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Connaître - L’histoire

Connaître L’histoire

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La société aujourd’hui

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Connaître…

Au début du ii e millénaire av. J.-C., l’Afrique du Nord est peuplée d’une ethnie de pasteurs nomades, les Berbères, appelés Numides ou Libyens par les Romains. Leur artisanat produit une céramique brute, des outils de bois et de cuir.

Leur langue est sûrement à l’origine des dialectes berbères encore en usage aujourd’hui.

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Connaître - L’histoire

… l’histoire

LA EPÉRIODE PUNIQUE (IX -IIE S. AV. J.-C.)

La révolte des mercenaires

Avec l’arrivée des Phéniciens, au XII e s. av. J.-C., la Tunisie fait son entrée dans l’histoire. Ce peuple originaire de Tyr et de Sidon a développé un véritable empire, fondé sur des cités commerçantes.

Cependant, la phase de la colonisation proprement dite ne commence que plus tard, lors de la fondation de Carthage.

La première guerre punique (264-241 av. J.-C.) dure vingt ans et donne l’avantage à Rome, qui ravit ainsi à Carthage la maîtrise de la mer. Après avoir écrasé la révolte de ses mercenaires, la cité regagne sa puissance expansionniste et réussit à soumettre en moins de vingt ans toute la péninsule Ibérique au sud de l’Èbre (238-219 av.

J.-C.). Rome comprend la menace et profite bientôt d’un incident de frontière pour déclencher la deuxième guerre punique.

Une société triomphante

Les éléphants de Hannibal

Au Ve s. av. J.-C., la cité est à l’apogée de sa puissance. Elle domine le commerce maritime en Méditerranée dont celui, très lucratif, de l’étain et de l’or. Cette abondance permet le développement de belles et imposantes villes.

Cette deuxième guerre punique (218-202 av. J.-C.) est à l’origine d’une épopée qui a traversé les siècles. Hannibal décide d’attaquer Rome à revers. À la tête d’une armée composée de 37 éléphants, il franchit l’Èbre, les Pyrénées, le Rhône et les Alpes, pour finalement atteindre en vainqueur les murs de Rome. Sur le point de prendre la ville, il est rappelé en Afrique : Scipion attaque Carthage. Alliés au roi numide Massinissa, les Romains battent les Carthaginois, obligés de capituler.

La naissance de Carthage

LES GUERRES PUNIQUES : FIN DE LA PREMIÈRE CARTHAGE Une rivalité politique et commerciale opposera Rome à Carthage pendant cent dix-huit ans.

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cia Africa, inaugurant une brillante période de développement urbain et économique.

Apogée et décadence de la société romano-africaine Jusqu’au milieu du IIe s. apr. J.-C., l’Afrique romaine connaît la paix et la prospérité malgré de constantes alertes sur les frontières, où l’armée romaine est harcelée par les rebelles berbères. Carthage retrouve sa place de grand port de commerce méditerranéen.

D’un envahisseur à l’autre : Vandales et Byzantins Hannibal, l’illustre général carthaginois, farouche adversaire des Romains.

« Il faut détruire Carthage » Malgré sa défaite, Carthage se maintient en tant que puissance commerciale et gêne Rome. La troisième guerre punique (149-146 av. J.-C.) est un long siège de trois ans que les Romains soutiennent devant Carthage. Rome, encouragée par les discours de Caton (« Delenda est Carthago » : « Il faut détruire Carthage »), prend la ville et ordonne sa destruction totale. Elle ne sera reconstruite qu’un siècle plus tard.

LA DOMINATION ROMAINE (IIE S. AV. J.-C.VIIE S. APR. J.-C.) Dès sa victoire, Rome annexe le territoire carthaginois et crée la Provin-

Carthage connaît par la suite une série d’invasions : les Vandales d’abord, chassés ensuite par les Byzantins. Sous leur domination, Carthage connaît une véritable renaissance artistique et économique.

LA CONQUÊTE ISLAMIQUE Ce brillant réveil de la civilisation demeure cependant très fragile.

Une invasion musulmane déferle sur l’Afrique byzantine.

Les guerriers d’Allah En 670, toute une armée commandée par Oqba ibn Nafii pénètre dans le pays et y fonde une ville au cœur de la steppe, Kairouan, dont la Grande Mosquée constitue encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage du monde musulman occidental.

