GTG 2324 - Idoménée

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Idoménée Idomeneo, re di Creta Opéra de

Wolfgang Amadeus Mozart


Passion et partage La Fondation du Groupe Pictet est fière de soutenir le volet pédagogique du « GTJ - Grand Théâtre Jeunesse ». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2023-2024.


Le Grand Théâtre de Genève remercie ses mécènes et partenaires de la saison 2023-2024 pour leur engagement généreux et passionné. SUBVENTIONNÉ PAR

POUR LE PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN DE

GRANDS MÉCÈNES

FONDATION ALFRED ET EUGÉNIE BAUR

CAROLINE ET ÉRIC FREYMOND

BRIGITTE LESCURE

FAMILLE SCHOENLAUB

FONDATION VRM

MÉCÈNES RÉMY ET VERENA BEST DENISE ELFEN-LANIADO

HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA

FONDATION JAN MICHALSKI

DANCE REFLECTIONS BY VAN CLEEF & ARPELS

ANGELA ET LUIS FREITAS DE OLIVEIRA

FONDATION FAMSA

FONDATION LÉONARD GIANADDA MÉCÉNAT FRANCE MAJOIE LE LOUS

CARGILL INTERNATIONAL SA

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FONDATION INSPIR' ADAM ET CHLOÉ SAID

MKS PAMP SA

EMIL FREY MONA LUNDIN-HAMILTON FONDATION DU DOMAINE DE VILLETTE

PARTENAIRES MÉDIA RTS TV & ESPACE 2

LE TEMPS

LÉMAN BLEU

LE PROGRAMME.CH

PARTENAIRES D'ÉCHANGE CINESIS

DEUTZ

FLEURIOT FLEURS

MANOTEL

PARTENAIRE MÉDICAL OFFICIEL CENTRE DE MÉDECINE DU SPORT ET DE L'EXERCICE HIRSLANDEN CLINIQUE LA COLLINE

MANDARIN ORIENTAL


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Le Caravage, Le Sacrifice d'Isaac, c.1603-04, (huile sur canevas) © Bridgeman Images

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Le Furaribi, créature-oiseau blanche entourée de flammes-fantômes. Bakemono Zukushi (« Catalogue des Monstres ») Japon, époque d'Edo. © Pictures from History/Woodbury & Page / Bridgeman Images

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Chiharu Shiota, Thread of Fate, 2022. ARoS Aarhus Art Museum, Denmark. © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota

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Katsushika Hokusai, Une mer sauvage à Choshi, 1832-34 (gravure sur bois) © Bridgeman Images

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Chiharu Shiota, Life Unknown, 2023. Galerie Templon, Paris, France. Photo : Adrien Millot. Courtesy the artist and TEMPLON, Paris – Brussels – New York © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota

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Gustave Doré, Le Léviathan, monstre marin. 19e siècle (gravure). © Giancarlo Costa / Bridgeman Images

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Chiharu Shiota, The Ship of Memories, 2023 Fukuoka Art Museum, Fukuoka, Japan. Photo : Yamasaki Shinichi (Studio Passion) © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota

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L'acteur japonais Toshiro Mifune sur un plateau de tournage du Toho Studio, Tokyo, 1963. © Museum of New Zealand te Papa Tongarewa / © Brian Brake. All rights reserved 2023 / Bridgeman Images

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Pelléas et Mélisande, mise en scène de Sidi Larbi Cherkaoui, scénographie de Marina Abramović, Grand Théâtre de Genève, janvier 2021. © Magali dougados

10 Frederic Leighton, Electra sur la tombe d'Agamemnon, 1869 (huile sur canevas). © Ferens Art Gallery / Bridgeman Images

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Sommaire

Direction générale Aviel Cahn

Distribution

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Introduction FR

13

Introduction EN

15

Argument

16

Synopsis

19

Structure de l'œuvre

22

Aux rois qui refusent de passer Entretien avec Sidi Larbi Cherkaoui

24

Libretto L'amour comme un couteau Le fil rouge Du sublime dans l'opéra des Lumières

30 35 38

Fondation Martin Bodmer Sans liberté de blâmer

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Biographies et équipes

46

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Idoménée Idomeneo, re di Creta Dramma per musica de Wolfgang Amadeus Mozart Livret de Giambattista Varesco Créé le 29 janvier 1781 à Munich Dernière fois au Grand Théâtre de Genève en 2003-2004 Nouvelle production en coproduction avec le Dutch National Opera Amsterdam et les Théâtres de la ville de Luxembourg 21, 23, 29 février & 2 mars 2024 — 19h30 25 février 2024 — 15h 27 février 2024 — 19h Chanté en italien avec surtitres en français et anglais Le spectacle durera environ trois heures trente avec un entracte inclus

Avec le soutien de

Partenaire de l'art contemporain à l'opéra

INDOSUEZ WEALTH MANAGEMENT

Partenaire du Ballet du Grand Théâtre

FAMILLE SCHOENLAUB

Mécène pour la Cappella Mediterranea

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Distribution

Direction musicale Leonardo García Alarcón

Idomeneo, roi de Crète Stanislas de Barbeyrac ●

Chœur du Grand Théâtre de Genève

Mise en scène / Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui

Idamante, son fils Lea Desandre ●

Cappella Mediterranea Orchestre de Chambre de Genève

Scénographie Chiharu Shiota

Elettra, fille d'Agamemnon Federica Lombardi

Costumes Yuima Nakazato

Ilia, fille de Priam, roi de Troie Giulia Semenzato ●

Lumières Michael Bauer Dramaturgie Simon Hatab Direction des chœurs Mark Biggins

Arbace, confident d'Idomeneo Omar Mancini ● ●

Danseurs-ses Mason Kelly * Luca Scaduto * Daian Akhmedgaliev ** Pau Aran Gimeno ** Andrea « Drew » Bou Othmane ** Kazutomi « Tsuki » Kozuki ** Maryna Kushchova ** Helena Olmedo Duynslaeger ** Patrick Williams Seebacher **

Grand-Prêtre de Neptune Luca Bernard ● ● L'Oracle William Meinert ● ● Une fille crétoise Mayako Ito ● Une fille crétoise Mi Young Kim ● Un Troyen David Webb ● Un Troyen Rodrigo Garcia ●

Chiharu Shiota, Uncertain Journey, 2016/2021. (cadre métallique, laine rouge) The Soul Trembles, Taipei Fine Arts Museum, Taiwan, 2021 Photo : Guan-Ming Lin © ProLitteris, Zurich, 2024 and the artist

Prise de rôle Membre du Jeune Ensemble * Danseurs du Ballet du Grand Théâtre ** Danseurs-ses invité-e-s de la Compagnie Eastman

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BESTOF/CHF/F/190522/EU

Sélection des Made Architecture meilleures actions in ouverte mondiales Switzerland

La performance est produite par l´économie réelle et ses entreprises.

GENÈVE

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UNE PRESTATION DU PROGRAMME AVANTAGE SERVICE

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Introduction FR

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Intro | 1

L'histoire d'Idomeneo se déroule après la guerre de Troie. Le roi de Crète figure au rang des vainqueurs mais il est poursuivi par la vengeance de Neptune, le dieu des mers. Alors qu'il fait route vers son royaume après dix ans d'absence, sa flotte est prise dans une tempête. Pendant ce temps, la nouvelle génération essaie de vivre dans le monde que lui ont laissé ses aînés : déportée dans le royaume de Crète, la princesse troyenne Ilia aime le prince Idamante, fils d'Idomeneo qui a pris part à la destruction de sa cité et réduit son peuple en esclavage. Ce dernier a réchappé du naufrage en passant un pacte avec Neptune : il lui sacrifiera la première âme qu'il croisera après avoir accosté. Mais cette innocente victime se révèle être son propre fils, Idamante. La tragédie est en marche.

La mise en scène de cet Idomeneo est confiée à Sidi Larbi Cherkaoui. Le chorégraphe voit dans la légende de ce roi qui refuse de passer une fable éloquente pour notre temps, où l'avenir des générations futures se trouve hypothéqué par les décisions politiques prises par ceux qui les ont précédées. La danse ne reste pas cloîtrée dans le pré carré que lui assigne l'opéra-ballet : elle déborde et envahit les airs comme les récitatifs, révélant les liens invisibles entre les personnages et les peuples, donnant corps aux fantômes d'un passé qui ne passe pas.

Mozart a vingt-cinq ans lorsqu'il compose Idomeneo auquel il offre l'énergie débordante de sa jeunesse. Illustrant le genre de l'opera seria en même temps qu'elle le dépasse, l'œuvre se place sous la double influence de la réforme de Gluck et de l'Idoménée de Campra, tragédie lyrique créée à Paris quelque soixante-dix ans plus tôt. Le chant, la musique et la danse se fondent dans une continuité organique, grâce à l'utilisation de récitatifs accompagnés, qui maintiennent une tension permanente, au gré du paysage émotionnel des personnages. Le chef d'orchestre Leonardo García Alarcón poursuit avec cet Idomeneo un voyage à travers l'opéra-ballet débuté avec Les Indes galantes et Atys.

Comme à son habitude, Sidi Larbi Cherkaoui invite des artistes dont les univers esthétiques traversent et nourrissent le spectacle. C'est le cas du styliste japonais Yuima Nakazato, qui conçoit des costumes à l'imaginaire guerrier et fragile, ou de la plasticienne Chiharu Shiota. Cette artiste japonaise compte parmi les plus reconnues de sa génération. Ses sculptures de fils trouvent une résonance profonde dans un monde qui ne cesse de se faire et de se défaire. Sur scène, la musique et la danse nouent un dialogue sensible avec ces installations : une spirale en métal descendue des cintres figure le vent auquel Ilia confie son amour pour Idamante, tandis qu'une pluie de fils devient la tempête dans laquelle sont pris les navires d'Idomeneo. Dans le mythe comme dans la tragédie lyrique de Campra, Idoménée assassinait son fils dans un accès de folie. La lecture de Sidi Larbi Cherkaoui demeure hantée par cette fin tragique : ces furies contenues dans le chant d'Elettra qui pourraient à tout moment déferler sur le monde.

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Servi aux bars du Grand Théâtre

L’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É . C O N S O M M E Z AV E C M O D É R AT I O N.


Introduction EN

Intro | 0

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The story of Idomeneo takes place after the Trojan War. Despite being on the winning side, The King of Crete is pursued by the wrath of Neptune, the god of the seas. On his way back to his kingdom after a ten-year absence, his fleet is caught in a storm. Meanwhile, the next generation tries to live in the world left to them by their elders: deported to the kingdom of Crete, the Trojan princess Ilia loves Prince Idamante, son of Idomeneo who took part in the destruction of her city and enslaved her people. The king has escaped the shipwreck by making a pact with Neptune: he will sacrifice to him the first soul he comes across after he has landed. This innocent victim turns out to be his own son, Idamante. Tragedy is in the making.

In his staging, the choreographer Sidi Larbi Cherkaoui sees in the legend of this king who does not want to hand over power an eloquent fable for our time, where the future of future generations is mortgaged by the political decisions taken by those who preceded them. The dance is not confined to its opera-ballet moments: it spills over and invades the arias and recitatives, revealing the invisible links between the characters and the ghosts of a past that will not pass.

Mozart was twenty-five when he composed Idomeneo, to which he gave the boundless energy of his youth. Illustrating the opera seria genre while at the same time surpassing it, the work was influenced by both Gluck's reform and Campra's Idoménée, a lyric tragedy created in Paris some seventy years earlier. Singing, music and dance merge into an organic continuity, thanks to the use of accompanied recitatives that maintain a constant tension as the characters move through their emotional landscape. Conductor Leonardo García Alarcón continues the journey through opera-ballets he begun with Les Indes galantes and Atys.

As usual, Sidi Larbi Cherkaoui has invited artists whose aesthetic universes nourish the production. This is the case of Japanese designer Yuima Nakazato, who creates costumes with a warlike and fragile imagination, and visual artist Chiharu Shiota. This Japanese artist — now one of the most recognised of her generation — creates thread sculptures that resonate deeply with a world that is constantly being made and unmade. On stage, music and dance come into a sensitive dialogue with these installations: a metal spiral descending from the catwalk represents the wind to which Ilia confides her love for Idamante, while a shower of wires becomes the storm in which Idomeneo's ships are caught. In both the myth and Campra's lyric tragedy, Idomeneo murdered his son in a fit of madness. Sidi Larbi Cherkaoui's version is haunted by the tragedy embodied by the character of Elettra: a tragedy that could spill over into the world at any moment.

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Dix ans durant, la Guerre de Troie a vu s'unir le monde grec contre le peuple de la cité mythique. Cette guerre s'est soldée par la destruction de la cité mythique et l'éradication des Troyens. Idomeneo, roi de Crète, fait partie du camp des vainqueurs. Il est en mer, sur le chemin du retour, lorsque commence cette histoire. Fille du roi de Troie, la princesse Ilia a été déportée dans le royaume de Crète, avec d'autres prisonniers troyens réduits à l'esclavage. Quant à Elettra, fille d'Agamemnon, elle a vu sa famille frappée par la tragédie : de retour de la guerre, le roi de Mycènes a été assassiné par l'amant de son épouse Clytemnestre. Pour se venger, Elettra a fomenté avec son frère Oreste l'assassinat de sa mère et de l'amant. Après le meurtre, Oreste a fui, poursuivi par les Furies, déesses de la vengeance. Elettra s'est réfugiée dans le royaume de Crète qui fut l'allié de Mycènes durant la guerre. Mais l'ombre des Furies plane sur elle.

Acte I La Troyenne Ilia est hantée par les fantômes de son passé. Elle, qui a vu mourir les siens, éprouve aujourd'hui des sentiments contradictoires, déchirée entre sa haine envers les Crétois, qui ont anéanti son peuple, et son amour pour le prince Idamante. Ce dernier se trouve être le fils d'Idomeneo, roi de Crète et vainqueur de Troie, mais dont le navire aurait fait naufrage sur le chemin du retour. En l'absence de son père, Idamante rend visite à Ilia pour lui déclarer sa flamme. Il lui annonce sa décision d'affranchir les prisonniers troyens de leur condition d'esclaves, provoquant une explosion de joie chez ceux-ci. La fête est finie quand arrive Elettra : la fille du roi Agamemnon, qui éprouve pour Idamante un amour à sens unique, lui reproche de pactiser avec l'ennemi. Le trio est interrompu par Arbace, le conseiller royal, venu confirmer la disparition en mer d'Idomeneo. Idamante, qui refuse de le croire, se précipite en direction de la mer. Elettra est au désespoir : le roi mort, rien ne s'oppose à ce que le prince accède au trône et s'unisse à Ilia. Mais Idomeneo n'est pas mort. Alors que sa flotte est au cœur d'une effroyable tempête, soudain, les éléments déchaînés se calment, laissant le roi débarquer sur la plage suivi de ses hommes. Il raconte avoir passé un pacte avec Neptune, le dieu des mers : en échange de sa vie, il a accepté de lui sacrifier la première âme qu'il croisera après avoir posé pied à terre. Assailli de remords, le roi voit venir à lui celui qu'il va devoir tuer. Hélas, il s'agit de son fils Idamante. Le père et le fils, qui ne se sont pas vus depuis dix ans, se dévisagent d'abord comme des inconnus. Lorsqu'Idomeneo reconnaît enfin Idamante, il est horrifié et le repousse violemment, laissant son fils sous le choc. Pendant ce temps, le peuple, ignorant tout de la tragédie qui se prépare, fête le retour du roi victorieux et rend grâce à Neptune.

