Rue des beaux arts numéro 50

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RUE DES BEAUX ARTS Numéro 50 : Janvier/Février/Mars 2015

Le jeune Oscar Wilde à Ashford Castle (Irlande), en 1878. Bulletin trimestriel de la Société Oscar Wilde


RÉDACTRICE : Danielle Guérin

Groupe fondateur : Lou Ferreira, Danielle Guérin-Rose, David Charles Rose, Emmanuel Vernadak

ouver les numéros 1-41 de ce bulletin à l’adresse http://www.oscholars.com/RBA/Rue_des_Bea et les numéros 42 à 49 ici.

Courtisanes et Panthères

urtisanes”, second tome des “Illusions perdues”, que Balzac situe le suicide de Lucien de Rube

La maitresse de Lucien, Esther Gobseck, était prostituée dans une maison de tolérance avant de

s » et sa suite. Y a-t-il puisé le mot « courtisane » (« Harlot » en anglais) ? Rien n’est moins sûr. To

ab à Paris : « La Sainte Courtisane », et un poème assez fameux : « La maison de la courtisane («


lieux de la prostitution. George-Bernard Shaw s’y est frotté, avec « Mrs. Warren’s profession», m

ncore.

mot « harlot/courtisane » ; plutôt que celui de « prostitute/prostituée », peut-être pour une simp

le second et qu’il éveille des images différentes. On rencontre des prostituées dans le monde so

drogue, la violence, le vice et le crime, et finissent mal en général. Le ventre déchiré par des sa

vait eu une aventure à Paris.

, celui de la rue et des bas-fonds, et celui du music-hall, de l’univers en apparence plus chatoyan

ivains du siècle qui les croisent au théâtre ou dans les salons. On en trouve quelques beaux spéci

deux héroïnes en une seule personne).

les appelle à Paris, ont pour nom Cléo de Mérode, La Païva, Liane de Pougy, la belle Otéro, ou m luxe tapageur, amantes de Princes et de Grands Ducs, avant de finir parfois seules et déchues, à

crites par Wilde ?

uverte de bijoux », ce qui indique que Myrrhina, son héroïne, est une femme de petite vertu rich

fatale. Comme Salomé, elle s’est mise en tête de séduire un Saint homme, un jeune et bel ermite

sorte un frère, en foi et en pureté, de Iokanaan, cet ardent prophète, qui lui aussi vivait au milieu

ste, la grande beauté de Myrrhina aura raison de la foi d’Honorius en lui révélant le désir d

s du péché, mais ce serait mal connaître le goût de Wilde pour le paradoxe qu’il s’amuse à manie

uchée par l’amour de Dieu, renonce à sa vie de débauche et prend la place de l’ermite déchu dans

e font d’ordinaire pas bon ménage. Et pourtant ces deux mots accolés évoquent immédiateme

Wilde fait référence dans « De Profundis ». Marie-Madeleine, sainte patronne de toutes les égarée

itudes avec le roman d’Anatole France, « Thaïs », mais avec une intrigue renversée. Ici, il ne s’ag

eunesse désordonnée à laquelle il a renoncé pour l’ascétisme et la prière), qui veut sauver une c


omme le jeune pêcheur renonce à son âme pour l’amour d’une sirène dans le conte de Wilde, « Th

au désir. Dans le poème « The Harlot’s house », que Wilde écrivit probablement à Paris au printe

ste à l’extérieur, il n’entre pas dans la maison du vice. Les deux amants regardent du dehors ce

ésonne entre les murs de la maison de passe, Treues Liebes Herz - « Le cœur tendre et fidèle » - de

’un simulacre de l’amour. Ceux qui s’y livrent sont des figures grotesques, de hideuses marion

s vivants : ce sont des ombres, des fantômes qui tentent en vain d’imiter les sentiments véritables

». Wilde leur dénie toute humanité. Le narrateur est fasciné, certes, par ce qu’il voit. Peut-être mê

arder, en cette nuit baignée de clair de lune, au lieu de passer son chemin. Il y a du voyeur en

égoûté aussi par la fausseté des rires, par la proximité des corps dépravés qui se livrent à une

ilde, chez qui le sexe est toujours une danse de mort.

ue enjôleuse du violon, qu’elle cède aux traitres chants des sirènes, qu’elle échappe aux bras d

ns la lumière de l’aube « aux pieds chaussés d’argent » qui fuit, « comme une jeune-fille apeurée »

s l’Angleterre victorienne qui la qualifiait de « Great Social Evil ». Wilde semble ici partager

oint de vue du narrateur?

orale victorienne dont il était au contraire très souvent le pourfendeur. Cette condamnation sans

auraient peut-être transmis la syphilis quand il était à Oxford) et qu’il eut recours ensuite aux se

, était-il moins suspect que « La maison de la courtisane » où dansaient des squelettes ?

u lot. À ses yeux, ses propres relations illicites ne pouvaient rien avoir de sordide, puisque fray

réquentait « en tant qu’artiste », et leur statut d’outlaw les rendait « délicieusement inspirateu

Les mauvais éléments de la vie, les garçons dépravés à qui il offre des porte-cigarettes, qu’il em

argent, sont le matériau brut qui sert à l’élaboration de son art. Ils sont la glaise dont il façonner

redire ? L’art est au-dessus de tout. Wilde, en tant qu’artiste, est au-dessus de tout.

de lui apprendre combien il avait tort, et qu’elle n’était pas seulement impitoyable pour ceux

ient en croyant faire œuvre civilisatrice.


2. PUBLICATIONS

of being Earnest. Presses de l’Université

2

Oscar Wilde – Le fantôme de Canterville et au Traduction : Jules Castier Illustration de couverture : Véronique Deiss Livre de poche jeunesse – Octobre 2014 ISBN 978-2010023743


Wilde’s The Importance of being Earnest.

Pas Maintenant – 35 lettres inédites d’Arthur C Editions Cent pages – Novembre 2014


Littéraires Victoriennes Peter Lang Gmbh –

Sophie Bach - Rastaquarium Marcel Proust et 2503552538

– Une rencontre insolite 1902 – 1914 Orizons –


de and the invention of Modern Celebrity. W.

