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INFOKIDS
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Janvier - Mars 2018
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l’application des urgences pédiatriques
+ Donne des conseils médicaux + Informe quand consulter un pédiatre ou les urgences + Renseigne sur l’affluence aux urgences
Actualité
L’hypnose au service des patients Téléchargez gratuitement l’app infokids.ch
DOSSIER Infographie
L’ostéoporose
Mémoire
Quand s’inquiéter ?
LUCAS VOUS REMERCIE D’AVOIR SAUVÉ SA MAMAN DONNER SON SANG C’EST SAUVER DES VIES
BIEN-ÊTRE ODORIUM • SOINS BALNÉOTHÉRAPIE
SPORT FITNESS • AQUAGYM PODOLOGIE
SANTÉ MASSAGES • YO GA SAUNA • HAMMAM
BEAUTÉ SO I NS DU VI SAGE ET DU CO RPS
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Pulsations Janvier - Mars 2018
Sommaire Actualité 04 Schizophrénie, quelle prise en charge ? 07 Infections urinaires : l’espoir d’un vaccin 08 Nouvel écrin pour l’Espace médiation
24 Reportage La simulation médicale pour former les professionnels 28 Formation Stomie : le rôle des patients experts
34 Rencontre Pr Pierre-Yves Dietrich :
« Le regard sur les patients doit évoluer »
38 Témoignage Thierry, sa lutte contre le psoriasis 40 Junior Comment marche la mémoire ?
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10 L’hypnose aux HUG 20 L’infographie L’ostéoporose 22 Le portrait Rita Manghi, à l’écoute des personnes souffrant d’addiction
30 L’invitée Marie-Paule Kieny 33 Vrai / Faux Le café, bon pour la santé ? 36 L’organe Le périnée
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12 DOSSIER MÉMOIRE
Quand faut-il s’inquiéter ?
42 Mieux-vivre C’est décidé, cette année je bouge 44 Brèves Agenda 48 Livres & Web Pour en savoir plus
IMPRESSUM Editeur Bertrand Levrat, Hôpitaux universitaires de Genève, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, CH-1211 Genève 14, www.hug-ge.ch Réalisation Bertrand Kiefer, Michael Balavoine, Planète Santé / Médecine et Hygiène, www.planetesante.ch Responsable de publication Sylvia de Meyer Rédactrice en chef Suzy Soumaille Edition Joanna Szymanski, Elodie Lavigne, Laetitia Grimaldi Maquette et mise en page Jennifer Freuler, Bogsch & Bacco Publicité Publicitas SA, www.publicitas.ch/magazines Abonnements Version électronique : gratuit, www.hug-ge-ch/pulsations. Version papier : gratuit, Tél. 022 702 93 11, www.pulsations.swiss Fiche technique Tirage : 40’000 exemplaires, 4 fois par an. Référence 441696 — La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source. Crédits couverture: istockphoto, shutterstock Crédits sommaire : istockphoto, Fred Merz | Lundi 13, Jakub Dziubak
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SMARTHUG, L’APPLICATION DES HUG Pour tout savoir sur : les délais d’attente des urgences à Genève les consultations médicales l’actualité des HUG
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La bonne résolution ? Economiser sa volonté
Janvier - Mars 2018
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Photo Julien Gregorio
C’est décidé : je me remets au sport, j’arrête de fumer, je perds du Selon les études poids, je renonce aux sur l’épuisement de apéros et je médite tous la volonté, s’infliger les jours. On connaît une liste de projets bien la chanson des irréalistes est contrebonnes résolutions du productif. Seuls des Nouvel An et son refrain objectifs acceptables plein d’espoir. Gonflés et un plan concret à bloc, on appuie sur le ont des chances bouton reset et on jure d’aboutir. Créer de (à soi et aux autres) nouvelles habitudes Suzy Soumaille que, cette fois, rien est une manière effiRédactrice en chef n’entamera notre cace d’économiser détermination. Hélas, la volonté. pour la plupart d’entre nous, les engagements irrévocables pris la Par définition, les résolutions portent veille ne résistent pas 30 secondes sur des choses qu’on n’arrive pas à à la tentation le lendemain. faire naturellement. Or, en se fixant un but réalisable, comme marcher Que se passe-t-il ? La mission se 15 minutes à la pause de midi, on aprévèle impossible, car trop coûteuse. prend un nouveau comportement. Par La somme de décisions quotidiennes sa répétition, il devient peu à peu un que nous exigeons de nous-mêmes automatisme. Plus besoin de décider. excède largement notre « capital Bienvenue à l’effort « low cost ».
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volonté ». Au moment d’accomplir un effort supplémentaire, notre tolérance à la frustration est alors réduite à zéro et notre faim de récompense éclipse tout le reste. Résultat, la séance de fitness est annulée et on craque pour une séance bièresaucisson-chips affalé devant une série TV.
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Par Giuseppe Costa Illustration Keith Negley
Janvier - Mars 2018
A c t u a l i t é
Schizophrénie: un diagnostic précoce est essentiel Maladie se déclarant chez le jeune adulte, la schizophrénie souffre encore aujourd’hui d’une image négative. Or, les prises en charge actuelles offrent à beaucoup de patients un réel espoir d’intégration.
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ne personne entend une voix intérieure. Elle se croit menacée par des gens. A n’en pas douter, ces hallucinations auditives et ces idées délirantes de persécution lui font perdre ses repères dans la réalité et provoquent un imbroglio mental. Suffisent-elles à diagnostiquer une schizophrénie ? « Ces symptômes sont les plus visibles, mais le plus souvent la personne en présente aussi d’autres : apathie, difficultés d’attention et de mémorisation, isolement, désorganisation de la pensée. Bref, une modification fondamentale dans son vécu et son comportement », répond le Pr Stefan Kaiser, médecin-chef du service de psychiatrie adulte aux HUG.
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Actualité
« Cette maladie provoque une angoisse et une souffrance intenses rendant difficile une vie professionnelle et sociale », complète Louise Dunnigan Rast, infirmière au programme de jour du Centre ambulatoire de psychiatrie et de psychothérapie intégrés (CAPPI) Eaux-Vives. Début insidieux
SAVOIR + 15es Journées de la schizophrénie (lire en page 47).
David, un long chemin « A 20 ans, je parlais au téléphone avec Dieu. A ces idées mystiques se mêlaient des pensées suicidaires », se souvient David *. A l’époque, il souffre d’une incapacité à reconnaître sa maladie (appelée anoso gnosie). Il décline au fil du temps, voyant ses capacités mentales réduites à néant. « J’étais incapable de tout dialogue avec mon entourage et je devenais même agressif à cause du délire de persécution », dit-il. Pourtant, il s’en sort. « Le déclic est venu lorsqu’on m’a traité de force. J’ai compris que tout allait mieux si je prenais mon traitement. Ensuite, j’ai fait confiance aux soignants, ce qui m’a installé dans une dynamique positive. Avec la psychothérapie, j’ai appris à me connaître, à mettre des mots sur mes émotions, à objectiver mes craintes et mes angoisses. » Un long chemin d’une dizaine d’années qui le mène au rétablissement. « Même si la maladie a été très invalidante, on n’est pas handicapé à vie : j’ai retrouvé ma famille, mes anciens amis et un travail. J’ai une vie normale, car j’ai accepté ma schizophrénie. Je prends mes traitements, ai un suivi régulier médico-infirmier et des stratégies pour gérer mon stress », conclut le quarantenaire, aujourd’hui entrepreneur.
Patient au centre du projet
« Les familles remarquent des changements, mais sont en détresse et ont souvent peur de consulter », souffle Louise Dunnigan Rast. Pourtant, un diagnostic précoce est primordial : plus tôt une personne est prise en charge, meilleur est son pronostic. La schizophrénie se soigne par une approche globale. Les traitements combinent les médicaments – très efficaces pour les hallucinations et les idées délirantes – avec un travail psychothérapeutique et la reconstruction d’un réseau social. « Il est important de placer le patient au centre du projet de soins », insiste le Pr Kaiser. « Un épisode psychotique, c’est comme un naufrage : la personne ne sait plus où elle est ni où elle veut aller. Notre travail consiste d’abord à l’amener à accepter la maladie, puis à reconnaître les signes avant-coureurs pour qu’elle reconstruise une identité positive. Nous l’aidons à regonfler le gilet de sauvetage et à ajuster les voiles pour affronter toute nouvelle tempête. L’entourage familial est un partenaire pour soutenir ce processus de rétablissement », relève l’infirmière.
* Prénom d’emprunt.
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La schizophrénie survient en général entre 18 et 25 ans et touche environ 1% de la population. Son origine est inconnue, mais l’hérédité (plus de 100 gènes impliqués) et des facteurs environnementaux jouent un rôle. Elle peut débuter insidieusement : le sujet devient peu à peu introverti et s’isole toujours plus. « Le changement peut passer inaperçu pendant des mois ou des années, jusqu’à ce que des idées délirantes ou d’autres manifestations soient constatées par les proches. Dans d’autres cas, la maladie éclate brutalement, à la faveur d’un stress », détaille le psychiatre.
Et les résultats sont là : les patients souffrant de schizophrénie ont aujourd’hui une bonne chance de se rétablir. Un tiers a une vie familiale, professionnelle, souvent avec des traitements continus. Les autres connaissent des difficultés et nécessitent un soutien, par exemple un travail dans un atelier protégé. Enfin, une partie d’entre eux ont besoin dans leur vie quotidienne de l’aide de leur famille ou vivent dans un foyer.
A l’occAsion de lA jouRnée mondiAle du cAnceR
La journée suisse contre Le cancer 1er févRieR 2018
genève / Lausanne
Différentes conférences proposées par les spécialistes du domaine ainsi que des stands d’informations vous permettront de connaître les dernières avancées en matière de recherche et de traitements, mais également d’appréhender les enjeux humains et sociétaux auxquels sont confrontés les patients.
genève Palais de l’Athénée
Rue de l’Athénée 2, 1205 Genève
Lausanne Palais de Rumine
Place de la Riponne 6, 1005 Lausanne
Présenté par :
informations sur www.journeeducancer.ch
Appel à participation Projet TWIGGY: Exploration de l’insatisfaction corporelle et de son lien avec la santé chez les femmes de 60 à 75 ans. Investigateur : Prof. Isabelle Carrard, Haute école de santé, HES-SO Genève Pour une étude scientifique, nous recherchons des femmes ayant entre 60 et 75 ans, de langue maternelle française ou avec une bonne connaissance de cette langue. Toutes les données seront traitées de manière confidentielle. La participation à l’étude ne procure aucun bénéfice médical.
BUT DE L’ÉTUDE : Explorer l’image corporelle et ses liens avec la santé, pour développer des interventions qui répondent aux besoins de cette population. COMMENT : la participation à l’étude implique de remplir chez soi un ensemble de questionnaires, soit sous format papier soit de manière informatisée. Remplir ces questionnaires prend environ 1h30. DÉDOMMAGEMENT : 20 francs sous forme de bon cadeau après avoir retourné les questionnaires dument remplis. Les personnes intéressées à participer à l’étude sont priées de contacter : Mme Magali Magistrale, tél.: 022.388.33.88 magali.magistrale@hesge.ch
Pulsations
Vaccin prometteur contre les infections urinaires
L’
nfection urinaire est parmi les affections bactériennes les plus fréquentes : près d’une femme sur cinq serait touchée chaque année, mais les hommes sont aussi concernés. Pour limiter le recours aux antibiotiques et réduire les récidives, la start-up suisse LimmaTech a développé un vaccin dirigé contre quatre souches d’Escherichia coli (E. coli), bactérie responsable de 70 à 80% des infections urinaires. Administré à des patientes volontaires des HUG et d’autres hôpitaux suisses, le vaccin a passé avec succès la première phase de test.
« Les infections urinaires à E. coli sont nombreuses dans les EMS et les établissements de long séjour, avec parfois des conséquences lourdes pour des patient-e-s déjà fragilisé-e-s, commente le Pr Stephan Harbarth, médecin adjoint agrégé au service de prévention et contrôle de l’infection. La vaccination pourrait donc avoir un intérêt particulier dans ce contexte. »
Crédit : istockphoto
Des résultats encourageants
Les traitements antibiotiques ont été largement prescrits en cas d’infection urinaire, et au fil du temps une résistance bactérienne s’est développée dans le monde entier. « Il y a maintenant des souches résistantes aussi en Suisse, et nous devons parfois en venir
Ces résultats encourageants ne sont que les premiers pas sur un long chemin avant une – éventuelle – commercialisation. D’ici là, le vaccin devra réussir d’autres tests cliniques, réalisés dans plusieurs autres centres hospitaliers.
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L’étude menée aux HUG, portant sur 190 femmes ayant souffert plusieurs fois d’infections urinaires, a tout d’abord prouvé la sécurité du vaccin. Ensuite, elle a montré une réduction des infections chez les volontaires vaccinées, surtout chez celles ayant eu des infections avec une charge bactérienne élevée.
A c t u a l i t é
aux antibiotiques par voie intraveineuse pour traiter les patients porteurs de ces “super bactéries” », constate la Dre Angela Huttner, médecin-cheffe de clinique au service de prévention et contrôle de l’infection.
Par Stéphany Gardier
Développé par une start-up suisse et testé aux HUG, il pourrait limiter les résistances aux antibiotiques.
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Par André Koller Photos Julien Gregorio
Janvier - Mars 2018
A c t u a l i t é
Nouvel écrin pour l’Espace médiation
Les médiatrices des HUG recueillent les doléances, félicitations et suggestions des patients depuis 10 ans. Retour sur une initiative pionnière en Suisse. 8
Actualité
E
n avril 2017, l’Espace médiation a emménagé dans le nouveau bâtiment Gustave Julliard. Pas de mur ici. Mais de grandes baies vitrées, donnant sur la verdoyante terrasse Opéra. Transparence et lumière. Une architecture, particulièrement bien choisie, qui fait sens.
