Handicap et Pays en développement - Offrir les mêmes droits à tous - Handicap International by Handicap International Luxembourg

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HANDICAP & PAYS EN DéVELOPPEMENT © William Daniels / Handicap International

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Informer pour mieux agir Les opinions représentées dans cette publication n’engagent que leurs auteurs.

Dans les pays en développement, où la pauvreté accentue les situations de handicap, les personnes handicapées vivent dans des conditions inacceptables. Leurs droits les plus élémentaires sont bafoués.

Dans le monde, 1 personne sur 10 vit avec un handicap.

8 personnes handicapées sur 10 vivent

dans un pays en développement.

Grâce aux partenariats mondiaux pour le développement, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue a été divisé par 2 entre 1990 et 2012. Malgré ces progrès, près de 1,2 milliard de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté (moins de 1,25 US dollar par jour).

8 personnes handicapées sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Dans les pays en développement, seulement 2% des personnes en situation de handicap, ont accès aux services de santé. Sources : OMS-Unicef-Handicap International 2010-2013

SOMMAIRE p.3 COMPRENDRE POUR MIEUX AGIR / p.4 LE CONTEXTE INTERNATIONAL p.5-6 (RE)VIVRE DEBOUT / p.7 FOCUS / p.8 TÉMOIGNAGES

Comprendre pour mieux agir

HANDICAP Les personnes en situation de handicap sont « des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres »*. En d’autres termes, les personnes handicapées physiques ou mentales ne le sont pas seulement du fait d’une déficience que l’on peut diagnostiquer, mais aussi du fait des obstacles environnementaux qui limitent l’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi ou aux services publics.

PAYS EN DéVELOPPEMENT Le développement d’un pays se mesure par son économie, ainsi que par différents paramètres considérés comme positifs pour la société (éducation, santé, espérance de vie...), à partir d’indices statistiques tels que l’indice de développement humain (IDH), le revenu par habitant, le taux d’analphabétisme, l’accès à l’eau... Les pays en développement se définissent donc en comparaison des pays développés, par un niveau de vie inférieur et un indice de pauvreté plus important. Dans un tel contexte, les personnes handicapées, qui ont besoin de mesures spécifiques et de soins adaptés afin de pouvoir faire partie intégrale de la société dans laquelle elles vivent, deviennent d’autant plus vulnérables. * Convention des Nations unies sur les droits des personnes handicapées 13/12/2006

Le contexte international LA coopération internationale Fondée par 51 États en 1945, l’Organisation des Nations unies a été peu à peu rejointe par la quasi totalité des nations du monde, soit 193 membres au total ayant pour volonté d’associer leurs efforts pour la paix, le respect des droits de l’Homme et la résolution de problèmes internationaux. La création du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en 1966, s’inscrit dans une préoccupation internationale pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes à travers le monde via les aides au développement en faveur des plus vulnérables.

les droits de l’homme En 1948, la Déclaration des droits de l’Homme est proclamée par les Nations unies. S’en sont suivis différents pactes et conventions destinés à s’assurer du respect de ces droits dans tous les domaines (politiques, culturels, économiques, sociaux...) et auprès de tous (populations vulnérables : femmes, enfants, réfugiés,…) afin de garantir l’élimination de toute forme de discrimination de ces populations. Mais ce n’est que le 13 décembre 2006, après 5 années de gestation avec les États membres et les organisations impliquées dont Handicap International, que la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRDPH), promouvant et assurant leurs droits, a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies. Le gouvernement luxembourgeois, en la signant dès 2007, a été un des premiers pays à se positionner en faveur des personnes en situation de handicap.

(Re)vivre deibout... ... grâce à la marche, à la parole, à la mobilité du bras... C’est l’une des missions fondamentales des organisations venant en aide aux personnes en situation de handicap, tant en contexte d’urgence que de développement. Elle est mise en œuvre auprès des personnes présentant des déficiences ou des incapacités, temporaires ou durables, afin de prévenir, ralentir ou compenser la perte fonctionnelle. Pour répondre au mieux aux besoins de chacune des personnes handicapées, il est primordial d’analyser les spécificités d’une situation pour identifier les actions et le mode opératoire les mieux adaptés.

L’APPAREILLAGE L’appareillage correspond aux prothèses*, orthèses** ou tout autre type d’aide à la mobilité***. Les techniques orthopédiques sont toujours adaptées aux matériaux, aux compétences et aux infrastructures disponibles sur place. Parallèlement, la technologie est choisie en fonction du contexte. Ces aides techniques permettent à chacun de retrouver une plus grande autonomie de mouvement. Parce qu’elles doivent s’adapter à l’évolution physique du patient (enfants en croissance, par exemple), un accompagnement individualisé sur le long terme est nécessaire. Un travail en collaboration avec les structures de santé locales s’effectue également pour mettre en place des formations reconnues de techniciens orthoprothésistes et soutenir la création de centres d’appareillage. * Appareil qui remplace un membre ou une partie de membre manquant. ** Appareil qui soutient un membre paralysé ou affaibli. *** Béquilles, déambulateurs, fauteuils roulants.

