12 minute read
Qu’est-ce que le handicap ?
Les handicaps moteurs
Ils recouvrent l’ensemble des troubles pouvant entrainer une atteinte partielle ou totale de la motricité, de manière temporaire ou permanente (difficultés pour se déplacer, conserver ou changer de position, prendre et manipuler, effectuer certains gestes). Dans la classification de l’enseignement spécialisé belge, il s’agit du type 4 - déficiences physiques.
Par exemple : les paralysies, les amputations, les infirmités motrices cérébrales, la spina bifida, la myopathie, etc.
En pratique, les déficiences motrices engendrent une gêne ou un empêchement dans le déplacement, la prise des objets et parfois la parole. Malgré leur déficience, beaucoup d’enfants apprennent à se déplacer, à fonctionner de manière autonome. Dans certains cas, l’enfant sera dépendant d’une aide pour des activités telles que se nourrir, s’habiller, aller aux toilettes, etc. Il peut également éprouver une difficulté à se déplacer. Certains enfants sont incapables de se déplacer sans fauteuil roulant. D’autres utilisent des appareils orthopédiques.
Fatigue rapide
Lorsqu’un enfant se déplace avec un appareil orthopédique, il utilise beaucoup d’énergie et est rapidement fatigué. Il a une autonomie de marche assez limitée.
Généralement, un Animé en situation de handicap moteur a moins de résistance et est donc moins attentif et participatif à certaines activités. Ce manque d’endurance peut affecter le comportement moteur de l’Animé et le rendre maladroit ou craintif, dans les activités physiques notamment. Comment le soutenir ?
Apprends à connaitre son mode de fonctionnement et ses besoins ainsi que les moyens par lesquels l’Animé se mobilise. Pour lui permettre d’acquérir une certaine autonomie de déplacement et de mouvement, vois avec lui les améliorations que tu peux apporter au terrain qu’il est amené à parcourir dans le cadre de vos activités : l’accès au local et son aménagement, ainsi que l’accès aux lieux où vous jouez.
Quelques conseils
• Encourage-le à exprimer ses propres idées, ses sentiments, à adopter des attitudes appropriées avec le Groupe. • Respecte son autonomie. • Laisse la place à l’entraide que le Groupe peut apporter. Par exemple, pour la motricité fine, une épreuve peut se réaliser à deux. Pour les repas et les tâches quotidiennes, les Animés peuvent s’aider entre eux : veille à ce que ce ne soit pas toujours toi, Animateur, qui aides. • Motive-le à rechercher lui-même les adaptations qui lui permettront d’utiliser le matériel et les ressources du Groupe. • Aide-le à concentrer ses efforts sur ce qui est faisable et réalisable, à économiser son énergie pour mieux la canaliser sur des actions qu’il aura choisies comme objectifs à atteindre en priorité. • Sois très vigilant à sa perception de la douleur : il peut être hypersensible ou, à l’inverse, hyposensible.
Les handicaps visuels Les handicaps auditifs
Ils concernent les personnes ayant une atteinte totale de la vue (aveugles) ou partielle (malvoyantes). Dans la classification de l’enseignement spécialisé belge, il s’agit du type 6 - déficiences visuelles.
Exemples : cécité, malvoyance, amblyopie, daltonisme, achromatopsie, etc.
Un enfant qui vit avec une déficience visuelle peut tout de même être en mesure de percevoir le contour des objets, la lumière ou l’absence de lumière. Il existe différents modes d’acquisition de connaissances. Demande aux parents si l’enfant utilise le braille ou le système d’écriture courant.
Compensation par d’autres sens
La compensation par d’autres sens joue un rôle primordial dans la vie d’une personne déficiente visuelle.
Le toucher permet de connaitre un objet en partie pour le globaliser (poids, forme, température, distance, etc.). Il faut qu’elle touche beaucoup pour percevoir et se représenter son environnement. Il n’est donc pas surprenant de la voir aussi toucher les gens.