Et les efforts de l’institution ne se cantonnent pas au décor. En 2016, des antennes ont été ouvertes dans les hôpitaux de Bellerive, TroisChêne, Belle-Idée et Loëx. La nouvelle médiatrice, Antonella Perino, partage sa semaine entre ces différents lieux. « En psychiatrie et en gériatrie, les patients souffrent davantage d’isolement social. Pour eux, encore plus ici qu’ailleurs, il est essentiel d’avoir quelqu’un à qui parler en dehors des soins », dit-elle.
Avant la création de l’Espace médiation, l’unique exutoire de ces vécus délicats était l’écrit via les lettres de doléances ou les enquêtes de satisfaction. « Au début des années 2000, nous avons réalisé que le dialogue est un formidable outil pour apaiser et renouer la confiance avec l’institution », se souvient Véronique Kolly. Ce constat a donné naissance à ce lieu ouvert à tous et à toutes les demandes. « Si chaque démarche est particulière, en général, lors du premier entretien, les patients comme les proches épanchent leur cœur. Frustration, rancœur, colère parfois… ils déballent tout à toute vitesse. Nous leur disons de ralentir, de prendre leur temps. C’est la phrase magique. Ils s’arrêtent et, souvent, pleurent », reprend Corinne Héritier. Soutien émotionnel
L’écoute et le soutien émotionnel constituent le premier niveau d’action. Dans un second temps, si
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nécessaire, le service médical concerné est contacté. En 2016, 695 situations ont été traitées. Les thématiques les plus fréquentes sont la qualité des soins, des questions autour du diagnostic et des traitements, ainsi que des problèmes de communication. Environ deux tiers des cas sont résolus après une seule rencontre avec une médiatrice ou des soignants. Et seuls 2% des cas ont nécessité une médiation à trois. « L’ouverture de cet espace a induit un changement de culture. Les doléances des patients sont utilisées pour améliorer les prestations des services », concluent Véronique Kolly et Corinne Héritier.
« J’ai dit ce que j’avais sur le cœur » Quand malentendus et incompréhension s’en mêlent, une situation peut vite se compliquer. Laure* en a fait l’expérience. En 2016, son mari est victime d’un AVC. Si les soins ont été excellents, le choc est rude et il broie du noir. Après un séjour en psychiatrie à Belle-Idée, il est transféré à l’Hôpital de Bellerive. Mais les soignants, craignant l’irréparable, le renvoient à Belle-Idée. Laure ne comprend pas. Dans cet établissement, la santé de son mari s’étiole. « Il avait besoin d’un logopédiste, pas d’un psychiatre », se désole-t-elle. Désemparée, elle se tourne vers Antonella Perino, médiatrice. « Je l’ai appelée. Le lendemain, j’avais un rendez-vous. J’ai dit ce que j’avais sur le cœur. Elle m’a entendue et donné des outils pour mieux communiquer afin que ma demande aboutisse. » Et ça a marché. Le transfert de son mari a eu lieu dix jours plus tard. « En plus, dans une chambre magnifique ! », confie-t-elle.
* Prénom d’emprunt.
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Les bureaux sont en effet intégrés à l’Arcade HUG. Les patients y trouvent aussi un beau parc de jeux pour les enfants, des magazines, des brochures d’infos santé et des fauteuils confortables. « La sérénité et le confort des lieux procèdent d’une volonté forte de la direction : valoriser la démarche des patients avec un vécu délicat ou qui ont des doléances à formuler », soulignent Corinne Héritier et Véronique Kolly, fondatrices en 2007 de l’espace médiation.
Vulnérabilité Car on a beau faire, l’hôpital reste déstabilisant. A maints égards. La souffrance ou la peur de la souffrance ne sont jamais loin. Le handicap et la mort, en filigrane dans la vie quotidienne, y prennent parfois un relief inquiétant. Dans ce contexte où tout le monde est vulnérable, il suffit d’un incident, parfois d’un mot, pour assombrir une prise en charge.
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Mieux gérer la douleur et l’anxiété associées à la maladie ou aux soins ? C’est possible grâce à l’hypnose médicale, désormais largement promue aux HUG. Par André Koller
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A c t u a l i t é
L’hypnose entre par la grande porte
L’
hypnose… dans un établissement universitaire ? En réalité, longtemps confinée aux scènes de spectacles, elle est aujourd’hui proposée dans de nombreux hôpitaux. Car l’hypnothérapeute ne fait qu’utiliser une capacité naturelle du cerveau pour induire chez le patient, en état de conscience modifiée, des changements positifs dans ses perceptions.
Les HUG l’avaient introduite dans les années 80 déjà, mais sa pratique était limitée. « Des études récentes ont toutefois montré l’action bien réelle de l’hypnose sur les aires cérébrales de la douleur. Cette validation scientifique change tout. De plus, les patients sont demandeurs. Il est donc nécessaire de former davantage de soignants », explique la Dre Adriana Wolff, hypnothérapeute et médecin adjointe au service d’anesthésiologie.
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C’est l’objectif du Programme hypnose HUG (PHH). Lancé en 2017, il comprend deux niveaux d’enseignement : la communication thérapeutique et l’hypnose clinique hospitalière. « Nous souhaitons former autant de soignants que possible à la commu nication et le nombre nécessaire à l’hypnose pour couvrir les besoins des patients. Dès son lancement, le PHH a enregistré plus de 2000 inscriptions », s’enthousiasme la Pre ClaireAnne Siegrist. Et de confier : « L’autohypnose est un outil que j’utilise au quotidien. »
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Cette scientifique reconnue pour ses recherches en vaccinologie a co-initié ce projet avec la Dre Wolff après avoir expérimenté les bienfaits de cette technique dans la gestion de douleurs neuropathiques. Nombreuses indications
De fait, l’hypnothérapie a fait ses preuves dans de nombreux domaines. Douleurs et angoisse, bien entendu. Mais aussi nausées, vomissements, phobies (piqûre, anesthésie, claustrophobie), acouphènes, dépression, insomnies… « Mobiliser les ressources
niveau de conscience, le soignant le guide pour l’aider à modifier son approche du problème », explique l’hypnothérapeute. Communication thérapeutique
Voilà pour l’hypnose. Mais qu’en est-il de la communication thérapeutique ? « Une hospitalisation – du fait de la maladie, de la peur, de la souffrance – entraîne une forte vulnérabilité émotionnelle. Cet état est proche de celui de dissociation induit par l’hypnose. Il rend les gens extrêmement réceptifs et
Qualité des relations
« Le Programme hypnose HUG est aligné avec les objectifs stratégiques Vision 20/20. En particulier le projet Patients partenaires. La communication thérapeutique améliore encore la qualité de la relation avec les patients. Quant à l’hypnose, c’est un moyen reconnu et dénué d’effet indésirable pour soulager la douleur, et qui donne aux patients la capacité de mieux la contrôler. Ils sont ainsi davantage acteurs de leur prise en charge. De plus, elle peut être pratiquée par
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internes des patients permet souvent de réduire les doses de médicaments », souligne la Dre Wolff. Un résultat appréciable. Mais concrètement, comment se déroule une séance d’hypnose ? « C’est assez simple. Le thérapeute détermine un objectif avec le patient : diminution de la douleur, de l’anxiété, etc. Puis il induit, par la parole, cet état de dissociation particulier à l’hypnose où l’attention est focalisée ailleurs que sur l’environnement immédiat. Quand le patient a atteint le bon
sensibles. Un mot inapproprié peut les blesser. Porter une attention particulière au langage amène une aide supplémentaire dans les relations entre soignants et soignés. Par exemple, si on dit : “ Je vais piquer. Mais cela ne fera pas mal. ” Le patient entend “ piquer ” et “ mal ”. Ces mots créent un contexte inconfortable et augmentent l’anxiété et la douleur. Il vaut mieux évoquer les bénéfices de la perfusion, puis avertir par un “ Nous sommes prêts ”. La communication thérapeutique, c’est simple. Mais il faut l’apprendre. » 11
des soignants et des médecins », souligne le Pr Arnaud Perrier, directeur médical des HUG. En pédiatrie, oncologie, anesthésiologie-soins intensifs ou aux urgences, la formation en communi cation thérapeutique a été retenue comme indispensable pour tous les collaborateurs médico-soignants. Le PHH est déployé en partenariat avec l’Institut romand d’hypnose Suisse et cofinancé par les donateurs de la Fondation privée des HUG.
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Par Élodie Lavigne Photos Bogsch & Bacco
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D o s s i e r
Soigner Prendre soin sa demémoire sa mémoire aujourxxui aujourd’hui
Les Les troubles troubles de de la la mémoire mémoire affectent affectent durement durement le le quotidien quotidien de de la la personne personne concernée. concernée. Lorsqu’ils Lorsqu’ils sont sont graves, graves, la la vie vie des des proches proches est est aussi aussi touchée. touchée. Poser Poser des des diagnostics diagnostics plus plus précoces, précoces, offrir offrir des des traitements traitements ciblés, ciblés, améliorer améliorer la la prévention prévention et et avancer avancer dans dans la la recherche : recherche : ce ce sont sont les les objectifs objectifs du du nouveau nouveau Centre Centre de de la la mémoire mémoire des des HUG. HUG. 12
J’y pense et puis j’oublie
Immédiatement, lorsqu’un nom nous échappe, lorsqu’on perd ses clefs ou qu’on ne se souvient plus du titre d’un film, la peur de la maladie d’Alzheimer nous gagne. « Mais ces types d’oublis sont bénins et peuvent arriver à tous », rassure le Pr Gabriel Gold, médecin-chef du service de gériatrie. En revanche, se perdre dans la rue et ne plus savoir comment faire pour retrouver son chemin, se rendre 13
Le soutien aux proches Il existe un programme de soutien aux familles de patients atteints de troubles cognitifs, explique Lara Fazio, psychologue, neuropsychologue et responsable du programme : « À l’annonce du diagnostic, nous aidons les proches à accepter la nouvelle, à comprendre la maladie et son évolution. Ce suivi psycho-éducatif vise également à travailler sur les représentations qui entourent la maladie. ». Lorsque celle-ci avance, les proches sont amenés à assumer de plus en plus de tâches, sans parler des questions pratiques et administratives : « Nous les aidons à organiser un réseau d’aides (association, structures et autres professionnels, etc.) pour éviter l’épuisement et l’isolement ». A un stade plus avancé, la question d’un placement, d’un foyer de jour ou d’une hospitalisation peut se poser. La psychologue aide le conjoint et/ou la famille à prendre des décisions sans culpabilité. Ces consultations (non obligatoires) sont personnalisées en fonction de l’histoire et de l’évolution du patient.
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L’ouverture du nouveau Centre de la mémoire est une façon de répondre aux multiples défis posés par les troubles de la mémoire. « L’atout du Centre est d’offrir une approche médicale et En Suisse, scientifique très avancée, on compte qui intègre dans la prise en charge une approche psycho- environ comportementale essentielle. 140’000 cas Cela au sein d’une structure de démence, hospitalière multidisciplinaire et universitaire », explique dont la le Pr Giovanni Frisoni, neurologue, spécialiste de maladie la mémoire et responsable d’Alzheimer, du Centre. « Il s’agit en effet de permettre aux patients un chiffre d’avoir accès aux techniques qui s’élèvera diagnostiques de dernière génération, d’intégrer des à 200’000 projets de recherche et des d’ici 2030. essais cliniques pour tester de nouveaux médicaments et, enfin, de bénéficier de l’expertise de psychologues et de psychothérapeutes grâce à différents programmes de soutien », poursuit le spécialiste.
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lle est la gardienne du temps qui passe, elle est aussi la promesse de pouvoir vivre chaque jour en toute autonomie et d’envi sager demain avec sérénité. La mémoire est profondément liée à notre identité. La préserver, la stimuler, s’en préoccuper à temps, mais aussi la soigner quand ses failles brouillent les cartes est essentiel à plus d’un titre. Sur le plan indi viduel bien sûr, mais aussi de manière plus globale en raison de l’impact qu’ont les troubles de la mémoire sur l’individu, sa famille, la société et le système de santé.
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à un rendez-vous le mauvais jour, ramener de ses courses des produits qu’on a en nombre chez soi, ou encore avoir des problèmes pour gérer ses finances sont des situations inquiétantes. « Dans ce cas, il faut réagir et consulter son médecin traitant », préconise le Pr Gold.
Janvier - Mars 2018
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L’heure des tests
Il arrive que les gens aient peur de consulter et repoussent ce moment, avec le risque que les choses s’aggravent. Or, les spécialistes insistent sur l’importance d’un diagnostic précoce, pour savoir si les problèmes de mémoire sont dus au vieillissement normal ou à une maladie (démences dont la maladie d’Alzheimer, troubles neurologiques, psy chiatriques, vasculaires, etc.). « Il n’est pas facile de faire la part des choses entre un trouble de la mémoire et d’autres difficultés, de type psychiatrique par exemple, certaines pouvant même être associées », explique le Dr Frédéric Assal, responsable de l’unité de neuropsychologie et neurologie compor tementale. Une série de tests permet de déterminer la cause, la nature et la sévérité des troubles. Le bilan neuropsychologique
La prise en charge débute par un entretien avec un médecin (neurologue, psychiatre ou gériatre) qui recueille les plaintes du patient et procède à un examen clinique. Une première évaluation cognitive globale sert à situer les difficultés et à orienter le diagnostic. Généralement, l’entretien se déroule avec un proche. Dans un deuxième temps, un bilan neuropsychologique plus approfondi est réalisé afin d’objectiver les difficultés, mais aussi les capacités préservées. Le patient passe une série de tests psycho métriques, adaptés en fonction de son âge, sa langue, son niveau de scolarité, etc. « Nous évaluons le système où se situe le déficit et les processus touchés », explique Christian Chicherio, neuropsychologue au Centre de la mémoire. L’ensemble des fonctions cognitives sont passées en revue : mémoire, attention, langage, habiletés gestuelles, reconnaissance des objets ou des lieux fami liers, capacité à s’orienter, organisation et planification des tâches, etc. Le contexte (attentes, émotions, etc.) dans lequel s’inscrit la consultation est également pris en compte. 14
Stimuler ses neurones tout au long de la vie « La prévention des troubles cognitifs et de la démence doit démarrer très tôt, même avant la naissance ! La nutrition intra-utérine a déjà une influence sur le cerveau », explique le Pr Emiliano Albanese, médecin adjoint agrégé au service de psychogériatrie. La revue scientifique The Lancet a émis ces recommandations, qui devraient être suivies tout au long de la vie :
Bon pour le cœur, bon pour le cerveau ! Maîtriser les facteurs de risques cardiovasculaires (diabète, hypertension, tabagisme, obésité, etc.).