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Argument

Acte II

Acte III

Idomeneo raconte à Arbace le pacte qu'il a scellé avec Neptune. Le fidèle conseiller l'exhorte à éloigner son fils du royaume pour le soustraire au sacrifice : Idamante escortera Elettra jusqu'au royaume Argos. Lors d'une entrevue avec Ilia, le roi perçoit les sentiments ambigus qui animent la princesse troyenne. De son côté, Elettra laisse éclater sa joie à l'idée de ce voyage inattendu avec Idamante : elle entend saisir sa chance et s'accrocher à ce bonheur qui lui semblait jusqu'alors inaccessible.

Pendant ce temps, inconsciente de l'attaque qui a eu lieu au port, Ilia croit Idamante parti. Elle confie son amour au vent. Mais voici Idamante de retour, condamné à rester à terre, annonçant sa détermination à vaincre le monstre. Tous deux s'avouent leur amour. Ils sont rejoints par Idomeneo et Elettra qui essaient en vain de fléchir la détermination du jeune homme : n'en déplaise à son père, Idamante ira braver la mort.

Le peuple se rassemble au port. Ilia vient faire ses adieux à Idamante et le remercie d'avoir affranchi les prisonniers. Témoin de la scène, Idomeneo prend conscience de l'amour naissant entre son fils et la jeune fille. Alors que le navire lève l'ancre, il est attaqué par un monstre marin envoyé par Neptune, qui s'impatiente de voir la promesse d'Idomeneo tenue. Terrorisé, le peuple fuit dans un mouvement de panique générale.

Arbace vient annoncer que le peuple menace de se révolter, mené par le Grand Prêtre de Neptune. Lorsque ce dernier accuse le roi d'être responsable des morts provoqués par le monstre, Idomeneo finit par avouer le pacte conclu avec le dieu des mers, provoquant l'effroi du peuple. Tous implorent la clémence de Neptune. C'est à ce moment que se répand la nouvelle qu'Idamante a terrassé le monstre. Se présentant devant son père, le prince offre sa vie pour respecter la promesse faite à Neptune. Mais Ilia supplie alors d'être sacrifiée à sa place, laissant éclater son amour au grand jour. La Troyenne aurait-elle ému le dieu des mers ? Une voix annonce que le courroux divin sera apaisé si Idomeneo accepte d'abdiquer en faveur d'Idamante et d'Ilia. Au même moment, Elettra voit venir à elle les Furies. Elle voit son corps brûler. Elle voit son corps dévoré par les serpents. Elle voit son corps transpercé par un glaive. Lorsqu'elle retrouve ses esprits, Idomeneo dit au peuple : « Le sacrifice est accompli. »

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SOUS LA

COUPOLE

Le podcast politique du «Temps» Décrypter. Débattre. Anticiper. Ecouter sur LeTemps.ch et les applications d’écoute

Nos invités et spécialistes maison, Romain Clivaz, chef de la rubrique Opinions & Débats, Nicole Lamon, cheffe de la rubrique Suisse et Vincent Bourquin, rédacteur en chef adjoint, s’emparent de l’actualité politique.


Synopsis

We are in the aftermath of the Trojan War, which for ten years saw the Greek world unite against the Trojans. The war resulted in the destruction of the mythical city and the eradication of its people. Idomeneo, King of Crete, is on the winning side. When this story begins, he is at sea, on his way home. Princess Ilia, daughter of the King of Troy, has been deported to the kingdom of Crete, along with other enslaved Trojan prisoners. As for Elettra, daughter of Agamemnon, she has seen her family struck by tragedy: returning from war, the King of Mycenae was murdered by his wife Clytemnestra's lover. In revenge, Elettra, together with her brother Orestes, plotted the murder of her mother and her lover. After the murder, Orestes fled, pursued by the Furies, goddesses of vengeance. Elettra took refuge in the kingdom of Crete, Mycenae's ally during the war. But the shadow of the Furies still hangs over her.

Act I Ilia, the Trojan princess, is haunted by the ghosts of the war. She is torn between her hatred for the Cretans, who wiped out her people before her eyes, and her love for Prince Idamante, who is none other than the son of Idomeneo, King of Crete, and conqueror of Troy. On his way home, Idomeneo's ship is wrecked. In his father's absence, Idamante visits Ilia to declare his love. He announces his decision to free the Trojan prisoners from slavery, provoking an explosion of joy among them. The party is over when Elettra arrives. King Agamemnon's daughter, whose love for Idamante is not reciprocated, resents him for making a pact with the enemy. The trio is interrupted by Arbace, the royal advisor, who has come to confirm Idomeneo's disappearance at sea. Idamante, who refuses to believe him, rushes out to sea. Elettra is in despair: with the king dead, nothing stands in the way of the prince's accession to the throne and his union with Ilia. We're thrown into the midst of a terrifying storm in which Idomeneo's fleet is caught. Suddenly, the raging elements calm down and Idomeneo lands on the beach, followed by his men. He has, in fact, made a pact with Neptune, the god of the seas: in exchange for his life, he has agreed to sacrifice the first soul he comes across after setting foot on land. Assailed by remorse, the king sees the man he's about to kill coming towards him. Alas, it is his son Idamante. Father and son, who have not seen each other for ten years, stare at each other like strangers. When Idomeneo finally recognizes Idamante, he is horrified and pushes him away, leaving his son in shock. Meanwhile, unaware of the tragedy brewing, the people celebrate the return of the victorious king and thank Neptune. 19


Chiharu Shiota Direction of Consciousness, 2021 Domaine de Chaumont-surLoire, France Photo © Eric Sander / Domaine de Chaumont-surLoire. © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota

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Synopsis

Act II

Act III

Idomeneo tells Arbace of the pact he has sealed with Neptune. The faithful advisor urges him to keep his son away from the kingdom, to save him from sacrifice: Idamante will escort Elettra to the kingdom of Argos. During a meeting with Ilia, the king perceives the ambiguous feelings that animate the Trojan princess. As for Elettra, she is overjoyed at the prospect of an unexpected journey with Idamante: she intends to seize her chance and cling to a happiness that has seemed unattainable until now.

Meanwhile, unaware of the attack at the port, Ilia thinks Idamante has gone. She entrusts her love to the wind. But Idamante returns, condemned to stay ashore, announcing his determination to defeat the monster. The two confess their love for each other. They are joined by Idomeneo and Elettra. They try in vain to make the young man change his mind, but despite his father's will, Idamante will brave death.

The people gather at the port. Ilia comes to bid Idamante farewell, thanking him for freeing the prisoners. Witnessing the scene, Idomeneo becomes aware of the budding love between his son and the princess. As the ship weighs anchor, it is attacked by a sea monster sent by Neptune, who is impatient to see Idomeneo's promise fulfilled. Terrorized, the people flee in panic.

Arbace comes in and announces that the people are threatening to revolt, led by Neptune's High Priest. When the latter accuses the king of being responsible for the deaths caused by the monster, Idomeneo finally confesses to the pact made with the god of the seas, leading to a frenzy amongst the people. They all implore Neptune's mercy. The news spreads that Idamante has struck down the monster. Appearing before his father, the prince offers his life to keep his promise to Neptune. But then Ilia begs to be sacrificed in his place, letting her love explode. Has the Trojan woman moved the god of the seas? A voice announces that the divine wrath will be appeased if Idomeneo agrees to abdicate in favor of Idamante and Ilia. At the same moment, Elettra sees the Furies coming for her. She sees her body burn, then devoured by snakes, then pierced by a sword. When she comes to her senses, Idomeneo tells the people: “The sacrifice is accomplished.”

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Idoménée

Idomeneo, re di Creta Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Dramma per musica en trois actes Structure de l'œuvre pour la production donnée au Grand Théatre de Genève

Ouverture

Acte I no 1.

Acte II Aria Padre, germani, addio!

no 11.

(Ilia)

no 2.

Aria Non ho colpa

(Ilia)

no 12.

(Idamante)

no 3.

Coro Godiam la pace

no 4.

Aria Tutte nel cor vi sento

Aria Se il padre perdei

Aria Fuor del mar (Idomeneo)

no 13.

Aria Idol mio, se ritroso (Elettra)

(Elettra)

no 14.

Marcia & recitativo Sidonie sponde (Elettra)

n 5. o

Coro Pietà! Numi pietà! Pantomima & recitativo Eccoci salvi alfin

no 15.

Coro Placido è il mar

(Idomeneo)

no 16.

Terzetto Pria di partir, oh Dio (Idamante, Elettra & Idomeneo)

no 6.

no 7.

Aria Vedrommi intorno (Idomeneo)

no 17.

Coro Qual nuovo terrore

Aria Il padre adorato

no 18.

Coro Corriamo, fuggiamo

(Idamante)

no 8.

Marcia

no 9.

Coro Nettuno s'onori

22


Structure de l'œuvre

Acte III no 19.

Aria Zeffiretti lusinghieri

no 29.

(Ilia)

no 20.

Duetto S'io non moro a questi accenti

Aria D'Oreste, d'Aiace (Elettra)

no 30.

(Idamante & Ilia)

Recitativo Popoli, a voi l'ultima legge impone... (Idomeneo)

no 21.

no 22.

Quartetto Andrò ramingo e solo (Idamante, Ilia, Idomeneo & Elettra)

no 31.

Coro Scenda Amor, scenda Imeneo

Aria Se colà ne'fati è scritto

no 32.

Ballet Chaconne, Più allegro

(Arbace)

no 23.

Recitativo Volgi intorno Io sguardo (Gran sacerdote & Idomeneo)

no 24.

Coro Oh voto tremendo!

no 25.

Marcia

no 26.

Cavatine con coro Accogli, oh re del mar (Idomeneo & Sacerdoti)

no 27.

Recitativo Padre, mio caro padre (Idamante & Idomeneo)

no 28.

La voce Ha vinto Amore

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Aux rois qui refusent de passer Entretien avec Sidi Larbi Cherkaoui réalisé par Simon Hatab

Avec Idomeneo, re di Creta, tu mets en scène ton premier opéra de Mozart. Pourquoi avoir choisi Idomeneo ? Idomeneo, c'est ce roi qui refuse de passer, qui ne veut pas abdiquer, qui conserve le pouvoir au prix du sacrifice de son propre fils et au risque de mettre en péril l'avenir de son peuple. Le destin d'Idomeneo se noue lorsqu'il revient dans son royaume, vainqueur de Troie après dix ans de guerre, et que sa flotte est prise dans la tempête. Il est possible qu'à cet instant, son heure soit venue. Mais il refuse de mourir et passe un pacte avec Neptune, le dieu des mers, acceptant de lui sacrifier la première âme qu'il croisera une fois sur la terre ferme. Il échange ainsi sa vie contre celle d'une innocente victime qui — ironie du sort — se révèlera être son fils Idamante. Par ce serment, Idomeneo refuse de laisser place à celui qui aurait pu reprendre la couronne et régner après lui. Ce mythe m'a paru éloquent pour notre époque : une époque où l'avenir des générations futures est hypothéqué par les décisions politiques prises par ceux qui les ont précédées, une époque qui ne manque pas de rois refusant de passer… En outre, sur le plan musical, il me semble qu'Idomeneo s'inscrit dans la suite logique de l'Alceste de Gluck — autre grande 24

tragédie du sacrifice — que j'ai eu l'occasion de monter il y a cinq ans à Munich et de reprendre il y a deux ans à Rome. Lorsque j'ai échangé avec Leonardo, il m'a confirmé ce que j'avais pressenti : que la tragédie lyrique de Gluck avait représenté un modèle important pour le jeune Mozart, qui avait eu l'occasion d'en étudier de près la partition. À travers Idomeneo s'instaure un dialogue à distance entre les deux compositeurs. Dans le pacte qu'il passe avec Neptune, où se situe le libre arbitre d'Idomeneo ? Il semble être la victime du dieu des mers, qui entend venger la destruction de Troie et engendre cette tempête dans laquelle il se retrouve pris au piège. Ne penses-tu pas qu'au fil de l'opéra, l'évolution du personnage revêt une dimension initiatique et qu'à travers son abdication finale, il obtient une forme de rédemption ? Il est vrai que, lors de la tempête de l'acte I, Idomeneo condamne son fils sans le savoir. Mais par la suite, cette malédiction initiale se répète. Lorsqu'il accoste aux rivages du royaume de Crète, il ne reconnaît pas son fils puis le rejette, une scène lourde de sens qui réitère la mise à mort sur un plan symbolique. Et à l'acte III, alors que sa « faute » est désormais de notoriété


Entretien avec Sidi Larbi Cherkaoui

Sidi Larbi Cherkaoui © Magali Dougados

publique, Idamante se présente devant son père et lui offre sa vie pour apaiser la colère du dieu. C'est cette fois en toute conscience qu'Idomeneo accepte son sacrifice. Au fond, tout au long de l'opéra, le père ne cesse de tuer le fils… Et s'il finit par abdiquer, c'est contraint et forcé par la voix de Neptune.

J'aimerais y croire mais le monde nous dit autre chose. J'observe aujourd'hui qu'une certaine jeunesse se bat pour son avenir, elle se bat pour en finir avec différentes formes de domination, mais cette jeunesse se retrouve sacrifiée au profit d'une minorité cynique qui souhaite conserver ses privilèges.

Cette fin, qui voit Idomeneo abdiquer en faveur d'Idamante et de la princesse troyenne Ilia, est propre à Mozart. Dans l'Idoménée de Campra — la tragédie lyrique créée à Paris 70 ans plus tôt — le roi de Crète, pris de folie, finit par assassiner son fils. On sait du reste ce que Mozart et son librettiste Varesco doivent à Campra, puisque, lors de la première d'Idomeneo en 1781, le programme imprimé à destination du public s'achevait par ces mots : « Lisez la tragédie française »… Ce happy end, tu n'y crois pas ?

