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Pulsations
Reportage
Le don de sang
DOSSIER Nutrition
Le retour en grâce des graisses ?
Santé personnalisée
Une révolution en marche
INFOKIDS
l’application des urgences pédiatriques
+ Donne des conseils médicaux + Informe quand consulter un pédiatre ou les urgences + Renseigne sur l’affluence aux urgences
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Pulsations Avril - Juin 2018
Sommaire Actualité 04 Une nouvelle salle de réveil
22 Reportage Le don de sang
06 Des patchs de membrane amniotique
26 Nutrition Le retour en grâce des graisses ?
07 Au cœur de l’urgence humanitaire
28 L’invitée Béatrice Arzel
34 Le portrait Jasmine Abdulcadir :
36 L’organe La peau
« J’ai grandi dans le respect des différences »
38 Témoignage J’ai perdu l’odorat 40 Mieux-vivre Hydratation : écoutez-vous ! 26
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08 Aider les jeunes souffrant de troubles psychiques 11 Eviter les scanners inutiles 20 Rencontre Michèle Righetti, l’atout discret des HUG
30 Troubles bipolaires S’occuper des proches 32 L’infographie L’asthme
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DOSSIER SANTÉ PERSONNALISÉE
Une révolution en marche
42 Junior La puberté, c’est quoi ? 44 Brèves Agenda 48 Livres & Web Pour en savoir plus
IMPRESSUM Editeur Bertrand Levrat, Hôpitaux universitaires de Genève, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, CH-1211 Genève 14, www.hug-ge.ch Réalisation Bertrand Kiefer, Michael Balavoine, Planète Santé / Médecine et Hygiène, www.planetesante.ch Responsable de publication Sylvia de Meyer Rédactrice en chef Suzy Soumaille Edition Joanna Szymanski, Elodie Lavigne, Laetitia Grimaldi Maquette et mise en page Jennifer Freuler, Bogsch & Bacco Publicité Publicitas SA, www.publicitas.ch/magazines Abonnements Version électronique : gratuit, www.hug-ge-ch/pulsations. Version papier : gratuit, Tél. 022 702 93 11, www.pulsations.swiss Fiche technique Tirage : 39’000 exemplaires, 4 fois par an. Référence 441696 — La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source. Crédits couverture: shutterstock, istockphoto, bsip Crédits sommaire : istockphoto, Fred Merz et Nicolas Righetti | Lundi 13
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EN SAVOIR +
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Tous panels d’analyses Centres de prélèvements et domiciles Prescription électronique Web, smarts phones, liens dossiers médicaux
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Pour tous les soignants, c’est une évidence : chaque personne est Et, plus encore que unique. Et la médecine rendre les traitements doit s’adapter à elle. plus précis, elle bouleMais en quoi est-elle verse notre rapport à la unique ? Jusqu’à maintemédecine. Vous pensez nant, on a surtout consiêtre en bonne santé ? déré que c’était au plan Vous vous trompez ! spirituel, ou psychique. Car chez chacun Nous différons les uns d’entre nous, la santé des autres par notre personnalisée est intime, nos valeurs, capable de détecter notre liberté, notre des débuts de maladie manière d’être, par et des facteurs de exemple. Maintenant, risque. En devenant avec la santé personnaliprédictive, la médecine sée, on s’aperçoit que Bertrand Kiefer brouille la frontière les différences sont tout Directeur de Médecine et Hygiène entre normal et pathoaussi nettes au niveau Rédacteur en chef de la Revue Médicale Suisse logique et nous pose biologique. Votre quantité de questions génome vous est propre, éthiques et sociétales. Essentiel, le comme le sont mille autres paradébat ne doit pas rester dans les mains mètres de vos cellules. Plus on des seuls spécialistes. Nous sommes en cherche, plus on découvre déjà responsables de gérer au mieux des différences entre les individus. notre propre santé. A nous aussi de Et lorsqu’apparaît une maladie, elle piloter, avec l’ensemble de la société, aussi s’exprime de manière singulière. les progrès qui changent en profonMieux comprendre ces variations deur la médecine et nos vies. permet de proposer des traitements
E d i t o r i a l
Crédit : Yvain Genevay/Le Matin Dimanche
Vous êtes unique
plus ciblés, donc plus efficaces et comportant moins d’effets secondaires. Toutes les pathologies ne sont pas encore concernées par cette révolution. Mais elle progresse à grands pas.
Par André Koller Photos Julien Gregorio
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Réveil en douceur après l’opération Puits de lumière, luminaires respectueux des rythmes circadiens, pharmacie automatisée et espace au sol : la nouvelle salle de réveil offre un confort et une sécurité inégalés.
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naugurée en 2017, la nouvelle salle de surveillance postinterventionnelle (SSPI) des HUG – c’est son vrai nom – déploie des trésors d’architecture et de technologie pour accompagner et sécuriser les patients à leur sortie du bloc opératoire. Un exemple ? Le concept de lumière innovant de la SSPI. « C’est essentiel pour le bienêtre. La sortie de l’état comateux, surtout pour les personnes âgées, est un moment délicat où l’on se sent un peu perdu. Un éclairage en phase avec le rythme circadien, soit l’alternance biologique de veille et de sommeil, est alors capital. Il permet à notre horloge interne de se réorienter dans le temps, mais aussi dans l’espace », explique
Actualité
le Pr Bernhard Walder, médecin adjoint agrégé, responsable de la SSPI. Par conséquent, le plafond des quelque 350 m2 de la nouvelle salle est ouvert à intervalles réguliers de huit larges puits qui font entrer à flots la lumière naturelle. Mieux, les luminaires électriques reproduisent les variations de couleurs, infimes mais continues, des différentes phases de la journée. D’un jaune clair en matinée, ils passent progressivement à un blanc « midi », puis redescendent en début de soirée vers un jaune orangé. Pharmacie automatisée
Autre nouveauté, une armoire à pharmacie entièrement automatisée. Depuis juin 2017, un médicament ne peut être retiré qu’avec le code du patient. « Cela réduit beaucoup le risque d’erreur. De plus, le réapprovisionnement par la pharmacie se fait de manière automatique. Les HUG sont l’un des rares hôpitaux de Suisse à être équipés d’un dispositif aussi sûr », relève Frédéric Scaramozzino, infirmier responsable de la SSPI.
Sécurité du patient. C’est le maître mot. Après la gestion des douleurs et des nausées, cette structure a pour mission d’identifier les éventuelles complications précoces survenant après des interventions chirurgicales. Cela passe par une surveillance étroite des signes vitaux : respiration, tension et rythme cardiaque, état de conscience ou cognitif et, enfin, température (infection). Quelque 30 à 40 patients passent chaque jour par cette salle. Ils restent en moyenne deux heures. «Lorsqu’un patient n’est pas stabilisé, la surveillance devient plus étroite, avec des investigations plus poussées. Au-delà de quatre heures, le médecin de la SSPI, spécialisé en anesthésie, intervient une nouvelle fois pour trouver des solutions médicales adaptées », souligne Frédéric Scaramozzino. Les équipements médicaux et de monitoring des signes vitaux sont fixés au plafond par des bras articulés. L’espace au sol est donc entièrement dégagé. En cas de nécessité, un patient est amené immédiatement, sans risque et sans encombre, aux soins intensifs ou intermédiaires. « Depuis l’ouverture de la salle en juin, des professionnels de santé de toute l’Europe sont venus la visiter », note encore avec fierté le Pr Walder.
En chiffres Quelque 12’500 patients adultes (hors Maternité) reçoivent une chirurgie majeure chaque année sur le site Cluse-Roseraie. La grande majorité passe par la SSPI. Un millier est adressé directement aux soins intensifs et environ 1’500 aux soins intermédiaires.
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Cette innovation profite désormais aux quelque 10’000 patients qui transitent chaque année par la SSPI. Mais ce n’est pas la seule. Globalement, l’ergonomie des lieux a également été améliorée. Les 23 lits (contre 18 auparavant) disposent chacun d’un espace d’environ 5 m2. Et chaque cas s’affiche sur un méga-écran électronique qui trône au centre du poste de surveillance vitré, avec vue directe sur tous les patients.
Sécurité des soins
Pulsations
Des patchs de membrane amniotique pour réparer les cornées
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oigner les cornées abîmées grâce à une greffe de membrane amniotique, un tissu qui entoure le fœtus pendant la grossesse. Cette technique extraordinaire existe depuis plusieurs années. Pour répondre aux besoins grandissants, les HUG permettront dès le printemps à certaines femmes de faire un don de membrane amniotique. « Cette membrane a des propriétés anti-inflammatoires, antibactériennes et cicatrisantes », explique Christophe Rennesson, infirmier spécialiste du don d’organes et de tissus. Après l’accouchement et l’expulsion du placenta, la membrane est recueillie puis transmise à la biobanque de tissus pour des contrôles sérologiques et morphologiques en vue de sa validation pour une greffe. A partir d’une seule membrane amniotique, une vingtaine de pansements oculaires peuvent ainsi être
Pose du patch sur la cornée et la conjonctive
réalisés. Ces « patchs » peuvent ensuite être greffés sur des cornées abîmées par des brûlures ou des ulcérations. L’éventualité d’un rejet est rare, car ce tissu n’est pas vascularisé. Ce traitement évite l’apparition de lésions plus sévères, qui pourraient nécessiter une greffe de cornée. Ce programme de don ne sera ouvert qu’aux femmes enceintes chez qui une césarienne a été programmée. « Car avec un accouchement par voie basse, le risque infectieux est trop important », explique Christophe Rennesson. Anonyme et gratuit, le don requiert le consentement de la patiente.
Une biobanque aux HUG
Couture du patch
Vue latérale de l’œil
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Les membranes amniotiques à usage thérapeutique sont conservées depuis le printemps 2018 dans la biobanque de tissus, placée sous la responsabilité du Pr Jean Villard, médecin responsable, et de Florence Chiodini, biologiste responsable. Cette biobanque comprend déjà, depuis 2013, des cornées. A ce jour, 502 cornées ont été prélevées et 223 greffées. En 2016, 880 transplantations ont été effectuées sur toute la Suisse, alors qu’on estime à 1'000 le nombre de patients en attente d’une greffe.
Illustration réalisée en coll. avec le Dr Horace Massa
Par Élodie Lavigne Illustration Benjamin Schulte
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Les femmes enceintes chez qui une césarienne a été planifiée pourront, dès le printemps, intégrer le programme de don de membrane amniotique des HUG.
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35 à 40%
Crédit : Unsplash/Madi Robson
de la population globale sont des femmes et des enfants dans la plupart des pays à risque de catastrophes.
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Une population oubliée
Parmi les nombreuses victimes, il est dans ces zones sinistrées une population particulièrement vulnérable et souvent négligée. Les enfants, mais aussi les femmes enceintes qui, durant la catastrophe, continuent d’accoucher et doivent recevoir des soins adaptés. Cette problématique de santé materno-infantile est l’un des principaux enjeux qui, depuis vingt ans, animent les membres de la convention entre l’aide humanitaire suisse et les HUG. La fusion des compétences des différents services permet de sensibiliser et développer de bonnes pratiques d’intervention.
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C’est là qu’intervient le service de médecine tropicale et humanitaire des HUG, nommé par l’OMS « Collaborating Centre for Humanitarian Medicine and Disaster Management » pour une durée de quatre ans. Des soignants sont envoyés en renfort ou coopèrent depuis les HUG pour apporter leur soutien logistique et humain. Il s’agit avant tout d’une collaboration, souligne le Dr Olivier Hagon, coresponsable du centre avec
Récemment désigné comme centre collaborateur par l’OMS, le Service de médecine tropicale et humanitaire des HUG apporte son expertise dans des catastrophes partout dans le monde.
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Une collaboration entre échanges et innovations
Dans l’urgence humanitaire
le Pr François Chappuis : « Dans des conditions où il faut faire face à un afflux de difficultés, on doit aider les structures existantes, qui se retrouvent “genoux à terre”, à se relever. Le partage d’expériences, la coordination des équipes et l’amélioration des standards de qualité sont essentiels. »
Par Aurélia Brégnac
sunamis, inondations, tremblements de terre, mais aussi épidémies et conflits armés. Aux quatre coins du globe, des populations nécessitent des soins d’urgence, dans des conditions rendues extrêmes. Alors qu’elles sont confrontées au dénuement le plus total, les équipes médicales locales ne suffisent parfois pas pour assurer une bonne prise en charge.
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Par Giuseppe Costa Illustration Diego Funck
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Bien dans son corps et mieux dans sa tête
Le programme 4F améliore la qualité de vie des jeunes adultes souffrant de troubles psychiques. Il prévient aussi la prise pondérale associée à certains médicaments et à l’inactivité.