3172

John Wyse Jackson – Best-Loved Oscar Wilde. 2015 ISBN 978-1847177292

The Truth of masks. Maney Publishing – Mars


The Importance of Being Earnest, par Pascal Aquien et Xavier Giudicelli Table des matières

çais

: théâtre et modernisme chez Oscar Wilde

ministes dans The Importance of being Earnest

médie dans The Importance of being Earnest.

t paradoxes. Approche sémantique de The Importance of being Earnest.

inalités conjugal.

ance of being Earnest, ou le triomphe de l’indiscrétion.

ing Earnest: Généalogie du camp (Firbank, Coward, Ravenhill).

e of being Earnest de Wilde, The Caretaker de Pinter et Baglady de McGuinness.

nthony Asquith, ou le mise en image d’un texte.

dr, ils seraient bunbuyristes à plein temps ! ». The Kaos, Importance of being Earnest (1999)

3. OSCAR WILDE ET LA BANDE DESSINEE OSCAR WILDE : LA RESURRECTION Par Dan Pearce

sode — Cinquième épisode — Sixième épisode — Septième épisode — Huitième épisode — Neuvième épisode — Dixième épisode — On

Dix-huitième épisode – Dix-neuvième épisode -- Vingtième épisode

— Vingtième et unième épisode – Vingt-deuxième épisode – Vingt-

e - Vingt-septième épisode – Vingt-huitième épisode – Vingt-neuvième épisode – Trentième épisode – Trente et unième épisode – Trent

Trente-quatrième épisode


4. Expositions Oscar Wilde Ă Moscou Oscar Wilde. Aubrey Beardsley. A Russian Perspective


hkine à Moscou a proposé une exposition consacrée à Oscar Wilde et Aubrey Beardsley, et à l’inf

sins d’Aubrey Beardsley, y compris ses illustrations du Salomé d’Oscar Wilde, ainsi que des œ

ont inspiré plusieurs créateurs Russes, comme le fit aussi Wilde, regardé comme le leader du mo

spirèrent de l’image du dandy et du concept de « L’Art pour l’Art ».

ce majeure sur le style et les concepts du mouvement Mir Iskusstva, à Saint Petersbourg, dans le

Moscou, lors de la publication par Scorpion and Grif des œuvres d’Oscar Wilde, avec les œ

omme Konstantin Somov, Leon Bakst, Nikolay Feofilaktov, Miss (Anna Remizova-Vasileva), Serg


23 septembre au 16 Novembre 2014 Pushkin Museum – Moscou

Oscar Wilde’s Salomé: Illustrating Death and Desire

e d’Oscar Wilde. L’exposition se propose de montrer toutes les litographies originales d’Aubrey

). En outre, on pourra voir une nouvelle traduction de Salomé par Joseph Donohue.


Illustrations de Salomé par Barry Moser

7 février au 10 mai 2015 Delaware Art Museum – Etats Unis

Everything is Going On Brilliantly: Oscar Wilde in Philadelphia

scar Wilde, et sur ses connections avec Philadelphie et sa région, où il donna une série de confére

rivées y sont réunies pour la première fois, en particulier certains appartenant à la collection Ma


e écrivit de Philadelphie lors de son séjour, en 1882, et qui fera partie des oeuvres exposées.

vrier 2015 l’opéra de Theodore Morrisson, “Oscar”, créant ainsi, avec l’exposition, un véritable év

23 janvier au 16 avril 2015 Rosenbach Museum and Library – Philadelphie

Oscar Wilde and Reading Gaol

aboration avec le Bershire Record Office, présente une exposition spéciale pour ma


prison, centrés plus spécifiquement sur l’époque où Wilde y a été emprisonné. On

d’Oscar Wilde, comme celle d’un dénommé Henry Bushnell, ouvrier non qualifié et v

ue fut la vie de prison à l’époque où Wilde y était enfermé. Elle inclut notamment l’enregistem

nat de sa femme, et qui inspira à Wilde son poème “La Ballade de la Geôle de Reading”.

oldridge

Reading Gaol was admitted to the prison.

Army barracks in London to see his wife, Ellen, in Clewer. They had been married for 15 difficult mont

d asked him not to visit her again. The letter incensed him. As he crossed the threshold of their terraced h

and Ellen had quarrelled, that he suspected her of having an affair, and that his anger had driven him to mu

guilt, Wooldridge might be spared the gallows. But mercy was not forthcoming, and he was condemned to

he hut that served as the photographic studio. This register entry records the mechanics of his death, as


Rapport de prison relatant l’exécution de Thomas Wooldridge

ments concernant Wilde directement, en particulier le rapport établi après une enquête portant su

celle de ses camarades de détention, même s’il reconnait que « la vie de prison doit évidemment

pour un prisonnier ordinaire ». Il reconnait aussi que Wilde souffre de l’oreille, problème qui dat

ent des membres de la gentry. Leur président, le capitaine Alexander Cobham, vivait à Shinfi


Lettre rapportant la visite médicale de Wilde après qu’il crût devenir fou.

a été produit à l’effigie du plus célèbre prisonnier de Reading.

Jusqu’au 6 février 2015


Berkshire Record Office, 9 Coley Avenue, Reading,

Le mythe des courtisanes à Paris

x grandes courtisanes de la Belle Époque : un monde de glamour (souvent tragique) est ici prése

Du 7 novembre 2014 au 29 mars 2015

Musée Maxim’s – 3, rue Royale, 75008 Paris

5. OPÉRA


Oscar De Theodore Morrison


Une tragédie Florentine D’Alexander Zemlinsky Livret d’après la pièce d’Oscar Wilde « A Florentine Tragedy » traduite par Max Meyerfeld

un des opéras les plus remarquables de la première moitié du XXe siècle. Basé sur un drame poét

un acte le plus singulier des triangles amoureux. Pinchas Steinberg Daniel Benoin Rudy Sabounghi Nathalie Bérard-Benoin Zoran Todorovich Samuel Youn Barbara Haveman

5 - 20  H

6. THÉÂTRE

De Profundis


Mise en scène de Marjolaine Hubert Avec Christophe Truchi 3, 10, 24 et 31 janvier 2015 Théâtre Pixel - Paris 26, 27, 28 février – 1er mars 2015 Carré Rondelet Théâtre – Montpellier

