part.1
[L I F E A F T E R S K ATE]
2011
WeActivists SH O T BY CH ERYL D UN N www.wesc.com
USAIN BOLT MISSION: RUNNING CODE NAME: F.A.A.S Text: anne-laure M. Illustrations: estibab.com
Usain Bolt serait né un 21 août 1986 sous forme d’être humain jamaïcain, il aurait fait l’école du sprint jamaicain, soit courir pieds nus sur l’herbe, musculation à l’ancienne et nourriture locale bio. Il a, par la suite, fait la carrière que l’on connait, remporté des brouettes de médailles, battu les records atteints par la concurrence puis, une fois chose faite, battu ses propres records vu qu’il n’y avait plus que ça à faire. Il n’empêche que Usain Bolt reste un problème sur deux points: - les scientifiques, qui font des ulcères à force d’essayer de trouver une explication rationnelle au fait que Bolt court à 37,152km/h, alors qu’aucun être humain ne peut, selon la théorie de Potier, dépasser les 37,150km/h - nous, qui nous sentirons toujours très médiocres face à Super Bolt. Super Bolt étant aussi généreux du coeur que des jambes, il a, avec la collaboration de PUMA, mis du Bolt dans les semelles de ce modèle derivé de ses basquettes, les FAAS 200. Pour la petite histoire, FAAS signifie ‘fast’ en anglais. Leur légèreté est telle qu’à peine chaussées, la foulée se fait ample, stylée et fluide. Blu-ffant. Il est fort ce Bolt. Celà dit, il lui fallait bien trouver chaussures à ses pieds pour les afterrace-party dont il est friand, ou pour aller mixer. http://www.puma.com/running
Montreux Jazz Festival
Festival Guide
Zik - Rob Zombie
Nishownibusiness - Umshini Wam
Free du Style - XXL Waves
Free du Style - Wheels Festival
Free du Style - Ride & Style
Staiiile - Being a Dickhead’s cool
Staiiile - Metro Boutique
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Socioculte - African Burn
Entract
Politiquement incorrect
Politiquement incorrect
RecyclART
Design
Respect it Respect yourself
Sneakers
Caddie Wheels
Caddie
Fresh Meal
Edito
Amsterdam Dance Event
Iceland Airwaves
Openair Bottmingen
Chant du Gros
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Rock oz’Arènes
Blue Balls
Gurten Open Air
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Gustav20 Art - Where children sleep
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Art - Miss Bugs
Art - Tape Art
Art - HOMET
CanulART
Une ville un regard - L.A. Crash
Socioculte - Scraper Bike
Socioculte - Mamachas del ring
Welcome to
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ABO
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EDITO
C’EST LA FAUTE AU PET Le pet était déjà connu en tant que révélateur de vérités. Prenons ‘les gosses c’est comme les pets, on ne supporte que les siens’. Moche. Mais c’est la vérité.
text: anne-laure M.
De nature très ambitieuse, le pet à voulu frapper plus fort: amener quelque chose sur cette terre qui n’existait pas. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a fait fort. Très fort. Il a contaminé le peuple d’un virus nommé ‘hypocrisie’, de hypo-cheval à qui il manque un p … crisie -… non on va laisser le cheval en dehors de tout ça. Bref, un jour quelqu’un flatule sec dans un endroit public. Personne ne dit rien, tout le monde se jauge et tout le monde chiale comme une Madeleine (demandez moi pas pourquoi Madeleine faut pas pousser non plus!) parce que ce nom de D… de pet était vraiment pourri. Tout le monde (enfin presque) a attendu sur le ‘c’est la première poule qui crie qui a pondu l’œuf’, mais rien. Même pas un petit gloussement gêné. C’est là que le peuple s’est dit : «quelque chose de nouveau est entré dans notre monde. Ça pue et ça met mal à l’aise». Le peuple a appelé ça ‘l’hypocrisie’. C’est malin, on s’en serait bien passé. Le plus beau pied de nez que pourraient faire les Français serait d’élire Monsieur DSK comme président.
IMPRESSUM PUBLISHER & EDITORIAL OFFICE GUSTAVmag Chemin du Couchant 4 1022 Chavanne-près-Renens – CH +41 21 652 20 11 www.gustavmag.ch FOUNDER / EDITOR CHIEF Anne-Laure Monnard info@gustavmag.ch ASSISTANT EDITOR Haya Kleiner office@gustavmag.ch ART DIRECTOR Fabienne Crot art_designer@gustavmag.ch CONTRIBUTING GRAPHIC DESIGNERS Diane Warpelin _ estibab.com_ CONTRIBUTING WRITERS Tatiana Tissot_ Joël Espi_ Ron Lahyani_ Christian Hamm_ Yoann Segalen CONTRIBUTING PHOTOGRAPHERS Bonnarme_ Geoffroy Dubreuil
GERMAN TRANSLATION Claudia Baur Laura Hubler ADVERTISING Gustavmag advertising@gustavmag.ch +41 21 652 20 11 RESPONSIBLE FESTIVALS François Moreillon francois@gustavmag.ch PRINTING Swissprinters Lausanne SA, Renens www.swissprinters.ch PUBLICATION Spring _ Summer _ Autumn _ Winter SUBSCRIPTION 1 year CHF 30. - (4 issues) other countries : 30 Euros www.gustavmag.ch/abo COVER / Daïan
FRESHMEAL
Layout : Fabienne Crot
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FRESHMEAL
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03 01. DARK VADOR, JE SUIS TON…. SÈCHE CHEVEUX! A l’allumage, il aurait pu émettre un grave “je suis ton père”, mais non. Celà dit on ne lui trouve pas de défaut. On veut. 02. VENTILATEUR DYSON Premier ventilateur sans pale de Dyson. Beau non? Chèèèèèèr: chf. 470.- On vous rassure, il n’existe pas qu’en rose. www.dyson.co.uk/store/productFan.asp?product=AM01-SILFU12
02 03. RÉVEIL MATIN CHANTAGE Le temps c’est de l’argent en version sadiquement réelle. Pour une efficacité maximale, il faut le positionner à un endroit pas accessible du lit. Plus lent tu es à te lever et désactiver la sonnerie, plus le billet de banque est détruit par le réveil qui contient un dispositif adequat. 04. ION / VINYL… VERTICAL Ca se met contre le mur, tel le trophée vintagegeek-a-la-mode qu’il est, ce tourne-disques. Et en plus il fonctionne. A pile, mais il fonctionne.
05. HAUT PARLEUR À RESONANCE NATURELLE EN PORCELAINE C’EST ÉCO BIO BOBO. Une mention toute particulière pour cette approche des haut-parleurs proposée par le studio hollandais Joon&Jung basé à Eindhoven. Alliant un design minimaliste des plus réussi à des matériaux naturels comme le bois et la porcelaine, porteurs naturels de son, ces haut parleurs sont juste révolutionnaires.
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Gurten Festival
14.-17.
Berne APP À TÉLÉCHARGER GRATUITEMENT! PRENEZ LA PHOTO, ÉCRIVEZ LE MESSAGE, ET NOUS ENVOYONS LA CARTE PAR LA POSTE!
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1er août People in the city Lausanne
03.-06.
Rock Oz Arènes Festival Avanches
14.
Energy 2011
25.-28.
Blues to Bop
Zürich
Lugano
SEPTEMBRE 08.-10.
Electrosanne Festival Lausanne
NOVEMBRE 09.-11.
Chant du Gros Festival Le Noirmont
10.-12.
Metropop Festival Lausanne
Rauchen fügt Ihnen und den Menschen in Ihrer Umgebung erheblichen Schaden zu. Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage. Il fumo danneggia gravemente te e chi ti sta intorno.
FORMELDREI
AOÛT
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CADDIE
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CADDIE 01.TENUE DE FITNESS SEXY Véronique et Davina en ont rêvé. Ils l’ont fait. prankplace.com 02.LUNETTES DE TOILETTES ET LEURS HABITANTS Le but : faire peur. Et faire penser au Canard WC 03. CARHARTT - NEW ONLINE SHOP! C’est officiel. CARHATT a un shop online dans lequel TOUTE la collection est accessible. Grand choix donc qui va des basics aux pièces limitées et aux collabs. http://shop.carharttwip.com/ 04.DC / THE BOOST Unilite ™ fait de ce modèle le plus légé, flexible, et confortable de toute l’histoire de la marque DC. Il ne pèse pratiquement rien. dcshoes.com 05.IRON FIST Très américain, très rockabilly, très énervant. ironfistclothing.com 06.G-Shock GLX6900XA-9DR Une nouvelle montre Casio G-Shock en collaboration avec In4mation x G-Shock vient de sortir. Cette nouvelle montre est un combiné de pièces en résine rouge, jaune et vert. Il est basé sur le modèle de base comme le dernier In4mation GLX-6900X. Cette Casio G-Shock intègre le graphique des marées et les phases de lune. 07.LUNETTES FUCK THE WORLD EN 3D Si vous voulez revendiquer votre “Fuck-attitude” aux detestables gens, c’est à télécharger gratuitement. fffff.at/download/FREE-Ai-Weiwei-glasses.pdf 08.GHOSTBUSTER / BUVEZ DU SLIMED Fan de Ghostbuster? Slimed est la nouvelle boisson énergisante à l’effigie de GhostBusters, bien sucrée et bien verte. 09.RIP CURL La collection Eté 2011 s’inspire directement des voyages et des destinations surf dans toutes leurs variétés, à travers les multiples cultures de la côte Caraïbes : entre l’influence du bouillonnant métissage vintage de Miami et celle de la luxuriante faune et flore de cette côte, pour des produits féminins aux couleurs chaudes et aux imprimés forts. ripcurl.com 10.LEKKI _ Back to basic Retour aux sources: tel est le «mission statement» de la marque Lekki, créée il y a 6 mois à Paris, misant sur le recyclage de téléphones mobiles mythiques des années 90: l’opérateur propose une gamme de téléphones portables vintages relookés et colorés. En remettant à neuf et en customisant des téléphones d’occasions, Lëkki parie sur la remise en service d’objets iconiques du passé. En s’appuyant sur un packaging minimaliste, la marque appuie sa
Layout: Fabienne Crot
communication sur la fonctionnalité elle aussi minimaliste de l’appareil ainsi revalorisé : téléphone et sms. lekki.fr 11.HELLO KANETTE Même fabriquée avec l’aluminium des canettes de sodas comme Coca-Cola, Mountain Dew, Dr Pepper, Arizona Green Tea ou Red Bull, Hello Kitty n’en perd pas sa prestance. Etsy 12.LES STYLETTOS POP ART “TAYLOR SAYS” L’artiste et designer californienne Taylor Reeve a créé la marque de street art “Taylor Says”, et présente une nouvelle collection de talons aiguilles rockabillyssimes. Inspirée par l’univers du tatouage, du pop art et du graffiti, l’artiste a peint le dessous de ces escarpins, les transformant en véritable oeuvres d’artrash. Etsy 13.FLUD WATCHES / BOOMBOX La montre “Boom Box”, réplique parfaite d’un ghetto blaster, est disponible en trois couleurs pour 90$. 14.FAUX CILS POUR VOITURES Si si. !!! Et sûre que ça cartonne. stupid.com/fun/CARLSH.html 15.SUPER BBQ Devenez mousquetaire pour mergechhh récalcitrantes. Avec le bandeau pour le même prix. thinkgeek. com 16.SIN TOYS – FONTOMASS PROJECT! 17.LES MAILLOTS TRÈS COUTURES D’AGUA BENDITA Agua Bendita «eau bénite», s’impose comme la ligne de maillots coutures, avant-gardistes. Ce qui fait l’originalité et la qualité des modèles, c’est que chacun d’eux est unique par le métissage d’une technique de pointe (laser) et de l’artisanat pur: broderies, paillettes et perles, fait main, ainsi qu’un choix de couleurs pétillantes, et la superposition de matériaux nobles (dentelles, galons, tulles, perles), tous importés d’Italie. 18. OBAMA HERBACHA 19.COOKIEBOY, BISCUITEMENT VOTRE…Manger un cookie, oui, ça nous arrive tout le temps. Mais un biscuit aussi beau et qui nous fait saliver d’envie à ce point, c’est plus rare ! Cookieboy est à la biscuiterie, ce qu’Aubade est à la lingerie, un talent incroyable pour sublimer des formes. Comme son nom l’indique, Takeshi Hiroshi aka CookieBoy fait des cookies pas comme les autres. Soigneusement agrémentés de multiples décorations bourrées de détails, les biscuits se transforment en de véritables petites oeuvres d’art de formes improbables comme des chaussettes, caniches, appareils photo, bananes, clowns, et même en chapelles. 14.
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01.DEAMBULATEUR GONFLABLE Pratique parce que ne prend pas de place dans le sac à main, et se gonfle assez rapidement pour rentrer à la maison serein et digne en fin de festival. Par contre L’ARGUMENT DE TAILLE c’est que le lendemain, une fois la cuite posée, tu aspires l’air du déambulateur et tu te remets minable pour zéro franc. Ce truc est tout bonnement génial. 02.MAQUILLAGE TATOO Ça c’est génial. Du tatoo éphémère bien pop pour les lèvres. violentlips.com 03. CAMP ATHLETICS Le crew est encore tout jeune et tout petit mais tape dans de la belle matière et des finitions parfaites. On leur souhaite bien du succès. campathletics.ch 04.TIREBOUCHON DECORATIF Moulticasquette que ce tire bouchon, qui fait son job comme il se doit et décore parfaitement petits meubles d’appoint et autres vitrines. 05.LAURA THEISS La maille n’a pas fini de surprendre le monde de la mode, surtout quand c’est la styliste lithua-londonienne Laura Theiss qui s’y colle. Cette styliste spécialisée dans le tricot, combine avec brio le travail manuel de la laine avec des inspirations éthiques et exotiques, tout en associant des couleurs dans une ambiance futuriste et toujours très féminine. 06.BILLABONG X BOB MARLEY S’il y a bien une musique qui représente l’été, c’est le Reggae, et c’est en grande partie grâce à Bob Marley. C’est la raison pour laquelle Billabong présente une collection capsule de beachwear éco-responsable qui sent bon l’été et la musique en hommage à Bob Marley.billabong.com/girls/eu/product-cat/365/bob-marley-collection 07.POW la bague http://www.modcloth.com 08.JARDIN PARISIEN Cette jeune marque créée en 2010 par trois étudiants en économie à la Sorbonne, et pour le moins intéressante voir rigolote, bien que sur-limitée et numérotée. 09.AGENT PROVOCATEUR Ça énerve. C’est le but.agentprovocateur.com 10.MISS PUDDING Modèle et tatoueuse de métier, Miss Pudding est une jeune créatrice française dont les talents artistiques sont variés, passant du maquillage à la création de bijoux. S’inspirant de sa passion pour l’élégance et la coquetterie des femmes du 18ème siècle, et en y associant les souvenirs gourmands de son enfance, elle lance en 2010 “Princesse by Miss Pudding” Une collection de bijoux colorés où boucles d’oreilles, bagues et broches se déclinent sous forme de macarons et de friandises à croquer. 11.THIERRY LASRY Après Nicole Richie, Anne Hathaway, Paris Hilton et beaucoup d’autres, c’est aujourd’hui au tour de Dita Von Teese d’être remarquée en plein shopping à Los Angeles avec le modèle Lively (un des modèles les plus populaire de la marque du jeune créateur français). Avec une
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Excursi
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SORTIES AMIS
DESCENTE RIVIÈRE
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LOCAT
TION ION INITIA
Test Center et
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Surf Trip
Vente
En Sorties
ÉCOLE ITINÉRANTE
trepris
Events
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forme de papillon et des branches en métal dorées, le modèle avait été aperçu sur Madonna ces derniers mois. Les lunettes Thierry Lasry sont entièrement fabriquées à la main en France et sont vendues dans les plus prestigieuses boutiques à travers le monde :Colette à Paris, Opening Ceremony à New York et Los Angeles, Liberty à Londres, Joyce à Hong-Kong … 12.TIROIR A COLLANTS Sortez vos gambettes y a des jolis collants letiroiracollants.com 13.OLOW En référence à Frank Black (leader du groupe Pixies), la nouvelle collection Olow, nous entraine sur une route planante et onirique, un voyage hallucinogène au confins du réel, semé de situations utopiques et sarcastiques. Olow est un projet artistique fondé sur le détournement, mixant graphisme, textile, audiovisuel et “bricolage” en tout genre.Tous les vêtements sont en coton organique et fabriqués en union européenne. 14.DANS TA SALLE DE BAIN AUSSI, CHOISI DE PASSER DU COTÉ OBSCUR DE LA FORCE. Ne reste plus qu’à choisir entre Duck Fadar, Pondtrooper, Luke Pondwalker, Princess Layer… ou pas. 15.VW CAMPER VAN TENT Offrant presque les mêmes dimensions que le véritable combi, on éme cette tente reprenant la forme, la taille et le style du mythique minibus de Volkswagen pour un effet aspirateur à gonzesses garanti sur les campings. Disponible en ligne pour environ 300 livres dans trois coloris qui sont bleu, jaune ou rouge, firebox.com/product/3644/VW-Camper-Van-Tent 16.PITI BY CENDRILLON, BIJOUX DE JOIE Cendrine créé ses pièces uniques guidée par ses instincts enfantins. 17.SWATCH La nouvelle Swatch Stripes Collection s’inscrit dans la droite ligne des Gents du début en osant également l’utilisation de couleurs avant-gardistes et en conservant le design élégant, emblèmes de la marque aujourd’hui. Les boîtiers en plastique coloré au cadran coordonné et les bracelets en plastique coloré rayés horizontalement de blanc font de ces nouveaux modèles Gents l’accessoire idéal des personnes sensibles à la mode branchée et colorée. 18.THE YORKSHIRE SOAP, LA SAVONNERIE COUTURE Après le succès de Lush ou les gels douches au macaron de Christophe Felder, la marque anglaise The Yorkshire Soap Company s’est spécialisée dans la pâtisserie de luxe pour les plaisirs du bain. De véritables savons aux senteurs et formes gourmandes aussi agréables à regarder qu’hydratantes pour la peau. Seeland Stand Up
info@seelandstandup.ch tél: 079 204 16 15 ou 079 415 48 51
es
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CADDIE WHEELS
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CADDIE WHEELS Layout: Fabienne Crot
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01.MINI JOHN COOPER WORKS COUPE ENDURANCE RACER Deux présentations en une: la nouvelle déclinaison coupé de la très craquante petite Mini, ET ET ET la version course ‘Endurance’ qui en a tout naturellement découlé. 208 chevaux dans une configuration entièrement dédiée à la course sur circuit, ça laisse perplexe. 02.BELL & ROSS X HARLEY DAVIDSON / NASCAFE RACER Plus connue dans le monde de l’horlogerie de luxe, la marque Bell & Ross étend son penchant pour le design en customisant cette Harley Davidson par le préparateur SHAW Speed & Custom. Cette “BELL & ROSS NASCAFE RACER” est réalisée sur une base FXSTB Softail Nightrain entièrement revue et intègre une montre Bell & Ross BR 01 Carbon dans la console centrale. 03.SCOTT Rien à voir avec l’idée que l’on se fait du vélo électrique! Les E-bikes de SCOTT proposent un design épuré. C’est, non seulement pour sa performance, mais aussi pour son esthétisme que ce nouveau vélo s’adresse aux femmes et aux hommes évoluant en milieu urbain. En ville, l’avenir appartient à ceux qui roulent à vélo. 04.M55 77 km/h, c’est la vitesse que peut atteindre ce vélo qui répond au doux nom de BEAST! Le système de freins BREMBO, qui vient de l’univers de la F1, assure un freinage digne de ce nom et des dérapages contrôlés! Coté techno: roues 26’’, éclairage LED, combinaison de chaînages inédite, 120
km d’autonomie si vous pédaler un peu, 33 kg sur la balance, et le titre officiel de premier vélo électrique fait main. Un monstre dans tous les sens du terme, puisque le prix est lui aussi … absolument monstrueux: 29,900 euros! 05.INNER CITY BIKE Epuré au maximum, jusqu’aux pédales directement sur le moyeu de la roue arrière, l’Inner City Bike est le concept de vélo simplifié au possible, le design en plus, la couleur en moins. Le designer explique qu’il a voulu créer un vélo davantage lié au style qu’à la performance pure. 06.KILL ME FAST _ DUCATI COLLECTION BY KRISTIAN VAN HORNSLETH Alors que les engins du constructeur italien Ducati sont désormais devenues de véritables mythes à l’instar des Ferrari pour les voitures de sport, découverte de cette impressionnante série de 10 Ducati entièrement personnalisées par l’artiste danois Kristian van Hornsleth, qui s’est inspiré de la réponse un brin cynique d’un commercial de chez Ducati à la question «N’estce pas dangereux de piloter une machine aussi rapide?» Réponse: «You don’t feel anything as you hit the wall with 320 Km/h .» Ces Ducati 1098 et 1198 sont désormais rebaptisées «Kill Me Fast» 07.LE VELO PLIABLE PAR MINI Le constructeur de la petite citadine propose un petit vélo pliable qui s’adapte parfaitement aux dimensions du coffre de la MINI. Poids total de seulement 11 kg. Bien vu.
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é isit rev ert/ t n v e em is : oile aîch color de t ouc r f et n 3 vues tch e 09. 977 ées e t pour caou et, d 1 n n en lac LES é e écli son cré ge. D kers mpons u du CLE une e l a a a e t e e CY dè ra Mo ck Vin ces sn des c u niv S RE a cré and le E a , a ir, N L p A Q e i F t d V n F ! u alé u o ch WA rtie d uge/n affi raisse 02. t Ver ermès es déc ONE N . pa ro GO r ber s H elle ppa ien ert /ST ORE il fait ise ou a sem age a o anc is Ro ulard t est c TONE neake e 02. E s o a o g K t , a f NI t été turqu de. L s vin au lo -york des ésult -II S de la mes d le . 1 T 0 r ce rin/ sue étail tte new avec le r S G ave légu ers pou c, ma et de les d étique liste isées luxe, ASIC candin osses trav éation à e y n bla nylon finir, son e st stom r et l 03. ène s es gr tout la cr stuff. u r c de pour tte et ÈS L ans c et wea sur 10 r la s quelqu ut pa pour kersn ur de a et angue HERM e de V e stre e. 10 ne su avec un pe Asics w.sne s auto soleil. l g c l u e t è e w m u ou q S c v si la RÉ uni ntre n ai lm r men et e a s. w era is a o y CAR ection renco me o ockho ulière ités, llabor uédoi S Rivi ieras s is d open coll yclage llu com de St re rég les lim u’il co s et s IERA r. Riv iviera ras is vieras rec s coui stuff ollabo modè fois q ponai . RIV ctateu eue. R Rivie te. Ri LOW i n a ma akers . Il c r des ière ign j h 04 n spe tte bl rome. inguet STAR licité, s 9 m u e .c e e e e s 9 n s pd is gu All simp ment cle d r S uis E tte a p lie asic qu bicy ’hip e dep asque ’est l qui al sics te bas s en is à l ieras VERS e à sa culièr et sa v i la b de. C dèle s-x-a pelo eras i eras hy. Ri . CON grâc part Nike R 2.0 i n s 05 ré ou enim ocre. S A faire 06. mo ce mo 96/sn ras i . Rivi . Riv e vic A D g a p m e de /sv/1 . Rivi ombre omin r nap es.co e mal rsion tures ADID nce à didas u g . com iscine s à l’ s is ic su as-sho re qu rs. Ve ec co . 06 mme nde, A r cet n i p t v a u o u n r co t ou r a e a e c la eras ivie pi .rivi dme réat avé id le m nu p ais d cle R i Riv you. ras is www ussi a de c n dél très Rise M vers u me ns m d’un s t do . Rivie pieds. faut a ucoup e Jea , trè Adi à tra 2.0. A oratio Ajou melle u a p t l f . r a se iré e u l l c r e B a R pe i l o ue b tes M I er b en add a A uc chil e la ret is à DENI inspir ussie nt, d ant q kers 2 ak micro n d’A ure d s ont ui est o Voy nea ion es ie ’h Il es do OX a su et ré nim f d ten nfér ur. ourd xtur ers ss e e e l el aillé 1 D HALE ur de r la v t plus u du rtie i coule é auj es te n). On 07. v a tra Force ARK S le coe sente e son nivea La p oit sa resent ans l ntatio ATED v d e Air CK/D dans us pr des n ch au ratch. n en way p tion pigme RFOR lignes BLA place à no 3 ban scrat le sc e qu’o color varia une CO PE des egon. c r 01. sa décide : les s de al sur e sort el. Le rande btenir APUL ? Ave e l’O 08. d u l i t g o l l C d t é i e p e e e re. ité n une our N A t l s rad c, n m de sse ugu lim k M dè p upg utchou idas e nant nt l’e c ici aillé ITTO B Dun le mo bon a sera ATUF U R N cao ge Ad ainte assure é ave r trav IS V ike S ment nt de ”. Il SUP OLDE ’ c N m i e U d o k n n u g i t s a c G nt la t b orde lu e s fo e, c . LO e la ran re a “ a P T ‘S t ie déb uperf t gri astiqu r. 07 nnel d ent é bicolo “Beer r en ASKE s ava ordan l e l s a B o l J e e u i l p n d e v o t La i t t r e i o A l Ad rou ond app ple e e ge. Noi nis, Cut UM es un r ver qu’app Inc kers r e sim lanc upra 9. P ma et 0. Nik passa dans 0 K s i 8 t (cu peut PAC snea teint Shoe et S ent. où Pu nées son aske nt en B r r s n a R g a e l u e e ta a r ur e E a r u s c n et Sup hund en a poq des yé TH o, um nsis érie LEA rétr erforé ACK ra T ciale une é p hop oudro t la P 8’’ co un int ire de s p r i trè cuir p EER P e Su te spé Il fut ène h tout f resso nce 6 avec ne pa retro d i t c B o o Si ket r, u ne s s e e r K s b r u L C a eC enn PRA paire s une ’’ PA sur l enco ma no olden e bas le d’o et u U abi F S s G d e : n 8 or “ t a ti 13 uil 6 e Pu pa you La à 4 ndus d NCE ’ préma yant euve: Pack e pair çon fe et en rd. lac un pr su ve ca fa un n’a SI
RESPECT IT_RESPECT YOURSELF
CLEVER LITTLE BAG
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Text : Crew Layout : Fabienne Crot
ETIQUETTE ÉCO, LABEL COMMERCE ÉQUITABLE... C’EST TOUJOURS DIFFICILE DE JUGER L’IMPLICATION D’UNE MARQUE DANS LA PROTECTION DE LA PLANÈTE. SIMPLE COUP MARKETING À L’HEURE DES PRISES DE CONSCIENCE OU RÉEL ENGAGEMENT? LA SUBTILITÉ EST SOUVENT CONFUSE, MAIS EST-CE BIEN NÉCESSAIRE DE SE POSER LA QUESTION TANT QUE ÇA RESTE BÉNÉFIQUE POUR LA PLANÈTE? OUI, PEUT-ÊTRE, PARCE QUE TOUTES CES PROMESSES NE DEVRAIENT-ELLES PAS ÊTRE FONDAMENTALES? ALORS ON SALUE CEUX QUI N’EN FONT PAS LEUR CHEVAL DE BATAILLE, MAIS QUI L’IMPLIQUENT LOGIQUEMENT DANS LEUR STRATÉGIE, DONT LA SNEAKERISSIME MARQUE PUMA. Elle l’avait annoncé il y a deux ans et l’a confirmé l’année dernière: son siège social est le premier de l’industrie du Sportlifestyle et des articles de sport à être neutre en carbone. Comment ? Restrictions de consommation d’eau et d’énergie, compensation des émissions du siège par un soutien actif à un parc éolien basé en Turquie, abandon du PVC dans ses fabrications, etc etc etc. Rien de nouveau, me direz-vous. La dernière démarche de la marque nous parle, pourtant: l’éco-emballage recyclable, nommé Clever Little Bag . La visibilité et traçabillité de la cause à l’effet et intéressante. Efficace. Généralisé à toutes les ventes de chaussures Puma en 2011, le Clever Little Bag est un emballage à chaussures imaginé par Yves Béhar, éco-designer pour Puma. Il s’agit d’une boîte avec une structure en carton et une pochette en polymère recyclé, réutilisable pour d’autres usages, permettant d’un point de vue de la production et de la logistique un impact environnemental moindre et une économie de : 8 500 tonnes de papier 20 millions de mégajoules d’électricité 1 million de litres de carburants et d’eau et 275 tonnes de plastiques grâce à la réduction du poids de l’emballage avec la disparition du couvercle.
