La Culture de la sécurité en Suisse: revue littérature des enquêtes et études
Morandini Neil, Koller Annette, Dr. Cullati Stéphane, Dr. Gehri Beatrice, Prof. Simon Michael, Prof. Dr. Haller Guy Service Qualité des soins (HUG) – Département de Santé publique (Universität Basel)
CONTEXTE
Le rapport de l’Institute of Medicine (2000) insiste à développer une culture de la sécurité, alignant processus de soin et personnel pour améliorer la fiabilité et la sécurité des soins
Le Conseil Fédéral désigne le terme « Culture » comme domaine stratégique dans la promotion de la qualité. Celui-ci permettrait une diminution des incidents, d’améliorer les conditions de travail et de réduire les coûts.
S’ensuit donc le lancement du projet « Culture de la sécurité : concept et étude de faisabilité », commandé par la Commission fédérale de la qualité (CFQ).
OBJECTIFS
• D’établir un état des lieux des études (enquêtes, observations) sur la culture de la sécurité dans les soins de santé en Suisse, menées dans différentes institutions, contextes et professions.
• De synthétiser les résultats selon 3 niveaux : micro (institutions de santé/unité) – meso (canton, région) – macro (national)
METHODE
Mise en place d’une revue systématique avec sélection d’études portant sur les sujets de safety culture, patient safety, safety checklist, etc. & Suisse
=> Corpus de 67 articles scientifiques sélectionnés.
Littérature grise : contacts auprès de différentes entités et acteurstrices
=> Corpus de 48 sources récoltées
RESULTATS
La culture de la sécurité d’une organisation comme le produit de valeurs, d’attitudes, de perceptions, de compétences et de modèles de comportement individuels et collectifs qui déterminent l’engagement, le style et la compétence de la gestion de la santé et de la sécurité d’une organisation
Différentes sous-dimensions essentielles pour favoriser une culture de la sécurité :
1. Leadership
2. Communication ouverte
3. Environnements d’apprentissage positifs
4 Culture juste (Just culture)
5. Travail d’équipe
6. Ressources et formations adéquates
7 Engagement des patient-tes
8. Satisfaction au travail
9. Evidence-based practice
Plusieurs points à relever :
• Articles scientifiques se concentrent principalement sur des études de cas selon une certaine institution, unité, profession
• Faible taux d’études portant sur la culture de la sécurité, mais plutôt sur certains sous-dimensions (leadership, communication ouverte, une culture juste, etc.) et à un niveau micro (hôpital, unité). Grande diversité de résultats et conclusions, difficilement généralisables
• HUG : état des lieux via l’évaluation par le personnel et le signalement des incidents => 47 4% (2013) – 49 5% (2023) Aucun aspect de sécurité considéré comme « développé » (x > 80%)
CONCLUSION
La culture de la sécurité se positionne comme un enjeu central pour améliorer la qualité des soins, de réduire les incidents et coûts et d’optimiser les conditions de travail. Les résultats démontrent que la communication ouverte et le travail en équipe sont relativement bien implantés, des défis subsistent notamment en matière de soutien hiérarchique, des ressources disponibles et des signalements d’incidents. Le manque de contenus sur les influences entre les niveaux macro – meso – micro laisse des pistes d’exploration. Néanmoins, la diversité des environnements et groupes étudiés met en lumière des perceptions variées. Cela implique d’adapter les stratégies d’amélioration à chaque contexte spécifique.
PERSPECTIVES
L’amélioration de la culture sécurité requiert une approche continue et intégrée, avec un investissement fort dans chaque sous-dimension identifiée. Le manque de coordination des initiatives reste toutefois un obstacle majeur à la diffusion des meilleures pratiques. Avec une approche nationale coordonnée, les établissements suisses pourraient capitaliser sur ces avancées et contribuer à des soins plus sûrs et plus efficaces.
Journée Qualité 2024
Projet d’amélioration de la conduite de la check-list opératoire
V. Bernhard, M. Carlotta, E. Daniel, E. Gaymard, R. Gentina, Pr G. Haller, M. Hoxha Shaqiri, B. Konrad, C.
Projet Pour un sondage vésical à demeure «Plus rare, plus sûr, plus court»
Dr Océana LACROIX1-2, Gelsomina LEPORE1-3 , Sophie SOURDOULAUD1-2, Fabienne MAITRE1, Nathalie FLEURY-WEIBEL 1-3, Aurélie HSISSOU1, Pr Dina Selma ZEKRY BERGER1, Henrique ALVES 4
1Département de Médecine Interne, de Réadaptation et Gériatrie, 2Service de Gériatrie, 3Service de médecine interne de l’âgé, 4Service prévention de l’infection
Notre constat est que la SUAD n’était le problème de personne; notre ambition, en faire la préoccupation de tous !