Le Bouc émissaire ou les tragédies d’Oscar Wilde


rejoindre, Wilde l'interpelle, l'associe à ce que sa vie connut de prodigieux, des sommets à l'horre

hes à 20H30

Le Portrait de Dorian Gray Mise en scène Thomas Le Douarec


19 février 2015 Théâtre du Château - Eu Adaptation et mise en scène : Thomas le Douarec Dorian Gray : distribution en cours Basil Hallward, le peintre : Fabrice Scott ou Gilles Nicoleau Harry, Lord Henry Wotton : Thomas le Douarec Sybil Vane, la prostituée, la Duchesse : Caroline Devismes James Vane, frère de Sybil et musicien : Mehdi Bourayou

rédéric Pineau ; Chorégraphe et Assistante à la mise en scène Sophie Tellier et Assistante à la mis


Oscar Wilde and the black Douglas

Le Fant么me de Canterville


Lectures

SalomĂŠ


Pour mémoire … Les spectacles que nous avons manqués…

Le Fantôme de Canterville Texte de Blaise Charlet, d’après Oscar Wilde


g

Et


La very music boxe

.

/ boxe, Antonio Albanese / guitare, Laurent Estoppey / saxophone, Anne Gillot / clarinette bas

van, neveu d’Oscar Wilde, fait de sa vie une œuvre d’art et sera considéré par André Breton co

cteur, La Very Music Boxe restitue cette force vive, extrême et absolument non réductible que fu

e La Grange de Dorigny-UNIL

Et ailleurs…


Il Fantasma Di Canterville secondo la Signora Umney (Selon Mme Umney) de Ugo Chiti (librement inspiré d’Oscar Wilde)


Annig Raimondi

*** Il rittrato di Dorian Gray


e Geppy Glaijes), en tournée du 8 janvier eu 15 février 2015.


.

ier 2015.

7. Illustrer «The Picture of Dorian Gray »: les paradoxes de la représentation


Par Xavier Giudicelli

e après avoir terminé la lecture de The Picture of Dorian Gray, Stéphane Mallarmé met au jour ce q et image :

Ce portrait en pied, inquiétant, d’un Dorian Gray, hantera, mais écrit, étant devenu livre lui-même

sans doute une entreprise séduisante, mais également une gageure : c’est une œuvre qui, par cert

représentation. Le roman met en scène une crise de la mimèsis : dans l’œuvre, le portrait cesse d

ous le mode de l’absence. L’un des enjeux de l’illustration de ce texte est donc la représentation d

sentation. En ce sens, l’illustrateur se trouve placé dans la même position que le lecteur du roman

e une mise en abyme de ce qu’est la lecture de ce roman.

méneutique que son sens originel de « mise en lumière » lui confère : elle éclaire le texte sous un

cés par The Picture of Dorian Gray. L’écart existant entre le texte et les images qu’il a suscitées cr

s deux systèmes sémiotiques. Étudier l’illustration conduit à explorer les rapports qui se tissent e

èmes de signes au sein d’une édition illustrée. L’illustration ne peut jamais « attaquer de fron

tours qu’il est instructif d’étudier, afin de mettre en évidence la relation dialectique qui se noue

f Dorian Gray a pourtant fait l’objet d’un nombre assez important de versions illustrées (aucune n

ix-huit éditions illustrées du roman : celles d’Eugène Dété et Paul Thiriat (Paris, C. Carrington, 1

er (Paris, Stock, 1925), de Henry Keen (Londres, The Bodley Head, 1925), de Jean-Émile Labou

a Nachsen (Londres, Collins, 1930), de Lui Trugo (New York, Illustrated Editions Company, 19

1946), de Michael Ayrton (Londres, Castle Press, 1948), de MacAvoy (Paris, Stock, 1957), de L

e David Cuzik (Harlow, Essex, Penguin Readers, 1994), de Tony Ross (Paris, Gallimard Jeunesse,

ne collection hétérogène d’objets de nature différente, destinés à des publics variés. On trouve


ur a ainsi été tirée à 280 exemplaires) mais également des livres pour la jeunesse (les deux plus ré

ns illustrées de The Picture of Dorian Gray afin de mettre au jour les modalités et les enjeux d

48) et une édition française récente (Tony Ross, 2000).

e roman un miroir où se reflètent et se redoublent les dualités et paradoxes, inhérents à la notion

eprésentation comme théâtralisation et de l’irreprésentable que l’analyse du frontispice réalisé

se passe par un ensemble de filtres et de prismes : elle s’effectue souvent par le recours à des réfé

lesquels les illustrateurs s’appuient afin de faire un portrait de Dorian Gray : les représentations

ire le temps dans l’espace du visuel, ce qui explique en partie l’absence d’ekphrasis d’un tableau

artistes afin de figurer le temps dans le cadre de l’image, par définition statique. De plus, à l’insta

ersions illustrées de cette œuvre fournissent cumulativement une image de la réception du roma

texte qui a sans doute pour propriété de renvoyer au lecteur un reflet de lui-même. L’invisible et le visible (Henry Keen, 1925)

r, sous la forme d’un artefact visuel, ce que le texte évoque sous la forme de mots. Le cas de l’ill

on des limites de la représentation verbale. Re-présenter, c’est tout d’abord présenter une second

notion de représentation se fonde en outre sur la double métaphore du théâtre et de la dip

découpe, certes, mais exploite souvent également le potentiel dramatique du roman pour le me

ambassadeur, elle supplée une absence par une présence ; paradoxalement, elle dit l’absence et,

un signe vide, un blanc, et, pour l’illustrateur, comme pour le lecteur, il se mue en surface réfléc


Henry Keen. London: The Bodley Head, 1925

e le roman de Wilde répète à l’envi. Cette extraordinaire beauté, essentielle à la diégèse, est à

efois décrite que de façon très allusive : de ce portrait, présent dès le titre et la première page, on

arthes 1970, 36), Wilde a souvent recours à des expressions mélioratives ou superlatives pour d


ne forme floue qui requiert l’imagination du spectateur pour se préciser et s’incarner. En outre, l

e Dorian fait songer à celle d’Hélène de Troie : elle aussi ressortit à l’irreprésentable parce qu’

abesques autour d’un sujet et d’un corps absents : comme la danse de Salomé (S 140), le corps p

outre, pas plus que la beauté, la laideur ne peut se dire. Si le portrait que font les illustrateurs de D

ids pour rendre compte de façon satisfaisante de l’horreur qui peu à peu s’inscrit sur la toile. Co

du compte, allusives utilisées pour peindre la forme parfaite de Dorian trouvent leur pendant

ideous », « horrible » et « loathsome », associées aux descriptions des changements du tableau r

de douleur de la découverte du cadavre (DG 169), elle consacre le caractère indicible de la laide

a représentation.

