1819 - Programme de récital - Sarah Connolly -

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Sarah

Connolly Drake Mezzo-soprano

Julius

Piano

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SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE

AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES

MÉCÈNES

MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET

PARTENAIRE DU BALLET

PARTENAIRES DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

PARTENAIRE DES RÉCITALS

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA

DONATEURS

FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH

MADAME EVA LUNDIN

FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM

PARTENAIRES MÉDIA

PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL CARGILL INTERNATIONAL SA

HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA

UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA

PARTENAIRES D’ÉCHANGE DEUTZ

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AU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE RÉCITAL JEUDI 7 MARS 2019 À 19 H 30

Sarah

Connolly Mezzo-soprano

Julius Drake Piano

© PETER WARREN

JOHANNES BRAHMS Ständchen Da unten im Tale Feldeinsamkeit Die Mainacht Von ewiger Liebe HUGO WOLF Auch kleine Dinge können uns entzücken Gesang Weylas Mignon: Kennst du das Land? Nachtzauber Die Zigeunerin

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entracte ALBERT ROUSSEL Le bachelier de Salamanque Le jardin mouillé Invocation Nuit d’automne

ALEXANDER VON ZEMLINSKY Die drei Schwestern Die Mädchen mit den verbundenen Augen Lied der Jungfrau Als ihr Geliebter schied Und kehrt er einst heim Sie kam zu Schloss gegangen

CLAUDE DEBUSSY Trois chansons de Bilitis La flûte de Pan La Chevelure Le tombeau des Naïades

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© THE STAPLETON COLLECTION / BRIDGEMAN IMAGES

La lettre Georges Barbier, 1914 Illustration pour Les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs, 1922 Collection privée Impression au pochoir

« Les compositeurs tombent sous le charme d’un poème avant de le mettre en musique c’est donc : prima le parole, dopo la musica, et ces paroles il faut leur donner vie, ce sont elles qui font chanter. » RUBEN LIFSCHITZ

de Brahms à Zemlinsky

le lied rencontre la mélodie par Daniel Dollé

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our commencer son récital, Dame Sarah Connolly nous ramène à Johannes Brahms, le compositeur des Liebeslieder Walzer, entendus il y a quelques jours au Grand Théâtre de Genève lors du récital éponyme. Johannes Brahms (1833-1897) cultiva toute sa vie le lied comme un jardin privé, en marge de ses grandes œuvres symphoniques, ses concertos, sa musique de chambre et ses nombreuses œuvres pour piano. Plusieurs mois, voire des années, pouvaient parfois séparer la composition d’une chanson de sa publication. Il appelait ses recueils des « bouquets de chants ». Le premier parut en 1853 ; Brahms avait tout juste 20 ans. Le dernier fut édité en 1896, quelque mois avant sa mort. Pendant ces 43 ans, 33 recueils furent ainsi publiés, comptant en tout quelque 190 lieds. Mais cela ne représente sans doute qu’une partie de tout ce que Brahms a pu composer dans le genre – plusieurs chansons

ayant probablement été perdues ou détruites. Les poèmes des grands maîtres lui semblaient si parfaits en eux-mêmes que la musique, selon lui, ne pouvait que peu leur apporter. Par contre, chez les poètes qui retinrent son attention, Brahms trouva une matière que la musique pouvait transcender. On lui reprocha souvent le choix des textes, car le plus souvent il a mis en musique des poètes considérés comme mineurs. Solitaire aux amours inaccessibles, ses lieds ressassent les sentiments qui le travaillent intérieurement : la nostalgie de l’amour non partagé, la solitude de la condition humaine, l’inexorable finitude de la vie, mais aussi l’apaisement que peut procurer la nature. Le récital commence avec « Ständchen », la lune se tient au-dessus de la montagne, une atmosphère appropriée pour les amoureux. Dans le jardin, une fontaine clapote et tout le reste est silencieux au

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loin. Près de la muraille, trois étudiants avec flûte, violon et cithare se mettent à chanter et à jouer. Johannes Brahms a écrit deux mélodies avec le titre « Ständchen » (sérénade) – l’une différente de l’autre. La première, le fameux « Gut Nacht, gut Nacht », était une berceuse achevée en 1858. La mélodie par sa légèreté entretien une ambiguïté parfaite, le petit ami de la jeune fille est-il bien présent ou estil simplement évoqué par la musique ? Pour clore la partie consacrée à Johannes Brahms, nous écouterons deux lieds extraits de l’Opus  43 qui regroupe quatre mélodies qui, cependant, ont peu de rapport. La raison en est que l’ami de Brahms, l’éditeur suisse Jakob Rieter-Biedermann, a entendu les lieds « Von ewiger Liebe » et « Die Mainacht », et a exprimé le vif désir de les publier. Malheureusement, Brahms avait déjà inclus ces chansons dans une vaste collection qu’il avait envoyée à son éditeur Simrock (qui allait devenir Opus  47 à Opus  49). Il a estimé que retirer ces deux lieds perturberait l’organisation des ensembles. Finalement, Brahms a cédé et pour compléter l’Opus, il a ajouté deux autres mélodies, sans aucun rapport. Il s’est avéré que ces quatre lieds, bien qu’ils soient sans aucun lien entre eux, font désormais partie des mélodies les plus célèbres et les plus interprétées de Brahms. le texte de « Von ewiger Liebe » (d’amour éternel) est un dialogue entre amants, il pourrait se dérouler dans un style folk simple. Au lieu de cela, Brahms lui donne un cadre assez complexe et imaginatif, évitant la structure typique et composant trois sections distinctes qui illustrent respectivement la scène nocturne, l’angoisse du jeune homme et la réaffirmation de l’amour de la jeune fille. « Die Mainacht » (nuit de mai), particulièrement populaire et belle, utilise une mélodie flottante sur un accompagnement agité pour illustrer la solitude amère et son contraste avec la tranquillité et l’harmonie de la nature. Hugo Wolf fut le prolongateur de Schubert et de Schumann dans le domaine privilégié du lied et son art semble marquer l’apogée ultime de l’art du lied allemand. Il est à la croisée de deux cultures ;

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une double ascendance marque en effet ses origines : un père d’origine allemande, violoniste amateur, et une mère, Katharina Nussbaumer – germanisation du tchèque Orchovnik ; qui avait du sang italien.  La majeure partie du catalogue d’Opus de Hugo Wolf est composée de lieds, un genre qu’il porta à un sommet de perfection. Wolf voit ses premiers cahiers de lieds imprimés en 1887 ; cela induit une formidable activité créatrice en 1888 où une centaine de lieds voient le jour : trois grands recueils sur des vers de Mörike, Eichendorff et Gœthe. Les deux années suivantes sont encore fécondes avec 26 poèmes sur Gœthe, puis, entre octobre 1889 et avril 1890, le Spanische Liederbuch (recueil de chants profanes et religieux) suivi de l’Italienische Liederbuch (premier cahier) – écrit fin 1890 et fin 1891. En s’éloignant du modèle d’essence plus populaire pratiqué avant lui par Franz Schubert et Robert Schumann, Wolf impose une connaissance approfondie de la langue allemande, représentant par là un obstacle à la perception instantanée de l’adéquation entre le texte et la musique. Dans Vienne au crépuscule, Arthur Schnitzler fait allusion à la beauté des lieds de Hugo Wolf, notamment au lied « Auf ein altes Bild », alors que le compositeur sombrait progressivement dans les ténèbres de la folie. Surnommé le Wagner du lied à cause de la communauté de langage et des affinités naturelles entretenues avec le maître de Bayreuth, Wolf conçoit ses lieds comme des poèmes symphoniques miniatures dans lesquels l’esprit du poème se trouve magnifié. Une osmose se crée entre la musique du langage et le langage musical, générant à la fois les intervalles et le rythme, permettant ainsi à l’auditeur de pénétrer très profondément dans l’univers du poète. Sa méthode de travail consiste à lire le texte à voix haute jusqu’à ce que la mélodie émerge d’ellemême de la phrase, génératrice des intervalles et du rythme. La courbe du chant prend forme peu à peu. Le piano est mis sur un pied d’égalité avec la voix ; il prépare l’atmosphère de la pièce par un prélude et la prolonge par un postlude. Son rôle est capital dans la réalisation d’ensemble, non

