Pulsations juillet-septembre 2019

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GRÂCE À SES DONATEURS, LA FONDATION PRIVÉE DES HUG RÉALISE DES PROJETS INNOVANTS ET AMBITIEUX AVEC 3 OBJECTIFS

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Se pte mb re

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Pulsations

AU G M E N T E R LE BI EN - Ê T R E D U PAT I E N T Exemple de projet réalisé : favoriser la réhabilitation cardiaque par l’exercice physique encadré par des professionnels.

Pulsations

Juillet - Septembre 2019

AMÉLIORER LA QUA L I T É DES SOINS Infokids Exemple de projet réalisé : création de l’application Infokids pour une assistance interactive lors d’urgences pédiatriques.

FAVO R I S E R L A R E C H E RC H E MÉ DI C A L E

Mieux-vivre

Les bienfaits de la natation

Exemple de projet réalisé : soutenir la recherche en immunothérapie pour lutter contre les tumeurs cérébrales.

L’EXCELLENCE MÉDICALE POUR VOUS, GRÂCE À VOUS.

DOSSIER Actualité

Pour faire un don : www.fondationhug.org IBAN CH75 0483 5094 3228 2100 0 T +41 22 372 56 20 Email : fondation.hug@hcuge.ch

Une consultation pour les troubles de l’alimentation

Soins intensifs

Renouer avec la vie


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CHOISIR DE S’EN SORTIR. Déprime, angoisses, détresse, idées suicidaires : MALATAVIE • LIGNE ADOS 022 / 372 42 42 24h / 24 et 7j / 7

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Pulsations Juillet - Septembre 2019

Sommaire Actualité 04 Marcher pour ses artères 06 Une consultation pour les troubles de l’alimentation 08 Soutenir les patients atteints de sclérose en plaques

24 Le portrait Dre Melissa Dominicé Dao, à la croisée des cultures

34 Témoignage La dialyse pour traiter l’insuffisance rénale

26 Reportage Un accélérateur de particules aux HUG

37 Vrai/Faux Coups de soleil

38 Rencontre Jean-François Pradeau :

« Le numérique fait tomber les murs de l’hôpital » 30

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11 Sur le chemin de l’autonomisation 12 L’invitée Linda Kamal, directrice du Centre OTIUM 22 L’infographie Les allergies

29 Pédiatrie Accompagner les parents migrants 30 L’organe Le côlon 32 Parentalité Soutenir les couples infertiles

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DOSSIER SOINS INTENSIFS

Renouer avec la vie

40 Junior Le mal des transports 42 Mieux-vivre Les bienfaits de la natation 44 Brèves Agenda 48 Livres & Web Pour en savoir plus

IMPRESSUM Editeur Bertrand Levrat, Hôpitaux universitaires de Genève, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, CH-1211 Genève 14, www.hug-ge.ch Réalisation Bertrand Kiefer, Michael Balavoine, Planète Santé / Médecine et Hygiène, www.planetesante.ch Responsable de publication Sylvia de Meyer Rédactrice en chef Suzy Soumaille Edition Joanna Szymanski, Giuseppe Costa Maquette et mise en page Jennifer Freuler, Bogsch & Bacco Publicité Michaela Kirschner, pub@medhyg.ch Abonnements Version électronique : gratuit, www.hug-ge-ch/ pulsations. Version papier : gratuit, Tél. 022 702 93 11, www.pulsations.swiss Fiche technique Tirage : 39’300 exemplaires, 4 fois par an. Référence 441696 — La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source. Crédits couverture: shutterstock, istockphoto, Science Photo Library Crédits sommaire : Fiona Smallwood, Nicolas Righetti | Lundi 13, istockphoto, Timo Wagner

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PROCHAINES ÉDITIONS 2019 MODULE / MALTRAITANCE ENVERS LES PERSONNES ÂGÉES MODULE / GOUVERNANCE DE PROJET DE SOINS & CASE-MANAGEMENT MODULE / OUTILS ET CONNAISSANCES POUR L’USAGE DES SAVOIRS SCIENTIFIQUES MODULE / RÉSEAUX & PARTENARIATS Grâce à la modularité du dispositif postgrade, vous pouvez personnaliser votre programme avec des modules à option ou les suivre individuellement, sans forcément suivre un cursus DAS ou CAS.

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Pulsations

Nage, respire, médite

Juillet - Septembre 2019

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E d i t o r i a l

Le dernier palier est celui de l’immersion complète dans l’instant présent. On observe chaque détail du décor, les couleurs, les odeurs, le bruit de l’eau sous Suzy Soumaille les battements des Rédactrice en chef Le premier quart d’heure pieds, comme si se déroule en mode c’était la première fois. automatique : on surnage dans On retrouve le rythme régulier de la la piscine, sans se rendre compte respiration. En dos crawlé, on accueille des mouvements. La brasse est mécales sensations corporelles et les émonique. La respiration superficielle. Le tions, sans jugement. Comme des corps n’existe pas, il est juste mouillé. bulles éphémères, les pensées remonL’esprit, au sec et hyperactif, l’ignore tent à la surface puis éclatent. Le corps copieusement. Il est occupé par mille baigné d’endorphines, on barbote en pensées désordonnées, ramenant pleine conscience. C’est le temps de à tout sauf au moment présent. la réconciliation. 

Photo John Elbing

Face à la sédentarité et au stress du quotidien, l’activité physique et la méditation en pleine conscience font partie des incontournables du kit de survie. L’une peut d’ailleurs mener à l’autre. Un exemple avec la natation dont les bienfaits physiologiques sont présentés dans cette édition. Mais plonger dans le grand bain est également bon pour la tête. La preuve en trois paliers de décompression.

Au cours des quinze minutes suivantes, on prend peu à peu conscience de son environnement : les autres nageurs, la fraîcheur de l’eau, les nuages, les arbres, les cris des enfants, etc. On tente la brasse coulée. On respire plus calmement. Le corps se détend. Plus floues, moins urgentes, les pensées semblent maintenant flotter en apesanteur.


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Par Aude Raimondi Photo Fred Merz | lundi13

Juillet - Septembre 2019

A c t u a l i t é

Stimuler ses artères en marchant

L’entraînement à la marche soulage efficacement les patients atteints d’une maladie artérielle. Le programme Arteriofit propose une réadaptation complète et en mouvement.

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activité physique a désormais fait ses preuves dans le traitement de nombreuses pathologies. Tel un médicament, elle est de plus en plus prescrite par les médecins. Dans cette optique, le nouveau programme Arteriofit, mis en place par l’Unité d’angiologie, mise sur l’entraînement à la marche pour soulager des patients atteints d’athérosclérose.


Actualité

Cette maladie, connue pour toucher l’aorte, peut également entraîner un rétrécissement des vaisseaux sanguins dans les membres inférieurs. Les personnes concernées souffrent parfois d’intenses douleurs aux mollets, fesses, cuisses ou pieds, sous forme de crampes, qui les empêchent de marcher plus d’une certaine distance. Or, de nombreuses études ont montré qu’un entraînement régulier réduit considérablement les douleurs et permet d’augmenter le périmètre de marche. « Faire du sport ne modifie pas la pression dans les jambes, remarque le Dr Frédéric Glauser, médecin adjoint au Service angiologie et hémostase et responsable du programme Arteriofit. En revanche, les muscles captent plus facilement l’oxygène et les vaisseaux se dilatent mieux. » Solidarité

Gagner en autonomie

Aux séances d’activité physique s’ajoutent des cours théoriques abordant divers thèmes, comme la gestion de la douleur ou l’arrêt du tabac. L’objectif est d’offrir au patient une formation complète et lui donner toutes les clés pour qu’il soit acteur de sa santé. « Les participants ne se (re)mettent pas simplement au sport, constate Floriane Le Petit Le Danvic, infirmière à l’Unité d’angiologie. Plusieurs d’entre eux modifient leur hygiène de vie, mangent plus sainement et transmettent même leurs nouvelles connaissances à leur famille. » Plusieurs études attestent que ce type 5

Donner du sens

Si une bonne dose de motivation est certes nécessaire au départ, de nombreux patients apprécient cette prise en charge qui n’est pas uniquement centrée sur des actes médicaux invasifs. « J’ai aimé le fait qu’on ne me propose pas un énième médicament, confirme Pascal. C’était l’occasion de me remettre au sport, tout en apprenant d’autres choses très utiles, comme contrôler la douleur. Des outils que je continue d’utiliser, puisque je sors désormais marcher au minimum une demi-heure tous les jours. » Aujourd’hui, Pascal intervient également dans le programme en tant que patient partenaire, pour coacher et encourager les nouveaux participants. « L’important, c’est de l’aborder non pas comme une obligation, mais comme un pas vers le plaisir. » 

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Une fois le diagnostic posé, tout médecin traitant peut recommander le programme Arteriofit (remboursé par les caisses maladie). Après une première phase de test, l’entraînement commence. Trois fois par semaine pendant trois mois, les patients, encadrés par des physiothérapeutes, effectuent des exercices allant de la marche sur tapis au vélo, en passant par la natation. « Le concept m’a tout de suite plu, témoigne Pascal, l’un des premiers inscrits au programme. Depuis quelque temps, je n’avais plus aucun plaisir à me promener tellement je souffrais. Mais dès la première séance, je me suis lié d’amitié avec un autre participant. On s’est serré les coudes et on a vite progressé, jusqu’à pouvoir marcher pendant une heure sans avoir mal. »

de programme améliore la qualité de vie. « Chez les patients atteints d’une maladie cardiovasculaire, la mortalité diminue de 35%, relève le Dr Glauser. Des bénéfices nets sont aussi constatés sur les troubles de l’humeur et de l’anxiété. »


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Par Laetitia Grimaldi Illustration Chris Madden

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A c t u a l i t é

Troubles alimentaires chez les jeunes : une approche inédite

Destinée aux enfants et adolescents en proie à des troubles de l’alimentation ou du comportement alimentaire, la consultation AliNEA a ouvert ses portes en mars dernier.

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Actualité

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riste représentante des troubles de l’alimentation et du comportement alimentaire, l’anorexie est la maladie psychique qui tue le plus. Parce que l’engrenage peut être rapide et vite dangereux. « Bien que mince de nature, notre fille de 13 ans a commencé à supprimer de son alimentation tout aliment jugé trop calorique. Puis elle s’est privée de dîner, quand elle estimait avoir trop mangé dans la journée, raconte Sophie*. En quelques semaines, elle tombait à 35 kg pour 1,56 m et son cœur, affaibli, nous a conduits aux urgences. Nous avions multiplié les rendez-vous médicaux, mais sans succès, notre fille se renfermant de plus en plus. Puis nous avons été adressés à la consultation AliNEA (Alimentation et nutrition chez l’enfant et l’adolescent). L’aide a été immense. »

Equipe hautement spécialisée

« Notre approche repose sur la thérapie reconnue comme la plus efficace à ce jour, explique la Pre Micali. Il s’agit d’une thérapie systémique adaptée aux troubles du comportement alimentaire développée au Maudsley Hospital de Londres, où j’ai suivi ma formation et où je me suis passionnée pour le sujet. En clair, l’idée est de prendre le problème dans son ensemble, en tenant compte du contexte de vie du patient et de ses ressources. Ces troubles ayant de fortes répercussions sur les plans psychique, physique, familial et social, l’implication d’une équipe hautement spécialisée et pluridisciplinaire est essentielle. »

« Quatre mois après le début de cette épreuve, nous restons très vigilants, raconte Sophie. Mais notre fille a repris le poids perdu, cuisine avec nous et a pu mettre la balance à distance. C’est déjà une belle victoire. » 

De quoi parle-t-on? Les troubles de l’alimentation et du comportement alimentaire concernent 5% des enfants et 10% des adolescents. Les troubles de l’alimentation touchent des enfants décrits comme « difficiles », rejetant nombre d’aliments pour leur goût, leur texture, leur odeur. Quant aux troubles du comportement alimentaire, les plus fréquents sont l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique, qui se distingue de la boulimie par l’absence de stratégie pour limiter la prise de poids (vomissements par exemple). Consultation AliNEA 022 372 24 28 alinea.spea@hcuge.ch http://hug.plus/alinea

* Prénom d’emprunt.

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Un espace pour les proches Chaque année, un cycle de huit séances est destiné aux proches de patients pris en charge aux HUG pour un trouble de l’alimentation ou du comportement alimentaire. « La maladie éradique souvent la communication au sein de la famille, tout en générant colère, tristesse et inquiétude, souligne David Servettaz, infirmier adjoint de la responsable des soins et co-organisateur avec Eric Verger du Groupe d’information et de développement des compétences pour les proches. Lieu d’échange, ce groupe offre un espace pour les proches, eux aussi malmenés par la maladie. » Renseignements : 022 372 55 45

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Mise en place en mars 2019 sous l’impulsion de la Pre Nadia Micali, médecin-cheffe du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA), et fruit d’une collaboration entre le SPEA et le Service de pédiatrie générale, la consultation AliNEA est destinée aux enfants et adolescents (jusqu’à 16 ans) souffrant de troubles de l’alimentation et du comportement alimentaire. Une de ses particularités : proposer une prise en charge personnalisée incluant véritablement la famille.

