rendu d’une femme designer, architecte d’intérieur par exemple, quand on sait que la femme c’est la beauté, la finesse, l’élégance, la grâce! Tout ça pour encourages les hommes et les femmes à rejoindre l’ordre et ensemble à réaliser de grandes choses! Retenons juste que l’architecture ce n’est pas juste un métier c’est de l’art!
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Manuela manuela@aza-mag.com Maroc
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HOUNGA FERNAND, L’ARCHITECTURE : UNE FOLIE UTILE ET NECESSAIRE
Bonjour M. HOUNGA, Pouvez-vous, s’il vous plaît, vous présenter à nos lecteurs ? Au niveau civil, je suis M. HOUNGA FERNAND, béninois âgé de 36 ans, marié et père d’un enfant. Etes-vous PDG d’une structure ? Travaillez-vous pour une structure ? Parlez-nous de vos activités et si possible de votre structure Pour le moment je ne suis pas PDG d’une structure et je travaille dans une entreprise qui exerce exclusivement dans le secteur du bâtiment, et précisément dans la conception, les différentes études qui consistent à la mise en œuvre du cadre bâti et le suivi des réalisations. Chacune de ces rubriques à des sous-rubriques assez poussées et très pointilleuse. Pourquoi l’architecture et pas un autre métier ? Quelles sont vos motivations ? Pour moi l’architecture est d’une question de passion et d’accomplissement et surtout la matérialisation d’un rêve. Les motivations sont nombreuses mais la plus grande est que je me retrouve et je ne m’en lasse pas, je m’exprime comme je veux et je déploie et j’excelle. Les mots me manquent pour l’exprimer. C’est un mode de vie où j’exprime mes pensées, les goûts, les couleurs, je construis un monde meilleur car j’en tire pleinement satisfaction. D’autres trouvent que c’est un métier fou mais cette folie me plait car il nous donne le pouvoir de mettre la lumière par ici, de décider comment ouvrir la porte, etc. Bref, l’on décide parfois de comment les gens doivent vivre dans leur propre maison bien sûr, pas au sens péjoratif. 4- Qu’est ce qu’être architecte de nos jours ? Quels en sont les défis? Déjà c’est penser à créer sa société, car aujourd’hui avec les défis que l’on a, l’architecture n’est plus ce qu’elle était avant. Surtout avec les fortes mutations que nous avons en Afrique : l’augmentation excessive et croissante de la population à loger, etc. Donc être architecte aujourd’hui, c’est voir comment résoudre les problèmes sociopolitiques qui se présentent à nous, en intégrant par l’éducation des populations qu’elles soient villageoise ou citadine sur les méthodes et les manières de construire et de vivre ensemble pour le bien de tous. Par exemple, l’incivisme de certaines populations dans certaines citées, quartiers, dont les comportements ne sont pas en phase avec les structures construites (maisons, citées, goudrons, etc.) et mettent en péril la pérennité de celles-ci. Ainsi, avant de construire il faut prendre le temps de bien penser c’est-àdire savoir quelle population occupera les lieux et les emmener à intégrer la penser des constructeurs pour mieux gérer le bien de tous.
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s es sin Bu Selon vous, lorsque vous observez les villes, régions, départements africains avec les yeux d’un architecte, qu’est-ce qui selon vous devrait être refait, amélioré, construit ? En tant que bâtisseur, je pense qu’il y a 75% des travaux qui restent à faire, ce qui a été construit jusqu’à ce jour n’est plus en phase avec la réalité. Déjà pour ce qui est construit, les dimensions ne respectent pas les normes qui ont évolué selon les standards internationaux. Nos routes et équipements secondaires et tout ce qui va avec ne sont aussi plus en phase avec la réalité. Je vous donne un exemple. La plupart de nos prisons ont été construites pour des capacités bien définies, je ne suis pas sûr en tout cas à ma connaissance qu’un pays africains respectent le nombre de prisonniers qu’elles doivent contenir. C’est tout simplement parce que le système juridique n’est pas en phase avec l’Architecture, car l’Architecte devrait travailler avec les juristes pour connaître le fonctionnement le système juridique (les procédures, les gardes-à-vue, etc.), le temps que les gens y resteront, les rotations des prisonniers (qui sort, reste, change de prison, etc.), qui devraient être bien définis, pour