Projet arstique Lycée de Garçons Esch-sur-Alzette-Handicap International

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Des jours meilleurs Dans mon pays, des mines artisanales Créent des histoires originales. A l’âge de cinq ans,

J’ai eu un grave accident.

Dans ma terrible enfance,

Je n’ai connu que de la souffrance.

Je me suis réveillé sous un nouveau soleil, Et, depuis ce jour-là, rien n’est pareil. ...

PROJET SCOLAIRE

2016-2017

Avec le soutien financier de

En partenariat avec

En collaboration avec


Et si tu te mettais à ma place... Manga réalisé par KUMIYO dans le cadre du projet scolaire entre Handicap International Luxembourg et le Lycée de Garçons Eschsur-Alzette. Titre proposé par la classe de français de Madame Araujo Duarte. Bello Martinez Jonathan, 14 ans Dias Moreira Gabriel, 15 ans Dos Santos Tiago, 14 ans Gashi Krenar, 13 ans Henriques Raphaël, 14 ans Huss Lisa, 14 ans Karametovic Denis, 14 ans Kozar Danis, 14 ans Laruccia Maxime, 14 ans Latic Alma, 13 ans Latic Almin, 13 ans Long Tom, 14 ans Lopes Varela Noan, 14 ans Mansangu Ruben, 14 ans Mastropietro Dante, 14 ans Molitor Yana, 14 ans Nguyen Thank, 14 ans Olbrys Roland, 14 ans Pina Rocha Larissa, 14 ans Pletsch Tammy, 14 ans Poos Sheryl, 14 ans Rosafio Leyla, 14 ans Sarkovic Angelina, 13 ans Schmit Jana, 14 ans Schreiber Anissa, 14 ans Serio Coelho Inés, 14 ans Traversini Lina, 13 ans

Réalisation : Cyrielle Chibaeff Handicap International Luxembourg Mise en page : Thomas Lagneau

Scénario en français : KUMIYO - Dessin : KUMIYO KUMIYO Illustratrice et auteure de BD, manga et livres illustrés www.kumiyonoe.com kumiyonoe@gmail.com www.facebook.com/kumiyonoe







Johan und Thal, einer andern Welt die Hand reichen Die Kraft eines Menschen besteht darin, wieder aufzustehen, wenn er hingefallen ist, sein Menschsein besteht darin, demjenigen die Hand zu reichen, der dazu nicht mehr in der Lage ist. Librement traduit par les élèves de la classe d’allemand de Madame Burton, à partir de la version originale de kumiyonoe. Da Silva Gonçalves David, 16 ans Feller Laetitia, 17 ans Furtado Gomes Lisanne, 17 ans Haas Romain, 17 ans Huss Nora, 17 ans Mediavilla Sarah, 17 ans Mentz David, 17 ans Minelli Deborah, 17 ans Rodrigues Martins Kelly, 16 ans Anne Treinen, 16 ans Mandy Wirth, 16 ans Lynn Marx, 17 ans







New hope for the danger zone Traduit par les élèves de la classe d’anglais de Monsieur Hengen, à partir de la version originale de kumiyonoe. Becker Eline, 16 ans Blasen Léon, 16 ans Camic Amina, 16 ans Decooman Jordan, 16 ans Ferreira Alexandre, 15 ans Hoffmann Lynn, 16 ans Ivesic Tom, 17 ans Korac Seid, 15 ans Kozar Emina, 15 ans Lomonaco Rosanna, 15 ans Magyarics Mark, 16 ans Pellé Eric, 15 ans Pitzalis Léa, 15 ans Reinert Luna, 16 ans Rodrigues Cardoso Sara, 15 ans Sarkovic Nikola, 16 ans Schortgen Céline, 15 ans Tani Timo, 16 ans Trublejanin Armin, 17 ans







Lettres et poèmes réalisés par la classe de français de Madame Aurajo Duarte. Bello Martinez Jonathan, 14 ans Dias Moreira Gabriel, 15 ans Dos Santos Tiago, 14 ans Gashi Krenar, 13 ans Henriques Raphaël, 14 ans Huss Lisa, 14 ans Karametovic Denis, 14 ans Kozar Danis, 14 ans Laruccia Maxime, 14 ans Latic Alma, 13 ans Latic Almin, 13 ans Long Tom, 14 ans Lopes Varela Noan, 14 ans Mansangu Ruben, 14 ans Mastropietro Dante, 14 ans Molitor Yana, 14 ans Nguyen Thank, 14 ans Olbrys Roland, 14 ans Pina Rocha Larissa, 14 ans Pletsch Tammy, 14 ans Poos Sheryl, 14 ans Rosafio Leyla, 14 ans Sarkovic Angelina, 13 ans Schmit Jana, 14 ans Schreiber Anissa, 14 ans Serio Coelho Inés, 14 ans Traversini Lina, 13 ans


Mercredi, 1er avril 2015

Chère Alana, Je suis très content de pouvoir t’écrire et j’espère que tu vas bien ! Entretemps je me sens mieux depuis ce qui m’est arrivé …

Cher Gabriel,

Il y a quelques mois, j’ai vécu un accident horrible qui m’a presque coûté la vie et qui l’a changée

Comment vas-tu ?

chez moi au Sénégal. Tu ne vas pas le croire et c’est horrible, mais … j’en ai été victime !