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Actualité
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« Ces personnes subissent les effets secondaires de certains médicaments qui peuvent perturber le sentiment de faim et de satiété. Comme elles sont souvent isolées et sédentaires, elles peuvent prendre du poids même sans traitement pharmacologique. En reprenant une activité physique régulière, elles gèrent mieux leur poids et réduisent ainsi le risque de maladies cardiovasculaires. Elles augmentent aussi leur bien-être physique et mental tout en diminuant leur stress », relève le Dr Othman Sentissi, responsable du CAPPI-Jonction. Et d’insister : « Notre rôle est de soigner les patients. Mais c’est insuffisant. Il est fondamental d’améliorer leur qualité de vie. »
Activités en groupe
Le programme 4F s’étend sur huit semaines. Il commence et se termine par un bilan individuel physique, psychologique et nutritionnel. Les activités ont lieu plusieurs fois par semaine et se déroulent en groupes d’une dizaine de participants. Le renforcement musculaire et l’endurance (fit) – réalisés sous forme de circuit training – et les activités ludiques (fun) telles que le badminton, le basket ou le volley, sont encadrés par un maître d’activités physiques adaptées. « En se sentant bien dans son corps, la personne le réinvestit, ressent du plaisir, découvre de nouvelles activités et améliore son estime de soi », résume le psychiatre. Le travail, avec une psychologue, autour de la respiration, de la relaxation, du moment présent et de la perception corporelle (feel) favorise le bien-être. Et un groupe de parole permet de partager sur des problématiques communes. Enfin, le comportement et l’équilibre alimentaire sont discutés avec une diététicienne (food). Les participants acquièrent également des connaissances pour faire de meilleurs choix nutritionnels et favoriser une stabilisation ou une perte pondérale.
que 100 patients par an. Il a été mis sur pied grâce aux donateurs de la Fondation privée des HUG pour une durée de deux ans. « Afin d’étendre ce programme à tous les secteurs de la psychiatrie et le pérenniser, nous voulons démontrer que les patients vont mieux, sortent de leur isolement, reprennent le travail et, au final, consomment moins de soins », conclut le Dr Sentissi.
« J’ai repris confiance en moi » Dépression et anxiété mènent Françoise * à l’arrêt de travail. La trentenaire intègre le programme 4F et, au fil des semaines, en tire des bénéfices. « Au début, j’étais tellement tendue que tout était difficile. Mon anxiété m’empêchait de prendre du plaisir. Petit à petit, j’ai senti les bienfaits de l’activité. Lors des jeux, on ne perçoit pas la maladie des participants. On est tous là pour s’amuser et s’en sortir. C’est un moment qui m’apporte beaucoup de légèreté : ça me fait du bien. Je me suis même rendu compte que je souriais », dit-elle.
Etendre à tous les secteurs
« Le sport permet d’être dans l’instant présent et d’éviter de ruminer ses pensées négatives. J’avais peur de tout, maintenant j’ai davantage la pêche, j’ai retrouvé l’envie d’aller vers les gens. J’ai repris confiance en moi. D’ailleurs, plus on bouge, plus on a envie de faire des choses. En remettant en route des énergies qui stagnaient, la chaleur se propage dans tout notre corps et donne une sensation de bien-être », relève Françoise. Aujourd’hui, elle travaille de nouveau et poursuit sur cet élan en allant désormais nager une fois par semaine.
Ce programme, commencé en été 2017, concerne quel-
* Prénom d’emprunt.
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eel fit food & fun ». Ce n’est pas le slogan du dernier fitness à la mode, mais le nom du programme 4F proposé au Centre ambulatoire de psychiatrie et psychothérapie intégré (CAPPI) de la Jonction, rattaché au service de psychiatrie adulte des HUG. Il s’adresse aux patients de 18 à 35 ans souffrant de troubles psychiques débutants (phobie sociale, dépression, troubles anxieux ou psychotiques, etc.), présentant une surcharge pondérale ou une prédisposition à la prise de poids.
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Pulsations
Un marqueur pour éviter un scanner Une analyse rapide renseigne sur l’utilité d’effectuer un CT-scan lors d’un traumatisme crânien léger.
Kit de test commercialisable
Crédit : Sabrina Teggar
Pourtant, dans 90% des cas, le scanner est négatif. Comment éviter à autant de personnes de passer cet examen ? « Nous avons développé un biomarqueur, à savoir une protéine s’exprimant de manière anormale dans le sang, qui détermine si un CT-scan est utile ou non. Ce test détecte correctement toutes les personnes qui doivent passer un scanner et évite ainsi à un tiers des gens, qui n’en ont pas besoin, de le passer en vain », répond Linnéa Lagerstedt, doctorante dans le Groupe de recherche translationnelle en biomarqueurs de l’Université de Genève, qui a trouvé cette protéine. 11
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Et les avantages sont multiples. Pour les patients, pas d’exposition aux radiations du scanner ni d’attente inutile aux urgences, voire même pas de déplacement, car le test sera aussi disponible en pharmacie ou dans les clubs de sport. Pour les hôpitaux, des files d’attente réduites. Et pour tous, des économies. « Genève est leader sur le marché de marqueurs qui diminueront les coûts de la santé lors de traumatismes crâniens légers », se félicite le Pr Jean-Charles Sanchez, dont la découverte a valu à son équipe, en octobre dernier, le Prix de l’innovation 2017, offert par la Fondation privée des HUG.
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n enfant tombe de son tricycle et se cogne la tête. Un footballeur rate le ballon et frappe son front contre son adversaire. Une personne âgée perd l’équilibre et finit par terre. Autant de situations de la vie courante qui peuvent provoquer un traumatisme crânien léger. Selon les estimations, elles concernent tout de même quelque trois millions de personnes par an en Europe. Beaucoup se rendent alors aux urgences – environ 1000 par an aux HUG – pour passer un CT-scan (scanner à rayons X) afin d’exclure une lésion cérébrale.
Par Giuseppe Costa
Pour transférer cette innovation scientifique vers les soins aux patients et la protéger, un brevet a été déposé en 2015 déjà. En décembre 2017, une licence a été accordée à une start-up genevoise (ABCDx). « Cette dernière a désormais les droits d’exploitation pour commercialiser un kit à large échelle. L’objectif est d’obtenir pour courant 2018 l’autorisation des autorités sanitaires de mise sur le marché d’un test rapide au lit du patient », relève le Pr Jean-Charles Sanchez, responsable du groupe. Et d’ajouter : « En parallèle, nous continuons nos recherches sur d’autres biomarqueurs en les combinant à notre première découverte et à des éléments cliniques (symptômes, état de conscience). Aujourd’hui, nous sommes à 30%: d’ici 2019, notre but est d’éviter à plus d’une personne sur deux de passer un scanner pour rien. »
Par Michael Balavoine, Stéphany Gardier, André Koller, Raphaëlle Maruchitch Photos Bogsch & Bacco
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La santé personnalisée, une révolution en marche Le Le visage visage de de la la médecine médecine se se transforme transforme et et le le rapport rapport àà la la maladie maladie change. change. Demain, Demain, nous nous n’irons n’irons plus plus voir voir un un médecin médecin seulement seulement pour pour nous nous soigner, soigner, mais mais d’abord d’abord pour pour rester rester en en bonne bonne santé. santé.
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D’où D’où vient vient ce ce vent vent d’optimisme d’optimisme soufflé soufflé dans dans les les médias médias et et activement activement promu promu par par la la Confédération ? Confédération ? De De tout tout temps, temps, de de nouveaux nouveaux outils outils ont ont engendré engendré de de nouveaux nouveaux savoirs. savoirs. Galilée Galilée bouleverse bouleverse notre notre conception conception de de l’Univers l’Univers en en braquant braquant un un télescope télescope sur sur l’infiniment l’infiniment grand. grand. Tandis Tandis qu’Antoni qu’Antoni van van Leeuwenhoek Leeuwenhoek pose pose les les bases bases de de la la médecine médecine moderne moderne en en scru scrutant tantau au microscope microscope l’infiniment l’infiniment petit.petit.
Séquençage haut débit
Internet aa suscité suscité un un saut saut qualitatif qualitatif et et Internet quantitatif des des technologies technologies de de l’infor l’infor quantitatif mation. Les Les données données concernant concernant des des mation. millions de de personnes personnes se se déversent déversent millions quotidiennement dans dans cet cet océan océan planétaire. planétaire. quotidiennement Rien ne ne lui lui échappe : échappe : comportements, comportements, Rien consommation, opinions, opinions, vie vie sociale … sociale … mais consommation, mais paramètres aussi paramètres biologiques, aussi biologiques, diagnostics, diagnostics, et traitements et effets secondaires. traitements effets secondaires. C’est le C’est le big fameux (lire en fameux data big (liredata en page 16).page 16). D’autre part, part, les les instruments instruments d’analyses d’analyses D’autre biologiques et et génétiques génétiques ont ont fait fait un un bond bond biologiques spectaculaire. En En particulier, particulier, les les séquenceurs séquenceurs spectaculaire. haut débit débit qui qui décryptent décryptent toujours toujours àà haut plus vite vite l’ADN l’ADN de de nos nos gènes. gènes. Mais Mais aussi aussi plus les spectromètres spectromètres de de masse masse utilisés utilisés pour pour les identifier les les protéines protéines et et métabolites métabolites identifier indispensables aux aux organismes. organismes. indispensables
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« On tente aujourd‘hui de comprendre les interactions entre des gènes, qui sont impor tantes pour des affections comme le diabète, l’infarctus ou l’asthme. »
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L’avènement L’avènement de de la la médecine médecine personnalisée personnalisée suit suit cette cette même même logique. logique. Révolution Révolution annonannoncée cée et et déjà déjà perceptible perceptible dans dans des des domaines domaines de de pointe pointe comme comme l’oncologie, l’oncologie, elle elle est est issue issue du du formidable formidable essor essor des des technologies technologies de de l’information l’information et et du du développement développement sans sans précédent précédent des des instruments instruments d’analyses d’analyses biologiques biologiques et et génétiques. génétiques.
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ne ne médecine médecine plus plus précise, précise, plus plus précoce précoce et et avec avec moins moins d’effets d’effets secondaires. secondaires. Si Si aujourd’hui aujourd’hui une une pathologie pathologie est est traitée traitée lorsqu’elle lorsqu’elle est est installée, installée, avec avec une une efficacité efficacité variable variable selon selon les les patients, patients, la la médecine médecine personnalisée personnalisée promet promet des des traitetraitements ments mieux mieux adaptés adaptés àà chacun chacun et et prescrits prescrits sisi possible possible avant avant même même que que les les signes signes de de la maladie la maladie apparaissent. apparaissent. Autrement Autrement dit,dit, elle sera elle sera individualisée individualisée et prédictive. et prédictive.
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Dossier
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« Depuis quelques années, les performances de ces machines ont été améliorées d’un facteur de puissance 10 », note le Pr Denis Hochstrasser, vice-recteur de l’Université de Genève et acteur majeur de la santé personnalisée en Suisse romande. Sans oublier les progrès de la numérisation. « Les logiciels d'analyse d'images intégrant des fonctions de comptage sur des tissus de patients améliorent la précision diagnostique », relève la Pre Laura Rubbia-Brandt, cheffe du Département de médecine génétique, de laboratoires et de pathologie et médecincheffe du service de pathologie clinique. « Ce département est appelé à jouer un rôle central dans l’avènement de cette médecine. Car les analyses d’échantillons biologiques et leur interprétation sont essentielles pour la personnalisation des traitements. » Interactions entre gènes
Autrement dit, la quantité de données biologiques et biographiques accessibles et utilisables par les chercheurs croît de façon exponentielle. Tandis que les outils informatiques pour les analyser, les faire parler et leur donner du sens sont toujours plus efficaces. Deux facteurs qui vont impacter l’ensemble des connaissances médicales. En particulier la médecine génétique. « On tente aujourd'hui de comprendre les interactions entre des gènes, qui sont importantes pour des affections comme le diabète, l’infarctus ou l’asthme. Des maladies rangées sous une même étiquette seront reclassées en nombreuses sous-catégories », explique le Pr Marc Abramowicz, nouveau médecin-chef du service de médecine génétique. L’approche génétique conduira ainsi à des diagnostics toujours plus précis, des prédictions plus fiables et à un horizon toujours plus lointain. « On pourra prédire la survenue de maladies, comme un coma diabétique, bien avant ses premiers signes cliniques. Ou un cancer du côlon avant même que la tumeur soit visible à l’endoscope. Et ceci, par l’analyse parallèle de très nombreuses substances dans le sang, l’urine, voire simplement l’air expiré », prédit le généticien. 14
Prévenir
Une évolution qui augure un changement assez radical. « Aujourd’hui, on traite une maladie quand elle se manifeste par des symptômes mesurables. C’est-à-dire, quand le fonctionnement d’un organe est souvent déjà diminué de plus de 40 %. Demain, l’atteinte pathologique pourra être détectée dans de nombreux cas avant l’apparition de signes, et la maladie prédite des années avant qu’elle ne se manifeste. Alors, nous consulterons pour ne pas tomber malade. Et comme en Chine ancienne – si c’est vrai – les médecins seront payés pour garder les patients en bonne santé », sourit le Pr Hochstrasser. Reste que les incidences économiques sont encore difficiles à évaluer. « D’un côté, une meilleure prévention aura tendance à faire baisser les coûts. De l’autre, la production de médicaments sur mesure pourrait les faire exploser », note le vice-recteur.