an Gray touche à l’idée même d’illustration. Texte « à trous », The Picture of Dorian Gray ouvre

l’investissement fantasmatique. La tentation est grande, en effet, d’offrir aux regards cette œuv

aitiste. « Trait qu’on tire pour former le contour de quelque chose », selon une définition datant d

ment de la représentation (Pommier 18). « Empreinte amoureuse et mortuaire, [le portrait] fétichis

rfait (Fozza 154). Le portrait serait ainsi le parangon de ce qu’est la représentation, le fait, selon L

Ainsi, pour séduisant que soit le sujet, le défi que lance The Picture of Dorian Gray est aussi fo

plus exactement, à ce qui ne peut se dire.

l’édition dans laquelle elle est placée. Le frontispice fait partie des éléments du paratexte éditori

dans le texte et il marque une limite entre extérieur et intérieur, entre hors-texte et texte. Juxta

à la monstration de l’image.

an Gray. Un jeune homme est placé dans un cadre, une légende inscrite sur la page, en dessous

é par une tenture aux motifs floraux qu’il soulève pour laisser entrevoir un coin du cadre. Cette r

Dorian pouvaient laisser planer un doute. Elle constitue cependant une transposition des ambiv

arabesques formées par les motifs de la tenture et la décoration du cadre ouvragé, et d’autre par

ux esthétiques se superposaient ici : les volutes Art Nouveau et lignes droites Art Déco. Par aille

uggérée par l’artifice de la tenture cachant le tableau. Le geste du personnage revêt enfin une

onneur désireux d’offrir le tableau aux regards des spectateurs. Mais peut-être au contraire le jeu


roman, à franchir le seuil afin de percer le mystère de cette œuvre cachée. Le regard du person

ui lui permettra peut-être de lever le voile sur l’œuvre d’art masquée aux regards.

position du texte à l’image que réalisent les illustrations de The Picture of Dorian Gray repose sou

orges Banu, de « rappeler l’existence d’un autre côté qu’il se charge de faire apparaître ou dispa

u désir de voir ou de savoir. Le premier chapitre est emblématique de ce désir : le désir de voir Do

ute partagé par le lecteur. Reprenant le topos de la toile voilée ou au contraire dévoilée, les illust

s là où le vêtement bâille ? […] C’est l’intermittence qui est érotique : celle de la peau qui scintill la mise en scène d’une apparition-disparition.

’invisible, le dicible et l’indicible, est ce qui constitue en grande partie l’attrait de The Picture of Do

De plus, en exploitant ce thème, les illustrateurs mettent en abyme leur propre travail, puisque te

cteur du roman, mais également toucher aux limites de l’illustration, puisque est inéluctable l’éc

, la perspective est abolie. L’effet de profondeur est rendu impossible par la présence du voile q

tenture, qui forme une légère ondulation, porte des motifs de feuilles et de fleurs, formant des v

mêmes et produisent un effet de clôture, voire d’étouffement. La tenture représentée par Keen pr

oman (DG 7). Influencé par l’art japonais, l’Art Nouveau se caractérise par le rejet des effets tri-d

illiam Hardy : « The emphasis was … on flatness, a surface on which this concern for the linear,

mage sous la forme des enroulements que constituent les motifs de feuilles et de fleurs, se déclin

ace, posés sur un motif végétal formant des volutes, répondent les décorations placées en débu

nsecte renvoyant à Whistler, et plus généralement à l’esthétisme. D’autre part, ces motifs végétau

n rapport avec le motif du cercle, qui domine dans The Picture of Dorian Gray, les bagues de Doria

). Elles sont aussi à rapprocher de la dimension décorative de l’écriture wildienne, dominée par


radictions, sans cesse renvoyant à sa propre nature.

l’œuvre dans la gravure de Henry Keen peut enfin conduire à une réflexion sur la question du fa

re, une ombre derrière le rideau », écrit Jacques Lacan (Lacan 66). Pour Lacan, le fantasme est

un tableau dont le cadre s’insérerait parfaitement dans une fenêtre — image qui évoque la toile d

gton) —, et il explique que traverser cette toile reviendrait à se jeter par la fenêtre. En effet, il n’y

e ce principe. « All art is at once surface and symbol. Those who go beneath the surface do

e fantasme pictural d’inscrire le temps dans l’espace du visuel est rendu in extremis à sa réalité d

ux amours dans lequel se mire Dorian Gray, qui au fil des pages perd sa profondeur, le portrait

Le Jeu des codes (Michael Ayrton, 1948)

d’une citation », écrit R. Barthes (Barthes 1970, 36). Dans The Picture of Dorian Gray, la beaut

érences. Le roman de Wilde met en place un double réseau de comparaisons pour évoquer le p

mboîter le pas à Dorian tandis qu’il déambule dans la galerie des portraits de Selby Royal (DG 1

même que le lecteur est invité à construire une image du jeune homme à la lumière des différent

r des modèles picturaux pré-existants afin de présenter un portrait du personnage.