CONTEXTE
Entre 15 à 25 % des patients sont porteurs de sonde urinaire à demeure (SUAD) durant leur hospitalisation. Ce cathétérisme comporte des risques importants d’infection nosocomiale et de complications non infectieuses1
OBJECTIF
Diminuer le nombre de SUAD posées ainsi que leurs complications infectieuses et non infectieuses
METHODE
• Bibliographie basée sur différentes études1,²
• Etat des lieux aux Trois-Chêne : 18,58% des patients sont porteurs de SUAD, documentation DPI hétérogène.
Après 1 mois,63% de tentative de retrait avec 50% d’échec
• Développement d’un plan d’action en 4 axes :
Matériel / Formation / DPI / Indicateurs Qualité
PERSPECTIVES
Déploiement sur les autres sites du DRG et sur l’ensemble des Départements des HUG.
CONCLUSION
Matériel :
RESULTATS DU PLAN D’ACTION EN 4 AXES
Formation :
DPI :
Ateliers
Ateliers Simulation
e-Learning
Indicateurs Qualité :
Harmonisation du matériel
Amélioration de la connaissance du matériel utilisé pour un choix plus adapté
Développement d’une culture commune
Ateliers qui ont formé 296 soignants et médecins
Ateliers de simulation en interprofessionnalité élaborés avec le CIS et basés sur les outils TeamStepps®
e-Learning conçu avec le Centre de Formation et accessible prochainement pour l’ensemble des collaborateurs médico-soignants des HUG
Uniformisation et systématisation de la traçabilité de l’indication, du suivi et des complications grâce à l’évolution de DPI médical et infirmier
Visibilité du ressenti du patient
Intégration d’indicateurs Cliniques dans TBO en 2025 et suivi dans le cadre du programme DynamO
Un projet en qualité et sécurité construit en interprofessionnalité pour un sondage vésical à demeure «plus rare, plus sûr, plus court»
Améliorer les attitudes dans la prévention des escarres
G. Burdet1; M. Pereira 2; F. Beaubis 2; B. Le Mené 2; O. Toth 2; M. Pignard- Larbre 2; S. Di Tommaso1 et S. Choutko1
1 Programme plaies et cicatrisation, Direction des soins, Hôpitaux Universitaires de Genève 2 Département Division privée, Hôpitaux Universitaires de Genève
CONTEXTE
La prévention des escarres représente un enjeu crucial dans les soins de santé, notamment face à leur prévalence croissante, comme le montre l'augmentation rapportée depuis 2019 (ANQ 2022) Aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), malgré des ressources matérielles adaptées, cette problématique demeure préoccupante Pour répondre à ce défi, la formation par le biais de la simulation a été choisi.
OBJECTIFS
Les Chambres des erreurs sont des espaces de formation par simulation mettant en scène des erreurs et dangers dissimulés autour d’un patient fictif et de son dossier informatisé (DPI) En combinant pédagogie active et pratique concrète, ces initiatives visent à améliorer les pratiques quotidiennes et à limiter l’incidence des escarres dans un contexte hospitalier. L’objectif est de modifier les comportements et les attitudes professionnelles des soignant-es à l’égard d’une problématique et de développer la culture de la sécurité des patients.
METHODE
Les erreurs sont des situations délétères observées dans les unités ; elles sont ainsi mises en scènes pour moitié dans l’installation du patient dans son environnement et l’autre moitié dans le DPI. Ces situations négatives au départ réelles deviennent ainsi des leviers pédagogiques. En fin de séance, une restitution des erreurs est faite aux participant-es avec des recommandations basées sur les guidelines.
Avant
RESULTATS
Après
«Je suis passée à côté de choses évidentes»
«Je pensais tout connaître»
(Crédit photo: Programme plaies et
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Cette formation suscite beaucoup d’enthousiasme dans les populations cibles. Son aspect ludique et interactif la rend très attractive. A ce jour, 70 personnes ont bénéficié de la formation.
Cette approche a toute sa place dans l’ensemble des outils pédagogiques autour de cette problématique Elle permet de faire le lien entre les concepts théoriques basés sur les Evidence Based Practices sur la prévention des escarres et leur application concrète auprès des patients
L’objectif à venir est de réduire l’incidence des ulcères de pression des Hôpitaux Universitaires de Genève.