C’est ainsi que dès le diagnostic, toute une équipe se mobilise. Pédiatre, pédopsychiatre, psychologue rencontrent le jeune et ses parents, tout comme les frères et sœurs s’ils le souhaitent. « L’objectif est de suivre le patient au plus près, explique la Pre Micali. Mais également de soutenir les parents et de leur redonner une légitimité souvent mise à mal par la maladie. Par exemple, en cas d’anorexie, leur rôle dans le processus de réalimentation va être crucial. Si le suivi proposé par la consultation AliNEA repose sur des entretiens réguliers – le plus souvent en ambulatoire –, c’est à la maison que tout va se jouer. »


Photo Nicolas Riguetti | lundi13 Par Anouk Pernet

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« On peut accompagner les patients dans leur parcours » Depuis 2018, une nouvelle consultation offre écoute et soutien aux personnes atteintes de sclérose en plaques afin d’améliorer leur vécu au quotidien.

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Actualité

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our les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP), le diagnostic est inattendu. La plupart sont des jeunes adultes, qui ont très peu de connaissances sur le mal qui les touche. Passé le choc de l’annonce, doutes et incompréhension tourmentent les patients. Lors des visites médicales, les infirmiers des HUG étaient pressés de questions. Des interrogations bien naturelles pour qui doit vivre avec la SEP, mais auxquelles le corps médical n’avait pas toujours le temps de répondre en profondeur. Conscient que la maladie ne se résume pas au traitement, le Service de neurologie a bénéficié du soutien de la Fondation privée des HUG pour ouvrir en avril 2018 une nouvelle consultation afin d'épauler les patients dans leur quotidien.

Ecoute et empathie

Grâce à des contacts réguliers, l’infirmière peut effectuer un suivi du traitement et de ses effets secondaires. Lorsque cela est nécessaire, elle redirige les patients auprès de spécialistes. En face d’elle se trouvent parfois des personnes très informées. « Nombreux sont les patients qui se renseignent sur les nouveaux traitements sur Internet, développe Sandrine Bastard. Mon rôle est de leur apprendre à distinguer les éléments avérés des rumeurs de traitements miracle. » Et de citer pour exemple les recommandations alimentaires qui pullulent sur le Web malgré l’absence de validation scientifique.

« Au début de ma prise en charge, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, raconte Sarah, à qui on a diagnostiqué une SEP de type poussée-rémission il y a un an. J’ai eu beaucoup d’échanges avec Sandrine Bastard, par exemple pour comprendre les résultats de mes analyses. Parfois, il y a des choses qu’il faut répéter plusieurs fois, non pas parce qu’on ne les a pas comprises, mais parce qu’on a besoin de les entendre. » Des échanges réguliers permettent de rassurer les patients, à l’instar de Nabil, atteint d’une SEP primaire progressive : « Cela m’a beaucoup aidé de savoir que ce qui m’arrivait était typique de ma maladie et que je n’étais pas fou. »

Lorsqu’on tend l’oreille du côté des patients, les retours sont positifs, comme le prouve l’enquête de satisfaction menée en hiver dernier. La disponibilité et l’écoute lors de la consultation sont appréciées. « Cela apporte un côté très humain à la prise en charge, souligne Nabil. Sandrine Bastard fait preuve de beaucoup d’empathie, on peut prendre le temps de parler librement de la maladie sans jugement. A chaque fois que j’en sors, je suis reboosté! » Forte de ce succès, l’Unité de sclérose en plaques souhaite développer un accompagnement personnalisé des patients en établissant des échelles de suivi pour aider les neurologues lors des consultations. 

Collaboration avec le neurologue

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Pilier central de cette structure, Sandrine Bastard occupe la fonction d’infirmière spécialisée. « Il était important de créer un poste dédié à cette consultation, pour que les patients aient une personne de référence fixe, explique-t-elle. On peut ainsi réellement les accompagner dans leur parcours. » Sandrine Bastard œuvre en collaboration avec le neurologue, grâce à des consultations communes. Puis elle approfondit les explications médicales avec le patient.

Mais la consultation SEP ne se réduit pas au contrôle du traitement. Une attention particulière est portée à la qualité de vie des patients. Que ce soit lors de consultations face à face ou via des conversations téléphoniques, l’infirmière aide les personnes concernées à apprivoiser leur nouvelle réalité. « On nous apprend que la SEP ne nous empêche pas de vivre notre vie, confirme Sarah. J’étais soulagée de savoir que je pouvais continuer à faire du sport et sortir avec mes amies. » Le sport compte parmi les questions fréquentes, tout comme les voyages. Sandrine Bastard apporte conseils et astuces sur l’organisation à mettre en place avant un séjour à l’étranger.


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Pulsations

« Maintenant, je me sens à ma place »

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Crédit : SensorSpot / iStockphoto

Stabilité et confiance

Loin d’être des ateliers à visée occupationnelle, les groupes thérapeutiques permettent à la fois de recevoir des soins et d’acquérir une meilleure connaissance de sa maladie. « Notre rôle est de comprendre comment les patients fonctionnent selon leurs troubles, explique Laurent Peyruchaud, infirmier responsable de l’équipe de soin à l’UPDM. Ainsi, nous les aidons à se stabiliser, gagner en autonomie et essayons de limiter les hospitalisations. » Des effets bénéfiques relevés par Aurélia : « Au début de ma prise en charge ici, j’avais peur, j’étais désorientée. Mais maintenant, je me sens à ma place et tout le monde est content pour moi. »  * Prénom d’emprunt.

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peutiques et bénéficie d’un suivi psychiatrique. Le lundi après-midi, par exemple, l’expression par le mime et le chant sont au programme. Le mardi matin est consacré à l’hygiène alimentaire, tandis que le vendredi après-midi comporte un groupe « Bon week-end » dont l’objectif est d’aider chacun à occuper et valoriser ses jours de congé. « J’apprécie particulièrement ce moment qui me donne toujours des idées d’activités gratuites à faire avec mon

fils », témoigne Aurélia*, patiente à l’UPDM.

Par Aude Raimondi

« Chaque patient est unique, souligne le Dr Nader Trigui, chef de clinique à l’UPDM. A la déficience intellectuelle sont souvent associés d’autres troubles psychiatriques. Nous proposons donc une prise en charge personnalisée en fonction des difficultés individuelles. » Après évaluation, chaque patient est convié à participer à différents groupes théra-

Participer à des groupes thérapeutiques permet aux personnes atteintes d’un trouble du développement mental de gagner en autonomie.

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crin de verdure en périphérie de la ville, l’Unité de psychiatrie du développement mental (UPDM) accueille des dizaines de patients par semaine dans le cadre de son nouveau programme de jour. Destinée aux personnes touchées par une déficience intellectuelle, cette prise en charge pluridisciplinaire, inédite dans le canton de Genève, allie démarche éducative et suivi psychiatrique.


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Par Giuseppe Costa Photo Fred Merz | lundi13

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L ’ i n v i t é e

Soulager corps et esprit pendant un cancer Depuis une année, le Centre OTIUM soutient les personnes souffrant d’un cancer et leurs proches en leur offrant des cours de Pilates, de yoga ou encore de shiatsu. Sa directrice, Linda Kamal, explique les contours de ce centre pionnier en Suisse. Quelles sont les particularités du Centre OTIUM ? Linda Kamal Il s’agit d’un lieu chaleureux et apaisant qui n’a rien de médical. Dans notre centre, qui dispose aussi d’un coin café, d’une bibliothèque et d’un jardin, les personnes touchées par le cancer s’offrent un moment à eux au cours de la maladie. Dans cet espace, les patients et les proches sont les acteurs principaux de leur projet bien-être. Notre force est aussi d’être à trois minutes des HUG. Pulsations

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L’invitée

Quels sont vos objectifs ? Le premier est d’accompagner les personnes dans le tumulte de la maladie : pendant, mais aussi après. Pendant le traitement, on est très bien suivi au niveau médical. Par contre après, en rémission, on va mieux et soudainement la prise en charge très intense s’arrête ! On reprend le travail, mais on peut tomber en dépression, car le corps ne s’est pas encore remis des effets des traitements. Il est également important d’accueillir le proche. Il soutient mais, comme avec les vases communicants, lorsque le patient va mieux, il peut être déboussolé et a lui aussi besoin de récupérer.

Comment est né ce centre ? D’une histoire personnelle. J’ai eu un cancer du sein il y a sept ans. Au niveau médical, j’ai été extrêmement bien suivie à Genève. Mais j’avais besoin de thérapies qui atténuent les effets secondaires physiques et psychologiques des traitements. Trouver des solutions sur mesure a été compliqué. Et il fallait se déplacer. Quand on vit un cancer, on a un agenda de ministre, avec des rendez-vous imposés. Je rêvais d’un lieu où tout était réuni sous un même toit et validé par le corps médical, car dans mon parcours, je suis malheureusement tombée sur des thérapeutes peu sérieux. Et ensuite ? Après, il y a eu une rencontre avec des philanthropes qui avaient la même idée. Nous avons uni nos forces : ils ont créé la Fondation OTIUM et j’avais la mission de créer un centre qui rassemble toutes ces thérapies avec une stratégie et un fonctionnement décidés d’un commun accord. Nous voulions une structure qui soit accessible à tous, c’est pourquoi nous avons mis sur pied une fondation à but non lucratif, dont je suis la directrice. Comment s’est déroulé le recrutement ? J’ai collaboré avec des fondations et associations contre le cancer, médecins et professeurs. Ensuite, tous les thérapeutes du centre ont été soumis à notre comité consultatif pluridisciplinaire, 13

composé notamment de médecins des HUG et de l’Hôpital de La Tour, qui a entériné les compétences des 34 personnes qui exercent ici depuis juin 2018. C’est notre force : les médecins ont validé tous les choix. Un mot sur vos valeurs… On est là pour tout le monde, dans l’accompagnement et l’écoute. Les personnes viennent quand et avec qui elles le souhaitent. Un jour, un monsieur est arrivé en disant : « Je ne sais pas ce que je fais là, mais j’ai eu un cancer il y a 5 ans. » Au bout de plusieurs thérapies, il nous a confiés : « J’avais un sac à dos qui était encore tellement lourd. Là, enfin, j’ai pu le poser. » Quel bilan tirez-vous un an après l’ouverture ? Avec quelque 500 personnes (380 patients et 120 proches) et plus de 3’000 rendezvous, cette première année a dépassé nos espérances. Les retours des patients et des proches sont très positifs. Ceux des oncologues également. Ils nous parlent d’un avant et d’un après OTIUM et nous remercient. Nous avons des appels de Lausanne et de la Suisse alémanique pour ouvrir des centres ailleurs qu’à Genève.  Savoir +  www.otium.center

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Quels services offrez-vous ? Nous proposons des prestations collectives et individuelles. Les premières comportent des thérapies qui viennent redonner sens au corps (Pilates, qi gong, etc.) et à l’esprit, comme le yoga du rire (libérer par le rire les émotions qu’on vit) ou la sophrologie. Les secondes comprennent notamment le shiatsu, la réflexologie, les prothèses capillaires. Une majorité de personnes bénéficient des deux. Tous les cours collectifs sont offerts par la Fondation OTIUM. Pour les thérapies individuelles, la prise en charge dépend des assurances complémentaires. Grâce à un fonds, nous pouvons aider les personnes qui n’en ont pas : un souci financier ne doit pas être un frein au soin.


Par Elodie Lavigne Illustrations Bogsch & Bacco Photos Guillaume Perret | lundi13

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L’humain au cœur des soins intensifs

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Le personnel des soins intensifs fait face aux situations médicales les plus graves. Parce que leur pronostic vital est engagé, ces patients nécessitent une surveillance accrue par des équipes pluridisciplinaires et des traitements très spécialisés. « Il s’agit de réparer ce qui a été abîmé, de freiner la maladie et ses complications, et de faire en sorte que le patient retrouve son état de santé antérieur », explique la Pre Bara Ricou, médecin adjointe agrégée aux soins intensifs (SI).

Heureusement, malgré la gravité des situations, la majorité des patients (92%) survit. « Les techniques ont tellement évolué qu’elles permettent de passer des caps jusqu’alors infranchissables », déclare le Pr Jérôme Pugin, chef du Service des soins intensifs. Le risque de complications, mais aussi de décès ultérieur, reste toutefois important. Un passage aux SI est souvent le début d’un long parcours médical, suivi d’une hospitalisation, parfois d’une chirurgie ou de rééducation. Les patients séjournant plus de 7 jours aux soins inten­sifs (17% des cas) sont pris en charge dans l'Unité des soins intensifs prolongés, conjointement avec l'équipe de soins aigus. Les complications peuvent être liées à la maladie ayant conduit aux SI (insuffisance cardiaque résiduelle, hémi- ou paraplégie, etc.), au séjour lui-même (séquelles neuromusculaires par exemple), ou être d’ordre neuropsycho­ logique (anxiété, dépression, etc.).