Ma vie a beaucoup changé depuis la dernière fois que je t’ai écrit.

Un jour, à neuf heures du matin, je suis parti avec ma petite fille chercher de l’eau au puits situé

Il y a deux ans, quand j’avais donc quinze ans, j’ai malheureusement été blessé par une mine et j’ai

vie.

Voilà comment tout a commencé :

en une fraction de seconde. Peut-être as-tu entendu parler des victimes des mines antipersonnel de Mais, commençons par le début :

aux abords de mon village. A ce moment-là, je n’ai rien vu venir, quand, soudain, un pas a changé ma Un, deux, trois pas … le quatrième m’a été fatal !

Une mine enterrée sur mon chemin s’est déclenchée à mon passage et a causé une explosion. La douleur était terrible, mais, dans ce moment choquant, ma seule pensée était de prévenir ma

petite fille qui était en train de tresser des paniers pas très loin du lieu de l’accident. Paralysé

par la douleur, j’ai hurlé pour que ma fille ne s’approche pas pour m’aider. Je savais qu’il y avait

aussi d’autres mines placées là-bas. Je ne voulais pas risquer qu’elle se fasse du mal. Puis, je me suis réfugié dans un endroit qui me semblait plus sûr pour me reposer, mais la peur restait. J’ai dû attendre près de trois heures recroquevillé sur le sol, toujours conscient du fait qu’une autre mine pourrait se déclencher sous mon corps noyé de sang.

Finalement, après ces trois heures horrifiantes qui me semblaient sans fin, mon ange gardien m’a délivré et a envoyé de l’aide. Quelques militaires ont accouru à mon aide et m’ont transporté à

l’hôpital où ils ont tout de suite amputé ma jambe gauche. Ils m’ont appris que c’était ma seule chance de survivre.

perdu ma jambe. Mais, j’ai retrouvé l’espoir grâce à l’aide de Handicap International.

Je vivais ensemble avec ma mère, sans aller à l’école, lorsqu’une entreprise m’a proposé de devenir bûcheron. J’ai immédiatement accepté. Je travaillais dans une forêt près de la Thaïlande. Je

tournais autour d’un arbre et, sans le vouloir, j’ai marché sur une mine. J’ai été transporté à l’hôpital et, quand je me suis réveillé, j’ai vu qu’il me manquait une jambe. Je suis devenu dépressif…

Après cinq mois, je suis revenu dans la province de Kampong Cham où vit ma famille et un enfant du village m’a parlé de Handicap International. Après avoir reçu une troisième prothèse, j’ai

enfin retrouvé du travail. Mais, travailler avec une jambe qui est plus lourde qu’une vraie reste une épreuve.

Heureusement, Devann, l’agent social de Handicap International, m’a inscrit à une formation

professionnelle dispensée par une association partenaire de Handicap International. Je pourrai réparer des motos, mais avant cela, j’apprendrai à lire et à écrire.

A l’issue de cette grave opération, au début, j’ai perdu espoir. Moi, l’homme qui, autrefois, n’avait

Il faut que je profite de cette chance pour recommencer ma vie !

qui a fini par tomber dans la dépression. Je me sentais inutile.

Un gros bisou pour toi et ta famille. Ne vous faites pas de soucis pour moi et à très bientôt,

ne connaissent même pas et qui le font bénévolement. C’est le cas de Handicap International.

Ton ami Nak.

jamais peur, n’était maintenant qu’un homme défiguré qui pensait toujours à son avenir incertain et Mais, dans ces temps-là, j’ai aussi appris qu’il existe des gens qui luttent pour des personnes qu’ils Grâce à cette organisation, j’ai pu reprendre espoir. Après un mois d’hôpital, il a fallu cinq ans

pour me reprendre de ma dépression. Je ne pouvais plus travailler aussi dur qu’avant. Ma passion pour le football, je devais aussi l’oublier. Maintenant, lorsque je vois des joueurs sur le terrain, j’en ai les larmes aux yeux.