THE NEXT NESCAFE DESIGN IT! CONTEST WILL BE LAUNCHED IN AUGUST 2011
MORE INFO @ WWW.FACEBOOK.COM/NESCAFE.SWITZERLAND
01. AMPOULES BASSES CONSOMMATION JOLIES Elles consomment de 50 à 80% d’énergie de moins que les ampoules traditionnelles. Nous les connaissons tous, ces ampoules à économie d’énergie qui illuminent notre quotidien. Mais alors qu’est-ce qu’elles sont moches. Plumen sauve la situation en éclairant d’un beau design les affreuses. Plumen.com
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Layout: Fabienne Crot
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02. EVIER EN CAOUTCHOUC RECYLE Le pneu recyclé est à la mode: semelles de chaussures, sacs à main chics, etc. Minarc, une firme de design basée en Californie, a trouvé un moyen d’utiliser ces ressources à des fins intérieures utiles pour la ménagère: des éviers fort design, qui plus est. La mission consiste à fondre de vieux pneus pour en faire des sorte de feuilles de caoutchouc. Ladite feuille est ensuite tendue sur un cadre en métal ou en bois dans la forme de l’évier désirée. Minarc.com 03. FAUTEUIL PAR JANIE BELCOURT Janie Belcourt imagine et fabrique du mobilier urbain haut de gamme sous l’appellation Ho! y Strong. Avec de la vieille deck de skate mais pas que… Monderuelle.com/pdf/mr_belcourt_profil.pdf 04. JOUETS HYBRIDES Sang Sung Won est un artiste contemporain en provenance de Corée, qui recueille des articles de consommation et outils de tous les jours lâchement abandonnés et en fait des bizarreries, dont des animaux hybrides. L’utilité est à double casquette: jouet et œuvre d’art. Sang.com.br/v2/us/ website/home.asp
05. iRETROFONE C’est l’artiste Scott Fusibles Art Freeland qui a fait ce iRetrofone avec ses petites mains. L’appareil est pleinement fonctionnel, ce qui veut dire que le combiné est relié au iPhone et bien entendu chargeable via câble USB. Etsy.com/listing/60604375/ iretrofone-classic-deluxe-silver
06. BOOM CASES Le BoomCase est un Suitcase stéréo système portable avec batterie siouplait, qui fonctionne avec iPod / iPhone ou tout autre appareil dans la même cathégorie. La batterie a une durabilité de huit heures. Egalement utilisable avec une prise, on est bien d’accord. Theboomcase.goodsie.com
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by Ed ChAPMAN Cette mosaïque de Jimi Hendrix a été réalisée avec 5000 médiators de différentes couleurs par Ed Chapman lui-même. On ne sait pas combien de temps ça lui a pris mais combien cette œuvre s’est vendue : 23000 livres. Et pour la bonne cause: the Cancer Research UK’s Sound & Vision fundraiser event.
STAR wars
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Text: Crew Layout: Fabienne Crot
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Propaganda
On le sait: en période de guerre, la propagande est souvent très présente. On est en plein dedans là, avec nos supers verts et leur affichounettes qui luttent contre les supers exterminateurs de moutons noirs et leurs méchantes propagandes. Enfin bref, revenons à notre sujet -pour ne pas dire mouton parce que ça serait vraiment bien pauvre de notre part- : l’univers de Star Wars entreprend lui aussi sa propagande dans la bataille faisant rage entre l’Empire et l’Alliance Rebelle. Pour recruter leurs pilotes, ou tout simplement leurs unités d’infanterie, les deux camps ont logiquement recours à la propagande. Que vous soyez du côté des Sith ou de celui des Jedi, les deux camps sauront vous convaincre de rejoindre leurs rangs au travers des ces créations dont certaines ne sont pas sans rappeler les anciennes affiches de l’ex URSS. Les oeuvres de Mike Kungl, Cliff Chiang, Joe Corroney, et Dane de Monkey Minio sont avancées.
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The Great
Le sculpteur Jamie McCartney a observé de près 400 sexes féminins qu’il a moulés dans du plâtre… L’étonnant Mur de Vagins vise à montrer la diversité de la nature !
Wall of vagina Text: Tatiana Tissot Layout: Fabienne Crot
DES VULVES SANS VULGARITÉ Aucune ambiguïté : malgré son sujet, le Mur de Vagins n’a rien de pornographique. Il est composé de moulages détaillant 400 vulves, mais dans un plâtre blanc, en toute sobriété. Car le projet du sculpteur anglais Jamie McCartney a une visée sociologique avant tout : explorer la relation entre les femmes et leur sexe. « Les vulves et les lèvres sont aussi différentes d’une personne à l’autre que le visage. Pourtant de nombreuses personnes - et en particulier les femmes - ne semblent pas être au courant.» C’est sûr que l’oeuvre va ouvrir les yeux des incultes du vagin : la diversité des sexes représentés est surprenante. Des modèles de 18 à 76 ans se sont prêtés à l’expérience du moulage dans l’atelier de McCarthy. Parmi eux, des transsexuels, des jumelles ou une même femme avant et après son accouchement. LE VAGIN PARFAIT Presque féministe, le sculpteur veut démontrer que le vagin parfait universel n’existe pas -puisqu’ils sont tous différents. « Beaucoup de femmes sont anxieuses à propos de leur apparence génitale. Cela m’a consterné que notre société ait créé encore une façon de les faire complexer. » Il décide alors d’agir là contre. Chapeau! En dévoilant ce qui se cache entre nos cuisses, il brise une sorte de tabou sur la représentation du sexe féminin, sans tomber dans la vulgarité. http://www.brightonbodycasting.com/design-a-vagina.php http://www.greatwallofvagina.co.uk/
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Athlete: Drew Bezanson Photocredit: (c)Paul Williams/Red Bull Content Pool Location: Milwaukee, WI, USA
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SOCIOCULTE
Utopie culturelle éphémère
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AFRICAN
BURN Text : anne-laure M. Layout : Fabienne Crot
STOF – THE PRIMAL MUD. Tel est le thème de l’activité récréative. On interprètera ça comme ‘tempête de poussière … artistique primale… ou primaire‘?! On va rester sur primaire. Moins conceptuel bobo mangeur de graines adepte de la branlette cérébrale.
La recette et les ingrédients de cet Africa Burn, on les connaît. Ce sont les tout mêmes que ceux du Burning Man / Arizona. En version Afrique du Sud. Certain nous disent que décrire le Burning Man à quelqu’un qui n’y a jamais été, c’est un peu comme de tenter de décrire les couleurs à un aveugle, d’autres que c’est un carnaval post-moderne de l’absurde, à mi-chemin entre Tatouine et Mad Max. En ce qui nous concerne, nous voyons en ce concept Burn une improbable mais efficace et sacrément tentante thérapie de groupe. La plus belle présentation – un rien précieuse mais bon -, on la doit à Larry Harvey, génial penseur et concepteur: «le monde est aujourd’hui plus riche qu’il ne l’a jamais été et pourtant autour de nous persiste un sentiment insidieux d’anomie. Comme cette sensation lancinante qui fait frémir votre dos quand vous sentez la grippe arriver. Les symptômes de ce malaise se répandent dans notre société. La propagation des valeurs matérialistes ont contribué à la vulgarité morale et au cynisme grandissant
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dans notre pays. Dans un monde de manipulation, tous les mobiles semblent vénaux, tous les efforts illusoires. Mais plus fondamentalement, c’est la marchandisation de l’imagination elle-même, la passivité éthique, l’isolation sociale, l’angoisse générée par le fait de vivre dans un monde solitaire fait de satisfactions frauduleuses, qui ont les effets les plus dévastateurs. Le “hic et nunc”(ndlr. demander à Google y sait lui) vital de l’expérience disparaît de notre monde. Il se dissout dans un spectacle par procuration. Le monde, et c’est écœurant, semble ne plus s’appartenir. Nous avons besoin d’une thérapie profonde et radicale pour briser le sort. Nous avons besoin d’un immédiat avec le monde naturel de la pulsion vitale. C’est là que le concept entre en scène» On l’avait dit, c’est un rien précieux. Les présentations, c’est fait. On y va comment ? Pas de route, pas de réseau,…
Ce que l’on sait, c’est qu’il y a trois heures trente de pérégrination de Cape Town jusqu’à destination. Que les repères sont des monticules de cailloux, un bout d’arbre chétif ou autre détail mis là par la nature à partir desquels il faut bifurquer à droite ou à gauche. Et pas intérêt de se lancer à la recherche hypothétique de cette ‘ville’ accouchée du désert sans réserve d’essence. Le plein ne suffit pas. Course d’orientation faisant, tu finis par le trouver, ce bout d’écriteau avec Africa Burn marqué dessus. Au loin sur le plat parfaitement infini du désert, apparaît une rondeur rose bonbon au milieu d’un nuage de poussière et ce genre de flou vibratoire que tu vois dans le désert quand il fait un bon 45°. Elle vient vers nous. Au taquet. Plus elle approche et plus tu t’enfonces dans ce monde
parallèle que tu imagines être celui de l’Africa Burn. C’est pour ça que t’es là, d’ailleurs. Vivre quelques jours sans dress code et attitude code et code tout court imposé par notre quotidien… La rondeur rose arrive à ta hauteur. Confirmation. Tu es dedans. C’est une pantoufle géante en forme de cochon montée sur des roues de tondeuse à gazon, conduite par un gars aux cheveux hirsutes qui te lance un salut des plus banal et continue son chemin, ou sa voie…. Bien. Le décor est placé. Plus tu avances et plus tu te dis qu’effectivement, il faut le vivre pour le croire. Ici, tout n’est qu’ART. Pas de spectateur, que des partageurs. Fibre artistique ou pas, telle n’est pas la question. On-s’en-fout. Tant que tu t’exprimes. C’est la ville qu’Alice au Pays des Merveilles, même avec trois kilos d’hallucinogène dans chaque narine, n’aurait osé imaginer. Une ville surgie du désert pour un
temps très éphémère de 6 jours. Ce qui veut dire que dans une semaine, il n’y aura plus que cette plaine complètement plate, désertique et infinie. Ici, pas de commerce, à l’exception d’un bar qui sert café, thé et boissons énergétiques. Ce qui signifie que tout doit avoir été prévu et amené de l’extérieur. Eau, nourriture, alcool… et costumes pour ceux qui n’ont pas retenu l’option tout nu. Et tout devra être ramené: on ne laisse aucun déchet. Les règles sont peu nombreuses mais elles sont strictes. Pas d’argent non plus. Rien est à vendre, tout est à partager. Ça se présente plutôt pas mal, cette notion du partage… A la recherche de ton ‘quartier résidentiel’, tu ne croises que des gens qui ont l’air heureux, complètement tripés par leur concept improbable bricolé pour l’occasion, mais heureux. Un rien béat, mais on est dans la notion de partage…
Au carrefour, plus loin, des gars ont monté un back packers avec des hamacs fait de bouteilles en PET et des ordinateurs que tu fais fonctionner en pédalant. Plus loin un troupeau de gens déguisés en girafes font des danses nuptiales et autres tactiques d’approche avant copulation, tout juste dérangés par le seul et unique véhicule motorisé autorisé à circuler dans la ville, le ‘taxi’, un espèce d’engin très méchant et très métââââl piqué à MadMax . Les six prochains jours, tu les passes à ne pas dormir – dormir c’est tricher- parce que les nuits ne finissent pas et que dès 8h00, il est impossible de rester sous la tente par plus de 40 degrés, à manger du sable, faire de l’art, boire comme des trous, travailler sur le thème ‘chorégraphie emblématique’, se faire des amis pour la vie que l’on ne reverra jamais mais avec lesquels on dessine sur le sable des mondes meilleurs… Six jours d’éphémère hissé au rang d’art de vie, dont l’apogée est l’incendie de l’imposante effigie du Africa Burn. http://www.youtube.com/watch?v=1nqz-Jx2Lyk
SOCIOCULTE
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Catche donc si tu peux ! Text: Tatiana Tissot Layout: Fabienne Crot
Carmen Rosa est une cholita bolivienne, avec toute la panoplie : tresses, jupe traditionnelle et chapeau. Le jour où elle met un pied sur le ring, elle ne veut plus en sortir. La lucha libre, c’est sa vie. Un documentaire montre son combat pour ne pas être jetée hors de l’arène.
Pas facile de s’imposer dans un monde mené par des hommes. La catcheuse Carmen Rosa ne réserve pas ses coups pour la scène et on la voit marteler un mec à terre dans les premières secondes du documentaire qui lui est consacré. «Comment ça, une pute? Hein? » hurle-t-elle. Elle se relève dignement : «Il m’a insulté.» C’est que les Indiennes aymara n’ont pas pour habitude de se donner en spectacle, en Bolivie. Sauf les Mamachas del Ring, qui s’adonnent à la lucha libre à La Paz. Pendant les combats, on aperçoit même leurs jambes, ce qui fait selon certains le succès du concept. Traditionnellement cachée sous leur pollera – ces jupes colorées superposées – il est rare d’apercevoir la cuisse galbée d’une Indienne authentique dans les rues de La Paz. Sauf lorsque les jupes virevoltent dans le ring. En tout cas le mec outré par leur liberté s’en est ramassé une belle – bien fait ! Avec sa pollera qui lui donne une allure provinciale, son petit chapeau rond traditionnel et ses longues tresses noires, Carmen Rosa ne donne en rien l’image d’une athlète. C’est bluffant de l’observer
virevolter sur le ring et enchaîner rageusement les passes de lucha libre, finir en sang ou martyriser son adversaire. Et pas question d’échanger ses habits folkloriques– son identité culturelle – pour se battre. Carmen Rosa est fière d’être une cholita, une indienne. Le documentaire consacré au combat (dans la vie plutôt que sur le ring) de la lutteuse est réalisé par Betty M Park, une Étasunio-coréenne basée à New-York. Lors d’un voyage en Amérique latine, elle tombe sur les « Mamachas del Ring » en couverture d’un magazine. Carmen Rosa la Campeona et ses acolytes, Julia la Paceña, Martha la Alteña et Yolanda la Amorosa – toutes des Indiennes traditionnelles connaissent un franc succès à l’époque. Pour ces femmes de condition très modeste, ce sont les premiers voyages en dehors de la Bolivie. Les Mamachas racontent, des étoiles dans les yeux, leur arrivée à l’aéroport de Lima, au Pérou. Elles sont reçues comme des stars, les journalistes les mitraillent, tendent leur micro. « Nous étions comme des présidents ! » s’exclament-elles.
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The Gypsy, tyran du ring
La lucha libre – ou moi !
Mais il y a une ombre au tableau, le ténébreux Don Juan Mamani, aka The Gypsy. Les Mamachas, c’est son concept. Il les a lancées et compte bien tenir la bride serrée. L’homme est le directeur de la principale ligue de lucha libre du pays, « Los Titanes del Ring ». Betty M Park raconte: «Alors qu’il cherchait à raviver l’intérêt du public pour la lutte, il a eu l’idée d’introduire des Indiennes dans le ring (du jamais vu). Les Indiennes sont normalement modestes et très traditionnelles. Des femmes intéressées ont répondu à l’appel et se sont approprié le sport. Chacune s’est forgée une nouvelle identité. » Le succès inattendu des Mamachas dépasse toutes les attentes. Devenues des stars, elles gagnent en ambition… Les tensions émergent de cette popularité soudaine. Lorsque The Gypsy décide de démontrer son autorité – Carmen Rosa et ses sœurs claquent la porte. C’est là que se situe le docu.
La cholita lutte pour faire sa place dans un monde dominé par les hommes. « Il y a une forte tension entre le rôle traditionnel de l’Indienne dans la société bolivienne, que les hommes pensent qu’elles doivent assurer, et le rôle qu’elles veulent occuper,» analyse Betty. La passion de Carmen Rosa pour la lutte, plus forte que tout, la fait négliger son mari et ses enfants. Ce dernier lui donnera un ultimatum : « Il me demande de choisir entre la lucha libre et ma famille… » répète Carmen Rosa, des larmes dans les yeux et son mobile à la main, avant un combat dans un bled situé
Déception du spectateur assoiffé de sang, il n’y a pas beaucoup de combats de lucha libre sur la bande. Betty explique : « le film est centré sur une lutteuse et sa passion pour ce sport – mais pas sur la lucha libre ellemême. » Une partie des combats sont sympathiquement reproduits en pâte à modeler et montrent le regard de Carmen Rosa sur ce milieu. On la voit flanquer une raclée à l’avatar coloré de son ancien boss « On se concentre sur les implications de la lucha libre sur sa vie. Le vrai combat n’est pas sur le ring! » ajoute la réalisatrice.
à 18 heures d e bus de son foyer. Son mari, soûl, l’appelle depuis leur quartier d’El Alto, en haut de la cuvette qu’est la ville de La Paz. « J’aime ma famille…mais je crois que j’aime encore plus la lutte ! » soupire la Campeona. Le film se termine dans le doute : que va-t-elle choisir ? La société menée par les hommes n’est pas le seul problème. Les querelles avec ses petites camarades de ring sont d’autres causes de
tracas. Elle tente d’organiser un combat et pour la publicité imprime des tracts, distribués par la fenêtre d’un taxi, en hurlant dans un hautparleur aux habitants de La Paz le lieu du rendez-vous. Une flopée de gosses courent derrière le véhicule. Les autres Mamachas ne se bougent pas assez, à ses yeux.
Vendeuse de rue De condition très modeste, Carmen Rosa est vendeuse de rue pour gagner sa vie. Elle déploie son stand de bazar sur les trottoirs, comme beaucoup d’Indiens dans cette société à deux niveaux. Elle explique que nombreux sont ceux qui ont abandonné le port des habits traditionnels – source de discrimination. Il est très rare de voir une personne de pouvoir les porter. Carmen Rosa, farouche, n’est pas prête à cacher son identité culturelle. Mais lorsque Mamani demande à des lutteuses qui ne portent pas dans la vie l’habit traditionnel de le revêtir dans le ring, pour remplacer ses Mamachas envolées, elle regarde ces « usurpatrices » de travers. Aujourd’hui, Betty garde contact avec la tête de file des Mamachas. « Elle va bien, elle a arrêté la lutte pendant un certain temps, mais est maintenant arrivée à un compromis avec son mari. Il va manager ses combats comme une «luchadora indépendante». Ils ont eu un certain succès, mais maintenant elle est très occupée à apprendre la lutte… à son fils ! » Le début d’une entreprise familiale ? Que Don Juan Mamani, The Gypsy, se tienne bien !
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Text : Tatiana Tissot & anne laure M. Layout : Fabienne Crot
Ce mouvement socioculturel de rue qui fait du bien et du buzz vient d’Oakland. La forme? Du pimpage de vélos. Le fond? Une alternative efficace à la violence.
