Ildar
Abdrazakov Basse
Mzia Bakhtouridze Piano
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Passion et partage La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet est fière de soutenir le projet «Les jeunes au cœur du Grand Théâtre». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2018-2019.
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SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE
AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES
MÉCÈNES
MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET
PARTENAIRE DU BALLET
PARTENAIRES DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE
PARTENAIRE DES RÉCITALS
FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA
DONATEURS
FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH
MADAME EVA LUNDIN
FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM
PARTENAIRES MÉDIA
PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL CARGILL INTERNATIONAL SA
HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA
UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA
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EXERSUISSE
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GENERALI ASSURANCE
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© ANTON WELT
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RÉCITAL MERCREDI 8 MAI 2019 À 19 H 30
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Abdrazakov Basse
Mzia Bakhtouridze Piano
FRANZ LISZT Tre Sonetti del Petrarca S. 270 Benedetto sia’l giorno Pace non trovo I’ vidi in terra angelici costumi
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FRANZ SCHUBERT Drei Lieder von Metastasio Op. 83 L’incanto degli occhi Il traditor deluso Il modo di prender moglie ENTRACTE DMITRI KABALEVSKI Ty - muzyka
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REINHOLD GLIÈRE Zvjozdy noch’ju vesennej nezhneje GUEORGUI SVIRIDOV Pod ezzhaja pod Izhory DMITRI CHOSTAKOVITCH Razluka Makferson pered kazn’ju Sonet LXVI Dzhenni SERGUEÏ RACHMANINOV Utro Ne ver’ mne, drug V mochan’i nochi taynoy Vesennie vody
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« Ildar Abdrazakov confirme qu’il est le plus glorieux Attila d’aujourd’hui, tenant une place enviable parmi les illustres basses lyriques qui ont abordé le rôle depuis un demisiècle ; comment résister à cette sombre fontaine de legato, à ces phrasés de miel, épanouis autant pour dire les doutes du guerrier que pour exprimer l’éclat de sa puissance ? » EMMANUEL DUPUY - DIAPASON
Une noble basse sur scène par Daniel Dollé
© ANTON WELT
À
celles et ceux qui parcourent le monde à la recherche d’émotions et de frissons lyriques, on ne présente plus Ildar Abdrazakov. Un jour, Riccardo Muti l’a pris sous son aile et l’a invité régulièrement à se produire dans le temple lyrique milanais. En 2001, il a alors 25 ans, il auditionne pour le Maestro Muti, alors qu’il interprète Rodolfo dans La sonnambula, en seconde distribution. Né à Oufa, dans l’Oural, son professeur l’encourage à cultiver le style italien, il commence donc par Rossini et Bellini, sans oublier Mozart. En 1998, il se fait
remarquer au Théâtre Mariinski dans Le nozze di Figaro, en interprétant Figaro. En 2000, il rejoint la troupe du Mariinski où il interprète Escamillo (Carmen), Basilio (Il barbiere di Siviglia), Rodolfo (La sonnambula), Guglielmo (Così fan tutte), Banco (Macbeth), Le Marquis de Calatrava (La forza del destino), Lindorf, Coppélius, Dapertutto (Les Contes d’Hoffmann), Dossifeï (Khovanshchina), Philippe II (Don Carlo), Méphistophélès (Faust), Giovanni da Procida (I vespri siciliani), sans oublier les rôles de basse dans La Messa da Requiem et la 9 ème Symphonie de Beethoven. Son vaste répertoire
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inclut de nombreux autres rôles. Invité par toutes les grandes scènes internationales, il a travaillé avec des chefs prestigieux tels que Valery Gergiev, Gianandrea Noseda, Riccardo Muti, Bernard de Billy, Riccardo Frizza, Riccardo Chailly, Gianluigi Gelmetti, Antonio Pappano, Vladimir Spivakov, Daniel Oren, Boris Gruzin et Myung-Whun Chung. En septembre et octobre 2018, l’artiste était de retour à La Scala de Milan aux côtés de Francesco Meli pour interpréter Don Ruy Gomez de Silva, dans Ernani de Giuseppe Verdi, à cette occasion Paul-André Demierre écrivit : « Sur scène s’impose en premier lieu le Don Ruy Gomez de Silva d’Ildar Abdrazakov qui, tant par la qualité du timbre de basse noble que par la perfection de sa ligne de chant, réalise l’une de ses meilleures incarnations verdiennes, dans l’attente de son futur Attila d’ouverture de saison. » En effet, le 7 décembre 2018, dans ce lieu mythique qu’est La Scala, Ildar Abdrazakov interprétait le rôle-titre d’Attila, sous la baguette de Riccardo Chailly, pour ouvrir la nouvelle saison du théâtre milanais. Une ovation de plus de 13 minutes a suivi la Première, et les manifestations qui accompagnent habituellement l’ouverture officielle de la saison n’ont pas réussi, cette fois-ci, à éclipser l’évènement que constituait la représentation du 9ème opéra de Giuseppe Verdi. L’artiste raconte : « J’ai toujours rêvé de venir ici et d’interpréter Attila. C’est un rêve devenu réalité. », il se rappelle alors que jeune, il était tombé amoureux de l’opéra en voyant une vidéo d’une représentation d’Attila à La Scala, le rôle titre était alors interprété par Samuel Ramey qu’il admire et considère comme un modèle. Le mot de la fin sera pour la célèbre agence internationale Reuters : « But the biggest plaudits were reserved for principal conductor Riccardo Chailly and Russian bass Ildar Abdrazakov, the main character in Giuseppe Verdi’s Attila, who were given a 14 minute ovation with the cast at the end of the performance. » Récemment, Ildar Abdrazakov a interprété La Messa da requiem, sous la baguette de Maestro Muti, au Festival de Pâques à Baden-Baden. Il était entouré de Vittoria Yeo, d’Elīna Garanča et de Francesco Meli. Après son récital sur la scène
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de Neuve, il sera la vedette d’un concert de gala à Saint-Pétersbourg auquel participera Ramón Vargas, remarqué la saison dernière dans le rôle de Don Ottavio de Don Giovanni – à l’Opéra des Nations – et qui sera l’interprète de Gustavo III dans Un ballo in maschera qui vous sera présenté en clôture de saison au Grand Théâtre. Après avoir chanté Attila et Banco dans Macbeth, au Théâtre Mariinsky, il s’envolera vers Chicago pour interpréter Ramfis, dans trois versions concertantes d’Aida, sous la direction de Riccardo Muti, au Symphony Center Chicago. Et le récital me direz-vous ? À en croire Opera Online qui écrit au lendemain de son récital à La Scala : « La grande révélation de ce récital à La Scala est en réalité la mise en lumière de son incroyable polyvalence. […] Voici une basse apparemment capable de tout chanter. » Une soirée prometteuse en perspective tant par les artistes que par le programme qu’ils nous proposent. C’est avec Franz Liszt que le programme commence, et la première partie s’achève avec Franz Schubert, unanimement considéré comme le père du lied. Peut-être Victor Hugo était-il agacé par les musiciens médiocres qui voulaient ajouter un chant à la poésie lorsqu’il prononça cette phrase : « Défense de poser de la musique le long de mes vers », mais ce qui est sûr, il était l’ami de Berlioz et de Liszt qui lui fit découvrir Franz Schubert. Franz Liszt porte un intérêt particulier à la littérature, ce qui l’amena, probablement, à transcrire des lieds, notamment certains de Franz Schubert. Liszt retrouve Schubert ce soir dans la première partie du programme. Le pianiste virtuose et compositeur hongrois, fasciné par l’alliance entre la poésie et la musique, ainsi que par l’invention harmonique et l’alternance des modes majeur et mineur, réalise une centaines de transcription, mais il compose également des œuvres vocales, (environ 81 lieds) parmi lesquelles 3 Sonnets de Pétrarque. Les trois pièces inspirées par des sonnets de Pétrarque (1304-1374) : « Pace non trovo » (n° 104), « Benedetto sia’l giorno » (n° 47) et « I’vidi in terra