« Psycho-oncologie: accompagner les patients face aux résultats génétiques »
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Dossier
Trois questions à la Dre Marta Vitale, psychologue référente du service d’onco-génétique. Quels patients rencontrez-vous dans le service d’onco-génétique ? Dre Marta Vitale Les personnes à qui nous offrons un suivi psychologique peuvent consulter pour diverses raisons : certaines ne sont pas malades mais souhaitent clarifier un risque, d’autres se savent déjà porteuses d’une mutation liée au cancer et peuvent par exemple envisager une chirurgie préventive, comme l’ablation des seins ou des ovaires. Nous accompagnons aussi des parents qui ont un projet d’enfant. Pulsations
Si Si la la santé santé personnalisée personnalisée suscite suscite beaucoup beaucoup d’espoirs, d’espoirs, « elle « elle est est susceptible susceptible aussi aussi de de mettre mettre àà mal mal certaines certaines valeurs valeurs éthiques éthiques constitutives constitutives du du système système de de santé, santé, comme comme la la solidarité solidarité et et la la confidentialité », confidentialité », prévient prévient la la Pre Pre Samia Samia Hurst, Hurst, directrice directrice de de l’Institut l’Institut Ethique, Ethique, Histoire, Histoire, Humanités. Humanités. « Les « Les assuassurances rances fonctionnent fonctionnent selon selon un un principe principe de de solidarité solidarité fondé fondé sur sur l’ignorance l’ignorance du du futur. futur. Si Si demain demain ilil est est possible possible d’identifier d’identifier des des groupes groupes présentant présentant un un risque risque élevé élevé de de développer développer un un cancer cancer coûteux coûteux àà traiter, traiter, ce ce principe principe pourrait pourrait être être remis remis en en cause. » cause. » La La confidentialité, confidentialité, elle, elle, est est indispensable indispensable àà la la pratique pratique médicale. médicale. Les Les patients patients doivent doivent en en effet effet pouvoir pouvoir échanger échanger avec avec leur leur médecin médecin en en toute toute confiance. confiance. « Or « Or lele croisement croisement des des données données selon selon des des procédés procédés sophistiqués sophistiqués permet permet d’identifier d’identifier assez assez facilement facilement àà peu peu près près n’importe n’importe qui. qui. IlIl est est donc donc important important de de poser poser dès dès aujourd’hui aujourd’hui des des règles règles qui qui fixent fixent les les droits droits d’utilisation d’utilisation de de ces ces données », données », AK conclut conclut la la bioéthicienne. bioéthicienne.
Comment les proches vivent-ils ce moment ? Faire un test génétique est un choix per sonnel mais qui en réalité a des implications pour toute la famille, et c’est souvent compliqué. En Suisse, il n’y a pas d’obli gation, mais juste une recommandation d’informer les proches concernés. Cela fait reposer une lourde responsabilité sur les patients. Certaines familles en sortent renforcées. Dans certains cas, les situations déjà conflictuelles rendent cette démarche difficile. Notre rôle est d’aider le patient à construire un chemin personnel qui lui permette de faire cette annonce dans les meilleures conditions. SG
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Questions Questions éthiques éthiques
Découvrir que l’on porte une mutation qui prédispose à un cancer est-il vécu comme une sorte de condamnation ? Chacun réagit différemment, mais certains patients peuvent rester en état de sidération. C’est une annonce qui peut être très traumatisante, et la présence d’un psychologue dès ce moment-là est importante. Pour certains, porter cette mutation c’est comme avoir déjà la maladie en soi. Nous les aidons donc à dissocier les choses, tout en essayant de montrer les aspects positifs de ce diagnostic.
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Big data : pour le meilleur et pour le pire Les données, désormais produites en masse, sont à l’origine de l’essor de la médecine personnalisée.
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es algorithmes qui offriront à chaque patient un diagnostic plus précis, plus ciblé, plus individualisé, ont besoin des informations de dizaines de milliers de patients pour « apprendre ». Si les centres hospitaliers sont des fournisseurs majeurs de données biomédicales, pas besoin cependant de passer une IRM ou de faire un test génétique pour participer au big data. A longueur de journée, nous contribuons au phénomène, parfois même sans le savoir. Tout ou presque aujourd’hui peut produire des données, du pèse-personne connecté aux smartphones, sans parler de tous les objets dont on n’imagine même pas qu’ils puissent collecter des informations. Comme ces robots-aspirateurs capables de fournir des cartes précises des appartements. « Les scientifiques travaillaient sur des données figées, acquises dans un espace-temps défini : un “ lac” de données. Dorénavant, nous sommes face à des données en mou vement, des flux continus, incessants, “ des fleuves ” ! », illustre le Pr Christian Lovis, médecin chef du service des sciences de l’information médicale.
biomédicales seront produits. Cette quantité de data sans précédent est-elle en train de révolutionner la recherche ? « La météorologie ou l’astrophysique travaillent avec des données massives depuis très longtemps, mais elles sont obtenues dans des buts précis. Or, la science actuelle utilise d’une part des sources nombreuses et hétérogènes, et d’autre part, réutilise des données dans d’autres buts que ceux ayant motivé leur création », explique le spécialiste.
La science s’est toujours nourrie de données
Analyse des tweets
Utiliser des données pour faire avancer la science n’est pas nouveau. « C’est ainsi qu’est née la démarche scientifique : les chercheurs observent, échafaudent des hypothèses, puis recueillent des données pour les vérifier », rappelle Christian Lovis. Mais certaines estimations prévoient qu’à l’horizon 2020, plus de 2000 exaoctets (soit 2000 millions de téraoctets) de données
Pour certains de ses travaux, le chercheur analyse d’ailleurs des messages postés sur Twitter : « Le texte est un objet d’étude très riche. Celui des dossiers médicaux, comme celui des réseaux sociaux », souligne-t-il. L’analyse des tweets a ainsi permis de mieux repérer les effets secondaires de certains médicaments ou de voir comment les patients expriment leur douleur.
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Echanger les données
Faut-il avoir peur de ces traces numériques que nous produisons en si grande quantité ? « Aucune invention, du couteau suisse aux montres connectées, n’est faite que pour le meilleur, constate Christian Lovis. Tout objet peut conduire à des dérives. » Pour le chercheur, il est l’heure de sortir d’une vision idéaliste et naïve d’un usage totalement ouvert des données, qui ont désormais une réelle valeur monétaire. « Elles se négocient, se vendent, s’achètent. Il faut donc inventer de nouveaux modèles pour échanger contractuellement les données, assurer la traçabilité, un usage équitable, mais aussi la confidentialité. Or, cela n’est pas compatible avec l’open data actuel. Je soutiens donc l’idée de développer un centre de data privé pour les recherches d’intérêt public… SG en attendant mieux ! »
pe rs on S na an l i s té ée
Dossier
En En partie partie àà cause cause de de différences différences génétiques génétiques qui qui influencent influencent la la réponse réponse individuelle individuelle àà une une substance, substance, chaque chaque patient patient répond répond différemdifféremment ment àà l’administration l’administration d’un d’un médicament. médicament. Certaines Certaines personnes personnes vont vont être être qualifiées qualifiées de de « sensibles », « sensibles », d’autres d’autres de de « résistantes », « résistantes », alors alors qu’elles qu’elles sont sont touchées touchées par par une une même même maladie maladie et exposées et exposées à une à une même même molécule. molécule. C’est C’est là là qu’entre qu’entre en en jeu jeu la la pharmacogénomique pharmacogénomique (association (association de de pharmapharmacologie cologie et et génétique). génétique).
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« Nous commençons à mieux identifier et caractériser les variations génétiques, qu’on appelle polymorphismes, et qui ont un impact à différentes étapes de la vie du médicament : son absorption, sa transformation, son élimination, et son action au niveau de la cible », détaille le Pr Jules Desmeules, chef du service de pharmacotoxicologie. En fonction de ces variations individuelles, qui peuvent toucher entre 10 et 15% de la population, le médicament sera plus efficace chez certains ou plus toxique chez d’autres.
La pharmacogénomique pharmacogénomique La trouve notamment notamment d’intéd’intétrouve ressantes applications applications ressantes dans le le champ champ des des doudoudans leurs chroniques, chroniques, parfois parfois leurs très résistantes résistantes àà l’usage l’usage très des analgésiques. analgésiques. « En « En des cas de de séquelles séquelles d’un d’un cas zona par par exemple exemple –– une une zona maladie virale virale qui qui peut peut maladie conduire àà des des douleurs douleurs conduire neuropathiques –, –, les les ininneuropathiques dividus peuvent peuvent répondre répondre dividus un peu peu moins moins bien bien au au un traitement, détaille détaille le le traitement, spécialiste. Lorsque Lorsque les les spécialiste. dérivés de de la la morphine morphine dérivés sont moins moins efficaces, efficaces, on on sont doit alors alors avoir avoir recours recours àà doit des antiépileptiques antiépileptiques ou ou des des antidépresseurs. » antidépresseurs. » des La pharmacogénomique pharmacogénomique La devrait permettre, permettre, àà devrait terme, d’intégrer d’intégrer les les terme, particularités indiviindiviparticularités duelles afin afin d’optimiser d’optimiser duelles les doses doses de de médicament médicament les administrer àà chaque chaque àà administrer patient.RM patient. RM
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La La pharmacogénomique pharmacogénomique au au secours secours des des douleurs douleurs chroniques chroniques
Pulsations
Traitement du cancer : les pathologistes au chevet des oncologues
Avril - Juin 2018
D o s s i e r
Plus un jour ou presque ne se passe sans qu’on annonce une « révolution » dans le traitement du cancer. « Il y a encore à peine quinze ans, explique la Pre Rubbia-Brandt, cheffe du département de médecine génétique, de laboratoires et de pathologie des HUG, les oncologues prescrivaient essentiellement des chimiothérapies à tous les malades du cancer. Aujourd’hui, un large nombre d’entre eux bénéficie d’une approche personnalisée qui correspond au profil moléculaire de la tumeur qui prolifère dans leurs tissus. » Diverses stratégies peuvent ainsi être utilisées : celles qui visent les vaisseaux sanguins dont se sert la tumeur pour proliférer (traitement anti-angiogénèse), celles qui ouvrent les portes des cellules malades à notre système immunitaire pour qu’il puisse les détruire (immunothérapie) ou celles qui bloquent des voies spécifiques de la tumeur (thérapies ciblées). Mais comment en est-on arrivé là ? « En fait, poursuit la pathologiste, notre travail n’a pas changé. Nous observons du matériel biologique pour classifier les maladies, leur donner un diagnostic et un pronostic. Sauf que nous ne nous arrêtons plus seulement au niveau des organes ou des tissus comme avant. Les progrès technologiques nous permettent maintenant de comprendre plus en profondeur les mécanismes moléculaires à la base du fonctionnement des tumeurs et d’analyser leur génétique, leur morpho logie et surtout le milieu dans lequel elles évoluent et prolifèrent, contribuant à prédire la probabilité d’une réponse au traitement. » Cette gigantesque collecte de données, obtenues en observant les tumeurs dans leur ensemble, a permis de définir des milliers de sous-types de cancer et d’apporter à chacun de ceux-ci le traitement le plus approprié et le plus efficace. « Mais trier ce gigantesque amas de données est aussi le grand défi du futur, conclut la spécialiste. Pour vaincre le cancer, il nous faut déterminer quelles données sont pertinentes pour traiter et soigner. Autrement dit, il faut que nos big datas deviennent des smart datas. » MB
Oncologie personnalisée Le projet SPOD (Swiss Personalized Oncology Driver), lancé par le CHUV, les HUG et l'Hôpital de l'Ile, a reçu un financement de 2,3 millions de francs, octroyé par l’initiative Swiss Personalized Health Network (SPHN), soutenue par la Confédération.
Objectif : mettre en réseau les données moléculaires et cliniques d’une large majorité des patients atteints de cancer en Suisse.