Stimuler son cerveau Être intellectuellement actif. Un niveau socio-éducatif élevé est un facteur protecteur.
Rester actif socialement Favoriser les liens sociaux et s’engager dans la société.
Bouger Pratiquer une activité physique régulière améliore l’oxygénation du cerveau et prévient la mort neuronale.
Bien manger Adopter une alimentation équilibrée et complète d’un point de vue nutritionnel. Le régime méditerranéen (riche en fruits, légumes, poisson et graisses végétales) est particulièrement bénéfique pour le cerveau. « En pratiquant une activité physique et en adoptant un régime méditerranéen, on donne en plus la possibilité à notre cerveau d’augmenter sa plasticité neuronale et de se réorganiser malgré la mort des neurones », explique Emiliano Albanese.
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Dossier
Lors du test de l’horloge, la personne doit dessiner les chiffres représentant les heures sur un cadran. L’objectif est de dépister des troubles des fonctions cognitives.
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Horloge: Reproduite à partir de Rev Med Suisse 2014; volume 10, 1420-1423, Sabah Beggah-Alioua et al.
Et ensuite ?
Dans 40% des cas, malgré les plaintes subjectives exprimées, les tests ne révèlent aucune difficulté objective. Ces patients sont revus et ont la possibilité de participer à des programmes de recherche (lire plus loin) pour connaître leur risque de développer une démence (ou trouble cognitif majeur) dans le futur, grâce à des examens d’imagerie, du liquide céphalorachidien, ou génétiques. Si, en revanche, les tests sont clairement anor maux, alors les investigations se poursuivent. Les médecins disposent désormais de toute une palette d’examens hautement technologiques pour rechercher l’origine des troubles et visualiser les éventuelles lésions dans le cerveau. « Certains examens ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie. Grâce au Centre, les patients y ont toutefois accès via la recherche. C’est le cas de l’analyse de biomarqueurs dans le liquide céphalo rachidien et de la détection de la protéine Tau et des plaques d’amyloïde qui peuvent indiquer une maladie d’Alzheimer », explique le Dr Assal.
Dans environ 25% des cas, un diagnostic de démence tombe. Mais les choses sont parfois moins claires. Comme lorsque la personne ne rencontre pas de grands problèmes dans la vie courante, mais que ses tests révèlent une diminution de ses capacités cognitives. Dans ce cas, le diagnostic de démence ne peut pas être posé. On cherche alors à écarter d’autres causes, psychiatriques notamment. Pour environ 35% des patients, on conclut à un « déficit cognitif léger ». Celui-ci peut entraîner des difficultés subtiles au quotidien, notamment dans l’aptitude à s’organiser, à assumer de nouvelles tâches, à être efficace, à gérer les finances, à prendre des décisions, sans toutefois que l’autonomie du patient soit compromise. Ces symptômes peuvent affecter l’humeur, les interactions sociales et la confiance en soi. Une prise en charge adaptée est proposée à ces patients, qui sont par ailleurs plus à risque de développer une démence dans le futur. 15
Pulsations Une prise en charge personnalisée et pluridisciplinaire
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Selon les résultats, l’annonce du diagnostic peut être particulièrement éprouvante. « C’est l’un des moments les plus durs », confirme le Pr Frisoni. Un soutien avec des psychologues et psychothérapeutes spécialisés est proposé pour aider les patients à « métaboliser la nouvelle », selon les mots du Dr Assal. La suite de la prise en charge dépend du diagnostic, mais elle est multidisciplinaire et individualisée, avec une attention portée sur le vécu des troubles, puisque leur retentissement sur le bien-être et la qualité de vie sont majeurs. En plus du soutien psychologique, des thérapies de réhabilita tion cognitive (groupes mémoire) et de psychoéducation existent pour apprendre aux personnes à comprendre la maladie, à l’accepter, et à développer des stratégies pour mieux utiliser les habilités de mé moire. Les proches ne sont d’ailleurs pas oubliés (lire encadré). « Ce sont des maladies qu’on ne voit pas. Peu à peu, la personne change. Le proche doit apprendre à évoluer et modifier son rapport à l’autre », confirme le Pr Frisoni. Pour ce qui est des traitements pharmacolo giques, les médicaments actuels améliorent les performances cognitives et l’attention, mais leur efficacité est limitée dans le temps. D’autres substances peuvent être prescrites contre les troubles de l’humeur (tristesse, idées noires) et du comportement (irritabilité, insomnie, agressivité). Les espoirs
Si les armes thérapeutiques pour freiner ou arrêter la progression des troubles cognitifs et de la maladie d’Alzheimer manquent aujourd’hui, la recherche est quant à elle très active et les connaissances progressent vite. Les études portant sur l’immunothérapie sont les plus promet teuses et des premières réponses sont attendues d’ici 2020. Le principe consiste à « nettoyer » le cerveau des plaques d’amyloïdes – qui s’accumulent chez les malades d’Alzheimer – en injectant des anticorps et en provoquant une réponse immunitaire. D’autres études se 16
penchent sur les processus responsables de la mort accélérée des neurones, à l’origine des symptômes. Le Centre de la mémoire, en alliant la clinique et la recherche ainsi que la collecte de données scientifiques, se positionne clairement dans cette lutte. Un accent fort est également mis sur la prévention. Les patients qui se plaignent de leur mémoire, mais dont les tests sont normaux, peuvent intégrer des essais cliniques préventifs. De même, les personnes qui n’ont pas encore de symptômes, mais dont les examens ont montré la présence de mar queurs biologiques. Pour le Pr Frisoni, le chemin est pris : « Dans 10 ou 15 ans, ces programmes de prévention, s’ils démontrent leur efficacité, entreront dans la pratique clinique. Leur but étant d’empêcher la survenue de la maladie ou freiner sa progression. »
M ém
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Dossier
Témoignage #1
« Le plus dur, c’est le déni » JANE, 76 ans
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Deux idées reçues sur Alzheimer 1 La maladie d’Alzheimer atteint principalement la mémoire. Faux. La maladie d’Alzheimer est une maladie évolutive qui attaque la mémoire épisodique, mais elle peut aussi s’accompagner de troubles du comportement et de l’humeur, du langage, de difficultés motrices et de reconnaissance des objets ou de la capacité à faire des mouvements. Ces troubles sont à l’origine d’une perte d’auto nomie toujours plus grande et d’une souffrance psychique.
2 C’est une façon de vieillir normalement. Faux. La maladie d’Alzheimer a été reconnue officiellement comme étant un type de démence et non comme un signe du vieillissement normal. Si on n’en comprend pas encore tous les mécanismes, on pense qu’elle est due à l’accumulation de la protéine Tau et au dépôt de plaques d’amyloïde qui provoquent des lésions dans certaines zones du cerveau et entraînent la mort des neurones.
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« Mon mari a 77 ans. En 2011, on lui a diagnostiqué la maladie d’Alzheimer. Le plus dur pour moi aujourd’hui est qu’il est dans le déni complet. Je vois Lara Fazio, responsable du programme de soutien aux familles, toutes les quatre à cinq semaines. C’est une aide énorme de pouvoir raconter ce qu’il se passe. Mon mari a perdu la notion du temps. Il me demande tout le temps si on va sortir, si on va aller faire les courses, une balade. La psychologue m’a conseillé de ne pas lui annoncer les événements trop à l’avance, mais peu avant de sortir. Il n’a rien pour occuper ses journées, et tout le poids tombe sur moi. Elle m’a orientée vers des structures comme le Centre ambulatoire de psychiatrie et de psychothérapie de l'âgé (CAPPA) et un foyer de jour pour me soulager. »
Pulsations
Le Centre de la mémoire Dès janvier, les patients pourront compter sur un tout nouveau Centre de la mémoire, grâce au soutien de l’Association Suisse pour la Recherche sur l’Alzheimer, dont la mission est de financer des projets de recherche fondamentale et clinique sur la maladie d’Alzheimer. D’abord sur deux sites, il occupera d’ici deux ans un étage entier de l’Hôpital. Pour l’heure, les patients adressés pour un bilan neuropsychologique, les participants au groupe mémoire et au programme de soutien aux proches se rendent à la rue des Epinettes, qui accueillait jusqu’ici la Consultation mémoire. Les autres activités du Centre, ainsi que son secrétariat, sont désormais hébergés au quatrième étage (aile gauche) du bâtiment Louise Morier. C’est là qu’ont lieu la toute première visite, les investigations diagnostiques, les essais cliniques et la réception du diagnostic.
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D o s s i e r
Témoignage #2
« J’ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté » PHILIPPE, 52 ans
« Il y a deux ans, on m’a diagnostiqué la maladie d’Alzheimer. Cela a été un vrai choc psychologique. On m’a proposé d’intégrer un protocole de recherche pour tester un médicament de dernière génération. J’ai pris le temps de la réflexion, puis j’ai accepté. Alzheimer est une maladie qui fait peur. J’ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté. Je me rends une fois par mois à l’hôpital pour recevoir une injection. On me fait régulièrement des prises de sang et une IRM environ une fois par trimestre. J’ai parfois des entretiens et des tests neurologiques. Participer à cette étude n’est pas lourd : après l’injection, je repars comme je suis venu. J’ai commencé il y a cinq mois environ. C’est assez subjectif, mais j’ai l’impression que cela va mieux. Je fais aussi énormément de sport, de la méditation, je reste en contact avec les gens, je fais des mots croisés, des sudokus et j’essaie de bien me nourrir. »
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Les Lesréponses réponsesdu duPr PrJulius JuliusPopp, Popp,chef chef duservice servicede depsychiatrie psychiatriegériatrique. gériatrique. du Pulsations Pulsations Quels Quelssont sontles lesliens liensentre entre
Comment Commentune unedépression dépressionou oudes des troubles troublesde del’anxiété l’anxiétépeuvent peuventààleur leur tour tourendommager endommagerlalamémoire mémoire?? La Ladépression, dépression,les lestroubles troublesanxieux, anxieux,lele syndrome syndromede destress stresspost-traumatique post-traumatique ainsi ainsique quecertains certainstraits traitsde delalapersonnapersonnalité lité––tendance tendanceààêtre êtretrès trèssensible sensibleetet réagir réagirde demanière manièreanxieuse anxieuseetetdépresdépressive siveaux auxsituations situationsstressantes stressantes––sont sont d’abord d’aborddes desfacteurs facteursde derisque risquede dedéclin déclin cognitif cognitifààl’âge l’âgeavancé. avancé.AAplus pluscourt court terme, terme,les lesperturbations perturbationsoccasionnées occasionnées sur surleleplan planbiologique biologique––niveau niveauélevé élevé de decortisol cortisol(l’hormone (l’hormonedu dustress) stress)dans dans lelesang sangetetmécanismes mécanismesinfl inflammatoires ammatoires–– ont ontdes deseffets effetstoxiques toxiquessur surles lesneurones neurones avec avecdes desconséquences conséquencessur surles lesfonctions fonctions cognitives cognitives(mémoire, (mémoire,attention, attention,etc.). etc.).
Où peut-on se rendre pour un bilan ? Le Centre ambulatoire de psychiatrie et de psychothérapie de l’âgé (CAPPA) propose l’évaluation et la prise en charge des troubles psychiatriques associés, ou non, à des troubles cognitifs chez la personne âgée. La structure se trouve au 10 rue des Epinettes. Elle dispose de consultations, d’une équipe mobile et d’un hôpital de jour.
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mémoireetetsanté santépsychique psychique?? mémoire PrPrJulius JuliusPopp PoppLa Laplupart plupartdes despatients patients atteints atteintsde dedémence démencedévelopperont développeronttôt tôt ou outard tarddes destroubles troublespsychologiques psychologiquesetet de decomportement. comportement.D’une D’unepart, part,les lesproproblèmes blèmesde demémoire mémoireont ontfréquemment fréquemment des desrépercussions répercussionssur surlelepsychisme, psychisme,avec avec une uneréaction réactiondépressive dépressiveetetde del’anxiél’anxiété. té.D’autre D’autrepart, part,lalamaladie maladieprovoque provoque des desaltérations altérationsbiologiques biologiquesimpliquant impliquant l’affect, l’affect,lalamotivation, motivation,lalaperception perceptionde de lalaréalité, réalité,lelesommeil, sommeil,etc., etc.,tandis tandisqu’elle qu’elle entraîne, entraîne,par parsasadureté, dureté,une unesouffrance souffrance psychique psychiqueimportante. importante.Les Lesaspects aspects psychologiques psychologiquesetetde decomportement comportement sont sontd’ailleurs d’ailleursles lesplus plusproblématiques problématiques etetnécessitent nécessitentsouvent souventune uneintervention intervention etetparfois parfoisl’hospitalisation. l’hospitalisation.Ces Cessympsymptômes tômesont ontun unimpact impactnégatif négatifaussi aussisur sur les lesfonctions fonctionscognitives, cognitives,les lesactivités activités du duquotidien quotidienetetles lesrelations relationsavec avecles les proches, proches,lesquels lesquelsne nesont sontpas pasépargnés épargnés sur surleleplan planpsychologique. psychologique.
Peut-on améliorer les choses ? Oui. Dans tous les cas, traiter les symptômes psychiques du patient, d’ailleurs grâce à des traitements pas forcément pharmacologiques comme la psychothérapie, améliore son bienêtre, ses capacités mentales et sa gestion du quotidien.