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Le siècle d’or Durant le règne des Aghlabides (800-909), le pays connaît l’un des siècles les plus brillants de son histoire. Kairouan est devenue une capitale religieuse prestigieuse. Toute la côte est protégée par une ligne de médinas fortifiées, ainsi que de ribats.

UNE SUCCESSION DE DYNASTIES Rudement réprimée en Occident comme en Orient, la propagande chiite rencontre un vif succès dans les montagnes de la Petite Kabylie, auprès des Berbères kotama.

Ceux-ci se regroupent en une armée fanatisée et s’emparent de Kairouan en 910 pour y installer un prince fatimide, l’imam Obaïd Allah.

L’émancipation ziride En 969, le vieux rêve fatimide peut enfin se réaliser avec la conquête de l’Égypte, qui s’accompagne de la fondation d’une nouvelle ville, Le Caire. L’administration de l’Ifriqiya est alors confiée au chef de la famille des Ziri par le calife fatimide.

La dynastie hafside En 1147, la dynastie des Almohades règne sur le Maroc. Elle entreprend d’unifier l’Afrique du Nord. Abou Hafs est désigné comme gouverneur pour l’Ifriqiya. Ses descendants, qui ont choisi Tunis pour capitale, ne tardent pas à se proclamer indépendants, en 1236.

Entre la croix et le croissant Au début du XVIe s., l’Ifriqiya devient l’enjeu convoité des ambitions rivales des maîtres de la Méditerranée : les Turcs et les Espagnols.

En 1534, le sultan de Constantinople orchestre le renversement de la dynastie hafside. Charles Quint envoie une armée de 30 000 hommes et une flotte de 400 navires pour reprendre Tunis. La ville tombe entre ses mains en 1535.

LA TUNISIE TURQUE ET HUSSEINITE

Ahmed Bey le réformateur, dont le portrait est exposé au musée Dar Cheraït à Tozeur.

À partir de 1574, la Tunisie devient une province de l’Empire ottoman.

Elle constitue une régence confiée à un pacha. Bientôt le pouvoir des beys, qui commandent l’armée, contrôle l’intérieur du pays. Tout en

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continuant de prêter allégeance à l’Empire ottoman, ils instaurent une véritable monarchie dont la charge devient héréditaire. Ce n’est qu’au XIXe siècle que s’opère un tournant dans l’exercice de leur pouvoir.

Ahmed Bey (1837-1855), conscient du besoin de modernisation de l’État, amorce une série de réformes : mise sur pied d’une armée, modernisation de la bureaucratie, réforme de la justice, abolition de l’esclavage. Le régime se lance dans une série d’emprunts à long terme auprès des Français et des Italiens.

Héritier d’un pays endetté, son successeur Mohammed es-Saduq (1859-1882) doit faire face à une crise sociale sans précédent.

LE PROTECTORAT FRANÇAIS

(Confédération générale tunisienne du travail) entraîne une scission en 1934 et la naissance d’un nouveau parti, le Néo-Destour.

En 1949, Habib Bourguiba se lance avec dynamisme dans la proposition de réformes. Arrêté et emprisonné en 1951, il fait un retour triomphal en 1955 et participe à obtenir l’indépendance de la Tunisie l’année suivante.

LA RÉPUBLIQUE TUNISIENNE La République est proclamée le 25 juillet 1957, avec Habib Bourguiba pour premier président. La promulgation de la nouvelle Constitution, le 1er juin 1959, entérine le pouvoir présidentiel et, sans pourtant jamais le nommer, confirme le NéoDestour dans son rôle de parti unique.

Au cours de la décennie 1960-

En 1880, les Français saisissent l’occasion d’un incident de frontière pour intervenir militairement en Tunisie. La France fait signer au bey Mohammed es-Saduq le traité du Bardo (mai 1881), qui autorise la France à occuper le pays. En 1883, la France impose un protectorat au bey.

En quelques décennies, 4 000 familles de colons français s’installent sur 850 000 ha tandis que les colons italiens en annexent 70 000.