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Quand l’espoir disparaît et que seule la technique maintient le patient en vie, l’attention des soignants se concentre sur les familles. Dans plus de 90% des cas de décès, la mort survient après un retrait thérapeutique, discuté et accepté par l’équipe médicosoignante et les proches (lire encadré).

« Un tsunami »

Les experts ne s’en cachent pas, les soins intensifs peuvent représenter un traumatisme, physique et psychologique : « Jusqu’à 25% des patients ayant séjourné au moins une semaine aux SI sont touchés par un 15

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pa 2’ t 20 pr ie 0 is en n ch ts au arg

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ans un lieu désormais unique, entre Opéra et Gustave Julliard, des patients luttent pour leur vie. Arrêt cardiaque, infarctus, traumatisme crânien, hémorragie cérébrale, choc septique, insuffisance respiratoire, intoxication médicamenteuse, etc. Et c’est soudain la vie qui bascule.

Les patients proviennent pour la plupart des urgences, mais aussi du bloc opératoire, des autres services ou d’hôpitaux périphériques. Ils sont équipés de lourds appareillages et entourés de soignants spécialement formés à la médecine intensive. Leurs paramètres vitaux sont suivis en continu grâce à des outils de monitorage très perfectionnés, et des techniques de soutien (circulation extra-corporelle, cœur artificiel, respirateur, ventilation mécanique, dialyse, etc.) pallient la défaillance d’organes. En marge de ces situations imprévues, les SI prennent également en charge les patients devant suivre des traitements complexes et ceux sortant d’une chirurgie lourde.

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Lorsqu’un événement conduit à une hospitali­ sation aux soins intensifs, c’est souvent synonyme d’une vraie cassure. Techniques de pointe, personnel hautement spécialisé et humanisation des soins : tout est mis en œuvre aux HUG pour améliorer le devenir des patients ainsi bousculés dans leur existence.

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Dossier


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syndrome de stress post-traumatique (PTSD), au même titre que les soldats de combat ou les victimes de viol », indique le Pr Pugin. Sentiment de mort imminente, dépendance soudaine, coupure avec la réalité, environnement agressif, incertitudes quant au futur, l’expliquent. C’est pourquoi on met aujour­d’hui tout en œuvre pour atténuer la dureté de cette expérience et améliorer les conditions des patients. « On ne se focalise plus uniquement sur leur survie, mais on tient compte de leur devenir en termes de qualité de vie », déclare le chef de service. Une consultation post-soins intensifs a d’ailleurs été créée (lire ci-contre). Mais comment prévenir ce type de complications ? D’abord, en apportant de l’humanité dans les soins, illustre la Pre Ricou : « Nous replaçons le patient dans sa trajectoire de vie de façon à ce que les soignants parviennent à considérer l’être humain malgré les machines, sondes et cathéters. » Même s’ils ne sont pas en mesure de s’exprimer, les malades sont sensibles à une communication thérapeutique et à la présence bienveillante des soignants. « Nous avons un personnel très pointu qui a aussi un très grand cœur », se félicite le Pr Pugin. On veille au confort du patient par le soulagement de la douleur (lire plus loin), des massages thérapeutiques, le maintien d’une hygiène corporelle, le soin de la peau (prévention des escarres), et à son bienêtre psychologique grâce à la présence de soignants formés à l’hypnose (lire plus loin) et d’un psychologue, ce qui est unique en Suisse. Une assistante sociale répond aux problèmes pragmatiques qu’une telle hos­ pitalisation suppose. La vie spirituelle, qui peut être une ressource importante, est prise en compte. La mobilisation précoce et une nutrition adaptée font également partie des soins. Le rôle des proches

Ouvrir le droit de visite 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, encadré par une charte d’accueil, de même que personnaliser la chambre avec des photos, des dessins ou des mots pourrendre cet environnement le plus acceptable possible, visent à adoucir le vécu des patients et des proches. Un livret de 16

bord (lire le témoignage d’Annick) pour retracer le séjour du patient qui, dans 95% des cas, n’en aura pas ou que des souvenirs partiels, est proposé aux proches. « L’utilité est double : d’une part combler les lacunes, d’autre part permettre à ces derniers d’être acteurs dans la situation. Un outil précieux dont l’efficacité a été démontrée dans la prévention du PTSD chez le patient et les proches », précise la Pre Ricou. Dans cet univers hostile où les traitements sont souvent invasifs, on cherche à prévenir les états confusionnels, eux-mêmes des facteurs de risque du PTSD, comme l’explique le Dr Didier Tassaux, médecin adjoint : « Ils sont liés à l’état physiologique, précisément à l’atteinte du système nerveux central. » On tente alors de traiter le problème organique (inflammation, infection, désordres métaboliques, etc.) et on évite au maximum les effets secondaires dus aux sédations profondes. On cherche à préserver le sommeil naturel des patients en diminuant le recours aux somnifères et en les  Suite page 18


Dossier

Les soins intensifs, et après ? Émerger peu à peu du brouillard… C’est ce qu’expérimentent la plupart des patients qui quittent les soins intensifs (SI) et qui doivent souvent faire face à des séquelles physiques, psychologiques, voire même psychosociales et socio-économiques.

Témoignage #1

«Avec le temps, on oublie les faits précis» En 2014, un terrible accident de moto conduit Jérôme aux soins intensifs. Alors qu’il est dans le coma, l’équipe soignante propose à la famille un journal de bord pour que le patient ait une trace de son parcours. Sa mère, Annick, nous en parle : « Nous voulions que Jérôme sache par quoi il était passé et lui permettre ainsi de se reconstruire. Pendant deux mois, nous étions pratiquement jour et nuit aux soins intensifs. Mais lorsque nous partions nous reposer, nous savions que le lendemain matin les soignants auraient relaté sa nuit.

De notre côté, nous avions besoin d’exprimer ce qu’on vivait. Je demandais à tous ceux qui rendaient visite à Jérôme d’y laisser un mot pour le jour où il se réveillerait. Il a beaucoup aimé qu’on lui lise son journal de bord, il a parfois besoin qu’on revienne sur ce qu’il s’est passé. Pour moi, c’est difficile de relire ce qui se rattache à cette période, mais c’est utile, car avec le temps, on oublie les faits précis. Aujourd’hui, Jérôme vit à Foyer Handicap. Son sourire et sa volonté nous portent. Je continue le livret de bord, j’en suis au sixième volume ! Comme Jérôme ne parle pas, cela nous permet de savoir ce qu’il s’est passé en notre absence et de communiquer avec les soignants. »

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Lors de cette consultation, le patient et son proche rencontrent une équipe des SI. « Leurs souvenirs sont souvent fragmentés. C’est l’occasion de combler ces vides et de répondre aux nombreuses questions. » Chacun bénéficie ensuite d’un entretien individuel. Les médecins effectuent des examens physiques, cognitifs et psychologiques. Pendant ce temps, un(e) infirmier(ère) spécialisé(e) prend en charge le proche, qui a souvent été affecté par cet épisode difficile. Un rapport est envoyé au médecin traitant afin d’assurer le meilleur suivi possible. Grâce à cette consultation, la Pre Ricou espère aussi faire évoluer les mentalités : « Beaucoup de médecins considèrent encore la médecine intensive comme une spécialité “puissante”, qui sauve des vies. Mais il ne faut pas négliger les séquelles que ces traitements lourds peuvent induire. Nous sommes responsables de tout le circuit. » Aude Raimondi

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La Pre Bara Ricou, responsable des patients « long séjour », a mis sur pied une nouvelle consultation post-soins intensifs unique en Suisse. Chaque patient resté plus de sept jours dans cette unité est convoqué avec l’un de ses proches, six mois puis une année après sa sortie. L’objectif est multiple. D’abord, il s’agit de porter un regard global sur le parcours de soins du patient. « Nous essayons de détecter les séquelles qui découlent du passage aux SI mais qui seraient passées inaperçues jusqu’alors, explique la Pre Ricou. Certaines complications liées au séjour en SI sont peu connues des médecins de ville. C’est donc une manière de favoriser la collaboration avec eux. » La spécialiste souligne également l’importance du « feedback » visant à améliorer la prise en charge.


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exposant à la lumière du jour, ce qui est désormais possible dans les nouveaux espaces des SI. Des capteurs de bruit sont installés pour limiter les perturbations et, enfin, les soignants se rendent au chevet du patient seulement lorsque c’est nécessaire. « Nous avons beaucoup de techniques à disposition, mais nos gestes sont source de souffrance. Nous devons continuellement nous interroger sur les risques et bénéfices pour le patient », estime la Pre Ricou.

 Suite de la page 16

Juillet - Septembre 2019

D o s s i e r

Qualité des soins

Dans cet esprit, les SI adhèrent au mouvement « smarter medicine » qui encourage les soignants à ne pratiquer que les gestes indispensables, dans une perspective de qualité et d’économicité des soins. Pour Hélène Lenoir, infirmière spécialisée et « quality officer », cela s’inscrit parfaitement dans la culture de ce service qui a ses particularités : « Avec des patients gravement atteints, des traitements complexes et un personnel très nombreux, nous devons trouver un équilibre entre ce qui est réalisable et les bénéfices qu’on peut en tirer. » Cette recherche de qualité est constante, en témoignent les nombreux projets qualité en cours (maintien de l’intégrité cutanée « Sauve ma peau ! », prévention des pneumonies acquises sous ventilation mécanique « GeNoVAP », fin de vie avec des groupes d’accompagnement « End Of Life », etc.). Ne pas tomber dans l’excès de soins est un enjeu important, confirme le Pr Pugin : « Dans cet univers hautement techno­ logique, nous devons garder l’humain au centre. Cela signifie avoir une pratique médicale éthique et conforme aux déter­ minations des patients et de leur famille. » Et pour que ces derniers soient bien soignés, le personnel doit l’être aussi, conclut le chef de service : « Malgré la dureté de la médecine intensive, nous devons préserver son attractivité, encourager la formation et fidéliser notre personnel soignant. » 

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LL’hypnose ’hypnose en en renfort renfort On Onrecourt recourtààl’hypnose l’hypnoseclinique cliniquepour pour améliorer améliorerle levécu vécudes despatients patientset etatténuer atténuer l’empreinte l’empreintedu duséjour séjouraux auxsoins soinsintensifs intensifs (SI). (SI).« L’expérience « L’expériencehospitalière hospitalièreles lesplace place spontanément spontanémentdans dansun unétat étatde deconscience conscience modifié. modifié.Ils Ilsont ontune unesorte sortede deperméabiperméabilité litéet etde derésonnance résonnanceémotive émotivepropices propices ààl’hypnose », l’hypnose »,explique expliqueSolenne SolenneOry, Ory, infirmière infirmièrespécialisée spécialiséeen enSI, SI,qui quila lapratique pratique dans dansle lecadre cadredu duProgramme Programmehypnose, hypnose, soutenu soutenupar parla laFondation Fondationprivée privéedes desHUG. HUG. Tout Toutpatient patientconscient conscientpeut peutbénéficier bénéficier d’une d’uneséance séanced’hypnose d’hypnosepour pourmodifier modifier la laperception perceptionde desymptômes symptômestels telsque quela la douleur, douleur,l’anxiété, l’anxiété,ou ouencore encoreaméliorer améliorerson son sommeil. sommeil.Mais Maiscette cettetechnique techniquepeut peutaussi aussi être êtreintégrée intégréedans dansla larelation relationde defaçon façon moins moinsformelle. formelle.Pour Pourles lessoignants soignantsformés, formés, c’est c’estune unemanière manièredifférente différented’amener d’amenerles les soins, soins,ajustée ajustéeààchaque chaquepatient. patient. Ainsi, Ainsi,un unregard, regard,un ungeste, geste,une uneparole parole accompagnent accompagnentun ungeste gestemédical médicalinvasif, invasif, un unexamen examendélicat, délicat,dans dansl’espoir l’espoird’une d’une plus plusgrande grandeacceptation. acceptation.Souvent Souventen en état étatde dechoc, choc,lourdement lourdementappareillés appareillés et etfigés figésdans dansun unenvironnement environnementhostile, hostile, les lespatients patientsvivent viventune uneforme formede de morcellement. morcellement.L’utilisation L’utilisationde decet cetoutil outil leur leurpermet permetd’être d’êtreacteurs acteurset etpartenaires partenaires des dessoins, soins,et etsurtout surtoutleur leurredonne redonneun un contrôle contrôledans dansun uncontexte contexteoù oùpresque presque tout toutleur leuréchappe. échappe.IlIls’agit s’agitde deles lesaider aideràà mobiliser mobiliserleurs leurspropres propresressources ressourcespour pourles les remettre remettreen enmouvement mouvementmet mettransformer transformer les lessensations sensationsinconfortables. inconfortables.Et Etaussi ausside de les lesemmener emmenerailleurs, ailleurs,hors horsde dela lachambre chambre d’hôpital, d’hôpital,au-delà au-delàd’un d’untuyau tuyaudans dansla lagorge gorge ou oud’un d’unmembre membredouloureux. douloureux.