Interroger cette fin, est-ce aussi une volonté de ta part de revenir aux sources du mythe, de prendre à bras-le-corps sa violence et sa cruauté ? Oui, cette histoire d'Idoménée, c'est un peu comme lorsque Walt Disney adapte un conte populaire en dessin animé dans ces versions expurgées : il en mutile la forme et le vide totalement de sa substance… La tragédie grecque a ses propres règles. 25


Dans le cas de Mozart, il est difficile de savoir dans quelle mesure ce happy end relève d'une volonté du compositeur ou s'il fait partie du cahier des charges imposé par le théâtre commanditaire de l'œuvre… Ce qui me paraît intéressant, c'est qu'en s'emparant de ce mythe antique, Mozart se confronte à cette vision tragique du monde : ces dieux qui ont tout pouvoir sur l'existence humaine, ce père qui doit mettre à mort son fils… On voit bien que cet ordre du monde fait violence à l'enfant des Lumières qu'il est. À l'acte III, il fait intervenir cette voix comme intermédiaire lui permettant de dialoguer avec Neptune. Il cherche à négocier : cet infanticide est-il vraiment inévitable ? Existe-t-il un moyen de conjurer la fatalité ? Peut-on terrasser le monstre qui nous hante ? J'imagine que ce conflit entre Idomeneo et Idamante le touche d'autant plus qu'il le renvoie à sa relation avec son propre père Leopold. Quelques années avant Idomeneo, Mozart a traversé une grave crise. La mort de sa mère — avec laquelle il vivait à Paris — l'a plongé dans un état dépressif, le rendant presque incapable de composer. Il a dû quitter Paris pour revenir à Salzbourg avec l'impression d'avoir échoué et — pire — d'avoir déçu son père : ce père que, dans ses lettres, il place juste après Dieu et pour lequel il affirme être prêt à se sacrifier… Il y a fort à parier que Mozart se projette dans le personnage d'Idamante, ce qui ne rend que plus touchant le quatuor de l'acte III qui voit le fils conquérir son indépendance face au père. Mais je trouve aussi intéressant le fait qu'Idamante soit aujourd'hui joué par une femme — Lea Desandre dans notre production — comme l'impose la tessiture du rôle. Lorsque je vois Idamante, Ilia et Elettra sur scène, je ne peux m'empêcher de voir 26

un trio de femmes… L'idée me plaît que le code opératique brise la stricte délimitation des genres. Revenons à cette fameuse fin. Le mythe d'Idoménée a connu une importante postérité, inspirant à travers les siècles des artistes qui ont semblé eux-mêmes hésiter quant à la fin à lui donner : Idoménée commet-il l'irréparable ou son bras est-il arrêté ? Chez Mozart, on sent que cette fin tragique et contrariée, qui ne peut avoir lieu à l'endroit d'Idomeneo, va exploser ailleurs : à travers le personnage d'Elettra… Oui, tout au long de l'opéra, Elettra — princesse maudite, amante rejetée — est rongée par la bile et le ressentiment. Son dernier air, dans lequel elle se consume en annonçant son intention


Chiharu Shiota, Where are we going? 2017/2019 (cadre métallique, corde, fil de coton). The Soul Trembles, Taipei Fine Arts Museum, Taiwan, 2021. Photo : Guan-Ming Lin. © ProLitteris, Zurich, 2024 and the artist

d'en finir, offre un contrepoint sidérant au chant du chœur qui célèbre la paix retrouvée. À cet instant, on sent que le monde tremble et pourrait basculer à tout instant dans la tragédie… D'autant plus que les Furies qu'elle invoque sont les mêmes qui, dans la version de Campra, guident la main infanticide d'Idoménée. Tout se passe comme si Mozart avait pris ces démons pour les sceller dans le corps d'Elettra… Elle assume ici le rôle du bouc de la tragédie : elle est sacrifiée sur l'autel du bonheur collectif. Au fil des répétitions, il m'est apparu que ce personnage d'Elettra, qui se montre impitoyable envers les prisonniers troyens à l'acte I, se révèle

étrangement touchant à l'acte II, quand elle croit avoir gagné Idamante… Elettra ressemble à un navire perdu en mer qui utiliserait le vent pour s'orienter. Lorsqu'elle apprend que le roi ordonne à son fils de l'escorter au royaume d'Argos, elle saisit sa chance et serre son bonheur. Elle nous apparaît alors comme humaine trop humaine. Elle y croit et — le temps d'un air — on a envie d'y croire avec elle… Ce qui est vrai pour Elettra l'est pour les autres. Lorsqu'Idomeneo découvre l'innocente victime qu'il va devoir sacrifier, il hésite et son hésitation révèle son humanité. En tant que metteur en scène, je ne vois pas de contradiction à ce qu'un être effroyable puisse parfois nous sembler fragile… Je crois que nous ne devons pas esquiver 27


la complexité des personnages. Si le théâtre provoque chez nous des sentiments ambigus, alors nous devons accepter le malaise et l'inconfort. Tu es toi-même fasciné par l'univers de la tragédie grecque. Qu'est-ce qui t'inspire dans ces mythes ? Leur actualité. Ce sont des histoires que l'on raconte et qui se seraient passées il y a longtemps. Quand ? Personne ne s'en souvient. Mais elles sont comme des miroirs tendus aux conflits qui déchirent notre monde contemporain. On n'imagine pas un monstre comme celui qui — dans Idomeneo — s'en prend au royaume de Crète. Pourtant, les guerres, les attentats, les bombardements auxquels nous assistons aujourd'hui ne sont pas moins monstrueux. Comment interprètes-tu le rôle que jouent les dieux dans Idomeneo ? Il y a plusieurs niveaux de lecture. Ces êtres surnaturels sont des métaphores qui nous apprennent qu'il existe des lois invisibles, non écrites, et que, si nous les transgressons, nous nous exposons à des catastrophes : non seulement pour nous-mêmes, mais également pour celles et ceux qui nous succéderont. À travers ces dieux, il est suggéré qu'au-delà des nations, il existe des forces invisibles qui décident de la vie des individus. La musique mais aussi la danse nous permettent d'approcher cet invisible, d'aller où les mots ne peuvent aller. Dans Idomeneo, je perçois également un conflit entre deux principes antagonistes : Neptune, le dieu des mers, représente la fluidité, la vague qui submerge tout et à laquelle il est impossible de résister Il s'oppose à Minerve, évoquée par Ilia au début de l'opéra, la déesse de la sagesse et de la raison qui protège la Grèce et qui entend séparer les choses, délimiter un certain cadre. 28

Cette opposition entre Neptune et Minerve rappelle l'antagonisme entre Apollon et Dionysos que reprendra Nietzsche dans La Naissance de la tragédie. La tragédie grecque naît de la rencontre de deux principes contraires : les forces sombres et souterraines de Dionysos et la lumière d'Apollon, par laquelle on tente de donner une forme plastique à ces passions incontrôlables. L'une des caractéristiques de la tragédie est qu'elle nous invite à plonger dans la nuit, à explorer des questions limites, qui se situent au-delà des lois de la cité… Oui, la tragédie nous invite à suspendre notre jugement pour poser des questions situées au-delà du bien et du mal, des questions terrifiantes face auxquelles nous ne pouvons nous empêcher de nous demander ce que nous ferions si nous étions à la place de ces personnages. Il y a là une complexité qui résiste à une lecture manichéenne du monde, qui séparerait l'humanité en bons et en méchants. Le fameux axe du mal… Il n'y a pas — à proprement parler — de morale mais plutôt un principe d'action-réaction qui fait que nos actes ont toujours des conséquences. Ces mythes exacerbent un sens de la responsabilité très profond. Ils nous aident à nous remettre en question, à penser notre place au monde en tant qu'êtres humains. La scénographie de cet Idomeneo est conçue par la plasticienne japonaise Chiharu Shiota. Pourquoi as-tu souhaité collaborer avec elle ? Lorsque j'ai découvert ses installations, j'ai senti qu'elles avaient une résonance profonde dans notre monde actuel. Chiharu est très libre, très intuitive, elle n'a pas peur de mélanger les matières. Il me semble que — parfois plus que les arts de la scène — les arts plastiques assument l'éphémère, en travaillant avec des matériaux


Entretien avec Sidi Larbi Cherkaoui

pauvres, qui disent quelque chose de la précarité de notre réalité où tout ne tient qu'à un fil. Il en va de même pour le styliste Yuima Nakazato, qui conçoit des costumes comme des armures, souvent habités par un imaginaire guerrier, mais qui expriment pourtant une extrême fragilité. Tu as parlé tout à l'heure de responsabilité et de relation de cause à effet… Il me semble que l'idée de liens qui relient des nations lointaines, qui nouent ensemble les destins de peuples ennemis, est au cœur d'Idomeneo… Les fils rouges de Chiharu sont comme des liens de sang qui relient les êtres et les choses. Dans Idomeneo, les personnages sont connectés entre eux, souvent malgré eux. Ilia est amoureuse d'Idamante, le fils du roi qui a pris part à l'éradication de son peuple. Le destin d'Elettra dépend de celui d'Idomeneo puisque s'il abdique, Idamante deviendra roi et l'abandonnera… Les relations entre les différents protagonistes ont pour centre de gravité un événement traumatique : la destruction de Troie, qui a tracé une ligne entre les vainqueurs et les vaincus de l'Histoire. Idomeneo, Ilia, Idamante, Elettra… tous se débattent dans ses ruines encore fumantes, ils tournent autour de ce centre vide. Ce « passé qui ne passe pas » se manifeste sous différentes formes : « l'ombre dolente » qui hante Idomeneo, le monstre envoyé par Neptune qui attaque le royaume… Tout au long du spectacle, l'univers plastique est en perpétuel mouvement : les images se forment et se défont…

la mer démontée. On dirait que sa voix a le pouvoir de modifier l'espace. Dans Idomeneo, le monde change au gré des émotions des personnages. La musique nous incite à imaginer un paysage toujours recommencé, une scénographie en perpétuel mouvement. Chiharu explique que son travail vise à relier son monde intérieur au monde extérieur. Au fond, c'est aussi le sens de l'opéra de Mozart : Idomeneo nous parle de personnages qui essaient de sortir d'eux-mêmes. En l'absence de son père, le prince Idamante libère les prisonniers troyens et les affranchit de leur condition d'esclaves. Mozart a 25 ans lorsqu'il compose Idomeneo. N'exprime-t-il pas ici une aspiration de la jeunesse : dépasser la tragédie, briser le cycle de la violence en se libérant du poids du passé ? Idamante agit par amour pour Ilia. Tous deux décident de s'aimer et leur amour naît, en quelque sorte, contre l'histoire. Je suis admiratif de celles et de ceux qui, à l'image d'Ilia, parviennent à changer de point de vue, à aller de l'avant. Mais on ne peut pas faire abstraction du passé : la naïveté des personnages est une arme qui menace de se retourner contre eux. Ilia est la fille du roi de Troie. Elle porte dans son nom la destruction de son pays. L'amour d'Idamante agit sur elle comme un baume mais elle demeure hantée par son peuple exterminé. Le geste du prince qui libère les prisonniers ne suffit pas à effacer le traumatisme. Il y a une expression que Leonardo a employée à propos d'elle et que j'aime beaucoup. C'est : « L'amour comme un couteau. »

Pour moi, ce mouvement est déjà présent dans la musique de Mozart. Dans l'acte I, Elettra chante et son chant se mue en un chœur de marins pris dans la tempête. Les murs des appartements royaux vacillent et deviennent 29


L'amour comme un couteau Par Leonardo García Alarcón Propos recueillis par Simon Hatab

La correspondance de Mozart nous montre à quel point il est intervenu sur l'écriture du livret, nous permettant de suivre pas à pas le processus de création : il a raccourci certains passages, s'est étonné auprès du librettiste Varesco que — contre toute cohérence — le roi arrive seul, sans aucun de ses soldats, lorsqu'il accoste sur la plage après la tempête… Que le compositeur intervienne à ce point sur la dramaturgie de l'œuvre est suffisamment rare pour être mentionné. C'est qu'en composant Idomeneo, le jeune Mozart, du haut de ses vingt-cinq ans, est conscient d'être en train de réformer l'opéra européen. Il a connu en Italie l'opéra de Jommelli. Il a entendu à Naples sa Didone abbandonata. Il connaît bien le style de l'opera seria, mais découvre à Paris la réforme menée par Gluck, qui va exercer sur lui une influence considérable. Idomeneo doit beaucoup à Alceste, créé quelque quatorze ans plus tôt à Vienne. Le compositeur emprunte à Gluck et va plus loin. Idomeneo se présente ainsi comme une œuvre de synthèse. Toutes ces innovations se fondent dans une forme organique et continue grâce à l'utilisation de récitatifs accompagnés qui s'imposent comme une véritable signature mozartienne : conformément à ce que l'on pouvait observer dans une œuvre telle que L'isola disabitata de Haydn, ces récitatifs permettent de maintenir 30

le drame sous tension, faisant et défaisant en permanence le paysage émotionnel des personnages. Dès l'ouverture — l'une des premières grandes ouvertures de Mozart — dans laquelle il semble condenser les dix années de la guerre Troie, le compositeur annonce la couleur tragique par des chromatismes et des dissonances. L'ouverture contient l'opéra à venir et le rythme de syncope — que Mozart utilise beaucoup depuis la symphonie n°25 — figure un mouvement interrompu, un élan empêché qui pourrait résumer à lui seul Idomeneo : c'est l'impossible étreinte du père et du fils lors de leurs retrouvailles, cette scène terrible lors de laquelle Idomeneo, de retour dans son royaume après dix ans d'absence, finit par rejeter violemment Idamante… Il y a, bien sûr, les ballets qui occupent une place déterminante : ils sont un moyen ingénieux pour le compositeur de représenter l'invisible, les puissances supérieures qui régissent le monde et qui prennent ici la forme de Neptune, le dieu des mers. Au-delà de la danse, Mozart donne aux chœurs une importance tout à fait inhabituelle, à tel point qu'une grande partie de la dramaturgie passe par eux. Leur partition inclut deux grandes