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comme simple accompagnement mais comme un partenaire du chant. La sensibilité extraordinaire de Hugo Wolf réussit à capter et à transposer en sons les plus infimes variations de l’âme humaine. Le compositeur considérait que l’homme doit tout sacrifier à son œuvre : « L’homme n’est que l’instrument de l’œuvre. » Après la pause, nous irons faire un tour du côté de la mélodie. La première utilisation du mot mélodie remonte aux années 1820, quand il s’appliquait aux traductions françaises populaires et aux adaptations des lieds de Schubert. Berlioz a été le premier grand compositeur à écrire dans ce style, qui s’est affranchi de la forme strophique rigide et de l’ambiance essentiellement plus légère du roman français précédent. Reconnaissant la polyvalence et la qualité musicale de la poésie française, inspirés par ceux de Verlaine et de Baudelaire, d’autres compositeurs de premier plan ont fait de la mélodie une tradition de la chanson typiquement française. Meyerbeer, Liszt, Gounod, Bizet, Massenet, Saint-Saëns, Lalo et Franck ont ​​tous contribué au développement de la mélodie. L’influence de Fauré sur la jeune génération, y compris Ravel, est considérable et témoigne du virage décisif de la trajectoire du lied et de l’anticipation du style impressionniste français, illustrée par les étonnantes et passionnantes Chansons de Bilitis (1897) de Debussy. Les chansons de Ravel et d’Albert Roussel suivent généralement cette tendance, mais les compositions vocales du XXème siècle reflètent la réaction des artistes et des écrivains contemporains contre diverses formes de romantisme et d’impressionnisme. Le néoclassicisme, le jazz et les styles de music-hall (et autres pseudo-populaires) ont souvent été employés, bien que la gaieté apparente ne soit qu’un masque pour des sentiments plus profonds et plus sombres. Bien qu’il manifeste de bonnes dispositions pour la musique, Albert Roussel n’a qu’un seul rêve : devenir marin. Il finit par intégrer l’École navale. Il embarque sur le Borda, le navire-école

La première utilisation du mot mélodie remonte aux années 1820, quand il s’appliquait aux traductions françaises populaires et aux adaptations des lieds de Schubert. Berlioz a été le premier grand compositeur à écrire dans ce style [...]. Reconnaissant la polyvalence et la qualité musicale de la poésie française, inspirés par ceux de Verlaine et de Baudelaire, d’autres compositeurs de premier plan ont fait de la mélodie une tradition de la chanson typiquement française. Meyerbeer, Liszt, Gounod, Bizet, Massenet, Saint-Saëns, Lalo et Franck ont ​​tous contribué au développement de la mélodie. RÉCITAL | SARAH CONNOLLY • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

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« Mesdemoiselles Bilythis Vous allez (et qu’un ample bis Heurtant vos blanches mains de lys Les change en roses mains de rose) Voir, après avoir vu gratis Des Grecs de mille neuf cent dix, Que cela se passait jadis Exactement la même chose. » JEAN COCTEAU (1910)

qui se trouve à Brest. Son rêve devient réalité. Mais après plusieurs croisières et un service de quelques années dans la marine, Roussel souhaite prendre un congé pour approfondir ses connaissances musicales. Il impressionne Julien Koszul, le directeur du conservatoire de la ville de Roubaix, ce dernier l’encourage à poursuivre ses études à Paris avec Eugène Gigout. Après réflexion, le marin décide de changer de cap : il deviendra compositeur ! À 25 ans, il démissionne de l’armée et s’installe dans la capitale. S’il fut dans un premier temps influencé par Debussy et son maître Vincent d’Indy, il trouve rapidement son langage personnel caractérisé par des mélodies amples aux lignes courbes, des harmonies raffinées et des rythmes accentués. « Le Bachelier de Salamanque », dédié à l’éditeur de Roussel, Jacques Durand, a été créé lors d’un concert de la Société Nationale le 27 décembre 1919, il fut chanté par Lucy Vuillemin et accompagné par Louis Vuillemin. Il existe une version pour orchestre de Roussel qui a été créée par Claire Croiza, dirigée par Louis Fourestier à la Symphonie de Paris, le 9 décembre 1928. Après le couvrefeu, un étudiant traverse la nuit de Salamanque avec sa guitare cachée sous ses habits, il brave les voleurs, ainsi que l’édit d’Alcalde contre les chanteurs de sérénades, afin de chanter sa passion pour la fille d’un amiral, qui se moque de lui depuis son balcon. « Le Bachelier de Salamanque » est le premier de deux poèmes de René Chalupt (1885-

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1957), mis en musique par Roussel en 1919, dont la satire discrète faisait appel à l’esprit vif du compositeur. Chalupt, devenu ami de Roussel, s’est révélé l’un des admirateurs les plus à l’écoute de l’art de Roussel, rejoignant l’avant-garde des écrivains et des musiciens qui reconnaissaient sa combinaison particulièrement attrayante de minutie et de primitivisme sophistiqué, tandis que le public en général restait perplexe. Pierre Louÿs publiait en décembre 1894 : Les Chansons de Bilitis, 143 poèmes érotiques ainsi que 3 épigraphes que l’auteur tenta de faire passer pour des traductions de vers en grec antique fictif d’une poétesse de l’époque de Sappho. En guise de préface, l’auteur contait la « vie de Bilitis », courtisane qui aurait vécu au VIème siècle avant notre ère. Les quatre murs de son tombeau, découvert par un savant allemand, auraient été recouverts de plaques où étaient gravées les chansons. La supercherie ne mit pas longtemps à être décelée et l’on sut très vite que ces textes évoquant la Grèce antique étaient de Pierre Louÿs lui-même. Ses contemporains ont été profondément impressionnés par le mélange habile et évocateur de poèmes de l’antique et du moderne, de l’érotique et du spirituel. Louÿs a divisé les poèmes en trois livres associés aux phases de la vie supposée de Bilitis (souvenirs de son enfance, incidents survenus au cours de son séjour à l’île de Lesbos et de sa vie de courtisane à Chypre). Il a inventé une biographie pour elle. En introduction à la collection, on peut lire : « …née au début du VIème siècle avant notre ère, dans un village de montagne au bord du Melas formant la limite orientale de la Pamphylie… » Claude Debussy qui, dès 1893 s’était lié d’amitié avec l’auteur d’Aphrodite, composa en 1897 trois mélodies dont les paroles étaient empruntées aux Chansons de Bilitis : « La flûte de Pan », « La Chevelure », « Le tombeau des Naïades ». À l’automne 1900, Pierre Louÿs demande à son ami s’il veut écrire la musique de scène pour accompagner des Chansons de Bilitis récitées et mimées lors d’un spectacle qui devait avoir lieu en la salle