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angelici costumi » (n° 123) sont des lieds composés au cours des années 1840, dans lesquels le poète exprime ses sentiments amoureux envers l’inatteignable Laure. Ces trois pièces appartiennent aux Années de pèlerinage qui couvre la vie créatrice du compositeur hongrois dont Richard Wagner admirait la créativité. Elles se composent de trois cahier : la Suisse – l’Italie – un recueil de pièces disparates plus tardives dont certaines sont des joyaux absolus. Les Trois Sonnets de Pétrarque sont intégrés au deuxième volet des Années de pèlerinage et sont plus connus dans leur transcription pour piano. L’œuvre pour voix et piano date des années d’amour avec Marie d’Agoult. Ces trois pièces sont remarquables par leur sobriété expressive de leur ligne mélodique et engendrent une atmosphère contemplative, presque mystique, pour parler d’une liaison amoureuse avec des hauts et des bas. Victor Hugo, qui apprécie le génie de Schubert pour fusionner la poésie et la musique, écrit : « La musique est le verbe de l’Allemagne. […] Chanter, cela ressemble à se délivrer. Ce qu’on ne peut dire et ce qu’on ne peut taire, la musique l’exprime. Aussi toute l’Allemagne est-elle musique en attendant qu’elle soit liberté. […] La Liedermusik, dont « Le Roi des Aulnes » de Schubert est le chef-d’œuvre, fait partie de la vie allemande. Le chant est pour l’Allemagne une respiration. » Les Trois Chants italiens marquent une pause entre les deux cahiers du Voyage d’hiver. Ce sont plus des airs d’opéra que des lieds. Le premier – « L’incanto degli occhi » –, une cavatine, le deuxième – « Il traditor deluso » –, un récitatif suivi d’un air, les deux étant construits sur des textes de Pietro Metastasio (1698–1782), quant au troisième, il s’agit d’un air bouffe, – « Il modo di prendere moglie », d’un auteur inconnu. Les Trois Chants sont associés au nom de la basse Luigi Lablache qui illustrait le savant mélange de la tragédie et de la comédie que l’on retrouve dans « Il traditor deluso ». Le chant de Lablache, membre de la compagnie italienne de Domenico Barbaja à Vienne, avait captivé Schubert, bien que sa tendance soit plutôt allemande et qu’il ne souscrivait pas aux excès de la musique italienne. Labalche a certainement rencontré Franz Schubert et a inter-
Victor Hugo, qui apprécie le génie de Schubert pour fusionner la poésie et la musique, écrit : « La musique est le verbe de l’Allemagne. […] Chanter, cela ressemble à se délivrer. Ce qu’on ne peut dire et ce qu’on ne peut taire, la musique l’exprime. Aussi toute l’Allemagne est-elle musique en attendant qu’elle soit liberté. […] La Liedermusik, dont « Le Roi des Aulnes » de Schubert est le chef-d’œuvre, fait partie de la vie allemande. Le chant est pour l’Allemagne une respiration. » RÉCITAL | ILDAR ABDRAZAKOV • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE
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La partie officielle du récital s’achève avec le N°11 de l’opus 14, « Vesennie vody », sur des paroles de Fyodor Tyutchev.[...] C’est un poète particulièrement sensible à ses liens avec la nature, il remarque les moindres changements et montre tout cela dans ses poèmes qui sont remplis du bruit du vent, du chant des oiseaux, du bruissement des feuilles, des clapotis et des chants de l’eau de source, des hurlements des blizzards. Le poète aimait beaucoup l’hiver, mais cela ne l’empêcha pas de décrire si joliment l’arrivée du printemps. 8
prété Les Trois Chants qui forment l’Opus 83 et qui ont été publiés avec un texte allemand : « Die Macht der Augen », « Der getäuschte Verräter », « Die Art ein Weib zu nehmen ». Dans l’Allgemeine Musikalische Zeitung de Leipzig, le 30 janvier 1828, le compositeur et musicologue Gottfried Wilhelm Fink affirme que les trois chansons sont « bien adaptées aux divertissements sociaux » et prédit que « Signor Luigi Lablache, à qui ces trois numéros sont dédiés, ne manquera pas de faire fureur avec eux ». Un avis que ne partage pas le compositeur Heinrich Marschner, moins impressionné. Dans la Allgemeine Musikalische Zeitung de Berlin, le 19 mars 1828, il a reproché aux chansons de ne pas être assez colorées et suffisamment vivantes pour être vraiment italiennes, pas assez expressives pour être de vrais lieds allemands : «Le flux de ses mélodies est trop intermittent, trop lourd ; ce n’est pas une coulée de lave rougeoyante, mais seulement un ruisseau nordique quelque peu froid qui murmure… Herr Schubert n’a donc pas encore réussi, avec ces chansons, à créer une alliance, aussi souhaitable soitelle, entre musique allemande et italienne. et l’auditeur d’aujourd’hui peut se régaler du mélange de styles qui est le résultat inévitable d’un tel travail. Nous ne pouvons qu’être d’accord avec Capell : « Schubert travaille ici en dehors de son style naturel, mais il le fait rarement ». En deuxième partie, la basse russe nous propose une sélection de gourmandises du répertoire de son pays. Il nous invite à découvrir des œuvres trop méconnues et grâce à sa voix somptueuse, il nous ouvre un aperçu sur les compositions vocales de Chostakovitch et de Rachmaninov, avec lequel il termine la partie officielle du récital grâce à l’ondulant printemps de « Vesennie vody » (« Les Eaux printanières »). Les champs sont encore couverts de neige, mais le printemps fait bruire les eaux qui donnent de la voix pour annoncer le printemps et la chaleur. La première mélodie est de Reinhold Glière (18741956). Fils d’un facteur d’instruments à vent, il commence par étudier le piano et le violon avant
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d’aller poursuivre des études d’écriture à Moscou auprès de Taneïev et Arensky. Il occupe divers postes d’enseignement, parmi ses élèves, on compte des musiciens comme Prokofiev ou encore Khatchatourian. Professeur principal de composition du Conservatoire de Moscou, Glière prend une place importante dans le monde musical russe et devient, après la Révolution, le principal compositeur de l’Union soviétique. Son catalogue d’œuvre compte des dizaines d’œuvres politiques. Il reçoit alors de nombreuses distinctions dont celle d’artiste du peuple, trois prix Staline et est chargé par l’État d’aller inaugurer des théâtres et autres salles de concert à travers toute l’Union soviétique. Son œuvre s’ancre dans la grande tradition russe. Tout au long de sa carrière il fut fasciné par le ballet et le concerto instrumental. Avec Le Pavot rouge (1927, révisé en 1949 et 1955), il devient le pionnier du ballet dramatique soviétique. Ses concertos pour voix, pour harpe, pour violoncelle, pour cor et pour violon méritent toute attention. « Zvjozdy noch’ju vesennej nezhneje » que nous écoutons ce soir est extrait de 8 Romances de l’Opus 18 qui date de 1904. La romance est écrite sur un texte de Ivan Aleksejevich Bounine (1870-1953), lauréat du prix Nobel de littérature en 1933, il est considéré comme l’un des plus grands prosateurs russes du XXème siècle. À dix-sept ans, il publie son premier poème dans La Patrie, un magazine littéraire. Il publie son premier recueil de poèmes en 1891, puis Sous le ciel ouvert en 1898, puis Automne, pour lequel il reçoit le prix Pouchkine en 1901. Le lied de Kabalevski, « Ty-muzyka », est basé sur le Sonnet n°128 de William Shakespeare qui a écrit un recueil, Sonnets, qui contient 154 poèmes qui parlent de désir, de la jalousie, de la hantise, de la vieillesse, de la mort et d’amour. Chaque sonnet se présente en trois quatrains et un distique. Ces sonnets célèbrent parfois la trop grande beauté de l’ami, la noirceur d’une maîtresse aux amours plurielles, le trouble parfois morbide de la passion, l’irritation du désir, les paradoxes narcissiques de la gloire, de l’amour, la vanité de l’existence, ou encore racontent un quiproquo amoureux qui nous fait régulièrement aimer celle ou celui qu’il
ne faudrait pas. Il est mis en musique par Dmitri Kabalevski (1904-1987), né dans une famille d’intellectuels aux conditions modestes. À la place d’effectuer des études économiques et sociales, comme l’aurait souhaité son père, il décide de se consacrer entièrement à la musique et entre au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou en 1925. Excellent pédagogue, il écrit des œuvres pour piano à vocation pédagogique : De la vie d’un pionnier, Trente pièces enfantines, Vingt-quatre morceaux faciles, Deux Variations faciles, Cinq variations faciles, Quatre rondos faciles, Six préludes et fugues, Trentecinq pièces faciles. Deux sonatines… En 1940, il devient une grande figure de la musique soviétique.