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« Il restera toujours une part d’incertitude dans une décision médicale » La médecine personnalisée est pleine de promesses. Elle annonce notamment qu’elle pourra, grâce à l’analyse des données des individus, prédire leur réaction aux traitements avec une précision inégalée. Mais la réalité résiste à cette simplicité. Derrière une majorité de décisions médicales subsiste une grande part d’incertitude. Comment aborder ce défi posé à la toute-puissance des données ? En apprenant à mieux partager la décision entre médecins et patients, répond le docteur Thomas Agoritsas, médecin adjoint agrégé au Service de médecine interne générale des HUG. Interview. Pulsations
Le médecin n’a donc pas tous les éléments pour décider à la place du patient quelle importance donner aux risques et aux bénéfices d’un traitement. C’est vrai. Il y a encore une vingtaine d’années, face à plusieurs options thérapeutiques disponibles, le médecin choisissait souvent seul ce qui lui semblait le mieux pour son patient. Aujourd’hui,
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la démarche est diamétralement opposée. Il s’agit d’impliquer la personne dans les décisions qui la concernent, et de présenter les options avec les risques et les bénéfices qui leur sont liés. Puis de prendre avec le patient une décision qui s’aligne au mieux avec ses valeurs, ses préférences et son contexte de vie. Impliquer les patients dans de telles décisions est une intention louable. Mais au vu de la complexité des situations, est-ce vraiment toujours possible ? Une chose est sûre : invoquer la complexité est une fausse excuse. La comparaison est osée, mais entrer dans une démarche de décision partagée en médecine n’est pas si différent que d’acheter une voiture. Lorsque vous allez chez votre garagiste, vous ne lisez pas en détail le catalogue des milliers d’attributs de chaque voiture. Vous vous focalisez sur quelques éléments clés qui comptent pour vous pour faire votre choix. En matière de santé, la finalité et les enjeux sont évidemment tout autres, mais il s’agit de guider le patient dans une démarche similaire. Il n’est pas nécessaire de tout comprendre pour opérer un choix éclairé. L’essentiel consiste à bien évaluer les options possibles à la lumière des enjeux qui comptent pour soi et sa qualité de vie. Puis de déterminer quelle orientation convient le mieux à chacun. MB
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En promettant des traitements de plus en plus précis, la médecine personnalisée exagère-t-elle ? Dr Thomas Agoritsas Je ne dirais pas cela. Une décision entre différentes options thérapeutiques devrait toujours être le résultat d’une pesée entre les bénéfices espérés et les risques encourus. Les enjeux pratiques jouent aussi un rôle important : opérer ou irradier une tumeur, par exemple, peut avoir des effets différents sur le vécu du patient et sa qualité de vie, même lorsque la survie à long terme est similaire. La plupart des décisions de soins sont une affaire de choix qu’il s’agit d’individualiser. Les études cliniques guident patients et soignants sur ce chemin délicat. Elles déterminent en partie quels patients peuvent profiter d’un traitement, mais à l’échelle d’un groupe ou d’une population. Les technologies de médecine personnalisée tentent de mieux prédire le devenir d’un individu donné et sa réponse à un traitement. Toutefois, ces progrès ne s’appliquent encore qu’à un nombre limité de situations, et une pesée individuelle sera toujours nécessaire. Toute décision implique une part d’incertitude.
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Dossier
Pulsations
Par André Koller Photo Nicolas Righetti | lundi13
Avril - Juin 2018
R e n c o n t r e
Michèle Righetti, l’atout discret des HUG Depuis son arrivée en 2015, la directrice générale adjointe œuvre pour mettre de l’huile dans les rouages des HUG. Rencontre avec une personnalité dynamique peu connue du grand public, qui est pourtant l’une des chevilles ouvrières du management stratégique de l’Hôpital.
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revet d’avocat et formation en management en poche, Michèle Righetti a attrapé dès 2000 le virus du service public dans des fonctions de direction d’état-major auprès des conseillers d’Etat chargés des départements de la santé, de l’économie, puis de la sécurité. Cette grande professionnelle apporte son expertise et joue un rôle fédérateur essentiel pour un établissement multisite regroupant quelque 180 métiers différents.
Pulsations Quel est le rôle de la directrice générale adjointe ? Michèle Righetti Seconder et suppléer le directeur général. En tant que membre du Comité de direction, je contribue à l’élaboration de la stratégie institutionnelle, et suis garante de sa mise en œuvre coordonnée, efficiente et transversale. Nous visons tous un même objectif : la qualité des prestations aux patients. Pour l’atteindre, il faut donner du sens et des perspectives aux directions de support : organisation et développement des blocs, infrastructure et achats, affaires juridiques, systèmes d’information, sécurité, partenariats, gestion des grands projets, etc.
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Quel est le fil rouge de votre action ? Faciliter l’action quotidienne des soins. J’ai construit une organisation qui solidarise les directions. Par exemple, les contentieux, la médiation avec les patients et la procédure interne de déclaration d’un dysfonctionnement étaient traités séparément. Pour améliorer le suivi, mener à bien les investigations et élaborer des recommandations visant à améliorer les prestations, j’ai regroupé ces différentes compétences. Cela explique aussi pourquoi vous avez hérité de la sécurité ? Oui. La sécurité est un enjeu majeur. Réunir les responsables des systèmes d’information, des affaires juridiques, de l’exploitation et de la sécurité pour travailler ensemble sur un concept global offre une meilleure garantie de succès. Il s’agit de favoriser une réflexion commune et préventive sur les risques : catastrophe, incendie, violence et terrorisme, attaques informatiques, etc. Dans la foulée, nous professionnalisons l’état-major de crise pour améliorer notre réactivité. A côté de vos missions courantes, traitez-vous aussi des demandes particulières ? C’est à la fois l’intérêt et la difficulté de mon poste : le nombre et la variété des dossiers. Une certaine agilité et un esprit de synthèse sont nécessaires pour passer du schéma directeur hospitalier, soit la planification des constructions et rénovations jusqu’en 2035 – avec une surface de plus de 520’000 m2 –, à l’élaboration d’une stratégie sur les affaires extérieures intégrant le réseau de santé genevois, romand et national.
Rencontre
Quel projet vous tient le plus à cœur ? J’en citerais deux : le Centre de l’innovation, qui soutient les collaborateurs dans leurs activités et favorise les améliorations, la performance et les changements fixés dans notre stratégie 2020. Et la réflexion sur les importations de matériel médical, qui peut avoir un impact favorable sur les coûts de la santé. En vertu des changements législatifs, les HUG pourraient s’approvisionner sur le marché européen à des conditions plus avantageuses. Nous espérons réaliser ainsi des économies substantielles, comme nous y invite du reste le Surveillant des prix.
Après deux ans d’activité, quel regard portez-vous sur les HUG ? C’est riche et très dynamique. Je suis frappée par le haut niveau de compétences des acteurs, leur motivation, extrêmement forte, et leur engagement. Les HUG donnent du sens. C’est une chance et un privilège d’y travailler.
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Les coûts de la santé sont-ils une préoccupation constante ? L’économicité alliée à la qualité des soins, oui. Prenez le futur Centre de chirurgie ambulatoire, c’est un magnifique projet. Il répond à la volonté de promouvoir les activités ambulatoires, lesquelles sont plus sûres et plus économiques. Les HUG ont choisi d’ouvrir la collaboration à un partenariat privé afin de regrouper les savoirfaire alliant des compétences métier, de formation et de rentabilité. Ainsi, nous souhaitons créer un centre de grande qualité, dans une approche de réseau de soins, qui pourrait ouvrir vers 2023.
Pulsations
Par Aude Raimondi Photos Fred Merz | lundi13
Avril - Juin 2018
R e p o r t a g e
Donner son sang, un acte important tout au long de l’année Chaque jour, le personnel du centre de transfusion sanguine des HUG récolte des dons de sang pour sauver des vies. Il doit cependant régulièrement faire face à des pénuries, notamment en période de vacances.
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ercredi après-midi, 15h. Après une nouvelle journée dédiée à l’accueil des donneurs de sang, le centre de transfusion sanguine (CTS) s’apprête à fermer ses portes jusqu’au lendemain matin. Débarrassé de son kit de prélèvement, Georges se lève et annonce fièrement : « Voilà, j’en suis à mon 135e don ! ». A 75 ans, ce généreux donneur
continue de venir régulièrement au centre, tous les trois mois environ. « Ce geste ne me coûte vraiment pas grand-chose et ça permet de sauver des vies. En plus, je suis toujours tellement bien accueilli par les infirmières que c’est un réel plaisir de venir ici. Je n’ai qu’un seul regret : à cause de mon âge qui avance, je ne pourrai bientôt plus donner ! ». Des pénuries saisonnières
Les habitués du don de sang comme Georges sont des gens précieux, particulièrement chéris par le personnel du CTS. « Le nombre de donneurs ne cesse malheureusement de reculer ces trois dernières années, déplore la Dre Sophie Waldvogel, médecin responsable du centre. En 2016, nous avons accueilli 1’000 donneurs de moins qu’en 2015. Une situation problématique, car les HUG ont une forte activité médicale et pratiquent par conséquent beaucoup de transfusions. » Les pénuries sont particulièrement importantes pendant la saison des vacances. Après les fêtes de fin d’année ou pendant les congés estivaux, le centre est souvent très (trop) calme. « Pendant ces périodes, les gens sont moins disponibles, relève la spécialiste. De plus, s’ils rentrent de voyage, il y a parfois des contre-indications qui les empêchent de donner leur sang pendant quelque temps. » Afin de pallier ce manque, la population est vivement encouragée à venir faire un don, en particulier pendant ces périodes plus délicates.
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Reportage
Si la prise de sang peut parfois faire peur et en rebuter plus d’un, tout est prévu pour que le donneur se sente le mieux possible au CTS. Une nouvelle cafétéria, inaugurée en 2017, accueille les volontaires avec une collation. « Après avoir rempli un questionnaire, les donneurs sont reçus par un membre du personnel médical pour un entretien, détaille Monique Hess, infirmière responsable du centre. Si la personne est apte à donner son sang, elle pourra alors se diriger vers la salle de prélèvement. Le sang est ensuite systématiquement analysé pour s’assurer qu’il n’est pas contaminé par le VIH, l’hépatite B et C ou la syphilis. » Une fois le prélèvement terminé, il est fractionné et filtré directement sur place par les équipes du CTS. Il pourra dès le lendemain, après obtention des résultats des contrôles biologiques, être disponible pour des soins médicaux. Le donneur peut, quant à lui, profiter d’un petit temps de repos et de quelques douceurs, avant de quitter le centre. 23
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Confort et sécurité
Reportage
FILOU VOUS REMERCIE D’AVOIR SAUVÉ LILIANE DONNER SON SANG C’EST SAUVER DES VIES
www.dondusang.ch
Reportage
Un appel aux dons constant Déborah, qui vient régulièrement donner son sang depuis dix ans, a cette fois-ci choisi de faire un don de plaquettes. Ces petites cellules qui circulent dans le sang jouent un rôle primordial pour la coagulation et sont essentielles dans le traitement de certaines pathologies, telles que les maladies oncologiques. « Comme le don de plaquettes prend un peu plus de temps que le don de sang classique, je suis là pour une heure et demie environ, indique la jeune femme. Mais on sait qu’il y a un manque, alors je trouve important de
faire ce geste. » Grâce aux donneurs comme Déborah, plus de 4’600 poches de concentré plaquettaire ont pu être récoltées en 2016. Un résultat rendu possible grâce à l’implication de la quarantaine d’employés qui s’investissent chaque jour pour faire fonctionner le centre. Pour la Dre Sophie Waldvogel, il ne faut toutefois pas se satisfaire de ce chiffre, qui ne couvre pas entièrement les besoins du canton. « Par rapport à d’autres régions de Suisse, Genève compte peu de donneurs. Or, nos besoins restent constants. Il est donc primordial de continuer à sensibiliser la population à ce geste vital. »
Qui peut être donneur ? Toute personne en bonne santé, âgée de 18 à 60 ans et pesant plus de 50 kilos, peut donner son sang. Pour les donneurs réguliers sans problème médical, le don peut se prolonger jusqu’à 75 ans. Avril - Juin 2018
PRATIQUE Centre de transfusion sanguine Rue Gabrielle-Perret-Gentil 6 1205 Genève +41 22 372 39 01 Horaires d’ouverture : Lundi et jeudi de 11h à 19h Mardi, mercredi et vendredi de 7h30 à 15h 1ers et 3es samedis du mois de 8h30 à 12h Prise de rendez-vous : Possible en ligne sur www.dondusang.ch
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Pulsations
Par Elisabeth Gordon Photo Jon Feinstein
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N u t r i t i o n
Retour en grâce des graisses, vraiment ?
Une vaste étude nutritionnelle indique qu’un régime riche en graisse ne favorise pas les maladies cardiovasculaires. Un spécialiste des HUG met en doute ces conclusions.
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Nutrition
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pparemment, c’est un beau pavé dans la mare qu’a jeté l’étude nutritionnelle PURE (Prospective Urban Rural Epidemiological), publiée dans la revue scientifique Lancet. Ses auteurs ont interrogé 135’000 habitants des cinq continents sur leurs habitudes alimentaires et ils les ont ensuite suivis pendant sept ans. Ils en concluent « qu’une consommation élevée d’hydrates de carbone (glucides) est liée à un risque accru de mortalité globale (toutes causes confondues) ». En revanche, et c’est le point crucial, « les graisses saturées et insaturées ne sont pas significativement associées avec une augmentation du risque d’infarctus du myocarde et de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires ». Cela semble contredire tous les messages de santé publique nous incitant à manger moins gras.