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des fêtes du Journal. Le spectacle devait également se donner aux Variétés. Le projet des spectacles aux Variétés n’a pas abouti, mais l’unique représentation le 7 février 1901, a fait, dès le lendemain l’objet d’un compte rendu paru dans Le Journal. La musique de scène des Chansons de Bilitis a sa valeur historique en tant que témoignage d’une période qui précède immédiatement l’achèvement de Pelléas et Mélisande. Oscar Thompson, biographe de Claude Debussy, a déclaré que ces trois chansons « non seulement le placent aux côtés de Wolf et Mussorgsky en tant que maître suprême de la peinture par mots », mais « donnent également le ton à ce sensuel profond, cet amour du voluptueux, qui caractérisait Debussy un hédoniste et un sybarite ». Debussy a été le premier à composer et à publier des mélodies puisant dans les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs, mais il ne fut pas le seul, Koechlin et Dandelot, par exemple. Ni Koechlin ni Dandelot n’écriront leurs mélodies sur les mêmes textes choisis par Debussy pour ses Chansons de Bilitis : la confrontation directe est ainsi soigneusement évitée. Le triptyque choisi par Debussy parmi les 146 chansons de Louÿs a, a posteriori, une justification dramatique plutôt évidente : séduction (« La flûte de Pan »), acte sexuel (« La Chevelure »), disparition de l’amour (« Le tombeau des Naïades »). Progressivement les textes s’orientent du monologue vers le dialogue et les chansons évoluent vers une dimension opératique. Les Sechs Gesänge de Zemlinsky, Op. 13, sont composés de 1910 à 1913 (orchestrés de 1913 et 1922). Son approche reste très lyrique et tonale, malgré la proximité de l’hyperromantisme wagnérien et l’avant-gardisme émergent, dirigé par son ancien élève Arnold Schönberg. Le compositeur, chef d’orchestre et pédagogue né à Vienne en 1871, a eu le malheur de tomber dans un intervalle indépendant de sa volonté : passer après Gustav Mahler, qui le considérait comme un protégé, et avant Arnold Schönberg, dont il a été l’unique professeur (six mois intensifs de contrepoint) et à qui sa vie est intimement liée. Héritier et précurseur, à

cheval entre deux mondes. Maurice Maeterlinck (1862-1949) reçoit le prix Nobel de littérature en 1911. C’est un homme respectable, cosmopolite, débonnaire, réputé pour ses œuvres de théâtre, notamment Pelléas et Mélisande. Avec un langage laconique, souvent monosyllabique, Maeterlinck attire le lecteur dans des labyrinthes sombres. Riche en symboles – clés, couronnes, tourelles et grottes, or et argent, lumière et ombres, les nombres trois et sept – sa poésie évoque la magie d’un monde perdu. Beaucoup de ses drames décrivent le destin de jeunes filles, les yeux bandés, abandonnées, agressées ou laissées à languir dans des caves sombres. « Combien de fois la porte de la mort est-elle soudainement coupée ou bloquée », écrit le journaliste anglais Henry W. Nevinson (1909). « Die drei Schwestern » (les trois sœurs) rappelle – peut-être fortuitement – une mélodie ancienne « O Blätter, dürre Blätter », composée en 1897. Ce lien ténu pourrait peut-être nous renseigner sur l’interprétation de Zemlinsky du poème de Maeterlinck. Mais peut-être a-t-il choisi de ne pas l’interpréter du tout. Sa musique crée une atmosphère appropriée au texte, ni plus ni moins. « Die Mädchen mit den verbunden Augen », (Les filles aux yeux bandés) rappelle le destin des sept princesses captives d’Ariane et Barbe-bleue de Maeterlinck. Les interjections répétées dans le poème – « Ôtez les bandeaux d’or ! » - sont soulignées par des changements brusques de tempo. À propos de la douce sonorité du « Lied der Jungfrau » (À toute âme qui pleure), Arnold Schönberg a écrit : « Cette courte mélodie en Mi bémol Majeur à la fin est magnifique. » Le poème est tiré de la pièce Sœur Béatrice, écrit en 1896. Bien que le texte n’offre aucune allusion d’origine théâtrale, « Als ihr Geliebter schied » (Quand l’amant sortit) fut écrit pour la tragédie Aglavaine et Sélysette (1896). Tolstoï était irrité par le flou voulu de Maeterlinck. Les trois dernières chansons du cycle entretiennent l’atmosphère de contemplation stoïque établie dans les deuxième et troisième. Nous laisserons le mot de la fin à Anton Webern qui a écrit : « Mon Dieu, que c’est beau ! »

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Johannes Brahms (1833-1897)

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5 Lieder Op. 106, n° 1 (1886) Ständchen Franz Theodor Kugler (1808-1858), Gedichte, 1840

Sérénade

Der Mond steht über dem Berge, So recht für verliebte Leut’; Im Garten rieselt ein Brunnen, Sonst Stille weit und breit.

La lune est sur la montagne, En harmonie avec les gens qui s’aiment ; À part une fontaine qui coule dans le jardin, Règne un vaste et profond silence.

Neben der Mauer im Schatten, Da stehn der Studenten drei, Mit Flöt’ und Geig’ und Zither, Und singen und spielen dabei.

Près du mur, dans l’ombre, Il y a trois étudiants, Avec flûte, violon et cithare, Et là, ils chantent et jouent.

Die Klänge schleichen der Schönsten Sacht in den Traum hinein, sie schaut den blonden Geliebten und lispelt: « Vergiß nicht mein! »

Les sons se glissent jusqu’à la plus belle, Doucement perdue dans ses rêves, Elle regarde les blonds amoureux, Et tout doucement murmure : « ne m’oubliez pas ! »

49 Deutsche Volkslieder Op. 33, vol. 1, n° 6 (1894) Da unten im Tale Chant folklorique Souabe

Là-bas dans la vallée

Da unten im Tale Läuft’s Wasser so trüb, Und i kann dir’s net sagen, I hab’ di so lieb.

Là-bas dans la vallée Coule une eau si trouble, Et je ne puis te dire, Combien je t’aime.

Sprichst allweil von Liebe, Sprichst allweil von Treu’, Und a bissele Falschheit Is auch wohl dabei.

Tu parles toujours d’amour, Tu parles toujours de fidélité, Et un peu de fausseté Est bien là aussi.

Und wenn i dir’s zehnmal sag, Daß i di lieb und mag, Und du willst nit verstehn, Muß i halt weitergehn.

Et lorsque dix fois je te dis, Que je t’aime et te veux, Et que tu ne veux comprendre, Je pense que je dois passer mon chemin.

Für die Zeit, wo du gliebt mi hast, Da dank i dir schön, Und i wünsch, daß dir’s anderswo Besser mag gehn.