« Toi dont la voix est une musique, pourquoi écoutes-tu tristement la musique ? » WILLIAM SHAKESPEARE
« Pod’ezzhaya pod izhory » est la sixième romance des Six Romances composées par Georgy Sviridov (1915– 1998) sur des textes du poète Alexandre Pouchkine, en 1935 alors que le compositeur avait 19 ans. Les Six Romances, composées à partir des vers célèbres du grand poète Russe, démontrent déjà la remarquable affinité de Sviridov pour la fusion des mots et de la musique ; et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi Chostakovitch a qualifié le jeune compositeur de génie. Ce fut la première expérience du compositeur dans l’écriture d’une œuvre vocale, 60 ans avant l’achèvement de « Petersbourg » , qui fut composé pour le regretté Dmitri Hvorostovsky sur des textes, écrits entre 1901 et 1914, par le poète Alexandr Blok. Le premier instrument de Sviridov est la balalaïka. Il apprend à jouer à l’oreille. Par la suite, il étudie le piano à l’Académie centrale de musique de Léningrad avant d’entrer au conservatoire où Chostakovitch est l’un de ses professeurs. La seconde partie se poursuit avec deux compositeurs qu’on ne présente plus : Dimitri Chostakovitch (1906–1975) et Sergueï Rachmaninov (1973–1943). Avec un père mélomane et une mère pianiste, le jeune Dmitri démarre
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sa vie musicale sous de bons auspices. Alexander Glazounov le considère comme « l’un des plus grands espoirs de notre art ». Improvisateur de musique pour le cinéma muet, professeur attentif, amateur de sport et excellent pianiste, le compositeur a dix ans lors que la révolution éclate. Enfant du soviétisme, il va plus ou moins obéir. Tour à tour applaudi et mis au ban par Staline, il passe sa vie dans la crainte. Ce qu’il ne peut pas dire tout haut, c’est sa musique qui va le dire, une musique tantôt lyrique, tantôt ironique, mordante, moqueuse. La première mélodie tirée de la Suite sur des sonnets de Michel-Ange. Elle a été, initialement, composée pour basse et piano (Op. 145), puis orchestrée. Comme la plupart des compositions de Dmitri Chostakovitch écrites au cours des dernières années de sa vie, elles sont indéniablement empreintes de pensées de mort, en effet depuis 1973, Chostakovitch souffre d’une grave maladie cardiaque et d’un cancer. Michel-Ange n’a jamais donné de titre à ses poèmes. C’est donc Chostakovitch qui a nommé ceux qu’il avait choisis pour sa suite. Le fait que 1975 ait marqué le 500ème anniversaire de la naissance de MichelAnge n’est pas une coïncidence. Chostakovitch l’a citée comme une source d’inspiration de la suite, notamment parce qu’il était déjà au courant d’une autre œuvre musicale basée sur le vers de MichelAnge : les Sept Sonnets de Michelangelo de Britten, op. 22 (1940) – qu’il a entendu interprété par Benjamin Britten, lui-même et Peter Pears à Moscou en 1966. Cette suite est un hommage à l’héritage musical de Modeste Moussorgski. Chostakovitch, toujours à la recherche de la véracité déclamatoire dans la musique, considérait cette suite comme sa dernière symphonie. Les poèmes sont regroupés selon leur sujet et leur atmosphère. « Razluka » (« Séparation ») est la dernière mélodie d’un groupe qui contient également « Le Matin » et « Amour », il raconte le premier frisson de l’amour, l’émerveillement et le mystère de voir un amant à travers ses propres yeux, et la douleur de la séparation. C’est une déclaration d’amour sans équivoque : la simplicité et la clarté de la ligne vocale ainsi que de la partie piano ne font que souligner la complexité
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de l’émotion humaine. La romance a été adoptée par de nombreux auteurs et est rapidement devenue un genre musical à part entière. L’âme slave ne peut être que touchée par des sujets tendres, volontiers mélancoliques. Les deux romances suivantes de Dmitri Chostakovitch appartiennent aux 6 Romances de l’Opus 62. C’est un recueil qui date de la guerre (1942). Les romances sont basées sur des textes de poètes britanniques. Leur version pour piano est créée à Moscou, en 1943, avec le compositeur au piano. En 1971, les mélodies furent orchestrées pour un orchestre de chambre. Dans Chest Romanov l’atmosphère de la guerre s’est répercutée sur le choix des textes. « Sonnet LXVI », le numéro 5, est basé sur un texte de Shakespeare et « Dzhenni » (Jenny), le numéro 4, est de Robert Burns, un poète écossais. En héritier de Glinka, mais surtout de Tchaïkovski, Sergeï Rachmaninov composa 80 romances entre 1890 et 1917, avant son départ pour les États-Unis. Virtuose impressionnant, le compositeur confie un rôle essentiel au piano qui devient tour à tour confident, narrateur ou peintre. Franz Liszt avait plus d’un point commun avec Rachmaninov. Pianiste adulé par le public, virtuose hors du commun, il vouait lui aussi un amour sincère à la voix, comme en témoignent plus de 80 mélodies. Si Rachmaninov aborda le genre lors de la première période de sa vie, Liszt attendit plutôt la trentaine avant de s’y consacrer, en maître de l’émotion contenue. D’après Sergueï Rachmaninov, « la musique d’un compositeur devrait exprimer son pays natal, ses histoires d’amour, sa religion, les livres qui l’ont influencé, les images qu’il aime. Elle devrait être la somme de son expérience » « Utro » (« Matin ») est la deuxième romance tirée de l’Opus 4 qui comporte six romances. « Ljublju tebja! » (« Je t’aime ! ») Commencé en 1890 et achevé en 1893, les 6 Romances de Rachmaninov, Op. 4, ont été écrites les dernières années d’études à Moscou. Ce fut une période particulièrement difficile pour le jeune Rachmaninov. Il partageait un appartement
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avec son professeur Zverev et deux autres étudiants, mais avait du mal à composer au milieu du vacarme de leur pratique du piano 24 heures sur 24. La musique vocale de Rachmaninov de cette période se caractérise par de vastes thèmes lyriques, une large plage dynamique et des passages complexes et contrapuntiques. Son langage avait déjà évolué pour inclure de longues lignes mélodiques ainsi que des couleurs et des textures atténuées, le tout d’une plus grande concision que dans ses premières œuvres. Dans ces romances, Rachmaninov s’efforce de trouver un équilibre entre voix et piano, le piano faisant souvent écho aux sentiments du texte. En fait, ses parties pianistiques finiront par devenir des œuvres à part entière. Beaucoup des œuvres de jeunesse sont fortement marquées par l’empreinte de Tchaïkovski, mais peu à peu on perçoit une sorte d’émancipation vers une expression qui ne se laisse pas simplement envahir par la passion. Avec « Ne ver’mne, drug », sur un texte de Pouchkine, nous revenons dans l’Opus 14. Retour à l’Opus 4 la romance numéro 3 sur un texte de Afanassi Fet (1820-1892), « V molchan’i nochi taynoy » est une romance qui exprime une passion à peine contenue, elle a été composée le 17 octobre 1890, alors que Rachmaninov avait 17 ans. Le piano et la voix se croisent avec des mélodies ascendantes et descendantes en mouvement opposé, créant des dissonances élégantes et touchantes : « les mèches de vos cheveux qui coulent, ces mèches si souples dans vos doigts, j’essaierai longtemps de vous débarrasser moi-même de ces images que pour les évoquer une fois de plus ». La partie officielle du récital s’achève avec le N°11 de l’opus 14, « Vesennie vody », sur des paroles de Fyodor Tyutchev (1803–1873). Dans Poésies de Tiouttchev, Le nouveau dictionnaire des œuvres, éd. Robert Laffont, on peut lire : « il est considéré, avec Pouchkine, comme le représentant de la poésie russe classique ; cependant, il est des critiques qui voient en lui le premier des symbolistes russes. » Il a écrit environ 400 poèmes dont certains en français : « Et maintenant, ami, de ces heures passées, / De cette vie à deux, que nous est-il resté ? / Un regard, un
accent, des débris de pensées. / Hélas, ce qui n’est plus a-t-il jamais été ? » (1838) C’est un poète particulièrement sensible à ses liens avec la nature, il remarque les moindres changements et montre tout cela dans ses poèmes qui sont remplis du bruit du vent, du chant des oiseaux, du bruissement des feuilles, des clapotis et des chants de l’eau de source, des hurlements des blizzards. Le poète aimait beaucoup l’hiver, mais cela ne l’empêcha pas de décrire si joliment l’arrivée du printemps. Le poème a été écrit pendant son voyage en Allemagne. Ses vers véhiculent toujours une atmosphère de printemps fascinante, car cette période de l’année évoque des associations similaires. L’utilisation de métaphores nous permet d’associer l’arrivée du printemps à la nature humaine. Les ruisseaux de neige fondue sont des messagers, ils annoncent également des changements qui se produisent dans la nature, mais aussi dans l’âme de chacun. La tonalité originale de cette romance est Mi bémol Majeur, elle est dédiée à Anna Omatskaya, sa professeur de piano. Les eaux printanières se réjouissent de la fonte des neiges et des glaces et du réveil de la nature, le printemps vient, le printemps vient nous annonce une sorte de refrain.