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déco et sauve ta peau
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Située face à San Francisco, au pied du Bay Bridge, Oakland est une ville où la vie est plutôt rude: chômage, meurtres, trafics et violences en tous genres font partie du quotidien des habitants. On est loin du décor, de l’atmosphère et du stéréotype de la famille Ricoré. Un black imposant y a, depuis peu, glané ses lettres de noblesse: Tyron, le Scraper Bike King. Il sévit et règne sur la partie Est d’Oakland au travers de ce mouvement de rue nommé Scraper Bikes, mouvement qui consiste à faire du pimpage de bicyclettes une tendance bien plus attrayante que le glandage et la violence. Carrément digne d’un super héros, quand on connaît la force et l’influence que les gangs ont sur les gosses qui passent pas mal de temps dans la rue. MODE D’EMPLOI: VÉLOS TOUT POURRIS ET PAPIERS QUI BRILLENT Ado, Tyron avait commencé à customiser des vélos avec son cousin qui est, depuis, passé à trépas. Assassiné. En sa mémoire, il développe sa dextérité dans le pimpage de bicyclettes, activité qui les faisait passer des heures ensemble à découper des très hypothétiques accessoires de tuning blinblingissimes dans du papier et du carton. Les gosses du quartier accrochent à cette activité récréative. Le mouvement est lancé. Tyron se rend très vite compte qu’audelà de la tendance de rue, le mouvement met du baume sur le comportement de la jeunesse. Elle en viendrait même à se bonifier, à laisser de côté la vente de weed et le vol organisé. Dix ans d’âge tout de même, la jeunesse! «Je pousse les kids à tuner leurs bikes, comme ça quand ils rentrent chez eux, ils focalisent là-dessus au lieu de traîner dans la rue qui craint. Les Scraper Bikes, ça sauve les vies d’un tas de gosses,» explique-t-il. Il raconte aussi la reconnaissance des parents: «La mère d’un kid m’a dit merci, Champ, parce que grâce à toi il y a un truc qui va le tenir éloigner des problèmes.» Le Scraper Bike King n’a pas de diplôme d’éducateur. C’est un autodidacte. Un mec qui redonne espoir autour de lui spontanément. « J’ai envie de dire qu’il est bien plus efficace que les travailleurs sociaux en général!» remarque le photographe Matt Reamer, auteur des images qui illustrent ces pages. Il suit le mouvement depuis 2008. Vivant à Oakland, il les a très vite repérés, véritable cortège de couleurs et autres artifices très voyants déambulant au milieu des voies les plus fréquentées de la ville. Tyron est devenu un ami depuis. Cette galerie photo est un des aboutissements de l’objectif du Scraper Bike King: donner une bonne raison d’exister aux gosses de la
cité est. Evoluer dans l’indifférence générale ou pas, il y a un vrai retour sur la cause à l’effet. Le clip qu’il a fait sur le mouvement avec son groupe de rap en est un autre. Le buzz qui en découle est imposant. Des groupuscules se font un peu partout dans les cités des States comme ici en Europe. A Oakland, ils sont une petite centaine à promener fièrement leurs vélos tout colorés et sur-accessorisés dans la ville. La plupart sont blacks, ont entre 7 et 14 printemps mais pas que: «Oakland est un mix de différentes communautés, surtout hispano et black. Il y a aussi pas mal d’artistes blancs, attirés par les prix bas des loyers,» explique Matt. «Ici, tout le monde connaît les Scraper Bikes. Tout le monde adore. Les gens sourient lorsqu’ils les voient passer. Le seul truc qui peut agacer certains, c’est lorsqu’ils bloquent le trafic en roulant au milieu de la route, mais bon... C’est juste des kids qui adorent attirer l’attention des passants.» MONTRE-MOI TON CARNET «J’aime ce mouvement,» continue Matt, «parce que le peuple a très peu d’attente envers ces kids des ghettos. Ils les craignent ou les méprisent. Là, on casse les stéréotypes: ils deviennent des membres de la société, capables d’être positifs et constructifs.» Le mouvement, qui reçoit dorénavant des bourses, promeut aussi un ‘healthy lifestyle’: les gosses ne doivent pas passer par la case légumes comme pourrait le faire croire l’appellation, mais ont droit à une réglementation bien plus vicelarde imaginée par Tyron. Pour rouler avec lui, ils doivent avoir de bonnes notes. Les carnets sont contrôlés. Pas de gommette, pas de scraper bike. Et pas intérêt à sécher pour pimper du bike. C’est interdit aussi. Et ça marche. Certes, si les Scraper Bikes apportent un vrai message d’espoir aux gosses d’Oakland, ça n’efface pas pour autant la réalité du quotidien des cités. Pas sûr non plus que le mouvement va sauver tous ceux qui y ont croché. Mais si l’on réfléchit au job fourni pas ce héro de Tyron, dont les seules armes sont un grand cœur, une bicyclette de troisième main et quelques bouts de ficelles, on ne peut dire que RES-PECT. (Docu qui commence avec le clip rap :http://youtu.be/aaxuB1jIOYk Site du photographe : www.matthewreamer.com)
UNE VILLE UN REGARD
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Text : Tatiana Tissot Layout : Fabienne Crot
[FEMME QUI HURLE sur un taxi] « Pourquoi cette femme hurle-t-elle ? C’est un mystère... L’image évoque pour moi la tension de Downtown, qu’elle soit économique ou raciale. Le bruit et la pollution du trafic automobile important ajoute une couche à cette impression. »
Entre réalité et fiction
LOS ANGELES SUBLIMÉE PAR MIRKO MARTIN
AVEC DES SITUATIONS SURPRENANTES, METTANT EN SCÈNE DES SDF, DES POLICIERS OU DE SIMPLES QUIDAMS, MIRKO M. NOUS ENTRAÎNE DANS SA VISION DE L.A., VILLE THÉÂTRE DE TOUTES LES FICTIONS. SCÈNES RÉELLES, SCÈNES DE FILMS, DIFFICILE DE DEVINER LA NATURE DES CLICHÉS QUE L’ARTISTE REFUSE DE TRAHIR.
[HOMME EN FEU] « Si c’est une vraie scène, elle est très étrange. C’est encore une image d’apocalypse, un drame que personne ne voit, ni les piétons, ni la voiture de police dans le fond.»
Les scènes surprises par l’objectif du photographe berlinois Mirko Martin sont étranges, parfois dérangeantes. Certaines sont réelles, d’autres mises en scènes, mais l’artiste ne nous révélera pas le secret de chaque cliché. Tout l’intérêt de son travail intitulé L.A. Crash se situe autour de cette frontière flottant entre la fiction et la réalité. Il nous l’explique par « Mon travail tourne autour du jeu de rôle, de la comédie – peut-être que certaines scènes ne sont pas vraies...» La confusion entre la vraie vie et l’artificialité atteint son paroxysme à Los Angeles, avec la présence de l’industrie cinématographique. À force de montrer ses rues sur grand écran, elles ont mondialement imprégné la rétine du public. Mirko lui-même a ressenti une impression de familiarité lorsqu’il a débarqué dans la Cité des Anges pour des études de photo et de vidéo.
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[VOITURE EN L’AIR] « On pense au crash qui va suivre même si on ne le voit pas : l’auto va atterrir sur son toit. C’est très difficile d’affirmer que cela ne vient pas d’un film. Et c’est incroyable qu’un engin aussi lourd puisse voler dans les airs ainsi.»
L’EXCENTRICITÉ CALIFORNIENNE Très vite emporté par l’atmosphère de la ville californienne et le comportement décalé de ses habitants, il se lance dans un projet entre photographie documentaire et mise en scène. « J’étais à la recherche de situations à la tension palpable dans l’espace urbain, » explique l’artiste. Il trouve son bonheur dans l’excentricité des Californiens. « On dirait que certains d’entre eux jouent un rôle en public, sans craindre le regard des autres. Ils sont plus excessifs par nature que les Allemands (ndlr. tu m’étonnes!) Un vieux mec riche n’hésitera pas à se pavaner dans sa décapotable avec des filles très expressives de leur corps, en faisant hurler ses hauts parleurs. Il n’aura pas peur d’être considéré comme un cliché, » raconte Mirko.
[TROTTOIR – HOMME A TERRE - AUTRE HOMME ASSIS, PASSANTS] « C’est une scène intense : je ne sais pas ce qu’il arrive à l’homme à terre. Peut-être a-t-il été frappé, ou alors il pleure. Pourtant personne ne fait mine de l’aider. On remarque l’indifférence des gens – qui sont occupés avec leurs propres problèmes Downtown L.A. »
[DEUX FEMMES DONT DARK VADOR – MASQUE NOIR] « J’ai découvert ces deux personnes à Venice Beach, qui sont peut-être des SDF. Le contraste entre le masque de Dark Vador et le vieux pull Adidas m’a plu. Et on a un détail cinématographique dans la scène ! J’ai demandé à ces femmes si c’était okay que je prenne une photo, pourtant, après coup, j’ai remarqué que celle de droite montrait son poing. Par contre, les expressions de l’autre sont cachées. Que pense-t-elle du fait d’être prise en photo?»
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[HOMME MENOTTE] « À la base, le tirage de cette photo est très grand : je voulais montrer le détail des chariots de supermarché. Ils passent à côté du policier en train de menotter un homme sans y prêter attention... Lorsque je photographie des policiers, j’essaie de ne pas me faire prendre – mais ils ont l’habitude des appareils photos ou caméra en travaillant à L.A. Ici, il y en a beaucoup dans les rues à cause de l’industrie cinématographique, surtout ici, Downtown. »
L’UNIVERS DU CINÉMA : OMNIPRÉSENT Mirko Martin procède de deux façons pour collectionner des scènes étranges. Premièrement, il balade son objectif dans la ville, à Venice Beach, dans Downtown, le centre, quartier général de très nombreux SDF, ainsi que sur les trottoirs kitschissimes d’Hollywood, où se dandinent des personnages de film en costumes clinquants et des tas de touristes. Sa deuxième source d’inspiration, c’est l’industrie cinématographique, qui tourne à même les trottoirs. « C’est ainsi que le projet a commencé : j’ai réalisé combien mes photos prises durant ces tournages avaient l’air réelles. » Difficile en effet de deviner s’il s’agit d’un film, une fois que l’équipe de cinéma est laissée hors-cadre... Un homme en feu courant sur la route, une voiture au milieu des airs... Là, on imagine qu’on est passés du côté de la fiction. Et cet homme à terre que les passants ignorent? Cette femme qui hurle debout sur un taxi ? Ces gens étendus sur une pelouse de Venice Beach, telles des victimes de l’Apocalypse? Sont-ils excentriques ou de vrais acteurs? Comme l’a dit Mirko, la frontière est ténue, car il y a un comédien dans le cœur de nombreux Californiens... À vous de lire ses explications sur chaque cliché pour tenter de deviner ce qui se trame dans ces images pleines de tension.
[DE DOS -DEGUISEMENTS BLANC STORM TROOPER ET DARK VADOR] « Des personnages de films déambulent chaque jour sur le Walk of Fame d’Hollywood. On peut apercevoir les étoiles au fond de l’image. J’ai pris cette photo très simple : c’est drôle, des personnages de fiction semblent surveiller les jeunes, comme s’ils étaient des policiers. »
[TENTES HOMELESS] « Downtown L.A., c’est la capitale des SDF. Comme il n’y a pas assez de lits dans les centres d’aide, il y a une zone appelée Skid Row où ils ont le droit de camper entre 9 heures du soir et 6 du matin. Autrement, les tentes sont illégales, ceux qui campent ont intérêt à ne pas se faire prendre. Sinon, la police vient, les arrête ou leur donne un avertissement.»
Épaves cultes du Golden Age de l’automobile
CANULART
CADILLAC RANCH
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Si vous sillonnez la Route 66 au Texas, à l’ouest d’Amarillo, vous apercevrez les silhouettes alignées de dix Cadillac, le nez dans la terre. Sculptures hors normes installées en 1974 par un collectif hippie, le vestige automobile vivant se métamorphose sans cesse … Prenez un collectif d’architectes hippie de San Francisco, The Ant Farm, et faites-les rencontrer un millionnaire excentrique nommé Stanley Marsh 3. Ce scénario cliché explique comment dix Cadillac –du « Club Sedan » de 1949 au modèle « Sedan de Ville » de 1963 – se retrouvent dressées dans le désert texan, le nez enterré pour arborer la fonte progressive de leurs ailerons postérieurs – décorant jadis le cul de la splendide automobile et disparus au fil des prototypes. Les artistes ont érigées les Caddies en hommage à l’Âge d’Or de l’auto Ricaine. Pour la légende, elles seraient inclinées selon le même angle que les pyramides de Gizeh. Depuis l’érection de la sculpture, dans les Seventies, beaucoup de monde a roulé sur la 66, la Mother Road. Tous se sont arrêtés pour regarder les Cadillacs, visibles depuis la freeway. Et peu à peu, en emportant chacun un morceau de carosserie en souvenir, le public a entamé la déconstruction de cette œuvre d’art atypique, sous l’œil tolérant puis même ravi des auteurs.
Épaves caméléons Aujourd’hui, le site est culte. Touristes, curieux, artistes armés d’une bombonne de spray se dirigent vers cet autel de l’art éphémère, situé au milieu d’un champ. Les graffeurs se mettent à l’œuvre et font figurer leur patte sur le flanc de ces engins à la gloire perdue puis retrouvée, avant que le suivant ne la recouvre. Leurs carcasses constellées de traits divers, de toutes les couleurs, sprayés par des artistes de tous horizons, sont tout de même lavées de temps en temps. Repeintes intégralement en jaune – en rose – en blanc – ou chacune d’une couleur différente – elles sont les caméléons de l’humeur de leurs multiples visiteurs – et ne restent jamais longtemps uniformes.
Text : Tatiana Tissot Layout : Fabienne Crot
ART
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A
HONET DU GRAFFITI ILLEGAL ET SOMBRE AU FIGURATIF COLORE Honet découvre le mouvement du graffiti - comme pas mal de jeunes de sa génération - en 1988, à l’âge de 16 ans. Il peint d’abord ce pseudonyme sur les trains, en France, puis à travers l’Europe, motivé par ce nécessaire besoin d’aventure(s) et de conquêtes ferroviaires ! Avec l’expérience et les années, son «style» se dessine, inspiré par ses voyages et ses rencontres. Fortement influencé par la musique, Honet a toujours été attiré par les scènes des années 80 et 90. Synth Pop Anglaise, New-Wave Allemande, les premiers rap Americain et le punk Français. Les codes vestimentaires qui s’y rapportent le fascinent particulièrement. Dans les années 2000, une certaine lassitude et quelques complications judiciaires le poussent au changement. Il passe d’un graffiti illégal et sombre à quelque chose de plus accessible et figuratif, comme des personnages. Il peint dans les rues, de jour, à l’acrylique, avec comme inspiration ces mouvements musicaux et l’univers Rock de Paris des années 80. Celà dit, Honet se veut avant tout «un artiste du graffiti», il se moque bien du monde de l’art contemporain, et s’il diversifie ses moyens d’expressions (illustrations, photographies, installations, etc… ) c’est avant tout pour nous parler du mouvement ambigu, poétique, martial, mais tellement contemporain qu’est celui du Graffiti. La base.
En 2010, il participe au monumental projet TURMKUNST à Berlin, en collaboration avec 3 artistes de renommée internationale. La surface de 2000m2 de la tour de 43m de hauteur a été peinte en 6 semaines et représente aujourd’hui une attraction touristique à ne pas manquer lorsque l’on visite la ville. Il crée également plusieurs illustrations pour Prada, Lacoste ou Ruby, marques prestigieuses avec lesquelles il choisit de collaborer, et expose dans des galeries importantes dédiées à l’Art Urbain et au Graffiti que sont Speerstra à Paris, Vicious à Hamburg ou MAMA de Rotterdam. Maintenant que les présentations sont faites, on vous informe que HONET sera à Fribourg pour un projet dans la ligne du Turmkunst: le ROCK’N’WALL. Durant 7 jours et 7 nuits, du 16 au 23 septembre, le mythiquissime club FRI-SON se fera refaire la façade extérieure, soit 700 m2, par HONET et des artistes locaux que sont Michel Cotting, Guillaume Dénervaud, sous la direction artistique de Serge Nidegger. Possibilité il y aura de suivre quotidiennement l’avancée des travaux sous http://rocknwall.fri-son.ch/ HONET: www.aventuresextraordinaires.fr
Text: Rachel Bornet Layout: vingtneuf degres
En sept jours et sept nuits, du 16 au 23 septembre, quatre artistes nationaux et internationaux vont donner à la salle de concert Fri-Son, à Fribourg, une nouvelle touche young and fresh, en repeignant les 700 m2 de façades extérieures.
Le quartier de la Fonderie, dans lequel se situe Fri-Son, se trouve actuellement en pleine évolution, associant une zone d’habitation à des espaces de vie culturelle et nocturne. Sous l’impulsion de la ville de Fribourg et par l’intermédiaire du projet artistique Rock’n’Wall, l’association Fri-Son désire repeindre ses façades recouvertes de «tags» peu esthétiques afin de rendre le quartier plus agréable pour la population qui y réside et y transite.
Dans le passé, Fri-Son a déjà collaboré avec des grands noms de l’art urbain, tels que le Français Megaton. En tant que centre culturel et dans un souci d’intégration durable, Fri-Son se donne donc aujourd’hui l’objectif de recréer l’identité visuelle de ses murs extérieurs en faisant appel à quatre artistes issus du graffiti et de l’univers street. Cette performance artistique unique en Suisse sera accompagnée de soirées spéciales en relation avec le street art et Fri-Son (expositions, concerts, projection du film «Style Wars», rollerdisco, ping pong, soirées DJ ). http://rocknwall-fri-son.ch
Né en 1987, Guillaume Dénervaud vit et travaille à Romont. Ce jeune artiste jongle entre dessins personnels, illustrations narratives, peintures murales, microédition et travaux de commandes, préconisant des techniques comme la sérigraphie, la gravure, l’encre, le feutre et l’acrylique. Giom a notamment exposé à la galerie «Hofstetter» de Fribourg, à «L’ExEpa» de Vevey ou encore à la galerie «Red Gate» à Vancouver. La revue sérigraphiée Drozophile et le magazine IDpure lui ont également ouvert leurs pages.
Honet découvre le mouvement graffiti en 1988, peignant d’abord son pseudonyme sur les trains, motivé par un insatiable besoin d’aventure et de conquêtes ferroviaires. Au fil des années, son style se précise, influencé par ses voyages, ses rencontres et par son univers musical issu des scènes des années 80 et 90. Honet se veut avant tout «un artiste graffiti» qui se moque bien du monde de l’art contemporain. Il a notamment collaboré avec Prada, Lacoste ou Ruby, participant également en 2010 au monumental projet Turkmunst à Berlin.
Serge Nidegger a su faire grandir son atelier Lowrider à Fribourg en insistant sur l’importance de réaliser un travail à la main et dans les règles de l’art. «Donner plus d’encre aux gens» est la devise de l’artiste, amoureux de cette matière première dont il n’est jamais rassasié. Inspiré par ses voyages, l’univers du skate ou de la rue, Serge a su s’imposer comme une référence dans l’univers de l’impression et du design. En 2009, il a exposé à la galerie parisienne «The Lazy Dog» et, plus récemment, à «La Grille» à Yverdon-les-Bains.
L’illustrateur fribourgeois Michel Cotting s’est fait remarquer en 2005 grâce à sa peinture, souvent qualifiée «d’obscène». Son univers coloré est peuplé de personnages et d’animaux aux rôles emblématiques : ainsi, on retrouve Mickey le malchanceux ou encore Bernardo la muerte. Les images narratives de l’artiste illustrent de nombreux livres, pochettes CD, t-shirts, affiches et décors de théâtre.
lowriderteeshirt.com gigiom.blogspot.com aventuresextraordinaires.fr
michelfr.ch
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Text : Tatiana Tissot Layout : Fabienne Crot
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Adhésif addict LE STREET ART SE DÉMOCRATISE ET C’EST TANT MIEUX, SOUS FORME D’UNE TENDANCE QUI IMPOSE SA DIFFÉRENCE SUR LE FOND COMME LA FORME: LE ROULEAU ADHÉSIF.
Le tape art se reconnaît très facilement. Couleurs vives ou noir blanc, lignes pures et sobres, visuels la plupart du temps pixellisés, cette tendance plus graphique, gaie, limite naïve et décalée est de bonne augure. Pas bon marché mais de bonne augure. Le déroulage, découpage et ajustage du rouleau adhésif est un rituel que partagent plusieurs artistes urbains sur plusieurs continents avec des approches et des interprétations bien spécifiques.
La base est la même: une surface lisse est propre. Ne reste plus qu’à composer avec la linéarité: une bande de scotch, c’est une grosse ligne, ni plus, ni moins. Certains artistes en jouent et prennent le parti de former des images pixellisées. D’autres préfèrent dépasser le côté géométrique. C’est le cas du Slovène Jurij Lozic, en constante bluffitude par les possibilités infinies qu’offre la discipline. Sa plus belle performance: juxtaposer des bandes pour former les poils d’un gros gorille en cassant l’effet pixel.
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A
GRAPHISME POP En Slovénie, un collectif performe dans la discipline à coups de couleurs vives : le Zek Crew. « Un visuel nous prend entre 4 et 5 heures, » confie Jurij, à qui positionner des centaines de bandes très adhésives ne fait pas peur, même si ça colle aux doigts et pas que - à la fin de l’opération, il ressemble lui aussi à un patchwork. Son collectif ouvre dans les rues de Ljubjana, la capitale slovène, témoin de leurs différents styles. Sur leur passage, ses murs se couvrent tour à tour de motifs géométriques colorés, de figures cartoonesques ou de graffs’ réalisés en adhésif, en étirant les bandes. Cette diversité, le street artist l’explique par le background des membres du Zek Crew : « ils sont graphistes ou graffitistes, architectes, typographes ou designers » - Jurij, lui, a étudié le design industriel. Touche-à-tout par définition, le collectif travaille sur des projets très divers, de l’art à la comm’, des tags au design de logos ou de posters. Ancrés sur la rue, ils participent à des jams de graffitis à travers l’Europe et organisent des actions autour du street art dans leur QG : la capitale slovène. Avec l’adhésif, ils ont trouvé de quoi épater le peuple! Le tape leur est tombé dessus plus qu’ils ne l’ont choisi : « Un autre collectif slovène, Multipraktik, nous a proposé de participer à une campagne de pub dans les rues pour un opérateur téléphonique
avec de l’adhésif. Même si je fais du street art depuis des années, je n’en avais encore jamais utilisé et j’ai accepté», explique Jurij. Ses camarades de jeux suivent le mouvement et c’est tout de suite le déclic : « Ceux qui ont participé à cette campagne forment maintenant la scène tape art de Slovénie, » relève-t-il. C’est donc, contre toute attente, une campagne de comm’ qui est à la base de l’engouement pour le tape art dans le pays… . Avec la bénédiction de leur client, le Zek Crew et d’autres créatifs investissent des panneaux publicitaires prévus à cet effet et les murs ou trottoirs de la ville en plein jour, alors que les passants les observent. La démarche a un succès fou. « Personne ne considère cela comme du vandalisme, puisque c’est éphémère. Du coup, en tant qu’artiste, on change aussi de statut,» se réjouit Jurij. C’est aussi pour eux l’occasion d’expérimenter ce nouvel outil à l’oeil, « et sans craindre le gaspillage! On nous a fourni un tas de rouleaux. On pouvait tout essayer, malgré leur coût élevé.» Certains tracent grossièrement au crayon la base des futurs visuels, d’autres se lancent sans canevas. Jurij se souvient avec enthousiasme de l’élan collectif de créativité: « Les idées jaillissaient : une véritable éruption! Nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre - mais le résultat nous a bluffé - ce médium colle à notre pratique de l’art! Héhé ! » Depuis,
le collectif ne veut plus lâcher ses bouts de papier collant. « L’autre jour, j’ai déchiré du scotch avec mes dents pour coller un truc, et le goût m’a rappelé des sensations... je dois m’y remettre ». Addict de l’adhésif, il met en garde: une fois qu’on y a goûté, c’est dur de décrocher. TROMPE-L’OEIL EN 3D Autre latitude, autre style, beaucoup plus sobre. À Brooklyn, des formes géométriques poussent dans les rues comme des champignons. La faute à qui? À Aakash Nihalani. L’artiste s’évertue à donner du relief à ces détails insignifiants de la vie urbaine que sont une poubelle, une arche, un panneau. Ses installations collantes semblent en trois dimensions: Aakash est un as du trompe-l’oeil géométrique, et s’amuse comme un gosse avec la perspective. Un parallélipipède rectangle jaune fluo collé à même le trottoir figure un promontoire où trône... un arbre. D’autres formes archi-complexes, aposées contre les murs, intriguent les passants. Il décore aussi le mobilier urbain, prenant le temps d’orner un panneau STOP d’une colerette de dentelle. Le street artist commence par poser un motif à la bande adhésive sur un support en carton, avant de le découper et le placer dans un point stratégique. LA MAIN TENDUE DE BUFF DISS Comme Aakash, un autre adepte du rouleau s’amuse à mettre en
relief des éléments urbains. Il déroule sur le bitume une main gigantesque qui saisit délicatement une bouche d’égout, entre le pouce et l’index. Son nom, c’est Buff Diss. L’Australien mise sur le noir-blanc et exécute toujours ses dessins à main levée, que ce soit sur des pans de murs de Paris, de Barcelone ou de Jérusalem. Si ses motifs les plus connus sont d’immenses mains tendues, avec parfois une clope entre les doigts, il dépose aussi les traits de figures asiatiques sur la chaussée. En suivant le fil de scotch, on découvre un Chinois pêchant, et, au bout de sa ligne, plusieurs mètres plus loin, une carpe... Sans doute le plus convaincu de ces artistes, il déclare avoir viré ses bombonnes pour ne se consacrer qu’au masking tape. Il porte le rouleau passé au poignet, comme un bracelet. Au travers du travail de ces trois colleurs en série qui, avec un même rouleau, créent des univers radicalement différents, on se rend vite compte des innombrables possibilités qu’apporte le masking tape au street art. Du graphisme pop coloré des Slovènes à la poésie des figures de Buff Diss, il reste un million de styles à explorer. A bon entendeur. Vidéo slovène: http://www.webtv.si/video/index/id/40058 Buff Diss http://www.youtube.com/watch?v=7C_45kKY28c
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Text : Tatiana Tissot Layout : Fabienne Crot
Détourneurs de pubs MISS BUGS EMPRUNTE LES COURBES DES GONZESSES DE PUBLICITÉS PUIS LES DÉCOUPE, LES COLORE, Y AJOUTE D’AUTRES ÉLÉMENTS QUI FONT DU SENS. LE COLLAGE FINAL, MAGNIFIQUE, EST CRIBLÉ DE SYMBOLES DU CONSUMÉRISME ET DE L’AMÉRIQUE...
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Le duo de street artists anglais derrière ces collages sophistiqués qui flattent l’oeil porte un nom trompeur: miss bugs. Rien à voir avec une madâme ou des insectes, les complices miss et bugs ont simplement liés leurs surnoms et leurs visions de l’art dans un même projet. «Miss bugs, c’est comme un personnage de fiction qui nous représente quand nous travaillons ensemble,» dit miss, la fille. Le mariage de leurs différences explique leur univers.»J’ai une approche issue des beaux-arts, alors que bugs est plutôt du côté des arts graphiques,» note-t-elle. LA PUB: SOURCE D’INSPIRATION Leur collaboration se fait autour de diverses techniques, comme le pochoir ou le collage. Dans leurs oeuvres, ils mélangent subtilement divers fragments de photos empruntées à des publicités et à d’autres éléments symboliques. Autour de corps de femmes de pub apparaissent ainsi en filigrane des dollars, des oreilles de mickey, obama – ou des clins d’oeil à des marques, comme coca-cola et les étiquettes de soupes campbell de Warhol. Car comme lui, le duo ne crache pas sur la pub: ils en empruntent les symboles et détournent allégrement des morceaux de corps conçus à la base pour faire vendre des yaourts... «Nous prenons des courbes féminines et nous en servons pour raconter une nouvelle histoire. Le public qui découvre nos oeuvres interprète ces corps d’une façon nouvelle,» ajoute miss.