Pour le temps que tu m’as aimé, Je te remercie bien, Et je souhaite que quelqu’un d’autre Te convienne mieux.

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JOHANNES BRAHMS FELDEINSAMKEIT

6 Lieder Op. 86 n° 2 (1882) Feldeinsamkeit Hermann Allmers (1821-1902)

Seul dans les champs

Ich ruhe still im hohen grünen Gras Und sende lange meinen Blick nach oben, Von Grillen rings umschwirrt ohn Unterlaß, Von Himmelsbläue wundersam umwoben.

Couché tout seul, dans l’or vivant du blé, Les yeux au ciel, où mon esprit s’élève, Je sens, tout doucement, mon coeur troublé, Se perdre et fondre en l’infini du rêve.

Die schönen weissen Wolken ziehn dahin Durchs tiefe Blau, wie schöne stille Träume; Mir ist, als ob ich längst gestorben bin Und ziehe selig mit durch ew’ge Räume.

De blancs nuages montent vers le nord, Striant l’azur où trainent leurs longs voiles ; Depuis longtemps déjà, serais-je mort ? Je crois planer dans l’orbe des étoiles

4 Gesänge Op. 43, no 2 (1857) Die Mainacht Ludwig Christoph Heinrich Hälty (1748-1776), Die Mainacht (1774)

Une nuit de mai

Wann der silberne Mond durch die Gesträuche blinkt, ] Und sein schlummerndes Licht über den Rasen streut,] Und die Nachtigall flötet, Wandl’ ich traurig von Busch zu Busch.

Quand la lune d’argent scintille à travers les arbustes ] Et répand sur l’herbe sa lumière somnolente, Et que le rossignol flûte, Je vais, triste, de buisson en buisson.

Überhüllet von Laub, girret ein Taubenpaar Sein Entzücken mir vor; aber ich wende mich, Suche dunklere Schatten, Und die einsame Thräne rinnt.

Enveloppés de feuillage un couple de pigeons roucoule Son ravissement devant moi ; mais je me détourne, Cherche une ombre épaisse, Et une larme solitaire coule.

Wann, o lächelndes Bild, welches wie Morgenroth Durch die Seele mir stralt, find’ ich auf Erden dich? Und die einsame Thräne Bebt mir heisser die Wang’ herab.

Ô souriante image, qui pareille aux rougeurs de l’aube Me transperce l’âme, quand te trouverai-je sur terre ? Et la larme solitaire Tremble plus chaude sur ma joue.

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VON EWIGER LIEBE JOHANNES BRAHMS

4 Gesänge Op. 43, n° 1 (1857) Von ewiger Liebe Josef Wenzig (1807-1876)

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D’amour éternel

Dunkel, wie dunkel in Wald und in Feld! Abend schon ist es, nun schweiget die Welt.

Sombre, comme il fait sombre dans la forêt et le champ ! ] Le soir est déjà tombé, le monde est maintenant silencieux. ]

Nirgend noch Licht und nirgend noch Rauch, Ja, und die Lerche sie schweiget nun auch.

Nulle part une lumière et nulle part une fumée. Oui, maintenant même l’alouette se tait.

Kommt aus dem Dorfe der Bursche heraus, Gibt das Geleit der Geliebten nach Haus,

Du village est sorti le garçon, Il ramène sa bien-aimée à sa maison,

Führt sie am Weidengebüsche vorbei, Redet so viel und so mancherlei:

Il la mène près du bosquet des saules, Parlant beaucoup et de tout :

“Leidest du Schmach und betrübest du dich, Leidest du Schmach von andern um mich,

« Si tu as honte et si tu es affligée, Si tu as honte devant les autres à cause de moi,

Werde die Liebe getrennt so geschwind, Schnell, wie wir früher vereiniget sind.

Alors ton amour finira vite Aussi vite qu’autrefois nous nous sommes mis ensemble. ]

Scheide mit Regen und scheide mit Wind, Schnell wie wir früher vereiniget sind.”

Il s’en ira avec la pluie, il s’en ira avec le vent, Aussi vite qu’autrefois nous nous sommes mis ensemble. » ]

Spricht das Mägdelein, Mägdelein spricht: “Unsere Liebe sie trennet sich nicht!

Alors la jeune fille dit, la jeune fille dit : « Notre amour ne finira jamais !

Fest ist der Stahl und das Eisen gar sehr, Unsere Liebe ist fester noch mehr.

L’acier est solide et le fer bien plus, Notre amour est encore plus fort.

Eisen und Stahl, man schmiedet sie um, Unsere Liebe, wer wandelt sie um?

Le fer et l’acier, on peut les reforger, Notre amour, qui pourrait le changer ?

Eisen und Stahl, sie können zergehn, Unsere Liebe muß ewig bestehn!”

Le fer et l’acier, on peut les faire fondre, Notre amour doit durer pour toujours ! »

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Hugo Wolf

(1860-1903)

Italienisches Liederbuch n° 1 (1891) Auch kleine Dinge können uns entzücken Paul Heyse (1830-1914) d’après des chants populaires italiens Auch kleine Dinge können uns entzücken, Auch kleine Dinge können teuer sein. Bedenkt, wie gern wir uns mit Perlen schmücken; Sie werden schwer bezahlt und sind nur klein. Bedenkt, wie klein ist die Olivenfrucht, Und wird um ihre Güte doch gesucht. Denkt an die Rose nur, wie klein sie ist, Und duftet doch so lieblich, wie ihr wißt.

Même les petites choses peuvent nous ravir

Même les petites choses peuvent nous ravir, Même les petites choses peuvent être précieuses. Pensez à la façon dont nous nous parons volontiers de perles ; ] On les paye chers, et pourtant elles sont petites. Pensez à la petitesse du fruit de l’olivier, Il est pourtant très recherché pour sa qualité. Pensez seulement à la rose, comment elle est petite, Et pourtant, les parfums qui s’en dégagent sont tellement agréables, comme vous le savez. ]

Mörike-Lieder, vol. IV n° 46 Gesang Weylas – Eduard Mörike (1804-1875)

Chant Weylas

Du bist Orplid, mein Land! Das ferne leuchtet; Vom Meere dampfet dein besonnter Strand Den Nebel, so der Götter Wange feuchtet.

Tu es Orplid, mon pays ! Le lointain brille ; De la mer, ta rive ensoleillée dégage De la brume, qui mouille les joues des dieux.

Uralte Wasser steigen Verjüngt um deine Hüften, Kind! Vor deiner Gottheit beugen Sich Könige, die deine Wärter sind.

Des eaux antiques se lèvent rajeunies autour de tes hanches, enfant ! Devant ta divinité s’inclinent Les rois qui sont tes serviteurs.

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MIGNON: KENNST DU DAS LAND? HUGO WOLF

Goethe-Lieder no 9 (1888) Mignon: Kennst du das Land? Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) Kennst du das Land? wo die Citronen blühn, Im dunkeln Laub die Gold-Orangen glühn, Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht, Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht, Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn. Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach,

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Mignon : Connais-tu le pays ?

Connais-tu le pays où les citronniers fleurissent, Où les oranges d’or dans le sombre feuillage flamboient, ] Où un doux zéphyr souffle dans l’azur du ciel, Où poussent le calme myrte et le grand laurier ? Le connais‑tu bien ? Là-bas ! là-bas Je voudrais aller avec toi, mon amour.

Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach, Und Marmorbilder stehn und sehn mich an: Was hat man Dir, du armes Kind, gethan? Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn.

Connais‑tu la maison ? Sur des colonnes repose le toit. ] La salle brille, les pièces resplendissent, Il y a des figures de marbre qui me regardent : Que t’as‑t‑on fait, pauvre enfant ? La connais‑tu bien ? Là-bas, là-bas Je voudrais aller avec toi, mon protecteur.

Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg? Das Maulthier sucht im Nebel seinen Weg; In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut; Es stürzt der Fels und über ihn die Flut. Kennst du [ihn]1 wohl? Dahin! Dahin Geht unser Weg! o Vater, laß uns ziehn!

Connais tu la montagne et sa passerelle ennuagée ? La mule y cherche son chemin dans le brouillard ; Dans la caverne habite la vieille nichée du dragon : Le rocher dégringole et tombe dans les flots ! La connais-tu bien ? Là-bas ! Là-bas Mène notre chemin ! Ô père, laisse‑nous partir !

Eichendorff-Lieder n° 8 (1886) Nachtzauber Joseph von Eichendorff (1788-1857)

Magie de la nuit

Hörst du nicht die Quellen gehen zwischen Stein und Blumen weit nach den stillen Waldesseen, wo die Marmorbilder stehen in der schönen Einsamkeit? Von den Bergen sacht hernieder, weckend die uralten Lieder, steigt die wunderbare Nacht, und die Gründe glänzen wieder, wie du’s oft im Traum gedacht.

Entends-tu la source couler Entre les pierres et les fleurs au loin Vers les lacs silencieux de la forêt, Où les statues de marbre se tiennent Dans une solitude agréable ? Des montagnes doucement Éveillant les anciens chants, La nuit merveilleuse descend, Et la terre brille à nouveau Comme tu l’as imaginé souvent en rêve.

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HUGO WOLF NACHTZAUBER

Kennst die Blume du, entsprossen in dem mondbeglänzten Grund Aus der Knospe, halb erschlossen, junge Glieder blühendsprossen, weiße Arme, roter Mund, und die Nachtigallen schlagen und rings hebt es an zu klagen, ach, vor Liebe todeswund, von versunk’nen schönen Tagen komm, o komm zum stillen Grund! Komm! Komm!

Connais-tu la fleur qui apparaît Dans la terre au clair de lune ? De ces boutons à demi-ouverts Les jeunes membres fleurissent Avec des bras blancs et une bouche rouge, Et les rossignols chantent, Et tout autour une plainte monte, Hélas, blessé à mort par l’amour, Car les jours merveilleux sont perdus – Viens, oh, viens jusqu’à la terre silencieuse ! Viens ! viens !

Eichendorff-Lieder n° 7 (1886) Die Zigeunerin – Joseph von Eichendorff (1788-1857)

La tsigane

Am Kreuzweg da lausche ich, wenn die Stern’ und die Feuer im Walde verglommen, und wo der erste Hund bellt von fern, da wird mein Bräut’gam herkommen. La, la, la, la.

À la croisée des chemins, j’écoute, alors que les étoiles Et le feu dans la forêt s’éteignent, Et où le premier chien aboie au loin, Là va venir mon fiancé. La, la, la, la.

“Und als der Tag graut’, durch das Gehölz sah ich eine Katze sich schlingen, ich schoß ihr auf den nußbraunen Pelz, wie tat die weit überspringen! Ha, ha, ha, ha, ha!”

« Et alors que le jour se lève, dans les bois, Je vis se glisser un chat, Je le tirai sur sa fourrure brun noisette, Comme il a bondit loin ! Ha, ha, ha, ha, ha ! »

Schad’ nur ums Pelzlein, du kriegst mich nit! mein Schatz muß sein wie die andern: braun und ein Stutzbart auf ung’rischen Schnitt und ein fröhliches Herze zum Wandern. La, la, la, la.

Dommage pour la fourrure, tu ne m’auras pas ! Mon trésor doit être comme les autres : Brun et une courte barbe à la hongroise Et un cœur joyeux prêt pour la promenade. La, la, la, la.

entracte

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Albert Roussel (1869-1937)

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Deux mélodies Op. 20, n° 1 (1919) Le bachelier de Salamanque René Chalupt (1885-1957)

Quatre poèmes Op. 3, n° 3 (1903) Le jardin mouillé Maurice Bagès (1862-1908)

Où vas-tu, toi qui passes si tard Dans les rues désertes de Salamanque Avec ta toque noire et ta guitare Que tu dissimules sous ta mante ? Le couvre-feu est déjà sonné Et depuis longtemps, dans leurs paisibles maisons, Les bourgeois dorment à poings fermés. Ne sais-tu pas qu’un édit de l’alcade Ordonne de jeter en prison Tous les donneurs de sérénade, Que les malandrins couperont ta chaîne d’or Et que la fille de l’Almirante Pour qui vainement tu te tourmentes Se moque de toi derrière son mirador ?

La croisée est ouverte, il pleut Comme minutieusement, à petit bruit et peu à peu Sur le jardin frais et dormant Feuille à feuille, la pluie éveille L’arbre poudreux qu’elle verdit Au mur on dirait que la treille S’étire d’un geste engourdi. L’herbe frémit, le gravier tiède crépite Et l’on croirait là-bas Entendre sur le sable et l’herbe Comme d’imperceptibles pas. Le jardin chuchote et tressaille, Furtif et confidentiel L’averse semble, maille à maille Tisser la terre avec le ciel. Il pleut et les yeux clos j’écoute De toute sa pluie à la fois Le jardin mouillé qui s’égoutte Dans l’ombre que j’ai faite en moi.

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ALBERT ROUSSEL INVOCATION

Quatre poèmes Op. 8, n° 2 (1907) Invocation Jane Bathori (1877-1970)

Quatre poèmes Op. 8, n° 3 (1907) Nuit d’automne Pierre-Émile Engel (1847-1927)

Pour que la nuit soit douce il faudra que les roses Du jardin parfumé jusques à la maison Par la fenêtre ouverte à leurs odeurs écloses Parfument mollement l’ombre où nous nous taisons.

Le couchant est si beau, parmi Les arbres d’or qu’il ensanglante Que le jour qui meurt à demi, Retarde sa mort grave et lente.

Pour que la nuit soit belle il faudra le silence De la campagne obscure et du ciel étoilé, Et que chacun de nous entende ce qu’il pense Redit par une voix qui n’aura pas parlé. Pour que la nuit soit belle et douce et soit divine Le silence et les fleurs ne lui suffiront pas. Ni le jardin nocturne et les roses voisines Ni la terre qui dort, sans rumeurs et sans pas; Car vous seul, bel Amour, vous pouvez si vous êtes Favorable à nos cœurs, qu’unit la volupté, Ajouter en secret à ces heures parfaites Une grave, profonde et suprême beauté.