Le spécialiste trouve par ailleurs « absurde » de vouloir réduire la nourriture à son contenu en protéines, en graisses saturées et insaturées et en hydrates de carbone. Les aliments contiennent en effet bien d’autres choses dont l’étude PURE ne tient pas compte. Comme les acides gras trans, issus de la transformation des acides gras insaturés par l’industrie alimentaire, que l’on trouve dans la margarine, les chips ou encore certaines pâtisseries. Or, « il n’est pas contesté qu’ils ont des effets particulièrement négatifs » sur notre cœur et nos vaisseaux. L’enquête ne dit rien non plus des micronutriments (vitamines, sels minéraux et oligoéléments), « dont on connaît mal les bienfaits et les méfaits probables sur notre santé ». Se méfier des enquêtes nutritionnelles
En fait, les études nutritionnelles se suivent et se contredisent. Le Pr Jacques Philippe cite 27
Le médecin invite donc « à se méfier de la littérature scientifique dans ce domaine », car on y trouve à boire et à manger. « Il y a encore beaucoup de choses que l’on ne connaît pas en nutrition. Si certains aliments sont bénéfiques et d’autres néfastes, ce n’est pas simplement en fonction de leur contenu en hydrates de carbone ou en acides gras. D’autres facteurs, inconnus, interviennent peut-être. » Pour préserver notre cœur et nos artères, le médecin recommande « d’avoir un régime équilibré, de préférer les produits naturels aux aliments industriels et de manger des fruits et des légumes ». Donc de suivre son bon sens.
Et le cholestérol ? Nul ne le conteste, l’excès de cholestérol est un facteur de risque des maladies cardiovasculaires. Or, comme le souligne le Pr Jacques Philippe, « les aliments riches en acides trans et saturés augmentent le cholestérol LDL (le “ mauvais ”), et les régimes riches en hydrates de carbone diminuent le “ bon ”, le HDL, tout en accroissant le taux de triglycérides » (une autre variété de corps gras). Toutefois, ces effets « varient beaucoup d’une personne à l’autre » et tel régime qui fera monter le taux de cholestérol chez un individu n’aura que peu de conséquences chez son voisin. Une inégalité dont les causes restent mystérieuses.
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Est-ce la fin d’un dogme ? Le Pr Jacques Philippe, médecin-chef du Service d’endocrinologie, diabétologie, hypertension et nutrition des HUG, est loin d’en être convaincu. Selon lui, cette étude souffre « d’importantes limitations ». Il s’agit « d’une seule enquête, lors de laquelle les individus ont rempli, avec plus ou moins de soin, un questionnaire à un moment déterminé. Pendant les sept ans qui ont suivi, on ne leur a pas demandé ce qu’ils mangeaient. »
l’une d’elles, INTERHEART, menée dans 52 pays et publiée en 2008. Elle compare trois régimes : « oriental » (riche en tofu et soja), « occidental » (contenant des mets frits, des snacks salés, des œufs et de la viande) et « prudent » (avec beaucoup de fruits et de légumes). Et elle conclut que seul ce dernier « diminue le risque d’infarctus aigu du myocarde », constate le spécialiste des HUG. En revanche, le régime occidental (riche en graisses) l’augmente. Quant à l’oriental, il n’a que peu d’effets.
Un nouveau programme cantonal contre le cancer colorectal Par Esther Rich Photo Fred Merz | lundi13
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L ’ i n v i t é e
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Directrice de la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer (FGDC), la Dre Béatrice Arzel mène désormais un combat féroce contre ce « crabe » qui touche 4’000 nouveaux patients chaque année en Suisse. Son objectif ? Faire chuter la mortalité liée à cette tumeur. Comment êtesvous arrivée à la tête de la FGDC ? Dre Béatrice Arzel Mes séjours en Afrique m’ont amenée à m’intéresser à la santé publique. J’ai alors fait un diplôme universitaire puis un master. Je suis revenue à Genève où j’ai travaillé à l’Institut de médecine sociale et préventive, et j’ai ensuite rejoint la Fondation pour le dépistage du cancer du sein (FGDCS devenue FGDC). Pulsations
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L’invitée
Crédit : Fred Hutchinson Cancer Research Center
Qu’est-ce que ce programme va apporter de plus à la population ? Il va permettre d’informer le public de façon claire et équilibrée. Toute la population concernée pourra se faire dépister de manière équitable et les tests seront remboursés hors franchise. Quand sera-t-il lancé ? En principe, dès le mois de juin. En collaboration avec les HUG et la Ligue contre le cancer, une grande journée de sensibilisation sera organisée à l’hôpital. Il y aura des conférences pour le public et une soirée d’information pour les professionnels de la santé. Le service de gastro-entérologie et les médecins de premier recours seront naturellement impliqués dans le programme.
A qui s’adresse ce dépistage organisé ? A la population genevoise, âgée de 50 à 69 ans, car le risque augmente avec l’âge. Grâce au programme, ces personnes vont progressivement recevoir une invitation pour se faire dépister. Quels sont les tests proposés ? Chacun pourra choisir entre la coloscopie et la recherche de sang occulte dans les selles (FIT). Lors de la coloscopie, le gastro-entérologue introduit un tube flexible muni d’une caméra par l’anus. Il peut ainsi détecter les cancers, mais aussi les polypes – des épaississements de la muqueuse digestive que le médecin peut enlever s’il le juge nécessaire. L’examen est très complet, mais de par son caractère invasif, il n’est pas accepté par tout le monde. Le FIT est alors une bonne alternative. Cet examen, qui sera accessible en pharmacie, est capable de détecter le sang en quantité microscopique dans les selles à partir d’un échantillon fourni par le patient et envoyé au laboratoire. Les cancers et polypes de grande taille ont de fortes chances de saigner au passage des selles. La présence de sang amènera le patient à faire une coloscopie. Le FIT est excellent pour diagnostiquer un cancer et détecte également les polypes à un stade avancé, dans la mesure où il est répété tous les deux ans. La coloscopie ne se fait que tous les dix ans.
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Pourquoi êtes-vous si enthousiaste de mettre au point ce programme ? Parce qu’il permettra de faire chuter le nombre de cancers grâce à l’ablation préventive de certains polypes. En cas de cancer, le dépistage précoce d’une tumeur est souvent en mesure de diminuer la lourdeur du traitement et de changer le pronostic de la maladie. En résumé, avec ce programme, nous avons la possibilité de faire baisser la mortalité de façon drastique.
Les facteurs de risque Si la prévalence du cancer colorectal augmente avec l’âge, certains facteurs peuvent toutefois accroître les risques. Le surpoids, un manque d’activité physique, une consommation excessive de viande « brûlée » (comme sur un barbecue) ou d’alcool, une nourriture pauvre en aliments complets et la présence d’une maladie inflammatoire de l’intestin peuvent avoir une incidence sur la formation de polypes et donc la survenue du cancer. Par ailleurs, si un membre de sa famille a souffert de polypes ou d’un cancer, on est plus susceptible d’en développer à son tour.
Avril - Juin 2018
Pourquoi vous attaquer aujourd’hui au dépistage du cancer colorectal ? La Confédération a émis en 2013 une ordonnance pour un remboursement des tests de dépistage de ce cancer dans le cadre de l’assurance de base. Genève a voté le financement d’un programme et mandaté la FGDC pour le mener. Pour qu’un programme de dépistage soit justifié, la maladie doit répondre à des critères précis. Sa fréquence et sa gravité sont prises en compte, tout comme l’existence de tests efficaces qui doivent conduire à une baisse de la mortalité. Le cancer colorectal répond parfaitement à ces conditions.
Par Aude Raimondi
Avril - Juin 2018
S o u t i e n
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Troubles bipolaires : s’occuper aussi des proches Les troubles bipolaires suscitent souvent de l’incompréhension et un sentiment d’impuissance dans les familles concernées. Des séances de soutien organisées aux HUG permettent aux proches de trouver leur place dans la prise en charge.
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Soutien
L’
humeur en montagnes russes ? Les troubles bipolaires sont caractérisés par des épisodes de dépression et des phases d’extrême exaltation appelées épisodes maniaques. Les personnes qui en souffrent doivent parfois faire face à des crises euphoriques ou à de très importantes baisses de moral, pouvant durer de plusieurs jours à plusieurs mois. Une situation souvent compliquée pour les proches, qui peinent à savoir quelle est la meilleure attitude à adopter en fonction des différentes émotions engendrées par la bipolarité.
Trouver sa place
Informer et partager
« Ce groupe permet tout simplement d’aborder les réalités de la vie quotidienne, témoigne Nicole, l’une des participantes. C’est vraiment important pour nous, les proches, de pouvoir être inclus dans le système d’accompagnement. Ces séances nous donnent le sentiment d’être pris en compte. Elles sont une opportunité d’échanger et de recevoir une forme de reconnaissance. » Puisqu’il y a autant de parcours différents que de troubles, les témoignages des uns et des autres, basés sur l’entraide, sont souvent très instructifs. « Grâce au groupe de parole, on se sent moins isolé. On a même le droit de se plaindre et ça aussi, ça fait parfois du bien ! », conclut Aurélie en souriant.
Conduite par une psychologue, une infirmière et un infirmier spécialisés, la formation est composée d’une vingtaine de séances réparties tout au long de l’année. Une séance sur deux est consacrée au « groupe ressource », qui invite les participants à partager leurs expériences et à rechercher des stratégies face aux problématiques rencontrées par leur proche ou euxmêmes. Les autres séances sont dédiées à l’information et peuvent parfois être coanimées par des spécialistes externes, invités en fonction des besoins des participants. Aurélie, dont le conjoint souffre de trouble bipolaire, a particulièrement apprécié l’intervention d’un médecin spécialisé en génétique. « J’avais beaucoup de questions au sujet de l’éventualité d’une transmission de la maladie aux descendants. C’était donc très intéressant de pouvoir discuter avec des personnes qui ont des connaissances aussi pointues dans le domaine. » 31
Informations pratiques Les sessions « Groupe proches des personnes avec troubles bipolaires » ont lieu tous les 2e et 4e mercredis du mois, de 18h à 20h. La formation est ouverte à tous, y compris aux proches de patients qui ne sont pas suivis aux HUG. Prix : 120.- CHF pour toute l’année par personne ou 150.- CHF pour deux participants de la même famille. Informations et renseignements: alexandra.groz@hcuge.ch veronique.giacomini@hcuge.ch
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Afin de pallier cette incertitude, une formation, associée à un groupe de soutien, aide les proches de personnes souffrant de troubles bipolaires à comprendre le rôle qu’ils peuvent jouer face à la maladie. « L’objectif est multiple, souligne la Dre Hélène Richard-Lepouriel, médecin responsable de l’unité des troubles de l’humeur. D’une part, nous essayons de leur apporter une information simple, précise et de qualité sur les troubles bipolaires. D’autre part, nous leur offrons un espace de discussion et de soutien mutuel. Enfin, nous leur transmettons certains outils qui peuvent les aider à traverser une crise. »
Pour la Dre Richard-Lepouriel, les bénéfices de ces rencontres sont nombreux. « Les proches ont un vrai rôle de prévention à jouer. Ils peuvent aider à repérer les tout premiers signes de crise, qui sont parfois subtils. Les sensibiliser à cet aspect permet de prévenir les rechutes et d’améliorer le pronostic global de la maladie. » La personne touchée par le trouble y trouve d’ailleurs également son compte. Elle peut ainsi fonctionner en partenariat avec ceux qui l’entourent et a souvent le sentiment d’être mieux comprise.
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Exercice physique Air froid Variations de température Fortes odeurs Emotions et stress
• Tabac • Polluants • Reflux gastrique • Médicaments
Autres
• • • • •
Irritatifs
• Infections (virus, bactéries) • Allergènes (pollen, poils d’animaux, acariens) • Activité professionnelle (exposition à des produits mal tolérés)
Inflammatoires
Facteurs déclenchants
Le pourcentage de la population suisse touchée par l’asthme
L’asthme recouvre plusieurs formes de troubles respiratoires qui touchent les bronches, les tuyaux qui amènent l’oxygène dans les poumons. Dans tous les cas, les bronches se contractent et empêchent l’air de circuler normalement. Chronique, la maladie peut commencer à tout âge, altère la qualité de vie et peut même être mortelle dans certaines formes très sévères.
L’asthme
Par Michael Balavoine Illustration Owen Davey
L ’ i n f o g r a p h i e
Avril - Juin 2018
Une spirométrie (test de la fonction pulmonaire) et une mesure du débit de pointe sont souvent nécessaires pour confirmer la présence de la maladie.
Diagnostic
• Souffle court • Toux • Sifflements respiratoires • Sentiment d’oppression au niveau du thorax
Symptômes
Le nombre de fois, en moyenne, que nous respirons chaque jour
23’000
Experts : Dr Florian Charbonnier, Pre Johanna Sommer et Pr Idris Guessous
Pulsations
33
Inflammation
Contraction des muscles
1
Bronche enflammée
Le traitement
Bronche saine
3
2
4
Rétrécissement du conduit
Certaines personnes doivent prendre un traitement quotidien (« traitement de fond ») par inhalation, pour éviter de faire trop de crises ou pour éviter qu’elles soient trop fortes. Basé sur des antiinflammatoires associés à un bronchodilatateur, l’interruption de ce traitement lorsque les symptômes s’améliorent peut faire courir le risque de nouvelles crises et devrait toujours être discutée avec son médecin.