LA MONTÉE DE L’INDÉPENDANCE Avec la fondation du parti Destour (« constitution » en arabe) en 1920, le thème de l’indépendance apparaît pour la première fois dans le débat politique. Mais l’attitude hostile de ce parti à l’égard de la CGTT

Tunis au tout début du XXe s. La porte de France marque le passage entre la médina et la ville européenne, dont l’avenue de France, bordée de constructions coloniales, constitue l’axe principal.

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1969, le réformisme étatique touche toutes les institutions sociales et est imposé de façon autoritaire.

Le bourguibisme En 1974, après avoir été réélu trois fois, Bourguiba ne peut plus, selon la Constitution, briguer un nouveau mandat. Un large plébiscite par référendum (99,85 % des suffrages exprimés) début 1975 confirme sa présidence à vie. Cependant, l’irruption du mouvement islamiste dans les années 1980 impose à l’État une lutte délicate à mener.

Le 7 novembre 1987, Bourguiba est déclaré médicalement incompétent et destitué. Son Premier ministre le remplace à la tête de l’État.

Du bourguibisme au benalisme Avec le benalisme s’ouvre une période de libéralisation : le nouveau

président procède à un remaniement ministériel, supprime la présidence de la République à vie et autorise le multipartisme. Élu en 1989 et réélu en 1994, 1999 et 2004, Ben Ali bénéficie cependant d’un jeu politique contrôlé par sa majorité. Ainsi, une partie de l’opinion tunisienne et internationale dénonce de graves manquements au respect des droits de l’homme.

C’est sans doute pour cette raison qu’en novembre 2001 le président annonce un certain nombre de réformes constitutionnelles ayant pour but de « consolider les acquis sociaux, les droits de l’homme et le pluralisme politique ».

Il se representera très certainememt aux élections de 2009, puisque la réforme constitutionnelle votée en 2002 par le Parlement permet au chef de l’état de briguer autant de mandats qu’il le souhaite et repousse de 70 à 75 ans l’âge maximum des candidats.

HABIB BOURGUIBA Le « Combattant suprême » est né en 1903 à Monastir. Après avoir suivi des études de droit à Paris, il revient en Tunisie en 1925 pour exercer le métier d’avocat. Très engagé dans la vie politique, son activisme en faveur de l’indépendance lui vaut d’incessantes assignations à résidence ou peines d’emprisonnement. Héros de l’indépendance, il mènera une politique laïque à l’intérieur et renforcera son prestige à l’extérieur. Nommé président à vie en 1974, il marque la fin de son règne par un pouvoir trop personnalisé. Après sa destitution en 1987, il finit ses jours dans une résidence d’État à Monastir, jusqu’à sa mort, le 6 avril 2000.

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Chronologie EN TUNISIE

DATES

DANS LE MONDE

146 av. J.-C. Rome annexe le territoire carthaginois. Carthage, capitale de la Provincia Africa.

iie s.

151 apr. J.-C. Géographie universelle de Ptolémée d’Alexandrie, astronome et géographe grec.

430 arrivée des Vandales.

ve s. vie s.

455 sac de Rome par le Vandale Genséric.

439 sac de Carthage par Genséric.

481 avènement de Clovis.

563 Byzance est maître de l’Italie.

533 les Byzantins occupent le pays.

647 première incursion musulmane à Sufetula (Sbeïtla).

670 l’invasion musulmane s’intensifie.

Fondation de Kairouan.

632 mort du prophète Mahomet et début des conquêtes musulmanes. e

vii s.

698 Carthage byzantine, prise et détruite.

L’Africa romaine devient l’Ifriqiya arabe.

702 défaite de la résistance berbère menée par la Kahina contre la conquête arabe.

711 les musulmans sont maîtres de l’Espagne. viiie s.

745 les Berbères kharijites s’emparent de Kairouan. Ils se maintiennent au pouvoir jusqu’en 800.

800 Charlemagne est sacré empereur d’Occident.

800 règne des Aghlabides.

910 les chiites pénètrent dans le pays.

Début du règne des chiites fatimides.

Fondation de Mahdia.

ixe s. xe s.

1230 dynastie hafside (jusqu’en 1574).

1270 mort de Louis IX (saint Louis) devant Carthage au cours de la 8e et dernière croisade.

xie s. xiiie s.

1574 la Tunisie devient une province de l’Empire ottoman.

xvie s. xviiie s.

1453 prise de Constantinople par les Turcs.

1492 fin de la Reconquista chrétienne sur les musulmans d’Espagne.