Mais, soudain, ma vie a pris une tournure inattendue. Avec l’aide de Handicap International, qui

m’a fait don d’une prothèse, j’ai rappris à marcher …. Et à sourire ! Oui, l’accident a changé ma vie et, oui, mon chemin est encore long et difficile, mais grâce à Handicap International ma vie et

mon avenir ont retrouvé un sens : j’ai trouvé un nouveau travail, j’ai appris à me débrouiller avec

ma prothèse et un cinquième enfant va bientôt enrichir notre famille.

Je suis vraiment reconnaissant à Handicap International de cette prothèse et de leur sympathie. J’ai également décidé de m’engager pour les victimes des mines.

Je veux que tu saches que, maintenant, je vais très bien et que je suis très heureux. J’espère que toi aussi tu vas bien. Bisou,

Dominique.

Yana MOLITOR, Inês SERIO COELHO, Angelina SARKOVIC, Anissa SCHREIBER (6e3)

Jonathan BELLO MARTINEZ, Roland OLBRYS (6e3)


Mardi, le 3 février 2015

Chère Amelida,

Des jours meilleurs

Comment ça va ? Tout n’est pas très rose chez moi. Pour faire court, il y a eu un bombardement qui a détruit la

Dans mon pays, des mines artisanales

J’ai aussi été blessée. Après le bombardement, j’avais très mal à la jambe et je n’arrivais pas à

A l’âge de cinq ans,

maison de mes voisins.

marcher. On m’a emmenée au centre de santé de Dhamar, mais ma blessure était trop grave. Mon père a décidé de louer une voiture pour me transporter d’urgence à Sana’a.

Après cette opération, j’ai reçu un déambulateur de la part de Handicap International !

On m’a appris à m’en servir et j’arrive de nouveau à me déplacer, même si je ne peux pas encore marcher normalement.

Mais, pour être franche avec toi, je n’arrête pas de me passer la scène du bombardement en boucle dans ma tête.

La nuit, je n’arrive même pas à fermer l’œil tellement j’ai peur qu’il y ait un autre bombarde-

ment. C’est à cause de cela que Handicap International offre un accompagnement régulier et des séances de soutien psychosocial aux personnes ayant des souffrances invisibles. J’espère te revoir bientôt,

Créent des histoires originales. J’ai eu un grave accident.

Dans ma terrible enfance,

Je n’ai connu que de la souffrance.

Je me suis réveillé sous un nouveau soleil, Et, depuis ce jour-là, rien n’est pareil. J’espère des jours meilleurs, Pleins de joie et de bonheur.

Dans nos cœurs, la peur restera toujours,

Car, dans ce pays, personne ne connaît l’amour. Tu n’entends pas la guerre ?

Des bombardements sur terre !

Les adultes, pourquoi dites-vous que tout va bien

Bisous,

Et vous n’y changez rien ?

Bushra.

D’autres enfants sont morts,

Mais ils avaient tous un cœur en or.

En ce moment la prothèse est mon seul ami, Mais j’ai encore le soutien de ma famille.

Ce membre artificiel, que Handicap International m’a donné, Est le seul moyen que j’ai pour jouer.

Quand je marche avec cette prothèse je suis heureux, Et, tout au fond de moi, je ne suis plus peureux. J’essaie de laisser le passé derrière moi Et de regarder dans le futur avec foi.

Sheryl POOS, Tammy PLETSCH, Raphaël HENRIQUES (6e3)

Ruben MANSANGU, Alma LATIC, Larissa PINA ROCHA, Leyla ROSAFIO (6e3)


Jeudi, le 28 mars 2016

Irbid, le 22 février 2014 Cher Marc,

Cher Max,

Je t’écris pour te demander comment tu vas et pour te raconter ce qui s’est passé l’année dernière.

Comment vas-tu ?

En février, je suis allé chercher du bois avec mon père et mon demi-frère de neuf ans. Soudain, un homme a tiré sur nous et a touché mon bras gauche. Mon demi-frère a été grièvement blessé et a perdu beaucoup de sang. Notre père nous a immédiatement emmenés au centre de soins le plus proche. Les médecins voulaient s’occuper de moi, mais je leur ai dit qu’ils devaient s’occuper de mon grand frère car il était plus blessé que moi. Quand ils sont arrivés dans la salle où il était, il était déjà mort… J’ai été transporté dans un hôpital en Jordanie. Là-bas, j’ai subi plusieurs opérations chirurgicales et on m’a posé un fixateur externe. Après ces opérations, je me suis réfugié à Irbid, où vit ma mère. Ma mère vit séparée de mon père depuis cinq ans. Mon père est resté en Syrie, mais, ma mère et moi, nous lui parlons quand le réseau téléphonique fonctionne. Je suis encore choqué par le drame. Ici à Irbid, j’ai commencé une nouvelle vie. Je suis encore triste que mon demi-frère soit mort. J’ai une kinésithérapeute qui s’appelle Esraa. Elle fait des exercices avec moi pour que mon bras redevienne comme avant. Avec ma mère, je répète chaque jours ces mêmes exercices. Ils m’ont permis de retrouver rapidement l’usage de mon bras. Je joue très souvent au football avec des enfants de mon âge et je veux devenir un joueur professionnel plus tard. En septembre, je vais rentrer à l’école à Irbid. J’ai commencé une nouvelle vie et je suis très content. A très bientôt,