L’ouïe permet à un Animé déficient visuel de reconnaitre les choses et les gens à distance. Par exemple, une personne qui parle, de l’eau qui coule ou un téléphone qui sonne lui donnent les informations sur leur identité et leur localisation. L’ouïe joue un rôle important dans les déplacements, mais aussi comme moyen de communication. Les descriptions lui permettent de se représenter des images plus justes et plus précises de ce qui l’entoure. Ils désignent une perte totale (surdité) ou partielle de l’audition. Selon les cas, ce handicap s’accompagne, ou non, d’une difficulté à oraliser. Dans la classification de l’enseignement spécialisé belge, il s’agit du type 7 - déficiences auditives.
Exemples : surdité, acouphènes, etc.
Il existe quatre degrés de déficience auditive8 • Légère (perte auditive de 20 à 40 décibels)
L’Animé parle souvent trop fort, éprouve des difficultés à comprendre quand on lui parle de loin et à identifier la provenance de la voix. • Moyenne (perte auditive de 41 à 70 décibels)
Il éprouve des difficultés d’acquisition du langage et porte un appareil auditif pour lui permettre d’apprendre à discuter. • Sévère (perte auditive de 71 à 90 décibels)
Un appareil est indispensable et il est souvent insuffisant pour que l’Animé parvienne à parler de façon intelligible. • Profonde (perte auditive de 91 à 120 décibels)
Il ne perçoit pas la parole.
Par exemple, un bruissement de feuille = 10 décibels (db), un chuchotement = 20 db, une conversation courante = 50 db, une rue animée = 70 db, une tondeuse = 80 db, un concert = 100 db, etc.
La perte auditive totale est rare ; la plupart des déficients auditifs possèdent des « résidus auditifs » auxquels les prothèses auditives apportent une réelle amplification. Informe-toi auprès des parents du type de déficience auditive dont est affecté ton Animé.
Comment le soutenir ?
Apprends à connaitre son mode de fonctionnement afin de savoir par quel moyen ton Animé communique.
Par exemple, si le sens qui est le plus développé chez lui est le toucher, pense alors à privilégier du matériel qui soit remarquable par sa texture. Si, en revanche, il utilise surtout sa vue résiduelle, utilise du matériel avec des couleurs contrastées.
Lorsque tu expliques un jeu et que tu donnes des consignes, essaie d’être le plus précis possible. Donne en détail les actions à faire, une description de l’espace et des objets qui sont liés au jeu.
Utilise du matériel solide, car l’Animé le manipulera beaucoup. Pour éviter de mauvaises surprises, essaie de garder ton local ordonné. Si tu modifies l’arrangement des tables, chaises ou autres objets dans ton local, n’oublie pas de décrire les changements à l’Animé.
Dès son arrivée dans ton Groupe, propose-lui de procéder à une reconnaissance des locaux, des corridors, des endroits dangereux, des sorties de secours et des différents moyens d’accès afin de lui permettre d’avoir une vision mentale des lieux de réunions. Fais de même pour le camp. Quelques conseils
• Encourage-le à être autonome afin qu’il prenne confiance en lui. • Assure-toi que l’Animé est à l’aise avec les termes relatifs à la vue tels que « Je vais te montrer ». Si c’est le cas, parle et conduis-toi naturellement. Il comprend que cela signifie
« prendre connaissance de ». En revanche, si certaines expressions le heurtent, adapte ton langage. • Évite l’emploi de certains termes tels que « ceci » et « là ».