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te Soi ns ns ifs

Dossier

Témoignage #2

Teymour, 24 ans : « Aujourd'hui, je vais bien » « J’ai été hospitalisé en mai 2018 à cause d’une mauvaise toux qui ne faisait qu’empirer. A l’échographie, les cardio­logues ont vu que j’avais plein d’eau autour du cœur et des poumons. Ils ont effectué une ponction en urgence et je me suis réveillé dix jours plus tard aux soins intensifs. J’étais branché de partout, intubé et plus capable de respirer seul. Ce n’est qu’une semaine après qu’on m’a expliqué mon état en détail. Au cours de l’opération, les médecins ont découvert une tumeur du médiastin (zone de la cage thoracique entre les poumons). Cette nouvelle m’a fait l’effet d’une bombe.

Au total, j’ai passé plus de 40 jours aux soins intensifs. C’était physiquement très éprouvant, j’ai perdu 20 kilos et j’étais souvent dans le brouillard. Heureusement, j’ai été chouchouté par l’équipe soignante. Parmi les nombreux soins que j’ai reçus, on m’a proposé des séances d’hypnose. Je faisais beaucoup de cauchemars et mes difficultés à respirer sans le masque à oxygène m’angoissaient. Cette méthode m’a vraiment apaisé. Je suis rentré chez moi après plus de six mois d’hospitalisation. Aujourd’hui, je vais bien. Ma vie reprend son cours, je voyage et profite de chaque instant. Récemment, on m’a proposé de revenir à l’hôpital pour une consultation post-soins intensifs. Cela m’a fait beaucoup de bien de reparler du côté très émotionnel associé à mon séjour. J’ai pu me souvenir et comprendre pleins d’éléments qui restaient flous.

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Ma sœur, qui a été mon pilier, m’a accompagné à cet entretien. Elle a passé un moment seule avec l’infirmière. Quand je l’ai vue revenir les yeux pleins de larmes, je me suis rendu compte de l’impact que ça avait eu sur elle et son besoin d’en parler. Elle vient désormais d’entamer des études pour devenir infirmière. » Aude Raimondi


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Un Conseil d'éthique clinique à l'hôpital, pour quoi faire? Don d’organes : la vie continue

Juillet - Septembre 2019

D o s s i e r

Malgré les traitements prodigués aux soins intensifs, certains patients ne survivent pas à leurs lésions. Dans certaines conditions, les patients en mort cérébrale (défaillance complète et irréversible du cerveau) ou décédés après arrêt circulatoire, peuvent faire don de leurs organes et tissus. Après l’annonce du décès aux proches, une équipe spécialement formée pour accompagner les familles et les soignants dans le processus du don d’organes et de tissus, s’enquiert de la volonté présumée du patient (carte de donneur, inscription au registre Swisstransplant, testament, directives anticipées). « En l’absence de détermination du patient, la décision revient aux proches et doit respecter la volonté présumée de la personne décédée », expliquent Stéphanie Brousoz et Caroline Freitas, infirmières spécialistes du don d’organes et de tissus (ISDOT). Les ISDOT sont disponibles 24h sur 24 et 7 jours sur 7 pour prendre en charge les donneurs et répondre aux questions des familles et des équipes soignantes. En cas de consentement et en l’absence de contre-indications, le processus peut débuter. Chaque organe et tissu est évalué pour savoir si un don est possible. Seuls les organes qui seront transplantés sont prélevés. En 2018, une quarantaine de transplantations ont pu être réalisées grâce aux dons de quinze patients des soins intensifs.

Savoir + www.pldo.ch

Poursuite des traitements ou retrait thérapeutique ? C’est le genre de questions auxquelles le Conseil d’éthique clinique peut aider à répondre. Interview de la Pre Bara Ricou, sa présidente. Pulsations Qui fait partie du Conseil d’éthique clinique ? Pre Bara Ricou Des médecins, des infirmières, des professionnels de la santé (physiothérapeutes, diététiciennes, etc.), du personnel de l’administration, mais aussi une juriste, un médecin de ville et des citoyens, parce que nous voulons que le Conseil soit représentatif de la société.

Qui peut le saisir et dans quel but ? Toute personne concernée par la prise en charge d’un patient aux HUG peut nous solliciter. Cela veut dire le patient lui-même, sa famille et les soignants. Dans les faits, les patients ne nous interpellent jamais directement, ce que je regrette. On s’adresse à nous dans un but de consultation, afin d’avoir des conseils dans des situations complexes. Nous ne sommes ni un organe d’arbitrage, ni de médiation.

Comment cela se passe-t-il ? Nous nous réunissons avec les équipes en charge de la situation puis avec les patients et les familles, et discutons de toutes les alternatives face à une situation singulière et complexe. Nous aidons à trouver des solutions avec un éclairage éthique en proposant des orientations thérapeutiques. Par exemple, lorsqu’une équipe se demande s’il faut poursuivre des soins agressifs ou orienter le patient vers des soins palliatifs. Quelles questions fondamentales doit-on se poser quand un patient est entre la vie et la mort ? Ces situations sont fréquentes aux soins intensifs, où je travaille, et les professionnels sont très bien formés pour y répondre. Nous devons toujours nous demander si la poursuite des soins amène un bien au patient sans trop de souffrance et si les conditions de vie qui s’ouvrent à lui sont acceptables et conformes à ses valeurs. Aussi, l’équipe médicosoignante est souvent mise dans une situation difficile où elle doit évaluer dans quelle mesure les demandes des familles sont raisonnables en regard de la situation médicale. Nous ne voulons pas entretenir de faux espoirs.

Savoir + www.hug-ge.ch/ethique-clinique

« Antalgie, mission intensive ! » C’est le nom du projet dédié à la prise en charge de la douleur qui a vu le jour en 2017 aux soins intensifs (SI), avec le soutien de la Fondation privée des HUG. L’incidence de la douleur y est particulièrement élevée, en raison des pathologies présentées mais aussi de certains soins pratiqués, pouvant être très inconfortables. Or, « anticiper la douleur aiguë et la traiter précocement est essentiel pour éviter qu’elle ne se transforme en douleur chronique, avec son lot de conséquences », déclare Nadia Nouma, infirmière spécialisée aux SI et référente douleur. On préconise une approche individualisée et multimodale de la douleur, qui associe médicaments et méthodes alternatives. L’évaluation de la douleur est documentée dans le dossier informatisé du patient, par l’infirmière au pied du lit. La présence de critères précis déclenche l’« alarme douleur ». Au bout du fil, 24h sur 24 et 7 jours sur 7, un infirmier spécialisé référent douleur, c’est-à-dire spécialement formé pour traiter la douleur efficacement et sans délai. Le projet « AMI » veille enfin à la formation des équipes à des protocoles standardisés, selon les recommandations de bonnes pratiques et données scientifiques les plus actuelles.

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te Soi ns ns ifs in

Dossier

Juillet - Septembre 2019

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• Allergies de contact (peau) : chrome, nickel, teintures capillaires, cosmétiques, parfums, produits chimiques, piqûres de guêpe, d’abeille, de moustique, etc. Rougeur, eczéma chronique, tuméfaction.

• Environnement : pollens, poils d’animaux, acariens, moisissures. Asthme, rhume des foins.

• Allergies alimentaires : lait, blé, orge, avoine, volaille, fruits de mer, etc. Vomissements, diarrhées, sang ou mucus dans les selles.

Allergènes et réactions

Allergènes et réactions

• Aliments : oeuf, noix de cajou, noisette, arachide, lait, poisson, crustacés, blé, fruits, etc. • Médicaments. • Piqûres de guêpe et d’abeille. Urticaire, réaction sévère généralisée (anaphylaxie).

(dans les heures qui suivent et pendant plusieurs mois en cas d’exposition régulière) : sournoise, mais rarement dramatique

(dans les deux heures maximum) : la prudence s’impose parce que le pronostic vital peut être engagé

Le risque de développer une allergie si deux parents, frères ou sœurs sont allergiques.

70%

La réaction retardée

Expert : Pr Philippe Eigenmann, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité d’allergologie pédiatrique

Multifacettes, les allergies se manifestent à tout âge. En cause, le système immunitaire qui se trompe de cible. L’organisme réagit de manière exagérée à des substances végétales, animales ou chimiques, habituellement bien tolérées. En fonction des allergènes identifiés, une prise en charge personnalisée est possible.

Les allergies

La réaction immédiate

Le pourcentage de personnes qui souffrent de rhume des foins en Suisse

25%

Par Laetitia Grimaldi Illustration Muti | Folioart

L ’ i n f o g r a p h i e

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Contact avec l’allergène

3

Que faire ?

Substances chimiques relâchées dans le sang

Mastocyte

Allergène

1

Durée : 3 à 5 ans. Age minimum : 5 ans.

L’objectif : rétablir la tolérance de l’organisme en administrant des doses croissantes de l’allergène, par comprimé sublingual ou par injection sous-cutanée régulière.

Protocole réservé aux allergies respiratoires marquées ou épisodes de réaction anaphylactique aux piqûres d’insectes.

Pour les réactions sévères généralisées (tachycardie, fourmillements dans les extrémités, difficultés respiratoires, etc.) : injection d’adrénaline dans la cuisse.

3

Inflammation enclenchée

Libération de molécules (cytokines) dans le sang

3

Lymphocyte T (globule blanc)

* Lymphocytes, mastocytes, macrophages.

A ce jour, aucun test ne confirme l’intolérance au gluten. Seule possibilité : tester sur quelques jours un régime sans gluten, réintroduire progressivement les aliments évités, et observer...

Signes d’une intolérance Digestion désagréable, ballonnement, irritabilité, gêne proportionnelle à la quantité de gluten ingérée.

Signes d’une allergie Dans les dix minutes suivant le repas, apparition d’urticaire, de boutons, voire difficulté à respirer.

L’exemple du gluten

Allergie ou intolérance ?

Réaction retardée

L’activation des globules blancs* provoque des dégâts plus ou moins localisés et graves selon les cas (démangeaisons, asthme, vomissements, etc.).

Macrophage (rôle d’intermédiaire)

Pour les réactions locales (rhume des foins, asthme, etc.) : antihistaminiques (par voie orale), gouttes oculaires, spray nasal, bronchodilateur, crèmes spécifiques.

La solution idéale, mais pas toujours possible, éviter tout contact avec l’allergène. Sinon...

2

Anticorps

Réaction immédiate

Lymphocyte B

Sur le long terme : la désensibilisation

1

Lymphocyte T

Activation du système immunitaire

L’option immédiate : gérer la crise

Allergène

2

Pensant avoir à faire à un ennemi, le système immunitaire active ses troupes par le biais d’anticorps préparés depuis le premier contact.

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1

Pour qu’une allergie se manifeste, il faut : une prédisposition génétique et un contact dans le passé avec la substance étrangère en question.

Mécanismes

L’infographie


p o r t r a i t

Par Laetitia Grimaldi Photo François Wavre | lundi13

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A la croisĂŠe des cultures

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Le portrait

Cofondatrice de la consultation transculturelle, médecin généraliste interniste, numéro deux du Service de médecine de premier recours, la Dre Melissa Dominicé Dao déploie une passion sans bornes pour la médecine, la rencontre avec l’autre et le défi de la différence.

D

Est-ce un hasard si, alors interne en médecine interne à la Clinique de médecine II (devenue le Service de médecine interne générale), elle rêve d’insuffler une dimension transculturelle aux consultations ? Sans doute pas. Mais le défi est de taille. Nous sommes en 1999. Son questionnement face aux représentations de santé des patients africains ou des personnes fuyant la guerre dans les Balkans n’obtient pas de réponse au sein de l’institution. Alors, la jeune médecin cherche une piste et la trouve en s’envolant pour une formation de trois ans en psychiatrie transculturelle et sociale à l’Université McGill de Montréal.