M ém
Mémoire Mémoireet etsanté santé psychique, psychique,quels quelsliens liens??
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Dossier
Le saviez-vous ? Parallèlement à un suivi psychologique individuel, il existe des « groupes mémoire » dont le but est d’améliorer la qualité de vie des patients « en travaillant à la fois sur les troubles cognitifs et sur la composante psychique de la maladie », explique Nora Schneider El Gueddari, psychologue-psychothérapeute. Il existe plusieurs formules – avec ou sans les proches – en fonction des besoins et de la sévérité des troubles. Ces groupes sont animés par des équipes pluridisciplinaires (psychologue, neuropsychologue, ergothérapeute, etc.).
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Le nombre de fractures par an liées à l’ostéoporose en Suisse
75’000
L’os est composé de collagène et de minéral (dont le calcium). Il sert de charpente au squelette. Contrairement à une idée reçue, l’os est vivant. Il se régénère continuellement au cours de la vie par ce que l’on appelle le remodelage osseux. Après un accident ou une fracture, ce processus permet à l’os de se renouveler en partie au bout d’un an déjà.
Le remodelage des os
Le nombre de personnes atteintes d’ostéoporose en Suisse
Experts : Prs Serge Ferrari, Idris Guessous et Johanna Sommer
1 homme sur 4 et 1 femme sur 2 après 50 ans sont concernés par l’ostéoporose
Elle reste constante jusqu’à 40 ans
Femmes
50 60 70
Ménopause
Elle diminue ensuite progressivement
Densitométrie Examen proposé aux personnes à risque, notamment les femmes ménopausées et les hommes âgés ayant eu une fracture après avoir chuté de leur propre hauteur.
Pour préserver la densité osseuse, suivez les conseils de prévention (lire en bas de page).
Avec une bonne hygiène de vie
Hommes
Chez les hommes la densité osseuse baisse de manière moins rapide que chez les femmes, à moins qu’ils présentent une diminution du taux de testostérone.
La chute de la production des hormones sexuelles (œstrogènes) après la ménopause accélère la perte de densité osseuse et augmente le risque d’ostéoporose.
Âge
0 10 20 30 40
Elle augmente jusqu’à 20 ans
La densité minérale osseuse varie avec l’âge.
Les effets de l’âge
Cette maladie chronique se caractérise par une diminution de la densité minérale osseuse et de la qualité de l’os. Avec l’âge, les os deviennent en effet poreux et fragiles, ce qui entraîne un risque accru de fractures, notamment au niveau des poignets, des vertèbres et des hanches.
L’ostéoporose
Masse osseuse
450’000
Par Michael Balavoine Illustration Owen Davey | Folio Art
L ’ i n f o g r a p h i e
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Pulsations
Bouger stimule mécaniquement la formation osseuse et maintient en outre la force musculaire et l’équilibre. La marche à pied est particulièrement bonne pour les os, car le poids du corps a une action favorable sur la densité osseuse.
Quelques conseils simples à adopter : améliorez l’éclairage, utilisez une poignée pour la douche, portez des chaussures d’extérieur et d’intérieur adaptées ou encore aménagez votre domicile pour le rendre moins dangereux.
La vitamine D est indispensable pour une bonne absorption du calcium dans l’intestin. Elle est fabriquée avec l’influence de la lumière du soleil (10 mn par jour d’exposition suffisent) même si elle est aussi présente en faibles quantités dans certains aliments comme les poissons gras, le jaune d’œuf et les produits laitiers. Il est conseillé absorber au minimum 800 IU/jour (20 microgrammes).
La cigarette augmente considérablement le risque d’ostéoporose.
L’arrêt du tabagisme
L’activité physique
Os poreux
Os sain
Les gestes anti-chutes
Prévention
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Le soleil
En cas d’ostéoporose avérée avec un risque important de fractures majeures ou après une fracture, plusieurs traitements existent. Les plus courants sont les anti-résorbeurs qui diminuent l’activité des ostéoclastes (cellules qui détruisent des fragments d’os).
Traitements
Vertèbre fracturée
les poignets les hanches • les vertèbres • le bassin • l’humérus
Pour avoir des os et des muscles en bonne santé, une alimentation équilibrée, variée, suffisante en calories, en protéines et en calcium est conseillée. Si nécessaire, votre médecin peut vous prescrire un complément en vitamine D et en calcium.
L’alimentation
•
•
Quand la densité osseuse diminue, le risque de fracture augmente. Chez les personnes âgées, les fractures ont parfois des conséquences graves et augmentent le risque de mortalité dans le grand âge. Les fractures ostéoporotiques touchent principalement :
Risque de fracture
L’infographie
Par Elodie Lavigne Photo Fred Merz | lundi13
L e
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p o r t r a i t
Pulsations
« Je crois en la force de la rencontre » Depuis plus de 20 ans, Rita Manghi, psychiatre, vient en aide aux personnes souffrant d’addiction. Médecin adjointe au service d’addictologie, elle met la liberté d’être soi, l’écoute et la force du lien au cœur de sa pratique. 22
Le portrait
C’
est à Lausanne que nous retrouvons la psychiatre genevoise, spécialiste de longue date de l’addiction. Quitter ses repères, sortir des murs de l’hôpital pour aller là où est le patient, c’est ainsi que Rita Manghi envisage son métier. « C’est en se mettant en déséquilibre que l’on peut s’adapter à l’autre et répondre à ses besoins », nous explique-t-elle. C’est elle d’ailleurs qui viendra à notre rencontre. De passage dans la capitale vaudoise, elle s’arrête le temps d’une interview. Elle se raconte avec réserve, mais nous parle avec conviction de son travail. Des origines italiennes
Fille d’un père médecin et d’une mère au foyer, elle est très vite attirée par la relation de soins. Infirmière, vétérinaire ? Ce sera finalement médecin. Elle obtient son titre à 23 ans. Après quelques années de flottement, elle découvre la médecine légale et le milieu carcéral : « J’ai rencontré des détenus séropositifs, des personnes réduites au silence. Il y avait quelque chose à faire contre cette souffrance invisible ». C’est alors qu’elle se sent portée par la psychiatrie et poursuit sa formation. Côté vie privée, elle se marie, et aura trois enfants. La jeune femme avance dans ce milieu avec une « curiosité naïve, mais une nécessité impérieuse d’y aller ».
1985
Titre fédéral de médecin.
Dès 1994 Travaille comme alcoologue, puis addictologue, en ambulatoire mais aussi à Belle-Idée.
2002
Titre de spécialiste en psychiatrie et psychothérapie.
2012
Responsable de la consultation de traitements de substitution d’opiacés (service d’addicto logie HUG).
2013
Cofondatrice du Bistro’, un lieu d’échange et de rencontre entre patients, soignants, proches, artistes et éducateurs.
2017
Obtention de la sousspécialité d’addictologie SSPP. Viceprésidente du Conseil d’éthique clinique des HUG.
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Empathie et non-jugement
En 1994, elle se spécialise dans les addictions. De cet univers, elle n’a « pas réussi à décrocher », avoue-t-elle. Touchée par le besoin d’attachement de ses patients, elle éprouve un immense respect face à leur détermination pour aller mieux. « Au-delà des vapeurs d’alcool, j’ai surtout rencontré des personnes ». Des personnes prises dans des comportements répétitifs qui perdurent malgré les conséquences négatives. Le propre de l’addiction. Pour autant, il ne s’agit pas pour elle de sauver ses patients, mais de les aider à retrouver une liberté de choix. Fondée sur le respect et le non-jugement, son approche consiste à s’appuyer sur l’individu, ses aspirations et ses valeurs. « C’est un monde où les patients se ressemblent comme des frères, mais avec une souffrance qui les particularise. On les autorise à s’exprimer et à exister au-delà de leur addiction ». Titiller la vie dans la relation, faire preuve d’empathie, mais aussi d’humour, reconnaître ses propres fragilités pour aller vers l’autre, voilà comment Rita Manghi envisage la relation thérapeutique. Dans ces situations somme toute complexes, l’addictologue trouve des ressources dans l’institution et le travail en équipe : « Je n’aime pas travailler seule, c’est peut-être dû à mon vécu de grande famille italienne. A Noël, on est facilement 45 autour de la table ! » Dotée d’une énergie et d’un caractère entier mais profondément ouvert, Rita Manghi croit très fort dans les liens qui peuvent se tisser au sein des communautés. S’engager, se réunir et s’investir autour d’un but commun, c’est ce qu’elle fait au sein de différentes associations. Partager et transmettre sont aussi des valeurs importantes à ses yeux. C’est pour cela qu’elle enseigne. Et qu’elle chine dans les brocantes : « J’aime échanger autour des objets qui ont eu une vie avant que je les rencontre. Et l’idée que les choses ne commencent ou ne s’arrêtent pas avec nous, mais qu’elles s’inscrivent dans une continuité. »
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On la retrouve dans une pizzeria bien connue de la place, un lieu simple et populaire. Le Milan, un clin d’œil inconscient à ses origines italiennes ? Peut-être. Dans les années cinquante, ses parents quittent Milan pour s’installer à Genève. Rita Manghi est une fille de la migration, « à une époque où la population italienne était marginalisée ». Très tôt, elle a le souci de l’intégration. Puis, elle n’aura de cesse de réfléchir à la nécessité pour les uns et les autres de trouver sa place, de s’adapter, sans renier ses appartenances et ses différences. Dans une société qui met à l’écart les plus faibles, cette optimiste prête sa voix et donne la parole à ceux qu’on marginalise.
1961
Naissance à Genève.
Par Aude Raimondi Photos Fred Merz | lundi13
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R e p o r t a g e
Pulsations
Apprendre sans risque grâce à la simulation médicale Haut lieu d’apprentissage, le Centre interprofessionnel de simulation offre aux étudiants et au personnel de la santé l’occasion de se former dans un contexte quasiment réel. Une méthode pédagogique fondée sur la coopération entre les différents corps de métiers.
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Reportage
«A
xx ttention ! A trois, xxx je choque… 1, 2, 3… xx On a un rythme xxxxxxxx sinusal ! ». Satisfait, xx un médecin enxx blouse blanche s’écarte du lit de l’homme xx qu’il vient de réanimer. Au premier regard, xxxxxxxx rien ne distingue cette scène d’une journée xxxx ordinaire aux urgences. Si ce n’est que le xx patient en question… est en plastique. Il xxxxxxxx s’agit plus précisément d’un mannequin xx haute-fidélité, conçu à but pédagogique xx et destiné aux étudiants et au personnel xx soignant. Le Centre interprofessionnel de xxxxxxxx simulation (CiS) abrite plus de vingt-cinq xxxx stéréotypes du genre (femme, homme, xxxxx enfant, nouveau-né, etc.). Ce véritable xxxxx temple de la simulation médicale, dédié xxxxx à l’enseignement et à la collaboration, xxxxx contribue (sans risque) à l’amélioration xxxx de la qualité et à la sécurité des soins.
Ces entraînements se déroulent selon une xx méthodologie précise. Après un briefing xx dans une salle adjacente, les participants xxxxxxxx travaillent ensemble pour résoudre une xx situation, sous l’œil de plusieurs caméras. xx Une séance de débriefing permet ensuite xx
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Une collaboration inédite xx Niché en haut du bâtiment du Centre xx Médical Universitaire, ce lieu de formation xxxxx unique en Suisse est le fruit d’un parte xxxxxxxx nariatxx entre la Haute école de santé de xxxxe Genève (HEdS), la faculté de médecine xx de l’Université de Genève (UNIGE), les xxxxxxxx Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) xx et l’Institution genevoise de maintien à xx domicile (imad). Leurs efforts conjoints xx offrent aux étudiants et aux professionnels xxxxxxxx de la santé l’occasion de sortir de la théorie xxxxxx pour se former en contexte. « La convention xx encourage l’apprentissage grâce à l’interxxxxxxxx professionnalisation, souligne Elisabeth xx Trebosc, coordinatrice CiS-HUG. Du xx personnel médical issu de sept filières xx différentes, allant par exemple de la physioxxxx thérapie aux soins infirmiers, est amené à xx collaborer lors d’exercices de simulation, xxxx dans un cadre sécurisé ». xxxx
Pulsations
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de derevenir revenirsur surl’exercice, l’exercice,partager partagerses ses impressions impressionsetetidentifier identifierses sesforces forcesetet faiblesses. faiblesses.« On « Onobserve observeque queles leserreurs erreurs médicales médicalessont sontsouvent souventliées liéesààdes desfacteurs facteurs humains humainsde decollaboration collaborationou oude deleadership, leadership, remarque remarquelelePrPrGeorges GeorgesSavoldelli, Savoldelli,responresponsable sabledu duprogramme programmeSIMULHUG. SIMULHUG.Au-delà Au-delà des desgestes gestestechniques, techniques,lelesimulateur simulateurpermet permet d’entraîner d’entraînerlalacommunication communicationentre entreles les différents différentscorps corpsde demétier métieretetde desesemettre mettre en ensymbiose symbioseavec avecson sonéquipe équipede detravail. » travail. » « Cela « Celasuscite suscitechez chezles lesprofessionnels professionnelsune une véritable véritableprise prisede deconscience consciencesur surlelepotentiel potentiel d’amélioration », d’amélioration »,ajoute ajouteElisabeth ElisabethTrebosc. Trebosc.
mais commente très graves, Patricia commente Picchiottino, Patricia sagePicchiottino, femme et directrice sage-femme adjointe et directrice du CiS. Dans adjointe ces cas-là, duilCiS. fautDans pouvoir ces cas-là, prendreil la faut patiente pouvoir en charge prndre très rapidement. la patiente en S’entraîner charge rèsici rapidement. permet d’apprendre S’entraîner à seicicoordonner. permet Grâce d’apprendre à l’environnement à se coordonner. réaliste deGrâce cette salle, à on l’environnement passe très vite par-dessus réaliste de l’aspect cette salle, “plastique” on passe du mannequin très vite par-dessus et on se prend l’aspect au jeu. » “plastique” du mannequin et on se prend au jeu. » Les nombreuses salles du CiS sont en Les effetnombreuses aménagéessalles de manière du CiSàsont ressembler en effet aménagées le plus possible de manière aux chambres à ressembler de l’hôpital. le plus possible Entièrement aux chambres modulables, de l’hôpital. elles sontEntièreéquipées ment de tout modulables, le matérielelles technique sont équipées nécessaire de tout aux le soins. matériel « C’est technique l’occasion nécessaire de testeraux Un Unenvironnement environnementréaliste réaliste soins. l’ergonomie « C’est de l’occasion certainesdemachines, tester l’ergonoapprécie En Enrégie, régie,leletechnicien technicienprépare préparel’accouchel’accouchemie Nicolas de certaines Rossman, machines, infirmierapprécie aux soinsNicolas ment mentdu dumannequin mannequinVictoria, Victoria,enceinte. enceinte. Rossman, intensifs adultes. infirmierEnaux faisant soinsdes intensifs exercices Sur Surl’ordinateur, l’ordinateur,ililchoisit choisitun unscénario scénarioparmi parmi pratiques, ser on se rend rapidement compte les lescentaines centainesdisponibles. disponibles. Pendant Pendant l’exerl’exercice, de er ce qui pourra poser problème sur cice, il pourra il pourra piloter piloter Victoria Victoria et même et même la faire leerterrain ». las’exprimer faire s’exprimer grâce au grâce micro au fixé micro devant fixé lui. devant De l’autre lui. De côtél’autre de la vitre, côté de une la vitre, sage-femme une Inspirée ser à l’origine du monde de l’aviasage-femme s’apprête à mettre s’apprête au àmonde mettreun aumannequin monde tion er civile, la simulation médicale est un miniature. mannequin « Laminiature. simulation« La est simulation un excellent aujourd’hui er une discipline à part entière. est moyen un excellent pour s’entraîner moyen pour à la s’entraîner prise en charge AserGenève, c’est une belle branche de àde la pathologies prise en charge raresdemais pathologies très graves, rare l’histoire er qui continue de s’écrire.