1519 Charles Quint, empereur du Saint Empire romain germanique.

1789 Révolution française.

1705 dynastie husseinite (jusqu’en 1957).

1837 avènement d’Ahmed Bey.

1187 reconquête de Jérusalem par les musulmans menés par Saladin.

1226 Louis IX roi de France.

xve s.

Le régime hafside sombre dans l’anarchie.

1535 prise de Tunis par Charles Quint.

973 fondation du Caire par les chiites fatimides.

1095-1099 première croisade et prise de Jérusalem.

1048 rupture avec Le Caire. Dynastie des Zirides.

1159 dynastie almohade.

732 Charles Martel arrête à Poitiers l’invasion musulmane.

xixe s.

1830 les Français occupent Alger.

1881 la France intervient militairement en Tunisie pour régler un conflit de frontière avec l’Algérie.

1883 établissement du protectorat français sur la Tunisie.

1885 conférence de Berlin : l’Europe se partage ses zones d’influence en Afrique.

1920 création du Destour, parti nationaliste.

xxe s.

1914-1918 Première Guerre mondiale.

1934 création du Néo-Destour sous l’impulsion de Habib Bourguiba.

1930

1936 Front populaire en France.

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Connaître - Chronologie

1943 fév.-mai, campagne de Tunisie.

1954 reconnaissance par la France de l’« autonomie interne de la Tunisie ».

1950

1954 début de la guerre d’Algérie.

1956 indépendance totale de la Tunisie.

1955 conférence de Bandung des pays décolonisés.

1957 proclamation de la République tunisienne. Habib Bourguiba est président.

1961 crise armée entre les armées française et tunisienne à Bizerte.

1956 indépendance du Maroc.

1960 1962 indépendance de l’Algérie.

1964 création de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

1963 évacuation des dernières troupes françaises à Bizerte.

1970 Hédi Nouira, Premier ministre (jusqu’en 1980).

1970

1978 accord de paix à Camp David entre l’Égypte et Israël.

1980 1981 François Mitterrand président de la République française.

1984 violentes manifestations à la suite de la hausse du prix du pain.

1988 traité de Zeralda (Algérie), signant la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

1987 Bourguiba est remplacé à la présidence par Zine el-Abidine ben Ali. 1989 Ben Ali élu président au suffrage universel.

1990

1991 la Tunisie adopte les positions du Conseil de sécurité de l’ONU, mais ne participe pas à la coalition contre l’Irak pendant la guerre du Golfe.

1989 chute du mur de Berlin.

1991 guerre du Golfe. La France participe à la coalition anti-irakienne.

1993 création du Fonds de solidarité nationale.

1993 poignée de main entre Itzhak Rabin (Israël) et Yasser Arafat (Palestine). Autonomie palestinienne.

1994 réélection du président Ben Ali. 1995 la Tunisie est le premier pays non européen à signer la création d’une zone de libre-échange avec l’Union européenne.

1995 Jacques Chirac président de la République française. Assassinat de Itzak Rabin en Israël.

1999 Ben Ali est réélu président.

2000 Mort de Habib Bourguiba.

1967 guerre des Six Jours entre Israël et les pays arabes limitrophes.

1975 guerre civile au Liban.

1978 violentes émeutes à la suite de la répression consécutive à la grève générale.

1980 le 27 janvier, un commando libyen occupe Gafsa.

1940-1945 Seconde Guerre mondiale. Débarquement allié au Maroc et en Algérie en 1942.

xxie s.

1999 la parité de l’euro est établie : la nouvelle monnaie européenne entre en vigueur.

2001 la 14e session des Jeux méditerranéens se déroule en Tunisie en septembre.

2001 11 septembre, attentats meurtriers à New York.

2004 La Tunisie organise et gagne la CAN de football. Ben Ali remporte les élections présidentielles et législatives.

2003 Une coalition américaine et anglaise envahit l’Irak et y instaure un nouveau gouvernement.

2005 En novembre, la Tunisie accueille le Sommet Mondial sur la Société de l’Information.

2004 10 pays d’Europe de l’Est intègrent l’Union européenne.

2006 La Tunisie fête le 50e anniversaire de son indépendance.

2004 Attentats de Madrid et mort de Yasser Arafat.

2005 Attentats de Londres.

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