Michael Ayrton. London: Castle Press, 1948

e de 1948, propose vingt illustrations en tĂŞte de chapitres et sept portraits de Dorian Gray, interc


progressive du tableau. J’analyserai ici les premier et cinquième portraits de cette série.

intre maniériste florentin Agnolo Bronzino (1503-1572) intitulée Portrait de jeune homme au livre

Ayrton emprunte la pose. Le choix de ce peintre et de ce tableau pour servir de modèle au person

onzino est un peintre poète qui a composé des vers d’inspiration pétrarquiste et qui croyait à une

erroge le rapport entre peinture et écriture. Dans le tableau de Bronzino, coupé à mi-jambe, un je

ur dépouillé. Cette perfection lisse et froide des traits — c’est au statut social que s’intéressait e

sk tells you more than a face », écrit-il au sujet de Wainewright dans « Pen, Pencil and Poison. A S

ute que forme l’accotoir du fauteuil, l’autre entre les deux enroulements décoratifs qui soutienne

position d’éléments n’entretenant pas de lien apparent. La première de ces figures grotesques est

ainsi songer aux transformations qui affectent le portrait dans The Picture of Dorian Gray. Si ce d

u de Bronzino — notamment le cadrage et la main du modèle placée sur la taille —, c’est sans do

Au titre des différences entre le tableau de Bronzino et l’illustration d’Ayrton, on notera que l

qui semble être une tenture ou un rideau à l’arrière-plan, formant des plis et mettant l’accent su

u’Ayrton a rendu conforme à la mode du XIXe siècle. À cela s’ajoute l’effet de mise en abyme qu

nt est la présence du livre que tient le jeune homme. On notera que si le volume est posé sur la tr

posés sur cet objet ayant pour fonction de le désigner. Ce livre renvoie à la nature originellemen


Michael Ayrton. London: The Castle Press, 1948

ppent tout aussi bien le décor que la figure. Au fil des pages, le fond se fait de plus en plus som

arquisant du temps dévorant, dont les échos résonnent dans les discours que profère Lord Henry


me que celle que Dorian porte à la boutonnière. Dans le dernier avatar du portrait, les fleurs on

l, contaminé par la dégénérescence générale qui frappe l’œuvre d’art, ce qui confirme le lien entr

us à la fin qu’un bout de papier froissé et couvert de taches de sang. Chez Ayrton, les détails qu

dans le visage jusqu’à disparaître quasi totalement dans la sixième version. La bouche est de plu

ormations est le fait qu’à mesure que le corps du personnage enfle, que les doigts de la main s’épa

parence de celle d’Oscar Wilde lui-même, confirmant la confusion entre l’homme et l’œuvre, q

nettement la ressemblance de la figure avec le Wilde bouffi représenté par exemple par Tou

rton, 60 × 50 cm, collection particulière). Dans le tableau de Toulouse-Lautrec, se détache, sur un

’aspect blême du visage, celui-ci étant ponctué d’une seule touche de couleur : le rouge de la b

une image de la déchéance de l’écrivain et commente l’œuvre de Toulouse-Lautrec dans un d

him grew more and more evident. Lautrec saw him in Paris, and in the appalling portrait of him

e him is more than anything exceptional; no such mouth ought ever to have existed: it is a woma

y and a ravaged mind and a senseless brain does not even survey the horror of this hideous coun

mons à une punition pour ses mœurs « dégénérées ». Le ton de condamnation morale est sens

i fait écho au corps bouffi de Wilde tel qu’il est décrit par l’auteur. De plus, les termes employés

portrait de Dorian Gray : la vie et l’art se superposent. Dans ce texte de Symons, écrit Joseph Bris

y like the protagonist of Wilde’s only novel, The Picture of Dorian Gray, working at the hideous

rtrait de cet homme déchu peint par Toulouse-Lautrec revêt tout de même une dimension pathét

pose de jeune dandy. Si l’on peut qualifier de grotesque cette illustration d’Ayrton, c’est tout d’a

e (Bakhtine 314). Dans ses illustrations, Michael Ayrton mêle en effet références au tableau manié

créant un effet de contraste saisissant. Cette double référence, qui s’oppose au caractère allusif


ussi dans la déformation des traits, dans l’affaissement des chairs de la figure, qui n’a plus gra

’illustration constitue souvent une « implicitation idéologique d’un texte littéraire » (Bassy 334)

L’épaisseur du temps

nction établie par Lessing dans le Laokoon entre la peinture, art de l’espace, et la poésie, art du t

cit prend la forme d’un portrait. Variation sur l’oxymore du portrait vivant, l’œuvre de Wilde re

hrasis du tableau ? S’il n’est pas possible de peindre en mots cette œuvre d’art, c’est sans doute p

Gray est précisément qu’il est en constante mutation. Ainsi, une des questions soulevées par le ro

r la question : comment les illustrateurs tentent-ils d’inscrire la temporalité du récit dans l’espace

vent deux lignes parallèles. La suite d’illustrations qu’il réalise peut se consulter indépendamm

(« cross-dressing »), défini par Lorraine Janzen Kooistra comme la tentative de transcender les

g the “other” », Kooistra 20), est sans doute celui qui correspond le plus exactement au dialogu

mise en mouvement » : en tournant rapidement les pages, l’effet créé par la lecture est cinétiqu

ouvement. C’est en somme par le geste de la lecture que l’image statique devient mobile et vient

cture of Dorian Gray au gré de sa mise en livre et de sa mise en image permettent d’écrire une his le spectateur que l’art reflète (« It is the spectator … that art really mirrors », DG 3). Le dialogue

présent, en réalité : celui de l’illustrateur qui donne corps a posteriori au roman, et celui du lecte

enjamin, « ce en quoi l’Autrefois rencontre le Maintenant dans un éclair pour former une constell

ion datant de 2000, destinée aux adolescents, témoignent de l’évolution de la perception du rom

mages de l’ouvrage (Ross 267), représentant Dorian sur le point de transpercer le portrait, l’illus

cher le texte. Un rapport étroit s’instaure avec le texte écrit, qui ne prime plus ici sur l’illustration

mes sémiotiques : l’illustration n’est plus reléguée aux marges du texte, puisqu’on assiste au con

man est contrebalancée par la dimension humoristique de cette illustration.


u point-contrepoint pourrait peut-être servir d’analogie aux relations qui se tissent entre les de

dialogue entre le texte et l’image. Gérard Genette définit la parodie comme « le fait de chanter à

… » (Genette 1982, 17). Dans le contexte des rapports texte — image, Lorraine Jansen Kooistra la

osition » (Kooistra 18-19). Si la parodie poursuit souvent un but satirique, chez Ross, ce n’est p par le biais de l’humour, elles ne sont pas véritablement irrévérencieuses. Cet humour, souvent

Wilde. Ces illustrations soulignent l’ambivalence de la parodie notée par Linda Hutcheon dans A

rapport au texte parodié et hommage « oblique » fait à celui-ci (Hutcheon 5). Cette dualité est c

devenu un « classique » de la littérature pour la jeunesse, l’édition Gallimard Jeunesse de 20

e, a peu à peu rejoint le « canon » de la littérature de langue anglaise du XIXe siècle.