Le crépuscule, sur les roses, Est si pur, si calme et si doux, Que toutes ne se sont pas closes Et que j’en cueille une pour vous. Les feuilles chuchotent si bas, Une à une ou toutes ensemble D’arbre en arbre, qu’on ne sait pas, Si tu ris, ou si le bois tremble. La rivière coule si douce Entre les roseaux bleus des prés Si douce, si douce, si douce Qu’on ne sait pas si vous pleurez. La nuit d’ombre, de soie et d’or Du fond du silence est venue, Et l’automne est si tiède encor Que tu pourras t’endormir nue.

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Claude Debussy (1862-1918) Trois Chansons de Bilitis (1900) Pierre Louÿs (1870-1925) La flûte de Pan Pour le jour des Hyacinthies, il m’a donné une syrinx faite de roseaux bien taillés, unis avec la blanche cire qui est douce à mes lèvres comme le miel.

Le tombeau des Naïades Le long du bois couvert de givre, je marchais; Mes cheveux devant ma bouche Se fleurissaient de petits glaçons, Et mes sandales étaient lourdes De neige fangeuse et tassée.

Il m’apprend à jouer, assise sur ses genoux ; mais je suis un peu tremblante. il en joue après moi, si doucement que je l’entends à peine.

Il me dit: « Que cherches-tu ? » Je suis la trace du satyre. Ses petits pas fourchus alternent Comme des trous dans un manteau blanc. Il me dit: « Les satyres sont morts.

Nous n’avons rien à nous dire, tant nous sommes près l’un de l’autre; mais nos chansons veulent se répondre, et tour à tour nos bouches s’unissent sur la flûte. Il est tard, voici le chant des grenouilles vertes qui commence avec la nuit. Ma mère ne croira jamais que je suis restée si longtemps à chercher ma ceinture perdue.

Les satyres et les nymphes aussi. Depuis trente ans, il n’a pas fait un hiver aussi terrible. La trace que tu vois est celle d’un bouc. Mais restons ici, où est leur tombeau. » Et avec le fer de sa houe il cassa la glace De la source ou jadis riaient les naïades. Il prenait de grands morceaux froids, Et les soulevant vers le ciel pâle, Il regardait au travers.

La Chevelure Il m’a dit : « Cette nuit, j’ai rêvé. J’avais ta chevelure autour de mon cou. J’avais tes cheveux comme un collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine. « Je les caressais, et c’étaient les miens ; et nous étions liés pour toujours ainsi, par la même chevelure, la bouche sur la bouche, ainsi que deux lauriers n’ont souvent qu’une racine. « Et peu à peu, il m’a semblé, tant nos membres étaient confondus, que je devenais toi-même, ou que tu entrais en moi comme mon songe. » Quand il eut achevé, il mit doucement ses mains sur mes épaules, et il me regarda d’un regard si tendre, que je baissai les yeux avec un frisson.

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Alexander von Zemlinsky (1871-1942) Sechs Lieder auf Gedichte von Maurice Maeterlinck Op. 13 (1900) Maurice Maeterlinck (1862-1949), traduit par Friedrich von Oppeln-Bronikowski (1873-1936) Die drei Schwestern

Les trois sœurs

Die drei Schwestern wollten sterben, Setzten auf die güldnn Kronen, Gingen sich den Tod zu holen.

Les trois sœurs ont voulu mourir Elles ont mis leurs couronnes d’or Et sont allées chercher leur mort.

Wähnten ihn im Walde wohnen. Wald, so gib uns, daß wir sterben, Sollst drei güldne Kronen erben.

S’en sont allées vers la forêt: « Forêt, donnez-nous notre mort, Voici nos trois couronnes d’or. »

Da begann der Wald zu lachen Und mit einem Dutzend Küssen Ließ er sie die Zukunft wissen.

La forêt se mit à sourire Et leur donna douze baisers Qui leur montrèrent l’avenir.

Die drei Schwestern wollten sterben, Wähnten Tod im Meer zu finden, Pilgerten drei Jahre lang.

Les trois sœurs ont voulu mourir S’en sont allées chercher la mer Trois ans après la rencontrèrent:

“Meer, so gib uns, daß wir sterben, Sollst drei güldne Kronen erben.”

« Ô mer donnez-nous notre mort, Voici nos trois couronnes d’or. »

Da begann das Meer zu weinen, Ließ mit dreimal hundert Küssen Die Vergangenheit sie wissen.

Et la mer se mit à pleurer Et leur donna trois cents baisers, Qui leur montrèrent le passé.

Die drei Schwestern wollten sterben, Lenkten nach der Stadt die Schritte; Lag auf einer Insel Mitte.

Les trois sœurs ont voulu mourir S’en sont allées chercher la ville La trouvèrent au milieu d’une île :

“Stadt, so gib uns, daß wir sterben, Sollst drei güldne Kronen erben.”

« Ô ville, donnez-nous notre mort, Voici nos trois couronnes d’or. »

Und die Stadt tat auf die Tore Und mit heißen Liebesküssen Ließ die Gegenwart sie wissen.

Et la ville, s’ouvrant à l’instant Les couvrit de baisers ardents, Qui leur montrèrent leur présent.

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DIE MÄDCHEN MIT DEN VERBUNDENEN AUGEN ALEXANDER VON ZEMLINSKY

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Die Mädchen mit den verbundenen Augen

Les filles aux yeux bandés

Die Mädchen mit den verbundenen Augen Tut ab die goldenen Binden! Die Mädchen mit den verbundenen Augen Wollten ihr Schicksal finden.

Les filles aux yeux bandés Ôtez les bandeaux d’or Les filles aux yeux bandés Cherchent leurs destinées...

Haben zur Mittagsstunde. Laßt an die goldenen Binden! Haben zur Mittagsstunde das Schloß Geöffnet im Wiesengrunde. Haben das Leben gegrüßt. Zieht fester die goldenen Binden. Haben das Leben gegrüßt, Ohne hinaus zu finden.

Ont ouvert à midi, Gardez les bandeaux d’or Ont ouvert à midi, Le palais des prairies... Ont salué la vie, Serrez les bandeaux d’or Ont salué la vie, Et ne sont point sorties...

Die Mädchen mit den verbundenen Augen Wollten ihr Schicksal finden.

Les filles aux yeux bandés Cherchent leurs destinées...

Lied der Jungfrau

À toute âme qui pleure

Allen weinenden Seelen, aller nahenden Schuld Öffn’ ich im Sternenkranze meine Hände voll Huld.

À toute âme qui pleure, à tout péché qui passe, J’ouvre au sein des étoiles mes mains pleines de grâces.

Alle Schuld wird zunichte vor der Liebe Gebet, Keine Seele kann sterben, die weinend gefleht.

Il n’est péché qui vive quand l’amour a parlé ; Il n’est d’âme qui meure quand l’amour a pleuré...

Verirrt sich die Liebe auf irdischer Flur, So weisen die Tränen zu mir ihre Spur.

Et si l’amour s’égare aux sentiers d’ici-bas, Ses larmes me retrouvent et ne se perdent pas...

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ALEXANDER VON ZEMLINSKY ALS IHR GELIEBTER SCHIED

Als ihr Geliebter schied

Quand l’amant sortit

Als ihr Geliebter schied, Ich hörte die Türe gehn. Als ihr Geliebter schied, Da hab ich sie weinen gesehn,

Quand l’amant sortit J’entendis la porte Quand l’amant sortit Elle avait souri...

Doch als er wieder kam, Ich hörte des Lichtes Schein Doch als er wieder kam, War ein anderer daheim.