LA PATERNITÉ DE DAFFY DUCK L’artiste explique la démarche derrière ce détournement de pub. En réutilisant des images ou des icônes qui ne leur appartiennent pas, le duo joue avec la notion d’auteur: «un aspect qui nous intéresse particulièrement est d’explorer la paternité des idées et l’interdépendance entre les oeuvres de différents artistes,» détaille-t-elle. «Copier est un instinct de base – les enfants le font innocemment. Bugs dessinait, petit, des personnages issus de dessins animés. Nous nous sommes inspirés de cela.» C’est pourquoi dans une série de street art, on peut reconnaître des personnages de cartoons, tels que daffy duck ou blanche-neige (en sang!). Si le génial mélange des supports et leur art exercé de la composition se retrouvent d’une série à l’autre, les deux compères aiment bousculer leurs habitudes. «Nos inspirations sont en constante évolution, comme notre travail. Parfois même, on laisse le projet Miss Bugs sur l’étagère et oeuvrons chacun de notre côté,» confie-t-elle. Heureusement, ces deux-là finissent toujours par se réunir pour former l’entité Miss Bugs.
POSTER MANIA
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Text : Tatiana Tissot & anne laure m. Layout : Fabienne Crot
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SUPER ATHLETES – LE RETOUR
LES COSTACOS BROTHERS ATHLÈTES VERSION SUPER HÉROS CROULANT SOUS DES EFFETS PAS SPÉCIAUX MAIS TRÈS KITSCH, ÇA NE PEUT ÊTRE QUE LA GÉNIALISSIME SIGNATURE DES FRÈRES COSTACOS… Fans de sports, rappelez-vous du temps où, teenagers boutonneux ou pas, vous recouvriez fébrilement vos murs de posters plus ou moins moches. Tout le monde n’a pas eu la chance de pouvoir exhiber ses idoles de sportifs élevés au rang de super héros dans des mises en scènes kitsch: les fameux posters des Costacos Brothers, qui parodiaient des films ou des séries (surtout). C’est désormais chose faite. Dans la collection on trouve, entre autres, un Kevin Mitchell des Giants qui pose, stoïque, la cape gonflée par un souffle d’égo et batte à la main. Il y a de quoi, il incarne BATte MAN. «Nous voulions transformer ces athlètes en personnages de BD. Plus vrais que nature, ils sont Superman, Batman ou des stars de films d’action hollywoodiens qui cassent la gueule à 20 méchants. Et en même temps!», racontent les Costacos.
Les sportifs devenaient, le temps d’un shooting, des héros de fiction mis en scène et en beauté à coup d’effets spéciaux à deux balles. Ils aimaient ça et le peuple aussi. Ça tombait bien. A l’origine fabricants de t-shirts, John et Tock Costacos ont su capter la fascination du public pour les sportifs en travaillant sur la parodie. C’est en 1985 qu’ils lancent leur concept: un athlète c’est fort et ça fait vendre, mais un athlète super héro c’est plus fort et ça fait plus vendre. Leur premier client est Kenny Easley, des Seattle Seahawks. Exclu de le prendre en photo sur un terrain, en survêt’ de sport crotté, un ballon ovale sous le bras. Les frères Costacos le font poser en cuir. C’est avec Jim McMahon des Chicago Bears, devenu «Mad Mac» sur le poster– clin d’oeil à... – qu’ils décrochent le jack pot. La victoire de son équipe au Super Bowl de 85 fait exploser les ventes: 10’000 exemplaires en 7 jours. Et le concept kitsch sorti de l’esprit timbré des Costacos se vendit encore et encore... Cet été, et c’est le pourquoi on en parle, ce phénomène médiatique sera exposé au Salon 94 Freemans de New-York. On y trouvera une rétrospective de ces fameux posters sortis entre 1986 et 1990.
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Text : Tatiana Tissot Layout : Fabienne Crot
LES BRAS DE MORPHÉE SONT MOCHES, PARFOIS. UN PROJET BOULEVERSANT SIGNÉ JAMES MOLLISON, QUI A PROMENÉ SON OBJECTIF DES FAVELAS DU BRÉSIL AU NÉPAL, EN PASSANT PAR LES AMÉRIQUES ET LE JAPON. Tour du monde plus socio que culturel à travers des portraits d’enfants et de leur chambre, c’est ce que propose le photographe anglo-saxon James Mollison dans un livre extrêmement touchant. En posant son regard sur une chambre, on devine la vie de l’enfant qui l’occupe. Abondance folle ou pauvreté évidente, couche à même le sol ou lit de princesse, murs de béton ou de terre, autant d’indices sur leur mode de vie. Certains clichés montrent un matelas sâle et fatigué posé à la hate dans un terrain vague, témoin de la vie de ces enfants qui n’ont pas de maison. Chaque photo est accompagnée du portrait du môme qui dort là. Sa posture, son habillement ou un accessoire suggèrent son histoire. Un gamin pose, sa chèvre sur l’épaule, un autre son flingue à la main. Sur un autre cliché, une petite asiatique apparaît plus décorée qu’un sapin de Noël dans une robe croulant sous les dentelles… Dans « Where children sleep », le texte côtoie l’image pour raconter le quotidien de chaque protagoniste. Une petite
domestique népalaise de 14 ans vit chez ses employeurs et ne voit sa famille que deux fois par année. De l’autre côté du globe, une ‘reine de beauté‘ de 4 ans, maquillée, passe tout son temps libre à répéter pour les concours de miss du week-end. Est-ce que l’argent fait forcément le bonheur? On veut croire que non. Le photographe stipule bien qu’il ne souhaitait pas se concentrer sur des gosses du tiers-monde, mais proposer un regard sur les enfants de tous les milieux. Pensé avant tout pour les 9 à 13 ans, le livre est réalisé avec l’ONG Save the Children. « Le but est d’intéresser et d’impliquer les enfants dans les détails de la vie d’autres enfants de par le monde, » explique James Mollison sur son site. L’ouvrage, aux portraits magnifiques et aux histoires poignantes, bouleversera assurément les lecteurs de tous âges. « Where children sleep », de James Mollison (éditions Chris Boot)
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KAYA 4 Tokyo, Japan
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TZVIKA 9 Beitar Illit, The West Bank
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INDIRA 7 Kathmandu, Nepal
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DOUHA 10 Hebron, The West Bank
LAMINE 12 Bounkiling village, Senegal
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JAIME 9 New York, USA
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STAIIILE
Text : anne laure M. Layout : Fabienne Crot
Being a Dickhead’s Cool!
NOTRE ÉGO SUFFOQUE, LES FILLES VIENNENT À MANQUER (TOUTES PARTIES EN QUÊTE DE MECS QUI SENTENT BON LA TESTOSTERONE), NOTRE SOCIÉTÉ EST EN SOUFFRANCE. IL FAUT CREVER L’ABCÈS. C’est la faute à cette mouvance geek ou dickhead - qui veut dire en pas bon mais explicite francais tête de cul, pour ne pas citer le très vilain mot ‘bite’ - qui investi la branchitude depuis quelques temps. Et qui semble vouloir y installer ses quartiers. Le dickhead pure race se reconnaît à son teint blafard, sa silhouette rachitique, son acné, son imposante mèche qui se veut désinvoltement sâle -mais on n’est pas dupe sur le ‘désinvolement’-, sa molesse du genou, sa nonchalance attitude, ses Ray Ban Wayfarer de vue alors qu’il a 10/10 aux deux yeux, et surtout son incontournable moustache prépubère, parce que comme le dit le dickhead code, “un baiser sans moustache c’est comme des frites sans ketchup”. On le trouve de plus en plus partout, mais son QG reste la soirée bobo-crade ou postsnobisme. L’attitude: nonchalante, l’attitude. Ça à l’air facile comme ça mais c’est le long aboutissement dicté par des règles très strictes: - festif tu ne seras point - expressif de la face tu ne seras point non plus - rigolo encore moins - humble on n’en parle pas - et tous ceux qui ne l’ont pas comme des loosers tu catalogueras
l’enlève que pour copuler avec les starlettes de Gossip Girl. Pour le haut, c’est plus large niveau choix: t-shirt flashy avec des slogans agrees par le dickhead code genre «I’m Mister Moustache», ou «I fucked Notorius, He enjoyed it!». Par dessus le t-shirt, chemise de bucheron canadien à carreaux et manches retournées, ou cardigan XS tricoté main et mal…ou encore le pull en laine qui grate avec des motifs de Noel brodés dessus. Le geek, c’est chic.
OMG SO COOL
Le code vestimentaire: en été, le dickhead se chausse d’espadries à chf. 3.50, ou de chaussures de bateau de marque Sébago ou Dubary. En hiver, c’est au choix sneakers vintage flashy ou sneakers vintage flashy. Avec virgule pour plus de poids dans la hiérarchie dickead. Au niveau du futal, c’est denim et slim. Il ne le lave jamais et ne
Conclusion? N’étant ni geek ni chic, on a envie de dire que cette mouvance est néfaste pour le reste du peuple, qui refuse de se voir recalé dans la case beaufitude parce qu’il a un torse normalement constitué, des poils sur son torse normalement constitué, des muscles, les cheveux propres, et qu’il ne met pas de slim. Ses attributs génitaux ne rentrent pas dedans.
‘Being a dickhead’s cool’ est le nom d’un clip dédié à la dickheaditude. Il date de quelques mois mais vaut un detour de l’oeil. www.youtube.com/watch?v=lVmmYMwFj1I
FREE DU STYLE
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RIDE and
STYLE Text : anne laure M. Layout : Fabienne Crot
C’est nouveau et plutôt bien pensé. Ça fait deux bonnes raisons d’en parler.
Athlete: Event Participant Event: Red Bull Ride & Style San Francisco Photocredit: (c) Justin Kosman/Red Bull Content Pool
Les ingredients: une bonne ville – du dénivelé mais pas que – du module urbain – un nid d’artistes contemporains urbains un rien alternatifs, ces messieurs de la politique d’accord pour un tel concept. C’est San Francisco qui a gagné ouéééééé. Le concept? Unir l’art et la matière, le fixie en l’occurrence, pour un monde beau et sportif. L’injustice? Seul le sport est recompensé. Fixie il y a donc dans les deux activités: piste, ou parcours, et freestyle. Piste ou parcours, comme dérivé du job de coursier, et freestyle comme freestyle. Le contest réuni 60 participants d’un peu partout. Au niveau des artistes contemporains urbains un rien alternatifs, la section piste ou parcours s’est vu embellie et anoblie de la signature de Mark et Ilana Spector. Les modules de l’éphémère fixie park sont signés Jeremy Witek, et c’est le collectif constitué d’Aaron De La Cruz, Erik Otto, N8 Van Dyke et Arlo Eisenberg qui se sont chargés des illustrations.
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La belle histoire. Belle histoire il y a eu, vu que c’est justement un jadis coursier, Jason Clary, qui a masterié sur le parcours, alors que personne n’aurait parié un copec sur lui. A juste titre. Il n’a eu la possibilité de participer au contest qu’en tant que remplacant. C’est son experience du bike urbain, sa fluidité requise dans le traffic, ses réflexes ultra rapides qui en incombent et sa façon de se jouer des modules urbains qui lui ont fait prendre le dessus dans ce parcours très technique, mettant une sévère pâtée aux vrais cyclistes, athlètes de prénom. En freestyle, ca devient carrément chaud bouillant. Pignon fixe, pas de frein, le free du style prend toute sa signification dans son aspect le plus brut. Le back flip sublimé par Kohei «Kozo» Fuji d’Osaka, au Japon, est ainsi une vraie première mais surtout une vraie performance. La foule, exatique, envahit le spot et le porte au nue. Genial. Du spectateur spontané. Enfin. Kohei n’a fini que second, le style et la fluidité de Matt Reyers / Gilroy ont fait la différence. Ils le dissent tous: “notre plus belle recompense est d’avoir pu d’une part évaluer notre niveau face à des mecs qui viennent des quatres coins du monde. De pouvoir s’imprégner de leur style, leur technique, leur approche de la discipline. On travaillait chacun dans notre coin de monde sur notre vision du freestyle et là, de se retrouver avec chacun sa technique, c’était juste énorme.” Conclusion: énergie débordante, spontanéité, sale gosse attitude, des figures à inventer chaque jour… Cette effervescence autour de l’évolution d’un nouveau sport nous manque un chouillat. Et ça c’est la troisième et la meilleure raison de parler de ce concept. http://www.redbullusa.com/cs/Satellite/en_US/Red-Bull-Ride/001242989113783
Athlete: Event Participant Event: Red Bull Ride & Style San Francisco Photocredit: (c) Justin Kosman/Red Bull Content Pool
FREE DU STYLE
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DU DRIFT DES FEMMES ET D’LA BIÈRE NOM DE DIEU!!! Il y a quelques mois Nadia Que-je-ne-connaissaispas m’approche. «Je vais faire un événement sur le thème des Wheels – roues…» Ou ça? «À Lignières» qu’elle me répond. Ouahou. C’est couillu. Faire déplacer le peuple dans un endroit aussi exotique que Lignières (NE), il faut aimer les challenges. Au programme: supermotards, drifters, stunters, skaters, riders en BMX, skate, rollers et FMXers. Ton projet est ambitieux. «Je sais, c’est ça qui est beau.» Son projet sentait bon le potentiel mais j’ai eu un doute. Les sponsors ici chez nous sont frileux du couillu, du différent. Et je sais de quoi je parle. Elle le sait. «C’était une épreuve de taille de financer un tel projet! Comment convaincre des partenaires financiers de s’engouffrer dans un tel pari?!? Investir avant eux! On y a investi tous nos biens personnels jusqu’à hauteur d’un peu plus de la moitié du budget de ce festival.» On? «Ce projet ne peut pas aboutir sans le binôme Nadia, la passion, et Viviane, la raison... Un précieux équilibre qui nous permettra de traverser toutes les épreuves.» Respect. Je soutiens. Cette Nadia fait plaisir. Text : anne-laure M. Photographer: Geoffroy Dubreuil Layout : daïan
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Le 18 juin, un samedi très peu coopératif au niveau des conditions météorologiques, je grimpe donc la colline direction LigniéRRRRRRR avec mon petit personnel qui geint et traîne les pieds. Le chantage de la gommette ne faisant plus effet, flagellons. En haut la colline, c’est… comment dire: tu prends St Tropez et tu demandes à Google «contraire». Froid. Mouillé. Décoiffé…. GÉ-NIAL. Pas pour les organisateurs mais pour nous: on est chez James Bond mes amis. Il y a des vilains, du burn, de la grosse mécanique et des nénés partout. Le petit personnel à l’œil vif. Tous ces ingrédients dans un décor de carte postale, ça aurait sonné faux. Explication: d’un côté, des gars qui se tirent la bourre en drift sur le mythique circuit de Lignières (voilà le pourquoi), de l’autre, des bmxers et sk8ters font leur show sur un park aux modules et cotes qui nous bluffent, plus loin des FMX riders essaient de braver les lois de l’apesanteur face à un bon force 15 (je plaiiiiisante, mais ventu c’était). De face, qui plus est. Et au milieu de tous ces acteurs (il faut souligner le fait que ce ne sont pas des acteurs de seconde zone: Les JDM Allstars, championnat européen regroupant la crème de la crème en matière de Drift... Mike Mason, l’un des meilleurs riders FMX inscrit dans le Top 10 mondial... Bernard Correvon et Austin Drummond, riders FMX venus tout droit de Macau pour nous faire partager leur talent... Philippe Dupasquier, star du championnat suisse Supermotard), des dames très très métââââl et très très à torse nu font leur shopping dans les échoppes locales entre deux shows. Et là toi, lecteur, tu te dis que t’as loupé LigniéRRRRRR ce week-end-là. Et que t’aurais pas dû. On confirme. On pourra dire «moi j’étais à la première édition du Wheels Fest.» Ça va se refaire. C’est confirmé. Mais là il y avait toute la candeur, la spontanéité, la gaucherie propre à «La Première Fois». Tout n’était pas réglé comme du papier à musique, tout n’était pas enfermé dans des règlements et codes très en verve dans les gros events… Non, c’était juste une grande, non une é-noooooorme place de jeux avec plein de jouets et pas de vilaines profs de cathé pour nous engueuler. Quand on se croise avec les copains, qui n’arrivent pas à se débarrasser de l’appel des crasses d’antan, et qu’on se geint dans le gilet «mais il est passé où ce nom de Dieu de Free du Style?» Et bien ce week-end là il était à LigniéRRRRRR. On est bien content: on l’a retrouvé! www.wheelsfest.com http://vimeo.com/25547307
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LES NOUVEAUX
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Benjamin Sanchis / Belharra / France
GROSSES LOCALES L’EUROPE C’EST DU GROS!
Text: Yoann Segalen Photographer: Bonnarme Layout: estibab.com
Il n’y a pas si longtemps, qui voulait se frotter à des grosses vagues n’avait pas mille questions à se poser: il suffisait d’acheter un ticket pour Hawaii ou l’Australie. Mais aujourd’hui les grosses vagues poussent comme des champignons, alors où aller? Pas si loin... Et oui, pour nous Européens ce n’est pas compliqué, il suffit de ne pas bouger, les grosses vagues sont là! Certes capricieuses et timides, mais quand le swell est là c’est toute la côte atlantique qui en profite, du Portugal à l’Irlande, à tel point que même des big waves riders de renom comme Greg Long ou Twiggy n’hésitent plus à monter dans un avion pour rejoindre NOS vagues XXL, qui font même désormais la une des journaux sur les chaînes nationales.
MONSTRES FROIDS
BELHARRA En Europe, les précurseurs du XXL se nomment Vincent Lartizien et Michel Larronde. Après leur expérience Hawaïenne et quelques conseils glanés à Laird Hamilton en personne, les deux compères ont ouvert la voie au début des années 2000 à Belharra, le monstre Basque qui sévit au large de Saint de Luz: «Ce jour-là, c’était énorme, se souvient Vincent Lartizien. Tout le monde s’est regardé et nous nous sommes dit: «On rentre, ce n’est pas pour nous. Puis on s’est ravisé, on voulait quand même essayer. Cet endroit est un haut fond, il ne se passe rien et, d’un coup, il y a une vague énorme qui casse. Plein de pêcheurs ont disparu ici. Quand ils nous ont vus partir, ils n’osaient pas croire ce qu’on allait faire.
C’était incroyable. Il y avait du vent, du clapot, la vague était hyperlongue, c’était sauvage...» Déferlant dans un cadre exceptionnel, avec pour décor les montagnes du Pays Basque Français et Espagnol, Belharra nécessite une grosse houle de nord-ouest d’au moins 8m (!) ainsi que de forts coefficients permettant lors de la marrée basse à la vague de déferler sur le fond rocheux d’une profondeur de 15mètres. Comme souvent dans le surf de très gros, la vague déroule au large des côtes: à plus de 2km pour Belharra. N’hésitez pas à emmener vos jumelles si vous passez par là un jour de gros swell ! Et comme n’importe quelle vague XXL, il faut être très patient pour la voir casser. Il y a même des années où
Belharra ne marche quasiment pas. Après une année sans en 2010, la bête s’est à nouveau réveillée le 16 février dernier et l’on a pu voir les habitués du spot que sont Yann Benetrix, Sebastien Saint-Jean, Peyo Lizarazu, etc. en action. Il y avait également le duo Eric Rebière / Benjamin Sanchis, ce dernier ayant profité de l’occasion pour shooter la «fat one» et emporter ainsi les 15000$ du BILLABONG XXL Award 2011 pour la plus grosse vague surfée dans le monde en 2011!
MULLAGHMORE HEAD _ AILEEN’S _ PROWLERS Trois jours avant, le 13 février, Benjamin Sanchis se faisait tracter par Eric Rebière sur la vague de Mullaghmore Head, à proximité des côtes irlandaises, à l’occasion d’une compétition de tow-in qui a vu l’équipage français devancer les habitués du spot et permis à Sancho de se faire remarquer encore une fois puisqu’il fut également nominé pour une vague incroyable dans la catégorie «Ride of the year» des XXL awards : «J’adore cette vague» explique Benjamin, «Elle est vraiment très grosse et creuse, Mullaghmore se raproche assez de Teahupoo, elle est plus haute mais un peu moins intense, c’est une vague de classe mondiale sans aucun doute. On ne peut pas vraiment la comparer à Jaws (Hawaii), qui est plus
une vague avec un long mur moins creux mais intense aussi, avec beaucoup de bumps et qui se deplace très vite. Sinon j’aime aussi beaucoup Belharra car c’est la plus grosse vague au monde». Contrairement à Belhara, Mullaghmore Head déferle relativement près de la côte, permettant au public de voir les riders surfer la vague. C’est l’une des vagues les plus puissantes et les plus dangereuses d’Irlande. La taille de la houle combinée aux forts courants et aux rochers immergés à faible profondeur font de cette vague un spot tout à fait extrême. Celà dit, Mullaghmore Head est loin d’être le seul spot de gros irlandais. Un autre géant endormi sommeille un peu plus au sud et lorsqu’il se réveille c’est également l’une des vagues les plus puissantes d’Europe. Pour
la première fois surfée en 2005 par le champion d’irlande John Mc Carthy, la vague de Aileen’s dans le County Clare fut mise seulement quelque temps plus tard à la une des médias surf par les performances des jeunes surfers Fergal Smith et Tom Lowe. Cassant au pied des célèbres falaises de Moher dans un cadre digne du Seigneur des Anneaux, la vague est parfois comparée à un mix de Jaws et Teahupoo mais en eau froide, Mac Carthy se souvient de sa première sortie : «Nous étions comme des liliputiens dans un monde de géants, ces falaises colossalles, un swell immense et l’eau telle un grondement de tonnerre lorsque les vagues s’écrasent dans les grottes sous les falaises, faisant entendre ce boom Surnaturel!»... eEt tout cela en portant cagoule, gants, chaussons
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Benjamin Sanchis / Ireland
et une combinaison de 6mm! L’Irlande semble désormais être le terrain de chasse idéal pour les surfers de gros, et l’année dernière une nouvelle vague XXL du nom de «Prowlers» a été surfée, mais ses pionniers ont pour l’instant préféré garder la localisation secrète. Pour Sancho, l’Europe c’est le bon plan pour surfer du gros : «on est plus tranquille car les conditions sont plus dures à prévoir et il faut beaucoup de logistique, et surtout il y a encore beaucoup de vagues à découvrir!»
THE CAVE _ PRAIA DE NORTE Dans un autre style au climat plus réconfortant mais tout aussi dangereux le Portugal offre également quelques monstres sérieux, notamment the Cave à Ericeira dont le reef à fleur d’eau n’est pas à mettre sous toutes les planches, ainsi que le fameux spot de Praia de Norte à Nazaré dont Kelly Slater parla au chargeur Liam Mac Namara en ces termes: « Si tu fais une erreur sur cette vague, ce sera peut-être la dernière… » . Le scénario de Point Break II est tout trouvé: Buddy qui a survécu à Bells Beach, si si, braquera quelques bancounettes suisses masqué en Kadhafi, et se réfugiera au Portugal pour défier la vague des 50 ans! Sources : Le Monde, The Independant
Umshini
WAMBring me
NISHOWNIBUSINESS
Text : Joël Espi Layout : Fabienne Crot
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my machine
GUN
DURANT LA COURTE HISTOIRE DU CINÉMA ON A EU L’OCCASION DE VOIR DES TRUCS VRAIMENT CHELOUS. HARMONY KORINE A LE DON POUR SE POSITIONNER ENCORE PLUS EN MARGE DES MARGINAUX. C’EST CE TYPE QUI A RÉALISÉ LE COURT-MÉTRAGE « UMSHINI WAM », UN OVNI CINÉMATOGRAPHIQUE DE 16 MINUTES À LA NARRATION INCERTAINE, METTANT EN SCÈNE UN GROUPE DE RAP SUDAFRICAIN, « DIE ANTWOORD ».