construire des prisons adéquates. Il doit avoir à sa disposition non seulement leur organigramme bien défini mais aussi pour bien dimensionner les prisons, les informations pouvant l’aider dans son travail. Nous savons nous tous que le système juridique fonctionne sens dessus dessous avec une planification anarchique donc si l’architecte n’a pas toutes ses informations, le problème des prisons surpeuplées sera toujours d’actualité. A cela s’ajoute l’assainissement, la sécurité, l’électricité et tous les facteurs qui doivent être pris en compte. Chaque prison à un service sanitaire et ce, en fonction de la capacité de la prison, donc vous êtes d’accord avec moi que ceux qui gèrent la propreté d’une prison avec 2 000 personnes sont débordés. C’est tout le système social qu’il faut revoir et adapter. Le métier d’architecte est-il régi par une association, une coopérative ou un ordre, sachant que c’est un métier libéral ? La structure et le domaine dans lequel je travaille sont régis par un ordre, celui des architectes, malgré qu’il soit un métier libéral. Au Sénégal, le plan d’urbanisation est-il réglementé et remis aux architectes, sachant qu’il est de votre ressort d’aider les populations à mieux se loger ? Que savez-vous de cette réglementation ? Comment vous positionnez-vous face à cela et quel est votre apport ? La question d’urbanisation est-elle respectée ? Je dirais oui et non parce que le Sénégal est l’un des pays les plus avancés en termes d’architecture, en Afrique francophone bien entendu. Le dernier plan d’urbanisation a été mis en route récemment sachant que chaque plan est élaboré pour 25 voire 30 ans. Celui du Sénégal est bien règlementé mais c’est le respect de ses règles qui pose problème. Pourtant la plupart des architectes l’ont et au niveau du service de l’urbanisme le plan qui est disponible sur leur site internet, malgré quelques manquements. Ce non-respect se constate sur certains sites de construction pour satisfaire aux exigences de certaines autorités par exemple et cela met à mal certains programme. I
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s es sin Bu l faudrait donc sensibiliser les uns et les autres, sans oublier la population, pour les emmener à comprendre l’intérêt qu’il y a à respecter cette réglementation, pour éviter les problèmes d’assainissement, d’inondation, de gestion d’ordures ménagères. Il est aussi urgent en terme d’urbanisation de prendre en compte les milieux délaissés c’est-à-dire des communautés rurales qui sont négligés sur beaucoup de plan à cause de l’exode rurale qui changent la morphologie de nos sociétés. Nous devons donc prendre en compte ce phénomène qui dépeuple les milieux ruraux et font exploser nos citées et mettre en place une stratégie pour limiter pour ne pas dire enrayer ce dernier. Parlez-nous des différentes réalisations à votre actif. Quelle est l’œuvre pour laquelle vous êtes très fier ? Ayant à mon actif 14 ans de métier et dans plusieurs pays en plus, j’ai plusieurs réalisations à mon compte personnel ou celui des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé ou je travaille. Ce sont des immeubles ou villas dans le privés ou le public, la réalisation de beaucoup de banques dans certains pays et je suis fier de voir ces banques fonctionner et savoir que j’ai œuvré à la construction de ces structures. En ce moment il y a une œuvre dont je suis particulièrement fier mais je ne pourrais en dire plus à cause des clauses de confidentialité vu qu’il est d’envergure internationale et la présence de toutes les nationalités du monde qui y travaille. Je suis manager dudit projet, et gérer les différences de cultures, personnalités, etc. est plus qu’un honneur pour moi.
Le métier d’architecte étant très prenant, comment faites-vous pour concilier vie de famille et de professionnelle, surtout si l’on est jeune et marié? Est-ce plus difficile pour un homme que pour une femme ou les deux ? Pourquoi? Il est plus que prenant, c’est un métier qui demande beaucoup, par ce qu’on est à la fois maître d’œuvre (pour la raison qu’il faut contextualiser le projet : qui dormira dans une chambre par exemple, est-ce un enfant, un malade, une personnalité à mobilité réduite, etc.), faire une étude d’impact, quel milieux ? Comment les gens raisonnent ? Cela vous oblige à se déplacer énormément et à travailler des heures durant.