1970

Naissance à Genève

1996

Diplôme de médecin

2005

FMH en médecine interne

2007

Masters en psychiatrie transculturelle et sociale (Canada)

2007

Ouverture de la consultation transculturelle des HUG

Depuis 2012

Médecin adjointe au SMPR

Depuis 2018

Suppléante du chef de service au SMPR

Consultation transculturelle

Crochet de six mois par Hanoï, où son mari, suisso-vietnamien, souhaite finaliser sa thèse d’architecture. Puis retour au Service de médecine de premier recours (SMPR) où un poste de cheffe de clinique à 50 % l’attend. L’objectif initial est plus présent que jamais. Finalisation du concept avec l’anthropologue médicale Patricia Hudelson 25

Soutenue, entre autres, par la stratégie « Migration et Santé » de la Confédération qui vise à assurer l’égalité des chances pour tous, la consultation devient une ressource incontournable pour les soignants. Sa vocation ? Intervenir pour démêler les situations de soin rendues délicates par la barrière de la langue ou de la culture. Recours à des interprètes, outils de communication, la recette de la consultation transculturelle fait ses preuves, jusqu’à devenir l’objet d’un nouveau challenge. « J’avoue que j’adore les projets, sourit la Dre Dominicé Dao. Dès qu’une forme de routine s’installe, je me lance un nouveau défi. » En 2016, elle met ainsi sur pied, en collaboration avec le Pr Patrick Bodenmann, le Certificat de formation continue (CAS) « Santé et diversités » aux Universités de Genève et Lausanne pour partager son savoir. Joli clin d’œil à son père, directeur académique de la formation continue à l’Université de Genève dans les années 1990. Privat-docent

Aujourd’hui, rythme effréné toujours. Médecine interne, consultation transculturelle, gestion du CAS, tâches de cadre en étant devenue suppléante du chef de service (le Pr Idris Guessous) au SMPR, formation des étudiants en médecine ou encore recherche, la Dre Dominicé Dao prépare même cette année son privat-docent. Son secret ? Une organisation sans faille, mais pas seulement. « J’adore ce que je fais et je maintiens une activité de médecin généraliste. Cela reste mon identité première et la source de tous mes projets, confie-t-elle. Mais j’ai aussi la chance d’avoir un mari qui assume un vrai 50 % des tâches de la maison, trois enfants qui sont notre priorité et nous font en même temps l’immense cadeau d’aller bien. Et puis quelques soupapes, comme le yoga et un appartement à la montagne où nous nous échappons tous les cinq aussi souvent que possible. » 

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eux continents, deux nationalités, deux langues... aussi loin qu’elle s’en souvienne, la Dre Melissa Dominicé Dao a toujours connu cette dualité entre deux cultures, source d’autant de richesses que d’inconfort. Née d’une mère américaine et d’un père suisse, celle qui est aujourd’hui responsable de la consultation transculturelle des HUG a connu la singularité de grandir entre des mondes que parfois tout oppose.

et recherche de fonds pour autofinancer le lancement du projet : la consultation transculturelle naît en 2007.


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Par André Koller Photos Nicolas Riguetti | lundi13

Juillet - Septembre 2019

R e p o r t a g e

Cyclotron   pour diagnostics   ultraprécis

Pour répondre aux normes de sécurité très strictes, les produits sont manipulés sous une hotte à flux laminaire.

Installé en 2001 aux HUG, l’unique accélérateur de particules de Suisse romande tourne de jour comme de nuit. Sa mission ? Produire des médicaments radiopharmaceutiques, des substances légèrement radioactives indispensables pour l’imagerie PET-scan.

M

inuit sur la rotonde de l’Hôpital. La lune diffuse son halo dans l’encre bleue de la nuit. L’enseigne lumineuse des HUG lui fait écho. Sous les néons, le hall d’entrée ressemble à un aquarium vide. On entre. On descend : étage P, R… Pas un chat. Mais au 2e sous-sol, le calme est trompeur. Florian Degueldre, physicien au Service de médecine nucléaire, vient d’allumer le cyclotron, l’unique accélérateur de particules de Suisse romande utilisé à des fins médicales. Par mesure de sécurité, la machine est confinée dans un épais bunker en béton. Et chaque collaborateur de l’Unité cyclotron porte un dispositif qui mesure la radioactivité environnante. « Les doses enregistrées ici sont inoffensives. Même en restant 1’000 heures d’affilée, la dose ne dépasserait pas celle d’un vol aller-retour GenèveNew York », rassure Florian Degueldre.

Faisceau de protons

Florian Degueldre contrôle le verrouillage du bunker en béton où est confiné le cyclotron.

Depuis une quinzaine de minutes, de l’eau enrichie en oxygène-18 est bombardée de protons. Deux heures plus tard, le processus

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Reportage

a donné naissance au fluor-18. Mélangé à du glucose, ce produit se transforme en fluorodéoxyglucose ou FDG, une substance indispensable pour visualiser les tumeurs cancéreuses.

Le 13 N-ammoniaque doit être injecté dans les 12 minutes qui suivent sa production.

« Comme la plupart des radiopharmaceutiques, le FDG a une durée de vie très courte. Il perd la moitié de sa radioactivité toutes les deux heures et doit donc être utilisé très rapidement. C’est pour cela que nous démarrons la production vers minuit », explique le physicien. Vers 5h30, conditionné en fioles isolées dans des pots plombés de huit kilos chacun, le FDG est prêt à être livré. L’Unité cyclotron fournit toute la Suisse romande. Ainsi chaque année, plus de 3’000 patients en bénéficient, dont environ 1’400 aux HUG.

Progrès constants

Sur la caméra PET, un spécialiste peut distinguer les foyers de cellules cancéreuses en analysant les concentrations de FDG (en noir).

Chaque fiole de FDG est transportée dans un pot plombé.

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La médecine nucléaire progresse à grande vitesse. Tous les deux ans, un nouveau radiopharmaceutique est agréé par Swissmedic, l’autorité fédérale de contrôle des médicaments. « Une part importante de notre tâche consiste à assurer que les HUG proposent les radiopharmaceutiques les plus performants pour les patients du Service de médecine nucléaire. Cela implique une constante remise en question pour améliorer la qualité des prestations offertes », indique Frédéric Bois, responsable du développement à l’Unité cyclotron.

Juillet - Septembre 2019

Une qualité inégalée A 8h, l’équipe de jour prend le relais. Cette fois pour produire du 13N-ammoniaque. Ce radiopharmaceutique permet de diagnostiquer des dysfonctionnements cardiaques. Sa durée de vie est si courte, une dizaine de minutes, que seul un hôpital équipé d’un cyclotron peut le proposer à ses patients. « La matinée est consacrée aux étalonnages. L’après-midi, à la production », commente Elie Eid, assistant de production.


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Des photons tracés

Juillet - Septembre 2019

Contrôle et directives avant la livraison.

14h. Tout est prêt et les patients attendent leur examen. Magnus Eriksson, assistant technique, se hâte vers le monte-charge avec les fioles plombées. Trois étages plus haut, elles sont réceptionnées et injectées aux patients. « Avec ce radiopharmaceutique exclusif en Suisse romande, nos images diagnostiques atteignent une qualité avec laquelle il est difficile de rivaliser », souligne le Pr Martin Walter, médecin-chef du Service de médecine nucléaire.

Les livraisons de FDG partent au petit matin vers les hôpitaux et cliniques de Suisse romande.

Pourtant, effet collatéral des accidents de l’industrie nucléaire, la radioactivité fait peur. « Une injection avec l’un de nos radiopharmaceutiques correspond à la dose reçue en six mois de vie normale. Grâce à elle, nous pouvons établir un diagnostic précis et administrer rapidement la thérapie la plus appropriée. Le calcul risque / bénéfice est très favorable. Les HUG ont été visionnaires en se dotant d’un cyclotron. Ils se positionnent en première ligne sur le chemin de la médecine personnalisée. En se formant sur cet outil, la future génération de médecins sera capable, en recherche et en clinique, d’utiliser des radiopharmaceutiques pour un diagnostic et des thérapies personnalisées. Nous remplissons ainsi les missions d’un hôpital hôpital universitaire : les soins, l’enseignement et la recherche », conclut le médecin-chef.   28

Un radiopharmaceutique est le couplage d’une molécule utilisée dans le métabolisme humain à un isotope faiblement radioactif. Injecté dans le corps, il émet des rayons gamma sous forme de photons émis dans deux directions opposées à 180° précisément. Cette particularité physique permet à la caméra PET de situer le point exact de l’émission. Par exemple : le FDG, un glucose radioactif, se concentre dans les cellules cancéreuses, très avides de sucre. La caméra PET visualise les concentrations de FDG et du coup met en lumière les foyers de cellules cancéreuses.


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La santé au quotidien des enfants migrants Traduit en quatorze langues, un guide apporte aux parents migrants les informations essentielles sur la santé de leurs enfants.

Crédit : Rawpixel.com/Shutterstock.com

Une partie des enfants pris en charge dans cette consultation sont nés en Suisse. « Mais tant que les parents ne peuvent pas communiquer avec un pédiatre installé, ils viennent ici, où des interprètes nous accompagnent lors des consultations », précise la Dre Wagner. Si la plupart des enfants migrants sont en bonne santé physique, près de la moitié a besoin, à un moment donné, du soutien d’un

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Depuis deux ans, l’équipe a noté un plus grand nombre d’enfants migrants atteints de pathologies chroniques (maladies neurologiques, cardiaques, hépatiques, syndromes génétiques complexes, etc.). Une situation liée aux défaillances des systèmes de soins des pays en crise : « Les parents font alors le choix d’émigrer, car ils estiment qu’en restant chez eux la santé de leur enfant ne sera plus garantie ». 

Plus d’informations sur www. hug-ge.ch/sante-votre-enfant

Juillet - Septembre 2019

Soutien psychologique

psychologue. « Nous travaillons aussi pour que les parents soient pris en charge si besoin, car ils sont souvent en situation de grande fragilité. Or, les enfants vont mieux quand leurs parents vont mieux ! »

P é d i a t r i e

nécessitent une consultation. « Avoir un enfant malade est toujours source d’anxiété, mais quand vous êtes dans un pays dont vous ne connaissez ni la langue ni le système de soins, c’est encore plus difficile », souligne la Dre Noémie Wagner, médecin adjointe à l’Unité de maladies infectieuses et santé migrants pédiatrique.

Par Stéphany Gardier

I

ls viennent d’Amérique du Sud, d’Afrique ou d’Europe de l’Est. Ils attendent un permis de séjour ou sont installés depuis peu en Suisse. Eux, ce sont les jeunes patients qu’accueille la consultation Santé migrants pédiatrique (SAMI). Et pour accompagner leurs parents au quotidien, une brochure richement illustrée vient d’être éditée, avec notamment le soutien de la Fondation privée des HUG et de migesplus (portail pour l’égalité des chances en matière de santé). Traduit en quatorze langues, ce petit guide rappelle les bases en matière d’alimentation, d’hygiène, de prévention des accidents domestiques. Outre le calendrier vaccinal, il donne aussi des indications simples sur les symptômes les plus fréquents et les cas qui


Illustration Wendi Strang-Frost Par Anouk Pernet

Juillet - Septembre 2019

L ’ o r g a n e

Pulsations

Au creux de l’abdomen, le côlon encadre l’intestin grêle. Grâce aux cinq couches de sa paroi, il absorbe l’eau du bol alimentaire, assure l’équilibre hydrique de notre corps et évacue les déchets de notre digestion. Ce long tube est l’organe du système digestif le plus vulnérable aux maladies.

LE

Expert

Pr Jean-Louis Frossard, médecin-chef du Service de gastro-entérologie et d’hépatologie

Millefeuille musclé

Le côlon est composé de cinq couches. La première, la muqueuse, absorbe l’eau contenue dans les aliments décomposés, qui circulent sous forme de liquide (le chyme) une fois passés dans l’estomac. Dans le côlon, ils se solidifient, formant ainsi les selles. En dessous se trouve la sous-muqueuse, très vascularisée. Suivent ensuite deux couches de muscles qui, en se contractant, font transiter les selles jusqu’au rectum. Enfin, la dernière couche, nommée « séreuse », assure le maintien de l’organe.

30

1012

Le nombre de microbactéries du microbiote présentes par demi-litre de selles.


L’organe

Le microbiote

Des milliards de bactéries peuplent notre côlon. Telle une empreinte digitale, ce microbiote (ou flore intestinale) est propre à chaque individu. Depuis quelques années, il est considéré comme une composante essentielle de l’organisme. Quand la diversité microbienne s’appauvrit, des maladies se développent. On suspecte le microbiote d’être associé à l’obésité, la dépression, la sclérose en plaques ou encore l’autisme. Pour le restaurer, de nombreuses études planchent sur la transplantation de selles d’un sujet sain à une personne malade (lire le dossier Pulsations sur le microbiote sur Pulsations.swiss).

Une selle par jour est le rythme d’une digestion normale. Dans notre société, la population est sujette à la constipation, à cause d’une alimentation pauvre en fibres. La pression intraintestinale qu’elle engendre peut favoriser l’apparition de diverticules, de petites cavités dans la paroi musculaire susceptibles de s’infecter. Pour rétablir un transit sain, il faut assurer un apport suffisant en fibres, en consommant fruits et légumes au quotidien.

1,5

En mètre, la longueur moyenne du côlon déplié. Sa taille est très variable entre les individus, allant de 1 m à 1,8 m.

Dépister le cancer colorectal

50 15

Le pourcentage de la population suisse souffrant du syndrome du côlon irritable.

L’âge auquel doit avoir lieu le premier dépistage du cancer colorectal.