Avant de commencer, je voudrais m’excuser si tu trouves des fautes de grammaire et d’ortho-

graphe dans ma lettre. Je n’ai pas pu aller à l’école pendant une certaine période et, maintenant, je vais t’expliquer pourquoi.

Tout s’est passé le jour de l’Aïd. Je suis parti avec ma mère au marché pour préparer les festi-

vités. A un certain moment, j’ai entendu des avions et les gens ont commencé à crier de peur. Puis,

j’ai ressenti une fort douleur, j’ai eu mal au oreilles et je ne voyais plus rien. Je me suis demander où était ma mère.

Des personnes sont venues me chercher et m’ont emmené à l’hôpital ! Ils m’ont opéré pendant dix heures.

Et, puis, la nouvelle qui me change la vie : le docteur est entré dans ma chambre et il a dit d’une

voix très froide que je n’arriverais plus à marcher. Ce qui m’a rendu triste c’était que je ne pouvais

plus fair de l’équitation et qu’on ne pourrait plus jouer au foot quand tu viendrais visiter ta grandmère en Syrie.

Après ce choc, on m’a emené au Liban où j’ai été suivi par une kinésithérapeute de Handicap International qui m’a aidé a fair des étirements au bras et a la jambe. Au début, je l’a détestait, mais,

après, elle m’a aidé a retrouver confiance en moi et, maintenant, elle est une très bonne amie. Elle arrive même a me fair sourire. Je ne sais pas comment elle a fait.

Dyaa.

Grâce a elle et a ma mère qui me supporte, j’ai retrouvé l’envie d’aller a l’école et je suis beaucoup plus heureux.

J’espère que tu recevras cette lettre et que tu pourras la lire. Un bisous et dis-moi quand tu reviendras visiter ta grand-mère qui se trouve en sécurité ici au Liban.

A très bientôt, Abdallah.

Danis KOZAR, Krenar GASHI, Almin LATIC, Tom LONG (6e3)

Dante MASTROPIETRO, Denis KARAMETOVIC, Maxime LARUCCIA


Jeudi, le 30 mars 2017

Mercredi, le 16 décembre2015

Chère Sophie,

Cher Jeff,

Comment vas-tu?

Comment vas-tu ?

Pendant les trois dernières années durant lesquelles on ne s’est pas vu beaucoup de choses se sont

Ma vie a complètement changé. Depuis la dernière fois que nous avons parlé, beaucoup de choses

En septembre 2013, j’ai été victime d’un bombardement. Ce jour-là, j’étais assis devant chez moi

J’étais dans ma chambre avec mon frère et mes sœurs. Tout s’est passé très vite. Nous avons

passées.

quand, soudain, les bombardements ont commencé. Tout s’est passé si vite que je n’ai pas eu le

temps de réaliser ce qui m’arrivait. Quand je me suis réveillé, je me trouvais à l’hôpital. Deux personnes m’y avaient emmené. Je me trouvais au nord de la Jordanie. Je suis resté un mois et demi

là-bas et j’ai subi six opérations pour amputer mes deux jambes. Mes parents et Handicap International ont très vite décidé que j’obtienne des prothèses. Les mois suivants j’ai fait des séances pour que je puisse marcher de nouveau. Je n’ai jamais perdu ma motivation et mon espoir. Déjà après quelques mois de rééducation je pouvais me débrouiller tout seul. J’ai même appris à jouer au football.

Entretemps je peux me déplacer sans béquilles et ma vie s’est normalisée. Je suis très content de pouvoir bientôt retourner à l’école car je veux devenir poète.

Beaucoup de gens me disent que mon histoire est une véritable leçon de vie qui force l’admiration et j’aimerais la mettre par écrit afin qu’elle puisse inspirer beaucoup de personnes. J’espère qu’on se verra bientôt. Joyeuses fêtes et bonne année, Bisous,

horribles se sont passées.

entendu des bombardements devant notre maison et, quand nos parents sont sortis pour regarder ce qui se passait, notre maison a été bombardée.