LE KID DE NASHVILLE
Ce qui a fait le succès de ce ricain de Nashville Tennessee, c’est d’abord sa relation artistique avec le photographe Larry Clark. Alors que Harmony est skater et désireux de devenir pro, il rencontre l’artiste trash, au début des années 90. C’est là qu’il lui propose le scénario du film « Kids », qui met en scène des ados perdus, pensant plus au cul et aux pétards qu’à leur avenir. Le film fera évidemment scandale en 1995, tout en remportant des prix. Le kid de Nashville s’est ensuite mis à l’art plastique, à l’écriture, et bien sûr au cinéma. Son dernier long-métrage, « Trash Humpers », propose une étude anthropologique sur des violeurs de poubelles déguisés en monstres fripés, le tout filmé avec une gerbante image VHS. La styliste Agnès B s’est entichée de son boulot. Les deux possèdent désormais une boîte de production appelée O’Salvation, qui a produit ce film bizarre et touchant à la fois : « Umshini Wam ».
LA RÉPONSE Die Antwoord est également accoutumé du bizarre. Le groupe est un crew de hip-hop façon mauvais goût, leader mondial dans le domaine de ce courant alternatif sud-africain : le ZEF. Le ZEF, c’est le « son ultime », un mélange de rythmes démodés, de beats électro, de flow (très) old school et de tubes comme dans les 90’s. En gros, tu prends Vanilla Ice (avec la coupe de cheveux), la chanteuse d’Aqua (ouais, celle qui chante « Barby Girl »), tu mets une mélodie r’n’b tellement énorme qu’elle ferait peur à Rihanna, tu samples quelques mesures d’un tube dance de 92, et tu obtiens Die Antwoord. Die Antwoord, comme « la réponse », en français. Réponse à quoi? « Whatever man. Fuck », répond Ninja, le MC du crew. Avec Yo-Landi, ils ont laissé à la maison leur DJ High-Tek pour aller tourner à Nashville ce court-métrage surréaliste.
DEUX GANGSTAS Ninja porte un costume de Pikachu, Yo-Landi un habit des Happy Tree Friends, ces jolis cartoons qui se faisaient charcuter sur Mtv il y a une dizaine d’années. Les deux personnages se déplacent en chaises-roulantes. On ne les prend pas au sérieux avec ces engins, malgré le fait qu’ils aient des guns. « We gotta take it to next level ! », agresse Yo-Landi en intro. Outre fumer des tarpés gros comme l’avant-bras, les deux gangstas passent leur temps à flinguer dans le vide. Jusqu’au jour où il se décident à passer à l’action. Un dealer de fauteuils roulant électrique, ma fois fort peu aimable, sera le premier à en faire les frais. Ce sera le début d’une autre dimension pour Ninja et Yo-Landi, qui vont rouler désormais cruiser avec des engins
tunés, des ballons et des jantes électroniques au design d’alien et de feuille de ganja pour décorations. Et là, s’en est à peu près tout niveau narration.
PASSE-MOI LE GUN On rigole bien. Les images sont touchantes, parfois d’une poésie totalement assumée. Une complicité extrême règne entre ces deux malades à roulettes. Au-delà de la poilade et du délire d’artiste, des messages sous-tendent ce récit d’apparence décousue. « Umshini Wam » signifie « Apportez-moi ma mitraillette », en Zulu. On rigole encore, sauf que ces mots sont repris d’un chant récité par le président de l’Afrique du Sud Jacob Zuma lors des meetings politiques. Cet ancien militant armé, qui a passé 10 ans en taule, a ainsi été accusé de prôner la violence. « Pour une raison ou une autre, se balader toute la journée avec des flingues n’a dérangé personne à Nashville. Peut-être parce que tout le monde a une arme là-bas », explique à moitié sérieux Harmony Korine. De quoi mettre en parallèle les deux pays et leur rapport à la violence, au guns, aux gugus qui gagnent les élections des mitraillettes en l’air.
TOUS DES GANGSTAS Pointer du doigt la communauté des gangstas, des types qui ont basculé du mauvais bord, c’est aussi ce que font les Die Antwoord. Il y a dans leur message quelque chose de l’ordre de l’énorme foutage de gueule, de la dérision de l’ultraviolence en Afrique du Sud, comme aux States. « You’re a waist of white skin », « Vous êtes du gaspillage de peau blanche », déclare le dealer de chaises roulantes électriques au gang, avant de se faire buter. Comme si la criminalité n’était réservée qu’aux Noirs, au Zoulous, aux Métisses, dans le pays de Mandela. Comme si l’apparence, bolides tunés, gueules agressives, étaient les seules cartes de visite chez les gangstas. Harmony Korine a ainsi choisi la dérision pour passer un message profond, grâce à ses personnages fétiches que sont les marginaux. http://www.youtube.com/watch?v=eMVNjMF1Suo
ZIK
SEE IN
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LA REVANCHE DU
ZOMBIE SOLITAIRE
Text: Christian Hamm Layout: Fabienne Crot
ALORS QUE LES VÊPRES SONNAIENT À LA CATHÉDRALE DE LAUSANNE, AUX BORDS DU FAMEUX DE LAC DE GENÈVE, UNE FOULE COMPACTE ET BIGARRÉE SE PRESSAIT DEVANT LES PORTES DES DOCKS POUR ASSISTER À L’UNIQUE REPRÉSENTATION HELVÉTIQUE DU GRAND ROB. MONSIEUR SHERI MOON DE SON VRAI NOM A EN EFFET RANGÉ SES CAMÉRAS ET SON CLAP DE RÉALISATEUR POUR SE PAYER UNE BONNE GROSSE DOSE DE SCÈNE PAR DEVERS LE VASTE MONDE.
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Ovni parmi les stades fréquentés par le bonhomme et sa troupe glamogore, la salle vaudoise permettait à la horde de goules fan du réalisateur de ‘La Maison Des 1’000 Morts’ de meubler sa fin du dimanche de la Fête de la Musique et Gustav était naturellement de la partouze. Vos besogneux serviteurs ont donc taillé le bout de gras avec John 5, le fils caché de Georges V et d’Emmanuelle 5, ainsi qu’avec Piggy D., le lubrique rejeton de Miss Piggy la femme goret et d’un inconnu croisé un soir de grosse biture dans les toilettes du D!. Ne tarissant pas d’éloges à l’encontre de leur nouveau boss, les musicos ricains se tapent, disent-ils, une tournée idyllique avec l’ex-leader de White Zombie qui n’a, au passage, rien perdu de sa superbe et de son sens de la mise en scène. Les bons moments semblent se succéder pour Black and White qui en ont pourtant vu d’autres avec leurs précédentes expériences musicales aux côtés des foncedés de Murderdolls, du Révérant Warner : Marilyn Manson, du vétéran jumper David Lee Roth de Van Halen ou des petits excités d’Amen. Tandis que le dernier larron de la foire onirique se détendait sur une machine diabolique, posés et frais comme des gardons, les deux complices nous confirmèrent que rien ne pouvait venir à bout de Monsieur Zombie. Sur scène à donf dans un style qui mixe le metal, l’indus, le glam et bien d’autres dérivés des musiques d’actualité à la préhistoire du rock à la fin des années quatre-vingt, nos lascars accompagnent leurs tournées et leurs pérégrinations européennes actuelles du son des Pixies pour l’homme au pseudo porcin et du bon vieux ‘School’s Out’ de l’ancêtre Alice pour le guitar héro. Johnny 5, assez loquace, a confié aux fins limiers de Gustav que s’il lui était donné de croiser la route du fameux Docteur Emmett Lathrop Brown il se taperait bien un petit jam avec Mozart. Qui l’eût cru ? Il y a fort à parier que le compositeur classique, peint comme un déluré bien rock’n’roll dans le film ‘Amadeus’ qu’affectionne tant Johnny alignerait ce zozo-là sur scène dans une de ses créations pour pouvoir dispenser à la cour le rare spectacle du lama guitariste. Expert en grattes de tous styles, Jojo l’est aussi dans la discipline du gros molard propulsé énergiquement sur scène et on murmure dans les milieux autorisés que le staff technique des Docks croisa sur scène quelques huitres vertes à l’heure du démontage.
Aussi mordus de cinoche que le meneur de leur bande, nos interlocuteurs avouent leur amour pour le septième art, en particulier pour Ed Wood, The Big Lebowsky et The Exorsist. Pas étonnant de les voir si à l’aise pour faire étal de leur virtuosité au côté d’un énorme portrait de Boris Karloff qui trustait une bonne partie de la scène. Question culture suisse, le binôme tapa dans le mille par sa clairvoyance en déclarant que Genève était la capitale du pays du chocolat, de la fondue et des couteaux de poche. Plus sérieusement, ils rejoignent la plupart des rockers en affirmant que les Young Gods sont le plus grand groupe issu du circuit de notre confédération. Le grand bazar déployé par ces aficionados du cinéma d’horreur n’arriva pourtant pas à venir à bout de l’ordinaire défilé d’amateurs de femmes de petite vertu, lesquels nous empêchèrent tout comme d’hab de sortir tranquille peinard du fond de l’impasse lausannoise, affairés que sont ces gens à négocier des prestations tarifées alors que franchement on pouvait prendre un sacré panard pas bien loin de là avec ce concert exceptionnel. Ce manège sordide contribuera pour un temps encore à souiller le pavé de la plus rock des villes suisses selon John5 et foutra le Petit Poucet dans une sacré gonfle quand il tentera de dénicher son pain quotidien parmi les capotes usagées. Mais c’est pas les mecs et les gentes dames qui ont applaudi Piggy D humant un string fraichement envoyé par une supportrice qui vont s’en offusquer ! Après tout ça collait à fond avec le titre empreint de poésie que le groupe nous balança en clôture de spectacle: ‘Pussy Liquor’ tout un programme…qui poussa le bassiste à nous signifier que sa boisson suisse préférée c’était les nanas suisses (jeu de mot avec le chocolat chaud Swissmiss dispo aux US). On aurait dû se douter qu’un clampin affublé d’une queue de rongeur pour manier la quatre cordes sur scène devait être un chaud lapin en plus d’être un talentueux musicien. Soon Interview Exclusive on :
http://www.gustavmag.ch/fr/best-of-the-week/?lang=fr
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FESTIVAL GUIDE Exemple
Festival guide 2011 FESTIVAL: Manifestation à caractère festif - musique – soleil – bucolique – de quoi pécho – camping – vacances – stars – ceux qui voudraient l’être – groupies – les tommes poêlées de Josianne - rock - t-shirt mouillé – schlarpettes - spectacles – forte concentration de testostérone - alcoooooool – pass – érection du poil - encore perdu ma culotte – backstage – tactique d’approche - bottines Louboutin décomposées – stands bonbons beaucoup trop chers – culs cousus – électro - faire pipi tout nu dans les bois – boue – crêpage de chignon - bruit – le cheveux gras – métâââl – encore perdu mon mec – panta-court interdit - cueillette des champignons – boulets – râteaux – ivre cuit – gros cheveux et mous du genou – complexés de la chorégraphie – fouette du bec – encore plus bourré – t’as pas une feuille? hystérique – vomitos – bredouille – encore perdu ma voiture… Nous déclarons la deuxième partie du summer festivals 2011 officiellement ouverte! Text: Joël Espi, Ron Lahyani Layout: daïan
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F Plus besoin de présenter le Montreux Jazz Festival. Mais souvent on dit «plus besoin de le pré– senter» et on le présente quand-même. C’est même ce que je vais faire là. Alors pourquoi DIABLE écris-je «plus besoin de le présenter»? Peut-être pour introduire ce qui est «inintroduisible». Un concept de journaliste qui se répète chaque année, qui cherche un détail original à mettre en avant pour ne pas se répéter. Dur dur. 16 jours de festival, 12 lieux dont 10 gratuits, ouvert 18 heures par jour, tout cela vous le savez. 1000 musiciens, 1000 heures de musiques, 230’000 visiteurs, 1’400 staffs, qui n’est pas au courant? 4’000 places au Stravinski, 2500 au Miles Davis Hall… Non, vraiment plus besoin de le présenter.
Live act
Quelques questions à Claude Nobs (que l’on n’a plus besoin de présenter) Le signe particulier de votre festival? Son histoire unique et son programme éclectique Reste-t-il un artiste que vous auriez aimé inviter? John Coltrane, il est décédé tôt, beaucoup trop tôt. Le meilleur live du MJF? Il y en a eu beaucoup! Un live exceptionnel était sans doute Aretha Franklin en 1971. Quelle énergie, quelle présence sur scène! Votre plus grosse déception? Missy Elliott en 2010. Un concert pas digne de sa carrière artistique si géniale. Plus que chanter, elle présentait les produits de son sponsor...
Tommy Boy 30th Anniversery (rap (de) trentenaire) Tommy Boy, c’est un label de Hip Hop créé en 1981 par Tom Silverman, avec juste 5’000 dollars empruntés à ses parents et pas mal de culot. C’est ensuite devenu un énorme business, possédé à 50% par Warner, finalement récupéré par Tom en 2002. Pour fêter ces trente printemps, le MJF a convié des monstres comme House of Pain, Africa Bambaataa ou encore Coolio. Histoire de garder le spirit old school du Hip Hop, on retrouvera les «4 piliers» du genre musical avec sur scène du graff, de la danse, et surtout beaucoup de MC’s et de scratchs.
Arcade fire (Des cœurs dans les yeux) Arcade fire, c’est la figure de proue du rockfolk canadien (après Brian Adams of course). Ces sept Montréalais cartonnent partout où ils passent depuis 2003, enlevant même le pain de la bouche des Ricains en raflant en 2011 le Grammy Award de l’album de l’année. Sur scène, c’est un déluge de mélodies et d’instruments inhabituels comme le cor, la harpe, l’accordéon, le violoncelle, le xylophone… qui s’ajoutent aux guitares et à la batterie. Et nous, on a des petits cœur dans les yeux en s’imprégnant de leur énergie communicative…
Les bons plans (gratos) du Montreux Jazz Café Crystal Fighters (world wide music) C’est un groupe hors du temps, qui flirte avec la world music comme le feraient Animal Collective. En ajoutant du folk et de la musique basque, ils ont produit un mélange harmonieux et troublant, des morceaux qui voyagent entre les tapas et les hamburgers. Le groupe a ce petit quelque chose de néo-hippie que l’on peut sentir dans les rues de Brooklyn, et quelques passages dubstep dans leur premier album, sorti en 2011, qui rappellent qu’ils séjournent bel et bien à Londres. Et lorsqu’ils basculent dans l’électro presque transe, impossible de rester immobile.
Wu Lyf (Rock mystérieux) Les «World Unite Lucifer Youth Foundation» ont créé un énorme buzz en à peine deux ans et un album. Ces gosses originaires du pays de sa Majesté la Reine disséminent d’énigmatiques vidéos aux quatre coins du web, remplies de symboles religieux et d’images de révoltes qui flashent dans tous les sens. Qui plus est, ils n’accordent quasiment aucune interview, surtout pas à la presse british. Rock psyché et hurlant, flirtant avec le courant le plus underground et le plus poétique d’outre-Manche, les Wu Lyf promettent un moment hors de toute dimension.
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Anna Calvi (Epouse-moi) Anna Calvi a tout pour plaire: une gueule d’amour aussi bien en blonde qu’en brune, une voix qui flirte avec l’opéra et dont les basses rappellent le timbre caractéristique de PJ Harvey, 28 printemps, un rouge à lèvre sang ma foi diablement sexy, une guitare entre les mains… Pour peu, avec son rock-folk spatial et mélancolique, on la croirait sortie tout droit d’un cabaret glauque filmé par David Lynch. Découverte seulement en 2010, elle a à peine eu le temps de sortir un album que déjà le MJF se jette dessus. Et nous aussi.
Funeral Party (Rock pas du tout macabre) Dans la lignée de Franz Ferdinand ou des Strokes, les sales gosses de Funeral Party distillent un rock terriblement dansant, genre qui s’écoute à fond en passant l’aspirateur. Ou en faisant du skate dans une piscine désaffectée de L.A, là d’où il sont originaires. Du son qui chie, avec la voix androgyne du chanteur Chad Elliot, qui assume ses aigus et ses hurlements aussi bien que ses slims et ses pulls rayés. Tellement bien que, pour peu, on se croirait chez Her Majesty the Queen.
www.montreuxjazz.com
Accommodation No Campsite Transportation Free parking with free shuttle Train 10% off during de festival www.sbb.ch Prices Free for the OFF festival Tickets begin at CHF 65.- for the ON festival
Program FESTIVAL ON Jimmy Cliff - Carlos Santana - Santana - Charles Bradley-B.B. King - Lee Ritenour Rumer - Ricky Martin - Paolo Nutini - Ziggy Marley - Milow- Maria Rita - Sting - Asa - Seal - Black dub - Paul Simon - Liza Minnelli - Deep Purple, And Many others…
FESTIVAL OFF Crocodiles - Crystal Fighters - Selah Sue - Make it Pink - Sassy J - Katy B - Voupie - Pantha du Prince - Brigitte - Jamie Woon - Edx - Pascal Tokar - Nicolas Jaar, and many others…
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Rauchen fügt Ihnen und den Menschen in Ihrer Umgebung erheblichen Schaden zu. Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage. Il fumo danneggia gravemente te e chi ti sta intorno.
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Dans le camp des femmes cette année… pas de femme. Que des rappeurs de toutes les couleurs, de tous les âges, de tous les styles, qui rappent dans toutes les langues. Enfin, chacun dans la sienne. Le festival qui a accueilli David Bowie, Lenny Kravitz ou Brian Adams, un temps, a resserré sa prog’ sur la musique de taulards. Fini donc la ziq’ de gonzesse. Maintenant c’est Snoop Dog, Cypress Hill, Public Enemy ou WuTang Clan qui viendront faire jumper la crowd du 08 au 10 juillet prochains. De quoi en faire le plus grand open air hip hop d’Europe avec ses 142’000 spectateurs et le deuxième Open Air de Suisse après un certain… Paléo Festival.
Particularité dU festival? C’est le plus grand open air hip hop d’Europe, avec un public très jeune et surexcité. Quels artistes aimerIEZ-VOUS voir à l’affiche du Frauenfeld? Il y a en plein. Certains qu’on a déjà programmés comme Eminem ou Jay-Z, ou Dr Dre et Snoop Dogg avec sa formation «Doggy Style». C’était des artistes de rêve pour cette année.
Votre meilleur live-act et votre pire flop? Ce n’est pas évident de dire quel est le meilleur live ou le pire flop, parce que c’est très personnel. Ce qui est le cas pour moi ne le sera pas forcément pour un autre. Personnellement, c’était Jay-Z en 2010 et Deichkind en 2008. Live-act Public Enemy (Hip hop légendaire) On trouve difficilement plus old school que les légendaires Public Enemy. En plus du groupe engagé politiquement, à la musique légendairement agressive, ce sont des bêtes de scènes qui composent ce collectif légendaire. Leur légendaire drapeau flotte sur les platines de DJ’s qui les précèdent, et les respectent comme des grands frères. Avant que le légendaire Flavour Flav ne débarque avec sa légendaire pendule accrochée autour du cou. Et après, on jumpe tous comme des dingues.
OFWGKTA (Prononcez comme ça s’écrit) Les «Odd Future Wolfgang Kill Them All» sont un collectif de gamins allant de 17 à 24 ans, dont Tyler, the Creator et Hodgy Beats sont les leaders. Les deux gosses, à peine vingt ans et des voix d’outre-tombe, portent volontiers des cagoules surmontées de croix sur scène et mettent le feu sur des beats inspirés de films d’horreur. Parfois appuyés par les Roots, fanatiques des nains de jardin et des trucs macabres, leur show promet d’être sanglant. M.O.P. (Hip hop légendaire, bis) Deux gaillards immenses à la voix de catcheurs, Billy Danze et Lil’ Fame, agressifs comme des Néandertaliens en période de rut. Une histoire qui dure depuis 1992, et qui a pris naissance à Brooklyn. «How about some hardcore?» (dans lequel ils insultaient ta mère) est l’un de leur premier single. Tout un programme. En 2000, le crew explose avec le single «Ante Up», en featuring avec Busta Rhymes. Le monde est alors fin prêt pour le déferlement de violence. On le sera aussi, le samedi.
Atmosphere (Hip hop… légendaire) 1993, Minesotta. Slug fonde Atmosphere avec Spawn et Stress. Non non, pas Stress de chez nous, Stress alias Siddiq Ali. Spawn quitte assez vite le groupe, tandis que de nombreuses collaborations se mettent en place sous le label indépendant Rhymsayers (rien à voir avec le jus de pomme de chez nous). Ensuite, tout ce petit monde a la bonne idée de faire de la musique super bien. Du vrai bon hip hop indépendant un peu chill, qui cause pas mal et fait même réfléchir. Entre deux sticks. Découvertes LDDC (rap anglais/espagnol de chez nous) «Los Diablos Del Cielo» est un crew suisse ma foi fort sympathique, fondé en 2004. Third Eye, qui rape en anglais, et Loco Escrito qui a ses lyrics
en espagnol, ont été les membres fondateurs, avant que Tunicolo ne les rejoigne. Malheureusement, le gosse qui rapiat en français meurt 5 ans plus tard dans un accident de voiture. Mais les featuring continuent et leur musique est maintenant arrivée à maturité. Du bon hip hop qui coule, en trois langues, s’il-vous-plaît. Marteria (rap de beau gosse) Autant le dire tout de suite, le gars possède toute une série de qualités qui peuvent vite (m’)énerver. Une voix caverneuse sur un flow très sexe, une gueule de Mister Deutschland,
Friday 8 Snoop Dogg - With special guests performing Doggystyle, Ice Cube, Taio Cruz, Bushido, Kool Savas, Far East Movement, OFWGKTA, Jay Electronica, Atmosphere, Ryan Leslie, F.R. Accommodation No Campsite
Train 10% off during de festival www.sbb.ch
Saturday 9 Cypress Hill, Wu-Tang Clan, The Roots, Lupe Fiasco, Blackstar feat Talib Kweli & Mos Def, Deichkind, Big Boi, M.O.P., Soprano, Yelawolf, Snowgoons feat Outerspace & AG, Cunninlynguists, Tommy Vercetti & Band, LDDC
Prices Free for the OFF festival Tickets begin at CHF 65.- for the ON festival
Sunday 10 Pitbull, Public Enemy, Sens Unik, Ziggy Marley, Samy Deluxe, Marteria, Curren$y, AZAD
Transportation Free parking with free shuttle
un dernier clip tourné en Chine avec un million de vues sur Youtube… Pour couronner le tout, il a été joueur de foot dans la Mannschaft des M17. Avec cela, même pas capable de faire de la daube. Non. Il pose sur un hip hop un peu chill, qui vire agréablement parfois sur de lélectro.
www.openair-frauenfeld.ch
Prices 3 Days CHF 179.-, Sa/Su CHF 129.-, CHF Sunday 89.Accommodation Share your Tent (Facebook page), Camping for Free with the Ticket Transportation: Train www.sbb.ch and shuttle bus for free Share your car on the Facebook page Parking not for Free 3days CHF 25.- 2 Days CHF 20.- 1 Day CHF 10.-
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Le Gurten a tout d’un festival sympathique. Dans le désordre: des saucisses, trois scènes dont une consacrée aux groupes suisses, des filles en short (quand il fait beau) ou avec des bottes de pluie (lorsqu’il pleut), de la boue (quand il pleut) et de l’herbe (tant qu’il fait beau), une programmation éclectique qui va de la chanson au rock, en passant par l’électro. En plus, la colline du Gurten, du 14 au 17 juillet, sera pleine de Bernois (et de Bernoises). Bien qu’un peu lents, ils (elles) sont très sympathiques ces Bernois (voir les critères ci-dessus).
Quelques questions à Philippe Cornuz boss du Gurten Signe particulier du festival? Se plonger, au-dessus de Berne et durant 4 jours et 3 nuits, dans un autre monde, déconnecté de la frénésie et du stress quotidiens. En plein milieu de la nature, avec une vue imprenable sur la ville et les Alpes bernoises… «Le paradis musical»… Quel artiste rêverais-tu d’inviter? Muse, Foo Fighters, Red Hot Chili Peppers, Radiohead Le meilleur live-act du festival? Kings of Leon Le pire flop? «No Flop on the Top» (of the hill)
Live act Kasabian (Brit de chez Brit) Ce sont 4 beaux gosses originaires de Leicester, avec des barbes, des slims et des franges. British de chez british quoi, et qui balancent des riffs lourds, obsédants et réguliers, pour un rock qui pompe volontiers dans l’électro ou le vintage. Avec trois albums et 12 ans d’existence, ceux qu’on positionne volontiers à côté de Blur ou d’Oasis ont tourné, l’année dernière, en première partie du groupe Muse. De quoi faire leurs armes pour envoyer la purée lors de leur live du vendredi. Kaiser Chiefs (God save the Queen) Les raisons d’aller voir Kaiser Chiefs en concert: 3 Brit Awards 2006, dont celui du meilleur concert, sa Majesté la Reine, Ruby Ruby Ruby Ruby !, un nouvel album sorti en juin, dont on peut choisir les 10 morceaux sur 20 proposés en se rendant sur leur site internet, l’honorable 7e place de Leeds United après leur retour en ligue Championship, leur unique concert en Suisse au Gurten, I-pre-dict-a-riot !, le costard et la chemise jaune poussin de Ricky Wilson sur scène, parce qu’on aime de plus en plus I love you less and less.