Libretto

Leonardo García Alarcón © Magali Dougados

scènes de tempête — celle dans laquelle est prise la flotte du roi de retour de Troie à l'acte I et l'attaque du monstre de Neptune surgissant des flots à la fin de l'acte II. Quant à l'acte III, il est profondément politique : c'est devant l'ensemble des prêtres de Neptune puis des citoyens de Crète qu'Idomeneo doit se justifier et finit par avouer le terrible pacte qu'il a passé avec Neptune. Au début de l'acte I, il revient encore aux chœurs de donner corps à une situation politique complexe et explosive — les Troyens prisonniers de guerre, déportés dans le royaume de Crète, libérés de leur joug par le prince Idamante qui profite de l'absence de son père pour les affranchir. Peut-on réellement croire qu'il suffit de déclarer un peuple libre pour effacer la

destruction de son pays, ce passé traumatique qui se transmet de générations en générations ? Rien n'est moins sûr : la joie exprimée par la musique devient ici violente, à la manière d'une bacchanale. Ce passé traumatique trouve sa plus parfaite incarnation dans le personnage d'Ilia, la princesse troyenne qui nous introduit au drame au début de l'opéra. Elle est assurément l'une des héroïnes les plus fascinantes de Mozart. Ilia rappelle Clorinde de Monteverdi : chez elle, l'amour ne peut que s'enraciner dans une profonde douleur. Avec elle, l'amour est comme un couteau. Lorsqu'elle apparaît, dans la continuité de l'ouverture, elle s'exprime à travers un récitatif accompagné qui change à tout moment de tempo — passant d'un andantino à un allegro à un andante à un agitato à un adagio… Il est presque impensable qu'elle soit traversée 31


par autant d'émotions en si peu de temps. Elle est hantée par des corps et des cris qui ressurgissent de son passé et qu'elle ne peut contenir. Sa plainte se termine par quatre mots qui synthétisent tout l'opéra : vengeance, jalousie, haine et amour. Elle a vu trop d'horreurs : elle est une sorte d'Œdipe au féminin qui pourrait se crever les yeux. Ce serait une erreur de la considérer comme le pendant doux et aimable de la furieuse Elettra. Ilia est un animal blessé, une bombe à retardement. Aujourd'hui, l'amour d'Idamante agit sur elle comme un sédatif. Mais que se passera-t-il lorsqu'il cessera de faire effet ? Face à elle, Idamante a tout à la fois la naïveté et la générosité de la jeunesse. Mais le personnage du prince évolue tout au long de l'opéra, à commencer par la scène où on lui annonce la mort de son père : il n'est plus le même, entrant dans une forme de folie qui le fait basculer du côté d'Ilia. Paradoxalement, c'est dans le deuil et la destruction que se rapprochent les deux amants. C'est le même délire qui les poussera tous deux à s'offrir en sacrifice à l'acte III, dans une scène que le librettiste Varesco a ajoutée à la version de Danchet qu'il adaptait, possiblement à la demande de Mozart. Autre princesse en laquelle Ilia voit sa rivale, Elettra est un personnage construit par des émotions très directes. Dans l'acte I, le revirement du destin qui voit Idomeneo déclaré mort semble déclencher directement son air. Mozart a composé pour elle un ballet de Furies, inspiré du ballet Don Juan de Gluck. Sur le plan musical, ce parti pris induit une forme où les émotions d'Elettra se situent davantage du côté de l'orchestre que dans le chant. Sa colère devient orchestre. Ce sont les forces de la nature autour d'elle qui s'affolent. Son chant a le pouvoir de modifier l'espace. Dans l'acte I, il se connecte 32

au chœur des marins perdus dans la tempête. Le personnage est donc lié à la mer, au décor, au cadre dans tous les sens du terme : elle représente une forme d'autorité politique lorsqu'elle reproche à Idamante la libération des prisonniers troyens, mais elle incarne également l'autorité tragique, celle du destin qui ne peut être changé. Par ses airs, par son caractère, elle annonce un autre grand personnage de mère mozartienne : la Reine de la Nuit. Ce personnage en devenir trouvera son achèvement dans La Flûte enchantée. Par ce statut intermédiaire, elle pointe l'absence de la mère dans Idomeneo, opéra tout entier dédié à la relation houleuse du fils au père. Trois ans avant Idomeneo, Mozart vivait à Paris avec sa mère lorsqu'elle décéda. Fait remarquable, à son père Leopold qui se trouvait à Salzbourg, le compositeur cacha d'abord cette mort, continuant de lui écrire en donnant le change alors qu'il s'enfonçait dans un état dépressif qui l'empêchait de composer. Il se mit à accumuler les difficultés financières, contraint de vendre des effets personnels parmi lesquels l'alliance de sa défunte mère. Lorsqu'il fit parvenir à son père les souvenirs de sa mère, celui-ci constata l'absence de l'alliance et entra dans une rage folle. Il ordonna à son fils de le rejoindre à Salzbourg, qui dut quitter Paris en renonçant au rêve qu'il poursuivait d'une commande pour l'Opéra. Ce fut une crise terrible car Mozart eut l'impression de décevoir son père qu'il plaçait plus haut que tout. Plus tard, lorsque le fils eut pris son indépendance par rapport au père, après qu'il eut épousé Constance Weber, le couple rendit visite à Leopold. Dans une ambiance joyeuse, le père, le fils, son épouse et sa sœur chantèrent l'extrait d'une œuvre du compositeur. Hélas, celui-ci fut bouleversé au point de fondre en larmes et de devoir prendre congé. Cette pièce, c'était le quatuor d'Idomeneo.


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Installation de Chiharu Shiota autour d'Idomeneo pour le stand du Grand Théâtre de Genève à Art Genève 2024. © Alice Riondel

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Chiharu Shiota, Becoming Painting, 1994 (performance avec peinture-émail rouge) The Australian National University School of Art, Canberra, Australia Photo :Ben Stone

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Le fil rouge Portrait de Chiharu Shiota par Simon Hatab

On dit qu'au Japon, chaque enfant naît avec un fil rouge au bout du petit doigt : relié à son cœur par un vaisseau sanguin, il le lie à une personne qu'il est destiné à rencontrer au cours de son existence. Le fil peut bien se distendre ou s'embrouiller, tôt ou tard, il rencontrera cette personne qui jouera un rôle important dans sa vie. Chiharu Shiota raconte cette légende de son pays natal. Née en 1972 dans la préfecture d'Osaka, elle a d'abord étudié la peinture à l'université de Kyoto. Un jour, Chiharu a fait un rêve : elle vivait à l'intérieur d'un tableau en noir et blanc dont la surface entièrement recouverte de peinture à l'huile l'empêchait de respirer. C'est à partir de là qu'elle a voulu affranchir la peinture du strict cadre de la toile. De ce rêve, elle a fait une performance en 1994, lors d'un semestre passé en Australie, dans le cadre d'un programme d'échange avec la Canberra School of Art : Becoming Painting, une tentative d'incorporer la peinture, de transformer son propre corps en canevas. Sur ce corps elle a versé une peintureémail rouge. La peinture brillante et agressive a brûlé sa peau et s'est incrustée dans ses cheveux qu'elle a dû couper au bout de quelques semaines. Elle quitte ensuite le Japon pour l'Allemagne, poursuivant ses études à Hambourg,

à Brunswick et à Berlin où elle finit par s'installer. Elle fait évoluer sa pratique vers des installations qu'elle décrit comme les extensions des coups de pinceau sur la toile, investissant des espaces au sein desquels elle tisse des centaines de fils. Ces fils tendus se combinent et se superposent pour former des nuages dans lesquels sont pris des clefs, des livres, des robes, des pierres, des portes, des valises, des tubes, des verres ou des navires. Les fils sont rouges, noirs ou blanc. Chaque couleur a une signification. Rouge le sang. Noir le cosmos et la nuit. Blanc la pureté et le deuil. Dans la scénographie d'Idomeneo qu'elle a conçue à l'invitation de Sidi Larbi Cherkaoui, rouge est aussi la couleur donnée à la mer. Comme si la Méditerranée qui borde le royaume de Crète s'était teintée du sang des soldats tombés pendant la guerre de Troie. À ces objets du quotidien souvent usagés, Chiharu offre une vie nouvelle, entre la terre et le ciel. En 2004, son installation Dialogue from DNA relie deux cents paires de chaussures à un même point de l'espace. Elle a pour l'occasion fait un appel aux dons, en demandant aux donateurs de joindre un petit mot indiquant le souvenir qui leur est lié : un premier rendez-vous, un mariage, 35


un entretien d'embauche, un concert, une sortie au théâtre… Ce n'est sans doute pas un hasard si l'idée lui est venue lorsqu'elle est retournée au Japon après une longue absence et a voulu remettre ses vieilles chaussures qui ne lui allaient plus, déformées par les ans… Les œuvres de Chiharu ont à voir avec la mémoire, l'exil et le déracinement. Les fils connectent les objets à leurs histoires intimes. Comme le suggère le titre d'une autre de ses œuvres — Me Somewhere Else (2018) — ils nous attachent les uns aux autres et nous rattachent à nos pays perdus. Au début d'Idomeneo, ils sont les chaînes qui emprisonnent les esclaves. Mais le fil a toujours deux extrémités : en même temps qu'il lie les Troyens à leurs geôliers, il relie les citoyens de Crète à cette cité lointaine, située de l'autre côté de la mer, que leur royaume a mise à feu et à sang. Il relie non seulement le roi et ses soldats qui ont pris une part active à ce génocide. Mais il relie aussi la jeunesse crétoise incarnée par Idamante : cette jeunesse qui ne demande qu'à vivre et à aimer, qui voudrait oublier les erreurs de ses aînés et se trouve à devoir assumer un héritage qu'elle n'a pas choisi, à faire face à un passé qui ne passe pas. À tel point qu'on finit par se demander qui est vraiment libre. Dans Idomeneo, la danse et le chant nouent un dialogue sensible avec l'univers de Chiharu Shiota : ils mettent en mouvement ses sculptures, ils leur impriment une vibration éphémère. Une spirale en métal descendue des cintres devient, le temps d'un aria, le vent auquel Ilia confie ses sentiments pour Idamante. Une pluie de fils figure la mer démontée et la tempête dans laquelle est prise la flotte d'Idomeneo. Il y a quelque chose qui défie les lois de la nature dans ces masses suspendues : comme une catastrophe imminente. C'est ce que nous chuchote sa sculpture The Thread of Fate (Le fil du destin) exposée en 2021 36

à Bayreuth. L'art de Chiharu résonne dans un monde qui ne cesse de se faire et de se défaire. Dans la brume électrique rouge, les objets se réduisent souvent à leurs contours. Leurs silhouettes dignes et tragiques semblent se tenir à la lisière de la réalité, à la frontière du pays des vivants et du pays des morts : à l'image


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d'Idomeneo, hanté par les conséquences de ses propres choix. Son fils doit-il mourir ? Ilia et Idamante vivront-ils heureux ? Le monde ne tient qu'à un fil et pourrait basculer à tout moment. Et si le fil devait rompre, si ce monde devait s'effondrer, le chant d'Elettra serait sans doute son requiem.

Chiharu Shiota. Over the Continents, 2011. Biennale internationale d'art contemporain de Melle : Habiter la terre, du battement de cœur à l'emportement du monde, Melle, France. Photo : Atelier Chiharu Shiota. © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota

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Du sublime dans l'opéra des Lumières Par Jean-Philippe Grosperrin

L'Argument du livret imprimé pour la création d'Idomeneo à la cour de Bavière en janvier 1781 s'achève par cette remarque : « Lisez la tragédie française, que le poète italien a imitée pour partie, en réduisant la fin tragique enfin heureuse… » L'Idomeneo de Mozart, s'il demeure un dramma per musica tributaire à certains égards du modèle métastasien, est né de cette émulation ostensible avec la « tragédie en musique » de tradition parisienne. Le 11 novembre 1780, Leopold écrivait de Salzbourg à son fils qui achevait la composition à Munich : « Je te renvoie le livret et le plan afin que S. E. le comte Seeau voie que tout a été fait selon ses ordres. » Le comte Seeau, intendant du théâtre du prince électeur Carl Theodor, contrôlait en effet la genèse d'un opéra qui obéissait à l'imitation prescrite du livret qu'Antoine Danchet avait écrit en 1712 pour l'Idoménée d'André Campra (1660-1744), suivant un « plan » défini par le commanditaire et qui engagea certes la collaboration à distance du compositeur et de l'abbé Varesco, son librettiste (la correspondance de Mozart témoigne de ses aléas), mais encore du compositeur avec le décorateur Lorenzo Quaglio et le chorégraphe Claudius Le Grand. 38

C'est le 22 décembre que Leopold, qui assistait lui-même Varesco, expédia enfin à Munich « les 3 actes pour l'impression » ; et ce faisant il objectait le modèle français au désir de Wolfgang d'abréger la scène d'agnition entre le roi et son fils : « C'est traduit du français, comme le plan l'impose. Regarde le plan, on allait même jusqu'à demander de rallonger un peu ce récitat[if] pour qu'ils ne se reconnaissent pas si vite » (Corr., p. 180-181). La genèse d'Idomeneo fut ainsi assujettie à un certain nombre de contraintes qui avaient été celles de l'abbé Frugoni à la cour francophile de Parme quand il avait adapté pour Traetta Hippolyte et Aricie de Rameau – à ceci près que l'opéra de Traetta juxtaposait les formes closes italiennes et les emprunts au modèle étranger (danses, cœurs) alors que Mozart privilégie la continuité organique, et que l'abbé Pellegrin avait déjà corrigé la Phèdre de Racine par un dénouement matrimonial en dissolvant la tragédie dans la pastorale, alors que Varesco a dû se charger de la réfection, et par conséquent s'écarter de la catastrophe épouvantable (le meurtre du fils par un père frappé de folie) qui caractérisait l'opéra de 1712 conformément à la source des Aventures de Télémaque. (...)


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Chiharu Shiota. Human Rhizome, 2023. Galerie Templon, New York, USA. Photo by Charles Roussel © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota

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Si Neptune constitue une figure numineuse unifiante pour l'ensemble du drame, ses modes de représentation sont d'une variété remarquable. La seule fois où sa voix doit résonner, c'est au dénouement (III, 10), dans l'atrium du « temple magnifique de Neptune » (p. 339), lorsque « se fait entendre un grand fracas souterrain », que la statue de Neptune « vacille » devant un Grand Prêtre « devant l'autel en extase », et qu'« une voix profonde prononce la sentence du Ciel » (p. 345). Le modèle en est évidemment l'oracle au temple d'Apollon au début de l'Alceste de Calzabigi et Gluck (I, 4), dont Mozart avait pu étudier la partition à Paris en 1778 dans la riche collection du comte Sickingen. Cette voix tellurique, cette voix sans corps visible doit provoquer une terreur sacrée chère à l'Alceste – en particulier à sa « voce non veduta » dans la forêt vouée aux dieux infernaux (II, 2). Cette terreur, la didascalie de Varesco la caractérise en stipulant une mise en scène de la réception de l'oracle : « Tous demeurent comme foudroyés et immobiles dans leur épouvante. » Or, contrairement à l'Alceste, l'oracle fait irruption sans être solennellement préparé par une médiation sacerdotale. Conformément à sa fonction de péripétie produisant un dénouement heureux, il s'impose par surprise, comme le souligne Leopold Mozart : « le bruit souterrain […] les ravit tous d'effroi et de terreur. Si cela va bien, coup sur coup, cela fera un grand effet sur le public, surtout que la voix souterraine enchaîne. Tout ceci survient sans que le public s'y attende et le surprend au plus haut point » (Corr., p. 146). Au reste, les efforts de Mozart pour raccourcir toujours davantage les paroles de cette voix surnaturelle, fût-ce à l'insu du librettiste, témoignent d'une conscience aiguë que l'effet de la scène est proportionnel à la densité surprenante du discours ; en quoi l'on rejoint la tradition rhétorique du sublime : c'est par excellence la brièveté énergique, performative, 40

qui manifeste le comble de la grandeur impérieuse, et ce « merveilleux dans le discours », source de « ravissement » universel. (...) De manière générale, la présence de ce Neptune qui se dérobe au regard imprègne tout l'opéra, dès l'ouverture qui déploie la majesté ambiguë d'une mer avec ses flots roulants et qui suggère d'emblée une grandeur numineuse, surplombante. Même invisible, la divinité affirme son emprise sur la scène en raison de son évocation constante par la bouche des personnages. L'invocation rituelle et propitiatoire était un passage obligé dans l'opéra français (IV, 5) : Varesco en imite scrupuleusement la teneur en mêlant la voix du roi à celle des prêtres (III, 7). Mais les cas les plus intéressants se situent en amont. Il s'agit d'une part de l'Intermezzo qui suit l'acte I. Dans cette célébration de la gloire de Neptune en forme de chaconne, le cœur fait retentir son nom en action de grâces : « Nettuno s'onori,/quel nome risuoni,/quel Nume s'adori. » Il est notable que l'Idoménée français ne comportait pas de « divertissement » équivalent : le modèle est ici l'espèce de Te deum maritime qui suit le retour de Thésée dans Hippolyte et Aricie (III, 7) et que l'abbé Frugoni avait transposé en clôture de l'acte III d'Ippolito ed Aricia. Dans les deux cas, l'euphorie expansive de la scène (le peuple ignore tout du sacrifice promis jusqu'à l'acte III) se confond avec un effet d'ironie tragique, puisque le roi naufragé vient à peine de rencontrer son fils et de mesurer l'horreur du vœu « atroce » qui l'assujettit à Neptune. Varesco semble avoir encore raffiné cette ironie en concluant la pompe décorative de ces vers choraux par la référence aux « hécatombes solennelles » qu'il convient de préparer (« Solenne ecatombe/andiam preparar »). Or, à l'intérieur de la structure chorale, Mozart a détaché ces derniers vers (et même martelé leurs syllabes en ictus obstiné, entre euphorie et véhémence)