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s es sin Bu Pour quelqu’un comment moi c’est deux fois plus prenant car je cherche toujours le meilleur cadre de vie, sur des nouveaux matériaux de construction, etc. Et cela nécessite parfois d’être loin de sa famille pendant un week-end, une ou deux semaines. C’est encore plus difficile pour une femme car il faut être disponible pour son mari, les enfants et ses responsabilités de femmes prennent coup. Donc c’est dur pour les deux. Pour les jeunes qui admirent le travail d’architecte, mais qui hésitent de prendre cette voie, parfois à cause des doutes sur la rentabilité, le marché saturé de l’emploi, des difficultés financières et d’autres ordres etc. Quel conseil donneriez-vous, vous qui êtes ancien dans le domaine ? Vu que c’est ma passion je leur parlerais en passionné : foncez et ne lâchez pas car lorsqu’on veut on peut, quelles que soient les difficultés, car rien est donné sur un plateau d’argent. Maintenant il faut aussi prendre le temps de bien mesurer et réfléchir sur les évènements qui se présentent avant de foncer. Lorsqu’on veut quelque chose rien ne nous arrête, j’en sais quelque chose. Le mot de la fin ? Merci aux grandes et puissantes dames d’AZA MAG, pour l’opportunité donnée à ma personne. Je suis plus qu’honoré de paraître dans ce magazine si riche en cultures et nationalités, bref en diversité. Je vous souhaite d’aller plus loin encore et que cette synergie formée par des femmes uniquement puisse produire d’excellents fruits ! Merci pour votre collaboration ! Michèle michele@aza-mag.com Congo
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J’AI TESTÉ L’APPLICATION MIGRAINE BUDDY
Vous souffrez de migraines fréquentes ? Comprenez-vous comment cela vous arrive ? Connaissez-vous les déclencheurs et le meilleur moyen à votre disposition pour vous soulager ? D’abord qu’est-ce-qu’une migraine ? Selon Wikipédia, la migraine (du grec ancien ημικρανίον / êmikraníon, douleur touchant la « moitié du crâne ») est un type de céphalée (mal de tête) chronique fréquente, invalidante, caractérisée par des maux de tête et des nausées. Si vous souffrez régulièrement de migraine, il est utile de les prévenir, de connaitre leur fréquence et de comprendre leurs manifestations. L’applicationMigraine Buddy vous permet d’en faire un suivi. Migraine Buddy est une application smartphone développée par Healint, une jeune start-up spécialisée dans l’analyse des données de santé. Sur l’application, vous pouvez enregistrer les données concernant vos migraines, qui vous seront utiles en cas de consultation chez le médecin, ou tout simplement analyser la fréquence de vos migraines.
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Dès que vous commencez à ressentir une migraine, vous pouvez déjà l’enregistrer. Pour ce faire, c’est très simple : appuyez sur « enregistrer une migraine » et répondez aux questions que l’application vous pose : la localisation (yeux, nuque, front etc..) et l’intensité de la douleur, l’heure de début de la migraine, les déclencheurs, le nombre d’heures de sommeil, l’endroit où votre migraine a commencé, votre méthode de soulagement de la migraine, l’heure de la fin… Toutes ces données sont imagées pour mieux vous guider dans le choix de vos données. A la fin de la migraine, vous pourrez aussi enregistrer l’heure de fin. L’application est très conviviale et facile à utiliser. Elle vous envoie des messages comme « En espérant que tu te sentes bientôt mieux », ou bien « Vous n’avez pas eu de migraines depuis …. (heures ou jours ou semaines etc)» Ensuit toutes vos informations sont résumées dans un rapport que vous pouvez consulter sur l’application. Vous avez également la possibilité de discuter avec les autres utilisateurs de votre pays. Désormais, vous pouvez suivre et comprendre vos crises de migraines et les éviter si possible. L’application est téléchargeable sur Android et sur IPhone. À vos téléchargements et bonne santé! Gabrielle gabrielle@aza-mag.com Cameroun
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BIENVENUE SUR L’ÎLE BOULAY
L’Île Boulay se situe dans la lagune Ebrié près d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cette ile est célèbre grâce à sa baie des milliardaires qui est considéré comme le Beverly Hills local. L’île est divisé en deux : une partie ou se trouve le village des pêcheurs et dans l’autre, on peut y trouver les hôtels, les restaurants, les boites de nuit etc. Maria Resort (Hôtel /Restaurant) situé en face à la baie des milliardaires, vous offre un cadre enchanteur où pouvez-vous y échapper en amoureux, en famille ou entre amis. Le Barbero palace (boite de nuit) vous fera groover jusqu’au matin. Le Coconut Groove, un coin paradisiaque avec une végétation florale d’exception et une restauration raffinée et copieuse.