Plus de 15 % de la population mondiale, soit un milliard de personnes, vit avec un handicap.*

(Re)vivre deibout LA Réadaptation physique, UN PAS VERs L’AUTONOMIE La réadaptation physique et fonctionnelle s’inscrit dans un parcours global vers l’autonomie. Pour de nombreuses personnes blessées ou appareillées, l’autonomie passe souvent par le réapprentissage de chaque geste de la vie quotidienne. Kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes ou psychomotriciens, les professionnels de santé jouent un rôle essentiel dans ce long rétablissement, mais sont généralement trop peu nombreux dans les pays qui en ont le plus besoin. Pour pallier ces carences, les associations d’aide aux personnes handicapées facilitent et mettent en place des formations reconnues de professionnels de la réadaptation et soutiennent la création et le développement de centres de réadaptation. Enfin, l’accompagnement de l’entourage proche est souvent indissociable de la prise en charge par les professionnels, des sessions de sensibilisation leur sont proposées. Au Luxembourg, l’assurance sociale maladie permet de couvrir la majorité des soins médicaux. Ce n’est malheureusement pas encore le cas dans la plupart des pays en développement. Et « chaque année, 100 millions de personnes sombrent dans la pauvreté parce qu’elles doivent payer directement leurs soins de santé.» **

* Rapport mondial sur le handicap, OMS et Banque Mondiale, 2011 ** OMS, 2012

Les personnes handicapées sont les premières victimes de la situation tendue israélo-palestinienne qui ne cesse d’empirer. Situation politique instable, manque d’autorité politique centralisée, restrictions imposées sur les moyens physiques et économiques,... autant de conditions qui limitent les capacités de l’Autorité Nationale palestinienne à fournir des services sociaux à sa population et à appliquer les lois existantes. Dans l’État de Palestine, l’accès déjà difficile aux services de base, est de plus en plus limité, ce qui affecte de manière disproportionnée les 308.000 personnes handicapées qui y vivent. Dans la bande de Gaza, placée sous le contrôle des autorités de facto, la persistance du conflit et la pauvreté augmentent de manière constante les cas de handicap et entravent la disponibilité, l’accès, la qualité et la durabilité des services spécifiques. Afin d’améliorer la qualité des services, Handicap International, avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et européennes luxembourgeois a mis en place un projet de réadaptation prévoyant la formation de professionnels de réadaptation (kinésithérapeutes, techniciens appareilleurs ou agents sociaux), de cadres de centres de réadaptation et de volontaires. Ce projet assure également la mise en accessibilité de moyens de transport, l’information des personnes handicapées sur les services disponibles et le soutien à la coordination des prestataires de services et des organisations de personnes handicapées. Ces actions bénéficient à 20.000 personnes handicapées.

Sur les 4,4 millions d’habitants des Territoires palestiniens occupés, 308.000 personnes vivent avec un handicap, soit 8%.

FOCUS PALESTINE

En période de crise, les activités se renforcent par la mise en place d’équipes mobiles qui vont au-devant des victimes et des personnes vulnérables pour leur fournir des articles essentiels à leur survie et assistance spécifique : soutien psychologique, soins de réadaptation, appareillage, aide technique.

Amrit Neupane , 3 ans, Népal

Jusqu’à ses 18 mois, Amrit a été très silencieux et restait souvent allongé sur le dos. Ses parents ne trouvant pas de réponse auprès des hôpitaux, c’est avec le centre de réhabilitation de Ghorahi, soutenu par Handicap International, qu’ils reprennent espoir. Atteint d’incapacité motrice cérébrale, le petit garçon peut enfin bénéficier de séances de kinésithérapie, d’un accompagnement individuel adapté et d’un déambulateur. « Depuis qu’il peut se tenir assis et même marcher, il progresse beaucoup plus vite. Il a bien plus envie de communiquer avec les autres » confie sa maman. Appareillé et suivi, Amrit s’épanouit enfin comme les autres garçons de son âge.

TéMOIGNAGES James Medina, 25 ans, Haïti En 2010, James est en classe lorsque le séisme fait trembler Haïti et s’effondrer son université. Blessé à la jambe gauche, il doit être amputé. « Quelques mois après, mon moignon était cicatrisé. Je suis allé au centre de réadaptation de Handicap International.» Suivi et appareillé, il a « vu le beau travail que font les orthopédistes » et décide alors à son tour d’« aider les personnes qui en ont besoin » et de suivre la formation de technicien orthopédiste initié par Handicap International à Haïti. James est fier de sa prothèse : « c’est grâce à la prothèse que je peux faire ce que je veux et ne me sens plus en situation de handicap. »

Éditeur responsable : M. Lagneau Comité de rédaction : M. Lagneau, P. Le Folcalvez, A. MassolinToussaint, S. Pierrat Réalisation : S. Pierrat Traduction allemande : Eurotraduc Impression : Weprint Tirage :250 exemplaires - décembre 2014

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