Ils ne signifient rien pour celui qui ne voit pas. • Réponds verbalement aux questions posées. Les signes de tête et les gestes de la main ne sont pas nécessairement perçus. Utilise un vocabulaire très précis et évite l’emploi de termes qui ont un sens figuré s’il ne comprend pas leur signification au sens propre. • Place-le le plus près possible de l’endroit où se déroulent les jeux, afin qu’il utilise de façon optimale son résidu visuel. • N’élève pas le ton de ta voix, il n’est pas déficient auditif (à moins que cela ne soit précisé dans sa Fiche santé). Évite les longs moments de silence, cela peut le perturber. • Habitue les autres Animés à être ordonnés. • Respecte son besoin d’ordre. • Fais connaitre ta position : indique-lui où tu te situes par rapport à lui et quand tu pars, sois sûr qu’il le sait. • Si tu crées un plateau de jeu, des codes secrets, des posters, pense à les adapter (taille des caractères, lisibilité de la police, choix des couleurs, etc.).
Quel que soit le degré de déficience auditive, celle-ci limite ou freine l’acquisition du langage de l’Animé. Il lui est difficile d’émettre des sons qu’il entend mal ou pas du tout, ce qui le conduit à un problème de communication. Il ne comprend pas toujours que les autres ne le comprennent pas.
Il a le même potentiel intellectuel que les autres Animés. Au niveau moteur, son développement est, sauf cas particulier, dans la moyenne.
Il s’isole et se met facilement en retrait. La socialisation est difficile : suivre une conversation avec plusieurs personnes qui parlent en même temps est très compliqué, participer à des activités comme marcher ou manger limite ses possibilités de communication. Se motiver à parler et à mieux parler n’est pas facile. Il a besoin d’être soutenu. Être concentré demande beaucoup d’énergie : ne t’attends pas à ce que l’Animé soit attentif à tout moment.
Il existe plusieurs modes de communication, dont la langue des signes de Belgique francophone, la langue des signes simplifiée, l’oralisme et la méthode Sésame.
La langue des signes de Belgique francophone (LSFB) est une langue gestuelle qui se différencie du français parlé et écrit9. Elle a sa propre grammaire, syntaxe, etc. Elle est utilisée par les personnes sourdes de la Communauté française de Belgique10 .
La langue des signes simplifiée est utilisée, par exemple, avec des bébés qui n’ont pas encore accès à la parole11. Contrairement à la LSFB, elle ne comporte pas de syntaxe.
L’oralisme, quant à lui, est une méthode d’enseignement de la langue orale à des sourds12. Elle leur permet de s’exprimer verbalement avec des personnes entendantes.
La méthode Sésame13 a été créée pour des personnes ayant une déficience intellectuelle. C’est un moyen de communication alternatif qui allie le geste à la parole14. Renseigne-toi auprès des parents sur le type de communication utilisé par leur enfant. Essaie de comprendre au mieux le langage utilisé par la personne handicapée et de lui servir d’interprète pendant vos activités.
Comment le soutenir ?
Quand tu souhaites lui transmettre des informations, veille à attirer son attention sur toi. Tu peux décider avec lui du geste à utiliser pour lui signaler que tu as besoin de son attention.
Si l’Animé peut lire sur les lèvres, fais en sorte qu’il voie bien ta bouche. Reste le plus immobile possible, face à lui, tout en étant suffisamment éclairé. Parle simplement en utilisant un vocabulaire adapté à lui. 14e BE - Woluwé-Saint-Lambert
Quelques conseils
• Parle clairement et normalement : un débit ni trop rapide, ni trop lent tout en articulant soigneusement, mais sans exagération et sans augmenter le volume de ta voix. • Attire toujours l’attention de l’Animé avant de parler. Associe à la parole des gestes, des expressions du visage, des actions, des objets ou des images qui facilitent la compréhension et l’acquisition graduelle du langage par l’Animé. • Vérifie souvent si l’Animé a compris. Si ce n’est pas le cas, reformule ton message. • Il doit fournir des efforts d’attention et de concentration considérables pour comprendre les autres. Veille à lui laisser du temps pour se reposer dans un endroit calme. • N’hésite pas à lui demander de répéter pour t’assurer qu’il a bien assimilé l’information. • Donne-lui souvent l’occasion de s’exprimer ; ne parle pas pour lui. • Assure-toi que tes Animés s’adressent à lui calmement, clairement et chacun à leur tour. • Privilégie les supports écrits/visuels. • Si tu t’approches de lui par derrière, ne le touche pas sans qu’il t’ait vu auparavant. • Lors des veillées/chants, pense à lui proposer des adaptations : texte sous les yeux, accentuation des basses si tu utilises une chaine stéréo, et place-le tout près pour qu’il ressente les vibrations.