ion », affirme Gilbert, porte-parole de Wilde dans « The Critic as Artist » (CW 1125) : l’illustration

équation entre le texte et l’image, discordance entre deux voix qui jamais ne chantent à l’unisson

rprétation pour le lecteur-spectateur. Texte et image ne sont pas placés dans un simple rapport

e en tension des divergences entre eux deux. L’oscillation, mode opératoire du paradoxe, est aus

ue avec celui-ci et en modifie la perception.

ux yeux du public, a longtemps été étroitement associée à la vie de son auteur : la prétendue imm

à deux ans de travaux forcés. Ainsi, comme le « livre à images » de Proust (Proust 194), les éd

rcellaire des lectures dont cette œuvre a fait l’objet, un fragment à partir duquel recomposer un galerie des glaces qui lui renvoie les reflets des autres mais aussi de lui-même.

mars 2009, p. 28-41. Ce texte sera repris dans Portraits de Dorian Gray, à paraître aux Presses de l'un

ans Rue des Beaux-Arts.


Nantes : Éditions du Temps, 2004.

.

es étapes ». Semiotica, 11 (1974) : 297-345.

ad. Jean Lacoste. Paris : Éditions du Cerf, 1989.

uckingham: Open UP, 1995.

ique de l’image. Paris : Magnard, 2003.


2.

1985.

e Illustrated Books. Aldershot: Scolar P, 1995.

ermann, 1964.

Ellipses, 2000.

rd, 1973.


Life and Art in the 1890s. University Park, PA: Pennsylvania State UP, 1977.

ey Head, 1925 and New York : Dodd, Mead and Co., 1925.

London: Norton, 1988. DG.


nglais, Xavier Giudicelli est maître de conférences à l’université de Reims Champagne-Ardenne,

crée aux éditions illustrées de The Picture of Dorian Gray d’Oscar Wilde, il poursuit ses recherc réinterprétation de la littérature victorienne et édouardienne aux XXe et XXIe siècles.

8. BIBLIOGRAPHIE Plume, pinceau et poison

publiée par Frank Harris en janvier 1889 dans son journal “The Fortnightly Review”. C’est un port

e faisait partie des quatre essais composant “Intentions” publiés à Londres par Osgood McIlvaine and C

Date

2009

2011

Editeur En français

Préface Martin Page, Traduit de l’anglais par Diane Meur

Préface Martin Page, Traduit de l’anglais par Diane Meur

En anglais

Arléa

Arléa poche


1922

Haldeman-Julius Company

2002

2004

Kessinger Publishing

2010

Kessinger Legacy

2012

CreateSpace Independent Publishing


2014

1924

CreateSpace Independent Publishing

En espagnol

Traduction Julio Gomez de la Serna

Biblioteca Nueva – Madrid

En italien

1979

Il Melograno Edizioni

9. Témoignage d’époque L’abbé Mugnier


les Philippe Berthelot, Mme Alphonse Daudet et Lucien. Berthelot1 a bien connu Oscar Wilde. Il déjeun

is qui: “Ce qui a été frappé ne se relève pas”3. Il disait que le fils prodigue avait des parents abominables.

vée délivrée de ses accusateurs, son mari a venu qui lui a jeté la pierre; et encore que Judas à qui les prê

a, plus faiblement; 30 deniers, il les accepta. Et Judas d’ajouter: les misérables! Ces deniers étaient faux. Q

a part d’un locataire. On le conduit au cimetière de Pantin.’

Journal de l’Abbé Mugn

10. Wilde, dans la littérature Les dandys de Manningham Par Jan Guillou

Philippe Berthelot était un éminent diplomate français, qui a favorisé les carrières de Paul Claudel, de Saint-John Perse, Jean Giraudoux et Paul Morand. 2 Sans doute chez Foyot, qui se trouvait à l’angle de la rue de Tournon et de la rue Vaugirard. 3 La véritable citation est « il ne faut pas en vouloir à quelqu’un qui a été frappé », dite à A. Gide. 4 Il semble donc que Philippe Berthelot ait assisté aux funérailles d’Oscar Wilde (bien que sa présence n’ait été mentionnée nulle part). Néanmoins, les précisions qu’il donne sont erronées. C’est à Bagneux, et non pas à Pantin, que Wilde fut enterré. La couronne dont il est question est sans doute celle du patron de l’Hôtel d’Alsace, Jean Dupoirier, qui portait la mention « à mon locataire ». D’autre part, Ellmann et la plupart des biographes s’accordent à dire qu’il y avait de nombreuses couronnes sur le cercueil, et non pas une seule. Il est vrai que cette conversation eut lieu en 1921, c’est-à-dire 21 ans après la mort de Wilde, ce qui peut excuser le flou des souvenirs. 1


ventures », se situe dans le monde des arts à l’époque du groupe Bloomsbury. Il met en scène S

d’hériter du titre de comte de Manningham et doit gérer le domaine légué par son père. Albi

s. Mais après les poursuites dont Wilde a fait l’objet, Sverre et Albie sont contraints de cacher les

rit par Jan Guillou, né de père français et de mère norvégienne, mais il occupe une place import

Wilde, manifestement doté d’un talent hors pair mais aussi – trois fois hélas – le grand amour ma

indécents (…) Le passage qui faisait suite à la condamnation d’Oscar Wilde était encore plus eff

de folie pure et simple ayant inondé la presse londonienne (…) Les journaux avaient commencé p

andais d’origine, mais uniquement avec sa qualité de colporteur particulièrement hypocrite d’u

ique du dandysme français, mais aussi l’incarnation de « l’art français dépravé tel que le pratique


Jan Guillou – traduit du s

11- Personnages secondaires

Rigo

boulevard des Capucines. Il a jeté sur un carnet les grands traits d’une pièce dont le sujet l’hab

é, devant une bande d’étudiants, puis il est remonté chez lui pour écrire. Le sujet l’obsède et, une

ne bande tzigane dirigée par Rigo. C’est à lui que Wilde dira cette phrase célèbre : « Je suis en trai

veux que vous me jouiez quelque chose en harmonie avec mes pensées.» « Et, ajoute-t-il, Rigo joua une m