Malheureusement, ma plus jeune sœur n’a pas survécu à l’explosion. Mon frère est devenu aveugle et a été gravement brûlé. La cornée et le visage de ma sœur ont été brûlés. Moi, j’ai eu une jambe

fracturée et l’autre a dû être amputée. J’ai dû être transportée d’urgence en Jordanie. Maintenant, je vis dans le camp de Zaatari où Handicap International m’aide. Quand je suis arrivée ici j’étais

encore sous le choc. Je pleurais tout le temps et je ne voulais parler à personne, mais, peu à peu, j’ai commencé à m’habituer à mon nouvel environnement. Ils m’ont donné une prothèse pour que je

puisse marcher de nouveau et vivre une vie normale. J’ai dû faire beaucoup d’exercices pour m’habituer à elle et pour apprendre à l’utiliser correctement. Mohammed, mon kinésithérapeute, m’a

beaucoup aidé. J’ai joué au football avec lui pour m’entraîner et j’ai fait des exercices d’équilibre. Après cela, j’ai changé d’avis. Quand je suis arrivé dans le camp, je ne voulais pas de prothèse

parce que j’avais peur et que je pensais qu’une prothèse ne m’aiderait pas. Mais, maintenant, j’aime beaucoup aller me promener avec Mohammed dans le camp. Ses encouragements m’ont fait accomplir tous les exercices sans jamais tomber.

Quand je serais grande j’aimerais devenir médecin pour aider les gens blessés comme Mohammed l’a fait avec moi.

J’attends ta réponse avec impatience.

Qusay.

Je t’embrasse, Malak.

Lina TRAVERSINI, Noan LOPES VARELA, Jana SCHMIT, Lisa HUSS (6e3)

Tiago DOS SANTOS, Gabriel DIAS MOREIRA, Thanh NGUYEN (6e3)


Textes réalisés par la classe d’allemand de Madame Burton. Da Silva Gonçalves David, 16 ans Feller Laetitia, 17 ans Furtado Gomes Lisanne, 17 ans Haas Romain, 17 ans Huss Nora, 17 ans Mediavilla Sarah, 17 ans Mentz David, 17 ans Minelli Deborah, 17 ans Rodrigues Martins Kelly, 16 ans Anne Treinen, 16 ans Mandy Wirth, 16 ans Lynn Marx, 17 ans


Wandrers Albtraum

«Der Schritt vom Weg»

Über allen Feldern

«Verlass auf keinen Fall den Weg!» Die Worte meiner Mutter hallen noch immer in meinem Kopf. Wie könnte ich sie auch ver-

Ist Ruh

gessen? Jeden Tag hat sie mich daran erinnert. Sie hat mir nie erzählt, was so schlimm daran wäre, den vorgeschriebenen Pfad

In allen Wäldern

zu verlassen und jedes Mal, wenn ich nachgefragt habe, hat sie mir nur gesagt, dass ich einfach gehorchen soll.

Spürst du Kaum des Todes Hauch

Das ist ein weites Feld.

Die innere Stimme warnt vor dem Wald Tritt nur auf, bald

Was hat sie sich nur dabei gedacht? Ich war noch jung und neugierig. Ich wollte rausfinden, was hinter all dem steckte. Heute

Explodierst du auch

wünsche ich mir, ich hätte einfach nur auf sie gehört. Glück hatte ich, haben sie gesagt, doch mit diesen Erinnerungen zu leben ist alles andere als Glück. Der ängstliche Blick meiner Mutter verlässt mich nicht mehr.

Lynn Marx, 17 ans Das ist ein weites Feld. «Ich habe dich doch gewarnt!» Immer wieder wiederholt sie diese Worte. Ich wollte ihr das nicht antun, es war nie meine Absicht, sie zu enttäuschen und doch ist es passiert.

Glück gehabt?

Ich habe die Schuld nie bei ihr oder bei mir gesucht, denn unser Leben darf nicht von einem falschen Schritt abhängen. Es gibt so viele andere Kinder, die jeden Tag diesen Weg entlanglaufen, unwissend, was passieren kann, wenn sie den Pfad verlassen.

Er starrt mit leeren Augen vor sich hin. Wie sagt man so schön: Die Augen sind der Spiegel der Seele. Seit diesem Tag hat sich alles für ihn geändert. Er sitzt einfach nur da und starrt Löcher in die Luft. Er kann sein früheres

Das ist ein weites Feld.