Mais quand il rentra J’entendis la lampe Mais quand il rentra Une autre était là...

Und ich sah den Tod, Mich streifte sein Hauch Und ich sah den Tod, Der erwartet ihn auch.

Et j’ai vu la mort J’entendis son âme Et j’ai vu la mort Qui l’attend encore...

Und kehrt er einst heim

Et s’il revenait un jour

Und kehrt er einst heim, was sag ich ihm dann? Sag, ich hätte geharrt, bis das Leben verrann.

Et s’il revenait un jour, Que faut-il lui dire ? Dites-lui qu’on l’attendit Jusqu’à s’en mourir...

Wenn er weiter fragt und erkennt mich nicht gleich? Sprich als Schwester zu ihm; er leidet vielleicht.

Et s’il m’interroge encore Sans me reconnaître ? Parlez-lui comme une sœur. Il souffre peut-être...

Wenn er fragt, wo du seist, was geb ich ihm an? Mein’ Goldring gib und sieh ihn stumm an...

Et s’il demande où vous êtes Que faut-il répondre ? Donnez-lui mon anneau d’or, Sans rien lui répondre...

Will er wissen, warum so verlassen das Haus? Zeig die offne Tür, sag, das Licht ging aus.

Et s’il veut savoir pourquoi La salle est déserte ? Montrez-lui la lampe éteinte Et la porte ouverte...

Wenn er weiter fragt nach der letzten Stund’... Sag, aus Furcht, daß er weint, lächelte mein Mund.

Et s’il m’interroge alors Sur la dernière heure ? – Dites-lui que j’ai souri De peur qu’il ne pleure...

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SIE KAM ZU SCHLOSS GEGANGEN ALEXANDER VON ZEMLINSKY

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Sie kam zu Schloss gegangen

Elle est venue vers le palais

Sie kam zum Schloß gegangen Die Sonne erhob sich kaum Sie kam zum Schloß gegangen, Die Ritter blickten mit Bangen Und es schwiegen die Frauen.

Elle est venue vers le palais Le soleil se levait à peine Elle est venue vers le palais, Les chevaliers se regardèrent Toutes les femmes se taisaient.

Sie blieb vor der Pforte stehen, Die Sonne erhob sich kaum Sie blieb vor der Pforte stehen, Man hörte die Königin gehen Und der König fragte sie:

Elle s’arrêta devant la porte Le soleil se levait à peine Elle s’arrêta devant la porte On entendit marcher la reine Et son époux l’interrogeait.

Wohin gehst du? Wohin gehst du? Gib acht in dem Dämmerschein! Wohin gehst du? Wohin gehst du? Harrt drunten jemand dein? Sie sagten nicht ja noch nein.

Où allez-vous, où allez-vous ? Prenez garde, on y voit à peine Où allez-vous, où allez-vous ? Quelqu’un vous attend-il là-bas ? Mais elle ne répondait pas.

Sie stieg zur Fremden hernieder Gib acht in dem Dämmerschein Sie stieg zu der Fremden hernieder Sie schloß sie in ihre Arme ein. Die beiden sagten nicht ein Wort Und gingen eilends fort.

Elle descendit vers l’inconnue, Prenez garde, on y voit à peine Elle descendit vers l’inconnue, L’inconnue embrassa la reine, Elles ne se dirent pas un mot Et s’éloignèrent aussitôt.

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BIOGRAPHIES Sarah Connolly

Julius Drake

Née dans le comté de Durham, Sarah Connolly étudie le piano et le chant au Royal College of Music, où elle est actuellement Fellow. Parmi les moments phares de sa carrière, citons : Fricka à Covent Garden et au Festival de Bayreuth, Brangäne de Tristan und Isolde à Covent Garden et Festspielhaus de Baden-Baden, Komponist d’Ariadne auf Naxos et Clairon de Capriccio au Metropolitan, Giulio Cesare, Brangäne et Gertrude dans la création de Brett Dean Hamlet au Festival de Glyndebourne, Ariodante et Sesto de La Clemenza di Tito au Festival d’Aix-en-Provence, Dido de Dido & Aeneas à La Scala et Covent Garden, Jocaste d’Œdipe à Covent Garden, Orfeo d’Orfeo ed Euridice de Gluck et Lucretia de The Rape of Lucretia au Bayerische Staatsoper, Phèdre d’Hippolyte et Aricie à l’Opéra national de Paris, Agrippina et Nerone de L’Incoronazione di Poppea au Liceu. Elle est fréquemment invitée à l’Opera North (Maria Stuarda, Roméo), au Welsh National Opera (Komponist), Scottish Opera (Octavian), à l’English National Opera (Geschwitz, Octavian, Médée de Charpentier, Agrippina, Xerxes, Ariodante, Ruggiero, Lucretia, Didon des Troyens, Susie de The Silver Tassie et Sesto). Elle participe à maints concerts, notamment aux festivals de Lucerne, Salzbourg, Tanglewood, Three Choirs et BBC Proms et donne de nombreux récitals en Europe et aux États-Unis. Dans le domaine de la musique contemporaine, elle chante dans The Colour of Fire de J. Bingham, A Welsh Night de T. Rasch, Relict Furies de G. Farr, Songs of Li Po de J. Harvey et Tribute to Cavafy et Gnosis de J. Tavener. Les temps forts de sa saison 2017-2018 comprennent ses débuts au Wiener Staatsoper dans Ariodante, Giulio Cesare au Festival de Glyndebourne et Brangäne au Gran Theatre del Liceu.

Domicilié à Londres, Julius Drake est un pianiste de renommée internationale. Il s’est produit sur les plus grands scènes telles que celles des festivals d’Aldeburgh et d’Edimbourg, de Munich, de la Schubertiade et du Festival de Salzbourg ; le Carnegie Hall et le Lincoln Center New York ; le Concertgebouw d’Amsterdam et la Philharmonie de Berlin ; le Théâtre du Châtelet et le Musée du Louvre à Paris ; La Scala de Milan et le Teatro de la Zarzuela de Madrid ; le Musikverein et le Konzerthaus de Vienne ; le Wigmore Hall et les BBC Proms à Londres. Parmi les nombreux enregistrements de Julius Drake figurent les disques enregistrés avec Gerald Finley pour Hyperion : les Barber Songs, Schumann Heine Lieder et les Britten Songs and Proverbs ; ainsi que les CD primés avec Ian Bostridge pour EMI ; plusieurs récitals pour le label Wigmore Live, avec entre autres Alice Coote, Joyce DiDonato, Lorraine Hunt Lieberson, Christopher Maltman et Matthew Polenzani ; et des œuvres de Tchaïkovski et Mahler avec Christianne Stotijn pour Onyx ainsi que de la chanson anglaise avec Bejun Mehta pour Harmonia Mundi. Les concerts des saisons à venir comprennent des récitals de la série « Julius Drake and Friends » au Middle Temple Hall de Londres avec Christine Rice, Iestyn Davies, Simon Keenlyside et Ian Bostridge ainsi que de nombreux concerts à Londres, Madrid, New York, Florence, Vienne avec des artistes tels qu’Alice Coote, Gerald Finley, Sarah Connolly et Christoph Prégardien.