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Reportage
Depuis la régie, le technicien peut piloter les mannequins et programmer différents scénarios
AA chaque chaque âge âge son son mannequin mannequin
Loin Loinde dese selimiter limiter àà l’utilisation des desmannequins, mannequins, le le CiS CiS collacollabore bore avecavec plusplus de 200 de patients 200 standardisés. patients standardisés. Acteurs, étuActeurs, diants ouétudiants volontaires, ou volonsimulent taires, des maladies simulentpour despermettre maladies pour au personnel permettre soignant au personnel de soignant s’entraîner deen s’entraîner prenant en en prenant compteen la réaction compte de la réaction l’humain. de Chaque l’humain. année, Chaque des centaines année, des d’étudiants centaines passent d’étudiants leurs passent examens leurs au CiS. examens Leurs facultés au CiS. Leurs d’analyse facultés et de d’analyse compréhenet de compréhension sion du patient sont du patient mises sont à l’épreuve. ainsi mises « Nous à l’épreuve. utilisons « Nous des parties utilisons de mannequins parfois des parties pour des desimulations mannequins hybrides, pour faire explique des simulations le Pr Georges hybrides, explique Savoldelli. le Par Pr Georges exemple un faux Savoldelli. membre pour Par exemple amener l’appreun faux nantmembre à exercerpour un geste amener techl’apprenant nique (injection, à exercer suture), un tout geste en réfléchissant technique àcomme la dimension une injection relationnelle ou une et àsuture, la communitout en cation réfléchissant avec le patient. » à la dimension
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Patients Patients standardisés standardisés
Aux AuxHUG, HUG,lalapédiatrie, pédiatrie,lalanéonatologie néonatologieet etl’obstétrique l’obstétriqueutilisent utilisent leurs leurssimulateurs simulateursininsitu. situ.Etablis Etablisau aucœur cœurde del’hôpital, l’hôpital,les leslocaux locaux dédiés dédiésààlalasimulation simulationsont sontidentiques identiquesààceux ceuxdans danslesquels lesquels travaillent travaillent« pour « pourde devrai » vrai »les lessoignants. soignants.Un Unenvironnement environnementidéal idéal pour pours’exercer s’exercerdans dansles lesmêmes mêmesconditions conditionsque queleur leurquotidien quotidien professionnel, professionnel,avec avecune uneéquipe équipepluridisciplinaire. pluridisciplinaire.Des Desformations formations pour pourmédecins, médecins,infirmier(ère)s infirmier(ère)set etsages-femmes sages-femmessont sontorganiorganisées séestrès trèsrégulièrement régulièrementafin afind’entraîner d’entraînerles lescomportements comportementset et gestes gestesde desituations situationscomplexes complexestelles telleslalaréanimation réanimationnéonatale, néonatale, un unaccouchement accouchementcompliqué compliquéou ouencore encoreune unedécompensation décompensation pédiatrique pédiatriqueaux auxurgences urgencesou ouaux auxsoins soinsintensifs intensifspédiatriques. pédiatriques.Le Le but butest estd’améliorer d’améliorerlalacommunication communicationet etlalacoopération coopérationau ausein sein des deséquipes. équipes.Dès Dès2002 2002déjà, déjà,leleservice servicede denéonatologie néonatologiefaisait faisait figure figurede depionnier pionnieren enformant formantson sonpersonnel personnelgrâce grâceààdes desbébés bébés mannequins mannequinsde debasse bassefidélité fidélité(moins (moinssophistiqués). sophistiqués).En En2008, 2008,en en collaboration collaborationavec avecSIMULHUG, SIMULHUG,l’achat l’achatd’un d’unnouveau nouveaumatériel matériel haute-fidélité haute-fidélitéest estvenu venurenforcer renforcerlelepotentiel potentielde deformation. formation.Relié Relié ààun unchariot chariotmobile, mobile,lelemannequin mannequinest estnotamment notammentcapable capablede de respirer, respirer,de deralentir ralentirson soncœur cœurou oumême mêmede dedevenir devenirbleu. bleu.Les Les nombreux nombreuxmannequins mannequinsde depédiatrie, pédiatrie,néonatologie néonatologieet etobstéobstétrique triquevarient varienten entaille tailleet etfonction fonctionafin afinde decorrespondre correspondreaux auxdiffédifférents rentsâges âgesdes despatients, patients,mais maisaussi aussipour pouroptimiser optimiserles lesactions actionset et attitudes attitudeseffectuées effectuéeshabituellement habituellementpar parles leséquipes. équipes.
Pulsations
Par Aude Raimondi Illustrations Benjamin Schulte
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F o r m a t i o n
Une intervention chirurgicale délicate
Stomie : le rôle des patients experts Vivre avec une poche de recueil pour les selles ou les urines, c’est le quotidien des personnes stomisées. Aux HUG, une formation pionnière encourage la collaboration entre soignants et patients.
L
e sujet de la stomie peut paraître délicat à aborder. Pour briser le tabou, les HUG misent sur le dialogue. Unique en Suisse romande, une formation de six jours est proposée aux soignants qui souhaitent se spécialiser dans la prise en charge des
personnes stomisées. Au cœur de cet apprentissage, une table ronde donne la parole à des patients. L’occasion de partager avec le personnel médical leur histoire, leur ressenti, leurs craintes et espoirs, mais aussi leurs nombreuses astuces qui facilitent la vie quotidienne avec une poche de recueil.
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La stomie est une dérivation de l’intestin ou des uretères qui permet d’éliminer les selles ou les urines dans une poche collée à l’abdomen. Des maladies inflammatoires de l’intestin, des cancers ou des graves blessures peuvent empêcher l’éli mination naturelle des déchets organiques et rendre la stomie indispensable. « L’opération consiste à créer un orifice dans la peau de la paroi de l’abdomen, explique le Dr Frédéric Ris, chirurgien colorectal. L’intestin est ensuite passé au travers pour permettre l’élimination des selles. C’est une intervention qui nécessite une grande minutie, car elle a beaucoup d’impact sur la qualité de vie du patient. » A l’issue de cette opération, la personne devra en effet s’adapter à sa nouvelle vie avec une poche. Celle-ci doit être portée en permanence et changée tous les deux à trois jours. Pour de nombreux patients, cet événement est vécu comme une amputation, une blessure grave qui altère l’image corporelle. Mais pour Paul*, opéré il y a plus de deux ans, la stomie a permis d’améliorer sa qualité de vie. « Avant, j’étais stressé en permanence, sans arrêt à la recherche des WC les plus proches, au cas où. Comme j’étais malade depuis longtemps, la poche n’a pas été trop difficile à accepter. C’était même une bonne nouvelle, car j’ai enfin pu réduire mon taux de stress. »
Formation
Une formation centrée sur les patients
Même son de cloche du côté des soignants : « Les patients font preuve de courage en venant témoigner de leur expérience, souligne Laurence Lataillade, infir mière spécialiste en stoma thérapie et responsable de la formation. Chez les soignants, de vraies prises de conscience ont lieu lors de ces échanges. Ils peuvent aborder des thèmes inhabi tuels et se projeter. C’est un vrai bénéfice pour leur pratique, car ils voient les choses différemment par la suite. Les patients qui interviennent dans cette table ronde ont un rôle de formateur très précieux. » * Prénom d’emprunt.
Stomie
Poche
Différents types de stomie Chaque année aux HUG, environ 120 patients sont concernés par la stomie. Il existe cependant différents types d’opération, en fonction de la pathologie. Selon la maladie, la stomie confectionnée lors de l’intervention peut être provisoire ou définitive.
1
1
Stomie Côlon
Intestin grêle
2
La colostomie Dérivation du gros intestin (côlon). Peut être pratiquée sur n’importe quel segment du côlon. 2
L’iléostomie Dérivation de l’iléon (intestin grêle). Les selles éliminées dans la poche de recueil sont beaucoup plus liquides que pour la colostomie. Stomie Intestin grêle
Côlon
3
3
L’urostomie Dérivation des voies urinaires. Les urines sont également recueillies dans une poche, à la place de la vessie. Brochures à consulter sur www.hug-ge.ch/ informations-sante
Reins Stomie
Uretère
Segment d’intestin
Vessie enlevée
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Janvier - Mars 2018
C’est donc sans hésiter que Paul a accepté d’inter venir dans la formation des soignants organisée aux HUG. « J’ai tout de suite été heureux de pouvoir participer. En tant que patient, on souhaite être pris en charge de la manière la plus compétente possible. J’ai ainsi le sentiment d’apporter ma pierre à l’édifice. Les soignants peuvent nous poser toutes leurs questions sans tabou et nous pouvons leur transmettre des astuces du quotidien. »
Par Elisabeth Gordon Photo Thierry Parel
Janvier - Mars 2018
L ’ i n v i t é e
Pulsations
« Le Geneva Health Forum essaye de faire avancer la science » Ancienne directrice adjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Marie-Paule Kieny participe à l’organisation de ce vaste forum sur la santé globale qui a lieu tous les deux ans à Genève. Vous êtes ingénieur agronome et vous avez un doctorat en microbiologie industrielle. Qu’est-ce qui vous a conduit à vous occuper de santé globale ? Marie-Paule Kieny Une série de circonstances et de choix. Après ma thèse, j’ai travaillé chez Transgène, la première entreprise française de biotechnologie, et j’ai participé à la mise au point d’un vaccin contre la rage des animaux et aux recherches sur un vaccin anti-sida. J’ai Pulsations
mené aussi des missions ponctuelles de conseil pour l’OMS et, lorsque l’organisation internationale a créé un poste de directeur de l’initiative pour la recherche sur les vaccins, j’avais le bon profil et j’ai postulé. Jusque-là, j’avais fait de la recherche et j’ai compris qu’il ne suffisait pas de mettre au point et de fabriquer un vaccin, mais qu’il fallait ensuite savoir comment l’utiliser sur le terrain, en tenant compte des besoins, notamment des pays pauvres.
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L’invitée
Quel a été votre rôle à l’OMS ? En 2009, j’ai été chargée d’une initiative visant à distribuer des vaccins contre la grippe pandémique dans les pays du Sud. Puis, je suis devenue sous-directrice générale en charge de la recherche et de l’information, puis des systèmes de santé et de l’innovation. Cela m’a permis de comprendre qu’en matière de santé, tout est politique.
Vous avez représenté l’OMS dans le Geneva Health Forum (GHF), créé par les HUG et l’Université de Genève (UNIGE). Quel est l’intérêt de ces conférences ? Il est très important de disposer d’un forum qui est à la fois local et global et qui essaye de faire avancer la science en rassemblant des personnes qui ne sont pas a priori prédisposées à se parler. Les participants viennent du Nord et du Sud, du milieu académique et de l’industrie, du monde politique, etc., et c’est la diversité des intervenants qui fait tout l’intérêt du GHF.
Les HUG et l’UNIGE peuvent-ils par ce biais renforcer leurs liens avec les organisations internationales ? Oui, et c’est essentiel, car les personnes que vous connaissez le moins bien, ce sont vos voisins. Nous cohabitons tous à Genève, nous avons des collaborations ponctuelles, mais nous avons peu d’occasions de nous voir. Le GHF nous en offre l’opportunité. Pensez-vous que, grâce à toutes ces institutions, la santé globale s’est améliorée au cours des dernières décennies ? Oui, car les habitants des pays pauvres ont un meilleur accès aux médicaments. Il y a eu aussi d’énormes progrès dans la réduction de la mortalité infantile et maternelle, le traitement du sida, du paludisme, de la tuberculose. Mais en même temps, dans notre société mondialisée, l’inégalité et l’iniquité sont de plus en plus prégnantes, en particulier pour ce qui est de la santé. 31
1955 1955
Naissance Naissanceàà Strasbourg Strasbourg (France). (France).