Une bonne hygiène de vie (activité physique régulière, abstention de la consommation de tabac) permet de mieux supporter la maladie.
Crise d’asthme
Asthme sévère Chez 5% des asthmatiques, les symptômes restent très forts malgré les mesures prises et un traitement par inhalation à hautes doses. Pour eux, une prise en charge extrêmement spécialisée est nécessaire et de nouveaux médicaments personnalisés sont à disposition.
Certains médicaments, notamment ceux qui dilatent les bronches rapidement (bronchodilatateur), sont à prendre en cas de difficultés respiratoires ponctuelles et sévères, lors de crises notamment, ou avant un effort.
Bronchodilatateur
4
Kit de secours
3
L’inflammation et la contraction des muscles rétrécissent le canal qui transporte l’air vers les alvéoles, ce qui rend sa circulation plus difficile.
Production de mucus
L’inflammation rend les muscles qui entourent les bronches plus sensibles. Ils se contractent plus facilement. On parle de bronchospasme.
Le but est de contrôler les symptômes respiratoires afin que l’activité physique ne soit pas limitée, de prévenir les « crises d’asthme » qui se caractérisent par de fortes exacerbations des symptômes respiratoires, et d’éviter un déclin de la capacité des poumons à inspirer et expirer (fonction pulmonaire).
Alvéoles
Thérapie de fond
Bronchiole
Bronche
Trachée
Production de mucus
Hygiène de vie
Poumon
2
L’inflammation entraîne une production accrue de sécrétions (mucus) à l’intérieur des bronches.
Avril - Juin 2018
1
Des facteurs très divers, comme des allergies (aux pollens, aux poils d’animaux…), la pollution ou des virus, font grossir les tissus qui se trouvent sur la paroi des bronches.
Le mécanisme
L’infographie
Par Elodie Lavigne Photo Nicolas Schopfer
L e
Avril - Juin 2018
p o r t r a i t
Pulsations
« J’ai grandi dans le respect des différences » Médecin adjointe responsable des urgences de gynécologie et obstétrique, Jasmine Abdulcadir a fondé la consultation spécialisée dans la prise en charge des femmes avec mutilation génitale. Promouvoir la santé sexuelle et reproductive des femmes est chez elle une vraie vocation. 34
Le portrait
D
Dans quelques heures, Jasmine Abdulcadir s’envolera pour Phoenix. Elle part enrichir son activité de recherche au sein d’une clinique pour migrantes. Malgré son départ imminent, elle accepte notre rencontre avec enthousiasme. Elle se dévoile avec ce sourire et cette douceur qui la caractérisent.
Ses parents, tous deux gynécologues, lui transmettent sa passion pour la médecine. Elle fera le choix de la gynécologie après son Erasmus à Paris, où elle découvre la richesse de cette discipline. Jasmine Abdulcadir commence ses études de médecine en Italie. Très vite, sa curiosité et sa soif d’apprendre la poussent à voyager. Elle arrive à Genève en 2009 comme interne en gynécologie pour un stage de six mois. Elle y restera. Elle est encore interne quand, grâce à son impulsion, la consultation pour mutilations génitales féminines voit le jour : « Il y avait tout pour mettre en place cette consultation. J’ai eu la chance d’avoir des chefs soutenants qui m’ont donné les outils pour que ce projet aboutisse. » Car derrière cette jeune femme sympathique et accessible, il y a une travailleuse acharnée : « Elle se donne les moyens pour arriver à ce qu’elle veut, sans jamais marcher sur les plates-bandes des autres », soulève avec admiration son interne. En toute humilité, la jeune médecin dit s’être toujours sentie écoutée.
1982
Naissance à Florence, Italie.
2007
Diplôme en médecine, MD.
2009
Arrivée à Genève.
2010
Ouverture de la consultation mutilations génitales féminines dont elle est responsable.
2014
FMH en gynécologie et obstétrique.
2017
Privat Docent, UNIGE.
2018
Médecin adjoint responsable des urgences de gynécologie et obstétrique.
Ce n’est pas un hasard si Jasmine Abdulcadir s’engage contre les mutilations génitales féminines, « des pratiques illégales et dangereuses. Une violation des droits humains et de ceux de l’enfant », rappelle-t-elle. Ses tantes et sa grand-mère ont été infibulées *. « Je ne suis allée qu’une seule fois en Somalie, à l’âge de deux ans. Mais mes parents m’ont toujours protégée », raconte-t-elle. Son père est pionnier en Italie dans la prise en charge et la prévention des conséquences de l’excision. Sa mère, sexologue, sensibilise très tôt sa fille à la santé sexuelle et nourrit son intérêt scientifique. « Elle me demandait souvent de lui traduire des passages en anglais de ses livres de physiologie et d’anatomie. » A ses yeux, l’éducation est essentielle pour éradiquer les mutilations génitales et autres pratiques ou croyances dangereuses pour la santé de la femme. Au sein de sa consultation, la doctoresse déconstruit les fausses croyances liées à ces mœurs. « Dire à nos patientes qu’elles sont normales, malgré ce qu’elles ont subi, est essentiel. » Avec délicatesse, elle accueille leur récit et leur offre une prise en charge pluridisciplinaire, incluant, ou non, la chirurgie. « Mon rôle est d’améliorer leur santé sexuelle, reproductive et globale sans victimisation ou stigmatisation. Bien prises en charge, elles reviendront pour une contraception, une grossesse ou un dépistage. » Les violences sexuelles, physiques et psychologiques ne concernent pas que les migrantes. Jasmine Abdulcadir n’est d’ailleurs pas surprise de l’ampleur du harcèlement et des violences contre les femmes, dénoncés aujourd’hui. Elle déplore également les pressions sociales et culturelles qui pèsent encore sur le sexe féminin. Mais jamais on ne sent faiblir son optimisme, ni sa soif de connaître et transmettre son savoir pour promouvoir la santé féminine.
* L’infibulation est la fermeture des organes génitaux externes par l’apposition des lèvres après une éventuelle excision des lèvres et /ou du clitoris. 35
Avril - Juin 2018
Un accent chantant. Un nom de famille à la consonance arabe. « On me demande toujours d’où je viens », s’amuse-t-elle. Née à Florence, Jasmine Abdulcadir y a aussi grandi. Elle est issue d’une famille « biculturelle et bireligieuse ». Sa mère est italienne et chrétienne, son père somalien et musulman. « On fêtait Noël. Et on célébrait la fin du Ramadan. » Vivre ensemble, avec ses différences. Elle mesure aujourd’hui sa chance d’avoir grandi dans ce milieu. Bien sûr, reconnaît-elle, il y a eu des confrontations, mais la curiosité et le respect de l’autre l’ont toujours emporté. Une ouverture d’esprit qui imprégnera sa personnalité et son parcours. « C’est une personne accessible, humaine et très empathique », décrit l’une de ses internes.
Soigner, réparer et éduquer
Pulsations
C’est l’organe le plus grand du corps et l’un des plus résistants. La peau joue à la fois un rôle de protection de l’organisme, de régulation de la température corporelle, de communication avec le monde extérieur et de perception sensorielle. La peau assure ses multiples fonctions grâce aux trois tissus qui la composent, l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
1,7 à 2
En mètres carrés, c’est la surface globale de la peau.
Dr Emmanuel Laffitte, responsable de l’Unité de policlinique dermatologique aux HUG.
Par Michael Balavoine
Avril - Juin 2018
L ’ o r g a n e
Expert
L’épiderme
LA
Première couche de la peau, cette structure est majoritairement composée d’un type de cellules appelées kératinocytes. Celles-ci empêchent l’eau de sortir de notre corps et le défendent contre des bactéries qui voudraient l’attaquer. Cette partie superficielle de la peau se renouvelle tous les mois. Les mélanocytes représentent quant à eux 5% de la composition totale de l’épiderme. Ces cellules nous protègent des rayons UV du soleil et donnent une couleur à notre peau, sauf en cas de mutation (albinisme). Leur accumulation forme les grains de beauté.
Le derme
Zone intermédiaire de la peau, le derme en constitue la partie solide. Sa taille varie de 1 millimètre au minimum sur le visage à 3 millimètres au maximum dans le dos. Constitué de fibres élastiques et de collagène, le derme protège des chocs et permet au corps de réguler sa température grâce à un important réseau de vaisseaux sanguins. Il joue aussi un rôle primordial dans le processus de cicatrisation.
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L’hypoderme
Constitué essentiellement de tissus graisseux et de vaisseaux sanguins, l’hypoderme est la couche inférieure de la peau. C’est un réservoir d’énergie. Il sert d’isolant face aux variations de température et protège les organes internes des chocs violents.
L’organe
Vitiligo
Eczéma
Psoriasis
Le vitiligo se caractérise par une dépigmentation de la peau qui peut affecter n’importe quelle partie du corps, y compris la bouche, les cheveux et les yeux. Les mélanocytes, qui produisent les pigments de la peau, sont détruits.
Caractérisé par des démangeaisons (prurit), des rougeurs (érythème) et des éruptions cutanées, l’eczéma peut avoir des causes diverses, notamment génétiques, environnementales et allergiques. Il semble qu’une anomalie de certaines cellules de l’épiderme, les kératinocytes, joue un rôle important. Les démangeaisons sont provoquées par une hyperréaction des défenses immunitaires.
Chez certaines personnes, les kératinocytes (voir Epiderme) se multiplient de façon accélérée et créent des taches sur la surface de la peau : c’est le psoriasis. Très complexe, la maladie est chronique et récurrente.
Cancers
Les cancers de la peau sont essentiellement de deux types. Les premiers, appelés carcinomes basocellulaires et spinocellulaires, liés à une exposition solaire trop importante, se caractérisent par des lésions surélevées avec une surface brillante ou irrégulière. Bien plus dangereux, le mélanome touche quant à lui les cellules qui produisent les pigments de la peau (mélanocytes).
5
Crédit : istockphoto
Le mélanome est le cinquième cancer le plus fréquent en Suisse avec 2’700 cas par année.
3à5
Transpiration
Peau sèche
La peau est l’organe clé de la régulation de la température corporelle grâce à la transpiration. En cas de température trop élevée, en raison d’une forte chaleur extérieure ou d’un effort physique, la sueur s’accumule dans des glandes du derme appelées glandes sudoripares. Sous la pression, la sueur, composée à 99% d’eau, est relâchée à travers les pores de la peau, ce qui entraîne un refroidissement de celle-ci ainsi que du sang qui circule à sa surface par de petits vaisseaux sanguins. Contrairement à une idée reçue, la sueur n’a pas d’odeur : c’est de l’eau. Ses effluves n’apparaissent qu’au contact des nombreuses bactéries qui peuplent la surface de notre peau.
Une fine couche graisseuse dite hydrolipidique recouvre la surface de la peau et la protège. Elle est produite par des glandes du derme, appelées glandes sébacées. Plusieurs facteurs externes comme le froid ou le vent peuvent en perturber le fonctionnement, ce qui conduit à un assèchement de la peau.
Le poids moyen en kilos de la peau dans son ensemble.
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PEAU
Pulsations
Par Geneviève Ruiz Photo Sébastien Agnetti
Avril - Juin 2018
T é m o i g n a g e
« Je suis coupé de nombreuses émotions et plaisirs »
Jean-Luc Groux a totalement perdu son odorat il y a douze ans. Un handicap avec lequel il a dû apprendre à vivre car, dans son cas, aucun traitement n’est pour l’heure disponible.
* Anosmie : l’anosmie ou perte d’odorat concerne environ 5% de la population. Ses causes peuvent être diverses : maladie du nez ou des sinus, infection virale, tumeur, symptôme d’une maladie dégénérative comme l’Alzheimer, ou encore traumatisme crânien.