La déficience auditive est invisible. Il ne faut donc pas que tu oublies qu’en plus d’avoir des problèmes auditifs, l’enfant éprouve aussi des difficultés de communication.
Les handicaps psychiques Les handicaps mentaux
Ils résultent de troubles de la pensée (délire), de la perception, du comportement, de la vie affective et émotionnelle, de l’humeur, de la communication. Les capacités intellectuelles en elles-mêmes ne sont pas affectées, mais leur mise en œuvre le sont. Dans la classification de l’enseignement spécialisé belge, il s’agit du type 3 - troubles du comportement et/ou de la personnalité.
Exemples : la schizophrénie, les psychoses, les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles bipolaires, l’hypochondrie, les névroses, etc.
Si tu reçois une demande pour une personne porteuse de ce type de handicap, pas de panique, tu pourras compter sur ton entourage : renseigne-toi auprès de spécialistes, sois soudé avec les parents, suis éventuellement une formation. Garde à l’esprit que tu n’es pas thérapeute. Il s’agit d’une limitation des fonctions intellectuelles. Elle entraine des difficultés de réflexion, de compréhension et de conceptualisation, ainsi que d’expression et de communication. Certains organismes utilisent davantage le terme « intellectuel », tandis que d’autres préfèrent « mental »15. Dans la classification de l’enseignement spécialisé belge, il s’agit des types 1 – arriération mentale légère et 2 – arriération mentale modérée ou sévère.
Exemples : la trisomie 21, déficience intellectuelle acquise due à une sous-stimulation pendant l’enfance, etc.
Un Animé qui a une déficience intellectuelle prend plus de temps pour comprendre et classer les informations. Il éprouve des difficultés à mémoriser l’information, fixer son attention, se repérer dans le temps et l’espace, mobiliser son énergie, connaitre l’environnement, connaitre les règles tacites de communication. Chez les Guides, c’est pour ce type de handicap qu’il est le plus évident d’accueillir des Animés d’âge adulte.
Comment le soutenir ?
Lorsqu’un Animé qui a une déficience intellectuelle se rend compte qu’il doit fournir plus d’efforts pour des résultats moins probants que ceux des autres, il est souvent attristé et frustré. Avec ton Staff et les autres Animés, montre-lui que tu es satisfait de ses efforts et rappelle-lui ses succès, il aura une meilleure perception de lui-même. Une meilleure estime de soi lui permettra d’être plus motivé à apprendre.
Propose-lui un programme d’animations stable et bien planifié, mais fais attention à ce qu’il ne soit pas constamment sollicité par un apprentissage intensif.
Préviens-le suffisamment tôt des changements dans le programme. Rappelle-lui souvent ce qu’il a à faire : cela lui permettra de suivre le Groupe. Quelques conseils
• Parle-lui dans un langage simple, mais pas enfantin. • Exprime-toi au sens propre (évite le figuré). • Formule les consignes clairement et d’une façon précise.
Délivre-les une par une. Par exemple, pour faire son sac de piscine, décortique les étapes : « prends ton sac, mets-y ton maillot, mets-y ton essuie, mets-y ton peigne, ferme ton sac ».
Lorsque chaque étape est acquise, tu pourras éventuellement délivrer la consigne globale « fais ton sac pour la piscine ».
Une fois que c’est fait, donne-lui la consigne suivante (prendre le bus qui conduit jusqu’à la piscine). • Sois calme et prêt à répéter au besoin les instructions dans des termes différents. • Illustre tes explications avec des exemples concrets. • Pour t’assurer qu’il a compris, demande-lui de te répéter ce qu’il a retenu.