Bloody Beatroots Death Crew 77 (Betteraves sanglantes) Le style musical des italiens de Bloody Beatroots Death Crew 77 est d’une désarmante simplicité: Électro acide-punk à tendance progressive (un soupçon de house), voguant sporadiquement dans les remix french touch, déviant parfois sur l’electroclash (on peut d’ailleurs se demander, comme sur Wikipédia, l’électroclash est «éphémère ou syncrétique»). Accessoirement, ça tabasse dans ta face, guitare-batterie-basse, samples agressifs et masques de Venom (il serait d’ailleurs judicieux de se demander si l’utilisation de masques par les DJ’s est «éphémère ou syncrétique»). Trentemoeller (Minimal qui vient du froid) Le DJ danois Trentemoller fait partie de ceux qui peuvent se maintenir sur la durée, tout en se renouvelant avec des projets frais. Depuis 1997, le DJ tape dans l’electronica, la techno ou la progressive. En 2006, il sort sont premier album, «The Last Resort», chez le label electro Poker Flat Recordings. Ceci après toute une série d’EP’s qui font le tour des remix et des radios, et un son qui flirte tant avec la transe que le new wave. Depuis lors, il est l’une des références de la minimal dansante et inclassable.
Découvertes 77 Bombay Street (Folk « up in the sky ») Les 77 Bombay Street ce sont quatre frangins originaires de Bâle, fan de Sergent Pepper au point de porter des costumes inspirés de la mythique pochette. Et comme les Beatles ne suffisent pas aux jeunes de nos jours, ils revendiquent aussi l’influence des Beach Boys. Agés de 20 à 28 ans, tous ont vécu à Adélaïde durant deux ans, à l’adresse… 77 Bombay Street. A leur retour, fini la ville: direction Scharans, dans le canton des Grisons. Le groupe de folk-rock ne sera pas dépaysé le vendredi sur la colline du Gurten, sur la Waldbühne. 7 dollar taxi (Brit, pas de chez Brit) Tous les ingrédients sont là. Des petites gueules de college students, la nonchalence presque tête à claques du chanteur, des pantalons trop serrés, des chemises à lignes ou à carreaux et un léger accent UK. On est comme chez sa Majesté la Reine. Sauf que les gosses viennent de Lucerne, ils ne savent pas que «dollar» prend un «s» au pluriel. Les 4 gamins écument tout de même les scènes helvétiques pour tourner leurs trois albums, dont le dernier, «Well, it’s about time», est sorti cette année.
ROCK THE BLOCK AT GURTEN FESTIVAL!!
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Connaissez-vous Bümpliz? Non? Et son immeuble aux stores jaunes? Non plus?? Mais oui, certainement, mais d’une manières plus inattendue. En effet, si vous - party people - êtes déjà venus au Caprices ou au Rock Oz’Arènes, vous avez certainement déjà tapé la mesure de vos pieds dans ce bâtiment. Ok ce n’est qu’un trompe l’œil mais quand même! Vous pourrez dorénavant prétendre que le bâtiment aux stores jaunes de Bümpliz, vous le connaissez. Et même qu’on y danse. Et même qu’on l’appelle chez nous: THE ROCK THE BLOCK (et non rock ON the block, un point c’est tout). Son arrivée soudaine en terres bernoises est annoncée. Oyé, oyé. Il nous dévoile ici sa programmation, avec un brin de prétention. Il a raison: le Block il ROCK! JEUDI 14:00 18:45 22:00 00:45 03:00 -
VENDREDI 14:00 - 15:45 17:00 - 19:00 20:30 - 21:45 23:15 - 00:30 02:00 - 05:00
EMELY JIMI JULES VANGELINI MERCURY (Gomma Rec.) TILL VON SEIN (Suol Rec.)
SAMEDI 14:00 - 15:45 EMELY 17:00 - 19:00 TRINIDAD 20:30 - 21:45 MICKEY MORRIS & FAMILY 23:15 - 00:30 ROUND TABLE KNIGHTS (Made To Play) 02:00 - 05:00 CLAUDE VONSTROKE (dirtybird Rec.) DIMANCHE 13:30 - 14:45 16:00 - 17:15 18:15 - 19:30 21:00 - 22:15
suivent, parce qu’au Block, on y danse, on y danse, mais on y gagne aussi. En effet, pour les férus d’accessoires jaunes, c’est là-bas qu’il faudra tenter sa chance pour un look estival totalement en accord avec le soleil (qui est lui aussi jaune pour ceux qui n’auraient pas suivi). On compte sur vous!
www.gurtenfestival.ch
EMELY KENJIRO ULTRAMAGNETIC BABA-G BABA-G & CHOLON
Si en ce moment vous êtes contents, vous le serez sans doute encore plus avec les infos qui 17:30 20:45 23:15 03:00 05:00
EMELY SASSY J RADIORIFLE PEARSON SOUND (London, UK) WILDLIFE!
The all 4 days also a program under the Bacardi Dome, the Bamboo Bar and Rock the Block Gurten Open Air- Bern Program Thursday 14 Kate Nash-Brandon Flowers- 2Manydjs-The Vaccines-Noah& the whale-Eels-Trentemoller7dollar taxi- Flat Noise Bag-Daliah-Das Pferd
Saturday 16 The Script-Jamie Cullum-Kaiser Chiefs- Jamiroquai- Pendulum- Christophe MaéThe Ting Tings-Plan B-Chromeo- Dead Bunny- Pamela Mendez- Junes-Tommy Vercetti-Bubble Beatz
Friday 15 Royal Republic-Glasvegas-BeatsteaksKasabian-Underworld-I Blame Coco-BlumentopfSophie Hunger-The Streets-Bloody Beetroots Death crew 77-The Bianca Story-Baze
Sunday 17 The National-Beady Eye-Artic Monkeys- Calle 13- Angus & Julia Stone- Aloe BlaccKatzenjammer- Hot running Blood-HalunkeCaroline Chevin-Destilacija
Prices Per day 80.- / 2 days 120.3 days 160.- / 4 days 200.Accommodation Sleeping-Zone Ticket 20.Transportation www.sbb.ch/gurtenfestival Gurtenbahn, Bus, Tram & Shuttle-Bus between the festival parking area in Wabern and the Gurten funicular are inclueded with your ticket. Car parking 30. - Valid 4 days
0, à 9 h0 NTE R U O VE UE J CHAQ ETS MIS EN ME L ê IL M 1500 B UR LE SOIR o.ch e l O a P w.p ente sur ww points de v s les er et dan Ticketcorn Rock / Pop / Folk
THE STROKES - THE CHEMICAL BROTHERS - AMY WINEHOUSE - JACK JOHNSON JAMES BLUNT - PORTISHEAD - ROBERT PLANT - PJ HARVEY - THE NATIONAL AaRON - BEIRUT - THE DØ - YAEL NAIM
COCOON - ANGUS & JULIA STONE - ANNA CALVI - THE BELLRAYS - MORIARTY - NOISETTES - BEAK> LILLY WOOD & THE PRICK - TAME IMPALA - ANIKA - AVI BUFFALO - WILLIAM WHITE - PULLED APART BY HORSES NASSER - BONOBO LIVE - THE BEWITCHED HANDS - SHAKA PONK - JUNE & LULA - MADJO "CONGOTRONICS vs ROCKERS" feat. Konono N°1 - Kasai Allstars - Deerhoof - Girls In Hawaii Juana Molina - Wildbirds & Peacedrums - Skeletons CONCRETE KNIVES - KING CHARLES - MAMA ROSIN & HIPBONE SLIM - OH! TIGER MOUNTAIN - FIONA DANIEL SHEILA SHE LOVES YOU - PIERRE OMER - DANS LA TENTE - CAPTAIN MOUSTACHE & FREDO IGNAZIO - VENTURA THE HILLBILLY MOON EXPLOSION - WELINGTON IRISH BLACK WARRIOR - YOKONOE - GREAT BLACK WATERS ÜBERREEL - LA FANFARE EN PÉTARD
Humour
JAMEL DEBBOUZE "Tout sur Jamel" Groove / Hip Hop / Reggae
PATRICE & THE SUPOWERS - SOPRANO - TARRUS RILEY - STROMAE QUEEN IFRICA & TONY REBEL - DANAKIL SELAH SUE - SOLILLAQUISTS OF SOUND - TRIP IN - IRMA - PIGEON JOHN BINARY AUDIO MISFITS - KARA SYLLA KA - PROFESSOR WOUASSA - MOSQUITO
Electro / Dancefloor
BLOODY BEETROOTS DEATH CREW 77 - METRONOMY - MISSILL DJ SET BEATAUCUE - OY - ROUND TABLE KNIGHTS - WE LOVE MACHINES - THE NATIONAL FANFARE OF KADEBOSTANY
Chanson
EDDY MITCHELL - JEAN-LOUIS AUBERT - CALI - KATERINE - ZAZ - LES COWBOYS FRINGANTS FLORENT MARCHET - CAMÉLIA JORDANA - KARIMOUCHE ALIOSE - MR DAME
Caraïbes!
AFROCUBISM - LOS VAN VAN - CHUCHO VALDÉS - RAUL PAZ - ADMIRAL T BOUKMAN EKSPERYANS - CALLE 13
RENEGADES STEEL ORCHESTRA - THE CREOLE CHOIR OF CUBA - BOMBA ESTÉREO - SYSTEMA SOLAR AURELIO - CALYPSO ROSE - LOS DE ABAJO - YUMURI Y SUS HERMANOS - JOAQUIN DIAZ
Musique classique
REQUIEM DE FAURÉ EVL dirigé par www.paleo.ch Programme sous réserve de modifications
Michel Corboz
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À plusieurs égards on pourrait prendre le Blueballs pour l’avatar suisse allemand de notre Montreux Jazz (appréciez le possessif). Certes, c’est au bord du lac. Ben oui, le lac des Quatre Cantons est bien trop joli pour qu’un festoche lucernois ne se déroule pas à proximité. Certes, c’est indoor pour les riches et outdoor pour les pauvres. Point de chapiteau, de grande scène sous la pluie ou d’autres bablocheries. Le Blueballs squatte les multiples salles et clubs de la ville pour y produire ses artistes. Le bord du lac sera néanmoins au couleurs de l’événement pendant ses huit jours de vie avec les incontournables stands-saucisses, concerts de locaux et night life publics. Certes, ce n’est pas tellement pour les hippies. Moins que le Champs du Gros en tout cas. Certes, c’était un événement de Jazz qui s’est récemment ouvert à de plus larges horizons musicaux. Cocorosie, Rodrigo et Gabriella, Macy Gray, autant d’artistes qui effectivement – et désolé pour la tautologie – ne font pas de jazz. Mainstream l’affiche? Oui, assez. Avec même deux trois écueils du type Justin Nozuka. Enfin, il faut bien vendre des billets. Alors? Pendant alémanique du Montreux, le Blueballs? Pas seulement en fait. A constater que Carlos Santana n’y est pas résident! Ouais! À constater que Claude n’y est pour rien! Ouais aussi! À constater en outre qu’il n’est pas nécessaire de loger dans le palace d’à côté pour espérer croiser le bout d’un artiste: les fins
Le meilleur live-act du festival? The great gig in the sky! Le pire flop? Pas de show! Live act d’après-midi blueballsiennes sont consacrées à la rencontre entre public et musiciens. À constater que l’événement s’est ouvert à d’autres types d’arts, notamment picturaux. Une expo de peintures et photos prendra ses quartiers dans diverses galeries de la ville pendant la grosse semaine du festival. Special guest 2011: le so glamourous photographe Ben Watts. Bref, un festoche très high class, mais très sexy aussi. En même temps, qui a dit que musique devait forcément rimer avec pieds dans la boue et canette tiède? Quelques questions à Urs Leierer, directeur du BLUE BALLS Signe particulier du festival? Nous sommes comestibles! Quel artiste rêverais-tu d’inviter? Pink Floyd.
Agnes Obel – projet solo non clichesque A l’heure où se cumulent les projets solos des artistes rock, le risque du cliché ne manque pas: le méchant chevelu qui pleure sur sa guitare sèche dans des clubs intimistes, la frontwoman mainstream qui vomit un projet expérimental et j’en passe, c’est comme s’il fallait que tout le monde puisse avoir son propre patronyme sur la pochette d’un album. En musique, l’époque est véritablement à la recentralisation du sujet sur l’individu lui-même. So romantique, me direzvous. Au milieu de ce large mouvement égocentrique, Agnes Obel fait figure d’exception en ce que son projet solo ne se pose pas en confrontation directe avec son passé de rockeuse. Délicate chanteuse et pianiste magnifique, l’ex-musicienne de Sohio, semble plus simplement avoir tourné la page après un début de carrière en groupe parfaitement assumé. Aucune revendication narcissique dans sa démarche. L’univers mélancolique et simple qu’elle développe sur philharmonics, son premier album, ne semble pas avoir comme autre prétention que d’exprimer une nouvelle facette des nombreux talents
de la Danoise. Agnes Obel, sur disque comme en live, c’est simplement beau, ou joliment simple, à vous de voir. Coccoon – Folk/panda/gentil/bonbon/gentil Retour de nos folkeux français préférés après un silence d’environ un an. Souvenez-vous, le duo mixte faisait la tournée des festivals européens en 2009, un premier album en poche. Le bien nommé All my friends died in a plan crash, sorti en 2007, avait rapidement projeté le groupe tout en haut des circuits pop-folk français puis mondiaux. Il faut dire qu’il était plutôt sympathique ce disque, avec ses refrains candides, c’est voix fluettes et ses petits arrangements bicolets. En live, c’était un univers de nuages, de barbes à papa et de pandas que les deux Français développaient face à un public retrouvant les bonheurs naïfs de leur enfance pourrie gâtée. Bref, Peter Pan que nous sommes, on a pu que se réjouir de la sortie de leur seconde
KKL Konzertsaal 22.07 Sophie Hunger 23.07 Cocoon 24.07 CocoRosie 25.07 Robert Francis 26.07 Joanna Newsom 27.07 Heather Nova 28.07 Sophie Zelmani, Ólafur Arnalds 29.07 Agnes Obel, Ólafur Arnalds 30.07 Justin Nozuka, Yodelice
rondelle: Where the Oceans Ends. Outre le fait que les nounours sont remplacés par des gentilles baleines, la joyeuse simplicité des Cocoon y est toute à fait conservée. Et on se réjouit de retourner dans leur bulle. Cocorosie – Duo différent À ceux qui préfèrent les choses convenues, à ceux qui veulent de la musique cloisonnée dans des déclinaisons routinières, à ceux que l’étrangeté des mélanges ne touche pas, passez votre chemin. Rien de cela ici, mais plutôt l’annonce du retour d’une des formations les plus atypiques de la scène internationale. Tant dans la prestance que dans la musique, un live de ce band réserve forcement son lot de surprises. Si vous n’êtes pas du genre à aimer être déstabilisés, restez donc au bar!
KKL Luzerner Saal 22.07 Macy Gray, Lenka 23.07 Beverley Knight, Raphael Saadiq 24.07 Erykah Badu, Andreya Triana 25.07 KT Tunstall, The Secret Sisters 26.07 Jonny Lang, The Robert Cray Band 27.07 Rodrigo y Gabriela, Keziah Jones 28.07 Ben Harper, Tom Freund 29.07 Beth Ditto, Marina & The Diamonds 30.07 Jamie Lidell, Kelis
Pour les autres, réjouissez vous de la venue des inclassables sista en Europe! Ouiii! Les CocoRosie are back avec un cinquième album: Infinite Vertigo Near the End of the World. Toujours aussi ovniesque, cet opus mélange avec toujours autant de brio les berceuses, les voix cassées et tristounes, les beat trip-hop et techno. Sur scène, rien n’a regressé non plus. Les deux frangines sont toujours aussi barrées: mi-ultrahype, mi-clochardes; mi-arty, mi-guignols. Bref, comme toujours, aucune raison de louper un live des CocoRosie, sinon un désir profond de conventionnel.
www.blueballs.ch
Prices CHF 50.- And more on Ticket Corner, Festival-Pin CHF 20.- Valid for KKL Plaza- Konzerte, Video-Lounge, Foto-Expo, Musikfilm, Pavillon-Konzerte, Schweizerhof-Konzerte and Boatshuttle. Accommodation No Campsite Transportation It’s better with train, with car parking at the railway station
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Du pain et des jeux! C’est ce que le peuple réclamait du temps des romains. Maintenant on trouve son mangersur internet et la télé se charge du reste. Alors, dans les arènes d’Avenches, on lance des groupes de musique à la merci des spectateurs. Avec ses 8’000 places, l’amphithéâtre est donc un lieu de choix pour tous les nostalgiques de cette boucherie populaire qu’étaient les jeux romains. Sur 4 jours de festival, avec une programmation par thème afin de satisfaire tous les appétits, le festival propose un tour musical allant du rock à l’électro, en passant par le folk. Et depuis 1992, aucun artiste n’a (encore) fini écartelé.
Quelques questions à Charlotte Carrel, directrice boss de Rock’Oz Arènes Signe particulier Site unique (amphithéâtre romain, confort et qualité d’écoute incomparable). Programmation éclectique avec un programme Rock avant tout ou dans la mesure du possible! Groupe de Reve Red hot chili peppers / Queen of the stone Age / Bruce Springsteen Meilleur Live Radiohead, the Cure et Marylin Manson Plus gros Flop Sinead O’Connor (horrrrrrible show, ambiance dépressive... les arènes se sont vidées!!!) Terence Trend d’Arby (encore pire, plus du tout capable de faire une scène autant vocalement que musicalement !
Motörhead (Rock de chez rock) «We’re Motörhead and we play rock’n’roll!» Chaque concert du mythique groupe britannique débute avec les mots de Lemmy Kilmister, le chanteur à la voix de rockaille. Tellement un pilier qu’il est en fait le seul membre du band à être resté depuis 1975. Mais rien que pour lui et sa mythique basse, qu’il joue avec des accords et une disto de tous les diables, aller à leur concert est un devoir. Lords of Altamont (Rock bière à la main) Il y a des gens, lorsqu’ils ont une musique dans le sang, on ne peut plus la leur enlever. C’est le cas des membres de ce band dont les membres proviennent d’autres groupes de punkgarage inspirés des 60’s, et qui ont brillé durant les années 80 ou 90. Après les Cramps ou les Bomboras, les musiciens réunis dans Lords of Altamonts continuent la tradition d’un rock sale, violent, dépressif, magnifique.
Du bien de chez nous Bernie Constantin (Motel Edelweiss) Après 2006, celui qu’on surnomme l’iguane valaisan sera de retour avec sa voix de velours sur la scène de Rock Oz’. Il présentera son nouvel album coproduit par ses fans internet. Moderne Bernie. Même s’il reste tourné vers le passé, en véritable encyclopédie du rock’n’roll, en vieux loup de mer qui a écumé toutes les scènes du pays, à passé 60 piges.
Heidi happy (Folk, ça fait pas de mal) Heidi happy, c’est la petite Suissesse qui monte. La Lucernoise qui navigue dans un univers popfolk a sorti cette année son troisième album. Après un séjour de plusieurs mois, isolée dans une maison au bord d’un lac, elle s’est fendue d’un disque plus emprunt à la mélancolie, «Hiding with the wolves», accompagné d’un orchestre symphonique. Assurément la petite touche de douceur dans ce festival de brutes.
www.rockozarenes.com
Friday 5 Stephen Marley - Rodrigo y Gabriela Ben Harper - Disagony- Solange La Frange - The Lords Of Altamont - Pee Wirz - Lesley Meguid Lady NooN - Special Guest : Tom Tyger Wednesday 3 Bernie Constantin - Arno - Scorpions Prisma - Karelia - Hyperpotamus - Igor Blaska Thursday 4 Shakra- Clawfinger - Motörhead - Ass of Spades - Sideburn - Katmandü - EyokaTony Big - Marco Smacchia - Marco Giorgianni
Saturday 6 William White - Ben l’Oncle Soul - Olivia Ruiz - Stephan Eicher - Herbalist Crew - Christian Tschanz - Heidi Happy - La Fouine - Repris de Justesse - Caroline Chevin - Monney B - Fred Lilla - Special guest: John de Sohn
Prices 1 Day from CHF 80.-, 1 Day with public Transport between CHF 105.- and 200.-, Fr/Sa CHF 130.-, Th/Fr/Sa CHF 190.-, We/Th/Fr/Sa CHF 260.Accommodation Campsite in Avenches only with ticket. CHF 10.- Per person and per day Reservation info@rockozarenes.com Others campsite and Youth hostel in the region. Transportation Free parking but you have to walk about 5 min. from the parking to the Festival. With Train www.sbb.ch With the Festival Bus more Info on the web site Car sharing www.e-covoiturage.ch for Switzerland www.123envoiture.com» for France and Europe
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F Zofingue est une charmante petite bourgade médiévale du canton d’Argovie. On y trouve notamment le célébrissime Eric von Däniken, spécialiste helvétique incontournable des OVNI, créateur du Mystery Park d’Interlaken. La Migros de Zofingen est également très populaire, et ne compte pas moins de 38 amis sur Facebook. Pas étonnant alors que 35’000 personnes se massent chaque année devant l’une des trois scènes du Heitere Open Air. Avec une programmation ma foi fort décalée et festive comme LaBrassBanda, Dizzee Raskal ou Bonaparte. Nul doute que les spectateurs y vivront des moments extraterrestres, du 12 au 14 août.
Live-act The Hives (Garage venu du froid) S’ils n’était pas formé depuis 1993, on aurait pu penser à un groupe opportuniste surfant sur les vagues britpop et garage de ce début de siècle. Mais les Suédois de The Hives on bel et bien leur propre style. Du rock dansant et des costumes noir et blanc inspirés de 50’s, une classe naturelle, la désinvolture inspirée de Mick Jagger du chanteur Pelm Amqvist, et surtout la réputation de tout faire péter en concert. Friska Viljor (Music therapy) Autres Suédois, autre trip. Premier album des Friska Viljor en 2006, de la folk-pop à fleur de peau, avec les tripes des deux fondateurs Daniel Johansson et Joakim Sveningsson balancées sur scène. La légende raconte qu’ils décidèrent de faire de la musique ensemble après avoir
vécu simultanément une peine de cœur. Après quelques années de «musique comme thérapeute bon marché», les compères avouent mettre désormais un peu plus de joie et d’espoir dans leur son. Les OVNI Hayseed Dixie (AC/DC pour bouseux) Un groupe terriblement efficace, et pourtant ce n’était pas gagné. Quatre gros types qui font de la musique de Red Neck façon Iowa, spécialement des reprises comme «Highway to Hell» ou «Bohemian Rapsody» version banjo. Ces Vikings débarqués tout droit de Norvège additionnent les centaines de milliers de vues sur Youtube, grâce à leur swing de tous les diables, leur violon, leurs grosses barbes et leurs salopettes.
Dieter Thomas Kuhn (Strasses et Schlager) Il porte des costumes de lumière, son brushing et ses boucles dorées sont impeccables. Ses clips et son attitude vintage n’ont rien à envier à Derrick. Depuis 1994, il porte fièrement sur ses épaules la responsabilité d’un nouveau souffle imprimé au style musical allemand par excellence: le Schlager. Au Heitere il fera peut-être aussi fort que lors du Mondial de foot d’Allemagne en 2006, où 80’000 spectateurs l’avaient alors ovationné.
www.heitere.ch
Friday 12 Nils Burri, Paramount Greyhound, Stahlberger, Ayo, Cluesco and Discostress, Bligg, The Soundtrack Of Our lives, Cypress Hill, LaBrassBanda Saturday 13 AiB & Schpöugroppe, Standed Heroes, Pueblo Criminal, Kellerkommando, Luxuslärm, Friska Viljor, Kid Cudi, The Souds, Culcha Candela, Dizzee Rascal, The Hives, Kool Savas Sunday 14 Tommy Vercetti & Band, Moonraisers, Hayseed Dixie, Irie Révoltés, Dieter Thomas Kuhn, Within Temptation, Bonaparte, Amy Macdonald
Prices Friday or Sunday CHF 70.Saturday CHF 80.-, 2 Days Fr-Sa or Sa-Su 120.3 Days 155.Accommodation Camping Voucher before 30.On the spot CHF 35.Transportation Parking 10.- at arrival www.sbb.ch, Shuttle for free from the rail station Zofingen to the festival
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La semaine musicale de Winterthur, c’est un peu la fête de la musique tous les jours, durant 12 jours. Sur trois scènes, les groupes s’enchaînent tout en laissant le porte-monnaie des spectateurs à l’abri des intempéries. La grande majorité des gigs est gratuite, ce qui est loin d’être négligeable au vu de la qualité d’artistes présents comme Anna Calvi, Da Cruz ou les inénarrables romands de Solange la Frange. Et si tu tiens vraiment à soulager ton porte-monnaie, tu peux également te faire plaisir aux concerts payants qui, comme les autres, ont lieu en plein dans les rues de la ville.
férents. 9 des 12 jours sont gratuits, ce qui permet aux amoureux de la musique de découvrir des concerts géniaux de groupe suisses ou de partout dans le monde.