Plus de 4’000 cas de cancer colorectal sont recensés chaque année en Suisse. Il s’agit du troisième cancer le plus fréquent et compte parmi les plus meurtriers. Quand les symptômes se manifestent, la maladie est déjà à un stade avancé. Pour éviter cela, un dépistage régulier est de mise dès 50 ans. Grâce à la coloscopie, le médecin repère les polypes, des excroissances se formant sur la muqueuse intestinale. S’ils sont précurseurs d’un cancer colorectal, ils sont enlevés avant toute complication. Grâce aux évolutions technologiques et la sédation du patient, l’examen est indolore et dure entre 20 et 30 minutes. Une autre méthode de dépistage est la recherche de sang dans les selles, toutefois moins fiable et à répéter tous les deux ans. 31

Syndrome du côlon irritable

Cette pathologie touche en particulier les jeunes adultes, avec une prépondérance féminine. Elle se déclare par des douleurs abdominales, de la diarrhée ou une constipation. Toutefois, les symptômes semblent disparaître la nuit. Si son origine exacte n’est pas connue, on la retrouve souvent chez des personnes anxieuses, sans savoir si c’est l’anxiété qui cause la maladie ou l’inverse. La piste du microbiote est également évoquée.

Juillet - Septembre 2019

CÔLON

Des fibres contre la constipation


PMA : mieux accompagner les couples L’Unité de médecine de la reproduction et d’endocrinologie gynécologique accompagne de nombreux couples dans leur parcours de fertilité. Une approche globale qui donne une place capitale au soutien psychologique.

Par Clémentine Fitaire

Juillet - Septembre 2019

P a r e n t a l i t é

Pulsations

Plus de 6’000 Le nombre de femmes qui ont recours, chaque année en Suisse, à un traitement de procréation médicalement assistée (PMA). Source : Office fédéral de la statistique

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Parentalité

«À

Une détresse qui n’est pas sans conséquence sur la fertilité et, plus largement, sur l’harmonie du couple ou le bien-être personnel. Consciente de l’importance d’un accompagnement psychologique sur le long terme, l’unité a donc déployé une aide globale destinée à tous les couples, que ce soit avant, pendant ou après leur parcours de PMA.

Nouvelle consultation de counselling

Dès le mois de septembre, l’unité proposera une consultation de counselling infirmier à tous les couples en parcours de fertilité. Au cours de l’entretien, Laurence Fonteneau, infirmière spécialisée en santé sexuelle, prendra le temps de discuter de leur démarche, des difficultés du couple, des ressources personnelles pour faire face aux traitements, et aidera si nécessaire à la prise de décision. « Mon rôle sera aussi de dépister ceux qui sont particulièrement vulnérables et de les orienter, si besoin, vers un spécialiste pour un suivi psychiatrique. » Une application pour méditer

Pour aller plus loin, Isabelle Streuli et Frédérique Tettamanti, infirmière spécialisée en santé mentale et psychiatrie, ont mis au point un programme spécifique « Désir de parentalité » via l’application mobile Petit Bambou*. Il consiste en quinze séances de méditation de pleine conscience adaptées aux besoins des personnes infertiles. On peut y recourir autant de fois que nécessaire, entre deux examens, dans l’attente d’un résultat ou lors d’une baisse de moral. « Ce n’est pas un remède miracle qui réglera l’infertilité, prévient Isabelle Streuli, mais c’est une approche intéressante qui peut aider à prendre du recul. »  * « Désir de parentalité » sur www.petitbambou.com

Crédit : Franck Camhi / Shutterstock

Dès le premier jour

Une plateforme technique de pointe

Ce soutien est systématiquement proposé lors du Fertiday. C’est au cours de cette première journée d’investigation que sont regroupés de nombreux examens et qu’un premier contact avec l’équipe se noue. « Cela permet non seulement de poser un diagnostic rapide, mais aussi de discuter du projet d’enfant, de désamorcer des appréhensions et de répondre aux doutes », explique Isabelle Streuli. Quel que soit le type de traitement envisagé, un soutien psychologique ou sexologique est possible. « Les médecins et les infirmiers de l’unité sont les premiers interlocuteurs et peuvent, si nécessaire, orienter vers un soutien plus spécifique avec un psychologue ou une infirmière spécialisée en santé sexuelle. »

Les médecins spécialistes en médecine de la reproduction des HUG et six médecins spécialistes en pratique libérale allient leurs compétences pour créer un centre d’excellence à Genève autour d’une plateforme technique commune. Ce partenariat public-privé permet d’enrichir l’offre, d’être à la pointe de la technique et de maintenir des prix accessibles. La nouvelle plateforme technique commune, située sur le site de la clinique Générale Beaulieu, sera inaugurée au courant de l’automne 2019.

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Juillet - Septembre 2019

chaque échec, c’était le monde qui s’écroulait. Heureusement, l’équipe médicale nous a apporté un grand soutien humain dès le début. Cela m’a aidée à m’accrocher », confie Anna, 34 ans, qui a suivi un parcours de procréation médicalement assistée (PMA) de plusieurs années avant de parvenir à tomber enceinte. Face à l’impact émotionnel d’une démarche d’aide à la procréation, les HUG ont mis le suivi psychologique au cœur de l’accompagnement des couples infertiles. « Les gens ne sont jamais préparés à avoir des problèmes de fertilité. Des répercussions psychologiques sur le couple peuvent survenir avant même le début du parcours, explique la Dre Isabelle Streuli, responsable de l’Unité de médecine de la reproduction. Il y a une forte prévalence de symptômes anxieux ou dépressifs chez les couples infertiles et la situation se péjore au fil du temps. »


Pulsations

Par Giuseppe Costa Photo Hervé Annen

Juillet - Sptembre 2019

T é m o i g n a g e

« La dialyse m’a ressuscité »

Paulo souffre d’une insuffisance rénale chronique terminale*. Depuis août 2018, il se rend deux fois par semaine aux HUG pour éliminer les toxines contenues dans son sang, en attendant une transplantation rénale.

* Insuffisance rénale chronique : c’est l’atteinte progressive et définitive des fonctions rénales (épuration, élimination et sécrétions hormonales). On parle d’insuffisance rénale chronique terminale lorsque l’incapacité des reins est quasi complète. Il faut alors envisager une méthode de substitution comme la dialyse ou la transplantation.

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Témoignage

«D

Comment en est-il arrivé là ? En 2006, on lui diagnostique une glomérulonéphrite à IgA. Il doit s’astreindre à des contrôles réguliers pour cette maladie auto-immune qui peut, dans certaines situations, évoluer vers une insuffisance rénale chronique terminale. Pour éviter cette dernière, il prend un médicament contre l’hypertension artérielle, perd également du poids et suit un régime alimentaire pauvre en sel. La situation stagne pendant plusieurs années, mais se dégrade ensuite en quelques mois. En été 2018, il atteint ce stade où ses reins ne fonctionnent plus correctement et son organisme est empoisonné par les déchets qui ne sont plus éliminés. « Mon corps était au bout. J’avais un fort goût d’ammoniaque dans la bouche », relève-t-il. Comme à l’hôtel

Depuis lors, il est en liste d’attente pour une greffe de rein et effectue deux séances d’hémodialyse hebdomadaires. Elles durent quatre heures, le temps nécessaire au dialyseur, appelé aussi « rein artificiel », pour

éliminer les toxines contenues dans son sang, ainsi que l’excès d’eau qui a pu s’accumuler entre deux séances. « Je viens tous les lundis matin et jeudis après-midi. L’accueil est convivial, le confort exceptionnel, les infirmières sympathiques. Je suis tellement pris par mon travail à l’extérieur qu’ici, c’est comme si j’étais à l’hôtel ! J’ai du temps pour moi et pour récupérer. Ce traitement est contraignant, mais en contrepartie je sors d’ici en pleine forme », détaille Paulo. Surtout, il a repris goût à la vie. Il cuisine pour sa femme et ses deux enfants et passe de nouveau à table avec plaisir, « en faisant attention à ne pas trop boire, à ne pas manger trop salé ou des aliments contenant trop de potassium comme les patates et les haricots rouges ». Un nuage ternit toutefois cette météo sereine. « Comme je suis horloger rhabilleur à mon compte, je ne peux pas m’arrêter pour des raisons financières. Je suis obligé de récupérer cette journée de travail perdue pour joindre les deux bouts », souffle-t-il. La greffe en perspective

Néanmoins, Paulo ne veut pas s’apitoyer sur son sort. D’un naturel optimiste, il se dit même chanceux par rapport à des maladies bien plus terribles que la sienne. Comment vit-il l’attente d’une greffe ? « Elle ne me pose aucun problème psychologique. Je sais qu’elle est de trois à cinq ans. Je ne suis pas impatient : la transplantation viendra quand elle viendra. J’espère simplement qu’au moment de l’opération, tout ira bien, sans complication. La dialyse m’a ressuscité. Je me suis mis dans la tête que je ne peux pas vivre sans elle », répond-il, sans se départir de son sourire. Et l’infirmière de contrôler que tout se passe bien, tout en lui amenant un sandwich et un café. « Vous voyez, on est aux petits soins pour nous. » 

35

Juillet - Sptembre 2019

epuis bientôt une année, je revis. Cela m’a changé la vie ! Avant, j’avais tout le temps des nausées. Après deux bouchées, je ne mangeais plus rien, car j’avais envie de vomir. J’étais livide et j’avais perdu beaucoup de poids, passant de 70 à 60 kilos. En plus, j’étais irritable avec mes proches et je n’avais plus le moral », se souvient Paulo, 48 ans. Son sauveur porte un nom : hémodialyse. Ce jeudi après-midi, c’est d’ailleurs au Centre de dialyse des HUG, au 6e étage du bâtiment Jean-Louis Prévost, qu’a lieu la rencontre. Souriant, confortablement installé dans son lit, il regarde la télé, se repose et apprécie particulièrement le personnel soignant très attentionné.


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Pulsations

Chaque coup de soleil augmente le risque d’être atteint d’un cancer de la peau. Vrai. Il y a un vrai risque

La part d’ombre du soleil

cumulatif associé aux coups de soleil. S’ils mettent plus de 48h à disparaître et que des bulles se forment sur la peau, le danger est encore augmenté. A noter qu’il existe cependant des mélanomes qui ne sont pas forcément liés à l’exposition solaire. Certains se développent sans que les causes ne soient connues.

Crédit : istockphoto

de mettre de la crème lorsqu’on s’expose au soleil, mais cela ne suffit pas. En effet, son application ne garantit pas une exposition sans risque. La prévention doit toujours être multiple : en plus de la crème solaire, il faut porter une protection vestimentaire anti-UV, un chapeau ou une casquette et éviter de s’exposer au soleil entre 11h et 16h.

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Les enfants sont plus fragiles. Vrai. Les coups de soleil

pendant l’enfance sont considérés comme un risque augmenté de cancer cutané, car leur peau est plus fine et plus fragile. Il est donc strictement recommandé de leur appliquer une crème solaire et de suivre les mêmes conseils que ceux prodigués aux adultes (pas d’exposition entre 11h et 16h, bien se vêtir et se protéger la tête). 

Juillet - Septembre 2019

violets est un stress pour les cellules cutanées et accélère leur vieillissement en agissant directement sur l’ADN. Il ne faut pas oublier que les coups de soleil sont un facteur de risque des cancers cutanés, dont le plus agressif est le mélanome, qui présente un risque métastatique.

La crème solaire protège du mélanome. Faux. Il est très important

un phototype clair présente un risque augmenté d’avoir des coups de soleil et, par conséquent, de développer un cancer cutané. Contrairement aux peaux foncées, les peaux claires produisent moins de mélanine, une sorte de pigment qui protège les couches profondes de notre derme.

V r a i / F a u x

Le soleil, c’est bon pour la peau. Faux. L’exposition aux ultra-

La couleur de la peau influence la résistance au soleil. Vrai. Une personne avec

Par Aude Raimondi

Les coups de soleil sont l’un des facteurs de risque principaux des cancers de la peau. Les explications de la Dre Evangelia Tzika, cheffe de clinique au Service de dermatologie.


Pulsations

Par André Koller Photo Nicolas Righetti | lundi13

Juillet - Septembre 2019

R e n c o n t r e

« Le numérique fait tomber les murs de l’hôpital » Smartphone, apps, réseaux sociaux, objets connectés… les usages des patients évoluent. Les HUG se positionnent en leader des technologies et de la communication. Quels sont les enjeux de cette révolution ? Le point avec Jean-François Pradeau, directeur de la Direction des systèmes d’information (DSI). Pulsations De quelle façon la numérisation transforme-t-elle l’hôpital ? Jean-François Pradeau Les moyens de communication et de partage de l’information, portés par une technologie toujours plus performante, élargissent sans cesse l’espace temporel et géographique des prises en charge. Patients et médecins de ville interagissent plus intensément avec les HUG avant, pendant et après l’hospitalisation. En cela, on peut dire que le numérique fait tomber les murs de l’hôpital.