Le Rosa Beach (chez Rodrigue), offre des chambres exceptionnelles, une piscine splendide et un merveilleux coin détente. L’île Boulay offre des endroits de rêve avec piscine, parc aquatique, plage, des aires de jeux (foot, basket, volley-Beach). Vous pouvez y faire du VTT, jouer du Maracaña, faire une partie de jeux de pétanques ou s’essayer au damier. Faire des cours de canoë, de kayak, d’aviron et apprendre à piloter un bateau à voile. Adelia adelia@aza-mag.com Sénégal
BIENVENUE SUR L’ÎLE BOULAY
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fait ce qu’on appelle chez nous la « muUN NOTE SUR sique moderne d’inspiration traditionnelle ». C’est-à-dire de la musique qui puise dans le patrimoine culturel et parfois cultuPA T R I M O I N E M O N D I A L el du pays. Je pratique un rythme que j’ai dénommé le « Tourner-la-têti », déformation artistique de tourner la tête. Le tourner-la-têti est une musique, une danse, une philosophie. Il a sa source artistique dans le têkê qui est un rythme royal béninois qui par le passé se jouait à l’occasion de l’intronisation des rois. C’est vous dire la place qu’occupait et que continue d’occuper ce rythme puissant qui exprime la noblesse, la virilité, la joie et surtout la fierté. C’est ce rythme que j’ai travaillé pour en faire le tourner-la-têti. Et c’est d’ailleurs pour réclamer haut et fort que ce rythme (têkê) soit enfin inscrit au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, que depuis quelques orsqu’on entend « MUDA SHIRU » on années, je me fais appeler le Patrimoine a l’air évasif et on se demande : est-ce mondial Muda Shiru, le PM en abrégé. une autorité ? Le nom d’une belle mélodie ? Et, surtout lorsqu’on y ajoute « PM », on croirait un code ultra secret. Comme vous je me suis dit : « Tiens !!! Qui c’est ? Pourquoi ce nom ?»
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J’ai joué à l’espion via la recherche et j’ai été satisfaite d’avoir un nouveau tuyau pour enrichir ma culture générale. De présentateur de journal télévisé à interprète de conférence, ou encore coach-formateur, le tout couronné par un travail acharné dans l’industrie de la musique, Muda Shiru n’a pas qu’une flèche à son arc. Il est pour moi l’une de ces personnes au parcours «atypique » (Je pèse mes mots) remplies de succès. Loin de moi l’envie de vous couper l’appétit, car je sais à quel point vous avez faim de connaissance, allons sans plus tarder à la découverte de notre star du jour, celui qui se nomme : « L’HOMME DU MICRO ». Muda Shiru est nouveau pour moi et pour beaucoup au Sénégal. Qui est-il ? Muda Shiru est un chanteur béninois qui
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La philosophie tourner-la-têti est tirée du langage corporel. Chez nous, quand vous posez une question en ‘oui’ ou ‘non’ et que votre interlocuteur tourne la tête de droite à gauche et vice-versa, cela veut dire ‘non’. Le tourner-la-têti est une musique pour dire non à ce qui ne va pas dans la société. Dans sa forme, simplifiée, il se danse simplement en remuant la tête de gauche à droite. Décrivez-nous le milieu dans lequel vous avez grandi ? Êtes-vous fils d’artiste ? Je ne suis pas fils d’artiste. Mon père était l’un des plus grands exploitants forestiers du Bénin et ma mère était commerçante. J’ai grandi à Goro (Tchaourou) où se côtoient pacifiquement plusieurs ethnies et leurs coutumes et cultures. C’est un environnement cosmopolite ou plusieurs rythmes berçaient notre quotidien dans la pure tradition africaine dans toute sa beauté. Depuis combien de temps êtes-vous artiste musicien ? Depuis 1998 mais j’ai sorti mon premier album My Second Birth le 17 mars 2005. Qu’est-ce qui vous inspire pour concevoir vos chansons, clips ? C’est mon quotidien, ce que je vis tous les jours, ce que les amis me racontent aussi. Combien d’albums avez-vous produit et vendu à ce jour ? Deux albums : My Second Birth et Omo mi ainsi que plusieurs singles comme le dernier en date tourner-la-têti libanais que j’ai lancé à l’occasion de mon festival, Muda Development Festival. Dans la chanson « KAKA » vous exposez le harcèlement sexuel. Parler de ces vices qui ruinent nos sociétés est-elle la raison pour laquelle vous aviez décidé de chanter? Entre autres, oui. Quand vous écoutez mes