© MARCO BORGGREVE

Piano

© JEAN CAPINSKI

Mezzo-soprano

Au Grand Théâtre de Genève : récital avec Ian Bostridge 02-03, récital avec Joyce DiDonato 06-07, récital avec Willard White 17-18.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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INFORMATIONS PRATIQUES Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes L’accès à la salle est possible 30’ avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public aux différents niveaux du Grand Théâtre de la place de Neuve (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-). Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre.

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BARS 1 heure avant le spectacle Les bars du hall, des foyers et du sous-sol vous proposent boissons et petite restauration. Dès 30 minutes avant le spectacle Le bar des foyers vous propose boissons et petite restauration. À l’entracte Les bars du hall, des foyers, du sous-sol et de l’amphithéâtre vous proposent boissons et petite restauration.

CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION

Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.

SUR L’ŒUVRE

Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 18-19, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch

Soirées prestige Les entreprises souhaitant organiser une soirée lors d’une représentation au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller. T +41 22 322 50 58 mecenat@geneveopera.ch Soirées privées Les personnes souhaitant organiser une soirée privée à but non lucratif dans les espaces du Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Corinne Béroujon. T +41 22 322 50 03 c.beroujon@geneveopera.ch

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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE Àu Grand Théâtre de Genève Du lundi au samedi de 10 h à 18 h et jusqu’à 19 h 30 les jours de spectacle. Le dimanche dès 1 h 30 avant le début de la représentation. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch En ligne sur le site geneveopera.ch Choisissez vos places et téléchargez vos billets sur votre smartphone ou imprimez-les. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard, Visa et Amex. Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit. Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés et les détenteurs de billets au tarif Flex peuvent échanger librement leur billet pour une autre date du même spectacle, jusqu’à la veille de la représentation à midi. Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. T +41 22 322 50 50 groupes@geneveopera.ch

TARIFS SPÉCIAUX TARIF JEUNE (moins de 26 ans) 50 % de réduction sur le plein tarif dans toutes les catégories (sauf Or) dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF ÉTUDIANT 25 % de réduction sur le plein tarif, dans toutes les catégories (sauf Or), dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF DERNIÈRE MINUTE 30 minutes avant le début de la représentation et en fonction de disponibilités, une sélection de places vous est proposée au tarif de Fr. 50.- pour tous, et de Fr. 30.- pour les moins de trente ans. Attention: en fonction de la fréquentation des représentations, la disponibilité de ce tarif n’est pas garantie. TARIF FLEX En choisissant le tarif Flex au moment de votre commande, vous pouvez échanger gratuitement votre billet pour une autre date du même spectacle. L’échange est possible jusqu’à la veille de la représentation à midi, et dans la limite des disponibilités. CARTE 20 ANS/20 FRANCS Les titulaires de la carte bénéficient d’un rabais supplémentaire de Fr. 2.- par rapport au tarif jeune et reçoivent un programme de spectacle (une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie (chèques cumulables). PASSEDANSE D’une valeur de 20 francs et valable de septembre 2018 à juin 2019, il est offert gratuitement par le Grand Théâtre avec l’abonnement pleine saison et l’abonnement danse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Les personnes à mobilité réduite peuvent être placées en catégorie A au premier rang, pour le prix d’un billet de catégorie F. Les personnes malentendantes peuvent être placées en catégorie C pour le prix d’un billet de catégorie H. Les personnes malvoyantes, aveugles ou avec un handicap mental, peuvent bénéficier d’une place gratuite pour leur accompagnant.

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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (novembre 2018) M. Jean Bonna, président M. Rémy Best, vice-président et trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (novembre 2018) Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli Mme Véronique Walter M. Rolin Wavre Membres bienfaiteurs Mme René Augereau M. Jean Bonna Fondation de bienfaisance de la banque Pictet Fondation Hans Wilsdorf M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie M. et Mme Yves Oltramare Union Bancaire Privée – UBP SA M. et Mme Gérard Wertheimer

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Membres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis M. et Mme Luc Argand M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Prof. Julien Bogousslavsky Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui M. et Mme Jacques Chammas Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Éric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby

GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • SARAH CONNOLLY | RÉCITAL

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M. et Mme Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Philippe Nordmann M. et Mme Alan Parker M. Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart M. et Mme Christopher Quast M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Marquis et Marquise de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière Mme Charlotte de Senarclens Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre

Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand SA FBT Avocats SA Fondation Bru International Maritime Services Co. Ltd. JT International SA Lenz & Staehelin Schroder & Co banque SA SGS SA

Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA

RÉCITAL | SARAH CONNOLLY • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

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PROCHAINEMENT OPÉRA

DANSE

Der Ring des Nibelungen

Entre réel & illusion théâtrale

Festival scénique en un prologue et trois journées de Richard Wagner Reprise de la production de 2013-2014

Petite Mort

Das Rheingold, Die Walküre, Siegfried, Götterdämmerung

Encore 1 cycle complet 12 à 19 h 30 | 13 à 18 h | 15 à 18 h | 17 mars 2019 à 15 h

Soirée de trois ballets 27, 28, 29, 30 mars 2019 à 19 h 30 31 mars 2019 à 15 h

Musique de Mozart Chorégraphie, scénographie & lumières Jiří Kylián Costumes Joke Visser, lumières T. Bevoort & K. Tjebbes

Bella Figura

Direction musicale Georg Fritzsch Mise en scène Dieter Dorn Musiques de Foss, Pergolesi, Marcello, Vivaldi & Torelli Chorégraphie, scénographie & lumières Jiří Kylián Décors & costumes Jürgen Rose Costumes Joke Visser, lumières Joop Caboort Lumières Tobias Löffler Expression corporelle Heinz Wanitschek Vidéo Jana Schatz (Das Rheingold) Avec Tómas Tómasson, Tom Fox, Dan Karlström, Musique de Haendel Chorégraphie & scénographie Andonis Foniadakis Taras Shtonda, Ruxandra Donose, Petra Lang, Costumes Tassos Sofroniou Michael Weinius, Lucie Roche, Michelle Breed, Lumières Mikki Kuntu Wiebke Lehmkuhl, Polina Pastirchak, Carine Séchaye, Héloïse Mas, Ahlima Mhamdi, Ballet du Grand Théâtre de Genève Stephan Genz, Christoph Strehl, Stephan (Direction Philippe Cohen) Rügamer, Alexey Tikhomirov, Agneta Eichenholz, Will Hartmann, Michaela Kaune, Alexey Tikhomirov, Katja Levin, Marion Ammann, Conférence de présentation 1 Roswitha Christina Müller, Karen Foster, par Camille Girard Au Théâtre de l’Espérance Rena Harms, Mirella Hagen, Mark Stone, Jeremy Milner 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Orchestre de la Suisse Romande Lundi 25 mars 2019 à 18 h 15 Chœur du Grand Théâtre de Genève (Götterdämmerung) 1 En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.

Glory

(Direction Alan Woodbridge)

CONCERT Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable graphique & édition Aimery Chaigne Collaborations Isabelle Jornod, Tania Rutigliani

Messa da Requiem Messe de requiem de Giuseppe Verdi Lundi 8 avril 2019 à 19 h 30

Direction musicale Teodor Currentzis Chœur & orchestre de Perm MusicAeterna

Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN FÉVRIER 2019

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