“...sensational bass […] who has just about everything – imposing sound, beautiful legato, oodles of finesse” THE INDEPENDENT
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Franz Liszt (1811-1886) Tre Sonetti del Petrarca S270 Francesco Petrarca dit Pétrarque (1304-1374) Sonetto XLVII (Canzoniere: LXI) Benedetto sia ‘l giorno
Que béni soit le jour
Benedetto sia ‘l giorno, e ‘l mese, e l’anno, E la stagione, e ‘l tempo, e l’ora, e ‘l punto E ‘l bel paese e ‘l loco, ov’io fui giunto Da’duo begli occhi che legato m’ànno;
Que bénis soient le jour, et le mois, et l’année, Le temps et la saison, et l’heure et le moment, Que bénis soient les cieux et le pays charmant Où par ses deux beaux yeux fut mon âme enchaînée !
E benedetto il primo dolce affanno Ch’i’ ebbi ad esser con Amor congiunto, E l’arco e la saette ond’ i’ fui punto, E le piaghe, ch’infino al cor mi vanno.
Que bénie à jamais soit la plainte donnée Au premier désespoir de mon égarement, Bénis l’arc, le carquois et la flèche empennée Qui m’ont enfin au cœur blessé mortellement !
Benedette le voci tante, ch’io Chiamando il nome di Laura ho sparte, E i sospiri e le lagrime e ‘l desio.
Et bénis tous ces cris de joie et de détresse Où j’ai mêlé le nom de ma belle maîtresse, Mes larmes, mes soupirs, mes vœux, ma passion,
E benedette sian tutte le carte Ov’io fama le acquisto, e il pensier mio, Ch’è sol di lei, si ch’altra non v’ha parte.
Et bénis tous ces chants qui sont mon héritage Et bénies mes pensées dont seule et sans partage Elle est l’honneur, elle est l’honneur, la gloire et l’adoration ! ]
Sonetto CIV (Canzoniere: CXXXIV) Pace non trovo
Je ne trouve point de paix
Pace non trovo, e non ho da far guerra, E temo, e spero, ed ardo, e son un ghiaccio: E volo sopra ‘l cielo, e giaccio in terra; E nulla stringo, e tutto ‘l mondo abbraccio.
Je ne trouve point de paix et je n’ai pas à faire de guerre ; ] Et je tremble et j’espère, et je brûle, et je suis de glace. Je vole au-dessus des cieux et je rampe sur terre ; Je n’étreins rien et j’embrasse le monde entier.
Tal m’ha in priggion, che non m’apre, nè serra, Nè per suo mi ritien, nè scioglie il laccio E non m’ancide Amor, e non mi sferra; Nè mi vuol vivo, nè mi trahe d’impaccio.
Celle qui me tient en prison, ne m’ouvre ni ne me ferme la porte ; ] Elle ne me retient point dans ses liens, ni ne m’en délivre ; ] Amour lui-même ne veut ni me tuer, ni briser mes fers ; Ni m’avoir en vie, ni me tirer de peine.
Veggio senz’occhi; e non ho lingua e grido; E bramo di perir, e cheggio aita; Ed ho in odio me stesso, ed amo altrui. Pascomi di dolor, piangendo rido, Egualmente mi spiace morte e vita, In questo stato son, Donna, per Voi.
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Trois Sonnets de Pétrarque S270
Je vois sans yeux ; je n’ai pas de langue et je crie ; je souhaite mourir et je réclame aide ; Et je me hais moi-même, et j’aime autrui. Je me repais de douleur ; je ris en pleurant; La mort et la vie me déplaisent également. Voilà, madame, en quel état je suis à cause de vous.
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I’ VIDI IN TERRA ANGELICI COSTUMI FRANZ LISZT
Sonetto CXXIII (Canzoniere: CLVI) I’ vidi in terra angelici costumi I’ vidi in terra angelici costumi, E celesti bellezze al mondo sole; Tal che di rimembrar mi giova, e dole: Che quant’io miro, par sogni, ombre, e fumi. E vidi lagrimar que’ duo bei lumi, Ch’an fatto mille volte invidia al sole; Ed udì’ sospirando dir parole Che farian gir i monti, e stare i fiumi. Amor, Senno, Valor, Pietate e Doglia Facean piangendo un più dolce concento D’ogni altro, che nel mondo udir si soglia. Ed era ‘l cielo all’armonia s’intento Che non si vedea in ramo mover foglia. Tanta dolcezza avea pien l’aer e ‘l vento.
J’ai vu sur la terre J’ai vu sur la terre les angéliques manières Et les célestes beautés uniques au monde ; Si bien qu’à me les rappeler je me réjouis et je souffre ; ] Car en comparaison, toutes celles que je vois sont rêve, ombre et fumée. ] Et j’ai vu pleurer ces deux beaux yeux Qui mille fois ont rendu le soleil jaloux ; Et j’ai entendu sa bouche dire en soupirant des paroles ] Qui feraient se mouvoir les montagnes et s’arrêter les fleuves. ] Amour, prudence, valeur, pitié et douleur, Faisaient de ces pleurs un concert plus doux Que tous ceux qu’on entend d’habitude au monde. Et le ciel était si attentif à cette harmonie, Qu’on ne voyait pas une feuille s’agiter sur les branches, ] Tant l’air et la brise étaient imprégnés de sa douceur.
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Franz Schubert (1797-1828)
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Drei Lieder von Metastasio (1827) L’incanto degli occhi D902, Op. 83 no 1 Métastase (1698-1782) dans Attilio Regolo (1738-40)
L’enchantement des yeux
Da voi, cari lumi, dipende il mio stato ; voi siete i miei numi, voi siete il mio fato : a vostro talento mi sento cangiar. Ardir m’inspirate, se lieti splendete ; se torbidi siete, mi fate tremar.
De vous, chers astres, dépend mon sort ; vous êtes mes dieux, vous êtes mon destin : à votre aspect je vais changeant. Vous m’inspirez courage, quand vous brillez joyeux ; quand vous êtes assombris, vous me faites trembler.
Il traditor deluso D902, Op. 83 no2 Métastase (1698-1782) dans Gioas, rè di Giuda (1735) et La Clemenza di Tito (1734)
Le traître déçu
Ahimè, Io tremo, io sento Tutto inondarmi il seno Di gelido sudor... Fuggasi... Ah quale... Qual’ è la via! Chi me l’addita? Oh Dio, Che ascoltai! Che m’avvenne! Ove son io!
Hélas ! Je tremble, Je sens ma poitrine tout entière S’inonder d’une sueur glacée. Fuyons ! Ah, quel... quel est le chemin ? Qui me l’indique ? O Dieu ! Qu’ai-je entendu ? Que m’arrive-t-il ? O Dieu ! Qu’ai-je entendu ? Où suis-je ?
Ah l’aria d’intorno Lampeggia, sfavilla, Ondeggia, vacilla L’infido terren! Qual notte profonda D’orror mi circonda! Che larve funeste, Che smanie son queste! Che fiero spavento Mi sento nel sen!
Ah l’air environnant Est déchiré d’éclairs, étincelle ; Il ondoie et vacille, Le sol traître ! Quelle nuit profonde D’horreur m’enveloppe ! Quels fantômes funestes, Quelles alarmes sont-ce là ! Quelle cruelle épouvante Dans mon cœur !