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Témoignage
«I
Une anosmie sans cause identifiée
Le médecin procède alors à quelques examens de base pour exclure des causes fréquentes d’anosmie comme des polypes. Comme les résultats n’indiquent rien de particulier, Jean-Luc Groux se retrouve laissé à lui-même. Ce n’est qu’après de longues recherches sur internet qu’il découvre qu’un spécialiste de l’odorat travaille aux HUG : le Dr Basile Landis. « Lors de mon premier rendez-vous, j’ai passé une batterie de tests et le diagnostic était sans appel :
anosmie complète », se souvient Jean-Luc Groux. Basile Landis et son équipe ne parviennent néanmoins pas à en identifier la cause. « Ma situation est rare, explique Jean-Luc Groux. Le plus souvent, on arrive à trouver une cause, comme un traumatisme crânien ou une sinusite. Malheureusement, dans mon cas, il n’existe actuellement pas de traitement disponible. » Malgré cette mauvaise nouvelle, Jean-Luc Groux trouve aux HUG une équipe à l’écoute qui lui assure un certain suivi : « J’y retourne environ tous les deux ans, pour faire le point ou pour refaire des tests. » Vivre au quotidien avec une anosmie se révélera néanmoins difficile pour le Vaudois, aujourd’hui âgé de 45 ans. « Je suis coupé de nombreuses émotions et plaisirs, que je ne ressens plus. Je vis également une forme d’exclusion sociale, d’autant plus que mon handicap est invisible. Même certains de mes amis proches oublient constamment mon problème. On ne se rend pas compte à quel point l’odeur est importante dans nos interactions sociales et pour notre identité. Elle est invisible, mais en même temps omniprésente. » Jean-Luc Groux a été jusqu’à souffrir de dépression il y a deux ans. « J’estime que 60% de mon problème psychique était dû à l’anosmie. Le fait que la médecine n’identifie pas l’origine de mon problème a été d’autant plus dur à vivre. On reste dans le flou, un peu comme avec 39
un proche qui disparaît. J’ai essayé maintes fois de comprendre si c’était à cause de ce petit accrochage avec ma voiture, ce médicament contre l’hypertension que je prenais, ou encore le décès subit de ma mère… C’est parfois devenu une obsession. » Une reconnaissance sociale positive
L’année 2017 a heureusement constitué une étape positive pour Jean-Luc Groux. Non seulement ses problèmes de dépression sont désormais derrière lui, mais il a en plus vécu une forme de reconnaissance de sa maladie. « Avant, on ne me comprenait pas et je suscitais l’indifférence. Il n’y a rien de pire que de ne pas voir sa souffrance validée. Depuis l’été dernier, j’ai été contacté par plusieurs médias, qui s’intéressent désormais à l’anosmie. Il y a même une association en France, baptisée SOS-Anosmie, qui a été lancée. Elle essaie de créer du lien entre les anosmiques et leur propose un soutien psychologique spécifique. Elle travaille avec des start-ups qui cherchent à développer des produits pour nous aider dans le quotidien, comme des détecteurs d’odeurs. » Un bon début pour le quadragénaire, qui ne désespère pas de vivre le jour où un nouveau traitement lui permettra de récupérer son précieux sens de l’odorat.
30%
C’est la prévalence de troubles olfactifs chez les personnes âgées de plus de 60 ans, selon une étude menée en France par le CNRS. Cette proportion s’élève seulement à 10% chez les jeunes adultes.
Avril - Juin 2018
maginez-vous juste un instant que vous ne sentez plus d’odeur en entrant dans une boulangerie, en visitant un marché au Maroc ou en passant à côté d’un champ d’herbe fraîchement fauché : votre vie n’aurait-elle pas radicalement changé ? » Jean-Luc Groux est toujours frappé par la minimisation de son handicap par la société. Cet ancien employé de commerce domicilié à Epalinges (VD) souffre d’anosmie * depuis douze ans. Il se souvient avoir remarqué dans un premier temps ne plus sentir l’odeur de son parfum. Jusqu’à ce qu’il ne perçoive plus aucune odeur. « Je me trouvais dans une période professionnelle très intense et j’avais d’autres priorités, confie-t-il. Mais après quelques mois, j’ai quand même commencé à m’inquiéter et j’ai décidé de consulter un ORL. »
Pulsations
L Hydratation : écoutez-vous ! Par Patricia Bernheim
Avril - Juin 2018
M i e u x -v i v r e
e Pr Patrick Saudan est médecin adjoint agrégé, responsable de l’unité dialyse aux HUG. Lorsqu’on lui demande ce que l’on entend par « bien s’hydrater », sa réponse coule de source : « Quand on a soif, on boit. » Si l’on est en bonne santé, il suffit en effet d’être à son écoute pour s’hydrater en suffisance.
S’hydrater fait partie des besoins vitaux de l’être humain. Mais quel type de boisson consommer, en quelle quantité et dans quelles circonstances ? Petit tour de la question.
Le mécanisme de la soif est extrêmement bien conçu et précis. Il se manifeste par la sensation de soif qui se traduit par des muqueuses sèches (lèvres, bouche). Parallèlement, notre organisme sécrète très rapidement de la vasopressine, une hormone antidiurétique très puissante qui va être libérée depuis le cerveau dans le sang et agir sur les reins. Le rôle de cette hormone est de réguler la quantité d’urine que l’on va évacuer et la concentration en électrolytes, soit les sels minéraux qui circulent dans le sang. Lorsque leur concentration augmente, la vasopressine augmente également et agit sur les reins en favorisant la réabsorption d’eau. Se méfier de l’alcool
Boire à sa soif est donc largement suffisant pour une personne en bonne santé. « C’est un mythe de penser qu’il faut boire 8 à 10 verres par jour », précise le professeur. Aucune étude n’atteste en effet que consommer 1,5 litre d’eau quotidiennement présente des aspects bénéfiques pour des personnes sans maladie. Côté boissons, toutes ne se valent évidemment pas. La meilleure, c’est l’eau, parce qu’elle contient zéro calorie, contrairement aux boissons sucrées qui désaltèrent moins et qui peuvent, lorsqu’elles sont ingérées en grande quantité, participer à l’apparition de maladies comme l’obésité et le diabète de type 2. L’alcool a quant à lui un effet diurétique, en inhibant la vasopressine. Une grande consommation de produits
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Mieux-vivre
alcoolisés augmente donc le volume des urines, ne désaltère pas et génère des symptômes de déshydratation fréquents lors d’une gueule de bois. Risques de déshydratation
Les risques liés à la déshydratation sont sérieux. Ils comportent des atteintes aux reins, au cerveau, puis à l’ensemble des organes, avant d’entraîner la mort en quelques jours. Reste que, chez les personnes en bonne santé, les risques sont faibles, même pour celles qui boivent peu. « Le sens de la soif est très puissant et il est difficile d’y résister. Et il ne faut pas oublier que l’on s’hydrate aussi en consommant des fruits et des légumes, qui contiennent de l’eau, et que notre organisme en fabrique aussi une petite quantité. »
Certaines personnes présentent néanmoins des risques accrus de déshydratation : les bébés, qui ne peuvent s’hydrater eux-mêmes, et les personnes âgées chez qui le sentiment de soif s’atténue. Il faut donc veiller à ce qu’elles reçoivent une hydratation adéquate. C’est aussi le cas pour les patients qui présentent des calculs rénaux. « Une bonne hydratation (minimum 2 l/jour) permet de diluer les cristaux et de les éliminer. » En revanche, pour ceux qui ont une insuffisance rénale chronique, la question de savoir si boire plus permettrait de ralentir la progression de la maladie fait l’objet de débats entre les spécialistes. En attendant les résultats d’une étude menée actuellement au Canada, le Pr Saudan recommande à ces patients de s’hydrater régulièrement en buvant environ 1,5 l/jour.
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Reconnaître les signes
Parmi les symptômes de la déshydratation figurent principalement un état de confusion, de faiblesse, des vertiges. « Sur le plan clinique, on peut observer une pression artérielle basse, des muqueuses et des aisselles sèches », souligne le médecin. La présence d’un pli cutané lorsque l’on pince la peau est valable jusqu’à un certain âge. Avec les années, la peau perd de son élasticité et ce signe devient moins fiable.
Sport et hydratation L’idée selon laquelle il faudrait boire en continu pour maintenir de bonnes performances lors d’une activité physique intense est aussi débattue. « C’est controversé, aussi bien chez les médecins que chez les coureurs. Certains s’hydratent en continu, d’autres en fonction de leur ressenti », souligne le Pr Patrick Saudan. Lui-même, amateur de course à pied, ne boit que lorsqu’il a soif.
Avril - Juin 2018
« Il ne faut pas oublier que l’on s’hydrate aussi en consommant des fruits et des légumes. »
« Nous n’avons pas encore de preuve scientifique solide que boire en plus grande quantité permet d’améliorer la fonction de nos reins. »
Pulsations
Par Elodie Lavigne
Avril - Juin 2018
J u n i o r
Illustrations PanpanCucul
La puberté, c'est quoi ? C'est une période de transition d'environ trois ans entre l'enfance et l'âge adulte. Petit à petit, sous l'effet des hormones sexuelles, le corps se transforme : les caractères sexuels secondaires (seins, poils) apparaissent et les organes sexuels se développent. C'est aussi l'avènement de la sexualité.
Un corps qui change La puberté chez une fille a lieu entre 8 et 13 ans. Ses seins se développent peu à peu (jusqu’à l’âge de 25 ans !), et les poils poussent progressivement sur le pubis, puis sous les bras. Elle se termine avec l’apparition des premières règles. A partir de là, les ovaires libèrent chaque mois un ovule (un petit oeuf) qui pourra être fécondé par un spermatozoïde. La procréation devient possible. Les règles sont le signe que la fécondation n’a pas eu lieu, et donc qu’il n’y aura pas de bébé. Chez le garcon, le processus commence , entre l’âge de 9 et 14 ans avec les premières éjaculations nocturnes (émissions de sperme). Les testicules grossissent, le pénis se développe. La voix devient plus grave – on dit qu’elle mue – et une boule se forme sur la gorge qu’on appelle la pomme d’Adam. Les poils apparaissent sur le pubis, sous les bras et sur le ventre. Dans les deux sexes, la puberté est une période de forte croissance. Le garcon , gagne beaucoup de muscles, la fille fait des réserves de graisse. L’odeur corporelle se modifie et on transpire davantage. 42
Expert Dre Francoise Narring, , responsable de l’Unité Santé jeunes et du programme Adolescents et jeunes adultes au Département de l’enfant et de l’adolescent des HUG.
Junior
Un moral sens dessus dessous Irritabilité, agitation, tristesse... Ces variations d’humeur, parfois brutales, sont provoquées par l’importante sécrétion d’hormones durant la puberté. Un processus qui a des conséquences physiques, mais aussi psychologiques. On se sent différent, on a besoin de temps pour apprendre à aimer son corps et pour trouver sa place. Un peu de patience et tout rentrera dans l’ordre. En cas de détresse, cherchez une personne de confiance à qui parler.
Les premiers émois (sexualité) Face à quelqu’un qu’on trouve attirant, on ressent de nouvelles sensations physiques et sexuelles. Les relations amoureuses en sont transformées et prennent une autre dimension. C’est le temps des premiers baisers, des caresses et le début de la vie sexuelle.
La guerre des boutons
Un sommeil décalé En raison d’une hormone appelée mélatonine, un ado s’endort plus tard et a de la peine à se réveiller le matin. Ses nouvelles activités (smartphone, etc.) et son besoin d’autonomie renforcent ce phénomène physiologique.
Parents, vous qui êtes passés par là Les changements de la puberté ne sont pas faciles à vivre. Faites preuve de tact. Montrez-vous ouvert et disponible pour votre adolescent, dont la tête fourmille de questions.
En partenariat avec
RTSdecouverte.ch 43
Avril - Juin 2018
La peau change d’aspect. Des glandes (sébacées) qu’on a sous la peau produisent beaucoup de sébum, une sorte d’enduit qui la rend lisse. C’est ce qui explique l’apparition des boutons et points noirs – qu’on nomme acné – sur le nez, le front et le menton. Une hygiène et des soins appropriés permettent la plupart du temps de limiter ces désagréments.
Pulsations
Un centre pour Bouger pour Les patients le développement bien vieillir sont des de l’enfant Une activité physique modérée est « extrêmement bénéfique » pour prévenir l’apparition de la fragilité chez les seniors, a conclu une vaste étude menée aux HUG par le Dr Andrea Trombetti (photo) du service des maladies osseuses, l’UNIGE et l’Université Tufts à Boston. Définie par une perte de mobilité et d’autonomie, la fragilité est l’une des principales
nounours
Même pas peur ! Pour familiariser les plus petits avec l’univers hospitalier et chasser la peur de la blouse blanche, rien ne vaut l’hôpital des nounours. Comme chaque année en mai, les étudiants en médecine proposent aux enfants de 4 à 8 ans, et à leur peluche malade, un parcours de soins complet. De la radiologie au bloc opératoire,
et à sa famille. Il propose également un suivi systématique pendant toute l’enfance. Dirigé par la Pre Petra Hüppi, médecin-cheffe du service de développement et croissance, le nouveau centre regroupe des pédiatres du développement, des neuropédiatres, des pédopsychiatres, des psychologues et des neuropsychologues, des physiothérapeutes et des spécialistes en neurosciences. Cette association de compétences, complétée par des équipements technologiques de pointe, fait de cette structure inédite en Suisse romande une référence nationale et internationale dans le traitement des troubles neurodéveloppementaux de l’enfant.
manifestations du vieillissement. Une personne dite « fragile » présente des risques plus élevés de chute, d’hospitalisation ou de décès. Les chercheurs ont démontré qu’une activité physique adaptée peut être prescrite à tous les patients âgés, et qu’elle leur apporte un réel bénéfice dans la prévention de la perte de mobilité et de la dépendance. L’étude se base sur un suivi de 1635 personnes âgées de 70 à 89 ans. Elle a été publiée en janvier 2018 dans la revue Annals of Internal Medecine.
