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A HYMN TO THE UN
A Hymn to the UN W.H. Auden (1971)
Eagerly, musician, Sweep your string, So we may sing. Elated, optative, Our several voices Interblending, Playfully contending, Not interfering But co-inhering, For all within The cincture of the sound, Is holy ground Where all are brothers, None faceless Others, Let mortals beware Of words, for With words we lie, Can say peace When we mean war, Foul thought speak-fair And promise falsely, But song is true: Let music for peace Be the paradigm, For peace means to change At the right time, as the World-Clock Goes Tick- and Tock. So may the story Of our human city Presently move Like music, when Begotten notes New notes beget Making the flowing Of time a growing Till what it could be,
At last it is, Where even sadness Is a form of gladness, Where fate is freedom, Grace and Surprise.
Un Hymne aux Nations Unies W.H. Auden (1971)
De bon cœur, musicien, Fais vibrer ta corde, Que nous chantions, Ravis, désireux, Nos voix plurielles S’entremêlent, Jouent leurs différences, Sans interférence, Toutes en cohérence, Car ce qui est dedans L’enceinte De ce son Est un lieu sacré Où tous sont Frères, Et aucun n’est Personne. Mortels, méfiez-vous Des mots, car Avec les mots, on ment, On parle de paix En voulant dire guerre, Idée immonde, parole belle Et promesses fausses, Mais le chant est vérité : Que la musique pour la paix Soit le paradigme, Car la paix, c’est changer Au moment juste Quand l’horloge du monde Fait Tic- et Tac. Et qu’ainsi l’histoire De notre cité humaine Se mette à se mouvoir Comme la musique fait Naître des notes qui Font naître des notes Et le temps qui court Devient temps qui croît Et ce qu’il pourrait être,
Il le sera enfin, Là où la tristesse Sera une forme de liesse, Et le sort sera liberté Et grâce émerveillée.
Le poète britannique Wystan Hugh Auden (1907-1973), qui fut aussi actif comme librettiste d’opéra pour Britten et Stravinsky, fut chargé en 1971 par le Secrétaire général des Nations Unies U Thant d’écrire un hymne pour les Nations Unies, dont la musique serait composée par le violoncelliste et compositeur catalan Pablo Casals. Le résultat de leur collaboration fut interprété à New York le 24 octobre 1971, à l’occasion du 26 e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies. Cet effort idéaliste resta cependant une pièce de circonstance: l’ONU ne s’est jamais reconnu d’hymne officiel et le texte ne fut jamais traduit ou interprété dans les autres langues onusiennes.
Louis Nicolas (1634-après 1700) Figure du Soleil Codex canadensis Encre sur papier Gilcrease Museum, Tulsa (Oklahoma)