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IL MODO DI PRENDER MOGLIE FRANZ SCHUBERT
Il modo di prender moglie D902, Op. 83 n° 3 Métastase (1698-1782) dans Il contraccambio ovvero l’amore alla pruova (1823)
Ma façon de prendre femme
Orsù non ci pensiamo, Corraggio, e concludiamo: Alfin s’io prendo moglie So ben perchè lo fo.
Eh bien ! n’y pensons plus Courage et concluons, Finalement si je dois prendre femme, Je sais bien pourquoi je le fais.
Lo fo per pagar i debiti, La prendo per contanti, Di dirlo, e di ripeterlo, Difficoltà non ho.
Je le fais pour payer mes dettes, Je la prends pour l’argent, Je le dis et je le répète Sans aucune difficulté.
Fra tanti modi, e tanti Di prender moglie al mondo, Un modo più giocondo Del mio trovar non so.
Il y a tant et tant de façons De prendre femme dans le monde, Une façon plus joyeuse Que la mienne, je ne trouverai pas.
Si prende per affetto, Si prende per rispetto, Si prende per consiglio, Si prende per puntiglio, Si prende per capriccio E’ vero sì, o nò?
L’un se marie par amour, L’un se marie par respect, L’un se marie par conseil, L’un se marie par dépit, L’un se marie par caprice, Est-ce vrai, oui ou non ?
Ed io per medicina Di tutt’i mali miei Un poco di sposina Prendere non potrò?
Et moi, comme remède Pour tous mes maux, Un peu de femme Je ne prendrai pas ?
Ho detto e’l ridico, Lo fo per li contanti; Lo fanno tanti, e tanti; Anch’ io lo farò.
Je l’ai dit et je le répète, Je le fais pour l’argent, Beaucoup, beaucoup le font Et je le ferai aussi.
Entracte
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Dmitri Kabalevski
Ty - muzyka Op. 52 n°7 (1953-55) William Shakespeare (1564-1616) dans Sonnets n° 8 Traduit en russe par Samuil Marschak (1887-1964)
Toi dont la voix est une musique
Ty - muzyka, no zvukam muzykal’nym Ty vnemlesh’ s neponjatnoju toskoj. Zachem zhe ljubish’ to, chto tak pechal’no, Vstrechajesh’ muku radost’ju takoj? Gde tajnaja prichina `etoj muki? Ne potomu li grust’ju ty ob»jat, Chto strojno soglasovannye zvuki Uprekom odinochestvu zvuchat? Prislushajsja, kak druzhestvenno struny Vstupajut v stroj i golos podajut, Kak budto mat’, otec i otrok junyj V schastlivom jedinenii pojut. Nam govorit soglas’e strun v koncerte, Chto odinokij put’ podoben smerti.
Toi dont la voix est une musique, pourquoi écoutes-tu tristement la musique ? ] les douceurs ne font pas la guerre aux douceurs, la joie prend plaisir à la joie. ] Pourquoi aimes-tu ce que tu ne reçois pas volontiers ? ou pourquoi reçois-tu avec plaisir ce qui te déplaît ? si le véritable accord de sons harmonieux, mariés par une heureuse union, blesse ton oreille, ils ne font que te reprendre doucement, toi qui confonds ] dans ton chant solitaire les parties que tu devrais entonner.] Vois comme les cordes doucement unies ensemble se frappent mutuellement dans une harmonie réciproque, ] comme un père, un enfant et une heureuse mère qui chantent ensemble le même air délicieux, et dont le chant sans paroles multiples et cependant me semble te dire ceci : « Toi qui es seule, tu seras comme si tu n’étais pas ! »]
Reinhold Glière
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(1904-1987)
(1874-1956)
Zvjozdy noch’ju vesennej nezhneje Op. 18 n°3 (1904) Ivan Bounine (1870-1953)
Regarde ces étoiles
Zvjozdy noch’ju vesennej nezhneje, Solov’i ostorozhnej pojut... Ja ljublju `eti tjomnye nochi, `Eti zvjozdy, i kljony, i prud.
Regarde ces étoiles ces nuits printanières et délicates, ces rossignols des nuits sombres, ces astres, ces érables, et ces étangs…
Ty, kak zvjozdy, chista i prekrasna... Radost’ zhizni vo vsem ja lovlju: V zvezdnom nebe, v cvetakh, v aromatakh... No tebja ja nezhneje ljublju.
Tu es comme ces étoiles, étincelante et magnifique. Parmi les joies de la vie, j’aime par-dessus tout : les cieux étoilés, les couleurs, les parfums. Mais c’est surtout toi j’aime tendrement.
Lish’ s toboju ja schastliv kak v detstve, I tebja ne zamenit nichto : Ty odna menja znajesh’ i ljubish’ I odna ponimajesh’ -- za chto!
Seigneur avec toi seul je suis heureux. Personne ne peut te changer. Toi seul me connaît, m’aime et me comprend – pourquoi !
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Gueorgui Sviridov
(1915-1998)
Pod ezzhaja pod Izhory (1935) Alexandre Pouchkine (1799-1837)
En voyageant en Ingrie
Pod”ezzhaja pod Izhory, Ja vzgljanul na nebesa I vospomnil vashi vzory, Vashi sinije glaza. Khot’ ja grustno ocharovan Vashej devstvennoj krasoj, Khot’ vampirom imenovan Ja v gubernii Tverskoj, No kolen moikh pred vami Preklonit’ ja ne posmel I vljublennymi mol’bami Vas trevozhit’ ne khotel. Upivajas’ neprijatno Khmelem svetskoj sujety, Pozabudu, verojatno, Vashi milye cherty, Legkij stan, dvizhenij strojnost’, Ostorozhnyj razgovor, `Etu skromnuju spokojnost’, Khitryj smekh i khitryj vzor. Jesli zh net... po prezhnju sledu V vashi mirnye kraja Cherez god opjat’ zajedu I vljubljus’ do nojabrja.
En voyageant en Ingrie, malgré ma triste mine, et mon allure de vampire, j’ai regardé vers le ciel, et me suis souvenu de votre regard, de vos yeux bleus, de votre beauté virginale. Dans la province de Tver, près de vous je me glace, je m’incline et n’ose pas, vous supplier de m’aimer. Je ne voudrais pas vous importuner. Intoxiqué d’impures pensées ; je me souviens de vos traits adorables, votre allure légère, vos mouvements gracieux, vos discours attentionnés, votre humble modestie, votre rire et vos yeux espiègles. En supposant que votre souvenir me fera retourner dans votre région paisible, je reviendrais encore cette année, pour y rester amoureux, jusqu’en novembre.
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Dmitri Chostakovitch
(1906-1975)
Suite sur des vers de Michel-Ange Razluka Op. 145 n°4 (1974) Poème de Michelangelo Buonarroti (XVIème siècle) traduit en russe par Avram Efros
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Séparation
Derznu l’, sokrovische mojo, Suschestvovat’ bez vas, seb’e na muku, Raz gluhi vy k mol’bam sm’agchit’ razluku? Unylym serdtsem bolshe ne taju Ni vozglasov, ni vzdohov, ni rydanij. Chto vam javit’, madonna, gn’ot stradanij I smert’ uzh nedal’okuju moju; No daby rok potom mojo sluzhenje Izgnat’ iz vashej pam’ati ne mog, Ja ostavl’aju serdtse vam v zalog.
Comment oserais-je, mon amour, être sans toi, rester en vie, si je ne puis me faire à l’idée de ton départ. Ces sanglots, ces soupirs, ces plaintes accompagnent en un triste cortège mon cœur infortuné. La dureté de mes tourments, ma mie, m’annonce que la mort est proche. Mais si je ne puis désormais être près de toi pour te servir fidèlement garde, garde-moi en ta mémoire : je laisse avec toi ce cœur qui n’est plus le mien.
Six Romances sur des textes de poètes britanniques Makferson pered kazn’ju Op. 62 n°3 (1942) Robert Burns (1759-1796), traduit en russe par Samuil Marschak (1887-1964)
McPherson avant son exécution
Kak veselo, otchajanno Shjol k viselice on, V poslednij chas, v poslednij pljas Pustilsja Makferson.