é. »

ui-même comme un prince bohémien, était arrivé à Paris en 1889, pour l’Exposition universelle. I

inspira Wilde pour terminer sa Salomé, mais le personnage mérite qu’on s’y attache un instant e Prince de Caraman-Chimay.

s les meilleurs cafés de Paris où venait dîner toute la bonne société de la capitale. En 1896, Clar

dans un ce ces fameux établissements (probablement chez Paillard), où jouait Rigo. Est-ce la m

urs plus tard, elle s’enfuyait avec lui vers Budapest. C’est là qu’en leur honneur fut inventée une

ec le chef pâtissier pour en faire la surprise à celle qu’il venait d’enlever !


fuite en agrémentant l’article d’une gravure en bois gravé intitulée « Gone with a gypsy ». Le co

Jancsi Rigo et Clara Ward en 1905

raux ne tardèrent pas à convoler en justes noces. Ils s’installèrent alors en Egypte où, raconta Rigo

les écuries pour les seize chevaux arabes noir de jais qu’elle avait achetés pour moi… Elle fit l’a


iolon de 5000£ et des cassettes pleines de joyaux. »

nées plus tard. Clara revint à Paris et se produisit dans les music-halls en collant couleur chair p

monde.

où apparaît encore l’étonnant Jancsi Rigo : alors que, dans un restaurant de l’East Side New York

t où il avait l’habitude de s’asseoir sur une chaise ayant appartenu à son père, un incendie se dé

r Rigo et son violon magique. Le feu s’amplifia, la chaise de Roosevelt brûla, mais tel l’orchestr

une Rhapsodie Hongroise endiablée tandis qu’envoûtés par la musique, les clients se laissaient év

Poster du Little Hungary annonçant Rigo et titre du journal Oakland Press relatant l’incendie de juin 1922.

à l’intrépide Clara Ward, princesse de Caraman-Chimay, avec qui Toulouse-Lautrec l’avait pei

Grand Café s’abreuver de sa musique, et imaginer, au milieu de la nuit parisienne, la danse sangl

5

Dans l’acte 1 d’« Un Mari Idéal », Lord Goring évoque un orchestre hongrois qu’il veut aller entendre. À cette époque, à Londres, le tzigane le plus célèbre était Berke. Mais il se peut que ce soit en réalité Rigo qui ait inspiré Wilde dans cette scène.


Henri de Toulouse-Lautrec – Idylle Princière - 1897

12. Le personnage d’Oscar Wilde au théâtre C.3.3 De Robert Badinter

Colline à Paris, mettait à l’affiche C.3.3 où l’injustice, une pièce de Robert Badinter, avocat, anc

ne de mort. a pour sujet Oscar Wilde.


comme des machines à broyer un homme : les instruments de la destruction programmée de c

ais connaisse cette histoire, et je suis très curieux de savoir comment il en mesurera la portée. Je sa

c Wilde m’a donné la chance de conjuguer mon amour du théâtre avec ce qui est et demeurera l’o


part dans le cahier du spectacle : « À la lumière de De Profundis, je voulais que la sensibilité, la

que insaisissable, soient présents. Un des principes de ma direction d’acteurs a donc été de ne jam

onçue (le dandy, l’homme du monde…). Il fallait que chaque comportement soit porteur d’ambi

tude souvent contradictoire que révèle l’œuvre, basée sur la toute-puissance d’une imaginat


se, qui interpréte le rôle de Wilde. Le reste de la distribution était le suivant :

– Littlejohn, détective privé, Bernard Shaw, le juge Wills, le docteur Gover, le gardien de Wilde à

ffier, Sir Frank Lookwood, procureur général, le premier voyageur, un détenu de la prison de Re

Sir Eveelyn Ruggle-Brise, un surveillant de la prison de Reading, le Major Nelson, nouveau direc

in, médecin de la prison de Wandsworth, le major Isaacson, directeur de la prison de Reading)

eid, Ministre de la justice, Richard Haldane, ami de Wilde, le révérend Martin T. Friend, chapelai


eensberry, Lord Asquith, Ministre de l’Intérieur, Robert Sherard, ami de Wilde, le docteur Olivier

r le quai de la gare), etc…

Théâtre de la Colline – 14 octobre au 29 décembre 1995

13. The Critic as Artist The complete works of Oscar Wilde Volume V - édité par Joseph Donohue


The Complete Works of Oscar Wilde), vient d’être publié avec le sous-titre Plays I : « La duches

oseph Donohue.

TLS (Times Literary Supplement) du 5 septembre 2014 (p. 13) puis reproduite en ligne dans THE

avid Rose, de l’article où le professeur Davis traite de Salomé. Cette reproduction a lieu avec l'a

des intentions de Wilde — et la clarté et l'authenticité avec lesquelles il le réalise— le commentai

ue d'invoquer les ombres de l’âge d’or des Grecs et des Stuart après leur cessation, la dette de

ommage littéraire.

(430), son caprice d'offrir à sa belle-fille la moitié de son Royaume si elle accepte de danser, le fo

osyncrasique, a survécu au contrôle d'une quantité d'amis francophones. Donohue s’est scrupule

Merrill, Adolphe Retté, Pierre Louÿs et peut-être Marcel Schwob : ce qui importe le plus, ce n'e

e du West End si Sarah Bernhardt (célébrée pour sa Cléopâtre) avait révélé la pièce à l’E

re. Auparavant, Wilde avait négocié avec Paul Fort pour que la pièce soit produite au Théâtre


aumerie la monta en double affiche avec L’Eventail de Lady Windermere — également à Paris, à pe

osteriori et ignorant les lectures queer, l'édition d’Oxford sert de guide aux lecteurs qui se dema

ur fond politique et d’envoûtements terpsichoriens. En tant qu’expression moderniste, Salom

n mondiale majeure avait été lancée. Wilde en fait un drame d'action : la danse, le baiser, l'écr

iques d'absorption, tandis que la « fatalité ironique » (436) oppose une vierge et un méchant au-d

n de mettre en évidence des allusions littéraires, phonétiques et intellectuelles, en parallèle, quand

déterminer quand le traducteur de Salomé (à Salomé) fait un faux pas dans l'usage du français et

ntenues dans les éditions et œuvres critiques de la première édition anglaise, traduction dont

et Aubrey Beardsley (en tant qu’éditeur et illustrateur), pose la question de savoir si Wilde a révi

a preuve manuscrite ne fournit aucune aide. « Bosie » s’en sort mal ici, car il invente, se justifie,

l'éditeur du vingt-et-unième siècle ne tolère aucun argument en sa faveur : pour chaque insertio

ne rythmique, syntaxe, parallélisme, tonalité et figuration ; des transpositions, des élaborations

des ligne à ligne de Ross dans les éditions 1906/7 et 1912 s'étend jusqu'à treize pages.