Questions à Jane Wakefield – programmatrice du festival
Meilleur live? En 2009 les Kooks ont joué un concert remarquable, avec beaucoup de caractère, ce qui m’a vraiment positivement surprise. Il y a aussi eu Madruga en 2008, qui a l’époque ont joué leur dernier live en Suisse avant leur séparation – impressionnant! Sans oublier les perles peu connue que nous avons découvertes: des groupes comme 65daysofstatic, qui ont joué un concert hallucinant où tout le public a été soufflé par l’énergie de leur set. Il y a également beaucoup de gens qui nous parlent encore des incroyables concerts de Muse (2001), et de Radiohead, Beck et Foo Fighters en 1995.
Particularité du festival ? Le Winterthurer Musikfestwochen, avec ses 36 ans d’existence, est la «vielle dame» des festivals en Suisse. On y trouve une atmosphère unique en pleine ville de Winterthur, là ou se trouvent 3 scènes et beaucoup de stands dif-
L’artiste que vous rêvez d’inviter ? Il y a de nouveaux rêves chaque année… Mais un de ceux que j’essaie à chaque nouveau festival d’avoir c’est Calexico. Malheureusement leurs dates de tour ne correspondent jamais aux nôtres. J’adorerais avoir leur beau son dans notre atmosphere magique sur la Steinberggasse un jour!
Pire flop? En 2004, dEUS ont annulé leur concert, ce qui a déçu énormément de gens car c’était l’une des têtes d’affiche. Après 7 ans ils reviennent aux Musikfestwochen pour rattraper tout ça. Live act dEUS (Rock qui a la frite) La légende raconte qu’à Anvers, chaque musicien qui en croise un autre forme un groupe avec lui après une heure passée ensemble. Cette scène musicale florissante a accouché de dEUS, groupe anglophone, qui sévit depuis le début des années ’90. Le band est entièrement dévoué à la cause musicale et chasse autant dans le rock, la pop, le jazz que dans les musiques mélancoliques comme celle des Velvet Underground. The Darkness (Rock dans les aigus) The Darkness, c’est un peu ce qui ce serait passé si Mika et ses aigus avaient décidé de faire du hard rock. Le groupe possède une sacrée dose d’autodérision en flirtant avec le glam rock de
kiss ou de Queen, ainsi qu’une arme fatale : son chanteur. Justin Hawkins, qui malgré une cure de désintox et d’autres tentatives musicales, a retrouvé ses compères pour un album et une tournée en 2011. Ca va chier des paillettes! Edward Sharpe & The Magnetic Zeros (folk et lait de chèvre) Ca sent bon les fleurs et la liberté, les belles années de San Francisco, les cheveux longs et l’amour libre. Ca sent aussi les 9 millions de vues sur youtube avec leur premier single « Home », dont la mélodie embaume la tête des jours durant. Avec 10 membres et autant de musiciens pour collaborer épisodiquement, ce sont autant de raison de rejoindre cette communauté de jeunes flokeux hippies.
Karnivool (rock tête en bas) Le groupe australien, deux albums à son actif, a plus d’un tour dans son sac. Karnivool est un band de rock-métal flirtant avec la pop, et qui surfe volontiers sur le rock progressif depuis son second opus. Les performances du groupe, menées par le charismatique Adrew Goddard, cumulent les envolées lyriques et les morceaux de presque 10 minutes.
www.musikfestwochen.ch
Prices 17-25.08 Concerts are Free 26-27.08 per concert CHF 64.-
Program Free concerts Iron and Wine - Panteón Rococó Karnivool - Hot Water Music - Professor Wouassa - Solange la frange - Mama Rosin - 77 Bomay Street - Alvin Zealot - Anna Calvi - Pamela Méndez & Anna Kaenzig - Swiss Jazz Orchestra & friends
- Edward Sharpe & The Magnetic zeros - Young Rebel set- Pullup orchestra - Bubble Beatz - Da Cruz - Schtärneföifi - Marius & die Jagdkapelle Olli Banjo - PVP - Phumaso & Smack 26.08 Apocalyptica - The Darkness
Accommodation No Campsite, Information www.winterthur-tourismus.ch Transportation: The parking is rare and not for free
27.08 Archive mit Sinfonieorchester Camerata Schweiz - Deus - Absynthe Minded
Train discount www.sbb.ch/musikfestwochen www.sbb.ch/musikfestwochen
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Qu’il est sympa le Fornoise! Alors que les festoches estivaux qui firent de la Suisse l’une des maîtresses européennes de la pratique sont désormais des événements aux proportions pantagruéliques, à Pully, bien que l’on souffle déjà sa quinzième bougie, on a su rester à taille humaine. Trois jours, trois scènes, une trentaine d’artistes, quelques milliers de personnes: vraiment, le tout reste accessible. Situé dans une clairière à deux pas du centre de Lausanne la véhémente, le bucolique du site n’a d’égal que son accessibilité. Niveau prog, rien à dire. Malgré les proportions réduites de l’événement, c’est chaque année une jolie brochette de pointures qui s’y invitent. D’ailleurs, à le comparer aux autres openairs – toutes tailles confondues – le Fornoise 2011 n’est pas loin de décrocher la palme de la meilleure prog de l’été. Éclectique sans sombrer dans le panaché insipide, sexy sans ne proposer qu’un concentré de médiatique, les trois jours de festival proposent année après année ce que l’on peut bien appeler la crème de la musique amplifiée. Jugez par vous même. Death In Vegas – Rock-électro VS Electro-rock Après sept ans d’absence, les Death in Vegas brandissent enfin une nouvelle rondelle: TransLove Energies. Signé comme les deux dernières
chez Drone Record, label personnel du band, cet album confirme l’ascendant que prend chez le groupe l’électronique sur le rock noisy de ses débuts. Depuis le sublime Satan’s Circus, effectivement, l’aspect très lo-fi des premières productions du duo Fearless et Holmes s’est peu à peu évanoui au profit d’ambiances planantes et voluptueuses qui ne sont pas sans rappeler des Massive Attack, Air ou autres M83. Si convenu qu’il soit, le revirement des Anglais reste heureux. Doués en acoustique, ils s’avèrent excellents en électronique, qui ne semble jamais avoir pour but de supplanter les fondements encore profondément rock de leur musique. On augmente le rock, on ne l’annule pas, vous diraientils peut-être. Métamorphose très classe donc, pour un groupe qui a su rester d’une discrétion quasi mystérieuse alors qu’on sait le succès que rencontre leur musique, devenu entre autre un classique de la BO. Trentemøller – Electro Viking Histoire d’éviter les mauvaises surprises et les confusions, peut-être n’est-il pas inutile de rappeler le caractère multiple de la musique de Trentemøller. Autant The Last Resort – voyage sublime au pays de l’électro ambiante pleine de petits bruits qui virevoltent dans nos tête – on l’aime dans son bain, autant le tapageur Chronicles – enchaînement de tubes housy à usage des clubs branchés – on l’aime justement en club branché. Et ce n’est pas tout. Fort de son amour pour le live, le producteur danois propose depuis quelques années des prestations scéniques où son seul laptop est augmenté de myriades d’instruments et d’une mise en scène à couper le souffle: danseurs contemporains, light show
hollywoodien et on en passe. Bref, que sera Trentemøller au Fornoise? Un djset minimaliste pour perchés? Le festival du gros tube électro? Le monstre show électro-rock de la mort ? Seule certitude, vu le talent du viking, ça ne pourra pas être mauvais. Blond Redhead – Indy-Rock!!! Nouvelle tournée Européenne pour le trio Newyorkais et une place de headliner au Fornoise. Après la sortie en 2010 de Peny Sparkle, leur huitième LP, les Blond Redhead obtiennent allègrement le statut de champion de la planète indy-rock. Car oui, voilà un groupe que la critique a allègrement jeté dans le susnommé fourre-tout typologique. Désavantage? Pas forcement. Bocal plein de choses totalement hétérogènes, l’indy-rock a l’avantage paradoxal de ne plus vraiment définir les groupes qu’il contient. Autrement dit, il est si peu évocateur qu’il interdit à l’auditeur de coller une étiquette sur un groupe sans même l’avoir écouté. Du coup, qu’est-ce que Blond Redhead, puisque qu’ils font de l’indie-rock? Et bien, c’est un peu drama, un peu pop, un peu Sonic Youth.. C’est hyper bien hein! Mais je ne saurais pas trop comment les décrire… C’est du indy quoi. A vous de juger. Chapter – anti hard romanesque C’est un peu contre la vague noisy et cracra qui caractérise nombre de formations rocks romandes que semble s’être formé Chapter en 2004 à Genève. Loin de l’image clichesque du
groupe de hard qui chie que l’on connaît à nos régions, le trio pourtant issu de formations à caractère relativement musclé aime évoluer dans les mouvances folk, blues et autre pop. Chapter, en outre, aime jouer avec les concepts, et ce n’est pas pour rien que leur nom évoque le livre. Ainsi, leurs deux albums nommés Prologue et Biographer présentent une somme de morceaux dont les thèmes sont autant de récits de vie et d’aventures que l’on aurait pu lire. Mais plutôt que de page en page, c’est de piste en piste que Chapter décide de nous raconter leurs histoires. Sur disque comme en scène, le groupe parvient donc à vous faire voyager aussi bien que votre roman de chevet préféré. Allez, on sait que c’est Musso, vous n’allez pas nous la faire.
produisent. Enfin, jeter une oreille, façon de parler puisque leur immense succès fait qu’aujourd’hui, c’est plutôt eux qui immanquablement nous fondent sur les esgourdes. On ne peut plus ne pas les entendre. Radio, pubs, jeux vidéos, l’électro-house boum boum du duo est de toutes les plateformes médiatiques, notamment depuis la sortie de leur remix de Day’n Nite de Kid Cudi. Bref, les Crookers, ce sont un peu les Justice italiens, des types hissés tout en haut de la hype, des types que tout le monde intègre à son Dj set, des types qui font des featurings
avec des groupes qui sonnent trop stylés mais que tu n’es pas sûr d’avoir vraiment entendu un jour, du type Soulwax ou Spank Rock. Crookers, c’est donc assez la classe, d’abord parce que leur musique est bien, mais aussi parce que par les temps qui courent, c’est plutôt classe d’être les Crookers.
www.fornoise.ch
Crookers – Electro hypisante Avec leurs potes de Bloody Beat Roots, les Crookers forment pour le reste du monde la façade de l’électro italienne. Et plutôt à juste titre, lorsqu’on jette une oreille au son énorme qu’ils
18.08.11 Elbow- The Raveonettes - Suuns Überreel - We Loyal - Meril Wubslin - Kitsuné club Night and Bauchamp
19.08.11 Trentemøller Live Show - Blonde Redhead - Wild Beasts - Twin Shadow - Festival all strars Djs - Peter Kernel - Oy - The Golden - Spezialmaterial 20.08.11 Crookers - death in Vegas - Saul Williams - Honey for Petzi - The Antlers - Leclerc - Mars Red Sky - Piano Chat - Chapter - Poor records night
Prices Thursday CHF 47.-/Student CHF 41.Friday or Saturday CHF 52.-/45.3 days CHF 130.-/110.Accommodation No Campsite, Hotels and Youth hostel in Lausanne Transportation Free Parking with shuttle. Bus, Terminus of n°7 www.t-l.ch
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L’Open Air Gampel a tout du bucolique festival suisse. Situé en plein cœur du Valais, à côté du Rhône, dans un lieu entouré de montagnes et de verdure. Bon, il est vrai que les haut-valaisans parlent un idiome étrange. Il paraîtrait même qu’ils mangent des bébés chien, qu’ils n’utilisent jamais de toilettes et qu’ils ne fêtent pas Noël… Mais quand il s’agit d’aller profiter de cette région ensoleillée, d’écouter Tricky, Offspring ou les Chemical Brothers, on peut bien prendre des risques. Surtout si on est accompagné de 80’000 autres personnes attendues pour cette 26e édition…
Groupes rassurants en terre hostile Skunk Anansie (Rock de scène) Après une pause entre 2001 et 2008, Skin est de retour avec ses compères de Skunk Anansie. Un best of, un quatrième album studio fin 2010, une tournée en première partie de Rammstein, une participation à la bande originale du film «Sucker Punch »… de quoi se relancer sur les scènes du monde entier, et de balancer au public les tubes qui ont fait leur succès, avec l’incroyable énergie qui ont fait leur réputation sur scène.
NoFX (Punk de dinosaure) Tout comme Greenday, Offspring ou Bad Religion les NoFX sont des dinosaures du skate punk californien. C’est d’ailleurs avec le compositeur du troisième groupe qu’ils composeront leur premier vrai album en 1988. Désigné comme «groupe de rock’n’roll le plus drôle» par la presse alternative, appuyés depuis 1991 par Hefe, célèbre sur toute la planète rock pour ses imitations, NoFX promet de décoiffer.
Guano Apes (Rock de festival) Pas de festival digne de ce nom sans son groupe de hardcore. Là, c’est la blonde Sandra Nasic et son groupe Guano Apes qui s’y collent. Je ne me risquerai pas à faire une remarque sur son physique, car vu le son qu’elle envoie dans le mic, j’aurais peur de me faire fracasser la tête. Toujours est-il que le groupe fondé en 1990 est taillé pour les festivals, avec son grunge-fusion toujours aussi radical.
Du bien de chez nous
Gampel Open Air-Gampel Program
21.08.10 Limp Bizkit, Sido, We are Scientists, King Charles, Lesley Meguid
19.08.10 Stanfour, wir sind Helden, Queens of the Stone Age 20.08.10 Die Toten Hosen, Eternal Tango, Turbostaat, Shantel & Bucovina Club Orkestrar, Blumentopf
Steffe la Cheffe (Hip pop) Steffe la Cheffe, c’est d’abord le swing incarné. Cette Bernoise de 23 ans est championne suisse et vice-championne du monde de human beatbox. C’est ensuite, ma foi, une fort mignonne chanteuse de «Hip pop», fraîche comme le printemps, qui manifeste à ses heures perdues pour
sortir du nucléaire. Elle apportera pour sûr avec elle des cageots entiers de pâquerettes et de marguerites qui pleuvront sur le public comme un songe d’été.
www.openairgampel.ch
22.08.10 Gustav, Dada ante Portas, Gotthard Prices 1 day between 59.- et 79.Sa/Su CHF 129.Fr/Sa/Su CHF 159.Th/Fr/Sa/Su CHF 199.-
Accommodation: Camping Free with Ticket Transportation Discount with Train www.sbb.ch/gampel Car Parking 1 day 25.-, 2 days 30.-, 3 days 35.-, 4 days 40.- (with shuttle) Car sharing www.mitfahrgelegenheit.ch
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Hip-hop is Dead? Vous voulez rire? Malgré qu’en tranquillement 40 ans de vie, les carcans du genre ont eu le temps d’être surexploités et bouffés à toutes les sauces, le genre semble loin, mais alors très loin de se tarir. Témoin depuis quelques années le développement en Suisse de festivals spécialisés dans la matière. On pense bien sûr au mythique Frauenfeld Openair ou au Touch the Air de Wohlen. Mais ce n’est pas tout. Depuis peu, un événement du genre s’invite chaque été à l’orée du Rösti Graben: le Royal Arena de Orpund, aux alentours de Bienne. Cinquième édition seulement pour ce jeune festival dédié au hip-hop. Un rookie certes, mais attention: malgré les culottes courtes, l’événement propose chaque année une programmation très haut de gamme et au moins aussi alléchante que celle de ses grands frères. Relativisons tout de même un tant soit peu: festival hip-hop de bonne facture, mais sans avoir la prétention d’être particulièrement pointu, le Royal Arena comporte son lot de Headline bien MTViesques et dont les véritables amoureux de hip-hop se passeraient sans doute bien. Il faudra donc se faufiler entre quelques écueils bien cheesy pour trouver le bon. Enfin question de goût bien sûr. Néanmoins, l’écrémage fait, à vous le pur son! Visez plutôt le programme. LIVE ACT METHOD MAN ET REDMAN – Dope song and kind people On ne présente plus les deux lascars touche-àtout de New York. Connus par l’anthologique How High par les jeunes ou, par les moins jeunes,
pour être des membres du Wu Tang et du Def Squad, les deux princes du hip-hop version gros pétards et dérision continuent d’être des figures de proue de la frange oldschool et somme toute assez bon enfant du rap US. Loin de la grosse frime chapeaux-en-diamant, jantes-en-croco et autre attributs de l’armada gangsta rap, chez Method Man et Redman, on préfère le hip-hop sauce gros beat traditionnel, THC et – osons le terme – bonne humeur. Ensemble, ils sortent deux albums d’excellente facture: Blackout ! (1999) et Blackout ! 2 (2009). Vu les dix ans qu’il y a entre les deux galettes, il ne faudra pas s’attendre à beaucoup de neuf pour cet été, mais qu’importe. Ce que les deux Newyorkais ont jusqu’alors proposé, augmenté sans doute de certaines plaques faites en solo et de leur légendaire capital sympathie, suffira amplement à garantir un show incontournable. KID CUDI – écueil Bon, Kid Cudi. Compte tenu de la place faramineuse qu’il prend depuis quelques années dans les médias musicaux, il fallait bien mentionner sa venue au Royal Arena. En plus, il est sans doute un bon exemple de la part de cheesy que comporte un peu tristement la prog du festival. Surfant sur la vague «hip-hop meets électro» qui fait le succès d’artistes à l’intérêt discutable tels que The Black Eyed Peas, le jeune NewYorkais s’est récemment fait connaître avec les méga tubes radio Day’n Nite remixé par the Croocked ou Poursuit of Happiness feat MGMT. Signé chez GOOD music, il sort un album par an depuis 2009; je vous laisse faire le compte. On
y trouve une tripotée de collaborations avec des Kanye West, Jay-Z et autre Lady Gaga. Ouahou. Excusez le manque de motivation mais lorsqu’on voit la facture du reste de la prog, on peine à croire que les raisons de la venue de Kid Cudi au Royal Arena répondent à des critères artistiques. Si on était un magazine économique, peut-être aurait-on pu encenser la stratégie commerciale, mais ce n’est pas le cas. Lorsqu’on vous parlait d’écueils à éviter. PHARCYDE – West coast hip-hop malgré eux Très honnêtement, je le croyais plus ou moins enterré, ce groupe mythique de Los Angeles. Que nenni! Pour notre plus grand bonheur, les Pharcyde sont bien vivants. Fondé au début des années nonante par quatre vieux potes de galère du sud de la cité des anges, ce crew de hip-hop nous a depuis offert quatre albums et quelques tubes légendaires ayant posé les jalons de ce qu’on appelle désormais du hip-hop oldschool. Mis rapidement à l’écart de la bouillonnante scène West coast des années nonante pour avoir préféré à la mouvance gangsta un hip-hop jazzy et pour le coup très newyorkais, c’est contre vents et marées que les Pharcyde semblent avoir réussi à laisser leur trace. En même temps, des tubes tels que Drop ou Passing me by, groovys et plombant à l’extrême, ne pouvaient pas passer inaperçus. Alors à bas les conventions et oui à Pharcyde, malgré les écarts géopolitiques de leur style.
PHAROAEH MONCH Encore un vieux de la vieille invité sur les planches du Royal Arena! Ça tombe bien, dans le hip-hop, on aime aussi les vieux! En 1999, après presque 10 ans de collaboration avec Prince Po dans le collectif Organized Konfusion, Pharoaeh Monch sort son premier album solo et pond un des plus gros tubes du hip-hop US toutes périodes et toutes régions confondues: Simon Says (mais oui, immense beat avec le thème de Godzilla au début). Suit pour l’américain une carrière artistique de très haut de gamme lors de laquelle il sort deux albums et participe à d’innombrables collaborations. Médiatiquement, par contre, le
rappeur est toujours resté discret. Acclamé par la critique, reconnu par ses pairs comme l’un des rappeurs les plus techniques de sa génération, Pharoaeh Monch reste pourtant une figure très underground, peu exposée dans les mass médias et dont le succès commercial est à des kilomètres de ceux d’artistes avec qui il travaille pourtant régulièrement : Xzibit ou Eminem par exemple. Du coup, peut-être ne savez-vous pas à quoi vous attendre, au quel cas vous risquez de vous prendre une sacrée claque!
www.royalarena.ch
Prices 2 days CHF 106.1 Day CHF 68.-
19.08.11 Cee-Roo in “The Flashback”- Redman & Mathod Man- Q-Tip- Wiz Khalifa- The PharcydeRandom Axe- Tommy Vercetti-Qc- Phat Cat & Ckc- Dj Ruck P
20.08.11 Beat Torrent- Xzibit- Kid Cudi- Bun BMarteria- Pharoahe Monch- Hocus Pocus- PMD & Sean Strange- Geiler as du- Evidenzia & ShinsSelladoor- D’iva & Etobasi- Phumaso & Smack
Accommodation Campsite with Festival pass CHF 10.Transportation With Festival Ticket free shuttle from the train station to the Festival.
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Petit Poucet des festivals avec ses 550 places, le Jval Rock Festival prend ses quartiers dans l’une des régions de Suisse les plus prolifiques en matière de champs de blé et d’Open Air: les environs de Nyon. Le but de cette manifestation qui a démarré en 2005: investir les vignobles de Serraux-dessus Begnins pour en faire, l’espace de trois jours, un lieu de fête à la vue imprenable sur la région. Mais même si c’est sympa comme panorama, ne perdez pas de vue la scène, avec sa prog’ principalement axée sur les cadors du rock helvétique! Questions à Valérie Meusy responsable Communication du JVAL SIGNE PARTICULIER DU FESTIVAL Le festival se déroule dans les jardins d’un domaine viticole dominant le lac Léman avec une vue à couper le souffle sur l’arc lémanique et les alpes. Cette garden party géante offre un confort sans pareil aux spectateurs. Outre ce cadre unique, le festival suit véritablement une ligne artistique avec sa programmation pointue faisant la part belle à la scène artistique suisse.
GROUPE QUE RÊVE D’AVOIR MAIS JAMAIS EU PJ Harvey!!! Mais nous avons trouvé son héritière spirituelle, en la personne de Verena von Horsten, artiste zurichoise à la fois sauvage et débordante d’émotion, qui ouvrira la soirée de vendredi. MEILLEUR LIVE Depuis 7 ans, le festival a vu se produire quelques artistes. Difficile de faire un véritable choix, mais se sont les prestations d’Eric Truffaz accompagné de Sly Johnson, Hell’s kitchen, Thomas More Project, KOLO, Polar, Anna Aaron, Evelinn trouble, Pamela Hute qui nous reviennent volontiers à l’esprit. PLUS GROS FLOP Notre plus grand ennemi jusqu’à aujourd’hui: La pluie qui s’est invitée lors des premières éditions. Voilà, je reste à ta disposition si tu as des questions!
EN LIVE Syd Matters (Folk pour câlins) Les Français ont décidement une touche particulière pour la musique tripante, la folk suave qui donne envie de faire des câlins. Syd Matters n’échappe pas à la règle et navigue dans des mélodies aériennes, à mi-chemin entre l’instrumental et le trip hop. Leurs dernières chansons les rapprochent même d’un Sébastien Tellier, avec un brin de nostalgie pour les 70’s. Navel (Rock métaphysique) La Navel est une variété d’orange. C’est également le nom du nombril, en anglais. Alors, doiton y voir une référence métaphysique à l’essence du monde? Probablement. Le rock de film des Bâlois de Navel, qui flirte avec le blues, les basses des Kills, a ceci de fort qu’il transporte dans des territoires infinis. Peut-être l’ouest sauvage des States. Peut-être un paysage de rêve que seuls les shakras peuvent ressentir.
The Deadline Experience (Un loop en air de fond) Un loop en air de fond. Les Deadline Experience utilisent les nouvelles technologies pour magnifier leur rock un peu sale et tripant. Un loop en air de fond. Et parfois qui s’accélère, et donne du Black Rebel Motorcycle Club ou même de la Brit’ Pop un peu psyché. Un loop en air de fond. Un voyage initiatique à travers ce que le rock fait de plus intime. Un loop en air de fond.