Adieu, sombres et puissants donjons, Destinée du misérable ! Le temps de McPherson ne sera pas long, Sur l’arbre-gibet là-bas.
(Pripev) Privet vam, tjur’my korolja, Gde zhizn’ vlachat raby! Menja segodnja zhdjot petlja I gladkije stolby.
(Refrain) Extravagant, badinant, Intrépide, il avança : Il joua un printemps, et dansa Sous les arbres-gibets.
V poljakh vojny, sredi mechej, Vstrechal ja smert’ ne raz, No ne drozhal ja pered nej, Ne drognu i sejchas! (Pripev)
Oh, qu’est la mort sinon un souffle qui s’en va ? Sur bien des plaines ensanglantées Je l’ai défiée en face, et à cet endroit Je la méprise encore ! (Refrain)
Razbejte stal’ moikh okov, Vernite moj dospekh, Pust’ vydut desjat’ smel’chakov, Ja odoleju vsekh! (Pripev)
Détachez ces liens de mes mains, Et apportez-moi mon épée ; Et il n’y a aucun homme dans toute l’Écosse Que je ne braverais à l’épée. (Refrain)
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é.
ire :
MAKFERSON PERED KAZN’JU DMITRI CHOSTAKOVITCH
Ja zhizn’ svoju provjol v boju, Umru ne ot mecha. Izmennik predal zhizn’ moju Verjovke palacha. (Pripev)
J’ai vécu une vie de troubles et de disputes ; Je meurs par traîtrise : Cela me brûle le cœur de partir Et de ne pas être vengé. (Refrain)
I pered smert’ju ob odnom Dusha moja grustit, Chto za menja v kraju rodnom Nikto ne otomstit. Prosti, moj kraj! Ves’ mir, proshchaj! Menja pojmali v set’. No zhalok tot, kto smerti zhdjot, Ne smeja umeret’! (Pripev)
Maintenant, adieu lumière, à toi lumineux soleil, et à tout ce qui est sous le ciel ! Que la honte du couard souille le nom Du misérable qui n’ose mourir ! (Refrain)
Tak veselo, otchajanno Shjol k viselice on. V poslednij chas, v poslednij pljas Pustilsja Makferson.
Adieu, sombres et puissants donjons, Destinée du misérable ! Le temps de McPherson ne sera pas long, Sur l’arbre-gibet là-bas.
Sonet LXVI Op. 62 n°5 (1942) William Shakespeare (1564-1616) traduit en russe par Boris Paternak (1890-1960)
Sonnet 66 traduction de Victor Hugo
Izmuchas’ fsem, ya umeret’ hochu. Toska smotret’, kak mayetsa bedniak I kak shutia zhïviotsa bogachu, I doveriat’, i popadat’ vprosak; I nabliudat’, kak naglost’ lezet v svet I chest’ devichya katitsa ko dnu; I znat’, shto hodu sovershenstvam net, I videt’ moshch u nemoshchi v plenu, I fspominat’, shto mïsli zamknut rot, I razum snosit gluposti hulu, I priamodushye prostotoy slïviot, I dobrota prisluzhivayet zIu. Izmuchas’ fsem, ne stal bï zhït’ i dnia, Da drugu budet trudno bez menia.
Lassé de tout, j’invoque le repos de la mort : lassé de voir le mérite né mendiant, et la pénurie besoigneuse affublée en drôlerie, et la foi la plus pure douloureusement violée, Et l’honneur d’or honteusement déplacé, et la vertu vierge brutalement prostituée, et le juste mérite à tort disgracié, et la force paralysée par un pouvoir boiteux, Et l’art bâillonné par l’autorité, et la folie, vêtue en docteur, contrôlant le talent, et la simple loyauté traitée de simplicité, et le Bien captif serviteur du capitaine Mal… Lassé de tout cela, je voudrais m’y soustraire, si pour mourir je ne devais laisser seul mon amour.
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DMITRI CHOSTAKOVITCH DZHENNI
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Dzhenni Op. 62 n°4 (1942) Robert Burns (1759-1796) traduit en russe par Samuil Marschak (1887-1964)
Jenny
Probirayas’ do kalitki Polem, vdol’ mezhï, Dzhenni vïmokla do nitki Vecherom vo rzhï.
En traversant l’étang du Rye, pauvre corps, En traversant l’étang du Rye, Elle a traîné tout son jupon dans la boue, En traversant l’étang du Rye !
(Pripev) Ochen’ holodno devchonke, Byot devchonku drozh: Zamochila fse yubchonki, Idia cherez rozh.
(Refrain) O, pauvre corps tout mouillé de Jenny, Il n’est que rarement sec : Elle a traîné tout son jupon dans la boue, En traversant l’étang du Rye !
Yesli kto-to zval kovo-to Skvoz’ gustuyu rozh I kovo-to obnial kto-to, Shto s nevo voz’miosh? (Pripev)
Si un corps rencontre un corps, En traversant l’étang du Rye, Si un corps embrasse un corps, Faut-il qu’un corps appelle à l’aide ? (Refrain)
I kakaya nam zabota, Yesli u mezhï Tselovalsia s kem-to kto-to Vecherom vo rzhï! (Pripev)
Si un corps rencontre un corps En traversant la combe Si un corps embrasse un corps, Faut-il que le monde le sache ? (Refrain)
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Sergueï Rachmaninov
(1873-1943)
Utro Op. 4 n°2 (1893) M. L. Yanov (sic)
Le Matin
“Ljublju tebja!” Shepnula dnju zarja I, nebo obkhvativ, zardelas’ ot priznan’ja, I solnca luch, prirodu ozarja, S ulybkoj posylal jej zhguchije lobzan’ja.
« Je t’aime » Murmure l’aube naissante, Embrasant un ciel rougissant à cet aveu ; Pendant que la lumière du soleil, couronnée de sourires, Propage d’ardents baisers.
A den’, kak by jeshchjo ne doverjaja, Osushchestvleniju svoikh zavetnykh grjoz, Spuskalsja na zemlju, s ulybkoj utiraja Blestevshije vokrug rjady almaznykh sljoz...
Et le jour, se remémorant Un rêve précieux, Atteint la terre et y essuie Les larmes brillantes et éparpillées.
12 romances Me ver’ mne, drug Op. 14 n°7 (1894-96) Alexis Tolstoï (1817-1875)
Ne me crois pas ami
Ne ver’ mne, drug, kogda v izbïtke gorya Ya govoryu, chto razlyubil tebya! V otliva chas ne ver’izmene morya : Ono k zemle vorotitsya, lyubya.
Ne me crois pas ami, lorsqu’aveuglée par la douleur Je dis que j’ai cessé de t’aimer Ne crois pas la mer capricieuse à marée basse, elle reviendra sur la terre, avec amour
Uzh ya toskuyu, prezhney strasti polnïy, Moyu svobodu vnov’ tebe otdam I uzh beguts s obratnïm shumom volnï Izdeleka k lyubimïm beregam.
Et même maintenant, impatiente, emplie de ma passion ancienne, ] je te redonnerai ma liberté comme les vagues reviennent avec un murmure de loin jusque sur leur rive chérie.
V molchan’i nochi taynoy Op. 4 n°3 (1893) Afanassi Fet (1820-1892)
Dans le mystérieux silence de la nuit
O, dolgo budu ja, v molchan’ji nochi tajnoj, Kovarnyj lepet tvoj, ulybku, vzor sluchajnyj, Perstam poslushnuju volos gustuju prjad’, Iz myslej izgonjat’, i snova prizyvat’; Dysha poryvisto, odin, nikem ne zrimyj, Dosady i styda rumjanami palimyj, Iskat’ khotja odnoj zagadochnoj cherty V slovakh, kotorye proiznosila ty; Sheptat’ i popravljat’ bylyje vyrazhen’ja Rechej mojikh s toboj, ispolnennykh smushchen’ja, I v op’janenii, naperekor umu, Zavetnym imenem budit’ nochnuju t’mu.
Oh, durant de longues heures, dans le mystérieux silence de la nuit,] Je vais écouter votre malin balbutiement Et admirer votre regard craintif. Votre épaisse chevelure si docile sous mes doigts, Je vais la chasser de mes pensées, Puis m’en souvenir à nouveau. Je vais me murmurer les paroles que nous avons échangées, ] Ces phrases hésitantes si pleines de retenue. Et, dans un élan frénétique, sans souci de raison, Je vais réveiller des ténèbres le son de votre nom adoré. Oh, durant de longues heures, dans le silence de la nuit secrète, ] Je vais réveiller des ténèbres le son de votre nom adoré.