Libretto

en les faisant précéder d'un point d'orgue suspensif : suit une coda inquiétante, vaste crescendo sur une pédale de tonique où les instruments s'agrègent progressivement, tandis que le rythme du menuet est détourné de sa vocation gracieuse « dans un sens épicomonumental ». D'abord développé dans un esprit ouvertement rococo, cet Intermezzo ouvre sur l'horizon équivoque d'un sacrifice. Une réinterprétation analogue des conventions de l'opéra au profit de la tragédie s'observe dans l'air éclatant d'Idoménée « Fuor del mar » (II, 3, n° 12), qui s'écarte, malgré les apparences, du code rhétorique de l'aria di tempesta, où la mer, le naufrage métaphorisaient l'angoisse et le péril du personnage en les projetant dans un espace poétique détaché du drame. Alors que dans les airs versifiés par Métastase le personnage souffrant s'adresse généralement à une transcendance générique et abstraite, dieux (giusti dei) ou astres (barbare stelle), l'air où Idoménée apostrophe nommément Neptune représente en miniature, au centre de l'opéra, la confrontation du roi tragique et du « dieu cruel » tapi dans les flots. Cet air spectaculaire, qui évoque une mer extérieure autant que renfermée dans la poitrine royale (in seno), procède à la fois de l'introspection tourmentée d'un monologue et de l'extériorisation du chant virtuose – une détresse en majesté, pour ainsi dire, où resplendit, comme en une icône musicale, « l'affrontement du grand Adversaire divin » qui régit la dramaturgie entière d'un opéra où les affects des personnages « ne résultent pas de leur rivalité mais d'une hostilité cosmique ». Dès lors, si ce monologue peut offrir un caractère sublime, il ne le devra pas seulement à un ténor expert en pathos comme en figures ornées (et en souffle), mais d'abord à la singularité de sa conception poétique, plongeant dans les profondeurs de la tragédie – le récitatif

précédent faisait d'ailleurs surgir le fantasme d'un triple sacrifice à l'autel (v. 147-151) – tout en voltigeant dans le temps arrêté de l'aria. (...) Le dénouement réalisera ce fol espoir de voir une divinité « sourde » changer de visage, opérant ainsi une révolution du caractère numineux inconcevable dans l'Idoménée de Danchet et Campra. Ce deus ex machina sans ornements plastiques, identifié à « un Neptune méconnaissable », « touché par la phase culminante des Lumières pour qui la divinité ne peut pas être opaque », a aussi dérangé la machine de l'opéra français. Idomeneo ossia la Clemenza di Nettuno ? Par là-même convergent dans un vaste chiaro ed oscuro la représentation du sacré et l'esthétique de l'opéra. Dans une même scène liturgique, la terreur aux accents funèbres (« O voto tremendo ! ») accueille un sublime aérien de la prière (« Accogli, o Re del mar ») ; et au dénouement les inflexions idylliques de l'air ultime du roi déposé (« Torna la pace al core ») opèrent une sublimation esthétique de la violence dont la figure d'Elettra est l'incarnation extraordinaire. Car cette Électre-là assume dans l'économie du sublime un rôle dont l'importance va de pair avec sa marginalité dramatique. S'il est probable que Danchet l'ait agrégée au mythe d'Idoménée à l'exemple d'une tragédie jésuite antérieure, il en fit surtout, par contamination avec l'Andromaque de Racine, un double d'Hermione, princesse jalouse de la captive troyenne qu'aime Idamante. Or dans l'opéra de Campra Électre présente un visage double. D'une part l'aura tragique et fabuleuse de la fille d'Agamemnon est estompée dans une figure vaguement politique de princesse « fugitive », « que le malheur d'Oreste a fait bannir d'Argos » (I, 1) et qui espère « voir bientôt punir de rebelles Sujets » (III, 4), avant qu'Idoménée ne tente de mettre son fils hors 41


de danger en lui ordonnant d'aller « rétablir Électre dans Argos » (III, 1). Ces données se retrouvent exactement reprises dans le livret de Varesco. Mais d'autre part, suivant une caractérisation typique de la tragédie en musique, la frustration agressive d'Électre s'accompagne d'une communication avec les forces surnaturelles : dans une scène d'évocation elle appelle à son aide l'« implacable Vénus », qui lui assure que « [s]a vengeance est commune avec celle des dieux » (II, 5-6) et s'applique à inspirer la « fureur » de la jalousie au cœur du roi ; et c'est Électre encore qui, désespérée face à Idamante, entreprend d'« implorer » la « puissance » de Neptune afin qu'il fasse éclater « sa juste fureur » (V, 1). (...) Le premier monologue d'Elettra, se promettant « vengeance et cruauté », s'inscrit dans une tradition bien identifiée de l'opéra italien du 18e siècle, celle de l'aria agitata, requise par la véhémence des princesses hostiles. C'était le cas de Phèdre dans Ippolito ed Aricia (I, 6), qui chante un air (« Furie del cor geloso ») voisin par sa structure rhétorique du « Tutte nel cor vi sento » d'Elettra : d'abord une apostrophe aux Furies comme allégorie affective (jalousie, vengeance), puis une commination dont l'autre personnage féminin est la cible. À cette différence que la parole d'Elettra solitaire est dépourvue d'une destination scénique (Phèdre chantait face à sa rivale). Surtout la musique imaginée par Mozart subvertit le cadre poétique ordinaire dans l'opéra italien. Le compositeur a-t-il été sensible aux implications infernales des vers (Elettra invoque les « Furies du cruel Averne ») ? Toujours est-il qu'il a privilégié dans la partie vocale les crispations et le ressassement, comme à l'orchestre un espace sonore inquiétant, imprévisible, mimant une accumulation d'énergie prête à la déflagration, interrompue au milieu de l'air par l'effondrement, inouï, du ton de ré mineur à celui 42

Chiharu Shiota. Memory under the Skin, 2023 Galerie Templon, Paris, France. Photo by Adrien Millot Courtesy the artist and TEMPLON, Paris – Brussels – New York © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota

d'ut mineur, lequel préside à la réitération des deux strophes. La violence passionnelle, obsessionnelle, de la musique est inséparable d'une composante sinon démoniaque, du moins tellurique, qui acquiert une inquiétante force élémentaire, sans commune mesure avec les codes italiens, plus plastiques et ornés,


Libretto

de la fureur d'opéra. Grâce à l'équivoque des signes musicaux de cette « peinture » sonore, l'air de fureur se fait ainsi entendre à la fois comme tempête anticipée (susceptible d'une lecture Sturm und Drang de cette esthétique) et comme surgissement imaginaire des Furies, dès les premières phrases du personnage. Car une autre audace de Mozart est d'enchaîner l'air de fureur au spectacle collectif du naufrage à la scène suivante, le changement de décor (du palais au rivage) s'effectuant dans un continuum de la représentation ; comme si la nature en furie amplifiait la fureur du personnage, et comme si la violence d'Elettra, communiquant avec la surnature, avait le pouvoir merveilleux de commander aux éléments, comme Éole ou Neptune. Fiat procella – fiat nox. Le fait que l'influx du monologue d'Elettra se résolve ainsi dans le tumulte choral du naufrage – et ce tumulte est aussi à entendre à l'aune du sublime de Burke – revient à intriquer la jalouse rage d'une princesse avec une puissance dévastatrice dont Neptune sera le visage, et la tragédie le fruit. (...) Au dénouement, la fureur d'Elettra se tourne en démence (smania) dans un monologue halluciné (récitatif obligé et air) dont la dilatation à ce moment du spectacle fut sentie comme problématique dès l'origine, conduisant Mozart à couper l'air et à abréger le récitatif. Guiguené glosa l'air ainsi : « Elle a dans son sein les fureurs d'Ajax, celles d'Oreste, et la torche d'Alecton. Des serpents lui déchirent le cœur. Ou un poignard ou sa douleur vont trancher sa destinée. L'air qu'elle chante a beaucoup de mouvement et de force, mais personne ne s'intéresse à son désespoir. Elle crie et se désespère toute seule. C'est un grand et assez bel air perdu. » Néanmoins cet enfermement du personnage dans une violence explicitement suicidaire obéit à une logique plus profonde que celle du pathos tragique : ce monologue, qui ne s'adresse à aucun

des personnages présents en scène, couronne à maints égards une assomption noire d'Elettra sous le signe d'un sublime infernal. Et comme précédemment l'écriture du rôle procède de la rencontre du modèle français, de l'aria infuriata et du mélodrame de Benda. (...) Aussi le dénouement se donne-t-il à comprendre comme « un sacrifice masqué d'Électre », personnage qui « n'a rien d'autre à faire dans l'opera seria que – lourd fardeau pour une œuvre des Lumières – porter en elle toute la force tragique qui en sera rejetée ». Dans l'Antiquité rêvée d'Idomeneo, elle apparaît enfin de compte comme la personnification d'un sublime du terrible et d'une fascination pour la destruction que l'ensemble de l'opéra met jusqu'à son terme en tension avec un mode apaisé, ouvertement lyrique, de la sublimation. Ainsi l'énergie inquiétante, chtonienne, qui courait de la tragédie lyrique aux mélodrames de Benda en passant par les conceptions de Burke et « les terribles compositeurs de Mannheim », échappait à ce que Daniel Heartz, à propos de l'Ippolito ed Aricia de Traetta, a nommé une « émasculation ». Idomeneo est par excellence un creuset, dont le foisonnement poétique pourrait résumer le théâtre musical des Lumières, mais il témoigne aussi, sous les espèces du sublime, de la fécondité des appareils fabuleux défunts pour la modernité d'un univers musical. « Sans Furies, point d'Oreste », écrivait Schiller à Goethe le 22 janvier 1802. Sans Neptune, sans cette Électre, point d'obscur objet du plaisir musical.

Extraits de Jean-Philippe Grosperrin, « Du sublime dans l'opéra des Lumières : Idomeneo de Mozart et Varesco », article publié dans Dix-huitième siècle 2011/1 (n° 43)

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Sans liberté de blâmer Nicolas Ducimetière Fondation Martin Bodmer

Écrites par Fénelon (devenu archevêque de Cambrai en 1695) à partir de 1693, Les Aventures de Télémaque, novateur roman d'aventures et d'édification, étaient destinés aux élèves du précepteur royal, en particulier au duc de Bourgogne, le petitfils de Louis XIV. Ce roman, à la fois épopée et traité politico-moral, provoqua à la fois la disgrâce de son auteur et sa célébrité immédiate et durable. Et pour cause : dans ce récit des pérégrinations du fils d'Ulysse, Télémaque était accompagné du sage conseiller Mentor, qui lui dispensait un enseignement dans lequel les lecteurs de l'époque crurent distinguer une satire du règne, la figure de l'arrogant prince Idoménée apparaissant comme un double du Roi Soleil. Cette critique implicite de l'absolutisme semblait promouvoir le droit naturel contre le droit divin (d'où l'influence profonde du texte sur la pensée des Lumières, Montesquieu le qualifiant par exemple de « livre divin de ce siècle » et s'en inspirant pour les Lettres persanes). Bonne occasion pour le régime louisquatorzien de rappeler qui était le maître. Le roman avait certes obtenu le 6 avril 1699 un privilège royal d'impression, mais pas le visa du censeur. Quand le texte arriva devant les yeux du roi, alors que le tirage était déjà en cours, la réaction fut immédiate : ordre fut donné d'arrêter les presses. Le texte du premier volume, le seul alors en cours d'impression, s'arrêta donc abruptement au bas de la page 208 : 44

on surnomme cette édition tronquée « le Fragment ». Les exemplaires en sont aujourd'hui très rares, une partie importante du tirage ayant été détruite. Quant à Fénelon, déjà plus ou moins en disgrâce pour ses positions théologiques (son adversaire Bossuet ayant triomphé) et limogé de son poste de précepteur royal, il fut tout simplement banni de la Cour, se retirant dans son diocèse de Cambrai dont il ne sortit plus. Ce scandale provoqua le succès immédiat de l'œuvre. Elle ne vit certes plus le jour en France du vivant de Louis XIV (il faudra attendre 1717), mais les éditeurs hollandais ne se privèrent pas de l'imprimer, d'abord de manière partielle (en recopiant le texte tronqué du « Fragment »), puis de manière complète à partir de manuscrits clandestins plus ou moins fidèles. Le Télémaque de Fénelon fut pendant deux siècles, de 1699 à 1914, un des livres les plus réédités et les plus lus de toute la littérature mondiale. La diffusion de l'œuvre s'étendit, bien audelà de la France, à toute l'Europe, via des traductions dans quasiment toutes les langues : comme le souligne Nathalie Ferrand, le roman a été « tellement traduit en Europe que le décompte exact de ses traductions reste encore à faire » ! Dans sa version originale, il a été le texte sur lequel des générations d'écoliers européens ont appris le français. Comme le dit l'adage : « Interdisez-moi, on me lira ! »


François de Salignac de La Mothe-Fénelon (1651-1715), Les Aventures de Télémaque, fils d'Ulysse, ou Suite du quatrième livre de l'Odyssée d'Homère, Paris, Veuve Claude Barbin, 1699. Édition originale. Prov. : Jules Lemaître.

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Leonardo García Alarcón

Sidi Larbi Cherkaoui

Après des études de piano en Argentine, Leonardo García Alarcón s'installe en Europe en 1997 et intègre le Conservatoire de Genève. Chef d'orchestre demandé, il travaille avec les plus grandes institutions musicales et lyriques, de l'Opéra de Paris au Teatro de la Zarzuela de Madrid et au Grand Théâtre de Genève, ville où il a fait ses premières armes. En 2005, il fonde son ensemble Cappella Mediterranea pour accompagner le Chœur de chambre de Namur dont il prend la direction en 2010. Leonardo García Alarcón redécouvre également de nombreux opéras de Cavalli comme Eliogabalo, Il Giasone et Erismena. En 2022, un nouveau chapitre s'ouvre dans sa carrière avec la création de son oratorio La Passione di Gesù, sa première grande composition contemporaine. Sa discographie prolifique est unanimement saluée par la critique. Leonardo García Alarcón est chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.