Leben nicht einfach wieder aufnehmen. Jeder in seinem Umfeld versichert ihm, dass alles wieder in Ordnung kommt. «Weißt

Ich erschrecke immer und immer wieder bei dem Gedanken daran, wie viele Menschen so fast ihr Leben verloren haben. Ja, ich habe das Glück, überlebt zu haben, aber ein Mädchen in meinem Alter, sollte keine solchen Narben mit sich tragen, weder innerlich noch äuβerlich.

du, du hast ziemlich viel Glück gehabt.», sagen sie. Glück? Woher sollen sie das denn wissen? Wissen sie überhaupt, was er durchgemacht hat? Sie können es nicht verstehen. Niemand vermag das! Sie denken, er habe nur sein Bein verloren, doch er hat wesentlich mehr verloren. Wieder spielt sich die Szene vor seinem inneren Auge ab: Der Wald, der Weg, die Bäume, das «Klick», das Schreien, seine …

Das ist ein weites Feld Die Erinnerungen an diesen Tag werden mich ein Leben lang verfolgen, so wie die Albträume, die ich seither habe. Diese Minen, in Grund und Boden versteckt, haben schon zu viele Opfer gekostet. Es wird Zeit, dass sich etwas ändert.

Nein! Er darf nicht daran denken, sonst bricht er wieder zusammen. Eine Träne läuft über seine Wange, er wischt sie jedoch nicht weg, sondern lässt sie laufen, bis sie auf seinem Schoß landet. Die Träne hinterlässt ein Gefühl der Kälte auf seiner Wange, als ihn ein Lufthauch streift, ein Gefühl der Kälte und der Einsamkeit. Er versucht, nicht an das Geschehene zu denken.

Das ist ein zu weites Feld.

Es schlägt 16. Er begibt sich ins Zimmer, kniet vor dem Bett und betet. Er sieht sich im Zimmer um und nimmt den Fotorahmen, der auf dem Nachttisch steht, in die Hand. Erneut weint er, will das Zimmer verlassen. Er hält sich am Rollstuhl fest und Deborah Minelli, 17 ans

zieht sich wieder drauf. Er verkraftet es einfach nicht mehr, in diesem Zimmer zu sein. Ihr Zimmer. Jeden Tag geschieht dasselbe und das seit dem Unfall. Es war 16. Uhr, als er mit ihr in den Wald ging. Tick Gutgelaunt spazierten sie zwischen den Bäumen. Tick.

​Todernst gestellte Frage

Er ging vor ihr. Tick.

Ein falscher Schritt, ein falscher Schnitt Schon ist’s vorbei, er nimmt sie mit.

Dann schlug er ein Wettrennen vor: «Wer als Erster am Waldhäuschen ankommt, hat gewonnen.» Tick.

Der Tod so gut im Dreck versteckt,

Sie lief hinter ihrem Vater her.

Dass niemand ihn vorher entdeckt.

Tick.

Töchter, Mütter, Söhne, Väter

Doch sie kam nie an.

Alte Minen sind die Täter. Ein solches Unrecht in der Welt!

Boom.

Ein Todesurteil wird gefällt. Die große Frage stellt sich nun: Was kann man bloß dagegen tun?

«Weißt du, du hast ziemlich viel Glück gehabt.» Glück? Das Glück nicht tot zu sein, doch leben tut er auch nicht mehr.

Anne Treinen, 16 ans

Furtado Gomes Lisanne, 17 ans


«Der Schritt vom Weg» «Ich will nicht, dass du in den Wagen steigst!» Ich sah meine kleine Tochter mit ernster Miene an und unterbrach kurz das Flechten ihres Zopfes: «Das muss ich aber.» Sie schüttelte den Kopf. Mir fiel ihre Zahnlücke auf und ich lächelte, als sie die Zunge hindurchschob. Mein kleiner Schatz schaffte es trotz der Dunkelheit in unserem Leben, mir ein Lächeln zu entlocken. Ich brachte das hübsche Haar mit Sorgfalt in die richtige Form, doch sie wandte sich ab und das Haar löste sich wieder.

Affiches

Ein Fehler, ein Störfaktor von draußen und es war vorbei. «Papa, wirst du sterben?»

réalisées par la classe d’anglais de Madame Dentzer.