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SERGUEÏ RACHMANINOV VESENNIE VODY
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Vesennie vody Op. 14 n°11 (1896) Fiodor Tiouttchev (1803-1873)
Les Eaux printanières
Jeshchjo v poljakh belejet sneg, A vody uzh vesnoj shumjat Begut i budjat sonnyj breg, Begut, i bleshchut, i glasjat... Oni glasjat vo vse koncy:
La neige recouvre encore les champs Mais la joie du printemps résonne dans les torrents, Qui s’enflent et réveillent la rive endormie Roulant, pétillant, proclamant :
“Vesna idjot, vesna idjot! My molodoj vesny goncy, Ona nas vyslala vperjod.
« Voici le printemps, voici le printemps, Nous sommes les messagers du printemps, Nous sommes chargés de vous dire :
Vesna idjot, vesna idjot, I tikhikh, teplykh majskikh dnej Rumjanyj, svetlyj khorovod Tolpitsja veselo za nej!...”
Voici le printemps, voici le printemps ! » Et les journées chaudes et paisibles de mai Forment une ronde rose et lumineuse, Et suivent joyeusement Les traces du printemps.
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BIOGRAPHIES Ildar Abdrazakov
Mzia Bakhtouridze
Ildar Abdrazakov est né à Oufa en Bachkirie dans une famille d’artistes. Après avoir remporté de nombreux prix lors de concours internationaux, dont le prix Maria Callas 2000, il interprète en 2003 le rôle-titre de Moïse à La Scala sous la direction de Riccardo Muti (objet d’un enregistrement), c’est dans ce rôle qu’il fait ses débuts au Festival de Salzbourg en 2009. On a aussi pu l’entendre à La Scala en Méphistophélès (Faust) et Mustafà (L’Italiana in Algeri) avec Cecilia Bartoli. Dès ses débuts au Metropolitan en 2004 en Don Giovanni, il y est fréquemment invité, notamment pour Igor (Prince Igor), Henry VIII (Anna Bolena) aux côtés d’Anna Netrebko, Dosifey (La Khovantchina), Escamillo (Carmen) et Attila. Ses débuts au Royal Opera House datent de 2009 dans le Requiem de Verdi dirigé par Antonio Pappano, il y chante aussi Don Basilio (Il Barbiere di Siviglia) et Filippo II (Don Carlo). Autres débuts marquants : Figaro (Le Nozze di Figaro) au Mariinski en 1998. En 2017-2018, il est Philippe II (Don Carlo) et Boris Godounov à l’Opéra national de Paris, Figaro, Assur (Semiramide) au Metropolitan, Attila au Liceu et Mustafà au Festival de Salzbourg. En 2018-2019, il interprète Don Ruy da Silva (Ernani) et Attila à La Scala, Leporello (Don Giovanni) au Metropolitan, Ramfis (Aida) en version de concert avec le Chicago Symphony Orchestra, un concert solo avec l’orchestre du Metropolitan dirigé par Yannick Nézet-Séguin à Montréal, Chants et Danses de la mort avec le Deutsches Symphonie Orchester Berlin, la Messa da Requiem au Festival de Baden-Baden. Projets : Don Giovanni à Chicago et Filippo II (Don Carlo) à Dresde. Dès 2014, il est directeur artistique de l’académie internationale Elena Obraztsova à Saint-Pétersbourg.
Née à Tbilissi en Géorgie, Mzia Bakhtouridze est diplômée en piano du conservatoire de Moscou, sous l’égide de Vasa Cacava et Nana Khubutia. Elle se produit immédiatement après dans de prestigieuses salles de concert de l’ancienne Union soviétique. Elle est aussi professeur de musique de chambre et collabore au Bolchoï avec des chefs comme Ievgueni Svetlanov, Guennadi Rojdestvenski, Yuri Temirkanov, Alexandre Vedernikov et des chanteurs comme Elena Obraztsova et Paata Burchuladze. En 1990, elle s’établit en Italie et aiguise son métier à La Scala. Elle y devient chef de chant et travaille avec des chefs tels Riccardo Muti, Seiji Ozawa, Myung-Whun Chung, Georges Prêtre, Giuseppe Sinopoli, Valery Gergiev, Mstislav Rostropovitch, Daniel Harding, Gustavo Dudamel, Daniel Barenboim, Nicola Luisotti, Fabio Luisi et Gianandrea Noseda. Elle se spécialise dans l’enseignement du lied auprès de Helmut Deutsch et David Shaw. Parallèlement à ses activités à La Scala, elle est fréquemment engagée comme pianiste accompagnatrice lors de concerts et se produit sur les scènes les plus prestigieuses en Europe et Amérique, aux côtés d’artistes comme Ramón Vargas, Roberto Scandiuzzi, Roberto Frontali, Renato Bruson, Ildar Abdrazakov, Olga Borodina, Barbara Frittoli, Vitalij Kowaljow, Fabio Sartori, Elīna Garanča et Piotr Beczała.
© DR
piano
© ANTON WELT
Basse
Au Grand Théâtre de Genève : récital avec Barbara Frittoli 12-13 et Ramón Vargas 16-17.
Débuts au Grand Théâtre de Genève.
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INFORMATIONS PRATIQUES Horaires des représentations Les représentations ont lieu généralement à 19 h 30 en soirée et à 15 h en matinée. Pour certains spectacles, ces horaires peuvent être différents. Les horaires sont toujours indiqués sur les billets. Ouverture des portes L’accès à la salle est possible 30’ avant le spectacle. Retardataires Par respect pour le public et les artistes, après le début du spectacle l’accès à la salle se fait à la première interruption et aux places accessibles. Un circuit vidéo permet généralement de suivre le début du spectacle. Aucun remboursement ou échange de billet ne sera effectué en cas de retard. Vestiaires Des vestiaires payants sont à la disposition du public aux différents niveaux du Grand Théâtre de la place de Neuve (Fr. 2.-). Jumelles Des jumelles peuvent être louées dans tous les vestiaires (Fr. 5.-). Rehausseurs Disponibles aux vestiaires (service gratuit). Enregistrements Il est interdit de photographier, de filmer ou d’enregistrer les spectacles. Tout contrevenant peut être soumis à des poursuites. Surtitrage Les ouvrages font généralement l’objet d’un surtitrage bilingue français-anglais. Programmes Les programmes du spectacle sont en vente sur place auprès du personnel de salle ainsi qu’à la billetterie du Grand Théâtre.
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BARS 1 heure avant le spectacle Les bars du hall, des foyers et du sous-sol vous proposent boissons et petite restauration. Dès 30 minutes avant le spectacle Le bar des foyers vous propose boissons et petite restauration. À l’entracte Les bars du hall, des foyers, du sous-sol et de l’amphithéâtre vous proposent boissons et petite restauration.
CONFÉRENCE DE PRÉSENTATION
Trente minutes avant chaque opéra, un musicologue vous donne quelques clés pour mieux apprécier le spectacle.