Figure de proue de la scène contemporaine belge, Sidi Larbi Cherkaoui compte plus de 50 chorégraphies à son actif et une série de prix dont deux Olivier Awards, trois prix « meilleur chorégraphe de l'année » de Tanz et le Kairos Prize 2009. Bien connu de la scène genevoise, il a quitté la tête du Ballet Vlaanderen, pour prendre la direction du Ballet du Grand Théâtre de Genève en 2022. En 2018, Cherkaoui s'associe avec Damien Jalet et Marina Abramović pour la production de Pelléas et Mélisande à Anvers, puis pour Boléro à l'Opéra national de Paris. Ses mises en scène pour l'opéra comptent aussi Les Indes galantes de Rameau, Alceste de Gluck et Satyagraha de Glass. Son affinité avec le ballet et l'opéra a donné naissance à certaines de ses œuvres les plus durables, ainsi qu'à de passionnantes collaborations interdisciplinaires avec des artistes visuels, des designers et des musiciens.

Direction musicale

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Mise en scène / Chorégraphie

Chiharu Shiota

Yuima Nakazato

Née à Osaka, Chiharu Shiota vit et travaille à Berlin. Confrontée à des préoccupations humaines fondamentales telles que la vie, la mort et les relations, Shiota explore l'existence humaine à travers diverses dimensions en créant une existence dans l'absence, soit dans ses installations de fils à grande échelle qui incluent une variété d'objets communs et de souvenirs extérieurs, soit à travers ses dessins, sculptures, photographies et vidéos. Elle a exposé en solo dans le monde entier, notamment à Tokyo, Berlin, Shanghai, Düsseldorf ou à Washington. Elle participe également à de nombreuses expositions internationales telles que le Festival international d'art d'Oku-Noto, la Biennale de Sydney, la Triennale d'art d'EchigoTsumari et la Triennale de Yokohama. En 2015, Shiota a été sélectionnée pour représenter le Japon à la 56e Biennale de Venise. Depuis de nombreuses années, Shiota réalise régulièrement la scéno­ graphie d'œuvres lyriques dans le monde entier.

Né d'une mère joaillère et d'un père sculpteur, Nakazato fut exposé à l'expression artistique et particulièrement à l'art moderne dès son plus jeune âge. Il commence à créer des vêtements en autodidacte avant d'intégrer le département mode de l'Académie des Beaux-Arts d'Anvers. La collection de fin d'études du créateur remporte de nombreux prix en Europe et en 2016 Yuima Nakazato présente sa première collection de haute couture à Paris en tant que créateur invité sélectionné par la Chambre Syndicale de la Haute Couture. Sa démarche de création consiste à associer les techniques d'artisanat aux dernières inventions technologiques afin de créer des vêtements uniques.

Scénographie

Costumes


Biographies

Michael Bauer Lumières

Né à Munich, Michael Bauer a rejoint le Bayerische Staatsoper de Munich en tant qu'assistant en 1980, avant d'y devenir chef éclairagiste, poste qu'il occupe depuis 1998. Dans cette maison d'opéra, il collabore en particulier avec David Alden, Calixto Bieito, Luc Bondy, David Bösch et Roland Schwab, et participe à de nombreuses productions, qui incluent des opéras tels que Die Zauberflöte, L'elisir d'amore, Norma, Guillaume Tell, Tristan und Isolde, Nabucco, Tosca, Boris Godounov, etc. En dehors de Munich, il illumine les scènes de l'Opéra de Paris, du Staatsoper de Berlin, du Theater an der Wien, du Semperoper de Dresde, La Fenice, La Scala, le Grand Théâtre de Genève, le Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg et bien d'autres. Récompensé en 1999 par le prix du théâtre bavarois pour les lumières de Pnima à la Biennale de Munich, il enseigne également la création de lumières à la Hochschule für Musik de sa ville natale depuis 1993.

Simon Hatab Dramaturgie

Simon Hatab est dramaturge au théâtre et à l'opéra. Il travaille avec les metteur·se·s en scène Clément Cogitore et Bintou Dembélé (Les Indes galantes à l'Opéra national de Paris), Silvia Costa (Julie à l'Opéra national de Lorraine, L'Arche de Noé à la Comédie de Valence et au Théâtre de la CroixRousse), Maëlle Dequiedt (Trust Karaoké Panoramique au Théâtre de la Cité Internationale, I Wish I Was au Phénix – Scène nationale de Valenciennes et aux Halles de Schaerbeek, Stabat Mater au Théâtre des Bouffes du Nord), Lisaboa Houbrechts (Médée à la ComédieFrançaise), Tiago Rodrigues (Tristan et Isolde à l'Opéra national de Lorraine), Émilie Rousset (Playlist politique au Théâtre de La Bastille), Marie-Ève Signeyrole (Nabucco à l'Opéra de Lille, La Damnation de Faust au Staatsoper de Hanovre, Don Giovanni à l'Opéra national du Rhin). Il collabore également avec l'Opéra national de Lorraine et le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.

Stanislas de Barbeyrac

Lea Desandre

Ténor — Idomeneo, roi de Crète Stanislas de Barbeyrac étudie au Conservatoire de musique de Bordeaux avant d'intégrer en 2008 l'Atelier Lyrique de l'Opéra national de Paris. Il reçoit de nombreuses distinctions dont une Victoire de la musique classique en 2014. Il fait des débuts remarqués au Festival d'Aix-en-Provence dans le rôle de Tamino (Die Zauberflöte), puis au Royal Opera House de Londres en Arbace (Idomeneo) ; il interprète Narraboth (Salome) à São Paulo et Paris. En 2015, il fait ses débuts au Festival de Salzbourg dans Davide penitente de Mozart. Plus récemment, il chante le Chevalier de La Force (Dialogues des carmélites) sur plusieurs grandes scènes européennes, Damon (Les Indes galantes) à Paris, Alfredo Germont (La traviata) à Dresde et encore Don Ottavio (Don Giovanni) au Metropolitan Opera, à Munich et à Paris. Il interprète le rôle d'Hylas dans l'enregistrement des Troyens dirigé par John Nelson (Erato).

Mezzo-soprano Idamante, son fils

D'origine franco-italienne, Lea Desandre étudie à Venise auprès de Sara Mingardo et intègre le Jardin des Voix de William Christie en 2015. Elle est révélation lyrique des Victoires de la musique classique en 2017 et nommée dans la catégorie Artiste lyrique en 2021. En 2021, Lea Desandre débute dans le rôle de Cherubino (Le nozze di Figaro) au Festival d'Aix-en-Provence. Rôle repris depuis à l'Opéra de Paris, à l'Opéra de Zurich, au Liceu Barcelona et à l'Opéra de Lausanne. Plus récemment, elle chante Cherubino (Le Nozze di Figaro) lors des Salzburg Festspiele, Stéphano (Roméo et Juliette) à l'Opéra de Paris ou encore Annio (La clemenza di Tito) en tournée européenne. Son premier récital enregistré, Amazone (élu Gramophone Editor's Choice 2021) a été enregistré en exclusivité pour Erato Warner avec l'Ensemble Jupiter dirigé par Thomas Dunford, et Cecilia Bartoli, Véronique Gens et William Christie en invités.

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Federica Lombardi

Giulia Semenzato

Omar Mancini

Luca Bernard

La soprano italienne Federica Lombardi est l'une des artistes les plus recherchées de sa génération pour l'interprétation des principaux rôles de soprano mozartiens. En 2022, elle fait ses débuts au Royal Opera House Convent Garden dans le rôle de la Comtesse (Le nozze di Figaro) sous la direction d'Antonio Pappano puis au Metropolitan Opera, où où elle interprète aussi Elettra dans Idomeneo. Récemment, elle débute en Amelia Grimaldi (Simon Boccanegra) à l'Opéra de Liège. En 2019, elle reçoit le prix Franco Abbiati de l'association des critiques italiens pour ses inter­ prétations exceptionnelles des rôles des opéras de Mozart. Elle se produit régulièrement en concert, on a pu l'entendre récemment à Naples, Bangkok et Astana pour la Neuvième Symphonie de Beethoven sous la direction de Zubin Mehta, ou encore dans la Messa di gloria de Rossini sous la direction d'Antonio Pappano. ●

Après une licence de droit à l'Université d'Udine, Giulia Semenzato étudie le chant au Conservatoire Benedetto Marcello de Venise puis se spécialise en musique baroque à la Schola Cantorum de Bâle. Elle remporte le Concours international de chant Toti dal Monte de Trévise et le prix Farinelli du Concours international de Bologne. Elle se produit sur de nombreuses scènes : Théâtre des ChampsÉlysées, Teatro alla Scala de Milan, Fenice de Venise, Philharmonie de l'Elbe, Opéra de Zurich, Theater an der Wien, Opéra de Bordeaux, Opéra royal de Versailles, festivals de Glyndebourne et d'Aix-enProvence. Elle collabore avec les chefs Zubin Mehta, John Eliot Gardiner, Daniel Harding, Paavo Järvi, Marc Minkowski, Raphaël Pichon et Leonardo García Alarcón et les metteurs en scène Robert Carsen et Damiano Michieletto. Parmi ses enregistrements on retrouve Sospiri d'amore (Cavalli) chez Glossa et le Stabat Mater de Pergolèse avec Riccardo Minasi chez Harmonia Mundi. ●

Omar Mancini fait ses débuts en 2018 en tant que ténor solo dans la Petite Messe solennelle de Rossini dans le cadre du 150ème anniversaire de la mort du compositeur. En 2019, il se produit pour la première fois au Capri Opera Festival en Rinuccio (Gianni Schicchi). En 2021, il obtient son diplôme de musique vocale de chambre du Conservatorio Giuseppe Verdi de Milan avec mention cum laude, puis est sélectionné pour la Bottega Donizetti à l'Opéra Donizetti où il chante dans le spectacle C'erano una volta due bergamaschi.... En décembre 2021, il interprète le Gardien dans Acquaprofonda de Giovanni Sollima au Teatro Sociale de Côme. En janvier 2022, il est Horatio / La Voix imaginaire de Lélio dans Lélio ou le Retour à la vie de Berlioz au Teatro Regio de Turin. Il chante aussi Il Conte Bandiera dans La scuola de' gelosi de Salieri au Teatro Regio de Turin en mai 2022 et au Festival della Valle d'Itria en juillet 2022. Omar Mancini est membre du Jeune Ensemble du Grand Théâtre.

Né à Zurich, le ténor lyrique Luca Bernard a acquis ses premières expériences sur scène en tant que membre du Zürich Sängerknaben. Il a étudié le piano et la composition à la ZHdK puis le chant. En 2017, il est Ottokar dans Der Zigeunerbaron puis en 2018 Stanislas de Der Vogelhändler à l'Operettenbühne Hombrechtikon. De 2019 à 2021 on l'a entendu dans une grande variété de rôles à l'Opéra de Zurich en tant que membre de l'International Opera Studio. Au cours de la saison 2021/22, il a chanté à l'Opéra Maggio Fiorentino de Florence, où il a interprété Gastone (La traviata), Jaquino (Fidelio) et Scaramuccio (Ariadne auf Naxos). Au Festival de Glyndebourne 2022, il se produit dans le rôle d'Ernesto dans Don Pasquale. Lors de la saison 23/24, il se produit à Klagenfurt, Toulon, ainsi qu'au Grand Théâtre de Genève, où il fait partie du Jeune Ensemble. ●

Soprano — Elettra, fille d'Agamemnon

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Soprano — Ilia, fille de Priam, Roi de Troie

Ténor — Arbace, confident d'Idomeneo

Ténor — Grand-Prêtre de Neptune


Biographies

William Meinert Basse — L'Oracle

Diplômé du programme Cafritz Young Artist du Washington National Opera, où il interprète Sarastro dans Die Zauberflöte, William Meinert est lauréat des concours Shreveport Opera Mary Jacobs Smith Singer of the Year 2022 et de la Houston Grand Opera Eleanor McCollum Competition 2019. Il chante Commendatore (Don Giovanni) à Baltimore, Commentator dans Scalia/ Ginsburg de Derrick Wang (Opera North), Vodník dans Rusalka (Madison Opera) et le Duc dans Roméo et Juliette de Gounod (Pensacola Opera). Artiste en résidence du Santa Fe Opera, il y interprète Hjarne et Corbin lors de la première mondiale de The Thirteenth Child de Poul Ruders en 2019. Il s'est produit dans les Vêpres de Monteverdi avec les American Bach Solistes et le Messie de Haendel avec le Washington Bach Consort. Au GTG, membre du Jeune Ensemble, il était le Grand Prêtre de Baal dans Nabucco en 22/23.

Mi-Young Kim

Rodrigo García

Mi-Young Kim étudie le chant, le piano, et la composition à Séoul et à Rome. Elle obtient son master de cheffe de chant et de cheffe de chœur à la HEM de Genève. Elle donne de nombreux concerts en Europe et aux États-Unis. Une compilation de gospels (Look Towards the Cross ) composés par elle a été éditée et commercialisée en Corée.

Né aux Îles Canaries, Rodrigo García est diplômé en musique et pédagogie du chant de l'Université de la Rioja. Sa carrière de chanteur l'a emmené à l'Opéra Bastille, au Teatro Real de Madrid et au Palais des Papes à Avignon. Interprète chevronné de zarzuela, il a chanté Santi (El Caserío de J.Guridi), Vidal (Luisa Fernanda de M. Torroba) et Caireles (El Gato montés de M. Penella).

Mayako Ito

David Webb

Après ses études à Tokyo, Mayako Ito acquiert des premières expériences en soliste avec des rôles comme Yniold (Pelléas et Mélisande), Alisa (Lucia di Lammermoor), Rosina (Il barbiere di Siviglia), Olympia (Les Contes d'Hoffmann) avant de s'installer en France. Elle intègre le chœur du GTG en 2020.

David Webb est un ancien artiste Harewood de l'English National Opera. Il a chanté des rôles aux Salzburger Festspiele, au Glyndebourne Festival Opera, au Teatro Real Madrid, au Theater an der Wien, à Lisbonne, à Valladolid et à l'OpéraComique de Paris.