Ich sah ihr in die unschuldigen Augen und versicherte ihr, dass ich sie nicht verlassen würde. Sie umarmte mich. Ich packte ihre Sachen zusammen. Ich genoss jeden Schritt, jeden Atemzug, jede Sekunde, die ich mit meiner Tochter verbrachte. «Wo ist Mama?» Ich lächelte, ein trauriges Lächeln: «Sie ist an einem besseren Ort, aber sie gibt auf dich acht» Wie jedes Mal begann sie zu weinen und fragte, warum sie sie nicht sehen könne. Darauf konnte ich sie nur wortlos in den Arm nehmen und halten. Für manch eine Grausamkeit gibt es keine Worte. Eine Bombe hatte sie aus unserer Mitte gerissen und hatte ein klaffendes Loch nicht nur in unsere Mitte, sondern auch in mich gerissen. Ich hatte nichts tun können, aber vielleicht würde es besser werden. Eines Tages würde ich erwachen mit dem Gedanken: Du konntest den einen Menschen nicht retten, aber all jene Menschen, die du vor dem gleichen Schicksal bewahrt hast. Ich lächelte meine Tochter an: «Ich habe dich lieb.» Es war wie ein Abschied. Ich brachte sie zur Schule und sie sah mich wie jedes Mal an: «Papa, ich will nicht, dass du stirbst. Du darfst mich nicht alleine lassen!» Ich nickte, winkte ihr zu und machte mich auf zu den Minenfeldern. Ich zitterte, ich war nervös. Das konnte fatal sein, also riss ich mich zusammen, ich sah mein kleines Mädchen vor mir und ging entschlossen auf die Felder zu. Ich sah die Bombe und meine Hände wurden ruhig. Ich hatte das so oft getan, ich wusste, was ich zu tun hatte, Präzision und Geduld. Wie beim Flechten. Nur, dass die Mine eiskalt war und das Haar meiner Tochter weich wie Samt und warm. Ich hörte ihr Lachen, wenn ein loses Haar ihr in den Nacken fiel. Wenn hier etwas fiel, würde niemand lachen. Wie kitzelig sie doch war, wie zerbrechlich. Die Mine sollte man besser nicht kitzeln, auch würde sie nicht in meine Arme springen und schreien: «Papa, du kannst das ja immer noch nicht!» Schweiß, Druck. Mein Herz rast, meine Hand aber ist ruhig und arbeitet wie sie es immer tut. Geschafft. Die Mine war entschärft. Ich lasse die Hände sinken und stehe auf. Ich bürste meiner Tochter die Haare immer sorgfältig nach hinten, die Mine aber betrachte ich mit Abscheu. Ich wollte zu meiner Tochter, weg von dieser Kälte. Ich betrachtete mein Werk. Wieder erfüllte mich der Schmerz, aber auch die Angst, dass es nie vorbei sein würde, dass meine Liebe mir genommen worden war und mich in eine bodenlose Einsamkeit geworfen hatte. Wie ich sie alle hasste. Als ich meine Tochter von der Schule abholte, war sie erleichtert. Aber ich nahm den Schatten um ihre Augen wahr: «Wacht Mama über mich?» Ich lächelte sie an: «Ja, das tut sie und sie ist sehr stolz auf dich» Sie sah mich mit großen Augen an und fragte, woher ich das denn wisse, ob ich mit ihr geredet hätte. Meine Antwort war ernst gemeint: «Alle sind stolz auf Helden, auch wenn sie noch so klein sind.» Verblüfft sah sie mich an und blieb stehen: «Ich bin aber kein Held» Das brachte mich wieder zum Lächeln: «Doch mein Schatz, du bist mein Held und der vieler anderer Menschen, die es nur noch nicht wissen» Meena Fohl, 17 ans

Barbieux Vanessa, 16 ans Chen Kenny, 16 ans Di Roma Elisa, 16 ans Gantrel Kyra, 16 ans Glodt Gwendolyn, 16 ans Hrkic Leila, 16 ans Husting Anna, 16 ans Jenn Philippe, 16 ans Kijamet Dzeilana, 16 ans Klop Lara, 16 ans, 16 ans Lamborelle Yann, 16 ans Licina AIda, 16 ans Marschal Darren, 16 ans Mersch Yannick, 16 ans Musso Christian, 16 ans Nothomb Raphaël, 16 ans Porto Lola, 16 ans Proffitt Naomi, 16 ans Rach Lena, 16 ans Renckens Anna, 16 ans Sauerwein Julie, 16 ans Steefin Mika, 16 ans Traversini Anna, 16 ans Wagner Olivier, 16 ans Wolf Sarah, 16 ans


Kyra Gantrel, Anna Renckens, Julie Sauerwein, Gwendolyn Glodt, 16 ans

Aida Licina, Dzeilana Kijamet, Leila Hrkic, Lola Porto, 16 ans


Olivier Wagner, Darren Marschal, Raphael Nothomb, Kenny Chen, 16 ans

Lena Raach, Lara Klop, Anna Traversini, Vanessa Barbieux, 16 ans


Yoann Lamborelle, Mika Steffen, Christian Musso, Philippe Jenn, 16 ans

Elisa Di Roma, Anna Husting, Yannik Mersch, Naomi Proffitt, Sarah Wolf, 16 ans


Bandes dessinées par la classe d’arts plastiques de Monsieur Schaak. Amir Adrovic, 14 ans Andrade Monteiro José Junior, 15 ans Beatriz Silva Santos, 14 ans Ben Schumacher, 15 ans Fiona Poldrugo, 15 ans Francesco Ramazzotti, 14 ans Kevin Schneider, 15 ans Manuel De Sousa, 15 ans Marlene Back, 15 ans Max Welter, 15 ans Maya Lenertz, 15 ans Pablo Spigorelli, 15 ans Sijo Thudiyamplackal, 14 ans Stacy Fortes Gomes, 14 ans Yannick Malano, 15 ans