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chansons, vous verrez qu’il y a toujours un message que je passe. Avez-vous à ce jour d’autres activités en dehors de la musique ? Lesquelles ? Quel apport vos diverses ont-elles pour la communauté béninoise et africaine en générale ? Je suis le DG du cabinet Solulingua présent dans 6 pays sur 3 continents offrant des services de traduction, d’interprétation et autres. Je suis le président de l’ONG LACSCID (langues, cultures, sciences et développement) qui fait la promotion de la culture et aide les artistes béninois dans leurs œuvres. LACSCID est l’institution mère de Moudachirou Language Institute (MLI) qui s’est imposé aujourd’hui au Bénin comme l’institut de référence pour l’apprentissage des langues, nationales comme étrangères. Je suis fier de voir aujourd’hui que des américains viennent apprendre nos langues comme le yoruba ou le fon chez nous au MLI. Cela réveille un peu nos frères africains. Dans beaucoup de pays africains, il y a des gens qui ont honte de parler leurs langues et s’accrochent au français ou à l’anglais, mais lorsque les jeunes cotonois voient des américains qui viennent apprendre leur langue, ça donne un déclic. J’ai également créé une fondation au nom de ma maman qui faisait beaucoup d’œuvres caritatives de son vivant:
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Je suis le promoteur de Muda Development Festival (MudaFest), le 1er festival en son genre alliant développement personnel et musique au Bénin et peut-être même en Afrique. La première édition a eu lieu du 4 au 7 janvier 2018 à Cotonou et Parakou. Le séminaire a connu la participation de grands orateurs qui ont édifié les participants sur des sujets tels que Comment éviter d’aller en prison par ignorance, les secrets pour décrocher un emploi avant le diplôme, Comment réussir spirituellement l’année 2018, etc… Beaucoup de collègues artistes m’ont soutenu pour les concerts. Les vidéos seront bientôt disponibles sur YouTube. A travers vos compositions, le mélange des sonorités, vos activités, nous découvrons une âme bienveillante de rassembleur. Dites-nous quelle est la qualité de vos relations avec les anciens membres du groupe 3A et G-Master ? Rires. Apparemment vous êtes allés fouiller mon passé ! Nos relations sont bonnes. Ils ont tous raccroché la musique mais quand j’ai un événement, ils viennent me soutenir et ça leur fait plaisir quand la Fondation Iya Lati qui fait beaucoup d’œuvres de charité comme le Prix d’excellence qui, jusqu’à un passé récent, était décerné aux meilleurs élèves du collège de Goro. je leur rends hommage à la radio ou sur scène. Récemment, j’ai pu me joindre au
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groupe pour soutenir l’un des membres de l’époque qui a été victime d’un accident de la circulation. Dieu merci ce n’est pas très grave. Aussi, l’une des membres est aujourd’hui Directrice générale d’une grande structure nationale et ça m’a rendu très fier. Elle est aujourd’hui une femme leader qui encourage les jeunes filles à foncer dans leurs études, entre autres combats qu’elle mène. Quels conseils donnez-vous à ces jeunes africains qui perdent leurs repères face à l’échec, situations difficiles, abandonnent tout et risquent des voyages dangereux dans le désert pour trouver selon eux, un meilleur monde ailleurs qu’en Afrique ? C’est une erreur de chercher à partir coûte que coûte. Restez en Afrique les frères ! Il faut qu’on développe notre continent. Nous avons le minimum même si nous n’avons pas le maximum. Même dans la musique, aujourd’hui les américains cherchent à faire des featuring avec Angélique Kidjo, Davido, Wizkid, etc… Nous avons du potentiel en Afrique et les jeunes des milieux défavorisés doivent lire l’histoire d’un grand modèle : le président Georges Weah. Tout le monde le dit et cela se concrétisera : l’Afrique est l’avenir du monde. Le retour se fait déjà. C’est des centaines de portugais qui viennent chercher des emplois au Mozambique et y travaillent. Et la tendance ne fait que croître. Au lieu de dépenser des millions pour aller finir aux mains des esclavagistes modernes en Libye ou ailleurs, il vaut mieux s’en servir pour lancer son petit business au village ou dans la ville où l’on vit. L’Afrique est l’avenir du monde : ce n’est pas un slogan, ce n’est pas un rêve, c’est la réalité. Michèle michele@aza-mag.com Congo
EVENTS Seamless Africa (salon international de l’économie, des solutions de paiement, du marketing digital et du commerce en détail)
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10 au 11 avril
cap en Afrique du sud
11 au 15 avril
Bamako au Mali
Cambat immo(salon camerounais du bâtiment , de la construction et de l’immobilier )
18 au 20 avril
Yaoundé au Cameroun
Sipal (salon internationale de l’alimentation des produits alimentaires et de l’emballage)
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Dakar au Sénégal
ACD Rotaract
Sita (salon international du tourisme d’Abidjan)
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LA CHRONIQUE DE DAVIDE S AVEZ-VOUS QUELLE POPULA TION DANS LE MONDE EST PLUS TOUCHÉE PAR LE VIH ?