en cause la prodigieuse érudition de Donohue : biblique, classique, géographique, bibliogra

l'impression, la production et l’interprétation historique. S’y ajoute son idée de ce qui « marche »

une! Cachez les étoiles! Cachons-nous dans notre palais, Hérodias. Je commence à avoir peur.

oiles disparaissent. Un grand nuage noir passe à travers la lune et la cache complètement. La

e, Iokanaan, j’ai baisé ta bouche. Il y avait une âcre saveur sur tes lèvres. Était-ce la saveur du . Mais, qu’importe? Qu’importe? J’ai baisé ta bouche, Iokanaan, j’ais baisé ta bouche.


re)

ez cette femme!

boucliers SALOMÉ, fille d’HÉRODIAS, Princesse de Judée) (562)

urs puissent trouver ces mécanismes dramaturgiques arbitraires et peu convaincants, voire même

» même si cela semble incroyable ou excessif dans le nôtre (463). On peut difficilement reproche

***

Arts et vice-doyen aux affaires académiques dans la École supérieure à la Northwestern Univ

e (2012).

14. Poèmes SALOME ET LA TÊTE DE SAINT JEAN-BAPTISTE Par Matthieu Langlois

n. Well! I will kiss it now. Oscar Wilde


15. HANDBAG Le Wilde nouveau est arrivĂŠ !


être faite à la bibliothèque de Philadelphie. Découverte qui n’en est pas vraiment une puisque les

rrigé à la main par Wilde, d’un carnet personnel de 142 pages où Wilde a jeté le brouillon de poè

ade de la Geôle de Reading ».

plique par le fait que la Bibliothèque n’est pas destinée aux chercheurs, mais au grand public.

n’avait pas refait surface, sans doute pas depuis les années 50.

h de Philadelphie en janvier prochain, en même temps que d’autres items qui explorent les

ark Samuels Lasner et sa femme Margaret D. Stetz qui, chargés d’organiser l’exposition de janvie

uelque chose d’Oscar Wilde, et en retour, reçurent un email leur disant : « nous avons ces tr

de la littérature victorienne, et au professeur M. Stetz.


Oscar Wilde, in an 1882 portrait by New York photographer Napoleon Sarony. Rosenbach Museum and Library

16 – Cinéma – DVD


Billon, Lord Windermere, Julia Farino, Mrs Erlynne, Garrett Replogle, Lord Darlington, etc …

ph Henson, Sergio Contreras, Steven Reyes, Dakota Sixkiller, Jose Zamarripa

Scénario de : Daniel Celestina, Caroline Posada

Grieco (le narrateur), Roddy Piper (Oscar Wilde), Manu Intiraymi (Robert Ross), Ash

, etc…


ur l’histoire de l’absinthe de 1730 à 1915. c

s écrans français, mais, vous pourrez tout de même le voir (enfin… !), sur le DVD qui

Salomé », et n’est malheureusement pas en vente en France pour l’instant. On peut cependant l’a

17. THE OSCHOLARS

onsacrés aux artistes et mouvements fin-de-siècle. Le rédacteur en chef en était David Charles R

gne publié par D.C. Rose et son équipe de rédacteurs, consacré à Wilde et à ses cercles, il compt

es numéros de juin 2001 à mai 2002 (archives), et tous les numéros réalisées depuis février 2007.

w.irishdiaspora.net. Vous y découvrirez une variété d’articles, de nouvelles et de critiques : b

des journaux. Le numéro 51 : Mars 2010 est en ligne ; mais on peut trouver sur le site plusieurs feu


apparaît chez http://oscholars-oscholars.com/

ctrices Anuradha Chatterjee (Xi’an Jiaotong University, China) et Laurence Roussillon-Constanty

AMP apparaît chez http://issuu.com/theeighthlamp . No. 8 est en ligne.

Les rédactrices sont Petra Dierkes-Thrun (Stanford University), Sharon Bickle (University of Qu

13.

e victorienne gothique, décadente et sensationnelle. La rédactrice était Sondeep Kandola, Unive

pas prévues.

re, écrivain irlandais, bien lié avec beaucoup de gens du fin de siècle, soit à Londres, soit à Paris.

italiens à la fin de siècle. Les rédacteurs sont Elisa Bizzotto (Université de Venise) et Luca Caddia

d’autres éditions ne sont pas prévues.

haw. Le numéro 28 (juin 2008) est en ligne ; désormais on le trouvera dans les pages de UpSTAG

e monde de Vernon Lee, écrivaine anglaise, née le 14 octobre 1856 au Château St Léonard, à Bou

éunion). Le numéro 4 (hiver 2008/printemps 2009) est en ligne. Actuellement, on le reprend ici.

dactrice Michelle Paull (St Mary’s University College, Twickenham). Le numéro 5 est en ligne.

ux arts visuels de la fin de siècle. Les rédactrices associées sont Anne Anderson (University of

ent National Gallery of Ireland), Charlotte Ribeyrol (Université de Paris–Sorbonne) et Sarah Tu

évues.

ale Press, spécialiste de la fin-de-siècle.


18. Signé Oscar Wilde

t de la poussière qui tourbillonne avec de la poussière.»

quitta, elle entra. L'Amour pénétra dans la demeure du Plaisir.

seurs furent las de valser; les ombres cessèrent de tournoyer, de virer.

ds chaussés de sandales d'argent, parut furtive comme une jeune fille apeurée.

ncing with the dead ; the dust is whirling with the dust. »

entered in ; Love passed in the House of Lust.

aried of the waltz ; the shadows ceased to wheel and whirl,

h silver-sandalled feet, Crept like à frightened girl.

(La Maison


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