Comment cela se traduit-il pour le patient ? Dans un avenir proche, par la mise à disposition de services ouverts, utiles et performants, tout au long de son parcours. Avant l’hospitalisation, par exemple, avec la prise 38

de rendez-vous en ligne. Pendant, avec la signature électronique du consentement, sur une tablette. Et après, par l’envoi sécurisé de données médicales vers le dossier patient informatisé, éventuellement via des implants connectés. Enfin, bientôt, par une consultation en visioconférence avec le médecin. Les hôpitaux ont-ils pris du retard ? Non. Le numérique est un atout pour l’hôpital venant renforcer les missions qui lui sont confiées. Les HUG ont saisi cet atout il y a vingt ans déjà. Nous avons été pionniers en Europe dans l’informatisation du dossier médical. Les spécialistes affirment que le numérique oblige à réorganiser en profondeur le système d’information ? C’est exact. Nous devons repenser l’architecture générale et le cœur du système informatique. Ce dernier se présente aux HUG comme un ensemble de briques fonctionnelles. Une sorte de grand Lego. Pour y connecter facilement les apps disponibles sur le marché ou développées chez nous, nous allons créer tout autour de ce cœur de nouvelles interfaces vers les patients, les collaborateurs et le réseau de santé. De plus, tout un pan de la révolution numérique concerne l’acquisition, le stockage et l’exploitation des données médicales. Là aussi, l’infrastructure est modifiée. En termes imagés, nous construisons un gigantesque coffre-fort, ultra sécurisé, dans lequel on verse les données. L’objectif étant de pouvoir exploiter ces informations à des fins de recherche et de formation des médecins.


Rencontre

Le numérique soulève aussi des questions de sécurité ... C’est un enjeu majeur. La gestion de données extrêmement sensibles, la complexité croissante des systèmes, la prolifération des attaques, la multiplication des apps et objets connectés, la mobilité et le besoin de haute disponibilité des services médicaux posent des défis importants au quotidien. Il faut savoir que les données médicales sont celles qui se vendent le plus cher sur l’Internet clandestin. Nos filtres de sécurité bloquent plus de 90 % des e-mails entrants jugés menaçants. Et stoppent quelque 800’000 cyberattaques par mois. Nos objectifs sont de maintenir nos systèmes à un haut niveau de sécurité et de mettre en place des plans pour garantir la continuité de l’activité médicale en cas d’attaque.

Les HUG vont-ils passer à la 5G ? Pas dans l’immédiat. La 5G n’est pas encore complètement maîtrisée. Mais d’ici fin 2020, nous aurons la 4G à l’intérieur de tous les bâtiments. Cette norme est adaptée à l’Internet mobile pour les nouveaux usages du numérique, l’accès aux applications cloud, sécurisé évidemment, et offre des débits plus de 10 fois supérieurs à la 3G.  39

Juillet - Septembre 2019

Quels sont les grands projets en cours à la DSI ? Il y a plus de 300 projets informatiques en cours. Et une centaine de nouveaux par an. Nous menons ainsi un vaste projet d’évolution : le dossier patient informatisé de demain. Nous y intégrons notamment de l’intelligence artificielle pour améliorer encore les niveaux de sécurité des prises en charge ainsi que la rapidité et la pertinence des diagnostics. Depuis juillet, nous sommes le premier hôpital universitaire européen à utiliser l’outil d’IBM Watson for genomics. En quelques minutes, ce système analyse en toute sécurité le profil génétique d’une tumeur et propose des options thérapeutiques extrêmement fiables. Un travail qui normalement prend des heures, voire des jours à un oncologue. Ces propositions sont ensuite discutées par des spécialistes, bien humains, eux.


Pulsations

Par Elodie Lavigne

Juillet - Septemnbre 2019

J u n i o r

Illustrations PanpanCucul

Malade dans les transports, mais pourquoi ? Il y a plus de deux mille ans, Hippocrate – le père de la médecine – décrivait déjà le mal des transports. A l'époque, les gens ne se déplaçaient bien sûr ni en voiture, ni en avion, ni en train, mais en bateau. Et parfois, cela les rendait malades. Voici pourquoi.

Experte Dre Fabiola Stollar, cheffe de clinique au Service de pédiatrie générale

En partenariat avec

Je ne me sens pas très bien

Pourquoi je me sens mal ?

Certaines personnes ont la nausée, vomissent ou ont des étourdissements lorsqu’elles voyagent. Parfois, ces signes s’accompagnent d’une sensation de chaleur, de pâleur, de transpiration, d’une augmentation de la salivation, d’hyperventilation (due à une respiration plus rapide), de mal à la tête, de fatigue, voire de malaises. Peut-être as-tu aussi ressenti ces sensations désagréables sur un manège, un tourniquet, en regardant un film 3D ou en jouant aux jeux vidéo ?

Pour maintenir notre équilibre, le cerveau tient compte des signaux qui lui sont envoyés par les yeux, l’oreille interne – où se loge le système vestibulaire qui contribue au sens de l’équilibre (lire en page 41) – et la proprioception, qui est le sens du mouvement et de la position du corps. Lors d’un déplacement en voiture, en bateau ou en train par exemple, le cerveau peut recevoir des signaux contradictoires : ca , bouge et ca , ne bouge pas en même temps. C’est cette confusion qui est à l’origine des symptômes du mal des transports. 40


Junior

Le savais-tu ? Le système vestibulaire est un organe sensoriel qui ressemble à un labyrinthe. C’est en partie grâce à lui qu’on se repère dans l’espace et qu’on tient en équilibre. Il permet de stabiliser le regard lors de mouvements.

Voiture, bateau, écran...

Est-ce que cela va passer ?

Si tu lis en voiture par exemple, tes yeux renvoient au cerveau des informations visuelles fixes, alors que ton oreille interne percoit les , mouvements de la voiture, d’où un sentiment de malaise. Fixer ton regard sur la route permet de retrouver la concordance entre les différents sens (visuel, équilibre, proprioception). C’est pareil en bateau lorsque tu ressens le mouvement des vagues mais que le paysage ne bouge pas. Cela peut même se produire lorsque tu joues aux jeux vidéo. Sur l’écran, plein de choses bougent alors que ton corps est immobile.

Cela peut être désagréable, mais c’est transitoire. Le corps a besoin d’un peu de temps (environ 36 à 72 heures) pour que tout redevienne normal et que les symptômes disparaissent.

Quelles solutions?

Et si cela ne suffit pas ? Il existe des médicaments contre le mal des transports qui peuvent être utiles avant un long voyage. Mais ils ont parfois des effets secondaires (somnolence, bouche sèche, rougeurs, etc.). Attention à toujours demander l’avis du médecin. 41

Juillet - Septembre 2019

Quel que soit le moyen de transport, essaie de regarder un point fixe, comme l’horizon, pour faire correspondre ce que tu vois à ce que tu ressens. Évite de lire ou de regarder un film. Choisis bien ta place : de préférence un siège orienté vers l’avant. En bateau, installe-toi là où c’est moins mouvementé. Au cinéma, assieds-toi plutôt derrière. Tu peux aussi contrôler ta respiration, en la ralentissant, éviter les mouvements de tête brusques ou écouter une musique agréable.


Par Elodie Lavigne

Juillet - Septembre 2019

M i e u x -v i v r e

Pulsations

Plongez dans le grand bain La natation est un excellent sport pour entretenir sa santé, à condition de la pratiquer dans les règles de l’art. Douce et complète, elle n’en est pas moins exigeante. Conseils.

42

A

u large ou dans les confins d’une piscine, la natation s’initie volontiers durant la belle saison, mais peut se poursuivre tout au long de l’année. Elle a l’avantage d’être accessible à plus d’un titre. En effet, il suffit d’un maillot de bain pour se jeter à l’eau, d’une serviette pour se sécher et éventuellement de quelques accessoires pour améliorer son confort dans l’eau (bonnet, lunettes, pince-nez) ou parfaire son entraînement. Mais surtout, la natation peut se pratiquer à tout âge, quels que soient son poids, son état physique et de santé, à condition d’aimer se baigner. « Lorsqu’on immerge son corps dans l’eau, on ne pèse plus que 10 à 20 % de son poids corporel. C’est le principe d’Archimède. La charge exercée sur le corps et en particulier sur les articulations est beaucoup plus faible », explique Maximilian Schindler, médecin adjoint à l’Unité de médecine physique et réadaptation orthopédique. Bouger sans compromettre sa guérison ou se blesser devient dès lors possible, même en cas de lésions, de séquelles après un accident ou une opération. « Nager est idéal en cas d’obésité, en début de grossesse, mais aussi lorsqu’on a les articulations ou les tendons endommagés, si on souffre d’arthrose, de fractures de la hanche ou du genou », illustre le spécialiste. En cas de problèmes de dos (scoliose, discopathies, lombalgies, etc.), c’est un bon moyen pour se remettre en mouvement. La natation est par contre déconseillée en cas d’immunosuppression et de problèmes de peau (allergie au chlore, mycose, plaies ouvertes).


Mieux-vivre

Une activité physique complète

Crédit : Danchooalex / iStockphoto

Mais pour se faire réellement du bien, quelques règles s’imposent. Tout d’abord, il est recommandé de prendre quelques leçons avec un professionnel afin d’acquérir une bonne technique et y prendre du plaisir. Car la natation est un sport plus exigeant qu’il n’y paraît. Ensuite, il faut produire un effort. Le Dr Schindler conseille de nager au minimum durant 15 à 20 minutes sans s’arrêter et d’augmenter progressivement la durée de l’entraînement jusqu’à 45 minutes voire une heure. L’idéal étant de faire deux à trois séances par semaine. Le recours à des accessoires (palmes, plaquettes sur les mains, pull-boy à mettre entre les cuisses) renforce l’action de la natation sur le corps et varie l’activité. Enfin, s’inscrire à un club ou nager en groupe peut booster la motivation et aider à être plus régulier dans sa pratique. 

43

Brasse, crawl, dos crawlé ou nage papillon ? Chacune de ces techniques a ses avantages. La brasse est sans doute la plus intuitive de toutes. Elle sollicite le haut du corps, mais aussi les adducteurs, les fessiers et les genoux. Mieux vaut adopter la brasse coulée (tête sous l’eau) pour minimiser la charge sur la nuque. Le crawl, qui engage beaucoup le haut du corps et le bassin, est une nage rapide et exigeante. Elle requiert une bonne synchronisation de la respiration et des mouvements des bras. Elle implique des rotations au niveau du cou et sollicite beaucoup les épaules. Le dos crawlé offre quant à lui une position confortable si on souffre de lombalgies. La nage papillon est la plus technique et la plus sportive de toutes. Elle muscle surtout les bras, le dos et les abdominaux. Libre à chacun de varier les styles en l’absence de problèmes particuliers ou d’adopter la nage dans laquelle on se sent le plus à l’aise.

Juillet - Septembre 2019

Elle est un sport doux et complet. Elle renforce les articulations et de nombreux muscles. En effet, le corps travaille en résistance à l’eau, mais de manière fluide et sans choc, l’eau amortissant les mouvements. Elle augmente la consommation maximale en oxygène utilisée par les muscles (la VO2) et le métabolisme. Le fait de bouger bras et jambes en même temps stimule efficacement le système cardiovasculaire. Elle a aussi des effets bénéfiques sur la circulation sanguine : l’immersion des jambes dans l’eau favorise le retour veineux, soit la remontée du sang vers les parties supérieures du corps pour qu’il soit rechargé en oxygène. Enfin, nager sollicite le souffle, ce qui permet d’améliorer ses capacités respiratoires.


Pulsations

Apprivoiser la radiothérapie

La Société internationale de transplantation pédiatrique (IPTA) a décerné, à l’occasion de son 10e congrès à Vancouver, le Young Scholars Career Development Award au Dr Arnaud L’Huillier, chef de clinique à l’Unité d’infectiologie pédiatrique des HUG, pour sa recherche et son engagement dans la transplantation pédiatrique. Ce prix récompense

gnement

Passer du temps auprès d’un patient durant son hospitalisation, lui apporter un moment d’échange, un soutien ou juste une présence… les HUG recrutent des bénévoles pour le site Cluse-Roseraie (Hôpital – Bâtiments Lina Stern et Gustave Julliard, Maternité, Beau-Séjour). Conditions : avoir plus de 25 ans, être disponible (avoir

spécifiques. La séance dure une heure. Elle alterne présentation, simulation et moment d’échanges. Elle présente un cas typique de traitement en radiothérapie à l’aide de films et d’images en deux et trois dimensions (3D). Le patient est plongé dans le déroulement du traitement grâce à des lunettes 3D. La simulation reproduit le bruit des équipements, la luminosité, l’ambiance et les différents éléments d’une séance (écrans de contrôle, lasers, etc.). L’occasion également d’échanger avec les équipes soignantes et de rencontrer d’autres personnes.

sa contribution globale dans le domaine et plus particulièrement dans les infections virales touchant les enfants lors d’une greffe. Ses travaux portent sur les interactions entre les virus de l’herpès et le système immunitaire des patients transplantés, engendrant notamment un risque accru de cancer. L’IPTA est une organisation professionnelle dont le but est de faire progresser la science et la pratique de la transplantation pédiatrique dans le monde entier afin d’améliorer la santé de tous les enfants ayant besoin d’un tel traitement.