Mezzo-soprano Une fille crétoise

Soprano — Une fille crétoise

Basse — Un Troyen

Tenor — Un Troyen

Débuts au GTG

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Chiharu Shiota. Life Unknown, 2023. Galerie Templon, Paris, France Photo by Adrien Millot. Courtesy the artist and TEMPLON, Paris – Brussels – New York. © ProLitteris, Zurich, 2024 and Chiharu Shiota


Équipes

Cappella Mediterranea

Orchestre de Chambre de Genève

Violons I Naomi Burell Laura Corolla Jeanne Mathieu Anne Millischer Amandine Solano

Violons I Girolamo Bottiglieri – 1er violon Melik Kaptan Piotr Kawecki Pascale Servranckx-Delporte

Violons II Pablo Agudo Lopez Elena Califano Jesús Lárez Catherine Plattner Altos Mathurin Bouny Pierre Vallet Violoncelles Florestan Darbellay Karolina Pływaczewska Contrebasse Éric Mathot Flûtes Jean Brégnac Olivier Riehl Hautbois Claire Thomas

Violons II Cécile Carrière François James Marc Liardon Altos Robin Lemmel Mathilda Piwkowski

Cors Matthieu Siegrist Maxime Tomba Trompettes Ivo Panetta Gabriel Quintero Trombones Francesco D'Urso Davide Lombritto Ian Veronese Timbales-percussions Sébastien Cordier

Violoncelles Delphine Gosseries Pascal Michel Contrebasse Irene Sanz Centeno Hautbois Gilles Vanssons Clarinette Cindy Lin Bassons Catherine Pépin-Westphal Ludovic Thirvaudey

Clarinette François Gillardot Cors Édouard Guittet Benjamin Locher Pianoforte Adrià Gràcia Gàlvez 51


Chœur du Grand Théâtre de Genève

Sopranos Fosca Aquaro Nicola Hollyman Jana Iliev Mayako Ito Ga young Lim * Victoria Martynenko Martina Möller-Gosoge Anna Samokhina Iulia Elena Surdu Altos Audrey Burgener Elise Bédènes Magali Duceau-Berly Anaëlle Gregorutti * Varduhi Khachatryan Mi Young Kim Céline Kot Vanessa Laterza Mariana Vassileva-Chaveeva

* Remplaçantes

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Ténors Jaime Caicompai Rémi Garin Lyonel Grelaz Sanghun Lee José Pazos Terige Sirolli Georgi Sredkov Bisser Terziyski David Webb Marin Yonchev Louis Zaitoun Basses Romaric Braun Nicolas Carré Phillip Casperd Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Christophe Coulier Rodrigo Garcia Igor Gnidii Seong Ho Han Vladimir Kazakov Sebastia Peris Dimitri Tikhonov


Équipes

Équipe artistique

Équipe technique

Assistant à la direction musicale Adrià Gràcia

Chargé de production artistique et casting Markus Hollop

Assistant à la mise en scène Jeff Kessler

Chargée d'administration artistique Alexandra Guinea

Assistant à la chorégraphe Stephan Laks

Assistante de production et responsable de la figuration Matilde Fassò

Assistant à la mise en scène GTG Leonardo Piana

Responsable des ressources musicales Éric Haegi

Machinerie Juan-Manuel Calvino

Collaboration artistique à la scénographie Cristina Nyffeler

Régisseure chœurs Marianne Dellacasagrande

Éclairages Stéphane Gomez

Collaboration aux costumes Laura Lemmetti

Stagiaire HEM Cheffe de chant Laurie Lepoutre

Accessoires Patrick Sengstag

Chefs de chant Xavier Dami Réginald Le Reun

Stagiare à la mise en scène David Blunier

Régisseures de production Anne Lebouvier Marina Niggli Régie surtitres Benjamin Delpouve Directeur artistique adjoint Arnaud Fétique

Directeur technique Luc Van Loon Adjointe administrative Sabine Buchard Régisseure technique de production Ana Martín Del Hierro Chef de plateau Patrick Savariau

Électromécanique David Bouvrat Son/Vidéo Youssef Kharbouch Habillage Joëlle Müller Perruques/Maquillage Karine Cuendet Christèle Paillard Carole Schoeni Ateliers costumes Maud Heintz La réalisation des costumes s'est faite en collaboration avec Issa Costumes.

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DIRECTION GÉNÉRALE Directeur général Aviel Cahn Assistante administrative Victoire Lepercq SECRÉTARIAT GÉNÉRAL Secrétaire générale Carole Trousseau Attaché de direction et Chargé du contrôle interne Swan Varano Adjointe administrative Cynthia Haro DIRECTION ARTISTIQUE Directeur artistique adjoint Arnaud Fétique Responsable de la planification Marianne Dellacasagrande Assistant à la mise en scène Leonardo Piana ADMINISTRATION ARTISTIQUE Chargé de production artistique et casting Markus Hollop Chargé-e d'administration et de planning NN Assistante de production et responsable de la figuration Matilde Fassò RÉGIE DE SCÈNE Régisseure générale Anne Lebouvier Régisseur Jean-Pierre Dequaire MUSIQUE Chef de chant principal Jean-Paul Pruna Chefs de chant/Pianistes Xavier Dami Réginald Le Reun Responsable ressources musicales Eric Haegi Jeune Ensemble Luca Bernard Giulia Bolcato Omar Mancini William Meinert Ena Pongrac DRAMATURGIE ET DÉVELOPPEMENT CULTUREL Dramaturge Clara Pons Rédacteur-traducteur Christopher Park Responsable développement culturel Sabryna Pierre Collaboratrice jeune public Léa Siebenbour CHŒUR Chef des chœurs Mark Biggins Régisseure des chœurs Marianne Dellacasagrande Assistant régie des chœurs et logistique Rodrigo Garcia Sopranos Fosca Aquaro Chloé Chavanon Nicola Hollyman Iana Iliev Mayako Ito Victoria Martynenko Martina Möller-Gosoge Cristiana Presutti Anna Samokhina Iulia Elena Surdu

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Altos Elise Bédènes Audrey Burgener Magali Duceau Varduhi Khachatryan Mi-Young Kim Céline Kot Vanessa Laterza Negar Mehravaran Mariana Vassileva-Chaveeva Ténors Jaime Caicompai Rémi Garin Lyonel Grélaz Sanghun Lee José Pazos Terige Sirolli Georgi Sredkov Bisser Terziyski David Webb Marin Yonchev Louis Zaitoun Basses Romaric Braun Nicolas Carré Phillip Casperd Aleksandar Chaveev Peter Baekeun Cho Christophe Coulier Rodrigo Garcia Igor Gnidii Seong Ho Han Vladimir Kazakov Sebastià Peris Marco Dimitri Tikhonov BALLET Directeur du Ballet Sidi Larbi Cherkaoui Directeur opérationnel du Ballet Florent Mollet Adjoint Vitorio Casarin Coordinatrice administrative Léa Caufin Maître de ballet Manuel Renard Danseuses Yumi Aizawa Céline Allain Zoé Charpentier Diana Dias Duarte Zoe Hollinshead Emilie Meeus Stefanie Noll Sara Shigenari Madeline Wong Danseurs Jared Brown Quintin Cianci Oscar Comesaña Salgueiro Ricardo Gomes Macedo Armando Gonzalez Besa Julio Leon Torres Adelson Carlos Nascimento Santo Jr. Juan Perez Cardona Mason Kelly Luca Scaduto Geoffrey Van Dyck Nahuel Vega TECHNIQUE DU BALLET Directeur technique du Ballet Rudy Parra Régisseur plateau Alexandre Ramos Régisseur lumières Dylan Larcher Technicien son & vidéo Jean-Pierre Barbier Service médical Dr Victoria Duthon Dr Silvia Bonfanti (Hirslanden Clinique La Colline)

MÉCÉNAT ET SPONSORING Responsable du mécénat Frédérique Walthert Adjointe administrative Natalie Ruchat PRESSE Responsable presse et relations publiques Karin Kotsoglou Assistante presse Sophie Millar MARKETING & VENTES Directeur Marketing & Ventes Alain Duchêne

FINANCES Responsable Finances Florence Mauron-Fort Comptables Paola Andreetta Andreana Bolea Laure Kabashi RESSOURCES HUMAINES Responsable RH NN Gestionnaires RH Laura Casimo Marina Della Valle Alexia Dubosson Annie Yeromian

MARKETING Responsable communication digitale Wladislas Marian Social media and influencer manager Alice Riondel Graphiste Sébastien Fourtouill Vidéaste Florent Dubois Assistante communication Corinne Béroujon Rabbertz Coordinateur-trice communication NN Responsable développement clientèles privées et institutionnelles Juliette Duru

INFORMATIQUE Chef de service Marco Reichardt Administrateurs informatiques et télécoms Lionel Bolou Ludovic Jacob

BILLETTERIE Responsable billetterie et du développement des publics Christophe Lutzelschwab Responsable adjoint développement des publics Nicolas Burnet Collaboratrices billetterie Hawa Diallo-Singaré Jessica Alves Feifei Zheng

TECHNIQUE Directeur technique Luc Van Loon Adjointe administrative Sabine Buchard Collaboratrice administrative et comptable Chantal Chappot Régisseures techniques de production Ana Martín del Hierro Catherine Mouvet

ACCUEIL DU PUBLIC Responsable accueil du public Pascal Berlie Agent-e-s d'accueil Romain Aellen Pierre Akerib Sélim Besseling Michel Chappellaz Laura Colun Liu Cong Raphaël Curtet Yacine El Garah Naomi Farquet Arian Iraj Forotan Bagha Marco Forti Victoria Fragoso Estelle Frigenti David Gillieron Nathan Gremaud Youri Hanne Margaux Herren Benjamin Lechevrel Lili Lesimple Youssef Mahmoud Karen Maire Ilona Montessuit Margot Plantevin Luane Rasmussen Julia Rieder Illias Schneider Doris Sergy Rui Simao Emma Stefanski Rachel Tevaearai Quentin Weber

ARCHIVES Archiviste / Gestionnaire des collections Anne Zendali Dimopoulos CAFÉTÉRIA DU PERSONNEL Coordinateur Christian Lechevrel Collaborateur buvette Norberto Cavaco Cuisinier Olivier Marguin

BUREAU D'ÉTUDE Responsable du bureau d'étude Yvan Grumeau Chargé d'études de production Antonio Di Stefano (ad intérim) Assistant Christophe Poncin DESSINATEUR-TRICE-S Stéphane Abbet Solène Laurent LOGISTIQUE Responsable logistique Thomas Clément Chauffeurs / Collaborateur administratif Dragos Mihai Cotarlici Alain Klette SERVICE INTÉRIEUR Huissier responsable Stéphane Condolo Huissier-ère-s Bekim Daci Teymour Kadjar Antonios Kardelis Fanni Smiricky Huissiers/Coursiers Cédric Lullin Timothée Weber


Équipe GTG

INFRASTRUCTURE ET BÂTIMENT Ingénieur infrastructure bâtiment et sécurité Roland Fouillerat Responsable d'entretien Thierry Grasset CHEFS DE PLATEAU Stéphane Nightingale Patrick Savariau MACHINERIE Chef de service Stéphane Guillaume Sous-chefs Juan Calvino Stéphane Desogus Daniel Jimeno Yannick Sicilia Sous-chef cintrier Killian Beaud Brigadiers Eric Clertant Henrique Fernandes Da Silva Sulay Jobe Julien Pache Damian Villalba Sous-brigadier Manuel Gandara Machinistes cintriers Alberto Araujo Quinteiro Vincent Campoy Nicolas Tagand NN Machinistes Chann Bastard David Berdat Philippe Calame Vincent De Carlo Sedrak Gyumushyan Benjamin Mermet Hervé Pellaud Julien Perillard Geoffrey Riedo Yannick Rossier Bastien Werlen SON & VIDÉO Chef de service Jean-Marc Pinget Sous-chef Claudio Müller Techniciens Amin Barka Christian Lang Youssef Kharbouch Jérôme Ruchet ÉCLAIRAGE Chef de service Simon Trottet Sous-chefs de production Marius Echenard Stéphane Gomez Sous-chef opérateur lumières et informatique de scène David Martinez Coordinateur de production Blaise Schaffter Techniciens éclairagistes Serge Alérini Dinko Baresic Salim Boussalia Stéphane Esteve Romain Toppano Juan Vera Électronicien Clément Brat Opérateurs lumière et informatique de scène Florent Farinelli William Desbordes Jean Sottas Responsable entretien électrique Fabian Pracchia

ÉLECTROMÉCANIQUE Chef de service Jean-Christophe Pégatoquet Chef de service ad intérim David Bouvrat Sous-chef ad intérim Christophe Seydoux Electromécaniciens Fabien Berenguier Sébastien Duraffour Stéphane Resplendino Emmanuel Vernamonte

TAPISSERIE DÉCORATION Chef de service Dominique Baumgartner Sous-chef Martin Rautenstrauch Tapissier-ère-s et décorateur-trice-s Line Beutler Daniela De Rocchi Raphaël Loviat Dominique Humair Rotaru Fanny Silva Caldari

ACCESSOIRES Chef de service Damien Bernard Sous-chef Patrick Sengstag Accessoiristes Vincent Bezzola Joëlle Bonzon Stamatis Kanellopoulos Cédric Pointurier-Solinas Anik Polo Padrut Tacchella Silvia Werder Pierre Wüllenweber

PEINTURE DÉCORATION Chef de service Fabrice Carmona Sous-chef Christophe Ryser Peintres Gemy Aïk Ali Bachir-Chérif Stéphane Croisier Janel Fluri

HABILLAGE Cheffe de service Joëlle Muller Sous-cheffe Sonia Ferreira Gomez Responsable costumes Ballet Caroline Bault Habilleur-euse-s Claire Barril Cécile Cottet-Nègre Angélique Ducrot Sylvianne Guillaume Philippe Jungo Olga Kondrachina Christelle Majeur Veronica Segovia Charlotte Simoneau Lorena Vanzo-Pallante Habilleuse ballet Raphaèle Ruiz PERRUQUES ET MAQUILLAGE Cheffe de service Karine Cuendet Sous-cheffe Christèle Paillard Perruquières-maquilleuses Lina Frascione Bontorno Cécile Jouen Alexia Sabinotto ATELIERS DÉCORS Chef des ateliers décors Michel Chapatte Assistant Christophe Poncin Magasinier Roberto Serafini MENUISERIE Chef de service Stéphane Batzli Sous-chef Manuel Puga Becerra Menuisiers Giovanni Conte Ivan Crimella Frédéric Gisiger Aitor Luque Philippe Moret German Pena Bruno Tanner SERRURERIE Chef de service Alain Ferrer Serruriers Yves Dubuis Samir Lahlimi NN

ATELIERS COSTUMES Cheffe des ateliers costumes Sandra Delpierre Assistante Carole Lacroix Gestionnaire stock costumes Philippe Joly ATELIER COUTURE Chef de l'atelier couture ad intérim Armindo Faustino-Portas Costumière Caroline Ebrecht Tailleur-e-s Amar Ait-Braham Lisbeth Tron-Siaud NN Couturier-ère-s Sophie De Blonay Léa Cardinaux Ivanna Denis Marie Hirschi Gwenaëlle Mury Léa Perarnau Xavier Randrianarison Yulendi Ramirez Ana-Maria Rivera Soizic Rudant Astrid Walter DÉCO ET ACCESSOIRES COSTUMES Cheffe de service Isabelle Pellissier-Duc Décoratrices Corinne Baudraz Emanuela Notaro CUIR Chef de service Arthur Veillon Cordonnier-ère-s Venanzio Conte Catherine Stuppi PERSONNEL SUPPLÉMENTAIRE TEMPORAIRE Médiamaticien Enzo Incorvaia (apprenti) Technique de scène Noah Nikita Kreil (apprenti) Ressources humaines Elodie Samson Anita Hasani (apprentie) Ballet Anna Cenzuales (stagiaire) Léo Merrien (stagiaire) Serrurerie Romain Grasset Bureau d'étude Lorenzo Del Cerro