1980 1980
7e édition du GHF Depuis 2006, les HUG et l’Université de Genève organisent le Geneva Health Forum (GHF), événement phare de la santé globale à Genève et en Suisse, en étroite collaboration avec les organisations de la Genève internationale et avec le soutien de la Direction du développement et de la coopération (DDC) de la Confédération. Depuis sa création, le GHF a l’ambition d’offrir une tribune à ceux qui promeuvent l’accès aux soins et à la santé. La 7e édition se tient du 10 au 12 avril au Centre international de conférences de Genève (CICG). Elle propose notamment d’explorer la façon dont les technologies actuelles et la révolution digitale vont révolutionner les pratiques en santé globale. La Fédération de Russie, la République du Tadjikistan et la République kirghize en sont les invités. www.ghf2018.org
Doctorat Doctoraten en microbiologie microbiologie (Université (Universitéde de Montpellier). Montpellier).
1989 1989
Directrice Directrice de derecherche recherche ààl’Institut l’Institut (français) (français)de de lalasanté santéet etde de lalarecherche recherche médicale médicale (INSERM). (INSERM).
2001 2001
Directrice Directricede de l’Initiative l’Initiativepour pour lalarecherche recherche de devaccins vaccinsde l’OMS. de l’OMS.
2010 2010
Sous-directrice Sous-directrice générale générale de del’OMS. l’OMS.
2017 2017
Directrice Directricede recherche de recherche de del’INSERM l’INSERM chargée chargéedes des collaborations collaborations institutioninstitutionnelles nellesinterinternationales. nationales. Présidente Présidente des desConseils Conseils d’adminisd’administration tration(CA) (CA) du duDrugs Drugsfor for Neglected Neglected Diseases Diseases initiative initiativeet et du duMedicines Medicines Patent PatentPool Pool et etmembre membre du duCA CAdu du Human HumanVacVaccine cineProject. Project.
Janvier - Mars 2018
Pendant l’été 2014, j’ai pris la responsabilité de coordonner la recherche et le développement pour les médicaments, vaccins et diagnostics contre le virus Ebola (qui a provoqué alors une épidémie meurtrière en Afrique de l’Ouest, ndlr.).
De nombreux évènements de ce genre sont organisés dans le monde. Quelle est l’originalité du GHF ? Il a la particularité d’être inclusif, de choisir à chaque fois des thèmes différents et d’en aborder certains aspects en profondeur. En collaboration avec d’autres évènements de ce type, le GHF permet de lancer des discussions, de quantifier les problèmes et d’esquisser des solutions.
CHOISIR DE S’EN SORTIR. Déprime, angoisses, détresse, idées suicidaires : MALATAVIE • LIGNE ADOS 022 / 372 42 42 24h / 24 et 7j / 7
Pulsations
Le café, bon pour la santé ?
Il augmente la vigilance, la concentration et la mémorisation. Vrai. En particulier chez
peut augmenter de façon transitoire la tension artérielle chez les personnes qui ne sont pas habituées à en consommer, mais elle n’a pas d’effets significatifs sur celle des buveurs réguliers.
Crédit : istockphoto
Boire du café est associé à une diminution de la mortalité. Vrai. De très grandes
études ont encore confirmé en 2017 que, sur une période de 16 ans, la mortalité des plus grands buveurs de café – quatre tasses et plus par jour – était de 10 à 15% moins élevée que celle des non consommateurs. Cela en lien avec la diminution de la survenue de maladies cardiovasculaires, de diabète, de maladies du foie et de la maladie de Parkinson. On parle d’association entre la baisse de la mortalité et la consommation parce que la nature de ces études (observationnelles) ne permet pas d’affirmer scientifiquement un lien.
Le café crée une dépendance. Faux. Le café ne remplit
pas le minimum de critères requis pour définir une dépendance en tant que maladie. Néanmoins, la moitié des buveurs réguliers de café peuvent ressentir un manque à l’arrêt de la consommation.
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Le café contient des composants chimiques bénéfiques. Vrai. Dans les plus de mille
composants chimiques que compte le café se cachent des dizaines de principes bioactifs. Parmi eux, l’acide chlorogénique, qui réduit le stockage des graisses, et des antioxydants, ces molécules qui protègent les cellules de l’organisme de l’effet des radicaux libres.
Janvier - Mars 2018
Il augmente la tension. Faux. La caféine
Par Giuseppe Costa
Les études sur les bienfaits du petit noir se multiplient, alors que la croyance populaire pense le contraire. Explications corsées du Dr Thierry FavrodCoune, médecin adjoint à l’unité des dépendances.
V r a i / F a u x
les personnes fatiguées. Le café provoque ces effets psychostimulants bénéfiques, ce qui peut être recherché par des étudiants ou des personnes en apprentissage par exemple. Certaines études, menées sur des chauffeurs professionnels, ont également prouvé une diminution des accidents de la route si ces conducteurs carburent à la caféine.
Pulsations
Par Stéphany Gardier Photo Nicolas Righetti | lundi13
Janvier - Mars 2018
R e n c o n t r e
« Le regard de la société sur les patients doit évoluer » Les progrès médicaux se multiplient, les malades vivent de plus en plus longtemps, mais pour le Pr Pierre-Yves Dietrich, chef du département d’oncologie et du Centre des cancers des HUG, un combat reste à mener : amener la société à mieux prendre en compte les besoins des patients atteints de cancers. L’espérance de vie des patients n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années. Est-ce qu’aujourd’hui certains cancers sont devenus des maladies chroniques ? Pierre-Yves Dietrich Les progrès sont effectivement indéniables. L’espérance de vie – tous cancers confondus – a quasi doublé en vingt ans. Pour autant, il ne faut pas aller trop vite en besogne. Il existe des centaines, voire des milliers de types de cancers, et tous ont une évolution différente ; certains tuent encore en quelques mois, et pour d’autres, une majorité des patients survivra. Parmi eux, certains seront guéris, tandis que d’autres devront reconstruire leur vie en y intégrant la maladie. Et malheureusement, force est de constater que la société n’est aujourd’hui pas adaptée pour ces personnes. Pulsations
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Faudrait-il alors considérer le cancer comme un handicap ? Oui, la maladie génère un handicap, qui peut durer plus ou moins longtemps. En ce sens, il faut que l’environnement des patients soit plus flexible, au travail notamment. Les cancers se soignent de mieux en mieux, mais restent la principale cause de mortalité chez les actifs. Le nombre de travailleurs concernés est donc élevé, et il est grand temps qu’une réflexion soit menée pour permettre aux patients de maintenir au mieux leur activité. C’est bien entendu compliqué pour une entreprise de « faire avec » un collaborateur qui aura une productivité variable, qui alternera les périodes où il a besoin de travailler et celles où il ne peut tout simplement pas. Mais de quel droit condamner des personnes à une précarité professionnelle, donc sociale et familiale, sous prétexte qu’ils sont ou ont été malades ? Les patients que vous recevez en consultation vous font-ils part de ces difficultés ? Oui, et c’est un changement indéniable pour nous, soignants. Les oncologues et les infirmières spécialisées doivent aujourd’hui les accompagner dans ce qui est parfois un véritable combat pour retrouver une vie « normale ». Le cancer empêche de faire un prêt bancaire, de souscrire une assurance perte de gain ou même une assurance complémentaire. Cette insécurité est un frein majeur pour se reconstruire et cette discrimination doit cesser. Le Centre des cancers ouvert par les HUG en 2012 visait à favoriser la coopération entre les soignants. Cinq ans plus tard le pari est-il réussi ? Nous avons encore des progrès à faire, mais je crois que les HUG peuvent être fiers de ce qui a été construit. Les progrès réalisés dans la compréhension des cancers ont montré qu’il s’agit de pathologies complexes, qui nécessitent l’association de plusieurs expertises. La coordination entre les services est aujourd’hui très bonne, et les patients peuvent bénéficier d’un parcours de soins multidisciplinaire. Nous leur proposons aussi des aides pour adapter leur quotidien, de la nutrition à la santé sexuelle en passant par l’activité physique.
Rencontre
Janvier - Mars 2018
xxx Une journée xxxx pour en parler xxc Sensibiliser le grand public exxec et engager le débat avec les lxr, décideurs. Le 1er février, les HUG lxx organisent une journée sur le xxc thème Cancer : les enjeux humains exxec et sociétaux du progrès. « Les lxr, sessions de l’après-midi sont lxx destinées aux professionnels de xxc santé, et, en fin de journée, le exxec public est invité à assister à une lxr, table ronde sur les défis à relever lxx pour une meilleure intégration xxc des patients atteints de cancer », exxec détaille le Pr Pierre-Yves Dietrich. lxr, Une trentaine d’associations lxx de soutien aux patients sont xxc également présentes ainsi que exxec des stands sur les services lxr, que proposent les HUG pour lxx accompagner le parcours xxc de soins (podologie, activité exxec physique, ateliers de maquillage, lxx coaching, etc.).
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Pulsations
Zone complexe souvent méconnue, le plancher pelvien (ou périnée) est une sorte de hamac sur lequel reposent la vessie, le rectum et, chez la femme, l’utérus. Ses troubles provoquent principalement des descentes d’organes et des pertes urinaires, des maux sous-diagnostiqués en raison de la gêne que leur évocation génère chez bon nombre de personnes. Par Michael Balavoine
Janvier - Mars 2018
L ’ o r g a n e
Femme
Homme
LE PÉRINÉE Quand le « hamac » se distend Les muscles, les ligaments et les tissus conjonctifs (fascias) qui composent le plancher pelvien forment un maillage très serré qui soutient notamment la vessie, le rectum et l’utérus. Il peut malheureusement arriver que ce « hamac » montre certaines faiblesses, ce qui provoque le déplacement d’une partie d’un organe (hernie) à travers le plancher pelvien. Dans le jargon, c’est le prolapsus. Il en existe plusieurs types : on parle de cystocèle pour la descente de la vessie, d’hystérocèle ou de prolapsus utérin pour celle de l’utérus, et de rectocèle pour celle du rectum. Contrairement à une idée répandue, ce genre de problème n’arrive pas seulement après un accouchement, bien que la naissance par les voies naturelles représente le facteur de risque principal.
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En fait, il semble que le « terrain » génétique soit la principale variable de l’équation, même si l’âge, les changements hormonaux et les efforts répétés autour de la ceinture abdominale (constipation, toux chronique ou travail avec des charges) sont des facteurs de risque non négligeables. Selon les types d’atteinte du plancher, les médecins proposeront soit une rééducation par physiothérapie pour remuscler la zone, soit la mise en place d’un pessaire (dispositif intravaginal destiné à corriger un prolapsus), soit enfin une opération. Les interventions chirurgicales de correction des prolapsus sont de nombreux types. Elles utilisent dans certains cas du matériel prothétique (filet) visant à se substituer au rôle joué par le périnée.
L’organe
Les problèmes d’incontinence urinaire
Expert
Dr Patrick Dällenbach, médecin adjoint responsable de l’unité de périnéologie du service de gynécologie de la Maternité des HUG.
Le pourcentage de femmes qui n’oseraient pas parler des problèmes d’incontinence. Cette proportion serait encore beaucoup plus élevée chez les hommes qui souffrent aussi d’affaissement du plancher pelvien.
12 vs 3
En centimètres, les tailles respectives de l’urètre chez l’homme et la femme. La longueur plus importante de l’urètre masculin rend le risque d’incontinence moins élevé car le trajet est plus long.
L’être humain est le seul être vivant dont la taille de la tête à la naissance équivaut plus ou moins à la taille du bassin. Comment l’enfant peut-il dès lors « traverser » le périnée ? Il y a d’abord l’effet des hormones produites au cours de la grossesse. Ces sécrétions hormonales favorisent une « hyperlaxité » du tissu conjonctif qui se relâche, ce qui permet le passage de l’enfant. Suite à l’accouchement, les tissus retrouvent généralement leur état initial après deux à trois mois grâce à un nouveau changement hormonal. Il peut toutefois arriver que des déchirures, des distensions ou des étirements musculaires et nerveux subsistent. Une rééducation par physiothérapie du périnée peut alors être proposée, y compris de manière préventive, car les troubles peuvent apparaître quinze à vingt ans après l’accouchement.
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L’autre forme d’incontinence est celle dite d’urgence. Le contrôle de la vessie, notamment, ne se fait plus de manière optimale et des besoins impérieux se font ressentir, sans raison. Cette deuxième forme d’incontinence est très invalidante, car elle est totalement imprévisible. Certaines personnes qui en souffrent n’osent plus sortir de chez elles. Pour lutter contre l’incontinence urinaire, les médecins peuvent utiliser des médicaments, proposer une rééducation ou recourir à différentes techniques chirurgicales. L’injection de botox peut aussi aider dans certaines formes d’incontinence par urgenturie, de même que la neuromodulation. En plaçant des électrodes sur les nerfs qui contrôlent la vessie ou le rectum, il est possible de moduler le fonctionnement de l’organe.
Janvier - Mars 2018
Crédit : J.-Marc Laloux, « Muscles du périnée chez la Famme », 57 x 79 cm, Pastels Sennelier sur papier Canson, 2015
> 50 %
Accouchement et rééducation périnéale
Outre la descente d’organes (prolapsus), l’autre grand problème lié au dysfonctionnement du périnée est l’incontinence urinaire. Celle-ci peut prendre principalement deux formes. La première, plus prévisible et moins gênante que la seconde, est l’incontinence d’effort. Elle se produit lorsque le système subit une pression intense, par exemple lorsque l’on rit, tousse ou court. Le relâchement du plancher pelvien fait que les systèmes de soutien et de verrouillage urétral ne sont plus assez forts pour retenir les sécrétions.
Pulsations
Par Geneviève Ruiz Photo Nicolas Schopfer
Janvier - Mars 2018
T é m o i g n a g e
« J’ai l’impression d’entamer une autre vie »
Atteint de psoriasis*, Thierry Schaub a lutté deux ans avant d’obtenir un traitement qui lui convienne. Sa vie a pris un nouveau départ.