Honey for Petzi (Post-rock welsch) Les Honey for Petzi sont les dignes représentants de la prolifique scène rock lausannoise, et peut-être parmi les plus doués de ses représentants. Après une longue traversée post-rock totalement instrumentale, le groupe est revenu en janvier 2011 avec un septième album qui intègre désormais des voix tirant sur la pop, et qui magnifient ce style qui a fait leur nom depuis une quinzaine d’année.
www.jvalfestival.com
Prices Presales 25.- On the Spot 32.3 days 65.25.08.11 The Deadline Experience - Navel - Favez 26.08.11 Verena von Horsten - Honey for Petzi - Syd Matters - DJ Moule
Accommodation No camping Transportation Free Shuttle from Gland and Nyon to the JVAL
27.08.11 Trip In - Wayne Paul - Professor Wouassa - DJ: Tudansesmonchou
Car sharing http://e-covoiturage.ch
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F Pluridisciplinarité! Entends-je encore scander Sarah Margot, attachée de presse du festival de la Bâtie. Pluridisciplinarité et accessibilité! renchérît-elle avec véhémence. Véhémence légitime lorsqu’on sait que bien malgré lui, l’ainé des événements culturels genevois prend annuellement la forme d’une vitrine de la hype romande. Or qu’il est triste d’abaisser ce festival multiforme au rang de pâle concentré de frasques artistico-élitistes à usage de jeunes frimeurs autoproclamés gardiens du seul bon goût possible. Si la Bâtie se veut effectivement être un assemblage de trois univers artistiques proposés dans leurs déclinaisons les plus contemporaines, elle reste avant tout une occasion pour tous de se frotter à ce que la musique, la danse et le théâtre ont à offrir de nos jours. Aucune frime donc. Juste l’envie de faire découvrir ce qui se fait aujourd’hui à échelle locale et internationale. Nomade, deux semaines durant, le festival s’invite chez qui peut l’accueillir, au gré des lieux qui, à Genève, poussent et meurent à grande vitesse et des infrastructures dont a besoin la programmation pour être accueillie. Au total, seront investis plus de quarante lieux et seront proposés plus de cinquante concerts, spectacles et autres pièces.
Thématique, la Bâtie aime à focaliser chaque édition sur une mouvance et un acteur particuliers. 2011 se met aux couleurs de l’Espagne, se proposant d’être le porte-parole de la création contemporaine ibérique, particulièrement florissante bien que discrète depuis bientôt 10 ans. En revanche, rien de bien méditerranéen pour l’artiste invité cette année: le très multitâche Boris Charmatz. Populaire enfin, le festival de la Bâtie se veut accessible à toutes les bourses, à tous les degrés de curiosité et à tous les âges puisqu’une partie de la prog est même consacrée aux plus jeunes. En espérant avoir fait voler les aprioris en éclats et vous donner l’envie de (re)découvrir un festival qui ne souffle sans doute pas sa trente cinquième bougie pour rien. Boris Charmatz Invité officiel de la Bâtie, Boris Charmatz est un danseur et chorégraphe originaire de Chambéry connu pour être une des figures de proue de ce que les pros du genre nomment la non-danse. Fort d’un CV sans fautes et très fourni, en 2008, il est nommé directeur du musée de la danse de Rennes. 2011 signe une nouvelle consécration pour le Français qui est choisi comme artiste associé
au festival d’Avignon. En Juillet, il y propose sa nouvelle pièce: «Enfant». Petite sœur du légendaire événement provençal, la Bâtie fait également du savoyard l’invité d’honneur de son cru 2011. Outre la représentation – en proportion réduite – d’ «Enfant», Charmatz sera le sujet d’un cercle de conférences. À voir en spectacle d’ouverture du festival, of course. Thindesticks VS Claire Denis En headliner musical 2011, la Bâtie s’offre les Thindersticks, mythique groupe de rock de Nottingham. Mais comme ce serait bien trop facile de juste parachuter une des formations les plus mélancoliques de sa génération, le festival les invite à réaliser en live un péché mignon qu’elle entretient depuis près de quinze ans: la composition des bandes originales des films de Claire Denis. Voilà des années qu’un amour artistique uni les Thinderstciks à la réalisatrice française. Six de ses longs métrages ont été accompagnés de l’atrabilaire musique des Anglais, c’est pour dire! Ce que vous propose la Bâtie, c’est donc un film de Claire Denis projeté derrière le trio qui en assurera la bande son. Le tout dans le très baroque Victoria Hall. Bref, à vos billets les cocos.
Kornél Mundruczo S’il est surtout connu pour être un acteur et un cinéaste prometteur – primé à Cannes en 2005 et 2008, le jeune Hongrois s’avère également être un redoutable metteur en scène. La Bâtie tenant à être une plateforme d’évocations artistiques de la réalité, si violente soit-elle, la nouvelle mise en scène de Mundruzco semblait comme destinée à y être présentée. Hard To Be God se veut être une dénonciation crue du trafic de femme officiant en Europe de l’Est. Montée dans un hangar, l’intrigue a entièrement lieu dans la remorque d’un camion, la même qui pourrait servir des lupanars itinérants qu’on peut trouver sur les routes hongroises. Une sacrée gueulante déconseillée aux âmes sensibles.
Angélica Liddell Elle avait sommé la zizanie à Avignon l’année passée avec son adaptation de Richard III. Revisité en une fable d’une violence suggérée autant que représentée, l’œuvre de Shakespeare y avait fait l’effet d’un C’est arrivé près de chez vous ou autre Baise-Moi lors de leur présentation. Auteure, comédienne et véritable performeuse, l’Espagnole Angélica Liddell joue volontiers de ses propres limites physiques autant que celles des autres pour évoquer la brutalité du quotidien. A la Bâtie, elle présentera deux pièces: le fameux La casa de la fuerza qui, s’il reprend la trame de Richard III, devient sous la plume de l’Espagnole une vaste dénonciation de l’abus de pouvoir, et El año de Ricardo, pièce au combien plus légère, puisqu’il s’agira d’évoquer le féminicide au Mexique… en cinq heures (avec entracte).
Amancio Prada & Paco Ibanes - Andrès Garcia & the Ghost - Anna Aaron - Brice Catherin, Justine Bernachon & Corina Pia- Carl Barât - Cascadeur/ Raphelson - Christian Garcia - Hark! - Imperial Tiger Orchestra & Hamelmal Abaté - Jack is dead & son orchestra iranien- Jerrycan - Juliana Snapper - Lynn Pook & Julien Clauss - Mami Chan - Martin Matalon & l’ensemble Contrechamps - Miles Kane - Tindersticks - Veto - Whomadewho/ The amplifetes...
www.batie.ch
Prices look on the web site for each event Accommodation no Camping
Exemple
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F Ah Lausanne! Qu’est-ce qu’elle devient sexy cette ville avec ses super salles de concert, ses clubs quasi abordables et sa politique culturelle presque cool! Déjà parée des Luff et autre Impetus, la capitale vaudoise tend d’ailleurs à s’élever parmi les championnes helvétiques du festoche urbain. Insatiable malgré tout, il y a six ans, la ville pondait encore un nouveau venu: l’Electrovanne. Petit aperçu de cet événement et des déclinaisons qu’il prendra pour l’édition 2011. Au risque de d’enfoncer des portes ouvertes, commençons par dire qu’Electrovanne se veut être un festival des cultures électroniques et non pas bêtement une énorme rave. Traduction: le but n’est pas de transformer la ville en une monstre full moon party (bien que le défi soit alléchant), mais plutôt de proposer un accès à ce qu’on appelle musique électronique au sens large. Gros son au programme donc, mais pas seulement. Soucieux de ne pas proposer que de la grosse basse, sensible qui plus est à l’aspect interactif qu’attend un public moderne d’un tel événement, outre du clubbing, Électrosanne proposera donc diverses activités ayant rapport à la musique électronique: initiations à l’utilisation d’interfaces de production, stage de mix, etc.
Toujours dans une optique d’ouverture, Électrosanne 2011 travaille en partenariat avec un lointain cousin genevois: le Mapping festival, lui-même nouveau sanctuaire des cultures électroniques en Suisse. Cette année, le lausannois invitera son parent et voisin à exposer dans une galerie certaines pièces mappées, c’est à dire des objets sur lesquels seront projetées des images. C’est très très sympa, vous verrez. En plus d’offrir un sacré panel d’événements très sexy, Électrosanne entend rester accessible à tous. L’événement sera mi-gratuit, mi-payant, et divisé en un pendant by day et un pendant by night. Ainsi, les branchés rompus à l’exercice du clubbing comme la petite famille en sortie du dimanche pourront profiter de l’événement. By day, vous et votre marmaille pourrez venir gratuitement flâner dans un centre-ville alors tout de soudsystems ornementé et participer aux divers ateliers, puis, by night, les baveurs bordés, vous pourrez jouer les oiseaux de nuits dans un des cinq night clubs dédiés à l’événement. Du Suisse et de l’international s’y partageront les platines. Attendez-vous à voir venir de grosses pointures! Abordable n’a jamais rimé avec bas de gamme. À noter que la pro. est disponible dès le 29 juin.
En bref, Electrosanne, ce sera 4 jours et 3 nuits lors desquels le chef-lieu vaudois vivra au rythme des arts électroniques. De quoi donner envie d’aller y faire un tour. Même aux pires des Genevois campés depuis toujours dans les limites de leur canton et ne jurant que par le Mapping et lÉlectron. Plutôt alléchant tant il est complet, Électrosanne risque en outre de bien vite se remplir. Pour qui veut le vivre by night, ne ratez pas l’ouverture de la billetterie! Questions à Bautista Dahl Rocha - programmateur d’Électrosanne SIGNE PARTICULIER DU FESTIVAL Festival de musiques électroniques qui s’insère au coeur de la ville et permet à chacun de découvrir cette culture. GROUPE QUE RÊVE D’AVOIR MAIS JAMAIS EU Evidemment il y a de gros noms de la musique électroniques qu’il serait bien de faire venir mais comme nous essayons toujours de suivre l’actualité du milieu plutôt que d’essayer chaque année de faire venir les mêmes... typiquement cette année nous aurions beaucoup aimé faire
Nicolas Jaar mais malheureusement il reprend ses études début septembre et il ne sera pas disponible à ces dates... haha MEILLEUR LIVE Des lives... à Electrosanne on a beaucoup plus de djs sets quand même ... dans ce cas je dirai en 2007 Mathias Kaden, en 2008 c’est A-Trak et le live Streed Lord, en 2009 la combinaison entre Zombie Nation et Housmeister et en 2010 Aka Aka et L-Vis 1990 qui ont vraiment enflammer la place de l’Europe. PLUS GROS FLOP Marek Hemmann en 2009, c’était pas vraiment un flop car son set était quand même hallucinant mais on l’a fait mixer beaucoup trop tôt à la
place de l’Europe et il n’y avait qu’une centaine de personne pour apprécier cela et c’était un peu dommage.
www.electrosanne.ch
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Ils deviennent tous grands, les petits festivals nationaux. Le Chant du Gros fête cette année ses vingt automnes. Situé sur une jurassienne et verdoyante colline du Noirmont, le festival jeune adulte culmine à 1000m d’altitude et promet quelques franches parties de claquage de dents et de séjours dans la boue. Mais peu importe, en festivaliers avertis, rôdés durant l’été à la pratique du confort spartiate, vous serez fin prêts pour profiter de trois jours de pop, rock, chanson et autres spécialités locales, comme les succulents pieds de chèvre. Et si vous préférez l’hôtel au camping pour être bien au chaud, tant pis pour vous.
Questions à Gilles Pierre… boss du CHANT DU GROS SIGNE PARTICULIER DU FESTIVAL Un Site improbable - un champ situé à 1,000 mètres d’altitude en septembre. Une ambiance d’une autre planète avec plein de feux sur le terrain. Une réception par staff de bénévoles qui vous accueillent comme à la maison.. au trou du cul du monde. GROUPE QUE RÊVE D’AVOIR MAIS JAMAIS EU Pink Floyd avec «The Wall» et Bruce Springsteen MEILLEUR LIVE Des moments magiques avec The Doe, Un excellent concert avec Keziah Jones, un Cali survolté se jettant dans le public (lors ee son premier show). Deep Purple - le sgens n’y croyaient pas, le concert sold out fut magnifique. Jacques Dutronc superbe… (très sympathique et d’une gentillesse extrême) un rêve de gosse qui se réalisait PLUS GROS FLOP Artisitique - Renaud, un show sans voix qui fut extrêmement décevant. Météo - de la neige la deuxième année, de forts vents qui ont emporté 2 de nos bars... et on n’a jamais retrouvé les tentes. Des pluies battantes qui nous ont obligé à trouver des pirogues afin de ne pas nous enfoncer dans la boue.
Live act AUSTRALIAN PINK FLOYD (Euh… les Pink Floyd australiens) Tout le monde connaît de près ou de loin les majestueux concerts des Pink Floyd, le groupe britannique aux centaines de millions d’albums vendus. Après les bisbilles internes et les séparations du groupe mythique, un groupe d’Australiens culottés a décidé de reprendre intégralement l’esthétique du band pour le tourner en concert. Projections vidéo, ambiances surréalistes, light show géant, tout y est. Assurément un énorme défi technique pour le festival. URIAH HEEP (Rock de grands) Les dinosaures british d’Uriah Heep, virtuoses de la guitare et du chant, n’ont sûrement pas eu le succès qu’ils auraient mérité. Durant plus de 40 ans, ils ont secoué leurs longues chevelures de Hippies à travers le Monde. Leur band a changé moult fois de musiciens, flirtant avec des groupes comme King Krimson et AC/DC, pour balancer un son proche de celui de Yes et de Deep Purple. Du tout bon rock progressif, l’acide en option.
Ceux qui montent LILLY WOOD & THE PRICK (Pop/folk et conte de fées) Comme leur nom l’indique, les Lilly Wood & The Prick sont un jeune groupe français créé en 2006, qui vit depuis leur rencontre un vrai conte de fée, avec des étoiles et des marguerites dans les yeux. Après un succès naissant grâce à Myspace, ils signent chez un label indépendant leur premier album pop/folk et électro. Ils finissent par niquer Ben l’Oncle soul et Camélia Jordana aux Victoires de la musique 2010, et fêtent leur 1er juin 2011 avec un concert à L’Olympia…
STUPEFLIP (Rap de malades) «Stupeflip Stupeflip, c’est l’truc stupéfiant. Beaucoup d’travail comme pour un album d’Astérix», dit la chanson. Ces rappeurs inclassables ont un style qui fout un peu les jetons. Complètement insubordonnés, avec des morceaux comme «À bas la hiérarchie», le «C.R.O.U.» est ouvertement punk et sa mission est de terroriser le Monde. Le vengeur masqué et sa bande de tarés, c’est samedi sur la scène Déménage, of course.
www.chantdugros.ch
08.09.11 Melissmell - Louis Bertignac - Brigitte - Ben l’Oncle Soul - Lilly Wood & The PrickJimmy Cliff 09.09.11 Tweek - Tiken Jah Fakoly - Akhenaton & Faf Larage - Uriah Heep - Shaka Ponk - The Australian Pink Floyd Show - Kiki Crétin 10.09.11 Les Talus - Asa - Piano Club - Dub Incorporation - Stupeflip - Yannick Noah - Fou
Prices One Day CHF 57.- 3 Days CHF 145.Accommodation Free Campsite and don’t forget your sleeping bag Transportation With car or Train
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Alors que certains festoches cherchent à plaire à de jeunes branchouilles rendus alcooliques par deux mois de léthargie estivale, d’autres visent plutôt un public de bonnes âmes. Amen. Pour financer un openair, certains sollicitent des multinationales de boissons énergisantes ou des banques, d’autres vont jouer au juste prix et vendent aux enchères des cuissettes de Roger Federer. Si certains festoches n’ont pour autre but que celui de continuer à exister d’année en année, d’autres se veulent être l’occasion de récolter des fonds pour des organisations humanitaires. Alors: les taureaux rouges à l’aide de gosses défavorisés et le slip de Roger pour rentrer dans ses frais? Le jeune saoulard philanthrope et l’humaniste sous la table? Depuis cinq ans un événement un peu farfelu tente de produire l’exact contraire.
À Gustavmag, stylés que nous sommes, on avait pris l’habitude de vous causer d’événements très hypisants, d’événements qui font figure de place to be au point qu’en société, de relever qu’on y a participé provoque l’ascension hiérarchique. Bernadette: «Ouais, j’étais au Sonar. Aphex Twin? Énorme, comme d’hab…» Gonzague: «Ouahoww» (Bernadette gagne un niveau). Or, une fois n’est pas coutume, on a décidé de vous causer d’un festoche moins glamour, mais un peu humaniste et sacrément DIY: l’openair Bottmingen. Situé à quelques kilomètres de Bâle, cet événement compris sur un week-end de la fin septembre a pour but de récolter des fonds pour des organisations humanitaires dédiées à la protection des marmots et des animaux (lâchez-vous, on vous tend une perche). Cette année, le OAB se mobilise pour les problèmes cardiaux chez les mioches et pour… la maltraitance des chiens à Majorque. Corrélation? Euh, passons…
Alors comment au juste une équipe de cinq excentriques prétend parvenir à non seulement organiser un festoche, mais en plus, à le rendre suffisamment rentable pour qu’il ait une fin philanthropique? Premièrement, il y a l’histoire du slip et de la roue de la fortune. Bon, si afin de donner le tour au festival, la vente d’un short du meilleur tennisman de l’histoire du sport est un peu anecdotique, le coup de la roue de la fortune, à laquelle nos cinq farfelus se sont invités, a elle été significative, puisqu’elle a permis à l’équipe de financer l’événement et en plus de faire un premier don aux organisations vedettes de l’année 2011. Ensuite, un système de parrainage en ligne existe. Dès à présent, vous pouvez devenir cybermécène du OAB. Mais le mieux reste de venir faire un tour à Bottmingen, de profiter de la tranquillité de la campagne bâloise, de l’authenticité du
petit village de Bottmingen et de la qualité – du moins espérons-le – de sa prog très locale. Il y a un groupe de reprise de ZZ Top qui s’appelle Fuzzbox, ça peut que être cool! Bon. Certes, vous ne croiserez pas de monstre tête d’affiche à Bottmingen. Pire encore, les moins humanistes de vos potes riront de vous entendre dire avoir passé un week-end à Perpèteles-moules pour écouter des groupes locaux et pour sauver des clébards sur une île. Mais qu’importe puisque pour une fois, vous serez allés à un open air dans un but autre que celui de satisfaire votre petite personne. Alors, fatigués de picoler devant des headlines au nom de votre propre
alcoolisme? Soucieux de ne plus jamais ressentir cette culpabilité et ce mal de foi qui caractérise votre fin d’été? Passez prendre un verre de sirop bio à Bottmingen! En septembre, c’est à dire à l’heure des comptes, un peu de bonne conscience ne peut pas faire de mal; avouez-le!
www.openairbottmingen.ch
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Qu’est-ce que j’ai ri en lisant le descriptif de ce festival. On ne peut pas tomber à une meilleure période pour en parler. Un festival de musique en Islande sponsorisé par… je vous le donne dans le mille: la compagnie d’aviation nationale! À l’heure où toute la clique mainstream-music est en tournée estivale, on pourrait presque croire que les turpitudes tectoniques islandaises qui brouillent les radars sont un coup monté; qu’elles sont un stratagème mis sur pied par une équipe d’insulaires mélomanes psychotiques pour rendre le trafic aéro-musical dépendant de l’Islande. On les voit bien crier un vieux «Við erum að gefa upp!» et envoyer un petit coup de nébulogène dans le cratère histoire de bien montrer que l’Islande aussi à son festival, ses artistes et un intérêt certain pour ce qui swinge. Le Icelandic Airwaves, donc. Festival de découvertes internationales rock-pop. Découverte car l’événement ne se destine pas aux headlines mondiales en migration, mais bien à de nouveaux venus. Les petits djeuns qui peut-être un jour auront leur nom en aussi gros que vos
popstars préférées sur l’affiche du Paléo. Une fois sur les planches d’une des scènes du festoche, il s’agit donc de montrer de quoi on est capable parce qu’au même titre que le Great Escape Festival, le Icelandic Airwaves est un lieu prisé par programmateurs et autre music-businessmen en tout genre. Autrement dit, si tu fais tout péter à Reykjavík, tu as de fortes chances de pouvoir aller conquérir le monde. La preuve en est l’inspiration dont a joué le volcanique événement jusqu’ici, ayant jusqu’alors repéré la verve de perles telles que Crystal Castel, Klaxons, Sigùr Ross ou encore Fatboy Slim. International car contrairement à des festival du type Spot, conçus chez, par et pour les Scandinaves, l’Iceland Airwaves, lui, ouvre son caldera à tout le monde. Du reste rien n’est plus simple que de s’y inscrire: une petite fiche à mailer via le site, et hop, vous voilà en compète pour joncher une des scènes réparties dans Reykjavík. Certes, un petit accent est mis sur les artistes locaux, néanmoins, l’ascendance Viking n’est pas exigée pour obtenir un sésame. Bon, si tu viens de monter un groupe de Schellenschütteln, cet été, malheureusement, pas de geyser pour toi. Le IA préconise des mouvances musicales disons actuelles. Désolé donc, tu risques fort de devoir te contenter de la tente des pompiers volontaires à la kermesse de ton mayen.
Enfin, notez que pour sa 12ème édition, le Icelandic Airwaves attend un magma de plus de cinquante groupes sur 5 jours, parmi lesquels certains noms déjà ouïs dans certaines tavernes de bonne facture: les black-popeux de Deathcrush, les électrorockeux de Suuns, ou encore nos jeunes méchus britanniques préférés de Vaccines. Bref, rockers intimistes, folkers curieux, agoraphobes popeux et autistes électroniques, le Icelandic Airwaves est fait pour vous! Espérons juste que l’ami cracheur de feu nous laissera nous y rendre autrement qu’à la nage.
www.icelandairwaves.is
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La Suisse n’est pas en reste en matière de manifestations électro. C’est par cette affirmation bien chauvine que j’avais envie de commencer cet article, même si on n’y parlera pas de la Suisse du tout. Vous allez comprendre. Electron, Électrosanne, Mapping, Love Parade et j’en passe: ce n’est pas comme si on ne savait pas comment faire. Reste que de l’autre côté de la frontière, ils ne sont pas mal non plus. Qui n’a jamais entendu parler du Sonar, du I Love Techno et autre Outlook. Décidément, même les plus ethnocentristes seront forcés de constater que c’est l’Europe toute entière qui semble s’être mise à l’heure de l’électro – ce qui est plutôt cool, me direzvous. Alors si la Boum Boum République avait une capitale, laquelle serait-ce? Londres, trop underground? Paris, trop hype? Berlin, trop berlinois? Et pourquoi pas Amsterdam? Lorsque vous verrez ce qui s’y trame chaque année depuis quinze ans, ce choix ne vous paraîtra plus si absurde. Amsterdam Dance Event. Sous cette appellation qui sonne un peu comme un rendez-vous de guinguette contemporaine se cache en fait le plus grand événement électro au monde. On va l’appeler événement car depuis quelques temps, un festoche qui se respecte ne saurait être qu’une suite de concerts avec des inconnus locaux au début et les mêmes têtes d’affiche internationales à la fin. Non, ça c’est so 2000. Maintenant, il faut que ça devienne une plateforme de communication, un laboratoire de recherche, une communion entre l’artiste et son public. Bref, ça doit répondre à tout une armada de nouveaux concepts qui, plus
que de créer un nouvel idiome à usage des responsables de comm’ (du moins on l’espère), tâche d’évoquer le caractère interactif du festival sauce 2011. Maître mondial des événements électro, l’ADE ne déroge pas à cette nouvelle règle et propose, en plus d’une foire au gros set électro qui tue, divers ateliers et conférences à propos du genre auquel il se dédie. Seizième édition de l’ADE qui a eu le temps de passer d’une manifestation strictement Dance music (ben ouais, 2011 – 16 = 1995) à un événement où tout ce qui s’apparente de près ou de loin à de l’électro est convié. En tout, on compte plus de 700 artistes – pointures internationales comme jeune talents – qui se partageront la vedette des nuits amstellodamoises 4 jours durant dans pas moins de 44 clubs! Oui, vous lisez bien: 700 et 44. Ca en fait du monde. Et ça en fait des clubs… Autant dire que niveau boum boum, il y aura largement de quoi faire. Pas de noms déjà disponibles pour cette année malheureusement. Le premier teaser est rendu public le premier juillet et comme dit le proverbe: difficile de soudoyer un hollandais, même une tulipe à la main. Seizième édition du ADE qui en outre, avec le temps, est devenu une véritable plaque tournante de la musique électro au sens non seulement artistique mais également économique du terme. Ainsi votre gueule de bois, plutôt que de la subir dans le caniveau, vous pourrez la passer dans un des centres de conférences squattés par l’événement et dans lesquels près de 1500 intervenants
(artistes, producteurs, labels, etc.) tailleront une bavette à propos de divers sujets touchant à l’électro. L’influence de ce qui s’y trame est telle au niveau mondial qu’en extrapolant à peine, on pourrait dire que l’ADE 2011 est l’indicateur de ce que sera l’électro en 2012. On pourrait encore vous parler des ateliers où vous pourrez apprendre à faire de la jungle avec des londoniens ou vous faire une mèche avec des djs parisiens (allez, on rigole). On pourrait vanter l’ambiance fantastique développée dans les rues d’une des villes les plus chouettes d’Europe tout au long de l’événement. On pourrait sans doute trouver encore plein d’autres raisons de vous faire aimer l’ADE et de vous donner envie d’y aller, ne serait-ce que pour pouvoir dire à vos potes que comme 112’000 autres chanceux, vous y étiez. Alors, l’ADE est une excellente raison de dresser Amsterdam comme capitale électro européenne, n’est-ce pas?
www.amsterdam-dance-event.nl