44

un horaire stable), ne pas travailler à plus de 80% et s’engager pour au minimum une année. Avant leur entrée en fonction, les candidats retenus suivent une formation d’une quarantaine d’heures qui les initie à l’accompagnement et au fonctionnement d’une unité de soins. Chaque personne signe une convention et un cahier des charges et s’engage ainsi à respecter le secret de fonction et à avoir une attitude de neutralité. Renseignements auprès de Daniela Neves, psychologue coordinatrice des bénévoles, au 022 372 99 24.

Crédits : DR, DR, Julien Gregorio

Par Giuseppe Costa

Juillet - Septembre 2019

B r è v e s

Le Service de radio-oncologie des HUG propose un programme d’information sur la radiothérapie qui détaille le principe du traitement et son déroulement. Vertual, un simulateur de salle de traitement, immerge le patient et ses proches au cœur des équipements. L’objectif est de les familiariser avec le traitement, de diminuer les craintes et de répondre aux questions

Bénévolat Le Dr Arnaud L’Huillier primé d’accompa-


Brèves

HUG : chiffres-clés 2018

210’000 personnes soignées dans 30 lieux de soins répartis dans le canton.

Nouveau scanner 3D Les HUG sont le premier hôpital de Suisse à se doter d’un appareil OnSight 3D Extremity. Ce scanner trois dimensions (3D) est dédié aux extrémités : cheville et pied, poignet et main, coude, genou. Il offre des images en haute résolution tout en délivrant une faible irradiation, à savoir des doses quatre à huit fois moins élevées que pour

Divertir avec la réalité virtuelle Le Service de neurochirurgie des HUG met à disposition de ses patients des casques de réalité virtuelle. Sur demande auprès du personnel soignant formé à l’utilisation de ces casques, les patients peuvent

Juillet - Septembre 2019

125’417

urgences, dont 72’917 adultes, 30’980 enfants, 18’667 gynécoobstétricales et 2853 gériatriques.

27’790

Crédits : istockphoto, DR, Louis Brisset

interventions chirurgicales, dont 8’751 réalisées en ambulatoire et 2’566 opérations en pédiatrie. Retrouvez le rapport d’activité des HUG sur panorama.hug-ge.ch

un examen de scanner standard. Cet appareil effectue des images en position assise, debout ou des membres inférieurs en charge. Cette révolution permet l’étude de la statique du patient et de l’effet des contraintes de poids sur les articulations. De plus, le Service de radiologie s’est doté d’un second appareil d’imagerie EOS®, spécialement pour les patients adultes. Conçu pour les pathologies ostéo-articulaires, il réalise des images 2D et 3D du squelette en position debout, avec une faible irradiation. 45

choisir différents programmes dans un catalogue varié. Si le but premier de ce projet innovant est de divertir les patients durant leur séjour, il est aussi susceptible d’avoir un impact sur le ressenti de la douleur. Une étude clinique est en cours sur ce bénéfice potentiellement induit. Ce projet a été mis en place en collaboration avec la Junior Entreprise EPFL, qui a assisté le service dans la sélection des casques et la configuration des programmes.


04/09 au 07/09 Exposition

Par Giuseppe Costa

Juillet - Septembre 2019

A g e n d a

A notre santé ! Plaine de Plainpalais Du mercredi au vendredi, de 12h à 18h Samedi, de 10h à 16h Entrée libre

Le bus « A notre santé ! » présente pendant trois mois dans onze villes de Suisse romande une exposition immersive et interactive, organisée par le Bioscope, laboratoire public de l’UNIGE, le Musée de la main et les HUG. Il commencera son périple sur la Plaine de Plainpalais, du 4 au 7 septembre. L’occasion pour les visiteurs de tester des capteurs mesurant le stress et le rythme cardiaque et d’expérimenter comment la médecine de demain offrira un diagnostic et des traitements personnalisés. Ils prendront également conscience des défis sociétaux et éthiques de la santé ainsi que ceux de la médecine personnalisée. Plus d’infos sur : www.unige.ch/-/anotresante

09/09 au 13/09

14/09

Allaitement

Zumba

Semaine mondiale

Cancers de la femme

Lundi : 13h-16h Mercredi et jeudi : 9h-12h et 14h-16h Vendredi : 9h-12h Hall d’entrée de la Maternité Boulevard de la Cluse 30

Jardin Anglais Quai du Général-Guisan 34 De 11h à 12h30 Entrée libre

A l’occasion de la semaine mondiale, la Maternité propose des stands d’information tout public en présence de consultantes en lactation.

10/09 au 12/09 Don d’organes Stands d’information A l’occasion de la Journée nationale du don d’organes du 7 septembre, les HUG organisent trois journées d’information destinées au grand public et aux collaborateurs avec la possibilité de s’inscrire sur le registre national. Mardi 10 De 10h30 à 14h Hôpital de Bellerive Cafétéria Ch. de la Savonnière 11

Mercredi 11 De 9h30 à 17h Hôpital des enfants Hall d’accueil Rue Willy-Donzé 6

Jeudi 12 De 9h30 à 17h Rotonde de l’Hôpital Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

46

Chaque année, le Service de gynécologie des HUG et la Ligue genevoise contre le cancer se mobilisent par solidarité avec les patientes et leurs proches en mettant sur pied, en septembre, les 10 jours du cancer de l’ovaire. De son côté, le Centre du sein des HUG organise des événements destinés aux patientes, au grand public et aux professionnels de la santé, en octobre, à l’occasion du mois du cancer du sein. Cette année, un cours de zumba gratuit devant le kiosque du Jardin anglais marque le lancement de ces deux rendez-vous annuels. Venez habillés en vert ou… en rose ! Programmes complets sur : www.hug-ge.ch/agenda

17/09 Alzheimer Journée genevoise 16h15-20h Auditoire Marcel Jenny Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre

L’Association Alzheimer Genève et l’Association suisse pour la recherche

Crédits : istockphoto, Gabriel Mulvey

SEPT.

Pulsations


Agenda

sur l’Alzheimer organisent une série de conférences gratuites à l’occasion de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer. L’occasion de faire le point sur le soutien aux proches aidants ainsi que sur l’avancée des projets de recherche menés par le Centre de la mémoire des HUG. Informations : www.alz-ge.ch www.recherchealzheimer.ch

variés, Greg Hug nous plonge dans un univers poétique et fantasque. Exposition jusqu’au 30 septembre. Plus d’infos sur : www.arthug.ch

26/09

pulsations

Musique 16h Salle Ajuriaguerra Ch. du Petit-Bel-Air 2 Entrée libre

SEPTEMBRE

L’Ensemble Romand joue le dimanche 26 septembre à 16h Elégie pour quatuor à cordes « Crisantemi » de Puccini et Quintette à cordes en sol mineur K516 de Mozart. La répétition générale, publique, a lieu à 13h30.

Jusqu’au 15/10

Jusqu’au 30/09

Au printemps dernier, le Service des affaires culturelles des HUG a lancé une invitation pour réaliser une exposition collective de photographies en plein air. Poétiques, loufoques ou introspectives, souvent drôles, ces photographies sont à découvrir dans un lieu souvent méconnu et véritablement privilégié pour accueillir des œuvres.

Exposition HUG Ô HUG Bâtiment David Klein Accueil de l’hôpital Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Vernissage à 18h Entrée libre

En détournant les objets de la médecine à l’aide de sculptures et d’objets

Photos 100 clichés sur Belle-Idée Exposition collective de photographies Parc de Belle-Idée et Espace Abraham Joly 2, chemin du Petit-Bel-Air

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Pulsations TV traite de la place occupée par l’informatique dans un hôpital à l’ère du numérique. Pulsations TV est diffusée en permanence sur YouTube et DailyMotion.

www.youtube.com/ user/kioskvideohug

Juillet - Septembre 2019

TV

Concert prestige


Pulsations

Pour en savoir plus sur… Allergies

En collaboration avec la Bibliothèque de l’Unige, site CMU

L i v r e s

&

Juillet - Septembre 2019

W e b

J’ai envie de comprendre… Les allergies Suzy Soumaille, Philippe Eigenmann Planète Santé, 2013 A travers ses neuf chapitres, cet ouvrage de vulgarisation répond aux différentes questions que le lecteur se pose face à un problème d’allergie : symptômes, pratiques à éviter, conseils, témoignages, mesures de prévention, traitements disponibles et à venir, etc.

Infertilité J’ai envie de comprendre… La procréation médicalement assistée Aurélie Coulon, Nicolas Vulliemoz Planète Santé, 2018 Cet ouvrage de vulgarisation traite toutes les questions concernant la procréation médicalement assistée : l’infertilité, les différentes techniques, les contraintes et les chances de succès.

100 questions sur le désir d’enfant François-Xavier Aubriot, Lucie Delaroche Solar, 2017 Dans cet ouvrage, deux grands spécialistes de l’infertilité répondent aux nombreuses questions que se posent les couples dans leur démarche.

Le grand livre des allergies Fédération française d’allergologie Eyrolles, 2014 Un guide pratique pour tout savoir sur les allergies, comment les prévenir et les guérir. La Fédération française d’allergologie propose une approche pluridisciplinaire pour répondre aux questions des patients souffrant d’allergies.

aha ! Centre d’Allergie Suisse

Site d’information et conseils concernant les allergies.

www.aha.ch

CONTACT Bibliothèque de l’Université de Genève Centre médical universitaire Avenue de Champel 9 1206 Genève Lu-ve : 8h-22h et sa-di : 9h-18h biblio-cmu@unige.ch 022 379 51 00 Pers. de contact : Annick Widmer www.unige.ch/biblio/patients/

Insuffisance rénale Oui, vos reins sont bien malades ! Ligue rein et santé-Rein échos L’Harmattan, 2015 Trois ouvrages pour aborder l’insuffisance rénale : vol. 1 : Le comprendre et l’éviter vol. 2 : Prévention et dépistage vol. 3 : Les prendre en charge et les soigner

D’autres reins que les miens : patients et médecins racontent l’aventure de la dialyse et de la greffe Yvanie Caillé Le Cherche midi, 2014 Des témoignages de patients et de médecins sur les maladies rénales chroniques et leurs traitements, notamment les dialyses, les transplantations, les prouesses médicales et les vies sauvées.

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Cancer du côlon Le dépistage du cancer du côlon

Brochure d’information de la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer.

Le cancer du côlon et du rectum Information de la Ligue suisse contre le cancer pour les personnes touchées et leurs proches. Cette brochure décrit brièvement la maladie, le diagnostic et les thérapies du cancer du côlon et du rectum, aussi appelé carcinome colorectal.

Sclérose en plaques Sclérose en plaques, l’essentiel Patrice Lalive, Renaud Du Pasquier RMS Ed. / Médecine et Hygiène, 2019 Ce livre répond aux questions courantes concernant cette maladie : quelles sont ses différentes formes cliniques, comment les diagnostiquer ou encore comment vivre au quotidien avec une sclérose en plaques ?

Seper hero Le voyage interdit qui a donné du sens à ma vie Marine Barnérias Flammarion, 2017 Le témoignage de Marine qui apprend, à 21 ans, qu’elle est atteinte de sclérose en plaques. Par ce livre, elle s’adresse à chacun de nous : apprenons à nous faire confiance et à croire en nos rêves.

Société suisse de la sclérose en plaques

Informations et soutien pour les personnes atteintes de sclérose en plaques. www.multiplesklerose.ch/fr


LUCAS VOUS REMERCIE D’AVOIR SAUVÉ SA MAMAN DONNER SON SANG C’EST SAUVER DES VIES

CHOISIR DE S’EN SORTIR. Déprime, angoisses, détresse, idées suicidaires : MALATAVIE • LIGNE ADOS 022 / 372 42 42 24h / 24 et 7j / 7

Prenez rendez-vous en ligne pour donner votre sang sur le site dondusangrendezvous.ch

www.dondusang.ch


GRÂCE À SES DONATEURS, LA FONDATION PRIVÉE DES HUG RÉALISE DES PROJETS INNOVANTS ET AMBITIEUX AVEC 3 OBJECTIFS

Ju ille t-

Se pte mb re

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Pulsations

AU G M E N T E R LE BI EN - Ê T R E D U PAT I E N T Exemple de projet réalisé : favoriser la réhabilitation cardiaque par l’exercice physique encadré par des professionnels.

Pulsations

Juillet - Septembre 2019

AMÉLIORER LA QUA L I T É DES SOINS Infokids Exemple de projet réalisé : création de l’application Infokids pour une assistance interactive lors d’urgences pédiatriques.

FAVO R I S E R L A R E C H E RC H E MÉ DI C A L E

Mieux-vivre

Les bienfaits de la natation

Exemple de projet réalisé : soutenir la recherche en immunothérapie pour lutter contre les tumeurs cérébrales.

L’EXCELLENCE MÉDICALE POUR VOUS, GRÂCE À VOUS.

DOSSIER Actualité

Pour faire un don : www.fondationhug.org IBAN CH75 0483 5094 3228 2100 0 T +41 22 372 56 20 Email : fondation.hug@hcuge.ch

Une consultation pour les troubles de l’alimentation

Soins intensifs

Renouer avec la vie


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