SUR L’ŒUVRE
Pour chaque opéra et création chorégraphique de la saison 18-19, une conférence très complète sur l’œuvre est organisée quelques jours avant la première représentation, toujours à la même heure, 18 h 15, par l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet au Théâtre de l’Espérance, 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève. www.amisdelopera.ch
Soirées prestige Les entreprises souhaitant organiser une soirée lors d’une représentation au Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Aurélie Élisa Gfeller. T +41 22 322 50 58 mecenat@geneveopera.ch Soirées privées Les personnes souhaitant organiser une soirée privée à but non lucratif dans les espaces du Grand Théâtre peuvent prendre contact avec Corinne Béroujon. T +41 22 322 50 03 c.beroujon@geneveopera.ch
GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • ILDAR ABDRAZAKOV | RÉCITAL
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BILLETTERIE DU GRAND THÉÂTRE Àu Grand Théâtre de Genève Du lundi au samedi de 10 h à 18 h et jusqu’à 19 h 30 les jours de spectacle. Le dimanche dès 1 h 30 avant le début de la représentation. Par téléphone T + 41 22 322 50 50. Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h Par courriel ou courrier Billetterie du Grand Théâtre CP 5126 - CH 1211 Genève 11 billetterie@geneveopera.ch En ligne sur le site geneveopera.ch Choisissez vos places et téléchargez vos billets sur votre smartphone ou imprimez-les. Les places réservées sont à régler dans les 48 h. Selon les délais, les billets réservés et payés peuvent être envoyés à domicile (Frais de port : Fr. 4.-). Modes de paiement acceptés : Mastercard, Visa et Amex. Dans le réseau FNAC en Suisse et en France Tarifs réduits Un justificatif doit être présenté ou envoyé pour tout achat de billet à tarif réduit. Remboursement / échange Les billets sont remboursés ou échangés seulement lors d’annulation de spectacle et non en cas de modifications de programmation ou de distribution en cours de saison. Les abonnés et les détenteurs de billets au tarif Flex peuvent échanger librement leur billet pour une autre date du même spectacle, jusqu’à la veille de la représentation à midi. Réservation de groupe Les associations et groupements à but non lucratif peuvent réserver des places de spectacle à tarifs préférentiels durant toute la saison. T +41 22 322 50 50 groupes@geneveopera.ch
TARIFS SPÉCIAUX TARIF JEUNE (moins de 26 ans) 50 % de réduction sur le plein tarif dans toutes les catégories (sauf Or) dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF ÉTUDIANT 25 % de réduction sur le plein tarif, dans toutes les catégories (sauf Or), dans la limite des disponibilités et sur présentation d’un justificatif. TARIF DERNIÈRE MINUTE 30 minutes avant le début de la représentation et en fonction de disponibilités, une sélection de places vous est proposée au tarif de Fr. 50.- pour tous, et de Fr. 30.- pour les moins de trente ans. Attention: en fonction de la fréquentation des représentations, la disponibilité de ce tarif n’est pas garantie. TARIF FLEX En choisissant le tarif Flex au moment de votre commande, vous pouvez échanger gratuitement votre billet pour une autre date du même spectacle. L’échange est possible jusqu’à la veille de la représentation à midi, et dans la limite des disponibilités. CARTE 20 ANS/20 FRANCS Les titulaires de la carte bénéficient d’un rabais supplémentaire de Fr. 2.- par rapport au tarif jeune et reçoivent un programme de spectacle (une pièce d’identité sera demandée pour accéder à la salle). TITULAIRES DU CHÉQUIER CULTURE Réduction de Fr. 10.- par chèque sur l’achat de places de spectacle à la billetterie (chèques cumulables). PASSEDANSE D’une valeur de 20 francs et valable de septembre 2018 à juin 2019, il est offert gratuitement par le Grand Théâtre avec l’abonnement pleine saison et l’abonnement danse. TARIFS PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP Les personnes à mobilité réduite peuvent être placées en catégorie A au premier rang, pour le prix d’un billet de catégorie F. Les personnes malentendantes peuvent être placées en catégorie C pour le prix d’un billet de catégorie H. Les personnes malvoyantes, aveugles ou avec un handicap mental, peuvent bénéficier d’une place gratuite pour leur accompagnant.
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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement. Bureau (novembre 2018) M. Jean Bonna, président M. Rémy Best, vice-président et trésorier Mme Brigitte Vielle, secrétaire Mme Françoise de Mestral Autres membres du Comité (novembre 2018) Mme Claudia Groothaert Mme Coraline Mouravieff-Apostol Mme Beatrice Rötheli Mme Véronique Walter M. Rolin Wavre Membres bienfaiteurs Mme René Augereau M. Jean Bonna Fondation de bienfaisance de la banque Pictet M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie M. et Mme Yves Oltramare Union Bancaire Privée – UBP SA M. et Mme Gérard Wertheimer
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Membres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Diane d’Arcis M. et Mme Luc Argand M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn Mme Maria Pilar de la Béraudière M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best M. et Mme Rémy Best Mme Saskia van Beuningen Prof. Julien Bogousslavsky Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d’Adda M. et Mme Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Maria Livanos Cattaui M. et Mme Jacques Chammas Mme Muriel Chaponnière-Rochat M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Olivier Dunant Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter Mme Catherine Fauchier-Magnan Mme Clarina Firmenich M. et Mme Éric Freymond Mme Elka Gouzer-Waechter Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius M. et Mme Philippe Jabre M. et Mme Éric Jacquet M. Romain Jordan M. Antoine Khairallah Mme Madeleine Kogevinas M. et Mme Jean Kohler M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix M. et Mme Pierre Lardy M. Christoph La Roche Mme Éric Lescure Mme Eva Lundin M. Bernard Mach Mme France Majoie Le Lous
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M. et Mme Colin Maltby M. et Mme Thierry de Marignac Mme Mark Mathysen-Gerst M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod M. et Mme Charles de Mestral Mme Jacqueline Missoffe M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol Mme Philippe Nordmann M. et Mme Patrick Odier M. et Mme Alan Parker M. Shelby du Pasquier Mme Sibylle Pastré M. Jacques Perrot M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon M. et Mme Gilles Petitpierre M. et Mme Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. et Mme Jean-François Pissettaz Mme Françoise Propper Comte de Proyart M. et Mme Christopher Quast M. et Mme François Reyl M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Gabriel Safdié Marquis et Marquise de Saint-Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Julien Schoenlaub Baron et Baronne Seillière Mme Charlotte de Senarclens Mme Christiane Steck M. et Mme Riccardo Tattoni M. et Mme Kamen Troller M. et Mme Gérard Turpin M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. et Mme Rolin Wavre
Membres institutionnels 1875 Finance SA Banque Pâris Bertrand SA FBT Avocats SA Fondation Bru International Maritime Services Co. Ltd. JT International SA Lenz & Staehelin Schroder & Co banque SA SGS SA
Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Mme Gwénola Trutat 11, boulevard du Théâtre • CH-1211 Genève 11 T +41 22 321 85 77 F +41 22 321 85 79 du lundi au vendredi de 8 h à 12 h cercle@geneveopera.ch Compte bancaire N° 530 290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA
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PROCHAINEMENT RÉCITAL
BALLET
Christian Gerhaher La Belle au bois dormant Baryton Lundi 20 mai 2019 à 19h30 Piano Gerold Huber Lieds de Schumann et Brahms OPÉRA
Un ballo in maschera
Melodramma en 3 actes de Giuseppe Verdi Nouvelle production (version Gustavo III) 4, 7, 11, 13, 19, 22 juin 2019 à 19h30 16 juin 2019 à 15h Direction musicale Pinchas Steinberg Mise en scène Giancarlo Del Monaco Avec Ramón Vargas, Franco Vassallo, Irina Churilova, Judit Kutasi, Kerstin Avemo, Günes Gürle, Grigory Shkarupa Orchestre de la Suisse Romande Chœur du Grand Théâtre de Genève
Ballet en un prologue, 3 actes et 5 tableaux sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski (Op. 66) 27, 28, 29 juin 2019 à 19h30 30 juin 2019 à 15h Chorégraphie Jean-Guillaume Bart Décors et costumes Olga Shaishmelashvili Lumières Evgeny Ganzburg Yacobson Ballet Saint-Petersburg State Academic Ballet Theater Saint Petersburg State Academic Symphony Orchestra
(Direction Alan Woodbridge)
Conférence de présentation 1 par Sandro Cometta Au Théâtre de l’Espérence 8, rue de la Chapelle, 1207 Genève Lundi 3 juin 2019 à 18h15
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En collaboration avec l’Association genevoise des amis de l’opéra et du ballet.
Directeur de la publication Tobias Richter Responsable de la rédaction Daniel Dollé Responsable graphique & édition Aimery Chaigne Collaborations Leandro Garcimartin, Isabelle Jornod, Tania Rutigliani Impression Atar Roto Presse SA ACHEVÉ D’IMPRIMER EN OCTOBRE 2018
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*élégance florale
magasin principal 26 Corraterie / 1204 Genève T +41 22 310 3655 boutique aéroport Cointrin 7/7 T +41 22 798 5428
boutique gare Cornavin 7/7 T +41 22 732 4852
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Vous souhaitez une décoration personnalisée et recevoir une offre de notre part, n’hésitez pas à nous contacter au 022 310 3655 ou sur info@fleuriot.ch Nos Boutiques 7/7 Fleuriot aéroport et Fleuriot gare de Cornavin sont à votre service de 08:00 à 21:00 et proposent un large choix de qualité
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