Amir Adrovic, 14 ans

Andrade Monteiro JosĂŠ Junior, 15 ans


Beatriz Silva Santos, 14 ans

Ben Schumacher, 15 ans


Fiona Poldrugo, 15 ans

Francesco Ramazzotti, 14 ans


Kevin Schneider, 15 ans

Manuel De Sousa, 15 ans


Marlene Back, 15 ans

Max Welter, 15 ans


Maya Lenertz, 15 ans

Pablo Spigorelli, 15 ans


Sijo Thudiyamplackal, 14 ans

Stacy Fortes Gomes, 14 ans


Photos et prothèses réalisées par la classe d’arts plastiques de Madame Demuth. Becker Eline Kozar Emina Ivesic Tom Trubljanin Armin Babo Seid Korac Seid Magyarics Mark Sara Lynn Pellé Eric Tani Timo Sarkovic Nikola Ferreira Alexandre

Yannick Malano, 15 ans

Photos © Jean-Paul Kieffer


Die Gruppenarbeit war sehr interessant und hat Spaß gemacht. Das Foto-shooting machte auch sehr Spaß. Tom Ivesic Armin Trubljanin Seid Babo

Uns hat die Zusammenarbeit und die Mode der Prothese inspiriert. Wir wollten darstellen, dass eine Prothese nicht immer eine Belastung ist sondern auch als Modemerkmal angesehen werden kann. Seid Korac Mark Magyarics

Nous avions de la peine avec les gens qui ont un handicap et qui ont besoin d`une prothèse pour vivre comme une personne normale, alors nous avons voulu leur faire un grand plaisir en construisant une prothèse originale qui ne soit pas chère à fabriquer. Nous voulions montrer de manière créative qu’ une prothèse peut être belle et originale et qu’ elle peut faire plaisir à être portée. Nous sommes fiers de présenter notre œuvre et de représenter Handicap International. Nikola Sarkovic Alexandre Ferreira


On a entendu l’histoire d’un petit garçon qui avait perdu sa main et d’un jeune Américain qui l’a aidé en fabriquant une prothèse. On a voulu se mettre à la place de ce jeune Américain et montrer que tout le monde peut aider les gens qui souffrent d’un handicap en utilisant des matériaux qui sont simples à trouver et qui ne sont pas trop chers. Nous avons aimé travailler en groupe et avoir beaucoup de liberté dans l’exécution de notre œuvre. C’était intéressant de voir comment un photo-shooting professionnel se déroule et de pouvoir représenter “Handicap International” Éric Pellé Timo Tani

Uns hat der Umgang und das starke Durchhaltevermögen der Menschen mit einer solchen Behinderung inspiriert. Wir wollten mit unserem Werk zeigen, dass man nicht aufgeben sollte, denn das Erlangen einer Prothese ist ein Neuanfang für den Betroffenen. Uns hat besonders gefallen, dass wir kaum eingeschränkt waren in Bezug auf unsere Wahl der Prothese und ihrer Darstellung. Es war eine interessante Erfahrung, da wir nicht jeden Tag die Gelegenheit haben mit einem Fotografen zu arbeiten. Eline Becker Emina Kozar

Wir haben uns an einem Anime, names «Another» inspiriert, indem ein Mädchen eine Augenprothese hat. Die Augenprothese symbolisiert, dass auch wenn einem das Augenlicht fehlt man genauso komplett ist wie andere. Menschen und das man trotzdem ein Leben mit einer genau so schönen Aussicht haben kann wie andere. Das kreative Denken und die Umsetzung davon hat uns am meisten gefallen. Uns hat gefallen, dass unsere Arbeit in einem Bild festgehalten wurde und, dass wir es so mit andern Menschen teilen können. Sara Lynn



Ce document a été réalisé avec l’aide financière de l’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte. Les opinions représentées dans la présente publication n’engagent que leurs auteurs et ne peuvent en aucun cas être considérées comme reflétant la position de l’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte.

www.handicap-international.lu

140 rue Adolphe Fischer L-1521 Luxembourg


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