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de la physiothérapie à la diététique, les nounours et leurs petits maîtres découvrent toutes les étapes d’une prise en soins. Nouveauté cette année : l’ouverture d’un stand dédié au don du sang et d’organes pour sensibiliser dès le plus jeune âge à ces questions importantes. L’hôpital des nounours est installé au Palladium, 3bis rue du Stand. Il est ouvert au public mercredi 9 mai de 14h à 17h, jeudi 10, samedi 12 et dimanche 13 mai de 9h à 17h.
Crédits : Mauren Brodbeck Studio, Julien Gregorio / Phovea, vectorstate, istockphoto
Par André Koller
Avril - Juin 2018
B r è v e s
Un enfant sur cinq souffre d’un trouble du développement, causé notamment par une naissance prématurée ou des maladies du cerveau. A Genève, cela représente environ 1’000 nouveaux patients par an. Inauguré en mars, le Centre de développement de l’enfant, situé à l’Hôpital des enfants, offre un dépistage précoce, des bilans développementaux, une prise en charge et des thérapies novatrices adaptées à l’enfant
Brèves
Eco-HUG
1’370’000
kWh/an. C’est la quantité d’électricité économisée par les HUG dans le cadre du programme eco21 lancé par les Services industriels de Genève. Soit la consommation annuelle de quelque 340 ménages.
Centre de la mémoire inauguré 6’500 personnes à Genève sont concernées par la démence. Et ce chiffre pourrait doubler d’ici 2035. Pour répondre à ce défi, les HUG ont inauguré en février un Centre de la mémoire pour les adultes confrontés à des problèmes de mémoire, de concentration ou d’attention. Il réunit les compétences de pointe et les équipements high-tech nécessaires pour poser un diagnostic précoce et proposer des traitements
Les midis de l’Info santé Comment trouver des informations médicales fiables dans la jungle d’Internet ? Tous les jeudis, l’équipe d’Info santé vous aide dans vos recherches et vous renseigne sur les sources vérifiées. Ce service est le fruit d’un partenariat entre la Bibliothèque de l’Université de Genève et les HUG. Les documentalistes répondent à vos demandes en consultant les catalogues
Avril - Juin 2018
90%
de ces économies ont été réalisées par la modernisation de l’éclairage. 10 % proviennent d’autres actions.
2,5%
C’est la part d’électricité économisée sur la consommation totale des HUG. Et ce n’est qu’un début. D’autres pistes sont à l’étude ou en cours de réalisation.
personnalisés visant à améliorer la qualité de vie. Les proches, de leur côté, bénéficient d’un programme de soutien psycho-éducationnel. La recherche constitue l’autre volet important de l’activité. En partenariat avec des instituts suisses et européens, le centre mène des études sur des techniques diagnostiques fines et sur les causes de la neurodégénérescence, comme le microbiote intestinal. En participant à des essais cliniques, les patients ont accès à des médicaments indisponibles sur le marché visant à freiner, voire stopper la progression de la maladie.
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des bibliothèques, les bases de données scientifiques et les sites en ligne. Elles vous orientent également vers des associations de patients ou des structures d’accueil et d’écoute. Patients, proches ou professionnels de la santé sont les bienvenus tous les jeudis, de 12h à 14h, à l’Arcade HUG, 1er étage du bâtiment Gustave Julliard, rue Alcide-Jentzer 17. Plus d’informations, sur www.unige.ch/biblio/sante Posez vos questions, du lundi au vendredi au 022 379 51 00 ou biblio-cmu-cds@unige.ch
Exposition Hall d’entrée bâtiment Stern et salle Opéra Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre
Par Giuseppe Costa
Avril - Juin 2018
A g e n d a
Artiste Autiste
D’un côté, l’autisme qui isole. De l’autre, la création qui relie au monde. Dans l’éventail de leurs expressions, les personnes atteintes d’autisme nous montrent que nous sommes tous différents. Elles confirment que la maladie, inséparable de la personne, ne la résume pas. Toutes ces œuvres sont de véritables actes de générosité de leur part à offrir au monde, avec l’espoir d’être un peu entendu. Plus d’informations sur : www.arthug.ch
Salon du livre Planète Santé Palexpo Genève 9h30 - 19h Ve. jusqu’à 21h30 Stand A131 www.salondulivre.ch
Cette année, Pulsations, le magazine des HUG, est présent sur le stand Planète Santé au Salon du livre et de la presse, pour venir à la rencontre de ses lecteurs. De nombreux ouvrages en lien avec la santé sont disponibles sur place, notamment la collection «J’ai envie de comprendre… ». Les visiteurs repartiront avec un cadeau bon pour leur santé.
Du 16/04 au 11/06 Cancer Apprendre à vivre avec (AVAC) 17h30-19h30 Bâtiment Gasparin (salle 1-911) Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
Une nouvelle session du programme Apprendre à vivre avec le cancer débute le 16 avril à 17h30. Elle se poursuit tous les lundis de 17h30 à 19h30, jusqu’au 11 juin (sauf le lundi 21 mai). Ce programme est une offre d’éducation et de soutien à toute personne concernée par la maladie cancéreuse et à ses proches. Inscription : Florence Rochon, tél. 022 372 61 25 ou florence.rochon@hcuge.ch www.avac.ch
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Jusqu’au 15/05 Exposition José Andany – Le monde n’existe pas 9h-12h et 13h-17h Espace Abraham Joly Ch. Petit-Bel-Air 2
Autodidacte depuis 20 ans, l’artiste José Andany considère que l’art nous permet une meilleure appréhension du monde que l’analyse scientifique largement répandue aujourd’hui. L’artiste s’oriente vers le collage et la sculpture après avoir butté contre les mots. Il trouve dans sa pratique artistique un moyen d’expression adéquat et abolit la séparation entre l’individu et le monde : l’observateur et l’objet ne sont pas dissociés, mais forment un tout. L’intérieur et l’extérieur, la vérité et le mensonge, le visible et l’invisible sont autant de thèmes explorés par l’artiste.
24/05 Alcool Journée nationale 11h30-13h Rotonde de l’Hôpital Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
Matin, midi et soir, quand l’alcool devient médicament, tel est le thème de la
Crédits : Boris, José Andaly, Daniel Gomez
Jusqu’au 26/04
Du 25/04 au 29/04
MAI
AVRIL
Pulsations
Agenda
journée nationale des problèmes liés à l’alcool qui a lieu le jeudi 24 mai. A cette occasion, le Groupe d’action en matière d’addiction et d’alcoolisme (GRAAL) tient un stand d’information, avec la présence de professionnels pour répondre aux questions du public.
31/05
sanguine est vitale dans les cas de leucémies, de transplantations, d’hémorragies importantes lors d’un accident, d’une opération ou d’un accouchement. A l’occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang, vous pouvez donner le vôtre au Centre de transfusion sanguine des HUG et profiter d’une collation exceptionnelle.
Tabac 11h30-13h30 Sites des HUG Entrée libre
JUIN Don du sang Journée mondiale 7h30-17h Centre de transfusion sanguine Rue Gabrielle-Perret-Gentil 6
Donner son sang, c’est sauver des vies. La transfusion
AVRIL En scène avec « Le Théâtre du vécu », un atelier destiné aux patients souffrant de maladies chroniques.
21, 23 & 24/06 Fête de la musique Jeudi 21 juin De 14h à 15h30 dans les bâtiments Stern et Julliard (sous-sol compris !), déambulation de la fanfare Revuelta. Dès 12h, l’Ensemble Lèche Béton dans les unités de l’hôpital des Trois-Chêne. Week-end Samedi 23 après-midi, les élèves en cours préprofessionnel de l’Ecole des technologies musicales et musiques actuelles (rock, blues, compositions personnelles) donnent un concert en plein air, devant le Centre Nicolas Bouvier, sur le site de Belle-Idée et, dimanche 24 après-midi, dans le jardin de l’Hôpital Beau-Séjour.
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MAI Pulsations TV se penche sur les bienfaits de l’activité physique en psychiatrie et en oncologie.
JUIN « J’ai avalé de travers », l’émission traite des troubles de la déglutition chez les enfants et les personnes âgées. Pulsations TV est diffusée en permanence sur YouTube et DailyMotion.
www.youtube.com/ user/kioskvideohug
Avril - Juin 2018
14/06
TV
Chaque mois, Pulsations TV consacre une émission à un aspect particulier de la médecine aux HUG.
Journée mondiale
A l’occasion de la journée mondiale sans tabac, consacrée aux cardiopathies, les HUG informent patients et visiteurs avec des stands installés sur la plupart des sites des HUG. Plus d’informations sur : www.hug-ge.ch (rubrique agenda)
pulsations
Pulsations
Pour en savoir plus sur… Le rôle des graisses
En collaboration avec les spécialistes en info santé de la Bibliothèque du CMU
L i v r e s
Avril - Juin 2018
&
W e b
Ces lipides qui stimulent notre cerveau : diététique et neurosciences Claude Leray Sauramps Médical, 2016 Cet ouvrage met l’accent sur les recherches récentes les plus importantes pour la santé en montrant le rôle clé des lipides dans le fonctionnement du cerveau et dans diverses maladies.
Société suisse de nutrition (SSN)
Conseils diététiques, informations nutritionnelles, comportements alimentaires… le site web de la SSN fournit informations et conseils en matière de nutrition. www.sge-ssn.ch
La santé personnalisée Plateforme Santé PerSo
Chaque citoyen est concerné par les changements qui s’amorcent aujourd’hui pour façonner la médecine de demain. S’informer pour mieux appréhender les enjeux de cette révolution en marche, mais aussi échanger, entre citoyens et avec les experts du domaine, c’est ce que vous propose la plateforme Santé PerSo. www.santeperso.ch
CONTACT Bibliothèque de l’Université de Genève Centre médical universitaire Avenue de Champel 9 1206 Genève Lu-ve : 8h-22h et sa-di : 9h-18h biblio-cmu-cds@unige.ch 022 379 51 00 www.unige.ch/biblio/sante
La puberté
Les troubles bipolaires
La puberté c’est génial (ou presque) !
Le manuel du bipolaire
Brigitte Bègue, Jacques Azam Ed. de la Martinière Jeunesse, 2015 Coll. Plus d’oxygène Tous les thèmes autour de la puberté sont abordés dans ce livre sous forme de questionsréponses qui guideront les ados dans cette phase de transition, pendant laquelle les questions (et les désagréments !) se bousculent.
Ciao.ch
Ce site fournit des informations détaillées sur la puberté, la sexualité, etc. Vous pouvez y poser des questions à un expert ou consulter les réponses aux questions que d’autres ont posées. www.ciao.ch
L’asthme Asthme et allergies : questions de patients, réponses de médecins Antoine Magnan Ellipses, 2016 Coll. 100 questions /réponses Cet ouvrage regroupe une centaine de questions concernant l’asthme et les allergies, qui touchent un tiers de la population dans les pays occidentaux.
Ligue pulmonaire suisse
La Ligue pulmonaire suisse conseille et prend en charge les personnes souffrant de maladies pulmonaires et d’insuffisance respiratoire, notamment grâce à son site web.
M. Desseilles, N. Perroud, B. Grosjean Eyrolles, 2017 Coll. Les manuels de développement personnel Ce livre propose aux personnes bipolaires et à leurs proches des informations et de nouvelles voies pour aborder plus sereinement leurs difficultés.
Mieux vivre avec un trouble bipolaire C. Mirabel-Sarron et al. Dunod, 2016 Coll. Mon cahier d’accompagnement Les auteurs, cinq spécialistes dont le Pr Jean-Michel Aubry, chef du département de psychiatrie et de santé mentale des HUG, donnent aux patients concernés les clés indispensables pour mieux comprendre leur maladie.
« Mon père fait des montagnes russes dans sa tête » : la bipolarité Christine Deroin, Angélique Excoffier Oskar, 2015 Coll. Pas de panique, c’est la vie ! Découvrez l’histoire de Victoire, 14 ans, dont le père est atteint de troubles bipolaires, de sa honte face à la maladie mais aussi de son espoir de retrouver son père comme elle le connaissait auparavant.
Association de personnes atteintes de troubles bipolaires ou de dépression Rue des Savoises 15 – 1205 Genève – Tél. 022 321 74 64 info@association-atb.org www.association-atb.org
www.liguepulmonaire.ch
Brochure « Asthme : traitement par inhalation et mesure par débitmètre de pointe »
Une brochure des HUG (2017) pour vous aider à mieux suivre votre traitement.
http://www.hug-ge.ch/sites/interhug/ files/documents/asthme.pdf
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Les troubles de l’odorat Manipulations olfactives Catherine Bouvet Payot, 2013 Une mine d’informations sur l’importance de l’odorat dans notre quotidien.
SMARTHUG, L’APPLICATION DES HUG Pour tout savoir sur : les délais d’attente des urgences à Genève les consultations médicales l’actualité des HUG
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