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e VIH SIDA, nous en avons tous entendu parler au moins une fois. On nous a appris à ne pas stigmatiser les personnes qui vivent avec, à les accepter et à nous protéger et nous préserver. De ce fait, on se dit que le SIDA est une maladie désormais bien contrôlée, avec les antirétroviraux qui sont même gratuits dans certains pays. Il y a cependant une frange de la population qui est plus affectée que les autres ; et nous les croisons tous les jours sans nous en rendre compte ! Elle représente 785 millions de personnes dans le monde, à savoir 15,6% de la population mondiale. Les taux de pauvreté sont les plus élevées dans le monde parmi ces personnes. Ces personnes, ce sont les personnes handicapées! Incroyable, n’est-ce-pas ? Quand j’ai appris que le taux de prévalence au VIH le plus élevé parmi les personnes à risque était chez les handicapés, j’ai eu du mal à le croire. On se dit « ce sont des handicapés, qu’ont-ils à voir avec le VIH SIDA ? ». On oublie que ce sont des êtres humains comme tout le monde ! J’ai été encore plus estomaquée d’apprendre que les ce taux de prévalence bien que très haut, est encore plus haut chez les femmes handicapées. Les chiffres parlent d’eux même. Dans le monde, la prévalence VIH des personnes atteintes d’handicap est deux à trois fois plus élevée que dans la population générale. Au Sénégal par exemple, selon l’enquête nationale de surveillance combinée des IST et du VIH de 2015 effectuée par le Centre National de Lutte Contre le Sida (CNLS), la prévalence du VIH chez les personnes vivant avec un handicap est beaucoup plus élevée que celle de la population générale. Elle est à 1,9% contre 0,7%, soit presque le triple. Cette prévalence est plus élevée chez les femmes (2,5%) que chez les hommes (1,3%). Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que nous ne prenons pas assez en considération les personnes handicapées tout simplement. Sous nos cieux, elles ne sont pas considérées comme des personnes à part entière. Elles sont des laissées pour compte et la société ne se tourne vers elles que lorsqu’elle a un besoin ponctuel et égoïste les concernant. Je ne parlerai pas du fait qu’ils sont presque forcés à mendier dans la rue avec tous les dangers que cela comporte, ni du fait que des femmes handicapées sont victimes d’exploitation sexuelles :
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violées parce que leur agresseur pense que cet acte l’aiderait à « devenir riche », ou parce qu’elles sont sans défense, ou parce qu’elles sont dans une telle pauvreté qu’elles sont obligées de vendre leur corps. Les personnes handicapées ne sont tout simplement pas assez touchés par la sensibilisation et font pourtant partie des populations clés en matière de sensibilisation et de protection des personnes concernées par le VIH SIDA. Elles font partie de l’un des douze (12) groupes de populations oubliées à cibler en priorité en vue de stopper l’épidémie du SIDA. Au vu de tous ces faits, l’ONG Handicap International et la Fédération Ouest Africaine des Personnes Handicapées (F.O.A.P.H.) ont dressé une liste de 8 (actions) essentielles pour promouvoir l’accès des personnes handicapées à la prise en charge du VIH que sont : 1. Inclure la problématique du handicap dans les plans nationaux de lutte contre le VIH 2. Prendre en compte les personnes handicapées dans les outils de communication contre le VIH des plans nationaux 3. Faciliter leur accès au paquet de service VIH 4. Renforcer les capacités des Organisations de la Société Civile intervenant dans la problématique VIH et handicap 5. Promouvoir le dépistage volontaire du VIH chez les personnes handicapées 6. Inclure les personnes handicapées dans les activités communautaires 7. Soutenir économiquement les personnes handicapées pour favoriser leur accès au paquet de service VIH 8. Former les prestataires de santé des services de prise en charge aux besoins spécifiques des personnes handicapées Ces actions concernent essentiellement les infrastructures de soin et leurs personnels, mais nous en tant qu’êtres humains et citoyens responsables, que comptons-nous faire pour aider et mieux intégrer à la société les personnes handicapées ? De simples gestes peuvent sembler petits mais signifier beaucoup. Pensons-y…. Davide davide@aza-mag.com Ghana
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