* Psoriasis : maladie inflammatoire de la peau qui se caractérise par des plaques rouges, recouvertes d’une épaisse couche de peau qui desquame, apparaissant à différents endroits du corps. Cette dermatose n’est pas contagieuse. Elle évolue généralement par cycles, avec des poussées entrecoupées de périodes de rémission. Ses causes sont multiples : génétiques, infectieuses, psychiques, etc.
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Témoignage
T
Des symptômes qui empirent malgré les traitements
Après le cuir chevelu, la maladie s’étend aux avant-bras, sous forme de « gouttes », une multitude de lésions de petite taille. Le traitement consiste en des onguents à base de cortisone. Mais au lieu de diminuer, les symptômes empirent. « Les démangeaisons, très vives le soir, sont devenues obsédantes. Plus on se gratte, plus on abîme sa peau et plus on est tendu. C’est un cercle vicieux. » Son médecin
décide de passer à la vitesse supérieure, avec un traitement aux UV. Le psoriasis s’étant étendu à tout le corps, il passe ensuite au Méthotrexate, également utilisé dans le traitement de cancers. « Les effets secondaires ont été pénibles, témoigne Thierry Schaub. Nausée, diarrhée, vertige, fatigue… Impossible de continuer. » Le pharmacien vit alors une étape difficile. Il est souvent en arrêt de travail et a besoin d’un soutien psychologique. « Entre les démangeaisons et les atteintes à l’apparence physique, cette maladie est très difficile à gérer. » Sa profession l’expose parfois à des remarques désobligeantes de clients, qui lui demandent si c’est contagieux. En désespoir de cause, il essaie d’autres traitements, comme l’acupuncture ou un changement de régime alimentaire. Il lit beaucoup sur le sujet et découvre le rôle de l’intestin. « J’ai souffert d’allergies alimentaires dans mon enfance et mon intuition me disait que là devait se trouver la clé. L’intestin grêle n’est séparé du sang que par une seule couche de cellules. Lorsque celle-ci ne fonctionne pas bien, des substances passent directement dans le sang, ce qui provoque une réaction du système immunitaire. » Avant d’être une maladie de la peau, le psoriasis est en effet une maladie auto-immune. Si la recherche sur le lien entre psoriasis et intestin grêle en est encore à ses balbutiements, 39
Thierry Schaub s’entête. Récemment, son gastroentérologue lui a diagnostiqué la maladie de Crohn, une inflammation de l’intestin qui pourrait avoir un lien avec son psoriasis. Nouvel espoir
« C’est positif car j’ai une piste d’explication, confie Thierry Schaub. Mais je devrais peut-être compter avec une autre maladie auto-immune. » L’autre bonne nouvelle, c’est que l’automne dernier, il a débuté un nouveau traitement, appelé « biologique », et que ses symptômes ont diminué. « C’est formidable. J’ai l’impression d’entamer une autre vie, sans démangeaisons. » Ce médicament fonctionne avec des anticorps capables de bloquer un facteur immunitaire. « Le problème, c’est que ce traitement est cher et n’est pas proposé à tous les patients, indique Thierry Schaub. J’ai dû moi-même essayer d’autres alternatives avant d’y avoir droit. Mais il m’a redonné espoir et j’espère qu’il pourra aider d’autres personnes. »
3-5%
Le pourcentage de la population européenne concerné par le psoriasis
Janvier - Mars 2018
out a débuté avec des pellicules. Mais lorsqu’une plaque s’est formée sur son cuir chevelu, Thierry Schaub, pharmacien de profession, s’est décidé à consulter. Diagnostic : psoriasis. « J’avais 43 ans, ce qui est plutôt âgé pour une première fois, raconte Thierry Schaub, qui a aujourd’hui 45 ans. En principe, le psoriasis apparaît entre 10 et 30 ans. » Dès le départ, le Genevois représente donc un cas particulier. Cette situation n’a pas changé par la suite. « Alors que la plupart des personnes atteintes vivent des périodes d’éruption suivies d’accalmies, mon psoriasis était permanent. » C’est souvent l’été, grâce à l’exposition au soleil, que les malades vivent un répit. Mais comme Thierry Schaub est allergique au soleil depuis son enfance, son psoriasis ne s’améliore pas avec les beaux jours.
Pulsations
Comment se forme un souvenir dans notre mémoire ?
Janvier - Mars 2018
J u n i o r
Par Michael Balavoine Illustrations PanpanCucul
Les épines de nos souvenirs Déguster une glace à la pistache, caresser un chaton, écouter de la musique, regarder un film... Comment ces moments passés deviennent-ils des souvenirs ? Les expériences vécues sont d’abord captées par nos sens (vue, ouïe, toucher, odorat). Puis, elles sont mémorisées par notre cerveau grâce à son réseau câblé de 100 milliards de cellules nerveuses, les neurones (1), reliées entre elles par des axones (2). Très fortement connecté, chaque neurone << communique >> avec des milliers d’autres, au moyen d’un courant électrique via un système de << prises >>. En effet, le neurone dispose de structures réceptrices, les dendrites (3), sur lesquelles sont réparties de nombreuses petites épines (les << prises >>) (4). L’endroit où a lieu l’échange d’information entre deux neurones est appelé une synapse. Chaque nouvelle expérience que nous vivons aboutit à la modification des connexions entre neurones. De nouvelles épines dendritiques apparaissent alors que d’autres disparaissent. C’est ainsi que le cerveau mémorise une expérience : à chaque souvenir – comme le goût de la pistache - correspond donc une série de nouvelles épines. Lorsqu’elles sont activées, on peut se remémorer une expérience passée... en passant devant la vitrine d’un glacier par exemple.
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Experts Dr Stéphane Pagès, collaborateur scientifique au département de neurosciences fondamentales de l’Université de Genève et chercheur au Centre Wyss du Campus Biotech. Dr Christian Chicherio, neuropsychologue au Centre de la mémoire des HUG et chercheur associé au Centre interfacultaire de gérontologie et d’études des vulnérabilités (CIGEV) de l’Université de Genève.
1 Les neurones sont des cellules nerveuses de formes variées évoquant celle d’un arbre avec ses embranchements et ses racines. 2 Les axones, sortes de minuscules câbles électriques, sont les branches qui relient les neurones entre eux. 3 Les dendrites sont les ramifications qui partent du noyau de la cellule et qui servent de point d’entrée de l’information dans le neurone. 4 Les épines dendritiques sont des << prises >> où viennent se brancher les ramifications d’autres neurones.
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Junior
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Plusieurs mémoires Qu’il soit plus tard gravé ou non dans nos souvenirs, chaque instant important de notre existence passe par différentes étapes.
2. La mémoire à court terme ou de travail (quelques secondes à une minute) Avec ce type de mémoire, une sensation est disponible et bien présente à notre esprit seulement pendant quelques secondes. Après ce délai, sans intervention de notre part, l’information disparaîtra. Il est toutefois possible de la traiter pour la comprendre, lui donner du sens, la répéter ou créer des liens avec d’autres souvenirs ou connaissances. En organisant ainsi son contenu, un certain nombre d’informations persisteront à long terme.
3. La mémoire à long terme (plus d'une minute) La mémoire à long terme intervient très tôt lorsqu’il s’agit de se souvenir d’une information enregistrée il y a une minute ou plus. Sa capacité est illimitée. Elle intervient dans les apprentissages. Dans le meilleur des cas, ce type de mémoire peut durer toute la vie, même si le souvenir est infidèle : se remémorer quelque chose est toujours une reconstruction qui varie au cours du temps. En partenariat avec
RTSdecouverte.ch
Bon à savoir Trois facteurs pour bien mémoriser des événements à long terme : Le sommeil : c'est pendant la nuit que se consolident les souvenirs. Bien dormir est donc important. L'attention : être alerte et concentré améliore la mémorisation à long terme La répétition : c'est hélas vrai. Plus on répète, mieux un souvenir s'inscrit dans le cerveau.
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Janvier - Mars 2018
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1. La mémoire sensorielle (quelques fractions de seconde) La première étape est la mémoire dite perceptive ou sensorielle. C’est elle qui nous permet d’avoir une perception continue de la réalité. Pour se souvenir de quelque chose, il faut l’avoir percu ou ' mulpensé. En effet, une titude d’informations nous parviennent sans que nous les enregistrions. Quand notre cerveau considère un son, une image, ou une sensation physique, cette perception entre automatiquement dans la mémoire sensorielle. Mais celle-ci ne dure qu'une seconde et l’on n’est généralement pas conscient de ce qu’elle contient. Si notre conscience se porte sur une perception, celle-ci entre alors dans la mémoire à court terme.
Pulsations
Par Patricia Bernheim
Janvier - Mars 2018
M i e u x -v i v r e
L C’est décidé, je m’y remets… Pratiquer une activité physique, ou la reprendre, fait partie des bonnes résolutions de début d’année. Et si, cette fois, on passait vraiment à l’acte ? Marche à suivre.
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es raisons de bouger ne manquent pas. On le sait, l’activité physique permet d’améliorer l’endurance, la force, l’équilibre et notre forme en général. « Pourtant, notre société reste globalement trop sédentaire, ce qui a pour conséquence directe une hausse de l’obésité et du diabète. On constate également une augmentation sournoise du nombre d’infarctus du myocarde alors qu’on a fait beaucoup de progrès dans le domaine cardiovasculaire. Tout cela est préoccupant », souligne Philippe Meyer, médecin adjoint agrégé au service de cardiologie, responsable de l’unité insuffisance cardiaque et réadaptation cardiaque aux HUG. Ces maladies chroniques ne sont pas une fatalité. La parade existe. « Globalement, si la société bougeait plus, elle ressentirait de nombreux autres bénéfices, y compris sur le plan psychologique. » Conseils de professionnels
Côté cœur, toute activité peut être utile. L’éventail est large : marche, course à pied, bicyclette, rameur, natation, ski de fond ou appareils elliptiques qui sollicitent moins durement les articulations. Le cardiologue recommande également, lorsqu’on débute, de se rendre dans une structure adaptée et d’être conseillé par des professionnels. « Aujourd’hui, les professeurs qui travaillent dans les salles de sport ou les fitness connaissent bien leur métier et donnent des conseils personnalisés en matière d’intensité, de durée et de fréquence des exercices. » Par ailleurs, avant de chausser ses baskets et de se lancer dans une activité physique modérée à intense, il est conseillé, à partir de 35 ans, d’avoir le feu vert de son médecin. « Cela vaut la peine de faire un électrocardiogramme au repos, d’évaluer les facteurs de risques cardiovasculaires et, éventuellement, de faire un test d’effort. »
Mieux-vivre
De nombreuses personnes mesurent leur fréquence cardiaque durant l’exercice grâce à différents outils, le plus efficace étant la ceinture autour du thorax. « Ce sont des moyens utiles si on veut atteindre certains objectifs, mais pas indispensables. Dans les exercices d’endurance, le souffle donne de bonnes indications. Être essoufflé, mais capable de parler, signifie qu’on n’est pas dans le rouge. La transpiration est un autre indicateur. Elle doit être modérée. Une forte sudation ou son absence indique qu’on en fait peut-être trop ou pas assez. »
Témoignage
« Dans un autre monde » THIERRY, 52 ans
Lorsqu’il a fait un infarctus, en avril 2017, Thierry ne pratiquait plus de sport depuis 25 ans, il avait pris du poids et il fumait. « Après la rééducation, j’ai participé à un programme de marche mis sur pied par le service de cardiologie. Au début, c’était éprouvant. Entre le surpoids et les toxines accumulées, j’en ai bavé. » Aujourd’hui, il continue la marche et pratique le vélo. « J’ai perdu du poids et je me sens bien physiquement. Et puis la marche, il n’y a rien de tel pour ne plus penser aux problèmes. Je suis dans un autre monde ! »
Pas de limite d’âge
En règle générale, ce sont ceux qui ont le plus besoin d’activité physique qui y sont les plus réfractaires. L’âge figure parmi les prétextes évoqués, mais le spécialiste le balaie d’un revers de main. « Il n’y a pas de limite d’âge. Cela vaut toujours la peine de commencer. A 80 ans, on n’aura évidemment pas la même marge de progression qu’à 30 ans, mais on peut toujours gagner en capacités fonctionnelles, celles qui permettent d’accomplir les tâches du quotidien comme le ménage ou les courses. »
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Janvier - Mars 2018
« Des pratiques régulières de cinq minutes peuvent déjà être bénéfiques. »
Le manque de temps figure aussi en bonne place parmi les raisons de ne pas bouger, mais le cardiologue l’écarte de la même manière. « Il y a toujours la possibilité d’intégrer des mouvements dans sa vie quotidienne, comme emprunter les escaliers plutôt que les ascenseurs ou descendre du bus un arrêt avant et terminer le trajet à pied. » Preuves à l’appui, il a dirigé une étude en 2007 portant sur les effets sur le corps d’un seul changement de comportement. Soixante-six employés des HUG ont systématiquement emprunté les escaliers plutôt que l’ascenseur sur leur lieu de travail durant trois mois. Le résultat était éloquent : « La capacité physique, le taux de masse graisseuse, le taux de cholestérol et la pression artérielle ont sensiblement été améliorés. »
Pulsations
Cours de méditation pour les parents
Un vélo-taxi comme navette Atelier@ntalgiques, un blog dédié aux antidouleurs Douleurs chroniques : pourquoi respecter les doses prescrites ? Cannabis médical : de quoi parle-t-on ? Un antidépresseur contre la douleur, vraiment Docteur ? Puis-je voyager avec mes médicaments sans problème ? Autant de questions dont vous trouvez les réponses sur « Atelier@ntalgiques ».
HUG et soutenue par la société TaxiBike, l’Hospice général et Genève roule. Plusieurs personnes en réinsertion ont intégré le projet et bénéficié d’une formation spécifique de chauffeur. La Ville de Genève a également aménagé un point de prise en charge, sur la rue Lombard, à proximité des arrêts TPG. Jusqu’en mai 2018, deux vélo-taxis assurent ce service, du lundi au vendredi, de 9h à 17h (tél. 078 410 19 41).