Atelier couture Ambre Artus Fanny Bétend David Coelho Faria Maud Heintz Kalyani Jaccard Giulia Muniz Christine Nicod Amandine Penigot Pauline Voegeli Thea Ineke Van der Meer Habillage Sarah Bourgeade Delphine Corrignan-Pasquier Julie Chenevard Céline Ducret Marion Lévite Daniela Pinheiro Gisèle Ruefli Ann Schoenenberg Lucile Kern Nadia Stragliati Informatique Alexandre Da Silva Martins (apprenti) Dramaturgie et développement culturel Isabel Guerdat Léo Marti Latcheen Maslamani Billetterie Solana Cruz (apprentie) Lea Arigoni Guillaume Larivé Morgane Wagner Infrastructure et bâtiment André Barros (apprenti) Décoration costumes Ella Abbonizio Julie Delieutraz Perruques et maquillage Nicole Chatelain Carole Schoeni Nicole Hermann-Babel Cristina Simoes Delfina Perez Mia Vranes Nathalie Tanner Séverine Uldry Nathalie Monod Léa Yvon Eclairage Adrien Nicolovicci Juliette Riccaboni Alessandra Vigna Electromécanique Alejandro Andion Buvette Abema Dady-Molamba Léonie Laborderie Chœur — organisation et support Molham Al Sidawi Senou Ronald Alohoutade Harry Favarger Pauline Riegler Joana Schmid Accessoire de scène Yoann Botelho Dorota Smolana Tomic Régie Marina Niggli Benjamin Delpouve Son & Vidéo Clément Karch Marketing Cyril Robert Marketing & Ventes Paola Ortiz Production artistique Alexandra Guinea Peinture Eric Vuile

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La Fondation du Grand Théâtre de Genève Le Grand Théâtre est régi depuis 1964 par la Fondation du Grand Théâtre de Genève sous la forme juridique d'une Fondation d'intérêt communal, dont les statuts ont été adoptés par le Conseil municipal et par le Grand Conseil. Principalement financée par la Ville de Genève avec le soutien de l'Association des communes genevoises et de mécènes, la Fondation a pour mission d'assurer l'exploitation du Grand Théâtre,

notamment en y organisant des spectacles d'art lyrique, chorégraphique et dramatique (art. 2 de ses statuts). Le Conseil de Fondation est composé de quatorze membres, désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève, et d'un membre invité représentant du personnel.

Conseil de Fondation M. Xavier Oberson, Président* Mme Sandrine Salerno, Vice-présidente* M. Guy Dossan, Secrétaire* M. Sami Kanaan* Mme Frédérique Perler* M. Claude Demole* Mme Dominique Perruchoud*

M. Charles Poncet M. Thomas Putallaz Mme María Vittoria Romano M. Juan Calvino, Membre invité représentant du personnel M. Guy Demole, Président d'honneur

M. Ronald Asmar M. Marc Dalphin M. Shelby R. du Pasquier M. Rémy Pagani

* Membre du Bureau Situation au 31 mars 2023

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Secrétariat Cynthia Haro fondation@gtg.ch


Mécénat

Devenez mécène du Grand Théâtre ! Vous ferez partie de la plus grande structure artistique de Suisse romande. Vous renforcerez son ancrage à Genève et son rayonnement au-delà de ses frontières. Vous participerez au déploiement des ambitions du Grand Théâtre, celles d'excellence artistique, d'innovation et d'ouverture à tous les publics. Chaque saison, le Grand Théâtre présente des productions lyriques et chorégraphiques qui évoquent les grands sujets de notre époque, destinées à faire vivre l'expérience incomparable de l'art dans toutes ses formes au plus grand nombre. Avec une compagnie de ballet menée par le grand chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, à la pointe de l'expérimentation transdisciplinaire, le Grand Théâtre développe un nouveau répertoire de danse contemporaine dont les tournées feront briller Genève et la Suisse à l'étranger.

un projet qui rassemble plusieurs disciplines artistiques ; engagez-vous pour la jeunesse et pour la diversification des publics ; engagez-vous pour l'accessibilité à toutes et tous et à petit prix ; aidez les artistes du Grand Théâtre, sa troupe de jeunes chanteurs en résidence ou les danseurs de sa compagnie de ballet.

Votre don constitue un soutien vital à la réalisation de projets audacieux. Il existe un large champ d'initiatives que vous pouvez soutenir et qui vous permet de vous associer aux valeurs du Grand Théâtre : participez directement au financement d'une saison ou d'un spectacle ; contribuez à la création d'un ballet ; soutenez

Rejoignez-nous, engageons-nous ensemble à pérenniser les missions du Grand Théâtre !

À titre privé, dans le cadre d'une fondation ou d'une entreprise, votre mécénat se construit selon vos souhaits en relation privilégiée avec le Grand Théâtre, pour mettre en avant des valeurs communes et enrichir votre projet d'entreprise ou personnel. Rejoignez-nous pour bénéficier non seulement d'une visibilité unique et d'un accès exceptionnel aux productions, mais aussi pour vivre des moments inoubliables en compagnie des grands artistes de notre époque !

Informations et contact +41 22 322 50 58 +41 22 322 50 59 mecenat@gtg.ch

Ville de Genève, Association des communes genevoises, Cercle du Grand Théâtre de Genève, Aline Foriel-Destezet, République et Canton de Genève Ses grands mécènes : Allianz, Fondation Alfred et Eugénie Baur, Généreux donateur conseillé par CARIGEST SA, Chopard, FCO Private Office SA, Caroline et Éric Freymond, Ernst Göhner Stiftung, Indosuez Wealth Management, JT International, Fondation Leenaards, Brigitte Lescure, Fondation Francis et Marie-France Minkoff, Fondation du Groupe Pictet, REYL Intesa Sanpaolo, Fondation Edmond J. Safra, Famille Schoenlaub, Union Bancaire Privée, UBP SA, Stiftung Usine, Fondation VRM Ses mécènes : Rémy et Verena Best, Bloomberg, Cargill International SA, Dance Reflections by Van Cleef & Arpels, Denise Elfen-Laniado, Fondation FAMSA, Angela et Luis Freitas de Oliveira, Emil Frey, Fondation Léonard Gianadda Mécénat, Hirslanden Clinique La Colline — CMSE, Hyposwiss Private Bank Genève SA, Fondation Inspir', Mona Lundin-Hamilton, France Majoie Le Lous, Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature, MKS PAMP SA, Adam et Chloé Said, Fondation du Domaine de Villette

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Le Cercle du Grand Théâtre de Genève Le Cercle du Grand Théâtre de Genève rassemble toutes les personnes et entreprises intéressées à soutenir les activités du Grand Théâtre dans le domaine des arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Depuis sa création en 1986, le Cercle apporte chaque saison un important soutien financier au Grand Théâtre par des contributions aux spectacles. Pour la saison 2023-2024, le Cercle soutient les productions suivantes : Don Carlos, María de Buenos Aires et le ballet Eléments.

Pourquoi rejoindre le Cercle ? Pour partager une passion commune et s'investir dans l'art vivant avec la plus grande scène culturelle de la Suisse romande. Certains de nos avantages exclusifs : · Cocktails d'entracte · Dîner de gala annuel · Voyages lyriques sur des scènes européennes · Conférence annuelle Les Métiers de l'Opéra · Participation à la finale du Concours de Genève (section voix) · Priorité pour la souscription des abonnements · Priorité de placement et utilisation de la même place tout au long de la saison · Service de billetterie personnalisé · Tarifs préférentiels pour la location des espaces du Grand Théâtre · Invitation au pot de Première · Meet & Greet avec un·e artiste et/ou un·e membre de la production · Accès gratuit à toutes les activités de La Plage

Bureau (novembre 2023)

Autres membres du Comité (novembre 2023)

M. Rémy Best, président M. Shelby du Pasquier, vice-président Mme Véronique Walter, trésorière Mme Benedetta Spinola, secrétaire

M. Luis Freitas de Oliveira M. Romain Jordan Mme Pilar de La Béraudière Mme Marie-Christine von Pezold M. François Reyl M. Julien Schoenlaub M. Gerson Waechter

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Cercle du Grand Théâtre

Membres bienfaiteurs M. Metin Arditi M. et Mme Rémy Best M. Jean Bonna Fondation du groupe Pictet M. et Mme Luis Freitas de Oliveira Mme Mona Hamilton M. et Mme Pierre Keller Banque Lombard Odier & Cie MKS PAMP SA M. et Mme Yves Oltramare M. et Mme Jacques de Saussure M. et Mme Julien Schoenlaub Société Générale Private Banking Suisse M. et Mme Pierre-Alain Wavre M. et Mme Gérard Wertheimer Membres individuels S.A. Prince Amyn Aga Khan Mme Marie-France Allez de Royère Mme Diane d'Arcis M. Luc Argand M. Cesar Henrique Arthou M. Ronald Asmar Mme Christine Batruch-Hawrylyshyn M. et Mme François Bellanger Mme Maria Pilar de la Béraudière M. Vincent Bernasconi M. et Mme Philippe Bertherat Mme Antoine Best Mme Saskia van Beuningen Mme Clotilde de Bourqueney Harari Comtesse Brandolini d'Adda M. Yves Burrus Mme Caroline Caffin Mme Emily Chaligné M. et Mme Jacques Chammas Mme Claudia Ciampi M. et Mme Philippe Cottier Mme Tatjana Darani M. et Mme Claude Demole M. et Mme Guy Demole M. et Mme Michel Dominicé M. Pierre Dreyfus Me et Mme Olivier Dunant Mme Marie-Christine Dutheillet de Lamothe Mme Denise Elfen-Laniado Mme Diane Etter-Soutter M. et Mme Patrice Feron M. et Mme Éric Freymond M. et Mme Nicolas Gonet M. et Mme Yves Gouzer Mme Claudia Groothaert M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière Mme Bernard Haccius

Mme Victoria Hristova M. et Mme Éric Jacquet M. Guillaume Jeangros M. Romain Jordan Mme Jane Kent M. Antoine Khairallah M. et Mme Jean Kohler M. David Lachat M. Marko Lacin Mme Brigitte Lacroix Mme Éric Lescure Mme Claire Locher M. Pierre Lussato Mme France Majoie Le Lous M. et Mme Colin Maltby M. Bertrand Maus M. et Mme Olivier Maus Mme Béatrice Mermod Mme Vera Michalski-Hoffmann M. et Mme Christopher Mouravieff-Apostol M. Fergal Mullen M. Xavier Oberson M. et Mme Patrick Odier M. et Mme Alan Parker M. et Mme Shelby du Pasquier Mme Jean Pastré Mme Sibylle Pastré Baron et Baronne Louis Petiet M. et Mme Gilles Petitpierre Mme Marie-Christine von Pezold M. et Mme Charles Pictet M. Charles Pictet M. et Mme Guillaume Pictet M. et Mme Ivan Pictet M. Nicolas Pictet Mme Françoise Propper Comte de Proyart M. et Mme Christopher Quast Mme Zeina Raad Mme Brigitte Reverdin M. et Mme Dominique Reyl M. et Mme François Reyl Mme Karin Reza M. et Mme Jean-Pierre Roth M. et Mme Andreas Rötheli M. et Mme Jean-Rémy Roussel M. et Mme Adam Said Mme Maria-Claudia de Saint Perier Marquis et Marquise de Saint Pierre M. Vincenzo Salina Amorini M. Alain Saman Mme Nahid Sappino M. Paul Saurel Mme Isabelle de Ségur Baronne Seillière

M. Jérémy Seydoux Mme Nathalie Sommer Marquis et Marquise Enrico Spinola Mme Christiane Steck M. Riccardo Tattoni Mme Suzanne Troller M. et Mme Gérard Turpin M. Olivier Varenne M. et Mme Jean-Luc Vermeulen M. et Mme Julien Vielle M. et Mme Olivier Vodoz Mme Bérénice Waechter M. Gerson Waechter M. et Mme Stanley Walter M. Stanislas Wirth Membres institutionnels 1875 Finance SA BCT Bastion Capital & Trust FCO Private Office SA Fondation Bru Fondation de l'Orchestre de la Suisse Romande International Maritime Services Co. Ltd. Lenz & Staehelin Moore Stephens Refidar SA Schroder & Co Banque SA SGS SA

Plus d'informations et le détail complet des avantages pour les membres du Cercle sur gtg.ch/cercle Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Gwénola Trutat Case postale 44 1211 Genève 8 +41 22 321 85 77 (8 h-12 h) cercle@gtg.ch Compte bancaire No 530290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA

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Les Amis du GTG

Prochainement

Grand Théâtre de Genève

Récital Aimez-vous l'opéra, le ballet ou tout simplement le Grand Théâtre et désirez-vous vous impliquer davantage ? Devenir un/e ami/e du Grand Théâtre, c'est soutenir l'ambition artistique de la plus grande institution culturelle de Suisse romande. Tout au long de la saison, le Grand Théâtre offre aux amis une série de rendez-vous qui donnent le privilège de rencontrer des artistes, d'accéder en avant-première à des répétitions, de découvrir les métiers de la scène, de visiter les ateliers de création de costumes, décors et de participer à des soirées à thème autour des productions et bien plus encore. Le Grand Théâtre vous propose de plonger dans l'univers intimiste des spectacles de la saison et de vous rapprocher de ceux qui, dans la lumière comme dans l'ombre de la scène, œuvrent pour l'art lyrique et chorégraphique afin de nous faire rêver. Devenez membre de notre grande famille, rapprochez-vous de la création artistique et bénéficiez de nombreux avantages. Inscription En tant qu'ami/e du Grand Théâtre de Genève, vous bénéficiez de multiples avantages en fonction de votre engagement. Voulez-vous rejoindre les amis du Grand Théâtre de Genève, bénéficier des avantages et accéder à toutes nos activités ? Pour ce faire, rendez-vous sur le site du Grand Théâtre à la page gtg.ch/amis et suivez simplement les indications.

Sandrine Piau

Voyage intime 1er mars 2024 — 20h Œuvres de Franz Schubert, Clara Schumann, Franz Liszt, Lili Boulanger, Henri Duparc et Claude Debussy. Ballet

Planet [wanderer]

Chorégraphie de Damien Jalet Scénographie de Kohei Nawa 8 au 10 mars 2024 Errance initiatique avec Damien Jalet. Opéra

Saint François d'Assise Opéra d'Olivier Messiaen 11 au 18 avril 2024 L'événement lyrique méditatif.

Les Amis du GTG : amis@gtg.ch

IMPRESSUM Directeur de la publication Aviel Cahn

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Rédaction Simon Hatab Sabryna Pierre Traduction Sabryna Pierre Clara Pons Relecteur Patrick Vallon

Photo couverture © Marc Asekhame Réalisation graphique Sébastien Fourtouill Impression Moléson Impressions Impression avec des encres végétales sans cobalt sur papier FSC

Grand Théâtre de Genève Boulevard du Théâtre 11 Case postale 44 1211 Genève 8

Standard +41 22 322 50 00 Billetterie +41 22 322 50 50 Contact info@gtg.ch gtg.ch #WeArtGTG




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