Ce blog, dédié aux antidouleurs, fournit des informations de qualité, développe et renforce les connaissances et compétences en matière de sécurité d’emploi des antalgiques. Il répond aussi aux questions des consommateurs et leur offre une plateforme d’échanges où ils peuvent dialoguer. Les contenus sont rédigés par des experts (médecins, pharmaciens et psychologues). Pour en savoir plus : www.atelierantalgie.com
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réduction du stress, la gestion de leur souffrance et la prévention contre le risque d’épuisement. Une enseignante de la pleine conscience et une infirmière en pédiatrie transmettent les bases de la méditation assise et quelques mouvements simples de détente. Ces cours ont lieu le mercredi, de 12h30 à 13h30, dans la salle d’école de pédiatrie, située au 1er étage. Ils sont gratuits et sans inscription.
Crédits : HUG, Vectorstate
Par Giuseppe Costa
Janvier - Mars 2018
B r è v e s
Suite à la fermeture, miseptembre, de la rue Sautter, les arrêts de bus 1, 5 et 7 ont été déplacés et éloignés de l’entrée principale de l’hôpital. Pour faciliter l’accès des patients et visiteurs à mobilité réduite, les HUG ont mis en place une navette gratuite en vélo-taxi. Cette prestation très appréciée est financée par la Fondation privée des
Comment affronter une période aussi stressante et complexe que l’hospitalisation d’un enfant ? La méditation de pleine conscience offre une réponse. Le service de pédiatrie générale des HUG propose cette méthode aux parents afin de leur apporter une aide dans la
Brèves
Innovation
11e
journée du même nom. Elle a eu lieu en octobre dernier et a été l’occasion pour les HUG d’aider les innovateurs à valoriser leurs idées.
Dispositif novateur pour fauteuil roulant Une équipe conduite par Stéphane Armand, responsable du laboratoire de cinésiologie des HUG, a remporté un prix au concours de l’innovation de la Société française de médecine physique et de réadaptation (SOFMER). Le projet gagnant est intitulé « système d’aide à la propulsion en fauteuil roulant manuel par restitution d’énergie emmagasinée ».
InfoKids primée A l’occasion du 41e congrès de l’International Hospital Federation (IHF), qui a eu lieu à Taïpei en novembre dernier, InfoKids, l’application mobile des urgences pédiatriques des HUG, a remporté l’International Award 2017 qui récompense le projet le plus innovant en matière d’amélioration du système de santé. Cette application gratuite, développée
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projets présentés cette année (194 depuis 2007).
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récompenses distribuées. Le Prix Innovation 2017, offert par la Fondation privée des HUG, a été attribué au projet mené par Linnéa Lagerstedt et Jean-Charles Sanchez, de l’UNIGE, sur un biomarqueur.
Stéphane Armand et son équipe ont longuement travaillé sur un dispositif mécanique doté d’un puissant ressort qui stocke l’énergie et la restitue. Objectif : soulager le stress musculaire des personnes en fauteuil roulant tout en leur permettant de conserver une activité physique. Ce système de propulsion est adaptable sur tout fauteuil manuel, auquel il suffit de changer les roues. Grâce à cette invention, les personnes en fauteuil roulant se déplaceront plus confortablement et à moindre effort, réduisant ainsi les troubles associés.
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par les HUG, accompagne les parents d’enfants malades ou blessés qui consultent aux urgences. Elle vise à améliorer l’expérience de prise en charge en guidant l’utilisateur depuis l’apparition des premiers symptômes jusqu’à son retour chez lui. L’application a été désignée vainqueur parmi 131 projets présentés par 90 organisations venues de 24 pays du monde entier.
06/02
Musique
Cinéma
Concert de l’an
Histoire de l’anesthésie
A 15h Auditoire Opéra Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre
17h Auditoire Jenny Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre
L’Ensemble instrumental romand, sous la direction d’Eric Bauer, donne son traditionnel concert de l’an. Au programme : les concertos pour deux violons et cordes en la mineur (solistes : Sidonie Bougamont et Claire Dassesse) et pour piccolo et cordes en do majeur (soliste : Jerica Pavli) de Vivaldi. Le divertimento n° 1 en ré majeur, de Mozart, et le Tango del diavolo (soliste : Khaled El Shwekh, violon) ainsi que quelques tangos pour un premier janvier.
Ce film retrace l’histoire de l’anesthésie à Genève, de son développement au XIXe siècle jusqu’à nos jours. Les défis relevés par cette nouvelle spécialité ont conduit à l’anesthésie moderne et à l’essor de la chirurgie.
08/03 Journée mondiale du rein Dépistage, stands, ateliers et conférences Dès 12h Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
Le service de néphrologie, l’unité de nutrition et les physiothérapeutes des
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HUG se mobilisent pour la Journée mondiale du rein, sur le thème Les reins et la santé de la femme. Sont prévus des dépistages gratuits de l’insuffisance rénale, des ateliers interactifs, des stands d’informations (entrée principale de l’Hôpital), ainsi que des conférences (salle Opéra). Plus d’informations sur : www.hug-ge.ch/nephrologie
17/03 Deuil Cérémonie du souvenir 17h Salle Opéra Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
Comme chaque année en mars, les HUG organisent une Cérémonie du souvenir pour les familles, proches et soignants confrontés au décès d’un bébé ou d’un enfant. Cette commémoration laïque est ouverte à toutes les religions et convictions. Des soignants, des représentants d’associations d’aide aux personnes en deuil ainsi qu’un aumônier sont présents pour accueillir et accompagner les participants. Informations sur www.hug-ge.ch/ceremoniedu-souvenir
12-24/03 Médecine et littérature Printemps de la poésie Sur tous les sites hospitaliers
Dans le cadre du Printemps de la poésie, plusieurs
Crédits : HUG, Michèle Lechevalier
FÉVR.
01/01
MARS
Par André Koller
Janvier - Mars 2018
A g e n d a
JANV.
Pulsations
Agenda
événements sont organisés sur les sites des HUG. La poésie et la médecine sont étroitement liées, chacune des deux disciplines puisant son origine et sa justification dans la relation privilégiée qu’elle entretient avec les hommes. Elles partagent la même vocation, celle de dire et guérir notre être au monde. Plus d’informations sur : www.arthug.ch
19/03, 21/03 et 22/03 Schizophrénie 15es journées francophones de la schizophrénie Lundi 19 A 18h30 Auditoire Marcel Jenny, rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
La schizophrénie aujourd’hui par le Pr Stefan Kaiser, médecin-chef du service de psychiatrie adulte. A 19h Maison des Associations, rue des Savoises 15
L’autre, c’est pas moi ! Comment notre société accueille-t-elle la différence, débat avec le Dr Jean-Philippe Catonné, philosophe et psychiatre, et Krzysztof Skuza, professeur associé à la Haute Ecole de santé Vaud. Jeudi 22
Documentaires
A 18h Cinélux, bd Saint-Georges 8
Belle-Idée et Hôpital Beau-Séjour Entrée libre
Projection du film El de Luis Buñuel, suivi d’un échange avec la salle.
Pour la 3e année consécutive, le festival du Film et forum international sur les droits humains (FIFDH) présente deux documentaires aux HUG. La première projection a lieu le 15 mars à 15h à l’Espace AbrahamJoly, sur le site de Belle-Idée (ch. du Petit-Bel-Air 2). La seconde, le 17 mars à 14h30 au Pavillon Louis XVI, à l’Hôpital Beau-Séjour (av. de Beau-Séjour 26). Une occasion de voir des films engagés sur des problématiques sociétales actuelles.
Chaque mois, Pulsations TV consacre une émission à un aspect particulier de la médecine aux HUG.
La chirurgie cardiaque est l’une des plus précises et des plus difficiles. Pulsations TV vous emmène au cœur de ce muscle si fragile, le plus souvent malmené par nos modes de vie et nos habitudes de consommation.
FÉVRIER Pleins feux sur la formation au sein des HUG avec les programmes de simulation dédiés au personnel médico-soignant. Un dispositif inédit au plus près de la réalité et des dernières technologies.
MARS
30/03 Musique Concert du Vendredi saint A 16h Auditoire Opéra Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre
L’Ensemble instrumental romand donne un concert dédié à Georg Philipp Telemann, un des plus célèbres compositeurs allemands baroques.
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L’hypnose est aujourd’hui au cœur des Hôpitaux universitaires de Genève. Pulsations TV vous immerge dans cette pratique qui a toute sa place dans un contexte médical défini. Pulsations TV est diffusée sur YouTube et DailyMotion.
www.youtube.com/ user/kioskvideohug
Janvier - Mars 2018
FIFDH
TV JANVIER
Mercredi 21
15/03 et 17/03
pulsations
Pulsations
Pour en savoir plus sur… Les troubles de la mémoire
En collaboration avec les spécialistes en info santé de la Bibliothèque du CMU
L i v r e s
Janvier - Mars 2018
&
W e b
J’ai envie de comprendre… La mémoire et ses troubles Laetitia Grimaldi Planète Santé, 2015 Enrichi de témoignages, de conseils et d’anecdotes, cet ouvrage donne les clés pour comprendre les mécanismes de la mémoire et ce qui peut l’affecter.
Les troubles de la mémoire : prévenir, accompagner Sous la dir. de Francis Eustache Le Pommier, 2015 Le message est encourageant : il est possible d’entraîner son cerveau et de repousser l’apparition des maladies neurodégénératives. À condition de le faire tout au long de la vie.
Perte de mémoire ou maladie d’Alzheimer ? Distinguer pour agir Michel Dib J. Lyon, 2015 Ce livre présente le fonctionnement de la mémoire, les façons de la préserver, ainsi que les différentes causes de ses troubles. L’auteur s’attarde également sur la maladie d’Alzheimer et les moyens de la prévenir. CONTACT Bibliothèque de l’Université de Genève Centre médical universitaire Avenue de Champel 9 1206 Genève Lu-ve : 8h-22h et sa-di : 9h-18h biblio-cmu-cds@unige.ch 022 379 51 00 www.unige.ch/biblio/sante
Le périnée
L’ostéoporose
Les Dialogues du périnée
L’ostéoporose : comment l’éviter, comment la soigner ?
Alain Bourcier, Jean Juras Odile Jacob, 2016 Cet ouvrage aborde les diverses formes de troubles urinaires, ainsi que les anomalies du périnée et les problèmes d’ordre sexuel.
La mémoire – junior
Charley Cohen J. Lyon, 2015 Grâce à des explications simples et des solutions adaptées, vous apprendrez à mieux connaître, traiter et prévenir l’ostéoporose : traitements médicaux, bonne hygiène de vie, exercices physiques.
Les petites cases de ma mémoire
Ligue suisse contre le rhumatisme, 2017
Francis Eustache Le Pommier, 2013 (Les minipommes) Dès 9 ans Des réponses claires aux questions que se posent les enfants. Sofilou et Benjamin découvrent ce qu’est la maladie d’Alzheimer ou comment fonctionne la mémoire d’un bébé.
www.ligues-rhumatisme.ch/ rhumatismes-de-a-a-z/osteoporose
Le psoriasis La démangeaison Lorette Nobécourt Grasset, 2009 Un court monologue autobiographique pour comprendre l’altération de la qualité de vie que subit une personne atteinte de psoriasis.
Théo et les Psorianautes
Jeu éducatif destiné aux enfants atteints de psoriasis. www.theoetlespsorianautes.fr
L’hypnose J’ai envie de comprendre… L’hypnose Yseult Théraulaz, Eric Bonvin, Adriana Wolff Planète Santé, 2016 L’hypnose, utilisée à des fins médicales et thérapeutiques, rencontre toujours plus de succès auprès du public. Ce petit guide lève le voile sur la transe hypnotique et vous explique ce qu’elle est et comment elle agit.
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Il est fréquent qu’une ostéoporose ne soit identifiée que lorsque survient une fracture. Aujourd’hui, pourtant, la maladie peut être diagnostiquée et traitée dès ses débuts. Et surtout, on peut la prévenir. Tous les points importants sont abordés dans cette brochure.
Association suisse contre l’ostéoporose
Informations pour les spécialistes et campagnes grand public. http://www.svgo.ch
HUG
Conseils, explications et infos pratiques sur l’ostéoporose.
www.hug-ge.ch/prevenir-chutesfractures
La schizophrénie Demain j’étais folle : un voyage en schizophrénie Arnhild Lauveng Autrement, 2015 L’auteure nous invite à découvrir sa maladie mentale, elle qui revient de loin : diagnostiquée schizophrène à l’âge de 14 ans, elle parvient à revenir dans le monde réel après plusieurs années d’internement.
Association le Relais Association de soutien aux personnes atteintes de troubles psychiques. www.lerelais.ch
LUCAS VOUS REMERCIE D’AVOIR SAUVÉ SA MAMAN DONNER SON SANG C’EST SAUVER DES VIES
BIEN-ÊTRE ODORIUM • SOINS BALNÉOTHÉRAPIE
SPORT FITNESS • AQUAGYM PODOLOGIE
SANTÉ MASSAGES • YO GA SAUNA • HAMMAM
BEAUTÉ SO I NS DU VI SAGE ET DU CO RPS
ENVIE D’OFFRIR UN CADEAU QUI FERA PLAISIR ?
Prenez rendez-vous en ligne pour donner votre sang sur le site dondusangrendezvous.ch
D ÉCO U V R E Z N OT R E B O U TI Q U E S U R I N T ER N E T.
W W W. B A I N S D E C R E S S Y.C H Route de Loëx 99 · CH – 1232 Confignon · T + 41 (0)22 727 15 15
www.dondusang.ch
ars
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Pulsations
INFOKIDS
Pulsations
Janvier - Mars 2018
Ja
nv ier
-M
l’application des urgences pédiatriques
+ Donne des conseils médicaux + Informe quand consulter un pédiatre ou les urgences + Renseigne sur l’affluence aux urgences
Actualité
L’hypnose au service des patients Téléchargez gratuitement l’app infokids.ch
DOSSIER Infographie
L’ostéoporose
Mémoire
Quand s’inquiéter ?